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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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meditation
4 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Cinquième jour

Le papier et la plume

 

L'événement accompli pour la seconde fois à la Grotte s'ébruita dans Lourdes : les jeunes filles qui s'étaient séparées de Bernadette au moulin de Savy en parlèrent. On rit généralement du caquetage, on les traita de petites folles. Cependant deux personnes pieuses, Madame Millet et Antoinette Peyret qui faisait partie de la congrégation des Enfants de Marie établie dans la paroisse, prirent la chose au sérieux et, dans la journée du mercredi 17 février, décidèrent, pour s'éclairer à ce sujet, de se rendre, à la tombée de la nuit, au domicile des Soubirous.

« Elles se présentèrent juste au moment où Bernadette sollicitait de sa mère l'autorisation de retourner une troisième fois à la Grotte. Encore sous le coup des impressions reçues le dimanche précédent, la mère ne voulait pas renouveler ses alarmes et adressait à sa fille une sévère mercuriale. A la vue des deux visiteuses, elle s'arrêta un peu confuse, mais elle ne put cacher ni s'empêcher de dire le motif de son irritation. Madame Millet et Antoinette Peyret furent presque heureuses d'arriver en cette conjoncture ; elles s'employèrent à calmer la mère, à lui démontrer que ses craintes étaient exagérées. Elles appuyèrent ensuite la demande de Bernadette, et, plaidant autant pour elles-mêmes que pour l'enfant, elles firent remarquer qu'il y avait plus de danger à combattre ce désir qu'à le favoriser. Enfin elles s'engagèrent à accompagner Bernadette à la Grotte et à lui servir de protectrices ». L'opposition maternelle cessa. Le lendemain, jeudi 18 février, avait lieu la troisième Apparition.

« Avant le jour, afin de ne pas attirer l'attention des curieux, Madame Millet et Mademoiselle Peyret vinrent frapper discrètement à la porte des Soubirous, et Bernadette sortit avec elles. Elles avaient à peine fait quelques pas dans la rue, quand les cloches de la paroisse annoncèrent une messe basse : elles entrèrent à l'église. La messe entendue, elles s'acheminèrent vers Massabielle ; peu de personnes les virent passer, car les maisons n'étaient pas encore ouvertes. Madame Millet tenait ostensiblement le cierge traditionnel bénit à la Chandeleur, cierge qu'elle faisait brûler dans sa chambre aux jours de fête de la Vierge ou à l'approche des gros orages. Antoinette Peyret cachait de son côté sous les plis de son grand capuchon noir des Pyrénées une feuille de papier, une plume, de l'encre. Lorsqu'elles furent parvenues au sommet du mamelon de Massabielle, Bernadette, pressée d'arriver, laissa derrière elle ses protectrices et descendit rapidement vers la Grotte. Madame Millet et Antoinette Peyret, moins familiarisées avec le sentier, n'arrivèrent au bord du Gave que quelques minutes après la voyante. Elles trouvèrent cette dernière à genoux, récitant son chapelet, en face de la niche où pendait le buisson. Après avoir allumé le cierge bénit, les deux femmes imitèrent Bernadette et prirent leur chapelet. Le petit groupe agenouillé priait à voix basse depuis déjà quelques instants, lorsque la voyante jeta soudain un cri de joie : « Elle vient... La voilà ! » et Bernadette, frémissante de bonheur, inclinait en même temps la tête jusqu'à terre. Madame Millet et Madame Peyret se hâtèrent de porter leurs regards sur le rocher, mais hélas ! Pour elles rien n'y était changé.

« Bernadette était déjà en communication avec la céleste apparition. Elle priait et souriait tour à tour... Quand le chapelet fut récité, Antoinette Peyret dit à Bernadette en lui tendant le papier et la plume qu'elle avait apportés : « Demande, je te prie, à la Dame, si elle a quelque chose à nous communiquer et, dans ce cas, de vouloir bien le mettre par écrit ». La voyante fit trois ou quatre pas vers le rocher, puis comprenant sans se retourner que les deux femmes la suivaient, elle leur fit signe de la main de demeurer en arrière. Arrivée sous le buisson, Bernadette se haussa sur ses pieds et présenta le papier et la plume à la Vision. Elle demeura quelques instants dans cette attitude, regardant vers l'ouverture ogivale et paraissant écouter des paroles qui lui venaient du bout de la niche. Elle abaissa ensuite ses bras, fit une profonde inclination et revint à sa place première. Comme on le pense bien, le papier était demeuré blanc. Un peu attristée.

Antoinette Peyret se rapprocha de Bernadette et lui demanda ce qu'avait répondu la Dame. « Quand je lui ai présenté le papier et l'encre, elle s'est mise à sourire, puis, sans se fâcher, elle m'a répondu : « Ce que j'ai a vous dire, il n'est pas nécessaire que je le mette par écrit ».

Première parole de la Dame : elle contenait une triple leçon.

Leçon de respect. « Ce que j'ai à vous dire ». Elle lui disait vous. « La Vierge me dit vous », racontait-elle plus tard, en s'arrêtant à ce pronom, confuse et la tête baissée. Rien n'échappe aux enfants : ils saisissent bien vite la nuance des égards qu'on a pour eux. Ils nous mesurent à notre aune, d'après nos procédés à leur endroit. L'instinct de la dignité, affiné par l'amour-propre, leur donne des clairvoyances redoutables. Au foyer comme à l'école, les enfants ont perdu la majesté dont la Religion, pour protéger leur faiblesse, les avait recouverts : on les traite gentiment, sous maints toits, comme de petits animaux d'un dressage plus ou moins intéressant et long. Parents et maîtres ont besoin de se rappeler l'exemple de la Dame.

Leçon d'autorité doctrinale. « Ce que j'ai à vous dire, il n'est pas nécessaire que je le mette par écrit ». La Révélation, n'en déplaise à la Critique, vaut mieux que l'Histoire : elle en est la mère. Chez les individus comme chez les peuples, la pensée suggérée précède la parole, et la parole précède l'écriture. Les Livres Saints n'ont vu le jour qu'après que Dieu, qui les inspira au fur et à mesure de leur composition, a eu parlé à l'Humanité par des témoins spéciaux, et, plus tard, par le Verbe incarné. En dehors de nos Saintes Lettres, l'écriture, qui est une garantie en matière commerciale, est loin d'être toujours une certitude en Histoire. Plus d'une fois, le document authentique, passion des fouilleurs, réclame des fats, écueil des superficiels, doit renoncer à la prétention absolue d'apporter le rayon décisif.

Leçon de condescendance. « Ce que j'ai à vous dire ». Certaines grandes dames, moins grandes par leurs mérites que par leurs prétentions, le prennent de très haut, lorsqu'elles daignent adresser la parole à des inférieurs ou à ceux et celles que, malgré les nivellements démocratiques, elles regardent comme tels : fort peu avenantes, elles sont très laconiques. Les parvenues, favorites de la fortune et de l'intrigue, ont la spécialité de ces airs dédaigneux.

La Dame, elle, la plus grande Dame qui soit sur terre et au Ciel, ne se sert point de la plume naïvement présentée par Bernadette. Elle parle. Quel honneur pour cette enfant que d'entendre la Reine du monde s'entretenir en tête à tête avec elle ! Et elle parlait patois. Elle le devait pour se faire comprendre ; elle le devait davantage pour se faire aimer. « Un jour, raconte M. Estrade, que Bernadette causait avec nous, au salon, je lui adressai cette question : « Dis-moi, est-ce que la Dame de la Grotte te parle français ou patois ? » « Oh ! Patois !... » « Bah !... tu veux qu'une dame d'un rang si élevé sache parler patois ? » « Mais oui !... » Puis avec fierté et en employant une tournure patoise : « Et le patois de Lourdes, encore, qu'elle parle ! » Le don des langues, apanage des Apôtres après la Pentecôte, est encore plus l'apanage de Marie. Mère de tous les hommes, il faut bien que, le cas échéant, lorsqu'elle juge à propos de porter des messages, elle sache s'exprimer dans tous les idiomes.

 

Examen

 

Nous faisons-nous, non par vanité, par hypocrisie ou sotte indiscrétion, mais par zèle intelligent et sans peur aucune des critiques déraisonnables, les messagers, j'allais dire les gazettes vivantes et intéressantes du Bien ?... Les compagnes de Bernadette parlèrent de la Vision.... On parle de tout et quelquefois de tous dans les conversations contemporaines, excepté du Bon Dieu : on dirait qu'il est devenu, même parmi les professionnels de la piété, un étranger.... Chez les fidèles comme chez les prêtres, la bouche parlait jadis de l'abondance du cœur...

Avides de parler de Dieu, quand il le faut, et n'ayant rien de commun avec les intempérants de la langue qui ont le culte exagéré du moi comme les égoïstes ou du monologue comme les comédiens, avons-nous une avidité plus grande à entendre les autres, surtout ceux qui en savent plus que nous, parler de Dieu et de la Religion ?... Mesdames Millet et Antoinette Peyret se plurent à écouter, puis à défendre et à suivre Bernadette... Quelle que soit notre hâte de jouir des spectacles religieux les plus insolites, de satisfaire notre dévotion même envers la Très Sainte Vierge, préférons-nous cependant l'adoration de Jésus-Hostie, l'assistance au Saint Sacrifice, à tous les autres spectacles, à toutes les autres dévotions ?... Mesdames Millet, Antoinette Peyret et Bernadette, ayant entendu les cloches de la paroisse sonner la messe, entrèrent à l'église pour y assister....

Sommes-nous bien persuadés que ce que la Sainte Vierge a à nous dire, il n'est pas nécessaire qu'elle le mette par écrit ou qu'elle le traduise en paroles ?... Il lui suffit de le suggérer sous forme de pensée à notre esprit, de le faire passer comme un souffle de tendresse sur notre cœur. S'il est très doux d'ouïr comme Bernadette la Sainte Vierge, il est plus méritoire de la comprendre, sans avoir perçu d'une manière sensible l'émission de sa voix... Comment parlons-nous à nos inférieurs : enfants, élèves, employés, domestiques ?,,.Sommes-nous à leur égard calmes, respectueux, condescendants, dignes et non emportés, grossiers, boudeurs ou inégaux ?... Bien parler à ses subalternes c'est les édifier, les corriger, les instruire, les ennoblir... Ceux qui sont moins haut que nous tombent pour s'estimer trop et, plus souvent, pour ne s'estimer point assez...

 

Prière

 

O Notre Dame, ce que vous aviez à dire à Bernadette, vous le lui dites en temps opportun, avec respect, autorité, condescendance. Elle eut ainsi de vous le mot pour elle... Le mot pour soi ! On y tient tant ! Chacun de nous a besoin de l'entendre. Vous seule, après Dieu et votre Fils Jésus, le savez dire. Dites-le nous : qu'il soit compliment, conseil, ordre, reproche.... Et nous serons instruits, charmés, réconfortés...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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3 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Quatrième jour

L'eau bénite, le Meunier

 

Marie Hillot, qui tenait à ce moment le flacon d'eau bénite, le passa rapidement à Bernadette, en lui disant : « Vite, jette-lui de l'eau ». Bernadette obéit et jeta le contenu de la fiole dans la direction du buisson. « Elle ne s'en fâche pas, reprit la voyante avec satisfaction, elle approuve de la tête et sourit vers nous toutes ». Aussitôt les jeunes filles tombèrent à genoux, se rangeant en demi-cercle sur les cotés de Bernadette ».

Signalée par la grâce, accueillie par la reconnaissance, la deuxième Apparition fut, de la sorte, contrôlée par la religion.

Il fallait que ces enfants fussent bien instruites de leur catéchisme pour se rappeler la vertu de l'eau bénite, et songer à employer celui d'entre les sacramentaux le plus redouté du Démon. Bernadette alla à l'église quérir de l'eau bénite : jadis, dans les maisons chrétiennes, on renouvelait souvent semblable provision. Sa main dut répugner instinctivement à saisir la fiole pour procéder à une aspersion matériellement irrévérencieuse, puisque, à cause de l'identité de la Dame, elle était sûrement illusoire. Hâtive en son geste, elle ne marchanda point les gouttes d'eau bénite : elle vida d'emblée le flacon. Comment la Dame se serait-elle fâchée de l'emploi de ces petits moyens préservateurs ? Ceux-là seuls se fâchent, en des rencontres analogues, qui manquent ou d'esprit ou de cœur. Elle n'avait qu'à approuver et sourire. Ce qu'elle fit...

« Un instant après, Bernadette était plongée dans l'extase. Son regard, doux et tranquille, demeurait fixé sur la niche, vide et froide pour tout autre que pour elle, et semblait s'enivrer de la contemplation d'une beauté céleste ; son visage, transfiguré et rayonnant de bonheur, avait pris une expression indéfinissable ; on aurait dit un ange en prière. En présence d'un tel tableau, aussi inattendu qu'émouvant, les jeunes filles se troublèrent ne sachant à quel sentiment se livrer. La plupart éclatèrent en sanglots, et l'une d'elles s'écria : « Oh ! Si Bernadette allait mourir ! »

« Elles étaient là, anxieuses et hésitantes, quand un incident nouveau vint redoubler leurs alarmes. Une pierre, lancée du haut du mamelon, rebondit sur le rocher, et tomba dans le Gave. C'était plus qu'il n'en fallait pour affoler de jeunes têtes déjà surexcitées. Les amies de la voyante s'enfuirent de la Grotte, et, remplies de terreur, elles remontèrent le talus escarpé, en jetant de grands cris et en appelant au secours. Arrivées au chemin de la forêt, elles trouvèrent Jeanne Abadie, en tête de son petit peloton de retardataires, battant des mains et riant aux éclats. Bientôt tout fut expliqué : c'était Jeanne qui, pour se venger de ce qu'on ne l'avait pas attendue, avait causé la panique. La paix faite et la frayeur calmée, les jeunes filles venues d'en bas firent connaître aux autres l'état extraordinaire dans lequel elles avaient laissé Bernadette. Toutes s'empressèrent de descendre pour venir en aide à leur amie commune. Elles trouvèrent la voyante agenouillée à la même place, dans les ravissements de l'extase. Elles approchèrent d'elle, l'appelèrent affectueusement par son petit nom : mais Bernadette était insensible à la voix de ses compagnes. Comme si elle n'était plus de ce monde, son regard demeurait fixé sur l'objet qui la captivait. Les jeunes filles, ne sachant si la voyante était morte ou si elle allait mourir, se lamentaient, se désolaient, lorsqu'elles virent descendre la mère et la sœur de Nicolau, le meunier du moulin de Savy. Les deux femmes avaient entendu les cris de détresse des enfants et s'étaient empressées d'accourir. En voyant Bernadette en extase, elles demeurèrent stupéfaites et comme saisies d'un religieux respect. Elles s'approchèrent d'elle timidement et cherchèrent par de douces instances à la faire revenir à la vie ordinaire. Peine perdue : Bernadette ne voyait, n'entendait que sa chère vision. Il fallait cependant soustraire la voyante au charme qui la captivait d'une manière si merveilleuse. Sans tarder davantage, la mère Nicolau se détacha de Massabielle et alla prendre son fils au moulin de Savy. Le jeune meunier, alors âgé de vingt-huit ans, courut à la Grotte le sourire ironique sur les lèvres, croyant assister à une espièglerie d'enfant. Arrivé près de Bernadette, il recula de surprise et se croisa les bras.

« Poussé cependant par sa mère, le jeune Nicolau prit, avec précaution, Bernadette sous les aisselles et essaya de la faire marcher. Soutenue ensuite par la meunière et son fils, la voyante put parvenir ainsi au moulin de Savy. Mais, durant le trajet, elle paraissait suivre du regard un être mystérieux qui se tenait sur le devant et un peu au-dessus d'elle. En vain, le fils Nicolau, pour rompre le charme, lui mettait la main sur les yeux, et l'obligeait à baisser la tête : Bernadette revenait sans cesse à sa position première et continuait à poursuivre sa contemplation. Ce ne fut qu'à son arrivée au moulin que Bernadette reprit possession d'elle-même et qu'elle vit avec tristesse reparaître devant ses yeux le tableau décoloré de la vie ordinaire. Interrogée sur les causes qui avaient provoqué ses ravissements, Bernadette fit le récit de la vision du jour, qui n'était qu'une répétition du jeudi précédent ».

Signalée par la Grâce, accueillie par la reconnaissance, contrôlée par la religion, la deuxième Apparition fut donc contrariée par l'amitié.

Il n'est pas possible de mener une vie dévote dans le monde, sans s'attirer les coups de langue des sots ou les coups de force des fâcheux qui dégénèrent en violents.

« Oh ! Si Bernadette allait mourir ! » Réflexion trop humaine. Comment aurait-elle pu mourir, quand son âme d'extatique, plus que jamais, buvait la Vie ? Mais supposons-la morte en de telles conjonctures ; la Mort aurait été, pour elle, le gain par excellence, puisque la perte de la Vie du Temps était la conquête immédiate de la Vie éternelle, avec toutes ses félicités. Le monde ne comprend point ainsi les choses. Il permettra, que dis-je ? Il prescrira de passer des nuits au théâtre, au bal, en voyages d'agrément. Mais il proscrit une heure d'Adoration nocturne, un séjour prolongé à l'église, une veille de prières en un train de pèlerinage : « Oh ! Si Bernadette allait mourir ! » Il paraît qu'en servant Dieu avec ferveur, on meurt plus vite physiquement : ce qui n'empêche point les prêtres et les moines de tenir, dans les statistiques, le record de la longévité. On meurt aussi intellectuellement : ce qui n'empêche pas davantage les plus grands génies d'avoir été les plus grands Saints. On meurt encore, dit-on, socialement : et cependant, pour les postes de confiance comme pour les mariages sérieux, les jeunes filles les plus chrétiennes, les jeunes gens les plus pratiquants continuent, là où l'on a horreur des aventures malpropres, à être les plus recherchés...

Aux paroles inconsidérées s'ajoutent, contre les personnes pieuses, les procédés de mauvais aloi.

On lance des pierres dans leur jardin, on amuse la galerie à leurs dépens, on rit, on ricane, on s'évertue à troubler leur solitude, jaloux qu'on est de leur commerce avec la Vierge et Dieu. On simule la désolation, on joue la comédie du sentiment. On fait appel aux étrangers...

Mais quand l'âme est solidement ancrée dans la piété, rien ne la fait changer d'attitude. Telle Bernadette, que la meunière et son fils tentèrent vainement d'arracher à sa chère Vision. Là où les femmes ont échoué, on espère que les hommes réussiront. Ils arrivent, dédaigneux, sceptiques, sûrs de vaincre. Mais la piété répand sur la figure de ses serviteurs et de ses servantes, tant est grande l'influence de l'âme sur le corps, des clartés quasi célestes, et les hommes loyaux, honnêtes, hésitent à se mêler de ce qui ne les regarde point. Ils se sentent, malgré eux, dans le voisinage d'un être supérieur et se reconnaissent indignes d'y toucher. Il faut bien pourtant que le coup de force, préparé, escompté, se produise. Et la force intervient, cherche à rompre le charme, oblige à des déplacements ceux et celles qui voudraient rester tranquilles, bande les yeux, abaisse les têtes. Mais voilà que le charme ne se rompt point : l'idée du Divin se fixe en l'âme, et les yeux rouverts et les têtes relevées contemplent derechef la Vision... Et quand le Surnaturel a perdu, à la fin des grandes grâces, ses sensations irrésistiblement fascinatrices, on en garde le souvenir, et le souvenir du passé, avivé par la légitime espérance du retour des mêmes faveurs, remplit les vies humaines que l'on espérait religieusement désenchanter et épuiser. Ainsi l'amitié contrariante, l'inquisition tracassière et la force, même doublée de la haine brutale, sont contraintes, devant les résistances du Surnaturel, de s'avouer vaincues ! Qu'on s'empare des corps ! En ceux qui ont la vocation chrétienne bien trempée, l'âme est insaisissable. Et ce sont les captures d'âme qui donnent la victoire Quoi qu'elle fasse, l'impiété est donc assurée d'être finalement battue, tant que chez nous il y aura, dans toute l'acception du mot, des âmes...

 

Examen

 

Quel usage faisons-nous de l'eau bénite dans nos maisons, à la porte des églises, à la cérémonie de l'Aspersion ?... Notre bénitier, si nous en avons un appendu près de notre lit, n'est-il pas toujours sec, servant simplement d'ornement à notre chambre que le confort ou l'irréligion moderne laïcise de plus en plus ?... N'aurions nous pas aimé jouir de la vue de Bernadette en extase ? Beau, ineffablement beau était son visage ; plus belle mille fois est notre âme en grâce avec Dieu. Ah ! Si nous savions la splendeur de la grâce, la laideur du péché !... Ne sommes-nous pas trop facilement distraits de notre union à Dieu par les petits incidents politiques ou sociaux qui se produisent autour de nous et même contre nous ?... Les jeunes filles eurent beau pousser des cris, le meunier eut beau l'emmener, lui mettre la main sur les yeux, l'obliger à baisser la tête, Bernadette continua, comme si de rien n'était, à poursuivre sa contemplation.... Quand lutterons-nous, pour Dieu, dans nos prières, contre l'habituel vagabondage de notre esprit et de notre cœur ?...

 

Prière

 

O Notre Dame, ardent est notre désir de vous être agréables ; arrière tout ce qui jusqu'à présent dans notre conduite vous a déplu : nous le répudions. Il faut que désormais telle soit pour vous notre délicatesse, que nos anges gardiens puissent dire comme Bernadette, après avoir jeté l'eau bénite : « La Dame approuve de la tête et sourit vers nous toutes ».

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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2 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Troisième jour

Retour à la Grotte

 

Bernadette passa les journées du vendredi et du samedi 12 et 13 février, hantée par le souvenir de sa Dame. La défense maternelle l'empêcha seule de retourner à la Grotte, Mais là où était son trésor, là demeura son cœur. Elle arriva ainsi au dimanche 14 février, se demandant sans cesse quelle serait la suite du mystérieux événement qui l'avait de la sorte amorcée. Or, dans l'après-midi de ce jour, une voix retentit en son âme, la pressant, suavement mais fortement, de se rendre à Massabielle. Sa nature craintive ne lui permit point de s'ouvrir à sa mère sur l'appel intime qu'elle venait de percevoir. « Plus libre avec sa sœur Marie, elle lui confia son secret et la pria d'agir auprès de leur mère pour obtenir la permission désirée. Marie essuya un premier refus ; sans se décourager, elle fit appel à son amie, Jeanne Abadie, pour plaider ensemble la cause de Bernadette. La mère Soubirous résista encore : elle se rappelait les funestes effets de la première sortie, et ne voulait pas s'exposer à augmenter ses inquiétudes en livrant sa fille à de nouvelles et dangereuses émotions ».

La deuxième Apparition fut donc, tout d'abord, signalée par la grâce. La grâce est la sublime travailleuse des âmes. Prévenante, elle les initie par des jets gradués de lumière, par des pulsations ascendantes d'amour, par des pressentiments indéfectibles ou des incitations secrètes, aux désirs et aux vouloirs de Dieu ; elle est le signal avertisseur le plus délicat, le plus insinuant, le plus sûr, des prochaines manifestations du Divin. Adjuvante, elle mûrit l'esprit, rectifie le jugement, épure le cœur, assouplit le caractère, affermit la volonté, dispose l'acte, et se révèle comme un agent diplomatique hors de pair, pour mener à bien une surnaturelle entreprise. La grâce n'agit point seulement en l'âme, objet des privautés de Dieu : elle fait sentir aussi son action en toutes celles qui se trouvent sur son passage, dans son rayon, en son orbite. Parents, amis, étrangers avec lesquels les événements mettent en rapport, tous subissent, à leur insu, son influence. Telles, ici, la mère de Bernadette, sa sœur Marie, Jeanne Abadie, les premières en scène, que nous voyons évoluer dans leurs idées et intervenir, chacune selon son rôle, avec obligeance. Si nous écoutions nos Voix, les oppositions domestiques, contre lesquelles les desseins de Dieu sur nous se butent plus ou moins, seraient vite évanouies...

« La Dame cependant appelait Bernadette à la Grotte. Doucement, sans effort, elle sut lever les obstacles et ouvrir les chemins à sa petite privilégiée. Mettant précisément en jeu les sollicitudes de la mère, elle amena celle-ci à se demander si la démarche à laquelle elle s'opposait n'était pas plutôt le moyen le plus efficace de débarrasser sa fille des folles idées qui l'obsédaient. Si l'enfant, en effet, ne voyait plus rien à la Grotte, n'était-il pas à présumer qu'elle reviendrait d'elle-même de ses premières impressions ? La mère, quoique anxieuse, se décida donc à laisser tenter l'épreuve d'une seconde visite. A une nouvelle instance faite par les deux petites filles, pour ne pas paraître se déjuger, elle simula l'impatience et répondit : « Allez, partez, et ne me cassez plus la tête. Au moins, ajouta- t-elle, soyez ici à l'heure des Vêpres, sans cela vous savez ce qui vous attend ».

Rien ne casse plus facilement la tête des gens du monde que les questions religieuses : elles écrasent par leur majesté, s'imposent par leur nécessité, intriguent par leurs énigmes, tyrannisent par leurs exigences, quand elles ne charment plus par leurs attraits. Dans le cas présent, la mère Soubirous forçait intentionnellement la note ; elle avait la tête un peu énervée, non cassée. La prudence maternelle lui inspirait des saillies que réprouvait, à part elle, la chrétienne. Ses paroles dépassaient sa pensée. Est-elle charmante cette invite à rentrer pour les Vêpres : l'office divin devenant une limite d'octroi pour la pieuse faveur sollicitée ! Les parents envoyaient donc leurs enfants aux Vêpres, à cette époque et en ce pays, et ils avaient des façons spéciales de corriger les délinquants. Le mode d'éducation a bien changé depuis. Les Vêpres sont regardées comme un supplément de dévotion indigeste dont on s'exonère volontiers.

« En dehors du cercle de la famille, Bernadette n'avait parlé à personne de la vision qu'elle avait eue à la Grotte. Marie, sa sœur, n'avait pas cru devoir se tenir dans la même réserve. Dès le matin du 14 février, une douzaine de jeunes filles du quartier étaient dans la confidence, et toutes avaient demandé à suivre Bernadette, au cas où celle-ci reviendrait à Massabielle. Aussitôt que l'autorisation de la mère fut accordée, Marie, fidèle à des promesses données, courut, accompagnée de Jeanne Abadie, prévenir ses amies. Pendant ce temps Bernadette s'habillait à la hâte, et son imagination se créait par avance le tableau des joies qui l'attendaient à la Grotte. Ce tableau l'attirait, et cependant un nuage importun venait de temps en temps en assombrir la radieuse perspective. La voyante se rappelait ce que lui avait dit sa mère des l'uses du démon, et, bien qu'elle sentît en elle-même comme une certitude invincible, qu'elle n'avait pas été mystifiée, elle ne pouvait se défendre d'une certaine appréhension. En tout cas, sur le conseil de ses jeunes compagnes, elle se munit d'une fiole qu'elle alla remplir au bénitier de la paroisse. Ainsi armée contre les artifices de l'esprit de mensonge, elle s'engagea confiante dans le chemin de la forêt, escortée de cinq ou six jeunes filles de son âge que Marie, sa sœur, avait réunies en toute diligence. D'autres compagnes devaient suivre ; mais comme leurs apprêts de toilette n'étaient pas encore terminés, il fut convenu que Jeanne Abadie les attendrait. Aussitôt que le premier groupe parvint à Massabielle, Bernadette tomba à genoux sur le côté droit de la Grotte, en face du buisson au-dessus duquel la Dame avait une première fois apparu. Elle se mit en prière ; puis, tout à coup, elle s'écria dans un transport de joie : « Elle y est ! Elle y est !... »

Signalée par la Grâce, la deuxième Apparition fut accueillie par la reconnaissanceLa Grâce avait opéré au-dedans ; la reconnaissance éclatait au-dehors. C'est la logique de l'amour : on désire, on espère, on a craint, on voit, on tressaille : « Elle y est ! Elle y est ! » Elle est où on l'appelle, où on l'invoque, où on la supplie, où on l'aime. Mais on est plus sûr de la trouver à coté du tabernacle de son Fils, dans les sanctuaires et les Cathédrales bâtis en son honneur par la piété des contemporains ou des aïeux : « Elle y est ! Elle y est ! »

Bernadette remorquait après elle une escorte d'amies.... Pourquoi n'aurions-nous point la nôtre, quand nous venons aux autels de Notre Dame ? Rien n'est moins égoïste que la Religion bien comprise ; rien n'est plus conquérant que le prosélytisme religieux bien appliqué. On risque de se heurter pour les femmes à des retards de toilette, pour les hommes à des sursis de respect humain. Mais les courants s'établissent : la Grâce, travaillant l'ambiance, rend moins rebelle et plus active la Nature. La toilette de l'âme devient la préoccupation dominante, on finit par goûter l'orgueil de la Vertu...

 

Examen

 

Comment employons-nous les après-midi du Dimanche ? On croit avoir été un héros, une héroïne du christianisme en assistant, de quelle manière !, à la messe, le matin.... Le reste du temps, on vit humainement comme les jours de semaine.... Le jour de Dieu doit cependant avoir 24 heures. Quel malheur de ne les point sanctifier toutes !... Dans l'après-midi du dimanche, Bernadette entendit une voix en son âme.... C'est aussi un dimanche que les révélations de l'Apocalypse furent faites à l'apôtre saint Jean.... Quelles voix frappent nos oreilles ?... Nous excellons à vaincre les résistances de nos parents, quand il s'agit d'obtenir les permissions flatteuses pour l'amour-propre ou la sensualité... Avons-nous la même adresse de tactique, la même opiniâtreté de vouloir, pour mettre fin à leurs oppositions accidentelles aux desseins de Dieu sur nous ?... Bernadette mit à contribution sa sœur et son amie pour agir auprès de sa mère, et réussit...  

Une voix intérieure ne nous dit-elle pas, depuis quelque temps peut-être : arrache tel défaut, acquiers telle vertu, romps telle relation, combats telle habitude, cesse telle lecture, et viens à moi ?... C'est la grâce qui nous prévient : elle veut nous aider, nous changer, pour nous transfigurer.... Comment y répondons-nous ?... Bernadette, ayant entendu, obéit... Remarquons-nous l'action divine en ceux que Dieu place sur nos pas, pour que nous travaillions à leur salut ou qu'ils travaillent au nôtre ?... La mère de Bernadette, sa sœur, Jeanne Abadie, évoluèrent dans leurs idées, pour favoriser les plans divins sur la Voyante... Savons-nous voir Dieu et le remercier de ses manifestations dans les événements plus saillants, dans les émotions religieuses plus vives, qui accidentent notre Vie ?... Bernadette, à l'aspect de la Dame, s'écria : « Elle y est !... »

 

Prière

 

O Notre Dame, Mère, Dispensatrice de la grâce, c'est vous qui nous appelez intérieurement, chaque soir, à l'exercice du mois qui vous est consacré... Vous étiez bien en réalité devant les yeux ravis de Bernadette à la Grotte.... Mais l'enfant était aussi elle-même, avec son âme plus encore qu'avec son corps, devant vos yeux qui en étaient impressionnés. Accordez-nous donc d'être en votre présence (car vous êtes ici comme à Lourdes) avec tout notre esprit, pour vous contempler ; avec toute notre volonté, pour vous servir ; avec tout notre cœur, pour vous aimer !...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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1 mai 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Deuxième jour

Après l'Apparition, à la maison de Bernadette

 

« Dès que la Dame eut disparu, racontait encore Bernadette, Jeanne Abadie et ma sœur revinrent à la Grotte, et me trouvèrent à genoux à la même place où elles m'avaient laissée. Elles se moquèrent de moi et me traitèrent d'imbécile, de bigote, et me demandèrent si oui ou non je voulais me retirer avec elles. Je n'eus à ce moment aucune peine à entrer dans le ruisseau et je sentis l'eau tiède comme l'eau de la vaisselle. « Vous n'aviez pas tant à crier, dis-je à Jeanne et à Marie, en essuyant mes pieds ; l'eau du canal n'est pas aussi froide que vous sembliez le faire croire ! » « Tu es fort heureuse, toi, de ne pas la trouver froide ; pour nous, elle nous a produit un tout autre effet ».

Précédée par une contrariété, annoncée par des signes symboliques, sanctifiée par la prière, la première Apparition fut donc suivie d'une récompense.

Le contact du Surnaturel fortifie et transforme, en certains cas, même le corps. La Vertu est ce qu'il y a au monde de plus hygiénique ; les compensations terrestres, décernées à ceux qui en observent les préceptes, sont plus fréquentes que l'ignorance ou l'impiété ne l'imaginent. Nous ne voulons pas en conclure que si les Saints de glace, redoutés des frileux, nous font sentir prochainement le froid, vous n'en serez point, à cause de votre ferveur, incommodé. Mais il est certain que l'amour aguerrit contre les éléments, et que la grâce divine, plus forte que l'amour, peut, en maintes circonstances, les empêcher d'être nuisibles, quand elle ne donne pas à ses disciples la passion victorieuse du Bien, au milieu même des étreintes du Mal...

Entendons de Bernadette les derniers détails de la narration : « Nous liâmes en trois fagots les branchages et les tronçons de bois que mes compagnes avaient apportés ; nous montâmes ensuite la pente de Massabielle, et revînmes rejoindre le chemin de la forêt. Pendant que nous avancions vers la ville, je demandai à Jeanne et à Marie si elles n'avaient rien remarqué à la Grotte. « Non, répondirent-elles, pourquoi nous fais-tu cette question ? » « Oh ! alors, rien », leur dis-je avec indifférence. Cependant avant d'arriver à la maison, je fis part à ma sœur Marie des choses extraordinaires qui m'étaient arrivées à la Grotte, et je lui recommandai d'en garder le secret. Durant toute la journée l'image de la Dame demeura dans mon esprit. Le soir, en faisant la prière de famille, je me troublai et me mis à pleurer. « Qu'as-tu ? » me demanda ma mère. Marie se hâta de répondre pour moi, et je fus obligée de donner moi-même des explications sur ma surprise de la journée. « Ce sont des illusions, répliqua ma mère : il te faut chasser toutes ces idées-là de la tête, et surtout ne plus retourner à Massabielle ». Nous allâmes nous coucher ; mais je ne pus dormir. La figure si bonne et si gracieuse de la Dame me revenait sans cesse à la mémoire, et j'avais beau me rappeler ce que m'avait dit ma mère, je ne pouvais croire que je me fusse trompée ».

Précédée par une contrariété, annoncée par des signes symboliques, sanctifiée par la prière, suivie d'une récompense, la première Apparition fut donc, pour Bernadette, continuée par le souvenir, et accueillie par le scepticisme maternel.

On s'explique que l'enfant ne songeât plus qu'à sa chère Dame, au point d'en perdre le sommeil. Si une vision de paysage, de figure humaine, est capable d'imposer à l’œil observateur, au cœur conquis, une hantise irrésistible, comment une manifestation authentique de Surnaturel n'aurait-elle point produit sur l'âme toute neuve, toute droite et pure, de Bernadette, une impression plus absorbante encore ? Vraie était sa parole, et rien qu'à ce son d'âme, un psychologue averti constaterait la véracité de son témoignage, quand elle disait : « Durant toute la journée l'image de la Dame demeura dans mon esprit.... Nous allâmes nous coucher ; je ne pus dormir. La figure si bonne et si gracieuse de la Dame me revenait sans cesse à la mémoire ».

En taxant d'illusions les révélations de sa fille, en lui défendant l'entretien de ces pensées, le retour à la Grotte, la mère de Bernadette faisait preuve de sagesse humaine. Mais la sagesse humaine devient facilement, dans la perception et l'analyse des phénomènes surnaturels, l'incompétence, l'erreur, voire la folie. Et cette incompétence, cette erreur, cette folie sont le partage d'une foule de parents. Ils toléreront chez leurs enfants toute sorte d'idées mondaines, de fréquentations dangereuses. Mais entretenir des idées nettement chrétiennes, avoir des assiduités à l'église, commercer intimement avec Dieu, Jésus-Christ, la Vierge, les Anges et les Saints, ce sont là des illusions dont ils se feront les expulseurs parfois brutaux !

Le monde renchérit sur les parents, et avec l'habitude de généralisation affectionnée par l'ignorance et le vice, il fait un bloc peu consistant des questions religieuses et le renverse en un geste de sommaire mépris. Selon lui, les exercices de piété, la réception fréquente des sacrements, l'état de grâce, le travail de la sanctification, l'éternité, le Christ, la Vierge et même Dieu, tout cela est illusion, chimère, anachronisme, inutilité : il faut être de son siècle, il faut que jeunesse se passe ; comme si nous ne devions pas être avant tout, en notre mentalité, du siècle de l’Évangile enseigné par Jésus ; comme si la jeunesse ne se pouvait bien passer que dans le sans-gêne religieux, sinon dans l'impiété et l'immoralité !...

« Mais, répétait Bernadette, j'avais beau me rappeler ce que m'avait dit ma mère, je ne pouvais croire que je me fusse trompée ». Non, Enfant clairvoyante comme la Pureté, vous ne vous étiez point trompée : vous étiez dans le vrai absolu. L'illusionnée était, ici, votre mère. Et le monde gît aussi tout entier, malgré sa jactance, dans l'illusion, l'erreur, l'anachronisme, l'inutilité et le mal, quand il se permet de railler la Croyance !

 

Examen

 

Nous trouve-t-on quelquefois à genoux dans notre maison, à l'église, devant la statue de la Vierge, et sommes-nous insensibles aux moqueries malséantes, aux propos discourtois que peut susciter, de la part de nos compagnons, ou de nos compagnes, notre dévotion prolongée ?... « Jeanne Abadie et ma sœur, rapportait Bernadette, me trouvèrent à genoux, se moquèrent de moi ».

Après avoir fait dévotement nos exercices de piété, n'avons-nous pas senti plus d'élan, de goût et même d'habileté pratique, à remplir nos autres devoirs domestiques et sociaux ?... Le chrétien décuple les aptitudes, les énergies de l'homme, comme la chrétienne perfectionne singulièrement la femme, lorsqu'on se laisse pénétrer plus avant par la grâce de Dieu. On voit plus clair dans la tête, on a plus chaud au cœur, on triomphe sans peine des obstacles naguère rebutants. « Je sentis l'eau tiède comme l'eau de la vaisselle », observait Bernadette.

Avons-nous quelque ami avec lequel nous puissions parler, quand les confidences sont nécessaires, de notre âme et du Bon Dieu ?... « Je fis part à ma sœur Marie des choses qui m'étaient arrivées à la Grotte ». La pensée de Marie nous est-elle habituelle, pendant le jour ? Y revenons-nous avant de nous endormir ?... Sommes-nous de ces parents qui, remplissant leurs fonctions de prêtres du foyer, président, le soir, à la prière en famille ?... « Durant toute la journée l'image de la Dame demeura dans mon esprit et, le soir, en faisant la prière de famille, je me troublai ». Heureux trouble, dont l'amour était l'inspirateur !

Acceptons-nous humblement les contradictions que notre manière de concevoir les choses religieuses peut provoquer dans notre entourage familial ?... Et, pour n'être dupes d'aucune illusions, pour mériter, de Dieu et de la Vierge, une confirmation de grâces, un accroissement de lumières, nous cramponnons-nous, sans jamais lâcher prise, aux enseignements du Pape, aux affirmations du Credo ?... « Je ne pouvais croire que je me fusse trompée ».

 

Prière

 

O Notre Dame, vous n'apparûtes à Bernadette, préférablement à toutes les autres jeunes filles des Pyrénées et de France, que parce qu'elle était supérieure aux autres, peut- être, en humilité, en Charité, en mortification, en pauvreté, en innocence, en foi.... Augmentez en nous ces vertus dont la parure dans les âmes vous captive : nous pourrons ainsi mieux vous servir, plus vous comprendre, si nous ne sommes point de ceux ni de celles qui, ici-bas, comme Bernadette, sont appelés à vous voir face à face dans le creux d'un rocher

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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30 avril 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Premier jour

Préludes et Apparition

 

« Quand je fus seule, ajoutait Bernadette, je jetai quelques pierres dans le lit du ruisseau pour y appuyer les pieds, mais cela ne me servit de rien. Je dus alors me décider à quitter mes sabots et à traverser le canal comme avaient fait Jeanne et ma sœur. J'avais commencé à ôter mon premier bas, quand, tout à coup, j'entendis une grande rumeur pareille à un bruit d'orage. Je regardai à droite, à gauche, sur les arbres de la rivière, rien ne bougeait : je crus m 'être trompée. Je continuais à me déchausser, lorsqu'une nouvelle rumeur semblable à la première se fit encore entendre. Oh ! alors j'eus peur et me dressai toute droite. Je n'avais plus de parole et ne savais que penser, quand, tournant la tête du côté de la Grotte, je vis à une des ouvertures du rocher, un buisson, un seul, remuer comme s'il avait fait grand vent. Presque en même temps, il sortit de l'intérieur de la Grotte un nuage couleur d'or.... »

Précédée d'une contrariété, la première Apparition fut donc annoncée par des signes symboliques. Il fallait bien frapper, forcer l'attention de Bernadette ; de là, la grande rumeur d'abord incomprise, puis renouvelée. Elle était le symbole de l'Esprit Saint : spiration d'amour ineffablement rafraîchissante au sein de la Trinité ; souffle délicat qui caresse l'humble hysope ou, s'il est nécessaire, vent impétueux qui déracine les cèdres de l'orgueil. En vain est-on distrait, sourd, même systématiquement : il a de quoi se faire entendre. Il avait soufflé en tempête, au matin de la Pentecôte, pour réveiller de sa torpeur le vieux monde païen et en chasser les miasmes. Il souffla, à deux reprises, en faveur de Bernadette. Ses ondulations purifiaient aussi l'atmosphère et préparaient les éléments eux-mêmes à la visite de leur Reine...

L'agitation du buisson symbolisait les émois de l'âme sous l'action de l'Esprit de Dieu. Elle commence par trembler de crainte : le Surnaturel, avec ses mystères et sa transcendance, impressionne toujours. Et elle s'agite ensuite, contrainte qu'elle est, voulût-elle rester buisson épineux et ne produire que des roses sauvages, sans la greffe et la culture de la grâce, de subir la domination du Divin. Le nuage couleur d'or était également la figure du Saint-Esprit qui, par des transitions respectueuses de notre liberté et de notre faiblesse, s'insinue doucement dans l'âme, avant de l'embraser de ses feux. Lors de l'Incarnation, il avait couvert la Vierge de son ombre, comme jadis, au Temple, il enveloppait d'un nuage l'arche de l'ancien Testament...

« Et peu après, reprenait Bernadette, une Dame jeune et belle, belle surtout comme je n'en avais jamais vu, vint se placer à l'entrée de l'ouverture au-dessus du buisson. Aussitôt elle me regarda, me sourit et me fit signe d'avancer comme si elle avait été ma mère. La peur m'avait passé, mais il me semblait que je ne savais plus où j'étais. Je me frottais les yeux, je les fermais, je les ouvrais ; mais la Dame était toujours là, continuant à me sourire et faisant comprendre que je ne me trompais pas. Sans me rendre compte de ce que je faisais je pris mon chapelet dans ma poche et me mis à genoux. La Dame m'approuva par un signe de tête, et amena elle-même dans ses doigts un chapelet qu'elle tenait à son bras droit.

Lorsque je voulus commencer le chapelet et porter ma main au front, mon bras demeura comme paralysé, et ce n'est qu'après que la Dame se fut signée que je pus faire comme elle. La Dame me laissa prier toute seule ; elle faisait bien passer entre ses doigts les grains de son chapelet, mais elle ne parlait pas ; et ce n'est qu'à la fin de chaque dizaine qu'elle disait avec moi : « Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto ». Quand le chapelet fut récité, la Dame rentra à l'intérieur du rocher, et le nuage d'or disparut avec elle ».

A ceux qui demandaient le portrait détaillé de la Dame, Bernadette répondait : « Elle a l'air d'une jeune fille de seize ou dix-sept ans. Elle est vêtue d'une robe blanche, serrée à la ceinture par un ruban bleu glissant le long de la robe. Elle porte sur sa tête un voile également blanc, laissant à peine apercevoir ses cheveux et retombant ensuite en arrière jusqu'au-dessous de la taille. Ses pieds sont nus, mais couverts par les derniers plis de la robe, si ce n'est à la pointe où brille sur chacun d'eux une rose jaune. Elle tient à son bras droit un chapelet à grains blancs, avec une chaîne d'or luisante comme les deux roses des pieds ».

Précédée par une contrariété, annoncée par des signes symboliques, la première Apparition fut donc sanctifiée par la prière. La Dame se signe la première. Avec quelle perfection ce signe de croix dut être dessiné ! N'aurions-nous pas besoin d'aller à cette école pour y apprendre à faire, non pas seulement géométriquement, mais amoureusement, le signe rédempteur ?

Et Bernadette commença. Combien de nos jeunes chrétiennes contemporaines, même dans ce qu'on appelle le grand monde, auraient été embarrassées, en semblable occurrence, de prendre dans leur poche le chapelet ! Les objets de piété sont devenus trop encombrants, trop lourds pour la poche des jeunes filles, des femmes trop légères. Des articles de vanité, d'artistiques petits miroirs, des porte-bonheur, des amulettes, des flacons, des mouchoirs parfumés, des écrits ou imprimés compromettants, cela ne pèse point et ne gène pas du tout. Mais le chapelet !!!! ô temps, ô mœurs !... Avec quelle dévotion, devant une telle Assistante, l'enfant dut égrener les Ave ! Pour elle, comme dirait le barde de Bretagne, le ciel était si bas, si bas qu'elle y voyait monter sa prière... Les vaniteuses intempestives remplissent toutes les conversations de leurs faits et gestes ; le vide de leur cerveau ou de leur cœur fait sans cesse sortir le pronom personnel, je, moi, de leur bouche pleine. La Dame, ne voulant se louer elle-même, demeurait muette au cours de la dizaine et n'ouvrait les lèvres qu'à la Doxologie, pour laisser échapper, comme trois cris d'amour, les trois invocations glorieuses au Père et au Fils et au Saint-Esprit...

 

Examen

 

Ne sommes-nous pas de ceux que décourage l'insuccès des premiers efforts personnels ? Constante, Bernadette se décida à quitter ses sabots, à traverser le canal, après avoir constaté l'inutilité des premières pierres jetées dans le ruisseau.... Quelle est notre constance dans l'apport humain que Dieu et les hommes attendent de nous ?... Un jour ou l'autre, dans le courant de notre vie, n'avons-nous pas entendu intérieurement, au fond de l'âme, sinon extérieurement, comme Bernadette, avec nos oreilles de chair, quelque grande rumeur ?... Rien ne bougeait pour nous, au dehors ; tout était bouleversé en nous, au dedans. Interrogeons nos souvenirs....

N'avons-nous pas une peur excessive des manifestations même normales du Surnaturel, et pour bannir cette peur qui, corrigée dans son outrance, nous assagirait à la façon des Saints, n'entretenons-nous pas puérilement en nous les lâches distractions, les coupables paresses, les sottes confiances ?... Quelle est notre dévotion au Saint-Esprit, l'indispensable Ouvrier de toute sanctification ? Vivons-nous, par l'exemption du péché, dans sa grâce habituelle ? Correspondons-nous à chacune de ses grâces actuelles ? Faisons-nous, avec son divin concours, usage de ses dons ?... Rien n'échappe à Bernadette : ni la rumeur renouvelée, ni l'agitation du buisson, ni le nuage couleur d'or.... Que voyons-nous, que sentons-nous, qu'entendons-nous, dans le monde du Surnaturel ?...

Si la Vierge ici présente, quoique cachée, se manifestait à nos yeux, nous accueillerait-elle comme Bernadette ? « Elle me regarda, disait l'enfant, me sourit et me fit signe d'avancer ». Que seraient pour nous ses regards, ses sourires, ses signes ?... Portons-nous habituellement le chapelet ?... Le récitons-nous avec la ferveur de Bernadette devant la Dame ?... Comment prononçons-nous le « Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto » après chaque dizaine ? Avons-nous pour les trois Personnes de l'adorable Trinité un respect un peu approchant de celui de la Vierge, à la Grotte ?... Que de résolutions à prendre sur tous ces points !...

 

Prière

 

O Notre-Dame, tout en chantant avec la nostalgie de l'exilé le cantique : « J'irai la voir un jour, au Ciel, dans ma patrie, oui, j'irai voir Marie, ma joie et mon amour », nous tenons à vous voir dès maintenant le plus possible à travers le nuage lumineux de la Foi !... Nous tenons aussi à ce qu'à notre vue, comme à celle de Bernadette, (car vous nous voyez tous mystérieusement, sans ombre;, vous ayez pour nous de gracieux sourires.... Rendez-nous persévérants dans les efforts humains, frappez nos âmes par de grands coups de grâce, livrez-nous tout entiers à l'Esprit, votre divin Époux, apprenez-nous l'art de vous plaire en effeuillant pour vous les Ave Maria, et méritez-nous de contempler, après notre mort, la Très Sainte Trinité, dans les siècles des siècles.

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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29 avril 2014

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

Le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes

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Veille du premier jour

L'arrivée à la Grotte

 

C'est donc à Lourdes que nous allons passer ce mois de mai tant désiré et enfin revenu. Pour le soin, souvent exagéré, du corps, on se ménage dans les stations balnéaires des cures d'eau, dans les stations climatériques des cures d'air. Remercions Dieu de nous avoir inspiré la pensée, fourni le moyen, d'entreprendre aux Pyrénées, en la station mystique la plus bienfaisante du monde, la cure d'âme dont notre esprit, notre volonté, notre cœur, plus ou moins fatigués, éprouvent le besoin. Quand on arrive au sommet des montagnes, dans les coins de forêt, sur la grève des plages, aux bords des sources, après lesquels on soupirait, la première chose qu'on fait, une fois installé en sa chambre d'hôtel, c'est de respirer en toute hâte le grand air, d'écouter le rythme, de regarder l'écume, de recevoir l'embrun des vagues, de se livrer, à l'orifice des fontaines, à d'impatientes libations. De même, sitôt arrivé à Lourdes, se hâte-t-on, avec une célérité plus légitime, de venir « voir le roc sauvage, où la Vierge un jour descendit, la Vierge au radieux visage qui nous console et nous bénit ». Et, tant qu'on a le bonheur de demeurer en cette ville sainte et d'y vivre en pèlerin, on fait de la Grotte le centre principal de ses journalières activités.

Ainsi ferons-nous, si vous le voulez, chaque jour de ce mois ! La Grotte de Massabielle explique d'ailleurs tout Lourdes, comme la grotte de Bethléem révéla aux Bergers tout le mystère de Noël, comme la grotte du jardin des Oliviers initia les trois Apôtres à l'agonie du Sauveur, comme le tabernacle, façon de grotte symbolique, contient toute l'économie cultuelle de nos églises par la présence de Jésus-Hostie....

Transportons-nous donc au 11 février 1858, et apprenons aujourd'hui de Bernadette elle-même les préliminaires de la Première Apparition.

« Le jeudi gras, il faisait froid et le temps était sombre. Après notre dîner, ma mère nous dit qu'il n'y avait plus de bois dans la maison, et elle s'en chagrinait. Ma sœur Toinette et moi, pour lui faire plaisir, nous nous offrîmes à aller ramasser des branches sèches sur le bord de la rivière. Ma mère nous répondit que non, parce que le temps était trop mauvais et que nous pourrions nous exposer à tomber dans le Gave. Jeanne Abadie, notre voisine et notre amie, qui gardait son petit frère à la maison et qui avait envie de venir avec nous, alla remettre son frère chez elle, et revint un moment après, en nous disant qu'elle avait la permission de nous accompagner. Ma mère se fit prier encore, mais voyant que nous étions à trois, elle nous laissa partir. Nous prîmes tout d'abord la rue qui conduit au cimetière, à côté duquel on décharge du bois, et où l'on trouve par moments des copeaux abandonnés.

Nous n'y trouvâmes rien ce jour-là. Nous descendîmes la côte qui mène près du Gave, et arrivées au Pont-Vieux, nous nous demandâmes s'il fallait aller vers le haut ou le bas de la rivière. Nous décidâmes d'aller vers le bas ; et prenant le chemin de la forêt nous arrivâmes à la Merlasse. Là, nous entrâmes dans la prairie de M. de Lafitte par le moulin de Savy. Une fois à l'extrémité de cette prairie, presque en face de la Grotte de Massabielle, nous fûmes arrêtées par le canal du moulin que nous venions de traverser. Les eaux de ce canal n'étaient pas fortes, car le moulin ne marchait pas, mais elles étaient froides, et, pour ma part, je craignais d'y entrer. Jeanne Abadie et ma sœur, moins peureuses que moi, prirent leurs sabots à la main et passèrent le ruisseau. Cependant lorsqu'elles furent de l'autre côté, ces drôles se mirent à crier au froid, et se baissèrent sur elles-mêmes pour réchauffer leurs pieds. Tout cela augmentait ma crainte, et je sentais que, si j'entrais dans l'eau, mon asthme allait me reprendre. Alors je priai Jeanne Abadie, qui était plus grande et plus forte que moi, de venir me passer sur ses épaules. « Oh ! Ma foi, non ! Répondit Jeanne ; tu n'es qu'une mignarde et une ennuyeuse, si tu ne veux pas passer, reste où tu es ». Ces drôles, après avoir ramassé quelques morceaux de bois sous la Grotte, disparurent le long du Gave ».

La première Apparition fut donc précédée pour Bernadette d'une contrariété. Un embarras matériel lui attirait une humiliation ; elle était traitée de mignarde, d'ennuyeuse. Ces aménités de langage ne sont-elles point aussi servies par le monde aux personnes qui font profession de piété ? Mignardes, ennuyeuses même, elles peuvent l'être, et le sont, pourquoi en disconvenir ? lorsque, dépourvues de l'habileté rudimentaire qu'ont les autres pour vaincre les obstacles, elles obligent leurs parents ou leurs amis, leurs serviteurs ou leurs servantes, à leur rendre des services dont, avec un peu d'intelligence et de bonne volonté, elles devraient se passer. Mais ces personnes, méticuleuses et importunes, ne représentent point la véritable piété. La piété véritable est, au contraire, large d'esprit et d'un commerce plein de délicatesses, de réserves et de charmes. Mais voilà ! Le monde ne se donne pas la peine de distinguer, et même, lorsque, comme Bernadette, nous nous heurtons à des difficultés réelles, il fait pleuvoir sur nous ses quolibets et ses ricanements.

C'est convenu : pour n'être ni mignard, ni ennuyeux, il faut être mondain. Heureusement, les contrariétés, grandes ou petites, suscitées par le monde, sont la rançon de prochaines récompenses, même temporelles. On s'applaudit alors d'avoir été traité de mignard, d'ennuyeux... Qui sait si vos assiduités au Mois de Marie ne vont point faire décocher contre vous, flèches peu malfaisantes, ces qualificatifs ? Réjouissez- vous, ce sont les préludes obligatoires des interventions du Surnaturel.

 

Examen

 

Quelles sont nos dispositions au début de ces exercices ? Ne les regardons-nous pas comme un usage de bon ton, comme un agréable passe-temps, comme une effusion de sentimentalité religieuse, au lieu d'y voir une série de pressantes invitations à la prière, à l'effort sanctificateur ?... Apprécions-nous le bienfait de cette cure d'âme qui commence, mille fois plus que les mondains et les mondaines n'apprécient les avantages corporels de leur séjour à la montagne, dans les bois, aux villes d'eaux, durant la belle saison que l'on devrait appeler souvent la saison laide du péché ?... Sommes-nous franchement décidés à suivre, quoi qu'il en coûte, le pieux traitement, le régime de vie plus sainte, prescrit par notre confesseur : sublime spécialiste, médecin des consciences dont la santé est à refaire ou à fortifier ?... Quelles prévenances avons-nous envers nos parents, surtout s'ils, sont tristes et dans le besoin ?... Bernadette, pour faire plaisir à sa mère, s'offrit, par un jour sombre et froid, à aller ramasser des branches sèches sur le bord de la rivière.... Avons-nous confiance en Dieu qui veille sur nos destinées à chaque instant de notre vie, et qui, nous crûssions-nous abandonnés, intervient en notre faveur, si magnifiquement ?... Le 11 février 1858 était, pour les Soubirous et leur fille, une date divine qu'ils ne soupçonnaient point.... Ah ! Si nous connaissions les grandes dates de la Providence sur nous !... Leur échéance est peut-être proche... Si nous savions, par notre docilité, les préparer...

 

Prière

 

O Notre-Dame, attirez-nous à vous, comme vous avez attiré, à son insu, Bernadette à la Grotte, vous proposant de vous montrer à ses regards. Quelle surprise vous lui réserviez, tout juste quand, son asthme la rendant raisonnablement craintive, elle encourait la raillerie de ses compagnes ! Surprenez-nous, pendant ce mois, par quelqu'une de vos gâteries maternelles, que nous importeront alors les critiques dont les superficiels, les vaniteux ou les jaloux pourront nous abreuver ?...

 

O Marie, conçue sans péché, Priez pour nous qui avons recours à vous.

Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.

 

Texte extrait du « Mois de Marie à la Grotte de Lourdes », Abbé Archelet, Librairie P. Lethielleux, Paris, 1908

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12 avril 2014

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 7/7

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 7/7

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Sixième Semaine de Carême

Semaine Sainte

 

Dimanche des Rameaux et de la Passion

13 avril

 

Méditation

Le Bienheureux Abbé Edouard Poppe, béatifié par Jean Paul II en 1999, fut un ardent disciple du Crucifié. Il nous aide à aimer la Croix, source de joie et de vie éternelle : « Mon Dieu, je me livre à Vous, moi qui n'ai même pas gravé le Calvaire, moi qui ose à peine regarder la Croix et qui ne l'ai pas encore embrassée. Je me ferai à l'austère pensée qu'il faut souffrir et s'attacher à la Croix avec Vous. Je me rappellerai chaque matin, au lever, le devoir de souffrir, et je m'empresserai d'embrasser Vos Plaies sur mon crucifix. Marie, ma Mère, je Vous ai tout donné ; arrangez, disposez tout en moi de façon que je sois prêt à la souffrance. Aimer sans souffrir est aussi vain que souffrir sans aimer... La paix nous dispose à la Croix. Il est dangereux d'oublier, au temps de la consolation, la venue prochaine de la Croix... hélas, nous ne sommes pas encore acclimatés à la rigueur de la Doctrine Evangélique : « Qui veut être mon disciple, qu'il prenne sa croix ». Jésus, je Vous en supplie, rendez Votre sanglant Crucifiement si présent à mon âme que je m'enflamme d'amour et d'une sainte ardeur à Vous suivre, en sorte que je ne cherche plus que la Croix et l'oubli ici-bas. Là-haut, ces croix se changeront en gloire, en bonheur et en ravissement ».

 

L'amour d'une mère

Maylenn, a fait une tentative de suicide en décembre 2001. ayant préféré la vie chaotique des gangs à la misère de ses proches, elle a quitté le foyer familial et sombré petit à petit dans l'engrenage de la rue. Désespérée d'avoir un jour la force de s'en sortir, elle a préféré ingurgiter une boîte de médicaments pour disparaître plutôt que de demander pardon. Maylenn était dans un état semi-comateux. Elle gardait les yeux fermés mais son corps réagissait de temps en temps. Nous étions désarmés. Soudain l'éducatrice qui l'avait suivie se leva : « Je pars chercher sa maman. Je sais où la trouver. Il faut qu'elle vienne ». Elle revint deux heures après, accompagnée de la maman, affolée. Elle approcha de sa fille et lui dit d'une voix tremblante d'émotion : « Maylenn, ma chérie, pourquoi as-tu fait ça ? Je t'aime tant. S'il te plaît reviens-nous ». Puis elle lui prit calmement la main et la serra très fort contre son cœur. Aussitôt nous vîmes couler de chaudes larmes des yeux de notre jeune désespérée. C'était incroyable, Maylenn semblait se battre contre l'inéluctable et le miracle eut lieu : défiant tous les pronostics médicaux, l'empoisonnement fut enrayé et l'injection jugulée. Aujourd'hui Maylenn a retrouvé les siens. Sa réconciliation est le fruit magnifique de l'amour d'une maman.

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Lundi Saint

14 avril

 

Toujours plus pauvres

En 1649, la Fronde fait se tarir beaucoup de petits ruisseaux d'où provenaient les ressources. Certaines nourrices rapportent les enfants parce que les salaires ne sont pas payés. Le pain, les vêtements et l'argent font défaut. Seules les dettes grandissent. Vincent veut une fois encore réunir les Dames. Beaucoup disent ne plus avoir d'argent. Mais elles ont encore beaucoup de bijoux, biens, cadres de prix, tapisseries multicolores, habits et serviteurs. Et une fois de plus, Vincent sait les persuader.

 

À l'école de Saint Vincent

« Chaque chose produit comme une espèce et image de soi-même, ainsi qu'on voit dans une glace un miroir, qui représente les objets tels qu'ils sont : un visage laid y paraît laid, et un beau y paraît beau. De même les bonnes ou les mauvaises qualités se répandent au-dehors ; et surtout la Charité, qui est d'elle-même communicative, produit la Charité ; et un cœur vraiment embrasé et animé de cette vertu fait ressentir son ardeur, et tout ce qui est dans un homme charitable respire et prêche la Charité ».

 

Parole de Dieu

« Contre toi s'avance un destructeur. Monte la garde au rempart, surveille la route, ceins-toi les reins, rassemble toutes tes forces » (Nahum 2, 2).

 

Dans ma vie

Par nature, l'amour pour les créatures est limité et le nombre des objets entre lesquels il se partage l'affaiblit. Notre humanité a besoin de la Force de l'Esprit Saint pour aimer de l'amour même de Dieu. La Bonté de Dieu suffit à tout, dépasse tout. Dieu a des milliards d'enfants et pourtant il les aime d'un amour unique, infini et débordant. Tout l'amour qui est en nous est participation à cet éternel Amour. Laissons la Sainte Trinité faire son œuvre de divinisation de notre âme. Notre amour sera alors vrai et, avec Saint Vincent, nous n'aurons plus peur de prendre les pauvres dans nos bras.

 

Résolution

Attentif à ceux qui me sont confiés, par la vigilance et la prière, je ferai en sorte de les protéger des attaques de l'ennemi. J'exercerai ainsi la responsabilité qui est la mienne à l'égard de mes enfants, de mes semblables, des plus vulnérables.

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Mardi Saint

15 avril

 

En mission

Tout homme a un point faible. Les pauvres sont le point faible de Vincent. Il ne peut refuser l'appel des esclaves de Tunis et d'Alger, pas plus que celui de Madagascar. Ses missionnaires partent bientôt pour Tunis et Alger où se trouvent des dizaines de milliers d'esclaves Chrétiens. À Madagascar ils ont pour mission de s'occuper de la vie chrétienne des colons Français et de l'évangélisation des Malgaches. En diverses vagues, Vincent y envoie vingt-cinq missionnaires.

 

À l'école de Saint Vincent

« Nous courons après la science comme si tout notre bonheur en dépendait. Malheur à nous si nous n'en avons ! Il faut en avoir, mais en suffisance, il faut étudier, mais sobrement. D'autres affectent l'intelligence des affaires, de passer pour gens de mise et de négociation au-dehors. C'est à ceux-là que Dieu ôte la pénétration des vérités Chrétiennes : aux savants et aux entendus du monde. À qui la donne-t-Il donc ? Aux simples du peuple, aux bonnes gens. Nous vouons cela vérifié dans la différence qu'on remarque en la Foi des paysans et la nôtre. Ce qui me reste de l'expérience que j'en ai est le jugement que j'ai toujours fait que la vraie religion, la vraie religion. Messieurs, la vraie religion est parmi les pauvres ».

 

Parole de Dieu

« Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor au Ciel ; puis, viens, et suis-moi » (Marc 10, 21).

 

Dans ma vie

Le grand avantage de la vie Chrétienne c'est d'avoir un Maître Divin aux pieds duquel nous pouvons recourir quand nous le voulons. Sans doute, nous avons notre Saint Patron, notre Bon Ange, notre confesseur, notre conjoint, des amis... Mais le Maître Suprême est le Bien-Aimé qui suivait avec une immense affection Sainte Marie Madeleine. Venons à Lui, enivrons-nous de Son Sang, plongeons-nous dans la Source intarissable qui jaillit de Son Côté, de Son Cœur qui a tant aimé les hommes. Cœur Sacré de Jésus, inondez-nous de Vos douceurs, guérissez nos âmes, donnez-nous la paix.

 

Résolution

Pourquoi ne pas profiter du « grand nettoyage de printemps » pour mettre de côté ce qui ne m'est pas utile à la maison afin de le partager avec ceux qui n'ont pas ou peu ? Une fois le sac rempli, j'ajouterai une chose, une « babiole » ou un vêtement qui me plaît bien et je donnerai le tout.

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Mercredi Saint

16 avril

 

Dans les épreuves

La chose qui accable le plus Vincent est le manque de nouvelles. Ses fils sont loin. Ils ne savent rien d'eux. Il prie et espère. Quand, dans l'été 1657, un bateau arrive à Nantes, il en parle à sa communauté : « Nous avons su qu'un bateau est arrivé à Nantes, mais n'ayant reçu aucune nouvelle, nous attendions pour savoir l'état de nos confrères lointains. Sont-ils morts ? Sont-ils vivants ? Nous ne le savons pas. En quelque état qu'ils soient, prions Dieu pour eux. Et quand bien même il serait vrai qu'ils fussent morts, devrions-nous pour cela abandonner cette œuvre, cette terre qu'eux et ceux qui les ont précédés ont commencé à défricher ? Ô Jésus, il faut bien s'en garder ».

 

À l'école de Saint Vincent

« C'est Dieu qui m'a fait l'honneur de m'appeler, il faut donc que j'écoute Sa voix ; c'est Dieu qui m'a destinée à ces exercices charitables, il fait donc que je m'y applique ». Il n'a pas voulu, Mesdames, que vos yeux aient vu le Sauveur, comme ceux de Saint Syméon ; mais Il veut que vous entendiez sa voix pour aller où Il vous appelle, sinon aveuglément, comme Saint Paul, du moins avec joie et tendresse, car de l'entendre et de n'y point répondre, ce serait vous rendre indigne de la grâce de votre vocation ».

 

Parole de Dieu

« Je suis la Résurrection, qui croit en Moi, fut-il mort, vivra ; et quiconque vit en croit en Moi ne mourra jamais » (Jean 11, 25-26).

 

Dans ma vie

Pour bien prier, il faut avoir l'esprit attentif et le cœur libre. Trop parler conduit à d'inutiles distractions : nous sommes comme une ville dont les remparts seraient ouverts de tous côtés, nuit et jour. À ce recueillement de l'intelligence, joignons le détachement du cœur. Pour rejoindre celui que son cœur aime, l'âme doit rejoindre la chambre haute et briser les liens qui le retiennent à l'esprit du monde. L'adage Cartusien Soli Deo, c'est-à-dire « Dieu seul », parle à toute âme éprise de Dieu : en amour on ne partage pas. Nous serons alors moins distraits et davantage transparents à la grâce.

 

Résolution

Où en suis-je de ma relation avec mes beaux-parents, avec les « pièces rapportées » (valeurs ajoutées!) de ma famille ? Est-ce que je donne des nouvelles ? Il n'est pas trop tard pour le faire, pour renouer un contact, donner un pardon...

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Jeudi Saint

17 avril

 

À l'approche de la mort

Vincent vit jusqu'à un âge fort avancé. On a l'impression que son lent vieillissement, comme son attachement à la vie, sont déterminés par sa volonté de ne pas abandonner le service. Jusqu'à la fin, il veut rester à son poste de travail. C'est surtout à partir de 1659 que sa santé se détériore. Il ne peut plus descendre à l'église et doit se résigner à célébrer la Messe dans la Chapelle de l'infirmerie. Plus tard, la faiblesse de ses jambes l'empêche de se tenir debout et de célébrer la Messe. On transforme alors la chambre contiguë à la sienne en Chapelle.

 

À l'école de Saint Vincent

« Faites out le bien que vous voulez, si vous ne le faites pas bien, il ne vous profitera de rien Saint Paul nous l'a enseigné. Donnez vos biens aux pauvres, si vous n'avez pas la Charité, vous ne faites rien, non donneriez-vous même vos vies... il faut imiter le Fils de Dieu, qui ne faisait rien que par le motif de l'Amour qu'Il avait pour Dieu Son Père... Toutes vos actions doivent tendre vers ce même amour ».

 

Parole de Dieu

« Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le Royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou de l'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu » Marc 10 23-25).

 

Dans ma vie

Saint Vincent avait choisi Marie pour Reine de son cœur et de son apostolat. L'amour qu'il avait pour Elle donnait des ailes à son apostolat, à son action auprès des affamés. Le visage de Saint Vincent de Paul parle à tous de bonté. C'était l'homme de la bonté. Une explication est possible : il avait tellement l'expérience de la Bonté Maternelle de Notre Dame, sa Mère du Ciel, qu'il était pétrit de douceur et d'attention. En remettant à Marie nos bonnes œuvres, nos apostolats, nous sommes sûrs qu'ils seront protégés. Le manteau de Notre Dame est vaste comme le monde.

 

Résolution

Qu'est-ce que bien vivre ? Certains pauvres et malades vivent mieux que nombre de bien portants... Pourquoi ? Parce qu'ils ont choisi de recevoir leur jeunesse véritable de Celui qui est dans rides depuis l'aube des siècles. Aussi, aujourd'hui, je décide d'aller à la Messe ou, le cas échéant, de vivre une communion de désir, pour vivre vraiment.

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Vendredi Saint

18 avril

 

Sans une plainte

Les souffrances intenses le consument peu à peu. Sa seule plainte consiste en pieuses exclamations. Son visage toujours doux et affable ne laisse pas soupçonner la souffrance qu'il endure. Il dit à ses visiteurs : « Notre Seigneur a bien plus souffert que moi ». Et encore : « Ce n'est rien comparé à ce que mes péchés m'ont mérité ». De sa chambre il continue à recevoir, à écrire, à donner des conseils. La nuit il souffrait souvent d'insomnies et le jour il s'assoupit souvent.

 

À l'école de Saint Vincent

« Si le Fils de Dieu en Sa conversation paraissait si bon, combien plus a-t-Il fait éclater Sa douceur en Sa Passion ! Ayons donc cet exemple et ne quittons jamais de vue la mortification de Notre Seigneur, puisque nous sommes obligés, pour Le suivre, de nous mortifier après Lui. Formons nos affections sur les Siennes, afin que Ses pas soient la règle des nôtres dans la voie de la perfection. Les Saints sont saints pour avoir marché sur Ses traces, pour avoir renoncé à eux-mêmes et s'être mortifiés en tout. La mortification est une grande aide dans le chemin de la prière ».

 

Parole de Dieu

« Heureux est l'homme, celui-là qui ne va pas au conseil des impies, ni dans la voie des égarés ne s'arrête, ni au banc des rieurs ne s'assied, mais se plaît dans la Loi de Yahvé, et murmure Sa Loi jour et nuit ! » (Psaume 1, 1-2).

 

Dans ma vie

Le Christ ressuscité est venu pour racheter ceux qui ont confiance en Lui, « afin que ceux qui ont confiance en Votre Bonté, soient délivrés de toute adversité », dit une Collecte de la Messe. En effaçant le péché originel, Jésus a brisé le pacte qui nous liait à l'Enfer et nous pouvons échapper, si nous le voulons, aux griffes du Démon. Bénissons notre Dieu qui n'a pas craint d'envoyer Son Fils pour nous sauver. Quelle belle leçon ! À nous maintenant de donner notre vie pour nos frères en leur annonçant par notre parole, mais surtout par notre exemple, l'Evangile de la Vie Eternelle.

 

Résolution

Je décide d'offrir joies et contrariétés de cette journée pour le Souverain Pontife. Pour que le Seigneur lui donne la grâce et la force de gouverner la Barque de Pierre avec prudence et fidélité à la Doctrine Catholique. Et je renouvellerai intérieurement mon affection filiale envers lui.

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Samedi Saint

19 avril

 

Son dernier souffle

Le dimanche 26 septembre, il reçoit, au milieu de sa communauté, le Sacrement des malades, après quoi il ne fait que répéter « Dieu viens à mon aide » et « Jésus ». Il professe sa Foi et bénit ses enfants. Le 27, vers quatre heures du matin, à l'heure où habituellement il se levait, il entre en agonie. « Il mourut dans sa chaise, près du feu, tout habillé, sans effort ni convulsion. L'agonie, loin de défigurer ses traits, semblait lui avoir donné une beauté et une majesté, dont tout le monde s'étonnait ». Ainsi meurt celui que les pauvres vénéraient comme leur père, celui déjà entré dans la légende par ses services rendus aux pauvres, à l'Eglise et à la France.

 

À l'école de Saint Vincent

« Ressouvenez-vous que nous vivons de Jésus-Christ par la mort de Jésus-Christ et que nous devons mourir en Jésus-Christ par la vie de Jésus-Christ et que notre vie doit être cachée en Jésus-Christ et pleine de Jésus-Christ et que pour mourir comme Jésus-Christ, il faut vivre comme Jésus-Christ. Nous sommes en cette vocation fort conformes à Notre Seigneur Jésus-Christ qui, e semble, avait fait son principal, en venant au monde, d'assister les pauvres et d'en prendre soin. Et si l'on demandait à Notre Seigneur : « Qu'êtes-Vous venu faire en cette terre ? « Assister les pauvres. « Autre chose ? », « Assister les pauvres ! »

 

Parole de Dieu

« Il est trois choses que mon âme désire, qui sont agréables à Dieu et aux hommes : l'accord entre frères, l'amitié entre voisins, un mari et une femme qui s'entendent bien » (Siracide 25, 1).

 

Dans ma vie

Saint Vincent, sentant sa mort prochaine, était émerveillé par la puissance transformante de la grâce, à condition que l'homme ouvre son cœur à Dieu. Il contemplait les esprits célestes en adoration devant le Tombeau du Fils de Dieu, Tombeau devenu vide par l'extraordinaire miracle de la Résurrection. Saint Vincent méditait alors sur le mystère insondable de l'infinie Miséricorde envers la nature humaine à laquelle le Sauveur s'est unie, en la préférant à la nature angélique. C'est dire si notre race déchue à trouvé la grâce après de Dieu.

 

Résolution

Voulant servir la joie de mes frères, de ceux avec lesquels j'ai du mal à communiquer, je vais chercher à leur faire plaisir et à les écouter en me décentrant de moi-même, de mes petites idées, de mon moi. Et je leur sourirai.

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Dimanche de Pâques

Résurrection du Seigneur

Christ est ressuscité !

20 avril

 

Méditation

En 1978, au terme d'une longue et douloureuse maladie, s'éteignit un jeune Franciscain Français, le Frère Marie-Emmanuel de la Croix. Ceux qui l'ont croisé ont reconnu en lui les traits d'une belle figure, témoignant de la Résurrection jusqu'au bout. Voici quelques lignes de son testament spirituel qui se présente comme une supplique au Père : « Accordez-moi la grâce d'endurer avec patience et douceur Vos mystères douloureux en cet exil, afin d'avoir très vite accès à Votre gloire éternelle, car je sais bien que seul le chemin de la croix conduit à la porte du Ciel. C'est un bien raide sentier, il est vrai, mais l'assurance de Votre Amour inébranlablement fidèle me ramène sans cesse et inflexiblement à Vous qui voulez dispenser Vos trésors à ceux qui Vous aiment. Donnez-moi de rester toujours das l'humilité et l'obéissance à Votre Loi et d'accomplir ce que je Vous ai refusé dans ma faiblesse et mes égarements, de participer à Votre Sacerdoce éternel, afin de m'offrir sans cesse – par Jésus et Marie – Père, tout envahi par Vous, et chanter l'abîme de Vos Miséricordes in aeternum ».

 

L'identification au Christ

Il faut prier... J'aperçus la peur dans ses yeux. Un regard teinté d'une angoisse terrible. Darwin, notre jeune enfant de la rue atteint de la myopathie de Duchenne, était au crépuscule de sa vie. Nous avions vu la maladie évoluer petit à petit au cours des sept années passées à la Fondation. Notre petit héros qui ne parlait pas de son infirmité comme d'une maladie, mais la comprenait comme une mission, lui qui avait, dans son âme et dans son corps, une intimité avec le Crucifié que peu de grands priants connaissent, notre jeune Saint s'empoisonnait le sang petit à petit. Il allait bientôt s'éteindre et recevoir la couronne de lauriers qui ne se flétrit pas. Nous lui soutenions la main afin qu'il puisse écrire sur un cahier posé devant lui. Péniblement, avec une écriture maladroite, il m'écrit deux petites phrases : « Un immense merci » et « Je suis très heureux ». Bien plus que de simples mots, c'est un testament qu'il m'a ainsi laissé. Une joie irradiait effectivement de lui, une joie authentique. Une joie qui brillait au cœur de sa souffrance. Une joie inexplicable mais bien réelle. Darwin avait tout – extérieurement – pour être malheureux, même désespéré, mais il embrassait intérieurement une joie parfaitement spirituelle.

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Prière à Saint Vincent de Paul

Saint Vincent de Paul, apôtre et témoin de la Charité du Christ, donnez-nous d'aimer Dieu aux dépens de nos bras et à la sueur de nos visages. Aidez-nous à nous abandonner à Sa Providence, fidèles à découvrir Son action dans tous les événements de notre vie. Soutenez-nous dans notre désir de discerner et d'accomplir la Volonté de Dieu. Obtenez-nous un cœur tendre et compatissant aux lisères et aux souffrances des autres, spécialement des plus démunis de ce monde. Accompagnez-nous dans notre service des hommes et intercédez auprès du Fils de Dieu, pour que nous devenions dans notre travail, notre famille, notre quartier, notre paroisse, nos communautés, des passionnés de Son Evangile d'Amour. Amen.

 

Texte extrait du hors série de Parole Prière « Mon Carême avec Saint Vincent de Paul ». Pour vous le procurer ou vous abonner, cliquer ici

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Rendez-vous le 30 avril pour le Mois de Marie à la Grotte de Lourdes.

Pour recevoir les méditations et prières du Mois de Marie dans votre boite mail, chaque semaine jour du mois de mai, abonnez-vous à la newsletter d'Images Saintes.

5 avril 2014

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 6/7

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 6/7

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Cinquième Semaine de Carême

 

Cinquième Dimanche de Carême

Dimanche 6 avril

 

Méditation

Le Carême est un temps de réforme intérieure, de lutte contre soi-même. Pour cela, nous disposons d'armes de « destruction massives des péchés mortels et véniels » : le Sacrement de Pénitence. Nous avons aussi quelques bazookas dans ce que l'on appelle les Sacramentaux : un Signe de la Croix, une bénédiction, une consécration, un pèlerinage... pourront nous aider à vaincre ces péchés que nous faisons sans trop de gêne. En effet, il est difficile de ne pas rendre à son ennemi, cela semble tellement anormal, et pourtant... On ne peut vaincre le mal par le mal. Notre victoire serait alors une défaite. L'orgueil peut rendre colérique : comment ! On me fait cela ! À moi ! Si devant l'injustice notre premier réflexe sera l'indignation, le deuxième acte du drame consistera en un retour à la raison, en prenant de la distance, en invoquant le Prince de la Paix. Avec Saint Paul, nous tâcherons de ne pas rendre le mal pour le mal mais essaierons de vaincre le mal par le bien. Notre colère changera progressivement pour devenir action de grâce devant les dons de Dieu, et bénédiction à l'endroit du frère qui fut à l'origine d'un premier mouvement de colère. Sans oublier de se confesser régulièrement...

 

La Providence

Mario est un enfant de onze ans qui a rejoint de lui-même la fondation. Il vivait avec sa maman qui se prostituait tous les soirs près d'un centre commercial. Elle ne voulait pas de lui et le lui faisait lourdement sentir. Lorsque nous lui avons ouvert la porte, sa bouche était ensanglantée. Elle avait frappé fort, cette fois-ci. Mario entra et se mêla aux autres enfants sans difficulté. Pourtant un jour, à la surprise de tous, il fugua subitement sans raison apparente. De retour en paroisse le soir, j'étais chargé de reposer au Tabernacle le Très Saint Sacrement. Priant quelques instants avant, j'avais une intention de prière toute trouvée : « Mon Dieu, s'il Vous plaît, faites revenir Mario à la fondation. Qu'il ne lui arrive rien dans la rue ». Eh bien, je n'ai pas eu le temps de récupérer la clé du Tabernacle à la sacristie que le bedeau s'approche de moi et me dit : « Mon Père, il y a un enfant qui vous demande dehors ». Prière entendue. C'était Mario. J'ai assisté ensuite à une scène pleine d'émotion : Mario, pieds sales et visage barbouillé, est venu se mettre à genoux, tout près de l'ostensoir, à mes côtés. Puis, prenant un petit temps de prières, il joignit ses mains, ferma un instant ses yeux et murmura : « Jésus, prenez soin de maman ».

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Lundi de la Cinquième Dimanche de Carême

Lundi 7 avril

 

C'est Dieu qui est à l'oeuvre

Le courage de ses missionnaires l'empêche de vieillir. Mais quel est le secret de la vie des Missionnaires ? Pour Vincent, en premier lieu, c'est la conviction que tout est l'oeuvre de Dieu : « Qui est-ce qui nous a appliqués aux missions, aux ordinands, aux conférences, aux retraites, etc ? Est-ce moi ? Nullement. Est-ce Monsieur Portai, que Dieu a joint à moi dès le commencement ? Point du tout, car nous n'y pensions point, nous n'en avions fait aucun dessein. Et qui est-ce donc qui est l'auteur de tout cela ? C'est Dieu, c'est Sa Providence Paternelle et Sa pure Bonté ».

 

À l'école de Saint Vincent

« Ce grand Dieu a voulu mettre en nous le germe de l'amour, qui est la ressemblance. Cet amoureux de nos cœurs, voyant que, par malheur, le péché avait gâté et effacé cette ressemblance, a voulu rompre toutes les lois de la nature pour réparer ce dégât, mais avec un avantage si merveilleux qu'il ne s'est pas contenté de mettre en nous la ressemblance et la caractère de sa divinité, mais même Il a voulu, dans le même dessein que nous l'aimassions, se faire semblable à nous et se revêtir de notre humanité ».

 

Parole de Dieu

« Nul n'a jamais vu Dieu ; le Fils Unique, qui est dans le Sein du Père, Lui, l'a fait connaître » (Jean 1, 18).

 

Dans ma vie

Si nous désirons être aimés, ce qui est totalement légitime, il nous arrive cependant de succomber à la tentation de vouloir paraître parfaits aux yeux de notre entourage. Nous fermons les yeux sur nos imperfections et jouons un rôle : celui d'un être sans aspérités, qui ne dit non à personne, pour faire bref nous cherchons à plaire coûte que coûte. Jésus Lui-même ne répondit pas lorsque, Lui, le Parfait par excellence, était accusé de tous les maux durant les heures de Sa Passion. Il choisit d'aimer en donnant Sa Vie, en épousant un Supplice terrible : Sa Crucifixion. Il était tellement défiguré... Comment pouvait-Il plaire ? Et pourtant, c'est par Ses blessures que nous sommes guéris.

 

Résolution

Programmer la visite d'une personne seule. Tendre la main c'est saisir celle du Christ qui, par la médiation du pauvre, me relève. Je reviendrai d ma visite le cœur rempli d'amour et désireux de me donner davantage encore.

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Mardi de la Cinquième Semaine de Carême

Mardi 8 avril

 

Les Filles de la Charité

Vincent ne veut pas que l'apostolat soit l'apanage exclusif des hommes. Il désire faire un front unique, commun et compact. C'est pourquoi il y engage les femmes. Pour cet engagement il met en place deux moyens. Le premier est celui des « Charités ». Fondées à Châtillon en 1617, elles ont un accroissement imprévisible. Les plus grands noms de l'aristocratie Française en font partie. L'autre moyen est les Filles de la Charité.

 

À l'école de Saint Vincent

« Vous devez porter aux pauvres malades deux sortes de viandes : la corporelle et la spirituelle. Servant les pauvres, on sert Jésus-Christ. Ô, que cela est vrai ! Vous servez Notre Seigneur Jésus-Christ en la personne des pauvres. Et cela est aussi vrai que nous sommes ici. On ira dix fois par le jour voir les malades, et dix fois par jour, on y trouvera Dieu. Comme dit Saint Augustin, ce que nous voyons n'est pas ici assuré, parce que nos sen nous peuvent tromper ; mais les vérités de Dieu ne trompent jamais. Allez voir de pauvres forçats à la chaîne, vous y trouverez Dieu ; servez ces petits enfants, vous y trouverez Dieu ».

 

Parole de Dieu

« Oui, Je vais regagner Ma Demeure, jusqu'à ce qu'ils s'avouent coupables et recherchent ma Face : dans leur détresse, ils Me rechercheront » (Osée 5, 15).

 

Dans ma vie

Le malheur de l'homme vient de son entêtement à ne pas vouloir réfléchir, à ne pas se poser les questions qui devraient s'imposer à tous. L'interrogation du « pourquoi » a laissé bien souvent la place à celle du « comment ». « Si tu savais le don de Dieu » nous suggère Saint Vincent de Paul. Entendons notre Rédempteur qui, sur le point de mourir, manifeste l'immense soif qu'Il a de voir Son immolation profiter à toutes les âmes. Demandons-Lui la grâce de comprendre ce qu'un chartreux appelait : « la véhémence de ce divin Sitio (ou « J'ai soif »)... et d'y répondre par une Charité sans borne.

 

Résolution

Offrir une contradiction pour un défunt de ma famille, une personne que j'ai connue et aimée. L'oubli est un manque d'amour. La mémoire du cœur restaure les liens entre les êtres, par-delà la mort, dans le Christ.

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Mercredi de la Cinquième Semaine de Carême

Mercredi 9 avril

 

Louise, fondatrice à son tour

À partir de 1624, Vincent fait la connaissance de Louise de Marillac, une jeune veuve se sentant depuis longtemps appelée par les Ordres. En 1629, elle fait savoir à Vincent qu'elle se sent poussée à se donner aux pauvres. Elle commence à visiter les « Charités ». C'est ainsi que, visitant les « Charités » Louise s'aperçoit qu'il manque quelque chose au service des Dames. Elles sont engagées, elles y consacrent temps, donation et douceur. Elles donnent beaucoup et même tout. Mais elles ne donnent pas leur vie. Selon Vincent il est nécessaire qu'il y ait des personnes consacrées à plein-temps au service des pauvres. C'est cette œuvre qu'il confie à Louise.

 

À l'école de Saint Vincent

« Cela mes Sœurs, parle de soi-même, c'est-à-dire que vous devez traiter les pauvres avec une grande douceur et respect, pensant qu'ils vous doivent ouvrir le Ciel ; car les pauvres ont cet avantage d'ouvrir le Ciel ; (…) Il faut donc les traiter avec douceur et respect, vous souvenant que c'est à Notre Seigneur que vous rendez ce service, puisqu'il le tient fait à Lui-même... S'il est malade, je le suis aussi ; s'il est en prison, j'y suis ; s'il a des fers aux pieds, je les ai avec lui ».

 

Parole de Dieu

« Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux » (Matthieu 5, 3).

 

Dans ma vie

Ce qui est beau, bien et vrai attire l'amour. Pourtant, nous nous détournons souvent de Dieu. Notre premier mouvement ira d'abord vers lui, mais notre raison raisonnante, empêchée par le diable de se jeter pleinement en Dieu, nous fait retourner en arrière. Et nous disons alors avec le prince païen pourtant aidé par le Prophète Elisée : « Est-ce que les fleuves de Damas ne sont pas meilleurs que les eaux d'Israël ? » Nous hésitons. Et pourtant Dieu nous a rendus capables de Lui, selon la belle formule de Saint Augustin. Capax Dei. Retournons-nous vers Lui et cessons de boire aux eaux troubles, stagnantes, qui abreuvent le monde.

 

Résolution

Dans une conversation, un débat, je veillerai à « la mettre en veilleuse » en écoutant mon prochain et en estimant son propos. lorsque le service de la Vérité l'imposera, j'apporterai ma contribution, en toute simplicité. Humblement.

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Jeudi de la Cinquième Semaine de Carême

Jeudi 10 avril

 

Un père et un frère

Pour l'amélioration de la vie du Clergé, il importe de rappeler les « conférences du mardi ». Cette appellation vient du fait que, dès 1633, commencent à Paris des rencontres d'ecclésiastiques qui, sous la direction de Vincent, prient et ensuite mettent en commun leur pensées et leurs convictions sur leur manière d'être Prêtre. Ensemble, ils s'encouragent en partageant. Lorsqu'ils sortent de ces rencontres, tous sont galvanisés et pleins de courage.

 

À l'école de Saint Vincent

« Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et Sa Justice, et toutes les choses don vous avez besoin vous seront données par-dessus. Notre Seigneur nous ayant recommandé cela, nous devons nous y attacher ; Il le veut et c'est à nous d'être attentifs à Ses Paroles et à nous donner à Sa Majesté ! Cela dit soin, cela dit action. Cherchez Dieu en vous, car Saint Augustin avoue que, pendant qu'il a cherché hors de lui, il ne l'a pas trouvé. Cherchez-Le en votre âme, comme en Sa demeure agréable. Il faut la vie intérieure, il faut la tendre là. Si on y manque, on manque tout ».

 

Parole de Dieu

« Or, en ces jours-là, Il s'en alla dans la montagne pour prier, et Il passa toute la nuit à prier Dieu. Puis le jour venu, Il appela Ses Disciples et en choisit douze » 'Luc 6, 12).

 

Dans ma vie

Contemplons le Seigneur Jésus qui sourit à notre âme et lui fait envisager la possession d'un inestimable trésor : Lui-même. Demandons la grâce de fixer notre attention et notre regard là où est ce trésor. Mais au fond pourquoi est-ce un trésor ? Tout simplement parce qu'en Jésus nous avons les promesses de la vie éternelle. Il est à l'origine de notre vie et à son terme. De la même façon que Saint Vincent voulut aider ses confrères à reprendre conscience de la grâce de son Sacerdoce, Jésus nous invite chaque jour à nous plonger en Lui pour nous ressaisir dans notre grâce baptismale. Qu'Il en soit béni.

 

Résolution

Je prierai mon bon Ange de retenir toute parole ou tout geste déplacé qui pourrait advenir. C'est une bonne méthode pour éradiquer la tentation. Mon bon Ange Gardien, veillez sur moi et tenez-moi par la main durant cette journée.

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Vendredi de la Cinquième Semaine de Carême

Vendredi 11 avril

 

Sur tous les fronts

En 1636, quand arrive la nouvelle que les Espagnols sont devant Corbie, Vincent dit aux siens : « Voici le temps de la pénitence puisque Dieu afflige son peuple ». Et par solidarité avec les petits, il demande aux siens de fortes privations. Le bon pain disparaît de la table pour trois ou quatre ans. La guerre s'est étendue, elle a enflammé des régions entières. Vincent envoie des missionnaires pour fonder les « Charités » et amener les habitants à s'aider. Il envoie du grain, des habits et des charrues.

 

À l'école de Saint Vincent

Ce chemin nous est donné par Dieu Lui-même, car sans Lui, nous ne pouvons rien, et comme le dit si bien l'Apôtre : suivez la voie de l'Amour, à l'exemple du Christ qui vous a aimés. Nous savons, à la suite de nombreux Pères de l'Eglise et Saints de notre histoire, que notre Charité est toujours en devenir, elle est toujours appelée à grandir en perfection évangélique. Elle nous fait prendre conscience d'une progression nécessaire sur le chemin de l'amour vers les pauvres au chemin pour les pauvres, puis du chemin pour les pauvres au chemin avec les pauvres. Oui... la Charité peut toujours grandir, jusqu'à l'infini ».

 

Parole de Dieu

« Je suis ton serviteur et le fils de ta servante, un homme faible et de vie éphémère » (Sagesse 9, 5).

 

Dans ma vie

Le trésor de l'amitié sans faille se trouve dans la relation de communion que nous entretenons avec Dieu. Dieu seul est notre véritable Ami et toute amitié réelle « transite » par lui. L'expérience de l'amitié n'est possible que si elle est portée par la vérité, vérité sur la vocation de l'homme et de la femme, et finalisée par le bien de chacun. L'amitié ne doit pas répondre à un besoin d'exclusivité mais au contraire ouvrir sur les autres pour porter le Christ. Le vase d'argile que nous sommes nécessite des précautions quant à son usage : soyons délicats les uns envers les autres.

 

Résolution

La vie est un don de Dieu et la mort le passage vers Lui. Peut-être mourrai-je aujourd'hui... Qu'à cela ne tienne ! Je vivrai cette journée comme si c'était la dernière, simplement, en mettant le plus d'amour en tout et en rendant grâce.

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Samedi de la Cinquième Semaine de Carême

Samedi 12 avril

 

Les enfants abandonnés

À Paris beaucoup d'enfants sont abandonnés à la naissance. Les maigres moyens mis en œuvre ne permettent pas de faire front aux exigences de tant d'existences sans défense. Beaucoup meurent, certains sont pris et estropiés par des mendiants sans pitié qui contraignent ces pauvres créatures à mendier. Vincent s'occupe de ce problème. Les Dames ne sont pas d'accord pour se charger d'une telle œuvre. N'est-ce pas là favoriser les mauvaises mœurs ? Et puis, l'oeuvre demande des dépenses énormes. Malgré tout, l'oeuvre débute en 1638. d'abord il y eut peu d'enfants mais leur nombre croît vite.

 

À l'école de Saint Vincent

La Charité engendre la Charité. Tout le monde est appelé à devenir Charité pour son frère, telle est la conviction spirituelle, humaine et profonde de Vincent de Paul. Cela se traduit par une expérience hors du commun que d'aucuns considèrent, à juste titre, comme exemplaire pour l'exercice véritable et sans faux-semblant de la Charité, vertu évangélique par excellence. L'homme religieux parle d'expérience et c'est cela qui définit sa Foi et qui la fait transparaître pour ce qu'elle est vraiment : un suivi du Christ évangélisateur des pauvres.

 

Parole de Dieu

« Crie donc vers le Seigneur, gémis, Fille de Sion ; laisse couleur tes larmes comme un torrent jour et nuit » (Lamentations 2, 18).

 

Dans ma vie

Toute notre vie devrait être un acte perpétuel d'adoration. Qu'avons-nous de mieux à faire ? Adorons la Justice Souveraine de Dieu qui condamne à l'Enfer les anges rebelles et offrons-Lui le plus beau bouquet spirituel : notre vie en échange de Sa Grâce. Nous avons tout à y gagner ! Lorsqu'à sa première visite en l'église dévastée de Châtillon, Saint Vincent s'agenouillait aux pieds du Tabernacle vide, il invoquait Dieu de venir habiter les murs de sa paroisse, les âmes et aussi son propre cœur. Adorons nous aussi le Créateur et demandons-Lui de venir faire Sa demeure en nous, pour toujours.

 

Résolution

À la pause, au lieu de passer un coup de téléphone superflu, j'irai faire quelque pas, seul et en silence, pour méditer sur la Bonté de Dieu. Je prendrai quelques minutes, le temps d'une cigarette, d'un café, et je laisserai couler en mon âme les eaux vives jaillissant du Côté du Christ.

 

Texte extrait du hors série de Parole Prière « Mon Carême avec Saint Vincent de Paul ». Pour vous le procurer ou vous abonner, cliquer ici

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29 mars 2014

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 5/7

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 5/7

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Quatrième Semaine de Carême

 

Quatrième Dimanche de Carême

Dimanche 30 mars

 

Méditation

La spiritualité des Foyers de Charité comporte cette maxime : « Se donner à chacun et à tous dans un don total à Dieu ». Le mystère de l'amour qui se donne sans jamais s'épuiser trouve sa source là : pour être tout à tous il faut être seul avec Dieu. « Monos pros monon », « seul vers le Seul », écrivent les moines des premiers siècles. Le Christ que nous connaissons parlant aux foules est d'abord Celui de la vie cachée. Trente ans de silence pour trois de paroles, et encore, car en ces trois années, Il se retire souvent des foules pour rejoindre la solitude, la montagne pour retrouver Dieu. Cette statistique est intéressante : pour une heure d'apostolat, faudrait-il dix heures de prière ? Au-delà des chiffres, il faut retenir que la prière est le premier des biens. Pour être Marthe il faut d'abord être Marie. Le Père de Foucauld disait : « On ne donne que ce qu'on a, et d'est dans la solitude, seul avec Dieu seul, que Dieu se donne. Ne craignez pas d'être infidèles à vos devoirs envers les créatures ; c'est au contraire le seul moyen de les servir efficacement ». En ce temps de Carême, il est bon de partager, de faire l'aumône. Sachons aussi implorer Dieu, être mendiants de Son Amour, de Sa Grâce.

 

La consolation

Felipe était un enfant abandonné. Il avait été évincé du foyer familial. Il n'avait que onze ans et ne comprenait pas. Il suit alors le chemin de beaucoup d'autres. Il s'enfuit et connaît le poison de la rue pendant plusieurs semaines. Grâce au travail efficace des éducateurs de rue, Felipe rejoint finalement la Fondation. Mais il a une obsession : sa maman. Il revient ses cesse à cet espoir invraisemblable de ne vivre qu'un mauvais cauchemar : elle ne l'a pas abandonné. Et comme pour se convaincre qu'il est coupable de son abandon, Felipe n'a plus qu'un but : être rejeté. En deux années terribles, il a connu six écoles différentes, des transferts dans plusieurs centres et une petite quinzaine d'allers et retours dans la rue. Jusqu'au jour où après une énième bêtise, je me retrouve face à lui pour essayer de le raisonner. Felipe garde infatigablement la tête baissée. Silence... Puis j'aperçois de lourdes gouttes tomber sans un bruit. Des larmes que nous attendons depuis des années. Des perles enfouies, contenues, écrouées depuis tout ce temps dans la prison de sa blessure qui s'échappent enfin. Ses larmes ont déverrouillé son cœur. « Aujourd'hui, nous a-t-il dit, je sais que je suis aimé ».

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Lundi de la Quatrième Semaine de Carême

Lundi 31 mars

 

Fondateur

Vincent ne met pas longtemps à trouver des personnes capables de partager son enthousiasme. Les débuts de la Congrégation de la Mission ne sont pas faciles. Le projet initial est riche et contient l'essentiel du développement futur : missionnaires à l'école de Jésus-Christ adorateur du Père et évangélisateur des pauvres. Les Prêtres qui veulent s'associer à Vincent doivent s'engager pour le Salut du pauvre peuple des campagnes. Pour cela, Vincent demande la vie en communauté, l'obéissance, la renonciation aux bénéfices ou charges ecclésiastiques, la gratuité dans les Missions, l'assistance aux forçats. Il a prévu des temps de recueillement en prévision des Missions.

 

À l'école de Saint Vincent

« Ah ! Mes frères, gardons-nous bien de ces folies ; reconnaissons que nous sommes tous remplis de misères ; ne recherchons que ce qui nous peut davantage humilier et nous porter à la pratique solide des vertus ; abaissons-nous toujours dans l'oraison jusqu'au néant ; et dans nos répétitions d'oraison, disons humblement nos pensées ; et s'il s'en présente quelques-unes qui nous semblent belles, défions-nous beaucoup de nous-mêmes, et craignons que ce ne soit l'esprit des superbes qui les produise, ou le Diable qui les inspire ».

 

Parole de Dieu

« Yahvé, qu'ils sont nombreux mes oppresseurs, nombreux ceux qui se lèvent contre moi » (Psaume 3, 2).

 

Dans ma vie

Saint Vincent s'entoura toujours d'aides de toutes sortes pour accomplir sa mission. Nous aussi, nous devons savoir entendre les conseils des autres, même de ceux auxquels nous ne prêtons habituellement guère attention parce que nous les prenons pour des personnes sans intérêt. Si Dieu Lui-même s'intéresse à ces derniers, comment pourrais-je ne compter que sur moi-même ? N'ai-je pas constamment sous les yeux l'étalage de ma médiocrité, de ma faiblesse, de mon péché ?

 

Résolution

Tout faire par amour, sans vouloir aller trop vite : je veux décider aujourd'hui d'avancer à l'heure de Dieu. Une fois l'oraison calée, j'effectuerai chaque chose le plus consciemment possible, en évacuant autant que possible toute tentation de distraction.

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Mardi de la Quatrième Semaine de Carême

Mardi 1er Avril

 

Les vocations affluent

L'attrait de la vie apostolique est plus fort que tout. Très vite d'autres Prêtres viennent frapper à la porte des Bons-Enfants. En 1631, il y a sept Prêtres. Peu à peu la maison devient trop petite. Des difficultés bien plus grandes viennent de Rome. Au début, la nouvelle communauté était seulement une « mission », un groupe de Prêtres qui s'assemblent dans un but apostolique. Une première reconnaissance romaine es donnée par la Congrégation de la Propagande, mais une seconde tentative n'a aucun succès. Rome craint que Vincent ne veuille fonder une congrégation religieuse qui, avec le temps, aurait la tentation d'abandonner l'apostolat dans les campagnes.

 

À l'école de Saint Vincent

« Le Fils de Dieu pouvait ravir tous les hommes par son éloquence toute Divine, et Il ne l'a pas voulu ; mais au contraire, en enseignant les vérités de Son Evangile, il s'est toujours servi des expressions et paroles communes et familières ; Il a toujours aimé d'être plutôt avili et méprisé, que loué et estimé. (…) Suivons en tout les traces de l'humilité de Jésus-Christ ; usons de paroles simples, communes et familières ; et quand Dieu le permettra ainsi, soyons bien aisés qu'on ne tienne pas compte de ce que nous dirons, qu'on nous méprise, qu'on se moque de nous, et tenons pour certain que, sans une véritable et sincère humilité, il nous est impossible de profiter ni à nous ni aux autres ».

 

Parole de Dieu

« Ne sois pas impatient dans la prière et ne néglige pas de faire l'aumône » (Siracide 7, 10).

 

Dans ma vie

« M'aimes-tu plus que ceux-ci ? », demande le Christ à Saint Pierre. Saint Vincent résolut d'aimer Dieu en premier et c'est parce qu'il choisit de le servir avant toute chose, qu'il reçut l'appel à donner sa vie pour ses frères. La condition de son efficacité apostolique est exclusivement liée à la primauté qu'il donne à Dieu. I ne fit pas cette démarche une fois, il la renouvelait chaque jour par d'étroits colloques qu'il entretenait avec son Créateur et Sauveur. Aimer Dieu pour aimer les pauvres, voilà quelle pourrait être une maxime à tirer de la vie et des enseignements de Saint Vincent de Paul.

 

Résolution

Ne pas me désoler des échecs car « c'est lorsque je suis faible que je suis fort » dit Saint Paul ; à condition que j'essaie toujours de repartir en m'appuyant sur la force des Sacrements le plus régulièrement possible.

Paris, Maison Mere, DC, Vincent de Paul

 

Mercredi de la Quatrième Semaine de Carême

Mercredi 2 avril

 

L'oeuvre des Séminaires

En juillet 1628, Vincent voyage avec Augustin Potier, Evêque de Beauvais. Les deux hommes réfléchissent sur le destin de l'Eglise qui, ils le savent, dépend en grande partie du Clergé. Pour Vincent, il faut tout reprendre au point de départ : au lieu de s'attaquer à la réforme du Clergé ancien habitué à un style de vie peu conforme à l'idéal Sacerdotal, il vaut mieux se préoccuper des nouvelles recrues. L'Evêque Potier décide de prendre chez lui, pour un certain temps, les candidats au Sacerdoce afin de les former à la prière et les instruire des devoirs de leurs fonctions. C'est là une idée toute simple, mais pratique et efficace à partir de quoi à partir de quoi un programme est mis au point. Le 17 septembre 1628 naissent, à Beauvais, les exercices pour les ordinands.

 

À l'école de Saint Vincent

« La Charité fait aller à Dieu, c'est elle qui fait qu'on aime de toute l'étendue de ses affections, qu'on souhaite qu'Il soit aimé et servi de toute le monde, qu'on connaisse et qu'on aime cette éternelle Vérité, cette immensité, cette pureté, cette bonté, cette Sagesse, cette Providence Divine, cette éternité dans laquelle Il communique Sa gloire aux Bienheureux et qui fait offrir continuellement des prières à Dieu pour tout le monde ».

 

Parole de Dieu

« Mon sacrifice, c'est un esprit brisé ; d'un cœur brisé, broyé, Tu n'as point de mépris » (Psaume 50, 19).

 

Dans ma vie

Est-ce que je me dis que Dieu peut faire un miracle dans ma vie, dans cette des autres ? Si je n'y crois pas, je suis loin d'être un fidèle disciple de Jésus. Le premier miracle que Dieu opère c'est de me donner la vie, alors que je ne l'ai absolument pas méritée... Tout es gratuit et générosité pure en Dieu. Attention, je ne crois pas parce qu'il y a des miracles, mais je crois que Dieu peut faire des miracles. Aussi, suis-je attentif à tous les signes que la Providence m'envoie ? Ils préparent mon cœur et l'entretiennent dans cette vigilance intérieure qui me donnera de reconnaître l'Epoux qui viendra me chercher, au soir de ma vie, et de le choisir pour l'éternité.

 

Résolution

Que faire pour me sentir bien en cette journée ? Tout simplement l'offrir au Seigneur. Car ce qui n'est pas offert est mortifère. Je m'ennuie ? Le l'offre. Je suis triste ? Je l'offre. J'ai le sentiment d'être un nul ? Je l'offre. Je regrette de ne pas davantage me tourner vers Dieu ? Je l'offre encore. Alors je suis bien, car Dieu est au terme de tout.

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Jeudi de la Quatrième Semaine de Carême

Jeudi 3 avril

 

Un cœur dilaté

Vincent établit le centre de la Mission à Saint Lazare. C'est là qu'il réside, qu'il forme les missionnaires, s'occupe de secourir les pauvres. C'est de là que la Mission prend son essor : en Lorraine, Sud Ouest, Vendée, Champagne, Savoie, Rome, Marseille, Gênes, Tunis, Alger, Irlande, Ecosse, Pologne, Madagascar. Le cœur de Vincent se dilate à la mesure des appels des pauvres. À Saint Lazare, existe une communauté très unie : « Jamais l'on n'a vue plus de régularité, plus d'union et e cordialité céans qu'il n'y en a à présent. Il semble un petit paradis ». Le principal service est l'accueil.

 

À l'école de Saint Vincent

« Quant au plaisir que j'ai de servir Dieu en servant les pauvres, il est plus grand que celui que toutes les personnes mariées peuvent avoir. (Elles) sont plein(es) de soucis et de mécontentements ; et le plaisir qu'(elles) peuvent prendre n'est pas comparable au plaisir et à la consolation d'une Sœur de la Charité qui sert les pauvres. Pour moi, mes Soeurs, je vous avoue que jamais je n'ai eu plus de consolation que quand j'ai eu l'honneur de servir les pauvres ».

 

Parole de Dieu

« Je rassemblerai Moi-même le reste de Mes brebis de tous les pays où Je les aurai dispersées et Je les ramènerai dans leurs prairies : elles seront fécondes et se multiplieront ». (Jérémie 23, 3).

 

Dans ma vie

Remercions l'ineffable bonté de Dieu d'avoir inspiré à Sainte Anne et Saint Joachim, les parents de Notre Dame, de Lui donner le si beau Nom d'Etoile de la Mer. Maris Stella. Qu'au milieu de nos tempêtes, Marie des Flots, nous conduise vers le port des eaux tranquilles qui nous font revivre. Saint Louis-Marie de Montfort écrit que l'amour de Marie « est ma confiture des croix ». Cela veut dire qu'en toute détresse, elle nous réconforte par des friandises spirituelles dont Elle seule à le secret. Quelle douceur pour une âme que de vivre constamment en compagnie d'une telle Mère !

 

Résolution

Je ne ressens rien de bien excitant spirituellement en ce jour... Tant mieux ! Le Seigneur me demande de l'aimer quand même et d'accomplir Sa Volonté malgré tout. Le désert n'est pas un dessert : l'entremet spirituel ne m'est promis qu'au terme de la route.

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Vendredi de la Quatrième Semaine de Carême

Vendredi 4 avril

 

Une disponibilité permanente

Partout les missions fleurissent et Vincent ne peut répondre à toutes les demandes. Et pourtant la Mission a pour lui la priorité absolue. Ainsi à un missionnaire tenté de traduire la Bible Syriaque en Latin, Vincent fait entendre l'appel urgent de « l'évêque (de Mende) qui crie au secours » et demande des missionnaires pour prêcher dans les Cévennes. Et Vincent insiste, bien décidé à y aller lui-même travailler et mourir pour un peuple « qui périt maintenant de mal-faim de la Parole de Dieu ».

 

À l'école de Saint Vincent

« Regardons le Fils de Dieu, oh ! Quel Cœur de Charité ! Quelle Flamme d'Amour ! Mon Jésus, dites-nous qui Vous a tiré du Ciel pour souffrir la malédiction de la terre, tant de persécutions et de tourments que Vous y avez reçus. Ô Sauveur ! Ô Source de l'Amour humilié jusqu'à nous et jusqu'au supplice infâme, qui en cela a plus aimé le prochain que Vous-même ? Vous êtes venu Vous exposer à toutes nos misères, prendre la forme de pécheur, mener une vie souffrante et souffrir une mort honteuse pour nous ; y-a-t-il un amour ? Mais qui pourrait agir d'une manière tant suréminente ? »

 

Parole de Dieu

« De toute ton âme crains le Seigneur et révère ses Prêtres » (Siracide 8, 29).

 

Dans ma vie

En prenant la place d'un galérien épuisé, Saint Vincent de Paul, aumônier général des galères, choisit d'accomplir un geste fou aux yeux de ceux qui étaient présents à ce moment. En réalité, il puisait sa sagesse dans le zèle intense qui était le sien pour les plus petits, jusqu'à devenir l'un des leurs. N'est-il pas écrit dans l'Evangile : « Vous avez caché ses choses aux sages et aux savants, et Vous les avez révélées aux petits ». Que de sages suivent le monde et ne sont en réalité que des insensés aux yeux de Dieu. Il y a là une invitation à renouveler notre manière de penser en la calquant sur celle de Dieu.

 

Résolution

En fonction de mes moyens, je ferai un acte de générosité : financier, temps, service. Ce qui n'est pas donné est perdu. Les meilleurs placements sont ceux qui rapportent pour la vie éternelle.

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Samedi de la Quatrième Semaine de Carême

Samedi 5 avril

 

Des Prêtres courageux

La renommée de ce que font les missionnaires se répand. Ils sont appelés en plusieurs autres lieux. Ils acceptent d'aller là où les difficultés sont plus grandes et où personne ne veut aller. C'est ainsi qu'ils choisirent la Corse, alors sous domination de la République de Gênes. Les habitants vont partout, même à l'église, armés de fusils, de couteaux et de pistolets dont ils usent avec facilité. Un missionnaire raconte à Vincent qu'un jour de procession, le Prêtre qui portait l'Ostensoir avait mis deux pistolets à sa ceinture.

 

À l'école de Saint Vincent

« L'amour affectif, c'est la tendresse dans l'amour. Vous devez aimer Notre Seigneur tendrement et affectionnément, comme un enfant qui ne peut se séparer de sa mère et crie « Maman » dès qu'elle se veut éloigner. Ainsi un cœur qui aime Notre Seigneur ne peut souffrir son absence et doit se tenir à Lui par cet amour affectif, lequel produit l'amour effectif. Car le premier ne suffit pas, mes Sœurs, il faut avoir les deux. Il faut de l'amour affectif passer à l'amour effectif, qui est l'exercice des œuvres de la Charité, le service des pauvres entrepris avec joie, courage, constance et amour ».

 

Parole de Dieu

« D'ici très peu de temps, le Liban ne deviendra-t-il pas un berger ? Alors les sourds, ce jour-là, entendront les paroles d'un livre et délivrés de l'ombre et des ténèbres, les yeux des aveugles verront » (Isaïe 29, 18).

 

Dans ma vie

Dans toute infirmité, le premier remède est la prière. Saint Jacques nous dit : « Quelqu'un est-il malade par mi vous ? Qu'il prie ! » (Jacques 5, 14). Le recueillement s'avère donc un outil précieux contre la dissipation intérieure. Le monde moderne nous rend infirme au plus profond car il abîme, souvent gravement, notre capacité à faire silence pour nous mettre en présence de Dieu. N'est-ce pas cela la plus grande infirmité ? La vigilance sur nos sens, nos regards surtout, est une alliée dans cette opération de recentrage sur l'essentiel. Nous pourrons alors mieux voir Dieu et renouveler notre offrande intérieure.

 

Résolution

En pensant aux souffrances des Chrétiens d'Orient, j'essaierai de relativiser les ennuis qui m'arriveront jusqu'à ce soir. Quand tout va bien, merci mon Dieu. Quand tout va mal, mon Dieu, je Vous l'offre.

 

Texte extrait du hors série de Parole Prière « Mon Carême avec Saint Vincent de Paul ». Pour vous le procurer ou vous abonner, cliquer ici

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22 mars 2014

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 4/7

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 4/7

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Troisième Semaine de Carême

 

Troisième Dimanche de Carême

Dimanche 23 mars

 

Méditation

« Ferme les yeux, recueille-toi un instant dans le sanctuaire de ton cœur, le Ciel de ton âme », disait la Bienheureuse Elisabeth de la Trinité. Cette invitation à attendre le temps qu'il faudra jusqu'à ce que parvienne à notre oreille intérieure, profonde, le son discret du silence, malgré les distractions... Ecoutons le léger frémissement de cet ruisselet d'eau vive, musique douce, rafraîchissante, tout droit sortie de la source. Seule l'oraison peut permettre cela, seule l'oraison donne accès à cette découverte bouleversante et inoubliable. Rappelons-nous cette parole du Père à Son Divin Fils : « Tu es Mon Enfant Bien-Aimé, en Toi Je mets tout Mon Amour ». Se savoir aimé de Dieu, Le laisser faire et reposer contre Lui, en Lui, comme un enfant, voilà l'expérience de la présence de Dieu. Une fois encore, fermons les yeux, vaquons à Dieu comme disent les Moines, et écoutons la Parole qui, dans son silence, nous parle de la vie qui n'a ni commencement ni fin : le Père qui engendre le Fils, le Fils qui reçoit tout du Père, dans l'Esprit Saint. Cette plongée dans le mystère de l'Amour Infini renouvelle et restaure : l'être tout entier et l'homme connaît dorénavant les eaux calmes du port tranquille.

 

La Charité en actes

Ce jour-là, Faustino fêtait son deuxième Noël dans la fondation. Il avait dix ans et venait d'ouvrir son petit cadeau avec l'excitation exacerbée d'un enfant de son âge. Alors que nous admirions les différents groupes d'enfants exécuter des danses et des chants de Noël pour l'occasion, deux jeunes enfants chiffonniers et leurs parents passèrent près du portail de la fondation en poussant leur carriole en bois. Voyant cela, je me suis dit avec sincérité que nous étions finalement très impuissants. « On ne peut pas aider tout le monde », pensai-je. Ces quelques mots suffisaient à apaiser ma conscience gênée par le regard triste de l'enfant. Faustino, lui, ne s'est pas demandé s'il pouvait aider « tout le monde », mais comment aider celui-ci qui était devant lui. Sans dire un mot, je l'ai vu approcher du portail et donner son cadeau tout neuf, son unique jouet, à celui dont il avait partagé la condition il n'y a pas si longtemps. Il a ensuite arboré une sourire qui montrait qu'il était profondément heureux... heureux d'avoir donné. Voyant la scène, il s'est alors approché de moi et m'a dit naturellement : « Le pauvre, il n'a rien, lui ». Puis, il a rejoint ses amis pour continuer la fête.

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Lundi de la Troisième Semaine de Carême

Lundi 24 mars

 

La Charité à l'œuvre

Il doit revenir à Paris, chez les Gondi. Ceux-ci insistent beaucoup pour qu'il reprenne son poste. Mais il lui laissent la possibilité d'exercer son ministère itinérant. Vincent prêche sur les terres des Gondi, il fait ma mission, fonde de nouvelles « Charités ». En 1618, il commence à visiter les galériens à Paris. Il est impressionné par leur condition pitoyable. Il dit : « J'ai vu ces gens traités comme des bêtes ». Il ne s'arrête pas à un simple geste de compassion. La Charité enseigne à partager les problèmes de l'homme et aussi à reconstruire des rapports.

 

À l'école de Saint Vincent

« Voyez, mes frères, combien le zèle est grand en ces pauvres filles de s'offrir de la sorte ; s'offrir pour aller exposer leur vie comme des victimes, pour l'amour de Jésus-Christ et le bien du prochain, cela n'est-il pas admirable ? Pour moi je ne sais que dire à cela, sinon que ces pauvres filles seront nos juges au jour du Jugement ; oui, mes frères, ces filles seront nos juges au Jugement de Dieu si nous ne sommes disposés, comme elles, à exposer nos vies pour Dieu. Et qui n'en est point encore venu là, croyez-moi, on peut dire que celui-là est encore bien éloigné de la perfection ».

 

Parole de Dieu

« Heureux l'homme que Dieu corrige ! Lui qui blesse, puis panse la plaie, qui meurtrit, puis guérit de sa main ; six fois de l'angoisse Il te délivrera, et une septième, le mal t'épargnera » (Job 5, 17-19).

 

Dans ma vie

Comme l'âme du Purgatoire a soif d'une purification chaque jour plus complète afin de pouvoir contempler Dieu sans ombre, l'âme qui s'abandonne à l'influence de la grâce n'attend qu'une chose : être lavée de ses imperfection le lus secrètes. L'ardent désir de vivre une union pleine et entière avec Celui qui est à son origine lui donne alors le courage de continuer dans la prière, malgré l'ennui apparent, la sécheresse ou toute tentation. Avec Saint Vincent qui ne refusa pas l'épreuve, nous sommes appelés à entrer sans crainte sur cette voie aride qui aboutit sur les rives du Jourdain ».

 

Résolution

Lorsqu'en cette journée viendra la contrariété, je veillerai à transformer mes réaction d'agacement ou de colère en action de grâce : le Seigneur permet cela pour que je me rapproche de Lui d'avantage encore.

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Mardi de la Troisième Semaine de Carême

Mardi 25 mars

Annonciation du Seigneur

 

À l'école de Saint François de Sales

Fin 1618, l'Evêque de Genève, François de Sales, vient à Paris. Il est reçu par le grand monde avec curiosité et intérêt. Le Saint Evêque ne joue pas le rôle. Il vient, non pas pour recevoir applaudissements et approbations, mais pour convertir. Il raconte la vie de Saint Martin, alors que tous espéraient les feux d'artifice d'une rhétorique brillante. Il rencontre Vincent et lui narre cet épisode. C'est pour Vincent une rencontre importante. Cela l'oblige à revoir son échelle des valeurs. L'évêque de Genève et Sainte Françoise de Chantal lui confient la direction du monastère parisien de la Visitation.

 

À l'école de Saint Vincent

« La Congrégation de la Mission subsistera autant de temps que l'exercice de l'exercice de l'oraison y sera fidèlement pratiqué, parce que l'oraison est comme un rempart inexpugnable, qui mettra les missionnaires à couvert contre toutes sortes d'attaques ; elle est un mystique arsenal, ou comme la tour de David, qui leur fournira toutes sortes d'armes, non seulement pour se défendre, mais aussi pour assaillir et mettre en déroute tous les ennemis de la gloire de Dieu et du Salut des âmes ».

 

Parole de Dieu

« Ô mon Dieu, n'en feras-Tu pas justice, car nous sommes impuissantes devant cette horde immense qui nous attaque. Nous ne savons que faire, aussi est-ce sur Toi que se portent nos regards » (2 Chroniques 20, 12).

 

Dans ma vie

La purification une fois passée, Dieu se donne à l'âme et lui fait goûter à Son Amour et l'illumine, avant-goût de la rencontre céleste. N'y-a-t-il pas là quelque chose de la béatitude des Mages recevant l'Enfant-Dieu dans leurs bras ? De la même façon, lorsque Saint Vincent tenait entre ses doigts la Sainte Hostie, il savait de tout son cœur et de toute son âme que derrière les voiles du Pain se cache notre Dieu. Tressaillant de joie, nous pouvons dire avec Isaïe : « Lève-toi Jérusalem, sois illuminée : car ta lumière est venue et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi ».

 

Résolution

Afin d'être le plus agréable possible pour ceux qui m'entourent, je sera attentif à ménager du temps pour l'exercice physique. Le sport n'est pas un ennemi de l'intériorité, bien au contraire. Saint Bruno nous l'assure : l'arc tendu trop fort et trop longtemps perd sa force.

Gunth 066

Mercredi de la Troisième Semaine de Carême

Mercredi 26 mars

 

Les exigences du ministère

Vincent commence à prêcher. La nouveauté se trouve dans la méthode. Il s'oppose à la prédication traditionnelle. Si jusque-là il a considéré le Sacerdoce comme l'unique occasion pour se procurer un moyen de s'affirmer, après son séjour à Clichy il a saisi la beauté du service pastoral ; en même temps il a assimilé les exigences du Concile de Trente a propos du « bon prêtre ». Cela comporte des exigences intérieures et extérieures comme l'esprit de prière, l'austérité de la vie, la résidence dans la paroisse et l'engagement pour mettre en acte les moyens de la pastorale établie : la prédication des Sacrements.

 

À l'école de Saint Vincent

« Aller doucement dans la manière d'agir, et de ne pas se rompre la tête à force de s'appliquer et de vouloir subsister ; d'élever son esprit à Dieu et de l'écouter, parce qu'une de Ses paroles fait plus que mille raisons et que toutes les spéculation de notre entendement... il n'y a que ce que Dieu inspire et qui vient de Lui qui nous puisse profiter, que nous devons recevoir de Dieu pour donner au prochain, à l'exemple de Jésus-Christ, Lequel parlant de Lui-même disait qu'Il n'enseignait aux autres que ce qu'Il avait entendu et appris de Son Père ».

 

Parole de Dieu

« Père, l'heure est venue : glorifie Ton Fils, pour que Ton Fils Te glorifie et que, par le pouvoir sur toute chair que Tu Lui as conféré, Il donne la vie éternelle à tous ceux que Tu Lui as donnés ». (Jean 17, 1-2).

 

Dans ma vie

La vraie gloire, le vrai bonheur, peuvent-ils se rencontrer en dehors de la possession de Jésus-Christ ? À vrai dire, lorsque nous croyons le posséder, c'est en réalité Lui qui nous possède... Servir l'Hôte Divin de notre âme, n'est-ce pas déjà régner avec Lui ? Malheureusement, nos attaches au monde sont parfois trop fortes et nous refusons d'adorer en esprit et en vérité Celui qui est le Roi de nos vies, maintenant et pour l'éternité. Qu'avons-nous fait de Lui, de Sa Royauté sociale, de Son empire d'Amour qui veut s'étendre sur les âmes, sans limite ? Mais nous pouvons nous ressaisir d'un seul regard tourné vers Lui, avec l'aide de Sa Douce et Sainte Mère.

 

Résolution

Éviter le plus possible aujourd'hui de faire du bruit. Trop de bruit nuit à l'âme. Quand je ne pourrai pas faire autrement (machine, paroles, etc...) j'essaierai de garder un esprit de silence, malgré tout.

USA, MI, Spring Lake

Jeudi de la Troisième Semaine de Carême

Jeudi 27 mars

 

Une situation catastrophique

La majorité des Français vit dans les campagnes. Les Curés ont un rôle important dans la conservation et l'accroissement e la Foi. Mais ils ne sont pas à même de remplir ce rôle. « L'Eglise, dit un jour Saint Vincent, tombe en ruine à cause de la mauvaise vie des Prêtres, ce sont eux qui la perdent et la détruisent ». Les églises sont dans une triste situation extérieure. L'intérieur est dans dans des conditions désastreuses. On trouve des Tabernacles avec des Hosties pleines de vers, et où l'on entrepose souvent de l'argent ou des lettres. Vincent n'a plus besoin d'entendre des voix d'en-hait pour savoir la Volonté de Dieu. Ce qu'il voit lui suffit.

 

À l'école de Saint Vincent

« Sachez que quand vous quitterez l'oraison et la Sainte Messe pour le service des pauvres, vous n'y perdrez rien, puisque c'est aller à Dieu que servir les pauvres, et vous regardez Dieu en leurs personnes » et de poursuivre d'une manière très paternelle : « Supportez leurs petites humeurs... Ne vous courroucez jamais contre eux, et ne leur dites point de paroles rudes, ils ont assez à faire de souffrir leur mal. Pensez que vous êtes leur ange gardien visible, leur père et mère... »

 

Parole de Dieu

« Il n'y a donc plus maintenant de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ » (Romains 8, 1).

 

Dans ma vie

L'heure est venue de donner à Dieu ma volonté. Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, nous pouvons formuler un acte d'abandon : « Père, je remets mon esprit entre Vos mains, j'accepte tout, même ce qui me semble insurmontable, même ce qui me fait frissonner d'angoisse, d'horreur... pourvu que Votre Volonté se fasse en moi et dans Vos créatures, car Vous êtes mon Père et que rien de mauvais pour mon âme ne peut m'arriver lorsque je m'abandonne à Vous. Donnez-moi cette sainte indifférence qui est une autre manière de dire que je Vous aime ».

 

Résolution

En choisissant Dieu, je suis appelé à faire des choix. « Cherchez le Royaume de Dieu et Sa Justice et tout le reste vous sera donné par surcroît ». Un historien Lyonnais, Antoine Lestra, avait pris cette phrase de l'Ecriture pour devise. Pourquoi n'en ferions-nous pas autant ?

517, Vignola 10

Vendredi de la Troisième Semaine de Carême

Vendredi 28 mars

 

Aumônier des galères

Au début de 1618, il entre dans l'immense misère de la prison des galériens. La condamnation aux galères est une mort lente. C'est un enfer. Plus tard, il dira : « Mes sœurs, quel bonheur de servir ces pauvres forçats, abandonnés entre les mains de personnes qui n'ont point de pitié ! Je les ai vus, ces pauvres, gens, traités comme des bêtes ». Il va intercéder auprès de Pierre-Emmanuel de Gondi afin qu'ils soient traités plus humainement. Il leur fait avoir une nouvelle résidence. En 1619, il est nommé aumônier général des galères. Pour beaucoup de condamnés c'est alors une lueur d'espérance.

 

À l'école de Saint Vincent

« Mais le soleil remplit et vivifie tout pas sa lumière ; il ne découvre pas seulement l'extérieur des choses, mais par une vertu secrète, il pénètre au-dedans. (…) Or les pensées et les considérations qui viennent de notre entendement ne sont que de petits feux, qui montrent seulement un peu le dehors des objets, et ne produisent rien davantage ; mais les lumières de la Grâce, que le Soleil de Justice répand dans nos âmes, découvrent et pénètrent jusqu'au fond et au plus intime de notre cœur, qu'elles excitent et portent à faire des productions merveilleuses ».

 

Parole de Dieu

« C'est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. Je vous parle comme à des gens sensés ; jugez vous-même de ce que je dis » (1 Corinthiens 10, 14-15).

 

Dans ma vie

S'il m'arrive de me sentir lourd, lesté par un courage bien faible, s'il m'arrive de porter le poids du jour, de l'ennui, en un mot du dégoût pour tout ce qui me renvoie à ce qui est, au présent, à mon devoir d'état, je Vous remets cela mon Dieu. Soyez ma force, nourrissez-moi de Votre énergie divine... C'est le moment où jamais de me mettre à genoux, de pleurer si nécessaire, d'aller me confesser... Je sais que Vous m'ouvrirez les bras, que Vous ne cessez de m'attendre comme un Père. D'ailleurs, j'ai le pressentiment que Vous êtes déjà en route pour venir à ma rencontre, et j'entends le bruit de vos pas...

 

Résolution

Entre deux mets, le moins on aura ma préférence aujourd'hui. En souvenir de la boisson vinaigrée que le Seigneur Jésus reçut Vendredi-Saint. Je préfère l'amertume de la Croix, prélude au festin éternel, à la saveur sucrée des biens terrestres qui deviennent en peu de temps la proie des vers.

523, Vignola 16

Samedi de la Troisième Semaine de Carême

Samedi 29 mars

 

La mission permanente

Si au temps de Châtillon, Madame de Gondi à craint de le perdre, maintenant les choses ont changé. La noble dame a compris qu'elle ne peut freiner la générosité de l'homme de Dieu. Si elle l'avait retenu auprès d'elle, Vincent s'y serait senti comme en otage. Pour ne pas le perdre, elle favorise ses aspiration, lui donnant son consentement pour l'oeuvre des missions. Celle-ci doivent se dérouler sur les terres des Gondi. Ainsi s'assure-t-elle du service de son inestimable aumônier. Elle lui lègue une forte somme d'argent dont les revenus doivent payer les frais de mission.

 

À l'école de Saint Vincent

« Il en va de même en l'oraison, lorsqu'on recherche de belles considération, qu'on s'entretient en des pensées extraordinaires, particulièrement lorsque c'est pour les débiter au-dehors en rapportant son oraison, afin que les autres aient de l'estime. C'est là une espèce de blasphème ; c'est, en quelque façon, être idolâtre de son esprit ; car, en traitant avec Dieu dans l'oraison, vous méditez de quoi satisfaire à votre superbe, vous employez ce saint temps à rechercher votre satisfaction et à vous complaire dans cette belle estime de vos pensées, vous sacrifiez à cette idole de la vanité ».

 

Parole de Dieu

« J'ai ouvert à mon Bien-Aimé, mais tournant le dos, Il avait disparu ! Sa fuite m'a fait rendre l'âme. Je l'ai cherché mais je ne l'ai point trouvé » (Cantique des Cantiques 5, 6).

 

Dans ma vie

En veillant à réguler mes humeurs, à les maintenir égales, je prends la route de la paix intérieure. Saint François de Sales conseille toutefois de ne pas se troubler du fait que nous ne pouvons calmer rapidement nos émotions... Il suffit de les remettre à Dieu, de les abandonner à Sa Miséricorde pour qu'Il vienne nous pardonner. Pour mon entourage je serai alors une occasion d'action de grâce pour les bienfaits du Seigneur. Il nous fait continuer de chanter, autant que possible, malgré les difficultés, non pour nous faire illusion, mais pour manifester la Foi qui est la nôtre en la réalité de la joie éternelle qui réside en Dieu et à laquelle nous sommes appelés de toute éternité.

 

Résolution

Aimer et Marie sont deux mots qui marchent ensemble : autant de lettre, et les mêmes. Aimer comme Marie, surtout quand les sentiments indiquent le contraire, voilà le plus sûr chemin pour être au plus près du Cœur de Jésus, comme Saint Jean.

Madagascar, Incarnate Love

Texte extrait du hors série de Parole Prière « Mon Carême avec Saint Vincent de Paul ». Pour vous le procurer ou vous abonner, cliquer ici

15 mars 2014

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 3/7

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 3/7

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Deuxième Semaine de Carême

 

Deuxième Dimanche de Carême

Dimanche 16 mars

 

Méditation

L'acte d'abandon du Bienheureux Charles de Foucauld n'est pas très connu tel qu'il a été écrit vraiment. On l'a beaucoup résumé. Le voici tel qu'il est avec ses répétitions, merveilleuses : « Mon Père, je remets mon esprit entre vos mains ». C'est la prière de notre Maître, de notre Bien-Aimé... Puisse-t-elle être la nôtre... et qu'elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous les instants : Mon Père, je me remets entre Vos mains ; mon Père, je me confie à Vous ; mon Père, je m'abandonne à Vous ; mon Père, faites de moi tout ce qu'il Vous plaira ; quoi que Vous fassiez de moi, je Vous remercie ; merci de tout ; je suis prêt à tout ; j'accepte tout ; je Vous remercie de tout ; pourvu que Votre Volonté se fasse en toute vos créatures, en tout vos enfants, en tous ceux que Votre Cœur aime, je ne désire rien d'autre, mon Dieu ; je remets mon âme entre Vos mains ; je Vous la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon cœur, parce que je Vous aime et que ce m'est un besoin d'amour de me donner, de me remettre entre Vos mains avec une infinie confiance, car Vous êtes mon Père ».

 

La prière

Intoy avait huit ans lorsqu'il n'eut d'autre solution que de fuir le foyer familial et se réfugier dans la rue. Il venait de perdre sa maman. Ses premières semaines à la fondation furent des plus instables. Intoy retournait dans son groupe de rue régulièrement : respirer du solvant, voler, se battre... se vendre. Lors d'un passage au centre d'accueil, un discussion fut peut être un vrai tournant pour lui. « Tu es peut être fort Intoy, tu es peut être un vrai caïd, mais c'est vrai pour les autres, cette façade que tu montres, non pas pour toi-même. Tu n'es pas assez fort pour choisir le bien ». Intoy était pris à son propre jeu : « Si je le peux, et je vais vous le prouver, je le promets ». Depuis, notre caïd n'a plus jamais quitté la fondation. Il y a deux ans, Intoy est venu me voir et d'un ton audacieux me dit : « Mon père, c'est mon anniversaire aujourd'hui, il faut donc que j'aie un cadeau, n'est-ce pas ? Voilà, j'aimerai que vous m'emmeniez à la chapelle, j'aimerais dire quelque mots à ma maman ». Je suis resté sans voix et je l'ai accompagné. Intoy s'est agenouillé. Et voilà notre caïd, un dur-de-dur redouté par la plupart des jeunes, qui se mit à discuter avec sa maman et lui exprimer tout son amour, toute sa douleur, laissant couler abondamment ses larmes.

Poland, Warsaw, 3

Lundi de la Deuxième Semaine de Carême

Lundi 17 mars

 

En paroisse

Pendant ce temps, en 1612, Vincent reçoit la charge de la paroisse des Saints Sauveur et Médard de Clichy, un village de six cent âmes, proche de Paris. Il se jette, avec enthousiasme, dans cette nouvelle expérience. La population n'a pas été habituée à un tel genre de Prêtre. Cela la change. La liturgie est très soignée, ainsi que le catéchisme. Il fonde aussi une sorte d'école cléricale avec douze garçons. Après une année, sur le conseil de Bérulle, Vincent accepte de devenir aumônier d'une famille de l'aristocratie, les Gondi.

 

À l'école de Saint Vincent

« L'humilité donc, qui consiste à s'anéantir devant Dieu et à se détruire soi-même pour placer devant Dieu dans son cœur, à ne chercher l'estime et la bonne opinion des hommes, et à combattre sans cesse tous les mouvements de la vanité. L'ambition fait qu'une personne s'établit, cherche la bonne renommée, qu'on le dise : « La voilà ! » L'humilité fait qu'elle s'anéantit, afin qu'il n'y ait que Dieu seul qui paraisse, à qui la gloire soit rendue... ».

 

Parole de Dieu

« Quand tu offres un festin, invite au contraire des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles » (Luc 14, 13).

 

Dans ma vie

Veillons à ne pas répandre l'ivraie. L'ivraie, dans nos communautés, dans nos familles, ce pourrait être l'attachement excessif que nous portons à l'action, la communication, internet, au téléphone portable... sans parler de Facebook. Trouver son bonheur dans « l'informationnite aigüe » c'est prendre un gros risque quant à la qualité de notre vie intérieure. Si nous ne savons garder une certaine dose de silence, de solitude, en un mot de retrait par rapport au monde, nous ne pourrons rester vraiment « du Christ », et notre grille de lecture des événements sera... mondaine.

 

Résolution

Je programmerai un repas avec une personne que je n'ai pas envie de recevoir, soit parce qu'elle me dégoûte, soit parce que je n'éprouve à son endroit que du désintérêt. Et je l'accueillerai avec un large sourire et des fleurs sur mon buffet.

Austria, Vienna, Gumpendorf, Vincent and silence

Mardi de la Deuxième Semaine de Carême

Mardi 18 mars

 

Avec la noblesse

Dans le palais des Gondi, Vincent doit être précepteur et conseiller. Plus que sur les enfants, son influence est forte sur les parents. C'est durant le séjour chez les Gondi qu'a lieu un changement total. Vincent, en 1617, désormais convaincu qu'il doit suivre Dieu, est disposé voire résigné à accueillir la Volonté de Dieu sur sa vie.

 

A l'école de Saint Vincent

« Si nous considérons bien ce beau tableau que nous avons devant les yeux, cet admirable original de l'humilité, Notre Seigneur Jésus-Christ, se pourrait-il faire que nous donnassions entrée en nos esprit à aucune bonne opinion de nous-même, nous voyons si fort éloignés de ses prodigieux abaissements ? Serions-nous si téméraires que de nous préférer aux autres, voyant qu'il a été postposé à un meurtrier ? Aurions-nous quelque crainte d'être reconnus pour misérables, voyant l'innocent traité comme un malfaiteur, et mourir entre deux criminels comme le plus coupable ? »

 

Parole de Dieu

« Courage, mon peuple, mémoire d'Israël ! Vous avez été vendus aux nations, mais non pour l'anéantissement » (Baruch 4,6).

 

Dans ma vie

Corrompre l'oeuvre de Dieu en y mêlant des principes de ruines, c'est toute l'ambition du Malin. Saint Vincent connut des heures de combat durant lesquelles il sentit très fortement les attaques de l'anche déchu. Il étudia, pria et consulta avant de prendre les décisions qui s'imposaient. Il sait que Notre Dame est une alliée indispensable dans ce travail de déminage... Avec elle, il n'est de situation qui ne se trouve débrouillée. Tout est pur, tout est vrai, tout est simple en Elle. La restauration de l'Eglise ne peut pas ne pas passer par Elle. Ô Marie, Mère de l'Eglise, intercédez pour nos familles et nos communautés.

 

Résolution

Je veux que cette journée soit tout entière consacrée à Notre Dame. C'est pourquoi je vais répartir que la journée quelques instants réservés à la prière : du chapelet, de l'Angélus, ou encore les Litanies. Très Sainte Vierge Marie, conduisez-moi à Jésus !

Austria, Witten, Vincent de Paul and poor as Christ

Mercredi de la Deuxième Semaine de Carême

Mercredi 19 mars

Fête de Saint Joseph

 

De la responsabilité des Prêtres

En janvier 1617, Vincent se trouve en Picardie. Il est appelé auprès d'un paysan moribond, que l'on tient pour un homme de Dieu. Et pourtant, sa confession générale est pour lui la révélation d'une misère spirituelle incroyable. Les gens ne se confessent plus et préfèrent garder en eux-mêmes leurs propres misères, sans pouvoir s'en libérer, et cela par honte. Il ne s'agit pas d'un cas isolé. Vincent comprend que ce n'est pas faute d'avoir des Prêtres. Il y en a trop. Mais ils préfèrent s'occuper d'eux-mêmes et de leurs propres affaires.

 

À l'école de Saint Vincent

« Si donc (le Christ) se montrait sévère en certaines occasions, Lui qui était essentiellement doux et bénin, c'était pour corriger les personnes à qui Il parlait, pour donner la chasse au péché et ôter le scandale ; c'était pour édifier les âmes et pour notre instruction. Oh ! Qu'un fruit supérieur qui agirait de la sorte ferait un grand fruit ! Ses corrections seraient bien reçues, parce qu'elles seraient faites par raison, et non par humeur : quand il reprendrait avec vigueur, ce ne serait jamais par emportement, mais toujours pour le bien de la personne avertie ».

 

Parole de Dieu

Ne crains point, Daniel, car du premier jour où, pour comprendre, tu as résolu de te mortifier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues » (Daniel 10, 12).

 

Dans ma vie

Saint Vincent était un battant. Il n'eut pas peur de travailler dur, même lorsqu'il était prisonnier des Barbaresques, retenu en esclavage. Son témoignage de Foi au milieu des infidèles musulmans toucha les cœur et provoqua au moins une conversion. Adorons le Verbe de Dieu sorti de Son éternel repos pour venir ici-bas, au prix d'un dur labeur, glorifier Son Père et opérer notre Salut. Demandons-Lui la grâce de coopérer, autant qu'Il l'attend de nous, à l'oeuvre de notre Rédemption. Ainsi, nous gagnerons à Dieu de nombreuses âmes et ferons nôtre cette parole de Saint Paul à Timothée : « Travaille comme un bon soldat du Christ Jésus ».

 

Résolution

« Dieu premier servi ». Voilà une devise qui pourrait conduire mes pas aujourd'hui. Qu'en toute décision, programme ou rencontre, le Seigneur Jésus soit au centre. Un moyen tout simple : élever mon âme souvent vers Lui.

Markus 01

Jeudi de la Deuxième Semaine de Carême

Jeudi 20 mars

 

Un sermon inoubliable

Le paysan qui s'est senti compris et soulagé, décide d'en parler à Madame de Gondi. Elle en est bouleversée. Elle demande à Vincent ce qui pouvait se faire. Elle suggère à son confesseur de monter en chaire, de parler aux gens et de les exhorter à la confession générale. C'était le 25 janvier, Fête de la Conversion de Saint Paul. Il fait « un sermon » que toute la population comprend. Le confessionnal est pris d'assaut. Pour l'heure, l'unique chose claire est qu'il ne peut plus s'enfermer dans le palais des Gondi qui devient, pour lui, toujours plus petit et suffocant.

 

À l'école de Saint Vincent

« Voilà le premier acte de la douceur, qui est de réprimer le mouvement contraire, dès qu'on le sent, soit en arrêtant tout à fait la colère, soit en l'employant si bien dans la nécessité, qu'elle ne soit nullement séparée de la douceur... Le second acte de la douceur est d'avoir une grande affabilité, cordialité et sérénité de visage vers les personnes qui nous abordent, en sorte qu'on leur soit à consolation ».

 

Parole de Dieu

« Des profondeurs je crie vers toi, Yahvé : Seigneur, écoute mon appel ! Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! » (Psaume 129, 1-2).

 

Dans ma vie

« Le Christ a aimé l'Eglise et s'est livré pour elle », écrit Saint Paul aux Ephésiens. En fondant les Lazaristes, Saint Vincent de Paul a répondu à un appel de Jésus et a agrémenté l'Eglise d'une fleur nouvelle dans le magnifique parterre qui orne le jardin de la Nouvelle Jérusalem. À son exemple, nous devons entrer constamment dans une attitude filiale envers l'Eglise et ses chefs, le Pape et les évêques. Aussi, veillons à ce que notre assentiment au Magistère sot toujours généreux et confiant. Dans le doute ? Pas d'inquiétude, le Christ a promis au Pape l'assistance particulière de l'Esprit Saint.

 

Résolution

Je veillerai à laisser de l'ordre matériellement derrière moi. Que mon activité ne soit pas vécue au détriment du bien-être des autres : nettoyer ce que j'aurai sali, ranger ce que j'aurai dérangé... Le charnel devient spirituel quand il est accompli en Jésus-Christ, nous dit Saint Ignace d'Antioche.

Vincent de Paul 01, his works

Vendredi de la Deuxième Semaine de Carême

Vendredi 21 mars

 

La conversion des Prêtres

Il demande à partir en paroisse de campagne. C'est à Châtillon-les-Dombes, aujourd'hui Châtillon-sur-Chalaronne, proche de Lyon. Les six Prêtres qui s'y trouvent, préfèrent les auberges à la prière. Vincent s'applique d'abord par son exemple à convertir les Prêtres. C'est la chose la plus difficile. Le 20 août, on vient dire à Vincent que tous les membres d'une famille sont malades et sans ressources. Il change alors le sujet de sa prédication. Sa parole est fortement convaincante. Entré en contact avec l'autre face de la misère, la pauvreté matérielle, il a la certitude que la solidarité paysanne ne suffit plus, pas plus que l'aumône.

 

À l'école de Saint Vincent

« Et comme nous devons être employés à l'entour des pauvres gens des champs, de messiers les ordinands, des exercitants et de toute sortes de personnes, il n'est pas possible que nous produisions de bons fruits, si nous sommes comme des terres sèches qui ne portent que des chardons. Il faut quelque attrait et un visage qui plaise, pour n'effaroucher personne... Ô Sauveur, que ceux-là étaient bienheureux qui avaient la grâce de Vous aborder ! Quel visage ! Quelle douceur, quelle cordialité leur montriez-Vous pour les attirer ! »

 

Parole de Dieu

« Je m'épuise à crier, ma gorge brûle, mes yeux sont consumés d'attendre mon Dieu » (Psaume 68, 4).

 

Dans ma vie

Avec Saint Vincent qui n'hésita pas à consacrer sa vie à Notre Dame, remercions l'immense bonté de Notre Sauveur qui, non content de nous prodiguer les ardeurs de Sa Charité infinie, voulut nous donner quelle surabondance ! – le Cœur de Sa Mère pour être comme un écoulement et une extension du Sien. À nous de répondre à ce double Amour du Fils et de la Mère par un redoublement d'humble et reconnaissante tendresse. Dieu qui donna tout à Jésus nous donna encore Marie afin que soit évidente Sa Bonté. « Louange à Dieu pour son inénarrable don » (2 Corinthiens 9,15).

 

Résolution

Avant que mes yeux ne s'endorment, j'aurais veillé à demander pardon à toute personne parmi mes proches que j'aurai pu blesser : mon conjoint, éventuellement mon enfant (si cela est opportun). Il n'est pas bon que la nuit recouvre la colère.

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Samedi de la Deuxième Semaine de Carême

Samedi 22 mars

 

Apôtre des pauvres

Il pense que c'est le devoir de l'Eglise de s'engager dans la lutte contre la misère. Il réunit quelques personnes du village. Il leur propose de former un groupe pour aider les malades pauvres de leur village. Tous sont enthousiastes. Vincent écrit alors un règlement. Ainsi naissent les Compagnies de la Charité. Ce sont des groupes paroissiaux de base qui annoncent une nouvelle façon de comprendre l'Eglise comme lieu de la Charité.

 

À l'école de Saint Vincent

« Le troisième acte de la douceur est quand, ayant reçu déplaisir de quelqu'un, on passe outre, on n'en témoigne rien, ou bien on dit en l'excusant : « Il n'y pensait pas, il l'a fait par précipitation ; un premier mouvement l'a emporté » ; enfin on détourne sa pensée du grief prétendu... la douceur ne nous fait pas seulement excuser les affronts et les injustices que nous recevons, mais elle veut même qu'on traite doucement ceux qui nous les font, par des paroles aimables, et s'ils venaient à l'outrage jusqu'à donner un soufflet, qu'on le souffre pour Dieu ; et c'est cette vertu qui fait cet effet-là ».

 

Parole de Dieu

« Quand je crie, Tu réponds, Dieu mon Justicier, dans l'angoisse, Tu me mets au large ; pitié pour moi, écoute ma prière » (Psaume 4, 2).

 

Dans ma vie

L'oraison, cette prière qui nous fait entrer dans le silence de Dieu, donne sa fécondité à notre action au service des plus pauvres. Un disciple de Saint Vincent, le Bienheureux Frédéric Ozanam, n'hésitait pas à dire que l'aide aux démunis ne peut pas se passer d'une démarche explicite d'évangélisation. Donner le pain de la terre ne voudrait rien dire si n'était associée à ce geste l'annonce du kérygme, c'est-à-dire la réalité de la naissance, de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ. Faire oraison et ensuite servir les pauvres, voilà le beau programme vincentien : prie et sert.

 

Résolution

J'essaierai de vivre au présent. Avec Sainte Thérèse de Lisieux, je ne regarderai en arrière que pour louer la Miséricorde de Dieu, et en avant, que pour reformuler ma confiance en Lui. Iesu in Te confido ! Jésus, j'ai confiance en Toi !

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Texte extrait du hors série de Parole Prière « Mon Carême avec Saint Vincent de Paul ». Pour vous le procurer ou vous abonner, cliquer ici

8 mars 2014

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 2/7

Le Carême avec Saint Vincent de Paul

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Première Semaine de Carême

 

Premier Dimanche de Carême

Dimanche 9 mars

 

Méditation

Saint Jean de la Croix, dans la Montée du Mont Carmel, propose une petite recette pour mieux trouver Dieu : « Pour parvenir à ce que vous ne goûtez pas, il ne fait goûter rien de ce que les sens désirent et recherchent ». Cette exhortation très quadragésimale, c'est-à-dire adaptée au Carême, presse l'âme d'entrer sur la voie, difficile au début mais céleste à son terme de l'ascèse chrétienne. Choisir pour renoncer, se détacher pour mieux s'attacher : voilà une perspective des plus joyeuses ! Lorsqu'une fiancée se prépare pour ses noces, il peut lui arriver de faire un petit régime alimentaire approprié... Ce qui est vrai pour le corps l'est aussi pour l'âme. Dégager l'amour de ce qui le gêne, de ce qui entrave l'étreinte avec Dieu. Nous ne sommes pas seuls sur ce chemin, le Christ est avec nous ainsi que l'affirme Saint Jean de la Croix : « Jésus-Christ n'ayant trouvé aucun goût dans les choses du monde, ce n'est pas le vouloir imiter que d'y rechercher quelque satisfaction ». Oui, emprunter le chemin de la Vie c'est tourner le dos à ce qui ne peut que mourir, engendrer la corruption, car au bout et même en route se trouve la Lumière : Jésus qui guide nos pas.

 

Le pardon

Jake était silencieux, les yeux baissés vers son carton qui lui servait de paillasse pour la nuit. Ses petites menottes d'enfant étaient tellement brûlées que la peau de certains doigts s'était contractée. Les éducateurs apprirent alors que la sanction infligée à Jake pour avoir dérobé cinquante insignifiants pesos dans le porte-monnaie familial était digne des plus ignobles tortures de guerre. À la Fondation, Jake se montra discret et travailleur. À treize ans et à la suite d'un cheminement mûrement réfléchi, il demanda le baptême, désirant mettre ses pas dans Celui qui, pourtant innocent, porta Sa Croix silencieusement. Un jour il interpella l'assistante sociale de son foyer : « Il faut que je revoie maman. Je veux lui pardonner. Je veux qu'elle sache que je l'aime... et je veux tant qu'elle m'aime ». C'était un cri du cœur ou plutôt sa résurrection. Un petit garçon aux mains brûlées s'était fait l'instrument du plus grand amour : le pardon.

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Lundi de la Première Semaine de Carême

Lundi 10 mars

 

Vendu comme esclave

Selon ses dires, capturé en 1605, par des Barbaresques sur la voie du retour d'un voyage pour Marseille où il se rendait pour recueillir un modeste héritage, il aurait été vendu comme esclave à plusieurs maîtres successifs. Après deux années d'esclavage, il se serait évadé de Tunis avec son dernier maître et ses trois femmes, les emmenant à Rome pour qu'ils se fassent pardonner par le Pape. La réalité de cet événement, pour célèbre qu'il est, est débattue par les historiens.

 

À l'école de Saint Vincent

« Si l'Amour de Dieu est le Feu, le zèle en est la Flamme, la Charité, lorsqu'elle pénètre dans l'âme, en prend complètement possession de toute sa puissance. Elle ne se repose jamais. C'est un Feu qui se consume sans cesse... Ô misérable que je suis, qui ne sens point, ou du moins qui sens si peu de disposition et d'attrait à cet éminent degré de vertu, que ne dois-je point craindre ! Et que ne doivent craindre avec moi ceux qui sont en ce même état, qui ne sentent point en eux cette disposition, qui est, voyez-vous, un des plus éminents degrés intérieurs que l'on puisse avoir, oui, le plus éminent ! »

 

Parole de Dieu

« La Sagesse crie par les rues, sur les places publiques Elle élève la voix » (Proverbes 1,20).

 

Dans ma vie

« J'ai si peu fait ! » disait Saint Vincent au soir de sa vie. Il répondait ainsi à ce verset de l'Ecriture Sainte : « Quand l'homme sera parvenu au terme de sa course, c'est alors qu'il devra commencer » (Siracide 18, 7). Quant à nous, par le Saint Baptême nous avons accès aux merveilles de la grâce divine. Laissons-nous emporter par le torrent tumultueux de la vie de Dieu qui ne demande qu'a irriguer toutes les facettes de notre personne. « Fais-toi capacité, Je me ferai torrent », disait Jésus à Sainte Catherine de Sienne. C'est alors que, remplis de Sa Lumière, nous laisserons les rênes au Christ qui pourra faire en nous infiniment plus que nous n'aurions imaginé.

 

Résolution

Je me priverai de quelque chose qui m'est nécessaire... pour goûter à quel point l'unique nécessaire, Jésus-Christ, devrait pouvoir me suffire (sans en parler autour de moi, car le juste accomplit le bien dans le secret de son âme).

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Mardi de la Première Semaine de Carême

Mardi 11 mars

 

Les attraits du monde

Vincent est alors un homme qui se cherche, un Gascon qui, à tout prix, veut paraître et faire belle figure. Vincent a besoin de changer, de repenser sa vie, de « se convertir ». Son premier emploi à Paris, où il arrive à l'automne 1608, est la charge d'aumônier de l'ex reine Marguerite de Valois, première femme d'Henri IV. L'office de Vincent est de distribuer une pièce de monnaie ou un morceau de pain à la centaine de pauvres qui vient frapper à la porte du palais de la « Reine Margot ». Il fait l'aumône, non pas la Charité. Il remplit les mains mais non les cœurs. C'est encore une simple attitude, non une conversion.

 

À l'école de Saint Vincent

« Prendre soin des enfants, c'est, en quelque façon, se faire enfant, et prendre soin des enfants trouvés, c'est prendre la place de leur père, ou plutôt celle de Dieu, qui a dit que, si la mère venait à oublier son enfant, Lui-même ne l'oublierai pas. Si notre Seigneur vivait encore parmi les hommes et qu'Il vît des enfants abandonnés de père et de mère, comme ceux-ci le sont, croyez-vous, Messieurs, croyez-vous, les frères, qu'Il voulût aussi les abandonner ? »

 

Parole de Dieu

C'est à toi Prêtre que J'en ai. Tu trébuches jour et nuit, le Prophète trébuche avec toi et tu fais périr ton peuple » (Osée 4, 4-5).

 

Dans ma vie

Ô Jésus-Hostie, Vous êtes le principe toujours actif de notre rénovation intérieure, continuez à nous diriger et à nous défendre, afin que soutenus par votre constante protection nous devenions pain pour nos frères, spécialement les plus pauvres et misérables, ceux qui sont éloignés de Vous souvent par notre faute. Ô Notre Dame, Mère de l'Eucharistie, veillez sur nous, sur les pauvres que nous sommes, afin que nous nous laissions évangéliser par Celui qui féconde toute chose et qui peut, bien au-delà de nos attentes, combler nos âmes : non, je ne mourrai pas, je vivrai, je proclamerai les offrandes du Seigneur !

 

Résolution

Avant et après chaque repas, je prendrai un léger temps de prière, le Bénédicité et les grâces. J'essaierai de dompter ma gourmandise en lisant un verset de la Parole de Dieu avec délectation, comme on le fait en mangeant un bon dessert : le voici, l'Agneau si doux, le vrai Pain des Anges.

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Mercredi de la Première Semaine de Carême

Mercredi 12 mars mars

 

Vincent s'égare

En ce temps-là, Vincent a comme conseiller Pierre de Bérulle. Celui-ci, en novembre 1611, réunit un groupe de Prêtres. Leur idéal est la communauté apostolique du Christ avec Ses Apôtres. Ils refusaient charges et honneurs. Ils recherchent seulement la sainteté. Tout le contraire de ce que Vincent poursuit.

 

À l'école de Saint Vincent

« Dieu est très simple, ou plutôt Il est la simplicité même, et partant, où est la simplicité, là aussi Dieu se rencontre, et comme a dit le Sage, celui qui marche simplement marche avec assurance ; comme, au contraire, ceux qui usent de cautèles et de duplicités sont dans une appréhension continuelle que leur finesse ne soit découverte, et qu'étant surpris dans leurs déguisements, on ne veuille plus se fier à eux ».

 

Parole de Dieu

« Que le sage écoute et il augmentera son acquis, et l'homme entendu acquerra son acquis, et l'homme acquerra l'art de diriger » (Proverbes 1,5).

 

Dans ma vie

Pour naître d'en-haut, il nous faut mourir à ce qui germe depuis le bas, car nos racines ne sont pas dans la terre, l'humus de notre bonne vieille planète : nous prenons notre source en Dieu. Saint Vincent de Paul nous invite à entrer dans l'échange d'amour vécu au sein de la Trinité. De ce foyer de vie, il recevait l'énergie pour mobiliser ceux parmi les Prêtres qui étaient convaincus de l'urgence de la mission communautaire. Annoncer l'Evangile c'est laisser la sève divine atteindre toutes les parties de notre être, pour naître de nouveau et devenir un autre Christ.

Résolution

Je ne m'endormirai pas sans avoir effectué mon examen de conscience. Pas plus d'une minute : où en suis-je dans ma relation avec Dieu, les autres et moi-même ? Et je demanderai humblement pardon en récitant l'acte de contrition.

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Jeudi de la Première Semaine de Carême

Jeudi 13 mars

 

Un changement intérieur

Vincent n'entrera jamais à l'Oratoire. Il fait cependant diverses expériences intérieures décisives qui le changent. Vincent expérimente la situation des pauvres qui sont sans voix et qui n'ont personne qui prenne leur défense. Pour la première fois, Vincent ne fuit pas. Il prie, il se mortifie, mais il vit dans la nuit obscure.

 

À l'école de Saint Vincent

La simplicité consiste à faire toutes les choses pour l'amour de Dieu, et n'avoir point d'autre but, dans toutes ses actions, que sa gloire. Voilà proprement ce que c'est que la simplicité. Tous les actes de cette vertu consistent à dire les choses simplement, sans duplicité, ni finesse ; aller tout droit devant soi, sans biaiser, ni chercher aucun détour. La simplicité donc est de faire toute chose pour l'amour de Dieu, rejeter tout mélange, parce que la simplicité dit négation de toute composition. C'est pourquoi, comme en Dieu il ne se rencontre aucune composition, nous disons qu'il est un acte très pur et un être très simple. Il faut don bannir tout mélange de vue pour n'avoir en vue que Dieu seul ».

 

Parole de Dieu

« Exaltez Yahvé notre Dieu, prosternez-vous devant Sa Sainte Montagne : Saint est Yahvé notre Dieu ! » (Psaume 98,9).

 

Dans ma vie

Adorons la Sagesse Divine permettant le mal pour un plus grand bien. Si nous croyons que Dieu est infiniment bon, nous sommes sûrs que tout ce qu'Il permet, même si c'est difficile et douloureux, est le chemin qui nous est réservé pour une plus grande joie. Lorsque Saint Vincent prit la route de l'esclavage, il reçut cela comme une marque de prédilection du Seigneur : il était configuré à Sa Croix et associé de manière étroite à l'oeuvre de Rédemption du monde. Accepter les peines et les souffrances du quotidien avec le Christ, c'est rejoindre la Miséricorde de Celui qui a racheté le monde et entrer dans la Sagesse de Dieu.

 

Résolution

J'essaierai si ma santé me le permet, de prier en prenant une position signifiant ma révérence intérieure envers Dieu, Celui qui m'a créé et sans qui je ne suis rien. Agenouillé devant Lui, comme un pauvre qui mendie l'Amour.

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Vendredi de la Première Semaine de Carême

Vendredi 14 mars

 

Le Credo sur le cœur

Il écrit les articles du Credo et les coud sur le cœur (comme Blaise Pascal). Chaque fois qu'il se sent tenté, il met la main sur le cœur et dans ce geste il entend affirmer sa foi. Alors que dans la précédente tentation, il a éprouvé la condition des pauvres qui n'ont aucune protection humaine, maintenant il ressent la situation de la pauvreté spirituelle, la plus radicale, la condition du Christ sur la Croix, abandonné par Son Père.

 

À l'école de Saint Vincent

« Ô mon Sauveur Jésus-Christ, qui n'avez eu à Cœur que le Règne de Votre Père dans les âmes, que ne devons-nous pas faire pour Vous imiter ! Ô Sauveur, Vous êtes le Roi de la Gloire, et cependant Vous ne venez au monde que pour faire la Volonté de Celui qui Vous a envoyé. Vous savez, mes frères, combien cette affection sacrée tenait au Cœur de Notre Seigneur. Ma nourriture, disait-Il, c'est de faire la Volonté de Mon Père. Cela a été Votre ambroisie et Votre nectar de faire la Volonté de Votre Père ».

 

Parole de Dieu

« Détourne Ta Face de mes fautes, efface de moi toute malice » (Psaume 50, 11).

 

Dans ma vie

Nous avons pu vivre une année de la Foi, ouverte sous la houlette du Pape Benoît XVI et close par son successeur le Pape François. La nécessité de l'ancrage dans la grande tradition de l'Eglise, doctrinale, liturgique, missionnaire, a été ainsi réaffirmée. L'attachement radical de Saint Vincent au dépôt de la Foi et à la sagesse de nos pères est pour nous un exemple : non seulement elle nous rend à notre vocation profonde mais elle nous rapproche des plus petits. Plus j'aurai la Foi, plus je veillerai à la beauté et à la dignité des cérémonies liturgiques et plus je serai rendu familier des pauvres, de ceux qui n'ont pour tout bien que ce que la Providence leur donne.

 

Résolution

Je réciterai dans ma journée une oraison jaculatoire de manière régulière : « Jésus, Fils de Dieu, mon Sauveur, ayez pitié de moi qui suis pécheur ». Cette pulsation spirituelle viendra alors doucement ressusciter la ferveur de mon amour pour le Christ.

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Samedi de la Première Semaine de Carême

Samedi 15 mars

 

La libération par les pauvres

La tentation dure trois ou quatre. Alors, Vincent prend la résolution de visiter les malades de l'Hôpital de la Charité, fondé par la Reine Marie de Médicis. La tentation se dissipe. Les pauvres l'ont vaincue et ont libéré Vincent. À partir de là, il prend constamment le parti des pauvres. Alors il comprend que le meilleur moyen pour guérir les maladies spirituelles c'est de s'ouvrir au service.

 

À l'école de Saint Vincent

« Toute notre vie s'emploie à exercer des actes de Charité, ou à l'égard de Dieu, ou du prochain. Et pour l'un et pour l'autre, il faut aller si simplement, en sorte que, si ce sont des choses que nous ayons à faire, qui regardent Dieu et qui dépendent de nous, il faut fuir les finesses, car Dieu ne se plaît et ne communique ses grâces qu'aux âmes simples. Que si nous regardons notre prochain, comme nous devons l'assister corporellement et spirituellement, Bon Dieu ! Qu'il fait se donner de garde de paraître cauteleux, adroit, rusé, et surtout ne jamais dire une parole à double entente ! Ah ! Que cela doit être éloigné d'un missionnaire ! »

 

Parole de Dieu

« Heureux les persécutés pour la Justice, car le Royaume des Cieux est à eux » (Matthieu 5, 10).

 

Dans ma vie

Aider son frère qui est dans le besoin ne consiste pas à l'abreuver de recommandations bourgeoises, mais à prendre son balai, à donner de son temps, à mettre la main à la pâte tels que nous sommes. La soutane n'empêcha pas aucunement Saint Vincent de distribuer du pain, de soigner les malades. Il restait lui-même au milieu des immondices de Châtillon-sur-Chalaronne. Ce n'est pas du changement extérieur dont nous avons besoin, mais de renouvellement extérieur : « malheur à vous scribes et pharisiens hypocrites, qui purifiez l'extérieur de la coupe et de l'écuelle, quand l'intérieur en est rempli par rapine et intempérance » (Matthieu 23, 25).

 

Résolution

J'essaierai de témoigner de la beauté de la vie humaine, de son commencement à sa fin naturelle. Ce pourra être dans un lieu hostile ou inattendu. Sans crainte du jugement des autres ou de leur regard, j'annoncerai l'Evangile de la Vie.

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Texte extrait du hors série de Parole Prière « Mon Carême avec Saint Vincent de Paul ». Pour vous le procurer ou vous abonner, cliquer ici

4 mars 2014

Le Carême avec Saint Vincent de Paul 1/7

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Le Carême avec Saint Vincent de Paul

 

Mercredi des Cendres

Mercredi 5 mars

 

Devenir Prêtre

Vincent de Paul est né à Pouy, aujourd'hui Saint Vincent de Paul tout près de Dax (Landes, France), le 24 avril 1581. Il est le troisième de six enfants. Les parents, Jean Depaul et Bertrande de Moras le jugent probablement apte à étudier pour devenir Prêtre. Non pas qu'il soit meilleur ou plus pieux que les autres enfants. La religion ne se discute pas. Pour les paysans des Landes, c'est là chose naturelle.

 

A l'école de Saint Vincent

« Que les Prêtres s'appliquent au soin des pauvres, n'était-ce pas l'office de Notre Seigneur et de plusieurs grands Saints, qui n'ont pas seulement recommandé les pauvres, mais qui les ont eux-mêmes consolés, soulagés et guéris ? Les pauvres ne sont-ils pas les membres affligés de Notre Seigneur ? Ne sont-ils pas nos frères ? Et si les Prêtres les abandonnent, qui voulez-vous qui les assiste ? »

 

Parole de Dieu

« Mais tu veux que la vérité soit au fond du cœur : fais donc pénétrer la Sagesse au-dedans de moi ! » (Psaume 50,8).

 

Dans ma vie

À la suite du Christ, nous sommes invités à entrer dans le combat de Dieu. Les cendres reçues rappellent que rien n'est à attendre d'ici-bas, mais que tout bien nous vient d'en-haut. La lumière évangélique invite à la conversion : le combat de Dieu c'est aussi témoigner de Jésus, mort et ressuscité pour nous. Par nos actions au service des pauvres, l'aumône, le renouvellement de notre union à Dieu, la prière, et enfin l'effort de détachement à l'égard des choses créées, le jeûne, nous avons toutes les armes pour, à la suite de Saint Vincent de Paul, vivre un véritable renouvellement intérieur.

 

Résolution

Pendant cet temps de pénitence et d'amour qui s'ouvre, que je mette en premier lieu la prière et la Charité. Aimer Dieu et aimer son prochain sont les deux phares pour avancer sur la route de l'Evangile. Dans l'amour, il n'y a pas de temps à perdre.

 

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Jeudi après les Cendres

Jeudi 6 mars

 

Une vision simple

On peut se demander en quoi ses origines sociales l'ont influencé. Pour toujours, Vincent a une vision « paysanne » du monde et des choses, même des réalités spirituelles : sa lecture de la Sainte Ecriture est typique d'un homme de la campagne. Le passage biblique qu'il choisit est celui de Luc où le Christ, dans la synagogue de Nazareth, proclame qu'il a été envoyé pour évangéliser les pauvres. (Luc 4, 18).

 

À l'école de Saint Vincent

« De sorte que, s'il en trouve parmi nous qui pensent qu'ils sont à la Mission pour évangéliser les pauvres et non pour les soulager, pour remédier à leurs besoins spirituels et non temporels, je réponds que nous devons les assister et faire assister en toutes les manières, par nous et pour autrui. (…) Faire cela, c'est évangéliser par paroles et par œuvres, et c'est le plus parfait, et c'est aussi ce que Notre Seigneur a pratiqué, et que doivent faire ceux qui le représentent sur la terre d'office et de caractère, comme les Prêtres ».

 

Parole de Dieu

« Yahvé a recherché son serviteur Jacob ! Ils n'ont pas été altérés, ceux qu'Il a menés dans les déserts » (Isaïe 48, 20-21).

 

Dans la vie

Saint Vincent de Paul choisit de marcher à la suite du Christ et déploya son ministère dans deux directions : le service des grands de ce monde et celui des petits. Ne fut-il pas le confesseur des grands aristocrates tout comme le serviteur des pauvres ? Son zèle pour les humble ne fut pas mû par une quelconque dialectique, par une lutte des classes avant la lettre. Dans les deux cas, il répondit à un appel de l'Eglise qui lui demandait d'annoncer l'Evangile. Une question mérite d'être posée : qui sont les pauvres aujourd'hui ? Les millionnaires matérialistes de Dubaï ou les humbles de Cuzco (Pérou) ?

 

Résolution

Je vivrai, pendant la durée de ce jour, le plus possible uni à Dieu. Plus ma relation avec le Christ croîtra, plus mes actions seront prière. Afin qu'à mon contact les incrédules reconnaissent que Jésus est Dieu, qu'Il est l'Amour.

 

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Vendredi après les Cendres

Vendredi 7 mars

 

La valeur du travail

À la différence des autres réformateurs de l'Eglise de France, de famille noble, il donne toujours une grande importance au travail. Sa vision religieuse n'est jamais comme celle e dévots de salon critiqués dans Tartufe de Molière. Il connaît, lui, la valeur des mains calleuses et la prière silencieuse de la sueur et de la fatigue. Dès l'âge de quinze ans, il va étudier chez les Récollets de Dax. À partir de 1597, il poursuit ses études à l'université de Toulouse.

 

À l'école de Saint Vincent

« Nous devons tout recevoir de Dieu pour donner au prochain, à l'exemple de Jésus Christ, lequel parlant de lui-même disant qu'Il n'enseignait aux autres que ce qu'Il avait entendu et appris du Père. L'oraison est donc une prédication qu'on se fait à soi-même pour se convaincre du besoin qu'on a de recourir à Dieu et de coopérer avec sa grâce pour extirper les vices de notre âme et pour y planter les vertus. Il faut dans l'oraison s'appliquer particulièrement à combattre la passion ou la mauvaise inclination qui nous gourmande, et tendre toujours à la mortifier ; parce que, lorsqu'on est venu à bout de celle-là, le reste suit aisément ».

 

Parole de Dieu

« Purifie-moi avec l'hysope et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que neige » (Psaume 50,9).

 

Dans ma vie

Remercions l'infinie bonté de Dieu qui, en nous rendant par Sa Grâce participants de Sa Nature Divine, a réalisé en nous par les mérites de Jésus et l'intervention de l'Eglise, un dessein d'éternelle prédilection : « Je t'ai aimé d'un amour éternel, et Je t'ai attiré à Moi dans la Miséricorde » (Jérémie 31,3). Demandons au Seigneur de confirmer son œuvre de restauration de tout notre être en faisant nôtre la prière liturgique de l'Eglise, car, lorsqu'est célébré en mémorial le Sacrifice du Christ, c'est l'oeuvre de notre rédemption qui s'accomplit, nous dit une oraison du Missel ;

 

Résolution

Souvent, les sorties à l'extérieur mettent sur notre route des pauvres, des mendiants de toutes sortes. Je veillerai à leur donner sinon de quoi manger, tout au moins l'assurance de ma proximité fraternelle, par un sourire, une parole, un geste de cordialité. Au nom du Christ.

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Samedi après les Cendres

Samedi 8 mars

 

Un esprit entreprenant

Si Vincent manque d'argent, il ne manque pas d'esprit d'entreprise. À tout prix, il veut devenir Prêtre. L'accession aux Ordres est rapide. Vincent obtient les dimissoriales pour l'ordination sacerdotale le 13 septembre 1599, du Vicaire Général de Dax. Aussitôt ordonné, il cherche à obtenir une paroisse qui lui est contestée : c'est alors qu'il fait un voyage à Rome (probablement en 1601). Il en reste impressionné.

 

À l'école de Saint Vincent

« Le caractère des Prêtres est une participation du Sacerdoce du Fils de Dieu qui leur a donné le pouvoir de sacrifier Son propre Corps et de Le donner en viande afin que ceux qui en mangent vivent éternellement. C'est un caractère tout divin et incomparable, une puissance sur le Corps de Jésus-Christ que les Anges admirent et un pouvoir de remettre les péchés des hommes qui est pour eux un grand sujet d'étonnement et de reconnaissance. N'y-a-t-il rien de plus grand et admirable. Oh ! Qu'un bon Prêtre est une grande chose ».

 

Parole de Dieu

« Il est impossible d'échapper à Ta main. Les impies qui prétendaient ne pas Te connaître furent fustigés par la force de Ton bras » (Sagesse 16, 15-16).

 

Dans ma vie

L'adoration de Jésus-Christ ouvre à notre zèle un champ sans limite. Nous le savons, les ouvriers appelés pour la moisson ne répondent pas suffisamment à l'appel du Divin Semeur. Avec Saint Vincent de Paul qui ne refusa aucun sacrifice pour l'annonce de la Parole de Vie, osons nous préparer pour le combat et avançons munis des armes de la Lumière. Laissons aux fils des ténèbres les modes d'actions qui sont les leurs. Quant à nous, ne refusons pas de nous abaisser, de laisser habiter en nous le Christ afin qu'il croisse et nous diminuions, pour que Son Règne arrive. Adeviat regnum tuum.

 

Résolution

Je fleurirai mon coin prière. Ce pourra être une statue de Notre Dame, un crucifix, une icône, pour signifier tout l'amour et l'affection que j'ai pour Dieu, la Vierge Marie et les Saints. Et je me prosternerai devant ces images pour adorer mon Seigneur.

 

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Texte extrait du hors série de Parole Prière « Mon Carême avec Saint Vincent de Paul ». Pour vous le procurer ou vous abonner, cliquer ici

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16 février 2014

Les gloires de Saint Vincent de Paul

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Les gloires de Saint Vincent de Paul

ou ses humbles vertus

 

Son amour pour Dieu, sa Charité pour le prochain

 

Notre Seigneur a dit : « Si vous M'aimez, gardez Mes commandements ». Considérons combien Saint Vincent de Paul a montré d'amour pour Dieu, lui qui a été si fidèle, si charitable, si bon, si exact a observer la Loi Divine et les préceptes de l'Evangile. Recueillons avec respect les enseignements qu'il nous donne et mettons-les en pratique :

« La première chose que Notre Seigneur demande d'une âme qui veut être à Lui, c'est qu'elle L'aime souverainement et par dessus toute autre chose et qu'elle fasse toutes ses actions pour Lui plaire ».

« La Divine Charité a été l'occupation la plus chère au Cœur de Jésus, Ses soins les plus grands ont été pour les pauvres, Il ne songeait qu'à secourir, consoler, soulager et guérir. C'est donc aimer Jésus de la bonne sorte et le bien servir que de se consacrer entièrement au service de la Charité ».

« Quel bonheur si nous sommes trouvés dignes d'être employés à un tel service. Remercions et bénissons l'infinie Bonté de Dieu à notre égard ».

 

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Sa douceur et son humilité

 

Saint Vincent se domina si bien qu'il devint un modèle de douceur ; aussi recommande-t-il cette aimable vertu qui attire tout à elle. C'est surtout envers les pauvres, les malades et les pécheurs qu'il était d'une bonté sans égale, afin de de les faire disposer au bien qu'il voulait leur faire. Toujours s'humiliant, Saint Vincent se disait incapable d'aucun bien, dénué de toute valeur, de toute vertu et cette grande modestie a attiré sur lui une plénitude de lumières et de grâces, dont le mérite l'a aidé à faire prospérer les œuvres charitables, auxquelles il s'était dévoué.

« La douceur et l'humilité sont deux sœurs jumelles qui s'accordent fort bien ensemble. Nous avons pour règle de les étudier soigneusement en Jésus-Christ qui nous dit : « Apprenez de Moi que je suis Doux et Humble de Cœur ». Quel bonheur d'être les écoliers de Notre Divin Maître et d'apprendre cette leçon si courte et si excellente qui nous rends semblables à Lui ».

 

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Sa simplicité, sa confiance en Dieu

 

D'une simplicité admirable, Saint Vincent répétait souvent :

« Ayons un cœur simple, un esprit simple, une intention simple, une opération simple, parlons simplement, agissons bonnement, sans détour, ne regardant que Dieu auquel nous voulons plaire ».

Dans toutes ses entreprises charitables, il ne voyait que le service de Dieu, aussi après avoir invoqué les lumières célestes, il mettait toute sa confiance en la protection divine et il ne doutait plus du succès de ses bonnes œuvres.

« Abandonnons-nous aux soins de la Providence, Dieu aura soin de nous, Il nous mènera par la main, Il sera à nos côtés pour nous défendre, Il sera notre force, et nous n'aurons plus qu'à nous laisser conduire ».

 

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Son esprit de prière

 

Saint Vincent était continuellement attentif à la présence de Dieu ; c'est par l'oraison, qu'il commençait chacune de ses journées. Dès qu'il trouvait un instant de libre, il l'employait soit à méditer devant son crucifix, soit à se prosterner en adoration devant le Saint Sacrement où il demeurait si recueilli que tous ceux qui le voyaient en étaient édifiés.

« Nous devons méditer doucement, humblement, les Vérités de l'Evangile ; nous tenant dans une profonde reconnaissance devant la Majesté de Dieu, attendant qu'il Lui plaise de parler à notre cœur, de nous dire quelques paroles de la Vie éternelle. Un mot de sa Bouche Divine nous sera plus efficace que tous les raisonnements du monde. Recevons de Dieu pour donner au prochain ».

 

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Sa patience, sa mortification

 

Saint Vincent à pratiqué ces vertus toute sa vie, mortifiant sans cesse son corps et son âme afin de les tenir l'un et l'autre parfaitement soumis aux Volontés de Dieu. Supportant tout avec une patience angélique, une paix et une liberté d'esprit admirables et formant des actes réitérés de résignation.

« Il faut aimer et pratiquer le renoncement pour suivre les Maximes Divines. Le plus grand sacrifice que nous puissions offrir à Dieu est celui de notre propre volonté ; il faut, pour cela, briser quelquefois son cœur. Mais, souvenons-nous que la grâce de la persévérance est la plus importante de toutes, celle qui couronne toutes les autres et la mort qui nous trouve les armes à la main pour le service de notre Divin Maître est la plus glorieuse et la plus désirable ».

 

Tiré des lettres et Conférences de Saint Vincent de Paul

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Téléchargez le texte de cette méditations (pdf) en cliquant ici

12 décembre 2013

Une icône pour méditer pendant l'Avent

Une icône pour méditer pendant l'Avent

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Locutus sum in lingua mea notum fac mihi domine

finem meum et numerum dierum meorum quis est ut sciam qund desit mihi

 

J'ai laissé parler ma langue Seigneur,

fais-moi connaître ma fin, quel est le nombre de mes jours et je connaîtrai combien je suis fragile.

 (Psaume 38)

7 décembre 2013

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie 33/33

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie

33 jours pour se consacrer à la Très Sainte Trinité par les mains de Marie 

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Trente-troisième jour

Cinquième jour au sein de la Trinité

Marie Mère de l'Eglise

Consécration solennelle

 

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Amen.

 

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Invocation

 

Ô mon Dieu,

Trinité que j'adore,

aidez-moi à m'oublier entièrement

pour m'établir en vous,

immobile et paisible

comme si déjà mon âme

était dans l'éternité.

Que rien ne puisse troubler ma paix,

ni me faire sortir de vous,

ô mon Immuable,

mais que chaque minute

m'emporte plus loin

dans la profondeur de votre Mystère.


Pacifiez mon âme,

faites-en votre ciel,

votre demeure aimée

et le lieu de votre repos.

Que je ne vous y laisse jamais seul

mais que je sois là

tout entière,

tout éveillée en ma foi,

tout adorante,

toute livrée

à votre Action créatrice.

 

Ô mon Christ aimé

crucifié par amour,

je voudrais être une épouse

pour votre Cœur,

je voudrais vous couvrir de gloire,

je voudrais vous aimer...

jusqu'à en mourir !

Mais je sens mon impuissance

et je vous demande

de me «revêtir de vous même»,

d'identifier mon âme

à tous les mouvements de votre âme,

de me submerger, de m'envahir,

de vous substituer à moi,

afin que ma vie

ne soit qu'un rayonnement de votre Vie.

Venez en moi comme Adorateur,

comme Réparateur

et comme Sauveur.

 

Ô Verbe éternel,

Parole de mon Dieu,

je veux passer ma vie

à vous écouter,

je veux me faire tout enseignable,

afin d'apprendre tout de vous.

Puis, à travers toutes les nuits, tous les vides,

toutes les impuissances,

je veux vous fixer toujours

et demeurer sous votre grande lumière ;

ô mon Astre aimé,

fascinez-moi

pour que je ne puisse plus sortir

de votre rayonnement.

 

Ô Feu consumant,

Esprit d'amour,

« survenez en moi »

afin qu'il se fasse en mon âme

comme une incarnation du Verbe :

que je Lui sois une humanité de surcroît

en laquelle Il renouvelle tout son Mystère.


Et vous, ô Père,

penchez-vous vers votre pauvre petite créature,

« couvrez-la de votre ombre »,

ne voyez en elle que le « Bien-Aimé

en lequel vous avez mis

toutes vos complaisances ».

 

Ô mes Trois,

mon Tout,

ma Béatitude,

Solitude infinie,

Immensité où je me perds,

je me livre à vous

comme une proie.

Ensevelissez-vous en moi

pour que je m'ensevelisse en vous,

en attendant d'aller contempler

en votre lumière

l'abîme de vos grandeurs. Amen.

(Bienheureuse Elisabeth de la Trinité)

 

Je crois en Dieu, une dizaine de Chapelet aux intentions de la Sainte Vierge.

 

Parole de Dieu

 

Deuxième Lettre de Saint Paul aux Corinthiens 3, 16,-18

 

« Quand on se convertit au Seigneur, le voile tombe. Or, le Seigneur, c'est l'Esprit, et là où l'Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. Et nous, les Apôtres, qui n'avons pas, comme Moïse, un voile sur 1e visage, nous reflétons tous la gloire du Seigneur, et nous sommes transfigurés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l'action du Seigneur qui est Esprit ».

 

Deuxième Lettre de Saint Paul à Timothée 4, 7-8

 

« Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire ».

 

Deuxième Lettre de Saint Paul à Timothée 3, 14, 17

 

« Mais toi, tu dois en rester à ce qu'on t'a enseigné : tu l'as reconnu comme vrai, sachant bien quels sont les maîtres qui te l'ont enseigné. Grâce à elle, l'homme de Dieu sera bien armé, il sera pourvu de tout ce qu'il faut pour faire un bon travail ».

 

Message de Marie à Medjugorje du 25 février 1993

 

« Chers enfants, aujourd'hui Je vous bénis de Ma Bénédiction Maternelle, et Je vous invite tous à la conversion. Je désire que chacun de vous se décide à changer sa vie, et que chacun de vous travaille davantage dans l'Eglise, non par des paroles ni par la pensée, mais par l'exemple, afin que votre vie soit un joyeux témoignage de Jésus. Vous ne pouvez pas dire que vous êtes convertis, car votre vie doit devenir une conversion de chaque jour. Pour comprendre ce que vous devez faire, petits enfants, priez, et Dieu vous donnera ce que concrètement vous avez à faire et en quoi vous devez changer. Je suis avec vous, et Je vous mets tous sous Mon Manteau. Merci d'avoir répondu à Mon appel ».

 

Méditation

 

« Comprenons bien que le Ciel est la perfection de tout l'être, si bien que la Très Sainte Vierge est mieux que jamais « conferens omnia verba haec in corde sua » (Celle qui garde toutes les paroles dans Son Cœur) et communier à Son Cœur, c'est répondre à tout l'amour.

De plus la communion au Cœur de Marie, actuellement, nous unit à tous Ses désirs pour tous les besoins actuels de l'Eglise. Ce n'est pas à nous les petits de préciser. Communions au Cœur de notre Mère, de celle qui porte tous les soucis, et Elle nous entraînera au milieu de la gloire actuelle de Dieu et de besoins actuels de la Sainte Eglise.

Livrons-nous donc à cette communion sans précision de notre part, mais en tout abandon à Son action, qui pourra nous entraîner vers tel mystère ou nous faire prier à telle intention ; mais à vrai dire, la communion dans la nuit de la Foi, abstraction faite de toute conception personnelle et de tout désir, comprend tout et nous permet de réaliser notre mission d'amour et vis-à-vis de Dieu et à l'égard de nos frères. Profiter du contact avec telle misère pour communier à l'immense prière de Marie pour ça et pour tout.

Nous livrer à Marie pour lui procurer la joie maternelle de nous faire du bien en nous communiquant l'amour et en nous entraînant ainsi à aimer Son Divin Fils et ses autres enfants, nos frères.

Le Cœur de Marie est le foyer de l'Amour. Il n'est que de nous y maintenir par la Foi et la confiance, et nous serons embrasés ».

(Père Gabriel Jacquier, « La Vie Mariale, Les Carnets Noirs »)

 

« L’acte (de consécration) parle de la « servitude » et contient un paradoxe semblable à celui des paroles de l’Évangile selon lesquelles il faut perdre sa vie pour la trouver (Mt 10, 39). L’amour, en effet constitue l’accomplissement de la liberté, mais en même temps l’appartenance, c’est-à-dire le fait de ne pas être libre, fait partie de son essence. Toutefois, ce fait de « ne pas être libre » dans l’amour n’est pas perçu comme un esclavage mais bien comme une affirmation de liberté et comme son accomplissement. L’acte de consécration dans l’esclavage indique donc une dépendance singulière et une confiance sans limites. En ce sens, l’esclavage (la non-liberté) exprime la plénitude de la liberté de la même manière que l’Évangile parle de la nécessité de perdre sa vie pour la trouver dans sa plénitude ».

(Bienheureux Jean-Paul II, Voyage en Pologne à Czestochowa, 4 juin 1979)

 

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Prières

 

Prière consécratoire

 

Je me consacre aujourd'hui, dans la Communion Marie Reine de la Paix, à la Très Sainte Trinité par les mains de Marie ma Mère. Je me livre et consacre totalement à Son Cœur Immaculé, pour qu'Elle me conduise parfaitement à la demeure du Cœur Humain et Divin de Jésus. En Esprit de réparation et d'adoration, je me fais serviteur de l'Humble Servante du Seigneur pour être tout à Lui par Elle, avec Elle et en Elle ; Elle à qui Il a confié tout l'ordre de la Miséricorde. Pour cela, je j'engage à faire ce que ma Reine et ma Mère nous a demandé à Fatima et à Medjugorje, à savoir : pratiquer le jeûne et la récitation du Rosaire, vivre intensément la Parole de Dieu, offrir des petits sacrifices et consacrer ma vie au triomphe du Cœur Immaculé de Marie. Amen.

Chant de Consécration

 

Ô Marie, vivant dans la pensée du Père,

Ô Marie, vivant dans le Corps du Fils,

Ô Marie, vivant dans les Larmes de l'Esprit.

 

Mère de tous les vivants,

dans le Cœur de la Trinité très Sainte,

je me consacre à Toi, Marie.

 

Ô Marie, vivant dans le Sein du Père,

Ô Marie, vivant dans le Cœur du Fils,

Ô Marie, vivant dans l'Effusion de l'Esprit.

 

Mère de tous les vivants,

dans le Cœur de la Trinité très Sainte,

je me consacre à Toi, Marie.

 

Ô Marie, couronnée par la Tendresse du Père,

Ô Marie, couronnée par la Main transpercée du Fils,

Ô Marie, couronnée par l'Ardeur de l'Esprit Saint.

 

Mère de tous les vivants,

dans le Cœur de la Trinité très Sainte,

je me consacre à Toi, Marie.

 

Fin de la Retraite de Consécration

 

Textes extraits du livre « Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie », aux Editions des Béatitudes, pour commander le livre, cliquer ICI

 

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Vous désirez officialiser votre consécration ?

 

Voici maintenant l'instant solennel où chacun, personnellement et par écrit, va s'engager en remplissant l'acte de consécration et le garder précieusement. Comme le recommande Saint Louis-Marie Griginon de Montfort, vous pouvez chaque année, à la même date, la renouveler.

 

Deux propositions

La première, est de rejoindre la Communion Marie Reine de la Paix. La Retraite qui s'achève aujourd'hui a été réalisée à partir du livre qu'elle a réalisé. Pour ce faire, contacter la Communion Marie Reine de la Paix : communionmariereine@gmail.com en renvoyant le formulaire dûment rempli, que vous trouverez en téléchargement, en format Word: ici  Format PDF: ici. Pour plus de renseignements sur la C.M.R.P. Voir le site : www.mariereine.com

La seconde, est de rejoindre la Mission de l'Immaculée, mouvement d'Eglise faisant partie de la Famille Franciscaine, (dans lequel je prononce tout justement ma consécration ce 8 décembre). Pour plus de renseignements voir sur le site de la Mission de l'Immaculée : www.immaculee.org ou me contacter à franck.monvoisin.33@gmail.com

 

Merci de votre fidélité et d'avoir été très nombreux à suivre les prières de ces 33 jours de retraite, que la Très Sainte Vierge vous bénisse... !!!

 

Franck Monvoisin, laïc Franciscain,

rédacteur du blog Images Saintes.

 

6 décembre 2013

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie 32/33

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie

33 jours pour se consacrer à la Très Sainte Trinité par les mains de Marie

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Trente-deuxième jour

Quatrième jour au sein de la Trinité

Marie Reine de la Paix

Consécration à Marie Reine de la Paix

 

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Amen.

 

Invocation au Saint Esprit

 

O Esprit de Dieu,

Esprit de Vérité et de Lumière,

demeure constamment en mon âme

par Ta Grâce divine,

que Ton Souffle dissipe les ténèbres

et que dans Ta Lumière

les bonnes actions se multiplient.


Ô Esprit de Dieu,

Esprit d’Amour et de Miséricorde,

qui verses en mon cœur le baume de la confiance,

Ta Grâce confirme mon âme dans le bien,

lui donnant une force invincible : la constance.


Ô Esprit de Dieu, Esprit de Paix et de Joie,

qui réconfortes mon cœur assoiffé,

verse en lui la vivante Source de l'Amour Divin

et le rends intrépide dans la lutte.


Ô Esprit de Dieu, hôte très aimable de mon âme,

je désire de mon côté Te garder fidélité,

tant aux jours de joie

qu'aux heures de souffrances ;

je désire, Esprit de Dieu,

vivre toujours en Ta présence.


O Esprit de Dieu, qui imprègnes mon être

et me fais connaître Ta Vie Divine et Trinitaire

et m'inities à ton Etre Divin,

ainsi unie à Toi, j'aurai la Vie éternelle.

(Sainte Faustine Kowalska)

 

Je crois en Dieu, une dizaine de Chapelet aux intentions de la Sainte Vierge.

 

Parole de Dieu

 

Apocalypse de Saint Jean 21, 2-5

 

« J'ai vu descendre du ciel, d'auprès de Dieu,la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux. Et j'ai entendu la voix puissante qui venait du Trône Divin ; elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; Il demeurera avec eux, et ils seront son peuple, Dieu Lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n'existera plus ; et il n'y aura plus de pleurs, de cris, ni de tristesse ; car la première création aura disparu ». Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que Je fais toutes choses nouvelles. Écris ces paroles : elles sont dignes de foi et véridiques ».

 

Saint Jean 14, 26-27

 

« Le Défenseur, l'Esprit Saint que le Père enverra en Mon Nom, Lui, vous enseignera tout, et Il vous fera souvenir de tout ce que Je vous ai dit. C'est la Paix que Je vous laisse, c'est Ma Paix que Je vous donne ; ce n'est pas à la manière du monde que Je vous la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés ».

 

Lettre de Saint Paul aux Romains 14, 17-19

 

« Le royaume de Dieu ne consiste pas en des questions de nourriture ou de boisson ; il est Justice, Paix et Joie dans l'Esprit Saint. Celui qui sert le Christ de cette manière-là plaît à Dieu, et il est approuvé par les hommes. Recherchons donc ce qui contribue à la paix, et ce qui nous associe les uns aux autres en vue de la même construction ».

 

Message de Marie à Medjugorje du 25 septembre 1986

 

« Chers enfants, Je vous demande de faire voir aux autres ce qu'est la paix, par votre propre paix ; pour qu'eux aussi commencent à la rechercher vraiment. Vous êtes dans la paix, chers enfants, et vous ne pouvez pas comprendre ce qu'est le manque de paix. Ainsi, par la prière et par votre vie, aidez à détruire ce qui est mauvais dans l'être humain. Démasquez la tromperie dont Satan se sert. Priez pour que la Vérité triomphe dans tous les cœurs. Merci d'avoir répondu à Mon appel ».

 

Méditation

 

« Marie, étoile de la mer, rayonnant aussi sur toutes les terres, réchauffant les âmes plutôt que les corps. Elle est cette splendide étoile qui se lève sur l'immensité de la mer brillant par ses mérites, éclairant par ses exemples.

Ô toi qui te sens loin de la terre ferme, emporté sur les flots de ce monde au milieu des orages et des tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cet astre si tu ne veux pas sombrer. Si le vent des tentations s'élève, si l'écueil des tribulations se dresse sur la route, regarde l'étoile, appelle Marie.

Si tu es ballotté par les vagues de l'orgueil, de l'ambition, de la médisance, de la jalousie, regarde l'étoile, appelle Marie.

Si la colère, l'avarice, les désirs impurs secouent la nacelle de ton âme, regarde vers Marie.

Si, troublé par l'énormité de tes crimes, honteux des turpitudes de ta conscience,n effrayé par la crainte du jugement, tu commences à te laisser aller à la tristesse, à glisser dans le désespoir, pense à Marie.

Dans les périls, les angoisses, les doutes, pense à Marie, invoque Marie. Que Son Nom ne s'éloigne jamais de tes lèvres, qu'il ne s'éloigne pas de ton cœur ; et, pour obtenir le secours de sa prière, ne néglige pas l'exemple de sa vie. En la suivant, tu es sûr de ne pas dévier ; en la priant, de ne pas désespérer ; en la consultant, de la pas te tromper ».

(Saint Bernard, Docteur de l'Eglise)

 

« L'Agneau immolé vit en portant les marques de la Passion dans la splendeur de la Résurrection. Lui seul domine tous les événements de l'histoire : Il en brise les « sceaux » et, dans le temps et au-delà du temps, il proclame le pouvoir de la vie sur la mort. Dans la « nouvelle Jérusalem », c'est-à-dire dans le monde nouveau vers lequel tend l'histoire des hommes, « de mort, il n'y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé » (Ap 21, 4). Et tandis que, peuple de Dieu en pèlerinage, peuple de la vie et pour la vie, nous marchons avec confiance vers « un ciel nouveau et une terre nouvelle » (Ap 21, 1), nous tournons notre regard vers Celle qui est pour nous « un signe d'espérance assurée et de consolation ».

Ô Marie, Aurore du monde nouveau, Mère des vivants, nous Te confions la cause de la vie : regarde, ô Mère, le nombre immense des enfants que l'on empêche de naître, des pauvres pour qui la vie est rendue difficile, des hommes et des femmes victimes d'une violence inhumaine, des vieillards et des malades tués par l'indifférence ou par une pitié fallacieuse. Fais que ceux qui croient en ton Fils sachent annoncer aux hommes de notre temps avec fermeté et avec amour l'Evangile de la vie. Obtiens-leur la grâce de l'accueillir comme un don toujours nouveau, la joie de le célébrer avec reconnaissance dans toute leur existence et le courage d'en témoigner avec une ténacité active, afin de construire, avec tous les hommes de bonne volonté, la civilisation de la vérité et de l'amour, à la louange et à la gloire de Dieu Créateur qui aime la vie ».

(Bienheureux Jean Paul II, Evangelium Vitae, n°105)

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Prières

 

Prière consécratoire

 

Marie, fleur de Galilée, Fille de David, Tu es le Temple que ton père n'avait pu construire malgré l'adresse du prophète Nathan : « Le Seigneur avec Toi », Tu es le Voile du temple et le lieu très Saint, Tu es l'Arche et la Porte qui conduit au cœur du Sanctuaire, Tu es la Mère de Jérusalem, la ville sainte dont tous les membres font corps. Cité qui voit la paix, épouse du Messie, le Prince de Paix, Tu es la Reine de la Paix et Tu nous donnes Celui qui donne la paix, non comme le monde la donne, mais comme seul Dieu peut la rétablir. Ô Marie, je me consacre totalement à Toi pour devenir un artisan de paix, un artisan de la présence divine qui sauve et rétablit l'alliance de l'homme avec l'homme, de l'homme avec le monde, de l'homme avec Dieu.

 

Antienne

 

Ô Marie ! Mer tranquille, distributrice de paix, Marie, terre féconde ! Tu es l'Arbre nouveau qui a porté la Fleur odorante du Verbe, Fils Unique de Dieu. En Toi, Terre féconde, fut semé le Verbe. Tu es à la fois la Terre et l'Arbre.

(Sainte Catherine de Sienne, Docteur de l'Eglise)

 

Psaume 72 (71)

 

Ô Dieu, donne au roi Ton Jugement,

au fils de roi Ta Justice,

qu'il rendre à Ton peuple sentence juste,

jugement à tes petits.

Montagnes, apportez, et vous, collines,

la paix au peuple.

Avec justice, Il jugera le petit peuple,

Il sauvera les fils de pauvres,

Il écrasera leurs bourreaux.

 

Il durera sous le soleil et la lune

siècle après siècle ;

Il descendra comme la pluie sur le regain,

comme la bruine mouillant la terre.

 

Devant Lui, se courbera la bête,

ses ennemis lécheront la poussière ;

les rois de Tarsis et des îles rendront tribut.

 

Les rois de Saba et de Seba feront offrande.

Tous les rois se prosterneront devant lui,

tous les païens le serviront.

 

Il délivrera le pauvre qui appelle

et le petit qui est sans aide ;

compatissant au faible et au pauvre,

Il sauvera l'âme des pauvres.

 

De l'oppression, de la violence,

Il rachètera leur âme,

leur sang sera précieux à ses yeux.

On priera pour lui sans relâche,

tout le jour, on le bénira.

 

Profusion de froment sur la terre

jusqu'au sommet des montagnes !

Abondance comme au Liban à l'éveil de son fruit !

Floraison comme l'herbe sur la terre !

 

Que Son Nom soit béni à jamais,

qu'il dure sous le soleil !

Bénies seront en Lui toutes les races de la terre,

que tous les païens le disent bienheureux !

 

Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël,

qui seul fait des merveilles ;

Béni soit à jamais son nom de gloire,

toute la terre soit remplie de sa gloire,

Amen ! Amen !

 

Prière « Ad Libitum » : Priez Marie avec un texte de votre choix comme par exemple les Litanies, le Souvenez-vous, ou encore une oraison jaillie du cœur...

Invocation : O Marie Reine de la Paix et de la Réconciliation, priez pour nous et pour le monde ».

 

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Textes extraits du livre « Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie », aux Editions des Béatitudes, pour commander le livre, cliquer ICI

 

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5 décembre 2013

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie 31/33

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie

33 jours pour se consacrer à la Très Sainte Trinité par les mains de Marie

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Trente-et-unième jour

Troisième jour au sein de la Trinité

Marie Reine de l'Unité

 

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Amen.

 

Invocation

 

Donnant Ta vie pour nous,

Tu remets Ton Esprit au Père,

Tu rassembles l'humanité sauvée,

de Ton sein coulent des fleuves d'eau vive !

 

Nous venons à Toi, nous qui avons soif.

L'Esprit reposait sur Toi

quand du Ciel vint une voix :

« Tu es Mon Fils Bien-Aimé,

Tu as toute Ma faveur ».

 

Enfants de Dieu, oui, nous le sommes aussi,

puisqu'en nos cœurs, Ton Esprit clame :

« Abba, Père ! »

L'Esprit et l'Epouse disent : « Viens ! »

Que celui qui écoute dise : « Viens ! »

(Prière orientale des Eglise, Vigiles de Pentecôte)

 

Je crois en Dieu, une dizaine de Chapelet aux intentions de la Sainte Vierge.

 

Parole de Dieu

 

Lettre de Saint Paul aux Ephésiens 5, 25-27

 

« Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : Il a aimé l'Église, Il s'est livré pour elle ; Il voulait la rendre Sainte en la purifiant par le bain du Baptême et la Parole de vie ; Il voulait se la présenter à Lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut ; Il la voulait sainte et irréprochable ».

 

Lettre de Saint Paul aux Ephésiens 4, 13-16

 

« Au terme, nous parviendrons tous ensemble à l'unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ. Alors, nous ne serons plus comme des enfants, nous laissant secouer et mener à la dérive par tous les courants d'idées, au gré des hommes, eux qui emploient leur astuce à nous entraîner dans l'erreur. Au contraire, en vivant dans la vérité de l'amour, nous grandirons dans le Christ pour nous élever en tout jusqu'à lui, car il est la Tête. Et par lui, dans l'harmonie et la cohésion, tout le corps poursuit sa croissance, grâce aux connexions internes qui le maintiennent, selon l'activité qui est à la mesure de chaque membre. Ainsi le corps se construit dans l'amour ».

 

Message de Marie à Medjugorje du 25 avril 1988

 

« Chers enfants, Dieu veut faire de vous des Saints. C'est pourquoi, Il vous appelle par Moi à l'abandon complet. Que la Sainte Messe soit vie pour vous. Comprenez bien que l'église est le palais de Dieu. C'est le lieu où Je vous rassemble et où Je veux vous montrer le Chemin vers Dieu. Venez et priez ! Ne regardez pas les autres, ne parlez pas d'eux de façon malveillante, mais que votre vie soit un témoignage sur la voie de la Sainteté. Les églises sont dignes de respect. Elles sont sanctifiées, car Dieu qui s'est fait Homme y habite jour et nuit. Ainsi donc, petits enfants, croyez et priez pour que le Père augmente votre Foi et ensuite, recherchez ce qui vous est nécessaire. Je suis avec vous. Je me réjouis de votre conversion et Je vous protège de Mon Manteau Maternel. Merci d'avoir répondu à Mon appel. »

 

Méditation

 

« Les chrétiens savent que leur unité ne sera vraiment retrouvée que lorsqu'elle sera fondée sur l'unité de leur Foi. Ils doivent surmonter des désaccords doctrinaux non négligeables au sujet du Mystère et du ministère de l'Eglise et parfois aussi du rôle de Marie dans l'œuvre du Salut. Les dialogues entrepris par l'Eglise catholique avec les Eglises et les Communautés ecclésiales d'Occident convergent de plus en plus sur ces deux aspects inséparables du mystère du Salut lui-même. Si le mystère du Verbe incarné nous fait entrevoir le mystère de la Maternité Divine et si, à son tour, la contemplation de la Mère de Dieu nous introduit dans une intelligence plus profonde du mystère de l'Incarnation, on doit en dire autant du mystère de l'Eglise et du rôle de Marie dans l'œuvre du Salut. Approfondissant l'un et l'autre, éclairant l'un par l'autre, les chrétiens désireux de faire ce que Jésus leur dira – comme le leur recommande leur Mère (cf. Jn 2, 5) – pourront progresser ensemble dans le « pèlerinage de la foi » dont Marie est toujours l'exemple et qui doit les conduire à l'unité voulue par leur unique Seigneur et tellement désirée par ceux qui sont attentivement à l'écoute de ce qu'aujourd'hui « l'Esprit dit aux Eglises » (Ap 2, 7. ll. 17).

Il est déjà de bon augure que ces Eglises et ces Communautés ecclésiales rejoignent l'Eglise catholique sur des points fondamentaux de la foi chrétienne également en ce qui concerne la Vierge Marie. En effet, elles la reconnaissent comme la Mère du Seigneur et estiment que cela fait partie de notre foi dans le Christ, vrai Dieu et vrai homme. Elles la contemplent au pied de la Croix, recevant comme son fils le disciple bien-aimé, qui à son tour la reçoit comme sa mère.

Pourquoi, alors, ne pas la considérer tous ensemble comme notre Mère commune qui prie pour l'unité de la famille de Dieu, et qui nous « précède » tous à la tête du long cortège des témoins de la foi en l'unique Seigneur, le Fils de Dieu, conçu dans son sein virginal par l'Esprit Saint ? »

(Bienheureux Jean Paul II, Redemptoris Mater, n°30)

 

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Prières

 

Prière consécratoire

 

Adam et Eve dans le Paradis régnaient sur la Création dans une unité parfaite et dans l'harmonie. Marie, Tu es la nouvelle Eve et Ton Fils Bien-Aimé le nouvel Adam ; par l'union de Vos Cœurs dans la joie, la souffrance et la gloire, Vous régnez sur la Création nouvelle qui est l'Eglise Immaculée dans son mystère, née du Côté ouvert de Jésus et de l'infinie douleur de Ton Cœur. Ô Marie avec Thérèse, je veux dire : « Dans le cœur de l'Eglise, ma Mère, je serai l'amour ». Marie, Mère de l'Eglise, Mère de l'Unité de tous ses membres, Mère parfaite, je me consacre totalement à Toi, pour que l'Eglise apparaisse sans tache ni ride au jour de la venue de l'Epoux.

 

Antienne

 

Si, par la faute d'Adam,

la mort a régné sur les hommes,

par la mort du seul Juste,

la grâce surabonde pour tous ;

en Toi Vierge très pure,

resplendit l'aurore du Salut,

plus jeune que notre péché,

Tu es la première des sauvés.

(Liturgie d'André Gouzes)

 

Psaume

Prière sacerdotale

(Saint Jean 17, 1-3, 17-26)

 

Père, l'heure est venue :

Glorifie Ton Fils, afin que Ton Fils Te glorifie

et que, par le pouvoir sur toute chair,

que Tu Lui as conféré,

Il donne la vie éternelle à tous ceux

que Tu Lui as donnés.

La vie éternelle, c'est qu'ils Te connaissent,

Toi le seul véritable Dieu, le vrai Dieu,

et Ton envoyé, Jésus Christ.

Consacre-les dans la Vérité : Ta Parole est Vérité.

Comme Tu M'as envoyé dans le monde,

Moi aussi, je les ai envoyé dans le monde.

Et pour eux je me consacre Moi-Même,

afin qu'ils soient eux aussi consacrés en Vérité.

Je ne prie pas pour eux seulement,

mais pour ceux là aussi

qui grâce à leur parole croiront en Moi.

Que tous soient un,

comme toi, Père, tu es en Moi et Moi en Toi.

Qu'eux aussi soient un en Nous,

afin que le monde croie que Tu M'as envoyé.

Je leur ai donné la gloire que Tu M'as donnée,

pour qu'ils soient un comme Nous sommes Un :

Moi en eux et Toi en Moi.

Pour qu'ils ne soient parfaitement un

et que le monde sache que Tu M'as envoyé,

et que Je les a aimés comme Tu M'as aimé.

Père, ceux que Tu M'as donnés,

Je veux que là où Je suis,

Ils soient aussi avec Moi,

pour qu'ils contemplent la gloire,

que Tu M'as donnée,

parce que Tu M'as aimé

avant la création du monde.

Père Juste, le monde ne T'a pas connu,

mais moi Je T'ai connu,

et ceux-ci ont reconnu que Tu M'as envoyé.

Je leur ai fait révélé Ton Nom et le leur révélerai,

pour que l'Amour dont Tu M'as aimé

soit en eux et Moi en eux.

 

Prière « Ad Libitum » : Priez Marie avec un texte de votre choix comme par exemple les Litanies, le Souvenez-vous, ou encore une oraison jaillie du cœur...

Invocation : O Marie Reine de la Paix et de la Réconciliation, priez pour nous et pour le monde ».

 

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Textes extraits du livre « Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie », aux Editions des Béatitudes, pour commander le livre, cliquer ICI

 

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4 décembre 2013

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie 30/33

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie

33 jours pour se consacrer à la Très Sainte Trinité par les mains de Marie

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Trentième jour

Deuxième jour au sein de la Trinité

Marie Reine des cœurs

 

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Amen.

 

Invocation au Saint Esprit

 

O Saint-Esprit, Dieu amour, nœud de la sainte Trinité par l'amour, vous vous reposez et vous prenez vos délices entre les enfants des hommes,dans la sainte chasteté qui, par l'influence de votre force et de vos charmes, fleurit ici-bas comme la rose entre les épines.

Esprit-Saint ! Amour ! Amour ! Dites-moi quel chemin conduit à un si délicieux séjour, où est le sentier de la vie qui mène à ces prairies fécondées de la rosée divine, où se désaltèrent les cœurs altérés.

Ô Amour, vous seul connaissez ce chemin qui mène à la vie et à la vérité. C'est en vous que s'accomplit l'alliance pleine de délices qui unit entre elles les divines personnes de la Trinité sainte.

Par vous, ô Esprit-Saint, sont répandus sur nous les plus précieux dons. De vous procèdent les semences fécondes qui produisent les fruits de la vie. De vous émane le miel si doux des délices qui ne sont qu'en Dieu.

Par vous descendent sur nous les eaux fertiles des bénédictions divines, les dons si chers de l'Esprit, mais si rares, hélas! dans notre région.

(Sainte Gertrude)

 

Je crois en Dieu, une dizaine de Chapelet aux intentions de la Sainte Vierge.

 

Parole de Dieu

 

Saint Jean 10, 14-16

 

« Moi, Je suis le Bon Pasteur ; Je connais mes brebis, et mes brebis Me connaissent, comme le Père Me connaît, et que je connais le Père ; et Je donne ma vie pour mes brebis. J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie : celles-là aussi, il faut que Je les conduise. Elles écouteront Ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul Pasteur ».

 

Saint Luc 1, 30-38

 

« L'Ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car Tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que Tu vas concevoir et enfanter un Fils ; Tu lui donneras le Nom de Jésus. Il sera grand, Il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu Lui donnera le Trône de David son père ; Il régnera pour toujours sur la Maison de Jacob, et Son Règne n'aura pas de fin ». Marie dit à l'Ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque Je suis vierge ? » L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur Toi, et la Puissance du Très-Haut Te prendra sous Son Ombre ; c'est pourquoi Celui qui va naître sera Saint, et Il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait : « la femme stérile », car rien n'est impossible à Dieu ». Marie dit alors : « Voici la Servante du Seigneur ; que tout se passe pour Moi selon ta parole ». Alors l'ange la quitta ».

 

Apocalypse de Saint Jean 12

 

« Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Elle était enceinte et elle criait, torturée par les douleurs de l'enfantement. Un autre signe apparut dans le ciel : un énorme dragon, rouge feu, avec sept têtes et dix cornes,et sur chaque tête un diadème. Sa queue balayait le tiers des étoiles du ciel, et les précipita sur la terre. Le Dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l'enfant dès sa naissance. Or, la Femme mit au monde un Fils, un enfant mâle, Celui qui sera le Berger de toutes les nations, les menant avec un sceptre de fer. L'enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son Trône, et la Femme s'enfuit au désert, où Dieu lui a préparé une place, pour qu'elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Il y eut alors un combat dans le ciel : celui de Michel et de ses anges contre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec l'aide des siens, mais ils furent les moins forts et perdirent leur place dans le ciel. Oui, il fut rejeté, le grand Dragon, le serpent des origines, celui qu'on nomme Démon et Satan, celui qui égarait le monde entier. Il fut jeté sur la terre,et ses anges avec lui. Alors j'entendis dans le ciel une voix puissante, qui proclamait : « Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ! Car l'accusateur de nos frères a été rejeté, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. Et eux, ils l'ont vaincu par le sang de l'Agneau et le témoignage de leur parole. Dépassant l'amour d'eux-mêmes, ils sont allés jusqu'à la mort. Ciel, sois donc dans la joie, ainsi que vous tous qui demeurez aux cieux. Mais malheur pour la terre et pour la mer, parce que le démon est descendu vers vous en grande fureur, sachant qu'il lui reste peu de temps ». Et quand le Dragon vit qu'il était jeté sur la terre, il se mit à poursuivre la Femmequi avait mis au monde l'enfant mâle. Alors furent données à la Femme les deux ailes du grand aigle pour s'envoler au désert, où elle a sa place pour être nourrie pendant un temps, deux temps et la moitié d'un temps, loin de la présence du Serpent. Puis le Serpent projeta de sa bouche derrière la Femme comme un fleuve d'eau pour qu'elle soit emportée par le fleuve. Mais la terre vint au secours de la Femme : la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuveque le Dragon avait projeté de sa bouche. Alors le Dragon se mit en colère contre la Femme, et s'en alla faire la guerre contre le reste de sa descendance, ceux qui observent les commandements de Dieu et qui gardent le témoignage pour Jésus. Et il s'arrêta sur le rivage de la mer ».

 

Message de Marie à Medjugorje de novembre 1991

 

« C'est dans la prière quotidienne que vous commencerez, de jour en jour, à écouter Dieu qui parle à vos cœurs. Il vous faut apprendre à entendre la voix de Dieu dans vos cœurs. Dieu veut toujours vous parler, la prière est une conversation avec Lui. Il désire toujours vous montrer ce qu'Il attend de vous, et vous faire connaître Sa Volonté. Pour cela, priez chaque jour avec le cœur. Si vous ne priez pas, vous ne pouvez connaître votre vocation ».

(Cyrille Auboyneau, « Paroles du Ciel, Messages de Marie à Medjugorje », Editions des Béatitudes)

 

Méditation

 

« Ainsi donc, lorsque le Père éternel envoie dans nos cœurs l'Esprit de Son Fils, criant : « Abba, Père ! » Quand nous agissons et quand nous n'agissons pas, c'est-à-dire lorsqu'Il réalise en nous une tendresse, un amour d'enfants envers le Père du Ciel, alors cet Esprit du Fils réalise en outre une tendresse et un amour d'enfants envers cette infiniment douce et aimable Mère. Et dans ce sens, le Père Eternel envoie aussi dans nos cœurs l'Esprit Saint, criant : « Mère, Mère ! » Car c'est dans le seul et même Esprit – l'Esprit du Christ – qui suscite dans les âmes cet amour filial et cette vie en Marie, comme Il suscite un amour filial et une vie en Dieu ; et tout cela selon la manière où ceci fut réalisé en Notre-Seigneur Jésus. Ceci contient des mystères, et je passe en gardant un saint silence. Mais chacun peut en voir l'expérience dans la mesure de son amour ».

(Marie de Sainte Thérèse, « L'union mystique à Marie »)

 

« En annonçant l'Année mariale, je précisais par ailleurs que sa conclusion aurait lieu l'année suivante en la solennité de l'Assomption de la sainte Vierge Marie au ciel, afin de mettre en relief le « signe grandiose qui apparaît au ciel », dont parle l'Apocalypse. De cette façon, nous voulons également répondre à l'exhortation du Concile, qui se tourne vers Marie, « signe d'espérance assurée et de consolation devant le Peuple de Dieu en pèlerinage ». Et cette exhortation, le Concile l'exprime ainsi : « Que tous les chrétiens adressent à la Mère de Dieu et des hommes d'instantes supplications, afin qu'après avoir assisté de ses prières l'Eglise naissante, maintenant encore, exaltée dans le ciel au-dessus de tous les bienheureux et des anges, elle continue d'intercéder auprès de son Fils dans la communion de tous les saints, jusqu'à ce que toutes les familles des peuples, qu'ils soient déjà marqués du beau nom de chrétiens ou qu'ils ignorent encore leur Sauveur, soient enfin heureusement rassemblés dans la paix et la concorde en un seul Peuple de Dieu à la gloire de la très sainte et indivisible Trinité » (Lumen Gentium, n°69) ».

(Bienheureux Jean Paul II, Redemptoris Mater, n°50)

 

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Prières

 

Prière consécratoire

 

Ô Marie, en me consacrant à Toi, je me livre à l'amour, à sa caresse dans la brise de l'Esprit, mais aussi à Son Feu dévorant, je me livre à tous les mystères de la Rédemption du monde, je me livre à l'amour sans partage du Père pour la Création, au crucifiant amour du Fils, au consumant amour de l'Esprit, je me livre aux sept Douleurs de Ton Cœur et à ses sept Allégresses, je me livre à tout ce que Ton Amour attend de moi. Ô Marie, je Te fais le don de mon cœur pour que Tu l'unisses au Tien et à Celui de Ton Fils, pour que Tu l'unisses aux cœurs qui sont dans le Tien. Dispose mon cœur, ô ma Reine, à ne rient Te refuser, à ne rien refuser à l'Amour qui croit tout, espère tout, supporte tout.

 

Antienne

 

Ô Reine du Paradis, Mère du Saint Amour, puisque Tu es entre toutes les créatures la plus aimable, la plus chère à Dieu, et sa principale amante, agréée l'amour du plus misérable pécheur qui s'est épris d'amour pour toi ».

(Saint Alphonse de Liguori, Docteur de l'Eglise)

 

Psaume 23 (22)

 

Le Seigneur est mon berger

je ne manque de rien.

Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer.

Vers les les eaux paisibles, il me mène,

il y refait mon âme.

Il me guide par le juste chemin

pour l'amour de son nom.

Passerais-je un ravin de ténèbres,

je ne crains aucun mal ;

près de moi ton bâton, ta houlette

sont là qui me consolent.

Devant moi tu apprêtes une table

face à mes adversaires ;

d'une onction tu me parfumes la tête,

ma coupe déborde.

Oui, grâce et bonheur me pressent

en la longueur des jours.

 

Prière « Ad Libitum » : Priez Marie avec un texte de votre choix comme par exemple les Litanies, le Souvenez-vous, ou encore une oraison jaillie du cœur...

Invocation : O Marie Reine de la Paix et de la Réconciliation, priez pour nous et pour le monde ».

 

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Textes extraits du livre « Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie », aux Editions des Béatitudes, pour commander le livre, cliquer ICI

 

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2 décembre 2013

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie 28/33

Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie

33 jours pour se consacrer à la Très Sainte Trinité par les mains de Marie

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Vingt-huitième jour

Septième jour à l'Ombre de l'Esprit

Pentecôte d'Amour

Consécration dans la Milice de l'Immaculée

 

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Amen.

 

Invocation au Saint Esprit

 

Seigneur, envoyez votre Esprit et tout sera créé, et vous renouvellerez la face de la terre. Seigneur, renouvelez votre première Pentecôte. Accordez, Jésus, à tous vos bien-aimés prêtres la grâce du discernement des esprits, comblez-les de vos dons, augmentez leur amour, faites de tous de vaillants apôtres et de vrais saints parmi les hommes.

Esprit Saint, Dieu d'Amour, venez, tel un vent puissant, dans nos cathédrales, dans nos églises, dans nos chapelles, dans nos cénacles, dans les plus luxueuses maisons comme dans les plus humbles demeures. Emplissez la terre entière de vos lumières, de vos consolations et de votre amour. 

Venez, Esprit d'Amour, apportez au monde la fraîcheur de votre souffle sanctifiant. Enveloppez tous les hommes du rayonnement de votre grâce ! Emportez-les tous dans les splendeurs de votre gloire. Venez les réconforter dans le présent encore si lourd d'angoisses, éclairez l'avenir incertain de beaucoup, raffermissez ceux qui hésitent encore dans les voies divines.

Esprit de lumière, dissipez toutes les ténèbres de la terre, guidez toutes les brebis errantes au divin bercail, percez les nues de vos mystérieuses clartés. Révélez-vous aux hommes et que ce jour soit l'annonce d'une nouvelle aurore. Emplissez tous les cœurs de vos dons multiples et précieux, fruit divin de l'immolation du Calvaire, gage magnifique des promesses du Christ. 

Divin Esprit, Feu d'amour, joie qui surpasse toute plénitude, lumière qui met en fuite les plus lamentables obscurités ; inspirateur de toute louange, Esprit de vérité, établissez toutes les âmes dans le goût des choses saintes.

Faites-les pénétrer dans les beautés profondes de vos demeures mystérieuses. Qu'elles entrent dans le royaume secret des mystères divins selon la promesse du Verbe ; et leur vie toute transformée, toute transfigurée, toute divinisée dans le Christ, atteindra une puissance infinie par la valeur même de vos divines richesses. 

Divin Consolateur de nos peines, charme précieux des fécondes solitudes, animateur de toutes nos joies, germe sacré de toute vie spirituelle, étendez sur tout l'univers votre immensité. Remplissez le monde de votre plénitude.

Absorbez notre humaine substance dans le mystère de Votre divine unité ; imprimez dans les cœurs le sceau des promesses du Père ; effacez toute ombre de nos fronts ; mettez sur toutes les lèvres l'ivresse du calice de Jésus, et bientôt toute une moisson de saints se lèveront dans la lumière.

(Marthe Robin, 26 mai 1939)

 

Je crois en Dieu, une dizaine de Chapelet aux intentions de la Sainte Vierge.

 

Parole de Dieu

 

Apocalypse 12, 10-11

 

« Alors j'entendis dans le ciel une voix puissante,qui proclamait : « Voici maintenant le Salut, la Puissance et la Royauté de notre Dieu, et le pouvoir de Son Christ ! Car l'accusateur de nos frères a été rejeté, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. Et eux, ils l'ont vaincu par le Sang de l'Agneau et le témoignage de leur parole. Dépassant l'amour d'eux-mêmes, ils sont allés jusqu'à la mort ».

 

Lettre de Saint Paul aux Ephésiens 6, 10-18

 

« Puisez votre énergie dans le Seigneur et dans la vigueur de Sa Force. Revêtez l'équipement de Dieu pour le combat, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du démon. Car nous ne luttons pas contre des hommes, mais contre les forces invisibles, les puissances des ténèbres qui dominent le monde, les esprits du mal qui sont au-dessus de nous. Pour cela, prenez l'équipement de Dieu pour le combat ; ainsi, quand viendra le jour du malheur, vous pourrez tout mettre en oeuvre pour résister et tenir debout. Tenez donc, ayant autour des reins le ceinturon de la Vérité, portant la cuirasse de la Justice, les pieds chaussés de l'ardeur à annoncer l'Évangile de la Paix, et ne quittant jamais le bouclier de la Foi, qui vous permettra d'arrêter toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du Salut et l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu. En toute circonstance, que l'Esprit vous donne de prier et de supplier. Restez éveillés afin de persévérer dans la prière pour tous les fidèles ».

 

Actes des Apôtres 1, 13-14

 

« Arrivés dans la ville, ils montèrent à l'étage de la maison ; c'est là qu'ils se tenaient tous : Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. D'un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères ».

 

Message de Marie à Medjugorje du 25 mai 1993

 

« Chers enfants, aujourd'hui Je vous appelle à vous ouvrir à Dieu par la prière, afin que le Saint-Esprit commence à faire des miracles en vous et à travers vous. Car, chers enfants, chacun de vous est important dans Mon plan de Salut. Je vous invite à être porteurs de bien et de la paix. Dieu peut vous donner la paix seulement si vous vous convertissez et si vous priez. C'est pourquoi, mes chers petits enfants, priez, priez, priez, et faites ce que le Saint-Esprit vous inspirera. Merci d'avoir répondu à Mon appel ».

 

Méditation

 

« Cependant, le Père accorde encore un temps au monde. Il y a, dans cette fin du monde marquée par l'avènement de Jésus, comme une intervalle de Miséricorde laissé aux homme, aux hommes de bonne volonté, aux petits, aux pauvres, à tous ceux qui veulent imiter Marie et suivre Jésus. L'Esprit Saint leur est donné pour qu'ils puissent revivre tout ce mystère d'amour que Jésus a vécu ici-bas avec Sa Mère ».

(Père Thomas-Philippe, « La Vie Cachée de Marie »)

 

« C'est par Marie que le salut du monde a commencé, et c'est par Marie qu'il doit être consommé (...) Dans le second avènement de Jésus-Christ, Marie doit être connue et révélée par le Saint-Esprit afin de faire par elle connaître, aimer et servir Jésus-Christ, les raisons qui ont porté le Saint-Esprit à cacher son Épouse pendant sa vie, et à ne la  révéler que bien peu depuis la prédication de l'Évangile, ne subsistant plus ».

(Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la Vraie Dévotion, n°49)

 

« Maximilien Kolbe, comme peu d'autres, était imprégné du mystère de l'élection divine de Marie. Son cœur et sa pensée se sont concentrés d'une manière particulière autour de ce « nouveau commencement » que fut dans l'histoire de l'humanité – par l'oeuvre du Rédempteur – l'Immaculée Conception de la Mère de son Incarnation terrestre... Maximilien Kolbe a pénétré ce mystère d'une façon particulièrement profonde, particulièrement synthétique : non pas dans l'abstrait, mais à travers le contexte vivant du Dieu Trinité qui est Père, Fils et Saint Esprit, et à travers le contexte vivant des desseins sauveurs de Dieu à l'égard du monde. Voici de nouveau ses paroles : « Cherchons à nous tenir toujours plus près, chaque jour, de l'Immaculée ; alors, de ce fait, nous nous approcherons encore davantage du Cœur de Jésus, de Dieu le Père, de toute la Très Sainte Trinité, car aucune créature n'est plus proche de la divinité que l'Immaculée. Et de cette façon aussi, nous rapprocherons de l'Immaculée et du Bon Dieu tous ceux qui sont proches de notre cœur » (Maximilien Kolbe, lettre de Nagasaki, 6 avril 1934) ».

 

(Bienheureux Jean Paul II, deuxième voyage en Pologne, juin 1983)

 

Le Triomphe de l'Immaculée

Prières

 

Prières consécratoire

 

Marie, Tu es une armée rangée en bataille dont la seule arme offensive est l'Amour de Miséricorde, Ton seul bouclier c'est Ta Pureté inaltérable. Ô Vierge Mère, je veux m'engager corps et âme dans cette armée que Tu lèves pour livrer un ultime combat contre la bête dévoreuse des enfants des hommes. Tu es debout au milieu de Tes petits pauvres qui sont les apôtres des derniers temps, dans un cénacle vaste comme le monde, et j'expose mon être tout entier aux Flammes de l'Amour Divin dans la grande Pentecôte d'Amour promise à une humanité sur le point d'être engloutie par le déluge de feu.

 

Antienne

 

L'Esprit et l'Epouse disent : « Viens !

Que vienne Ta grâce,

que ce monde passe,

et Tu seras tout en tous ! »

 

Psaume

Livre de l'Apocalypse 5, 9-10,12

 

Tu es digne, Seigneur notre Dieu,

de recevoir l'honneur, la gloire et la puissance.

C'est Toi qui créas l'univers,

c'est par Ta Volonté qu'il reçut l'existence et fut créé.

Tu es digne, Christ et Seigneur,

de prendre le Livre et d'en ouvrir les sceaux.

Car tu fus immolé, racheté pour Dieu,

par Ton Sang,

des hommes de toute tribu, langue,

peuple et nation.

Tu as fait de nous, pour notre Dieu,

un royaume de prêtres,

et nous régnerons sur la terre.

Il est digne, l'Agneau immolé,

de recevoir puissance et richesse,

sagesse et force,honneur, gloire et louange.

 

Prière « Ad Libitum » : Priez Marie avec un texte de votre choix comme par exemple les Litanies, le Souvenez-vous, ou encore une oraison jaillie du cœur...

Invocation : O Marie Reine de la Paix et de la Réconciliation, priez pour nous et pour le monde ».

 

Marie Reine Immaculée

Textes extraits du livre « Retraite de Consécration à la Sainte Trinité par Marie », aux Editions des Béatitudes, pour commander le livre, cliquer ICI

 

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