Saint Jean Maximovitch de Shangaï et San Francisco
1896-1966
Saint Jean naquit le 4 juin 1896 en la propriété de campagne de ses parents, Boris Ivanovitch Maximovitch et Glaphire Mikhailovna, en la petite ville d'Adamovka, la province de Kharkov en Ukraine. Au baptême, l'enfant fut mis sous la protection du saint archange Michel, dont il reçut le prénom. Ses parents étaient d'ascendance serbe. L'un de ses ancêtres fut saint Jean, métropolite de Tobolsk, ascète, missionnaire et auteur de diverses oeuvres spirituelles, qui vécut en la première moitié du dix-huitième siècle et fut canonisé en 1916. Après ses études primaires, Michel Maximovitch s'inscrivit à l'Académie militaire de Poltava. Ses relations avec ses condisciples étaient bonnes, mais il ressentait que sa voie était ailleurs. Il eut des contacts très instructifs avec le recteur du séminaire de cette ville, l'archimandrite Varlaam, et avec l'aumônier de l'Académie, l'archiprêtre Serge Chetverikov, qui écrit des ouvrages sur saint Païssi Vélitchkovsky, et sur les startsi d'Optino. Le jour même où Michel Maximovitch termina ses études à l'académie militaire, l'archevêque Antoine Khrapovitsky fut intronisé évêque de Kharkov. Plus tard, il deviendra métropolite de Kiev et de Galitch. Il entendit parler du jeune Michel Maximovitch, et désira le rencontrer. Ce fut à Khrarkov que l'archevêque Antoine devint le père spirituel de Michel, une relation qui continuera pendant toute la vie de l'archevêque. Michel fit des études de droit à Kharkov, études qu'il termina en 1918. La Révolution russe de 1917 contraignit la famille Maximovitch à fuir la Russie et à se réfugier en Yougoslavie. Michel commença ses études théologiques à l'université saint Sava. Il termina en 1925 et fut tonsuré lecteur par le métropolite Antoine à Belgrade. L'année suivante, Michel devint moine au monastère de Milkovo, où il reçut le nom de Jean, en l'honneur de son parent éloigné, saint Jean de Tobolsk, récemment canonisé. Peu après, le moine Jean devint hiérodiacre puis hiéromoine. Il fut ensuite aumônier de la Haute École d'État serbe, et en 1929 il devint professeur au séminaire serbe Saint Jean le Théologien, situé en la ville de Bitol. Le père Jean avait d'excellentes relations avec ses étudiants, et ce fut à Bitol que l'on commença à remarquer la ferveur de son mode de vie. Il priait continuellement, célébrait quotidiennement la Divine Liturgie, ou du moins y assistait et communiait aux Saints Mystères, il jeûnait strictement et généralement ne prenait qu'un seul repas, tard dans la soirée. Avec un grand amour paternel, le père Jean inspira aux étudiants du séminaire la recherche ardente d'idéaux spirituels. Ils finirent par découvrir ses exploits ascétiques, s'apercevant par exemple qu'il ne s'allongeait jamais pour le sommeil. Lorsqu'il s'assoupissait, il ne le faisait que sous le poids de l'épuisement, souvent en position de prosternation devant le coin des icônes.
L'évêque Nicolas Velimirovitch appréciait et aimait le jeune hiéromoine Jean. Un jour, lorsqu'il dut s'absenter du séminaire, il recommanda le père Jean au petit groupe de séminaristes, en disant : « Mes enfants, écoutez le père Jean. C'est un ange de Dieu, sous la forme d'un être humain ». Les séminaristes eux-mêmes étaient convaincus du fait que le père Jean menait une vie angélique. Sa patience et son humilité pouvait se comparer à celle des grands ascètes et des ermites du désert. Il revivait les événements des Évangiles, comme s'ils se passaient devant ses yeux. Il connaissait précisément le caractère et les habitudes de chaque étudiant, et pouvait aisément évaluer le niveau de connaissances de chacun. Malgré un léger bégaiement, les réponses qu'il donnait à ses étudiants étaient toujours concises, claires et complètes. Pendant la première semaine du Grand Carême, le père Jean ne mangeait rien de plus qu'une prosphore par jour, et poursuivait ce jeûne pendant la Semaine Sainte. Le Samedi Saint, son corps était totalement épuisé. Mais le jour de la sainte Résurrection du Seigneur, il revivait et retrouvait toutes ses forces. Aux matines pascales, il s'exclamait triomphalement : « Christ est ressuscité ! » Sa figure resplendissait et la joie pascale qui émanait de lui était ressentie par chacun de ceux qui étaient présents dans l'église.
En 1934, le Synode des évêques de l'Église russe hors-frontières décida díélever le hiéromoine Jean au rang d'évêque, en tant qu'évêque-vicaire à Shanghai pour le diocèse de Chine. Pour le père Jean, c'était un événement absolument imprévu. Cela apparaît bien dans le témoignage d'une personne qui le connaissait en Yougoslavie. Elle le rencontra un jour en tramway, à Belgrade, et lui demanda ce qui l'avait amené à venir en cette ville ? Il lui répondit qu'il était venu à Belgrade, parce qu'il avait reçu par erreur une lettre qui était destinée à un autre hiéromoine Jean, lettre qui annonçait à cet hiéromoine Jean qu'il allait être consacré évêque. Le jour suivant, elle le rencontra à nouveau, et lui demanda des nouvelles, concernant cette lettre. Il lui répondit que l'erreur était pire que ce à quoi il s'attendait, car il s'avéra que c'était lui qu'on avait décidé de consacrer évêque ! Lorsqu'il présenta ses objections, disant qu'il pouvait difficilement assumer le rôle d'évêque, avec son bégaiement, on lui répondit que le prophète Moïse avait éprouvé les mêmes difficultés... La consécration fut célébrée le 28 mai 1934 par le métropolite Antoine, qui parlait de l'évêque Jean en ces termes : « Nous, nous nous mettons en prière ; lui, il ne se met jamais en prière parce qu'il est prière ! » En envoyant Mgr Jean à Shanghai, Mgr Antoine écrivait à son sujet au métropolite de cette ville : « Je vous envoie un évêque dont l'âme est celle d'un enfant ; il est petit, tout petit [il était de petite taille] comme un bébé, mais sa prière perce les cieux ».
Le jeune évêque arriva à Shanghai le 21 novembre 1935, la fête de l'Entrée au Temple de la Très-Sainte Mère de Dieu. Monseigneur Jean assuma immédiatement ses responsabilités et devint rapidement une personne en vue à Shanghai. Il devait résoudre des conflits juridictionnels, et achever la construction d'une grande cathédrale. L'évêque Jean réussit à réconcilier les gens, et tissa un réseau de contacts avec les Serbes, les Grecs et les Ukrainiens de son diocèse. Il parvint à mener à terme la construction de la cathédrale, ainsi que d'un bâtiment de trois étages et d'un clocher. Il apporta une attention toute particulière à l'éducation spirituelle des enfants. Il fut l'inspirateur pour la construction d'églises, d'un hôpital, d'un asile pour les malades mentaux, d'un orphelinat et d'un local communautaire - en un mot, pour toutes les oeuvres sociales de la communauté russe à Shanghai. Il restait pourtant étranger au monde, tout en participant au fleuve des affaires profanes. A partir du premier jour de son arrivée à Shanghai, il continua à célébrer la Divine Liturgie quotidiennement, comme il le faisait auparavant. Où qu'il soit, il était toujours présent à l'office divin. Après la Liturgie, l'évêque restait dans le sanctuaire pendant deux ou trois heures. Un jour, il disait à ce propos : « Combien il est difficile de s'extraire de la prière, et de revenir pour s'occuper des affaires du monde ». La nuit, il restait éveillé, et ne s'accordait que très peu de sommeil. Même s'il ne faisait pas de visites officielles, il surgissait de façon imprévue chez ceux qui étaient en difficulté, parfois à des heures indues, et quel que soit le temps qu'il faisait au-dehors. La nuit, il se contentait d'un « repos éveillé », dans son fauteuil. Aussi conseillait-il, à quiconque désirait lui téléphoner, de l'appeler non de jour, où il était accaparé, mais vers minuit ou vers une heure du matin. Chaque jour, il visitait les malades, en leur apportant les Saints Dons. On le voyait souvent, et parfois fort tard et par très mauvais temps, marchant dans les rues de Shanghai avec son bâton épiscopal à la main, le « rasson » flottant au vent. Il était chaussé de sandales légères, qu'il cédait souvent à un pauvre ; il célébrait toujours pieds nus... C'était une originalité extrêmement remarquée, dans les milieux plutôt formalistes de l'Orthodoxie !
Lorsqu'on se dédie au salut des âmes, disait-il, il faut se rappeler que les gens ont des besoins concrets qui ne se laissent pas ignorer : « On ne peut pas prêcher l'Évangile sans manifester de l'amour envers les besoins de chacun ». L'une des manifestations de l'amour concret de l'évêque Jean pour ceux qui sont en difficulté, fut la fondation de l'Orphelinat Saint Tikhon de Zadonsk. L'évêque Jean rassembla une équipe de femmes et, commençant par huit enfants, finit par organiser un orphelinat qui donna refuge à des centaines de pensionnaires, en quinze ans d'existence à Shanghai. « Vladyka » rassembla lui-même des enfants malades et affamés, dans les rues et dans les sombres ruelles de Shanghai. Les paroissiens du diocèse de Shanghai éprouvaient beaucoup d'amour et de respect pour leur pasteur ; cela apparaît dans ces extraits de lettres, qu'ils écrivaient au métropolite Mélèce en 1943 : « Nous les gens du monde, les laïcs, ne pouvons atteindre la profondeur de sa connaissance de la théologie, de son érudition, de ses homélies, profondément imprégnées de Foi apostolique, prononcées presque chaque jour et fréquemment imprimées. Nous le peuple de Shanghai, nous parlons de ce que nous voyons et ressentons, depuis l'arrivée de notre évêque en notre cité multi-ethnique, de ce que nous voyons de nos yeux de pécheurs et de ce que nous ressentons, de notre cœur de chrétiens. « Dès le jour où il est arrivé, le pénible phénomène de la division des Eglises a cessé ; l'Orphelinat Saint Tikhon de Zadonsk, qui nourrit, habille et éduque habituellement deux cents enfants, fut construit à partir de rien ; progressivement, les conditions d'existence des maisons de charité, sous le patronyme de saint Philarète le Miséricordieux, se sont améliorées ; les malades dans tous les hôpitaux de Shanghai reçoivent la visite de prêtres, peuvent recevoir régulièrement les Saints Mystères et si un décès survient, même les sans-abri peuvent être inhumés avec des funérailles convenables ; notre évêque visite personnellement les malades mentaux, alors qu'ils vivent en un hôpital situé loin de la ville ; les prisonniers qui sont dans les prisons de la « Colonie » et de la Concession française ont la possibilité de prier au lieu même de leur détention, pendant la célébration de la Divine Liturgie, et de recevoir la sainte Communion chaque mois. Notre évêque porte une attention soutenue à l'éducation et l'instruction des jeunes, dans un esprit orthodoxe et national. Dans de nombreuses écoles non-russes, nos enfants peuvent apprendre la Loi divine. Pendant tous les moments difficiles de la vie de notre communauté, nous avons vu notre évêque montrer le chemin, nous défendre et soutenir nos séculaires principes moraux russes. Toutes les organisations sectaires et les confessions hétérodoxes comprennent maintenant que combattre un tel pilier de l'Orthodoxie est chose très difficile. Notre évêque visite inlassablement les églises, les hôpitaux, les écoles, les prisons, les organisations civiles et militaires, apportant toujours avec lui le réconfort et la Foi. Du jour de son arrivée, pas une personne infirme n'a été privée de la prière et la visite personnelle de notre évêque. Par les prières de notre Luminaire, beaucoup ont reçu du réconfort et retrouvé la santé. Comme un flambeau, il éclaire nos péchés, comme un carillon retentissant il réveille notre conscience, et appelle nos âmes pour la lutte spirituelle. Comme un bon Pasteur, il nous appelle à prendre nos distances par rapport au monde, ne fût-ce que pendant un instant ; il nous appelle à élever nos yeux vers le ciel, d'où provient notre aide. Il est pour nous un exemple, suivant les mots de l'Apôtre Paul, par la parole, la conduite, la charité, la foi, la pureté (1 Tm 4,12) ».
Les fidèles ne se trompaient pas en émettant un tel témoignage en faveur de leur pasteur. Les gens trouvaient vraiment en lui une capacité à donner sa vie pour son troupeau. Pendant l'occupation japonaise, deux présidents du Comité de l'Emigration russe furent tués successivement, et la peur s'empara de la colonie russe. L'évêque Jean se chargea temporairement de la direction de la colonie russe, en dépit du danger auquel cela l'exposait incontestablement. Après un long délai causé par la guerre, un décret arriva du Synode de l'Église russe hors-frontières , élevant l'évêque Jean au rang d'archevêque relevant directement du Synode. Les dons de thaumaturge et de clairvoyance de l'archevêque Jean étaient bien connus à Shanghai. Il arriva que Mgr. Jean fut appelé en toute urgence afin de porter la sainte Communion à un homme qui se mourait en un hôpital. Ayant pris les Saints Dons, Mgr. Jean se dirigea vers l'hôpital, accompagné d'un prêtre. Lorsqu'ils arrivèrent, ils virent un jeune homme, âgé d'environ vingt ans, qui était en train de jouer de l'harmonica. Il s'était d'ores et déjà trouvé mieux, et devait quitter l'hôpital promptement. L'archevêque Jean l'appela et lui dit : « Je veux te donner la Sainte Communion tout de suite ». Le jeune homme s'approcha immédiatement, se confessa et reçut la Sainte Communion. Le prêtre, fort étonné, demanda à l'archevêque Jean pourquoi il n'était pas allé auprès du mourant, mais s'était adressé à un jeune homme visiblement en parfaite santé. Il répondit simplement : « Il mourra cette nuit, tandis que l'autre, bien qu'il soit sérieusement malade, vivra de nombreuses années ». Et c'est précisément ce qui arriva. Par l'action de l'archevêque Jean, le Seigneur manifesta des miracles semblables en Europe et en Amérique.
À la fin des années quarante, les communistes s'emparèrent du pouvoir en Chine, et les Russes furent forcés de fuir à nouveau, la plupart vers les Philippines. En 1949, environ cinq mille réfugiés venant de Chine furent regroupés en un camp, sous la responsabilité de l'Organisation internationale des réfugiés, sur l'île de Tubabao. Il vivaient sous des tentes, et dans des conditions très difficiles. On y retrouvait tous les enfants de l'orphelinat, ainsi que des vieillards et des infirmes. Ils vivaient sous la menace continuelle de violents ouragans, car l'île est située dans le passage saisonnier de typhons qui traversent cette partie de l'Océan pacifique. Pendant les vingt-sept mois d'existence du camp de réfugiés, l'île ne fut menacée qu'une seule fois par un typhon qui modifia sa course et passa au large de l'île. Chaque nuit, l'archevêque Jean faisait le tour de l'ensemble du camp et bénissait d'un signe de croix les quatre points cardinaux. Plus tard, lorsque les gens se dispersèrent dans différents pays et que le camp avait été presque complètement évacué, un puissant typhon se déchaîna sur le camp et le rasa au sol.
Plus d'une fois, Mgr Jean dût comparaître devant les représentants de l'autorité civile, afin de plaider pour les besoins des réfugiés russes. On recommanda à l'archevêque Jean de rédiger personnellement une pétition destinée à Washington, afin que les réfugiés du camp puissent être accueillis en Amérique. Il prit l'avion pour Washington. Une fois arrivé à la Maison Blanche, le préposé refusa de le laisser passer. Mgr Jean s'assit tout simplement sur les marches de l'escalier et y resta, priant silencieusement. Les fonctionnaires gouvernementaux voyaient, chaque fois qu'ils passaient, cet évêque priant sur les marches de l'escalier. Finalement, les autorités acceptèrent d'examiner sa requête. C'est ainsi que, triomphant hardiment de tous les obstacles humains, il obtint que les lois de l'immigration soient changées, et que l'exode de son troupeau, y compris les orphelins chinois, puisse être accompli.
En 1951, l'archevêque Jean fut chargé de la direction du diocèse d'Europe occidentale de l'Église russe hors-frontières. Au début, il administra le diocèse à partir de Paris, puis ensuite à partir de Bruxelles. Il voyageait continuellement à travers l'Europe, célébrant la Divine Liturgie en slavon, en français, en allemand, en grec, en chinois et en anglais. On écrivait ceci à son propos à Paris : « Il vit en-dehors de notre niveau d'existence. Ce n'est pas par hasard que dans l'une des églises catholiques, un prêtre dit, s'adressant aux jeunes : Vous dites qu'il níy a plus de miracles, qu'il n'y a plus de saints. Pourquoi avez-vous besoin d'une preuve théorique, alors qu'un saint vivant parcourt les rues de Paris, saint Jean pieds-nus ! » Lorsqu'il était en Europe, l'archevêque Jean rassembla de la documentation sur les saints de l'Eglise indivise qui étaient vénérés en Occident, mais oubliés ou ignorés en Orient. Ce fut sur sa recommandation que leur vénération fut restaurée, et leurs noms inscrits dans le calendrier liturgique. La spiritualité de l'archevêque Jean, sa connaissance des langues, et par-dessus tout, son exemple, tout cela attira de nombreux Français, Allemands et Européens de toutes origines vers la foi orthodoxe. L'archevêque Jean considérait que la Foi orthodoxe doit être mise au tout premier plan des préoccupations, les questions culturelles et identitaires passant au second plan. Il se distinguait par là du milieu de l'émigration russe, qui considérait le plus souvent l'Orthodoxie comme une des particularités de la culture russe, et non pas comme la Foi des Apôtres en le Christ ressuscité. L'archevêque Jean faisait preuve d'une ouverture d'esprit qui contrastait vivement avec le ritualisme et le passéisme de l'émigration russe. Il s'occupa activement des Français qui désiraient s'unir à l'Orthodoxie tout en conservant une liturgie occidentale. Il encouragea cette initiative, et tint à célébrer lui-même la « Liturgie de Saint Germain » - reconstitution d'une liturgie occidentale telle qu'elle était sensée exister du temps de l'Église indivise. En automne 1962, l'archevêque Jean fut envoyé d'urgence à San Francisco pour restaurer la paix au sein de la communauté russe, divisée à propos de la construction de la cathédrale. Il arriva à San Francisco le jour de la fête de l'Entrée au Temple de la Très-Sainte Mère de Dieu, liturgiquement le même jour que lors de son arrivée, bien des années auparavant, à Shanghai. Tout díabord, il seconda son aîné âgé et affligé d'infirmités, l'archevêque Tikhon. Ensuite, après le décès de Mgr Tikhon, l'archevêque Jean devint évêque titulaire du diocèse d'Amérique du Nord. Une fois de plus, l'archevêque Jean se retrouvait face au défi d'un chantier inachevé, celui de la cathédrale de San Francisco, et une fois de plus, tout comme en Chine, il avait à dénouer de graves dissensions. Pour l'archevêque Jean, la priorité était la reprise des travaux de construction de la nouvelle cathédrale consacrée à la Mère de Dieu, apparue en son icône de la « Joie de tous les affligés ». Ces travaux avaient été complètement arrêtés du fait d'un manque de fonds et d'amères divisions qui paralysaient la communauté ecclésiale. Par la force de sa prière, et par une surveillance constante des travaux de construction, l'archevêque Jean parvint à remettre ce chantier en activité. L'archevêque Jean dut endurer bien des épreuves pendant cette période, et même celle d'être convoqué devant le tribunal. Les dernières années de sa vie furent remplies de l'amertume du scandale et de la persécution. Il dut endurer l'envie, les critiques, la confusion dans l'esprit des gens. À cette époque, quelqu'un lui demanda qui était responsable des divisions dans l'Eglise. Il répondit simplement : « le diable ».
En 1964, la construction du plus grand temple de l'Église russe hors-frontières, orné de cinq bulbes, était pratiquement achevée. Le 2 juillet 1966, l'archevêque Jean célébra la Divine Liturgie en la cathédrale de Saint Nicolas à Seattle et il resta dans le sanctuaire pendant trois heures. Après avoir rendu visite à quelques-uns de ses fils spirituels qui vivaient près de la cathédrale, il retourna en sa chambre, dans le presbytère où il logeait, où il quitta ce monde pour reposer paisiblement en le Seigneur. Les funérailles de l'archevêque Jean furent célébrées le 7 juillet 1966 en la cathédrale de San Francisco. Après son départ de ce monde, tout comme pendant sa vie terrestre, l'archevêque Jean continua d'accomplir divers miracles et guérisons pour ceux qui se tournent vers lui dans la foi. Les gens, pendant les moments difficiles de leur vie, lorsque nulle aide terrestre ou humaine n'est plus capable de les assister, ont recherché son intercession devant le Seigneur. En octobre 1993, les restes de l'archevêque Jean furent examinés et trouvées intactes quand on ouvrit son cercueil. Saint Jean a été glorifié par l'Église russe hors-frontières, en juillet 1994.
Texte extrait du site www.maison-russie.fr
Hymne Acathiste à Saint Jean le Thaumaturge
Kondakion 1
Thaumaturge élu et serviteur exemplaire du Christ, tu déverses sur nous des flots d'inspiration et une multitude de miracles, c'est pourquoi nous te louons avec amour en proclamant vers toi : Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Ikos 1
Par la grâce du Dieu Qui toujours Se soucie des hommes, tu fus manifesté ces derniers temps comme un ange dans la chair. Voyant la beauté de tes vertus, nous tes enfants nous nous écrions vers toi :
Réjouis-toi, qui menas ta vie dans la rectitude depuis ta plus tendre enfance !
Réjouis-toi, qui vécus toujours dans la crainte de Dieu et qui accomplis Sa sainte volonté !
Réjouis-toi, qui manifestas la grâce de Dieu dans d'innombrables vertus !
Réjouis-toi, qui entendais mystiquement la prière lointaine de ceux qui étaient en détresse !
Réjouis-toi, qui fus rempli d'amour pour ton prochain et fis tout pour son salut !
Réjouis-toi, qui apportes la joie à tous ceux qui prient vers toi avec foi et amour !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 2
L'abondance et l'éventail de tes vertus, ô Saint hiérarque, nous révèle en toi une source vivifiante des miracles de Dieu pour notre temps. Tu désaltères en effet par ton amour et tes miracles tous ceux qui crient avec foi vers Dieu : alléluia!
Ikos 2
O Père saint, étant rempli d'amour, tu le fus aussi de théologie. En toi la connaissance de Dieu surgit à nouveau avec amour pour l'humanité souffrante. Apprends-nous aussi à connaître par l'amour le Dieu véritable tandis que nous nous écrions vers toi avec admiration :
Réjouis-toi, ferme rempart de la vérité orthodoxe !
Réjouis-toi, précieux vase des dons du Saint Esprit !
Réjouis-toi, juste accusateur de l'impiété et de la fausse doctrine !
Réjouis-toi, ardent observateur des commandements de Dieu !
Réjouis-toi, ascète sévère qui ne t'accordas nul repos !
Réjouis-toi, pasteur aimant du troupeau du Christ !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 3
Par la miséricorde de Dieu, tu fus en vérité un père pour les orphelins et un instructeur pour les jeunes gens, les éduquant dans la crainte de Dieu et les préparant pour Son service. C'est pourquoi avec amour tous tes enfants lèvent maintenant les yeux vers toi et avec gratitude s'écrient vers Dieu : alléluia !
Ikos 3
Les habitants des Cieux devraient te louer, plutôt que nous sur cette terre, car nos paroles sont faibles comparées à tes actes. Pourtant offrant à Dieu ce que nous avons, nous nous écrions vers toi :
Réjouis-toi, qui protégeas tes enfants par ta prière perpétuelle !
Réjouis-toi, qui toujours gardas sauf ton troupeau par le signe de la croix !
Réjouis-toi, dont l'amour ne connut aucune limite de pays ou de race !
Réjouis-toi, astre brillant aimé de tous !
Réjouis-toi, modèle d'humilité spirituelle !
Réjouis-toi, qui apportas la consolation spirituelle à ceux qui en avaient besoin !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 4
Ô hiérarque Jean, confondus par tes actes de piété et d'amour, nous ne savons comment te louer dignement. Tu voyageas en effet jusques aux confins de la terre pour sauver ton peuple et prêcher l'Evangile à ceux qui étaient dans les ténèbres. Remerciant Dieu pour ton labeur apostolique, nous crions vers Lui : alléluia !
Ikos 4
Les peuples de nombreux pays virent ta vie et s'émerveillèrent des miséricordes divines même en ces temps qui furent les derniers. Et nous aussi, émerveillés, nous écrions vers toi avec crainte et admiration :
Réjouis-toi, illuminateur de ceux qui étaient plongés dans les ténèbres de l'incroyance !
Réjouis-toi, qui suivis ton peuple à l'Orient et à l'Occident !
Réjouis-toi, fontaine de miracles répandus par Dieu !
Réjouis-toi, correcteur aimant de ceux qui se sont égarés !
Réjouis-toi, consolation prompte de ceux qui se repentent de leurs péchés !
Réjouis-toi, soutien de ceux qui cheminent sur la voie droite !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 5
Sur l'île, préservant ton peuple de l'ouragan mortel par ta prière et par le signe de la croix, tu fus manifestement l'instrument de la puissance divine pour arrêter les forces destructrices de la nature. Préserve-nous aussi qui nous écrions avec émerveillement vers Dieu : alléluia !
Ikos 5
Dans des circonstances désespérées ou dans l'adversité, tous ceux qui ont cru en ton intercession, ont été délivrés, ô intercesseur hardi devant le trône de Dieu. Ainsi, nous mettons aussi notre espérance en toi pour que tu nous protèges des dangers par tes prières devant Dieu, tandis que nous te disons :
Réjouis-toi, qui empêchas les puissance naturelles de nuire à ton troupeau !
Réjouis-toi, qui par ta prière réponds à ceux qui sont dans la nécessité !
Réjouis-toi, pain inépuisable des affamés !
Réjouis-toi, richesse abondante de ceux qui vivent dans la pauvreté !
Réjouis-toi, consolation de ceux qui sont dans l'affliction !
Réjouis-toi, relèvement prompt de ceux qui ont chu !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 6
Conduisant ton peuple hors de l'esclavage, tu fus en vérité un nouveau Moïse, ô saint hiérarque Jean. Délivre-nous aussi de l'esclavage du péché et des ennemis de Dieu tandis que nous nous écrions vers Lui : alléluia !
Ikos 6
O bon pasteur, tu fis l'impossible pour persuader les autorités de ce monde d'avoir pitié de ton troupeau. Prie pour nous maintenant afin que nous puissions sauver nos âmes, en vivant dans la paix et le calme tandis que nous nous écrions avec reconnaissance vers toi :
Réjouis-toi, Secours de ceux qui font appel à toi avec foi !
Réjouis-toi, qui délivres de la mort et du désastre !
Réjouis-toi, qui préserves des mensonges et calomnies !
Réjouis-toi, qui protèges les innocents des envoûtements !
Réjouis-toi, qui déjoues les attaques des iniques !
Réjouis-toi, qui détruis les mensonges et exaltes la vérité !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 7
O Admirateur des saints de l'Orient et de l'Occident, tu réintroduisis dans l'Eglise Orthodoxe les saints de l'Occident originaires de pays qui avaient apostasié la vérité. Avec eux maintenant, tu pries pour nous qui sur terre nous écrions vers Dieu : alléluia !
Ikos 7
O fervent vénérateur des saints hiérarques de Gaule, tu fus, en vérité, l'un d'eux dans ces temps qui furent les derniers, exhortant ton troupeau à conserver la même foi orthodoxe qu'ils confessaient, et étonnant les peuples de l'Occident par ta sainte vie. Préserve-nous maintenant dans cette même foi, tandis que vers toi nous nous écrions :
Réjouis-toi, nouveau Martin par tes miracles et tes exploits ascétiques !
Réjouis-toi, nouveau Germain par ta confession de la foi orthodoxe !
Réjouis-toi, nouvel Hilaire par ta divine théologie !
Réjouis-toi, nouveau Grégoire par ton amour des saints !
Réjouis-toi, nouveau Faust par ton amour noble et ta ferveur monastique !
Réjouis-toi, nouveau Césaire par ta direction ferme, mais aimante, de l'Eglise de Dieu !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 8
O saint hiérarque, à la fin de ta vie tu fus appelé au Nouveau Monde pour y offrir ton témoignage de l'ancienne chrétienté et y souffrir la persécution pour ta droiture, parachevant ainsi ton âme pour le ciel. Nous émerveillant à présent de ta patience et de ta longanimité, nous nous écrions tous vers Dieu : alléluia !
Ikos 8
Ouvrier dans la vigne du Christ, toi qui ne connus nul repos même à la fin de ta vie de labeur, aide-nous dans nos épreuves alors que nous efforçant d'être fidèles au Christ, nous nous écrions vers toi en guise de louange :
Réjouis-toi, qui enduras tout jusques à la fin et atteignis ainsi le salut !
Réjouis-toi, qui fus jugé digne de mourir devant l'icône de la Mère de Dieu !
Réjouis-toi, qui conservas ta foi et ton courage au milieu d'injustes persécutions !
Réjouis-toi, qui œuvras jusques à la fin pour ton troupeau et rencontras la mort assis comme un hiérarque !
Réjouis-toi, qui retournas par le ciel pour être enseveli au sein de ton troupeau !
Réjouis-toi, qui accomplis des miracles pour ceux venant avec foi et amour à ton sépulcre !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 9
L'assemblée des anges se réjouit lorsque ton âme s'éleva vers leur demeure céleste, s'émerveillant des miracles que tu accomplis sur terre par l'action du Saint Esprit vers Qui nous chantons: alléluia !
Ikos 9
O juste Jean, il est impossible aux orateurs de décrire ta vie de sainteté avec leurs paroles nombreuses et éloquentes, car tu es devenu en vérité le séjour vivant de la puissance du Dieu ineffable. Pourtant ne pouvant rester silencieux devant ce miracle accordé à notre époque de foi tiède, nous te glorifions ainsi :
Réjouis-toi, divin palais où le conseil du bon Roi est donné !
Réjouis-toi, humble et frêle habitation contenant la beauté spacieuse des demeures angéliques !
Réjouis-toi, qui obtins une maison non faite de main d'homme, éternelle dans les cieux !
Réjouis-toi, hâvre où sont divinement guéries toutes sortes de maladies !
Réjouis-toi, chambre où ton saint labeur de prière fut caché !
Réjouis-toi, temple béni de l'Esprit Saint !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 10
Voulant sauver le monde, le Sauveur de tous envoya un saint nouveau parmi nous et par lui, nous rappela des sombres abysses du péché. Entendant cet appel au repentir, indignes que nous sommes, nous nous tournons vers Dieu, nous écriant vers Lui : alléluia !
Ikos 10
O Hiérarque Jean, tu es une muraille nous protégeant de l'adversité, car par tes intercessions célestes nous sommes délivrés des attaques des passions démoniaques et des afflictions qui nous assaillent sur terre. Devant le ferme soutien de ta prière, nous te crions avec foi :
Réjouis-toi, vue des aveugles !
Réjouis-toi, force et vie de ceux qui sont sur leur lit de mort !
Réjouis-toi, conseil divinement révélé pour ceux qui sont dans le doute et la confusion !
Réjouis-toi, onde rafraîchissante pour ceux qui périssent dans la fournaise de l'affliction !
Réjouis-toi, père aimant pour les délaissés et les abandonnés !
Réjouis-toi, maître saint de ceux qui cherchent la Vérité !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 11
O très bienheureux Jean, ta vie fut un hymne à la Très Sainte Trinité, surpassant les autres vies en pensée, parole et action. Car tu expliquas avec beaucoup de sagesse en vérité, les préceptes de la vraie foi, nous enseignant à chanter avec foi, espérance et amour au Dieu Un en la Trinité : alléluia!
Ikos 11
O pasteur élu du troupeau du Christ, notre père Jean, tu es pour nous comme le flambeau rayonnant de l'Orthodoxie parmi les ténèbres de l'ignorance. Car même après ton trépas, tu proclames la vérité aux ignorants et instruis ceux cherchent à être guidés et tous ceux qui s'écrient vers toi :
Réjouis-toi, rayonnement de la sagesse divine pour ceux qui sont dans l'ignorance !
Réjouis-toi, arc-en-ciel de joies paisibles pour les humbles !
Réjouis-toi, tonnerre pour les pécheurs invétérés !
Réjouis-toi, éclair du zèle divin !
Réjouis-toi, pluie des dogmes de Dieu !
Réjouis-toi, averse de pensées théologiques !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 12
La grâce a été répandue sur nous tous dans ces derniers jours. Voyant cette grâce qui procède d'un saint hiérarque qui marcha jadis parmi nous, recevons-la avec révérence et action de grâce, nous écriant vers Dieu : alléluia!
Ikos 12
Chantant des louanges à Dieu, le chœur céleste des saints se réjouit de ce qu'Il n'ait pas abandonné ce monde déchu et incrédule, mais qu'il ait manifesté Son pouvoir tout-puissant en toi, Son serviteur doux et humble. O bienheureux Jean, avec tous les saints nous te saluons et t'honorons ainsi:
Réjouis-toi, nouvel astre de justice brillant au firmament du paradis !
Réjouis-toi, nouveau prophète qui fut mandé avant le déchaînement final du Malin !
Réjouis-toi, nouveau Jonas qui nous prévient tous en nous annonçant le salaire du péché !
Réjouis-toi, nouveau Baptiste nous entraînant tous vers une vie de prière et de repentance !
Réjouis-toi, nouveau Paul souffrant pour prêcher l'Evangile dans l'esprit de vérité !
Réjouis-toi, nouvel apôtre dont les miracles instillent en nous la foi et la crainte de Dieu !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 13
O notre très saint et très admirable hiérarque Jean, consolation de tous les affligés, accepte maintenant notre offrande pieuse, afin que par tes prières à notre Seigneur, nous soit épargné la Géhenne et que par ton intercession agréable à Dieu, nous puissions éternellement nous écrier : alléluia ! alléluia ! alléluia !
Ikos 1
Par la grâce du Dieu Qui toujours Se soucie des hommes, tu fus manifesté ces derniers temps comme un ange dans la chair. Voyant la beauté de tes vertus, nous tes enfants nous nous écrions vers toi :
Réjouis-toi, qui menas ta vie dans la rectitude depuis ta plus tendre enfance !
Réjouis-toi, qui vécus toujours dans la crainte de Dieu et qui accomplis Sa sainte volonté !
Réjouis-toi, qui manifestas la grâce de Dieu dans d'innombrables vertus !
Réjouis-toi, qui entendais mystiquement la prière lointaine de ceux qui étaient en détresse !
Réjouis-toi, qui fus rempli d'amour pour ton prochain et fis tout pour son salut !
Réjouis-toi, qui apportes la joie à tous ceux qui prient vers toi avec foi et amour !
Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Kondakion 1
Thaumaturge élu et serviteur exemplaire du Christ, tu déverses sur nous des flots d'inspiration et une multitude de miracles, c'est pourquoi nous te louons avec amour en proclamant vers toi : Réjouis-toi, Saint hiérarque Jean thaumaturge de ces derniers temps !
Prière à Saint Jean de Shangaï, Archevêque de Shangaï et de San Francisco
O bien-aimé hiérarque Jean, tandis que tu vivais parmi nous, tu vis en vérité le futur comme s'il s'agissait du présent, les choses éloignées étaient proches pour toi et les cœurs et les esprits étaient comme les tiens propres. Nous savons qu'en cela tu étais illuminé par Dieu avec Qui tu fus toujours en communion mystique de prière et en Qui tu demeures éternellement à présent. Comme tu pouvais entendre les suppliques mentales de ton troupeau dispersé au loin avant même qu'il ne puisse te parler, ainsi, écoute maintenant nos prières et portes-les auprès du Seigneur. Tu as été transféré à la vie sans fin, dans l'autre monde et pourtant tu n'es pas loin de nous en vérité, car le ciel nous est plus proche que nos propres âmes. Montre envers nous qui sommes effrayés et seuls, la même compassion que tu montras un jour aux orphelins tremblants. Donne-nous à nous qui sommes tombés dans le péché, la confusion et le désespoir, le même enseignement strict mais affectueux que tu donnas jadis à ton troupeau élu. En toi nous voyons la ressemblance vivante de notre Créateur, l'esprit vivant de l'Evangile et le fondement de notre foi. Dans la vie pure que tu menas dans notre époque pécheresse, nous voyons un modèle de vertu, une source d'enseignement et d'inspiration. Considérant la grâce qui te fut accordée, nous savons que Dieu n'a pas abandonné Son peuple. C'est plutôt nous qui nous sommes séparés de Lui et nous devons retrouver la ressemblance de la Divinité comme tu le fis toi-même. Par ton intercession, ô bienheureux, accorde-nous d'accroître notre effort pour cheminer vers la céleste patrie, établissant nos penchants vers les choses d'En-Haut, œuvrant dans la prière et la rectitude, combattant enfin les attaques de notre nature déchue. Invoque pour nous la miséricorde de Dieu, afin que nous nous joignions à toi un jour dans Son Royaume. Car notre plus profond désir est de vivre à jamais avec Lui, avec le Père et le Fils et le Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen !
Version française par Claude Lopez-Ginisty d'après l'Acathiste composé en langue anglaise par le hiéromoine Séraphim (Rose) de bienheureuse mémoire publié in Orthodox Word n°123-124, 1985 Platina, Californie, USA.
Texte extrait du blog http://acathistes-et-offices-orthodoxes.blogspot.com
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