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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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meditation
1 mars 2017

Le Mois du Coeur Agonisant de Jésus

Le Mois du Cœur agonisant de Jésus

Père Blot

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Quinzième jour

La paternité divine

 

Le premier mot de la prière du Sauveur est, Mon Père, Pater mi (Matthieu 26, 39). Ce doux nom de Père excite en Jésus, au milieu même de ses plus poignantes douleurs, une confiance vraiment filiale : il n'hésite pas à se jeter entre les bras de Dieu, tant il est sûr d'en être exaucé comme un fils par un bon père. Pour la manière et la mesure, il s'en repose absolument sur sa providence paternelle.

 

Méditation

 

I. Jamais avant l'ère chrétienne, l'homme malheureux, l'homme suppliant, en s'adressant à la Divinité, n'avait osé lui donner le nom de Père. Mais le Sauveur le lui prodigue, même quand il en est le plus abandonné. Au jardin des Oliviers, il est accablé sous le poids d'une mortelle tristesse, et il dit : « Mon Père, que ce calice passe loin de moi » (Matthieu 26, 39). Sur le Calvaire, il est attaché à la croix, et quelle est sa première parole ? « Père, pardonnez-leur » (Luc 23, 34). Quelle est sa dernière parole ? « Père, je remets mon âme entre vos mains (Luc 23, 46). Voilà cet amour filial qui est le propre de la loi nouvelle. Que d'amour le Cœur agonisant met dans ces deux mots : « Mon Père » ! Que d'amour les saints, au milieu des plus grandes tribulations, n'ont-ils pas mis dans chacune des prières qu'ils faisaient à leur Père céleste ! Quel amour y mettons-nous ?...

II. C'était comme homme que Notre-Seigneur adressait à Dieu une prière proprement dite, et c'était comme homme qu'il disait : « Le Père est plus grand que moi » (Jean 14, 28). Alors le nom de Père désignait la Trinité entière. Mais dans la prière il pouvait désigner seulement la première personne, Jésus pouvait la prier seule, comme nous la prions nous-mêmes souvent, comme nous prions aussi la seconde et la troisième. On peut croire que, durant son agonie, le Sauveur pria tour à tour la Trinité entière et la première personne seulement ; qu'il désignait toute la Trinité, quand il disait simplement : « Père, Pater » ; mais qu'il s'adressait à la première personne, lorsqu'il disait en spécifiant : « Mon Père, Pater mi ». Or, comme les fleuves retournent à l'Océan d'où ils sont sortis, ainsi Jésus agonisant, par le sentiment filial qui correspond à cette double expression, retournait dans le sein de son Père, pour y trouver un abri contre les maux qui le poursuivaient. De même Isaac avait appelé Abraham son père, Pater mi, au moment où il allait être sacrifié par lui (Genèse 22, 7). Est-ce aussi dans le malheur et l'affliction, que nous faisons éclater notre piété filiale envers Dieu ?...

III. Trois témoignages, la soumission, les larmes et la sueur sanglante, se réunissent dans le jardin des Oliviers, pour attester la piété filiale de Jésus, et l'immensité de la douleur à laquelle il s'abandonne, afin de mieux glorifier son Père. Quand Pierre tirera le glaive pour le défendre, il l'arrêtera par ces mots : « Ne boirai-je donc pas le calice que mon Père m'a donné ? » (Jean 18, 11) La souffrance est le don d'un Père, la persécution est une coupe d'honneur, que Jésus nous apprend à recevoir avec reconnaissance et amour. Hélas ! Nous voulons presque toujours un autre calice, que celui qui a été choisi pour nous par notre Père céleste. Nous ne voudrions aucune épreuve, ou du moins nous ne voudrions que celle de notre choix...

 

Lisez dans L'Agonie de Jesus, Liv. VII, ch. V, La paternité de Dieu dans nos épreuves.

 

Pratique : Souffrons patiemment, dans un silence d'adoration, en baisant la main divine et paternelle qui nous frappe. Il faut vingt vertus pour ne point abuser des charmes de la prospérité ; il n'en faut qu'une seule pour profiter des coups de l'adversité, la résignation à la volonté de notre Père qui est dans les cieux.

 

Exemple

 

Dieu prend un soin paternel des innocents persécutés ; sa sollicitude va jusqu'au miracle. Saint Macaire d'Egypte vit un jour se réfugier, dans sa pauvre cellule, un homme accusé de meurtre, et poursuivi par ceux qui avaient ordre de l'arrêter. Le saint demanda où l'on avait enterré le mort, s'y rendit avec les accusateurs, pria quelques instants, puis appela le mort par son nom et lui dit : « Je vous conjure par Jésus-Christ de déclarer si cet homme qu'on accuse, est celui qui vous a ôté la vie ? » Du fond du sépulcre, le mort répondit d'une voix fort intelligible : « Non, ce n'est pas lui qui m'a tué! » Les assistants se jetèrent aux pieds du saint, et l'innocent fut sauvé. Un autre jour, sciant du blé, Macaire. vit une pauvre femme, qui glanait après lui et pleurait continuellement. Il voulut savoir la cause de ses larmes, « On avait confié, dit-elle, un trésor en dépôt à mon mari, et parce qu'il est mort subitement sans dire où il l'avait mis, celui auquel il appartenait veut nous avoir pour esclaves, mes enfants et moi ». Le saint se fait conduire à l'endroit où le mari est enterré, appelle le mort et l'invite à déclarer où est le trésor dont il était dépositaire. « Il est dans ma maison, répond-il, on le trouvera caché au pied du lit ». La veuve l'y trouva en effet, le rendit au créancier et dégagea ses enfants.

 

Seizième jour

Que ce calice passe !

 

Jésus agonisant dit à son divin Père : « Que ce calice passe loin de moi, transeat a me calix iste ! » (Matthieu 26, 39). L'expression de calice est une figure qui désigne les souffrances, les ignominies, toute la passion du Sauveur. Elle paraît empruntée à l'usage de présenter, à tous les convives, une même coupe pleine de vin, dont chacun buvait à son tour.

 

Méditation

 

I. Le pronom démonstratif « iste », employé par les trois évangélistes, prouve que le divin Maître ne refuse pas tous les calices, mais seulement une espèce particulière. Il en repousse un, à cause de ses lamentables conséquences ; mais il en demande tacitement un autre, plus amer peut-être, afin d'opérer un bien plus universel ; il demande à souffrir en lui-même et en nous, dans son corps réel et dans son corps mystique, pour notre plus grand bien, comme pour la plus grande gloire de Dieu. Jusqu'à la fin des temps le calice de l'agonie, le calice de la douleur, fera donc le tour delà table, au banquet de la grâce, et s'arrêtera devant chacun des convives, pour que nous en buvions tous à la ronde. C'est notre Père céleste qui nous le présente, et l'impression des lèvres de Jésus y demeure. Ah ! buvons-en généreusement notre part, à l'exemple des grandes âmes qui se sont enivrées du vin de la croix...

II. Le mot calice signifie parfois un grand bonheur (Psaume 15, 5 ; 22, 5), et il peut désigner ici la coupe désirée par celui qui est prêt à tout souffrir, pour sauver l'objet de son amour. Parce qu'une charité infiniment libre lui faisait prendre notre place, Jésus agonisant regardait comme une coupe délicieuse, comme un calice enivrant, tout ce qu'il lui faudrait souffrir pour nous réconcilier avec son Père. N'avait-il pas déjà exprimé le désir de recevoir au plus tôt le sanglant baptême de sa passion ? (Luc 12, 50) Son amour n'était-il pas le plus cruel et le plus impatient de ses bourreaux ? Trois heures de retardement sont pour le Rédempteur un supplice, tant il est pressé d'accomplir son œuvre. Ah ! S'écrie-t-il, je veux éloigner ce calice en le vidant, en le vidant promptement, en le vidant jusqu'à la lie. Viens vite, ô calice tant désiré, approche-toi de mes lèvres, et passe ensuite rapidement loin de moi ! Avons-nous cette soif de souffrances, pour gagner des âmes à Dieu ?..

III. Quand il considérait notre intérêt, le Sauveur demandait que chacun de nous bût généreusement, après lui, le calice des peines et des afflictions de cette vie. Selon saint Hilaire, il disait : « Que ce calice passe loin de moi, non sans que je le boive, mais après que je l'aurai bu; qu'il soit bu par tous les autres, après avoir été bu par moi ». Que tous les convives assis comme moi au banquet de la douleur, dans la suite des siècles, boivent après moi cette coupe d'honneur avec courage et confiance. Du moins, ô mon Père, pour que les hommes profitent de ma passion, transmettez-leur une partie de mes souffrances, faites que l'horreur que j'ai de leurs péchés passe de mon Cœur innocent dans leurs cœurs coupables, et pour que ce calice leur soit plus salutaire, faites qu'ils le boivent avec moi ! Avons-nous la sainte ambition de souffrir, pour expier nos péchés et les péchés d'autrui ?...

 

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VII, ch. IX. Le calice d'amertume.

 

Pratique : Nous pouvons conjurer notre Père céleste de faire passer le calice de la mort, loin de ceux dont la vie est précieuse à la famille, à la patrie, à l'Église. Mais prions-le plus encore d'éloigner des âmes qui nous sont chères la mort spirituelle du péché. Imitons ces mères vertueuses qui, à la pensée du péché mortel où leur enfant pouvait tomber, s'écriaient : « Que ce calice d'amertume passe loin de moi ! Mon Dieu, plutôt la mort de mon enfant que la perte de son innocence ! »

 

Exemple

 

Souvent une personne pieuse et dévouée offrit à Dieu sa propre vie, pour la conservation d'une vie qui lui paraissait plus importante ; souvent aussi le Seigneur accepta cette offrande, et réalisa cet échange. Dans la nuit du 23 au 24 décembre 1823, le pape Léon XII était mourant, et venait même de recevoir le saint Viatique. Près de lui se tenait debout le vénérable Vincent Strambi, passionniste, ancien évêque de Macérata et de Tolentino. Il était environ une heure après minuit. Tout à coup ce prélat, inspiré de Dieu, demande au souverain Pontife la permission d'aller offrir le saint sacrifice de la messe, pour le rétablissement de sa santé. Il l'obtient, et en se retirant il dit : « Courage, Saint Père ! Il y a une personne qui présente à Dieu l'immolation de sa vie, pour la conservation de la vôtre ». La messe fut célébrée avec une ferveur, qui toucha profondément les assistants, et Dieu agréa l'offrande de Vincent ; car il rendit presque instantanément la santé à l'auguste malade, au grand étonnement de tous ceux qui se trouvaient présents. Vincent, à quelques jours de là, le 1er janvier 1824, payait son tribut à la mort. Combien de retours à Dieu, à la santé de l'âme, sont dus à l'immolation volontaire d'une personne, qui offre ses larmes et sa vie à cette intention, comme avait fait sans doute la mère de l'enfant prodigue, comme fit Monique pour Augustin !

 

Dix-septième jour

Que Votre Volonté soit faite

 

Notre-Seigneur nous avait appris à dire à notre Père céleste : « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6, 10). Lui-même nous en donne l'exemple dans son agonie : « Mon Père, s'écrie-t-il, si vous voulez, éloignez de moi ce calice (Luc 22, 42). Mais s'il ne peut passer sans que je le boive, que votre volonté soit faite, fiat voluntas tua » (Matthieu 26, 42). On ne demande pas que Dieu fasse ce qu'il veut : car qui pourrait s'opposer à lui pour l'empêcher de le faire ? Mais nous demandons sa grâce et son secours, pour faire nous-mêmes ce qu'il veut.

 

Méditation

 

I. La volonté du Seigneur est miséricordieuse : il veut que tous les hommes soient sauvés (1 Timothée 2, 4), il ne veut pas qu'un seul des plus petits périsse (Matthieu 18, 14). Sa volonté réunit toutes les perfections, par conséquent l'amour et la providence qui s'étendent à tout. Elle nous est cachée en certains détails, et suit parfois des routes qui nous paraissent contraires à ce qu'elle prétend, soit afin de ne point nous rebuter dès le commencement, soit afin de nous faire attendre plus patiemment l'issue. Mais soyons convaincus que, tant que nous serons en cette vie, tout ce qui nous arrivera par la volonté ou la permission de Dieu, n'arrivera que pour notre bien, même les persécutions, les injures, la pauvreté ou la maladie. N'est-il pas écrit qu'il fallait que Jésus lui-même souffrît pour entrer dans sa gloire (Luc 24, 26) ? Prenez donc mon cœur, ô mon Dieu, comme vous prîtes le Cœur agonisant de Jésus, pour le presser fortement par diverses épreuves, ainsi qu'un fruit mûr et choisi, afin d'en exprimer le suc délicieux de la résignation !...

II. Le plus souvent, la volonté de Dieu est médiate, se manifeste et nous atteint par des intermédiaires. Comme pour nous donner l'existence et le bonheur, il se sert du ministère des créatures ; de même pour nous envoyer des épreuves, il emploie ordinairement des messagers. Dans le second cas, notre soumission doit descendre à tous ses intermédiaires, comme dans le premier cas notre reconnaissance doit monter jusqu'à lui-même. En se cachant ainsi, il resserre les liens de la société humaine, il rend plus méritoires notre obéissance et notre gratitude, il fait de nos douleurs autant d'acheminements au tombeau. Savons-nous, comme le Verbe fait chair, descendre chaque jour par la soumission, et monter par la reconnaissance ?...

III. Jésus agonisant voit la volonté de son Père jusque dans la volonté de ses ennemis, il étend la volonté de Dieu jusqu'à la volonté des hommes. C'est le traître Judas, c'est le lâche Pilate, ce sont les Juifs, que le Père éternel a chargés d'exécuter sur son Fils incarné les arrêts de sa divine justice. Que votre volonté soit faite signifie donc, dans la bouche du Rédempteur : « Que la volonté de Judas, que la volonté de Pilate, que la volonté de mes persécuteurs et de mes bourreaux soit accomplie ! Que ce qu'ils veulent soit fait, que tout se passe comme ils l'entendent ! » Mon doux Maître, quelle opposition entre ma conduite et la vôtre ! Pour vous soumettre à la mort, aux plus horribles supplices, par amour pour moi, il vous suffit que les plus méchants des hommes le veuillent. Et pour me soumettre au plus petit mal, à la plus faible contrariété, à l'inégalité d'humeur des personnes chères qui vivent avec moi, il ne me suffit pas toujours que Dieu l'ordonne !...

 

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VIII, chap. IV, La résignation.

 

Pratique : Dans nos souffrances et nos malheurs, ne considérons et n'accusons ni l'avarice de ce parent, ni l'inconstance de cet ami, ni l'infidélité de ce serviteur, ni la méchanceté de ce concurrent. Mais allons jusque dans le sein de la divinité chercher le principe de nos peines. Car, encore que Dieu ne soit pas l'auteur du péché commis dans l'injustice qui nous est faite, il permet et il veut que nous en tirions un grand profit spirituel.

 

Exemples

 

Saint Vincent de Paul, dans toutes ses lettres, ne recommandait rien tant aux supérieurs de sa congrégation que la conformité au bon plaisir de Dieu. Il disait que Notre-Seigneur est une communion continuelle aux âmes vertueuses, qui se tiennent fidèlement et constamment unies à sa très sainte volonté, qui ont un même vouloir et un même non-vouloir avec lui. Il ajoutait que se conformer en toutes choses à la volonté de Dieu, et y prendre tout son plaisir, c'est vivre sur la terre d'une vie tout angélique, et même de la vie de Jésus-Christ.

Un des plus illustres otages de la Commune reconnut et bénit la volonté divine, qui faisait pour lui de la captivité une grâce de conversion. Le président Bonjean se confessa au P. Clerc, jésuite, le jour même où ils furent fusillés ensemble, le 24 mai 1871. Quelques instants auparavant il avait dit : « La crise que nous traversons me rappelle les dangers que j'ai courus sur mer. J'ai vu, dans la violence de la tempête, le gouvernail échapper aux mains du pilote, et le navire se balancer sur les abîmes. La main seule de Dieu le soutenait, et l'empêchait de sombrer. Voilà notre situation pour le moment. Qu'il fait bon alors s'abandonner à la conduite de Dieu, qui dirige tout à sa gloire et pour notre bien ! Comme cette pensée repose le cœur ! Comme elle me console quand je songe à l'affliction de ma famille ! ».

 

Dix-huitième jour

« Non ma volonté »

 

« Non ma volonté, non mea voluntas ! » (Luc 22, 42), s'écrie le Sauveur en sa prière, pour redresser notre volonté trop souvent tortueuse. Il commence par exprimer nos sentiments propres, et finit par nous faire exprimer les siens. En soumettant sa volonté en mon nom, il m'a mérité la grâce de soumettre aussi la mienne et de dire : « Ni ce que je veux, ni comme je veux, mais ce que vous voulez et comme vous voulez, ô mon Père ! »

 

Méditation

 

I. Pendant que la volonté supérieure ou de raison, en Jésus agonisant, adorait la volonté du Père céleste et s'y soumettait sans réserve, la volonté inférieure éprouvait une répugnance extrême à souffrir, parce qu'elle envisageait seulement ce que les souffrances avaient de contraire à la nature. Notre-Seigneur montrait ainsi une certaine volonté particulière d'homme, dans laquelle il figurait la nôtre, parce qu'il est notre chef. De même ses disciples ont parfois une volonté particulière, ils veulent quelque chose qui convient à leur intérêt, à l'affaire du moment. Mais dès qu'ils ont compris et reconnu que Dieu veut autre chose, ils préfèrent à leur volonté, à leurs désirs, à leurs répugnances, la volonté de celui qui est meilleur que nous tous; ils s'empressent de dire : « Non quod ego volo, sed quod tu, non ce que je veux, mais ce que vous voulez » (Marc 16, 36). Avons-nous cet Empressement à préférer la volonté de Dieu à la nôtre ?...

II. Notre-Seigneur s'attristait d'une mort, que Dieu voulait et ordonnait ; néanmoins il ne péchait pas, il ne cessait pas même d'être parfait. En lui, tous les mouvements de la volonté humaine qui ne tendaient pas à ce que Dieu voulait, n'étaient que des velléités ; de même qu'ils ne sont en nous que des velléités, quand nous disons : « Je voudrais bien que tel malheur ne m'arrivât pas, mais que la volonté de Dieu soit faite ! » De telles velléités ne sont pas des péchés, parce qu'elles ne nous font pas sortir du cercle, que le divin vouloir a tracé autour de nous ; on n'en sort, on ne pèche qu'en désirant, parlant ou agissant contre cette auguste volonté, parfaitement connue et déclarée par un précepte. Nous pouvons donc demander à Dieu le retour à la santé pour un malade, le retour à la paix et à la joie pour un affligé. Nous pouvons même faire de ces désirs et de ces prières des actes méritoires, en pratiquant la chanté ou la piété filiale. Il suffit que nous disions alors à notre Père céleste, comme son Verbe fait chair : Pourtant, non comme je veux, mais comme vous voulez, verumtamen non sicut ego volo, sed sicut tu » (Matthieu 26. 39). Le disons-nous sincèrement et du fond du cœur ?...

III. Rien n'est fort comme la volonté de l'homme unie à celle de Dieu. L'Écriture ne dit-elle pas : « Vir obediens loquetur victoriam (Proverbes 21, 28) ? L'homme qui obéit, c'est-à-dire qui soumet et conforme sa volonté à celle de Dieu, aura toujours des victoires à raconter, victoires sur l'enfer et sur le monde, victoires sur la fragilité de la chair et sur la paresse de l'esprit. Mais la volonté n'est jamais qu'avec l'amour, nous voulons ce que nous aimons, ce qui nous fait plaisir, et nous avons ordinairement en horreur ce qui nous cause quelque peine. D'où donc viendra la générosité dans nos actes, et la sublimité dans nos sentiments ? De l'amour de Dieu, et de la soumission à sa très sainte volonté. Le bon Maître souffrait comme le malade, qui consent à être amputé ou brûlé pour guérir, et qui supporte courageusement l'opération, bien qu'il n'aime ni l'amputation ni la brûlure, qu'il en ait même une grande frayeur. Mais Jésus agonisant aurait voulu souffrir plus encore, tant il désirait prouver à son Père son obéissance, et aux hommes son désir de leur salut. De même les martyrs ont souffert contre leur volonté naturelle les douleurs et les tourments ; mais ils étaient heureux de vaincre cette répugnance par amour pour Notre Seigneur, et d'accroître ainsi leurs mérites. Foulons donc aux pieds toutes les répugnances, pour nous soumettre à la volonté de Dieu ; nous nous élèverons plus haut dans la perfection et la félicité...

 

Lisez dans l'Agonie de Jésus, Liv. VIII, ch. V, La conformité.

 

Pratique : Goûtons le repos du cœur, en voulant tout ce que Dieu veut. Tâchons de connaître, en tout ce qui nous regarde, la volonté divine, et d'y conformer la nôtre. Pour nous consoler et nous soutenir dans nos épreuves, disons souvent : « Dieu l'a voulu ! ».

 

Exemples

 

Saint Ignace de Loyola avait un si ardent désir de voir Dieu, qu'il pleurait de joie en pensant à sa mort. « Néanmoins, disait-il, si on me donnait le choix de sortir à l'instant de ce monde, et d'aller au ciel jouir de Dieu, ou de rester sur la terre sans être assuré de persévérer dans la vertu, mais en rendant un service notable à la majesté divine, je préférerais demeurer en cette vie, ne regardant que Dieu, sans me soucier du péril » . Sainte Catherine de Sienne s'écriait : « Seigneur, il serait bon pour moi que tous lussent sauvés, et que moi seule, en gardant toujours votre charité, j'endurasse les peines de l'enfer, parce qu'il y aurait là pour vous un plus grand honneur et une plus grande gloire. Et si, en vous restant unie par l'amour, j'étais placée sur la bouche de l'enfer, pour fermer cet abîme de telle sorte que personne n'y tombât plus, j'en aurais une très-grande joie ». Durant trente-huit ans, pauvre, seule, abandonnée, en proie à toutes les maladies et à toutes les afflictions, sainte Lidwine ne demandait rien à Dieu, si ce n'est qu'il augmentât ses douleurs pour épargner les coupables et les convertir.

 

Dix-neuvième jour

Le Fiat dans le sacrifice

 

Jésus agonisant dit à son divin Père : « Fiat, fiat (Matthieu 26, 42 ; Luc 22, 42). Il avait déjà dit, et chacun de nous peut répéter après lui : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean 4, 34). Un fiat sera donc pour les disciples, comme pour le Maître, un aliment aussi délicieux que fortifiant. Il embaume la bouche qui le prononce, il nourrit l'âme qui le médite, il est le pain quotidien de tout cœur qui tend à la perfection.

 

Méditation

 

I. Un seul fiat dans nos peines vaut mieux que mille actions de grâces dans nos joies. C'est le plus grand hommage que nous puissions rendre à Dieu, parce que c'est l'aveu le plus significatif de sa souveraineté sur toutes les créatures. Immoler notre volonté, ce n'est pas seulement un sacrifice plus excellent, parce qu'elle l'emporte en dignité sur notre corps, autant que celui-ci sur les biens extérieurs ; mais c'est encore un sacrifice plus étendu, un sacrifice universel, un holocauste, puisque c'est par la volonté que nous nous servons de tout le reste, et que donner notre volonté c'est tout donner. C'est donner l'écorce, c'est donner la moelle, c'est donner l'arbre entier avec ses fruits ; c'est offrir et sacrifier à Dieu tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes. Étendons-nous jusque là notre fiat ?...

II. L'incarnation du Verbe exposait la Vierge-Mère aux plus rudes épreuves. Son fiât généreux l'éleva en dignité, répara la désobéissance d'Eve, et donna au monde un Sauveur. Ce qui nous élève aussi et ce qui nous sauve, c'est le fiât répété dans la souffrance et le sacrifice. Combien de fois même une épreuve, supportée avec résignation, a-t-elle préparé une conversion, enfanté Jésus dans une ou plusieurs âme ? Dans la maladie, nous pensons parfais à ce que nous ferions pour Dieu et pour le prochain, si nous étions en santé. Unissons plutôt nos douleurs aux douleurs de Jésus-Christ, notre volonté à la volonté de Dieu. Cette union vaudra mieux que toutes les mortifications, que toutes les pratiques de piété, que toutes les œuvres de zèle. On ne glorifie jamais plus le Seigneur, qu'en faisant mieux sa volonté. Pour cela même on le sert plus sûrement en souffrant qu'en agissant. En sommes-nous convaincus ?...

III. Aux approches de la mort surtout, un fiat qui l'accepte avec ses rigueurs et ses suites, est l'acte d'une charité très parfaite, qui suffit certainement pour effacer tous les péchés de la vie. et pour mériter la gloire du ciel. Jésus agonisant n'est-il pas le modèle de tous les moribonds ? En éprouvant notre répugnance naturelle à mourir, il voulut la sanctifier ; en la surmontant il voulut nous communiquer sa résignation. Lorsque de pieux moribonds sont tranquilles et souriants en face du trépas, c'est que le Cœur agonisant du bon Maître les fait participer aux merveilleux effets de sa prière et de son fiât. mon Dieu, dès aujourd'hui j'accepte la mort, comme mon Sauveur l'accepta, produisant par sa grâce, et en union avec lui, cet acte d'obéissance entière et de soumission parfaite, dont il me donna l'exemple. Vous me commandez de mourir en punition de mes fautes, j'obéis, je meurs, et je meurs content parce que je meurs obéissant comme mon Jésus....

 

Lisez dans l'Agonie de Jésus, Liv. VIII, ch. VII, Le fiat de l'agonie.

 

Pratique : Ne souhaitons notre sanctification même que dans la mesure de la grâce, que le Seigneur a résolu de nous donner, Faisons plus de cas de son bon plaisir et de sa divine volonté, que de toute la perfection et de toute la sainteté possible. Pour les malades et les mourants que nous visitons, faisons en sorte que le fiât revienne sans cesse dans leur cœur et sur leurs lèvres. Invoquons pour eux le Cœur agonisant de Jésus, et tâchons qu'ils en prennent tous les sentiments.

 

Exemples

 

Saint François de Sales, frappé d'apoplexie et mourant, entendit un religieux lui faire cette question : « Si telle était la volonté de Dieu, ne voudriez-vous pas bien mourir en ce moment ? » « Si Dieu le veut, répondit le saint malade avec un doux sourire, je le veux aussi ». « Monseigneur, lui dit le Père Maniglier, jésuite de ses amis, qui était accouru près de lui dès qu'il avait appris l'accident, dites : Transeat a me calix iste, que ce calice passe à côté de moi sans que je le boive ». « Oh ! Non, répondit-il, il vaut mieux dire : « Mon Dieu, que votre volonté se fasse et non la mienne ».

Le roi Louis XIII, près d'expirer au château de Saint-Germain-en-Laye, demandait à Vincent de Paul quelle était la meilleure manière de se préparer à la mort. « Sire, répondit le saint, c'est d'imiter celle dont Jésus-Christ se prépara à la sienne, et de se soumettre entièrement et parfaitement, comme il fit, à la volonté du Père céleste : Non mea minutas, sed tua fiat ! » « Jésus, reprenait le religieux monarque, je le veux aussi de tout mon cœur. Oui, mon Dieu, je le dis et le veux dire jusqu'au dernier soupir de ma vie : Fiat voluntas tua ! » Puis il parlait gaiement de son dernier voyage. Un de ses médecins lui ayant dit qu'il avait encore tout au plus deux ou trois heures à vivre, le prince joignit les mains, regarda le ciel, et s'écria sans montrer d'altération : « Eh bien, mon Dieu, j'y consens et de bon cœur ».

Le 19 mai 1818, le pape Pie VII accorda une indulgence de cent jours à la récitation de cet acte de conformité une fois le jour : « Fiat, Que la très juste, la très haute et très aimable volonté de Dieu soit faite, louée et éternellement exaltée en toutes choses ».

 

Vingtième jour

L'ange qui fortifie

 

Durant, son oraison, Notre-Seigneur vit un ange du ciel lui apparaître pour le conforter, angélus de cœlo confortans eum (Luc 22, 43). N'est-ce pas aussi durant la prière, n'est-ce pas souvent par le ministère d'un ange, ou d'une âme qui en a l'innocence et la charité, que les fidèles malheureux reçoivent la force et la consolation ?

 

Méditation

 

I. L'Évangile ne dit pas que l'ange ait consolé Jésus ; il dit seulement qu'il le fortifia, confortans eum. Il fut comme l'écuyer céleste du divin chevalier, il l'arma en quelque sorte pour cette lutte, pour ce combat, pour ce duel terrible qui devait se terminer par une complète victoire de la miséricorde et de la vie, par le salut du monde. Nous, hélas nous n'estimons la consolation qu'autant qu'elle peut nous soustraire à la lutte, à la fatigue, à l'ennui, à la douleur, à la croix, à la mort du vieil homme, ou du moins apporter à la partie inférieure un peu d'adoucissement et de relâche. Cœur agonisant de Jésus, apprenez-nous à n'estimer, à ne désirer, à n'accepter que la consolation qui accroît notre patience en proportion de nos épreuves, et qui nous donne des forces nouvelles pour nous préparer à de nouveaux combats !...

II. L'ange ne fortifie pas Notre-Seigneur en lui communiquant quelque vertu, ou quelque force, qui ne fût pas auparavant en lui ; toute la force divine est toujours restée dans le Dieu fait homme. Mais la partie inférieure de l'âme du Sauveur était, dans sa passion, comme abandonnée de la supérieure et privée de ses influences, afin de souffrir tout ce qu'elle pouvait souffrir. C'est pourquoi l'ange le fortifie, en faisant à cette partie inférieure de son âme une vive représentation du grand fruit de sa passion et de son sang, en lui mettant devant les yeux tant d'âmes dont il serait le salut et la vie, en le relevant par là de l'abattement où l'avait mis la vue de tant d'autres âmes, qui rejetteraient le prix de son sang, dont il serait par leur faute la perte et la ruine. L'envoyé céleste l'encourage et le conforte, en lui faisant voir toute la gloire qui suivra sa mort, la conversion des peuples, l'établissement de l'Église, la joie et le courage de tant de millions de martyrs, l'innocence de tant de justes, la pénitence de tant de coupables. Cœur agonisant de mon Sauveur, n'êtes- vous pas en effet consolé et ranimé par la joie, que vos anges eux-mêmes vous témoignent de la conversion des pécheurs ? Et toi, mon âme, pauvre enfant prodigue, par ton retour as-tu consolé ton Sauveur et ton Père ?...

III. Outre les consolations dont le motif nous est personnel, n'y a-t-il pas des consolations dont le motif se puise dans un généreux dévouement ? Un père, à la mort, se console en pensant à l'heureux avenir de ses enfants, lorsqu'il lui est donné de l'entrevoir. Moïse put s'affliger pour lui-même, mais il se réjouit certainement pour son peuple. De même Jésus goûta des consolations vraiment paternelles, pendant que l'ange déroulait devant lui le tableau de l'heureuse et sainte postérité, qui naîtrait de ses souffrances et de sa mort. Le céleste esprit lui montrait les fruits de sa passion, pour lui donner de la force, et non pour lui ôter l'amertume de sa douleur. Une telle consolation suffirait-elle à notre égoïsme ? Sommes-nous réjouis et fortifiés au récit, ou à la vue du bien accompli par d'autres ?...

 

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. X, ch. IV, Les fruits de l'apparition.

 

Pratique : Ne cherchons pas notre consolation dans les nouveautés même pieuses ; mais soyons réservés à l'égard des apparitions et des prophéties, que l'autorité ecclésiastique n'a point encore approuvées. Que Jésus seul soit toujours pour nous l'ange des grandes consolations ; puisons les dans son Cœur agonisant ou dans son Cœur eucharistique.

 

Exemple

 

En l'honneur de l'ange consolateur, les Religieuses du Cœur agonisant ont un exercice spécial, où elles font cette prière : « Jésus, qui avez voulu être triste jusqu'à la mort au jardin des Oliviers, et qui, dans cet excès d'abattement, n'avez pas craint d'être soutenu et fortifié par un ange, ne rejetez pas le faible soulagement que vous offre, avec tout le respect, et tout l'amour dont elle est capable, la plus indigne de vos servantes. Permettez qu'après avoir uni ma prière à votre prière, mon sacrifice à votre sacrifice, pour expier mes ingratitudes et pour sauver les âmes des pauvres mourants, je me joigne, pour vous consoler, à l'auge consolateur de votre agonie. Permettez-moi de rester avec vous dans cette grotte solitaire, d'être témoin de vos angoisses, d'y compatir, de les partager, de boire avec vous jusqu'à la lie le calice d'amertume, que vous envoie votre Père céleste.

Glorieux ministre du Très-Haut, qui avez eu la sublime mission de consoler, de réconforter un Dieu, souffrez qu'avec vous je tienne fidèlement compagnie à mon Sauveur. Ah ! Que ne puis-je comme vous apporter quelque soulagement aux tristesses profondes de sa sainte âme, à l'agonie mortelle de son aimable Cœur ! Donnez-moi votre force, votre courage, votre amour, pour que je puisse prier avec Jésus, souffrir avec Jésus, mourir avec Jésus. Ainsi soit-il ».

 

Vingt-et-unième jour

La crise ou l'agonie

 

Depuis qu'il est au jardin des Oliviers, notre Libérateur n'a cessé de combattre pour nous par la prière et la souffrance. Mais un messager de son divin Père est venu lui montrer les fruits de la victoire : aussitôt il engage la lutte suprême, factus in agonia (Luc 22, 43), et entre dans une agonie qu'on a comparée souvent à une crise.

 

Méditation

 

I. Le mot crise signifie au propre l'effort que fait la nature dans les maladies, effort lui est d'ordinaire indiqué par une sueur ou par quelque autre symptôme, et qui produit un changement subit et marqué en bien ou en mal. Il signifie au figuré le moment périlleux ou décisif d'une affaire, n'est-ce pas ce que nous voyons dans l'Agonie du Sauveur, après qu'un ange est venu le fortifier ? Tous les mouvements des passions contraires, réprimés les uns par les autres, se brisent dans le Cœur agonisant de Jésus, et y font comme une crise d'amour qui lui fait rejeter le sang, que la crainte lui envoie pour le soutenir dans sa défaillance. La sueur de sang fut plutôt une suite de la crise, que la crise elle-même. Ce mot convient d'autant mieux ici, qu'employé seul il est ordinairement pris en bonne part, et restreint à signifier les crises salutaires. Ce n'est pas le Fils de Dieu qui est malade, c'est la pauvre humanité ; mais il daigne éprouver en soi la crise qui doit nous sauver tous. Avons-nous une telle charité ? Au moment décisif, pour assurer une conversion, redoublons-nous nos macérations et nos actes de patience ?...

II. Cette agonie, cette crise était entièrement libre en Jésus-Christ. Nous, nous entrons en agonie sans le vouloir, et c'est à contre-cœur que nous traversons une crise, un temps où la nature va faire effort pour produire un changement, qui sera peut-être notre ruine et notre perte. L'Homme-Dieu ne fut point saisi par l'agonie ; il entra plutôt en agonie, comme le soldat se présente au combat, après l'avoir désirée, après l'avoir cherchée. Tout homme a dans sa vie des moments plus pénibles, des moments plus périlleux, des moments plus décisifs et plus critiques. Quelquefois même, pour que nous ayons une plus grande ressemblance avec Jésus agonisant, le symptôme de cette crise, de cette lutte intérieure, est l'insomnie, l'agitation, la pâleur du visage, la sueur qui coule de tous les membres. Si alors nous ne ressemblons pas au Sauveur par la liberté, ressemblons-lui du moins par l'assiduité à la prière. Il priait davantage, prolixius orabat (Luc. 22, 43) : prolongeons aussi nos prières, aux heures de crise ou d'agonie de l'âme. Le faisons-nous ?...

III. Plus il priait et souffrait librement, plus notre divin Sauveur exprimait vivement et méritoirement en lui notre dernière agonie, cette crise suprême que nous subirons tous, et qu'il voulait tout à la fois adoucir et sanctifier. Comme cette crise est la plus importante, puisqu'elle va décider de notre éternité, c'est elle principalement qu'il veut représenter en soi, de manière à vérifier cette parole de saint Paul : Pour nous tous Jésus a goûté la mort, gustaret mortem (Hebreux, 9). Les autres agonisants, comme si leurs sens étaient déjà morts, ne peuvent plus goûter l'amertume du trépas. Mais au jardin des Oliviers, les sens du divin agonisant étaient pleins de vie, et les facultés de son âme avaient toute la liberté de leur exercice. Voulons-nous comme lui goûter, sentir, savourer toute l'amertume de la souffrance, pour qu'elle soit aux autres plus douce et plus profitable ?..

 

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. XI, ch. V, La crise.

 

Pratique : Pour mener une vie nouvelle, commençons par recevoir un baptême de souffrances, et prenons un bain d'humiliations, un bain de douleurs et d'épreuves. Ayons le courage d'agoniser pour la conversion d'un pécheur, pour la sanctification d'un juste, pour la conservation de la foi dans notre patrie, pour la prospérité de l'Église universelle.

 

Exemples

 

Sainte Madeleine de Pazzi, pour hâter le retour des enfants prodigues, aurait voulu souffrir et ne pas mourir, être immortelle dans la souffrance. Elle demandait instamment les infirmités corporelles les douleurs morales, les persécutions du dehors, et même tous les châtiments que les pécheurs avaient mérités par leurs fautes, sans en excepter toutes les peines du purgatoire. Par zèle pour le salut des âmes, elle s'offrit même à rester en enfer, au milieu des tourments, à la seule condition de ne haïr ni blasphémer jamais la divine majesté. On l'entendit s'écrier : « Quelle souffrance pour moi que de ne pas souffrir ! Je voudrais mourir mille fois dans les tourments, pour donner mille fois ma vie. Que ne puis-je à toute heure et à tout instant endurer le martyre, pour ramener les âmes à leur Créateur ! Mais ce ne serait plus pour moi un martyre, ce serait un paradis. Verbe de Dieu, pourquoi ne me faites-vous pas goûter les peines de l'enfer, afin d'apaiser, au moins en partie, la colère de votre Père ! ».

Sœur Madeleine Orsini trouvant ses tribulations trop longues, Jésus crucifié lui apparut. « Ah ! Lui dit-elle, vous n'avez été que trois heures en croix, tandis que je suis dans la peine depuis plusieurs années ». « Ignorante, repartit le Sauveur, depuis le premier moment de ma conception, je souffris dans mon Cœur tout ce que j'endurai plus tard sur la croix ! ».

 

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22 février 2017

Le Mois du Coeur Agonisant de Jésus

Le Mois du Cœur agonisant

Christ-Gethsemane

Huitième jour

« Mon âme est triste ».

 

« Mon âme est triste, tristis est anima mea » (Matthieu 26, 38), dit le bon Maître à Pierre, Jacques et Jean, pour les réhabiliter à leurs propres yeux. En l'entendant lui-même parler de sa tristesse, ils n'ont plus honte d'éprouver une telle tristesse, que saint Luc l'alléguera bientôt comme excuse à leur sommeil, dormientes prœ tristitia (Luc. XXII, 45).

 

Méditation

 

I. Comment peut-il être éclipsé par la tristesse ce soleil divin, qui fait briller de célestes splendeurs et surabonder de joies ineffables toute âme qui s'attache à lui ? Sa tristesse vient de sa charité. On s'attriste de ce qui est désavantageux à celui qu'on aime, et dans le cœur des hommes le poids de l'affliction est égal au poids de l'amour. Plus le Cœur de Jésus nous aime, plus il s'attriste de nos fautes, plus il s'attriste de nos maux. Notre aimable Sauveur n'est-il pas un médecin charitable ? Au chevet d'un malade chéri, auquel il donne les meilleurs remèdes, il s'attriste de l'indocilité de ce malheureux, qui rend tous les remèdes inutiles. N'est-il pas un père compatissant ? A côté de son enfant coupable, condamné mais impénitent, il se désole doublement et à cause du crime et à cause du supplice. N'est-il pas un époux tendre et jaloux ? En face de nos âmes, ses épouses bien-aimées, dont il voit toutes les infidélités, il est rempli de dégoût pour le présent, et de crainte pour l'avenir. stérilité de l'agonie de mon Maître, que tu es déchirante pour son Cœur si tendre et si aimant ! Quelle est mon affliction des péchés d'autrui ?...

II. Jésus s'attriste pour ses disciples, qu'il chérit plus qu'une mère ne chérit ses enfants, et qu'il va laisser comme des brebis sans pasteur, dispersés, exposés au scandale, livrés à la tentation. Il s'attriste plus encore pour la Vierge Marie, dont l'insondable douleur vient de la sienne, et reflue sans cesse vers son Cœur filial. Il s'attriste pour ses persécuteurs eux-mêmes, dont il voit déjà les châtiments terribles, et pour sa patrie aussi aveugle qu'obstinée. divin Sauveur des sociétés et des âmes, sur la pente de cette même montagne des Oliviers, avant de faire votre entrée triomphale dans Jérusalem, vous vous étiez arrêté pour considérer cette grande capitale, pleurer sur elle et en prédire la complète destruction (Luc. 19, 37-44). Quelle doit être votre tristesse en ce même lieu, à l'heure où vous savez qu'on va venir vous prendre, pour vous entraîner dans cette ville coupable, impatiente de consommer le déicide qui causera sa ruine! Et moi, comment ai-je prouvé mon amour à ma patrie malheureuse ?...

III. Le Cœur de Jésus fut crucifié sur le mont des Oliviers, avant que son corps le fût sur la colline du Calvaire ; la croix du jardin fut même plus rigoureuse, pour lui, que celle du Golgotha. Car la compassion est proportionnée à l'amour, à la connaissance, à la sensibilité. Qui sentit comme Jésus ? Qui connut comme Jésus ? Qui aima comme Jésus ? Il sent, il goûte, il savoure toutes nos peines ; il prend sur lui le détail des douleurs de chacun, la somme des douleurs de tous ; il endure à la fois toutes les croix des apôtres, tous les tourments des martyrs, toutes les mortifications des confesseurs et des vierges, toutes les austérités des religieux, toutes les afflictions des justes calomniés ou persécutés. Âmes délaissées, cœurs ulcérés, pauvres moribonds, Jésus agonisant jette sur vous un regard plein d'amour et de tendresse ; son Cœur est plus attristé de vos maux, que la Vierge-Mère n'était émue des douleurs de son Fils unique. Ai-je un peu de cette compassion pour le prochain ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. v, ch.VIII. Motifs de la tristesse de Jésus

 

Pratique : Si nous sommes tristes, ne parlons pas davantage aux hommes par nos plaintes, mais parlons davantage à Dieu par la prière. Aimons notre patrie, comme Jésus-Christ aimait la sienne, jusqu'à nous offrir en victimes pour en préparer le salut ou la conversion.

 

Exemple

 

Saint Paul éprouva l'agonie du patriotisme, en voyant les Juifs refuser l'Évangile, et courir ainsi à leur perte. C'est pour moi, dit-il, une grande tristesse tristitia mihi magna, c'est pour mon cœur une douleur continuelle, continuus dolor cordi meo, à tel point que j'eusse désiré devenir anathème, à l'égard de Jésus-Christ, pour les Israélites qui sont mes frères selon la chair (Romains 9, 1-4). Que dites-vous, ô grand apôtre ! S'écrie Saint Jean Chrysostome ? Vous demandez maintenant à être séparé de ce Christ tant désiré, dont vous affirmiez que rien ne vous séparerait jamais (Romains 8, 35-39). N'avez-vous plus le même désir ? Je vous entends me répondre : Mon désir n'est que plus ardent. C'est parce que je suis brûlant d'amour pour Jésus-Christ, que je demande d'en être séparé, non pas séparé de son amour, mais seulement de sa jouissance et de sa gloire. J'y consentirais pour que mon Maître ne fût pas blasphémé, pour qu'on ne dise plus : Il a promis aux uns et donné aux autres. Oui, volontiers, pour que l'on ne parlât point ainsi, bien que ce soit injustement, je renoncerais au royaume des cieux et à l'ineffable gloire, j'endurerais toutes les souffrances, estimant une grande consolation dans mes peines, de ne plus entendre blasphémer celui que j'aime si ardemment.

 

Neuvième jour

« Jusqu'à la mort ».

 

« Jusqu'à la mort », dit Notre-Seigneur, « mon âme est triste, usque ad mortem » (Matthieu 26, 38.) Cet aveu nous rappelle et le royaume sans fin qu'un ange lui avait prédit (Luc 1, 33), et l'amour qu'il nous témoigna jusqu'à la fin (Jean 13, 1). Son règne commencé par la mort s'accroîtra par la mort ; des douleurs sans limites et un dévouement sans réserves seront une semence de nouveaux sujets.

 

Méditation

 

I. Jusqu'à la mort, c'est la rigueur de la justice. Pour satisfaire surabondamment à la justice de Dieu, le Sauveur veut s'attrister, à cause de la mort qu'il doit subir en expiation de nos crimes, mort ignominieuse et cruelle, mort précédée de mille affronts et de mille tourments. Il aura beau prier son Père, il aura beau suer du sang, il devra bientôt s'humilier et obéir jusqu'à la mort, jusqu'au crucifiement ; il devra passer entre toutes les hontes et toutes les douleurs, comme une victime expiatoire, jusqu'à ce qu'il embrasse la croix et meure entre ses bras. Quelles répugnances en son humanité il lui faudra dompter auparavant ! « Mon âme sera triste, dit- il à ses trois apôtres privilégiés, jusqu'à ce que j'aie vaincu mes répugnances naturelles, jusqu'à ce que ma volonté soit morte à elle-même et ne vive plus qu'à Dieu ». Sommes-nous tristes, nous aussi, jusqu'à la mort de la nature ? Ne cherchons-nous de vraie joie que dans la mortification parfaite des appétits et des passions ?...

II. Jusqu'à la mort, c'est l'excès de l'amour. Un prodigieux amour fait que Jésus s'attriste de tous les délais, de tous les retards apportés à sa mort, parce que retarder son supplice c'est retarder notre Rédemption. « Oh ! que je souffre, s'écrie-t-il, jusqu'à ce que ce grand mystère soit accompli, quomodo coarctor usque dum perficiatur ! » (Luc 12, 50) ! Combien ce retardement me cause d'anxiété, d'impatience et de tristesse ! N'est-ce pas ainsi qu'un vaillant soldat s'afflige de voir retarder le signal de la bataille ? Ne pouvant plus tolérer ce délai, notre charitable Rédempteur s'abandonne lui-même à une si profonde tristesse, que tous les efforts de ses ennemis n'eussent jamais pu lui en causer une pareille, parce que la haine qu'ils ont contre lui, ne peut égaler l'amour qu'il a pour nous. Avons-nous cette sainte impatience de nous signaler au service de Dieu, de l'Église et de l'humanité ?...

III. Jusqu'à la mort, c'est la mesure de l'intensité. Suivant l'Écriture, un esprit triste dessèche les os (Proverbes 17, 22), et il est une tristesse qui fait mourir (2, Corinthiens 7, 10.) Incomparablement plus intense, plus accablante, plus excessive que toutes les autres, la tristesse de Jésus agonisant aurait dû mille fois lui donner la mort. « Mon âme est aussi triste, disait-il, que si je mourais déjà, que si j'expirais en ce moment. Cette tristesse serait même capable de m'ôter la vie, si je ne faisais un miracle e toute-puissance pour soutenir ma vie, jusqu'à ce qu'il me plaise de la sacrifier au milieu des tourments extérieurs, sur le Calvaire. Je puis dire encore que mon âme est triste, comme on est triste dans la mort éternelle ou dans l'enfer, non pas avec une rigoureuse égalité, mais avec une juste proportion. Je ressens la perte de chaque réprouvé, comme la perte d'un de mes membres, et je conçois une indicible tristesse de son malheur éternel ! » Sommes-nous disposés à faire pénitence pour les âmes, que nous voyons courir à leur damnation ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. v, chap. VII « Jusqu'à la mort »

 

Pratique : Ne nous attristons jamais comme ceux qui n'ont point d'espérance ; mais faisons de notre tristesse même, comme le Sauveur en agonie, une expiation féconde. Sachons renoncer aux consolations, accepter la douleur et le sacrifice, pour la délivrance de nos chers défunts, pour le salut éternel des mourants de chaque jour.

 

Exemple

 

Les religieuses du Cœur agonisant de Jésus forment, à Lyon, une communauté contemplative et cloîtrée, qui ressemble d'autant plus au jardin des Oliviers, qu'on s'efforce d'y représenter matériellement, moralement et mystiquement l'agonie du divin Maître. Aux trois vœux ordinaires de religion, on ajoute le vœu particulier d'immolation, c'est-à-dire le vœu de s'offrir en sacrifice à Dieu le Père, en union avec le Cœur agonisant du Sauveur, pour le salut des moribonds. Il oblige chaque religieuse à l'offrande quotidienne de sa vie, et cette offrande sincère et formulée extérieurement fait écho à celle que le divin agonisant réitéra plusieurs fois, en s'attristant et en obéissant jusqu'à la mort pour notre salut. Voici cette formule abrégée :

« Dieu éternel et tout-puissant, quoique je sois très-indigne de paraître devant vous, me confiant néanmoins en votre infinie bonté, je m'offre très-humblement en victime à votre divine Majesté, en l'honneur et union du Cœur agonisant de votre très cher Fils Jésus. Daignez disposer de ma vie, de mes prières et de mes souffrances, selon votre bon plaisir, pour le salut de tous les mourants, spécialement des mourants de ce jour. Ainsi soit-il ».

De saints prêtres ont demandé et obtenu de mourir aussitôt après avoir dit la messe, afin que le sacrifice de leur vie, uni à celui de l'Agneau sans tache présent en eux, fût plus agréable au Seigneur.

 

Dixième jour

« Veillez en priant ».

 

Dès le début, le Sauveur dit aux trois disciples choisis : « Veillez et priez » (Matthieu 24, 38 ; Luc, 22, 40) ; dans le cours de son agonie, il le leur répéta (Matthieu 26, 41 ; Marc 14, 38). Il nous le répète aussi, parce que la vigilance et la prière forment tout le fond de la conduite chrétienne, sont un remède et un préservatif, conviennent à tous les âges et à toutes les conditions.

 

Méditation

 

I. Le divin Maître ne veut pas que la veille qu'il recommande à ses disciples, soit un temps employé à des choses profanes ; il veut qu'elle soit consacrée à la prière, à l'oraison, aux élévations de l'âme vers Dieu ; il veut qu'à sa passion ses apôtres les plus aimés unissent leur vigilante compassion, leur instante prière, vigilate et orate. Cet exemple apprend aux supérieurs à ne pas dédaigner le secours, si faible qu'il soit, que peut leur procurer la prière de leurs inférieurs, quand même ceux-ci sont visiblement imparfaits. Sans doute la pressante exhortation du Sauveur parut d'abord être sans effet sur Pierre, Jacques et Jean, puisqu'ils s'endormirent presque aussitôt ; mais plus tard elle porta son fruit pour eux, comme pour les vrais fidèles, en leur faisant prendre l'habitude de veiller avec Jésus et de veiller en priant. Avons-nous cette habitude ?...

II. Ce n'est pas la première fois que Notre-Seigneur exige cette union de la vigilance et de la prière ; car nous voyons dans saint Marc qu'il avait déjà dit : « Veillez et priez » (Marc13, 33), et dans saint Luc : « Veillez donc en priant toujours, vigilate itaque omni tempore orantes » (Luc 21, 36). Partout il met la vigilance avant la prière, parce qu'on prie mieux et plus volontiers, quand on sait veiller. La vigilance est une préparation à la prière, et on retrouve avec plaisir dans l'oraison les yeux du Maître, à qui l'on vient de donner par la vigilance une marque éclatante de fidélité. Pour aimer à prier, il faut veiller ; dans les entretiens avec Dieu, les goûts et les consolations ne sont accordés qu'au recueillement, et aux sacrifices de la vigilance. D'où vient ma sécheresse fréquente dans l'oraison ? N'est-ce point de mes égarements et de mes distractions volontaires ?...

III. Cette fois « Vigilate mecum, veillez avec moi et priez », est une harangue brève et militaire, que Jésus adresse à ses soldats, avant de livrer le dernier combat. C'est le discours d'un général, qui dispose à une grande bataille sa petite armée, affaiblie, fatiguée, vaincue par le sommeil et la tristesse, avant de l'être par l'ennemi. Il ranime son courage et lui promet la victoire, mais à la condition de faire, par la vigilance, tout ce qu'elle peut, et d'obtenir de Dieu par la prière ce qu'elle ne pourrait pas. Toute la tactique du combat spirituel est là. Qui arme l'esprit ? La prière. Qui désarme la chair ? l vigilance. Le soin de veiller sur nos pensées entretient la pureté du cœur, qui produit une prière enflammée ; à son tour, l'oraison rend l'esprit plus prudent à se garder lui-même. Prier sans veiller, c'est présumer de la grâce ; veiller sans prier, c'est présumer de ses propres forces. Cette double présomption n'a-t-elle pas préparé mes défaites ?...

Lisez dans « L'Agonie de Jésus », Liv, IX. chap. VI Union de la vigilance et de la prière.

 

Pratique : Cultivons la vertu de prudence, et accusons-nous d'y avoir manqué. Soyons fidèles à la pratique quotidienne de l'examen de conscience, général ou particulier. Que notre vigilance mette tout en œuvre, afin que les secours de la religion soient offerts aux mourants et aux malades ; que notre prière s'efforce d'obtenir que ces secours soient acceptés avec empressement.

 

Exemple

 

Après avoir tout repoussé, un moribond sort d'un profond assoupissement et s'écrie : « Quelqu'un a prié pour moi, car je suis tout changé ; amenez-moi un prêtre ! » Sa petite-fille avait prié au pied de son lit, et s'était offerte à tout souffrir pour son salut. À Lyon un fervent laïque, qui visitait souvent un vaste hôpital, faisait circuler chaque semaine une liste des personnes qui s'y trouvaient en danger de mort, afin qu'on priât à leur intention : aucune ne mourut sans être convertie. A Paris un curé disait : « Depuis que j'ai établi sur ma paroisse cette sainte ligue de la prière et de la vigilance, pour le salut des agonisants, personne n'y est mort, à moins que ce ne fût subitement, sans être réconcilié avec Dieu ». Formons partout de semblables ligues, redoublons de vigilance et de prière pour nos chers moribonds. Récitons même souvent, pour les quatre-vingt mille mourants de chaque jour, cette courte invocation qui, comme un germe précieux fécondé par la bénédiction du Pontife suprême en 1850, a été répandue par le souffle divin dans le monde entier, pour y faire croître et s'épanouir la dévotion au Cœur agonisant du Sauveur, et qui maintenant monte sans interruption vers le ciel, de tous les points du globe et en toutes les langues :

« Très Miséricordieux Jésus, plein d'amour pour les âmes, je vous en conjure par l'agonie de votre sacré Cœur, et par les douleurs de votre Mère immaculée, purifiez dans votre sang tous les pécheurs de la terre qui sont maintenant à l'agonie, et qui aujourd'hui même doivent mourir. Ainsi soit-il ».

« Cœur agonisant de Jésus, ayez pitié des mourants ! »

 

Onzième jour

Les séparation du Cœur

 

Notre-Seigneur s'avança dans le jardin des Oliviers, en laissant derrière lui, à la distance d'un jet de pierre, les trois apôtres qu'il aimait. Il s'en écarta par charité; mais cette séparation, prélude et présage de tant d'autres, fut si douloureuse pour son Cœur, qu'il fut comme arraché, et ipse avulsus est ab eis (Luc 22, 41).

 

Méditation

 

I. Combien plus douce est l'expression employée par l'Évangile, en parlant de la mort du Sauveur qu'en parlant de sa séparation ! S'il meurt, c'est lui-même qui rend son esprit, emisit spiritum (Matthieu 27, 30), qui donne son âme ou sa vie, pono eam a me ipso (Jean 10, 18) ; on n'a pas besoin de les lui arracher. S'il se sépare, ce n'est qu'en faisant effort pour s'arrachera ses disciples et aux hommes, avulsus est. Aussi le disciple bien-aimé ne dit pas l'heure de la mort, mais l'heure de la séparation, hora ejus ut transeat ex hoc mundo (Jean 13, 1). I1 avait reposé sur le Cœur du divin Maître, il était entré dans ce Cœur, il avait vu quelle place y tenait chacune de ces deux affections, chacun de ces deux amours, l'amour de la vie et l'amour des hommes, la crainte de la mort et la crainte de la séparation. Cette heure suprême était incomparablement plus dure au Sauveur du monde, comme heure de la séparation, que comme heure de la mort. Ce qui nous sépare de Dieu, le péché mortel, nous est-il aussi plus amer que le trépas ?...

II. Nous séparer des créatures nous est parfois, comme à Jésus, une dure agonie. Notre cœur ne tient-il pas à ses affections, comme notre corps à ses membres ? Quand le vaisseau qui nous porte, veut quitter le rivage du temps, pour nous déposer sur la rive inconnue de l'éternité, notre cœur se sent retenu à la terre par de suaves et fortes affections ; il s'y rattache par tous ses membres. Une lutte s'engage entre nos attachements et nos devoirs, nous avons une heure, plusieurs heures peut-être d'agonie. Il faut que le maître du vaisseau, l'arbitre de la vie, Dieu même, frappe un coup de hache qui coupe les membres de notre cœur, nous détache du rivage, et mette par la mort un terme à notre agonie. Ah ! N'attendons pas cette heure décisive, pour trancher dans le vif, pour rompre des liens coupables ou dangereux ; arrachons de suite notre cœur aux affections terrestres, excessives et despotiques...

III. Survivre à la séparation, survivre à un être uniquement aimé, devient parfois une agonie et une tentation. C'est une agonie, parce que c'est un rapide abaissement de la foi contre ces émotions et ces souvenirs, qui nous plongent dans la tristesse et nous noient dans les larmes. C'est une tentation, parce que le vide qui se fait autour d'un cœur, accoutumé à se sentir aimé et appuyé, l'expose à se refroidir pour son Dieu, à murmurer contre la Providence, à trancher même le faible et dernier fil de sa vie. Cette épouse, cette mère, qui a perdu tous les siens, ne sent-elle pas que son existence n'est plus qu'une lente agonie ? Son cœur est sans élan, sa piété sans joie, et sa vie considérablement abaissée se consume et s'éteint, dans d'obscurs combats, pour rester fidèle à la vertu. Avons-nous du moins profité de cette agonie de la séparation, comme le bon Maitre, pour prier davantage, prolixius orabat (Luc 22, 43) ?...

Lisez dans « L'Agonie de Jésus », Liv. I, chap. III L'agonie du Jardin

 

Pratique : Me conduire en homme convaincu que d'être appelé au christianisme, c'est être appelé à la séparation, et que toute vocation à l'apostolat ou à la perfection religieuse, est une vocation à une séparation plus complète. M'estimer heureux et me montrer empressé d'adoucir, pour les moribonds et les survivants, toutes les douleurs de la séparation.

 

Exemple

 

Les religieuses du Cœur agonisant savent, par expérience, qu'en se séparant de leurs familles, elles obtiennent à leurs parents une fin plus chrétienne. La Mère Supérieure écrivait : « Ici c'est un vieillard qui se réjouit de l'espoir que sa fille, religieuse dans notre communauté, lui obtiendra la grâce d'une sainte mort. En effet, il conserve jusqu'à la fin, avec le parfait usage de sa raison, les dispositions les plus chrétiennes. Là c'est un homme encore dans la force de l'âge, modèle de droiture et de délicatesse, mais infidèle, malgré ses convictions de foi, à la pratique de la religion, Dès qu'il tombe malade, une de ses parentes qui vit parmi nous, nous fuit partager à toutes son anxiété ; et, comme elle, nous demandons instamment au Cœur agonisant de Jésus cette âme qui lui est si chère. Dès les premiers jours, le malade demande le prêtre pour se réconcilier avec Dieu ; et, dans toutes les phases d'une maladie rapide et douloureuse, il exprime les plus admirables sentiments de résignation et de patience. Il expire, après avoir baisé avec amour le crucifix, et en prononçant le nom de Jésus. Du reste, je crois que ce serait faire injure au Cœur du divin Maître que de douter qu'en se dévouant, pour le salut des mourants, on obtienne de sa bonté des grâces particulières à ceux qu'on n'a quittés que pour lui ». Oui, tous les religieux, par la vertu de leur holocauste, parle mérite de leur séparation volontaire, ouvrent souvent le ciel à un parent, à tin frère, à un oncle, à un père dont la vie s'écoula loin de Dieu.

 

Douzième jour

La solitude du Cœur

 

Le Sauveur voulut être seul dans une grotte, sous un rocher, pour avoir la liberté de dire, de faire et de souffrir, durant sa prière, tout ce qui conviendrait aux saints mouvements dont son Cœur était agité. Fixons nos regards sur cette grotte de l'agonie, pour apprécier les avantages de la retraite, ou de la solitude chrétienne.

 

Méditation

 

I. Solitude signifie un lieu éloigné de la vue ou delà fréquentation des hommes, et l'état d'une personne qui vit seule, qui est retirée du monde. Le lieu doit nous servir de passage pour arriver à l'état. Il ne serait pas solitaire, au sens chrétien du mot, celui qui, vivant en un lieu écarté, porterait dans son cœur tout un monde profane. La vraie solitude du cœur nous fait participer à la vie de Dieu en lui-même ; car elle est l'image de cette solitude éternelle, que le Verbe goûte dans le sein du Père. Bornée au dehors, l'action de Dieu au dedans est infinie, action de l'intelligence par la connaissance, action de la volonté par l'amour : se connaître et s'aimer lui-même, c'est sa vie. Le plus grand désir d'un cœur solitaire n'est pas non plus de faire beaucoup au dehors, mais de vivre intérieurement de la connaissance et de l'amour de Dieu. Cette vie d'union le rend très-utile aux autres, par les grâces qu'il leur obtient et les bénédictions qu'il leur attire. L'estimons-nous ?...

II. La solitude du cœur nous fait participer à la vie de Jésus agonisant. Il ne se borne pas à nous offrir l'exemple de la retraite et de la prière, il nous donne l'esprit d'oraison, l'amour de la solitude et une part à ses souffrances morales. Car la solitude a ses peines, la retraite a ses heures d'angoisses, et les âmes contemplatives sont les plus exposées à l'agonie. Plus nous nous retirons des créatures, plus le Créateur semble quelquefois prendre plaisir à se retirer lui-même de nous. Il ne nous abandonne jamais réellement ; mais nous sentons une sorte d'absence ou d'éloignement de Dieu. Une nous tient plus sensiblement compagnie, la nuit se fait autour de nous et au-dedans de nous, la tempête éclate et soulève des montagnes de tentations et de difficultés dans notre solitude, comme un vent violent soulève des montagnes de sable dans le désert. Ainsi le Sauveur fut éprouvé dans la grotte. Savons-nous souffrir et résister comme lui ?...

III. Les profanations et les impuretés, les calomnies et les rapines, Les violences et les injustices, affluent de tous les pays et de les siècles vers ce Cœur solitaire et abandonné : elles s'y ramassent comme des eaux fangeuses, qui rendent sa contrition grande comme la mer (Thren. II, 13). De même que les torrents et les fleuves, par une pente naturelle, se précipitent vers l'océan pour s'y déverser et en grossir les flots ; ainsi tous les crimes du monde, tous les torrents du vice et de l'impiété, entrent par mille canaux dans le Cœur de Jésus, pour y grossir cette mer de douleurs. Mais en se mêlant dans la mer, les fleuves perdent le nom et la qualité de leurs eaux, tandis que les eaux impures du péché, qui enflent et qui noient le Cœur agonisant, y demeurent distinctes : chaque crime y est marqué de sa laideur particulière, chaque faute y conserve sa propre difformité. Ô mes péchés, vous lui étiez donc distinctement présents, pour le tourmenter !...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VI, ch. III. Ce que la solitude est pour nous.

 

Pratique : Pénétrons-nous bien de cette pensée : La solitude évangélique consiste dans l'éloignement de tout ce qui est de la terre, du monde et des hommes, et dans le rapprochement du ciel et de Dieu. Bénissons le Seigneur de tous ces abandons de nos proches et de nos amis, qui font souffrira notre cœur l'isolement et l'agonie.

 

Exemple

 

La bienheureuse Françoise d'Amboise avait gardé la virginité avec son mari, Pierre II, Duc de Bretagne. Devenue veuve, elle vit se liguer son père, ses oncles et le roi Louis XI, pour la contraindre à se remarier ; ils résolurent même de l'enlever, et gagnèrent à cet effet tous ses gens. C'était au printemps de 1462, dans la ville de Nantes. Enfermée, gardée à vue, Françoise mesura le danger ; mais quelle ressource lui restait-il ? une seule, celle qui ne manque jamais à l'homme abandonné, la prière. S'agenouillant donc, l'infortunée offrit à Dieu son isolement cruel, et son cœur brisé se répandit en supplications ardentes et résignées, comme autrefois le Cœur de Jésus au jardin des Oliviers. Elle priait avec tant de larmes et d'angoisses, qu'elle perdit beaucoup de sang par les narines, et se trouva plusieurs fois toute pâmée de douleur, à ce point que ses gardiens s'en effrayèrent, craignant qu'elle ne mourût. Ils lui rendirent donc la liberté. Mais le lendemain on prépara une litière pour l'y déposer de vive force, et des bateaux sur la Loire pour l'emmener à la cour de France. Elle se mit de nouveau en prière, et après minuit la glace couvrit le fleuve, depuis Nantes jusqu'à Mauves, liant ou brisant toutes les barques. Ainsi Dieu fit triompher de la violence des hommes une femme seule et délaissée. (E. de Kersabiec, La B. Françoise d'Amboise).

 

Treizième jour

La prière du Cœur Agonisant

 

Durant toute sa vie, la veille même de sa mort, en son agonie, Notre-Seigneur pria beaucoup pour lui-même et pour les autres. C'était une prière véritable et proprement dite, qu'il adressait ainsi à son divin Père. Il priait comme homme, mais d'une manière digne d'un Dieu, et son oraison était un moyen de nous obtenir de grandes grâces, comme sa mort en croix fut le moyen choisi pour nous racheter.

 

Méditation

 

I. Telle fut l'application du Sauveur à la prière, qu'il entra en agonie et sua du sang ; pour soutenir ou accroître encore son attention, il voulut prier du cœur et de la voix en même temps, orans et dicens (Matthieu 26, 39). Jésus prie du cœur : comme l'agonie a labouré, déchiré, brisé tout son Cœur, l'encens de la prière s'exhale de tout son Cœur. Nous, au contraire, nous avons souvent dans notre cœur des plis et des replis, d'où le parfum de la prière ne s'échappe pas, mais où le monde pénètre et avec lui ce qui nous distrait, l'amour des plaisirs et des vanités. Jésus prie de la voix ; mais ce n'est point par un effort de mémoire, c'est par l'effet d'une forte émotion qu'il prie vocalement. La prière vocale est-elle toujours, pour nous, le pied de l'échelle qui sert à monter vers Dieu, le moyen de recueillir et d'exciter notre âme, de produire par l'extérieur une émotion plus grande à l'intérieur ? Nous y recourons quelquefois par paresse, parce qu'elle exige moins. d'application. Quand donc comprendrons-nous que les exercices spirituels, comme les exercices militaires, veulent de l'attention, de la vigueur et de la persévérance ?...

II. Durant la prière, l'amour pour Dieu jaillit du Cœur agonisant de Jésus, comme une flamme impétueuse. Pourquoi demande-t-il à son Père ce qu'il pourrait avoir ou faire par lui-même ? parce que l'amour se plaît à demander, comme il se plaît à accorder, parce qu'il lui est doux de tout devoir à l'être aimé. Pourquoi soumet-il à la volonté de son divin Père tous ses désirs et toutes ses demandes ? pour lui prouver plus d'amour, en abandonnant tout à son bon plaisir. Dans nos prières, il nous faut aussi l'amour, un amour tout embaumé d'abandon et de conformité ; il nous faut vouloir uniquement ce qui plaît au Seigneur. Dieu travaillait à la gloire de son Fils, en n'éloignant pas le calice d'amertume ; ne travaille-t-il pas à notre vrai bonheur, en ne nous exauçant pas comme nous l'entendons quelquefois ?...

III. La charité pour le prochain, une charité active et pleine de sollicitude, accompagne aussi la prière de Jésus agonisant, puisqu'il l'interrompt trois fois, pour visiter ses disciples et les exhorter. Que les devoirs de la vie contemplative ne nous fassent donc pas négliger les devoirs de la vie active, les obligations et les vertus de notre état. L'aumône et le jeûne, la bienfaisance et la mortification, voilà quelles sont les mains de la prière : elle doit les lever toutes deux vers le ciel, pour être plus sûrement exaucée. L'Homme-Dieu, en son oraison, s'offrait comme victime pour le salut du monde ; que notre prière soit aussi vivifiée par des sacrifices, intérieurs ou extérieurs, pour l'Église et les âmes !...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VII, ch. I, Utilité de la prière dans l'agonie.

 

Pratique : Chaque jour récitons l'oraison dominicale, dans le même esprit et avec les mêmes sentiments, que le Sauveur en agonie fit ta prière, parce qu'elles ont toutes deux de nombreux rapports. Chaque année, le mardi de la septuagésime, fête de l'oraison de Notre-Seigneur sur le mont des Oliviers, examinons nos prières et nos oraisons, pour les rendre de plus en plus conformes à celles du Cœur agonisant de Jésus.

 

Exemple

 

La prière du soir est un souvenir de la prière du divin Maître au jardin des Oliviers. En beaucoup d'endroits, les fidèles se réunissent pour la faire à l'église, et les familles chrétiennes la font en commun, ainsi que les apôtres auraient dû la faire. Saint Charles Borromée, archevêque de Milan, établit dans son diocèse, en 1572, le pieux usage de prier tous les soirs, après la première heure de nuit, au signal donné par la cloche de l'église. Les personnes de la même maison étaient invitées à se réunir, et à prier ensemble pendant un quart d'heure. Le célèbre cardinal enseigna lui-même la manière de s'occuper durant cette oraison, et il obtint du Pape Grégoire XIII des indulgences, pour toutes les personnes qui prendraient cette louable habitude. Dans son homélie sur la passion, il rappelait à ses ouailles qu'il avait établi cette pratique, en mémoire de la prière de Jésus agonisant : « Ce fut selon sa coutume que le Sauveur alla, après la cène, prier sur le mont des Oliviers (Luc 22, 39). Milanais, mes chers fils, qu'elle est belle l'institution dont vous jouissez, lorsque le soir, à la seconde heure de nuit ou à peu près, au son de la cloche, en mémoire de cette très sainte coutume du Fils de Dieu, vous êtes invités à prier ! Certes, ceux qui veulent prouver qu'ils sont enfants de Dieu, et qui désirent avoir un même esprit avec Jésus-Christ, manquent à leur devoir, s'il n'adoptent pas cette sainte pratique, ou s'ils l'abandonnent ».

 

Quatorzième jour

La Face contre terre

 

Pour prier, Jésus agonisant mit les deux genoux en terre, positis genibus (Luc 22, 41). Ensuite saint Mathieu nous apprend qu'il tomba sur sa face, procidit in faciem suam (Matthieu 26, 39), et saint Marc qu'il tomba sur la terre, super terrain (Marc 14, 35). Il se prosterna donc et s'étendit sur la poussière.

 

Méditation

 

I. Le Sauveur en agonie prosterna tout à la fois son corps, son esprit et sa prière. Il tomba sur la face, sur la terre, en signe de la plus profonde vénération, pour fortifier par la posture de son corps les mouvements de son âme, pour lutter contre la tristesse, l'ennui et le dégoût dont elle était remplie, pour offrir à Dieu cette posture modeste et respectueuse, comme une compensation de ses répugnances et de ses frayeurs. Sa prière fut longue, il la recommença trois fois, il y fut soumis à toutes les épreuves intérieures ; néanmoins il resta constamment prosterné, comme un criminel, devant la majesté d'un Dieu irrité. Quelle condamnation de nos maintiens, qui favorisent presque toujours et la mollesse du corps et la mobilité de l'esprit ! Le Fils de Dieu garde l'attitude du dernier des hommes, et cette humilité attire sur lui une rosée de bénédictions, une pluie de grâces, qui font produire à l'opprobre et à la mort la gloire et l'immortalité. Mais quand notre céleste médecin se prosterne ainsi jusqu'à terre pour prier, nous, pauvres malades, nous daignons à peine nous incliner !...

II. Jésus tombe devant Dieu, comme représentant de tous les criminels, comme chargé de toutes les iniquités du monde. Ce poids l'accable, l'écrase, l'étend par terre, tandis que le pécheur impénitent se redresse, montre une impudence intolérable, et trouve son iniquité légère. Le Sauveur voudrait cacher à tous la honte qui couvre son visage, et il rougit de lever les yeux sur son divin Père. On dirait qu'il prend par avance le plan de sa croix, ou qu'il voudrait se cacher à lui-même la vue de nos péchés, en se faisant un bandeau de toute l'épaisseur de la terre. Mais la justice vengeresse le presse de tous côtés, et montre à ses regards tous les crimes dont il s'est chargé. Il en ressent cet accablement de l'affliction, qui produit une prostration des forces physiques, aussi bien que des forces morales. Et moi je ne me courberais pas sous le poids de mes propres iniquités ? Et moi je ne me tiendrais pas si humblement devant Dieu, que je puisse dire : « Mon âme s'est collée au pavé (Psaume, 25) ?...

III. Notre-Seigneur se penche, s'abaisse jusqu'à terre, afin de mieux apaiser son Père céleste, en cueillant pour lui-même une telle moisson de myrrhe, messui myrrham (Cantique 5,1), c'est-à-dire d'afflictions et d'épreuves, qu'il n'en reste plus pour nous qu'un bouquet, qu'une poignée, fasciculus myrrhae (Cant. i, 12). Comme le moissonneur se baisse, pour couper les épis plus près de terre, Jésus se prosterne pour faire plus complète cette moisson d'amertumes, de tristesses et de tourments. Et toutes ces gerbes de souffrances il les embrasse, il les étreint, il les presse sur son Cœur, il les baise comme il baisera Judas ! Que sont toutes nos mortifications et nos peines ? une poignée d'épis. Ah ! ne craignons pas de glaner après Jésus dans le champ de la douleur. Glanons-y en souvenir de lui et par amour pour lui. Dans nos prières prévoyons les épreuves, faisons provision de courage et redisons à Dieu : « Je suis prêt à souffrir, in flagella paratus sum » (Psaume 37, 18)...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. VI, ch. V, Jésus tombe la face contre terre.

 

Pratique : Prosternons nos prières (Jérémie, 38, 36 ; 42, 9 ; Daniel 9, 18, 20) ; expression de l'Écriture tout à la fois énergique et naturelle, qui signifie que l'esprit doit être aussi prosterné que le corps, et la prière aussi humble que l'un et l'autre. Tout appel de Dieu à élever les autres, est un appel à descendre soi-même. Avec les prêtres et les religieux prosternés la face contre terre, abaissons-nous donc comme le Sauveur, pour élever comme lui les âmes.

 

Exemple

 

Au Bréviaire romain nous lisons, le 17 mars, que saint Patrick, apôtre de l'Irlande, fléchissait les genoux trois cents fois par jour pour adorer Dieu, et qu'il le faisait encore deux cents fois durant la première partie de la nuit. Nous y lisons de même, le 10 octobre, que saint François de Borgia, général de la Compagnie de Jésus, se mettait chaque jour cent fois à genoux, pour offrir à Dieu ses adorations. On sait que des personnes pieuses et mortifiées ont l'habitude de ne s'appuyer jamais, durant les plus longues oraisons, ni sur le prie-Dieu, ni sur le dossier de la chaise qui est devant elles. D'autres, quand elles ne peuvent être vues, aiment à tenir les bras élevés ou étendus en croix, durant la prière, comme faisait saint Antoine, patriarche des cénobites. Des religieux, pour la moindre faute, comme sous le poids d'un péché énorme, se prosternent et s'étendent sur la terre, pour que d'autres leur passent sur le corps, les foulent aux pieds. Ainsi se prosternèrent saint François d'Assise, le bienheureux Thomas de Cori, la fondatrice des Filles de la Charité, etc, etc...

 

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13 février 2017

Le Mois du Coeur Agonisant de Jésus

Le Mois du Cœur agonisant

dim20mars

En guise d'introduction

 

Le temps de la Septuagésime

 

Le temps de la Septuagésime est une période de trois semaines qui précède l’ouverture du carême. Le temps de la Septuagésime commence toujours la neuvième semaine avant Pâques et compte trois dimanches qui sont respectivement appelés dimanches de la Septuagésime, de la Sexagésime et de la Quinquagésime.

Ces appellations proviennent du système de comptage en usage dans l’antiquité et désignent la décade dans laquelle tombe chacun de ces dimanches : si en effet l’on divise les neufs semaines qui précèdent Pâques en séries de dix jours, on constate que le premier de ces neuf dimanches tombe dans la septième dizaine, le deuxième dimanche dans la sixième dizaine, le troisième dimanche dans la cinquième dizaine ; de là viennent leurs noms respectifs de dimanches in Septuagesima, in Sexagesima et in Quinquagesima.

Symboliquement, on fait correspondre ces (presque) septante jours aux septante années de la captivité à Babylone. Dans le symbolisme biblique et liturgique, Babylone représente la cité terrestre corrompue, opposée à Jérusalem, la cité de Dieu. La captivité à Babylone fut un châtiment : Dieu a permis que son peuple – vaincu et asservi – soit déporté en terre païenne. C’était la conséquence de ses infidélités répétées ; mais ce fut aussi le moyen radical d’une guérison car le peuple élu ne retomba plus ensuite dans l’idolâtrie.

Ainsi nous est rappelée la gravité du péché et ses conséquences dramatiques. Ainsi nous est montrée la nécessité de lutter contre les séductions du mal. Ainsi nous est enseigné à désirer ardemment de quitter la terre de l’exil – le péché -, pour revenir vers la patrie véritable – la grâce divine! L’existence de la liturgie septuagésimale est attestée au VIème siècle par un lectionnaire conservé à la bibliothèque de l’université de Wurtzbourg : ce manuscrit montre qu’à l’époque de Saint Grégoire le Grand, les épîtres et les évangiles du temps de la Septuagésime étaient ceux que nous avons aujourd’hui encore dans nos missels (pour la forme extraordinaire du rite romain, bien entendu).

Les lectures de ces trois dimanches sont particulièrement importantes : elles ont été choisies avec un très grand soin. Ce choix, leur répartition et leur progression manifestent une pédagogie remarquable tant par le sens que par son équilibre :

a) le dimanche de la Septuagésime nous fait entendre une épître fameuse rappelant la nécessité du combat spirituel (1 Cor. IX, 24-27; X, 1-5), tandis que l’Evangile nous fait méditer sur les ouvriers de la onzième heure (Matth. XX, 1-16) : de la sorte l’Eglise nous rappelle dans un même temps que nous avons à combattre avec une véritable pugnacité pour accéder au salut, mais que ce dernier sera toujours un don gratuit de Dieu, et qu’aucun homme ne pourra l’attribuer à ses mérites personnels.

b) dans l’épître du dimanche de la Sexagésime (2 Cor. XI, 19-33 ; XII, 1-9), nous entendons Saint Paul faire le résumé de toutes les épreuves qu’il a endurées mais au terme de cette énumération retentit cette sublime assurance : « Ma grâce te suffit, car Ma puissance s’accomplit dans la faiblesse ». L’Evangile de ce jour (Luc. VIII, 4-15) est celui de la parabole de la semence qui tombe en des sols variés avec l’explication donnée par Notre-Seigneur Lui-même : les hommes n’accueillent pas tous la Parole salvifique de Dieu de la même manière, ils ne sont pas égaux dans la façon dont ils lui font porter du fruit. Ces deux textes mis en parallèle nous redisent que si la toute puissante grâce de Dieu peut faire en nous des choses qui sont bien au-delà des capacités réelles de notre nature, nous ne sommes cependant pas dispensés de l’effort pour amender le terrain de notre âme si nous voulons que cette grâce y produise la plénitude de ses fruits.

c) au dimanche de la Quinquagésime, est proclamé l’hymne à la charité (1 Cor. XIII, 1-13) ; puis dans l’Evangile (Luc. XVIII, 31-43) Jésus fait l’annonce solennelle de Sa Passion et de Sa Résurrection – « Voici que nous montons à Jérusalem » – avant de guérir l’aveugle de Jéricho. Par là, l’Eglise nous engage à crier comme cet aveugle : « Fils de David, aie pitié de moi! » afin que soit guérie la cécité de nos coeurs, et pour que nous nous engagions résolument, en pleine liberté et intelligence (pas comme les apôtres dont cet Evangile nous dit qu’ils ne comprirent rien aux paroles de Jésus), dans les pas du Sauveur qui va accomplir le mystère pascal : or ce ne sont pas des déterminations, des qualités ou des prouesses humaines qui nous permettront de le faire, mais la seule charité surnaturelle.

On a pu dire du temps de la Septuagésime qu’il est le « vestibule du carême » : en effet, ces trois dimanches sont comme trois paliers qui nous conduisent, par une gradation très étudiée, jusqu’au seuil du grand temps liturgique où seront dispensées en abondance les grâces de la pénitence, de la conversion, de l’intériorité, de l’approfondissement de notre vie chrétienne et du salut... Cet « avant-carême » nous prédispose donc non seulement à y entrer mais surtout à y bien entrer. Ce n’est pas au matin du mercredi des cendres que nous devrons tout à coup nous mettre à penser aux efforts de conversion et de pénitence qui nous sont les plus nécessaires ; ce n’est pas le jour de l’entrée en carême que, de manière impromptue, nous devrons réfléchir à l’ascèse qui devra être la nôtre pendant ce temps et en déterminer les résolutions! Procéder ainsi serait le meilleur moyen de rater notre carême. Et voilà pourquoi l’Eglise – en Mère réaliste et en excellente pédagogue – a institué ce temps de la Septuagésime.

En nous mettant en face des enjeux de notre vie et de nos responsabilités,  le temps de la Septuagésime nous invite à une réflexion – raisonnable, méthodique et posée – sur la stratégie qui s’impose à chacun de nous pour faire progresser notre propre conversion à l’amour divin en vérité, en profondeur et avec efficacité.

Pendant le temps de la Septuagésime il n’y a pas encore d’obligation du jeûne, mais déjà les ornements sont violets ; les chants joyeux (Gloria in excelsis et Alleluia) sont supprimés. Aux Messes de semaine, seul le graduel est récité ; le dimanche et les jours de fête, il est suivi d’un trait qui remplace l’Alleluia. Aux Messes solennelles du temps, le diacre et le sous-diacre portent encore la dalmatique et la tunique, et l’on peut toucher l’orgue. Avant le code des rubriques de 1960, qui a aboli cet usage, le « Benedicamus Domino » remplaçait l’ « Ite, missa est » à toutes les Messes de férie.

À l’Office divin, l’Alleluia qui suit l’introduction « Deus, in adjutorium », est remplacé par « Laus tibi, Domine, Rex aeternae gloriae ». À la fin de Matines, le Te Deum est remplacé par un simple répons.

La veille de la Septuagésime, à la fin des vêpres, les chantres ajoutent deux Alleluia au « Benedicamus Domino » et le choeur deux Alleluia au « Deo gratias ». C’est la déposition de l’Alleluia, que nos pères appelaient «Clausum Alleluia» (Voir le texte de Dom Guéranger sur les adieux à l’Alléluia : http://leblogdumesnil.unblog.fr/2013/01/26/2013-12-les-adieux-a-lalleluia/)

Un chant particulier au temps de la Septuagésime est le répons « Media vita« , (dont vous pouvez – si vous le voulez – entendre un enregistrement par le moyen de la vidéo ci-dessous).

En voici la traduction :

Dès le milieu de la vie, nous voici à la mort : quel aide chercher, si ce n’est Vous, ô Seigneur? Vous, que nos péchés irritent avec raison : * ô Dieu Saint, ô Saint Fort, ô Saint Sauveur miséricordieux, ne nous livrez pas à l’amertume de la mort!

En Vous ont espéré nos pères : ils ont espéré et Vous les avez délivrés : * ô Dieu Saint…

Vers Vous crièrent nos pères : ils ont crié et ils n’ont pas été confondus : * ô Dieu Saint…

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit. * Ô Dieu Saint…

 

Texte extrait du site http://leblogdumesnil.unblog.fr

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La Fête de l'Oraison de Notre Seigneur

Mardi de la Septuagésime

 

Jésus étant sorti s'en alla suivant, sa coutume au mont des Oliviers, et ses disciples le suivirent; et arrivé en ce lieu il leur dit « Priez afin de ne point entrer en tentation ». Et il s'éloigna d'eux de la distance d'un jet de pierre, et s'étant mis à genoux, il priait disant : « Père, si vous le voulez, éloignez de moi ce calice, cependant que votre volonté se fasse, et non la mienne ». Alors un ange du ciel lui apparut qui le fortifiait, et étant tombé en agonie il priait encore plus. Il eut une sueur, comme de gouttes de sang qui tombaient à terre.

L'Eglise consacre un jour de chacune des semaines qui précèdent la Passion à honorer d'un culte spécial une des parties de ce douloureux et ineffable mystère. Aujourd'hui, c'est l'oraison de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers, qu'elle offre à la vénération et à la méditation de ses enfants. Ce qui émeut jusqu'au fond de l'âme dans le spectacle que nous offre la Passion, c'est la douceur inaltérable, le calme surhumain du Sauveur en présence de ce qui briserait le cœur le plus ferme.

Jamais on ne verra rien de semblable. C'est le sublime de la grandeur, le plus haut point d'élévation auquel l'homme puisse atteindre ; « s'en rapprocher, quoique toujours de loin, sera désormais le travail de ceux qui aspirent avec le plus d'ardeur à la perfection. Et néanmoins, comme pour les soutenir, comme pour encourager leurs efforts, cette perfection leur est montrée sous les conditions de la lutte, du combat intérieur inséparable de notre nature infirme. Aux approches de l'épreuve dernière, Jésus n'hésite pas certes, sa volonté n'est pas ébranlée un moment, mais le trouble envahit la partie inférieure de son être, il est triste jusqu'à la mort ; en proie à des angoisses, à une agonie plus terrible que le supplice même qui suivra, il ne le cache point, ne le dissimule point il veut au contraire que ses disciples en soient témoins, qu'ils en gardent le souvenir, afin d'y trouver un appui dans les involontaires défaillances de la chair, lorsque pour eux aussi viendra le jour du sacrifice ».

Le sacrifice se rencontre à chaque pas sur notre chemin. Les angoisses et les souffrances sont notre partage sur la terre le malheur est le roi d'ici-bas; et tôt ou tard, tout mortel finit par être atteint de son sceptre. Qui n'a pas ici-bas sa part aux infirmités humaines, sa croix à porter ? Toute créature est en travail, la vie humaine n'est qu'une longue plainte dont les échos montent vers le ciel. Jésus a voulu nous apprendre que la force pour supporter et souffrir se trouve dans la prière. A son exemple, adressons-nous à Dieu, il est le Tout-Puissant qui dirige tous les événements de ce monde il est la souveraine lumière qui éclaire toute intelligence.

Dieu est un bon Père, qui ne peut entendre les plaintes de ses enfants sans prêter l'oreille à leurs voix et sans apporter un soulagement à leurs misères. Mais n'oublions pas que s'il prie, que s'il arrose la terre de ses larmes et de son sang, c'est à cause des outrages dont nous nous sommes rendus coupables envers Dieu. Ce sont nos péchés qui rendent son âme triste jusqu'à la mort ; ce sont nos iniquités qui remplissent cette coupe qu'il demande à son Père d'éloigner de lui. Songeons à ne pas rendre ses souffrances inutiles, et disons-lui aujourd'hui avec l’Église : « Seigneur, qui, dans le jardin des Oliviers, nous avez appris, par votre parole et par votre exemple, à prier pour triompher des périls de la tentation, faites, dans votre bonté, qu'à travers les dangers et les obstacles de tout genre qui nous environnent, toujours appliqués à la prière, nous méritions d'en obtenir un fruit abondant, et par là, de parvenir sûrement au royaume du ciel ».

(Extrait des Petits Bollandistes, Abbé Guérin, Volume XVI)

 

Préface

 

Préparée à Paris, éclose à Vais près Le Puy, la dévotion au Cœur agonisant du Sauveur fut approuvée par le pape Pie IX, alors en exil ; le 2 février 1850, Sa Sainteté enrichit d'indulgences une prière rédigée par le R. P. Lyonnard, de la Compagnie de Jésus. Des confréries se formèrent bientôt en plusieurs villes ; celle de Jérusalem fut érigée en 1864, et transformée en archiconfrérie le 23 août 1867.

Plusieurs publications sont venues en aide à cette pieuse association, en ont expliqué les pratiques et entretenu l'esprit. Dans ce but, nous publiâmes nous-même plusieurs volumes,. « L'Agonie de Jésus » et « Le Cœur Agonisant » ; nous publions aujourd'hui un livre moins gros et plus populaire, en adoptant la forme d'un de ces Mois, qui sont si chers aux fidèles et si utiles aux âmes.

Toute époque où l'on se sent plongé dans l'affliction, est favorable pour faire le Mois du Cœur Agonisant. Le mois de juin, qui est le mois du sacré Cœur, paraît convenir aussi. Mais le mois de février convient mieux encore, parce qu'il devient ainsi une heureuse transition, entre les plaisirs du renouvellement de l'année et les austérités du carême. Nous conseillons même fortement de se régler sur la sainte quarantaine, de commencer ce Mois le quatrième jeudi avant le carême, le second avant la septuagésime, de manière que la fête de l'archiconfrérie du Cœur agonisant, l'oraison de Notre-Seigneur sur le mont des Oliviers, qui ne tombe jamais plus tôt que le 20 janvier, ni plus tard que le 24 février, toujours le mardi de la septuagésime, se rencontre le treizième jour, et que ces pieux exercices servent à s'y préparer, au moins durant une neuvaine. Ils se termineront le premier samedi de carême, par un hommage rendu au Cœur compatissant de Marie.

Chrétiens dévoués au Cœur agonisant de Jésus, méditez-en les angoisses, partagez-en les souffrances, et laissez votre cœur devenir un autel et un calvaire. La dévotion n'est-elle pas l'embonpoint spirituel d'une âme engraissée de charité ? Pendant un mois engraissez-vous d'amour, de compassion, de générosité, de dévouement et de patience, pour continuer l'œuvre du Cœur sacré du Rédempteur, en nous obtenant l'application des mérites de son agonie. Restez ensuite toute votre vie, comme durant ce mois, à l'école du divin agonisant, pour apprendre à compatir efficacement aux douleurs des autres, et à faire de vos propres agonies un apostolat fécond.

 

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Le Mois du Cœur agonisant de Jésus

 

Veille du premier jour

 

Lecture préparatoire

 

La dévotion au douloureux mystère du jardin des Oliviers, et la dévotion au Cœur de Jésus, ont une commune origine, les révélations de Notre-Seigneur à Sainte Marguerite-Marie, qui reçut de lui la pratique de l'Heure Sainte, et la mission de répandre le culte de son divin Cœur. Le Cœur agonisant c'est le Cœur même de l'Homme-Dieu, considéré dans son état passif, dans ses souffrances, ses angoisses, ses tristesses, ses craintes et ses ennuis, L'expression de Cœur agonisant était usitée dès les premières années du XVIIIe siècle.

Les peines intérieures commencèrent et finirent pour Jésus avec sa vie mortelle, et il y fait allusion quand il nous dit par la bouche du Psalmiste : « J'ai été dans le trouble, l'anxiété, les travaux dès ma jeunesse » (Psaume16). Mais il modérait à son gré cette agonie morale, et ce ne fut qu'à Gethsémani qu'il la laissa tourmenter pleinement son Cœur, et même déborder sur son corps. Aussi est-ce au jardin des Oliviers que tous les chrétiens fervents accourent en esprit, pour partager les souffrances de Jésus, pleurer avec Jésus, unir leurs cœurs au Cœur agonisant de Jésus.

Par la dévotion au Cœur agonisant du bon Maître, nous voulons d'abord lui offrir nos hommages et nos réparations, l'honorer dans ses douleurs et réparer les outrages qu'il reçoit. Nous voulons même prévenir ces outrages, les empêcher, en travaillant à convertir les pécheurs qui l'offensent, et surtout ceux que la mort va jeter dans l'éternelle damnation. Préserver de l'enfer, préserver de l'impénitence finale les quatre-vingt mille mourants de chaque jour, voilà l'objet principal de notre intercession, de nos supplications au Cœur agonisant de Jésus. Qui n'en voit l'opportunité ? Autrefois tout chrétien qui se sentait mourir, voulait se réconcilier avec Dieu, et en prenait lui-même les moyens. Mais aujourd'hui beaucoup de malades à l'extrémité ne veulent pas même voir le ministre de la réconciliation ; la société satanique des Solidaires travaille nuit et jour, à réaliser sa devise : Plus de prêtre, ni à la naissance, ni au mariage, ni à la mort. Elle séduit les faibles et les pauvres, par l'appât d'un enterrement civil où le nombre augmente le scandale.

Enfin le Cœur agonisant de l'Homme-Dieu est pour nous un objet d'imitation. Au dernier jour de sa Vie mortelle , le Sauveur voulut endurer trois passions, une passion eucharistique et sacramentelle sur le mont Sion, une passion mystique et intérieure sur le mont des Oliviers, une passion extérieure et sanglante sur la colline du Calvaire. Ces trois passions se continuent ou se réitèrent à travers tous les siècles. Tous les jours dans nos temples et sur nos autels Jésus lui-même continue, par le ministère du prêtre, sa passion eucharistique. Souvent au milieu des peuples civilisés ou barbares, dans les prisons ou sur les places publiques, la sanglante passion du Sauveur a été renouvelée, dans la personne des martyrs, par le ministère des bourreaux. En qui donc se réitérera sa passion intérieure ? En quelques âmes privilégiées, dont le cœur est tantôt un autel et tantôt un calvaire, mais quelquefois aussi une montagne et un jardin des Oliviers, où, sous la pression des épreuves mystiques et des souffrances morales, qui les réduisent à une agonie pire que la mort, coule l'huile de la prière et de la résignation, du renoncement et de la charité.

Le même religieux qui répandit la dévotion au Cœur agonisant de Jésus, publia « L'Apostolat de la souffrance », et propagea la société des victimes volontaires. N'est-ce pas le désir d'imiter le Cœur agonisant du Sauveur, qui a fait naître cette société, pour les besoins actuels de l'Église et des nations catholiques ? Plus un pays est souillé par les iniquités de ses habitants, plus il convient de le purifier et de l'assainir, en y introduisant les plantes salutaires issues du sang de Jésus-Christ, qui répandent autour d'elles une suave odeur de vie et de pureté ; plus il importe d'y établir des paratonnerres, qui détournent loin des têtes coupables les foudres de la divine justice, prête à éclater sur elles. Ces plantes, ces paratonnerres, ce sont toutes les communautés ferventes, ce sont particulièrement les victimes volontaires.

Dieu choisit indistinctement ces victimes spéciales, dans tous les rangs de la société chrétienne, et leur donne une large participation aux souffrances de son Fils unique, par conséquent à son titre de victime, à sa fonction de sauveur. La tendre prédilection qu'il a pour elles, le dispose à leur accorder des miracles de grâce, quand elles lui présentent leurs prières mêlées aux larmes, au sang et aux agonies de Jésus, ainsi qu'à leurs propres larmes et à leurs propres agonies. La Vierge-Mère fut au premier rang dans cette généreuse phalange ; vint ensuite saint Jean, le disciple bien-aimé du Cœur agonisant de Jésus, et l'enfant privilégié du Cœur compatissant de Marie. Puis, à toutes les époques de crise religieuse et sociale, le Seigneur suscita en nombre plus ou moins grand ces victimes cachées, dont l'action latente, comme celle de la grâce en chacun de nous, opère avec elle et par elle d'une manière intime et vitale.

Le but de ce Mois est de faire de nous des apôtres par la souffrance, aussi bien que par la prière. Soyons intercesseurs et suppliants, mais en même temps acceptons patiemment nos peines, nos maladies, toutes nos tribulations, la mort même pour l'Église et pour les âmes. Cet emploi apostolique de nos afflictions nous fera puiser, dans le Cœur agonisant de Jésus, les plus fortes et les plus suaves consolations. Peut-on mieux se consoler dans ses propres agonies, qu'en méditant les agonies d'un Dieu, et en soulageant les agonies des hommes ?

 

Premier jour

L'agonie continuelle

 

La continuité de l'agonie du Cœur en Jésus-Christ, depuis le premier instant de sa conception jusqu'à son dernier soupir, est attestée par les auteurs les plus graves, qui s'appuient sur le titre d'homme de douleurs donné au Messie parle prophète (Isaïe. 53, 3), et sur plusieurs paroles du psalmiste (Ps. 30, 11 ; 37, 18 ; 87, 16). Au jardin des Oliviers, il éprouva toute l'intensité de cette agonie.

 

Méditation

 

1. Pendant que les anges chantaient au-dessus de sa crèche : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté (Luc. 2, 14), Jésus disait en son Cœur ce qu'il devait redire sur le mont des Oliviers : « Mon Père, que votre volonté soit faite, et non pas la mienne (Luc 23, 42). Anges du ciel, pouvait-il ajouter, vous applaudissez à mon humiliation volontaire pour la gloire de Dieu et la paix des hommes. Vous êtes les avant-coureurs du céleste esprit, qui viendra me visiter dans une humiliation plus grande encore, dans la lutte de ma nature humaine contre ma volonté divine, lorsque je serai prosterné sur la terre, en proie à l'agonie et tout sanglant. En pensant à vous, je ne puis m'empêcher de penser à lui ». De même voyait-il des victimes ? Il savait qu'elles étaient la figure du sacrifice, qu'il consommerait par son immolation sur le Calvaire. Voyait-il Jérusalem ? Il savait que dans cette ville il perdrait la vie, au milieu des opprobres et des tourments. Regardait-il sa Mère bien-aimée ? Il s'imaginait la voir déjà debout au pied de sa croix. C'était pour son Cœur une continuelle torture. Pourquoi la vue d'un jardin, d'une fleur, d'un bouquet, ne vous ferait-elle pas aussi penser à ce jardin des Oliviers, à cette fleur des champs, à ce bouquet de myrrhe (Cant. 1, 12 ; 2, 1), tout arrosés de sueur et de sang ?...

II. Par la prévision de ses maux, Jésus endura dans son Cœur et pendant trente ans toutes les afflictions à la fois. De tous les organes de sa sainte humanité, son Cœur fut le premier et le dernier à souffrir : toutes les souffrances des autres membres s'y étaient ramassées. Il se faisait un flux et reflux continuel des peines de l'esprit au Cœur, et des peines du Cœur à l'esprit. C'était un calice qui se remplissait à tout moment, et que le Sauveur buvait aussi sans relâche et jusqu'à la lie. Ce qui rendait ce calice plus amer, c'était la certitude que ses peines seraient en partie inutiles ; ce qui rendait cette agonie plus poignante, c'était de savoir qu'après tant de combats il ne remporterait pas une victoire plus achevée, Il pensait non-seulement aux idolâtres, aux juifs, aux mahométans, à qui les mérites de sa passion ne seraient point appliqués ; il pensait encore aux chrétiens qui foulent aux pieds le Fils de Dieu, et souillent le sang du Testament (Heb. 10, 29). Ne pensait-il point aussi que, devenu notre juge, il nous demanderait un compte sévère du sang que nous avons profané ?...

III. Notre-Seigneur avait sans cesse sous les yeux les supplices de tous les martyrs, et il en discernait les détails les plus horribles ; il voyait les tribulations de tous les affligés, toutes les indigences et toutes les persécutions. Combien ne souffre pas une mère qui voit souffrir son enfant ! Or, Jésus nous aimait incomparablement plus qu'une mère. Si la tendresse de toutes les mères se réunissait en un seul cœur, ce serait moins qu'une étincelle en comparaison de l'incendie de charité qui dévorait le Cœur de l'Homme-Dieu. Chacune de nos souffrances faisait une plaie à cet aimable Cœur, qui, percé de tant de blessures, ne conservait la vie que par miracle. Il était devenu le confluent de toutes nos douleurs, et le calvaire où toutes nos croix étaient plantées. Jamais l'esprit humain ne comprendra quelle agonie, quel martyre, le Cœur du Fils de Dieu endura, depuis l'incarnation jusqu'à la mort, par sympathie et commisération pour nous. Quand nous sommes affligés, est-ce une consolation de savoir que toutes nos peines ont passé par le Cœur de Jésus, qu'il les a le premier ressenties et portées par amour pour nous ? En sommes-nous plus généreux à les porter par amour pour lui ?...

Lire dans l'Agonie de Jésus du Père Blot, livre I, le chapitre II « L'agonie de Nazareth »

 

Pratique : Ne nous faisons pas un christianisme mitigé, un christianisme à concessions, un christianisme sans combat. Ne nous plaignons plus de la longueur de nos souffrances et de nos épreuves. Mais consentons que notre vie soit comme celle des saints, comme celle de Jésus, une continuelle agonie.

 

Exemple

 

« Je trouve dans la vie de sainte Catherine de Gênes, dit le P. Eudes, qu'un jour Dieu lui fit voir l'horreur du moindre péché véniel, et elle assure que, quoique cette vue ne durât qu'un moment, elle vit néanmoins un objet si effroyable que le sang lui glaça dans les veines, qu'elle tomba dans l'agonie, et qu elle serait morte si Dieu ne l'avait conservée miraculeusement, pour raconter aux autres ce qu'elle avait vu. Ensuite de quo elle disait que, si elle était dans le plus profond d'une mer de feux et de flammes, et qu'il fût en son pouvoir d'en sortir à la condition de voir encore une fois en sortant de là une chose si épouvantable, elle aimerait mieux y demeurer que d'en sortir à cette condition. Or, si la vue du moindre péché véniel a mis cette sainte dans un tel état, que faut-il penser de l'état auquel notre Sauveur a été réduit par la vue de tous les péchés de l'univers ? Car il les avait tous continuellement devant les yeux, et sa lumière étant plus grande infiniment que celle de sainte Catherine, il y avait plus d'horreur infiniment qu'elle n'y en voyait. Tous ces péchés et toutes ces vues navraient son Cœur d'une infinité de plaies ». (Eudes, le Cœur admirable, T. II, liv. VI, ch. 10).

 

Deuxième jour

Une coutume de Jésus

 

Accomplissant les figures et les prophéties, Jésus sort de Jérusalem, traverse le torrent et la vallée du Gédron, malgré les ténèbres de la nuit, et va là où il sait qu'on viendra le trahir et le prendre. Pourquoi ? Pour rester fidèle à son habitude d'aller prier Dieu, le soir, sur le mont des Oliviers.

 

Méditation

 

1. Notre-Seigneur avait coutume de rendre grâces publiquement, de prier, après chaque repas ; il le fit encore la veille de sa mort, après avoir mangé l'agneau pascal et institué l'Eucharistie. Les religieux l'imitent, en nourrissant leur esprit par une lecture durant le repas, et en visitant aussitôt après le Saint Sacrement ou quelque pieuse image, pour nourrir leur cœur par la prière. Imitons-le aussi, en prenant la nourriture du corps avec tempérance et modestie, afin que l'âme puisse toujours se nourrir d'oraison, afin que nos repas mêmes glorifient le Seigneur. Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, dit l'Apôtre, faites tout pour la gloire de Dieu (1 Cor. 10, 31). Le fait-on d'ordinaire parmi nous ? Parfois ne contentons-nous pas nos sens, de manière que l'excès de la nourriture appesantisse notre âme et l'empêche de prier ? Combien même de chrétiens aujourd'hui qui, comme les païens d'autrefois, ont l'idolâtrie du ventre, adorent le dieu ventre, (Philippiens 3, 19), se montrent plus fidèles à servir leur ventre qu'à servir Jésus-Christ (Romains 16, 18) ?...

II. Sous le coup des plus dures épreuves, le Sauveur n'interrompt ni ne change ses pieuses habitudes. Il n'ignorait rien de ce qui l'attendait au jardin des Oliviers, et saint Jean nous fait remarquer que c'était un lieu bien connu de Judas, parce que le Maître et les disciples s'y étaient fréquemment réunis (Jean 18, 2). La certitude d'y être facilement trouvé, pris, garrotté, ne suffit pas pour que Notre Seigneur manque à une sainte coutume. En est-il ainsi de nous ? Une mince contrariété, une légère fatigue, un malaise imaginaire, la moindre crainte, celle d'une critique, d'une raillerie, d'un regard ou d'un sourire désapprobateur, nous font interrompre nos meilleures coutumes, omettre nos exercices de dévotion, quelquefois même nos devoirs de religion, comme l'assistance à la messe, la communion, l'abstinence...

III. Les habitudes du divin Maître venaient d'une conviction si profonde et d'une volonté si ferme, qu'il allait, sortait, entrait, priait selon sa coutume, et non point par coutume. Nous, au contraire, que de choses nous faisons par simple habitude, par routine, machinalement, sans élan ni entrain, sans esprit intérieur ni générosité spirituelle ! Si nos lèvres récitent une formule, notre mémoire seule y prend part, notre cœur est loin de Dieu (Matthieu 15, 8). N'est-ce pas même parce que notre piété est comme un corps sans âme, que nous sommes souvent renversés par le choc de la tentation, ou du moins arrêtés dans notre marche Vers la perfection ? Cœur agonisant de Jésus, venez combattre le sensualisme et la mollesse de notre siècle ; venez nous aider à prendre des habitudes austères et viriles, qui nous fassent avancer encore, comme par la force d'une vitesse acquise, quand les résistances de la nature et du monde voudraient nous ralentir et nous entraver !...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, liv. IV, chap. II, Le passage du Cédron.

 

Pratique : Mettons autant de régularité à nourrir notre âme qu'à nourrir notre corps. Durant l'agonie morale, le trouble et l'obscurité, ne faisons aucun changement à nos bonnes résolutions, mais changeons-nous courageusement nous-mêmes. Soyons fidèles à passer chaque année un mois au jardin des Olives, à faire l'Heure Sainte chaque semaine, malgré les dégoûts, les contradictions, les ennuis et les tristesses.

 

Exemple

 

La pratique de l'Heure Sainte, dont le parfum suave et discret embaume aujourd'hui toute l'Église, nous vient de Sainte Marguerite-Marie Alacoque, religieuse de la Visitation, à laquelle Notre-Seigneur confia le soin de cette plante bénie. Elle rapporte ainsi le commandement qu'il lui donna : « Toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse, que j'ai bien voulu ressentir au jardin des Oliviers, et cette participation à ma tristesse te réduira à une espèce d'agonie plus rude à supporter que la mort. Tu m'accompagneras dans cette humble prière, que je présentai alors à mon Père parmi toutes mes angoisses, et pour cela tu te lèveras entre onze heures et minuit, et tu demeureras prosternée avec moi pendant une heure la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère, en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour honorer et adoucir en quelque façon l'amertume que je sentis alors de l'abandon de mes apôtres ; ce qui m'obligea de leur reprocher qu'ils n'avaient pu veiller une heure avec moi. Tu feras pendant cette heure-là ce que je t'enseignerai ». (Mémoire de Sainte Marguerite-Marie, n° 37).

 

Troisième jour

Le Mont des Oliviers

 

Où se rend le divin Maître, en sortant de Jérusalem, suivi de ses disciples ? Sur le mont des Oliviers. Comme l'olive sous le pressoir, son Cœur veut y être serré, pressé, torturé par toutes les douleurs morales, pour répandre plus abondamment l'huile de la miséricorde et de la paix, l'huile de l'espérance et de l'amour.

 

Méditation

 

I. Pourquoi le Sauveur choisit-il une montagne, pour en faire le lieu de sa prière ? Il nous avertit de rechercher dans nos prières ce qui est haut et sublime, c'est-à-dire de faire des biens célestes, des intérêts éternels, l'objet principal de nos demandes. A mesure qu'il gravit la hauteur sur laquelle il va prier durant trois heures, il nous crie : « Les cœurs en haut ! Ne permettez pas que vos cœurs soient appesantis ou abaissés par le soin des choses inférieures ; mais que la sainte prière soit toujours pour vous une ascension de l'âme vers Dieu, une élévation des pensées et des désirs ! Hélas ! combien de fois nos prières ont-elles été boiteuses, ou se sont-elles traînées sur la terre ?...

II. Pourquoi l'Homme-Dieu choisit-il une montagne, pour y commencer sa passion, pour y livrer son Cœur à l'agonie ? Il nous apprend que son corps mystique doit se transfigurer sur le mont des Oliviers, comme son corps réel se transfigura sur le Thabor ; il nous apprend que les lieux où nous souffrons, sont pour nous le chemin de la gloire, et que la douleur prépare nos corps eux-mêmes à l'ascension glorieuse. Car de ces mêmes sommets où ils vont le voir souffrir cruellement, ses disciples le verront bientôt remonter glorieusement dans les deux. Partout où nous souffrons, disons donc avec saint Pierre sur le Thabor : « Il est bon que nous soyons ici » (Matthieu 17, 4). Ne nous tarde-t-il pas, au contraire, de changer de lieu ou d'emploi ? Nous descendons du mont des Olives, où la patience nous aurait transfigurés, nous rampons dans la plaine , nous restons des chrétiens vulgaires, parce que nous ne voulons faire effort ni pour rectifier notre conduite, ni pour élever nos sentiments, ni pour mettre notre cœur en harmonie avec le Cœur agonisant de Jésus...

III. Pourquoi encore le mont des Oliviers ? Parce que l'olivier est le symbole de l'espérance et de la paix. Des hauteurs du mont des Oliviers, le Sauveur découvre tout l'univers et l'histoire de tous les siècles, tous les lieux et tous les temps où nous serons agités, battus, brisés par les tempêtes ; il promène ses regards sur la mer orageuse du monde, où il voit tant d'âmes en péril, où il compte tant de malheureux qui ont déjà sombré, par imprudence et par faiblesse. Il leur crie : « Espérance, espérance, ô pauvres naufragés ! Je vous apporte la paix et le pardon, je vous envoie deux planches de salut, qui sont la souffrance et la prière : profitez-en, vous reviendrez tranquillement au port ! En profitons-nous ? Savons-nous espérer, souffrir et prier ?...

Lisez dans L'Agonie de Jésus, liv. III, ch. IX L'Espérance

 

Pratique : Quels que soient mes troubles, mes tentations, mes adversités, j'espérerai en Dieu quand même. Dans mes prières pour moi et les autres, je demanderai surtout les biens spirituels et célestes. Après mes exercices de piété, si agonisant que soit mon cœur, je montrerai à tous quelque chose de plus pacifique et de plus confiant, aux miens plus d'amabilité, aux malheureux plus de dévouement.

 

Exemple

 

 

L'exercice de l'Heure Sainte fleurit maintenant dans l'Église entière. Il a donné naissance à une archiconfrérie, dont le siège est à Paray-le-Monial, et que le pape Grégoire XVI, en 1831, dota de précieuses indulgences. Chaque semaine, au jour et à l'heure où le Fils de Dieu, prosterné la face contre terre, répandait une sueur de sang, un grand nombre d'âmes pieuses se dérobent aux douceurs du sommeil, pour tenir compagnie à Jésus agonisant, pour appliquer activement toutes leurs facultés à ses souffrances intérieures, et pour échapper au reproche qu'il adressa aux premiers témoins de son agonie : « Quoi ! Vous n'avez pu veiller une heure avec moi ? » (Matth. 24, 40). En certaines paroisses, comme à Bréauté, au diocèse de Rouen, cet exercice se fait collectivement le jeudi soir par les hommes seuls, par les confrères, qui passent une heure devant le saint Sacrement, en prières ou méditations, à genoux ou assis. Ils se proposent, de consoler ainsi le Cœur du bon Maître, et d'obtenir une part de ses miséricordes. Dans plusieurs communautés, comme celle du Cœur agonisant, à Lyon, toutes les religieuses se rendent à la chapelle vers le milieu de la nuit. L'une d'elles lit à haute voix ce que les Évangélistes nous apprennent, sur l'agonie de Notre-Seigneur au jardin des Oliviers. Toutes se prosternent, unissent leur prière à sa prière, leur sacrifice à son sacrifice, et s'offrent avec lui comme victimes à son divin Père. Avant de se retirer, on l'ait une amende honorable au Cœur agonisant de Jésus, qu'on adore dans le tabernacle, comme dans la grotte de Gethsémani.

 

Quatrième jour

Le jardin de l'Agonie

 

Sur le mont des Oliviers, Notre-Seigneur laissa huit de ses apôtres dans une ferme nommée Gethsémani, en leur permettant de s'asseoir ; il prit Pierre, Jacques et Jean, leur recommanda de veiller avec lui, et les introduisit dans un jardin, ubi erat hortus (Jn 28, 1). Le premier Adam nous avait fait tomber avec lui dans le jardin de délices : le second Adam nous releva par ses expiations volontaires, dans le jardin de l'agonie.

 

Méditation

 

I. Dans le paradis terrestre, nos premiers parents laissèrent s'allumer en eux cette soif de jouissances, qui ne devait plus s'éteindre dans leur postérité ; pour jouir ils foulèrent aux pieds leur devoir, leur bonheur et le nôtre. Jésus-Christ fait du jardin des Oliviers le lieu de sa pénitence, le temple et l'autel de son sacrifice ; il est lui-même le prêtre et la victime de son holocauste. Comme le premier châtiment infligé par le Seigneur à nos coupables parents, fut de les abandonner à eux-mêmes, en sorte qu'ils devinssent leurs premiers bourreaux, et que le remords fût leur première peine : ainsi le divin Réparateur veut paraître abandonné, se tourmenter lui-même, être son propre sacrificateur. N'hésitons pas non plus à nous imposer à nous-mêmes, par esprit de pénitence, des sacrifices et des privations...

II. Dans le jardin de délices, l'homme se cacha et Dieu se montra, l'homme par honte et Dieu par justice. Dans le jardin de l'agonie, c'est l'homme qui se montre et Dieu qui se cache. Dieu se cache, Deus abscondilus (Isaïe 45, 15), pour laisser souffrir son Fils notre Rédempteur ; l'homme se montre, vir dolorum (Isaïe 53, 3), pour endurer toutes les souffrances morales, être garrotté par les bourreaux et conduit au supplice. Quand aurai-je le courage de dire à Dieu : Cachez-vous pour moi, Seigneur ? Retirez-moi vos consolations, vos douceurs, toutes les délices sensibles de la dévotion, le sentiment même de votre assistance, pour que je souffre davantage, pour que mon sacrifice et ma fidélité soient plus méritoires !...

III. Au milieu de l'Éden, nous étions en Adam comme les rameaux dans l'arbre, et il nous communiqua le virus du péché originel. Chacun de nous n'est plus qu'un olivier sauvage, oleaster, suivant l'expression de saint Paul ; Jésus-Christ seul est l'olivier franc, sur lequel il faut que nous soyons entés pour porter de bons fruits (Romains 11, 17, 24). Pourquoi dans le jardin des Oliviers ouvre-t-il toutes ses veines, tous ses pores ? Pour s'unir et s'incorporer par toutes ces ouvertures, pour enter sur sa propre tige, tous ces oliviers sauvages et stériles qui sont les rejetons d'Adam. Il entre en agonie pour nous rendre participants de sa sève vitale, pour nous remplir du suc de sa grâce et de son amour. Demeurons en lui pour porter du fruit, et souffrons avec lui pour en porter plus encore. Cœur agonisant de Jésus, mon âme est devant vous comme une terre sans eau (Psaume 142, 6) ; visitez-la par votre miséricorde, pour l'enivrer de générosité, pour la rendre de plus en plus féconde !...

Lisez dans « L'Agonie de Jésus », Liv. IV, ch v Le jardin de délices et le jardin de l'agonie

 

Pratique : Me bien convaincre que, si Dieu paraît m'abandonner ou se cacher dans mes épreuves, c'est pour mieux les marquer au coin de son Fils, c'est pour en faire une monnaie qui ait plus de valeur. — Ne jamais blâmer les austérités des saints, mais estimer le droit à la souffrance innocente et libre, en user même quelquefois comme le divin agonisant.

 

Exemple

 

Une âme pieuse qui a expérimenté la manière passive défaire l'heure-sainte, écrivait à son directeur : « Je commence par me rendre en esprit au jardin de l'agonie, et je m'offre tout entière à Notre-Seigneur avec mon âme, mon esprit, mon cœur, mon corps, pour éprouver tout ce qu'il voudra pendant cette heure. A peine ai-je fait cette offrande, que mon âme est saisie d'effroi, d'épouvante ; elle se sent comme mourir, à la pensée des tourments qu'elle commence à endurer, et qui ne sont rien pourtant en comparaison de ceux qu'elle aura à souffrir, vers le milieu et vers la fin de cette heure d'angoisses. Le péché universel se montre à ma vue, et Notre-Seigneur me fait comprendre l'outrage qu'en reçoit la Majesté divine. C'est là le plus grand des supplices ; car il nous semble que Dieu nous revêt de ce péché, qu'il est nôtre, et qu'il nous en reste l'expiation. Je ne saurais vous dire ce qui se passe alors. On se sent accablé de tout le poids de ce péché, une sueur froide s'étend sur tout le corps, et l'âme est livrée aune telle torture intérieure que l'enfer semblerait un paradis, s'il était permis d'échanger un instant les tourments de l'enfer, pour ce supplice absolument inexprimable. L'esprit est enveloppé de ténèbres, livré à la crainte, à la tristesse, au dégoût, sans savoir précisément de quoi. On se sent plutôt écrasé par la justice du Père éternel, que sous la dépendance de Notre-Seigneur lui-même, pour partager toute son agonie. Il est rare que, dans ces moments indicibles, j'aie le sentiment de moi-même ; je ne sais plus si j'existe, je suis comme transsubstantiée en douleur ».

 

Cinquième jour

L'affliction du Cœur de Jésus

 

Le Cœur de l'Homme-Dieu avait toujours été agonisant ; mais dès qu'il entre au jardin des Oliviers, avec trois disciples choisis, il commence à sentir plus vivement la tristesse et le chagrin, cœpit contristari et mœstus esse (Matthieu 26, 37), parce que rien ne l'y soulage plus de ses ennuis et de ses craintes, de ses dégoûts et de ses douleurs.

 

Méditation

 

I. Pourquoi Notre-Seigneur veut-il tant souffrir au jardin des Oliviers, sans même attendre son arrestation ? Victime totale et universelle, il aurait voulu souffrir depuis le commencement du monde jusqu'au dernier jugement, afin d'égaler le plus possible sa souffrance à son amour. Ce vœu ne pouvant être exaucé, il entre volontairement en agonie, pour compenser la durée par l'intensité, pour récapituler en soi toutes les afflictions, et faire de son Cœur le confluent de toutes les douleurs. Il s'enferme dans le jardin comme dans une prison, afin que toutes les tortures morales viennent l'y assaillir, comme les soldats viendront l'y prendre. Nous aussi, quand nous avons moins longtemps à souffrir, désirons-nous souffrir plus violemment ? Ne cherchons-nous pas à diminuer la violence comme la durée de nos peines ?...

II. Si pour cette Agonie le Sauveur choisit le temps, qui précède immédiatement son arrestation, c'est afin de mettre plus en évidence et la générosité de sa conduite, et la liberté de son sacrifice : sa générosité, quand il ira lui-même au-devant de ses persécuteurs ; sa liberté, quand il achèvera sur le Calvaire, au milieu clés bourreaux, le sacrifice qu'il commence lui-même, sans nulle violence du dehors, sur le mont Olivet. Il est le maître des agitations de son Cœur, et tandis que ce sont nos passions qui nous remuent, c'est lui qui remue ce qui dans son Cœur tient lieu de nos passions ; il souffre quand il lui plaît, autant qu'il lui plaît et de la manière qu'il lui plaît. Il s'émeut comme un homme, mais avec la générosité et la liberté d'un Dieu. Nous, au contraire, nous usons le plus souvent de la liberté qui nous est laissée, pour nous soustraire à la peine, à la souffrance...

III. Durant tout le cours de sa vie, le bon Maître avait parlé de sa passion avec joie, comme d'un baptême désiré, Gomme d'une heure impatiemment attendue. Maintenant il avoue que son âme est troublée, il prie son Père de le préserver de cette heure-là (Jean 12, 27). Mais ne faut-il pas qu'il aille à la mort avec tremblement, puisqu'il doit y aller comme un criminel ? Sur la croix il montrera la grandeur de son pouvoir divin ; au jardin il veut montrer la faiblesse de sa nature humaine. Là nous le verrons dans l'acte même de sacrificateur ; ici nous le voyons dans l'état de victime. Aimons-nous cet état de victime ? Pour mieux ressembler à Jésus agonisant, acceptons-nous volontiers d'être victimes des événements, de l'injustice et de la calomnie ?

Lisez dans « L'Agonie de Jésus », liv. Il, chap II Jésus a vraiment souffert intérieurement

 

Pratique : Baisons quelquefois la terre avec respect, en souvenir de cette terre bénie sur laquelle Notre-Seigneur colla ses lèvres, et répandit la précieuse rosée de son sang : il s'en exhalera un parfum de patience et d'humilité, qui embaumera notre âme et ranimera notre courage. — Pour mieux puiser un surcroît de forces dans le Cœur agonisant, tenons-lui compagnie, veillons souvent avec lui, dans nos joies comme dans nos peines.

 

Exemple

 

Plusieurs âmes illustres ont éprouvé dans l'extase les afflictions du Cœur de Jésus, ont fait l'Heure-Sainte d'une manière extatique. Marguerite du Saint-Sacrement, carmélite de Beaune, fut transportée dans un ravissement au jardin des Oliviers, où le Sauveur lui communiqua la tristesse de son âme, ses craintes, sa sueur de sang, son agonie, et les imprima en elle autant qu'elle fut capable de les supporter. Pendant les deux premières heures, elle demeura le visage collé contre terre, versant des larmes avec tant d'abondance que toute la communauté en était vivement émue. Elle se releva ensuite, se tint droite pendant un quart d'heure, les yeux élevés au ciel, tremblante et paraissant fort effrayée ; après quoi elle se prosterna de nouveau. Insensiblement on vit son corps se courber, et sa tête se pencher à terre avec une indicible expression de terreur, jusqu'à ce que ne pouvant soutenir le spectacle déchirant de l'agonie et des douleurs infinies de son Maître, elle retombât la face contre terre, s'abandonnant à Dieu, comme avait fait Jésus-Christ, pour porter sa croix et le fardeau des péchés du monde. Au moment où elle aperçut en esprit la troupe conduite par Judas, elle se leva calme, sereine, avec un front plein de majesté. Peu d'instants après, ses mains se fixèrent Tune sur l'autre, comme si elles eussent été liées avec des cordes, dont les marques s'imprimèrent si fortement dans les chairs, que les carmélites apercevaient très-distinctement deux longues enflures, qui semblaient suivre toutes les sinuosités de la corde et former deux espèces de bourrelets. (Louis de Cissey, Vie de, Marguerite du St Sacrement).

 

Sixième jour

Les craintes du Cœur de Jésus

 

Celui que l'Écriture appelle le lion de la tribu de Juda (Apocalypse 5, 5), daigne commencer son agonie par la crainte, cœpit pavere (Marc 14, 33). Tel est l'excès de sa frayeur qu'il en est ébranlé, qu'il implore l'assistance de ceux mêmes dont il n'espère rien. C'est ainsi qu'il expie notre présomptueuse sécurité.

 

Méditation

 

I. Si le démon avait connu la divinité du Fils de Marie, s'il avait su que sa mort serait le salut du monde, il n'aurait point poussé les Juifs à le mettre en croix. Mais trompé par les apparences, il crut qu'il ne risquait rien en traînant au supplice un homme, dont la doctrine et les vertus excitaient sa haine. La crainte de Jésus est un appât pour prendre Satan à l'hameçon. Quel est cet hameçon ? la divinité, que le Sauveur cache sous le ver de son corps timide et tremblant. Le démon tout joyeux accourt pour dévorer l'humanité, le ver qu'il voit plongé dans les eaux de la douleur et de la crainte ; mais il est pris lui-même par l'hameçon, par la divinité. En manifestant son effroi, sa crainte de la mort, le Fils de Dieu provoque ses ennemis invisibles à le faire mourir, par un supplice qui anéantira leur empire. Et nous, dans nos combats pour la conquête du ciel, ne négligeons-nous point la prudence, le discernement, l'habileté ?...

II. Pour nous, la crainte et l'abattement du Sauveur sont une lumière et une force, dans toutes nos appréhensions, spécialement à notre dernière heure. N'a-t-on pas vu des saints trembler, comme lui, aux approches de la mort ? Que la crainte qu'il éprouve nous remplisse nous-mêmes d'une sainte frayeur pour ce redoutable passage ; qu'elle nous stimule à mieux nous y préparer, qu'elle nous console de nos répugnances et les sanctifie ! Si la nature en nous craint, tremble, murmure, ne nous en inquiétons pas ; mais que notre cœur, qui seul est en notre disposition, s'unisse au Cœur du divin agonisant, pour s'effrayer avec lui, espérer avec lui, se résigner avec lui. Avons-nous jusqu'ici pratiqué cette union ?

III. Nous ne saurions avoir tant de défaillances au cœur, que Jésus n'en ait ressenti plus encore pour nous obtenir du courage. Il a tremblé, pour que ses martyrs allassent au supplice comme aune fête. L'intrépidité humaine commence par une forcé audacieuse et superbe, mais se termine souvent à la crainte et à la faiblesse. L'intrépidité que la grâce inspire, commence par un abattement de l'âme, par une vive appréhension, par un humble aveu de notre insuffisance. Mais la vraie valeur, la valeur chrétienne, après avoir considéré tous les justes motifs de craindre le péril, passe et s'élève au-dessus de tous les obstacles pour l'affronter. Ainsi Jésus sera d'autant plus courageux qu'il a paru plus timide : après avoir tremblé à la vue d'iniquités qui ne sont pas les siennes, il n'hésitera pas à souffrir la passion la plus ignominieuse et la mort la plus cruelle, pour en faire pénitence. Ah ! prenons, prenons dans son Cœur le courage et l'humilité qu'il nous faut, pour n'hésiter jamais à laisser voir le repentir et la crainte, que nous causent des péchés qui sont les nôtres !

Lisez dans L'Agonie de Jésus, Liv. V chap. III Utilité de cette crainte

 

Pratique : Combattons la timidité comme la présomption, et ne reculons jamais devant une difficulté à vaincre pour accomplir un devoir. Foulons aux pieds toutes ces vaines terreurs, qui représentent à notre imagination nos plus saints projets comme impraticables. Que la peine ressentie en entreprenant une chose ardue, ne nous fasse pas différer ni remettre au lendemain.

 

Exemple

 

Saint Pierre Paschal, né à Valence en Espagne, l'an 1227, religieux de l'ordre de Notre-Dame de la Merci, évoque de Jaën, eut la tête tranchée par les Maures de Grenade, le 6 décembre de l'an 1300. Il se prépara avec joie à ce sacrifice, qu'il avait tant désiré. Son ange gardien l'ayant averti qu'il serait massacré le lendemain matin, il passa toute la nuit en prières ; il offrit sa vie à Dieu pour le salut des esclaves chrétiens, et pria même pour les Maures qui avaient résolu de le faire mourir. Il sentit néanmoins des craintes et des frayeurs en sa partie inférieure, et il souffrit une agonie pareille à celle de Jésus-Christ dans le jardin des Oliviers ; mais il se calma bientôt par un parfait abandon aux dispositions de la divine Providence. Le Sauveur lui apparut alors et lui dit : « Pierre, j'ai été sensible comme toi, et j'ai enduré d'horribles tourments pour ton amour ». Ces paroles répandirent une telle onction dans l'âme du saint, qu'il ne respira que le martyre. Il en reçut la couronne, pendant qu'il faisait son action de grâces après la messe.

Sainte Félicité, se trouvant enceinte au moment de sa condamnation à mort, vit différer l'exécution. Elle avait peur des douleurs de l'enfantement, et nullement des tortures du martyre. Comme le geôlier s'en étonnait, elle 'lui répondit : « Maintenant c'est moi qui souffre ce que j'endure ; mais alors ce sera un autre qui en moi souffrira pour moi, parce que moi aussi je souffrirai pour lui ». Cet autre était Jésus-Christ agonisant dans ses membres.

 

Septième jour

Les ennuis du Cœur de Jésus

 

Avec la crainte, le Sauveur éprouva dans le jardin des Oliviers une autre peine, la fatigue, le dégoût, l'ennui, et tœdere (Marc, xiv, 33.) C'est une consolation pour nous tous, qui avons tant de dégoûts et d'ennuis à dévorer : l'Homme-Dieu n'en a-t-il pas eu lui-même sa part ?

 

Méditation

 

I. Lorsqu'ils sont à leur comble, les dégoûts et les ennuis nous font haïr et abhorrer toutes choses, notre vie même. Tel est l'état du Fils de Dieu en son agonie. Devant lui une mort ignominieuse et cruelle ; à sa droite un petit nombre d'âmes, qui consentent à être rachetées par le prix infini de ce trépas ; à sa gauche, l'immense multitude des pécheurs endurcis et des damnés, qui ne s'en servent que pour aggraver leurs torts. Son Cœur devient comme une cire fondue, et sa force se dessèche comme la terre cuite au feu (Psaume 21, 15, 16.) La vie lui est à charge, et plus malheureux que Job il redit mieux que lui : « Je m'ennuie de vivre, mon âme est dégoûtée de la vie, tœdet animam meam vitœ meœ » (Job 10, 1.) A la vue de nos péchés, plus que de nos douleurs et de nos épreuves, disons aussi : « Mon âme est ennuyée de ma vie, de ma vie tiède, de ma vie peu chrétienne, de la vie mondaine ou criminelle que je mène depuis longtemps ! »...

II. En éprouvant le dégoût et l'enfui les plus accablants qui furent jamais, le Sauveur expiait les coupables dégoûts des uns, et consolait les autres dans leurs ennuis involontaires. Il se proposait de me réveiller, de secouer mon indolence, de changer ma lâcheté en courage, de rallumer dans mon âme une noble et sainte ardeur, pour tout ce qui est vrai et beau, grand et saint. Il voulait nous donner à tous sa persévérance, sa promptitude, sa vivacité, son empressement à prier, à parler, à agir, à souffrir pour le bien. Plus généreux que saint Martin, le voici qui se dépouille de son manteau tout entier, du manteau de sa gloire et de sa félicité, pour nous revêtir de la plénitude de ses contentements et de ses joies. Il prend pour lui le dégoût et l'ennui suprêmes, afin que son allégresse passe en nous, remplisse et fasse déborder notre âme, comme celle de l'Apôtre qui s'écriait : « Je surabonde de joie en toutes mes tribulations ! » (2 Corinthiens 7 , 4) Quel reproche pour moi qui ne fais rien, ne donne rien, ne souffre rien, dans le but d'épargner aux autres un peu de dégoût et d'ennui !...

III. Suite nécessaire de l'inquiétude d'un cœur qui n'est point à sa place, et qui ne peut l'être tout à fait ici-bas, les ennuis et les dégoûts sont inévitables en cette vie. Parce que notre nature est sujette au caprice et à l'inconstance, parce que la piété contrarie nos anciens goûts et nos premiers penchants, nous éprouvons au service de Dieu des répugnances et des amertumes, qui mettent notre patience ou notre fidélité en péril. Le désir de changement, si commun dans notre siècle, fait que la stabilité même nous ennuie. Tenons ferme, et l'expérience nous apprendra que, dans la piété, les ennuis et les dégoûts sont moins amers qu'on ne se le figure, moins amers que ceux des mondains, qu'ils ont des ressources que ceux-ci n'ont pas, et que la vertu n'a point de peine qui n'ait sa consolation. Mais comment nous conduisons-nous dans l'agonie du dégoût et de l'ennui ?...

Lisez dans l'Agonie de Jésus, Liv. v, ch. v. Le dégoût et l'ennui dans les membres mystiques de Jésus.

 

Pratique : Ne laissons pas voir aux autres, surtout à ceux qui pourraient en être scandalisés ou refroidis, les ennuis et les dégoûts que nous éprouvons parfois au service de Dieu. Afin de les diminuer, donnons-nous purement en sacrifice au Seigneur, sans en attendre rien d'extraordinaire et de sensible.

 

Exemple

 

Sainte Madeleine de Pazzi désirait si vivement souffrir sans aucune consolation, qu'elle conjurait souvent le Seigneur de lui retirer tous les goûts et plaisirs spirituels. Elle fut si bien exaucée qu'elle se comparait à un morceau de bois, à une pierre insensible. Mais jamais son visage ne parut ni troublé ni altéré ; on y vit toujours cette grâce angélique et cette douce paix, qu'elle avait dans le cœur. Néanmoins, pour échapper à toute illusion, pour ne point aggraver par ses négligences son tourment le plus cruel, l'extrême aridité d'esprit, elle redoublait ses macérations et ses efforts, afin de s'exciter à la dévotion, de réveiller en son cœur le goût des choses spirituelles. Pour sauver des âmes en péril, elle s'offrit à rester privée de tout sentiment, dépouillée même de toute grâce, excepté de la grâce principale qui est l'amour de Dieu et la volonté de le servir. Le Seigneur l'exauça encore, en l'éprouvant par de longues et atroces souffrances dans le corps et dans l'âme. Mais plus la sainte souffrait pour le salut des pécheurs, plus elle désirait souffrir.

 

Vous pouvez retrouver et télécharger les 3 volumes de L'Agonie de Jésus du Père François Blot,

pour compléter votre méditation quotidienne

(Les références seront indiquées chaque jour)

En cliquant sur les liens suivants

Volume 1

Volume 2

Volume 3

 

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31 décembre 2016

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

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Dimanche 1er Janvier 2017

Miracles

 

Le procès de Louis commence à Lisieux, le 22 mars 1957 et est clôturé le 12 février 1960. le procès de Zélie est quant à lui instruit à Sées. Chose heureuse, les deux causes sont réunies en 1971. le 26 mars 1994, le Pape Jean Paul II signe les décrets d'héroïcité de leurs vertus et les proclame tous les deux Vénérables. Le 10 juin 2003, l'archevêque de Milan le Cardinal Tettamanzi clôture le miracle attribué à l'intercession de Louis et Zélie Martin, pour la guérison subite et inexpliquée d'un enfants né le25 mai 2002 avec de graves problèmes respiratoires à Monza. Cette guérison est reconnue comme miraculeuse le 3 juillet 2008 par le Pape Benoît XVI et ouvre à la voie à la béatification.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (pour deux de ses filles) Pour mon diamant et ma perle fine !: « Que pouvez-vous voir ailleurs que vous ne voyiez où vous êtes ? Vous avez devant les yeux le Ciel et la terre et tous les éléments. (…) Que pouvez-vous voir, en quelque lieu que ce soit, qui puisse longtemps demeurer stable sous le soleil ? » (Texte tiré de L'Imitation, copié de la main de Louis).

Parole de Dieu : « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire » (Jean 1, 14).

 

Dans ma vie

 

Le langage fleuri de Louis Martin est à l'image de sa personnalité. Il connaît la valeur d'une belle montre en or et sait de quoi il parle quand il emploie le vocabulaire du bijoutier en parlant de ses filles : « Mon diamant, ma perle fine... ». La figure paternelle de Louis est marquée par le fait qu'il fut le père d'une fratrie de filles : de telles filles pour un tel homme ! Nous n'oublions pas ses fils décédés en bas âge et qui ornent son pêle-mêle familial de manière discrète et glorieuse tout en même temps. Pourquoi ne pourrions-nous pas les invoquer, eux aussi ?

Effet de Conversion : Si je le peux, j'irai à la Messe aujourd'hui et confierai à Notre Dame, Marie, Mère de Dieu, ma patrie la France et le monde. Pour que la Paix de Noël règne.

 

Avant l'Epiphanie

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Lundi 2 janvier

Modèle de sainteté

 

Louis et Zélie ont été officiellement proclamés Bienheureux, à Lisieux, le dimanche 19 octobre 2008, lors d'une célébration présidée par le Cardinal José Saraiva Martins, sous le pontificat de Benoît XVI. En déclarant Bienheureux Louis et Zélie Martin d'Alençon, l’Église Catholique offre à tous les couples de la terre un modèle indiquant un chemin de sainteté à part entière. C'est le second couple béatifié. Auparavant en 2001, un coupe italien, Luigi et Maria Beltrame-Quattrocchi, avait été porté à l'honneur des autels.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Pauline à propos d'un pèlerinage à Lourdes) Au commencement, ton père n'approuvait pas que je vous emmène toutes les trois, mais maintenant, il le désire, disant qu'on ne peut faire trop de sacrifices pour obtenir un si grand miracle. (…) Nous devons nous mettre dans la disposition d'accepter généreusement la Volonté du Bon Dieu, quelle qu'elle soit, car ce sera toujours ce qu'il peut y avoir de meilleur pour nous » (Zélie).

Parole de Dieu : « La sagesse de l'homme fait luire son visage et son air austère est changé ». (Ecclésiaste 8, 1).

 

Dans ma vie

 

La Volonté de Dieu est notre boussole. Point de fécondité en dehors de l'acceptation sereine et paisible du bon vouloir divin. Oublions-nous qu'en toute chose nous sommes entre les mains de Dieu ? Ni la mort, ni la vie, ni le présent, ni l'avenir, rien ne pourra nous séparer de l'amour du Christ, lisons-nous dans les Saintes Ecritures. Plaçant ainsi notre espérance dans les choses qui demeurent, nous marcherons en présence de Dieu au milieu des vicissitudes de l'existence avec la légèreté d'un moineau qui vole de branches en branches. Rien ne pourra nous séparer de l'amour du Christ.

Effet de Conversion : Je remplacerai une connexion internet ou un appel téléphonique superflu par un Notre Père récité lentement à l'intention de mes ennemis.

 

Mardi 3 janvier

« Signes du Ciel »

 

Voici ce que disait le Cardinal Saraiva Martins lors de la béatification : « Thérèse écrivait dans l'Histoire d'une âme : Pardonne-moi Jésus, si je déraisonne en voulant te dire mes désirs, mes espérances qui touchent à l'infini, pardonne-moi et guéris mon âme en lui donnant ce qu'elle espère (Ms B 2v). Jésus a toujours exaucé les désirs de Thérèse. Il s'est même montré généreux dès avant sa naissance puisque, comme elles l'écrivait à l'Abbé Bellière – que beaucoup connaissent désormais par cœur - : « Le Bon dieu m'a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre » (Lt 261).

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) Si la Sainte Vierge ne me guérit pas, je la supplierai de guérir mon enfant, d'ouvrir son intelligence et d'en faire une sainte. Ainsi, laissons toutes les affaires comme elles sont arrangées, elles me paraissent très bien, puis remettons-nous entre les mains de Dieu » (Zélie).

Parole de Dieu : « Je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent » (Jean 10, 14).

 

Dans ma vie

 

Notre demeure est dans le Ciel. Les souffrances du monde présent ne doivent pas nous faire redouter la bonté de Dieu qui permet ce qui nous arrive pour que nous nous approchions toujours plus à Lui. Les choses agréables, pour le remercier, et les plus difficiles pour compter d'avantage sur Sa Miséricorde. Nous ne pouvons rien sans Lui : c'est la raison pour laquelle Il permet que nous vivions de lourdes épreuves, qui ne sont pas là pour nous assommer mais pour éprouver notre foi en Lui. Nous sommes faits pour le Ciel. Et le Ciel commence aujourd'hui, dira la Petite Thérèse, à condition que nous ne lâchions jamais la main de la Divine Miséricorde.

Effet de Conversion : Je choisis de me priver de quelque chose en offrant cette contrariété pour le Pape, les évêques et pour les prêtres.

 

Mercredi 4 janvier

Reflet de l'amour

 

« L'amour conjugal de Louis et Zélie est un pur reflet de l'amour du Christ pour son Eglise; il est aussi un pur reflet de l'amour dont l'Eglise aime son Epoux:  le Christ. Le Père nous a choisis avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables sous Son regard, dans l'amour (Ep 1, 4). Louis et Zélie ont témoigné de la radicalité de l'engagement évangélique de la vocation au mariage jusqu'à l'héroïsme. Ils n'ont pas craint de se faire violence à eux-mêmes pour ravir le Royaume des cieux ». (Cardinal Martins).

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à des amis) « Dieu a béni la maison d’Aaron », il a béni aussi la maison Nogrix (famille destinataire de la missive), car ta famille « file un bon nœud » ; espérons que le vent ne changera pas que tous ne soient rendus à bon port. (...) Thérèse, ma petite reine, est entrée hier au Carmel !... Dieu seul peut exiger un tel sacrifice... Ne me plaignez pas, car mon cœur surabonde de joie ». (Louis).

Parole de Dieu : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ».

 

Dans ma vie

 

« Filer un bon nœud », écrit Louis Martin. Filer un bon nœud, c'est faire fi des mauvais courants et des vents contraires. C'est se jouer des avaries en tous genres par une bonne préparation : rien de ce qui nous arrive ne doit être vécu en dehors de Dieu, les bonnes choses comme les tristes. Filer un bon nœud, c'est ne pas lâcher le cap qu'est le Christ en laissant les monstres marins, les dragons, s'enfoncer toujours plus loin dans les abysses. Avec Notre Dame, « Marie-des-Flots », filer un bon nœud c'est enfin ne jamais oublier que la lumière du phare, c'est la doctrine Catholique.

Effet de Conversion : Je choisis de vivre ma prochaine Messe comme une occasion de m'offrir tout entier à la suite de Jésus. Comme il l'a fait pour la Vierge Marie. Je demanderai au Seigneur de consacrer mon offrande pour lui faire porter du fruit.

 

Jeudi 5 janvier

Marcher humblement

 

« Quel est le secret de la réussite de leur vie chrétienne? On t'a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que Dieu réclame de toi:  rien d'autre que pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu (Mi 6, 8). Louis et Zélie ont marché humblement avec Dieu à la recherche de l'avis du Seigneur. Maître donne-nous ton avis. Ils cherchaient l'avis du Seigneur. Ils étaient assoiffés de l'avis du Seigneur. Ils aimaient l'avis du Seigneur. Ils se sont conformés à l'avis du Seigneur sans récriminer ». (Cardinal Martins).

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) Le cou était pris de tous les côtés et de bouger le plus légèrement me mettait dans des douleurs atroces. (…) Il a fallu gémir toute la nuit; Louis, Marie et la bonne sont demeurés près de moi. Ce pauvre Louis, de temps en temps, me prenait dans ses bras comme une enfant. (...) La Sainte Vierge ne m'a pas guérie à Lourdes, que voulez-vous c'est que mon temps est fait et que le bon Dieu veut que je me repose ailleurs que sur la terre ». (Zélie)

Parole de Dieu : « Quiconque accueille ce petit enfant à cause de Mon Nom ; c'est moi qu'il accueille. Et celui qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. (Luc 9, 48).

 

Dans ma vie

 

« Ce pauvre Louis me prenait dans ses bras comme une enfant », nous dit Zélie, alors qu'elle est en phase presque terminale de son cancer. Imaginons la scène et recueillons-nous. Savons-nous que Dieu nous prends dans ses bras lorsque nous souffrons ? Que celui qui est affligé de la maladie d'un très proche est lui-même enserré dans les bras généreux du Crucifié ? Ô divines plaies qui, au contact de notre pauvre être, réveillent en nous l'espérance de la résurrection... ayez pitié de nous.

Effet de Conversion : J'essaie de programmer la visite à un malade, à une personne handicapée, par amour pour le Christ.

 

Vendredi 7 janvier

Dieu premier servi

 

« Pour être sûrs de marcher dans le véritable avis du Seigneur, ils se sont tournés vers l'Eglise, experte en humanité, mettant tous les aspects de leur vie en harmonie avec les enseignements de l'Eglise. Pour les époux Martin, ce qui est à César et ce qui est à Dieu était très clair. Messire Dieu, premier servi, disait Jeanne d'Arc. Les Martin en ont fait la devise de leur foyer:  chez eux Dieu avait toujours la première place dans leur vie. Madame Martin disait souvent:  Dieu est le Maître. Il fait ce qu'Il veut. Monsieur Martin lui faisait écho en reprenant:  Dieu, premier servi. Lorsque l'épreuve atteignit leur foyer, leur réaction spontanée fut toujours l'acceptation de cette volonté divine ». (Cardinal Martins).

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à ses filles carmélites) Je tiens à vous dire, mes chères enfants, que je suis pressé de remercier le Bon Dieu, car je le sens notre famille, quoique très humble, a l'honneur d'être au nombre des privilégiées de notre adorable Créateur » (Louis).

Parole de Dieu : Le Verbe était la lumière véritable qui éclaire tout homme » (Jean 1, 9).

 

Dans ma vie

 

Les chrétiens sont des privilégiés. Par les eaux du saint baptême, ils ont été renouvelés dans le mystère d'amour qui a présidé à leur création. La mission des Saints Louis et Zélie Martin commence tout juste. Dans le mystère de la communion des élus, nous sommes pris, non pas au piège, mais dans le rayonnement d'un amour inouï dont l'épicentre est la Sainte Trinité. Louis et Zélie se sont laissés saisir par cet amour ; ils ont choisi de dire oui à Dieu et aux préceptes de l'Eglise, de ne rien garder pour eux. En ferons-nous autant ? Nous avons tant à gagner : la vie éternelle.

Effet de Conversion : pour nourrir mon oraison, je lirai le prologue de l'Evangile selon Saint Jean. Je m'arrêterai plusieurs fois au cours de la lecture pour laisser descendre en mon âme la parole qui donne vie à mon être.

 

Reliquaire-poux-Martin

Samedi 8 janvier

La Béatification de Louis et Zélie Martin

 

Le premier miracle des Bienheureux Louis et Zélie Martin

 

Pietro, l’enfant miraculé grâce à l’intercession des bienheureux Louis et Zélie Martin.

 

« Je suis né malade, et quand j’étais malade, les époux Martin ont demandé à Jésus de me guérir et Il m’a guéri ».C’est ainsi que le petit Pietro Schilirò, âgé de six ans, explique le miracle de sa guérison alors qu’il était encore nouveau-né. Walter et Adèle, les parents du petit garçon, ont confié Pietro à l’intercession des époux Martin, Marie Zélie Guérin (1831-1877) et Louis Martin (1823-1894), parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Ce miracle a permis la béatification du couple, qui a eu lieu le 19 octobre 2008, à la Basilique de Lisieux en France, précédée par la messe d’ouverture de la béatification à la basilique Notre-Dame d’Alençon.

 

Histoire d’un miracle

 

Pietro est le dernier d’une famille de cinq enfants. Il est né à Milan le 25 mai 2002. Dès le premier jour de sa naissance, il présente une grave malformation  pulmonaire, et doit rester à l’hôpital et suivre une thérapie intensive pour pouvoir respirer. Le père raconte :« Nous avons tout de suite compris que la maladie était très grave et qu’il n’y avait aucune chance de guérison. On nous a demandé de lui faire une radiographie des poumons pour voir ce qu’il en était ». Une biopsie s’avérait indispensable, mais comportait un grand risque pour le petit garçon. Aussi les parents décident de faire baptiser l’enfant sur-le-champ. Ils demandent alors à un carme italien, le P. Antonio Sangalli, d’administrer le sacrement. Le prêtre leur offre une petite image des époux Martin.« Ils avaient perdu quatre enfants en bas âge, explique Adèle, la maman de Pietro : les prier nous aurait aidés et soutenus dans la situation que nous étions en train de vivre et dans ce que le Seigneur nous demandait à ce moment-là ».

Les époux Schilirò savaient peu de choses de la vie de Zélie et Louis  en dehors de  ce qu’ils avaient lu dans les écrits de la petite Thérèse. Dans l’incertitude où ils se trouvaient  quant à la santé du petit Pietro, ils découvrirent une « mystérieuse proximité avec les époux Martin », avoue Walter.« C’est alors que nous avons osé demander au Seigneur ce qui nous tenait à cœur : la guérison de  Pietro. Le Seigneur avait mis entre nos mains les époux Martin », se rappelle Adèle. Au sein de leur souffrance, et à la vue de leur bébé relié à tant d’appareils artificiels pour pouvoir respirer, Adèle et Walter ont compris qu’ils devaient demander à Dieu de leur faire connaître Sa volonté pour Pietro.« Ce qui a été très important pour nous, car cela nous a aidé à regarder ce que notre enfant était en train de vivre. Il vivait pleinement sa vocation à travers ce qu’il faisait dans la souffrance et ce qu’il portait. Il participait au salut des âmes avec Jésus et, pour nous, cela a été le premier miracle ».

Le 26 juin Pietro a eu une grave crise d’insuffisance respiratoire. « Ce n’était plus qu’une question d’heures ou de quelques jours, nous ont dit les médecins. De toute façon, il n’y avait pas d’espoir pour Pietro », a poursuivi Adèle. Après avoir récité plusieurs fois la neuvaine aux époux Martin, le 29 juin, jour où l’Eglise célèbre la fête de saint Pierre et saint Paul, Pietro a commencé à montrer des signes d’amélioration. En l’espace de deux semaines, l’enfant pouvait respirer par lui-même, sans oxygène, et les médecins retinrent la guérison comme « un fait surprenant ». Les parents en parlèrent au père Antonio, et c’est ainsi que le prêtre devint vice-postulateur de la cause de béatification de Zélie et Louis.

« Nous débordons vraiment de gratitude. Nous ne le méritons pas, nous nous sentons dépassés », assure Adèle. Walter ajoute : « Il n’y a aucun mérite de notre part, absolument aucun. Ce qui est arrivé à Pietro rejaillit sur toute l’Eglise. C’est si vrai que nous sommes ici, aujourd’hui, pour remettre au pape cette relique, qui représente un grand signe pour toute l’Eglise ». Aujourd’hui, Pietro est un enfant normal : il joue, va à l’école et sait parfaitement que sa guérison est due au miracle obtenu par l’intercession des époux Martin. « Tous les soirs il récite avec nous, en famille, la prière des Martin pour intercéder en faveur des personnes qui nous demandent leurs prières », dit Adèle. « Il prie aussi pour le pape et tous nos chers amis prêtres, et pour toute une liste de personnes, ce qui prend toute la soirée », ajoute Walter.

Les parents de Pietro comprennent très bien ce que signifie se confier à la Providence quand on souffre pour la santé de ses enfants : « Je dirais aux parents d’enfants malades de ne pas perdre espoir, de se rapprocher du Christ à travers ses saints. Oser demander parce que le Seigneur est un Père qui est bon. Et il faut avoir cette force de comprendre que ce qui arrive est pour notre bien ».

« Au moment de l’épreuve, le Seigneur exige vraiment beaucoup de nous, mais si on met en Lui notre espérance et notre confiance, le Seigneur nous comble bien davantage encore. Il faut demander avant tout la conversion du cœur. C’est la première guérison à demander, toujours », recommande Adèle. (texte de Carmen Elena Villa Traduit de l’italien par E. de Lavigne, source ; Zenit.org, extrait du site http://louiszeliemartin-alencon.fr )

 

Parole de Dieu : « Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Tous ceux qui aiment Dieu sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour.

 

Homélie du Cardinal José Saraiva Martins,

prononcée lors de la Messe de Béatification de Louis et Zélie Martin à Lisieux, le 19 octobre 2008

 

Thérèse écrivait dans l'Histoire d'une âme :  Pardonne-moi Jésus, si je déraisonne en voulant te dire mes désirs, mes espérances qui touchent à l'infini, pardonne-moi et guéris mon âme en lui donnant ce qu'elle espère!... (Ms B 2v). Jésus a toujours exaucé les désirs de Thérèse. Il s'est même montré généreux dès avant sa naissance puisque, comme elle l'écrivait à l'abbé Bellière - que beaucoup connaissent désormais par cœur -:  le bon Dieu m'a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre (Lt 261).

Je viens de terminer le rite de béatification par lequel le Saint-Père a inscrit les deux époux conjointement dans l'Album des Bienheureux. C'est une grande première que cette béatification de Louis Martin et Zélie Guérin, que Thérèse définissait comme parents sans égaux, dignes du Ciel, terre sainte, comme toute imprégnée d'un parfum virginal (cf. Ms A).

Mon cœur rend grâce à Dieu pour ce témoignage exemplaire d'amour conjugal, susceptible de stimuler les foyers chrétiens dans la pratique intégrale des vertus chrétiennes comme il a stimulé le désir de sainteté chez Thérèse.

Pendant que je lisais la Lettre apostolique du Saint-Père, je pensais à mon père et à ma mère et je voudrais, en ce moment, que vous aussi pensiez à votre père et à votre mère et qu'ensemble nous remercions Dieu de nous avoir créés et fait chrétiens à travers l'amour conjugal de nos parents. Recevoir la vie est une chose merveilleuse mais, pour nous, il est plus admirable encore que nos parents nous aient amenés à l'Eglise qui seule est capable de faire des chrétiens. Personne ne peut se faire chrétien soi-même.

Parmi les vocations auxquelles les hommes sont appelés par la Providence, le mariage est l'une des plus nobles et des plus élevées. Louis et Zélie ont compris qu'ils pouvaient se sanctifier non pas malgré le mariage mais à travers, dans et par le mariage, et que leurs épousailles devaient être considérées comme le point de départ d'une montée à deux. Aujourd'hui, l'Eglise n'admire pas seulement la sainteté de ces fils de la terre de Normandie, un don pour tous, mais elle se mire dans ce couple de bienheureux qui contribue à rendre la robe de mariée de l'Eglise, plus belle et splendide. Elle n'admire pas seulement la sainteté de leur vie, elle reconnaît dans ce couple la sainteté éminente de l'institution de l'amour conjugal, telle que l'a conçue le Créateur Lui-même. L'amour conjugal de Louis et Zélie est un pur reflet de l'amour du Christ pour son Eglise; il est aussi un pur reflet de l'amour dont l'Eglise aime son Epoux:  le Christ. Le Père nous a choisis avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables sous Son regard, dans l'amour (Ep 1, 4).

Louis et Zélie ont témoigné de la radicalité de l'engagement évangélique de la vocation au mariage jusqu'à l'héroïsme. Ils n'ont pas craint de se faire violence à eux-mêmes pour ravir le Royaume des cieux et ainsi ils sont devenus la lumière du monde que l'Eglise aujourd'hui met sur le lampadaire afin qu'ils brillent pour tous ceux qui sont dans la maison (Eglise). Ils brillent devant les hommes afin que ceux-ci voient leurs bonnes œuvres et glorifient notre Père qui est dans les cieux. Leur exemple de vie chrétienne est telle une ville située sur une montagne qui ne peut être cachée (cf. Mt 5, 13-16).

Quel est le secret de la réussite de leur vie chrétienne? On t'a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que Dieu réclame de toi:  rien d'autre que pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu (Mi 6, 8). Louis et Zélie ont marché humblement avec Dieu à la recherche de l'avis du Seigneur. Maître donne-nous ton avis. Ils cherchaient l'avis du Seigneur. Ils étaient assoiffés de l'avis du Seigneur. Ils aimaient l'avis du Seigneur. Ils se sont conformés à l'avis du Seigneur sans récriminer. Pour être sûrs de marcher dans le véritable avis du Seigneur, ils se sont tournés vers l'Eglise, experte en humanité, mettant tous les aspects de leur vie en harmonie avec les enseignements de l'Eglise.

Pour les époux Martin, ce qui est à César et ce qui est à Dieu était très clair. Messire Dieu, premier servi, disait Jeanne d'Arc. Les Martin en ont fait la devise de leur foyer:  chez eux Dieu avait toujours la première place dans leur vie. Madame Martin disait souvent:  Dieu est le Maître. Il fait ce qu'Il veut. Monsieur Martin lui faisait écho en reprenant:  Dieu, premier servi. Lorsque l'épreuve atteignit leur foyer, leur réaction spontanée fut toujours l'acceptation de cette volonté divine. Ils ont servi Dieu dans le pauvre, non par simple élan de générosité, ni par justice sociale, mais simplement parce que le pauvre est Jésus. Servir le pauvre, c'est servir Jésus, c'est rendre à Dieu ce qui est à Dieu:  chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait (Mt 25, 34-40). Dans quelques instants nous proclamerons notre profession de foi que Louis et Zélie ont répétée tant de fois à la messe et qu'ils ont enseignée à leurs enfants. Après avoir confessé la sainte Eglise catholique, le symbole des apôtres ajoute la Communion des saints.

Je croyais, disait Thérèse, je sentais qu'il y a un ciel et que ce Ciel est peuplé d'âmes qui me chérissent, qui me regardent comme leur enfant... (Ms B).

Dans ce Ciel peuplé d'âmes, nous pouvons compter désormais les bienheureux Louis et Zélie, que pour la première fois, nous invoquons publiquement:  Louis et Zélie priez Dieu pour nous. Je vous en prie chérissez-nous, regardez-nous comme vos enfants, chérissez l'Eglise entière, chérissez surtout nos foyers et leurs enfants.

Louis et Zélie sont un don pour les époux de tous âges par l'estime, le respect et l'harmonie avec lesquels ils se sont aimés pendant 19 ans. Zélie écrivait à Louis:  Je ne puis pas vivre sans toi, mon cher Louis. Il lui répondait:  Je suis ton mari et ami qui t'aime pour la vie. Ils ont vécu les promesses du mariage:  la fidélité de l'engagement, l'indissolubilité du lien, la fécondité de l'amour, dans le bonheur comme dans les épreuves, dans la santé comme dans la maladie.

Louis et Zélie sont un don pour les parents. Ministres de l'amour et de la vie, ils ont engendré de nombreux enfants pour le Seigneur. Parmi ces enfants, nous admirons particulièrement Thérèse, chef d'œuvre de la grâce de Dieu mais aussi chef d'œuvre de leur amour envers la vie et les enfants. Louis et Zélie sont un don pour tous ceux qui ont perdu un conjoint. Le veuvage est toujours une condition difficile à accepter. Louis a vécu la perte de sa femme avec foi et générosité, préférant, à ses attraits personnels, le bien de ses enfants.

Louis et Zélie sont un don pour ceux qui affrontent la maladie et la mort. Zélie est morte d'un cancer, Louis a terminé son existence, éprouvé par une artériosclérose cérébrale. Dans notre monde qui cherche à occulter la mort, ils nous enseignent à la regarder en face, en s'abandonnant à Dieu.

Enfin je rends grâce à Dieu, en cette 82e journée mondiale des missions, car Louis et Zélie sont un modèle exemplaire de foyer missionnaire. Voilà la raison pour laquelle le Saint Père a voulu que la béatification se réalise en cette journée si chère à l'Eglise universelle, comme pour unir les maîtres Louis et Zélie à la disciple Thérèse, leur fille, devenue Patronne des missions et Docteur de l'Eglise. Les témoignages des enfants Martin au sujet de l'esprit missionnaire qui régnait dans leur foyer sont unanimes et frappants:  Mes parents s'intéressaient beaucoup au salut des âmes... Mais l'œuvre d'apostolat la plus connue chez nous était la propagation de la foi pour laquelle, chaque année, nos parents faisaient une très belle offrande. C'est encore ce zèle des âmes qui leur faisait tant désirer avoir un fils missionnaire et des filles religieuses.

Tout récemment, le cardinal Dias, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples (Propagande Fide) écrivait:  Pour un disciple du Christ, annoncer l'Evangile n'est pas une option mais un commandement du Seigneur... Un chrétien doit se considérer en mission (...) pour répandre l'Evangile dans chaque cœur, dans chaque maison, dans chaque culture (Conférence de Lambeth, 23 juillet 2008).

Puissent, mes frères, vos familles, vos paroisses, vos communautés religieuses, de Normandie, de France... et du monde entier, être aussi des foyers saints et missionnaires, comme l'a été le foyer des bienheureux époux Louis et Zélie Martin. Amen.

 

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Epiphanie du Seigneur

Dimanche 8 janvier

 

La Canonisation de Louis et Zélie Martin

 

Louis et Zélie Martin ont donc été béatifiés à Lisieux, le 19 octobre 2008. Pour qu’ils soient canonisés, il était nécessaire que l’Eglise reconnaisse un miracle survenu par leur intercession. Il a été obtenu en faveur d’une enfant prématurée de Valencia, en Espagne.

Carmen naît le 15 octobre 2008, après 28 semaines d’une grossesse très difficile. « Préparez-vous au pire » annonce la sage-femme. Les complications, fréquentes chez un grand prématuré, se multiplient : détresse respiratoire, cardiaque, double septicémie, hémorragie cérébrale au stade le plus avancé, etc.

L’enfant ayant vu le jour pour la Fête de sainte Thérèse d’Avila, le Papa se rend dans un carmel en dehors de la ville. Les soeurs prennent cette intention à coeur. Les parents viennent chaque dimanche à la Messe et repartent vite à l’hôpital. Fin novembre, le cas semble désespéré. Pour la première fois la maman a le droit de toucher son bébé, la couveuse reste ouverte. La famille commence à évoquer l’inhumation.

Le 23 novembre, la Prieure du Carmel remet aux parents la prière à Louis et Zélie en espagnol. Ils ne les connaissaient pas du tout, pas plus que leur célèbre fille Thérèse de l’Enfant Jésus de la Sainte Face. Dès le lendemain a lieu un changement d’Hôpital providentiel. Contrairement à toute attente, Carmen le supporte, l’infection est jugulée. Elle commence à récupérer, au point de sortir le 2 janvier 2009.

Un point reste très préoccupant : l’hémorragie cérébrale dilate son crâne et la fait souffrir. Un examen est prévu le 19 février. Il faudra probablement opérer. Nouvelle « offensive » de prière aux Parents Martin dont le Reliquaire passe providentiellement au Sanctuaire de Llerida juste avant. Le père de Carmen, le grand frère Ismaël (né en 2004), et les grands-pères s’y rendent pour remercier et intercéder. De leur monastère, les carmélites se joignent à leur prière. Quelques jours après, l’échographie révèle que l’hémorragie cérébrale a disparu, on ne constate plus que les cicatrices et, ce qui est le plus surprenant (à ce jour les médecins ne peuvent l’expliquer), l’absence totale de séquelles neurologiques ou motrices. Cette guérison inexpliquée a été reconnue comme miracle par le Pape François, à Rome, le 18 mars 2015, permettant ainsi la canonisation des Bienheureux Parents Martin (d'après un texte extrait du site www.eglise.catholique.fr )

 

Homélie prononcée par le Pape François,

lors de la Messe de Canonisation de Louis et Zélie Martin

à Rome, 18 octobre 2015

 

Les lectures bibliques nous présentent (...) le thème du service et nous appellent à suivre Jésus sur le chemin de l’humilité et de la croix.

Le prophète Isaïe décrit la figure du Serviteur du Seigneur (53, 10-11) et sa mission de salut. Il s’agit d’un personnage qui ne se vante pas de généalogies illustres, il est méprisé, évité par tous, expert en souffrance. Quelqu’un à qui on n’attribue pas d’entreprises grandioses, ni de discours célèbres, mais qui mène à son accomplissement le plan de Dieu à travers une présence humble et silencieuse et à travers sa propre souffrance. Sa mission, en effet, se réalise au moyen de la souffrance, qui lui permet de comprendre ceux qui souffrent, de porter le fardeau des fautes d’autrui et de les expier. L’exclusion et la souffrance du Serviteur du Seigneur, prolongées jusqu’à la mort, se révèlent féconde au point de racheter et de sauver les multitudes.

Jésus est le Serviteur du Seigneur : sa vie et sa mort, entièrement dans la forme du service (cf. Ph 2, 7), ont été cause de notre salut et de la réconciliation de l’humanité avec Dieu. Le kérygme, cœur de l’Évangile, atteste que dans sa mort et sa résurrection se sont accomplies les prophéties du Serviteur du Seigneur. Le récit de saint Marc décrit la scène de Jésus aux prises avec les disciples Jacques et Jean, qui – soutenus par leur mère – voulaient s’asseoir à sa droite et à sa gauche dans le royaume de Dieu (cf. Mc 10, 37), revendiquant des places d’honneur, selon leur vision hiérarchique du royaume même. La perspective dans laquelle ils se placent se révèle encore polluée par des rêves de réalisation terrestre. Jésus alors donne une première “secousse” à ces convictions des disciples rappelant son chemin sur cette terre : « La coupe que je vais boire, vous la boirez… quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela a été préparé » (vv. 39-40). Avec l’image de la coupe, il assure aux deux la possibilité d’être associés jusqu’au bout à son destin de souffrance, sans toutefois garantir les places d’honneur ambitionnées. Sa réponse est une invitation à le suivre sur le chemin de l’amour et du service, repoussant la tentation mondaine de vouloir exceller et commander aux autres.

Devant des gens qui intriguent pour obtenir le pouvoir et le succès, pour se faire voir, devant des gens qui veulent que leurs mérites personnels, leurs œuvres personnelles soient reconnus, les disciples sont appelés à faire le contraire. Il les avertit donc : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maître ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur » (vv. 42-44). Avec ces paroles, il indique le service comme style de l’autorité dans la communauté chrétienne. Celui qui sert les autres et est réellement sans prestige exerce la véritable autorité dans l’Église. Jésus nous invite à changer de mentalité et à passer de la convoitise du pouvoir à la joie de disparaître et de servir ; à extirper l’instinct de domination sur les autres et à exercer la vertu de l’humilité.

Et après avoir présenté un modèle à ne pas imiter, il s’offre lui-même comme idéal auquel se référer. Dans l’attitude du Maître, la communauté trouvera la motivation de la nouvelle perspective de vie : « Car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (v. 45). Dans la tradition biblique, le Fils de l’homme est celui qui reçoit de Dieu « domination, gloire et royauté » (Dn 7, 14). Jésus remplit d’un nouveau sens cette image et précise qu’il a le pouvoir en tant que serviteur, la gloire en tant que capable d’abaissement, l’autorité royale en tant que disponibilité au don total de sa vie. C’est en effet, par sa passion et sa mort qu’il conquiert la dernière place, atteint le maximum de grandeur dans le service, et en fait don à son Église.

Il y a incompatibilité entre une manière de concevoir le pouvoir selon des critères mondains et l’humble service qui devrait caractériser l’autorité selon l’enseignement et l’exemple de Jésus. Incompatibilité entre ambitions, arrivismes et suite du Christ ; incompatibilité entre honneurs, succès, réputation, triomphes terrestres et la logique du Christ crucifié. Il y a au contraire compatibilité entre Jésus “expert en souffrance” et notre souffrance. La Lettre aux Hébreux, qui présente le Christ comme le souverain prêtre qui partage en tout notre condition humaine, excepté le péché, nous le rappelle : « Nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché » (4, 15). Jésus exerce essentiellement un sacerdoce de miséricorde et de compassion. Il a fait l’expérience directe de nos difficultés, il connaît de l’intérieur notre condition humaine ; ne pas avoir fait l’expérience du péché ne l’empêche pas de comprendre les pécheurs. Sa gloire n’est pas celle de l’ambition ou de la soif du pouvoir, mais c’est la gloire d’aimer les hommes, d’assumer et de partager leur faiblesse et de leur offrir la grâce qui guérit, de les accompagner avec une infinie tendresse, de les accompagner sur leur chemin de souffrance.

Chacun de nous, en tant que baptisé, participe pour la part qui lui est propre au sacerdoce du Christ ; les fidèles laïcs au sacerdoce commun, les prêtres au sacerdoce ministériel. Tous nous pouvons donc recevoir la charité qui émane de son Cœur ouvert aussi bien pour nous-mêmes que pour les autres : en devenant des “canaux” de son amour, de sa compassion, spécialement envers tous ceux qui sont dans la douleur, dans l’angoisse, dans le découragement et dans la solitude.

Ceux qui aujourd’hui ont été proclamés saints ont constamment servi leurs frères avec une humilité et une charité extraordinaires, imitant ainsi le divin Maître. Saint Vincent Grossi a été un curé plein de zèle, toujours attentif aux besoins de ses gens, spécialement aux fragilités des jeunes. Pour tous, il rompait avec ardeur le pain de la Parole et il est devenu un bon samaritain pour les plus nécessiteux.

Sainte Marie de l’Immaculée Conception, en puisant aux sources de la prière et de la contemplation, a vécu en personne dans une grande humilité le service des derniers, avec une attention particulière aux enfants des pauvres et aux malades.

Les saints époux Louis Martin et Marie Azélie Guérin ont vécu le service chrétien dans la famille, construisant jour après jour une atmosphère pleine de foi et d’amour ; et dans ce climat ont germé les vocations de leurs filles, parmi lesquelles sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Le témoignage lumineux de ces nouveaux Saints nous pousse à persévérer sur la route du service joyeux des frères, confiant dans l’aide de Dieu et dans la protection maternelle de Marie. Du ciel qu’ils veillent maintenant sur nous et nous soutiennent de leur puissante intercession !

 

Effet de conversion : Je remercie la Sainte Vierge pour sa présence, sa bienveillance et son soutien et je lui confie les années qui me restent à vivre sur cette terre : « Priez pour nous... maintenant et à l'heure de notre mort ».

 

Fin

 

Prochain mois de Dévotion

Le Mois du Cœur agonisant de Jésus

Rendez-vous le 15 février

 

 

Textes extraits du Hors Série de Parole et Prière, "Mon Avent avec Saints Louis et Zélie Martin", publié également en 2015 (pour les textes des semaines).

 

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Téléchargez les méditations de cette semaine (pdf) en cliquant ici

Téléchargez l'intégralité des Méditations de l'Avent avec Saints louis et Zélie Martin (pdf) en cliquant ici

 

24 décembre 2016

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

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Nativité du Seigneur

 

Dimanche 25 décembre

 

La nouveauté de Dieu

 

Evangile de Jésus-Christ selon st Luc 2, 10-14

 

L’ange du Seigneur se présenta devant les bergers, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Noël ! Le Verbe prend chair, Jésus naît. Marie et Joseph donnent au monde le Sauveur, les anges chantent « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! » [Lc 2,14]. Les bergers accourent, les mages ne tarderont pas. C’est un instant de paix, un instant de bonheur mais aussi un instant d’épreuve : n’oublions pas que la venue au monde de Jésus advient dans l’inconfort d’une étable, suite au manque d’hospitalité des habitants de Bethléem. Qu’importe, Marie et Joseph ont donné le meilleur d’eux-mêmes et ce meilleur d’eux-mêmes a été… le Fils de Dieu lui-même !

Louis et Zélie ont également cherché à donner le meilleur d’eux-mêmes, là où ils étaient, appuyés sur une foi profonde parfois mise à rude épreuve, mais une foi solidement enracinée en Christ. Ce meilleur d’eux-mêmes s’est traduit là aussi par la venue au monde, par le don au monde, d’une enfant, ou plus exactement du dernier enfant de la famille, venant couronner l’éclat de la sainteté de Louis et Zélie. Deux semaines après cette heureuse naissance de 1873, Zélie témoigne dans une lettre de sa joie après la peine : « Je suis tout-à-fait rétablie maintenant, la petite va bien aussi, elle promet d’être très forte […] La petite n’est pas du tout difficile pendant le jour, mais la nuit elle nous fait souvent payer cher sa bonne journée. Hier soir, je l’ai tenue jusqu’à onze heures et demie, je n’en pouvais plus de lassitude ; après, heureusement, elle n’a fait que dormir. Cette enfant s’appelle Thérèse ; tout le monde me dit qu’elle sera belle, elle rit déjà. Je m’en suis aperçue pour la première fois mardi. J’ai cru que je me trompais, mais hier le doute n’était plus possible ; elle m’a regardée bien attentivement, puis elle m’a fait un sourire délicieux.Pendant que je la portais, j’ai remarqué une chose qui n’est jamais arrivée avec mes autres enfants : lorsque je chantais, elle chantait avec moi… Je vous le confie à vous, personne ne pourrait y croire. » (CF 85).

Eh bien, osons croire, comme Louis et Zélie donnant au monde Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, en la bonté de Dieu donnant le meilleur en nous ! L’Homme est fait pour donner et se donner lui-même, car il est – au fond de lui-même – Amour, créé à l’image de ce Dieu qui n’est qu’Amour (1 Jn 4,16). Que Louis et Zélie intercèdent ainsi pour nous, qu’ils nous apprennent à faire confiance en Notre-Père, à suivre Jésus-Christ, à être mus par l’Esprit : acceptons nous aussi d’être aimés et d’aimer à notre tour !

 

Fr. Cyril Robert, ocd (Paris)

 

Saint et Joyeux Noël à vous tous !

 

Octave de la Nativité

 

Hautz-9318L

Lundi 26 décembre

Prise d'habit

 

Un an après son entrée au Carmel de Lisieux, Thérèse prend l'habit. Nous sommes le 10 janvier 1889. En ce jour, la santé de Louis est stable : il peut descendre la nef de la chapelle conventuelle au bras de sa fille, qui écrit : « Jamais il n'avait été plus beau, plus digne. Il fit l'admiration de tout le monde ». Pourtant, un mois plus tard, un nouveau drame. Lors d'une crise sévère, Louis s'imagine en plein milieu d'une bataille et s'empare de son revolver. Appelé en hâte, l'oncle Isidore parvient à désarmer son beau-frère... Ce triste épisode implique une nouvelle prise de décision à l'endroit de Louis.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Marie) Je pense souvent à vous toutes, et dernièrement, j'ai fait un très beau rêve où je te voyais si bien que c'était comme une réalité. Si je pouvais vous faire ressentir tout ce que j'éprouve en admirant les grandes et belles choses qui se déroulent devant moi ! Mon Dieu, que vos œuvres sont donc admirables ! (…) C'est trop, Seigneur, vous êtes trop bon pour moi ! » (Zélie).

 

Parole de Dieu : « Guéris-moi, Seigneur, et je serai guéri, sauve-moi, et je serai sauvé, car tu es ma louange ! » (Jérémie 17, 14).

 

Dans ma vie

 

L'habit religieux n'est ni un uniforme ni un déguisement. C'est la parure dont l'Esprit Saint revêt les êtres qu'il s'est réservés. Mis à part, les religieux sont mariés avec Dieu pour toujours. Et leurs noces sont continuelles : c'est la raison pour laquelle ils sont appelés à ne pas se départir de leur vêtement de fête. Même la nuit, ils sont nombreux à le conserver pour signifier qu'ils sont, comme dans un linceul, morts au monde et vivants en Jésus-Christ. Signe de pauvreté, l'habit religieux est une invitation à l'humilité : je ne suis rien sans Dieu qui me revêt de sa beauté.

 

Effet de Conversion : Je prends le temps de lire et de méditer l'Evangile de la Messe de la Nuit pour ensemencer mon âme de la Parole de Dieu qui nourrit et féconde.

 

Mardi 27 décembre

Humiliation

 

Le 12 février 1889, décision est prise par le médecin d'interner le malade Louis Martin à l'asile du Bon Sauveur, à Caen. Le vieillard y restera trois ans. Pendant longtemps, le personnel se souviendra de sa gentillesse et de sa docilité lors de ses longs moments de lucidité. Il faut bien reconnaître que l'épreuve est lourde. Louis accepte la situation avec courage et résignation. « Je sais pourquoi le Bon Dieu m'a donné cette épreuve : je n'avais jamais eu d'humiliation pendant ma vie, il m'en fallait une ».

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa belle-sœur) Quant à m'affliger outre mesure de ma malheureuse glande, je n'y suis pas décidée. Si le Bon Dieu permet que je meure de cela, je tâcherai de m'y résigner de mon mieux et de prendre mon mal en patience, pour diminuer mon purgatoire. Le Bon Dieu nous donne toujours ce qu'il nous faut, ayons tous bon courage ».

 

Parole de Dieu : « Or, vieilli, chargé d'années, ô Dieu, ne m'abandonne pas, que j'annonce ton bras aux âges à venir, ta puissance et ta justice, ô Dieu, jusqu'aux nues ! » (Psaume 71, 18-19).

 

Dans ma vie

 

La maladie psychiatrique n'est pas, en elle-même un désordre spirituel. Au contraire, elle peut être un tremplin vers un plus dans l'amour, dans l'offrande de notre vie à Celui qui acceptera d'apparaître tout petit dans le dénuement de la Crèche. Le monde n'aime pas ce qui n'est pas calibré, ce qui détonne et exprime une différenciation. Le chrétien est appelé à vivre son handicap sans s'écarter du plan de Dieu sur l'homme. Les personnes affectées d'une maladie psychiatrique ont beaucoup à nous apprendre sur elles et sur nous. Elle nous interrogent : comment mieux grandir vers Dieu et accepter comme une grâce ce qui nous arrive, même si cela a le goût affreux du vinaigre.

 

Effet de Conversion : Je choisis aujourd'hui d'être le plus souriant possible, surtout en présence des personnes qui me sont très désagréables. Il faut que celles-ci puissent se dire que je les aime vraiment.

 

Mercredi 28 décembre

Comprendre la souffrance

 

Derrière ses grilles qui la séparent du monde, la jeune Carmélite, la « Petite Reine », Thérèse partage douloureusement l'épreuve de son père. Sa prière se fait intense. Elle qui avait toujours vue en lui l'image de Dieu, père bienveillant et bon, reconnaît maintenant derrière son visage fatigué les traits du Christ humilié, abandonné, défiguré, méprisé de tous. Elle médite longuement sur le mystère de souffrance qui va constituer pour elle une étape importante sur son chemin spirituel.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Marie) Dans quelques semaines, ce ne sera plus un rêve et nous serons de nouveau tous réunis pour le temps que Dieu, dans sa bonté, veut bien nous réserver. (…) Tu as bien fais de donner des poires : donne, donne, donne toujours et fais des heureux. (…) Allons, chères filles, soyez toujours ma joie et ma consolation sur la terre et continuez à bien servir le Seigneur ; il est si grand et si admirable dans ses œuvres ».

 

Parole de Dieu : « La montagne du Temple de Yahvé sera établie en tête des montagnes et s'élèvera au-dessus des collines » (Michée 4, 1).

 

Dans ma vie

 

(…) L'attente s'achève dans le mystère d'une rencontre avec le Tout Petit. Tant d'efforts pour une si maigre découverte... On non... Grâce unique : la vision du nourrisson divin est la révélation : en découvrant le dessein de Dieu qui se fait si humble, je suis appelé à mieux retrouver l'enfant qui sommeille en moi. Il ne s'agita pas de plonger dans un infantilisme puéril que d'emprunter les voies de l'enfance spirituelle. Pour devenir adulte dans la Foi, il fait accepter de perdre de la hauteur et de s'abaisser au niveau d'un bébé qui, se ses gestes maladroits, dessine le nouveau visage de l'humanité appelée à la renaissance.

 

Effet de Conversion : Je prends du temps, pendant ces jours de l'octave de la Nativité de Jésus, pour aller à l'église, prier et vénérer avec un grand amour le Divin Enfant de la Crèche.

 

Jeudi 29 décembre

Retrouvailles

 

Le 24 septembre 1890, âgée de dix-sept ans et demi, sœur Thérèse de l'Enfant Jésus prononce ses vœux et se consacre pour toujours dans la voie carmélitaine. Ce jour de joie et d'aboutissement pour la jeune fille est « tout entier voilé de larmes », tant elle pleure l'absence de son père qu'elle aime tant. Enfin, le 10 mai 1892, l'épreuve prend fin : Isidore ramène Louis de l'asile de Caen. Le vieillard peut rencontrer ses trois filles Carmélites au parloir pour la première fois depuis quatre ans. Ce sera aussi la dernière. Il est lucide, mais très amaigri et ne parle pas.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa belle-soeur) Le cœur me bat en pensant à la peine que je vais vous faire, j'ai hésité un instant à vous dire toute la vérité, mais je sens qu'il le faut (…). Voyant mon mal s'aggraver (…). Je n'ai pu m'empêcher de tout dire chez nous. Je m'en repens à présent, car c'était une scène de désolation... Tous pleuraient... Mon mari ne peut se consoler. (…). Quoi qu'il en soit, profitons du bon temps qu'il nous reste et ne nous tourmentons pas ». (Zélie).

 

Parole de Dieu : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, appellé Christ ». (Matthieu 1, 16).

 

Dans ma vie

 

La terre, cette vallée de larmes comme nous le chantons dans le Salve Regina (In hac larcrimarum valle). Le Massacre des Saints innocents à succédé bien vite à la naissance du Prince de la Paix. Le silence d'Auschwitz, des goulags endormis sous les neiges, des poubelles emplies de cadavres d'enfants avortés dans le sein maternel... et les larmes de tant d'hommes qui pleurent discrètement. Noël, où es-tu ? Où sont les rois Mages et leurs présents, les Anges et leurs chants ? Préfiguration de la Croix, l'assassinat des petits enfants, juste après la Divine Naissance porte malgré tout les germes de la résurrection... et de puissants intercesseurs.

 

Effet de Conversion : Je prie pour les enfants qui n'ont pas vu le jour cette année, pour ceux qui sont morts en bas-âge, et pour leur parents. Que Dieu fasse miséricorde à tous.

 

Vendredi 30 décembre

Repos éternel

 

Louis est installé chez les Guérin, où Céline et Léonie, aidées d'une bonne et d'un domestique, s'occupent de lui car il ne peut plus marcher. Pendant l'été 1893, il est conduit au château de la Musse, une belle propriété campagnarde dont a hérité Isidore Guérin. La santé du vieil homme continue de se détériorer : le 27 mai 1894, il subit une violente attaque qui paralyse son bras gauche. Le 5 juin, il fait une crise cardiaque. Malgré son état d'extrême faiblesse, à le transporte à la Musse début juillet. C'est là qu'il meurt le 29 juillet 1894, en présence de sa fille Céline. Il est inhumé à Lisieux le 2 août. Le 14 septembre, Céline rejoint à son tour le Carmel de Lisieux.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Marie) Tout ce que je vois est splendide (Louis est en voyage), mais c'est toujours une beauté terrestre et notre cœur n'est rassasié de rien, tant qu'il ne voit pas la beauté infinie qui est en Dieu. À bientôt le plaisir intime de la famille, c'est cette beauté-là qui nous en rapproche d'avantage » (Louis).

 

Parole de Dieu : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et sur la terre paix sur la terre aux hommes, objets de sa complaisance ! » (Luc 2, 14).

 

Dans ma vie

 

« Tu nous as faits pour Toi Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu'il ne demeure en Toi », écrit Saint Augustin. Louis Martin connaît visiblement cette belle sentence du grand Docteur d'Hippone et la décline sur un autre mode : « Notre cœur n'est rassasié de rien, tant qu'il ne voit pas la beauté de Dieu ». Que le mystère de l'inhabitation de Dieu en nous est grand et que nous sommes petits ! La finalité de tout homme est à chercher les plaisirs, les réalités charnelles de l'existence. La bonté des biens de la terre est relative et ne trouve son sens que dans la lumière des joies qui ne passent pas.

 

Effet de Conversion : Dans la joie de Noël, je continue de prier quotidiennement auprès de ma crèche, à l'image des Mages, je décide de suivre l'étoile lumineuse qui annonce l'Enfant Jésus.

 

Samedi 31 décembre

Canonisation

 

Lors de la Canonisation de Thérèse, le 17 mai 1925, le Cardinal Antoine Vico a laissé entendre que la Congrégation pontificale des rites pourrait s'intéresser à la vie des parents de la sainte Carmélite. C'est seulement en 1941, date de la publication des lettres de Zélie, et 1946, date de la publication d'Histoire d'une famille par le Père Piat, que l'évêque de Bayeux et Lisieux de l'époque fera savoir publiquement au nonce apostolique Monseigneur Angello Roncalli, futur Pape Jean XXIII, son espoir de voir introduire la cause des Parents Martin.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Pauline) Je me recommande beaucoup à Saint Joseph, j'ai grande confiance en lui (…). ne t'afflige pas de ce que je te dis, ma chère Pauline, si je savais que tu t'en fasses de la peine, je ne te dirais rien et le Bon Dieu ne serait pas content de toi, ce serait manquer de confiance. Abandonnons-nous à sa bonté, à sa miséricorde, et il arrangera tout pour le mieux » (Louis).

 

Parole de Dieu : « Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples » (Luc 2 30-31).

 

Dans ma vie

 

Pour bien découvrir l'intimité de la famille Martin, le grand livre est celui du Père Piat. Il nous parle avec les mots de l'époque et l'esprit libre, s'il en est, de son auteur. Le deuxième ouvrage qui pourrait faire entrer dans la sainteté de l'ordinaire de cette famille : l'édition de la correspondance de Louis et Zélie. Que fait-il retenir de tout cela ? Louis et Zélie sont les Saints de l'ordinaire. Il nous enseignent que la vie Chrétienne est faite de l'offrande des petites choses, de la banalité des événements qui parsèment le quotidien.

 

Effet de Conversion : Je choisis de me priver de quelque chose en offrant cette contrariété pour le Pape, les évêques et pour les prêtres.

 

Les textes de cette Retraites ont été publiés en 2015 par Les Carmes de Paris (pour les méditations des Dimanches) et sont extraites du Hors Série de Parole et Prière, "Mon Avent avec Saints Louis et Zélie Martin", publié également en 2015 (pour les textes des semaines).

 

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17 décembre 2016

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

Famille Martin

Quatrième semaine de l'Avent

 

Sortir de chez soi

 

Quatrième Dimanche de l'Avent

 

Dimanche 18 décembre

 

Evangile de Jésus-Christ selon St Luc 1,39-45

 

En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

 

La méditation de la semaine

 

« J’ai reçu trop de grâces devant cette Vierge ! » (Zélie, citée par ses filles) Marie est enceinte, elle mettra bientôt au monde l’Enfant-Dieu, « le Fils du Très-Haut » [Lc 1,32] appelé à régner pour l’éternité. Elle est sur le point de devenir la Theotokos, littéralement celle qui a accouché de Dieu. Cette place est unique au sein de l’humanité, tant personne d’autre que cette jeune fille de Nazareth ne bénéficiera d’un tel privilège ! Elle pourrait donc se mettre en avant, demander à ce que des honneurs lui soient rendus, organiser autour d’elle et de l’enfant à naître une véritable cour de fidèles… Il n’en est rien. L’évangile de ce dernier dimanche avant Noël nous montre au contraire la « hâte » de Marie ; hâte non de se mettre en avant ou de se trouver au-dessus de la mêlée, mais hâte d’aller aider une parente, sa cousine Elisabeth. Ne s’était-elle d’ailleurs pas présentée comme « servante du Seigneur » à l’ange Gabriel, lors de l’Annonciation ? Elle se présente à nouveau comme « servante » lors de son Magnificat, prononcé devant Elisabeth et devant toutes les générations actuelles.

 

RecevoirMarie chez soi, comme Elisabeth la reçut chez elle…

 

En étant servante, hier comme aujourd’hui, la Vierge d’Israël ne demeure ainsi jamais seule. Les Evangiles nous montrent Marie fiancée à Joseph, puis Marie dans son lien à Dieu par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, Marie aidant Elisabeth, Marie et Jésus, Marie et les « frères » de Jésus, Marie confiée à Jean au pied de la croix, Marie avec les apôtres priant au cénacle… Marie n’est décidément jamais seule : Marie se donne et nous est donnée, constamment… La stupeur et l’émerveillement s’emparent d’Elisabeth voyant Marie venir à elle ; « comment cela se fait-il ? », « comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur » ? La réponse vient de la foi de Marie : elle ne se fait pas une fausse idée du Très-Haut, mais croit en sa bonté, en la puissance du Très-Haut se déployant dans le cours de l’histoire de l’humanité, en ce Dieu pour qui « rien n’est impossible » [Lc 1,37]. Aussi Marie imite t-elle en retour cette bonté, elle participe à cette puissance de la charité en actes : elle vient servir sa cousine dans l’Evangile.

Toute la vie de Marie de Nazareth exprime l’attitude d’une nouvelle Eve dans son lien avec le nouvel Adam, Jésus-Christ. Celui qu’elle s’apprête à mettre au monde vient comme « l’unique médiateur entre Dieu et les hommes » [1 Tm 2,5], il vient vaincre par sa Croix et sa Résurrection le péché et la mort, il vient remettre l’Esprit pour quiconque se tourne vers lui. Marie, nouvelle Eve, coopère à l’œuvre salvifique du nouvelle Adam par sa prière maternelle ; elle intercède pour obtenir par l’Esprit Saint l’engendrement du Christ en l’âme des croyants (d’où le terme de Chrétien), elle-même ayant auparavant engendré le Fils par la grâce de cet Esprit. Cette coopération de Marie et de Jésus est si intime que déjà Elisabeth en dresse le constat : on ne peut pas accueillir Marie chez soi sans accueillir le Christ ! L’expérience des serviteurs des noces de Cana va dans le même sens : interpellés par Marie, ils sont invités par la mère à accueillir la présence agissante de son Fils : « faites tout ce qu’il vous dira » [Jn 2,5].

Mais si le mystère de ce quatrième dimanche de l’Avent, celui de la Visitation, fait bien état de cette présence constante de Jésus avec Marie, n’oublions pas que ce mystère s’accomplit encore aujourd’hui ! Quiconque se tourne vers Marie se trouve orienté, comme Elisabeth ou les serviteurs de Cana, vers son Fils Jésus-Christ. Est-il possible d’être fortement attaché à Marie tout en éclipsant la figure de Jésus ? Cela ne serait pas la volonté du Père, cela ne serait pas l’œuvre de l’Esprit, cela ne serait pas la vie – disons-le – d’un vrai disciple du Christ… « Voici ta mère » [Jn 19,27], nous dit le Verbe-fait-chair. Croyons-nous en l’accomplissement de cette parole ? « Jésus ne veut pas que nous marchions sans une mère », nous rappelle le pape François (Evangelii Gaudium). Avons-nous accompli cette volonté du Maître lui-même, en recevant Marie chez nous, pour Mère ?

 

L’aide de la Sainte Vierge dans un foyer où elle fait partie de la famille

 

Marie fait déjà partie de la vie de Zélie avant 1858, c’est-à-dire préalablement à sa rencontre avec Louis. Zélie trouve en la Sainte Vierge un appui solide pour l’aider dans les péripéties de sa vie. Marie n’a-t-elle pas murmuré à son cœur, après l’effondrement de son projet de vie religieuse, une idée pour orienter sa vie professionnelle ? « Fais faire du point d’Alençon », glisse-t-elle à l’oreille du cœur de Zélie, le 8 décembre 1851… De ce fait la jeune femme (elle n’a pas encore vingt ans) évite de se retrouver prise au dépourvu, elle rebondit rapidement et se met à son compte. Dans la même période Louis, de son côté, se voit offrir une statue de la Vierge de l’Annonciation (la future « Vierge du Sourire » de Thérèse). Il vient d’ouvrir son commerce d’horlogerie, et Marie occupe également une place de choix dans sa vie. Il installe la statue dans le jardin du Pavillon, un endroit un peu en retrait où il se ressource régulièrement.

Cette statue de la Vierge ne tarde pas, après leur mariage, à être rapatriée au sein de la maison familiale et à recueillir les prières de la famille. La vie du foyer Martin est en effet ancrée dans la foi chrétienne : les journées commencent avec la Messe, tôt le matin, et s’achèvent avec la prière du soir, autour de la Vierge. Pour le couple Martin comme pour Elisabeth dans l’évangile de ce jour, Marie est vraiment une personne faisant partie de la famille. La statue devient ainsi le ‘‘coin-prière’’ du foyer. Zélie, dès ses premières lettres, témoigne de l’« aide » efficace de la Vierge envers celles et ceux qui se confient à elle. Elle en parle à son frère Isidore, dont la foi vacille pendant ses études de pharmacie à Paris : « tu habites tout près de Notre-Dame des Victoires ? Eh bien ! Entres-y seulement une fois par jour, pour dire un Ave Maria à la Sainte Vierge. Tu verras qu’elle te protègera d’une manière toute spéciale, et qu’elle te fera réussir en ce monde, pour te donner ensuite une éternité de bonheur. Ce que je dis là, ce n’est pas de ma part une piété exagérée et sans fondement ; j’ai sujet d’avoir confiance en la Sainte Vierge, j’ai reçu d’elle des faveurs que moi seul connais » (CF 1). Puis Zélie encourage son frère en lui demandant, pleine de réalisme et de bon sens féminin, de mettre « pour moi un cierge ; tu me rendras service. N’aie pas honte de cela. D’ailleurs, personne ne te connaît dans cette église » (CF 6) ! Pour Zélie, la chose est entendue : Marie est un rempart pour solidifier ou préserver notre foi. Ses dernières lettres, écrites alors qu’elle est sur le point de mourir, emportée par une tumeur du sein, sont émouvantes. Zélie y témoigne là aussi du soutien que lui apporte la Vierge Marie au moment de quitter ce monde. Elle y affirme croire fermement en cette parole de « la Vierge Marie qui nous a dit à tous, comme à Bernadette : « je vous rendrai heureuse, non pas en ce monde, mais en l’autre » » (CF 210). La protection de Marie ne nous préserve pas des souffrances de la vie mais nous aide à les traverser en conservant le bonheur de sa présence maternelle.

Mais que ce soit avant le drame du décès de Zélie ou après, toute la famille Martin a pour habitude de se placer sous le regard du Ciel, confiante en l’intercession de la Vierge. Les joies, les difficultés, les projets, les affaires sont autant de sujets pour la prière quotidienne. Aux côtés des prières habituelles (Notre Père, Ave Maria, la prière du Souvenez-vous de St Bernard, ou encore une prière quotidienne enseignée par Zélie à ses enfants) se tiennent des prières jaillissant des cœurs en toute simplicité. Concernant l’attente de la venue au monde d’un deuxième enfant par exemple, Zélie se souvient de ce « 8 décembre 1860, jour où j’ai prié notre Mère du Ciel de me donner une petite Pauline, mais je n’y puis penser sans rire, car j’étais absolument comme une enfant qui demande une poupée à sa mère et je m’y prenais de même. Je voulais avoir une Pauline comme celle que j’ai et je mettais les points sur les i, dans la crainte que la Sainte Vierge ne comprenne pas bien ce que je désirais » (CF 147). Pour la petite histoire, Pauline naît effectivement le 7 septembre 1861, soit exactement neuf mois plus tard. Plusieurs années durant, Zélie (probablement un peu confuse de la témérité de sa prière) remercie quotidiennement la Vierge de lui avoir obtenu cette grâce… Pour l’activité professionnelle, Marie est également sollicitée par la famille. Zélie se souvient des moments difficiles des années 1870-1871 : « j’étais accablée de travail et de soucis de toute espèce, mais j’avais cette ferme confiance d’être soutenue d’en-haut » (CF 65).

Malgré les difficultés, la présence de la Vierge Marie apporte enthousiasme et sérénité au foyer. Les filles aiment se recueillir quotidiennement avec les parents. La petite Thérèse aime ainsi voir son père prier, « n’ayant qu’à le regarder pour savoir comment prient les Saints » (Manuscrit A). La prière des enfants se trouve stimulée par l’exemple des parents. Lors du mois de Marie, le coin-prière de la famille est particulièrement fleuri, au point de devenir un véritable petit oratoire ! Au milieu des branches d’aubépine qui montent jusqu’au plafond, la statue se détache alors sur un fond de fleurs et de verdure. Les enfants allument avec plaisir les bougies autour de la Vierge, même s’ils se plaignent parfois des exigences méticuleuses de leur mère quant à l’aménagement de ce lieu de prière. Qu’importe, la Sainte Vierge est là et « c’est à ses pieds que maman faisait faire notre prière, témoigne Céline, et nous la baisions si souvent que ses doigts étaient tout cassés et qu’il fallait avoir en réserve plusieurs paires de mains ! ». La foi est bien transmise et la joie de l’Evangile aussi…

La présence de Marie dans la vie de Louis et Zélie Martin aura été bénéfique, dans tous les moments de leurs vies, heureux ou difficiles. Louis s’écriera devant ses filles, « Mon Dieu, c’en est trop ! », et Zélie confiera à ses filles, elle aussi ; « j’ai reçu trop de grâces devant cette Vierge ! »  Avec Louis et Zélie, n’ayons pas peur de trop aimer Marie…

 

3 pistes pour s’approprier l’Evangile et suivre l’exemple de Louis et Zélie :

 

L’accueil qu’Elisabeth fait à la Vierge, dans l’Évangile, lui permet d’expérimenter combien le Christ est lui aussi présent, et combien Marie est venue « non pour être servi[e], mais pour servir » [Mc 10,45] comme son Fils ! Avons-nous accueilli Marie chez nous, comme Elisabeth, ou plutôt comme Jean le disciple bien-aimé ? Quelle place lui accordons-nous dans notre vie quotidienne ?

Inquiète pour son frère Isidore dont la foi est plutôt vacillante pendant ses années d’études de pharmacie, Zélie le supplie de bien vouloir entrer dans une église pour prier et poser un geste concret. A travers cette anecdote, Zélie nous interpelle nous aussi ; n’ayons pas honte de poser des gestes concrets soutenant notre foi et attirant sur nous la bénédiction de son Fils…

La question de la transmission de la foi est préoccupante pour nombre d’entre nous, surtout quand il s’agit d’un éveil (ou d’un réveil) difficile de la foi chez un membre de la famille proche : conjoint, enfants, petits-enfants… Là aussi, Marie se présente à nous comme celle qui nous « aide ». Grâce à son intercession et grâce aux conseils de Zélie, Isidore a pu sauvegarder sa foi. Trente-cinq ans plus tard, c’est même lui qui financera la première impression d’Histoire d’une âme !

 

Fr. Cyril Robert, ocd (Paris)

 

Prier chaque jour de la semaine

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Lundi 19 décembre

Rencontre avec le Pape

 

Thérèse est profondément affectée par cette indécision épiscopale concernant sa demande d'entrée au Carmel. C'est alors que son père parle d'aller rencontrer le Pape. N'a-t-il pas prévu de participer en novembre 1887 à un pèlerinage à Rome pour le Jubilé de Léon XIII ? L'occasion de faire un grand voyage réjouit tout le monde. Louis, Céline et Thérèse vont visiter Paris, traverser la Suisse et rejoindre l'Italie où les visites se succèdent : Milan, Venise, Bologne, enfin la ville éternelle, Rome.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) Tu sais qu'étant jeune fille, je me suis donné un coup dans la poitrine à l'angle d'une table. On n'y fit pas alors attention, mais aujourd'hui, j'ai une glande au sein qui me cause de l'inquiétude, surtout depuis qu'elle me fait un peu souffrir. Cependant quand j'y touche, elle ne me fait aucun mal, bien que je sente tous les jours et plusieurs fois par jour, des engourdissements ». (Zélie).

Parole de Dieu : « Sachez-le, aucune prophétie de l’Écriture n'est objet d'explication personnelle ». (2 Pierre 1, 20).

 

Dans ma vie

 

La découverte d'une maladie grave résonne comme un tremblement de terre. Tout allait bien jusque là. Subitement l'on prend conscience que la vie va s'arrêter dans un court délai. Pourquoi moi ? Comment est-ce possible ? Tant de questions insolubles se télescopent. Une seule réponse demeure pourtant stable depuis l'aurore de l'existence : dieu est là et nous tient dans sa main. Aucun cheveu de notre tête ne tombe sans qu'il ne le sache. C'est alors qu'une paix profonde nous envahit : Dieu est père de miséricorde et rien ne nous arrive sans qu'Il ne soit avec nous. Tournons-nous alors vers son pardon, intensifions notre vie sacramentelle.

Effet de Conversion : Je vais accomplir aujourd'hui un acte d'abandon à la Divine Miséricorde avec l'intention de me remettre complètement entre les mains du Père.

 

Mardi 20 décembre

La Volonté de Dieu avant tout

 

L'audience papale tant attendue a lieu le 20 novembre 1887. Thérèse se jette aux pieds du Saint Père et l'implore de permettre son entrée au Carmel. Léon XIII regarde cette jeune fille tendrement et lui répond avec bienveillance qu'elle doit obéir aux supérieurs et s'en remettre à la Volonté de Dieu. Thérèse reste sur sa faim... Elle rentre tristement à Lisieux. Et pourtant, en ce matin du 1er janvier 1888, à, la veille de ses quinze ans, la petite dernière de Louis et Zélie Martin reçoit une lettre de Monseigneur l'évêque. Une lecture rapide... et c'est l'allégresse : Thérèse a l'autorisation d'entrer au Carmel.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à ses filles) Je t'expédie une douzaine de coquilles d'or, tu en donneras deux à Céline et deux à ma petite Reine, en les embrassant bien sur les deux joues. Et toi, ma grande, console-toi et encore une fois, je t'assure que tu ne te repentiras pas de m'avoir laissé partir (en voyage) ; aussi je t'embrasse, ainsi que ma Léonie, bien fort, bien fort. N'oublie pas de remettre les huit coquilles à ma « perle fine » du Carmel ». (Louis).

Parole de Dieu : « Vivez dans la prière et les supplication ; priez en tout temps dans l'Esprit » (Ephésiens 6, 18).

 

Dans ma vie

 

L'affection de Louis pour ses filles est remarquable. Sa paternité n'est-elle pas un exemple pour les pères de famille ? Il est ferme, exigeant et débordant de tendresse tout en même temps. Il aime le terrain de la complicité sans sombrer dans l'infantilisme. Avec ses adolescentes il garde le contact en prenant du temps et partageant des moments de jeux ou de voyages, hors de toute obsession de rentabilité ou d'activisme. Saint Louis Martin, maître en gratuité et pédagogue exceptionnel, enseignez-nous la voie de la patience et du don de nous-mêmes.

Effet de Conversion : Lorsque quelque chose me demandera de la peine et que j'hésiterai à renoncer, je m'imposerai de persévérer et de finir la tâche prévue. Pour l'amour de Dieu.

 

Mercredi 21 décembre

L'entrée au Carmel

 

Il faudra attendre jusqu'en avril pour que Thérèse rejoigne le monastère. Louis propose alors un pèlerinage à Jérusalem... L'offre est refusée car pour cela, il aura fallut repousser la date d'entrée au Carmel. Le 9 avril 1888, c'est le jour du départ, ou plutôt de l'arrivée. Devant la porte, Louis ne peut s'empêcher de laisser couler quelques larmes au moment où il bénit sa fille. Le Carmel de Lisieux abrite désormais trois de ses « petites ». Marie, Pauline et Thérèse. Le lendemain, il écrit à ses amis : « Ma petite Reine est entrée hier au Carmel. Dieu seul peut exiger un tel sacrifice, mais il m'aide si puissamment qu'au milieu de mes larmes, mon cœur surabonde de joie.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Pauline) C'est donc mercredi l'Immaculée Conception ; c'est une très grande fête pour moi ! (…) Cette année j'irai encore trouver la Sainte Vierge de grand matin, je veux être la première arrivée ; je ne lui demanderai plus de petites filles ; je la prierai seulement que celles qu'elle m'a données soient toutes des saintes et que moi, je les suive de près » (Zélie).

Parole de Dieu : « Ayez confiance, c'est moi, soyez sans crainte » (Marc 6, 50).

 

Dans ma vie

 

La prière mariale est centrale dans la vie de la famille Martin. La présence de la statue de Notre Dame, la fameuse « Vierge du Sourire » indique bien l'attitude intérieure des occupants de la maison : avoir un esprit de Fils, c'est savoir qui est son Père, qui est sa Mère. Chaque jour, en famille, la prière des cœurs humbles s'élève vers les Cieux : « Je Vous salue Marie, pleine de grâce... » Quand une sainte maman s'appuie sur la Mère de Dieu pour accomplir son devoir d'état, l'on ne peut qu'être en admiration devant ce que Dieu a pu réaliser de magnifique dans le cœur d'une femme, Zélie.

Effet de Conversion : Si je n'ai pas une belle représentation de Notre Dame dans mon intérieur, je prévois de faire « un petit coin » marial qui soit joli... et fleuri.

 

Jeudi 22 décembre

« J'ai le cœur déchiré »

 

Depuis le voyage chez le Souverain Pontife, Louis Martin a beaucoup vieilli. Céline écrit ainsi à sa jeune sœur : « Ce pauvre petit père me semble maintenant si vieux, si usé. (…) J'ai le cœur déchiré, je me figure qu'il mourra bientôt ». Il commence à souffrir d'artériosclérose, de crises d'urémie qui provoquent étourdissements et malheureusement des pertes de mémoires... Le 23 juin 1888, une grande inquiétude agite les Buissonnets : Louis Martin a disparu ! Le lendemain, un télégramme du Havre est annoncé : Louis demande de l'argent sans laisser d'adresse. On le retrouve là-bas, lucide mais harcelé par l'idée de vivre en ermite.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Marie) Ma Marie, ma grande, ma première, continue à conduire ton petit bataillon le mieux que tu pourras et sois plus raisonnable que ton vieux père, qui a déjà assez de toutes les beautés qui l'entourent et qui rêve du Ciel et de l'infini. Vanité des vanités, et tout n'est que vanité, hors aimer Dieu et le servir ! » (Louis).

Parole de Dieu : Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, m'est un frère et une sœur et une une mère. » (Matthieu 12, 50).

 

Dans ma vie

 

La mission de l'aîné dans une famille est belle et sérieuse. Loin de chercher à faire peser sur les épaules du premier-né une charge qui ne serait pas la sienne, nous pouvons dire que ce n'est pas par hasard si untel est l'aîné. Il n'y a pas de hasard en Dieu. Seulement une divine Providence qui veille sur chacun et accompagne les pas hésitants. L'aîné à la mission de l'exemplarité : il est investi par Dieu de cette douce exigence d'être celui sur qui les regards des suivants se posent. Voilà une belle occasion de faire l'apprentissage de la responsabilité, comme un chef de patrouille dans le scoutisme avance en premier de cordée.

Effet de Conversion : à quelques jours de Noël, je prends un bon moment de prière silencieuse auprès de la Crèche. La contemplation de Marie et Joseph pourra m'aider à préparer mon cœur à la venue du Divin Enfant.

 

Vendredi 23 décembre

Toujours plus généreux

 

L'errance de Louis au Havre va traumatiser la famille, spécialement Thérèse qui a choisi de rejoindre le Carmel au moment où son père entre dans une grande période de fragilité. Certaines paroles méchantes franchissent la clôture du Carmel : si Louis a perdu la tête, n'est-ce pas dû au départ de ses jeunes filles en religion, surtout de la plus jeune qu'il aime tant ? Louis alterne les périodes de lucidité et de rechutes. Sentant sa fin proche, il se montre toujours plus généreux : il offre, entre autre, les 10 000 francs que coûte l'achat d'un maître-autel à la cathédrale de Lisieux.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Pauline) On ne peut être heureux que la terre. Quand on a la fortune, on désire les honneurs, je vois cela chez toutes les personnes qui se sont enrichies. (…) je n'aime pas voir (Marie) avec des gens si riches, cela donne des envies malsaines. Je ne désire nullement fréquenter ces personnes-là » (Zélie).

Parole de Dieu : « Une fois de plus, aie pitié de nous ! Foule aux pieds nos fautes, jette au fond de la mer tous nos péchés ! » (Michée 7, 19).

 

Dans ma vie

 

L'orgueil est un mal affreux. Zélie, humble travailleuse dans la vigne du Seigneur, ne compte ni sa peine, ni son temps. Elle connaît les bienfaits jaillis de l'accomplissement des humbles tâches du quotidien. Son désir de perfection est un aiguillon qui va l'aider à désirer pour ses filles qu'elles vivent en véritables chrétiennes. C'est la raison pour laquelle elle les dissuadera bien souvent de chercher les fréquentations qui pourraient les écarter de la simplicité évangélique. L'orgueil, tel le lierre qui enlace l'arbre à la manière d'un serpent, est un poisson mortel.

Effet de Conversion : Il faut beaucoup d'humiliations pour un peu d'humilité dit-on. Je ne craindrai pas celles-ci pour mieux obtenir celle-là.

 

Samedi 24 décembre

Prise d'habit

 

Un an après son entrée au Carmel de Lisieux, Thérèse prend l'habit. Nous sommes le 10 janvier 1889. En ce jour, la santé de Louis est stable : il peut descendre la nef de la chapelle conventuelle au bras de sa fille, qui écrit : « Jamais il n'avait été plus beau, plus digne. Il fit l'admiration de tout le monde ». Pourtant, un mois plus tard, un nouveau drame. Lors d'une crise sévère, Louis s'imagine en plein milieu d'une bataille et s'empare de son revolver. Appelé en hâte, l'oncle Isidore parvient à désarmer son beau-frère... Ce triste épisode implique une nouvelle prise de décision à l'endroit de Louis.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Marie) Je pense souvent à vous toutes, et dernièrement, j'ai fait un très beau rêve où je te voyais si bien que c'était comme une réalité. Si je pouvais vous faire ressentir tout ce que j'éprouve en admirant les grandes et belles choses qui se déroulent devant moi ! Mon Dieu, que vos œuvres sont donc admirables ! (…) C'est trop, Seigneur, vous êtes trop bon pour moi ! » (Zélie).

Parole de Dieu : « Guéris-moi, Seigneur, et je serai guéri, sauve-moi, et je serai sauvé, car tu es ma louange ! » (Jérémie 17, 14).

 

Dans ma vie

 

L'habit religieux n'est ni un uniforme ni un déguisement. C'est la parure dont l'Esprit Saint revêt les êtres qu'il s'est réservés. Mis à part, les religieux sont mariés avec Dieu pour toujours. Et leurs noces sont continuelles : c'est la raison pour laquelle ils sont appelés à ne pas se départir de leur vêtement de fête. Même la nuit, ils sont nombreux à le conserver pour signifier qu'ils sont, comme dans un linceul, morts au monde et vivants en Jésus-Christ. Signe de pauvreté, l'habit religieux est une invitation à l'humilité : je ne suis rien sans Dieu qui me revêt de sa beauté.

Effet de Conversion : Je prends le temps de lire et de méditer l'Evangile de la Messe de la Nuit pour ensemencer mon âme de la Parole de Dieu qui nourrit et féconde.

 

Les textes de cette Retraites ont été publiés en 2015 par Les Carmes de Paris (pour les méditations des Dimanches) et sont extraites du Hors Série de Parole et Prière, "Mon Avent avec Saints Louis et Zélie Martin", publié également en 2015 (pour les textes des semaines).

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10 décembre 2016

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

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Troisième semaine de l'Avent

 

Accueillir la vie

 

Troisième Dimanche de l'Avent

 

Dimanche 11 décembre

 

Evangile de Jésus-Christ selon St Luc 3,10-18

 

En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. » Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? » Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. » Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

 

La méditation de la semaine

 

« Donne, donne toujours et fais des heureux » (CF 226, Louis) « Que devons-nous faire ? » La question est sur toutes les lèvres. Les foules accourant auprès de Jean-Baptiste sont pleines d’espoir ! L’Evangile de ce jour est la suite de l’Evangile de la semaine passée, où le grand prophète avait surgit tel un flambeau éclairant d’une lueur nouvelle un monde trop enfermé sur lui-même. Il accomplissait le passage de l’Ecriture affirmant qu’un homme se lèverait, « avec l’esprit et la puissance d’Elie » [Lc 1,17], pour annoncer la venue imminente de Celui qui enlève le péché du monde. Cette lumière soudaine éclairant la vie des hommes bouscule la vie des uns et des autres, à commencer par celle de … Marie de Nazareth elle-même. S’était-elle attendue à la visite d’un Archange, lui annonçant qu’elle enfanterait le Sauveur du monde ? Les mages guidés par une étoile, les bergers surpris par les anges du Ciel, avaient-ils prévu un tel événement au sein de leur vie ? Et que dire de ces pêcheurs appelés à devenir apôtres du Seigneur, ou de ces foules étonnées et admiratives devant un Maître se révélant être « le Chemin, la Vérité et la Vie » [Jn 14,5] !

 

Devons-nous faire des choses extraordinaires ?

 

Mais pour l’heure, la Bonne Nouvelle est annoncée par Jean, le baptiste, et la réponse qu’il donne à cette question « que devons-nous faire ? » fait elle-même partie de la Bonne Nouvelle. Le prophète nous informe en effet que nos actes expriment concrètement notre foi (ou notre manque de foi !). Et ces actes ne relèvent pas de l’extraordinaire. Nous ne sommes pas appelés à poser des actes extraordinaires, nous ne sommes pas appelés à vivre une vie extraordinaire. « Que devons-nous faire ? », demandent les collecteurs d’impôts ? Devenir des résistants, au lieu de collaborer aux exigences de l’occupant romain ? Se ruiner, plutôt que prélever taxes et impôts ? Faites simplement votre travail avec honnêteté, leur répond Jean-Baptiste, et « n’exigez rien au-delà de ce qui vous est prescrit ». Des militaires, à leur tour, s’interrogent : que faire pour correspondre à l’appel du Ciel ? Là encore, la réponse et simple, elle ne demande pas de choses exceptionnelles : faites votre métier, ne soyez pas violents quand cela est inutile…

Nous n’aurons probablement pas assez d’une vie pour mesurer combien la Bonne Nouvelle commence par cette simplicité et non autrement. « Qui est fidèle en très peu de chose est fidèle aussi en beaucoup, et qui est malhonnête en très peu est malhonnête aussi en beaucoup » [Lc 16,10] ; ce serait une erreur de croire que l’accueil du Christ en nos vies devrait se traduire par de grandes choses à accomplir. Bien au contraire ! La grâce de l’Esprit se vit dans les petites choses de nos vies, dans toutes les petites choses de nos vies, que ce soit au travail, en famille, entre amis, en détente ou en activités sportives... Sommes-nous attentifs à cette foule de ‘‘détails’’ tissant notre quotidien ? Prenons le temps de nous interroger. Jésus lui-même souligne à plusieurs reprises combien ces petites choses aboutissent ou aboutiront à de bien plus grandes. « C’est bien, bon serviteur, dit Jésus dans la parabole des mines, puisque tu t’es montré fidèle en très peu de chose, reçois autorité sur dix villes » [Lc 19,17] : oui, très peu de chose aboutit au gouvernement de dix villes ! La petite Thérèse est l’une des saintes ayant le mieux compris l’importance d’accomplir en esprit de foi, d’espérance et de charité, les choses quotidiennes et d’apparence anodines. On n’allume pas un feu sans pailles ou sans brindilles, le feu de l’Esprit ne vient pas réchauffer nos vies et éclairer notre prochain sans brûler dans ces petites pailles ou ces brindilles. Inutile de s’évertuer à aller chercher des bûches extraordinairement volumineuses, le feu ne prendra pas ! Or, nous apprend encore Jean-Baptiste, nos vies sont bien appelées à être consumées par « l’Esprit Saint et le feu »… La vie de Louis et Zélie Martin l’illustre bien ; s’ils sont tous les deux saints, ils ont simplement vécu une vie droite, dépourvue de choses extraordinaires.

 

Une foi quotidienne se traduisant en actes quotidiens

 

Chez les Martin, la vie familiale commence régulièrement avec la Messe du matin. La famille pourrait aller à une Messe moins matinale, mais pour Louis « c’est la seule à laquelle peuvent assister les domestiques et les ouvriers. J’y suis en compagnie des pauvres », et cela fait son plaisir. Ensuite, il se met à son travail, se montrant très appliqué dans son travail d’horloger-bijoutier. Le dimanche, Louis refuse d’ouvrir son commerce, malgré la pression d’amis lui montrant que d’autres, concurrents y compris, n’hésitent pas à le faire. Mais de manière surprenante, le respect du jour du Seigneur n’entrave pas ses affaires, au contraire… « Voilà un homme qui n’a jamais essayé de faire fortune, remarque Zélie ; quand il s’est établi, son confesseur lui disait d’ouvrir sa bijouterie le dimanche, jusqu’à midi ; il n’a pas voulu accepter la permission, préférant manquer de belles ventes. Et malgré tout, le voilà riche. Je ne puis attribuer l’aisance financière dont il jouit à autre chose qu’une bénédiction spéciale, fruit de son observance du dimanche » (CF 140).

Louis rejoint ensuite Zélie dans son métier de dentelière spécialisée en fabrication du point d’Alençon. Les affaires ont des hauts et des bas, avec tout ce qu’une activité commerciale peut subir de déconvenues ; retards de paiement, demandes parfois farfelues de la part des clients, ou absence de commandes. Dans ces moments de difficultés, Louis et Zélie s’appuient sur la Providence divine sans rechigner à payer le salaire des neuf ouvrières, même en ces périodes de ‘‘vaches maigres’’. « C’est ce coquin de point d’Alençon qui me rend la vie dure, soupire Zélie dans une lettre à son frère : quand j’ai trop de commandes, je suis une esclave du pire esclavage ; quand il ne va pas et que je m’en vois pour vingt-mille francs sur les bras à moi coûtant, et des ouvrières que j’ai eu tant de peine à trouver qu’il faut renvoyer chez d’autres fabricants, il y a un peu sujet de se tourmenter, aussi j’en ai des cauchemars ! Enfin, que faire ? Il faut bien se résigner » (CF 15) à avoir confiance en la divine Providence, conclut Zélie. Si les finances de son commerce vont de mieux en mieux au fil des ans, mettant la famille à l’abri des difficultés financières, Zélie garde le sens des priorités ; elle ne se rendra jamais esclave de l’appât du gain… Elle est chef d’entreprise, mais elle exerce cette charge à l’image du Christ lavant les pieds de ses disciples : elle se réserve la partie la plus fastidieuse et la plus ingrate du travail. Louis et Zélie accomplissent leurs tâches du jour du mieux qu’ils peuvent, en esprit de service, en esprit de charité chrétienne. « Je ne traite pas mes servantes moins bien que mes enfants », affirme Zélie. Ils ne font rien d’extraordinaire, et forment un foyer parmi d’autres... L’éclat de choses surnaturelles à accomplir au nom de la foi ne les attire pas. Louis, malgré l’impression qu’il dégageait sur sa clientèle et sur les notables d’Alençon, ne se transforme pas en prédicateur acharné de l’Evangile. Quant à Zélie, l’idée de devenir une nouvelle Madame Acarie (grande figure laïque du XVII° siècle) ne lui a jamais traversé l’esprit… Si la famille ne cache pas sa foi, elle ne l’impose pas aux ouvrières ou à la clientèle.

 

Le flambeau chaleureux de la foi

 

Cette vie embrasée par l’Esprit rendrait-elle le foyer austère ? La foi n’est pas triste ! La joie et le bonheur – malgré les épreuves – transparaissent dans les écrits du couple. Les enfants ne sont pas délaissés par l’activité prenante de la dentelle, et Zélie préfère interrompre son travail pour le reprendre ensuite, quitte à travailler tardivement la nuit, afin de s’occuper de ses enfants. La joie d’être ensemble – parents, enfants –, les jeux, les chants, les histoires racontées (par Louis notamment) rendent l’atmosphère familiale libre et joyeuse. Leur vie de famille est à la fois simple et dynamique. Par ailleurs Louis a appris de ses études à Paris combien des relations ou des influences néfastes peuvent être nuisibles dans une vie, aussi prend-il soin de protéger le foyer des relations trop mondaines. Peut-être surprotège-t-il un peu trop la famille, la petite Thérèse elle-même écrira plus tard combien dans son enfance elle ne pouvait « souffrir la compagnie de personnes étrangères et ne retrouvait [sa] gaieté que dans l’intimité de la famille » [Ms A 13]. Mais qui n’a jamais fait d’erreurs ? Les fruits de la vie de Louis et Zélie sont abondants. Leurs filles ont une enfance heureuse et l’une d’elle deviendra plus tard « la plus grande sainte des temps modernes ».

La lumière brille de manière chaleureuse au foyer Martin, aussi ne manque-t-elle pas de rayonner sur autrui. S’ils évitent les mauvaises fréquentations et travaillent d’arrache-pied à la maison, tant Louis que Zélie font preuve de zèle pour aider leur prochain, chacun à sa façon. Le plus discrètement possible, Zélie fait porter des paniers de nourriture et un peu d’argent aux indigents de la ville. « Ma maîtresse, témoignera Louise Marais, employée comme servante de maison pendant onze années, m’envoyait fréquemment chez les indigents avec un pot-au-feu, des bouteilles de vin et des pièces de quarante sous. Et personne ne le savait que nous deux »… Louis, de son côté, s’investit au cercle Vital Romet et aux Conférences Saint-Vincent de Paul pour aider les plus nécessiteux. L’estime de Louis pour les pauvres est telle qu’un jour, à la maison des Buissonnets (à Lisieux), il demande à l’un d’entre eux de bénir ses deux petites filles, Céline et Thérèse !

« Donne, donne toujours et fais des heureux » (CF 226), conseille-t-il vers la fin de sa vie à sa fille Marie. Le conseil paraît emblématique de la Bonne Nouvelle reçue dans les petites choses courantes de la vie. Louis écrit en effet cette devise pour encourager et féliciter Marie qui venait de donner des poires : « Donne, donne toujours » là où tu es, « et fais des heureux » là où tu es, le conseil de Louis est aussi simple que précieux ; ne nous imaginons pas aller faire du bien ou de grandes choses là où nous ne sommes pas ! À quoi ressemblerait un homme voulant apporter la lumière chez les habitants de l’autre bout de la ville, alors qu’il ne s’occupe pas de l’avoir chez lui ? « Que devons-nous faire ? » se demandaient les foules dans l’Evangile du jour ? « Donne, donne toujours et fais des heureux » est la réponse que foyer Louis et Zélie Martin s’est attribuée : donne-toi toi-même aux tiens, et par de petites choses (quarante sous, quelques poires…) fais des heureux.

 

3 pistes pour s’approprier l’Evangile et suivre l’exemple de Louis et Zélie :

 

Jésus est « le Chemin, la Vérité et la Vie » [Jn 14,6]. Nous pouvons nous demander quel est actuellement le chemin que nous avons pris, quelle est la vérité de nos vies. Comment notre foi s’incarne-t-elle dans notre vie quotidienne ? Nos actes quotidiens en disent longs sur notre avancement spirituel réel ou supposé !

« Il me tarde d’être près de toi », je suis « ton mari et vrai ami, qui t’aime pour la vie » (CF 2bis), écrit Louis à sa femme Zélie. Dans nos relations conjugales, faisons-nous toujours preuve d’attentions et de délicatesse pour notre conjoint, ou cherchons-nous souvent nos propres intérêts ? Si Louis et Zélie sont attentionnés pour leurs enfants et leur éducation, ils évitent toutefois d’en faire des enfants-rois… « Toute petite qu’elle était, je ne lui passais rien, sans cependant la martyriser, mais il fallait qu’elle cède » (CF 44), dit Zélie à propos de sa fille Pauline, dont le tempérament était vif. Mais « c’est surtout la petite Céline qui me donne du mal, elle devient capricieuse, on l’a trop gâtée » (CF 50), ajoute un peu plus tard la maman. Avons-nous trouvé la juste relation avec nos enfants ? Si nous sommes célibataires, quel est notre attrait pour le mariage ; celui d’une recherche de plaisirs plus ou moins centrés sur nous-mêmes, ou celui d’une vie partagée à deux, vie de bonheur mais aussi de concessions à faire ?

Dans notre vie professionnelle, ou dans notre recherche d’une activité, faisons-nous preuve – avec notre collègue, avec la clientèle… – d’un réel esprit de service, souhaitons-nous bien faire et être utile, avec la saine ambition de servir au mieux ?

Fr. Cyril Robert, ocd (Paris)

 

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Prier chaque jour de la semaine

 

Lundi 12 décembre

Vie de famille

 

La vie pouvait sembler austère aux Buissonnets. Elle est loin l'animation de la boutique d'Alençon. Le calme et le silence se succèdent au brouhaha des clients et des ouvrières. On n'est pas avide de réceptions aux Buissonnets. Les dimanches et fêtes mettent un peu de fantaisie bien réglée : on assiste à la Messe à la Cathédrale Saint Pierre, où l'on retrouve l'oncle Isidore et son épouse, puis c'est un joyeux repas chez eux. Le temps du deuil cède progressivement le pas à celui de la maturité des grandes filles.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) Il paraît que tu penses toujours à melle X ? je crois que tu es fou (…) Tu te casseras le cou (…) car tu ne considères que des choses futiles : la beauté, la fortune, sans t'inquiéter des qualités qui font le bonheur d'un mari, ou des défauts qui causent sa désolation et sa ruine. Le principal est de choisir une bonne femme d'intérieur, qui n'ait pas peur de salir ses mains au travail, qui sache élever ses enfants dans le travail et la piété... » (Zélie).

Parole de Dieu : « Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations ». (St Marc 11, 17).

 

Dans ma vie

 

« La paix c'est la tranquillité de l'ordre », écrit Saint augustin. L'exemple laissé par le témoignage de vie de la famille Martin montre que celle-ci s'appuie sur des arêtes vives, des lignes de force : la messe, comme fondement de la journée, la convivialité, le travail, Dieu, famille, patrie pour résumer. « Cherchez le Royaume de Dieu et sa justice et tout le reste vous sera donné par surcoît » pouvons-nous lire dans les Saintes Ecritures. C'était aussi la devise d'Antoine Lestra, un militant Catholique de la première moitié du XXe siècle dans la ressemblance physique avec Louis Martin était plus que saisissante.

Effet de Conversion : Lorsque je serai amené à formuler un avis concernant une situation, je choisirai de commencer par une parole qui bénisse, avant d'aller plus loin dans l'appréciation de la question.

 

Mardi 13 décembre

Voyages

 

Les plus jeunes, Léonie, Céline, Thérèse rejoignent tour à tour le pensionnat des bénédictines de Lisieux. En 1882, Pauline décide, soutenue par son père, d'emprunter la voie de Sainte Thérèse d'Avila. Elle entre au Carmel de Lisieux le 15 octobre. Thérèse est dans un grand désarroi : ne perd-elle pas sa seconde maman ? Grand amateur de voyages, Louis fait découvrir la capitale à ses filles. En 1885, il accomplit un voyage de deux mois jusqu'aux confins des Balkans. Avec un ami, l'Abbé Charles Marie, il traverse l'Europe centrale, Munich, Vienne, Athènes, Naples, Rome, Milan... De retour, il raconte ses péripéties durant les veillées d'hiver. « J'aime les longues soirées qui nous rassemblent en famille près du foyer pétillant », écrira Thérèse.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) Je suis allé voir, mardi dernier, ma petite Hélène. Je suis partie seule à 7 heures du matin, par la pluie et le vent qui m'ont menée et ramenée. Imagine-toi ma fatigue le long du chemin, mais j'étais soutenue par la pensée que j'allais bientôt tenir dans mes bras l'objet de mon amour. C'est un gentil bijou que la petite Hélène, elle est belle à ravir ». (Zélie).

Parole de Dieu : « Une source jaillira de la maison de Yahvé et arrosera le ravin des Acacias ». (Joël 4, 18).

 

Dans ma vie

 

Les voyages forment la jeunesse, entendons-nous bien souvent. Ils ouvrent en effet l'esprit et le cœur aux dimensions du monde. Joseph et Marie se sont mis en route pour trouver un lieu qui permettrait la naissance de bonnes conditions de l'enfant divin qu'elle porte en elle. C'est au cours d'un voyage que Jésus à voulu naître. C'est après un long voyage que les Mages l'ont découvert tandis que les bergers l'avaient reconnu après avoir marché quelques kilomètres seulement. Car le voyage n'est pas d'abord affaire de longues distance, mais d'ouverture de cœur.

Effet de Conversion : dans une conversation qui tourne vinaigre, je choisis de garder le silence pour ne pas prêter le flanc à un manque de Charité qui, entre médisance et calomnie, serait une atteinte à la dignité de mon frère.

 

Mercredi 14 décembre

Peine et départ

 

Thérèse est sans doute la plus touchée des filles, par la mort de sa mère Zélie. Sa grande sensibilité contraint Louis, son père, à la retirer de son école en février 1886. Elle suivra dorénavant des leçons particulières. En août de la même année, contre toute attente, l'aînée Marie entre elle aussi au Carmel de Lisieux. Louis perd sa fille préférée, celle qu'il nomme son « diamant ». Il devra cacher sa peine. Une nouvelle fois la petite Thérèse subit de plein fouet le coup. Marie n'était-elle pas devenue sa confidente, sa « troisième maman ? »

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« Combien j'aurais désir voie ces braves gens rentrer dans le giron de l’Église ! Pour celui qui a la Foi, c'est si triste de voir un brave garçon comme Mathey, et tant d'autres poursuivre leur petit bonhomme de chemin, sans s'inquiéter de ce qui les attend ». (Louis).

Parole de Dieu : « J'estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous » (Romains 8, 18).

 

Dans ma vie

 

Le souci de trouver une bonne scolarisation pour les enfants a été une préoccupation majeure pour Louis et Zélie. Ils voulaient avant tout une école Catholique et un contenu à la hauteur de la vocation à la sainteté qui est le lot commun de chaque baptisé. Cela les a conduit à faire des sacrifices financiers et affectifs, importants (par l'éloignement des enfants). La responsabilité des parents ne consiste pas seulement à assurer le minimum vital au plan horizontal et purement animal. L'école sert la croissance, ou bien la décroissance, de l'enfant. Il est heureux de voir que Louis, devenu veuf, en a la préoccupation.

Effet de Conversion : J'offre une contrariété, ou une obole, à l'intentions de tous ceux qui oeuvrent à la reconstruction d'établissement, bien souvent hors contrat, pleinement en phase avec ce que l’Église demande.

 

Jeudi 15 décembre

Les voies de Dieu sont impénétrables

 

En octobre 1886, Léonie tente l'aventure religieuse au couvent des Clarisses. L'ambiance familiale des Buissonnets se réduit de plus en plus. Ne reste plus que Thérèse, Céline et le vieux père, Louis Martin. Début décembre 1886, Léonie est de retour après sept semaines de vie claustrale. Quelques mois plus tard, cette dernière demande l'autorisation d'entrer à la Visitation de Caen. Heureuse époque où la mission parentale ne consistait pas simplement à payer les études ou à laisser le libéralisme franchir les portes de la demeure familiale...

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) La petite Léonie se porte bien maintenant (…) Je suis allée voir, il y a quinze jours, celle qui est en nourrice ; je ne me souviens pas d'avoir jamais éprouvé un saisissement de bonheur tel qu'au moment ou je l'ai prise dans mes bras, et où elle m'a souri si gracieusement, que je croyais voir un ange. (…) Je ne puis me figurer que j'ai l'honneur d'être la mère d'une créature aussi délicieuse ». (Zélie).

Parole de Dieu : « C'est la miséricorde que Je veux et non le sacrifice. En effet, Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs » (Matthieu 9, 13).

 

Dans ma vie

 

Léonie sera l'enfant difficile de la famille Martin. Zélie n'hésite pas à dore d'elle : « Je voyais un ange ». Une belle chanson intitulée « L'espérance » contient les mots suivants : « Même le plus noir nuage a toujours sa frange d'or ». Cela veut dire qu'aucun enfant n'est totalement mauvais. Baden-Powell, le fondateur du Scoutisme, disait toujours qu'il y a toujours 5% de bon dans le pire des êtres humains. Pour Léonie, ce fut certainement vrai à tel point que le mauvais fut mis en ballotage puis en minorité. Aujourd'hui, un procès en béatification est ouvert pour Léonie. Les voix de Dieu sont impénétrables et pourtant si claire, vues sous un autre angle...

Effet de Conversion : Toutes nos familles comptent des enfants plus difficiles que d'autres. Éducateur, je choisis de porter un regard plein d'espérance sur tel enfant qui m'est lourd à porter.

 

Vendredi 16 décembre

Appelée par Jésus

 

Avec le temps et les soucis, la santé de Louis finit par être un peu atteinte. Le 1er mai 1887, ce dernier subit une attaque qui le laisse hémiplégique pendant quelques heures. Heureusement, l'intervention rapide de son beau-frère Isidore le sauve de ce mauvais pas. Après la grâce reçue à Noël 1886, Thérèse est résolument sortie de l'enfance. Petit à petit, elle aspire à devenir carmélite, non pour retrouver Marie et Pauline, mais parce qu'elle se sent appelée par Jésus. Le jour de la Pentecôte 1887, après avoir prié toute la journée, elle présente sa demande à son père, dans le jardin des Buissonnets.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (Départ pour le grand voyage) Très chères filles. Vous êtes bien aimables de m'avoir laissé faire cette petite échappée, et je vous saurai toute ma vie bon gré de cela. Du reste, si la distance nous sépare un peu, mon cœur est tout près de vous. Soyez donc sans inquiétudes et nous vous faites pas de chagrin, mes enfants. (…) Tout à vous dans le Seigneur » (Louis).

Parole de Dieu : « Mon fils, viens en aide à ton père dans sa vieillesse, ne lui fait pas de peine pendant sa vie ». (Sirac 3, 12).

 

Dans ma vie

 

La bonne santé physique est un bien, pour autant qu'elle n'est pas le bien suprême. Le bien suprême est la santé de l'âme. La Passion du Christ nous a indiqué clairement que la souffrance et la mutilation ne sont pas des amputations quand elles sont vécues en offrande d'amour. Au contraire, elles ajoutent un surcroît d'être (cette expression ne doit pas être prise au sens métaphysique du terme) et de dignité à l'homme. L'embryon, le vieillard, la personne handicapée, le malade en état pauci-relationnel ne sont pas des sous-hommes. La mort et la résurrection de Jésus nous indiquent au contraire qu'ils portent en eux les germes de leur résurrection.

Effet de Conversion : Suis-je suffisamment présent auprès des personnes âgées de mon entourage ? Je décide aujourd'hui de poser un acte fort de présence auprès de l'une d'entre elles.

 

Samedi 17 décembre

Première requête

 

Louis n'est pas totalement surpris par la requête de sa fille. Il la trouve tout de même un peu jeune... n'a-t-elle pas encore quinze ans ? Il se laisse vite convaincre et ajoute que Dieu lui fait « un grand honneur de lui demander ainsi ses enfants ». Mais d'autres difficultés se présentent : il faut convaincre l'oncle Isidore ainsi que le Chanoine Delatroëtte, supérieur du Carmel. Celui-ci répond négativement, si bien que Louis propose une rencontre avec l'évêque, Mgr Hugonin. L'entrevue est bonne, mais la décision est remise à plus tard... Grande tristesse pour la petite Thérèse.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) oh ! Va, je ne me repens pas de m'être mariée. Si tu avais vu les deux aînées aujourd'hui, comme elles étaient bien toilettées, tout le monde les admirait et on ne pouvait en détourner les yeux. Et moi, j'étais là rayonnante, je me disais : « c'est à moi ! J'en ai encore deux autres qui ne sont pas là... » (Zélie).

Parole de Dieu : « C'est pourquoi, bien que j'aie dans le Christ tout le franc-parler nécessaire pour te prescrire ton devoir, je préfère invoquer la charité et te présenter une requête ». (Philémon 8, 9).

 

Dans ma vie

 

La sainteté c'est laisser se répandre la bonne odeur du Christ : le parfum du Saint Chrême en témoigne, au baptême, à la confirmation ou encore à l'ordination. La plus belle toilette de la chrétienne sera sa vertu, sa pureté, sa simplicité, son sourire, sa bonté, sa générosité... Comme une bonne odeur qui se dégage et s'envole vers les quatre coins de l'horizon... Pour une plus grande beauté. Sans le divin parfum, il n'est point de rose spirituelle. Sans cela, une jolie femme restera laide tandis qu'une autre, moins gracieuse, sera vraiment belle. Notre Dame allia les deux. Pour notre plus grande joie.

Effet de Conversion : Je réciterai une dizaine de Chapelet à l'intention d'un jeune homme ou d'une jeune fille de ma connaissance et dont la moralité est incompatible avec l'Evangile. Je le confiera particulièrement à Notre Dame, Reine de la Pureté.

 

Les textes de cette Retraites ont été publiés en 2015 par Les Carmes de Paris (pour les méditations des Dimanches) et sont extraites du Hors Série de Parole et Prière, "Mon Avent avec Saints Louis et Zélie Martin", publié également en 2015 (pour les textes des semaines).

 

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3 décembre 2016

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

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Deuxième semaine de l'Avent

 

Trouver sa place

 

Deuxième Dimanche de l'Avent

 Dimanche 4 décembre

 

Evangile de Jésus-Christ selon St Luc 3,1-6

 

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.

 

La méditation de la semaine

 

« Nous mettre dans la disposition d’accepter généreusement la volonté du bon Dieu, quelle qu’elle soit, car ce sera toujours ce qu’il peut y avoir de mieux pour nous » (CF 204, Zélie) Jean, le prophète, le baptiste, fait irruption dans l’histoire d’Israël alors que le monde semble être bien en ordre. En cet « an quinze », il y a un empereur à Rome, un gouverneur en Judée, des grands prêtres et d’autres figures d’autorité et ce en divers lieux de l’Empire romain. Tout semble bien en ordre, ou plutôt tout semble tourner sans de véritable remise en cause à envisager. Ce monde bien établi n’est pourtant pas le monde idéal, comme en témoigne l’historien Flavius Joseph rapportant la brutalité d’un Ponce Pilate. Ce dernier se livre parfois à des répressions brutales, sanguinaires. Il heurte la sensibilité religieuse juive en introduisant des enseignes romaines à Jérusalem et en puisant dans le trésor du Temple. Mais malgré tout, le monde semble peu enclin à se remettre en question ; la paix – celle de Rome, celle des hommes – s’est plus ou moins imposée.

 

L’appel à la conversion au cœur même de nos vies

 

Un événement soudain surgit alors. Au cœur de ce monde, « la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie ». La parole de Dieu fait irruption dans cet ‘establishment’, elle appelle à un changement de comportement, à un « repentir en vue de la rémission des péchés ». Elle le fait car le monde n’est pas seulement le monde des hommes mais celui de Dieu. S’il est vrai que l’homme a son Ciel en Dieu, Dieu, lui, a son Ciel en l’homme. Sa Présence, sa Providence font irruption au cœur même de nos vies, si banales qu’elles pourraient paraître. Notre Père n’est pas perdu au Ciel, au point qu’il nous faudrait gravir les nuages pour nouer contact. Notre Père vient à nos devants, à l’image de l’Esprit-Saint venant au-devant de Marie lors de l’Incarnation, ou du Fils venant au-devant de ses disciples après la Résurrection.

Si la parole de Dieu s’est adressée à Jean et à travers lui au peuple de l’époque, elle s’adresse à nous tous aujourd’hui. Elle s’inscrit dans cette Alliance que le Très-Haut a proposée au peuple hébreu au long des siècles avant Jésus-Christ et qu’il propose à chacun depuis. Le Seigneur nous adresse ainsi, à travers cet Evangile du jour, une demande et une promesse. La demande est pressante, impérative même : « préparez le chemin du Seigneur » ! Le changement d’attitude intérieure et extérieure constitue la façon pour l’homme de dégager le chemin à l’advenue du projet divin. Dieu ne s’impose pas brutalement à nous, mais il se laisse trouver quand notre cœur se trouve disposé. Notre-Seigneur, par l’intermédiaire de Jean-Baptiste, nous invite à travailler cette attitude de disponibilité, tant elle n’est pas aisée a priori. Le poids de notre propre histoire, avec ses blessures, ses déceptions, ses souffrances, ses égarements, ne nous rend pas toujours facile cette disponibilité de cœur et d’esprit. Mais une fois retrouvés, cette disponibilité et ce changement de comportement prennent un nom : celui de « conversion ». C’est à cela que nous sommes invités, en ce deuxième dimanche de l’Avent.

Cette conversion, autrement dit ce refus de s’enfermer sur nous-mêmes et sur nos péchés, cette confiance retrouvée en Dieu, laisse alors place à la promesse de Dieu : « toute chair verra le salut de Dieu ». « Le Seigneur l’a promis » [Is 40,5], rajoute le passage du prophète Isaïe cité par l’Evangile d’aujourd’hui. Quiconque prépare le chemin du Seigneur verra le salut de Dieu œuvrer en sa vie. Ce salut ne viendra probablement pas changer le monde actuel, ‘ordonné’ et non idéal comme pouvait l’être le monde à l’époque de Jean-Baptiste, mais il permet à « toute chair » tournée vers le Ciel de trouver sa place sur terre. Trouver sa place dans le monde, n’est-ce pas une question primordiale ? Mieux, voir la beauté de cette place qui est la nôtre, n’est-ce pas d’une importance capitale ? La promesse de Dieu nous est donnée, elle nous invite à prendre notre place au sein de la société, avant de prendre notre place au cœur du Royaume qui nous est destiné… Louis et Zélie ont mis plusieurs longues années avant de trouver ainsi leur place, mais l’attente en aura valu la peine !

 

Trouver, prendre sa place et… en voir la beauté

 

En 1847, après sa déception de n’avoir pas pu embrasser la vie monastique, Louis se remet à ses études professionnelles dans l’horlogerie, et se rend à Paris plusieurs années dans cette optique. Il lutte pour ne pas se laisser aller à des divertissements ou à des tentations – nombreuses dans la capitale ! – susceptibles de le détourner de sa foi profonde. N’oublions pas qu’avec le poids de sa déception, Louis aurait pu chercher un ‘réconfort’, un moyen d’oublier sa désillusion, il aurait pu endurcir son cœur ou jouer le désabusé… Il préfère rester droit et lutter pour ne pas tomber. « Il lui a fallu du courage pour sortir victorieux de tous ces combats » (CF 1), écrira par la suite Zélie à ce sujet. Revenu à Alençon, Louis attendra l’âge de 34 ans – ce qui est beaucoup, à l’époque – pour voir le tournant salvifique que Dieu s’apprête à opérer en sa vie. Zélie, pendant ce temps, est revenue de son projet de vie religieuse. Tout en soupirant toujours après une vie de consacrée – «  je ne fais que rêver cloître et solitude » (CF 150), écrira-t-elle encore quelques années plus tard –, Zélie s’est faite à l’idée d’un possible mariage et se lance dans la confection de la dentelle. Elle a 20 ans. Pendant une demi-douzaine d’années, Louis et Zélie vivront dans la même petite ville, sans se rencontrer, à moins de 500 mètres l’un de l’autre…

La vie de l’un et de l’autre semble être bien réglée et ordonnée, les affaires vont leur train mais le cœur de chacun semble rester dans l’expectative. Devrais-je « rester vieille fille », s’interroge Zélie (CF 150) ? Mon fils restera-t-il toujours célibataire, s’alarme la mère de Louis ? En avril 1858, la Providence agit. « Un jour que Zélie Guérin passait sur le pont Saint-Léonard, elle croisa un jeune homme dont la noble physionomie, l’allure réservée, la tenue pleine de dignité l’impressionnèrent. Au même moment, une voix intérieure lui murmurait en secret : « C’est celui-là que j’ai préparé pour toi » » (Piat, Histoire d’une famille). Zélie entend une intérieurement une parole céleste (elle l’attribue à la Vierge Marie) venant bouleverser sa vie ; elle vient de rencontrer Louis. Si elle et lui se sont préparés à être disponibles à la volonté de Dieu dans leur vie – « Préparez le chemin du Seigneur » nous dit l’Evangile d’aujourd’hui –, Dieu avait déjà en amont préparé cette place qui leur était destinée. Cependant, Louis et Zélie ont encore du mal à apercevoir la beauté de leur place, la beauté du mariage et de l’union conjugale. S’ils se marient trois mois après leur rencontre, le 13 juillet 1858, en toute discrétion (le mariage a lieu à minuit, en présence d’une dizaine de personnes seulement), Louis et Zélie ne comprennent encore pas totalement. Ils ne réalisent pas encore la beauté de leur vocation au sein du monde, au point que Zélie, le jour même du mariage, s’en va, accompagnée de Louis, pleurer à chaudes larmes au monastère de la Visitation où sa sœur Elise est devenue religieuse. « Je me trouvais si malheureuse d’être au milieu du monde, j’aurais voulu cacher ma vie avec la sienne » (CF 192), au monastère. Le jour de son mariage, Zélie rêve encore du cloître !

 

Parole donnée, parole tenue : l’accomplissement de la promesse

 

Si le couple a bien perçu l’appel divin à se sanctifier au cœur de la société, en tant que mari et femme, les deux époux sont toutefois encore imprégnés de leurs désirs d’une vie conçue comme une vie cloîtrée. Pendant les dix premiers mois, ils vivent même en se dispensant des relations conjugales ! Fort heureusement, le confesseur de Louis demande à ce dernier de mettre fin à leur abstinence sexuelle. Louis et Zélie ne se raidissent pas, ils vont découvrir le bonheur de se donner l’un à l’autre. Neuf enfants vont naître, parmi lesquels la petite Thérèse, la dernière. Ils font découvrir à Louis et Zélie le bonheur de devenir parents. Ainsi, lors du baptême de l’aînée, Marie, en 1860, Louis sera tout joyeux d’annoncer au prêtre que « c’est la première fois que je viens ici pour un baptême, mais ce n’est pas la dernière ! ». Zélie, de son côté, s’extasie : « moi, j’aime les enfants à la folie, j’étais née pour en avoir » (CF 83)… La promesse de Dieu s’est réalisée, Louis et Zélie sont comblés. S’ils conservent leur attrait pour la prière, ils mettent définitivement fin à leurs velléités de vie religieuse. Zélie est heureuse avec son Louis, au point qu’elle « en désire un pareil à toutes les femmes » (CF 1). Louis, en retour, l’« aime pour la vie » (CF 2bis).

Mais ce bonheur, le couple doit se battre pour le conserver et le faire croître, tant les difficultés familiales ne manquent pas. Sur les neuf enfants nés du mariage, quatre meurent en bas âge. C’est une épreuve douloureuse. En l’espace de quatre ans, le couple voit mourir trois nourrissons et une petite fille, Hélène, âgée de cinq ans. Pour cette dernière, le choc est terrible, l’enfant meurt dans les bras de sa mère, alors que celle-ci ne s’y attend pas. « J’ai cru que j’allais en mourir ». La foi de Louis et Zélie, mise à rude épreuve, leur permet de surmonter le drame. « Nous l’avons offerte ensemble au bon Dieu » (CF 52), mais le travail de deuil doit s’effectuer, il sera long. Léonie, née un an avant Hélène, se révèle une enfant difficile, moins douée que ses sœurs et psychologiquement fragile. Elle donne beaucoup de soucis à Zélie. Mais « plus je la vois difficile, écrit-elle alors que Léonie a onze ans, plus je me persuade que le bon Dieu ne permettra pas qu’elle reste ainsi. Je prierai tant qu’il se laissera fléchir » (CF 117). Léonie en effet finira par se redresser, au point de comprendre mieux que ses sœurs la – future – petite voie de Thérèse. Tout au long de leur vie, Louis et Zélie se mettent « dans la disposition d’accepter généreusement la volonté du bon Dieu, quelle qu’elle soit, car ce sera toujours ce qu’il peut y avoir de mieux pour nous » (CF 204). Ils ont pu l’expérimenter, malgré les difficultés et… au sein même de ces difficultés. Cette « disposition » est toujours œuvre de conversion. Grâce à elle, nous donnons prise au « bon Dieu » pour agir dans nos vies.

 

3 pistes pour s’approprier l’Évangile et suivre l’exemple de Louis et Zélie :

Dans l’Évangile, les foules entendent l’appel de Dieu à travers l’exhortation de Jean-Baptiste proclamant un baptême de conversion en vue de la rémission des péchés. Dans sa vie, Zélie entend l’invitation à considérer l’homme qu’elle allait croiser : Louis Martin. Sommes-nous également attentifs aux appels de Dieu dans nos vies quotidiennes ? Prenons-nous le temps de discerner ces appels ? Comment y répondons-nous ?

La foi et la disponibilité de cœur et d’esprit ont permis à Louis et Zélie d’accepter d’être bousculés, au point de consentir à une vie ne correspondant pas, initialement, à leur conception d’une vie sanctifiée. Mettons-nous nos existences pleinement sous le regard miséricordieux de Dieu, ou lui cachons-nous (à lui, mais peut-être à nous aussi) les points sombres ou douloureux de nos vies ? Cela revient à nous demander si notre attitude est bien une attitude filiale, confiante, celle d’un enfant envers le meilleur des pères, ou bien si nous lui présentons un personnage n’étant pas vraiment nous-mêmes…

Le salut des hommes est en Dieu, ne cesse de proclamer Jean-Baptiste. Louis et Zélie l’ont expérimenté. Livrés à eux-mêmes, ils ne se seraient probablement pas donnés l’un à l’autre, ils n’auraient pas eu la joie d’être parents, ils n’auraient probablement trouvé ni leur place ni aperçu la beauté de la place qui était la leur. Sommes-nous si sûrs d’être au clair avec cette question de notre place : l’avons-nous trouvée ? Savons-nous reconnaître la beauté de cette place qui est nôtre ?

 

Fr. Cyril Robert, ocd (Paris)

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Prier chaque jour de la semaine

 

Lundi 5 décembre

 Vivre en chrétien

 

Si Zélie, femme de premier plan, tient une place prépondérante dans ce ménage, celle-ci ne cesse de louer la bonté de son mari : « C'est un saint-homme que mon mari, j'en désire un pareil pour toutes les femmes ». Fervents chrétiens, Zélie et Louis assistent chaque matin à la Messe de 5 h 30. ils pratiquent le jeûne et la prière en famille, respectent avec une belle conviction le repos du dimanche. Ils mettent en pratique leur Foi : ils visitent les malades, les vieillards isolés, les mourants. Il leur arrive parfois d'accueillir les vagabonds à table...

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) Il paraît que tu n'as pas été content de ma lettre du premier de l'An. Que voulais-tu que je te dise ? Si je t'avais fait des compliments, tu te serais moqué de moi, si je t'avais prêché, tu en aurais ris, de sorte que ce que j'ai mis me passait dans l'idée au moment. Mais cela n'empêche pas que je t'aime et que je donnerais tout ce que j'ai plutôt que de t'abandonner, quand même tu en viendrais à m'oublier et ferais les plus grandes sottises » (Zélie).

 

Parole de Dieu : « Quiconque demande reçoit ; cherche, trouve ; et à qui frappe, on ouvrira » (Luc 11, 11).

 

Dans ma vie

 

« Femmes, soyez soumises à vos maris ! » Eh bien oui, il faut bien se le dire, puisque cette parole nous vient du Christ, le Verbe de Dieu qui parle dans les Écritures. Certes, cet appel nous vient de Saint Paul ; pour autant nous savons que ses épîtres sont la parole de Dieu. Cette soumission n'est en rien celle de l'Islam, qui chosifie l'homme et le dégrade. Elle est en réalité une demande spécifique qui invite la femme, celle qui porte la vie, à ne pas s'attribuer la maternité de toute chose dans le ménage. C'est en se livrant à elle, totalement que le Christ a aimé l’Église, poursuit Saint Paul, que l'homme rend possible cet ordre : « Femmes, soyez soumises à vos maris ! ».

 

Effet de Conversion : La loi de l'Amour consiste à renoncer à soi-même, à porter sa croix et à suivre Jésus. Pour mieux aimer mon conjoint, mes enfants, ceux qui m'entourent, suis-je prêt à faire passer en deuxième position mes aspirations secondaires, celles qui ne sont pas de l'ordre de l'essentiel ?

 

Mardi 6 décembre

Maladie

 

Zélie s'occupe consciencieusement de ses bonnes et de ses ouvrières, souvent jeunes et inexpérimentées. Une première épreuve va s'abattre sur la famille Martin. En 1876, la maladie frappe une première fois la famille Martin. C'est d'abord la sœur de Zélie, Marie-Dosithée, rongée par la tuberculose. Zélie en est très affectée. Elle se résout à consulter pour elle-même un médecin en décembre 1876, chose qu'elle avait mise de côté malgré des maux de têtes et des douleurs d'estomac récurrentes.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à un ami) Je sens le besoin de te féliciter ou plutôt de remercier avec toi le Seigneur, et cela de tout mon pauvre cœur, de la grande faveur qu'il a bien voulu t'accorder en décembre dernier, époque à jamais mémorable ! (son ami était revenu à la pratique religieuse) De cette faveur, on en connaîtra au juste le prix que plus tard... » (Louis).

 

Parole de Dieu : « Qui cherchera à épargner sa vie la perdra, et qui la perdra la sauvera » (Luc 17, 33).

 

Dans ma vie

 

L'avent et le Carême sont les temps liturgiques qui invitent à la conversion, comme deux grandes retraites annuelles. Ce sont de véritables exercices spirituels. Louis et Zélie aimaient se retrouver auprès du Seigneur dans ces moments particuliers. Il est bon de rester avec son époux aux pieds du Maître, assis dans le silence. Rien n'est plus important que cela, c'est la meilleure part qui résume à elle toute seule la vie contemplative. La conversion, le retournement de tout l'être vers celui qui est à l'origine, est un bouleversement salutaire à désirer ardemment pour soi-même et pour les autres.

 

Effet de Conversion : Je prends la résolution de consacrer au Seigneur une demi-heure de cette journée par un temps de prière silencieuse et de méditation.

 

Mercredi 7 décembre

Renoncement

 

Zélie n'avait pas pris le temps de faire le point sur sa santé. Le diagnostic est sans appel : elle est affectée d'une « tumeur fibreuse » au sein très avancée. Toute opération est considérée alors comme inutile. Zélie reçoit la nouvelle avec courage, mais son mari, Louis, est « comme anéanti ». Isidore Guérin, le frère de Zélie, devenu pharmacien à Lisieux, lui fit rencontrer un grand chirurgien. Ce dernier pose le même diagnostic qu'antécédemment : il est trop tard pour envisager une opération.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) Tu sais que Louis est rigoureux observateur des Commandements de l’Église, il ne voudrait ni faire gras, ni ne pas jeûner pour un empire et je doute que ma tante soit aussi fidèle à son devoir. Quand M.D. est venu, ce Carême, tu ne pourrais croire combien nous avons été gênés. Louis jeûnait seul, puisque je m'en trouve dispensée pour le moment ; il nous regardait manger de bonnes choses pendant qu'il ne faisait que sa légère collation » (Zélie).

 

Parole de Dieu : « Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle ». (Jean 12, 25).

 

Dans ma vie

 

Certains démons ne se combattent que par le jeûne, pouvons-nous lire de la plume des plus grands auteurs spirituels de la tradition Catholique. En sommes-nous sûrs ? Nous devrions probablement l'être... si l'on croit les témoignages de ceux chez qui la pratique de l'ascèse corporelle, régulée avec discernement et dans l'obéissance à un bon directeur spirituel, porte des fruits magnifiques. L’Église demande le jeûne à ceux qui le peuvent certains jours de l'année, Mercredi des Cendres et Vendredi Saint. Elle n'interdit pas la pratique en Avent.

 

Effet de Conversion : Je choisis aujourd'hui de me priver de quelque chose pour m'unir à ceux qui manquent du nécessaire. Sans oublier de vivre cela avec le Christ qui s'offre à Son Père, dans l'Esprit Saint.

 

Jeudi 8 décembre

Retour au Père des Cieux

 

Le 24 février 1877, Marie-Dosithée s'éteint. Pour Zélie, c'est un coup très dur ; son mal empire. En juin de la même année, elle se rend à Lourdes malgré ses souffrances... mais il n'y a pas de miracle. Rentrée à Alençon, elle prépare sa tribu à son prochain départ. Elle reçoit l'extrême onction le 26 août en présence de Louis et de ses filles et meurt le 28 août 1877 après deux jours d'agonie. Ses funérailles sont célébrées dans l'actuelle Basilique Notre Dame d'Alençon. Le 29 août, elle est inhumée au cimetière d'Alençon. Sa famille est effondrée. La dernière de ses cinq filles, Thérèse, n'a pas cinq ans.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) La petite Léonie ne pousse pas bien ; elle ne paraît pas vouloir marcher. (…) Elle vient d'avoir la rougeole dont elle a été bien malade, avec des convulsions très fortes. Pauline est toujours la même. Elle est bien amusante et espiègle. (…) L'autre joue, je faisais le mois de Marie avec elle et je lui disais de prier le Bon Dieu pour toi ; elle a interrompu sa prière en pleurant, elle voulait voir son « tonton » ! ».

 

Parole de Dieu : « Tu sauvas mon âme de la mort pour que je marche à la face de Dieu dans la lumière des vivants ». (Psaume 56, 24).

 

Dans ma vie

 

La prière en famille n'est pas toujours aussi tranquille que l'office des Complies à l'Abbaye Saint Pierre de Solesmes. Les petits enfants ont parfois du mal à rester à genoux, tandis que les adolescents pourront être tentés de se passer de ce temps consacré à l'adoration, à l'examen de conscience et à l'action de grâce. Et pourtant, c'est comme cela que Dieu permet les choses. La perfection de la prière n'est pas d'abord dans l'attitude extérieure, même si celle-ci à son importance, mais dans la manière d'être présent à celui qui, venant des profondeurs de notre cœur où nous descendons si rarement, vient nous chercher dans une brise légère.

 

Effet de Conversion : Je réserve quelques instants à la contemplation de la création : en observant l'harmonie de l'oeuvre de Dieu, je nourris mon âme et la rends plus belle encore.

 

Vendredi 9 décembre

Installation à Lisieux

 

En novembre 1877, Louis et ses cinq filles choisissent de s'installer à Lisieux pour se rapprocher d'Isidore Guérin, frère de Zélie, qu'un conseil de famille a désigné subrogé tutelle des enfants. Les bonnes relations familiales entretenues notamment par Zélie, avec Isidore et son épouse, facilitent cette prise de décision. L'oncle et la tante sont persuadés que le transfert à Lisieux est une sage solution. Louis, d'abord réticent, est finalement gagné à cette idée. Ils trouvent à Lisieux une maison bourgeoise entourée d'un parc coquet : les Buissonnets.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) J'ai le portrait de mon père et le tien sur la cheminée ; ils sont parfaitement réussis et surtout très ressemblants. Pourtant Pauline ne te reconnaît pas. Elle dit : « Voilà Bon-Papa, et l'autre, c'est un curé ». (…) Si ça pouvait être la vérité ! Je donnerai de bon cœur ma part d'héritage pour que tu sois un bon curé. (…) Enfin, on a vu d'aussi grands miracles, mais pas de plus grands ». (Zélie).

 

Parole de Dieu : « Il délivre le pauvre qui appelle et le petit qui est sans aide ; compatissant au faible et au pauvre, il sauve l'âme des pauvres ». (Psaume 72, 12-13).

 

Dans ma vie

 

Les bonnes relations entretenues en famille, dans le respect des uns et des autres, mais sans repli sur soi, sont un signe de l'amour trinitaire. Dieu est famille. Dieu est amour. Le respect dû aux parents, aux anciens, est un principe majeur de l'Evangile. La présence des cousins, des enfants est un devoir pour tout Chrétien. « Regardez comme ils s'aiment ! ». L'évangélisation passe par le témoignage de l'amour échangé et vécu. Les bons repas en famille, c'est bien, la prière, la participation aux messes aux offices liturgiques, c'est encore mieux. L'Avent, c'est aussi fait pour ça !

 

Effet de Conversion : Je prends le temps de nommer les membres de ma famille proche, spécialement ceux qui m'ont blessé, et je mes confie à la maternité de Notre Dame.

 

Samedi 10 décembre

Continuer d'avancer sous le regard de Dieu

 

Louis a donc vendu le commerce familial d'Alençon et vit désormais de ses rentes. Il se consacre à ses filles et en particulier à Thérèse, qu'il appelle sa « reine » et elle son « roi ». Il m'emmène souvent en promenade aux alentours. L'aînée, Marie, âgée de dix-sept ans, prend en main le fonctionnement de la maison, avec l'aide d'une bonne engagée pour la circonstance. Pauline, du hait de ses seize ans, s'occupe de l'éducation des deux plus petites, spécialement de Thérèse. Quant à Louis, isolé de ses amis alençonnais, il vit intensément sa solitude, par la lection, la meditation, l'oratio (prière) et la contemplatio.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à un ami) Dernièrement, je t'ai parlé de mes cinq filles, mais j'ai oublié de te dire que j'ai encore quatre enfants qui sont avec leur sainte mère, là-haut où nous espérons aller les rejoindre un jour !... Alors je ne dirai plus : « Oh ! Qui me rendra mon Hélène ? » Avec Hélène, sont encore deux petits Joseph et une autre jolie petite Thérèse » (Louis).

 

Parole de Dieu : « Enfants, écoutez-Moi, Je suis votre père, faites ce que Je vous dis, afin d’être sauvés » (Ben Sirac 3,1).

 

Dans ma vie

 

« Qui me rendra mon Hélène ? » Louis a pu connaître cette tristesse de l'absence d'un être très cher et aimé. Dans le silence de sa prière, dans le secret de son âme bouleversée, il sait. Il sait qu'en se rapprochant de Dieu, il se rapproche de ceux qui sont avec Lui. Mystère de communion ! C'est à la Messe en particulier que les âmes chrétiennes, celles qui militent encore sur la terre et celles qui triomphent pour toujours dans le Ciel, se retrouvent vraiment dans l'amour. « Qui me rendra mon Hélène ? » Elle est là, maintenant, avec nous, en Dieu.

 

Effet de Conversion : Est-ce que je suis attentif aux mères enceintes de mon entourage ? Je choisis aujourd'hui, si j'en ai la possibilité, de poser un acte de Charité en direction d'une maman qui attend du bébé.

 

Les textes de cette Retraites ont été publiés en 2015 par Les Carmes de Paris (pour les méditations des Dimanches) et sont extraites du Hors Série de Parole et Prière, "Mon Avent avec Saints Louis et Zélie Martin", publié également en 2015 (pour les textes des semaines).

 

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26 novembre 2016

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin

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Accueillir la nouveauté de Dieu avec saints Louis et Zélie Martin

 

Saints Louis et Zélie Martin

 

Ils sont les premiers ! Louis et Zélie Martin, canonisés le 18 octobre dernier, sont le premier couple de l’histoire à être canonisés ensemble, en tant que mari et femme… Mais qui sont-ils vraiment ? Sont-ils uniquement les parents de la petite Thérèse, parents dont la vie aurait semblée inintéressante s’il n’y avait pas eu leur illustre fille ? Sont-ils au contraire des saints inimitables ? En quoi leur vie de foi peut-elle nous être encore significative aujourd’hui ? Enfin, quel lien établir entre ce couple et la grâce de Noël à venir ?

Les différents thèmes abordés au cours des quatre dimanches de l’Avent répondront à ces diverses interrogations. Nous découvrirons en effet le déroulé de leur vie progressivement au cours de la retraite. Cependant, nous pouvons d’ores et déjà répondre à la dernière question : Louis et Zélie, comme Marie et Joseph, ont accueilli le don de Celui qui est la Vie, ils ont accueilli la présence sanctifiante de l’Amour. Leur vie commune, que nous suivrons de manière chronologique au cours de la retraite en ligne, nous donnera de voir combien la grâce de Noël – c’est-à-dire la grâce de l’Amour venant prendre chair parmi nous – s’actualise dans une vie ou dans un foyer partageant la foi quotidienne de l’humble famille de Nazareth.

 

La sainteté dans la vie de famille

 

Mais ne nous faisons pas d’illusions ! Si Louis Martin pouvait écrire à ses filles « que […] notre famille, quoique très humble, a l’honneur d’être au nombre des privilégiées de notre adorable Créateur » (Correspondance Familiale CF 231), cet honneur n’est pas destiné à être l’apanage de foyers familiaux ‘‘élitistes’’. À l’image de la vie de la petite Thérèse, Louis et Zélie ont mené une vie simple, exempte d’événements ou de grâces extraordinaires. Mieux, ils ont traversé des périodes de difficultés d’ordre familial (l’éducation difficile d’une enfant, la mort de plusieurs nourrissons, les finances parfois incertaines du foyer…) ou d’ordre moral (face à la tentation de désespoir notamment…). Même si Louis et Zélie ont vécu au XIXème siècle, leurs difficultés et leurs luttes nous donnent à voir un couple très actuel, proche de nos préoccupations, de nos joies, de nos propres combats.

La sainteté est accessible et elle n’est pas triste : voilà ce que la vie de Louis et Zélie nous enseigne, entre autres. N’ayons donc pas peur d’aspirer comme eux à la sainteté, n’ayons pas peur d’expérimenter à notre tour la beauté de la sainteté chrétienne. Louis et Zélie ne sont pas nés saints, ils le sont devenus… Avaient-ils des prédispositions prometteuses à ce sujet ? Il ne semble pas. Ils ont vécu la foi chrétienne en la prenant ‘‘simplement au sérieux’’, en mettant en pratique les commandements du Christ et en suivant les recommandations de l’Eglise. Cela a changé leur vie. Pas de mortifications démesurées, pas de prosélytisme exacerbé, pas de rigorisme mortifère : Louis et Zélie ont vécu la sainteté dans la situation propre qui était la leur. Que leur exemple et la grâce de la venue de Jésus permettent à l’Esprit de venir embraser le quotidien de nos vies d’aujourd’hui !

 

Notre retraite d’Avent avec les Martin

 

Avec Louis et Zélie, nous apprendrons à accueillir la nouveauté de Dieu qui se dévoile au grand jour de Noël. Nous suivrons quatre étapes, comme les quatre semaines de l’Avent, avec en plus un court message pour le jour de Noël :

 

  1. Attendre l’heure de Dieu

  2. Trouver sa place

  3. Accueillir la vie

  4. Sortir de chez soi

 

Chaque samedi, un message électronique. Vous sera envoyé : vous pourrez aussi y télécharger le texte (en format pdf) qui comprend une méditation pour le dimanche et pour la semaine suivante et un calendrier de l’Avent pour nourrir chaque journée, du lundi au samedi.

 

Bonne retraite à chacun, en union de prière !

 

Fr. Cyril Robert, ocd (Paris)

 

Les sources de cette Retraite

 

J'ai compilé et réactualisé à cette année deux Retraites de l'Avent qui ont été proposée en 2015 en une seule : La 1e retraite a été proposée par les Carmes de Paris dont j'ai gardé les méditations pour le dimanche, et la seconde par le hors série du magazine « Paroles et Prière » Mon Avent avec Saints Louis et Zélie Martin », dont j'ai volontairement placé les textes pour chaque jour de la semaine. F.Monvoisin, rédacteur du blog Images Saintes

 

 

La nouveauté de Dieu

Evangile de Jésus-Christ selon st Luc 2, 10-14

 

L’ange du Seigneur se présenta devant les bergers, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »

Noël ! Le Verbe prend chair, Jésus naît. Marie et Joseph donnent au monde le Sauveur, les anges chantent « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ! » [Lc 2,14]. Les bergers accourent, les mages ne tarderont pas. C’est un instant de paix, un instant de bonheur mais aussi un instant d’épreuve : n’oublions pas que la venue au monde de Jésus advient dans l’inconfort d’une étable, suite au manque d’hospitalité des habitants de Bethléem. Qu’importe, Marie et Joseph ont donné le meilleur d’eux-mêmes et ce meilleur d’eux-mêmes a été… le Fils de Dieu lui-même !

Louis et Zélie ont également cherché à donner le meilleur d’eux-mêmes, là où ils étaient, appuyés sur une foi profonde parfois mise à rude épreuve, mais une foi solidement enracinée en Christ. Ce meilleur d’eux-mêmes s’est traduit là aussi par la venue au monde, par le don au monde, d’une enfant, ou plus exactement du dernier enfant de la famille, venant couronner l’éclat de la sainteté de Louis et Zélie. Deux semaines après cette heureuse naissance de 1873, Zélie témoigne dans une lettre de sa joie après la peine :

« Je suis tout-à-fait rétablie maintenant, la petite va bien aussi, elle promet d’être très forte […] La petite n’est pas du tout difficile pendant le jour, mais la nuit elle nous fait souvent payer cher sa bonne journée. Hier soir, je l’ai tenue jusqu’à onze heures et demie, je n’en pouvais plus de lassitude ; après, heureusement, elle n’a fait que dormir. Cette enfant s’appelle Thérèse ; tout le monde me dit qu’elle sera belle, elle rit déjà. Je m’en suis aperçue pour la première fois mardi. J’ai cru que je me trompais, mais hier le doute n’était plus possible ; elle m’a regardée bien attentivement, puis elle m’a fait un sourire délicieux. Pendant que je la portais, j’ai remarqué une chose qui n’est jamais arrivée avec mes autres enfants : lorsque je chantais, elle chantait avec moi… Je vous le confie à vous, personne ne pourrait y croire. » (CF 85).

Eh bien, osons croire, comme Louis et Zélie donnant au monde Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, en la bonté de Dieu donnant le meilleur en nous ! L’Homme est fait pour donner et se donner lui-même, car il est – au fond de lui-même – Amour, créé à l’image de ce Dieu qui n’est qu’Amour (1 Jn 4,16). Que Louis et Zélie intercèdent ainsi pour nous, qu’ils nous apprennent à faire confiance en Notre-Père, à suivre Jésus-Christ, à être mus par l’Esprit : acceptons nous aussi d’être aimés et d’aimer à notre tour ! Joyeux Noël !

 

Fr. Cyril Robert, ocd (Paris)

 

Première semaine de l'Avent

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Attendre l’heure de Dieu

 

Premier Dimanche de l'Avent

Dimanche 27 novembre 2016

 

Evangile de Jésus-Christ selon St Luc 21,25-36

 

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

 

La méditation de la semaine

 

« Je suis sûre que tu réussiras si tu le veux » (1ère lettre de Zélie, à son frère, le 1er janvier 1863) Que peut-il y avoir de commun entre l’attente de la venue au monde d’un enfant – ou plus exactement de la venue au monde de l’Enfant sur qui reposent la promesse de Vie et le salut du monde – et les événements catastrophiques évoqués par Jésus dans l’Evangile de ce premier dimanche de l’Avent ? Le Christ, s’adressant à ses disciples, met le doigt sur une venue provoquant « l’angoisse », « la frayeur », l’ébranlement même des fondations du monde. Or, il s’agit de la manifestation glorieuse du Dieu-fait-homme, c’est-à-dire de Celui qui vient à la rencontre de l’humanité pour la mener paître en cette Terre promise à Israël depuis des siècles, en ce Paradis ouvert même à un bandit (le bon larron), en cette Vie de délices où il n’y aura plus ni maladie ni mort ni pleurs ni gémissements !...

 

« Comprenez »…

 

« Comprenez », demande Jésus à ses disciples, oui « comprenez » que l’important n’est pas tant de savoir exactement de quoi l’avenir sera fait, mais de veiller, de prier, de puiser dans la foi la force de tenir debout face à des événements pouvant se révéler dramatiques, imprévus, et bouleversant nos vies. Ainsi, si des hommes de foi en Israël avaient correctement interprété l’Ecriture au point de savoir que le Christ à venir naîtrait à Bethléem, en terre de Juda, personne en revanche n’avait envisagé que le prophète annoncé serait Dieu lui-même venant prendre chair, naissant comme un homme parmi d’autres, en un lieu aussi pauvre qu’une mangeoire… Le roi Hérode ne l’avait pas anticipé, les grands prêtres et les scribes ne l’avaient pas compris, les habitants de Bethléem recevant Joseph et Marie non plus, et le peuple d’Israël lui-même pensait fermement que « le Christ, à sa venue, personne ne saura d’où il est » [Jn 7,27]. Pourtant, Dieu est droit ; il n’est « pas de ruse en Dieu, mon rocher », proclame le Psalmiste [Ps 92 ,16]. Cette incompréhension des hommes et la « menace [évoquée par le Christ] sur le monde habité » [Lc 21,26] viennent du fait que l’homme a perdu sa simplicité d’enfant, son cœur est bien souvent malade et compliqué. La réaction cruelle d’Hérode faisant mettre à mort des enfants innocents, suite à l’annonce de la naissance du Prince de la Paix, dévoile bien un cœur malade et fermé sur lui-même. Le Très-Haut, lui, n’est ni fourbe ni cruel, et son projet pour chacun de nous est simplement un projet de Vie. Si nous soupirons tous après cette Vie - pour laquelle nous avons été façonnés dès l’origine - avons-nous assez de disponibilité de cœur et d’esprit pour la discerner et savoir l’accueillir ? Avons-nous vraiment la foi en ce Dieu qui met en nous ces aspirations immenses au bonheur, à l’épanouissement de nos talents, à la vie de famille ou à la vie consacrée… - et souhaite plus que nous leur accomplissement ?

L’Evangile de ce premier dimanche de l’Avent attire notre attention sur le fait que dans notre quête de bonheur, Jésus ne nous demande pas de ne pas nous tromper mais il nous demande plus fondamentalement de veiller : « veillez donc et priez en tout temps » [Lc 21,36]. La recommandation du Christ appelle une attitude de foi, une attitude de disponibilité à la Vie du Royaume, une attitude remettant éventuellement en cause nos priorités ou nos certitudes. « Cherchez et vous trouverez […] car qui cherche trouve » [Lc 11,9-10], affirme vigoureusement Jésus. Celui qui cherche sait bien qu’il se trompe facilement ou régulièrement (puisqu’il cherche !), avant de trouver ce qu’il cherchait. C’est pourquoi l’appel de l’Evangile de ce jour ne prend pas la forme d’un appel à ne pas se tromper, mais il invite à rester éveillés. Nous avons droit à l’erreur, nous avons droit à la remise en cause de nos certitudes, nous avons droit à l’échec… Dieu nous invite au sein de ces situations, il nous invite surtout au sein de ces situations, à rester dans une attitude de foi vigilante. Nous ne sommes pas le centre de nos vies, nous sommes liés à Celui qui nous a créés et rachetés, nous sommes liés à Celui dont le projet de Vie pour nous demeure ferme jusqu’au bout, y compris dans les méandres de nos vies. « Je suis venu pour que les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en surabondance » [Jn 10,10], rappelle Jésus. Jusqu’où oserons-nous le croire ?

 

Une ouverture de cœur au sein des méandres de nos vies

 

La vie de Zélie Guérin et de Louis Martin nous invite à rester fermes dans cette audace de la foi. Ils ont quotidiennement travaillé, par la prière et par la foi, à obtenir ou à maintenir une véritable ouverture de cœur et d’esprit face aux méandres de leurs vies respectives.

Zélie, née Azélie-Marie Guérin, naît le 23 décembre 1831 dans l’Orne, près d’Alençon, où ses parents déménagent quelques années plus tard. Elle est le deuxième enfant de ses parents Isidore et Louise-Jeanne. L’aînée est sa sœur Elise, le cadet est un garçon. Il s’appelle Isidore, comme son père. Elle reçoit une éducation chrétienne, est entourée de parents attentifs. Malheureusement, ceux-ci sont très austères. En fait, Zélie est privée d’affection, tant par son père que par sa mère, pendant toute sa jeunesse. « Mon enfance, ma jeunesse ont été tristes comme un linceul, écrit Zélie à son frère, car si ma mère te gâtait, pour moi, tu le sais, elle était trop sévère ; elle, pourtant si bonne, ne savait pas me prendre, aussi j’ai beaucoup souffert du cœur » (Correspondance Familiale CF 15). Zélie n’aura jamais ne serait-ce qu’une poupée pour jouer … Mais plutôt que de sombrer dans une certaine déprime, Zélie cherche à maintenir ses aspirations légitimes à la tendresse et à l’affection. Sa soif d’être aimée se reporte sur le Seigneur, sa soif d’aimer à son tour s’oriente vers les plus démunis. Zélie sent monter en elle le désir impétueux de se vouer à Dieu et aux pauvres. Son idéal de mener une vie valant la peine d’être vécue n’est pas entamé par sa « souffrance du cœur »… Zélie cherche quelle peut être la volonté de Dieu pour elle, mais elle ne la comprend pas encore vraiment…

Louis Martin, de son côté, naît quelques années avant Zélie, le 22 août 1823, à Bordeaux. Sept années plus tard, sa famille s’installe à Alençon. Le jeune Louis passe une jeunesse apparemment sans heurts, il apprécie la belle littérature et les ouvrages sur la vie des saints. On pourrait alors penser que Zélie et Louis – vivant tous deux dans la même petite ville – auront tôt fait de se rencontrer, de s’aimer, de se donner l’un à l’autre en fondant une famille. Il n’en est rien ! Louis lui aussi se trompe encore sur l’orientation à donner à sa vie. Après un apprentissage professionnel du métier d’horloger, il s’oriente vers le monastère du Grand-Saint-Bernard, hospice monastique juché à 2 472 mètres d’altitude, à une trentaine de kilomètres du Mont-Blanc, en Suisse. Louis portera toujours en lui un goût prononcé pour la solitude, la contemplation, l’aventure aussi. Mais après un essai au monastère, à l’âge de 22 ans, Louis se voit contraint de revenir à Alençon, pour y apprendre… le latin ! En effet, c’est une condition nécessaire pour devenir chanoine au Grand-Saint-Bernard. C’est une grosse épreuve pour le jeune homme. Pendant un an et demi, il se lance dans l’étude du latin avec opiniâtreté, mais c’est l’échec : il n’y arrive pas, ces études le fatiguent, la déception est terrible. Louis tombe malade…

À Alençon, Zélie se tourne à son tour vers la vie religieuse. Elle a l’ardent désir de devenir Fille de la Charité à l’Hôtel-Dieu d’Alençon, afin de pouvoir se consacrer à Dieu et aux malades hospitalisés. Vers 18 ou 19 ans, elle se rend sur place, accompagnée de sa mère. L’entrevue avec la supérieure tourne court, celle-ci annonce à Zélie qu’elle n’a pas la vocation. Pour Zélie comme pour Louis, c’est l’échec. Le coup est d’autant plus rude que cet idéal de vie religieuse serait venu combler le vide affectif dont Zélie avait souffert depuis sa plus tendre enfance. Les vies de Louis et de Zélie prennent l’allure de deux trajectoires élancées vers le Ciel et subitement brisées. Louis a jeté toutes ses forces dans la bataille, mais c’est la déroute. Zélie s’est réfugiée toute entière dans une vie qu’elle projetait meilleure et pour elle, mais là encore c’est la désillusion…

 

La force puisée dans la foi et la prière

 

Revenons à l’Evangile pour évaluer la situation de Louis et de Zélie : « comprenez » [verset 30], nous dit Jésus aujourd’hui, oui « comprenez » [verset 31] que l’important n’est pas tant de savoir exactement de quoi l’avenir sera fait, que de veiller, de prier, de recevoir dans la foi la grâce de tenir debout face à une épreuve comme celle endurée par Louis et Zélie. L’un comme l’autre puisent en la foi et en la prière la force de ne pas se laisser aller à une certaine déprime. La prière faite par Zélie juste après avoir été éconduite de son projet de vie religieuse l’exprime bien : « mon Dieu, puisque je ne suis pas digne d’être votre épouse […], j’entrerai dans l’état de mariage pour accomplir votre volonté sainte. Alors, je vous en prie, donnez-moi beaucoup d’enfants, et qu’ils vous soient tous consacrés »… Déçue, Zélie se bat pourtant pour continuer à croire en un vrai projet de Vie de Dieu pour elle, malgré une forte tentation de croire que ce projet de Vie n’est, finalement, qu’un ‘plan B’ venant prendre la place d’un ‘plan A’ ayant échoué. Son cœur et son esprit restent ouverts.

Louis, lui, se lance sans plus tarder dans son activité professionnelle. Il tient un commerce d’horlogerie dans la ville. Il ne pense apparemment pas à se marier. Une paroissienne ne tarde pas à lui offrir une statue de la Vierge de l’Annonciation (il s’agit de la future Vierge du Sourire !), Louis se montrant très porté à la prière tout en se révélant très actif dans les milieux caritatifs. Lui aussi, malgré la douleur de n’avoir pas pu réaliser son rêve, maintient une ouverture de cœur et d’esprit envers son Seigneur. Louis, comme Zélie, pourrait faire sienne cette prière du jeune Samuel : « parle [dans ma vie] Seigneur, car ton serviteur écoute » [1 S 3,10]. Cette situation durera plusieurs années. Le Seigneur agira et parlera au cœur de l’un et de l’autre, car ils finiront par accomplir leur projet de Vie ; le 2ème dimanche de l’Avent nous permettra de le découvrir. Ce projet de Vie aboutira si bien que Zélie, forte de cette expérience, pourra écrire à son frère : « je suis sûre que tu réussiras si tu le veux » (CF 1) ; tu réussiras… mais sous le regard du Seigneur, et peut-être pas de la façon initialement envisagée !

 

3 pistes pour s’approprier l’Evangile et suivre l’exemple de Louis et Zélie :

 

Ce 1er dimanche de l’Avent nous permet de constater combien Louis et Zélie ont cherché à comprendre, à l’invitation de Jésus, quel était ce projet de Vie pour chacun d’eux. Avons-nous ou travaillons-nous à avoir, nous aussi, cette disponibilité de cœur et d’esprit pour correspondre au projet de Dieu dans nos vies ? Nous sommes si souvent happés par des agendas bien chargés ou une vie bien (trop) réglée…

Louis et Zélie n’avaient pas envisagé le mariage, au point que leurs déconvenues semblaient prendre la forme d’un échec définitif dans leur vie. Comment envisageons-nous à notre tour nos propres échecs : à vue humaine, ou comme une façon de rebondir malgré une inévitable douleur ? Nous reconnaissons-nous un droit à l’erreur, sous le regard du Seigneur ? Ayons l’audace de nous pardonner à nous-mêmes nos propres erreurs. Ne laissons pas les déconvenues prendre les rênes de nos vies…

Enfin, la foi chrétienne et la prière tiennent une grande place dans la vie de Louis et de Zélie. Elles ont été leur soutien là où elles auraient pu être rejetées (‘si Dieu existe, pourquoi tant de déconvenues s’acharnent-elles contre moi ?’). Elles ont contribué à poser des fondations solides dans leur vie. Notre foi s’éclipse-t-elle, ou se révèle-t-elle au contraire un appui, quand une difficulté vient à se présenter ?

Fr. Cyril Robert, O.C.D. (Paris)

 

Prier chaque jour de la semaine

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Lundi 28 novembre

Attiré par Dieu

 

Fils de Pierre-François Martin (1777-1865) et de Fanie Boureau (1730-1883), Louis Martin naît le 22 août 1823 à Bordeaux. Dernier d'une famille de cinq enfants, il est élevé au hasard des garnisons militaires de son père, militaire de carrière. Après ses études, Louis entreprend le métier d'horloger. Âgé de 22 ans, il se sent attiré par la vie consacrée, il demande à entrer au Grand-Saint-Bernard, couvent de Chanoines Réguliers dans les Alpes Suisses. Sa candidature est ajournée car il ne connaît pas assez le latin. Il séjourne ensuite trois années à Paris, puis rejoint Alençon chez ses parents qui occupent un magasin d'horlogerie-bijouterie, rue du Pont Neuf.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« Mon très cher frère, (…) je désire de tout mon cœur que tu réussisses dans tes entreprises et je suis sûre que tu réussiras si tu le veux ; cela ne dépend que de toi, le Bon Dieu protège tous ceux qui ont confiance en Lui, il n'y en a jamais un seul de délaissé ». (Zélie).

 

Parole de Dieu : « Repentez-vous, car le Royaume de Dieu est proche » (Saint Matthieu 4, 17).

 

Dans ma vie

 

Le conseil de Zélie à son frère Isidore est précieux : il lui garantit le succès de son activité professionnelle. C'est en soi véritablement extraordinaire... Pour celui qui rêve de s'épanouir dans son travail, il n'y a pas mieux ! Et Dieu sait si, dans notre monde hyper actif de ce début du XXIe siècle, les candidats au succès sont nombreux. Zélie ajoute simplement une condition, « qui ne dépend que de toi », dit-elle : faire confiance à Dieu qui vient pour nous sauver et mettre en ordre nos affaires si mal en point sans lui. Mais attention, il sait mieux que nous ce qui est bon pour nous !

 

Effet de Conversion : Dans les difficultés professionnelles, je garderai le cœur tendu vers les réalités d'en-haut, à l'image de Louis et Zélie, qui eurent l'audace de tenir bon dans le quotidien parfois hasardeux de leurs entreprises parce qu'ils savaient que le Ciel est le véritable et seul horizon de l'existence.

 

Mardi 29 novembre

Jeunesse

 

Azélie-Martin Guérin, appelée Zélie, naît le 23 décembre 1831 à Gandelain, village proche de Saint Denis sur Sarthon. Son père, Isidore Guérin (1777-1865, ancien de la grande armée qui s'est battu à Wagram, soldat de Masséna et Soult pendant l'invasion espagnole, est affecté à la gendarmerie de Saint Denis sur Sablon. Sa mère, Louise-Jeanne Macé (1805-1859) est une rude paysanne. Zélie n'est pas seule : elle a une sœur aînée, Marie-Louise (1829-1877), et un frère, Isidore (1841-1909) qui naîtra dix ans plus tard. En septembre 1844, ses parents s'installent à Alençon. Zélie et Marie-Louise reçoivent alors une formation soignée au pensionnat des religieuses des Sacrés Cœurs de Picpus.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (A son frère) (…) Dans une grande inquiétude à ton sujet. Mon mari me fait, tous les jours, de tristes prophéties. Il connaît Paris, et il me dit que tu seras en butte à des tentations auxquelles tu ne résisteras pas, parce que tu n'as pas assez de piété. Il me raconte ce qu'il a éprouvé lui-même, et ce qu'il lui a fallu de courage pour sortir victorieux de tous ces combats (…). Prie, et tu ne te laisseras pas entraîner par le torrent ».

 

Parole de Dieu : « Comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi sera la venue du Fils de l’homme ». (Saint Matthieu 24, 27).

 

Dans ma vie

 

Combien de jeunes sont-ils laissés à eux-même durant leurs études ? Loin de leurs parents et de leur base. Ils sont comme un arbre transplanté des rives verdoyantes d'un gave vers un désert aux nombreux mirages. Ils ont l'impression de contrôler la situation mais, faute de racines bien profondes, ils se dessèchent et confondent l'air du ciel avec les fumées de Satan. Que de paradis artificiels aujourd'hui : la drogue, le sexe, l'alcool, les mondanités, la séduction... Pour que le feuillage des âmes reste toujours vert, il suffit de s'accrocher aux Sacrements, à la parole de Dieu, au service des pauvres, à un directeur spirituel, à la prière silencieuse... et aux bons amis qui nous aident à avancer.

 

Effet de Conversion : Je désire de tout mon cœur offrir aujourd'hui une contradiction, à laquelle je serai en butte, à l'intention d'un jeune, que je connais ou pas, en grave difficultés dans la construction de sa personnalité.

 

Mercredi 30 novembre

Fervent Catholique

 

Alençonnais, Louis mène pendant huit ans une vie paisible, faite surtout de travail et de prière. Ses distractions consistent en de longues parties de pêche, quelques chasses et des soirées sérieuses avec ses amis du Cercle Catholique « Vital Romet ». D'une grande foi vive et fervente, il va à la messe non seulement le dimanche mais aussi en semaine. Il pratique l'adoration du Saint Sacrement et les pèlerinages. Sédentaire, il achète à Alençon ce que l'on appelle « le Pavillon », qui est constitué d'une petite tour entourée d'un terrain propice au jardinage et à la méditation. Va-t-il se marier un jour ? Il a 34 ans, et sa mère s'inquiète pour son avenir.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) Tu habites tout près de Notre Dame des Victoires (sanctuaire parisien fondé par Louis XIII) eh bien ! Entres-y seulement une fois par jour pour dire un Ave Maria à la Sainte Vierge. Tu verras qu'elle te protégera d'une manière toute spéciale, et qu'elle te fera réussir en ce monde, pour te donner ensuite une éternité de bonheur... J'ai reçu d'elle des faveurs que moi seule connais » (Zélie).

 

Parole de Dieu : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure » (St Matthieu 25, 13).

 

Dans ma vie

 

Le cloître, refuge pour l'homme qui veut chercher Dieu. Nous aussi devrions tous avoir une arcade de cloître dans notre cœur : romane ou gothique, peu importe. Plongés dans le monde, notre bouée est cette chambre secrète, réclusion intérieure, où nous pouvons rencontrer Dieu dans le secret, seul avec le Seul, mais pourtant jamais moins seuls... que lorsque nous sommes seuls. Même marié, Louis va régulièrement « faire retraite » dans cette pauvre cellule qu'il appelle « le Pavillon ». Là, dans le silence, il se renouvelle au contact de la divine présence.

 

Effet de Conversion : A un moment où tout me poussera à détourner la tête d'un pauvre, quel qu'il soit, je veillerai à lui tendre une main secourable, à lui donner à manger, sans oublier de lui dire que Dieu l'aime et se sert des « bons samaritains » qu'il rencontre pour le lui faire savoir.

 

Jeudi 1er décembre

« Je veux devenir un saint »

 

Travailleuse et intelligente, Zélie conservera de son éducation une fragilité pouvant la conduire au scrupule. Les relations familiales ne sont pas très faciles, avec sa mère notamment, et ses souvenirs d'enfance sont empreints de grisailles : « Mon enfance, ma jeunesse ont été tristes comme un linceul ». Elle ressent assez jeune l'appel à la sainteté et songe alors à devenir religieuse et à entrer à l'hôtel-Dieu d'Alençon, mais la supérieure n'est pas de cet avis. Elle devient alors dentellière. En 1853, âgée seulement de 22 ans, elle ouvre une boutique avec sa sœur Marie-Louise qui la quitte peu de temps après pour entrer chez les Visitandines du Mans sous ne nom de sœur Marie-Dosithée.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) Tu sais bien que la vie n'est pas longue. Toi et moi, nous serons bientôt au terme, et nous nous saurons bon gré d'avoir vécu de manière à ne pas rendre notre dernière heure trop amère. Maintenant, si tu as le cœur mauvais, tu vas te moquer de moi ; si tu ne l'as pas, tu vas dire que j'ai raison ». (Zélie).

 

Parole de Dieu: « Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits ».

 

Dans ma vie

 

Vivre pour Dieu. Qu'à notre dernier instant nous ayons la force de tout remettre entre ses mains. Ce dernier instant ? Il peut arriver du jours au lendemain, d'une seconde à l'autre. Si un rien nous sépare de l'autre monde, une feuille de papier ou un rideau de soie, rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu qui frappe à la porte de notre cœur en permanence, sur un mode discret ou de manière plus vive. L'Esprit Saint ne cherche-t-il pas à faire naître en nous le Christ ? Avec Notre Dame prononçons alors un « fiat » décisif, que nous pourrons renouveler régulièrement.

 

Effet de Conversion : Je choisis de ne pas avoir peur de la mort, car je sais que Dieu est le maître de la vie et qu'il m'aide à me convertir à condition que je me livre tout entier à Sa Miséricorde.

 

Vendredi 2 décembre

La Volonté de Dieu

 

En 1858, âgé de 35 ans, sur le pont de Sarte de sa ville, louis rencontre Zélie de huit ans sa cadette. Convaincus que le doigt de Dieu est derrière cette entrevue providentielle, ils se marient le 12 juillet 1858 à minuit, à l'église Notre Dame d'Alençon. En premier lieu, ils décident de vivre comme frères et sœurs dans continence perpétuelle. Leur confesseur n'est pas de cet avis... Les naissances vont se succéder entre 1859 et 1873. Zélie donne naissance à neuf enfants, sept filles et deux garçons. Hélas, la mortalité infantile est encore très élevée à l'époque, et les Martin perdent quatre enfants en bas âge.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à sa fille Marie) Toi, ma Marie, ma grande, ma première, tu sais combien je t'aime ; eh bien continue à te dévouer de plus en plus pour tes sœurs, tâche qu'en te voyant, elles aient sous les yeux un bon modèle à imiter. Dis à Léonie que, si elle continue à être tout à fait bonne fille, je lui donnerai certainement quelque chose qui lui fera plaisir pour le premier jour de l'an ». (Zélie).

 

Parole de Dieu: « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ton épouse, car ce qui a été engendré en est de l’Esprit Saint » (Matthieu 1, 20).

 

Dans ma vie

 

La rencontre entre deux êtres qui vont bâtir ensemble leur vie et s'appuyer l'un sur l'autre pour marcher, comme deux boiteux s'entraident sur le chemin qui grimpe, n'est jamais le fruit du hasard. Le mystère de l'attente caractérise le passage de Dieu. Si les premiers regards, les premières paroles font entrer dans l'avent de l'amour humain, la période antérieure est encore plus mystérieuse car Dieu réalise les connexions intime de l'âme qui, providentiellement seront opérationnelles quand il l'aura permis et voulu. À nous d'entrer dans ce chemin préparatoire, pour que toute rencontre avec nos frères soit comme une naissance de Dieu en nous.

 

Effet de Conversion : Dès que possible, je récite un Ave Maria pour un couple en grande difficulté, et, si opportun, je prendrai contact avec l'un des conjoints pour entendre de ses nouvelles sans m'immiscer dans leur conflit.

 

Samedi 3 décembre

Deuils et labeurs

 

Malgré ces deuils et une maladie du sein qui progresse lentement depuis 1863, Zélie consacre toute son énergie à son époux, sa famille et son entreprise. Cette dernière est prospère et Zélie emploie jusqu'à une vingtaine d'ouvrières. À force de labeur et d'épargne, il faut bien le dire, les époux Martin on acquis une jolie fortune. En 1870, Louis vend son horlogerie à un neveu pour aider sa femme à administrer sa production et son commerce, sans oublier la gestion de ses biens.

 

À l'école des Saints Louis et Zélie Martin

 

« (à son frère) J'ai pleuré de bonheur pour la première fois de ma vie. Tu sais, je suis un peu cause de ta réussite, car j'avais demandé des prières aux Clarisses d'Alençon, le mercredi et le jeudi à dix heures du matin, pensant que c'était l'heure de tes examens, ensuite j'ai communié pour toi ; il faut que tu me saches un peu gré de tout cela ». (Zélie).

 

Parole de Dieu:  « Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne ; donne-nous notre pain quotidien ». (Luc 11, 2-3).

 

Dans ma vie

 

L'argent serait-il davantage tabou chez les chrétiens qu'ailleurs ? Quel rapport entretenons-nous avec l'argent ? Avec un air « de ne pas y toucher ». faussement détaché, nous sommes souvent, en réalité, attirés de manière quasi magnétique par les écus sonnants et trébuchants... Ah ! Si j'avais de l'argent... Et pourtant bien souvent, le mépris du riche se mêle en nous à une authentique soif de pauvreté. L'exemple de Louis est limpide : c'est bien de gagner de l'argent, c'est mieux de partager, faut-il encore disposer de quelques billets honnêtement gagnés. Heureusement qu'il y a des personnes riches, c'est ainsi que les pauvres peuvent manger.

 

Effet de Conversion : Même si j'ai de faibles moyens, je prévois de faire un don à une œuvre ou à une personne qui en a grand besoin.

 

Les textes de cette Retraites ont été publiés en 2015 par Les Carmes de Paris (pour les méditations des Dimanches) et sont extraites du Hors Série de Parole et Prière, "Mon Avent avec Saints Louis et Zélie Martin", publié également en 2015 (pour les textes des semaines).

 

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21 novembre 2016

Mois des Âmes du Purgatoire

Mois des Âmes du Purgatoire

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 Les voix du Purgatoire

Petit mois des morts à l'usage des fidèles

 

Par un tertiaire de Saint François

 

« Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous au moins qui êtes mes amis »

 

Prière pour tous les défunts

A réciter chaque jour

 

Dieu tout-puissant, en présence des terribles rigueurs de votre justice, nous nous humilions. Oui, chaque coup que vous frappez est bien mérité ; nous avons tous péché contre vous, et les flammes du Purgatoire sont bien peu de chose pour compenser l'injure que nous vous avons faite. Mais, Seigneur, dans votre divin Cœur, il y a un océan de miséricorde. Nous nous jetons à vos genoux, et nous vous présentons les souffrances et la mort de notre Sauveur crucifié, votre Fils ; l'amour et les douleurs de Marie, sa mère et la nôtre ; la sainteté, les pénitences de tous les saints du ciel, et, en particulier, de saint Joseph, de sainte Anne et de saint François d'Assise, ainsi que les prières, les sacrifices et les souffrances de toute l'Eglise militante ; nous vous conjurons d'avoir pitié des pauvres âmes du purgatoire ; délivrez-les toutes de leurs peines, du moins allégez leurs souffrances, et qu'au plus tôt elles s'élèvent au ciel pour chanter vos louanges et prier pour nous, pauvres pécheurs, sur la terre. Ainsi soit-il.

 

De Profundis

 

Du fond de l'abîme j'ai crié vers vous, Seigneur :

Seigneur, écoutez ma voix.

Que vos oreilles soient attentives à la voix de ma prière.

Si vous exigez, Seigneur, un compte sévère de nos iniquités,

qui pourra Seigneur, subsister devant vous ?

Vous aimez à pardonner ; aussi, à cause de votre loi,

j'ai attendu, Seigneur, votre secours.

Mon âme l'a attendu sur votre parole,

mon âme a espéré dans le Seigneur.

Depuis le matin jusqu'au soir,

qu'Israël espère dans le Seigneur.

Car dans le Seigneur est la miséricorde

et une abondante Rédemption.

Et il rachètera Israël de toutes ses iniquités,

 

V, Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel.

R. Et que la lumière éternelle luise sur eux.

 

V, Seigneur, exaucez ma prière.

R. Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous.

 

Prions

 

O Dieu, Créateur et Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de vos serviteurs et de vos servantes la rémission de tous leur péchés ; afin par que nos très humbles supplications, elles obtiennent le pardon qu'elles ont toujours désiré. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Seigneur, nous vous en supplions : secourez vos serviteurs, que vous avez rachetés par votre précieux sang.

 

V. Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel.

R. Et que la lumière éternelle luise sur eux.

V. Qu'ils reposent en paix.

R. Ainsi soit-il.

 

5 Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

 

Offrande à faire tous les jours

 

Je Vous offre, ô mon Dieu, tout ce que j'ai fait ou ferai et tout ce que j'ai obtenu ou obtiendrais, aujourd'hui de mérites devant Vous, pour le soulagement des âmes du purgatoire, particulièrement aux intentions de ce jour.

 

Acte héroïque

 

O Marie, Mère de miséricorde, je mets entre vos mains, en faveur des saintes âmes du Purgatoire, l'entier abandon de mes œuvres satisfactoires pendant ma vie et des suffrages qui me seront appliqués après ma mort, ne me réservant que la compassion du Cœur de Jésus et la vôtre. Ainsi soit-il.

 

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Vingt-deuxième jour

Prions pour ceux qui souffrent pour avoir violé le dimanche

 

Voix du Purgatoire — Dieu, dans sa bonté, nous avait donné six jours et n'en avait gardé qu'un pour Lui ; et ce qu'il nous demandait de faire ce jour-là était encore pour notre avantage : assister à la sainte Messe, prier, cesser de travailler, c'est-à-dire, quitter la terre pour le contempler au ciel, oublier nos peines pour partager ses joies. Ingrats, nous n'avons observé sa loi qu'à demi, avec répugnance et indifférence. Oh ! ne suivez pas l'exemple de notre folie et priez pour nous.

 

Prière

 

Vous le savez, ô mon Dieu, les violateurs du dimanche sont des insensés qui, trompés par l'esprit du mal, vous ont offensé plus par égoïsme que par malice. Ayez donc pitié d'eux, et puisqu'il n'ont pas su goûter les joies que l'on trouve à vous honorer sur la terre, vengez-vous en leur faisant célébrer vos grandeurs dans le ciel pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Vingt-troisième jour

Prions pour ceux qui souffrent pour avoir violé les lois de l'abstinence et du jeûne

 

Voix du Purgatoire — Bienheureux sont ceux qui font pénitence lorsqu'il est encore temps. Sur la terre une légère souffrance n'est rien, et quels grands supplices elle nous épargne au purgatoire... Oh ! S'il nous était donné de retourner sur la terre, nous voudrions y passer toute une longue vie dans la plus austère pénitence : mais il est trop tard !... Priez pour nous.

 

Prière

 

Nous reconnaissons, Seigneur, notre amour du bien-être et de la bonne chère. A l'exemple d'un si grand nombre de chrétiens peu fervents, loin d'aimer la pénitence, nous la fuyons. Mais nous voulons à l'avenir bien observer les lois du jeûne et de l'abstinence. Nous vous supplions d'avoir pitié des âmes qui sont dans le Purgatoire et qui, comme nous, ont été infidèles sur ce point. Écoutez nos voix, bien aimé Sauveur, et faites-leur miséricorde. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Vingt-quatrième jour

Prions pour ceux qui souffrent à cause de leurs scandales

 

Voix du Purgatoire — La miséricorde de Dieu à notre égard a déjà été bien grande. Il nous a pardonné malgré nos scandales. Vous que nous avons scandalisés, pardonnez-nous aussi. Vous avez encore les moyens de vous sauver et de nous délivrer ; oh ! Soyez touchés de nos gémissements. Ouvrez-nous la porte du ciel, et nous vous attirerons près de nous par nos prières.

 

Prière

 

O Dieu, qui désirez le salut de tous, faites en sorte que le scandale ne triomphe pas parmi nous. Augmentez, sur la terre, le zèle de vos amis et, au ciel, le nombre des élus, en pardonnant aux âmes du Purgatoire pour lesquels nous vous intercédons aujourd'hui, afin qu'à leur tour, elles prient pour nous. Ainsi soit il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Vingt-cinquième jour

Prions pour ceux qui ont eu une grande dévotion à Jésus-Christ

 

Voix du Purgatoire — C'est à Jésus que nous devons notre salut. Il nous a racheté de nos fautes et nous prépare un bonheur sans fin. Nous l'avons aimé sur la terre ; notre amour est maintenant bien plus grand. Nous soupirons vers lui. Il est notre espérance, notre vie. Nos souffrances ne sont rien, ce qui est affreux c'est d'en être séparé. Quelques prières seulement, et nous nous envolons, comme la colombe, vers notre bien-aimé.

 

Prière

 

Doux Jésus, nous savons que votre Cœur n'oublie jamais ses amis. Souvenez-vous donc qu'en purgatoire il y a quantité d'âmes qui vous ont aimé sur la terre plus que les autres, elles vous ont prié et ont placé en vous toutes leurs espérances ; seront-elles trompées ? Non, hâtez-vous de les secourir et de leur ouvrir les portes de la céleste patrie. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Vingt-sixième jour

Prions pour ceux qui ont eu une grande dévotion à la sainte Vierge

 

Voix du Purgatoire — Oh ! Quel bonheur a été le nôtre d'avoir été enfants de Marie ! Dans ce lieu de tourments, c'est Elle qui vient nous consoler et nous encourager. Sa vue, ses paroles nous donnent un avant-goût des joies du ciel. Priez pour nous, et nous-mêmes nous prierons pour vous, afin que bientôt nous soyons tous réunies pour toujours aux pieds de notre bonne Mère.

 

Prière

 

O Marie, nous vous adressons nos humbles prières. Voyez ces bonnes âmes qui soupirent vers le ciel : ce sont vos fidèles sur la terre, elles ont été membres de vos confréries, elles ont porté vos livrées, elles ont fidèlement récité votre rosaire, elles vous ont constamment aimé et servie. Maintenant qu'elles soupirent vers vous, accablées de peines et de misères, réunissez-les autour de votre trône, comme autant de diamants attachés à votre couronne. Ainsi soit il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Vingt-septième jour

Prions pour ceux qui ont eu une grande dévotion à saint Joseph et à sainte Anne

 

Voix dît Purgatoire — Malgré nos peines et nos souffrances, nous sommes remplies de consolations. Nous avons eu une grande confiance en saint Joseph sur la terre, nous avons prié constamment sainte Anne. De combien de grâces ne leur sommes-nous pas redevables. Qu'il nous tarde de les aller rejoindre dans le séjour de la gloire ! Elevez donc vos voix vers eux en notre faveur ; priez-les, ils ne resteront pas sourds à vos supplications, et nous obtiendrons la fin de nos tourments.

 

Prière

 

Ne retirez pas vos faveurs, ô grand saint Joseph et glorieuse sainte Anne, aux âmes qui vous ont été dévouées sur la terre, et qui maintenant souffrent dans le Purgatoire. Écoutez nos prières, nous vous supplions, visitez-les, encouragez-les, et introduisez-les sans délai auprès de vous dans le ciel. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Vingt-huitième jour

Prions pour ceux qui ont honoré particulièrement leur Ange Gardien

 

Voix du Purgatoire — Nous aimions notre Ange Gardien sur la terre. Oh ! Comme nous en recueillons bien les fruits maintenant ! Lorsque les souffrances terribles que nous endurons en ce lieu nous jettent dans le découragement, notre Ange Gardien relève notre courage et nous fortifie. Il est près de nous, il pleure avec nous, il prie pour nous, il nous attire à chaque instant vers le ciel. Aidez-le donc, âmes pieuses, par vos prières.

 

Prière

 

O Dieu, qui avez commandé à vos anges de prendre soin de nous sur la terre, et qui leur permettez de nous continuer leur charitable protection dans le purgatoire ; animés par un sentiment de reconnaissance, nous vous supplions de récompenser les âmes souffrantes du purgatoire qui les ont honorés particulièrement pendant leur vie en les délivrant du purgatoire. Ainsi soit -il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Vingt-neuvième jour

Prions pour ceux qui durant leur vie ont fait « l'Acte de cession »

 

Voix du Purgatoire — Nous nous sommes montrées généreux pendant notre vie : maintenant, nous sommes payées de notre désintéressement... suivez notre exemple. Nous nous étions réservé la compassion du Cœur de Jésus ! nous l'avons trouvée bien grande. Délivrez-nous et lorsque la justice divine vous aura appelé en ce lieu terrible. Dieu inspirera aux âmes compatissantes de vous en délivrer à votre tour.

 

Prière

 

Seigneur, vous n'oubliez jamais ce que l'on donne en votre nom. Nous renouvelons donc pour vous être agréable, « l'Acte de Cession », de toutes les indulgences que nous pourrons gagner, de tous nos mérites, et des suffrages qui nous seront appliqués après notre mort, en faveur des âmes du Purgatoire, ne nous réservant que la compassion de votre divin Cœur. Ayez pitié des âmes qui ont fait cet acte de cession durant leur vie, et qui souffrent maintenant dans le purgatoire. Ainsi soit- il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Trentième jour

Prions pour les tertiaires et pour les enfants de Saint François

 

Voix du Purgatoire. — Nous nous adressons à vous avec confiance, fils de Saint François. Nous avons été négligents dans l'observation de notre sainte Règle ; nous avons été sourds à la voix de nos directeurs, Si nous avons pratiqué les grandes vertus, nous avons négligé les petites. Ah ! Que nous souffrons maintenant pour avoir joui quelques instants. Priez pour nous.

 

Prière

 

O bon saint François, vous ne laisserez pas vos enfants souffrir plus longtemps dans le purgatoire. Nous venons à vos genoux vous prier d'employer votre puissance auprès de Dieu pour faire sortir de ce lieu de peines tous vos fils bien-aimés. Faites-nous aussi un jour cette grâce, que nous nous efforcerons de mériter par notre fidélité à vos saintes lois. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

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Fin du mois des âmes du Purgatoire

 

Prochaine dévotion : L'Avent avec Saints Louis et Zélie Martin, rendez-vous le 26 novembre

 

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14 novembre 2016

Mois des Âmes du Purgatoire

Mois des Âmes du Purgatoire

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Les voix du Purgatoire

Petit mois des morts à l'usage des fidèles

 

Par un tertiaire de Saint François

 

« Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous au moins qui êtes mes amis »

 

Prière pour tous les défunts

A réciter chaque jour

 

Dieu tout-puissant, en présence des terribles rigueurs de votre justice, nous nous humilions. Oui, chaque coup que vous frappez est bien mérité ; nous avons tous péché contre vous, et les flammes du Purgatoire sont bien peu de chose pour compenser l'injure que nous vous avons faite. Mais, Seigneur, dans votre divin Cœur, il y a un océan de miséricorde. Nous nous jetons à vos genoux, et nous vous présentons les souffrances et la mort de notre Sauveur crucifié, votre Fils ; l'amour et les douleurs de Marie, sa mère et la nôtre ; la sainteté, les pénitences de tous les saints du ciel, et, en particulier, de saint Joseph, de sainte Anne et de saint François d'Assise, ainsi que les prières, les sacrifices et les souffrances de toute l'Eglise militante ; nous vous conjurons d'avoir pitié des pauvres âmes du purgatoire ; délivrez-les toutes de leurs peines, du moins allégez leurs souffrances, et qu'au plus tôt elles s'élèvent au ciel pour chanter vos louanges et prier pour nous, pauvres pécheurs, sur la terre. Ainsi soit-il.

 

De Profundis

 

Du fond de l'abîme j'ai crié vers vous, Seigneur :

Seigneur, écoutez ma voix.

Que vos oreilles soient attentives à la voix de ma prière.

Si vous exigez, Seigneur, un compte sévère de nos iniquités,

qui pourra Seigneur, subsister devant vous ?

Vous aimez à pardonner ; aussi, à cause de votre loi,

j'ai attendu, Seigneur, votre secours.

Mon âme l'a attendu sur votre parole,

mon âme a espéré dans le Seigneur.

Depuis le matin jusqu'au soir,

qu'Israël espère dans le Seigneur.

Car dans le Seigneur est la miséricorde

et une abondante Rédemption.

Et il rachètera Israël de toutes ses iniquités,

 

V, Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel.

R. Et que la lumière éternelle luise sur eux.

 

V, Seigneur, exaucez ma prière.

R. Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous.

 

Prions

 

O Dieu, Créateur et Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de vos serviteurs et de vos servantes la rémission de tous leur péchés ; afin par que nos très humbles supplications, elles obtiennent le pardon qu'elles ont toujours désiré. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Seigneur, nous vous en supplions : secourez vos serviteurs, que vous avez rachetés par votre précieux sang.

 

V. Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel.

R. Et que la lumière éternelle luise sur eux.

V. Qu'ils reposent en paix.

R. Ainsi soit-il.

 

5 Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

 

Offrande à faire tous les jours

 

Je Vous offre, ô mon Dieu, tout ce que j'ai fait ou ferai et tout ce que j'ai obtenu ou obtiendrais, aujourd'hui de mérites devant Vous, pour le soulagement des âmes du purgatoire, particulièrement aux intentions de ce jour.

 

Acte héroïque

 

O Marie, Mère de miséricorde, je mets entre vos mains, en faveur des saintes âmes du Purgatoire, l'entier abandon de mes œuvres satisfactoires pendant ma vie et des suffrages qui me seront appliqués après ma mort, ne me réservant que la compassion du Cœur de Jésus et la vôtre. Ainsi soit-il.

 

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Quinzième jour

Prions pour ceux qui souffrent à cause de leur avarice

 

Voix du Purgatoire — Nous avons voulu amasser des trésors sur la terre... Que sont devenus tous ces biens ! Hélas ! Nous n'avons rien. Toutes ces richesses nous sont inutiles, et nous expions maintenant nos désirs déréglés, et notre attachement trop vif à ces choses périssables. Que n'avons-nous plutôt amassé des mérites devant Dieu par notre charité et par la pénitence !

 

Prière

 

Vous nous avez vous-même, ô Seigneur, enseigné la sainte pauvreté. Pourquoi les hommes ne suivent-ils pas votre exemple ? Pardonnez à notre ignorance et à notre faiblesse. Puisez dans les richesses de votre Cœur les consolations si nécessaires aux âmes qui souffrent dans le Purgatoire, pour avoir trop aimé les biens de la terre, et faites nous comprendre qu'une seule chose est nécessaire ici-bas : le salut de notre âme. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Seizième jour

Prions pour ceux qui souffrent à cause de leurs péchés contre la pureté

 

Voix du Purgatoire — Chair que nous avons trop aimée, pour laquelle nous avons sacrifié tant de fois la vertu, l'honneur et le devoir, combien tes plaisirs sont insensés ! Pour toutes nos sensualités nous souffrons éternellement dans un feu allumé par la colère divine. Oh ! qu'il faut payer cher au Purgatoire les jouissances de quelques instants sur la terre !...

 

Prière

 

Dieu de clémence, nous sommes saisis de crainte à la vue de la multiplicité de nos péchés. Pardonnez à la faiblesse de notre chair. Que le souvenir de la pureté de Marie, la Vierge immaculée, de tant de saints et de saintes qui sont avec vous au Ciel, et de tant d'autres encore sur la terre, obtienne le pardon des âmes qui n'ont pas su conserver intact leur corps, temple du Saint-Esprit. Pardonnez-leur. Seigneur, et que, purifiées, elles prennent place au milieu des âmes pures des bienheureux. Ainsi soit- il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Dix-septième jour

Prions pour ceux qui souffrent à cause de leur gourmandise et de leur ivrognerie

 

Voix du Purgatoire — Nous avons étés créés à l'image de Dieu, avec une âme raisonnable et immortelle. Et, misérables, nous nous sommes vautrées dans la fange. Le Dieu de miséricorde nous a pardonnés, sans doute, mais qu'elle est terrible la peine que nous avons encourue par nos fautes ! Maintenant notre âme est aride comme une terre sans eau, Ayez pitié de nous !

 

Prière

 

Mon Sauveur, qui sur la croix avez souffert d'une soif brûlante, en souvenir de ce cruel tourment et de cette ironie amère qui porta vos bourreaux à vous présenter du fiel et du vinaigre, jetez un regard de compassion sur les âmes qui souffrent dans le Purgatoire à cause de leurs excès dans le boire et le manger, et, appelez-les sans délai au partage de la vie éternelle. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Dix-huitième jour

Prions pour ceux qui souffrent à cause de leurs médisances et de leurs calomnies

 

Voix du Purgatoire — Âmes généreuses auxquelles nous avons ravi, dans notre fureur insensée, l'honneur et l'amour d'un époux, d'un parent ou d'un ami. Ah ! nous nous sommes fait un plus grand tort à nous-mêmes. Nous voici dans un lieu d'horribles souffrances, pour expier tous les péchés de notre langue. Secourez-nous par vos prières, afin que nous voyions bientôt les clartés du ciel.

 

Prière

 

Pardonnant sincèrement à tous ceux qui nous ont fait quelques torts par médisance et par calomnie, nous vous en supplions, Dieu de vérité et d'amour, pardonnez-leur aussi, et retirez-les du lieu de supplices où elles expient ces fautes, et faites les immédiatement jouir de l'éternité bienheureuse. Ainsi soit- il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Dix-neuvième jour

Prions pour ceux qui souffrent à cause de leurs blasphèmes

 

Voix du Purgatoire — Dieu nous avait donné une langue pour le bénir, pour célébrer ses louanges, et le remercier de ses bienfaits. Malheureux, nous n'avons su nous en servir que pour l'insulter dans son Nom divin, dans sa sainte Mère, dans ses sacrements, dans tout ce qu'il aimait. Nous avons fait le malheur des nôtres et de notre pays, et nous nous sommes plongés dans un abîme de maux. Implorez pour nous la bonté de ce Dieu que nous n'avons pas même su respecter.

 

Prière

 

Dans votre juste colère. Seigneur, vous avez frappé l'audacieux qui s'est élevé contre vous ; vous l'avez puni de son crime, mais votre miséricorde lui a déjà pardonné, et vous ne l'avez pas perdu à jamais. Continuez à étendre sur lui votre clémence, et remettez lui sa peine pour qu'il puisse monter au ciel y chanter vos louanges. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Vingtième jour

Prions pour ceux qui souffrent à cause de leur paresse

 

Voix du Purgatoire — Nos jours se sont passés dans la mollesse. Nous avons négligé nos devoirs envers nos familles, envers notre prochain et envers Dieu. Nous avons perdu notre temps, nous avons été sans force pour repousser le mal, sans énergie pour pratiquer le bien. Ah ! maintenant, que notre travail est pénible ! La Justice divine nous presse constamment, et c'est sous des sueurs brûlantes que nous expions notre paresse d'autrefois.

 

Prière

 

Le premier homme, ô mon Dieu, fut condamné pour un péché, à gagner son pain à la sueur de son front. Ce fut donc par le travail qu'il devait mériter son pardon. Le travail fut plus tard sanctifié par l'Enfant-Jésus. En souvenir des travaux de votre divin Fils, nous vous supplions de pardonner à ceux qui souffrent dans le purgatoire à cause de leur paresse sur la terre. Ouvrez-leur la porte du ciel, afin qu'ils puissent pendant toute l'éternité travailler à votre gloire. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Vingt-et unième jour

Prions pour ceux qui souffrent à cause de leur colère

 

Voix du Purgatoire — Hélas ! Que de fois sur la terre nous avons commis des injustices, prononcé des paroles haineuses et blessantes, et fait des actes détestables de violence. C'est pour cela qu'aujourd'hui Dieu nous a plongés dans les plus profondes humiliations et dans les plus grands malheurs. Vous qui, peut-être, avez été victimes de nos violents excès, pardonnez-nous et priez pour nous.

 

Prière

 

O Jésus, qui dans votre douloureuse passion avez montré tant de douceur, ayez pitié de ceux qui souffrent dans le Purgatoire à cause de leur colère. Ces âmes sont dignes de pitié, car, bien souvent elles ont été leur victime, et n'ont pu trouver aucune jouissance même dans leurs passions. Pardonnez-leur et attirez-les au ciel près de vous. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

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11 novembre 2016

Neuvaine au Christ Roi de l'Univers

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Neuvaine au Christ Roi de l'Univers

Du 12 au 20 novembre

 

Neuf jours avant le dimanche qui précède l’Avent, Fête du Christ Roi

 

Introduction

 

La solennité de la fête du Christ Roi de l'univers est une fête chrétienne, instituée par le Bienheureux Pie XI, en 1925, par l'encyclique Quas Primas, afin de mettre en lumière l'idée que les nations devraient obéir aux lois du Christ. Depuis la réforme liturgique de 1969, les catholiques la célèbrent le dernier dimanche de l'Année liturgique, vers la fin du mois de novembre (le dimanche qui précède le premier dimanche de l'Avent, lequel est le début de l'année liturgique). Par ailleurs, l'orientation et le nom même de la fête ont été changé : devenue la fête du « Christ Roi de l'univers », elle met l'accent sur l'idée que dans le Christ toute la création est récapitulée. (Lc 23,35-43) : « On venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Elu ! » Les soldats aussi se moquaient de lui. S’approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée, ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. » L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

La fête du Christ-Roi veut ainsi convertir nos cœurs et nos représentations, pour que nous comprenions que la puissance véritable réside mystérieusement dans l’abaissement et le don de soi. Son règne est celui de la justice et de l’amour, objet de toute espérance et dont l’édification patiente est la mission de chaque homme. Précédant l’entrée dans le temps de l’Avent et marquant la fin d’une année liturgique, cette fête nous invite ainsi à célébrer Celui qui, par-delà les ans, domine l’histoire depuis son commencement jusqu’à son achèvement en Dieu. Cette neuvaine va nous faire redécouvrir notre Christ Roi de l'univers.

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Prières quotidiennes

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, amen !

Je crois en Dieu

 

Prière à l’Esprit Saint de saint Jean XXIII

 

O Saint Esprit, achevez en nous l'œuvre commencée par Jésus ; donnez force et constance à la prière que nous faisons au nom du monde entier ; hâtez pour chacun de nous l'heure où nous accéderons à une profonde vie intérieure ; donnez son élan à notre apostolat, qui veut atteindre tous les hommes et tous les peuples, tous ceux qui sont rachetés par le Sang du Christ et tout son héritage. Mortifiez en nous notre présomption naturelle et élevez-nous jusqu'à la sainte humilité, la vraie crainte de Dieu, le courage généreux. Qu'aucune attache terrestre ne nous empêche de faire honneur à notre vocation ; qu'aucun intérêt, par lâcheté de notre part, ne lèse les exigences de la justice ; qu'aucun calcul ne réduise l'immensité de la charité aux étroitesses de nos petits égoïsmes. Que tout soit grand en nous : la recherche et le culte de la vérité, la promptitude de notre sacrifice, jusqu'à la croix et la mort ; et enfin, que tout corresponde à la dernière prière du Fils à son Père céleste et à cette effusion de grâces que le Père et le Fils veulent répandre par vous, Esprit d'amour, sur l'Eglise et sur ses institutions, sur chaque âme et chaque peuple. Amen, amen, alléluia, alléluia !

 

Litanies royales

 

Roi sans palais,

Roi sans armée,

Roi sans trésor,

Roi d'un royaume de pauvres,

Roi d'un royaume de frères,

Roi d'un royaume de pécheurs,

Roi qui détruisez la violence

Roi qui renversez les puissances

Roi qui relevez ceux qui tombent

Roi qui dissolvez les ténèbres,

Roi qui guérissez les blessures,

Roi qui pardonnez les péchés

Roi d'humilité,

Roi plein de douceur,

Roi sur un ânon,

Ecoutez-nous, ayez pitié de nous,

Souvenez-Vous, souvenez-Vous de nous, Seigneur,

Quand tu viendrez dans ton royaume

Seigneur, Jésus-Christ, mon Seigneur et mon Dieu,

Vérité suprême, Fils du Père, je vous adore, ô Roi des rois.

 

Notre Père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père

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Premier jour

Christ a comme palais le ciel

 

Lorsque Jésus comparut devant Pilate, celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d’autres te l’ont dit ? » Pilate répondit : « Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde ; si ma royauté venait de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Non, ma royauté ne vient pas d’ici. » Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi qui dis que je suis roi. Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. » (Jn 18, 33-37) La royauté de ce roi n'est pas de ce monde. Ce roi était un échec politique. Il n’a eu ni succès, ni le pouvoir de sauver sa propre vie. Il a librement renoncé à son pouvoir plutôt que de l’employer à ses fins personnelles. Il est mort entouré seulement de quelques disciples au pied de sa croix. Il n’avait ni richesse ni armée, mais il aimait les siens dans le monde. Il les a aimés jusqu’au bout. Suis-je prêt à suivre un tel roi ?

O mon Roi ! Je ne veux pas faire partie de la foule qui est restée silencieuse. Donnez-moi la force pour Vous défendre et pour venir à Votre secours. Aidez-moi à ne jamais Vous nier dans ma vie. Aidez-moi à rester fidèle à vos enseignements et à rechercher quelle est Votre Volonté.

 

Prières quotidiennes

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Deuxième jour

Christ a la Croix comme Trône

 

Pendant sa vie terrestre Jésus régna, soutint les siens en leur disant des paroles de vérité, accomplissant des gestes de Charité, les servant jusqu’à leur laver les pieds et leur montrant son amour infini en allant sur le trône de la croix, après avoir été couronné d’épines par Ponce Pilate. Sa royauté est d’origine divine et elle a la suprématie sur tout parce que le Père a posé la plénitude de toutes les choses en Lui. Même si l’évangile de Luc présente la royauté de Jésus en mentionnant la scandaleuse investiture du Roi des juifs en croix. Deux morceaux de bois encastrés l’un sur l’autre sont le trône paradoxal du Seigneur de la paix et de l’unité qui –ne l’oublions pas - eût comme berceau une crèche dans une pauvre étable, où il fut honoré comme Homme, comme Dieu et comme Roi par des pasteurs et par des Rois mages (la myrrhe a été offerte pour l'humanité de Jésus, l’encens pour sa divinité et l’or pour sa royauté).

N’oublions pas, pour autant, que si le Christ Roi va sur la Croix, ce n’est pas pour donner un spectacle d’humilité, mais pour révéler l’amour passionné de Dieu pour nous. Sa passion n’est pas tant la flagellation suivie de crachats et de clous, que son cœur qui est seulement Amour « passionnel » pour chacun de nous. La Croix est la conclusion rigoureuse et nécessaire du discours sur le Mont des Béatitudes du Règne des Cieux. Lorsque nous fêtons le Christ Roi de l’univers, nous célébrons le Christ qui règne et domine sur toute la création parce que c’est la Parole de Dieu qui a créé le monde et cette parole de Dieu elle a un visage, celui du Christ, et nous fêtons également, la royauté de l’homme. Par le baptême, nous participons à la dignité du Christ, et donc à sa dignité de Prêtre, Prophète et Roi. Ce n’est pas qu’une image ! Par le baptême, nous devenons une créature nouvelle, qui fait de nous une prêtre à la manière du Christ, c’est-à-dire capable de prier le Seigneur, un prophète à la manière du Christ, c’est-à-dire capable d’annoncer les merveilles de Dieu, un roi à la manière du Christ, c’est-à-dire capable de s’abaisser pour servir les hommes et le monde.

Prenez, Seigneur et recevez, toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté ; Tout ce que j'ai et possède, c'est Vous qui me l'avez donné : A Toi, Seigneur, je le rends Tout est à Vous, disposez-en selon Votre entière Volonté. Donnez-moi, Votre Amour et Votre grâce : cela me suffit.

 

Prières quotidiennes

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Troisième jour

Christ a deux voleurs comme témoins

 

Celui qui porte l’Amour est à la merci de la haine  et ne surmonte la haine qu’en acceptant la condamnation et en pardonnant. Celui qui est Amour pardonne et le déclare : « Père, pardonne-leur, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font ». Cette prière du Christ-Roi qui pardonne, était si neuve pour le « bon » malfaiteur, qu’il ressentit des sentiments étrangers à son esprit et à toute sa vie. Ces paroles invraisemblables trouvent dans le cœur desséché de ce larron un lien à quelque chose à laquelle il voulait croire, particulièrement en ce moment où il était en train de comparaître devant un Juge plus important que celui des tribunaux humains. Alors, dans une impulsion soudaine de foi, comme s’il revendiquait la communion de ce sang qui coulait en même temps de ses mains de criminel et des mains de l’Innocent, il prononça ces paroles : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton règne ». Et Jésus qui n’avait répondu à personne pendant qu’Il était en Croix, tourna sa tête vers le pieux larron, autant qu’Il le pouvait, et lui répondit : « Moi, je te dis en vérité qu'aujourd'hui, tu seras avec moi au paradis ». L’humble demande du bon malfaiteur avait suffi pour obtenir l’absolution. Cet homme se sauva parce qu’il sut transformer la condamnation sur la croix en un geste de piété. Il fut avec le Christ, et le Christ, tout de suite l'accueillit dans Sa piété.

Seigneur apprenez-moi que l’important n’est pas d'être comme Jésus, mais d'être avec Jésus, comme le bon larron.

 

Prières quotidiennes

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Quatrième jour

La poursuite du chemin amoureux de la Croix

 

Si nous voulons fêter la royauté du Seigneur, nous devons parcourir le Chemin de Croix. Jésus est un roi, innocent, condamné. Les hommes sont habitués à bien d’autres rois et à bien d’autres manifestations de la royauté. Jésus avait déjà fait comprendre cela précédemment : « Les Rois des nations païennes leur commandent en maîtres et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. » (Lc 22, 25-27). Il y a donc une différence entre la royauté du monde et la royauté de Dieu, entre les manifestations de la première et celles de la deuxième. « Il est le roi des juifs » La motivation de la condamnation signifierait, dans la tête des chefs, la fin de l’absurde prétention de Jésus : en fait, c’est l’affirmation inconsciente que la royauté de Jésus  se manifeste vraiment là, en croix, dans toute sa splendeur. Voici ce qui est inouï : Jésus ne se sert pas de sa puissance divine pour se sauver lui-même, pour se soustraire au don entier total de Lui-même. Il n’utilise pas son pouvoir pour contraindre ceux qui le refusent à admettre leur tort. Jésus s'abandonne totalement à l’apparente faiblesse de la non-violence et de l'amour. La royauté de Jésus est donc liée à la croix. Toutefois, même les aspects que nous indiquons comme la splendeur, la gloire, la victoire et la puissance, ne sont pas absents. En fait, le Crucifié est ressuscité et le Fils de l’homme reviendra dans la majesté de sa gloire. Mais il s’agit toujours de la gloire de l’amour, du triomphe du chemin de la Croix. La résurrection et le retour de Jésus sont la révélation de la splendeur et de la force victorieuse que le chemin de la Croix cache. C’est dans cette perspective que l’on comprend l’affirmation de Saint Luc, celle où le Christ crucifié et ressuscité règne déjà maintenant : « aujourd’hui ».

Aidez-nous Seigneur à marcher à votre suite : que notre attitude ressemble à la votre, prendre notre croix à sa suite. Celui qui accepte d’être appelé roi est Celui qui va prendre sa croix et accueillir les outrages et les coups. Jésus vient rendre témoignage à la vérité. La vérité descend du Ciel pour se révéler à ceux qui sont ici et ne la connaissent pas en plénitude. Vous êtes mon Roi, parce que mon Dieu ; Vous avez tous les droits sur mon être ; je le reconnais, je le veux, je le demande à grands cris. Régnez de plus en plus sur mon âme, sur mon corps, sur mon être entier. Amen.

 

Prières quotidiennes

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Cinquième jour

Derrière la faiblesse de la croix, la puissance de l’amour

 

Jésus meurt entre deux condamnés (tout au long de sa vie, il fut accusé d’être avec des publicains et des pêcheurs) : un, le mauvais, ne comprend pas, prisonnier, comme tous, du schéma mondain de la royauté (« ce n'est pas toi le Messie ! Sauve-toi et nous aussi !») ; mais l’autre, le bon, entrevoit, derrière la faiblesse de la croix, la puissance de l’amour qui y transparaît: « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton règne ». Maintenant, le motif central est clair : la royauté de Jésus resplendit  dans l’obstination de l'amour. Il resplendit dans le refus  d’utiliser Sa puissance pour se sauver Lui-même, sans se soustraire  à la contradiction d’un roi « battu ». Contemplons la scène de la crucifixion. Nous voyons trois hommes crucifiés. Celui du milieu a un écriteau apposé sur sa croix sur lequel on peut lire : « Jésus le Nazaréen, roi des juifs ». Qui est ce roi ? Nous entendons les chefs des juifs le ridiculiser et les soldats le railler. Même un des criminels se moque de lui. Jésus a provoqué des réactions fortes chez les personnes de son époque. Il continue à provoquer des réactions fortes aujourd’hui. Voyons avec quelle énergie frénétique certains essayent d’effacer son nom de la vie publique. Considérons le temps et les ressources dépensées pour désavouer son enseignement, son influence et ses valeurs dans la culture occidentale. Il est ridiculisé dans des livres, des films et des œuvres d’art. Son Eglise est attaquée, de même que son Vicaire sur la terre et tous ceux qui lui restent fidèles et qui suivent ses enseignements.

Régnez, puisque Vous êtes le Roi des rois, le Dominateur des dominateurs. Régnez sur l'univers, sur les Anges et sur les hommes, sur toutes les créatures sorties de vos mains adorables.

 

Prières quotidiennes

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Sixième jour

« Qu’il soit tout en tous »

 

N’oublions pas que nous sommes tous choisis depuis toute éternité pour régner avec lui, « à la louange de sa gloire » (Ep 1,12.) Il dit à chacun de nous : « tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi » (Jn 17,10), et nous prions : « Que ton règne vienne » dans notre cœur, dans notre mémoire et dans notre volonté pour soutenir, avec Christ, le monde qui désire fortement se relever.

 

Epouses de Christ-Roi crucifié

 

Un Roi comme lui vaut la peine de le suivre et de répondre à la vocation de l’accepter comme Epoux et de devenir corédempteur en portant avec lui le poids du monde. A Dieu qui dit : « N'aie pas peur, ne crains pas parce que je suis avec toi et que je t'aime ». (Is 43,45), la réponse la plus naturelle est « oui ». Pour cela, il y a des exemples et des témoignages : « Les vierges consacrées qui célèbrent des noces mystiques avec Jésus Christ, fils de Dieu et se mettent au service de l'Eglise » (can. 604 du Code du Droit Canon). Choisir Jésus-Christ comme roi de notre vie et relativiser l’importance de ce qui, dans le monde qui nous entoure, ne sert pas directement le Christ et les desseins de Dieu. Proclamer le Christ Roi de l’univers, c’est reconnaître qu’en Lui toute la création doit être soumise au Père. « Qu’il soit tout en tous » (1 Co 15,28). Donc il ne s’agit plus seulement d’éviter ce qui est intrinsèquement mauvais, mais encore de laisser sur le chemin tout ce qui nous empêche d’entrer dans le royaume.

Sainte Thérèse de l’enfant Jésus priait : « O Jésus, mon divin époux : que jamais je ne perde la seconde robe de mon Baptême, prends-moi avant que je fasse la plus légère faute volontaire. Que je ne cherche et ne trouve jamais que toi seul, que les créatures ne soient rien pour moi et que je ne sois rien pour elles mais toi Jésus soit tout!... Que les choses de la terre ne puissent jamais troubler mon âme que rien ne trouble ma paix, Jésus je ne te demande que la paix, et aussi l'amour, l'amour infini sans limite autre que toi, l'amour qui ne soit plus moi mais toi, mon Jésus. Jésus que pour toi je meure martyre, le martyre du cœur ou du corps, ou plutôt tous les deux. Donne-moi de remplir mes vœux dans toute leur perfection et fais-moi comprendre ce que doit être une épouse à toi. Fais que je ne sois jamais à charge à la communauté mais que personne ne s'occupe de moi, que je sois regardée, foulée aux pieds, oubliée comme un petit grain de sable à toi, Jésus. Que ta volonté soit faite en moi parfaitement, que j'arrive à la place que tu as été devant me préparer. (Mt 6,10 ; Jn 14, 2-3) Jésus, fais que je sauve beaucoup d'âmes, qu'aujourd'hui il n'y en ait pas une seule de damnée et que toutes les âmes du purgatoire soient sauvées. Jésus pardonne-moi si je dis des choses qu'il ne faut pas dire, je ne veux que te réjouir et te consoler. »

Vous étiez déjà leur Roi, comme Créateur ; mais, vous êtes devenu leur Roi, par droit de conquête : c'est Vous, Verbe de Dieu, qui épousant la nature des vierges consacrées, êtes descendu jusqu'à elles pour les sauver, pour les arracher à la puissance des ténèbres et les transférer en votre royaume, ô Fils de la dilection du Père. Appelle Seigneur et donne la folie de répondre à ton appel à beaucoup de vierges. En tant que fils et filles du Roi, prions : « Que Votre Règne vienne » c’est à dire que Votre puissance d’amour, Seigneur, sauve le monde entier. Amen.

 

Prières quotidiennes

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Septième jour

Mon royaume n’est pas de ce monde

 

Non, son royaume est bien loin de ce monde de guerre, de haine, d’égoïsme qui nous entoure bien souvent. Son Royaume aura lieu avec la consommation de l’histoire et la conflagration universelle, par laquelle Dieu constituera, dans ses desseins mystérieux et par sa puissance infinie, des cieux nouveaux et une terre nouvelle pour qu’y habite la justice. Le Christ roi et juge, dans son jugement, ne fera que reconnaître et accepter le bon et le mauvais usage que nous aurons fait de notre liberté, par laquelle on se sera soumis amoureusement à son royaume ou par laquelle on se sera rebellé contre lui pour nous mettre au service d’un autre roi. Dans le royaume de Dieu, nous n’aurons plus à nous soucier du manger ou du boire, comme en ce monde, puisque ce sera un royaume de vérité et de grâce, de justice, d’amour et de paix.

 

« Que vienne Ton Règne! »

 

Comme l'a dit Jésus, le Règne de Dieu « ne vient pas de manière à frapper le regard, et on ne saurait dire : « le voici, le voilà ! » Mais le Règne de Dieu est au-dedans de nous » (Lc 17, 20-21). Le mot au-dedans signifie : « dans notre bouche, dans notre cœur » (Rm 10,8). Il est donc évident que celui qui prie pour que vienne le Royaume de Dieu prie avec raison qu'en lui s'élève, fructifie, s'achève le Règne de Dieu. Dans tous les saints qui ont Dieu pour Roi et qui obéissent à ses lois spirituelles, le Seigneur habite comme dans une cité bien administrée. Le Père est présent et le Christ règne avec le Père dans l'âme accomplie, selon la parole : « Nous viendrons en lui et en lui nous établirons notre demeure » (Jn 14,22). Le Royaume de Dieu en nous, alors que nous progressons toujours, atteindra sa perfection, quand s'accomplira la parole de l'apôtre : « lorsqu'Il aura soumis tous Ses ennemis, le Christ remettra le Royaume à Dieu le Père, afin que Dieu soit tout en tous » (1 Co 15, 24-28).

Aussi prierons-nous sans cesse avec les dispositions divinisées par le Verbe, en disant à notre Père qui est dans les Cieux : « Que Votre Nom soit sanctifié, que votre Règne arrive ! » Oui, c'est Elle, Vérité suprême qui les délivre, qui les arrache à elles-mêmes, qui les pose dans le vrai, et par conséquent dans l'amour, et surtout dans cette Paix que vous êtes, et qui reste le sceptre de votre éternelle domination.

 

Prières quotidiennes

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Huitième jour

Ils ricanaient et se moquaient de lui

 

Le peuple restait là à regarder. En lisant ce passage, nous ne prêtons généralement pas beaucoup d’attention à la foule qui se tenait là, à regarder les suppliciés. Ces personnes ne faisaient rien de mal ; elles étaient simplement passives. Pendant que Jésus était raillé et ridiculisé, elles sont restées silencieuses et n’ont rien fait. Personne ne s’est avancé pour défendre Jésus ; personne n’est venu à son secours. Combien aujourd’hui le défendent lui et son Eglise ? Pourquoi d’autres groupes sont-ils si rapides à défendre les leurs et leurs intérêts tandis que nous, nous restons souvent silencieux. Nous voyons les attaques livrées contre l’Eglise et le Christ, mais nous ne faisons rien. Il faut noter encore, à propos du Règne de Dieu : il n'est pas possible de concilier la justice avec l'iniquité, la lumière et l'ombre, le Christ et Bélial.

 

Le règne du péché est inconciliable avec le Règne de Dieu

 

Si nous voulons que Dieu règne sur nous, que jamais le péché ne règne sur notre corps mortel. Ne suivons pas les appels du péché qui sollicite notre âme aux œuvres de la chair et aux actes qui sont étrangers à Dieu. Faisons mourir nos membres charnels pour produire les fruits de l'Esprit ; le Seigneur se promènera en nous comme en un paradis spirituel, il régnera seul en nous avec Son Christ, à la droite de la puissance spirituelle que nous demandons de recevoir, jusqu'à ce que Ses ennemis deviennent en nous l'escabeau de Ses pieds et que soit écartée de nous toute principauté, puissance et souveraineté. Tout cela peut se réaliser en chacun de nous, la mort est vaincue, afin que le Christ puisse dire en nous : « Mort, où est ton aiguillon, enfer, où est ta victoire ? » (Os 13,14; 1 Co 15,55). Il faut donc que ce qui est corruptible en nous révèle la sainteté et l'incorruptibilité dans la pureté; et ce qui est mortel, en dépouillant la mort, révèle l'immortalité du Père. De cette manière, Dieu régnera en nous et déjà nous entrons en possession des biens de l'engendrement d'en haut et de la résurrection.” Pour entrer dans le royaume de Dieu, pour dire « oui » à Dieu, il faut notamment passer par un « non » à ce qui empêche l’entrée dans le royaume.

« Il faut qu'il règne », s'écrie Paul ! Oui, Seigneur, il faut que vous régniez sur nous, sur les nations, sur tous ceux qui Vous connaissent et qui Vous aiment déjà ; mais, encore sur ceux qui Vous ignorent, qui Vous blasphèment, qui refusent de Vous servir et s'écrient : « Nous ne voulons pas de ce Roi ! » Venez Seigneur Jésus, régner sur notre terre ! Amen.

 

Prières quotidiennes

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Neuvième jour

Le monde du Christ, c’est l’amour

 

Il nous faut donc réaliser des œuvres de miséricorde, tant corporelles que spirituelles, car le Roi juge nous jugera en fonction de notre amour du prochain motivé par notre amour de Dieu. Au soir de notre vie nous serons jugés sur l’amour, disait Saint Jean de la Croix. Oui, parce que le Royaume c’est l’amour. La loi du Royaume, la sève du Royaume, l’essence du Royaume c’est l’amour. Aime et fait ce que tu veux martelait Augustin !

Oui, le Royaume du Christ n’est pas de ce monde, où l’amour y est présent mais pas établit comme norme suprême de l’agir humain. Le royaume de Dieu n’est pas une question d’honneurs et d’apparences, mais, comme l’écrit saint Paul, il est « justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rm 14,17). Le Seigneur a notre bien à cœur, c’est-à-dire que tout homme ait la vie, et en particulier que ses enfants les plus « petits » puissent accéder au banquet qu’il a préparé pour tous. C’est pourquoi il ne sait que faire de ces formes d’hypocrisie de celui qui dit : « Seigneur ! Seigneur ! » et puis néglige ses commandements (Mt 7, 21). Dans son royaume éternel, Dieu accueille ceux qui s’efforcent jour après jour de mettre sa parole en pratique.

C’est pour cela que la Vierge Marie, la plus humble de toutes les créatures, est la plus grande à ses yeux et qu’elle siège en Reine à la droite du Christ Roi. Nous voulons nous confier une fois encore à son intercession céleste avec une confiance filiale, pour pouvoir réaliser notre mission chrétienne dans le monde.

Roi d'amour, Seigneur Jésus-Christ, Vous êtes le Législateur, Vous êtes le Juge ; Vous êtes venu pour régner sur toutes les parties du monde par votre Vérité. Déliez-moi de moi-même, rendez-moi à la sainte liberté de votre règne ; car, Vous dilatez quiconque s'est rendu à votre empire. Régnez sur le monde assoiffé de Paix, la vôtre, ô Jésus-Christ, Roi des rois, Seigneur des seigneurs, mon Roi ! Amen.

 

Prières quotidiennes

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Litanies du Christ Roi de l’univers

 

Seigneur, ayez pitié de nous

O Christ, ayez pitié de nous

Seigneur, ayez pitié de nous

O Christ, écoutez-nous

O Christ, exaucez-nous

 

Père céleste qui es Dieu, ayez pitié de nous

Fils rédempteur du monde qui es Dieu,

Esprit-Saint qui es Dieu,

Trinité Sainte qui es un seul Dieu,

 

Christ Roi de l’Univers, Dieu de Dieu et Lumière de Lumière, régnez sur les âmes

Christ Roi de l’Univers, Image du Dieu invisible,

Christ Roi de l’Univers, en qui toutes choses ont été créées,

Christ Roi de l’Univers, pour qui le monde a été fait,

Christ Roi de l’Univers, né de la Vierge Marie, Vrai Dieu et vrai homme,

Christ Roi de l’Univers, adoré des bergers et des mages,

Christ Roi de l’Univers, Législateur Suprême,

Christ Roi de l’Univers, Source et Modèle de toute sainteté,

Christ Roi de l’Univers, notre Chemin, notre Vérité, notre Vie,

Christ Roi de l’Univers, à qui tout pouvoir a été donné au Ciel et sur la terre,

Christ Roi de l’Univers, Pontife Eternel,

Christ Roi de l’Univers, Roi de l'intelligence,

Christ Roi de l’Univers, Roi de la volonté,

Christ Roi de l’Univers, Roi de douleurs, couronné d'épines,

Christ Roi de l’Univers, Roi d'humilité, vêtu de pourpre par dérision,

Christ Roi de l’Univers, Epoux des vierges,

Christ Roi de l’Univers, qui en Marie-Madeleine as glorifié la vie pénitente,

Christ Roi de l’Univers, dont le royaume n'est pas de ce monde,

Christ Roi de l’Univers, par le Don Royal de ton Amour, la Sainte Eucharistie,

 

Christ Roi de l’Univers, Chef d'œuvre de la toute puissance du Père, régnez sur les familles

Christ Roi de l’Univers, qui as élevé le mariage à la dignité d'un sacrement,

Christ Roi de l’Univers, qui as opéré ton premier miracle aux noces de Cana,

Christ Roi de l’Univers, Ami très aimable des enfants, …

Christ Roi de l’Univers, qui par ta vie cachée à Nazareth as donné un exemple aux parents et aux enfants,

Christ Roi de l’Univers, qui as ennobli et sanctifié le travail par l'ouvrage de tes mains,

Christ Roi de l’Univers, qui as ressuscité d'entre les morts et rendu à leur famille le jeune homme de Naïm, la fille de Jaïre et ton ami Lazare,

Christ Roi de l’Univers, qui as pardonné à la femme adultère,

Christ Roi de l’Univers, par ton Amour pour Marie et Joseph,

 

Christ Roi de l’Univers, Roi des rois et Seigneur des seigneurs, régnez sur les nations

Christ Roi de l’Univers, Roi des siècles, Immortel et Invisible,

Christ Roi de l’Univers, Roi d'éternelle gloire,

Christ Roi de l’Univers qui diriges les batailles,

Christ Roi de l’Univers, Prince de la Paix,

Christ Roi de l’Univers, qui portes sur tes épaules l’insigne du Pouvoir,

Christ Roi de l’Univers, dont le règne n’aura pas de fin,

Christ Roi de l’Univers, qui es assis au-dessus des Chérubins,

Christ Roi de l’Univers, par l'Amour que tu as de tout temps témoigné aux peuples qui te sont fidèles,

 

Christ Roi de l’Univers, qui renverses les puissants de leur trône, régnez sur vos ennemis

Christ Roi de l’Univers, qui brises les rois au jour de ta colère,

Christ Roi de l’Univers, qui as vaincu l'enfer par ta mort sur la Croix,

Christ Roi de l’Univers, qui as triomphé de la mort par ta résurrection,

Christ Roi de l’Univers, qui viendras juger les vivants et les morts au jour de ta Force, dans la Splendeur de tes saints,

Christ Roi de l’Univers, par ta prière pleine d'Amour sur la Croix : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font »,

 

Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, pardonnez-nous, Seigneur

Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, exaucez-nous, Seigneur

Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, ayez pitié de nous

 

Son empire s'étendra.

Et la paix sera sans fin.

 

Prions le Seigneur

 

Dieu Eternel et Tout Puissant qui avez voulu tout renouveler par Votre cher Fils, Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, le Roi de l'Univers, accordez dans ta bonté, que toutes les familles des peuples, divisées par la blessure du péché, se soumettent à Son autorité très douce, Lui qui vit et règne avec Vous, Père, dans l'unité du Saint-Esprit, maintenant, et pour les siècles des siècles. Amen.

 

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7 novembre 2016

Mois des Âmes du Purgatoire

Mois des Âmes du Purgatoire

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Les voix du Purgatoire

Petit mois des morts à l'usage des fidèles

 

Par un tertiaire de Saint François

 

« Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous au moins qui êtes mes amis »

 

Prière pour tous les défunts

A réciter chaque jour

 

Dieu tout-puissant, en présence des terribles rigueurs de votre justice, nous nous humilions. Oui, chaque coup que vous frappez est bien mérité ; nous avons tous péché contre vous, et les flammes du Purgatoire sont bien peu de chose pour compenser l'injure que nous vous avons faite. Mais, Seigneur, dans votre divin Cœur, il y a un océan de miséricorde. Nous nous jetons à vos genoux, et nous vous présentons les souffrances et la mort de notre Sauveur crucifié, votre Fils ; l'amour et les douleurs de Marie, sa mère et la nôtre ; la sainteté, les pénitences de tous les saints du ciel, et, en particulier, de saint Joseph, de sainte Anne et de saint François d'Assise, ainsi que les prières, les sacrifices et les souffrances de toute l'Eglise militante ; nous vous conjurons d'avoir pitié des pauvres âmes du purgatoire ; délivrez-les toutes de leurs peines, du moins allégez leurs souffrances, et qu'au plus tôt elles s'élèvent au ciel pour chanter vos louanges et prier pour nous, pauvres pécheurs, sur la terre. Ainsi soit-il.

 

De Profundis

 

Du fond de l'abîme j'ai crié vers vous, Seigneur :

Seigneur, écoutez ma voix.

Que vos oreilles soient attentives à la voix de ma prière.

Si vous exigez, Seigneur, un compte sévère de nos iniquités,

qui pourra Seigneur, subsister devant vous ?

Vous aimez à pardonner ; aussi, à cause de votre loi,

j'ai attendu, Seigneur, votre secours.

Mon âme l'a attendu sur votre parole,

mon âme a espéré dans le Seigneur.

Depuis le matin jusqu'au soir,

qu'Israël espère dans le Seigneur.

Car dans le Seigneur est la miséricorde

et une abondante Rédemption.

Et il rachètera Israël de toutes ses iniquités,

 

V, Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel.

R. Et que la lumière éternelle luise sur eux.

 

V, Seigneur, exaucez ma prière.

R. Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous.

 

Prions

 

O Dieu, Créateur et Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de vos serviteurs et de vos servantes la rémission de tous leur péchés ; afin par que nos très humbles supplications, elles obtiennent le pardon qu'elles ont toujours désiré. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Seigneur, nous vous en supplions : secourez vos serviteurs, que vous avez rachetés par votre précieux sang.

 

V. Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel.

R. Et que la lumière éternelle luise sur eux.

V. Qu'ils reposent en paix.

R. Ainsi soit-il.

 

5 Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

 

Offrande à faire tous les jours

 

Je Vous offre, ô mon Dieu, tout ce que j'ai fait ou ferai et tout ce que j'ai obtenu ou obtiendrais, aujourd'hui de mérites devant Vous, pour le soulagement des âmes du purgatoire, particulièrement aux intentions de ce jour.

 

Acte héroïque

 

O Marie, Mère de miséricorde, je mets entre vos mains, en faveur des saintes âmes du Purgatoire, l'entier abandon de mes œuvres satisfactoires pendant ma vie et des suffrages qui me seront appliqués après ma mort, ne me réservant que la compassion du Cœur de Jésus et la vôtre. Ainsi soit-il.

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Huitième jour

Prions pour nos ennemis, nos débiteurs et ceux qui souffrent à cause de nous

 

Voix du Purgatoire — Âmes généreuses, nous implorons votre pardon et votre pitié. Nous avons été coupables envers vous, nous avons été injustes, cruelles peut-être. Ah ! que nous sommes bien punis ! Tout ce que vous avez pu souffrir n'est rien auprès de nos affreux tourments. Pardon, pardon, intercédez pour nous... Dieu n'attend que cela... Il est prêt à pardonner... Resterez-vous insensibles ? Vous plairez-vous à nous voir brûler dans ce feu épouvantable ?

 

Prière

 

Cessez vos plaintes, pauvres âmes. Dieu de clémence, ayez pitié d'elles. Nous pardonnons tout, nous faisons remise pleine et entière aux âmes décédées de tout ce qui peut nous être dû, et nous implorons leur pardon et leur délivrance de votre Miséricorde divine, espérant qu'au ciel ces bonnes âmes prieront pour nous. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Neuvième jour

Prions pour ceux qui souffrent par notre faute

 

Voix du purgatoire — Nous vous demandons vos prières comme un acte de justice, si nous gémissons dans ce gouffre de douleurs, n'est-ce pas vous qui en êtes responsables ? Pourquoi n'avez -vous pas veillé sur nous ? Pourquoi ne nous avez-vous pas avertis, retenus, châtiés ? Pourquoi nous avez-vous scandalisés, entraînés au mal ? sans vous, peut-être, n'aurions-nous jamais offensé notre Dieu. Mais nous vous pardonnons, priez pour nous.

 

Prière

 

O mon Dieu, nous sommes bien coupables ; mais vous êtes la Bonté infinie, pardonnez-nous et pardonnez aux pauvres âmes qui souffrent actuellement dans le Purgatoire par notre faute. Frappez-nous pour elles dès cette vie, mais oubliez nos fautes et les leurs, afin que, les délivrant de ce lieu de supplice, et nous en préservant nous-même, nous puissions ensemble un pour vous bénir au ciel. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Dixième jour

Prions pour les âmes les plus abandonnées

 

Voix du Purgatoire — Voilà des années que nous souffrons et personne ne prie pour nous. Oh ! Que cet exil est long et pénible ! Nous n'avons plus de parents sur la terre, ni d'amis, nous sommes seuls, sans consolation, entourées de feu et de regrets. Ceux qui nous ont connus sur la terre ne sont plus ou nous ont oubliés. Combien durera ce martyre si tous nous abandonnent ?

 

Prière

 

Dieu de clémence, vous qui n'oubliez personne, ayez pitié des pauvres âmes les plus abandonnées. Nous vous supplions de mettre fin à leurs longs et cruels tourments. Nous prions la Sainte Vierge et les Saints du ciel de les consoler par leur présence, et de les conduire bientôt au ciel vers lequel se dirigent leurs désirs. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Onzième jour

Prions pour les âmes les plus proches de leur délivrance

 

Voix du Purgatoire — Il ne nous faut qu'un peu de charité d'une bonne âme pour payer notre dette ; plus qu'un coup d'aile pour franchir l'espace qui nous sépare du ciel. Nous voyons déjà poindre l'aurore du jour éternel ; les chants divins inondent nos cœurs; les clartés célestes sur la terre illuminent notre visage. Ah ! donnez-nous le moyen de louer immédiatement Dieu dans son paradis.

 

Prière

 

Ouvrez le trésor de votre miséricorde, mon Sauveur, et laissez-en tomber un sur les âmes qui sont le plus près de la gloire éternelle. Elles brûlent du désir d'être unies à vous, ne les laissez pas gémir davantage. Prenez dans le trésor abondant des mérites de Jésus- Christ, votre fils, de la sainte Vierge et des saints, pour satisfaire votre Justice. Et que ces saintes âmes prennent sans délai leur essor vers leur Bien- Aimé. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Douzième jour

Prions pour les âmes qui doivent souffrir le plus longtemps

 

Voix du Purgatoire — Quelle peine est la nôtre ! Nous souffrons des douleurs atroces, et nous les souffrirons des siècles peut être !.. Un instant de nos souffrances est infiniment plus cruel qu'une vie humaine toute entière passée dans un martyre continuel : et nous devons demeurer si longtemps dans ces supplices épouvantables, objet de la vengeance d'un Dieu irrité, venez, venez à notre aide !

 

Prière

 

O Dieu qui êtes inexorable dans votre justice, mais dont la bonté et la tendresse n'en sont pas moins infinies, serez-vous donc sans pitié pour ces pauvres âmes qui doivent souffrir le plus longtemps en Purgatoire. Sans doute, elles vous ont bien offensé, mais voyez donc ce qu'elles ont déjà souffert. Accordez à nos prières qu'elles soient délivrées de leurs souffrances, ou du moins soulagées et consolées par l'espérance d'une prochaine délivrance. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Treizième jour

Prions pour les âmes qui souffrent les plus grands tourments

 

Voix du Purgatoire — Quels affreux tourments nous endurons dans ce lieu ! Tout nous accable ! L'on ne pourra jamais sur la terre concevoir de pareilles souffrances. Justice de Dieu, que tu es terrible !.. Mais il nous reste l'espérance, Oh ! Priez pour nous vous qui êtes sur la terre. Dieu vous récompensera un jour de votre charité à notre égard.

 

Prière

 

Mon Dieu, nous vous présentons le Sang précieux de votre divin Fils, répandu à flot dans sa cruelle passion, pour le salut de tous. Nous vous l'offrons surtout afin que vous daigniez avoir pitié des âmes que votre justice frappe plus durement. Pourriez-vous nous refuser, alors que c'est votre Fils lui-même qui vous le demande. Pardonnez à ces grands coupables, et soulagez-les dans leurs cruels tourments. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Quatorzième jour

Prions pour ceux qui souffrent à cause de leur orgueil

 

Voix du purgatoire — Nous nous sommes crus grands dans notre fol orgueil, et nous n'étions rien. Nous avons méprisé nos semblables sur la terre, qu'étaient les autres auprès de nous, de nos talents, de nos richesses, de nos forces, de notre beauté ? Insensés que nous étions ! Aujourd'hui, Dieu nous fait sentir notre néant. Toutes les humiliations que nous avons fait subir aux autres nous écrasent, nous étouffent sous leur poids pesant... Apprenez de nous à être humbles et priez pour nous.

 

Prière

 

Jésus doux et humble de cœur, jetez un regard de compassion sur les âmes orgueilleuses qui sont ensevelies dans les flammes du Purgatoire, pardonnez leurs folles erreurs, et accordez- nous la grâce, par l'exemple de leurs châtiments, de reconnaître notre indigence, et de fermer notre cœur à tout sentiment d'orgueil. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

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31 octobre 2016

Mois des Âmes du Purgatoire

Mois des Âmes du Purgatoire

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Les voix du Purgatoire

Petit mois des morts à l'usage des fidèles

Par un tertiaire de Saint François

 

« Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous au moins qui êtes mes amis »

 

Permis d'imprimer

Montréal, 20 octobre 1890

L. D. A. Maréchal, V.G.

 

Aux âmes compatissantes

 

Que dirai-je pour toucher vos cœurs ? Venez avec moi dans ce lieu terrible où nos parents, nos frères, nos amis expient si cruellement leurs fautes sous le fouet de la terrible justice de Dieu. Voyez-les enveloppés de flammes, tristes et gémissants. Leurs plaintes déchirantes feraient sécher de frayeur toute créature humaine qui les entendrait. Mais à travers tant d'horreurs et de souffrances, ces pauvres âmes n'ont pas perdu l'espérance.

Hélas ! Pauvre âme, offrez donc vos douleurs à Dieu. Il est si bon qu'il vous pardonnera. Nous ne pouvons rien pour nous, s'écrie-t-elle ; mais vous, mon époux, mon frère, mon ami, vous pouvez beaucoup ; la moindre prière, la moindre bonne œuvre faite pour nous, nous apporte un grand soulagement dans nos peines, ah ! ayez pitié de nous. Au Ciel nous prierons pour vous, et un jour, alors que vous-même souffrirez dans cet horrible lieu, à notre tour nous vous soulagerons ; ne restez pas insensible à nos souffrances. Nous aimons tant Dieu, nous brûlons d'un si grand désir d'être unis à Lui ; vous qui l'aimez aussi, par amour pour Lui, soulagez-nous.

C'est pour vous, chrétiens au cœur sensible, que nous avons préparé ce mois des morts. Faites-le. bien, et il suffira pour soulager considérablement ces saintes âmes. N'oubliez pas qu'au moyen des Sacrements, de la sainte messe, des prières, des bonnes œuvres et des indulgences vous pouvez non seulement soulager, mais délivrer les âmes du purgatoire : et qu'en faisant cela, vous faites l'œuvre la plus agréable à Dieu, et vous abrégez les jours de votre propre purgatoire.

 

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Prière pour tous les défunts

A réciter chaque jour

 

Dieu tout-puissant, en présence des terribles rigueurs de votre justice, nous nous humilions. Oui, chaque coup que vous frappez est bien mérité ; nous avons tous péché contre vous, et les flammes du Purgatoire sont bien peu de chose pour compenser l'injure que nous vous avons faite. Mais, Seigneur, dans votre divin Cœur, il y a un océan de miséricorde. Nous nous jetons à vos genoux, et nous vous présentons les souffrances et la mort de notre Sauveur crucifié, votre Fils ; l'amour et les douleurs de Marie, sa mère et la nôtre ; la sainteté, les pénitences de tous les saints du ciel, et, en particulier, de saint Joseph, de sainte Anne et de saint François d'Assise, ainsi que les prières, les sacrifices et les souffrances de toute l'Eglise militante ; nous vous conjurons d'avoir pitié des pauvres âmes du purgatoire ; délivrez-les toutes de leurs peines, du moins allégez leurs souffrances, et qu'au plus tôt elles s'élèvent au ciel pour chanter vos louanges et prier pour nous, pauvres pécheurs, sur la terre. Ainsi soit-il.

 

De Profundis

 

Du fond de l'abîme j'ai crié vers vous, Seigneur :

Seigneur, écoutez ma voix.

Que vos oreilles soient attentives à la voix de ma prière.

Si vous exigez, Seigneur, un compte sévère de nos iniquités,

qui pourra Seigneur, subsister devant vous ?

Vous aimez à pardonner ; aussi, à cause de votre loi,

j'ai attendu, Seigneur, votre secours.

Mon âme l'a attendu sur votre parole,

mon âme a espéré dans le Seigneur.

Depuis le matin jusqu'au soir,

qu'Israël espère dans le Seigneur.

Car dans le Seigneur est la miséricorde

et une abondante Rédemption.

Et il rachètera Israël de toutes ses iniquités,

 

V, Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel.

R. Et que la lumière éternelle luise sur eux.

 

V, Seigneur, exaucez ma prière.

R. Et que mes cris s'élèvent jusqu'à vous.

 

Prions

 

O Dieu, Créateur et Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de vos serviteurs et de vos servantes la rémission de tous leur péchés ; afin par que nos très humbles supplications, elles obtiennent le pardon qu'elles ont toujours désiré. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Seigneur, nous vous en supplions : secourez vos serviteurs, que vous avez rachetés par votre précieux sang.

 

V. Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel.

R. Et que la lumière éternelle luise sur eux.

V. Qu'ils reposent en paix. t

R. Ainsi soit-il.

 

5 Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

 

Offrande à faire tous les jours

 

Je Vous offre, ô mon Dieu, tout ce que j'ai fait ou ferai et tout ce que j'ai obtenu ou obtiendrais, aujourd'hui de mérites devant Vous, pour le soulagement des âmes du purgatoire, particulièrement aux intentions de ce jour.

 

Acte héroïque

 

Commençons ce mois en faisant ou en renouvelant l'Acte héroïque :

O Marie, Mère de miséricorde, je mets entre vos mains, en faveur des saintes âmes du Purgatoire, l'entier abandon de mes œuvres satisfactoires pendant ma vie et des suffrages qui me seront appliqués après ma mort, ne me réservant que la compassion du Cœur de Jésus et la vôtre. Ainsi soit-il.

 

Premier jour

Prions pour nos pères et nos mères défunts

 

Voix du Purgatoire – Vous ne saviez, sur la terre, comment nous témoigner votre amour ; c'est maintenant qu'il faut prouver que vous n êtes pas des ingrats. Nous souffrons pour vous. Ce fut l'objet de notre tendresse, ce fut la crainte de vous contrarier qui fit notre malheur. Aujourd'hui nous brûlons... ayez pitié de de nous... !!!

 

Prière

 

Seigneur, qui nous avez fait un commandement d'honorer nos pères et mères et de les aimer : laissez vous toucher par nos prières. Le cœur rempli de tristesse à la pensée des souffrances qu'ils peuvent endurer au Purgatoire, nous vous supplions de les délivrer de leurs peines. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Deuxième jour

Prions pour nos parents

 

Voix du Purgatoire — Nous avez-vous donc oubliés, vous auxquels des liens étroits nous unissaient sur la terre ? Vous, mon époux, mon épouse bien-aimés ; mon frère, ma sœur chéris ; vous les membres de notre famille, liés à nous par la nature. Nous avons reçu tant de marques de votre bonté que c'est avec confiance que nous crions vers vous : allégez nos souffrances. Vous pouvez nous soulager par vos prières et vos bonnes œuvres : N'oubliez pas ceux que vous aimiez autrefois...

 

Prière

 

Oubliez, ô mon Dieu, les offenses de nos parents défunts. Souvenez-vous des prières que nous avons fait monter ensemble, de cette vallée de misères, vers votre trône au ciel ; et, touché de leurs larmes et de nos supplications, que votre divine miséricorde leur vienne en aide et leur accorde le repos éternel. Ainsi soit- il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Troisième jour

Prions pour nos enfants nos élèves et nos protégés

 

Voix du Purgatoire — Ah ! que nous souffrons pour ne pas avoir suivi les conseils de nos parents, de nos maîtres et de nos bienfaiteurs. Il était si facile d'éviter ces routes pour lesquelles nous sommes maintenant au milieu des flammes. Souvenez-vous de nous, vous qui prîtes soin de notre jeunesse et de notre éducation. Continuez toujours vos charitables soins, et que vos prières nous soient un nouveau gage de votre amour.

 

Prière

 

Ayez pitié. Dieu de miséricorde, de nos élèves et de nos protégés décédés, qui souffrent pour expier les fautes de leur vie. Hélas ! peut-être avons-nous failli à nos devoirs envers eux, et sommes-nous la cause de leurs souffrances. Pardonnez-leur et recevez-les dans votre paradis. Ne refusez pas cette grâce à ceux auxquels vous avez confié ces chères âmes ici-bas, c'est la récompense que nous vous demandons pour nos peines et nos labeurs. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Quatrième jour

Prions pour nos amis

 

Voix du Purgatoire — Amis, nous avons autrefois partagé les mêmes plaisirs ; nous avons offensé ce Dieu juste qui aujourd'hui se venge sur nous. Ah ! Il est temps encore pour vous, faites pénitence. Rachetez nos fautes communes. Ici l'on souffre sans mérite. Pitié chers amis, laissez-vous toucher de compassion au souvenir de notre ancienne amitié.

 

Prière

 

Âmes saintes de mes amis, nous implorons pour vous le Dieu des miséricorde : Que sa justice se laisse fléchir par nos accents douloureux et contrits. Nous sommes bien coupables d'avoir offensé un Dieu si bon ; mais le cœur plein de repentir, bien décidés de ne plus vous déplaire à l'avenir, nous crions vers vous, Seigneur : ayez pitié de nos amis qui souffrent dans le purgatoire, et remettez-leur la peine due à leurs fautes. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Cinquième jour

Prions pour les papes, les évêques et les prêtres

 

Voix du Purgatoire — Nous avons consacré notre vie au service des autels, n'est-ce pas vous qui en retiriez le plus grand bénéfice ? Qui vous a baptisé ? Qui vous a transmis le pardon de vos fautes ? Qui vous a distribué le Dieu d'amour à la sainte Table ?.... Nous avons failli quelquefois à nos saints devoirs ! Oh ! Âmes fidèles, priez pour nous en reconnaissance des bons services que vous avez reçus de nous ou de nos successeurs.

 

Prière

 

Mon Sauveur Jésus, qui avez créé, conformé et sanctifié la hiérarchie ecclésiastique dans votre Eglise. Vous, qui êtes le chef et le Père des papes, des évêques et des prêtres catholiques. Vous, qui connaissez le zèle, l'amour qui les a toujours guidés dans votre service sur la terre. Pardonnez-leur les fautes que la fragilité humaine leur a fait commettre : Daignez satisfaire sans délai le désir ardent qu'ils ont vous voir et de vous bénir éternellement dans le ciel. Ainsi soit il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Sixième jour

Prions pour les religieux et les religieuses

 

Voix du Purgatoire — Dieu nous avait donné plus qu'aux autres, c'est pourquoi nous sommes plus cruellement tourmentées : on nous croit au ciel, et l'on ne prie pas pour nous. Secourez-nous, âmes chrétiennes, toute notre vie a été employée à prier pour vous, à instruire vos enfants, à soigner vos malades. Maintenant c'est à votre tour de nous être utile. Nous soufrons d'affreux tourments, n'endurcissez pas vos cœurs.

 

Prière

 

O Sainte Trinité, vous aimez les âmes parfaites, voyez donc combien vos plus chers amis sont affligés dans la prison où le feu où votre Justice les a plongés. La plus grande souffrance est de ne pouvoir vous aimer et vous glorifier d'avantage dans le ciel. Daignez donc, en ce moment même, les introduire en votre présence, les combler de joie et de félicités. Ainsi soit il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

 

Septième jour

Prions pour nos bienfaiteurs

 

Voix du Purgatoire — Vous rappelez-vous les bienfaits dont nous vous avons été comblés ? Vous nous devez la vie, la santé, l'éducation, vos biens, votre conversion, votre persévérance. Et pendant que vous jouissez de tout avec tranquillité et indifférence, nous souffrons ! Écoutez donc nos accents plaintifs ; secourez- nous, priez pour nous, nous vous demandons peu, mais ce peu, ne fut-ce qu'une prière, qu'un jeûne, faites-le bien en reconnaissance de ce que nous avons fait pour vous.

 

Prière

 

Seigneur, qui avez placé la reconnaissance parmi les vertus que vous honorez, nous venons à vos pieds vous supplier de pardonner à nos bienfaiteurs, et de leur faire la remise du temps qu'ils ont encore à souffrir avant d'être admis au nombre des bienheureux. Veuillez ne pas refuser cette grâce à nos prières, afin que ces saintes âmes puissent nous continuer dans le ciel protection qu'ils nous ont accordée sur la terre. Ainsi soit-il.

 

Dieu Tout-puissant, De Profundis, etc...

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21 septembre 2016

Mois de Saint Michel Archange et des Saints Anges

Nouveau Mois de Saint Michel Archange et des Saints Anges

ou

Le Précieux Sang et le Saints

 

« La dévotion à saint Michel est un signe de prédestination ». (Saint Alphonse de Liguori)

 

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Vingt-deuxième jour

Quis ut Deus ?

 

Le mot Michel (Mi-cha-el) signifie « Qui est comme Dieu ? » C'est le nom que l'Ange de la Victoire conquit au jour de son grand triomphe sur Lucifer.

Depuis ce jour glorieux, nommer, invoquer saint Michel avec confiance, c'est ou se prémunir contre une défaite, ou triompher soi-même de Satan et de ses légions, puisque ce Prince de la milice céleste n'a plus à diriger son invincible armée que vers les champs de bataille où l'homme lutte contre les esprits infernaux.

Oh ! Qu'il aime à venir à notre secours, dès le premier appel de notre âme, cet Adorateur de la sainte Humanité de Jésus et de son Sang précieux, ce Sujet fidèle de la Vierge-Mère, cet Ami de l'homme racheté par le Sang même qui l'a préservé du mal.

Adorateurs du Précieux Sang, les armes de saint Michel, son bouclier impénétrable, son armée toujours victorieuse, lui-même est à notre service. Appelons-le à notre aide aussi souvent que nous en avons besoin pour protéger en nous les intérêts de Jésus et de Marie, et il se hâtera d'accourir pour nous faire entendre d'une manière efficace son « Quis ut Deus ? »

Jeunes enfants, vous toutes, âmes privilégiées, qui ressemblez encore à l'Ange par le parfum d'innocence que vous exhalez, placez- vous aujourd'hui même, sous la protection de saint Michel, afin qu'il vous en revête comme d'une cuirasse impénétrable, et dites-lui :

« Saint Michel Archange, protégez-moi contre les ruses et les séductions de Satan. Je vous consacre toutes les avenues de mon âme, cette âme elle-même et toutes ses puissances. Protégez si bien les parties faibles de ma pauvre nature que toutes les luttes qu'elle aura à soutenir se changent en autant de victoires, à l'éternelle gloire du Sang très précieux de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

 

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Vingt-troisième jour

Saint Michel et les vaincus de Satan

 

Mais, hélas ! Ce n'est pas seulement la troisième partie des hommes qui sont vaincus par les démons et laissés comme morts sur le champ de bataille spirituel ; plus que les trois quarts de l'humanité ne parviennent à leurs destinées éternelles qu'après avoir reblanchi leur robe dans le bain du Sang divin.

Saint Michel est trop ami de l'homme à cause de l'Homme-Dieu, trop ami du Sang précieux à raison de la grâce de préservation qu'il en a reçue, pour ne point s'efforcer de ressusciter la vie spirituelle dans lame du pécheur. Nous aider à recouvrer la grâce sanctifiante, quand nous avons eu le malheur de la perdre, constitue donc une des plus importantes missions du saint Archange. Il est l'Ange du Pardon.

Matin et soir, en disant le Confiteor, nous nous confessons « à Dieu, à la bienheureuse Vierge Marie et à saint Michel Archange d'avoir péché, grandement péché » ; matin et soir, nous conjurons « la bienheureuse Vierge Marie et saint Michel Archange de prier pour nous le Seigneur notre Dieu », parce que nous avons péché, grandement péché. Que cette accusation et cette supplication ne soient pas routinières sur nos lèvres ; disons-les de tout cœur, avec l'intention d'obtenir la contrition de nos péchés, la grâce de les confesser sincèrement, d'en recevoir le pardon, de ne les plus commettre et d'en faire pénitence. Si nous ne sommes pas de ces âmes qui ne font usage des pratiques de piété que pour pécher plus facilement, à l'aide de la présomption, saint Michel rendra efficace notre bonne volonté, notre désir sincère de rentrer en grâce avec notre Dieu rédempteur : il blanchira, dans le Sang de l'Agneau, notre vêtement spirituel, fût-il plus rouge que l'écarlate.

O glorieux Archange, j'ai péché, mille fois péché, et, en péchant, j'ai méprisé les souffrances et le Sang de mon Jésus, victime d'expiation et de réparation. S'il ne me convertit, s'il ne me pardonne, j'habiterai éternellement en la compagnie et sous les pieds des démons. Je vous en conjure, ô saint Michel, aidez-moi à me retirer de cet abîme de misère ; priez pour moi, et obtenez que mon âme resplendisse encore de l'éclat de la grâce ici bas ; faites qu'elle la conserve jusqu'à la mort, afin que, sortant de cette vie revêtue du Sang rédempteur, elle puisse aller le glorifier éternellement au ciel. Ainsi soit-il.

 

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 Vingt-quatrième jour

Saint Michel, notre Secours universel

 

Pantaléon assure que saint Michel nous délivre des dangers, et même des nécessités temporelles, lorsque nous l'invoquons avec confiance. Citons deux faits à l'appui de cette assertion : l'un est ancien et l'autre récent.

Sozomène raconte la guérison suivante. Un de ses amis souffrait d'une maladie qui finit par lui rendre impossible la digestion de tout aliment, même de tout médicament. Le médecin ayant perdu tout espoir de guérir son malade, Aquilin se fit porter dans une église consacrée à saint Michel, « afin d'y guérir ou d'y mourir ». Pendant la nuit, le saint Archange lui apparut et lui dit : « Faites-vous faire une potion composée de miel, de vin et de poivre et assaisonnez-en quelques aliments légers que vous prendrez ; ce remède vous rendra votre santé première ». Le médecin, consulté, jugea que, de soi, cette potion ne pouvait qu'être funeste au malade : celui-ci en usa néanmoins et fut guéri.

Le fait suivant a été publié dans les pieuses Annales du Mont-Saint Michel : « Ma mère allant à l'église par un sentier détourné, passait au bord d'une vigne en côtoyant un ruisseau profond. A moitié chemin, la tête lui tourne, elle perd l'équilibre et se sent tomber. Soudain, il lui semble être soulevée par les bras , et elle est transportée dans la vigne. Elle en a été tout effrayée. Moi, j'ai cru reconnaître là un trait de protection de saint Michel puisque ma mère dit tous les jours son chapelet ; mais, pour savoir s'il y avait eu réellement intervention surnaturelle, je fis cette prière : « Saint Archange, si c'est vous, il me faut une autre grâce : une personne nous doit de l'argent ; si, dans trois jours, la somme nous est remise par votre intercession, je croirai que c'est vous qui avez ainsi préservé ma mère dans cet imminent danger ». Le lendemain du jour où j'avais ainsi prié saint Michel, on me remit l'argent dont nous avions si grand besoin ».

Bon saint Michel, protégez-nous en tous temps, en tous lieux et en toutes circonstances. Soyez le médecin de nos corps et de nos âmes ; assistez-nous en toutes sortes de nécessités ; gardez-nous de tout accident et surtout du péril d'offenser Dieu : nous vous en conjurons par les mérites du très précieux Sang de Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

 

 

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Vingt-cinquième jour

Saint Michel nous aide à obéir à Dieu

 

Saint Michel, d'après Pantaléon, aide ses fidèles serviteurs à faire la volonté de Dieu. Jeunes gens, jeunes personnes qui êtes indécis, perplexes, embarrassés sur la voie qu'il vous faut prendre pour entrer dans les desseins de Dieu sur vous, recourez à saint Michel, l'Ange de l'Obéissance, et il vous enseignera le sentier de la soumission à la volonté divine.

Vierges, qui aspirez à donner à Dieu la première sève de votre jeunesse, la fleur de vos sentiments, votre être tout entier, et qui ne pouvez réaliser vos désirs de solitude, de vie cachée, de tête à tête, de cœur à cœur avec Jésus, recourez à saint Michel, et il écartera les obstacles qui entravent l'accomplissement de la volonté de Dieu sur vous ; il comblera vos saintes aspirations en vous conduisant au sentier de la perfection.

Aspirants au Sacerdoce et à l'Etat religieux, qui hésitez entre le monde et le sanctuaire, entre la bure et la soie ; vous qui craignez d'être téméraires en choisissant le calice du Sang divin, le calice de la souffrance pour votre partage dans la vie, recourez à Saint Michel, et il vous dira le secret de la volonté de Dieu sur vous.

Pauvres affligés que l'épreuve accable, que le pressoir de la douleur écrase, qui versez des larmes que l'Ange de la Résignation ne recueille pas, parce que votre agonie est sans Fiat, pauvres affligés, souvenez-vous que saint Michel porte l'étendard de la croix, que cet étendard est rougi du Sang divin, et qu'il suffit d'une goutte de ce Sang pour adoucir votre joug et alléger votre fardeau. Recourez à saint Michel, invoquez-le avec persévérance et il versera sur vos douleurs une telle onction, ou dans votre âme une telle force que l'Ainsi soit-il jaillira insensiblement de vos lèvres, et deviendra comme le baiser, l'Alléluia de votre âme à la volonté du Dieu qui vous crucifie.

Saint Michel Archange, dirigez et maintenez nos pas dans les sentiers de la volonté de Dieu, soit qu'ils mènent dans la plaine ou sur le Calvaire ; car, quoi qu'il m'en coûte, je veux sauver mon âme et glorifier éternellement, avec les Anges et les élus, le Précieux Sang de mon Rédempteur.

 

 

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Vingt-sixième jour

Saint Michel à l'heure de la mort

 

« Michel, mon archange, je vous ai établi prince sur toutes les âmes qui doivent être reçues dans mon royaume ». Ces paroles; que l'Eglise met sur les lèvres de Notre-Seigneur, nous apprennent que saint Michel a aussi pour fonction de nous assister à la mort.

Quelle heure terrible ! Quelle heure épouvantable ! C'est l'heure de la faiblesse de l'homme à qui il ne reste plus qu'un souffle de vie ; c'est l'heure de la puissance des esprits de ténèbres, l'heure où ils s'assemblent en légions pour tourmenter notre âme, afin de lui faire perdre la grâce de la rédemption. Mais saint Michel arrive aussi, avec la multitude de ses Anges, auprès du juste mourant. Là, la lutte s'engage de nouveau entre les deux armées ; mais, comme toujours, Satan est vaincu et repoussé dans le noir abîme.

Pour mériter cette grâce insigne de la protection de saint Michel à l'article de la mort, il faut : 1° être fidèle à Dieu pendant la vie ; 2° ou si la faiblesse en empêche, se hâter, au moins, après une faute, de purifier son âme dans le bain du Sang de Jésus ; 3° honorer le grand Archange et l'invoquer habituellement dans ce but, ne fût-ce que par l'une ou l'autre des deux courtes prières qui suivent :

 

Prière de la Sainte Eglise

 

Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas au redoutable jugement de Dieu. Ainsi soit-il.

 

Prière de Saint Anselme

 

« Saint Michel, archange de Dieu, gardien du ciel, venez à mon secours au moment de la mort ; soyez ma défense contre l'ennemi malin, et conduisez mon âme dans le paradis de la jubilation éternelle » que Jésus-Christ nous a acquis par l'effusion de tout son Sang. Ainsi, soit-il.

 

 

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Vingt-septième jour

Saint Michel au Tribunal de Dieu

 

Saint Michel archange ne présente pas seulement les âmes au tribunal de Dieu, il est encore chargé de procéder au pèsement de leurs œuvres. (C'est pourquoi saint Michel est souvent représenté portant une balance). Ce pèsement des œuvres ne signifie pas que ceux qui auront fait un plus grand nombre de bonnes œuvres que de péchés seront sauvés, ni que ceux qui en auront fait un moindre nombre seront damnés ; cela signifie seulement que l'âme qui aura quitté la terre dans la grâce de Dieu aura le bonheur de contempler le Sang Divin dans le plateau de la balance opposé à celui de ses péchés.

Or, c'est Saint Michel, le premier adorateur de la sainte humanité de Jésus et de son Sang précieux, qui remplit l'auguste fonction d'ajouter ce prix de la rédemption aux œuvres des âmes qui sortent de cette vie dans l'amitié de Dieu.

L'âme revêtue de la grâce n'eut-elle à opposer à des iniquités incalculables que le seul acte de contrition qui l'aura sauvée, cet acte de contrition étant une une goutte du Sang de Jésus, c'est à dire un fruit de sa passion et de sa mort, c'en est assez pour que je jugement favorable qu'elle recevra soit un jugement plein d'équité ; son éternelle couronne sera un tissu des miséricordes du Sang rédempteur.

Cette raison n'est-elle point assez puissante pour nous engager à rendre chaque jour, quelque hommage au Sang infiniment précieux dont les mérites, sont destinés à nous couvrir des mérites, si nous savons obtenir qu'ils nous soient appliqués.

Saint Michel Archange, ô vous qui aimez mon âme, et qui la voulez voir éternellement heureuse, je vous en conjure, manifestez-moi votre amour dès cette vie, en m obtenant une grande dévotion envers le Précieux Sang et la douloureuse Passion de mon bien-aimé Rédempteur. Si j'obtiens cette grâce et celle de vous invoquer chaque jour, je suis certain d'entendre une sentence de salut au tribunal du Souverain Juge, et de chanter éternellement la puissance, la miséricorde et la charité du Sang de l'Agneau immolé. Ainsi soit-il.

 

 

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Vingt-huitième jour

Saint Michel après la sentence du Juge

 

Après le jugement, l'âme n'a plus qu'à prendre le chemin de son éternité. Si elle a entendu la sentence de salut qui lui ouvre le ciel sans délai, saint Michel l'y introduit au milieu des concerts de sa triomphante armée. Si l'enfer est son partage, saint Michel la livre à Satan qui la précipite dans le gouffre de feu.

Si l'âme doit séjourner au purgatoire, saint Michel, nous pouvons le conjecturer, l'y conduit en compagnie de l'Ange gardien. Et si cette âme a souvent invoqué saint Michel pendant la vie, si elle l'a fait honorer et aimer, le glorieux archange intercède pour elle et lui obtient une diminution de temps et de peine.

Jacques Massi rapporte qu'un prêtre, célébrant la Messe des morts recommandait quelques âmes d'une manière spéciale, en prononçant ces paroles : « Que le prince des Anges, Saint Michel, les introduise dans la Sainte Lumière » ; et à l'instant même, il vit le saint archange descendre du ciel dans le purgatoire pour les délivrer.

Le même auteur rapporte qu'un moine de Citeaux apparut à un prêtre et lui dit qu'il serait délivré du Purgatoire, si, à la messe, il le recommandait à saint Michel. Le ministre de l'autel se rendit à son désir, et il vit ainsi que d'autres personnes, l'âme de son ami conduit au ciel par le saint Archange.

Remarquons que l'âme du défunt demande qu'on invoque saint Michel pendant la messe. N'est-ce point dire que le glorieux dépositaire des âmes est plus promptement propice à celles qui l'invoquent en lui rappelant les souffrances, le Sang répandu et la mort de notre bien-aimé Rédempteur ?

O saint Michel, qu'elle sera longue mon expiation en l'autre vie, si vous ne m'obtenez, dès celle-ci, cet amour douloureux qui expie toute faute !... Ah ! si je ne suis pas digne d'une grâce aussi insigne, si je dois connaître le feu du purgatoire, je vous en prie, je vous en supplie, je vous en conjure par toutes les plaies de Jésus-Christ, versez abondamment sur mon âme la rosée rafraîchissante du Sang divin, afin que je ne gémisse pas longtemps loin de mon Dieu. Par ce même Sang si généreusement répandu, ayez pitié, ô saint Archange, de toutes les âmes détenues dans ce lieu d'expiation, particulièrement de celles qui m'intéressent davantage. Ainsi soit-il.

 

 

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Vingt-neuvième jour

Fête de Saint Michel Archange

 

La sainte Eglise ayant fait de ce jour la fête principale de Saint Michel, considérons-je aujourd'hui comme son protecteur spécial. Le dragon, dit saint Jean dans son apocalypse, se mit à persécuter la femme. Quelle femme est donc l'objet de cette persécution ? « Voulez-vous la connaître, dit Mgr Gaume ? Prêtez l'oreille à la voix des siècles passés et présents, tous répètent le nom de Marie »

Voici comment le docte abbé Soyer met le texte que nous lui empruntons en rapport avec Saint Michel considéré comme le protecteur de l’Église universelle.

« Marie, dit-il, est la femme immortelle, quarante siècle avant sa naissance, elle vivait dans Eve ; et Satan le savait. Depuis dix-neuf siècle, elle vit dans l’Église et Satan le sait encore.

Marie, en effet, vit dans l'Eglise, sa fille et sa ressemblance. Nous disons sa fille ; car le Sang divin qui a enfanta l'Eglise est le sang de Marie. Nous disons sa ressemblance ; comme Marie, l'Eglise est vierge et mère tout ensemble. Vierge, jamais l'erreur ne l'a souillée ; mère, elle enfante autant de Christs qu'elle enfante de chrétiens. Ainsi la femme, objet de la haine éternelle du Dragon, c'est l'Eglise, ou plutôt Marie vivant dans l'Eglise.

Le défenseur, le protecteur de Marie et de l'Eglise dans laquelle elle vit, est toujours celui qui fit entendre, dans le ciel, ce cri : « Qui est comme Dieu ? »

La sagesse divine a ses vues sur l'Eglise comme elle a eu ses vues sur Marie. L'épée du chef de la milice céleste n'empêche pas toujours l'Eglise de perdre ses possessions matérielles, ou plutôt de se les voir usurpées ; car la victoire de l'Archange, aux époques des spoliations et des persécutions qu'il laisse faire, est dans la défaite elle-même. En effet, la vie de l'Eglise n'est jamais plus vigoureuse et plus forte que quand celui qui la gouverne n'a plus qu'un sceptre brisé, une couronne dérisoire, un palais d'emprunt. D'ailleurs comme Marie, comme le Christ, l’Église doit ensanglanter sa voie à travers les siècles, par la souffrance...

Mais, comme ministre de Jésus-Christ qui a promis l'immortalité à son église, Saint Michel la protège toujours victorieusement contre le mal réel auquel les méchants veulent arriver par leur persécution : jamais elle ne sera détruite ; jamais son action sur la terre ne sera interrompue ; jamais elle ne cessera d'être une, sainte, catholique, apostolique ; jamais elle ne sera atteinte dans ce qui la constitue à proprement parler : sa foi, ses principes, son autorité, son infaillibilité. Dans ces circonstances, le « Qui ut Deus ? » de Saint Michel retentit toujours triomphalement ; et quand la conversion ne fait pas rentrer les oppresseurs de l’Église dans les voies du pardon, la lance de Saint Michel les précipite, au jour de la reddition des comptes, avec les premiers révoltés.

Saint Michel est aussi chargé de protéger les hommes apostoliques qui travaillent à l'extension de la sainte Eglise Un jour, il entre dans la prison de saint Erasme, martyr, et lui dit : « Je suis l'Archange Michel envoyé vers toi pour te mener dans la province de Campanie où tu dois enseigner le peuple ». Il rompt les chaînes du martyr, le sort de sa prison et le transporte au lieu de son apostolat. Une légende ajoute que, pendant sept ans, il fournit à l'apôtre le pain de chaque jour.

O saint Archange, au nom et pour la gloire du Sang de Jésus, secourez l'Eglise et son auguste chef, qui vous fait invoquer quotidiennement par toute la chrétienté, depuis si longtemps déjà ; secourez les hommes apostoliques qui vont annoncer la Bonne Nouvelle aux quatre coins du ciel ; soyez avec eux dans leurs tribulations, dans leurs prisons et à leurs derniers instants, et que le Sang vivificateur qu'ils distribuent aux âmes soit le Sang qui en fasse d'autres Christs sur la terre et au ciel. Ainsi soit-il.

 

 

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Trentième jour

Saint Michel à la fin du monde

 

« Aussitôt, dit l'apôtre, que le signal aura été donné par la voix de l'Archange, et par le son de la trompette de Dieu, le Seigneur descendra du ciel et ceux qui seront morts avec Jésus-Christ ressusciteront les premiers ».

Bernardin de Picquigny dit que cet Archange est Saint Michel, et que c'est d'après ses ordres que les esprits angéliques rassembleront... des extrémités du ciel les élus de Dieu. « Alors, dit l'Evangile, le signe du Fils de l'Homme paraîtra dans le ciel ». Quel est ce signe ? La Croix de Jésus-Christ, le porte-étendard des élus ? L'église nous l'apprend : « Sed explicat vidor Crucem Michael, salutis signifier » : c'est-à-dire : « à leur tête l'Archange Saint Michel porte l'étendard de la Croix, emblème de la victoire ». C'est donc saint Michel qui a pour mission de réunir les élus sous ce drapeau du chef des prédestinés.

Si nous voulons que cette croix, que ces plaies nous attirent au jour de la grande victoire ; si nous voulons qu'elles nous glorifient, rendons hommage, pendant la vie, à la Croix du Calvaire aux plaies sanglantes du Rédempteur ; et souvenons-nous qu'il n'y aura, pour suivre Jésus dans sa gloire, que ceux qui l'auront suivi dans ses humiliations et ses souffrances.

Oserions-nous prendre place sous ce royal étendard, le saluer avec confiance, au jour de son triomphe, si pendant la vie, le mystère de la croix nous avait été indifférent. Surtout si nous avions été des ennemis pratiques de la croix de Jésus ?

O saint Archange, la terreur me saisit quand je réfléchis à cette sortie du tombeau, à ce voyage vers le lieu du jugement, à cette apparition de la Croix du Christ dans les nues... En quel état ressusciterai-je ?.. Sera-ce comme les amis du Crucifié ? Ah ! je vous en prie et je veux vous en prier tous les jours de ma vie, fortifiez-moi, ô saint Archange, dans mes combats contre la croix, afin qu'elle remporte sans cesse de nouvelles victoires sur ma nature, et qu'après avoir ainsi triomphé de moi ici-bas, elle me fasse participer aux joies de l'éternel triomphe. Ainsi soit il.

 

 

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Prière pour choisir saint Michel Archange comme protecteur spécial

 

O grand Prince du ciel, gardien très fidèle de l’Église, Saint Michel Archange, moi N, quoique très indigne de paraître devant vous, confiant néanmoins dans votre spéciale bonté, touché de l'excellence de vos privilèges et de la multitude de vos bienfaits, je me présente à vous, accompagné de mon Ange gardien et, en présence de tous les Anges du ciel que je prends a témoin de ma dévotion envers vous, je vous choisis aujourd'hui pour mon protecteur et mon avocat particulier et je me propose fermement de vous honorer toujours et de vous faire honorer de tout mon pouvoir. Assistez-moi pendant toute ma vie, afin que jamais je n'offense les yeux très purs de Dieu, ni en œuvres, ni en paroles ni en pensées. Défendez moi contre toutes les tentations du démon, spécialement pour la foi et la pureté ; et à l'heure de ma mort, obtenez la paix à mon âme et introduisez-la dans l'éternelle patrie. Ainsi soit-il.

Grand saint Michel et vous tous, ô saints Protégez-nous dans les dangers présent : les ennemis de vos saintes phalanges nous font la guerre en tous lieux, en tous temps : luttez pour nous, Anges de la victoire, et que le Sang qui vous rendit vainqueurs un jour, au ciel, nous couronne de gloire, et nous unisse à vos célestes chœurs.

 

Épilogue

 

Les exercices de ce Mois ressemblent à ceux de la vie : ils fatiguent. Pourquoi ? Parce qu'il ne s'y rencontre un pas seul jour de parfait repos. L'Ange et l'âme reparaissent invariablement les armes à la mains, revêtus du casque de guerre, de l'armure et du bouclier... Est-ce que ce Mois n'eut pas plu d'avantage si l'Ange et l'âme eussent été montrés sous des vêtements plus diaphanes ? Oui, sans doute. Mais la lutte étant de tous les instants, il a fallu sonner le clairon, se remettre sous les armes tous les jours, afin de rappeler à l'homme que l'heure du repos ne sonnera pas avant le jour éternel : et qu'il importe, pour réunir l'Ange et l'âme dans le triomphe des cieux, qu'ils soient toujours militants l'un près de l'autre sur le champ de bataille de la terre.

 

 

Extrait du « Nouveau Mois de Saint Michel Archange et des Saints Anges », publié en 1893 par le Monastère du Précieux Sang, à Saint Hyacinthe (Canada)

 

 

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Fin du Mois de Saint Michel et des Saints Anges

 

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14 septembre 2016

Mois de Saint Michel Archange et des Saints Anges

Nouveau Mois de Saint Michel Archange et des Saints Anges

ou

Le Précieux Sang et le Saints

 

« La dévotion à saint Michel est un signe de prédestination ». (Saint Alphonse de Liguori)

 

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Quinzième jour

L'action des démons ici-bas

 

L'action des démons dans l'univers et sur l'homme serait à peu près sans borne, si elle n'était restreinte et dirigée par Dieu. Ainsi, d'après le Rituel et le Pontifical, ils peuvent corrompre l'air, l'eau, répandre la peste, soulever des tempêtes, envoyer des ouragans, des grêles, des foudres, en un mot déchaîner tous les éléments. Ils peuvent attaquer l'homme dans son corps, Se présenter à lui sous forme de spectres et de fantômes : souvent même ils se donnent pour les âmes des morts. Ils peuvent encore communiquer à l'homme leur vertu malfaisante, s'emparer de lui, habiter en lui, infester sa demeure, la hanter et la lui rendre dangereuse. Enfin, ils peuvent le harceler d'une manière terrible à l'heure de la mort, et disputer à son âme, au sortir du corps, le passage à la bienheureuse éternité. Quelle puissance ! Comme elle est propre à nous jeter dans l'épouvante !

L'éclair brille, la foudre éclate... C'est peut-être Satan qui déchire la nue pour atteindre une âme en péché mortel avant qu'elle n'ait le temps de se repentir... Pauvre âme, tremblez... et priez les saints Anges de vous secourir en offrant, en votre faveur, le Sang du Dieu bon qui n'acheva pas le roseau à demi brisé et qui n'éteignit pas la mèche encore fumante ; puis, hâtez-vous de vous blanchir dans l'Onde régénératrice de la pénitence.

Deux cavaliers bien coupables chevauchaient l'un près de l'autre, en un jour d'orage. Tout à coup, une voix formidable, criant : « Frappe ! Frappe ! » se fait entendre. Au même instant la foudre éclate, abat l'un des cavaliers et l'étend sans vie sur le sol. Terrifié, à ce spectacle, l'autre cavalier lance son cheval vers les premières habitations. Il allait les atteindre quand, tout à coup, la même voix terrifiante retentit : « Frappe ! Frappe ! » « Non, non », reprend une voix majestueuse, paraissant sortir de la nue, « épargne celui-là, car, ce matin, il a entendu ces paroles : « Et Verbum caro factun. est ». N'était-ce point la voix de saint Michel couvrant de sa protection l'adorateur du Précieux Sang ?... Ah ! De combien de malheurs nous préserve 'audition de la sainte messe à laquelle les saints Anges assistent par légions !

Comme tous ne peuvent l'entendre chaque jour, la pratique suivante pourrait peut être y suppléer, surtout si, d'esprit et de cœur, l'on s'unit à toutes les messes qui se célèbrent dans l'univers entier.

Un religieux Passionniste de Rome, le P. Fr.-J. Barthélemy, eut, un jour, en célébrant la sainte messe, la révélation que de grands maux allaient fondre sur le monde, et que, quiconque réciterait, avec piété, la prière suivante en serait préservé.

« Ô Jésus, divin Rédempteur, soyez-nous miséricordieux ; miséricorde pour nous et pour le monde entier ! Ainsi soit-il.

Dieu saint. Dieu fort, Dieu immortel, ayez pitié de nous et de tout le monde. Ainsi soit-il.

Grâce et miséricorde ! Miséricorde, mon Jésus ! Pendant les dangers présents, couvrez-nous de votre Sang précieux.

Père éternel, faites-nous miséricorde, au nom du Sang de votre Fils unique ; faites-nous miséricorde, nous vous en conjurons. Ainsi soit-il ».

 

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Seizième jour

Les Tentations du Démon

 

Mais c'est surtout sur nos âmes que Satan et ses légions exercent leur action malfaisante. Perdre l'homme pour l'éternité ; rendre stérile le Sang répandu avec une telle profusion ; anéantir les fruits de la douloureuse Passion de l'Homme-Dieu : voilà ce que veulent obtenir les anges déchus. C'est pourquoi le tentateur rôde sans cesse autour de nous, qu'il épie chacun de nos mouvements ; c'est pourquoi il nous présente la tentation sous ses formes les plus variées, les plus séduisantes, et dans les circonstances les plus dangereuses à notre fragile nature.

Puisque la vie de notre âme est si continuellement exposée, couvrons-nous du bouclier de la vigilance et armons-nous du glaive de la prière, c'est-à-dire ne nous exposons point à la tentation et protégeons-nous contre elle. Si, malgré ces précautions l'enfer nous attaque, invoquons le Sang divin, la Reine des Anges, Saint Michel, notre Ange Gardien, toute la milice angélique, et nous serons victorieusement défendus.

Rendons-nous familières les deux prières suivantes, que l'Eglise a enrichies d indulgences, et qui sont, à la fois un bouclier et une arme contre les démons :

Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas au redoutable jugement de Dieu (100 jours d'indulgences).

Ange de Dieu, qui êtes mon fidèle gardien, et au soin duquel j'ai été confié par la bonté suprême, daignez m'éclairer, me garder, me conduire et me gouverner. Ainsi soit-il. (100 jours d'indulgences).

 

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Dix-septième jour

Satan n'est pas plus fort que nous

 

Pauvres combattants de la vie, reprenons courage ! Car il est un asile où Satan ne pénètre pas, une citadelle qu'il ne peut prendre malgré nous : c'est notre volonté.

Quelles que soient les séductions de Satan, eussent-elles comme pénétré toutes les fibres de la partie inférieure de notre âme : nous semblât-il même que toutes les pensées, tous les sentiments de l'enfer sont en nous, pourvu que notre volonté les subisse seulement, pourvu qu'elle ne dise pas ; J'accepte tout cela ; je consens à tout cela, notre âme est triomphante et l'enfer est vaincu : car ce qui fait le péché, c'est le consentement et non la tentation.

La victoire sur les démons est toujours possible à l'homme ; car, ainsi que le dit saint Paul, « Dieu ne permettra pas que nous soyons tentés au delà de nos forces », c'est-à-dire des forces que recevra du ciel l'âme qui les demande, car de nous-mêmes nous ne pouvons rien.

C'est vrai, mon Dieu, vous prêterez toujours votre force à l'âme qui lutte pour protéger en elle le Sang de votre Fils ; toujours vous la rendrez triomphante des ennemis qui veulent lui faire fouler aux pieds ce Sang divin. Vous ne mettez qu'une condition à ce secours : c'est qu'on l'implore avec ferveur. Nous vous en conjurons donc, ô mon Dieu, enseignez-nous à prier de cette manière efficace qui vous fait accourir à notre aide à l'heure de la tentation, et nous en rend victorieux.

Et vous, saints Anges, infatigables lutteurs, soldats intrépides de la milice céleste, venez, sous la conduite de saint Michel, votre chef, venez, à l'heure de la lutte, terrasser et mettre en fuite tous nos ennemis spirituels Ainsi soit-il.

 

 

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Dix-huitième jour

Les Anges des Mères chrétiennes

 

« Le pouvoir des Anges est tel, dit Saint Thomas d'Aquin, que le dernier 'entre eux commande à Lucifer lui-même et s'en fait obéir ». Saint Jean vit descendre du ciel un Ange qui avait la clef «le l'abîme et une longue chaîne à la main. Il prit le dragon et l'enchaîna ; puis, le jeta dans l'abîme, qu'il ferma et scella sur lui.

C'est pourquoi les puissances infernales ne pourront jamais nuire à l'homme qui invoque les saints Anges avec confiance, ceux-ci étant chargés de le protéger et de le défendre. Marie d'Agréda donne sur ce sujet des détails qui intéresseront vivement les mères chrétiennes.

« Dès l'instant, dit-elle, qu'un enfant a été conçu, le Seigneur ordonne aux anges de le garder, ainsi que la mère... De ce moment, les anges ont de grandes disputes avec les démons pour défendre les enfants qu'ils prennent sous leur protection. Les démons allèguent qu'ils ont juridiction sur eux, parce qu'ils sont conçus dans le péché... Les Anges les défendent, mettant en avant que, malgré le péché originel. Dieu les crée afin qu'ils le connaissent, et qu'en vertu de la passion et du Sang de Jésus-Christ, ils puissent mériter la gloire... Si les parents ont reçu le sacrement et la bénédiction de l’Église ; s'ils sont charitables envers les pauvres ; s'ils sont pieux et dévots ; s'ils pratiquent quelques bonnes œuvres, les Ancres se servent de ces vertus et de ces œuvres comme d'armes contre les démons pour défendre ceux qui leur ont été recommandés...

Les démons continuent leur persécution et les Anges leur défense, après la naissance des enfants. C'est alors que le dragon redouble sa fureur contre ceux qui peuvent recevoir le baptême, et qu'il fait tous ses efforts pour l'empêcher... Les saints Anges les gardent avec une sollicitude vigilante, car tous les soins de ceux qui les élèvent ne sauraient prévenir tant de périls qui les environnent dans un âge si tendre... Leurs Anges les défendent quand ils dorment, quand ils se trouvent seuls et en d'autres occasions dans lesquelles un grand nombre d'enfants périraient, si leurs Anges ne les protégeaient.

Quand, parvenus à l'âge de raison, les enfants commencent à pécher, la résistance que font les démons pour empêcher les Anges de les tirer du péché est plus forte. Alors, les Anges mettent en avant les vertus de leurs parents et les bonnes actions des mêmes enfants. N'eussent-ils fait que prononcer le Nom de Jésus ou celui de Marie, lorsqu'on leur apprend à l'articuler, ils l'allèguent pour les défendre ; et s'ils ont d autres dévotions, s'ils savent et récitent les prières chrétiennes, les saints Anges se prévalent de tout cela comme d'armes propres à l'homme pour le défendre du démon ».

Parents chrétiens, pères et mères, aidez vos enfants alors qu'ils ne peuvent s'aider eux-mêmes ; et que votre piété, vos prières, vos bonnes œuvres leur soient une protection contre l'enfer.

O saints Anges, c'est ainsi que vous avez gardé et protégé mon corps et mon âme, dès mon entrée dans la vie Si, du sein de ma mère, je suis passé dans le sein de la sainte Eglise, par l'eau de la régénération baptismale ; si je me suis purifié de mes premières souillures dans le Sang de l'Agneau, c'est à votre protection que je le dois... Merci, saints Anges, de tout ce que vous avez fait pour moi jusqu'à aujourd'hui. Daignez me continuer votre assistance pendant tout le cours de ma vie ; et, lorsque poindra l'aurore de mon dernier jour, accourez par légions, je vous en conjure, afin de veiller sur mes derniers instants, de me rendre victorieux contre tous les assauts de l'enfer et de garder mon âme pour la vie éternelle. Ainsi soit-il.

 

L'enfant et son Ange Gardien

 

L'enfant

 

Aimes-tu Marie,

Mon Ange Gardien ?

Là dans la patrie,

Ne lui dis-tu rien ?

 

As-tu le Rosaire

Pour la saluer?

Dans son sanctuaire,

Vas-tu l'honorer ?

 

Est-ce que tressaille

Pour elle ton cœur ?

As-tu sa médaille

Qui fait mon bonheur ?

 

Est-elle ta mère ?

Es-tu son Enfant ?

N'es- tu pas mon frère,

Toi que j'aime tant ?

 

Fais-tu des guirlandes

Pour son cher autel ?

Que sont tes offrandes

A Marie, au ciel ?

 

Sais-tu le cantique

Où j'apprends ces noms

De Rose mystique,

De Lys des vallons ?

 

L'Ave de louanges

Qu'a dit Gabriel,

Est-il, par les Anges,

Chanté dans le ciel ?

 

Oh ! Dis-moi ces choses

Bel Ange d'amour :

J'offrirai des roses

Pour elle en retour ?

 

L'Ange

 

Ah ! Si je l'aime, Marie !...

Enfant, que demandes-tu ?

Elle est ma Reine chérie,

Pour elle j'ai combattu.

Je suis serviteur fidèle

De cette Vierge plus belle

Que les anges radieux ;

Sa gloire efface ma gloire ;

Elle est un Trône d'Ivoire

Pour le fils du Roi des cieux.

 

Près de ma Reine, ta Mère,

Je suis ton frère en amour ;

Et pour moi, son sanctuaire

C'est tout l'éternel séjour.

Les rosaires angéliques

Ce sont les joyeux cantiques

Chantés sur nos harpes d'or ;

Pour médaille, pour image.

Nous la voyons sans nuage

Dans un céleste décor ?

 

Les fleurs que nos mains recueillent

Pour la Mère du Sauveur,

Enfant, jamais ne s'effeuillent :

Ce sont les vœux de ton cœur.

Elle accepte ces guirlandes,

Et sourit à tes offrandes

Gages d'amour filial.

Elle répète à ses Anges ;

Apprenez-lui mes louanges ;

J'aime son cœur virginal !

 

Exhale encor ta prière,

Tes Ave délicieux ;

Ils se disent sur la terre

Ils se chantent dans les cieux !

L'écho des saintes collines

A ces notes enfantines

Donne un immortel accent ;

Et, comme un lys sur sa branche,

Marie est là qui se penche

Pour écouter ses enfants !

 

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Dix-neuvième jour

Neuvaine en l'honneur des saints Anges

Pour la seule gloire de Dieu

 

Demain commence la Neuvaine en l'honneur de saint Michel Archange le chef de la milice céleste. Ce mot Neuvaine, qui est si usité, n'est peut-être pas aussi généralement connu quant à son origine.

Le mot Neuvaine (neuf jours) est né de la dévotion aux Neuf chœurs des Anges, et c'est cette dévotion qui a présidé à l'institution de ces excellentes pratiques de piété répandues parmi les fidèles et reconnues pour être d'une si grande efficacité.

La Neuvaine que nous plaçons ici est fortement recommandée. On pourra la faire en préparation à la fête du saint Ange Gardien. Dans ce cas elle devra commencer le 23 septembre. Les personnes qui n'auraient pas l'intention de faire cette Neuvaine pourront ne réciter, pour ce dix-neuvième jour, que l'une on l'autre des prières qui suivent :

 

Intentions générales de la Neuvaine

 

Contrition pour les péchés passés. Reconnaissance pour les faveurs reçues. De nouvelles grâces à obtenir. Par dessus tout, le règne et la gloire de Dieu.

 

Prière de la Neuvaine

 

9 Pater, 9 Ave, 9 Gloria Patri, en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, ou le Chapelet Angélique ou la prière suivante :

Saint Michel, saint Raphaël, saint Gabriel, mon Ange Gardien, vous tous Anges, Archanges, Trônes, Dominations, Principautés, Puissances, Vertus, Chérubins et Séraphins, obtenez-moi de la Sainte Trinité la grâce dont j'ai besoin (spécifiez-la) : je vous en conjure par le Sang, la passion et la mort de Jésus, aux mérites duquel vous devez votre bonheur éternel. Ainsi soit-il.

Marie Immaculée, reine des Anges, priez pour nous qui avons recours à vous. Ainsi soit-il.

Le cinquième jour de la neuvaine, recevez la sainte communion en l'honneur des Puissances.

« J'ai vu, dit le pieux Boudon, des merveilles de grâce obtenues par de telles neuvaines : des personnes délivrées des plus terribles tentations, des machinations de l'enfer ruinées et détruites, etc ».

 

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Vingtième jour

Beauté de Saint Michel Archange

 

Au jugement de saint Anselme, « la beauté du dernier des Anges est si éclatante qu'elle est capable d'effacer autant de soleils, s'ils existaient, qu'il y a d'étoiles au firmament « . Quelle est la gloire de l'illustre chef de cette création de lumière ? « Aucune intelligence céleste ne lui est supérieure », dit le même saint Anselme. « Aucune ne l'égale », enseignent saint Basile, saint Alphonse de Liguori, etc. « L'éclat de la beauté et de la puissance de saint Michel serait capable, dit le P. Faber, de nous donner la mort, s'il nous était manifesté dans la chair ». D'après Pantaléon, diacre de l'Eglise de Constantinople, « saint Michel est la plus grande et la plus radieuse étoile de l'ordre angélique ; il occupe le rang le plus distingué parmi ces milliers et myriades d'Anges qui peuplent le fortuné séjour ».

Félicitons saint Michel, et, avec l'abbé Soyer, disons-lui : « Illustre Archange, votre grandeur est sans égalée ! Les limites de votre royaume sont celles du ciel. Vos sujets seront plus nombreux que les étoiles du firmament et que les sables de la mer ; un prophète, qui les a vus, ne parle que de myriades, de légions, de millions et de centaines de millions ; un seul vaut l'armée la plus nombreuse et la plus aguerrie ; sous votre commandement ils ont conquis le ciel où ils jouissent de tous les biens ».

Que je suis heureux de votre gloire, ô illustre Archange ! Avec quel bonheur et quelle gratitude envers Dieu je vous en félicite ! Qu'il m'est doux de savoir que c'est au Précieux Sang que vous devez tous les dons, toutes les prérogatives dont vous jouissez, et qu'avec nous, vous vous écriez sans cesse : « Que Jésus soit à jamais béni et remercié pour nous avoir mérité toute grâce par l'effusion de son Sang précieux ! »

 

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Vingt-et-unième jour

Fidélité de Saint Michel

 

Mais il est quelque chose de plus éclatant, de plus éblouissant, de plus sublime encore que cette beauté dont Dieu a revêtu saint Michel : c'est la cause qui la lui a conservée, sa fidélité à Dieu.

Créature de Dieu, saint Michel fut fidèle à son Créateur jusqu'à l'adoration de la volonté divine dans ce qui lui paraissait être un abaissement de sa propre nature. Sujet du Monarque des cieux, il fut fidèle à son Souverain jusqu'à déserter, combattre, ruiner ceux de ses frères rebelles qui ne voulaient s'élever qu'en abaissant l'Homme-Dieu.

Constamment fidèle, le chef des armées de Dieu ne cesse de protéger la fidélité des âmes que Lucifer veut révolter contre son Souverain.

O Saint Archange, qui n'êtes parvenu si près de la divinité qu'en consentant à abaisser votre nature angélique jusqu'à celle de l'homme, je vous en conjure, par le Sang même de l'Homme-Dieu, obtenez-moi de bien comprendre que le sentier de l'humiliation mène directement à la gloire, quand on y marche par un principe de fidélité à Dieu. Daignez préparer vous-même ma couronne, en ne me laissant manquer aucune occasion d'accepter les anéantissements propres à me rendre conforme à l'Homme-Dieu couvert d'opprobres et de confusions. Ainsi soit-il.

  

Extrait du « Nouveau Mois de Saint Michel Archange et des Saints Anges », publié en 1893 par le Monastère du Précieux Sang, à Saint Hyacinthe (Canada)

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23 juin 2016

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Un Tertiaire Séculier

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« Nous avons tout reçu de sa plénitude ». (Jean, 1, 16).

 

Vingt-quatrième jour

 

Dieu nous distribue ses grâces par les mérites du sang de son Fils. Il nous met, par là même, dans l'occasion d'acquérir des trésors immenses pour l'éternité. Mais il faut avouer que nous faisons chaque jour, par notre négligence, des pertes inconcevables. La plupart de nos actions perdent leur valeur faute d'une droite intention.

Pratique : Offrez vos bonnes œuvres et toutes vos actions au Cœur de Jésus afin qu'elles soient purifiées en passant par ce Cœur infiniment parfait.

Oraison jaculatoire : Ô Cœur de Jésus, embrasez-moi de votre amour !

 

Vingt-cinquième jour

 

Partout où le cœur de Jésus a trouvé des adorateurs, l'image de de Cœur divin a été révérée. En effet, lorsque nous avons un bon ami éloigné de nous, son portrait nous est agréable, sa vue nous fait plaisir :elle excite dans nos cœurs les mêmes affections que produirait la présence de notre ami. De là les sentiments de dévotion que les images du Sacré Cœur de Jésus doivent faire naître dans les âmes qui sont touchées de son amour. Sainte Thérèse disait qu'elle aurait voulu en rencontrer dans tous les lieux où se portait sa vue.

Pratique : Avoir toujours sur soi une médaille du Sacré Cœur de Jésus. Travailler, autant qu'on le pourra, à procurer à cet aimable Cœur un sanctuaire qui lui soit dédié.

Oraison Jaculatoire : Aimé soit partout le Sacré cœur de Jésus !

 

Vingt-sixième jour

 

Trois obstacles principaux nous arrêtent ordinairement dans le chemin de la vraie dévotion au Cœur de Jésus : le premier, c'est la tiédeur. L'âme tiède ne fait que ce qu'elle ne peut omettre, et l'apôtre Saint Jean dit que Jésus-Christ la vomira de sa bouche. Le second obstacle est l'amour propre. Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce soi-même, qu'il porte sa croix et qu'il me suive. Le troisième obstacle, c'est quelque passion favorite qu'on ménage, qu'on ne saurait sacrifier.

Pratique : Si vous désirez obtenir une vraie dévotion au Cœur de Jésus, il est important de vous assurer si vous n'avez pas à surmonter en vous quelqu'un des obstacles que l'on vient de signaler.

Oraison Jaculatoire : Dieu, créez en moi un cœur digne d'être uni au cœur de Jésus !

 

Vingt-septième jour

 

Si vous voulez marcher à grands pas dans la voie de la perfection, et attirer sur vous les bénédictions du cœur de Jésus, embrassez la mortification intérieure et la mortification extérieure : toutes deux sont nécessaires pour arriver à la gloire véritable ; l'une ne peut réellement pas subsister sans l'autre. Mais la plus nécessaire est sans contredit la mortification intérieure, dont personne ne peut se dispenser. C'est cette violence qu'il faut se faire sans cesse pour ravir le royaume des cieux...

Pratique : Joignez à l'examen général de votre conscience, l'examen particulier de chaque jour que vous ferez sur votre défaut dominant ou sur une vertu que vous cherchez à acquérir.

Oraison Jaculatoire : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut.

 

Vingt-huitième jour

 

Le premier moyen d'obtenir un ardent amour pour Jésus Christ et une dévotion tendre à son Sacré cœur, c'est la prière. Il y a sujet de s'étonner que les chrétiens ne soient pas, pour ainsi dire, tout puissants, puisqu'ils ont un moyen infaillible d'obtenir tout ce qu'ils désirent. Or, ce moyen ne consiste qu'à demander, et il n'est rien à quoi Jésus-Christ se soit si souvent et si solennellement engagé qu'à exaucer nos prières.

Pratique : Vous ne pouvez rien faire de plus agréable au cœur de Jésus que de vous adresser à lui avec confiance dans tous vos besoins. Surtout, ne manquez pas de lui demander son amour.

Oraison Jaculatoire : Doux cœur de Jésus, soyez mon amour.

 

Vingt-huitième jour

 

La dévotion envers le Sacré Cœur de Jésus est proprement un exercice d'amour. Or il suffit de savoir ce que c'est que de communier, pour concevoir qu'il n'est point de moyen plus sûr pour être Bientôt embrasé d'amour pour Jésus-Christ, que de s'approcher souvent de ce divin sacrement. « Il n'est pas possible, dit le Sage, de porter du feu dans son sein et de n'en être pas brûlé ». Ce feu sacré, c'est l'adorable Eucharistie, qui, comme le dit Saint Bernard, est l'amour des amours. Allons donc souvent à cette source de tous les biens ; c'est là qu'unis et incorporés à Jésus-Christ, l'auteur même de la grâce, nous la verrons couler tous les jours sur nous avec de nouvelles profusions.

Pratique : tâchez de vous rendre digne de communier souvent ; de la préparation et de l'action de grâces dépend tout le fruit de cette grande action.

Oraison jaculatoire : Sang de Jésus-Christ, enivrez-moi !

 

Trentième jour

 

La divine Eucharistie ne profite pas seulement à ceux qui la reçoivent. Pour recueillir quelques-uns des fruits de vie qui y sont attachés, il suffit de visiter Jésus-Christ dans cet adorable sacrement, de le désirer, d'y penser, de se tourner en esprit vers quelque église où il repose. C'était la pratique de Saint Alphonse de Liguori et d'un grand nombre de Saints. Il n'est rien qui gagne plus sûrement le Cœur de Jésus que ces fréquentes adorations et ces visites.

Pratique : Prenez la ferme résolution de ne passer aucun jour sans visiter Jésus-Christ au Saint-Sacrement.

Oraison jaculatoire : Que rendrai-je au cœur de Jésus pour l'amour qu'il me porte au Saint Sacrement ?

 

Trente-et-unième jour

 

Marie a tout pouvoir sur le Cœur de Jésus, elle est la mère du parfait amour. Nous pouvons donc nous adresser à elle avec confiance pour demander à être embrasés de cet amour ineffable. Les sacrés Cœurs de Jésus et de Marie sont trop conformes et trop unis pour que l'un ne nous conduise pas toujours à l'autre. Que de pécheurs Marie n'a-t-elle pas dirigés vers le Cœur de Jésus, où ils ont reçu le pardon de leurs iniquités !

Pratique : Unir à la dévotion au Sacré Cœur de Jésus la dévotion si belle au Cœur Immaculé de Marie.

Oraison Jaculatoire : Doux Cœur de Marie, soyez mon salut !

 

Trente-deuxième jour

 

Pour être vraiment dévots au cœur de Jésus, nous devons l'être aussi envers le père nourricier du Fils de Dieu. Saint Joseph aima Jésus, il le porta dans ses bras, il eut soin de son enfance Et Jésus aime son père ; son Cœur adorable est plein de reconnaissance pour lui, et il ne saurait rien lui refuser : nous ferons donc quelque chose de bien agréable à notre divin Sauveur en nous adressant souvent au grand saint Joseph, à cet homme juste par excellence, qui est à la fois notre protecteur et notre modèle.

Pratique : Dire souvent dans la journée, des invocations, de cœur plutôt que de bouche, au glorieux Saint Joseph, si puissant sur le cœur de Jésus.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, faites que je vous aime, et faites que je vous imite !

 

Trente-troisième jour

 

On peut dire de la dévotion au Sacré Cœur ce que dit Saint Augustin de tout ce qui regarde la gloire de Dieu : quand on manque de zèle, on n'aime pas. On veut le bien de ceux que l'on aime, on cherche à procurer la satisfaction des cœurs auxquels on est uni d'affection. Or, le Cœur de Jésus ne désire rien tant que de voir les cœurs des hommes venir de toutes parts se ranger sous son joug si doux et si léger. Donc, si nous aimons Jésus notre Sauveur, travaillons de tontes nos forces à donner à son Cœur sacré le plus de dévots adorateurs qu'il nous sera possible. Pour cela prions, prions beaucoup ; et puis, ne manquons jamais de profiter de toutes les occasions qui se présenteront pour enchaîner de nouveaux captifs dans les filets d'amour du Cœur de Jésus.

Pratique : Employez une petite partie de vos économies à vous procurer des livrets, des images ou des médailles du Sacré Cœur, et lâchez de les répandre de tous côtés.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, que le zèle de votre gloire me dévore !

 

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Acte de consécration au Sacré cœur de Jésus

(Révélé par Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque)

 

Moi (N), je me donne et consacre au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ. Je Lui donne ma personne et ma vie, mes actions, peines et souffrances, pour ne plus vouloir me servir d'aucune partie de mon être que pour l'honorer, l'aimer et glorifier. C'est ici ma volonté irrévocable que d'être toute à Lui et faire tout pour son amour, en renonçant de tout mon cœur à ce qui pourrait lui déplaire. Je vous prends donc, ô Sacré Cœur, pour l'unique objet de mon amour, le protecteur de ma vie, l'assurance de mon salut, le remède de ma fragilité et de mon inconstance, le réparateur de tous les défauts de ma vie et mon asile assuré à l'heure de ma mort.

Soyez donc, ô Cœur de bonté, ma justification envers Dieu le Père, en détournant de moi les traits de sa juste colère. Ô Cœur d'amour ! Je mets toute ma confiance en vous, car je crains tout de ma malice et de ma faiblesse, mais j'espère tout de votre bonté. Consommez donc en moi tout ce qui peut vous déplaire ou résister ! Que votre pur amour vous imprime si avant dans mon cœur que jamais je ne puisse vous oublier, ni être séparée de vous, que je conjure, par toutes vos bontés, que mon nom soit écrit en vous, puisque je veux faire consister tout mon bonheur et toute ma gloire à vivre et à mourir en qualité de votre esclave. Amen.

 

Fin du Mois du Sacré Cœur de Jésus

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Icône Année Sainte Miséricorde

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15 juin 2016

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Un Tertiaire Séculier

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« Nous avons tout reçu de sa plénitude ». (Jean, 1, 16).

 

Seizième jour

 

Écoutons Saint Bernard nous parler de la plaie du Cœur de Jésus : « Ce Cœur adorable, dit-il, a été percé, afin que par cette plaie visible nous connaissions la plaie invisible que l'amour y a faite. Ah ! comment Jésus pouvait-il nous marquer plus efficacement son amour qu'en voulant que non-seulement son corps fut meurtri de coups, mais encore que son cœur fut transpercé pour nous ». « Ô aimable plaie ! s'écrie Saint Bonaventure, c'est par vous que je suis entré jusque dans les entrailles les plus intimes de la charité de Jésus-Christ. Là je fais ma demeure, là je trouve une si grande consolation que je ne puis l'exprimer ! »

Pratique : Consacrez un jour toutes les semaines, à honorer le cœur de Jésus d'une manière plus spéciale.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus ! Que j'ai tardé à vous aimer !

 

Dix-septième jour

 

Quatre flammes très ardentes brûlent continuellement dans le Cœur de Jésus. La première est le désir qu'il témoigna à ses apôtres, le jour de la Cène, lorsqu'il leur dit ces paroles : « J'ai un désir extrême de manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ». La seconde, c'est un grand désir qu'il eut de souffrir et de mourir pour nous ; et ce désir n'était que l'effet d'un troisième, encore plus pressant : il avait soif du salut des âmes : « Sitio ! », dît-il : « J'ai soif ! ». Mais le quatrième, et le plus grand de tous, était de glorifier son père, et de faire régner son amour dans le cœur des hommes.

Pratique : Aidez Jésus-Christ à satisfaire la soif ardente du salut des âmes qui le dévore. Hélas ! Elles se perdent par milliers, tandis que vous avez à votre disposition toutes sortes de biens spirituels. Priez donc pour ces pauvres âmes qui se perdent.

Oraison Jaculatoire : ô amour du cœur de Jésus, allumez-vous dans mon cœur !

 

Dix-huitième jour

 

Le Cœur de Jésus s'est donné tout entier à vous. Que demande-t-il en retour ? une seule chose : votre cœur : cœur pour cœur ! C'est vraiment une chose digne d'admiration que le Cœur de Jésus, la source de tous les biens, ne cesse de poursuivre le cœur de l'homme et de le lui demander sans cesse. « Mon fils, donnez-moi votre cœur... Convertissez-vous à moi de tout votre cœur... »

Pratique : Fixez chaque mois un jour uniquement destiné à réparer les forces de votre âme dans la retraite. « Je conduirai l'âme dans la solitude, et là je lui parlerai au cœur ». (Osée 2, 14).

Oraison Jaculatoire : Cœur agonissant de Jésus, ayez pitié des mourants !

 

Dix-neuvième jour

 

« Venez tous à moi ». « Que ces paroles sont belles, dit saint Basile ! « Venez tous à moi, je ne mets point de bornes à mes promesses : mon cœur est une source inépuisable de bonté qui peut effacer tous les crimes. Venez tous à moi, et je vous soulagerai. À vous les crimes, à moi le remède ; à vous les plaies, à moi la guérison. venez tous à moi, mon cœur est assez grand pour tous... »

Pratique : Un moyen efficace de consoler le Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ, et qui est à la portée de tous, c'est de travailler à délivrer les âmes du purgatoire.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, miséricorde !

 

Vingtième jour

 

Approchez-vous du Cœur de Jésus en esprit de pénitence, pour pleurer vos péchés et en obtenir le pardon, l'adorant comme l'apôtre Saint Thomas, avec un profond respect ; lui disant d'un cœur contrit et humilié : « Mon Seigneur et mon Dieu, mon unique espérance, souffrez que je cherche le remède à mes plaies dans les plaies de votre Cœur ». O Cœur blessé d'amour et de douleur, qui avez conçu tant de regret de tous les péchés du monde, N'est-il pas juste que je regrette les miens et que je vous aime de toute mon âme !

Pratique : Vous avez entendu mille fois la maxime de notre divin Sauveur : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ». Demandez-lui qu'il vous donne l'intelligence de cette maxime. La douceur et l'humilité, voilà les deux vertus qu'il tirera pour nous des trésors de son cœur.

Oraison Jaculatoire : Ô Amour du Cœur de Jésus qui n'êtes pas point aimé, faites-vous donc connaître et aimer !

 

Vingt-et-unième jour

 

« Il n'y a personne si pauvre qui n'ait quelque lieu où il puisse faire sa demeure. Les oiseaux mêmes ont leur nid et les renards leurs tanières », comme dit Notre-Seigneur. Il ne faut pas qu'un chrétien soit seul sans domicile, errant et vagabond dans le monde. Mais où pourrait-il mieux se fixer que dans le Cœur de Jésus, qui est plus auguste, plus magnifique, plus admirable que tous les palais des rois de la terre ? Les saints le savaient bien ; aussi y établissaient-ils leur demeure. Saint Bonaventure portait une sainte envie au fer de la lance qui nous a ouvert l'entrée de cet aimable cœur...

Pratique : Si vous ne pouvez aller prêcher Jésus-Christ dans les pays lointains, vous pouvez au moins le porter au cœur de vos amis ; c'est là votre mission, et elle est belle et sainte.

Oraison jaculatoire : Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus.

 

Vingt-deuxième jour

 

Si le Cœur de Jésus ne reçoit pas des blessures et des plaies, il endure des ingratitudes étranges en sa personne depuis qu'il a institué le sacrement de son amour. Peut-on rien imaginer de plus indigne que ce que l'hérétique, l'impie, lui font souffrir depuis tant de siècles et lui feront souffrir jusqu'à la fin du monde ! » (Nouët), Que d'horribles attentats commis tous les jours contre adorable Eucharistie ! O Jésus ! Si tendre, si généreux, si plein d'amour pour nous, pouvons-nous faire une plaie si profonde à votre divin cœur ?

Pratique : Le Fils de Dieu, au dernier jour, dira à ses élus : « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'étais nu, et vous m'avez vêtu ». Afin de vous rendre dignes de cette sentence favorable, efforcez-vous de faire quelques sacrifices pour l'ornementation des églises pauvres. Là habite Jésus-Christ dans le sacrement de son amour ; là son Cœur adorable est toujours ouvert pour consoler et bénir...

Oraison Jaculatoire : Par votre Cœur transpercé de douleur, ô Jésus ! daignez transpercer le mien du regret de ses ingratitudes !

 

Vingt-troisième jour

 

Écoutons les plaintes que daigne nous faire le Cœur de Jésus : elles sont une nouvelle preuve de son amour. car il ne se plaint que parce qu'il aime, et nous aime uniquement pour notre bonheur, sans aucune considération du sien propre, qui n'est ni diminué par notre perte ni augmenté par notre salut. « Qu'ai-je du faire pour vous, nous dit-il, ô peuple chrétien, ô mon peuple, que je n'ai-je pas fait? Vous étiez une belle vigne que j'avais plantée moi-même, et vous n'avez, eu pour moi qu'amertume, car, dans ma soif vous m'avez donné dû vinaigre à boire ».

Pratique : C'est dans l'oraison que vous apprendrez jusqu'où a été l'excès de l'amour du Cœur de Jésus pour vous et de quelle ingratitude vous l'avez 'payé. Prenez donc la sainte habitude de méditer un peu tous les jours.

Oraison Jaculatoire : « Cœur de Jésus, miséricorde ».

 

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7 juin 2016

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Un Tertiaire Séculier

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« Nous avons tous reçu de sa plénitude ». (Jean, 1, 16).

 

Huitième jour

 

Le cœur de Jésus est l'autel sur lequel il a offert le sacrifice du monde le plus agréable au Créateur. C'est sur ce même autel que nous devons mettre tous nos voeux et offrir tous nos coeurs, parce que c'est de là qu'il les reçoit et qu'il les écoute. Tout l'honneur que les créatures lui ont jamais rendu, toutes leurs louanges, leurs sacrifices, leurs adorations et leur amour sont des effets qui en dépendent ; ces effets ne sont rien en comparaison de l'honneur qu'il rend tout seul à la souveraine grandeur de Dieu, vu qu'il n'y a que lui seul qui l'aime et le respecte autant qu'il le mérite (Nouët). Ce que nous pouvons donc faire de plus agréable à Dieu, c'est de lui offrir les hommages et les adorations du coeur de son divin fils.

Pratique : Offrez à Dieu chaque jour vos prières par le cœur de Jésus, c'est le moyen de les rendre aussi méritoires qu'efficaces.

Oraison Jaculatoire : Coeur de Jésus, force des faibles, revêtez-moi de votre force.

 

Neuvième jour

 

C'est dans le coeur de Jésus que l'Eglise à pris naissance, par conséquent, les fidèles doivent l'aimer comme le lieu de leur véritable origine, et n'en sortir jamais. Jésus étant endormi du sommeil de la mort, l’Église fut tirée de son cœur ; il voulut que son cœur fût ouvert pour lui donner sujet de se glorifier d'être sorti du côté de son Sauveur. Le coeur de Jésus est le coeur de l’Église ; il veille pendant qu'elle dort. L'Ecriture sainte dit quo les premiers chrétiens n'avaient qu'un coeur et qu'une âme ; c'était le cœur de Jésus qui vivait en eux, et qui leur inspirait à tous l'amour des choses célestes. (Nouët).

Pratique : C'est faire une chose très agréable au divin cœur de Jésus, que de renouveler, au moment du réveil les promesses de votre baptême.

Oraison Jaculatoire : Si quelqu'un ne vous aime pas, ô cœur de Jésus ! Qu'il soit anathème !

 

Dixième jour

 

Aux qualités les plus éclatantes, aux titres les plus magnifiques, le Cœur de Jésus joint une tendresse qui va pour nous jusqu'à l'excès : « Mes délices, dit-il, sont d'être avec les enfants des hommes ». Sa douceur est si aimable qu'elle a charmé ses plus mortels ennemis. Tantôt il se compare à un père qui ne peut contenir sa joie ni retenir ses larmes au retour d'un fils débauché ; tantôt à un pasteur poursuivant une brebis égarée. Amène-t-on à ses pieds une femme adultère, il refuse de la condamner et couvre de honte ses accusateurs. Il s'assoit à la table des publicains et des pécheurs, pour les ramener à lui...

Pratique : Dans tous ses doutes, dans tous ses ennuis, s'adresser au Cœur de Jésus comme un enfant à son père, un ami à son ami, et le prier de nous éclairer et de nous aider.

Oraison Jaculatoire : J'ai trouvé le cœur de mon roi, de mon père, de mon ami Jésus : que puis-je désirer au ciel et chercher sur la terre ?

 

Onzième jour

 

Je n'étais pas encore que déjà le Cœur de Jésus ne respirait que pour moi, ne soupirait qu'après mon salut, n'aspirait qu'à se donner a moi, ne pensait qu'à moi, ne veillait que pour moi, ne s'inquiétait que de moi. Ce Cœur est si amoureux du mien qu'il ne fait pas difficulté de venir frapper à sa porte et de lui en demander l'entrée. Les saints en sont dans le ravissement, et ils auraient sujet de s'en étonner si tous les cœurs étaient faits comme les nôtres. Mais c'est que Dieu a mis tant de mérites dans le Cœur de son fils qu'il chérit même les nôtres en sa considération. Non, Seigneur, je ne m'étonne plus si vous voulez être appelé le Dieu de mon cœur, si vous êtes jaloux de son amour, mais je m'étonne qu'il vous rebute, qu'il puisse hésiter à se donner à vous (Nouët).

Pratique : Adressez-vous souvent aux Saints Anges chargés d'adorer le Cœur de Jésus, et priez-les de suppléer par leur amour à votre froideur.

Oraison Jaculatoire : Aimé soit partout le Sacré Coeur de Jésus.

 

Douzième jour

 

Notre Seigneur me fit connaître, dît Sainte Marguerite-Marie, que le grand désir qu'Il avait d'être aimé des hommes lui avait fait prendre le dessein de leur manifester son Cœur, et de le leur donner dans ces derniers temps, comme le dernier effort de son amour. Qu en cela il leur ouvrirait tous les trésors d'amour, de grâce, de miséricorde, de sanctification et de salut que ce cœur contient, afin que tous ceux qui voudraient lui rendre et lui procurer tout l'amour et l'honneur qu'il leur serait possible, fussent enrichis avec profusion des trésors dont ce Cœur Divin est la source, source féconde et inépuisable.

Pratique : Ne vous laissez jamais aller au découragement, quelque grandes que soient vos fautes ; mais songez que vous avez à votre disposition, pour les réparer, tous les mérites du Cœur de Jésus.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, vous serez mon espérance dans le trouble et mon ombrage contre les ardeurs de mes passions !

 

Treizième jour

 

Le Sacré Cœur de Jésus, dit un grand serviteur de Dieu, est le siège de toutes les vertus, la source des bénédictions, la. retraite de toutes les âmes saintes : ce Cœur adorable est toujours brûlant d'amour pour les hommes, toujours touché de nos maux, toujours disposé à nous recevoir, à nous servir d'asile dès cette vie. Venez-y donc, vous surtout qui êtes chargés de croix, de tentations, de misères ; le Sacré Cœur vous invite, il vous attend, il vous presse, il désire vous soulager...

Pratique : La reconnaissance est un des caractères distinctifs de la dévotion au Sacré Cœur de Jésus ; rappelez-vous chaque jour tous les bienfaits que vous en avez reçus.

Oraison jaculatoire : Tenez moi uni à vous ô Cœur de Jésus !

 

Quatorzième jour

 

Ce n'est pas le fer de la lance qui blessa le premier le Cœur de Jésus, l'amour le plus ardent pour les hommes l'avait tout d'abord blessé. Ce fut la première et la plus grande de ces plaies, qu'il ne put dissimuler lui-même : « Vous avez blessé mon cœur, ma sœur, mon épouse, vous avez blessé mon cœur » (Cantique des cantiques).

Pratique : prenez la résolution de faire, autant que possible, tous les premiers vendredis du mois, une communion que vous offrirez au Cœur de Jésus, en réparation d« toutes les négligences qui se seraient glissées dans celles que vous aurez faites dans l'intervalle, ou précédemment.

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, rassasié d'opprobres, apprenez-moi à supporter les souffrances et les contradictions.

 

Quinzième jour

Toutes les plaies de notre Sauveur sont autant de portes de salut ouvertes à tout le monde ; mais celle du cœur est la plus large. Toutes ses plaies sont autant de ruisseaux de pourpre dans lesquels nous pouvons plonger les puissances de notre âme pour donner du prix à toutes nos pensées, à toutes nos paroles et à toutes nos actions ; mais celle du cœur leur fait prendre une plus belle couleur, un éclat plus vif, une teinte plus précieuse.

Pratique : Notre Seigneur, parmi les différents exercices qu'il prescrivit à Sainte Marguerite Marie pour honorer son Cœur, lui enseigna celui qui est connu sous le nom d'heure sainte. Il consiste à faire une heure d'oraison les nuits du jeudi au vendredi, et à s'unir aux douleurs du cœur de Jésus dans son agonie au jardin des Oliviers. Si l'âge, la santé ne vous le permettent pas, vous ne pourrez au moins vous excuser d'en former le désir... Priez votre bon ange de tenir votre place auprès du Cœur de Jésus.

Oraison Jaculatoire : Oh ! Qui me donnera d'entrer dans l'intérieur de votre Cœur, ô Jésus !

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31 mai 2016

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 

Un Tertiaire Séculier

 

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« Nous avons tous reçu de sa plénitude ». (Jean, 1, 16).

 

 

 

Pratique du Mois du Sacré Cœur

 

 

 

Cet exercice de dévotion au Sacré Cœur de Jésus, établi sur le modèle du Mois de Marie, a pour fin principale d'honorer les trente-trois années que Jésus-Christ a passées sur la terre. Ce mois commence le 1er juin.

 

 

 

Imprimatur

 

+ E.A.Archpus Quebecen

 

 

 

Hommage au Divin Cœur de Jésus

 

 

 

Divin Cœur de Jésus, je Vous offre ce petit livre par l'entremise du Cœur immaculé de Marie, et en union à toutes les intentions auxquelles vous vous immolez sans cesse vous-même sur nos autels. Puisse-t-il contribuer à faire augmenter chaque jour le nombre des soldats qui s'enrôlent dans la sainte ligue de Votre Cœur pour procurer le salut des âmes, le triomphe de l’Église et du Saint-Siège, et enfin le rétablissement de l'ordre social dans le monde. Ainsi soit-il.

 

 

 

Un Tertiaire Séculier

 

Québec, Pentecôte 1872

 

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Dévote offrande au Sacré cœur de Jésus

 

À réciter devant son image

 

 

 

Moi, N., pour Vous témoigner ma reconnaissance, et pour réparer mes infidélités, je Vous donne mon cœur, et me consacre entièrement à Vous, mon aimable Jésus, et, moyennant Votre secours, je me propose de ne plus pécher. Amen.

 

 

Acte de réparation

 

 

 

Dieu trois fois saint, je vous adore, je vous aime, je vous bénis par le cœur sacré de Jésus au Très-Saint-Sacrement de l'Autel, et je Vous offre, par les mains bénies de la Vierge Immaculée, toutes les Saintes Hosties qui sont sur nos autels et dans nos tabernacles, en sacrifice d'expiation, de réparation et d'amende honorable pour tous les sacrilèges, les profanations, les iniquités, les blasphèmes et les crimes qui Vous outragent par tout l'univers. Amen.

 

 

Communion spirituelle

 

 

 

Mon Seigneur Jésus-Christ au Saint-Sacrement, je crois en Vous, j'espère en Vous, je Vous aime, je me repens, je Vous désire, venez dans mon cœur que je Vous donne.

 

 

 

Prière de Saint Ignace

 

ou Consécration de soi-même à Jésus-Christ

 

 

 

Recevez, Seigneur, ma liberté sans restriction ; acceptez ma mémoire, mon entendement, ma volonté ; je n'ai rien, je ne possède rien qui ne soit un don de Votre libéralité ; je vous remets le tout, afin que Vous en disposiez comme il Vous plaira ; l'unique chose que je Vous supplie de m'accorder avec votre grâce, c'est un véritable amour pour Vous. Si je l'ai, je suis assez riche, et je ne demande rien de plus.

 

 

Prière au Sacré Cœur

 

 

 

Souvenez-vous, ô très-doux Jésus, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre Sacré Cœur, imploré son assistance ou réclamé sa miséricorde ait été abandonné ! Rempli et animé de la même confiance, ô Cœur roi des cœurs ! je viens, je cours à Vous, et, gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne devant Vous : ô Cœur Sacré, ne méprisez pas mes faibles prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.

 

 

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Considérations pour tous les jours du mois du Sacré Cœur

 

 

 

Premier jour

 

 

 

Le Cœur Sacré de Jésus, percé par une lance sur la Croix, fut dès lors ouvert à tous les Chrétiens comme un asile inviolable. Mais il était donné au 17e siècle de voir le Sacré Cœur de Jésus, honoré d'un culte spécial. Dieu se servit, pour établir cette dévotion, d'une sainte religieuse nommée Marguerite-Marie. Jésus-Christ lui apparut un jour, et lui dit : « Mon Cœur a tant aimé les hommes qu'il n'a rien épargné, jusqu'à s'épuiser pour leur témoigner son amour ; et, pour reconnaissance, je ne reçois de la plupart que des ingratitudes, par les mépris, les irrévérences, les sacrilèges dans le sacrement de mon amour. C'est pour cela que je te demande que le premier vendredi, après l'octave du Saint-Sacrement, soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation et amende honorable ».

 

 

Pratique : Engagez les fidèles à célébrer la fête du Sacré Cœur de Jésus.

 

 

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, attirez-nous après vous, nous courons à l'odeur de vos parfums.

 

 

 

Deuxième jour

 

 

 

En commençant ce mois, il convient de nous rappeler les promesses que Jésus-Christ, faites à ceux qui embrasseront la dévotion au Sacré Cœur Ce divin Sauveur fit entendre à la bienheureuse Marguerite-Marie que c'était par un dernier effort de son amour envers les hommes qu'il avait résolu de leur découvrir les trésors de son Cœur en lui inspirant cette dévotion, qui doit faire naître l'amour de Jésus-Christ dans le cœur des plus insensibles, et embraser celui des moins fervents. Publiez partout, inspirez, lui dit Jésus-Chris et recommandez cette dévotion aux gens du monde, comme un moyen sûr et facile pour obtenir de moi un véritable amour de Dieu... à tous les fidèles, comme une dévotion des plus solides et des plus propres à faire obtenir la victoire sur les plus fortes passions, à remettre l'union et la paix dans les familles les plus divisées,, et à faire triompher des imperfections les plus invétérées.

 

 

Pratique : Parler quelquefois du Sacré Cœur de Jésus.

 

 

Oraison Jaculatoire : Votre amour seul, ô Cœur de Jésus, et je suis assez riche. (Saint Ignace).

 

 

 

Troisième jour

 

 

 

La dévotion au Sacré Cœur a pour objet le Cœur adorable de Jésus-Christ embrasé d'amour pour les hommes, et outragé par l'ingratitude de ces mêmes hommes. Il est aisé de voir que cette dévotion ne consiste pas à aimer seulement et à honorer d'un culte singulier ce cœur de chair, semblable au nôtre, qui fait partie du corps auguste de Jésus-Christ. L'objet et le motif de cette dévotion, c'est l'amour immense de Jésus-Christ pour les hommes. Christ nous a offert son cœur comme l'objet le plus capable de nous rappeler cet amour qui l'a porté à s'immoler pour nous et à demeurer avec nous dans l'adorable Eucharistie. La fin de ce culte rendu à ce divin cœur est : 1° de reconnaître et d''adorer par un retour d''amour et par un dénouement sans bornes l'amour infini du cœur de Jésus pour les hommes ; 2° de réparer par toutes les voies possibles les indignités et les outrages auxquels son amour l'a exposé durant sa vie mortelle et l'expose encore dans l'Eucharistie.

 

 

Pratique : L'offrande de nos actions à Dieu chaque jour n'est pas seulement une pieuse pratique, mais un véritable devoir, puisqu'il ne nous a donné l'existence que pour le servir ; soyez-y donc fidèle.

 

 

Oraison Jaculatoire : « Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus ».

 

 

 

Quatrième jour

 

 

 

La dévotion au Cœur de Jésus est différente de celle que Ton rend à son corps dans l'Eucharistie : l'une a pour objet le Cœur seul de Jésus-Christ, l'autre a pour objet le corps entier de notre divin Sauveur sous les espèces sacramentelles, sans aucun rapport spécial à son cœur. Dans la dévotion au Saint Sacrement, le motif est d'honorer lu chair sacrée de Jésus-Christ unie avec le Verbe. Dans la dévotion au Sacré Cœur, le motif essentiel est d'honorer son cœur uni à la divinité, et surtout d'y reconnaître cet amour dont il est embrasé pour les hommes, et de lui faire amende honorable de ce qu'il a souffert dans le sacrement de son amour, l'invention la plus merveilleuse qui soit sortie de son cœur divin.

 

 

Pratique : Dans toutes les communions et les visites au Saint-Sacrement se proposer d'honorer le cœur de Jésus et de lui faire amende honorable pour les crimes des hommes.

 

 

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus-Christ, vivifiez-moi.

 

 

Cinquième jour

 

 

 

Le Cœur de Jésus est rempli de toutes les richesses de la grâce et de la gloire. Ses mouvements sont si généreux, ses inclinations Si nobles, ses qualités si admirables, qu'il n'y a rien dans tous les cœurs qui en puisse approcher. Il ne s'en trouvera aucun qui nous ait tant aimés, ou qui ait ressenti nos misères avec tant de tendresse, qui ait conçu des desseins si grands pour nous, ou enfin qui ait eu tant de joie de notre bien. Oh ! quand les cœurs de tous les hommes se fermeraient pour vous, ne vous troublez pas, dit un pieux auteur, le cœur de Jésus vous sera toujours fidèle et toujours ouvert.

 

 

Pratique : En vous préparant à la confession, suppliez Jésus qu'il veuille bien recevoir votre cœur dans le sien, pour vous faire quelque part de la douleur amère qu'il ressentit de vos péchés dans son agonie.

 

 

Oraison Jaculatoire : Qui nous séparera de voire amour, ô cœur de Jésus !

 

 

 

Sixième jour

 

 

 

Le Cœur de Jésus est saint de la sainteté de Dieu même ; d'où vient que tous les mouvements de ce cœur, tous ses soupirs, tous ses désirs, toutes ses affections, toutes ses demandes, toutes ses actions, suivant la dignité de la personne qui les opère, sont des actions munies en leur prix et en leur valeur. Il est donc juste qu'il soit honoré d'un culte singulier, puisqu'en l'honorant, nous honorons sa divine personne (Nouët). Si la vénération que nous avons pour les saints nous rend leur cœur si précieux, que devons-nous donc penser de l'adorable cœur de Jésus-Christ, puisque c'est dans ce cœur divin qu'ont été formés tous les desseins de notre salut, et que c'est par l'amour dont brûle ce même cœur qu'ils ont été exécutés.

 

 

Pratique : imitez sainte Claire, et ne laissez passer aucun jour sans honorer le cœur de Jésus.

 

 

Oraison Jaculatoire : Cœur de Jésus, tournez vers vous toutes les affections de mon cœur !

 

 

 

Septième jour

 

 

 

Le Cœur de Jésus est le roi de tous les cœurs par sa grandeur, par son pouvoir, par son mérite. Il est aussi le plus digne de commander l'amour à nos cœurs, parce qu'il est le plus obligeant, le plus aimable et aussi le plus aimant. C'est par amour qu'il a voulu être blessé pour guérir tous les autres cœurs, et leur faire un bain de son sang précieux. Sa plaie est sa couronne ; le droit qu'il a sur nous ne peut donc être plus légitime, et nous ne pouvons lui refuser obéissance sans injustice puisque nous lui devons tout, ni sans folie puisqu'il ne commande rien qui ne soit pour notre bien (Nouët). Ô Jésus ! fermez mon cœur à tous les objets de la terre, pour en diriger toutes les affections vers le vôtre.

 

 

Pratique : Le Cœur de Jésus, dit Sainte Marguerite-Marie, a un désir infini d'être connu et aimé ; il veut qu'on s'adresse à lui avec une grande confiance, et il n'y a pas de moyen plus efficace d'obtenir ce qu'on lui demande, que de le faire par l'entremise du Saint Sacrifice de la Messe.

 

 

Oraison Jaculatoire : Jésus, doux et humble de cœur, faites mon cœur semblable au vôtre.

 

 

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