30 avril 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Premier jour

Comment le Christianisme et le culte de Marie s'introduisirent dans le Velay

 

Quarante-cinq ans après l'incarnation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, sous le règne de l'empereur Claude, saint Pierre, qui depuis deux ans avait transporté son siège d'Antioche à Rome, envoya plusieurs de ses disciples prêcher la foi dans les Gaules. Voici, tels que la tradition nous les a conservés, les noms et la destination de quelques-uns d'entre ceux qui vinrent alors évangéliser la France, et y furent nos Pères dans la foi : Saint Martial fut envoyé à Limoges, saint Denis à Paris, saint Julien au Mans, saint Sixte à Reims, saint Trophime à Arles, saint Savinien à Sens, saint Saturnin à Toulouse, saint Austremoine à Clermont, saint Front à Périgueux et saint Georges au Velay.

Saint Georges et saint Front partirent ensemble pour se rendre au lieu de leur mission. Mais au bout de trois jours de marche, comme ils approchaient de la ville de Bolsena, ville de Toscane, qui tirait son nom du lac sur les bords duquel elle était située (1), saint Georges fut saisi par une maladie soudaine qui le fit mourir presque subitement.

Désolé d'avoir ainsi perdu son frère et son compagnon de route, saint Front, après avoir rendu les derniers devoirs à saint Georges, revient en toute hâte sur ses pas, et va retrouver saint Pierre à qui il raconte en pleurant le triste début de son voyage :

« Ne pleurez plus, mon fils, lui dit saint Pierre, il n'y a point de mal en tout cela : Dieu n'a permis ce trépas que pour sa gloire et pour la conversion d'un grand nombre d'âmes. Comme assurance de ce que je vous dis, prenez mon bâton pastoral, allez-le poser sur la tombe de votre compagnon, et dites : « Georges, serviteur du Dieu vivant, au nom de Jésus et de la part de Pierre, son vicaire en terre, je vous adjure de quitter présentement le tombeau où vous êtes, afin que votre âme, ayant rejoint son corps, vous puissiez achever le voyage que vous avez commencé ». A ces simples paroles et au contact de ce bâton, Georges ressuscitera certainement, ajouta saint Pierre, et vous pourrez aller de compagnie illuminer de la clarté de l’Évangile, maintes pauvres âmes, qui, parmi les Gaules, croupissent dans les ténèbres de l'idolâtrie ».

Tout joyeux de cette réponse, saint Front reçut le bâton de l'apôtre saint Pierre et revint en toute hâte, au lieu où le corps de saint Georges gisait inanimé. Une grande multitude d'infidèles des deux sexes s'était réunie là pour voir ce qui allait advenir. Alors, en présence de tous ces spectateurs, saint Front s'approche du tombeau, y dépose le bâton de l'apôtre, et, invoquant le nom de Jésus-Christ, commande au mort de ressusciter. Soudain, au contact du bâton apostolique, et à l'invocation du nom de Jésus-Christ, Georges, comme un autre Lazare, sort du tombeau plein de vie et de santé. Aussitôt la multitude pousse des cris de triomphe en l'honneur du Christ ; à la vue d'un tel miracle, un grand nombre d'infidèles se convertissent au Seigneur, et saint Front eut le bonheur d'administrer le baptême à plusieurs milliers d'idolâtres.

La moitié du bâton miraculeux de saint Pierre, dont il est ici question, se conservait encore au dix-septième siècle, dans l'église collégiale de Saint-Paulien, où le P. Odo de Gissey assure l'avoir vue et maniée souvent. Ce bâton paraît avoir été, dans cette église, l'objet de la vénération des fidèles jusqu'en 1793. Après le rétablissement du culte, il fut remis à M. le curé de Saint-Paulien, qui le donna ensuite aux Dames de l'Instruction du Puy, qui le possèdent encore aujourd'hui. Quant à l'autre moitié du bâton apostolique que possédait autrefois l'église de Périgueux, il paraît qu'elle est malheureusement perdue.

Cependant, après avoir instruit et évangélisé pendant quelque temps leurs nouveaux disciples, nos deux saints reprirent bientôt leur chemin vers les Gaules, traversèrent les Alpes et arrivèrent enfin à la capitale du Velay, qu'on appelait alors Ruessium et qu'on nomme aujourd'hui Saint-Paulien. Là, saint Front convertit d'abord une dame veuve qui habitait dans les environs de la ville et que l'on croît être la veuve d'un des premiers seigneurs de Polignac. Cette néophyte fut bientôt imitée par toute sa famille, et, de proche en proche, les conversions se multiplièrent à tel point, qu'au bout d'un an le pays comptait déjà plusieurs milliers de chrétiens. Mais, sur ces entrefaites, saint Front dut se séparer de saint Georges pour aller à Périgueux, qui était le lieu que saint Pierre lui avait spécialement assigné pour mission.

Saint Georges, resté seul au Velay, s'adonna avec le plus grand zèle à la conversion des idolâtres. Partout où il trouvait l'occasion de se faire entendre, dans les rues, sur les places publiques et jusque dans l'enceinte du prétoire où l'on rendait la justice, partout il prêchait courageusement la parole de Dieu. Et le Saint-Esprit donnait à sa parole une éloquence si persuasive, son accent de foi touchait et convainquait si bien les âmes, qu'en peu de temps il eut baptisé un grand nombre d'idolâtres.

Cela ne faisait pas l'affaire du démon qui, jusqu'alors, avait régné sans partage sur cette contrée. On vint dire au gouverneur de la ville qu'un étranger assemblait partout le peuple et lui prêchait une doctrine inconnue, qui ne tendait à rien moins qu'à combattre et à détruire la doctrine établie dans le pays. Le gouverneur, ayant voulu se rendre compte par lui-même de ce qu'on lui avait rapporté, fut si offensé de la liberté toute évangélique avec laquelle saint Georges prêchait la doctrine chrétienne, qu'il incita le peuple à lui faire un mauvais parti. Aussitôt la populace se rue contre le pauvre saint, les insultes et les coups de pierre pleuvent sur lui ; on s'empare de sa personne, on le renverse à terre, on le foule aux pieds et on l'eût cruellement mis à mort, si sa patience et sa douceur merveilleuses n'eussent fini par déconcerter et par apaiser la rage de tous ces forcenés. Vaincus par sa mansuétude et sa résignation, ils lui font grâce de la vie et lui rendent la liberté. Alors, Georges, s'armant du signe de la Croix, pénètre dans un temple païen dédié au Soleil et devant lequel avait eu lieu la scène que nous venons de raconter. La multitude l'y suit avec précipitation. Mais à peine le saint eût-il mis le pied dans le temple, que les démons invisibles, dont ce lieu était rempli, se mirent à pousser des cris et des hurlements épouvantables. Mais Georges, s'armant alors du signe de la Croix, commanda à tous les démons qui étaient là de quitter immédiatement les statues qu'ils occupaient. Aussitôt on vit se détacher, des statues qui ornaient le temple, d'horribles ombres noires qui jetaient des flammes par la bouche et par les yeux, et rugissaient comme des lions au grand épouvantement de tout le peuple qui se serait enfui, si le saint n'eut ordonné à tous ces méchants esprits de rentrer immédiatement dans les abîmes de l'enfer. On entendit alors un fracas épouvantable, pareil à celui d'une montagne qui s'écroule. C'était le bruit que tous ces monstres infernaux faisaient en disparaissant et en rentrant dans leurs demeures.

Terrifiés par tout ce qu'ils venaient de voir, en même temps que touchés par la grâce de Dieu, les prêtres des idoles et tous les païens qui étaient là se jetèrent aux pieds du saint, lui demandèrent pardon de tous les mauvais traitements qu'ils lui avaient fait subir, et lui protestèrent qu'ils voulaient renoncer à leurs erreurs et embrasser la foi chrétienne. Ce qu'ils firent, en effet. Saint Georges les catéchisa, leur administra le baptême, et après avoir purifié le temple d'où il venait de chasser les Démons, il le dédia au service du vrai Dieu, sous le nom et en l'honneur de l'auguste Reine du ciel. C'est ce temple qui fut connu depuis à Saint-Paulien sous le nom de Notre-Dame du haut Solier.

Telle fut l'introduction du culte de Marie dans les montagnes du Velay. Un antique sanctoral de l'église angélique de Notre-Dame du Puy porte ces belles paroles : « A genoux ! peuple du Velay, honore Marie, la mère de Dieu, que Georges, ton premier pasteur, t'apprit à révérer ! » Pour répondre à cette pieuse invitation, tombons à genoux, et remercions Jésus et Marie de la grâce qu'ils firent au Velay, il y a dix-huit siècles, par le ministère de saint Georges !

 

(1) Le lac de Bolsena, près de la ville de ce nom, est à une centaine de kilomètres de Rome. Il mesure quinze kilomètres de long sur dix de large, et envoie, par la Marta, ses eaux dans la Méditerranée.

 

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Prière à Jésus et à Marie

 

O Jésus qui, entre toutes les nations de la terre, avez daigné choisir la France pour l'appeler, l'une des premières, à la connaissance et à l'amour de votre nom, gardez toujours à notre chère Patrie cette vieille foi catholique, grâce à laquelle elle fut si longtemps la première nation du monde. Ne permettez titre de soldat de Dieu et de fille aînée de l’Église ! Qu'elle ne cesse point de justifier son antique devise : « Vivat Christus, qui diligit Francos ! Vive le Christ qui aime les Francs ! » Et puis qu'entre toutes les autres provinces de France, la province du Velay a eu le bonheur et l'insigne honneur, ô Jésus ! de vous connaître et de vous aimer une des premières, faites aussi qu'elle vous garde toujours son cœur et sa foi ! Oui, que votre nom et celui de votre sainte Mère, soient à jamais bénis et honorés dans nos montagnes et par toute la terre, comme ils sont bénis et honorés dans le Ciel !

Et vous, ô Marie, qui avez été également aimée et vénérée en France dès les temps apostoliques, n'abandonnez pas non plus notre chère Patrie. Malgré toutes ses fautes et toutes ses erreurs, nulle nation au monde vous aime et vous honore comme elle : voyez, nos villes et nos campagnes sont toutes parsemées de vos chapelles et de vos statues. Il n'est pas une seule de nos habitations où votre douce image ne préside et ne soit en honneur. Il n'est pas non plus une famille où votre nom béni ne soit pieusement invoqué ou dévotement porté... O Marie, non, la France n'a pas cessé de vous aimer ; elle vous aime encore, elle vous aimera toujours, et notre Patrie, malgré tout, ne cessera jamais d'être votre royaume, Regnum Galiae, regnum Mariae ! Mais, entre toutes les contrées de notre chère France, il en est une, ô Marie, bien petite en étendue, mais infiniment riche en cœur, et qui surpasse toutes les autres en amour et en vénération pour vous. Cette contrée, c'est le Velay ! Bénissez cet humble petit coin de terre, ô Vierge immaculée ! Gardez-lui votre amour et votre pendant ce mois, comme pendant toute la vie, régnez toujours dans le cœur de ses habitants.

 

Regina Vellaviae, ora pro nobis !

Reine du Velay. priez pour nous

 

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Salve Regina

 

Salve, Regina, Mater misericordiae, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evae ;

ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, praeparasti: da ut cujus commemorationo laetamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, salut !

Nous élevons nos cris vers vous, pauvres exilés que nous sommes et malheureux enfants d'Eve nous soupirons vers vous,

gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Céleste avocate, tournez donc vers nous vos regards miséricordieux, et après l'exil de cette vie,

montrez-nous enfin, Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô compatissante, O douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

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Téléchargez le texte de cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

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24 avril 2020

Neuvaine de prière pour les Vocations 2020

Neuvaine de prière pour les Vocations

du 25 avril au 3 mai 2020

 

Pour nous préparer à la Journée mondiale de prière pour les vocations, en ce temps de confinement national dû à la crise sanitaire du COVID-19, les diocèses de la Province de Rennes invitent les fidèles, les prêtres et les personnes consacrées à faire une neuvaine de prière entre le samedi 25 avril et le dimanche 3 mai 2020. Cette neuvaine peut être priée dans une démarche personnelle ou bien vécue en famille.

La neuvaine s’appuie sur le message du Pape François et le texte proposé pour la méditation de tous les catholiques du monde entier, la tempête sur le lac de Tibériade dans l’évangile selon saint Matthieu (14, 22-33). Elle propose un texte biblique qui éclaire différents points importants du message, et une prière composée par le Pape François.

 

à Rennes, le mardi 21 avril 2020

+ Alexandre Joly

évêque auxiliaire de Rennes

 

Samedi 25 avril

Des disciples appelés à suivre le Maître de Nazareth

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Il en est de même aussi dans le cœur des disciples, lesquels, appelés à suivre le Maître de Nazareth, doivent se décider à passer sur l’autre rive, en choisissant avec courage d’abandonner leurs sécurités et de se mettre à la suite du Seigneur ».

 

Envoi des disciples

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (16, 14-20)

 

En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien ». Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

 

Notre Père

 

Prière du Pape François

 

Père de miséricorde, qui as donné ton Fils pour notre salut et qui nous soutiens sans cesse par les dons de ton Esprit, donne-nous des communautés chrétiennes vivantes, ferventes et joyeuses, qui soient sources de vie fraternelle et qui suscitent chez les jeunes le désir de se consacrer à Toi et à l’évangélisation. Soutiens-les dans leur application à proposer une catéchèse vocationnelle adéquate et différents chemins de consécration particulière. Donne la sagesse pour le nécessaire discernement vocationnel, afin qu’en tous resplendisse la grandeur de ton Amour miséricordieux. Marie, Mère et éducatrice de Jésus, intercède pour chaque communauté chrétienne et pour chaque famille, afin que, rendues fécondes par l’Esprit Saint, elles soient sources de vocations authentiques au service du peuple saint de Dieu. Amen.

 

Dimanche 26 avril

Nous ne sommes pas seuls

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

on souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« L’Évangile nous dit, cependant, que dans l’aventure de ce voyage difficile, nous ne sommes pas seuls. Le Seigneur, presque en forçant l’aurore au cœur de la nuit, marche sur les eaux agitées et rejoint les disciples, il invite Pierre à venir à sa rencontre sur les vagues, il le sauve quand il le voit s’enfoncer, et enfin, il monte dans la barque et fait cesser le vent ».

 

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Livre des Actes des Apôtres (2, 42-47)

 

Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres. Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun. Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier. Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Lundi 27 avril

Jésus nous indique le rivage vers lequel aller

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« C’est le Seigneur qui nous indique le rivage vers lequel aller et qui, bien avant, nous donne le courage de monter sur la barque ; alors qu’il nous appelle, c’est lui qui se fait aussi notre timonier pour nous accompagner, nous montrer la direction, nous empêcher de nous échouer dans les écueils de l’indécision et nous rendre même capables de marcher sur les eaux agitées ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (21, 1-7)

 

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche ». Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi ». Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non ». Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez ». Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Mardi 28 avril

Regard aimant du Seigneur

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Toute vocation naît de ce regard aimant par lequel le Seigneur est venu à notre rencontre, peut-être alors même que notre barque était en proie à la tempête ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (20, 11-18)

 

En ce temps-là, Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé ». Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre ». Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Mercredi 29 avril

« Courage, c’est moi, n’ayez pas peur »

 

Signe de croix

 

Signe de croix Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Quand les disciples voient Jésus s’approcher en marchant sur les eaux, ils pensent d’abord qu’il s’agit d’un fantôme et ils ont peur. Mais aussitôt Jésus les rassure par une parole qui doit toujours accompagner notre vie et notre chemin vocationnel : « Courage, c’est moi, n’ayez pas peur ! ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (20, 19-23)

 

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ».

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Jeudi 30 avril

Un choix fondamental de vie nécessite du courage

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Le Seigneur sait qu’un choix fondamental de vie – comme celui de se marier ou de se consacrer de façon spéciale à son service – nécessite du courage. Il connaît les interrogations, les doutes et les difficultés qui agitent la barque de notre cœur, et c’est pourquoi il nous rassure : « N’aie pas peur, je suis avec toi ! ».

 

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Livre des Actes des Apôtres (14, 21-28)

 

Paul et Barnabé annoncèrent la Bonne Nouvelle à cette cité et firent bon nombre de disciples. Puis ils retournèrent à Lystres, à Iconium et à Antioche de Pisidie ; ils affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu ». Ils désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui. Ils traversèrent la Pisidie et se rendirent en Pamphylie. Après avoir annoncé la Parole aux gens de Pergé, ils descendirent au port d’Attalia, et s’embarquèrent pour Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie. Une fois arrivés, ayant réuni l’Église, ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. Ils passèrent alors un certain temps avec les disciples.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Vendredi 1er mai

Dans la fatigue, le Seigneur nous tend la main

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Je connais votre fatigue, les solitudes qui parfois alourdissent le cœur, le risque de l’habitude qui petit à petit éteint le feu ardent de l’appel, le fardeau de l’incertitude et de la précarité de notre temps, la peur de l’avenir. Courage, n’ayez pas peur ! Jésus est à côté de nous et, si nous le reconnaissons comme l’unique Seigneur de notre vie, il nous tend la main et nous saisit pour nous sauver ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (14, 22-33)

 

Aussitôt Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme ». Pris de peur, ils se mirent à crier. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux ». Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Samedi 2 mai

Vivre la vocation avec joie et enthousiasme

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Même dans nos fragilités et nos pauvretés, la foi nous permet de marcher à la rencontre du Seigneur Ressuscité et de vaincre même les tempêtes. En effet, il nous tend la main quand, par fatigue ou par peur, nous risquons de couler, et il nous donne l’élan nécessaire pour vivre notre vocation avec joie et enthousiasme ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

 

C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples. Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime ». Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux ». Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime ». Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis ». Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime ». Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller ». Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi ».

 

Notre Père Prière du Pape François

 

Dimanche 3 mai

Un éternel chant de louange au Seigneur

 

Signe de croix Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Même au milieu des vagues, notre vie s’ouvre à la louange. C’est elle la dernière parole de la vocation, et elle veut être aussi l’invitation à cultiver le comportement intérieur de la sainte Vierge Marie : reconnaissante pour le regard de Dieu qui s’est posé sur elle, confiant dans la foi ses peurs et ses troubles, embrassant avec courage l’appel, elle a fait de sa vie un éternel chant de louange au Seigneur ».

 

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Lettre de saint Paul aux Éphésiens (1, 17-23)

 

Frères, que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître. Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel, la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles, et quelle puissance incomparable il déploie pour nous, les croyants : c’est l’énergie, la force, la vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. Il l’a établi au-dessus de tout être céleste : Principauté, Souveraineté, Puissance et Domination, au-dessus de tout nom que l’on puisse nommer, non seulement dans le monde présent mais aussi dans le monde à venir. Il a tout mis sous ses pieds et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l’Église qui est son corps, et l’Église, c’est l’accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

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19 octobre 2019

Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec Saint François d'Assise"

Neuvaine "à la rencontre de l'autre avec François d'Assise"

Du 18 au 26 octobre 2019

 

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Troisième jour

Quand nous résistons à la rencontre

  

L'Évangile

 

« La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains ». (Jn 4,9)

 

Méditation

 

Jésus a pris un risque pour entrer en relation avec la Samaritaine. Il a osé s’ouvrir de Son besoin, de Son manque. Et le voilà pour le moins fraîchement reçu et renvoyé au mur qui sépare les deux communautés juive et samaritaine. Souvent, nos efforts pour entrer en relation de manière désarmée avec l’autre se soldent par un premier échec. Peut-être pas plus tard qu’hier avons-nous essuyé un refus alors même que nous avions tenté de nous faire petits et d’entrer dans la soif profonde qui est la nôtre de relations vraies.

Cette réponse de la Samaritaine révèle les blessures qui ont marqué l’histoire entre les deux communautés. À force de se voir humiliés et méprisés par les Juifs au point de ne rien accepter qui vienne d’eux, les Samaritains ne peuvent comprendre la demande de Jésus. Nous non plus, malgré toute notre bonne volonté, nous n’entrons pas « vierges » dans une relation : pour l’autre, nous appartenons à une culture, à une classe sociale, à une histoire qui l’a peut-être fait souffrir. Il faudra de la patience et beaucoup de compassion de notre part pour que l’autre finisse par nous voir comme nous sommes et non comme le représentant d’un monde qui l’a fait souffrir (qu’il s’agisse de l’Eglise, de l’ancien colonisateur ou d’un quelconque pouvoir dont il a eu du mal à se libérer).

Des clichés et des peurs interfèrent également avec le regard que je pose sur l’autre. Lui, il est musulman, donc violent. Celui-là est un homme d’Eglise, il ne voudra donc pas laisser de place à une femme ou tentera de m’abuser. Cet autre est de telle génération, il ne pourra comprendre ma quête d’identité et de tradition… Suis-je conscient de ce qui surcharge ma vision des autres, de ce qui précède la rencontre et qui peut la conditionner et la stériliser : de tout ce que je sais de l’autre et qui m’empêchera de le voir différemment, comme il est lui et pas comme une généralité ?

 

Intention de prière

 

Christ, Tu es venu abattre le mur de la haine qui séparait les hommes (Ep 2,14), donne-nous de découvrir tout ce qui obscurcit notre regard et celui de nos interlocuteurs. Donne-nous de pouvoir les voir et nous voir « dans les yeux du Père ».

 

Résolution concrète pour la journée

 

Lors d’une rencontre de la journée, je prends quelques secondes pour réaliser les préjugés ou les présupposés que je peux avoir sur la personne qui est en face de moi. J’essaie également de pressentir ce qui altère son regard à elle. Le soir, je reprends cette expérience et je me demande honnêtement, devant Dieu, si j’ai été juste avec cette personne, ce que j’aurais pu vivre différemment si mon regard avait été moins encombré

 

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Figure pour aujourd’hui

Jean-Mohammed Abd El-Jalil

 

Jean-Mohammed Abd El-Jalil naît dans une famille marocaine traditionnelle. Lors de ses études en France, il découvre le Christ et devient chrétien. Il entre ensuite chez les franciscains et est ordonné prêtre en 1935. Pour lui, la conversion n’est pas un reniement mais un cheminement et un accomplissement. Évoquant le mur qui sépare chrétiens et musulmans à la veille de sa mort, il le compare aux « murs qui séparent les jardins qui entourent Fès, construits pour que les femmes soient libres de se dévoiler et de s’aérer sans être vues ; (ajoutant que) ces murs n’empêchaient pas le parfum des roses des deux côtés de se rencontrer vers les hauteurs ». (Jean-Mohammed Abd El-Jalil, Témoin du Coran et de l'Evangile, Editions franciscaines, 2005).

 

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L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.

 

Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise sur Hozana

30 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Trente-et-unième jour

Patronage de la bienheureuse Vierge Marie sur l'Ordre de saint Dominique

(La fête du Patronage de la bienheureuse Vierge Marie sur l'Ordre a été autorisée en 1725, par Benoît XIII et se célèbre le deuxième Dimanche de novembre)

 

« Heureux enfants d'une adoption si tendre, aimons Celle qui est digne de tout amour, Marie, notre Mère, la Mère de Jésus, cette divine plante sur laquelle a été cueillie l'adorable fleur de l'éternité, le Fils unique de Dieu, dont l'odeur délicieuse embaume le ciel ». (Méditations sur la vie des saints et des bienheureux de l'Ordre de saint Dominique).

 

I. Combien il est doux et consolant pour nous, le souvenir de ce jour mémorable et mille fois béni, où Marie, voulant donner à notre glorieux Père l'assurance de sa protection maternelle, lui apparut, bénissant tous ses enfants endormis, et lui dit : « Je suis Celle que vous invoquez tous les soirs. Lorsque vous dites : « Eia ergo, Advocata nostra » ; je me prosterne devant mon Fils pour la conservation de cet Ordre ! »

Puis, comme si cette magnifique promesse n'eût pas suffi à l'immensité d'amour dont son coeur débordait pour son fidèle serviteur, elle voulut recevoir de Jésus lui-même le dépôt sacré et précieux des enfants de Dominique : « J'ai confié ton ordre à ma Mère », dit Notre Seigneur au saint Patriarche ravi au Ciel ; en même temps, il lui montra sous le manteau de la Reine du ciel une multitude de ses fils et de ses filles.

Aussi Notre Seigneur Jésus ayant révélé à notre bienheureux Père l'heure si désirée de son départ pour le ciel, il pria la très Sainte Vierge avec larmes, lui disant : « Marie, Reine du ciel, écoutez la prière que je vous fais : je me confie à Vous, parce que je sais que Vous êtes toute-puissante auprès de Dieu ; prenez sous votre protection mes frères, que j'ai élevés sous l'abri de mon scapulaire ; cachez-les et défendez-les sous l'étendard de votre manteau royal ; conduisez-les et soutenez-les, de peur que l'ancien ennemi n'ait aucun avantage sur eux et ne ruine cette vigne nouvelle que j'ai plantée par la droite de votre divin Fils ; car quelle autre chose, très douce Dame, ai-je voulu représenter par ce petit habit qui leur couvre la poitrine et les épaules, sinon le double esprit dans lequel je les ai nourris, les portant nuit et jour à servir Dieu en toute humilité et tempérance ? Je priais aussi pour eux, afin qu'ils ne désirassent rien de ce monde qui pût, ou déplaire à Dieu, ou obscurcir près des hommes l'éclat de leur piété et de leur modestie. À présent donc que le temps de ma récompense approche, je vous remets mes enfants, afin que vous les receviez et les adoptiez pour les vôtres, et daigniez les supporter comme une bonne et tendre Mère ».

La très Sainte Vierge répondit à cette affectueuse prière : « Mon cher ami Dominique, parce que vous m'avez aimée plus que vous-même, je prends vos enfants sous mon grand manteau pour les défendre et les conduire, en sorte que tous ceux qui persévéreront dans l'observance de votre règle seront sauvés. Mon grand manteau n'est autre chose que ma miséricorde, que je ne refuse à aucun de ceux qui la demandent fidèlement, et dans le sein de laquelle je reçois tous ceux qui la cherchent ». (IIIe Livre des révélations de sainte Brigilte, ch. XVII).

Ce fut ce colloque entre la très Sainte Vierge et le saint Patriarche mourant qui donna lieu aux admirables paroles qu'il adressa au moment de son agonie à ses Frères, et les remplit de consolations.

Marie fut fidèle à la promesse faite à son fidèle serviteur, elle versa sans cesse sur son Ordre une multitude de grâces, et qui essayerait de les énumérer devrait rappeler en même temps la vie de tous les saints et bienheureux qui ont vécu sous la règle et l'habit de notre saint Patriarche. Il n'en est aucun, en effet, qui n'ait aimé Marie comme une Mère, et qui n'ait reçu des marques signalées de sa protection.

Saint Dominique avait pris dans une affection toute particulière le Vénérable Père Paul de Venise, à cause de ses admirables vertus et de sa grande ferveur. Il l’envoya un jour prêcher avec un autre religieux aussi jeune que lui ; la supérieure d'un monastère où ils se présentèrent pour être logés par charité, jugea que la parole de Dieu ne pouvait avoir une grande efficacité dans la bouche d'hommes aussi jeunes, et elle les méprisa ; mais la nuit suivante, elle en fut sévèrement reprise par la Sainte Vierge elle-même, qui lui fit connaître que ces religieux et tous ceux de leur Ordre étaient sous sa protection, et que Dieu, qui s'était servi du jeune Daniel pour corriger le jugement des deux vieillards de Babylone, saurait bien donner le don d'éloquence à ces religieux qui, dans leur jeunesse, renonçaient si généreusement au monde et pratiquaient la perfection la plus sublime ; que c'étaient là proprement ses enfants, et qu'elle se gardât bien d'en avoir une opinion si indigne. La religieuse se repentit de son jugement précipité, et le lendemain fit à ses hôtes l'accueil le plus charitable et le obligeant qu'il lui fut possible. Au moment de la mort de ce jeune religieux, il plut à Notre Seigneur de faire connaître combien sa vie lui avait été agréable, et la récompense qu'il lui destinait.

Un Frère Prêcheur, envoyé chez les Cumans, craignait qu'un tel voyage ne fût inutile à lui-même autant qu'à ce peuple, et troublé dans son âme, il conjura un saint religieux Cistercien d'intercéder en sa faveur près de Dieu. Le religieux, ému de compassion, passa la nuit suivante en prières, et il eut une vision. Il lui semblait voir un grand fleuve, sur le fleuve un pont, et des religieux de divers Ordres passaient le pont, l'allégresse au visage; mais, seuls, les Frères-Prêcheurs, au contraire, luttaient au sein du fleuve, essayant de le franchir à la nage, et chacun d'eux traînait un char couvert d'hommes. Quelques-uns défaillaient sous l'excès de la fatigue ; mais aussitôt la bienheureuse Vierge Marie s’inclinait vers eux, et les soutenant de la main, les conduisait au rivage. Là, Elle les accueillait, ainsi que ceux qu'ils avaient sauvés, et les conduisait tous, ivres de joie, dans des lieux d'une ineffable beauté. Le Cistercien fit part de cette vision au dominicain tenté, qui partit aussitôt pour remplir sa mission. Il comprit que les Frères voués au salut du monde, devaient affronter des travaux plus rudes que ceux des religieux occupés uniquement à leur propre salut ; mais que ces travaux, plus féconds en fruits, gardaient à l'âme d'inénarrables joies, et que la bienheureuse Vierge les partagerait (Vitæ fratrum, lib. I, cap. VI).

 

II. Marie est la mère de tous les chrétiens ; mais Elle est en particulier la mère des Frères Prêcheurs qu'elle a enfantés, nourris, élevés, revêtus, protégés, institués héritiers du saint Rosaire. Ne craignons donc ni pour nous ni pour notre maison, c'est-à-dire pour notre famille spirituelle le grand froid, la neige, ou le souffle glacial du monde et de l'enfer ; car Marie nous a couverts d'un double vêtement, qui est notre scapulaire. Elle a donne' une riche ceinture aux Cananéens, c'est-à-dire le très Saint Rosaire aux Frères Prêcheurs, qui font le commerce des âmes, comme les Cananéens faisaient celui des étoffes précieuses.

Marie a présidé à la naissance de cet Ordre ; Elle en a béni les accroissements, multiplié les rejetons, protégé tous les âges, et ne cessera, jusqu'à la fin des siècles, nous en avons la douce confiance, de conserver en lui, de renouveler, s'il est nécessaire, dans toute sa vigueur, cet esprit primitif du saint patriarche Dominique, sève abondante qui lui fait produire, depuis six siècles, les fruits savoureux qui font la joie des anges et les délices du ciel.

Amour donc ! Oui, amour sans bornes à Marie, la céleste Mère de l'Ordre de saint Dominique ! Amour à ce Lys prédestiné dont le suave parfum nous réjouit et nous fortifie ! Amour à la sainte rosée qui ranime notre âme épuisée, fatiguée par la lutte des passions ! Amour à celle que l'Église appelle l'Étoile du Matin, splendide avant-courrière du soleil de justice, dont le doux éclat nous guide dans notre voie aride ! Que les cieux et la terre chantent la Vierge Marie ! Que les flots bruyants de la mer, l'avalanche qui se détache du rocher avec le bruit du tonnerre, que les vents mugissants dans les grands sapins, joignent leur cantique aux nôtres ! Et toi, petit oiseau qui rases la terre, chante-la aussi bien que l'aigle majestueux qui s'envole vers le soleil ; car, par un prodige d'amour qui nous confond, nous savons que, pendant que des millions d'archanges chantent de cieux en cieux sa gloire, Marie prête une oreille maternelle aux plus humbles louanges de ses enfants, et c'est pour cela que, quoique je ne sois qu'une petite fauvette sans voix et sans mélodie, j'ai essayé de la chanter pendant ces trente et un jours !...

Ô douce Patronne, il s'est écoulé comme un jour ce mois passé à vos pieds bénis, et mon frêle esquif va quitter l'anse tranquille où il était amarré à votre ombre tutélaire, pour reprendre la pleine mer orageuse de la vie ; ah ! permettez qu'il ne s'éloigne que chargé des fruits des méditations et des exemples que mon âme a savourés pendant ce mois.

Sainte Protectrice de notre Ordre, soyez toujours mon phare lumineux ; souvenez-vous, Mère chérie, que je navigue au milieu des écueils, aidez-moi à diriger mon esquif ; que la prudence soit mon gouvernail, l'humilité et la charité mon lest, la soumission à la volonté de Dieu ma boussole, votre protection maternelle, Vierge sainte, mon ancre d'espérance; que malgré les dégoûts et les amertumes qui, comme une mer houleuse, inonderont souvent mon âme, la voile de ma patience ne se déchire jamais, et que, comme l'arche de Noé, je surnage toujours avec persévérance sur les grandes eaux de la tribulation, jusqu'au port du salut éternel. Amen.

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Ad majorem Mariae gloriam

 

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Fin du Mois de Marie Dominicain

 

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29 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Trentième jour

Marie, Reine des Martyrs

 

« La seule présence de Marie sur le Calvaire auprès de son Fils mourant, suffit pour nous montrer quel martyre Elle souffrit, et combien sa patience fut constante et sublime. Ce fut alors que par sa patience, Elle devint notre Mère et nous ses enfants à la vie de la grâce » (Saint Albert-le-Grand).

 

I. Marie n'était pas seulement auprès de la croix, les yeux noyés de larmes, et contemplant les blessures de son Fils, Elle s'y tenait debout !... Les rochers se brisent par morceaux, et Marie ne perd rien de sa force. Son cœur est comme une mer d'amertume dont les vagues montent jusqu'au ciel ; mais elle conserve son calme, résiste à la tempête et ne s'écarte en rien de la volonté du Seigneur. Toutefois cette conformité à la volonté divine ne l'empêche point de sentir une immense douleur quand elle jette les yeux sur son Fils adoré et souffrant. (Vénérable Louis de Grenade, Méditation sur la Passion).

Ah ! Vraiment, Vierge sainte, il n'y a pas de martyre semblable à votre martyre, parce que parmi les créatures, il n'y a pas d'amour semblable à votre amour !

C'est le souvenir de la Passion de Jésus et du martyre de Marie au pied de la croix qui a fait la force de tous les martyrs, et les a rendus supérieurs à la douleur.

Dès l'origine de l'Ordre de Saint Dominique, l'enfer qui prévoyait le grand nombre d'âmes qu'il lui arracherait, se rua sur lui avec tant de rage, que les documents officiels portent à 13 300 le nombre des martyrs de l'Ordre pendant le premier siècle de son existence. Les savants auteurs de l'ancienne Année Dominicaine comptent 26 000 martyrs pendant son quatrième siècle.

À Saint Dominique et à l'arme du Rosaire dont il se servit par l'inspiration de la très Sainte Vierge, appartient la gloire d'avoir perlé à l'hérésie des Albigeois un coup mortel ; mais il fut donné aux religieux de son Ordre d'en éteindre les dernières étincelles dans leur sang généreux. En vingt ans le seul couvent de Toulouse eut l'insigne honneur de fournir douze martyrs à la cause de Jésus-Christ et de sa très Sainte Mère. Les trois derniers furent Guillaume Arnaldi, Bernard de Rochefort et Garcias d'Aure.

Le Bienheureux Guillaume Arnaldi, connu par son zèle pour la foi et le culte de la Sainte Vierge, objet des blasphèmes des hérétiques, avait reçu du pape Grégoire IX l'ordre de s'opposer à leurs tentatives criminelles. Il s'acquitta de ce devoir avec une vigueur apostolique qui fit naître contre lui une haine farouche dans le cœur des sectaires. Un jour qu'il était venu avec Bernard de Rochefort et Garcias d'Aure et trois prêtres à Avignonnet, pour remplir les devoirs de son ministère, ils furent surpris par les perfides hérétiques dans l'église même du lieu. Ils furent massacrés pendant qu'ils chantaient le Te Deum qu'ils avaient entonné en action de grâces de ce qu'ils avaient été jugés dignes de recevoir la couronne du martyre. La cruauté des sectaires s'exerça surtout sur le Bienheureux Guillaume, qui fut criblé de blessures, et à qui les hérétiques arrachèrent cette langue qui avait si souvent proclamé les grandeurs de Marie et les avait si souvent confondus.

À la nouvelle de ce meurtre sacrilège, le pape Grégoire IX frappa d'interdit l'église où il s'était passé. Au bout de quarante années, les habitants, alors tous revenus à la foi catholique, envoyèrent des députés à Rome pour obtenir la levée de l'interdiction. Or, au jour même où cette grâce leur était accordée à Rome, on trouva à Avignonnet l'église miraculeusement ouverte, dès le matin, quoique la porte fût fermée avec d'énormes barres de fer ; et les cloches, muettes depuis si longtemps, sonnèrent d'elles-mêmes, sans aucune impulsion humaine, pendant toute une nuit et un jour.

À l'entrée de l'église, les habitants d'Avignonnet trouvèrent une magnifique statue de la Vierge Marie. La Mère de Dieu, outragée par les hérétiques, défendue par les saints martyrs, manifestait par cette apparition inexplicable et sa propre gloire et celle des intrépides défenseurs de son culte. Depuis lors, les Chrétiens du pays, pleins de reconnaissance pour ce bienfait de Marie, voulurent en perpétuer le souvenir par une fête annuelle, qui se célèbre le premier mardi de juin, et où on porte en triomphe l'image de la Reine du ciel.

Un grand nombre de personnes de toute condition viennent, à cette date, de tous les environs, et, un cierge à la main, parcourent en se traînant sur leurs genoux la nef de l'église jusqu'au tableau du maître-autel, qui représente la glorification des martyrs.

Arrivés là, les pieux pèlerins terminent leur pénible trajet, en baisant une petite image de la Sainte Vierge, que le prêtre leur présente. Cet acte porte le nom de Vœu ; il constitue une double réparation : l'une, envers Marie, horriblement blasphémée par les Albigeois ; l'autre, envers les sains martyrs, dont le sang a été si cruellement répandu dans le lieu même. Les premiers convertis s'engagèrent à cet acte d'expiation en l'honneur de la sainte Vierge et de ses serviteurs. Voilà bientôt six cents ans que leurs enfants sont fidèles à remplir ce vœu de leurs ancêtres.

Un novice du couvent de Sandomir, où le Bienheureux Sadoc était Prieur, lisant, selon l'usage, le martyrologe après les matines, vit, écrites en lettres d'or, ces paroles prophétiques : « À Sandomir, le martyre de quarante religieux de l'ordre des Frères Prêcheurs ».

Le saint religieux et ses frères, saisis d'étonnement, comprirent que Dieu voulait par ce prodige les avertir de se préparer au martyre. En effet, le lendemain, les Tartares prirent la ville d'assaut, se précipitèrent sur le couvent des Frères Prêcheurs et massacrèrent le Bienheureux Sadoc, avec ses religieux, au nombre de quarante, pendant qu'ils chantaient au chœur le Salve Regina, que la fureur impétueuse de leurs bourreaux ne put leur faire interrompre. De là vient, dans l'Ordre de saint Dominique, la coutume de chanter le Salve Regina auprès des religieux mourants.

Un jeune novice, qui s'était caché pour échapper à la mort, entendit une mélodie céleste devenir plus sensible à mesure que les saints confesseurs étaient massacrés. Ne voulant pas perdre sa place dans ce glorieux concert de triomphe et d'amour, il courut rejoindre ses frères et cueillit avec eux la palme du martyre.

Marie est toujours la Reine des martyrs: toujours Elle fortifie et console les martyrs dans leurs tourments ; c'est Elle qui, après son divin Fils, a été la force des nombreux confesseurs de la foi que l'Ordre de Saint Dominique a eu en Cochinchine depuis plusieurs années.

Ces généreux enfants de Marie se réunissaient fréquemment dans les cachots où ils attendaient la mort,pour chanter les louanges de la sainte Vierge et réciter le saint Rosaire, sans que personne, par une permission de Dieu, les en empêchât. Un dominicain indigène, le Père François Du-yet, avait été arrêté par les mandarins qui, après lui avoir fait plusieurs questions, se mirent à vomir les plus horribles blasphèmes contre la pureté virginale de la Mère de Dieu. L'humble religieux, en vrai enfant de Saint Dominique, prit avec courage la défense de la Vierge Marie. L'orgueilleux mandarin, se voyant confondu, le fit fouetter avec cruauté une seconde fois. Le 19 novembre 1859, le défenseur de Marie fut condamné à avoir la tète tranchée ; ce ne fut qu'au septième coup seulement que l'âme du saint martyr quitta son enveloppe pour s'envoler vers son Créateur. Jusqu'au quatrième coup, on l'entendit prononcer les noms de Jésus et de Marie qui faisaient sa force. (Extrait de la persécution du roi Tu-Duc, dans le Tong-King central, par Mgr Valentin Ochoa, dominicain, martyrisé en 1862).

 

II. Pour tous la vie est un combat, pour presque tous un martyre douloureux, plus ou moins long ; aussi élevons-nous tous nos supplications vers Vous, Vierge Marie, qui, par vos douleurs et votre patience au pied de la Croix avez mérité le nom de Reine des martyrs. Rappelez-vous sans cesse que votre divin Fils, pour expier les iniquités du monde, a voulu ressentir toutes les douleurs et les supporter avec une inaltérable patience ! Répétez-nous, ô Marie, que l'acceptation généreuse de la souffrance est une vertu pour l'innocent et la seule voie de salut qui reste au pécheur. Quand, justes ou pécheurs, nous portons notre croix, faites que nos pensées s'élèvent toujours vers la montagne de la grande et sublime expiation !... Et si, en chemin, notre âme si faible, abattue, murmurant sous le poids de son martyre, était prête à succomber, divine Marie, montrez-nous alors la face meurtrie, le corps déchiré, les pieds sanglants et la couronne d'épines de votre Jésus; dévoilez-nous quelques-unes des tortures de votre cœur maternel, et dussions-nous ensuite, comme les martyrs, verser tout notre sang, avec le secours de votre intercession nous le ferons généreusement, et les joies de Jésus, couronné de gloire dans le ciel, deviendront les nôtres, puisque nous aurons partagé sur la terre ses douleurs et les vôtres. Amen.

 

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27 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

 

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Vingt-huitième jour

Vocations révélées par Marie

 

« Quand Marie a jeté ses racines dans une âme, Elle y produit des merveilles de grâce qu’Elle seule peut produire, parce qu’Elle est seule la Vierge féconde, qui n’a jamais eu sa semblable en pureté et en fécondité » (Saint Louis-Marie Grignion de Monfort).

 

I. « Il nous importe souverainement de rechercher quels sont les desseins de Dieu sur nous ; car si nous entrons dans le chemin qu'il nous destine, nous trouverons tous les jours sous notre main les grâces préparées d'avance pour nos besoins, et nous arriverons sans fatigue au terme de notre pèlerinage. Si, au contraire, nous prenons une voie différente de la voie où Dieu nous appelait, par une juste punition de notre désobéissance insouciante, nous serons semblables à une armée qui s'égare dans un désert, et qui périt peu a peu de fatigue et d'inanition. (De la Vocation religieuse, par le P. Ambroise Potion).

Mon Dieu ! Puisque par tant d'exemples vous m'éclairez aujourd'hui d'une si vive lumière, je veux, sans tarder davantage, examiner devant vous avec l'aide de ma Mère céleste, quel est l'état auquel vous m'appelez ; daignez mettre dans mon cœur les dispositions nécessaires pour une recherche si importante à votre gloire et à mon salut !

Le bienheureux Jourdain de Saxe excitait souvent son ami Henri de Cologne à suivre l'attrait qui l'appelait à la vie religieuse, et il rapporte ainsi son entrée dans l'Ordre de Saint-Dominique : « Je lui disais donc : « Quel plus grand mérite, quelle plus glorieuse couronne, que de nous rendre participants de la pauvreté du Christ et de ses apôtres, et d'abandonner le siècle par amour pour Lui ! » Mais bien que sa raison le fit tomber d'accord avec moi, sa volonté lui persuadait de me résister. La nuit même où nous venions de tenir ce discours, il alla entendre matines, dans l'église de la bienheureuse Vierge, et il y demeura jusqu'à l'aurore, priant la Mère du Seigneur de fléchir ce qu'il sentait de rebelle en lui ; et comme il ne s'apercevait pas que la dureté de son cœur fût amollie par sa prière, il commença à dire en lui-même :

« Maintenant, ô Vierge Bienheureuse, j'éprouve que vous n'avez point compassion de moi, et que je n'ai point ma place marquée dans le collège des pauvres du Christ ! » Il disait cela avec douleur, car il souhaitait la pauvreté, quoiqu'il n'eût pas le courage de l'embrasser de lui-même, et il allait se retirer de l'église de Notre-Dame ; triste de n'avoir point obtenu la force qu'il avait demandée. Mais à ce moment Celui qui regarde d'en haut les humbles, renversa les fondements de son cœur ; des ruisseaux de larmes arrivèrent à ses yeux; toute la dureté qui l'opprimait fut brisée, et le joug du Christ, auparavant si dur à son imagination, lui apparut ce qu'il est réellement, doux et léger. Il se leva dans le transport de sa joie, et courut auprès de Frère Reginald, entre les mains duquel il prononça ses vœux ». (Vie de saint Dominique).

Le jeune et illustre Tancrède, favori de l'empereur Frédéric II, s'adressait fréquemment à la sainte Vierge, la conjurant, par son intercession auprès de Dieu, de lui faire connaître l'état de vie dans lequel il serait le plus agréable au Seigneur, bien résolu de le prendre, quel qu'il pût être. Il y avait quelque temps qu'il persévérait dans sa demande, lorsqu'un soir la Mère de Dieu lui apparut, et lui dit : « Tancrède, vous demandez que je vous montre un état qui soit propre à assurer votre salut : allez donc, et entrez dans mon Ordre ». Puis Elle disparut. Tancréde, fort embarrassé, car il ne savait de quel Ordre la sainte Vierge avait voulu lui parler, s'endort l'esprit rempli de ce qu'il avait entendu. Pendant son sommeil, deux Frères Prêcheurs, dont l'Ordre lui était entièrement inconnu, se présentent à lui, et le plus âgé, lui dit : « Vous avez demandé à Dieu, par l'intercession de la sainte Vierge, de vous enseigner une voie sûre pour votre salut ; levez-vous promptement ; il faut que vous passiez le reste de vos jours avec nous ».

Le lendemain matin, en allant à la messe, Tancrède rencontra le prieur des Dominicains de Bologne, et après l'avoir considéré attentivement, il reconnut avec surprise que c'était bien le religieux qu'il avait vu en songe. Il l'aborde. et lui exposa tout ce qui lui était arrivé. Puis ne doutant plus alors de la volonté de Dieu, il renonça sans regret à tous les avantages que lui offrait le monde, pour se consacrer au Seigneur dans l'Ordre de Saint Dominique, où il vécut et mourut saintement.

Un enfant de bonne famille ressuscité par l'intercession de Saint Dominique, et qui, pendant que son âme était séparée de son corps avait en connaissance de la béatitude des saints et en particulier de la gloire de notre bienheureux Père, résolut, lorsqu'il fut devenu grand, de renoncer au monde pour mener une vie mortifiée et d'entrer dans l'Ordre de Saint Dominique, pour mériter d'avoir part un jour au même bonheur que lui. Il cacha longtemps cette grâce, et ne l'aurait peut-être jamais fait connaître, si la charité ne l'y eût obligé dans l'occasion suivante : Il y avait à Paris dans le même couvent que lui un novice fortement tenté de retourner dans le monde ; il lui parla en secret, et lui dit : « Si vous saviez, mon frère, la grâce que Dieu vous a faite en vous appelant à l'Ordre de Saint-Dominique, non-seulement vous ne chercheriez pas à le quitter ; mais vous en chercheriez plutôt un autre encore plus austère. Je vous découvrirai, pour vous en convaincre, ce que je n'ai encore déclaré à qui que ce soit. J'étais enfant, lorsqu'il plut a Dieu de me retirer de ce monde ; mais pendant le temps que je fus, à ce qu'il me semblait, dans le ciel, je vis de si belles choses, surtout sur la gloire admirable de Saint Dominique que Notre-Seigneur avait fait arbitre de ma résurrection, qu'il n'y a pas de peine au monde que je ne sois prêt à souffrir pour y arriver; c'est pourquoi, je vous en conjure, ayez bon courage, le travail est court, et la gloire éternelle ; mais pour en obtenir la couronne, il faut nécessairement l'obtenir par la victoire dans le combat ». Cet aveu dissipa la tentation du novice, et il persévéra avec ferveur dans l'Ordre toute sa vie. Ce religieux qui l'avait soutenu dans la pratique de la mortification, y excellait lui-même ; il était surtout admirablement silencieux, il ne parlait jamais qu'il n'y fût obligé ou même forcé; mais alors il disait tant de choses admirables sur le paradis, la gloire des saints, celle de la sainte Vierge et la nature des Anges, qu'il embrasait les cœurs de tous ceux qui l'écoutaient, du désir du ciel, et les disposait à souffrir toutes les pénitences possibles, en vue de l'immense récompense qui doit les suivre.

Plusieurs docteurs habiles, parmi lesquels était le confesseur de Sainte Rose de Lima, considérant son aversion pour le monde, son dégoût pour le mariage, son attrait pour la solitude, l'oraison et les macérations, jugèrent qu'elle devait entrer dans un couvent cloîtré, et ménagèrent son entrée dans celui des Augustines. Il ne s'agissait pour Rose que d'échapper à sa famille. Le dimanche suivant fut choisi pour le jour de sa fuite ; elle partit en effet, ce jour-là, accompagnée de son frère, confident de son projet, et à l'insu de ses parents.

En passant près de l'église de Saint Dominique, où était la chapelle du Saint-Rosaire, elle voulut y entrer pour se recommander à la glorieuse Vierge, et lui demander sa bénédiction. Mais à peine eut-elle fléchi les genoux au pied de son autel, qu'elle se sentit comme clouée à terre.

Son frère la pria de partir, lui disant qu'elle prierait tant qu'elle voudrait dans le monastère. Rose, ne voulant pas découvrir à son frère l'empêchement qui la retenait, fit tous ses efforts pour se lever et le suivre, mais inutilement. Celui-ci, revenant pour la troisième fois de la porte de l'église, montra quelque impatience, et lui dit qu'elle courait le risque de retomber entre les mains de ses parente. Contrainte alors d'avouer son impuissance, elle pria son frère de la soulever, ce qu'il entreprit de faire, mais sans aucun succès ; on eut dit un rocher enraciné dans le sol, ou une masse de plomb trop pesante pour être mue par un homme. La sainte comprit ce que ce miracle signifiait : « Ou Dieu n'approuve pas, se dit-elle, que je quitte mes parents, ou bien la retraite que j'ai choisie n'est pas celle qu'il me destinait ». Alors, s'adressant à la Reine des Anges, elle lui dit :

« Je vous promets, auguste Marie, de retourner sur-le-champ auprès de ma mère et de rester près d'elle jusqu'à ce que vous me donniez l'ordre d'en sortir ». À peine eut-elle achevé ces paroles, qu'elle put se lever sans aucune difficulté et retourner chez elle. Les tentatives qu'elle fit pour entrer dans le Carmel furent également sans succès. Marie qui réservait cette Rose de vertus pour l'Ordre de son serviteur Dominique, lui fit comprendre par des signes non équivoques qu'elle devait entrer dans le Tiers Ordre de Saint Dominique.

Un jour que la Bienheureuse Agnès de Jésus demandait avec larmes de sortir promptement de ce monde pour aller se réunir à l'Époux céleste, Notre Seigneur lui dit : « Tu m'es nécessaire pour la sanctification d'une âme qui doit servir à ma gloire ». Peu de temps après, la très Sainte Vierge lui apparut, et lui fit entendre ces paroles : « Prie mon Fils pour l'abbé Olier », Agnès ne connaissait point cet abbé ; mais la recommandation de Marie lui inspira pour cette âme une charité incroyable ; elle consacra trois ans de prières, d'austérités et de larmes à lui mériter la grâce abondante du salut et de la sanctification. Elle joignit à ses pénitences excessives les soupirs ardents de son cœur, et d'abondantes larmes.

Après ces trois années, Dieu fit connaître d'une manière prodigieuse à Agnès l'homme qui était pour elle l'objet d'une si vive sollicitude. L'abbé Olier, fervent serviteur de Marie, s'adonnait alors aux exercices d'une sérieuse retraite dans la maison de Saint Vincent de Paul. Il était dans sa chambre en oraison, lorsque, tout à coup, il voit paraître devant lui une personne revêtue de l'habit de Saint Dominique. C'était Agnès, miraculeusement transportée de Langeac à Paris. Une gravité sainte, une douce majesté embellissaient sa pâle figure ; des pleurs coulaient de ses yeux. D'une main elle tenait un crucifix, et de l'autre un Rosaire. Son Ange gardien, d'une beauté resplendissante, portait l'extrémité de sa chape noire ; il tenait de l'autre côté un mouchoir pour recevoir les larmes dont la figure de la vénérable Mère était baignée ; elle ne lui dit que ces paroles : « Je pleure pour toi », et elle disparut.

Ce langage alla au cœur de l'abbé Olier et le remplit d'une douce tristesse. Dès lors il entrevit les grands desseins que Dieu avait formés sur lui et toute la miséricorde de Marie à son égard. Il regarda, après Elle, la Bienheureuse mère Agnès comme sa mère spirituelle, et lui attribua toutes les grâces particulières qui firent de lui l'ornement et la gloire du clergé de France, l'un des plus saints prêtres de l'Église, et l'homme vraiment apostolique suscité pour réformer le clergé, et par lui, le peuple chrétien.

 

II. Ô Marie, vous que l'Église appelle la Porte du ciel et l'Étoile de la mer, brillez à nos yeux, dissipez les nuages épais qui nous environnent, et laissez luire à nos regards une de ces vives lumières qui indiquent la voie à suivre. Mais par-dessus tout, armez-nous de courage pour correspondre à. la voix intérieure et à la vérité connue, car il y en a plusieurs qui ne voient point et qui n'entendent point, parce qu'ils ne veulent point entendre, et parce qu'ils ne veulent point voir. Dieu frappe à la porte de notre cœur; mais si nous refusons de l'ouvrir, il ne s'est point engagé à nous attendre et à frapper plusieurs fois. C'est pourquoi comme Henri de Cologne, Tancrède et tant d'autres, armons-nous de courage, et si nous entendons sa voix n'endurcissons point nos cœurs, (Ps. 44.).

Parlez, Seigneur, votre servante vous écoute. Que voulez-vous que je fasse, ô Marie ? C'est vers vous que j'élève mes regards ; dirigez, Mère de lumière, dirigez mon cœur vers votre divin Fils, afin que j'entre dans la voie où je dois le servir, et que j'obtienne ainsi la fin pour laquelle j'ai été créée, le bonheur de le voir et de le posséder avec vous pendant l'éternité. Amen.

 

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26 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Vingt-septième jour

Amour envers Marie

 

« Aimons toujours davantage Notre Seigneur ! Aimons Marie ! Aimons Jésus jusqu'à l'ivresse ! Aimons Marie jusqu'à la passion !… » (Lettre du Père Schaffausser)

 

I. Albert le Grand applique à Marie ces paroles de la Sagesse : « Je préviens ceux qui me désirent et je me montre à. eux la première. Oh ! Qu'il est facile, ajoute-t-il, de trouver Marie quand on l'aime ! » Le Saint en avait fait la douce expérience ; on peut dire qu'il ne vivait que de Marie, que pour Marie, qu'avec Marie !

Un matin que le bienheureux Henri Suso était assoupi, il entendit sonner les fanfares qui annonçaient le retour du jour ; il se prosterna aussitôt contre terre en saluant son Étoile d'amour, la Reine souveraine du ciel ; il lui chanta dans son âme un cantique délicieux, avec cette effusion de joie que font paraître pendant l'été les oiseaux des champs quand ils saluent l'aurore. Une voix mélodieuse lui répondit intérieurement par ces mots : « Maria, stella Maris, hodie processit ad ortum ». Alors son allégresse n'a plus de bornes ; il chante avec Marie, qui chante dans son cœur. Il répète les paroles qu'il a entendues, et tout entier à Celle qui lui parle, il s'efforce de s'unir tout à Elle par ses adorations, par ses aspirations les plus fortes et les plus passionnées ; et Marie se penchant avec bonté vers son serviteur lui dit : « Plus tu m'aimeras sur la terre, plus je t'aimerai tendrement dans le ciel, et plus aussi, tu me seras uni au jour de l'éternelle clarté ».

Ces paroles anéantirent d'amour le jeune homme, et de ses yeux coulaient deux fontaines de larmes. Des grâces semblables lui étaient accordées pendant ses prières du matin, lorsqu'à l'aurore il se prosternait trois fois en embrassant la terre et en saluant ainsi l'éternelle Sagesse : « Mon âme a soupiré après vous toute la nuit, et dès le matin mon esprit s'est empressé de vous louer du plus profond de son être ». Ensuite il s'adressait à la chère étoile de lumière et d'amour, à Marie, la Mère du Verbe incarné, et il activait tellement son amour pour Dieu et Marie qu'il devenait comme un foyer d'amour, et que ses paroles étaient des flammes qui embrasaient tous les cœurs.

Le bienheureux Henri de Caltris prit l'habit religieux fort jeune au couvent de Louvain, il avait un grand amour pour la Reine des anges, qui, pendant son noviciat, lui apparut tout étincelante de lumière. Elle lui demanda son cœur, et depuis il eut un si grand amour pour Elle qu'aucun saint ne l'a surpassé dans cet amour. Aussi Marie venait elle à son secours toutes fois qu'il l'invoquait dans ses tentations.

Pendant que la bienheureuse Esprite était en pension, elle se levait ordinairement à minuit et priait pendant une heure devant un tableau de la Vierge qui était prés de son lit. Une de ses compagnes qui l'observait en secret, a dit plus d'une fois qu'Esprite, après avoir récité son chapelet, les litanies de la Mère de Dieu et plusieurs autres prières en son honneur, s'abandonnait à des transports d'amour pour la sainte Vierge, pendant lesquels elle lui donnait les plus tendres noms, l'appelant sa dame, sa maîtresse, sa souveraine, sa protectrice, sa Mère, sa toute belle; toute puissante, tout aimable princesse ; et faisant une inclination à chaque titre d'amour qu'elle lui donnait, elle s'efforçait d'inspirer des sentiments d'amour pour Marie à ses jeunes campagnes ; elle leur parlait sans cesse de ses perfections avec tant de force et d'onction, que ces jeunes coeurs en étaient tout attendris. Elle avait la Mère de Dieu si présente à son souvenir que toutes les fois qu'elle avait à monter les degrés qui conduisent à la tribune intérieure de l'église du monastère, on la voyait s'arrêter à la porte et faire de profondes révérences, accompagnées de ces petites façons que l'on fait à ceux qu'on prie par honneur d'entrer les premiers. Elle avait sans doute dans ce moment une pensée vive de la présence de la Mère de Dieu. et c'était là ce qui l'obligeait à lui rendre ces marques d'honneur et de respect.

Le bienheureux Jacques Salomon, ayant perdu de bonne heure les appuis de son enfance, prit Marie pour mère et lui consacra sa vie entière. « À peine peut-il bégayer quelques syllabes que le nom de Marie est sans cesse sur ses lèvres. Ses délices et sa joie sont de célébrer les louanges de Marie ; la plus précieuse récompense de ses travaux, c'est un regard de Marie ; son repos, son délassement dans les exercices d'une vie austère et pénitente, c'est d'aller répandre son cœur au pied de l'autel de Marie ; l'arme puissante qu'il emploie pour conquérir les âmes, c'est le Rosaire de Marie, et la ferveur des Ave Maria qui sortent de sa bouche fait fleurir en plein hiver les roses des cloîtres de son couvent ; enfin son espérance à l'heure de la mort, c'est Marie Mère de miséricorde qu'il invoque avec l'amour d'un enfant et la foi d'un prédestiné ». (Méditations sur la vie et les vertus des saints et des bienheureux de l'Ordre de saint Dominique).

 

II. Votre gloire immense, Vierge sainte, n'a nul besoin de mes humbles hommages et de mes louanges imparfaites, et si je n'écoutais que le profond sentiment de mon incapacité et de ma misère, je ferais silence, car mon âme ne peut décrire cet amour qu'elle sent si bien. Mille fois j'ai senti que rien ne peut rendre l'immensité de mon amour pour vous, ô Marie !

Je puis décrire l'océan et la vague qui bouillonne et se brise sur le roc, les hautes futaies qui gémissent sous le vent qui tourbillonne, l'éclair qui dissipe une seconde les ténèbres, pour en mieux faire sentir l'horreur ; je puis chanter le parfum des fleurs nouvelles, le ruisseau qui murmure, les pics neigeux qui portent jusqu'au delà des nuages le témoignage de la puissance de Dieu ; la beauté de l'aurore naissante ; mais qu'est auprès de vous, divine Vierge, ravisseuse des cœurs, tout ce que la terre renferme de beau, de suave, de doux !... Mais, ô profond mystère qui nous confond et nous ravit d'amour ; vous nous dites, vous nous prouvez, ô Mère si tendre ! Que vous aimez les louanges et les hommages de vos enfants quand ils sortent d'un cœur tout à vous, et que vous cessez d'écouter l‘harmonieux concert des archanges, pour prêter l'oreille aux humbles accents d'amour de la plus obscure de vos filles. Aussi, mon âme enivrée d'amour et de reconnaissance pour vous, auguste Mère de Dieu, vous offrira toujours ses hommages sur la terre, en attendant qu'elle puisse aller vous aimer sans fin, au ciel avec les esprits bienheureux. Amen.

« Vous êtes, ô ma bien-aimée Marie ! La plus belle de toutes les Vierges ; on ne vit jamais sur la terre une plus pure créature que vous ! Votre visage est un paradis plein de grâce et de pureté ; jamais ne parut ici-bas beauté plus parfaite après celle de Dieu. Vos yeux qui respirent l'amour, sont deux étoiles brillantes et belles; vos regards sont des traits qui blessent les cœurs. Vos mains sont des perles ; en les voyant, on les aime ; elles sont pleines de faveurs et de biens pour les âmes qui sont à vous ! Oh ! quand irai-je vous voir ! quand m'en irai-je vers vous, ô Marie, en soupirant d'amour ». (Couronne de Marie, octobre 1860).

 

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23 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

 

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Vingt-quatrième jour

Diverses pratiques de dévotion en l’honneur de la très sainte Vierge Marie

 

« Si la dévotion à la sainte Vierge est nécessaire a tous les hommes pour faire simplement leur salut, elle l'est encore beaucoup plus à ceux qui sont appelés à une perfection particulière ». Saint Louis-Marie Grignion de Montfort).

 

I. « Quand le printemps venait, que les fleurs commençaient à paraître, je m'abstenais, dit le bienheureux Henri Suso, d'en cueillir jusqu'à ce que j'eusse fait une belle et brillante couronne à la Mère de mon Dieu. Je me mettais à cueillir des fleurs avec toutes sortes de pensées d'amour pour Marie ; j'allais dans la chapelle poser ma couronne sur la tête de la Sainte Vierge, cette fleur joyeuse de mon cœur, la priant de ne pas dédaigner les prémices que son serviteur lui offrait ».

Un jour qu'il avait ainsi honoré la sainte Vierge, il lui sembla que le ciel était ouvert; il voyait les anges descendre vers lui, et les entendait chanter à la louange de Marie un hymne si ravissant qu'il en mourait de plaisir. Le bienheureux unit sa voix à celles des esprits célestes, et son âme fut inondée de délices et d'amour pour Dieu. Une autre fois, au commencement du mois de mai, il avait dévotement offert, selon sa coutume, une couronne de roses à la Reine du ciel, lorsqu'il se crut transporté au milieu d'un concert céleste. Lorsqu'il fut terminé, la sainte Vierge s'avança vers lui, et lui commanda de chanter ce verset : « O vernalis rosula... » il obéit avec joie, et aussitôt des anges, dont les voix étaient plus admirables et plus ravissantes que tous les instruments de musique réunis, accompagnèrent son chant et le continuèrent longtemps encore après qu'il eut fini le saint cantique.

Le Père François Alain, du couvent de Notre Dame de Bonne Nouvelle à Rennes, eut une grande réputation de sainteté pendant sa vie et après sa mort. Il mérita, par son zèle et son assiduité à faire honorer la sainte Vierge, la qualité de « dévot de Marie et de père du saint Rosaire ».

Un grand nombre de nos saints et de nos saintes jeûnaient au pain et à l'eau la veille de toutes les fêtes de la Sainte Vierge. La Bienheureuse Marguerite de Hongrie, la veille de ces fêtes et pendant leur octave, servait Marie avec un redoublement de ferveur. Elle commença ces pieux exercices dès sa plus tendre enfance. Quand la maîtresse des novices l'envoyait avec les autres à la récréation, elle les engageait à venir avec elle à la chapelle chanter des hymnes à la Reine des Anges.

La Bienheureuse Hélène des Tourelles avait toujours été très dévouée à la sainte Vierge, avant d'entrer au couvent, elle fit bâtir une chapelle en son honneur et y attacha des rentes pour l'entretien du culte divin ; les cloches de cette chapelle sonnèrent toutes seules au moment de sa mort.

La tendre piété de Saint Albert-le-Grand lui mérita de la part de la Vierge Marie, qui récompense au centuple ce que l'on a fait pour Elle, toutes les grâces dont sa longue carrière fut remplie. Marie était à la fois sa mère, sa directrice et son amie. Si l'obéissance à ses supérieurs, la charité pour le prochain et les obligations de sa charge le lui eussent permis, il n'eût voulu faire qu'aimer Marie. Il entonnait ses louanges cent fois par jour, il poussait vers Elle de tendres soupirs, et quand ses devoirs lui laissaient quelque liberté, il allait se jeter avec effusion à ses pieds. Souvent on l'entendait, au milieu de ses promenades solitaires, chanter à sa céleste amie des hymnes ravissantes qu'il avait composées pour Elle, il mêlait souvent à ses chants autant de soupirs qu'il y avait de notes, et de larmes qu'il y avait de paroles. Mais il ne se plaisait pas seulement à parler de Marie, à chanter ses louanges, il faisait toutes ses actions en vue de lui plaire. Il lui offrait ses travaux, ses souffrances et ses consolations. S'agissait-il de donner un conseil, d'écrire, d'enseigner, de prêcher, c'était Marie qu'il appelait à son aide ; partout et toujours il la prenait pour modèle de sa vie, comme à toute heure elle était l'objet de ses affections.

Le Vénérable Père Antoine Lequien s'occupait avec ardeur de l'œuvre si difficile de la réforme des couvents de sa province ; mais bien convaincu que rien ne pouvait lui être plus utile dans cette circonstance que d'intéresser Marie à sa cause, il redoubla de supplications en récitant plusieurs fois par jour le saint Rosaire, pratique pour laquelle il avait une singulière dévotion. Sa confiance envers Dieu et Marie était sans bornes, des plus touchantes et des plus profondes ; aussi obtint-il par ce moyen les grâces les plus signalées. « J'étais, dit-il, convaincu de cette pensée, que Dieu se sert de nos infirmités pour faire réussir ses desseins, pourvu qu'on soit pénétré de confiance en Lui ». Le cœur de ce vertueux Père était plein d'une grande reconnaissance envers Dieu et Marie pour les bienfaits qu'il en recevait. Dès qu'il avait été exaucé, on le voyait aussitôt commencer des neuvaines d'actions de grâces envers Dieu et la sainte Vierge.

Non content de s'acquitter lui-même de ce devoir, il exhortait sans cesse ses religieux à la reconnaissance, leur recommandant surtout de la faire consister dans une plus grande et plus inviolable fidélité pour le service de leur divine bienfaitrice. L'abbé Olier avait un si grand amour pour Marie qu'il s'estimait heureux d'être né d'une mère qui s'appelait Marie, et dans une rue de Paris qui portait le nom de Notre Dame. Dès ses premières études, il ne manquait jamais d'invoquer la Vierge avant de prendre son livre, et il avouait plus tard qu'il ne pouvait rien apprendre qu'à force d'Ave Maria. Dès lors il avait l'habitude qu'il conserva toute sa vie, de lui offrir tout ce qu'il avait de neuf ; il n'aurait osé se servir d'un vêtement sans le lui avoir consacré ; il la priait instamment de ne pas permettre qu'il offensât son divin Fils tant qu'il le porterait. Il ne voulait user qu'en son nom de tout ce qu'il possédait. Quand il se levait ou se couchait, quand il sortait de sa chambre ou y rentrait, il ne manquait jamais de demander à la Sainte Vierge sa bénédiction, et, s'il entreprenait un voyage hors de Paris, il allait la lui demander dans l'église Notre Dame. Au retour, c'est à Elle qu'il allait rendre ses premiers devoirs. Toutes les fois qu'il entreprenait une chose considérable, il allait la lui recommander.

Le Père Schaffhausser, mort en 1860, ne quittait jamais sa cellule sans avoir prié la sainte Vierge de le bénir, en lui adressant à genoux avec ferveur cette invocation : « Nos cum prole pia benedicat Virgo Maria ! » Il aimait Marie comme un enfant aime sa mère, il lui redisait tous les jours quelques-unes des prières composées en son honneur, et dans ses promenades, pendant son noviciat à Châlais, son plus grand bonheur était de charmer les échos des montagnes en chantant des cantiques à Marie. Après le culte de Jésus, le Rosaire était sa dévotion privilégiée; il connaissait toute la puissance de cette prière sur le cœur de Dieu et sur celui de Marie pour obtenir de leur miséricorde la transformation des âmes ; aussi, non content de réciter le Rosaire, il en faisait souvent le sujet de ses prédications.

Parmi les mille moyens donnés par les auteurs de la vie spirituelle, en voici un peut être peu connu, mais dont les résultats sont efficaces ; c'est d'écrire à Marie ! Oui, écrire à Marie, surtout quand approchent ses fêtes, lui écrire et laisser parler son cœur ; lui exprimer avec naïveté nos misères, nos désirs et nos bons sentiments ; lui faire lire jusqu'au fond de notre âme, et quand arrivera un jour de fête ou de communion, placer cette lettre sur son cœur, et conduit par les mains de Marie, s'approcher de la sainte Table avec amour, afin de sceller par le sang de Jésus les promesses faites à notre divine Madone. La lecture de cette lettre soigneusement conservée, produit dans l'âme les plus heureux effets, et cette lettre doit être répétée plusieurs fois pendant le mois ou la semaine. Ainsi agissait un pieux jeune homme dont nous avons déjà parlé. Battu par la tempête, en proie à la rage de l'enfer, il ne se contentait pas de pousser des cris vers Marie, d'arroser de ses larmes le pied de ses autels, mais il lui exprimait par lettres, en caractères de feu, ce qui se passait dans son cœur, et ce moyen, comme il l'avoue lui-même, a été pour beaucoup dans sa vocation religieuse. Ce moyen, nous le répétons, l'avait puissamment aidé à vaincre le monde et les passions : sous l'habit religieux, il l'employait encore, pour se maintenir dans une continuelle ferveur. Pourquoi n'agirions-nous pas de même ? Notre cœur, habituellement si glacé, notre âme si faible pour le bien, trouveraient là un aliment de vie et de forces inconnues jusqu'à ce jour ». (Couronne de Marie, décembre 1860).

 

II. Vierge sainte, obtenez-moi que, par mes pratiques de dévotion en votre honneur, je moissonne de nombreux mérites pour la vie éternelle que votre Jésus m'a préparée ; que je moissonne la foi, l'espérance, la charité, la patience, la douceur, la persévérance, une sainte mort ! Divine Vierge, nous sommes tous des fleurs plantées sur cette terre, et que Dieu cueille en son temps, un peu plus tôt, un peu plus tard. Autre est la rose empourprée, autre est le lis virginal, autre l'humble violette; mais avec votre puissante protection, Vierge Marie, nous nous efforcerons tous, selon le parfum ou l'éclat qui nous est donné, de plaire à Jésus, le divin jardinier des âmes. Amen.

 

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22 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Vingt-troisième jour

Diverses pratiques de dévotion en l’honneur de la très sainte Vierge Marie

 

« Heureux les saints qui ont imaginé en l'honneur de Marie ces pieuses pratiques adoptées par la dévotion catholique. si conformes d'ailleurs à la nature humaine et en même temps si propres à exercer saintement les sens et à exciter les sentiments et les affections intérieures de la vraie piété ! » P. Contenson, Mariologie, chap.II).

 

I. La Bienheureuse Villana vit un jour, dans une vision céleste, la Mère de Dieu sous l'emblème d'une fontaine où l'on venait en foule pour y puiser l'eau de la grâce ; mais qu'arrivait-il ? Ceux qui portaient des vases intacts conservaient en entier les grâces reçues ; mais ceux qui portaient des vases fêlés, c'est-à-dire des âmes chargées de péchés, ne recevaient les grâces que pour les perdre aussitôt.

Si nous voulons que nos pratiques de dévotion envers Marie lui soient agréables et que les grâces qu'elles nous obtiendront ne s'écoulent sans profit pour nos âmes, comme l'eau d'un vase fêlé, nous devons les soutenir par la pureté de notre vie et l'imitation des vertus de Marie; c'est sur ce fondement qu'il faut établir l'espérance de notre salut, et non sur le seul accomplissement de pratiques extérieures, sans néanmoins mépriser ni négliger ces pratiques, qui sont de puissants moyens d'obtenir les faveurs de Marie.

Le Père Ducos nous dit que « nous pouvons honorer Marie par pensée, par affection, par parole et par œuvre ». (Pasteur Apostolique, p. 444). Nous l'honorons par pensée en portant une grande attention aux prières que nous lui adressons, en considérant sérieusement ses perfections, et en ayant une haute estime de sa personne bénie et pleine de grâce.

Nous l'honorons par affection en l'aimant et en la révérant au-dessus de toutes les pures créatures, en nous réjouissant et en rendant grâce à Dieu de son bonheur, en désirant avec ardeur l’accroissement de son culte, en conservant toujours une confiance filiale dans sa bonté maternelle. C'est principalement dans ces sentiments d'amour et de respect que consiste la dévotion à la sainte Vierge. Prions son divin Fils de nous y faire entrer ; travaillons-y nous-mêmes, en poussant souvent de ces sortes d'affections avec toute la ferveur possible.

Le culte de la parole consiste à parler souvent d'Elle, et de ses grandeurs, à porter les autres à sa dévotion et à leur en enseigner les pratiques, à lui adresser avec respect et confiance des prières vocales. La bouche parle de la plénitude du cœur, ainsi c'est témoigner de l'amour pour la Reine du ciel que de parler d‘Elle, d'exhorter les autres à lui être dévots, de la prier souvent; ce qui se fait en récitant chaque jour ses Litanies. son Rosaire, en disant un Ave Maria chaque fois que l'horloge sonne, en invoquant son saint nom, tant dans nos besoins et surtout nos besoins spirituels, que dans nos tentations : remède qui est quelquefois plus prompt et plus efficace que l'invocation du Saint Nom de Jésus, non parce qu'elle est plus puissante, mais parce que le Fils veut par là honorer sa Mère.

Le bienheureux Alain de la Roche, assailli un jour de violentes tentations, allait succomber et se perdre, faute de s'être recommandé à la très Sainte Vierge, lorsque dans ce danger imminent la Mère de Miséricorde lui apparut, et le frappant doucement sur la joue, lui dit : « Si tu m'avais invoquée, tu ne te serais pas trouvé dans ce péril ! »

Entre toutes les œuvres par lesquelles nous pouvons honorer Marie, la plus excellente consiste à nous corriger de nos vices et à imiter ses vertus.

Jeûner en l'honneur de la Mère de Dieu, le samedi et la veille de ses fêtes, s'approcher avec les dispositions nécessaires des sacrements aux jours de ses solennités, visiter ses chapelles et les lieux consacrés à son culte, faire des aumônes et donner des chapelets pour son amour ; avoir son image dans sa chambre et la saluer par un Ave toutes les fois qu'on en sort et qu'on y rentre, voilà sans doute des œuvres qui lui plaisent beaucoup ; mais nous conformer autant que nous le pouvons à ce parfait modèle d'innocence et de sainteté par une fidèle imitation de ses vertus, voilà ce qui lui est infiniment plus agréable,et ce qui nous est à nous-mêmes très salutaire.

 Nous pouvons suppléer à notre tiédeur et à notre négligence dans le service de la Sainte Vierge, en lui offrant le Cœur de son Fils bien-aimé. Elle enseigna elle-même cette sainte pratique à Sainte Gertrude, un jour que ses infirmités ne lui permirent pas d'assister à une procession où son image était portée.

La pieuse pratique, si facile à imiter, de composer un bouquet de toutes nos bonnes œuvres pour les présenter à Marie, est un excellent moyen de les rendre plus agréables à Dieu, puisqu'elles passeront par les mains d'une si tendre Mère, pour arriver jusqu'à son Fils, qui se plaît, à son tour, à faire passer ses grâces et ses bienfaits par celles de sa Mère. C'est ce que faisait si souvent et d'une manière si fervente le Vénérable Père Antoine Lequien, qu'un volume suffirait à peine pour faire le récit de toutes les preuves de vénération, d'amour et de dévouement qu'il donnait sans cesse à la très Sainte Vierge.

Voici comment il s'exprime lui-même à ce sujet dans un de ses écrits : « Pour la Mère de Dieu, elle a été toute mon espérance, je crois que je lui dois le baptême, l'ayant reçu par une protection spéciale de sa part. C'est pourquoi je la regarde comme ma mère de baptême, ma mère de conversion, ma mère de religion, ma mère de salut, par laquelle j'espère obtenir le paradis ; et aussi je me sens si fort obligé à cette bonne Mère que je lui rapporte toutes les grâces et toutes les faveurs que j'ai reçues et que j'espère recevoir de Dieu, ainsi que toutes les bonnes œuvres que je pourrai faire jusqu'à la fin de ma vie ; je remets tout cela à ses pieds et lui en fais un bouquet. O ma Mère, que je sois avec vous éternellement ! Amen ».

Que dirons-nous de l'amour, de la tendresse du Père Marie-Augustin pour Marie, de toutes les pratiques qu'il exerçait en son honneur ! Le monde connaît ses grands travaux, son zèle infatigable pour l'amour et la gloire de Celle qu'il avait choisie pour sa Mère ; mais ce qu'il ignore, ce sont les délicatesses de l'amour le plus naïf et le plus pur, pour qui les petits riens sont de grandes choses.

Il avait toujours une petite statue de la sainte Vierge avec lui ou près de lui ; il la contemplait, il lui prodiguait les plus tendres baisers, il la donnait à baiser à ses frères et aux autres personnes qui venaient le visiter. Il demandait qu'on la lui fît baiser souvent ; il la faisait reposer sur son cœur. Souvent il lui offrait les prémices de sa boisson, en la faisant boite elle-même dans le vase où il buvait lui-même, ou en le lui faisant bénir. « Ce sont des enfantillages, disait-il, mais, Marie aime ces petits témoignages de la tendresse de son petit enfant ».

Pendant sa dernière maladie, il avait fait vœu, s'il se guérissait, de toujours prêcher sur la Sainte Vierge, ou sur le Rosaire et ses mystères ; se dévouant ainsi à être plus que jamais le serviteur, le prédicateur, l'apôtre de Marie, pour engendrer par Elle les âmes à Jésus son fils. Il fit aussi un pacte avec Marie. C'était dans ses plus mauvais jours, alors qu'il se sentait pour la première fois près de sa fin. « J'ai tout donné à Marie, nous dit-il : mon esprit, mon cœur, ma volonté, mon âme toute entière et mon corps aussi ; je lui ai donné mes œuvres, mes mérites, si j'en ai, et surtout mes péchés, et quant à la coulpe, et quant à la peine : maintenant ma cause est entre ses mains, c'est son affaire ; c'est à elle à me défendre ; pour moi, je ne m'en mêle plus ; j'ai toute confiance en Elle. Elle ne m'abandonnera pas... » Il disait encore en ce moment cette parole qu'il répétera plus tard : « In manus tuas, Domina, commendo spiritum meum ».

Mais c'est quand il parlait de Marie doucement, à quelque Frère penché sur son cœur, qu'il disait des choses admirables de Celle qu'il aimait si tendrement. Il suffisait d'entrer en communication un peu intime avec lui ; aussitôt il parlait de la sainte Vierge avec transport ; son doux Nom mêlé à celui de Jésus était sans cesse sur ses lèvres. Son admirable pureté se serait effrayée de tout, si son confesseur ou son supérieur ne l'eussent rassuré souvent. Et où puisait-il cette grande pureté d'âme ? On le devine bien.

Il avait demandé à Marie « un cœur bien pur pour bien aimer Jésus, pour bien aimer Marie » ; sa prière était exaucée : c'était au contact de son âme avec Marie, c'est dans cette union habituelle avec la plus pure des créatures, la Vierge des Vierges, la Vierge Immaculée, qu'il purifiait sans cesse son cœur virginal, et qu'en le purifiant sans cesse, il aimait sans cesse davantage. (Les derniers moments du P. Marie-Augustin, p. 75 et ss).

 

II. Prière de la Bienheureuse Esprite de Jésus

 

Vierge toute pure, Mère de mon Dieu, je viens à vous, je me mets sous votre protection, recevez-moi au nombre de vos servantes ; je vous promets une fidélité inviolable. Soyez, s'il vous plaît, ma Maîtresse et mon Avocate ; je vous donne mon cœur; ne permettez pas qu'il soit à un autre qu'à votre Fils, qui le rendra pur et chaste. Assistez-moi toujours, et surtout à l'heure de ma mort. Si l'ennemi me trouble, et s'il s'efforce, dans ce dernier moment, de me tenter de désespoir. Mère de mon Dieu ! Dissipez par vos deux regards les brouillards de cet esprit de ténèbres, et ne m'abandonnez pas. Amen.

 

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21 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Vingt-deuxième jour

Les images de Marie

 

« La première règle est d’avoir dans votre maison des peintures représentant la sainte enfance de Jésus ou la Vierge. C’est une charmante chose que la Vierge Marie portant sur son bras le divin Enfant » (Bienheureux Jean-Dominique).

 

I. L'Église a pris la défense du culte des images jusqu'à répandre pour sa défense le sang de ses martyrs ; et la divine Marie a montré par mille prodiges combien lui est agréable le culte rendu à ses images ; c'est pourquoi ses fidèles serviteurs les ont toujours vénérées avec une tendre affection. Il y avait à Lima une fort belle statue de la sainte Vierge du Rosaire, apportée par les premiers prédicateurs de la foi, et regardée dans tout le Pérou comme la sauvegarde du royaume. En 1553, les Espagnols, au nombre de 600 hommes, se trouvèrent en face de 200 000 guerriers indiens ; ils allaient infailliblement être écrasés, lorsque quelques Dominicains qui accompagnaient la phalange chrétienne implorèrent Notre Dame du Rosaire.

Aussitôt la divine Marie apparut dans les airs à la vue des deux armées, tenant à la main une verge qu'elle agitait contre les infidèles. Les Indiens effrayés laissèrent tomber leurs armes, et demandant la paix, se soumirent de grand cœur au joug de Jésus Christ. Les Espagnols avaient remarqué que la Vierge avait pris dans cette apparition la forme de la statue de Lima ; aussi cette image devint plus célèbre et plus chère au peuple que jamais. Dès sa plus tendre enfance, Sainte Rose de Lima ressentit pour cette statue un attrait tout particulier, et la chapelle où elle se trouvait devint si l'on peut ainsi dire son domicile privilégié. Toutes les fois que la sainte voulait obtenir quelque grâce pour elle ou pour les autres, elle courait à la chapelle du Rosaire, et là elle priait, en contemplant attentivement le visage de Marie, jusqu'à ce qu'elle y vît une expression favorable. L'expression du visage de la Vierge bénie lui disait sur quoi elle pouvait compter. C'était une opinion générale à Lima que sainte Rose obtenait à coup sûr toutes les grâces qu'elle demandait aux pieds de cette statue. En effet, chaque fois qu'on lui recommandait de prier Notre Dame du Rosaire pour quelque nécessité publique ou particulière, elle consentait sans peine à se charger de la requête, et au sortir du saint lieu, elle promettait la grâce sollicitée d'une manière aussi positive que si elle avait en le diplôme à la main.

Il y avait une autre image pour laquelle Sainte Rose avait une dévotion particulière. Celle-ci était une peinture représentant l'enfant Jésus couché sur les genoux de l'auguste Marie. Un jour que la femme du questeur, dans le parloir duquel était cette image, parlait à quelques-unes de ses amies des merveilles qui s'opéraient dans l'église d'Atocha, où l'image miraculeuse de Marie attirait un concours prodigieux, Rose, dont les yeux étaient fixés sur son tableau chéri, écoutait avec une pieuse avidité la narration, et pria qu'on la continuât.

Elle dit ensuite à la femme du questeur : « Pendant que vous racontiez les miracles de la Vierge d'Atocha, l'auguste Marie manifestait une joie extraordinaire; elle jetait sur nous des regards pleins de bonté, et semblait s'avancer hors de la toile, comme pour nous apporter son Fils endormi. Ne convenait-il pas de continuer une conversation qui paraissait lui être si agréable ? »

Les Tartares assiégeant la ville de Kiev, Saint Hyacinthe, qui était prieur du couvent que les Dominicains y possédaient, prit la résolution de quitter cette ville avec ses religieux ; mais avant de partir, il alla célébrer la Sainte messe pour la dernière fois à l'autel de la sainte Vierge, où se trouvait une grande statue d'albâtre représentant la Reine du ciel, et devant laquelle il avait la pieuse habitude de passer chaque jour plusieurs heures en prière.

A peine le saint avait-il fini sa messe, qu'il entendit la statue de Marie lui adresser ces paroles : « Mon fils, pourquoi me laissez-vous ici ? Voulez-vous donc m'abandonner à mes ennemis ? » Saint Hyacinthe ayant répondu, les larmes aux yeux, qu'il était trop faible pour porter un si pesant fardeau : « Prenez-moi, répliqua la statue, je deviendrai légère entre vos bras ».

Encouragé par cette réponse, le saint s'approcha de l'autel, prit d'une main le saint ciboire, de l'autre la statue de la Mère de Dieu, et sortit avec ses religieux par une porte dont l'ennemi ne s'était point encore emparé. Il traversa, ainsi chargé, la Moscovie, la Lituanie et plusieurs autres provinces, passant les fleuves à pied sec, et arriva enfin à Cracovie où il déposa dans l'église de la Trinité la statue de Notre Dame, qui, par un nouveau prodige, reprit aussitôt sa pesanteur naturelle.

La Bienheureuse Marguerite de Hongrie ne passait jamais devant une image de la Vierge, sans la saluer par un Ave Maria.

Un jour que la Vénérable Madeleine-Angélique priait devant une image de la sainte Vierge, en lui demandant le don de la pureté, l'image s'anima et lui répondit : « Sois assurée, ma fille, que ce que tu demandes te sera accordé ».

La Vénérable Marie de Jésus-Christ avait une dévotion particulière envers la Sainte Vierge, et entre autres honneurs qu'elle lui rendait, elle avait grand soin de tenir une lampe allumée devant une de ses images, et l'huile qui servait à alimenter cette lampe se multipliait miraculeusement dans le vase qui la contenait.

La vue des images de Marie remplissait le cœur de l'abbé Olier de joie et de confiance. Un jour qu'il passait une rivière, il se trouva en grand danger de faire naufrage; mais au moment le plus critique, ayant aperçu sur le rivage une image de Marie attachée a une maison, il dit à son compagnon : « Courage, il n'y a rien à craindre, la Sainte Vierge nous regarde, je ne crains plus. C'est la protectrice des corps et des âmes, la trésorière universelle de tous les biens ». Il saluait avec respect dans les rues les images de Marie qu'il rencontrait, lors même qu'il était entouré de monde. Il y avait alors beaucoup de ces images dans les rues de Paris, l'abbé Olier les connaissait toutes et il choisissait toujours pour son chemin les rues où elles se trouvaient. On connaissait cet usage, et on les appelait les rues de l'abbé Olier.

 

II. Je veux, divine Marie, vous avoir toujours sous les yeux, comme l'Étoile de la Mer, dont la vue rassuré les marins sur les flots orageux. Oui, Marie, votre image sera toujours près de moi ; s'il me vient une tentation, je vous regarderai et je la surmonterai ; s'il faut soutenir un assaut, la vue de ma mère me fera remporter la victoire. Marie, vous serez toujours près de moi ; ma prière du matin passera par vos mains pour s'élever plus agréablement vers le trône de votre divin Fils; quand je quitterai ma cellule, je vous demanderai, ainsi que l'ont fait tant de nos saints, votre bénédiction maternelle, et en rentrant, je vous saluerai encore. Quand la tristesse m'enveloppera de ses sombres Voiles, je jetterai les yeux sur vous, vous me tendrez les bras, vous m'encouragerez, vous me direz : « Courage, ma fille, j'ai souffert bien davantage, courage ! Je suis avec vous, je compte vos soupirs et vos larmes ! » Et quand la maladie m'étendra pour la dernière fois sur mon lit de douleur, ce sera Surtout alors, ô Marie, que je tournerai vers vous mes yeux mourants, que je vous rappellerai combien de fois je vous ai priée de m'assister à l'heure de ma mort ; et j'en ai la douce confiance, vous voudrez bien me tendre les bras pour m'attirer vers Vous, vous remplirez mon âme de force et d'espérance, et je m'endormirai paisiblement dans le Seigneur, en prononçant votre nom béni uni à celui de Jésus votre divin Fils, et de Joseph votre chaste époux. Amen.

 

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