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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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saint vincent de paul
25 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

8210

 

Neuvième jour

9e et dernier jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

26 septembre

 

La Mission

 

Prélude. - Vénérons le saint fondateur, au milieu de ses disciples qu'il anime de son esprit et de ses exemples.

 

Récit. - Témoin du succès obtenu surtout sur ses domaines, Madame de Gondi fit les fonds nécessaires - quarante mille livres - pour organiser une maison, où vivraient en commun les prêtres qui voudraient travailler aux missions, sous la conduite de Vincent et par son beau-frère l'archevêque de Paris, elle lui fit donner la principauté du collège des Bons Enfants. Il fut stipulé que ceux qui entreraient dans la communauté renonceraient à tous bénéfices, charges et dignités de l’Église, et s'appliqueraient entièrement et purement au pauvre peuple des campagnes, allant de village en village, aux dépens de leur bourse commune, prêcher, instruire et catéchiser ces pauvres gens.

Ainsi commença, en 1625, la Congrégation de la Mission !

Ils étaient trois au début, et, quand ils partaient pour accomplir leur œuvre, comme ils n'avaient pas de serviteurs à qui remettre la garde de leur maison, ils en laissaient la clé chez un voisin digne de confiance. Ils furent bientôt cinq, puis sept, puis assez nombreux ou assez actifs, pour suffire, dans les sept premières années, à cent quarante missions.

En 1632, une bulle d'Urbain VIII les érigea en congrégation. La même année, le prieur de Saint-Lazare leur en abandonna le Prieuré, la maison et ses dépendances, ce qui doubla leurs ressources et étendit leur renommée.

Les évêques commencèrent à les appeler comme des auxiliaires indispensables. Deux d'entre eux s'étaient déjà montrés, en 1630, au diocèse de Montauban ; ils arrivent bientôt à Bordeaux, à Saintes, à Cahors, à Mende, à Saint-Flour, à Luçon, de 1631 à 1638. Partout on les réclame, on les retient comme un exemple vivant pour le clergé, comme les régénérateurs des populations, Ainsi s'expliquent les vingt-cinq succursales de Saint-Lazare fondées, en autant de diocèses, pendant la vie de saint Vincent de Paul.

Cette institution en fit naître une seconde, accessoire, dit modestement le saint fondateur, et pourtant, de son aveu même, indispensable à la conservation de la première. « Pour maintenir les peuples en bon état, et conserver les fruits des missions, il fallait faire en sorte qu'il y eût de bons ecclésiastiques parmi eux, imitant en cela les guerriers conquérants qui laissent des garnisons dans les places qu'ils ont prises, de peur de perdre ce qu'ils ont acquis avec tant de peine ».

 

Pratique. - Se préparer, par le recueillement et la prière, à célébrer saintement la belle fête de demain.

 

Invocation. - Saint Vincent, fondateur des Missionnaires Lazaristes, conservez, au sein de votre famille religieuse, l'admirable esprit dont vous l'avez animée à son berceau.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Il est indubitable qu'en travaillant à sa propre perfection, on se rend plus capable de travailler à celle des autres.

Les prédicateurs qui parlent le langage de l'Evangile, font bien plus de fruit que ceux qui remplissent leurs sermons de paroles humaines et de raisonnements philosophiques ; parce que les paroles de la foi sont toujours accompagnées d'une onction céleste qui se répand en secret dans le cœur des personnes qui les écoutent.

Des motifs tout humains, cachés sous le prétexte du zèle et de la gloire de Dieu, font souvent entreprendre des œuvres, dont Dieu n'est pas l'auteur, et que sa sagesse ne couronne d'aucun succès.

Si nous étions bien convaincus de notre incapacité, nous nous garderions bien de mettre la faux dans la moisson d'autrui avant d'y être appelés, et de nous présenter pour obtenir la préférence sur d'autres ouvriers, que Dieu peut être a choisis pour l'accomplissement de son ouvrage.

Quand on a reconnu qu'une entreprise doit procurer la gloire de Dieu, et qu'elle est conforme à sa volonté, on ne doit épargner ni peines ni dépenses pour la porter à sa perfection, soit par ses soins, soit par ceux des autres.

Un jour saint Vincent dit à sa communauté : « Je prie Dieu deux ou trois fois tous les jours qu'il nous anéantisse si nous ne sommes utiles à son service. Voudrions-nous être au monde sans plaire à Dieu, et sans procurer qu'il soit connu et aimé ?

On ne doit pas se décourager quand on ne peut pas arrêter les scandales ni détruire tous les péchés ; parce qu'on ne doit pas regarder comme peu de chose de remédier en partie à de si grands maux, et d'empêcher, avec l'ai de de Dieu, la perte d'une seule âme.

 

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24 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

Saint-Vincent-de-Paul_-_Église_Saint-Vincent-de-Paul_du_Berceau_-_13

 

Huitième jour

8e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

25 septembre

 

Missionnaire

 

Prélude. - Suivons l'apôtre dans les campagnes où son zèle l'appelle et l'entraîne à la poursuite des âmes.

 

Récit. - Vincent ne savait pas où allait le conduire cet emploi au service de M. de Gondi, emploi qui n'avait de sacerdotal que la direction spirituelle qu'il donnait à la maîtresse de la maison. Mais, en prêchant dans les campagnes qui appartenaient aux seigneurs de Gondi, il reconnut l'ignorance déplorable où languissaient les paysans.

Il conçut aussitôt la pensée de les tirer des vices qui découlaient d'un pareil état, en les instruisant par la parole, en les dirigeant dans une meilleure voie par des conseils personnels.

Voici quel fut le début de cette nouvelle carrière pour notre saint.

Étant en Picardie, l'an 1616, au château de Folleville, Vincent fut prié de confesser un paysan en danger de mort. Dieu lui inspira l'idée de faire faire une confession générale à cet homme qui avait mené en apparence une vie irréprochable, et le mourant avoua avec la plus vive contrition plusieurs péchés mortels que la honte l'avait empêché, jusqu'à l'âge de soixante ans, de confesser à son curé, comme il le confessa ensuite publiquement, dans l'excès de la joie que son aveu lui mit au cœur. Notre saint en prit occasion d'exhorter les habitants de Folleville à la confession générale. Il leur en fit voir l'importance, les moyens de la bien faire, et Dieu bénit tellement ses paroles que ces bonnes gens vinrent en foule mettre ordre à leur conscience.

Cette première mission eut lieu le jour de la conversion de saint Paul, et elle fut comme la semence des autres qu'il a faites de puis jusqu'à sa mort. Madame de Gondi fit un testament qu'elle renouvelait tous les ans, par lequel elle donnait seize mille livres, pour fonder une mission de cinq ans en cinq ans, par toutes ses terres, au lieu et en la manière que saint Vincent le jugerait à propos, et, pour employer des ter mes que notre saint employait ordinairement, « à la disposition de ce misérable ».

 

Pratique. - Se prêter, par tous les moyens en son pouvoir, à seconder le zèle des prédicateurs de la parole sainte dans les campagnes.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle et patron des missionnaires, renouvelez le feu du zèle dans les âmes de nos missionnaires.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

On doit traiter tous ceux qui se présentent pour faire les exercices spirituels d'une retraite, comme des hommes qui nous sont envoyés par Dieu même. On ne doit faire entre eux aucune distinction, mais traiter le riche comme le pauvre. Il faudrait même donner la préférence à ce dernier, dont l'état est plus ressemblant à la vie que Jésus-Christ a menée sur la terre.

Les principaux effets d'un véritable zèle pour le salut des âmes sont 1° d'exposer, pour les secourir, sa santé et sa vie : 2° d'éprouver la plus vive douleur à la vue des outrages que l'on fait à la Majesté divine ; 3° de corriger charitablement, et par des moyens conformes à leurs besoins, ceux qui offensent Dieu en notre présence ; 4° d'instruire les pauvres que l'on rencontre dans les endroits où l'on s'arrête pendant quelque temps.

Il faut avoir pratiqué longtemps ce qu'on veut enseigner aux autres ; par ce moyen, la parole de Dieu, qui sortira de notre bouche, produira des fruits au centuple.

Le plus petit sentiment d'envie pour le bien que font les autres, est un péché directement opposé au zèle pur et véritable.

Trois ouvriers font plus que dix, quand Dieu met la main à l'ouvrage ; et il l'y met toujours quand il nous prive des moyens humains, et qu'il nous place dans la nécessité de faire des choses au-dessus de nos forces.

Ô Messieurs, si nous avions une étincelle de ce feu sacré qui embrasait le cœur de Jésus-Christ, demeurerions-nous les bras croisés, et délaisserions-nous ceux que nous pouvons assister ?

Une marque qu'on est appelé aux fonctions ecclésiastiques , c'est de ne pas chercher à s'y introduire de soi-même et par des moyens tout humains.

Le zèle qu'accompagne l'onction de la grâce et de la charité adoucit l'amertume de la pénitence, et porte la consolation au milieu des souffrances et des travaux.

 

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23 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

8208

 

Septième jour

7e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

24 septembre

 

Précepteur

 

Prélude. - Suivons l'humble prêtre dans la maison de Gondi, où il se soustrait au luxe tumultueux, toutes les fois qu'on ne fait pas appel à ses services.

 

Récit. - Il n'y avait guère qu'un an que notre saint était à Clichy, lorsque Bérulle l'arracha à ses chers paysans. Ce fut un vrai déchirement pour son cœur.

« Je m'éloignai tristement de ma petite église de Clichy, écrivait-il à un de ses amis; mes yeux étaient baignés de larmes, et je bénis ces hommes et ces femmes qui venaient vers moi et que j'avais tant aimés. Mes pauvres y étaient aussi, et ceux-là me fendaient le cœur. J'arrivai à Paris avec mon petit mobilier, et je me rendis chez M. de Bérulle ».

De là, l'humble curé allait être jeté dans le grand monde. A la voix de M. de Bérulle, il accepta la charge de précepteur des enfants d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France.

Nous ne pouvons mieux exposer dans quel esprit il agissait, de quelle façon il se comportait dans cette illustre famille, qu'en citant ce qu'il en a dit, à savoir, « qu'il connaissait une personne qui avait beaucoup profité pour elle et pour les autres dans la maison d'un seigneur, ayant toujours regardé et honoré Jésus-Christ en la personne de ce seigneur, et la sainte Vierge, en la personne de la dame ; que cette considération l'ayant toujours retenue dans une modestie et circonspection en toutes ses actions et ses paroles, lui avait acquis l'affection de ce seigneur, de cette dame, de tous les domestiques; et donné moyen de faire un notable fruit dans cette famille ».

Madame de Gondi ressentait une joie ineffable d'avoir en sa maison un ange tutélaire, qui attirait tous les jours de nouvelles races sur elle et sur les siens. Elle le choisit pour son directeur et ils s'appliquaient ensemble à toute sorte de bonnes œuvres : aumônes, visites des malades, protection des faibles, consolation des affligés, catéchisme des pauvres et instruction des gens de la campagne.

 

Pratique. - Faire en tout et partout ce qu'on sent être le plus agréable à Dieu.

 

Invocation. - Saint Vincent, qui vous êtes toujours appliqué à remplir pour le mieux tous les emplois divers où la Providence vous a mis, obtenez-nous de vous imiter en cette importante pratique de la véritable vertu.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Un seul acte de résignation à la volonté divine en tout ce qu'elle ordonne de contraire à nos désirs vaut plus que cent mille succès conformes à notre volonté et à nos goûts.

Un remède très puissant et très efficace pour tous les maux ; un moyen pour se corriger de toute imperfection, pour triompher de toutes les tentations,pour conserver dans son cœur une paix inaltérable, c'est la conformité à la volonté de Dieu.

La pensée de la présence de Dieu nous rend familière la pratique de faire en tout sa sainte volonté.

Dieu communique une force et une énergie toutes particulières aux paroles de ceux qui font sa volonté. Il répand des bénédictions spéciales sur les œuvres qu'ils entreprennent pour lui ; il accompagne de sa grâce leurs saintes entreprises : aussi toutes leurs actions édifient-elles beaucoup ceux qui en sont les témoins.

Celui qui sera très soumis à la volonté divine, surmontera toutes les difficultés qu'il rencontrera dans le service de Dieu : le Seigneur accomplira tous les des seins qu'il a sur lui.

Notre perfection consiste à unir tellement notre volonté à celle de Dieu, que nous ne voulions que ce qu'il veut. Celui qui conformera le plus sa volonté à celle de Dieu sera le chrétien le plus parfait.

Celui qui cherche à se soumettre à Dieu en toutes choses, est sûr que tout ce que les hommes pourront faire ou dire contre lui tournera toujours à son avantage.

 

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22 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

14198

 

Sixième jour

6e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

23 septembre

 

Curé de village

 

Prélude. - Représentons-nous le bon saint, au milieu des paysans de Clichy, ses paroissiens, les instruisant, les consolant, les édifiant.

 

Récit. - Pour mener une vie vraiment ecclésiastique, le jeune se retire chez les Pères de l'Oratoire, non pour être agrégé à leur sainte compagnie, mais pour vivre à l'abri des dangers du monde.

De plus, sachant que nous sommes aveugles en notre propre conduite, il renonce à sa propre volonté, et se laisse conduire dans les voies de Dieu comme un enfant, par un « ange visible », je veux dire par un sage directeur.

Son choix s'étant arrêté sur M. de Bérulle, il ouvre son cœur à ce grand serviteur de Dieu, un des plus habiles maîtres de la vie spirituelle qui aient jamais existé. Celui-ci reconnaît à l'instant que notre saint est appelé par Dieu à de grandes choses, et, sans doute éclairé de lumières surnaturelles, il voit et lui déclare que Dieu veut se servir de lui pour lui rendre un signalé service dans son Eglise, et pour assembler, à cet effet, une nouvelle communauté de bons prêtres qui y travailleront avec fruit et bénédiction.

Après deux ans passés dans cette retraite, il est pourvu de la cure de Clichy. On dit qu'il avait déjà refusé un évêché ; il est certain qu'on lui offrait de riches abbayes, et la reine Marguerite, sur le récit de ses vertus, l'avait pris pour son aumônier ordinaire.

Mais, Dieu a parlé par la bouche de M. de Bérulle. L'humble Vincent sera curé de village. « Il préfère, comme le Prophète, être petit dans la maison du Seigneur, là où l'appelle l'obéissance ecclésiastique, que d'habiter dans les tabernacles des pécheurs, c'est-à-dire parmi les vains honneurs où perce l'ambition ».

Lui-même le disait plus tard : « Le bon peuple de Clichy m'était si obéissant, qu'ayant recommandé la confession des premiers dimanches du mois, personne n'y manquait, à ma grande joie. Ah ! me disais-je, que tu es heureux d'avoir un si bon peuple ! Le pape est moins heureux que moi ! »

 

Pratique. - Chercher, dans toutes les positions, le moyen de procurer la gloire de Dieu et le salut des âmes, en se proposant de procurer son propre salut.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle des pasteurs, priez pour les pauvres curés de campagne, qui rencontrent aujourd'hui tant de difficultés pour l'exercice de leur saint et pénible ministère.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Tout ce que Dieu nous donne ou nous enlève tourne toujours à | notre avantage, puisque tel est son bon plaisir. C'est à nous conformer à ce bon plaisir de Dieu, que nous devons faire consister toute notre perfection et tout notre bonheur.

L'indifférence est un état de vertu qui détache si parfaitement des créatures, et unit si intimement à la volonté de Dieu, que soi-même on ne désire rien, et on ne préfère pas une chose à une autre.

Se conformer en toute chose à la volonté de Dieu, c'est vivre d'une vie tout angélique : c'est précisément vivre de la vie de Jésus-Christ.

Il n'y a rien de plus saint, rien d'une perfection plus éminente que la résignation à la volonté de Dieu, qui nous établit dans un dépouillement total de nous-mêmes, et dans une indifférence parfaite pour tous les états où nous pouvons nous trouver.

On ne doit épargner ni dépenses, ni fatigues, ni même sa propre vie, quand il s'agit d'accomplir la volonté de Dieu.

Faire en tout et partout la volonté de Dieu, être prêt à aller vivre et mourir où Dieu voudra, c'est la disposition où se tiennent les bons serviteurs de Dieu et les hommes vraiment apostoliques ; c'est la marque qui distingue les vrais enfants de Dieu, qui sont toujours disposés à accomplir tous les desseins d'un si auguste et si bon père.

La perfection de l'amour divin ne consiste pas dans les extases ; elle consiste à faire la volonté de Dieu.

 

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21 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

15356

 

Cinquième jour

5e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

22 septembre

 

À Paris

 

Prélude. - Suivons notre saint dans ce nouveau voyage de Rome à Paris et contemplons la beauté de son âme, qui, parmi toutes ces distractions, ne pas un instant la présence de Dieu.

 

Récit. - Frappés des louanges que Antonio faisait de la vertu et de la sagesse de Vincent, les négociateurs français voulurent le voir, pour examiner s'ils ne trouveraient point en lui le messager qu'ils cherchaient. Vincent parut devant eux. Ils l'entretinrent plusieurs fois et crurent enfin pouvoir s'ouvrir à lui. Comme il s'agissait d'une affaire importante, qui demandait de la prudence, de la fidélité, et une grande discrétion, ils instruisirent Vincent et l'envoyèrent à Paris pour en conférer avec Henri IV.

Arrivé à Paris, Vincent se hâta d'accomplir sa mission ; mais il ne profita point de cette occasion pour s'engager plus avant dans la cour, craignant que la faveur du roi de la terre ne servit d'obstacle aux grâces du Roi du ciel. Comme il occupait, au faubourg Saint-Germain, dans le voisinage de l'hôpital de la Charité, une même chambre avec un de ses compatriotes, juge de Sore, village situé aux Landes et dans le ressort de Bordeaux, il fut accusé à faux de lui avoir dérobé quatre cents écus.

Voici comment il raconte lui-même cette épreuve que Dieu lui envoya pour affermir sa vertu :

« J'ai connu une personne qui, accusée par son compagnon de lui avoir pris quelque argent, lui dit doucement qu'il me l'avait pas pris, mais, voyant que l'autre persévérait à l'accuser, il se retourna de l'autre côté, s'éleva à Dieu, et lui dit : « Que ferai-je, mon Dieu ! Vous savez la vérité! » Et alors, se confiant en lui, il résolut de ne plus répondre à ces accusations, qui allèrent fort avant, jusqu'à tirer monitoire du larcin et à le lui faire signifier. Or, il arriva, et Dieu le permit, qu'au bout de six ans celui qui avait perdu l'argent étant à plus de vingt lieues d'ici (Le juge étant à Bordeaux et saint Vincent à Paris), trouva le larron qui l'avait pris. Voyez le soin de la Providence pour ceux qui s'abandonnent à elle ; alors, cet homme, reconnaissant le tort qu'il avait eu de s'en prendre avec tant de chaleur et de calomnie contre son ami innocent, lui écrivit une lettre pour lui en demander pardon, lui disant qu'il en avait un si grand déplaisir, qu'il était prêt, pour expier sa faute, à venir au lieu où il était pour en recevoir l'absolution à genoux ».

 

Pratique. - Se confier à la Providence et s'abandonner à sa Divine Volonté, quand on est en butte à la calomnie.

 

Invocation. - Saint Vincent, homme sage et circonspect dans toutes vos voies, obtenez-nous la vertu de prudence.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Après avoir connu la volonté de Dieu sur une œuvre qu'on entre prend, on doit la continuer avec courage, quelque difficile qu'elle soit. On doit la suivre jusqu'à la fin, avec d'autant plus de constance, que les obstacles que l'on éprouve sont plus grands.

L'indifférence (1) est une vertu, non-seulement très excellente, mais encore très utile pour avancer dans la vie spirituelle : on peut même assurer qu'elle est nécessaire à tous ceux qui veulent servir Dieu parfaitement.

Qui peut être plus parfaitement uni à Dieu que celui qui ne fait que la volonté du Seigneur, qui ne suit jamais sa volonté propre, et qui ne veut autre chose que ce qui est du bon plaisir de Dieu ?

Notre-Seigneur se communique sans cesse aux âmes qui se conforment entièrement et constamment à la sainte volonté de Dieu, et qui ne consultent que son bon plaisir dans ce qu'elles veulent ou ne veulent pas.

Dieu nous ayant appelés à l'état où nous sommes, a attaché, pour ainsi dire, à cet état les grâces nécessaires à notre salut : il nous les refusera, si nous abandonnons notre vocation pour nous engager dans une autre à laquelle il ne nous appelle pas.

La conformité à la volonté divine est le trésor du vrai chrétien : elle renferme éminemment la mortification, la soumission parfaite, l'abnégation de soi-même, l'imitation de Jésus-Christ, l'union avec Dieu, et généralement toutes les vertus, qui ne sont telles que parce qu'elles sont conformes à la volonté de Dieu, qui est l'origine et la règle de toute perfection.

Être content de tous les états dans lesquels Dieu nous place, sans jamais en sortir, à moins que nous ne connaissions que Dieu le veut, c'est la plus excellente, la plus utile pratique que nous puissions faire en ce monde.

 

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(1) On entend ici par « indifférence » le détachement des choses, même bonnes en soi, telles que la réussite des bonnes œuvres, ce qui n'exclut pas le zèle qu'on doit y mettre dans la vue de plaire à Dieu.

 

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20 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

8207

 

Quatrième jour

4e jour de la la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

21 septembre

 

À Rome

 

Prélude. - Suivons le pieux visiteur dans ses pèlerinages aux lieux saints de Rome, et vénérons-les avec lui.

 

Récit. - Vincent et son ancien maître furent reçus publiquement, à Avignon, par le vice légat Montorio, qui voulut les mener à Rome tous deux.

Notre saint fut si consolé de se voir en cette ville, mère et maîtresse de la chrétienté, où est le chef de l’Église militante, où sont les corps de saint Pierre et de saint Paul, et de tant d'autres martyrs et de saints personnages qui ont autrefois versé leur sang et employé leur vie pour Jésus Christ, qu'il s'estimait heureux de marcher sur la terre où tant de grands saints avaient marché. Cette pensée l'attendrissait jus qu'aux larmes.

Durant son séjour à Rome, Vincent se livra tout entier à ses études et à la prière. Dans cette capitale du monde ancien, centre de la civilisation chrétienne, il ne donna pas la moindre satis faction à la curiosité, la plus naturelle et la plus légitime en pareil cas.

De tous les monuments de la Rome antique, il ne visita que le Colisée et les catacombes, pour y vénérer le sang, les souvenirs et les cendres des martyrs ; et dans la Rome chrétienne, il ne voulut connaître que les églises et les lieux consacrés par la piété des fidèles.

Sa passion pour l'étude, long temps comprimée dans l'esclavage, reprit à Rome son essor ; il recommença ses travaux théologiques et étendit encore ses connaissances. Il était d'autant plus libre de se livrer à l'étude, qu’il n'avait plus alors le souci de la vie matérielle ; car le vice légat Montorio fournissait à son entretien.

Vincent acquittait largement sa dette d'hospitalité par son édification et le charme pieux de son commerce. À mesure qu'il se faisait connaître davantage, il excitait de plus en plus l'admiration de son protecteur. Celui ci ne pouvait se lasser de répandre ses louanges, surtout devant les négociateurs français qui étaient alors à Rome, ne se doutant pas qu'il allait par là se faire ravir son trésor.

 

Pratique. - Aimer à retrouver le souvenir des saints, dans nos voyages et nos visites en pays étranger.

 

Invocation. - Saint Vincent, qui avez si bien étudié et reproduit dans votre vie l'image des saints, obtenez-nous d'imiter vos vertus.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Nous devons nous abandonner entièrement dans les mains de Dieu ; nous devons croire que sa Providence dispose, pour notre plus grand bien,de tous les événements qu'elle veut ou qu'elle permet qu'il nous arrive.

Nous devons offrir nos personnes et tous nos biens à Dieu, afin qu'Il en dispose selon sa sainte volonté ; en sorte que nous soyons toujours prêts à tout quitter pour embrasser les afflictions qui nous arrivent.

Dans les orages qu'excite contre nous la calomnie, dans les injures dont elle nous accable, nous ne devons pas, si nous tendons sincèrement à la perfection, cher cher à nous justifier, mais nous devons recevoir la confusion, tout supporter avec patience, et nous abandonner à Dieu, en attendant que son heure arrive.

Celui qui a mis toute son espérance en Dieu doit être certain que quand l'univers entier se sou lèverait contre lui, il n'arrivera rien que ce qu'il plaira à Dieu.

C'est dans les besoins les plus pressants que nous devons faire éclater notre confiance en Dieu.

Le moyen le plus assuré pour - réussir dans quelque entreprise que ce soit, c'est de se tenir dans un abandon total à la divine Providence, et dans une humble dépendance de ses dispositions.

On ne peut jamais excéder dans la véritable espérance, qui ne peut être trop grande, puisqu'elle est fondée sur la bonté de Dieu et sur les mérites de Jésus-Christ.

Celui qui met sa confiance dans les hommes, et qui, s'appuyant sur ses talents naturels ou sur les ressources que la fortune lui ménage, ne se confie pas en Dieu, celui-là s'éloigne lui-même de Dieu.

 

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19 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

1075-001

 

Troisième jour

4e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

20 septembre

 

Esclave à Tunis

 

Prélude. - Représentons-nous le jeune prêtre, sous le soleil brûlant d'Afrique, vêtu en esclave, travaillant aux labeurs les plus grossiers, et interrompant quelquefois son travail pour lever les yeux au ciel.

 

Récit. - En 1605, Vincent de Paul alla à Marseille pour recueillir un legs de quelque importance, et pour lequel il transigea avec un admirable désintéressement.

Au retour, on l'engagea à prendre la voie de mer, de Marseille à Narbonne. Le bateau fut pris par les pirates de Barbarie, et le saint fut vendu à Tunis. Il changea plusieurs fois de maître, Dieu voulant qu'il éprouvât lui même tout ce que les esclaves chrétiens avaient à souffrir, afin qu'il travaillât dans la suite avec plus d'ardeur à leur délivrance.

Enfin, un renégat de Nice, l'ayant acheté, l'emmena dans sa terre. C'était en une région extrêmement chaude et déserte.

Une des femmes de son maître servit d'instrument entre les mains de Dieu pour retirer le renégat de l'apostasie et délivrer Vincent. Voici comment le saint raconta le fait, dans une lettre touchante de simplicité :

« Curieuse qu'elle était de sa voir notre façon de vivre, elle me venait voir tous les jours au champ où je fossoyais, et un jour elle me commanda de chanter les louanges de mon Dieu. Le ressouvenir du Quomodo cantabimus interra aliena des enfants d'Israël captifs à Babylone, me fit commencer, la larme à l'œil, le psaume Super flumina Babylonis, et puis le Salve Regina, et plusieurs autres choses, en quoi elle prenait tant de plaisir que c'était merveille. Elle ne manqua pas de dire à son mari, le soir, qu'il avait eu tort de quitter sa religion, qu'elle estimait extrêmement bonne pour un récit que je lui avais fait de notre Dieu et quelques louanges que j'avais chantées en sa présence : en quoi elle disait avoir ressenti un tel plaisir, qu'elle ne croyait point que le paradis de ses pères et ce lui qu'elle espérait fut si glorieux ni accompagné de tant de joie que le contentement qu'elle avait ressenti pendant que je louais mon Dieu ».

Concluant qu'il y avait en cela merveilles, cette femme fit tant par ses discours, que, la grâce de Dieu aidant, son mari forma le projet de se sauver en France avec notre saint : c'est ce qu'ils firent dix mois plus tard.

 

Pratique. - Aimer à chanter les cantiques et les hymnes sacrées.

 

Invocation. - Saint Vincent, qui avez été captif en Barbarie, délivrez les âmes captives dans la servitude du péché.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Quand la vaine complaisance s'insinue dans les bonnes œuvres, elle en est le poison. La vaine com plaisance est une peste qui infecte les actions les plus saintes et qui nous fait promptement oublier Dieu. C'est le vice le plus funeste à tout progrès dans la vie spirituelle et dans la perfection.

Un des plus grands maux qui puissent affliger une société,c'est de compter, parmi ceux qui la composent, des personnes qui murmurent, qui se plaignent de tout, et qui trouvent à redire à toutes choses.

L'amour-propre couvert du voile de la charité nous fait croire souvent que nous servons Dieu, tandis que nous cherchons à nous satisfaire.

On ne peut pas regarder comme solide la vertu d'une âme propriétaire d'elle-même et attachée à sa propre volonté.

On ne doit pas remarquer comme une œuvre humaine celle à laquelle aucun homme n'a jamais pensé.

Les trésors de la Providence divine sont infinis ; c'est notre indifférence seule qui les restreint et qui fait disparaître à nos yeux leur éclat et leur prix.

La Providence ne nous abandonne jamais dans les œuvres que nous n'entreprenons que par ses ordres.

Se résigner à la volonté divine pour souffrir tout ce qui Lui plaira, et aussi longtemps qu'il Lui plaira, voilà la grande leçon que nous donne le fils de Dieu ; ceux qui l'apprennent bien et qui la gravent dans leur cœur, sont de la première classe dans l'école de Jésus-Christ.

 

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18 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Deuxième jour

2e jour de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

19 septembre

 

L'ordination

 

Prélude. - Représentons-nous notre saint, offrant pour la première fois le saint sacrifice de la messe. Quelle admirable ferveur ! Quelle humble attitude ! On dirait un ange à l'autel.

 

Récit. - Le jeune Ordinand étudia la théologie pendant sept ans, à Toulouse et aussi à Saragosse. Il reçut le sous-diaconat le 19 septembre 1598 et le diaconat, trois mois après, le 19 décembre, dans la cathédrale de Tarbes.

Il aurait pu être ordonné prêtre au mois de septembre de l'année suivante, mais il voulut s'y préparer une année encore, et il ne reçut la consécration sacerdotale, que le 23 septembre 1600, des mains de l'évêque de Périgueux, dans la chapelle du château de Saint-Julien.

On ne saura jamais quel jour il célébra sa première messe ; mais tout porte à croire qu'il la célébra dans la chapelle de Notre Dame de Grâce de Buzet, au diocèse d'Albi, dont la solitude et la pauvreté avaient attiré sa dévotion.

Dieu, qui semblait le conduire par la main dans les sentiers de l'humilité, détacha son cœur des dignités ecclésiastiques par un accident providentiel. Les grands vicaires de Dax, le siège vacant, n'eurent pas plus tôt appris qu'il était prêtre, qu'ils le pourvurent de la cure de Thiel, poste important. Mais elle lui fut contestée par un compétiteur, qui l'avait obtenue en cour de Rome. Vincent ne voulut point entrer en procès pour ce sujet.

On voit, par ce fait, par le temps qu'il consacre aux études, ainsi que par une pièce où on lui permet d'expliquer et d'enseigner publiquement le 2e livre des Sentences dans l'Université de Toulouse, avec le grade de bachelier, qu'il n'était pas ignorant comme il se plut, dans la suite, à le faire croire. Bien différent de ceux qui se laissent enfler par un peu e science, qu'ils pensent avoir, il cachait celle qu'il avait acquise. Volontiers, il eut pris pour de vise celle de l'Apôtre : « Je n'ai pas estimé savoir autre chose, parmi vous, que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié ».

 

Pratique. - S'appliquer aux études qui conviennent à l'état qu'on a embrassé.

 

Invocation. - Saint Vincent, humble de cœur et ferme d'esprit, préservez de l'influence de l'orgueil ceux qui s'appliquent à l'acquisition de la science sacrée.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Il faut bien se garder de ce malheureux esprit de vanité qui porte à employer toujours, dans les instructions que l'on fait, des pensées élevées et sublimes : il n'y a que l'humilité et une intention pure de plaire à Dieu qui fasse réussir ce qu'on entreprend pour sa gloire.

Dieu considère bien moins l'extérieur et le matériel que l'ardeur de l'amour et la pureté de l'intention avec lesquelles elles sont faites.

Le véritable zèle pour le salut des âmes porte 1° à se réjouir lorsque d'autres personnes font de grandes choses pour la gloire de Dieu et le service du prochain ; 2° à donner des éloges et à témoigner beaucoup d'estime à ceux qui s'emploient utilement dans le ministère apostolique ; 3° à faire à Dieu pour eux de ferventes prières, afin qu'il les conserve, les fasse prospérer, et répande sur leurs travaux des bénédictions toujours plus abondantes.

On doit travailler beaucoup par amour pour Dieu sans s'occuper de l'estime des hommes, Il faut travailler à leur salut, sans faire attention à leurs discours.

Le peu de progrès dans la vertu et le peu de succès dans les affaires qui ont pour objet la gloire de Dieu, viennent de ce que les hommes ne s'appuient pas sur les maximes de la foi, et qu'ils ne suivent que celles de la raison humaine.

Nous devons nous tenir en garde contre la jalousie et contre le plus léger sentiment que l'envie nous inspirerait. Ce vice est absolument opposé au zèle pur et sincère de la gloire de Dieu ; il est une preuve certaine d'un orgueil secret et très subtil.

 

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17 septembre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

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Premier jour

1er de la neuvaine préparatoire à la fête de Saint Vincent de Paul

18 septembre

 

La Naissance

 

Prélude. - Avec les anges préposés à la garde de cet humble berceau, vénérons le petit enfant qui y repose et que Dieu réserve à accomplir de si grandes choses dans son Église.

 

Récit. - C'est le 24 avril 1576, un mardi après Pâques, au petit hameau de Ranquines, près de Dax, que naquit Vincent de Paul.

Pauvres selon le monde, ses parents étaient riches de foi et d'amour de Dieu. Ils l'élevèrent dans la crainte du Seigneur, par mi les épreuves de la pauvreté. Le troisième de six enfants, le petit Vincent était employé à garder le troupeau de son père.

Sa bonne mère du ciel sembla veiller sur l'innocence de son jeune serviteur, qui aimait à la vénérer au pied d'un chêne, encore vivant, dont il avait changé en oratoire à Notre Dame de Buglose, le tronc déjà creusé alors par le temps.

La charité du pieux enfant se faisait jour à travers ses moindres actions. Son morceau de pain, ses méchants habits, ses modestes économies, il donnait tout, avec cette largeur de l'âme et du cœur qui en fera le prodige de la charité catholique.

Mais sa belle intelligence perçait au sein de l'obscure et grossière éducation que la pauvreté des siens lui assigna dans l'ordre social. Son père, frappé des grandes dispositions de son fils, le plaça chez les cordeliers de Dax, où il se distingua par sa piété, sa sagesse, l'angélique pureté de ses mœurs, non moins que par son ardente application au travail et ses rapides progrès dans l'étude.

C'était en 1588. Quatre ans après, l'avocat de Commet lui confiait l'éducation de ses deux fils. Le bon jeune homme accepta avec joie cette position, qui lui permettait de continuer ses études sans rien coûter à sa famille.

L'humble précepteur sut égale ment concilier le soin de ses élèves avec son propre avancement dans la science et dans la piété, et, le 20 décembre 1596, sur les conseils de son second père - c'est le nom qu'il donnait à M. de Commet - il recevait la tonsure et les quatre ordres mineurs.

 

Pratique. - Aimer à favoriser l'instruction des enfants pauvres.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle et patron de la jeunesse studieuse, priez pour les jeunes étudiants de nos écoles et de nos universités.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Plus nous sommes pauvres, et plus il faut nous confier à la Providence divine à qui nous devons nous abandonner entièrement, soit pour les biens temporels, soit pour les biens spirituels.

Nous sommes heureux quand le Seigneur nous met dans un état où nous pouvons honorer sa pauvreté par la nôtre : nous sommes alors dans une heureuse nécessité de dépendre en tout de la divine Providence ; nous avons mille occasions de recourir à sa bonté, de compatir aux misères des pauvres, et de pratiquer plusieurs actes de patience, d'humilité, de mortification, de conformité à la volonté de Dieu.

Dieu aime les pauvres, et, par conséquent, il aime ceux qui ont de l'affection pour les pauvres ; car, quand on aime beaucoup quel qu'un, on aime ses amis et ses Serviteurs.

Qu'il est beau de voir les pauvres, quand on les considère en Dieu, et dans l'estime que Jésus-Christ en a faite !

La lumière de la foi nous fait découvrir dans les pauvres les vraies images du fils de Dieu, qui ne se contenta pas d'être pauvre, mais qui voulut encore être appelé le maître, le docteur et le père de pauvres.

On ne doit pas se borner à considérer l'extérieur ou les talents naturels d'un pauvre paysan ou d'une pauvre femme : à peine trouverait-on en eux des êtres doués de raison, tant ils sont terrestres et grossiers, Mais si on les considère suivant les lumières de la foi, on trouvera dans ces pauvres les vrais représentants du fils de Dieu.

 

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30 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Paris, CM provincial house

Trente-et-unième jour

Mort de Saint Vincent De Paul

 

L'histoire sainte nous apprend que Dieu ayant appelé Moïse sur le sommet de la montagne de Nébo, il lui fit le commandement de mourir en ce lieu là, et que ce saint patriarche, se soumettant à la volonté de Dieu, mourut à la même heure, non par l'effet d'aucune maladie, mais purement par l'efficacité de son obéissance ; et il mourut, comme dit l'écriture sainte, sur la bouche du Seigneur, c'est-à-dire en recevant la mort comme une faveur toute singulière, et comme un baiser de paix de la bouche de son Seigneur et de son Dieu.

Que s'il est permis de faire quelque comparaison des grâces que Dieu fait à ses Saints et à ses plus chers serviteurs, en lui laissant le jugement de leurs mérites, nous pouvons dire que, par une miséricorde très spéciale, il a fait quelque chose de semblable en faveur de son fidèle serviteur Vincent De Paul, lequel ayant toujours vécu dans une entière et parfaite dépendance de sa volonté, est mort enfin, non tant par l'effet d'aucune fièvre ou autre maladie violente, que par une espèce d'obéissance et de soumission à cette divine volonté ; et il est mort d'une mort si paisible et si tranquille, qu'on l'eût plutôt prise pour un doux sommeil que pour une mort; en sorte que pour mieux exprimer quel a été le trépas de ce saint homme, il faut dire qu'il s'est endormi en la paix de son Seigneur, qui l'a voulu prévenir en ce dernier passage des plus désirables bénédictions de sa divine douceur, et mettre sur son chef une couronne d'un prix inestimable. C'était une récompense particulière que Dieu voulut rendre a sa fidélité et à son zèle. Il avait consumé sa vie dans les soins, dans les travaux et dans les fatigues pour son service, et il l'a terminée heureusement dans la paix et la tranquillité : il s'était volontairement privé de tout repos et de toute propre satisfaction pendant sa vie, pour procurer l'avancement du royaume de Jésus-Christ et l'accroissement de sa gloire ; et en mourant il a trouvé le véritable repos, et a commencé d'entrer dans la joie de son Seigneur. Voici plus en particulier comment tout s'est passé :

Vincent voyant que la fin de sa vie approchait, se disposait de plus en plus intérieurement à ce dernier passage, en continuant de pratiquer au fond de son âme toutes les vertus qu'il croyait les plus agréables à Dieu, et en se détachant de toutes les choses créées, autant que la charité lui pouvait permettre, pour élever et porter plus parfaitement son cœur vers ce principe de tout bien.

Le 25 Septembre, vers le midi, il s'endormit dans sa chaise; ce qui depuis quelques jours lui arrivait plus qu'à l'ordinaire, et provenait tant de ce qu'il ne pouvait prendre aucun repos la nuit, que de la grande faiblesse, qui allait toujours s'augmentant, et qui le tenait la plupart du temps comme assoupi. Il considérait cette somnolence comme l'image et l'avant-courrière de sa prochaine mort, et quelqu'un lui ayant demandé la cause de ce sommeil extraordinaire, il lui dit en souriant : « C'est que le frère vient en attendant la sœur » : appelant ainsi le sommeil le frère de la mort, à laquelle il se préparait.

Le dimanche 26 Septembre, il se fit porter à la chapelle, où il entendit la sainte messe et communia comme il faisait tous les jours, et étant de retour en sa chambre il tomba dans un assoupissement plus profond que d'habitude, de sorte que le frère qui l'assistait, voyant que cela continuait trop longtemps, l'éveilla ; et, après l'avoir fait parler, voyant qu'il retombait aussitôt dans le même assoupissement, il en avertit celui qui avait le soin de la maison, par l'ordre duquel on alla quérir le médecin; lequel étant venu dans l'après-dîner, trouva Vincent si débile, qu'il ne le jugea pas en état de recevoir aucun remède, et dit qu'il lui fallait donner l'extrême-Onction ; néanmoins, avant que de se retirer, l'ayant éveillé et excité à parler, ce vertueux malade, selon son ordinaire, lui répondit avec un visage riant et affable ; mais après quelques paroles, il demeura court, n'ayant pas la force d'achever ce qu'il voulait dire.

Un des principaux prêtres de sa Congrégation l'étant venu voir ensuite, et lui ayant demandé sa bénédiction pour tous ceux de la Compagnie, tant présents qu'absents, il fit un effort pour lever sa tête et l'accueillir avec son affabilité habituelle, et ayant commencée les paroles de la bénédiction, il en prononça plus haut plus de la moitié, et les autres tout bas. Sur le soir comme on vit qu'il s'affaiblissait de plus en plus, et qu'il semblait tendre à l'agonie on lui donna le sacrement de l'Extrême-Onction. Il passa la nuit dans une douce, tranquille et presque continuelle application à Dieu; et quand il s'assoupissait, on n'avait qu'à lui en parler pour l'éveiller, ce qu'à peine toute autre parole pouvait faire. Or, entre les dévotes aspirations qu'on lui suggérait de temps en temps, il témoigna avoir une dévotion particulière à ces paroles du Psalmiste : « Ô Dieu, venez à mon aide » ; et pour cela il répondait aussitôt : « Seigneur, hâtez-vous de me secourir » : ce qu'il continua de faire jusqu'au dernier soupir, imitant en cela la piété de ces grands Saints qui ont autrefois habité les déserts, lesquels usaient fort fréquemment de cette courte prière, par la continuelle répétition de laquelle ils avaient intention de protester leur dépendance de la souveraine puissance de Dieu, le besoin continuel qu'ils avaient de ses grâces et de ses miséricordes, leur espérance en sa bonté et l'amour filial dont leur cœur était animé, qui les portait incessamment à rechercher Dieu comme leur très bon Père, sons crainte de l'importuner, par une très grande et très-parfaite confiance en sa charité plus que paternelle.

Ce fut le lundi 27 Septembre 1660, sur les quatre heures et demie du matin, que Dieu le tira à lui, lorsque ses enfants spirituels assemblés à l'Eglise commençaient leur oraison mentale pour attirer Dieu en eux ; c'était à la même heure et au même moment qu'il avait coutume, depuis quarante ans, d'invoquer le Saint-Esprit sur lui et sur les siens, que cet Esprit adorable enleva son âme de la terre au Ciel, comme la sainteté de sa vie, son zèle pour la gloire de Dieu, sa charité pour le prochain, son humilité, sa patience et toutes ces autres vertus, dans la pratique desquelles il a persévéré jusqu'à la mort, nous donnent sujet de croire de l'infinie bonté de Dieu ; ce fidèle serviteur de sa divine Majesté ayant bien pu dire en mourant avec une humble reconnaissance de ses grâces, à l'imitation du Saint Apôtre, qu'il avait courageusement combattu, qu'il avait saintement consommé sa course, qu'il avait gardé une fidélité inviolable, et qu'il ne lui restait plus, sinon de recevoir la couronne de justice de la main de son souverain Seigneur.

Ayant rendu le dernier soupir, son visage ne changea point, il demeura dans sa douceur et sérénité ordinaires, étant dans sa chaise dans la même posture que s'il eût sommeillé. Il expira assis et tout vêtu, étant demeuré de la sorte les vingt-quatre dernières heures de vie ; ceux qui l'assistaient ayant estimé qu'en cet état il était difficile de le toucher, sans lui faire plus de mal, et sans danger d'abréger sa vie. Il est mort sans fièvre et sans accident extraordinaire, ayant cessé de vivre par une pure défaillance de la nature, comme une lampe qui s'éteint insensiblement, quand l'huile vient à lui manquer.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Une sainte vie est le chemin d'une sainte mort, et une sainte mort est le chemin de la véritable vie, de la vie éternelle, de la vie éternellement heureuse ». (Saint Ambroise).

« Seigneur, que votre volonté s'accomplisse. Heureux ceux qui, à l'heure de la mort, sont dans une parfaite conformité à la très sainte volonté de Dieu ! La mort éternelle ne pourra pas leur nuire ». (Saint François d'Assise).

Pratique : Efforcez-vous de mourir chaque jour à quelqu'une de vos satisfactions, afin d'avoir moins d'attaches à rompre à votre dernière heure. Priez pour les religieuses défuntes dans votre Congrégation.

 

Coeur de Saint Vincent

 

Fin du Mois de Saint Vincent de Paul

 

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29 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

Paris, Maison Mere, Death of Vincent de Paul, 2

Trentième jour

Préparation à la mort de Saint Vincent

 

Pour faire un holocauste parfait de la vie de ce saint prêtre, et afin qu'il ne restât en lui rien qui ne fut consommé en l'honneur et pour l'amour de son souverain Seigneur, il fallait que les maladies achevassent en son corps le sacrifice que les afflictions et les peines avaient commencé en son âme; c'est pourquoi Dieu voulut que, pendant le cours de sa vie, il fût sujet à diverses infirmités, et que sur la fin, il fût exercé par de grandes et douloureuses maladies, pour mettre le comble à sa patience, et donner la couronne de la vie à sa persévérance et à son amour. Parmi toutes ses douleurs, il est toujours demeuré constant dans sa manière de vie dure et austère, n'ayant jamais voulu souffrir qu'on le couchât sur un lit mollet, mais se faisant mettre sur une paillasse, pour y passer cinq ou six heures de la nuit, non tant pour y prendre du repos, que pour y trouver une nouvelle matière de souffrance. On le voyait tous les jours affaiblir et diminuer ; et cependant il ne désistait pas d'un seul moment de s'appliquer aux soins de sa Congrégation, des compagnies du dehors qu'il dirigeait, et des autres affaires dont il était chargé; il envoyait quelques uns de ses prêtres aux lieux où il ne pouvait aller, leur prescrivant ce qu'ils avaient à dire, et de quelle façon ils s'y devaient comporter; il recevait grande quantité de lettres, les lisait et y répondait. Il assemblait souvent les officiers de sa maison et ses assistants, il leur parlait à tous ensemble ou à chacun en particulier, selon qu'il était nécessaire, s'informait d'eux de l'état des affaires, et en délibérait avec eux ; il pourvoyait à tout, et donnait tous les ordres nécessaires ; il envoyait des ouvriers pour travailler aux Missions, et les assemblait pour convenir avec eux de la manière de les faire utilement et fructueusement.

Enfin parmi tous ses efforts d'agir et de pâtir, la nature devint en lui si faible, qu'il ne pouvait plus s'appliquer ni parler qu'avec grande peine; et néanmoins, dans cet abattement d'esprit et de corps, il a fait des discours d'une demi-heure et plus, avec tant de vigueur et de grâce, que ceux qui l'écoutaient en étaient tout étonnés ; et ils ont assuré depuis qu'ils ne l'avaient jamais ouï parler avec tant d'ordre et d'énergie. Et ce qui est encore digne d'admiration, c'est que parmi toutes ses angoisses si longues et si fâcheuses, il a toujours paru, tant à ceux de la maison, qu'aux personnes du dehors qui allaient le voir, avec un esprit doux, un visage riant et des paroles fort affables, de même que s'il eût été en pleine santé: que si on lui demandait des nouvelles du mal qu'il souffrait, il en parlait comme d'une chose dont il ne fallait pas faire grand cas, disant que ce n'était rien en comparaison des souffrances de Notre Seigneur, et qu'il avait bien mérité d'autres châtiments, et sur cela, il détournait adroitement le discours de ce qui le concernait, pour compatir à celui qui lui parlait, quand il le savait en quelque peine ou infirmité, comme si elle lui eût été plus sensible que ses propres douleurs.

Vincent se voyait approcher de plus en plus de sa fin, et chacun s'en apercevait aussi, quoiqu'avec des sentiments bien différents ; car les siens et tous ceux qui avaient affection pour lui appréhendaient cette séparation et concevaient un grand regret de la voir si proche ; et au contraire, ce saint vieillard, comme un autre Siméon, attendait avec joie cette dernière heure, et montrait à tous un visage fort serein ; il s'y disposait en souffrant gaîment en esprit de pénitence et d'humilité, aspirant à cette vie où il espérait posséder son Dieu, l'invoquant en son cœur, et s'unissant intérieurement à lui par une parfaite conformité à toutes ses volontés, et lui remettant son corps et son âme entre les mains, pour en disposer selon son bon plaisir, au temps et dans l'éternité. Et quoique toute sa vie eût été une continuelle préparation pour bien mourir, et que toutes ses pratiques de vertus et ses exercices de piété et de charité, qui rendaient ses journées pleines, fussent autant de pas pour avancer avec bénédiction vers cette dernière période, il s'était néanmoins dès longtemps servi d'une disposition plus particulière, ayant pris cette sainte coutume de réciter tous les jours, après l'action de grâces de la messe, les prières des agonisants et les recommandations de l'âme, se préparant ainsi par avance au départ de la sienne. Il y avait longtemps que ce fidèle serviteur, selon ce qui est dit dans l'Evangile, avait les reins ceints et la lampe allumée en main, pour aller au devant de son Seigneur quand il viendrait, et cette dernière heure lui était presque toujours présente à l'esprit : quelques années avant que son décès arrivât, il disait souvent aux siens : « Un de ces jours le misérable corps de ce vieux pécheur, sera mis en terre et sera réduit en cendres, et vous le foulerez aux pieds ».

Il remettait quelquefois aux siens devant les yeux la pensée de la mort, comme une des plus salutaires, et les exhortait à s'y préparer par de bonnes œuvres, les assurant que c'était-là le meilleur et le plus assuré moyen pour bien mourir. Il voulait pourtant que cette pensée de la mort fut animée de confiance en la bonté de Dieu, et non pas telle qu'elle ne nous causât aucun abattement ou inquiétude d'esprit: ce fut l'avis qu'il fit donner à une personne qui, ayant une vive appréhension de la mort, l'avait incessamment dans la pensée ; car il lui fit dire, que la pensée de la mort était bonne, et que Notre Seigneur l'avait conseillée et recommandée, mais qu'elle devait être modérée, et qu'il n'était pas nécessaire ni expédient que cette personne l'eût constamment présente à l'esprit ; qu'il suffisait qu'elle y pensât deux ou trois fois le jour, sans s'y arrêter néanmoins beaucoup de temps ; et même, si elle s'en trouvait inquiétée, qu'elle ne s'y arrêtât point du tout et qu'elle s'en divertît doucement.

Ce fidèle serviteur de Dieu, parmi les langueurs de sa longue maladie, attendait l'heure désirée en laquelle son divin Rédempteur viendrait le délivrer de ce corps mortel, qui retenait son âme en captivité : et l'accomplissement de son désir était différé, parce que Dieu voulait lui donner moyen de mettre le comble à ses mérites, par la continuation de l'exercice de la patience et des autres vertus qu'il pratiquait si dignement, et pour achever la couronne qui était préparée à sa fidélité.

Enfin tout cela se trouvant accompli, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, voulut lui donner la plus grande et la plus désirable de toutes, qui est celle de mourir de la mort des justes, ou, pour mieux dire, cesser de mourir dans cette vie mourante, pour commencer de vivre de la véritable vie des justes et des Saints dans la bienheureuse éternité.

 

Fleurs Spirituelles

 

« La mort est un gain, parce qu'elle change une vie imparfaite que nous avons, en une vie très parfaite que nous aurons ». (Saint Thomas d'Aquin).

« La mort n'a point d'aiguillon pour celui qui aime ardemment son Dieu. Ce n'est pas de la douleur qu'elle lui procure, mais de la joie. Il chante en mourant des cantiques d'amour. Le jour de sa mort vaut mille fois mieux pour lui que le jour de sa naissance ». (Saint Bernard).

Pratique : Faites aujourd'hui toutes vos actions comme si vous deviez bientôt après paraître devant Dieu. Priez pour les personnes qui ont la bonne habitude d'employer quelques instants pour se préparer à la mort, le jour de leur récollection du mois.

 

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28 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-neuvième jour

Patience de Vincent dans les Maladies

 

L'esprit malin, connaissant combien est grande la faiblesse de notre chair, et combien périlleux et violents sont les assauts que les hommes ressentent de ce côté là par les douleurs et les maladies, disait avec raison que l'homme exposera volontiers ses autres biens extérieurs pour sauver sa vie, et pour s'exempter des douleurs et des maladies qui sont les avant-coureurs de la mort. Et quoiqu'il eût en vain attaqué la patience du saint patriarche Job, par la perte de ses biens et de ses enfants, il se promettait encore de le vaincre, si Dieu lui permettait de l'affliger en son corps, par les maladies et les douleurs : et ce fut aussi en ce dernier et furieux choc que ce Saint homme fit éclater davantage sa vertu, supportant cette dure épreuve non-seulement avec patience, mais même avec une parfaite soumission au bon plaisir de Dieu, auquel il rendait des bénédictions et des louanges avec d'autant plus d'affection, que ses douleurs étaient plus sensibles et ses peines plus violentes.

On peut dire avec vérité que cette épreuve des douleurs et des maladies a été celle qui a donné le dernier accomplissement à la patience de Vincent, et qui a couronné toutes ses autres vertus. C'est aussi pour cet effet, qu'encore que son corps parût assez robuste, et que son tempérament, qui était fort bon, joint à sa manière de vie fort réglée, dût produire en lui une longue et parfaite santé ; Dieu a voulu toutefois qu'il ait été souvent exercé par diverses et fréquentes maladies. Cela pouvait provenir, ou des grandes peines et incommodités qu'il avait souffertes durant son esclavage, ou de la violence qu'il se faisait continuellement à lui-même, ou des travaux et fatigues des missions auxquelles il s'est employé durant une longue suite d'années, ou enfin de son application continuelle aux grandes affaires de charité et de piété qui étaient souvent fort épineuses et difficiles. Mais, de quelque cause que cela soit provenu, il est certain que ce saint homme par une conduite particulière de la divine providence, a presque toujours été dans l'exercice des infirmités ; néanmoins, quelques maladies dont il fût atteint, et quelques douleurs qu'il ressentit, il conservait toujours une paix et une liberté d'esprit si grandes, qu'on n'eut pas dit qu'il eût souffert aucun mal, si l'abattement de son corps n'eût fait voir le contraire.

Écrivant un jour sur le sujet de ses souffrances à une personne de confiance toute particulière, il lui en témoigna ses sentiments en ces termes : « Je vous ai caché, autant que j'ai pu, mon état, et n'ai pas voulu vous faire savoir mon incommodité, de peur de vous contrister : mais, ô bon Dieu ! Jusqu'à quand serons-nous si tendres, que de nous oser dire le bonheur que nous avons d'être visités de Dieu ? Plaise à Notre-Seigneur de nous rendre plus forts, et de nous faire trouver notre bon plaisir dans le sien ! »

Diverses personnes de sa maison, et même du dehors, l'ayant vu dans quelques-unes de ses souffrances, étaient dans l'étonnement de la patience et de la tranquillité qui paraissaient en lui au milieu des plus violentes douleurs ; car quoiqu'il fût sans aucun repos ni jour ni nuit, il ne sortait pas néanmoins de sa bouche une seule parole de plainte : son visage retenait la même douceur et affabilité qu'il avait en santé et son esprit exerçait continuellement une patience toute héroïque. « Plus il avançait en âge dit un très vertueux ecclésiastique qui l'a très particulièrement connu, et plus son corps s'affaiblissait et ses incommodités augmentaient, jusque-là que, quelques mois avant son heureuse fin, il se vit privé de la célébration de la sainte Messe, qui faisait auparavant toute sa joie et sa consolation. Il était réduit à demeurer dans une chaise par sa caducité, et par les grandes et continuelles douleurs qu'il ressentait ; et au milieu de ses souffrances, il voyait encore toutes sortes de personnes du dehors et du dedans ; il donnait ordre aux affaires de sa maison et de toute sa congrégation, répondant à tout venant avec autant de grâce et de sérénité que s'il n'eût ressenti aucun mal ; la même affabilité et douceur ayant toujours paru sur son visage jusqu'à la mort ».

Un prêtre lui disant un jour, qu'il semblait que ses douleurs augmentaient de jour en jour, il lui répondit : « Il est vrai que depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête je les sens augmenter ; mais, hélas ! quel compte aurai-je à rendre au tribunal de Dieu, devant qui j'ai bientôt à comparaître, si je n'en fais pas un bon usage ? »

Il ne faut pas s'étonner si ce grand serviteur de Dieu avait de tels sentiments, et s'il parlait de la sorte parmi ses plus grandes douleurs ; car il avait fait depuis longtemps une bonne provision de patience, et avait rempli son esprit et son cœur des plus parfaites maximes de cette vertu, pour les pratiquer en toutes sortes d'occasions, et particulièrement dans ses maladies. Voici ce qu'il en écrivit un jour à un des siens qui était dans cet exercice d'infirmité : « Il est vrai, lui dit-il, que la maladie nous fait voir ce que nous sommes, beaucoup mieux que la santé, et que c'est dans les souffrances que l'impatience et la mélancolie attaquent les plus résolus ; mais comme elles n'endommagent que les plus faibles, vous en avez plutôt profité qu'elles ne vous ont nui, parce que Notre Seigneur vous a fortifié en la pratique de son bon plaisir, et cette force paraît en la proposition que vous avez faite de les combattre avec courage; et j'espère, qu'elle paraîtra encore mieux dans les victoires que vous remporterez, en souffrant désormais pour l'amour de Dieu, non seulement avec patience, mais aussi avec joie et gaieté ».

En parlant un jour à ceux de sa communauté sur le même sujet : « Il faut avouer, leur dit-il, que l'état de la maladie est un état fâcheux et presque insupportable à la nature ; et néanmoins, c'est un des plus puissants moyens dont Dieu se serve pour nous remettre dans notre devoir, pour nous détacher des affections du péché, et pour nous remplir de ses dons et de ses grâces. Ô Sauveur, qui avez tant souffert, et qui êtes mort pour nous racheter, et pour nous montrer combien cet état de douleur pouvait glorifier Dieu et servir à notre sanctification ; faites-nous, s'il vous plaît, connaître le grand bien et le grand trésor qui sont cachés sous cet état de maladie. C'est par-là, Messieurs, que les âmes se purgent, et que celles qui n'ont point de vertus ont un moyen efficace d'en acquérir. On ne saurait trouver un état plus propre pour la pratiquer. C'est dans la maladie que la foi s'exerce merveilleusement ; que l'espérance y reluit avec éclat ; la résignation, l'amour de Dieu et toutes les vertus y trouvent une ample matière de s'exercer. C'est là, où l'on connaît ce que chacun porte et ce qu'il est ; c'est la jauge avec laquelle vous pouvez sonder et savoir le plus assurément quelle est la vertu d'un chacun, s'il en a beaucoup, peu ou point du tout. On ne remarque jamais mieux quel est l'homme que dans l'infirmerie ; voilà la plus sûre épreuve qu'on ait pour reconnaître les plus vertueux, et ceux qui le sont moins : ce qui nous fait voir combien il est important que nous soyons bien établis dans la manière de nous comporter comme il faut dans les maladies.

Nous avons sujet de louer Dieu de ce que, par sa bonté et miséricorde, il y a dans la compagnie des infirmes et des malades qui font de leurs langueurs et de leurs souffrances un théâtre de patience, où ils font paraître dans leur éclat toutes les vertus; nous remercierons Dieu de nous avoir donné de telles personnes. J'ai déjà dit bien des fois, et ne puis m'empêcher de le redire, que nous devons estimer que les personnes affligées de maladie dans la compagnie, en sont la bénédiction ».

Considérons que les infirmités et les afflictions viennent de la part de Dieu. La mort, la vie, la santé, la maladie, tout cela vient par l'ordre de sa Providence, et, de quelque manière que ce soit, toujours pour le bien et le salut de l'homme ; et, cependant, il y en a qui souffrent souvent avec beaucoup d'impatience leurs afflictions, et c'est une grande faute. D'autres se laissent aller au désir de changer de lieu, d'aller ici, d'aller là, en cette maison, en cette province, en son pays, sous prétexte que l'air y est meilleur. Et qu'est-ce que cela ? Ce sont gens attachés à eux-mêmes, personnes qui ne veulent rien souffrir, comme si les infirmités corporelles étaient des maux qu'il faille fuir; fuir l'état où il plaît à Dieu de nous mettre, c'est fuir son bonheur. Oui, la souffrance est un état de bonheur qui sanctifie les âmes.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Que celui qui veut vivre constamment uni à Dieu voie toujours des yeux de son cœur Jésus-Christ mourant sur la croix ; on tire des plaies du Sauveur la force nécessaire pour souffrir, non-seulement avec patience, mais encore avec joie ». (Saint Bonaventure).

« Depuis que mon Sauveur a voulu boire le calice des souffrances et de la mort, il est rempli de douceur et de consolation pour les amis de Dieu, et il n'a plus d'amertumes ». (Saint François De Sales).

Pratique : Supportez avec joie et gaieté de cœur, toutes les petites incommodités et maladies auxquelles il plaira à Dieu de vous soumettre. Priez pour les personnes malades de votre Congrégation.

 

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27 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-huitième jour

Vincent donne des règles à sa Congrégation et dit plusieurs choses très considérables sur ce sujet

 

Ce fut en l'année 1638 que Vincent ayant mis les règles et Constitutions de sa Congrégation, dans le bon ordre qu'il souhaitait, son grand âge et ses infirmités presque continuelles lui faisant prévoir qu'il ne lui restait plus guère de temps à vivre, comme il avait toujours aimé les siens pendant sa vie, il voulut leur donner des preuves signalées de cet amour, avant sa mort, en leur laissant son esprit exprimé dans ses règles et constitutions.

Comme donc la communauté de la maison de Saint-Lazare était assemblée un vendredi soir 17 Mai de la dite année, Vincent leur fit un discours fort affectif et tout paternel sur le sujet de l'observance des mêmes règles, lequel ayant été recueilli par quelqu'un qui était présent, nous en rapporterons ici quelques extraits qui feront voir de quel esprit Vincent était animé, et avec combien de prudence et de retenue, de charité et de zèle, il avait dressé ses règles pour le bien de sa Congrégation.

Il commença par les motifs que sa Congrégation avait d'aimer et de bien observer ses règles : « Il me semble, dit-il, que par la grâce de Dieu, toutes les règles de la congrégation de la Mission tendent à nous éloigner du péché, et même à éviter les imperfections, à procurer le salut des âmes, servir l'Eglise et donner gloire à Dieu, de sorte que quiconque les observera comme il faut, s'éloignera des péchés et des vices, se mettra dans l'état que Dieu demande de lui, sera utile à l'Eglise, et rendra à Notre Seigneur la gloire qu'il en attend. Quels motifs, Messieurs et mes frères, de s'exempter des vices et des péchés autant que l'infirmité humaine le peut permettre, glorifier Dieu, et faire qu'il soit aimé et servi sur la terre ! Ô Sauveur ! Quel bonheur ! Je ne puis assez le considérer ; et néanmoins elles ont de quoi porter ceux qui les pratiquent à une haute perfection ; et non seulement cela, mais encore à détruire le péché et l'imperfection dans les autres, comme ils l'auront détruit en eux-mêmes. Si donc la petite compagnie a déjà fait quelques progrès dans la vertu, et si chaque particulier est sorti de l'état du péché, et s'est avancé dans le chemin de la vertu, n'est-ce pas par l'observance des mêmes règles qu'il a fait cela ? Si, par la miséricorde de Dieu, la compagnie a produit quelque bien dans l'Eglise par le moyen des missions et par les exercices des ordinants, n'est-ce pas parce qu'elle a gardé l'ordre et l'usage que Dieu avait introduits, et qui sont prescrits par ces mêmes règles ? Oh ! Que nous avons donc grand sujet de les observer inviolablement, et que la congrégation de la Mission sera heureuse, si elle y est fidèle ».

Un autre motif qu'elle a pour cela, est que ses règles sont presque toutes tirées de l'Evangile, comme chacun le voit, et qu'elles tendent toutes à conformer notre vie à celle de Notre Seigneur ; car il est dit que ce divin Sauveur est venu, et a été envoyé de son Père pour évangéliser les pauvres, pour annoncer l'évangile aux pauvres, comme par la miséricorde de Dieu, la petite compagnie tâche de faire, laquelle a grand sujet de s'humilier et de se confondre de ce qu'il n'y en a point eu encore d'autre, que je sache, qui se soit proposé pour fin particulière et principale d'annoncer l'évangile aux pauvres, et aux pauvres les plus abandonnés. C'est là notre fin. Oui, Messieurs et mes frères, notre partage sont les pauvres. Quel bonheur de faire la même chose pour laquelle Notre Seigneur a dit qu'il était venu du Ciel en terre, et moyennant quoi, nous espérons, avec la grâce, d'aller de la terre au Ciel. Faire cela, c'est continuer l'ouvrage du Fils de Dieu, qui allait volontiers dans les lieux de la campagne chercher les pauvres. Voilà à quoi nous oblige notre règle, à servir et à aider les pauvres, que nous devons reconnaître pour nos seigneurs et pour nos maîtres.

Ô pauvres, mais bienheureuses règles, qui nous engagent à aller dans les villages, à l'exclusion des grandes villes; pour faire ce que Jésus-Christ a fait. Voyez, je vous prie, le bonheur de ceux qui les observent, de conformer ainsi leur vie et toutes leurs actions à celles du Fils de Dieu. Ô Seigneur, quel motif avons-nous en cela de bien observer ces règles qui nous conduisent à une fin si sainte et si désirable ! « Vincent ayant ainsi parlé, fit approcher les prêtres, à chacun desquels il donna un petit livre contenant les règles exprimées, qu'ils voulurent par dévotion recevoir à genoux, réservant au lendemain de distribuer les autres au reste de la communauté, parce qu'il était trop tard.

Après la distribution l'assistant de la maison se mit derechef à genoux, et lui demanda sa bénédiction au nom de toute la compagnie, qui s'était mise en une semblable posture : sur quoi Vincent s'étant lui-même prosterné, dit ces belles paroles, d'un ton de voix fort affectif, et d'une manière qui faisait bien paraître l'ardeur de son amour paternel : « Ô Seigneur ! Qui êtes la loi éternelle et la loi immuable, qui gouvernez par votre sagesse infinie tout l'univers, vous de qui les conduites des créatures, toutes les lois et toutes les règles de bien vivre sont émanées comme de leur source ; ô Seigneur ! Bénissez, s'il vous plaît, ceux à qui vous avez donné ces règles-ci, et qui les ont reçues comme procédant de vous. Donnez-leur, Seigneur, la grâce nécessaire pour les observer inviolablement, jusqu'à la mort. C'est en cette confiance et en votre nom, que tout misérable pécheur que je suis, je prononcerai les paroles de la bénédiction que je vais donner à la compagnie ».

Voilà une partie du discours que Vincent fit en cette occasion, lequel il prononça d'un ton de voix médiocre, humble, doux et dévot, et de telle sorte qu'il faisait sentir aux cœurs de tous ceux qui l'écoutaient, l'affection particulière du sien ; il leur semblait qu'ils étaient avec les Apôtres écoutant parler Notre-Seigneur, particulièrement en ce dernier sermon qu'il leur fit avant sa mort, où il leur donna aussi ses règles, en leur imposant le grand commandement de la parfaite dilection.

Vincent ne s'est pas contenté de donner seulement des règles aux Missionnaires, mais il en a encore données aux filles de la charité, dont il était le Père. Avant tout il proposa à ces vertueuses filles, pour maxime fondamentale, de se considérer comme destinées par la volonté de Dieu, pour servir Notre Seigneur Jésus-Christ corporellement et spirituellement en la personne des pauvres malades, tant hommes que femmes ou enfants, soit honteux ou nécessiteux; et pour se rendre dignes servantes d'un tel Seigneur, dans un emploi si saint, de travailler soigneusement à leur propre perfection, faisant tous leurs exercices en esprit d'humilité, de simplicité et de charité, et en union de ceux que Notre Seigneur Jésus Christ a faits sur la terre, et pour la même fin qui exclut toute vanité ou respect humain, et tout amour-propre et satisfaction de la nature.

Il leur a aussi fort particulièrement recommandé quelques autres vertus qu'il a jugées les plus nécessaires à leur état, comme l'obéissance à leurs supérieurs et à Messieurs les Curés ; l'indifférence aux lieux, aux emplois et aux personnes ; la pauvreté pour s'affectionner à vivre pauvrement, comme servantes des pauvres; et la patience pour souffrir de bon cœur, et pour l'amour de Dieu, les incommodités, contradictions, moqueries, calomnies et autres mortifications qui leur arrivent, même pour avoir bien fait ; se remettant en esprit que tout cela n'est qu'une partie de la croix que notre Seigneur veut qu'elles portent après lui sur la terre, pour mériter de vivre un jour avec lui dans le Ciel.

« Une fille de charité, disait-il, a besoin de plus de vertu que les religieuses les plus austères. Il n'y a point de religion de filles qui ait tant d'emplois qu'elles en ont : car les filles de la charité ont presque tous les emplois des religieuses, ayant premièrement à travailler à leur propre perfection, comme les religieuses carmélites et autres semblables ; secondement au soin des malades, comme les religieuses de l'hôtel-Dieu de Paris; troisièmement à l'instruction des pauvres filles, comme les Ursulines ».

Voici ce que portent quelques articles des règles particulières que Vincent a données aux Sœurs qui servent les pauvres malades dans les paroisses : « Elles considéreront qu'encore qu'elles ne soient pas dans une religion, cet état n'étant pas convenable aux emplois de leur vocation, néanmoins, parce qu'elles sont beaucoup plus exposées que les religieuses cloîtrées et grillées, n'ayant pour monastère que les maisons des malades, pour celle de quelque pauvre chambre, et bien souvent de louage; pour chapelle l'église paroissiale, pour cloître les rues de la ville, pour clôture l'obéissance, pour grille la crainte de Dieu, et pour voile la sainte modestie: pour toutes ces considérations, elles doivent avoir autant ou plus de vertu que si elles étaient professes dans un ordre religieux. C'est pourquoi elles tâcheront de se comporter en tous ces lieux-là, du moins avec autant de retenue, de récollection et d'édification que font les vraies religieuses dans leurs monastères ; et pour obtenir de Dieu cette grâce, elles doivent s'étudier à l'acquisition de toutes les vertus qui leur sont recommandées par leurs règles, et particulièrement d'une profonde humilité, d'une parfaite obéissance, d'un grand détachement des créatures ; et surtout elles useront de toutes les précautions possibles pour conserver parfaitement la pureté du corps et du cœur ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« La perfection d'une personne de communauté consiste dans une exacte obéissance à ses règles. Celle qui les observera les plus fidèlement sera sans doute la plus parfaite ». (Saint Alphonse Rodriguez).

« La prédestination des religieuses est attachée à l'amour de leur règle, et à faire ponctuellement ce qu'elles doivent en vertu de leur vocation ». (Saint François De Sales).

Pratique : Soyez aujourd'hui fidèles à la moindre des règles par amour pour Notre-Seigneur Jésus-Christ. Priez pour les religieuses qui sont les plus exactes à observer leurs règles.

 

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26 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-septième jour

Dévotion particulière de Vincent envers le très saint Sacrement de l'autel

 

Mais une des plus grandes et des plus particulières dévotions de Vincent, a été envers la très sainte Eucharistie, considérée non-seulement comme sacrifice, mais aussi comme sacrement, sous les espèces duquel le Fils de Dieu se rend réellement présent dans nos églises, et accomplit d'une manière autant véritable que merveilleuse la promesse qu'il a faite de demeurer avec nous jusqu'à la consommation des siècles. Cette dévotion s'est manifestée par le très grand respect avec lequel il se comportait dans les églises où reposait ce sacrement très adorable, et pour l'affection très grande qu'il avait pour ces saints lieux que Jésus-Christ honore de sa présence. Voici ce qu'un personnage de très grande vertu en a témoigné : « J'ai remarqué plusieurs fois, dit-il, lorsque Monsieur Vincent était en prière devant le Saint Sacrement, qu'on pouvait aisément reconnaître en son extérieur la véritable et sincère dévotion de son intérieur : il se tenait toujours prosterné à deux genoux, avec une contenance si humble, qu'il semblait qu'il se fût volontiers abaissé jusqu'au centre de la terre, pour témoigner davantage son respect envers la majesté de celui qu'il reconnaissait présent. Et certes, en considérant cette modestie respectueuse qui paraissait en son visage, ou eût pu dire qu'il voyait de ses yeux Jésus-Christ : et la composition de son extérieur était si dévote et religieuse, qu'elle était capable de réveiller la foi la plus endormie, et de donner aux plus insensibles des sentiments de piété envers cet adorable mystère ». Or, ce n'était pas seulement en offrant ses prières qu'il faisait paraître son respect et sa dévotion envers ce très saint Sacrement, mais toutes les fois qu'il se trouvait dans les églises pour quelque occasion que ce fût, il se tenait toujours dans une grande modestie ; et, autant qu'il lui était possible, il évitait de parler à personne en ces saints lieux ; que s'il se trouvait en quelque nécessité de le faire, il tâchait de faire sortir hors de l'église ceux qui lui voulaient parler ; ce qu'il observait même envers les personnes les plus qualifiées, comme les prélats, sans toutefois rien dire ou faire qui pût blesser le respect qui leur était dû.

Quand il sortait de la maison de Saint Lazare, il allait premièrement se prosterner devant Notre Seigneur au saint Sacrement, pour demander sa bénédiction; et aussitôt qu'il était de retour, il allait derechef se présenter devant lui, comme pour lui rendre compte de ce qu'il avait fait à la ville, le remercier des grâces qu'il avait reçues, et s'humilier des manquements qu'il pouvait avoir commis ; ce qu'il faisait, non par manière d'acquit, mais avec un véritable sentiment de religion et de piété, se tenant chaque fois un temps assez long devant le très saint Sacrement, avec une posture fort humble et dévote. Il a mis les siens dans cette pratique, disant qu'il était bien juste qu'on rendit ce devoir au maître de la maison.

Dans ses grandes maladies, lorsqu'il ne pouvait point marcher, ni se soutenir pour célébrer la sainte messe, il avait la dévotion de communier tous les jours, s'il ne survenait quelque empêchement insurmontable qui le privât de cette consolation ; et, dans ses communions journalières, il y apportait de si grandes dispositions, et témoignait un tel respect et une telle affection envers celui qu'il adorait et recevait dans ce sacrement, qu'il semblait être comme transporté et ravi hors de lui-même. Sur ce sujet, parlant un jour aux siens des effets que ce divin Sacrement opère en ceux qui le reçoivent avec les dispositions convenables, il leur dit : « Ne ressentez-vous pas, mes frères, ne ressentez-vous pas ce feu divin brûler dans vos poitrines, quand vous avez reçu le corps adorable de Jésus dans la communion ? » C'était de l'abondance de son cœur que sortaient ces paroles, qui faisaient assez connaître ce que, par sa propre expérience, il goûtait et ressentait en ces communions. C'était aussi ce qui le portait à exhorter un chacun de se bien disposer pour recevoir dignement et fréquemment la sainte communion du corps de Jésus-Christ ; car il n'approuvait pas qu'on s'en éloignât sans grande raison: et une personne de piété, qui prenait conseil et conduite de lui, s'étant une fois abstenue de communier, pour quelque peine intérieure qui lui était survenue, voici ce qu'il en écrivit le même jour dans un billet: « Vous avez un peu mal fait de vous être retirée de la sainte communion pour la peine intérieure que vous avez ressentie : ne voyez-vous pas que c'est une tentation, et que vous donnez, par ce moyen, prise à l'ennemi de ce très adorable Sacrement ? Pensez-vous devenir plus capable et mieux disposée de vous unir à Notre Seigneur, en vous éloignant de lui ? Oh ! Certes, si vous aviez cette pensée, vous vous tromperiez grandement, et ce serait une pure illusion ».

Comme ce dévot serviteur de Jésus-Christ était touché d'un grand ressentiment de l'excès d'amour et de charité d'un Dieu envers ses créatures, il exhortait souvent les siens de lui rendre des actions de grâces toutes particulières d'un si incompréhensible bienfait, tâchant de reconnaître cette incomparable obligation par de fréquentes adorations, humiliations et glorifications envers le Fils de Dieu, résidant en ce très saint Sacrement ; et, en se confessant même incapables d'y satisfaire, prier les saints anges de les aider à lui rendre ces justes reconnaissances.

Dans ce même sentiment, il les avertissait de s'acquitter soigneusement de tous les devoirs extérieurs de révérence envers le Saint Sacrement, reprenant ceux qu'il voyait y manquer : en quoi il était si exact, que s'il s'apercevait que quelqu'un, en passant devant le grand autel de l'église où il repose, ne fit pas la génuflexion jusqu'en terre, ou qu'il la fit trop brusquement, il l'en avertissait en particulier, ou même en public, comme il le jugeait expédient, disant qu'il ne fallait pas se présenter devant Dieu comme des marionnettes, auxquelles on fait faire des mouvements légers, et des révérences sans âme et sans esprit ; et ayant remarqué un jour, qu'un frère n'avait pas fait la génuflexion entière, il l'appela, et lui montra jusqu'où et de quelle façon il la fallait faire. Pour lui, il s'est acquitté toujours exactement de ce devoir, et a fait cette génuflexion autant qu'il l'a pu, et même au-delà, puisque souvent il avait besoin d'aide pour se relever ; et lorsque son grand âge et ses fâcheuses incommodités, ne lui permirent plus de la faire du tout, il en demandait pardon de fois à autre publiquement, devant toute sa communauté, disant que ses péchés l'avaient privé de l'usage libre de ses genoux.

Un jour après avoir parlé assez longuement sur ce sujet, il ajouta : « Je vous prie donc, Messieurs et mes frères, d'y faire grande attention, et de vous comporter en cette action de telle sorte, que la révérence intérieure prévienne et accompagne toujours l'extérieure. Dieu veut être adoré en esprit et en vérité, et tous les véritables chrétiens doivent se comporter de la sorte, à l'exemple du Fils de Dieu, lequel, se prosternant la face contre terre au jardin des Oliviers, accompagna cette dévote posture, d'une humiliation intérieure très-profonde, par respect pour la majesté souveraine de son Père.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Un ami visite souvent son ami auprès de qui il demeure, lui souhaitant le matin le bonjour, le soir une bonne nuit, saisissant de plus l'occasion de s'entretenir avec lui dans la journée. Faites de même plusieurs visites à Jésus, au très-saint Sacrement, si vos occupations le permettent. C'est surtout au pied des autels qu'on fait bien l'oraison. Dans toutes les visites que vous ferez à Notre Seigneur offrez plusieurs fois son sang précieux au Père éternel; vous éprouverez que ces visites sont très propres à faire croître en vous l'amour ». (Sainte Madeleine De Pazzi).

« Que cherchez-vous, que vous ne trouviez en Jésus-Christ ? Vous êtes malade, il est médecin. Vous êtes exilé, il est votre chef. Vous êtes dans l'affliction, il est votre roi. Vous êtes attaqué, il est votre défenseur. Vous êtes dans les ténèbres, il est votre lumière. Vous êtes orphelin, il est votre père ; il est votre époux, votre ami, votre frère ; Notre Seigneur Jésus-Christ est tout ce que vous pouvez et devez désirer qu'il soit ». (Saint Bernard).

Pratique : Dans les visites que vous rendrez aujourd'hui à Jésus au très Saint Sacrement, dites-lui avec une profonde humilité et de toute la ferveur de votre âme : « Seigneur, celle que vous aimez est malade ! » Priez pour les personnes qui ont une dévotion particulière à Jésus-Christ au très Saint Sacrement de l'autel.

 

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25 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-sixième jour

Dévotion de Vincent, et sa piété envers Dieu

 

La dévotion est une vertu par laquelle nous nous portons à toutes les choses qui regardent le culte et le service de Dieu, avec une affection toute singulière et un désir de le glorifier et honorer, qui n'a point d'autres bornes que celles qui lui sont prescrites par la charité. Et comme nous pouvons honorer et glorifier Dieu par l'exercice de toutes sortes de vertus, pour cette raison Saint Ambroise a fort bien dit que la dévotion était le fondement des autres vertus ; et Saint Augustin assure que les vraies vertus ne se peuvent trouver, sinon en ceux qui ont une véritable dévotion et piété envers Dieu.

Comme donc Vincent a excellé eu toutes sortes de vertus, ainsi que nous avons vu dans le courant de ce mois, il n'y a pas lieu de douter qu'il n'ait possédé celle-ci en un degré très excellent, et qu'il n'ait été doué d'un dévotion sincère et parfaite pour tout ce qui concernait le culte et l'honneur de Dieu.

La dévotion de ce saint homme était fondée sur une très haute estime de la grandeur infinie de Dieu, et sur un très profond respect envers sa divine Majesté. Ses humiliations merveilleuses dans toutes les actions de religion, les termes remplis d'honneur et de respect qu'il employait, quand il était question de parler de Dieu, et l'affection toute singulière avec laquelle il s'efforçait de répandre dans tous les esprits une très grande estime et reconnaissance des grandeurs et des perfections de Dieu, ont été des marques évidentes de cette sainte disposition qu'il avait dans le cœur.

« Étudions-nous, mes frères, disait-il un jour à sa communauté, à concevoir une grande, mais une très-grande estime de la majesté et de la sainteté de Dieu ; si nous avions la vue de notre esprit assez forte pour pénétrer quelque peu dans l'immensité de sa souveraine excellence, ô Jésus ! Que nous en rapporterions de hauts sentiments ! Nous pourrions bien dire, comme Saint Paul, que les yeux n'ont jamais vu, ni les oreilles ouï, ni l'esprit conçu quelque chose qui lui soit comparable. C'est un abîme de perfection, un être éternel, très saint, très pur, très parfait et infiniment glorieux ; un bien infini qui comprend tous les biens, et qui est en soi incompréhensible. Or, cette connaissance que nous avons que Dieu est infiniment élevé au-dessus de toutes connaissances et de tout entendement créé, nous doit suffire pour nous le faire estimer infiniment, pour nous anéantir en sa présence, et pour nous faire parler de sa Majesté suprême avec un grand sentiment de révérence et de soumission ; et à proportion que nous l'estimerons, nous l'aimerons aussi ; et cet amour produira en nous un désir insatiable de reconnaître ses bienfaits, et de lui procurer de vrais adorateurs ».

Il avait une aversion incroyable contre l'orgueil, à cause que ce vice ravit à Dieu l'honneur qui lui est dû, et fait que les superbes se l'attribuent avec autant de témérité que d'injustice ; et, pour cela, il lui faisait une guerre continuelle, non-seulement en lui même, mais en tous ceux qui étaient sous sa conduite. Nous rapporterons ici quelques-uns de ses sentiments, qu'il écrivit un jour à un de ses prêtres qui travaillait en mission : « Oh ! que je suis consolé, lui dit-il, de ce que vous me mandez que ce bon peuple fait bien son devoir! Car je ne saurais vous dire combien je craignais qu'il ne le fit pas. À Dieu seul en soit la gloire, et que ceux qui travaillent lui rendent fidèlement cette reconnaissance, que si leurs petits travaux ont quelque succès, et s'ils produisent quelque bon effet, c'est Dieu qui l'a fait, et c'est à lui seul à qui il en faut rendre tout l'honneur. Oh ! Monsieur, que celui-là apporterait un grand empêchement à la sanctification du nom de Dieu, et à la justification des âmes, qui s'attribuerait l'un ou l'autre, ou qui penserait y avoir quelque part ! Plaise à la bonté divine qu'il n'arrive jamais qu'aucun de la Mission admette en son esprit une telle pensée ; ce serait sans doute un grand sacrilège qu'il commettrait, et tout le corps de la congrégation se rendrait coupable du même crime, s'il se flattait de cette malheureuse opinion, que par ses emplois il convertit des peuples à Dieu, et qu'il est pour cela digne d'être estimé et considéré. Oh ! que je désire que nous gravions bien avant dans nos cœurs cette vérité, que ceux-là qui pensent être les auteurs de quelque bien ou y avoir quelque part, et qui prennent quelque complaisance en cette pensée, perdent beaucoup plus qu'ils ne gagnent en ce même bien ! »

Mais c'était principalement en la célébration publique des offices divins, que la dévotion de ce grand serviteur de Dieu paraissait, avec une édification toute singulière des assistants ; lorsqu'il pouvait assister au chœur pour chanter ou psalmodier, il le faisait avec un grand recueillement d'esprit ; en sorte qu'on le voyait comme tout ravi et élevé en Dieu. Il recommandait aussi très souvent à sa communauté de s'acquitter de ce devoir envers Dieu avec respect et sentiment de piété, d'aller posément, tenir les yeux baissés ou arrêtés sur le bréviaire, sans regarder ni d'un côté ni d'autre ; et quoiqu'il eût un cœur tout rempli de mansuétude, il ne pouvait néanmoins souffrir les moindres fautes qui se commettaient dans les offices divins ; comme au contraire il ne pouvait assez témoigner sa joie, quand on faisait cette action de la manière qu'il convient.

Comme l'église, dans ses fêtes principales, nous invite à honorer plus particulièrement les mystères dont elle solennise la mémoire, c'était en ces jours-là que Vincent faisait paraître une dévotion tout extraordinaire ; il y célébrait ordinairement la grand' messe et officiait à vêpres, mais avec une telle récollection, modestie et gravité, qu'il était aisé de connaître combien il était appliqué intérieurement à Dieu. Et quoique sa dévotion fût telle pour la célébration des grandes fêtes, elles ne paraissait pas moindre aux autres jours, pour toutes les actions qui concernait le culte et l'honneur qu'il rendait à Dieu. Il se levait régulièrement à quatre heures, comme il a été dit, quoiqu'il se couchât toujours fort tard, et qu'il passât beaucoup de nuits sans pouvoir reposer plus de deux heures, comme il l'a quelquefois lui-même avoué; et, nonobstant cela, dès le premier signal il se levait avec une telle promptitude et ferveur, que le second coup de la cloche qu'on sonnait ne le trouvait jamais en la même posture que le premier; il ne manquait pas de rendre ensuite aveu grande humilité ses premiers devoirs à Dieu.

Voici ce qui a été écrit de sa propre main, qu'il a donné à une personne de très grande qualité pour bien faire cette action : « Étant levé, j'adorerai la majesté de Dieu, et lui rendrai grâce de la gloire qu'il possède, de celle qu'il a donnée à son Fils, à la Sainte Vierge, aux Saints Anges, à mon ange gardien, à Saint Jean-Baptiste, aux Apôtres, à Saint Joseph, et à tous les saints et saintes du Paradis. Je le remercierai aussi des grâces qu'il a faites à la sainte Eglise et en particulier de celles que j'ai reçues de lui, nommément de ce qu'il m'a conservé pendant la nuit. Je lui offrirai mes pensées, mes paroles et mes actions, en l'union de celles de Jésus-Christ, et je le prierai qu'il me garde de l'offenser, et qu'il me donne la grâce d'accomplir fidèlement tout ce qu'il lui sera le plus agréable ». Après ces actes de religion et de reconnaissance, il faisait son lit, et puis il s'en allait à l'Église devant le Saint Sacrement, où nonobstant toutes ses incommodités, il arrivait ordinairement avant la demi-heure, et plus tôt que beaucoup d'autres. Il témoignait une grande joie de voir tous les matins la communauté assemblée devant Notre Seigneur et il congratulait fort les plus diligents et les plus assidus, et avait peine quand il en voyait quelques-uns traîner après les autres.

 

Fleurs Spirituelles

 

« Si en parlant de bouche à Dieu, on lui parle en même temps de cœur, faisant attention que c'est à Dieu qu'on s'adresse, et entrant dans les sentiments que les paroles expriment, on fait une prière qui est tout à la fois vocale et mentale ; une telle prière est très utile ». (Sainte Thérèse).

« Une prière bien faite est très-agréable aux Anges, ce qui fait qu'ils aiment beaucoup ceux qui prient. Au contraire, une telle prière est un grand tourment pour le démon, qui s'efforce de troubler et de distraire ceux qui vaquent à ce saint exercice ». (Saint Jean Chrysostôme).

Pratique : Faites aujourd'hui toutes vos prières vocales avec beaucoup de recueillement et d'attention. Priez pour les personnes qui s'adonnent souvent au saint exercice de la prière.

 

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24 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

13 St Vincent

Vingt-cinquième jour

Paroles remarquables de Vincent, touchant la douceur qu'on doit pratiquer envers le prochain

 

Elles ont été recueillies d'un discours que ce saint homme fit un jour aux siens sur le sujet de cette vertu.

« La douceur et l'humilité, leur dit-il, sont deux sœurs germaines qui s'accordent fort bien ensemble ; nous avons pour règle de les étudier soigneusement en Jésus-Christ, qui nous dit : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ». C'est donc une leçon du Fils de Dieu: apprenez de moi. Ô mon Sauveur, quelle parole ! mais quel bonheur d'être vos écoliers, et d'apprendre cette leçon si courte et si excellente, qu'elle nous rend tels que vous êtes ! N'aurez-vous pas la même autorité sur nous qu'ont eue autrefois les philosophes sur leurs sectateurs, lesquels s'attachaient si étroitement a leurs sentences, que c'était assez de dire : le maître l'a dit, pour ne s'en départir jamais ?

Si donc les philosophes, par leurs raisonnements, s'acquéraient tant de créance sur leurs disciples dans les choses humaines, combien plus, mes frères, la sagesse éternelle mérite-t-elle d'être crue et suivie dans les choses divines ? Que lui répondrions-nous en ce moment, s'il nous demandait compte de toutes les leçons qu'il nous a faites ? Que lui dirons-nous à la mort, quand il nous reprochera de les avoir si mal apprises ? Apprenez de moi, dit-il, d'être doux. Si c'était un Saint Paul ou un Saint Pierre qui par lui-même nous exhortât à apprendre de lui la douceur, nous pourrions nous en excuser ; mais c'est un Dieu fait homme, qui est venu nous montrer comme il faut que nous soyons faits pour être agréables à son Père : c'est le maître des maîtres que nous enseigne d'être doux. Donnez-nous part, mon Seigneur, à votre grande douceur : nous vous en prions par cette même douceur qui ne peut rien refuser.

La douceur a plusieurs actes qui se réduisent à trois principaux : et le premier de ces actes a deux offices, dont l'un est de réprimer les mouvements de la colère, les saillies du feu qui monte au visage, qui trouble l'âme, qui fait qu'on n'est plus ce qu'on était, et qu'un visage serein change de couleur, et devient noirâtre ou tout enflammé. Que fait la douceur ? Elle arrête ce changement; elle empêche celui qui la possède de se laisser aller à ces mauvais effets. Il ne laisse pourtant pas de sentir le mouvement de la passion, mais il tient ferme afin qu'elle ne l'emporte pas. Il lui pourra arriver quelque ternissure au visage, mais il se remet bientôt. Au reste, il ne faut pas s'étonner de nous voir combattus ; les mouvements de la nature préviennent ceux de la grâce, mais ceux-ci les surmontent. Il ne faut pas nous étonner des attaques, mais demander grâce pour les vaincre, étant assurés qu'encore que nous sentions quelque révolte en nous contraire à la douceur, elle a cette propriété de la réprimer. Voilà donc le premier office du premier acte, qui est beau à merveille, et si beau qu'il empêche la laideur du vice de se montrer: c'est un certain ressort dans les esprits et dans les âmes, qui non-seulement tempère l'ardeur de la colère, mais qui en étouffe les moindres sentiments.

L'autre office de ce premier acte de la douceur, consiste en ce qu'étant parfois expédient qu'on témoigne de la colère, qu'on reprenne, qu'on châtie, il fait néanmoins que les âmes qui ont cette vertu de douceur, ne font pas les choses par emportement de la nature, mais parue qu'elles pensent qu'il les faut faire : comme le Fils de Dieu qui appela saint Pierre Satan: qui disait aux Juifs : allez, hypocrites, non une fois, niais souvent ; ce mot étant répété dix ou douze fois dans un même chapitre, et en d'autres rencontres il chassa les vendeurs du temple, renversa les tables, et fit d'autres signes d'un homme courroucé. Étaient-ce des emportements de colère ? Non, il avait cette vertu au suprême degré. En nous cette vertu fait qu'on est maître de sa passion ; mais en notre Seigneur, qui n'avait que des propassions, elle lui faisait seulement avancer ou retarder les actes de la colère selon qu'il était expédient. Si donc il se montrait sévère en certaines occasions, lui qui était doux et bénin, c'était pour corriger les personnes à qui il parlait, pour donner la chasse au péché et ôter le scandale ; c'était pour édifier les âmes et pour nous donner instruction.

Voilà donc le premier acte de la douceur, qui est de réprimer les mouvements contraires dès qu'on les ressent, soit en arrêtant tout à fait la colère, soit en l'employant si bien dans la nécessite, qu'elle ne soit nullement séparée de la douceur. C'est pourquoi, Messieurs, maintenant que nous en parlons, proposons-nous, toutes les fois qu'il nous viendra quelque occasion de nous fâcher, d'arrêter tout court cet appétit, pour nous recorriger et nous élever à Dieu, lui disant : « Seigneur, qui me voyez assailli de cette tentation, délivrez-moi du mal qu'elle me suggère ».

Le second acte de la douceur est d'avoir une grande affabilité, cordialité et sérénité de visage envers les personnes qui nous abordent, en sorte qu'on leur soit à consolation. De là vient que quelques-uns, avec une façon riante et agréable, contentent tout le monde, Dieu les ayant prévenus de cette grâce, par laquelle ils semblent vous offrir leur cœur et vous demander le vôtre; au lieu que d'autres se présentent avec une mine resserrée, triste et désagréable, ce qui est contre la douceur. D'après cela , un vrai missionnaire fera bien de se composer affablement et de s'étudier à un abord si cordial et aimable, que par les signes de sa bonté il donne consolation et confiance à tous ceux qui l'approchent. Vous voyez que cette douce insinuation gagne les cœurs et les attire, selon cette parole de Notre Seigneur, que les débonnaires posséderont la terre : et, au contraire, on a fait cette remarque des personnes de condition qui sont dans l'emploi, que quand elles sont trop froides et graves, un chacun les fuit. Et comme nous devons être employés auprès des pauvres gens de la compagne, de Messieurs les ordinants, des exercitants, et de toutes sortes de personnes, il n'est pas possible que nous produisions de bons fruits, si nous sommes comme des terres sèches qui ne portent que des chardons ; il faut quelque attrait et un extérieur qui plaise, pour ne rebuter personne. Je fus consolé, il y a trois ou quatre jours, de la joie qui me parut en quelqu'un qui sortait d'ici, où il avait remarqué, disait-il, un abord doux, une ouverture de cœur et une certaine simplicité charmante (ce sont ces termes), qui l'avaient grandement touché.

Le troisième acte de la douceur est, quand on a reçu un déplaisir de quelqu'un, de n'y point arrêter son esprit, de n'en rien témoigner, ou bien de dire en l'excusant : il n'y pensait pas, il l'a fait par précipitation, un premier mouvement l'a emporté ; enfin, détourner sa pensée de l'offense prétendue. Quand une personne dit des choses fâcheuses à ces esprits doux pour les aigrir, ils n'ouvrent pas la bouche pour lui répondre, et ne font pas semblant de l'entendre.

La douceur ne nous fait pas seulement excuser les affronts et les traitements injustes que nous recevons : elle veut même qu'on traite doucement ceux qui nous les font par des paroles aimables ; et s'ils venaient à nous outrager jusqu'à nous donner un soufflet, qu'on le souffre pour Dieu ; et c'est cette vertu qui fait cela. Oui, un serviteur de Dieu qui la possède bien, quand on use de main-mise sur lui, il offre à Dieu ce rude traitement et demeure en paix.

Si le Fils de Dieu était si débonnaire en sa vie, combien plus a-t-il fait éclater sa douceur en sa passion. Ça été jusqu'à un tel point que de ne proférer aucune parole fâcheuse contre les déicides qui le couvraient d'injures et de crachats, et qui se riaient de ses douleurs. Mon ami, dit-il à Judas, qui le livrait à ses ennemis : il va même au-devant de ce traître avec cette douce parole: mon ami. Il traita tout le reste de même air : « Que cherchez-vous, leur dit-il ; me voici » ; méditons tout cela, Messieurs ; nous trouverons des actes prodigieux de douceur qui surpassent l'entendement humain. Ô Jésus, mon Dieu ! Quel exemple pour nous, qui avons entrepris de vous imiter ! Quelle leçon pour ceux qui ne veulent rien souffrir, ou s'ils souffrent, qui s'inquiètent et s'aigrissent !

Après cela, ne devons-nous pas nous affectionner à cette vertu de douceur, par laquelle non-seulement Dieu nous fera la grâce de réprimer les mouvements de la colère, de nous comporter gracieusement envers le prochain, et de rendre bien pour mal, mais encore de souffrir paisiblement les afflictions, les blessures, les tourments et la mort même, que les hommes nous pourraient causer ? Faites-nous la grâce, mon Sauveur, de profiter des peines que vous avez endurées avec tant d'amour et de douceur : plusieurs en ont profité par votre bonté, et peut-être que je suis le seul ici qui n'ai pas encore commencé à être tout ensemble doux et souffrant ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« Il est nécessaire d'avoir avec tous de la douceur, et de traiter toutes sortes de personnes avec ces manières qui partent d'un cœur tendre et plein d'une charité chrétienne. D'affabilité, l'amour et l'humilité sont des vertus qui servent admirablement à gagner les cœurs des hommes, et à les animer à embrasser tout ce qui répugne le plus à la nature ». (Saint Vincent De Paul).

« Soyez toujours d'une grande douceur, et de très belle humeur au milieu de vos occupations et de vos peines, tout le monde attend de vous ce bon exemple ». (Saint François de Sales).

Pratique : Conservez-vous toujours dans une grande douceur, même parmi les contrariétés qui pourraient vous arriver. Priez pour les personnes qui travaillent à acquérir cette vertu.

 

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23 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-quatrième jour

Douceur de Saint Vincent De Paul

 

La charité est en perfection, dit le bienheureux Saint François de Sales, lorsqu'elle est non seulement patiente, mais outre cela douce et débonnaire; la douceur étant comme la fleur de cette divine vertu, qui relève d'autant plus son excellence, qu'il y a plus de difficulté à réprimer les saillies de la nature, qui se couvre souvent du manteau du zèle, pour se laisser aller plus librement aux emportements de ses passions.

Vincent était d'un naturel bilieux et d'un esprit vif, et par conséquent fort sujet à la colère ; néanmoins, il a tellement dompté cette passion, avec le secours de la grâce, par la pratique de la vertu contraire, qui est la douceur, que tant s'en faut qu'elle lui fit commettre aucune faute, que même il ne paraissait presque pas qu'il en ressentit les premières atteintes. Il est vrai que du temps qu'il était chez Madame la générale des galères, comme lui-même l'a avoué à des personnes de confiance, il se laissait quelquefois un peu aller à son tempérament bilieux et mélancolique : de quoi cette bonne dame était parfois en peine, pensant qu'il eut quelque mécontentement en sa maison ; mais comme il vit depuis que Dieu l'appelait à vivre en communauté, et que dans cet état il aurait affaire à toutes sortes de personnes de différentes complexions : « Je m'adressai, dit-il, à Dieu et le priai instamment de me changer cette humeur sèche et rebutante, et de me donner un esprit doux et bénin ; et par la grâce de Notre Seigneur, avec un peu d'attention que j'ai faite à réprimer les bouillons de la nature, j'ai un peu quitté de mon humeur noire ». Or, quoique Vincent ne parlât jamais de soi que lorsqu'il le jugeait nécessaire ou grandement utile pour l'édification de ceux avec lesquels il s'entretenait, son humilité néanmoins était telle, que souvent il en faisait après excuse, craignant d'avoir scandalisé en quelque façon ceux auxquels il avait ainsi parlé.

C'est donc de cette façon que Vincent s'est changé, et qu'il a travaillé avec le secours de la grâce divine, à acquérir cette vertu de douceur qu'il reconnaissait, et confessait n'avoir point par nature, mais l'avoir obtenue de Dieu par la prière et par l'exercice. « Aussi disait-il un jour, parlant à sa communauté, on voit quelquefois des personnes qui semblent être douées d'une grande douceur, laquelle pourtant n'est bien souvent qu'un effet de leur naturel modéré ; mais ils n'ont pas la douceur chrétienne, dont le propre exercice est de réprimer et étouffer les saillies du vice contraire. On n'est pas chaste pour ne point ressentir de mouvements deshonnètes, mais bien lorsqu'en les sentant on leur résiste ».

Mais ce n'est pas assez d'avoir acquis une vertu, il la faut conserver et cultiver ; et pour cela, il est nécessaire de s'y bien exercer, d'en faire souvent des actes, de la mettre soigneusement en pratique. C'est ce que ce fidèle serviteur de Dieu a fait comme il l'a enseigné aux siens, auxquels il ne disait rien qu'il n'eût mis le premier en exécution. Voici un petit abrégé de quelques avis qu'il leur donnait sur ce sujet, et qu'il pratiquait encore mieux lui-même.

1° Il disait que pour n'être point surpris des occasions dans lesquels on pourrait manquer a la douceur, il fallait les prévoir, et se représenter les sujets qui pouvaient vraisemblablement exciter à la colère, et former en son esprit, par avance, les actes de douceur qu'on se propose de pratiquer en toutes occasions. 2° Qu'il fallait haïr le vice de la colère, en tant qu'il déplaît à Dieu, sans pour cela se fâcher ou s'aigrir contre soi même de s'y voir sujet, « d'autant plus qu'il faut haïr ce vice et aimer la vertu contraire, non parce que celui-là nous déplaît et que celle-ci nous agrée, mais uniquement pour l'amour de Dieu, auquel cette vertu plaît et ce vice déplaît ; et, si nous faisons ainsi, la douleur que nous concevrons des fautes commises contre cette vertu, sera douce et tranquille ». 3° Que lorsqu'on se sentait ému de colère, il était expédient de cesser d'agir et même de parler, et surtout de se déterminer, jusqu'à ce que les émotions de la passion fussent apaisées : « parce que, disait-il, les actions faites dans cette agitation, n'étant pas pleinement dirigées par la raison, qui est troublée et obscurcie par la passion, quoique d'ailleurs elles semblent bonnes, ne peuvent pourtant jamais être parfaites ». 4° 1I ajoutait que, pendant cette émotion, il fallait faire effort sur soi-même pour empêcher qu'il n'en parût aucune marque sur le visage, qui est l'image de l'âme, mais le retenir et réformer par la douceur chrétienne : « Ce qui n'est point, disait-il, contre la simplicité, parce qu'on le fait, non pour paraître autre qu'on n'est pas, mais par un désir sincère que la vertu de douceur, qui est en la partie supérieure de l'âme, s'écoule sur le visage, sur la langue, et sur les actions extérieures, pour plaire à Dieu et au prochain pour l'amour de Dieu ». 5° Enfin, qu'il fallait surtout, en ce temps-là, s'étudier à retenir sa langue, et, malgré tous les bouillons de la colère et toutes les saillies du zèle qu'on pense avoir, ne dire que des paroles douces et agréables, pour gagner les hommes à Dieu. « Il ne faut quelquefois, disait-il, qu'une parole douce pour convertir un endurci; et, au contraire, une parole rude est capable de désoler une âme, et de lui causer une amertume qui pourrait lui être très nuisible ». A ce propos, on lui a ouï dire en diverses rencontres, qu'il n'avait usé que trois fois en sa vie de paroles de rudesse pour reprendre et corriger les autres, croyant avoir quelque raison d'en user de la sorte, et qu'il s'en était toujours depuis repenti, parce que cela lui avait fort mal réussi ; et qu'au contraire, il avait toujours obtenu par la douceur ce qu'il avait désiré.

Il mettait néanmoins une grande différence entre la véritable vertu de douceur et celle qui n'en a que l'apparence ; car la fausse douceur est molle, lâche, indulgente ; mais la véritable douceur n'est point opposée à la fermeté dans le bien, à laquelle même elle est plutôt jointe par cette connexion qui se trouve entre les vraies vertus. Et, à ce sujet, il disait qu'il n'y avait point de personnes plus constantes et plus fermes dans le bien, que celles qui sont douces et débonnaires, comme, au contraires, celles qui se laissent emporter à la colère et aux passions de l'appétit irascible, sont ordinairement fort inconstantes, parce qu'elles agissent très souvent par boutades et par emportements ; ce sont comme des torrents, qui n'ont de la force et de l'impétuosité que dans leurs débordements, lesquels tarissent aussitôt qu'ils se sont écoulés ; au lieu que les rivières, qui représentent les personnes débonnaires, vont sans bruit, avec tranquillité et ne tarissent jamais. Aussi était-ce une de ses grandes maximes, qu'encore qu'il fallût tenir ferme pour la fin qu'on se propose dans les bonnes entreprises, il était néanmoins expédient d'user de douceur dans les moyens qu'on employait ; alléguant à ce propos, ce que dit le Sage des conduites de la sagesse de Dieu, qui atteint fortement à ses fins, et toutefois dispose suavement les moyens pour y parvenir.

Or, quoique Vincent fût grandement affable en ses paroles, il n'était pourtant pas flatteur ; au contraire, il blâmait fort ceux-là qui se servaient des paroles d'affabilité pour s'insinuer par un esprit de flatterie dans l'affection des autres : « Soyons .affables, disait-il aux siens, mais jamais flatteurs ; car il n'y a rien de si vil ni de si indigne d'un cœur chrétien que la flatterie ; un homme vraiment vertueux n'a rien tant en horreur que ce vice ». Il tenait encore pour une autre maxime de cette vertu, de ne jamais contester contre personne, non pas même contre les vicieux, quand on était obligé de les reprendre ; mais il voulait qu'on se servit toujours de paroles douces et affables, selon que la prudence et la charité le requéraient.

Mais la douceur de Vincent excellait surtout dans les corrections et répréhensions qu'il était obligé de faire, dans lesquelles il agissait avec une telle modération et douceur d'esprit, et parlait d'une manière si suave et néanmoins si efficace, que les cœurs les plus durs en étaient amollis et ne pouvaient résister à la force de sa douceur. Il disait souvent : « Que Jésus-Christ étant la suavité éternelle des hommes et des anges, c'était par cette même vertu que nous devions faire en sorte d'aller à lui, en y conduisant les autres ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« On doit préférer dans les communautés, l'union et la paix à tout autre bien, et il faut pour cela se supporter, se prévenir et se traiter réciproquement avec douceur. Cette vertu est une source de paix, et un lien de perfection qui unit les cœurs ». (Saint Vincent De Paul).

« Résistez fidèlement à vos impatiences, en pratiquant non-seulement avec raison, mais encore contre la raison, la sainte affabilité et douceur avec tous, et surtout avec ceux qui vous causent plus d'ennui ». (Saint François de Sales).

Pratique : Ne faites aucune action, et ne dites aucune parole qui ressente l'emportement. Priez pour les personnes qui manquent de douceur dans les rapports avec le prochain.

 

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22 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-troisième jour

Charité de Vincent envers les Pauvres

 

Après avoir vu en général quelle était la charité de Vincent, et les exemples remarquables qu'il en a donnés en diverses rencontres, il nous la faut maintenant considérer plus en détail dans les sujets particuliers envers lesquels il l'a saintement exercée. Ceux qui se présentent les premiers sont les pauvres, qu'il a chéris avec un amour très-ardent, et pour lesquels il avait un cœur plus que paternel ; et certainement si l'on veut faire attention sur toute sa vie, particulièrement depuis le temps qu'il s'est destiné au service des autels, on trouvera qu'elle n'a été autre chose qu'un exercice continuel de charité envers les pauvres, et que ses principales œuvres et ses entreprises les plus signalées ont été pour les pauvres. C'est pour eux, qu'il a procuré la fondation de divers hôpitaux, c'est pour eux qu'il a élevé les confréries de la charité en tant de lieux, et qu'il a institué la compagnie des filles de la charité, auxquelles il a donné la qualité de Servantes des Pauvres ; c'est pour eux qu'il a fait tant d'assemblées, qu'il a obligé les siens d'entreprendre tant de voyages, et qu'il a employé ses soins, ses veilles, et tous les moyens dont il a pu aviser, pour contribuer à leur soulagement et a leur service. Enfin, on peut dire qu'il a institué la Congrégation de la Mission pour évangéliser les pauvres ; et pour ce sujet il disait souvent à ses missionnaires : « Nous sommes les prêtres des pauvres ; Dieu nous a choisis pour eux, c'est là notre point capital, le reste n'est qu'accessoire ».

En effet, il semblait que la principale affaire de ce charitable prêtre était de s'employer pour les pauvres ; c'était là, qu'il portait le plus ordinairement ses pensées, et où tendaient ses principales affections. Il portait les pauvres dans son cœur; il était vivement touché de leurs souffrances, et il avait une affliction très sensible lorsque connaissant leurs nécessités et leurs misères, il ne voyait aucun moyen de les pouvoir secourir.

Étant un jour tout saisi de douleur pour ce sujet, et parlant à l'un des siens qui l'accompagnait en ville, après quelques soupirs et exclamations sur la mauvaise saison qui menaçait en ce temps-là les pauvres de famine et de mort : « Je suis en peine, lui dit-il, pour notre compagnie, mais en vérité elle ne me touche point à l'égal des pauvres ; nous en serons quittes en allant demander du pain à nos autres maisons, si elles en ont, ou à servir de vicaires dans les paroisses ; mais pour les pauvres que feront-ils, et où est-ce qu'ils pourront aller ? J'avoue que c'est-là mon poids et ma douleur ; on m'a dit qu'aux champs les pauvres gens disent que tandis qu'ils auront des fruits ils vivront, mais qu'après cela ils n'auront qu'à faire leurs fosses, et s'enterrer tout vivants. O Dieu ! Quelle extrémité de misères ! Et le moyen d'y remédier ».

Une autre fois parlant aux siens, sur le sujet de mêmes pauvres, il fit ce raisonnement : « Dieu aime les pauvres, et par conséquent il aime ceux qui les aiment ; car lorsqu'on aime bien quelqu'un, on a de l'affection pour ses amis et ses serviteurs. Or, la petite compagnie de la Mission tâche de s'appliquer avec affection à servir les pauvres, qui sont les bien-aimés de Dieu, ainsi nous avons sujet d'espérer que, pour l'amour d'eux, Dieu nous aimera. Allons donc, mes frères, et employons-nous avec un nouvel amour à servir les pauvres et même cherchons les plus pauvres et les plus abandonnés ; reconnaissons devant Dieu que ce sont nos Seigneurs et nos maîtres, et que nous sommes indignes de leur rendre service ».

Dans une autre rencontre s'entretenant avec deux personnes ecclésiastiques de qualité, il leur dit une parole très remarquable, et qui mérite de n'être pas mise en oubli ; c'est à savoir que tous ceux qui auront aimé les pauvres pendant leur vie, n'auront à la mort aucune crainte ; qu'il en avait eu l'expérience plusieurs fois, et que pour cet effet, il avait coutume d'enseigner cette maxime dans l'esprit des personnes qu'il voyait travaillées des appréhensions de la mort, et prenait de là occasion de les exciter à l'amour des pauvres. Et parlant en l'une de ses lettres du décès d'un vertueux prêtre, il confirme la même chose. Sa mort, dit-il, a répondu à sa vie jusqu'à la fin, par un acquiescement continuel au bon plaisir de Dieu, sans avoir ressenti aucun mouvement ni aucune pensée contraire. Il avait toujours beaucoup appréhendé la mort ; mais comme il vit dès le commencement de sa maladie, qu'il envisageait sans aucune crainte et même avec plaisir, il me dit qu'assurément il en mourrait, parce que, disait-il, il m'avait ouï dire que « Dieu ôte l'appréhension de la mort à ceux qui ont volontiers exercé la charité envers les pauvres, et qui ont été travaillés de cette crainte pendant leur vie ».

Or, ce grand amour que Vincent avait pour les pauvres opérait deux effets dans son cœur : l'un était un grand sentiment de compassion de leur indigence et de leur misère, car il avait le cœur extrêmement tendre à leur égard, et l'on a remarqué que lorsqu'en disant les litanies de Jésus, il proférait ces paroles : « Jésus père des pauvres », c'était ordinairement d'un ton de voix qui témoignait l'attendrissement de son cœur : et toutes les fois qu'on lui venait parler de quelque misère ou nécessité particulière, on le voyait soupirer en fermant les yeux et haussant les épaules, comme un homme qui se sent pressé de douleur ; et son visage abattu faisait bien paraître que son cœur était navré de la compassion qu'il avait pour les souffrances des pauvres ; c'est dans ce sentiment que, parlant un jour aux siens sur le sujet de cette compassion : « Quand nous allons voir les pauvres, leur dit-il, nous devons entrer dans leurs sentiments pour souffrir avec eux, et nous mettre dans les dispositions de ce grand Apôtre, qui disait : « Je me suis fait tout à tous; en sorte que ce ne soit pas sur nous que tombe la plainte qu'a faîte autrefois le Seigneur par un prophète: J'ai attendu pour voir si quelqu'un ne compâtirait point à mes souffrances, et il ne s'en est trouvé aucun » ; et pour cela, il faut tâcher d'attendrir nos cœurs et de les rendre susceptibles des souffrances et des misères du prochain, et prier Dieu qu'il nous donne le véritable esprit de miséricorde qui est le propre esprit de Dieu; car, comme dit l'église, c'est le propre de Dieu de faire miséricorde et d'en donner l'esprit. Demandons donc à Dieu, mes frères, qu'il nous donne cet esprit de compassion, qu'il nous en remplisse, qu'il nous le conserve; en sorte que qui verra un missionnaire puisse dire : « Voilà un homme plein de miséricorde » ; pensons un peu combien nous avons besoin de miséricorde, nous qui devons l'exercer envers les autres, et porter la miséricorde en toutes sortes de lieux, et souffrir tout pour la miséricorde ».

Or, Vincent tenait cette maxime, dans les services et assistances qu'il rendait aux pauvres, d'étendre plus particulièrement ses soins sur ceux qui étaient les plus abandonnés, et pour cette raison, il s'appliquait avec une affection toute spéciale à pourvoir aux besoins des pauvres petits enfants trouvés, comme de ceux qui étaient les plus délaissés et les moins capables de s'aider : il avait un amour très tendre pour ces pauvres petites innocentes créatures, et un amour non-seulement affectif mais encore plus effectif. « N'est-ce pas le devoir des pères, disait-il un jour aux siens, sur ce sujet, de pourvoir aux nécessités de leurs enfants, et puisque Dieu nous a substitués au lieu de ceux qui les ont engendrés, afin que nous prenions soin de leur conserver la vie, et de les faire élever et instruire en la connaissance des choses de leur salut, prenons bien garde de ne nous point relâcher dans une entreprise qui lui est si agréable; car, si après que leurs mères dénaturées les ont ainsi exposés et abandonnés, nous venons à négliger le soin de leur nourriture et de leur éducation, que deviendront-ils ? Pourrons-nous consentir à les voir périr tous comme autrefois, dans cette grande ville de Paris ? »

Une personne de vertu qui connaissait particulièrement les peines que Vincent prenait pour la conservation de ces pauvres petites créatures, lors même que les Dames les plus charitables qui en avaient pris le soin perdaient presque courage, à cause de la grande dépense qu'il fallait soutenir, en a rendu le témoignage qui suit, plusieurs années avant sa mort : « Dieu sait combien de soupirs et de gémissements Monsieur Vincent a poussés vers le ciel au sujet de ces pauvres petits enfants! quelles recommandations il a faites à sa compagnie de prier Dieu pour eux ! Quels moyens il a employés, et quelles voies il a tentées pour les faire nourrir à peu de frais, et quels soins il a pris de les envoyer visiter les années passées chez leurs nourrices, en divers villages, par les filles de la charité, et en cette année 1649 par un frère de sa congrégation, lequel a employé près de six semaines à faire cette visite ».

Or, avoir charité pour les enfants, et prendre soin d'eux, c'est en quelque façon se faire enfants : et pourvoir aux besoins des enfants trouvés, c'est prendre la place de leurs parents, ou plutôt celle de Dieu même, qui a dit si la mère venait à oublier son enfant, que lui-même en prendrait soin, et qu'il ne le mettrait pas en oubli. Si notre Seigneur vivait encore parmi les hommes sur la terre, et qu'il vit des enfants abandonnés, penserions-nous qu'il voulût aussi les abandonner ? Ce serait sans doute faire injure à sa bonté infinie d'avoir une telle pensée ; et nous serions infidèles à sa grâce, si, ayant été choisis par sa providence pour procurer la conservation corporelle et spirituelle de ces pauvres enfants trouvés, nous venions à nous en lasser, et les abandonner à cause de la peine que nous y avons.

 

Fleurs Spirituelles

 

« La charité du prochain est un signe de prédestination, puisqu'elle montre que nous sommes de vrais disciples de Jésus-Christ. C'est cette divine vertu qui a porté le Sauveur à mener une vie pauvre et à mourir nu sur une croix ; c'est pourquoi, quand nous nous trouvons dans les occasions de souffrir pour la charité, nous devons en bénir Dieu ». (Saint Vincent De Paul).

« Oh ! que l'amour que le Fils de Dieu porte aux pauvres, doit être grand ! Il a choisi l'état du pauvre ; il a voulu être le père des pauvres ; il regarde comme fait expressément à lui-même, tout ce qu'on fait à ses pauvres. Il convient donc d'aimer les pauvres d'un amour tout spécial, voyant en eux la personne même de Jésus-Christ, et faisant d'eux tout le cas qu'il en faisait ». (Saint Vincent De Paul).

Pratique : Ne laissez passer aucune occasion aujourd'hui d'exercer la charité, soit corporellement, soit spirituellement, envers les pauvres. Priez pour les plus abandonnés.

 

 

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21 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-deuxième jour

Quelques exemples remarquables de la charité de Vincent, et sa charité envers les siens

 

Pour commencer à faire voir en particulier ce que nous avons dit hier en général de la charité de Vincent, nous rapporterons ici quelques exemples de cette même vertu, que nous avons choisis entre un très grand nombre d'autres, dont la vie de ce saint homme est toute remplie.

Pendant les troubles de ce royaume, les habitants de la ville de Montmerail se trouvant en grande peine, par la crainte qu'ils avaient des mauvais traitements des soldats, et ne sachant que faire pour sauver leurs biens et pour mettre leurs personnes à couvert de leurs rapines et vexations, Vincent écrivit aux prêtres de sa Congrégation établis en ces quartiers-là, de faire ce qu'ils pourraient pour aider et soulager ces pauvres gens ; mais ces prêtres lui mandèrent qu'il y avait du danger pour eux-mêmes et qu'en faisant ils couraient risque de se perdre : à quoi Vincent fit réponse, qu'il fallait assister son prochain affligé, et que Dieu leur ayant donné les commodités qu'ils avaient, sa divine Majesté avait droit de les leur ôter quand il lui plairait ; mais qu'ils soulageassent, sans rien craindre, cette pauvre ville en tout ce qu'ils pourraient. Ce qu'ils firent, aidant ces pauvres habitants à sauver leurs biens de la main des gens de guerre, et retirant chez eux la plupart de leurs meubles, s'abandonnant ainsi à la providence de Dieu pour tout ce qui leur en pourrait arriver. Vincent, longtemps avant l'institution de sa Congrégation, fit une action de charité toute pareille à celle qui est rapportée de Saint Paulin, lequel se vendit lui-même pour racheter de l'esclavage le fils d'une pauvre veuve ; car ayant un jour trouvé sur les galères, un forçat qui avait été contraint, par ce malheur, d'abandonner sa femme et ses enfants dans une grande pauvreté, il fut tellement touché de compassion du misérable état où ils étaient réduits, qu'il se résolut de chercher et d'employer tous les moyens qu'il pourrait pour les consoler et les soulager ; et comme il n'en voyait aucun, il fut intérieurement poussé par un mouvement extraordinaire de charité, de se mettre lui-même à la place de ce pauvre homme, pour lui donner moyen, en le tirant de cette captivité, d'aller assister sa famille affligée. Il fit donc en sorte, par les adresses que sa charité lui suggéra, de faire agréer cet échange à ceux de qui cette affaire dépendait ; et s'étant mis volontairement dans cette état de captivité, il y fut attaché de la chaîne de ce pauvre homme, duquel il avait procuré la liberté ; mais au bout de quelque temps, la vertu singulière de ce charitable libérateur ayant été reconnue dans cette rude épreuve, il en fut retiré. Plusieurs ont pensé depuis, non sans apparence de vérité, que l'enflure de ses jambes lui était venue du poids et de l'incommodité de cette chaîne que l'on attache aux pieds des forçats : et un prêtre de sa congrégation ayant pris de là occasion de lui demander si ce que l'on disait de lui était véritable, qu'il s'était mis autrefois en la place d'un forçat, il détourna ce discours en souriant, sans donner aucune réponse à la demande.

Quoique cette action de charité soit fort admirable, nous pouvons dire néanmoins, par des témoignages encore plus assurés, que Vincent a fait quelque chose plus avantageux à la gloire de Dieu, employant son temps, ses soins, ses biens et sa vie, comme il fait, pour le service de tous les forçats, que d'avoir engagé sa liberté pour un seul ; car, connaissant, par sa propre expérience, leurs misères et leurs besoins, il leur a procuré des secours corporels et spirituels, en santé et en maladie, pour le présent et pour l'avenir, plus grands et plus étendus incomparablement qu'il n'aurait pu faire, s'il était toujours demeuré attaché avec eux. Mais on n'aura pas difficulté de croire qu'il ait été disposé d'engager sa liberté extérieure et de se réduire à l'esclavage, comme Saint Paulin, pour la délivrance de son prochain, si l'on considère qu'il a passé encore plus outre, et qu'à l'imitation du grand apôtre Saint Paul, il a bien voulu en quelque façon, se rendre anathème pour ses frères.

Et comme une des principales et des plus importantes leçons que Jésus-Christ ait faites à ses disciples, a été de s'entr'aimer saintement les uns les autres, c'est aussi celle que Vincent de Paul a le plus souvent répétée à ses enfants, et sur laquelle il leur a fait quantité d'entretiens, et même leur en a laisse un écrit de sa main, ce qu'il n'a fait en aucune autre matière. Il leur a dit entre plusieurs autres choses, sur le sujet de cette vertu de la charité fraternelle, qu'elle était une marque de leur prédestination, puisque c'est par elle que l'on est reconnu véritable disciple de Jésus-Christ, et un jour qu'on célébrait la fête de saint Jean l'Evangéliste, exhortant les siens à s'entr'aimer, par les paroles de l'apôtre : « Mes petits enfants, aimez-vous les uns les autres », il dit que la congrégation de la Mission durerait autant de temps que la charité y régnerait. Il prononça quantité de malédictions contre celui qui détruirait la charité, et qui serait ainsi cause de la ruine de la Compagnie, ou seulement de quelque déchet de perfection, c'est-à-dire, qui par sa faute ferait qu'elle fût moins parfaite.

Il leur disait encore que la charité est l'âme des vertus et le paradis des communautés. Et parce que la médisance est la capitale ennemie de la charité, et que ce vice se fourre même quelquefois dans les compagnies les plus saintes, ce charitable père des missionnaires combattait ce vice à outrance, pour empêcher qu'il n'approchât de ses enfants, lesquels il exhortait souvent de veiller et de se tenir sur leurs gardes, pour ne lui donner aucune entrée parmi eux. Il le comparait à un loup carnassier qui désole et détruit la bergerie où il entre, assurant qu'un des plus grands maux qui puissent arriver à une compagnie, est lorsqu'il s'y trouve des gens qui médisent, murmurent et, qui n'étant jamais contents, trouvent à redire à tout. Il disait encore que celui qui prête l'oreille au médisant, n'est pas plus innocent que celui qui profère la médisance, comme enseignent les Saints Pères. Il souhaitait ardemment que Dieu inspirât cette charité dans les cœurs de tous ceux de sa Congrégation : « D'autant plus, disait-il, que par ce support mutuel les forts se soutiendront et aideront les faibles, et l'œuvre de Dieu s'accomplira ».

 

Fleurs Spirituelles

 

« Celui qui nous a recommandé d'aimer le prochain, nous a prescrit la manière dont nous devons l'aimer comme nous-mêmes. Voilà la règle, nous ne pouvons la transgresser sans nous rendre coupables. Il est si essentiel d'aimer ainsi notre prochain, qu'en l'aimant différemment, nous ne l'aimerions par suffisamment ». (Saint François de Sales).

« Pour avoir envers le prochain l'amour que Notre Seigneur nous commande, il faut avoir un cœur bon, charitable, complaisant, dans le temps même que nous sentons pour lui de la répugnance, à cause de quelque défaut naturel ou moral, parce que c'est l'aimer alors par rapport au Sauveur. La maxime des Saints était qu'en faisant du bien et en aimant, on ne doit jamais considérer la personne, à qui on rend service, mais celle pour qui on agit ». (Saint François de Sales).

Pratique : Ne faites et ne dites rien aujourd'hui qui puisse blesser le prochain. Priez pour les religieuses qui maintiennent la charité entre elles.

 

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20 juillet 2017

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Lectures de piété sur ses vertus et ses œuvres pour chaque jour du mois de juillet

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Vingt-et-unième jour

Charité de Vincent pour le prochain en général

 

Après le grand commandement d'aimer Dieu de tout son cœur, celui d'aimer son prochain comme soi-même suit de si près, et en est tellement inséparable, qu'on ne saurait parfaitement accomplir le premier, si l'on manque au second; et celui qui n'aimerait point son prochain ne pourrait pas dire qu'il eut un véritable amour pour Dieu, quelques sentiments de ferveur et de zèle pour sa gloire qu'il pensât avoir. Vincent était bien persuadé de cette vérité, lorsqu'il disait que ce précepte d'aimer son prochain est si fort et a un tel privilège, que quiconque l'observe accomplit la foi de Dieu, parce que tous les préceptes de cette loi se rapportent à cet amour du prochain, selon la doctrine du saint Apôtre.

Vincent parlant un jour aux siens leur dit : « Donnez-moi une personne qui borne son amour en Dieu seul, une âme, si vous voulez, élevée en contemplation, laquelle trouvant du goût dans cette manière d'aimer Dieu, qui lui paraît uniquement aimable, s'arrête à savourer cette source infinie de douceur, sans se mettre en aucune peine de son prochain ; et donnez m'en une autre qui aime Dieu de tout son cœur, et qui aime aussi son prochain, quoique rude et grossier, pour l'amour de Dieu, et qui s'emploie de tout son pouvoir pour le porter à Dieu : dites-moi, je vous prie, lequel de ces deux amours est le plus parfait et le moins intéressé ? Sans doute que c'est le second, lequel joignant l'amour de Dieu à l'amour du prochain, ou, pour mieux dire, étendant l'amour de Dieu sur le prochain, et rapportant l'amour du prochain à Dieu, accomplit la loi plus parfaitement que le premier ».

Et puis, appliquant cette doctrine à ceux de sa Congrégation : « Nous devons, leur disait-il, bien imprimer ces vérités dans nos âmes, pour conduire notre vie selon cet amour, et pour en faire les œuvres, n'y ayant personne au monde plus obligé à cela que nous le sommes, ni aucune compagnie qui doive être plus appliquée que la nôtre à l'exercice extérieur d'une vraie charité ; car notre vocation est d'aller, non en une seule paroisse, ni en un seul diocèse, mais par toute la terre, pour embraser les cœurs des hommes, et pour y faire ce qu'a fait le Fils de Dieu, lequel a dit qu'il était venu apporter un feu sur la terre, afin d'enflammer les cœurs des hommes de son amour. Il est donc vrai que nous sommes envoyés, non seulement pour aimer Dieu, mais aussi pour le faire aimer. Il ne nous suffit pas d'aimer Dieu, si notre prochain ne l'aime aussi; et nous ne saurions aimer notre prochain comme nous-mêmes, si nous ne lui procurons le bien que nous sommes obligés de nous vouloir à nous-mêmes, c'est à savoir l'amour divin qui nous unit à celui qui est notre souverain bien. Nous devons aimer notre prochain comme l'image de Dieu et l'objet de son amour, et faire en sorte que réciproquement les hommes aiment leur très-aimable Créateur, et qu'ils s'entr'aiment les uns les autres d'une charité mutuelle pour l'amour de Dieu, qui les a tant aimés que de livrer son propre Fils à la mort pour eux. Mais regardons, je vous prie, Messieurs, ce divin Sauveur comme le parfait exemple de la charité que nous devons avoir pour notre prochain : ô Jésus ! Dites-nous, s'il vous plaît, qui est-ce qui vous a fait descendre du Ciel pour venir souffrir la malédiction de la terre ? Quel excès d'amour vous a porté à vous humilier jusqu'à nous, et jusqu'au supplice infâme de la croix ? Quel excès de charité vous a fait exposer à toutes nos misères, prendre la forme du pécheur, mener une vie souffrante, et souffrir une mort honteuse? Où est-ce que l'on trouvera une charité si admirable et si excessive ? Il n'y a que le Fils de Dieu qui en soit capable, et qui ait eu un tel amour pour ses créatures, que de quitter le trône de sa gloire pour venir prendre un corps sujet aux infirmités et misères de cette vie, et pour faire les étranges démarches qu'il a fuites pour établir en nous et parmi nous par son exemple et par sa parole, la charité de Dieu et du prochain. Oui, c'est cet amour qui l'a crucifié, et qui a produit cet ouvrage merveilleux de notre rédemption. O Messieurs, si nous avions une étincelle de ce feu sacré qui embrasait le cœur de Jésus, demeurerions-nous les bras croises, et délaisserions-nous ceux que nous pouvons assister ? Non, certes ; car la vraie charité ne saurait demeurer oisive, ni nous permettre de voir nos frères et nos amis dans le besoin sans leur manifester notre amour ; et pour l'ordinaire les actions extérieures rendent témoignage de l'état intérieur. Ceux qui ont la vraie charité au dedans, la font paraître au dehors: c'est le propre du feu d'éclairer et d'échauffer, et c'est aussi le propre de l'amour de se communiquer.

Dans ce même sentiment, parlant une autre fois à ceux de sa communauté, il disait que les missionnaires seraient bien heureux s'ils devenaient pauvres pour avoir exercé la charité envers les autres; mais qu'ils ne devaient pas craindre de le devenir par cette voie, à moins que de se défier de la bonté de notre Seigneur, et de la vérité de sa parole.

Or, la charité de Vincent était si parfaite, et son cœur était tellement rempli de l'onction de cette divine vertu, que Ton peut dire en quelque façon qu'elle embaumait ceux qui avaient le bonheur de converser avec lui ; en sorte que l'on pouvait connaître qu'il était du nombre de ceux dont parlait l'apôtre Saint Paul quand il disait: Nous répandons en tous lieux la bonne odeur de Jésus-Christ. Sur quoi parlant un jour aux siens : « Chaque chose, leur dit-il, produit comme une espèce d'image de soi-même, ainsi qu'on voit dans une glace de miroir qui représente les objets tels qu'ils sont: un visage laid y parait laid, et un beau y paraît beau; de même, les bonnes ou les mauvaises qualités se répandent au dehors ; et surtout la charité, qui est d'elle-même communicative, produit la charité ; et un cœur vraiment embrasé et animé de cette vertu fait ressentir son ardeur, et tout ce qui est dans un homme charitable respire et prêche la charité ».

Enfin Vincent était l'ami de tous les bons, et avait des amis partout, dont il conservait et cultivait l'amitié, non pour être jamais à charge à personne, mais pour maintenir et fomenter cette sainte union que le Fils de Dieu a tant recommandée aux siens, et pour faire plutôt du bien que pour en recevoir. Aussi peut on dire avec vérité que jamais avaricieux n'a ménagé plus soigneusement ses biens, et les occasions de les accroître, ni ambitieux les occasions d'acquérir de nouveaux honneurs, que Vincent celles de faire du bien à son prochain, par un véritable et sincère esprit de charité. Sur quoi il ne sera pas hors de propos de produire le témoignage des religieuses de la Visitation du premier monastère de Paris, qui ont été ses filles spirituelles l'espace de trente-cinq ans. Voici en quels termes elles en ont parlé : « Ce grand serviteur de Dieu, tout ardent de son amour, voulait que chacun en brulât, et que la charité fût pratiquée en toutes les sortes qu'elle le pouvait être. Il ne pouvait souffrir que dans les communautés l'on ne se témoignât pas assez d'estime les uns aux autres, ou que l'on vint à dire quelque chose qui fût au désavantage du prochain. Il disait qu'il craignait fort la désolation des communautés, lorsque les personnes qui les composent ne se tiennent pas bien unies les unes aux autres; ce qui n'arrive jamais que par le manquement d'estime, de support et de charité ; qu'il fallait que les religieuses se regardassent les unes les autres comme les épouses de Jésus-Christ, les temples du Saint-Esprit et les images vivantes de Dieu, et que dans cette vue elles se portassent réciproquement un amour et un respect les unes aux autres ; et pour cela, ajoutent ces vertueuses servantes de Dieu, il nous exhortait particulièrement à deux choses : la première, d'avoir recours à la bonté de Dieu, qui est tout amour et charité, pour lui demander part aux lumières et aux ardeurs divines de son esprit ; la seconde, de concevoir un grand désir de notre amendement, et de travailler en effet à nous amender des défauts et manquements que nous pourrions commettre contre la vertu de charité, faisant fidèlement sur ce sujet notre examen particulier, pour corriger et ôter de nos cœurs tout ce qui pourrait, en quelque manière que ce fût, altérer l'union que nous devons avoir avec Dieu et entre nous mêmes ».

Et une autre religieuse du même ordre, dont la vertu a répandu une très-bonne odeur dans le second monastère de Paris, a laissé en mourant ce témoignage de la charité qu'elle avait reconnue en Vincent : « On peut assurer, dit-elle, avec vérité, que ce saint homme a imité au plus près la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui n'a été employée qu'à bien faire à un chacun pendant qu'il a été sur la terre ; car qui est-ce qui n'a point éprouvé la charité de Monsieur Vincent dans ses nécessités, soit pour l'âme soit pour le corps ? Trouvera-t-on aucune personne affligée, laquelle ayant eu recours à lui, s'en soit retirée jamais saris trouver quelque soulagement en ses maux ? Mais y a-t-il eu quelqu'un qui ait pu refuser de prendre confiance en lui, lorsqu'il a entrepris de lui parler et de le consoler? Et pour sa propre vie et les biens de sa congrégation, à qui est-ce qu'on peut dire qu'ils sont, sinon à ceux qui en ont besoin ? »

Il y a encore une circonstance que nous ne devons pas omettre touchant la charité dont le cœur de Vincent était rempli ; c'est qu'elle le portait non seulement à soulager les indigences et les misères du corps et de l'âme, mais aussi à épargner et sauver, autant qu'il pouvait, l'honneur et la réputation d'autrui ; et c'est une chose remarquable, qu'on ne l'a jamais entendu se plaindre de personne, quelques torts ou injures qu'il en eût reçus, et encore moins blâmer ou donner le tort à aucun quand il ne s'agissait que de seuls intérêts ; au contraire, les absents avaient partout où il se rencontrait, un avocat qui défendait toujours leur cause, et qui plaidait hautement en faveur de la charité ; en sorte que, disant toujours du bien de tous, autant qu'il le pouvait avec vérité, il ne disait et ne souffrait jamais qu'il fût dit en sa présence aucun mal de personne, et ne voulait pas même que l'on blâmât ou que l'on dit le moindre mal de ses ennemis.

 

Fleurs Spirituelles

 

« C'est surtout à l'amour qu'on a pour le prochain, qu'on connaît si l'on aime Dieu. Ces deux amours ne sont jamais séparés l'un de l'autre. On fait plus de progrès dans celui-ci, à proportion qu'on en fait davantage dans celui-là. Cette règle est sûre : voyez quel amour vous avez pour Dieu. Si le premier est parfait, le second l'est, et vous avez tout fait; mais il ne faut pas être de ceux qui disent vouloir faire beaucoup et qui ne mettent jamais la main à l'œuvre ». (Sainte Thérèse d'Avila).

« Jésus aime tant notre prochain, qu'il a donné sa vie pour lui. Ce Dieu Sauveur se réjouit, lorsque nous nous sacrifions pour faire du bien. Tous les services que nous rendons au prochain en vue de lui, et pour lui témoigner notre amour, lui sont très agréables. Ah ! Si nous comprenions bien de quelle importance est la vertu de charité envers le prochain, quel zèle n'aurions-nous pas à en faire des actes ».

Pratique : Ne laissez passer aucune occasion de rendre service au prochain, par un vrai motif de charité. Priez pour les personnes qui se dévouent au service du prochain.

 

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