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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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13 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Vingt-septième jour

9e et dernier jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

14 octobre

 

La journée de saint Vincent de Paul (suite)

 

Prélude. - Admirons le grand saint humblement appliqué à ses œuvres quotidiennes de charité.

 

Récit. - Après le repas, les siens ont une heure de récréation : lui n'en prend jamais. Enfin, tous se retirent et bientôt Saint-Lazare est plongé dans le sommeil ; lui seul veille.

Ses nuits sont presque aussi laborieuses que ses jours. Il a trouvé, en rentrant le soir, une multitude de lettres ; c'est la nuit qu'il y répond. Il lui en est venu de tous les points du royaume et de l'étranger.

C'est un évêque, un abbé, un directeur qui le consultent sur les affaires les plus importantes et les plus délicates ; ce sont de grands seigneurs, de grandes dames qui lui proposent des missions sur leurs terres ou quelque œuvre de charité ; c'est la congrégation de la Propagande, la compagnie des Indes qui lui demandent des prêtres pour l'Asie et pour l'Afrique ; c'est une pauvre mère qui le prie de s'intéresser à un fils captif à Alger, ou bien un renégat qui le conjure de lui ménager son retour à la foi ; ce sont les nonces de France qui veulent avoir son avis sur les affaires qui importent à l’Église Gallicane ou même à l’Église universelle ; ce sont des chefs de religion, des supérieurs de communautés qui réclament son concours pour la réformation de leur ordre ou de leur maison ; ou bien un religieux, un simple novice qui le consultent sur leur vocation ou un changement d'état ; c'est une foule de curés, de prêtres, qui lui soumettent les difficultés de leur ministère ou de leur conscience enfin et surtout, c'est sa double famille de Missionnaires et de Filles de la Charité qui exige ses soins de tous les jours.

Au moindre de ses enfants il répond avec une exactitude que sa bonté seule égale ; à toutes ses maisons, il écrit régulièrement une fois la semaine, et à chacune il transmet, outre des conseils et des décisions sur ses propres affaires, les nouvelles générales de la compagnie : ses lettres deviennent ainsi une sorte de gazette de la Mission et de ses Oeuvres.

 

Pratique. - Glisser toujours un mot de Dieu dans ses moindres correspondances.

 

Invocation. - Saint Vincent, animé du désir de sanctifier les âmes, inspirez-moi les moyens de concourir au salut de mes frères.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Le recueillement intérieur pré serve de la dissipation, qui est la source de la tiédeur et du relâchement dans ceux qui, par état, doivent sans cesse inspirer aux autres la ferveur et la crainte de Dieu.

Quand on se sent porté par un désir véhément à faire une œuvre importante et même sainte, on doit la remettre à un autre temps et attendre que notre cœur soit rentré dans la tranquillité et dans l'indifférence, afin que l'amour propre ne vienne pas souiller la pureté de notre intention.

Quand quelqu'un croit avoir fait tout ce qui dépendait de lui pour l'heureux succès d'une affaire spirituelle, qu'il se tienne dans la tranquillité et dans la paix, quel que puisse être l'événement.

Le moment le plus favorable pour connaître le progrès qu'une âme a fait dans la vertu, est celui de la tribulation et de la tentation.

Pour l'ordinaire, les œuvres de Dieu se font par degrés : elles ont leur commencement et leurs progrès. On ne doit donc pas prétendue faire toutes choses d'un coup, ni estimer que tout soit perdu parce qu'il faut des soins pour réussir. Il faut aller pied à pied, et adresser à Dieu de fréquentes prières.

Il n'y a rien de plus contraire au succès des affaires que la précipitation : les délais sont ordinairement plus avantageux que nuisibles.

Une inclination naturelle nous porte à exiger que les choses qui nous sont avantageuses se fassent promptement : nous devons la réprimer, pour nous mettre dans la pratique de la sainte indifférence, et laisser à Dieu le soin de manifester sa volonté ; tenant pour certain que lorsque Dieu veut qu'une affaire réussisse, les délais ne la gâtent point, et que moins il y a de notre industrie, plus il y a de la sagesse et de la puissance de Dieu.

Les lumières que la foi nous donne sont toujours accompagnées d'une onction céleste qui se répand secrètement dans le coeur.

Il n'y a pas d'hommes plus constants et plus fermes dans le bien qu'ils ont entrepris, que ceux qui sont doux et bénins : ceux au contraire qui se livrent aisément à la colère sont, pour l'ordinaire, inconstants ; ils agissent par caprice et par les mouvements de la nature.

 

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12 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

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 Vingt-sixième jour

8e jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

13 octobre

 

La journée de Saint Vincent de Paul (suite)

 

Prélude. - Suivons notre admirable saint au réfectoire et considérons son esprit de renonce ment et de mortification, jusqu'au milieu d'une action si matérielle et si animale.

 

Récit. - Il rentre enfin. Il salue aussitôt la sainte Vierge et l'ange gardien, comme il a fait en sortant, comme il fait toujours et comme il prescrit de faire à l'entrée et au sortir d'une chambre, comme en sortant encore, il va adorer le Saint-Sacrement qu'il appelle le Maître de la maison.

Il est bien tard quelquefois, et néanmoins il s'oublie plusieurs heures. Il finit par se rendre au réfectoire.

Si la communauté s'y trouve, il s'assied où il se rencontre, le plus souvent à la dernière place, même après les frères. Pas plus de distinction entre lui et les siens pour la nourriture que pour la place, jusque dans les infirmités d'une extrême vieillesse. Si le repas commun est achevé, sa mortification s'en réjouit, car il n'aura plus que les restes. Si tout est desservi, il ne demande rien et se contente d'un peu de pain. Pour du vin, il n'en ré clame jamais et ne boit que de l'eau pure.

Ce repas si sobre, achevé en un instant, est pourtant son premier et sera souvent son unique repas de la journée, car il est rentré fort tard, et, suivant sa coutume, il n'a rien pris le matin.

Ce n'est pas assez pour sa mortification d'une nourriture mauvaise et prise en trop petite quantité ; il tient encore en réserve des poudres amères qu'il y mêle pour la rendre plus désagréable au goût.

La nature quelquefois succombe, et la nuit il lui faut porter dans une défaillance un morceau de pain sec, seul confort qu'il veuille accepter.

Voilà le repas destiné à réparer les forces perdues dans une longue journée de travail, et encore il se le reproche, et chaque soir, s'asseyant devant sa maigre pitance, il se dit : « Ah ! misérable, tu n'as pas gagné le pain que tu manges ! »

C'est un jeûne continuel. Néanmoins, il en fait un plus rigoureux deux fois par semaine et tous les jours ordonnés par l’Église. À plus de 80 ans, il se contenta des salines servies à la communauté. Le soir un peu de pain, une pomme et de l'eau rougie fait toute sa collation. Il s'en abstient même, quand il arrive un peu tard de la ville : alors, sans manger, il se retire dans sa chambre, ou se rend à l'église | pour présider une conférence spirituelle.

 

Pratique. - S'imposer toujours quelque mortification dans les repas.

 

Invocation. - Saint Vincent, qui avez été si mortifié, enseignez-moi à réduire mon corps en servitude.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Plusieurs se contentent des doux entretiens qu'ils ont avec Dieu dans l'oraison ; mais, est-il question de se mortifier, de supporter patiemment les maladies, les humiliations, ou autres disgrâces, le courage leur manque. Cependant, ne nous y trompons pas ; l'Apôtre nous déclare qu'il n'y a que nos œuvres qui nous accompagnent en l'autre vie.

Parmi les différents moyens que nous avons pour plaire à Dieu dans tout ce que nous faisons, un des plus efficaces, c'est de faire chacune de nos actions comme si ce devait être la dernière de notre vie. À chaque démarche que nous avons à faire, disons-nous à nous mêmes : « Si tu savais devoir mourir après cette action, la ferais tu ?... la ferais-tu de la manière que tu vas la faire ? »

La perfection consiste à se renoncer à soi-même, à porter sa croix, à suivre Jésus-Christ ; or, celui qui se renonce davantage, qui porte mieux sa croix, qui suit de plus près Jésus-Christ, c'est celui qui ne fait jamais sa propre volonté, mais toujours celle de Dieu.

Celui qui veut avancer à grands pas dans la vertu, doit réprimer fortement ses propres inclinations. On n'a qu'une vertu imaginaire, lorsque, dans les occasions, on ne fait pas les sacrifices qu'exige la vertu véritable.

La pauvreté volontaire et effective nous fait tourner vers Dieu et recourir à lui, tandis que l'abondance nous le fait souvent oublier.

Celui à qui Dieu confie le soin d'assister les pauvres, ne doit pas éprouver moins de plaisir en leur procurant des secours, que n'en éprouve un père tendre lors qu'il présente quelque soulagement à ses enfants.

Celui qui aura aimé les pauvres pendant sa vie, verra sans effroi approcher le moment de sa mort.

 

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11 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Vingt-cinquième jour

7e jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

12 octobre

 

La journée de Saint Vincent de Paul (suite)

 

Prélude. - Suivons notre saint dans les rues de la capitale, où sa démarche modeste édifie tous les passants.

 

Récit. - Ce n'est pas assez de ses occupations à domicile. Tous les jours, deux fois par jour souvent, le saint prêtre sort et parcourt tous les quartiers de Paris, où l'on réclame sa présence où il a à visiter quelqu'un de ses établissements charitables. Il va à la cour pour assister à une séance, du conseil, ou solliciter la charité de la reine, ou s'entremettre dans les querelles des partis ; trois fois la semaine, il préside l'assemblée des Dames de la Charité et des Seigneurs ; souvent, il est appelé en d'autres assemblées particulières, soit de prélats, soit de docteurs, soit de supérieurs de communautés ou enfin de personnes de condition. De là, il se rend dans un monastère ou dans une famille, pour y rétablir l'ordre et la paix ; il va encourager une Conférence de la Charité, consoler les prisonniers et les forçats, visiter les malades à domicile et dans les hôpitaux, réjouir les vieillards du nom de Jésus, bégayer avec les petits Enfants-Trouvés.

Dans le passage d'un lieu à l'autre, il emploie soigneusement son temps. Il prie, combine une œuvre, prépare une instruction, quelquefois même en voiture, il écrit une lettre.

Jusque dans le tumulte de la rue, de la cour et des assemblées, il ne perd pas de vue la présence de Dieu. Il y songe au moins quatre fois par heure. L'horloge sonne : il se découvre, fait le signe de la croix et lève ses yeux au ciel. Ordinairement, il les tient baissés, et même fermés, lorsqu'il est en carrosse, et ne les ouvre que sur le crucifix du chapelet qu'il porte toujours à sa ceinture. Pour ne rien voir, n'être vu de personne, et se pouvoir entretenir avec Dieu, il tire presque toujours le rideau de la voiture. Sans doute la vue des créatures, bien loin de le distraire, le porte à leur auteur, néanmoins, c'est en se privant de l'aspect des objets agréables et en mortifiant ses sens, qu'il honore Dieu, et se tient uni à lui. Malgré son impressionnabilité aux températures extrêmes, il ne se garantit ni contre le froid, ni contre le chaud ; pas même de gants en hiver, et ses mains sont enflées et gercées comme ses jambes.

S'il marche à pied dans les rues, il observe le même recueillement et les mêmes pratiques. En passant devant une église, il y entre et s'y prosterne, le visage contre terre. Quand l'Angélus sonne, au milieu de la foule comme à la cour, il se découvre, tombe à genoux et le récite. Il ne voit personne, bien que tous le regardent et l'admirent. Les enfants eux-mêmes se le montrent et se disent : « Voilà le saint qui passe ! »

 

Pratique. - Se rappeler souvent le souvenir de la présence de Dieu.

 

Invocation. - Saint Vincent, recueilli au milieu du monde, conservez moi l'esprit de solitude intérieure.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Les vérités éternelles sont capables de remplir le cœur et de nous conduire par une voie sûre. Il suffit donc de faire usage de ces moyens tout divins pour arriver en peu de temps à la perfection.

Celui qui ne se tient pas uni à Dieu par l'exercice de sa sainte présence, ne peut réussir dans ce qu'il entreprend pour sa gloire.

On doit s'appliquer dans l'oraison à combattre spécialement la passion ou la mauvaise inclination qui domine en nous. On doit la mortifier avec une attention continuelle, parce que, dès qu'elle sera détruite, on obtiendra aisément la victoire sur toutes les autres.

Quand on veille sur soi, l'attention à la présence de Dieu se change peu à peu en habitude. J'ai connu une personne qui se reprochait d'avoir été trois fois le jour distraite de la présence de Dieu. Ces gens-là seront nos juges, et nous condamneront devant la Majesté divine de l'oubli que nous avons pour Elle.

Pour s'établir solidement dans une vertu, il est nécessaire de prendre de bonnes résolutions, des résolutions pratiques sur les actes particuliers de cette vertu. Il faut de plus être fidèle à les exécuter ; sans cela, malgré la facilité et le goût qu'on trouve dans la méditation, on n'est pas vrai ment vertueux, on ne l'est qu'en imagination.

Celui qui sait bien pratiquer l'exercice de la présence de Dieu et qui est fidèle à suivre l'attrait de cette divine vertu, arrivera bientôt à un très-haut degré de sainteté.

Nous devons honorer Dieu en ses saints, et le supplier qu'il nous rende participants des grâces qu'il a si abondamment versées dans leurs âmes.

 

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10 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Vingt-quatrième jour

6e jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

11 octobre

 

La journée de saint Vincent de Paul (suite)

 

Prélude. - Contemplons notre saint apportant à ses occupations l'esprit intérieur dont les pieux débuts de sa journée l'ont animé.

 

Récit. - Ce qu'il se montre dans les offices publics, Vincent l'est encore, sous l'œil de Dieu, dans la récitation privée de son bréviaire. Il le récite toujours tête nue ; à genoux aussi et tête nue, il fait sa lecture quotidienne du Nouveau-Testament.

Après plus de trois heures consacrées ainsi le matin à la prière, même pendant les hivers les plus rigoureux, toujours à genoux sur le pavé de l'église, sans permettre jamais qu'on recouvre sa place d'une simple natte, il rentre dans sa chambre. Chambre plus que modeste, petite, pauvre, nue. Des murs blanchis à la chaux, un pavé sans natte ; pour tous meubles, une table de bois sans tapis, deux chaises de paille et un méchant lit ; pour tout ornement, un crucifix de bois et une image de papier collée au mur. Ni feu, ni même de cheminée, et cela jusqu'à l'âge de plus de quatre-vingts ans, que ses disciples le forceront à prendre une autre chambre, parce qu'il a besoin d'un peu de feu pour panser ses ulcères. Mais, comme il s'en humiliera ! Comme il accusera ses péchés de l'avoir réduit à une telle misère, qu'il traitera de scandaleuse ! De quelle parcimonie il se montrera dans l'usage du bois, qu'il appelle comme tout le reste, le bien des pauvres !

Le voilà tout entier aux visites et aux affaires. Leur diversité et leur multitude ne lui ôtent rien de son calme, de son égalité ni de son recueillement. Il reçoit avec bonté et il écoute avec son attention ordinaire toutes sortes de personnes du dedans et du dehors. Il ne les interrompt jamais, et encore, avant de prendre lui même la parole, il met toujours, entre la demande et la réponse, un intervalle de quelque instant pour réfléchir et consulter Dieu.

Saint-Lazare est sa maison de consultation universelle, où se rendent, de Paris et des provinces, tous ceux qui ont besoin de conseils pour leur personne ou pour leurs entreprises. Rien ne se fait, pour la religion ou pour la charité, sans l'avis de Vincent, et sans la coopération du moins de ses prières.

 

Pratique. - Avoir toujours soin d'animer d esprit intérieur toutes ses œuvres, même les plus absorbantes et les plus dissipantes.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle de la vie intérieure, apprenez-moi à demeurer recueilli au milieu du monde.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

On doit, dans la méditation, prendre toujours des résolutions particulières, et chercher les moyens de déraciner ses mauvaises habitudes et de conformer sa vie à celle de Jésus-Christ, attendu que le fruit principal de l'oraison ne consiste pas en des pensées sublimes, en des sentiments affectueux, mais dans l'acquisition des vertus et dans la pratique des bonnes œuvres.

La perfection de l'oraison, ainsi que notre perfection intérieure, ne consiste pas dans une oraison plus ou moins sublime, mais dans la charité.

Oh ! qu'il faut peu de chose pour être saint ! Il suffit de faire en tout la volonté de Dieu.

Si l'orgueil nous sollicite de nous élever, nous devons nous abaisser ; s'il nous donne des pensées d'estime de nous-mêmes, nous devons penser à notre faiblesse et à notre incapacité ; s'il nous incite à nous faire connaître, nous devons nous abstenir de tout ce qui pourrait nous faire remarquer, et préférer les œuvres bas ses et viles à celles qui seraient grandes et honorables.

Celui qui s'humilie profondément, devient juste, de pécheur qu'il était. Au contraire un homme de mœurs angéliques, et qui serait orné des plus rares ver tus, et qui les posséderait dans le degré le plus éminent, s'il n'a pas l'humilité, devient semblable à un reprouvé, parce que toutes les vertus qu'il possède manquent de fondement et ne peuvent subsister.

Si l'on ordonne quelque chose à des âmes humbles, elles s'appliquent de bon cœur à exécuter ce qui leur est commandé, quelques difficultés qu'elles y trouvent, se confiant pleinement en la force de l'obéissance. Si elles sont assaillies de tentations, elles s'affermissent encore davantage dans l'humilité ; et ainsi les attaques mêmes du démon les font triompher de l'orgueil, le dernier ennemi qui leur reste à combattre.

Il n'y a que ceux qui ont une humilité profonde et un sincère mépris d'eux-mêmes qui puis sent être propres aux œuvres de Dieu.

Celui qui a une véritable humilité, se regarde comme le plus imparfait de tous. Il se juge coupable ; il attribue à un secret aveuglement de ne pas apercevoir en lui des défauts que tout le monde y voit.

 

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9 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Vingt-troisième jour

5e jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

10 octobre

 

La journée de saint Vincent de Paul (suite)

 

Prélude. - Assistons à la messe célébrée par saint Vincent. Avec quelle ferveur, cet ange de la terre immole chaque jour l'adorable victime.

 

Récit. - L'oraison et la répétition achevées, Vincent récite lui-même et à haute voix les litanies du Saint Nom de Jésus. Entre les glorieuses épithètes que lui donne l’Église, il insiste, avec un goût singulier, sur celle-ci : « Jésus, père des pauvres ! »

De là, presque tous les jours, il va se confesser, ne pouvant souffrir en lui l'apparence même du péché. Presque jamais, son confesseur ne trouve matière à absolution : « Ah ! Monsieur, lui dit l'humble saint, si vous aviez les lumières que Dieu me donne, vous me jugeriez autrement ! »

Il fait ensuite sa préparation à la messe, et, quoique à peine sorti de l'oraison, il y donne un temps considérable !

Il s'habille enfin et célèbre.

Il paraît à l'autel comme un autre Jésus-Christ ; victime et sacrificateur : victime, il s'abaisse et s'humilie ; sacrificateur, il est grave et majestueux comme le Sauveur, et en même temps plein

de douceur, de sérénité et de miséricorde. Il récite les prières de la messe et en fait les cérémonies sans lenteur ni précipitation, de manière à atteindre et à ne point dépasser la demi-heure. Il prononce toutes les paroles, surtout celles du saint Evangile, d'une voix médiocre et agréable, distincte et dévote, dans un accord manifeste de la bouche et du coeur. Tous les assistants sont édifiés. « Mon Dieu, disent-ils, que voilà un prêtre qui dit bien la messe ! » La messe dite, il en entend et souvent en sert une seconde. Il est accablé d'affaires, il est vieux, il a quatre-vingts ans, il ne peut marcher sans bâton, ni se mettre à genoux qu'à grand peine : n'importe, le vénérable supérieur, avec la simplicité d'un jeune clerc, et plus encore de respect et de dévotion, sert à l'autel le moindre de ses prêtres. Il le fait par foi et par amour ; il le fait aussi pour donner l'exemple à ses clercs, pour qu'ils ne souffrent pas qu'un laïc serve la messe devant eux.

Les jours de fête et dans les offices solennels, sa piété se montre avec un nouvel éclat. Il a prévu toutes les cérémonies et s'en est fait instruire rigoureusement. Aussi, pas une rubrique violée par lui, pas une dont il permette qu'on s'éloigne. S'il croit avoir manqué à quelqu'une, il en de mande, après l'office, pardon à genoux à toute sa communauté. À lui encore, il impute les fautes faites par les autres, ce qui ne l'empêche pas, malgré sa grande douceur, de les en reprendre sévèrement.

 

Pratique. - Se faire un bonheur de concourir en quelque manière à la célébration de l'adorable sacrifice de nos autels.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle des prêtres, apprenez-nous à estimer et à aimer l'immolation quotidienne de la sainte victime.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Chacun de nos jours est marqué au coin de la protection de Marie, qui veut bien être notre mère quand nous voulons être ses enfants.

Oh, la belle coutume de dire le chapelet ! Notre bienheureux Père François de Sales disait que, s'il n'eût eu l'obligation de réciter son office, il n'eût jamais dit d'autre prière. C'est celle qu'il recommandait le plus, et il l'a dit lui-même pendant trente ans, pour obtenir de Dieu la pureté et la grâce de bien mourir, par l'entremise de la plus pure des créatures, la Sainte Vierge.

J'ai connu une dame qui, durant bien du temps, s'est servie de l'image de la sainte Vierge pour toutes ses oraisons. Elle regardait premièrement ses yeux, et puis elle disait en son esprit : Ô beaux yeux ! Que vous êtes purs ! Jamais vous n'avez servi qu'à donner de la gloire à mon Dieu, et moi je l'ai tant offensé par mes yeux ! oh! je ne veux plus leur donner tant de liberté, mais les habituer à la modestie.

Il faut avoir une spéciale dévotion aux personnes qui ont été grandement humbles, mais particulièrement à la sainte Vierge, qui dit d'elle-même que le Seigneur a jeté les yeux sur elle, parce qu'elle était humble. - Sainte Vierge, qui avez été la plus humble des créatures, aidez nous à obtenir de votre Fils la vertu d'humilité.

La sainte Vierge sortait pour les nécessités de sa famille, et pour le soulagement et la consolation de son prochain ; mais, hors de ces occasions, elle demeurait paisible en sa maison, s'entretenant avec Dieu et avec les anges.

Ô très Sainte Vierge, qui déclarez, dans votre cantique, que c'est à cause de votre humilité que Dieu a fait de grandes choses en vous, obtenez-moi la grâce de vous imiter, c'est-à-dire, d'obéir ; puisque obéir, c'est pratiquer l'humilité.

 

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8 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Vingt-deuxième jour

4e jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

9 octobre

 

La journée de saint Vincent de Paul (suite)

 

Prélude. - Suivons notre saint dès le début de sa journée et contemplons-le abîmé dans une fervente oraison.

 

Récit. - L'oraison du matin, il y porte tous ceux sur lesquels il exerce quelque action ; il veut qu'on y forme les ordinands et les exercisants, et qu'on leur en fasse emporter la résolution et la pratique comme le fruit le plus précieux de leur retraite. Lui même, il y engage les ecclésiastiques de la conférence et même les dames de son assemblée.

Mais, il ne cesse d'y exhorter, par-dessus tous les autres, ses missionnaires, dans leur intérêt et dans celui du prochain. Il n'en exempte même pas les infirmes qu'il engage à la pratiquer moins par une application impossible de l’entendement, que par les affections de la volonté, par des actes réitérés de résignation, de contrition, de patience, de confiance, de persévérance et d'amour.

Il l'exige, et d'une heure entière, les jours de repos comme les jours de travail, dans la multiplicité des occupations comme dans le train ordinaire de la vie. Il la recommande particulière ment aux prédicateurs, aux catéchistes et aux directeurs des âmes.

C'est le matin, au sortir de sa propre oraison, que Vincent donne ces conseils et ces enseignements à ses missionnaires. Au moins deux fois la semaine, il leur fait rendre compte des bonnes pensées et des bons sentiments que Dieu leur y a don nés à eux-mêmes. Il les interroge tour à tour, même les frères ; c'est une mutuelle et commune édification ; c'est aussi une école, une leçon pratique, où les nouveaux venus et les inexpérimentés se façonnent au grand art de l'oraison. Pour lui, « cette a répétition de l'oraison » l'édifie et le charme. Hors de sa communauté, en voyage, il la pratique encore. Voyage-t-il avec des séculiers, il leur fait trouver bon non-seulement qu'on emploie tous les matins quelque temps à l'oraison, mais aussi qu'on s'entretienne ensuite des communications que l'esprit de Dieu a faites à chacun.

 

Pratique. - Renouveler la résolution de ne jamais passer un jour de sa vie sans faire oraison.

 

Invocation. - Saint Vincent, qui avez tant aimé l'oraison, apprenez-nous la pratique de la méditation quotidienne.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Il est nécessaire, pendant l'oraison, d'élever son esprit à Dieu et de se tenir dans une humble vue de son néant, attendant le moment où Dieu daignera parler à notre cœur et nous dire quelques paroles de la vie éternelle, parce qu'une de ces paroles fera plus d'effet en nous que mille raisonnements, mille pensées de notre esprit. Il n'y a que ce qui vient de Dieu, que ce que Dieu même nous inspire, qui puisse être vraiment profitable à notre coeur.

L'état de celui qui souffre pour Dieu est très heureux et très agréable à la divine Majesté, puis que le fils de Dieu Lui-même a bien voulu couronner les actions héroïques de sa vie, par des douleurs si excessives, qu'elles Lui causèrent la mort.

Nous ne devons voir que Dieu seul dans tous les hommes, et honorer en eux les perfections divines : cette pensée nous pénétrera d'amour et de respect pour tous ceux avec qui nous nous trouverons.

Nous devons tout faire pour Dieu, sans chercher l'estime des hommes et sans compter sur leur approbation.

L'homme n'est jamais plus riche que lorsqu'il est semblable à Jésus-Christ.

On ne doit pas juger des choses par leur extérieur ou leur apparence, mais par ce qu'elles sont aux yeux de Dieu, et selon le bon plaisir de Dieu.

Il ne suffit pas de faire de bon mes œuvres, il faut les bien faire, à l'imitation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont il est écrit qu'Il a bien fait toutes choses Nous devons donc nous appliquer à faire toutes nos actions dans l'esprit de Jésus-Christ, c'est-à-dire de la manière dont ce Dieu Sauveur agissait avec la perfection et pour les fins qu'Il se proposait dans toutes ses actions : sinon, nos bonnes œuvres elles-mêmes nous attireront plutôt des châtiments, qu'elles ne mériteront des récompenses.

Ceux qui sont animés d'une charité véritable, ne peuvent s'empêcher de la laisser paraître au dehors , et pour l'ordinaire, les démarches extérieures sont des preuves des dispositions intérieures d'une âme.

On enchaîne agréablement et on gagne les cœurs des hommes en traitant avec eux d'une manière humble et pleine de douceur.

Un homme d'oraison est capable de tout ; il peut dire hardiment avec l'Apôtre : « Je puis tout en Celui qui me fortifie ».

Lorsqu'on a à traiter avec d'autres de choses spirituelles, on doit commencer à s'en occuper avec Dieu dans l'oraison, et renoncer à son propre esprit et à ses propres sentiments, pour se remplir de l'Esprit-Saint qui peut seul nous éclairer et enflammer notre volonté.

N'attendez pas de grandes choses de quelqu'un qui ne sait pas s'entretenir avec Dieu.

L'oraison est un grand livre pour les prédicateurs ; c'est là qu'ils puiseront dans le Verbe éternel les vérités dont Il est la source, les vérités saintes qu'ils sont chargés d'annoncer au peuple.

L'étude des sciences ralentit en plusieurs la ferveur de l'esprit : ceux qui étudient doivent donc apporter tous leurs soins pour conserver la dévotion à l'aide des exercices de piété, et spécialement de la méditation, afin que, tout en perfectionnant leur esprit par la connaissance de la vérité, leur volonté s'enflamme de l'amour de Dieu, qui est l'auteur de toutes les sciences.

Les meilleures dispositions qu'on puisse apporter à la prière et à l'oraison, sont l'humilité, la conviction de son néant, la mortification de ses passions et des inclinations naturelles qui portent au mal, le recueillement intérieur, la pureté d'intention, la présence de Dieu, la conformité totale à sa volonté et de fréquentes aspirations vers la bonté divine.

L'oraison doit être effective et pratique, puisqu'elle n'a pour but que l'acquisition des vertus solides et la mortification des passions.

 

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7 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Vingt-et-unième jour

3e jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

8 octobre

 

La journée de saint Vincent de Paul

 

Prélude. - Préparons-nous à suivre, avec un vif désir de l'imiter dans toute sa conduite, une des journées ordinaires de la vie de notre saint.

 

Récit. - Il est quatre heures du matin (1). Quoique vieux, malade, couché depuis de courts instants, encore passés le plus souvent dans l'insomnie, Vincent se lève, et le second coup de la cloche ne le trouve jamais dans la même posture que le premier. Cette obéissance à la règle du le ver est pour lui la première en importance comme dans l'ordre du jour, et c'est la première aussi qu'il recommande aux siens.

Donc, au premier signal, il sort du lit, fait le signe de la croix se prosterne et baise la terre.

Après ces premiers actes de religion, il fait son lit et se rend à l'église, où, malgré l'enflure de ses vieilles jambes qu'il lui a fallu bander, il est arrive plus tôt que les plus sains et les plus jeunes. La vue de sa famille assemblée devant Notre-Seigneur réjouit son âme. Il félicite les plus diligents, les traîneurs l'affligent. Pour lui, il ne manque jamais de se trouver à l'oraison du matin, au milieu même de la plus grande multiplicité des affaires et des traitements que lui imposent ses maladies.

C'est qu'il a pour l'oraison l'estime la plus profonde et la plus religieuse. Il la regarde comme la manne qu'il faut re cueillir chaque matin, sous peine de mourir dans le désert de la vie, Aussi il s'y livre avec ardeur, bien que son humilité en cache les efforts. Mais en descendant de la sainte montagne, son front paraît quelquefois tout lumineux comme celui de Moïse, et la ferveur de son âme rejaillit en toute sa personne, passe dans ses paroles et dans ses actes. Ses discours, au sortir de l'entretien divin sont plus brûlants encore de foi et de charité. Son humilité, sa mortification, sa patience, toutes ses vertus brillent d'un nouvel éclat dans sa conduite.

Cette oraison si chère, il s'y livrera dans ses longues insomnies ; il y consacrera tous les loisirs que lui laisseront les emplois de sa charge et le service du prochain ; et, chaque année, quelles que soient ses occupations, il y donnera au moins huit jours entiers, pendant lesquels il interrompra les plus saints commerces pour ne plus s'entretenir qu'avec Dieu.

 

(1) Cette méditation et celles qui suivront, jusqu'à la fin de cette seconde neuvaine, sont empruntées à l'Abrégé de la vie de saint Vincent de Paul, par M. l'abbé Maynard.

 

Pratique. - Se renouveler dans l'estime et l'amour de la méditation quotidienne.

 

Invocation. - Saint Vincent, homme d'oraison, apprenez-nous à méditer.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

I,'oraison est absolument nécessaire à ceux qui travaillent au salut des âmes, soit pour entretenir en eux un désir ardent de faire toujours des progrès nouveaux dans la dévotion et la ferveur, soit pour leur inspirer un courage toujours nouveau dans les services qu'ils rendent au prochain.

La pratique de l'oraison est aussi nécessaire aux ministres des autels que l'épée l'est aux soldats.

Un homme d'oraison est capable de tout ; il peut dire hardiment avec l'Apôtre : « Je puis tout en Celui qui me fortifie ».

Lorsqu'on a à traiter avec d'autres de choses spirituelles, on doit commencer à s'en occuper avec Dieu dans l'oraison, et renoncer à son propre esprit et à ses propres sentiments, pour se remplir de l'Esprit-Saint qui peut seul nous éclairer et enflammer notre volonté.

N'attendez pas de grandes choses de quelqu'un qui ne sait pas s'entretenir avec Dieu.

L'oraison est un grand livre pour les prédicateurs ; c'est là qu'ils puiseront dans le Verbe éternel les vérités dont Il est la source, les vérités saintes qu'ils sont chargés d'annoncer au peuple.

L'étude des sciences ralentit en plusieurs la ferveur de l'esprit : ceux qui étudient doivent donc apporter tous leurs soins pour conserver la dévotion à l'aide des exercices de piété, et spéciale ment de la méditation, afin que, tout en perfectionnant leur esprit par la connaissance de la vérité, leur volonté s'enflamme de l'amour de Dieu, qui est l'auteur de toutes les sciences.

Les meilleures dispositions qu'on puisse apporter à la prière et à l'oraison, sont l'humilité, la conviction de son néant, la mortification de ses passions et des inclinations naturelles qui portent au mal, le recueillement intérieur, la pureté d'intention, la présence de Dieu, la conformité totale à sa volonté et de fréquentes aspirations vers la bonté divine.

L'oraison doit être effective et pratique, puisqu'elle n'a pour but que l'acquisition des vertus solides et la mortification des passions.

 

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5 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

8213

 

Dix-neuvième jour

1er jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

6 octobre

 

Les filles de la Charité

 

Prélude. - Écoutons pieusement le bon père, exhortant les premières filles de la Charité.

 

Récit. - Deux servantes des pauvres, mises au service de deux confréries de Paris, voilà tout le commencement des Filles de la Charité. Ensuite, un petit noviciat, établi dans la maison de mademoiselle Legras en 1633, bientôt transféré à sa chapelle et ramené définitivement au Faubourg Saint-Lazare, constitua la corporation.

Dès que le nombre eut augmenté sensiblement, il y eut concurrence à qui obtiendrait ces auxiliaires ; d'abord les confréries de Charité de Paris, puis les dames de la Charité pour l'Hôtel Dieu et pour leurs Enfants Trouvés, puis une protectrice de l'hospice des galériens qui fit, à cet effet, une rente de six mille livres, puis par imitation naturelle les confréries et les hôpitaux de provinces.

En 1644, la cause était gagnée. Vincent de Paul rédigea les constitutions, et l'archevêque de Paris érigea la Compagnie des « Filles de la Charité, servantes des pauvres », sous la direction du supérieur-général de la Congrégation de la mission.

Ainsi naquirent ces religieuses d'un nouveau genre, à qui notre siècle s'étonnerait avec tant de raison que l'on contestât le nom de religieuses; car elles le sont par tous les sacrifices qui multiplient le dévouement, par l'obéissance, le célibat, la pauvreté.

Vincent de Paul, pour ménager encore les scrupules de quelques-uns de ses contemporains, consentait à dire : « Ce ne sont des religieuses, mais des filles qui vont et viennent comme des séculières ; elles n'ont pour monastères que les maisons des malades, pour cellule quelque chambre, pour chapelle l'église paroissiale, pour cloître les rues de la ville, pour clôture l'obéissance, pour grille la crainte de Dieu et pour voile la sainte modestie ».

Mais, s'il sacrifiait le nom, il ne diminuait pas les devoirs : « Une fille de la Charité, écrivait il encore, a besoin de plus de vertus que les religieuses les plus austères. Il n'y a point de religion de filles qui ait autant d'emplois qu'elles en ont ; car les filles de la Charité ont presque tous les emplois des religieuses : elles ont à travailler à leur perfection comme les carmélites et autres semblables ; au soin des malades comme les religieuses de l'Hôtel Dieu de Paris et autres hospitalières ; à l'instruction des pauvres filles comme les ursulines ».

La reconnaissance publique a solennellement confirmé ce témoignage, et de toutes les institutions monastiques il n'en est as de plus respectée en France. Les Filles de la Charité sont devenues et demeurent par excellence les religieuses du peuple.

 

Pratique. - Concourir, en toute occasion, aux œuvres de charité qui nous sont proposées.

 

Invocation. - Saint Vincent, fondateur des Filles de la Charité, veillez sur votre famille spirituelle.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Ce n'est pas le faste des discours qui contribue au salut des âmes ; c'est la simplicité et l'humilité qui disposent et ouvrent les cœurs aux opérations de la grâce.

Quoique Notre-Seigneur Jésus Christ eût pu très aisément donner au peuple des instructions sublimes et merveilleuses, Il a cependant préféré employer les comparaisons d'un ouvrier, d'un vigneron, d'un champ, d'un petit grain de sénevé, et autres paraboles semblables.

La simplicité fait que nos paroles sont toujours conformes au sentiment de notre cœur. Elle ne veut cependant pas que nous manifestions toutes nos pensées, parce que cette vertu n'est pas contraire à la prudence, qui nous fait discerner ce que nous devons dire et ce que nous devons taire ; qui nous fait connaître le moment de parler et celui où il faut garder le silence.

La simplicité nous fait aller droit à Dieu, sans consulter notre intérêt propre, ni le respect humain. Elle nous fait parler et agir simplement, sans déguisement, sans artifice ; et non-seulement elle nous fait un devoir de la vérité et de la pureté d'intention, mais elle nous inspire le plus grand éloignement pour toute espèce de duplicité.

La simplicité se porte vers Dieu, à qui seul elle cherche à plaire. Elle nous rend semblables à Dieu, qui est un être souverainement simple, qui ne peut ad mettre aucun mélange.

On doit réprimer le désir de paraître, et on ne doit rien faire par respect humain.

Disons à Dieu, et disons-nous à nous-même : de deux pensées qui pourront me venir à l'esprit, je ne produirai au dehors que la moindre pour m'humilier, et je retiendrai la plus belle pour en faire un sacrifice à Dieu dans le secret de mon cœur.

 

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3 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

1038

 

Dix-septième jour

7e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul

4 octobre

 

Les Enfants Trouvés

 

Prélude. - Vénérons saint Vincent, portant dans ses bras un pauvre petit enfant qu'il a trouvé dans la rue.

 

Récit. - Dès que les Dames de la Charité eurent pris l'habitude de consacrer aux pauvres une partie de leur fortune, d'attirer à elles les dons de leurs amies, et de doubler les revenus de la Compagnie par ce concours, Vincent de Paul s'enhardit à leur recommander d'autres infortunés.

Il commença, en 1638, par les Enfants Trouvés.

Ces petites créatures, produit et victimes d'une débauche aussi lâche qu'effrénée, périssaient presque toutes, par l'abandon ou par l'insuffisance des soins qu'elles recevaient dans une pauvre maison où les faisaient porter les commissionnaires du Châtelet. Vincent de Paul invita ces Dames à visiter cette maison, sachant bien que ce qu'elles y verraient éveillerait en elles une grande pitié, un vif désir de supprimer un si grand mal.

Ce pieux calcul ne fut pas trompé, Dès la première vue, les Dames de la Charité prirent à leur charge douze de ces enfants qu'elles logèrent dans une maison de louage ; peu à peu, elles en admirent un plus grand nombre ; et jamais elles ne se découragèrent, malgré le surcroît considérable de dépenses que l'accroissement des besoins faisait peser sur elles. Souvent menacée de déficit, mais toujours relevée par une série d'exhortations et d'efforts qui sont restés célèbres, l'œuvre des Enfants-Trouvés finira par devenir une institution publique : elle est encore aujourd'hui un des types les plus populaires des bons services et de la charité infatigable de Vincent de Paul.

Il emploiera de la même manière les Dames de la Charité à fonder la maison des Filles de la Providence, retraite offerte à d'honnêtes filles trop exposées dans le monde.

Ces auxiliaires lui trouveront encore l'argent nécessaire à ses pauvres galériens, puis ces millions qui seront la principale assistance des provinces ravagées par la guerre, puis les premiers matériaux de l'Hôpital Général.

 

Pratique. - Concourir toujours par quelque aumône à toutes les bonnes œuvres, auxquelles on nous propose de nous intéresser.

 

Invocation. - Saint Vincent, inspirateur de la charité, inspirez-moi.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

On ne gagne à Dieu les âmes les plus obstinées dans le péché que par la douceur, par la compassion pour leurs travers, et par la sensibilité qui fait partager leurs malheurs.

On doit user de cordialité et d'affabilité avec les pauvres et les personnes les plus méprisables, et ne pas les traiter avec des manières impérieuses : la hauteur les révolte ; au lieu que, quand on est affable avec eux, ils deviennent plus dociles, et ils profitent mieux des avis qu'on leur donne.

Comme il n'y a qu'une grande nécessité qui puisse décider à donner des remèdes à un malade dans un violent accès de fièvre, ainsi on ne doit pas ordinairement reprendre quelqu'un dans le moment même où il fait une faute.

Nous ne devons jamais témoigner du ressentiment contre ceux qui nous persécutent par leurs injures, leurs calomnies, les maux qu'ils nous font, etc. ; mais nous devons continuer de les traiter avec cordialité, comme nous le faisions auparavant, ne disant d'eux que du bien, et leur rendant tous les services qu'il nous est permis de leur rendre.

On doit choisir un moment qui soit propre à la correction que l'on veut faire. On doit reprendre la première fois avec beaucoup de douceur et d'affabilité ; la seconde fois avec un peu de sévérité et de gravité, assaisonnée cependant de douceur ; la troisième fois avec zèle et fermeté, en faisant connaître aux coupables quel est le dernier remède qu'on emploiera s'ils ne se corrigent point.

La douceur supporte les défauts du prochain, et ses mauvais procédés, pour l'attirer par ces égards à la connaissance et à l'amour de Dieu.

La douceur doit être accompagnée d'une fermeté et d'une constance qui nous empêchent de condescendre à ce qui blesserait une conscience délicate. Quand nous n'avons pas à craindre ce danger, nous devons donner la préférence à la douceur, comme étant beaucoup plus puissante et plus efficace pour soumettre la volonté des hommes, que ne l'est la rigueur et la sévérité.

Il faut encourager les pécheurs et ranimer leur confiance. Le démon se sert ordinairement de la rigueur et de la dureté de certaines personnes pour porter un trouble plus violent dans les âmes.

 

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2 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

1066

 

Seizième jour

6e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul

3 octobre

 

Dans les hôpitaux

 

Prélude. - Suivons notre saint visitant les hôpitaux et y faisant pénétrer, avec un rayon de joie, la paix de Jésus-Christ.

 

Récit. - Non content d'évangéliser les galériens avec fruit, il avait obtenu du Roi et de Richelieu le soulagement de leurs misères corporelles, par la création de deux hôpitaux, dont le régime parut à ces infortunés « le paradis ». Il se laissa donc inviter à prendre soin d'un autre hôpital, dont il semblait que les malades eussent encore plus de droit à la compassion du public ; et ici, comme en bien d'autres circonstances, de sa vie, il arriva qu'en déférant à la pensée d'autrui, il rencontra l'occasion de développer plus largement autour de lui le zèle de la charité, et de rassembler des ressources plus abondantes pour la souffrance.

L'Hôtel-Dieu de Paris n'était pas alors aussi bien administré qu'il importait aux besoins de sa nombreuse population. Une riche veuve, qui avait remarqué cette insuffisance et qui voulait contribuer de sa fortune à y remédier, pria Vincent de Paul de chercher les moyens d'assurer cette réparation.

Il ne l'entreprit qu'après s'être assuré du consentement des supérieurs, mais dès ses premiers pas on put pressentir de grands résultats. Il réunit plusieurs assemblées de dames, où l'on comptait bon nombre de présidentes, comtesses, marquises, duchesses et princesses, et il les constitua en « Compagnie des Dames de la Charité ».

Elles s'engageaient à recueillir l'argent nécessaire aux aumônes, à visiter les malades de l'hôpital, à leur parler de leurs devoirs spirituels, à leur porter un supplément de nourriture, des bouillons le matin, une collation dans l'après-midi. On ne tarda pas à voir ces femmes du monde changées en infirmières, ceintes du tablier de service, parcourir les salles, passer d'un lit à l'autre, et présenter aux infirmes les aliments substantiels, ou les « petites douceurs » préparées quelque fois par elles-mêmes, dans une chambre qu'elles avaient louée pour cet effet dans le voisinage.

Les conséquences se montrèrent bientôt dans le changement de mœurs de ces malheureux ramenés à la religion et à la vertu, comme dans l'heureuse influence de ces soins charitables sur leur santé.

Mais, ce qui n'est pas moins admirable, c'est que la « Compagnie des Dames de la Charité », créée dans le principe pour une seule œuvre, devint en peu de temps la mère et le soutien de beaucoup d'autres.

 

Pratique. - Visiter les hôpitaux et chercher à y exercer la Charité.

 

Invocation. - Saint Vincent, bienfaiteur des pauvres malades et infirmes, conservez-leur les soins des saintes filles qui se dévouent à leur soulagement, en soutenant le courage de ces servantes des pauvres.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Dieu nous envoie des peines et des afflictions pour exercer notre patience et pour nous apprendre à compatir aux maux des autres.

Dieu a coutume d'éprouver ses serviteurs, et de corriger par des châtiments ceux qu'il aime.

Les familles et les particuliers doivent regarder comme un malheur d'être toujours tranquilles, de voir tout réussir au gré de leurs désirs, et de n'avoir rien à souffrir pour l'amour de Dieu.

Jésus-Christ nous a appris, par son exemple, combien les souffrances peuvent glorifier Dieu et contribuer à nous sanctifier.

Toutes les fois qu'il nous survient quelque événement inattendu, soit des afflictions, soit des consolations spirituelles ou corporelles, nous devons tâcher de les recevoir avec égalité d'esprit, en pensant que tout vient de la main de Dieu.

Nous devons remercier et bénir Dieu, quand nous nous trouvons dans l'occasion de souffrir quelques peines, en exerçant la Charité.

Puisque l'on prend les médecines les plus amères pour recouvrer ou conserver la santé du corps, on doit recevoir volontiers les peines, quelque répugnantes qu'elles soient à la nature, et les regarder comme des remèdes très efficaces dont Dieu se sert pour purifier une âme, et pour la faire parvenir à la perfection à laquelle il l'appelle.

L'affabilité fait que nous nous supportons mutuellement, et que nous acquiesçons sans peine à ce que les autres disent ; et tandis que la charité nous unit comme les membres d'un même corps, l'affabilité perfectionne cette union divine.

 

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1 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

1020

 

Quinzième jour

5e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul

2 octobre

 

Aumônier général des galères

 

Prélude. - Contemplons Saint Vincent de Paul au milieu des pauvres galériens, qui l'entourent de leur vénération et l'écoutent avec respect.

 

Récit. - Gondi, général des galères, voyant avec quelle bénédiction et avec quel fruit notre saint travaillait à procurer le salut des âmes sur toutes ses terres, voulut lui fournir une occasion d'étendre plus loin sa charité : il le fit nommer aumônier général des galères.

Vincent, étant venu à Marseille, y vit le spectacle le plus pitoyable qu'on puisse imaginer des criminels, doublement misérables, plus chargés du poids insupportable de leurs péchés que de la pesanteur de leurs chaînes ; accablés de misères et de peines qui leur ôtaient le soin et la pensée de leur salut, et les portaient incessamment au blasphème et au désespoir. C'était une vraie image de l'enfer, où l'on n'entendait parler de Dieu que pour le renier et le déshonorer : la mauvaise disposition de ces galériens rendait toutes leurs souffrances inutiles et sans fruit.

Étant donc touché d'un sentiment de compassion envers ces pauvres forçats, il se mit en devoir de les consoler et assister le mieux qu'il lui fut possible : et surtout il employa tout ce que la charité put lui suggérer pour adoucir leurs esprits, et les rendre par ce moyen susceptibles du bien qu'il désirait procurer à leurs âmes. Pour cet effet, il écoutait leurs plaintes avec une grande patience, compatissait à leurs peines, les embrassait, baisait leurs chaînes, et il obtint de l'administration qu'ils fussent traités plus humainement, s'insinuant ainsi dans leurs cœurs pour les gagner plus facilement à Dieu.

Les malheureux galériens de Paris étaient dans un état encore plus déplorable que ceux de Marseille, entièrement négligés pour le corps et pour l'âme. Saint Vincent loua une maison exprès pour y retirer ces pauvres forçats. Là, il leur rendit toutes sortes de bons offices, il les visitait fort souvent, les instruisait, les consolait, les disposait à faire de bonnes confessions générales, leur administrait les sacrements, et non content du soin qu'il prenait de leurs âmes, il pourvoyait encore au soulagement de leurs corps, et quelquefois il se retirait avec eux, et il y demeurait pour leur rendre plus de services et leur donner plus de consolation, ce qu'il a fait même en temps d'épidémie et de maladie contagieuse, l'amour qu'il portait à ces pauvres affligés le faisant s'oublier lui-même et sa propre conservation, pour se donner entièrement à eux. Quand il était obligé de s'absenter pour d'autres affaires, il en laissait le soin à deux bons et vertueux ecclésiastiques.

 

Pratique. - Se prêter aux œuvres qui ont pour but le soulagement et l'évangélisation des pauvres prisonniers.

 

Invocation. - Saint Vincent, qui n'avez laissé aucune misère sans vous porter à la soulager, priez pour les malheureux endurcis dans le péché.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Lorsque nous recevons avec une entière et parfaite résignation les afflictions que Dieu nous envoie, elles deviennent pour nous des faveurs et des bienfaits, puisque la conformité à la volonté de Dieu est un gain bien supérieur à tous les avantages temporels.

Les calomnies et les persécutions sont des faveurs que Dieu accorde à ceux qui le servent fidèlement : elles sont des moyens dont la Sagesse divine se sert pour sanctifier davantage les âmes, et pour les détacher de tout ce qui les empêche de s'unir à lui parfaitement.

Il y a des contradictions par tout : il suffit que deux hommes se trouvent ensemble pour qu'ils se donnent mutuellement des occasions d'exercer la patience ; et, quand même quelqu'un serait seul, il aurait encore besoin de cette vertu, tant il est vrai que notre misérable vie est pleine de croix !

Notre-Seigneur a, en quelque sorte, ennobli et sanctifié les misères humaines, en s'assujettissant à toutes, excepté l'ignorance et le péché. Il nous a appris par là à ne pas mépriser ceux qui en sont les plus accablés, et à ne pas refuser de les soulager.

Les afflictions sont le gage le plus certain que Dieu puisse nous donner de l'amour qu'il a pour nous.

Plus l'amour de Dieu s'accroît dans une âme, et plus l'amour des souffrances et des humiliations s'accroît en elle.

La marque que Dieu a de grands desseins sur une âme, c'est lorsqu'il lui envoie désolations sur désolations et peines sur peines.

 

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30 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

1014

 

Quatorzième jour

4e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul

1er octobre

 

Les confréries de Charité

 

Prélude. - Le saint réunit quelques femmes de Châtillon-les-Dombes et leur proposa son dessein.

 

Récit. - La compassion pour les souffrances lui était venue en même temps que le zèle des âmes et du même mouvement, c'est-à-dire de la vue et du sentiment des misères publiques.

Elle lui inspira d'abord les Confréries de charité.

Ces confréries admettaient dans leur sein toutes les femmes, de bonne volonté et de tout rang, qui avaient dessein de servir les pauvres. Elles tiraient leurs ressources de quêtes faites en leur nom dans les paroisses, de dons en argent ou en nature, tels que blé, linge, meubles et ustensiles de ménage, offerts par les associées ou par leurs amies. Une trésorière avait la garde de l'argent, une garde-meuble celle du linge et autres objets qui devaient être à la disposition des malades ; un procureur tenait le contrôle des quêtes et des dons, le catalogue des membres de la confrérie, la liste des pauvres assistés. Les associées visitaient les malades, leur portaient la nourriture sou vent apprêtée par elles ou chez elles, faisaient leurs lits, leur administraient les remèdes, et ne reculaient devant aucun soin vulgaire.

Ainsi, les malades trouvaient dans « leur pauvre chambre » toute la vigilance, tous les services, qu'aurait pu leur offrir l'hôpital le mieux administré, et, ce qui valait bien plus encore, ils n'étaient pas à l'hôpital, mais dans leur domicile et dans leur famille. On leur apportait tous les remèdes corporels et spirituels, « sans séparer le mari d'avec la femme, ni la mère d'avec les enfants ».

Le succès ayant justifié l'entre prise, Vincent de Paul la renouvela dans plus de trente paroisses qui relevaient de la maison de Gondi. Les prêtres de la mission, dès leur commencement, travaillèrent, partout où ils prêchaient, à produire des confréries de Charité, comme un des meilleurs fruits de leur parole Le fondateur n'avait aspiré qu'à les former dans les campagnes, où les hôpitaux manquaient, où les aumônes étaient moins abondantes. Mais, les villes ne restèrent pas en arrière.

 

Pratique. - S'agréger, dans la mesure du possible à quelqu'une de ces œuvres de charité qui s'occupent du soin et de l'assistance des pauvres.

 

Invocation. - Saint Vincent de Paul, organisateur de la Charité, protégez ceux qui s'occupent de l'assistance des malheureux.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Notre divin Rédempteur nous disant : « Vous serez heureux quand les hommes vous persécuteront et diront de vous toute sorte de mal », c'est un bonheur bien grand d'être traité comme l'a été Jésus-Christ, notre Sauveur.

Les calomnies sont pour nous un motif de remercier Dieu et de nous réjouir quand nous n'avons pas donné occasion à ce que l'on dit contre nous. Nous sommes heureux, si Dieu nous fait la grâce de souffrir pour la justice, d’aimer le mépris et la confusion et de rendre le bien pour le mal.

Oh ! Qu'il est malheureux d'être sans croix ! Quand nous ne souffrons rien, nous ne sommes pas conformes à Jésus-Christ ; et c'est pourtant cette conformité qui est la véritable marque de notre prédestination.

Il n'y a aucun état dans le monde qui n'ait ses amertumes et ses dégoûts, et qui, par conséquent, ne nous inspire le désir d'embrasser un autre genre de vie.

Si nous pouvions voir les tribulations avec des yeux vraiment chrétiens, et si notre esprit était débarrassé de certaines maximes du monde, qui s'opposent, ainsi que de sombres nuages, aux rayons de la foi ; et qui ne laissent pas pénétrer cette lumière céleste jusqu'au fond de nos âmes nous nous estimerions très heureux d'être calomniés, d'être regardés non-seulement comme des hommes oisifs et inutiles, mais encore comme des méchants et des vicieux.

Dieu, pour procurer sa gloire, permet quelquefois que nous soyons diffamés et persécutés sans raison : Il veut en cela nous rendre semblables à son Fils, qui fut calomnié et traité de séducteur, d'ambitieux et de possédé.

Une âme toujours en repos peut être comparée à une mare d'eau sans mouvement, qui se corrompt et répand une odeur fétide ; une âme, qui est exercée par la tentation, est semblable à une eau courante, toujours claire et toujours agréable.

 

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29 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

15507

 

Treizième jour

3e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul

30 septembre

 

Fondateur des séminaires

 

Prélude. - Écoutons le saint, entouré de jeunes séminaristes à qui il fait entendre les plus solides et les plus édifiantes exhortations.

 

Récit. - Malgré les exercices des Ordinands, et les conférences des ecclésiastiques, il manquait toujours à la régénération du clergé une condition capitale, celle qui avait été recommandée à tout l'épiscopat par le saint concile de Trente : l'établissement de séminaires pour disposer par avance la jeunesse au sacerdoce.

En vain, proclamait-on, dans les synodes, dans l'assemblée du clergé de 1629, que, avec les séminaires, on verrait avant peu d'années refleurir, dans l’Église, l'érudition sacrée, la piété et la pureté de la vie ; tous les efforts tentés en suite de ces exhortations venaient échouer, soit contre le manque d'argent, soit contre le défaut d'organisateurs capables, soit contre le calcul égoïste des familles qui présentaient bien leurs enfants à l'instruction gratuite, puis les reprenaient dès qu'ils étaient assez instruits pour en profiter personnellement.

Il n'existait encore aucune école spéciale, où tout fut organisé pour réunir et retenir ensemble les aspirants au sacerdoce, leur distribuer, dans la mesure suffisante, avec le temps nécessaire, la science de la théologie, la connaissance des lois et de la discipline ecclésiastiques, et constater les aptitudes et les intentions par une épreuve prolongée et certaine.

Vincent de Paul donna enfin l'impulsion décisive.

Il avait établi, en 1636, au collège des Bons Enfants, une école de jeunes clercs à qui on enseignait les humanités et les bonnes mœurs, dans l'espoir de trouver un jour des prêtres parmi eux ; c'était, comme nous disons aujourd'hui, un petit séminaire.

Au mois de février 1642, il établit au même collège douze aspirants aux ordres, qu'il fit nourrir et instruire pendant deux ans. L'essai fut une fondation durable, à laquelle ne manquèrent ni les élèves, ni les ressources, et la première création de ce genre qui ait subsisté.

Ainsi, successivement, par les missions dans les campagnes, par l'établissement des Prêtres de la mission, par les exercices des Ordinands, par les conférences pour les ecclésiastiques, par la fondation des séminaires, Vin cent prenait, sans le chercher, une place éminente parmi les réformateurs de l’Église, clergé et fidèles.

Il est temps de l'étudier comme bienfaiteur de l'humanité.

 

Pratique. - Favoriser de tout son pouvoir les vocations ecclésiastiques, comme étant l'œuvre par excellence.

 

Invocation. - Saint Vincent, instituteur du clergé, protégez les grands et les petits séminaires de France.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Le premier pas que doit faire celui qui veut suivre Jésus-Christ, c'est de renoncer à soi-même, c'est-à-dire à ses propres sentiments, à ses passions, à sa volonté, à son jugement propre, et à tous les mouvements de la nature.

On doit faire profession d'agir toujours suivant la doctrine de Jésus-Christ, qui ne peut jamais tromper, et ne se conformer jamais aux maximes du monde, qui trompent toujours.

L'esprit de Jésus est un esprit de droiture et de sincérité ; celui qui est appelé à glorifier ce Dieu Sauveur doit agir d'après son esprit.

Nous devons apprendre de Jésus-Christ à être doux et humble de cœur, lui demander sans cesse qu'il nous donne ces deux vertus. Nous devons apporter une attention particulière pour ne pas nous livrer aux deux passions qui leur sont contraires et qui nous feraient détruire d'une main ce que nous cherchons à élever de l'autre.

La prudence chrétienne et véritable fait que, sans crainte de nous tromper, nous soumettons notre esprit aux maximes de l'Evangile. Elle nous apprend à juger des choses comme Jésus Christ en jugeait, à parler et agir comme il parlait et agissait lui même.

Dieu nous fait une grande grâce quand il nous prive de tout ce qui peut nous rendre dissemblables à Jésus-Christ, qui ne posséda rien en propre ; pourrions-nous nous trouver dans une situation plus avantageuse et plus agréable à sa divine Majesté, que celle-là même où il nous a placés ?

Quelle a été la vie de Notre Seigneur et celle de sa sainte Mère ? Ç'a été une vie d'une parfaite pauvreté ; et il a voulu que tous ceux qui désiraient se mettre à sa suite, embrassassent sa pauvreté. « Si vous voulez, dit-il, être parfaits, quittez tout et me suivez ».

 

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28 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

1030

 

Douzième jour

2e jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul

29 septembre

 

Les Conférences des Ecclésiastiques

 

Prélude. - Se figurer saint Vincent, entouré de prêtres qu'il instruit.

 

Récit. - Une fois appelé dans cette voie, Vincent de Paul ne pouvait plus s'arrêter, puisque toute œuvre bien commencée cherche d'elle-même son perfectionnement, et qu'il avait l'habitude de se prêter à toutes celles qui venaient solliciter une direction de sa prudence et de son zèle. Aux Exercices des Ordinands, il joignit les Conférences des Ecclésiastiques.

Plusieurs prêtres, nouvelle ment ordonnés, s'étant adressés à lui pour savoir par quels moyens ils pourraient entretenir en eux la persévérance et la pratique du bien, il leur proposa de se réunir une fois par semaine à St-Lazare, pour y conférer entre eux des choses qui regardaient leur état, des vertus ecclésiastiques, des fonctions du ministère, excellent moyen, assurément, pour chacun, de ne jamais perdre le souvenir de ses obligations personnelles, de retremper sans cesse son ardeur dans le conseil et dans l'exemple, et pour tous de s'encourager et de se surveiller réciproquement, sans apparence de reproche et sans affectation d'autorité.

Les conférences, établies à St Lazare, furent bientôt remarquées par le nombre des assistants, et plus encore par les services auxquels ils s'appliquaient dans la ville et aux environs, dans les prisons et dans les hôpitaux. Richelieu, espérant y trouver de bons évêques, invita Vincent de Paul à lui désigner ceux qu'il croyait les plus dignes de l'épiscopat, l'historien remarque que le ministre écrivit leurs noms de sa main.

De Paris, l'institution passa aux provinces. Ollier, qui en avait été un des fondateurs, la porta en Auvergne et l'établit au Puy. Heureux du succès, il écrivait à la Conférence de Saint-Lazare : « Vous êtes établis comme des lumières, posées sur un grand chandelier dans la ville de Paris, pour éclairer tous les ecclésiastiques de France ».

Deux ans avant sa mort, Bossuet, élève des conférences de Saint-Lazare, dans le procès de canonisation de Vincent de Paul, protestait qu'il avait « reçu, de ce personnage, les sentiments de la piété chrétienne dans toute leur pureté, et le véritable esprit de la discipline ecclésiastique ».

 

Pratique. - Prier souvent pour les prêtres.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle et pasteur du clergé français, maintenez dans son sein la pureté de la foi et la ferveur de la vie ecclésiastique.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Pourvu que Dieu soit glorifié, peu importe que ce soit par le moyen de telle personne ou de telle autre. Quand nous serons dans le ciel, si Dieu nous fait la grâce d'y être admis, nous verrons que, sous l'empire de la par faite charité, il n'y a ni mien ni tien.

Les entreprises, qui se commencent par des voies simples et communes, sont plus favorisées de Dieu, que celles dans lesquelles on emploie des moyens extraordinaires et éclatants.

Le zèle du salut des âmes n'est qu'une ardente charité, un désir enflammé de les faire arriver au bonheur éternel par la fidélité au service de Dieu.

On doit toujours conserver la sainte pratique d'agir avec douceur et avec charité, soit en public, soit en particulier, lors même que l'on traite avec des pécheurs obstinés. Il ne faut jamais se servir d'invectives, de reproches, de paroles dures ; moyen si peu convenable à celui qui cherche à être utile à son prochain ; moyen qui, loin d'attirer et de gagner les âmes à Dieu, ne fait que les irriter et les en éloigner avantage.

Le salut d'une âme est quelque chose de si important, que, pour le procurer, on doit exposer non seulement ses biens, mais sa vie.

La vie d'un ouvrier évangélique a pour fondement l'abnégation de soi-même, et l'imitation de la vie de Jésus-Christ et de ses apôtres.

 

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27 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

7180

 

Onzième jour

1er jour de l’octave d’action de grâces après la fête de Saint Vincent de Paul

28 septembre

 

Les exercices des Ordinands

 

Prélude. - Représentons-nous saint Vincent de Paul préparant les jeunes ecclésiastiques à la réception des saints Ordres.

 

Récit. - Un jour qu'il s'entre tenait avec Augustin Potier, évêque de Beauvais, des mesures à prendre contre des dérèglements qui n'étaient que trop communs et trop visibles, Vincent avait conclu qu'il fallait s'attacher à former de bons prêtres pour l'avenir. L'évêque, après une longue réflexion, s'arrêta au projet de faire venir chez lui les aspirants aux ordres sacrés, de les interroger, examiner, instruire, pendant quelques jours, pour ne conserver que ceux qui lui parai traient avoir la science et les dispositions requises. Il sollicita en même temps Vincent de venir, à Beauvais, diriger ces exercices. L'essai, heureux et remarqué, fut bien vite imité. L'archevêque de Paris signifia que dorénavant les Ordinands de son diocèse seraient soumis à une épreuve semblable et il désigna les prêtres de la Congrégation de la Mission pour y procéder. L'autorité pontificale se joignit pour cet effet à celle de l'Ordinaire. Urbain VIII, par la même bulle qui établissait les Prêtres de la Mission pour le service des campagnes, leur confia spécialement le soin de diriger les exercices spirituels qui devaient précéder pendant quinze jours les ordinations.

Vincent de Paul fut par là constitué le préparateur aux ordres ecclésiastiques et le maître du clergé. En remettant sous les yeux des Ordinands, en leur expliquant toute la théologie morale, toutes les vertus, toutes les fonctions de la vie ecclésiastique, il animait à la persévérance les cœurs déjà sincèrement préparés, il corrigeait ou il éloignait ceux qui n'avaient pas les dispositions nécessaires.

Les fruits de vertus qui sortirent de là furent si complets, si frappants, que l'émulation gagna, de proche en proche, les autres diocèses. Un grand nombre d'évêques établirent chez eux les exercices des Ordinands, et de mandèrent, pour les diriger, des prêtres de la Congrégation de Vincent de Paul, Telle fut, par moments, la multiplicité des demandes, que les ouvriers manquèrent au travail. Jusqu'à l'établissement régulier des séminaires, ces exercices furent la meilleure préparation au sacerdoce.

Saint Vincent s'acquitta toujours de cette charge avec d'autant plus d'empressement qu'il ne s'y était pas porté de lui même.

 

Pratique. - À l'approche des Ordinations, prier pour ceux qui prêchent et pour ceux qui suivent les Exercices des Ordinands.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle du clergé, protégez le clergé français.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Les œuvres de Dieu n'ont ordinairement que des progrès peu sensibles. Lorsque Dieu nous appelle à travailler à ses œuvres, nous ne devons faire usage que de moyens suggérés par l'esprit de Jésus-Christ, et conformes aux maximes de l'Evangile, et non aux fausses maximes du monde.

La retraite et le silence sont absolument nécessaires à ceux qui font profession de travailler au salut des âmes.

Le salut des chrétiens dépend de la bonté et du zèle des prêtres. Un bon prêtre est un grand trésor.

Celui qui prêche pour se faire applaudir, louer, estimer, faire parler de soi, que fait-il autre chose qu'un sacrilège ? Eh, quoi ! N'est-ce pas un sacrilège que de se servir de la parole de Dieu pour acquérir de l'honneur et de la réputation !

Il arrive souvent que ceux qui travaillent à sauver les autres se perdent eux-mêmes : tel qui pratique le bien lorsqu'il ne s'occupe que de son salut, se néglige et s'oublie quand il est occupé au salut des autres. Saül fut digne d'être roi tant qu'il vécut dans la maison paternelle ; mais, placé sur le trône, il perdit misérablement la grâce de Dieu.

Comme c'est le propre du feu d'éclairer et d'échauffer, c'est le propre de la charité de communiquer ses lumières et son ardeur.

Celui qui travaille au salut du prochain avec plaisir et uniquement pour la gloire de Dieu, et qui se conforme en cela aux exemples de Jésus-Christ, celui-là peut être assuré que Dieu coordonnera ses travaux des plus heureux succès.

 

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26 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

3047

 

Dixième jour

Fête de Saint Vincent de Paul

27 septembre

 

Portrait

 

Prélude. - Unissons-nous à la ferveur avec laquelle les fils et les filles de Saint Vincent de Paul célèbrent aujourd'hui la fête de leur bien-aime père.

 

Portrait. - En ce jour de sa fête, contemplons les traits, étudions la physionomie physique et morale de Saint Vincent de Paul.

Vincent de Paul était d'une taille un peu au-dessus de la moyenne, bien prise et bien proportionnée. Sa tête, chauve de bonne heure, était grosse, mais en rapport juste avec le reste du corps. Il avait le front beau, large et majestueux, le nez gros, les yeux vifs et pénétrants, le visage ni trop plein, ni trop maigre, les traits fortement accentués, et composant un ensemble qui frappait le regard et s'imprimait dans la mémoire.

La plupart se trompent pour tant quant à la résultante de cette physionomie, à laquelle ils donnent un air de bonhommie qu'un respect religieux empêche seul de dire un peu niais. Cela est inspiré moins de la vérité que du désir de peindre sur ce visage cette tendre bonté, dont on pousse l'expression jusqu'à la grimace et à a caricature. Tel n'était pas, certes, l'air de saint Vincent de Paul. D'un tempérament sanguin et surtout bilieux, il était naturellement triste et mélancolique, et il lui fallait tous les efforts de la vertu pour ôter à ses traits quelque chose d'un peu dur et revêche. S'il finit par les empreindre de bonté, comme son abord et l'ensemble de sa personne, il leur laissa toujours, aussi bien qu'à son attitude, à son port, à sa démarche, de la gravité et de la noblesse.

Plus encore que de ses traits, on s'est fait trop souvent une fausse idée de son esprit. Homme d'une bonté, d'une charité merveilleuse, a-t-on dit, mais d'une intelligence médiocre ; homme d'un cœur immense, mais d'un cerveau étroit, ou plutôt chez qui le cœur semblait avoir absorbé à son profit toutes les autres facultés de l'âme.

Quand on voit tant de grandes entreprises si bien conçues et mieux encore exécutées, tant d'œuvres de toutes sortes, desquelles chacune aurait pesé à une nature puissante, menées de front sans fléchir, sans que l'une fit tort à l'autre, et conduites à leur dernier développement, tant de fondations fécondes et jetées, en quelque sorte, pour l'éternité, est-il besoin de dire que Vincent avait un esprit pénétrant,étendu, propre à tout embrasser, les grandes comme les petites choses ? Il avait surtout, dans un degré suprême, un bon sens avec lequel il aurait gouverné un royaume, avec lequel il a gouverné des affaires plus difficiles que celles des États, bon sens qu'il portait dans ses opinions, dans ses paroles, dans ses entreprises et dans toute sa conduite.

C'est ce bon sens qui le tenait toujours éloigné des routes singulières, des doctrines extrêmes, de l'esprit de changement et de nouveauté ; qui le faisait ennemi des voies obliques, du langage double, inconsidéré et indiscret ; qui lui donnait le discernement des esprits comme des doctrines et des affaires ; qui rendait sa direction si sûre, sa décision si in faillible, son action si ferme et si résolue, quand une fois il avait pris son parti. Car il était ami de la lenteur, ou plutôt ennemi de la précipitation : effet en même temps de son bon sens et de sa vertu. Il appréhendait toujours, suivant son mot ordinaire, d'enjamber sur la conduite de la Providence.

Mais, une fois assuré de la volonté de Dieu, rien n'était plus capable de l'arrêter. Il ne s'effrayait ni du nombre, ni des difficultés des affaires. Il les suivait avec une force d'esprit, une intrépidité de courage que nuls obstacles ne pouvaient ébranler, qu’ils vinssent des personnes ou des choses, de la conjuration des éléments, ou des passions humaines. Il s'y appliquait avec une sagacité pleine d'ordre et de lumière ; il en portait le poids, la peine, les lenteurs. avec un calme qui provenait d'une sainte sécurité, avec une persévérance qu'il puisait dans la certitude religieuse du succès.

Âme vraiment supérieure par son sens positif et pratique, sens dont les passions ne venaient jamais, comme chez la plupart des hommes, déranger les combinai sons, dont la vertu, au contraire, inspirait, dirigeait et menait à terme toutes les vues.

Le fondement de cette vertu - est-il besoin désormais de le redire ? - était l'humilité que nul saint n'a possédée dans le même degré que saint Vincent de Paul.

Humilité prodigieuse, qui épouvante non-seulement notre orgueil, mais notre intelligence, lorsque nous voyons cet homme admirable se mettre au-dessous de la terre et des enfers : se préférer les plus pervers, les forçats. les suppliciés, et même les démons ! Humilité pourtant qui seule explique Vincent de Paul, qui seule, par le sacrifice incessant qu'elle lui imposait de lui même, explique sa charité, prodigieuse comme elle. Il n'a été le lus charitable que parce qu'il a été le plus humble des hommes.

En ces deux vertus, il ne croyait pas qu'on pût excéder, quand il considérait Celui qui s'est anéanti et dévoué jusqu'à la mort. Car, nous le savons, dans ses pensées, dans ses paroles, dans ses actions, il ne s'inspirait que de Jésus-Christ, il ne répétait que son langage, il ne se conduisait que sur son modèle. Jésus-Christ toujours, Jésus-Christ partout, Jésus-Christ en tout et en tous ! Voilà sa doctrine, sa morale et sa politique, ce qu'il aimait à exprimer d'un mot : « Rien ne me plaît qu'en Jésus-Christ ! »

 

Pratique. - S'appliquer à reproduire en son âme la physionomie morale de saint Vincent de Paul.

 

Invocation. - Saint Vincent de Paul, priez pour nous !

 

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25 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

8210

 

Neuvième jour

9e et dernier jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

26 septembre

 

La Mission

 

Prélude. - Vénérons le saint fondateur, au milieu de ses disciples qu'il anime de son esprit et de ses exemples.

 

Récit. - Témoin du succès obtenu surtout sur ses domaines, Madame de Gondi fit les fonds nécessaires - quarante mille livres - pour organiser une maison, où vivraient en commun les prêtres qui voudraient travailler aux missions, sous la conduite de Vincent et par son beau-frère l'archevêque de Paris, elle lui fit donner la principauté du collège des Bons Enfants. Il fut stipulé que ceux qui entreraient dans la communauté renonceraient à tous bénéfices, charges et dignités de l’Église, et s'appliqueraient entièrement et purement au pauvre peuple des campagnes, allant de village en village, aux dépens de leur bourse commune, prêcher, instruire et catéchiser ces pauvres gens.

Ainsi commença, en 1625, la Congrégation de la Mission !

Ils étaient trois au début, et, quand ils partaient pour accomplir leur œuvre, comme ils n'avaient pas de serviteurs à qui remettre la garde de leur maison, ils en laissaient la clé chez un voisin digne de confiance. Ils furent bientôt cinq, puis sept, puis assez nombreux ou assez actifs, pour suffire, dans les sept premières années, à cent quarante missions.

En 1632, une bulle d'Urbain VIII les érigea en congrégation. La même année, le prieur de Saint-Lazare leur en abandonna le Prieuré, la maison et ses dépendances, ce qui doubla leurs ressources et étendit leur renommée.

Les évêques commencèrent à les appeler comme des auxiliaires indispensables. Deux d'entre eux s'étaient déjà montrés, en 1630, au diocèse de Montauban ; ils arrivent bientôt à Bordeaux, à Saintes, à Cahors, à Mende, à Saint-Flour, à Luçon, de 1631 à 1638. Partout on les réclame, on les retient comme un exemple vivant pour le clergé, comme les régénérateurs des populations, Ainsi s'expliquent les vingt-cinq succursales de Saint-Lazare fondées, en autant de diocèses, pendant la vie de saint Vincent de Paul.

Cette institution en fit naître une seconde, accessoire, dit modestement le saint fondateur, et pourtant, de son aveu même, indispensable à la conservation de la première. « Pour maintenir les peuples en bon état, et conserver les fruits des missions, il fallait faire en sorte qu'il y eût de bons ecclésiastiques parmi eux, imitant en cela les guerriers conquérants qui laissent des garnisons dans les places qu'ils ont prises, de peur de perdre ce qu'ils ont acquis avec tant de peine ».

 

Pratique. - Se préparer, par le recueillement et la prière, à célébrer saintement la belle fête de demain.

 

Invocation. - Saint Vincent, fondateur des Missionnaires Lazaristes, conservez, au sein de votre famille religieuse, l'admirable esprit dont vous l'avez animée à son berceau.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Il est indubitable qu'en travaillant à sa propre perfection, on se rend plus capable de travailler à celle des autres.

Les prédicateurs qui parlent le langage de l'Evangile, font bien plus de fruit que ceux qui remplissent leurs sermons de paroles humaines et de raisonnements philosophiques ; parce que les paroles de la foi sont toujours accompagnées d'une onction céleste qui se répand en secret dans le cœur des personnes qui les écoutent.

Des motifs tout humains, cachés sous le prétexte du zèle et de la gloire de Dieu, font souvent entreprendre des œuvres, dont Dieu n'est pas l'auteur, et que sa sagesse ne couronne d'aucun succès.

Si nous étions bien convaincus de notre incapacité, nous nous garderions bien de mettre la faux dans la moisson d'autrui avant d'y être appelés, et de nous présenter pour obtenir la préférence sur d'autres ouvriers, que Dieu peut être a choisis pour l'accomplissement de son ouvrage.

Quand on a reconnu qu'une entreprise doit procurer la gloire de Dieu, et qu'elle est conforme à sa volonté, on ne doit épargner ni peines ni dépenses pour la porter à sa perfection, soit par ses soins, soit par ceux des autres.

Un jour saint Vincent dit à sa communauté : « Je prie Dieu deux ou trois fois tous les jours qu'il nous anéantisse si nous ne sommes utiles à son service. Voudrions-nous être au monde sans plaire à Dieu, et sans procurer qu'il soit connu et aimé ?

On ne doit pas se décourager quand on ne peut pas arrêter les scandales ni détruire tous les péchés ; parce qu'on ne doit pas regarder comme peu de chose de remédier en partie à de si grands maux, et d'empêcher, avec l'ai de de Dieu, la perte d'une seule âme.

 

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24 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Huitième jour

8e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

25 septembre

 

Missionnaire

 

Prélude. - Suivons l'apôtre dans les campagnes où son zèle l'appelle et l'entraîne à la poursuite des âmes.

 

Récit. - Vincent ne savait pas où allait le conduire cet emploi au service de M. de Gondi, emploi qui n'avait de sacerdotal que la direction spirituelle qu'il donnait à la maîtresse de la maison. Mais, en prêchant dans les campagnes qui appartenaient aux seigneurs de Gondi, il reconnut l'ignorance déplorable où languissaient les paysans.

Il conçut aussitôt la pensée de les tirer des vices qui découlaient d'un pareil état, en les instruisant par la parole, en les dirigeant dans une meilleure voie par des conseils personnels.

Voici quel fut le début de cette nouvelle carrière pour notre saint.

Étant en Picardie, l'an 1616, au château de Folleville, Vincent fut prié de confesser un paysan en danger de mort. Dieu lui inspira l'idée de faire faire une confession générale à cet homme qui avait mené en apparence une vie irréprochable, et le mourant avoua avec la plus vive contrition plusieurs péchés mortels que la honte l'avait empêché, jusqu'à l'âge de soixante ans, de confesser à son curé, comme il le confessa ensuite publiquement, dans l'excès de la joie que son aveu lui mit au cœur. Notre saint en prit occasion d'exhorter les habitants de Folleville à la confession générale. Il leur en fit voir l'importance, les moyens de la bien faire, et Dieu bénit tellement ses paroles que ces bonnes gens vinrent en foule mettre ordre à leur conscience.

Cette première mission eut lieu le jour de la conversion de saint Paul, et elle fut comme la semence des autres qu'il a faites de puis jusqu'à sa mort. Madame de Gondi fit un testament qu'elle renouvelait tous les ans, par lequel elle donnait seize mille livres, pour fonder une mission de cinq ans en cinq ans, par toutes ses terres, au lieu et en la manière que saint Vincent le jugerait à propos, et, pour employer des ter mes que notre saint employait ordinairement, « à la disposition de ce misérable ».

 

Pratique. - Se prêter, par tous les moyens en son pouvoir, à seconder le zèle des prédicateurs de la parole sainte dans les campagnes.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle et patron des missionnaires, renouvelez le feu du zèle dans les âmes de nos missionnaires.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

On doit traiter tous ceux qui se présentent pour faire les exercices spirituels d'une retraite, comme des hommes qui nous sont envoyés par Dieu même. On ne doit faire entre eux aucune distinction, mais traiter le riche comme le pauvre. Il faudrait même donner la préférence à ce dernier, dont l'état est plus ressemblant à la vie que Jésus-Christ a menée sur la terre.

Les principaux effets d'un véritable zèle pour le salut des âmes sont 1° d'exposer, pour les secourir, sa santé et sa vie : 2° d'éprouver la plus vive douleur à la vue des outrages que l'on fait à la Majesté divine ; 3° de corriger charitablement, et par des moyens conformes à leurs besoins, ceux qui offensent Dieu en notre présence ; 4° d'instruire les pauvres que l'on rencontre dans les endroits où l'on s'arrête pendant quelque temps.

Il faut avoir pratiqué longtemps ce qu'on veut enseigner aux autres ; par ce moyen, la parole de Dieu, qui sortira de notre bouche, produira des fruits au centuple.

Le plus petit sentiment d'envie pour le bien que font les autres, est un péché directement opposé au zèle pur et véritable.

Trois ouvriers font plus que dix, quand Dieu met la main à l'ouvrage ; et il l'y met toujours quand il nous prive des moyens humains, et qu'il nous place dans la nécessité de faire des choses au-dessus de nos forces.

Ô Messieurs, si nous avions une étincelle de ce feu sacré qui embrasait le cœur de Jésus-Christ, demeurerions-nous les bras croisés, et délaisserions-nous ceux que nous pouvons assister ?

Une marque qu'on est appelé aux fonctions ecclésiastiques , c'est de ne pas chercher à s'y introduire de soi-même et par des moyens tout humains.

Le zèle qu'accompagne l'onction de la grâce et de la charité adoucit l'amertume de la pénitence, et porte la consolation au milieu des souffrances et des travaux.

 

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23 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

8208

 

Septième jour

7e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

24 septembre

 

Précepteur

 

Prélude. - Suivons l'humble prêtre dans la maison de Gondi, où il se soustrait au luxe tumultueux, toutes les fois qu'on ne fait pas appel à ses services.

 

Récit. - Il n'y avait guère qu'un an que notre saint était à Clichy, lorsque Bérulle l'arracha à ses chers paysans. Ce fut un vrai déchirement pour son cœur.

« Je m'éloignai tristement de ma petite église de Clichy, écrivait-il à un de ses amis; mes yeux étaient baignés de larmes, et je bénis ces hommes et ces femmes qui venaient vers moi et que j'avais tant aimés. Mes pauvres y étaient aussi, et ceux-là me fendaient le cœur. J'arrivai à Paris avec mon petit mobilier, et je me rendis chez M. de Bérulle ».

De là, l'humble curé allait être jeté dans le grand monde. A la voix de M. de Bérulle, il accepta la charge de précepteur des enfants d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France.

Nous ne pouvons mieux exposer dans quel esprit il agissait, de quelle façon il se comportait dans cette illustre famille, qu'en citant ce qu'il en a dit, à savoir, « qu'il connaissait une personne qui avait beaucoup profité pour elle et pour les autres dans la maison d'un seigneur, ayant toujours regardé et honoré Jésus-Christ en la personne de ce seigneur, et la sainte Vierge, en la personne de la dame ; que cette considération l'ayant toujours retenue dans une modestie et circonspection en toutes ses actions et ses paroles, lui avait acquis l'affection de ce seigneur, de cette dame, de tous les domestiques; et donné moyen de faire un notable fruit dans cette famille ».

Madame de Gondi ressentait une joie ineffable d'avoir en sa maison un ange tutélaire, qui attirait tous les jours de nouvelles races sur elle et sur les siens. Elle le choisit pour son directeur et ils s'appliquaient ensemble à toute sorte de bonnes œuvres : aumônes, visites des malades, protection des faibles, consolation des affligés, catéchisme des pauvres et instruction des gens de la campagne.

 

Pratique. - Faire en tout et partout ce qu'on sent être le plus agréable à Dieu.

 

Invocation. - Saint Vincent, qui vous êtes toujours appliqué à remplir pour le mieux tous les emplois divers où la Providence vous a mis, obtenez-nous de vous imiter en cette importante pratique de la véritable vertu.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Un seul acte de résignation à la volonté divine en tout ce qu'elle ordonne de contraire à nos désirs vaut plus que cent mille succès conformes à notre volonté et à nos goûts.

Un remède très puissant et très efficace pour tous les maux ; un moyen pour se corriger de toute imperfection, pour triompher de toutes les tentations,pour conserver dans son cœur une paix inaltérable, c'est la conformité à la volonté de Dieu.

La pensée de la présence de Dieu nous rend familière la pratique de faire en tout sa sainte volonté.

Dieu communique une force et une énergie toutes particulières aux paroles de ceux qui font sa volonté. Il répand des bénédictions spéciales sur les œuvres qu'ils entreprennent pour lui ; il accompagne de sa grâce leurs saintes entreprises : aussi toutes leurs actions édifient-elles beaucoup ceux qui en sont les témoins.

Celui qui sera très soumis à la volonté divine, surmontera toutes les difficultés qu'il rencontrera dans le service de Dieu : le Seigneur accomplira tous les des seins qu'il a sur lui.

Notre perfection consiste à unir tellement notre volonté à celle de Dieu, que nous ne voulions que ce qu'il veut. Celui qui conformera le plus sa volonté à celle de Dieu sera le chrétien le plus parfait.

Celui qui cherche à se soumettre à Dieu en toutes choses, est sûr que tout ce que les hommes pourront faire ou dire contre lui tournera toujours à son avantage.

 

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22 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

14198

 

Sixième jour

6e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

23 septembre

 

Curé de village

 

Prélude. - Représentons-nous le bon saint, au milieu des paysans de Clichy, ses paroissiens, les instruisant, les consolant, les édifiant.

 

Récit. - Pour mener une vie vraiment ecclésiastique, le jeune se retire chez les Pères de l'Oratoire, non pour être agrégé à leur sainte compagnie, mais pour vivre à l'abri des dangers du monde.

De plus, sachant que nous sommes aveugles en notre propre conduite, il renonce à sa propre volonté, et se laisse conduire dans les voies de Dieu comme un enfant, par un « ange visible », je veux dire par un sage directeur.

Son choix s'étant arrêté sur M. de Bérulle, il ouvre son cœur à ce grand serviteur de Dieu, un des plus habiles maîtres de la vie spirituelle qui aient jamais existé. Celui-ci reconnaît à l'instant que notre saint est appelé par Dieu à de grandes choses, et, sans doute éclairé de lumières surnaturelles, il voit et lui déclare que Dieu veut se servir de lui pour lui rendre un signalé service dans son Eglise, et pour assembler, à cet effet, une nouvelle communauté de bons prêtres qui y travailleront avec fruit et bénédiction.

Après deux ans passés dans cette retraite, il est pourvu de la cure de Clichy. On dit qu'il avait déjà refusé un évêché ; il est certain qu'on lui offrait de riches abbayes, et la reine Marguerite, sur le récit de ses vertus, l'avait pris pour son aumônier ordinaire.

Mais, Dieu a parlé par la bouche de M. de Bérulle. L'humble Vincent sera curé de village. « Il préfère, comme le Prophète, être petit dans la maison du Seigneur, là où l'appelle l'obéissance ecclésiastique, que d'habiter dans les tabernacles des pécheurs, c'est-à-dire parmi les vains honneurs où perce l'ambition ».

Lui-même le disait plus tard : « Le bon peuple de Clichy m'était si obéissant, qu'ayant recommandé la confession des premiers dimanches du mois, personne n'y manquait, à ma grande joie. Ah ! me disais-je, que tu es heureux d'avoir un si bon peuple ! Le pape est moins heureux que moi ! »

 

Pratique. - Chercher, dans toutes les positions, le moyen de procurer la gloire de Dieu et le salut des âmes, en se proposant de procurer son propre salut.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle des pasteurs, priez pour les pauvres curés de campagne, qui rencontrent aujourd'hui tant de difficultés pour l'exercice de leur saint et pénible ministère.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Tout ce que Dieu nous donne ou nous enlève tourne toujours à | notre avantage, puisque tel est son bon plaisir. C'est à nous conformer à ce bon plaisir de Dieu, que nous devons faire consister toute notre perfection et tout notre bonheur.

L'indifférence est un état de vertu qui détache si parfaitement des créatures, et unit si intimement à la volonté de Dieu, que soi-même on ne désire rien, et on ne préfère pas une chose à une autre.

Se conformer en toute chose à la volonté de Dieu, c'est vivre d'une vie tout angélique : c'est précisément vivre de la vie de Jésus-Christ.

Il n'y a rien de plus saint, rien d'une perfection plus éminente que la résignation à la volonté de Dieu, qui nous établit dans un dépouillement total de nous-mêmes, et dans une indifférence parfaite pour tous les états où nous pouvons nous trouver.

On ne doit épargner ni dépenses, ni fatigues, ni même sa propre vie, quand il s'agit d'accomplir la volonté de Dieu.

Faire en tout et partout la volonté de Dieu, être prêt à aller vivre et mourir où Dieu voudra, c'est la disposition où se tiennent les bons serviteurs de Dieu et les hommes vraiment apostoliques ; c'est la marque qui distingue les vrais enfants de Dieu, qui sont toujours disposés à accomplir tous les desseins d'un si auguste et si bon père.

La perfection de l'amour divin ne consiste pas dans les extases ; elle consiste à faire la volonté de Dieu.

 

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