Le Mois de Saint Vincent de Paul
Le Mois de Saint Vincent de Paul
Quinzième jour
5e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul
2 octobre
Aumônier général des galères
Prélude. - Contemplons Saint Vincent de Paul au milieu des pauvres galériens, qui l'entourent de leur vénération et l'écoutent avec respect.
Récit. - Gondi, général des galères, voyant avec quelle bénédiction et avec quel fruit notre saint travaillait à procurer le salut des âmes sur toutes ses terres, voulut lui fournir une occasion d'étendre plus loin sa charité : il le fit nommer aumônier général des galères.
Vincent, étant venu à Marseille, y vit le spectacle le plus pitoyable qu'on puisse imaginer des criminels, doublement misérables, plus chargés du poids insupportable de leurs péchés que de la pesanteur de leurs chaînes ; accablés de misères et de peines qui leur ôtaient le soin et la pensée de leur salut, et les portaient incessamment au blasphème et au désespoir. C'était une vraie image de l'enfer, où l'on n'entendait parler de Dieu que pour le renier et le déshonorer : la mauvaise disposition de ces galériens rendait toutes leurs souffrances inutiles et sans fruit.
Étant donc touché d'un sentiment de compassion envers ces pauvres forçats, il se mit en devoir de les consoler et assister le mieux qu'il lui fut possible : et surtout il employa tout ce que la charité put lui suggérer pour adoucir leurs esprits, et les rendre par ce moyen susceptibles du bien qu'il désirait procurer à leurs âmes. Pour cet effet, il écoutait leurs plaintes avec une grande patience, compatissait à leurs peines, les embrassait, baisait leurs chaînes, et il obtint de l'administration qu'ils fussent traités plus humainement, s'insinuant ainsi dans leurs cœurs pour les gagner plus facilement à Dieu.
Les malheureux galériens de Paris étaient dans un état encore plus déplorable que ceux de Marseille, entièrement négligés pour le corps et pour l'âme. Saint Vincent loua une maison exprès pour y retirer ces pauvres forçats. Là, il leur rendit toutes sortes de bons offices, il les visitait fort souvent, les instruisait, les consolait, les disposait à faire de bonnes confessions générales, leur administrait les sacrements, et non content du soin qu'il prenait de leurs âmes, il pourvoyait encore au soulagement de leurs corps, et quelquefois il se retirait avec eux, et il y demeurait pour leur rendre plus de services et leur donner plus de consolation, ce qu'il a fait même en temps d'épidémie et de maladie contagieuse, l'amour qu'il portait à ces pauvres affligés le faisant s'oublier lui-même et sa propre conservation, pour se donner entièrement à eux. Quand il était obligé de s'absenter pour d'autres affaires, il en laissait le soin à deux bons et vertueux ecclésiastiques.
Pratique. - Se prêter aux œuvres qui ont pour but le soulagement et l'évangélisation des pauvres prisonniers.
Invocation. - Saint Vincent, qui n'avez laissé aucune misère sans vous porter à la soulager, priez pour les malheureux endurcis dans le péché.
L'esprit de Saint Vincent de Paul
Lorsque nous recevons avec une entière et parfaite résignation les afflictions que Dieu nous envoie, elles deviennent pour nous des faveurs et des bienfaits, puisque la conformité à la volonté de Dieu est un gain bien supérieur à tous les avantages temporels.
Les calomnies et les persécutions sont des faveurs que Dieu accorde à ceux qui le servent fidèlement : elles sont des moyens dont la Sagesse divine se sert pour sanctifier davantage les âmes, et pour les détacher de tout ce qui les empêche de s'unir à lui parfaitement.
Il y a des contradictions par tout : il suffit que deux hommes se trouvent ensemble pour qu'ils se donnent mutuellement des occasions d'exercer la patience ; et, quand même quelqu'un serait seul, il aurait encore besoin de cette vertu, tant il est vrai que notre misérable vie est pleine de croix !
Notre-Seigneur a, en quelque sorte, ennobli et sanctifié les misères humaines, en s'assujettissant à toutes, excepté l'ignorance et le péché. Il nous a appris par là à ne pas mépriser ceux qui en sont les plus accablés, et à ne pas refuser de les soulager.
Les afflictions sont le gage le plus certain que Dieu puisse nous donner de l'amour qu'il a pour nous.
Plus l'amour de Dieu s'accroît dans une âme, et plus l'amour des souffrances et des humiliations s'accroît en elle.
La marque que Dieu a de grands desseins sur une âme, c'est lorsqu'il lui envoie désolations sur désolations et peines sur peines.
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