Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte
Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte
Dix-neuvième jour
Dix-neuvième rayonnement
La résurrection de Lazare
« Ecce quomodo amabat cum » (Jn. 11, 36)
C'est dans la scène inimitable de la résurrection de Lazare, transmise par l'Evangile, que se révèle surtout la divine amitié de Jésus et le côté le plus touchant de son Cœur. Tout ce récit est d'une beauté sobre et vivante, d'une simplicité éloquente qui émeut, et dont nulle parole humaine n'approchera jamais.
Mais transportons-nous d'abord, ô pèlerin, au lieu même de cette scène. Nous sommes à Béthanie, voici le tombeau de Lazare ; il est creusé dans le rocher et enfoncé sous terre, on y descend par un obscur escalier de vingt-quatre marches. La grotte souterraine se compose de deux chambres ; l'une est élevée de quelques degrés au dessus de la seconde, qui renfermait le corps de Lazare.
Tandis que le mort repose là de puis trois jours, suivons, ô pèlerin, le Seigneur Jésus qui revient d'une longue course apostolique. Il s'est assis avec ses Disciples sur la Pierre du Colloque, non loin de Béthanie. On voit encore cette pierre célèbre sur le plateau qui domine un paysage fantastique, les monts de Juda s'étagent monotones jusqu'à la plaine de Jéricho, comme les vagues énormes d'une mer pétrifiée.
C'est Marthe impétueuse et pressante qui accourt la première vers le Seigneur, en lui disant avec une plainte mêlée d'un peu de reproche : « Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort ». Mais Jésus la rassure doucement, lui promet la résurrection de son frère. Marthe le comprend dans un autre sens. « Je sais, dit-elle, qu'il ressuscitera au dernier jour ». Mais le Seigneur éclaire cette foi qui raisonne, et Marthe, enfin convaincue, s'écrie avec un élan de foi vive : « Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant qui êtes venu en ce monde ». Sur ces paroles, elle s'en alla et appela Marie, qui était restée à la maison. « Le Maître est là, dit-elle, et il t'appelle ». Aussitôt Marie se leva et vint à Lui. Étant arrivée à l'endroit où était Jésus, elle tomba à ses pieds et dit en pleurant : « Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort ».
Ce sont les mêmes paroles, la plainte des deux sœurs est toute semblable, mais l'accent en est différent, et Jésus est plus touché de celle-ci que de l'autre. C'est que la plainte de Madeleine a une signification profonde et l'ardeur de son amour est plus grande. Marthe semble faire un reproche : Seigneur, pourquoi êtes vous parti ? Madeleine pleure seulement et veut dire : Seigneur, quand vous êtes présent, aucun malheur ne peut nous atteindre ; mais, hélas ! vous étiez loin de nous !
« Et Jésus, dit l'Évangile, voyant donc qu'elle pleurait et voyant aussi pleurer les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit et se troubla en lui-même. Et il dit : Où l'avez-vous placé ? Ils lui dirent : Seigneur, venez et voyez. Et Jésus pleura... Les Juifs se dirent entre eux : « Voilà comme il l'aimait »… « Or Jésus, frémissant une seconde fois en lui-même, vint au tombeau qui était une caverne, et il y avait une pierre qui le fermait. Jésus dit : « Ôtez la pierre ». Marthe, la sœur de celui qui était mort, lui dit : « Seigneur, il y a déjà de l'odeur, car voilà quatre jours qu'il est mort ». Jésus lui dit : « Ne vous ai-je pas dit que si vous croyiez, vous verriez la gloire de Dieu ».
On ôta donc la pierre, et Jésus, les yeux levés au ciel, dit : « Mon Père, je vous rends grâces de ce que vous m’avez écouté. Je sais, il est vrai que vous m'écouterez toujours ; mais je le dis pour ce peuple qui m'entoure, afin qu'il croie que vous m'avez envoyé ». Et ayant dit cela, il cria à haute voix : « Lazare, sortez ». Et aussitôt on vit paraître celui qui était mort, les pieds et les mains liés de bandelettes et et la figure couverte d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le et laissez-le aller ».
Est-il rien de comparable à cette scène, ô pèlerin ? La tendresse du Cœur de Jésus déborde et nous confond, et il y a là un acte de toute puissance qui nous rappelle bien vite que ce grand Cœur qui aimait était celui d'un Dieu. Et Jésus pleura. Voilà l'homme. Lazare, sortez ! Voilà le Dieu ! Et l'on ne sait qu'admirer le plus, ou de cette faiblesse divine qui le fait pleurer sur la mort d'un ami, ou de cet acte créateur qui lui rend la vie. Ce Cœur qui unit si harmonieusement l'humain et le divin, et qui opère ce prodige à la prière des deux sœurs, révèle la puissance de cette ravissante tendresse plus forte que la mort.
Il est la Résurrection et la Vie ! Celui qui va à ce Cœur ne marche pas dans les ténèbres ; il est son phare lumineux qui le conduira par delà les ombres de la mort. Ne doutons jamais d'une miséricorde inépuisable, courons à Lui au Sacrement de vie, et notre âme ravie, enivrée, sortira des ténèbres du péché, comme cette fois où la mort lâcha sa proie, et où la voix divine rappela l'âme de Lazare des confins de l'éternité.
Invocation
Ah ! doux Seigneur, vous êtes venu sur la terre pour les âmes égarées et perdues ; votre force toute puissante les rappellera à la vie si elles se confient en votre miséricorde ; un seul mot suffit, ô Créateur : Lazare foras ! Appelez les âmes, sauvez-les, forcez les de venir à vous, et puisque vous avez pleuré avec ceux qui pleurent, c'est que votre Cœur est accessible à la compassion ! Laissez-vous attendrir, écoutez nos prières et sauvez les âmes, les pauvres âmes perdues, que votre parole créatrice seule peut rappeler à la vie.
« Ô Seigneur, créez en nous un esprit nouveau, et nous vivrons et nous ressusciterons au dernier jour ! »
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