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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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22 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

icône-de-la-miséricorde1

 

Vingt-troisième jour

Vingt-troisième rayonnement

La Croix

 

« Fortis est ut mors dilectio » (Ct. 8, 6)

 

Le Sauveur, après son agonie terrible à la Grotte, resta la proie de la douleur jusqu'à l'heure du Crucifiement. Mais avant que l'Homme de douleur fût suspendu à la Croix, pour être donné en spectacle au monde, il faudra que ce corps d'une divine beauté soit défiguré et méconnaissable ; il passera entre les mains brutales des soldats ivres, il sera promené au milieu d'une populace en délire sous les fouets des bourreaux, les lambeaux de sa chair voleront en éclats et les risées accompagneront ses gémissements douloureux.

Puis la montée du Calvaire commence, procession sinistre de tous les instruments de supplice, brandis comme des trophées de victoire par ces esclaves de Satan. Voici le Seigneur Jésus lui-même la tête courbée sous l'aiguillon des épines, chargé de la pesante croix, entre deux haies de soldats qui le poussent de leurs lances. Il traverse ainsi sa chère ville de Jérusalem qu'il a tant aimée, le cortège défile lentement et se dirige vers la montagne de Gareb au pied de laquelle, sur une éminence peu élevée et appelée Calvaire (lieu du Crâne), on avait préparé la place du Crucifiement.

Le Calvaire est aujourd'hui enfermé dans la basilique du Saint-Sépulcre, on y monte par un escalier de dix huit marches. Le rocher teint du sang sacré est lui-même recouvert de marbres ; sous l'autel grec, étincelant de dorures, orné dans le goût byzantin, le pèlerin peut baiser le Trou de la Croix ; à côté, à quelques pas de là, il peut mettre sa main dans la fente merveilleuse du rocher, ouverte par le tremble ment de terre qui suivit la mort du Sauveur, et soudain la scène incomparable et poignante qui se dé roula ici même, envahit vivement son cœur.

Transportons-nous en ce lieu auguste du Calvaire, ô pèlerin, suivons nous-mêmes le Seigneur Jésus qui s'avance péniblement au lieu de son supplice. Que de fois en ce trajet douloureux, que de fois son Cœur a souffert ! Que cette cohorte de haine lui a prodigué d'injures et d'outrages. Il n'entrevoit sa Mère désolée qu'au travers des rangs ennemis, Véronique s'élance avec le suaire qui essuie cette Face divine, mais elle est aussi vite repoussée ; et que de coups, de chutes, de blasphèmes renouvelés pendant cette montée du Calvaire ! Il serait tombé cent fois pour ne plus se relever, le Sauveur, si la force d'en haut ne l'avait soutenu, si la hâte d'arriver n'avait été si ardente : la hâte d'accomplir la Rédemption du genre humain !

Pendant des minutes qui paraissent un siècle, on entend des coups de marteaux, les sanglots des saintes Femmes, les plaintes célestes de Jésus. À cette heure, le ciel attentif pleure, la terre tressaille d'allégresse, c'est la Rédemption !

Le voyez-vous à présent, ô pèlerin, le doux Seigneur cloué à la Croix, élevé dans les airs ; voyez ce saint corps allongé et distendu, épuisé, méconnaissable, semblable à un lys qu'on aurait foulé aux pieds.

Voici les grandes heures d’agonie qui commencent ; cette fois c'est l'agonie du Cœur et l'agonie de la nature tout ensemble. C'est lui, votre Seigneur, reconnaissez-le bien, Celui que vous suiviez sur les chemins de la Palestine ; hier encore, il vous donnait sa chair sacrée en nourriture, aujourd'hui le voici lui-même comme une grappe écrasée sous le pressoir, sans force, presque sans vie ; mais dans ces heures suprêmes d'abandon et d’agonie, il vous aime plus encore, le divin Cœur !

Toute la vie, en effet, s'est réfugiée dans ce Cœur et il domine le monde comme d'un trône, élevé dans les airs sur le bois de la Croix ! Jésus semble là-haut, dire en regardant le monde de ses yeux mourants : « Vous m'avez chassé, Ô enfants des hommes, vous m'avez défiguré et meurtri et pourtant je vous ai tant aimés. Ô mon peuple que t'ai-je fait ? À présent je vous quitte, ô hommes, mais quand vous me chercherez tristes et désolés, vous trouverez ma Croix et mon Cœur sur le chemin de votre vie ; je resterai votre consolateur unique quand tous vous auront abandonnés, car il n'est point sur terre d'amour comparable à mon amour ».

Et à cette heure, Jésus mourant, voyait d'un regard qui embrassait les siècles, les âmes aimantes qui viendront entourer sa Croix pour le consoler . Pour lui , il nous laissera son Cœur, c'est-à-dire son amour, incarné de nouveau dans le Sacrement. Mon Dieu, s'écriait Job, qu'est-ce donc que l'homme pour que votre cœur se repose ainsi sur lui ? » La réponse divine à l'homme est solennelle : « Je t'ai aimé, dit Dieu , d'un amour éternel » (Jr 21, 3).

Il nous laissera aussi sa Croix, parce que c'est par elle qu'on arrive à son Cœur ; si nous voulons avoir part à l'amour, il faut avoir part au sacrifice. « Je ne veux savoir qu'une chose, disait le grand Apôtre, c'est Jésus, et Jésus crucifié ». Et pourquoi ?... Parce que la Croix est la vraie science durable et profonde, parce que la Croix est la clef du mystère de la vie : la douleur. Tout homme est né dans la douleur et vit dans la douleur ; ce mot serait d'une désespérance absolue si Jésus n'était venu l'élever à la hauteur du ciel, en prenant sur lui le fardeau de toutes les douleurs pour nous en alléger le poids ; et à cette heure suprême du Crucifiement, il donnait une consécration divine à la douleur sanctifiée par l'amour.

Apprenons, ô pèlerin, la science de souffrir et d'aimer les lèvres sur le Crucifix : là en est le secret. Toute âme souffre sur terre, mais combien il y en a peu qui savent aimer ! Ah ! nous pouvons nous écrier comme le sublime désespéré de l’Alverne : « Non, l'amour n'est point aimé ! Amor non amatur ! »

Tandis que l'ombre de la Croix se projette sur le monde, le Calvaire est trop souvent désert, on fuit la Croix, on court à la consolation humaine, on détourne la tête... et bien peu veillent et prient dans le chemin royal du divin Maître, comme le groupe fidèle qui entourait le pied de la Croix. Et pourtant la Croix c'est une arme, un bouclier, une espérance : O Crux ave, spes unica ! à la suite du Seigneur, c'est la gloire !

 

Volto_Crocifisso

 

Invocation

 

Cœur de Jésus crucifié, votre amour n'est point aimé ! En dehors même des mépris et de l'indifférence, est-il beaucoup d'âmes vraiment éprises de vous, car pour aller à votre Cœur il faut monter à la Croix, et les faibles reculent par lâcheté, sans penser à la récompense trop grande, dit la Genèse, promise à ceux qui combattent courageusement. Ô Seigneur, donnez-nous d'accepter toutes les croix, car toutes venant de vous sont également bonnes et profitables, et donnez -nous de les unir à la vôtre, qui est notre force, notre salut, notre unique espérance !

 

Mirebeau

 

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