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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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textes franciscains
7 octobre 2010

La Séquence de Saint François d'Assise

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3 septembre 2010

Le Bienheureux Jean Duns Scot

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Bienheureux Jean Duns Scot

1266-1308

Fête le 8 novembre

 

Le Bienheureux Jean Duns Scot est né en Irlande en l'an 1266. Les conseils et les exemples d'un oncle Franciscain éveillèrent en lui sa vocation religieuse. Il fut ordonné Prêtre en 1291 à Northampton. Il étudia, puis enseigna successivement à Paris, à Oxford et à Cambridge, et enfin revint à Paris. Partout son génie et son savoir lui acquirent une autorité. Mais il dut quitter la France pour Cologne, où son renom de science et l'autorité le suivit. Il mourut le 8 novembre 1308. Il a été béatifié par le Vénérable Jean Paul II le 20 mars 1993. Jean Duns Scot demeure l'un des théologiens les plus accrédités par l'Eglise. Il est d'ailleurs le seul dont une thèse, longtemps contestée, devint l'objet d'une définition dogmatique et fut reconnue comme Dogme de Foi. Il s'agit d'une Conception de la Très Sainte Vierge Marie, qu'il avait proclamée exemptée du péché originel. Or cette thèse du Bienheureux Docteur n'est qu'un corollaire de sa Doctrine foncière, dans laquelle il a syncrétisé les enseignements de la Révélation évangélique sur ce que nous appelons « le motif de l'Incarnation ». A savoir: l'universelle Primauté du Verbe incarné Notre Seigneur Jésus-Christ. Il a, en effet, conclu l'enseignement des apôtres, en particulier de Saint Paul et de Saint Jean que la Trinité Sainte a constitué l'Homme-Dieu et l'artisan de toute l'oeuvre divine, comme son suprême adorateur. Il est donc médiateur, et de l'adoption des enfants de Dieu et de la création et de la révélation et aussi du Salut du genre humain. La sainteté de sa vie est non moins reconnue que son génie doctrinal. Son culte a été approuvé par l'Eglise. Il est vénéré dans toute la Chrétienté, notamment à Cologne et à Lourdes. C'est l'extension de son culte à l'Eglise universelle que sollicite notre humble prière: n'hésitons pas à la présenter à Dieu, ni à réclamer l'intercession du Bienheureux Jean Duns Scot auprès de Celui qu'il a si magnifiquement glorifié. De nombreuses grâces ont été obtenues par son intercession et des faveurs miraculeuses ont étés retenues pour son procès de Canonisation. N'hésitons pas à recourir à lui.

 

Prière pour solliciter la Canonisation du Bienheureux Jean Duns Scot

 

O Dieu qui avez gratifié d'une telle Sagesse le Bienheureux Frère Jean, notre Frère et notre Maître, qu'il a su reconnaître et proclamer de Votre bien-aimé Fils Jésus, la primauté universelle sur Votre Oeuvre, et par conséquence l'Immaculée Conception de Sa Mère Marie, daignez accorder à vos serviteurs qui très humblement vous en supplient, de voir enfin Votre Eglise professer la doctrine et vénérer la Sainteté du Bienheureux Jean, à la Gloire de Votre Nom, Vous qui vivez avec ce même Fils et le Saint Esprit, pour les siècles et les siècles. Amen.

 

Permis d'Imprimer

Paris, 31 novembre 1956

P. Girard, V.G.

 

Les personnes qui penseraient avoir ainsi obtenu de son patronage quelques faveurs signalées, sont priées d'en avertir

 

La Curie Généralice des Frères Mineurs

25 Via Santa Maria Mediatrice

00165 Roma Italia

postgen@ofm.org

 

Télécharger le texte de cette prière (pdf) en cliquant ici

3 septembre 2010

Aide-nous à rapprocher le Christ de Notre temps!

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Aide-nous à rapprocher le Christ de Notre temps!

Quelques jours après son élection, le Vénérable Jean Paul II désire vénérer les deux Patrons de l'Italie, Saint François d'Assise et Sainte Catherine de Sienne. Le 5 novembre 1978, il se rend à Assise. Dans son discoures prononcé depuis la Loggia du Couvent des Franciscains, il s'adresse à Saint François.

Toi qui a si bien rapproché le Christ de ton époque, aide-nous à rapprocher le Christ de notre époque, de notre temps difficile et critique! Aide-nous! Notre temps a soif du Christ, bien que beaucoup, actuellement, ne s'en rendent pas compte. Nous arrivons bientôt à l'an deux mille après le Christ. Est-ce que ce ne sera pas un temps qui nous préparera à une renaissance du Christ, à un nouvel Avent? Chaque jour, dans la Prière Eucharistique, nous exprimons notre attente, tournée vers Lui seul, notre Rédempteur et Sauveur, vers Lui qui est l'accomplissement de l'histoire de l'homme et du monde. Aide-nous, Saint François d'Assise, à rapprocher le Christ de l'Eglise et du monde d'aujourd'hui! Toi qui as porté dans ton cœur les vicissitudes de tes contemporains, aide-nous à embrasser, avec un cœur tout proche du Cœur du Rédempteur, les soucis des hommes de notre époque: les difficiles problèmes sociaux, économiques, politiques, les problèmes de la culture et de la civilisation contemporaines, toutes les souffrances de l'homme d'aujourd'hui, ses doutes, ses négations, ses déviations, ses tensions, ses complexes, ses inquiétudes... Aide-nous à traduire tout cela en un langage évangélique simple et porteur de fruits. Aide-nous à tout résoudre en référence à l'Evangile, afin que le Christ Lui-même puisse être « le Chemin, la Vérité, la Vie » pour l'homme de notre temps. Voilà ce que te demande, ô Saint fils de l'Eglise, ô fils de la terre Italienne, le Pape Jean Paul II, fils de la terre Polonaise. Il espère que tu ne lui refusera pas, mais que tu l'aideras, toi qui as toujours été bon et t'es toujours empressé d'aider tous ceux qui se sont adressés à toi. Amen.

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Extrait du livre « Les Prières de Jean Paul II », Editions Bayard, 2003

11 août 2010

La rencontre de Saint François d'Assise et du Sultan

La Rencontre de Saint François d'Assise et du Sultan

Voici une vidéo sur la rencontre de Saint François d'Assise avec le Sultan, un sujet qui, pour notre temps, donne à réfléchir, car, face à la montée des violences et des conflits religieux, face aux armes et à la haine, comme Saint François, le Poverello d'Assise, ouvrons le dialogue...

26 juillet 2010

Le serviteur de Dieu Giacomo Gaglione

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Le serviteur de Dieu Giacomo Gaglione

Fondateur de l'Apostolat de la Souffrance

Tertiaire Franciscain

Marcianise 20.07.1896

Caprodise 28.05.1962


À 16 ans Giacomino fut immobilisé sur un fauteuil de fer à cause d'une polyarthrite. En 1919, lors d'un entretien le Padre Pio de Pietrelcina, il comprit la mission qui lui était assignée: c'est-à-dire d'enseigner à toujours être heureux face à la douleur. Dès le retour de son premier pèlerinage à Lourdes, il se consacra à l'apostolat du soulagement et du réconfort des malades, des malheureux, des pauvres, en leur faisant comprendre l'importance d'un don de leur état.


Il propage, avec la bénédiction des autorités de l'Eglise, l'Apostolat de la Souffrance, et fait parvenir aux personnes malades et handicapées le périodique « Hostie pour le monde ». Il écrivit différents livres de réflexions, de méditations et de descriptions ascétique des pèlerinages de Lourdes et de Lorette. Sa grande correspondance avec les malades, atteste de son grand et fervent zèle et de son amour pour Jésus crucifié, l'Église et pour les âmes. Il n'a jamais manqué sa communion quotidienne, la méditation du Rosaire et la récitation du bréviaire, avec pour seul but d'être utile à la conversion des pécheurs.


Après 50 ans passées sur la croix, comme il l'avait prédit à plusieurs reprises dans sa vie, son mal  s'intensifia au point qu'il était prêt à aller au ciel. Il entra dans la Vie le 28 mai 1962, son corps repose dans l'église paroissiale Saint-André Apôtre de Capodrise.


Acte d'Offrande de l'Apostolat de la Souffrance


O Dieu, Père Eternel et Tout-Puissant, par les de Sacré-Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie, en union avec les souffrances de Jésus passionnée, la Vierge des Douleurs, les martyrs, de tous les saints et tous les justes terre, je vous offre mes péchés et de ceux de tous les hommes, pour le Souverain Pontife, la sainte Église et pour le salut des âmes. O Jésus, unissez-moi à votre divine offrande sur le Calvaire et sur tous les autels du monde! Esprit de force, d'amour, de sainteté, soutenez-moi, enflammez-moi d'amour quand je dois souffrir et sanctifiez mes souffrances. Vierge désolée, priez pour moi!


Prière pour demander la Béatification de Giacomo Gaglione


O Seigneur Jésus, Vous qui avez choisi Giacomo Gaglione dès adolescence pour qu'il porte la croix par chaque douleur possible et qui lui avez accordé le don cadeau d'obéir avec joie, transformant chacun de ses renoncements en actes de foi et chacun de ses tourments en des actes d'amour, nous vous remercions d'avoir fait de Lui un Crucifix, vivante image de Vous. Daignez aussi m'accorder par son intercession la grâce (...) Amen.


Nous remercions les personnes qui reçoivent des grâces par l'intercession d'en informer le siège central de la Postulation.


Diocesi di Caserte

Apostolato della Sofferenza

Postulazione Causa di Beatificazione Giacomo Gaglione

Piazza Duomo 11

I- 81100 Caserta

www.giacomogaglione.it


Téléchargez le texte de cette prière (pdf) en cliquant ici

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25 juillet 2010

Neuvaine à Sainte Élisabeth de Hongrie

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Sainte Élisabeth de Hongrie

Sainte Patronne du Tiers Ordre de Saint François

1207-1231

Fête le 17 novembre

Sainte Elisabeth, naquit à Presbourg en 1207; elle était le troisième enfant du roi André II de Hongrie, descendant du saint roi Etienne, et de Gertrude, fille du duc Berthold IV de Méranie. Elle quitta la Hongrie à quatre ans, promise en mariage au fils du landgrave Hermann I° de Thuringe (mort en 1217), Louis (né en 1200) qu'elle épousa en 1221.

Elisabeth avait une âme de feu : « Elisabeth, dit sa dame de compagnie, Guta, rappelle fréquemment la présence de Dieu, dans toutes ses actions elle invoque le Seigneur et rapporte tout à lui. » L'influence de son mari, qu'elle aima d'un grand amour, lui apporta un équilibre humain et spirituel durant les années heureuses de leur vie commune dont naquirent deux enfants (Hermann en 1222 et Sophie en 1224) : « Seigneur Jésus-Christ, je vous offre, ainsi qu'à votre chère mère Marie, ce nouveau né, fruit chéri de mon sein. Je vous le rends de tout coeur, tel que vous me l'avez donné. Recevez ce bébé, tout baigné de mes larmes, au nombre de vos serviteurs et amis. Bénissez-le à jamais. » Une lumière éclatante brillait alors dans l'Eglise, celle de François d'Assise. Elisabeth rêvait de vivre en foyer l'idéal franciscain et Louis était apte à partager les aspirations de sa femme. Mais, le 24 juin 1227, Louis de Thuringe dut partir pour la cinquième croisade. Au bout de trois mois, il mourait sur un bateau, en rade d'Otrante, en s'écriant : « Voyez donc toutes ces colombes blanches ! Je vais partir avec elles vers mon Dieu ! »

Encore qu'elle l'avait pressenti (« Malheur à moi, pauvre femme, sur terre je ne reverrai plus mon bien-aimé ! »), le coup fut terrible pour Elisabeth, qui attendait son troisième enfant, Gertrude (née vingt-sept jours après la mort de son père) : « Désormais, j'ai tout perdu sur la terre. O cher ami de mon coeur, mon excellent et pieux époux, tu es mort et tu me laisses dans la misère. Comment vais-je vivre sans toi ? Pauvre veuve abandonnée, faible femme ! Que le Dieu d'amour, celui qui n'abandonne pas la veuve et l'orphelin, me console ! O Mon Dieu ! O mon Jésus, fortifiez-moi dans ma faiblesse ! »

Elle aurait eu besoin alors d'un François de Sales à ses côtés ; or elle avait pour directeur un maître qui la terrorisait et n'hésitait même pas à la frapper. Spoliée de ses biens, elle enfermée par son oncle, l'évêque de Bamberg qui la veut remarier, jusqu'au retour de la dépouille de son mari (1228) : « Mon Dieu, merci de me consoler miséricordieusement par ces restes mortuaires de mon mari. Si grand que soit mon amour envers Louis, vous savez, Seigneur, que je ne me repens nullement de notre commun sacrifice pour le secours de la Terre-Sainte. Si je pouvais ramener à la vie mon cher époux, je donnerais le monde en échange. Pourtant, contre votre volonté sainte, je ne saurais racheter sa vie, ne serait-ce que pour un seul de mes cheveux ! Que la volonté du Seigneur soit faite ! »

Cédant à une recherche fiévreuse de l'abjection et de la pénitence, elle rompit avec sa famille, qui la prenait pour folle, et elle confia à d'autres le soin de ses enfants, tandis qu'elle revêtait l'habit du Tiers-Ordre, à Marburg sur le Lahn, pour se donner au service des pauvres et des malades les plus abandonnés, en qui elle reconnaissait le Christ : « Quelle joie pour moi de servir Notre-Seigneur en ses membres souffrants les plus éprouvés ! » Sa santé ne put résister à toutes ces austérités. Elle mourut le 16 novembre 1231, à minuit, âgée de vingt-quatre ans : « C'est l'heure où Jésus vient racheter le monde. il me rachètera aussi. Quelle faiblesse j'éprouve donc ! Pourtant, je ne ressens pas de douleur. O Marie, venez à mon secours ! Le moment arrive où Dieu m'appelle à l'éternelle noce. L'époux vient chercher son épouse ... Silence ! Silence ! »

Grégoire IX canonisa Elisabeth en 1235 ; elle est, avec saint Louis, patronne du Tiers-Ordre franciscain et, en 1885, Léon XIII la proclama patronne des femmes et des jeunes filles allemandes.

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Neuvaine à Sainte Élisabeth de Hongrie


Avertissement


Tous les maîtres de la vie spirituelle sont unanimes à dire que la lecture de la vie des saints est un des plus puissants moyens d'éveiller en nous le désir de la sainteté et de nous exciter aux efforts nécessaires pour l'acquérir. Ils nous ont été donnés en exemple, dit l'Imitation, et ils doivent avoir une plus grande force pour nous exciter au progrès, que la masse des tièdes pour nous porter au relâchement. » (Imitation de Jésus-Christ liv. 1, Ch. 18.) Mais combien cet exemple est plus puissant encore, s'il est aidé par leur intercession, si nous la leur demandons pieusement en méditant les vertus dans lesquelles ils ont spécialement excellé! Nous espérons que cette neuvaine de méditations, tirées de la vie de sainte Élisabeth, sera d'un grand secours pour ceux qui voudront lui demander la grâce de l'imiter dans la pratique de la sainteté. Et comme sainte Élisabeth s'est sanctifiée dans le monde, nous espérons aussi qu'elle obtiendra des bénédictions efficaces pour les personnes du monde qui voudront l'imiter.

Premier jour

L'oraison de Sainte Élisabeth

La prière, dans toute l'acception du mot, est la première condition à remplir pour arriver à la sainteté. « A mon avis, dit saint Jean Chrysostome, il est absolument évident, qu'il est simplement impossible, sans le secours de la prière, d'acquérir une vertu et de faire aucun progrès dans cette vie ». La chose est évidente, parce que la sainteté est un don de Dieu, mais un don qu'il donne à qui le demande et à qui le demande avec les conditions voulues. Pour recevoir la grâce, il faut se mettre en communication avec Dieu c'est pourquoi la prière est une élévation de l'âme vers Dieu élévation qui se fait au moyen de toutes les puissances de l'âme par la pensée qui considère Dieu en lui-même, dans ses œuvres et dans ses bienfaits, dans les mystères de la vie et dans la mort de Jésus-Christ; par la volonté en s'attachant continuellement à faire la volonté de Dieu, de manière à ce que notre volonté n'en fasse plus qu'une avec la sienne; par le cœur, en aspirant ardemment à la possession de ce souverain bien. C'est la continuité de cette triple action de l'âme qui forme l'état d'oraison permanente, et qui réalise la parole de Notre-Seigneur: « Il fait toujours prier et ne jamais cesser de prier ». (Saint Luc 18: 1.) Mais la sainteté ne regarde pas seulement l'âme elle doit rejaillir  sur le corps, et il faut que ce dernier participe à cette élévation par la prière vocale, par les génuflexions, etc. En un mot, il faut que l'homme prie tout entier, et prie toujours. C'est par cette prière humble et continuelle qu'il arrive à pénétrer les nuées qui lui cachent la vue de Dieu et qu'il sentira son regard bénissant et sanctifiant. (Ecclésiastique 35: 21.)


Sainte Élisabeth est arrivée à la sainteté, parce que, comme tous les saints, elle a commencé par prier. A peine eut-elle l'usage de sa raison naissante qu'elle apprit à élever son âme vers Dieu. Tout enfant, elle méditait les paroles de la sainte Écriture; elle aimait surtout à aller contempler de longues heures Jésus-Christ au sacrement de l'autel. Et cette habitude de tenir sa pensée fixée sur Jésus-Christ crucifié devint tellement forte, qu'elle le voyait pour ainsi dire toujours en elle-même. Dès lors, quelle énergie à faire sa volonté et à conformer en tout sa volonté à celle de son modèle! Mais elle ne se contentait pas de le contempler ainsi en elle-même. Elle passait de longues heures et parfois des nuits entières dans la posture de l'adoration et de la prière. Cette prière ardente et continuelle établissait comme un courant ininterrompu entre Dieu et la Sainte. Du côté de la Sainte, aucune pensée, aucune action, aucun mouvement qui ne fussent méritoires, parce qu'ils étaient tous revêtus de la présence féconde de Dieu; du côté de Dieu, c'étaient des flots de grâces qui coulaient dans l'âme de la Sainte, la remplissant continuellement et augmentant en même temps ses capacités surnaturelles. A ce point de vue, l'histoire de sainte Élisabeth est l'histoire de tous les saints; et cette histoire nous trace d'une façon absolument exacte ce  que nous avons à faire pour arriver à la sainteté. Ce serait une funeste erreur que de prétendre y arriver par un autre moyen, puisque sans la prière nous ne pouvons pas espérer le moindre secours de la part de Dieu.


Sainte Élisabeth, apprenez-nous à prier. Apprenez-nous d'abord la nécessité de prier, ensuite comment nous devons prier. La prière nous ennuie, nous fatigue rapidement, et parce qu'elle nous ennuie et nous fatigue, nous nous persuadons bien vite qu'elle n'est pas nécessaire, et nous inventons une foule d'autres raisons pour nous abstenir de prier. C'est là un grand malheur pour nous, parce que sans la prière nous ne pouvons pas nous sauver. A nous qui aimons relire votre vie admirable, qui admirons vos vertus extraordinaires, qui vous louons d'être arrivée à la céleste paix, d'être entourée d'une gloire qui vous distingue au milieu de l'assemblée des saints, donnez-nous, ô aimable Sainte, votre amour de la prière. Et pour que nous aimions prier, obtenez-nous d'éprouver quelquefois le bonheur de nous sentir en communication avec Dieu. On dit que lorsqu'on a goûté une fois ce bonheur, on le recherche de préférence à tout autre. Quoique nous ne le méritions pas, nous osons pourtant vous le demander, afin d'être entrainés à votre suite dans l'union continuelle avec Dieu et afin d'arriver à cette gloire que vous possédez. Ainsi soit-il.


Notre Père, Je vous salue Marie


Prière tirée de l'Office de sainte Élisabeth


Éclairez, ô Dieu de miséricorde, les cœurs de vos fidèles et, en vertu des glorieuses prières de la bienheureuse Élisabeth, donnez-nous la grâce de mépriser les biens de ce monde et de mettre pour toujours notre joie dans les biens célestes; par Jésus-Christ, notre-Seigneur. Ainsi soit-il.


Sainte Élisabeth, priez pour nous.

Deuxième jour
La dévotion de Sainte Élisabeth envers l'Eucharistie


« Approchez et rassasiez-vous, car c'est une nourriture; approchez et buvez, car c'est une source d'eau vive approchez et remplissez- vous de clarté, car c'est une lumière; approchez et soyez libres, car là où est l'esprit du Seigneur, là est la liberté: approchez et soyez pardonnés, car l'Eucharistie est la rémission des péchés ». (Saint Ambroise.) L'Eucharistie est la possession invisible de Dieu sur la terre, comme la vision béatifique est la possession visible de Dieu dans le ciel. Nul ne peut aspirer à posséder Dieu dans le ciel s'il ne cherche pas à le posséder sur la terre. « Je vous le dis en vérité, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, vous n'aurez pas la vie en vous ». (S. Jean, 6: 54.) La prière par laquelle l'âme s'élève vers Dieu doit être complétée par la communion qui est la possession de Dieu. Tous les saints ont cherché à recevoir la sainte Eucharistie; tous les saints ont eu envers la présence réelle de Notre-Seigneur une grande dévotion. Sainte Élisabeth, tout enfant, aimait à se trouver au pied du tabernacle, à se prosterner sur le pavé devant ce Dieu que son cœur voyait sur l'autel. Quand la chapelle était fermée, elle se prosternait devant la porte et en baisait la serrure. Sa dévotion était amoureuse et humble. Le temps qu'elle passait dans l'intimité avec son Dieu, soit qu'elle le visitât, soit qu'elle le possédât par la communion, se passait en épanchements pleins de tendresse, auxquels Notre-Seigneur répondait par des communications ineffables. Dans la conscience vive qu'elle avait de la bassesse humaine en face de la Majesté divine, elle s'anéantissait le plus qu'elle pouvait en sa présence volontiers elle se serait-dépouillée de tout ornement, de toute marque de distinction ce qu'elle faisait d'ailleurs autant qu'elle pouvait au temps de sa prospérité, et ce qu'elle fit avec bonheur aux jours de l'épreuve et de la retraite. C'est là qu'elle trouva la force, la lumière, la vraie liberté; c'est dans un de ces entretiens qu'elle reçut de Notre-Seigneur l'assurance que tous ses péchés lui étaient pardonnés.



Jésus dans l'Eucharistie est le centre de la vie chrétienne, le foyer de la vraie sainteté. C'est lui qui sert d'intermédiaire entre son Père et nous, et rien ne vient de Dieu jusqu'à nous sinon par Jésus dans l'Eucharistie, rien ne peut aller de nous jusqu'à Dieu sans passer par Lui. La dévotion envers la sainte Eucharistie nous est donc absolument nécessaire. Elle est strictement nécessaire au salut, car celui qui ne la reçoit pas n'a pas la vie; plus on la fréquente, plus on assure son salut, et le travail de la sainteté n'est pas autre chose que l'effort continu pour assurer son salut le plus possible. Mais la sainteté est aussi la participation à la vie divine; elle est comme la déification de l'homme, qui ne peut s'obtenir que par la communication aussi fréquente que possible, et même aussi continuelle que possible de Dieu lui-même communication qui s'opère surtout dans l'Eucharistie en même temps adorée, désirée et reçue. Adorer l'Eucharistie, la désirer et la recevoir tel est le commencement, la croissance et la perfection de la vie chrétienne.


O sainte Élisabeth, qui avez si bien connu la source de la perfection, qui y avez puisé avec tant d'avidité la vie surnaturelle et divine, et qui en. avez reçu cette sainteté qui fait l'admiration du monde et la joie du ciel, obtenez-nous par votre bienveillante intercession l'amour de la sainte Eucharistie. Entraînez-nous à votre suite au pied du tabernacle, et là, apprenez-nous à adorer le Dieu d'amour qui y réside, à le désirer de toutes les puissances de notre âme, et à le recevoir avec tout l'amour d'un cœur pur comme le vôtre, afin qu'après en avoir reçu la force, la lumière et l'assurance que nos péchés nous sont pardonnés, nous puissions le posséder avec vous dans l'éternité bienheureuse. Ainsi soit-il.


Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Troisième jour
La mortification de Sainte Élisabeth

« Le lutteur dans l'arène s'abstient de tout ce qu'il fait pour une couronne corruptible, nous devons le faire pour gagner une couronne incorruptible. (1 Cor. 9, 25.) Pour aller à Dieu, il faut avoir dépouillé son cœur de toute affection aux créatures. « Le renoncement n'est pas autre chose que la rupture de tout ce commerce terrestre et temporel, rupture qui, nous élevant au-dessus des inquiétudes et des préoccupations de la vie humaine, nous rend plus prompts et plus aptes à arriver à la contemplation de Dieu ». (Saint Bernard.) Mais ce que l'on entend proprement par mortification, consiste plus spécialement dans le renoncement à toutes les satisfactions du corps, et son but est de détruire la loi de la chair par l'asservissement et au besoin l'affaiblissement des instruments de cette loi, qui sont les membres du corps et les facultés sensibles. Le corps porte à la mollesse doit être châtie par la douleur, dompté par la fatigue et par le jeûne. En un mot, il faut faire mourir l'homme charnel, afin de faire vivre exclusivement l'homme spirituel. « Plût à Dieu, s'écrie saint Bernard, que je tombe souvent dans cette mort, pour éviter les pièges de la mort, pour ne plus sentir les caresses mortelles de la luxure, pour échapper au sentiment de la passion, à l'ardeur de l'avarice, aux aiguillons de la colère et de l'impatience, aux angoisses des inquiétudes et au tourment des soucis ». Pour suivre Jésus-Christ, il faut être dépouillé de tout et porter après lui la croix de la douleur. « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa croix et me suive ». (Saint Matthieu 26: 24.)


Sainte Élisabeth avait merveilleusement compris les avantages de la mortification. Dès l'enfance, elle s'habituait à se priver de tout ce qui n'était pas absolument nécessaire. Tout d'abord son premier soin fut de se soumettre exactement aux pénitences imposées par les lois de l'Église. Elle fut scrupuleuse observatrice des lois de l'abstinence, et plus d'une fois elle ne mangea, malgré de grandes fatigues, que du pain et de l'eau. Ce qui est imposé par une loi stricte doit être observe par le sentiment de la justice, vertu qui est la base nécessaire de la vie chrétienne. Le sentiment de l'amour de Dieu poussait ensuite la Sainte à des actes de mortification de son propre choix, tels que les jeûnes de surérogation, les longues prières la nuit à genoux, maigre le froid et la fatigue, la discipline et le cilice qu'elle gardait sous ses vêtements d'apparat. Ainsi se mortifiait-elle dans les jours de sa vie prospère. Mais avec plus de joie encore elle accepta les douleurs qui accompagnèrent l'injustice dont elle fut victime; car elle savait que les mortifications qui nous viennent d'une volonté étrangère sont plus méritoires que celles que nous nous imposons par notre propre volonté car il est plus parfait de briser notre volonté que de lui obéir. Dès lors Élisabeth remercia Dieu d'avoir été dépouillée de tout; elle se réjouit vivement des humiliantes brutalités des personnes auxquelles elle avait fait du bien elle se montrait heureuse de mendier son pain et de travailler péniblement pour le gagner. Elle se disait plus riche avec sa quenouille qu'avec un sceptre, dans sa chaumière de Marbourg que dans le château de Wartbourg; elle se nourrissait avec plus de joie du pain des pauvres que des mets de la table ducale.


Sainte Élisabeth, vous avez entendu la parole de l'Apôtre: « La femme qui vit dans les délices parait vivante, mais elle est morte » (1 Timothée 5, 6); et vous avez repoussé toutes les délices de la vie temporelle. Vous avez cherché, à force de mortifications, à accomplir en vous la Passion du Christ; et vous avez accepté avec joie toutes les douleurs de l'âme et du corps, afin de ressembler à Jésus-Christ crucifié. Vous êtes allée à Jésus en rompant tous les liens qui vous rattachaient aux créatures, vous avez voulu en tout mourir au monde pour vivre en Dieu; et maintenant que vous jouissez en paix de la glorieuse couronne que vous avez conquise par vos travaux, entraînez-nous à votre suite dans cette voie de l'abnégation qui vous a conduite à la glorieuse béatitude. Obtenez-nous par votre intercession de comprendre que pour ne pas s'agiter en vain, il faut, comme le dit l'Apôtre, châtier son corps et le réduire en servitude. (I Cor. 9, 27.) Sainte Élisabeth, par vos exemples et par votre intercession, conduisez-nous au séjour de la paix. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Quatrième jour

La patience de Sainte Élisabeth


Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ souffriront la persécution » (2 Timothée 3:12.) Cette parole de l'Apôtre n'est que l'écho de celle de Notre-Seigneur: « Le serviteur n'est pas plus grand que son maître, s'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. »  (Saint Jean, 15, 20.) « Je vous le dis en vérité, vous pleurerez et le monde se réjouira tandis que vous serez dans la tristesse ». (Saint Jean, 16: 20). Le monde n'accepte point la leçon que lui donne l'exemple de la vertu. La vue de la sainteté, le spectacle de la vertu excite sa haine, au point que le chrétien qui n'est en butte à aucune persécution ou contradiction de la part du monde peut s'inquiéter au sujet de la réalité de sa vertu. « C'est donc armés de la patience que nous devons courir au combat qui nous est proposé, en fixant notre regard sur Jésus, l'auteur et le consommateur de notre foi, préférant la croix à la joie qui  lui était offerte, et méprisant la honte de ce supplice ». (Hébreux 12: 1-2.) Mais ce n'est pas seulement la persécution qu'il faut savoir endurer avec patience, ce sont encore les tristesses (1ere Épitre de Saint Pierre, 2: 20) de la vie, les déceptions, les déboires de toutes sortes qui nous viennent des chrétiens aussi bien que des impies, des proches autant et plus que des étrangers; ce sont toutes ces blessures du cœur et de l'âme, bien plus douloureuses encore que celles du corps. C'est en tout ce qui constitue la vie chrétienne que nous pouvons nous appliquer ces paroles de saint Pierre: « Le secret de votre vocation, c'est que le Christ a souffert pour vous, vous laissant un exemple pour que vous marchiez sur ses traces ». (Ibid. 2, 21.)


Sainte Élisabeth a supporté, réunis en elle, tous les genres de douleurs. Jeune fille, elle a vu sa piété tournée en dérision par ceux qui auraient dû l'encourager et s'en réjouir. Plus tard, après de bien courtes années de bonheur terrestre, où elle ne laissa point son cœur s'amollir, elle dut subir les plus grandes douleurs qu'il soit donné à une femme de supporter. Elle est dépouillée de tout ce qu'elle possède, chassée ignominieusement de sa maison, elle est condamnée à entendre les cris de ses enfants souffrant de la faim. Tendant la main pour demander l'aumône, elle éprouve la honte du refus de la part de ceux-là même qu'elle avait comblés de ses bienfaits. Les injures les plus grossières lui sont prodiguées, et pour qu'elle ressemblât davantage à Jésus-Christ, l'époux divin auquel elle avait voué son veuvage, ses proches publient à l'envi qu'elle est tombée dans la démence et la folie. En toutes ces douloureuses épreuves, Élisabeth garde son âme dans la patience. Pensant à celui qui voulut subir la contradiction des pécheurs, elle ne laissa point défaillir son esprit. Au contraire, elle accepta tout avec j oie quelle que fût la source de la douleur, qu'elle qu'en fût la grandeur ou l'ignominie, jamais elle ne l'accueillit autrement que venant de la main de Dieu, et toujours elle se montra heureuse d'avoir été jugée digne de souffrir quelque chose pour son Dieu.


O sainte Élisabeth, quelle distance entre vous et nous. Nous ne pouvons supporter la moindre contradiction, le moindre manque de respect; la moindre douleur nous exaspère, la moindre tristesse nous accable, et le moindre déboire nous décourage complètement. Toute douleur nous fait regimber violemment, et de cette arme que Dieu met entre nos mains pour vaincre la nature rebelle et tuer la concupiscence, nous faisons un instrument de mort en la tournant contre nous-mêmes de ce moyen tout-puissant pour acquérir des mérites et pour nous rendre semblables à notre divin modèle, nous faisons une occasion de démérite et une cause de perte. Donnez-nous une charité plus vraie; car si notre charité était véritable, elle ne craindrait pas le feu de la tribulation. La tribulation purifie et éprouve la charité comme le feu purifie et éprouve l'or. Celui qui aime Dieu vraiment ne craint pas la douleur; il se dit avec vous, ô bienheureuse Élisabeth, heureux d'avoir été jugé digne de souffrir pour le nom de Jésus-Christ. Obtenez-nous cette vraie charité, afin que, mettant à profit les peines de cette vie, nous nous en servions pour parvenir à la gloire céleste. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Cinquième jour
La pauvreté de Sainte Élisabeth


« Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux est à eux ». (Saint Matthieu 5, 3.) « Nous n'avons rien apporté dans le monde; il est hors de doute que nous ne pourrons rien emporter. Mais si nous avons de quoi manger et de quoi nous couvrir, nous devons nous en contenter. Car ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans le piège du démon, et dans une foule de désirs inutiles et nuisibles qui submergent les hommes pour leur mort et pour leur perdition » (1 Timothée 6, 8-9.) « Fuis tout cela, ajoute l'Apôtre, et suis la justice, la piété, la Foi, la Charité, la patience, la mansuétude ». Notre-Seigneur l'a dit dans son Évangile on ne peut pas en même temps servir Dieu et l'argent. Le bien infini qui est Dieu, et le bien temporel sont opposés l'un à l'autre, de telle sorte que l'on ne peut rechercher l'un sans s'éloigner de l'autre on ne peut entrer en possession réelle de Dieu qu'après s'être absolument détaché de tout bien temporel et toute âme qui veut arriver à Dieu ne doit plus désirer autre chose que Dieu; il doit regarder Dieu comme son seul héritage et son seul bien. (Psaume 15: 5.) Celui qui cherche les biens terrestres perd son temps et tombe dans le piège du démon qui les fait miroiter pour nous détourner des biens éternels. Mais rappelons-nous toujours que la « vraie richesse est, non pas la fortune, mais la vertu que la conscience porte en elle-même et dont elle s'enrichit éternellement ». (Saint Bernard.)


Sainte Élisabeth comprit de bonne heure la nécessité de détacher son cœur de tout bien terrestre. Les yeux fixés sur Jésus crucifié, objet préféré de ses méditations, elle en remarque bien vite le dépouillement complet. « Contemplant celui qui étant riche s'est fait pauvre pour nous (2 Cor.,8:9); écoutant ce divin Maître dire à ses disciples: « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le fils de l'Homme n'a pas où reposer sa tête » (Saint Matthieu 8: 20) Élisabeth fut prise d'un immense désir de pauvreté. Épouse heureuse, elle rêvait de la pauvreté elle l'aimait dans les autres en attendant de l'aimer en elle-même. Et quand vint le dépouillement complet avec toutes ses rigueurs, elle s'en réjouit grandement, et, selon le mot d'Albert le Grand, heureuse d'être dégagée du souci des choses périssables, elle se confia en Dieu en toute simplicité et sécurité. « La pauvreté du Christ, dit saint Bernard, est plus riche que toutes les richesses, que tous les trésors du siècle.  C'est par elle que l'on achète le royaume des cieux, que l'on acquiert la grâce divine, comme il est écrit « Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux leur appartient ». Tous les saints ne sont devenus des saints que parce qu'ils ont méprisé les biens temporels pour s'occuper uniquement d'acquérir les biens éternels. Dieu lui rendit ses biens, mais alors, elle s'en dépouilla volontairement. Elle n'en retira qu'un privilège, celui de pouvoir enrichir les pauvres de sa pauvreté.  « Qu'aurait-elle cherché de plus, puisque son Créateur était tout pour elle: D'ailleurs quelle fortune suffirait à celui à qui Dieu ne suffit pas ». (Saint Prosper.)


« Bienheureuse celle qui n'est pas allée à la recherche de l'or, et n'a pas mis son espérance dans les trésors de la richesse. Quelle est elle pour la louer? » (Ecclésiastique 31 8-9.) C'est vous, ô Élisabeth, cette femme judicieuse, qui avez cherché le vrai bien là où il est réellement, et qui avez accepté avec joie d'être dépouillée de vos biens, parce que vous aviez une ressource meilleure et permanente » (Hébreux 10: 34.) De cette richesse que Dieu avait mise entre vos mains, vous en avez usé non pour satisfaire des goûts de luxe ou d'ambition, mais pour secourir Jésus-Christ dans la personne des pauvres. Sainte Élisabeth, intercédez pour nous, afin que nous comprenions le néant des biens terrestres obtenez-nous de nous réjouir de manquer de quelque chose, et de nous estimer heureux d'être libres des soucis de la richesse, afin d'être plus agiles à suivre Jésus-Christ dans la voie étroite où l'on ne peut marcher que dépouillé de tout, mais par laquelle on arrive à la possession de la vraie richesse. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Sixième jour

L'humilité de Sainte Élisabeth


« En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas et si vous ne devenez pas comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. Celui qui s'humiliera comme ce petit enfant, sera le plus grand dans le royaume des cieux ». (Saint Matthieu 28:4) Les rois des nations les dominent, et ceux qui ont la puissance les hommes sont appelés bienfaiteurs. Mais, pour vous, il n'en sera pas de même! Celui qui voudra être le plus grand parmi vous doit se faire votre serviteur, et celui qui marche devant les autres doit être comme leur administrateur ». (Saint Luc, 22: 25-26.) L'humilité est tellement nécessaire, que, sans elle, il est impossible d'acquérir une vertu solide, impossible d'élever l'édifice de la perfection chrétienne et d'arriver à la sainteté. L'humilité est le fondement de la vraie vie chrétienne. « Celui qui veut construire un édifice élevé, dit saint Augustin, doit d'abord en poser le fondement et plus il veut que cet édifice soit lourd et haut, plus il faut un fondement profond ». Notre-Seigneur nous fait de l'humilité un précepte nécessaire, et il nous en donna un exemple que nous devons suivre: « Apprenez de moi, dit-il, que je suis doux et humble de cœur ».  (Saint Matthieu 11: 29.) Il pratiqua l'humilité de la façon la plus absolue et nul ne l'égalera dans son humilité. Il fut humble envers son Père, car pour réparer l'injure que l'orgueil des hommes avait faite à sa gloire, il s'abaissa jusqu'à se faire esclave. Il fut humble envers lui-même, car il refusa constamment les honneurs et les dignités et n'accepta que la confusion et l'ignominie. Il fut humble envers les hommes, car, dit-il, « voici suis au milieu de vous comme votre serviteur ». (Saint Luc, 22: 27.) La gloire céleste nous est donnée en proportion de notre humilité; et si Jésus-Christ est élevé dans son humanité sainte au-dessus de toute créature, c'est qu'il s'est abaissé plus que toute créature.


Sainte Élisabeth a imité notre divin modèle autant qu'une créature humaine peut l'imiter. Dès son enfance, elle éprouvait les plus vifs sentiments de sa bassesse naturelle en face de Dieu. En voyant Jésus couronné d'épines, elle éprouvait une confusion extrême d'avoir une couronne d'or sur la tête, et ce sentiment allait parfois jusqu'à l'évanouissement. Elle acceptait volontiers d'être comptée pour rien et quand elle fut libre d'agir à sa guise, sa préoccupation constante fut de s'abaisser. Non seulement elle se faisait la servante des pauvres, des malades et des infirmes, les soignant de ses propres mains et leur rendant les services les plus répugnants, mais elle se réjouissait quand ceux à qui elle avait ainsi rendu service la méprisaient ou l'outrageaient. Elle disait: « Si je connaissais quelque genre de vie plus bas et plus abject, je l'embrasserais pour me conformer davantage, pour me rendre plus semblable encore à mon Seigneur Jésus-Christ, qui, étant le premier de tous, s'est abaisse et s'est fait le dernier des hommes, pour nous donner l'exemple que nous devons suivre car c'est en cela que consiste l'achèvement de la perfection ». Elle s'efforça d'être ignorée en tout, jusque dans cet exercice de la charité qui lui était si cher. A l'église, elle était vêtue comme les femmes du peuple, pour être confondue au milieu d'elles elle donnait des offrandes semblables aux
offrandes du peuple, pour que rien ne la fit remarquer et dans ses aumônes, elle se soumit à ne donner que ce que donne la charité du peuple. C'est ainsi qu'en s'abaissant chaque jour davantage, Élisabeth rendait chaque jour sa sainteté plus solide et pouvait élever plus haut l"édifice de son admirable perfection.


Sainte Élisabeth, combien notre conduite est différente de la vôtre. Nous oublions l'exemple de notre divin Maître. Nous avons la prétention d'arriver à la sainteté sans en jeter les fondements; nous bâtissons sur le sable un édifice éphémère que le torrent de la concupiscence, que le vent de la contradiction emportent aussitôt; et, après avoir bien travaillé, souvent, nous nous trouvons dénués de tout au milieu de nos résolutions en ruines. Apprenez-nous par votre exemple que l'édifice de notre perfection et de notre salut n'est pas notre œuvre; obtenez-nous les lumières nécessaires pour bien comprendre que notre rôle à nous est de creuser les fondements le plus profondément possible et que pour l'édification de notre œuvre surnaturelle, il faut laisser agir en nous la grâce sans y mettre obstacle. Notre action à nous consiste à nous mettre le plus bas possible, à la dernière place, comme le dit Notre-Seigneur c'est lui, ensuite, l'hôte divin de notre âme, qui nous fera monter plus haut. Bienheureuse êtes-vous, ô sainte Élisabeth, d'avoir compris cette nécessité; maintenant vous régnez sur le trône de gloire que vous a prépare l'Époux divin dont vous vous êtes faite la très humble servante. Obtenez-nous la grâce de vous imiter dans votre humilité, afin de pouvoir vous suivre dans le ciel où vous régnez. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Septième jour

L'obéissance de Sainte Élisabeth


« L'obéissance, dit saint Jean Climaque, est la parfaite abnégation de son âme et de son corps c'est une mort volontaire c'est la marche sans sollicitude, la navigation sans péril, c'est l'ensevelissement de la volonté c'est l'humilité vécue, c'est la route faite comme en dormant. Vivre dans l'obéissance, ce n'est pas autre chose que mettre son propre fardeau sur les épaules d'un autre, que nager porté par les bras d'un autre qui nous empêche de couler dans l'abîme des eaux, c'est traverser sans péril et rapidement la mer de cette vie ». Quelle que soit la mortification à laquelle on se soumette, la pauvreté et le dépouillement que l'on s'impose, on fait encore sa volonté. Or, faire sa volonté, c'est moins parfait et moins sûr que de faire la volonté de Dieu personnifiée en quelqu'un qui est dépositaire de son autorité. Dans la vie religieuse, l'obéissance est imposée comme une condition absolument nécessaire, et le religieux s'y soumet par un vœu strict, trouvant en cela l'élément le plus fécond de sa sainteté et de son progrès dans la sainteté. Dans le monde, celui qui veut arriver à la sainteté n'est pas dépourvu de ce moyen nécessaire entre tous Dieu nous a donné un directeur, et en obéissant à ce directeur, nous avons tous les avantages de l'obéissance. C'est par ce moyen, principalement, que la sainteté est possible dans le monde; car, dans le monde, la sainteté est soumise également à la nécessité d'imiter Jésus-Christ qui s'est fait obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix.


Sainte Élisabeth avait compris que, de même que l'humilité est le fondement de toutes les vertus, l'obéissance est comme le ciment qui consolide l'édifice de la perfection. Elle fut obéissante à son mari en tout ce qui regardait la vie temporelle; elle fut obéissante à son directeur en tout ce qui regardait la vie spirituelle. Elle avait si bien saisi la nécessité de cette obéissance, qu'elle n'hésita pas à s'y astreindre par un vœu et, malgré la dureté de ce directeur, elle lui fut fidèle en tout point. Ce directeur cherchait à briser en tout la volonté de sa sainte pénitente, et celle-ci ne se refusait à aucune de ses exigences, même dans les points qui la touchaient le plus intimement. « J'ai voulu obéir à Conrad, disait-elle, qui est pauvre et mendiant, et non à un puissant évêque, afin d'éloigner de moi toute occasion de consolation temporelle ». Elle savait que Dieu donne ses lumières, non pas en proportion de la situation extérieure, mais en proportion de la vertu et du détachement, du confesseur. La sainteté du confesseur en fait comme un miroir fidèle où les âmes peuvent se guider au rejaillissement de la lumière divine. Pour le choisir, sainte Élisabeth s'était assurée que maître Conrad réunissait surtout ces deux conditions que tous les autres maîtres de la vie spirituelle veulent trouver dans un directeur: la science et la sainteté. L'ayant donc choisi avec prudence, et s'étant livrée aveuglément à sa direction, elle ne pouvait faire autrement que de faire de rapides progrès dans la sainteté, et nous ne serons pas étonnés, dès lors, de la rapidité avec laquelle elle est arrivée à l'union avec Dieu.


O bienheureuse Élisabeth, l'histoire de votre vie nous montre que vous avez réalisé en votre personne ces paroles du prophète parlant du Christ votre divin modèle: « Je n'oppose aucun prétexte, je ne suis pas retourné en arrière, j'ai livré mon corps aux soufflets, je n'ai pas détourné mon visage de ceux qui m'outrageaient et me conspuaient » (Isaïe., 50: 6.) Vous avez obéi en tout aux dures pénitences qui vous étaient imposées, aux détachements douloureux; vous avez obéi jusqu'à diminuer l'exercice de la vertu de charité qui vous était si chère et par cette obéissance parfaite, accomplie pour imiter le Christ, vous êtes arrivée avec lui à partager sa gloire. Faites-nous comprendre la nécessité de l'obéissance apprenez-nous à marcher dans ce chemin royal qui nous conduira en toute sécurité au port du salut et de la paix. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)


Huitième jour

La Charité de Sainte Élisabeth


Toute la vie chrétienne se résume dans la charité, qui est comme la somme ou plutôt le produit de toutes les vertus et de tous les actes vertueux. Dieu est charité, dit saint Jean (1ere Épitre 4: 8); et le chrétien doit devenir charité. La charité est le lien de la perfection (Colossiens 3: 14), par laquelle le chrétien doit ressembler à Dieu: « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (Saint Matthieu 5: 48.) Dans son amour infini, Dieu s'aime lui-même et aime en lui-même toutes ses créatures le chrétien doit de même aimer Dieu de toutes les puissances de son être et aimer en Dieu toutes les créatures, dans l'ordre où Dieu les aime. C'est par l'amour que le chrétien marche vraiment vers sa fin et accomplit, autant qu'il est en lui, le devoir qui lui incombe de conduire, dans la mesure de ses forces, les autres créatures vers leur fin en d'autres termes, la vraie charité, le vrai amour de Dieu « est l'effort assidu de toutes les puissances de l'âme pour faire que la volonté de Dieu soit accomplie » (Saint Basile). La charité est donc « la très vraie, très entière et très parfaite justice » (Saint Augustin). Quelle chose précieuse que la charité Quand l'homme donnerait tous ses soins pour acquérir l'amour, il l'achèterait pour rien; et sa vie elle-même serait peu de chose en comparaison de la grandeur de l'amour. (Cantique des Cantiques, 8:7) Mais l'amour est  essentiellement actif. « Jamais l'amour de Dieu n'est oisif, dit saint Augustin quand il existe, il opère de grandes choses; mais s'il refuse d'agir, il n'existe pas ». « Bien plus, dit saint Thomas, l'amour de Dieu opère de grandes choses, et il croit faire peu; son zèle se multiplie et il se croit inactif les plus longs travaux lui semblent courts ». Demandons à sainte Élisabeth de nous enseigner par son exemple comment agit l'amour.

Sainte Élisabeth pratiqua la charité d'une manière sublime. Elle donna son cœur à Dieu seul, et, pour être vraiment à lui, elle renonça à tout. Toute sa vie ne fut qu'un dépouillement continuel, pratiquant à la lettre ce qu'a dit Notre-Seigneur: « Celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut pas être mon disciple » (Saint Luc 14). Soit que ce dépouillement fût voulu par elle, soit que Dieu lui-même la dépouilla en permettant à la mort et à l'injustice des hommes de l'accabler, soit que le dépouillement lui fût imposé de la part de Dieu, toujours elle l'accomplit en son cœur avec la plus parfaite soumission et en rendant grâces de ce que ces dépouillements la rendaient plus libre pour aller à Dieu seul. Elle ne connut aucune mesure dans sa charité; elle aima Dieu, l'aima d'une façon absolue, d'un amour d'entière préférence. Rien dans sa vie ne fut jamais admis en comparaison avec l'amour de Dieu dans ses moindres manifestations. Elle ne se contenta pas des plus vifs sentiments de l'amour, mais elle savait que l'amour inactif n'est pas un véritable amour. « La preuve de l'amour, dit saint Grégoire, ce sont ses œuvres ». Les œuvres de l'amour sont tout d'abord la réalisation en nous de la ressemblance avec Notre-Seigneur Jésus-Christ. Aimer ce qu'il a aimé et comme il a aimé souffrir ce qu'il a souffert, comme il l'a souffert et pourquoi il l'a souffert tel est le programme de la vraie charité. Sainte Élisabeth le réalisa en aimant ce que Jésus-Christ a aimé, c'est-à-dire les hommes et surtout les malheureux, à qui elle a donne tout ce qu'elle avait et à qui elle s'est donnée elle-même, pour soigner leurs corps et guérir leurs âmes. Comme Jésus-Christ, elle a voulu souffrir pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes. De là ses mortifications, ses pénitences, ses humiliations. Élisabeth aima vraiment comme le veut l'Apôtre de la charité: « N'aimons pas en paroles ni avec la langue, mais par nos œuvres, en toute vérité » (1ere Épitre de saint Jean, 3: 18.)


O bienheureuse Élisabeth, que votre charité est admirable Comme vous avez ressemblé à Jésus-Christ! Vous vous êtes donnée à Dieu de la façon la plus entière et vous avez mérité d'entendre le divin Maître vous dire ces paroles de tendresse: « Veux-tu être avec moi comme moi je suis avec toi? » Et une autre fois: « Aie bon courage, ma fille, je suis avec toi ». Heureuse êtes-vous d'avoir mérité ce témoignage de l'amour de Jésus-Christ. Vous avez aimé Dieu de tout votre cœur; mais vous avez compris aussi la parole de saint Jean, le saint que vous avez préféré, que vous avez voulu avoir pour protecteur et pour modèle spécial: « Si quelqu'un dit qu'il aime Dieu et n'aime pas son frère, celui-là est un menteur » (1ere Épitre de saint Jean, 4:20); et votre charité s'est répandue sur les hommes, soulageant toutes les misères. Des peuples entiers ont crié vers Dieu leur reconnaissance vous avez été pour eux la joie et la paix, vous avez été pour eux le salut du corps et surtout de l'âme; et vous avez recueilli la récompense promise à ceux qui ont possède la vraie charité. Bienheureuse Élisabeth, priez pour nous, afin que nous vous suivions dans la voie de la vraie charité, afin que nous méritions, comme vous, d'être avec Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)


Neuvième jour

La mort de Sainte Élisabeth

Après une journée de fatigue, le corps trouve dans le sommeil, frère de la mort, le renouvellement de ses énergies. Après une longue. vie de pénitence et de mortification, le corps des saints s'endort dans la mort pour y retrouver l'éclat de la résurrection et le renouveau de l'immortalité. La mort est la loi universelle. Jésus-Christ est mort mais la gloire a environné son sépulcre; les saints meurent, et tandis que leurs âmes vont jouir de la vision béatifique, leur tombeau devient aussi une manifestation de leur gloire car la mort des saints n'a rien de terrible ni d'effrayant; la mort des saints est le terme naturel de leur voyage vers Dieu; c'est le moment béni où ils trouvent l'objet de leurs longues recherches, où ils atteignent l'objet de leurs ardentes aspirations. Pour eux, la vie est longue et pénible leur cœur, détaché de tout ne trouve sur la terre aucun endroit où il puisse se reposer. Chaque jour il espère que ce sera le dernier de son long pèlerinage, et chaque soir il espère que les ténèbres terrestres où son corps va s'endormir seront illuminées des clartés éternelles où il verra son Dieu. Il dit chaque jour comme saint Paul: « Nous savons que, si notre demeure terrestre est détruite, Dieu nous en construira une autre, non pas périssable comme celles que les hommes construisent, mais éternelle dans les cieux ». (2 Corinthiens., 5:1) « Il faut, dit-il encore, que ce qui est corruptible devienne incorruptible, il faut que ce qui est mortel revête l'incorruptibilité ». (1 Corinthiens 15:53.) Dès lors, n'est-il pas naturel qu'il désire être dissous pour être avec le Christ? Bienheureux sont les morts qui meurent dans le Seigneur. (Apocalypse 14:3.)


La vie tout entière de sainte Élisabeth fut une longue et assidue préparation à la mort bien plus, on peut dire que sa vie fut une ardente aspiration à la mort. En effet, elle aspirait sans cesse à être unie à son Dieu elle voulait lui être unie d'une façon absolue, indéfectible, irrévocable. Or, vouloir cette union, c'est vouloir, comme saint Paul, la dissolution de son corps pour être avec le Christ. Pour se préparer à la mort, ou plutôt, pour aider la mort, elle a accompli elle-même tout ce que la mort doit accomplir elle s'est séparée de tout ce qu'elle aimait sur la terre, elle s'est dépouillée de tout ce qu'elle possédait, et lorsque, ainsi seule, elle n'eût plus rien qui la rattachât à la vie, elle attendit l'invitation de l'Époux céleste. Répondant enfin aux ardents désirs de cette fiancée qui soupirait sans cesse après l'union finale, Jésus-Christ vint à elle visiblement: « Viens, Élisabeth, ma fiancée, lui dit-il, ma tendre amie, ma bien-aimée viens avec moi dans le tabernacle que je t'ai prépare de toute éternité: c'est moi-même qui t'y conduirai ». Avec quelle allégresse elle fit ses derniers préparatifs pour le départ, et fit ses adieux à tous ceux qu'elle avait aimés pour l'amour de Dieu. et leur donna le céleste rendez-vous. Avec quelle joie elle supporta les douleurs que l'œuvre de la mort faisait éprouver à son corps! Elle chantait déjà sur la terre avec les anges le cantique éternel. Elle chantait en voyant venir le Fiancé chercher sa fiancée. Qui donc n'envierait pas une telle mort? Qui donc ne voudrait pas vivre comme sainte Élisabeth pour avoir le bonheur de mourir comme elle?


O Sainte Élisabeth, combien votre sainte mort est différente de la mort de la plupart des hommes! La pensée de la mort nous remplit d'épouvanté, parce que nous ne la comprenons pas, et surtout parce que nous ne nous y préparons pas. Nous ne la comprenons pas, car nous oublions que la mort est la fin de la peine et le commencement du bonheur, la fin d'un long pèlerinage dans la vallée des larmes et l'arrivée dans la patrie de la paix et de l'allégresse. Nous ne nous y préparons pas, et nous craignons la mort, car elle est accompagnée du redoutable jugement de Dieu. Pour ne pas craindre la mort, il faut suivre votre exemple: il faut faire en nous chaque jour l'œuvre de la mort; il faut surtout aspirer à la possession de ce Dieu que nous devons reconnaître comme notre souverain bien, comme notre seul et unique bien. Sainte Élisabeth, dissipez les ténèbres où nous nous égarons; chassez ces illusions qui nous trompent. Apprenez-nous à mourir par l'exemple de votre mort bienheureuse, et attirez-nous à votre suite auprès de ce Dieu qui vous a reçue entre ses bras et qui vous fait partager sa gloire éternelle. Ainsi soit-il.

Notre Père, je Vous salue Marie

Prière (Comme au premier jour.)

Neuvaine extraite de « Sainte Élisabeth de Hongrie », œuvre de Saint François d'Assise, collection Bibliothèque Franciscaine, 1902

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23 juillet 2010

Prière de Sainte Claire d'Assise aux Saintes Plaies

3 juin 2010

Litanies de Sainte Marguerite de Cortone

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Sainte Marguerite de Cortone

Pénitente du Tiers Ordre de Saint François

1247-1297

Fête le 22 février

Marguerite est née à Laviano, Toscane, en 1247. Dès l’âge de 7 ans, elle perdit sa mère et son père se remaria avec une femme qui n’aima pas cette enfant. Abandonnée à elle-même, Marguerite qui à l’âge de 17 ans, était très belle, se laissa séduire par un jeune noble qui était, dit-on, le fils du seigneur Guillaume de Pecora, seigneur de Valiano. Son amant l’emmena chez lui en son château de Montepulciano et ils eurent un fils. Après 9 années de vie commune qui ne fut pas exempte d’autres relations, Marguerite qui n’avait pu décider son amant à l’épouser, se retrouva seule, son amant ayant été assassiné au cours d’un voyage. Elle confessa plus tard qu’elle accorda ses faveurs à des jeunes gens, attirés par sa beauté et qu’on la considérait comme une pécheresse. Cependant la vue de son amant assassiné l’avait profondément impressionnée. Elle commença à regretter sa vie tumultueuse et à redouter le jugement de Dieu. Elle se mit à méditer, à s’intéresser aux pauvres, à les secourir, et à servir les malades. Elle en vint à rechercher la solitude et à rêver d’une vie adonnée à l’amour de Dieu. Durant plusieurs années, elle mena un rude combat entre ce désir de vertu et ses attaches mondaines : relations, bijoux, propriété. Ne pouvant retourner chez son père, en raison de l’hostilité de son épouse, elle dut trouver une habitation avec son fils. Dans sa prière, elle entendit une voix qui l’invitait à recourir à la direction spirituelle des Franciscains de Cortone. Elle trouva en cette ville des personnes charitables qui acceptèrent de l’héberger et qui la recommandèrent aux frères franciscains. Elle fréquentait assidûment leur église, mais continuait à être assaillie par les tentations.

Elle dû attendre trois années d’épreuve pour enfin être admise dans le Tiers Ordre franciscain. Elle pratiqua alors une très rigoureuse pénitence en s’imposant des privations de toutes sortes, sur la nourriture, le vêtement, et en s’infligeant des mortifications corporelles. Elle finit par se consacrer définitivement à Dieu. Son confesseur s’efforçait de modérer ses désirs d’humiliation et sa tentation d’automutilation pour faire disparaître cette beauté qu’elle pensait être la cause de ses séductions. Elle parcourait la ville en avouant publiquement ses fautes passées et son désir de réparation. Vivant désormais comme une quasi recluse, elle fut favorisée de visions, d’auditions de la voix du Christ. On rapporte que le Christ lui parlait de l’état présent de l’Ordre des Frères mineurs, pour les mettre en garde contre le relâchement. Le Christ lui aurait dit un jour : « Je t’ai plantée, ma fille, dans le jardin de mon amour, car ton bienheureux Père, mon très cher François, n’a eu rien de plus à cœur que mon amour ; il m’a aimé dans une telle mesure que nul autre ne lui est comparable aujourd’hui... »

Elle ne quittait la prière que pour s’intéresser aux pauvres et aux malades en obtenant pour eux la construction d’un hôpital dans lequel elle put les servir. Elle fonda une confrérie sous le patronage de Notre-Dame de la merci, pour soutenir cette fondation. On commençait à recourir à ses prières, à ses conseils, à oublier sa vie de pécheresse pour peu à peu la considérer comme une sainte. Elle eut à intervenir dans des conflits civils, s’opposa aux exactions d’un potentat local, et n’hésita pas à interpeller l’évêque d’Arezzo qui négligeait ses tâches pastorales et se conduisait comme un prince séculier. Marguerite eut la révélation de sa mort prochaine et s’endormit le 22 février 1297. Elle fut enterrée dans l’église des Franciscains. Son corps y est conservé sans corruption et y est encore vénéré aujourd’hui. Elle fut immédiatement honorée par le peuple et son culte fut reconnu par le pape Léon X, pour la ville de Cortone, puis, en 1623 pour tout l’Ordre franciscain par Urbain VIII. Enfin, le pape Benoît XIII la canonisa le 16 mai 1728. Sa vie a inspiré de nombreux récits et de remarquables œuvres d’art, dans lesquelles elle est parfois rapprochée de sainte Marie-Madeleine.

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Litanies de Sainte Marguerite de Cortone

Pénitente du Tiers Ordre de Saint François d'Assise

(Pour l'usage privé)

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes. Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie Immaculée, refuge des Pécheurs, priez pour nous.

Sainte Mère de Dieu, secours des Chrétiens, priez pour nous.

Saint Joseph, très digne époux de Marie, priez pour nous.

Saint Michel, protecteur de l'Ordre Séraphique, priez pour nous.

Saint François, fondateur des Trois Ordres,

Sainte Marguerite, pénitente du Tiers Ordre,

Sainte Marguerite, fille bien-aimée du Père,

Sainte Marguerite, épouse chérie du Fils,

Sainte Marguerite, temple éblouissant du Saint Esprit,

Sainte Marguerite, enfant privilégiée de Marie,

Sainte Marguerite, imitatrice fidèle de Saint François,

Sainte Marguerite, chef d'œuvre de la Miséricorde Divine,

Sainte Marguerite, avocate des pécheurs,

Sainte Marguerite, qui avez converti tant d'âmes dévoyées,

Sainte Marguerite, ressource des désespérés,

Sainte Marguerite, consolatrice des affligés,

Sainte Marguerite, bienfaitrice des pauvres,

Sainte Marguerite, qui assistiez si efficacement les mères pour leur délivrance,

Sainte Marguerite, modèle de pénitence,

Sainte Marguerite, fontaine de larmes,

Sainte Marguerite, vase de compassion,

Sainte Marguerite, fleur d'humilité,

Sainte Marguerite, fournaise d'Amour Divin,

Sainte Marguerite, source de  grâces célestes,

Sainte Marguerite, amante de la Croix,

Sainte Marguerite, amie des Anges,

Sainte Marguerite, semblable aux Prophètes par votre connaissance des choses cachées,

Sainte Marguerite, semblable aux Apôtres par l'ardeur et la vivacité de votre Foi,

Sainte Marguerite, semblable aux Martyrs par votre patience dans les souffrances,

Sainte Marguerite, semblable aux Confesseurs par votre fidélité,

Sainte Marguerite, placée au rang des Vierges dans le Ciel,

Sainte Marguerite, élevée parmi les Séraphins,

Sainte Marguerite, puissante protectrice pour tous ceux qui vous invoquent,

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous Seigneur.

priez pour nous, ô Sainte Marguerite,

Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

Prions

O Dieu, qui par Votre Miséricorde, avez retiré Votre Servante Marguerite de la voie de la perdition pour la ramener dans le sentier du Salut: daignez user envers nous de la même Miséricorde et accordez-nous la grâce de mettre notre gloire à imiter avec ardeur la pénitence de celle dont nous n'avons pas rougi d'imiter ses égarements. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

+ 50 jours d'Indulgence, une fois le jour.

Hector-Raphaël, Évêque de Lille, 13 mars 1924

Sainte Marguerite de Cortone, priez pour nous

+ 50 jours d'Indulgence chaque dois qu'on récite cette invocation.

Hector-Raphaël, Évêque de Lille, 13 mars 1924

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Téléchargez le texte des Litanies de Ste Marguerite de Cortone (pdf) en cliquant ici

2 juin 2010

L'Hospitalité Franciscaine Notre Dame de Lourdes

L'Hospitalité Franciscaine Notre Dame de Lourdes


Voici une vidéo que je viens de réaliser sur l'Hospitalité Franciscaine, Fraternité qui m'est très chère, dans laquelle je suis engagé depuis bientôt 10 ans, et avec laquelle j'ai commencé à cheminer dans la voie Franciscaine.

30 mai 2010

Bienheureuse Marie-Céline de la Présentation

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Bienheureuse Marie-Céline de la Présentation

Patronne et protectrice du blog Images Saintes

1878-1897

Fête le 30 mai

Sœur Marie-Céline de la Présentation est née à Nojals, le 23 mai 1978, près de Beaumont-en-Périgord, Jeanne Germaine Castang. Son père était issu d'une famille de propriétaires terriens et sa mère d'une famille de notaires. Cinquième de la famille, elle était très jolie, mutine, sensible et débrouillarde, ayant un fort caractère. Très vite, on la surnomma "la petite Maine". En 1882, Germaine a 4 ans. Avec quelques autres enfants du village, elle s'était aventurée dans l'eau froide du petit ruisseau proche de l'école. Après trois jours, sa jambe gauche se paralyse et peu à peu le pied se retourna complètement, très certainement sous l'effet d'une polyomélite. Elle ne put marcher que sur la cheville. Cette épreuve n'entama pas la foi et la piété de l'enfant. Les parents Castang élevaient leurs enfants dans l'amour de Dieu et du prochain. Les Sœurs de Saint-Joseph complétaient cette éducation. Germaine, malgré son jeune âge, se faisait déjà remarquer par sa dévotion à l'Eucharistie. Son père avait ouvert une épicerie-café dans le bourg de Nojals. L'affaire n'ayant pas marché, le père fut ruiné, et il dut quitter sa maison avec sa femme et ses enfants. Ils s'installèrent alors au lieu-dit Salabert, dans un abri délabré et insalubre où la santé de la famille allait se détériorer inexorablement. Leur misère était telle que Germaine dut parcourir le pays, allant d'une ferme à l'autre pour mendier de la nourriture, malgré sa plaie béante et purulente qui affectait sa jambe. Ne pouvant assurer la survie de sa famille, le père de Germaine se rendit à Bordeaux  pour  chercher du travail et loua une petite maison rue de Puységur. Au printemps 1890, toute la famille le rejoignit, quittant le logement insalubre de Salabert où trois des onze enfants avaient trouvé la mort. Deux autres mourront à Bordeaux de tuberculose et de malnutrition. En 1892, le père trouva du travail comme gardien d'un château à La Réole. Toute la famille se rendit à ce château, sauf Germaine qui resta à Bordeaux, où elle avait été hébergée par charité, dans une pension tenue par les sœurs de Marie-Joseph. C'est à Bordeaux qu'elle fut opérée du pied à l'hôpital des enfants. Elle apprit la couture et se prépara à la première Communion et à la Confirmation qu'elle reçut dans la Cathédrale de Bordeaux. Le 29 décembre 1892, sa mère mourut. Germaine vint prendre sa place auprès de son frères aîné Louis, gravement atteint par la tuberculose. Elle veilla sur lui jusqu'à sa mort le 6 février 1893, dormant sur le plancher de la chambre, où elle contracta certainement la maladie. Depuis sa jeune enfance, Germaine désirait devenir religieuse. Son premier souhait avait été d'entrer chez les Clarisses. Elle avait été refusée à cause de son handicap. Après la mort de sa mère, elle voulut rejoindre sa sœur Lucie dans la Congrégation de Saint-Joseph à Aubenas. Pour le même motif, elle ne put y entrer. De retour au pensionnat, Germaine reprit les travaux de couture tout en menant une vie de prière et de sacrifice qui édifiait son entourage. Au cours d'une promenade en compagnie d'une amie, cette dernière lui proposa de rendre visite à une Clarisse de sa connaissance. Elle reprit espoir de pouvoir devenir religieuse. La Mère supérieure et les religieuses discernèrent chez cette jeune fille, au-delà de son handicap, une âme d'exception. Elle fut admise dans la communauté de l'Ave Maria le 12 juin 1896. Elle prit l'habit le 21 novembre sous le nom de Sœur Marie-Céline de la Présentation. Malgré la tuberculose qui la minait, elle supportait la dure vie des moniales contemplatives dans un amour toujours croissant de Dieu, de ses sœurs, et de l'Eglise. Elle accueillit avec humilité et discrétion les manifestations surnaturelles qui lui furent accordées de l'amour de Dieu. Elle mourut le 30 mai 1897, à l'âge de 19 ans. Dès sa mort, elle se manifesta à de nombreuses personnes par des parfums. On la nomma "la Sainte aux parfums". La réputation de sa sainteté se répandit dans le monde entier. Elle fut déclarée vénérable le 22 janvier 1957. Sœur Marie-Céline, qui connut la misère, l'exclusion, le handicap et la souffrance jusqu'à sa mort, est un modèle pour tous ceux qui souffrent de maladie, handicap physique, pauvreté et exclusion sociale de nos jours. Elle qui écrivait avant de mourir à sa sœur: "Je meurs sans regrets et je te donne rendez-vous au ciel... Là haut, je n'oublierai personne". La cérémonie de béatification a eu lieu le dimanche 16 septembre 207 en la cathédrale Saint André de Bordeaux.

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Prière pour demander la canonisation de la Bienheureuse Soeur Marie Céline

Seigneur Jésus;, c'est au nom de Votre prédilection pour les humbles, les petits et les pauvres, que nous Vous demandons la Canonisation de la Bienheureuse Marie-Céline, en Vous priant de réaliser en cela, une fois de plus, cette parole de Votre Divine Mère, en Son admirable Cantique: "Il élève les humbles!" O Jésus, nous Vous en supplions, si cela est pour Votre plus grande Gloire et le bien de nos âmes, daignez élever dans la Gloire des Saints de Votre Eglise, la Bienheureuse Soeur Marie Céline de la Présentation, et donnez-lui de venir à notre secours en nous obtenant les faveurs que nous sollicitons par son intercession. Amen.

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Prière à la Bienheureuse Marie Céline

Bienheureuse Marie-Céline, fille de Nojals, toi qui au Ciel as promis de n'oublier personne, aide-nous à aimer Dieu plus que tout a marcher sur les chemins d'humilité, et ainsi à témoigner de la joie des coeurs qui cherchent Dieu. Amen.

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Toutes les personnes ayant reçu des grâces par l'intercession de Soeur Marie-Céline sont invitées à se faire connaître auprès du

Comité pour la Cause de Soeur Marie Céline

Monastère Sainte Claire

2, avenue de La Rochelle

F-17137 Nieul sur Mer

http://lafranclaire.free.fr

2 mai 2010

Le Notre Père Paraphrasé de Saint François

Une petite vidéo de mon cru...

18 février 2010

Neuvaine au Saint Esprit

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Neuvaine au Saint Esprit

Bienheureux Frédéric Jansoone


Cette Neuvaine peut être faite à un temps quelconque de l'année, en public ou en particulier.


Prélude

Pour le jour de l'Ascension, veille de la Neuvaine


Entre toutes les Neuvaines, dit saint Alphonse de Liguori, celle dû Saint-Esprit tient le premier rang, parce qu'elle a été célébrée d'abord par les Apôtres et la sainte Vierge dans le Cénacle et qu'elle est riche de tant de prodiges et de dons précieux, surtout des dons de l'Esprit-Saint lui-même, que Jésus-Christ nous a mérités par sa Passion. C'est ce que Notre Seigneur a voulu nous apprendre, lorsqu'il dit à ses disciples que s'il ne mourait, il ne pourrait nous envoyer le Saint-Esprit. Nous savons en outre, par la foi, que le Saint-Esprit est l'amour que se portent mutuellement Dieu le Père et le Verbe Eternel; c'est pourquoi le don de l'amour que le Seigneur accorde à nos âmes et qui est le plus grand de tous les dons, est spécialement attribué au Saint-Esprit, selon ce que dit l'Apôtre que la charité de Dieu est répandue en nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné. Il convient donc que dans cette Neuvaine, nous considérions principalement le grand prix de l'amour divin, afin que nous en concevions un vif désir et que nous tachions de l'obtenir par de pieux exercices « et surtout par de ferventes prières, puisque Dieu l'a promis à qui le demande humblement. » « Il faut aimer Dieu, et l'aimer par-dessus toutes choses: c'est le premier et le plus grand commandement. Plus on aime Dieu, plus on est saint. Or, un grand Saint disait que c'est l'oraison qui introduit l'amour divin dans le cœur de l'homme; mais c'est la mortification qui ôte les affections terrestres et le rend capable de recevoir ce feu sacré. Plus la terre occupe de place dans un cœur, moins il en reste au saint amour. La sagesse divine ne se trouve point chez ceux qui vivent, dans les délices. C'est pourquoi les Saints se sont toujours efforcés de mortifier, autant qu'ils pouvaient, leurs sens et leur amour propre. Les Saints sont peu nombreux : mais nous devons vivre avec le petit nombre, si nous voulons nous sauver avec le petit nombre, nous-dit un illustre solitaire, saint Jean Climaque.  Ainsi, pour devenir saint, il faut avant tout en avoir le désir, et un désir accompagné d'une ferme résolution. Il en est qui désirent toujours, mais qui ne mettent point la main à l'œuvre. Sainte Thérèse disait que le démon n'a point peur de ces âmes irrésolues; mais que, d'un autre côté, Dieu aime les âmes courageuses. Le démon cherche à nous faire prendre pour de l'orgueil» la pensés de faire de grandes choses pour Dieu; ce serait de l'orgueil, si nous prétendions faire ces choses en comptant sur nos propres forces; mais il n'y a point d'orgueil à prendre la résolution de se sanctifier, en se confiant en Dieu, disant avec l'Apôtre: « Je puis tout en Celui qui me fortifie ». Il faut donc s'armer de courage et se mettre à l'œuvre. La prière peut tout. Ce que nous ne pouvons par nos propres forces, nous le pouvons avec l'aide de Dieu qui a promis de nous accorder tout ce que nous lui demanderions. Pour mieux faire cette neuvaine, nous nous transporterons en esprit au saint Cénacle et là nous nous unirons aux Apôtres qui tous, en attendant la descente du Saint Esprit, persévéraient unanimement dans la prière, avec les saintes femmes, et avec Marie, Mère de Jésus, et avec ses frères.


Antienne: O Roi de gloire, Dieu des vertu, qui êtes monté aujourd'hui triomphant au-dessus de tous les cieux, ne nous laissez pas orphelins, mais remplissez la promesse du Père, envoyez-nous l'Esprit de vérité. Alléluia.


Prière


Faites, nous vous en prions. Dieu tout-puissant, que croyant fermement que votre Fils unique, notre Rédempteur, est aujourd'hui monté au ciel, nous y habitions aussi nous-mêmes en esprit par l'ardeur de nos désirs. Ainsi soit-il.


Plan de la Neuvaine


Nous allons pendant les sept premiers jours de la Neuvaine faire une brève considération sur chacun des sept dons du Saint-Esprit, que nous terminerons chaque jour par une belle prière de Saint Alphonse pour obtenir ce précieux don et pour être préservé du vice qui lui est contraire. Le huitième et le neuvième jour, nous formerons notre bouquet spirituel, en faisant une méditation courte, mais substantielle, sur les grandes vérités de notre salut. Enfin le saint jour de la Pentecôte, nous adresserons au Saint-Esprit une humble mais touchante supplique du même saint Alphonse, avec quelques prières liturgiques que la sainte Eglise, notre Mère, chante au jour de cette grande solennité.

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Premier jour

Le Don de crainte

Vice opposé à ce don: l'orgueil


« La crainte est un don du Saint-Esprit qui nous fait craindre Dieu comme un Père, et fuir le péché parce qu'il lui déplaît ». La crainte du Seigneur, dit le saint Roi David, est le commencement de la Sagesse. La crainte du Seigneur, ajoute le Sage, est là véritable gloire et un juste sujet de se glorifier; c'est une source de joie et une couronne d'allégresse, la crainte du Seigneur réjouira le cœur; elle donnera la joie, l'allégresse et une longue vie. Celui qui craint le Seigneur, se trouvera heureux à la fin de sa vie et il sera béni au jour de sa mort: car, la crainte du Seigneur chasse le péché et elle donne la plénitude de la paix et les fruits de salut. Les sept dons du Saint-Esprit sont opposés aux sept péchés capitaux. Le don de crainte est opposé à l'orgueil. Pour l'orgueilleux, c'est-à-dire pour un homme qui n'a plus la crainte du Seigneur, plus de prière sérieuse, plus de vigilance sévère et soutenue, plus de conseils demandés ou acceptés: plein de lui-même, il sait tout, il a tout vu, il se suffit en tout: lui est toujours lui. Présomptueux, tranchant, hautain, rampant devant le fort, despote à l'égard du faible, égoïste, querelleur, haïssable à tous et ingouvernable, il devient la preuve vivante de cette vérité: que « l'orgueil est la déformation la plus radicale de la nature humaine » parce que celui qui met sa confiance en ses propres pensées, dit l'Esprit-Saint, agit en impie ». Cette déformation conduit à la dissolution de tous les biens sociaux, et donne naissance à la religion du mépris. L'adepte de cette religion satanique méprise tout: Dieu, ses commandements, ses promesses et ses menaces; l'Eglise, sa parole, ses droits et ses ministres ; les parents, leur autorité, leur tendresse, leurs cheveux blancs; l'âme, le corps et toutes les créatures. De la vie il use et abuse, comme s'il en était propriétaire et propriétaire irresponsable, « Parce que le méchant, lorsqu'il est descendu au plus profond de l'abîme de ses péchés, méprise tout; mais l'ignominie et l'opprobre le suivent ».


Prière pour obtenir le Don de Crainte


Esprit-Saint, divin Consolateur! je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels, et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je Vous prie de venir me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don de votre sainte crainte, afin qu'elle me serve de frein pour ne jamais plus tomber dans mes fautes passées, dont je vous demande mille et mille fois pardon. Ainsi soit-il.

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Deuxième jour

Le Don de Piété

Vice opposé à ce don: l'envie.


« La piété est un don du Saint-Esprit qui nous remplit d'affection filiale envers Dieu, et nous le fait honorer comme un Père ». Le don de piété est opposé à l'envie. Tandis que le don de piété attendrit le cœur, l'ennoblit, le dilate et le répand en effusions d'amour sur Dieu et l'homme, l'envie endurcit le cœur, le dégrade, le resserre, le rend méchant et malheureux. Ver dans le bois, rouille dans le fer, teigne dans l'étoffe: voilà l'envie dans le cœur. Elle le ronge et le remplit de toute espèce de mal et le dépouille de toute espèce de bien. Les autres vices sont opposés à une vertu particulière: l'envie est opposée à toutes. Comme cet oiseau de nuit que la lumière offusque, l'envieux ne peut supporter l'éclat d'aucune vertu, d'aucune supériorité, d'aucun avantage, d'aucune affection qui ne s'adresse pas à lui. De là vient que l'envie est appelée, non pas seulement une bête mauvaise, mais une bête très mauvaise. C'est l'envie qui a perdu les Anges dans le Ciel. C'est l'envie qui a perdu nos premiers parents au paradis terrestre. C'est l'envie qui a rendu Caïn fratricide. C'est l'envie qui a vendu Joseph. C'est l'envie qui a crucifié le Fils de Dieu. Si on voulait dire toutes les noirceurs, les empoisonnements, les calomnies, les haines, les injustices, les divisions, les actes de cruel égoïsme, c'est-à-dire les hontes, les malheurs enfantés par l'envie, il faudrait citer presque toutes les pages de l'histoire des peuples et des familles. Délivrer l'humanité d'un tel fléau, est le bienfait réservé à l'Esprit de piété: « Parce que la piété est utile à tout, ayant les promesses de la vie présente comme celles de la vie future ».


Prière pour obtenir le Don de Piété


Esprit-Saint, divin Consolateur! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don de Piété afin que je puisse à l'avenir vous servir avec plus de ferveur, suivre avec plus de promptitude vos saintes inspirations et observer plus exactement vos divins préceptes. Ainsi soit-il.

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Troisième jour

Le Don de Science

Vice opposé à ce Don: la colère.


« La science est un don du Saint-Esprit qui perfectionne le jugement et nous fait discerner avec certitude le vrai du faux, le bien du mal ». Le don de science est opposé à la colère. Le don de science nous montre clairement que les biens et les maux de ce monde ne sont ni de vrais biens ni de vrais maux; que ce qui est appelé mai par les hommes, la pauvreté, l'humiliation, la souffrance, n'est pas un vrai mal; que ce qui est appelé bien par les hommes, les richesses, les honneurs, les plaisirs, n'est pas un vrai bien, mais souvent un mal et toujours un danger. Le chrétien, qui, grâce au don de science, sait tout cela, et dont la volonté est à l'unisson de sa science, a mille raisons de ne point s'irriter, de ne point se mettre en colère. Au contraire, l'âme vide de l'Esprit de science est aussitôt remplie de l'esprit de colère. La raison en est simple: cette âme se fait une fausse idée des choses. Aveugle dans ses appréciations, elle estime, elle aime, elle craint, sans règle sûre. Pour elle, les maux sont des biens et réciproquement. Comme il lui est aussi impossible de jouir paisiblement, sans contradiction et sans inquiétude, de ce qu'elle appelle bien, que de n'être pas, chaque jour, exposée à ce qu'elle appelle mal, elle se trouble, elle murmure, elle s'irrite, elle repousse avec violence ce qui porte atteinte à son bonheur; en un mot, elle tombe sous l'empire de la colère; elle y tombe par une fausse idée de son droit, ou par une appréciation inexacte des biens et des maux» Ceci est tellement vrai, que dans toutes les langues, la colère reçoit l'épithète d'aveugle; et nulle n'est mieux appliquée. Fille de l'ignorance, la colère empêche l'homme de raisonner: « Parce que vains sont tous les hommes en qui ne réside pas la science de Dieu ».


Prière pour obtenir le Don de Science


Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec tontes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs, l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de venir me visiter par votre grâce et votre amour, et de m'accorder le don de Science, afin que je puisse bien connaître les choses de Dieu et que, éclairé par vos saintes instructions, je marche, sans jamais dévier, dans la voie de mon salut éternel. Ainsi soit-il.

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Quatrième jour

Le Don de Force

Vice opposé à ce Don: la paresse


« La force est un don do Saint-Esprit qui nous communique le courage d'entreprendre de grandes choses pour Dieu et la confiance de les accomplir malgré tous les obstacles ». Le don de force est opposé à la paresse. On appelle ici « paresse » un engourdissement spirituel qui nous empêche d'accomplir nos devoirs. C'est le chloroforme de Satan. A peine ce virus est répandu dans l'âme, qu'il l'appesantit et lui donne des nausées pour tout ce qui est bien spirituel. Sa fin suprême, l'amitié de Dieu en ce monde, sa gloire dans l'autre, les moyens d'y parvenir, les devoirs, les vertus; les instructions chrétiennes, les fêtes, les sacrements, la prière, les bonnes œuvres, la religion tout entière lui est à charge et comme à dégoût. De là naît la pusillanimité, cette espèce d'abattement et de mollesse en face d'une obligation tant soit peu coûteuse; tels que le jeûne, l'abstinence, la mortification des sens ou de la volonté, la tiédeur, la divagation de l'esprit, l'instabilité du cœur.... enfin la fomentation de tous les vices; car, en parlant de la paresse et du paresseux, l'Esprit-Saint dit: « Le paresseux veut et ne veut pas. A cause du froid, le paresseux n'a pas voulu labourer: il mendiera pendant l'été et il ne lui sera rien donné. Il a des désirs ou des velléités de désirs; mais ses désirs le tuent: car ses mains n'ont voulu rien faire. Il les cache sous son aisselle, et il ne prend pas même la peine de les porter à sa bouche ». De là l'oisiveté, fille de la paresse, qui fait aujourd'hui tant de mal dans les familles et dans les sociétés, car il est encore écrit que « l'oisiveté enseigne toute sorte de mal... Elle est la mère de tous les vices ».


Prière pour obtenir le Don de Force


Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mouvrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de venir me visiter par votre grâce et votre amour, et de m'accorder le don de Force, afin que je puisse surmonter toutes les attaques du démon et tous les dangers du monde qui s'opposent au salut de mon âme. Ainsi soit-il.

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Cinquième jour

Le Don de Conseil

Vice opposé à ce Don: l'avarice


« Le conseil est un don du Saint-Esprit qui nous fait discerner avec certitude les meilleurs moyens d'arriver au Ciel ».  Le don de conseil est opposé à l'avarice. En éclairant notre entendement, le don de conseil nous fait choisir les meilleurs moyens d'atteindre notre fin dernière. Le premier est le dégagement des sollicitudes de la vie, par le détachement des biens créés. Le second est le dépouillement volontaire de tous ces biens. Mais l'avarice, c'est l'amour déréglé des richesses, des biens créés. Or, obscurcir l'entendement et fausser la volonté, c'est l'inévitable effet de l'avarice. Qui pourra dire les ravages affreux que ce vice exécrable a produits depuis Judas, dans la société des chrétiens ? L'avarice est une source intarissable de maux, d'actions criminelles. C'est d'elle que naissent la dureté du cœur, la fourberie, la fraude, la violence, la perfidie, la trahison. L'Esprit-Saint lui-même nous montre combien ce vice obscurcit l'entendement, et rend l'homme insensé. « Il est tel, est-il dit au Livre de l'Ecclésiastique, qui s'enrichit en agissant avec parcimonie, et toute la part de sa récompense est en ce qu'il se dit à lui-même: J'ai trouvé le repos pour moi ; et maintenant je mangerai de mes biens tout seul. Et il ne sait pas que le temps passera et que la mort s'approche, et qu'il laisse tout à d'autres et qu'il mourra ». A l'avare qui a amassé son bien, avec un dur égoïsme, Dieu vient et lui dit : Insensé, cette nuit même on te redemandera ton âme; et ce que tu as amassé, à qui sera-t-il ? Ainsi est celui qui thésaurise pour lui et qui n'est point riche devant Dieu.


Prière pour obtenir le Don de Conseil


Esprit-Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs, l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don de conseil, afin que je puisse bien choisir tout ce qui est le plus convenable à mon avancement spirituel, et découvrir tous les pièges et toutes les ruses de l'esprit tentateur. Ainsi soit-il.

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Sixième jour

Le Don d'Intelligence

Vice opposé à ce Don: la gourmandise


« L'intelligence est un don du Saint-Esprit qui nous fait comprendre et pénétrer les vérités surnaturelles ». Le don d'intelligence est opposé à la gourmandise. Or, rien de plus pernicieux que la gourmandise, rien de plus ignominieux; elle rend l'esprit obtus et grossier, l'âme charnelle: elle aveugle l'entendement et ne lui permet plus de rien voir. Sur ce point comme sur tous les autres, l'Eglise est donc l'organe infaillible d'une loi fondamentale, lorsque, dans la Préface du Carême, elle rappelle au monde entier ces vérités si peu comprises de nos jours: « Le jeûne réprime les vicieux penchants du corps, il élève l'esprit, il donne la vigueur à la vertu pt conduit à la victoire ». Ce vice engendre la folle joie. Devenue par l'excès des aliments victorieuse de l'esprit, la chair manifeste son insolent triomphe. Des rires immodérés, des facéties ridicules, des propos trop souvent obscènes, des gestes inconvenants ou puérils, des chants, des cris, des danses, des plaisirs bruyants, des fêtes théâtrales en sont l'inévitable expression. L'Esprit-Saint nous donne, entre beaucoup d'autres, une éclatante preuve de cette triste vérité, dans l'exemple mémorable du veau d'or. Moïse reçoit de Dieu, sur le sommet de la montagne, au milieu d'étonnants prodiges, les tables de la Loi.  Le peuple au pied du Mont s'ennuie, s'impatiente, murmure. Aaron, pour l'apaiser, fait ôter les pendants d'oreilles des femmes et des filles, les jette en fonte et en fait un veau d'or. Ce peuple ingrat, oubliant Moïse et le Seigneur, adore ce veau; ensuite il s'assied pour manger et pour boire: après quoi il se lève pour jouer. Moïse descendu de la montagne, entendait la voix de gens qui chantaient, et lorsqu'il se fut approché du champ, il vit le veau et les danses.


Prière pour obtenir le Don d'Intelligence


Esprit-Saint, divin Consolateur! je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi ,je Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs, l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don d'Intelligence afin que je puisse bien entendre les divins mystères, et, par la contemplation des choses célestes, détacher mes pensées et mes affections de toutes les vanités de ce misérable monde. Ainsi soit-il.

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Septième jour

Le Don de Sagesse

Vice opposé à ce don: la luxure


« La sagesse est un don du Saint-Esprit qui nous communique, dans le plus haut degré, la connaissance et l'amour des choses divines ». L'âme éclairée par le don d'intelligence croit et sait que Dieu est infiniment doux: cependant elle ne goûte pas cette douceur. Possède-t-elle le don de sagesse? non seulement elle sait que Dieu est infiniment doux, elle goûte encore cette douceur ineffable: son cœur en est rempli. De là vient qu'elle trouve ses délices à s'entretenir avec Dieu, à procurer sa gloire. De là, l'esprit d'oraison, l'esprit intérieur, l'esprit de sacrifice, l'union amoureuse de l'âme avec Dieu et sa transformation en lui; le repos de toutes ses puissances, l'apaisement de ses passions, l'amour de la solitude et du silence. Le don de sagesse est opposé à la luxure. Le don de sagesse élève l'homme jusqu'à Dieu: l'esprit de luxure l'abaisse jusqu'à la brute. Comme le don de sagesse suppose et couronne tous les dons, l'esprit de luxure suppose et traîne à sa suite toutes les turpitudes. Pas une âme impure qui ne soit en même temps orgueilleuse, avare, gourmande, jalouse, emportée, paresseuse. Les sept péchés capitaux ont chacun un trône tout dressé dans cette âme malheureuse, c'est là un fait constaté par l'expérience des cœurs et par les enseignements de l'histoire. Aux ordres de leur chef, il n'est pas de crime que les affreux satellites de la luxure ne commettent pour lui obéir. Les duels, les assassinats, les empoisonnements, les rapts, les violences, les infanticides, les excès de table, les noires jalousies, la perfide médisance, l'odieuse calomnie, les trahisons, les bassesses, les vols, les divisions, les haines sont leur ouvrage.


Prière pour obtenir le Don de Sagesse


Esprit-Saint, divin Consolateur! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder le don de sagesse, afin que je puisse bien diriger toutes mes actions en les rapportant à Dieu, comme à ma dernière fin, de sorte que, en l'aimant et en le servant comme je le dois en cette vie, j'aie le bonheur de le posséder éternellement en l'autre. Ainsi soit-il.

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Huitième jour

Méditation des grandes Vérités du Salut

Première conclusion de la Neuvaine


Dans le Sacrement de Confirmation, le Saint-Esprit nous a donné à tous la plénitude de ses dons pour nous rendre parfaits chrétiens. Or, il est du devoir de tout chrétien, vraiment digne de ce nom, et qui a reçu les dons du Saint-Esprit, s'il veut un jour posséder ce même Esprit Divin, avec Dieu le Père et Dieu le Fils, dans les splendeurs de la gloire, de méditer et de méditer souvent les grandes vérités qui suivent: Premièrement, une seule chose est nécessaire! tout le reste n'est rien. Sauver son âme! Nous ne sommes, en effet, sur la terre que pour cela, « A quoi servirait à l'homme, dit le Divin Maître, de gagner l'univers entier, s'il vient à perdre son âme ? » Deuxièmement, un seul obstacle au salut: le péché, le péché grave. Avoir toujours présent à la pensée qu'un seul péché mortel donne la mort à notre âme, nous rend ennemis de Dieu, esclaves de Satan et sujets à l'enfer! Troisièmement, un moyen infaillible d'éviter le péché: la méditation de nos fins dernières: « Dans toutes tes œuvres, nous dit l'Esprit-Saint, rappelle-toi tes fins dernières, et jamais tu ne pécheras ». La mort! les surprises de la mort: les morts subites, combien elles sont fréquentes de nos jours! Le jugement! comment, à la mort, nous présenterons-nous au redoutable Tribunal du Souverain Juge? Où sont nos bonnes œuvres? Les Saints ont fait tant de pénitences, tant de bonnes œuvres, pour s'assurer, à leur mort, un jugement favorable; et nous, qu'avons-nous fait jusqu'ici ? Le ciel ! Un bonheur éternel, ineffable, si nous usons bien des dons du Saint-Esprit ici-bas, si nous vivons en parfaits chrétiens. L'Enfer! Avec tous ses tourments, si nous avons le malheur de nous perdre, et cela pour toute l'éternité!


Prière


Esprit-Saint divin Consolateur! je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder que je me souvienne, dans toutes mes actions, de mes fins dernières, afin que j'obtienne par là de mourir, un jour, de la mort des justes, et qu'évitant ainsi les horribles tourments de l'enfer, je sois placé là-Haut, dans le séjour des Élus, jouissant de leur bonheur, bonheur sans mélange et si grand, que Vous nous assurez vous-même, ô divin Consolateur, que l'œil n'a point vu, que l'oreille n'a point entendu et que l'esprit humain ne pourra jamais concevoir ce que Dieu réserve au ciel à ceux qui l'aiment. Ainsi soit-il.

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Neuvième jour

L'exercice de la prière et la fréquentation des Sacrements

Deuxième conclusion de la Neuvaine


De nous-mêmes, nous ne sommes pas capables de faire notre salut. Notre-Seigneur a dit: « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». Pour observer les commandements, éviter le mal et pratiquer la vertu, nous avons donc besoin du secours d'en Haut; nous avons besoin de la grâce de Dieu, et nous l'obtenons ordinairement par la prière et par les sacrements. La prière! Prie-t-on assez de nos jours? Les premiers chrétiens qui tous ne formaient qu'un cœur et une âme étaient unis dans la prière et dans la Fraction du Pain ! Ils avaient compris cette grande parole de Notre Seigneur: « Il faut toujours prier et ne pas cesser de prier ». Dans nos familles canadiennes, on se livre encore généralement, et Dieu en soit béni ! à l'exercice de la prière vocale: mais où sont actuellement dans le monde, les âmes bénies de Dieu qui passent au moins un quart d'heure ou une demi-heure, chaque jour, dans l'exercice si important de la prière mentale? Sont-ils, en effet, bien nombreux les pères et mères de famille, les jeunes gens, les jeunes personnes qui font régulièrement chaque jour ce quart d'heure ou cette demi-heure de méditation? Nous l'avons vu plus haut, les Apôtres... avec la sainte Vierge sont actuellement réunis au très saint Cénacle: ils y persévèrent unanimement dans la prière et se préparent ainsi à recevoir avec plénitude les dons du Saint-Esprit. Voilà nos vrais modèles ! Les sacrements ! Le Sacrement de Pénitence et la divine Eucharistie ! Oh ! si l'on comprenait, comme le comprenaient les premiers chrétiens, et comme l'ont compris tous les Saints, si l'on comprenait le prix d'une seule communion faite simplement avec les bonnes dispositions ordinaires, on n'attendrait pas à Pâques ou aux Quarante-Heures pour s'approcher de la Table Sainte.  Le saint Concile de Trente exhorte, supplie, conjure tous et chacun de ceux qui portent le nom de chrétiens, de s'approcher souvent du sacrement de l'Eucharistie, et il voudrait que tous les fidèles indistinctement pussent communier sacramentellement chaque fois qu'ils assistent à la sainte Messe, afin de retirer ainsi plus de fruits de cet auguste Sacrifice! Notre Seigneur Jésus-Christ, dit ce même Concile, a institué la divine Eucharistie, et il a, dans cet auguste Sacrement, comme épanché toutes les richesses de son amour divin envers les hommes: il en a fait l'abrégé de toutes ses merveilles.


Prière


Esprit-Saint, divin Consolateur! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous bénis, en m'unissant aux bénédictions que vous recevez des Anges et des Séraphins. Je vous offre mon cœur avec toutes ses affections, et je vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l'Auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d'immenses faveurs l'âme de la Bienheureuse Mère de Dieu, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et votre amour et de m'accorder que je m'approche souvent des sacrements de Pénitence et d'Eucharistie, afin d'avoir part là- Haut, dans le ciel, à la magnifique récompense que Notre-Seigneur réserve à tous ceux qui l'auront reçu souvent et dignement dans leur cœur, ici-bas, sur la terre. Ainsi soit-il.

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Pour le jour de la Pentecôte


Veni Creator


Venez, Esprit créateur, visiter les âmes de ceux qui sont à vous, et remplissez de votre grâce céleste les cœurs que vous avez créés. Vous êtes notre Consolateur, le don du Dieu très-haut, la fontaine de vie, le feu sacré de la charité et l'onction spirituelle de nos âmes. C'est vous qui répandez sur nous vos sept dons ; vous êtes le doigt de Dieu, l'objet par excellence de la promesse de Dieu; vous mettez sa parole sur nos lèvres. Faites briller votre lumière dans nos âmes versez votre amour dans nos cœurs et fortifiez à tous les instants notre chair infirme et défaillante. Eloignez du nous l'esprit tentateur, accordez-nous une paix durable, et que, sous votre conduite, nous évitions tout ce qui serait nuisible à notre salut. Apprenez-nous à connaître le Père; apprenez-nous à connaître le Fils : et vous. Esprit du Père et du Fils, soyez à jamais l'objet de notre foi. Gloire dans tous les siècles à Dieu le Père, et au Fils ressuscité d'entre les morts, et au Saint-Esprit. Ainsi soit-il.


Prose


Venez, Esprit-Saint, et faites descendre du haut du ciel un rayon de votre lumière. Venez, Père des pauvres; venez source des grâces ; venez, lumière des cœur. Vous êtes le parfait Consolateur, l'hôte bienfaisant de l'âme, son rafraîchissement le plus doux ; Dans le travail notre repos, dans les épreuves notre soulagement, dans les larmes notre consolation. O bienheureuse lumière, pénétrez et remplissez les cœurs de vos fidèles. Sans l'assistance de votre grâce, rien dans l'homme, rien n'est innocent. Purifiez en nous ce qui est souillé, arrosez ce qui est aride, guérissez ce qui est malade. Faites fléchir notre raison, échauffez notre tiédeur, redressez nos voies égarées. Accordez vos dons sacrés à vos fidèles qui mettent en vous leur confiance et donnez-leur le mérite pendant la vie, conduisez-les au port du salut, et faites-les jouir du bonheur éternel. Ainsi soit-il.


Humble supplication à l'Esprit Saint


Esprit-Saint, divin Paraclet, Père des pauvres, Consolateur des affligés. Lumière des cœurs, Sanctificateur des âmes, me voici prosterné en votre sainte présence, je vous adore avec la plus profonde soumission et je répète mille fois, avec les Séraphins qui se tiennent devant votre trône: Saint, Saint, Saint ! Je crois fermement que vous êtes éternel, consubstantiel au Père et au Fils. J'espère que, par votre bonté, vous sanctifierez et sauverez mon âme. Je vous aime, ô Dieu d'amour, je vous aime plus que toutes les choses de ce monde; je vous aime de toutes mes affections, parce que vous êtes une bonté infinie qui mérite seule tous les amours; et puisque, insensible à vos saintes inspirations, j'ai eu l'ingratitude de vous offenser, par tant de péchés, je vous en demande mille fois pardon et je regrette souverainement de vous avoir déplu, ô Bien suprême. Je vous offre mon cœur, tout froid qu'il est, et je vous supplie d'y faire entrer un rayon de votre lumière et une étincelle de votre feu, pour fondre la glace si dure de mes iniquités. Vous qui avez rempli d'immenses grâces l'âme de Marie, et enflammé d'un saint zèle les cœurs des Apôtres, daignez aussi embraser mon cœur de votre amour. Vous êtes un Esprit divin, fortifiez-moi contre les mauvais esprits. Vous êtes un Feu, allumez en moi le feu de votre amour. Vous êtes une Lumière, éclairez-moi en me faisant connaître les choses éternelles. Vous êtes une Colombe, donnez-moi des mœurs pures. Vous êtes un Souffle plein de douceur, dissipez les orages que soulèvent en moi mes passions. Vous êtes une Langue, enseignez-moi la manière de vous louer sans cesse. Vous êtes une Nuée, couvrez moi de l'ombre de votre protection. Et si enfin vous êtes l'Auteur de tous les dons célestes, ah ! je vous en conjure, vivifiez-moi par votre grâce, sanctifiez- moi par votre charité, gouvernez-moi par votre sagesse, adoptez-moi pour votre enfant par votre bonté, et sauvez-moi par votre infinie miséricorde, afin que je ne cesse jamais de vous bénir, de vous louer, et de vous aimer, d'abord sur la terre pendant ma vie, et ensuite dans le ciel durant toute l'éternité. Amen.


Indulgence


Trois cents jours à chaque jour de la Neuvaine, pour ceux qui font ce pieux exercice d'un cœur contrit et avec dévotion. Indulgence plénière, pendant la Neuvaine ou à l'un des huit jours qui la suivent immédiatement, moyennant la confession, la communion et les prières pour la Sainte Eglise et pour le Souverain Pontife (Pie IX, rescrit daté de Gaëte, du 5 janvier 1849).


Approbation


Sur le rapport favorable d'un Théologien de l'Ordre, je m'empresse de vous envoyer l'approbation de votre Neuvaine au Saint-Esprit, Je la trouve pleine d'actualité et lui prédis un heureux succès, pour le plus grand bien des âmes.


Frère Colomban Marie, Del. Prov.


Imprimatur

L. N. Archevêque de Cyrène,

Administrateur, Québec, le 26 juillet 1897


Indulgences accordées par l'Encyclique de S. S. Léon XIII du 9 mai 1897


Une Indulgence de sept ans et sept quarantaines pour chaque Jour de la Neuvaine qui précède la Pentecôte. Une Indulgence plénière pour l'un de ces jours, la fête même de la Pentecôte, ou l'un des jours de l'octave.

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15 janvier 2010

Litanies de Notre Dame de la Trinité

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La Dévotion des Trois Ave Maria


Jésus disait: « Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il vient à perdre son âme?... » Saint Ignace de Loyola répéta ces mots à maintes reprises, en rappelant que l'affaire la plus importante est donc le salut éternel. Voulez-vous vous sauver? Ayez une dévotion à la Vierge Marie. Sans son intervention auprès de Jésus personne ne se sauve. Demandez-lui protection en récitant tous les jours les trois « Ave Maria ». La Mère de Dieu révéla elle-même cette brève et simple dévotion à Sainte Mechtilde et la fit connaître à Sainte Gertrude, montrant que toutes les fois que les chrétiens réciteront les trois « Ave Maria » pour rappeler les privilèges qu'elle reçut de la Sainte Trinité (le pouvoir que lui concéda le Père, la sagesse que lui communiqua le Fils et la miséricorde par laquelle l'enrichit l'Esprit Saint), le pouvoir, la sagesse et l'Amour inonderont, de son Coeur Immaculé, les âmes de ceux qui l'honoreront et invoqueront. Ainsi ils seront assurés de sa protection leur vie durant et de son assistance particulière à l'heure de la mort. C'est pour cela que Saint Alphonse Marie de Liguori recommanda la prière des trois « Ave Maria »; Saint Léonard de Port Maurice prêcha avec ferveur cette dévotion en disant: « Oh! Comme il est saint, cet exercice de piété! C'est un moyen très efficace d'assurer votre salut. » Et le vénérable serviteur de Dieu, Louis Marie Baudoin, écrivit, à son tour: « Récitez chaque jour les trois « Ave Maria »; si vous rendez fidèlement ce tribut d'hommage à Marie, je vous promets le Paradis ».

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Litanies de Notre Dame de la Trinité


Seigneur, ayez pitié de nous,
Jésus-Christ, ayez pitié de nous,
Seigneur, ayez pitié de nous,
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous,
Père tout puissant et éternel, ayez pitié de nous
Fils de Dieu, Sagesse incréée du Père, ayez pitié de nous
Esprit-Saint, Amour substantiel du Père et du Fils, ayez pitié de nous

Trinité Sainte, qui avez communiqué vos divins Attributs à la Vierge Marie, ayez pitié de nous


Notre Dame de la Trinité, priez pour nous

Notre Dame des Trois Ave Maria, priez pour nous

Notre Dame de la Trinité, Lys Immaculé de la Très Sainte Trinité, priez pour nous

Notre Dame de la Trinité, Rose vermeil du Paradis,

Notre Dame de la Trinité, objet des complaisances de l'adorable Trinité

Notre Dame de la Trinité, Chef d'oeuvre de la Sainte Trinité,

Notre Dame de la Trinité, Reine toute puissante,

Notre Dame de la Trinité, Reine toute sage,

Notre Dame de la Trinité, Reine toute Miséricordieuse,

Notre Dame de la Trinité, au Coeur très Pur,

Notre Dame de la Trinité, au Coeur très Humble,

Notre Dame de la Trinité, au Coeur très aimant,

Notre Dame de la Trinité, Mère de la vraie Foi,

Notre Dame de la Trinité, Mère de la Sainte Espérance,

Notre Dame de la Trinité, Mère du Bel Amour,

Notre Dame de la Trinité, Vierge Immaculée dans votre conception,

Notre Dame de la Trinité, Vierge remplie de grâce dans votre Annonciation,

Notre Dame de la Trinité, Vierge couronnée dans votre Assomption,

Saint Michel, défenseur de Marie Immaculée,

Saint Gabriel, ambassadeur de la Très Sainte Trinité auprès de Marie,

Saint Joseph, Epoux de la Vierge Marie,

Saint Joachim et Sainte Anne, parents de la Vierge Immaculée,

Saint Jean-Baptiste, sanctifié à la visite de la Vierge Immaculée,

Saints Apôtres, instruits à l'école de la Vierge Immaculée,

Saint Jean, fils adoptif de la Vierge Immaculée,

Saints et Saintes du Paradis, serviteurs et protégés de la Vierge Immaculée,

Sainte Mechtilde, favorisée de la révélation des Trois Ave Maria,

Saint Léonard de Port Maurice, prédicateur zélé des Trois Ave Maria,

Saint Alphonse de Liguori, docteur des Trois Ave Maria,

Saint et Bienheureux dévots aux Trois Ave Maria,


Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, pardonne-nous Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, écoute-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.


Priez pour nous, Notre Dame de la Trinité,
Afin que nous devenions dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ


Prions


O Marie Immaculée, Notre Dame de la Trinité, nous nous réjouissons avec tous les Anges et tous les Saints de ce que vous avez été enrichie des trois grands privilèges de Puissance, de Sagesse et de Miséricorde, par le Père, le Fils et le Saint Esprit. Daignez, nous vous en conjurons, par la vertu de ces mêmes privilèges, nous éclairer, nous protéger et nous secourir, pendant cette vie et surtout à l'heure de la mort. Ainsi soit-il.


Vu et approuvé, avec concession de 50 jours d'indulgences

Blois, 25 janvier 1922

+ Alfred Jules, Evêque de Blois


Imprimatur

Blois, le 01/10/1943

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14 janvier 2010

Litanies de Saint Padre Pio

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Saint Padre Pio de Pietrelcina

Vivante image de Jésus Crucifié

1887-1968

Fête le 23 septembre


«Mais pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste mon seul orgueil» (Ga 6, 14). Padre Pio de Pietrelcina, comme l'Apôtre Paul, plaça la Croix de son Seigneur au sommet de sa vie et de son apostolat, comme sa force, sa sagesse et sa gloire. Enflammé d'amour pour Jésus Christ, il se conforma à lui dans l'offrande de lui-même pour le salut du monde. En suivant et en imitant le Crucifié, il fut si généreux et si parfait qu'il aurait pu dire: «Avec le Christ, je suis fixé à la croix: je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 19-20). Et les trésors de grâce que Dieu lui avait accordés avec une largesse singulière, il les distribua sans répit par son ministère, servant les hommes et les femmes qui accouraient à lui toujours plus nombreux, et engendrant une multitude de fils et de filles spirituels. Ce digne disciple de saint François d'Assise naquit le 25 mai 1887 à Pietrelcina, dans l'archidiocèse de Bénévent, de Grazio Forgione et de Maria Giuseppa De Nunzio. Il fut baptisé le lendemain et reçut le nom de François. À 12 ans, il fit sa Confirmation et sa première communion. À 16 ans, le 6 janvier 1903, il entra au noviciat de l'Ordre des Frères Mineurs Capucins à Morcone, où, le 22 du même mois, il revêtit l'habit franciscain et prit le nom de Frère Pio. Une fois achevée l'année du noviciat, il fit profession en émettant les vœux simples et, le 27 janvier 1907, les vœux solennels. Après l'ordination sacerdotale, qu'il reçut le 10 août 1910 à Bénévent, il resta dans sa famille jusqu'en 1916, pour des raisons de santé. En septembre de la même année, il fut envoyé au couvent de San Giovanni Rotondo et il y demeura jusqu'à sa mort. Enflammé de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain, Padre Pio vécut pleinement sa vocation qui consistait à participer à la rédemption de l'homme, selon la mission spéciale qui caractérisa toute sa vie et qu'il réalisa par la direction spirituelle des fidèles, la réconciliation sacramentelle des pénitents et la célébration de l'Eucharistie. Le moment le plus éminent de son activité apostolique était celui où il célébrait la messe. Les fidèles qui y participaient y percevaient le sommet et la plénitude de sa spiritualité. Dans le domaine de la charité sociale, il s'appliqua à soulager les souffrances et les misères de nombreuses familles, principalement par la fondation de la «Casa Sollievo della Sofferenza», inaugurée le 5 mai 1956. Pour Padre Pio la foi était la vie: il voulait tout et faisait tout à la lumière de la foi. Il s'investissait continuellement dans la prière. Il passait la journée et une grande partie de la nuit en dialogue avec Dieu. Il disait: «Dans les livres nous cherchons Dieu, dans la prière nous le trouvons. La prière est la clé qui ouvre le cœur de Dieu». Sa foi le porta constamment à accepter la volonté mystérieuse de Dieu. Il était en permanence immergé dans les réalités surnaturelles. Non seulement il était l'homme de l'espérance et de la confiance totale en Dieu, mais, par la parole et par l'exemple, il inspirait ces vertus à tous ceux qui l'approchaient. L'amour de Dieu le remplissait, répondant à toutes ses attentes; la charité était le principe qui dirigeait ses journées: aimer Dieu et le faire aimer. Sa préoccupation particulière: grandir et faire grandir dans la charité. Il manifesta le maximum de sa charité envers le prochain en accueillant, pendant plus de 50 ans, de très nombreuses personnes, qui accouraient à son ministère et à son confessionnal, à son conseil et à son réconfort. Il était comme assiégé : on le cherchait à l'église, à la sacristie, au couvent. Et il se donnait à tous, faisant revivre la foi, distribuant la grâce, portant la lumière. Mais il voyait l'image du Christ particulièrement dans les pauvres, en ceux qui souffrent ou qui sont malades, et il se donnait spécialement à eux. Il a exercé de manière exemplaire la vertu de prudence, il agissait et conseillait à la lumière de Dieu. Son intérêt était la gloire de Dieu et le bien des âmes. Il a traité toutes les personnes avec justice, loyauté et grand respect. La vertu de force a brillé en lui. Il ne tarda pas à comprendre que son chemin serait celui de la croix, et il l'accepta aussitôt avec courage et par amour. Il fit l'expérience pendant de nombreuses années des souffrances de l'âme. Pendant des années, il supporta les souffrances de ses plaies avec une admirable sérénité. Quand il fut objet d'enquêtes et que l'on restreignit son ministère sacerdotal, il accepta tout avec résignation et profonde humilité. Devant des accusations injustes et des calomnies, il sut toujours se taire, faisant confiance au jugement de Dieu, de ses supérieurs et de sa propre conscience. Il employait habituellement la mortification pour obtenir la vertu de tempérance, conformément au style franciscain. Dans sa mentalité et dans son mode de vie, il était tempérant. Conscient des engagements pris dans la vie consacrée, il observait avec générosité les vœux professés. Il a été obéissant en tout aux ordres de ses supérieurs, même lorsqu'ils étaient difficiles. Son obéissance était surnaturelle dans l'intention, universelle dans son étendue et intégrale dans son exécution. Il pratiqua l'esprit de pauvreté avec un total détachement de lui-même, des biens terrestres, des commodités et des honneurs. Il a toujours eu une grande prédilection pour la vertu de chasteté. Son comportement était modeste partout et avec tous. Il s'estimait sincèrement inutile, indigne des dons de Dieu, rempli à la fois de misères et de faveurs divines. Face à l'admiration que lui portait beaucoup de monde, il répétait: «Je veux être seulement un pauvre frère qui prie». Sa santé, depuis sa jeunesse, ne fut pas très florissante et, surtout au cours des dernières années de sa vie, elle déclina rapidement. «Sœur la mort» le frappa, alors qu'il était préparé et serein, le 23 septembre 1968, à l'âge de 81 ans. Ses obsèques furent célébrées en présence d'une foule tout à fait extraordinaire.


Le 20 février 1971, à peine trois ans après sa mort, parlant aux supérieurs de l'Ordre des Capucins, Paul VI disait de lui: «Regardez quelle renommée il a eue, quelle audience mondiale il a rassemblée autour de lui! Mais pourquoi? Peut-être parce qu'il était un philosophe? Parce qu'il était un sage? Parce qu'il avait des moyens à sa disposition? Parce qu'il célébrait la Messe avec humilité, confessait du matin au soir, et était, c'est difficile à dire, un représentant de notre Seigneur marqué de ses stigmates. C'était un homme de prière et de souffrance». Déjà durant sa vie il jouissait d'une grande renommée de sainteté, due à ses vertus, à son esprit de prière, de sacrifice et de consécration totale au bien des âmes. Au cours des années qui ont suivi sa mort,la renommée de sa sainteté et de ses miracles est allée en se développant, devenant un phénomène ecclésial, répandu dans le monde entier, auprès de toutes les catégories de personnes. Ainsi Dieu manifestait à l'Église sa volonté de glorifier sur terre son fidèle serviteur. Il ne se passa pas beaucoup de temps avant que l'Ordre des Frères Mineurs Capucins n'accomplît les étapes prévues par la loi canonique pour mettre en route la Cause de béatification et de canonisation. Toute chose examinée, le Saint-Siège, selon les normes du Motu proprio «Sanctitas clarior», concéda le Nihil obstat le 29 novembre 1982. L'Archevêque de Manfredonia put ainsi procéder à l'introduction de la Cause et à la réalisation du procès de reconnaissance (1983-1990). Le 7 décembre 1990, la Congrégation pour les Causes des Saints en reconnut la validité juridique. Une fois achevée la Positio, on discuta, comme d'habitude, pour savoir si Padre Pio avait pratiqué les vertus à un degré héroïque. Le 13 juin 1997, se tint l'assemblée spéciale des Consulteurs théologiens qui eut un résultat positif. Dans la session ordinaire du 21 octobre suivant, Mgr Andrea Maria Erba, Évêque de Velletri-Segni, étant chargé de la cause, les Cardinaux et les Évêques ont reconnu que Padre Pio de Pietrelcina a pratiqué à un degré héroïque les vertus théologales, cardinales et les autres. Le 18 décembre 1997, en présence de Jean-Paul II, fut promulgué le décret sur l'héroïcité des vertus. Pour la béatification de Padre Pio, la postulation a présenté au dicastère compétent la guérison de Madame Consiglia De Martino, de Salerne. À propos de ce cas, se déroula le Procès canonique régulier auprès du tribunal ecclésiastique de l'archidiocèse de Salerno-Campagna-Acerno, de juillet 1996 à juin 1997. Le 30 avril 1998, se tint, au siège de la Congrégation pour les Causes des Saints, l'examen du Conseil médical et, le 22 juin de la même année, l'assemblée spéciale des Consulteurs théologiens. Le 20 octobre suivant, au Vatican, se réunit la Congrégation ordinaire des Cardinaux et des Évêques membres du Dicastère. Le 21 décembre 1998, en présence de Jean-Paul II, fut promulgué le décret sur le miracle. Le 2 mai 1999, place Saint-Pierre, au cours d'une célébration eucharistique solennelle, Sa Sainteté Jean-Paul II, de par son autorité apostolique, déclara Bienheureux le Vénérable Serviteur de Dieu Pio de Pietrelcina et établit la date du 23 septembre pour sa commémoration liturgique. Pour la canonisation du Bienheureux Padre Pio, la postulation a présenté au dicastère compétent la guérison du petit Matteo Pio Colella de San Giovanni Rotondo. Le cas a été soumis à un procès canonique régulier devant le tribunal ecclésiastique de l'archidiocèse de Manfredonia-Vieste, du 11 juin au 17 octobre 2000. Le 23 octobre suivant, la documentation fut transmise à la Congrégation pour les causes des saints. Le 22 novembre 2001, à la Congrégation pour les causes des saints, on a procédé à l'étude de la consultation médicale. L'assemblée spéciale des théologiens consulteurs s'est tenue le 11 décembre et, le 18 du même mois, la session ordinaire des cardinaux et évêques. Le 20 décembre, en présence de Jean-Paul II, on a promulgué le décret sur le miracle. Le décret de canonisation a été promulgué le 26 février 2001.

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Litanies de Saint Padre Pio


Seigneur, ayez pitié de nous

Jésus-Christ, ayez pitié de nous

Seigneur, ayez pitié de nous

Jésus-Christ, écoutez-nous

Jésus-Christ, exaucez-nous

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous


Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous

Sainte Marie, Reine de l'Ordre Franciscain, priez pour nous

Padre Pio, priez pour nous.

Padre humble, priez pour nous.

Padre pauvre, priez pour nous.

Padre obéissant, priez pour nous.

Padre chaste, priez pour nous.

Père vénérable, priez pour nous.

Fils préféré du « Poverello » d’Assise, priez pour nous.

Fils de l’Obéissance, priez pour nous.

Homme discernant l’esprit humain, priez pour nous.

Homme de la Providence, priez pour nous.

Prêtre pieux, priez pour nous.

Âme sainte, priez pour nous.

Confesseur infatigable, priez pour nous.

Dévot de la Sainte-Vierge, priez pour nous.

Mystique de la Passion du Christ, priez pour nous.

Humble et fidèle serviteur, priez pour nous.

Administrateur habile et prudent, priez pour nous.

Grand cœur pétri d’une immense Charité, priez pour nous.

Homme patient et miséricordieux, priez pour nous.

Homme fort et craignant Dieu, priez pour nous.

Homme pénitent, priez pour nous.

Homme jovial, priez pour nous.

Homme de paix, priez pour nous.

Défenseur des faibles, priez pour nous.

Religieux observant la Règle franciscaine, priez pour nous.

Gloire de l’Ordre franciscain, priez pour nous.

Prêtre fidèle au Christ, priez pour nous.

Prêtre fidèle à la Sainte Église, priez pour nous.

Ami de ceux qui cherchent Dieu, priez pour nous.

Réprobateur des pécheurs, priez pour nous.

Guide éclairé, priez pour nous.

Consolateur des cœurs brisés, priez pour nous.


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, écoutez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur.


Priez pour nous, Saint Padre Pio,

Afin que nous devenions dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ


Prions


Ô Dieu, qui en Saint Pio de Pietrelcina, pauvre et humble, as offert à Ton Église une image vivante du Christ Crucifié, accorde-nous, par son intercession, de suivre Ton Fils sur le chemin de la souffrance et de la Charité parfaite. Par le Christ notre Seigneur. Amen.

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9 janvier 2010

Litanies de saint Benoît-Joseph Labre

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Saint Benoît-Joseph Labre

1748-1783

Fête le 16 avril


Il est l'aîné d'une famille de quinze enfants d'un laboureur d'Amettes dans le nord de la France. Il passe sa jeunesse dans les champs avec son père et ses frères. Mais il rêve d'être moine pour ne vivre que de Dieu. A 19 ans, il se présente dans plusieurs monastères de chartreux. L'un ne prend pas de novices à cause d'un incendie récent. Dans l'autre, on le trouve trop jeune. Admis à la chartreuse de Montreuil-sur-Mer, il n'est pas gardé à cause de sa santé trop fragile. A pied, il se rend à la Grande-Trappe de Soligny : il est toujours trop jeune. Il revient à Montreuil, c'est un nouvel échec. La Grande Trappe de Sept-Fons ne l'accepte pas non plus et le Père Abbé lui dit :"Dieu vous veut ailleurs." Désormais c'est "ailleurs" qu'il vivra dans l'errance et le pèlerinage perpétuel. Il ne cherche plus à se fixer. Son monastère sera la route, son seul compagnon de prière sera Dieu seul. En sept ans, il parcourut près de 30.000 kilomètres d'un sanctuaire à l'autre, en Espagne, en Suisse, en Allemagne et jusqu'en Pologne(*), vivant dans le plus extrême dénuement, partageant avec les pauvres les soupes populaires et les humiliations, toujours en oraison et toujours patient. Les prêtres qui le confessent sont émerveillés par sa vie mystique et son humilité. Mais son lieu de prédilection, c'est Rome où il passe ses journées en prière dans les églises, logeant avec tant d'autres pauvres dans les ruines du Colisée, distribuant à de plus pauvres ce qu'on lui donne. Dans les rues, les gamins se moquent de lui. Il les entend et rend grâces à Dieu. Le mercredi saint 1783, on le ramasse mourant sur les marches d'une église. Dès sa mort connue, les gamins et le peuple de Rome s'en vont par les rues de Rome en criant :"Le saint est mort!" Les miracles se multiplient sur son tombeau. Bénéficiant ainsi d'un culte précoce et populaire, il est un défi au matérialisme d'une société vouée à l'argent. Il est le saint des sans-domicile fixe, des pauvres et des exclus. Béatifié par Pie IX en 1860, il est canonisé par Léon XIII le 8 décembre 1883.

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Litanies de saint Benoît-Joseph Labre

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous,

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.


Sainte Marie, patronne de saint Benoît-Joseph, priez pour nous.

Saint Benoît-Joseph, prédestiné du ciel, priez pour nous.

Saint Benoît-Joseph, enfant de bénédiction, priez pour nous.

Saint Benoît-Joseph, plein d’amour pour Dieu, priez pour nous.

Saint Benoît-Joseph, vrai disciple de Jésus-Christ,

Saint Benoît-Joseph, temple très pur de l’Esprit-Saint,

Saint Benoît-Joseph, fidèle à la grâce,

Saint Benoît-Joseph, fervent dans la prière,

Saint Benoît-Joseph, contempteur du monde,

Saint Benoît-Joseph, exemple d’humilité,

Saint Benoît-Joseph, abject à vos propres yeux,

Saint Benoît-Joseph, heureux dans les opprobres,

Saint Benoît-Joseph, pèlerin sur la terre,

Saint Benoît-Joseph, vivant sans asile,

Saint Benoît-Joseph, pauvre volontaire,

Saint Benoît-Joseph, dépouillé de tout,

Saint Benoît-Joseph, charitable pour les autres,

Saint Benoît-Joseph, zélé pour le salut de vos frères,

Saint Benoît-Joseph, amant de la croix,

Saint Benoît-Joseph, héros de la pénitence,

Saint Benoît-Joseph, passionné pour les souffrances,

Saint Benoît-Joseph, avide de mortification,

Saint Benoît-Joseph, admirable de patience,

Saint Benoît-Joseph, doué d’une pureté angélique,

Saint Benoît-Joseph, dévot des quarante-heures,

Saint Benoît-Joseph, adorateur constant de l’Eucharistie,

Saint Benoît-Joseph, zélé serviteur de Marie,

Saint Benoît-Joseph, imitateur de saint François d’Assise,

Saint Benoît-Joseph, gloire nouvelle de l’église d’Arras,

Saint Benoît-Joseph, puissant dans le ciel,

Saint Benoît-Joseph, par votre glorification,

Saint Benoît-Joseph, par votre crédit auprès de Dieu,

Saint Benoît-Joseph, par les miracles accordés à votre intercession,

Saint Benoît-Joseph, par votre ardente charité,

Saint Benoît-Joseph, par tous vos mérites,


Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.


Priez pour nous, saint Benoît-Joseph,

Afin que nous devenions dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ.


Prions


O Dieu, qui nous offrez dans la personne de saint Benoît-Joseph Labre, votre fidèle serviteur, un nouveau modèle de la perfection évangélique, accordez-nous par son intercession la grâce de suivre ses exemples et de vous aimer, comme lui, de tout notre cœur, afin que, par le mépris de nous-mêmes et de tout ce qui se passe, nous parvenions au bonheur de l’éternité. Nous vous en prions par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

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Biographie de Saint Benoît joseph Labre

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3 janvier 2010

Dimanche de l'Epiphanie

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Dimanche de l'Epiphanie

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 2,1-12


Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent: « A Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et toi, Bethléem en Judée, tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Judée ; car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple. » Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l'étoile était apparue; puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Sur ces paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les précédait ; elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant. Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

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L'Adoration des trois Mages

Extraits des révélations de Maria Valtorta


Celui qui m'avertit intérieurement me dit : "Appelle ces contemplations que tu vas avoir et que je te présenterai : "Les Évangiles de la Foi" car, pour toi et pour les autres, ils viendront mettre en lumière la puissance de la Foi et de ses fruits, et vous assurer dans votre foi en Dieu. "


Je vois Bethléem, petite et toute blanche, rassemblée comme une couvée de poussins sous la lumière des étoiles. Deux rues principales s'y coupent à angle droit, l'une venant d'au-delà du pays, c'est la route principale qui continue au delà de la ville, et l'autre qui coupe la ville dans toute sa largeur mais ne va pas plus loin. D'autres petites rues découpent ce petit pays, sans la moindre trace d'un plan d'ensemble comme nous le concevons, mais s'adaptant au terrain qui est à plusieurs niveaux, et aux maisons qui se distribuent ça et là selon les accidents du sol et les caprices des constructeurs. Tournées les unes à droite, les autres à gauche, d'autres de biais par rapport à la rue qui les borde, elles l'obligent à se présenter comme un ruban qui se déroule avec des sinuosités au lieu d'être un chemin rectiligne qui va d'un endroit à l'autre sans déviation. De temps en temps il y a une petite place, soit pour un marché, soit pour une fontaine, soit parce que, à cause des constructions qui se dressent au hasard, elle est restée une portion de travers où l'on ne peut plus rien construire. À l'endroit où il me semble que je dois particulièrement m'arrêter, il y a précisément une de ces petites places irrégulières. Elle devrait être carrée ou au moins rectangulaire. Elle s'amène comme un trapèze si bizarre qu'on dirait un triangle acutangle dévié au sommet. Le côté le plus long, la base du triangle, est un bâtiment large et bas, le plus large du pays. Du dehors, c'est une haute muraille lisse et nue sur laquelle s'ouvrent à peine deux portes cochères maintenant bien closes. À l'intérieur, au contraire, sur toute une cour carrée il y a de nombreuses fenêtres au premier étage, pendant qu'au rez-de-chaussée on voit des portiques qui entourent des cours jonchées de paille et de détritus avec des vasques pour abreuver chevaux et autres animaux. Aux rustiques colonnes des portiques il y a des anneaux pour attacher les animaux et, sur un côté, un vaste hangar pour abriter les troupeaux et les montures. Je comprends qu'il s'agit de l'auberge de Bethléem. Sur deux autres côtés de même longueur il y a des maisons et des maisonnettes les unes précédées d'un jardinet; d'autres non, parce que parmi elles il yen a qui ont la façade sur la place et d'autres à l'arrière. Sur l'autre côté plus étroit, en face le caravansérail, il y a une unique maisonnette avec un petit escalier extérieur qui donne accès au milieu de la façade aux chambres du premier étage. Elles sont toutes fermées car il fait nuit. Il n'y a personne dans les rues à cause de l'heure. Je vois qu'augmente la clarté nocturne qui tombe d'un ciel constellé d'étoiles si belles dans le ciel d'Orient, si vivantes et si grandes qu'elles paraissent toutes proches et qu'il serait facile de les rejoindre et de les toucher, ces fleurs qui brillent sur le velours du firmament. Je lève les yeux pour me rendre compte de la source de cette croissance de lumière. Une étoile de grandeur inhabituelle, comme une petite lune, s'avance dans le ciel de Bethléem. Les autres semblent s'éclipser et lui donner passage, comme des suivantes au service de la reine, tant son éclat les surpasse et les fait disparaître. Du globe qui semble un énorme et clair saphir éclairé de l'intérieur par un soleil, part un sillage lumineux dans lequel, à la prédominance du clair saphir se fondent les blonds des topazes, les verts des émeraudes, la lueur opalescente des opales, les clartés sanguines des rubis et les doux scintillements des améthystes. Toutes les pierres précieuses de la terre sont dans ce sillage qui parcourt le ciel d'un mouvement rapide et ondulant comme s'il était vivant. Mais la couleur qui domine, c'est cette couleur qui semble pleuvoir du globe de l'étoile : la paradisiaque couleur de pâle saphir qui descend pour colorer d'argent azuré les maisons, les rues, le sol de Bethléem, berceau du Sauveur.


Ce n'est plus la pauvre cité, qui pour nous ne serait qu'une agglomération rurale. C'est une fantastique cité de contes de fées où tout est d'argent. L'eau des fontaines et des vasques est comme du diamant liquide. Avec la splendeur d'un plus vif éclat, l'étoile s'arrête au-dessus de la petite maison qui se trouve sur le côté étroit de la petite place. Ni ses habitants, ni ceux de Bethléem ne la voient parce qu'ils dorment dans les maisons fermées. Cependant l'étoile accélère les palpitations de sa lumière, et sa queue vibre et se balance davantage en décrivant des demi-cercles dans le ciel qui s'éclaire tout entier par l'effet de ce filet d'astres qu'elle entraîne, de ce filet de pierres précieuses qui resplendissent de mille couleurs sur les autres étoiles comme pour leur communiquer une parole joyeuse. La petite maison est toute baignée de ce feu liquide de perles. Le toit de la petite terrasse, le petit escalier de pierre sombre, la petite porte, tout est un bloc de pur argent saupoudré d'une poussière de diamants et de perles. Nul palais de roi n'a eu, ni n'aura un perron semblable à celui-ci fait pour recevoir les pas des anges, pour servir à la Mère qui est la Mère de Dieu. Ses petits pieds de Vierge Immaculée peuvent se poser sur cette éclatante blancheur, ses petits pieds destinés à se poser sur les degrés du trône de Dieu. Mais la Vierge ne sait rien de cette féerie. Elle veille près du berceau du Fils et prie. En son âme elle possède des splendeurs qui surpassent celles dont l'étoile embellit les choses. De la rue principale s'avance un défilé : chevaux harnachés et d'autres conduits à la main, dromadaires et chameaux, les uns montés, les autres chargés. Le son des sabots fait un bruit d'eau qui ruisselle, en les heurtant, sur les pierres d'un torrent. Arrivés sur la place, tous s'arrêtent. Le défilé, sous le rayonnement de l’étoile, est d'une splendeur fantastique. Les ornements des très riches montures, les habits des cavaliers, les visages, les bagages, tout resplendit ravivant et unissant le propre éclat des métaux, des cuirs, des soies, des gemmes, des pelages, à la clarté de l'étoile. Les yeux rayonnent et les bouches sourient parce que une autre splendeur s'est allumée en leur cœur : celle d'une joie surnaturelle.


Pendant que les serviteurs se dirigent vers le caravansérail avec les animaux, trois personnages de la caravane descendent de leurs montures respectives qu'un serviteur conduit ailleurs et se dirigent à pied vers la maison. Là, ils se prosternent, front contre terre, baisant la poussière. Ce sont trois personnages puissants comme l'indiquent leurs très riches habits. L'un, de peau très foncée, à peine descendu d'un chameau s'enveloppe tout entier dans un magnifique vêtement de soie blanche. Son front est ceint d’un cercle de métal précieux et il a à la taille une riche ceinture d'où pendent un poignard ou une épée dont la garde est ornée de gemmes. Les deux autres, descendus de deux magnifiques chevaux, sont vêtus l'un d'une étoffe rayée très belle où domine la couleur jaune. Cet habit est fait comme un long domino garni d'un capuchon et d'un cordon qui semblent faits tout d'une pièce en filigrane d'or tant ils sont ornés de broderie d'or. Le troisième porte une chemise de soie bouffante qui sort d'un large et long pantalon serré aux pieds. Il est enveloppé dans un châle très fin, véritable jardin fleuri tant sont vives les couleurs dont il est orné tout entier. Sur la tête un turban retenu par une chaînette ornée de chatons de diamants. Après avoir vénéré la maison où réside le Sauveur, ils se relèvent et se rendent au caravansérail où les serviteurs ont frappé et fait ouvrir. Ici s'arrête la vision.


Elle reprend trois heures plus tard avec la scène de l'adoration des Mages à Jésus. Voilà le jour. Un beau soleil resplendit dans un ciel d'après-midi. Un serviteur des trois mages traverse la place et monte le petit escalier de la maisonnette. Il rentre. Il sort. Il retourne à l'auberge. Les trois Mages sortent, suivis chacun de son propre serviteur. Ils traversent la place. Les rares passants se retournent pour regarder les majestueux personnages qui passent très lentement avec solennité. Entre la venue du serviteur et celle des trois, il s'est passé un bon quart d'heure ce qui a donné aux habitants de la maisonnette le temps de se préparer à recevoir les hôtes. Ceux-ci sont encore plus richement vêtus que le soir précédent. Les soies resplendissent, les gemmes brillent, un grand panache de plumes de grand prix parsemé d'écailles encore plus précieuses étincelle sur la tête de celui qui porte le turban.


L'un des serviteurs porte un coffre tout orné de marqueteries dont les garnitures métalliques sont en or buriné. Le second porte une coupe d'un travail très fin, couvert par un couvercle tout en or ciselé. Le troisième une sorte d'amphore large et basse, en or également, avec une fermeture en forme de pyramide qui à son sommet porte un brillant. Ces objets doivent être lourds, car les serviteurs ont peine à les porter, spécialement celui qui est chargé du coffre. Les trois montent l'escalier et entrent. Ils pénètrent dans une pièce qui va de la route à l'arrière de la maison. On aperçoit le jardinet par derrière à travers une fenêtre ouverte au soleil. Des portes s'ouvrent dans les deux autres murs, d'où regardent les propriétaires de la maison : un homme, une femme et trois ou quatre enfants entre deux âges. Marie est assise avec l'Enfant sur son sein et Joseph debout à côté. Mais elle se lève aussi et s'incline quand elle voit entrer les trois Mages. Elle est toute vêtue de blanc. Si belle dans son simple habit blanc qui la couvre de la base du cou aux pieds, des épaules aux poignets délicats, si belle avec la tête couronnée de tresses blondes, en son visage que l'émotion couvre d'un rose plus vif, en ses yeux qui sourient avec douceur, avec une bouche qui s'ouvre pour saluer : "Dieu soit avec vous." Les trois Mages en restent un instant interdits. Puis ils s'avancent, se prosternent à ses pieds et la prient de s'asseoir. Eux non, ils ne s'assoient pas malgré l'invitation de Marie. Ils restent à genoux appuyés sur leurs talons. En arrière et à genoux aussi, sont les trois serviteurs. Ils sont tout de suite derrière le seuil. Ils ont posé devant eux les trois objets qu'ils portaient et ils attendent. Les trois Sages contemplent le Bébé. Il me paraît avoir de neuf mois à un an tant il est éveillé et robuste. Il repose sur le sein de sa Mère. Il sourit et jase avec une voix de petit oiseau. Il est tout vêtu de blanc, comme la Maman, avec des sandalettes minuscules aux pieds. Un petit vêtement très simple : une tunicelle d'où sortent les petits pieds remuants, les mains grassouillettes qui voudraient tout saisir, et surtout le très joli petit visage où brillent les yeux d'azur foncé, et la bouche qui fait des fossettes des deux côtés quand il rit et découvre ses premières petites dents. Les petites boucles de cheveux semblent une poussière d'or tant ils sont brillants et vaporeux.


Le plus âgé des Sages parle au nom de tous. Il explique à Marie qu'ils ont vu, une nuit du mois de décembre précédent une nouvelle étoile qui s'est allumée dans le ciel avec une inhabituelle splendeur. Jamais les cartes célestes n'avaient porté cet astre ou ne l'avaient signalé. Son nom était inconnu. Elle n'avait pas de nom. Née du sein de Dieu, elle avait fleuri pour dire aux hommes une vérité bénie, un secret de Dieu. Mais les hommes n'en avaient pas fait cas, car leurs âmes étaient plongées dans la boue. Ils ne levaient pas leurs regards vers Dieu et ne savaient pas lire les paroles qu'Il trace - qu'Il en soit éternellement béni - avec les astres de feu sur la voûte des cieux. Eux l'avaient vue et s'étaient efforcés de comprendre sa voix. Renonçant de bon cœur au peu de sommeil qu'ils accordaient à leurs membres, oubliant de manger, ils s'étaient plongés dans l'étude du Zodiaque. Et les conjonctions des astres, le temps, la saison, les calculs des anciens temps et des combinaisons astronomiques leur avaient dit le nom et le secret de l'étoile. Son nom : "Messie". Son secret : "Être le Messie venu au monde". Et ils étaient partis pour l'adorer chacun à l'insu des autres. Traversant monts et déserts, vallées et fleuves, voyageant de nuit, ils étaient venus vers la Palestine car l'étoile allait dans cette direction. Et chacun, des trois points différents de la terre, s'en allait vers cette direction, et ils s'étaient trouvés ensuite ensemble au-delà de la Mer Morte. La volonté de Dieu les avait réunis là, et ensemble ils étaient allés de l'avant se comprenant, bien que chacun parlât sa langue propre, comprenant et pouvant parler les langues des pays traversés par un miracle de l'Éternel. Ensemble ils étaient allés à Jérusalem parce que le Messie devait être le Roi de Jérusalem, le roi des Juifs. Mais l'étoile s'était cachée sur le ciel de cette ville. Ils avaient senti leurs cœurs se briser de douleur et s'étaient examinés pour savoir s'ils avaient démérité de Dieu, Mais s'étant rassurés la conscience, ils étaient allés trouver le roi Hérode pour lui demander dans quel palais était né le Roi des Juifs qu'ils étaient venus adorer. Le roi, ayant réuni les princes des prêtres et les scribes, leur avait demandé où pouvait naître le Messie et ils avaient répondu : "A Bethléem de Juda."


Ils étaient venus vers Bethléem et l'étoile était réapparue à leurs yeux, avait quitté la Cité Sainte et le soir précédent avait augmenté de splendeurs. Le ciel était tout embrasé. Puis, l'étoile s'était arrêtée, rassemblant la lumière des autres étoiles en son rayonnement, au-dessus de cette maison. Ils avaient compris que c'était là que se trouvait le Divin Né. Maintenant ils l'adoraient, offrant leurs pauvres cadeaux et, par-dessus tout, leur cœur qui n'avait jamais cessé de bénir Dieu pour la grâce qu'Il leur avait accordée et d'aimer son Fils dont ils voyaient la sainte Humanité. Ensuite ils retourneraient rendre compte au roi Hérode parce que lui aussi désirait l'adorer. "Voici à la fois, l'or qu'il convient à un roi de posséder, voici l'encens comme il convient à un Dieu, et voici, ô Mère, voici la myrrhe parce que ton Enfant Né, qui est Dieu, est aussi un Homme et dans sa chair et sa vie d'homme il connaîtra l'amertume et la loi inévitable de la mort. Notre amour voudrait ne pas les dire, ces paroles et penser que sa chair est éternelle comme son Esprit. Mais, ô Femme, si nos cartes et surtout nos âmes ne se trompent pas, Lui, ton Fils est le Sauveur, le Christ de Dieu et pour ce motif il devra, pour sauver la terre, prendre sur Lui le mal de la terre dont un des châtiments est la mort. Cette résine est pour cette heure, pour que ses chairs saintes ne connaissent pas la pourriture de la corruption et conservent leur intégrité jusqu'à la résurrection. Qu'à cause de ces dons, Lui se souvienne de nous et sauve ses serviteurs en leur donnant son Royaume." Pour l'instant, pour en être sanctifiés, qu'elle, sa Mère, offre son petit Enfant "à notre amour. Et en baisant ses pieds descende sur nous la bénédiction céleste." Marie, qui a surmonté l'effroi provoqué par les paroles des Sages et a caché sous un sourire la tristesse de la funèbre évocation, offre le Bébé. Elle le met sur les bras du plus ancien qui l'embrasse et reçoit ses caresses, et puis le passe aux autres. Jésus sourit et joue avec les chaînettes et les franges des trois. Il regarde avec curiosité l'écrin ouvert plein d'une matière jaune et brillante. Il rit en voyant que le soleil fait un arc-en-ciel en touchant le brillant du couvercle de la myrrhe. Puis les trois rendent le Bébé à sa Mère et se lèvent. Marie aussi se lève. Le plus jeune des Mages donne à son serviteur l'ordre de sortir, alors on s'incline de chaque côté. Les trois parlent encore un peu. Ils ne peuvent se décider à quitter cette maison. Des larmes d'émotion se voient dans tous les yeux. A la fin ils se dirigent vers la sortie, accompagnés de Marie et de Joseph.


Le Bébé a voulu descendre et donner sa petite main au plus ancien des trois. Il marche ainsi, une main dans la main de Marie, l'autre dans celle du Sage qui se penche pour le conduire. Jésus a le pas encore incertain de l'enfant et rit en frappant du pied la bande lumineuse que fait le soleil sur le pavé. Arrivés au seuil - il ne faut pas oublier que la pièce prenait toute la longueur de la maison - les trois personnages prennent congé en s'agenouillant une dernière fois et en baisant les pieds de Jésus. Marie, penchée sur le Bébé, prend sa petite main et la guide pour faire un geste de bénédiction sur la tête de chacun des Mages. C'est déjà un signe de croix tracé par les petits doigts de Jésus que guide Marie. Puis les trois descendent l'escalier. La caravane est déjà là toute prête et qui attend. Les bossettes des chevaux resplendissent au soleil couchant. Les gens se sont rassemblés sur la petite place pour voir l'insolite spectacle. Jésus rit en battant les petites mains. La Maman l'a soulevé et appuyé au large parapet qui borde le palier. Elle le tient, avec un bras sur sa poitrine pour l'empêcher de tomber. Joseph est descendu avec les trois et tient l'étrier à chacun d'eux pendant qu'ils montent à cheval ou à chameau. Maintenant, serviteurs et maîtres, tout le monde est en selle. On donne le signal du départ. Les trois se courbent jusque sur le cou de leurs montures pour un ultime salut. Joseph s'incline. Marie aussi, et elle se met à guider la petite main de Jésus en un geste d'adieu et de bénédiction.

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Méditation de Saint Pio de Pietrelcina sur l'Epiphanie


Considère, mon âme, les trois rois mages qui, entièrement donnés à leurs études astronomiques, virent apparaître dans le ciel une nouvelle étoile ; ils admirèrent dans le nouvel astre une lumière tout à la fois nouvelle et mystérieuse. Déjà instruits de ce que l’apparition d’un nouvel astre annoncerait la venue sur la terre du Messie attendu, une lumière bien plus resplendissante et merveilleuse illumine leur esprit. Le travail intérieur de la grâce les remue et les emplit de ferveur. Prêts désormais à répondre à l’appel divin, ils abandonnent tout, jusqu’au confort de leurs palais, et affrontent un voyage long, désastreux et incertain ; pendant l’une des saisons les moins favorables, ils partent à la recherche de celui qui les appellent pour se manifester à eux, pour qu’ils l’adorent, lui présentent leurs hommages comme au roi suprême du ciel et de l’univers entier. L’étoile, symbole de la foi, les meut et les guide vers celui qui les appelle intérieurement par l’impulsion de la grâce, car personne ne peut aller à lui s’il ne l’attire. Jésus appelle les pauvres et simples bergers par le moyen des anges, afin de se manifester à eux. Il appelle les savants (mages) par l’étoile de leur science, et tous, mus par l’influence intérieure de sa grâce, courent à lui pour l’adorer. Il nous appelle tous par ses inspirations divines, et se communique à nous par sa grâce. Combien de fois ne nous a–t-il pas, nous aussi, amoureusement invités ? Et nous, avec quelle rapidité avons-nous répondu ? Mon Dieu, je rougis et je me sens plein de confusion de devoir répondre à une telle question ! Que n’a-t-il entrepris pour se faire chemin de notre cœur et l’approcher du sien, ne se rebutant pas de notre misère ! Mais qu’est-ce que l’homme que tu en prennes souci ? Tu abandonnes ton palais céleste pour aller à la recherche de la brebis perdue. Tu te manifestes à elle, et par les impulsions de ta grâce tu l’appelles sans cesse, tu attires son cœur vers toi, afin qu’elle te connaisse de près, t’aime, t’adore. As-tu vraiment besoin d’elle pour être pleinement heureux dans ton paradis ? Non, c’est ta bonté ordinaire qui te pousse vers elle, c’est ton amour qui aime à se répandre et à la conquérir, pour la rendre heureuse de cette même félicité dont tu es rempli. O Jésus, nous sommes un rien laid, et c’est justement pour cela que tu nous cherches : pour nous donner ton être divin, par l’opération et la communication de ta grâce. O Jésus, qui pourra te résister ? Fais que, pauvre comme je suis, je te demande tout ce dont j’ai besoin pour te plaire, qui vienne de toi et te soit agréable. Donne –moi et conserve en moi cette foi vive qui me fasse croire et agir pour ton seul amour. Et ceci est le premier don que je te présente et, uni aux saints mages, prosterné à tes pieds, je confesse sans aucun respect humain devant le monde entier que tu es notre seul et vrai Dieu.


Les mages arrivèrent à Jérusalem et ne trouvèrent aucun signe extérieur de fête, comme ils l’auraient pensé, pour le grand avènement du nouveau roi. L’étoile qui les guidait, quand ils entrèrent dans la ville, disparut à leurs yeux. Leur foi est coulée dans un ciment solide ; ainsi ils n’hésitent pas : fermes dans leur foi, ils demandent des nouvelles du Messie né. Personne ne sait quoi leur dire. Les gens de ce monde, engouffrés dans leurs affaires, vivent dans l’obscurité et dans l’erreur ; ils n’ont nulle pensée quant à leur salut éternel, ils ne sont nullement empressés de savoir qu’il est venu, ce Messie attendu avec des soupirs par les païens, prophétisé et prédit par les prophètes. Alors, les mages, qui suivent l’impulsion de la grâce et de la ferveur, fermes dans l’espérance de trouver celui que le peuple n’a pas voulu reconnaître et a rejeté du milieu de lui, vont vers Hérode. Lui, il doit savoir où est né le vrai roi des Juifs. Mais là aussi c’est la désillusion, car lui non plus ne sait rien. Cachant sa méchanceté et la peur que ce nouveau roi, tant désiré par Jacob et ses descendants, lui conteste son trône, et simulant un sentiment de zèle religieux, il demande à savoir où les prophètes dirent que devait naître le Messie et si le temps prédit par Daniel était déjà achevé. S’en étant assuré, il le révèle aux mages, et leur recommande que, quand ils l’auraient trouvé, ils reviennent ici pour que lui-même puisse aller l’adorer et lui rendre les honneurs qui lui sont dus. Quelle ruse ! Combien d’impiété se cache-t-elle derrière ce zèle feint ! Et quelle foi que celle des mages ! Ceux-ci, ayant appris le lieu où le Messie devait être né, se remettent en route, fermes et convaincus qu’ils découvriraient celui qui, caché, appelle à lui les cœurs qui le cherchent en vérité et dans une charité ardente. A peine sortis de Jérusalem, voici que l’étoile leur apparaît à nouveau et les précède, afin qu’ils ne s’égarent pas en chemin. La foi nous guide, nous aussi ; et nous, à la suite de sa lumière, nous parcourons sûrement le chemin qui conduit à Dieu, à sa patrie, comme les saints mages, sous la garde de l’étoile, symbole de la foi, arrivent au lieu désiré. L’étoile s’arrête au-dessus de la grotte et eux, illuminés par la grâce divine, reconnaissent dans cette masure le palais du roi du ciel nouveau-né. Emus, ils entrent ; mais que leur est-il donné à voir pour qu’ils reconnaissent le roi divin, le Messie ? Quelle certitude est la leur, face à tant de pauvreté, que ce bébé tremblant qu’ils voient dans les bras d’une jeune fille, est leur Dieu ? Qu’est-ce qui le leur révèle, de telle sorte qu’ils s’abîment dans une profonde adoration devant lui ? Qu’ils montrent qu’ils sont venus de loin pour l’adorer et le vénérer, pour apporter en tribut devant lui les honneurs comme au roi des rois, alors qu’aucune cour céleste ou terrestre ne l’entoure ? Mais Jésus les a appelés pour se manifester à eux. Il les attirés à lui pour qu’ils le reconnaissent. L’émotion intérieure les fait se prosterner à terre. Les mouvements internes de la grâce révèlent à leurs âmes que ce tendre nouveau-né est Dieu et homme, qu’il est le vrai Messie. Les battements fréquents et précipités de leurs cœurs leur confirment qu’il est leur Dieu incarné. Ainsi prosternés à terre, ils humilient devant l’Eternel fait enfant, leur dignité royale. Ils le reconnaissent, l’adorent, l’aiment, lui apportent en tribut les honneurs royaux, se placent sous sa domination divine et s’offrent à lui avec tout ce qu’ils ont et qui leur appartient. Ils embrassent avec transport ces petits pieds divins, que sa gracieuse mère leur propose d’embrasser,et, après avoir épanché leurs cœurs enflammés d’amour, ils lui offrent trois présents : l’encens car ils le reconnaissent comme leur Dieu, la myrrhe car il est homme, l’or car il est roi. Avertis ensuite en songe par un ange de s’en retourner par un autre chemin dans leur pays, et ainsi de ne pas donner satisfaction à la méchanceté d’Hérode, ils s’en vont de Bethléem, mais seulement de corps, car ils laissent là leurs cœurs. Eux, brûlants de zèle pour la gloire de Dieu, transformés en apôtres, répandent dans leurs peuples par l’exemple et la parole la bonne odeur de Jésus Christ ; ils proclament les merveilles de Dieu, que leurs yeux ont vues et que leurs cœurs ont goûtées. Ils professent sans respect humain leur foi et l’espérance à venir en cet enfant, qu’il sera le Sauveur. Par ses mérites, ils participeront un jour, avec tous les disciples de l’Evangile, à sa gloire dans la bienheureuse patrie du ciel. L’amour ne souffre pas de retard, et eux, à peine revenus, ne se reposent pas de leurs fatigues, mais font connaître et aimer celui qui, par l’action de la grâce, avait conquis leurs cœurs, les emplissant de cette charité qui aime se répandre, parce que le cœur, dans sa petite masse, ne peut la contenir et aime communiquer ce qui le remplit. O Jésus, avec les saints mages nous t’adorons, avec eux nous t’offrons les trois dons de notre foi te reconnaissant et t’adorant comme notre Dieu humilié par amour pour nous, comme cet homme revêt de la fragile chair pour souffrir et mourir pour nous ; et, mettant notre espérance en tes mérites, nous sommes assurés de parvenir à la gloire éternelle. Par notre charité, nous te reconnaissons souverain d’amour de nos cœurs, priant pour que, dans ta bonté infinie, tu daignes agréer ce que tu nous as toi-même donné. Daigne transformer nos cœurs comme tu as transformé ceux des rois mages et ais encore que nos cœurs, ne pouvant contenir les ardeurs de ta charité, te proclament aux âmes de nos frères afin de les conquérir. Ton règne n’est pas loin et tu nous feras participer à ton triomphe sur terre, puis participer à ton règne au ciel. Fais que, ne pouvant contenir les dons de ta charité divine, nous prêchions par l’exemple et par les œuvres la royauté divine. Prends possession de nos cœurs dans le temps afin de la posséder dans l’éternité ; que jamais nous ne nous retirions de dessous ton sceptre : ni la vie ni la mort ne valent que nous nous séparions de toi. Que notre vie soit une vie qui puise en toi à larges gorgées d’amour, pour se répandre ensuite sur l’humanité ; qu’elle nous fasse mourir à chaque instant, afin de vivre seulement de toi, afin que tu sois répandu en nos cœurs.

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Prions


Aujourd'hui, Seigneur, Vous avez révélé Votre Fils unique aux Nations, grâce à l'étoile qui les guidait; daignez nous accorder, à nous qui Vous connaissons déjà par la Foi, d'être conduits jusqu'à la claire vision de Votre splendeur. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

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24 décembre 2009

Nativité du Seigneur

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Nativité du Seigneur

Prions pour que cet Enfant apporte au monde cette Paix qui lui manque tant, spécialement en Terre Sainte. 

Prions pour que cet Enfant donne aux malades le secours dont ils ont besoin, et qu'Il nous donne le courage et la Foi de nous conduire en Chrétiens responsables envers tous ceux qui nous entourent.

Qu'en ce beau jour l'Enfant Jésus vienne naître dans tous les coeurs et qu'Il vienne faire naître en nous son Innocence, sa paix et qu'Il règne!


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Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (2: 1-17)


En ces jours-là, parut un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre — ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. — Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d'origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n'y avait pas de place pour eux dans la salle commune. Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d'une grande crainte, mais l'ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple: Aujourd'hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. » Lorsque les anges eurent quitté les bergers pour le ciel, ceux-ci se disaient entre eux : « Allons jusqu'à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, et que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils se hâtèrent d'y aller, et ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant.

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Méditation de Saint Padre Pio sur Noël


C’est au cœur de la nuit, au cours de la saison la plus rigoureuse, dans la grotte la plus glaciale, habitation des troupeaux plus que d’une créature humaine, que vint à la lumière, à la plénitude des temps, le Messie promis – Jésus – le Sauveur des hommes. Aucun bruit autour de lui ; un bœuf et un âne réchauffent le pauvre Enfant nouveau-né ; une femme humble, un homme pauvre et fatigué en adoration devant lui. Ne se font entendre que les vagissements et les pleurs de Dieu devenu enfant. Et par ces pleurs, par ces vagissements, il offre à la justice divine la première rançon pour notre réconciliation. Depuis plus de quarante siècles il est attendu ; c’est avec des soupirs que les Patriarches en avaient invoqué la venue ; les auteurs sacrés avaient prophétisé clairement et le lieu et l’époque de sa naissance… Pourtant tout est silence et il semble que nul ne sait rien de ce grand avènement. Un peu plus tard seulement, des bergers qui gardaient leurs troupeaux dans les champs viennent lui rendre visite. Ils ont été avertis par des esprits célestes de cet avènement grandiose, et invités à se rendre à la grotte où il se trouve. Qu’ils sont nombreux et importants, ô chrétiens, les enseignements qui partent de la grotte de Bethléem ! Oh, comme notre cœur doit se sentir brûlant d’amour pour celui qui s’est fait toute tendresse pour nous ! Comme nous devrions avoir au cœur le désir de conduire le monde entier à cette humble grotte, refuge du roi des rois, plus grande que tout palais humain, parce que trône et demeure de Dieu ! Demandons à ce divin Enfant de nous revêtir d’humilité, parce que seule cette vertu nous fera goûter ce mystère rempli de tendresse divine. Les palais de l’Israël orgueilleux scintillent, mais ce n’est pas en eux qu’est venue au monde la Lumière ! Mettant leur assurance dans la grandeur humaine, baignant dans l’or : ainsi sont les notables de la nation juive ; les prêtres du temple sont pleins de vaine gloire et de superbe ; à l’encontre du sens véritable de la révélation divine ils attendent un Sauveur rabougri, venant dans le monde selon la grandeur humaine et la puissance. Mais Dieu, qui a toujours à cœur de confondre la sagesse de ce monde, balaie leurs projets et, à l’encontre de l’attente de ceux qui sont privés de la sagesse divine, descend parmi nous dans la plus grande abjection, renonçant à naître dans l’humble maison de Joseph ou même dans celle d’un parent ou d’une connaissance dans la ville de Juda ; et, en quelque sorte rejeté par les hommes, il demande asile et secours à de vils animaux, choisissant leur demeure comme lieu de sa naissance, leur paille pour réchauffer son petit corps délicat. Il fait en sorte que le premier hommage lui soit rendu par de pauvres et rustres bergers qu’il a lui-même, par l’intermédiaire de ses anges, informés de ce grand mystère. O sagesse et puissance de Dieu ! nous sentions le devoir de nous exclamer – entrés en extase avec ton Apôtre – combien tes jugements sont incompréhensibles et insondables tes voies ! Pauvreté, humilité, abjection et mépris entourent le Verbe fait chair ; nous, cependant, nous comprenons une chose de cette obscurité dans laquelle le Verbe fait chair est enveloppé, nous entendons une parole, nous entrevoyons une vérité sublime : Tout cela, il l’a fait par amour ; il ne nous invite qu’à l’amour, il ne nous parle que d’amour, il ne nous donne que des preuves d’amour. L’Enfant céleste souffre et gémit dans la crèche, afin que la souffrance nous devienne aimable et méritoire, afin que nous la recherchions : il manque de tout afin que nous apprenions de lui le renoncement aux biens terrestres, il prend plaisir en ces pauvres et humbles adorateurs, pour nous pousser à aimer la pauvreté et à préférer la compagnie des petits et des simples à celle des grands de ce monde. Ce petit Enfant, qui est tout mansuétude et douceur, veut insuffler en nos cœurs, par son exemple, ces vertus sublimes, afin que dans ce monde déchiré et bouleversé surgisse une ère de paix et d’amour. Par sa naissance il nous indique notre mission : mépriser ce que le monde aime et recherche. Oh ! Prosternons-nous devant la crèche, et avec le grand saint Jérôme, le saint enflammé d’amour pour Jésus enfant, offrons-lui tout notre cœur, sans réserve ; et promettons-lui de suivre les enseignements qui viennent à nous depuis la grotte de Bethléem, et peuvent presque se résumer en ceci : Vanité des vanités, tout est vanité.

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Prière à l'Enfant Jésus

O Saint Enfant-Jésus qui répandez Vos Grâces sur ceux qui Vous invoquent, regardez-nous prosternés devant Vous et écoutez notre prière. Nous Vous recommandons tous les nécessiteux qui se confient à Votre Divin Coeur. Etendez sur eux Votre main toute-puissante et venez au secours de leur indigence. Etendez la main sur les malades pour les guérir et sanctifier leurs peines; sur les affligés pour les consoler; sur les pécheurs pour les attirer à la lumière de Votre grâce; sur ceux qui, accablés par la douleur et la misère, invoquent avec confiance Votre aide pleine d'Amour. Etendez la main encore sur nous pour nous bénir. Accordez ô Petit Roi, les trésors de Votre Miséricorde au monde entier et gardez-nous maintenant et toujours dans la grâce de Votre Amour! Amen.

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24 décembre 2009

Saint François d'Assise invente la crèche de Noël

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Saint François d'Assise invente la crèche de Noël

C'est en effet François d'Assise qui créa la première crèche que tu retrouves souvent sous l'arbre de Noël. Voici donc cette belle histoire... Nous sommes en 1223 et François se trouvait à Greccio, une ville de l'Italie. Il dit à l'un de ses amis, qui avait mis à la disposition des frères une grotte dans la montagne: "Je veux célébrer Noël avec toi, cette année, dans la grotte. Tu y installeras une mangeoire pleine de foin. Fais venir un bœuf et un âne. Il faut que cela ressemble à la crèche où est né Jésus". Et tous les habitants de la ville vinrent entourer les frères et assister à la Messe de Minuit. Ils étaient si nombreux, avec leurs cierges et leurs lanternes, que le bois était éclairé comme en plein jour. La Messe fut dite au-dessus de la mangeoire qui servait d'autel. La légende raconte que tout à coup, l'ami de saint François vit un petit enfant étendu dans la mangeoire. Il avait l'air endormi...Et François s'approcha, prit l'enfant tendrement dans ses bras. Puis le petit bébé s'éveilla, sourit à François, caressa ses joues et saisit sa barbe dans ses petites mains ! Et cet ami comprit que Jésus avait semblé endormi dans le cœur des humains et que c'est François qui l'avait réveillé par sa parole et par ses exemples. François, qui assistait le prêtre à l'autel en qualité de diacre, parla si bien à la foule de la naissance de Jésus et de ce que veut dire Noël que tous furent remplis d'une grande joie. L'année suivante, les habitants de Greccio avaient raconté avec tant d'admiration les merveilles de cette belle nuit de Noël que, un peu partout, on se mit à reconstituer, dans des grottes ou des étables, la scène touchante de la naissance de Jésus. Et c'est pourquoi maintenant, nous avons partout des crèches à Noël; on dit même que le mot vient du nom de la ville de Greccio.

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21 novembre 2009

Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue 13/13

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Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue

Bienheureux Frédéric Jansoone


Treizième mardi

Saint Antoine de Padoue dans la gloire


Notre Bienheureux Père saint Antoine a donc quitté cette terre, le lieu de son exil, et il est entré dans le lieu de son repos, au séjour de la gloire, dans le beau Paradis! O le Paradis, le beau Paradis! Ah! chaque fois que nous essayons de parler de la beauté du ciel et du bonheur des élus, notre entendement se confond et notre langue reste muette. Le grand docteur de l'Eglise, saint Augustin, voulut un jour, à la prière de Sévère, son ami, faire un Traité sur la beauté du ciel. Se disposant à écrire à saint Jérôme pour le consulter sur une matière si difficile, tout-à-coup, c'est lui-même qui le raconte, une lumière insolite et que rien ne peut dépeindre, éclaire sa cellule et la remplit de parfums dune suavité inconnue. Etonné et comme hors de lui-même, il entend alors clairement une voix qui lui dit: Que veux-tu donc faire, Augustin? Crois-tu pouvoir enfermer dans une petite coupe la mer tout entière; embrasser la terre avec ta main? Veux-tu voir ce que l'œil n'a point vu, comprendre ce qui est incompréhensible?... C'était la voix de saint Jérôme, mort ce jour-là même à Bethléem, et qui, au moment de son entrée en Paradis, veut faire sentir à Augustin qu'un tel bonheur est indescriptible. Va, en effet, l'Apôtre saint Paul, rappelant les paroles du prophète Isaïe, dans sa première épître aux Corinthiens, leur dit: L'œil n'a point vu, l'oreille n'a point entendu, et le cœur de l'homme n'a jamais compris ce que Dieu a préparé à ceux qui l'aiment. Un peu plus tard, dans sa dernière lettre aux Corinthiens, il parle de son grand ravissement jusqu'au troisième ciel; et là il entendit et vit des choses si merveilleuses et si souverainement belles que sa langue demeure radicalement incapable de les redire! Lucifer lui-même qui avant sa chute a joui de l'ineffable beauté de Dieu, est incapable d'en donner une peinture, bien qu'il en ail conservé le souvenir, comme il l'a confessé plusieurs fois dans des exorcismes. Un Religieux de l'Ordre de saint Dominique faisant un jour un exorcisme, adressa au démon cette question: Dieu est-il beau ? Le démon lui répondit par la bouche du possédé: Je l'ai vu un peu plus d'un moment; mais si je pouvais le voir encore une fois de même, je souffrirais volontiers jusqu'au jour du jugement toutes les peines des damnés dans l'enfer! Une autre fois, c'était en 1634, aux célèbres exorcismes de Loudun. Là, on exorcisait plusieurs possédés. L'exorciste interrogea aussi le démon et lui dit: Que ferais-tu pour voir le bon Dieu? Je consentirais à grimper le long d'une colonne qui irait du fond des enfers jusqu'au sommet du ciel, toute hérissée de pointes aigües, de lames tranchantes, d'épines déchirantes; je consentirais en outre à souffrir dix mille ans, uniquement pour avoir le bonheur de contempler Dieu dans le ciel, durant une seule minute! Ah! si les hommes lavaient ce qu'ils perdent, en perdant la grâce de Dieu! Pour nous, âmes pieuses, ne nous exposons jamais à perdre la grâce du bon Dieu ; mettons-nous sous la protection des Saints, nous qui sommes les enfants! des Saints et qui attendons comme eux une vie meilleure dans le beau Paradis. Car, dit saint Augustin, si nous ne pouvons décrire la beauté du ciel, nous pouvons, si nous le voulons, acquérir le ciel les Saints, les amis du bon Dieu! déjà, dès ici-bas, ils avaient comme un avant-goût du Paradis, lorsque le bon Dieu les favorisant de ses grâces de choix, ils étaient ravis hors d'eux-mêmes dans de douces et célestes extases. Notre Père saint François entendit un jour un Ange jouant d'un instrument de musique, et il faillit en mourir de plaisir. Le bienheureux Bernard de Quintavalle, son premier disciple, étant triste, un jour fut consolé par l'apparition d'une simple main qu'il vit dans les airs : cette main tenait un archet, et en donna un seul coup du ciel vers la terre, et il s'en dégagea une harmonie si grande, une douceur si excessive, que si la main, dit-il lui-même, avait ramené l'archet de la terre vers le ciel, son âme se serait séparée de son corps, tant la mélodie qu'il entendait était suave. Est-ce que saint Joseph de Copertino, à la seule vue d'une image de Marie, n'a pas été plusieurs fois soulevé de terre dans de grands ravissements? Nous avons connu nous-même un jeune Religieux que la simple pensée de la beauté de la sainte Vierge faisait tomber en extase! Tâchons donc de devenir nous-mêmes des saints en imitant leurs vertus. Nous oublions trop tout ce que, en vivant saintement, nous pourrions faire de bien sur la terre. Que d'âmes dans le Purgatoire seraient délivrées de leurs peines! que de pauvres âmes pécheresses obtiendraient la grâce de leur conversion! et quelle belle couronne nous nous préparerions aussi nous-mêmes, pour le beau Paradis! Voici un exemple choisi entre mille de ce qu'une âme pieuse peut obtenir de Dieu, par l'intercession des Saints, et surtout par l'invocation de la Reine des Saints, Marie notre tendre Mère. Une servante de Dieu, la sœur Séraphine de Capri priant un jour la sainte Vierge dans la Neuvaine de son Assomption, lui demanda la conversion de mille pécheurs et elle craignit ensuite d'en avoir demandé trop; mais la Mère du Sauveur lui apparut et la reprit de sa vaine appréhension, en lui disant: Pourquoi crains-tu? ne suis-je pas assez puissante pour obtenir de mon Fils le salut de mille pécheurs. Cela est déjà fait, les voilà. Alors, elle la conduisit en esprit dans le Paradis, et elle montra des âme sans nombre, qui avaient mérité l'enfer, et qui, sauvée par son intercession, jouissaient de la béatitude éternelle! Si nous voulons donc faire beaucoup de bien si la terre et obtenir par là un jour nous-mêmes la grâce du Paradis, pratiquons dès ce moment, tout ce que les saints ont pratiqué, soyons nous-mêmes des saints et surtout ayons, comme eux, à l'exemple de saint Antoine, une dévotion vraie, sincère, toute filiale envers la Très sainte Vierge Marie! Car nous le rappelons en terminant: Un vrai serviteur, une vraie servante de Marie ne saurait périr. Louée soit donc à jamais la bonté infinie de notre Dieu qui a daigné nous donner dans le ciel une avocate telle que Marie, laquelle comme Mère de notre Juge et comme Mère de miséricorde, peut intercéder efficacement pour nous dans la grande affaire de notre salut, et nous introduire, après cet exil, dans le beau Paradis !


Exemple


Un homme résidant près de Padoue, voulant connaître par les démons certaines choses secrètes, se plaça une nuit dans un cercle magique avec un certain clerc qui par l'art de la magie savait invoquer les démons. Lors donc que cet homme fut placé dans le cercle et que le susdit clerc eut invoqué les démons, ceux-ci accoururent avec grand fracas et de grands rugissements. Et comme cet homme épouvanté ne savait quoi dire aux démons, les esprits infernaux, séance tenante, lui arrachèrent la langue de son palais et les yeux de sa tête. Après ce terrible traitement, salaire de sa coupable imprudence, cet homme, brisé extérieurement par la douleur de ses yeux arraché» et de sa langue détruite, et extérieurement par l'énormité de sa faute et l'impossibilité de la confesser à un prêtre, eut recours à l'intercession de saint Antoine et mit toute sa confiance en lui. Il se rendit donc au couvent des Franciscains et là passa de longs jours et de longues nuits à prier et conjurer le Seigneur de lui venir en aide par la puissante intercession du grand Thaumaturge saint Antoine. Or, un jour tandis que les Religieux chantaient à la messe le Benedictus qui venit in nomine Domini et que le prêtre élevait la sainte Hostie à la consécration, de nouveaux yeux revinrent à cet homme, à la place des premiers. Un tel miracle groupa immédiatement autour de lui tous les assistants, et ils s'unirent à lui d'un seul cœur et d'une seule âme pour conjurer le Seigneur qu'il daignât, dans sa grande bonté et par les mérites du Thaumaturge, compléter cette œuvre sainte pour cet infortuné, en lui rendant aussi sa langue. Lorsque le chœur eut entonné l'Agnus Dei, et qu'il eut terminé le chant par les mots: dona nobis pacem Dieu, dans sa bonté rendit à cet homme la langue et la parole, et celui-ci s'en servit sur le champ avec une indicible joie pour remercier le Seigneur et chanter les louanges du grand Thaumaturge saint Antoine.


Répons Miraculeux (voir au premier mardi)

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21 novembre 2009

Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue 12/13

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Les Treize mardis de Saint Antoine de Padoue

Bienheureux Frédéric Jansoone


Douzième mardi

La mort de Saint Antoine


Pieux lecteurs, nous allons voir aujourd'hui combien est douce la mort de ceux qui toute leur vie ont bien servi le bon Dieu et qui ont beaucoup aimé la Sainte Vierge. La mort des justes est précieuse aux yeux du Seigneur. La mort de notre Bienheureux fut bien la mort du juste. Toute sa vie n'avait été qu'un long acte d'amour pour Dieu, une glorification non interrompue de Marie Mère de Dieu ! Aussi celle qu'il aimait tant à invoquer sous le beau titre: O Gloriosa Domina, comme une bonne et tendre Mère, vint le consoler à l'heure suprême. Notre saint malade, avant de rendre sa belle âme à Dieu, voulut une dernière fois saluer sa Mère, et il chanta, d'une voix presque éteinte, son hymne favorite: O Gloriosa Domina, et tandis qu'il la chantait, il vit la glorieuse Reine du ciel se présenter à lui, avec son divin Fils Jésus. Comme son visage, à ce spectacle rayonnait d'une splendeur toute céleste, et comme il tenait les yeux fixés en haut, un de ses Frères lui dit : " Que voyez-vous donc, vénéré Père? Je vois, répondit le Saint, je vois Jésus et sa très sainte Mère qui m'invitent à les suivre en Paradis! Quelques moments après, son âme se détacha doucement de son corps, et les suivit en Paradis! La mort qui effraie tant les âmes négligentes, et qui est horrible pour les pécheurs, la mort, elle est pleine de douceur pour les âmes justes! Car tel que mourut saint Antoine, notre aimable Père, ainsi meurent tous ceux qui, comme lui, ont beaucoup aimé Jésus et Marie sur la terre. Mais qui donc peut nous dépeindre mieux combien est précieuse aux yeux de Dieu la mort des Saints que les Saints eux-mêmes? Nous laisserons donc parler les Saints, et nous tâcherons, âmes pieuses, de bien comprendre tout leur céleste langage. Saint Jean de la Croix, dans ses Cantiques intitulés: Vive Flamme d'Amour parle ainsi de la mort des justes: La mort des âmes qui ont brûlé de l'amour de Dieu est souverainement suave et douce. La douceur de mourir surpasse tout ce qu'elles ont jamais ressenti de plus doux dans le cours de leur vie spirituelle. La cause de cet inénarrable plaisir qu'elles goûtent en mourant, c'est qu'elles succombent à la force même de l'amour divin. Près de s'unir à Dieu, elles commencent à entrevoir sa beauté qui va se donner à elles et les transformer en soi, et l'impression de béatitude divine, causée par cette vue, est si puissante qu'elles succombent. Ainsi leur mort commence par un élan extatique d'amour qui brise leurs liens et se termine par la claire vision et la pleine possession de Dieu. C'est pour cela que les Saints, au lieu de craindre la mort, soupiraient après elle, trouvant trop long leur exil sur la terre, et la désiraient avec une ardeur irrésistible. Le grand Apôtre avait ce désir, lorsque, écrivant aux Philippiens, il leur disait: Ma vie c'est Jésus-Christ et la mort m'est un gain. Que si cependant je demeure plus longtemps dans ce corps mortel, je tirerai du fruit de mon travail: aussi je ne sais que choisir; je me trouve pressé des deux côtés: car, d'une part, je désire être dégagé des liens du corps et être avec Jésus-Christ, ce qui est sans comparaison le meilleur ; et de l'autre, il est plus utile pour vous que je demeure encore en cette vie! Ecoutons maintenant saint Alphonse parlant de la séraphique Thérèse de Jésus: La mort, objet de la plus grande frayeur des mondains, est ce que désirent le plus les amis de Dieu. Les uns appellent cette vie une prison: saint Paul l'appelle une véritable mort! Mais qui pourrait exprimer la tristesse et les angoisses extrêmes que le désir de mourir faisait éprouver à notre Sainte, surtout depuis le temps où Notre Seigneur l'appela à son parfait amour. Elle écrit, dans sa vie, que le désir qu'elle avait de mourir pour aller voir Dieu était si grand, qu'il ne lui laissait pas même le loisir de penser à ses péchés... La Sainte pensant d'ailleurs au danger où elle était durant sa vie d'offenser Dieu et de le perdre, disait qu'un seul jour et même une seule heure lui paraissait un temps trop long. C'est pourquoi elle s'écriait; Hélas! Seigneur, tant que nous sommes en cette misérable vie, la vie éternelle est toujours en danger. O vie, ennemie de mon bien, qui pourra te finir! Je te supporte parce que Dieu te supporte; je te conserve, parce que tu lui appartiens: ne me sois ni perfide, ni ingrate. Oh! quand viendra le bienheureux jour, où je me verrai abîmée dans l'océan immense de la souveraine vérité, où tu n'auras plus la liberté de pécher... Oh! Jésus, que la vie de l'homme est longue! Elle est courte, considérée comme moyen d'acquérir la vraie vie, mais elle est longue pour l'âme qui désire se voir en la présence de son Dieu! En un mot tout son soulagement et toute sa consolation, en cette vie, était de penser à sa mort. Et saint Alphonse parlant lui-même de ce désir de la mort, dans son précieux Livre de La préparation à la mort, dit: Comprenons bien que celui qui offre à Dieu sa mort, fait envers Dieu rade d'amour le plus parfait possible.... Celui qui aime Dieu doit soupirer après la mort. O est un signe de peu d'amour pour Dieu que de n'avoir pas le désir d'aller bientôt jouir de sa vie, avec l'assurance de ne pouvoir plus le perdre Aimons donc le bon Dieu le plus possible, dans cette vie: le degré d'amour que la mort trouvera en nous sera la mesure de l'amour dont nous aimerons Dieu dans le ciel, pour toute l'éternité! Les Pères du désert, les Solitaires de la Thébaïde comprenaient bien cette consolante doctrine, et l'un! d'eux, saint Jean Climaque, nous a laissé sur le désir de la mort, cette parole mémorable: Il est digne de louange, celui qui attend la mort, comme devant arriver chaque jour; mais celui-là est un Saint, qui la désire à chaque heure!


Exemple


Au royaume de Portugal, un homme appelé Pierre de Pierre, riche et puissant, était fort attaché à l'Ordre des Frères-Mineurs: c'est pourquoi il leur concéda dans ses propres terres tout l'emplacement nécessaire pour le couvent et de nombreux matériaux pour le construire. Cependant cet insigne bienfaiteur des Frères tomba gravement malade: or une nuit, le malade étant déjà à l'agonie, quatre Religieux étaient là avec beaucoup d'amis, veillant, priant et attendant son dernier soupir. Le moribond avait près de lui, par dévotion, le grand habit de l'Ordre, avec lequel il désirait être enseveli. Mais voici que deux Frères-Mineurs viennent se placer à son chevet, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche; et l'un des deux lui dit: Pierre, nous connaissez-vous ? Le moribond retrouvant assez de voix pour répondre: Je vous reconnais, dit-il pour des Frères-Mineurs, mais je ne sais pas qui vous êtes. Je suis saint François et celui-ci est saint Antoine: à cause delà dévotion que vous avez toujours eue pour nous et à cause de toutes vos largesses envers nos Religieux qui habitent ce couvent. Dieu nous a envoyés pour vous consoler et vous guérir de cette maladie. Alors le malade adorant le Très-Haut, pria saint François de daigner bénir l'habit qu'il avait avec lui. Le saint accéda à sa prière et tous les deux disparurent. Quant au moribond il recouvra la santé avec tant de célérité que tous les assistants en restèrent comme frappés de stupeur. Pierre vécut encore douze ans, ne gardant la clef d'aucun trésor si ce n'est celle de l'écrin où il renferma le précieux habit qui avait reçu la bénédiction du séraphique Père saint François avec lequel il fut enseveli!


Répons Miraculeux (voir au premier mardi)

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