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8 octobre 2012

Le Mois du Rosaire

Le Mois du Rosaire

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Neuvième jour

Le Rosaire en général

 

Le Rosaire, en général, est un Chapelet plus étendu ou l'application d'un Chapelet de quinze dizaines aux quinze principaux mystères de la religion. L'étymologie du mot Rosaire est la même que celle du Chapelet; il dérive aussi de couronne ou bouquet de roses. On l'appelle ainsi, parce que de même qu'on dit que nos prières sont, devant Dieu, un encens d'agréable odeur, de même la Couronne du Saint Rosaire est l'hommage d'une couronne spirituelle, formée de louanges et de prières, que l'on offre à la Sainte Vierge et à Son Divin Fils, comme on dépose à leurs pieds des couronnes de fleurs et de roses. Saint Grégoire de Naziance avait donné la première idée du chapelet; Sainte Brigide en avait inventé la forme et promulgué la dévotion; Saint Dominique perfectionna l'une et l'autre, et lui donna le nom de Rosaire. Le chapelet ordinaire de Sainte Brigide était composé de 6 dizaines ou de 68 Ave Maria, en l'honneur des 63 années de la Très Sainte Vierge; Saint Dominique, pour honorer les mystères du Verbe incarné composa le rosaire, de 150 Ave Maria distribués en 15 dizaines, précédées chacune d'un Pater et terminées par le Gloria Patri, qu'il substitua au Credo qui termine chaque dizaine du chapelet de Sainte Brigide.

Ce nombre de 150 Ave Maria, qui répond au chiffre des psaumes de David, et ce verset du Gloria Patri imité de l'usage introduit par le pape Damase, en 868, à la fin de chaque psaume de l'Office Divin, firent appeler le Rosaire le « Psautier de la sainte Vierge ». On distingue trois sortes de dénominations du Rosaire : le rosaire ordinaire, le rosaire perpétuel, et le rosaire vivant. Le rosaire ordinaire consiste à réciter le rosaire entier ou les quinze dizaines, une fois la semaine. Le rosaire perpétuel consiste à réciter, une fois l'année, le rosaire entier, à une heure du jour on de la nuit qu'on s'est prescrite. Le rosaire vivant consiste à réciter le rosaire entier dans l'espace seulement de quinze jours, en ne disant qu'une seule dizaine tous les jours, en union de quinze personnes qui en récitent une chacune et méditent un des 15 mystères. Le rosaire ordinaire est celui de la confrérie du rosaire; il consiste à réciter 150 Ave Maria sur les petits grains et 15 Pater sur les gros grains, et à méditer à chaque dizaine, sur l'un des quinze principaux mystères que l'on divise en mystères joyeux, douloureux et glorieux. Les cinq mystères joyeux sont: l'Annonciation, la Visitation, la Naissance de Jésus-Christ, Sa présentation et Son recouvrement dans le Temple. Les cinq mystères douloureux sont: l'Agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers, la Flagellation, le Couronnement d'épines, le Portement de la Croix et le Crucifiement. Les cinq mystères glorieux sont: la Résurrection du Sauveur, Son Ascension, la Descente du Saint-Esprit, l'Assomption de la sainte Vierge, et Son Couronnement dans le ciel. Ces quinze mystères sont un abrégé de l'Evangile, un précis de l'histoire, de la Vie, des Souffrances et des Triomphes de Jésus-Christ mis dans un ordre à la portée de tout le monde, et propre à graver dans la mémoire les vérités du christianisme.

Il ne suffit pas de connaître le rosaire superficiellement, pour se déterminer à embrasser cette dévotion; il faut encore connaître à fond la formule des prières et des méditations dont elle se compose, son excellence, ses avantages, les devoirs et les usages de la Confrérie, afin de se conformer aux règles tracées par l'Eglise, et de pouvoir ainsi jouir des fruits qui en résultent, comme des faveurs qui y sont attachées. S'il est important de connaître les biens que l'on doit recueillir d'une succession, il faut aussi savoir à quelles conditions; il faut en quelque sorte essayer ses forces, pour s'assurer si l'on pourra en supporter les charges et acquitter les obligations. Nous développerons, les jours suivants, tout ce qui pourra éclairer la piété des fidèles, nourrir et perfectionner leur dévotion par rapport au rosaire, de manière à rendre ce qui concerne cette dévotion aussi complet que possible.

La dévotion du Rosaire Perpétuel est une dévotion libre, indépendante même de la Confrérie du rosaire, mais elle en est un magnifique accessoire. En France, il est d'usage que ceux qui se font inscrire dans la Confrérie du Rosaire, se fassent inscrire dans le registre du rosaire perpétuel, pour l'heure annuelle du Rosaire qu'ils ont choisie afin de réciter pendant cette heure-là, le rosaire en entier pour tous les confrères et surtout pour les agonisants. Nous ne croyons pas que cette dévotion soit connue en Belgique; puisse la lecture de ce mois inspirer l'idée de l'y implanter ! On voit que le Rosaire Perpétuel est une devotion dans le genre de l'adoration perpétuelle. On lui donne le nom de Céleste, d'abord, parce qu'elle imite et fait la fonction des Esprits Célestes qui sont continuellement en adoration, dans le Ciel, devant le trône de Dieu; ensuite, parce qu'elle remplace l'Office Divin continuel et successif qui avait lieu autrefois dan» plusieurs abbayes où les religieux divisés en plusieurs chœurs, se succédaient perpétuellement dans l'église, et se relevaient successivement même la nuit, pour y chanter sans aucune interruption les louanges de Dieu. Quelle dévotion plus céleste, en effet. que celle qui, dans toutes les parties du monde. laisse aux pieds des autels, en tout temps et en toute heure du jour et de la nuit, des âmes ferventes, pour offrir à Jésus et à Marie les hommages, les vœux et les prières de tant de confrères unis par les liens de la charité ? Est-il rien de plus touchant, de plus doux, de pins consolant que la pensée de ce ravissant spectacle qui est en si parfaite harmonie avec celui des cieux?

Tandis que vous vaquez aux affaires de votre état et aux sollicitudes du jour et de la vie, des milliers d'associés prosternés humblement devant le sanctuaire, offrent en votre nom et pour vous, la prière qui terme l'enfer, réjouit la terre et ouvre les cieux. Vous en recueillez le fruit, le mérite et les bénédictions qui y sont attachées. Combien ne serait-il pas à désirer que cette dévotion pût s'établir et se répandre en Belgique ! La paroisse de Saint Thomas d'Aquin à Paris, offre continuellement, aux pieds des autels, ce spectacle touchant de ferveur et d'édification; les personnes de la plus haute distinction sont les premières à en donner l'exemple. Pie VII a accordé, le 16 Février 1808, une indulgence plénière aux fidèles qui, inscrits pour l'heure du rosaire, réciteront, pendant l'heure qui leur est assignée, le rosaire en entier: cette indulgence est applicable aux âmes du purgatoire.

Le Rosaire Vivant a été établi pour être comme le véhicule et le soutien des confréries du rosaire. Cette dévotion accoutume peu à peu les fidèles à réciter une dizaine du rosaire chaque jour; ils en diront bientôt volontiers deux par jour et trois le dimanche, c'est-à-dire, tout le rosaire en sept jours, tel qu'il est prescrit pour les membres de la confrérie du rosaire; or, cette différence presque insensible, leur paraîtra si peu de chose qu'ils ne balanceront plus à continuer la récitation du Rosaire hebdomadaire, et à se faire inscrire dans la confrérie, afin de gagner des indulgences plus multipliées et plus étendues, et de participer à des avantages et à des privilèges bien plus précieux. Nous parlerons un autre jour de l'origine, du but, des pratiques et des indulgences de l'association du Rosaire Vivant; nous nous bornerons aujourd'hui à rapporter les paroles de Sa Sainteté Grégoire XVI, dans son bref du 27 Janvier 1842: « Nous n'avons pas hésité de revêtir une pratique si salutaire de notre autorité et de notre approbation pontificale, et de l'accréditer, en y attachant des indulgences, parce que nous nous rappelons les grands avantages qu'a ressentie toute l'Eglise catholique, lorsque le peuple fidèle a commencé à implorer la puissante protection de la sainte Vierge par la récitation du Rosaire Car nous avons la ferme confiance qu'un des heureux effets de cet exercice sera de contribuer par sa facilité même, à rendre plus fréquente la récitation d'une prière si propre à honorer saintement la Mère de Dieu, en tout temps et en tout lieu, et à lui communiquer une nouvelle force par l'union et le concert de tant d'associés qui le récitent ».

Résolution

Que notre résolution de ce jour soit d'unir la méditation à la prière; c'est le moyen de bien prier, et nous avons déjà une idée assez nette du Rosaire, pour comprendre qu'il a pour but d'accoutumer à la méditation les personnes qui le récitent. Joignons-nous, au moins d'esprit, aux fidèles qui le récitent, en tout ou en partie, chaque jour, avec une nouvelle ferveur pour toucher le Cœur de Dieu et attirer Sa Divine Miséricorde.

Prière

Je me joins. Seigneur, à vos fervents serviteurs attentifs à Vous payer chaque jour leur tribut d'hommages, de prières et d'actions de grâces, en récitant en tout ou en partie le rosaire, qui a procuré et qui procure encore de si grands avantages à l'Eglise, en faisant implorer avec tant de ferveur la puissante protection de la Sainte Vierge. Mon désir est de voir s'établir dans tous les pays le Rosaire Perpétuel; je Vous promets, Seigneur, de m'y adonner dès maintenant, je me propose de consacrer chaque année, une heure à la récitation des quinze dizaines du rosaire, faite avec attention et ferveur. Ainsi soit-il.

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7 octobre 2012

Le Mois du Rosaire

Le Mois du Rosaire

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Huitième jour

Origine du Rosaire, Saint Dominique

 

Comme c'est à Saint Dominique que l'on doit cette méthode de prier, appelée Rosaire, pratique de dévotion qu'il établit après une apparition dont la Sainte Vierge l'honora en 1208, pendant qu'il prêchait contre les Albigeois, il est nécessaire de faire connaître aux lecteurs ce grand Saint. Il naquit à Calarveja en Espagne. Il était fils de Don Félix de Guzman, nom célèbre qui subsiste encore aujourd'hui. Sa mère s'appelait Dona Jeanne de Aza. On lui donna le nom de Dominique en l'honneur d'un Saint Abbé, appelé Dominique de Silos. Il ne fut pas plus tôt en état de faire usage de sa raison que sa vertueuse mère l'instruisit de ce qu'il devait à Dieu. Sa ferveur était si grande dans sa jeunesse que souvent il se levait pendant la nuit pour prier; il aimait aussi dès lors les pratiques de la mortification. Il fit de rapides progrès dans ses études et acquit une parfaite connaissance de l'Écriture et des Pères. Instruit par les Livres Saints que l'esprit du Seigneur n'habite que dans les âmes chastes, il veillait avec la plus grande attention sur son cœur et sur ses sens. Toujours occupé de la présence de Dieu, il s'entretenait rarement avec les hommes et ne parlait même qu'en peu de mots aux personnes vertueuses.

Les exemples de sa mère lui avaient inspiré une tendre dévotion pour la sainte Vierge et un amour extraordinaire pour les pauvres. Sa charité éclata surtout dans une famine: il se défit de son argent, de ses biens, de ses livres et généralement de tout ce qu'il possédait, pour assister les malheureux. Une pauvre femme, fondant en larmes, lui demanda un jour de quoi contribuer au rachat de son frère que les Maures avaient fait esclave. Les entrailles de Dominique furent émues de compassion; mais, comme il ne lui restait plus rien à donner, il dit à cette femme: « Je n'ai ni or, ni argent; ne vous affligez cependant pas, je sais travailler; offrez-moi aux Maures, en échange pour votre frère; je veux être esclave à sa place ». Celle-ci étonnée d'une pareille proposition n'osa l'accepter; mais Dominique n'en eût pas moins devant Dieu le mérite de la Charité.

Après avoir subi ses examens à l'université de Palencia, il y donna des leçons publiques d'Ecriture sainte et y annonça la parole de Dieu avec un succès étonnant. L'Evêque d'Osina le fit associer aux chanoines réguliers de Saint Augustin qui formaient le chapitre de sa cathédrale; il en fut nommé sous-prieur. Malgré cette charge il continua à prêcher jusqu'en 1203, année où sou évêque l'emmena avec lui en France. Il le conduisit de là à Rome, d'où le pape les renvoya en France avec la mission de prêcher l'un et l'autre les Albigeois, afin de les convaincre et de les convertir. Voici quelques-unes des erreurs adoptées par ces hérétiques. Ils admettaient deux principes, l'un bon et l'autre mauvais. Ils soutenaient qu'il y avait deux Christs, l'un mauvais qui avait paru sur la terre; l'autre bon, qui n'avait jamais vécu dans ce monde. Ils niaient la résurrection de la chair et croyaient que nos âmes étaient des démons condamnés à être renfermés dans des corps, en punition des péchés qu'ils avaient commis dans un état précédent; ils condamnaient les sacrements, etc, etc. L'évêque d'Osma et Saint Dominique ne négligèrent rien pour réussir dans la mission que le souverain Pontife leur avait confiée; mais bientôt l'évêque se retira dans son diocèse et Saint Dominique se trouva chef de la mission; c'était en 1207.

Saint Dominique n'employa contre les erreurs que les armes de la persuasion. Il imitait la douceur, la charité, l'humilité et la pauvreté des Apôtres: mais la corruption des mœurs, l'ignorance des peuples, l'impiété des hérétiques, le fanatisme des infidèles mirent longtemps un grand obstacle au succès de la mission. Saint Dominique en triompha enfin, après trois ans de travaux et de fatigues, par la prédication du rosaire. Ce héros de la foi, un de ces hommes extraordinaires que Dieu tient en réserve dans les conseils de Sa Providence, pour les opposer, comme un mur d'airain, à la fureur des tempêtes, s'adressait avec la plus entière confiance filiale à la sainte Vierge qui a reçu le pouvoir de détruire toutes les hérésies, comme le proclame l'Eglise dans ses chants; mais il joignait aux prières les plus ferventes, les larmes, les jeûnes et tontes les pratiques de la plus austère pénitence afin de pouvoir fléchir plus sûrement la justice de Dieu.

Marie intercède; Dieu exauce les prières du saint apôtre. Un jour la Reine du ciel apparaît à Saint Dominique dans la ferveur de son oraison, le console et lui inspire d'opposer au torrent de l'erreur la prière chrétienne et la majestueuse simplicité de la foi. Saint Dominique comprend parfaitement que la source de tous les maux est l'ignorance ou l'oubli des vérités de la foi et du salut; guidé par la Sainte Vierge, il prend pour symbole le rosaire, formé de trois Chapelets ou de quinze dizaines, et y applique autant de mystères qu'il développe aux fidèles, avec cette éloquence irrésistible qui triomphe de tous les obstacles. Ce fut à Toulouse, en l'année 1208, qu'il institua le rosaire et qu'il commença à le prêcher aux peuples. Toulouse, Montpellier, Agen, etc., furent tour à tour le théâtre de ses combats et de ses succès. Ces succès de la prédication du rosaire furent si rapides qu'ils surpassèrent toutes les espérances et étonnèrent Rome elle-même. Les peuples accouraient en foule pour s'unir à la récitation du rosaire; ils se pressaient autour de la chaire de vérité pour entendre le développement des mystères; ils baisaient le rosaire, l'arrosaient de larmes, et en interrompaient la récitation par leurs sanglots. Bientôt les églises ne peuvent plus suffire au nombre prodigieux des assistants. Saint Dominique est obligé de se porter dans tous les endroits; et sa parole puissante étend au loin tous ses prodiges. L'éloquent panégyriste du rosaire de Marie, en peu de temps a tout changé et converti au moyen d'une simple formule de prières; et tous les peuples célèbrent avec lui la sainteté, la gloire et la puissance de la Mère de Dieu. Telle fut l'origine du rosaire; et ce fait historique n'est plus aujourd'hui contesté: douze souverains Pontifes, au moins, ont déclaré que Saint Dominique était en effet l'auteur du rosaire, que c'était lui qui l'avait institué.

Résolution

Admirons la Providence qui aime pour ainsi dire à recommander l'humilité par les moyens simples qu'elle inspire d'employer pour obtenir ses plus grands effets. Des hommes très-distingués par leur savoir et par leurs vertus furent chargés de travailler à la conversion des hérétiques, et ils n'obtinrent presque aucun succès; Dieu voulait régénérer le pays et abattre l'hérésie par la formule de prière la plus simple, la plus humble, la plus populaire. Efforçons-nous donc de mettre toute notre confiance dans la prière; prions, et nous apprendrons à connaître l'efficacité de ce grand moyen de salut.

Prière

O Seigneur, Dieu de bonté, qui en inspirant à l'un de Vos fidèles Serviteurs, l'efficacité de la prière jointe à la méditation des principaux mystères de la religion, avez voulu nous donner lieu de nous pénétrer de ce tendre et sincère esprit de piété d'où découle l'eau vivante qui sanctifie toutes nos actions, accordez-nous la grâce de pratiquer cet exercice de dévotion avec ferveur et avec fruit. Nous avons la certitude que cette dévotion Vous est agréable: c'en est assez, Seigneur pour nous la faire aimer et pratiquer avec la plus entière confiance. Ainsi soit-il.

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6 octobre 2012

Le Mois du Rosaire

Le Mois du Rosaire

PioV

Septième jour

A quelle occasion fut établie la Fêle de Notre-Dame du Rosaire qui se célèbre le 1er Dimanche d'Octobre

 

Puisque c'est cette fête qui nous a fait consacrer le mois d'octobre à des considérations sur la dévotion du Rosaire, nous croyons convenable, après avoir parlé du Chapelet, d'apprendre aux lecteurs à quelle occasion l'Église l'a établie. Comme nous recevons sans cesse de nouvelles faveurs et de nouveaux bienfaits de la Très Sainte Vierge, l'Eglise a soin de lui en marquer sa juste reconnaissance par de nouvelles solennités et par des Fêtes particulières, qui excitent et augmentent tous les jours la dévotion des Fidèles. Ce qui a donné occasion à la fête de Notre-Dame du Rosaire, est une des plus signalées faveurs qu'a reçue la chrétienté de la protection toute-puissante de la mère de Dieu, dans le temps que les Turcs, fiers des grandes conquêtes qu'ils faisaient tous les jours sur les chrétiens, ne se promettaient rien moins que d'envahir toute l'Europe, et d'aller arborer le croissant sur le dôme de l'église de Saint-Pierre à Rome.

Il y avait déjà près d'un siècle que les Turcs répandaient la terreur dans tonte la chrétienté par une continuité de victoires que Dieu permettait pour punir les péchés des chrétiens et pour réveiller leur foi à demi éteinte. Soliman III, ayant pris Belgrade en l'an 1522, vint jusqu'à Vienne et conquit par ses généraux plusieurs provinces en Europe. Selim II, son fils et son successeur, maître de l'île de Chypre en 1571, croyant que rien ne pouvait résister à ses armes, mit en mer la plus nombreuse et la plus formidable flotte qu'on eût encore vue, au moyen de laquelle il se promettait de conquérir toute l'Italie. L'effroi avait saisi une partie de la chrétienté dont le sort, pour ainsi dire, dépendait d'une bataille. L'armée navale des chrétiens était de beaucoup inférieure à celle des Turcs, et il n'y avait que le secours du ciel qui pût leur faire espérer la victoire. Ils l'obtinrent par l'intercession de la sainte Vierge, à qui- toute l'armée se dévoua selon l'intention du saint Pape Pie V. Ce fut le 7 octobre 1571 que se livra cette mémorable bataille, la plus célèbre que les chrétiens aient jamais gagnée sur mer.

Au moment qu'on déploya l'étendard donné par le souverain Pontife et sur lequel était brodée l'image de Jésus-Christ sur la Croix, toute l'armée le salua avec de grands cris de joie et les officiers ayant donné le signal de la prière, toute l'armée s'agenouilla et adora l'image sacrée de Jésus-Christ. C'était un spectacle admirable de voir ces guerriers se prosterner avec humilité et confiance devant le Crucifix et demander à Dieu par l'intercession de la Sainte Vierge représentée sur l'encadrement de l'étendard, la grâce de vaincre les infidèles.

Cependant les deux flottes s'approchaient, et celle des Turcs était poussée par un vent favorable qui faisait tout craindre. On s'adressa avec encore plus de ferveur à la Sainte Vierge sous les auspices de laquelle on combattait; et tout à coup le vent changea et devint très favorable aux chrétiens. Bientôt l'air fut obscurci de la fumée de l'artillerie et après trois heures de combat acharné, avec un avantage presque égal, les chrétiens comptant plus sur la protection du ciel que sur leur bravoure, virent tout à coup plier les ennemis qui commençaient à se retirer vers la côte. Faisant alors un nouvel effort, ils tuèrent Ali-Pacha et enlevèrent le drapeau Turc. Don Juan, général en chef, fit crier victoire et ce ne fut plus un combat, mais une horrible boucherie des Turcs qui se laissaient égorger sans se défendre. Ils perdirent plus de trente mille hommes, non compris cinq mille prisonniers, tandis que les chrétiens y perdirent si peu de monde, que tout l'univers reconnut visiblement le secours du Ciel et la protection signalée de Marie.

Le saint pape Pie V eût révélation de la victoire au moment que les Turcs furent défaits, et il fut si persuadé qu'elle était l'effet de la protection particulière de la Sainte Vierge, qu'il institua cette fête sous le titre de Notre-Dame de la Victoire. Le martyrologe romain en parle en ces termes: « Le même jour, septième d'octobre, la commémoration de Notre-Dame de la Victoire, Fête que le Saint Pape Pie V institua en action de grâces de la glorieuse victoire que les chrétiens remportèrent en ce jour sur les Turcs dans un combat naval, livré dans le golfe de Lépante, par l'assistance particulière de la sainte Vierge ». Comme la dévotion du saint rosaire, si chère à la Mère de Dieu, et établie depuis longtemps avec tant de fruit dans l'Eglise, avait été un des moyens dont ce saint pape s'était servi pour engager la sainte Vierge plus particulièrement à favoriser les armes des chrétiens dans une occasion si périlleuse, il voulut que la fête de Notre Dame de la Victoire fût en même temps la solennité du Saint Rosaire; et le pape Grégoire XIII était si convaincu que la bataille de Lépante avait été gagnée sur les Turcs par la vertu de cette célèbre dévotion, qu'en reconnaissance envers la sainte Vierge, il ordonna qu'on en fit la solennité le 1er dimanche d'octobre dans toutes les églises ou cette sainte confrérie serait érigée.

Enfin, le souverain pontife Clément XI ayant appris la célèbre victoire remportée sur les Turcs par les troupes de l'empereur le jour de la fêle de Notre-Dame-aux-Neiges, le 5 Août 1716, voulut proclamer qu'on devait cette victoire signalée à la protection spéciale de la sainte Vierge; en conséquence, il ordonna que la solennité du saint Rosaire, fixée au 1er dimanche d'octobre, fût une fête de précepte dans toute l'Église, persuadé que la dévotion du rosaire était le moyen le plus propre pour remercier la sainte Vierge des grâces reçues par son assistance et sa toute-puissante protection, et pour en obtenir de nouvelles. Le titre de Notre-Dame de la Victoire est plus ancien que la bataille de Lépante. C'est en effet depuis le premier âge de l'Église que les fidèles ont ressenti la protection de la sainte Vierge sur les ennemis de la foi: c'est cette visible protection qui lui a fait donner à si juste titre le nom de Notre-Dame de la Victoire. Lors du fameux siège de Rhodes si glorieusement soutenu l'an 1480 par les chevaliers de saint Jean de Jérusalem, nommés dans la suite les chevaliers de Malte, le célèbre grand-maître, Pierre d'Aubusson, fut si convaincu qu'ils devaient leur délivrance à la sainte Vierge, qu'il fit vœu de faire bâtir une église magnifique sous le titre de Sainte-Marie de la Victoire; on y travailla aussitôt que les fortifications de la ville eurent été réparées.

Résolution

Célébrons cette Fête en entrant dans les intentions de l'Église que la lecture de ce jour nous a fait connaître. Remercions Dieu d'avoir protégé la chrétienté d'une manière si visible par l'intercession de Marie invoquée par les fidèles dévoués au saint rosaire. Que cette idée que la sainte Vierge tient, pour ainsi dire, en mains le sort des combats et des empires, nous inspire encore plus de confiance pour l'implorer dans les luttes continuelles que nous avons à soutenir contre les ennemis de notre salut, le démon, le monde et la chair.

Prière

Oraison de la messe de cette Fête

Nous Vous supplions, Dieu tout-puissant, de favoriser de vos grâces ceux qui célèbrent la solennité du Rosaire en l'honneur de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de Jésus-Christ, afin que, tandis que nous méditons ses sacrés Mystères sur la terre, nous méritions, après cette vie, d'en retirer et d'en goûter les fruits dans le ciel. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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5 octobre 2012

Le Mois du Rosaire

Le Mois du Rosaire

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Sixième jour

Explication l'Ave Maria

 

Paraphrase de cette prière en forme de méditation, Indulgences qui y sont attachées

 

Les grâces que nous sollicitons regardent la vie présente où nous courons de si grands dangers, mais surtout l'heure de notre mort qui doit décider de notre éternité. C'est, en effet, dans le dernier moment que le démon renouvelle ses efforts avec plus de fureur; il profite de la faiblesse du corps et de l'esprit; il cherche à nous effrayer par le souvenir de nos péchés passés; enfin, nous nous trouvons alors dans des circonstances si critiques, que nous avons plus besoin que jamais d'une grâce puissante et de la protection de celle qui est le refuge des affligés.

Le mot « Amen », que nous rendons par « Ainsi soit-il », est une répétition et une confirmation de notre prière. Comme le cœur, emporté par l'ardeur de ses affections, va facilement au-delà de ce que les paroles expriment, il n'est pas non plus borné par les paroles dans l'étendue et la variété de ses actes; aussi arrive-l-il souvent qu'un seul mot renferme les actes des plus héroïques vertus. On comprend par là comment l'« Amen » est une répétition des demandes contenues dans l'Oraison dominicale et dans la Salutation Angélique. Plusieurs personnes dévotes y ont trouvé la matière des plus ferventes aspirations pendant la journée; elles se proposaient, en le répétant, de ratifier toutes les louanges qu'elles avaient données à Dieu, de renouveler tous leurs actes de religion, et de s'unir à ceux par lesquels les Esprits bienheureux glorifient et glorifieront le Seigneur pendant toute l'éternité. Le moyen de se pénétrer de pareils sentiments non seulement sur le mot « Amen » ou « Ainsi soit-il », mais encore sur chacune des paroles qui composent, soit la Salutation Angélique, soit les autres prières que nous disons fréquemment, c'est d'en méditer chaque mot. Saint Ignace et Saint François de Sales recommandent ce moyen comme étant très efficace pour ne pas contracter la funeste habitude de réciter ces prières par routine: en les méditant on accoutume son cœur à les goûter. Afin de donner à nos lecteurs une idée de ce genre de méditation qui est infiniment utile, parce qu'il est à la portée de tous et qu'il peut être employé sans livre, pendant la nuit, quand on est en voyage ou même quand on est obligé de faire un travail manuel, nous allons insérer ici la paraphrase de la Salutation Angélique qui se trouve dans la « Dévotion pratique aux Indulgences ».

« Je vous salue, Marie, pleine de grâces ». C'est en cette qualité que l'Archange Gabriel Vous a saluée de la part de Dieu. Eh! comment ne seriez-Vous pas pleine de grâces, puisque Vous étiez destinée à devenir la Mère de l'Auteur même de la Grâce. Je crois donc fermement que, dès l'instant de Votre Conception Immaculée, Vous avez reçu la grâce sanctifiante; que dès lors Vous avez fixé les regards du Tout-Puissant et de la Cour Céleste. Je crois que le Seigneur était avec Vous, qu'Il régnait avec empire sur Votre Esprit et sur Votre Cœur; que Vous ne viviez, que Vous ne respiriez que pour Lui plaire et accomplir Ses Saints Commandements.

« Le Seigneur est avec vous ». Oui, le Seigneur est avec Vous, non-seulement comme Il est avec tous les Justes, mais il y est d'une manière plus intime, plus étroite, plus parfaite, parce que Vous écoutez Sa Voix et l'aimez sans réserve et sans partage. Il est aussi avec moi quand je suis exempt de péché. Que ne puis-je mériter que les Anges disent de moi ce qu'ils disaient de Vous : « le Seigneur est avec Vous ! »

« Vous êtes bénie entre toutes les femmes ». Parce que Vous êtes plus pure, plus parfaite, plus fidèle, et parce que le Saint des Saints a purifié, sanctifié et embrasé Votre Cœur par Sa présence. C'est pour cela que toutes les générations Vous loueront, Vous béniront et célébreront Vos louanges jusqu'à la fin des siècles.

« Et Jésus, le Fruit de Vos entrailles est béni ». Et comment ne le serait-il pas, puisqu'Il est le Fils du Très-Haut et qu'Il porte avec Lui toutes les bénédictions. Qu'Il soit donc à jamais béni, loué et remercié, ce Fils adorable, cet aimable Sauveur que Vous avez donné au monde pour être le Dieu d'Israël, le Libérateur de son peuple, le Rédempteur du genre humain, le Sauveur de tous les hommes.

« Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs ». Ce n'est pas pour Vous seule, Vierge sainte, que Vous avez reçu la grâce; Vous en êtes devenue la dépositaire et la dispensatrice pour la répandre sur nous. Oui, c'est par Vos mains que Dieu veut la faire couler sur nous. Daignez nous faire part de Vos trésors en proportion de nos besoins. Plus nous sommes faibles, plus nous devons exciter la compassion de Votre Tendre Cœur; qu'il nous soit même permis de le dire, Vierge Sainte, plus nous sommes pécheurs, plus nous avons droit à Votre Générosité. Oui, nous y avons droit, parce que c'est aux pécheurs que Vous êtes redevable de la plus belle de toutes Vos prérogatives. Jamais, non jamais, Vous n'auriez été la Mère du Fils de Dieu, si les pécheurs n'avaient pas eu besoin d'un Sauveur !

« Maintenant et à l'heure de notre mort ». Daignez donc, Vierge sainte, Vous intéresser pour nous dès à présent; demandez pour nous des grâces de conversion et de persévérance; demandez surtout la plus précieuse de toutes les grâces, la grâce dont nous aurons besoin dans ce moment suprême qui doit décider de notre sort éternel. Toute notre vie nous implorons Votre Protection puissante; mais c'est au moment de la mort qu'elle nous sera plus nécessaire.

« Ainsi soit-il ». Oui, Vierge Sainte, c'est la faveur que nous Vous conjurons de nous accorder, Vous rappelant la Salutation de l'Ange Gabriel et Votre qualité ineffable de Mère de Dieu.

L'Eglise pour engager les Fidèles à dire fréquemment et dévotement la Salutation Angélique, a attaché à sa récitation soixante jours d'indulgence. Beaucoup de personnes pieuses la disent toutes les fois que l'heure sonne. C'est une pratique très utile, qui rappelle la présence de Dieu et attire les regards et la protection puissante de Marie. L'Angelus, vulgairement appelé les Pardons, est une pratique de dévotion qui consiste à dire trois fois la Salutation Angélique avec les versets que les Fidèles connaissent et qui se trouvent dans la plupart des livres de prières. Cette pratique a été introduite par Saint Ignace pour nous faire souvenir d'élever au moins trois fois le jour notre esprit et notre cœur vers Dieu, de l'adorer, de le remercier de tous ses biens, et surtout du grand bienfait de l'incarnation, de nous recommander à la Sainte Vierge qui a eu tant de part à ce mystère. Tous ceux qui, le matin, ou à midi, ou le soir, récitent dévotement et à genoux l'Angélus, au son de la cloche, gagnent une indulgence de cent jours; de deux cents, s'ils la récitent deux fois, et de trois cents s'ils la récitent trois fois. Ceux qui seront fidèles à cette pratique, c'est-à-dire, qui la réciteront au moins une fois par jour et à genoux, au son de la cloche, pendant un mois, gagneront une indulgence plénière le jour qu'ils choisiront pour se confesser, communier et prier pour les fins ordinaires.

Résolution

Ne négligeons pas un moyen si facile d'honorer la sainte Vierge, de renouveler la pensée de la présence de Dieu et d'élever notre esprit vers Lui pour le remercier de nous avoir donné pour Rédempteur Son Divin Fils. Nous l'emploierons surtout avec ferveur si, en méditant le sens des paroles de la Salutation Angélique, nous nous sommes bien pénétrés des sentiments que celle belle prière doit faire naître dans notre cœur.

Prière

Oraison de l'Angelus

 

Priez pour nous, sainte Mère de Dieu,

Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de notre Seigneur Jésus-Christ.

Seigneur, nous Vous supplions de répandre Votre Divine Grâce dans nos âmes, afin qu'ayant connu par la voix de l'Ange, l'Incarnation de Votre Fils Jésus-Christ, nous arrivions par Sa Passion et Sa Croix, à la Gloire de Sa Résurrection. Par le même Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

 

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4 octobre 2012

Le Mois du Rosaire

Le Mois du Rosaire

St

Cinquième jour

Explication de l'Ave Maria

 

Les louanges que nous donnons à la Sainte Vierge se rapportent principalement a Dieu et sont l'expression de l'hommage que nous Lui rendons pour le bienfait de l'incarnation. La pieuse femme dont il est parlé dans l'Evangile, s'écria en entendant la Divine Doctrine de Jésus-Christ: « Bienheureux est le Sein qui Vous a porté; bienheureuses les mamelles qui Vous ont allaité ». Son but principal était de louer le Fils. De même les louanges que nous adressons à Marie en récitant la Salutation angélique, se réfléchissent sur Son Divin Fils qui seul l'en a rendue digne; aussi la Salutation angélique est-elle une excellente doxologie pour l'ineffable Mystère de l'Incarnation. Après avoir reconnu que Marie est bénie au-dessus de toutes les femmes, nous ajoutons: « Le fruit de vos entrailles est béni »; mais Il est béni dans un sens infini, oui plus sublime que Sa Mère, étant le Principe et la Source de toutes les bénédictions, de celles qui sont dans Marie, comme de celles qui sont dans les autres créatures; étant la fin à laquelle se rapportent tous les dons que sous louons et que nous admirons dans la Sainte Vierge. Jésus-Christ est béni par Dieu, par les Anges et par les hommes: par Dieu, comme Son Fils Bien-Aimé qui Lui est consubstantiel; par les Anges, qui tiennent de Lui leur être, la grâce et la gloire dont ils jouissent; par les hommes, qu'Il a sauvés et rachetés par Son Incarnation. Nous ne pouvons penser aux maux infinis dont Il nous a délivrés, aux peines et aux fatigues qu'Il a souffertes pour nous, au prix dont Il a payé notre rançon, aux biens inestimables qu'Il nous a mérités, au bonheur éternel du Ciel, à l'excès de Sa Bonté et de Sa Miséricorde, à Sa Majesté et à Ses Divines Perfections; nous ne pouvons, dis-je, nous rappeler tous ces objets, sans regarder comme singulièrement bénie Celle qui a donné à la terre cet Adorable Sauveur; mais on ne doit faire aucune comparaison entre le Fils et la Mère, parce que l'une est redevable à l'autre de Sa grandeur et de Sa gloire.

Nous ajoutons à cette doxologie le Nom de Jésus, qui est un Nom rempli d'une grâce et d'une douceur inexprimable; un nom qui fait les délices et la consolation des âmes dans lesquelles règne la Charité; un Nom qui est redoutable aux esprits de ténèbres, et qui mérite l'adoration de toutes les créatures; un Nom auquel tout genou doit fléchir dans le Niel, sur la terre et dans les enfers, et qui inspire à tout ce qui existe les plus vifs sentiments de respect et de vénération.

La dernière partie de la Salutation angélique renferme une prière. Celle des Esprits bienheureux dans le Ciel consiste principalement en des actes d'adoration, d'amour, de louanges et de reconnaissance. Unissons-nous à eux dans cette vallée de larmes; mais, nos misères et nos besoins étant extrêmes, nous ne devons nous présenter devant le Très-Haut qu'avec une humilité profonde, et un vif sentiment de notre faiblesse. Ce sont ces dispositions qui sont comme l'âme de la prière. Dieu connaît toute la profondeur de nos plaies, et sa bonté infinie le porte à avoir compassion de nous; mais sa colère s'allume lorsqu'il nous voit insensibles à nos propres maux. Il veut quel nous fassions l'aveu de notre néant, que nous gémissions sur les désordres que le péché a causés dans notre âme, et que nous reconnaissions la dépendance absolue où nous sommes de sa miséricorde et de sa grâce. Quand un pauvre nous demande l'aumône, ses besoins le rendent éloquent; il n'omet rien pour exciter notre compassion; il entre dans le détail le plus touchant de ses souffrances. Voilà le modèle qui! nous devons imiter lorsque nous prions. Exposons à notre Père Céleste notre pauvreté spirituelle; représentons-lui nos divers besoins, afin de fléchir Sa Miséricorde. Conjurons-le de mettre Lui-même dans nos cœurs les dispositions qu'il désire y voir, et de nous inspirer ce que nous devons Lui dire dans la prière pour être exaucés.

Nous avons recours aux Anges et aux Saints, et nous leur demandons leur intercession; mais nous nous adressons avec une confiance particulière à la Sainte Vierge, comme au Refuge des affligés et des pécheurs. Nous répétons Son Nom dans la récitation du Chapelet, pour nous exciter au respect et à la dévotion envers Elle. Nous l'appelons Mère de Dieu, pour marquer son éminente Dignité, et pour animer notre confiance en Sa Protection. En effet, que n'obtiendra-t-elle pas d'un Dieu qui a daigné naître d'Elle? Nous rappelons en même temps qu'Elle est aussi notre Mère Spirituelle, puisque nous sommes par adoption les frères et les cohéritiers de Jésus-Christ. Elle a pour nous une tendresse plus que maternelle; comme Elle surpasse toutes les créatures en Charité, Elle est beaucoup plus touchée de nos misères, et plus disposée à nous secourir, que ne peut l'être la mère dont nous avons reçu le jour. En vain cependant nous flatterons-nous de mériter Sa Compassion, si nous ne mettons fin à nos désordres, et si nous ne cessons de rendre inutiles à notre égard les mérites du Sang de Son Fils.

Ces paroles: « Sainte Marie, mère de Dieu », sont comme la préface de la prière dans laquelle nous la supplions d'intercéder pour nous. Nous ne la prions point de nous donner la grâce, car nous savons qu'Elle est un don de Dieu, et que Lui seul peut nous la donner; nous la conjurons seulement de demander la grâce pour nous à Son Fils, et d'obtenir par Son intercession que nos prières ne soient point rejetées. Nous prenons le titre de pécheurs, que nous méritons si justement, pour l'attendrir sur notre sort, et pour ressentir les effets de Sa Charité et de Sa Compassion. Marie connaissant bien plus distinctement que les autres créatures le mal du péché, et les désordres qui en sont la suite, proportionne à cette connaissance Sa Charité pour nous: mais nous n'en devons pas moins faire l'aveu de nos crimes avec une douleur sincère; car la volonté qui conserve de rattachement pour le péché, provoque la Colère de Dieu et celle de tous Ses Saints, qui aiment souverainement Sa Justice et Sa Gloire. Comment donc des pécheurs impénitents osent-ils se présenter devant Dieu avec des mains encore teintes, pour ainsi dire, du Sang Adorable de Son Fils qu'ils ont profané, et qu'ils continuent de fouler aux pieds? Nous éprouverons la Miséricorde Divine et la Charité de la Sainte Vierge, à proportion de la vivacité de notre componction.

Marie, en devenant Mère de l'Auteur de la Miséricorde, a pris des entrailles de compassion pour les pécheurs; ainsi, lorsque nous nous avouons pécheurs, nous exprimons suffisamment ce que nous demandons à Dieu; à savoir: un véritable repentir, la rémission de nos fautes, et la force de résister à toutes les tentations qui nous sollicitent au mal. Nous demandons aussi les autres secours dont nous avons besoin, toutes les vertus et surtout la Charité. Quoique tous ces objets ne soient pas nommément exprimés, ils sont néanmoins compris dans notre prière. Quelle autre chose, en effet, pourrions-nous demander à Dieu par l'intercession de Celle que l'Auteur de la grâce a choisie pour Sa Mère ?

Résolution

Ne perdons jamais de vue, en disant le Chapelet, que nous sommes des pécheurs, de pauvres pécheurs qui avons besoin d'être l'objet des Miséricordes du Seigneur; présentons-nous comme tels aux pieds de la Mère du Verbe incarné, de cette Mère de Miséricorde, notre espérance, notre vie, comme l'appelle l'Église, et implorons-la avec confiance, avec certitude d'en être secourus si nous sommes fidèles à entretenir en nous les sentiments de repentir qu'Elle nous obtiendra de Son Divin Fils, si nous l'invoquons avec ferveur et dévotion.

Prière

O Très Sainte Marie, Mère de Dieu, combien de fois n'ai-je pas offensé Dieu et mérité l'enfer par mes péchés ? Déjà la sentence aurait pût être été exécutée dès mon premier péché, si, touchée de compassion pour moi, Vous n'aviez arrêté, par Votre intercession, le bras de la Justice Divine. O Vierge Sainte, mille actions de grâces vous soient rendues, c'en est fait, Vous avez brisé la dureté, l'insensibilité de mon cœur; Vous avez gagné toute ma confiance; je Vous invoque comme l'enfant le plus tendrement attaché à sa mère. Ne permettez pas, ô ma tendre Mère, que je me détourne jamais de Vous, ni de Dieu qui, par Votre entremise, me dispense chaque jour tant de miséricordieuses faveurs. Ainsi soit-il.

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3 octobre 2012

Le Mois du Rosaire

Le Mois du Rosaire

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Quatrième jour

Explication de l'Ave Maria

 

Puisque l'Ave Maria se répète si fréquemment dans la récitation du Chapelet, employons deux ou trois jours à nous pénétrer des sentiments que cette belle prière doit faire naître dans notre cœur, et des affections qui doivent en accompagner la récitation. Les âmes pieuses y trouvent une source inépuisable de dévotion et de ferveur; aussi ne pensons-nous nullement à présenter au lecteur tous les sentiments, toutes les affections qu'excite dans le cœur fidèle la récitation de cette prière; nous voulons seulement lui donner lieu de s'en former une idée par les paroles qu'elle a inspirées à quelques fervents serviteurs de Marie.

Quoique l'Ave Maria s'adresse à la sainte Vierge dont on implore l'intercession, cette prière a cependant pour premier objet de louer son divin Fils et de le remercier de son infinie miséricorde, qui a éclaté d'une manière si spéciale dans l'incarnation. Le Saint-Esprit est le principal auteur de cette prière. Le commencement est composé des paroles de l'archange Gabriel, qui fut l'ambassadeur de l'adorable Trinité dans l'accomplissement du plus auguste de tous les mystères; viennent ensuite les paroles que Sainte Elisabeth, inspirée par le Ciel, adressa à la Sainte Vierge; la fin est une addition faite par l'Église. Cette dernière partie est une invocation à la Sainte Vierge; elle y est appelée Mère de Dieu d'après le concile général d'Ephèse qui proscrivit les blasphèmes de Nestorius. Nous ajoutons à la Salutation angélique le nom de celle qui en est l'objet, ce nom étant très propre à nous inspirer des sentiments de respect et de confiance. Ce nom, dit Saint Jérôme, signifie dame, et étoile de la mer. Or, ces deux noms conviennent merveilleusement à celle qui est la Reine du Ciel, notre protectrice et notre étoile sur la mer orageuse du monde. D'autres femmes furent appelées Marie dans l'ancien Testament; mais ce ne fut pas dans le même sens, ni avec la même signification. Il est essentiel de faire attention à ces paroles de l'Évangéliste saint Luc: « Et le nom de la Vierge était Marie ». Ce nom, comme nous venons de le dire, est mystérieux. « Il est, dit saint Bernard, d'une telle vertu et d'une telle excellence, que les cieux tressaillent, que la terre se réjouit, que les Anges ne peuvent retenir leurs transports quand il est » prononcé ».

Le même Père observe que la Sainte Vierge est véritablement l'étoile sortie de Jacob, et placée au-dessus de cette mer redoutable pour nous éclairer par les mérites et par l'exemple de sa vie. « O vous, dit-il, qui êtes battus par les tempêtes de ce monde; levez les yeux vers cet astre brillant, si vous ne voulez point être submergés par les flots. Si les vents des tentations s'élèvent, si vous tombez parmi les rochers des tribulations, regardez l'étoile, invoquez Marie. Si vous êtes tourmentés par les vagues de l'orgueil, de l'ambition, de la médisance, de la jalousie, jetez les yeux sur l'étoile, invoquez Marie. Si vous commencez à tomber dans le gouffre de la mélancolie ou du désespoir, pensez à Marie. Ayez recours à elle dans les dangers, dans les détresses, dans les perplexités; qu'elle ne sorte ni de votre bouche, ni de votre cœur. Avec elle, vous n'avez rien à craindre; lorsqu'elle vous sert de guide, vous ne vous lassez jamais ». Tels sont les sentiments que le nom de Marie doit sans cesse nous inspirer. Ces mots: « Je Vous salue », annoncent de notre part des sentiments de joie et de congratulation. L'Archange les adressa à la sainte Vierge, pour lui témoigner le respect dont il était pénétré. Quoiqu'accoutumé à la gloire des Esprits bienheureux, il fut étonné de celle de Marie, qui était destinée à devenir la mère de Dieu; et que toute la Cour Céleste ne pouvait considérer qu'avec ravissement. Apprenons de là avec quelle humilité des vers de terre et des pécheurs comme nous, doivent adresser à la sainte Vierge la même salutation.

Mais écoutons le dévot auteur de l'Imitation, Thomas a Kempis, paraphraser cette salutation: « Je m'approcherai de Vous avec respect, avec dévotion et avec une humble confiance, lorsqu'il s'agira de Vous offrir la Salutation de l'Ange: je Vous l'offre donc, la tête courbée par respect pour Votre Personne Sacrée, et je désire que tous les Esprits Célestes puissent la répéter pour moi cent mille fois, et beaucoup plus souvent. Je ne connais rien de plus glorieux pour Vous, ni de plus consolant pour nous. Que ceux qui aiment Votre Saint Nom écoutent, et se rendent attentifs. Les cieux se réjouissent et toute la terre doit être saisie d'étonnement quand je dis: « Je Vous salue, Marie ». Le démon et l'enfer tremblent quand je répète: « Je Vous salue, Marie ». La tristesse disparaît, et une joie nouvelle remplit mon âme, quand je dis: « Je Vous salue, Marie ». Telle est la douceur de cette Salutation, qu'il n'y a point d'expressions capables de la peindre; elle est dans le cœur trop profondément, pour que les paroles puissent la rendre. Je me prosterne donc de nouveau devant vous, ô la plus sainte des vierges, pour Vous dire: « Je Vous salue, Marie, pleine de grâces... » Qui me donnera de satisfaire le désir que j'ai de Vous honorer de toutes les puissances de mon âme? Puissent tous mes membres être changés en langues et en voix de feu, pour Vous glorifier sans cesse. O Sainte Mère de Dieu, prosterné en Votre présence, pénétré d'une sincère dévotion de cœur et tout rempli de vénération pour Votre Nom, je Vous présente la joie que Vous causa la salutation qui Vous fut adressée par l'Archange Gabriel; puissé-je répéter avec une bouche aussi pure que l'or, et avec une affection brûlante: « Je Vous salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous ! »

Nous nous unissons aux sentiments de respect et de congratulation que l'Ange fit éclater, lorsque nous appelons la Sainte Vierge pleine de grâces ! Sa dignité ne venait point du sang royal de David qui coulait dans ses veines, ni d'aucun autre avantage temporel, mais des dons extraordinaires par lesquels Dieu la distingua des autres créatures. Destinée à devenir la mère de l'auteur de la grâce, elle fut comblée de toutes les faveurs dont est capable un être fini. « Elle fut remplie, selon Saint Bède, de l'océan du Saint-Esprit qui se répandit sur elle ». Elle dut être enrichie des trésors de la grâce à proportion de l'intimité des rapports qu'elle devait avoir avec celui qui en est le principe. C'est pour cela que l'Église lui applique ces paroles du Cantique des Cantiques: « Votre beauté est parfaite, il n'y a point de tache en vous ».

L'éloge de la sainte Vierge, renfermé dans les mots: « le Seigneur est avec vous », est une suite du précédent. Dieu, par Son immensité et par Sa toute-puissance, est avec toutes les créatures, parce que toutes les créatures sont par Lui ce qu'elles sont; mais Il est bien plus intimement avec les justes, demeurant en eux par sa grâce, et leur faisant ressentir les plus précieux effets de Sa Bonté. Quant à Marie, Elle est véritablement pleine de grâces, et à ce titre élevée au-dessus de toutes les créatures; Elle a aussi une union plus intime avec Jésus-Christ dont elle est la Mère. L'Amour dont Elle brûle surpasse celui des Séraphins; Elle est par excellence le Tabernacle du Très-Haut, qui la comble spécialement des Dons que produit une présence aussi extraordinaire, et qui déploie à Son égard tous les trésors de Sa munificence.

« Vous êtes bénie entre toutes les femmes », lui dirent l'Archange et Sainte Elisabeth. C'est à bien juste titre qu'il est dit de Marie qu'elle est au-dessus de toutes les femmes, puisqu'elle a toujours été préservée de la moindre tache du péché, et qu'elle a été l'instrument dont Dieu s'est servi pour lever la malédiction dont le genre humain était chargé. Lorsque Judith eut délivré Béthulie d'une destruction temporelle, Osias, prince du peuple, lui dit: « O fille, vous êtes bénie au-dessus de toutes les femmes qui sont sur la face de la terre3. Le peuple la bénit tout d'une voix en disant: « Vous êtes la gloire de Jérusalem; vous êtes la joie d'Israël; vous êtes l'ornement de votre peuple ». À combien plus forte raison devons-nous appliquer cet éloge à Celle qui a enfanté l'Auteur même de toutes les Bénédictions Célestes qui se répandent sur nous? Marie pouvait donc dire d'Elle-même avec Justice: « Toutes les générations futures m'appelleront bienheureuse ».

Résolution

Prenons la résolution de bien comprendre, de bien méditer, et surtout de dire avec un cœur pur et dévoué à Marie, la belle prière qui Lui est consacrée, afin qu'en prononçant les paroles qui la composent, nous soyons pénétrés des sentiments qui inondent le cœur de ses fidèles serviteurs, et dont la lecture de ce jour nous donne quelque idée. Oh ! que de charmes nous trouverions dans la récitation du Chapelet si nous le disions animés du même respect, du même amour, de la même confiance.

Prière

La grâce que je Vous conjure, Vierge sainte, de m'obtenir de Votre Divin Fils, c'est de Vous aimer, Vous honorer, Vous proclamer Bienheureuse, parce que vous avez été pleine de grâces et que le Seigneur a été avec Vous; telle sera dorénavant mon occupation la plus agréable, car aucune autre n'est aussi propre à m'attirer votre bénédiction et le secours d'en haut. Ainsi soit-il.

 

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2 octobre 2012

Le Mois du Rosaire

Le Mois du Rosaire

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Troisième jour

Des Indulgences attachées aux Chapelets bénits

 

C'est avec regret que l'on voit tant de personnes pieuses qui ont la louable habitude de dire tous les jours le chapelet, se priver des indulgences attachées à ce saint exercice, en ne remplissant pas exactement les conditions prescrites, le plus souvent parce qu'elles ne les connaissent pas. Si elles se servent d'un chapelet non bénit par un prêtre qui en ait reçu de Rome le pouvoir, elles ne gagnent aucune indulgence; elles font seulement, en récitant le chapelet, une œuvre de piété très-bonne et très-louable. Si, au contraire, elles se servent d'un chapelet bénit, elles gagnent diverses indulgences, selon le genre de bénédiction, et selon l'espèce de bonnes œuvres qu'elles font. Il y a, en effet, quatre sortes de chapelets:

1° Le chapelet, n'importe le nombre de dizaines, non bénit, auquel, par conséquent, il n'est attaché aucune indulgence. 2° Le chapelet ordinaire de cinq dizaines, appelé quelquefois de Saint Dominique; s'il est bénit, et si on le récite en méditant les mystères du Rosaire, on gagne les indulgences attachées à la récitation du rosaire, indulgences communes à tous les fidèles et par conséquent différentes de celles accordées aux membres des confréries du Rosaire; nous en parlerons lorsque nous aurons développé l'origine, l'excellence, les avantages, et de cette dévotion. 3° Le chapelet de sainte Brigide, vulgairement appelé Brigittain. Sainte Brigide, patronne de l'Irlande, surnommée la Thaumaturge à cause de la multitude de ses miracles, fonda plusieurs monastères. Au milieu des exercices de piété qui animaient l'émulation des religieuses, il faut distinguer la pratique du chapelet. Sainte Brigide, qui vivait environ sept cents ans avant saint Dominique qui établit le rosaire, ayant inventé la forme du chapelet qu'elle adopta, en introduisit dans tous ses monastères le pieux usage qui excita la ferveur dans le plus haut degré. C'est ce chapelet adopté par les Religieux Brigittains ou du Sauveur, fondé par Sainte Brigitte de Suède, vers l'an 1350, à la bénédiction duquel les souverains Pontifes ont attaché de nombreuses indulgences, comme nous allons le voir. 4° Enfin, le chapelet dit apostolique, est celui qui a été bénit et donné par le saint Père qui y attache les indulgences dont sont favorisés, et les chapelets ordinaires, et les Chapelets Brigittains.

Les Chapelets Brigittains ont de grands avantages sur les chapelets ordinaires avec lesquels ils présentent plusieurs différences. Ils sont composés de six dizaines, ce qui fait en tout, y compris le Pater et les trois Ave de la croix, 68 Ave et 7 Pater. Ce nombre a été choisi dans le but d'honorer les soixante-trois années que, d'après l'opinion commune, la sainte Vierge passa sur la terre, ainsi que les sept douleurs et les sept allégresses. Cependant, quoique le Chapelet Brigittain soit composé de six dizaines, on peut gagner également les indulgences qui y sont attachées, soit en n'en récitant que cinq, soit en disant les quinze dizaines du rosaire. On peut appliquer aussi les indulgences de ces chapelets sur ceux qui n'ont que cinq dizaines.

On lit dans plusieurs ouvrages, entre antres dans la Dévotion pratique aux indulgences, par Mgr l'Evêque de Belley, que la considération ou méditation des mystères n'est pas nécessaire pour gagner les indulgences accordées au chapelet brigittain: c'est une erreur, et une décision du 19 Janvier 1833, de la Congrégation établie à Rome pour résoudre les questions relatives aux indulgences, ne laisse aucun doute sur l'obligation de méditer les mystères en récitant ce chapelet. Il est parlé de cette décision dans le Journal historique, tome V, page 1-45. Les indulgences attachées au chapelet de Sainte Brigide ou Brigittain sont plus étendues; les religieux et les prêtres séculiers qui en ont reçu le pouvoir de Rome, peuvent les appliquer aux chapelets qu'on leur présente à bénir, afin que les fidèles en recueillent des grâces plus abondantes. Il en résulte que les fidèles en récitant le Chapelet Brigittain bénit, gagnent les indulgences qui y sont attachées ; mais à condition qu'ils méditent les mystères du rosaire: en ce cas nous pensons qu'ils peuvent aussi gagner les indulgences accordées à la récitation du rosaire ou chapelet de saint Dominique. Voici, du reste, les indulgences attachées aux chapelets bénits parles Pères Rédemptoristes, et, croyons-nous, par tout autre prêtre qui en a reçu le pouvoir de Rome.

Indulgences plénières. 1° Celui qui récite au moins une fois par semaine le chapelet de cinq dizaines, en s'approchant des sacrements et en priant pour les fins ordinaires, peut gagner une indulgence plénière à chacune des l'êtes principales, y compris celles des Apôtres et de saint Joseph. 2° Une fois par mois aux mêmes condition» et, en outre, en visitant une église, pourvu qu'on récite tous les jours le chapelet. 3° Une fois l'an pour celui qui remplira les mêmes conditions.4° Le jour de Sainte Brigitte (8 Octobre) pour celui qui, étant dans l'usage de réciter au moins une fois la semaine, le chapelet de cinq dizaines, remplira les mêmes conditions. 5° A l'article de la mort pour celui qui recommandera son âme à Dieu et recevra les sacrements ou, s'il ne le peut, invoquera de bouche ou de cœur le nom de Jésus.

Indulgences partielles. 1° 100 jours à claque Credo, Pater, Ave. 2° 7 ans et 7 quarantaines pour celui qui récitera le chapelet de 15 dizaines en l'honneur des 15 mystères. 3° 7 ans et 7 quarantaines à chacune des fûtes de N.-S. et de la sainte Vierge, pour celui qui récite le chapelet au moins une fois la semaine et qui, s'étant approché des sacrements, priera pour les fins ordinaires. 4° 5 ans et 5 quarantaines pour celui qui fera la même chose les Dimanches et les autres jours de fête pendant l'année. 5° 200 jours pour celui qui visitera les prisonniers ou les malades dans les hôpitaux pour las soulager, ou enseignera la doctrine chrétienne à l'église ou dans sa maison. 6° 100 jours pour celui qui portant le chapelet assiste à la messe ou au sermon, ou ramène dans la bonne voie un pécheur, ou enfin pratique quelque bonne œuvre en l'honneur de Jésus-Christ, de Marie ou de Sainte. Brigitte, et récitera 3 Pater et 3 Ave. 7° 40 jours pour celui qui, portant sur soi le chapelet, se mettra à genoux et priera au son de la cloche pour les agonisants. N. B. On peut appliquer toutes ces indulgences aux âmes du purgatoire. Cette liste d'indulgences est extraite d'une brochure imprimée récemment à Liège, sous le titre de: « Exposition des indulgences attachées aux chapelets », par les Pères de la Congrégation du très-saint Rédempteur.

Résolution

Inutile sans doute d'engager à se procurer un chapelet bénit; nos lecteurs en ont un, nous n'en doutons pas; mais tous pensent-ils à gagner les indulgences qui y sont attachées ? En n'y pensant pas, en ne dressant pas leur intention, ils perdent, et pour eux, et pour les âmes du purgatoire, les faveurs que l'Eglise y a attachées par la bénédiction. Évitons donc cette négligence préjudiciable, et, à cette effet, disons chaque jour cette prière ou quelque autre analogue:

Prière

O Dieu infiniment bon et miséricordieux, qui avez laissé à Votre Eglise le pouvoir de remettre les peines dues au péché, nous Vous rendons d'humbles actions de grâces pour ce bienfait ineffable, et nous Vous offrons toutes les prières et les bonnes œuvres que nous ferons dans le cours de cette journée, dans l'intention de gagner pour nous et pour les âmes du purgatoire toutes les indulgences qui peuvent y être attachées. Puissions-nous ainsi, en vertu des mérites surabondants de Jésus-Christ, de la sainte Vierge et des Saints, satisfaire à Votre Justice en ce monde pour n'avoir plus dans l'autre qu'à louer et à bénir éternellement Votre Miséricorde infinie. Ainsi soit-il.

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1 octobre 2012

Le Mois du Rosaire

Le Mois du Rosaire

Vierge du Rosaire du Coeur d'Accueil

Deuxième jour

Le Chapelet

 

Si la fausse sagesse du monde affecte quelquefois du mépris pour les pratiques consacrées par la religion ou ennoblies par l'exemple des Saints, c'est qu'elle dédaigne souvent de s'instruire, et qu'elle blasphème ce qu'elle ignore. Eclairons les ténèbres dans lesquelles elle se plaît et dévoilons d'abord à ses yeux l'origine de cette dévotion. C'était la coutume des anciens peuples dans les pays orientaux, d'offrir des couronnes de roses aux personnes distinguées par leur mérite ou par leur dignité: on ne croyait pas pouvoir les honorer mieux que par cette sorte de présent, et les chrétiens se plaisaient à honorer ainsi la sainte Vierge et les Saints. Un grand pontife, un illustre docteur, celui des Saints Pères que l'on a surnommé le théologien par excellence, à cause de la pureté de sa doctrine, Saint Grégoire de Naziance, dans le transport de son amour si tendre pour la suinte Vierge, fut inspiré de substituer à la couronne matérielle de roses, une couronne spirituelle de prières, persuadé qu'elle serait plus agréable à la Mère de Dieu. Il composa à cet effet une suite ou couronne de prières, tissue des plus belles louanges, des plus glorieux titres et des plus excellentes prérogatives de Marie: c'était à peu près comme les prières appelées litanies. Cette invention ingénieuse du quatrième siècle avait son prix et son mérite pour les personnes instruites qui pouvaient se rendre cette sorte de prières familière; mais cette heureuse idée avait besoin, pour être à la portée de tous et pour devenir populaire, d'être composée des prière» les plus ordinaires de l'Eglise, c'est-à-dire, de l'Oraison dominicale, de la Salutation angélique et de la profession de foi du chrétien. C'est l'idée que réalisa, dans le cinquième siècle, Sainte Brigide patronne de l'Irlande, qu'il ne faut pas confondre, comme on le fait souvent, avec Sainte Brigitte, veuve, princesse de Suède, morte à Rome en 1373.

Pour faciliter cette dévotion nouvelle, il fallait fixer un certain ordre dans ces prières, et trouver un moyen de les distribuer sans confusion, et de les distinguer sans méprise. Pour éviter donc un certain travail de mémoire et ne pas distraire de l'attention de la prière même, Sainte Brigide adopta l'usage des anachorètes ou solitaires de l'Orient, qui, dans ces premiers siècles, se servaient de petits globules de pierre ou de bois, pour mieux compter le nombre de leurs prières; et elle pensa qu'il fallait enfiler ces grains en forme de couronne, et en avoir de différentes grosseurs pour distinguer chaque prière différente. Elle introduisit d'abord dans la Communauté qu'elle avait établie sous la règle de Saint Benoît, cet usage qui se répandit ensuite partout. Sainte Gertrude, Vierge, abbesse de Nivelles, dans le Brabant, et qui vivait dans le septième siècle, se servait de cette sorte de chapelet. comme on le voit dans sa vie; un concile tenu en Angleterre en 810, fait aussi mention de lu même dévotion, comme d'une pratique en usage alors depuis longtemps; et le fameux Pierre l'ermite. le promoteur de la 1ere croisade, dans le onzième siècle, fit adopter aux croisés cette manière de prier à l'aide du chapelet pendu à leur ceinture. Il est résulté de tous ces faits que l'on a attribué l'origine du chapelet, tantôt aux premiers anachorètes, tantôt à Sainte Gertrude ou à Pierre l'ermite; tandis que cette heureuse idée de Saint Grégoire de Naziance a été perfectionnée et promulguée par Sainte Brigide, vierge d'Irlande, vers l'an 499, et non par sainte Brigitte de Suède, qui ne naquit qu'en 1302. Nous avons vu que le chapelet ou couronne tire son origine des couronnes de roses que l'on déposait sur les autels, en l'honneur de Marie ou des Saints ; mais celte sorte de couronne de roses, que l'on appelle en latin et en italien corona, se nommait dans la basse latinité, capellina; en vieux français, chapel de roses; d'où est dérivé le diminutif chapelet ou petit chapel, petite couronne.

L'usage du chapelet est une excellente pratique, pourvu qu'on ait soin en le récitant, de joindre l'esprit à la lettre et d'en écarter toute sorte de superstition, comme d'attribuer l'efficacité de la prière à ce nombre déterminé de Pater et d'Ave plutôt qu'à un autre nombre. Mais, si en récitant un certain nombre de Pater et d'Ave, on n'a d'autre intention que de se conformer au nombre fixé par l'Eglise pour gagner les indulgences qu'elle y a attachées, on ne fait assurément rien de ridicule ni de superstitieux, et c'est même une pratique louable et excellente. En effet, l'excellence d'une dévotion se tire de la fin que l'on se propose, des moyens que l'on emploie et des avantages qui en résultent; or, le chapelet a pour fin principale d'honorer Jésus et Marie; les moyens qu'il fait employer sont, la prière, la méditation et l'imitation des Saints qui ont pratiqué cette dévotion; les avantages qu'il procure sont: toutes les faveurs, les grâces et les prérogatives qui sont attachées à sa récitation; ainsi l'on peut dire avec fondement que celui qui récite le chapelet assidûment, y apprend le secret de bien prier, y trouve les moyens de bien vivre, et obtient par la ferveur de ses dispositions, les grâces nécessaires pour bien mourir. Quoi de plus excellent, de plus utile pour procurer la gloire de Dieu, l'honneur de Marie et le salut de notre âme?

Du reste, l'excellence de la dévotion du chapelet étant la même que l'excellence de la dévotion du rosaire, en traitant de cette dernière dévotion, des avantages qu'elle renferme et des prodiges que Dieu a opérés en sa faveur, tout lecteur sera convaincu qu'elle doit être chère aux fidèles et faire leurs délices par les garanties, les ressources et les avantages qu'elle leur offre. Est-il nécessaire de dire un mot de l'objection faite par les contempteurs de cette pratique, qui, dans leur orgueil dédaigneux, demandent pourquoi tant de Pater, tant d'Ave, tant d'ennuyeuses répétitions ? Eh ! qu'est-ce que toutes les prières de l'Eglise aux yeux de Dieu, sinon des milliers de paroles qui se rapportent à un même sentiment d'amour ? Qu'on l'exprime en Pater, en Ave ou en d'autres prières, n'est-ce pas le même hommage rendu au Seigneur ? Ennuyeuses répétitions ! Et pour qui ennuyeuses ? Est-ce pour Dieu et pour la sainte Vierge ? Vous blasphémez ! Est-ce que que Dieu et la Sainte Vierge peuvent s'ennuyer ? Est-ce d'ailleurs un ennui pour un bon père, pour une bonne mère, d'entendre un enfant répéter mille fois: « Je vous aime » ? de sentir mille fois l'étreinte de ses bras qui les serrent ? Notre Dieu est-il un moins bon père, Marie une moins bonne mère que ceux que nous avons sur la terre ? Sont-ils plus susceptibles d'ennui ? Pour qui donc est cet ennui ? Pour certaines gens qui récitent mal ces prières; pour ces hommes animaux qui ne goûtent pas les choses de Dieu. (Saint Paul). Mais l'âme fidèle, l'âme dévote à Marie, se lasserait-elle jamais de lui dire affectueusement: « Je Vous salue, Marie; Sainte Mère de Dieu, priez pour moi ». Non, le vrai chrétien, le vrai disciple de Jésus-Christ, ne peut pas se lasser, s'ennuyer de répéter sans cesse: « Notre Père, qui êtes aux Cieux ».

Résolution

Prenons la résolution de réciter fréquemment le Chapelet, tous les jours même à l'exemple de tant de fervents serviteurs et de ferventes servantes de Marie. Quelles que soient nos occupations, nous pouvons trouver le temps de le réciter, soit en commun, soit en notre particulier, aux champs, en voyage, en travaillant, etc.; et, si nous le disons avec attention et dévotion, nous ne tarderons pas d'en recueillir les fruits les plus abondants.

Prière

O Mère de Dieu, Vous êtes aussi la nôtre et nous Vous saluons mille fois; jetez sur nous des regards de complaisance et accordez-nous Votre bénédiction lorsqu'on disant notre Chapelet, nous répétons affectueusement le Salut ineffable que vous adressa l'envoyé du Ciel, l'Ange Gabriel, le jour de l'Annonciation. L'assurance où nous sommes que cette pratique de dévotion, cette prière Vous est agréable, nous remplit de la confiance la plus entière. O Mère tendre et puissante, daignez nous obtenir du Dieu de bonté les grâces qui nous sont nécessaires pour nous montrer en tout et partout de Vos vrais enfants. Ainsi soit-il.

 

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30 septembre 2012

Le Mois du Rosaire

Le Mois du Rosaire

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Premier jour

La dévotion du Rosaire

 

Quoique la dévotion envers la glorieuse Vierge Marie doive être recommandée en général à tous les chrétiens, comme un puissant secours pour mener une vie plus sainte, comme un moyen de trouver plus d'accès auprès de Dieu, et enfin, comme une marque peu équivoque de prédestination; on peut dire qu'entre toutes les pratiques de dévotion inspirées aux fidèles par l'Esprit-Saint pour rendre à la Mère de Dieu le culte qui lui est dû, celle de réciter le rosaire avec les sentiments conformes au but de son institution, est l'une des plus authentiques et des plus agréables à la sainte Vierge. Aussi trouve-t-on peu de personnes recommandables par leur sainteté, respectables par leur rang, leur savoir, leur dignités, qui n'aient été zélées pour cette solide dévotion. Combien de souverains Pontifes, de rois, de princes, etc., ont regardé comme un honneur de se faire inscrire dans les confréries du Rosaire pour pratiquer plus exactement cette dévotion ?

Jouissez-vous, ami lecteur, du même bonheur ? Si vous avez l'avantage de connaître l'excellence de la dévotion du Rosaire, et si, inscrit ou non dans une association formée en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, vous honorez votre bonne Mère par ce tribut quotidien ou hebdomadaire de louanges, nous vous en félicitons, parce que nous sommes convaincu avec l'Église que ce sera pour vous une source de bénédiction et de salut dans le cours de votre vie et à l'heure de votre mort. Si vous négligez cette pratique de dévotion, si vous n'en connaissez pas l'utilité, oh ! Prenez, nous vous en conjurons, prenez la résolution de consacrer ce mois à lire attentivement, à étudier, à méditer ce que nous allons tâcher de recueillir sur cette dévotion que les fidèles de nos jours n'apprécient plus en général comme elle mérite d'être appréciée, et par suite ne la pratiquent plus avec l'esprit, les dispositions qu'elle exige.

Nous avons choisi le mois d'octobre pour présenter aux fidèles des considérations sur la dévotion du Rosaire, parce que le premier dimanche de ce mois l'Église célèbre la fête solennelle du saint Rosaire, appelée vulgairement la fête du grand Rosaire. Nous dirons plus loin à quelle occasion cette fête fut établie. Plus une dévotion est générale et populaire, a dit un docteur de l'Eglise, plus elle doit nous paraître sainte et divine. Par dévotions populaires on ne peut entendre que celles qui sont plus répandues dans toute l'Eglise, et honorées du suffrage et des faveurs du saint Siège; parce que les dévotions approuvées par le vicaire de Jésus-Christ, le Chef visible de l'Eglise, sont seules vraies, solides, et toujours conformes à la foi et à la raison. De là, les dévotions populaires ne sont pas les dévotions propres uniquement au peuple, mais celles qui sont plus accessibles à toutes les classes inférieures, et qui sont si universellement répandues que les hautes classes de la société se font gloire de s'y associer : par exemple, les dévotions du Scapulaire, du Chapelet, du Rosaire, etc; ces sortes d'agrégations, où se confondent les noms les plus grands avec les plus communs, honorent la dévotion au lieu de lui nuire, et sont conformes à l'esprit de Jésus-Christ. qui a voulu que les sacrements fussent communs à tous ses disciples; que le pauvre s'assied à la table sainte à côté du riche; que tous eussent part à ses grâces sans distinction de rang, de condition, etc.

Cependant les mauvais chrétiens, les faux disciples de Jésus-Christ, les pharisiens du christianisme qui ne pratiquent pas la religion, critiquent ces dévotions populaires, parce qu'elles sont une continuelle censure de leur indifférence: ils déclament contre leur abus et contre leur multiplicité. Mais d'abord les abus ne peuvent jamais détourner d'une bonne œuvre; il suffit de les connaître et de s'en préserver. N'abuse-t-on pas des meilleures choses? Ces dévotions, ces associations ne sont-elles pas bonnes en elles-mêmes, comme par leurs effets? Si 'elles ne l'étaient pas, comment l'Eglise les aurait-elle approuvées et enrichies d'indulgences? D'ailleurs, elles se bornent à des exercices pieux, à des prières communes ou particulières, à quelques œuvres de charité; or, rien n'est plus capable de nourrir et d'animer la piété; rien n'est plus propre à resserrer tous les liens de la religion, à répandre partout l'édification et à exciter une sainte émulation pour la vertu.

Quant à la multiplicité des dévotions que l'on se plaît à critiquer, c'est un reproche qui semble sinon ridicule, du moins injuste; car il en est des dévotions, comme des mets dans un repas, ou des fleurs dans un jardin: on n'impose à personne l'obligation de manger de tous les mets, ni à un particulier de cultiver toutes les fleurs; on ne force personne non plus à embrasser toutes les dévotions : la variété des fleurs dans un jardin et la diversité des mets sur une table sont tout à la fois un ornement et une nécessité pour s'adapter à tous les goûts: de même la multiplicité des dévotions est un ornement pour la piété et une ressource pour les fidèles; mais ils peuvent choisir parmi les dévotions qui leur plaisent davantage, celles qui sont plus analogues à leur état ou à leurs besoins, et qui ne peuvent ni les surcharger, ni nuire à leurs devoirs ou à leurs emplois.

Parmi les dévotions destinées à honorer la sainte Vierge, il en est deux surtout qui ont l'avantage d'être plus anciennes, plus connues, plus faciles et plus universellement répandues; à savoir: celle du Rosaire et celle du Scapulaire. Il n'entre pas dans notre plan de parler de l'excellence de la dévotion du Scapulaire qu'on a la consolation de voir se répandre chaque jour davantage en Belgique; nous ne traiterons, dans ce mois, que de la solide dévotion du Chapelet et du Rosaire. Nous disons du chapelet et du rosaire; car ce sont deux dévotions que les fidèles confondent souvent, n'y ayant au fond que quelques nuances presque imperceptibles qui les distinguent; nous parlerons donc d'abord du chapelet, et ensuite nous nous étendrons sur ce qui concerne le rosaire. Nous ne voulons rien exagérer et nous nous garderons bien de dire que la dévotion du rosaire est une marque infaillible de prédestination, le signe le plus certain du salut et le gage le plus assuré d'une alliance éternelle avec Jésus et Marie; mais nous ne craignons pas de dire avec confiance, en commençant ce mois, que la dévotion éclairée et pratique du rosaire est un grand moyen de salut, une marque non équivoque de prédestination, une voie sûre pour se procurer la protection de la Mère et les faveurs du Fils, et que ces avantages sont promis aux vrais dévots et aux confrères du Rosaire, qui, prosternés au pied de l'autel de Marie, ne s'en approchent pas de bouche mais du cœur, et ne l'honorent pas seulement des lèvres, mais du fond de leurs entrailles. (Isaïe 29. 13).

Résolution

Si nous mettons en pratique la dévotion du Rosaire, nous devons aimer à connaître sa solidité et ses avantages; si nous ne la mettons pas en pratique, nous serions plus qu'indifférents si, ayant en mains cet ouvrage, nous ne prenions pas la résolution de nous éclairer sur ce point, en en faisant la lecture dans le cours du mois d'octobre, dont le 1er dimanche est consacré par l'Église à Notre-Dame-du-Rosaire. Disons donc avec l'auteur la prière suivante.

Prière

Nous venons nous jeter à Vos pieds, Vierge Sainte, pour Vous demander de bénir ce nouveau mois et d'en accepter l'humble dédicace. Obtenez-nous de Votre Divin Époux les lumières qui nous sont nécessaires pour profiter de sa lecture. Il n'a été composé qu'en vue de rappeler aux fidèles une dévotion qui a toujours été chère à vos serviteurs, parce que Vous avez donné mille preuves qu'elle Vous était agréable. Faites, Vierge Sainte, Secours des Chrétiens, qu'elle produise encore de nos jours les effets qu'elle produisit lorsque vous l'inspirâtes à Saint Dominique. Ainsi soit-il.

 

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30 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

Marie Reine Immaculée

Trente-et-unième jour

Marie, Mère admirable

 

Le Père Nieremberg raconte qu'un religieux de la Compagnie de Jésus, grand serviteur de Dieu et très dévot de à Marie, demanda à la Sainte Vierge quel nom il pourrait lui donner qui renfermât quelque chose de Ses grandeurs. Or, un jour que les élèves dont il était le Père spirituel chantait les Litanies, la Très Sainte Vierge lui apparut environnée d'une vive lumière, et lui dit que cette invocation : « Mater Admirabilis », renfermait beaucoup de ses titres, puis elle laissa ce bon religieux si content, si joyeux, si pénétré de ses ineffables grandeurs que, ravi en une douce extase, il s'écriait : « O Mère Admirable ! Mère Admirable ! » et sans cesse il répétait avec amour : « O Mère Admirable ! »

De fait, ajoute le Père Nieremberg, comment ne serait-Elle pas une Mère Admirable, Celle qui est Mère de Dieu, Mère de l’Éternel, Mère du Créateur de toutes choses, Mère du meilleur Fils qui fût jamais, d'un Fils aussi bon et aussi Saint que le Saint Esprit ; Mère de notre vie, de notre Rédempteur, Mère de l'Homme-Dieu ? Comment ne serait-Elle pas Mère Admirable, Celle qui est Mère et Vierge, plus Mère que toutes les mères sur la terre, plus Vierge que toutes les vierges ? Mère Admirable ! Elle n'a été Mère que du Fils qu'Elle a voulu, et Elle ne l'a pas voulu autre qu'un Dieu. Mère Admirable ! Bien que réellement Mère de Dieu, elle ne dédaigne pas cependant d'être la Mère des pauvres hommes. Mère Admirable ! Puisqu'Elle est Mère de Consolation, Mère des grâces, Mère de Miséricorde, Mère des vierges, Mère de toutes les vertus. Oh ! C'est avec raison qu'Elle s'appelle Mère Admirable, Celle qui l'est réellement de tant de manières et à tant de titres.

O mon aimable Rédempteur, béni, loué et remercié soit à jamais Votre Cœur Sacré qui m'a donné une Mère si grande, si élevée, si admirable !

 

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Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

 

Fin du Mois de l'Assomption

 

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Prochain Mois de Dévotion, le Mois du Rosaire, rendez-vous le 30 septembre

29 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Trentième jour

Il faut se préparer, par une Neuvaine, à la Nativité de la Sainte Vierge

 

Aujourd'hui commence la Neuvaine préparatoire à la Nativité de mon Auguste Mère. Cette Fête, dit un pieux auteur, est un jour de faveurs signalées pour tous les dévots serviteurs de Marie ; car si les reines du monde ont l'habitude de se montrer libérales au jour anniversaire de leur naissance, et d'accorder toutes les grâces qu'on leur demande, combien la Reine du Ciel et de la terre ne sera-t-Elle pas plus généreuse envers ses enfants le jour de Sa Nativité ! Chargée qu'Elle est de distribuer toutes les faveurs de Son Fils, Elle puise largement ce jour-là dans le trésor infini de Ses Miséricordes et les répand sur nous à profusion.

Je ferai donc cette neuvaine avec une dévotion toute particulière, et je pratiquerai, autant que je le pourrai, les exercices proposés pour la Neuvaine de l'Assomption. En outre, je réciterai chaque jour 30 je Vous salue Marie (3 dizaines de chapelets NDLR), en l'honneur des jours que Marie a passés dans le sein de Sainte Anne, Sa glorieuse Mère. Elle-même révéla cette pratique à Sainte Mechtilde, qui l'avait supplié de lui apprendre quel exercice elle pourrait faire pendant la Neuvaine préparatoire à la Nativité. « Ma fille, lui dit-Elle, si tu veux M'honorer particulièrement pendant cette Neuvaine, tu réciteras dévotement chaque jour trente je Vous salue Marie en l'honneur des jours que J'ai passés dans le sein de Ma mère. Je jetterais un regard de maternelle tendresse sur tous Mes serviteurs qui Me paieront ce tribut de louange en ces jours, et Je les associerai aux joies que Je ressentis à Ma Nativité ».

Je ferais pareillement une chose fort agréable au Cœur Aimable de Marie, si, pendant cette Neuvaine, je récite fréquemment en son honneur et en l'honneur de Sainte Anne la prière suivante.

 

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Prière

 

Je Vous salue, pleine de grâces, le Seigneur est avec Vous, que Votre grâce soit avec moi. Vous êtes bénie entre toutes les femmes et bénie est Sainte Anne, Votre mère, de laquelle Vous êtes née, ô Vierge Marie, sans souillure et sans péché, de Vous est né Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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28 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-neuvième jour

Paroles mémorables adressées par la Très Sainte Vierge à la Vénérable Sœur Marie de Jésus sur le respect que l'on doit aux Prêtres et spécialement au Souverain Pontife

 

« Ma Fille, Je veux te faire connaître quelle vénération et quel respect Je témoignais aux Prêtres pendant Ma vie : bien que Je fusse réellement Mère de Dieu dont ils étaient les ministres, Je me prosternais à leurs pieds, Je baisais souvent la terre qu'ils avaient foulée, et J'estimais que c'était pour Moi une heureuse fortune. Et pourtant le monde aveugle n'apprécie pas la dignité Sacerdotale, parce qu'ils confond le précieux avec le vil, et traite le Prêtre comme un homme du peuple, tellement qu'entre les deux, il ne fait aucune différence.

Eh bien ! Ma fille, il faut que tu compenses, dans la mesure de tes forces, cet égarement et cet oubli des enfants de l’Église. Saches que du Trône de Gloire où Je suis assise du Ciel, Je contemple avec vénération les Prêtres qui sont sur la terre ; toi aussi, regarde-les toujours avec autant de respect que s'ils étaient à l'Autel, s'ils portaient le Saint Sacrement dans leurs mains où s'ils le possédaient dans leur cœur ; que ce sentiment s'étende jusqu'aux ornements et aux vêtements qu'ils portent. Surtout, professe la plus grande vénération et la plus entière obéissance au Souverain Pontife, et quand tu l'entendras nommer, incline la tête comme tu le fais quand tu entends le Nom de Mon Divin Fils, ou le Mien, puisqu'il tient sur la terre la place de Jésus-Christ : Je le faisais Moi-même pendant Ma vie mortelle, lorsqu'on prononçait devant Moi le nom de Saint Pierre. Or, Je veux que tu marches en tout sur Mes traces, afin que, suivant Mon exemple, tu trouves grâce aux yeux du Très-Haut ».

Si je veux plaire au Cœur Aimable de Marie, je dois m'efforcer de mettre en pratique ces avis précieux qu'Elle a donnés à sa pieuse servante et amie.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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27 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

Marie et Jean Paul II

Vingt-huitième

Le Pape, Vicaire de Jésus-Christ, respect qu'on lui doit

 

La Sainte Église Catholique n'a qu'un chef, qui est Jésus-Christ dans le Ciel ; mais ce Divin Chef a sur la terre un représentant visible, un Vicaire, un dépositaire de sa toute-puissance spirituelle. Ce Vicaire de Jésus-Christ, ce représentant de Dieu, ce grand-prêtre de la religion Chrétienne, c'est le Pape, Évêque de Rome et successeur de Sainte Pierre. Toute monde connaît le passage de l’Évangile selon Saint Matthieu, où Jésus-Christ établit l'Apôtre Saint Pierre chef visible de l’Église et fondement de la société Chrétienne : « Je te dis que tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirais Mon Église, et les puissance de l'Enfer ne prévaudront jamais contre elle : c'est à toi que Je donnerais les clés du Royaume des Cieux ; tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le Ciel, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le Ciel ». Cette promesse n'a pas besoin de commentaire. Le Sauveur l'a confirmé, peu de jours avant Son Ascension, par ces paroles non moins claires de l’Évangile selon Saint Jean : « Pais mes agneaux, pais mes brebis ».

L’apôtre Saint Pierre a donc été choisi par Jésus-Christ pour être la pierre fondamentale de l’Église, le Pasteur des fidèles et des Évêques, le chef spirituel du peuple Chrétien et le dépositaire suprême de toute-puissance de Dieu. Non, il n'est pas possible de rejeter l'autorité de Saint Pierre sans rejeter aussi l’Évangile. Comme homme, Saint Pierre est mort ; comme Pape, il vit et vivra jusqu'à la fin du monde dans la personne des Évêques de Rome ses successeurs. Je prends donc la ferme résolution de rester toujours invariablement attaché au Saint Siège, au Souverain Pontife, Centre de l'Unité Catholique, Pasteur universel et Père spirituel de tous les vrais croyants. Je vénérerais en lui le Vicaire de Jésus-Christ même ; et puisque je connais toutes les tribulations que beaucoup de ses enfants lui font souffrir, puisque je sais combien il gémit à la vue des maux immenses qui affligent l’Église, je prendrai à ses douleurs toute la part qu'un fils rend aux malheurs de son père et de sa mère ; je m'efforcerai d'adoucir ses peines autant qu'il me sera possible, de le consoler par mon affection et surtout d'unir mes prières à celles de tant d'âmes pieuses qui ne cessent de conjurer le Seigneur, au pied des Autels, par les mérites de Son Divin Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, afin qu'il éclaire, par Sa Grâce Divine, les ennemis de l’Église Catholique et du Saint Siège, qu'Il les ramène dans la voie de la Justice et de la Vérité et qu'Il nous donne enfin a tous cette paix véritable que le monde peut bien nous promettre, mais qu'il ne pourrais jamais donner.

 

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Acte de Foi

 

Mon Dieu, je crois fermement et de toute certitude que le Pontife Romain, quand il parle ex cathedra, c'est à dire quand, remplissant l'office de Souverain Pasteur et de Docteur de tous les Chrétiens, par son autorité suprême et apostolique, il définit la Doctrine que doit garder l’Église universelle concernant la Foi et les ; et que ces définitions du Pontife Romain sont par elles-mêmes, et non par le consentement de l’Église, irréformables. Toute cela, je le crois parce que notre Mère la Sainte Église, qui nous le propose à croire, est la colonne et le fondement de la vérité, qu'elle ne s'est jamais trompée et qu'elle ne peut se tromper. (Extrait du Recueil des Indulgences).

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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26 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-septième jour

Vifs sentiments de reconnaissance envers Jésus qui nous a appelés à la vraie Foi dans le sein de l’Église Catholique

 

Oh ! Quelle actions de grâces je devrais rendre au Cœur aimant de mon Jésus, qui, dans Son infinie Miséricorde, a daigné m'appeler à la vraie Foi par le Baptême et me compter parmi les membres de la Sainte Église Catholique ! O Dieu ! Que serai-je, si j'étais né dans les ténèbres du paganisme ou de l'hérésie, et si volontairement je vivais et mourais en dehors de la véritable Église de Jésus-Christ ! Ne serais-je pas éternellement et misérablement perdu ? Sans la Foi, dit l'Apôtre Saint Paul, il est impossible de plaire à Dieu, impossible par conséquent de se sauver. « Comme au temps du déluge, il n'y eut de sauvés que ceux entrèrent dans l'Arche de Noé, tandis que tous ceux qui demeurèrent en dehors périrent misérablement ; de même, après Jésus-Christ, il n'y a de sauvés que ceux qui se trouvent dans la Barque de Pierre, c'est à dire dans la véritable Église, et tous ceux qui restent en dehors par leurs fautes seront éternellement damnés ». Telles sont paroles de Saint Cyprien ; et cette vérité, qu'en dehors de l’Église Catholique il n'y a point de Salut, a été définie par le IV e Concile de Latran : «Extra Ecclesiam nulla est salus.

Mon Jésus m'a donc fait la plus grâce qu'il pût me faire, en m'appelant à la vraie et en m'admettant dans sein de l’Église ; bien plus, les autres grâces qu'il pouvait m'accorder, eussent été, en dehors de celle-là, inutiles pour moi et de nul effet pour la vie éternelle. Oh ! Que je dois être reconnaissant à mon Divin Sauveur pour cet incomparable bienfait ! Il n'a pas agi de même à l'égard de tant d'autres, à qui il n'a pas manifesté comme à moi la vérité de religion Catholique. En effet, si je jette un coup d’œil sur l'Asie, l'Afrique et l'Amérique, que de nations, que de peuples encore ensevelis dans les ténèbres de l'infidélité ! Et dans l'Europe seulement, la plus civilisée des cinq parties du monde, que de villes, que de provinces, que de royaumes gémissent sous le joug de l'hérésie ? Que de personnes des deux sexes, ayant sucé avec le lait le venin de Luther, de Calvin et des autres hérétiques persistent obstinément dans leur fausse religion et se précipitent chaque jour malheureusement dans les abîmes de l'Enfer !

En effet, s'il est de foi que tous ceux qui meurent en état de péché mortel sont damnés, ceux qui meurent dans l'hérésie volontaire se trouvant en état de péché mortel très grave, il est de foi qu'ils se damnent sans rémission. Et cette vérité est tout à fait conforme à la raison ; car Dieu, qui a enseigné aux hommes la varie religion, ne peut transiger avec une religion fausse inventée par le caprice et substituée par l'orgueil humain à celle qu'il est Lui-même venu apporter au monde. Si Dieu agissait autrement il protégeait le mensonge et récompenserait ceux qui Lui sont rebelles, ce qui répugne au bon sens. Que je suis donc obligé envers mon Seigneur de m'avoir appelé à la vraie Foi et admis au sein de l’Église dans laquelle seule on peut trouver le Salut ! Quelle consolation pour moi, de savoir qu'en vivant dans cette Église, non seulement je suis certain de pouvoir me sauver mais que je me sauverai en effet, à moins que je ne mette moi-même des empêchements à mon Salut !

Eh bien ! aujourd'hui je prends la résolution de réfléchir souvent à une faveur si grande et si inappréciable, que Dieu m'a faite sans que j'eusse méritée, et de Lui en rendre toujours les plus vives actions de grâces. Surtout je me promets de ne passer aucun jour sans prier pour l'exaltation de ma Mère la Sainte Église et pour son Chef, le Souverain Pontife, car ces prières sont souverainement agréables au Divin Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie.

Le Seigneur dit un jour à Sainte Gertrude : « Si quelqu'un un Notre Père et un je Vous salue Marie, une prière ou un Psaume, à l'intention et au nom de l’Église Universelle, Je l'accepte comme le fruit des souffrances de Ma Divine Humanité et j'en rends grâce à Mon Père. Puis Je consacre ces prières, Je les multiplie par Ma bénédiction et Je les distribue à toute l’Église, afin qu'elles contribuent à son Salut éternel ». Sainte Marie-Madeleine de Pazzi ne laissait point passer un jour sans recommander à plusieurs reprises au Seigneur la Sainte Église et le Souverain Pontife, et elle exhortait ses religieuses à en faire autant. Une fois, elle demanda à une sœur si elle avait prié ce jour-là pour la Sainte Église et pour son auguste Chef ; et sur sa réponse négative : « Oh ! Dit-elle, animée par un saint zèle, qu'est-ce qu'une épouse du Christ qui ne recommande pas l’Église à Dieu tous les jours ? » Par là elle montrait que c'est pour les épouses de Jésus une obligation particulière de le faire journellement.

 

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Offrande à Dieu le Père des Sainte Plaies de Son Fils pour les besoins de l’Église

 

O Dieu, Père éternel, humblement prosterné à vos pieds, et animé de la plus vive confiance et du plus ardent amour, je Vous offre les mérites et les Plaies Sacrées de Votre Fils unique pour les besoins pressants de la Sainte Église. O Père, tendre Père, que les entrailles de Votre Charité, de Votre Miséricorde infinie, s'émeuvent de compassion pour nous et pour cette Église, que Votre Divin Fils a fondée au prix de Son Sang. Vous voyez, ô bon Père, combien Votre Épouse est persécutée et opprimée par des fils ingrats ! Mon Dieu, à la vue de ces Plaies adorables, que je Vous offre et qui sont comme autant de bouches implorant pour nous Votre Pité et Votre Miséricorde, ne me refusez pas cette grâce si désirée. O Père chéri, ô Seigneur, déposez, oui, déposez, déposez ces traits que Vous êtes sur le point de lancer contre la terre ; calmez Votre trop juste indignation, au nom des Plaies de Jésus Votre Fils unique : je Vous les offre de nouveau, avec ses mérites et avec les Douleurs du Cœur très Pur de Marie, Mère de Jésus et notre Mère. Ainsi soit-il.

O Père éternel, par les Plaies de Jésus, accordez-nous le pardon et la grâce de ne plus Vous offenser jamais.

Une personne bien digne de foi certifie que tous ceux qui récitent avec piété cette offrande cette oraison pour les besoins de l’Église, et qui cherchent à les répandre, ; font une œuvre très agréable au Divin Cœur de Jésus.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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25 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

Sainte Enfance

Vingt-sixième jour

Œuvre de la Sainte Enfance

 

Une autre Institution merveilleuse de la Charité Chrétienne, ayant pour objet non seulement l'avantage temporel du prochain, mais surtout son bien spirituel, c'est l'OEuvre de la Sainte Enfance, ou l'association pour le rachat des enfants infidèles. C'était, chez les peuples anciens, un usage barbare d'exposer, de vendre, de tuer même leurs petits enfants, et cet usage a persévéré jusqu'à nos jours dans beaucoup de région païennes, spécialement en chine (le livre, dont ce texte est extrait a été publié en 1891 NDLR). Dans cet immense empire, tout père à le droit de tuer ses enfants en bas âge. Un père de condition misérable, qui pense ne pas pouvoir élever facilement les enfants qui lui naîtront, ou qui se trouve déjà passablement chargé de famille, fait jeter à l'eau l'enfant qui vient de naître, ou l'abandonne sur la voie publique. Dans les cités populeuses, des voitures circulent çà et là pendant la nuit pour recueillir les enfants abandonnés, puis on les jette tout pêle-mêle dans une fosse immense. Parfois, avant que passent ces voitures, les pauvres petits ont été dévorés, au moins en partie, par les chiens et les porcs qui recherchent cette proie. A Pékin, en trois années seulement, on a recueilli plus de 9 712 de ces enfants que l'on a jetés dans la fosse, et écrasés, ceux que les chiens ont dévorés, ou ceux que les parents dénaturés ont eux-mêmes noyés.

Les Missionnaires Catholiques, qui parcourent tout le monde pour sauver les âmes, regardent comme un de leurs principaux devoir d'arracher à la mort ces petites créatures abandonnées, et de les recueillir dans certaines maisons destinées à ce pieux usage, où il les baptisent, les élèvent et leur donnent l'entretien matériel et le bienfait de l'éducation. Souvent aussi les Chinois vendent leurs enfants quand ils sont un peu grands, et les offrent aux Missionnaires, pour quelques pièces de monnaie, leur disant que s'il ne les achètent pas, ces malheureux seront abandonnés, étouffés et jetés à l'eau. Les Missionnaires en recueillent autant qu'ils peuvent et, pour couvrir tant de dépenses, il s'adressent à la Charité des Catholiques Européens et demandent le concours de leurs aumônes. Cette belle œuvre de Charité, placée sous le patronage de Jésus Enfant et de Sa Divine Mère, produit les fruits les plus abondants et les plus consolants. Je ferai donc une chose agréable au Divin Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie, si je travaille à répandre l'Oeuvre de la Sainte Enfance pour venir en aide à ces malheureuses victimes.

Bien que tout enfant baptisé soit, pour ainsi dire membre-né de cette pieuse association, toutefois, en vertu d'un décret du Bienheureux Pie IX, les adultes eux-mêmes peuvent en faire partie comme agrégés et jouir des Indulgences accordées à cette œuvre. Voici quelles sont les obligations des associés : 1° l'aumône d'un sou par mois ; 2° la récitation d'un je Vous salue Marie chaque jour, avec l'invocation : « Vierge Marie et Saint Joseph, priez pour nous et pour les pauvres petits infidèles ». Il suffira d'appliquer à cette intention le je Vous salue Marie du matin et du soir. Les parents peuvent accomplir eux-mêmes ces obligations pour leurs enfants en bas âge. Les principales Indulgences attachées à l'OEuvre de la Sainte Enfance sont : 1° l'Indulgence Plénière aux Fêtes des Patrons de l'Association, c'est à dire la Présentation de la Sainte Vierge (21 novembre), des Saints Anges Gardiens (2 octobre), de Saint Vincent de Paul (27 septembre), de Saint François Xavier (3 décembre), à la condition que l'on fera une prière particulière pour le développement de l’œuvre ; 2° l'Indulgence de 40 jours pour chaque associé et pour tous ceux qui, de quelques manière, s'occuperont de l’œuvre pour l'amour du Saint Enfant Jésus et pour le Salut des âmes.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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24 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-cinquième jour

Excellence et fruits merveilleux de l'OEuvre de la Propagation de la Foi

 

C'est avec beaucoup de raison qu'on a appelé l'Oeuvre de la Propagation de la Foi une œuvre éminemment Catholique, une œuvre Divine, l'œuvre de Dieu par excellence. Oh ! Qui pourrait connaître à fond l'excellence de cette œuvre et les biens immenses qu'elle procure ! Or, chacun des associés à la Propagation de la Foi participe d'une manière spéciale à tous ces avantages. Il est bon de rappeler ici ce que disait un illustre prélat : « Tous les confrères de la Propagation de la Foi, qui persévèrent d ans cette pieuse société, coopèrent avec Jésus même au Salut du monde et deviennent en quelque sorte, sans sortir de leur maison, apôtres et missionnaires des deux mondes. Il prêchent l’Évangile, administrent le Baptême, brisent les idoles, bâtissent les églises, fondent les écoles, transforment les peuples, ouvrent le Ciel à une multitude d'âmes ; enfin, participant aux fatigues des apôtres et aux souffrances des martyrs, ils partageront un jour leur récompense ».

Or, pour être agrégé à cette pieuse Association et participer aux biens précieux qu'elle procure, il suffit de donner un sou par semaine, cinquante-deux sous par an, à celui qui est chargé de recueillir les offrandes, et de réciter chaque jour un Notre Père et et un je Vous salue Marie ; on peut même appliquer, une fois pour toutes, à cette intention le Notre Père et le je Vous salue Marie de la prière du soir ou du matin en y ajoutant chaque fois l'invocation : « Saint François Xavier, priez pour nous ». « Quand même, dit un pieux auteur, en m'associant à cette Œuvre, je ne devrais procurer que la conversion d'un seul infidèle à la religion Catholique, quel bien n'aurais-je pas fait en procurant à Dieu un véritable adorateur, et en sauvant une âme ? Quelles faveurs ne pourrais-je pas attendre, en retour, de Dieu que j'aurais ainsi glorifié ? Quelles grâces et quelles bénédictions, de cette âme par moi soustraite à la damnation éternelle ? C'est le sentiment des plus graves auteurs, que travailler avec zèle à la propagation de l'Oeuvre divine est un signe de prédestination ».

Ainsi, sans fatigue et à peu de frais, en m'associant a cette Œuvre Divine, je participe à des faveurs immenses. Je puis en outre gagner l'Indulgence Plénière deux fois par mois, et une autre Indulgence Plénière, aux Fêtes de l'Invention de la Sainte Croix (14 septembre), de l'Annonciation (25 mars), de l'Assomption (15 août), de Saint François-Xavier (3 décembre), comme aussi à l'article de la mort, en invoquant au moins de cœur le Saint Nom de Jésus. Je puis enfin gagner l'Indulgence de 100 jours, chaque fois que je réciterai le Notre Père et le je Vous salue Marie, suivis de l'invocation à Saint François Xavier, ou que j'accomplirai une œuvre quelconque de dévotion ou de Charité en faveur des missions.

 

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Oraison de Saint François-Xavier pour la conversion des infidèles

 

O Dieu éternel, créateur de toutes choses, souvenez-Vous que les âmes des infidèles que Vous avez créées à Votre image et à Votre ressemblance qu'elles sont créées. Voici, ô mon Dieu, que Jésus a subi pour elles la mort la plus cruelle. O Seigneur, veuillez, je Vous en conjure, ne plus permettre que Votre Fils soit méprisé des infidèles ; mais apaisé par les prières de Vos Saints et de l’Épouse de Votre Fils, la Sainte Église, souvenez-Vous de Votre Miséricorde, et oubliant leur idolâtrie et leur infidélité, faites qu'ils reconnaissent, eux aussi, Celui que Vous avez envoyé, Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, par lequel nous avons été sauvés et délivrés des enfers, et à qui gloire soit rendue dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Le Bienheureux Souverain Pontife Pie IX, par un Rescrit de sa propre main (24 mai 1847) accorda l'Indulgence de 300 jours à tous les fidèles qui réciteront dévotement et d'un cœur contrit la susdite prière.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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23 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-quatrième jour

Recommander souvent les infidèles au Divin Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie

 

Je ne laisserai point passer un jour sans demander au Divin Cœur de Jésus et au Cœur Immaculé de Marie la conversion de toutes les âmes qui se trouvent encore malheureusement ensevelies dans les ténèbres de l'erreur et de l'infidélité. Oh ! Que ces prières seront agréables à mon bien-aimé Sauveur et à ma Tendre Mère ! Saint Alphonse dit que l'âme pénétrée d'un sincère amour pour Jésus et Marie voudrait leur gagner tous les cœurs.

Sainte Marie-Madeleine de Pazzi, au rapport de ses historiens, désirait si ardemment la conversion et le Salut des pauvres infidèles, qu'elle portait presque envie aux oiseaux, parce qu'ils peuvent voler et se diriger à leur gré ; elle eût voulu pouvoir parcourir le monde, sans nuire à sa Profession, pour convertir les âmes à la Foi. D'autres fois elle disait : « Oh ! Qui me donnera de pénétrer chez les infidèles, au fond de l'Inde, et de prendre ces malheureux pour les instruire dans notre Foi, afin que Jésus les possède, et qu'ils possèdent Jésus ? » Pour coopérer, autant qu'elle pouvait à leurs conversion, elle appliquait à cette intention ses œuvres de religion, de nombreuses Communions et beaucoup de pénitences afflictives auxquelles elle se condamnait.

Mais non contente d'être elle-même dévorée de ce zèle, pour obtenir plus de résultat, elle tâchait de l'inspirer aux autres, surtout aux personnes placées sous sa direction. Aussi le matin, quand elle les réunissait pour le travail ou pour les autres exercices du Monastère, ne rêvant que la conversion des Indiens, elle disait : « Mes Sœurs, offrons à Dieu pour eux tout ce que nous ferons aujourd'hui ». Ou bien : « Demandons à Dieu, autant de ces âmes que nous ferons de pas dans le Monastère ». Ou bien encore : « Demandons au Seigneur autant d'âme que nous réciterons de paroles dans l'Office Divin ». Si elles cousaient : « Demandons-en autant que notre aiguille coudra de points ». Lavaient-elles le linge, Sainte Marie-Madeleine de Pazzi les exhortait à demander autant de conversions qu'elles plongeraient de fois leurs mains dans l'eau. Enfin chaque exercice lui fournissait l'occasion de renouveler ces souhaits.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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22 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-troisième jour

Trois exemples à l'appui de ce qui a été dit concernant les fruits de l'aumône

 

Le premier fait regarde Saint Grégoire le Grand. On raconte que ce Saint Pape, étant encore Abbé, fit un jour l'aumône à un Ange qui la lui demanda sous les traits d'un pauvre naufragé. Or, quelques temps après son élévation au Souverain Pontificat, il eût la visite du même Ange qui lui dit : « Le Seigneur, pour récompenser votre aumône, a voulu vous établir le Pasteur universel de Son Église et Son Vicaire sur la terre ; de plus, Il m'a commandé de demeurer près de vous pour prendre un soin particulier de vos affaires et pour obtenir de Dieu tout ce que vous désirerez ». Saint Grégoire s'humilia profondément devant Dieu et dit, en versant des larmes de tendresse : « Si, pour récompenser une petite action, Dieu m'a élevé au fait de toutes les dignités et de tous les honneurs du monde ; si, de plus, Il m'a donné l'assistance extraordinaire d'un de Ses Anges, quelle récompense n'accordera-t-Il pas, quand je ferai de plus grandes aumônes et que j'observerai Sa Sainte Loi ? »

Le Second exemple est tiré de la vie de Saint François Xavier. Ce Saint était lié intimement avec un certain Pierre Veglio, et il l'avait engagé à faire des pénitences corporelles auxquelles il ne pouvait se résigner. François Xavier s'approcha de lui et lui demanda, pour l'amour de Dieu, quelque aumône, afin de doter une jeune fille dont la vertu était en péril. Pierre lui répondit en souriant : « Père, vous venez on ne peut plus mal ; est-ce le moment de vous donner mon bien, quand je m'épuise à gagner celui des autres ? Allons, ne troublez pas plus longtemps notre jeu ; voici ma clef ; allez à ma maison et prenez ce qu'il vous faut ; je me fie à vous ». Le Saint y alla, prit 300 ducats et rendit la clef à Pierre en le remerciant. A son retour, celui-ci voulut voit ce qui manquait à sa cassette, et la trouva intacte. Dès qu'il rencontra Saint François, il se plaignit de ce qu'il n'avait pas profité de son offre. « J'en ai si bien profité, reprit le Saint, que j'ai emporté 300 ducats ». « Cela ne se peut, répliqua Pierre ; mais quoi qu'il en soit, vous m'avez fait grand peine en ne prenant rien, ou en prenant si peu. Quand je vous ai donné la clef, mon intention était que vous prissiez la moitié des 30 000 écus qui se trouvaient dans le coffre ; l'autre moitié eût suffi pour mes besoins ».

A la vue d'une telle générosité, le Saint, mû par un esprit prophétique : « Pierre, lui dit-il, Dieu a reçu votre offrande, et je vous promets de sa part que vous serez toujours ici-bas à l'abri du besoin et qu'au temps fixé pour votre mort, vous en reconnaîtrez les approches, afin de vous y préparer, lorsque le vin vous semblera amer ». Cette prédiction se réalisa, Pierre vécu encore de longues années dans la prospérité ; mais un jour qu'il mangeait avec ses amis, le vin lui parut amer. Se rappelant alors la prédiction du Saint, il fit son testament, distribua de grandes aumônes au pauvres, prit congé de ses amis et disposa tranquillement dans l'église ses propres funérailles. Sa mort fut un paisible sommeil. Il s'envola de cette terre pour recevoir la belle récompense du Seigneur qui protège les hommes charitables pendant leur vie et à l'instant de la mort et qui leur donne ensuite une éternelle félicité au sein de la gloire.

Le troisième exemple, qu'on peut lire dans la vie de la Bienheureuse Anne-Marie Taïgi, dont la cause de canonisation a été entreprise et autorisée à Rome en 1862. Cette âme fervente apprit, à la mort d'un personnage de sa connaissance, qu'il était sauvé par un sou donné à un pauvre. Importuné par ce mendiant qu'il connaissait et qu'il n'estimait ni n'aimait, il avait dû se faire violence pour s'arrêter et triompher de sa répugnance pour lui faire cette minime aumône. Dieu avait payé cet acte de vertu en ouvrant à son auteur le fleuve sacré de ses grâces célestes qui l'excitèrent à d'autres actions agréables à Dieu et très méritoires par ce fait.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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21 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-deuxième jour

Excellence de l'aumône

 

On ne saurait dire combien est agréable à Jésus et à Marie la Charité exercée envers le pauvres au moyen de l'aumône. Les biens et les fruits que recueille celui qui la fait sont innombrables. Qu'il suffise de dire que l'aumône délivre de tous les maux de coulpe et de peine, et qu'elle procure tous les biens de nature, de grâce et de gloire. L'aumône délivre des maux de coulpe. « L'aumône, disait le Saint Vieillard Tobie à son fils, délivre du péché et de la mort, et elle ne permettra pas que l'âme tombe dans les ténèbres éternelles ». « Faites l'aumône, dit Jésus-Christ dans Son Évangile, et vous resterez purs de toute souillure ». « L'eau éteint le feu le plus ardent, dit le Saint Esprit dans l'Ecclésiastique, et l'aumône résiste aux péchés ». L'aumône délivre des maux de peine. D'abord elle délivre de la pauvreté : « Qui donne aux pauvres, dit le Saint Esprit dans les Proverbes, ne sera jamais en nécessité ». Ensuite, elle défend des persécutions : « Cache ton aumône dans le sein du pauvre, dit le Seigneur dans l'Ecclésiastique, et tu seras sauvé par elle de toute affliction ; elle te défendra contre l'ennemi plus que le bouclier le plus solide et la plus forte lance ». Elle sauve des maladies : « L'aumône, dit l'Ange à Tobie, délivre de la mort ».

Ce n'est pas assez ; à la dernière heure elle affranchit des tentations du Démon, des scrupules, etc.... « Bienheureux, dit le Psalmiste, celui qui est attentif aux besoins du pauvre et de l'indigent : le Seigneur le délivrera au jour de l'affliction ». Après la mort, elle retire promptement du Purgatoire, et le Seigneur, au jour du Jugement, invitera à la Gloire tous ceux qui l'auront pratiquée : « Venez, vous les bénis de Mon Père..., J'ai eu faim, et vous M'avez donné à manger ».

Enfin l'aumône procure à celui qui la fait tous les biens de nature, de grâce et de gloire. En premier lieu, elle confère les biens de nature : « Qui fait la charité au pauvre, dit le Saint Esprit dans les Proverbes, prête à grands intérêts au Seigneur qui lui donnera sa récompense ». En second lieu, elle procure les biens de la grâce : « L'aumône, dit le Saint Esprit dans l'Ecclésiastique, est près de Dieu, comme un sceau ; elle conserve la bienfaisance de l'homme comme la paupière préserve l’œil ». Enfin, l'aumône confère les biens de la gloire, puisqu'elle est un signe de la prédestination qui consiste dans la ressemblance avec Jésus-Christ : « Soyez miséricordieux, dit le Seigneur dans l'Ecclésiastique, et vous serez comme le Fils du Très-Haut ». Elle est en outre un moyen infaillible pour arriver à la gloire : « L'aumône, dit l'Ange à Tobie, fait trouver miséricorde devant le Seigneur et obtient la vie éternelle ».

Mon Dieu ! Peut-on dire des choses plus magnifiques et plus surprenantes pour expliquer l'excellence et les avantages de l'aumône ? Saint Jean Chrysostome observe avec raison que le moyen le plus sûr de s'enrichir c'est de faire l'aumône. Aussi dans ce moment même, je prends la résolution de la faire toujours désormais selon mes facultés, et de la faire uniquement pour plaire au Divin Cœur de mon Jésus et au Cœur Immaculé de Marie, ma tendre Mère. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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20 août 2012

Le Mois de l'Assomption

Le Mois de l'Assomption

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Vingt-et-unième jour

Comment le Chrétien qui aime Jésus et Marie doit pratiquer l'amour du prochain

 

Puisque Jésus a tant à cœur la Charité envers le prochain, je dois m'efforcer de la pratiquer envers tous, dans mes pensées, dans mes paroles et dans mes actions. Par rapport aux pensées, je dois repousser, autant que je le puis, les jugements, les doutes, les soupçons hasardés à l'égard des autres. « La Charité n'imagine point le mal », dit l'Apôtre. Jésus-Christ Lui-même, s'adressant un jour à Sainte Catherine de Sienne : « Garde-toi, dit-il, de condamner jamais une action qui ne te paraît pas expressément et formellement un péché mortel, et de mépriser dans ton cœur celui qui l'a faite ». Quant à la Charité que je dois exercer envers le prochain dans mes paroles, il fait avant tout que je m'abstienne de l'ombre même du murmure. Le Saint Esprit dit que celui qui murmure souille son âme, et qu'il est odieux au Seigneur et aux hommes. Je dois donc tendre à dire toujours du bien de tous les hommes, et à parler des autres comme je voudrais que l'on parlât de moi-même. Et s'il m'arrive jamais d'entendre murmurer, ou bien je reprendrai celui qui le fera, ou bien j'arrêterai la conversation ; je pourrai aussi me retirer, ou tout au moins ne pas écouter ce qui montrera suffisamment mon déplaisir.

Je dois en outre m'efforcer d'être affable et doux envers toutes sortes de personnes. La mansuétude, c'est la vertu de l'Agneau, c'est à dire la vertu préférée du Divin Cœur de Jésus qui, pour cela, prend le nom d'Agneau. Dans mes paroles, dans mes conversations, je serai doux envers tous, mais spécialement envers ceux qui m'ont offensé et qui me regardent d'un mauvais œil. « La Charité supporte tout », dit Saint Paul. Enfin, quant aux œuvres de Charité, je tacherai, autant qu'il me sera possible, de secourir mon prochain dans toutes ses nécessités. « Il ne suffit pas, dit l'Apôtre Saint Jean, d'aimer le prochain en paroles, il faut l'aimer par des actes ». « Comment, dit encore le même Apôtre, peut-il se dire charitable ; celui qui voit son frère dans le besoin sans lui porter secours ? »

Bref, dit Saint Alphonse, le Chrétien qui aime véritablement Jésus et Marie est rempli de Charité et de compassion pour tous ceux qui sont dans le besoin. « Non, disait Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, on ne serai imaginer combien sont agréables au Seigneur les services rendus au prochain ». Voilà pourquoi cette Sainte tâchait de pratiquer tous les jours quelque acte de Charité envers ses sœurs ; et quand elle n'avait pu en faire pendant la journée, elle se dédommageait la nuit, ne fut-ce qu'en sortant avec une lumière pour éclairer les religieuses qui passaient devant sa cellule à travers l'obscurité. Sainte Marie-Madeleine de Pazzi disait qu'elle se trouvait plus heureuse alors qu'elle secourait le prochain que dans ses contemplations et ses extases : « Quand je suis en contemplation, ajoutait-elle, c'est Dieu qui m'aide ; mais quand je secours le prochain, c'est moi qui aide le Seigneur ».

 

Texte extrait de « Deux mois sanctifier par la prière », de Dom Gabriel-Marie Fulconis, aux Éditions Saint Jean

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