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textes franciscains
12 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Treizième jour

Vierge vénérable, priez pour nous.

Vierge digne de toute louange, priez pour nous.

Vierge puissante, priez pour nous.

 

Tous les jours du mois de Marie ne peuvent suffire à méditer en particulier chacun de ses titres de gloire. Nous la saluons aujourd'hui des noms augustes de Vierge vénérable ! Vierge digue de toute louange ! Vierge pleine de puissance ! Et en effet qui mérite plus que Marie nos hommages et notre vénération? L'ange s'est incliné de respect en sa présence, et Jésus-Christ lui-même a reconnu sa puissance en lui obéissant.

Vierge vénérable ! Vierge digne de toute louange ! Marie elle-même, dans l'effusion de sa reconnaissance, avait prédit que toutes les générations la proclameraient bienheureuse. Cette prophétie ne s'est-elle pas accomplie, et ne continue-telle pas à s'accomplir à la lettre ? Est-il un siècle qui ne soit rempli de sa gloire ? Où son culte n'ait été en honneur ? Où on ne lui ait élevé des monuments ? Où les prédicateurs les plus distingués n'aient célébré ses louanges ? Si nous voulons y prendre garde, Marie partage ce respect et cette considération dont son nom est couronné, avec toutes les vierges chrétiennes qui marchent sur ses tracés. Voyez, dans une paroisse, dans une famille, une jeune personne exemplaire, pieuse, modeste et retenue, ne se concilie-t-elle pas l'estime de tout le monde ? Ne fait-elle pas la gloire et la consolation de ses parents ? Sa seule présence imprime le respect, on n'oserait en sa présence tenir des propos libres et inconvenants. Oui, vierges chrétiennes, sachez vous respecter, et on vous respectera. Pour l'ordinaire, la femme à laquelle on manque de respect, a provoqué elle même l'effronterie des libertins, par son manque de modestie, par la liberté de ses regards ou de ses paroles.

Mais parmi les nombreux et glorieux titres de Marie, un de ceux qui nous intéressent le plus, c'est la grandeur de sa puissance, c'est le crédit sans bornes dont elle jouit auprès de Dieu. I1 nous importe de savoir selon quelle étendue de nos besoins nous pouvons faire appel à soit cœur maternel, et jusqu'à quel point nous pouvons compter sur sa protection. Or, la puissance de Marie doit se mesurer a la puissance de Dieu-même. L'Evangile nous en fournit la preuve authentique. Nous lisons que Jésus, pendant sa vie mortelle, était obéissant à Marie et à Joseph ; que c'est à la prière de sa mère, qu'il a fait son premier miracle aux noces de Cana. Mais si Jésus Christ s'est montré si empressé d'accorder à sa mère tout ce qu'elle lui demandait, lorsqu'elle était sur la terre, que pourrait-il lui refuser, maintenant qu'elle règne avec lui dans la gloire ? Salomon entouré de sa cour et voyant paraître sa mère, descendit de son trône, la fit asseoir à ses côtés et lui dit : « Parlez, ma mère, je n'ai rien à vous refuser ». Jésus Christ sera-t-il moins généreux pour la sienne, qu'il a fait asseoir à ses côtés sur un trône mille fois plus éblouissant que celui de Salomon, lorsqu'elle viendra lui demander des grâces, pour nous tous qui sommes les membres de sa grande famille ? Le saint curé d'Ars comparait la puissance de la prière de la Sainte Vierge, à la puissance de la prière de son fils. « Tout ce que le Fils demande au Père, s'écriait-il, lui est accordé. Tout ce que la Mère demande au Fils lui est pareillement accordé ». Marie a donc en main la toute-puissance de Dieu parce qu'elle peut tout demander, et que rien n'est plus agréable à Jésus-Christ que de complaire à sa Mère en faisant passer les trésors de sa grâce par ses mains divines et maternelles. Oui, quelle que soit l'étendue de nos besoins, recourons à Marie; et si nous ne sommes pas exaucés, ce sera par défaut de confiance de notre part, mais jamais par défaut de puissance du côté de la Sainte Vierge.

 

Exemple

Puissance du nom de Marie

 

Un officier supérieur, se trouvant dans l'Algérie avec sa famille, fut rapporté blessé dans sa maison à la suite d'un violent combat, et bientôt son étal parut désespéré. Son fils, qui était un des médecins de l'armée s'empressa de lui prodiguer tous les secours de son art, bornant là sa sollicitude; mais sa mère et sa sœur, qui ne quittaient pas- le chevet du malade, formaient les vœux les plus ardents pour sa conversion. En vain elles conjurèrent le jeune médecin d'avertir son père du danger où il se trouvait et de lui proposer uu prêtre; elles ne purent rien obtenir; il était retenu par le respect humain. Pendant qu'ils étaient tous tristement réunis, une douleur aiguë survient tout-à-coup au blessé et lui fait pousser les hauts cris. Les deux dames, tremblant que ce ne soit sa dernière heure, se jettent à genoux en invoquant le nom de Marie, Le jeune homme, entraîné lui-même par ce mouvement spontané, tombe à genoux et s'écrie aussi : « Marie ! Marie ! » A ce moment, les douleurs du malade s'étant calmées, il porte sur son fils un regard étonné et lui dit : « Quel nom viens-tu de prononcer ? » Aussitôt le malade découvre sa poitrine et montre à sa famille une médaille de la sainte Vierge. « Je la porte, dit-il, depuis ma première communion ; mon curé en me la donnant me fit promettre de ne jamais la quitter. Engagé bientôt après dans les armées de l'Empire, je courus de grands dangers. Un jour, dans une bataille, j'entendais siffler les balles tout autour de moi, et je voyais à chaque instant tomber un de mes compagnons. Effrayé du péril, je promis à la sainte Vierge que, si j'échappais, j'accorderais la première demande qui me serait faite en son nom. Depuis ce jour, il ne s'est présenté aucune occasion de remplir ma promesse ; mais je viens de l'entendre prononcer le nom de Marie ». « Mon fils, aurais-tu formé quelque demande ? » « Oui, s'écria le jeune homme, touché jusqu'au fond de l'âme, je vous conjure de vous Réconcilier avec Dieu, devant qui vous paraîtrez bientôt, peut être ». Les deux dames s'empressèrent de faire venir un prêtre. Le malade se confesse en versant un torrent de larmes, et il meurt quelques jours après, en donnant tous les signes de la prédestination. Quant au fils, il entra dans la compagnie de Jésus, et mourut dans les missions d'Amérique. (Mois de Marie des jeunes filles).

Pratique : Mettez aujourd'hui à l'épreuve la puissance de Marie, en lui demandant deux faveurs : une pour le prochain et l'autre pour vous. Comprenez, si vous voulez que Marie vous tire du danger, que vous ne devez pas vous y exposer volontairement.

 

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Prière

 

Accablé de besoins spirituels et temporels, et me reconnaissant indigne de comparaître devant la majesté divine, qu'il m'est doux, ô Marie, de penser que je puis implorer en ma faveur votre puissante protection. Si jusqu'à ce jour j'ai si peu obtenu, c'est que je n'ai pas assez demandé. Vous serez donc désormais, pour toujours et à jamais, ma ressource dans tous mes besoins, ma consolation dans toutes mes peines, ma force dans toutes mes tentations. Je suis certain d'être exaucé, parce que votre puissance de Reine du ciel égale votre bonté de Mère de Dieu et des hommes. Ainsi soit-il.

 

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11 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Douzième jour

Vierge prudente, priez pour nous

 

Après nous avoir fait honorer dans Marie toutes les prérogatives de sa maternité, l'Église nous la fait célébrer comme Vierge ; et présente d'abord à nos hommages la prudence qui la distingue entre toutes les filles d'Eve, même les plus parfaites. Mais en quoi consiste cette prudence de Marie, proposée tout à la fois a notre admiration et à notre imitation ? Jésus-Christ la définit en deux mots : « Veillez et priez, pour crue vous n'entriez pas en tentation ».

Veillez. Dès l'âge le plus tendre, Marie se retire dans le temple, et se soustrait ainsi aux dissipations de l'enfance et aux séductions du monde. Du temple elle passe dans l'intérieur de sa pauvre maison de Nazareth, qu'elle ne quitte que pour remplir le devoir de sa condition. L'ange la trouve en prière dans sa chambre, lorsqu'il vient lui annoncer qu'elle a été choisie pour devenir la Mère du Rédempteur. Elle est habituée à une vie si solitaire, si pleine de réserve, que « la présence de cet ange qui avait revêtu la forme d'un mortel suffit, dit saint Ambroise, pour lui inspirer une pieuse crainte ». Voilà comment Marie se tient en garde, et redoute le mal, l'ombre même du mal.

« Nous sommes tous comme de petits miroirs dans lesquels Dieu se contemple ». Cette comparaison du saint curé d'Ars, s'applique surtout aux vierges dont la pureté réfléchit tous les rayons du ciel. Mais plus ce miroir est resplendissant, plus aussi est-il fragile. Il suffit d'un souffle pour la ternir, et le moindre choc peut le mettre en pièces. Ainsi en est-il de l'aimable vertu. La vigilance, et une vigilance de tous les instants peut seule la mettre à couvert d'un funeste contact, d'une dangereuse rencontre! Telle fut la vigilance delà Sainte Vierge.

Sachez donc, vierges chrétiennes, si vous voulez marcher sur les traces de votre Reine, que la prudence, gardienne de votre vertu, consiste avant tout à redouter les occasions dangereuses et à vous en tenir éloignées. Oui, votre sûreté est dans la timidité qui vous fait redouter le danger, qui vous éloigne des tête à tête, qui vous tient constamment sous les ailes maternelles. Une mère chrétienne a toujours les yeux sur sa fille, et une fille a cessé d'être vertueuse quand elle redoute les regards de sa mère. Craignez de vous produire dans le monde ; et quand vous y êtes obligées par des devoirs, que la modestie vous suive partout et vous protège comme un rempart. Et si vous veniez à être surprises, rappelez-vous que la fuite, et une fuite précipitée peut seule vous arracher au danger ? Sur le champ de bataille de la vertu, la victoire est à celui qui tourne le dos à l'ennemi. Joseph sauva sa chasteté en laissant son manteau dans les mains d'une femme déshonorée.

Toutefois, la vigilance ne suffirait pas par elles-même, il fait y joindre la prière qui appelle le secours et fait descendre la force d'en-haut. La continence est un don de Dieu, et ce don, Dieu ne l'accorde qu'à ceux qui le désirent et le demandent. Les vierges prudentes tiennent leur lampe garnie, c'est-à-dire qu'elles portent toujours dans leur âme l'huile de la grâce sanctifiante. Autant elles fuient les fêtes mondaines, autant elles aiment les fêtes religieuses. Autant elles dédaignent l'étalage vaniteux du luxe et de la mode, autant elles veillent sur la pureté de leur robe virginale, en la purifiant souvent dans le bain de la pénitence, aussi, qu'elles sont fortes avec l'appui de la grâce qui les soutient. Que la tentation vienne les assaillir ! Elles sauront résister comme Suzanne : elles préféreront mourir plutôt que d'être souillées.

Exemple

Marie n'abandonne jamais celui qui met en elle toute sa confiance

 

Une jeune personne connue sous le nom de Marcelline Trouchin, fille unique, avait été élevée dans une si grande dévotion envers la sainte Vierge, qu'elle en obtenait tout ce qu'elle voulait. Née de parents pauvres, elle fut obligée de travailler dans un atelier de Paris pour gagner sa vie. Son père et sa mère étaient dans la même maison en qualité d'ouvriers. Marcelline faisait la consolation de ses parents, et édifiait par sa piété sincère et solide, toutes les personnes qui la connaissaient. Bien souvent des compagnes avaient voulu l'entraîner dans les plaisirs du monde, elle avait toujours su s'en garantir ; son bonheur était d'approcher des sacrements les saints jours du dimanche, de réciter son chapelet, et de faire quelques lectures sur les vertus de Marie, qu'elle s'était proposé d'imiter.

Dieu réserva à Marcelline les plus terribles épreuves, pour relever son mérite et apprendre ce que peut un enfant de Marié. Le maître qui lui donnait du travail ainsi qu'à son père et à sa mère, ne craignit point dé faire des sollicitations coupables à celle âme innocente. Marcelline eût recours à sa protectrice ; elle lui disait souvent : « Ô Marie, vous voyez mes dangers, priez pour moi, et ne permettez pas que ce cœur qui vous appartient soit souillé ». Elle se sentait de plus en plus fortifiée dans ces heureux sentiments. Cependant, le maître de Marcelline, pour se venger de la résistance qu'elle opposait à ces criminelles poursuites, la renvoya elle et ses parents de son atelier, les privant ainsi de leurs moyens d'existence. La pieuse fille ne se trouble point, elle travaille, et par ses petits gains, nourrit son père et sa mère, comptant sur la Providence et remerciant Marie de l'avoir mise à l'abri de la séduction. Dans cet intervalle, par surcroît de malheur, son père et sa mère tombent malades ; elle était obligée de les soigner et de gagner leur vie. Dans sa misère et ses souffrances, le père de Marcelline fut assez malheureux pour lui reprocher d'être la cause de leur misère. Quel coup sensible pour le cœur tendre et pieux de la jeune fille. Elle pria la sainte Vierge avec une nouvelle ferveur, et le lendemain le médecin, qui visitait sa famille, lui annonça qu'une dame irlandaise puissamment riche, mais atteinte d'une maladie contagieuse, faisait les offres les plus avantageuses à la personne qui voudrait la servir. « Ah ! répond Marcelline, j'accepte volontiers cette place pour donner du pain à mon père et à ma mère ; Dieu fera de moi ce qu'il voudra ». Non seulement Marcelline échappa à la contagion, mais la dame au service de laquelle elle s'était dévouée revint à la santé et lui témoigna sa reconnaissance par une grosse pension qui fournit abondamment à ses besoins et à tous ceux de sa famille le restant de leur vie.

Pratique : Évitez aujourd'hui toute rencontre, qui, de loin on de près, pourrait éveiller dans votre cœur une mauvaise impression. Déchirez ce livre ou celle lettre, dont la lecture peut vous inspirer de mauvaises pensées.

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Prière

 

Vierge très prudente, je ne puis vous invoquer sous ce glorieux titre, sans condamner ma légèreté et ma curiosité. Faites-moi bien comprendre que le moyen le plus sûr de ne pas être vaincu, c'est d'éviter la rencontre de l'ennemi. Celui qui aime le danger y périra. Je ne serai fort dans le combat qu'en l'évitant autant qu'il dépendra de moi. Pour me mettre à l'abri du double et funeste écueil, d'aimer à voir et à être vu, j'imiterai votre vie cachée dans le temple, j'aimerai l'intérieur de la maison, et me tiendrai toujours sous vos regards et sous ceux de ma mère. Ainsi soit-il.

São João Maria Vianney

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10 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Onzième jour

Mère admirable, priez pour nous.

Mère du Créateur, priez pour nous.

Mère du Sauveur, priez pour nous.

 

Tout est digne d'admiration dans la maternité de Marie. Sa vie dans cet état, l'orme le modèle le plus accompli que les mères chrétiennes doivent avoir sans cesse sous les yeux L'Esprit Saint avait dit : « Qui trouvera la femme forte ? C'est un trésor sans prix, que tout l'or du monde ne pourrait payer à sa juste valeur ». Cette femme forte, cette mère par excellence, c'est Marie mère du Créateur, mère du Sauveur. Admirez comme elle supporte tes charges et remplit tous les devoirs de la maternité.

Voyez-la d'abord à Bethléem, mendiant un asile pour y faire ses couches. Repoussée de toutes les auberges, elle ne trouve d'autre refuge que celui d'une étable abandonnée. Se plaint-elle de sa pauvreté ? Murmure-t-elle des rebuts indiques dont elle est l'objet ? Accuse-t-elle la Providence ? Elle s'incline amoureusement sous la main de Dieu et adore ses desseins sans les comprendre. Ô mères, qui partagez l'indigence et les privations de la sainte Vierge, non seulement ne vous plaignez pas, mais soyez heureuses de votre condition. Plus vous ressemblerez à Marie, plus ses regards reposeront sur vous avec affection.

Quarante jours après ses couches, Marie se présente au temple pour la Purification. En se soumettant à cette loi qui ne l'obligeait pas, Marie dérobe à la connaissance des hommes les nobles prérogatives de la maternité divine, et vous apprend, mères chrétiennes, que les vertus cachées, que les vertus pratiquées sous l'œil de Dieu, sont les plus solides et les plus méritoires. Et quelle consolation emportera-t-elle de cette cérémonie ? Voilà que le saint vieillard Siméon, franc jusqu'à la rudesse, lui apprend : que Jésus sera une cause de ruine comme il sera une cause de salut ; et qu'un glaive de douleur transpercera non son corps, mais son âme. Quittez maintenant le temple, ô mère de douleur ! Vous connaissez votre destinée. Emportez votre glaive, comme un blessé garde un trait mortel dans sa plaie jusqu'à ce qu'il succombe, car vous mourrez avec lui et par lui. En présence de tels oracles, Marie va-telle éclater en sanglots. Elle se soumet sans plainte aux desseins du Seigneur, apprenant aux mères qui ne savent pas supporter les épreuves de la vie qu'elles ne sont pas chrétiennes ; que l'adversité éprouve la vertu comme le feu éprouve l'or.

La pointe du glaive de douleur prédit par Siméon, ne tarde pas à s'enfoncer dans son âme. Qui pourrait comprendre les alarmes de sa tendresse pendant sa fuite en Egypte, et les privations qui s'accumulent sur sa tête pendant un exil dont le terme est inconnu ? Sa fermeté reste inébranlable. Revenue dans sa pauvre, mais chère demeure de Nazareth, la voilà tout entière aux soins de son ménage, partageant les travaux et la pauvreté de saint Joseph. Étrangère à tout ce qui se passe au dehors, elle ne vit que pour son fils et son époux. Apprenez, ô mères de famille ! À concentrer votre vie dans l'intérieur de votre maison, à faire face à tous vos devoirs, sans vous mêler des affaires des autres, sinon pour remplir à leur égard les devoirs de la charité.

Au bout de quelques années, son cher et saint époux lui est enlevé par la mort. Quelle douloureuse séparation ! Elle lui paye un légitime tribut de larmes, mais sans que sa résignation se démente un seul instant. Âgé de trente ans, Jésus quitte sa mère pour se livrer aux travaux de sa vie apostolique. Marie ne le revoit plus qu'à de rares intervalles, et apprend aux mères chrétiennes avec quelle générosité elles doivent se séparer de leurs enfants lorsque Dieu les appelle, soit à la vie religieuse, soit à l'état du mariage. Ainsi la maternité comporte-t-elle de grands devoirs, et c'est pour les avoir tous remplis à la perfection, que Marie est une mère admirable !

 

Exemple

La joie succédant à la douleur dans une mère de famille

 

Une mère de famille avait perdu, dans l'espace de vingt mois, un époux tendrement aimé et deux jeunes filles. Plongée dans une amère douleur, elle reportait toute sa tendresse sur deux fils qui lui restaient, mais qui par malheur avaient embrassé l'état militaire. Quand vint la guerre d'Italie, en 1859, les deux jeunes sous-officiers firent partie de l'expédition. Qu'on juge des angoisses de la pauvre mère ! Ses prières à la puissante Vierge étaient incessantes. Arrive la nouvelle de la bataille de Magenta. Chacun cherche à en apprendre les détails. Notre pauvre affligée ne vit plus ; elle attend une lettre de jour en jour, il n'en paraît point. Cependant elle s'aperçoit qu'on a l'air triste autour d'elle, elle pressent une catastrophe ; elle interroge, elle supplie qu'on ne lui cache rien. On lui avoue alors que ses deux enfants ont péri. A cette nouvelle, son esprit déjà surexcité, s'exalte, sa tête s'égare. Elle aperçoit une fenêtre ouverte, une horrible tentation se présente à elle. Mais non ! Marie la protège. Elle court à un oratoire voisin, et reste une heure comme abîmée sous le poids de son chagrin ; enfin elle se lève calme et résignée ; elle avait invoqué la Mère admirable, la consolatrice des affligés.

Deux jours après, elle reçoit une lettre : elle l'ouvre avec une émotion indicible : elle avait reconnu l'écriture de son fils aîné. Il lui annonce qu'il a été blessé, ainsi que son frère et qu'ils ont passé pour morts, mais que des soins dévoués et intelligents les ont mis hors de danger, et que, ne pouvant continuer la campagne, ils rentreront sous peu en France. L'heureuse mère, passant d'une extrême douleur à la joie la plus vive, se jette à genoux et se livre aux plus tendres élans de la reconnaissance envers le Seigneur, qui n'a voulu que l'éprouver comme Abraham.

Pratique : Faites aujourd'hui généreusement à Dieu le sacrifice de telle ou telle peine, que vous portez peut-être depuis longtemps sans résignation.

 

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Prière

 

Ô Marie, je ne sais ce que je dois admirer le plus, de la tendresse de voire cœur ou de la fermeté de votre âme. À votre exemple, je veux m'attacher au devoir, coûte que coûte. C'est au fond du sacrifice que se trouve la plus douce consolation. Apprenez-moi, ô mère admirable, mère du Sauveur, mère du Rédempteur, à en savourer la salutaire amertume. La place d'honneur, la place convoitée par tous les saints, c'est le pied de la croix, parce que la croix est l'échelle mystérieuse par laquelle nous devons nous élever de la terre au ciel. Ainsi soit-il.

 

notre dame du sacerdoce

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9 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Dixième jour

Mère aimable, priez pour nous

 

Deux qualités principales rendent aimable, la beauté et la bonté. Que pourrait-on imaginer de plus aimable que Marie! Elle est le chef d'œuvre des mains de Dieu. Le Père l'appelle sa fille, le Saint-Esprit son épouse, et le Fils sa mère. Nulle créature n'a été comblée de plus de grâces que Marie, et toutes les grâces sont des rayons de la gloire divine qui s'attachent à une âme. C est par ses charmes qu'elle a attiré le fils de Dieu dans son sein, et l'on peut dire que sa beauté dont les anges du ciel sont ravis, se confond avec celle de son divin fils.

Mais c'est par la bonté du cœur surtout qu'on est aimable. Le secret d'être aimé consiste à aimer beaucoup ceux dont nous voulons nous concilier l'amour. Ainsi, rien n'est plus aimable qu'une mère, et son enfant la préfère, ne fût-elle couverte que de haillons, à une reine éblouissante de diamants, parce qu'il connaît la tendresse de son cœur. Et c'est ce dernier trait, qui caractérise plus particulièrement l'amabilité de Marie. Si sa beauté éclipse celle des anges, sa bonté ne peut être surpassée que par celle du divin Rédempteur dont elle est la mère.

« Le cœur de Marie est si tendre pour nous, disait notre saint curé, que ceux de toutes les mères réunies ne sont qu'un morceau de glace auprès du sien ». En effet, quelque grand que fût l'amour qu'elle portait à son divin fils, l'amour qu elle a eu pour nous semblerait plus grand encore. Sachant que nous ne pouvions être sauvés que par le sacrifice de ce fils si cher à son cœur, elle a par amour pour nous consenti à sa mort sur la croix. Voilà pourquoi la dévotion à la sainte Vierge fait nos plus chères délices ! Voilà pourquoi dans toutes les circonstances heureuses ou malheureuses de la vie, nous sommes attirés vers ses autels pour lui confier nos joies ou nos peines. Nous savons que son cœur répondra toujours aux épanchements de notre cœur. Oh ! Qu'ils sont à plaindre ceux qui ne connaissent pas les amabilités de Marie. Leurs douleurs restent sans consolation, parce qu'ils ne savent pas les partager avec leur divine mère.

Apprenons tous de Marie à aimer pour être aimés. Aimons les pauvres qui sont les membres souffrants de Jésus-Christ, et les témoignages de compassion que nous leur donnerons, doubleront à leurs veux le mérite de notre aumône. Enfants et serviteurs, aimez vos parents et vos maîtres, servez-les avec dévouement, et l'obéissance vous deviendra douce et facile. Parents et maîtres, aimez vos enfants et vos serviteurs, et vous n'aurez pas besoin de recourir à la rigueur du commandement, parce qu'ils vous obéiront par amour plus que par crainte. Oui, qu'il est beau ! qu'il est ravissant le spectacle d'une famille où l'amour chrétien enchaîne tous les cœurs. Point de parole aigre et dure, point d'humeur acariâtre, point de plainte par derrière. C'est là le triomphe d'une mère qui règne par l'amour dans l'intérieur de sa maison; sa puissance est dans la bonté de son cœur. La piété qui ne rend pas aimable déplaît à Dieu autant qu'elle déplaît aux hommes. Les saints ont tous été des hommes aimables, parce qu'ils ont tous beaucoup aimé Dieu et les hommes.

 

Exemple

L'orpheline se consacrant à Marie

 

Une jeune espagnole, dont la sainteté devait rendre le nom célèbre, sainte Thérèse, se fil remarquer dès son enfance par sa naïve confiance envers la sainte Vierge. Elle avait douze ans, quand un coup affreux l'atteignit : elle perdit sa mère, qui mourut, laissant une famille de douze orphelins en bas âge. « J'entrevis, dit la sainte, la grandeur de la perte que je venais de faire. Dans ma douleur, je m'en allai au sanctuaire de Notre Dame, et, me jetant aux pieds de son image, je la conjurai, avec beaucoup de larmes, de me servir désormais de mère. Ce cri d'un cœur simple fut entendu ; j'avais une mère dans la Reine du ciel. Depuis ce moment, jamais je ne me suis recommandée à cette Vierge souveraine sans éprouver d'une manière visible, son tout puissant secours ». On conserve encore dans la ville d'Avila cette image dite Notre Dame de la Charité - elle est toujours l'objet de la vénération des fidèles ; ils aiment à venir s'agenouiller et à prier, en quelque sorte, à côté de la candide orpheline, devant cette même Vierge qui, touchée de ses larmes, l'adopta pour sa fille et l'abrita pour toujours sous son manteau maternel. Consacrez-vous ainsi à Marie, et vous, pauvre enfant, qui, comme Thérèse, seriez, sans mère en ce monde, confiez votre jeunesse à la tendre Mère de Jésus ! Oh ! Qu'elle sera bien gardée !

Pratiques : Appliquez-vous, pendant la journée, à plaire par votre politesse et vos bonnes manières à tous ceux avec qui vous vivez. Supportez, sans murmurer, les défauts du prochain.

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Prière

 

Mère aimable, mon cœur est blessé par votre amour. Je sens en moi le désir d'être aimé, et votre exemple m'apprend que le secret de gagner les cœurs, consiste tout entier à aimer beaucoup le prochain et surtout les pauvres et les malheureux. L'amour de Dieu et du prochain, c'est l'Évangile dans deux mots. Si vous avez été la plus aimable des mères, c'est que personne n'a mieux compris et mieux pratique que vous ce double commandement auquel se rapporte toute la loi. Faites donc passer dans mon cœur l'amour divin dont le vôtre a été embrasé ; et comme vous je serai aimé de Dieu et des hommes. Ainsi soit-il.

 

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8 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Neuvième jour

Mère très pure, priez pour nous.

Mère très chaste, priez pour nous.

Mère de pureté inviolable, priez pour nous.

Mère sans tache, priez pour nous.

 

Conçue sans péché, devenue mère sans cesser d'être vierge, Marie semble oublier toutes ses autres prérogatives pour ne s'occuper que du soin de conserver et d'accroître chaque jour, son inviolable et éclatante pureté. C'est par la pureté, c'est-à-dire par l'exemption du péché, que nous sommes agréables à Dieu. Le zèle de Marie pour la pureté se montre dans toutes les circonstances de sa vie, mais il éclate surtout dans le pieux empressement avec lequel elle se soumet à la loi de la Purification.

La loi de Moïse ordonnait que quarante jours après la naissance d'un enfant, si cet enfant était un fils, la mère se présenterait au temple pour s'y purifier ; la loi voulait encore que l'enfant nouveau-né, lorsqu'il était l'aîné de la famille, fût porté au temple pour y être offert et consacré au Seigneur. Il est évident que Marie n'était tenue à aucune de ces deux lois. Elle n'était pas tenue d'aller au temple pour s'y purifier, puisque, après comme avant son enfantement, elle était restée toujours vierge, toujours pure. Néanmoins Marie n'hésite point à obéir à une loi qui n'était pas faite pour elle ; elle se soumet, comme la dernière des femmes, à toutes les cérémonies de la Purification, quelque pénibles, quelque humiliantes qu'elles soient. Mais ô Marie ; pourquoi voiler vos grandeurs en vous assujétissant à une loi qui ne vous oblige pas ! Ne vous souvenez-vous donc plus qu'un ange est descendu du ciel pour vous annoncer que vous deviendrez mère sans cesser d'être vierge ? Ah ! Marie ne l'ignorait pas : mais plus elle se voit élevée aux yeux de Dieu, plus elle s'abaisse et et s'humilie aux yeux des hommes pour confondre notre orgueil ; plus elle a de raisons de se dispenser de la loi, plus elle la remplit avec empressement et ponctualité pour condamner notre lâcheté et nos désobéissances.

Apprenons tous de Marie, dans le doute si la loi, si le précepte nous oblige ou ne nous oblige pas, à prendre le parti le plus sûr, celui de l'observance ; apprenons de Marie, quand il s'agit des devoirs et des pratiques de la vie chrétienne, à ne pas marchander avec Dieu, à dépasser plutôt qu'à restreindre la limite de nos obligations. C'est le caractère d'une âme généreuse d'offrir plus qu'on n'exige d'elle. Si Dieu ne nous donnait que ce qu'il nous doit, que deviendrions-nous ? Apprenez en particulier, mères de famille, à devenir par votre conduite exemplaire la règle de votre maison, à faire la leçon à vos enfants et à vos domestiques par la régularité de votre vie et le fidèle accomplissement de tous vos devoirs religieux. Quand on pratique le premier ce qu’os recommande aux autres, on est assuré de rendre son autorité respectable.

Les saints docteurs n'hésitent point à dire que Marie sortit de la Purification avec un nouveau lustre de pureté, ornée et enrichie de nouveaux mérites ; comme le soleil voilé un instant parles nuages, reparaît ensuite sur l'horizon plus ardent et plus radieux. Et voilà pourquoi l'Eglise multiplie les noms pour exprimer en quelque sorte la même idée, en invoquant Marie sous les titres de Mère très pure, Mère très chaste, Mère d'une pureté inviolable, Mère incorruptible.

 

Exemple

Deux rosiers offerts à Marie

 

Un jeune apprenti parisien, fils d'une pauvre ouvrière, voyant sa mère triste et découragée par le manque total d'ouvrage, lui dit un soir du mois d'avril : « Ma mère, ayez confiance ; prions ensemble la sainte Vierge, elle nous viendra en aide. Le monsieur qui vous visite me l'a bien répété ». La pauvre femme écouta l'enfant ; quelques jours après elle avait de l'ouvrage en abondance. Le mois de mai touchant à sa fin. l'apprenti dit à sa mère : « Maman, nous n'avons pas remercié la sainte Vierge de nous avoir secourus ; venez à l'église, nous y entendrons la messe, et puis nous offrirons un petit souvenir à notre protectrice ». L'ouvrière suit l'enfant, qui. traversant avec elle le marché aux fleurs, y achète deux jolis rosiers, les paye et court les déposer à l'autel de la sainte Vierge L'enfant expliqua à sa mère surprise que, du jour où l'ouvrage était revenu, il avait résolu, de donnera Marie un gage de sa reconnaissance. Chaque matin, à l'atelier, il recevait deux sous pour acheter de quoi déjeuner. Il avait mangé du pain sec tout le mois, et, des trois francs ainsi économisés, il avait acheté les deux rosiers offerts par sa reconnaissance. On peut imiter la piété de cet enfant, en renouvelant de temps en temps les fleurs qui ornent la chapelle ou l'on fait le mois de Marie, ou en faisant quelque aumône en l'honneur de la sainte Vierge, ou bien encore en produisant quelques actes de patience, de douceur, d'humilité, d'obéissance, qui sont les fleurs dont le parfum est le plus agréable à la Reine du ciel.

Pratiques : Pour purifier de plus en plus votre âme, récitez un acte de contrition en prenant de l'eau bénite, le matin à votre lever, le soir à votre coucher. Purifiez souvent dans la journée, l'intention ou le motif qui vous fait agir.

 

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Prière

 

Mère très pure et très chaste, Mère sans souillure et sans tâche, un seul nom ne peut suffire pour exprimer votre incomparable pureté. Elle est si éclatante que je n'ose la contempler en face, tant elle me couvre de confusion. La résolution qu'elle m'inspire, c'est de purifier mon âme en la plongeant plus souvent dans le bain salutaire de la pénitence. Aidez-moi, toutes les fois que j'irai à confesse, à bien faire mon examen de conscience, mettez la sincérité sur mes lèvres, pénétrez mon cœur d'une vive componction, et faites-moi concevoir une telle horreur du péché, que je sois disposé à mourir plutôt que d'y retomber de propos délibéré. Ainsi soit il.

 

Saint-J

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7 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Huitième jour

Mère de la Grâce Divine, priez pour nous

Toute grâce vient de Jésus Christ, qui en est le principe et l'auteur. Or, Jésus Christ n'a pu passer neuf mois clans le sein de sa mère, sans y déposer le trésor de ses mérites, c'est pourquoi l'ange en annonçant à Marie qu'elle a été choisie pour devenir la mère de Dieu, la salue pleine de grâce.

Pour comprendre la grandeur de ce. titre, il faudrait connaître et bien comprendre le prix de la grâce. Quand Dieu a voulu créer le ciel et la terre, il n a prononcé qu'une parole ; mais quand Jésus-Christ a voulu nous mériter la grâce, il a dû verser sur l'arbre de la croix, jusqu'à la dernière goutte de sou sang. Aussi la plus petite des grâces est-elle préférable à tous les trésors de la terre. Ce n'est point avec de l'or et des domaines que nous pouvons acquérir le Ciel, mais par la pratique des bonnes œuvres et le fidèle accomplissement des commandements de Dieu et de l'Eglise. Pour expliquer le besoin que nous avons du secours de h grâce, le curé d'Ars se servait de cette comparaison. « Les commandements de Dieu, disait-il, sont les enseignements que Dieu nous donne pour suivre la route du Ciel, comme les écriteaux qu'on pose à l'entrée des rues et au commencement des chemins pour en indiquer les noms. La grâce de Dieu nous aide à marcher et nous soutient. Elle nous est nécessaire comme les béquilles a ceux qui ont mal aux jambes ». Mais si nous ne pouvons rien dans l'ordre du salut sans le secours de la grâce, la grâce aussi ne peut rien sans notre coopération, c'est-à-dire sans le concours de notre bonne volonté. Dieu nous offre le ciel et sa grâce pour y arriver ; mais à la condition que nous ferons valoir cette grâce en suivant les lumières surnaturelles qu'elle nous donne, et les bons mouvements qu'elle nous inspire. C'est comme le soleil dont les rayons versent la lumière et la chaleur sur votre terre ; sans cette lumière et cette chaleur, elle resterait à jamais frappée de stérilité. Cependant, cette lumière et cette chaleur ne suffiraient pas par elles-même pour rendre votre terre fertile ; il faut de plus que vous la travailliez et que vous l'arrosiez de vos sueurs ; c'est la correspondance à la grâce.

Il s'ensuit de là, que plus nous recevons de grâces et plus nous les mettons à profit, plus aussi nous avançons dans le chemin du ciel et nous assurons l'œuvre de notre salut. Qu'il est donc consolant pour nous d'apprendre que Marie est la mère de la divine grâce ; qu'elle en tient pour ainsi dire, le réservoir entre ses mains, et qu'elle l'ouvre à volonté. Il dépend de nous d'y puiser à toutes les heures du jour et de la nuit, dans toutes les circonstances delà vie où nous sentons le besoin que nous avons du secours d'en haut. « Dieu, dit saint Bonaventure, pouvait faire un monde plus grand, un ciel plus grand, mais il ne pouvait pas faire une mère ni plus grande ni plus riche ». Et voilà pourquoi saint Bernard, ajoute : « Que demander la grâce par l'entremise de Marie, c'est entrer dans les vues de Dieu qui veut que tout nous vienne par Marie ». Ne vous plaignez donc plus de la violence de vos tentations, de la difficulté de vos devoirs, de la grandeur des obstacles que vous rencontrez sur la route du salut ; si vous saviez, si vous vouliez recourir à Marie, elle ferait à l'instant même descendre dans votre âme une grâce tellement forte et abondante que vous vous écrieriez avec l'apôtre : « Je puis tout par la vertu de celui qui me fortifie ! »

 

Exemple

Le fruit d'un Ave Maria

 

Un saint missionnaire de nos jours raconte le fait suivant: Un pécheur âgé, dont la vie avait été fort scandaleuse, me fait prier de venir le visiter. Je me rends à son invitation, et je vois un vieillard qui se jette à mon cou en me disant : « Voici, monsieur, un pécheur abominable, sauvez-moi ». Je le rassure, puis je lui demande de me faire connaître ce qui a décidé sa conversion. « Je l'ignore absolument, mon père ». « Avez-vous suivi nos instructions ? » « Jamais ». « Vos amis vous auraient-ils encouragé ? » « Je n'en ai point, et je les eusse choisis tels qu'ils m'eussent plutôt dissuadé de revenir à Dieu ». « Vous alliez peut-être aux offices ? » « Jamais ». En ce moment mes yeux s'arrêtent sur un tableau de la sainte Vierge. « Quoi, lui dis-je, un tel tableau chez vous ? » « Oui. monsieur, reprend le vieillard ; je n'ai respecté que cela, et je me souviens que chaque jour je récite un Ave Maria devant ce tableau, pour obéir aux dernières volontés de ma mère ». « Ah ! réjouissez-vous, monsieur, m'écriai-je tout ému ; c'est à Marie et à ce faible tribut de respect que vous devrez votre conversion et le ciel ».

Pratiques : Mères chrétiennes, apprenez à vos petits enfants à réciter l'Ave Maria. Rendez toutes vos actions méritoires pour le ciel, en les commençant par cette invocation : Je vous salue, pleine de grâce.

 

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Prière

 

Marie, mère de la divine grâce, vous réapparaissez comme une fontaine intarissable où chacun vient puiser selon l'étendue de ses besoins. Les miens sont de tous les jours et de tous les instants. J'ai à éteindre le feu de mes passions, j'ai à remplir les nombreux devoirs de mon état, j'ai des vertus à pratiquer. Versez dans le vase de mon âme cette eau pare et fortifiante de la grâce qui dégoûte des vains plaisirs du monde, qui repose et délasse des luttes et des fatigues de la vie, qui donne force et courage pour persévérer jusqu'à la fin dans la voie du salut. Ainsi soit-il.

 

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6 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Septième jour

Mère de Jésus-Christ, priez pour nous.

 

En invoquant Marie, mère de Dieu, nous avons médite dans son premier acte, le mystère de l'Incarnation ; en invoquant Marie, mère de Jésus-Christ, nous allons méditer le même mystère dans la paissance du Sauveur. C'est à Bethléem que s'accomplit cet événement à jamais mémorable et qui va changer les destinées du genre humain ; transportons-nous-y par la pensée. Aucun spectacle n'est plus digne de fixer l'attention du chrétien, n'est plus propre à exciter notre amour envers Jésus-Christ et notre dévotion envers la sainte Vierge sa mère.

En ce temps-là, dit l'Evangile, on publia un édit de César Auguste pour faire le dénombrement des habitants de toute la terre. Auguste était alors empereur romain et commandait au monde entier. En vertu de cet édit, Joseph et Marie son épouse qui était enceinte, durent se transporter à Bethléem, pour s'y faire enregistrer. Or, pendant qu'ils étaient là, il arriva que le temps auquel la sainte Vierge devait accoucher, s'accomplit. Toute la ville était pleine d'étrangers. Ce fut en vain qu'ils cherchèrent un logement, personne ne voulut les recevoir; leur pauvreté les fit repousser de toutes les hôtelleries. Nulle pitié pour une femme jeune, frêle et sur le point d'accoucher. Dans leur détresse, ils cherchèrent quelque réduit abandonné, et ne rencontrèrent qu'une pauvre étable, ouverte à tous les vents, située au milieu des champs. C'est là qu'à minuit, lorsque tout est en silence dans la ville ingrate et dans la nature entière, le Fils de Dieu fait chair, quitta le sein de sa mère pour descendre dans l'humble crèche adossée au mur de l'étable. Comme Marie lavait conçu miraculeusement et sans perdre sa virginité, elle l'enfanta sans douleur et sans cesser d'être vierge.

 Pourquoi Jésus-Christ en naissant préfère t il une étable à un palais ? Pourquoi veut-il que Marie sa mère partage sa pauvreté et son dénuement ? C'est pour relever le courage des pauvres et les consoler dans leurs privations. Si les biens de la terre devaient faire notre suprême bonheur, s'ils méritaient d'exciter toutes nos convoitises, Jésus-Christ en aurait doté sa mère, la créature qu'il a le plus chérie. Il les méprise pour nous apprendre à les mépriser, et pour être en droit de nous dire avec plus d'autorité : « Bienheureux les pauvres ! » Vous tous qui vivez des sueurs de la journée, qui êtes condamnés aux privations sur la terre, en voyant que Jésus et Marie n'ont pas été mieux partagés que vous, oseriez-vous encore vous plaindre de votre condition ?

De plus Jésus a voulu naître non dans une ville, mais dans la campagne. Les premiers appelés à le visiter et à l'adorer clans la crèche où il repose, sont d'humbles et simples bergers, pauvres comme lui. Vous qui cultivez la terre et vivez dans les champs, voyez comme Jésus relève et honore votre condition ! Les rois viendront plus tard à l'étable de Bethléem, parce que personne n'est exclu du bienfait de la rédemption, mais la préférence est accordée aux habitants de la campagne. Quelquefois peut-être, en voyant l'éclat qui brille dans les villes, une certaine aisance plus apparente que réelle, avez-vous été tentés de quitter le toit qui vous a vus naître ? Croyez-moi, ne désertez pas la maison de votre père et le champ qu'il a arrosé de ses sueurs. Ce champ n'est pas épuisé, il fournira à vos besoins et à ceux de votre famille, si vous savez le féconder par votre travail et vos prières. Dans les champs, vous êtes plus rapprochés de Dieu ; tout vous parle de sa puissance, de sa providence et de sa libéralité ; tout vous dit de l'aimer et de le servir.

 

Exemple

Abjuration du Protestantisme

 

Un modeste ouvrier papetier, qui depuis plus de trente ans s'était concilié la confiance de ses maîtres et la bienveillance des nombreux ouvriers de la fabrique.de M M. Montgolfier, sollicité de rentrer dans le sein de la vraie Église, restait dans l'erreur par la crainte de ses parents ; mais touché de l'exemple de ses maîtres, il se sentait toujours attiré à cette religion qui fait pratiquer tant de bonnes œuvres. Enfin, la grâce triompha de son esprit et de son cœur. Il se rendit auprès d'une de ses respectables maîtresses, Mme St Etienne Monlgolfier, et lui dit : « Me voici franchement décidé à devenir catholique ». Cette dame aussi instruite que pieuse et prudente, après lui avoir témoigné la joie qu'elle en éprouvait, lui rappela quelques-uns des principaux articles de notre croyance que les disciples de Luther rejettent ; elle lui dit enfin que les catholiques honorent la très sainte Vierge, mère de Jésus-Christ, qu'ils la prient, qu'ils réclament sa protection auprès de Dieu. « Ah ! oui, madame, répondit-il avec un accent de conviction difficile à rendre, nous ne croyons pas à la sainte Vierge ; mais moi j'y croyais depuis plus d'un an. J'avais toujours entendu dire que Marie était le refuge des malheureux, la consolatrice des affligés ; je me mis à la prier souvent, et avec toute l'ardeur dont j'étais capable, pour qu'elle m'obtint la guérison de mes yeux, qui depuis longtemps me faisaient beaucoup souffrir, et que rien n'avait pu soulager ; je fus bientôt entièrement guéri, et depuis lors je l'invoque toujours, et je crois que c'est elle qui veut que je sois catholique ». Il a été solennellement présenté aux fonts sacrés du baptême, le 26 octobre 1843.

Pratique : Supportez aujourd'hui volontiers vos peines et vos privations, en les unissant aux peines et aux privations de Jésus et de Marie, dans l'étable de Bethléem.

 

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Prière

 

Divine Mère de Jésus-Christ, me voici à genoux devant vous, comme les bergers devant la crèche de Bethléem. Montrez-moi votre divin Fils, c'est dans vos bras que je veux l'adorer. Que votre main prenne la sienne pour me bénir ! Bénissez-moi l'un et l'autre, et je me retirerai joyeux et consolé dans le lieu de mon repos. Votre bénédiction, ô Mère de Jésus Christ, c'est le pardon de nos péchés, c'est la force dans les épreuves, c'est la douce paix au fond de lame, c'est l'union au sein de la famille, c'est le paisible sommeil à la fin de la journée, c'est l'espérance du ciel après les travaux de la vie et le bonheur dans l'éternité. Ainsi soit-il.

 

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5 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Sixième jour

Sainte Vierge des vierges, priez pour nous.

 

Après avoir salué Marie comme mère de Dieu, l'Eglise l'invoque comme vierge des vierges. Mère de Dieu et vierge des vierges ! Telle est la double couronne qui brille sur le front de Marie, et dont l'éclat merveilleux éblouit à la fois la terre et le ciel. Son titre de mère de Dieu est plus glorieux, celui de vierge des vierges est, à certains égards, plus cher à son cœur. Si pour devenir mère de Dieu elle avait dû sacrifier sa qualité de vierge, elle aurait préféré l'auréole de la virginité à la gloire de la maternité divine. Aussi, avec quelle vigilance, avec quelle sainte frayeur elle garde ce précieux trésor ! Un ange vient la saluer pleine de grâce, et devant une parole louangeuse, la pudeur de Marie se trouble et s'alarme. Quel exemple ! Quelle leçon ! Apprenons de Marie combien nous devons estimer la vertu angélique, la sainte pureté. Le lys est la fleur qui pare le mieux l'autel de la sainte Vierge. De même, ce qui pare et orne le mieux une famille, c'est la candeur et la pureté virginale des enfants. Tant qu'ils n'ont pas perdu l'innocence et la pureté, ils sont candides, affectueux, obéissants et toujours aimables. Si par le manque de vigilance de leur mère et par la suite de fréquentations dangereuses, leur âme vient à être souillée, ils deviennent aussitôt dissimulés, revêches et de mauvaise humeur. « Il n'y a rien de si beau qu'une âme pure, disait notre saint curé. Notre Seigneur en fit voir une à sainte Catherine, elle la trouva si belle, qu'elle dit : « Seigneur, si je ne savais pas qu'il n'y a qu'un Dieu, je croirais que c'en est un. L'image de Dieu se réfléchit dans une âme pure comme le soleil dans l'eau ».

Vierge des vierges ! Nous ne saurions invoquer Marie sous un nom plus cher à son cœur. Vierge des vierges : c'est à-dire la vierge par excellence, la première et la plus angélique des vierges, la vierge qui a enfanté des millions d'autres vierges. Qu'est-ce qui a peuplé et continue à peupler nos couvents, nos hôpitaux de saintes filles qui ont renoncé au mariage pour se vouer aux austérités du cloître, au service des malades et à l'éducation des petits enfants ? L'exemple de Marie, le pieux désir d'imiter sa virginité. Heureuses les âmes que Dieu a favorisées de la vocation religieuse, et qui ont la générosité d'y répondre ! A elles est réservée la gloire de suivre l'Agneau dans le ciel partout où il ira.

 Mais si tous ne sont pas appelés à l'état parfait des vierges, tous doivent garder la pureté de leur état. Qui que vous soyez, veillez donc sur vos sens, sur vos regards, sur vos conversations, sur votre cœur surtout. Marie exempte de la concupiscence a peine à supporter les regards d'un ange ; que n'avez-vous donc pas à craindre des fréquentations d'un sexe différent ! Est ce dans le monde et l'enivrement des plaisirs que vous pourrez vous conserver chaste ? Autant vaudrait dire que vous voulez marcher sur des charbons ardents sans en ressentir les ardeurs. Il n'y a que les rayons du soleil qui touchent la boue sans se salir. Non, elles ne sont pas sincères, elles se mentent à elles-mêmes comme elles mentent aux autres, les personnes qui affirment vouloir éviter le péché, lorsqu'elles ne veulent pas en fuir les occasions.

 

Exemple

La crainte du péché

 

Sur le penchant d'une colline qui longe la route d'Inspruch à Milan, une jeune fille nommée Marie, gardait son troupeau et chantait un beau cantique à la sainte Vierge, sa patronne. L'un des directeurs du grand théâtre de Milan, qui passait en ce moment sur la route, n'eut pas plus tôt entendu la voix de la jeune bergère, qu'il s'avança vers un champ de genêts pour l'entendre de plus près. Il fut ravi ; jamais il n'avait entendu une voix si douce, si agréable et si étendue tout à la fois. « Quelle belle voix, se dit-il, comme elle irait bien sur un théâtre ! » Et en parlant ainsi, il s'avance vers la jeune fille. « Voulez-vous me conduire à votre mère ? » lui dit-il. « Et mon troupeau, qui le gardera ? » Abandonnez au loup votre troupeau ; je vous le payerai cent fois, mille fois ». « Mais que voulez-vous donc à ma mère ? » « La rendre heureuse et vous tirer vous-même de la misère. Si vous voulez venir avec moi, je vous ferai la première cantatrice du théâtre de Milan, et votre fortune est assurée ». « Je ne veux point de votre fortune, car on nu peut pas faire son salut sur votre théâtre ; j'ai toujours entendu dire qu'on s'y perd soi-même en y damnant les autres ».

Le directeur voyant qu'il ne pouvait rien gagner auprès de la jeune bergère, se rendit vers la mère, qui heureuse d'avoir trouvé un moyen de sortir de la misère, pressa elle-même sa fille d'accepter la proposition qu'on lui faisait ; mais, ni les vives sollicitations de sa mère, ni les magnifiques promesses du directeur, rien ne put ébranler sa résolution, et elle refusa constamment. On lui donna la nuit pour réfléchir. Quelle triste nuit pour la pauvre enfant ! Elle la passa à prier, s'adressant tantôt à Dieu, tantôt à la sainte Vierge ; et chaque fois elle entendait au fond de sa conscience quelque chose qui lui disait : « Ne consens pas, tu quitterais Jésus pour retourner à Satan ». Le matin arrivé, la mère revint à la charge : « Es-tu enfin décidée ? » dit-elle à sa fille. « Non, ma mère, cela m'est impossible. Commandez-moi tout autre chose, et je le ferai avec plaisir ; mais je ne puis offenser mon Dieu, je ne puis sacrifier mon éternité ». « Retire-toi, dit enfin la mère en colère, va te préparer, et dans une heure nous partons ». La jeune fille passa dans une pièce voisine, et là elle prit une détermination héroïque. Ayant entendu dire que la perte des dents de devant changeait entièrement la voix, elle s'approche d'une fenêtre et se brisa deux de ces dents contre l'angle de la pierre. A son retour, le directeur s'aperçut aussitôt de l'altération de sa voix, et pénétré d'admiration pour un courage si héroïque, il renonça à son projet et exhorta la mère à ne plus persécuter une fille si digne de son estime et de son affection. Voilà le généreux sacrifice qu'a fait une jeune fille pour conserver sa pureté.

Pratique : Veillez avec soin sur votre tenue, sur vos regards et sur vos paroles, afin de ne rien dire et de ne rien écouter qui blesse la sainte modestie.

 

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Prière

 

Vierge des vierges ! Vous marchez à leur tête, vous avez la première élevé dans le monde l'étendard de la virginité. O Marie ! J'éprouve un grand désir de marcher à votre suite, pour être présenté un jour par vos mains au Roi des vierges, à l'Agneau sans tache. Je vous confie la garde de tous mes sens, de mon cœur surtout. Daignez l'approcher de votre cœur très pur, et communiquez-lui votre propre intégrité pour le rendre inviolable et impénétrable aux traits de l'ennemi du salut. Ainsi soit-il.

 

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4 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Cinquième jour

Sainte Mère de Dieu, priez pour nous.

 

Après avoir invoqué la sainte Vierge simplement par son nom, celui de Marie, l'Eglise lui donne aussitôt son titre le plus glorieux, celui de mère de Dieu. Marie Mère de Dieu ! Quelle merveille ! Que de grandeur et de majesté renferme ce titre ; aucune créature n'en a jamais, reçu et n'en recevra jamais un pareil! Dieu, tout puissant qu'il est, ne pouvait faire Marie ni plus grande ni plus noble qu il l'a faite dans sa dignité de mère de Dieu.

Remontons à la cause de la maternité divine et méditons les circonstances qui ont accompagné l'accomplissement de ce grand mystère. En chassant Adam et Eve du paradis terrestre après leur désobéissance, Dieu, pour les consoler, leur promit un Rédempteur, et leur annonça qu'un jour naîtrait une femme dont le pied écraserait la tête du serpent qui les avait perdus. Ce Rédempteur promis, c'était son propre fils qui avait résolu de se faire homme, afin de satisfaire à la justice divine, en prenant sur lui, pour l'expier, le crime de nos premiers parents. Or, le monde attendait depuis quatre mille ans le Messie qui devait le sauver, et la femme qui, en lui donnant le jour, allait devenir la terreur du démon.

Enfin, au temps marqué par la divine miséricorde, un archange est envoyé du ciel pour choisir sur la terre celle qui devra devenir mère de Dieu on devenant la mère du Rédempteur. Où ira s'abattre le vol du céleste envoyé ? Sur les marches d'un trône ? Au seuil d'une riche maison ? Auprès d'une femme célèbre par le rang, et l'éclat de son génie ? Nullement. L'ambassadeur du Très-Haut vient frapper à la porte d'une pauvre maison du village de Nazareth ; il y trouve en prière seule avec Dieu, une jeune vierge, épouse d'un artisan appelé Joseph, à laquelle il adressa ces mots : « Je vous salue, ô pleine de grâce, le Seigneur est avec vous vous êtes bénie entre tontes les « femmes ». Jamais une simple créature n'avait reçu un pareil salut et des éloges aussi pompeux. Aussi l'humble Marie se trouble comme un timide enfant. « Ne craignez pas, lui dit l'ange, vous avez trouvé grâce auprès de Dieu. Vous concevrez et enfanterez un fils à qui vous donnerez le nom de Jésus. Il sera grand et appelé le fils du Très-Haut ». Ces paroles dissipèrent le premier trouble de Marie, mais elles la jetèrent dans de nouvelles inquiétudes. « Comment voulez-vous, répondit-elle l'ange, que ce que vous m'annoncez s'accomplisse en moi, puisque je suis vierge et que j'ai résolu de l'être toujours ? « Rassurez-vous, lui dit encore l'envoyé céleste, car tout en devenant mère, vous ne perdrez point votre virginité. L'enfant que vous mettrez au monde, ne sera point un enfant ordinaire ; il sera conçu par l'opération miraculeuse du Saint-Esprit : c'est pourquoi on l'appellera le fils de Dieu ». Marie éclairée et rassurée s'incline et répond : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole ». Réponse admirable, où la foi éclate non moins que l'humilité !L'ange qui n'attendait que son consentement disparut aussitôt ; il remonta vers les cieux, sa mission était finie. Mais dans le même instant, ô prodige ineffable ! S'opérait en Marie la plus étonnante de toutes les merveilles, le plus grand de tous les mystères. Le Verbe éternel, le fils unique de Dieu venait de descendre dans son chaste sein, d'y prendre un corps et une âme semblables au nôtre sans cesser d'être Dieu, et Marie devenait véritablement mère sans cesser d'être vierge. C'est ainsi que s'accomplit pour notre salut le mystère adorable de l'Incarnation, et que la plus humble des vierges fut élevée à la sublime dignité de mère de Dieu.

Reconnaissons nous-mêmes la maternité divine de Marie, et comprenons que nos louanges seront toujours au dessous de sa dignité. Mais surtout apprenons à estimer et à aimer la modeste condition dans laquelle la Providence nous a fait naître. Le fils de Dieu n'a point choisi une reine pour être sa mère, mais une humble fille qui s'appelle la servante du Seigneur. Mieux vaut obéir que commander ; un serviteur, une servante qui aime son état et fait son devoir, est souvent plus près de Dieu et de son salut, qu'un puissant monarque assis sur son trône.

 

Exemple

Concile d'Ephèse

 

Nestorius, patriarche de Constantinople, entraîné par l'esprit d'orgueil, voulut ravir à la sainte Vierge le plus beau de ses titres, et osa prêcher publiquement que Marie ne devait pas être appelée Mère de Dieu. Tous les auditeurs frémirent en entendant un pareil blasphème. Bientôt cette nouvelle se répandit avec la célérité d'une calamité publique et arriva jusqu'aux extrémités du monde catholique. L'Afrique, avec le grand Cyrille d'Alexandrie, pousse un cri d'indignation ; l'Europe et l'Asie y répondent ; et trois cent évêques convoqués en concile, accourent à Ephèse pour venger l'outrage fait à Marie. Nestorius qui ne voulut jamais se rétracter, y fut condamné et toutes ses erreurs anathémalisées.

On ne saurait exprimer avec quel enthousiasme cette condamnation fut accueillie. Le jour où l'on devait se prononcer sur la maternité de Marie étant arrivé, tout le peuple se réunit en foule autour de l'église où les évêques étaient assemblés, et attendit depuis le matin jusqu'au soir la décision du concile. Enfin, la porte s'ouvre ; une voix s'écrie : « Anathème à Nestorius ! Marie est mère de Dieu ! » Et mille échos répondent ! « Anathème à Nestorius ! Vive Marie, Mère de Dieu ! » Jamais victoire n'excita un enthousiasme plus vif et des transports plus unanimes. Les pères du concile sont portés en triomphe, on brûle des parfums sur leur passage ; des feux et des flambeaux allumés attestent la joie universelle, et donnent à cette nuit mémorable, l'éclat du plus beau jour. Voilà Marie vengée ; que devient son blasphémateur ? Il va cacher sa honte au fond d'un désert, et par un châtiment terrible de la justice divine, il périt, la langue rongée par les vers.

 

Pratique : Soyez fidèle à la pieuse pratique de réciter l'Angélus trois fois le jour.

 

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Prière

 

Ô Marie ! Que j'aime à vous contempler tenant Jésus dans vos bras. Il est votre fils et vous êtes sa mère. Rien ne saurait me donner une plus haute idée de votre puissance et m'inspirer une plus vive confiance en votre protection. Vous commandez au Tout puissant, et le Tout-puissant vous obéit je puis donc tout obtenir par vous, parce que celui qui peut tout est votre fils, et qu'il ne saurait rien refuser à sa mère. Ainsi soit-il.

 

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3 mai 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Quatrième jour

Sainte Marie, priez pour nous.

 

Le premier titre d'honneur que nous donnons à la très sainte Vierge, en l'invoquant, c'est son nom même de Marie, nom qui, après celui de Jésus, fait la gloire de l'Eglise et les délices de toutes les âmes pieuses. Elle le reçut de ses parents, quelques jours après sa naissance, et l'on croit pieusement qu'il fut apporté du ciel par un ange. « Ce sont les trois personnes de la sainte Trinité qui vous ont donné ce beau nom de Marie, ô Vierge sainte ! s'écrie un pieux auteur, afin qu'à ce nom vénérable tout fléchisse le genou dans le ciel, sur la terre et dans les enfers ». En effet, le nom de Marie veut dire reine ou souveraine, il veut dire encore étoile de la mer, astre bienfaisant ; et la sainte Vierge a parfaitement rempli toute l'étendue de ce nom mystérieux. Elle est notre reine, elle est la reine du ciel et de la terre, la reine des anges et des hommes. Elle est aussi notre étoile, elle est, selon saint Bernard, cette étoile brillante qui nous éclaire et nous guide à travers les mille dangers dont nous sommes environnés de toutes parts sur la mer orageuse de ce monde. Elle est cet astre bienfaisant qui nous conduit au port du salut.

Voilà pourquoi il n'est presque pas de famille chrétienne, où quelqu'un des membres qui la composent ne réponde au doux et glorieux nom de Marie. La piété d'une mère tient à ce que l'une de ses enfants soit appelée Marie, afin que ce nom béni soit une protection sur sa fille, en même temps que sur elle et sur toute sa maison. Ô vous, heureuse enfant qui portez le beau nom de Marie, possédez aussi sa modestie, sa pureté, sa sainteté. Si vous portez le nom, sans aspirer aux vertus qu'il rappelle, vous le profanez, vous faites injure à Marie.

Il est deux noms de femme qui se rencontrent dans l'histoire du genre humain, et auxquels se rattachent nos destinées. Notre première mère s'appelait Eve, la seconde s'appelle Marie. La première nous a perdus, en mangeant du fruit défendu ; la seconde nous a sauvés, en nous donnant Jésus, le fruit béni de ses entrailles. Nous tenons de la première concupiscence et tous les penchants désordonnés qui nous portent au mal ; nous avons reçu de la seconde Jésus-Christ, l'auteur de la grâce avec le secours de laquelle nous pouvons toujours résister à la tentation, éviter le mal et faire le bien. Voyez maintenant de qui vous êtes enfant ! Si vous ne recherchez que les convoitises de la chair, les plaisirs, les modes, la sensualité, vous êtes enfant d'Eve ! Si au contraire, vous repoussez la vanité, si vous aimez l'intérieur de votre maison et la pratique des devoirs de votre état, si vous allez puiser aux sources de la grâce dans la fréquentation des Sacrements, vous êtes un enfant de Marie ! Choisissez : Eve vous mène à la mort, marie vous conduit à la vie. « Le cœur de Marie est si tendre pour nous, disait notre Saint Curé, que ceux de toutes les mères réunies ne sont qu'un morceau de glace auprès du sien, voyez comme la Sainte Vierge est bonne ! Son grand serviteur Saint Bernard lui disait souvent : « Je vous salue Marie.... » Un jour cette bonne Mère lui répondit : « Je te salue, mon fils Bernard... »

Exemple

Dévotion du Bienheureux Herman, pour le Nom de Marie

 

Le saint nom de Marie était autrefois en si grande vénération dans certains pays, qu'il était défendu de le porter. On aurait craint de profaner le nom de la Mère de Dieu, si on l'avait donné à d'autres personnes. Cet usage ne subsiste plus ; au contraire, c'est par dévotion pour l'auguste Vierge, et pour se mettre sous sa protection d'une manière spéciale, que tant de personnes prennent aujourd'hui le nom de Marie. Heureuses si, non contentes de porter le nom de la Reine du ciel, elfes s'efforcent d'en imiter les vertus. Le bienheureux Herman, au rapport de Surins, prononçait très fréquemment le saint nom de Marie, et en ressentait des effets prodigieux. Quand il était seul, il se prosternait contre le pavé de sa cellule, et répétait sans cesse : « Marie !... Marie !... » Un de ses amis qui était aussi fort dévot à la très sainte Vierge, l'avant rencontré dans un de ces moments qu'il consacrait à honorer le nom de son aimable Mère, lui demanda, tout surpris ce qu'il y trouvait de charmes. « Je cueille, répondit Herman, mais avec une consolation incroyable, les fruits délicieux du nom de Marie. Je le prononce, et il me semble que toutes les fleurs, que tous les parfums les plus exquis se réunissent autour de moi pour embaumer les airs, tandis qu'une certaine vertu que j'ignore remplit.mon cœur d'une joie toute céleste. Je me délasse de tous mes travaux ; j'oublie toutes les amertumes de la vie ; je voudrais ne sortir jamais de cette position, ne cesser jamais de prononcer le saint nom de Marie ».

 

Pratique : Faites une petite inclination de tête, quand vous prononcez ou entendez prononcer le saint nom de Marie.

 

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Prière

 

Ô Marie ! Votre nom seul est une prière, et la plus excellente prière que je puisse faire monter vers le trône de Dieu. Marie ! Si je sais prononcer votre nom avec amour, respect et confiance, je puis tout obtenir du ciel. Marie ! Votre nom est la terreur du démon et Fait accourir les anges à mes côtés. Marie ! Votre nom fait germer la vertu dans mon cœur, comme un rayon de soleil fait épanouir les fleurs et mûrir les moissons. Marie ! Si je meurs en prononçant votre nom hem, je serai sauvé. Je veux le prononcer souvent pendant ma vie, pour être plus assuré de ne pas l'oublier à l'heure de ma mort. Ainsi soit-il.

 

Vianney (21)

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31 janvier 2016

Le Cantique des Créatures de Saint François

Le Cantique des Créatures de Saint François d'Assise

 Voici une très belle méditation du Cantique des Créatures de Saint François

J'ai le plaisir de vous faire partager ce très beau spectacle, rare, car introuvable et inexsitant en DVD: c'est une cassette vidéo datant de 1989 (la dernière que j'ai toujours gardée), que j'ai récemment fait numériser...

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26 décembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

L'Avent avec Saint François

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Dimanche dans l'Octave de Noël

 

François renonce à sa charge

 

Très atteint dans sa santé, de retour de son voyage en Orient, François annonce à ses Frères, lors du chapitre de septembre 1220 tenu à la Portioncule, qu'il renonce a sa charge de ministre général de son ordre. Il sait que sa famille religieuse a pris une dimension importante et qu'il n'a plus la force d'être présent auprès de tous ses frères. Mais il va les servir autrement, donnant à tous, jusqu'à sa mort, un exemple insigne d'obéissance et d'humilité. S'il n'intervient plus dans le gouvernement, il veut maintenir une famille dans l'unité et l'observance de l'intuition spirituelle originelle.

 

À l'école de Saint François

« Le Bienheureux François dit, les mains jointes et les yeux levés au Ciel : « Seigneur, je te recommande la famille que Tu m'as confiée jusqu'ici. Maintenant, n'étant plus capable d'en prendre soin en raison des maladies que Tu sais, très doux Seigneur, je la recommande aux ministres. Qu'ils soient tenus de rendre compte devant Toi, Seigneur, au jour du Jugement, si un frère périt par leur négligence, leur exemple ou même leur rude correction » (Thomas de Celano Mémorial 143).

Parole de Dieu : « Fils d'homme, Je t'ai fait guetteur pour la maison d'Israël » (Ezéchiel 3, 17).

 

Dans ma vie

Même dans la faiblesse de cet enfant, c'est l'oeuvre de notre salut qui se réalise. Pour participer au Salut du monde, nous n'avons qu'une seule chose à faire : offrir notre personne, quels que soient nos talents naturels, nos capacités physiques et intellectuelles, notre santé, nos connaissances, notre âge, les conditions de notre existence... François n'a pas moins servi sa famille religieuse et l'Eglise quand bien même il eût démissionné. C'est notre degré d'identification au Christ qui donne à notre vie ne plus ou moins grande fécondité.

 

Résolution : Il m'en sans doute arrivé de me voir retirer une responsabilité, une fonction, une mission. Comment ai-je réagi intérieurement ? Ai-je manifesté du dépit, de la colère, de la rancune ? Je demande une grâce spéciale d'humilité, vertu décisive pour m'obtenir le Ciel.

 

Méditation du Pape François

« Dans le cœur et dans la pensée de Dieu notre monde est la « maison de l’harmonie et de la paix », et est le lieu où tous peuvent trouver leur place et se sentir « chez soi », parce que cela est « bon ». Tout le créé forme un ensemble harmonieux, bon, mais surtout les humains, faits à l’image et à la ressemblance de Dieu, sont une unique famille, dans laquelle les relations sont marquées par une fraternité réelle non seulement proclamée en paroles : l’un et l’autre sont le frère et la sœur à aimer, et la relation avec Dieu qui est amour, fidélité, bonté se reflète sur toutes les relations entre les êtres humains et apporte l’harmonie à la création tout entière. Le monde de Dieu est un monde dans lequel chacun se sent responsable de l’autre, du bien de l’autre. Ce soir, dans la réflexion, dans le jeûne, dans la prière, chacun de nous, tous nous pensons au fond de nous-mêmes : ne serait-ce pas peut-être ce monde que nous désirons ? Ne serait-ce pas peut-être ce monde que tous portent dans le cœur ? Le monde que nous voulons, n’est-il pas peut-être un monde d’harmonie et de paix, en nous-mêmes, dans les rapports avec les autres, dans les familles, dans les villes, dans et entre les nations ? Et la vraie liberté dans le choix des chemins à parcourir en ce monde, n’est-elle pas peut-être celle qui est orientée vers le bien de tous et qui est guidée par l’amour ? » (7 septembre 2013).

 

Lundi

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Exercer l'autorité à la manière du Christ

 

L'obéissance est un élément essentiel de la vie religieuse, et François apparaît dans tous ses textes comme un homme d'autorité. Sa prédication, sa parole familière, son exemple ne cessent de montrer à ses frères comment répondre aux exigences de l'Evangile. La règle qu'il a rédigée manifeste comment ses Frères doivent vivre du Saint Evangile et il y rappelle la manière dont l'autorité doit s'exercer dans sa famille religieuse. Le vocabulaire est lui-même caractéristique : le supérieur général est appelé ministre ou serviteur, les responsables provinciaux ou locaux sont des custodes ou des gardiens de leurs frères.

 

À l'école de Saint François

(Interrogé sur le portrait du ministre général idéal, François répond:) « Ce doit être un homme d'une vie très austère, d'un grand discernement, d'une réputation louable... Après la prière, qu'il décide (…) de répondre à tous, de pourvoie à tous avec douceur. Ce doit être un homme qui ne créé pas un recoin sordide au favoritisme, après de qui le soin des plus petits et des simples n'ait pas moins de force que celui des sages et des grands... Un homme qui exècre l'argent, corruption principale de notre profession et perfection ».

Parole de Dieu : « Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver à tout prix quelques-uns » (1 Corinthiens 9, 22).

 

Dans ma vie

L'autorité dans l'Eglise est une grâce qui est faite aux Chrétiens pour qu'ils grandissent dans la vie de la grâce. C'est une autorité de service à la suite du Christ qui s'est fait l'un de nous pour prendre notre tête et qui a lavé les pieds de ses disciples, anticipant ainsi le don de sa propre vie qu'il fit au Calvaire. L'Incarnation, c'est le mystère de Dieu qui s'est fait notre serviteur pour nous sauver.

Résolution : J'examine dans quel esprit j'exerce l'autorité dans mes responsabilités séculières ou ecclésiales. Je médite le lavement des pieds et je demande la grâce d'être toujours un bon serviteur des desseins du Père.

 

Mardi

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« De la Crèche au Crucifiement, Dieu nous livre un profond mystère »

 

L'Incarnation est centrale dans la contemplation et la spiritualité de Saint François. Il est particulièrement représentatif du renouveau de la piété à son époque : un attachement très personnel à la personne du Sauveur, la méditation des grands mystères de son passage sur terre, avec une prédilection pour celui de la Nativité et du Calvaire qui nous révèlent l'Amour infini que le Sauveur porte à sa créature humaine. Dès lors la piété de François est très incarnée, il vit plus qu'il ne médite les mystères de la vie du Sauveur.

 

À l'école de Saint François

« Quand il priait et méditait dans les forêts et les déserts, il remplissait les bois de gémissement, il aspergeait les lieux de ses larmes, il frappait se poitrine de la main et là, ayant trouvé une sorte de sanctuaire plus caché, il conversait souvent avec son Seigneur. Là il répondait à un juge, là il suppliait un père, là il s'entretenait avec un ami, là il badinait avec un époux » (Thomas de Celano, Mémorial 95).

Parole de Dieu : « Le Christ m'a aimé et s'est livré pour moi » (Galates 2, 20).

 

Dans ma vie

La liturgie de cette Fête de Noël nous révèle aussi ce que sera le destin de cet Enfant. Déjà les souffrances et les contradictions ne lui sont pas épargnées : il n'est pas accueilli dans l'auberge de Bethléem, Hérode cherche à me faire mourir, sa famille doit prendre le chemin de l'exil... Tous ces épisodes sont comme l'illustration de ce que dit le Prologue de Saint Jean : « Il est venu parmi les siens et les siens ne l'ont pas accueilli » (Jean 1, 11). Les Saints sont dans la joie et la paix, et pourtant ils participent au mystère de la Croix : en Jésus, Dieu aime l'homme à en mourir.

Résolution : Je fais mémoire des mes principaux refus d'accueil du Christ dans ma vie et je lui demande bien humblement de me pardonner et de me faire goûter la joie et la consolation de Sa Miséricorde. Je pourrai alors reconnaître vraiment en Jésus mon Sauveur, qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi.

 

Mercredi

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Sainte Claire, la parfaite disciple

 

Claire di Offreduccio est sans doute celle qui a le mieux compris l'intuition spirituelle de Saint François. Issue d'une noble famille d'Assise, elle entend à 17 ou 18 ans la prédication de François. Le 28 mars 1212 elle abandonne le domicile familial avec une compagne pour rejoindre François à la Portioncule. Après un séjour dans un monastère de bénédictines, elle se consacre totalement à Dieu dans une vie de pénitence joyeuse et de pauvreté radicale. Encore une fois les vocations abondent. François écrit pour les « Pauvres Dames » un règlement de vie qui sera approuvé par Innocent IV la veille de la mort de la sainte, en 1253. Selon leur grâce propre les Clarisses réaliseront au cours des âges l'idéal Franciscain.

 

À l'école de Saint François

« Puisque, par inspiration divine, vous vous êtes faites filles et servantes du très haut et souverain Roi, le Père céleste, et que vous avez épousé l’Esprit Saint en choisissant de vivre selon la perfection du saint Évangile, je veux, et je promets, d'avoir toujours, par moi-même et par mes frères, un soin affectueux et une sollicitude spéciale pour vous comme pour eux. » (Claire d'Assise, Règle, 6, 2-4).

Parole de Dieu : « Marie gardait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Luc 2, 18).

 

Dans ma vie

L'existence d'un ordre féminin, à côté des Frères Mineurs, manifeste l'universalité du message de Saint François. L'orientation plus strictement contemplative de la vie des Clarisses montre aussi la complémentarité des charismes et des mission dans le peuple de Dieu. Mais nous pouvons élargir cette remarque aux dimensions de l'Eglise universelle : le Christ vient sur la terre pour réconcilier les Juifs et les païens, les esclaves et les hommes libres, l'homme et la femme. Il harmonise les différences légitimes et Il les unifie par Son Sacrifice puisque c'est pour tous qu'Il a versé Son Sang.

Résolution : En ces jours où s'ouvre une nouvelle année, j'essaie de voir comment être un authentique disciple du Christ, à l'école des Saints, spécialement de Saint François et de Sainte Claire. Par leur intercession, je consacre à Dieu toute cette année en Lui demandant sa bénédiction.

 

Jeudi

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François en tout conformé au Christ

 

Les années 1224-1225 sont difficiles pour François. Il redoute que l'expansion massive de la Fraternité, les exigences d'une formation intellectuelle poussent les Frères à oublier l'esprit de simplicité évangélique. Le 14 septembre 1224, alors que François fait une longe retraite à l'Alverne, il reçoit les stigmates du Christ Sauveur. C'est ainsi que les difficultés qu'il rencontre et l'angoisse qui le tenaille à propose de l'avenir de sa propre famille reçoivent une nouvelle signification. Il peit encore servir son ordre et l'Eglise, non plus par l'action et la fondation, mais en se laissant parfaitement configurer au Christ qui nous sauve par sa passion bienheureuse.

 

À l'école de Saint François

« En ce temps commencèrent à apparaître dans ses mains et ses pieds les marques de clous, comme il avait vu peu auparavant l'Homme crucifié en-dessus de lui. Ses mains et ses pieds semblaient transpercés au beau milieu... Comme de telles perles rejaillissaient donc en lui, l'homme de Dieu s'efforça avec le plus grand soin de garder caché aux yeux de tous les vivants ce très précieux trésor ».

Parole de Dieu : « Je porte dans mon corps les marques de Jésus » (Galates 6, 17).

 

Dans ma vie

Les Saints nous apprennent à vivre les échecs, les contrariétés, les déceptions. Alors que nous sommes toujours tentés de nous décourager, surtout lorsque nous avons engagé toutes nos forces dans un but précis, leur exemple nous rappelle que Dieu ne juge pas selon nos pauvres critères humains. Peu lui importe le succès de nos entreprises, Il veut que nous nous abandonnions à Lui et donc que nous soyons libres y compris par rapport aux résultats des œuvres que nous réalisons pour Lui. Seul Lui peut donner fécondité et rayonnement à nos actions. Il est le maître.

Résolution : Je suis invité à découvrir que l'essentiel de la vie de Foi et de la morale Chrétienne est d'être fidèle à mon identité de fils de Dieu que rien, pas même le péché, ne peut effacer. Je serai alors parfaitement libre et déterminé pour entreprendre les plus grandes œuvres comme les plus humbles tâches.

 

Vendredi

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L'Eucharistie comme pain de la route

 

Nous avons vu que Saint François a toujours manifesté un grand respect aux Prêtres, parce qu'il leur revient de célébrer la Messe et de distribuer aux fidèles la Sainte Eucharistie. Il entourait d'une particulière attention tout ce qui concerne le Sacrement de l'Autel. Il encourage ses Frères, lors de leur voyage, à entrer et à nettoyer les églises parfois à l'abandon. À la suite du Concile de Latran IV, il demande que les vases sacrés soient bien entretenus et que la Sainte Réserve soit conservée dans un lieu décent. Il a transmis aux Chrétiens une authentique piété à l'égard des signes que Dieu a institués pour manifester sa présence aux hommes et qui continuent la grande œuvre de l'incarnation.

 

À l'école de Saint François

«  Je vous en prie, plus que s'il s'agissait de moi-même, de supplier humblement les clercs... que le très Saint Corps et le Très Saint Sang de notre Seigneur Jésus-Christ... ils doivent par dessus tout les vénérer... et si en quelque lieu le très saint Corps du Seigneur était placé très pauvrement, qu'ils le déposent et le consignent, suivant le commandement de l’Église, en un lieu très précieux ; et qu'ils le portent avec une grande vénération et l’administrent aux autres avec discernement ». (Lettre aux Custodes 2-5).

Parole de Dieu : « Ceci est Mon corps, donné pour vous » (Luc 22, 19).

 

Dans ma vie

Le Christ demeure auprès de nous, à toutes les étapes de notre pèlerinage sur la terre par le moyen des espèces eucharistiques. Chaque fois que la Messe est célébrée, Il rend présent le Sacrifice qu'Il a offert pour glorifier le Père et nous sauver de tous nos péchés. Chaque fois que nous communions, nous le recevons et Il nous fait déjà participer à son éternité. Il est la Force, la Vie, le Soutien de tous les Saints.

Résolution : L'Eucharistie et la prière, avec le Sacrement de pardon, voilà les moyens que Dieu met à ma disposition pour parvenir à la sainteté véritable. Comment mettre à profit des dons aussi magnifiques ?

 

Samedi

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Avec Marie pour Mère

 

Marie est pour François le modèle de la pauvreté évangélique, la parfaite personnification de « Dame Pauvreté », Elle qui s'est entièrement donnée à la personne et à l'oeuvre de son Fils, sans rien retenir pour Elle. Elle a accepté de tout perdre parce qu'Elle est la parfaite disciple de Celui qui s'est dépouillé pour nous enrichir. Il n'y a pas beaucoup de textes explicites de François concernant la Vierge Marie mais il n'est qu'à lire les textes de la tradition Franciscaine pour constater combien ils sont imprégnés d'un esprit profondément marial.

 

À l'école de Saint François

 

« Il embrassait la Mère de Jésus d'un amour indicible, pour la raison que du Seigneur de majesté, Elle nous a fait un Frère. Envers Elle, il s'acquittait de louanges particulières, répandait des prières, offrait ses affections en un si grand nombre et de telle manière que la langue humaine ne pourrait l'exprimer... Il l'a établie l'avocate de l'Ordre et l'a placé sous ses ailes les fils qu'il allait laisser pour qu'elle les favorise et les protège jusqu'à la fin ».

Parole de Dieu : « Voici ta Mère » (Jean 19, 27).

 

Dans ma vie

Le Temps de l'Avent et le Temps de la Nativité son les grands temps liturgiques de la Vierge Marie. Si elle a donné le jour au Fils de Fieu à un moment très précis de l'histoire des hommes, Elle ne cesse d'être Sa Mère très Sainte, et ceci pour l'éternité. Sa mission auprès de ses enfants, les frères de son Fils, ne cesse de répandre aujourd'hui ses bienfaits. Témoin privilégiée du mystère de l'incarnation, Elle représente la participation créée la plus haute au Salut du genre humain. Voilà pourquoi nous confions à son intercession notre conversion et celle du monde.

Résolution : Je remercie la Vierge Marie pour sa présence, sa bienveillance et son soutien et je lui confie toutes les années qui me restent à vivre sur cette terre : « priez pour nous... maintenant et à l'heure de la mort ».

 

Épiphanie du Seigneur

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François, un maître et un ami

 

Avec l'Epiphanie, nous terminons donc notre pèlerinage avec Saint François comme compagnon et comme guide. Ses écrits, le témoignage de ses biographes, les multitude d'anecdotes témoignent tout à la fois de la singularité et de l'exceptionnelle originalité de ce Saint fondateur, et de l'exemplarité de sa physionomie spirituelle : l'amour sans partage pour le Christ, l'attachement à la pauvreté évangélique, le service de la fraternité, l'anticipation de la réconciliation universelle de toute la création, l'identification au Sauveur dans Sa Passion bienheureuse font de Saint François, le petit Pauvre, un maître et un ami. Rendons grâce à Dieu d'avoir suscité en son Eglise une telle personnalité !

 

À l'école de Saint François

« Ecris que je bénis tous mes frères, ceux qui sont actuellement dans notre Ordre et ceux qui, jusqu'à la fin du monde, y viendront jusqu'à la fin du monde... Puisque à cause de la maladie, je ne suis pas en mesure de parler, je fais connaître brièvement ma volonté à mes Frères en ces trois paroles : qu'en signe et mémoire de ma bénédiction et du mystère, ils s'aiment les uns les autres ; Qu'ils aiment toujours notre Dame sainte Pauvreté ; et qu'ils se montrent fidèles et soumis aux prélats et à tous les clercs de la sainte Mère Eglise » (Testament de Sienne).

Parole de Dieu : « Entrant alors dans le logis, ils virent l'enfant avec Marie, sa Mère » (Matthieu 2, 11).

 

Dans ma vie

En ce jour où les puissants, les savants et les riches viennent humblement rendre hommage au Roi des rois dans l'humilité de sa naissance en notre chair, nous voulons rendre grâce à Dieu d'avoir ainsi rendu présent son mystère de sainteté en la personne et la vie de Saint François. À son école, apprenons à offrir l'encens de notre prière, l'or de notre amour, la myrrhe de nos mortifications et pénitences à l'Enfant nouveau-né. En lui, c'est toute la création qui prend un nouveau départ et qui est profondément renouvelée. Que toute notre année rayonne de la nouveauté de l'Evangile !

Résolution : Je rends grâce à Dieu pour ce temps d'Avent et de Noël passé en compagnie de Saint François d'Assise.

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Méditation

Cette fois ce sont les grands, les puissants, les savants qui rendent hommage à Celui qui, dans l'humilité de la chair et aux yeux de la Foi, se révèle comme le Roi des nations, Celui à qui tout pouvoir a été remis au Ciel et sur la terre, Celui par qui tout a été fait. Les mages ont l'humilité de reconnaître Sa puissance et Son autorité. Eux qui viennent du paganisme sont pour nous les patriarches dans l'ordre de la Foi. Quel contraste avec la haine et l'orgueil d'Hérode qui cherchera à faire périr l'Enfant en provoquant un crime abominable. Ceux qui ont fait un long et inconfortable voyage offrent au Roi l'or, à Dieu, l'encens, à l'Homme, la myrrhe. Nous-mêmes, à leur suite, offrons l'or de notre amour, la myrrhe de nos mortifications, l'encens de notre prière. Poursuivant le cours de l'année liturgique, nous allons maintenant accompagner le Christ dans Sa Mission, nous allons écouter Sa Prédication, nous allons obéir à Ses Commandement. Nous allons contempler Son Amour qui se donne, Lui qui livre Sa Vie pour nous purifier de tous nos péchés. Nous allons recueillir le don de Sa propre vie puisqu'Il nous communique l'Esprit-Saint qui nous renouvelle et nous pousse à annoncer aux hommes les merveilles du Salut. Que Saint François nous donne de vivre vraiment des mystères du Salut avec un cœur pauvre et joyeux !

 

Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

 

Fin de l'Avent avec Saint François d'Assise

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Téléchargez les méditations de cette semaine (pdf) en cliquant ici

Téléchargez l'intégralité des méditations de l'Avent avec Saint François (pdf) en cliquant ici

19 décembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

L'Avent avec Saint François

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Quatrième Dimanche de l'Avent

 

La nature réconciliée

Encore une fois l'image d'Epinal est riche d'enseignements : François prêche aux poissons et aux oiseaux, il domestique un loup sauvage, il rachète deux agneaux promis à la boucherie et il les rend à son propriétaire à condition qu'il les laisse vivre... Il manifeste à la fois que dans son cœur les temps messianiques de la réconciliation universelle sont advenus et que le disciple du Christ se doit d'aimer toute créature parce qu'elle est sortie de la main de Dieu. Il s'agit là encore d'une attitude contemplative tout imprégnée par la pauvreté évangélique ; les frères auront à cœur de ne pas accaparer à leur profit ce qui est à la disposition de tous.

 

À l'école de Saint François

« Frère Loup, tu fais beaucoup de dommages dans ces contrées et tu as perpétré d'horribles méfaits en massacrant sans miséricorde des créatures de Dieu... je veux faire la paix entre toi et eux, en sorte qu'eux ne soient plus jamais lésés par toi et que, te remettant toute offense passée, ni les chiens, ni les hommes ne te poursuivent plus... je sais que tout ce tu fais de mal, tu le fais à cause de ta faim enragée » (Actes du Bienheureux François 23, 11-16).

Parole de Dieu : « Le loup habitera avec l'agneau » (Isaïe 11, 6).

 

Dans ma vie

La pauvreté de la Crèche nous rappelle que Dieu a choisi les moyens les plus humbles pour nous sauver et nous racheter. Les Chrétiens ont à s'interroger sur leur rapport aux biens matériels et à la création dans son ensemble. Ils ont reçu celle-ci en gérance et devront rendre des comptes sur la manière dont ils utilisent ce que Dieu a mis à leur disposition pour accomplir leur vocation. La question écologique devenue centrale depuis quelque temps nous rappelle que l'homme est appelé à maîtriser sa soif de domination et de profit en se rappelant qu'il est lui-même soumis à son Créateur.

Résolution : Je renonce au gaspillage en apprenant par exemple à me contenter de ce que j'ai et à ne pas me laisser envahir par ce désir de consommation effrénée suscitée par la dictature de la publicité et du paraître. J'en parle aussi à mes proches.

 

Méditation

La tradition spirituelle occidentale fait du mois d'octobre et du mois de mai des temps privilégiés de la dévotion mariale. Mais nous pouvons dire que l'Avent est le grand temps liturgique de la Vierge Marie. Lorsque nous célébrons une naissance, notre attention se porte tout à la fois sur la mère et sur l'enfant qui vient de naître. Marie tient la première place dans la venue dans la Chair du Fils de Dieu. Elle représente tout le genre humain qui est invité à accueillir dans la Foi l'avènement du Sauveur. Elle nous montre que tous sommes appelés à coopérer à notre propre Salut et à celui des autres. Son humilité lui donne de découvrir et de proclamer les merveilles que le Puissant réalise dans sa propre humanité et son intercession nous obtient la grâce de savoir à notre tour consacrer notre vie à la personne et à l'oeuvre du Rédempteur. Elle est vraiment notre Mère et notre éducatrice parce qu'Elle nous apprend à ne vivre que pour Dieu. Alors que la désobéissance d'Eve nous a détourné de la vraie vie et de la joie, la parfaite soumission de Marie nous obtient le don le plus précieux qui soit, la présence même de notre Créateur dans notre cœur. La liberté nous est rendue et nous pouvons enfin aimer et parvenir à la vie éternelle.

 

Quatrième semaine de l'Avent

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Lundi

 

Servir le Corps du Christ

Personnalité charismatique, François n'a de cesse que de faire confirmer ses intuitions spirituelles, d'abord par l'évêque d'Assise, puis aussi par le Pape de Rome. Il sollicite aussi le cardinal Hugolin de Conti comme prélat protecteur de cette nouvelle fondation religieuse. C'est ce même cardinal Hugolin qui deviendra Pape sous le nom de Grégoire IX (1227-1241). La reconnaissance des Frères Mineurs par le Siège Apostolique fera d'eux une famille religieuse au service de la Mission universelle. François voit en elle une image de la réalisation du mystère de l'Eglise où tous ont un même cœur et une même âme, réunis dans une même Charité, au service d'une même mission.

 

À l'école de Saint François

« La règle et la vie des frères Mineurs est celle-ci : observer le saint Évangile de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en vivant dans l'obéissance, sans rien en propre et en chasteté. Frère François promet obéissance et révérence au seigneur pape... et à ses successeurs élus canoniquement en fonction et à l'Église romaine. Et que les autres frères soient tenus d'obéir à frère François et à ses successeurs ». (Regla Bullata 1, 1-3).

Parole de Dieu : Sois le pasteur de mes brebis » (Saint Jean 21, 16).

 

Dans ma vie

Il revient à l'Eglise hiérarchique d'authentifier et de discerner les charismes spirituels dont un baptisé peut faire l'objet. En effet, c'est l'ensemble du peuple Chrétien qui doit bénéficier ainsi de la grâce faite à l'un de ses membres. Dans la lumière de Noël, nous pouvons contempler les innombrables reflets de l'unique mystère de l'incarnation rédemptrice qui viennent éclairer l'Eglise et l'embellir à toutes les étapes de son développement et de sa croissance. C'est toujours l'unique mystère du Christ qui est ainsi reçu, illustré et communiqué, selon la grâce de chaque famille religieuse, de chaque mouvement, de chaque communauté.

 

Résolution : Le mystère de Noël me fait réfléchir à ma place dans l'Eglise, à ma mission, à ma vocation. L'enfant de la Crèche vient réunir dans l'unité de son corps mystique le genre humain appelé au Salut. Je renouvelle ma ferme volonté de servir le Christ dans l'Eglise.

 

Mardi

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L'amour et la vénération de François pour les prêtres

François intervient à une époque de pleine réforme dans l'Eglise. Or cette réforme porte d'abord sur la sanctification du clergé. En effet les groupes contestataires sont écoutés avec bienveillance par le peuple lorsque celui-ci prend conscience qu'il est guidé par des pasteurs indignes qui négligent leur charge, vivent en concubinage ou cherchent à s'enrichir. Si François a bien conscience de ce nécessaire renouveau, il ne remet jamais en cause la hiérarchie ecclésiastique en son principe. Malgré les oppositions, voire les persécutions, il manifestera toujours un grand respect pour les prêtres en raison de la grandeur de ce qu'ils communiquent, la grâce du Salut.

 

À l'école de Saint François

« Ensuite, le Seigneur me donna et me donne une si grande foi dans les prêtres qui vivent selon la forme de la sainte église romaine, à cause de leur ordre, que, même s'ils me persécutaient, que je veux recourir à eux.. Et je fais cela, car dans ce siècle je ne vois rien corporellement du Très-Haut Fils de Dieu, sinon Son Très Saint Corps et Son très Saint Sang qu'eux même reçoivent et qu'eux seuls administrent aux autres ». (Testament 6 et 10).

Parole de Dieu : « Qui vous écoute, m'écoute » (Saint Luc 10, 16).

 

Dans ma vie

C'est par l'Eglise que Jésus perpétue son œuvre et manifeste Sa présence en ce monde. Pour cela Il a voulu un certain nombres d'institutions, dont le Sacerdoce ministériel. À cause du péché, il y a toujours pour l'homme la tentation de soumettre à son avantage la grâce que Dieu lui a faite pour le service de toute la communauté. C'est ce que nous appelons le cléricalisme. Mais les saints réformateurs comme François rappellent de façon convaincante le caractère instrumental de toute l'institution dans l'Eglise : le ministère et l'exercice de l'autorité sont au service de la sainteté de tout le peuple de Dieu.

Résolution : Aujourd'hui je prie pour l'Enfant Dieu de bénir tous ses Prêtres pour qu'ils soient fidèles à leur vocation et qu'ils l'accomplissent dans la pauvreté du cœur et dans l'humilité.

 

Mercredi

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La simplicité véritable

 

Modèle de simplicité et d'humilité, François n'est guère facile à imiter. Les témoignages nombreux nous permettent de constater que le Petit Pauvre d'Assise aspire à la dernière place parce qu'il est sûr d'y retrouver son Dieu et Sauveur. S'il acceptait les gestes de Charité que lui prodiguaient les Frères spécialement au temps de sa maladie, il ne se laissait jamais vaincre en générosité, donnant tout ce qui lui avait été procuré. Lui-même demande aux Frères de se réjouir d'avoir a mendier leur pain : « C'est ainsi que je veux que mon frère aille à l'aumône et en revienne : dans l'allégresse et joyeux ! » (Compilation d'Assise, 98).

 

À l'école de Saint François

« C'est avec un soin plus attentif que le Saint arborait en lui-même et chérissait dans les autres la Sainte simplicité, fille de la grâce, sœur de la Sagesse, mère de la Justice. En effet, il n'approuvait pas toute sorte de simplicité, mais celle-là seulement qui se contente de son Dieu et tient tout le reste qui se contente de son Dieu et tient tout le reste pour négligeable. C'est celle qui se glorifie dans la crainte de Dieu, qui ne sait faire ni dire le mal » (Thomas de Celano, Memorial 189).

Parole de Dieu : « Seigneur, je n'ai pas le cœur fier, ni le regard ambitieux » (Psaume 131, 1).

 

Dans ma vie

L'homme est insatisfait parce qu'il ne sait pas éduquer et évangéliser son désir. Jésus vient lui apprendre à ne vivre que pour Dieu seul, la source véritable de toute richesse authentique. Ne cherchant que Dieu, notre cœur est libéré de tout attachement désordonné. C'est là le chemin de l'authentique liberté, c'est l'école du don désintéressé de soi-même qui conduit à la perfection de l'amour et de la joie, celle qui nous fait aimer Dieu et notre prochain d'un cœur simple et non partagé.

Résolution : Le but de la vie spirituelle est d'unifier notre vie. L'Enfant qui vient veut m'apprendre à vivre comme Lui en présence de Dieu, dans l'accomplissement le plus exact possible de sa volonté. J'examine ce qui me disperse et je valorise ce qui contribue à unifier mon existence.

 

Jeudi

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Vivre le mystère de Noël

 

François ne cessait de méditer l'Evangile et il avait à cœur de faire entrer ses auditeurs dans cette méditation. C'est ainsi que beaucoup découvrirent le grand motif de l'Incarnation : Dieu qui se rend accessible et « imitable » en Jésus-Christ, par le don de Sa Grâce. Le 25 décembre 1223, alors qu'il visite le village de Greccio dans le Latium, il a l'idée de faire reconstituer la scène de la Nativité, autour d'une mangeoire, avec un âne et un boeuf ! C'est la première Crèche de la Chrétienté occidentale. Bien plus qu'une simple reconstitution théâtrale, il s'agit bien pour le peuple Chrétien de faire mémoire du grand mystère de l'Incarnation, Dieu se fait homme pour nous sauver.

 

À l'école de Saint François

« On convoqua les frères sont convoqués, les habitants arrivent, la forêt résonne de voix et cette nuit vénérable par ses lumières abondantes et claires, ses louanges sonores et harmonieuses, devient splendide et solennelle. L’homme de Dieu, se tenait devant la crèche, rempli de piété, inondé de larmes et débordant par la joie... Il prêche ensuite au peuple présent sur la nativité du pauvre Roi quand il voulait le nommer « l’Enfant de Bethléem », en raison de sa tendresse et de son amour ». (Saint Bonaventure, Légende Majeure 10, 7).

Parole de Dieu : « Et le Verbe s'est fait chair et Il a demeuré parmi nous » (Saint Jean 1, 14).

 

Dans ma vie

Le temps de l'Avent s'achève et nous sommes à nouveau invités à accueillir dans la joie notre Sauveur. Il est l'Emmanuel, « Dieu avec nous ». Voilà pourquoi nous partageons la joie de François et de tous les pauvres du Seigneur. La Crèche autour de laquelle se réunissent toute la maison et toute la communauté paroissiale nous fait expérimenter ce que nous avons de plus précieux et qui nous est communiqué dans ce mystère de pauvreté. L'étable est assez vaste pour contenir le monde entier, chacun y prend sa place avec son lot de misère et de péchés. L'essentiel est d'avoir les yeux fixés sur le frêle Enfant sur qui le Salut du genre humain repose.

Résolution : Durant ma journée je prends un temps pour m'isoler et préparer mon cœur à la célébration de la nuit. Même si je n'ai pas toujours été fidèle à mes bonnes résolutions, je fais un acte de Foi en Celui qui s'est fait Homme par amour pour moi.

 

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Vendredi

Saint jour de Noël

 

La joie est donnée au monde

La joie de Noël – l'accueil du Salut – a irradié toute l'existence de Saint François au point que tous les contemporains témoignent de la joie et de l'allégresse qui l'habitaient et qu'il communiquait à tous ceux qui le rencontraient ou qui partageaient sa vie. L'exultation le faisait chanter en français, la langue à la mode de l'époque, celle des chansons courtoises, et avec des bouts de bois il mimait une vielle imaginaire, dansant et criant son bonheur d'être tout à Dieu à la suite de son Maître et Seigneur dont nous fêtons aujourd'hui la joyeuse naissance.

 

À l'école de Saint François

« Ce Saint tenait fermement que l'allégresse spirituelle est le remède le plus sûr contre les mille embûches ou fourberies de l'Ennemi. Il disait en effet : « Ce qui fait que le diable exulte de préférence, c'est quand il peut dérober au service de Dieu la joie de l'esprit... Mais quand l'allégresse spirituelle remplit les cœurs, c'est en vain que le serpent répand son venin mortel. Les démons ne peuvent blesser le serviteur du Christ quand ils l'ont vu rempli d'une sainte bonne humeur »... Aussi le Saint s'efforçait-il de se tenir toujours dans la jubilation du cœur, de conserver l'onction de l'Esprit et l'huile de l'allégresse » (Thomas de Celano, Mémorial 125).

Parole de Dieu : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur » (Philippiens 4, 4).

 

Dans ma vie

La naissance de Jésus est annoncée aux bergers comme une joyeuse nouvelle et c'est effectivement la joie qui est la note dominante de la liturgie de la nativité et des jours qui suivent. À chaque Chrétien, depuis le joue de son baptême, il est accordé le grand bonheur de vivre dans l'intimité de son Sauveur. C'est là le motif de l'Incarnation : apprendre à chaque homme à vivre en présence de Dieu qui lui pardonne et lui communique sa propre vie.

Résolution : En ce jour de joie, je prends quelques instant pour une grande action de grâce à Celui qui vient nous sauver. Je renouvelle dans le secret de mon cœur ma consécration baptismale et l'engagement à être fidèle aux promesses de mon Baptême.

 

Méditation

À l'occasion de cette fête de la Nativité, demandons à Saint François les sentiments de son cœur pour contempler l'Enfant de la Crèche. Les yeux de notre chair ne voie qu'un fragile bébé, né dans le dénuement le plus extrême, une jeune femme toute heureuse et un humble artisan qui veille avec sollicitude et fierté sur la mère et l'enfant. L'âne et le bœuf offrent à leur manière une aide et une protection. Quelques bergers sont là. Ils ont répondu à un mystérieux appel. Leur présence nous fait entrer dans le mystère de la Foi : cet enfant qui ne parle pas est le Verbe fait chair, la Parole même de Dieu qui va retentir dans le monde entier. Pour la première fois l'attente du genre humain, le fol espoir de l'humanité tout entière ne vont pas être déçus. Le Salut va être communiqué à tous ceux qui accueillent l'Evangile, le pardon divin est promesse de vie éternelle et de résurrection bienheureuse, l'espérance est à portée de tous de main. La plus grande preuve d'amour est donnée puisque le Père livre son Fils entre nos mains. Il nous communique sa propre manière d'aimer, puisque nous recevons de Lui la grâce. Voilà le grand cadeau, le cadeau suprême que Dieu nous fait en cette nuit très sainte.

 

Octave de Noël

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Samedi

 

De la pauvreté à la fraternité

Une famille religieuse manifeste aussi un charisme ou grâce de fondation à travers ses institutions et la manière dont elle s'organise. Parce qu'ils mettent tout en commun, les Frères Mineurs, sous l'impulsion de François, vivent de façon très radicale les exigences d'une vie fraternelle. Comme cela avait été révélé à François, de nombreux disciples de joignent à lui et il doit donc organiser la Fraternité, mais il ne le fait pas seul. Jusqu'en 1222, il réunit chaque année à la Pentecôte tous les Frères Mineurs pour un chapitre général où l'on décide ensemble des adaptations et orientations pour toute la famille Franciscaine.

 

À l'école de Saint François

« Puisque, à cause de la maladie, je ne suis pas en mesure de parler, je fais connaître à brièvement ma volonté à mes Frères en ces trois paroles : qu'en signe de mémoire de ma bénédiction et du mystère, ils s'aiment les uns les autres ; qu'ils aiment et observent toujours notre dame sainte Pauvreté ; et qu'ils se montrent toujours fidèles et soumis aux prélats et à tous les clercs de la sainte mère Eglise » (Testament de Sienne 2-5).

Parole de Dieu : « Alors les Apôtres et les Anciens se réunirent pour examiner cette question «  Actes 15, 6).

 

Dans ma vie

Le Christ est venu pour rétablir entre Dieu et les hommes une fraternité. C'est l'amour de Charité qui unit intérieurement tous les Chrétiens et qui les établit dans la vérité puisque cet amour est le Saint Esprit Lui-même communiqué en plénitude à l'Eglise au matin de la Pentecôte. C'est aussi cet amour qui gagne le cœur de ceux qui n'ont pas encore la Foi. Toute communauté Chrétienne – famille, paroisse, maison religieuse, – doit s'organiser pour manifester au mieux cet amour qui vient de Dieu.

Résolution : Dans ma propre vie et dans la vie de ma communauté, que dois-je changer pour mieux vivre et exprimer cet amour de Dieu qui m'est donné et révélé en ces jours saints de la Nativité ? En cette veille du dimanche de la Sainte Famille, je demande une grâce de renouvellement pour ma famille.

 

Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

 

Téléchargez les méditations de cette semaine (pdf) en cliquant ici

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12 décembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

L'Avent avec Saint François

 

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Troisième Dimanche de l'Avent

 

Le témoignage de la Charité

Le témoignage de l'amour fraternel de la première communauté réunie autour de Saint François a frappé les contemporains. Le fondateur multipliait les actes de Charité délicate à l'égard de ses Frères. Ainsi une nuit il demande à toute la communauté de préparer et de partager un bon repas pour venir en aide à un jeune Frère qui souffrait cruellement de la privation de nourriture. François lui-même prend part à ces agapes fraternelles. La pénitence est tout entière au service la Charité !

 

À l'école de Saint François

« Alors qu'ils méprisaient toutes choses terrestres et ne s'aimaient jamais eux-mêmes d'un amour égoïste, il reversaient en commun le sentiment de tout leur amour et s'efforçaient de se donner eux-mêmes en rançon pour subvenir aux besoins des Frères. C'est avec un grand désir qu'ils se rassemblaient, avec un plaisir plus vif qu'ils étaient ensemble... La séparation d'avec les compagnons était pénible,n la coupure amère, l'éloignement cruel » (Thomas de Celano, Vita Prima 38).

Parole de Dieu : « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples , c'est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Saint Jean 13, 35).

 

Dans ma vie

Une communauté est missionnaire parce qu'elle donne un témoignage de Charité mutuelle et d'amour du prochain. C'est cet amour qui est à la source de l'engagement apostolique et qui pousse le baptisé à tout supporter (fatigues, persécutions, inconfort, incompréhensions). C'est aussi le secret de sa persévérance, de son courage, de son abnégation. C'est l'amour qui donne la force de lutter contre l'égoïsme, le repli sur soi, le découragement, l'orgueil. Mais c'est aussi l'amour qui est le but de l'activité missionnaire : que tous les hommes reconnaissent l'amour dont Dieu les aime.

Résolution : Je prends la décision d'aimer tous ceux que je rencontre aujourd'hui puisque je sais que cet amour révèle Dieu. Même si je n'éprouve aucune sympathie pour telle ou telle personne, je lui manifeste bienveillance et intérêt.

 

Méditation

 

L'histoire du Salut et la prédication de Saint Jean Baptiste, comme la liturgie de l'Eglise, existent pour éclairer notre intelligence et convertir notre cœur. Nous avons peut être la bonne habitude de faire régulièrement une retraite spirituelle dans un monastère ou une communauté religieuse, c'est-à-dire de prendre quelques jours pour revenir à l'essentiel, faire le point sur notre vie, grandir dans l'intelligence du mystère chrétien et choisir quelques bonnes résolutions pour notre vie de baptisés. Mais la célébration dominicale est aussi l'occasion de faire cette expérience de renouvellement parce que nous accueillons Celui qui est notre Sauveur. Le pire sentiment serait alors l'indifférence ou la négligence. Il n'y a qu'une seule chose vraiment sérieuse dans notre vie, l'amour que Dieu nous porte et le seul, l'unique, l'irréparable échec serait de ne pas vouloir répondre à cet Amour. Demandons à Saint François de savoir comme lui accueillir avec un cœur d'enfant la joie et la réalité du Salut.

 

Troisième Semaine de l'Avent

 

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Lundi

 

Une humilité qui touche les cœurs

Le nom que donne François à ses compagnons est très caractéristique : il les appelle les Frères Mineurs, les plus petits, et lui-même se considère toujours comme le serviteur de tous. L'évêque de Terni qui écouta sa prédication s'écria : « Dieu a éclairé son Eglise par ce petit homme pauvre et méprisé, simple et illettré. Les humbles sont ceux qui savent ne pouvoir compter que sur le Seigneur et qui mettent en Lui toute leur espérance. François avait toutes les audaces car son action ne cherchait qu'à glorifier son Maître et son Seigneur. Il ne gardait rien pour lui, ayant une vive conscience de sa fragilité et de faiblesse.

 

À l'école de Saint François

« Humble par le comportement, plus humble par la pensée il était humble au plus haut point dans son estime ; ce prince de Dieu ne voyait pas qu'il avait été placé en première place... car parmi les petits il était le plus petit... sa bouche était éloignée de toute hauteur, ses gestes de toute pompe, ses actions de toute morgue ». (Thomas de Celano, Mémorial 140).

Parole de Dieu : « Le Seigneur a élevé les humbles » (Saint Luc 1, 52).

 

Dans ma vie

La fête de Noël exalte l'humilité. Dieu accepte de se faire notre serviteur en devenant homme. À la suite de la Vierge Marie qui exalte les merveilles que Dieu a réalisées en Elle et par Elle, le Chrétien découvre ce qu'est l'authentique humilité : accueillir dans l'action de grâce l'oeuvre du Salut, reconnaître notre situation de pécheur, rendre toute gloire à Dieu pour le bien qu'Il nous donne d'accomplir. Cette attitude fondamentale que nous apprend le Saint Esprit nous donne d'aborder toute personne « de bas en haut » pour nous mettre joyeusement à son service.

Résolution : Je demande par une prière de mon choix à la Vierge Marie la grâce d'une authentique humilité qui me préserve de la présomption, de l'orgueil et de la vanité. J'apprendrai ainsi à me réjouir du bien et à faire l'expérience d'une authentique liberté.

 

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Mardi

 

Une vie mortifiée

Après une jeunesse dorée, François multiplie les actes de pénitence, dont certains peuvent évidemment nous impressionner voire nous effrayer. Notons d'abord la primauté de la mortification intérieure : mendicité, humiliations toujours supportées avec le sourire, incompréhensions, en attendant les grandes douleurs provoquées par les dissensions dans sa propre famille et les stigmates. Enfin il faut remarquer que toutes ces pénitences sont le moyen trouvé par François pour manifester son grand amour pour le Christ crucifié et humilité. Son exemple et son enseignement nous aident à mieux comprendre la place de la pénitence dans la vie du Chrétien.

 

À l'école de Saint François

« C'est à peine ou très rarement qu'il admettait les aliments cuits ; même lorsqu'ils les admettait, souvent ou bien il les assaisonnait avec de la cendre ou bien il noyait dans l'eau froide la saveur de leur assaisonnement... Que dirais-je sur son usage du vin, puisque l'eau elle-même, quand il brûlait du désir de la soif, il ne s'autorisait pas même à en boire à satiété ». (Thomas de Celano, Vita Prima, 51).

Parole de Dieu : « Si vous ne faites pas pénitence, vous périrez tous » (Luc 13, 5).

 

Dans ma vie

Notre réaction lorsque nous abordons le temps du Carême est rarement spontanément chrétienne ; nous prenons quelques résolutions et nous attendons avec impatience le dimanche de Pâques. Or, la pénitence ecclésiale est une occasion précieuse d'approfondir le prix que le Christ a payé pour notre salut. Au lieu de voir dans l'Avent un carême « supportable », examinons la place de la pénitence dans notre vie comme école de la liberté et de l'amour. Prenons conscience du poids du péché dans notre vie, avec son lot de tristesse et de dégoût.

Résolution : A la lumière de l'Evangile et de l'exemple de Saint François, je m'interroge sur les signes de conversion que je dois encore poser dans ma vie. Joyeusement et généreusement, je choisis un ou deux points concrets.

 

17

Mercredi

 

Contre l'oisiveté

Il ne faut pas être victime d'une image d'Epinal à propos de Saint François et de ses compagnons, de gentils et sympathiques idéalistes, vivant dans les bois et distribuant quelques bonnes paroles de paix et d'amour. Si François rompt avec le modèle traditionnel des religieux vivants du travail de leurs mains dans une maison religieuse stable où tout est organisé pour permettre aux moines de vivre de façon autarcique, la mendicité n'est pas une alternative au travail mais une occasion de rappeler aux Chrétiens la place du partage et de l'indispensable pratique des œuvres de miséricorde. Voilà pourquoi dans sa règle, il organise le travail des Frères.

 

À l'école de Saint François

« Et que les frères qui savent travailler travaillent et exercent ce même métier qu'ils ont appris, s'il n'est pas contraire au salut de leur âme et si il être pratiqué honnêtement... Et pour leur travail, qu'ils puissent recevoir tout ce qui est nécessaire, excepté l'argent. Et quand ce sera nécessaire, qu'ils aillent à l'aumône comme tous les autres frère... L'oisiveté est ennemie de l’âme. C'est pourquoi les serviteurs de Dieu doivent toujours s'adonner à la prière ou à quelque bonne activité ». (Règle et Vie des Frères, 3, 7, 8, 11, 12).

Parole de Dieu : « Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus » (2 Thessaloniciens 3, 10).

 

Dans ma vie

Jésus vient au monde pour une œuvre et Il n'est pas une seconde vie sur terre qui ne soit pas entièrement consacrée à la glorification du Père et au Salut des ses frères les hommes. La Foi Chrétienne nous fait découvrir que tout dans notre existence doit être mis au service de notre participation à notre Salut et à celui de notre prochain. Dieu qui entre dans le temps nous révèle le poids et l'importance du temps qui nous est imparti pour préparer notre éternité.

Résolution : Je m'interroge sur la manière dont j'emploie mon temps, y compris sur mes activités de détente ou de loisirs. Je demande au Saint Esprit de m'éclairer dans mes choix.

 

28

Jeudi

 

Annoncer le Christ à toutes les Nations

Au XIIIe siècle, la vie religieuse mendiante (Franciscaine ou Dominicaine) mentionne explicitement parmi ses objectifs ou ses buts la conversion ds infidèles, autrement dit des Musulmans. Les Croisades du siècle précédent ont mis les Chrétiens en contact avec ceux qui ne reconnaissent pas en Jésus le Dieu sauveur. Plutôt que de critiquer les croyances des non-chrétiens, François recommande à ses Frères de prêcher avec humilité les grandes vérités de la Foi. Si une prédication explicite n'est pas possible, le témoignage de vie des Frères peut suffire à toucher les cœurs. En 1219, François rencontrera le Sultan d'Egypte Al-Kâmil qui le traitera avec honneur et respect.

 

À l'école de Saint François

« Les frères qui s'en vont ainsi peuvent vivre spirituellement de deux manières. Une manière est de faire ni disputes, ni querelles, mais d'être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu et de confesser simplement qu'ils sont chrétiens. L'autre manière est, lorsqu'ils verraient que cela plaît au Seigneur, d'annoncer la Parole de Dieu, pour que les infidèles croient en Dieu tout puissant, Père, Fils et Esprit Saint, le Créateur de toutes choses, le Rédempteur et Sauveur, pour qu'ils soient baptisés et deviennent chrétiens ». (Règle Primitive 16, 5-7).

Parole de Dieu : « Malheur à moi si je n'évangélise pas » (I Corinthiens 9, 16).

 

Dans ma vie

Qu'est-ce qu'une bonne nouvelle qui n'est pas annoncée et répandue ? La venue du Messie a été préparée par la grande famille des Justes de l'Ancien Testament et des Prophètes. Et au début de l'Evangile, ce sont les Anges eux-mêmes qui annoncent l'accomplissement des temps messianiques à Zacharie, à Marie et aux bergers. De même ce sont eux qui témoignent de la résurrection auprès des Saintes Femmes avant que le Ressuscité n'apparaisse à ses Apôtres. La grâce de Noël nous donne d'accueillir cette Bonne Nouvelle qui s'incarne en cet Enfant et de l'annoncer aujourd'hui.

Résolution : Je côtoie certainement chaque jour des non-croyants, des agnostiques, des indifférents ou des adeptes d'autres religions. Ai-je le souci de témoigner du Christ ne serait-ce que par la qualité de ma vie Chrétienne ? Je prends le temps aussi de prier pour chacun d'entre eux.

 

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Vendredi

 

La soif du martyre

La vie religieuse est apparue au moment où le Christianisme a été toléré dans l'Empire Romain, puis est devenu religion officielle au cours du IVe siècle. Dès lors la perspective du martyre s'éloignait et il devenait avantageux, d'un point de vue matériel et social, de devenir Chrétien. Les moines sont partis au désert pour vivre l'Evangile dans toute sa radicalité, gardant toujours le désir et la disponibilité de témoigner du Christ en donnant sa vie pour lui. Ce fut le cas de certains, martyrisés en raison de leur fidélité à l'orthodoxie, mais la plupart donnèrent leur vie pour leur attachement à l'Evangile et à leur règle.

 

À l'école de Saint François

« Brûlant du plus ardent désire du martyre, le Bienheureux François... voulut partir pour les région de Syrie, afin d'annoncer l'Evangile de Jésus-Christ aux Sarrasins... Quand le Saint homme débarqua à terre, il se mit à nouveau à répandre la semence de la Parole Divine... Mais la ferveur pour le martyre ne s'attiédit pas en lui... Mais déjà... comme le le Seigneur en disposait autrement pour le Salut de nombreuses autres personnes, lui faisait obstacle par de très graves affections du corps, il rentra à nouveau en Italie ». (Julien de Spire, Vie de François, 34 et 35).

 

Parole de Dieu : « Je suis venu pour allumer du feu sur la terre, et comme Je voudrais que déjà il fût allumé » (Saint Luc12, 49).

 

Dans ma vie

Le Christ est venu apporter un feu sur la terre, une lumière qui doit éclairer tous les hommes. À certaines époques la Charité semble se refroidir, la Foi s'obscurcir, mais Dieu suscite des François d'Assise dont la vie et les paroles réveillent le peuple de Chrétien et provoquent comme un renouveau évangélique et missionnaire. Vivre une nouvelle année liturgique doit revivifier en nous le dynamisme de notre baptême et de notre confirmation. Celui qui vient fait en nos cœurs toutes choses nouvelles !

Résolution : Le récit des martyrs des premiers siècles comme de ceux de notre époque peut m'intimider, voire me faire un peu honte. Mais le martyre est fondamentalement une grâce accordée par Dieu En revanche il dépend de moi d'être martyr dans les petites choses. Je cherche comment je puis témoigner de la vérité.

 

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Samedi

 

Un nouvel évangélisme

Tous les biographes de Saint François, comme les documents pontificaux, soulignent la nouveauté que représentent l'intuition et l'institution Franciscaines. Beaucoup de groupes se réclamaient d'un retour à l'Evangile – on peut même dire que c'est une constante dans l'histoire de l'Eglise et de ses division – mais c'était pour eux l'occasion de critiquer l'institution ecclésiale, voire d'en contester l'existence et le principe même. Rien de tel chez François mais plutôt l'occasion de faire découvrir à tous l'inépuisable jeunesse de l'Evangile.

 

À l'école de Saint François

« À la fin des temps, ce nouvel évangéliste, pareil à un des fleuves du paradis, a en effet diffusé sur toute la terre des flots de l'Evangile, par une pieuse irrigation ; il a prêché par son action la voie du Fils de Dieu et la doctrine de vérité. Ainsi s'est-il produit en lui et par lui une exaltation inespérée et une sainte nouveauté sur la surface de la terre ; le germe de l'antique religion a renouvelé soudain ceux qui s'étaient longtemps envieillis et étaient très décatis » (Thomas de Celano, Vita Prima 89).

Parole de Dieu : « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Apocalypse de Saint Jean 21, 5).

 

Dans ma vie

Le péché incline la création vers le vieillissement, la maladie et la mort. Dans la grotte de Bethléem est manifesté aux hommes le mystère de leur Salut et donc de leur rajeunissement. Le Christ est l'homme nouveau, prince de la vie, vainqueur du péché et de la mort. Cette vie, Il vient nous la communiquer. Être Saint, c'est participer à l'éternelle jeunesse de Dieu. C'est recevoir de Lui une capacité nouvelle à poser des actes qui ont valeur d'éternité s'ils sont animés par l'Amour même de Dieu qui nous est communiqué par la prière et la grâce des Sacrements. Accueillir l'enfant, c'est échapper au vieillissement en être envahi de la Divine Espérance.

Résolution : Une part de moi-même est envahie par certaines mauvaises habitudes vieillies, qui sont souvent les conséquences de mes défauts. Je ne me résigne pas à cet état de fait et je prends la résolution de combattre les manifestations de mon principal défaut.

 

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Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

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5 décembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

L'Avent avec Saint François

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Deuxième Dimanche de l'Avent

 

Les risques de la vocation

En renonçant au monde, François choisit l'insécurité quant à son avenir. Il n'entre pas dans une famille religieuse qui lui aurait offert un cadre déjà existant et une protection. Sans percevoir encore clairement ce à quoi Dieu l'appelle, il accepte de suivre un chemin obscur. Très concrètement, il renonce aux avantages de son ancien statut et il s'expose aux dangers. C'est ainsi que des brigands qu'il a rencontrés le rouent de coups.

 

À l'école de Saint François

« (Des brigands) lui demandèrent sauvagement qui il pouvait bien être. Ne tremblant devant rien, il leur répondit par cette parole prophétique : « Je suis le héraut du grand Roi ! En quoi cela vous intéresse-t-il ? » Mais eux s'indignèrent ; après lui avoir donné des coups, ils jetèrent le Serviteur de Dieu dans une fosse pleine de neige et dirent, en guise d'insulte au futur pasteur du troupeau du Seigneur : « Couché, le manant héraut de Dieu ! » Après le départ des malfaiteurs, il sauta tout joyeux hors de la fosse et fut retentir d'une voix plus vive ses louanges au Créateur de toutes choses ». (Julien de Spire, Vie de François 10).

 

Parole de Dieu : « Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi ». (Saint Matthieu 5, 11).

 

Dans ma vie

La venue d'un enfant dans un foyer est toujours un événement bouleversant. Il en est de même pour la venue en ce monde du Fils de Dieu. Marie et Joseph ont dû accepter de voir tous leurs projets bouleversés et ils eurent à supporter pour cet enfant l'inconfort du voyage à Bethléem, l'angoisse de la persécution d'Hérode, la tristesse d'un exil injuste. La vie en présence de Dieu ne nous donne pas de faire l'économie des difficultés ou des contrariétés. Mais elle nous permet de vivre tous ces événement dans la paix et la confiance, c'est à dire dans l'espérance.

 

Résolution : J'essaie de vivre tous les événements contraires de cette journée dans un esprit de Foi et d'abandon, heureux de pouvoir vivre, à l'instar de Saint François, de l'esprit des béatitudes, la charte fondatrice du Royaume des Cieux.

 

Méditation

 

Pourquoi l'Eglise attache-t-elle une telle importance à l'Ancien Testament ? Pourquoi le Chrétien est-il invité à en faire la lecture pour en tirer une méditation fructueuse ? Notre Foi nous fait ainsi découvrir la longue préparation dans l'histoire de la venue d'un Sauveur. Après le drame du péché de nos premiers parents, après l'entrée de la mort dans la destinée humaine, après la victoire apparente du Démon qui arrache pour un temps la créature à son Créateur, Dieu met tout en œuvre pour nous sauver. Le temps de l'Avent nous donne de communier aux sentiments de pénitence et d'espérance du peuple de la première Alliance. Saint Jean-Baptiste résume à lui seul toute l'histoire du Salut : il est le dernier et le plus grand des prophètes. Champion des droits de Dieu, il se tient sur le seuil du Nouveau Testament, et sa prédication, toujours actuelle prépare nos cœurs à la venue du Messie. Nous avons-nous aussi à prendre avec courage le chemin de la pénitence et de la conversion. Il n'est rien de pire qu'un cœur endurci, une existence qui n'attende plus rien et qui se contente de la morne possession de quelques biens créés. Un grand désir nous possède et nous sommes faits pour une autre lumière, celle qui va jaillir de la grotte de Bethléem et qui a fait la joie du petit Pauvre d'Assise comme celle de tous les Saints.

 

Deuxième Semaine de l'Avent

 

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Lundi

 

La joie et la certitude du pardon

« Le Seigneur me donna ainsi à moi, Frère François, de commencer à faire pénitence ». C'est ainsi que commence le Testament de notre Saint. Le pardon divin est au cœur du message Chrétien et l'Evangile est adressé aux hommes pour leur Salut. À la joie du pardon doit aussi correspondre chez le baptisé le ferme propos, la décision courageuse de ne plus offenser Dieu et de faire pénitence, comme le rappelle la formule de l'acte de contrition. La pénitence est donc un élément essentiel de la vie chrétienne parce qu'elle marque l'exigence de conversion permanente, une exigence d'amour, certes, mais qui suppose des moyens très concrets et la pratique des œuvres de miséricorde.

 

À l'école de Saint François

« Comme il repensait dans l'amertume de son âme aux années qu'il avait mal dépensées... alors une allégresse ineffable et une suprême suavité commencèrent peu à peu à inonder les tréfonds de son cœur. Il commença aussi à défaillir en sortant de lui-même ; ses sentiments s'évanouirent et les ténèbres qui, par crainte du péché, s'agglutinaient en son cœur se dissipèrent ; la certitude se répandit en lui que toutes ses fautes étaient remises et la confiance lui fut procurée qu'il pouvait reprendre souffle en la grâce » (Thomas de Celano Vita Prima, 26).

 

Parole de Dieu : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés » (Marc 2, 5).

 

Dans ma vie

Tout chrétien est appelé à connaître la joie du pardon et le temps de l'Avent le dispose à accueillir Celui qui se fait homme pour réconcilier les hommes avec le Père. La conscience du péché nous rend la Miséricorde d'autant plus accessible. Dès lors, à la lumière du don qui nous est fait, nous sommes encouragés à poursuivre ce chemin de conversion et de pénitence.

Résolution : Pour accueillir la venue du Seigneur avec un cœur humble, je décide aujourd'hui de renouveler, voire de reprendre, ma pratique du Sacrement de Pénitence. J'examine quelle a été ma vie ces dernières semaines et ces derniers mois et je supplie le Saint Esprit de m'éclairer.

 

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Mardi

 

Tout baptisé est un prophète

La conversion suppose un changement de regard d'esprit et de mentalité. Ce sont les premiers mots que Jésus adresse à la foule au début de sa vie publique. Se convertir, c'est accueillir la lumière de la Foi, c'est participer à notre mesure de créature à la connaissance que Dieu a de Lui-même et de toute la création. François, grâce à sa fidélité au Saint Esprit, à ses lumières et à ses inspirations, a bénéficié d'un certain nombre d'intuitions sur la vie et l'avenir de ceux qu'il rencontrait comme sa propre famille religieuse.

 

À l'école de Saint François

« Le Bienheureux Père, transporté par une sorte d'élévation supramondaine, avait soumis par une étonnante vertu tout ce qu'il y eut dans le monde : projetant toujours l'oeil de son intelligence devant cette lumière suprême, non seulement il savait alors par une révélation divine ce qu'il devait faire, mais il faisait de nombreuses prédictions grâce à un esprit de prophétie, scrutait les secrets des cœurs, connaissait les choses absentes, voyait et racontait à l'avance ce qui allait arriver ». (Thomas de Célano, Memorial 27).

 

Parole de Dieu : « Le témoignage de Jésus, c'est l'Esprit de prophétie » (Apocalypse de Saint Jean 19, 10).

 

Dans ma vie

La vie du Sauveur manifeste une constante fidélité au Saint Esprit que son humanité a reçu en plénitude dès le premier instant de sa conception humaine dans le sein de la Vierge Marie au matin de l'Annonciation. Il est venu sur la terre pour nous communiquer cette fidélité et le Saint Esprit est le don le plus excellent que Jésus fait à l'humanité. La sainteté chrétienne est la sainteté même du Christ. Par la venue de son Fils, Dieu fait une œuvre admirable : il nous recrée à l'image du Messie.

 

Résolution : Je demande aujourd'hui la grâce d'une fidélité au Saint Esprit à la suite de Saint François qui s'est mis à l'école de l'hôte intérieur pour accomplir au quotidien la volonté du Père. Je peux choisir dans mon missel, si j'en possède un, une des prières traditionnelles de la liturgie en l'honneur du Paraclet, ou un chant à l'Esprit Saint dont le refrain m'accompagnera toute la journée.

 

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Mercredi

 

Une règle de vie

Ayant bénéficié de la protection de l'évêque d'Assise, ce premier groupe de disciples autour de François ressent assez vite la nécessité d'être reconnu par l'Eglise universelle en la personne de son Pasteur suprême sur la terre, le Pape Innocent III. En 1209, François adresse au Souverain Pontife une règle sous la forme d'un projet de vie décrivant l'existence des premiers Frères Mineurs (C'est ainsi que François les appelle). Nous n'avons pas gardé trace de cette première ébauche, mais en 1221, les Frères réunis en chapitre votent une première règle composée par François, qui sera suivie d'une autre, plus brève, approuvée en 1223. C'est celle qui est suivie encore aujourd'hui par les trois branches de la Famille Franciscaine.

 

À l'école de Saint François

« La Règle et vie des Frères Mineurs est celle-ci : observer le Saint Evangile de Notre Seigneur Jésus-Christ, en vivant dans l'obéissance, sans rien en propre et dans la chasteté. Frère François promet obéissance et révérence au Seigneur Pape Honorius et à ses successeurs... Et que les autres Frères soient tenus d'obéir à Frère François et à ses successeurs ». (Règle et vie des Frères Mineurs 1, 1-3).

 

Parole de Dieu : « Fais cela et tu vivras » (Luc 10, 28).

 

Dans ma vie

Une règle de vie approuvée par l'Eglise pour un ordre religieux ou une famille de consacrés ne se substitue pas à l'Evangile mais elle apprend à ses membres comment vivre le Saint Evangile, selon la grâce propre d'un fondateur. C'est ce que nous appelons un charisme de fondation. En promulguant ce type de texte, la hiérarchie reconnaît dans cette règle un chemin authentique pour suivre le Christ et servir l'Eglise. Mais parce qu'un charisme est un don fait à l'Eglise en son entier, tous les baptisés bénéficient ainsi de la grâce propre faite à un Saint fondateur.

 

Résolution : De ce que je sais du charisme de Saint François, je tire quelques principes concrets de vie que j'essaie de mettre en pratique dès maintenant. Je peux m'inspirer du propre de la Messe de Saint François (4 octobre). C'est ainsi que je prépare mon cœur à la célébration qui approche.

 

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Jeudi

 

La solitude du cœur

L'exemple de Saint François a poussé beaucoup de disciples à le rejoindre. Ensemble, ils forment une communauté fraternelle et missionnaire. Cependant notre Saint, dès le début de sa conversion, est aussi attiré par une vie d'ermite, où, dans la solitude, il passe de très longs moments dans la prière, l'intercession et la louange. Dans les constitutions de l'Ordre, il organise donc cette possibilité pour les Frères de prendre des périodes de vie en solitude. C'est encore une manière d'être fidèle à l'Evangile, à l'imitation du Seigneur Jésus qui consacre une grande partie de sa vie dans l'obscurité de la retraite. C'est aussi une constante dans la vie des Saints. C'est ainsi que leur action et leur prédication touchaient les cœurs et rayonnaient d'une fécondité qui marqué profondément l'Eglise et le monde.

 

À l'école de Saint François

« Ceux qui veulent rester religieusement dans les lieux déserts, qu'ils soient trois frères ou quatre au plus ; que deux d'entre eux soient les mères et aient deux fils, ou un au moins. Que les deux qui sont les mères mènent la vie de Marthe et que les deux fils mènent la vie de Marie ; et qu'ils aient un enclos où chacun aura sa cellule pour prier et dormir. Et qu'ils s'appliquent à retenir le silence » (Règle pour les ermitages, 1-3).

 

Parole de Dieu : « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » (Saint Luc 10, 42)

 

Dans ma vie

Le mystère de Noël demande d'être accueilli dans un cœur attentif, disponible, contemplatif et silencieux. C'est toujours dans le silence que Dieu accompli ses plus grandes œuvres. La nécessité de la prière est une constante dans l'enseignement des Saints et, a contrario, la perte du goût de la prière stérilise l'activité de l'Eglise et fait perdre aux Sacrements une part considérable de leur efficacité salvifique.

 

Résolution : Je ménage dans mon emploi du temps des moments de solitude, de désert et de prière et je fais le point sur la résolution prise au premier jour de l'Avent.

 

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Vendredi

 

Envoyé aux hommes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle

À une vie pénitentielle, parfois menée dans la solitude, François ajoute une dimension missionnaire par la prédication. Il ne se retire pas du monde, mais il veut permettre à tous ceux qu'il rencontre de faire l'expérience de la joie du pardon. Voilà pourquoi la prédication tient une place centrale dans les nouvelles formes de vies consacrées qui apparaissent en ce treizième siècle. Le cœur de François s'élargit aux dimensions du monde, tant est grande sa soif du Salut des âmes.

 

À l'école de Saint François

« Considérons, Frères très chers, notre vocation par laquelle, dans Sa Miséricorde, Dieu nous a appelés non seulement pour notre Salut, mais pour le Salut d'un grand nombre en exhortant tous les hommes, plus par l'exemple que par la parole, à faire pénitence de leurs péchés et à avoir en mémoire les commandements de Dieu ». (Légende des Trois Compagnons 36).

 

Parole de Dieu : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Saint Matthieu 28, 19).

 

Dans ma vie

Tout baptisé est appelé à participer à la mission universelle de l'Eglise, quels que soient sa vocation, son état de vie, sa place et sa mission dans le peuple de Dieu et dans le monde. Les modalités concrètes de cette mission peuvent considérablement varier d'une région, d'une époque ou d'une Eglise à une autre. Mais c'est toujours le même Christ et Seigneur que nous devons annoncer. Le lumière qui jaillit de la Grotte de Bethléem doit resplendir dans le monde entier et les Chrétiens ont grâce d'état à la communiquer là ou la Providence Divine les a placés.

 

Résolution : Quels sont les gestes missionnaires que j'ai posés ces derniers temps, y compris et surtout auprès de mes proches, de mes connaissances, de mes relations de travail ou de loisirs ?

 

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Samedi

 

Une prédication féconde

On peut dire que François et ses compagnons sont un évangile vivant et donc une prédication vivante. Leur simplicité, leur pauvreté, leur humilité touchent les cœurs et donnent à leur parole un accent d'authenticité et de vérité qui ne trompent pas ceux qui sont vraiment en recherche ou qui ressentent l'appel à une fidélité renouvelée au Christ. Voilà pourquoi les fruits de conversion et d'adhésion se multiplient. Si François se montre parfois rude dans sa prédication, sa tendresse pour les pécheurs et son amour de Dieu bouleversent ceux qui écoutent sa voix.

 

À l'école de Saint François

« C'était en effet un prédicateur de vérité, conforté par l'autorité apostolique, qui n'usait pas de flatteries et rejetait les caresses des mots ; car le conseil qu'ils donnait aux autres en parole, ils se 54).l'était d'abord donné à lui-même en le mettant en œuvre pour pouvoir dire la vérité avec une très grande assurance. Même les lettrés et les doctes s'émerveillaient de la force de la vérité de ses sermons, qui ne lui venaient pas de l'enseignement d'un homme » (Légende des Trois Compagnons).

 

Parole de Dieu : « Ils étaient frappés par son enseignement, car il parlait avec autorité ». (Saint Luc 4, 32).

 

Dans ma vie

Dans l'Enfant de la Crèche qui ne parle pas encore, nous adorons le Verbe de Dieu, la Parole qui retentit dans le monde pour lui annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. Les auditeurs de Jésus seront frappés de son autorité parce qu'Il est la vérité qu'Il annonce et qu'Il proclame. Cette unité est une grâce donnée aux Saints. La Miséricorde qu'ils communiquent, ils en sont les premiers bénéficiaires, ils se sont vraiment mis à l'école du Christ « doux et humble de Coeur ». C'est pou l'Eglise et les missionnaires de l'Evangile le secret de la fécondité de leu parole et de leur prédication.

 

Résolution : Je m'interroge sur la qualité de mes paroles. Ont-elles l'autorité même du Christ parce que je cherche à Lui être uni dans toute ma vie ? Ou alors expriment-elles plutôt le désir de m'imposer et de faire valoir à tout prix mon point de vue, même lorsqu'il n'est pas éclairé ?

 

Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

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28 novembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

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L'Avent avec Saint François

 

Premier Dimanche de l'Avent

 

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Un cœur ambitieux et inquiet

François naît à Assise en 1181 ou 1182. Fils d'un marchand, dans une ville en plein essor économique, il rêve de devenir chevalier. Il est fait prisonnier suite à une guerre locale entre Assise et Pérouse. Il tombe malade et réfléchit à sa vie passée. À ses amis, de façon voilée, il a annonce son désir de conversion : « J'épouserai une femme plus noble et plus belle que vous n'en n'avez jamais vu, telle qu'elle dépasse toutes les autres en beauté et l'emporte sur toutes en sagesse » (Thomas de Celano, Vita Prima, 8). Il se montre fidèle à l'idéal chevaleresque pour mettre tout en œuvre afin de gagner le cœur de « celle » qu'il aime.

 

À l'école de Saint François

« Ô Dieu très-haut et glorieux, illumine les ténèbres de mon cœur. Et donne-moi la Foi droite, l'espérance certaine et la Charité parfaite, le sens et la connaissance, Seigneur, pour que moi, je fasse Ton Saint et véridique commandement. Amen. » (Prière devant le Crucifié).

Parole de Dieu : « Un jeune homme interrogea Jésus : « Bon Maître, que me faut-il faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » (Saint Luc 18, 18).

 

Dans ma vie

L'Avent, que nous commençons avec ce premier dimanche, doit être pour nous l'occasion d'un renouvellement spirituel. Puisqu'il est d'usage de débuter une nouvelle année par quelques bonnes résolutions, travaillons donc à fixer notre regard sur le Petit Pauvre d'Assise. Parfaite icône de son Maître et de son Seigneur, il nous apprend à préparer notre cœur à la venue du Messie. Déjà nous voulons offrir à l'Enfant de la crèche toute notre vie, reconnaissant en Lui celui-là seul qui peut nous sauver. Pour cela nous Lui offrons notre intelligence et notre volonté, afin qu'Il nous fasse le don d'un accroissement de Foi, d'espérance et de Charité.

Résolution : En ce début d'Avent, je prends la résolution de consacrer quelques instants par jour à la prière et à la méditation. Au besoin, j'inscris sur mon agenda quotidien, pour chaque jour de la semaine, le temps que je désire consacrer à Dieu.

 

Méditation

Le temps liturgique de l'Avent nous prépare à l'avènement du Sauveur. Mais les lectures bibliques nous permettent de faire le lien avec la fin de l'année liturgique parce que le baptisé est tout tendu vers le second avènement du Christ, qui « reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». La mémoire de l'entrée dans notre humanité de Jésus nous dispose à la grande rencontre, face à face, avec Celui qui est le Chemin vers le Père, la Vérité qui nous rend libre, la Vie qui nous sauve. Chaque fois que nous participons à la Messe, le Christ vient à notre rencontre, Il veut se faire le Compagnon de notre existence. Il nous enseigne par Son Évangile, Il nous relève par Son Pardon, Il nous communique Sa propre Vie par les Sacrements. Mais nous pouvons aussi nous appuyer sur le témoignage de tous les Saints. C'est leur attachement au Christ que nous retrouvons comme point commun dans la vie de tous les témoins de l’Évangile. Saint François d'Assise a été parfaitement identifié au Christ, jusque dans Sa Passion. Toute sa vie est comme une déclaration d'amour faite au Dieu qui se fait Homme. Par son intercession, demandons la grâce de grandir durant ce temps de l'Avent et durant toute l'année liturgique dans la connaissance véritable du Christ, qui, par amour pour nous, s'est fait petit enfant.

 

Première Semaine de l'Avent

 

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Lundi

Le nouveau chevalier du Christ

 

Dans l'enthousiasme de la conversion, François ne perçoit pas encore très bien quelle est sa vocation. Mais il sait clairement ce qu'il ne veut pas : poursuivre la tradition familiale en devenant marchand de draps, à une époque où les villes s'organisent et deviennent des puissances économiques capables de rivaliser avec les prétentions des maîtres de l'ordre féodal. Un beau jour, François rassemble des étoffes précieuses dans le magasin de son père et va les vendre. Puis il dépose l'argent aux pieds d'un pauvre prêtre, desservant une église en ruine dédiée à Saint Damien. Celui-ci accepte d'héberger ce jeune homme en rupture de ban, mais il refuse l'argent, par crainte de la réaction du riche marchand lésé.

 

À l'école de Saint François

« Se dérobant aux yeux des railleurs, il allait souvent, presque chaque jour, prier en secret. Il y était, en quelque sorte, pressé par l'avant-goût de cette douceur qui, le visitant très souvent, le poussait de la place ou des autres lieux vers la prière » . (Légende des Trois Compagnons 8).

Parole de Dieu : « Prends ta part de souffrances, en bon soldat du Christ Jésus. Dans le métier des armes, personne ne s'encombre des affaires de la vie civile, s'il veut donner satisfaction à qui l'a engagé ». (2 Timothée 2, 3-4).

 

Dans ma vie

 

La première étape de la conversion ne consiste pas à multiplier les exploits vertueux mais bien à accueillir la lumière du Salut. Toute la pédagogie de la liturgie de l'Avent dispose nos cœurs à cet accueil. Il fait donc regarder d'abord au don qui nous est fait avant d'envisager le combat spirituel qui doit être le nôtre. Ce que Dieu attend de moi, c'est d'abord cette disponibilité du cœur, cette bonne volonté, cette ferme décision de ne pas mettre d'obstacle volontaire à sa grâce. Le reste est son affaire, comme mon salut est d'abord son affaire.

Résolution : Saint François m'invite à me laisser dépouiller à la suite du Christ. Je réfléchis sérieusement à ce qui constitue, d'après moi ou d'après ce que me disent mes proches, le principal obstacle en moi pour accueillir vraiment la Miséricorde de Dieu.

 

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Mardi

« Reconstruit Mon Église »

Alors qu'il s'est établi ermite dans la petite église de Saint Damien, François passe de longues heures en prière. Il se prosterne au pied d'un crucifix et il en ressent une grande joie spirituelle. C'est alors qu'il entend le Crucifié s'adresser à lui : « François, va, et répare ma maison, qui, comme tu le vois, est toute détruite ». Dans sa simplicité, le jeune converti imagine qu'il doit engager tous ses efforts pour la réparation de l'édifice de pierre. Mais la fidélité qu'il mettra à répondre à sa vocation fera de lui un rénovateur de la force de l’Évangile pour son temps et pour tous les temps.

 

À l'école de Saint François

« Revenu enfin à lui, il se prépare à obéir, se reprend complètement en vie du mandat de réparer une église matérielle, bien que la signification essentielle du mot s'appliquât à celle que le Christ à acquise par Son Sang, comme l'Esprit Saint le lui apprit et comme lui-même le révéla aux Frères ». (Saint Bonaventure, Légende Majeure 2,1).

Parole de Dieu : « Soyez attentifs... à tout le troupeau dont l'Esprit Saint vous a établis gardiens pour paître l’Église de Dieu, qu'il s'est acquise par le Sang de Son propre Fils ». (Ac 20, 28).

 

Dans ma vie

Depuis le jour de mon baptême et de ma confirmation, je suis le Temple du Saint Esprit. Avec tous mes frères chrétiens, vivants et morts, nous constituons le Corps du Christ. C'est pour établir cette communion entre nous tous que le Verbe s'est fait chair, qu'Il a assumé une nature humaine en tout semblable à la mienne. Mais chaque chrétien travaille d'autant mieux pour l'ensemble du Corps qu'il cherche lui-même à être fidèle au quotidien à la grâce qui est la sienne. Se préparer à Noël, c'est accueillir Celui qui vient reconstruire l’Église de notre cœur et de notre vie puisqu'Il veut que notre personne soit le lieu de la rencontre de la créature avec son Créateur.

Résolution : En cette journée, je prie d'une manière tout particulière pour l’Église du Christ répandue à travers le monde. Je demande au Saint Esprit de me faire découvrir et aimer ma place dans ce corps immense.

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Mercredi

Se dépouiller pour suivre le Christ

 

En devenant ermite à Saint Damien, François se met en quelque sorte sous la protection de l’Église et il se consacre au service de Dieu et de Dame Pauvreté. Il rencontre l'opposition forcenée de son père qui faisait de grands projets pour lui et qui ne supporte pas les humiliations que son fils doit assumer en mendiant, alors qu'il était peu de mois auparavant à la tête de la jeunesse dorée d'Assise. Mais François préfère renoncer à l'héritage familial pour ne plus rien devoir à son père et pour vivre totalement les exigences de sa vocation qui sera bientôt confirmée par l’Église.

 

À l'école de Saint François

« L'Homme de Dieu résigne à son père l'argent qu'il avait voulu dépenser pour l'ouvrage de la dite église (de Saint Damien), persuadé d'agir ainsi par l'évêque de la Cité... car il n'est pas permis de dépenser pour des usages sacrés ce qui a été mal acquis... il dit : « De ce jour, je dirai librement notre Père qui es aux cieux » et non « mon père Pierre de Bernadone » ; à ce dernier, voici que non seulement je rends cet argent, mais je lui résigne intégralement mes vêtements. C'est donc nu que j'irai vers le Seigneur ». (Thomas de Celano, Mémorial 12).

Parole de Dieu : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple ». (Saint Luc 14, 26).

 

Dans ma vie

Noël est par excellence la fête de la famille. De fait la plupart d'entre nous, nous devons le don précieux de la Foi à nos parents et à notre famille qui nous l'ont transmis. Le Fils de Dieu Lui-même à voulu naître et vivre au sein d'une famille humaine, mais nous savons aussi que la lumière de la Rédemption vient éclairer les ténèbres de la condition humaine, et la famille, comme toute réalité créée, a été marquée aussi par le péché et sa loi de mort. De nombreux Saints ont eu à souffrir incompréhensions et parfois même persécutions au sein de leur propre famille. Pour être à son tour évangélisatrice, la famille doit être d'abord évangélisée.

Résolution : Je prie pour ma famille, pour ceux qui m'ont transmis la Foi. Je confie aussi tous les chrétiens qui souffrent de l'incompréhension de leurs proches. Que la grâce de Noël donne à chacun d'accueillir le Salut.

A la léproserie

Jeudi

Le baiser au lépreux

Depuis la conversion de Saint François interviennent plusieurs rencontres providentielles. Suite à la captivité qu'il dut subir, il prit la résolution de ne se détourner d'aucun pauvre ni d'aucune personne dans la détresse. À l'image de Saint Martin, il fit don de ses propres vêtements à un chevalier dans la misère. Il aime à se mêler, de façon anonyme, à la foule des pauvres et des miséreux. Il arrive à vaincre son dégoût et sa peur en échangeant le baiser de paix avec un lépreux, à qui il fait aumône. Il ressort bouleversé d'une pareille expérience et son cœur est à jamais transformé.

 

À l'école de Saint François

« Le Seigneur me donna ainsi à moi, Frère François, de commencer à faire pénitence : comme j'étais dans les péchés, il me semblait extrêmement amer de voir les lépreux. Et le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux et je fis miséricorde avec eux. Et m'en allant de chez eux, ce qui me fut amer fut changé pour moi en douceur de l'esprit et du corps ; et après cela, je ne restais que peu de temps et je sortis du siècle ». (Testament de Saint François 1-3).

Parole de Dieu : « Pris de pitié, Jésus étendit la main, le toucha. Il lui dit : « Je le veux, sois purifié ». » (Saint Marc 1, 41).

 

Dans ma vie

Le mystère de la Nativité nous révèle la Miséricorde de Dieu qui s'est ému de compassion pour notre malheur et qui a tout mis en œuvre pour notre Salut. Le Verbe a voulu éprouver en tout notre misère et Il a assumé l'intégralité des conséquences de notre péché. La compassion du Christ face à toutes les misères nous révèle l'Amour de Dieu et la solidarité qu'Il a voulu établir avec nous. Mais c'est toute l’œuvre de l'Incarnation rédemptrice qui peut se comprendre comme un baiser au lépreux. Or Dieu fait communier aux sentiments de son cœur ses amis les Saints. Émus de compassion ceux-ci veulent à leur tour se dépenser dans compter pour le Salut de leurs frères.

Résolution : Durant cette journée, dans toute personne rencontrée ou croisée, je verrai un envoyé de Dieu. Je ne me détournerai d'aucune misère, mais j'accueillerai chacun avec un grand esprit de Foi et une volonté ferme d'offrir mes services, ma prière, ma présence comme une réponse à l'Amour de Dieu.

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Vendredi

Le missionnaire de la paix

 

François aime à passer de longues heures en prière. Pourtant il ne rejoint pas un monastère de vie contemplative. Envoyé par Dieu, il prêche à tous le Saint Évangile, dans sa simplicité et toute ses exigences. Dans une société marquée par ma division et les tensions (entre ville rivales, entre le système féodal et l'émergence des villes libres, entre familles nobles et bourgeoisie émergente, entre pauvres et riches), il annonce la paix que Dieu veut établir entre tous les hommes par le sacrifice de son propre Fils sur la Croix. C'est d'ailleurs le premier souhait que s'échangent ses fils Franciscain lorsqu'ils se rencontrent ou qu'ils rencontrent ceux vers qui ils sont envoyés en mission.

 

À l'école de Saint François

 

« Comme salutation, le Seigneur m'a révéla que nous devions dire : « Que le Seigneur te donne la paix ! ». » (Testament de Saint François 23).

« Aux hommes et aux femmes, aux passants et à ceux qui le croisaient, c'était toujours elle qu'il annonçait avec la plus grande dévotion. C'est pourquoi beaucoup, qui haïssaient la paix autant que le Salut, embrassèrent la paix de tout leur cœur grâce à la coopération du Seigneur et devinrent eux aussi des fils de la paix et des zélateurs du Salut éternel » (Thomas de Celano, Vita Prima 23)

Parole de Dieu : En quelque maison que vous entriez, dites d’abord : « Paix à cette maison ! ». » (Saint Luc 10, 5)

 

Dans ma vie

 

Celui que nous attendons est annoncé comme le Prince de la paix parce que sa mission est de réconcilier les hommes avec Dieu et de vaincre le mal. La paix est donc le fuit d'une victoire et d'une amitié. Le chrétien est artisan de paix parce qu'il a reçu en héritage cette paix, fruit de la victoire du Christ et de médiation de réconciliation. Mais « être artisan » signifie aussi que la paix est le fruit de notre propre action, c'est à dire de notre vie livrée au prince de la paix.

Résolution : Je réfléchis aux moyens très concrets d'être artisan de paix, que ce soit dans ma famille, dans mon milieu professionnel, dans mon quartier ou dans mon village. À la suite de Saint François, je cherche à témoigner de cette paix que l'Enfant de la Crèche vient donner au monde entier.

23

Samedi

Les premiers disciples

Il n'y a chez François aucun plan préétabli ni volonté de paraître ou de rayonner. Il avait cependant naturellement un grand ascendant sur ses contemporains ; son enthousiasme, sa joie, sa prodigalité lui avaient déjà valu une certaine popularité avant sa conversion, sur ses propres camarades qui l'avaient placé à la tête de la bande turbulente qu'ils constituaient au sein de la jeunesse fortunée d'Assise. Quelques uns sont frappés et touchés par le témoignage que le jeune converti donne : ayant renoncé à tout, son exemple de prière et de mortification vécues au cœur de la cité les bouleverse et bientôt quelques disciples se joignent à lui. Une génération après, ils constitueront une des premières familles religieuses de la Chrétienté.

 

À l'école de Saint François

 

« Et ceux qui venaient pour recevoir cette vie, tout ce qu'ils pouvaient avoir, ils le donnaient aux pauvres ; et ils se contentaient d'une seule tunique, rapiécée au dedans et au dehors... et nous étions illettrés et soumis à tous. » (Testament de Saint François 16-19)

Parole de Dieu : « Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ». (Saint Luc 18, 22).

 

Dans ma vie

 

Se préparer à Noël, c'est accueillir Celui qui bouleverse notre vie et nos valeurs parce que Jésus vient au monde pour nous apprendre à vivre déjà des mœurs du Royaume. Les religieux vivent de cette réalité en renonçant radicalement à la possession des biens terrestres et ils sont pour le peuple de Dieu les témoins et le rappel de la vocation surnaturelle de tout homme. Mais tout baptisé doit apprendre la liberté du cœur par rapport aux biens matériels, témoignant pour ainsi d'une juste hiérarchie des réalités créées qui sont à notre disposition pour en user selon l’Évangile.

Résolution : Puisque dans l’Évangile, Jésus rappelle à ses disciples qu'ils sont dans le monde sans être du monde, j'examine sincèrement quel est mon degré d'attachement aux biens terrestres. Je demande à Saint François la grâce de la liberté spirituelle.

 

Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

Téléchargez les meditations de cette Semaine (PDF) en cliquant ici

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25 janvier 2015

Sainte Jeanne de Valois

Villeneuve-sur-Lot-Jeanne

Sainte Jeanne de Valois

Reine de France et Fondatrice de l'Ordre de la Vierge Marie, dit de de "l'Annonciade"

Protectrice des foyers chrétiens

1464-1505

Fête le 4 février

 

Jeanne de France (ou de Valois) naquit le 24 avril 1464, de la race de Saint Louis. Son père, Louis XI avait providentiellement préparé les voies à la future fondatrice de l'Annonciade, en instituant en l'honneur de la Vierge de l'Annonciation, Pacificatrice souveraine, les sonneries de l'Angélus.

Délaissée par son père, séparée de sa mère, elle apprit de bonne heure à comprendre toutes les souffrance et à la rendre surnaturellement fécondes. Après l'annulation par le Saint Siège de son mariage avec Louis XII, à qui elle n'avait cessé de prodiguer les témoignages touchants de son fidèle dévouement, elle consacra sa charité à la prospérité matérielle et spirituelle, dans l'administration de son Duché de Berry et par la fondation de l'Ordre de la Vierge Marie.

La Règle de cet Ordre, rédigée avec l'aide du Bienheureux Gabriel-Maria, Franciscain, établit chacun de ses dix chapitres sur un passage de l'Evangile relatif à la Mère du Sauveur et offre à l'imitation des religieuses dix Vertus de la Vierge Marie qui résument toutes ses perfections : la Pureté, la Prudence, l'Humilité, la Foi, la Piété, l'Obéissance, la Pauvreté, la Patience, la Charité, la Compassion.

L'Ordre, très florissant jusqu'à la Révolution Française a vu renaître plusieurs de ses monastères, dont deux en France, l'un à Villeneuve sur Lot et l'autre à Thiais. À l'Ordre de l'Annonciade se rattache l'Ordre de la Paix, réorganisé par Léon X et destiné aux personnes du monde.

Le tombeau de Jeanne devint bien vite le but d'un pèlerinage fréquenté, en Benoît XIV, faisant droit à la dévotion populaire, confirma et approuva le culte public rendu à la Bienheureuse. La célébration de sa fête fut fut autorisée pour toute la France par Pie VI, qui proclama l'héroïcité de ses vertus. Mais la Révolution Française interrompit le procès de Canonisation, qui fut repris conformément aux désirs de beaucoup de prélats et de fidèles, avec la bienveillance de Rome.

Il est à noter que Sainte Jeanne fut un jour favorisée d'une vision au cours de laquelle le Divin Maître lui fit don de Son propre Cœur. La France a besoin plus que jamais de l'aide céleste. Sainte Jeanne de France, servante privilégiée de l'Immaculée, restauratrice de l'Ordre de la Paix doit être comptée avec Jeanne d'Arc, parmi les protecteurs nationaux les plus clairement providentiels que l'Eglise puisse proposer à notre confiance. Elle a été canonisée en 1950.

 

Oraison

 

Faites, nous Vous en prions, Seigneur, que nous imitions ce que nous honorons, de sorte que nous apprenions à aimer les Vertus de Jésus et de Marie, en célébrant la mémoire de Sainte Jeanne de France, mère des vierges Annonciades, exemple parfait pour nous des vertus de ces très saints modèles. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

St

 

Prière pour demander des grâces par l'intercession de Sainte Jeanne de France

 

O Dieu, qui avez dans le cœur de la très humble Sainte Jeanne de France un très ardent amour pour la Vierge Immaculée et avez institué par elle un Ordre de vierges qui, consacrées au Seigneur sous le vocable de l'Annonciation, ont assumé la tâche spéciale d'honorer et d'imiter les Vertus de la Mère de Dieu, et d'attirer ainsi doucement, par leur exemple, beaucoup d'âmes, à Jésus par Marie : accordez-nous par Votre Bonté par des signes merveilleux, afin que soit manifestée toute la puissance dont elle jouit après de vous, afin que le peuple Chrétien de France désormais, par le céleste patronage de la fille des rois, reprenne plus fidèlement dans Votre Eglise, rehaussée elle-même par ce lumineux exemple de Sainteté, la place qui lui revient, et puisse, en retrouvant le zèle de ses ancêtres, refaire vraiment de la France le royaume de Marie. Ainsi soit-il.

 

JoanaValoisSepulcre

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24 juillet 2014

Les Sept Paroles de Jésus en Croix

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Les Sept Paroles de Jésus en Croix

Un texte de Saint Bonaventure, docteur de l'Eglise

 

Première Parole

« Mon Père, pardonne-leur, car ils ne savent que ce qu'ils font ! »

 

Jésus, Hostie, Sacrifice, Bienfait et Grâce de Salut ; Jésus, confiance assurée, refuge inébranlable : pour racheter le genre humain de sa captivité, pour anéantir les crimes dont nous étions coupables, pour nous unir à Dieu et nous combler de ses dons, Vous n'avez point refusé de souffrir les chaînes, les fouets, les meurtrissures. Vous avez accepté la Croix et ses ignominies, ses tourments et ses plaies. Et alors qu'elle vous recevait, alors que vos ennemis frémissaient contre Vous, que le marteau frappait et que les clous déchiraient Votre Chair, que la douleur se faisait sentir plus atroce, que Votre Sang adorable coulait en abondance, que la souffrance Vous oppressait et que Votre angoisse s'aggravait, Vous avez supplié Votre Père de pardonner à Vos ennemis, à ceux qui Vous attachaient ; Vous l'avez conjuré en faveur de leur ignorance, et Vous lui avez dit : « Mon Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ».

 


Prière

 

O douce patience ! Ô mansuétude ineffable, clémence infinie, bénignité sans limites ! Comme une brebis pleine de douceur, Vous ne laissez échapper aucune plainte ; comme une mère pleine de tendresse, Vous excusez l'injure dont on Vous couvre ; comme l'âme dont la bonté est inépuisable, Vous gardez toute Votre bienveillance ; comme celui dont la Volonté est d'une tendresse sans bornes, Vous ne mettez en avant que la Miséricorde. L'espérance de nos cœurs se tourne vers Vous ; vers Vous montent nos soupirs, vers Vous coulent nos larmes, vers Vous s'élèvent nos désirs, et nous crions avec confiance : « Seigneur, daignez nous pardonner ».


Seconde Parole

« Je vous le promets, vous serez avec moi dans la gloire ! »

 

Jésus, auteur de tout pardon, consolation de ceux qui pleurent ; Jésus, gloire de notre repentir, espoir des pénitents : alors que, suspendu sur la Croix, Vous étiez associé au supplice de deux scélérats, l'un d'eux s'élevait contre Vous, Vous blasphémait injurieusement, et Vous disait : « Si Tu es le Fils de Dieu, sauve-Toi et sauve-nous en même temps ; exerce à Ton égard la puissance que Tu montras en sauvant les autres ». L'autre le reprenait, lui montrait sa folie, se déclarait coupable et Vous suppliait en disant : « Souvenez-Vous de moi lorsque Vous serez parvenu en votre Royaume, en ce Royaume plein de douceur, lorsque Vous vous montrerez Roi ». Et Vous, Seigneur, qui aimez le repentir et y attirez les cœurs par Votre Grâce, Vous ne vous êtes point contenté de lui promettre un souvenir, mais Vous l'avez assuré de Votre Gloire, et Vous lui avez dit : « Oui, Je vous le promets, vous serez avec moi dans la gloire ».


Prière

 

O Charité empressée de mon Dieu ! Miséricorde diligente, libéralité sans retard, munificence vraiment prompte, c'est vers Vous que s'élance notre ferveur, vers Vous que se tourne notre pensée, devant Vous que nous confessons nos fautes et que nous ouvrons le fond de nos cœurs. Nous Vous supplions avec confiance, Vous qui, seul, êtes sans péché et pur de tout crime, et nous Vous disons : « Souvenez-Vous de nous, Seigneur, dans Votre patience ».


Troisième Parole

« Femme, voilà votre Fils ! »

« Fils, voilà votre Mère ! »

 

Jésus, Lumière éclatante, Roi de gloire, Fils de Dieu et Fils de l'homme ; Jésus, Fleur de la pureté virginale, Fils de la Vierge Marie ; cette Vierge Très Sainte, cette Vierge accablée d'amertumes, cette Mère pleine d'Amour et brisée par tant de douleurs, Votre Mère bien-aimée, qui entoura Votre enfance de soins si diligents, se tenait inondée de ses larmes et anéantie par ses sanglots au pied de Votre Croix, Vous y voyait suspendu, contemplait Vos tourments, et, dans l'excès de son affliction, Elle semblait prête à défaillir. Mais Vous, Seigneur, Vous avez abaissé un regard sur cette Mère dans les pleurs, en proie à l'amertume, Votre Mère vénérable, digne de la suprême béatitude ; Vous avez considéré Votre Disciple bien-aimé, ce Disciple si digne de Votre Amour, Jean, le serviteur fidèle de Dieu, l'homme dont la vie est demeurée sans tache, et votre parole s'est adressée, pleine de douceur et avec un accent prophétique, à Marie et à Jean ; Vous avez recommandé tendrement Votre Mère au Disciple, et Vous avez dit : « Femme voilà votre Fils » ; et ensuite au Disciple : « Voilà votre Mère ».


Prière

 

Oh ! Quel changement ! Quel partage inégal ! Quelle désolation ! Quelle tristesse profonde pour une mère, alors que pour soutien c'est le Disciple qui lui est donné à la place du Maître, alors qu'au lieu de Dieu c'est un homme qui devient son appui ; qu'au lieu du Roi, c'est un simple serviteur qui demeure à Marie ! Et moi aussi, ô Jésus ! Je me recommande humblement à Votre Grâce, et je m'abandonne pour toujours à Votre Providence, afin qu'aidé des prières que la Vierge Vous adressera pour moi avec amour, je puisse être en tout temps à l'abri des orages du péché.


Quatrième Parole

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M'avez-Vous abandonné ? »

 

Jésus, vertu, sagesse du Père incréé ; Jésus, force et soutien de toute créature : par Votre puissance admirable Vous aviez multiplié les pains ; avec une force non moins grande, faible enfant, Vous aviez conduit l'étoile qui guidait les Mages ; vous aviez rappelé les morts à la vie, Vous aviez opéré des merveilles sans nombre, Vous aviez guéri les malades, Vous aviez tiré le monde du néant, Vous aviez chassé les démons par la terreur de Votre Parole, Vous aviez, au Jardin des Oliviers, renversé Vos ennemis par la force de cette même Parole ; et voilà que Vous êtes attaché à la Croix pour obéir à Votre Père ; voilà que Vous êtes, par Sa Volonté, en proie aux angoisses ; voilà que, pour accomplir Ses ordres, Vous êtes enchaîné et Vous souffrez comme un Criminel, et qu'il ne Vous permet point de faire usage de Votre puissance pour Vous soustraire aux tourments. Alors, Vous inclinant sous le poids des douleurs qui Vous oppressent, Vous faites entendre un cri, et Vous dites, en pleurant, d'une voix lamentable : « Eli, Eli, lamina sabachtani », c'est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné ? »


Prière

 

O cri miraculeux, qui opère le salut du monde ! O Cœur innocent et humble ! Vous pleurez les peines méritées par nos crimes ; la compassion m'entraîne vers Vous ; je sens que vous souffrez pour moi ; je me prosterne devant Vous, je mêle mes pleurs aux Vôtres ; et ces pleurs me sont avantageux : ils me consolent, car ils seront pour moi une source de récompense et de joie éternelle.

 

Cinquième Parole

« J'ai soif ! »

 

Jésus, dont le souvenir est si doux et dont l'amour pénètre d'ardeur ; Jésus, ma tendre confiance, Vous qui êtes la nourriture qui réjouit mon âme/ alors qu'étendu sur l'Autel de la Croix, Vous accomplissiez, en Vous immolant, la rédemption des hommes, le monde Vous contemplait nu et dépouillé comme un objet de spectacle ; la terre faisait entendre contre Vous un cri de mort ; vos ennemis Vous lançaient leurs injures ; vos proches Vous fuyaient ; les clous perçaient Vos membres ; vos nerfs se contractaient sous l'excès de la douleur ; Vos Plaies se gonflaient ; Votre Sang coulait à grands flots ; Votre Chair devenait palpitante ; vos forces s'épuisaient. Alors, Seigneur, Vous avez été embrasé d'une soif dévorante, d'une soif qui languissait d'amour, d'une soif désireuse des vertus et avide de notre salut. Vous avez dit avec tendresse : « J'ai soif : Je désire la Foi chez tous les hommes, Je soupire après leur Salut, et Je m'offre encore à de nouveaux tourments, afin de l'obtenir ».


Prière

 

O soif vraiment salutaire qui ne demandez que notre amour ! Ô soif intime du Cœur qui brisez nos ardeurs perverses ! Faites, ô mon Dieu, que j'aie soif de Vous, que je brûle de cette soif, que je fuie la soif du mal, jusqu'à ce que j'arrive à la Fontaine de Vie, que je m'y désaltère, que j'y sois heureux toujours, et, qu'entré dans la Sainte Patrie, j'y contemple mon Dieu à jamais.


Sixième Parole

« Tout est consommé ! »

 

Jésus, notre Rédempteur, sauveur de tous les hommes ; Jésus, notre Amour, Salut de ceux qui croient : alors que Vous accomplissiez avec un zèle ardent par le mystère de la Croix l'oeuvre de notre rachat, afin d'être ainsi notre libérateur ; alors que Vous vous soumettiez au supplice pour nous en arracher, consommant le sacrifice de Votre Chair et de Votre Sang, en même temps que le combat terrible qui devait mettre le sceau à notre paix ; terminant la course passagère de cette vie fugitive et achevant le grand acte de notre Rédemption, au moment où l'heure de la mort approchait, où la vie Vous abandonnait, où Vous touchiez au terme de Vos souffrances, et où tout allait se trouver conduit à sa fin, pour exprimer toutes choses en un mot, Vous vous écriâtes : « Tout est consommé ! » En effet, Jésus est crucifié, l'Agneau est immolé, Son Sang est répandu, le prix du Salut est payé, le démon est vaincu, la guerre est terminée, la sentence de condamnation est détruite et l'homme est racheté.


Oraison

 

O bon Jésus ! Bonté suprême qui êtes notre justice ; ô vrai Jésus ! Vérité souveraine qui êtes notre Science ; ô nous Jésus ! Charité ineffable et notre rédemption ; ô Saint Jésus ! Sainteté sans tache et notre sanctification ; consommez en nous la grâce, consommez la justice, consommez notre conscience, consommez notre joie.


Septième Parole

« Mon Père, je remets mon âme entre vos mains ! »

 

Jésus, Voie de toute droiture et Porte du Salut ; Jésus, Refuge inébranlable et protecteur de tous les hommes ; Jésus, Vérité Salutaire et Lumière brillante des âmes ; Jésus, Félicité de la vie et Douceur enivrante des cœurs : alors que Vous livriez les derniers combats, afin de détacher Votre âme de Votre Corps Sacré, et que Vous abandonniez cette terre pour descendre aux enfers, voulant nous montrer la voie que nous devions parcourir, instruire les hommes formés d'une vile poussière, et nous faire reconnaître le défenseur en qui doivent se confier ceux que la mort environne, Vous avez recommandé Votre âme vénérable à Votre Père Très Saint et Vous Lui avez dit en gémissant dans un langage d'Amour : « Mon Père, je remets mon âme entre vos mains ». Et ensuite, inclinant la tête, toujours attaché au gibet de la Croix, couvert de plaies cruelles, honteuses et injustes, Vous avez rendu l'esprit. Mais en même temps Vous imprimâtes à l'univers un tel frémissement que tous ceux qui furent témoins de Vos tourments versèrent des larmes abondantes ; que les éléments se troublèrent, les rochers se fendirent, les sépulcres laissèrent aller leurs morts, la terre trembla, le voile du temple se déchira, le soleil se couvrit de ténèbres, le monde gémit, et la nature désolée s'écria : « Hélas ! Voici mon dernier jour, ou bien le Dieu qui m'a créée est à cette heure en proie aux souffrances ».


Prière

 

O mort digne de larmes, que toute créature a pleurée ! O mort lamentable, sur laquelle les êtres insensibles se sont désolés ! O mort admirable, où les morts ont puisé la vie ; O mort toute aimable, qui as exalté le courage des forts ; O mort sacrée, O mort glorieuse, qui as été la ruine des crimes ; O mort pieuse, O mort profitable, en qui nous avons trouvé des récompenses, fais que ton souvenir ne nous abandonne jamais ; qu'il excite notre âme et transperce en tout temps notre cœur ; qu'il verse la lumière en nos pensées et nous dirige en toutes nos démarches ; qu'il nous délivre de nos fautes et nous accorde le bienfait de la vie céleste. Ainsi soit-il.

 

Bonaventure (4)

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9 janvier 2014

Kantik Sant Erwann Treger

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 Kantik Sant Erwann Treger

 

Diskan :

Nann, n’eus ket e Breizh, nann, n’eus ket unan,

Nann, n’eus ket ur sant, evel sant Erwan,

Nann, n’eus ket ur sant, evel sant Erwan.

 

1. N’eus ket en Argoad, n’eus ket en Arvor,

Koulz ha sant Erwan ’vit an dud a vor (X2)

 

2. Nann, n’eus ket er vro, ’vel ma lavarer,

Hag a ve ken mat ’vit al labourer.

 

3. N’eus ket kaeroc’h skouer d’an dud a lezenn

Evit sant Erwan, skouer ar veleien.

 

4. Evel hon Tadoù, int, tud a gredenn,

Lavaromp d’ar Sant, ’n ur gaer a bedenn :

 

5. Aotrou Sant Erwan, Patron Breizh-Izel,

Bezañ treitour deoc’h, nann, kentoc’h mervel.

 

Cantique à Saint Yves de Tréguier

 

Refrain :

Non, il n’y a pas en Bretagne, non, il n’y a pas un,

Non, il n’y a pas un saint, comme saint Yves,

Non, il n’y a pas un saint, comme saint Yves.

 

1. Il n’y a pas en Argoat ni en Arvor,

Aussi bon que saint Yves pour les gens de la mer.

 

2. Non, il n’y a pas dans le pays, partout on le dit,

Qui serait si bon pour le paysan.

 

3. Il n’y a pas plus bel exemple pour les gens de loi

Avec saint Yves, prêtre exemplaire.

 

4. Comme nos ancêtres l’étaient, croyants,

Parlons au saint, celui-là est un bon prieur.

 

5. Saint Yves, patron de la Basse-Bretagne,

Être traître envers vous, non, plutôt mourir.