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10 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Onzième jour

Les Témoignages

 

Disciple de la Dame, Bernadette en devait être le témoin. Une grande animation ayant marqué, à Lourdes, la matinée du 21 février, les autorités chargées de veiller à la tranquillité locale : le maire, le procureur impérial, le commissaire de police, se réunirent à l'hôtel de la mairie, et décidèrent, après mûre réflexion, d'amener la voyante, par voie de conseil, à ne plus retourner à la Grotte... Dès sa sortie de la mairie, le procureur impérial mandait Bernadette dans son cabinet. Voici donc le témoin de la Dame devant le représentant du parquet : M. Dutour. Témoin catégorique. Point de silence intéressé ou complice ; point de morcellement de la vérité. Elle dépose sur la personnalité de la Dame.

« Ma pauvre enfant, votre Dame n'existe pas ; c'est un être purement imaginaire ». « Quand elle m'apparut pour la première fois, je le croyais aussi, et me frottais les yeux ; mais aujourd'hui je suis sûre que je ne me trompe pas ». « Comment le savez-vous ? » « Parce que je l'ai vue plusieurs fois, et encore ce matin ; puis elle s'entretient avec moi ». « Les Sœurs de l'Hospice chez qui vous allez en classe sont incapables de mentir ; et cependant elles vous disent que vous vous faites illusion ». « Si les Sœurs de l'Hospice voyaient comme moi, elles croiraient comme moi ».

Témoin incorruptible. « Prenez garde ; on finira peut-être par découvrir quelque chose de caché qui explique votre obstination ; on a déjà répandu le bruit que vous et les vôtres vous receviez des cadeaux en secret ». « Nous ne recevons rien de personne ». « Cependant hier vous êtes allée chez Madame Millet, et vous y avez accepté des douceurs ». « C'est vrai. Madame Millet m'a fait prendre un verre d'eau sucrée pour calmer mon asthme ; c'est tout ».

Témoin résolu. « Quoi qu'il en soit, votre conduite à la Grotte est un véritable scandale ; vous faites courir les gens, et il faut que toutes ces choses finissent ; me promettez-vous de ne plus retourner à Massabielle ? » « Monsieur, je ne vous le promets pas ». « Est-ce votre dernier mot ? » « Oui, monsieur ». « Alors, sortez, nous aviserons ».

Le témoin avait battu le procureur qui s'amusait spirituellement avec ses amis de sa propre défaite. Dans l'après-midi du dimanche 21 février, sans se préoccuper de l'insuccès de M. Dutour dans la matinée, le commissaire de police, le célèbre Monsieur Jacomet, se rendit sur la place du Porche, où il avait calculé qu'il trouverait Bernadette à la sortie des Vêpres. Heureux ceux et celles dont les policiers, tant au courant des allées et venues du public, ne peuvent calculer de faire la rencontre qu'à la sortie de nos églises : leur âme sereine aura vite déconcerté les finasseries policières !

Le commissaire, feignant de se trouver là en curieux, arriva bientôt devant la jeune fille, et, avec l'air de profiter d'une rencontre fortuite, il pria cette dernière de venir à son bureau. Bernadette, sans trouble, sans explications, suivit docilement l'agent de l'autorité. C'était un second témoignage que la Dame mettait Bernadette en demeure de lui rendre : l'enfant le para de qualités que n'avait point le témoignage précédent. Quelle simplicité, quelle netteté, quelle crânerie dans ses réponses au madré commissaire ! Elle dépose sur l'identité et la beauté de la Dame.

« Tu as sans doute déjà compris dans quel but je t'ai appelée chez moi ? On m'a parlé avec tant d'intérêt des belles choses que tu vois à Massabielle que, ma foi, comme tout le monde, j'ai été pris du désir de savoir de quoi il s'agissait. Est-ce que tu aurais de la peine à nous raconter, à M. Estrade et à moi, comment tu as fait la rencontre de la Dame de la Grotte ? » « Non, monsieur ».

Et témoin imperturbable, comme si elle eût été en face de l'un des siens, Bernadette fit le récit, plein de charmes, de la première apparition. Pendant qu'elle parlait, le commissaire faisait rapidement courir son crayon sur une feuille de papier blanc. Puis, relevant la tête : « Ce que tu nous racontes est en effet très intéressant ; mais enfin quelle est cette Dame dont tu es si engouée ? La connais-tu ? » « Je ne la connais pas ». « Tu dis qu'elle est belle. Comme qui est-elle belle ? » « Oh ! Monsieur, répondit-elle, témoin clairvoyant, elle est plus belle que toutes les dames que j'ai rencontrées jusqu'ici ». « Pas plus belle cependant que Madame N... ou Madame N... » (et ici le commissaire citait les dames de la ville le plus en renom pour leur beauté). « Elles ne peuvent pas y faire », riposta-t-elle en une tournure patoise dont la signification était : « Elles ne peuvent pas être comparées, elles ne peuvent rivaliser ».

M. Jacomet, suspendant l'interrogatoire, prit sa feuille de notes et commença une guerre de traquenards. Il essaya de faire tomber la voyante dans la contradiction : « Tu as dit que la Dame est âgée de dix-neuf à vingt ans ? » « Non, j'ai dit de seize à dix-sept ». « Qu'elle est revêtue d'une robe bleue et d'une ceinture blanche ? » « C'est le contraire, monsieur ; il faut mettre une robe blanche et une ceinture bleue ». « Que ses cheveux tombent en arrière ? » « Vous avez mal entendu ; c'est le voile qui tombe en arrière ». Témoin perspicace, Bernadette avait redressé sans hardiesse, mais sans timidité, toutes les variantes que le commissaire, à dessein, avait introduites, pour l'embrouiller, dans sa narration. Force fut à M. Jacomet de changer de tactique :

« Ma chère Bernadette, j'ai voulu te laisser aller jusqu'au bout de ton récit ; mais je dois te déclarer que je connaissais l'histoire de tes prétendues visions ; cette histoire est de pure invention, et je sais qui te l'a apprise ». « Monsieur, je ne vous comprends pas ». « Je vais être plus clair : est-ce qu'il n'y a pas quelqu'un qui t'a conseillée en secret de dire que la Vierge t'apparaissait à Massabielle, et qu'en le disant, non seulement tu passerais pour une sainte, mais encore que la Vierge t'en saurait gré ? Fais attention avant de répondre, car j'en sais à ce sujet plus long que tu ne penses ». « Personne, monsieur, ne m'a conseillé les choses dont vous parlez », répartit le témoin humble, inaccessible au piège du mensonge enduit d'orgueil. « Je sais à quoi m'en tenir ; mais je ne veux pas faire de scandale, ni te chercher une mauvaise querelle. Je ne réclame pas d'aveux, mais j'exige de toi une simple promesse. Me donnes-tu l'assurance que tu ne reviendras plus à la Grotte ? » « Monsieur, j'ai promis à la Dame d'y revenir ». « Ah ! Oui, s'écria M. Jacomet en se levant de son siège et feignant la colère ; tu crois donc que nous serons toujours d'humeur à écouter tes sornettes et à céder à tes entêtements ? Si, à l'instant, tu ne prends pas l'engagement de ne plus retourner à Massabielle, j'envoie chercher les gendarmes et te fais mettre en prison ». Bernadette demeura témoin inflexible, fidèle.

 

Examen

 

Quels témoins sommes-nous de Dieu, de Jésus, de la Vierge ? Témoignons-nous catégoriquement, résolument, imperturbablement, de leur existence réelle ? Oui, Dieu existe et les autres êtres n'existent que par lui... Oui. Jésus existe : Il est de toute éternité comme Fils de Dieu, depuis (vingt siècles siècles comme Fils de l'homme : Réalité divine, il est historiquement la grande réalité humaine. Il est l'Homme-Dieu : par lui nous avons tous été rachetés.... Oui, la Vierge existe.... Elle est l'Eve nouvelle, la femme bénie entre toutes les femmes parce que, Mère de Dieu, elle est Mère des hommes, et Reine de la terre et du Ciel... Nous sommes convaincus théoriquement de ces trois augustes réalités.... Que ne le sommes-nous pratiquement ? Nous nous déprendrions des figures qui passent pour étreindre amoureusement ces Réalités qui demeurent...

Témoignons-nous avec la même netteté, la même incorruptibilité, la même crânerie, de la Beauté supérieure de Dieu, de Jésus, de Marie ?... Oui, Dieu est le plus beau, et il n'y a de beau que Dieu.... Et après Dieu ce qu'il y a de plus beau, c'est Jésus splendeur du Père, figure de sa substance, incarnation de la Beauté incréée... Et après Dieu et Jésus, ce qu'il y a de plus beau, c'est Marie la pleine de grâce, la pleine de lumière, la pleine de vertus et partant la toute belle aux yeux de Dieu... les beautés humaines qui nous attirent et nous passionnent sont souvent de vraies caricatures physiques et des laideurs morales... En tout cas, ce ne sont que des étincelles fugitives de beauté. Marie en est, de par Dieu et pour Jésus, l'inextinguible, l'incandescent foyer....

Bernadette ne se laissa ni séduire par la flatterie et l'argent, ni intimider par le mensonge et la menace.... Combien d'hommes et de femmes sont pris à la glu des compliments !... Combien de femmes vendent en secret leurs vertus à prix d'argent... Combien d'hommes sont à la remorque des menteurs qui parlent ou écrivent contre la Religion !... Combien d'hommes, par ambition et peur de l'impiété au pouvoir y désertent les églises, abandonnent extérieurement toute pratique religieuse, et traitent Dieu, le Christ, la Vierge en étrangers, sinon en ennemis... Les procureurs et les commissaires, les jouisseurs et les impies, ont beau jeu avec de si pitoyables témoins d'une Religion dont les premiers disciples furent pourtant des martyrs et des héros... On n'accepte plus guère aujourd'hui que le martyre du plaisir, on semble ne plus connaître que l'héroïsme au rabais....

 

Prière

 

O Notre Dame, c'est la Foi qui a vaincu le monde, c'est l'amour qui est fort comme la mort. Donnez-nous une foi vive en Dieu, en Jésus, en vous... A la Foi, lumière de l'esprit, ajoutez en notre âme l'amour, chaleur du cœur. Croyant, nous parlerons ; aimant, nous combattrons. Et à ceux et celles qui chercheront à opérer contre nous l'exploitation, le trafic des consciences, nous répondrons comme Bernadette : « Oui, j'irai encore à la Grotte, à l'église, aux chapelles, aux rendez-vous divins... » Allez-vous en, adorateurs du veau d'or, valets de la Politique, tentatrices du Mal : qui est semblable en vitalité, en beauté, en bonté, en fidélité, en puissance, à la Vierge, à Jésus, à Dieu ?...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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9 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Dixième jour

La prière pour les pécheurs

 

Le dimanche 21 février, l'Apparition se produisait pour la sixième fois. Ce qui s'y passa, Bernadette le conta aussitôt après au docteur Dozous, médecin de Lourdes qui était à la Grotte, ce jour-là, à côté de l'enfant : « La Dame, en me quittant un instant de son regard, l'a dirigé au loin par-dessus ma tête. Ensuite, reportant son regard sur moi qui lui demandais ce qui l'attristait, elle m'a dit : « Priez pour les pécheurs ».

Décidément la Dame tenait école de prière. Elle avait appris à l'enfant à prier pour soi. Mais l'égoïsme n'est pas chrétien ; on a beau être petit, on peut, on doit avoir un cœur grand, catholique, vaste comme le monde : elle lui demande de prier pour les autres. Et parmi les autres, elle signalait les plus besogneux : les pécheurs : « Priez pour les pécheurs ». Elle en est le refuge, ils sont l'unique sujet de ses tristesses. Ils ont été les bourreaux de son Fils ; ils sont les empoisonneurs de son âme, si on peut ainsi s'exprimer. Tout ce qu'elle a souffert, tout ce qu'elle est susceptible de souffrir encore, lui vient d'eux tous. Elle a la perception de leur sort malheureux, avec l'ardent désir de leur cure prochaine. Elle voudrait les sauver. Or, sauvés, il ne peuvent l'être que par le recouvrement de la grâce ; et la grâce, ils ne la peuvent recouvrer que par la prière : « Priez pour les pécheurs ».

Prière la plus nécessaire. Le monde moral repose sur l'équilibre de la justice divine comme sur son axe. Quand les droits de Dieu sont respectés par l'obéissance des hommes, le monde moral est dans son assiette ; quand les péchés prévalent contre les œuvres saintes, l'équilibre est rompu. Cette rupture entraînerait les pires catastrophes. Quel agent interviendra pour y remédier, en rétablissant l'ordre bouleversé ? La prière. Les justes prient et la prière des justes est comme l'impôt payé par les riches à la place des pauvres : la somme des devoirs est atteinte, les droits de Dieu ne sont plus méconnus, sa justice suspend les coups que son bras s'apprêtait à frapper... Au surplus, pour rompre avec le péché et les habitudes criminelles, la grâce est nécessaire. Or la grâce. Dieu ne la donne qu'aux sollicitations de la prière : soit qu'on prie soi-même pour ses propres besoins, soit qu'on s'entremette comme avocat des autres. Ainsi est-il de toute nécessité qu'on plaide la cause des pécheurs, pour obtenir leur conversion. Or, plaider une cause pareille, c'est prier. Ici surtout devient parfaite la synonymie du mot : « Oratio », qui, en latin, signifie à la fois prière et discours. On appelle de la même manière l'Oraison de Jésus au Jardin des Oliviers, et le discours d'un Cicéron ou d'un Hortensius au forum : Oratio : prier, c'est parler ; et parler, surtout au nom des pécheurs, c'est prier : « Oremus, prions, parlons : Priez pour les pécheurs ».

Prière la plus pratique. En dépit de sa bonne volonté et de son talent, on risque d'être pendant longtemps un avocat sans cause, un médecin sans malade : il est si difficile, en des jours d'encombrement des carrières comme ceux que nous traversons, de faire sa trouée sociale pour faire son chemin. Et l'attente de l'utilisation de ses capacités foncières doit être douloureuse, lorsque, désireux d'être utile aux autres, on est obligé de constater que les clients n'arrivent pas. Le succès, comme le génie, en ces conjonctures, est une longue patience, et la patience n'est jamais exempte de douleurs... Or les clients, je veux dire les pécheurs, pullulent dans le monde, et l'on n'a pas à attendre pour pouvoir efficacement utiliser sa sainteté personnelle et leur prêter secours. « Il y aura toujours des pauvres parmi vous », disait Jésus à ses apôtres ; il y aura aussi toujours des pécheresses et des pécheurs. Les médecins et les plaideurs spirituels sont assurés d'avoir toujours de la besogne : « Priez pour les pécheurs ».

Prière la plus méritoire. Le mérite de la prière vient du Surnaturel dont elle est imprégnée : plus elle est faite de foi, d'espérance, de charité, d'humiliation, plus elle est méritoire. Or, ne faut-il pas être particulièrement croyant, confiant, aimant, humble, pour ne s'occuper que des âmes et de leur sanctification ? Les malades, les pauvres peuvent provoquer notre pitié naturelle, sensible, par le spectacle de leurs souffrances physiques et de leur dénuement. Il faut avoir un oeil baigné de foi, un cœur trempé d'espérance et d'amour, une volonté oublieuse d'elle-même pour ne voir, ne soulager et n'aimer que les âmes : « Priez pour les pécheurs ».

Prière la plus négligée. On s'occupe de soi, de ses intérêts matériels, des intérêts matériels d'autrui, comme lorsqu'on se dépense en prière et en dévouement pour les pauvres et les malades. Mais qui sont ceux et celles, à notre époque de matérialisme et de positivisme, qui placent, au sommet de leurs affections et de leurs préoccupations, les intérêts des âmes ? La Vierge veut que Bernadette, et nous, à l'exemple de Bernadette, préférions les âmes aux corps, l'esprit à la matière, l'Eternité au Temps. Voilà pourquoi elle donne ce conseil, ce programme de vie dévouée : « Priez pour les pécheurs ».

Quel bien nous ferions, quelle œuvre excellemment sociale, puisque les œuvres sociales sont de mode et de nécessité aujourd'hui, nous accomplirions, si nous priions le matin, le soir, pour les pécheurs !... La Dame serait consolée, car, disait Bernadette à M. Dozous : « Je fus bien vite rassurée par l'expression de bonté et de sérénité que je pus revoir sur son visage, et aussitôt elle disparut ». Dieu appliquerait à des âmes dont nous ne ferions la connaissance que dans l'éternité le mérite de nos prières réparatrices : « Priez pour les pécheurs ».

Mais, entre les pécheurs, sans exclure, de parti pris, personne, faisons un délicat triage : si nos pères, nos mères mêmes, nos enfants, nos frères, nos sœurs, nos autres proches, nos amis, nos employés, nos domestiques, déserteurs du devoir religieux, vivent loin de la grâce, assignons-leur une place à part dans nos supplications pieuses ; transformons-nous, pour eux surtout, en avocats infatigables ; et, à coups de prières, les bras en croix ou à genoux, arrachons-les, coûte que coûte, au Mal, au Malheur, à l'éternelle faillite de la Vie... « Priez pour les pécheurs ».

 

Examen

 

Si nous sommes savants, sommes-nous loyaux et, devant les évidences et les supériorités du Surnaturel, faisons-nous de la Science, pour que son enflure ne nous tue point, la servante de la Foi ?... Nous taisons-nous humblement, quand nous ignorons ? Affirmons-nous, quand le divin rayon a lui ?... Le docteur Dozous apporta aux Apparitions le premier suffrage de la Science loyale. Et depuis, les savants, en grand nombre, se sont inclinés devant les faits de Lourdes... Avons-nous le regard profond, lointain, ouvert, le plus possible, sur les hommes, les choses, le passé, le présent, l'avenir, le Temps, l'éternité ?... C'est être médiocre et superficiel que d'avoir intellectuellement la vue courte... Ouvrir un grand oeil, c'est se creuser souvent une source de tristesses ; mais les tristesses qui viennent des hommes se changent en joies quand, plus loin et plus haut que les créatures, on contracte l'habitude de voir Dieu... La Dame dirigea son regard au loin, par-dessus la tête de Bernadette...

Prions-nous pour les pécheurs ? Si nous étions intelligents, ce serait-là notre prière favorite. N'est-elle pas la grande prière illuminatrice ? Elle nous rappelle le pourquoi de l'Incarnation, le mode de la Rédemption : l'expiation du péché par la souffrance d'un Dieu. Elle met ainsi en relief la synthèse dogmatique de notre admirable Religion... Prions-nous pour les pécheurs ? Si nous étions soucieux de notre persévérance dans le Bien, ce serait-là encore notre prière favorite. N'est-elle pas la grande prière préservatrice ? En nous obligeant à songer à la laideur, à la malfaisance du péché, elle entretient chez nous la culture des idées saines, et ce sont les idées qui mènent les âmes ; elle alimente notre horreur, notre haine du Mal, et c'est la Haine du Mal qui détermine les victoires du Bien. Ainsi établit-elle un cordon sanitaire de plus en plus protecteur entre nous et les occasions de péché !... Prions-nous pour les pécheurs, pour ceux surtout que nous avons positivement scandalisés en les poussant au Mal, pour ceux encore que nous n'avons pas assez édifiés, en les portant insuffisamment au Bien.... C'est étrange comme on se préoccupe peu de réparer le Mal que, d'une manière positive ou négative, on a pu faire aux autres ! N'y a-t-il pas là cependant non plus une question de charité mais une formidable question de justice ?...

Prions-nous pour les membres de notre famille qui vivent en état de péché, pour ceux d'entre eux surtout qui, pécheurs, sont malades et même en danger de mort ?... Que de larmes de regrets, pour avoir trahi un si facile devoir, on versera plus tard !... Prions-nous, spécialement et chaque jour pour cette grande pécheresse qu'est la France : seule nation en Europe et au monde qui, en ses lois, ait chassé Dieu ?...

 

Prière

 

O Notre Dame, si nous avions eu le sens chrétien et la délicatesse apostolique de prier pour les pécheurs, ainsi que vous nous l'avez demandé, il y a beau temps que nous serions sauvés... Prier pour les pécheurs, c'est le moyen de salut le plus nécessaire, le plus pratique, le plus méritoire, le plus intelligent, le plus bienfaisant, le plus facile, puisque, partout et toujours, même dans l'enfance et la vieillesse, il est à la portée de tous. Mais il a été par notre faute le moyen le plus négligé... Les parleurs, les agités, les surmenés ne manquent point autour de nous : leur nombre va sans cesse grandissant. Mais les orants et les orantes, mais les avocats, les avocates de la prière sainte, où sont-ils ?... Nous, du moins, nous voulons vous consoler des angoisses que vous causent les impénitentes et les impénitents. Agréez donc notre promesse de prier pour les pécheurs. Mais comme, parmi les pécheurs, nous ne sommes peut-être pas au dernier rang, alors que nous devrions être les premiers d'entre les justes, permettez-nous de vous dire avec une filiale insistance : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il !

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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8 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Neuvième jour

Prière personnelle

 

A la date où nous sommes arrivés, la nouvelle des Apparitions était généralement connue à Lourdes, et l'on commençait à s'en entretenir à voix haute et d'une manière publique dès que l'on apprit que la voyante se rendait tous les matins à la Grotte, un grand nombre d'habitants de Lourdes se hâtèrent d'y accourir. Dans la matinée du samedi 20 février, le dessous des excavations et le Gave étaient entièrement occupés. Ainsi croissent graduellement les œuvres de Dieu ! Ainsi le grain de sénevé devient, sous l'action insensible mais persévérante de la grâce, un arbre gigantesque !

Bernadette, accompagnée de sa mère, arriva à Massabielle vers six heures et demie. Elle ne fut ni étonnée ni émue d'y trouver la foule qui l'attendait. Elle se présenta sous le rocher avec le même air que si elle eût été simple spectatrice, et alla s'agenouiller à sa place ordinaire. Sans faire attention que tous les yeux étaient fixés sur elle, elle prit naturellement son chapelet et se mit à prier. Le moment des grandes expansions était venu, et Bernadette envoyait l'expression de ses hommages, de ses remerciements, de ses joies, à la Dame cachée du rocher. Une grâce surhumaine accompagnait ses mouvements, et sa propre mère, qui se tenait, émue, à ses côtés, disait en pleurant : « Je perds la tête et ne reconnais plus ma fille ».

Une rumeur confuse d'admiration s'était déjà élevée du milieu de la foule, et la plupart des assistants se haussaient sur la pointe des pieds afin de mieux voir et contempler l'extatique. Absorbés par le tableau présenté par l'enfant, les spectateurs craignaient d'en perdre un autre : par une attraction dont ils ne pouvaient se défendre, ils portaient alternativement leurs regards de Bernadette au rocher et du rocher à Bernadette. Les yeux du corps ne voyaient rien du côté de la Grotte : mais les yeux de l'âme voyaient... Après l'extase, Bernadette, interrogée sur son entretien avec la Dame, répondit que celle-ci avait eu la bonté de lui apprendre mot par mot une prière particulière et spéciale pour elle. C'est tout ce que nous savons de la Cinquième Apparition. Pourquoi la Dame, se faisant complaisamment maîtresse d'école de Bernadette, lui apprit-elle, mot par mot, une prière spéciale ? Afin de lui apprendre, d'abord, à se connaître pour s'humilier.

Nous ne nous connaissons pas, et nous ne voulons pas nous connaître. La constatation de certaines réalités nous fait peur ; l'entretien de certaines illusions nous enchante. Tels les malades qui ajournent la consultation de l'homme de l'art pour s'épargner l'ennui de servitudes redoutées ; telles encore les vieilles vaniteuses qui refusent de se regarder à la glace pour ne point constater sur leurs traits, savamment mais inutilement travaillés, les injures des ans.... Et alors on prie, je le veux bien supposer ; mais les prières faites, même avec ferveur sensible, sont vagues, imprécises, sans aucune adaptation aux besoins. Or, les besoins changent à chaque âge, avec chaque situation. La prière de l'enfant ne doit pas être celle du jeune homme, de la jeune fille, du père, de la mère, du prêtre, de l'ouvrier, du magistrat, du vieillard. Je comprends la Dame apprenant à Bernadette une prière en harmonie avec ses besoins nouveaux. Il fallait que l'enfant se connût et que, se connaissant mieux, elle s'humiliât plus encore à cause des avances divines...

Avec quelle ferveur l'élève ne dut-elle point réciter cette prière !!! C'était la sienne, et c'était la Reine des Anges elle-même, et non point Gabriel porteur du message divin, qui la lui avait enseignée. La Dame apprit mot par mot à Bernadette une prière spéciale, afin de lui apprendre à se bien exprimer, pour se faire écouter. En se connaissant mieux, on s'humilie davantage, et on donne à sa prière une note subjective qui frappe l'attention et attire la bienveillance de Dieu : ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement. Mais encore faut-il, quand la prière doit être un exposé de situation et non pas seulement une supplique brève, être au courant du vocabulaire à employer.

En même temps que la langue nationale, en chaque peuple, il y a la langue des cours, des académies, des parlements, des prétoires, des lettres, des sciences et des arts. A plus forte raison, doit-il y avoir une langue de la Religion. Elle existe. C'est la fonction des mères d'apprendre à leurs enfants l'alphabet, les premiers mots de la langue courante ; nous avons tous commencé à bégayer, à épeler, sur les genoux maternels. C'est la fonction des éducateurs d'apprendre la terminologie scientifique, artistique, philosophique, littéraire. C'est la fonction de l'Eglise d'apprendre les vocables, les tournures, les constructions, de la langue religieuse... Je ne m'étonne plus que la Dame se soit faite la pieuse et patiente éducatrice de Bernadette. Il fallait que l'enfant, appelée à une vocation spéciale, fût capable, dans ses rapports avec Dieu, de s'exprimer selon les besoins de son intelligence et de son cœur. Et la Vierge lui distillait les mots propres ; et, pour être mieux comprise, elle se servait du patois pyrénéen. Il est facile de deviner le succès d'une telle méthode pédagogique, employée par une telle institutrice...

La Dame apprit une prière à Bernadette, afin de lui apprendre à s'élever pour se détacher. C'est le rôle de l'éducation de nous meubler de connaissances, d'idées, de sentiments, pour le fond, et de mots pour la forme. Or, en nous munissant de ce double bagage, l'éducation élève. Les sujets de l'éducation se nomment des élèves ; dans l'ensemble, les meilleurs élèves sont les mieux élevés. Moyen primordial d'éducation religieuse, la prière est, par excellence, une élévation : elle élève jusqu'à Dieu. Les chrétiens les mieux élevés sont ceux qui prient le mieux... Or, en s'élevant, on se détache nécessairement, et en se détachant, on conquiert une liberté plus grande. Plus élevé que tous, puisqu'il atteint par son ascension dans l'intimité de Dieu même, celui qui prie est le plus détaché et partant le plus libre...

Force était à Bernadette de se déprendre d'elle-même et du monde pour être plus à la hauteur de sa mission d'extatique, de témoin, d'apôtre. Et afin de réaliser en elle ce détachement indispensable, la Dame lui apprend à prier, c'est-à-dire à s'élever. Elle lui forge des ailes, et, de la sorte, lui assure, avec les joies de l'âme parmi les tristesses qui l'attendent, les libertés du cœur en vue des menaces d'asservissement dont elle sera l'objet... La Dame apprit une prière à Bernadette, afin de lui apprendre à s'unir à Dieu pour se sanctifier. C'est le but de la prière. On s'humilie devant Dieu en se connaissant ; on se fait écouter de Lui en s'exprimant ; on s'élève jusqu'à lui en se détachant. Pourquoi ? Pour arriver à s'unir amoureusement à lui en se sanctifiant. La sanctification est l'union amoureuse de l'âme avec Dieu, de Dieu avec l'âme, et il n'est point d'union possible sans prière.

Or, les degrés de sanctification varient selon l'afflux des grâces auxquelles on correspond et la dignité de la vocation à laquelle on est appelé : de grandes grâces accompagnent une grande vocation ; une grande vocation requiert une sanctification égale. Donc, pour monter en sainteté, il faut monter en ferveur, en valeur de prière. Bernadette, élue d'une vocation à part, avait besoin d'une sanctification spéciale, et cette œuvre de sanctification, elle ne la pouvait accomplir dans sa plénitude et ses nuances, qu'en devenant toute sainte en son âme et son corps. De là, pour elle, une plus impérieuse nécessité de la prière : de là, la leçon que lui donne la Vierge...

 

Examen

 

Avez-vous remarqué la simplicité de Bernadette ? Sans souci de la foule qui la regarde, elle prend naturellement son chapelet et se met à prier.... Que voilà bien la caractéristique du vrai Surnaturel ! On s'occupe de Dieu avant tout, avant tous... Est-ce là notre attitude à l'église, chez nous, quels que soient nos voisins et voisines ?... Nos yeux nous perdent trop souvent. La curiosité, la vanité, la sensualité les ouvrent, quand la prière les devrait tenir clos.... On ne nous reconnaîtrait bientôt plus, si nous pratiquions, en priant, la modestie des yeux.... En outre des prières communes que nous avons apprises ou que nous lisons dans les livres, adressons nous à Dieu des prières personnelles qui soient la traduction exacte de nos sentiments, le cri actuel de nos besoins ?... Ainsi priaient tous les malades, tous les pécheurs dont l'Evangile cite les paroles ... Ils se racontaient eux-mêmes, au lieu de parler par la bouche des autres.... On n'est pas assez soi dans ses rapports oraux avec Dieu. Bernadette, grâce à la Dame, fut elle...

A force de répéter les mêmes prières le matin et le soir, si nous sommes de ceux qui les font, ne les estropions-nous pas, surtout quand nous les disons en latin ?... Dieu se charge sans doute de toutes les interprétations, aucune mutilation verbale ne le peut embarrasser dans la compréhension des textes fabriqués par les hommes... Mais il est assez grand pour mériter, peut-être, que nous nous exprimions aussi correctement que possible avec lui... Nous prions pour recouvrer la santé, pour gagner de l'argent dans quelque entreprise ou quelque loterie, pour réussir en quelque projet de mariage ou autre affaire importante.... Tout en faisant de la prière un plaidoyer, en faisons-nous par dessus tout ce qu'elle doit être essentiellement : un colloque avec Dieu, une élévation, une union amoureuse ?... Bien peu savent prier !...

 

Prière

 

O Notre Dame, apprenez-nous la science, inspirez-nous la passion de la prière.... Modèle des parents, des maîtres et maîtresses d'école, dans votre leçon de prière à Bernadette, faites comprendre et pratiquer aux pères et mères ce grand devoir religieux qu'ils ont par trop négligé envers leurs enfants, et suscitez parmi nous, s'il en est temps encore, des éducateurs et des éducatrices qui, tenant tête glorieusement aux exigences des programmes devenus si variables, foulent aux pieds les questions de boutique et d'amour-propre, et placent la Religion invariable au-dessus des brevets et autres passeports des carrières uniquement laïques.... Avant d'être homme, femme, ou mieux, pour être homme, femme, il faut être chrétien. Qu'on rende à César ce qui est à César, mais qu'avant tout on rende à Dieu ce qui est à Dieu : Dieu se charge de prendre ce qu'on ne lui rend point...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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7 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Huitième jour

Extase et troubles diaboliques

 

« Bernadette se mit à genoux, éleva son chapelet à la hauteur du front et se marqua d'un beau signe de croix. Un moment après, le monde matériel n'existait plus pour elle, et son âme ravie était plongée dans les délices de la contemplation. Des sourires ineffables illuminaient son visage, des courants de joie céleste faisaient tressaillir tout son être ». L'état de grâce, à plus forte raison l'état extatique, donne à la figure des chrétiens des sourires, des reflets à part. Allez en pays protestant : vous serez frappé de l'expression morne des visages. N'avez-vous point remarqué, au contraire, l'épanouissement des vierges, des femmes et même des hommes, dans nos paroisses encore pratiquantes, les jours de fête et surtout de communion pascale ?

La mère et la tante avaient déjà entendu faire le tableau de ce qu'était Bernadette à la Grotte. Leur imagination ne s'était pas élevée à l'idéal des sublimes réalités qui les attendaient. Quand elles virent la voyante sous les rayonnements de l'extase, le corps penché en avant comme pour s'envoler, elles furent saisies d'un tremblement nerveux, et la mère de s'écrier : « O mon Dieu, je vous en conjure, ne m'enlevez pas mon enfant ». C'était le cri de la nature ! Elle est sujette à ces affolements. Très attachée à la terre, elle a toujours peur que la terre ne lui échappe. Que n'est-elle plus clairvoyante ? Elle comprendrait que le Surnaturel, en enlevant, élève ; qu'en tuant, il vivifie. La Mort vient d'en bas, la Vie, d'en haut. Les parents mondains ne veulent, à aucun prix, de la vocation sacerdotale ou religieuse pour leurs fils ou leurs filles, et ils consentent de gaieté de cœur à ce que le monde leur enlève, pour les dégrader, ceux et celles que Dieu, à qui ils les refusent, transfigurerait... Heureusement, la nature n'est point seule à émettre son suffrage.

Une autre voix, celle d'une assistante disait en même temps : « Oh ! qu'elle est belle ! » C'était le cri de la grâce ! Et la grâce, ici comme toujours, avait raison. La vraie beauté n'est point celle du corps qu'exagère le prisme des sensualités ; c'est celle de l'âme perçue à la lumière précise de la foi. Au milieu des laideurs morales qui nous environnent, il faudrait qu'on pût dire de l'âme de chacun de nous : « Oh ! qu'elle est belle ! » Les sociétés, pour vivre, ont besoin, plus qu'on ne pense, de mystiques beautés...

Des larmes d'attendrissement montèrent à tous les yeux : on se mit à prier dans un silence admirable. Bernadette demeura dans le ravissement environ une demi-heure ; cette demi-heure parut un siècle au cœur anxieux de la mère et de la tante ; ce ne fut qu'un éclair, mais un éclair échappé des demeures célestes pour les autres personnes présentes à cette scène. La voyante revint de son extase en se frottant les yeux et comme accablée sous le poids de son bonheur. Heureuse, elle se rapprocha affectueusement de sa mère et de sa tante, qui la reçurent dans leurs bras avec une inexprimable tendresse. Toutes trois, elles remontèrent la pente escarpée de Massabielle au milieu des femmes qui avaient suivi au départ. Celles-ci entouraient Bernadette de mille égards et se répandaient en admiration sur ce qu'elles avaient vu. Chemin faisant, Bernadette raconta que la Dame s'était montrée satisfaite de sa fidélité à revenir à la Grotte.

En cette quatrième Apparition, la Dame témoigna donc, d'abord, sa satisfaction. Elle était contente de la fidélité de l'enfant. Rien ne lui plaît davantage que la fidélité. Elle la considère comme la pierre de touche de l'amour. Un sursaut, un bond de cœur, peut être de la passion, de la frénésie, du dévouement, de l'héroïsme. Mais ce n'est là que l'accident de l'amour. Sa substance, sa force, son charme intime, est dans ce qui dure sans altération d'âme : dans la fidélité. Et Bernadette était fidèle. Et elle plaisait ainsi à la Dame, et la Dame le lui disait. Quelle joie !... Par nous-mêmes nous ne pouvons rien, et nous avons cependant le pouvoir de faire plaisir à la Vierge admirable, à l'être infini : Dieu. Faire plaisir à la terre, c'est le secret des âmes passionnées ou délicates ; faire plaisir au Ciel, c'est le secret des Saints.

Bernadette raconta, en outre, que la Dame lui avait dit que, plus tard, elle aurait des révélations à lui faire. En cette quatrième Apparition, la Dame, qui avait témoigné sa satisfaction, révéla donc aussi sa sagesse. Nous sommes pressés, surtout en ce siècle de vitesse folle. L'art des nuances, la science des gradations, nous font de plus en plus défaut, la Vierge très prudente ne nous ressemble point. Elle a le temps pour auxiliaire de ses projets : par le miroitement de révélations ultérieures, elle pique la curiosité de Bernadette, elle la tient en haleine, elle laisse mûrir en cette enfant les fruits du Surnaturel, et cette maturation qu'en toutes choses, matérielles ou spirituelles, rien ne supplée, la prépare, lentement mais sûrement, au prochain accomplissement de sa mission.

Bernadette parla encore d'un fait étrange qui s'était produit durant la vision. Pendant qu'elle était en prière, dit-elle, un tumulte de voix sinistres paraissant sortir des entrailles de la terre était venu éclater au-dessus des eaux du Gave ; ces voix s'interpellaient, se croisaient, se heurtaient, comme les clameurs d'une foule en querelle. L'une de ces voix, dominant les autres, avait crié d'une manière stridente et pleine de rage : « Sauve-toi ! Sauve-toi ! » A ce cri qui ressemblait à une menace, la Dame avait levé la tête et froncé le sourcil en regardant vers la rivière. Sur ce simple mouvement, les voix s'étaient prises d'épouvante et avaient fui dans toutes les directions. Les auteurs de ce vacarme et de ces insolences étaient sans nul doute les démons survenus en ces parages avec la permission de Dieu. Leur flair, étonnamment subtil, leur faisait pressentir quelque prochain coup d'éclat du Surnaturel en ce coin des Pyrénées ; et, n'étant pas fixés sur l'identité de la Dame, lions féroces, ils rugissaient. Selon toute probabilité, c'est le chef de la troupe diabolique qui, plus haineux que les autres, venait de signifier à la Dame, par un cri plus rageur, de se sauver. Mais celle qui apparaissait, dans l'anfractuosité de la roche, « fraîche comme l'aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil », était aussi « terrible comme une armée en bataille ». Un regard, un changement de physionomie, un froncement de sourcil lui avaient suffi pour réduire au silence et disperser l'attroupement mystérieux. Ainsi, ayant témoigné sa satisfaction, révélé sa sagesse, la Dame en cette quatrième apparition manifestait-elle sa puissance...

 

Examen

 

Avons-nous une expression de visage qui raconte la sérénité de notre foi, la ferveur de nos prières, la pleine possession de notre âme, qui soit comme un texte vivant d'Evangile, comme une apologie vécue de christianisme ?... On a, pour un observateur perspicace, la figure de son âme... Des sourires illuminaient le visage de Bernadette en prière.... N'avons-nous pas peur des enlèvements de la grâce ? On ne se donne à Dieu qu'à demi par crainte d'être pris en entier : la nature, avare de son autonomie, redoute les concurrences, les mainmises de la grâce.... Il est rare qu'on se trouve trop intelligent, trop honoré, trop riche, trop bien portant.... Par peur de l'emprise surnaturelle, on se trouve presque toujours suffisamment saint... ou l'on préfère, pour échapper aux ennuis du contrôle, ne se point regarder à ce divin miroir, ne se point peser à cette inquiétante balance.... « O mon Dieu, je vous en conjure, ne m'enlevez pas mon enfant », disait la mère Soubirous...

Tout comme les mondains et les mondaines, ne nous laissons-nous pas prendre aux apparences trop sensibles, aux formes matérielles ?... Pour nous, la vraie beauté réside-t-elle dans la pureté de l'âme... « Oh ! Qu'elle est belle ! », disait une assistante. Réservons-nous ce suffrage aux splendeurs d'âme opérées par la grâce ?... Dans notre paroisse, méritons-nous, par nos assiduités aux offices, par notre contribution généreuse aux frais du culte, par l'édification de nos exemples et la promptitude de notre dévouement, le titre de fidèles ?... Hélas ! Que d'infidèles parmi les catholiques de nos paroisses !... On fait plaisir aux créatures... on se fait plaisir à soi-même.... Où sont ceux, celles qui font plaisir à l'Eglise, à la Dame, à Jésus, à Dieu ?...

Sommes-nous des amis de la sage lenteur qui produit, pour le bien, des fruits mûrs en leur temps... Réprimons-nous la mobilité de nos idées, la perpétuité de nos mouvements enfantins ?... La Vierge ne dit pas tout, dès la première entrevue à Bernadette : elle lui annonça, pour plus tard, les révélations plus importantes... Savoir attendre et, sans injustice ni indélicatesse, savoir faire attendre, surtout ceux qui sont jeunes et chez qui la griserie de l'arriviste peut être si néfaste : quel art !... Ne sommes-nous point de ces naïfs qui étonnent, déconcertent et découragent les fréquentes tentations du Démon ?... Le Démon n'est pas un être imaginaire, c'est un être réel. Entre les âmes, il déteste principalement celles qui sont dévotes à la Vierge.... Enfants de Marie, attendez-vous donc à être plus fréquemment, plus violemment tentés... Mais ne vous effrayez point... Invoquez la Dame : « Elle fronça le sourcil et la troupe infernale s'enfuit épouvantée »...

 

Prière

 

O Notre Dame, donnez-nous une expression de figure chrétienne, un courage chrétien, une beauté chrétienne... Rendez-nous fidèles à la grâce, à notre règlement particulier, à tous nos devoirs de paroissiens.... Enseignez-nous à penser avec réflexion, à parler avec prudence, à agir avec sagesse.... Le bien aimé Pie IX disait : « L'enfer est en réparation, tous les diables sont dehors ». On raconte, est-ce vrai ?, qu'apparaissant naguère dans une loge maçonnique, le démon aurait dit : « Faites vite, car la Femme de la montagne pourrait vous empêcher d'aboutir ». La Femme de la montagne, c'est vous, ô Femme du calvaire, Dame de Lourdes ! Froncez le sourcil, jetez un regard de colère sur les esprits malins qui ont trop longtemps vagabondé dans le monde pour y accumuler des ruines, et, sans plus tarder, faites-les rentrer tous dans l'abîme infernal...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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6 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Septième jour

Le Conseil de famille

 

« Dès que Mademoiselle Millet et Antoinette Peyret eurent disparu, Bernadette fit connaître à ses parents les paroles recueillies de la bouche de la Dame et l'engagement pris par elle de revenir pendant quinze jours à la Grotte. En entendant cette dernière communication, les époux Soubirous tombèrent dans un trouble indéfinissable. Jusque là ils avaient pensé que les yeux de l'enfant se laissaient éblouir à la Grotte par quelque forme vaporeuse plus ou moins brillante, mais que cette forme finirait par s'évanouir, comme s'évanouissent, dans les hauteurs de l'espace, les figures fantastiques créées par les nuages. Les nouveaux renseignements apportés par la voyante renversaient toutes leurs hypothèses. Ce quelque chose de vague, d'indécis, qu'ils avaient entrevu par leur imagination était un être réel, vivant, ayant une volonté propre et parlant comme l'un d'eux. Maintenant, et ici commençait leur embarras, à quelle catégorie d'esprits fallait-il rattacher la personnalité immatérielle, et toutefois sensible, qui se montrait à Massabielle ?

Aux traits resplendissants de la Dame décrite par Bernadette, à la nature des promesses qu'elle faisait, le père et la mère de l'enfant croyaient reconnaître la Reine du Ciel. Mais ils repoussaient bien vite cette pensée comme présomptueuse, et se confondaient dans leur néant. Ils se prenaient ensuite à examiner l'idée conçue par Antoinette Peyret, c'est-à-dire la possibilité d'une apparition, sous une forme humaine, d'une âme du purgatoire. Mais la sérénité de l'être mystérieux ne semblait pas se concilier avec l'expression d'une personne qui souffre. Puis, une âme du purgatoire serait-elle venue sans but à la Grotte ? Pourquoi cette âme n'aurait-elle pas formulé ses désirs, ses prières, au moment où elle y était expressément conviée ? La présence d'une âme du purgatoire sur le rocher de Massabielle, ne paraissait donc pas probable aux Soubirous.

Un troisième aspect de la question jetait ces derniers dans une espèce de saisissement qui approchait de l'épouvante. Sans doute la Dame de la Grotte se présentait sous des dehors pleins de charme et de bénignité ; sans doute elle portait sur elle un objet religieux qui fait la terreur de l'enfer ; sans doute elle donnait des promesses qui, par leurs restrictions mêmes, rappelaient les promesses évangéliques. Mais à tous ces beaux semblants, à toutes ces belles assurances, pouvait-on se fier ? L'esprit du mal n'est-il pas capable de toutes les fourberies et de tous les mensonges ? En dehors de ces sujets de crainte, ne demeurait-il pas encore d'autres points noirs à éclaircir ? Que signifiait le silence de la Dame à l'égard de son nom ? Entrevoyant d'un côté la lumière et d'un autre les ténèbres, les époux Soubirous étaient en proie aux incertitudes les plus inextricables. Ils se sentaient enveloppés de surnaturel, et ce surnaturel, ils n'osaient ni l'accueillir, ni le combattre. Les braves gens arrivaient à la question finale sans pouvoir la résoudre : devaient-ils, ne devaient-ils pas autoriser Bernadette à retourner à la Grotte ?

Voyez-vous la maison de Bernadette devenue soudain comme une petite annexe de l'antique Sorbonne ? On y tient école de haute théologie ; on y envisage le cas sous toutes ses faces, on en fait, avec le scalpel d'un gros bon sens, l'anatomie savante : le mari et la femme s'y improvisent théologiens. Des grâces d'état les éclairaient sans doute, à leur insu ; il fallait néanmoins qu'ils offrissent à l'action de Dieu l'apport d'un jugement rare et d'une religion profonde, pour déployer tant de discernement en une semblable dissection. Voilà ce que faisait jadis le Christianisme chez les ignorants de la classe ouvrière : il mettait de la rectitude dans les cerveaux, de la modération dans les appétits, de l'honnêteté dans les cœurs ! Que les transformateurs modernes en fassent autant !

Dans les conjonctures un peu difficiles, les Soubirous ne manquaient jamais de consulter la tante Bernarde, la marraine de leur fille, et il était rare que son avis ne fût pas adopté. Au cours de la journée du 18 février, la mère de la voyante alla trouver sa sœur aînée pour lui faire part de ses perplexités. Bernarde écouta, mais elle ne voulut donner aucun conseil avant d'avoir réfléchi. Le soir, à la veillée, elle se présenta chez les Soubirous, et leur dit que son opinion était faite et qu'elle ne voyait pas de motif sérieux pour empêcher Bernadette de se rendre à l'invitation de la Dame. « Si la vision, fit-elle observer, est de nature céleste, nous n'avons rien à redouter ; si ce n'est qu'une supercherie diabolique, il n'est pas possible que la Vierge laisse tromper une enfant qui se confie à elle avec tout l'abandon de son innocence. Au surplus, ajouta Bernarde, il est un tort que nous nous sommes déjà donné : c'est celui de n'être pas allés nous assurer par nous-mêmes des faits qui s'accomplissent à Massabielle. Il est nécessaire que cette démarche se fasse ; puis, selon ce que nous aurons observé, nous déciderons de la conduite qu'il conviendra de tenir ».

C'était parler d'or. Il serait difficile d'entendre, à la veillée, dans les chaumières contemporaines, propos marqués au coin de plus de finesse d'esprit et de justesse d'observation. En désapprenant la Religion, le peuple n'a guère fait que s'abrutir... Déférant à la manière de voir de la tante Bernarde, la mère Soubirous et sa fille sortaient, le lendemain 19 février, au point du jour, de leur domicile des Petits-Fossés et se dirigeaient, enveloppées dans leurs capulets, vers la rue du Baous. Elles prirent en passant la tante Bernarde, puis, sans proférer une parole, les trois femmes, Bernadette au milieu, s'acheminèrent vers les bas-fonds du Gave.

 

Examen

 

Initions-nous nos parents aux desseins de Dieu sur nous quand ces desseins, nettement perçus, sagement analysés, sont une invitation à une vie plus parfaite, à une vocation plus haute ?... Que d'âmes appelées à rester vierges dans le monde, à devenir religieuses dans les cloîtres, manquent leur vocation, gâchent leur vie, pour ne s'être point ouvertes en famille, respectueusement mais carrément, sur l'appel divin !... Aide- toi, le Ciel t'aidera.... Bernadette fit connaître à ses parents les paroles de la Dame.... On en est arrivé, dans les foyers chrétiens, à ne plus oser parler de Jésus-Christ.... La pluie, le beau temps, la politique, les questions d'argent, la chronique du quartier, offrent bien plus d'attraits...

Admirez-vous l'humilité des Soubirous repoussant la pensée de l'apparition de la Vierge comme présomptueuse et se confondant dans leur néant ?... Seul l'orgueil, issu de la Révolution, pouvait multiplier avec ses crédulités niaises, comme il l'a fait parmi le peuple, la race des jobards et des gobeurs... Admirez-vous aussi la souplesse intellectuelle, la pondération de jugement, la droiture d'âme dont font preuve le père et la mère de Bernadette en disséquant le cas, exposé par leur fille, à leur façon ? Les prétendus intellectuels auraient haussé les épaules, ricané, et, en dépit de leurs lumières, n'auraient rien compris du tout.... Qu'elle est belle la Religion qui affine à ce point le bon sens des ouvriers !... O peuple, redeviens religieux pour redevenir clairvoyant !...

Admirez-vous encore l'union qui règne dans la famille Soubirous ?... On s'y défie de soi, on va chercher la tante, on la consulte comme un oracle, on lui obéit comme à une envoyée de Dieu.... Les tantes, celles qui sont dignes de ce nom, du moins, quelles sympathiques figures ! Quels services, quand elles sont vertueuses, ne rendent-elles pas !... On connaît la réponse de Racine à Madame de Maintenon lui promettant de dissiper un nuage survenu contre le poète dans la tête et le cœur du Roi et de ramener ainsi le beau temps : « Non, non, Madame, lui dit-il, vous ne le ramènerez jamais pour moi. Et pourquoi avez-vous une pareille pensée ? Doutez-vous de mon cœur ou de mon crédit ? Je sais, Madame, quel est votre crédit, et je sais quelles bontés vous avez pour moi. Mais j'ai une tante qui m'aime d'une façon bien différente. Cette sainte fille demande tous les jours à Dieu pour moi des disgrâces, des humiliations, des sujets de pénitence, et elle aura plus de crédit que vous »... Les tantes ne rendent pas que ces services, appréciés des chrétiens robustes seulement : elles en rendent d'autres, très nombreux, dans l'ordre temporel.... Heureux ceux à qui Dieu ménage, surtout dans les conjonctures difficiles, l'intervention d'une tante judicieuse, délicate, dévouée, sainte...

La sortie de la tante Bernarde, de la mère Soubirous et de Bernadette au point du jour ne vous dit-elle rien ? Leur silence absolu en route est-il pour vous sans éloquence ?... A quelle heure, tardive peut-être et inégale, nous levons-nous ?... Il fait si bon, pour l'hygiène de l'âme plus que du corps, se lever de bon matin !... Dieu tient tant aux prémices !... Le Démon trouve tant son compte à nous attarder paresseusement dans notre lit !... Les Saintes Femmes allèrent au tombeau de Jésus à la pointe du jour.... La matinée avance la journée, dit-on.... Le lever matinal, le silence matinal, donnant plus de temps et favorisant la méditation, préparaient jadis les serviteurs et les servantes, les ouvriers et les ouvrières, à l'audition de la Messe quotidienne, et en faisaient comme des moines et des moniales dans le monde... Heureux temps, qui existent encore dans les nations chrétiennes, qu'êtes-vous en France devenus ?...

 

Prière

 

O Notre-Dame, mettez sur nos lèvres, dans nos conversations en famille, les paroles les plus propres à sanctifier nos parents et à promouvoir l'oeuvre de notre sanctification personnelle.... Suscitez aussi, dans les circonstances où de graves décisions s'imposeront à nous, des conseillers et des conseillères qui, comme les parents et la tante de Bernadette, nous éclairent de leur bon sens, nous échauffent de leur foi, nous accompagnent de leurs prières et nous amènent jusqu'à vous.... On vous invoque comme l'étoile du matin : inspirez-nous le dégoût du désordre, des retards sans excuse, des honteuses paresses, dans notre lever ; aidez-nous à utiliser saintement, par la mortification de la nature, par le recueillement et la méditation, les premières minutes matinales, et conduisez-nous, quelles que soient les rigueurs de la saison et même la longueur des distances, pour l'assistance quotidienne à la messe, la grande Apparition divine, à l'autel de Jésus !...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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5 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Sixième jour

Demande de la Dame et Promesse

 

Et la Dame, ayant paru ensuite réfléchir un moment, ajouta : « Voulez-vous avoir la bonté de venir ici pendant quinze jours ? » Seconde parole : elle contenait une demande. Demande réelle : « Voulez-vous ? » Tel est le respect de Dieu pour notre volonté, dont il a fait la collaboratrice de ses vouloirs sur nous, pour ce qui se réfère à notre sanctification, que la Dame fait appel, d'abord, à la volonté, au libre arbitre de Bernadette. Elle aurait certes pu intimer un ordre, surtout à une fille de meunier, à une enfant ; elle formule une demande : « Voulez-vous ? »

Demande délicate : « Voulez-vous avoir la bonté ? » ou, selon une variante admise, parfois, dans la traduction de Bernadette : « Voulez-vous me faire la grâce ? » Peut-on rien concevoir comme forme de demande ! La volonté a été respectueusement consultée ; le cœur s'imprègne maintenant de bonté de grâce. La conversation de personnes bien élevées est un des plus grands charmes de société, ici-bas. Que doivent donc être les conversations du Ciel ? Nous en percevons un écho, par Marie : « Voulez-vous avoir la bonté, me faire la grâce ? » Vous qui aimez la Vierge, imitez son langage ; et qu'aucune parole maladroite n'éloigne jamais de vous ceux, si petits soient-ils, que vous avez le devoir d'édifier et convertir !

Demande particulièrement réjouissante : « Voulez-vous avoir la bonté de venir ici pendant quinze jours ? » Ainsi énoncé, l'objet inattendu de la demande apportait à Bernadette une double joie de précision et de durée. Rien ne paralyse comme l'incertitude, l'imprécision de ce qu'on a à faire, lorsqu'on voudrait s'employer pour Dieu ; rien aussi ne désenchante comme la rapidité des moments d'union plus intime avec le Surnaturel. Et Bernadette, maintenant, connaissait son devoir : « venir » ; et elle savait où le remplir : « ici ». Et cela durerait quinze jours ! La Dame me veut ici, devait-elle se dire à elle-même ; donc, ma mère ni personne ne pourra s'y opposer.... Quel apaisement dans son âme, quelle perspective de céleste bonheur !....

« Qu'as-tu répondu ? » lui demanda Antoinette Peyret. « J'ai répondu que oui ». « Mais pourquoi la Dame veut-elle que tu viennes ? » « Je l'ignore, elle ne me l'a pas dit ». « Mais, reprit à son tour Madame Millet, pourquoi nous as-tu fait signe de reculer quand nous étions tout à l'heure après toi ? » « Pour obéir à la Dame ». « Ah ! Soupira avec inquiétude Madame Millet, de grâce, Bernadette, demande-lui si ma présence ici ne lui serait pas importune ». Bernadette leva les yeux vers le haut du rocher, puis se retournant : « La Dame répond : « Non, sa présence ne M'est pas désagréable ». La voyante se remit à prier et avec elle les deux femmes. Dans cette seconde partie de l'Apparition, Madame Millet et Antoinette Peyret remarquèrent que Bernadette interrompait souvent sa prière pour se livrer à un colloque intime avec la Vision. Une heure se passa ainsi, puis tout disparut. Dès que Bernadette fut sortie de la Grotte, Madame Millet et Antoinette Peyret lui demandèrent si elle n'avait pas reçu de nouvelle communication de la Dame : « Si, répondit l'enfant, mi-attristée, mi-joyeuse ; elle m'a dit : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse dans ce monde, mais dans l'autre ».

Troisième parole : elle contenait une promesse. La dévotion à la Sainte Vierge a toujours été considérée comme un signe certain de pré-destination : « Enfant de Marie, dit l'adage ascétique, enfant du Paradis ». La Dame, pour rafraîchir cette conviction chez les chrétiens et chrétiennes modernes, tant oublieux de leur Salut, promet à Bernadette de la rendre heureuse non en ce monde, mais dans l'autre. Et les promesses de la Dame ne sont ni décevantes ni ruineuses, comme celles des hommes qui promettent tout et ne tiennent rien, soit qu'ils ne puissent ou ne veuillent plus. Il y a un autre monde dont celui-ci est le portique ; et c'est de l'autre monde, du monde de l'éternité bienheureuse, que d'ores et déjà, par nos aspirations et nos œuvres, nous devons faire partie. Mais qui pense à ce monde futur, aujourd'hui que la matière triomphante a jeté son voile sur les yeux de l'Esprit ? De n'y penser point ne le supprime pas. Il existe, et il sera le grand réformateur...

« Puisque la Dame consent à te parler, reprirent les femmes, pourquoi ne lui demandes-tu pas son nom ? » « Je l'ai fait ». « Eh bien ! Qui est-elle ? » « Je l'ignore ; elle a baissé la tête en souriant, mais elle n'a pas répondu ». La révélation du nom était une grâce qu'il fallait mériter. Elle se ferait plus tard.... Bernadette fut reconduite dans sa famille. Comme la meunière Nicolau, Madame Millet et Antoinette Peyret dirent à la mère : « Ah ! Que vous êtes heureuse d'avoir une pareille enfant ! »

Rien de plus vrai. La mère Soubirous, en proie à mille perplexités, n'appréciait peut-être pas alors tout son bonheur. Il était grand cependant. Mère, elle avait le bonheur de l'élection de sa fille par la Dame, supérieure à toutes ; chrétienne, elle avait le bonheur de la coopération directe à l'oeuvre sainte de la Grotte, par ses conseils, ses autorisations et ses souffrances ; femme, elle avait le bonheur de l'illustration même temporelle de son nom par les divulgations prochaines de la Renommée et de l'Histoire. Mais quand on est heureux, on a besoin de se l'entendre dire pour s'en bien pénétrer. Voilà pourquoi je me plais à dire à vous qui venez au Mois de Marie et servez la Vierge : « Vous êtes heureux, heureuse, de pouvoir jouir des intimités de la Dame. Comprenez votre bonheur ».

 

Examen

 

Connaissons-nous les vouloirs spéciaux de Dieu, de la Vierge, sur nous ?... On les connaît par les poussées de la grâce vers tel sacrifice ou telle action, par les élancements du cœur, par les incitations de la conscience, par les impasses auxquelles nous acculent les événements, par les indications de notre confesseur.... Répondons-nous : « Je veux », par un intelligent libre-arbitre, afin de ne pas être obligés, au jour de notre mort, de le dire par nécessité inexorable, alors que Dieu, ne nous demandant plus notre avis, nous dira d'un ton qui ne souffrira ni réplique ni délai : « Je veux ? »... Ouvrons-nous notre cœur, plus encore que notre esprit, aux désirs divins, aux ordonnances divines, mettant de la coquetterie à avoir toutes les bontés pour Dieu, à lui faire toutes les grâces, car ce qu'il regarde dans les œuvres c'est avant tout le cœur.... Bernadette répondit oui.

Ne sommes-nous point de ceux qui commencent avec entrain le mois de Marie, mais qui, avant la première quinzaine ou la fin de la seconde, ne remettent plus les pieds à l'église, non parce qu'ils sont retenus chez eux par la maladie ou les affaires, mais parce que rien ne leur plaît tant que l'inconstance, rien ne leur pèse plus que la continuité ?.... Sommes-nous bien convaincus que notre présence est fort agréable à Marie, à condition que dans ses sanctuaires nous sachions la prier avec ferveur et prendre des résolutions qui provoquent chez nous l'imitation plus parfaite de ses exemples et de ses vertus ?... Tout culte doit rendre imitateur.... Pensons-nous souvent au bonheur sans mélange ni terme qui nous attend au Ciel ?... Ne cherchons-nous pas plutôt être heureux sur cette terre, à la façon des mondaines et des mondains : désirant les richesses, les honneurs, les plaisirs qui deviennent si facilement des causes d'éternelle damnation ?...

Tout en ayant, je le veux supposer, une vraie dévotion intérieure à la Très Sainte Vierge, savons-nous faire pour elle, extérieurement, des sacrifices de toilette, par la simplicité de mise qui convient à des Enfants de Marie ?... Que de jeunes filles refusent aujourd'hui de s'habiller de blanc, de porter le voile virginal ! Si encore c'était pour économiser, elles pourraient être excusables. Mais elles ont peur de ne pas être assez belles, assez élégantes, pendant quelques heures, aux yeux du monde : des robes, des chapeaux, à la dernière mode, cadrent mieux avec leurs goûts de vanité qu'elles amalgament avec des airs et des pratiques de religion. Car à notre époque, par une anomalie tristement caractéristique, les personnes honnêtes ont la manie de se vêtir souvent comme celles qui ne le sont pas, afin de paraître, dirait-on, avoir quelque relent de légèreté ou de vice ; et celles qui ne sont pas honnêtes recourent à tous les vernis de l'hypocrisie pour reproduire les dehors de celles qui le sont.... C'est le monde renversé !.. La Dame plus belle, plus élégante que toutes, j'imagine, ne se montra pas si difficile : elle apparut à la Grotte tout juste avec le costume : robe blanche et ceinture bleue, admis dans l'association des Enfants de Marie à la paroisse de Lourdes, et elle consacra de la sorte, en l'irradiant d'une N'estimez-vous pas qu'une telle leçon de toilette ne devrait point passer inaperçue ?... 

 

Prière

 

O Notre-Dame, nous voulons avoir la bonté, vous faire la grâce de venir dans votre sanctuaire, non pas seulement pendant quinze jours, mais durant tout ce mois, qui n'aura que le tort très grand d'être trop court. Veuillez, en revanche, avoir la bonté, nous faire la grâce de nous promettre, comme à Bernadette, le bonheur du Paradis. « Salut, César, ceux qui vont mourir te saluent », disaient dans l'arène fatale les gladiateurs de Rome. Salut, disons-nous aussi, aux richesses, aux honneurs, aux plaisirs tyranniques : les enfants de la Vierge, uniquement épris des biens du Ciel, regardent la mort prochaine comme une libératrice, et ne vous accordent qu'un salut de pitié....

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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4 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Cinquième jour

Le papier et la plume

 

L'événement accompli pour la seconde fois à la Grotte s'ébruita dans Lourdes : les jeunes filles qui s'étaient séparées de Bernadette au moulin de Savy en parlèrent. On rit généralement du caquetage, on les traita de petites folles. Cependant deux personnes pieuses, Madame Millet et Antoinette Peyret qui faisait partie de la congrégation des Enfants de Marie établie dans la paroisse, prirent la chose au sérieux et, dans la journée du mercredi 17 février, décidèrent, pour s'éclairer à ce sujet, de se rendre, à la tombée de la nuit, au domicile des Soubirous.

« Elles se présentèrent juste au moment où Bernadette sollicitait de sa mère l'autorisation de retourner une troisième fois à la Grotte. Encore sous le coup des impressions reçues le dimanche précédent, la mère ne voulait pas renouveler ses alarmes et adressait à sa fille une sévère mercuriale. A la vue des deux visiteuses, elle s'arrêta un peu confuse, mais elle ne put cacher ni s'empêcher de dire le motif de son irritation. Madame Millet et Antoinette Peyret furent presque heureuses d'arriver en cette conjoncture ; elles s'employèrent à calmer la mère, à lui démontrer que ses craintes étaient exagérées. Elles appuyèrent ensuite la demande de Bernadette, et, plaidant autant pour elles-mêmes que pour l'enfant, elles firent remarquer qu'il y avait plus de danger à combattre ce désir qu'à le favoriser. Enfin elles s'engagèrent à accompagner Bernadette à la Grotte et à lui servir de protectrices ». L'opposition maternelle cessa. Le lendemain, jeudi 18 février, avait lieu la troisième Apparition.

« Avant le jour, afin de ne pas attirer l'attention des curieux, Madame Millet et Mademoiselle Peyret vinrent frapper discrètement à la porte des Soubirous, et Bernadette sortit avec elles. Elles avaient à peine fait quelques pas dans la rue, quand les cloches de la paroisse annoncèrent une messe basse : elles entrèrent à l'église. La messe entendue, elles s'acheminèrent vers Massabielle ; peu de personnes les virent passer, car les maisons n'étaient pas encore ouvertes. Madame Millet tenait ostensiblement le cierge traditionnel bénit à la Chandeleur, cierge qu'elle faisait brûler dans sa chambre aux jours de fête de la Vierge ou à l'approche des gros orages. Antoinette Peyret cachait de son côté sous les plis de son grand capuchon noir des Pyrénées une feuille de papier, une plume, de l'encre. Lorsqu'elles furent parvenues au sommet du mamelon de Massabielle, Bernadette, pressée d'arriver, laissa derrière elle ses protectrices et descendit rapidement vers la Grotte. Madame Millet et Antoinette Peyret, moins familiarisées avec le sentier, n'arrivèrent au bord du Gave que quelques minutes après la voyante. Elles trouvèrent cette dernière à genoux, récitant son chapelet, en face de la niche où pendait le buisson. Après avoir allumé le cierge bénit, les deux femmes imitèrent Bernadette et prirent leur chapelet. Le petit groupe agenouillé priait à voix basse depuis déjà quelques instants, lorsque la voyante jeta soudain un cri de joie : « Elle vient... La voilà ! » et Bernadette, frémissante de bonheur, inclinait en même temps la tête jusqu'à terre. Madame Millet et Madame Peyret se hâtèrent de porter leurs regards sur le rocher, mais hélas ! Pour elles rien n'y était changé.

« Bernadette était déjà en communication avec la céleste apparition. Elle priait et souriait tour à tour... Quand le chapelet fut récité, Antoinette Peyret dit à Bernadette en lui tendant le papier et la plume qu'elle avait apportés : « Demande, je te prie, à la Dame, si elle a quelque chose à nous communiquer et, dans ce cas, de vouloir bien le mettre par écrit ». La voyante fit trois ou quatre pas vers le rocher, puis comprenant sans se retourner que les deux femmes la suivaient, elle leur fit signe de la main de demeurer en arrière. Arrivée sous le buisson, Bernadette se haussa sur ses pieds et présenta le papier et la plume à la Vision. Elle demeura quelques instants dans cette attitude, regardant vers l'ouverture ogivale et paraissant écouter des paroles qui lui venaient du bout de la niche. Elle abaissa ensuite ses bras, fit une profonde inclination et revint à sa place première. Comme on le pense bien, le papier était demeuré blanc. Un peu attristée.

Antoinette Peyret se rapprocha de Bernadette et lui demanda ce qu'avait répondu la Dame. « Quand je lui ai présenté le papier et l'encre, elle s'est mise à sourire, puis, sans se fâcher, elle m'a répondu : « Ce que j'ai a vous dire, il n'est pas nécessaire que je le mette par écrit ».

Première parole de la Dame : elle contenait une triple leçon.

Leçon de respect. « Ce que j'ai à vous dire ». Elle lui disait vous. « La Vierge me dit vous », racontait-elle plus tard, en s'arrêtant à ce pronom, confuse et la tête baissée. Rien n'échappe aux enfants : ils saisissent bien vite la nuance des égards qu'on a pour eux. Ils nous mesurent à notre aune, d'après nos procédés à leur endroit. L'instinct de la dignité, affiné par l'amour-propre, leur donne des clairvoyances redoutables. Au foyer comme à l'école, les enfants ont perdu la majesté dont la Religion, pour protéger leur faiblesse, les avait recouverts : on les traite gentiment, sous maints toits, comme de petits animaux d'un dressage plus ou moins intéressant et long. Parents et maîtres ont besoin de se rappeler l'exemple de la Dame.

Leçon d'autorité doctrinale. « Ce que j'ai à vous dire, il n'est pas nécessaire que je le mette par écrit ». La Révélation, n'en déplaise à la Critique, vaut mieux que l'Histoire : elle en est la mère. Chez les individus comme chez les peuples, la pensée suggérée précède la parole, et la parole précède l'écriture. Les Livres Saints n'ont vu le jour qu'après que Dieu, qui les inspira au fur et à mesure de leur composition, a eu parlé à l'Humanité par des témoins spéciaux, et, plus tard, par le Verbe incarné. En dehors de nos Saintes Lettres, l'écriture, qui est une garantie en matière commerciale, est loin d'être toujours une certitude en Histoire. Plus d'une fois, le document authentique, passion des fouilleurs, réclame des fats, écueil des superficiels, doit renoncer à la prétention absolue d'apporter le rayon décisif.

Leçon de condescendance. « Ce que j'ai à vous dire ». Certaines grandes dames, moins grandes par leurs mérites que par leurs prétentions, le prennent de très haut, lorsqu'elles daignent adresser la parole à des inférieurs ou à ceux et celles que, malgré les nivellements démocratiques, elles regardent comme tels : fort peu avenantes, elles sont très laconiques. Les parvenues, favorites de la fortune et de l'intrigue, ont la spécialité de ces airs dédaigneux.

La Dame, elle, la plus grande Dame qui soit sur terre et au Ciel, ne se sert point de la plume naïvement présentée par Bernadette. Elle parle. Quel honneur pour cette enfant que d'entendre la Reine du monde s'entretenir en tête à tête avec elle ! Et elle parlait patois. Elle le devait pour se faire comprendre ; elle le devait davantage pour se faire aimer. « Un jour, raconte M. Estrade, que Bernadette causait avec nous, au salon, je lui adressai cette question : « Dis-moi, est-ce que la Dame de la Grotte te parle français ou patois ? » « Oh ! Patois !... » « Bah !... tu veux qu'une dame d'un rang si élevé sache parler patois ? » « Mais oui !... » Puis avec fierté et en employant une tournure patoise : « Et le patois de Lourdes, encore, qu'elle parle ! » Le don des langues, apanage des Apôtres après la Pentecôte, est encore plus l'apanage de Marie. Mère de tous les hommes, il faut bien que, le cas échéant, lorsqu'elle juge à propos de porter des messages, elle sache s'exprimer dans tous les idiomes.

 

Examen

 

Nous faisons-nous, non par vanité, par hypocrisie ou sotte indiscrétion, mais par zèle intelligent et sans peur aucune des critiques déraisonnables, les messagers, j'allais dire les gazettes vivantes et intéressantes du Bien ?... Les compagnes de Bernadette parlèrent de la Vision.... On parle de tout et quelquefois de tous dans les conversations contemporaines, excepté du Bon Dieu : on dirait qu'il est devenu, même parmi les professionnels de la piété, un étranger.... Chez les fidèles comme chez les prêtres, la bouche parlait jadis de l'abondance du cœur...

Avides de parler de Dieu, quand il le faut, et n'ayant rien de commun avec les intempérants de la langue qui ont le culte exagéré du moi comme les égoïstes ou du monologue comme les comédiens, avons-nous une avidité plus grande à entendre les autres, surtout ceux qui en savent plus que nous, parler de Dieu et de la Religion ?... Mesdames Millet et Antoinette Peyret se plurent à écouter, puis à défendre et à suivre Bernadette... Quelle que soit notre hâte de jouir des spectacles religieux les plus insolites, de satisfaire notre dévotion même envers la Très Sainte Vierge, préférons-nous cependant l'adoration de Jésus-Hostie, l'assistance au Saint Sacrifice, à tous les autres spectacles, à toutes les autres dévotions ?... Mesdames Millet, Antoinette Peyret et Bernadette, ayant entendu les cloches de la paroisse sonner la messe, entrèrent à l'église pour y assister....

Sommes-nous bien persuadés que ce que la Sainte Vierge a à nous dire, il n'est pas nécessaire qu'elle le mette par écrit ou qu'elle le traduise en paroles ?... Il lui suffit de le suggérer sous forme de pensée à notre esprit, de le faire passer comme un souffle de tendresse sur notre cœur. S'il est très doux d'ouïr comme Bernadette la Sainte Vierge, il est plus méritoire de la comprendre, sans avoir perçu d'une manière sensible l'émission de sa voix... Comment parlons-nous à nos inférieurs : enfants, élèves, employés, domestiques ?,,.Sommes-nous à leur égard calmes, respectueux, condescendants, dignes et non emportés, grossiers, boudeurs ou inégaux ?... Bien parler à ses subalternes c'est les édifier, les corriger, les instruire, les ennoblir... Ceux qui sont moins haut que nous tombent pour s'estimer trop et, plus souvent, pour ne s'estimer point assez...

 

Prière

 

O Notre Dame, ce que vous aviez à dire à Bernadette, vous le lui dites en temps opportun, avec respect, autorité, condescendance. Elle eut ainsi de vous le mot pour elle... Le mot pour soi ! On y tient tant ! Chacun de nous a besoin de l'entendre. Vous seule, après Dieu et votre Fils Jésus, le savez dire. Dites-le nous : qu'il soit compliment, conseil, ordre, reproche.... Et nous serons instruits, charmés, réconfortés...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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3 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Quatrième jour

L'eau bénite, le Meunier

 

Marie Hillot, qui tenait à ce moment le flacon d'eau bénite, le passa rapidement à Bernadette, en lui disant : « Vite, jette-lui de l'eau ». Bernadette obéit et jeta le contenu de la fiole dans la direction du buisson. « Elle ne s'en fâche pas, reprit la voyante avec satisfaction, elle approuve de la tête et sourit vers nous toutes ». Aussitôt les jeunes filles tombèrent à genoux, se rangeant en demi-cercle sur les cotés de Bernadette ».

Signalée par la grâce, accueillie par la reconnaissance, la deuxième Apparition fut, de la sorte, contrôlée par la religion.

Il fallait que ces enfants fussent bien instruites de leur catéchisme pour se rappeler la vertu de l'eau bénite, et songer à employer celui d'entre les sacramentaux le plus redouté du Démon. Bernadette alla à l'église quérir de l'eau bénite : jadis, dans les maisons chrétiennes, on renouvelait souvent semblable provision. Sa main dut répugner instinctivement à saisir la fiole pour procéder à une aspersion matériellement irrévérencieuse, puisque, à cause de l'identité de la Dame, elle était sûrement illusoire. Hâtive en son geste, elle ne marchanda point les gouttes d'eau bénite : elle vida d'emblée le flacon. Comment la Dame se serait-elle fâchée de l'emploi de ces petits moyens préservateurs ? Ceux-là seuls se fâchent, en des rencontres analogues, qui manquent ou d'esprit ou de cœur. Elle n'avait qu'à approuver et sourire. Ce qu'elle fit...

« Un instant après, Bernadette était plongée dans l'extase. Son regard, doux et tranquille, demeurait fixé sur la niche, vide et froide pour tout autre que pour elle, et semblait s'enivrer de la contemplation d'une beauté céleste ; son visage, transfiguré et rayonnant de bonheur, avait pris une expression indéfinissable ; on aurait dit un ange en prière. En présence d'un tel tableau, aussi inattendu qu'émouvant, les jeunes filles se troublèrent ne sachant à quel sentiment se livrer. La plupart éclatèrent en sanglots, et l'une d'elles s'écria : « Oh ! Si Bernadette allait mourir ! »

« Elles étaient là, anxieuses et hésitantes, quand un incident nouveau vint redoubler leurs alarmes. Une pierre, lancée du haut du mamelon, rebondit sur le rocher, et tomba dans le Gave. C'était plus qu'il n'en fallait pour affoler de jeunes têtes déjà surexcitées. Les amies de la voyante s'enfuirent de la Grotte, et, remplies de terreur, elles remontèrent le talus escarpé, en jetant de grands cris et en appelant au secours. Arrivées au chemin de la forêt, elles trouvèrent Jeanne Abadie, en tête de son petit peloton de retardataires, battant des mains et riant aux éclats. Bientôt tout fut expliqué : c'était Jeanne qui, pour se venger de ce qu'on ne l'avait pas attendue, avait causé la panique. La paix faite et la frayeur calmée, les jeunes filles venues d'en bas firent connaître aux autres l'état extraordinaire dans lequel elles avaient laissé Bernadette. Toutes s'empressèrent de descendre pour venir en aide à leur amie commune. Elles trouvèrent la voyante agenouillée à la même place, dans les ravissements de l'extase. Elles approchèrent d'elle, l'appelèrent affectueusement par son petit nom : mais Bernadette était insensible à la voix de ses compagnes. Comme si elle n'était plus de ce monde, son regard demeurait fixé sur l'objet qui la captivait. Les jeunes filles, ne sachant si la voyante était morte ou si elle allait mourir, se lamentaient, se désolaient, lorsqu'elles virent descendre la mère et la sœur de Nicolau, le meunier du moulin de Savy. Les deux femmes avaient entendu les cris de détresse des enfants et s'étaient empressées d'accourir. En voyant Bernadette en extase, elles demeurèrent stupéfaites et comme saisies d'un religieux respect. Elles s'approchèrent d'elle timidement et cherchèrent par de douces instances à la faire revenir à la vie ordinaire. Peine perdue : Bernadette ne voyait, n'entendait que sa chère vision. Il fallait cependant soustraire la voyante au charme qui la captivait d'une manière si merveilleuse. Sans tarder davantage, la mère Nicolau se détacha de Massabielle et alla prendre son fils au moulin de Savy. Le jeune meunier, alors âgé de vingt-huit ans, courut à la Grotte le sourire ironique sur les lèvres, croyant assister à une espièglerie d'enfant. Arrivé près de Bernadette, il recula de surprise et se croisa les bras.

« Poussé cependant par sa mère, le jeune Nicolau prit, avec précaution, Bernadette sous les aisselles et essaya de la faire marcher. Soutenue ensuite par la meunière et son fils, la voyante put parvenir ainsi au moulin de Savy. Mais, durant le trajet, elle paraissait suivre du regard un être mystérieux qui se tenait sur le devant et un peu au-dessus d'elle. En vain, le fils Nicolau, pour rompre le charme, lui mettait la main sur les yeux, et l'obligeait à baisser la tête : Bernadette revenait sans cesse à sa position première et continuait à poursuivre sa contemplation. Ce ne fut qu'à son arrivée au moulin que Bernadette reprit possession d'elle-même et qu'elle vit avec tristesse reparaître devant ses yeux le tableau décoloré de la vie ordinaire. Interrogée sur les causes qui avaient provoqué ses ravissements, Bernadette fit le récit de la vision du jour, qui n'était qu'une répétition du jeudi précédent ».

Signalée par la Grâce, accueillie par la reconnaissance, contrôlée par la religion, la deuxième Apparition fut donc contrariée par l'amitié.

Il n'est pas possible de mener une vie dévote dans le monde, sans s'attirer les coups de langue des sots ou les coups de force des fâcheux qui dégénèrent en violents.

« Oh ! Si Bernadette allait mourir ! » Réflexion trop humaine. Comment aurait-elle pu mourir, quand son âme d'extatique, plus que jamais, buvait la Vie ? Mais supposons-la morte en de telles conjonctures ; la Mort aurait été, pour elle, le gain par excellence, puisque la perte de la Vie du Temps était la conquête immédiate de la Vie éternelle, avec toutes ses félicités. Le monde ne comprend point ainsi les choses. Il permettra, que dis-je ? Il prescrira de passer des nuits au théâtre, au bal, en voyages d'agrément. Mais il proscrit une heure d'Adoration nocturne, un séjour prolongé à l'église, une veille de prières en un train de pèlerinage : « Oh ! Si Bernadette allait mourir ! » Il paraît qu'en servant Dieu avec ferveur, on meurt plus vite physiquement : ce qui n'empêche point les prêtres et les moines de tenir, dans les statistiques, le record de la longévité. On meurt aussi intellectuellement : ce qui n'empêche pas davantage les plus grands génies d'avoir été les plus grands Saints. On meurt encore, dit-on, socialement : et cependant, pour les postes de confiance comme pour les mariages sérieux, les jeunes filles les plus chrétiennes, les jeunes gens les plus pratiquants continuent, là où l'on a horreur des aventures malpropres, à être les plus recherchés...

Aux paroles inconsidérées s'ajoutent, contre les personnes pieuses, les procédés de mauvais aloi.

On lance des pierres dans leur jardin, on amuse la galerie à leurs dépens, on rit, on ricane, on s'évertue à troubler leur solitude, jaloux qu'on est de leur commerce avec la Vierge et Dieu. On simule la désolation, on joue la comédie du sentiment. On fait appel aux étrangers...

Mais quand l'âme est solidement ancrée dans la piété, rien ne la fait changer d'attitude. Telle Bernadette, que la meunière et son fils tentèrent vainement d'arracher à sa chère Vision. Là où les femmes ont échoué, on espère que les hommes réussiront. Ils arrivent, dédaigneux, sceptiques, sûrs de vaincre. Mais la piété répand sur la figure de ses serviteurs et de ses servantes, tant est grande l'influence de l'âme sur le corps, des clartés quasi célestes, et les hommes loyaux, honnêtes, hésitent à se mêler de ce qui ne les regarde point. Ils se sentent, malgré eux, dans le voisinage d'un être supérieur et se reconnaissent indignes d'y toucher. Il faut bien pourtant que le coup de force, préparé, escompté, se produise. Et la force intervient, cherche à rompre le charme, oblige à des déplacements ceux et celles qui voudraient rester tranquilles, bande les yeux, abaisse les têtes. Mais voilà que le charme ne se rompt point : l'idée du Divin se fixe en l'âme, et les yeux rouverts et les têtes relevées contemplent derechef la Vision... Et quand le Surnaturel a perdu, à la fin des grandes grâces, ses sensations irrésistiblement fascinatrices, on en garde le souvenir, et le souvenir du passé, avivé par la légitime espérance du retour des mêmes faveurs, remplit les vies humaines que l'on espérait religieusement désenchanter et épuiser. Ainsi l'amitié contrariante, l'inquisition tracassière et la force, même doublée de la haine brutale, sont contraintes, devant les résistances du Surnaturel, de s'avouer vaincues ! Qu'on s'empare des corps ! En ceux qui ont la vocation chrétienne bien trempée, l'âme est insaisissable. Et ce sont les captures d'âme qui donnent la victoire Quoi qu'elle fasse, l'impiété est donc assurée d'être finalement battue, tant que chez nous il y aura, dans toute l'acception du mot, des âmes...

 

Examen

 

Quel usage faisons-nous de l'eau bénite dans nos maisons, à la porte des églises, à la cérémonie de l'Aspersion ?... Notre bénitier, si nous en avons un appendu près de notre lit, n'est-il pas toujours sec, servant simplement d'ornement à notre chambre que le confort ou l'irréligion moderne laïcise de plus en plus ?... N'aurions nous pas aimé jouir de la vue de Bernadette en extase ? Beau, ineffablement beau était son visage ; plus belle mille fois est notre âme en grâce avec Dieu. Ah ! Si nous savions la splendeur de la grâce, la laideur du péché !... Ne sommes-nous pas trop facilement distraits de notre union à Dieu par les petits incidents politiques ou sociaux qui se produisent autour de nous et même contre nous ?... Les jeunes filles eurent beau pousser des cris, le meunier eut beau l'emmener, lui mettre la main sur les yeux, l'obliger à baisser la tête, Bernadette continua, comme si de rien n'était, à poursuivre sa contemplation.... Quand lutterons-nous, pour Dieu, dans nos prières, contre l'habituel vagabondage de notre esprit et de notre cœur ?...

 

Prière

 

O Notre Dame, ardent est notre désir de vous être agréables ; arrière tout ce qui jusqu'à présent dans notre conduite vous a déplu : nous le répudions. Il faut que désormais telle soit pour vous notre délicatesse, que nos anges gardiens puissent dire comme Bernadette, après avoir jeté l'eau bénite : « La Dame approuve de la tête et sourit vers nous toutes ».

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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2 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Troisième jour

Retour à la Grotte

 

Bernadette passa les journées du vendredi et du samedi 12 et 13 février, hantée par le souvenir de sa Dame. La défense maternelle l'empêcha seule de retourner à la Grotte, Mais là où était son trésor, là demeura son cœur. Elle arriva ainsi au dimanche 14 février, se demandant sans cesse quelle serait la suite du mystérieux événement qui l'avait de la sorte amorcée. Or, dans l'après-midi de ce jour, une voix retentit en son âme, la pressant, suavement mais fortement, de se rendre à Massabielle. Sa nature craintive ne lui permit point de s'ouvrir à sa mère sur l'appel intime qu'elle venait de percevoir. « Plus libre avec sa sœur Marie, elle lui confia son secret et la pria d'agir auprès de leur mère pour obtenir la permission désirée. Marie essuya un premier refus ; sans se décourager, elle fit appel à son amie, Jeanne Abadie, pour plaider ensemble la cause de Bernadette. La mère Soubirous résista encore : elle se rappelait les funestes effets de la première sortie, et ne voulait pas s'exposer à augmenter ses inquiétudes en livrant sa fille à de nouvelles et dangereuses émotions ».

La deuxième Apparition fut donc, tout d'abord, signalée par la grâce. La grâce est la sublime travailleuse des âmes. Prévenante, elle les initie par des jets gradués de lumière, par des pulsations ascendantes d'amour, par des pressentiments indéfectibles ou des incitations secrètes, aux désirs et aux vouloirs de Dieu ; elle est le signal avertisseur le plus délicat, le plus insinuant, le plus sûr, des prochaines manifestations du Divin. Adjuvante, elle mûrit l'esprit, rectifie le jugement, épure le cœur, assouplit le caractère, affermit la volonté, dispose l'acte, et se révèle comme un agent diplomatique hors de pair, pour mener à bien une surnaturelle entreprise. La grâce n'agit point seulement en l'âme, objet des privautés de Dieu : elle fait sentir aussi son action en toutes celles qui se trouvent sur son passage, dans son rayon, en son orbite. Parents, amis, étrangers avec lesquels les événements mettent en rapport, tous subissent, à leur insu, son influence. Telles, ici, la mère de Bernadette, sa sœur Marie, Jeanne Abadie, les premières en scène, que nous voyons évoluer dans leurs idées et intervenir, chacune selon son rôle, avec obligeance. Si nous écoutions nos Voix, les oppositions domestiques, contre lesquelles les desseins de Dieu sur nous se butent plus ou moins, seraient vite évanouies...

« La Dame cependant appelait Bernadette à la Grotte. Doucement, sans effort, elle sut lever les obstacles et ouvrir les chemins à sa petite privilégiée. Mettant précisément en jeu les sollicitudes de la mère, elle amena celle-ci à se demander si la démarche à laquelle elle s'opposait n'était pas plutôt le moyen le plus efficace de débarrasser sa fille des folles idées qui l'obsédaient. Si l'enfant, en effet, ne voyait plus rien à la Grotte, n'était-il pas à présumer qu'elle reviendrait d'elle-même de ses premières impressions ? La mère, quoique anxieuse, se décida donc à laisser tenter l'épreuve d'une seconde visite. A une nouvelle instance faite par les deux petites filles, pour ne pas paraître se déjuger, elle simula l'impatience et répondit : « Allez, partez, et ne me cassez plus la tête. Au moins, ajouta- t-elle, soyez ici à l'heure des Vêpres, sans cela vous savez ce qui vous attend ».

Rien ne casse plus facilement la tête des gens du monde que les questions religieuses : elles écrasent par leur majesté, s'imposent par leur nécessité, intriguent par leurs énigmes, tyrannisent par leurs exigences, quand elles ne charment plus par leurs attraits. Dans le cas présent, la mère Soubirous forçait intentionnellement la note ; elle avait la tête un peu énervée, non cassée. La prudence maternelle lui inspirait des saillies que réprouvait, à part elle, la chrétienne. Ses paroles dépassaient sa pensée. Est-elle charmante cette invite à rentrer pour les Vêpres : l'office divin devenant une limite d'octroi pour la pieuse faveur sollicitée ! Les parents envoyaient donc leurs enfants aux Vêpres, à cette époque et en ce pays, et ils avaient des façons spéciales de corriger les délinquants. Le mode d'éducation a bien changé depuis. Les Vêpres sont regardées comme un supplément de dévotion indigeste dont on s'exonère volontiers.

« En dehors du cercle de la famille, Bernadette n'avait parlé à personne de la vision qu'elle avait eue à la Grotte. Marie, sa sœur, n'avait pas cru devoir se tenir dans la même réserve. Dès le matin du 14 février, une douzaine de jeunes filles du quartier étaient dans la confidence, et toutes avaient demandé à suivre Bernadette, au cas où celle-ci reviendrait à Massabielle. Aussitôt que l'autorisation de la mère fut accordée, Marie, fidèle à des promesses données, courut, accompagnée de Jeanne Abadie, prévenir ses amies. Pendant ce temps Bernadette s'habillait à la hâte, et son imagination se créait par avance le tableau des joies qui l'attendaient à la Grotte. Ce tableau l'attirait, et cependant un nuage importun venait de temps en temps en assombrir la radieuse perspective. La voyante se rappelait ce que lui avait dit sa mère des l'uses du démon, et, bien qu'elle sentît en elle-même comme une certitude invincible, qu'elle n'avait pas été mystifiée, elle ne pouvait se défendre d'une certaine appréhension. En tout cas, sur le conseil de ses jeunes compagnes, elle se munit d'une fiole qu'elle alla remplir au bénitier de la paroisse. Ainsi armée contre les artifices de l'esprit de mensonge, elle s'engagea confiante dans le chemin de la forêt, escortée de cinq ou six jeunes filles de son âge que Marie, sa sœur, avait réunies en toute diligence. D'autres compagnes devaient suivre ; mais comme leurs apprêts de toilette n'étaient pas encore terminés, il fut convenu que Jeanne Abadie les attendrait. Aussitôt que le premier groupe parvint à Massabielle, Bernadette tomba à genoux sur le côté droit de la Grotte, en face du buisson au-dessus duquel la Dame avait une première fois apparu. Elle se mit en prière ; puis, tout à coup, elle s'écria dans un transport de joie : « Elle y est ! Elle y est !... »

Signalée par la Grâce, la deuxième Apparition fut accueillie par la reconnaissanceLa Grâce avait opéré au-dedans ; la reconnaissance éclatait au-dehors. C'est la logique de l'amour : on désire, on espère, on a craint, on voit, on tressaille : « Elle y est ! Elle y est ! » Elle est où on l'appelle, où on l'invoque, où on la supplie, où on l'aime. Mais on est plus sûr de la trouver à coté du tabernacle de son Fils, dans les sanctuaires et les Cathédrales bâtis en son honneur par la piété des contemporains ou des aïeux : « Elle y est ! Elle y est ! »

Bernadette remorquait après elle une escorte d'amies.... Pourquoi n'aurions-nous point la nôtre, quand nous venons aux autels de Notre Dame ? Rien n'est moins égoïste que la Religion bien comprise ; rien n'est plus conquérant que le prosélytisme religieux bien appliqué. On risque de se heurter pour les femmes à des retards de toilette, pour les hommes à des sursis de respect humain. Mais les courants s'établissent : la Grâce, travaillant l'ambiance, rend moins rebelle et plus active la Nature. La toilette de l'âme devient la préoccupation dominante, on finit par goûter l'orgueil de la Vertu...

 

Examen

 

Comment employons-nous les après-midi du Dimanche ? On croit avoir été un héros, une héroïne du christianisme en assistant, de quelle manière !, à la messe, le matin.... Le reste du temps, on vit humainement comme les jours de semaine.... Le jour de Dieu doit cependant avoir 24 heures. Quel malheur de ne les point sanctifier toutes !... Dans l'après-midi du dimanche, Bernadette entendit une voix en son âme.... C'est aussi un dimanche que les révélations de l'Apocalypse furent faites à l'apôtre saint Jean.... Quelles voix frappent nos oreilles ?... Nous excellons à vaincre les résistances de nos parents, quand il s'agit d'obtenir les permissions flatteuses pour l'amour-propre ou la sensualité... Avons-nous la même adresse de tactique, la même opiniâtreté de vouloir, pour mettre fin à leurs oppositions accidentelles aux desseins de Dieu sur nous ?... Bernadette mit à contribution sa sœur et son amie pour agir auprès de sa mère, et réussit...  

Une voix intérieure ne nous dit-elle pas, depuis quelque temps peut-être : arrache tel défaut, acquiers telle vertu, romps telle relation, combats telle habitude, cesse telle lecture, et viens à moi ?... C'est la grâce qui nous prévient : elle veut nous aider, nous changer, pour nous transfigurer.... Comment y répondons-nous ?... Bernadette, ayant entendu, obéit... Remarquons-nous l'action divine en ceux que Dieu place sur nos pas, pour que nous travaillions à leur salut ou qu'ils travaillent au nôtre ?... La mère de Bernadette, sa sœur, Jeanne Abadie, évoluèrent dans leurs idées, pour favoriser les plans divins sur la Voyante... Savons-nous voir Dieu et le remercier de ses manifestations dans les événements plus saillants, dans les émotions religieuses plus vives, qui accidentent notre Vie ?... Bernadette, à l'aspect de la Dame, s'écria : « Elle y est !... »

 

Prière

 

O Notre Dame, Mère, Dispensatrice de la grâce, c'est vous qui nous appelez intérieurement, chaque soir, à l'exercice du mois qui vous est consacré... Vous étiez bien en réalité devant les yeux ravis de Bernadette à la Grotte.... Mais l'enfant était aussi elle-même, avec son âme plus encore qu'avec son corps, devant vos yeux qui en étaient impressionnés. Accordez-nous donc d'être en votre présence (car vous êtes ici comme à Lourdes) avec tout notre esprit, pour vous contempler ; avec toute notre volonté, pour vous servir ; avec tout notre cœur, pour vous aimer !...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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1 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Deuxième jour

Après l'Apparition, à la maison de Bernadette

 

« Dès que la Dame eut disparu, racontait encore Bernadette, Jeanne Abadie et ma sœur revinrent à la Grotte, et me trouvèrent à genoux à la même place où elles m'avaient laissée. Elles se moquèrent de moi et me traitèrent d'imbécile, de bigote, et me demandèrent si oui ou non je voulais me retirer avec elles. Je n'eus à ce moment aucune peine à entrer dans le ruisseau et je sentis l'eau tiède comme l'eau de la vaisselle. « Vous n'aviez pas tant à crier, dis-je à Jeanne et à Marie, en essuyant mes pieds ; l'eau du canal n'est pas aussi froide que vous sembliez le faire croire ! » « Tu es fort heureuse, toi, de ne pas la trouver froide ; pour nous, elle nous a produit un tout autre effet ».

Précédée par une contrariété, annoncée par des signes symboliques, sanctifiée par la prière, la première Apparition fut donc suivie d'une récompense.

Le contact du Surnaturel fortifie et transforme, en certains cas, même le corps. La Vertu est ce qu'il y a au monde de plus hygiénique ; les compensations terrestres, décernées à ceux qui en observent les préceptes, sont plus fréquentes que l'ignorance ou l'impiété ne l'imaginent. Nous ne voulons pas en conclure que si les Saints de glace, redoutés des frileux, nous font sentir prochainement le froid, vous n'en serez point, à cause de votre ferveur, incommodé. Mais il est certain que l'amour aguerrit contre les éléments, et que la grâce divine, plus forte que l'amour, peut, en maintes circonstances, les empêcher d'être nuisibles, quand elle ne donne pas à ses disciples la passion victorieuse du Bien, au milieu même des étreintes du Mal...

Entendons de Bernadette les derniers détails de la narration : « Nous liâmes en trois fagots les branchages et les tronçons de bois que mes compagnes avaient apportés ; nous montâmes ensuite la pente de Massabielle, et revînmes rejoindre le chemin de la forêt. Pendant que nous avancions vers la ville, je demandai à Jeanne et à Marie si elles n'avaient rien remarqué à la Grotte. « Non, répondirent-elles, pourquoi nous fais-tu cette question ? » « Oh ! alors, rien », leur dis-je avec indifférence. Cependant avant d'arriver à la maison, je fis part à ma sœur Marie des choses extraordinaires qui m'étaient arrivées à la Grotte, et je lui recommandai d'en garder le secret. Durant toute la journée l'image de la Dame demeura dans mon esprit. Le soir, en faisant la prière de famille, je me troublai et me mis à pleurer. « Qu'as-tu ? » me demanda ma mère. Marie se hâta de répondre pour moi, et je fus obligée de donner moi-même des explications sur ma surprise de la journée. « Ce sont des illusions, répliqua ma mère : il te faut chasser toutes ces idées-là de la tête, et surtout ne plus retourner à Massabielle ». Nous allâmes nous coucher ; mais je ne pus dormir. La figure si bonne et si gracieuse de la Dame me revenait sans cesse à la mémoire, et j'avais beau me rappeler ce que m'avait dit ma mère, je ne pouvais croire que je me fusse trompée ».

Précédée par une contrariété, annoncée par des signes symboliques, sanctifiée par la prière, suivie d'une récompense, la première Apparition fut donc, pour Bernadette, continuée par le souvenir, et accueillie par le scepticisme maternel.

On s'explique que l'enfant ne songeât plus qu'à sa chère Dame, au point d'en perdre le sommeil. Si une vision de paysage, de figure humaine, est capable d'imposer à l’œil observateur, au cœur conquis, une hantise irrésistible, comment une manifestation authentique de Surnaturel n'aurait-elle point produit sur l'âme toute neuve, toute droite et pure, de Bernadette, une impression plus absorbante encore ? Vraie était sa parole, et rien qu'à ce son d'âme, un psychologue averti constaterait la véracité de son témoignage, quand elle disait : « Durant toute la journée l'image de la Dame demeura dans mon esprit.... Nous allâmes nous coucher ; je ne pus dormir. La figure si bonne et si gracieuse de la Dame me revenait sans cesse à la mémoire ».

En taxant d'illusions les révélations de sa fille, en lui défendant l'entretien de ces pensées, le retour à la Grotte, la mère de Bernadette faisait preuve de sagesse humaine. Mais la sagesse humaine devient facilement, dans la perception et l'analyse des phénomènes surnaturels, l'incompétence, l'erreur, voire la folie. Et cette incompétence, cette erreur, cette folie sont le partage d'une foule de parents. Ils toléreront chez leurs enfants toute sorte d'idées mondaines, de fréquentations dangereuses. Mais entretenir des idées nettement chrétiennes, avoir des assiduités à l'église, commercer intimement avec Dieu, Jésus-Christ, la Vierge, les Anges et les Saints, ce sont là des illusions dont ils se feront les expulseurs parfois brutaux !

Le monde renchérit sur les parents, et avec l'habitude de généralisation affectionnée par l'ignorance et le vice, il fait un bloc peu consistant des questions religieuses et le renverse en un geste de sommaire mépris. Selon lui, les exercices de piété, la réception fréquente des sacrements, l'état de grâce, le travail de la sanctification, l'éternité, le Christ, la Vierge et même Dieu, tout cela est illusion, chimère, anachronisme, inutilité : il faut être de son siècle, il faut que jeunesse se passe ; comme si nous ne devions pas être avant tout, en notre mentalité, du siècle de l’Évangile enseigné par Jésus ; comme si la jeunesse ne se pouvait bien passer que dans le sans-gêne religieux, sinon dans l'impiété et l'immoralité !...

« Mais, répétait Bernadette, j'avais beau me rappeler ce que m'avait dit ma mère, je ne pouvais croire que je me fusse trompée ». Non, Enfant clairvoyante comme la Pureté, vous ne vous étiez point trompée : vous étiez dans le vrai absolu. L'illusionnée était, ici, votre mère. Et le monde gît aussi tout entier, malgré sa jactance, dans l'illusion, l'erreur, l'anachronisme, l'inutilité et le mal, quand il se permet de railler la Croyance !

 

Examen

 

Nous trouve-t-on quelquefois à genoux dans notre maison, à l'église, devant la statue de la Vierge, et sommes-nous insensibles aux moqueries malséantes, aux propos discourtois que peut susciter, de la part de nos compagnons, ou de nos compagnes, notre dévotion prolongée ?... « Jeanne Abadie et ma sœur, rapportait Bernadette, me trouvèrent à genoux, se moquèrent de moi ».

Après avoir fait dévotement nos exercices de piété, n'avons-nous pas senti plus d'élan, de goût et même d'habileté pratique, à remplir nos autres devoirs domestiques et sociaux ?... Le chrétien décuple les aptitudes, les énergies de l'homme, comme la chrétienne perfectionne singulièrement la femme, lorsqu'on se laisse pénétrer plus avant par la grâce de Dieu. On voit plus clair dans la tête, on a plus chaud au cœur, on triomphe sans peine des obstacles naguère rebutants. « Je sentis l'eau tiède comme l'eau de la vaisselle », observait Bernadette.

Avons-nous quelque ami avec lequel nous puissions parler, quand les confidences sont nécessaires, de notre âme et du Bon Dieu ?... « Je fis part à ma sœur Marie des choses qui m'étaient arrivées à la Grotte ». La pensée de Marie nous est-elle habituelle, pendant le jour ? Y revenons-nous avant de nous endormir ?... Sommes-nous de ces parents qui, remplissant leurs fonctions de prêtres du foyer, président, le soir, à la prière en famille ?... « Durant toute la journée l'image de la Dame demeura dans mon esprit et, le soir, en faisant la prière de famille, je me troublai ». Heureux trouble, dont l'amour était l'inspirateur !

Acceptons-nous humblement les contradictions que notre manière de concevoir les choses religieuses peut provoquer dans notre entourage familial ?... Et, pour n'être dupes d'aucune illusions, pour mériter, de Dieu et de la Vierge, une confirmation de grâces, un accroissement de lumières, nous cramponnons-nous, sans jamais lâcher prise, aux enseignements du Pape, aux affirmations du Credo ?... « Je ne pouvais croire que je me fusse trompée ».

 

Prière

 

O Notre Dame, vous n'apparûtes à Bernadette, préférablement à toutes les autres jeunes filles des Pyrénées et de France, que parce qu'elle était supérieure aux autres, peut- être, en humilité, en Charité, en mortification, en pauvreté, en innocence, en foi.... Augmentez en nous ces vertus dont la parure dans les âmes vous captive : nous pourrons ainsi mieux vous servir, plus vous comprendre, si nous ne sommes point de ceux ni de celles qui, ici-bas, comme Bernadette, sont appelés à vous voir face à face dans le creux d'un rocher

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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30 avril 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Premier jour

Préludes et Apparition

 

« Quand je fus seule, ajoutait Bernadette, je jetai quelques pierres dans le lit du ruisseau pour y appuyer les pieds, mais cela ne me servit de rien. Je dus alors me décider à quitter mes sabots et à traverser le canal comme avaient fait Jeanne et ma sœur. J'avais commencé à ôter mon premier bas, quand, tout à coup, j'entendis une grande rumeur pareille à un bruit d'orage. Je regardai à droite, à gauche, sur les arbres de la rivière, rien ne bougeait : je crus m 'être trompée. Je continuais à me déchausser, lorsqu'une nouvelle rumeur semblable à la première se fit encore entendre. Oh ! alors j'eus peur et me dressai toute droite. Je n'avais plus de parole et ne savais que penser, quand, tournant la tête du côté de la Grotte, je vis à une des ouvertures du rocher, un buisson, un seul, remuer comme s'il avait fait grand vent. Presque en même temps, il sortit de l'intérieur de la Grotte un nuage couleur d'or.... »

Précédée d'une contrariété, la première Apparition fut donc annoncée par des signes symboliques. Il fallait bien frapper, forcer l'attention de Bernadette ; de là, la grande rumeur d'abord incomprise, puis renouvelée. Elle était le symbole de l'Esprit Saint : spiration d'amour ineffablement rafraîchissante au sein de la Trinité ; souffle délicat qui caresse l'humble hysope ou, s'il est nécessaire, vent impétueux qui déracine les cèdres de l'orgueil. En vain est-on distrait, sourd, même systématiquement : il a de quoi se faire entendre. Il avait soufflé en tempête, au matin de la Pentecôte, pour réveiller de sa torpeur le vieux monde païen et en chasser les miasmes. Il souffla, à deux reprises, en faveur de Bernadette. Ses ondulations purifiaient aussi l'atmosphère et préparaient les éléments eux-mêmes à la visite de leur Reine...

L'agitation du buisson symbolisait les émois de l'âme sous l'action de l'Esprit de Dieu. Elle commence par trembler de crainte : le Surnaturel, avec ses mystères et sa transcendance, impressionne toujours. Et elle s'agite ensuite, contrainte qu'elle est, voulût-elle rester buisson épineux et ne produire que des roses sauvages, sans la greffe et la culture de la grâce, de subir la domination du Divin. Le nuage couleur d'or était également la figure du Saint-Esprit qui, par des transitions respectueuses de notre liberté et de notre faiblesse, s'insinue doucement dans l'âme, avant de l'embraser de ses feux. Lors de l'Incarnation, il avait couvert la Vierge de son ombre, comme jadis, au Temple, il enveloppait d'un nuage l'arche de l'ancien Testament...

« Et peu après, reprenait Bernadette, une Dame jeune et belle, belle surtout comme je n'en avais jamais vu, vint se placer à l'entrée de l'ouverture au-dessus du buisson. Aussitôt elle me regarda, me sourit et me fit signe d'avancer comme si elle avait été ma mère. La peur m'avait passé, mais il me semblait que je ne savais plus où j'étais. Je me frottais les yeux, je les fermais, je les ouvrais ; mais la Dame était toujours là, continuant à me sourire et faisant comprendre que je ne me trompais pas. Sans me rendre compte de ce que je faisais je pris mon chapelet dans ma poche et me mis à genoux. La Dame m'approuva par un signe de tête, et amena elle-même dans ses doigts un chapelet qu'elle tenait à son bras droit.

Lorsque je voulus commencer le chapelet et porter ma main au front, mon bras demeura comme paralysé, et ce n'est qu'après que la Dame se fut signée que je pus faire comme elle. La Dame me laissa prier toute seule ; elle faisait bien passer entre ses doigts les grains de son chapelet, mais elle ne parlait pas ; et ce n'est qu'à la fin de chaque dizaine qu'elle disait avec moi : « Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto ». Quand le chapelet fut récité, la Dame rentra à l'intérieur du rocher, et le nuage d'or disparut avec elle ».

A ceux qui demandaient le portrait détaillé de la Dame, Bernadette répondait : « Elle a l'air d'une jeune fille de seize ou dix-sept ans. Elle est vêtue d'une robe blanche, serrée à la ceinture par un ruban bleu glissant le long de la robe. Elle porte sur sa tête un voile également blanc, laissant à peine apercevoir ses cheveux et retombant ensuite en arrière jusqu'au-dessous de la taille. Ses pieds sont nus, mais couverts par les derniers plis de la robe, si ce n'est à la pointe où brille sur chacun d'eux une rose jaune. Elle tient à son bras droit un chapelet à grains blancs, avec une chaîne d'or luisante comme les deux roses des pieds ».

Précédée par une contrariété, annoncée par des signes symboliques, la première Apparition fut donc sanctifiée par la prière. La Dame se signe la première. Avec quelle perfection ce signe de croix dut être dessiné ! N'aurions-nous pas besoin d'aller à cette école pour y apprendre à faire, non pas seulement géométriquement, mais amoureusement, le signe rédempteur ?

Et Bernadette commença. Combien de nos jeunes chrétiennes contemporaines, même dans ce qu'on appelle le grand monde, auraient été embarrassées, en semblable occurrence, de prendre dans leur poche le chapelet ! Les objets de piété sont devenus trop encombrants, trop lourds pour la poche des jeunes filles, des femmes trop légères. Des articles de vanité, d'artistiques petits miroirs, des porte-bonheur, des amulettes, des flacons, des mouchoirs parfumés, des écrits ou imprimés compromettants, cela ne pèse point et ne gène pas du tout. Mais le chapelet !!!! ô temps, ô mœurs !... Avec quelle dévotion, devant une telle Assistante, l'enfant dut égrener les Ave ! Pour elle, comme dirait le barde de Bretagne, le ciel était si bas, si bas qu'elle y voyait monter sa prière... Les vaniteuses intempestives remplissent toutes les conversations de leurs faits et gestes ; le vide de leur cerveau ou de leur cœur fait sans cesse sortir le pronom personnel, je, moi, de leur bouche pleine. La Dame, ne voulant se louer elle-même, demeurait muette au cours de la dizaine et n'ouvrait les lèvres qu'à la Doxologie, pour laisser échapper, comme trois cris d'amour, les trois invocations glorieuses au Père et au Fils et au Saint-Esprit...

 

Examen

 

Ne sommes-nous pas de ceux que décourage l'insuccès des premiers efforts personnels ? Constante, Bernadette se décida à quitter ses sabots, à traverser le canal, après avoir constaté l'inutilité des premières pierres jetées dans le ruisseau.... Quelle est notre constance dans l'apport humain que Dieu et les hommes attendent de nous ?... Un jour ou l'autre, dans le courant de notre vie, n'avons-nous pas entendu intérieurement, au fond de l'âme, sinon extérieurement, comme Bernadette, avec nos oreilles de chair, quelque grande rumeur ?... Rien ne bougeait pour nous, au dehors ; tout était bouleversé en nous, au dedans. Interrogeons nos souvenirs....

N'avons-nous pas une peur excessive des manifestations même normales du Surnaturel, et pour bannir cette peur qui, corrigée dans son outrance, nous assagirait à la façon des Saints, n'entretenons-nous pas puérilement en nous les lâches distractions, les coupables paresses, les sottes confiances ?... Quelle est notre dévotion au Saint-Esprit, l'indispensable Ouvrier de toute sanctification ? Vivons-nous, par l'exemption du péché, dans sa grâce habituelle ? Correspondons-nous à chacune de ses grâces actuelles ? Faisons-nous, avec son divin concours, usage de ses dons ?... Rien n'échappe à Bernadette : ni la rumeur renouvelée, ni l'agitation du buisson, ni le nuage couleur d'or.... Que voyons-nous, que sentons-nous, qu'entendons-nous, dans le monde du Surnaturel ?...

Si la Vierge ici présente, quoique cachée, se manifestait à nos yeux, nous accueillerait-elle comme Bernadette ? « Elle me regarda, disait l'enfant, me sourit et me fit signe d'avancer ». Que seraient pour nous ses regards, ses sourires, ses signes ?... Portons-nous habituellement le chapelet ?... Le récitons-nous avec la ferveur de Bernadette devant la Dame ?... Comment prononçons-nous le « Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto » après chaque dizaine ? Avons-nous pour les trois Personnes de l'adorable Trinité un respect un peu approchant de celui de la Vierge, à la Grotte ?... Que de résolutions à prendre sur tous ces points !...

 

Prière

 

O Notre-Dame, tout en chantant avec la nostalgie de l'exilé le cantique : « J'irai la voir un jour, au Ciel, dans ma patrie, oui, j'irai voir Marie, ma joie et mon amour », nous tenons à vous voir dès maintenant le plus possible à travers le nuage lumineux de la Foi !... Nous tenons aussi à ce qu'à notre vue, comme à celle de Bernadette, (car vous nous voyez tous mystérieusement, sans ombre;, vous ayez pour nous de gracieux sourires.... Rendez-nous persévérants dans les efforts humains, frappez nos âmes par de grands coups de grâce, livrez-nous tout entiers à l'Esprit, votre divin Époux, apprenez-nous l'art de vous plaire en effeuillant pour vous les Ave Maria, et méritez-nous de contempler, après notre mort, la Très Sainte Trinité, dans les siècles des siècles.

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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15 mars 2014

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 3/7

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 3/7

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Deuxième Semaine de Carême

 

Deuxième Dimanche de Carême

Dimanche 16 mars

 

Méditation

L'acte d'abandon du Bienheureux Charles de Foucauld n'est pas très connu tel qu'il a été écrit vraiment. On l'a beaucoup résumé. Le voici tel qu'il est avec ses répétitions, merveilleuses : « Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains ». C'est la prière de notre Maître, de notre Bien-Aimé... Puisse-t-elle être la nôtre... et qu'elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous les instants : Mon Père, je me remets entre Vos mains ; mon Père, je me confie à Vous ; mon Père, je m'abandonne à Vous ; mon Père, faites de moi tout ce qu'il Vous plaira ; quoi que Vous fassiez de moi, je Vous remercie ; merci de tout ; je suis prêt à tout ; j'accepte tout ; je Vous remercie de tout ; pourvu que Votre Volonté se fasse en toute vos créatures, en tout vos enfants, en tous ceux que Votre Cœur aime, je ne désire rien d'autre, mon Dieu ; je remets mon âme entre Vos mains ; je Vous la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon cœur, parce que je Vous aime et que ce m'est un besoin d'amour de me donner, de me remettre entre Vos mains avec une infinie confiance, car Vous êtes mon Père ».

 

La prière

Intoy avait huit ans lorsqu'il n'eut d'autre solution que de fuir le foyer familial et se réfugier dans la rue. Il venait de perdre sa maman. Ses premières semaines à la fondation furent des plus instables. Intoy retournait dans son groupe de rue régulièrement : respirer du solvant, voler, se battre... se vendre. Lors d'un passage au centre d'accueil, un discussion fut peut être un vrai tournant pour lui. « Tu es peut être fort Intoy, tu es peut être un vrai caïd, mais c'est vrai pour les autres, cette façade que tu montres, non pas pour toi-même. Tu n'es pas assez fort pour choisir le bien ». Intoy était pris à son propre jeu : « Si je le peux, et je vais vous le prouver, je le promets ». Depuis, notre caïd n'a plus jamais quitté la fondation. Il y a deux ans, Intoy est venu me voir et d'un ton audacieux me dit : « Mon père, c'est mon anniversaire aujourd'hui, il faut donc que j'aie un cadeau, n'est-ce pas ? Voilà, j'aimerai que vous m'emmeniez à la chapelle, j'aimerais dire quelque mots à ma maman ». Je suis resté sans voix et je l'ai accompagné. Intoy s'est agenouillé. Et voilà notre caïd, un dur-de-dur redouté par la plupart des jeunes, qui se mit à discuter avec sa maman et lui exprimer tout son amour, toute sa douleur, laissant couler abondamment ses larmes.

Poland, Warsaw, 3

Lundi de la Deuxième Semaine de Carême

Lundi 17 mars

 

En paroisse

Pendant ce temps, en 1612, Vincent reçoit la charge de la paroisse des Saints Sauveur et Médard de Clichy, un village de six cent âmes, proche de Paris. Il se jette, avec enthousiasme, dans cette nouvelle expérience. La population n'a pas été habituée à un tel genre de Prêtre. Cela la change. La liturgie est très soignée, ainsi que le catéchisme. Il fonde aussi une sorte d'école cléricale avec douze garçons. Après une année, sur le conseil de Bérulle, Vincent accepte de devenir aumônier d'une famille de l'aristocratie, les Gondi.

 

À l'école de Saint Vincent

« L'humilité donc, qui consiste à s'anéantir devant Dieu et à se détruire soi-même pour placer devant Dieu dans son cœur, à ne chercher l'estime et la bonne opinion des hommes, et à combattre sans cesse tous les mouvements de la vanité. L'ambition fait qu'une personne s'établit, cherche la bonne renommée, qu'on le dise : « La voilà ! » L'humilité fait qu'elle s'anéantit, afin qu'il n'y ait que Dieu seul qui paraisse, à qui la gloire soit rendue... ».

 

Parole de Dieu

« Quand tu offres un festin, invite au contraire des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles » (Luc 14, 13).

 

Dans ma vie

Veillons à ne pas répandre l'ivraie. L'ivraie, dans nos communautés, dans nos familles, ce pourrait être l'attachement excessif que nous portons à l'action, la communication, internet, au téléphone portable... sans parler de Facebook. Trouver son bonheur dans « l'informationnite aigüe » c'est prendre un gros risque quant à la qualité de notre vie intérieure. Si nous ne savons garder une certaine dose de silence, de solitude, en un mot de retrait par rapport au monde, nous ne pourrons rester vraiment « du Christ », et notre grille de lecture des événements sera... mondaine.

 

Résolution

Je programmerai un repas avec une personne que je n'ai pas envie de recevoir, soit parce qu'elle me dégoûte, soit parce que je n'éprouve à son endroit que du désintérêt. Et je l'accueillerai avec un large sourire et des fleurs sur mon buffet.

Austria, Vienna, Gumpendorf, Vincent and silence

Mardi de la Deuxième Semaine de Carême

Mardi 18 mars

 

Avec la noblesse

Dans le palais des Gondi, Vincent doit être précepteur et conseiller. Plus que sur les enfants, son influence est forte sur les parents. C'est durant le séjour chez les Gondi qu'a lieu un changement total. Vincent, en 1617, désormais convaincu qu'il doit suivre Dieu, est disposé voire résigné à accueillir la Volonté de Dieu sur sa vie.

 

A l'école de Saint Vincent

« Si nous considérons bien ce beau tableau que nous avons devant les yeux, cet admirable original de l'humilité, Notre Seigneur Jésus-Christ, se pourrait-il faire que nous donnassions entrée en nos esprit à aucune bonne opinion de nous-même, nous voyons si fort éloignés de ses prodigieux abaissements ? Serions-nous si téméraires que de nous préférer aux autres, voyant qu'il a été postposé à un meurtrier ? Aurions-nous quelque crainte d'être reconnus pour misérables, voyant l'innocent traité comme un malfaiteur, et mourir entre deux criminels comme le plus coupable ? »

 

Parole de Dieu

« Courage, mon peuple, mémoire d'Israël ! Vous avez été vendus aux nations, mais non pour l'anéantissement » (Baruch 4,6).

 

Dans ma vie

Corrompre l'oeuvre de Dieu en y mêlant des principes de ruines, c'est toute l'ambition du Malin. Saint Vincent connut des heures de combat durant lesquelles il sentit très fortement les attaques de l'anche déchu. Il étudia, pria et consulta avant de prendre les décisions qui s'imposaient. Il sait que Notre Dame est une alliée indispensable dans ce travail de déminage... Avec elle, il n'est de situation qui ne se trouve débrouillée. Tout est pur, tout est vrai, tout est simple en Elle. La restauration de l'Eglise ne peut pas ne pas passer par Elle. Ô Marie, Mère de l'Eglise, intercédez pour nos familles et nos communautés.

 

Résolution

Je veux que cette journée soit tout entière consacrée à Notre Dame. C'est pourquoi je vais répartir que la journée quelques instants réservés à la prière : du chapelet, de l'Angélus, ou encore les Litanies. Très Sainte Vierge Marie, conduisez-moi à Jésus !

Austria, Witten, Vincent de Paul and poor as Christ

Mercredi de la Deuxième Semaine de Carême

Mercredi 19 mars

Fête de Saint Joseph

 

De la responsabilité des Prêtres

En janvier 1617, Vincent se trouve en Picardie. Il est appelé auprès d'un paysan moribond, que l'on tient pour un homme de Dieu. Et pourtant, sa confession générale est pour lui la révélation d'une misère spirituelle incroyable. Les gens ne se confessent plus et préfèrent garder en eux-mêmes leurs propres misères, sans pouvoir s'en libérer, et cela par honte. Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Vincent comprend que ce n'est pas faute d'avoir des Prêtres. Il y en a trop. Mais ils préfèrent s'occuper d'eux-mêmes et de leurs propres affaires.

 

À l'école de Saint Vincent

« Si donc (le Christ) se montrait sévère en certaines occasions, Lui qui était essentiellement doux et bénin, c'était pour corriger les personnes à qui Il parlait, pour donner la chasse au péché et ôter le scandale ; c'était pour édifier les âmes et pour notre instruction. Oh ! Qu'un fruit supérieur qui agirait de la sorte ferait un grand fruit ! Ses corrections seraient bien reçues, parce qu'elles seraient faites par raison, et non par humeur : quand il reprendrait avec vigueur, ce ne serait jamais par emportement, mais toujours pour le bien de la personne avertie ».

 

Parole de Dieu

Ne crains point, Daniel, car du premier jour où, pour comprendre, tu as résolu de te mortifier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues » (Daniel 10, 12).

 

Dans ma vie

Saint Vincent était un battant. Il n'eut pas peur de travailler dur, même lorsqu'il était prisonnier des Barbaresques, retenu en esclavage. Son témoignage de Foi au milieu des infidèles musulmans toucha les cœur et provoqua au moins une conversion. Adorons le Verbe de Dieu sorti de Son éternel repos pour venir ici-bas, au prix d'un dur labeur, glorifier Son Père et opérer notre Salut. Demandons-Lui la grâce de coopérer, autant qu'Il l'attend de nous, à l'oeuvre de notre Rédemption. Ainsi, nous gagnerons à Dieu de nombreuses âmes et ferons nôtre cette parole de Saint Paul à Timothée : « Travaille comme un bon soldat du Christ Jésus ».

 

Résolution

« Dieu premier servi ». Voilà une devise qui pourrait conduire mes pas aujourd'hui. Qu'en toute décision, programme ou rencontre, le Seigneur Jésus soit au centre. Un moyen tout simple : élever mon âme souvent vers Lui.

Markus 01

Jeudi de la Deuxième Semaine de Carême

Jeudi 20 mars

 

Un sermon inoubliable

Le paysan qui s'est senti compris et soulagé, décide d'en parler à Madame de Gondi. Elle en est bouleversée. Elle demande à Vincent ce qui pouvait se faire. Elle suggère à son confesseur de monter en chaire, de parler aux gens et de les exhorter à la confession générale. C'était le 25 janvier, Fête de la Conversion de Saint Paul. Il fait « un sermon » que toute la population comprend. Le confessionnal est pris d'assaut. Pour l'heure, l'unique chose claire est qu'il ne peut plus s'enfermer dans le palais des Gondi qui devient, pour lui, toujours plus petit et suffocant.

 

À l'école de Saint Vincent

« Voilà le premier acte de la douceur, qui est de réprimer le mouvement contraire, dès qu'on le sent, soit en arrêtant tout à fait la colère, soit en l'employant si bien dans la nécessité, qu'elle ne soit nullement séparée de la douceur... Le second acte de la douceur est d'avoir une grande affabilité, cordialité et sérénité de visage vers les personnes qui nous abordent, en sorte qu'on leur soit à consolation ».

 

Parole de Dieu

« Des profondeurs je crie vers toi, Yahvé : Seigneur, écoute mon appel ! Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! » (Psaume 129, 1-2).

 

Dans ma vie

« Le Christ a aimé l'Eglise et s'est livré pour elle », écrit Saint Paul aux Ephésiens. En fondant les Lazaristes, Saint Vincent de Paul a répondu à un appel de Jésus et a agrémenté l'Eglise d'une fleur nouvelle dans le magnifique parterre qui orne le jardin de la Nouvelle Jérusalem. À son exemple, nous devons entrer constamment dans une attitude filiale envers l'Eglise et ses chefs, le Pape et les évêques. Aussi, veillons à ce que notre assentiment au Magistère sot toujours généreux et confiant. Dans le doute ? Pas d'inquiétude, le Christ a promis au Pape l'assistance particulière de l'Esprit Saint.

 

Résolution

Je veillerai à laisser de l'ordre matériellement derrière moi. Que mon activité ne soit pas vécue au détriment du bien-être des autres : nettoyer ce que j'aurai sali, ranger ce que j'aurai dérangé... Le charnel devient spirituel quand il est accompli en Jésus-Christ, nous dit Saint Ignace d'Antioche.

Vincent de Paul 01, his works

Vendredi de la Deuxième Semaine de Carême

Vendredi 21 mars

 

La conversion des Prêtres

Il demande à partir en paroisse de campagne. C'est à Châtillon-les-Dombes, aujourd'hui Châtillon-sur-Chalaronne, proche de Lyon. Les six Prêtres qui s'y trouvent, préfèrent les auberges à la prière. Vincent s'applique d'abord par son exemple à convertir les Prêtres. C'est la chose la plus difficile. Le 20 août, on vient dire à Vincent que tous les membres d'une famille sont malades et sans ressources. Il change alors le sujet de sa prédication. Sa parole est fortement convaincante. Entré en contact avec l'autre face de la misère, la pauvreté matérielle, il a la certitude que la solidarité paysanne ne suffit plus, pas plus que l'aumône.

 

À l'école de Saint Vincent

« Et comme nous devons être employés à l'entour des pauvres gens des champs, de messiers les ordinands, des exercitants et de toute sortes de personnes, il n'est pas possible que nous produisions de bons fruits, si nous sommes comme des terres sèches qui ne portent que des chardons. Il faut quelque attrait et un visage qui plaise, pour n'effaroucher personne... Ô Sauveur, que ceux-là étaient bienheureux qui avaient la grâce de Vous aborder ! Quel visage ! Quelle douceur, quelle cordialité leur montriez-Vous pour les attirer ! »

 

Parole de Dieu

« Je m'épuise à crier, ma gorge brûle, mes yeux sont consumés d'attendre mon Dieu » (Psaume 68, 4).

 

Dans ma vie

Avec Saint Vincent qui n'hésita pas à consacrer sa vie à Notre Dame, remercions l'immense bonté de Notre Sauveur qui, non content de nous prodiguer les ardeurs de Sa Charité infinie, voulut nous donner quelle surabondance ! – le Cœur de Sa Mère pour être comme un écoulement et une extension du Sien. À nous de répondre à ce double Amour du Fils et de la Mère par un redoublement d'humble et reconnaissante tendresse. Dieu qui donna tout à Jésus nous donna encore Marie afin que soit évidente Sa Bonté. « Louange à Dieu pour son inénarrable don » (2 Corinthiens 9,15).

 

Résolution

Avant que mes yeux ne s'endorment, j'aurais veillé à demander pardon à toute personne parmi mes proches que j'aurai pu blesser : mon conjoint, éventuellement mon enfant (si cela est opportun). Il n'est pas bon que la nuit recouvre la colère.

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Samedi de la Deuxième Semaine de Carême

Samedi 22 mars

 

Apôtre des pauvres

Il pense que c'est le devoir de l'Eglise de s'engager dans la lutte contre la misère. Il réunit quelques personnes du village. Il leur propose de former un groupe pour aider les malades pauvres de leur village. Tous sont enthousiastes. Vincent écrit alors un règlement. Ainsi naissent les Compagnies de la Charité. Ce sont des groupes paroissiaux de base qui annoncent une nouvelle façon de comprendre l'Eglise comme lieu de la Charité.

 

À l'école de Saint Vincent

« Le troisième acte de la douceur est quand, ayant reçu déplaisir de quelqu'un, on passe outre, on n'en témoigne rien, ou bien on dit en l'excusant : « Il n'y pensait pas, il l'a fait par précipitation ; un premier mouvement l'a emporté » ; enfin on détourne sa pensée du grief prétendu... la douceur ne nous fait pas seulement excuser les affronts et les injustices que nous recevons, mais elle veut même qu'on traite doucement ceux qui nous les font, par des paroles aimables, et s'ils venaient à l'outrage jusqu'à donner un soufflet, qu'on le souffre pour Dieu ; et c'est cette vertu qui fait cet effet-là ».

 

Parole de Dieu

« Quand je crie, Tu réponds, Dieu mon Justicier, dans l'angoisse, Tu me mets au large ; pitié pour moi, écoute ma prière » (Psaume 4, 2).

 

Dans ma vie

L'oraison, cette prière qui nous fait entrer dans le silence de Dieu, donne sa fécondité à notre action au service des plus pauvres. Un disciple de Saint Vincent, le Bienheureux Frédéric Ozanam, n'hésitait pas à dire que l'aide aux démunis ne peut pas se passer d'une démarche explicite d'évangélisation. Donner le pain de la terre ne voudrait rien dire si n'était associée à ce geste l'annonce du kérygme, c'est-à-dire la réalité de la naissance, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Faire oraison et ensuite servir les pauvres, voilà le beau programme vincentien : prie et sert.

 

Résolution

J'essaierai de vivre au présent. Avec Sainte Thérèse de Lisieux, je ne regarderai en arrière que pour louer la Miséricorde de Dieu, et en avant, que pour reformuler ma confiance en Lui. Iesu in Te confido ! Jésus, j'ai confiance en Toi !

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Texte extrait du hors série de Parole Prière « Mon Carême avec Saint Vincent de Paul ». Pour vous le procurer ou vous abonner, cliquer ici

24 octobre 2013

Le Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours 4/4

Le Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours

N

Vingt-cinquième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les calamités

 

Le péché est la cause unique de tous les châtiments que Dieu nous envoie. Comment peut-on être délivré des fléaux, quand on ne veut point cesser d'irriter le Ciel ? Cependant le Seigneur, en nous frappant, ne cherche point notre ruine, mais notre conversion ; voilà pourquoi Il nous a donné Sa propre Mère pour protectrice perpétuelle. La protection de Marie est plus puissante et plus efficace que tout ce que nous pouvons imaginer. « Depuis longtemps, s'écrie saint Fulgence, le monde serait abîmé, si Marie ne l'eût soutenu par son intercession ». Oh ! Que de sentences de châtiment Elle a dû faire révoquer par Ses douces prières en faveurs des pécheurs qui ont eu recours à Elle ! Quel refuge plus assuré pouvons-nous trouver ailleurs que dans le Cœur compatissant de Marie ? Là le pauvre trouve un asile, le malade un remède, l'affligé une consolation, le délaissé un appui. Que nous serions à plaindre si nous n'avions point cette Mère de miséricorde !

 

Prière à Marie, notre unique espérance après Dieu

 

O Mère du Saint Amour, qui êtes notre vie, notre Refuge et notre Espérance, Vous savez que, non content de se faire notre Perpétuel Avocat auprès du Père éternel, Jésus-Christ Votre Fils veut encore que Vous intercédiez Vous-même auprès de Lui pour nous obtenir les Divines Miséricordes : Il a décrété que Vos prières nous aideraient à nous sauver, et Il leur a donné tant d'efficacité qu'elles sont toujours exaucées. Misérable pécheur que je suis, je m'adresse donc à Vous, ô Espérance des misérables ; par les mérites de Jésus-Christ et par Votre intercession, j'espère sauver mon âme. Telle est ma confiance, et elle va si loin, que, si mon Salut éternel était entre mes mains, je le remettrais dans les Vôtres ; car je me fie plus à Votre Miséricorde et à Votre protection, qu'à toutes mes œuvres. O ma Mère, ô mon Espérance, ne m'abandonnez pas, comme je le mériterais ; considérez ma profonde misère, et laissez-Vous toucher de compassion ; ah ! Secourez-moi, sauvez-moi. J'avoue que, bien des fois, mes péchés ont mis obstacle aux lumières et aux secours que Vous m'obteniez de Dieu ; mais Votre compassion pour les misérables et Votre pouvoir auprès du Seigneur surpassent le nombre et la malice de mes iniquités. Le Ciel et la terre savent que Votre protégé ne saurait se perdre. Que toutes les créatures m'oublient donc, mais Vous, ne m'oubliez pas, Ô Mère du Tout-Puissant. Dites à Dieu que je suis Votre serviteur, dites-Lui bien que Vous prenez ma défense, et je serai sauvé. O Marie, je me confie en Vous ; à la vie et à la mort, toujours je proclamerai que Vous êtes toute mon espérance après Jésus. Ainsi soit-il.

 

Vingt-sixième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les calamités

 

Que nous serions à plaindre si nous n'avions pas cette Mère de Miséricorde pour nous secourir dans nos malheurs ! Mais béni soit le Dieu de Miséricorde qui nous a donné Marie tout exprès pour être notre perpétuel secours, afin que nous adressant à Son Cœur toujours Maternel, nous puissions échapper aux peines que nos crimes ont méritées ! Aucune créature ne peut, comme Elle, s'avancer jusqu'à arrêter la Main de Dieu armée du glaive de la Justice pour l'empêcher de frapper les coupables. Cette Reine est si Bonne et si Clémente que, lorsqu'un pécheur vient réclamer Son assistance, Elle ne commence point par examiner ses mérites, elle ne demande point s'il est digne ou non d'être exaucé ; mais Elle écoute et secourt tous ceux qui se présentent. Et qui ne connaît la force qu'ont auprès de Dieu les prières de Marie ? Chacune de Ses prières est comme une loi que le Seigneur a sanctionnée et qui garantit une sentence de Miséricorde et de pardon à tous ceux pour qui Elle intercède ;

 

Prière à Marie pour obtenir la sainte persévérance

 

O Reine du Ciel, Très Sainte Vierge Marie, j'ai ou le malheur autrefois d'être esclave du démon ; mais aujourd'hui je veux me consacrer pour toujours à Votre service : je m'offre pour Vous honorer et Vous servir toute ma vie ; acceptez-moi donc pour Votre serviteur ; je Vous en conjure, ne me rejetez pas comme je le mériterais. O ma Mère, j'ai mis en Vous toutes mes espérances. Je bénis et je remercie Dieu, de ce que, dans Sa Miséricorde, il me donne une si grande confiance en Vous. Il est vrai que, par le passé, j'ai eu le malheur de tomber dans le péché ; mais j'espère, par les Mérites de Jésus-Christ et par Vos prières, en avoir déjà reçu le pardon. Cela cependant ne me suffit pas, ô ma Mère ; je puis encore perdre la Grâce Divine, et cette pensée m'afflige. Je suis continuellement exposé au péril ; mes ennemis ne donnent point ; bien des tentations viendront encore m'assaillir. Protégez-moi donc, ô ma Souveraine, secourez-moi dans tous les assauts de l'Enfer. Ne permettez pas que je commette de nouveau le péché et que j'offense encore Jésus, Votre Divin Fils. Non, non, que je n'aie plus jamais le malheur de perdre mon âme, le Paradis, et mon Dieu. C'est la grâce que je Vous demande, ô Marie, ne me la refusez point ; j'espère l'obtenir par Votre intercession. Ainsi soit-Il.

 

Vingt-septième jour

Marie est le Perpétuel Secours de la Sainte Eglise

 

Qu'est ce que l'Eglise ? C'est l'épouse de Jésus-Christ qui l'a acquise au prix de Son Sang ; c'est donc la Fille bien-aimée de Marie. Saint Augustin dit que « l'Auguste Vierge a coopéré par Sa Charité à la naissance spirituelle de l'Eglise ». Nous pouvons ajouter qu'Elle y a coopéré par Ses douleurs ; car c'est sur le Calvaire, c'est du Côté percé, c'est du Cœur même de Jésus qu'est née l'Eglise. Saint Antonin nous dit en outre que Dieu a mis l'Eglise entière, non seulement sous le patronage, mais encore sous le domaine de Marie. Or, une mère ne peut pas délaisser sa fille dans la détresse, et une reine puissante ne peut abandonner son domaine à ses ennemis. Aussi, à peine le Sauveur fut-Il mort, que les apôtres regardèrent Marie comme leur Perpétuel Secours. Et Marie ne les a pas trompés dans leur attente ; et Marie n'a pas cessé d'assister la Sainte Eglise ; et l'Eglise reconnaissante n'a pas cessé de l'invoquer en tous ses périls et de lui attribuer l'extinction de toutes les hérésies.

 

Prière à Marie, secours de ceux gui l'invoquent

 

O Mère de Dieu, Reine des Anges et Espérance des hommes, écoutez une âme suppliante qui Vous implore. Aujourd'hui prosterné à Vos pieds, je me consacre pour toujours à Vous en qualité de serviteur, et je m'engage à Vous servir et à Vous honorer de tout mon pouvoir pendant le reste de ma vie. Vous êtes peu honorée, je le sais, par l'hommage d'un être aussi vil et aussi pervers que moi, malheureux qui ai tant offensé Jésus-Christ, votre Fils et mon Rédempteur ; mais si, malgré mon indignité, Vous me recevez pour Votre serviteur, et si, par Votre intercession, vous me rendez digne de l'être, cet acte même de Votre Miséricorde Vous procurera l'honneur qu'un misérable tel que moi ne saurait Vous rendre. Recevez-moi à Votre service, ô ma Mère, ne me refusez pas. C'est pour chercher les brebis perdues que le Verbe éternel est descendu du Ciel, c'est pour les sauver qu'Il s'est fait Votre Fils, et Vous repousseriez une pauvre brebis qui s'adresse à vous pour retrouver Jésus ! Déjà le prix de mon Salut est acquitté ; déjà mon Sauveur a répandu pour moi Son Sang Divin, ce Sang qui suffirait pour sauver des milliers de mondes ; il ne reste plus qu'à m'en appliquer le mérite, et cela dépend de Vous, ô Vierge bénie ; car, dit Saint Bonaventure, Vous pouvez sauver qui Vous voulez. Secourez-moi donc, ô ma Reine ! Ma douce Souveraine, sauvez-moi, je Vous confie mon Âme ; songez à la sauver. O Salut de ceux qui Vous invoquent, dirai-je en terminant, avec le même Saint, sauvez-moi. Ainsi soit-il.

 

Vingt-huitième jour

Marie est le Perpétuel Secours de la Sainte Eglise

 

Dès que parut à Rome, en 1888, l'Image miraculeuse de Notre Dame du Perpétuel Secours, il n'y eut qu'une voix pour s'écrier que Dieu voulait donner à son Eglise persécutée une protection de plus. Ce fut là le sentiment unanime des Romains, et le glorieux Pontife Pie IX semblait l'avoir partagé. Car, non content de s'empresser de rétablir le culte de la Sainte Image et d'enrichir d'indulgences les prières composées en son honneur, il voulut lui-même, comme le plus humble des fidèles, aller s'agenouiller à ses pieds. Le 6 mai 1800, au moment même où commençait l'exercice du soir dans l'Eglise Saint Alphonse. Pie IX apparut tout à coup et vint prier quelques instants à l'autel de Notre Dame du Perpétuel Secours. Il fut aussi l'un des premiers à inscrire son nom comme membre de l'Archiconfrérie de N.-D. du Perpétuel Secours. Il fit placer une copie de cette Image miraculeuse dans son oratoire, où elle fut un des objets privilégies de sa dévotion. C'est là, sans doute, en la contemplant, qu'il trouva le secret de cette confiance sans bornes qui l'anima au milieu de la crise terrible que traversait l'Eglise.

 

Prière à Marie, pour obtenir diverses faveurs

 

O Sainte Vierge Marie, qui, pour nous inspirer une confiance sans bornes, avez voulu prendre le nom si doux de Mère du Perpétuel Secours, je Vous supplie de me secourir en tout temps et en tout lieu ; dans mes tentations, après mes chutes, dans mes difficultés, dans toutes les misères de la vie et surtout au moment de la mort. Donnez-moi, ô Charitable Mère, la pensée et l'habitude de recourir toujours à Vous, car je suis sûr que, si je Vous invoque fidèlement, Vous serez fidèle à me secourir. Procurez-moi donc cette grâce des grâces, la grâce de Vous prier sans cesse et avec la confiance d'un enfant, afin que, par la vertu de cette prière fidèle, j'obtienne Votre Perpétuel Secours et la persévérance finale. Bénissez-moi, ô tendre et secourable Mère, et priez pour moi, maintenant et à l'heure de ma mort. O Mère du Perpétuel Secours, protégez aussi tous ceux que j'aime : le Souverain Pontife, l'Eglise, ma patrie, ma famille, mes amis, mes ennemis, tous les malheureux, et enfin les pauvres Ames du Purgatoire. Ainsi soit-il.

 

Vingt-neuvième jour

Marie est le Perpétuel Secours des mourants

 

Le saint homme Job a dit avec raison que la vie de l'homme ici-bas est une suite non interrompue de combats (Job, 7). mais de tous ces combats le plus redoutable est sans contredit le dernier, celui que nous appelons agonie, combat non seulement entre la vie et la mort, mais encore et surtout entre le Ciel et l'Enfer, qui se disputent une âme. Oui, c'est alors que l'Enfer déploie ses ruses et ses forces contre cette âme, car il sait qu'il lui reste peu de temps pour la gagner, et que, s'il la perd alors, c'est pour toujours. Ainsi le démon qui la tentait ordinairement pendant la vie, ne vient pas seul alors pour l'attaquer. Et quel homme, me direz-vous peut-être avec Saint Rémi, quel homme sera victorieux dans cette lutte suprême ? je réponds : Celui-là sera victorieux alors et sera sauvé, qui durant sa vie aura été un véritable serviteur de Marie. Cette tendre Mère ne saurait abandonner son enfant au moment décisif ; et Elle ne permettra point qu'il soit à jamais perdu.

 

Prière à Marie, pour obtenir une bonne mort

 

O Marie, Mère de bonté et de Miséricorde, quand je considère mes péchés et que je pense à ce moment où je dois rendre le dernier soupir, je tremble et je frémis. O ma tendre Mère, mes espérances sont dans le Sang de Jésus-Christ et dans Votre intercession. O Consolatrice des affligés, ne m'abandonnez point alors ; ne manquez pas de me consoler dans cette suprême affliction. Si à présent je suis déjà si tourmenté par le souvenir des péchés que j'ai commis, par l'incertitude de mon Salut, par le danger de retomber, par la rigueur de la Divine Justice, que deviendrai-je alors ? Ah ! Ma Souveraine, avant l'heure de ma mort obtenez-moi une vive douleur de mes péchés, un véritable amendement, et une grande fidélité à Dieu pendant le reste de ma vie. Et lorsque je toucherai à mes derniers moments, ô Marie, mon espérance, assistez-moi dans les terribles angoisses que j'aurai à subir ; fortifiez-moi contre le désespoir à la vue de mes péchés, que le démon me remettra sous les yeux ; obtenez-moi la grâce de Vous invoquer alors plus souvent, afin que j'expire ayant à la bouche Votre Doux Nom et celui de Votre Adorable Fils. Vous avez accordé cette grâce à tant d'âmes qui Vous ont été dévouées ; je la désire et je l'espère aussi pour moi. Ainsi soit-il.

 

Trentième jour

Marie est le Perpétuel Secours des mourants

 

Marie ne permettra pas que celui qui a espéré en Elle soit éternellement confondu, perdu. Ce serait imprimer une tâche à Son Nom, à Sa fidélité, à Sa bonté. Savez-vous ce que fait Marie ? Selon Saint Bonaventure, lorsque ses serviteurs sont sur le point de mourir, Elle envoie à leur secours Saint Michel et tous les Anges dont il est le chef ; Elle leur ordonne d'aller les défendre contre les tentations des démons, et de recevoir le dernier soupir de tous ceux qui n'ont pas cessé de se recommander d'une manière spéciale à Sa protection. Saint Vincent Ferrier nous assure la même chose en disant qu'Elle vient en personne recevoir les âmes des mourants. Oui, cette Reine pleine de tendresse les accueille sous Son Manteau et les présente Elle-même à leur Juge, qui est Son Fils ; en leur prêtant ainsi son appui, Elle leur obtient infailliblement la grâce du Salut. Oh ! Quel bonheur pour nous si, à la mort, la Mère de Dieu vient ainsi à notre secours !

 

Prière à Marie, consécration de soi-même

 

Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, que j'aime tant à honorer sous le beau titre de Mère du Perpétuel Secours, moi, N... quoique très indigne d'être Votre serviteur, excité néanmoins par Votre admirable Bonté et par le désir de Vous servir, je Vous choisis aujourd'hui en présence de mon Ange Gardien et de toute la Cour Céleste, pour ma Souveraine spéciale, mon Avocate et ma Mère ; je prends la ferme résolution de Vous aimer et de Vous servir toujours désormais, et de faire tout ce qui sera en moi pour que Vous soyez aimée et servie aussi des autres. O Mère de Dieu, ma bonne et très aimable Mère, par le Sang de Votre Divin Fils répandu pour moi. Je Vous supplie de me recevoir pour toujours au nombre de Vos enfants et de Vos serviteurs dévoués. Assistez-moi dans toutes mes pensées, mes paroles et mes actions, jusqu'à la fin de ma vie, en sorte que tous mes pas et tous mes soupirs tendent à la plus grande gloire de Dieu ; faites, par Votre puissante intercession, que je n'offense plus Jamais mon Bien-Aimé Jésus, mais que je le glorifie et que je l'aime. Faites que je Vous aime aussi, ô ma chère et Bien-Aimée Mère, afin que j'aie un jour le bonheur de Vous voir et de Vous aimer dans le Saint Paradis durant tous les siècles. Ainsi soit-il.

 

Trente-et-unième jour

Marie est le Perpétuel Secours des mourants

 

Grande sera notre joie à l'heure de la mort, si nous pouvons alors nous rendre le témoignage d'avoir aimé cette Bonne Mère, toujours fidèle à récompenser ceux de ses enfants qui ont été fidèles à la servir et à l'honorer par des visites, par la récitation du chapelet, etc. Nous ne serons pas même privés de cette consolation pour avoir vécu un temps dans le péché, si désormais nous tâchons de nous bien conduire et de servir fidèlement cette Reine si Clémente et si généreuse. Dans les angoisses de notre agonie et dans les tentations de désespoir que le démon nous inspirera, Elle nous fortifiera et portera la bonté jusqu'à venir Elle-même nous assister à nos derniers moments. Et pourquoi notre confiance n'irait-elle pas jusqu'à espérer que Marie viendra alors nous consoler par Sa présence, si nous la servons avec amour tout le reste de notre vie ! Elle a promis à Sainte Mechtilde d'accorder cette précieuse faveur à tous ceux qui la servent fidèlement en ce monde. Oh ! Quelle consolation de voir Marie à l'heure suprême !

 

Prière à Marie, consécration de sa famille

 

O Notre Dame du Perpétuel Secours. Vierge bénie et Immaculée, notre Reine et notre Mère, Refuge et Consolation de tous les malheureux, prosterné devant Votre Trône avec toute ma famille, je Vous choisis pour ma Souveraine, ma Mère et mon Avocate auprès de Dieu. Je me consacre pour toujours à Votre service, avec tous ceux qui m'appartiennent ; et je Vous prie, ô Mère de Dieu, de nous recevoir au nombre de vos serviteurs, en nous prenant sous Votre protection, en nous secourant durant notre vie et plus encore au moment de notre mort. O Mère de Miséricorde, je Vous établis maîtresse et gouvernante de toute ma maison, (de mes enfants), de mes intérêts, de toutes mes affaires ; ne refusez point d'en prendre soin, et disposez de tout selon Votre bon plaisir. Bénissez moi donc avec toute ma famille, et ne permettez pas qu'aucun de nous offense jamais Votre Divin Fils. Défendez-nous dans les tentations, délivrez-nous des dangers, pourvoyez à nos besoins, conseillez-nous dans les doutes, consolez-nous dans les afflictions, assistez-nous dans les maladies et principalement dans les angoisses de la mort. Ne souffrez pas que le démon se glorifie jamais de nous tenir sous son esclavage, puisque nous Vous sommes désormais consacrés ; mais faites que nous allions remercier, louer et aimer notre Rédempteur Jésus et Vous dans la bienheureuse éternité. Ainsi soit-il.

 

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Notre Dame du Perpétuel Secours, priez pour nous.

 

 Ce Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours a été publié à Sainte Anne de Beaupré, Québec, Canada, en 1917.

 

Fin du Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours

 

Téléchargez l'intégralité des Méditations du Mois de ND du Perpétuel Secours (pdf) en cliquant ici

 

Prochain Mois de Dévotion, Mois de Saint Joseph, rendez-vous le 28 avril 2014.

16 octobre 2013

Le Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours 3/4

Le Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours

N

Dix-septième jour

Marie est le Perpétuel Secours des pécheurs

 

Tous les hommes sont pécheurs, dit Saint Jean. Aucun homme, par conséquent, n'est digne de s'approcher de Dieu. Heureusement nous avons un Avocat auprès du Père, c'est Jésus-Christ, le Juste par excellence. Frère Charitable, Il sollicitera certainement notre pardon, et, Fils chéri, Il ne manquera pas d'être exaucé. Mais peut-être que la Majesté Divine qui réside en Lui nous effraie ? Rassurons-nous, car nous avons aussi une Avocate en qui nous n'avons rien à redouter : c'est Marie, Sa Mère et la nôtre. Elle a toutes les qualités propres à nous inspirer une confiance sans bornes. Avocate zélée, Elle prend à cœur notre salut. Avocate très sage, Elle connaît les moyens d'apaiser notre juge. Avocate universelle, Elle ne refuse sa protection à personne. Dans nos chutes et nos rechutes, bien loin de nous décourager, recourons avec une perpétuelle confiance à Notre Dame du Perpétuel Secours.

 

Prière à Marie, refuge des pécheurs

 

Voici, ô Mère de mon Dieu, mon unique espérance, voici a vos pieds un misérable pêcheur qui implore Votre pitié. Toute l'Eglise et tous les fidèles vous proclament le Refuge des pécheurs ; Vous êtes donc mon Refuge, c'est à Vous de me sauver. Vous savez combien Votre Divin Fils aime notre Salut ; Vous savez ce que Jésus-Christ a souffert pour me sauver. ô ma Mère, je Vous présente les souffrances de Jésus ; le froid qu'Il endura dans l'étable de Bethléem, les pas qu'Il fit dans le voyage d'Egypte, Ses fatigues, Ses sueurs, le Sang qu'Il répandit, la Douleur qui le fit expirer à Vos yeux sur la Croix. Montrez, en me secourant, que Vous aimez ce Fils Adorable, puisque c'est au nom de Votre Amour pour Lui que je Vous prie de me secourir ; tendez la main à un malheureux qui, du fond de l'abîme, Vous supplie d'avoir pitié de lui. Si j'étais un saint, je ne Vous demanderais pas Miséricorde ; c'est parce que je suis un pécheur que j'ai recours à Vous, la Mère des Miséricordes. Je sais que Votre Cœur compatissant trouve sa consolation à aider les misérables, quand leur obstination ne met pas obstacle à Vos faveurs ; consolez donc Votre Cœur Compatissant et consolez-moi, aujourd'hui que vous avez l'occasion de sauver un malheureux condamné à l'enfer, aujourd'hui que Vous pouvez m'aider, puisque je ne veux pas être obstiné. Je me remets entre Vos mains : dites-moi ce que j'ai à faire, et obtenez-moi la force de l'exécuter. je suis résolu de faire tout ce que je puis pour rentrer dans l'amitié de Dieu. Je me réfugie sous Votre Manteau ; Jésus veut que j'aie recours à Vous, afin que, pour Votre Gloire et pour la sienne, car Vous êtes Sa Mère, je sois redevable de mon salut, non seulement à Son Sang, mais encore à Vos prières ; il m'envoie auprès de Vous, pour que Vous me secouriez. O Marie, me voici, je mets en Vous ma confiance ; Vous priez pour tant d'autres, priez, dites aussi une parole pour moi ; dites à Dieu que Vous voulez mon Salut, et Dieu me sauvera certainement. Dites-Lui que je suis à Vous, je ne vous demande pas autre chose. Ainsi soit-il.

 

Dix-huitième jour

Marie est le Perpétuel Secours des pécheurs

 

Oui, telle est la compassion qu'Elle a de nos misères, tel est l'amour qu'Elle nous porte, qu'Elle prie toujours, et recommence toujours à prier, et ne se rassasie jamais de prier, afin de nous préserver des maux qui nous menacent et de nous obtenir les grâces dont nous avons besoin. Son zèle pour notre défense est insatiable. Cette belle expression est de Saint Germain, qui poursuit en s'écriant avec joie : « O Mère de Miséricorde, qui, après Votre Fils, a autant de zèle que Vous pour nous et pour notre bien ? Qui nous protège comme Vous dans les maux dont nous sommes affligés ? Qui, comme Vous, prend la défense des pécheurs, jusqu'à combattre en quelque sorte pour eux ? Certes, ô Marie, Votre patronage est plus puissant et plus affectueux que nous ne saurions le comprendre. Que nous serions à plaindre, nous, pauvres pécheurs, si nous n'avions pas cette grande Avocate ! Elle est si Puissante, si Miséricordieuse, que le Divin Juge, Son Fils, ne peut condamner les coupables qu'Elle entreprend de défendre ».

 

Prière à Marie, refuge des pécheurs (Voir ci-dessus au 17e jour).

 

Dix-neuvième jour

Marie est le Perpétuel Secours des pécheurs

 

Avocate du genre humain, Marie est si bonne qu'Elle ne refuse de défendre la cause de personne. Elle prend soin du Salut de tous. Elle s'intéresse à tous les fidèles, justes et coupables. Elle se glorifie même d'être appelée l'Avocate des pécheurs, comme Elle l'a déclaré à la Vénérable Sœur Marie Villani. « Après le titre de Mère de Dieu, lui dit-Elle, Je Me fais gloire surtout d'être nommée l'Avocate des pécheurs ». Ah ! Celui-là ferait injure au Cœur de Marie, qui appréhenderait d'aller se jeter à Ses pieds. Loin d'avoir rien de sévère et de terrible, Elle n'est que prévenance, amabilité, bonté. Lisez et relisez tant que vous voudrez les Evangiles, et, si vous trouvez un seul acte de sévérité de la part de Marie, craignez alors de vous approcher d'Elle. Mais vous n'en trouverez aucun ; ayez donc recours à Elle en toute confiance, et Elle vous sauvera par Son intercession.

 

Prière à Marie, réconciliatrice des pécheurs

 

Voici, ô Sainte la plus élevée de toutes les créatures, que de cette terre d'exil, je Vous salue, moi misérable rebelle à mon Dieu, digne de châtiments plutôt que de grâce, de sévérité plutôt que de Miséricorde. Si je parle ainsi, ô ma Reine, ce n'est point par défiance de votre bonté. Je sais que Vous Vous glorifiez d'être d'autant plus bienfaisante que Vous êtes plus grande ; je sais que, si Vous Vous réjouissez de Vos richesses, c'est qu'il Vous est donné de les communiquer à des misérables tels que nous. Je sais que plus ceux qui Vous implorent sont coupables, plus Vous avez à cœur de les protéger, de les sauver. O ma Mère, offrez à Dieu, je Vous prie, ces précieuses larmes que Vous avez jadis répandues pour moi à la mort de Votre Fils, et, par leur mérite, obtenez-moi une vraie douleur de mes péchés. O Marie, faites que désormais je me garde bien de Vous affliger de nouveau par mon ingratitude. A quoi me serviraient les larmes que Vous avez versées pour moi, si je persistais à pécher ? À quoi me servirait Votre Miséricorde, si, en réitérant mes infidélités, j'allais me damner ? Oh ! Non, ma Reine, ne le permettez pas. Vous qui obtenez de Dieu tout ce que Vous voulez et qui exaucez tous ceux qui Vous prient, voici les deux grâces que je Vous demande et que j'attends, et que j'exige même de Vous : être fidèle à Dieu en ne l'offensant plus, et l'aimer le reste de ma vie autant que je l'ai offensé. Ainsi soit-il.

 

Vingtième jour

Marie est le Perpétuel Secours des pécheurs

 

Consolez-vous, ô âmes craintives. respirez et prenez courage, ô pauvres pécheurs. Cette Auguste Vierge, Mère de votre Juge et de votre Dieu, est l'Avocate du genre humain. Elle accueille tout le monde et ne refuse de défendre personne. Lisez et méditez l'exemple suivant. Un pêcheur vivait depuis longtemps éloigné des Sacrements, et ne pensait à rien moins qu'à retourner à Dieu. La curiosité l'attire un jour dans une église ; là, pendant qu'il examine les objets les plus dignes de son attention, ses yeux tombent tout à coup sur la Vierge du Perpétuel Secours. Il s'arrête, contemple longtemps la Sainte Image. Un trouble inconnu vient bouleverser son âme ; des remords insupportables déchirent son cœur, et la grâce le poursuit tellement que, ne pouvant plus supporter la honte de son ébat, il va se jeter aux pieds d'un Prêtre, se réconcilie avec Dieu et devient ainsi l'heureuse conquête de Notre Dame du Perpétuel Secours.

 

Prière à Marie, réconciliatrice des pécheurs (Voir ci-dessus au 19e jour).

 

Vingt-et-unième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les afflictions

 

L'Eglise nous enseigne à faire monter vers cette Mère compatissante nos cris de détresse, nos soupirs, à verser nos larmes dans son sein. Ame désolée, pourquoi pleurez-vous ? — Ah ! si mon fils, mon époux, si mon père pouvait revenir à Dieu !... Adressez-vous à Marie ; Elle a un Cœur qui comprendra vos larmes. De même que Ruth trouva grâce aux yeux de Booz, ainsi Marie a trouvé grâce aux yeux du Seigneur, en obtenant le pouvoir de recueillir les épis échappés aux moissonneurs. Les moissonneurs, ce sont les ouvriers évangéliques, les missionnaires, les prédicateurs, les confesseurs, qui, par leurs travaux, gagnent chaque jour des âmes à Dieu. Mais il y a des âmes rebelles et endurcies, que, malgré tout leur zèle, ils se voient forcés d'abandonner. Il n'est accordé qu'à Marie de sauver par Sa puissante intercession, ces épis délaissés. Il n'est pas au monde de pécheur tellement désespéré et plongé dans la fange du vice, que Marie l'ait en horreur et le repousse. Ah ! Qu'il vienne seulement réclamer Son assistance et cette tendre Mère saura bien prouver qu'Elle a la volonté et le pouvoir de le réconcilier avec Son Divin Fils, en lui obtenant Son pardon.

 

Prière à Marie pour obtenir une faveur

 

O Notre-Dame du Perpétuel-Secours, montrez que vous êtes véritablement notre Mère, et obtenez-moi... (On spécifie ici quelle grâce on désire, par exemple : le rétablissement de sa santé, la guérison d'un enfant, la conversion d'un époux, d'un fils, d'un père, la réussite de telle affaire, la victoire sur tel vice, etc., etc..) et la grâce d'en user pour la gloire de Dieu et le salut de mon âme.

O Glorieux saint Alphonse, qui, par votre confiance en la bienheureuse Vierge, en avez obtenu tant de faveurs, et qui nous avez si bien prouvé, dans vos admirables écrits, que toutes les grâces nous viennent de Dieu par l'intercession de Marie, obtenez-moi la plus tendre confiance envers notre bonne Mère du Perpétuel Secoure, et conjurez-là de m'accorder la faveur que je réclame de sa puissance et de sa bonté maternelle.

Père éternel, au Nom de Jésus, et par l'intercession de notre Mère du Perpétuel Secours et de Saint Alphonse, je Vous supplie de m'exaucer, à la plus grande gloire de Dieu et au plus grand bien de mon âme. Ainsi soit-il.

 

Vingt-deuxième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les afflictions

 

Ame désolée, pourquoi pleurez-vous ? — Je tremble pour mon salut.— Ecoutez Saint Bonaventure, cette âme si embrasée de l'Amour Divin, et entrez dans les sentiments de confiance qu'il avait envers notre très aimant Rédempteur Jésus et notre très aimante Avocate Marie. « Le Seigneur m'eût-il l'éprouvé, disait-il, je sais qu'Il ne peut se refuser à quiconque l'aime et le cherche de cœur. Je le serrerai dans les bras de mon amour, et, s'Il ne me bénit, je ne le laisserai point aller ; Il ne pourra se retirer sans m'en traîner avec Lui. Si je ne puis faire autre chose, je me cacherai dans ses plaies. Tant que je demeurerai dans cet asile sacré, Il ne pourra me trouver hors de Lui. Enfin, si mon Rédempteur, à cause de mes péchés, me chasse loin de Lui, j'irai me jeter aux pieds de Sa Mère ; et là, prosterné, je ne partirai point qu'Elle ne m'ait obtenu mon pardon. Car cette Mère de Miséricorde ne saurait être insensible aux misères de ses enfants, ni refuser d'exaucer les misérables qui ont recours à Sa protection, et leur obtenir pardon ».

 

Prière à Marie pour obtenir une faveur (Voir ci-dessus au 21e jour)

 

Vingt-troisième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les afflictions

 

Ame désolée, pourquoi pleurez-vous ? — j'ai tant à souffrir !.... — Courage ! Le Cœur de Marie a tant souffert aussi ! Pouvez-vous craindre qu'Elle ne voit pas vos peines, qu'Elle n'y compatisse point ! Non, certes ; Elle les voit bien mieux que tout autre, et Elle est bien loin d'y être insensible. Entre tous les Saints, il n'en est aucun qui compatisse à nos maux comme la Reine des Saints. « Dans le temps même qu'Elle vivait sur la terre, dit Saint Jérôme, Elle avait le Cœur si compatissant et si tendre envers les hommes, que personne n'a jamais souffert de ses propres peines autant que cette Bonne Mère souffrait de celles des autres ». « Mais, demande ici Saint Pierre Damien, depuis qu'Elle est élevée à la dignité de Reine du Ciel, n'a-t-Elle pas oublié notre misère d'ici-bas ? — A Dieu ne plaise, répond-il, que nous ayons une telle pensée ! Une Miséricorde pareille à celle qui règne dans le Cœur de Marie ne saurait oublier une misère comme le nôtre ».

 

Prière à Marie pour obtenir sa protection

 

O ma très Sainte Mère, je vois les grâces que Vous m'avez obtenues, et je vois l'ingratitude dont j'ai usé envers Vous. L'ingrat n'est plus digne de bienfaits ; toutefois, je ne veux point pour cela désespérer de Votre Miséricorde, O ma puissante Avocate, ayez compassion de moi ; Vous êtes la dispensatrice de toutes les grâces que Dieu nous accorde, à nous qui sommes si misérables, et s'Il Vous a rendue si puissante, si riche et si bonne, c'est afin que Vous nous secouriez. Je veux me sauver. Je remets donc entre Vos mains mon Salut éternel, je Vous confie le soin de mon âme. Je veux être inscrit au nombre de vos serviteurs les plus dévoués, ne me Refusez point cette faveur. Vous allez à la recherche des malheureux pour les secourir ; n'abandonnez point un pauvre pécheur qui recourt à Vous. Parlez pour moi ; Votre Divin Fils fait tout ce que vous Lui demandez. Prenez-moi sous Votre protection, et cela me suffit ; car si Vous me protégez, je n'ai rien à craindre ; je ne crains rien de mes péchés, parce que Vous m'en obtiendrez, je l'espère, le pardon de mon Dieu ; je ne crains rien des démons, parce Vous êtes plus puissante que tout l'enfer ; je ne crains même rien de mon divin Juge Jésus-Christ, parce qu'à Votre prière, Il s'apaisera. O ma Mère, protégez-moi donc, et obtenez-moi le pardon de mes péchés, l'Amour de Jésus-Christ, la sainte persévérance, une bonne mort, et enfin le paradis. Il est vrai que je ne mérite point ces faveurs, mais si Vous les demandez pour moi au Seigneur, je les obtiendrais. Priez donc Jésus pour moi. O ma Reine Marie, je mets toute ma confiance en Vous, confiance sur laquelle je me repose, et dans laquelle je veux mourir. Ainsi soit-il.

 

Vingt-quatrième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les afflictions

 

Pour obtenir le perpétuel secours de Marie dans vos perpétuelles misères, honorez-là d'un culte perpétuel qui pourra se pratiquer de la manière suivante : 1° Culte de chaque jour : Réciter chaque jour, matin et soir, trois Ave Maria avec l'invocation suivante : « O Marie, Mère du Perpétuel Secours, priez pour moi ». 2. Culte de chaque semaine : Assister chaque samedi au Saint Sacrifice de la Messe. 3. Culte de chaque mois : Communier et faire la préparation à la mort un dimanche de chaque mois. 4. Culte de chaque année : Célébrer pieusement la fête de Notre Dame du Perpétuel Secours, le 27 juin, par une neuvaine préparatoire terminée par la Sainte Communion le jour de la fête. Ainsi sera réalisé le vrai culte de N.-D. du Perpétuel Secours, qui n'est autre qu'un culte perpétuel envers Marie, un culte de fidélité, de constance et de persévérance, et qui peut se traduire par cette parole : « Si vous êtes fidèle à recourir à Marie, Marie sera fidèle à vous secourir ».

 

Prière à Marie pour obtenir sa protection (Ci-dessus au 23e jour)

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Notre Dame du Perpétuel Secours, priez pour nous.

 

Pour recevoir par les méditations du Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours ainsi que des prières par e-mail, et pour être tenu au courant des mises à jours, abonnez-vous à la newsletter d'Images Saintes

8 octobre 2013

Le Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours 2/4

Le Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours

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Neuvième jour

Marie est notre Perpétuel Secours par ses prières

 

L'Amour est le deuxième motif qui porte le Cœur de Jésus à exaucer Marie en tout. Quand on aime quelqu'un, on est enclin à lui accorder tout ce qu'il demande. Mais qui a jamais aimé plus tendrement sa mère que Jésus ? Aussi ne peut-Il rien Lui refuser. Sainte Brigitte entendit un jour Jésus dire à Marie : « Ma Mère, Vous savez combien je Vous aime ; demandez-moi donc tout ce que Vous voudrez ; il est impossible à Mon Cœur de repousser Vos prières. Quand J'étais sur la terre, à la meilleure des mères, Vous ne M'avez jamais rien refusé ; maintenant que Je suis dans le Ciel, il est juste que Je Vous accorde tout ce que vous Me demanderez ». Et que doit faire Marie pour être exaucée ? Il suffit qu'Elle se présente devant Son Fils. Un seul soupir de Marie a plus de valeur, auprès de Dieu, que les suffrages de tous les saints ensemble.

 

Prière à Marie, notre Avocate toute-puissante

 

Très douce Souveraine, si c'est Votre office de Vous interposer comme Médiatrice entre Dieu et les pécheurs, daignez l'exercer en ma faveur. Ne me dites pas que ma cause est trop difficile à gagner ; car je sais, et tout le monde me l'assure, jamais une cause, si désespérée qu'elle parût, n'a été perdue lorsque Vous la défendiez ; et la mienne le serait ? Non, je ne le crains pas. Sans doute, si je ne considérais que la multitude de mes péchés, je devrais craindre que Vous ne refusassiez de me défendre ; mais quand je pense à Votre immense Miséricorde et à l'extrême désir qui anime Votre Cœur Maternel, de secourir les pécheurs les plus désespérés, toute crainte en moi s'évanouit. Qui s'est jamais perdu, après avoir eu recours à Vous ? Je Vous appelle donc à mon secours, ô Marie, ma puissante Avocate, mon Refuge, mon Espérance et ma Mère ; je Vous confie mon âme : si elle est perdue, c'est à Vous de la sauver. Je ne cesse de rendre grâces au Seigneur de la confiance sans bornes qu'Il m'inspire en Vous, et qui, nonobstant mon indignité, me donne l'assurance de mon Salut. Une seule crainte m'afflige, ô ma bien-aimée Reine : c'est de perdre un jour, par ma négligence, cette confiance que j'ai en vous. Je vous en supplie donc, ô Marie, au nom de l'Amour que Vous avez pour Votre Doux Jésus, conservez, augmentez de plus en plus en moi cette douce confiance en Votre intercession ; elle me fera certainement recouvrer l'amitié de Dieu, que j'ai si follement méprisée et perdue par le passé. Cette amitié, une fois recouvrée, j'espère la conserver par Votre secours, et, en la conservant, parvenir au Paradis, où j'aurai le bonheur de Vous remercier et de chanter les Miséricordes de Dieu et les Vôtres durant toute l'éternité. Amen.

 

Dixième jour

Marie est notre Perpétuel Secours par ses prières

 

Jésus exaucera toujours Sa Mère par un effet de l'obéissance qu'Il veut bien continuer à Lui rendre dans le Ciel. Saint Antoine dit que les prières de la Bienheureuse Vierge, venant d'une Mère, ont quelque chose qui tient du commandement ; en sorte qu'il est impossible qu'Elle ne soit pas exaucée, quand Elle prie. C'est pourquoi Saint Germain lui tient ce langage, bien propre à inspirer de la confiance aux pécheurs qui se recommandent à cette puissante avocate : « O Marie, puisque Vous jouissez de l'autorité d'une Mère auprès de Dieu, Vous obtenez le pardon aux plus grands pécheurs ; car le Seigneur, Vous reconnaissant toujours pour sa Mère, ne peut s'empêcher de Vous accorder tout ce que Vous Lui demandez ». Aussi sainte Brigitte entendit un jour les Bienheureux dans le Ciel dire à cette Reine bénie : « Qu'y a-t-il au-dessus de votre pouvoir ? Tout ce que vous voulez, se fait ».

 

Prière à Marie, notre avocate toute-puissante. (Voir ci-dessus au 9e jour)

 

Onzième jour

Marie est notre Perpétuel Secours par ses prières

 

Et si vous voulez que Marie soit votre perpétuel secours, ayez un perpétuel recours à Elle. Voulez-vous La prier perpétuellement ? Prenez les trois résolutions suivantes. 1. Faire souvent des oraisons jaculatoires. 2. Renouveler chaque matin l'intention de tout faire pour plaire à Dieu... « Tout pour Jésus par Marie ».— 3. Assistez chaque jour, si vous le pouvez, au Saint Sacrifice de la Messe. Et combien grand sera le secours que vous y puiserez !.., Marie unit alors sa perpétuelle intercession pour vous aux supplications perpétuelles et toutes-puissantes de Son Divin Fils : « Semper vivens ad interpellandum pro nobis ». (Hébreux 7,25.) Si vous unissez alors vos prières à celles de Marie et à celles de Jésus, quelle force n'auront-elles pas pour obtenir ce que vous désirez !

 

Prière à Marie pour obtenir une vraie contrition

 

O Mère de douleur, Reine des Martyrs, Vous avez tant pleuré Votre Fils, mort pour mon Salut ! Mais, à quoi me serviront Vos Larmes, si j'ai le malheur de me damner ? Ah ! par les mérites de Vos Douleurs, obtenez-moi une vrai contrition de mes péchés et un sincère changement de vie, avec une continuelle et tendre compassion pour les Souffrances de Jésus et pour les Vôtres. Si Jésus et Vous, bien qu'innocents, avez tant souffert pour moi, obtenez-moi, puisque je mériterais d'être en enfer, de souffrir aussi pour Votre Amour. O ma Souveraine, Vous dirais-je avec Saint Bonaventure, si je Vous ai offensée, la justice exige que Vous blessiez mon cœur ; si je Vous ai servie, je demande les mêmes blessures pour ma récompense. Car il serait honteux pour moi de n'avoir rien à souffrir en Vous voyant, Jésus et Vous, transpercés par le glaive de la douleur. Enfin, ô ma Mère, par la peine que Vous avez éprouvée lorsque Votre Divin Fils, en proie à tant de souffrances, inclina la tête et expira sous Vos yeux sur la Croix, je Vous supplie de m'obtenir une bonne mort. De grâce, ô Avocate des pécheurs, ne manquez pas d'assister mon âme dans l'affliction et le combat terrible du passage de cette vie à l'éternité ; et comme la parole et la voix me manqueront peut-être alors pour prononcer Votre Nom, ainsi que Celui de Jésus, Noms qui sont toutes mes espérances, je Vous prie dès à présent, Votre Fils et Vous, de me secourir à cette dernière heure, et je dis : « Jésus et Marie, je Vous recommande mon âme ». Ainsi soit-il

 

Douzième jour

Marie est notre Perpétuel Secours par ses prières

 

La guérison que nous allons rapporter en est encore une preuve. Notre-Dame du Perpétuel Secours a daigné manifester Sa Maternelle Bonté à l'égard du Père Hall, rédemptoriste. Il était, après plusieurs années de langueur, tombe gravement malade, et se trouvait réduit à un état de faiblesse extrême. Ses confrères commencèrent alors une neuvaine à N.-D. du Perpétuel Secours. La Sainte Vierge parut d'abord vouloir éprouver leur foi ; car on arriva au terme de la neuvaine, sans avoir obtenu aucune amélioration. Au contraire, l'état du malade n'avait fait qu'empirer ; et à tel point que, le neuvième jour, le supérieur, s'attendant à chaque instant à le voir entrer en agonie, voulut entendre une dernière fois sa confession. Mais le lendemain au son de l'Angélus, une révolution étrange s'opère chez le mourant. « Je sentis, raconte-t-il lui-même, comme une nouvelle vie s'insinuer dans tous mes membres ». A l'instant, il se lève, va célébrer la sainte messe, et se remet, comme si sa maladie n'avait été qu'un rêve, à toutes les occupations d'un homme bien portant, et à prêcher nombre de missions très fructueuses en Irlande.

 

Prière à Marie, pour obtenir une vraie contrition (Voir ci-dessus au 11e jour)

 

Treizième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les tentations

 

Le chrétien en cette vie est souvent assiégé par un ennemi cruel qui prétend lui ôter la vie, non la vie du corps, mais celle de l'âme. Et pour être secouru, pour être certainement délivré, que doit-il faire ? invoquer avec confiance le Nom de Marie. Oui, si nous invoquons dans nos tentations la Reine du Ciel, Elle viendra à notre secours. Elle est cette femme de l'Apocalypse, à qui deux ailes d'aigle furent données pour voler au désert. (Apocalypse 12.) Le Bienheureux Amédée dit que ces ailes d'aigle marquent la promptitude avec laquelle Marie, surpassant l'agilité des séraphins, vole toujours au secours de ses enfants. A peine invoquée, elle est là, pour nous protéger. Le moyen donc de vaincre les tentations, et de les vaincre à coup sûr, c'est de recourir à notre Mère en disant et en répétant sans cesse : « Je me réfugie sous votre protection, ô sainte Mère de Dieu ! » Que de victoires les fidèles n'ont-ils pas remportées sur l'Enfer par cette courte, mais puissante invocation !

 

Prière à Marie, à Son Cœur Immaculé

 

O Très pure Vierge Marie, je vénère Votre Très Saint Cœur, qui fut les délices et le repos d'un Dieu, ce Cœur tout plein d'humilité, de pureté et d'Amour Divin. Moi, malheureux pécheur, je viens à Vous le cœur rempli, de fange et d'ulcères ; ô Mère de Miséricorde, ne me rejetez pas cependant, mais redoublez à mon égard de compassion et de zèle. Je n'ai nulle crainte que Vous me repoussiez maintenant que j'implore Votre assistance, qui va cherchant les plus malheureux pour les secourir. O ma Souveraine, ne refusez pas Votre pitié à celui à qui Jésus-Christ n'a pas refusé Son Sang. Mais les mérites de ce Sang Précieux ne me seront point appliqués, si Vous ne me recommandez pas à Dieu. C'est de Vous que j'espère mon Salut : je ne Vous demande ni richesses, ni honneurs, ni autres biens terrestres : ce que je Vous demande, c'est la Grâce de Dieu, l'Amour de Votre Divin Fils, l'accomplissement de Sa Volonté, le Paradis pour l'aimer éternellement. Pourriez-Vous repoussez ma prière ? Non, Vous m'exaucez dès à présent, j'en ai la confiance ; déjà Vous priez pour moi ; déjà Vous me procurez les grâces que je sollicite ; déjà Vous me prenez sous Votre protection. O ma mère, ne m'abandonnez point ; continuez, oui, continuez à prier pour moi, jusqu'à ce que Vous me voyiez à Vos pieds dans le séjour des élus, occupé à Vous bénir et à Vous remercier durant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Quatorzième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les tentations

 

Pour conserver la vie de la Grâce, il faut que nous ayons la force de résister à tous les ennemis de notre salut; or, cette force ne s'obtient que par le moyen de Marie. « C'est Moi qui possède la force spirituelle, dit l'Auguste Vierge. Dieu a remis ce don entre Mes mains, afin que Je le dispense à Mes serviteurs. Par Mon aide, Mes serviteurs règnent sur la terre en commandant à tous leurs sens et à toutes leurs passions, et ils se rendent ainsi dignes de régner éternellement dans le ciel ». (Proverbes 7). Oh ! Quelle force n'ont pas les sujets de cette grande Reine pour vaincre toutes les tentations de l'enfer ! Lorsque les poussins aperçoivent l'épervier, ils courent aussitôt se réfugier sous les ailes de leurs mères. Agissons de même : quand les tentations viennent nous assaillir, à l'instant, sans raisonner avec elles, allons nous mettre en sûreté sous le manteau de la Vierge Immaculée.

 

Prière à Marie, à Son Cœur Immaculé. (Ci-dessus au 13e jour)

 

Quinzième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les tentations

 

Si nous invoquons Marie dans nos tentations, non seulement le secours viendra, mais encore la victoire nous sera assurée. Marie est cette femme forte qui a vaincu le Démon et lui a brisé la tête, en abattant son orgueil. (Genèse 3). L'esprit superbe se voit, à son grand dépit, abattu et foulé aux pieds par cette Vierge bénie. Semblable à celui qui est fait esclave par le droit de la guerre, Satan est condamné pour toujours à obéir aux ordres de notre Reine. Eve, en se laissant vaincre par le serpent, nous a apporté les ténèbres et la mort ; Marie en domptant le Démon, nous a apporté la lumière et la vie, et Elle a si bien enchaîné notre ennemi, qu'il ne peut plus nuire aux fidèles serviteurs de Marie. Quand nous sommes tentés, recourons à Marie, appelons Marie à notre aide, et nous aurons la victoire !

 

Prière à Marie, notre défense, assurée

 

Mère de mon Sauveur, l'ingratitude dont j'ai payé pendant tant d'années les Miséricordes de Dieu et les Vôtres, mérite, je l'avoue, que, par un juste châtiment, Vous me priviez de vos soins ; car l'ingrat n'est plus digne de bienfaits. Mais, ma douce Souveraine, j'ai une grande idée de Votre bonté ; je la crois bien supérieure à mon ingratitude. Ne cessez donc point de secourir un pauvre pécheur qui se confie en Vous. O Refuge des pécheurs, ô Mère de miséricorde, daignez tendre la main à un malheureux qui Vous implore, afin de se relever de ses chutes. O Marie, ou défendez-moi, ou dites-moi à qui je dois m'adresser, pour trouver quelqu'un qui puisse me défendre mieux que Vous. Mais, où irai-je chercher une avocate plus compatissante et plus puissante auprès de Dieu, que Vous qui êtes Sa Mère ? En devenant la Mère du Sauveur, Vous avez reçu la mission de sauver les pécheurs et Vous m'avez été donnée pour mon Salut. O Marie, sauvez celui qui Vous implore. Je ne mérite point Votre Amour ; mais le désir que Vous avez de sauver les coupables, me fait espérer que Vous m'aimez : or, si Vous m'aimez, pourrais-je me perdre ? Ma bien-aimée Mère, si je me sauve par Votre secours, comme je l'espère, je ne serai plus ingrat ; je compenserai par d'éternelles louanges et par la plus vive tendresse mon ingratitude passée et Votre Amour pour moi. Au Ciel, où Vous régnerez éternellement, je chanterai à jamais Vos Miséricordes et je ne cesserai de baiser cette douce main qui m'a délivré de l'Enfer autant de fois que je l'ai mérité par mes péchés. O Marie, ô ma Libératrice, mon Espérance, ma Reine, mon Avocate, ma Mère, je Vous aime et Je veux Vous aimer à jamais. Voilà ma plus chère espérance. Ainsi soit-il.

 

Seizième jour

Marie est notre Perpétuel Secours dans les tentations

 

Un Père missionnaire anglais écrivait qu'il avait vu des pécheurs délivrés à l'instant des vices les plus enracinés, par une prière adressée à Notre Dame du Perpétuel Secours. Le fait suivant s'est passé à Rome. Deux frères de bonne famille se prirent un jour de querelle. Dans la violence de la dispute, l'un deux saisit un Stylet pour frapper son adversaire. A cette vue, la sœur de ce malheureux pousse un cri d'effroi, et s'écrie avec un accent d'indicible terreur : « Notre Dame du Perpétuel Secours, ayez pitié de nous ». A peine le jeune homme, ivre de fureur, eut-il entendu cette invocation, qu'il laissa tomber son arme homicide, puis, semblable à un paisible agneau, il embrassa son frère en lui disant avec calme : « Faisons la paix, je t'en prie ». La pieuse sœur ramassa le stylet et le porta à l'autel de la Madone, comme un trophée de la victoire que cette Reine puissante venait de remporter sur une des passions les plus terribles du cœur humain.

 

Réciter la « Prière à Marie, notre défense, assurée », (Ci-dessus au 15e jour)

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Notre Dame du Perpétuel Secours, priez pour nous.

 

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30 septembre 2013

Le Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours 1/4

Le Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours

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Premier jour

Marie est véritablement notre Perpétuel Secours

 

Parmi les titres que nous aimons à donner a la Vierge, les uns priment Sa grandeur comme Mère de Dieu, Reine du Ciel, d'autres nous rappellent Ses douleurs, comme Reine des Martyrs, Notre Dame de pitié ; d'autres nous font connaître Sa puissance, comme Notre Dame des Miracles, Notre Dame des Victoires ; d'autres enfin proclament Sa bonté, comme Notre Dame de grâces, Notre Dame de Consolation. Mais il semble qu'aucun ne soit plus propre à nous inspirer une confiance sans bornes, condition requise pour être exaucé, que le Nom si doux que nous donnons à Marie, Mère du Perpétuel Secours. Qu'elles que soient les difficultés des temps, des lieux, des circonstances, ce Nom nous rappelle que Marie peut toujours nous secourir. Ainsi, quand il se présentera des situations, des peines, des maladies, des dangers, où tout nous paraîtra désespéré, souvenons-nous qu'il y a encore lieu d'espérer en Notre Dame du Perpétuel Secours.

 

Prière à Marie, à Son Saint Nom

 

O Mère du Perpétuel Secours, accordez-moi la grâce de toujours invoquer Votre Nom tout-puissant; car Votre Nom est notre secours pendant la vie et notre Salut au moment de la mort. O très pure Marie, ô très douce Marie, faites que Votre Nom soit désormais la respiration de ma vie. Ma Souveraine, ne tardez pas à me secourir chaque fois que je Vous invoquerai ; car dans toutes les tentations qui viendront m'assaillir, dans tous les besoins que j'éprouverai, je ne cesserai jamais de Vous invoquer en répétant toujours ; Marie ! Marie ! Quelle force, quelle douceur, quelle confiance, quelle tendresse ne réveillent pas dans mon âme votre seule pensée ! Je remercie le Seigneur, qui, pour mon bien, Vous a donné un Nom si doux, si aimable et si puissant. Mais je ne mécontenterai point de le prononcer avec amour, je veux que l'amour me rappelle sans cesse que je dois Vous invoquer, ô Mère du Perpétuel Secours !

 

Deuxième jour

Marie est véritablement notre Perpétuel Secours parce qu'elle est mère de Jésus-Christ

 

Ce Dieu infiniment et souverainement bon ne peut rien refuser à Sa Mère. Il Lui dit toujours : « Ma Mère, demandez-Moi tout ce que Vous voudrez, Vos prières sont des ordres pour Moi. Si Vous Me priez, Je suis Votre Fils Vous êtes Ma Mère ; en voilà assez pour que Vous ayez en quelque sorte le droit de Me commander, et pour que Je Me regarde comme obligé à Vous obéir ». C'est donc avec raison que Saint Bernard appelle Marie la « toute-puissance suppliante ». Elle est la Reine de l'Univers. Tout Lui est soumis, les Anges, les Saints, les hommes, les démons, les éléments, le Ciel, la terre, l'Enfer. Autant il y a de créatures qui servent Dieu, dit Saint Bernardin autant il y en a qui servent Marie. Rien ne résiste donc à Sa puissance, et par conséquent, Elle peut opérer tous les prodiges qu'Elle veut pour nous secourir.

 

Prière à Marie, a son Saint Nom (Voir Ci dessus, au 1er jour)

 

Troisième jour

Marie est vraiment notre Perpétuel Secours, parce qu'Elle a pour nous un Cœur vraiment maternel

 

Elle met Sa Gloire à être Mère d'Amour. « Je suis dit-elle, la Mère du bel amour ». (Ecclésiastique 24). Sa Bonté est si grande, que Ses entrailles maternelles ne peuvent cesser de produire des fruits de bonté en notre faveur. Que pouvait il, en effet, jaillir d'une source de bonté, sinon de la bonté ? L'Esprit Saint dit que Marie est semblable à un bel olivier planté dans les champs. (Ecclésiastique 24). Car de même que le fruit de l'olivier produit l'huile qui sert à nous éclairer, à nous nourrir et à nous guérir, ainsi du Cœur de Marie sortent toutes les grâces de lumière, de force et de Miséricorde dont nous avons besoins. Ce bel olivier se trouve au milieu des champs, et non dans un jardin entouré de murs ou de haies, afin que nous puissions tous nous en approcher pour obtenir les secours qui nous sont nécessaires.

 

Prière à Marie, la plus tendre des mères

 

Comment se peut-il, ô Marie, ma très Sainte Mère, qu'ayant une Mère si Sainte, je sois si pervers ; qu'ayant une Mère si embrasée d'Amour pour Dieu, je sois si porté à aimer les créatures ; qu'ayant une Mère si riche de mérites, je sois si pauvre en vertu ? O ma très aimable Mère, je ne mérite plus, il est vrai, d'être Votre enfant, je m'en suis rendu trop indigne par ma mauvaise vie ; il me suffit d'être admis au nombre de Vos serviteurs pour être le dernier de Vos sujets, je serais prêt à renoncer à tous les royaumes de la terre. Oui, je me contente de cette faveur ; cependant, ne me refusez pas celle de Vous appeler aussi ma Mère ; ce nom me console, me touche le cœur, et me rappelle l'obligation que j'ai de Vous aimer ; ce nom m'inspire une grande confiance en Vous ; quand le souvenir de mes péchés et de la justice divine me remplit de terreur, je me sens tout ranimé par la pensée que vous êtes ma Mère. Permettez-moi donc de Vous appeler: « Ma Mère, ma très aimable Mère ! » C'est le nom que j'aime à Vous donner, et que je Vous donnerai toujours. Après Dieu, c'est Vous qui serez mon Espérance, mon refuge et mon amour, tant que je serai dans cette vallée de larmes. J'espère mourir dans ces sentiments, en remettant à mon dernier soupir, mon âme entre Vos mains bénies, et en Vous disant : « O ma Mère, ô Marie, ma Mère, assistez-moi, ayez compassion de moi ». Ainsi soit-il.

 

Quatrième jour

Marie est véritablement notre Perpétuel Secours

 

Un ange l'a annoncé à l'univers, quand il l'a appelée pleine de grâces. Marie elle-même nous l'a appris par ces paroles que plus de dix-neuf siècles ont vérifiées : « Toutes les générations Me diront Bienheureuse ». Les fidèles le proclament à l'envi, en répétant la belle prière de Saint Bernard : « Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux, qui ont imploré votre secours, ait été abandonné ». La Sainte Eglise elle-même nous l'enseigne, car dans l'Oraison de la fête de Notre-Dame Auxiliatrice, le 24 mai, elle dit que Dieu a placé en Marie un Perpétuel Secours pour la défense du peuple chrétien. Elle a même approuvé un Office spécial en l'honneur de Notre-Dame du Perpétuel Secours.

 

Prière à Marie, la plus tendre des mères (Voir ci-dessus au 3e jour)

 

Cinquième jour

Marie est véritablement notre Perpétuel Secours, parce qu'elle est le vaste réservoir de toutes les grâces

 

Dieu les a remises toutes entre Ses mains, pour les distribuer à qui Elle veut, quand Elle veut, et comme Elle veut. Elle est notre vie, notre douceur, notre espérance. En Elle se trouve toute grâce de vérité, de vertu, de Salut et de persévérance. Innombrables sont les merveilles opérées dans ces derniers temps par l'Image miraculeuse de Notre Dame du Perpétuel Secours. Procurez-vous une de ces belles images, et placez-la dans l'endroit le plus honorable de votre maison ; c'est là que vous irez chaque jour offrir vos hommages à la Reine du Ciel. Faites-vous inscrire dans sa confrérie, et soyez fidèles aux pieuses pratiques recommandées. Introduisez son culte dans votre famille et partout où vous le pourrez. Portez perpétuellement sur vous sa médaille comme un gage assuré de sa protection.

 

Prière à Marie, pour obtenir l'amour envers Jésus et Marie

 

O Marie, Vous êtes la plus noble, la plus élevée, la plus pure, la plus belle, la plus Sainte de toutes les créatures. Ma Souveraine, oh ! Si tous les hommes Vous connaissaient et Vous aimaient comme Vous le méritez ! Mais je me console en pensant que tant de Bienheureux dans le Ciel et tant de Justes sur la terre sont embrasés d'amour pour Votre bonté et pour Votre Beauté. Je me réjouis surtout de ce que Dieu Lui-même Vous aime plus Vous seule que tous les hommes et tous les anges ensemble. Ma très aimable Reine, moi aussi, bien que misérable pécheur, je Vous aime, mais je Vous aime trop peu ; je désire Vous aimer davantage et plus tendrement ; mais cet amour, c'est à Vous de me l'obtenir ; car Vous aimer est un grand signe de prédestination ; c'est une grâce que Dieu accordent à ceux qui se sauvent. Je vois en outre, ô ma Mère, combien j'ai d'obligation à Votre Divin Fils ; je vois qu'Il est digne d'un amour infini. Vous ne désirez autre chose que de Le voir aimé : eh bien ! La grâce spéciale que Vous devez me procurer, c'est un grand amour pour Jésus-Christ. Obtenez-moi cette grâce, je Vous en conjure, Vous qui obtenez de Dieu tout ce que Vous voulez. Je ne Vous demande ni les biens terrestres, ni les honneurs, ni les richesses ; je Vous demande ce que Votre Cœur souhaite le plus, l'amour de mon Dieu. Serait-il possible que Vous ne voulussiez point m'aider à satisfaire un désir qui Vous est si agréable ? Non, car déjà Vous me secourez, déjà Vous priez pour moi ; priez ô Marie, priez, et ne cessez jamais de prier, jusqu'à ce que Vous me voyiez en paradis, assuré de posséder et d'aimer à jamais mon Dieu avec Vous, ô ma très tendre Mère. Ainsi soit-il.

 

Sixième jour

Marie est véritablement notre Perpétuel Secours

 

L'exemple suivant, entre mille, le prouve une fois de plus. En France, une personne se rendait de Saint Nicolas du Port chez elle en voiture. Chemin faisant elle tomba de son siège, et, dans sa chute, elle se cassa une jambe. La fracture fut tellement complète que son pied, prive de mouvement propre, allait en tout sens. Au fort de sa douleur, elle ranima ses forces et sa foi : « Notre Dame du Perpétuel Secours, s'écrie-t-elle, guérissez-moi ! Notre-Dame du Perpétuel Secours, venez à mon secours ». Cette prière terminée, la souffrante se fait replacer sur la voiture, rentre à la maison et fait de suite appeler le médecin. Celui-ci examine la jambe, et après avoir longtemps regardé cherché : « Mais, je ne remarque rien, dit-il, il n'y a rien de cassé, rien n'est démis. Votre pied n'a pas souffert de la chute : vous devez pouvoir vous en servir. Je sens bien que les os du bas de la jambe ont été cassés, mais je constate aussi qu'ils sont en ce moment parfaitement ressoudés ». La privilégiée de Marie pouvait effectivement marcher sa jambe était parfaitement guérie.

 

Prière à Marie, pour obtenir l'amour envers Jésus et Marie. (Voir ci-dessus, au 5e jour).

 

Septième jour

Marie est notre Perpétuel Secours par ses prières

 

L'autorité des mères sur leurs fils est si grande, que, fussent-ils monarques, et eussent-ils un pouvoir absolu sur toutes les personnes de leur royaume, jamais les mères ne peuvent devenir sujettes de leurs enfants. Il est vrai que Jésus-Christ, maintenant dans les Cieux, où Il est assis à la droite de Dieu le Père, a le souverain domaine sur toutes les créatures, sans en excepter Marie ; néanmoins, il est vrai aussi qu'il fut un temps où notre Divin Rédempteur, vivant sur cette terre, voulut s'humilier jusqu'à se soumettre à l'autorité de Marie. De là, nous concluons que dans le Ciel, quoique Marie ne puisse plus commander à Son Fils, Ses prières seront toujours les prières d'une Mère, et par conséquent bien puissantes pour obtenir tout ce qu'Elle demande. Marie, dit Saint Bonaventure, a ce grand privilège, qu'elle est toute-puissante auprès de Son Fils ; et pourquoi ? précisément pour la raison que nous venons d'indiquer, savoir, que les prières de Marie sont les prières d'une Mère.

 

Prière, Consécration à Marie, la plus Miséricordieuse des reines

 

O Marie, Mère de mon Dieu et ma Souveraine, tel se présente à une grande Reine un misérable tout couvert de plaies et de souillures, tel je me présente à Vous, qui êtes la Reine du Ciel et de la Terre. Du haut de ce Trône glorieux où Vous êtes assise, ne dédaignez pas. je Vous en supplie, d'abaisser Vos regards sur moi, pauvre pécheur. Si Dieu Vous a rendue si riche, c'est pour secourir le pauvres, et si Il Vous a établie Reine de Miséricorde, c'est pour Vous mettre à même de soulager les misérables; regardez-moi donc d'un œil compatissant, et ne m'abandonnez pas que Vous ne m'ayez changé de pécheur en Saint. Je ne mérite rien, je le reconnais, ou plutôt, je mériterais, pour mon ingratitude, d'être dépouillé de toutes les grâces que j'ai reçues du Seigneur par Votre entremise ; mais en qualité de Reine de Miséricorde, Vous n'allez pas cherchant des mérites, mais des misères, afin de secourir les nécessiteux. Eh ! Qui est plus pauvre et plus nécessiteux que moi ? O glorieuse Vierge, je sais que Vous êtes la Reine du monde, et par conséquent ma Reine ; je veux me consacrer à Votre service d'une manière toute spéciale, afin que Vous disposiez de moi comme il vous plaira. Gouvernez-moi, ô ma Reine, et ne m'abandonnez point à moi-même ; commandez-moi, disposez de moi selon Votre gré, et même, châtiez-moi quand je ne Vous obéirai point. Oh ! Combien me seront salutaires les châtiments qui me viendront de Votre main ! J'estime plus le bonheur d'être Votre serviteur, que d'être le maître du monde entier. O Marie, acceptez-moi pour Vôtre, et à ce titre pensez à me sauver. Je ne veux plus m'appartenir : c'est à Vous que je me donne. Si par le passé je Vous ai si mal servie, en laissant échapper mille belles occasions de Vous honorer, je veux désormais m'unir à Vos serviteurs les plus affectionnés et les plus fidèles. Non, je ne veux pas qu'à partir de ce jour personne Vous honore et Vous aime plus que moi, ô ma très aimable Reine ; c'est ce que je promets, et ce que j'espère exécuter avec votre secours. Ainsi soit-il.

 

Huitième jour

Marie est notre Perpétuel Secours par ses prières

 

Jésus exauce toutes les demandes de Sa Mère pour l'honorer. « Le Sauveur, nous dit Saint Pierre Damien, voulant honorer cette Vierge chérie qui l'a tant glorifié sur la terre, Lui accorde sans délai tout ce qu'Elle désire ». Selon Guillaume de Paris, il est certain qu'aucune créature ne peut nous obtenir autant de grâces, à nous malheureux pécheurs, que cette excellente avocate ; Elle est ainsi honorée de Dieu, non seulement parce que Elle est servante chérie, mais surtout parce qu'Elle est sa véritable Mère ! Oui, il suffit que Marie parle, pour que son Divin Fils exécute tout ce quelle désire. Pourquoi a-t-Il devancé le temps marqué pour les miracles ? Ce fut par déférence pour sa Mère. « Eh quoi ! S'écrie saint Augustin, n'est-ce pas une chose digne de la bonté du Seigneur de vénérer ainsi sa Mère, Lui qui est venu en ce monde, non pour abroger, mais pour accomplir la loi ? Or, entre autres choses, la Loi commande d'honorer ses parents ».

 

Consécration à Marie, la plus miséricordieuse des Reines. (Voir ci-dessus au 7e jour)

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Notre Dame du Perpétuel Secours, priez pour nous

 

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30 septembre 2013

Le Mois de Marie Enfant

Le Mois de Marie Enfant

ou le Mois de septembre consacré à Marie la Santissima Bambina

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Trente-et-unième jour

Marie figurée par l'aurore, la lune et le soleil

« Quelle est celle-ci qui s'avance comme l'aurore naissante, belle comme la lune, éclatante comme le soleil ? » (Cantique des Cantiques 6, 9).

 

L'aurore représente Marie

 

Avant la naissance de cette Bienheureuse Enfant, le monde, semblable à la terre durant la nuit, était enseveli dans l'obscurité et les ténèbres. L'erreur, le péché, la misère tenaient le genre humain comme accablé d'un sommeil léthargique et mortel. Marie Enfant, messagère du Soleil de la Grâce, éclaira le monde et fit naître la joie dans les cœurs.

 

Réflexion

 

Quand la dévotion à Marie Enfant commence à entrer dans une âme, si pécheresse soit-elle, au même moment commencent aussi pour cette âme l'oeuvre de la Miséricorde et l'espérance de la conversion et du Salut. Si donc cette sainte dévotion avait, au contraire, subi en moi quelque affaiblissement, quel signe serait-ce ? Un signe funeste. Je verrais par là que mon âme court à sa ruine et à sa perte. Aussi veux-je conjurer Marie de ne jamais permettre pour moi un tel malheur.

 

Marie est figurée, en second lieu, par la lune

 

La lune préside à la nuit, et vient en aide aux voyageurs en leur montrant, par sa douce clarté, où poser le pied sur la route, et en leur faisant apercevoir les précipices, ou encore en leur permettant de se défendre des voleurs. De même, la Très Sainte Vierge vient au secours des pauvres pécheurs, en leur obtenant la grâce de voir l'abîme vers lequel ils marchent, et de revenir dans le chemin du Paradis, qu'ils avaient abandonné ; Elle leur découvre les embûches des mondains, leurs ennemis visibles, et des démons, leurs ennemis invisibles, afin qu'ils s'en écartent, se défient de leurs trahisons, et sauvent leurs âme.

 

Réflexion

 

Marie, nous venons de le voir, est bien représentée par la lune. Heureux serais-je si, au milieu de mes égarements et des ténèbres de ma vie pécheresse, j'avais suivi les lumières, les inspirations et les secours spirituels de tous genres que cette lune resplendissante de Dieu est venue m'apporter. Mais hélas ! Il n'en n'a pas toujours été ainsi. Et pourquoi ? Parce que, pour ma part, imitant la lune qui paraît et disparaît et dont l'aspect change continuellement, j'ai agi comme un insensé. Mon inconstance dans le service de Marie m'a bien des fois mis dans le danger de devenir la proie de mes ennemis, et d'être entraîné par eux dans les feux éternels. Aidé du secours de Dieu et de la protection de la Très Sainte Vierge, je promets sincèrement de changer de conduite.

 

Marie est belle et radieuse comme le soleil

 

1° Par Sa Maternité, Elle participe à la dignité du Soleil Divin, c'est-à-dire de Dieu : de Dieu le Père, dont le Fils Jésus est aussi le Sien ; de Dieu le Fils, qui a voulu naître d'Elle et Lui être soumis ; de Dieu le Saint Esprit, avec qui Elle a coopéré à l'Incarnation du Verbe. 2° Par la plénitude de la Grâce qui est en Elle, par Sa Sainteté suréminente, par Sa Gloire incomparable, Marie resplendit, comme le soleil, d'un éclat qui fait pâlir celui de tous les autres astres, c'est-à-dire de tous les Saints.

 

Réflexion

 

Si j'aime véritablement Marie, je dois louer Dieu de l'avoir faite si grande, me réjouir de Son élévation et de Sa félicité, comme si ces avantages étaient mon propre bien, enfin me sentir pressé de la bénir, de l'honorer et de l'exalter sans cesse, dans un désir ardent de la voir connue, servie, aimée et glorifiée de tous.

 

Colloque

 

Aimable Petite Marie, quel est celui qui, connaissant Vos gloires futures, pourrait résister au besoin de Vous témoigner sa vénération, même en Vous voyant emmaillotée de langes, incapable de Vous aider Vous-même, et sujette à toutes les nécessités ? Mais, par ailleurs, si puissants sont Vos attraits qu'on se sent doucement pressé de s'approcher de Vous avec cet abandon et cette confiance qu'inspire une tendre enfant. Laissez-moi donc, ô Marie, Vous exprimer ma profonde admiration, comme à la Reine future de tous les Saints : laissez-moi, en même temps, cédant à l'amour qui me transporte, déposer un baiser tout brûlant sur Votre berceau, et Vous dire de cœur et de bouche : « O Marie Enfant, faites de moi un Saint. Régnez dès maintenant sur mon cœur, afin que je puisse Vous louer et Vous glorifier éternellement ». Ainsi soit-il.

 

Pratique : Réciter avec beaucoup de dévotion ses prières journalières à Marie.

Aspiration : « Aimable Reine de tous les Saints, douce Enfant, conduisez-moi au Ciel ».

 

Exemple

Toute une série de grâces obtenues par la dévotion à Marie Enfant

 

Un Prêtre de Milan, pénétré d'une dévotion toute particulière pour Marie Enfant, est en mesure d'attester avoir reçu un nombre incalculable de grâces depuis le jour où il se sentit attiré vers Elle par les célestes charmes du visage de la Santissima Bambina vénérée chez les Sœurs de la Charité. Tantôt une inquiétude lui tourmentait l'esprit, et la Vierge Enfant, à sa prière, l'en délivrait avec une suavité surhumaine. Tantôt, de graves difficultés surgissant dans l'exercice de son ministère, il recourait à Marie Enfant et en recevait toujours une puissante assistance. D'autres fois les obstacles venaient à l'envi s'opposer aux projets qu'il formait pour honorer Sa céleste Bienfaitrice ; la peine où il se trouvait le conduisait aux pieds de la Sainte Image, afin d'y trouver le secours désiré, et jamais ce secours ne lui faisait défaut. En un mot, si ce digne Prêtre voulait raconter toutes les grâces extraordinaires reçues par lui de la très aimable Petite Madone, il ne pourrait y arriver. Et celle de ces grâces qu'il tient pour la plus insigne, c'est l'amour dont il est épris pour Marie Enfant, amour tel que, pour la faire aimer de tous, non seulement, lui semble-t-il, il offrirait volontiers ses fatigues et ses sueurs, mais de grand cœur il donnerait son sang et sa vie.

Dieu veuille que de tels sentiments soient le partage de tous, des Prêtres surtout. Du Clergé ils se répandraient facilement dans les cœurs des fidèles, et la dévotion à Marie Enfant deviendrait, entre les mains du peuple Chrétiens, une arme victorieuse pour briser l'orgueil des puissances infernales. Ainsi soit-il.

 

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Consécration à Marie Enfant

 

Douce Vierge Marie, nous venons humblement vénérer Votre Enfance. Sous ces faibles dehors Vous réjouissez le Ciel, et Dieu prenait en Vous ses complaisances les plus infinies en attendant Jésus, comme le disent de Vous les Livres Saints : « Parce que J'étais petite, J'ai plus au Très-Haut ».

Ô Doux Bijou de ce grand Dieu, Enfant chérie du Ciel, daignez nous associer à Votre Sainte Enfance. Puissions-nous par elle mériter de garder l'innocence, la sincérité et l'amour filial de cœurs d'enfants à l'égard de Dieu. Divine Vierge Enfant, donnez-nous d'attirer sur nous-mêmes, sur ceux que nous aimons, les regards complaisants du Seigneur.

Vierge Enfant, attente des Nations et du Ciel, effroi des enfers, daignez rendre aux familles Chrétiennes le sentiment de leurs plus nobles devoirs envers Dieu, envers l'Eglise, envers leur pays et envers eux-mêmes. Vierge Enfant, écartez des foyers Catholiques la mort qui vide les berceaux, écartez le péché qui tue les âmes et prépare la mort des corps.

Rendez, ô Vierge Enfant, au beau pays de France son âme sainte, chrétienne, vaillante, simple, laborieuse et héroïque des temps passés. Redonnez à notre cher et grand pays les nombreux foyers d'autrefois. Redonnez, ô Marie, à ces foyers de notre France, les légions d'Anges qui jadis peuplèrent son sol et, devenus hommes, firent à travers le monde rayonner la pensée libératrice du Christ Votre Fils.

Ô Vierge Enfant, douce Reine du noble Pays de France, prenez pitié de Votre Royaume, de Vos aimants sujets, et écartez-en toute trahison, toute perfidie, tout mal par la candeur, le charme et la faiblesse toute-puissante de Votre Enfance.

Soyez, ô Marie, à notre pays, l'aurore qui annonce le jour, la lune qui éclaire nos nuits, le soleil qui resplendit sur nos âmes et féconde leurs labeurs.

Aimable Vierge Enfant, sur Vous le Très-Haut ne peut jeter qu'un regard d'infini Amour ; Sa colère tombe et se désarme dès que Ses yeux voient la pauvre humanité en Votre douce Enfance. Protégez donc nos pères, nos mères, nos époux, nos épouses, nos enfants, nos frères, nos sœurs, tous nos amis. À Votre Enfance, ô Marie, nous remettons en toute confiance le soin de nos destinées temporelles et éternelles, l'avenir et le présent de notre patrie. Nous Vous consacrons nos vies, nos âmes, nos corps, nos pensées, nos familles, nos gloires, nos deuils, nos prêtres, nos hommes d'Etat, nos guerriers, nos écrivains, nos poètes, nos penseurs, nos artistes, nos ouvriers, nos artisans et nos laboureurs.

Ô Vierge Enfant, sauvez-nous, et sauve notre noble pays de France : Vous avez écrasé de Votre pied virginal toute hérésie en écrasant la tête du Démon. Vierge Enfant, écrasez les peuples hérétiques, les infidèles qui, par les armes, voudraient attaquer la liberté de Votre peuple, et faites de ce peuple roi, ô douce Enfant Marie, un peuple de saints en ce monde, pour qu'il soit éternellement le peuple chéri du Dieu dont Vous êtes la Mère, l'Epouse et la Fille. Ainsi soit-il.

 

Fin du Mois de Marie Enfant

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Téléchargez l'intégralité du Mois de Marie Enfant (pdf), en cliquant ici

 

Prochain Mois de dévotion, le Mois de Notre Dame du Perpétuel Secours, rendez-vous le 30 septembre, dans quelques instants...

 

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29 septembre 2013

Le Mois de Marie Enfant

Le Mois de Marie Enfant

ou le Mois de septembre consacré à Marie la Santissima Bambina

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Trentième jour

Marie figurée par la Femme de l'Apocalypse

« Un grand signe apparu dans le ciel : c'était une femme revêtue de soleil, ayant la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles » (Apocalypse 12, 1).

 

La Femme de l'Apocalypse, figure de Marie

 

Saint Ambroise, Saint Augustin, Saint Bernard et plusieurs autres docteurs voient, dans cette mystérieuse femme, une admirable figure de la Très Sainte Vierge.

 

Réflexion

 

Dieu, voulant manifester aux hommes Sa Miséricorde préférablement à Sa Justice, choisit parmi les plus pures créatures le sexe le plus faible, la femme, et, ayant formé Marie, il l'éleva si haut, l'orna de dons si sublimes et si rares, et la fit participer à ses divines perfections à un degré tel, qu'Elle ne saurait Elle-même comprendre Sa grandeur. Je puis donc prendre courage au milieu de mes misères, en pensant que, malgré cela et même précisément à cause de cela, le Dieu de Miséricorde voudra bien faire éclater en moi Sa Miséricorde infinie.

 

Raisons de cette ressemblance

 

C'est chose certaine : dans la Femme de l'Apocalypse, tous les Saints Pères reconnaissent l'Eglise. Mais, dans un certain sens, l'Eglise, c'est Marie : car la Sainte Eglise est, pour ainsi dire, résumée tout entière en Marie, en tant que Marie est Mère de Jésus, Chef Divin de l'Eglise et de tous les membres qui la composent. Comme l'Eglise, Marie est revêtue de soleil, c'est-à-dire de Jésus-Christ, qui l'investit entièrement et l'orne de Son Esprit, de Ses Vertus et des Dons de Sa Grâce. Comme l'Eglise, Marie a sous Ses pieds la lune, c'est-à-dire, selon l'explication de Saint Grégoire, toutes les choses terrestres et instables, qu'Elle méprisa, et dont Elle se servit, comme d'un marche-pied, pour arriver à la possession des biens immuables et éternels. Enfin, douze étoiles, représentant les douze Apôtres, lui forment une couronne, car, après avoir reçu le Saint Esprit, au jour où Il descendit en même temps sur Marie et sur eux, les Apôtres travaillèrent à étendre le Royaume dont Jésus est le Roi et Marie la Reine. (Les douze étoiles symbolisent aussi les douze Tribus d'Israël ndlr).

 

Réflexion

 

Quelle consolation n'est-ce pas pour moi de savoir que j'appartiens à cette Sainte Eglise représentée par Jésus comme Chef, et par Marie comme Mère de tous les membres de ce Corps Mystique ! Je me garderais donc d'être dans l'Eglise comme un membre gangrené et difforme, m'efforçant au contraire de travailler à me perfectionner chaque jour davantage dans la pratique des vertus.

 

Pensée morale

 

Puisque Marie représente l'Eglise, la dévotion à Marie est conséquemment une des marques les plus évidentes, les plus indubitables qu'on appartient à la véritable Eglise militante, et un des signes les plus certains qu'on est prédestiné à faire un jour partie de l'Eglise triomphante dans le Paradis.

 

Réflexion

 

Serai-je sauvé ? Telle est la préoccupation qui, de temps en temps, vient m'assaillir et remplir mon cœur de perplexité. Qu'ai-je à répondre ? Je ferai tout mon possible pour honorer, servir et aimer Marie, et j'aurai ainsi l'assurance de mon Salut éternel. Oui, la dévotion à Marie est la marque des prédestinés.

 

Colloque

 

O la douce et consolante pensée que celle-ci, ô Marie ! En Vous voyant, Dieu voyait et Il voyait encore toute l'Eglise, particulièrement toute la famille de Ses élus. En Vous, en effet, Il voyait encore la Mère de tous les fidèles, la Reine de tous les Saints, en Votre qualité de Mère de Jésus, de Mère de la Grâce et de la Miséricorde. Je dois donc, ô très Sainte et très Aimable Enfant, faire tous mes efforts pour me tenir uni à Vous, pour m'attacher à Vous, Vous servir, Vous aimer et Vous imiter. Malheur à moi si Vous n'accueillez sous Votre égide maternelle les imparfaits et les pauvres pécheurs ! Je serai perdu ; le Seigneur ne me reconnaîtrait plus que pour un des siens ; Jésus me rejetterait comme un étranger, et c'en serait fait de moi. Mais Vous, ô Céleste Petite, j'en ai l'assurance, Vous me protégerez et me reconnaîtrez pour vôtre, malgré ma misère, pourvu que je désire me corriger et devenir meilleur. Oui, ô Marie, je le désire, et je l'espère de Votre toute-puissante intercession, car Vous êtes la Mère du Bel Amour, de la crainte, de la science et de la Sainte Espérance. Ainsi soit-il.

 

Pratique : Demander pardon à Marie des fautes commises pendant ce mois qui s'achève.

Aspiration : « Vous qui êtes la Reine des Martyrs, donnez-moi la force dans les maux qui m'arrivent ».

 

Exemple

Deux grâces merveilleuses obtenues par la dévotion à Marie Enfant

 

Une excellente femme se voyait dans l'impossibilité de se servir de son pied gauche, à cause d'une vive douleur qu'elle ressentait au talon. S'étant présentée au chirurgien d'un grand hôpital de Milan, celui-ci, après un examen attentif, lui déclara que le traitement serait long et douloureux. En attendant, il ordonna à la pauvre estropiée d'appliquer pendant quarante-huit heure un vésicatoire énergique sur la partie malade, de revenir ensuite se faire visiter, et là, il verrait, par l'effet du vésicatoire, quels remède employer. Une des parentes de l'infirme lui mit donc le vésicatoire, mais en même temps elle plaça par dessus un de coton bénit par le contact de l'image miraculeuse de la Santissima Bambina, en exhortant la patiente à se recommander avec Foi à Marie. La malade ne tarda pas à s'endormir et reposa tranquillement toute la nuit. Le lendemain matin, voulant se lever, elle prenait, comme d'habitude, de grandes précaution pour ne pas se faire mal au talon en le heurtant par mégarde, et elle n'osait se décider à poser le pied par terre, alors surtout qu'elle était sous l'action du douloureux médicament. Pourtant elle ne sentait plus aucune douleur, et il lui semblait être guérie. « Ô chère petite Madone, dit-elle, serais-je donc guérie ? Essayons ». Tout doucement d'abord, elle pose le pied sur le pavé ; elle l'appuie ensuite d'avantage, le talon surtout, mais elle n'éprouve aucun mal. « Il n'y a plus de doute, s'écrie l'heureuse femme, mon mal a disparu ; Marie Enfant m'a guérie ». En effet, ayant enlevé l'emplâtre, on trouva le vésicatoire encore intact ; la guérison était visiblement due tout entière au coton béni de Marie Enfant.

Voici une autre grâce obtenue par l'intercession de la Santissima Bambina : Le jour de la Nativité de la Très Sainte Vierge, en 1886, venait au monde, à Trévise, une enfant qui reçut au Baptême ne nom de Maria Bambina, car on attribuait son heureuse naissance à la Vierge Enfant, à qui sa pauvre mère s'était recommandée. La pauvre femme s'était vue à toute extrémité à la naissance de ses deux premiers enfants, et les avait perdu en leur donnant le jour. Ce troisième accouchement s'annonçait dans des conditions encore plus alarmantes, et néanmoins Marie Enfant ne se contenta pas de sauver la mère, mais elle préserva l'enfant de tout accident. Aussi, en régénérant cette petite dans les eaux du baptême, voulut-on imprimer sur elle, pour ainsi dire, le souvenir de la faveur obtenue, en lui donnant, comme nous l'avons dit, le nom de Maria Bambina.

 

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28 septembre 2013

Le Mois de Marie Enfant

Le Mois de Marie Enfant

ou le Mois de septembre consacré à Marie la Santissima Bambina

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Vingt-neuvième jour

Marie figurée par l'épouse du Cantique des Cantiques

« Vous êtes belle, ô ma bien-aimée, et pleine de douceur ; Vous êtes belle comme Jérusalem, et terrible comme une armée rangée en bataille » (Cantique 6, 3).

 

Marie est représentée directement par l'épouse du Cantique des Cantiques

 

L'Abbé Rupert et d'autres interprètes expliquent le Cantique des Cantiques de Salomon dans le sens particulier, mais principal (comme le remarque Cornelius a Lapide), de l'Amour mutuel de Jésus et de Marie. C'est aussi ce que fait la Sainte Eglise, qui, dans le culte d'hyperdulie qu'elle rend à Marie, se plaît à tresser avec les versets de ce Cantique sacré la couronne de louanges qu'elle lui décerne.

 

Réflexion

 

Quand on veut se former une idée, au mois vraisemblable, de l'amour réciproque de Jésus et de Marie, on doit se représenter d'un côté l'amour de tous les enfants pour leurs mères, de l'autre amour de toutes les mères pour leurs enfants, et, après cela, reconnaître que l'amour mutuel de Jésus et de Marie est au-dessus de toute comparaison. Pour tout dire en un mot, c'est un amour immense et sans mesure, un amour digne d'un Dieu et de la Mère d'un Dieu. Et moi, malheureux pécheur, je laisse mon cœur rester encore si froid dans l'amour de Jésus et de Marie !

 

Marie est figurée indirectement par l'épouse du Cantique des Cantiques

 

Dans le sens premier, total et adéquat, le sujet du Cantique des Cantiques, c'est l'amour réciproque de Jésus et de son épouse, la Sainte Eglise ; mais l'Eglise est représentée par Marie, comme la fille par sa mère. Pareillement, dans son sens second, partiel, le Cantique sacré nous chante l'amour de Jésus-Christ pour l'âme juste ; mais l'âme de Marie n'a-t-elle pas été formée par Jésus lui-même comme une parfaite image de la sienne, et comme le prototype de tous les élus et de tous les saints ?

 

Réflexion

 

Quelle reconnaissance ne dois-je pas à Dieu de m'avoir fait naître dans la véritable Eglise ! Hélas ! Sans cela je n'aurais pas appris à aimer Marie. Quel malheur c'eût été pour moi ! Ô Marie, Marie, je reconnais que Vous méritez un culte tout particulier, et je me sens dans une vraie nécessité de Vous aimer de tout mon cœur. Plutôt mourir que de ne pas aimer Marie !

 

Conséquence pratique

 

Penser à Marie, c'est penser à l'oeuvre la plus parfaite, qui, parmi les pures créatures, soit jamais sortie des mains du Tout-Puissant, et ait été produite par l'Amour infini de Dieu pour les hommes. La dévotion à Marie doit donc être sans mesure, comme le culte que lui décerne l'Eglise est incomparablement supérieur à celui qu'elle rend aux autres Saints.

 

Réflexion

 

Voici ce que je me propose de faire à l'avenir : chaque fois que je prierai Jésus, je Lui demanderai la grâce qui m'est la plus chère, celle de m'apprendre à aimer Marie d'un filial amour ; et, quand je parlerai aux hommes, je les prierai de m'aider à aimer Marie, et je ferai tous mes efforts pour que tous les cœurs soient embrasés d'un si beau, si profitable, si délicieux amour.

 

Colloque

 

Anges du Paradis, et vous tous Saints du Ciel et de la terre, unissez-vous à moi pour louer Marie Enfant. Ô bien-aimée Petite, quelles louanges Vous donnerai-je ? Je ne sais, car Votre grandeur est au-dessus de toute louange ? Vous êtes les délices de Dieu, qui Vous aima toujours, qui Vous sanctifia dès le premier instant de Votre Conception, qui répandit dans Votre âme la plénitude de Sa Grâce. Soyez donc aussi toutes mes délices, ô Marie. Ô très belle, très gracieuse petite Marie, oui je veux Vous aimer, Vous aimer toujours, Vous aimer de tout mon cœur et à tout prix, parce que Vous le méritez, parce que Jésus, dont je dois imiter l'exemple pour pouvoir me sauver, m'a appris à Vous aimer ainsi. Je Vous en conjure, ô Sainte Enfant, accordez-moi de connaître toujours plus votre ineffable amabilité, afin de toujours mieux Vous servir, Vous louer, Vous glorifier et Vous aimer du plus ardent amour. Ainsi soit-il.

 

Pratique : Visiter Marie Enfant, ou, si on ne le peut, prier quelques instants devant son image.

Aspiration : « Vous êtes assise dans la Gloire, ô ma Mère, obtenez-moi d'être assis à Vos pieds ».

 

Exemple

Deux guérisons obtenues par l'intercession de Marie Enfant

 

Une personne de Milan, nommée E.R., languissait depuis six mois sur son lit, par suite d'une paralysie qui lui avait complètement enlevé l'usage des jambes. Se voyant dans cet état, absolument incapable de venir en aide à sa famille, et sans espoir de guérir, abandonnée qu'elle était des médecins, l'infortunée se laissait aller à une affliction profonde et faisait compassion à tous ceux qui venaient la voir. Nul ne pouvait parvenir à relever son courage, tant il lui semblait impossible de recouvrer à jamais la santé. Il était réservé à Marie Enfant d'apporter à la pauvre paralytique une complète consolation. En effet, entendant parler des grâces signalées, parfois même miraculeuses, que la Santissima Bambina accordait à pleines mains à ceux qui se recommandaient à son intercession, elle songea à prendre, elle aussi, pour obtenir sa guérison, ce moyens si conforme aux sentiments de Foi et de piété qui l'animaient. Elle pria donc une de ses amies de faire toucher au saint Berceau de la Vierge Enfant quelques linges qu'elle lui remit. A peine les eût-on rapportés ainsi bénis, qu'elle les appliqua sur les parties paralysées de son corps et aussitôt elle fut guérie.

Une autre grâce presque semblable fut accordée à une jeune femme de la province de Milan. Depuis cinq mois elle gardait le lit, retenue par une si énorme enflure des jambes, qu'il lui était impossible de faire le moindre mouvement sans des douleurs assez violentes pour occasionner des spasmes. Comme la malade dont nous avons parlé précédemment, elle recourut par la prière à la Vierge Enfant, et, s'étant procuré du coton qui avait touché au saint Berceau, elle en enveloppa ses membres enflés et continua à se recommander assidûment à la Céleste Petite pendant neuf jours. Ce temps écoulé, toute l'enflure disparut comme par enchantement, la malade se trouva complètement guérie, et ses forces étaient si bien revenues qu'elle voulu consacrer ses premiers pas à se rendre à la Chapelle de Marie Enfant, en action de grâces de la faveur qu'elle venait de recevoir.

 

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27 septembre 2013

Le Mois de Marie Enfant

Le Mois de Marie Enfant

ou le Mois de septembre consacré à Marie la Santissima Bambina

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Vingt-huitième jour

Marie figurée par Esther

« Le roi (Assuérus) aima Esther plus que toutes ses autres femmes, et elle trouva grâce et faveur devant lui au-dessus de toutes » (Esther 2, 17).

 

Esther, figure de Marie

 

Saint Bonaventure reconnaît en Esther cette ressemblance avec Marie, quand il dit : « La Souveraine des Anges et des hommes est figurée par la reine Esther ».

 

Réflexion

 

Esther signifie « cachée ». Or Marie, considérée dans toute la suite de sa vie sur la terre, peut être appelée à juste titre l'âme cachée par excellence. Sa vie, en effet, fut entièrement ignorée du monde, et les Evangélistes eux-mêmes n'en parlent qu'avec une brièveté mystérieuse. C'est qu'il convenait que la Mère du Dieu véritablement caché l'imitât jusqu'à l'héroïsme dans Sa vie cachée et inconnue aux hommes. Mais à cette obscurité devait succéder pour Elle une glorification qu'on pourrait dire presque divine, après Sa triomphante Assomption. Heureux serais-je, moi aussi, si je sais vivre inconnu au monde et uniquement occupé à louer Dieu.

 

Traits de ressemblance entre Marie et Esther

 

La reine Esther plut au roi Assuérus, plus que toutes les autres femmes, et fut si agréable à ses yeux qu'il lui promit la moitié de son royaume, et la révocation du décret ordonnant la destruction du Peuple Juif. De même Marie, à qui l'Ange adressa ces paroles : « Vous avez trouvé grâce devant le Seigneur » (Luc 1, 30), a été établie par Dieu Corédemptrice du monde, Reine du Ciel et de la terre, et Dispensatrice de Sa Miséricorde.

 

Réflexion

 

La beauté véritable, c'est la Beauté Divine. Marie fut divinement belle, non seulement dans Son corps, chef d'oeuvre du Dieu qui l'avait choisie pour Mère, mais aussi et bien plus encore dans Son âme, toute remplie de Grâce, de Dons Célestes et de Sainteté. Celui dont l'âme est belle, est assuré d'être aimé de Dieu et de faire ses délices. Ô vanité du monde, qui n'estime que la beauté matérielle ! Puissé-je ne jamais tomber dans une telle illusion !

 

Pensée morale

 

Voulons-nous que Marie nous fasse participer aux effets de la Miséricorde Divine ? Imitons-la en étant miséricordieux envers les autres : « Bienheureux les miséricordieux, parce qu'ils obtiendront eux-mêmes Miséricorde » (Matthieu 5, 7).

 

Réflexion

 

L'amour de miséricorde et de compassion le plus excellent, et qui révèle une vraie Charité envers le prochain, c'est celui qu'on pratique en compatissant aux peines des autres, quand leur défauts peuvent occasionner des désagréments et surtout leur faire perdre l'estime et la bienveillance. Je m'appliquerai donc de toutes mes forces à faire régner cet amour dans mon cœur.

 

Colloque

 

O Marie, quand je Vous contemple au Ciel, assise à la droite de Votre Divin Fils sur le Trône Auguste de Votre Gloire, et investie de cette Majesté ineffable qui convient à la Reine du Ciel et de la terre, j'éprouve une sentiment de souverain respect et en même temps de vive confiance, car, si Vous êtes Reine, Vous êtes aussi notre Avocate et le Refuge des pécheurs. Mais lorsque ensuite je Vous considère comme une toute petite Enfant, telle que Vous l'étiez aux premiers jours de Votre vie mortelle, ce que je ressent est plus que du respect, et je suis doucement pressé d'en user envers Vous avec tout l'abandon dont mon cœur est capable. Et alors, si je le pouvais, de combien de baisers ardents et pleins d'amour je couvrirais Votre gracieux visage ! Quelles caresses je Vous prodiguerais ! Comme je Vous embrasserais et Vous serrerais étroitement sur mon cœur ! Cependant, la Foi me découvrant sous ces dehors de l'enfance Celle qui doit être un jour la Mère de mon Dieu, vient arrêter mon élan, et me dire de me regarder comme indigne même de baiser le berceau où Vous reposez et les langes qui Vous enveloppent. Au milieu de ces sentiments différents, l'amour dont je suis enflammé pour Vous veut se faire une issue, et force ma langue à Vous répéter et à Vous protester que je Vous aime, ô très aimable Petite, que je veux Vous aimer toujours d'avantage, et Vous aimer toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Pratique : Faire souvent des actes d'amour envers Marie.

Aspiration : «  O Mère aimable, Mère Tendre et Clémente, je Vous donne mon âme ».

 

Exemple

Marie Enfant console une mère qui la prie

 

Les grâces sont accordées à ceux qui prient avec dévotion et avec Foi. Et, parce que c'est un fait reconnu que, chez les femmes Chrétiennes, la prière réunit le plus souvent ces deux conditions, il n'y a pas lieu de s'étonner que souvent aussi, elles trouvent place dans les exemples de grâces que nous relatons ici. Celui que nous allons citer est encore une faveur obtenue par une mère au profit de sa jeune enfant.

Dans une ville de Lombardie, une femme dont les traits altérés annonçaient une grande douleur, se présenta à son Curé afin de savoir de lui quelle pratique de dévotion elle devait faire pour obtenir une grâce à sa petite fille : « « Si vous la voyiez, disait-elle, cette pauvre enfant ; elle est pleine de santé et belle comme un petit ange ; seulement, alors qu'à son âge les autres enfants balbutient déjà depuis longtemps quelques mots, ma petite continue à être complètement muette. Elle aura bientôt deux ans, et je n'ai pu l'entendre dire « maman » ou « papa ». Mon Dieu, quel malheur ! » Et, achevant ces mots, la mère toute émue se mit à pleurer. « Ne vous chagrinez pas, ma brave femme, lui répondit le Curé ; je connais un remède qui pet guérir même les enfants muets : c'est de prier la Santissima Bambina. Tenez, prenez ceci ». Et en même temps il lui présenta une médaille de Marie Enfant. « Suspendez cette médaille au cou de votre petite, ajouta-t-il, recommandez sa guérison avec confiance à Marie, et vous verrez que, par son intercession, le Bon Dieu vous consolera ». Encouragée par ces bienveillantes et saintes paroles, la bonne mère se retira, résolue à commencer sans délai une Neuvaine à la Vierge Enfant. Jusqu'à la fin de cette Neuvaine, sa ferveur alla toujours croissant. Le dernier jour arrivé, elle venait d'achever son pieux exercice, lorsqu'elle entendit soudain sa petite fille l'appelant de la chambre où elle était couchée, et prononçant distinctement le mot « maman ». Hors d'elle-même, la pauvre femme accourut, ne se possédant pas de joie, et de nouveau, à plusieurs reprises, l'enfant répéta : « Maman, maman... », au milieu des baisers dont la couvrait sa mère. La Santissima Bambina avait délié la langue de la petite fille de Sa servante.

 

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