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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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21 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Crocifissione

 

Vingt-deuxième jour

« Voici votre Mère ! »

 

Prélude : Jésus est étendu sur la croix, horriblement cloué sur ce bois d'ignominie. Saint Jean le regarde avec amour et compassion. Marie est debout au pied de la croix, les yeux baissés, dans l'attitude de la douleur et de la plus profonde affliction.

 

Méditation

 

Quand le bon larron eut été justifié, Jésus abaissa ses doux regards sur sa mère affligée, qui se tenait au pied de la croix avec saint Jean. Et, s'adressant d'abord à sa mère, il lui dit : « Femme, voilà votre fils ! » Puis, s'adressant à l'apôtre, il lui dit : « Voilà votre mère ! »

Le Seigneur appela la sainte Vierge du nom de femme, et nom de celui de mère, parce qu'il aurait été sensiblement consolé en prononçant ce dernier nom si plein de douceur, et il ne voulut pas se donner cette consolation au milieu de ses plus grandes souffrances, parce qu'il avait renoncé à tout ce qui pouvait adoucir ses peines. Mais, sans doute, en l'appelant femme, il lui dit intérieurement : « Femme bénie entre toutes les femmes, la plus prudente entre les enfants d'Adam femme forte et confiante, exempte de tout péché, toujours fidèle en mon amour, toujours assidue à mon service ; femme dont la charité n'a pu être éteinte par les eaux amères de la passion, je m'en vais à mon Père et je ne puis désormais être votre compagnie. Mon disciple bien aimé vous assistera, il vous servira comme sa mère et sera votre fils ».

Notre auguste Reine entendit tout cela, et à partir de ce moment, le saint Apôtre la reçut pour mère, recueillant ce précieux héritage des mains du Sauveur mourant. Il l'honora et la servit tout le reste de la vie de cette auguste Vierge. De son côté, Marie le prit aussi pour fils avec une humble obéissance et lui promit dès lors une sollicitude toute maternelle.

Tout cela, ô Marie, ne s'est pas accompli sans mystère, et c'est au pied de la croix que nous avons appris à vous appeler du doux nom que saint Jean fut chargé de vous donner au nom de l'humanité tout entière. C'est sur le Calvaire que la Mère de Dieu est devenue la Mère des hommes. Ô Marie, montrez que vous êtes notre mère !

 

Résolution : Dans tous nos besoins adressons-nous à Marie, comme à une mère toute-puissante et miséricordieuse.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, mère des chrétiens ». (Saint Augustin).

 

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Exemple

Un Enfant de Marie

 

La sainte Vierge récompensa la pureté et la ferveur de saint Louis de Gonzague en lui accordant le désir de la vie religieuse et la pensée d'entrer dans la compagnie de Jésus où il était attiré, disait le jeune saint, parce qu'on y fait profession spéciale d'honorer et d'aimer la très sainte Vierge. Il ne pouvait entendre prononcer le saint nom de Marie sans que son visage se colorât d'une aimable rougeur et que les larmes n'arrivassent à ses yeux. Quand on lui demandait s'il aimait beaucoup la sainte Vierge, il se contentait de répondre avec une aimable et touchante ingénuité : « Elle est ma mère ! » (Vie de saint Louis de Gonzague).

 

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20 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

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Vingt-et-unième jour

Le chemin du Calvaire

 

Prélude : Au milieu d'une foule énorme animée des sentiments les plus barbares, Jésus s'avance péniblement, les épaules courbées sous le poids d'une croix, longue et lourde. Dans le lointain, Marie accourt au-devant de son divin Fils si indignement traité par les pécheurs.

 

Méditation

 

L'esprit humain ne saurait concevoir ni exprimer la douleur que la tendre Vierge Marie éprouva dans le trajet qu'elle fit à la suite de son fils jusqu'au mont du Calvaire, ayant devant les yeux son propre Fils, qu'elle seule pouvait dignement connaître et aimer. Son affliction était si grande, qu'elle n'aurait pu manquer d'en mourir, si la puissance divine ne l'eût soutenue.

La Mère de douleurs s'avançait à quelques pas du divin Maître et elle se conformait entièrement à la volonté de Dieu le Père dans toutes les peines de la passion de son adorable Fils, auxquelles elle participait de la manière la plus sensible, de sorte qu'elle n'eût pas un seul moment la pensée de rétracter le consentement que son admirable soumission à la volonté de Dieu lui avait fait donner aux souffrances et à la mort de son Jésus, tant sa charité pour les hommes, tant la grâce qui l'aidait à surmonter les répugnances de la nature était immense !

Ô Mère affligée, votre douleur et votre soumission sont une prédication bien éloquente qui nous enseigne le prix de la croix. Je comprends mieux à présent combien, dans le cours de cette vie passagère, je dois chercher ma gloire dans les persécutions, les mépris, les outrages, la pauvreté, les humiliations, dans tout ce qui coûte à la nature et contrarie les inclinations de la chair. Désormais, j'en prends la résolution sur cette route du Calvaire où je veux vous accompagner tous les jours de ma vie, je m'unirai à vous et à votre divin Fils, mon Sauveur, pour souffrir être crucifié avec Jésus et Marie.

 

Résolution : Unir ses souffrances à celles de Jésus et de Marie sur le chemin du Calvaire.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, coadjutrice de Jésus Christ dans sa passion ». (Richard de Saint-Laurent).

 

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Exemple

Sainte Marie Égyptienne

 

Après seize années de désordres, cette célèbre pécheresse eut un jour la fantaisie d'entrer dans l'église de la Sainte-Croix à Jérusalem. Mais elle se sentit repoussée par une main invisible, et par trois fois elle tenta inutilement de franchir le seuil de la porte. Éclairée d'en haut, elle rentra en elle-même et, levant les yeux sur une image de la sainte Vierge, elle s'écria en fondant en larmes : « O mère de mon Dieu, ayez pitié d'une misérable créature ! Vous êtes le refuge des pécheurs ; ne me refusez pas la consolation de voir et d'adorer ce bois sacré sur lequel mon Sauveur votre Fils a répandu son sang pour me racheter ; après quoi, je vous promets d'aller pleurer mes crimes le reste de mes jours, dans l'endroit que vous m’indiquerez ». Elle rentra et adora la sainte Croix, puis, sur l'ordre de la très sainte Vierge, elle s'enfonça dans la solitude du désert où elle vécut pendant quarante-sept ans dans les plus beaux sentiments de pénitence. (Vie des Pères du désert).

 

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19 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Vie publique

 

Vingtième jour

Marie pendant la vie publique de Jésus

 

Prélude : Une grande foule est réunie autour du bon Maître, qui l'instruit et opère des miracles. Marie est perdue dans la foule, ses yeux restent fixés sur son Fils, tout son visage respire le recueillement le plus parfait et l'union la plus intime avec le divin Bien-Aimé.

 

Méditation

 

Dès que le Sauveur eut commencé sa vie publique, sa très sainte Mère quitta la maison de Nazareth et le suivit dès lors partout où il allait prêcher. Combien de fatigues n'aura-t-elle pas essuyées dans toutes ces courses apostoliques à la suite de Jésus !

Quoique toute la loi évangélique fût écrite dans le cœur de notre incomparable Souveraine, elle ne laissait pas d'être assidue à toutes les prédications de son Fils comme le dernier de ses disciples. Quand il enseignait, elle l'écoutait toujours dans une attitude merveilleusement respectueuse et lui offrait les hommages et le culte dus à sa personne et à sa doctrine.

Pleine d'égards pour ceux que son divin Fils avait associés à l'apostolat, elle les soignait tous comme une mère, et pourvoyait à tout comme une puissante Reine : son exemple, ses conseils, ses instructions éclairaient, consolaient, édifiaient, soutenaient les disciples et les saintes femmes de la suite de Jésus.

Les miracles et les œuvres de Notre Seigneur étaient si surprenants et si inouïs, qu'il était impossible qu'il n'en rejaillit une grande gloire sur sa Mère. Mais son humilité n'en reçut aucune atteinte. Pour le commerce saint que son âme virginale entretenait avec celle du Sauveur, elle l'engageait à détourner la gloire que les auditeurs de sa divine parole lui attribuaient à elle, comme il arrive dans quelques circonstances mentionnées par les Évangélistes.

 

Résolution : Offrir aujourd'hui quelques actes d'humilité à Jésus par Marie.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, modèle de la plus parfaite modestie ». (Richard de Saint-Laurent).

 

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Exemple

La principale ennemie du démon

 

Saint Dominique, prêchant uns mission contre les Albigeois à Carcassonne, eut l'occasion d'exorciser un possédé. Forcé par les objurgations du saint, l'esprit de ténèbres avoua que Marie, la Mère de Dieu, était sa principale ennemie, qu'elle renversait tous ses desseins et rompait tous ses projets, que sans elle les hérésies et les schismes auraient mille fois ruiné l'Église, qu'elle lui arrachait à tout moment des âmes dont il se croyait sûr, que plusieurs à l'article de la mort obtenaient leur salut par son entremise, et, enfin, que jamais aucun de ceux qui avaient fidèlement persévéré dans sa dévotion n'avait été perdu. (Véritable dévotion à la sainte Vierge).

 

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18 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

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Dix-neuvième jour

Les Noces de Cana

 

Prélude : Pendant le festin de noces auquel Jésus prend part avec ses disciples, le vin manque aux convives. Marie se penche vers son divin Fils qui l'écoute avec attention.

 

Méditation

 

« Faites ce que mon Fils vous dira ». Telle fut la recommandation que Marie adressa à ses hôtes, lorsqu'elle connut le cruel embarras dans lequel ils se trouvaient. En disant ces paroles, elle s'exprima comme souveraine de tout le genre humain, enseignant aux hommes que, pour remédier à toutes leurs misères et subvenir à tous leurs besoins, il est nécessaire et suffisant tout à la fois qu'ils fassent de leur côté tout ce que le Seigneur commande ou ce que prescrivent ceux qui tiennent sa place. Une telle doctrine ne pouvait sortir que de la bouche d'une telle mère et d'une telle avocate qui, désirant notre bien et sachant quel est l'obstacle qui empêche la puissance divine de faire beaucoup de merveilles, voulut nous proposer et nous enseigner le remède propre à guérir tous nos maux, en nous disposant à accomplir la volonté du Très-Haut, d'où dépend notre bonheur.

Quand l'eau eut été changée en vin et que le miracle fut connu, de toutes parts on glorifiait Jésus-Christ. L'auguste Vierge, de son côté pratiquant pour louer le Très-Haut, des actes de vertu sublime en lui rendant des actions de grâces de ce que la gloire de son saint nom se répandait ainsi. Elle se préoccupait des besoins des nouveaux fidèles et s'employait au service de son adorable Fils, prévoyant toutes choses avec une sagesse incomparable et une vigilante charité. C'est cette charité qu'excitait la ferveur avec laquelle elle priait le Père éternel de dis poser les hommes à recevoir les paroles et la lumière du Verbe incarné et de dissiper les ténèbres de leur ignorance.

 

Résolution : Nous employer au service du prochain, en union avec la charité de Marie à Cana.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, mère des malheureux ». (Richard de Saint-Victor).

 

Ste Madeleine de Pazzi

 

Exemple

Heureuse Traversée

 

Sainte Madeleine de Pazzi eut un jour une vision où il lui sembla qu'elle voyait une mer immense et tourmentée au sein de laquelle voguait une barque qui avait servi de refuge à tous les dévots serviteurs de Marie. La Reine du ciel leur servait de pilote et les conduisit sans accident au port. Faisons en sorte, ajoute saint Alphonse de Liguori, à qui nous empruntons ce trait, d'entrer dans cette barque heureuse de la dévotion à Marie, et demeurons-y comme en un lieu sûr, puisque l'Église chante : « Tous ceux qui auront leur habitation en vous seront dans la joie, ô sainte Mère de Dieu ». (Paraphrase du Salve Regina).

 

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17 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

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Dix-huitième jour

Nazareth

 

Prélude : Dans ce sanctuaire impénétrable au reste des hommes, qu'on appelle Nazareth, Jésus semble n'être au monde que pour Marie et Joseph. Contemplons-le empressé à leur obéir et à leur plaire.

 

Méditation

 

L'évangéliste saint Luc résume en peu de mots les mystères de la vie de Nazareth, quand il dit que l'Enfant Jésus était soumis à ses parents Marie et Joseph ; qu'il croissait en sagesse, en grâce et en âge devant Dieu et devant les hommes ; et que sa divine Mère repassait et conservait toutes ces choses dans son cœur.

L'humilité et l'obéissance de Notre Seigneur à Nazareth furent pour les anges un nouveau sujet d'admiration, aussi bien que la dignité de sa très-pure Mère, qui mérita que Dieu fait homme lui fût confié et assujetti comme lui appartenant. Marie, de son côté, notre glorieuse Mère, répondit par des œuvres admirables à l'obéissance et à la soumission que son bien-aimé Fils lui témoignait. Son humilité s'accroissait en proportion de celle qu'elle voyait exercer à son doux Jésus. Elle éprouvait une ardente reconnaissance en voyant qu'il avait daigné retourner avec elle pour demeurer en sa compagnie. En outre, elle était extrêmement soigneuse à l'imiter dans toutes ses actions, et elle s'appliquait de son mieux à étudier et à reproduire ses exemples.

Marie pouvait alors s'appliquer tout entier le beau texte des Cantiques : « Mon bien-aimé est tout à moi et je suis toute à lui. Il se plaît infiniment parmi les lys (Marie et Joseph), jusqu'à ce que le jour (de sa vie publique commence à paraître et que les ombres soient dissipées. Je suis à mon bien-aimé et ses regards sont tournés vers moi ». (Ct. 2 et 7).

Nazareth, bourgade bénie, les hommes ne comprenaient pas ta grandeur, mais les anges t'entouraient avec un saint empressement et les âmes saintes sont heureuses aujourd'hui de se bâtir au dedans d'elles-mêmes un Nazareth où elles vivent continuellement sous les regards de Jésus, de Marie et de Joseph.

 

Résolution : Se bâtir intérieurement un Nazareth où l'on puisse se recueillir et se retrouver en la présence divine de Jésus.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, nourrice de celui qui nourrit toutes choses ». (Abbé Philippe).

 

Bx Hermann Joseph

 

Exemple

La vie cachée de Nazareth

 

Le bienheureux Hermann, de l'ordre des Prémontrés, fut un des plus zélés propagateurs de la dévotion à la sainte Famille et s'appliqua à imiter sa vie cachée à Nazareth. Aussi Marie le combla-t-elle de faveurs extraordinaires et de grâces de prédilection. Elle lui changea jusqu'à son nom et lui donna celui de Joseph en récompense de sa vive affection pour son Chaste époux.

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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16 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

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Dix-septième jour

Le Recouvrement de Jésus

 

Prélude : Jésus est assis au milieu des vieux docteurs de la loi qui l'écoutent avec admiration et ravissement. Marie s'approche de cet Enfant bien-aimé qu'elle cherche depuis trois jours avec larmes.

 

Méditation

 

Toutes les œuvres de Notre Seigneur et celles de sa très sainte Mère sont remplies d'une doctrine mystérieuse et de leçons salutaires, qui éclatent aux regards, pourvu qu'on veuille les considérer avec une attention respectueuse. L'adorable Sauveur quitta Marie, afin que, le cherchant avec douleur et avec larmes, elle le retrouvât avec beaucoup de joie et de profit pour son âme. Imitons notre divine Mère et cherchons le Seigneur avec une angoisse qui nous maintienne dans une vigilance continuelle et ne nous laisse nous reposer nulle part pendant notre vie, jusqu'à ce que nous l'ayons trouvé et que nous ne puissions plus le perdre.

Or, afin de mieux pénétrer le secret du Seigneur, il nous faut remarquer que sa sagesse infinie conduit les créatures capables de sa félicité éternelle, de manière à les mettre dans le chemin de cette même félicité, mais en leur laissant l'incertitude d'y arriver jamais. C'est afin que cette incertitude inquiète fasse naître en elles une crainte et une horreur continuelles du péché, qui est la seule chose qui puisse leur faire attendre cette félicité ; et que, dans le tumulte de la vie humaine, elles ne se laissent point entrainer ni enlacer par les choses visibles et terrestres.

Ô Marie, par la grande affliction que vous cause la séparation momentanée de votre divin Fils, obtenez-moi de vivre avec tant de ferveur que ni l'affliction, ni les angoisses, ni la faim, ni les périls, ni les persécutions, ni le glaive, ni les hauteurs, ni les profondeurs ne puissent jamais me séparer de mon bien souverain. Je ne veux pas l'oublier, mais en ferai mon sujet continuel de méditation : les chaînes de l'amour de Dieu sont si fortes, que rien ne peut les rompre, si ce n'est la propre volonté de la créature.

 

Résolution : Quand nous nous trouvons dans un état de péché ou même dans un simple état de tiédeur, recherchons avec empressement Jésus absent, en union avec les sentiments de Marie a la recherche de son divin Fils.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, qui avez couru avec tant d'empressement à l'odeur des parfums de votre bien-aimé ». (Cantique des Cantiques).

 

Conversion

 

Exemple

Une pratique de dévotion à Marie

 

Le père Lopez rapporte que, se trouvant dans un hôpital d'Espagne, il eut le bonheur d'entendre la confession générale d'un malade qui ne s'était pas confessé depuis cinquante-cinq ans. Durant tout ce temps, il n'avait pratiqué qu'une seule dévotion. C'était, toutes les fois qu'il passait devant une image de Marie, de se découvrir respectueusement en priant la sainte Vierge de lui obtenir la grâce de ne pas mourir en état de péché mortel. Marie l'exauça en le préservant miraculeusement d'une mort imminente, loin de tout secours religieux. (Les Gloires de Marie).

 

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15 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Fuite en Egypte

 

Seizième jour

L'Égypte

 

Prélude : Les idoles tombent avec fracas du haut de leurs autels, les oracles se taisent, les démons frémissent dans leur rage impuissante Jésus vient d'entrer sur la terre d'Égypte et il y triomphe de l'enfer.

 

Méditation

 

Joseph et Marie, obéissant à l'ordre du ciel, partirent pour se rendre au lieu d'exil qui leur avait été assigné. Ils étaient cachés par le silence et l'obscurité de la nuit, mais ils étaient pleins de la sollicitude que leur imposait la garde du trésor céleste qu'ils emportaient dans un pays étranger, où ils ne connaissaient personne. Certainement, la foi et l'espérance les soutenaient ; néanmoins, le Seigneur leur laisse sentir les angoisses inséparables de l'amour qu'ils avaient pour l'Enfant Jésus. Ils ne savaient point tout ce qui pouvait leur arriver dans un si long voyage, ni quand il finirait, ni comment ils seraient reçus en Egypte, étant étrangers, ni les ressources qu'ils auraient pour élever l'Enfant, et d'abord pour lui adoucir les incommodités de la route.

Ah ! en présence de cette anxiété, que les pauvres se réjouissent, que les affamés ne se désolent plus dans leur détresse, que ceux qui souffrent persécution espèrent le secours et que personne ne se plaigne de la divine Providence, en quelque affliction et en quelque nécessité qu'ils se trouvent. Nous sommes tous frères du Fils de Dieu fait homme, les enfants de sa très miséricordieuse Mère.

Une chose consola le cœur très aimant de Marie à l'entrée du Sauveur en Egypte, le démon y perdit de son pouvoir et la présence réelle de Jésus-Christ commença de se faire sentir d'une manière merveilleuse. C'était le prélude des torrents de la lumière que cette divine présence devait un jour répandre sur l'univers, et Marie se réjouit à la pensée du grand bienfait de la foi que l'incarnation du Verbe devait prochainement distribuer avec une admirable profusion sur la terre encore enveloppée des ténèbres de l'erreur.

 

Résolution : Se confier avec une amoureuse et filiale confiance en la Providence de Dieu qui s'est manifestée déjà tant de fois dans la conduite des événements de notre vie.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, nuée légère sur laquelle le Seigneur s'est assis pour entrer en Égypte ! (Isaïe 19, 1).

 

St Simon Stock

 

Exemple

Promesse de la sainte Vierge

 

Le 26 juillet 1251, la sainte Vierge apparut à son dévot serviteur, saint Simon Stock. Elle était entourée d'une multitude d'esprits bienheureux, tout éclatante de lumière et le visage rayonnant de joie. Elle lui présenta un scapulaire de couleur brune, en disant : « Reçois, mon bien-aimé fils, ce scapulaire de ton ordre : c'est le signe de mon alliance avec toi, la marque du privilège que j'ai obtenu pour toi et pour les confrères du Carmel. Celui qui mourra re vêtu de cet habit sera préservé des feux éternels. C'est un signe de prédestination, une sauvegarde dans les périls, le gage d'une paix et d'une protection spéciale jusqu'à la fin des siècles ». (Vie de saint Simon Stock).

 

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14 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Présentation

 

Quinzième jour

Au Temple

 

Prélude : Marie présente son fils au Seigneur : les Anges sont en adoration, le prêtre reçoit des mains de Marie les deux tourterelles qu'elle offre pour obéir à la loi.

 

Méditation

 

En entrant dans le Temple pour se conformer à une loi qui n'était point faite pour elle, la très sainte Vierge se mit à genoux et adora le Seigneur en esprit et en vérité. Au même instant, Siméon et la prophétesse Anne accoururent au-devant du Verbe incarné et le contemplèrent, le cœur rempli de la consolation merveilleuse que le Saint-Esprit avait promise à Siméon. Mais, que ces consolations furent mêlées de tristesse pour le cœur si tendre et si aimant de la divine Mère ! Elle commença d'éprouver la vérité de la prophétie de Siméon, et son cœur fut dès lors percé du glaive qui la menaçait dans l'avenir. Elle vit que son aimable Fils serait une pierre de scandale et un sujet de ruine pour les incrédules. Elle vit que le triomphe qu'il remporterait sur les démons et sur la mort lui coûterait bien cher, puis qu'il ne le remporterait que par la mort ignominieuse et douloureuse de la croix.

Ô Mère de douleurs ! Vous seule avez pu éprouver et ressentir dignement ce qui ne nous touche point à cause de la dureté et de l'ingratitude de nos cœurs. Oh ! que le cœur humain est faible et lâche pour supporter ce qui contra rie péniblement ses inclinations terrestres ! comme il oublie que son Maître et son Seigneur a été le premier à souffrir, qu'il a honoré et sanctifié en lui-même la souffrance et qu'il a voulu la faire partager avec une si grande profusion à sa Mère bien-aimée ? J'ose vous le demander, comptant sur votre bonté maternelle pour en obtenir cette grâce ; ô Marie, faites-moi apprécier la souffrance et donnez moi la force de l'embrasser avec joie ou du moins avec résignation.

 

Résolution : Se considérer volontiers comme immolé en union avec Jésus et Marie.

Bouquet spirituel : Je vous salue, Marie, dont l'âme a été transpercée d'un glaive de douleur. (Luc 2, 35).

 

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Exemple

Dévotion de Saint Augustin à la Vierge-Mère

 

Ceux qui ont écrit la vie de saint Augustin nous apprennent qu'il avait la plus grande dévotion à Marie allaitant l'enfant Jésus, et au Sauveur attaché à sa croix. Aussi les peintres l'ont-ils sou vent représenté entre ces deux objets de sa tendre affection, avec la devise suivante : « De ce côté, je me sens attiré par les blessures, et de celui-là par le lait du sein virginal ». « Je suis rempli, disait-il souvent, de confiance et d'amour chaque fois que je considère mon Dieu attaché à la croix : mais je dois avouer que j'éprouve les mêmes sentiments et au même degré, lorsque je considère les heureuses mamelles qui ont nourri le Fils de Dieu. De telle sorte que, placé entre ces deux célestes tableaux, je ne sais vers lequel ma porter d'abord, tant je me sens attiré fortement et simultanément vers le sang du Fils et le lait de la Mère ».

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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13 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Mages

 

Quatorzième jour

Les Mages

 

Prélude : Le front dans la poussière, les nobles Orientaux adorent dans le plus profond recueillement l'Enfant- Dieu. Ils relèvent lentement leur tête vénérable et offrent avec une expression de foi ardente et généreuse les présents qu'ils ont apportés pour symboliser la fidélité de leur correspondance à la vocation divine.

 

Méditation

 

La divine Mère attendait les pieux Orientaux avec l'Enfant-Dieu qu'elle tenait dans ses bras. Elle apparaissait ornée d'une modestie et d'une beauté incomparables et, à travers son humble pauvreté, il était facile de reconnaître et de découvrir en elle une majesté surhumaine, dont le rayonnement perçait à travers le voile de sa modestie évangélique. La splendeur de l'enfant était beaucoup plus grande et, quand les trois rois mages entrèrent dans la grotte, en voyant le Fils de la Mère, ils furent ravis d'admiration. Puis, après avoir rendu leurs hommages d'admiration à l'Enfant-Dieu, ils se relevèrent et félicitèrent aussitôt leur Reine et la nôtre du bonheur qu'elle avait d'être Mère du Fils du Père éternel.

Ô Marie ! les dons que les Mages offrirent à Jésus étaient grands sans doute, mais l'affection avec laquelle ils les offraient et le mystère qu'ils annonçaient par ces présents étaient bien plus grands encore. C'est pourquoi ils furent très agréables au Seigneur. Ah ! obtenez-moi de Jésus-Christ ce cœur large et généreux sans lequel nous ne saurions faire à Dieu aucun sacrifice, aucune offrande, aucun don, qui lui soient agréables ! Mon cœur est étroit, il est encombré par les préoccupations terrestres, il est plein de l'amour des créatures et des choses qui passent. Venez à mon aide, ô Vierge très fidèle et très clémente, car, sans un secours d'en haut, je le sens, je ne pourrai jamais dompter cette effrayante paresse spirituelle qui me retient loin des voies où je devrais courir avec tant de générosité et de foi ; à l'exemple de ces fidèles Orientaux que vous encourageâtes par votre maternel accueil.

 

Résolution : Dans les occasions où le bon Dieu nous demande quelque sacrifice pénible à la nature, recourir avec un filial empressement à la sainte Vierge.

Bouquet spirituel : Je vous salue, Marie, véritable encensoir d'or. (Saint Ephrem).

 

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Exemple

La tranquillité rendue à une âme

 

Pendant que saint François de Sales finissait ses études, le démon parvint à lui persuader que toutes ses bonnes œuvres étaient inutiles, puisque Dieu l'avait réprouvé. Ce jeune homme fut saisi de frayeur, comme si sa damnation eût été certaine. L'amour extrême qu'il avait pour Dieu le faisait souffrir cruellement quand il pensait qu'il était destiné à le haïr éternellement. Les frayeurs de l'enfer et l'agitation de son esprit le jetèrent dans une profonde tristesse. Il passait les jours et les nuits dans les larmes, et à peine avait-il la force de prendre quelque nourriture. Dans cet abattement, il se retire dans l'église de Saint Etienne des Grès ; et là, prosterné devant une image de la Vierge, fondant en larmes, il la conjura de lui obtenir la grâce d'aimer Dieu durant sa vie avec toute la ferveur dont il était capable, puisqu'il devait être si malheureux que de la haïr pendant l'éternité. Cette admirable prière lui rendit aussitôt un calme parfait. (Tiré de sa vie par Marsollier).

 

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12 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Saint Nom

 

Treizième jour

Le Nom de Jésus

 

Prélude : Marie et Joseph prononcent, au moment de la Circoncision, le saint nom de Jésus. Les cieux s'inclinent avec respect, la terre semble tressaillir avec amour. Les Limbes sont réjouis par ce nom dont l'écho se prolonge jusqu'aux enfers, où il épouvante les démons.

 

Méditation

 

Quand l'ange du Très-Haut avait révélé à saint Joseph le grand mystère de l'Incarnation, il lui ordonna en même temps d'appeler son Fils adoptif Jésus.

Jésus !!! C'était le nom du Fils de Marie, écrit de toute éternité dans la pensée de Dieu. La très sainte Trinité l'avait donné à ce Fils unique pour symboliser la puissance qu'il aurait de sauver le genre humain. Mais c'est en versant les prémices de son sang sous le couteau de la Circoncision que notre divin Seigneur et Maître recevra le nom de Jésus, parce que c'est un nom de Sauveur et de Rédempteur, et que le salut et la rédemption doivent s'opérer par l'effusion du sang du Fils de Dieu fait homme.

Ô Marie ! aucun de ces mystères ne vous fut caché, et nul parmi les anges ou parmi les hommes ne pénétra plus avant dans les profondeurs mystérieuses des significations du nom que recevait à ce moment votre divin Fils ! Aidez ma faiblesse et guidez mon esprit quand il veut s'appliquer à méditer ces trésors de salut et de sainteté que renferme le saint nom de Jésus. Et puisque vous fûtes la première entre tous les hommes à appeler de ce doux nom l'Enfant-Dieu, donnez-moi quelques-uns des sentiments d'amoureuse complaisance avec lesquels vous le répétiez sans cesse, afin que, après avoir fait mes délices et ma consolation pendant ma vie, ce doux nom soit avec le vôtre mon arme la plus puissante contre le démon à l'heure de ma mort.

 

Résolution : Incliner la tête ou donner une autre marque de respect quand on entend prononcer le saint nom de Jésus.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, ô Marie, dont le nom est le plus doux après celui de Jésus ! » (Saint Anselme).

 

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Exemple

Les saints Noms de Jésus et de Marie

 

Le saint anachorète Honorius disait que le nom de Marie est plein d'une douceur divine, et le glorieux saint Antoine de Padoue trouvait dans ce nom la même suavité que saint Bernard dans celui de Jésus. Le nom de Jésus, disait l'un, le nom de Marie, reprenait l'autre, est l'allégresse du cœur, du miel pour les lèvres, une mélodie pour l'oreille. (Les Gloires de Marie, par saint Alphonse de Liguori).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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11 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Cironconcision de Jésus-001

 

Douzième jour

La Circoncision

 

Prélude : Marie et Jésus sont dans la grotte de la Naissance, à Bethléem. Joseph mêle ses larmes aux premières larmes de Jésus. Marie révère les secrets des seins de la miséricorde divine, qui ne veut épargner au Verbe fait chair aucune des humiliations de l'humanité qu'il a prise.

 

Méditation

 

Aussitôt que la très prudente Vierge fut devenue Mère par l'incarnation du Verbe dans son sein, elle commença à considérer les souffrances que son très doux Fils devait subir. Or, la connaissance qu'elle avait des Écritures était si profonde qu'elle en pénétrait tous les mystères, et cette science lui faisait prévoir avec une indicible compassion tout ce que Jésus devait souffrir pour la rédemption du genre humain. Cependant, en considérant combien la loi de la Circoncision était dure et sachant qu'elle était destinée à laver du péché ceux qui en étaient souillés, elle espérais que son Bien-Aimé voudrait peut être éviter cette douleur et cette humiliation. Mais, quand elle sut que Dieu voulait verser sang de son Fils et se faire donner dès sa plus tendre enfance les prémices du salut éternel des hommes, elle se conforma à cette volonté du Père avec une plénitude admirable. Elle lui offrit aussitôt son fils unique avec l'obéissance la plus soumise et l'amour le plus ardent, en lui disant : « Seigneur, Dieu tout-puissant, je vous offre de tout mon cœur la victime et l'hostie de votre sacrifice agréable. Je vous bénis également de ce que vous prenez en pitié la créature avec un amour infini, n'épargnant pas votre propre Fils pour la sauver. Pour moi, que vous avez daigné choisir pour être sa Mère, je dois être soumise à votre bon plaisir plus que tous les mortels et que toutes les autres créatures, ainsi je vous offre le très doux Agneau qui doit effacer les péchés du monde par son innocence !... Mais combien je voudrais qu'il vous plût d'adoucir pour ce Fils bien-aimé la rigueur de cette loi douloureuse en me faisant souffrir à sa place ! Combien cet échange me serait doux ! Cependant, ô mon Dieu, que votre volonté se fasse et non point la mienne ! »

 

Résolution : Se résigner aux souffrances que le bon Dieu nous envoie en union avec la soumission de Marie.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, prêtre et autel tout ensemble » (Saint Epiphane).

 

St Alphonse Rodriguez

 

Exemple

Obéissance du serviteur de Marie

 

Le bienheureux Alphonse Rodriguez, de la Compagnie de Jésus, avait pour la très sainte Vierge une dévotion extraordinaire. On ne peut exprimer toute l'affection qu'il lui portait ni tout ce qu'il imaginait pour la lui témoigner ; elle était sans cesse présente à son esprit et il ne demandait rien à Dieu qu'en son nom, assuré de tout obtenir, comme l'expérience le lui prouva toujours ; car Marie, de son côté, le traitait en véritable mère et avec une sorte de familiarité. Mais ses faveurs ayant pour but principal de sanctifier son serviteur, une des plus précieuses qu'elle lui accorda fut de lui faire connaître que le moyen le plus sûr qu'il eût dans son état de par venir à la perfection, était la pratique de l'obéissance. Alphonse profita si bien des leçons de sa divine maîtresse, qu'il égala en ce genre tout ce que l'on raconte de plus merveilleux des anciens Pères du désert. (Mois de Marie à l'usage des séminaires).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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10 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Nativité - Bergers

 

Onzième jour

Les Bergers

 

Prélude : L'Enfant est enveloppé de langes et couché dans la Crèche. Marie et Joseph se tiennent debout de chaque côté de cet humble berceau. Les bergers s'approchent avec une naïve confiance du Dieu que les Anges les ont invités à venir adorer.

 

Méditation

 

Mille fois heureux entre tous furent les bergers de cette contrée qui veillaient, gardant leurs troupeaux, à l'heure mème de la naissance du Sauveur ; heureux non-seulement parce que, avec une vigilance louable, ils employaient la nuit à une occupation dont ils supportaient les fatigues en vue de Dieu, mais heureux surtout parce qu'ils étaient pauvres, humbles, méprisés du monde, justes et simples de cœur. Ils se prosternèrent tous ensemble et adorèrent avec une foi admirable le Verbe incarné : ils le louèrent, le glorifièrent et le reconnurent pour Dieu et homme véritable, pour le restaurateur et le Rédempteur du genre humain.

Pendant ce temps, l'auguste souveraine, Marie, la mère de l'Enfant, était attentive à tout ce que les pasteurs faisaient et disaient. Elle pénétrait jusqu'au fond de leurs cœurs ; et, avec une prudence égale à sa sagesse, elle gardait en elle-même et méditait toutes ces chose, les comparant avec les mystères dont elle avait une connaissance surnaturelle avec les saintes Ecritures et les prophéties.

Ô ma Mère, toutes les œuvres de Dieu, surtout à la naissance de votre divin fils, furent mystérieuses, pleines d'amour, de miséricorde et d'enseignements. Il y en eut peu qui vinrent adorer le Verbe fait chair dans son berceau et le remercier de sa venue en contemplant ses mystérieux desseins ; il y en a peu mème aujourd'hui qui cherchent à se rendre dignes de participer le plus largement possible aux efforts et aux fruits de la rédemption. Et pourtant, Dieu est toujours désireux de communiquer à sa sainte Église les trésors de sa grâce par les mérites de son Fils unique fait homme. Obtenez-moi du moins d'être du petit nombre des fidèles qui savent venir apprendre auprès de la crèche les secrets de la perfection.

 

Résolution : Examiner si l'on met assez de simplicité dans ses rapports avec Dieu.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, trône très saint de la Divinité ! » (Saint Germain).

 

St Germain de Constantinople

 

Exemple

La respiration de l’âme

 

Saint Germain, archevêque de Constantinople, avait raison de dire que, comme la respiration est une marque assurée de la vie d'un homme, quelque malade qu'il soit, ainsi l'invocation de Marie est une preuve certaine que le pécheur vit encore dans le souvenir de Dieu, et que son salut n'est pas désespéré, quelque endurci et quelque obstiné qu'il paraisse. (Pensez-y bien).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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9 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Nativité

 

Dixième jour

Bethléem

 

Prélude : Dans une pauvre grotte ouverte à tous les vents, à minuit, le mystère divin s'accomplit, à la grande admiration des anges et de Marie que la vue du divin enfant remplit de consolation et de joie.

 

Méditation

 

Marie se tenait à genoux dans la crèche, les yeux levés au ciel, les mains jointes contre son cœur, l'esprit perdu dans la divinité qui la transformait. C'est alors que notre très auguste Souveraine donna au monde le Fils unique du Père, son propre fils à elle, notre Sauveur Jésus, Dieu et homme véritable. Le Fils et la Mère entrèrent dès lors dans une de ces communications ineffables dont les Cantiques avaient prédit les mystères. « Mon Bien-Aimé est tout à moi, disait Marie, et je suis tout à lui, ses regards se tournent vers moi. - Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je me complais uniquement ». Et Dieu lui répondait au fond de son âme : « Recevez notre fils unique, imitez-le et allaitez le. Nourrissez-le comme mère et honorez-le comme votre Dieu véritable ».

Puis, le prenant entre ses bras, elle servit d'autel et de sanctuaire où les anges vinrent adorer sous les formes humaines leur créateur fait homme. Joseph vint ensuite offrir son culte et ses adorations à celui dont il devait être le père nourricier, il le fit avec une tendresse et un respect merveilleux.

Ô Marie ! souffrez que je m'approche à la suite de votre chaste Epoux pour adorer dans vos bras mon amour incarné ! Dégagez mon cœur de ses préoccupations charnelles et terrestres afin que je voie le salut d'Israël, que j'écoute les paroles qu'il fait entendre aux cœurs où il y a du silence et de la solitude, que je ranime mon courage pour marcher avec générosité dans la voie de ses divins commandements. Je vous le demande, auguste Reine des anges, par les dispositions admirables avec les quelles vous prîtes une si grande part aux mystères de la naissance du Fils de Dieu fait homme.

 

Résolution : Contribuer à la décoration des autels aux sanctuaires de Marie, en souvenir de la pauvreté de l'étable de Bethléem.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, Mère de Dieu ! » (Concile d'Ephèse).

 

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Exemple

Les deux échelles mystiques

 

Saint François d'Assise, dans une vision céleste, remarqua deux échelles semblables à celle de Jacob, qui touchaient de leurs extrémités le ciel et la terre. Au dessus de l'une paraissait Notre Seigneur, au dessus de l'autre sa très sainte Mère. Ensuite il regardait quantité de ses frères qui tâchaient de monter au ciel par les degrés de l'échelle où le Sauveur se faisait voir : mais tous, après être montés quelques degrés, les uns plus, les autres moins, accablés de la gloire et de la majesté du Dieu des Vertus, étaient obligés de descendre sans pouvoir avancer : ce qu'ayant remarqué, ce saint exhorta, ses enfants à recourir à la Mère de Dieu. Ils le firent, et tous furent introduits devant Dieu, et sauvés par le crédit tout-puissant de celle qui n'a ja mais délaissé ceux qui ont en elle une solide confiance. (Tiré de sa vie par saint Bonaventure).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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8 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Visitation

 

Neuvième jour

Visite à Élisabeth

 

Prélude : Par les montagnes, une jeune femme chemine vers une ville de Judée. Sa démarche est tout à la fois empressée et recueillie. Adorons avec respect et amour : c'est le tabernacle vivant de Dieu.

 

Méditation

 

À la voix du Seigneur, Marie se lève et, s'animant des plus doux sentiments pour accomplir la très-sainte volonté de Dieu, elle se hâte autant qu'elle peut pour aller porter sa sanctification au précurseur du Verbe incarné, qui était dans le sein d'Elisabeth encore enveloppé dans les liens du péché originel. C'était là le but de cet heureux voyage, et voilà pourquoi la souveraine du ciel se leva et partit avec la diligence extrême que saint Luc a notée dans son Evangile.

À l'arrivée de Marie, le précurseur de Jésus fut sanctifié ; sa mère, sainte Élisabeth, fut renouvelée par de plus grands dons, par des faveurs spéciales et par une lumière intérieure qui lui fit connaître la grandeur de sa cousine. Et cependant, cette auguste Vierge, Mère de Dieu, Reine de la création, supérieure en dignité et en excellence à toutes les créatures, se soumit humblement à servir la mère de Jean-Baptiste, et son humilité, qui éclate à chaque mot de son beau cantique, l'empêcha, de sortir jamais des très-bas sentiments qu'elle avait d'elle même. Ah ! toute cette histoire divine est un tableau d'humilité qui condamne notre orgueil !

Ô Reine du ciel et de la terre ! dans l'admiration où me jette votre humilité, j'ose vous demander comment vous pouviez concilier la majesté de votre grandeur et l'adorable présence du Verbe incarné que vous portiez dans votre sein virginal avec les viles et humbles occupations auxquelles vous vous livriez chez votre cousine Elisabeth ! Quelle leçon pour mon orgueil ! Apprenez-moi à comprendre et à suivre l'esprit de votre divin Fils qui vous inspirait cette charitable condescendance et cette humble soumission dont il commençait dès lors à nous donner lui-même de si beaux exemples.

 

Résolution : Quand l'occasion se présente d'exercer des actes d'humilité, s'empresser de les pratiquer avec générosité.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, colombe qui annoncez la paix ! » (Saint Bonaventure).

 

Dominique

 

Exemple

Le manteau protecteur

 

Saint Dominique eut un jour une vision qui laissa dans son esprit et dans son cœur un grand trouble, parce qu'au milieu de tous les saints qui entouraient Jésus et Marie, il n'avait aperçu aucun de ses religieux. Ce que voyant, la bienheureuse Vierge ouvrit le manteau dont elle était revêtue et, l'étendant devant les yeux de Dominique, de telle sorte qu'elle couvrait de son immensité toute la céleste patrie, il vit sous ce manteau maternel une multitude de ses frères. (Vie de saint Dominique).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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23 décembre 2022

L'Avent avec les Saints du Carmel

L'Avent avec les Saints du Carmel

 

Repose-toi ô mère

 

Samedi 24 décembre 2022

 

Auprès de la Vierge Marie, vivre de la présence de Dieu,

aujourd’hui et chaque jour de nos vies

 

Ça y est, nous approchons du but de notre route ! Depuis combien de jours Joseph et Marie ont-ils quitté leur village de Nazareth pour aller se faire recenser à Bethléem, la ville de David, d’où Joseph est originaire ? L’évangéliste saint Luc, dont le récit est proclamé au cours de la Messe de la nuit de Noël, ne nous donne pas ce détail. Mais ce qu’il souligne nettement, c’est que la naissance du Sauveur va avoir lieu alors que Marie et Joseph, comme n’importe lesquels de leurs contemporains, accomplissent cet acte civique de se faire recenser.

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte.

Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime » (Lc 2, 1-14).

Pour nous aussi, le Sauveur ne se rend présent nulle part ailleurs que dans l’ordinaire de notre vie, tandis que nous accomplissons fidèlement et humblement les tâches qui nous incombent, dans notre vie familiale, notre vie professionnelle… Quand nous nous approchons de la Crèche où Marie vient de déposer son Enfant premier-né, nous voyons de nos yeux que la venue de Dieu dans notre vie est à la fois inouïe et très simple. Depuis neuf mois, Marie laissait son enfant prendre chair de sa propre chair. Il n’y avait pour elle rien de plus mystérieux mais aussi rien de plus réel que cette vie qui grandissait en elle. Quant à nous, notre foi nous assure que la présence de Dieu en nous est la réalité la plus cachée et la plus vraie, la plus mystérieuse et la plus simple de notre existence. Agenouillés devant l’Enfant de la Crèche, nous découvrons que pour accueillir la présence de Dieu, nous n’avons qu’à faire silence, et à recevoir Celui qui nous tend les bras : « Le Sauveur est un enfant qui nous attire à lui1 ».

Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaître. »

Ils se hâtèrent d’y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur.

Les bergers repartirent ; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon ce qui leur avait été annoncé (Lc 2, 15-20).

À la Messe de l’aurore, le matin de Noël, la suite de l’Évangile est proclamée : les bergers arrivent à Bethléem, trouvent le Nouveau-né annoncé par les anges, racontent ce qu’ils ont vécu, puis s’en vont, en chantant les louanges de Dieu. Un moment entouré d’un joyeux brouhaha, le berceau de l’Enfant est à nouveau enveloppé de silence. Et Marie nous offre l’attitude spirituelle qui, le jour de Noël et tous ceux qui suivront, va nous aider à recueillir le fruit de notre retraite et à le laisser irriguer notre vie entière : « Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur ». Auprès de la Crèche, faisons mémoire de ce que le Seigneur nous a donné de vivre pendant notre retraite. Vraisemblablement, peu de choses ‘sensationnelles’, mais sans doute nous a-t-il rendus plus attentifs au discret passage de son Esprit Saint dans notre vie : c’est sa présence agissante, toujours là au cœur de nos vies. Rendons-lui grâce et gardons vif le désir de vivre chaque instant de notre existence en demeurant ‘branchés’ sur la Présence de Dieu toujours là, et d’en témoigner auprès de ceux qui nous entourent.

 

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Joyeux Noël !

 

 

fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)

 

1 Hymne liturgique « C’est le temps de la joie » (T. : fr. David, osb).

 

16 décembre 2022

L'Avent avec les Saints du Carmel

L'Avent avec les Saints du Carmel

 

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Quatrième Semaine

Enseignés par saint Joseph, accueillir le don inouï de Celui qui vient

 

Sous le patronage de saint Joseph

 

Tandis que nous approchons de la nuit de Noël, la liturgie nous fait entendre les récits des événements qui ont immédiatement précédé la naissance du Sauveur. Ce dimanche, l’évangéliste Matthieu nous rapporte l’annonce reçue par saint Joseph. Cette « annonce à Joseph » nous est peut-être moins familière que celle reçue par la Vierge Marie, racontée par saint Luc, et commémorée lors de la solennité de l’Annonciation, ainsi que chaque jour, par la prière de l’Angelus. C’est pour nous l’occasion de nous laisser rejoindre, sur notre chemin d’Avent, par saint Joseph, lui que la tradition spirituelle du Carmel affectionne particulièrement.

À son sujet, sainte Thérèse d’Avila affirmait notamment : Je ne vois pas comment on peut penser à la Reine des anges et à tout ce qu’elle eut à souffrir en compagnie de l’Enfant-Jésus, sans remercier saint Joseph de les avoir si bien assistés l’un et l’autre. Ceux qui ne trouvent pas de maître pour leur enseigner l’oraison n’ont qu’à prendre ce saint pour guide et ils ne feront pas fausse route (Livre de la Vie 6, 8). C’est donc au nom du réalisme de l’incarnation – et d’un bon sens élémentaire ! – que sainte Thérèse nous encourage à nous tourner vers saint Joseph. À la suite de sainte Thérèse, à la fin du XVIIe siècle, les Carmes déchaux instaurèrent une fête du « patronage de saint Joseph », pour célébrer leur Protecteur. Ne pourrions-nous pas nous aussi vivre cette dernière semaine de l’Avent sous le patronage de saint Joseph, en le choisissant comme guide ? Pour ce faire, commençons par nous mettre à l’écoute du récit évangélique de « l’annonce à Joseph » :

Voici comment fut engendré Jésus Christ :

Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.

Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».

Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse (Mt 1, 18-24).

 

Face aux imprévus…

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette annonce est déroutante pour Joseph. Accueillir la venue du Fils de Dieu dans sa vie, cela va le conduire à renoncer à son projet personnel, ou plutôt à renoncer à la forme qu’il avait légitimement envisagée pour la réalisation de son projet personnel. Certainement, il sent dans son cœur l’appel à être époux et père. Cependant, après la visite de l’ange du Seigneur, il va recevoir de Dieu lui-même la façon dont se réaliseront ses désirs : il sera époux et père, mais d’une manière bien différente de ce qu’il avait imaginé, d’une manière encore plus belle et féconde que ce qu’il avait imaginé.

Pour ce qui nous concerne, tout au long de notre retraite, notre désir de la venue du Fils de Dieu a grandi, notre confiance en sa venue certaine s’est affermie. Mais aussi, soyons bien sûr qu’il viendra à nous de la manière qu’il voudra et non pas forcément de la manière que nous imaginons. Alors, en cette dernière semaine, il nous est bon de nous laisser enseigner par saint Joseph : pour cela, voyons comment Joseph lui-même parvient à consentir à l’inouï qui est en train de se produire dans sa vie.

D’abord, comme l’ange l’y encourage, il fait confiance à Dieu : « Ne crains pas ». Peut-être nous demandons-nous quelle pourrait bien être la peur qui menace Joseph, lui dont l’évangéliste saint Matthieu nous dit qu’il est « un homme juste » ? Sans doute celle d’un fiancé amené à renoncer à ses projets les plus chers, et même à son projet de vie. En effet, l’irruption inouïe du Fils de Dieu dans la vie de sa fiancée amène Joseph à consentir à renoncer non pas à un élément de sa vie, mais de renoncer à sa vocation profonde, ou tout au moins à l’image qu’il en avait jusque-là. C’est une plongée dans l’inconnu qui peut susciter un véritable effroi : il lui est demandé d’accepter une paternité si différente de ce qu’il avait légitimement prévu.

Nous aussi, nous pouvons connaître des remises en cause, petites et grandes, de nos projets personnels. Évidemment, il importe que nous soyons des acteurs responsables de notre vie, que nous ne nous laissions pas ballotter au gré des événements. Mais quand l’inattendu surgit dans notre vie, Joseph nous invite à ne pas craindre, à faire confiance, afin de pouvoir accueillir, même dans ce que nous n’avions pas prévu, le dessein d’amour de Dieu.

Ensuite, le messager divin demande à Joseph : « Prends chez toi Marie ton épouse ». Rendu capable d’accueillir la nouveauté du projet du Seigneur, Joseph est appelé à collaborer à l’œuvre de Dieu. En effet, « prendre chez lui » son épouse, ce n’est pas seulement accueillir celle-ci dans une maison, c’est prendre soin d’elle, veiller sur elle et sur l’Enfant qu’elle porte : Joseph sera le responsable, le gardien de la Sainte Famille, le garant de l’accomplissement de la vocation divine de Marie et de son Fils.

Nous aussi, à travers les circonstances parfois déroutantes de nos vies, nous sommes appelés à découvrir comment nous allons participer à la croissance du Royaume de Dieu en notre monde, comment nous allons soutenir nos frères et sœurs afin qu’ils grandissent dans l’accomplissement de leur propre vocation. Joseph nous montre le chemin du véritable amour du prochain : avec discrétion et discernement, prendre dans notre cœur, dans notre prière, dans la sollicitude de notre action, ce soin de la relation d’autrui avec Dieu.

Enfin, saint Matthieu nous rapporte que, une fois réveillé, « Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ». Tel est Joseph qui, sans bruit, agit selon la parole du Seigneur, dans l’humilité de celui qui ne cherche pas de bonnes raisons pour accomplir sa volonté propre à la place de celle du Seigneur mais trouve sa joie à agir, dans la silencieuse confiance, selon la Parole d’un autre. Très bien ! mais nous, comment ferons-nous ce que le Seigneur attend de nous ? dans quel songe entendrons-nous la voix d’un ange qui nous dira sur quels chemins marcher ? Allons, restons éveillés ! nous ne sommes pas moins bien lotis que saint Joseph : si nous ne portons pas dans nos bras l’Enfant-Jésus comme il l’a fait, nous recevons dans nos mains le Corps eucharistique du Christ ; si nous n’entendons pas en rêve la voix des anges, nous écoutons la Parole de Dieu dans le silence de notre prière. Et cela suffit – ô combien ! – pour que nous nous levions et que nous fassions ce que le Seigneur attend de nous.

 

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Saint Joseph dans l’iconographie carmélitaine

 

Pour vivre cette semaine sous le patronage de saint Joseph, nous pouvons aussi nous laisser instruire par l’iconographie carmélitaine du « patronage de saint Joseph ». Nous en voyons un exemple au centre de la façade du carmel de Saint-Joseph d’Avila, le premier carmel fondé par sainte Thérèse : la statue de saint Joseph et l’Enfant-Jésus, de Giraldo de Merlo (1574-1629). En fait, au Carmel, dès la fin du XVIe siècle, le patronage de saint Joseph a été l’occasion du développement d’une iconographie spécifique, marquée par deux nouveautés importantes dans la façon de représenter saint Joseph avec l’Enfant-Jésus.

La première nouveauté tient dans le fait que Joseph est peint ou sculpté avec les traits d’un homme jeune, et non plus ceux d’un vieillard comme dans l’iconographie inspirée par les évangiles apocryphes. Sainte Thérèse elle-même, déjà, a aimé et promu ces représentations, encore au nom du réalisme de l’Incarnation : puisque sa mission est de prendre soin d’une épouse et d’un enfant, d’affronter des circonstances difficiles, il est clair que saint Joseph devait être dans la force de l’âge pour pouvoir assumer au mieux cette responsabilité.

Ensuite, dans ces représentations iconographiques, saint Joseph ne porte pas l’Enfant dans ses bras, mais ils marchent côte à côte, la main dans la main. Joseph est ainsi celui qui apprend à marcher à cet enfant, celui qui veille sur ses premiers pas et est prêt à le relever s’il tombe, celui qui s’émerveille et se réjouit de la croissance et de l’apprentissage de l’autonomie de ce fils, celui qui sera capable de le laisser aller sur son propre chemin. Mais bien sûr, par cette image, Joseph ne nous montre pas seulement qu’il prend soin de l’enfant, il nous montre comment il vit dans la présence de Jésus : en se mettant lui-même sous la conduite de Jésus. Ainsi, il nous enseigne que, pour chacun de nous, la vie spirituelle, la communion avec Dieu, consiste essentiellement à tenir la main de Jésus et à nous laisser guider par lui, pas à pas, à travers un chemin que nous ne connaissons jamais d’avance.

Vivre dans la présence de Jésus, marcher main dans la main avec Jésus, comme saint Joseph et à son exemple, sous son patronage, faire confiance au chemin sur lequel Jésus lui-même nous conduit, ce n’est évidemment pas une jolie image bucolique. C’est le chemin de la foi, et de la foi qui témoigne de son amour par ses œuvres plus que par des grands sentiments. Comme le souligne le Pape François, en saint Joseph, nous voyons le reflet, le modèle et le patron, de « tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en "deuxième ligne" [mais qui] jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut » car il est « l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée » (Lettre apostolique Patris corde).

À ce titre, saint Joseph nous rappelle de manière lumineuse, dans l’ombre, que la sainteté à laquelle nous sommes appelés, c’est d’abord la sainteté que le Pape François a appelée « la sainteté de la porte d’à-côté » (cf. Gaudete et exsultate n. 7), c’est-à-dire la sainteté de l’humble accomplissement de notre devoir d’état, de nos engagements petits et grands ; la sainteté de l’attention aux autres, spécialement les plus petits et les plus fragiles, dans le quotidien de la vie, là où nous sommes et pas là où nous rêverions d’être ; la sainteté du courage et de la persévérance, de la créativité en temps de crise. Telle est la sainteté de la vie dans la présence de Dieu, au moyen de l’écoute patiente, croyante, de la Parole de Dieu, et de la mise en œuvre humble et déterminée des appels reçus de Dieu, comme Joseph qui, quand il se réveilla, « fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ».

 

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Marcher main dans la main avec Jésus

 

Maintenant, c’est à notre tour ! Pendant cette semaine, nous pouvons notamment suivre les pistes suivantes :

- je me rends attentif aux « petits services » que je peux rendre aux personnes que je rencontre –celles qui me sont les plus proches, ou bien celles que je croise « par hasard » : en faisant pour elles ces « petits riens », je sème et récolte déjà quelque chose de la joie de Noël.

- je cherche à reconnaître les attentions dont je suis le bénéficiaire : rien de banal, chacun de ces petits gestes est l’écho de la main de Dieu, qui vient prendre soin de moi.

- face à une situation déroutante ou inattendue, je demande la grâce de reconnaître à quelle ouverture cela m’appelle peut-être. Il ne s’agit pas d’accepter des choses inacceptables, mais d’être disponible pour modifier librement le regard que je porte sur les choses, les événements, les personnes, afin de voir plus large.

Ne le sentons-nous pas ? Déjà l’Enfant de la Crèche s’approche de nous et nous tend la main : « C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse » (Préface n°2 des messes du temps de l’Avent).

 

Bonne préparation à Noël !

 

fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)

 

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Prier chaque jour de la semaine avec saint Joseph

 

Lundi 19 décembre

Prier les mains vides

 

« Je voudrais persuader toutes les âmes qu’elles doivent porter de la dévotion à ce glorieux saint Joseph. Une longue expérience, en effet, m’a montré les grâces qu’il nous obtient de Dieu. » Sainte Thérèse d’Avila, Vie 6, 7

« Mets dans le Seigneur ta réjouissance : il t’accordera plus que les désirs de ton cœur. Remets ton sort au Seigneur, compte sur lui, il agira… » (Ps 37,4-5)

Comme un pauvre, je mendie aujourd’hui la grâce de la joie spirituelle.

 

Mardi 20 décembre

Devenir serviteur

 

« Saint Joseph va devenir un grand contemplatif du Verbe de Dieu, un contemplatif aussi de la Vierge Marie, son épouse. » Bienheureux Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, La Vierge Marie toute Mère.

« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ! » (Lc 1,38)

Je cherche aujourd’hui à rendre service à mon prochain et en remerciant le Seigneur.

 

Mercredi 21 décembre

Choisir l’action de grâces

 

« Ma consolation fut grande. Aussi, je ne me lassais pas de rendre grâces à Dieu et à mon glorieux père saint Joseph. » Sainte Thérèse d’Ávila, Vie 30, 7

« Le juste aura sa joie dans le Seigneur et son refuge en lui ; ils s'en loueront, tous les cœurs droits. (Ps 64, 11)

Que saint Joseph m’aide à devenir plus juste devant Dieu en apprenant à rendre grâces chaque jour pour tous les dons reçus.

 

Jeudi 22 décembre

Développer notre intimité avec Jésus

 

« Marie et Joseph avaient fait l’expérience d’une vie seul à seul avec Dieu, et avaient été préparés pour leur mission particulière… Dans les chants de louange qui nous ont été transmis, s’exprime leur adoration émerveillée devant les merveilles divines. » Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, Source cachée n° 244

« Moi, je prends appui sur ton amour ; que mon cœur ait la joie de ton salut ! Je chanterai le Seigneur pour le bien qu’il m’a fait. » (Ps 13,6)

Quels moyens ai-je pris en cet Avent pour être plus proche du Seigneur ?

 

Vendredi 23 décembre

Se confier à la Sainte Famille

 

« Quand l’épreuve sera finie / Nous en avons le doux espoir : / Près de la divine Marie, / Saint Joseph, nous irons vous voir. » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Poésie 54

« Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère. » (Mt 2, 13)

Je confie ma propre famille à la sainte famille de Nazareth.

 

Samedi 24 décembre

Au creux de Ses bras


« Ne vous traînez plus à ses pieds, suivez ce ‘premier élan qui vous entraîne dans ses bras. C’est là votre place.’ » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, LT 261

« Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux. » Is 66, 11-12

Le Seigneur nous invite à nous laisser aimer en cette veille de Noël : goûtons cette joie !

 

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Téléchargez les textes de cette semaine (pdf) en cliquant ici

 

 

2 décembre 2022

L'Avent avec les Saints du Carmel

 

Accueillir la présence de Dieu dans nos vies

à l’école des Saints du Carmel

 

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Deuxième Semaine

Stimulés par saint Jean de la Croix, nous laisser convertir pour accueillir Celui qui vient

 

À l’écoute du Précurseur

 

Si le maître-mot de la liturgie du premier dimanche de l’Avent était : « Veillez ! », l’appel qui résonne à nos oreilles aujourd’hui, en ce deuxième dimanche de l’Avent, est : « Convertissez-vous ! » C’est Jean le Baptiste qui nous interpelle aujourd’hui avec ces mots : puisqu’il est le Précurseur du Messie, celui qui annonce et prépare sa venue, il est bien normal qu’il accompagne notre marche vers Bethléem. Écoutons-le !

En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes : "Nous avons Abraham pour père" ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas ». (Saint Matthieu 3,1-12).

Il faut l’avouer, l’habillement et le menu adoptés par Jean le Baptiste sont impressionnants : vêtement de poils de chameau pour se couvrir, sauterelles et miel sauvage pour se nourrir ! En fait, ils doivent nous aider à reconnaître en lui un prophète, à la manière d’Élie, que Dieu a promis d’envoyer à son peuple à la veille de la venue du Messie, pour ramener « le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères » (Malachie 3, 24). Mais c’est comme si Jean le Baptiste se méfiait de ce qu’il pouvait lui-même susciter chez ceux qui l’écoutent, comme s’il voulait être sûr que ses auditeurs seront attentifs à son message plus qu’à son apparence. En effet, s’il invective aussi rudement les pharisiens et les sadducéens qui viennent à lui, c’est peut-être parce qu’il discerne que ces derniers viennent le voir pour s’acheter une conversion à bon marché. Or, me donner bonne conscience en ayant été en contact avec un phénomène religieux pittoresque – même s’il s’agit d’un authentique prophète, à la parole de feu et à l’ascèse radicale – cela ne me sert de rien, si cela ne me conduit pas à une conversion intérieure de mon propre cœur.

 

La conversion authentique

 

L’enjeu est bien là, et Jean le Baptiste le crie à nos oreilles : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche ». Or, la conversion, ce n’est pas seulement vivre des actes religieux, aussi saints soient-ils ; la conversion, c’est surtout rencontrer le Seigneur qui est tout proche, et le laisser transformer mon cœur. Les prophètes, comme Jean, sont là pour nous aider à prendre conscience de l’appel de Dieu, à nous rendre compte de la proximité du royaume des Cieux. Toutes nos pratiques religieuses, quelles qu’elles soient, n’ont leur raison d’être que dans cela : contribuer à nous faire grandir dans la communion avec Dieu. Le Précurseur donne le coup de grâce à ses interlocuteurs – et à nous ! – lorsqu’il affirme : « N’allez pas dire en vous-mêmes : "Nous avons Abraham pour père" ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham ». Autrement dit : même le fait d’être enfant d’Abraham, « notre père dans la foi », ne me sert de rien si la foi ne devient pas une réalité vivante dans mon cœur, une réalité qui me fait grandir dans l’intimité avec Dieu.

Et nous, cette semaine, recevons-nous la proclamation de Jean le Baptiste comme une bonne nouvelle ? Allez, posons-nous même cette question : n’aurions-nous pas presque préféré qu’il nous laisse poursuivre notre chemin d’Avent tranquillement, quitte à le vivre de façon un peu légère voire superficielle ? Peut-être, mais cela ne correspondrait pas, cela ne serait pas à la hauteur de ce qui nous a mis en route au début de notre retraite : un grand désir de rencontrer Dieu de façon renouvelée. Alors, malgré l’effet dérangeant que ses paroles peuvent avoir sur nous, remercions le Baptiste, et restons attentifs à ce qui est le cœur de sa prédication :

D’abord : notre conversion, notre rencontre renouvelée avec le Sauveur ne se fera pas sans nous. Elle ne se fera pas sans un engagement vigoureux de notre part pour repérer ce qui entrave notre marche à la suite du Christ. Elle ne se fera pas non plus « à bon marché », c’est-à-dire de façon superficielle, comme on repeint un mur sans avoir d’abord pris la peine de colmater les fissures qui le lézardent. Autrement dit : « Convertissez-vous ! »

Ensuite : s’il importe que nous nous engagions sans réserve sur le chemin de la conversion, nous n’obtiendrons pas cette conversion à la force du poignet : les mains ouvertes, nous la recevrons comme une grâce de Dieu qui est là, tout près de nous. Autrement dit : « Le royaume des Cieux est tout proche » … Comment en serons-nous davantage conscients ? comment l’accueillerons-nous un peu plus cette semaine ?

 

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Une prise de conscience salutaire avec saint Jean de la Croix

 

Dans son Cantique spirituel, saint Jean de la Croix (1542-1591) chante la quête amoureuse de l’âme (c’est-à-dire chacun de nous) à la recherche de son Bien-Aimé, qui est Dieu. Sa méditation a de quoi nous inspirer, car au début de notre retraite, c’est l’amour de Dieu qui nous a mis en marche vers Bethléem, le lieu de la naissance du Sauveur. Voici l’exclamation de l’âme qui décide de partir à la rencontre de Celui qu’elle aime :

L’âme, prenant conscience de ce qu’elle doit faire, voit que brève est la vie, étroit le sentier de la vie éternelle, que le juste a bien du mal à se sauver, que les choses du monde sont vaines et trompeuses, que tout a une fin et s’épuise comme l’eau qui court. Les temps sont incertains, les comptes à rendre rigoureux ; la perdition est très facile, le salut très difficile. Elle reconnaît, d’autre part, la grande dette qu’elle a envers Dieu qui l’a créée pour lui seul, ce pour quoi elle doit le servir sa vie entière. Au seul prix de lui-même, il l’a rachetée, pour cela elle lui doit tous ses efforts et la correspondance d’amour de sa volonté. Elle reconnaît mille autres bienfaits pour lesquels elle se sait l’obligée de Dieu dès avant sa naissance. Une grande partie de sa vie s’en est allée en fumée et de tout cela elle doit rendre compte et raison, du premier acte jusqu’au dernier, sans faire grâce d’un centime, quand Dieu scrutera Jérusalem avec des flambeaux allumés. Déjà il est tard et peut être est-ce la fin du jour. Pour porter remède à tant de maux et de dommages, et surtout parce qu’elle sent que Dieu s’irrite et se dérobe à elle qui, parmi les créatures, a tant voulu l’oublier, frappée jusqu’au cœur de douleur et d’effroi à la vue d’une telle ruine et d’un si grand péril, elle renonce à toute chose, laisse de côté toute autre affaire, sans tarder ni d’un jour, ni d’une heure. Avec un désir ardent et un gémissement jailli de son cœur déjà blessé d’amour de Dieu, elle se met à implorer son Bien-Aimé, en lui disant :

 

Où t’es-tu caché, Bien-Aimé ?

Tu m’as abandonnée dans les gémissements ;

comme le cerf tu as fui

m’ayant blessée.

Je sortis à ta poursuite en criant, et tu étais parti (Cantique spirituel B 1, 1).

 

Avec un style beaucoup plus lyrique que Jean le Baptiste, saint Jean de la Croix nous livre un enseignement spirituel très proche de celui du Précurseur. Notre conversion commence par une prise de conscience : Dieu est là. Dieu est là, et moi je suis ailleurs. Dieu est là et il m’attend, mais moi je me laisse attirer et polariser par d’autres réalités. Cette prise de conscience peut être douloureuse, comme lorsque l’on réalise qu’on s’est longtemps trompé sans même s’en rendre compte. Mais la douleur ne doit pas nous conduire au découragement, notre douleur ne peut pas avoir le dernier mot. Elle est comme un aiguillon qui nous met en marche. Et notre chemin de conversion se poursuit par un cri, un appel que nous adressons à Dieu : « Viens à mon aide ! »

Pour Jean de la Croix, cette prise de conscience de notre dispersion – Dieu est là, et moi je suis ailleurs – va de pair avec la prise de conscience de nos attachements désordonnés. Les attachements désordonnés, ce sont nos manières de nous rapporter aux personnes, aux choses, aux événements, aux idées, qui nous empêchent d’être libres. Toutes ces réalités peuvent être bonnes en elles-mêmes, mais je peux entretenir avec elles une relation qui m’empêche d’être libre. Pour illustrer cette difficulté et les conséquences néfastes qu’elle a sur la vie spirituelle, le mystique castillan prend l’image d’un oiseau qui aurait un fil à la patte : il ne pourra pas voler vers le Ciel de la présence de Dieu.

Ces imperfections habituelles sont par exemple : l’habitude de parler beaucoup, un petit attachement à une chose qu’on n’en finit jamais de vouloir supprimer, soit à une personne, à un vêtement, à un livre, à une cellule, à tel genre de nourriture, à certains petits bavardages, à certaines petites satisfactions qu’on éprouve à goûter les choses, à écouter et à savoir et autres choses semblables (…) En effet, tant que durera cet attachement, il est évident que l’âme ne pourra avancer en perfection, même si l’imperfection est minime. Peu importe qu’un oiseau soit attaché par un fil ténu ou par un gros fil parce que, même si le fil est mince, l’oiseau restera attaché par lui comme par le gros fil tant qu’il ne le rompra pas pour voler. Il est vrai que le fil mince est plus facile à rompre mais, pour facile que ce soit, si l’oiseau ne le rompt pas il ne volera pas. L’âme qui est attachée à quelque chose est dans le même cas et quoi qu’il en soit de sa vertu, elle ne parviendra pas à la liberté de l’union divine (Montée du Mont Carmel I, 11, 4).

 

S’engager sur un chemin de liberté

 

Alors, en compagnie de Jean le Baptiste et de Jean de la Croix, en cette deuxième semaine de notre retraite, demandons à Dieu la grâce de voir ce qui nous entrave sur le chemin de la communion plus grande avec lui. En faisant cela, ce que nous recherchons, ce n’est pas d’être satisfaits de nous-mêmes, mais c’est d’être plus disponibles à la présence agissante de Dieu dans notre vie. Quelques pistes concrètes peuvent nous guider :

- Peu importe qu’un oiseau soit attaché par un fil ténu ou par un gros fil parce que, même si le fil est mince, l’oiseau restera attaché par lui comme par le gros fil tant qu’il ne le rompra pas pour voler : quelles sont dans ma vie, les réalités auxquelles je suis tellement attaché qu’elles peuvent m’empêcher d’être attentif à la présence de Dieu ou aux nécessités de mes frères et sœurs ?

- « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche » : au début de la semaine, je prends un temps de recueillement pour demander au Seigneur la grâce de repérer un point de conversion qu’il m’appelle à vivre. Après avoir choisi ce point de conversion, je lui demande chaque jour la grâce de m’aider à progresser sur ce point, et je me détermine chaque jour à faire ce qui dépend de moi pour m’amender, sans me décourager si cela est difficile.

- comme la semaine dernière, je nourris mon attention à la présence de Dieu tout au long de la journée en me tournant intérieurement vers lui, par exemple en lui adressant, dans le silence de mon cœur, un verset de l’Écriture que j’ai préalablement choisi.

 

Bonne suite de retraite ! « Le royaume des Cieux est tout proche ! »

 

fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)

 

 

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Prier chaque jour de la semaine avec saint Jean de la Croix

 

Lundi 5 décembre

Aimer Dieu comme il veut l’être

 

« Au soir, c’est sur l’amour qu’on t’examinera. Apprends à aimer Dieu comme Dieu veut être aimé et abandonne ta manière d’agir. » (Parole de Lumière et d’Amour 59)

« Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ? » (Mt 25, 44)

J’ouvre les yeux sur les occasions d’être attentif aux besoins auxquels je peux répondre, ne serait-ce que par un sourire, une parole bienveillante.

 

Mardi 6 décembre

« Heureux les doux »

 

« Si toi, ô bon Jésus, tu n’adoucis pas l’âme dans ton amour, elle persévèrera toujours dans sa dureté naturelle. » (PLA 30)

« Est-ce donc la mort du méchant que je désire, déclare le Seigneur, n’est-ce pas plutôt qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive ? » (Ez 18, 23)

Est-ce que je demande à Dieu la grâce de la douceur (qui n’est pas de la mollesse) ?

 

Mercredi 7 décembre

Scruter les Ecritures

 

« Cherchez en lisant et vous trouverez en méditant ; appelez en priant et on vous ouvrira par la contemplation. » (PLA 157)

« Vous scrutez les Ecritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui me rendent témoignage. » (Jn 5, 39)

Quel temps est-ce que je consacre à la lecture et à la méditation de la Parole de Dieu ?

 

Jeudi 8 décembre

Immaculée Conception

 

« Telles étaient les prières et les œuvres de la très Glorieuse Vierge, Notre Dame. Elevée dès le début de son existence à un état si haut, elle n’eût jamais imprimé dans son âme aucune forme créée qui la détournât de Dieu, et elle ne se portait d’elle-même à quoi que ce fût : toujours elle était mue par l’Esprit Saint. » (Montée du Carmel III, 2,10)

« Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » Lc 1, 28

Je fais mienne la parole de la Vierge : ‘Que tout se passe pour moi selon ta parole’.

 

Vendredi 9 décembre

Le souvenir de Dieu

 

« Efforcez-vous d’avoir toujours Dieu présent et gardez en vous la pureté que Dieu vous enseigne. » (PLA 141)

« Garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu ; ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour. » (Dt 4,9)

Comment est-ce que je veille sur mon cœur, sur les pensées qui l’habitent ? Je ravive en moi le souvenir de Dieu.

 

Samedi 10 décembre

De la bonne nourriture

 

« Jésus-Christ, en cette vie, n’eut pas d’autre plaisir, et ne voulut pas en avoir d’autre, que de faire la volonté de son Père qu’il appelait sa nourriture et son repas. » (I MC 13, 4)

« Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. » (Jn 4, 34)

Quels sont les élans intérieurs qui me guident pour agir ? Mon plaisir ou le goût de faire plaisir à Dieu ?

 

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29 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Trentième jour

Intentions particulières

 

Prélude : Figurons-nous la joie des âmes que notre fidélité à suivre les exercices du mois des défunts a soulagées.

 

Méditation

 

C'est encore une excellente pratique de demander plus souvent à Dieu la délivrance de certaines âmes pour lesquelles il est raisonnable de s'intéresser davantage, quoiqu'on n'en ait qu'une connaissance un peu générale et confuse. Je m'explique.

Il y a des âmes qu'il importe, pour la gloire de Notre Seigneur, de délivrer au plus tôt ou de soulager, parce qu'elles sont plus capables que les autres de le glorifier dans le ciel. Et ce sont là les premières qu'il faut secourir.

Il y en a d'autres qui ont eu en cette vie une dévotion singulière pour la Sainte Vierge, pour saint Joseph, etc., qui par conséquent leur sont fort chères et dont la délivrance ne peut que leur être très agréable ; il faut aussi avoir pour elles des égards tout particuliers.

Il est encore de la charité chrétienne d'avoir compassion des pauvres, dont les âmes sont le plus souvent abandonnées et dénuées de tout secours.

Enfin, c'est une sainte invention de quelques personnes charitables, de s'employer principalement pour celles qui ont payé presque tout ce qu'elles devaient à la justice divine et qui sont près de sortir de leur prison, en sorte que, pour peu qu'on les secoure, toutes leurs chaînes seront brisées, leur captivité finira et elles s'envoleront au ciel où elles n'oublieront jamais leurs libérateurs. De cette manière, il est aisé d'acquérir en peu de temps de grands amis et de puissants intercesseurs auprès de Dieu.

 

Résolution : Se promettre d'être fidèle chaque année de sa vie à consacrer le mois de novembre aux âmes du purgatoire.

Bouquet spirituel : « C'est une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin que leurs péchés leur soient remis ». (2e livre des Macchabées 12, 36).

 

Exemple

Touchante prière

 

Le Père Yves, de l'ordre de Saint Dominique, provincial de la Terre sainte, tenant en main la sainte hostie, priait Dieu en cette sorte : « Mon Seigneur et mon Dieu, si le Turc avait un prisonnier, et que l'un de ses serviteurs le lui demandât, offrant un présent de telle valeur que celui que je tiens en mes mains, assurément il le délivrerait. Ah ! mon Dieu, vous n'êtes pas moins libéral. Donnez-moi donc telle ou telle âme que je vous demande, et la délivrez du purgatoire ». Belle et dévote pratique, qu'on peut faire tous les jours à la messe, lorsque le prêtre élève la sainte hostie.

 

Fin du Mois des Âmes du Purgatoire

 

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à suivre : L’Avent avec les saints du Carmel

 

28 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-neuvième jour

Il faut prier pour certaines âmes en particulier

 

Prélude : Pénétrant par la pensée dans le purgatoire, considérons les âmes pour lesquelles la justice nous oblige particulièrement de prier.

 

Méditation

 

Il est certaines âmes pour lesquelles vous avez des raisons particulières de prier. Ainsi vous pouvez avoir promis des prières à l'une d'elles, vous pouvez y être obligés par l'ordre de vos supérieurs, par vos règles ou par une convention spéciale. La raison veut qu'on prie nommément pour ses parents, pour ses amis, pour ses supérieurs, pour ses directeurs, etc. C'est un devoir de reconnaissance de recommander plus souvent et avec plus de ferveur à Dieu ceux de qui l'on a reçu de plus grands biens.

La justice enfin demande qu'on se souvienne tout particulièrement de ceux à qui l'on a pu donner occasion d'offenser Dieu, afin que, si l'on est cause qu'ils brûlent dans le purgatoire, on fasse tout son possible pour les en tirer.

On ne doit donc pas blâmer, comme l'ont fait certains hérétiques, on doit au contraire louer la charité de ceux qui offrent à Dieu leurs prières et leurs bonnes œuvres pour quelques âmes du purgatoire en particulier, car il est certain, comme nous venons de le prouver, qu'on ne doit pas également prier pour tous les défunts, puisqu'on n'a pas les mêmes raisons de le faire indifféremment pour chacun d'eux.

 

Résolution : Prier spécialement pour les âmes de ceux à qui nous devons une assistance particulière.

Bouquet spirituel : « Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins qui êtes mes amis ». (Job).

 

Exemple

Vision de saint Michel des Saints

 

On lit, dans la vie de saint Michel des Saints, le trait suivant : Ses prières et ses mortifications avaient pour objet la délivrance de l'âme de son père, qui pouvait être en purgatoire. Michel n'avait point oublié ce père tendrement aimé ; et, s'il avait été capable de l'oublier, les mauvais traitements, les traverses qu'il avait éprouvés depuis sa mort, n'auraient pas tardé à le faire revivre dans sa mémoire. Il pensait donc souvent à lui. Peut-être, hélas ! ce bon père, malgré ses vertus et ses mérites, était-il encore retenu dans les prisons de la divine justice pour achever de payer sa dette. Michel offrait donc pour cette âme bien-aimée, ses prières, ses larmes et les rigueurs qu'il exerçait contre lui-même. Un jour qu'il était en oraison devant une image de Notre Dame, qu'on vénérait et qu'on vénère encore près de la porte de Garb, pendant qu'il demandait à Marie de tendre une main secourable à l'âme de son père, cette âme lui apparut sous la forme et avec l'air bienveillant et doux qu'avait son père en son vivant. Michel n'osa lui parler, mais il entendit la voix de son père qui lui recommandait de persévérer dans ses pratiques pieuses et dans la résolution de se faire religieux, et qui lui demandait en outre très instamment le secours de ses prières et l'application de ses œuvres expiatoires pour sa délivrance.

 

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27 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-huitième jour

Nous devons assister tous les défunts

 

Prélude : Considérons la multitude des âmes qui souffrent dans le purgatoire.

 

Méditation

 

Il n'y a aucune âme du purgatoire qui n'ait des droits très-particuliers à être assistée par nous.

En effet : 1° la loi naturelle veut que « nous fassions pour les autres ce que nous voudrions qu'ils fissent pour nous ». (Matthieu 7, 12). Eh ! quel est celui qui, brûlant dans le purgatoire, ne souhaiterait qu'on l'en retirât ? quel est celui qui serait content d'un ami, lequel ayant assez d'eau pour éteindre toutes les flammes prêtes à le consumer, n'en voudrait donner que quelques gouttes pour le soulager un peu ?

2° La loi évangélique ordonne les mêmes choses : « Vous aimerez votre prochain comme vous mêmes ». (Matthieu 21, 39). Est-ce aimer notre prochain comme nous-mêmes que de le voir dans le feu et de ne pas daigner lui tendre la main pour l'en retire ?

3° Le Sauveur donne à ce précepte de la charité une force toute nouvelle, quand il lui dit : « Le commandement que je vous fais est de vous aimer comme je vous ai aimés ». (Jean 15, 12). Comment nous a-t-il aimés ? Jusqu'à l'excès. Aimons-nous nos frères, lorsque nous les délaissons dans l'extrême besoin ?

4° Le même Sauveur nous assure que « tous les services qu'on rend au moindre des siens, il les considère comme rendus à sa personne ». Et cependant, nous abandonnons tant d'âmes qu'il chérit comme ses épouses !

5° Enfin, il est de la charité chrétienne de secourir ceux que nous voyons dans la dernière nécessité. Or, peut-on être dans une plus grande nécessité que ces âmes et particulièrement celles auxquelles on ne pense point et qui se trouvent privées de toute assistance ?

 

solution : Prier souvent en union avec les intentions de l’Église pour les âmes du purgatoire.

Bouquet spirituel : « Faisons pour les autres ce que nous souhaiterions qu'on fit pour nous-mêmes ». (Matthieu 7, 12).

 

Exemple

Marie et les âmes du purgatoire

 

Un religieux dominicain étant sur le point de mourir, l'un de ses frères, qui connaissait l'intimité sainte dans laquelle il avait vécu vis-à-vis de la Mère de Dieu, lui demanda s'il espérait échapper aux tourments du purgatoire et aller directement au ciel. Il lui répondit qu'il ne doutait pas qu'au moment de sa mort Marie ne vînt pour conduire elle-même son âme au séjour de l'Eternel. Il ajouta qu'il était également convaincu qu'au même moment, plus de trois cents âmes sortiraient du purgatoire et l'accompagneraient au ciel ; et qu'enfin, si quelques-uns de ses frères devaient у demeurer encore pour achever l'œuvre de leur purification, l'auguste Vierge n'oublierait point ses obligations de mère, et qu'elle irait les visiter plus souvent, les consoler et adoucir chaque jour leurs peines par les effusions de sa miséricorde.

 

Purgatoire 2

 

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