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sacre coeur
4 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Cinquième jour

Cinquième rayonnement

Le Baptême au Jourdain

 

« Ecce Agnus Dei ». (Jn. 1, 29)

 

L'obscurité qui couvrait la vie de Jésus ne commence à se dissiper qu'au jour glorieux de son baptême.

Il avait trente ans. Le rayonnement qui s'échappe de son Cœur arrive à son apogée, et puisque nous avons comparé ce divin Cœur au soleil, nous pouvons dire que les trois dernières années qui commencent en ce jour, sont le plein midi de ce soleil. De la Vie cachée, Jésus-Christ passe soudain à la Vie publique, et c'est tout d'un coup que cet éclat jaillit.

Un jour, Jean qui baptisait depuis un an au bord du Jourdain, eut un pressentiment direct de son approche. À l'instant, son cœur s'enflamma et, d'une voix vibrante comme l'éclat d'une trompette, il s'écria : « Voici, voici l'Agneau de Dieu ». Les multitudes comprirent-elles ce cri ? En tous cas, les eaux du fleuve qui coulaient comme un torrent, durent bondir de joie en voyant l'Agneau qui venait s'y baigner.

C'était à la dixième heure après le lever du soleil, correspondant environ à quatre ou cinq heures du soir, l'heure où les prêtres du Temple immolaient un agneau en offrant le sacrifice du soir ; c'est pourquoi le Précurseur disait : « Voici l'Agneau ». Véritable Agneau, en effet, par la pureté et la douceur.

L'Agneau, cette ravissante image de la douceur et de la sainteté du Cœur de Jésus, deviendra depuis l'appel de Jean, le nom de la Victime sainte : Agnus Dei. Le Cœur de Jésus est la douceur qui endure la souffrance sans plainte ni révolte, l'innocence qui se sacrifie, l'amour qui se donne, l'humilité qui s'abaisse.

Jésus s'avança vers Jean-Baptiste, mais celui-ci, confondu de tant d'humilité, lui dit ces paroles : « C'est moi qui devrais être baptisé par vous, et vous venez à moi ». Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire maintenant, car c'est ainsi qu'il convient que nous accomplissions toute justice ». Alors Jean n'insista plus et Jésus descendit dans le Jourdain.

Ce beau fleuve qui roule ses eaux tumultueuses jusqu'à la mer Morte, et déjà célèbre par le passage des Israélites, allait devenir sacré par le contact divin. Formé des neiges immaculées du Liban, il se précipite en un cours impétueux au milieu d'une végétation luxuriante qui borde ses rives, dans cette plaine maintenant triste et désolée qu'il fécondait jadis comme le Nil féconde l’Egypte par ses inondations. C'est là un ravissant symbole du fleuve de grâce qui s'échappe du Cœur de Jésus-Christ pour arroser la terre aride et ingrate de nos âmes.

Après que Jésus fut baptisé, dit l’Evangile, tout-à-coup le ciel s'ouvrit, on vit l’Esprit de Dieu descendre sous la forme d'une colombe et une voix s'écria : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis mes complaisances ». Ne fallait-il pas en effet, ô Pèlerin, que le rayonnement divin éclatât aux yeux de tous, et que Jésus apparût dès lors au monde comme Verbe de Dieu, dans la gloire de son Père, qui proclamait ainsi sa céleste origine : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». Mais au lieu de cette éclatante manifestation de la Trinité, du Père qui parlait dans la nue, du Fils descendu dans le Jourdain, de l'Esprit Saint qui se reposait sur Lui, le Christ gardait le silence. Par ce silence, il confondait l'orgueil humain qui s'élève arrogant, si fier de quelque titre glorieux et terrestre. Sa bouche se taisait, mais son cœur semblait dire : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ». En effet, le degré suprême de l'humilité est de se soumettre à son inférieur ; c'est ce degré qu'a occupé le Cœur de Jésus en s'abaissant devant saint Jean, qu'il exalte en s'humiliant lui-même. « Qui l'eût cru Fils de Dieu, s'écrie saint Bernard ; qui eût soupçonné en lui le Seigneur, et le Dieu de majesté ? Vous vous humiliez trop profondément, Seigneur, vous vous cachez avec trop de soin ; mais vous ne pourrez rester inconnu à Jean ». Puisque Jésus se tait, Dieu parle et l'Esprit-Saint se repose sur le Cœur humble et doux.

Jésus, descendu au milieu du fleuve, purifie les eaux ; il leur donne la force de la régénération, le « droit de baptême », selon le mot de saint Bernard ; puis il nous ouvre, par son baptême, la porte du ciel et les flots de la grâce, jusqu'alors retenue par le péché. En ce jour, le divin Cœur se donne comme source de vie et quels torrents descendent de lui ! Il fera ruisseler la grâce et la vie dans les âmes !

C'est un avant-goût de cet autre baptême qui terminera sa vie mortelle et dont il disait : « J'ai désiré d'un grand désir ce baptême, et pourquoi faut-il que je me voie empêché quelque temps encore de le recevoir ? »

Jésus, en instituant le baptême, épouse l'humanité, qui sera désormais lavée de ses péchés. Aussi l’Église chante-t-elle « qu'en ce jour elle a été unie à son céleste Epoux, parce que Jésus a lavé dans le Jourdain tous les crimes qu'elle avait commis ». En ce jour solennel, l'Agneau a pris sur lui toutes les souillures de sa créature et la faute originelle d'Adam, et les a purifiées dans ce bain régénérateur, devenu par le Christ le premier Sacrement.

 

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Invocation

 

Ô divin Maître, Agneau chargé de nos péchés, votre amour s'abaisse à suivre la prescription de la loi faite seulement pour les pécheurs, pour nous montrer qu'on ne va pas à Dieu sans l'obéissance. Vous accomplissez merveilleusement le symbole de ce beau fleuve qui porte avec lui la fertilité, parce que vous nous montrez le chemin d'un Sacrement nouveau qui arrosera nos âmes flétries par le péché originel ; vous nous ouvrez toutes grandes les écluses qui retenaient captives les eaux de la grâce et du salut. Ô Seigneur, lavez-nous, purifiez-nous. « Lavez-moi non seulement les pieds, dira saint Pierre plus tard, mais encore les mains et la tête » ; c'est-à dire nos pas, nos actions et toutes nos pensées.

 

Mirebeau

 

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2 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Troisième jour

Troisième rayonnement

La vie cachée en Égypte et à Nazareth

 

« Erat subditus illis ». (Luc 2, 51)

 

Hérode ne laissa pas longtemps le Fils de Marie dans son humble demeure. Plein de rage, irrité et jaloux, il voua à la mort tous les petits enfants de Bethléem et des environs, âgés de deux ans et au-dessous, afin d'atteindre sûrement le rejeton royal de Juda. Le sang des petits Innocents arrosa la terre à flots, et l'on entendit les gémissements des mères inconsolables ; mais Jésus n'était plus là. Joseph, averti par un ange, avait fui vers la terre d'Égypte avec la Mère et l'Enfant. Ainsi, Jésus commençait déjà à être chassé par les hommes, à demeurer sans toit et sans abri.

L'Égypte conserva pendant sept ans ce dépôt précieux ; pendant sept ans, elle contempla cette divine beauté qui se développait ; mais l'Égypte a gardé ses secrets et nous ne savons rien de cette première enfance, sinon qu'à l'imitation de Jésus fugitif et errant, la vie érémitique fleurit merveilleusement plus tard en cette contrée. Pourtant le silence a beau se faire, le secret transpire ; nous devinons des trésors d'innocence et de bonté, des joies ineffables, une vie d'union entre Marie et Joseph, éclairée par les sourires de l'Enfant divin.

Un jour, ses parents ayant appris la mort d'Hérode, revinrent à petites journées de la terre d'Égypte en la Terre Promise, comme on voit au printemps les hirondelles revenir vers leur premier nid ; cependant, au lieu de se diriger du côté de Bethléem, qui n'avait été qu'un gîte d'emprunt, ils allèrent à Nazareth, où Joseph avait une maison.

L'Enfant a grandi, les temps mauvais sont apaisés, la vie intime commence ; c'est un rayonnement doux et continu, à la manière de cette douce chaleur qui pénètre sous les ombrages et fait seulement pressentir que le soleil est là.

Deux vertus rayonnent surtout du Cœur de Jésus dans la vie cachée : l'humilité et l'obéissance. L'humilité est si grande qu'elle semble même jeter un voile sur le merveilleux épanouissement de l'Enfant-Dieu. En effet, il reste inconnu à ses compatriotes de Nazareth ; il n'éblouit personne, il parle peu, il apprend simplement le métier de son père nourricier, et personne ne sait son origine divine. Fils de Dieu et Fils de David, il n'est aux yeux de tous que le fils du charpentier. Et pourtant cet Enfant possède et la science divine et le génie humain avec la toute puissance de Dieu. Il lui était facile de laisser éclater quelques unes de ces richesses ; mais il n'en laissa rien paraître jusqu'à ce que l'heure fût venue.

Que de fruits hâtifs et trop précoces s'empressent de briller, d'étonner ! Puis vient le vent de l'orgueil qui flétrit et qui fané avant l'heure. Croyez-en le Seigneur-Jésus, cachez le don de Dieu jusqu'à l'instant de le montrer pour sa gloire.

L'obéissance était son autre vertu. Marie et Joseph en savouraient la douceur ; car c'était une obéissance aimante, empressée, joyeuse, qui lui faisait saisir la moindre occasion de les servir. Sans doute, il aidait sa Mère aux divers travaux du ménage, et plus d'une fois il alla puiser de l'eau à cette source bénie qu'on appelle encore aujourd'hui : la Fontaine de la Sainte Vierge, et la petite ville de Nazareth, qui sourit au pèlerin ému, garde silencieusement ces divins souvenirs.

Dans l'Incarnation, Jésus formait le Cœur de sa Mère ; dans sa vie cachée, il nous apprend par son exemple à former le nôtre. En effet, quel exemple nous donne ce Cœur doux et humble, ô Pèlerin ! Il semble qu'il s'applique à acquérir les vertus dont il est la source, pour nous montrer qu'elles ne s'obtiennent que par l'effort, la grâce et la prière. « Il croissait, dit l'Évangile, en âge et en sagesse ». Tout est dans ce mot, car le Cœur de Jésus se révélait en ce silence de la vie cachée, comme il se révèle dans la Communion à l'âme qui lui parle seul à seul, dans le silence du cœur. Marie, qui recevait les grâces précieuses de cette présence adorée, ne dissipait pas au dehors ce bonheur intime, mais elle méditait toutes ces choses en son âme. Aussi toutes les grâces et toutes les joies de cette Enfance, nous les retrouvons dans le Cœur de Marie, miroir fidèle de celui de Jésus. « Mon Fils, dut-elle lui dire souvent, mon fils, qu'ai-je fait devant le Seigneur pour mériter le bonheur d'être votre Mère ? » Et Lui, s’approchant doucement d'elle et pliant le genou, devait lui répondre qu'Il l'avait choisie entre mille et qu'Il l'aimait avant même qu'elle fût née.

Ô mystère incomparable, doux colloques échangés entre la Mère et le Fils, laissez-nous deviner quelques-uns de vos accents, et nous pénétrer de vos suaves parfums !

 

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Invocation

 

Ô Jésus ! vous qui déjà aimiez tant ce pauvre monde, ignorant encore qu'il lui était né un Sauveur, et qui vous prépariez dans l'ombre et le silence à votre glorieuse mission, apprenez-nous à aimer l'humilité et l'obéissance ; à vivre ignoré, méconnu du monde, sans éclat, sans réputation, si tel est votre bon plaisir.

Votre exemple enseigne à l'âme intérieure qu'elle ne doit pas chercher à attirer l'attention sur elle. Si elle ne peut s'enfuir dans une solitude inaccessible, elle doit se cacher, comme le passereau solitaire, dans la fente de votre Cœur, et y vivre si cachée au monde, que le monde ne la connaisse plus et ne puisse la ramener dans le tourbillon de ses folies.

 

Mirebeau

 

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30 avril 2017

Neuvaine pour la France par l'intercession de Sœur Josépha Menendez

Neuvaine pour la France par l'intercession de Sœur Josépha Menendez

Du 29 avril au 7 mai 2017

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La Servante de Dieu Josepha Menendez

1890-1923

 

Maria Josefa Menendez naît à Madrid le 4 février 1890. Elle est placée par ses parents dans une école où elle apprend le métier de coutûrière. Après de nombreux délais dûs à l'opposition de sa famille, elle entre dans la Société du Sacré-Coeur en 1920, et est admise au noviciat du couvent des Feuillants, à Poitiers. Objet de grâces d'oraison extraordinaires, elle est la dépositaire du message du Sacré Coeur au monde et aux âmes consacrées. En effet, Notre Seigneur lui apparaît chaque jour et lui demande de coucher ses paroles sur le papier puis de les transmettre à son évêque qui devra les communiquer au monde entier. Soeur Josefa meurt à 33 ans, le 29 décembre 1923.

 

Prière pour obtenir des grâces par l'intercession de Sœur Josefa Menendez

 

O Jésus qui ne pouvez résister à la supplication d'une âme qui attend tout de Vous, donnez-nous la foi, la confiance et l'abandon qui touchent votre Cœur, afin que sûrs de Vous, nous puissions obtenir de votre Toute-Puissante Bonté, ce que nous Vous demandons humblement pour votre Gloire et l'accomplissement de votre Règne d'Amour et de Miséricorde. O Jésus, glorifiez votre Cœur en nous accordant la grâce (conversion ou guérison, faveur spirituelle ou temporelle) que nous sollicitons, par l'intercession de votre humble servante Josefa.

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Neuvaine pour la France par l'intercession de Sœur Josépha Menendez

 

« France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »

 

Chers amis,

 

En ces temps troublés, à l'heure où nous allons élire notre futur chef d'Etat, nous vous proposons une neuvaine afin de confier la France au Cœur de Jésus. Au-delà de la politique qui limite souvent nos débats, au-delà des tensions de ces dernières semaines, il s'agit par cette neuvaine de nous abandonner avec confiance à la Providence, abandon qui passe par une vraie conversion du cœur. A nous, par nos efforts quotidiens, nos prières, de supplier le Ciel de sauver la France. Que nos gouvernants soient inspirés en vue du bien commun et du salut des âmes ! Cette neuvaine sera placée sous l’intercession de Sœur Josépha Menendez, mystique morte en 1923 à 33 ans à Poitiers. C’est en France que le Cœur de Jésus fait d'elle sa confidente et sa messagère. Par elle, Il renouvelle au monde l'appel d'une Miséricorde et d'un Amour infinis et demande en retour la confiance qui attend tout de Lui. C’est un véritable « Appel à l'amour » que nous adresse le Cœur de Jésus par son intermédiaire. La neuvaine commencera le samedi 29 avril pour s’achever le dimanche 7 mai, jour des élections. En plus de la prière quotidienne, vous trouverez un texte de méditation pour chaque jour tiré des paroles même du Christ confiée à sœur Josépha. Ce texte nous aidera à nous plonger et à nous abandonner dans l’Amour de Dieu.

 

Les 9 thèmes des méditations de cette prière pour la France :

 

  1. Qui suis-Je ?

  2. Appel à l’Amour

  3. Appel au pardon

  4. Les trésors de mon Cœur

  5. Appel à la vie intime avec Jésus

  6. Appel à l’assistance dominicale

  7. Appel à la Foi

  8. Appel à la confiance

  9. La victoire de l’Amour

 

Pour son Amour et pour la France, devenons des saints à l’école de Sœur Josépha Menendez.

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Pourquoi une neuvaine à sœur Josépha ?

 

Ultimes paroles de Sœur Josépha : « Vous prierez pour la France lui demandèrent ses Mères : « Ah ! Mes chères Mères, répondit-elle je crois bien ! C’est la patrie de mon âme ! Elle m’a donné ma vie religieuse ! Ici, j’ai trouvé un petit coin pour vivre et mourir ».

 

Révélation de Notre-Seigneur à Sœur Josépha

 

La France est au cœur de ce message divin peu connu aujourd’hui « … comme Dieu veut régner par l’amour, il demande à ses âmes et principalement à celles de cette nation (en parlant de la France) de réparer, d’abord pour obtenir le pardon mais surtout pour attirer de nouvelles grâces à cette nation qui, je le répète, est la première qui a connu mon Cœur et où cette dévotion s’est répandue ».

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Prière de la Neuvaine pour la France par l'intercession de Sœur Josépha Menendez

à dire chaque jour

 

Ô Jésus qui ne pouvez résister à la supplication de ceux qui attendent tout de Vous, donnez-nous la confiance, la foi et l’abandon qui touchent Votre Cœur afin que sûrs de Vous, nous obtenions de Votre toute puissante bonté la grâce pour la France que nous Vous demandons pour Votre gloire et l’accomplissement de Votre règne d’amour et de miséricorde. Ô Jésus, glorifiez Votre Cœur en nous accordant pour la France la grâce que nous sollicitons par l'intercession de Votre humble servante Josépha. Ô Jésus, à Votre Cœur, nous vous confions notre pays ; regardez, puis faites ce que Votre Cœur Vous dira ; laissez agir Votre Cœur ; Ô Jésus, nous comptons sur Vous, nous nous fions à Vous, nous sommes sûrs de Vous !

 

Premier jour

« Qui suis-je »

 

« Je suis l’Amour ! Mon Cœur ne peut plus contenir la Flamme qui Le dévore. J’aime à tel point les âmes, que J’ai donné ma vie pour elles. Pour leur amour, J’ai voulu rester emprisonné dans le tabernacle. Depuis vingt siècles, Je demeure là, nuit et jour, voilé sous les apparences du pain et caché dans l’Hostie, supportant, par amour, l’oubli, la solitude, les mépris, les blasphèmes, les outrages, les sacrilèges… Pour l’amour des âmes, J’ai voulu leur laisser le Sacrement de Pénitence, afin de leur pardonner, non pas une fois ou deux, mais aussi souvent qu’elles auront besoin de recouvrer la grâce. Là, Je les attends… là, Je désire qu’elles viennent se laver de leurs fautes, non avec de l’eau, mais dans mon propre Sang. Au cours des siècles, J’ai révélé, de différentes manières, mon Amour pour les hommes : Je leur ai montré combien le désir de leur salut Me consume. Je leur ai fait connaître mon Cœur. Cette dévotion a été comme une lumière répandue sur le monde. Elle est aujourd’hui le moyen dont se servent, pour toucher les cœurs, la plupart de ceux qui travaillent à étendre mon Règne ». (Notre-Seigneur à Josefa le 11 juin 1923).

 

Deuxième jour

Appel à l'amour

 

Pour y former sa privilégiée, le doux maître lui rappelait sa divine présence, si l’activité à l’ouvrage la lui faisait un peu oublier. C’est ainsi que dans le feu d’un travail pressé, elle entendit tout à coup la voix bien connue lui demander : « Josefa, que fais-tu ? – Ah ! Seigneur, Vous êtes-là ? » Il reprit : « À quoi penses-tu ? – Mon Jésus, je ne pensais à rien. – Mais tu M’aimes, n’est-il pas vrai ? » (21 février 1920).

Un soir, à la tombée de la nuit, Josefa se perdait dans un long corridor qui n’était pas éclairé ; soudain, une grande lumière parut à l’autre extrémité et elle vit Notre-Seigneur ! Il semblait vouloir la rejoindre ; elle courut à sa rencontre : « D’où viens-tu ? – lui demanda-t-Il. – De fermer les fenêtres. « Où vas-tu ? – Je vais achever de fermer. – Tu ne sais pas répondre ! Je viens de l’amour ! Je vais à l’amour ! Que tu montes ou que tu descendes tu es toujours dans mon Cœur qui est l’abîme de l’amour et Je suis avec toi. » Josefa ne nommera plus ce passage que le « corridor de l’amour ». (23 octobre 1920).

Elle passait ensuite à d’autres travaux et Jésus restait avec elle. Il lui demanda : « Que fais-tu en ce moment ? – Jésus de mon âme, Vous le savez bien ; je Vous le dis, je Vous aime. » Il reprit : « Beaucoup d’âmes croient que l’amour consiste à dire : « Mon Dieu, je Vous aime. Mais non. L’amour est suave et travaille parce qu’il aime, il fait tout en aimant. Je veux que tu M’aimes ainsi avec suavité toujours, en tout ; dans le travail comme dans le repos, dans l’oraison, la consolation, la tristesse ou l’humiliation, aime toujours et montre ton amour par tes actes. Cela, c’est l’amour. Si beaucoup d’âmes le comprenaient, comme elles avanceraient dans la perfection et comme elles consoleraient mon Cœur. » (22 novembre 1920)

 

Troisième jour

Appel au Pardon

 

« Je suis Dieu, mais Dieu d’Amour ! Je suis Père, mais un Père qui aime avec tendresse et non avec sévérité. Mon Cœur est infiniment saint, mais aussi infiniment sage et, connaissant la misère et la fragilité humaines, Il s’incline vers les pauvres pécheurs avec une Miséricorde infinie. J’aime les âmes après qu’elles ont commis leur premier péché, si elles viennent Me demander humblement pardon… Je les aime encore, quand elles ont pleuré leur second péché et, si cela se répète, Je ne dis pas un milliard de fois mais des millions de milliards, Je les aime et leur pardonne toujours, et Je lave, dans le même sang, le dernier comme le premier péché ! Je ne Me lasse pas des âmes et mon Cœur attend sans cesse qu’elles viennent se réfugier en Lui, et cela d’autant plus, qu’elles sont plus misérables ! Un père n’a-t-il pas plus de soin de l’enfant malade que de ceux qui se portent bien ? Pour lui, sa sollicitude et ses délicatesses ne sont-elles pas plus grandes ? Ainsi, mon Cœur répand-Il sur les pécheurs, avec plus de largesse encore que sur les justes, sa Compassion et sa Tendresse. Voilà ce que Je désire expliquer aux âmes : J’enseignerai aux pécheurs que la Miséricorde de mon Cœur est inépuisable ; aux âmes froides et indifférentes, que mon Cœur est un Feu qui veut les embraser, parce qu’Il les aime ; aux âmes pieuses et bonnes, que mon Cœur est le Chemin pour avancer vers la perfection et arriver en sécurité au terme bienheureux. Enfin, aux âmes qui Me sont consacrées, aux prêtres, aux religieux, à mes Âmes choisies et préférées, Je demanderai, une fois de plus, qu’elles Me donnent leur amour et ne doutent pas du Mien, mais surtout qu’elles Me donnent leur confiance et ne doutent pas de ma Miséricorde ! Il est si facile d’attendre tout de mon Cœur. » (Notre-Seigneur à Josefa le 11 juin 1923).

 

Quatrième jour

Les Trésors de Mon Cœur

(le pardon et la miséricorde)

 

« Je ferai connaître que la mesure de mon Amour et de ma Miséricorde envers les âmes tombées n’a pas de limites. Je désire pardonner. Je Me repose en pardonnant. Je suis toujours là, attendant avec amour que les âmes viennent à Moi. Qu’elles ne se découragent pas ! Qu’elles viennent ! Qu’elles se jettent dans mes Bras ! Qu’elles ne craignent rien, Je suis leur Père ». (Notre-Seigneur à Josefa 6 août 1922).

« Mon amour arrive à ce point que, d’un rien, mes âmes peuvent tirer de grands trésors : si dès le matin elles savent s’unir à moi et offrir toute la journée avec l’ardent désir que mon cœur se serve de leurs actions au profit des âmes, et si, moment par moment, heure par heure, elles exécutent leur devoir avec amour, que de trésor elles acquièrent dans cette journée ! Je leur découvrirai de plus en plus mon amour qui est inépuisable et il est si facile à l’âme qui aime de se laisser guider par ce même amour. Aime et souffre, l’amour ne peut se séparer de la souffrance ! Abandonne-toi à l’amour du plus tendre des pères. » (Notre-Seigneur à Josefa le 30 novembre 1922).

« Je veux maintenant quelque chose de plus, car si Je demande l’amour pour répondre à celui qui Me consume, ce n’est pas le seul retour que Je désire des âmes : Je désire qu’elles croient en ma Miséricorde, qu’elles attendent tout de ma Bonté, qu’elles ne doutent jamais de mon Pardon ». (Notre-Seigneur à Josefa le 10 juin 1923).

 

Cinquième jour

Appel à la vie intime

 

« Je le répète encore : ce que Je dis maintenant, ce n’est rien de nouveau. Mais de même que la flamme a besoin d’aliment pour ne pas s’éteindre, de même les âmes ont besoin d’un nouvel élan qui les fasse avancer et d’une nouvelle chaleur qui les ranime. Je veux que l’on sache combien Je désire que mes âmes se raniment et se renouvellent dans cette vie d’union et d’intimité avec Moi. Qu’elles ne se contentent pas de Me parler quand elles sont au pied du tabernacle. Je suis là, présent, c’est vrai, mais Je vis aussi en elles et Je Me complais à ne faire qu’un avec elles. Qu’elles Me parlent de tout !… qu’elles Me consultent en tout !… qu’elles Me demandent tout !… Je vis en elles pour être leur vie. Je demeure en elles pour être leur force… oui, je le répète, qu’elles n’oublient pas que Je me complais à ne faire qu’un avec elles… qu’elles se souviennent que Je suis en elles… et que là, je les vois, Je les entends et Je les aime. Là, J’attends qu’elles correspondent à mon Amour. Il y a beaucoup d’âmes qui, chaque matin, font oraison. Mais n’est-ce pas plutôt une formule qu’une entrevue d’amour ?… Elles entendent ou disent la messe et Me reçoivent dans la communion, mais une fois sorties du saint Lieu, ne se laissent-elles pas absorber par leurs affaires, à tel point qu’elles pensent à peine à M’adresser un mot ?… Je suis dans cette âme comme dans un désert, elle ne Me dit rien, elle ne Me demande rien… Et lorsqu’elle a besoin de consolation, bien souvent elle la demande à une créature qu’elle doit aller chercher, plutôt qu’à Moi, son Créateur, qui suis et qui vis en elle !… N’est-ce pas manque d’union, manque de vie intérieure ou, ce qui revient au même, manque d’amour ?… » (Notre-Seigneur à Josefa le 5 décembre 1923).

 

Sixième jour

Appel à l'assistance à la Messe Dominicale

 

« Ainsi, quand vous avez passé toute une semaine à vos travaux, à vos affaires, à vos délassements aussi… Il vous demande de donner au moins une demi-heure à l’accomplissement de son précepte. Est-ce beaucoup exiger ? Allez donc à sa Maison à Lui. Il vous y attend jour et nuit ; et chaque dimanche ou jour de fête, réservez-Lui cette demi-heure en assistant au mystère d’Amour et de Miséricorde qu’on appelle la Messe. Là, parlez-Lui de tout : de votre famille, de vos enfants, de vos affaires, de vos désirs… Exposez-Lui vos difficultés et vos souffrances… Si vous saviez comme Il vous écoutera et avec quel amour !… Vous Me direz peut-être : « Je ne sais pas assister à la messe ! Il y a si longtemps que je n’ai pas foulé le seuil d’une église ! » Ne vous effrayez pas… Venez et passez seulement cette demi-heure à mes Pieds. Laissez votre conscience vous dire ce que vous devez faire, sans fermer l’oreille à sa voix. Ouvrez votre âme… alors ma Grâce parlera… Elle vous montrera peu à peu comment vous devez agir en chaque circonstance de votre vie, vous comporter avec votre famille ou dans vos affaires… Comment vous devez élever vos enfants, aimer vos inférieurs, respecter vos supérieurs… Elle vous demandera peut-être d’abandonner cette entreprise, de rompre cette amitié mauvaise, de vous éloigner énergiquement de cette réunion dangereuse… Elle vous dira que vous haïssez telle personne sans raison, et que de telle autre que vous fréquentez et aimez, vous devez au contraire fuir les conseils et vous séparer… Essayez seulement et, peu à peu, s’étendra la chaîne de mes grâces. Car il en est du bien comme du mal, il suffit de commencer. Les anneaux de la chaîne s’appellent les uns les autres. Si, aujourd’hui, vous écoutez ma Grâce et si vous la laissez agir en vous, demain vous l’entendrez mieux, plus tard mieux encore et ainsi, de jour en jour, la lumière viendra, la paix grandira et votre bonheur sera éternel ! (Notre-Seigneur à Josefa le 19 juin 1923).

 

Septième jour

Appel à la Foi

 

« Jeunesse, richesse, sagesse, gloire humaine, tout cela n’est rien… tout cela passe et finit, Dieu est le Seul qui subsiste pour l’éternité ! Si le monde et la société sont remplis de haines et en luttes continuelles, peuples contre peuples, nations contre nations, et individus contre individus, c’est que le grand fondement de la foi a presque entièrement disparu. Que la foi se ranime, et la paix reviendra et la charité régnera ! La foi ne nuit pas à la civilisation et ne s’oppose pas au progrès. Au contraire, plus elle est enracinée dans les individus et dans les peuples, plus grandissent en eux la sagesse et la science, car Dieu est Sagesse et Science infinies. Mais là où la foi n’est plus, la paix disparaît et, avec elle, la civilisation, la culture, le vrai progrès… car Dieu n’est pas dans la guerre… Il n’y a plus alors que division des opinions entre elles, soulèvement des classes les unes contre les autres et, dans l’homme lui – même, rébellion des passions contre le devoir. Alors disparaît tout ce qui fait la noblesse de l’homme : c’est la révolte, l’insubordination, la guerre ! Ah ! laissez-vous convaincre par la foi et vous serez grands. Laissez-vous dominer par la foi et vous serez libres ! Vivez selon la foi et vous ne mourrez pas éternellement ! » (Notre-Seigneur à Josefa le 19 juin 1923).

 

Huitième jour

Appel à la confiance

 

« De même, quand les âmes (les hommes) prient pour elles ou pour d’autres : si elles hésitent, si elles doutent de Moi, elles n’honorent pas mon Cœur, tandis qu’elles Le glorifient quand elles attendent avec sécurité ce qu’elles Me demandent, sachant bien que Je ne puis leur refuser que ce qui ne convient pas au bien de leur âme. Quand le Centurion vint Me supplier de guérir son serviteur, il Me dit avec une grande humilité : « Je ne suis pas digne que Vous entriez dans ma maison… » Mais plein de foi et de confiance, il ajouta : « Cependant, Seigneur, dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri. » Cet homme connaissait mon Cœur. Il savait que Je ne puis résister à la supplication d’une âme qui attend tout de Moi… Cet homme M’a grandement glorifié, car à l’humilité il a joint la ferme et entière confiance… Oui, cet homme connaissait mon Cœur. Et pourtant Je ne m’étais pas manifesté à lui comme Je me manifeste à mes Âmes choisies. C’est par la confiance qu’elles obtiendront d’innombrables grâces, non seulement pour elles, mais aussi pour les autres, et c’est ce que Je veux qu’elles comprennent à fond, car Je désire qu’elles révèlent les traits de mon Cœur aux pauvres âmes qui ne Me connaissent pas. » (Notre-Seigneur à Josefa le 5 décembre 1923).

 

Neuvième jour

La victoire de l'Amour et la diffusion du Message

 

« Je veux pardonner. Je veux régner. Je veux pardonner aux âmes et aux nations. Je veux régner sur les âmes, sur les nations et sur le monde entier. Je veux répandre ma Paix jusqu’aux extrémités du monde, mais, d’une manière spéciale, sur la France, cette terre bénie, berceau de la dévotion à mon Cœur. Oui, je veux être sa Paix, sa Vie, son Roi ! Je suis la Sagesse et le Bonheur, Je suis l’Amour et la Miséricorde, Je suis la Paix. Je régnerai ! Pour régner, Je commencerai par faire Miséricorde, car mon Règne est de Paix et d’Amour : Voilà la fin que Je veux réaliser, voilà mon Œuvre d’Amour ! » (Notre-Seigneur à Josefa le 12 juin 1923).

« Aucune de mes Paroles ne se perdra. Rien de ce que Je te dis ne s’effacera jamais », même si le démon « nourrit mille projets pour faire disparaître mes Paroles… il n’y réussira pas… » Je veux que mon Amour soit le soleil qui éclaire et la chaleur qui échauffe les âmes. C’est pourquoi Je désire que l’on fasse connaître mes Paroles… Toutes seront imprimées, lues et prêchées, et Je leur donnerai une grâce spéciale afin qu’elles éclairent et transforment les âmes. Ne sais-tu pas ce qui arrive lorsqu’un volcan s’ouvre ? La puissance de feu est si grande qu’elle est capable d’arracher les montagnes et de les détruire, et l’on connaît qu’une force irrésistible a passé par là. Ainsi, mes Paroles auront une telle force et ma Grâce les accompagnera de telle manière, que les âmes les plus obstinées seront vaincues par l’Amour. » (Notre-Seigneur à Josefa le 6 août 1922).

Josefa_Menendez

 

Pour approfondir

 

Livre un « Un Appel à l’Amour » qui retranscrit le message du Cœur de Jésus pour chacune de nos âmes. Vous pouvez le lire en ligne (format pdf) en cliquant ici

Pour se le procurer, se mettre en contact avec les

Oeuvres du Sacré-Cœur de Poitiers

1 voie Malraux

86000 Poitiers

Mail : unappelalamour@gmail.com.

 

Documentaire

"Josefa Menendez, un appel à l'Amour"

 

Portrait de soeur Josepha Menendez, religieuse du Sacré-Coeur, née le 4 février 1890. Après une enfance et une jeunesse particulièrement ferventes, elle entre au Noviciat de la Société du Sacré-Coeur, à Poitiers, le 4 février 1905. Elle est alors très rapidement l'objet de révélations divines : faire connaître au monde (Un reportage de 52 mn).

 

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8 mars 2017

Le Mois du Coeur Agonisant de Jésus

Le Mois du Cœur agonisant de Jésus

Père Blot

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 Vingt-deuxième jour

Le Cœur agonisant

 

Pour la fête de l'oraison de Notre Seigneur sur le mont des Oliviers, l'introït de la messe commence ainsi : « Cor meum conturbatum est in me, mon Cœur s'est troublé en moi, et la crainte de la mort est tombée sur moi » (Psaume 37, 11). C'est donc spécialement au Cœur, que se rapportent les souffrances de Jésus agonisant.

 

Méditation

 

I. Le Cœur du bon Maître endura seul des souffrances plus nombreuses et plus acerbes, que toutes les autres parties de son corps prises ensemble ; l'état de ce Cœur adorable, livré à toutes les sévérités de la justice divine, était bien plus lamentable que l'état de ce corps mortel, déchiré par la cruauté des bourreaux ; la passion intérieure fut plus poignante que la passion extérieure. Voyez ce Cœur délaissé, abandonné de tous, chargé de tous les péchés des hommes. Il est réduit à dire au Père céleste : « Vous avez détourné de moi votre face, et j'en suis tout troublé » (Psaume 19, 8). Dieu semble en effet s'être éloigné, il livre à lui-même ce Cœur innocent devenu victime pour nous, il ne lui donne ni vues, ni lumières, ni goûts. Tout rebute ce pauvre Cœur, tout contribue à lui faire sentir le poids de sa peine. En quel abattement il tombe ! Quel ennui le saisit et le désole ! Quelles sombres réflexions l'inquiètent et le tourmentent ! Il a beau prier, le ciel est fermé pour lui ; la nature et les sens ne cessent de lui dire : « Où donc est ton Dieu ? » (Psaume 41, 4). Il éprouve toutes les agonies, il ressent toutes les souffrances morales, pour nous aider à les sanctifier. Hâtons-nous donc de prendre tous ses sentiments. Il faut que le Cœur agonisant du divin Maître batte en quelque sorte dans mon cœur affligé, pour que je participe à sa soumission, à son énergie, à son dévouement. Cœur admirable, soyez mon modèle, mon amour et mon soutien !...

II. Jésus s'était séparé de la plus grande partie de ses amis, et de sa Mère elle-même, en quittant le cénacle ; il s'était séparé de huit apôtres, en entrant dans Gethsémani ; enfin dans le jardin, il se sépare des trois disciples qu'il aime le plus. Ils s'endorment, pendant que Judas veille pour le trahir, et que nous veillons tous pour l'offenser. Nos péchés sans nombre, de hideux fantômes, de cruels démons peuplent seuls sa solitude. Son Cœur devient le confluent de toutes les souffrances, à cause des iniquités qui débordent de tous nos cœurs. Dans le Cœur agonisant du Sauveur tombent tous les crimes du monde, comme les fleuves entrent dans la mer avec la fange qu'ils charrient : de là des tristesses, des angoisses, des agitations, des tempêtes excitées parla colère même de Dieu irrité contre nous. Ah ! que ne puis-je arrêter le torrent de nos iniquités ? D'où vient que je le grossis encore par mes propres péchés ?...

III. De ce même Cœur, de cet océan de douleur et d'amour, sortent des gémissements, des prières, des actes répétés de résignation, des vapeurs sanglantes qui forment des nuages bienfaisants, pour répandre au loin une rosée salutaire. Par un flux et reflux continuel de miséricorde et d'expiation, il bat tous les rivages, il atteint tous nos cœurs, durs, secs, froids, stériles et insensibles comme des rochers ; puis il se replie sur lui-même, en soupirant, mais pour nous bénir encore et préparer notre salut. Voilà jusqu'où va sa douleur, voilà jusqu'où va sa bonté, dans le plus complet isolement. Pauvre Cœur abandonné, votre agonie n'a plus de bornes., et vos souffrances sont sans mesure. L'infinité de nos péchés vous accable, et notre ingratitude y met le comble en vous délaissant. Moi, du moins, je vous tiendrai compagnie, j'essuierai votre sueur, je m'unirai à votre prière, je partagerai vos afflictions et vos peines...

Lisez dans l'Agonie de Jésus, liv. I, ch. VIII, Jésus agonisant chef des pénitents.

 

Pratique : Résignons-nous à être, autant qu'il plaira au Seigneur, dans le trouble, dans l'inquiétude, dans la tristesse, dans la crainte, dans le dégoût et l'ennui. Ne cherchons pas à échapper à l'agonie du cœur par l'acceptation de l'agonie, en imitant ces âmes égoïstes qui veulent trouver dans leur résignation même quelque goût ou plaisir spirituelle calme, la paix, le contentement. Travaillons avec zèle à l'extension de l'archiconfrérie et de la communauté du Cœur agonisant.

 

Exemple

 

On obtient chaque jour de très nombreuses conversions, en invoquant le Cœur agonisant de Jésus, en plaçant son image dans la chambre du malade, sa médaille sur la poitrine ou sous l'oreiller du moribond. Dans presque tous les hôpitaux tenus par des religieuses on pourrait dire, comme les religieuses de Saint Alexis de Limoges : « Depuis que nous ayons embrassé la dévotion au Cœur agonisant de Jésus et au Cœur compatissant de Marie, elle a été une source de grâces précieuses et abondantes, d'abord pour nous-mêmes, ensuite pour les pauvres malades de notre vaste hôpital, que nous n'avons plus la douleur de voir mourir sans recevoir les derniers sacrements. Avons-nous affaire aux âmes les plus endurcies, dès que nous implorons pour elles les Cœurs sacrés de Jésus et de Marie, nous sommes exaucées ». On obtient de même des guérisons. Le 26 mai 1872, on écrivait de Lavaur (Tarn) : « Marie Cany, épouse de Jean Raynaud, en proie à d'atroces souffrances et abandonnée des médecins, appliqua une médaille, le 7au matin, sur le point le plus douloureux. Aussitôt la douleur se calma, et à deux heures le bien était complet ; il s'est maintenu. Nous espérons que cette faveur excitera de plus en plus la dévotion au Cœur agonisant, et ranimera le zèle des associés ». La pieuse médaille préserva de la mort un grand nombre de soldats, durant la guerre de1870-1871.

 

Vingt-troisième jour

Agonisons avec Jésus

 

De la grotte de l'agonie, l'Homme-Dieu nous dit : « Mon Cœur n'a attendu que des outrages et de la misère, improperium expectavit Cor meura et miseriam. J'ai été dans l'attente de quelqu'un qui s'affligerait avec moi, et il n'y en a point eu ; j'ai espéré des consolateurs, et je n'en ai point trouvé » (Psaume 78, 21). Voulons-nous le consoler ? Partageons ses souffrances et son agonie, avant de partager sa gloire et sa couronne (Romains 8, 17).

 

Méditation

 

I. La première manière d'agoniser avec le Sauveur, c'est de souffrir avec lui. Mais qui se présente pour partager l'état de Jésus agonisant dans Gethsémani ? Qui veut éprouver comme lui la crainte, l'ennui, le dégoût, la tristesse mortelle ? Qui veut suer sang et eau ? Qui se plaît à rencontrer un Judas parmi ses amis ? Qui est heureux d'adresser au Seigneur de longues prières, sans les voir exaucées ? Il est surtout un trait que nous n'imitons guère : c'étaient les péchés des hommes qui mettaient Jésus à l'agonie. Or, nous n'avons aucun empressement à partager cette agonie de douleur et de confusion, pour nos propres péchés, moins encore pour les péchés des autres. Il faut ordinairement que Dieu frappe à coups redoublés, que son bras s'appesantisse sur nous, pour que nous nous décidions à expier nos fautes ; encore nous bornons-nous alors à faire des afflictions qui nous sont envoyées une salutaire expiation. Mais nous n'allons pas au-devant, comme le divin Maître, comme les religieux pénitents ou contemplatifs qui embrassent volontairement un genre de vie, qu'ils savent être la plus large participation aux agonies du Sauveur. Quand donc serons-nous les compagnons de Jésus dans ses humiliations et ses souffrances !...

II. Une autre manière de lui tenir compagnie, d'agoniser avec lui, c'est d'avoir patience avec nous-mêmes, c'est de nous résigner aux tourments que nous causent notre imagination et notre sensibilité. N'est-ce pas exprès, tout exprès, que le Fils de Dieu a voulu s'abandonner à l'excès de sa sensibilité, comme aux sombres prévisions de son imagination ? A-t-il donc failli ? Non, il nous a sauvés par ces souffrances intérieures recherchées à dessein, autant que par les tortures extérieures infligées par ses bourreaux. Réduit à l'agonie par la vivacité de son imagination qui prévient les événements, et par la sensibilité de son Cœur qui aime éperdument des ennemis, il console et rassure ces âmes pieuses, qui s'entendent reprocher souvent de porter dans leur cœur la cause de leurs afflictions. Et ne portons-nous pas dans notre corps la cause de nos maladies ? Nos infirmités corporelles n'en peuvent pas moins être très-méritoires, si nous savons faire de nécessité vertu. Lors donc qu'une âme est torturée par la prévision ou l'exagération de ses maux, par l'excès de sa délicatesse ou de sa sensibilité, qu'elle laisse mille personnes la charger de reproches ou de mépris, et qu'elle considère Jésus-Christ seul en son agonie. Jésus lui reste, et c'est assez ; car il lui reste avec la force, avec la lumière, avec la consolation de ses souffrances et de ses exemples

III. Une troisième manière d'agoniser avec le Sauveur, c'est d'endurer comme lui notre dernière agonie, c'est de prier, d'agir, de souffrir pour sanctifier l'agonie des autres. Qu'elles sont affreuses les angoisses des pauvres moribonds, lorsque le remords de la conscience, la crainte du jugement qui s'approche et l'incertitude du salut éternel se réunissent, pour remplir leur âme de trouble et de frayeur ! L'enfer, qui n'a plus qu'un peu de temps (Apocalypse 12,1 2), redouble sa rage et fait un effort suprême, pour saisir au passage cette proie qui va lui échapper. Pour ce dernier combat, le démon qui d'ordinaire tendait des embûches à l'âme durant son pèlerinage, ne se contente pas de venir seul à la charge, mais il appelle à son aide des légions innombrables d'esprits infernaux. L'Église a donc bien raison de convoquer ses fidèles et ses ministres, d'appeler même les anges du ciel, auprès du plus humble agonisant qui va quitter la terre, pour opposer les saintes phalanges de la lumière et de l'amour aux infernales phalanges des ténèbres et de la haine. Secondons-nous de tous nos efforts les pieux desseins de notre mère ? Invoquons-nous Jésus agonisant pour chaque moribond, comme fait le prêtre qui l'assiste ?...

Lisez dans l'Agonie de Jésus, liv. I, ch. VII, Jésus agonisant, soutien des affligés.

 

Pratique : Laissons le Seigneur nous immoler en paix et sans bruit, sur le calvaire du cœur ou dans le jardin de l'agonie. Confortons les affligés, comme l'ange consolateur conforta Jésus. Engageons les cœurs qui souffrent à recourir au Cœur agonisant du divin Maître, pour qu'il sanctifie leur agonie par l'exemple et le mérite de la sienne. Prions tous les jours pour les mourants.

 

Exemple

 

On raconte de saint André Avellin, qu'au moment de sa mort son lit fut entouré de milliers de démons, et que pendant son agonie il eut un combat si terrible à soutenir contre l'enfer, que tous les religieux qui l'assistaient en furent saisis d'épouvante. On vit le visage du saint se décomposer, et prendre une couleur livide ; il tremblait de tous ses membres ; les larmes coulaient de ses yeux en abondance : autant d'indices du violent assaut qu'il avait à repousser. Un pareil spectacle arrachait des pleurs à tous les assistants : chacun redoublait de prières, chacun tremblait pour soi en voyant qu'un saint mourait de la sorte. Une seule chose consolait ces religieux ; c'était que le moribond tournait souvent ses regards vers une image de la très sainte Vierge, comme pour demander du secours. On se souvenait qu'il avait dit plus d'une fois, durant sa vie, que Marie serait son refuge à l'heure de la mort : « Ora pro nobis, in hora mortis ». Ce fait est cité par Saint Alphonse de Liguori.

 

Vingt-quatrième jour

La sueur sanglante

 

Durant son agonie et sa longue prière, Jésus sua du sang, sudor ejus sicut guttœ sanguinis decurrentis in terram (Luc 22, 44). Le sang et la sueur ordinaire ayant paru presque en même temps sur son corps, le sang s'y figea bientôt, et fut entraîné jus- qu'à terre par la fluidité de la sueur, qui lui servait comme de véhicule ; ou bien la sueur de sang étant très abondante coula jusqu'à terre, aidée à prendre ce cours par l'humidité que la sueur laissa sur la peau.

 

Méditation

 

I. Le péché se forme dans le cœur, avant de se consommer à l'extérieur par l'action, et il consiste dans la détermination de la volonté, plutôt que dans l'acte matériel. Il faut donc que le pécheur, avant d'offrir à Dieu le sacrifice de son corps au moyen de la satisfaction, lui offre le sacrifice de son cœur au moyen de la contrition. Caution des pécheurs, Jésus allait offrir le sacrifice de son corps sur le Calvaire, en satisfaisant surabondamment à la justice divine ; mais il commence par offrir, au jardin des Oliviers, le sacrifice de son Cœur par une indicible contrition. Sur le Calvaire la présence des bourreaux, faisant violence au Sauveur, empêchera les Juifs de croire que cette mort sanglante soit libre et volontaire du côté de la victime. Mais au jardin, la sueur de sang met en évidence cette liberté du sacrifice, qui importe tant à notre salut. Ici point de tourments ni de coups ; aucune blessure extérieure ne force le sang à jaillir des veines. Ici le Fis de Dieu, tout à la fois prêtre, autel et victime, ouvre lui-même, par son propre vouloir, ses veines sacrées. Profitons-nous aussi de notre liberté, pour multiplier nos sacrifices, les rendre plus saints et plus complets ?...

II. Quel supplice ne cause pas à toutes les parties du corps de Jésus agonisant, la rupture subite de tant de fibres délicates, dont le moindre dérangement nous cause de si excessives douleurs ! Mon sacrifice serait imparfait, disait le Fils de Dieu, s'il n'était celui d'un esprit abattu et d'un cœur brisé, spiritus contribulatus, cor contritum (Psaume 50, 19). Et mon âme, plus excellente que mon corps, doit être plus accablée par la crainte et la douleur, que mon corps ne le sera par les coups redoublés qui tomberont sur lui. Je ne trouve donc maintenant d'autre consolation que de consentir à m'affliger, puisque vous voulez que je souffre, ô mon Père ! Cette nuit est pour moi aussi douloureuse que le sera ma croix. Tous mes os sont comme arrachés de leur place, tous mes nerfs sont mis à la torture, mon Cœur est devenu semblable à la cire qui se fond (Psaume 21, 15), et mes artères sont agitées par un mouvement si violent, qu'elles s'entr'ouvrent et répandent du sang par tous mes pores. Avons-nous souffert, avons-nous combattu, avons-nous seulement résisté jusqu'au sang ?...

III. J'ai foulé le pressoir, avait dit le Sauveur par la bouche du prophète, je l'ai même foulé seul, car personne n'était avec moi, et mon vêtement a été couvert de sang (Isaïe 63, 3). Dans Gethsémani, qui signifie pressoir, sa chair a été foulée comme sous un pressoir, et le sang en est sorti, comme le suc sort du raisin en rougissant les habits de ceux qui le pressent. C'était Jésus lui-même qui, sans le secours d'aucun bourreau, pressait ainsi sa chair très sainte pour en exprimer le sang. Il pouvait dire : « Aucun homme de cœur n'est avec moi », car aucun gentil, aucun juif ne partageait son agonie, ne le soutenait dans cette lutte, n'essuyait sa sueur. Exposé à cette juste colère de Dieu, qui est comparée à un pressoir (Apocalypse 19, 15), et pour ainsi dire vendangé par le Seigneur (Thren. 1, 12) en punition de nos crimes, le Cœur du bon Maître ressemblait à un raisin foulé avec violence sous le pressoir, pour qu'un vin généreux en jaillisse de toutes parts. Jésus, c'est moi qui ai mis votre Cœur sous le pressoir pour en faire jaillir le sang. Puisse une goutte de ce sang tomber sur mon cœur refroidi, pour l'animer, l'échauffer, et le rendre tout brûlant du feu sacré de votre amour !...

Lisez dans l'Agonie de Jésus, liv. XI, ch. X, Fins et significations de la sueur de sang.

 

Pratique : Voulons-nous satisfaire à Dieu pour nos péchés ? Prenons pour modèle Jésus suant sang et eau, et implorons son secours. Mon Sauveur, qui avez sué volontairement du sang pour moi, changez la délicatesse de mon cœur en un vif désir de souffrir quelque chose pour vous.

 

Exemple

 

Sainte Madeleine de Pazzi éprouvait une indicible compassion pour le Sauveur en sa sueur de sang. Un jour, dans une extase, l'ayant vu tout sanglant au jardin des Oliviers, elle en conçut tant de douleur que de moment en moment elle tombait par terre, comme si elle eût été morte. Puis poussant les soupirs les plus enflammés, elle s'écria : « Mon Jésus, vous avez sué du sang ! Ah ! que ne puis-je enchaîner toutes les volontés des créatures, et les amener à vous !... Je ne puis plus, ô mon amour, vous appeler le plus beau des enfants des hommes, comme faisait le prophète (Psaume 44, 3), puisque je vois tout votre visage plein de sang. Tous vos apôtres dorment ; je m'étonne qu'ils ne se lèvent pas pour considérer votre face ensanglantée... » La sainte voyait tomber des gouttes de sang du visage de Jésus-Christ jusqu'à terre ; elle s'écriait avec une grande stupeur : « Il sue du sang ! mon amour, ne suffit-il pas que vous suiez du sang de tous les membres de votre corps ? Faut-il encore que je vous voie répandre par vos yeux des gouttes de sang, au lieu de larmes ? mon amour, que n'ai-je été moi-même la terre qui recevait ce sang !... Oh ! Si je pouvais recevoir quelques gouttes de votre sang, qui sont comme autant de rubis précieux tombant sur la terre ! Oh ! Si mon cœur était cette terre qui les reçoit, qu'il serait riche, qu'il serait heureux ! Il aurait en lui-même un trésor suffisant pour acheter mille mondes ».

 

Vingt-cinquième jour

Le sommeil

 

Durant sa prière, Jésus agonisant se leva plusieurs fois pour visiter ses apôtres privilégiés ; mais il les trouva toujours dormants, invenit eos dormientes (Matthieu 26, 40). Combien ce lâche sommeil fut poignant pour le Cœur du bon Maître ! Combien notre cœur à nous-mêmes ne souffre-t-il pas du sommeil ou de l'indifférence de nos amis, pendant que le vent de l'adversité souffle sur nous !

 

Méditation

 

I. Dans le présent Jésus lisait l'avenir, et il se disait : Ce sommeil de mes disciples m'est plus dur que la cruauté de mes bourreaux. Je vois que mon corps mystique, par la somnolence de mes pontifes et de mes prêtres, sera dans la suite assailli et maltraité, autant de fois que les successeurs des apôtres les imiteront dans leur sommeil, plus que dans leur courage. On verra dans les champs de l'Évangile, ensemencés par ma parole, arrosés par mon sang, croître les germes funestes de l'ivraie ou de la zizanie, les doctrines licencieuses, les hérésies manifestes, parce que mes apôtres dorment et que leurs successeurs dormiront encore. On verra les églises non respectées, les sacrements non fréquentés, les autels sans ornements, les mœurs sans pureté, la religion sans prestige,parce que mes apôtres dorment et que leurs successeurs dormiront encore. Ah ! mon Cœur en éprouve une agonie de tristesse et de dégoût ! Ne contribuons-nous point a endormir dans la tiédeur et la mollesse quelques âmes, des fidèles et même des prêtres ?...

II. Le sommeil de nos amis était aussi représenté dans le sommeil des amis de Jésus. Quel désappointement cruel pour nous, quand nous sommes forcés, durant nos épreuves, de comparer nos amis à ces oiseaux de passage, qui ne s'arrêtent en nos climats qu'autant que l'air en est doux et tempéré, et qui s'envolent aussitôt que l'hiver approche ! Alors notre sensibilité se retourne contre elle-même, et le développement qu'elle avait acquis par l'amitié, ne sert plus qu'à augmenter notre tourment. Heureux, mille fois heureux, Seigneur, l'homme qui tend vers vous les bras de son affection, et qui met en vous seul tout son amour, toute sa confiance ! Car vous seul peuplez réellement pour lui toutes les solitudes, vous seul ne lui manquez jamais, vous seul lui êtes un appui toujours prêt et toujours puissant, vous seul faites refleurir pour lui les sentiers de la vie, vous seul lui ouvrez à la mort les portes du ciel. Vous seul, ô Dieu fait homme, Jésus agonisant, victime du sommeil de vos amis, vous êtes pour nous un ami qui jamais ne sommeille réellement...

III. Dieu lui-même semble dormir quelquefois à notre égard : sommeil apparent, mais néanmoins douloureux pour nous, qui nous écrions alors avec David : Quare obdormis, Domine ? pourquoi dormez-vous, Seigneur ? Pourquoi oubliez-vous notre indigence et notre tribulation ? (Psaume 43, 23-26) ? Il nous répond : « Je dors, mais mon Cœur veille, Cor meum vigilat » (Cantique 5, 2). Mon sommeil ne ressemble-t-il pas à celui d'une mère, auprès du berceau de son enfant ? Lors même que ses sens paraissent le plus endormis, son cœur veille, et le moindre cri poussé par l'objet de son amour, la retrouve prête à lui prodiguer ses soins. Ainsi, malgré mon sommeil apparent sous le voile des espèces sacramentelles, mon Cœur eucharistique est toujours veillant et priant pour vous. Oui, mon Dieu, vous êtes l'ami qui veille pour les amis mêmes qui s'endorment ; vous êtes celui qu'au sortir de leur sommeil, interrompu parle malheur, ils trouvent toujours prêt à leur prodiguer ses conseils, ses secours et son sang. Ai-je recouru à ce Cœur divin qui veille nuit et jour près de moi, toutes les fois que je me suis senti malheureux et délaissé ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, liv. IX, ch.I, Le sommeil de nos amis.

 

Pratique : Rougissons d'abandonner nos amis dans le malheur, ou de nous montrer indifférents à leurs souffrances. Si nous sommes nous-mêmes abandonnés de nos amis, ne nous en plaignons qu'à Dieu, et versons toutes les tristesses de notre cœur dans le Cœur agonisant ou dans le Cœur eucharistique de Jésus, en attendant de lui seul notre meilleure consolation.

 

Exemple

 

Saint Jean Eudes, fondateur des prêtres de Jésus et Marie, et des Religieuses de Notre-Dame de charité, vit ses meilleurs amis s'éloigner de lui, tant sa réputation fut attaquée par d'atroces calomnies. Ceux mêmes qui l'avaient exhorté à entreprendre l'établissement de sa Congrégation, l'abandonnèrent dans le malheur, à l'exception de trois; la reine-mère refusa de l'admettre à se justifier ; le vertueux baron de Renty fut lui-même ébranlé. Mais le P. Eudes ne se montra jamais plus tranquille et plus satisfait, que lorsqu'on le traita plus indignement. Un jour, dans les rues de Caen, une femme applaudie par la populace le chargea des injures les plus grossières. Il ne songea seulement pas à se dérober aux insultes, et on ne s'aperçut qu'il avait senti cette brutalité, que lorsqu'étant rentré au séminaire il dit à celui qui l'accompagnait : « Allons, mon frère, allons remercier Notre-Seigneur de la grâce qu'il nous a faite, de vouloir bien partager avec nous ses humiliations ». Dans ce même temps il écrivit : « Où trouvera-t-on un ami fidèle ? C'est la chose du monde la plus facile. Aimons Jésus fils de Marie, et Marie mère de Jésus ; mettons toute notre confiance en eux, et ils feront paraître leur puissance et leur bonté ». Ces deux amis célestes lui ramenèrent, en effet, la confiance et l'estime de tous, avec le succès de ses œuvres.

 

Vingt-sixième jour

Le réveil

 

Les deux premières fois que le Sauveur visita ses apôtres endormis, il leur adressa des reproches pour les réveiller : « Est-ce donc ainsi que vous tenez vos promesses ? Quoi ! vous n'avez pu veiller une heure avec moi ! » Mais dans la troisième visite il leur dit : « Dormez maintenant et reposez-vous » (Marc 14, 41). Néanmoins il ajouta aussitôt : « C'est assez, levez-vous ! »

 

Méditation

 

I. Le bon Maître réveille ou corrige ceux qu'il aime le plus parmi ses disciples, et c'est même au premier d'entre eux qu'il adresse d'abord ses reproches : « Simon, dormis ! Simon, tu dors ! » (Marc 14, 37). Il avait plus promis que les autres, il était leur chef ; n'était-il pas plus obligé à veiller ? Pour qu'il sente mieux sa faute, il reçoit ici le nom du vieil homme, le nom de l'humble et obscur pêcheur, Simon ; il ne reçoit pas du tout le nom de l'homme nouveau, du pontife suprême, du fondement de l'Église, Pierre. De même après notre conversion, après des jours de ferveur, si nous commençons à nous endormir, la voix de notre conscience nous adresse de légers reproches, et nous rappelle aussi notre humiliant passé. L'écoutons-nous ? Secouons-nous notre torpeur ?...

II. Jésus agonisant dit ensuite aux trois apôtres ensemble : « Sic non potuistis una hora vigilare mecun ? Ainsi vous n'avez pu veiller une heure avec moi ? » (Matthieu 26, 40). Ainsi se rapporte à ce que tous avaient dit après leur chef : « Quand même il me faudrait mourir avec vous, je ne vous nierai point » (Matthieu 26, 35). Voilà donc, leur dit le Sauveur, voilà donc comme vous êtes préparés à mourir avec moi, vous qui n'avez pas même pu veiller avec moi pendant une heure ! Une heure signifie ici un moment, par une figure dont le Maître se sert, pour faire ressortir toute la négligence de ses disciples. Par sa brièveté ce reproche unit la force à la douceur. Avec moi rend le reproche plus grave Jésus veillait lui-même, il veillait pour ses disciples, il veillait en présence de ses disciples, il gardait ses disciples comme un père garde ses petits enfants, comme un pasteur arde ses timides brebis : les trois disciples n'avaient donc point à s'effrayer de leur solitude, et, sous les yeux du divin Maître, leur indolence ou leur lâcheté devenait moins excusable et plus honteuse. Nous-mêmes nous ne sommes jamais seuls, le Seigneur est toujours avec nous, comme le prêtre nous le souhaite et l'affirme souvent. Dominus vobiscum ! Pourquoi donc sommes-nous si facilement découragés, abattus ?...

III. Les apôtres préférés, et pourtant si faibles, fie savaient que répondre aux justes reproches que le Fils de Dieu leur adressait, ignorabant quid responderent ei (Marc 14, 40). Les yeux de leur âme étaient appesantis, comme ceux de leur corps, leur intelligence était elle-même obscurcie par la sensualité, par le péché. L'ignorance est un sommeil. L'ignorance volontaire, causée par la paresse de l'esprit, est parfois en nous un sommeil coupable, dont nous rendrons un compte sévère. Les disciples écoutèrent avec une humble confusion les reproches du Maître, et ne cherchèrent point à se justifier. Ce silence est digne d'éloges : l'imitons-nous, nous qui sommes toujours si prompts à trouver des excuses ? Mais ils n'en retombèrent pas moins dans le sommeil : combien nous aussi nous profitons peu des avertissements qui nous sont donnés ! Combien nous restons endormis au service de Dieu !...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, liv. IX. ch. IV, Le repos permis.

 

Pratique : Réveillons-nous à l'approche du carême, et par nos prières, nos actes, nos exemples, faisons en sorte que la sainte parole réveille les âmes endormies. Venons nous-mêmes toujours, et amenons les autres au pied de la chaire de vérité, afin de produire cette édification du nombre, qui est un réveil et un entraînement pour toute une paroisse.

 

Exemples

 

Dans l'histoire des Saints, on voit quelles admirables industries le Seigneur leur inspire pour réveiller les âmes. Saint François-Xavier, après avoir vainement exhorté un grand pécheur à se confesser, l'invite à faire avec lui une promenade sur une montagne voisine. Dès qu'ils sont seuls et à l'écart, l'apôtre saisit des chardons, s'en fait une discipline, se dépouille et se frappe rudement, en répétant à son compagnon : « C'est pour vous, c'est pour apaiser la colère de Dieu qui va tomber sur vous ! » Le sang qui sort des épaules de l'innocent rejaillit sur le coupable ; vaincu par un tel exemple de charité, le pécheur tombe aux pieds du saint, se confesse et se corrige.

Du vivant de saint Ignace, un Frère de la Compagnie de Jésus, fort tenté sur sa vocation, résolut de quitter Dieu pour retourner au monde. Le saint fondateur, ayant découvert que la cause de ce trouble venait d'un péché dont ce Frère ne voulait pas se confesser, alla le trouver et lui raconta toute sa vie passée, combien il avait été acharné au faux amour des créatures, afin de lui ôter la honte, et de lui donner une meilleure impression de la miséricorde divine. Heureux l'homme qui, dans la voix terrible des révolutions et des malheurs publics ou privés, reconnaît la voix du divin Maître lui donnant une leçon sur la vanité des choses humaines, pour le réveiller de son assoupissement et rattacher on cœur à Dieu !

 

Vingt-septième jour

N'entrons pas dans la tentation

 

Aux reproches, Notre-Seigneur ajouta un précieux conseil : « Veillez et priez, dit-il aux trois apôtres, afin que vous n'entriez point en tentation » (Marc 14, 38). De quelle tentation parle-t-il ? de toute tentation, principalement de la tentation de l'abandonner lui-même, comme les apôtres vont le faire dans sa passion, parce qu'ils n'ont ni assez veillé ni assez prié.

 

Méditation

 

I. Nous sommes tous éprouvés par quelque espèce de tentation. L'Homme-Dieu fut tenté, et sa tentation s'étend à tous les chrétiens ; elle se fit sentir aux apôtres et se fait sentir à chacun de nous, elle se fera sentir à ceux qui viendront après nous. Aussi ne dit-il pas : « Veillez et priez pour n'être point tentés » ; il dit seulement : « Veillez et priez pour ne pas entrer dans la tentation, ut non intretis in tentationem » (Matthieu 26, 41), pour n'être pas vaincus par la tentation, pour qu'elle ne vous prenne ni ne vous retienne dans ses filets. Nous ne pouvons pas empêcher le démon de nous tendre des pièges, des filets, des embûches, mais nous pouvons ne jamais y tomber ; nous sommes tentés malgré nous, mais nous n'entrons dans la tentation que de notre gré. Tenons-nous donc sur nos gardes, et prévoyons le danger, l'occasion, la tentation, pour n'y pas entrer...

II. Qu'est-ce que d'entrer dans la tentation ? C'est entrer dans les sentiments qu'elle suggère, en suivre l'attrait, en subir la violence ; c'est entrer dans le courant de nos passions, et nous laisser entraîner ou submerger. Entrer en tentation, c'est appliquer notre esprit à ce qui nous est subitement suggéré de mauvais, c'est nous en occuper. On veut voir ce que c'est, on s'entretient quelque temps avec le serpent, on ne veut pas le chasser sans savoir ce qu'il dit, et l'on pénètre ainsi plus ou moins rapidement dans la tentation, où l'on ne tardera pas à périr. Car toutes les tentations ont un commencement, qui mène fort loin quand il est négligé. Mais il serait aisément vaincu, si on ne lui laissait pas le temps de se fortifier, soit par une espèce d'engourdissement et de paresse, soit par une mauvaise curiosité, soit par une présomption téméraire. Nous entrons d'autres fois dans la tentation par plaisir ou par faiblesse, parce que nous négligeons la prière, et que nous nous laissons amorcer par le moindre appât, comme le poisson qui entre dans le filet ou mord à l'hameçon. N'est-ce point là l'explication de nos chutes ?...

III. En disant tous les jours à Dieu : « Et ne nos inducas in tentationem, ne nous induisez point en tentation, ne nous laissez pas succomber à la tentation (Matthieu 6 , 13), nous ne refusons pas d'être tentés, nous demandons la force de résister aux tentations, une force qui soit proportionnée au péril. Nous prions notre Père céleste de régler tellement, à notre égard, tous les événements dont il est le maître absolu, qu'aucun ne devienne pour nous une tentation trop forte, subite ou imprévue. Nous demandons qu'il nous inspire la vigilance et la fidélité, pour réprimer les plus légers commencements de la séduction ou de la crainte ; nous demandons qu'il fasse cesser la tentation, avant que notre patience et notre fermeté soient abattues. Si néanmoins nos tentations se multiplient, tâchons de nous en consoler et de nous en réjouir. Comme la fumée précède le feu, la tentation précède la gloire : et comme l'or s'épure dans le creuset, l'homme se perfectionne dans les épreuves. Ne nous laissons-nous point aller, au contraire, à la tristesse et au découragement ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, liv. XI, ch. IX, N'entrez pas dans la tentation.

 

Pratique : Pour ne point entrer dans la tentation ou pour en sortir victorieux, veillons par la pratique des bonnes œuvres, prions par la fréquentation des sacrements. Augmentons même souvent alors nos charités, nos oraisons et nos austérités. Pour faire de toutes nos tentations autant de sources de grâces, demandons instamment à Dieu la prudence et le courage.

 

Exemple

 

Au temps de saint Vincent de Paul, un célèbre docteur en théologie fut soumis à une terrible épreuve. Son esprit s'obscurcit, sa foi s'ébranla, la prière sur ses lèvres se changea en blasphème, et le désespoir lui soufflait de continuelles tentations de suicide. Après de vains efforts pour le guérir, Vincent s'offrit à Dieu en victime, et consentit à prendre sur lui la tentation du docteur. Cet héroïque sacrifice fut accepté dans toute son étendue. Pendant que la lumière, l'espérance et l'amour affluaient dans l'âme du docteur, le saint était cruellement tenté, malgré ses larmes et ses bonnes œuvres. Alors il écrivit son Credo, et l'appliqua comme un remède sur son cœur. Puis, il convint avec Dieu que sa main, posée sur ce papier, serait un désaveu de la tentation et un acte de foi. De plus, il se fit une loi de contredire en tout les suggestions de l'ennemi, dans ses pensées, ses paroles et ses actes, s'appliquant à suivre toujours l'esprit de foi, à ne proférer que son langage, et à ne produire que les œuvres de la divine charité. Ce fut alors qu'il multiplia ses visites et ses services dans les hôpitaux. Cependant trois ou quatre années se passèrent dans ce rude exercice, et la tentation durait toujours. Dieu voulait encore quelque chose de son serviteur. Un jour qu'il était plus désolé que de coutume, il tomba à genoux et voua a vie à Jésus Christ dans la personne des pauvres. Il se releva libre et consacré apôtre de la charité.

 

Vingt-huitième jour

Promptitude et faiblesse

 

En recommandant la vigilance et la prière, Jésus en donna ce motif : « Spiritus quidem promptus est, caro autem infirma » (Matthieu 26, 41), parce que l'esprit est prompt à s'élever vers l'avenir, et à former de beaux projets, mais la chair est faible à les réaliser, et à tenir nos meilleures résolutions. Une trop grande confiance dans la promptitude de l'esprit, doit nous faire craindre d'autant plus la faiblesse de la chair.

 

Méditation

 

I. Le Verbe incarné, pendant sa vie mortelle, avait eu la promptitude de l'esprit, et il avait vivement désiré sa passion ; mais à peine l'heure de souffrir est-elle venue, qu'il éprouve la faiblesse de la chair et tombe en agonie. De même nous concevons dans la joie, mais nous enfantons dans la douleur, et peut-être ne participons-nous jamais mieux à l'agonie du Sauveur, qu'au moment d'accomplir, comme lui, ce qui doit contribuer à la gloire de Dieu et au salut des âmes. Si notre esprit est généreux, comme le sien, à vouloir ce qui est saint et utile, prompt à trouver les moyens de le faire, notre chair est faible dans l'exécution ; elle sent la peine et la fatigue, elle nous force à dire quelquefois : ah ! Qu'il en coûte pour faire le bien ! Sommes nous alors courageux, comme Jésus, pour aller au-devant des difficultés ?...

II. Les apôtres avaient prouvé la promptitude de leur esprit, quand ils avaient dit : « Nous mourrons avec vous » (Marc 14, 31) ; maintenant ils prouvent l'infirmité de leur chair, en se livrant au sommeil précurseur du renoncement ou de l'abandon. Nous-mêmes ne prouvons-nous pas cette promptitude de l'esprit dans les moments de ferveur ? par exemple, lorsque, dans la joie d'une première communion, nous renouvelons nos promesses du baptême ? Mais vienne l'adversité, vienne la tentation, nous ne montrons plus que la faiblesse de la chair. Cette promptitude et cette faiblesse, en un même sujet, nous causent parfois une sorte d'agonie. L'agonie est un abaissement de la vie : notre vie ne s'abaisse-t-elle pas par la faiblesse de la chair ? L'agonie est un combat : le combat, ne se ranime-t-il pas en nous par la promptitude de l'esprit ? Chacun de nous peut dire : Il y a deux hommes en moi, l'homme de l'esprit et l'homme de la chair ; et ces deux hommes se font souvent la guerre. Puisse cette lutte intérieure m'apprendre à être plus indulgent pour le prochain, plus miséricordieux dans mes jugements !...

III. Le tour de phrase dont se servit le divin Maître, attirait l'attention de ses disciples sur la faiblesse de là chair, plus que sur la promptitude de l'esprit, et la leur présentait comme ce qui les exposait le plus à entrer dans la tentation ; car l'esprit est prompt à la vérité, mais la chair est bien faible. Saint Paul insistera aussi davantage sur cette infirmité de la partie animale de notre être, puisqu'il en gémira souvent dans ses épîtres. Le principal motif de cette insistance est, sans doute, que la faiblesse de la chair n'est pas une simple absence de forces, quelque chose de purement négatif, mais une résistance positive à l'esprit par la violence des désirs contraires. Cette faiblesse de la chair n'est point semblable à la débilité d'un malade ou d'un enfant, qui n'est capable d'aucun effort ; on doit la comparer à la résistance d'un homme sain et robuste, d'un athlète ferme et vigoureux, combattant contre un autre qui prétend l'assujettir. Que faisons-nous pour diminuer cette résistance de la chair aux mouvements de l'esprit ? Nous imposons-nous des privations ou quelques macérations, comme le grand apôtre qui châtiait son corps pour le réduire en servitude (1 Corinthiens 9, 27) ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, liv. IX,ch. XI, Promptitude de l'esprit et faiblesse de la chair en nous-mêmes.

 

Pratique : Gardons-nous d'accroître la fragilité de la chair, en prenant les habitudes d'un siècle sensuel, où chacun cherche ses aises et veut trouver partout le confortable. Défions-nous de l'ardeur même de l'esprit, qui peut devenir pour nous un danger, parce qu'elle naît quelquefois de l'orgueil et engendre la présomption. A la mortification unissons toujours l'humilité.

 

Exemple

 

Saint Thomas d'Aquin, à peine âgé de seize ans, s'enfuit de sa famille qui s'opposait à sa résolution d'entrer chez les dominicains. Surpris en route, il fut ramené au château d'Aquin et resserré dans une étroite prison. Une courtisane fut même introduite dans sa chambre. Aussitôt, prenant un tison enflammé, il repousse et poursuit la misérable. Puis, avec le même tison, il trace une croix sur le mur, tombe à genoux et renouvelle le vœu qui le consacrait entièrement au Seigneur. Pendant qu'il priait, un doux sommeil s'empara de lui. Les anges le visitèrent dans cette extase de la virginité, et ceignirent ses reins d'une ceinture, en lui disant : « Nous venons à toi, de la part de Dieu, te conférer le don de virginité perpétuelle ». Le cordon miraculeux que Thomas avait reçu des anges, et qu'il porta jusqu'à la fin de sa vie, fut donné à la maison des dominicains de Verceil, en Piémont. Sur ce modèle furent faits d'autres cordons semblables, qui devinrent la marque distinctive d'une nouvelle association, nommée la Milice Angélique, dont le but était de conserver ou de reconquérir le trésor de la pureté. Cette légion sainte, armée pour le triomphe de l'esprit sur la chair, se répandit avec une merveilleuse rapidité dans toutes les contrées de l'Europe, et s'est perpétuée jusqu'à nos jours. Les riches et les pauvres, les rois et les reines se firent gloire, pendant plus de cinq siècles, de porter le cordon de saint Thomas et de la sainte Vierge ; il devint surtout en usage parmi les étudiants de toutes les universités.

 

Vingt-neuvième jour

Prière répétée

 

Jésus agonisant se tourna trois fois vers son Père pour demander grâce, et trois fois il parut repoussé. Il s'approcha trois fois de ses plus chers disciples, comme pour en recevoir un peu de consolation, et trois fois il les trouva endormis. Comment cette réitération des mêmes efforts, toujours infructueux en apparence, n'aurait-elle pas aggravé l'agonie du chef, puisqu'elle aggrave tous les jours l'agonie des membres, nos luttes et nos souffrances morales ?

 

Méditation

 

I. Le Sauveur au jardin des Olives fit trois fois la même prière, oravit tertio eumdem sermonem dicens (Matthieu 26, 44). Il répéta les mêmes choses, et presque les mêmes paroles. Cette répétition peut se rapporter au transeat, au calice dont il demandait l'éloignement, et dans ce cas l'identité des termes n'excluait point la variété des intentions. Par ce calice, le divin agonisant ne pouvait-il pas indiquer tantôt une chose, tantôt une autre ? Cette répétition peut s'entendre du fiat, c'est-à-dire de la résignation qui, dans l'expression comme dans le sentiment, était générale et s'étendait à tout, mais qui pouvait admettre quelque variété dans les termes : « Que votre volonté soit faite et non la mienne (Luc 22, 42), non ce que je veux, mais ce que vous voulez (Marc 14, 36), comme vous voulez et non pas comme je veux (Matthieu 26, 39). Toutes les prières ne sont-elles pas résumées ou renfermées dans celles-là? Et n'est-ce pas cette partie de sa prière que Notre-Seigneur répéta surtout ? Est-ce aussi ce que nous aimons à répéter le plus, fiat ! Fiât !? D'ordinaire nous ne répétons volontiers que le transeat de la répugnance : loin de moi cette épreuve, loin de moi ce mépris, loin de moi cette douleur ! Notre parfait modèle l'a dit en son agonie, mais en ajoutant chaque fois le fiat de la soumission. L'imitons-nous ?...

II. Cette répétition se rapporte à l'ensemble, et s'entend de toute là prière de Notre-Seigneur. Il la répéta plusieurs fois intégralement, et voulut nous apprendre ainsi à persévérer dans nos demandes, à les renouveler même avec une constance toujours plus grande. Car notre insistance finit par obtenir ce qui pourrait être refusé à notre indignité. Cette importunité réjouit merveilleusement notre Père céleste. S'il diffère de nous accorder ses dons, son motif ordinaire est de nous les faire demander lus souvent et plus instamment. La foi, l'humilité, le respect et la confiance préparent les grâces, mais c'est la persévérance qui nous les obtient. Nous obstinons-nous dans la même prière, dans la même demande ?...

III. Le bon Maître voulait aussi nous montrer qu'une première résignation, une première acceptation du calice, ne suffit pas de notre part, et que nous devons réitérer souvent les protestations de notre obéissance, avec les prières qui peuvent seules nous obtenir cette conformité. Le Fils de Dieu ne s'était-il pas pleinement soumis dès la première fois, et son sacrifice n'avait-il pas été sans réserve ? Cependant il réitère les mêmes instances, pour s'entretenir dans ces heureuses dispositions. Pourquoi donc nous, qui sommes si changeants et si faibles, ne réitérerions- nous pas les mêmes exercices de piété, la méditation, l'examen, la confession, la visite et la communion ? L'Église le fait, comme son divin Époux. C'est la manne qui tombe toujours la même dans le désert de cette vie, mais qui a tous les goûts et toutes les délices (Sagesse 16, 20). Sommes- nous fidèles à la recueillir ?...

 

Lisez dans L'Agonie de Jésus, liv. IX, ch. XIV, Répétition des mêmes prières.

 

Pratique : Combattons la paresse de l'esprit, qui met obstacle à notre persévérance dans les mêmes prières, à nos progrès dans l'oraison, à notre perfection dans la vie contemplative. Tenons-nous en garde contre la manie de changer ou de multiplier les pratiques de dévotion, parce qu'elle n'est qu'une pure impatience de notre nature, qui veut toujours courir à cent choses, et qui n'aime rien tant que la nouveauté.

 

Exemple

 

La charité de saint Paul était un vaste et profond océan ; il donnait quelque soulagement à l'impétuosité de ses flots, en multipliant ses prières, en réitérant ses instances pour les enfants d'Israël. Pour eux l'affection de mon cœur, écrivait-il. et pour leur salut ma prière à Dieu (Romains 10, 1).La charité divine fut toujours le foyer du plus ardent patriotisme, et, en vivant ou en mourant pour Jésus-Christ, les saints priaient très souvent pour leur patrie. Ils prient encore pour elle comme pour leur famille, comme pour lEghse, et ils ajoutent à la prière le sacrifice. Pour décider le Seigneur à donner des grâces de choix, les religieuses du Cœur agonisant réitèrent chaque jour leur vœu d'immolation. Il les oblige au jeûne hebdomadaire et cette pratique extérieure de mortification a pour but de leur rappeler abattement corporel, auquel la sueur de sang réduisit le divin Maître. Il les oblige à l'exercice quotidien d'intercession, et cet exercice répond à la prière prolongée que fit l'Homme-Dieu dans le jardin des Oliviers. Quoi de plus éloquent que le cri de miséricorde poussé par toutes ces épouses du Sauveur, qui viennent au pied de l'autel s'associer à son sacrifice, unir leur prière à sa Prière, leur agonie à son agonie ! Des faits nombreux ont prouvé qu'elles obtiennent les grâces variées et puissantes, surtout des pensons inespérées, des conversions sincères, des morts édifiantes. Mais elles laissent à Dieu le soin de révéler ces faits. Leur vif désir est de rester elles-mêmes dans l'ombre et l'oubli, pour mieux imiter Jésus agonisant, dont la prière et le sacrifice sur le mont des Oliviers se firent dans le silence de la nuit.

 

Trentième jour

Les prévisions

 

Après avoir réveillé une troisième fois ses disciples, le divin Maître leur dit : « Il suffit, l'heure est venue, voici que le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs, Ecce Filius hominis tradetur. Levez-vous donc et allons. Voici que celui qui va me livrer est proche » (Marc 14, 41-42). Ces mots nous révèlent en Notre Seigneur cette prévision des épreuves, qui est souvent en nous une cause d'agonie, de souffrance, d'accablement.

 

Méditation

 

I. Les dernières paroles de Jésus agonisant à ses trois apôtres préférés, nous apprennent l'efficacité d'une résignation parfaite secondée de la grâce : il n'est rien de si pénible qu'elle ne nous fasse endurer ou entreprendre avec intrépidité ; elle réveille et fortifie toutes les puissances de L'âme. Notre Seigneur avait tremblé, avait été accablé de tristesse, s'était étendu sur la poussière et avait répandu une sueur de sang ; mais depuis qu'il s'est résigné pleinement à la volonté de son Père, il est plein d'ardeur pour affronter les redoutables épreuves qu'il prévoit, et il s'écrie lui-même : « En avant ! Venit hora », voici l'heure attendue depuis tant de siècles, voici l'heure que j'ai toujours regardée depuis le premier instant de ma vie, voici l'heure de ma détention et de votre affranchissement. Voici l'heure d'offrir aux hommes un suprême exemple de courage et de force, afin que, dans les occasions où ils se verront assaillis de difficultés, ils se souviennent de moi et surmontent tout généreusement, comme ils m'auront vu faire. Et pour qui va-t-il le faire ? pour qui court-il au-devant des souffrances prévues ? pour des indifférents, pour des ingrats, pour ses bourreaux eux-mêmes. Le Cœur agonisant de Jésus est un immense brasier d'amour ; le vent de l'ingratitude en rend la flamme plus vive et plus ardente. Ah ! Je veux en approcher mon cœur, pour qu'il s'embrase aussi et lui devienne semblable...

II. Les pécheurs désignés par la parole de Notre-Seigneur, in manus peccatorum, sont les Romains idolâtres, les Juifs déicides et Judas le traître. Cette connaissance anticipée de la trahison, de l'arrestation, de tous les détails de la passion, rendit plus douloureuse pour son Cœur toute sa vie mortelle, et en particulier son agonie. Dès son entrée en ce monde, il était homme pour sentir cette peine dans toute son étendue, et Dieu pour la prévoir dans toutes ses circonstances. Durant la passion, il y eut peu d'intervalle entre les différents supplices, à peine lui donnait-on le loisir de respirer ; néanmoins il ne les souffrit pas tous à la fois, au lieu qu'au jardin ces maux vinrent en foule assaillir son âme désolée : elle découvrit d'une seule vue toute cette longue et tragique histoire. Or tel qui pourrait résister en détail à tous ces malheurs, est accablé par la multitude. Le Sauveur fut d'abord abattu, mais avec quelle énergie il se releva ! Ainsi la grâce corrige et complète la prévision naturelle, qui souvent exagère les maux à venir, et nous abat plus qu'elle ne nous relève ; la grâce en fait la prévoyance chrétienne, qui prie avec Jésus, se mortifie avec Jésus, et se relève avec Jésus en face des difficultés réelles, pour les affronter de grand cœur...

III. Notre âme a deux facultés qui multiplient pour nous les douleurs et les épreuves. La mémoire et la prévoyance ne sont-elles pas en nous comme deux échos, qui répètent tous les sons lamentables, ou comme deux miroirs qui réfléchissent toutes les images sombres et attristantes ? Nous oublions plus facilement nos joies que nos douleurs, et nous sommes plus prompts à prévoir la peine que le plaisir. Cette prévision nous sert-elle toujours à augmenter nos mérites, en multipliant nos actes de résignation ? C'était dans sa prière que le Fils de Dieu prévoyait et acceptait toutes ses épreuves ; le temps de nos exercices de piété n'est il pas aussi le plus favorable à la prévoyance, et à l'acceptation de nos croix ? L'oraison du matin et la retraite annuelle sont des actes de prévoyance pour toute une journée, pour toute une année. La vie spirituelle est une continuelle prévoyance, et les saints furent les plus prévoyants de tous les hommes. Sous ce rapport, sommes-nous les enfants des saints ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, liv. XI, ch. I, Prévoir les épreuves.

 

Pratique : Étendons notre prévoyance jusqu'au dernier instant de notre vie, afin que la mort ne puisse nous surprendre, quand même elle serait subite. Propageons la confrérie de la Bonne-Mort, et les associations de prières pour les défunts. Si nous le pouvons, consacrons un jour par mois à l'exercice de la préparation à la mort.

 

Exemple

 

Mademoiselle de Saint-Légier de la Sauzaye avait le zèle des malades. Ce fut à leur chevet qu'elle reçut l'inspiration d'établir une œuvre spéciale pour les aider à bien mourir, et pour préparer l'habitation de l'indigent à la visite du suprême consolateur. Bientôt, avec le concours d'une autre pieuse demoiselle, vouée comme elle au service de Notre-Seigneur dans la personne des pauvres, elle fonda l' Œuvre du Saint-Viatique. Elle put en constater les heureux fruits, mais elle mourut avant de la voir érigée en archiconfrérie. Cette érection date du 13 avril 1874, et le siège de l'archiconfrérie est la basilique de Saint Pierre à Saintes (Charente Maritime, France). Les associés commencent par remplir auprès des malades le ministère d'anges de paix, de bon conseil et de pieuse assistance ; ils leur inspirent des sentiments de foi et de confiance en Dieu, ils les disposent à se confesser, puis à communier ; ils ornent la chambre, et y portent toute une petite chapelle. Ils accompagnent le Saint-Viatique, et après que le prêtre s'est retiré ils n'abandonnent pas le mourant : ils l'exhortent à unir ses souffrances à celles du Sauveur, et prient avec lui et pour lui. « Quelle consolation pour le prêtre, écrivait-on, de trouver des chrétiennes au cœur brûlant d'amour pour Jésus, qui mettent leur bonheur à préparer les âmes, et à faire oublier aux pauvres le dénuement de leur mansarde, lorsque Dieu vient les visiter ! Aussi je désire vivement que l'OEuvre s'établisse partout ».

 

Trente-et-unième jour

Le Cœur compatissant de Marie

 

On croit que la Vierge-Mère eut le privilège de savoir ce que son Fils endurait, et d'unir son Cœur compatissant au Cœur agonisant de l'Homme-Dieu. Plusieurs âmes d'élite ont même pensé que Marie fut corporellement présente auprès de Jésus agonisant dans le Jardin, comme elle se tint debout auprès de Jésus mourant sur le Calvaire.

 

Méditation

 

I. La prévoyance avait fait de la vie de la Mère, comme de la vie du Fils, une longue agonie, et tout ce que les prévisions de Jésus avaient de plus douloureux, s'était réfléchi dans les prévisions de Marie, comme dans un miroir fidèle, afin d'augmenter sa participation aux souffrances qui devaient nous sauver. Marie fut ainsi, après Jésus, le plus parfait modèle de la résignation dans la prévoyance, et afin que sa résignation fût plus méritoire, sa prévoyance s'étendait au delà de ses maux personnels, à tous les maux de celui qu'elle aimait plus qu'elle-même. Elle n'aurait pu supporter un tel poids de douleurs, s'il n'avait été tempéré par de fréquentes consolations. Le Cœur agonisant de Jésus appelait donc le Cœur compatissant de Marie, et comme c'est au jardin que l'un fut le plus agonisant, c'est alors que l'autre fut le plus compatissant. L'agonie du Fils causa l'agonie de la Mère, et celle-ci à son tour rendit celle-là plus cruelle. Les honorons-nous toutes deux, par un pieux souvenir et une efficace compassion ?...

II. Pour aller du cénacle au jardin des Oliviers, pour courir à la mort, le Sauveur avait dû s'éloigner de sa Mère ; mais il ne s'en était séparé que de corps : il lui laissa tout entier son Cœur, et demeura toujours avec elle par la pensée et l'affection. L'amour qu'il avait pour sa Mère, fut un clou qui lui perça le Cœur, et l'attacha à une croix intérieure. Il voyait Marie présente à tous les mystères de sa passion, il voyait toutes les plaies de son corps se réunir et se ramasser dans le Cœur virginal de cette Mère bien-aimée : la compassion qu'elle avait ainsi de sa mort, le faisait plus souffrir que sa mort même. Voilà comment, rapprochés par un amour sans bornes, les Cœurs sacrés de Jésus et de Marie s'embrasaient de plus en plus l'un pour l'autre, et leurs flammes en s'unissant rendaient plus ardente la compassion réciproque pour leurs communes douleurs. Chaque coup qui frappait l'un ou l'autre de ces deux Cœurs, loin de trancher le nœud de leur amour, le resserrait davantage. En est-il ainsi de nous ?...

III. Venez donc, ô Marie, venez essuyer la sueur sanglante de Jésus. Et si vous n'avez pas de linge, essuyez, comme Madeleine, avec vos propres cheveux (Luc. vu, 38). Que de fois, lorsqu'il était encore enfant, vous avez essuyé ses larmes, en lui témoignant un souverain respect et une singulière dévotion ! Que de fois, le Cœur débordant de tendresse, vous lui avez donné un baiser ! Ce soir encore essuyez-le, baisez-le ! Non, vous ne pouvez être de corps auprès de lui, vous savez seulement ce qu'il endure dans son agonie. Mais cette connaissance suffit à déchirer votre Cœur, autant que si vous éprouviez vous-même ses angoisses. Votre Cœur est aussi brûlant que s'il était dans une ardente fournaise, et le feu de l'affliction vous pénètre tout entière. Durant cette triste nuit quelles paroles jaillirent de votre Cœur comme des étincelles ! « Ô mon Fils, disiez-vous, qui me fera la grâce de souffrir tous vos tourments, de mourir en votre place ? Ô Jésus, unique consolation de mon Cœur pourquoi ne me permet-on pas du moins de mourir avec vous ?... »N 'oublions-nous point ces gémissements de notre Mère ? (Eccle. 7, 29) Sommes-nous dans les sentiments où était Jésus (Philip, II, 5), où était Marie ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, liv. XII, ch. VI, L'agonie de Marie.

 

Pratique : Imitons Notre-Dame du Mont des Oliviers, et invoquons son Cœur compatissant pour les affligés, les pécheurs et les moribonds. Dans le même but, répandons cette série non interrompue d'hommages, qu'on nomme Supplication perpétuelle au Cœur compatissant de Marie.

 

Exemple

 

Une noble veuve, très-zélée à répandre en Angleterre la dévotion qui nous occupe, offrait à Dieu tous ses efforts comme une prière pour des grâces nouvelles, comme un témoignage de reconnaissance pour les faveurs déjà obtenues. Une de ses parentes, ayant reçu une grande grâce par l'intercession de Notre-Dame des Victoires, voulait envoyer à Paris un riche ex-voto en métal. « N'y dépensez plutôt qu'une somme modique, lui dit la pieuse veuve, et faites offrir beaucoup de messes en action de grâces, en priant les prêtres que vous en chargerez, d'en remettre les mérites aux mains de la très sainte Vierge, pour qu'elle en fasse elle-même l'application aux âmes des agonisants, qui devront ce jour-là paraître devant Dieu. Ces âmes sauvées par la vertu du saint sacrifice, seront un ex-voto vivant et éternel, qui sera plus agréable au Cœur agonisant de Jésus et au Cœur compatissant de Marie ». Ce conseil fut suivi, comme on peut le voir dans les Annales de l'archiconfrérie du très saint et immaculé Cœur de Marie, numéro de décembre 1872. Combien de prêtres et de fidèles reconnaissants voudront aussi contribuer, par l'oblation du sacrifice de la messe, au salut des agonisants de chaque jour ! Les âmes ainsi sauvées deviendront dans le ciel autant d'ex-voto vivants, qui rendront éternellement témoignage de notre gratitude, pour les grâces dont nous sommes comblés ici-bas. Adressons-nous donc au Cœur compatissant de Marie, pour qu'il applique aux moribonds tous nos mérites et les mérites du sang de Jésus-Christ.

 

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1 mars 2017

Le Mois du Coeur Agonisant de Jésus

Le Mois du Cœur agonisant de Jésus

Père Blot

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Quinzième jour

La paternité divine

 

Le premier mot de la prière du Sauveur est, Mon Père, Pater mi (Matthieu 26, 39). Ce doux nom de Père excite en Jésus, au milieu même de ses plus poignantes douleurs, une confiance vraiment filiale : il n'hésite pas à se jeter entre les bras de Dieu, tant il est sûr d'en être exaucé comme un fils par un bon père. Pour la manière et la mesure, il s'en repose absolument sur sa providence paternelle.

 

Méditation

 

I. Jamais avant l'ère chrétienne, l'homme malheureux, l'homme suppliant, en s'adressant à la Divinité, n'avait osé lui donner le nom de Père. Mais le Sauveur le lui prodigue, même quand il en est le plus abandonné. Au jardin des Oliviers, il est accablé sous le poids d'une mortelle tristesse, et il dit : « Mon Père, que ce calice passe loin de moi » (Matthieu 26, 39). Sur le Calvaire, il est attaché à la croix, et quelle est sa première parole ? « Père, pardonnez-leur » (Luc 23, 34). Quelle est sa dernière parole ? « Père, je remets mon âme entre vos mains (Luc 23, 46). Voilà cet amour filial qui est le propre de la loi nouvelle. Que d'amour le Cœur agonisant met dans ces deux mots : « Mon Père » ! Que d'amour les saints, au milieu des plus grandes tribulations, n'ont-ils pas mis dans chacune des prières qu'ils faisaient à leur Père céleste ! Quel amour y mettons-nous ?...

II. C'était comme homme que Notre-Seigneur adressait à Dieu une prière proprement dite, et c'était comme homme qu'il disait : « Le Père est plus grand que moi » (Jean 14, 28). Alors le nom de Père désignait la Trinité entière. Mais dans la prière il pouvait désigner seulement la première personne, Jésus pouvait la prier seule, comme nous la prions nous-mêmes souvent, comme nous prions aussi la seconde et la troisième. On peut croire que, durant son agonie, le Sauveur pria tour à tour la Trinité entière et la première personne seulement ; qu'il désignait toute la Trinité, quand il disait simplement : « Père, Pater » ; mais qu'il s'adressait à la première personne, lorsqu'il disait en spécifiant : « Mon Père, Pater mi ». Or, comme les fleuves retournent à l'Océan d'où ils sont sortis, ainsi Jésus agonisant, par le sentiment filial qui correspond à cette double expression, retournait dans le sein de son Père, pour y trouver un abri contre les maux qui le poursuivaient. De même Isaac avait appelé Abraham son père, Pater mi, au moment où il allait être sacrifié par lui (Genèse 22, 7). Est-ce aussi dans le malheur et l'affliction, que nous faisons éclater notre piété filiale envers Dieu ?...

III. Trois témoignages, la soumission, les larmes et la sueur sanglante, se réunissent dans le jardin des Oliviers, pour attester la piété filiale de Jésus, et l'immensité de la douleur à laquelle il s'abandonne, afin de mieux glorifier son Père. Quand Pierre tirera le glaive pour le défendre, il l'arrêtera par ces mots : « Ne boirai-je donc pas le calice que mon Père m'a donné ? » (Jean 18, 11) La souffrance est le don d'un Père, la persécution est une coupe d'honneur, que Jésus nous apprend à recevoir avec reconnaissance et amour. Hélas ! Nous voulons presque toujours un autre calice, que celui qui a été choisi pour nous par notre Père céleste. Nous ne voudrions aucune épreuve, ou du moins nous ne voudrions que celle de notre choix...

 

Lisez dans L'Agonie de Jesus, Liv. VII, ch. V, La paternité de Dieu dans nos épreuves.

 

Pratique : Souffrons patiemment, dans un silence d'adoration, en baisant la main divine et paternelle qui nous frappe. Il faut vingt vertus pour ne point abuser des charmes de la prospérité ; il n'en faut qu'une seule pour profiter des coups de l'adversité, la résignation à la volonté de notre Père qui est dans les cieux.

 

Exemple

 

Dieu prend un soin paternel des innocents persécutés ; sa sollicitude va jusqu'au miracle. Saint Macaire d'Egypte vit un jour se réfugier, dans sa pauvre cellule, un homme accusé de meurtre, et poursuivi par ceux qui avaient ordre de l'arrêter. Le saint demanda où l'on avait enterré le mort, s'y rendit avec les accusateurs, pria quelques instants, puis appela le mort par son nom et lui dit : « Je vous conjure par Jésus-Christ de déclarer si cet homme qu'on accuse, est celui qui vous a ôté la vie ? » Du fond du sépulcre, le mort répondit d'une voix fort intelligible : « Non, ce n'est pas lui qui m'a tué! » Les assistants se jetèrent aux pieds du saint, et l'innocent fut sauvé. Un autre jour, sciant du blé, Macaire. vit une pauvre femme, qui glanait après lui et pleurait continuellement. Il voulut savoir la cause de ses larmes, « On avait confié, dit-elle, un trésor en dépôt à mon mari, et parce qu'il est mort subitement sans dire où il l'avait mis, celui auquel il appartenait veut nous avoir pour esclaves, mes enfants et moi ». Le saint se fait conduire à l'endroit où le mari est enterré, appelle le mort et l'invite à déclarer où est le trésor dont il était dépositaire. « Il est dans ma maison, répond-il, on le trouvera caché au pied du lit ». La veuve l'y trouva en effet, le rendit au créancier et dégagea ses enfants.

 

Seizième jour

Que ce calice passe !

 

Jésus agonisant dit à son divin Père : « Que ce calice passe loin de moi, transeat a me calix iste ! » (Matthieu 26, 39). L'expression de calice est une figure qui désigne les souffrances, les ignominies, toute la passion du Sauveur. Elle paraît empruntée à l'usage de présenter, à tous les convives, une même coupe pleine de vin, dont chacun buvait à son tour.

 

Méditation

 

I. Le pronom démonstratif « iste », employé par les trois évangélistes, prouve que le divin Maître ne refuse pas tous les calices, mais seulement une espèce particulière. Il en repousse un, à cause de ses lamentables conséquences ; mais il en demande tacitement un autre, plus amer peut-être, afin d'opérer un bien plus universel ; il demande à souffrir en lui-même et en nous, dans son corps réel et dans son corps mystique, pour notre plus grand bien, comme pour la plus grande gloire de Dieu. Jusqu'à la fin des temps le calice de l'agonie, le calice de la douleur, fera donc le tour delà table, au banquet de la grâce, et s'arrêtera devant chacun des convives, pour que nous en buvions tous à la ronde. C'est notre Père céleste qui nous le présente, et l'impression des lèvres de Jésus y demeure. Ah ! buvons-en généreusement notre part, à l'exemple des grandes âmes qui se sont enivrées du vin de la croix...

II. Le mot calice signifie parfois un grand bonheur (Psaume 15, 5 ; 22, 5), et il peut désigner ici la coupe désirée par celui qui est prêt à tout souffrir, pour sauver l'objet de son amour. Parce qu'une charité infiniment libre lui faisait prendre notre place, Jésus agonisant regardait comme une coupe délicieuse, comme un calice enivrant, tout ce qu'il lui faudrait souffrir pour nous réconcilier avec son Père. N'avait-il pas déjà exprimé le désir de recevoir au plus tôt le sanglant baptême de sa passion ? (Luc 12, 50) Son amour n'était-il pas le plus cruel et le plus impatient de ses bourreaux ? Trois heures de retardement sont pour le Rédempteur un supplice, tant il est pressé d'accomplir son œuvre. Ah ! S'écrie-t-il, je veux éloigner ce calice en le vidant, en le vidant promptement, en le vidant jusqu'à la lie. Viens vite, ô calice tant désiré, approche-toi de mes lèvres, et passe ensuite rapidement loin de moi ! Avons-nous cette soif de souffrances, pour gagner des âmes à Dieu ?..

III. Quand il considérait notre intérêt, le Sauveur demandait que chacun de nous bût généreusement, après lui, le calice des peines et des afflictions de cette vie. Selon saint Hilaire, il disait : « Que ce calice passe loin de moi, non sans que je le boive, mais après que je l'aurai bu; qu'il soit bu par tous les autres, après avoir été bu par moi ». Que tous les convives assis comme moi au banquet de la douleur, dans la suite des siècles, boivent après moi cette coupe d'honneur avec courage et confiance. Du moins, ô mon Père, pour que les hommes profitent de ma passion, transmettez-leur une partie de mes souffrances, faites que l'horreur que j'ai de leurs péchés passe de mon Cœur innocent dans leurs cœurs coupables, et pour que ce calice leur soit plus salutaire, faites qu'ils le boivent avec moi ! Avons-nous la sainte ambition de souffrir, pour expier nos péchés et les péchés d'autrui ?...

 

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VII, ch. IX. Le calice d'amertume.

 

Pratique : Nous pouvons conjurer notre Père céleste de faire passer le calice de la mort, loin de ceux dont la vie est précieuse à la famille, à la patrie, à l'Église. Mais prions-le plus encore d'éloigner des âmes qui nous sont chères la mort spirituelle du péché. Imitons ces mères vertueuses qui, à la pensée du péché mortel où leur enfant pouvait tomber, s'écriaient : « Que ce calice d'amertume passe loin de moi ! Mon Dieu, plutôt la mort de mon enfant que la perte de son innocence ! »

 

Exemple

 

Souvent une personne pieuse et dévouée offrit à Dieu sa propre vie, pour la conservation d'une vie qui lui paraissait plus importante ; souvent aussi le Seigneur accepta cette offrande, et réalisa cet échange. Dans la nuit du 23 au 24 décembre 1823, le pape Léon XII était mourant, et venait même de recevoir le saint Viatique. Près de lui se tenait debout le vénérable Vincent Strambi, passionniste, ancien évêque de Macérata et de Tolentino. Il était environ une heure après minuit. Tout à coup ce prélat, inspiré de Dieu, demande au souverain Pontife la permission d'aller offrir le saint sacrifice de la messe, pour le rétablissement de sa santé. Il l'obtient, et en se retirant il dit : « Courage, Saint Père ! Il y a une personne qui présente à Dieu l'immolation de sa vie, pour la conservation de la vôtre ». La messe fut célébrée avec une ferveur, qui toucha profondément les assistants, et Dieu agréa l'offrande de Vincent ; car il rendit presque instantanément la santé à l'auguste malade, au grand étonnement de tous ceux qui se trouvaient présents. Vincent, à quelques jours de là, le 1er janvier 1824, payait son tribut à la mort. Combien de retours à Dieu, à la santé de l'âme, sont dus à l'immolation volontaire d'une personne, qui offre ses larmes et sa vie à cette intention, comme avait fait sans doute la mère de l'enfant prodigue, comme fit Monique pour Augustin !

 

Dix-septième jour

Que Votre Volonté soit faite

 

Notre-Seigneur nous avait appris à dire à notre Père céleste : « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6, 10). Lui-même nous en donne l'exemple dans son agonie : « Mon Père, s'écrie-t-il, si vous voulez, éloignez de moi ce calice (Luc 22, 42). Mais s'il ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite, fiat voluntas tua » (Matthieu 26, 42). On ne demande pas que Dieu fasse ce qu'il veut : car qui pourrait s'opposer à lui pour l'empêcher de le faire ? Mais nous demandons sa grâce et son secours, pour faire nous-mêmes ce qu'il veut.

 

Méditation

 

I. La volonté du Seigneur est miséricordieuse : il veut que tous les hommes soient sauvés (1 Timothée 2, 4), il ne veut pas qu'un seul des plus petits périsse (Matthieu 18, 14). Sa volonté réunit toutes les perfections, par conséquent l'amour et la providence qui s'étendent à tout. Elle nous est cachée en certains détails, et suit parfois des routes qui nous paraissent contraires à ce qu'elle prétend, soit afin de ne point nous rebuter dès le commencement, soit afin de nous faire attendre plus patiemment l'issue. Mais soyons convaincus que, tant que nous serons en cette vie, tout ce qui nous arrivera par la volonté ou la permission de Dieu, n'arrivera que pour notre bien, même les persécutions, les injures, la pauvreté ou la maladie. N'est-il pas écrit qu'il fallait que Jésus lui-même souffrît pour entrer dans sa gloire (Luc 24, 26) ? Prenez donc mon cœur, ô mon Dieu, comme vous prîtes le Cœur agonisant de Jésus, pour le presser fortement par diverses épreuves, ainsi qu'un fruit mûr et choisi, afin d'en exprimer le suc délicieux de la résignation !...

II. Le plus souvent, la volonté de Dieu est médiate, se manifeste et nous atteint par des intermédiaires. Comme pour nous donner l'existence et le bonheur, il se sert du ministère des créatures ; de même pour nous envoyer des épreuves, il emploie ordinairement des messagers. Dans le second cas, notre soumission doit descendre à tous ses intermédiaires, comme dans le premier cas notre reconnaissance doit monter jusqu'à lui-même. En se cachant ainsi, il resserre les liens de la société humaine, il rend plus méritoires notre obéissance et notre gratitude, il fait de nos douleurs autant d'acheminements au tombeau. Savons-nous, comme le Verbe fait chair, descendre chaque jour par la soumission, et monter par la reconnaissance ?...

III. Jésus agonisant voit la volonté de son Père jusque dans la volonté de ses ennemis, il étend la volonté de Dieu jusqu'à la volonté des hommes. C'est le traître Judas, c'est le lâche Pilate, ce sont les Juifs, que le Père éternel a chargés d'exécuter sur son Fils incarné les arrêts de sa divine justice. Que votre volonté soit faite signifie donc, dans la bouche du Rédempteur : « Que la volonté de Judas, que la volonté de Pilate, que la volonté de mes persécuteurs et de mes bourreaux soit accomplie ! Que ce qu'ils veulent soit fait, que tout se passe comme ils l'entendent ! » Mon doux Maître, quelle opposition entre ma conduite et la vôtre ! Pour vous soumettre à la mort, aux plus horribles supplices, par amour pour moi, il vous suffit que les plus méchants des hommes le veuillent. Et pour me soumettre au plus petit mal, à la plus faible contrariété, à l'inégalité d'humeur des personnes chères qui vivent avec moi, il ne me suffit pas toujours que Dieu l'ordonne !...

 

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VIII, chap. IV, La résignation.

 

Pratique : Dans nos souffrances et nos malheurs, ne considérons et n'accusons ni l'avarice de ce parent, ni l'inconstance de cet ami, ni l'infidélité de ce serviteur, ni la méchanceté de ce concurrent. Mais allons jusque dans le sein de la divinité chercher le principe de nos peines. Car, encore que Dieu ne soit pas l'auteur du péché commis dans l'injustice qui nous est faite, il permet et il veut que nous en tirions un grand profit spirituel.

 

Exemples

 

Saint Vincent de Paul, dans toutes ses lettres, ne recommandait rien tant aux supérieurs de sa congrégation que la conformité au bon plaisir de Dieu. Il disait que Notre-Seigneur est une communion continuelle aux âmes vertueuses, qui se tiennent fidèlement et constamment unies à sa très sainte volonté, qui ont un même vouloir et un même non-vouloir avec lui. Il ajoutait que se conformer en toutes choses à la volonté de Dieu, et y prendre tout son plaisir, c'est vivre sur la terre d'une vie tout angélique, et même de la vie de Jésus-Christ.

Un des plus illustres otages de la Commune reconnut et bénit la volonté divine, qui faisait pour lui de la captivité une grâce de conversion. Le président Bonjean se confessa au P. Clerc, jésuite, le jour même où ils furent fusillés ensemble, le 24 mai 1871. Quelques instants auparavant il avait dit : « La crise que nous traversons me rappelle les dangers que j'ai courus sur mer. J'ai vu, dans la violence de la tempête, le gouvernail échapper aux mains du pilote, et le navire se balancer sur les abîmes. La main seule de Dieu le soutenait, et l'empêchait de sombrer. Voilà notre situation pour le moment. Qu'il fait bon alors s'abandonner à la conduite de Dieu, qui dirige tout à sa gloire et pour notre bien ! Comme cette pensée repose le cœur ! Comme elle me console quand je songe à l'affliction de ma famille ! ».

 

Dix-huitième jour

« Non ma volonté »

 

« Non ma volonté, non mea voluntas ! » (Luc 22, 42), s'écrie le Sauveur en sa prière, pour redresser notre volonté trop souvent tortueuse. Il commence par exprimer nos sentiments propres, et finit par nous faire exprimer les siens. En soumettant sa volonté en mon nom, il m'a mérité la grâce de soumettre aussi la mienne et de dire : « Ni ce que je veux, ni comme je veux, mais ce que vous voulez et comme vous voulez, ô mon Père ! »

 

Méditation

 

I. Pendant que la volonté supérieure ou de raison, en Jésus agonisant, adorait la volonté du Père céleste et s'y soumettait sans réserve, la volonté inférieure éprouvait une répugnance extrême à souffrir, parce qu'elle envisageait seulement ce que les souffrances avaient de contraire à la nature. Notre-Seigneur montrait ainsi une certaine volonté particulière d'homme, dans laquelle il figurait la nôtre, parce qu'il est notre chef. De même ses disciples ont parfois une volonté particulière, ils veulent quelque chose qui convient à leur intérêt, à l'affaire du moment. Mais dès qu'ils ont compris et reconnu que Dieu veut autre chose, ils préfèrent à leur volonté, à leurs désirs, à leurs répugnances, la volonté de celui qui est meilleur que nous tous; ils s'empressent de dire : « Non quod ego volo, sed quod tu, non ce que je veux, mais ce que vous voulez » (Marc 16, 36). Avons-nous cet Empressement à préférer la volonté de Dieu à la nôtre ?...

II. Notre-Seigneur s'attristait d'une mort, que Dieu voulait et ordonnait ; néanmoins il ne péchait pas, il ne cessait pas même d'être parfait. En lui, tous les mouvements de la volonté humaine qui ne tendaient pas à ce que Dieu voulait, n'étaient que des velléités ; de même qu'ils ne sont en nous que des velléités, quand nous disons : « Je voudrais bien que tel malheur ne m'arrivât pas, mais que la volonté de Dieu soit faite ! » De telles velléités ne sont pas des péchés, parce qu'elles ne nous font pas sortir du cercle, que le divin vouloir a tracé autour de nous ; on n'en sort, on ne pèche qu'en désirant, parlant ou agissant contre cette auguste volonté, parfaitement connue et déclarée par un précepte. Nous pouvons donc demander à Dieu le retour à la santé pour un malade, le retour à la paix et à la joie pour un affligé. Nous pouvons même faire de ces désirs et de ces prières des actes méritoires, en pratiquant la chanté ou la piété filiale. Il suffit que nous disions alors à notre Père céleste, comme son Verbe fait chair : Pourtant, non comme je veux, mais comme vous voulez, verumtamen non sicut ego volo, sed sicut tu » (Matthieu 26. 39). Le disons-nous sincèrement et du fond du cœur ?...

III. Rien n'est fort comme la volonté de l'homme unie à celle de Dieu. L'Écriture ne dit-elle pas : « Vir obediens loquetur victoriam (Proverbes 21, 28) ? L'homme qui obéit, c'est-à-dire qui soumet et conforme sa volonté à celle de Dieu, aura toujours des victoires à raconter, victoires sur l'enfer et sur le monde, victoires sur la fragilité de la chair et sur la paresse de l'esprit. Mais la volonté n'est jamais qu'avec l'amour, nous voulons ce que nous aimons, ce qui nous fait plaisir, et nous avons ordinairement en horreur ce qui nous cause quelque peine. D'où donc viendra la générosité dans nos actes, et la sublimité dans nos sentiments ? De l'amour de Dieu, et de la soumission à sa très sainte volonté. Le bon Maître souffrait comme le malade, qui consent à être amputé ou brûlé pour guérir, et qui supporte courageusement l'opération, bien qu'il n'aime ni l'amputation ni la brûlure, qu'il en ait même une grande frayeur. Mais Jésus agonisant aurait voulu souffrir plus encore, tant il désirait prouver à son Père son obéissance, et aux hommes son désir de leur salut. De même les martyrs ont souffert contre leur volonté naturelle les douleurs et les tourments ; mais ils étaient heureux de vaincre cette répugnance par amour pour Notre Seigneur, et d'accroître ainsi leurs mérites. Foulons donc aux pieds toutes les répugnances, pour nous soumettre à la volonté de Dieu ; nous nous élèverons plus haut dans la perfection et la félicité...

 

Lisez dans l'Agonie de Jésus, Liv. VIII, ch. V, La conformité.

 

Pratique : Goûtons le repos du cœur, en voulant tout ce que Dieu veut. Tâchons de connaître, en tout ce qui nous regarde, la volonté divine, et d'y conformer la nôtre. Pour nous consoler et nous soutenir dans nos épreuves, disons souvent : « Dieu l'a voulu ! ».

 

Exemples

 

Saint Ignace de Loyola avait un si ardent désir de voir Dieu, qu'il pleurait de joie en pensant à sa mort. « Néanmoins, disait-il, si on me donnait le choix de sortir à l'instant de ce monde, et d'aller au ciel jouir de Dieu, ou de rester sur la terre sans être assuré de persévérer dans la vertu, mais en rendant un service notable à la majesté divine, je préférerais demeurer en cette vie, ne regardant que Dieu, sans me soucier du péril » . Sainte Catherine de Sienne s'écriait : « Seigneur, il serait bon pour moi que tous lussent sauvés, et que moi seule, en gardant toujours votre charité, j'endurasse les peines de l'enfer, parce qu'il y aurait là pour vous un plus grand honneur et une plus grande gloire. Et si, en vous restant unie par l'amour, j'étais placée sur la bouche de l'enfer, pour fermer cet abîme de telle sorte que personne n'y tombât plus, j'en aurais une très-grande joie ». Durant trente-huit ans, pauvre, seule, abandonnée, en proie à toutes les maladies et à toutes les afflictions, sainte Lidwine ne demandait rien à Dieu, si ce n'est qu'il augmentât ses douleurs pour épargner les coupables et les convertir.

 

Dix-neuvième jour

Le Fiat dans le sacrifice

 

Jésus agonisant dit à son divin Père : « Fiat, fiat (Matthieu 26, 42 ; Luc 22, 42). Il avait déjà dit, et chacun de nous peut répéter après lui : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean 4, 34). Un fiat sera donc pour les disciples, comme pour le Maître, un aliment aussi délicieux que fortifiant. Il embaume la bouche qui le prononce, il nourrit l'âme qui le médite, il est le pain quotidien de tout cœur qui tend à la perfection.

 

Méditation

 

I. Un seul fiat dans nos peines vaut mieux que mille actions de grâces dans nos joies. C'est le plus grand hommage que nous puissions rendre à Dieu, parce que c'est l'aveu le plus significatif de sa souveraineté sur toutes les créatures. Immoler notre volonté, ce n'est pas seulement un sacrifice plus excellent, parce qu'elle l'emporte en dignité sur notre corps, autant que celui-ci sur les biens extérieurs ; mais c'est encore un sacrifice plus étendu, un sacrifice universel, un holocauste, puisque c'est par la volonté que nous nous servons de tout le reste, et que donner notre volonté c'est tout donner. C'est donner l'écorce, c'est donner la moelle, c'est donner l'arbre entier avec ses fruits ; c'est offrir et sacrifier à Dieu tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes. Étendons-nous jusque là notre fiat ?...

II. L'incarnation du Verbe exposait la Vierge-Mère aux plus rudes épreuves. Son fiât généreux l'éleva en dignité, répara la désobéissance d'Eve, et donna au monde un Sauveur. Ce qui nous élève aussi et ce qui nous sauve, c'est le fiât répété dans la souffrance et le sacrifice. Combien de fois même une épreuve, supportée avec résignation, a-t-elle préparé une conversion, enfanté Jésus dans une ou plusieurs âme ? Dans la maladie, nous pensons parfais à ce que nous ferions pour Dieu et pour le prochain, si nous étions en santé. Unissons plutôt nos douleurs aux douleurs de Jésus-Christ, notre volonté à la volonté de Dieu. Cette union vaudra mieux que toutes les mortifications, que toutes les pratiques de piété, que toutes les œuvres de zèle. On ne glorifie jamais plus le Seigneur, qu'en faisant mieux sa volonté. Pour cela même on le sert plus sûrement en souffrant qu'en agissant. En sommes-nous convaincus ?...

III. Aux approches de la mort surtout, un fiat qui l'accepte avec ses rigueurs et ses suites, est l'acte d'une charité très parfaite, qui suffit certainement pour effacer tous les péchés de la vie. et pour mériter la gloire du ciel. Jésus agonisant n'est-il pas le modèle de tous les moribonds ? En éprouvant notre répugnance naturelle à mourir, il voulut la sanctifier ; en la surmontant il voulut nous communiquer sa résignation. Lorsque de pieux moribonds sont tranquilles et souriants en face du trépas, c'est que le Cœur agonisant du bon Maître les fait participer aux merveilleux effets de sa prière et de son fiât. mon Dieu, dès aujourd'hui j'accepte la mort, comme mon Sauveur l'accepta, produisant par sa grâce, et en union avec lui, cet acte d'obéissance entière et de soumission parfaite, dont il me donna l'exemple. Vous me commandez de mourir en punition de mes fautes, j'obéis, je meurs, et je meurs content parce que je meurs obéissant comme mon Jésus....

 

Lisez dans l'Agonie de Jésus, Liv. VIII, ch. VII, Le fiat de l'agonie.

 

Pratique : Ne souhaitons notre sanctification même que dans la mesure de la grâce, que le Seigneur a résolu de nous donner, Faisons plus de cas de son bon plaisir et de sa divine volonté, que de toute la perfection et de toute la sainteté possible. Pour les malades et les mourants que nous visitons, faisons en sorte que le fiât revienne sans cesse dans leur cœur et sur leurs lèvres. Invoquons pour eux le Cœur agonisant de Jésus, et tâchons qu'ils en prennent tous les sentiments.

 

Exemples

 

Saint François de Sales, frappé d'apoplexie et mourant, entendit un religieux lui faire cette question : « Si telle était la volonté de Dieu, ne voudriez-vous pas bien mourir en ce moment ? » « Si Dieu le veut, répondit le saint malade avec un doux sourire, je le veux aussi ». « Monseigneur, lui dit le Père Maniglier, jésuite de ses amis, qui était accouru près de lui dès qu'il avait appris l'accident, dites : Transeat a me calix iste, que ce calice passe à côté de moi sans que je le boive ». « Oh ! Non, répondit-il, il vaut mieux dire : « Mon Dieu, que votre volonté se fasse et non la mienne ».

Le roi Louis XIII, près d'expirer au château de Saint-Germain-en-Laye, demandait à Vincent de Paul quelle était la meilleure manière de se préparer à la mort. « Sire, répondit le saint, c'est d'imiter celle dont Jésus-Christ se prépara à la sienne, et de se soumettre entièrement et parfaitement, comme il fit, à la volonté du Père céleste : Non mea minutas, sed tua fiat ! » « Jésus, reprenait le religieux monarque, je le veux aussi de tout mon cœur. Oui, mon Dieu, je le dis et le veux dire jusqu'au dernier soupir de ma vie : Fiat voluntas tua ! » Puis il parlait gaiement de son dernier voyage. Un de ses médecins lui ayant dit qu'il avait encore tout au plus deux ou trois heures à vivre, le prince joignit les mains, regarda le ciel, et s'écria sans montrer d'altération : « Eh bien, mon Dieu, j'y consens et de bon cœur ».

Le 19 mai 1818, le pape Pie VII accorda une indulgence de cent jours à la récitation de cet acte de conformité une fois le jour : « Fiat, Que la très juste, la très haute et très aimable volonté de Dieu soit faite, louée et éternellement exaltée en toutes choses ».

 

Vingtième jour

L'ange qui fortifie

 

Durant, son oraison, Notre-Seigneur vit un ange du ciel lui apparaître pour le conforter, angélus de cœlo confortans eum (Luc 22, 43). N'est-ce pas aussi durant la prière, n'est-ce pas souvent par le ministère d'un ange, ou d'une âme qui en a l'innocence et la charité, que les fidèles malheureux reçoivent la force et la consolation ?

 

Méditation

 

I. L'Évangile ne dit pas que l'ange ait consolé Jésus ; il dit seulement qu'il le fortifia, confortans eum. Il fut comme l'écuyer céleste du divin chevalier, il l'arma en quelque sorte pour cette lutte, pour ce combat, pour ce duel terrible qui devait se terminer par une complète victoire de la miséricorde et de la vie, par le salut du monde. Nous, hélas nous n'estimons la consolation qu'autant qu'elle peut nous soustraire à la lutte, à la fatigue, à l'ennui, à la douleur, à la croix, à la mort du vieil homme, ou du moins apporter à la partie inférieure un peu d'adoucissement et de relâche. Cœur agonisant de Jésus, apprenez-nous à n'estimer, à ne désirer, à n'accepter que la consolation qui accroît notre patience en proportion de nos épreuves, et qui nous donne des forces nouvelles pour nous préparer à de nouveaux combats !...

II. L'ange ne fortifie pas Notre-Seigneur en lui communiquant quelque vertu, ou quelque force, qui ne fût pas auparavant en lui ; toute la force divine est toujours restée dans le Dieu fait homme. Mais la partie inférieure de l'âme du Sauveur était, dans sa passion, comme abandonnée de la supérieure et privée de ses influences, afin de souffrir tout ce qu'elle pouvait souffrir. C'est pourquoi l'ange le fortifie, en faisant à cette partie inférieure de son âme une vive représentation du grand fruit de sa passion et de son sang, en lui mettant devant les yeux tant d'âmes dont il serait le salut et la vie, en le relevant par là de l'abattement où l'avait mis la vue de tant d'autres âmes, qui rejetteraient le prix de son sang, dont il serait par leur faute la perte et la ruine. L'envoyé céleste l'encourage et le conforte, en lui faisant voir toute la gloire qui suivra sa mort, la conversion des peuples, l'établissement de l'Église, la joie et le courage de tant de millions de martyrs, l'innocence de tant de justes, la pénitence de tant de coupables. Cœur agonisant de mon Sauveur, n'êtes- vous pas en effet consolé et ranimé par la joie, que vos anges eux-mêmes vous témoignent de la conversion des pécheurs ? Et toi, mon âme, pauvre enfant prodigue, par ton retour as-tu consolé ton Sauveur et ton Père ?...

III. Outre les consolations dont le motif nous est personnel, n'y a-t-il pas des consolations dont le motif se puise dans un généreux dévouement ? Un père, à la mort, se console en pensant à l'heureux avenir de ses enfants, lorsqu'il lui est donné de l'entrevoir. Moïse put s'affliger pour lui-même, mais il se réjouit certainement pour son peuple. De même Jésus goûta des consolations vraiment paternelles, pendant que l'ange déroulait devant lui le tableau de l'heureuse et sainte postérité, qui naîtrait de ses souffrances et de sa mort. Le céleste esprit lui montrait les fruits de sa passion, pour lui donner de la force, et non pour lui ôter l'amertume de sa douleur. Une telle consolation suffirait-elle à notre égoïsme ? Sommes-nous réjouis et fortifiés au récit, ou à la vue du bien accompli par d'autres ?...

 

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. X, ch. IV, Les fruits de l'apparition.

 

Pratique : Ne cherchons pas notre consolation dans les nouveautés même pieuses ; mais soyons réservés à l'égard des apparitions et des prophéties, que l'autorité ecclésiastique n'a point encore approuvées. Que Jésus seul soit toujours pour nous l'ange des grandes consolations ; puisons les dans son Cœur agonisant ou dans son Cœur eucharistique.

 

Exemple

 

En l'honneur de l'ange consolateur, les Religieuses du Cœur agonisant ont un exercice spécial, où elles font cette prière : « Jésus, qui avez voulu être triste jusqu'à la mort au jardin des Oliviers, et qui, dans cet excès d'abattement, n'avez pas craint d'être soutenu et fortifié par un ange, ne rejetez pas le faible soulagement que vous offre, avec tout le respect, et tout l'amour dont elle est capable, la plus indigne de vos servantes. Permettez qu'après avoir uni ma prière à votre prière, mon sacrifice à votre sacrifice, pour expier mes ingratitudes et pour sauver les âmes des pauvres mourants, je me joigne, pour vous consoler, à l'auge consolateur de votre agonie. Permettez-moi de rester avec vous dans cette grotte solitaire, d'être témoin de vos angoisses, d'y compatir, de les partager, de boire avec vous jusqu'à la lie le calice d'amertume, que vous envoie votre Père céleste.

Glorieux ministre du Très-Haut, qui avez eu la sublime mission de consoler, de réconforter un Dieu, souffrez qu'avec vous je tienne fidèlement compagnie à mon Sauveur. Ah ! Que ne puis-je comme vous apporter quelque soulagement aux tristesses profondes de sa sainte âme, à l'agonie mortelle de son aimable Cœur ! Donnez-moi votre force, votre courage, votre amour, pour que je puisse prier avec Jésus, souffrir avec Jésus, mourir avec Jésus. Ainsi soit-il ».

 

Vingt-et-unième jour

La crise ou l'agonie

 

Depuis qu'il est au jardin des Oliviers, notre Libérateur n'a cessé de combattre pour nous par la prière et la souffrance. Mais un messager de son divin Père est venu lui montrer les fruits de la victoire : aussitôt il engage la lutte suprême, factus in agonia (Luc 22, 43), et entre dans une agonie qu'on a comparée souvent à une crise.

 

Méditation

 

I. Le mot crise signifie au propre l'effort que fait la nature dans les maladies, effort lui est d'ordinaire indiqué par une sueur ou par quelque autre symptôme, et qui produit un changement subit et marqué en bien ou en mal. Il signifie au figuré le moment périlleux ou décisif d'une affaire, n'est-ce pas ce que nous voyons dans l'Agonie du Sauveur, après qu'un ange est venu le fortifier ? Tous les mouvements des passions contraires, réprimés les uns par les autres, se brisent dans le Cœur agonisant de Jésus, et y font comme une crise d'amour qui lui fait rejeter le sang, que la crainte lui envoie pour le soutenir dans sa défaillance. La sueur de sang fut plutôt une suite de la crise, que la crise elle-même. Ce mot convient d'autant mieux ici, qu'employé seul il est ordinairement pris en bonne part, et restreint à signifier les crises salutaires. Ce n'est pas le Fils de Dieu qui est malade, c'est la pauvre humanité ; mais il daigne éprouver en soi la crise qui doit nous sauver tous. Avons-nous une telle charité ? Au moment décisif, pour assurer une conversion, redoublons-nous nos macérations et nos actes de patience ?...

II. Cette agonie, cette crise était entièrement libre en Jésus-Christ. Nous, nous entrons en agonie sans le vouloir, et c'est à contre-cœur que nous traversons une crise, un temps où la nature va faire effort pour produire un changement, qui sera peut-être notre ruine et notre perte. L'Homme-Dieu ne fut point saisi par l'agonie ; il entra plutôt en agonie, comme le soldat se présente au combat, après l'avoir désirée, après l'avoir cherchée. Tout homme a dans sa vie des moments plus pénibles, des moments plus périlleux, des moments plus décisifs et plus critiques. Quelquefois même, pour que nous ayons une plus grande ressemblance avec Jésus agonisant, le symptôme de cette crise, de cette lutte intérieure, est l'insomnie, l'agitation, la pâleur du visage, la sueur qui coule de tous les membres. Si alors nous ne ressemblons pas au Sauveur par la liberté, ressemblons-lui du moins par l'assiduité à la prière. Il priait davantage, prolixius orabat (Luc. 22, 43) : prolongeons aussi nos prières, aux heures de crise ou d'agonie de l'âme. Le faisons-nous ?...

III. Plus il priait et souffrait librement, plus notre divin Sauveur exprimait vivement et méritoirement en lui notre dernière agonie, cette crise suprême que nous subirons tous, et qu'il voulait tout à la fois adoucir et sanctifier. Comme cette crise est la plus importante, puisqu'elle va décider de notre éternité, c'est elle principalement qu'il veut représenter en soi, de manière à vérifier cette parole de saint Paul : Pour nous tous Jésus a goûté la mort, gustaret mortem (Hebreux, 9). Les autres agonisants, comme si leurs sens étaient déjà morts, ne peuvent plus goûter l'amertume du trépas. Mais au jardin des Oliviers, les sens du divin agonisant étaient pleins de vie, et les facultés de son âme avaient toute la liberté de leur exercice. Voulons-nous comme lui goûter, sentir, savourer toute l'amertume de la souffrance, pour qu'elle soit aux autres plus douce et plus profitable ?..

 

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. XI, ch. V, La crise.

 

Pratique : Pour mener une vie nouvelle, commençons par recevoir un baptême de souffrances, et prenons un bain d'humiliations, un bain de douleurs et d'épreuves. Ayons le courage d'agoniser pour la conversion d'un pécheur, pour la sanctification d'un juste, pour la conservation de la foi dans notre patrie, pour la prospérité de l'Église universelle.

 

Exemples

 

Sainte Madeleine de Pazzi, pour hâter le retour des enfants prodigues, aurait voulu souffrir et ne pas mourir, être immortelle dans la souffrance. Elle demandait instamment les infirmités corporelles les douleurs morales, les persécutions du dehors, et même tous les châtiments que les pécheurs avaient mérités par leurs fautes, sans en excepter toutes les peines du purgatoire. Par zèle pour le salut des âmes, elle s'offrit même à rester en enfer, au milieu des tourments, à la seule condition de ne haïr ni blasphémer jamais la divine majesté. On l'entendit s'écrier : « Quelle souffrance pour moi que de ne pas souffrir ! Je voudrais mourir mille fois dans les tourments, pour donner mille fois ma vie. Que ne puis-je à toute heure et à tout instant endurer le martyre, pour ramener les âmes à leur Créateur ! Mais ce ne serait plus pour moi un martyre, ce serait un paradis. Verbe de Dieu, pourquoi ne me faites-vous pas goûter les peines de l'enfer, afin d'apaiser, au moins en partie, la colère de votre Père ! ».

Sœur Madeleine Orsini trouvant ses tribulations trop longues, Jésus crucifié lui apparut. « Ah ! Lui dit-elle, vous n'avez été que trois heures en croix, tandis que je suis dans la peine depuis plusieurs années ». « Ignorante, repartit le Sauveur, depuis le premier moment de ma conception, je souffris dans mon Cœur tout ce que j'endurai plus tard sur la croix ! ».

 

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22 février 2017

Le Mois du Coeur Agonisant de Jésus

Le Mois du Cœur agonisant

Christ-Gethsemane

Huitième jour

« Mon âme est triste ».

 

« Mon âme est triste, tristis est anima mea » (Matthieu 26, 38), dit le bon Maître à Pierre, Jacques et Jean, pour les réhabiliter à leurs propres yeux. En l'entendant lui-même parler de sa tristesse, ils n'ont plus honte d'éprouver une telle tristesse, que saint Luc l'alléguera bientôt comme excuse à leur sommeil, dormientes prœ tristitia (Luc. XXII, 45).

 

Méditation

 

I. Comment peut-il être éclipsé par la tristesse ce soleil divin, qui fait briller de célestes splendeurs et surabonder de joies ineffables toute âme qui s'attache à lui ? Sa tristesse vient de sa charité. On s'attriste de ce qui est désavantageux à celui qu'on aime, et dans le cœur des hommes le poids de l'affliction est égal au poids de l'amour. Plus le Cœur de Jésus nous aime, plus il s'attriste de nos fautes, plus il s'attriste de nos maux. Notre aimable Sauveur n'est-il pas un médecin charitable ? Au chevet d'un malade chéri, auquel il donne les meilleurs remèdes, il s'attriste de l'indocilité de ce malheureux, qui rend tous les remèdes inutiles. N'est-il pas un père compatissant ? A côté de son enfant coupable, condamné mais impénitent, il se désole doublement et à cause du crime et à cause du supplice. N'est-il pas un époux tendre et jaloux ? En face de nos âmes, ses épouses bien-aimées, dont il voit toutes les infidélités, il est rempli de dégoût pour le présent, et de crainte pour l'avenir. stérilité de l'agonie de mon Maître, que tu es déchirante pour son Cœur si tendre et si aimant ! Quelle est mon affliction des péchés d'autrui ?...

II. Jésus s'attriste pour ses disciples, qu'il chérit plus qu'une mère ne chérit ses enfants, et qu'il va laisser comme des brebis sans pasteur, dispersés, exposés au scandale, livrés à la tentation. Il s'attriste plus encore pour la Vierge Marie, dont l'insondable douleur vient de la sienne, et reflue sans cesse vers son Cœur filial. Il s'attriste pour ses persécuteurs eux-mêmes, dont il voit déjà les châtiments terribles, et pour sa patrie aussi aveugle qu'obstinée. divin Sauveur des sociétés et des âmes, sur la pente de cette même montagne des Oliviers, avant de faire votre entrée triomphale dans Jérusalem, vous vous étiez arrêté pour considérer cette grande capitale, pleurer sur elle et en prédire la complète destruction (Luc. 19, 37-44). Quelle doit être votre tristesse en ce même lieu, à l'heure où vous savez qu'on va venir vous prendre, pour vous entraîner dans cette ville coupable, impatiente de consommer le déicide qui causera sa ruine! Et moi, comment ai-je prouvé mon amour à ma patrie malheureuse ?...

III. Le Cœur de Jésus fut crucifié sur le mont des Oliviers, avant que son corps le fût sur la colline du Calvaire ; la croix du jardin fut même plus rigoureuse, pour lui, que celle du Golgotha. Car la compassion est proportionnée à l'amour, à la connaissance, à la sensibilité. Qui sentit comme Jésus ? Qui connut comme Jésus ? Qui aima comme Jésus ? Il sent, il goûte, il savoure toutes nos peines ; il prend sur lui le détail des douleurs de chacun, la somme des douleurs de tous ; il endure à la fois toutes les croix des apôtres, tous les tourments des martyrs, toutes les mortifications des confesseurs et des vierges, toutes les austérités des religieux, toutes les afflictions des justes calomniés ou persécutés. Âmes délaissées, cœurs ulcérés, pauvres moribonds, Jésus agonisant jette sur vous un regard plein d'amour et de tendresse ; son Cœur est plus attristé de vos maux, que la Vierge-Mère n'était émue des douleurs de son Fils unique. Ai-je un peu de cette compassion pour le prochain ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. v, ch.VIII. Motifs de la tristesse de Jésus

 

Pratique : Si nous sommes tristes, ne parlons pas davantage aux hommes par nos plaintes, mais parlons davantage à Dieu par la prière. Aimons notre patrie, comme Jésus-Christ aimait la sienne, jusqu'à nous offrir en victimes pour en préparer le salut ou la conversion.

 

Exemple

 

Saint Paul éprouva l'agonie du patriotisme, en voyant les Juifs refuser l'Évangile, et courir ainsi à leur perte. C'est pour moi, dit-il, une grande tristesse tristitia mihi magna, c'est pour mon cœur une douleur continuelle, continuus dolor cordi meo, à tel point que j'eusse désiré devenir anathème, à l'égard de Jésus-Christ, pour les Israélites qui sont mes frères selon la chair (Romains 9, 1-4). Que dites-vous, ô grand apôtre ! S'écrie Saint Jean Chrysostome ? Vous demandez maintenant à être séparé de ce Christ tant désiré, dont vous affirmiez que rien ne vous séparerait jamais (Romains 8, 35-39). N'avez-vous plus le même désir ? Je vous entends me répondre : Mon désir n'est que plus ardent. C'est parce que je suis brûlant d'amour pour Jésus-Christ, que je demande d'en être séparé, non pas séparé de son amour, mais seulement de sa jouissance et de sa gloire. J'y consentirais pour que mon Maître ne fût pas blasphémé, pour qu'on ne dise plus : Il a promis aux uns et donné aux autres. Oui, volontiers, pour que l'on ne parlât point ainsi, bien que ce soit injustement, je renoncerais au royaume des cieux et à l'ineffable gloire, j'endurerais toutes les souffrances, estimant une grande consolation dans mes peines, de ne plus entendre blasphémer celui que j'aime si ardemment.

 

Neuvième jour

« Jusqu'à la mort ».

 

« Jusqu'à la mort », dit Notre-Seigneur, « mon âme est triste, usque ad mortem » (Matthieu 26, 38.) Cet aveu nous rappelle et le royaume sans fin qu'un ange lui avait prédit (Luc 1, 33), et l'amour qu'il nous témoigna jusqu'à la fin (Jean 13, 1). Son règne commencé par la mort s'accroîtra par la mort ; des douleurs sans limites et un dévouement sans réserves seront une semence de nouveaux sujets.

 

Méditation

 

I. Jusqu'à la mort, c'est la rigueur de la justice. Pour satisfaire surabondamment à la justice de Dieu, le Sauveur veut s'attrister, à cause de la mort qu'il doit subir en expiation de nos crimes, mort ignominieuse et cruelle, mort précédée de mille affronts et de mille tourments. Il aura beau prier son Père, il aura beau suer du sang, il devra bientôt s'humilier et obéir jusqu'à la mort, jusqu'au crucifiement ; il devra passer entre toutes les hontes et toutes les douleurs, comme une victime expiatoire, jusqu'à ce qu'il embrasse la croix et meure entre ses bras. Quelles répugnances en son humanité il lui faudra dompter auparavant ! « Mon âme sera triste, dit- il à ses trois apôtres privilégiés, jusqu'à ce que j'aie vaincu mes répugnances naturelles, jusqu'à ce que ma volonté soit morte à elle-même et ne vive plus qu'à Dieu ». Sommes-nous tristes, nous aussi, jusqu'à la mort de la nature ? Ne cherchons-nous de vraie joie que dans la mortification parfaite des appétits et des passions ?...

II. Jusqu'à la mort, c'est l'excès de l'amour. Un prodigieux amour fait que Jésus s'attriste de tous les délais, de tous les retards apportés à sa mort, parce que retarder son supplice c'est retarder notre Rédemption. « Oh ! que je souffre, s'écrie-t-il, jusqu'à ce que ce grand mystère soit accompli, quomodo coarctor usque dum perficiatur ! » (Luc 12, 50) ! Combien ce retardement me cause d'anxiété, d'impatience et de tristesse ! N'est-ce pas ainsi qu'un vaillant soldat s'afflige de voir retarder le signal de la bataille ? Ne pouvant plus tolérer ce délai, notre charitable Rédempteur s'abandonne lui-même à une si profonde tristesse, que tous les efforts de ses ennemis n'eussent jamais pu lui en causer une pareille, parce que la haine qu'ils ont contre lui, ne peut égaler l'amour qu'il a pour nous. Avons-nous cette sainte impatience de nous signaler au service de Dieu, de l'Église et de l'humanité ?...

III. Jusqu'à la mort, c'est la mesure de l'intensité. Suivant l'Écriture, un esprit triste dessèche les os (Proverbes 17, 22), et il est une tristesse qui fait mourir (2, Corinthiens 7, 10.) Incomparablement plus intense, plus accablante, plus excessive que toutes les autres, la tristesse de Jésus agonisant aurait dû mille fois lui donner la mort. « Mon âme est aussi triste, disait-il, que si je mourais déjà, que si j'expirais en ce moment. Cette tristesse serait même capable de m'ôter la vie, si je ne faisais un miracle e toute-puissance pour soutenir ma vie, jusqu'à ce qu'il me plaise de la sacrifier au milieu des tourments extérieurs, sur le Calvaire. Je puis dire encore que mon âme est triste, comme on est triste dans la mort éternelle ou dans l'enfer, non pas avec une rigoureuse égalité, mais avec une juste proportion. Je ressens la perte de chaque réprouvé, comme la perte d'un de mes membres, et je conçois une indicible tristesse de son malheur éternel ! » Sommes-nous disposés à faire pénitence pour les âmes, que nous voyons courir à leur damnation ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. v, chap. VII « Jusqu'à la mort »

 

Pratique : Ne nous attristons jamais comme ceux qui n'ont point d'espérance ; mais faisons de notre tristesse même, comme le Sauveur en agonie, une expiation féconde. Sachons renoncer aux consolations, accepter la douleur et le sacrifice, pour la délivrance de nos chers défunts, pour le salut éternel des mourants de chaque jour.

 

Exemple

 

Les religieuses du Cœur agonisant de Jésus forment, à Lyon, une communauté contemplative et cloîtrée, qui ressemble d'autant plus au jardin des Oliviers, qu'on s'efforce d'y représenter matériellement, moralement et mystiquement l'agonie du divin Maître. Aux trois vœux ordinaires de religion, on ajoute le vœu particulier d'immolation, c'est-à-dire le vœu de s'offrir en sacrifice à Dieu le Père, en union avec le Cœur agonisant du Sauveur, pour le salut des moribonds. Il oblige chaque religieuse à l'offrande quotidienne de sa vie, et cette offrande sincère et formulée extérieurement fait écho à celle que le divin agonisant réitéra plusieurs fois, en s'attristant et en obéissant jusqu'à la mort pour notre salut. Voici cette formule abrégée :

« Dieu éternel et tout-puissant, quoique je sois très-indigne de paraître devant vous, me confiant néanmoins en votre infinie bonté, je m'offre très-humblement en victime à votre divine Majesté, en l'honneur et union du Cœur agonisant de votre très cher Fils Jésus. Daignez disposer de ma vie, de mes prières et de mes souffrances, selon votre bon plaisir, pour le salut de tous les mourants, spécialement des mourants de ce jour. Ainsi soit-il ».

De saints prêtres ont demandé et obtenu de mourir aussitôt après avoir dit la messe, afin que le sacrifice de leur vie, uni à celui de l'Agneau sans tache présent en eux, fût plus agréable au Seigneur.

 

Dixième jour

« Veillez en priant ».

 

Dès le début, le Sauveur dit aux trois disciples choisis : « Veillez et priez » (Matthieu 24, 38 ; Luc, 22, 40) ; dans le cours de son agonie, il le leur répéta (Matthieu 26, 41 ; Marc 14, 38). Il nous le répète aussi, parce que la vigilance et la prière forment tout le fond de la conduite chrétienne, sont un remède et un préservatif, conviennent à tous les âges et à toutes les conditions.

 

Méditation

 

I. Le divin Maître ne veut pas que la veille qu'il recommande à ses disciples, soit un temps employé à des choses profanes ; il veut qu'elle soit consacrée à la prière, à l'oraison, aux élévations de l'âme vers Dieu ; il veut qu'à sa passion ses apôtres les plus aimés unissent leur vigilante compassion, leur instante prière, vigilate et orate. Cet exemple apprend aux supérieurs à ne pas dédaigner le secours, si faible qu'il soit, que peut leur procurer la prière de leurs inférieurs, quand même ceux-ci sont visiblement imparfaits. Sans doute la pressante exhortation du Sauveur parut d'abord être sans effet sur Pierre, Jacques et Jean, puisqu'ils s'endormirent presque aussitôt ; mais plus tard elle porta son fruit pour eux, comme pour les vrais fidèles, en leur faisant prendre l'habitude de veiller avec Jésus et de veiller en priant. Avons-nous cette habitude ?...

II. Ce n'est pas la première fois que Notre-Seigneur exige cette union de la vigilance et de la prière ; car nous voyons dans saint Marc qu'il avait déjà dit : « Veillez et priez » (Marc13, 33), et dans saint Luc : « Veillez donc en priant toujours, vigilate itaque omni tempore orantes » (Luc 21, 36). Partout il met la vigilance avant la prière, parce qu'on prie mieux et plus volontiers, quand on sait veiller. La vigilance est une préparation à la prière, et on retrouve avec plaisir dans l'oraison les yeux du Maître, à qui l'on vient de donner par la vigilance une marque éclatante de fidélité. Pour aimer à prier, il faut veiller ; dans les entretiens avec Dieu, les goûts et les consolations ne sont accordés qu'au recueillement, et aux sacrifices de la vigilance. D'où vient ma sécheresse fréquente dans l'oraison ? N'est-ce point de mes égarements et de mes distractions volontaires ?...

III. Cette fois « Vigilate mecum, veillez avec moi et priez », est une harangue brève et militaire, que Jésus adresse à ses soldats, avant de livrer le dernier combat. C'est le discours d'un général, qui dispose à une grande bataille sa petite armée, affaiblie, fatiguée, vaincue par le sommeil et la tristesse, avant de l'être par l'ennemi. Il ranime son courage et lui promet la victoire, mais à la condition de faire, par la vigilance, tout ce qu'elle peut, et d'obtenir de Dieu par la prière ce qu'elle ne pourrait pas. Toute la tactique du combat spirituel est là. Qui arme l'esprit ? La prière. Qui désarme la chair ? l vigilance. Le soin de veiller sur nos pensées entretient la pureté du cœur, qui produit une prière enflammée ; à son tour, l'oraison rend l'esprit plus prudent à se garder lui-même. Prier sans veiller, c'est présumer de la grâce ; veiller sans prier, c'est présumer de ses propres forces. Cette double présomption n'a-t-elle pas préparé mes défaites ?...

Lisez dans « L'Agonie de Jésus », Liv, IX. chap. VI Union de la vigilance et de la prière.

 

Pratique : Cultivons la vertu de prudence, et accusons-nous d'y avoir manqué. Soyons fidèles à la pratique quotidienne de l'examen de conscience, général ou particulier. Que notre vigilance mette tout en œuvre, afin que les secours de la religion soient offerts aux mourants et aux malades ; que notre prière s'efforce d'obtenir que ces secours soient acceptés avec empressement.

 

Exemple

 

Après avoir tout repoussé, un moribond sort d'un profond assoupissement et s'écrie : « Quelqu'un a prié pour moi, car je suis tout changé ; amenez-moi un prêtre ! » Sa petite-fille avait prié au pied de son lit, et s'était offerte à tout souffrir pour son salut. À Lyon un fervent laïque, qui visitait souvent un vaste hôpital, faisait circuler chaque semaine une liste des personnes qui s'y trouvaient en danger de mort, afin qu'on priât à leur intention : aucune ne mourut sans être convertie. A Paris un curé disait : « Depuis que j'ai établi sur ma paroisse cette sainte ligue de la prière et de la vigilance, pour le salut des agonisants, personne n'y est mort, à moins que ce ne fût subitement, sans être réconcilié avec Dieu ». Formons partout de semblables ligues, redoublons de vigilance et de prière pour nos chers moribonds. Récitons même souvent, pour les quatre-vingt mille mourants de chaque jour, cette courte invocation qui, comme un germe précieux fécondé par la bénédiction du Pontife suprême en 1850, a été répandue par le souffle divin dans le monde entier, pour y faire croître et s'épanouir la dévotion au Cœur agonisant du Sauveur, et qui maintenant monte sans interruption vers le ciel, de tous les points du globe et en toutes les langues :

« Très Miséricordieux Jésus, plein d'amour pour les âmes, je vous en conjure par l'agonie de votre sacré Cœur, et par les douleurs de votre Mère immaculée, purifiez dans votre sang tous les pécheurs de la terre qui sont maintenant à l'agonie, et qui aujourd'hui même doivent mourir. Ainsi soit-il ».

« Cœur agonisant de Jésus, ayez pitié des mourants ! »

 

Onzième jour

Les séparation du Cœur

 

Notre-Seigneur s'avança dans le jardin des Oliviers, en laissant derrière lui, à la distance d'un jet de pierre, les trois apôtres qu'il aimait. Il s'en écarta par charité; mais cette séparation, prélude et présage de tant d'autres, fut si douloureuse pour son Cœur, qu'il fut comme arraché, et ipse avulsus est ab eis (Luc 22, 41).

 

Méditation

 

I. Combien plus douce est l'expression employée par l'Évangile, en parlant de la mort du Sauveur qu'en parlant de sa séparation ! S'il meurt, c'est lui-même qui rend son esprit, emisit spiritum (Matthieu 27, 30), qui donne son âme ou sa vie, pono eam a me ipso (Jean 10, 18) ; on n'a pas besoin de les lui arracher. S'il se sépare, ce n'est qu'en faisant effort pour s'arrachera ses disciples et aux hommes, avulsus est. Aussi le disciple bien-aimé ne dit pas l'heure de la mort, mais l'heure de la séparation, hora ejus ut transeat ex hoc mundo (Jean 13, 1). I1 avait reposé sur le Cœur du divin Maître, il était entré dans ce Cœur, il avait vu quelle place y tenait chacune de ces deux affections, chacun de ces deux amours, l'amour de la vie et l'amour des hommes, la crainte de la mort et la crainte de la séparation. Cette heure suprême était incomparablement plus dure au Sauveur du monde, comme heure de la séparation, que comme heure de la mort. Ce qui nous sépare de Dieu, le péché mortel, nous est-il aussi plus amer que le trépas ?...

II. Nous séparer des créatures nous est parfois, comme à Jésus, une dure agonie. Notre cœur ne tient-il pas à ses affections, comme notre corps à ses membres ? Quand le vaisseau qui nous porte, veut quitter le rivage du temps, pour nous déposer sur la rive inconnue de l'éternité, notre cœur se sent retenu à la terre par de suaves et fortes affections ; il s'y rattache par tous ses membres. Une lutte s'engage entre nos attachements et nos devoirs, nous avons une heure, plusieurs heures peut-être d'agonie. Il faut que le maître du vaisseau, l'arbitre de la vie, Dieu même, frappe un coup de hache qui coupe les membres de notre cœur, nous détache du rivage, et mette par la mort un terme à notre agonie. Ah ! N'attendons pas cette heure décisive, pour trancher dans le vif, pour rompre des liens coupables ou dangereux ; arrachons de suite notre cœur aux affections terrestres, excessives et despotiques...

III. Survivre à la séparation, survivre à un être uniquement aimé, devient parfois une agonie et une tentation. C'est une agonie, parce que c'est un rapide abaissement de la foi contre ces émotions et ces souvenirs, qui nous plongent dans la tristesse et nous noient dans les larmes. C'est une tentation, parce que le vide qui se fait autour d'un cœur, accoutumé à se sentir aimé et appuyé, l'expose à se refroidir pour son Dieu, à murmurer contre la Providence, à trancher même le faible et dernier fil de sa vie. Cette épouse, cette mère, qui a perdu tous les siens, ne sent-elle pas que son existence n'est plus qu'une lente agonie ? Son cœur est sans élan, sa piété sans joie, et sa vie considérablement abaissée se consume et s'éteint, dans d'obscurs combats, pour rester fidèle à la vertu. Avons-nous du moins profité de cette agonie de la séparation, comme le bon Maitre, pour prier davantage, prolixius orabat (Luc 22, 43) ?...

Lisez dans « L'Agonie de Jésus », Liv. I, chap. III L'agonie du Jardin

 

Pratique : Me conduire en homme convaincu que d'être appelé au christianisme, c'est être appelé à la séparation, et que toute vocation à l'apostolat ou à la perfection religieuse, est une vocation à une séparation plus complète. M'estimer heureux et me montrer empressé d'adoucir, pour les moribonds et les survivants, toutes les douleurs de la séparation.

 

Exemple

 

Les religieuses du Cœur agonisant savent, par expérience, qu'en se séparant de leurs familles, elles obtiennent à leurs parents une fin plus chrétienne. La Mère Supérieure écrivait : « Ici c'est un vieillard qui se réjouit de l'espoir que sa fille, religieuse dans notre communauté, lui obtiendra la grâce d'une sainte mort. En effet, il conserve jusqu'à la fin, avec le parfait usage de sa raison, les dispositions les plus chrétiennes. Là c'est un homme encore dans la force de l'âge, modèle de droiture et de délicatesse, mais infidèle, malgré ses convictions de foi, à la pratique de la religion, Dès qu'il tombe malade, une de ses parentes qui vit parmi nous, nous fuit partager à toutes son anxiété ; et, comme elle, nous demandons instamment au Cœur agonisant de Jésus cette âme qui lui est si chère. Dès les premiers jours, le malade demande le prêtre pour se réconcilier avec Dieu ; et, dans toutes les phases d'une maladie rapide et douloureuse, il exprime les plus admirables sentiments de résignation et de patience. Il expire, après avoir baisé avec amour le crucifix, et en prononçant le nom de Jésus. Du reste, je crois que ce serait faire injure au Cœur du divin Maître que de douter qu'en se dévouant, pour le salut des mourants, on obtienne de sa bonté des grâces particulières à ceux qu'on n'a quittés que pour lui ». Oui, tous les religieux, par la vertu de leur holocauste, parle mérite de leur séparation volontaire, ouvrent souvent le ciel à un parent, à tin frère, à un oncle, à un père dont la vie s'écoula loin de Dieu.

 

Douzième jour

La solitude du Cœur

 

Le Sauveur voulut être seul dans une grotte, sous un rocher, pour avoir la liberté de dire, de faire et de souffrir, durant sa prière, tout ce qui conviendrait aux saints mouvements dont son Cœur était agité. Fixons nos regards sur cette grotte de l'agonie, pour apprécier les avantages de la retraite, ou de la solitude chrétienne.

 

Méditation

 

I. Solitude signifie un lieu éloigné de la vue ou delà fréquentation des hommes, et l'état d'une personne qui vit seule, qui est retirée du monde. Le lieu doit nous servir de passage pour arriver à l'état. Il ne serait pas solitaire, au sens chrétien du mot, celui qui, vivant en un lieu écarté, porterait dans son cœur tout un monde profane. La vraie solitude du cœur nous fait participer à la vie de Dieu en lui-même ; car elle est l'image de cette solitude éternelle, que le Verbe goûte dans le sein du Père. Bornée au dehors, l'action de Dieu au dedans est infinie, action de l'intelligence par la connaissance, action de la volonté par l'amour : se connaître et s'aimer lui-même, c'est sa vie. Le plus grand désir d'un cœur solitaire n'est pas non plus de faire beaucoup au dehors, mais de vivre intérieurement de la connaissance et de l'amour de Dieu. Cette vie d'union le rend très-utile aux autres, par les grâces qu'il leur obtient et les bénédictions qu'il leur attire. L'estimons-nous ?...

II. La solitude du cœur nous fait participer à la vie de Jésus agonisant. Il ne se borne pas à nous offrir l'exemple de la retraite et de la prière, il nous donne l'esprit d'oraison, l'amour de la solitude et une part à ses souffrances morales. Car la solitude a ses peines, la retraite a ses heures d'angoisses, et les âmes contemplatives sont les plus exposées à l'agonie. Plus nous nous retirons des créatures, plus le Créateur semble quelquefois prendre plaisir à se retirer lui-même de nous. Il ne nous abandonne jamais réellement ; mais nous sentons une sorte d'absence ou d'éloignement de Dieu. Une nous tient plus sensiblement compagnie, la nuit se fait autour de nous et au-dedans de nous, la tempête éclate et soulève des montagnes de tentations et de difficultés dans notre solitude, comme un vent violent soulève des montagnes de sable dans le désert. Ainsi le Sauveur fut éprouvé dans la grotte. Savons-nous souffrir et résister comme lui ?...

III. Les profanations et les impuretés, les calomnies et les rapines, Les violences et les injustices, affluent de tous les pays et de les siècles vers ce Cœur solitaire et abandonné : elles s'y ramassent comme des eaux fangeuses, qui rendent sa contrition grande comme la mer (Thren. II, 13). De même que les torrents et les fleuves, par une pente naturelle, se précipitent vers l'océan pour s'y déverser et en grossir les flots ; ainsi tous les crimes du monde, tous les torrents du vice et de l'impiété, entrent par mille canaux dans le Cœur de Jésus, pour y grossir cette mer de douleurs. Mais en se mêlant dans la mer, les fleuves perdent le nom et la qualité de leurs eaux, tandis que les eaux impures du péché, qui enflent et qui noient le Cœur agonisant, y demeurent distinctes : chaque crime y est marqué de sa laideur particulière, chaque faute y conserve sa propre difformité. Ô mes péchés, vous lui étiez donc distinctement présents, pour le tourmenter !...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VI, ch. III. Ce que la solitude est pour nous.

 

Pratique : Pénétrons-nous bien de cette pensée : La solitude évangélique consiste dans l'éloignement de tout ce qui est de la terre, du monde et des hommes, et dans le rapprochement du ciel et de Dieu. Bénissons le Seigneur de tous ces abandons de nos proches et de nos amis, qui font souffrira notre cœur l'isolement et l'agonie.

 

Exemple

 

La bienheureuse Françoise d'Amboise avait gardé la virginité avec son mari, Pierre II, Duc de Bretagne. Devenue veuve, elle vit se liguer son père, ses oncles et le roi Louis XI, pour la contraindre à se remarier ; ils résolurent même de l'enlever, et gagnèrent à cet effet tous ses gens. C'était au printemps de 1462, dans la ville de Nantes. Enfermée, gardée à vue, Françoise mesura le danger ; mais quelle ressource lui restait-il ? une seule, celle qui ne manque jamais à l'homme abandonné, la prière. S'agenouillant donc, l'infortunée offrit à Dieu son isolement cruel, et son cœur brisé se répandit en supplications ardentes et résignées, comme autrefois le Cœur de Jésus au jardin des Oliviers. Elle priait avec tant de larmes et d'angoisses, qu'elle perdit beaucoup de sang par les narines, et se trouva plusieurs fois toute pâmée de douleur, à ce point que ses gardiens s'en effrayèrent, craignant qu'elle ne mourût. Ils lui rendirent donc la liberté. Mais le lendemain on prépara une litière pour l'y déposer de vive force, et des bateaux sur la Loire pour l'emmener à la cour de France. Elle se mit de nouveau en prière, et après minuit la glace couvrit le fleuve, depuis Nantes jusqu'à Mauves, liant ou brisant toutes les barques. Ainsi Dieu fit triompher de la violence des hommes une femme seule et délaissée. (E. de Kersabiec, La B. Françoise d'Amboise).

 

Treizième jour

La prière du Cœur Agonisant

 

Durant toute sa vie, la veille même de sa mort, en son agonie, Notre-Seigneur pria beaucoup pour lui-même et pour les autres. C'était une prière véritable et proprement dite, qu'il adressait ainsi à son divin Père. Il priait comme homme, mais d'une manière digne d'un Dieu, et son oraison était un moyen de nous obtenir de grandes grâces, comme sa mort en croix fut le moyen choisi pour nous racheter.

 

Méditation

 

I. Telle fut l'application du Sauveur à la prière, qu'il entra en agonie et sua du sang ; pour soutenir ou accroître encore son attention, il voulut prier du cœur et de la voix en même temps, orans et dicens (Matthieu 26, 39). Jésus prie du cœur : comme l'agonie a labouré, déchiré, brisé tout son Cœur, l'encens de la prière s'exhale de tout son Cœur. Nous, au contraire, nous avons souvent dans notre cœur des plis et des replis, d'où le parfum de la prière ne s'échappe pas, mais où le monde pénètre et avec lui ce qui nous distrait, l'amour des plaisirs et des vanités. Jésus prie de la voix ; mais ce n'est point par un effort de mémoire, c'est par l'effet d'une forte émotion qu'il prie vocalement. La prière vocale est-elle toujours, pour nous, le pied de l'échelle qui sert à monter vers Dieu, le moyen de recueillir et d'exciter notre âme, de produire par l'extérieur une émotion plus grande à l'intérieur ? Nous y recourons quelquefois par paresse, parce qu'elle exige moins. d'application. Quand donc comprendrons-nous que les exercices spirituels, comme les exercices militaires, veulent de l'attention, de la vigueur et de la persévérance ?...

II. Durant la prière, l'amour pour Dieu jaillit du Cœur agonisant de Jésus, comme une flamme impétueuse. Pourquoi demande-t-il à son Père ce qu'il pourrait avoir ou faire par lui-même ? parce que l'amour se plaît à demander, comme il se plaît à accorder, parce qu'il lui est doux de tout devoir à l'être aimé. Pourquoi soumet-il à la volonté de son divin Père tous ses désirs et toutes ses demandes ? pour lui prouver plus d'amour, en abandonnant tout à son bon plaisir. Dans nos prières, il nous faut aussi l'amour, un amour tout embaumé d'abandon et de conformité ; il nous faut vouloir uniquement ce qui plaît au Seigneur. Dieu travaillait à la gloire de son Fils, en n'éloignant pas le calice d'amertume ; ne travaille-t-il pas à notre vrai bonheur, en ne nous exauçant pas comme nous l'entendons quelquefois ?...

III. La charité pour le prochain, une charité active et pleine de sollicitude, accompagne aussi la prière de Jésus agonisant, puisqu'il l'interrompt trois fois, pour visiter ses disciples et les exhorter. Que les devoirs de la vie contemplative ne nous fassent donc pas négliger les devoirs de la vie active, les obligations et les vertus de notre état. L'aumône et le jeûne, la bienfaisance et la mortification, voilà quelles sont les mains de la prière : elle doit les lever toutes deux vers le ciel, pour être plus sûrement exaucée. L'Homme-Dieu, en son oraison, s'offrait comme victime pour le salut du monde ; que notre prière soit aussi vivifiée par des sacrifices, intérieurs ou extérieurs, pour l'Église et les âmes !...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VII, ch. I, Utilité de la prière dans l'agonie.

 

Pratique : Chaque jour récitons l'oraison dominicale, dans le même esprit et avec les mêmes sentiments, que le Sauveur en agonie fit ta prière, parce qu'elles ont toutes deux de nombreux rapports. Chaque année, le mardi de la septuagésime, fête de l'oraison de Notre-Seigneur sur le mont des Oliviers, examinons nos prières et nos oraisons, pour les rendre de plus en plus conformes à celles du Cœur agonisant de Jésus.

 

Exemple

 

La prière du soir est un souvenir de la prière du divin Maître au jardin des Oliviers. En beaucoup d'endroits, les fidèles se réunissent pour la faire à l'église, et les familles chrétiennes la font en commun, ainsi que les apôtres auraient dû la faire. Saint Charles Borromée, archevêque de Milan, établit dans son diocèse, en 1572, le pieux usage de prier tous les soirs, après la première heure de nuit, au signal donné par la cloche de l'église. Les personnes de la même maison étaient invitées à se réunir, et à prier ensemble pendant un quart d'heure. Le célèbre cardinal enseigna lui-même la manière de s'occuper durant cette oraison, et il obtint du Pape Grégoire XIII des indulgences, pour toutes les personnes qui prendraient cette louable habitude. Dans son homélie sur la passion, il rappelait à ses ouailles qu'il avait établi cette pratique, en mémoire de la prière de Jésus agonisant : « Ce fut selon sa coutume que le Sauveur alla, après la cène, prier sur le mont des Oliviers (Luc 22, 39). Milanais, mes chers fils, qu'elle est belle l'institution dont vous jouissez, lorsque le soir, à la seconde heure de nuit ou à peu près, au son de la cloche, en mémoire de cette très sainte coutume du Fils de Dieu, vous êtes invités à prier ! Certes, ceux qui veulent prouver qu'ils sont enfants de Dieu, et qui désirent avoir un même esprit avec Jésus-Christ, manquent à leur devoir, s'il n'adoptent pas cette sainte pratique, ou s'ils l'abandonnent ».

 

Quatorzième jour

La Face contre terre

 

Pour prier, Jésus agonisant mit les deux genoux en terre, positis genibus (Luc 22, 41). Ensuite saint Mathieu nous apprend qu'il tomba sur sa face, procidit in faciem suam (Matthieu 26, 39), et saint Marc qu'il tomba sur la terre, super terrain (Marc 14, 35). Il se prosterna donc et s'étendit sur la poussière.

 

Méditation

 

I. Le Sauveur en agonie prosterna tout à la fois son corps, son esprit et sa prière. Il tomba sur la face, sur la terre, en signe de la plus profonde vénération, pour fortifier par la posture de son corps les mouvements de son âme, pour lutter contre la tristesse, l'ennui et le dégoût dont elle était remplie, pour offrir à Dieu cette posture modeste et respectueuse, comme une compensation de ses répugnances et de ses frayeurs. Sa prière fut longue, il la recommença trois fois, il y fut soumis à toutes les épreuves intérieures ; néanmoins il resta constamment prosterné, comme un criminel, devant la majesté d'un Dieu irrité. Quelle condamnation de nos maintiens, qui favorisent presque toujours et la mollesse du corps et la mobilité de l'esprit ! Le Fils de Dieu garde l'attitude du dernier des hommes, et cette humilité attire sur lui une rosée de bénédictions, une pluie de grâces, qui font produire à l'opprobre et à la mort la gloire et l'immortalité. Mais quand notre céleste médecin se prosterne ainsi jusqu'à terre pour prier, nous, pauvres malades, nous daignons à peine nous incliner !...

II. Jésus tombe devant Dieu, comme représentant de tous les criminels, comme chargé de toutes les iniquités du monde. Ce poids l'accable, l'écrase, l'étend par terre, tandis que le pécheur impénitent se redresse, montre une impudence intolérable, et trouve son iniquité légère. Le Sauveur voudrait cacher à tous la honte qui couvre son visage, et il rougit de lever les yeux sur son divin Père. On dirait qu'il prend par avance le plan de sa croix, ou qu'il voudrait se cacher à lui-même la vue de nos péchés, en se faisant un bandeau de toute l'épaisseur de la terre. Mais la justice vengeresse le presse de tous côtés, et montre à ses regards tous les crimes dont il s'est chargé. Il en ressent cet accablement de l'affliction, qui produit une prostration des forces physiques, aussi bien que des forces morales. Et moi je ne me courberais pas sous le poids de mes propres iniquités ? Et moi je ne me tiendrais pas si humblement devant Dieu, que je puisse dire : « Mon âme s'est collée au pavé (Psaume, 25) ?...

III. Notre-Seigneur se penche, s'abaisse jusqu'à terre, afin de mieux apaiser son Père céleste, en cueillant pour lui-même une telle moisson de myrrhe, messui myrrham (Cantique 5,1), c'est-à-dire d'afflictions et d'épreuves, qu'il n'en reste plus pour nous qu'un bouquet, qu'une poignée, fasciculus myrrhae (Cant. i, 12). Comme le moissonneur se baisse, pour couper les épis plus près de terre, Jésus se prosterne pour faire plus complète cette moisson d'amertumes, de tristesses et de tourments. Et toutes ces gerbes de souffrances il les embrasse, il les étreint, il les presse sur son Cœur, il les baise comme il baisera Judas ! Que sont toutes nos mortifications et nos peines ? une poignée d'épis. Ah ! ne craignons pas de glaner après Jésus dans le champ de la douleur. Glanons-y en souvenir de lui et par amour pour lui. Dans nos prières prévoyons les épreuves, faisons provision de courage et redisons à Dieu : « Je suis prêt à souffrir, in flagella paratus sum » (Psaume 37, 18)...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VI, ch. V, Jésus tombe la face contre terre.

 

Pratique : Prosternons nos prières (Jérémie, 38, 36 ; 42, 9 ; Daniel 9, 18, 20) ; expression de l'Écriture tout à la fois énergique et naturelle, qui signifie que l'esprit doit être aussi prosterné que le corps, et la prière aussi humble que l'un et l'autre. Tout appel de Dieu à élever les autres, est un appel à descendre soi-même. Avec les prêtres et les religieux prosternés la face contre terre, abaissons-nous donc comme le Sauveur, pour élever comme lui les âmes.

 

Exemple

 

Au Bréviaire romain nous lisons, le 17 mars, que saint Patrick, apôtre de l'Irlande, fléchissait les genoux trois cents fois par jour pour adorer Dieu, et qu'il le faisait encore deux cents fois durant la première partie de la nuit. Nous y lisons de même, le 10 octobre, que saint François de Borgia, général de la Compagnie de Jésus, se mettait chaque jour cent fois à genoux, pour offrir à Dieu ses adorations. On sait que des personnes pieuses et mortifiées ont l'habitude de ne s'appuyer jamais, durant les plus longues oraisons, ni sur le prie-Dieu, ni sur le dossier de la chaise qui est devant elles. D'autres, quand elles ne peuvent être vues, aiment à tenir les bras élevés ou étendus en croix, durant la prière, comme faisait saint Antoine, patriarche des cénobites. Des religieux, pour la moindre faute, comme sous le poids d'un péché énorme, se prosternent et s'étendent sur la terre, pour que d'autres leur passent sur le corps, les foulent aux pieds. Ainsi se prosternèrent saint François d'Assise, le bienheureux Thomas de Cori, la fondatrice des Filles de la Charité, etc, etc...

 

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16 août 2016

Chapelet pour le salut des âmes

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 Chapelet pour le salut des âmes

5000 âmes sont sauvées chaque fois que vous récitez ce chapelet

Jésus: «Je vous donne un nouveau chapelet pour prier pour les temps que vous vivez, pour le salut de la famille et pour les âmes».

Un nouveau Chapelet du Sacré-Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie, enseigné par Jésus-Christ, le 18 Février 1998

(Extrait de «Messages du ciel» traduits par le Père Adolf Faroni – Notre Seigneur et Notre Dame parlent au monde à Tina du Saint-Sacrement)

Nihil obstat: 13-VIII-98 Mgr. JC Abriol – Vic. gén. du diocèse de Manille

Notre Seigneur a dit à Tina qu’il faut dire ce chapelet tous les jours et à chaque fois qu’il est récité, 5.000 âmes sont sauvées jusqu’à quatre générations à venir. Cette prière est autant valable qu’un exorcisme parce que la puissance des deux cœurs est si forte qu’elle fera fuir le mal.

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Comment dire ce Chapelet

 

Credo,

Notre Père,

3 Je vous salue Marie

Gloire au Père

Sur les gros grains : Père éternel, je vous offre le Sacré-Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie pour le salut de nos âmes, de nos familles et du monde entier.

Sur chacun des 10 petits grains : Sacré-Cœur de Jésus, aie pitié de nous - Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous.

3 Gloire au Père

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.

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Téléchargez le texte de cette prière (pdf) en cliquant ici

Remerciements à Fabienne qui m'a autorisé et laissé libre champ pour propager ce petit chapelet qui est très efficace...

Pour recevoir le nombre de copies que vous désirez de ce chapelet, merci d’en faire la demande à catholique.magazine@laposte.net  ou encore appelez le 04.67.62.14.64

23 juin 2016

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Un Tertiaire Séculier

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« Nous avons tout reçu de sa plénitude ». (Jean, 1, 16).

 

Vingt-quatrième jour

 

Dieu nous distribue ses grâces par les mérites du sang de son Fils. Il nous met, par là même, dans l'occasion d'acquérir des trésors immenses pour l'éternité. Mais il faut avouer que nous faisons chaque jour, par notre négligence, des pertes inconcevables. La plupart de nos actions perdent leur valeur faute d'une droite intention.

Pratique : Offrez vos bonnes œuvres et toutes vos actions au Cœur de Jésus afin qu'elles soient purifiées en passant par ce Cœur infiniment parfait.

Oraison jaculatoire : Ô Cœur de Jésus, embrasez-moi de votre amour !

 

Vingt-cinquième jour

 

Partout où le cœur de Jésus a trouvé des adorateurs, l'image de de Cœur divin a été révérée. En effet, lorsque nous avons un bon ami éloigné de nous, son portrait nous est agréable, sa vue nous fait plaisir :elle excite dans nos cœurs les mêmes affections que produirait la présence de notre ami. De là les sentiments de dévotion que les images du Sacré Cœur de Jésus doivent faire naître dans les âmes qui sont touchées de son amour. Sainte Thérèse disait qu'elle aurait voulu en rencontrer dans tous les lieux où se portait sa vue.

Pratique : Avoir toujours sur soi une médaille du Sacré Cœur de Jésus. Travailler, autant qu'on le pourra, à procurer à cet aimable Cœur un sanctuaire qui lui soit dédié.

Oraison Jaculatoire : Aimé soit partout le Sacré cœur de Jésus !

 

Vingt-sixième jour

 

Trois obstacles principaux nous arrêtent ordinairement dans le chemin de la vraie dévotion au Cœur de Jésus : le premier, c'est la tiédeur. L'âme tiède ne fait que ce qu'elle ne peut omettre, et l'apôtre Saint Jean dit que Jésus-Christ la vomira de sa bouche. Le second obstacle est l'amour propre. Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce soi-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive. Le troisième obstacle, c'est quelque passion favorite qu'on ménage, qu'on ne saurait sacrifier.

Pratique : Si vous désirez obtenir une vraie dévotion au Cœur de Jésus, il est important de vous assurer si vous n'avez pas à surmonter en vous quelqu'un des obstacles que l'on vient de signaler.

Oraison Jaculatoire : Dieu, créez en moi un cœur digne d'être uni au cœur de Jésus !

 

Vingt-septième jour

 

Si vous voulez marcher à grands pas dans la voie de la perfection, et attirer sur vous les bénédictions du cœur de Jésus, embrassez la mortification intérieure et la mortification extérieure : toutes deux sont nécessaires pour arriver à la gloire véritable ; l'une ne peut réellement pas subsister sans l'autre. Mais la plus nécessaire est sans contredit la mortification intérieure, dont personne ne peut se dispenser. C'est cette violence qu'il faut se faire sans cesse pour ravir le royaume des cieux...

Pratique : Joignez à l'examen général de votre conscience, l'examen particulier de chaque jour que vous ferez sur votre défaut dominant ou sur une vertu que vous cherchez à acquérir.

Oraison Jaculatoire : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut.

 

Vingt-huitième jour

 

Le premier moyen d'obtenir un ardent amour pour Jésus Christ et une dévotion tendre à son Sacré cœur, c'est la prière. Il y a sujet de s'étonner que les chrétiens ne soient pas, pour ainsi dire, tout puissants, puisqu'ils ont un moyen infaillible d'obtenir tout ce qu'ils désirent. Or, ce moyen ne consiste qu'à demander, et il n'est rien à quoi Jésus-Christ se soit si souvent et si solennellement engagé qu'à exaucer nos prières.

Pratique : Vous ne pouvez rien faire de plus agréable au cœur de Jésus que de vous adresser à lui avec confiance dans tous vos besoins. Surtout, ne manquez pas de lui demander son amour.

Oraison Jaculatoire : Doux cœur de Jésus, soyez mon amour.

 

Vingt-huitième jour

 

La dévotion envers le Sacré Cœur de Jésus est proprement un exercice d'amour. Or il suffit de savoir ce que c'est que de communier, pour concevoir qu'il n'est point de moyen plus sûr pour être Bientôt embrasé d'amour pour Jésus-Christ, que de s'approcher souvent de ce divin sacrement. « Il n'est pas possible, dit le Sage, de porter du feu dans son sein et de n'en être pas brûlé ». Ce feu sacré, c'est l'adorable Eucharistie, qui, comme le dit Saint Bernard, est l'amour des amours. Allons donc souvent à cette source de tous les biens ; c'est là qu'unis et incorporés à Jésus-Christ, l'auteur même de la grâce, nous la verrons couler tous les jours sur nous avec de nouvelles profusions.

Pratique : tâchez de vous rendre digne de communier souvent ; de la préparation et de l'action de grâces dépend tout le fruit de cette grande action.

Oraison jaculatoire : Sang de Jésus-Christ, enivrez-moi !

 

Trentième jour

 

La divine Eucharistie ne profite pas seulement à ceux qui la reçoivent. Pour recueillir quelques-uns des fruits de vie qui y sont attachés, il suffit de visiter Jésus-Christ dans cet adorable sacrement, de le désirer, d'y penser, de se tourner en esprit vers quelque église où il repose. C'était la pratique de Saint Alphonse de Liguori et d'un grand nombre de Saints. Il n'est rien qui gagne plus sûrement le Cœur de Jésus que ces fréquentes adorations et ces visites.

Pratique : Prenez la ferme résolution de ne passer aucun jour sans visiter Jésus-Christ au Saint-Sacrement.

Oraison jaculatoire : Que rendrai-je au cœur de Jésus pour l'amour qu'il me porte au Saint Sacrement ?

 

Trente-et-unième jour

 

Marie a tout pouvoir sur le Cœur de Jésus, elle est la mère du parfait amour. Nous pouvons donc nous adresser à elle avec confiance pour demander à être embrasés de cet amour ineffable. Les sacrés Cœurs de Jésus et de Marie sont trop conformes et trop unis pour que l'un ne nous conduise pas toujours à l'autre. Que de pécheurs Marie n'a-t-elle pas dirigés vers le Cœur de Jésus, où ils ont reçu le pardon de leurs iniquités !

Pratique : Unir à la dévotion au Sacré Cœur de Jésus la dévotion si belle au Cœur Immaculé de Marie.

Oraison Jaculatoire : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut !

 

Trente-deuxième jour

 

Pour être vraiment dévots au cœur de Jésus, nous devons l'être aussi envers le père nourricier du Fils de Dieu. Saint Joseph aima Jésus, il le porta dans ses bras, il eut soin de son enfance Et Jésus aime son père ; son Cœur adorable est plein de reconnaissance pour lui, et il ne saurait rien lui refuser : nous ferons donc quelque chose de bien agréable à notre divin Sauveur en nous adressant souvent au grand saint Joseph, à cet homme juste par excellence, qui est à la fois notre protecteur et notre modèle.

Pratique : Dire souvent dans la journée, des invocations, de cœur plutôt que de bouche, au glorieux Saint Joseph, si puissant sur le cœur de Jésus.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, faites que je vous aime, et faites que je vous imite !

 

Trente-troisième jour

 

On peut dire de la dévotion au Sacré Cœur ce que dit Saint Augustin de tout ce qui regarde la gloire de Dieu : quand on manque de zèle, on n'aime pas. On veut le bien de ceux que l'on aime, on cherche à procurer la satisfaction des cœurs auxquels on est uni d'affection. Or, le Cœur de Jésus ne désire rien tant que de voir les cœurs des hommes venir de toutes parts se ranger sous son joug si doux et si léger. Donc, si nous aimons Jésus notre Sauveur, travaillons de tontes nos forces à donner à son Cœur sacré le plus de dévots adorateurs qu'il nous sera possible. Pour cela prions, prions beaucoup ; et puis, ne manquons jamais de profiter de toutes les occasions qui se présenteront pour enchaîner de nouveaux captifs dans les filets d'amour du Cœur de Jésus.

Pratique : Employez une petite partie de vos économies à vous procurer des livrets, des images ou des médailles du Sacré Cœur, et lâchez de les répandre de tous côtés.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, que le zèle de votre gloire me dévore !

 

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Acte de consécration au Sacré cœur de Jésus

(Révélé par Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque)

 

Moi (N), je me donne et consacre au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ. Je Lui donne ma personne et ma vie, mes actions, peines et souffrances, pour ne plus vouloir me servir d'aucune partie de mon être que pour l'honorer, l'aimer et glorifier. C'est ici ma volonté irrévocable que d'être toute à Lui et faire tout pour son amour, en renonçant de tout mon cœur à ce qui pourrait lui déplaire. Je vous prends donc, ô Sacré Cœur, pour l'unique objet de mon amour, le protecteur de ma vie, l'assurance de mon salut, le remède de ma fragilité et de mon inconstance, le réparateur de tous les défauts de ma vie et mon asile assuré à l'heure de ma mort.

Soyez donc, ô Cœur de bonté, ma justification envers Dieu le Père, en détournant de moi les traits de sa juste colère. Ô Cœur d'amour ! Je mets toute ma confiance en vous, car je crains tout de ma malice et de ma faiblesse, mais j'espère tout de votre bonté. Consommez donc en moi tout ce qui peut vous déplaire ou résister ! Que votre pur amour vous imprime si avant dans mon cœur que jamais je ne puisse vous oublier, ni être séparée de vous, que je conjure, par toutes vos bontés, que mon nom soit écrit en vous, puisque je veux faire consister tout mon bonheur et toute ma gloire à vivre et à mourir en qualité de votre esclave. Amen.

 

Fin du Mois du Sacré Cœur de Jésus

Pour télécharger l'intégralité des méditations de ce mois (pdf), cliquer ici

Icône Année Sainte Miséricorde

Prochain Mois de Dévotion : Mois de Saint Michel Archange,

Rendez-vous le 31 août

15 juin 2016

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Un Tertiaire Séculier

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« Nous avons tout reçu de sa plénitude ». (Jean, 1, 16).

 

Seizième jour

 

Écoutons Saint Bernard nous parler de la plaie du Cœur de Jésus : « Ce Cœur adorable, dit-il, a été percé, afin que par cette plaie visible nous connaissions la plaie invisible que l'amour y a faite. Ah ! comment Jésus pouvait-il nous marquer plus efficacement son amour qu'en voulant que non-seulement son corps fut meurtri de coups, mais encore que son cœur fut transpercé pour nous ». « Ô aimable plaie ! s'écrie Saint Bonaventure, c'est par vous que je suis entré jusque dans les entrailles les plus intimes de la charité de Jésus-Christ. Là je fais ma demeure, là je trouve une si grande consolation que je ne puis l'exprimer ! »

Pratique : Consacrez un jour toutes les semaines, à honorer le cœur de Jésus d'une manière plus spéciale.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus ! Que j'ai tardé à vous aimer !

 

Dix-septième jour

 

Quatre flammes très ardentes brûlent continuellement dans le Cœur de Jésus. La première est le désir qu'il témoigna à ses apôtres, le jour de la Cène, lorsqu'il leur dit ces paroles : « J'ai un désir extrême de manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ». La seconde, c'est un grand désir qu'il eut de souffrir et de mourir pour nous ; et ce désir n'était que l'effet d'un troisième, encore plus pressant : il avait soif du salut des âmes : « Sitio ! », dît-il : « J'ai soif ! ». Mais le quatrième, et le plus grand de tous, était de glorifier son père, et de faire régner son amour dans le cœur des hommes.

Pratique : Aidez Jésus-Christ à satisfaire la soif ardente du salut des âmes qui le dévore. Hélas ! Elles se perdent par milliers, tandis que vous avez à votre disposition toutes sortes de biens spirituels. Priez donc pour ces pauvres âmes qui se perdent.

Oraison Jaculatoire : ô amour du cœur de Jésus, allumez-vous dans mon cœur !

 

Dix-huitième jour

 

Le Cœur de Jésus s'est donné tout entier à vous. Que demande-t-il en retour ? une seule chose : votre cœur : cœur pour cœur ! C'est vraiment une chose digne d'admiration que le Cœur de Jésus, la source de tous les biens, ne cesse de poursuivre le cœur de l'homme et de le lui demander sans cesse. « Mon fils, donnez-moi votre cœur... Convertissez-vous à moi de tout votre cœur... »

Pratique : Fixez chaque mois un jour uniquement destiné à réparer les forces de votre âme dans la retraite. « Je conduirai l'âme dans la solitude, et là je lui parlerai au cœur ». (Osée 2, 14).

Oraison Jaculatoire : Cœur agonissant de Jésus, ayez pitié des mourants !

 

Dix-neuvième jour

 

« Venez tous à moi ». « Que ces paroles sont belles, dit saint Basile ! « Venez tous à moi, je ne mets point de bornes à mes promesses : mon cœur est une source inépuisable de bonté qui peut effacer tous les crimes. Venez tous à moi, et je vous soulagerai. À vous les crimes, à moi le remède ; à vous les plaies, à moi la guérison. venez tous à moi, mon cœur est assez grand pour tous... »

Pratique : Un moyen efficace de consoler le Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ, et qui est à la portée de tous, c'est de travailler à délivrer les âmes du purgatoire.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, miséricorde !

 

Vingtième jour

 

Approchez-vous du Cœur de Jésus en esprit de pénitence, pour pleurer vos péchés et en obtenir le pardon, l'adorant comme l'apôtre Saint Thomas, avec un profond respect ; lui disant d'un cœur contrit et humilié : « Mon Seigneur et mon Dieu, mon unique espérance, souffrez que je cherche le remède à mes plaies dans les plaies de votre Cœur ». O Cœur blessé d'amour et de douleur, qui avez conçu tant de regret de tous les péchés du monde, N'est-il pas juste que je regrette les miens et que je vous aime de toute mon âme !

Pratique : Vous avez entendu mille fois la maxime de notre divin Sauveur : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ». Demandez-lui qu'il vous donne l'intelligence de cette maxime. La douceur et l'humilité, voilà les deux vertus qu'il tirera pour nous des trésors de son cœur.

Oraison Jaculatoire : Ô Amour du Cœur de Jésus qui n'êtes pas point aimé, faites-vous donc connaître et aimer !

 

Vingt-et-unième jour

 

« Il n'y a personne si pauvre qui n'ait quelque lieu où il puisse faire sa demeure. Les oiseaux mêmes ont leur nid et les renards leurs tanières », comme dit Notre-Seigneur. Il ne faut pas qu'un chrétien soit seul sans domicile, errant et vagabond dans le monde. Mais où pourrait-il mieux se fixer que dans le Cœur de Jésus, qui est plus auguste, plus magnifique, plus admirable que tous les palais des rois de la terre ? Les saints le savaient bien ; aussi y établissaient-ils leur demeure. Saint Bonaventure portait une sainte envie au fer de la lance qui nous a ouvert l'entrée de cet aimable cœur...

Pratique : Si vous ne pouvez aller prêcher Jésus-Christ dans les pays lointains, vous pouvez au moins le porter au cœur de vos amis ; c'est là votre mission, et elle est belle et sainte.

Oraison jaculatoire : Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus.

 

Vingt-deuxième jour

 

Si le Cœur de Jésus ne reçoit pas des blessures et des plaies, il endure des ingratitudes étranges en sa personne depuis qu'il a institué le sacrement de son amour. Peut-on rien imaginer de plus indigne que ce que l'hérétique, l'impie, lui font souffrir depuis tant de siècles et lui feront souffrir jusqu'à la fin du monde ! » (Nouët), Que d'horribles attentats commis tous les jours contre adorable Eucharistie ! O Jésus ! Si tendre, si généreux, si plein d'amour pour nous, pouvons-nous faire une plaie si profonde à votre divin cœur ?

Pratique : Le Fils de Dieu, au dernier jour, dira à ses élus : « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'étais nu, et vous m'avez vêtu ». Afin de vous rendre dignes de cette sentence favorable, efforcez-vous de faire quelques sacrifices pour l'ornementation des églises pauvres. Là habite Jésus-Christ dans le sacrement de son amour ; là son Cœur adorable est toujours ouvert pour consoler et bénir...

Oraison Jaculatoire : Par votre Cœur transpercé de douleur, ô Jésus ! daignez transpercer le mien du regret de ses ingratitudes !

 

Vingt-troisième jour

 

Écoutons les plaintes que daigne nous faire le Cœur de Jésus : elles sont une nouvelle preuve de son amour. car il ne se plaint que parce qu'il aime, et nous aime uniquement pour notre bonheur, sans aucune considération du sien propre, qui n'est ni diminué par notre perte ni augmenté par notre salut. « Qu'ai-je du faire pour vous, nous dit-il, ô peuple chrétien, ô mon peuple, que je n'ai-je pas fait? Vous étiez une belle vigne que j'avais plantée moi-même, et vous n'avez, eu pour moi qu'amertume, car, dans ma soif vous m'avez donné dû vinaigre à boire ».

Pratique : C'est dans l'oraison que vous apprendrez jusqu'où a été l'excès de l'amour du Cœur de Jésus pour vous et de quelle ingratitude vous l'avez 'payé. Prenez donc la sainte habitude de méditer un peu tous les jours.

Oraison Jaculatoire : « Cœur de Jésus, miséricorde ».

 

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7 juin 2016

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Un Tertiaire Séculier

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« Nous avons tous reçu de sa plénitude ». (Jean, 1, 16).

 

Huitième jour

 

Le cœur de Jésus est l'autel sur lequel il a offert le sacrifice du monde le plus agréable au Créateur. C'est sur ce même autel que nous devons mettre tous nos voeux et offrir tous nos coeurs, parce que c'est de là qu'il les reçoit et qu'il les écoute. Tout l'honneur que les créatures lui ont jamais rendu, toutes leurs louanges, leurs sacrifices, leurs adorations et leur amour sont des effets qui en dépendent ; ces effets ne sont rien en comparaison de l'honneur qu'il rend tout seul à la souveraine grandeur de Dieu, vu qu'il n'y a que lui seul qui l'aime et le respecte autant qu'il le mérite (Nouët). Ce que nous pouvons donc faire de plus agréable à Dieu, c'est de lui offrir les hommages et les adorations du coeur de son divin fils.

Pratique : Offrez à Dieu chaque jour vos prières par le cœur de Jésus, c'est le moyen de les rendre aussi méritoires qu'efficaces.

Oraison Jaculatoire : Coeur de Jésus, force des faibles, revêtez-moi de votre force.

 

Neuvième jour

 

C'est dans le coeur de Jésus que l'Eglise à pris naissance, par conséquent, les fidèles doivent l'aimer comme le lieu de leur véritable origine, et n'en sortir jamais. Jésus étant endormi du sommeil de la mort, l’Église fut tirée de son cœur ; il voulut que son cœur fût ouvert pour lui donner sujet de se glorifier d'être sorti du côté de son Sauveur. Le coeur de Jésus est le coeur de l’Église ; il veille pendant qu'elle dort. L'Ecriture sainte dit quo les premiers chrétiens n'avaient qu'un coeur et qu'une âme ; c'était le cœur de Jésus qui vivait en eux, et qui leur inspirait à tous l'amour des choses célestes. (Nouët).

Pratique : C'est faire une chose très agréable au divin cœur de Jésus, que de renouveler, au moment du réveil les promesses de votre baptême.

Oraison Jaculatoire : Si quelqu'un ne vous aime pas, ô cœur de Jésus ! Qu'il soit anathème !

 

Dixième jour

 

Aux qualités les plus éclatantes, aux titres les plus magnifiques, le Cœur de Jésus joint une tendresse qui va pour nous jusqu'à l'excès : « Mes délices, dit-il, sont d'être avec les enfants des hommes ». Sa douceur est si aimable qu'elle a charmé ses plus mortels ennemis. Tantôt il se compare à un père qui ne peut contenir sa joie ni retenir ses larmes au retour d'un fils débauché ; tantôt à un pasteur poursuivant une brebis égarée. Amène-t-on à ses pieds une femme adultère, il refuse de la condamner et couvre de honte ses accusateurs. Il s'assoit à la table des publicains et des pécheurs, pour les ramener à lui...

Pratique : Dans tous ses doutes, dans tous ses ennuis, s'adresser au Cœur de Jésus comme un enfant à son père, un ami à son ami, et le prier de nous éclairer et de nous aider.

Oraison Jaculatoire : J'ai trouvé le cœur de mon roi, de mon père, de mon ami Jésus : que puis-je désirer au ciel et chercher sur la terre ?

 

Onzième jour

 

Je n'étais pas encore que déjà le Cœur de Jésus ne respirait que pour moi, ne soupirait qu'après mon salut, n'aspirait qu'à se donner a moi, ne pensait qu'à moi, ne veillait que pour moi, ne s'inquiétait que de moi. Ce Cœur est si amoureux du mien qu'il ne fait pas difficulté de venir frapper à sa porte et de lui en demander l'entrée. Les saints en sont dans le ravissement, et ils auraient sujet de s'en étonner si tous les cœurs étaient faits comme les nôtres. Mais c'est que Dieu a mis tant de mérites dans le Cœur de son fils qu'il chérit même les nôtres en sa considération. Non, Seigneur, je ne m'étonne plus si vous voulez être appelé le Dieu de mon cœur, si vous êtes jaloux de son amour, mais je m'étonne qu'il vous rebute, qu'il puisse hésiter à se donner à vous (Nouët).

Pratique : Adressez-vous souvent aux Saints Anges chargés d'adorer le Cœur de Jésus, et priez-les de suppléer par leur amour à votre froideur.

Oraison Jaculatoire : Aimé soit partout le Sacré Coeur de Jésus.

 

Douzième jour

 

Notre Seigneur me fit connaître, dît Sainte Marguerite-Marie, que le grand désir qu'Il avait d'être aimé des hommes lui avait fait prendre le dessein de leur manifester son Cœur, et de le leur donner dans ces derniers temps, comme le dernier effort de son amour. Qu en cela il leur ouvrirait tous les trésors d'amour, de grâce, de miséricorde, de sanctification et de salut que ce cœur contient, afin que tous ceux qui voudraient lui rendre et lui procurer tout l'amour et l'honneur qu'il leur serait possible, fussent enrichis avec profusion des trésors dont ce Cœur Divin est la source, source féconde et inépuisable.

Pratique : Ne vous laissez jamais aller au découragement, quelque grandes que soient vos fautes ; mais songez que vous avez à votre disposition, pour les réparer, tous les mérites du Cœur de Jésus.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, vous serez mon espérance dans le trouble et mon ombrage contre les ardeurs de mes passions !

 

Treizième jour

 

Le Sacré Cœur de Jésus, dit un grand serviteur de Dieu, est le siège de toutes les vertus, la source des bénédictions, la. retraite de toutes les âmes saintes : ce Cœur adorable est toujours brûlant d'amour pour les hommes, toujours touché de nos maux, toujours disposé à nous recevoir, à nous servir d'asile dès cette vie. Venez-y donc, vous surtout qui êtes chargés de croix, de tentations, de misères ; le Sacré Cœur vous invite, il vous attend, il vous presse, il désire vous soulager...

Pratique : La reconnaissance est un des caractères distinctifs de la dévotion au Sacré Cœur de Jésus ; rappelez-vous chaque jour tous les bienfaits que vous en avez reçus.

Oraison jaculatoire : Tenez moi uni à vous ô Cœur de Jésus !

 

Quatorzième jour

 

Ce n'est pas le fer de la lance qui blessa le premier le Cœur de Jésus, l'amour le plus ardent pour les hommes l'avait tout d'abord blessé. Ce fut la première et la plus grande de ces plaies, qu'il ne put dissimuler lui-même : « Vous avez blessé mon cœur, ma sœur, mon épouse, vous avez blessé mon cœur » (Cantique des cantiques).

Pratique : prenez la résolution de faire, autant que possible, tous les premiers vendredis du mois, une communion que vous offrirez au Cœur de Jésus, en réparation d« toutes les négligences qui se seraient glissées dans celles que vous aurez faites dans l'intervalle, ou précédemment.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, rassasié d'opprobres, apprenez-moi à supporter les souffrances et les contradictions.

 

Quinzième jour

Toutes les plaies de notre Sauveur sont autant de portes de salut ouvertes à tout le monde ; mais celle du cœur est la plus large. Toutes ses plaies sont autant de ruisseaux de pourpre dans lesquels nous pouvons plonger les puissances de notre âme pour donner du prix à toutes nos pensées, à toutes nos paroles et à toutes nos actions ; mais celle du cœur leur fait prendre une plus belle couleur, un éclat plus vif, une teinte plus précieuse.

Pratique : Notre Seigneur, parmi les différents exercices qu'il prescrivit à Sainte Marguerite Marie pour honorer son Cœur, lui enseigna celui qui est connu sous le nom d'heure sainte. Il consiste à faire une heure d'oraison les nuits du jeudi au vendredi, et à s'unir aux douleurs du cœur de Jésus dans son agonie au jardin des Oliviers. Si l'âge, la santé ne vous le permettent pas, vous ne pourrez au moins vous excuser d'en former le désir... Priez votre bon ange de tenir votre place auprès du Cœur de Jésus.

Oraison Jaculatoire : Oh ! Qui me donnera d'entrer dans l'intérieur de votre Cœur, ô Jésus !

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31 mai 2016

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 

Un Tertiaire Séculier

 

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« Nous avons tous reçu de sa plénitude ». (Jean, 1, 16).

 

 

 

Pratique du Mois du Sacré Cœur

 

 

 

Cet exercice de dévotion au Sacré Cœur de Jésus, établi sur le modèle du Mois de Marie, a pour fin principale d'honorer les trente-trois années que Jésus-Christ a passées sur la terre. Ce mois commence le 1er juin.

 

 

 

Imprimatur

 

+ E.A.Archpus Quebecen

 

 

 

Hommage au Divin Cœur de Jésus

 

 

 

Divin Cœur de Jésus, je Vous offre ce petit livre par l'entremise du Cœur immaculé de Marie, et en union à toutes les intentions auxquelles vous vous immolez sans cesse vous-même sur nos autels. Puisse-t-il contribuer à faire augmenter chaque jour le nombre des soldats qui s'enrôlent dans la sainte ligue de Votre Cœur pour procurer le salut des âmes, le triomphe de l’Église et du Saint-Siège, et enfin le rétablissement de l'ordre social dans le monde. Ainsi soit-il.

 

 

 

Un Tertiaire Séculier

 

Québec, Pentecôte 1872

 

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Dévote offrande au Sacré cœur de Jésus

 

À réciter devant son image

 

 

 

Moi, N., pour Vous témoigner ma reconnaissance, et pour réparer mes infidélités, je Vous donne mon cœur, et me consacre entièrement à Vous, mon aimable Jésus, et, moyennant Votre secours, je me propose de ne plus pécher. Amen.

 

 

Acte de réparation

 

 

 

Dieu trois fois saint, je vous adore, je vous aime, je vous bénis par le cœur sacré de Jésus au Très-Saint-Sacrement de l'Autel, et je Vous offre, par les mains bénies de la Vierge Immaculée, toutes les Saintes Hosties qui sont sur nos autels et dans nos tabernacles, en sacrifice d'expiation, de réparation et d'amende honorable pour tous les sacrilèges, les profanations, les iniquités, les blasphèmes et les crimes qui Vous outragent par tout l'univers. Amen.

 

 

Communion spirituelle

 

 

 

Mon Seigneur Jésus-Christ au Saint-Sacrement, je crois en Vous, j'espère en Vous, je Vous aime, je me repens, je Vous désire, venez dans mon cœur que je Vous donne.

 

 

 

Prière de Saint Ignace

 

ou Consécration de soi-même à Jésus-Christ

 

 

 

Recevez, Seigneur, ma liberté sans restriction ; acceptez ma mémoire, mon entendement, ma volonté ; je n'ai rien, je ne possède rien qui ne soit un don de Votre libéralité ; je vous remets le tout, afin que Vous en disposiez comme il Vous plaira ; l'unique chose que je Vous supplie de m'accorder avec votre grâce, c'est un véritable amour pour Vous. Si je l'ai, je suis assez riche, et je ne demande rien de plus.

 

 

Prière au Sacré Cœur

 

 

 

Souvenez-vous, ô très-doux Jésus, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre Sacré Cœur, imploré son assistance ou réclamé sa miséricorde ait été abandonné ! Rempli et animé de la même confiance, ô Cœur roi des cœurs ! je viens, je cours à Vous, et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne devant Vous : ô Cœur Sacré, ne méprisez pas mes faibles prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.

 

 

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Considérations pour tous les jours du mois du Sacré Cœur

 

 

 

Premier jour

 

 

 

Le Cœur Sacré de Jésus, percé par une lance sur la Croix, fut dès lors ouvert à tous les Chrétiens comme un asile inviolable. Mais il était donné au 17e siècle de voir le Sacré Cœur de Jésus, honoré d'un culte spécial. Dieu se servit, pour établir cette dévotion, d'une sainte religieuse nommée Marguerite-Marie. Jésus-Christ lui apparut un jour, et lui dit : « Mon Cœur a tant aimé les hommes qu'il n'a rien épargné, jusqu'à s'épuiser pour leur témoigner son amour ; et, pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par les mépris, les irrévérences, les sacrilèges dans le sacrement de mon amour. C'est pour cela que je te demande que le premier vendredi, après l'octave du Saint-Sacrement, soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation et amende honorable ».

 

 

Pratique : Engagez les fidèles à célébrer la fête du Sacré Cœur de Jésus.

 

 

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, attirez-nous après vous, nous courons à l'odeur de vos parfums.

 

 

 

Deuxième jour

 

 

 

En commençant ce mois, il convient de nous rappeler les promesses que Jésus-Christ, faites à ceux qui embrasseront la dévotion au Sacré Cœur Ce divin Sauveur fit entendre à la bienheureuse Marguerite-Marie que c'était par un dernier effort de son amour envers les hommes qu'il avait résolu de leur découvrir les trésors de son Cœur en lui inspirant cette dévotion, qui doit faire naître l'amour de Jésus-Christ dans le cœur des plus insensibles, et embraser celui des moins fervents. Publiez partout, inspirez, lui dit Jésus-Chris et recommandez cette dévotion aux gens du monde, comme un moyen sûr et facile pour obtenir de moi un véritable amour de Dieu... à tous les fidèles, comme une dévotion des plus solides et des plus propres à faire obtenir la victoire sur les plus fortes passions, à remettre l'union et la paix dans les familles les plus divisées,, et à faire triompher des imperfections les plus invétérées.

 

 

Pratique : Parler quelquefois du Sacré Cœur de Jésus.

 

 

Oraison Jaculatoire : Votre amour seul, ô Cœur de Jésus, et je suis assez riche. (Saint Ignace).

 

 

 

Troisième jour

 

 

 

La dévotion au Sacré Cœur a pour objet le Cœur adorable de Jésus-Christ embrasé d'amour pour les hommes, et outragé par l'ingratitude de ces mêmes hommes. Il est aisé de voir que cette dévotion ne consiste pas à aimer seulement et à honorer d'un culte singulier ce cœur de chair, semblable au nôtre, qui fait partie du corps auguste de Jésus-Christ. L'objet et le motif de cette dévotion, c'est l'amour immense de Jésus-Christ pour les hommes. Christ nous a offert son cœur comme l'objet le plus capable de nous rappeler cet amour qui l'a porté à s'immoler pour nous et à demeurer avec nous dans l'adorable Eucharistie. La fin de ce culte rendu à ce divin cœur est : 1° de reconnaître et d''adorer par un retour d''amour et par un dénouement sans bornes l'amour infini du cœur de Jésus pour les hommes ; 2° de réparer par toutes les voies possibles les indignités et les outrages auxquels son amour l'a exposé durant sa vie mortelle et l'expose encore dans l'Eucharistie.

 

 

Pratique : L'offrande de nos actions à Dieu chaque jour n'est pas seulement une pieuse pratique, mais un véritable devoir, puisqu'il ne nous a donné l'existence que pour le servir ; soyez-y donc fidèle.

 

 

Oraison Jaculatoire : « Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus ».

 

 

 

Quatrième jour

 

 

 

La dévotion au Cœur de Jésus est différente de celle que Ton rend à son corps dans l'Eucharistie : l'une a pour objet le Cœur seul de Jésus-Christ, l'autre a pour objet le corps entier de notre divin Sauveur sous les espèces sacramentelles, sans aucun rapport spécial à son cœur. Dans la dévotion au Saint Sacrement, le motif est d'honorer lu chair sacrée de Jésus-Christ unie avec le Verbe. Dans la dévotion au Sacré Cœur, le motif essentiel est d'honorer son cœur uni à la divinité, et surtout d'y reconnaître cet amour dont il est embrasé pour les hommes, et de lui faire amende honorable de ce qu'il a souffert dans le sacrement de son amour, l'invention la plus merveilleuse qui soit sortie de son cœur divin.

 

 

Pratique : Dans toutes les communions et les visites au Saint-Sacrement se proposer d'honorer le cœur de Jésus et de lui faire amende honorable pour les crimes des hommes.

 

 

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus-Christ, vivifiez-moi.

 

 

Cinquième jour

 

 

 

Le Cœur de Jésus est rempli de toutes les richesses de la grâce et de la gloire. Ses mouvements sont si généreux, ses inclinations Si nobles, ses qualités si admirables, qu'il n'y a rien dans tous les cœurs qui en puisse approcher. Il ne s'en trouvera aucun qui nous ait tant aimés, ou qui ait ressenti nos misères avec tant de tendresse, qui ait conçu des desseins si grands pour nous, ou enfin qui ait eu tant de joie de notre bien. Oh ! quand les cœurs de tous les hommes se fermeraient pour vous, ne vous troublez pas, dit un pieux auteur, le cœur de Jésus vous sera toujours fidèle et toujours ouvert.

 

 

Pratique : En vous préparant à la confession, suppliez Jésus qu'il veuille bien recevoir votre cœur dans le sien, pour vous faire quelque part de la douleur amère qu'il ressentit de vos péchés dans son agonie.

 

 

Oraison Jaculatoire : Qui nous séparera de voire amour, ô cœur de Jésus !

 

 

 

Sixième jour

 

 

 

Le Cœur de Jésus est saint de la sainteté de Dieu même ; d'où vient que tous les mouvements de ce cœur, tous ses soupirs, tous ses désirs, toutes ses affections, toutes ses demandes, toutes ses actions, suivant la dignité de la personne qui les opère, sont des actions munies en leur prix et en leur valeur. Il est donc juste qu'il soit honoré d'un culte singulier, puisqu'en l'honorant, nous honorons sa divine personne (Nouët). Si la vénération que nous avons pour les saints nous rend leur cœur si précieux, que devons-nous donc penser de l'adorable cœur de Jésus-Christ, puisque c'est dans ce cœur divin qu'ont été formés tous les desseins de notre salut, et que c'est par l'amour dont brûle ce même cœur qu'ils ont été exécutés.

 

 

Pratique : imitez sainte Claire, et ne laissez passer aucun jour sans honorer le cœur de Jésus.

 

 

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, tournez vers vous toutes les affections de mon cœur !

 

 

 

Septième jour

 

 

 

Le Cœur de Jésus est le roi de tous les cœurs par sa grandeur, par son pouvoir, par son mérite. Il est aussi le plus digne de commander l'amour à nos cœurs, parce qu'il est le plus obligeant, le plus aimable et aussi le plus aimant. C'est par amour qu'il a voulu être blessé pour guérir tous les autres cœurs, et leur faire un bain de son sang précieux. Sa plaie est sa couronne ; le droit qu'il a sur nous ne peut donc être plus légitime, et nous ne pouvons lui refuser obéissance sans injustice puisque nous lui devons tout, ni sans folie puisqu'il ne commande rien qui ne soit pour notre bien (Nouët). Ô Jésus ! fermez mon cœur à tous les objets de la terre, pour en diriger toutes les affections vers le vôtre.

 

 

Pratique : Le Cœur de Jésus, dit Sainte Marguerite-Marie, a un désir infini d'être connu et aimé ; il veut qu'on s'adresse à lui avec une grande confiance, et il n'y a pas de moyen plus efficace d'obtenir ce qu'on lui demande, que de le faire par l'entremise du Saint Sacrifice de la Messe.

 

 

Oraison Jaculatoire : Jésus, doux et humble de cœur, faites mon cœur semblable au vôtre.

 

 

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25 juin 2013

Litanies du Sacré Cœur de Jésus Enfant

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Litanies du Sacré Cœur de Jésus Enfant

 

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Saint-Esprit, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Trinité, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

 

Cœur de Jésus Enfant, ayez pitié de nous.

Cœur de Jésus Enfant, formé dans le Sein de la Vierge Marie, ayez pitié de nous.

Cœur de Jésus Enfant, nourri du lait de Marie, ayez pitié de nous.

Cœur de Jésus Enfant, en Qui Votre Père se plaît uniquement, ayez pitié de nous.

Cœur de Jésus Enfant, chef d'oeuvre du Saint Esprit, ayez pitié de nous.

Cœur de Jésus Enfant, Tabernacle de la Très Sainte Trinité,

Cœur de Jésus Enfant, Fournaise d'Amour,

Cœur de Jésus Enfant, Trône d'Amour,

Cœur de Jésus Enfant, Demeure de la Justice et de l'Amour,

Cœur de Jésus Enfant, Source de lait et de miel,

Cœur de Jésus Enfant, puissant dans la faiblesse,

Cœur de Jésus Enfant, miracle d'obéissance,

Cœur de Jésus Enfant, abîme d'Humilité,

Cœur de Jésus Enfant, océan de Bonté

Cœur de Jésus Enfant, doux centre de nos cœurs,

Cœur de Jésus Enfant, notre félicité souveraine,

Cœur de Jésus Enfant, que l'Amour a désarmé,

Cœur de Jésus Enfant, Trésor ouvert à tous,

Cœur de Jésus Enfant, source de Bénédictions,

Cœur de Jésus Enfant, principe de Sainteté,

Cœur de Jésus Enfant, glorifié par les Anges et les bergers,

Cœur de Jésus Enfant, attirant les Rois des extrémités du monde,

Cœur de Jésus Enfant, délice du Ciel et de la terre,

 

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.

 

O Dieu, crééz en moi un cœur pur,

Et renouvelez en moi l'esprit d'innocence.

 

Prions

 

Dieu Tout-puissant qui avez formé par le Saint Esprit dans le sein de Marie une demeure Sainte et Immaculée à Jésus-Christ, créée en nous un cœur nouveau, afin que, Vous servant sur la terre avec un cœur pur, nous méritions de jouir de la beauté de Votre Face pendant l'éternité. Par le même Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

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Téléchargez le texte de ces Litanies (pdf) en cliquant ici

22 juin 2013

La Semaine du Sacré Cœur

La Semaine du Sacré Cœur

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Samedi

 

Pour le matin

 

Considération

 

Considérez le Cœur de Jésus mort et privé dans le tombeau de tous Ses Mouvements naturels par la séparation de sa chère âme. Ô Sacré Cœur de Jésus, si l'Amour Vous a mis dans cet état, et si Vous dormez pour un temps, Votre Divinité et Votre Sainte Âme veillent, et le même Amour qui Vous a fait naître et vivre, Vous feront bientôt ressusciter. Ô Cœur Sacré, qui avez voulu perdre la vie pour mes péchés, faites que le mien meure tout à fait au péché.

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, j'adore cette mort toute de Charité qui Vous a mis dans le tombeau. Faites que j'entre dans la plaie de Votre Cœur, que le coup de lance a faite, et que j'y meure d'amour pour Vous. Ô Cœur de Marie Mère du Cœur de Jésus, j'ai recours à Vous afin que Vous me parliez a sa place. Le Cœur de Jésus et le Vôtre ne sont qu'un et ce que vous ferez sera approuvé de Lui. Dites à cette Sainte Mère ce que le cœur vous suggérera.

 

Vive le Cœur de Jésus, le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Sacré Cœur de Jésus, soyez loué et béni à jamais de ce que Vous avez voulu mourir pour nous mériter la vie ; c'est Vous qui êtes cet admirable grain de froment qui devait être mis en terre et y mourir afin d’être le germe de la vie de tous les hommes. Conservez-moi cette précieuse vie de l’âme que Vous m'avez acquise et donnée, et ne permettez point que je la perde jamais.

 

V/. En paix et dans Lui-même

R/. je dormirai et je me reposerai.

 

Oraison à la Sainte Vierge

 

Je vous salue, Marie, Mère du Cœur de Jésus, fidèle dépositaire de tous Ses sentiments, Image de Sa bonté et de Sa charité, très digne Sanctuaire du Saint-Esprit ; je Vous supplie, par le Sacré Cœur de Jésus Fils unique du Père Éternel et le Vôtre, de me secourir en tous mes besoins et à l'heure de ma mort. Faites-moi sentir que Vous êtes ma Mère, en jetant Vos yeux de Miséricorde sur mon cœur pour le garder, afin qu'il ne soit plus infidèle à Celui de Votre cher Fils Jésus-Christ, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles Ainsi soit-il.

 

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Pour l'après-dîner

 

Considération

 

Considérez que c'est Jésus-Christ Lui-même qui a ainsi voulu faire mourir Son Cœur, car Il a dit qu'Il avait le pouvoir de quitter Son âme et de la reprendre. Ô Sacré Cœur de Jésus, si Vous n’étiez point véritablement mort, on n'aurait jamais pu connaître l’excès dont Votre Amour a été capable. Apprenez-moi la pratique des saintes leçons de la mort à moi-même, que Vous nous avez enseignées.

 

Adoration

 

Je Vous adore, Sacré Cœur de Jésus, enseveli dans le cœur de la terre pour ressusciter, mais vivant toujours dans Celui de Votre sainte Mère ; accordez-moi, par Son intercession, la pureté de l’âme et du corps. Vivez dans moi afin que ce ne soit plus moi, mais que ce soit Votre Cœur qui vive en moi.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Sacré Cœur de Jésus, qu'heureux est celui qui ne met son espérance et sa confiance qu'en Vous qui le rassasiez. Vous êtes la véritable lumière de notre Patrie, dont les charmes surpassent tout ce que le sens humain peut éprouver. Oh, que je Vous ai connu et aime tard, ô Beauté ancienne ! Si je vous ai aime tard, faites que je vous aime parfaitement.

 

R/. Sa demeure s'est faite dans la paix

V/. Et Son habitation est dans la Sainte Sion.

 

Oraison à la Sainte Vierge

 

Je Vous salue, Marie Mère du Cœur de Jésus, fidèle dépositaire de tous ses sentiments, Image de Sa bonté et de Sa Charité, très digne Sanctuaire du Saint-Esprit ; je Vous supplie, par le Sacré Cœur de Jésus Fils unique du Père Éternel et le Vôtre, de me secourir en tous mes besoins et a l'heure de ma mort. Faites-moi sentir que Vous êtes ma Mère, en jetant Vos yeux de Miséricorde sur mon cœur pour le garder, afin qu'il ne soit plus infidèle à Celui de Votre cher Fils Jésus-Christ, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

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Pour le soir

 

Considération

 

Considérez le Cœur de Jésus-Christ enseveli, comme le modèle de l'ensevelissement que vous devez faire du vôtre afin de vivre comme étant mort aux créatures pour ne vivre qu'à Lui. Son Apôtre saint Paul nous dit, que nous devons être ensevelis par une imitation de Sa mort, pour avoir part à Sa gloire. O Sacré Cœur de Jésus, que je meure donc avec Vous, et que j'aie place en Votre sépulture. Que je vive mort avec Vous et que je ne reste plus vivant avec moi-même ; l'un m'est bien plus désirable que l'autre. Tuez-moi d'un bon coup de Votre Charité, afin que je ne vive plus qu'a Vous et par Vous, et pour Vous. Ainsi soit-il.

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, mort et enseveli dans le tombeau, je Vous adore uni toujours à Votre Divinité. Vous avez toujours été le Cœur d'un Dieu, quoique Vous ayez été le cœur mort d'un homme enseveli ; faites-moi la grâce d’être du nombre de ces Bienheureux morts dont la vie est cachée en Dieu avec la Vôtre ; que mon cœur de terre et d'homme misérable, devienne tout céleste par la vertu du Vôtre.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs Ainsi-soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Cœur Sacré de Jésus, si Vous reposez, si Vous dormez dans le tombeau après avoir opéré l’œuvre de notre Rédemption, de même que Dieu se reposa après avoir fait l’œuvre de la Création, Votre Divinité est toujours veillante. Que Votre Cœur Divin soit toujours l'aimant sacré de mon cœur, afin que son penchant soit toujours vers Vous et qu'il tire le mien après soi, sans que mes infidélités y apportent jamais de résistance et d'obstacle.

 

R/. Vous êtes le Dieu de mon cœur

V/. Et mon partage pour toute l’Éternité.

 

Oraison à la Sainte Vierge Mère du Cœur de Jésus

 

Je Vous salue Marie, Mère du Cœur de Jésus, fidèle dépositaire de tous Ses sentiments, Image de Sa bonté et de Sa charité, très digne Sanctuaire du Saint-Esprit ; je Vous supplie par le Sacré Cœur de Jésus Fils unique du Père Éternel et le Vôtre, de me secourir en tous mes besoins et à l'heure de ma mort. Faites-moi sentir que Vous êtes ma Mère, en jetant Vos yeux de Miséricorde sur mon cœur, pour le garder, afin qu'il ne soit plus infidèle a Celui de Votre cher Fils Jésus-Christ, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles Ainsi soit-il.

Most Sacred Heart of Jesus

 

20 juin 2013

La Semaine du Sacré Cœur

La Semaine du Sacré Cœur

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Vendredi

 

Pour le matin

 

Considération

 

Considérez ou plutôt admirez les sentiments du Sacré Cœur de Jésus-Christ faisant sa prière dans le Jardin des Oliviers. La tristesse le saisit d'une manière si forte, qu'il en sue le Sang et déclare qu'Il souffre une tristesse mortelle ; et elle se manifeste assez par Son état d'Agonie. Ô Sacré Cœur de Jésus, quelle est la cause de Votre tristesse et de l'Agonie que Vous souffrez ? C'est Votre propre Volonté, car Vous n’êtes offert que parce que Vous l'avez bien voulu. Il y a ici un mystère caché, mais qui nous fait voir au dehors ce que Votre Amour est capable de faire et de souffrir. Vous aviez des Légions d'Anges a Votre service pour Vous délivrer des mains des Juifs, mais Vous n'avez point voulu Vous en servir. C’était la vue de l'ingratitude des pécheurs, qui devaient s'attirer la juste vengeance de Votre Père Céleste en foulant aux pieds Votre Sang répandu pour eux, c’était cela qui pressait l'Amour de Votre Sacré Cœur et qui Vous faisait souffrir une espèce de mort anticipée. Quoi ! Mon cœur, seras-tu insensible à tes péchés et à tes infidélités, en voyant le Sacré Cœur de Jésus réduit à cet état par la seule prévoyance que tu les commettrais, et que tu te mettrais toi-même en état d’être privé du bénéfice de Sa Rédemption.

 

Adoration

 

Je Vous adore, Sacré Cœur de Jésus, dans l’état douloureux où Vous Vous êtes trouvé au Jardin des Oliviers. C'est moi qui mérite toutes les peines que Vous souffrez, car j'en suis la cause ; mais Votre Amour Vous ayant fait Vous charger de toutes nos iniquités, Vous en portez la peine. Ô Sacré Cœur de Jésus, c'est par Votre tristesse que mon âme est consolée, et par Votre Agonie que ma mort est adoucie ; Votre Oraison, accompagnée de tant de douleurs, me marque que Vous avez voulu me délivrer par Votre Oraison, avant que de me racheter par Votre Passion. Donnez-moi un cœur contrit et humilié qui ait part aux douleurs et aux afflictions que le Vôtre a souffertes. Enseignez-moi à bien faire 1'Oraison de souffrance et de patience.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Sacré Cœur de Jésus qui avez voulu nous faire voir l'ardent désir que Vous avez du Salut des hommes, et la douleur que Vous causaient les péchés de ceux qui perdraient le fruit de Votre Rédemption, puisque la tristesse que Vous en eûtes Vous mit dans l'agonie et Vous fit suer le Sang, soyez loué et béni à jamais. Faites par Votre Sainte Grâce que je verse au moins des larmes de cœur, pour la part que mes péchés ont eue a l'affliction que Vous avez soufferte dans Votre Oraison du Jardin.

 

V/. Veillez et priez pour quel vous n'entriez point en tentation

R/. Car l'esprit est prompt et la chair est infirme.

 

Oraison

 

O Sacré Cœur de Jésus qui avez accepté, avec des Mouvements d'Amour incomparable, de naître, d’être circoncis, d’être reprouvé par les Juifs, d’être trahi par un baiser de Judas, d’être lié et mené comme un agneau innocent à la boucherie, d’être présenté aux yeux d’Hérode et de Caïphe avec infamie et d'y être accusé par de faux témoins, d’être tourmenté de coups de fouets et d'opprobres, de recevoir des crachats sur Votre Sainte Face, des soufflets et une couronne d’épines sur Votre Tête, d’être frappé d'un roseau la Face couverte d'un voile, d’être dépouillé de Vos vêtements, attaché avec des clous et levé sur la Croix, mis entre les larrons, abreuvé de fiel et de vinaigre et blessé d'un coup de lance: je vous prie, ô Sacré Cœur, par toutes ces peines et par la Croix et la mort que Vous avez acceptées, de me délivrer de tout ce qui peut Vous déplaire et offenser, et faites-moi la grâce de me recevoir au même lieu ou Vous avez conduit le bon larron. Vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Amen.

 

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Pour l'après-dîner

 

Considération

 

Considérez quels étaient les Mouvements du Sacré Cœur de Jésus parmi la variété des souffrances, des moqueries, des opprobres que les Juifs lui ont fait souffrir pendant tout le temps de Sa Passion. Ô Sacré Cœur de Jésus, quel spectacle offriez-Vous pour lors aux yeux du monde, des Anges et des hommes par Votre humilité, par Votre douceur à l’égard même de ces cruels bourreaux, par Votre obéissance, par Votre patience représentée par l'agneau qui se tait sous la main de celui qui le tond, par Votre pauvreté, par Votre amour du mépris et des souffrances et par Votre Divine Charité. Ô mon cœur, tu serais indigne d'appartenir au Cœur de Jésus, si tu n'estimais la pratique de ces vertus comme le plus grand bien que tu puisses avoir au monde, puisque ce sont celles du Cœur de Jésus et qu'Il t'a tant recommandées.

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, si Votre Père Éternel, selon le témoignage de Saint Paul, Vous a fait adorer par tous les Anges dès Votre entrée en ce monde, que n'ont-ils pas fait en Vous voyant et en Vous admirant dans l'exercice de Votre Passion ! Je Vous adore avec eux, et je Vous prie de m'accorder la grâce de Vous adorer en Esprit et en Vérité, en participant à Vos souffrances, à Vos affections et à Vos désirs.

 

Vive le Cœur de Jésus, le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

Soyez loué et béni à jamais, ô Sacré Cœur de Jésus, qui nous avez enseigné, encore plus par œuvres que par paroles, l'excellence et les effets de la Céleste Charité dont Vous avez apporté le Feu Sur la terre. Faites-le brûler dans nos cœurs, et faites-nous la grâce de Vous aimer et de nous aimer les uns les autres comme Vous nous avez aimés

 

V/. La discipline de notre paix Lui a été imposée

R/. Et nous sommes guéris par Ses meurtrissures.

 

Oraison

 

O Sacré Cœur de Jésus qui avez accepté, avec des Mouvements d'Amour incomparable, de naître, d’être circoncis, d’être reprouvé par les Juifs, d’être trahi par un baiser de Judas, d’être lié et mené comme un agneau innocent à la boucherie, d’être présents aux yeux d’Hérode et de Caïphe avec infamie et d'y être accusé par de faux témoins, d’être tourmenté de coups de fouets, et d'opprobres, de recevoir des crachats sur Votre Sainte Face, des soufflets et une couronne d’épines sur Votre Tête, d’être frappé d'un roseau la face couverte d'un voile, d’être dépouillé de vos vêtements, attaché avec des clous et levé sur la Croix, mis entre les larrons, abreuvé de fiel et de vinaigre et blessé d'un coup de lance : je Vous prie, ô Sacré Cœur, par toutes ces peines et par la Croix et la mort que Vous avez acceptées, de me délivrer de tout ce qui peut Vous déplaire et offenser, et faites-moi la grâce de me recevoir au même lieu où Vous avez conduit le bon larron. Vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles Amen.

 

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Pour le soir

 

Considération

 

Considérez les Mouvements du Sacré Cœur de Jésus, étendu et mourant sur la Croix, à l’égard de Son Père éternel auquel Il se plaint et abandonne Son Esprit ; à l’égard de Sa Sainte Mère qu'Il recommande à son Disciple Bien-aimé ; à l’égard de Ses bourreaux pour lesquels Il prie. Ô Sacré Cœur de Jésus, Vous avez fait de grands miracles en ressuscitant les morts, en commandant aux éléments, en chassant les démons, en guérissant les malades. Ce sont des preuves que Vous êtes le Tout-Puissant. Mais si j'osais le dire, tous ces miracles ne sont rien en comparaison de ceux que Vous avez faits sur la Croix. Quelle merveille de voir le Créateur disposer des créatures comme Il Lui plaît : mais c'est la merveille des merveilles de voir le Créateur dire, faire et souffrir ce que Vous avez dit, fait et souffert sur la Croix pour l'Amour de tous les hommes, de ceux même qui Vous crucifiaient. Ô Sacré Cœur de Jésus, ôtez-moi ce cœur de pierre que je porte, et donnez-m'en un de chair qui ressente Votre Amour et Vos souffrances comme il doit les ressentir, et qui soit désireux de voir accompli dans moi ce qui y manque de la représentation de Vos Souffrances.

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, j'adore tous les Mouvements que Vous avez faits et soufferts sur la Croix, comme autant de miracles et de sacrifices que Vous avez offerts à Dieu sur l'Autel de Votre Charité. Que devenait le Cœur de Votre Sainte Mère, en voyant et en connaissant ce que le Vôtre souffrait et disait. O Cœurs de Jésus et de Marie qui connaissez et qui sentez ce que Vous souffrez l'un et l'autre, cessez, cessez de Vous porter des coups de douleurs l'un à 1'autre. Ce sont nos péchés qui sont la cause de Vos douleurs et de Vos larmes ; puisque nous reconnaissons que c'est nous qui sommes coupables de tout le mal, faites au moins que nous ressentions notre part de Vos douleurs.

 

Louange et Prière

 

Soyez loué et béni a jamais, ô Sacré Cœur de Jésus, de tout ce que Votre Charité Vous a fait souffrir pour notre Rédemption. Vos souffrances extérieures ont été grandes ; mais Vos souffrances intérieures Vous ont été encore plus sensibles. Toute l'ingratitude des hommes Vous était connue. Vous en avez porté par avance toute l'affliction et l'angoisse dans Votre Oraison du Jardin. Un de Vos Prophètes s'en est plaint par avance en Votre Nom. « J'ai cherché quelqu'un, dit-il, qui voulut s'affliger avec Moi, et il n'y en a pas eu qui voulut Me consoler, et Je ne l'ai point trouvé ». Mais rien de cela ne Vous a rebuté ni empêché de consommer l’œuvre de la Rédemption de tous les hommes par Votre mort, et par une mort sur la Croix. Oh ! Le Dieu de mon cœur, ne souffrez point que mon cœur soit de ceux qui ne veulent ni s'affliger avec Vous ni Vous consoler par le regret et la douleur de leurs propres péchés

 

V/. Nous l'avons vu sans beauté, comme un lépreux et comme un homme frappé de la main de Dieu.

R/. Il a été chargé de nos maladies et il a porté nos iniquités.

 

Oraison

 

O Sacré Cœur de Jésus qui avez accepté, avec des Mouvements d'Amour incomparable, de naître, d’être circoncis, d’être reprouvé par les Juifs, d’être trahi par un baiser de Judas, d’être lié et mené comme un agneau innocent à la boucherie, d’être présenté aux yeux d’Hérode et de Caïphe avec infamie et d'y être accusé par de faux témoins, d’être tourmenté de coups de fouets et d'opprobres, de recevoir des crachats sur Votre Sainte Face, des soufflets et une couronne d’épines sur Votre Tête, d’être frappé d'un roseau la Face couverte d'un voile, d’être dépouillé de Vos vêtements, attaché avec des clous et levé sur la Croix, mis entre les larrons, abreuvé de fiel et de vinaigre et blessé d'un coup de lance : je Vous prie, ô Sacré Cœur, par toutes ces peines et par la Croix et la mort que Vous avez acceptées, de me délivrer de tout ce qui peut Vous déplaire et offenser, et faites-moi la grâce de me recevoir au même lieu où Vous avez conduit le bon larron. Vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles Amen.

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19 juin 2013

La Semaine du Sacré Cœur

La Semaine du Sacré Cœur

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Jeudi

 

Pour le matin

 

Considération

 

Considérez. combien le Sacré Cœur de Jésus avait le désir de vous donner Son propre Corps et Sa vie, afin de nous faire vivre par Sa vie et nous nourrir de ce qui est le principe et le soutien de notre vie éternelle. Il fallait, ô Sacré Cœur de Jésus, que les Mouvements de Votre Charité fussent bien ardents, quand Vous disiez : « J'ai désiré d'un désir ardent de manger cette Pâque avec vous ». C’était Vous-même qui deviez être la Victime de cette Pâque. O mon cœur, auriez-vous le courage de refuser de faire ou de souffrir quelque chose pour le Sacré Cœur de Jésus, ou de vouloir mettre quelques réserves à Son égard, puisque vous Lui devez tout et qu'Il s'est donné tout a vous, pour vous donner et vous conserver la vie éternelle.

 

Adoration

 

J'adore les Mouvements de Votre Charité admirable, ô Sacré Cœur de Jésus, qui Vous ont porté jusqu’à des excès que Moise et Élie admiraient le jour de Votre Transfiguration. C'est ici que Vous avez voulu comme renfermer tous les miracles de Votre Puissance, aussi bien que de toute Votre Charité. C'est donc ici comme le centre ou je dois rapporter et ramener tout ce que je puis avoir d'amour et de reconnaissance. C'est ici, ô Sacré Cœur de Jésus, où Vous dites à mon cœur : « Prends-Moi, et rachète-toi. Et c'est ici, ô mon Dieu, ô Feu de Charité consumante, où je dois Vous dire : « Prenez ce cœur de chair, pour en faire une victime de Votre Charité ».

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Sacré Cœur de Jésus, soyez loué béni à jamais, de ce que l'ardeur et l'industrie de Votre Charité ont inventé un moyen miraculeux de jeter dans les cœurs les Saintes Flammes de Votre Amour, et de Vous mettre Vous-même comme un sceau sur ceux de vos fidèles dans le Sacrement de Votre Charité Imprimez si bien sur le mien ce Sceau Divin, que rien n'y entre ou n'en sorte qui ne soit conforme aux sentiments de Votre Sacré Cœur

 

V/. Faites sortir Votre Pain de la terre

R/. Et que Votre Vin réjouisse le cœur de l'homme.

 

Oraison

 

O Sacré Cœur de Jésus, qui avez voulu nous laisser un Mémorial de Votre Passion et un gage de Votre Amour, dans un Sacrement admirable ; accordez-nous, je Vous prie, de rendre notre vénération au Mystère de Votre Corps et de Votre Sang, de telle manière que nous ressentions toujours les effets de Votre Rédemption. Vous qui vivez et régnez avec Votre Père en l’unité du Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles Ainsi soit-il.

 

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Pour l'après-dîner

 

Considération

 

Considérez avec quelle ardeur le Sacré Cœur de Jésus désirait mourir pour vous, « Je dois être baptisé d'un Baptême, disait-Il à ses disciples (ce baptême était celui de Son Sang) et combien suis-Je dans l'empressement du désir de le voir consommer ». O Cœur Sacré, Vous n'avez vécu que pour mourir d'Amour pour nous, après avoir amassé sur nos têtes une infinité de charbons de Charité pour nous faire ressentir Votre Amour et pour nous enflammer à Vous aimer. O mon cœur, voudra-tu donc refuser quelque chose de ton amour à Celui qui t'a aimé, comme s'Il n'avait vécu et s'Il n’était mort que pour toi.

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, j'adore les Mouvements adorables qui Vous ont fait être toute Votre Vie une Victime de Charité, et qui Vous en ont fait faire la consommation par une mort toute de Charité ; faites, par Votre Sainte grâce, que mon cœur devienne une Hostie vivante qui ne désire rien plus que d’être immolée et d'immoler toutes choses à Votre plus grande Gloire.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

Sacré Cœur de Jésus, soyez loué et béni à jamais, comme étant la Source de la vie de la grâce, la nourriture de l’âme et le soutien de l'esprit. C'est de Votre Plénitude que tout se répand sur nous ; faites-moi la grâce de remplir mon cœur des mêmes sentiments que Votre Adorable Cœur a ressentis.

 

V/. Vous leur avez donne un Pain du Ciel.

R/. Qui contient en soi tout ce qui peut donner de la délectation à l’âme.

 

Oraison

 

O Sacré Cœur de Jésus, qui avez voulu nous laisser un mémorial de Votre Passion, et un gage de Votre Amour, dans un Sacrement admirable ; accordez-nous, je Vous prie, de rendre notre vénération au mystère de Votre Corps et de Votre Sang, de telle manière que nous ressentions toujours les effets de Votre Rédemption. Vous qui vivez et régnez avec Votre Père en l’unité du Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

 

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Pour le soir

 

Considération

 

Considérez ce qui peut avoir porté le Sacré Cœur de Jésus à Vous livrer Son Corps dans le mystère où Sa Charité se fait admirer autant que Sa Toute-Puissance. C'est afin de vous livrer Son Cœur, et pour que le votre devienne comme le dépositaire du Sien. Après cela, mon cœur, voudriez-vous bien déshonorer le Cœur de Jésus qui est devenu vôtre et le rebuter en y recevant des affections et des désirs opposés aux siens.

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, j'adore les Mouvements de Votre Charité qui Vous ont porté à vouloir remplir mon cœur par le Vôtre, mon âme par la Vôtre, mon esprit par Votre Esprit et nourrir mon corps par Votre Chair Sacrée. J'adore Votre Divinité cachée à mes yeux sous les symboles de Votre Mystère de Charité, et je Vous prie de me faire la grâce de traiter mon âme, mon esprit, mon cœur et mon corps, comme un Temple consacré à Votre honneur. O Sacré Cœur, je Vous adore comme une Victime immolée par l'empire et l’autorité de Son pur Amour.

 

Vive le Cœur de Jésus, Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Sacré Cœur de Jésus qui êtes caché sous le voile mystique de la Sainte Hostie, soyez loué et béni à jamais ; faites que je puisse louer dignement l'ardeur de Votre Charité. Et comme Vous êtes tout en toutes choses aux Saints dans le Ciel, faites que Votre Cœur Sacré me devienne toute chose, en me faisant la grâce de Vous aimer et de Vous adorer en Esprit et en Vérité.

 

V/. Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde

R/. Il les aima jusqu’à la fin.

 

Oraison

 

O Sacré Cœur de Jésus, qui avez voulu nous laisser un Mémorial de Votre Passion et un gage de Votre Amour, dans un Sacrement Admirable ; accordez-nous, je Vous prie, de rendre notre vénération au Mystère de Votre Corps et de Votre Sang, de telle manière que nous ressentions toujours les effets de Votre Rédemption. Vous qui vivez et régnez avec Votre Père en l’unité du Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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18 juin 2013

La Semaine du Sacré Cœur

La Semaine du Sacré Cœur

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Mercredi

 

Pour le matin

 

Considération

 

Considérez quels étaient les Mouvements du Sacré Cœur de Jésus sur vous, dans Sa retraite au désert ou Il formait le modèle de la vôtre ; Ses affections de Charité lorsqu'Il reçut le baptême de la Pénitence des mains de Saint Jean-Baptiste, pour accomplir toute justice c'est-a-dire, satisfaire pleinement a la Justice de Dieu en se mettant au rang des pécheurs, afin de satisfaire pour les pécheurs et leur donner l'exemple de la pénitence d'un cœur contrit et humilié. Voyez de quelle ardeur de Charité brûlait ce Cœur Sacré lorsqu'Il allait chercher les brebis perdues, en prêchant, en se fatiguant, en ne s’épargnant point, en souffrant et en travaillant de toutes les manières, pour se donner le plaisir de retirer ses brebis de leur perte et de les rapporter sur ses épaules à la bergerie, a l'exemple du Bon Pasteur. Quoi, mon cœur, n'auriez-vous point de honte d’être si lâche que de vouloir vous reposer et ne vous faire aucune violence pour votre propre Salut, pendant que le Sacré Cœur de Jésus a tant travaillé et veille sans cesse pour vous animer à faire votre Salut, et à ne point perdre ce qu'Il vous a acquis par Son propre travail. C'est Lui qui vous a rapporte à sa Bergerie, voudriez-vous bien encore vous égarer ?

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, j'adore tous les Mouvements qui Vous ont faire pourvoir à tous mes besoins spirituels par des exemples qui me montrent que, si Vous étiez puissant en paroles, Vous ne l’étiez pas moins en œuvres. Elles montrent que Vous êtes autant l'Ami des cœurs que Vous êtes leur Dieu et leur Maître. Mon cœur est au Vôtre, ô Dieu de mon cœur, faites-moi ressentir un effet de Votre Toute-puissance aussi bien que de Votre Charité, en me donnant un nouveau cœur, un cœur pur, et un esprit droit. Je Vous adore, ô Sacré Cœur. de Jésus, réduit, par Votre Amour, a faire les actes d'un pénitent public pour nos crimes et pour nos péchés.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Cœur Sacré de Jésus, Vous êtes la Lumière Céleste qui chassez les ténèbres de l’âme et qui la remplissez de douceur ; Vous êtes le Cœur des cœurs, digne d'un amour extrême. C'est Vous qui êtes la Source de ce Céleste Feu qui éclaire et qui brille ; enflammez mon cœur de Votre Ardeur Divine, afin qu'il brûle d'amour pour Vous pendant toute l’éternité.

 

V/. Sacré Cœur de Jésus, envoyez-nous Votre Esprit pour nous créer.

R/. Et Vous renouvellerez la face de la terre.

 

Oraison

 

Seigneur Jésus, Source vive et vivifiante de la Vie éternelle, Trésors infini de la Divinité, Fleur immortelle de l’Humanité, Vous êtes mon Souverain et unique Salut. Je prie Votre très-aimable Cœur de verser et conserver dans le centre de mon âme, Votre Divine Charité qui a si ardemment régné dans Votre Poitrine sacrée ; qu'elle pénètre toute ma substance et se répande dans tous mes mouvements, forces et sentiments de corps et d'esprit, pour Votre honneur et Gloire éternelle. Vous qui vivez et régnez avec Votre Père en l’unité du Saint Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi soit il.

 

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Pour l'après-dîner

 

Considération

 

Considérez quels étaient les Mouvements du Sacré Cœur de Jésus en faisant du bien à des gens qui ne le payaient que d'ingratitude ; en guérissant les malades, en délivrant ceux que les démons possédaient. Ô Sacré Cœur, l'ingratitude, la dureté de ces hommes Vous causait des mouvements de douleur et de tristesse, mais elle nous fournissait les moyens de connaître, par Vos œuvres, que la bonté et la Charité de Votre Cœur n'ont put être retenues, ni par l'ingratitude, ni par la dureté des hommes. Ô mon Cœur, voudrais-tu être coupable de dureté, de rebellions ou d'ingratitude envers le Sacré cœur de Jésus qui a fait sur toi tant de miracles de grâce.

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, j'adore tous les Mouvements de Votre Charité affligée, patiente, compatissante, supportante, condescendante, invitante et désirante d'un ardeur inconcevable la conversion des pécheurs, pour lesquels Vous Vous êtes mis Vous-même dans un exil d'Amour et dans un esclavage de Charité. Ô Cœur incomparablement débonnaire, rendez le mien flexible à tous les mouvements du Vôtre.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Sacré Cœur de Jésus, qui de tout temps avez été enflammé d'Amour pour la Gloire de Votre Père céleste et pour notre Salut, soyez loué et béni à jamais. Allumez dans nos cœurs ce Feu Divin que Vous avez apporté sur la terre, et faites que par Votre Sainte grâce, il y brûle toujours, sans que nous y mettions obstacle de notre part.

 

R/. O vous tous qui avez soif, venez a Moi

V/. Et Je vous donnerai la véritable Eau Vive qui vous rassasiera.

 

Oraison

 

Seigneur Jésus, Source vive et vivifiante de la Vie éternelle, Trésor infini de la Divinité, Fleur immortelle de l’Humanité, Vous êtes mon Souverain et unique Salut. Je prie Votre très aimable Cœur de verser et conserver dans le centre de mon âme votre Divine Charité qui a si ardemment régné dans Votre Poitrine sacrée ; qu'elle pénètre toute ma substance et se répande dans tous mes mouvements, forces et sentiments, de corps et d'esprit, pour Votre honneur et gloire éternelle. Vous qui vivez et régnez avec votre Père en l’unité du Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

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Pour le soir

 

Considération

 

Considérez les Mouvements du Cœur de Jésus envers les âmes converties et pénitentes qui venaient a Lui. De quelle manière Il a reçu sainte Madeleine, Zachée, saint Matthieu, et généralement tous ceux qui avaient recours a Lui. Quel amour, quel respect, quelle confiance ne mérite pas ce Sacré Cœur qui pleure, qui gémit sur les misères des pécheurs, qui les embrasse, qui oublie toutes les injures commises contre Lui, et qui se fait une fête d'avoir ramené à Dieu une âme pécheresse. Après cela, mon cœur, oserais-tu paraître devant le Cœur Sacré de Jésus, si tu gardais des ressentiments ou des aversions volontaires contre ton prochain ? Le Cœur de Jésus ne mérite-t-il point que tu pardonnes tout au prochain, pour l'amour de Lui.

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, j'adore de tout mon cœur Vos Mouvements de Bonté et de Miséricorde envers les pécheurs, car j'en ai éprouvé les effets d'une manière bien singulière. Votre Bonté est si désireuse de la Miséricorde, qu'elle menace de ne point faire Miséricorde a celui qui ne la fera point. Hé ! Quelle miséricorde puis-je exercer envers mon prochain, qui puisse approcher de celles que j'aie reçues, et que je reçois tous les jours de Vous. Ô Cœur de Jésus, source vive de Miséricorde, enseignez-moi à reconnaître dignement et à imiter Votre Miséricorde.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Sacré Cœur de Jésus, soyez loué et béni à jamais, et permettez-moi de Vous offrir, comme je le fais, à Votre Père éternel comme l'unique supplément de toutes nos impuissances.

 

V/. Venez a moi vous tous qui travaillez et qui êtes charges

R/. Et je vous soulagerai.

 

Oraison

 

Seigneur Jésus, Source vive et vivifiante de la Vie éternelle, Trésor infini de la Divinité, Fleur immortelle de l’Humanité, Vous êtes mon Souverain et unique Salut. Je prie Votre très aimable Cœur de verser et conserver dans le centre de mon âme, votre Divine Charité qui a si ardemment régné dans Votre Poitrine sacrée ; qu'elle pénètre toute ma substance et se répande dans tous mes mouvements, forces et sentiments de corps et d'esprit, pour Votre honneur et Gloire éternelle. Vous qui vivez et régnez avec votre Père en l’unité du Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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17 juin 2013

La Semaine du Sacré Cœur

La Semaine du Sacré Cœur

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Mardi

 

Pour le matin

 

Considération

 

Considérez que l'Amour du Sacré Coeur de Jésus, l'ayant porté jusqu’à l’anéantissement de Lui-même en prenant la forme d'un serviteur, Il en a exercé pratiquement les fonctions ; voyez de quelle manière, au sortir de sa tendre enfance, il a travaillé avec Saint Joseph ; considérez quels pouvaient être les mouvements de Son Adorable Cœur, en imitant le premier homme condamné a manger son pain à la sueur de son front. Pourquoi fait-Il cela ? C'est pour l'amour de vous. Ô cœur humain insensible, que ne dois-tu pas faire pour le Sacré Cœur de Jésus, puisqu'Il s'est mis dans les travaux dès Sa jeunesse pour l'amour de toi ! Veux-tu vivre dans l’oisiveté pendant que le Dieu de ton cœur, le Cœur de ton cœur, travaille ainsi sous tes yeux ?

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, j'adore tous les sacrifices d’anéantissement et les miracles d'amour que Vous avez fait paraître aux yeux des Anges, en servant ceux qui n’étaient au monde que pour Vous servir. Vous êtes le Maître de tout, et Vous avez voulu servir les autres. Comment donc moi qui ne suis rien, oserai-je vouloir être servi et honoré ? Je Vous adore, Sacré Cœur de Jésus, comme le Souverain Maître de toutes choses, et comme la Source de la vie éternelle où se puise la vie de la Grâce et de l'Amour. Et de là, admirez encore plus ses anéantissements.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

II n'y a de Salut pour nous que par le Nom du Sacré Cœur de Jésus, qui contient tous les trésors de la Sagesse et de la Science de Dieu. Ô Sacré Cœur, dont tous les mouvements ont été une suite continuelle de désirs, d'affections et de zèle pour la Gloire de Dieu et le Salut des âmes, enseignez-moi à m’anéantir selon Votre désir et selon Vos exemples. Apprenez-moi à devenir doux et humble de cœur.

 

V/. Venez à Moi, ô vous tous qui travaillez et êtes chargés

R/. Et Je vous soulagerai.

 

Oraison

 

Dieu Éternel et tout-puissant, regardez le Cœur de Votre Fils bien-aimé, et les louanges et les satisfactions qu'Il Vous rend au nom des pauvres pécheurs ; faites-leur Miséricorde, puisqu'ils Vous la demandent, au Nom de ce même Jésus-Christ Votre Fils qui vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

 

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Pour l'après-dîner

 

Considération

 

Considérez quels étaient les Mouvement du Cœur Aimable de Jésus-Christ Christ en obéissant à Sa Sainte Mère et à Saint Joseph dans tous les exercices de la famille ; voyez de quelle manière Il prévenait l'un et l'autre, et leur faisait de douces violences, pour faire ce qui se rencontrait de plus bas et de plus abject. Ô Cœurs de Marie et de Joseph, que deveniez-vous en voyant ce spectacle devant vos yeux. Quoi donc, mon cœur, oserez-vous bien après cela montrer votre orgueil en refusant ce qui peut vous rendre imitateur du Coeur de Jésus dans l'humiliation et dans l'abjection qu'il a embrassées et pratiquées avec tant d'amour ?

 

Adoration

 

J'adore tous Vos Mouvements, ô Cœur Sacré de Jésus, dans l’obéissance que Vous avez rendue, non-seulement à Votre Sainte Mère et à Saint Joseph, mais aussi aux Princes, aux Rois de la terre et même a Vos plus cruels ennemis. ô Sacré Cœur de Jésus obéissant jusqu’à la mort, sera-t-il dit que mon cœur sera rebelle au Vôtre, et refusera d’obéir a Vos Saintes Volontés, à Vos attraits, à Vos touches intérieures. Arrachez-moi plutôt ce cœur que de souffrir qu'il ne Vous soit point soumis. Quoi donc, mon cœur, ne serez-vous donc point soumis aux mouvements du Sacré Cœur de Jésus-Christ ? Ô Cœur de Jésus, la douceur et la consolation des cœurs, je Vous adore comme la lumière du monde, le Maître et le Docteur de la vérité.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Cœur Sacré de Jésus, Victime d'amour, Autel sacré où la consommation de tous les Sacrifices s'est accomplie, Vous êtes la gloire de la Sainte Trinité. Vous êtes la joie des Anges et de tous les Bienheureux et l’espérance infaillible des hommes. soyez l'unique Maître des désirs et des affections de mon cœur.

 

V/. Cœur de Jésus qui m'aimez avec tant de tendresse, faites-moi vous aimer ardemment en ce monde

R/. Afin que je puisse vous aimer éternellement dans le Ciel.

 

Oraison

 

Dieu Éternel et tout-puissant, regardez le Cœur de Votre Fils bien-aimé, et les louanges et les satisfactions qu'Il Vous rend au nom des pauvres pécheurs ; faites-leur Miséricorde, puisqu'ils Vous la demandent, au Nom de ce même Jésus-Christ Votre Fils qui vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles.

 

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Pour le soir

 

Considération

 

Considérez quels étaient les Mouvements du Sacré Cœur de l'Enfant Jésus, quand Il résolu de quitter Sa Sainte Mère pour rester au Temple. Je vois un combat dans Vous, ô Sacré Cœur, digne des yeux d'un Dieu et de l'admiration de toute la Cour Céleste. L'Amour et l'affliction de Votre Sainte Mère Vous touchaient fortement et Vous attendrissaient bien, mais le zèle de la Gloire de Votre Père Céleste l'emporta, et Vous fit faire un Sacrifice de Votre Tendresse. Ô mon cœur, que pouvez-vous quitter pour Dieu qui soit comparable à ce que le Cœur de Jésus quitta pour lors ; mais, ô Sacré Cœur de Jésus, après avoir quitté pour Vous, par l'attrait de Votre Sainte Grâce, ce qui pouvait plutôt me rendre captif que de me donner la liberté, serai-je assez malheureux de Vous dérober ce que je Vous ai donné et qui Vous appartient 0 tant de titres.

 

Adoration

 

O Sacré Cœur de Jésus, j'adore les mouvements qui Vous ont fait renoncer à ce que vous aimiez le plus tendrement sur la terre, puisque Vous aviez été formé de Son Sang Virginal. Tout mon renoncement ne peut être qu'un rien en comparaison du Vôtre. Fortifiez mon pauvre cœur, éclairez-le, retenez-le, afin qu'il n'aime plus la vanité et qu'il ne cherche plus le mensonge ; faites-moi préférer Dieu aux créatures, et le Tout au rien. Je Vous adore comme le Trésor inépuisable de tous les biens, ouvert à tous Vos amis.

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs et qu'Il règne éternellement sut tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

Louange et Prière

 

O Cœur formé par le Saint-Esprit dans les chastes entrailles de Marie, Vous participez à la Gloire du Père Éternel et Vous êtes le Temple sacré du Saint-Esprit, puisque la plénitude de la Divinité habite en Vous corporellement, ainsi que parle saint Paul. Ô Cœur Sacré, Maître et Souverain de tous les cœurs, soyez le Cœur de mon cœur, comme Vous êtes l’âme de mon âme, et l'Esprit de mon esprit.

 

V/. Cœur de Jésus qui brûlez d'amour pour moi

R/. Faites que mon cœur brûle aussi d'amour pour vous.

 

Oraison

 

Dieu Éternel et tout-puissant, regardez le Cœur de Votre Fils bien-aimé, et les louanges et les satisfactions qu'il Vous rend au nom des pauvres pécheurs ; faites-leur Miséricorde, puisqu'ils Vous la demandent, au Nom de ce même Jésus-Christ Votre Fils qui vit et règne avec Vous, en l’unité du Saint Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi soit il.

 

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16 juin 2013

La Semaine du Sacré Coeur

 

La Semaine du Sacré Cœur

 

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Lundi

 

 

Pour le matin

 

 

 

Considération

 

 

 

Considérez que le premier mouvement de la vie naturelle du Sacré Cœur de Jésus a été un mouvement d'Amour pour vous, en s'offrant à Son Père Éternel pour être la Victime de Votre rédemption, et en s'engageant a mourir d'Amour pour vous. Oui, mourir d'Amour pour vous ; car ce n'a été que Son pur amour qui l'a porté à se livrer à la mort pour vous, et à devenir une offrande et une hostie d'agréable odeur à Dieu son Père. Si vous avez du cœur, quels sentiments de reconnaissance et d'amour ne devez-vous point au Sacré Cœur de Jésus. Dites-Lui donc sur cela ce que votre cœur vous suggérera.

 

 

 

Adoration

 

 

 

O Sacré Cœur de Jésus mon Seigneur le plus noble, le plus grand, le plus généreux de tous les cœurs ! J'adore les Divins Mouvements qui Vous ont porté a m'aimer dès le moment de Votre Conception, moi qui étais un rien, qui devais Vous déplaire en tant de manières, moi qui devais abuser tant de fois de Vos Grâces. Ô Saint Ami des cœurs, changez mon cœur et faites qu'il vous prenne pour unique Ami.

 

 

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'Il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

 

 

Louange et Prière

 

 

 

Les yeux de tous les mortels sont tournés vers Vous et ils espèrent tout de Vous, O Sacré Cœur de Jésus : car c'est Vous qui leur donnez la Vie de la Grâce, et qui les remplissez de joie et de bénédictions.

 

 

 

V/. Laissez les petits venir a Moi

 

R/. Car à eux appartient le Royaume des Cieux.

 

 

 

Oraison

 

 

 

Père éternel, qui remplissant d'un Amour Infini pour nous le Cœur très Saint de Jésus-Christ Votre Fils, notre Seigneur, l'avez rendu extrêmement aimable à ceux qui Vous sont fidèles. accordez nous la grâce de l'aimer et de le révérer de telle sorte que nous puissions mériter par Lui et avec Lui, de vous aimer et d'être aime de Vous et de Lui dans le Ciel, durant l'Eternite bienheureuse. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi-soit-il.

 

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Pour l'après-dîner

 

 

 

Considération

 

 

 

Considérez que les premiers Mouvements du Sacré Cœur de Jésus, au sortir du Sein de Sa Sainte Mère, ont été de vous donner des larmes de tendresse et de compassion, et qu'Il a voulu laver vos péchés par ses larmes avant que de les expier par Son Sang. Qu'est-ce que votre cœur ne doit point faire pour correspondre à un si tendre Amour du Sacré Cœur d'un Dieu fait Homme. Faites un retour de cœur vers Celui de Sa Sainte Mère, et voyez de quelle manière Son Cœur se fond sur l'attendrissement du Cœur de Son Fils. Ô Sainte Mère, jusqu'à quand aurai-je le cœur dur ?

 

 

 

Adoration

 

 

 

O Sacré Cœur de Jésus mon Sauveur, je Vous adore versant des larmes sur mes péchés. Que n'ai-je une fontaine de larmes de cœur pour pleurer dignement les afflictions que je vous ai causées ! Donnez-moi la grâce de faire de dignes fruits de pénitence. Je Vous adore, ô Roi des cœurs, qui êtes les délices du Ciel et de la terre.

 

 

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

 

 

Louange et Prière

 

 

 

O Adorable Cœur de Jésus notre Souverain Maître, remplissez de Votre Doctrine et de Vos Vertus le fond de nos cœurs. Ô Cœur de Jésus ? Fils unique de Marie, le plus doux de tous les cœurs, lavez-nous de nos iniquit2s, et rendez-nous semblables 0 Vous.

 

 

 

V/. Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur,

 

R/. Et vous trouverez le repos de vos âmes.

 

 

 

Oraison

 

 

 

Père Eternel, qui remplissant d'un Amour infini pour nous le Cœur très Saint de Jésus-Christ Votre Fils, notre Seigneur, l'avez rendu extrêmement aimable à ceux qui Vous sont fidèles, accordez-nous la grâce de l'aimer et de le révérer de telle sorte que nous puissions mériter par Lui et avec Lui, de Vous aimer et d’être aimés de Vous et de Lui dans le Ciel, durant l'Eternite bienheureuse. Par le même Jésus Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il.

 

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Pour le soir

 

 

 

Considération

 

 

 

Considérez quels ont été les Mouvements du Cœur Sacré de Jésus en se voyant réduit à souffrir les indigences et les misères de tous les petits enfants, de se nourrir du lait d'une Mère Vierge, Lui qui nourrit toutes les créatures, d'avoir les mêmes nécessités que les autres enfants et d’être comme abandonné à la disposition de Ses créatures. C'est l'Amour de Son Cœur qui l'a fait ainsi se réduire à tout pour l'amour de vous. Ô mon cœur, méritez-vous d’être appelé cœur, si vous ne vous réduisez à tout pour l'amour du Sacré Cœur de Jésus qui vous a aimé et qui s'est ainsi abandonné pour vous.

 

 

 

Adoration

 

 

 

O Sacré Cœur de Jésus mon Dieu et mon Tout, j'adore tous les mouvements d'Amour qui Vous ont porté à souffrir toutes les incommodités et les nécessités de la vie. Je me reconnais indigne de la vie, si je ne m'étudie à conformer les mouvements et les désirs de mon cœur aux mouvements du Vôtre, qui Vous ont porté à embrasser la Sainte Pauvreté pour enrichir le monde des véritables richesses. Ô Sacré Cœur de Jésus, que je Vous possède et que Vous me possédiez à jamais, et cela me suffit. J'adore votre sainteté, ô le plus saint de tous les cœurs, qui êtes la sainteté même

 

 

 

Vive le Cœur de Jésus le Roi des cœurs, et qu'il règne éternellement sur tous les cœurs. Ainsi soit-il.

 

 

 

Louange et Prière

 

 

 

O véritable Adorateur et l'unique parfait Amateur de Dieu, ayez pitié des faiblesses de mon cœur. Ô le plus Saint de tous les Saints, vous écoutez toujours les pécheurs qui se repentent de leurs fautes et Vous les exaucez ; exaucez-nous, je Vous prie, et recevez-nous dans les entrailles de Votre Miséricorde, afin que nous puissions vivre éternellement en Vous et par Vous.

 

 

 

V/. Vous tous qui avez soif, venez à Moi,

 

R/. Et Je vous donnerai le rassasiement de vos âmes.

 

 

 

Oraison

 

 

 

Père Eternel qui remplissant d'un Amour infini pour nous le Cœur très-Saint de Jésus-Christ Votre Fils, notre Seigneur, l'avez rendu extrêmement aimable à ceux qui Vous sont fidèles, accordez-nous la grâce de l'aimer et de le révérer de telle sorte que nous puissions mériter par Lui et avec Lui, de Vous aimer et d’être aimés de Vous et de Lui dans le Ciel, durant l'Eternite bienheureuse. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il.

 

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2 juillet 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

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Trente-troisième jour

Zèle qui doit nous animer pour son Divin Cœur

Voix de Jésus


« O mon fils, si tu es fidèle à ce que Je t'ai enseigné pendant ce mois de grâce et de bénédiction, Je mettrai en toi Ma complaisance. Mais si tu te laisses pénétrer de tout l'amour que tu Me dois, il ne saura se contenir au dedans de toi-même: ce feu voudra se répandre; tu éprouveras un saint désir d'embraser tous les cœurs de cette Flamme Céleste que Je suis venu apporter sur la terre; et tu acquerras ainsi de nouveaux titres à la bienveillance de Mon Divin Cœur, tu gagneras ses faveurs de prédilection. Tu peux beaucoup par l'exemple: que tes frères voient reluire en toi Mes Vertus; qu'ils puissent dire de toi: « Voilà un vrai disciple de Jésus: ne retrouve-t-on pas en lui quelque chose de Son humilité, de Sa douceur, de Sa Charité ? » Alors, ils Me glorifieront dans les dons qu'ils verront briller en toi, et ils seront portés à t'imiter. Tu peux beaucoup par la prière: adresse-Moi d'humbles et ferventes supplications pour les autres, pour les pécheurs surtout dont la conversion donne tant d'éclat à Ma Miséricorde, et procure tant de joie au ciel, tu feras descendre sur eux des bénédictions précieuses, car la prière assidue de l'âme juste a bien de la puissance. Tu peux beaucoup par la parole: profite avec zèle, mais sans affectation, des occasions de dire à tes frères combien Je les aime, combien Je suis digne de leur amour, combien Mon joug est doux et mon fardeau léger, surtout combien il y a de douceur et de consolation à se donner sans réserve à Mon Cœur adorable. C'est là, ô mon fils, ce que J'attends, ce que Je désire de toi. Mais que ton zèle aussi se manifeste par un pieux empressement pour la dévotion à Mon Divin Cœur. Quand J'ai inspiré l'établissement de cette dévotion, j'ai voulu donner à Mon Église désolée par les ravages de l'hérésie et par le refroidissement de la Charité, un nouveau gage de Ma Tendresse; et ce M'est une hostie d'agréable odeur, que le zèle de Mes enfants chéris pour la pratiquer et la répandre: elle est si utile aux âmes, si féconde en fruits précieux pour l'éternité! Oui, Je Me plais à verser les grâces les plus abondantes dans les cœurs, qui, touchés de l'Amour dont Je suis embrasé pour les hommes, s'efforcent de M'en témoigner leur reconnaissance, et qui, justement contristés de tout ce que J'ai souffert et que Je souffre encore chaque jour de leur part dans le Sacrement de l'Autel, s'efforcent de réparer tant d'ingratitudes et tant d'outrages. A ceux là J'aime à dire, comme autrefois à Mes chers disciples: C'est vous qui M'êtes restés fidèles et Moi, Je vous prépare ce que Mon Père M'a préparé à Moi-même, le Royaume Céleste où Je vous ferai asseoir sur des trônes. Grande et magnifique promesse ! Car, ô mon fils, te rassasier des délices et de l'abondance de Ma Maison, te rendre participant de Ma Gloire, heureux de Mon Bonheur, que pourrais-je te donner au delà? »

 

Réflexion

 

Celui qui n'a point de zèle n'a point d'amour. Hélas! que j'ai donc peu aimé mon divin Sauveur, moi qui ai si peu fait pour la gloire de son cœur adorable! Ah! j'aurais pu si souvent, du moins par mes discours et mes bons exemples, insinuer le goût de la piété, rappeler le souvenir de mon Jésus, empêcher qu'il ne fût offensé, porter à un saint retour vers lui ceux qui ont le malheur de languir loin de cette source de la vie véritable; et je ne l'ai point fait.... Et que n'aurais-je pas pu par mes prières? Si j'avais pieusement gémi en présence de son cœur sacré pour les âmes qu'il a rachetées par son sang, quel bien j'aurais fait à celles qui sont captives du démon sur la terre; quel bien, à celles qui souffrent dans le Purgatoire! Et que de gloire en serait revenue à ce divin Sauveur dans le temps et dans l'éternité! Combien aussi j'aurais pu multiplier les réparations qui lui sont si justement dues pour toutes les offenses dont il est l'objet! Que de fois j'aurais pu le visiter, lui offrir, lui donner mon cœur pour tant de chrétiens infidèles qui l'abreuvent d'amertume! O Jésus! je suis coupable, trop coupable; après toutes les bontés dont vous m'aviez comblé, deviez-vous donc attendre de moi si peu de zèle? Ah ! puissé je désormais, et jusqu'à mon dernier soupir, vous aimer sans mesure, et vous dédommager, par ma ferveur, de l'ingratitude de tous ceux qui vous oublient et qui vous offensent!

 

Pratique

 

1° Portez les autres, le plus souvent que vous pourrez, à l'amour de Jésus, et inspirez, autant que votre état et votre position vous le permettent, la dévotion à son Sacré-Cœur. 2° Chaque vendredi, ou du moins le premier vendredi de chaque mois, offrez-lui quelque acte de mortification en réparation de tous les outrages qu'il daigne souffrir, par amour pour nous, dans l'adorable Eucharistie, et récitez pieusement au pied des saints autels quelque formule d'amende honorable.

 

Consécration de Marseille au Divin Cœur de Jésus

 

« Un bâtiment venant des échelles du Levant, et arrivé à l'Ile d'If, le 25 mai 1720, répandit en France le fléau redoutable de la peste. Le mal se manifesta dans les premiers jours de juillet, et fit en peu de temps de rapides progrès. Presque toute la Provence en fut atteinte. Mais ce fut à Marseille que la contagion se déploya avec le plus de fureur. Elle était encore accrue par les chaleurs de l'été, qui sont très-ardentes dans cette ville. Bientôt la mortalité fit les plus grands ravages. Le nombre des pestiférés augmentait tous les jours. La maladie ne durait pas plus de vingt quatre heures. Dans cette situation désespérante, où la pitié était étouffée par la peur, et où chacun tremblait pour soi, la ville fut heureuse de renfermer de ces hommes intrépides et charitables, que le danger n'effrayait pas, ou qui savaient le braver. Le clergé surtout se montra digne de son auguste ministère. Les prêtres des paroisses, les religieux rivalisèrent de zèle et de dévouement. Assidus dans les maisons des malades et dans les hôpitaux, ils portaient à tous les secours de la religion et les consolations nécessaires au milieu de cette désolation générale. Ils couraient de lit en lit, assiégeant sans effroi ces asiles assiégés par la contagion. L'évêque de Marseille, M. de Belzunce, les soutenait par son exemple. Loin d'écouter des conseils timides, il était resté au milieu de son troupeau, et remplissait les fonctions de père et de pasteur, visitant les malades, secourant les pauvres, et montrant tout le courage qu'inspire une héroïque charité. Il ne périt point, mais plus de deux cent cinquante prêtres et religieux furent victimes de leur zèle, et la contagion enleva en tout environ cinquante mille âmes. Elle était encore dans sa plus grande force, lorsque, le 7 septembre, les échevins lurent, au nom de la ville, et entre les mains de l'évêque, le vœu solennel de doter un hôpital pour les orphelins. Le 1er novembre, jour où l'Église célèbre la fête de tous les Saints, M. de Belzunce fit une procession solennelle pour toucher la colère de Dieu. Il marcha la corde au cou, les pieds nus, et tenant la croix dans ses mains, et célébra les saints mystères sur un autel dressé en plein air. Là, après avoir exhorté son peuple à fléchir le ciel par ses prières, il consacra la ville au cœur de Jésus; et depuis, les échevins s'engagèrent, par une délibération, à entendre tous les ans la messe, le jour du Sacré Cœur, à y offrir un flambeau orné de l'écusson de la ville, et à se trouver, le soir, à une procession générale en action de grâces de la cessation du fléau; cérémonie qui fut longtemps ponctuellement observée, et qui, après avoir été interrompue par la révolution de 93, fut rétablie sous la restauration. A dater de ce jour, aucun malade ne mourut de la peste, et la ville fut délivrée ». (Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, tome I).

 

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Acte de consécration au Sacré cœur de Jésus à la fin du Mois du Sacré Cœur

 

O Cœur Adorable de Jésus ! le plus tendre, le plus généreux, le plus aimable de tous les cœurs; ô Vous qui êtes tout embrasé d'Amour pour moi sur cet Autel, où les Anges ne cessent de Vous adorer, anéantis devant Votre Majesté infinie! Je viens, pénétré de reconnaissance à la vue de Vos bienfaits, et de douleur à la vue des ingratitudes des hommes, je viens me consacrer à Vous sans réserve et sans retour; je viens me dévouer comme une victime d'expiation pour mes péchés et pour ceux de mes frères, et en particulier pour les outrages qui ont été commis et qui se commettent encore trop souvent contre le Sacrement de Votre Amour ineffable. Puissé-je, par ma contrition et par ma ferveur, dédommager Votre Amour méconnu et réparer les torts faits à votre gloire! Puissé-je employer ma vie à propager Votre culte et à Vous gagner des cœurs! Vous serez désormais mon refuge dans mes peines, ma lumière, mon espérance, ma force, ma consolation et mon tout. C'est à Vous et par Vous seul que j'offrirai mes actions, mes prières et mes larmes; ce seront Vos sentiments et Vos désirs qui régleront ma conduite: en les suivant, je marcherai toujours dans les sentiers de la justice et de la paix. Recevez donc mon cœur, ô Jésus, ou plutôt prenez-le Vous-même; changez-le pour qu'il soit digne de Vous; rendez-le doux, humble, pénitent et généreux comme le Vôtre, en l'embrasant de Votre Amour. Cachez-le dans Votre Cœur, en l'unissant au Cœur Immaculé de Marie et à ceux de tous Vos fidèles serviteurs, afin que je ne le reprenne jamais. Ah! plutôt mourir que de jamais offenser ou contrister Votre Cœur Adorable, à l'amour duquel je désire être sans réserve, à la vie, à la mort, éternellement. Ainsi soit-il!

 

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Amende honorable au Sacré Cœur de Jésus

 

O Cœur Adorable de mon Sauveur et de mon Dieu, me voici prosterné en Votre Divine Présence avec le respect le plus profond, la douleur la plus vive et l'amour le plus ardent qu'il m'est possible. Je viens Vous faire amende honorable pour tous les infidèles, qui ne suivent que les impulsions de la nature corrompue, pour tous les hérétiques qui refusent de Vous adorer dans l'Eucharistie, pour tous les mauvais catholiques qui Vous reçoivent indignement, et pour tant d'âmes tièdes qui Vous reçoivent sans préparation et par coutume. Mais comme Vous voulez que je Vous satisfasse plus particulièrement pour moi, je Vous fais surtout amende honorable, ô Sacré Cœur de Jésus, pour toutes les fois que je me suis approché de vous sans ferveur, pour ma négligence à m'en approcher, pour mon peu de respect dans les lieux où la Foi m'apprenait que Vous résidiez, pour mes ingratitudes sans nombre dont je suis pénétré de douleur, et dont je Vous demande un million de fois pardon. Miséricorde, mon Dieu, Miséricorde pour moi, pour les infidèles, pour les hérétiques, pour les mauvais catholiques et pour tous ceux qui n'apportent pas à la Table Sainte la piété, l'amour ardent qui Vous sont dus à tant de titres! Laissez-Vous toucher à mes gémissements et à mes larmes; souvenez-Vous que vous ne pourriez me traiter selon ce que je mérite sans perdre le prix infini de Votre Sang Adorable. Je devrais, sans doute, être immolé à Votre Justice, mon Seigneur et mon Dieu! Mais je sais que Vous Vous plaisez à faire Miséricorde: rendez-moi digne de la mériter; changez mon cœur, afin que je ne vive plus que par Vous et pour Vous. Ainsi-soit-il.

 

Fin du Mois du Sacré Cœur

 

Téléchargez l'intégralité des méditations du Mois du Sacré Cœur (pdf) en cliquant ici

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Prochain Mois de Dévotion, le Mois de l'Assomption : Rendez-vous le 31 juillet

1 juillet 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

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Trente-deuxième jour

Comment tout peut servir à nous faire penser continuellement à ce divin Sauveur

 

Voix de Jésus

 

« Ce n'est point assez de t'avoir enseigné, ô mon fils, à t'unir à Moi dans toutes tes actions; Je veux t'enseigner encore à Me voir en tout et partout, afin que ton cœur soit désormais inséparable du Mien, comme les yeux de Ma Providence sont toujours ouverts sur ta faiblesse et ta misère; comme les yeux de Mon Amour restent toujours fixés sur ton âme, qui M'a été plus chère que la vie. O mon tendre fils, si tu M'aimais, tu saurais te faire de toutes les créatures comme autant de pieux symboles sous lesquels tu verrais Jésus et Son amabilité ravissante: dans l'immensité des Cieux, tu admirerais l'infinité de Mes perfections; dans l'astre majestueux du jour, tu contemplerais Ma Grandeur et Ma Gloire; l'élément du Feu te représenterait l'ardeur de Ma Charité; le pain qui te nourrit te rappellerait cet Aliment Divin que je daignai te léguer à la dernière Cène; les divers objets qui servent à tes plaisirs innocents ou à tes besoins, te diraient les douces attentions de Ma Providence, et dans tout ce qui a saveur, parfum, éclat, beauté, tu retrouverais la suavité, la bonne odeur de Jésus les doux charmes de sa beauté ineffable. Si tu M'aimais, comme ton âme s'élèverait au-dessus de tout ce qui vient frapper tes regards dans le culte de Mon Église! Ces Autels, dirais-tu, ces vases sacrés, ces ornements servent au renouvellement perpétuel du miracle le plus étonnant de l'Amour d'un Dieu pour les hommes. Qu'il est auguste ce temple ! que ce sanctuaire est vénérable ! C'est là que Mon Jésus daigne s'offrir pour moi tous les jours; là qu'Il daigne me nourrir de Sa propre Substance; là qu'Il daigne résider sans cesse et attendre ma visite, ne demandant qu'à répandre sur moi les effusions de Sa Miséricorde et de Son Amour. C'est ici que l'enfant de colère devient, par le baptême, enfant du Père céleste; que le pécheur s'humiliant aux pieds du prêtre, entend prononcer l'heureuse sentence de son absolution; que Jésus me parle et m'instruit par la bouche des prédicateurs de Son Évangile. Si tu M'aimais, à la rencontre du moindre de Mes Disciple, tu verrais en lui Mon image, et tu te souviendrais de cette parole de ton Sauveur: Ce que vous faites au plus petit de ceux qui croient en moi, c'est à Moi-même que vous le faites. Dans tes supérieurs, tu Me reconnaîtrais comme ton Père; dans tes égaux, comme ton Ami et ton Frère; dans les ministres de Mon Sanctuaire, comme ton Docteur et Ton Pasteur. A la vue des pauvres, tu te rappellerais Mon indigence volontaire; à la vue des malades et des infirmes, les souffrances de Ma Passion; à la vue de tous ceux qui sont dans l'infortune, les peines innombrables dont fut tissue Ma Vie mortelle. Ainsi tu profiterais de tout pour penser constamment à ton Jésus, et pour croître de plus en plus dans Son Amour ».

 

Réflexion

 

Heureux, trois fois heureux le cœur qui aime assez pour éprouver le besoin de voir en tout et partout l'image du divin Jésus, et qui, pour atteindre à cette perfection, fait servir tout ce qui frappe ses sens à lui en rappeler le tendre souvenir! Si je m'étais aidé de ce moyen toujours facile et qui est toujours à ma portée, que j'aurais fait de progrès dans la douce voie de l'amour! Non, je n'ai pas besoin de monter au ciel pour y trouver celui que mon cœur doit chérir uniquement; je n'ai pas besoin de passer au delà des mers: il est près de moi. Que dis-je ? il est en moi-même: oui, tout en moi doit me rappeler Jésus et ses admirables bienfaits: cette langue sur laquelle tant de fois a reposé son corps adorable, ce cœur qui si souvent lui a servi de trône et de sanctuaire après la communion; tout mon être qui a été, en quelque sorte, identifié avec ce doux Sauveur? Ne puis-je pas, ne dois-je pas me dire, suivant la pensée de saint Paul, que mes membres sont devenus ses membres, qu'il demeure en moi et moi en lui? Dès lors, ne dois-je pas vivre comme en la présence continuelle et sensible de cet hôte divin si aimant, si aimable, et malheureusement si peu aimé?

 

Pratique

 

1° Ne passez jamais près d'une église où repose le très-saint Sacrement, et n'y portez jamais, même de loin, vos regards, sans un pieux sentiment d'amour. 2° Que la vue d'un prêtre vous rappelle toujours le bien immense que Jésus vous fait par son auguste ministère, et les merveilleux pouvoirs qu'il lui a conférés en votre faveur.

 

De quelle manière Armelle Nicolas profitait de tout pour s'élever à Dieu

 

« Quand j'apercevais, disait cette pieuse amante de Jésus, un de ces animaux qui sont le symbole de la fidélité, qui ne quittent jamais leur maître, qui s'attachent à tous ses pas, qui, pour un morceau de pain, lui font mille caresses, oh! que cette vue m'était une puissante leçon d'agir de même envers mon Dieu, qui par tant de biens m'avait liée et attachée à son service? Quand je considérais, dans les champs, ces petits agneaux si doux, qui se laissent paisiblement conduire à la boucherie, je me représentais mon Sauveur, qui s'était ainsi laissé conduire à la mort sans dire un mot, et qui en cela m'apprenait à me rendre semblable à lui dans les rencontres difficiles à la nature. Si je voyais de petits poussins s'enfuir sous les ailes de leur mère, au même instant il me venait dans l'esprit que mon Jésus s'était comparé à cet oiseau domestique, afin de me donner confiance en lui, et de m'apprendre à me tenir cachée sous les ailes de sa providence, pour éviter la fureur du démon. En contemplant la beauté des prairies et des champs couverts de verdure et de fleurs, je disais en moi-même: « Mon bien-aimé est la fleur des champs et le lis « des vallées ». Je l'invitais à faire de mon âme le parterre de ses délices, et le conjurais de le « tenir si bien clos et scellé, qu'autre que lui n'y pût entrer jamais. A la vue des arbres pliant au gré des vents et de la mer qui ne franchissait jamais ses bornes: O Dieu! disais-je, que ne suis-je aussi docile aux mouvements et aux inspirations de votre divin esprit, pour ne passer jamais les bornes de vos adorables volontés? Le matin, quand d'une bluette de feu j'allumais un grand brasier, je disais : « O amour! si on vous laissait agir dans les âmes, que vous auriez bientôt fait de même! Si je voyais cultiver et ensemencer la terre, il me semblait voir mon Sauveur qui avait, dans tout le cours de sa vie, tant sué, peiné, travaillé pour cultiver les âmes, et y répandre la semence de sa doctrine céleste; et la pensée qu'il y avait si peu de terre qui portât de bons fruits, me causait des regrets inexprimables. Au temps des récoltes, quand je voyais le bon grain séparé de la paille, je me disais qu'autant il en serait fait au jour du jugement des bons et des mauvais. Enfin il n'y avait créature au monde qui ne me servit d'instruction, et ne m'inspirât toujours quelque pieux sentiment. C'est pourquoi je disais souvent à Dieu: « O mon amour! que vous avez su admirablement suppléer à mon ignorance ! je ne sais pas même lire; mais, par votre grâce, toutes choses m'instruisent si bien, qu'il me suffit de les voir pour sentir combien vous êtes aimable, et en prendre sujet de penser toujours à vous! » (Vie des Justes dans les humbles conditions de la société, par l'abbé Carron).

 

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