Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte
Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte
Dix-septième jour
Dix-septième rayonnement
Le Bon Samaritain
« In charitate perpetua dilexi te » (Jr. 31, 3)
Le chemin qui conduit de Jérusalem à Jéricho traverse un véritable désert de montagnes arides, sans eau, sans verdure, ni rien qui rafraîchisse le regard ; ce sont les monts de Juda, arrondis au sommet et qui ondulent jusqu'à la Mer Morte comme un troupeau de béliers : « Sicut agni ovium ».
À l'horizon se déploient les grandes chaînes de Moab et d'Ammon qui sont déjà les montagnes d'Arabie, au pied desquelles coule le Jourdain.
Ce sauvage désert, d'une désolation extrême, est entrecoupé de précipices dont le plus remarquable est l'Oued el-Kelt, sillonné par un torrent mugissant, le Nahr-el-Kelt, qui est l'ancien Carrith de la Bible, où le prophète Elie fut nourri par un corbeau. Les rochers, droits sur l'abîme, sont perforés de trous béants, qui servaient autrefois de cellules aux ermites qui peuplaient jadis ces solitudes.
À mi-chemin de cette route de Jéricho, un peu sur la hauteur, on rencontre les ruines d'une ancienne hôtellerie qui servait de lieu de refuge et de protection aux voyageurs attardés qui traversaient ce pays infesté de brigands. C'est ici qu'eut lieu l'épisode du Bon Samaritain, raconté par Jésus lui-même, sous forme de parabole.
Souvent le divin Maître adoptait ce genre d'enseignement si conforme à l'esprit oriental, et rendait ainsi intelligibles les plus hautes leçons de la vie spirituelle. Dans cette admirable parabole, adressée aux Pharisiens qui l'interrogeaient malignement, il va révéler au monde les sublimes maximes de la charité fraternelle.
« Un homme descendant de Jérusalem à Jéricho tombe entre les mains des voleurs, qui le dépouillèrent et, après l'avoir blessé, le laissèrent demi mort. Un prêtre descendit par le même chemin, vit cet homme et passa outre ; un lévite vint aussi, le regarda et passa de même. Mais un Samaritain qui était en voyage s'arrêta et fut touché de compassion. Il s'approcha du blessé, versa de l'huile et du vin sur ses plaies, les banda, le mit en suite sur son cheval, le mena dans une hôtellerie et prit soin de lui.
Le lendemain il tira de sa bourse deux deniers d'argent qu'il donna à l'hôte en lui disant : « Ayez soin de de cet homme et tout ce que vous aurez dépensé de plus, je l'acquitterai à mon retour ».
N'est-il pas, ô Pèlerin, une image plus fidèle de l'humanité et du divin Cœur que l'histoire de cet homme blessé et du bon Samaritain ? L'humanité souffrante, blessée à mort, dépouillée de ses droits par le péché ; Jésus, le Sauveur du monde, grand Médecin des âmes et des corps, venu pour guérir les plaies de l'humanité, y verser l'huile de sa pitié, le vin fort de son amour ! Oui, le bon Samaritain, c'est Lui, Lui, le divin Cœur, car Samaritain veut dire « gardien », et il est le vrai Gardien de nos âmes, le bon Pasteur qui garde ses brebis. Il est écrit : « Celui qui garde Israël ne sommeillera ni ne dormira point ».
« Or ce Samaritain était en voyage ». Jésus fut aussi un voyageur ; il descendit et passa sur la terre, car le but de son voyage était de sauver cette humanité blessée, demi-morte. Il se fit pour cela, non point pécheur, mais semblable à un pécheur : Samaritain, c'est-à-dire pauvre et humble, méprisé des orgueilleux Pharisiens.
« Il le mena dans une hôtellerie ». Venez, ô Pèlerin, et courons à cette vraie hôtellerie, de Dieu, qui est le Tabernacle et nous y trouverons le divin Cœur, guérisseur des âmes, car, remarquez ceci, ô Pèlerin, le Bon Samaritain ne quitte pas le blessé, il demeure et prend soin de lui ; et le lendemain, quand il est obligé de partir, il ne s'en va point sans avoir payé sa rançon et recommandé à l'hôtelier de prendre soin du blessé.
Oui certes, Jésus a payé la rançon du monde ; mais en quittant cette terre, il nous a légué sa divine charité et nous a promis de payer au delà sa dette du bienfait : « Ce que vous ferez au plus petit des miens, c'est à moi-même que vous l'aurez fait ».
Jésus ne nous a pas quittés puisqu'il nous laisse son amour. Que de fois il agit divinement avec nous, comme le Samaritain agit avec le blessé ! Il nourrit l'âme du pain et du vin eucharistique ; il guérit ses plaies avec le baume de sa grâce, la sauve enfin et la porte dans ses bras jusque dans la solitude de son divin Cœur, où s'achèvera sa guérison. Avec quelle sollicitude infinie il prend soin de nous, et avec quelle confiance et quelle foi nous pouvons nous appuyer sur ce Cœur fort comme le diamant, tendre comme une mère !
Invocation
Ô bon Maître, non seulement vous nous apprenez l'amour de votre Cœur, mais vous nous donnez à suivre l'exemple de votre charité admirable. Vous nous montrez qu'elle est vide sans les actes, que les paroles ne servent de rien si les œuvres manquent. Le prêtre et le lévite qui vivaient sous la Loi, n'ont su faire ce qu'ordonnait la Loi, c'est une foi morte ; mais vous, vous êtes la Loi nouvelle, Loi pleine de douceur qui nous apprend à aimer le prochain, à le servir et à prouver ainsi que notre charité est vivante et féconde : In amore Christi.
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