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20 février 2016

Le Carême avec le Pape François 3/7

Le Carême avec le Pape François

Découvrir la Miséricorde

du 10 février au 27 mars 2016

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Deuxième Dimanche de Carême

21 février 2016

 

« Mais nous, nous avons note citoyenneté dans les Cieux, d'où nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ » (Philippiens 3, 20).

 

Méditation du Pape François

 

« Quand nous aidons les pauvres, nous ne faisons pas chrétiennement œuvre de bienfaisance. C'est bon, humain, mais ce n'est pas la pauvreté chrétienne. Il s'agit de donner un peu de soi au pauvre – pas de superflu, mais aussi du nécessaire – car il nous enrichit, Jésus Lui-même ayant dit être dans la pauvreté. Jésus-Christ de la richesse de Dieu, s'est fait pauvre, Il s'est abaissé pour nous. Être pauvre, c'est se laisser enrichir par la pauvreté du Christ et ne pas vouloir être riche avec d'autres richesses que ne soient pas celles du Christ ».

 

Dans ma vie

 

S'enrichir en s'appauvrissant, voilà un beau programme ! À nous de savoir découvrir les richesses que le Christ nous présente et de comprendre qu'elles valent plus que les richesses de ce monde.

 

Effet de conversion : Et si... je donnais aux premières personnes dans la nécessité qui me sollicitent, sans chercher à me demander qui elles sont et ce qu'elles en feront ?

Je prie pour que Dieu m'aide à me détacher des biens superflus et à m'attacher aux richesses du Ciel.

 

Deuxième Semaine de Carême

 

Lundi 22 février 2016

 

« Soyez miséricordieux comme votre Père est Miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés » (Saint Luc 6, 36).

 

Méditation du Pape François

 

« La béatitude des pauvres de cœur (cf Mathieu 5, 3) oriente notre rapport avec les biens matériels et les pauvres. Face à l'exemple et aux paroles de Jésus, nous sentons combien notre conversion est nécessaire, afin que la logique de l'être plus l'emporte sur celle de l'avoir plus ! Les Saints peuvent vraiment nous aider à comprendre le sens profond des Béatitudes ».

 

Dans ma vie

 

« … Car le Royaume des Cieux sera à eux » ! Quelle formidable nouvelle... Si notre Seigneur le dit, nous devons rechercher à tout prix à être ces pauvres de cœur, non pas ayant le cœur vide, mais pauvre de biens matériels et riches de Dieu.

 

Effet de conversion : Et si... j'essayais de partager les soucis des autres pour ainsi les aider à porter leurs difficultés ?

Je prie pour tous ceux qui ont le cœur dut et sec, qui ne sont jamais émus par rien ni personne.

 

Mardi 23 février 2016

 

« Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal » (Isaïe 1, 10).

 

Méditation du Pape François

 

« Nous ne pouvons pas penser à un chrétien qui s'arrête : un chrétien qui reste immobile et malade, dans son identité chrétienne, il y a une maladie dans cette identité. Le chrétien est un disciple qui chemine qui va de l'avant. Mais le Seigneur nous le dit aussi, et nous l'avons entendu dans le psaume : « Allez dans le monde entier et proclamez l’Évangile Allez-y, marchez ». Voilà : la première attitude des chrétiens est de marcher, d'aller de l'avant, même s'il y a des difficultés, d'outrepasser les difficultés ».

 

Dans ma vie

 

Dans les épreuves, le découragement vient vite, surtout si on est seul, pas soutenu et qu'on a l'impression de faire tout de travers. Un chrétien seul est un chrétien en danger. Soutenons les autres. Faisons-nous soutenir.

 

Effet de conversion : Et si... j'encourageais les gens autour de moi et les soutenais positivement dans leurs efforts ?

Je prie pour tous ceux qui n'ont plus le courage d'avancer, qui sont accablés et perdent l'espérance.

 

Mercredi 24 février 2016

 

« Moi, je suis sûr de Toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! » Mes jours sont dans Ta main délivre-moi des mains hostiles qui s'acharnent ». (Psaume 30 (31) 15-16).

 

Méditation du Pape François

 

« Nous sommes tous appelés à rallumer dans nos cœurs une impulsion d'espérance, qui doit se traduire en œuvres concrètes de paix. Tu ne t'entends pas avec cette personne ? Fais la paix ! Chez toi ? Fais la paix ! Dans ta communauté ? Fais la paix ! Dans ton travail ? Fais la paix ! Œuvres de paix, de réconciliation et de fraternité (…) ces petits gestes ont tant de valeur : ils peuvent être des graines qui donnent espérance, ils peuvent ouvrir des routes et des perspectives de paix ».

 

Dans ma vie

 

Une petite dispute, un différend et ensuite on oublie tout sans se réconcilier. Nous le faisons tous, mais cela laisse des traces... et cela rend nos appels à un monde meilleur plus vains... Allons ! Faisons le ménage dans nos discordes.

 

Effet de conversion : Et si... je demandais pardon à des gens que j'ai blessés ?

Je prie pour que les personnes qui ont fait l'objet d'offenses arrivent à pardonner à ceux qui leur ont fait du mal.

 

Jeudi 25 février 2016

 

« Heureux ceux qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux » (Saint Luc 8, 15).

 

Méditation du Pape François

 

« Le Carême est pour l’Église, et pour chaque fidèle, un temps de renouveau pour les communautés. Mais c'est surtout un « temps de grâce » (cf 2 co 6, 2). Dieu ne nous demande rien qu'Il ne nous ait donné auparavant : « Nous aimons parce que Dieu Lui-même nous a aimés le premier » (cf 1 Jean 4, 19). Il n'est pas indifférent à nous. Il porte chacun de nous dans Son Cœur, Il nous connaît par notre nom, Il prend soin de nous et Il nous cherche quand nous l'abandonnons. Chacun de nous l'intéresse ; Son Amour l'empêche d'être indifférent à ce qui nous arrive ».

 

Dans ma vie

 

Le Carême ne doit pas être un temps de tristesse, durant lequel nous devrions avoir des têtes d'enterrement sous prétexte que nous faisons peut-être un petit effort inhabituel. C'est un temps de préparation à la merveilleuse Fête de Pâques, donc de joie.

 

Effet de conversion : Et si... je souriais un peu plus, en toutes circonstances, aux gens qui m'entourent ?

Je prie pour les personnes qui n'arrivent plus à retrouver la joie dans leur cœur et qui semblent ne plus pouvoir en éprouver.

 

Vendredi 26 février 2016

 

« Cherchez le Seigneur et sa puissance, souvenez-vous des merveilles qu'Il a faites, vous la race d'Abraham son serviteur, les fils de Jacob, qu'Il a choisis » (Psaume 104 (105) 4a, 5a, 6a).

 

Méditation du Pape François

 

« L’Évangile est parole de vie ; il n'opprime pas des personnes, au contraire libère ceux qui sont esclaves de beaucoup d'esprits mauvais de ce monde : l'esprit de vanité, l'attachement à l'argent, l'orgueil, la sensualité... L’Évangile change le cœur, il change la vie, il transforme les inclinations au mal en bons propos. L’Évangile est capable de changer les personnes ! C'est donc le devoir des chrétiens d'en diffuser partout la force rédemptrice, en donnant des missionnaires et des hérauts de la Parole de Dieu ».

 

Dans ma vie

 

Si nous ne croyons pas que l’Évangile peut nous changer radicalement, alors à quoi bon être chrétiens ? C'est Dieu Lui-même, qui nous conseille et nous aime, qui nous parle et nous donne la Foi... Cela ne peut que nous transformer.

 

Effet de conversion : Et si... je me mettais un peu plus à l'écoute de ce que Dieu attend de moi, et me tenais prêt à changer ce qui ne va pas ?

Je prie pour que je puisse changer mon cœur avant de demander aux autres de changer eux-mêmes.

 

Samedi 28 février 2016

 

« Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ! » (Saint Luc 7, 47).

 

Méditation du Pape François

 

« L’Église est d'abord appelée à être témoin véridique de la Miséricorde, en la professant et en la vivant comme le centre de la révélation de Jésus-Christ. Du cœur de la Trinité, du plus profond du mystère de Dieu, jaillit et coule sans cesse le grand fleuve de la Miséricorde. Cette source ne sera jamais épuisée pour tous ceux qui s'en approcheront. Chaque fois qu'on en aura besoin, on pourra y accéder, parce que la Miséricorde de Dieu est sans fin. Autant la profondeur du mystère renfermé est insondable, autant la richesse qui en découle est inépuisable ».

 

Dans ma vie

 

Quand on voit tout ce que l’Église a toujours fait pour ceux qui étaient dans la détresse, on ne peut qu'être émerveillé de tant d'amour donné et de générosité et souhaiter à notre tour en faire preuve.

 

Effet de conversion : Et si... je faisais preuve non pas de pitié, mais de miséricorde en agissant par amour pour les autres ?

Je prie pour les membres des associations caritatives qui apportent le réconfort aux plus démunis.

 

Texte extrait du Hors série N°5 de « Ma prière »

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Téléchargez les méditations de cette Semaine (pdf) en cliquant ici

 

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13 février 2016

Le Carême avec le Pape François 2/7

Le Carême avec le Pape François

Découvrir la Miséricorde

du 10 février au 27 mars 2016

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Premier Dimanche de Carême

14 février 2016

 

« Il est écrit : « C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à Lui seul tu rendras un culte » (Saint Luc 4, 8).

 

Méditation du Pape François

 

« Nous avons besoin de Chrétiens qui rendent visibles aux hommes d'aujourd'hui la Miséricorde de Dieu, Sa tendresse pour toute créature. Nous savons tous que la crise de l'humanité contemporaine n'est pas superficielle, mais profonde. C'est pourquoi la nouvelle évangélisation, qui est appelée à avoir le courage d'aller à contre-courant, à se convertir des idoles vers l'unique vrai Dieu, ne peut qu'utiliser le langage de la Miséricorde, fait de gestes et d'attitudes avant même que des paroles ».

 

Dans ma vie

 

Aller à contre-courant, ça nous coûte. On se fait tout de suite remarquer ! C'est tellement plus facile de parler et d'agir comme les autres. Pas de vague. Mais en agissant ainsi, ne finissons-nous pas par vivre et par penser loin du Christ ?

 

Effet de conversion : Et si... j'essayais de mettre mes actes en accord avec mes convictions et ma fidélité à Dieu.

Je prie pour tous ceux qui sont des témoins du Christ et qui n'hésitent pas à être à contre-courant.

 

Première Semaine de Carême

 

Lundi 15 février 2016

 

« Amen, Je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, c'est à Moi que vous ne l'avez pas fait » (Saint Matthieu 25, 45).

 

Méditation du Pape François

 

« Dieu est riche de Miséricorde, ne l'oublier jamais ! La croix du Christ est la preuve suprême de la Miséricorde et de l'amour de Dieu pour nous : Jésus nous seulement aimés « jusqu'à la fin », non au dernier moment de sa vie terrestre, mais à l'extrême limite de l'amour ».

 

Dans ma vie

 

L'amour véritable, l'amour authentique, c'est bien celui qui est prêt à tout pour ceux qu'il chérit. Sinon que vaudrait l'amour ? S'il n'est pas fort dans l'épreuve et la difficulté, il n'est rien qu'un vague sentiment rassurant et sans intérêt réel.

 

Effet de Conversion : Et si... je témoignais aux gens que j'aime de mon amour qui est vrai par de réels efforts qui me coûtent ?

Je prie pour tous ceux qui sont incapables de témoigner de leur amour, qui n'osent pas ou trop peu.

 

Mardi 16 février 2016

 

« Vous donc, priez ainsi : « Notre Père, qui es aux Cieux, que Ton Nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, que Ta Volonté soit faite sur la terre comme au Ciel » (Saint Matthieu 6, 9).

 

Méditation du Pape François

 

« Avant de rencontrer le Christ sur le chemin de Damas, l'apôtre Paul consacrait sa vie à observer de manière irréprochable la justice et la loi (Cf Philippiens 3, 6). La conversion au Christ l'amena à changer complètement de regard (…) Paul situe désormais en premier la Foi, non plus la loi. Ce n'est pas par l'observance de la loi qui sauve, mais la Foi en Jésus-Christ, qui, par Sa mort et Sa résurrection, nous a donné la Miséricorde qui justifie ».

 

Dans ma vie

 

Nous accomplissons souvent les choses par devoir, « parce qu'il le fait, parce que c'est bien », mais où est le cœur dans tout cela ? Si nous n'agissons que par devoir, nous nous lasserons vite d'agir, car cela desséchera notre cœur et notre esprit.

 

Effet de conversion : Et si... j'essayais de mettre un peu plus d'âme dans mes actions et à être moins sévère ou sec dans mes rapports avec les autres pour qu'ils vivent mieux et plus facilement les décisions que je peux leur imposer ?

Je prie pour tous les hommes de loi, afin qu'ils puissent rendre la justice avec fermeté, mais aussi avec leur cœur.

 

Mercredi 17 février 2016

 

« Maintenant, dit le Seigneur, revenez à Moi de tout votre cœur, car Je suis Tendre et Miséricordieux » (Joël 2, 12b. 13c).

 

Méditation du Pape François

 

Nous ne pouvons pas échapper aux paroles du Seigneur et c'est sur elles que nous serons jugés : aurons-nous donné à manger à qui a faim et à boire à boire a qui a soif ? Aurons-nous accueilli l'étranger et vêtu celui qui était nu ? Aurons-nous pris le temps de demeurer auprès de celui qui est malade et prisonnier ? (…) C'est dans chacun de ces « plus petits » que le Christ est présent. Sa chair devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré... pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin ».

 

Dans ma vie

 

Nous choisissons souvent nos bonnes œuvres sans voir toutes celles que Dieu nous présente au cours de nos journées. Faisons-nous suffisamment attention aux détresses qui nous entourent ?

 

Effet de conversion : Et si... j'essayais de voir les détresses qui m'entourent et de ne pas soulager uniquement « celles qui me plaisent » ?

Je prie pour tous les personnels soignant qui sont au chevet des malades et qui se dévouent inlassablement.

 

Jeudi 18 février 2016

 

« Demandez, on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira » (Saint Matthieu 7, 7).

 

Méditation du Pape François

 

« Qu'il serait beau que tous puissent admirer comment nous prenons soin des autres. Comment mutuellement nous nous encourageons et comment nous nous accompagnons. Le don de soi est celui qui établit la relation interpersonnelle qui ne se génère pas en donnant « des choses », mais en se donnant soi-même. Dans tout don s'offre la personne même. « se donner » signifie laisser agir en soi-même toute la puissance de l'amour qui est l'Esprit de Dieu et ainsi faire place à sa force créatrice ».

 

Dans ma vie

 

On préfère parfois faire un don matériel que de donner de son temps. Pourtant, ce dont souffrent les personnes, c'est souvent de détresse morale plus que d'inconfort matériel. Alors essayons d'y être attentifs.

 

Effet de conversion : Et si... je donnais de mon temps à des personnes seules qui ont seulement besoin de parler ?

Je prie pour toutes les personnes qui s'impliquent dans les milieux associatifs pour donner généreusement de leur temps aux autres.

 

Vendredi 19 février 2016

 

« Des profondeurs je crie vers Toi, Seigneur, Seigneur ! Écoute mon appel ! Que Ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière ! » (Psaume 129 (130) 1-2).

 

Méditation du Pape François

 

« C'est la Bonne Nouvelle qui nous transforme, seulement si nous nous laissons transformer par elle. N'oubliez pas ! Lisez tous les jours un passage de l’Évangile ! Il est la force qui nous change, qui nous transforme : il change la vie, il change le cœur ».

 

Dans ma vie

 

On oublie souvent de revenir à l'essentiel. Un chrétien qui ne lirait jamais l’Évangile oublierait tout simplement de se nourrir. On ne peut pas être disciple du Christ sans écouter ce qu'Il a à nous dire ».

 

Effet de conversion : Et si... je lisais durant ce Carême un extrait de l’Évangile chaque jour ou de temps en temps afin de m'en imprégner.

Je prie pour les Prêtres, qui sont les premiers témoins de Jésus-Christ, qui ont donné toute leur vie pour le suivre.

 

Samedi 20 février 2016

 

« Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d'être vraiment les fils de votre Père qui est aux Cieux » (Saint Matthieu 5, 44).

 

Méditation du Pape François

 

« Je voudrai rappeler à nouveau « la priorité absolue de « la sortie de soi vers le frère » comme un des deux commandements principaux qui fondent toute norme morale et comme le signe le plus clair pour faire le discernement sir un chemin de croissance spirituelle en réponse au don absolument gratuit de Dieu » ( Evangelii Gaudium, n° 179). De la nature missionnaire même de l’Église jaillissent « la Charité effective pour le prochain, la compassion qui comprend, assise et encourage » (idem) ».

 

Dans ma vie

 

On a souvent tendance à croire que dans l’Église il y a ceux qui témoignent, sont missionnaires, et les autres qui peuvent juste vivre leur Foi chez eux bien tranquillement. Le Pape nous rappelle que nous sommes tous appelés à témoigner.

 

Effet de conversion : Et si... j'essayais, même de manière modeste, de montrer autour de moi que je suis Chrétien ?

Je prie pour tous les missionnaires qui, dans le monde, sont d'authentiques témoins de Jésus-Christ, parfois au péril de leur vie.

 

Texte extrait du Hors série N°5 de « Ma prière »

Bon-Pasteur

Téléchargez les méditations de cette Semaine (pdf) en cliquant ici

 

 

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9 février 2016

Le Carême avec le Pape François 1/7

Le Carême avec le Pape François

Découvrir la Miséricorde

du 10 février au 27 mars 2016

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Mercredi des Cendres

10 février 2016

 

« Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l'accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer ». (Saint Matthieu 6, 1).

 

Méditation du Pape François

 

« Voici le moment pour changer de vie ! Voici le temps de se laisser toucher au cœur. Face au mal commis, et même aux crimes graves, voici le moment d'écouter pleurer les innocents dépouillés de leurs biens, de leur dignité, de leur affection, de leur vie même. Rester sur le chemin du mal n'est que source d'illusion et de tristesse. La vraie vie est bien autre chose. Dieu ne se lasse pas de tendre la main ».

 

Dans ma vie

 

Le Carême commence, c'est le moment d'ouvrir son cœur et son esprit au monde qui nous entoure, à ceux qu'on ne remarque jamais, auxquels on ne faut pas attention, qui pourtant sont tous certainement d'une grande richesse.

 

Effet de conversion : Et si... j'essayais de regarder ceux qui m'entourent avec un regard nouveau, amical, fraternel et désintéressé ?

Je prie pour tous ceux dont personne ne se soucie et à qui personne ne parle jamais.

 

Jeudi après les Cendres

11 février 2016

 

« Je suis venu pour que vois ayez la vie et que vous l'ayez en abondance » (Saint Jean 10, 10).

 

Méditation du Pape François

 

« Qui imagine qu'un sans-abri soit quelqu'un de qui on puisse apprendre ? Qui imagine qu'il puisse être un saint ? Et pourtant la pauvreté est le grand enseignement que nous a donné Jésus quand Il est descendu dans les eaux du Jourdain pour être baptisé par Jean-Baptiste (…). Il l'a fait pour se mettre parmi les gens, les personnes qui avaient besoin du pardon, parmi nous, pécheurs, et pour se charger du poids de nos péchés. C'est cette voie qu'Il a choisie pour nous consoler, nous sauver, nous libérer de notre misère ».

 

Dans ma vie

 

La vraie pauvreté nous semble si difficile ! Quand nous somme attachés à notre confort et à nos biens matériels, nous avons tendance à ne vouloir offrir aux autres que ce dont nous n'avons pas besoin et pas réellement à nous appauvrir pour eux.

 

Effet de conversion : Et si... je décidais de m'appauvrir de quelque chose qui ne m'est pas superflu ?

Je prie pour tous ceux qui ont à peine de quoi vivre et qui doivent à tout moment faire attention pour subsister.

 

Vendredi après les Cendres

12 février 2016

 

« Pitié pour moi, mon Dieu, dans Ton Amour, selon Ta grande Miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense » (Psaume 50 (51) 3-4).

 

Méditation du Pape François

 

Jésus est Dieu qui se dépouille de sa gloire. Nous voyons ici le choix de la pauvreté de Dieu : de riche qu'Il était, Il s'est fait pauvre pour nous enrichir par Sa pauvreté (cf. 2 Col 8, 9). C'est le mystère que nous contemplons dans la Crèche, en voyant le Fils de Dieu dans une mangeoire ; puis sur la Croix, où le dépouillement arrive à son comble ».

 

Dans ma vie

 

Savons-nous rejoindre Jésus dans sa vie cachée, abandonnant les honneurs, la mise en avant et nous faire oublier ? Pourtant c'est certainement dans le silence et l'humilité qu'on rencontre Dieu.

 

Effet de conversion : Et si... je refusais poliment certains honneurs qui me sont faits ou une certaine visibilité par rapport aux autres ?

Je prie pour tous ceux qui sont guettés par l'orgueil de par leur position, leurs qualités, leur succès, pour que leur cœur reste pur.

 

Samedi après les Cendres

13 février 2016

 

« Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades » (Saint Luc 5, 32).

 

Méditation du Pape François

 

« L’Évangile nous dit ce que le Règne de Jésus demande de nous : il nous rappelle que la proximité et la tendresse doivent aussi être notre règle de vie, et que c'est sur cela que nos serons jugés, sur ce protocole de vie (…) Le Salut ne commence pas par la confession de la Royauté du Christ, mais par l'imitation des œuvres de miséricorde par lesquelles Il a réalisé Son Royaume. Celui qui les accomplit montre qu'il a accueilli la Royauté de Jésus, car il a fait place dans son cœur à la Charité de Dieu ».

 

Dans ma vie

 

Si nous aimons le Christ, le révérons comme Dieu, alors c'est dans nos petits efforts quotidiens plus que par nos belles paroles que nous pourrons véritablement lui montrer notre amour.

 

Effet de conversion : Et si... j'essayais de mieux accomplir mes petits devoirs quotidiens en pensant au Christ ?

Je prie pour ceux qui se paient de mots et de paroles et ne voient pas qu'ainsi ils n'accomplissent pas la Volonté du Seigneur.

 

Texte extrait du Hors série N°5 de « Ma prière »

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26 décembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

L'Avent avec Saint François

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Dimanche dans l'Octave de Noël

 

François renonce à sa charge

 

Très atteint dans sa santé, de retour de son voyage en Orient, François annonce à ses Frères, lors du chapitre de septembre 1220 tenu à la Portioncule, qu'il renonce a sa charge de ministre général de son ordre. Il sait que sa famille religieuse a pris une dimension importante et qu'il n'a plus la force d'être présent auprès de tous ses frères. Mais il va les servir autrement, donnant à tous, jusqu'à sa mort, un exemple insigne d'obéissance et d'humilité. S'il n'intervient plus dans le gouvernement, il veut maintenir une famille dans l'unité et l'observance de l'intuition spirituelle originelle.

 

À l'école de Saint François

« Le Bienheureux François dit, les mains jointes et les yeux levés au Ciel : « Seigneur, je te recommande la famille que Tu m'as confiée jusqu'ici. Maintenant, n'étant plus capable d'en prendre soin en raison des maladies que Tu sais, très doux Seigneur, je la recommande aux ministres. Qu'ils soient tenus de rendre compte devant Toi, Seigneur, au jour du Jugement, si un frère périt par leur négligence, leur exemple ou même leur rude correction » (Thomas de Celano Mémorial 143).

Parole de Dieu : « Fils d'homme, Je t'ai fait guetteur pour la maison d'Israël » (Ezéchiel 3, 17).

 

Dans ma vie

Même dans la faiblesse de cet enfant, c'est l'oeuvre de notre salut qui se réalise. Pour participer au Salut du monde, nous n'avons qu'une seule chose à faire : offrir notre personne, quels que soient nos talents naturels, nos capacités physiques et intellectuelles, notre santé, nos connaissances, notre âge, les conditions de notre existence... François n'a pas moins servi sa famille religieuse et l'Eglise quand bien même il eût démissionné. C'est notre degré d'identification au Christ qui donne à notre vie ne plus ou moins grande fécondité.

 

Résolution : Il m'en sans doute arrivé de me voir retirer une responsabilité, une fonction, une mission. Comment ai-je réagi intérieurement ? Ai-je manifesté du dépit, de la colère, de la rancune ? Je demande une grâce spéciale d'humilité, vertu décisive pour m'obtenir le Ciel.

 

Méditation du Pape François

« Dans le cœur et dans la pensée de Dieu notre monde est la « maison de l’harmonie et de la paix », et est le lieu où tous peuvent trouver leur place et se sentir « chez soi », parce que cela est « bon ». Tout le créé forme un ensemble harmonieux, bon, mais surtout les humains, faits à l’image et à la ressemblance de Dieu, sont une unique famille, dans laquelle les relations sont marquées par une fraternité réelle non seulement proclamée en paroles : l’un et l’autre sont le frère et la sœur à aimer, et la relation avec Dieu qui est amour, fidélité, bonté se reflète sur toutes les relations entre les êtres humains et apporte l’harmonie à la création tout entière. Le monde de Dieu est un monde dans lequel chacun se sent responsable de l’autre, du bien de l’autre. Ce soir, dans la réflexion, dans le jeûne, dans la prière, chacun de nous, tous nous pensons au fond de nous-mêmes : ne serait-ce pas peut-être ce monde que nous désirons ? Ne serait-ce pas peut-être ce monde que tous portent dans le cœur ? Le monde que nous voulons, n’est-il pas peut-être un monde d’harmonie et de paix, en nous-mêmes, dans les rapports avec les autres, dans les familles, dans les villes, dans et entre les nations ? Et la vraie liberté dans le choix des chemins à parcourir en ce monde, n’est-elle pas peut-être celle qui est orientée vers le bien de tous et qui est guidée par l’amour ? » (7 septembre 2013).

 

Lundi

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Exercer l'autorité à la manière du Christ

 

L'obéissance est un élément essentiel de la vie religieuse, et François apparaît dans tous ses textes comme un homme d'autorité. Sa prédication, sa parole familière, son exemple ne cessent de montrer à ses frères comment répondre aux exigences de l'Evangile. La règle qu'il a rédigée manifeste comment ses Frères doivent vivre du Saint Evangile et il y rappelle la manière dont l'autorité doit s'exercer dans sa famille religieuse. Le vocabulaire est lui-même caractéristique : le supérieur général est appelé ministre ou serviteur, les responsables provinciaux ou locaux sont des custodes ou des gardiens de leurs frères.

 

À l'école de Saint François

(Interrogé sur le portrait du ministre général idéal, François répond:) « Ce doit être un homme d'une vie très austère, d'un grand discernement, d'une réputation louable... Après la prière, qu'il décide (…) de répondre à tous, de pourvoie à tous avec douceur. Ce doit être un homme qui ne créé pas un recoin sordide au favoritisme, après de qui le soin des plus petits et des simples n'ait pas moins de force que celui des sages et des grands... Un homme qui exècre l'argent, corruption principale de notre profession et perfection ».

Parole de Dieu : « Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver à tout prix quelques-uns » (1 Corinthiens 9, 22).

 

Dans ma vie

L'autorité dans l'Eglise est une grâce qui est faite aux Chrétiens pour qu'ils grandissent dans la vie de la grâce. C'est une autorité de service à la suite du Christ qui s'est fait l'un de nous pour prendre notre tête et qui a lavé les pieds de ses disciples, anticipant ainsi le don de sa propre vie qu'il fit au Calvaire. L'Incarnation, c'est le mystère de Dieu qui s'est fait notre serviteur pour nous sauver.

Résolution : J'examine dans quel esprit j'exerce l'autorité dans mes responsabilités séculières ou ecclésiales. Je médite le lavement des pieds et je demande la grâce d'être toujours un bon serviteur des desseins du Père.

 

Mardi

44

« De la Crèche au Crucifiement, Dieu nous livre un profond mystère »

 

L'Incarnation est centrale dans la contemplation et la spiritualité de Saint François. Il est particulièrement représentatif du renouveau de la piété à son époque : un attachement très personnel à la personne du Sauveur, la méditation des grands mystères de son passage sur terre, avec une prédilection pour celui de la Nativité et du Calvaire qui nous révèlent l'Amour infini que le Sauveur porte à sa créature humaine. Dès lors la piété de François est très incarnée, il vit plus qu'il ne médite les mystères de la vie du Sauveur.

 

À l'école de Saint François

« Quand il priait et méditait dans les forêts et les déserts, il remplissait les bois de gémissement, il aspergeait les lieux de ses larmes, il frappait se poitrine de la main et là, ayant trouvé une sorte de sanctuaire plus caché, il conversait souvent avec son Seigneur. Là il répondait à un juge, là il suppliait un père, là il s'entretenait avec un ami, là il badinait avec un époux » (Thomas de Celano, Mémorial 95).

Parole de Dieu : « Le Christ m'a aimé et s'est livré pour moi » (Galates 2, 20).

 

Dans ma vie

La liturgie de cette Fête de Noël nous révèle aussi ce que sera le destin de cet Enfant. Déjà les souffrances et les contradictions ne lui sont pas épargnées : il n'est pas accueilli dans l'auberge de Bethléem, Hérode cherche à me faire mourir, sa famille doit prendre le chemin de l'exil... Tous ces épisodes sont comme l'illustration de ce que dit le Prologue de Saint Jean : « Il est venu parmi les siens et les siens ne l'ont pas accueilli » (Jean 1, 11). Les Saints sont dans la joie et la paix, et pourtant ils participent au mystère de la Croix : en Jésus, Dieu aime l'homme à en mourir.

Résolution : Je fais mémoire des mes principaux refus d'accueil du Christ dans ma vie et je lui demande bien humblement de me pardonner et de me faire goûter la joie et la consolation de Sa Miséricorde. Je pourrai alors reconnaître vraiment en Jésus mon Sauveur, qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi.

 

Mercredi

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Sainte Claire, la parfaite disciple

 

Claire di Offreduccio est sans doute celle qui a le mieux compris l'intuition spirituelle de Saint François. Issue d'une noble famille d'Assise, elle entend à 17 ou 18 ans la prédication de François. Le 28 mars 1212 elle abandonne le domicile familial avec une compagne pour rejoindre François à la Portioncule. Après un séjour dans un monastère de bénédictines, elle se consacre totalement à Dieu dans une vie de pénitence joyeuse et de pauvreté radicale. Encore une fois les vocations abondent. François écrit pour les « Pauvres Dames » un règlement de vie qui sera approuvé par Innocent IV la veille de la mort de la sainte, en 1253. Selon leur grâce propre les Clarisses réaliseront au cours des âges l'idéal Franciscain.

 

À l'école de Saint François

« Puisque, par inspiration divine, vous vous êtes faites filles et servantes du très haut et souverain Roi, le Père céleste, et que vous avez épousé l’Esprit Saint en choisissant de vivre selon la perfection du saint Évangile, je veux, et je promets, d'avoir toujours, par moi-même et par mes frères, un soin affectueux et une sollicitude spéciale pour vous comme pour eux. » (Claire d'Assise, Règle, 6, 2-4).

Parole de Dieu : « Marie gardait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Luc 2, 18).

 

Dans ma vie

L'existence d'un ordre féminin, à côté des Frères Mineurs, manifeste l'universalité du message de Saint François. L'orientation plus strictement contemplative de la vie des Clarisses montre aussi la complémentarité des charismes et des mission dans le peuple de Dieu. Mais nous pouvons élargir cette remarque aux dimensions de l'Eglise universelle : le Christ vient sur la terre pour réconcilier les Juifs et les païens, les esclaves et les hommes libres, l'homme et la femme. Il harmonise les différences légitimes et Il les unifie par Son Sacrifice puisque c'est pour tous qu'Il a versé Son Sang.

Résolution : En ces jours où s'ouvre une nouvelle année, j'essaie de voir comment être un authentique disciple du Christ, à l'école des Saints, spécialement de Saint François et de Sainte Claire. Par leur intercession, je consacre à Dieu toute cette année en Lui demandant sa bénédiction.

 

Jeudi

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François en tout conformé au Christ

 

Les années 1224-1225 sont difficiles pour François. Il redoute que l'expansion massive de la Fraternité, les exigences d'une formation intellectuelle poussent les Frères à oublier l'esprit de simplicité évangélique. Le 14 septembre 1224, alors que François fait une longe retraite à l'Alverne, il reçoit les stigmates du Christ Sauveur. C'est ainsi que les difficultés qu'il rencontre et l'angoisse qui le tenaille à propose de l'avenir de sa propre famille reçoivent une nouvelle signification. Il peit encore servir son ordre et l'Eglise, non plus par l'action et la fondation, mais en se laissant parfaitement configurer au Christ qui nous sauve par sa passion bienheureuse.

 

À l'école de Saint François

« En ce temps commencèrent à apparaître dans ses mains et ses pieds les marques de clous, comme il avait vu peu auparavant l'Homme crucifié en-dessus de lui. Ses mains et ses pieds semblaient transpercés au beau milieu... Comme de telles perles rejaillissaient donc en lui, l'homme de Dieu s'efforça avec le plus grand soin de garder caché aux yeux de tous les vivants ce très précieux trésor ».

Parole de Dieu : « Je porte dans mon corps les marques de Jésus » (Galates 6, 17).

 

Dans ma vie

Les Saints nous apprennent à vivre les échecs, les contrariétés, les déceptions. Alors que nous sommes toujours tentés de nous décourager, surtout lorsque nous avons engagé toutes nos forces dans un but précis, leur exemple nous rappelle que Dieu ne juge pas selon nos pauvres critères humains. Peu lui importe le succès de nos entreprises, Il veut que nous nous abandonnions à Lui et donc que nous soyons libres y compris par rapport aux résultats des œuvres que nous réalisons pour Lui. Seul Lui peut donner fécondité et rayonnement à nos actions. Il est le maître.

Résolution : Je suis invité à découvrir que l'essentiel de la vie de Foi et de la morale Chrétienne est d'être fidèle à mon identité de fils de Dieu que rien, pas même le péché, ne peut effacer. Je serai alors parfaitement libre et déterminé pour entreprendre les plus grandes œuvres comme les plus humbles tâches.

 

Vendredi

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L'Eucharistie comme pain de la route

 

Nous avons vu que Saint François a toujours manifesté un grand respect aux Prêtres, parce qu'il leur revient de célébrer la Messe et de distribuer aux fidèles la Sainte Eucharistie. Il entourait d'une particulière attention tout ce qui concerne le Sacrement de l'Autel. Il encourage ses Frères, lors de leur voyage, à entrer et à nettoyer les églises parfois à l'abandon. À la suite du Concile de Latran IV, il demande que les vases sacrés soient bien entretenus et que la Sainte Réserve soit conservée dans un lieu décent. Il a transmis aux Chrétiens une authentique piété à l'égard des signes que Dieu a institués pour manifester sa présence aux hommes et qui continuent la grande œuvre de l'incarnation.

 

À l'école de Saint François

«  Je vous en prie, plus que s'il s'agissait de moi-même, de supplier humblement les clercs... que le très Saint Corps et le Très Saint Sang de notre Seigneur Jésus-Christ... ils doivent par dessus tout les vénérer... et si en quelque lieu le très saint Corps du Seigneur était placé très pauvrement, qu'ils le déposent et le consignent, suivant le commandement de l’Église, en un lieu très précieux ; et qu'ils le portent avec une grande vénération et l’administrent aux autres avec discernement ». (Lettre aux Custodes 2-5).

Parole de Dieu : « Ceci est Mon corps, donné pour vous » (Luc 22, 19).

 

Dans ma vie

Le Christ demeure auprès de nous, à toutes les étapes de notre pèlerinage sur la terre par le moyen des espèces eucharistiques. Chaque fois que la Messe est célébrée, Il rend présent le Sacrifice qu'Il a offert pour glorifier le Père et nous sauver de tous nos péchés. Chaque fois que nous communions, nous le recevons et Il nous fait déjà participer à son éternité. Il est la Force, la Vie, le Soutien de tous les Saints.

Résolution : L'Eucharistie et la prière, avec le Sacrement de pardon, voilà les moyens que Dieu met à ma disposition pour parvenir à la sainteté véritable. Comment mettre à profit des dons aussi magnifiques ?

 

Samedi

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Avec Marie pour Mère

 

Marie est pour François le modèle de la pauvreté évangélique, la parfaite personnification de « Dame Pauvreté », Elle qui s'est entièrement donnée à la personne et à l'oeuvre de son Fils, sans rien retenir pour Elle. Elle a accepté de tout perdre parce qu'Elle est la parfaite disciple de Celui qui s'est dépouillé pour nous enrichir. Il n'y a pas beaucoup de textes explicites de François concernant la Vierge Marie mais il n'est qu'à lire les textes de la tradition Franciscaine pour constater combien ils sont imprégnés d'un esprit profondément marial.

 

À l'école de Saint François

 

« Il embrassait la Mère de Jésus d'un amour indicible, pour la raison que du Seigneur de majesté, Elle nous a fait un Frère. Envers Elle, il s'acquittait de louanges particulières, répandait des prières, offrait ses affections en un si grand nombre et de telle manière que la langue humaine ne pourrait l'exprimer... Il l'a établie l'avocate de l'Ordre et l'a placé sous ses ailes les fils qu'il allait laisser pour qu'elle les favorise et les protège jusqu'à la fin ».

Parole de Dieu : « Voici ta Mère » (Jean 19, 27).

 

Dans ma vie

Le Temps de l'Avent et le Temps de la Nativité son les grands temps liturgiques de la Vierge Marie. Si elle a donné le jour au Fils de Fieu à un moment très précis de l'histoire des hommes, Elle ne cesse d'être Sa Mère très Sainte, et ceci pour l'éternité. Sa mission auprès de ses enfants, les frères de son Fils, ne cesse de répandre aujourd'hui ses bienfaits. Témoin privilégiée du mystère de l'incarnation, Elle représente la participation créée la plus haute au Salut du genre humain. Voilà pourquoi nous confions à son intercession notre conversion et celle du monde.

Résolution : Je remercie la Vierge Marie pour sa présence, sa bienveillance et son soutien et je lui confie toutes les années qui me restent à vivre sur cette terre : « priez pour nous... maintenant et à l'heure de la mort ».

 

Épiphanie du Seigneur

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François, un maître et un ami

 

Avec l'Epiphanie, nous terminons donc notre pèlerinage avec Saint François comme compagnon et comme guide. Ses écrits, le témoignage de ses biographes, les multitude d'anecdotes témoignent tout à la fois de la singularité et de l'exceptionnelle originalité de ce Saint fondateur, et de l'exemplarité de sa physionomie spirituelle : l'amour sans partage pour le Christ, l'attachement à la pauvreté évangélique, le service de la fraternité, l'anticipation de la réconciliation universelle de toute la création, l'identification au Sauveur dans Sa Passion bienheureuse font de Saint François, le petit Pauvre, un maître et un ami. Rendons grâce à Dieu d'avoir suscité en son Eglise une telle personnalité !

 

À l'école de Saint François

« Ecris que je bénis tous mes frères, ceux qui sont actuellement dans notre Ordre et ceux qui, jusqu'à la fin du monde, y viendront jusqu'à la fin du monde... Puisque à cause de la maladie, je ne suis pas en mesure de parler, je fais connaître brièvement ma volonté à mes Frères en ces trois paroles : qu'en signe et mémoire de ma bénédiction et du mystère, ils s'aiment les uns les autres ; Qu'ils aiment toujours notre Dame sainte Pauvreté ; et qu'ils se montrent fidèles et soumis aux prélats et à tous les clercs de la sainte Mère Eglise » (Testament de Sienne).

Parole de Dieu : « Entrant alors dans le logis, ils virent l'enfant avec Marie, sa Mère » (Matthieu 2, 11).

 

Dans ma vie

En ce jour où les puissants, les savants et les riches viennent humblement rendre hommage au Roi des rois dans l'humilité de sa naissance en notre chair, nous voulons rendre grâce à Dieu d'avoir ainsi rendu présent son mystère de sainteté en la personne et la vie de Saint François. À son école, apprenons à offrir l'encens de notre prière, l'or de notre amour, la myrrhe de nos mortifications et pénitences à l'Enfant nouveau-né. En lui, c'est toute la création qui prend un nouveau départ et qui est profondément renouvelée. Que toute notre année rayonne de la nouveauté de l'Evangile !

Résolution : Je rends grâce à Dieu pour ce temps d'Avent et de Noël passé en compagnie de Saint François d'Assise.

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Méditation

Cette fois ce sont les grands, les puissants, les savants qui rendent hommage à Celui qui, dans l'humilité de la chair et aux yeux de la Foi, se révèle comme le Roi des nations, Celui à qui tout pouvoir a été remis au Ciel et sur la terre, Celui par qui tout a été fait. Les mages ont l'humilité de reconnaître Sa puissance et Son autorité. Eux qui viennent du paganisme sont pour nous les patriarches dans l'ordre de la Foi. Quel contraste avec la haine et l'orgueil d'Hérode qui cherchera à faire périr l'Enfant en provoquant un crime abominable. Ceux qui ont fait un long et inconfortable voyage offrent au Roi l'or, à Dieu, l'encens, à l'Homme, la myrrhe. Nous-mêmes, à leur suite, offrons l'or de notre amour, la myrrhe de nos mortifications, l'encens de notre prière. Poursuivant le cours de l'année liturgique, nous allons maintenant accompagner le Christ dans Sa Mission, nous allons écouter Sa Prédication, nous allons obéir à Ses Commandement. Nous allons contempler Son Amour qui se donne, Lui qui livre Sa Vie pour nous purifier de tous nos péchés. Nous allons recueillir le don de Sa propre vie puisqu'Il nous communique l'Esprit-Saint qui nous renouvelle et nous pousse à annoncer aux hommes les merveilles du Salut. Que Saint François nous donne de vivre vraiment des mystères du Salut avec un cœur pauvre et joyeux !

 

Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

 

Fin de l'Avent avec Saint François d'Assise

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Téléchargez les méditations de cette semaine (pdf) en cliquant ici

Téléchargez l'intégralité des méditations de l'Avent avec Saint François (pdf) en cliquant ici

19 décembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

L'Avent avec Saint François

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Quatrième Dimanche de l'Avent

 

La nature réconciliée

Encore une fois l'image d'Epinal est riche d'enseignements : François prêche aux poissons et aux oiseaux, il domestique un loup sauvage, il rachète deux agneaux promis à la boucherie et il les rend à son propriétaire à condition qu'il les laisse vivre... Il manifeste à la fois que dans son cœur les temps messianiques de la réconciliation universelle sont advenus et que le disciple du Christ se doit d'aimer toute créature parce qu'elle est sortie de la main de Dieu. Il s'agit là encore d'une attitude contemplative tout imprégnée par la pauvreté évangélique ; les frères auront à cœur de ne pas accaparer à leur profit ce qui est à la disposition de tous.

 

À l'école de Saint François

« Frère Loup, tu fais beaucoup de dommages dans ces contrées et tu as perpétré d'horribles méfaits en massacrant sans miséricorde des créatures de Dieu... je veux faire la paix entre toi et eux, en sorte qu'eux ne soient plus jamais lésés par toi et que, te remettant toute offense passée, ni les chiens, ni les hommes ne te poursuivent plus... je sais que tout ce tu fais de mal, tu le fais à cause de ta faim enragée » (Actes du Bienheureux François 23, 11-16).

Parole de Dieu : « Le loup habitera avec l'agneau » (Isaïe 11, 6).

 

Dans ma vie

La pauvreté de la Crèche nous rappelle que Dieu a choisi les moyens les plus humbles pour nous sauver et nous racheter. Les Chrétiens ont à s'interroger sur leur rapport aux biens matériels et à la création dans son ensemble. Ils ont reçu celle-ci en gérance et devront rendre des comptes sur la manière dont ils utilisent ce que Dieu a mis à leur disposition pour accomplir leur vocation. La question écologique devenue centrale depuis quelque temps nous rappelle que l'homme est appelé à maîtriser sa soif de domination et de profit en se rappelant qu'il est lui-même soumis à son Créateur.

Résolution : Je renonce au gaspillage en apprenant par exemple à me contenter de ce que j'ai et à ne pas me laisser envahir par ce désir de consommation effrénée suscitée par la dictature de la publicité et du paraître. J'en parle aussi à mes proches.

 

Méditation

La tradition spirituelle occidentale fait du mois d'octobre et du mois de mai des temps privilégiés de la dévotion mariale. Mais nous pouvons dire que l'Avent est le grand temps liturgique de la Vierge Marie. Lorsque nous célébrons une naissance, notre attention se porte tout à la fois sur la mère et sur l'enfant qui vient de naître. Marie tient la première place dans la venue dans la Chair du Fils de Dieu. Elle représente tout le genre humain qui est invité à accueillir dans la Foi l'avènement du Sauveur. Elle nous montre que tous sommes appelés à coopérer à notre propre Salut et à celui des autres. Son humilité lui donne de découvrir et de proclamer les merveilles que le Puissant réalise dans sa propre humanité et son intercession nous obtient la grâce de savoir à notre tour consacrer notre vie à la personne et à l'oeuvre du Rédempteur. Elle est vraiment notre Mère et notre éducatrice parce qu'Elle nous apprend à ne vivre que pour Dieu. Alors que la désobéissance d'Eve nous a détourné de la vraie vie et de la joie, la parfaite soumission de Marie nous obtient le don le plus précieux qui soit, la présence même de notre Créateur dans notre cœur. La liberté nous est rendue et nous pouvons enfin aimer et parvenir à la vie éternelle.

 

Quatrième semaine de l'Avent

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Lundi

 

Servir le Corps du Christ

Personnalité charismatique, François n'a de cesse que de faire confirmer ses intuitions spirituelles, d'abord par l'évêque d'Assise, puis aussi par le Pape de Rome. Il sollicite aussi le cardinal Hugolin de Conti comme prélat protecteur de cette nouvelle fondation religieuse. C'est ce même cardinal Hugolin qui deviendra Pape sous le nom de Grégoire IX (1227-1241). La reconnaissance des Frères Mineurs par le Siège Apostolique fera d'eux une famille religieuse au service de la Mission universelle. François voit en elle une image de la réalisation du mystère de l'Eglise où tous ont un même cœur et une même âme, réunis dans une même Charité, au service d'une même mission.

 

À l'école de Saint François

« La règle et la vie des frères Mineurs est celle-ci : observer le saint Évangile de Notre-Seigneur Jésus-Christ, en vivant dans l'obéissance, sans rien en propre et en chasteté. Frère François promet obéissance et révérence au seigneur pape... et à ses successeurs élus canoniquement en fonction et à l'Église romaine. Et que les autres frères soient tenus d'obéir à frère François et à ses successeurs ». (Regla Bullata 1, 1-3).

Parole de Dieu : Sois le pasteur de mes brebis » (Saint Jean 21, 16).

 

Dans ma vie

Il revient à l'Eglise hiérarchique d'authentifier et de discerner les charismes spirituels dont un baptisé peut faire l'objet. En effet, c'est l'ensemble du peuple Chrétien qui doit bénéficier ainsi de la grâce faite à l'un de ses membres. Dans la lumière de Noël, nous pouvons contempler les innombrables reflets de l'unique mystère de l'incarnation rédemptrice qui viennent éclairer l'Eglise et l'embellir à toutes les étapes de son développement et de sa croissance. C'est toujours l'unique mystère du Christ qui est ainsi reçu, illustré et communiqué, selon la grâce de chaque famille religieuse, de chaque mouvement, de chaque communauté.

 

Résolution : Le mystère de Noël me fait réfléchir à ma place dans l'Eglise, à ma mission, à ma vocation. L'enfant de la Crèche vient réunir dans l'unité de son corps mystique le genre humain appelé au Salut. Je renouvelle ma ferme volonté de servir le Christ dans l'Eglise.

 

Mardi

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L'amour et la vénération de François pour les prêtres

François intervient à une époque de pleine réforme dans l'Eglise. Or cette réforme porte d'abord sur la sanctification du clergé. En effet les groupes contestataires sont écoutés avec bienveillance par le peuple lorsque celui-ci prend conscience qu'il est guidé par des pasteurs indignes qui négligent leur charge, vivent en concubinage ou cherchent à s'enrichir. Si François a bien conscience de ce nécessaire renouveau, il ne remet jamais en cause la hiérarchie ecclésiastique en son principe. Malgré les oppositions, voire les persécutions, il manifestera toujours un grand respect pour les prêtres en raison de la grandeur de ce qu'ils communiquent, la grâce du Salut.

 

À l'école de Saint François

« Ensuite, le Seigneur me donna et me donne une si grande foi dans les prêtres qui vivent selon la forme de la sainte église romaine, à cause de leur ordre, que, même s'ils me persécutaient, que je veux recourir à eux.. Et je fais cela, car dans ce siècle je ne vois rien corporellement du Très-Haut Fils de Dieu, sinon Son Très Saint Corps et Son très Saint Sang qu'eux même reçoivent et qu'eux seuls administrent aux autres ». (Testament 6 et 10).

Parole de Dieu : « Qui vous écoute, m'écoute » (Saint Luc 10, 16).

 

Dans ma vie

C'est par l'Eglise que Jésus perpétue son œuvre et manifeste Sa présence en ce monde. Pour cela Il a voulu un certain nombres d'institutions, dont le Sacerdoce ministériel. À cause du péché, il y a toujours pour l'homme la tentation de soumettre à son avantage la grâce que Dieu lui a faite pour le service de toute la communauté. C'est ce que nous appelons le cléricalisme. Mais les saints réformateurs comme François rappellent de façon convaincante le caractère instrumental de toute l'institution dans l'Eglise : le ministère et l'exercice de l'autorité sont au service de la sainteté de tout le peuple de Dieu.

Résolution : Aujourd'hui je prie pour l'Enfant Dieu de bénir tous ses Prêtres pour qu'ils soient fidèles à leur vocation et qu'ils l'accomplissent dans la pauvreté du cœur et dans l'humilité.

 

Mercredi

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La simplicité véritable

 

Modèle de simplicité et d'humilité, François n'est guère facile à imiter. Les témoignages nombreux nous permettent de constater que le Petit Pauvre d'Assise aspire à la dernière place parce qu'il est sûr d'y retrouver son Dieu et Sauveur. S'il acceptait les gestes de Charité que lui prodiguaient les Frères spécialement au temps de sa maladie, il ne se laissait jamais vaincre en générosité, donnant tout ce qui lui avait été procuré. Lui-même demande aux Frères de se réjouir d'avoir a mendier leur pain : « C'est ainsi que je veux que mon frère aille à l'aumône et en revienne : dans l'allégresse et joyeux ! » (Compilation d'Assise, 98).

 

À l'école de Saint François

« C'est avec un soin plus attentif que le Saint arborait en lui-même et chérissait dans les autres la Sainte simplicité, fille de la grâce, sœur de la Sagesse, mère de la Justice. En effet, il n'approuvait pas toute sorte de simplicité, mais celle-là seulement qui se contente de son Dieu et tient tout le reste qui se contente de son Dieu et tient tout le reste pour négligeable. C'est celle qui se glorifie dans la crainte de Dieu, qui ne sait faire ni dire le mal » (Thomas de Celano, Memorial 189).

Parole de Dieu : « Seigneur, je n'ai pas le cœur fier, ni le regard ambitieux » (Psaume 131, 1).

 

Dans ma vie

L'homme est insatisfait parce qu'il ne sait pas éduquer et évangéliser son désir. Jésus vient lui apprendre à ne vivre que pour Dieu seul, la source véritable de toute richesse authentique. Ne cherchant que Dieu, notre cœur est libéré de tout attachement désordonné. C'est là le chemin de l'authentique liberté, c'est l'école du don désintéressé de soi-même qui conduit à la perfection de l'amour et de la joie, celle qui nous fait aimer Dieu et notre prochain d'un cœur simple et non partagé.

Résolution : Le but de la vie spirituelle est d'unifier notre vie. L'Enfant qui vient veut m'apprendre à vivre comme Lui en présence de Dieu, dans l'accomplissement le plus exact possible de sa volonté. J'examine ce qui me disperse et je valorise ce qui contribue à unifier mon existence.

 

Jeudi

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Vivre le mystère de Noël

 

François ne cessait de méditer l'Evangile et il avait à cœur de faire entrer ses auditeurs dans cette méditation. C'est ainsi que beaucoup découvrirent le grand motif de l'Incarnation : Dieu qui se rend accessible et « imitable » en Jésus-Christ, par le don de Sa Grâce. Le 25 décembre 1223, alors qu'il visite le village de Greccio dans le Latium, il a l'idée de faire reconstituer la scène de la Nativité, autour d'une mangeoire, avec un âne et un boeuf ! C'est la première Crèche de la Chrétienté occidentale. Bien plus qu'une simple reconstitution théâtrale, il s'agit bien pour le peuple Chrétien de faire mémoire du grand mystère de l'Incarnation, Dieu se fait homme pour nous sauver.

 

À l'école de Saint François

« On convoqua les frères sont convoqués, les habitants arrivent, la forêt résonne de voix et cette nuit vénérable par ses lumières abondantes et claires, ses louanges sonores et harmonieuses, devient splendide et solennelle. L’homme de Dieu, se tenait devant la crèche, rempli de piété, inondé de larmes et débordant par la joie... Il prêche ensuite au peuple présent sur la nativité du pauvre Roi quand il voulait le nommer « l’Enfant de Bethléem », en raison de sa tendresse et de son amour ». (Saint Bonaventure, Légende Majeure 10, 7).

Parole de Dieu : « Et le Verbe s'est fait chair et Il a demeuré parmi nous » (Saint Jean 1, 14).

 

Dans ma vie

Le temps de l'Avent s'achève et nous sommes à nouveau invités à accueillir dans la joie notre Sauveur. Il est l'Emmanuel, « Dieu avec nous ». Voilà pourquoi nous partageons la joie de François et de tous les pauvres du Seigneur. La Crèche autour de laquelle se réunissent toute la maison et toute la communauté paroissiale nous fait expérimenter ce que nous avons de plus précieux et qui nous est communiqué dans ce mystère de pauvreté. L'étable est assez vaste pour contenir le monde entier, chacun y prend sa place avec son lot de misère et de péchés. L'essentiel est d'avoir les yeux fixés sur le frêle Enfant sur qui le Salut du genre humain repose.

Résolution : Durant ma journée je prends un temps pour m'isoler et préparer mon cœur à la célébration de la nuit. Même si je n'ai pas toujours été fidèle à mes bonnes résolutions, je fais un acte de Foi en Celui qui s'est fait Homme par amour pour moi.

 

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Vendredi

Saint jour de Noël

 

La joie est donnée au monde

La joie de Noël – l'accueil du Salut – a irradié toute l'existence de Saint François au point que tous les contemporains témoignent de la joie et de l'allégresse qui l'habitaient et qu'il communiquait à tous ceux qui le rencontraient ou qui partageaient sa vie. L'exultation le faisait chanter en français, la langue à la mode de l'époque, celle des chansons courtoises, et avec des bouts de bois il mimait une vielle imaginaire, dansant et criant son bonheur d'être tout à Dieu à la suite de son Maître et Seigneur dont nous fêtons aujourd'hui la joyeuse naissance.

 

À l'école de Saint François

« Ce Saint tenait fermement que l'allégresse spirituelle est le remède le plus sûr contre les mille embûches ou fourberies de l'Ennemi. Il disait en effet : « Ce qui fait que le diable exulte de préférence, c'est quand il peut dérober au service de Dieu la joie de l'esprit... Mais quand l'allégresse spirituelle remplit les cœurs, c'est en vain que le serpent répand son venin mortel. Les démons ne peuvent blesser le serviteur du Christ quand ils l'ont vu rempli d'une sainte bonne humeur »... Aussi le Saint s'efforçait-il de se tenir toujours dans la jubilation du cœur, de conserver l'onction de l'Esprit et l'huile de l'allégresse » (Thomas de Celano, Mémorial 125).

Parole de Dieu : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur » (Philippiens 4, 4).

 

Dans ma vie

La naissance de Jésus est annoncée aux bergers comme une joyeuse nouvelle et c'est effectivement la joie qui est la note dominante de la liturgie de la nativité et des jours qui suivent. À chaque Chrétien, depuis le joue de son baptême, il est accordé le grand bonheur de vivre dans l'intimité de son Sauveur. C'est là le motif de l'Incarnation : apprendre à chaque homme à vivre en présence de Dieu qui lui pardonne et lui communique sa propre vie.

Résolution : En ce jour de joie, je prends quelques instant pour une grande action de grâce à Celui qui vient nous sauver. Je renouvelle dans le secret de mon cœur ma consécration baptismale et l'engagement à être fidèle aux promesses de mon Baptême.

 

Méditation

À l'occasion de cette fête de la Nativité, demandons à Saint François les sentiments de son cœur pour contempler l'Enfant de la Crèche. Les yeux de notre chair ne voie qu'un fragile bébé, né dans le dénuement le plus extrême, une jeune femme toute heureuse et un humble artisan qui veille avec sollicitude et fierté sur la mère et l'enfant. L'âne et le bœuf offrent à leur manière une aide et une protection. Quelques bergers sont là. Ils ont répondu à un mystérieux appel. Leur présence nous fait entrer dans le mystère de la Foi : cet enfant qui ne parle pas est le Verbe fait chair, la Parole même de Dieu qui va retentir dans le monde entier. Pour la première fois l'attente du genre humain, le fol espoir de l'humanité tout entière ne vont pas être déçus. Le Salut va être communiqué à tous ceux qui accueillent l'Evangile, le pardon divin est promesse de vie éternelle et de résurrection bienheureuse, l'espérance est à portée de tous de main. La plus grande preuve d'amour est donnée puisque le Père livre son Fils entre nos mains. Il nous communique sa propre manière d'aimer, puisque nous recevons de Lui la grâce. Voilà le grand cadeau, le cadeau suprême que Dieu nous fait en cette nuit très sainte.

 

Octave de Noël

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Samedi

 

De la pauvreté à la fraternité

Une famille religieuse manifeste aussi un charisme ou grâce de fondation à travers ses institutions et la manière dont elle s'organise. Parce qu'ils mettent tout en commun, les Frères Mineurs, sous l'impulsion de François, vivent de façon très radicale les exigences d'une vie fraternelle. Comme cela avait été révélé à François, de nombreux disciples de joignent à lui et il doit donc organiser la Fraternité, mais il ne le fait pas seul. Jusqu'en 1222, il réunit chaque année à la Pentecôte tous les Frères Mineurs pour un chapitre général où l'on décide ensemble des adaptations et orientations pour toute la famille Franciscaine.

 

À l'école de Saint François

« Puisque, à cause de la maladie, je ne suis pas en mesure de parler, je fais connaître à brièvement ma volonté à mes Frères en ces trois paroles : qu'en signe de mémoire de ma bénédiction et du mystère, ils s'aiment les uns les autres ; qu'ils aiment et observent toujours notre dame sainte Pauvreté ; et qu'ils se montrent toujours fidèles et soumis aux prélats et à tous les clercs de la sainte mère Eglise » (Testament de Sienne 2-5).

Parole de Dieu : « Alors les Apôtres et les Anciens se réunirent pour examiner cette question «  Actes 15, 6).

 

Dans ma vie

Le Christ est venu pour rétablir entre Dieu et les hommes une fraternité. C'est l'amour de Charité qui unit intérieurement tous les Chrétiens et qui les établit dans la vérité puisque cet amour est le Saint Esprit Lui-même communiqué en plénitude à l'Eglise au matin de la Pentecôte. C'est aussi cet amour qui gagne le cœur de ceux qui n'ont pas encore la Foi. Toute communauté Chrétienne – famille, paroisse, maison religieuse, – doit s'organiser pour manifester au mieux cet amour qui vient de Dieu.

Résolution : Dans ma propre vie et dans la vie de ma communauté, que dois-je changer pour mieux vivre et exprimer cet amour de Dieu qui m'est donné et révélé en ces jours saints de la Nativité ? En cette veille du dimanche de la Sainte Famille, je demande une grâce de renouvellement pour ma famille.

 

Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

 

Téléchargez les méditations de cette semaine (pdf) en cliquant ici

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12 décembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

L'Avent avec Saint François

 

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Troisième Dimanche de l'Avent

 

Le témoignage de la Charité

Le témoignage de l'amour fraternel de la première communauté réunie autour de Saint François a frappé les contemporains. Le fondateur multipliait les actes de Charité délicate à l'égard de ses Frères. Ainsi une nuit il demande à toute la communauté de préparer et de partager un bon repas pour venir en aide à un jeune Frère qui souffrait cruellement de la privation de nourriture. François lui-même prend part à ces agapes fraternelles. La pénitence est tout entière au service la Charité !

 

À l'école de Saint François

« Alors qu'ils méprisaient toutes choses terrestres et ne s'aimaient jamais eux-mêmes d'un amour égoïste, il reversaient en commun le sentiment de tout leur amour et s'efforçaient de se donner eux-mêmes en rançon pour subvenir aux besoins des Frères. C'est avec un grand désir qu'ils se rassemblaient, avec un plaisir plus vif qu'ils étaient ensemble... La séparation d'avec les compagnons était pénible,n la coupure amère, l'éloignement cruel » (Thomas de Celano, Vita Prima 38).

Parole de Dieu : « Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples , c'est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. » (Saint Jean 13, 35).

 

Dans ma vie

Une communauté est missionnaire parce qu'elle donne un témoignage de Charité mutuelle et d'amour du prochain. C'est cet amour qui est à la source de l'engagement apostolique et qui pousse le baptisé à tout supporter (fatigues, persécutions, inconfort, incompréhensions). C'est aussi le secret de sa persévérance, de son courage, de son abnégation. C'est l'amour qui donne la force de lutter contre l'égoïsme, le repli sur soi, le découragement, l'orgueil. Mais c'est aussi l'amour qui est le but de l'activité missionnaire : que tous les hommes reconnaissent l'amour dont Dieu les aime.

Résolution : Je prends la décision d'aimer tous ceux que je rencontre aujourd'hui puisque je sais que cet amour révèle Dieu. Même si je n'éprouve aucune sympathie pour telle ou telle personne, je lui manifeste bienveillance et intérêt.

 

Méditation

 

L'histoire du Salut et la prédication de Saint Jean Baptiste, comme la liturgie de l'Eglise, existent pour éclairer notre intelligence et convertir notre cœur. Nous avons peut être la bonne habitude de faire régulièrement une retraite spirituelle dans un monastère ou une communauté religieuse, c'est-à-dire de prendre quelques jours pour revenir à l'essentiel, faire le point sur notre vie, grandir dans l'intelligence du mystère chrétien et choisir quelques bonnes résolutions pour notre vie de baptisés. Mais la célébration dominicale est aussi l'occasion de faire cette expérience de renouvellement parce que nous accueillons Celui qui est notre Sauveur. Le pire sentiment serait alors l'indifférence ou la négligence. Il n'y a qu'une seule chose vraiment sérieuse dans notre vie, l'amour que Dieu nous porte et le seul, l'unique, l'irréparable échec serait de ne pas vouloir répondre à cet Amour. Demandons à Saint François de savoir comme lui accueillir avec un cœur d'enfant la joie et la réalité du Salut.

 

Troisième Semaine de l'Avent

 

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Lundi

 

Une humilité qui touche les cœurs

Le nom que donne François à ses compagnons est très caractéristique : il les appelle les Frères Mineurs, les plus petits, et lui-même se considère toujours comme le serviteur de tous. L'évêque de Terni qui écouta sa prédication s'écria : « Dieu a éclairé son Eglise par ce petit homme pauvre et méprisé, simple et illettré. Les humbles sont ceux qui savent ne pouvoir compter que sur le Seigneur et qui mettent en Lui toute leur espérance. François avait toutes les audaces car son action ne cherchait qu'à glorifier son Maître et son Seigneur. Il ne gardait rien pour lui, ayant une vive conscience de sa fragilité et de faiblesse.

 

À l'école de Saint François

« Humble par le comportement, plus humble par la pensée il était humble au plus haut point dans son estime ; ce prince de Dieu ne voyait pas qu'il avait été placé en première place... car parmi les petits il était le plus petit... sa bouche était éloignée de toute hauteur, ses gestes de toute pompe, ses actions de toute morgue ». (Thomas de Celano, Mémorial 140).

Parole de Dieu : « Le Seigneur a élevé les humbles » (Saint Luc 1, 52).

 

Dans ma vie

La fête de Noël exalte l'humilité. Dieu accepte de se faire notre serviteur en devenant homme. À la suite de la Vierge Marie qui exalte les merveilles que Dieu a réalisées en Elle et par Elle, le Chrétien découvre ce qu'est l'authentique humilité : accueillir dans l'action de grâce l'oeuvre du Salut, reconnaître notre situation de pécheur, rendre toute gloire à Dieu pour le bien qu'Il nous donne d'accomplir. Cette attitude fondamentale que nous apprend le Saint Esprit nous donne d'aborder toute personne « de bas en haut » pour nous mettre joyeusement à son service.

Résolution : Je demande par une prière de mon choix à la Vierge Marie la grâce d'une authentique humilité qui me préserve de la présomption, de l'orgueil et de la vanité. J'apprendrai ainsi à me réjouir du bien et à faire l'expérience d'une authentique liberté.

 

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Mardi

 

Une vie mortifiée

Après une jeunesse dorée, François multiplie les actes de pénitence, dont certains peuvent évidemment nous impressionner voire nous effrayer. Notons d'abord la primauté de la mortification intérieure : mendicité, humiliations toujours supportées avec le sourire, incompréhensions, en attendant les grandes douleurs provoquées par les dissensions dans sa propre famille et les stigmates. Enfin il faut remarquer que toutes ces pénitences sont le moyen trouvé par François pour manifester son grand amour pour le Christ crucifié et humilité. Son exemple et son enseignement nous aident à mieux comprendre la place de la pénitence dans la vie du Chrétien.

 

À l'école de Saint François

« C'est à peine ou très rarement qu'il admettait les aliments cuits ; même lorsqu'ils les admettait, souvent ou bien il les assaisonnait avec de la cendre ou bien il noyait dans l'eau froide la saveur de leur assaisonnement... Que dirais-je sur son usage du vin, puisque l'eau elle-même, quand il brûlait du désir de la soif, il ne s'autorisait pas même à en boire à satiété ». (Thomas de Celano, Vita Prima, 51).

Parole de Dieu : « Si vous ne faites pas pénitence, vous périrez tous » (Luc 13, 5).

 

Dans ma vie

Notre réaction lorsque nous abordons le temps du Carême est rarement spontanément chrétienne ; nous prenons quelques résolutions et nous attendons avec impatience le dimanche de Pâques. Or, la pénitence ecclésiale est une occasion précieuse d'approfondir le prix que le Christ a payé pour notre salut. Au lieu de voir dans l'Avent un carême « supportable », examinons la place de la pénitence dans notre vie comme école de la liberté et de l'amour. Prenons conscience du poids du péché dans notre vie, avec son lot de tristesse et de dégoût.

Résolution : A la lumière de l'Evangile et de l'exemple de Saint François, je m'interroge sur les signes de conversion que je dois encore poser dans ma vie. Joyeusement et généreusement, je choisis un ou deux points concrets.

 

17

Mercredi

 

Contre l'oisiveté

Il ne faut pas être victime d'une image d'Epinal à propos de Saint François et de ses compagnons, de gentils et sympathiques idéalistes, vivant dans les bois et distribuant quelques bonnes paroles de paix et d'amour. Si François rompt avec le modèle traditionnel des religieux vivants du travail de leurs mains dans une maison religieuse stable où tout est organisé pour permettre aux moines de vivre de façon autarcique, la mendicité n'est pas une alternative au travail mais une occasion de rappeler aux Chrétiens la place du partage et de l'indispensable pratique des œuvres de miséricorde. Voilà pourquoi dans sa règle, il organise le travail des Frères.

 

À l'école de Saint François

« Et que les frères qui savent travailler travaillent et exercent ce même métier qu'ils ont appris, s'il n'est pas contraire au salut de leur âme et si il être pratiqué honnêtement... Et pour leur travail, qu'ils puissent recevoir tout ce qui est nécessaire, excepté l'argent. Et quand ce sera nécessaire, qu'ils aillent à l'aumône comme tous les autres frère... L'oisiveté est ennemie de l’âme. C'est pourquoi les serviteurs de Dieu doivent toujours s'adonner à la prière ou à quelque bonne activité ». (Règle et Vie des Frères, 3, 7, 8, 11, 12).

Parole de Dieu : « Si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus » (2 Thessaloniciens 3, 10).

 

Dans ma vie

Jésus vient au monde pour une œuvre et Il n'est pas une seconde vie sur terre qui ne soit pas entièrement consacrée à la glorification du Père et au Salut des ses frères les hommes. La Foi Chrétienne nous fait découvrir que tout dans notre existence doit être mis au service de notre participation à notre Salut et à celui de notre prochain. Dieu qui entre dans le temps nous révèle le poids et l'importance du temps qui nous est imparti pour préparer notre éternité.

Résolution : Je m'interroge sur la manière dont j'emploie mon temps, y compris sur mes activités de détente ou de loisirs. Je demande au Saint Esprit de m'éclairer dans mes choix.

 

28

Jeudi

 

Annoncer le Christ à toutes les Nations

Au XIIIe siècle, la vie religieuse mendiante (Franciscaine ou Dominicaine) mentionne explicitement parmi ses objectifs ou ses buts la conversion ds infidèles, autrement dit des Musulmans. Les Croisades du siècle précédent ont mis les Chrétiens en contact avec ceux qui ne reconnaissent pas en Jésus le Dieu sauveur. Plutôt que de critiquer les croyances des non-chrétiens, François recommande à ses Frères de prêcher avec humilité les grandes vérités de la Foi. Si une prédication explicite n'est pas possible, le témoignage de vie des Frères peut suffire à toucher les cœurs. En 1219, François rencontrera le Sultan d'Egypte Al-Kâmil qui le traitera avec honneur et respect.

 

À l'école de Saint François

« Les frères qui s'en vont ainsi peuvent vivre spirituellement de deux manières. Une manière est de faire ni disputes, ni querelles, mais d'être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu et de confesser simplement qu'ils sont chrétiens. L'autre manière est, lorsqu'ils verraient que cela plaît au Seigneur, d'annoncer la Parole de Dieu, pour que les infidèles croient en Dieu tout puissant, Père, Fils et Esprit Saint, le Créateur de toutes choses, le Rédempteur et Sauveur, pour qu'ils soient baptisés et deviennent chrétiens ». (Règle Primitive 16, 5-7).

Parole de Dieu : « Malheur à moi si je n'évangélise pas » (I Corinthiens 9, 16).

 

Dans ma vie

Qu'est-ce qu'une bonne nouvelle qui n'est pas annoncée et répandue ? La venue du Messie a été préparée par la grande famille des Justes de l'Ancien Testament et des Prophètes. Et au début de l'Evangile, ce sont les Anges eux-mêmes qui annoncent l'accomplissement des temps messianiques à Zacharie, à Marie et aux bergers. De même ce sont eux qui témoignent de la résurrection auprès des Saintes Femmes avant que le Ressuscité n'apparaisse à ses Apôtres. La grâce de Noël nous donne d'accueillir cette Bonne Nouvelle qui s'incarne en cet Enfant et de l'annoncer aujourd'hui.

Résolution : Je côtoie certainement chaque jour des non-croyants, des agnostiques, des indifférents ou des adeptes d'autres religions. Ai-je le souci de témoigner du Christ ne serait-ce que par la qualité de ma vie Chrétienne ? Je prends le temps aussi de prier pour chacun d'entre eux.

 

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Vendredi

 

La soif du martyre

La vie religieuse est apparue au moment où le Christianisme a été toléré dans l'Empire Romain, puis est devenu religion officielle au cours du IVe siècle. Dès lors la perspective du martyre s'éloignait et il devenait avantageux, d'un point de vue matériel et social, de devenir Chrétien. Les moines sont partis au désert pour vivre l'Evangile dans toute sa radicalité, gardant toujours le désir et la disponibilité de témoigner du Christ en donnant sa vie pour lui. Ce fut le cas de certains, martyrisés en raison de leur fidélité à l'orthodoxie, mais la plupart donnèrent leur vie pour leur attachement à l'Evangile et à leur règle.

 

À l'école de Saint François

« Brûlant du plus ardent désire du martyre, le Bienheureux François... voulut partir pour les région de Syrie, afin d'annoncer l'Evangile de Jésus-Christ aux Sarrasins... Quand le Saint homme débarqua à terre, il se mit à nouveau à répandre la semence de la Parole Divine... Mais la ferveur pour le martyre ne s'attiédit pas en lui... Mais déjà... comme le le Seigneur en disposait autrement pour le Salut de nombreuses autres personnes, lui faisait obstacle par de très graves affections du corps, il rentra à nouveau en Italie ». (Julien de Spire, Vie de François, 34 et 35).

 

Parole de Dieu : « Je suis venu pour allumer du feu sur la terre, et comme Je voudrais que déjà il fût allumé » (Saint Luc12, 49).

 

Dans ma vie

Le Christ est venu apporter un feu sur la terre, une lumière qui doit éclairer tous les hommes. À certaines époques la Charité semble se refroidir, la Foi s'obscurcir, mais Dieu suscite des François d'Assise dont la vie et les paroles réveillent le peuple de Chrétien et provoquent comme un renouveau évangélique et missionnaire. Vivre une nouvelle année liturgique doit revivifier en nous le dynamisme de notre baptême et de notre confirmation. Celui qui vient fait en nos cœurs toutes choses nouvelles !

Résolution : Le récit des martyrs des premiers siècles comme de ceux de notre époque peut m'intimider, voire me faire un peu honte. Mais le martyre est fondamentalement une grâce accordée par Dieu En revanche il dépend de moi d'être martyr dans les petites choses. Je cherche comment je puis témoigner de la vérité.

 

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Samedi

 

Un nouvel évangélisme

Tous les biographes de Saint François, comme les documents pontificaux, soulignent la nouveauté que représentent l'intuition et l'institution Franciscaines. Beaucoup de groupes se réclamaient d'un retour à l'Evangile – on peut même dire que c'est une constante dans l'histoire de l'Eglise et de ses division – mais c'était pour eux l'occasion de critiquer l'institution ecclésiale, voire d'en contester l'existence et le principe même. Rien de tel chez François mais plutôt l'occasion de faire découvrir à tous l'inépuisable jeunesse de l'Evangile.

 

À l'école de Saint François

« À la fin des temps, ce nouvel évangéliste, pareil à un des fleuves du paradis, a en effet diffusé sur toute la terre des flots de l'Evangile, par une pieuse irrigation ; il a prêché par son action la voie du Fils de Dieu et la doctrine de vérité. Ainsi s'est-il produit en lui et par lui une exaltation inespérée et une sainte nouveauté sur la surface de la terre ; le germe de l'antique religion a renouvelé soudain ceux qui s'étaient longtemps envieillis et étaient très décatis » (Thomas de Celano, Vita Prima 89).

Parole de Dieu : « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Apocalypse de Saint Jean 21, 5).

 

Dans ma vie

Le péché incline la création vers le vieillissement, la maladie et la mort. Dans la grotte de Bethléem est manifesté aux hommes le mystère de leur Salut et donc de leur rajeunissement. Le Christ est l'homme nouveau, prince de la vie, vainqueur du péché et de la mort. Cette vie, Il vient nous la communiquer. Être Saint, c'est participer à l'éternelle jeunesse de Dieu. C'est recevoir de Lui une capacité nouvelle à poser des actes qui ont valeur d'éternité s'ils sont animés par l'Amour même de Dieu qui nous est communiqué par la prière et la grâce des Sacrements. Accueillir l'enfant, c'est échapper au vieillissement en être envahi de la Divine Espérance.

Résolution : Une part de moi-même est envahie par certaines mauvaises habitudes vieillies, qui sont souvent les conséquences de mes défauts. Je ne me résigne pas à cet état de fait et je prends la résolution de combattre les manifestations de mon principal défaut.

 

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Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

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5 décembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

L'Avent avec Saint François

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Deuxième Dimanche de l'Avent

 

Les risques de la vocation

En renonçant au monde, François choisit l'insécurité quant à son avenir. Il n'entre pas dans une famille religieuse qui lui aurait offert un cadre déjà existant et une protection. Sans percevoir encore clairement ce à quoi Dieu l'appelle, il accepte de suivre un chemin obscur. Très concrètement, il renonce aux avantages de son ancien statut et il s'expose aux dangers. C'est ainsi que des brigands qu'il a rencontrés le rouent de coups.

 

À l'école de Saint François

« (Des brigands) lui demandèrent sauvagement qui il pouvait bien être. Ne tremblant devant rien, il leur répondit par cette parole prophétique : « Je suis le héraut du grand Roi ! En quoi cela vous intéresse-t-il ? » Mais eux s'indignèrent ; après lui avoir donné des coups, ils jetèrent le Serviteur de Dieu dans une fosse pleine de neige et dirent, en guise d'insulte au futur pasteur du troupeau du Seigneur : « Couché, le manant héraut de Dieu ! » Après le départ des malfaiteurs, il sauta tout joyeux hors de la fosse et fut retentir d'une voix plus vive ses louanges au Créateur de toutes choses ». (Julien de Spire, Vie de François 10).

 

Parole de Dieu : « Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement contre vous toute sorte d'infamie à cause de moi ». (Saint Matthieu 5, 11).

 

Dans ma vie

La venue d'un enfant dans un foyer est toujours un événement bouleversant. Il en est de même pour la venue en ce monde du Fils de Dieu. Marie et Joseph ont dû accepter de voir tous leurs projets bouleversés et ils eurent à supporter pour cet enfant l'inconfort du voyage à Bethléem, l'angoisse de la persécution d'Hérode, la tristesse d'un exil injuste. La vie en présence de Dieu ne nous donne pas de faire l'économie des difficultés ou des contrariétés. Mais elle nous permet de vivre tous ces événement dans la paix et la confiance, c'est à dire dans l'espérance.

 

Résolution : J'essaie de vivre tous les événements contraires de cette journée dans un esprit de Foi et d'abandon, heureux de pouvoir vivre, à l'instar de Saint François, de l'esprit des béatitudes, la charte fondatrice du Royaume des Cieux.

 

Méditation

 

Pourquoi l'Eglise attache-t-elle une telle importance à l'Ancien Testament ? Pourquoi le Chrétien est-il invité à en faire la lecture pour en tirer une méditation fructueuse ? Notre Foi nous fait ainsi découvrir la longue préparation dans l'histoire de la venue d'un Sauveur. Après le drame du péché de nos premiers parents, après l'entrée de la mort dans la destinée humaine, après la victoire apparente du Démon qui arrache pour un temps la créature à son Créateur, Dieu met tout en œuvre pour nous sauver. Le temps de l'Avent nous donne de communier aux sentiments de pénitence et d'espérance du peuple de la première Alliance. Saint Jean-Baptiste résume à lui seul toute l'histoire du Salut : il est le dernier et le plus grand des prophètes. Champion des droits de Dieu, il se tient sur le seuil du Nouveau Testament, et sa prédication, toujours actuelle prépare nos cœurs à la venue du Messie. Nous avons-nous aussi à prendre avec courage le chemin de la pénitence et de la conversion. Il n'est rien de pire qu'un cœur endurci, une existence qui n'attende plus rien et qui se contente de la morne possession de quelques biens créés. Un grand désir nous possède et nous sommes faits pour une autre lumière, celle qui va jaillir de la grotte de Bethléem et qui a fait la joie du petit Pauvre d'Assise comme celle de tous les Saints.

 

Deuxième Semaine de l'Avent

 

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Lundi

 

La joie et la certitude du pardon

« Le Seigneur me donna ainsi à moi, Frère François, de commencer à faire pénitence ». C'est ainsi que commence le Testament de notre Saint. Le pardon divin est au cœur du message Chrétien et l'Evangile est adressé aux hommes pour leur Salut. À la joie du pardon doit aussi correspondre chez le baptisé le ferme propos, la décision courageuse de ne plus offenser Dieu et de faire pénitence, comme le rappelle la formule de l'acte de contrition. La pénitence est donc un élément essentiel de la vie chrétienne parce qu'elle marque l'exigence de conversion permanente, une exigence d'amour, certes, mais qui suppose des moyens très concrets et la pratique des œuvres de miséricorde.

 

À l'école de Saint François

« Comme il repensait dans l'amertume de son âme aux années qu'il avait mal dépensées... alors une allégresse ineffable et une suprême suavité commencèrent peu à peu à inonder les tréfonds de son cœur. Il commença aussi à défaillir en sortant de lui-même ; ses sentiments s'évanouirent et les ténèbres qui, par crainte du péché, s'agglutinaient en son cœur se dissipèrent ; la certitude se répandit en lui que toutes ses fautes étaient remises et la confiance lui fut procurée qu'il pouvait reprendre souffle en la grâce » (Thomas de Celano Vita Prima, 26).

 

Parole de Dieu : « Mon fils, tes péchés sont pardonnés » (Marc 2, 5).

 

Dans ma vie

Tout chrétien est appelé à connaître la joie du pardon et le temps de l'Avent le dispose à accueillir Celui qui se fait homme pour réconcilier les hommes avec le Père. La conscience du péché nous rend la Miséricorde d'autant plus accessible. Dès lors, à la lumière du don qui nous est fait, nous sommes encouragés à poursuivre ce chemin de conversion et de pénitence.

Résolution : Pour accueillir la venue du Seigneur avec un cœur humble, je décide aujourd'hui de renouveler, voire de reprendre, ma pratique du Sacrement de Pénitence. J'examine quelle a été ma vie ces dernières semaines et ces derniers mois et je supplie le Saint Esprit de m'éclairer.

 

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Mardi

 

Tout baptisé est un prophète

La conversion suppose un changement de regard d'esprit et de mentalité. Ce sont les premiers mots que Jésus adresse à la foule au début de sa vie publique. Se convertir, c'est accueillir la lumière de la Foi, c'est participer à notre mesure de créature à la connaissance que Dieu a de Lui-même et de toute la création. François, grâce à sa fidélité au Saint Esprit, à ses lumières et à ses inspirations, a bénéficié d'un certain nombre d'intuitions sur la vie et l'avenir de ceux qu'il rencontrait comme sa propre famille religieuse.

 

À l'école de Saint François

« Le Bienheureux Père, transporté par une sorte d'élévation supramondaine, avait soumis par une étonnante vertu tout ce qu'il y eut dans le monde : projetant toujours l'oeil de son intelligence devant cette lumière suprême, non seulement il savait alors par une révélation divine ce qu'il devait faire, mais il faisait de nombreuses prédictions grâce à un esprit de prophétie, scrutait les secrets des cœurs, connaissait les choses absentes, voyait et racontait à l'avance ce qui allait arriver ». (Thomas de Célano, Memorial 27).

 

Parole de Dieu : « Le témoignage de Jésus, c'est l'Esprit de prophétie » (Apocalypse de Saint Jean 19, 10).

 

Dans ma vie

La vie du Sauveur manifeste une constante fidélité au Saint Esprit que son humanité a reçu en plénitude dès le premier instant de sa conception humaine dans le sein de la Vierge Marie au matin de l'Annonciation. Il est venu sur la terre pour nous communiquer cette fidélité et le Saint Esprit est le don le plus excellent que Jésus fait à l'humanité. La sainteté chrétienne est la sainteté même du Christ. Par la venue de son Fils, Dieu fait une œuvre admirable : il nous recrée à l'image du Messie.

 

Résolution : Je demande aujourd'hui la grâce d'une fidélité au Saint Esprit à la suite de Saint François qui s'est mis à l'école de l'hôte intérieur pour accomplir au quotidien la volonté du Père. Je peux choisir dans mon missel, si j'en possède un, une des prières traditionnelles de la liturgie en l'honneur du Paraclet, ou un chant à l'Esprit Saint dont le refrain m'accompagnera toute la journée.

 

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Mercredi

 

Une règle de vie

Ayant bénéficié de la protection de l'évêque d'Assise, ce premier groupe de disciples autour de François ressent assez vite la nécessité d'être reconnu par l'Eglise universelle en la personne de son Pasteur suprême sur la terre, le Pape Innocent III. En 1209, François adresse au Souverain Pontife une règle sous la forme d'un projet de vie décrivant l'existence des premiers Frères Mineurs (C'est ainsi que François les appelle). Nous n'avons pas gardé trace de cette première ébauche, mais en 1221, les Frères réunis en chapitre votent une première règle composée par François, qui sera suivie d'une autre, plus brève, approuvée en 1223. C'est celle qui est suivie encore aujourd'hui par les trois branches de la Famille Franciscaine.

 

À l'école de Saint François

« La Règle et vie des Frères Mineurs est celle-ci : observer le Saint Evangile de Notre Seigneur Jésus-Christ, en vivant dans l'obéissance, sans rien en propre et dans la chasteté. Frère François promet obéissance et révérence au Seigneur Pape Honorius et à ses successeurs... Et que les autres Frères soient tenus d'obéir à Frère François et à ses successeurs ». (Règle et vie des Frères Mineurs 1, 1-3).

 

Parole de Dieu : « Fais cela et tu vivras » (Luc 10, 28).

 

Dans ma vie

Une règle de vie approuvée par l'Eglise pour un ordre religieux ou une famille de consacrés ne se substitue pas à l'Evangile mais elle apprend à ses membres comment vivre le Saint Evangile, selon la grâce propre d'un fondateur. C'est ce que nous appelons un charisme de fondation. En promulguant ce type de texte, la hiérarchie reconnaît dans cette règle un chemin authentique pour suivre le Christ et servir l'Eglise. Mais parce qu'un charisme est un don fait à l'Eglise en son entier, tous les baptisés bénéficient ainsi de la grâce propre faite à un Saint fondateur.

 

Résolution : De ce que je sais du charisme de Saint François, je tire quelques principes concrets de vie que j'essaie de mettre en pratique dès maintenant. Je peux m'inspirer du propre de la Messe de Saint François (4 octobre). C'est ainsi que je prépare mon cœur à la célébration qui approche.

 

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Jeudi

 

La solitude du cœur

L'exemple de Saint François a poussé beaucoup de disciples à le rejoindre. Ensemble, ils forment une communauté fraternelle et missionnaire. Cependant notre Saint, dès le début de sa conversion, est aussi attiré par une vie d'ermite, où, dans la solitude, il passe de très longs moments dans la prière, l'intercession et la louange. Dans les constitutions de l'Ordre, il organise donc cette possibilité pour les Frères de prendre des périodes de vie en solitude. C'est encore une manière d'être fidèle à l'Evangile, à l'imitation du Seigneur Jésus qui consacre une grande partie de sa vie dans l'obscurité de la retraite. C'est aussi une constante dans la vie des Saints. C'est ainsi que leur action et leur prédication touchaient les cœurs et rayonnaient d'une fécondité qui marqué profondément l'Eglise et le monde.

 

À l'école de Saint François

« Ceux qui veulent rester religieusement dans les lieux déserts, qu'ils soient trois frères ou quatre au plus ; que deux d'entre eux soient les mères et aient deux fils, ou un au moins. Que les deux qui sont les mères mènent la vie de Marthe et que les deux fils mènent la vie de Marie ; et qu'ils aient un enclos où chacun aura sa cellule pour prier et dormir. Et qu'ils s'appliquent à retenir le silence » (Règle pour les ermitages, 1-3).

 

Parole de Dieu : « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » (Saint Luc 10, 42)

 

Dans ma vie

Le mystère de Noël demande d'être accueilli dans un cœur attentif, disponible, contemplatif et silencieux. C'est toujours dans le silence que Dieu accompli ses plus grandes œuvres. La nécessité de la prière est une constante dans l'enseignement des Saints et, a contrario, la perte du goût de la prière stérilise l'activité de l'Eglise et fait perdre aux Sacrements une part considérable de leur efficacité salvifique.

 

Résolution : Je ménage dans mon emploi du temps des moments de solitude, de désert et de prière et je fais le point sur la résolution prise au premier jour de l'Avent.

 

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Vendredi

 

Envoyé aux hommes pour leur annoncer la Bonne Nouvelle

À une vie pénitentielle, parfois menée dans la solitude, François ajoute une dimension missionnaire par la prédication. Il ne se retire pas du monde, mais il veut permettre à tous ceux qu'il rencontre de faire l'expérience de la joie du pardon. Voilà pourquoi la prédication tient une place centrale dans les nouvelles formes de vies consacrées qui apparaissent en ce treizième siècle. Le cœur de François s'élargit aux dimensions du monde, tant est grande sa soif du Salut des âmes.

 

À l'école de Saint François

« Considérons, Frères très chers, notre vocation par laquelle, dans Sa Miséricorde, Dieu nous a appelés non seulement pour notre Salut, mais pour le Salut d'un grand nombre en exhortant tous les hommes, plus par l'exemple que par la parole, à faire pénitence de leurs péchés et à avoir en mémoire les commandements de Dieu ». (Légende des Trois Compagnons 36).

 

Parole de Dieu : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Saint Matthieu 28, 19).

 

Dans ma vie

Tout baptisé est appelé à participer à la mission universelle de l'Eglise, quels que soient sa vocation, son état de vie, sa place et sa mission dans le peuple de Dieu et dans le monde. Les modalités concrètes de cette mission peuvent considérablement varier d'une région, d'une époque ou d'une Eglise à une autre. Mais c'est toujours le même Christ et Seigneur que nous devons annoncer. Le lumière qui jaillit de la Grotte de Bethléem doit resplendir dans le monde entier et les Chrétiens ont grâce d'état à la communiquer là ou la Providence Divine les a placés.

 

Résolution : Quels sont les gestes missionnaires que j'ai posés ces derniers temps, y compris et surtout auprès de mes proches, de mes connaissances, de mes relations de travail ou de loisirs ?

 

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Samedi

 

Une prédication féconde

On peut dire que François et ses compagnons sont un évangile vivant et donc une prédication vivante. Leur simplicité, leur pauvreté, leur humilité touchent les cœurs et donnent à leur parole un accent d'authenticité et de vérité qui ne trompent pas ceux qui sont vraiment en recherche ou qui ressentent l'appel à une fidélité renouvelée au Christ. Voilà pourquoi les fruits de conversion et d'adhésion se multiplient. Si François se montre parfois rude dans sa prédication, sa tendresse pour les pécheurs et son amour de Dieu bouleversent ceux qui écoutent sa voix.

 

À l'école de Saint François

« C'était en effet un prédicateur de vérité, conforté par l'autorité apostolique, qui n'usait pas de flatteries et rejetait les caresses des mots ; car le conseil qu'ils donnait aux autres en parole, ils se 54).l'était d'abord donné à lui-même en le mettant en œuvre pour pouvoir dire la vérité avec une très grande assurance. Même les lettrés et les doctes s'émerveillaient de la force de la vérité de ses sermons, qui ne lui venaient pas de l'enseignement d'un homme » (Légende des Trois Compagnons).

 

Parole de Dieu : « Ils étaient frappés par son enseignement, car il parlait avec autorité ». (Saint Luc 4, 32).

 

Dans ma vie

Dans l'Enfant de la Crèche qui ne parle pas encore, nous adorons le Verbe de Dieu, la Parole qui retentit dans le monde pour lui annoncer la Bonne Nouvelle du Salut. Les auditeurs de Jésus seront frappés de son autorité parce qu'Il est la vérité qu'Il annonce et qu'Il proclame. Cette unité est une grâce donnée aux Saints. La Miséricorde qu'ils communiquent, ils en sont les premiers bénéficiaires, ils se sont vraiment mis à l'école du Christ « doux et humble de Coeur ». C'est pou l'Eglise et les missionnaires de l'Evangile le secret de la fécondité de leu parole et de leur prédication.

 

Résolution : Je m'interroge sur la qualité de mes paroles. Ont-elles l'autorité même du Christ parce que je cherche à Lui être uni dans toute ma vie ? Ou alors expriment-elles plutôt le désir de m'imposer et de faire valoir à tout prix mon point de vue, même lorsqu'il n'est pas éclairé ?

 

Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

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28 novembre 2015

L'Avent avec Saint François d'Assise

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L'Avent avec Saint François

 

Premier Dimanche de l'Avent

 

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Un cœur ambitieux et inquiet

François naît à Assise en 1181 ou 1182. Fils d'un marchand, dans une ville en plein essor économique, il rêve de devenir chevalier. Il est fait prisonnier suite à une guerre locale entre Assise et Pérouse. Il tombe malade et réfléchit à sa vie passée. À ses amis, de façon voilée, il a annonce son désir de conversion : « J'épouserai une femme plus noble et plus belle que vous n'en n'avez jamais vu, telle qu'elle dépasse toutes les autres en beauté et l'emporte sur toutes en sagesse » (Thomas de Celano, Vita Prima, 8). Il se montre fidèle à l'idéal chevaleresque pour mettre tout en œuvre afin de gagner le cœur de « celle » qu'il aime.

 

À l'école de Saint François

« Ô Dieu très-haut et glorieux, illumine les ténèbres de mon cœur. Et donne-moi la Foi droite, l'espérance certaine et la Charité parfaite, le sens et la connaissance, Seigneur, pour que moi, je fasse Ton Saint et véridique commandement. Amen. » (Prière devant le Crucifié).

Parole de Dieu : « Un jeune homme interrogea Jésus : « Bon Maître, que me faut-il faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » (Saint Luc 18, 18).

 

Dans ma vie

L'Avent, que nous commençons avec ce premier dimanche, doit être pour nous l'occasion d'un renouvellement spirituel. Puisqu'il est d'usage de débuter une nouvelle année par quelques bonnes résolutions, travaillons donc à fixer notre regard sur le Petit Pauvre d'Assise. Parfaite icône de son Maître et de son Seigneur, il nous apprend à préparer notre cœur à la venue du Messie. Déjà nous voulons offrir à l'Enfant de la crèche toute notre vie, reconnaissant en Lui celui-là seul qui peut nous sauver. Pour cela nous Lui offrons notre intelligence et notre volonté, afin qu'Il nous fasse le don d'un accroissement de Foi, d'espérance et de Charité.

Résolution : En ce début d'Avent, je prends la résolution de consacrer quelques instants par jour à la prière et à la méditation. Au besoin, j'inscris sur mon agenda quotidien, pour chaque jour de la semaine, le temps que je désire consacrer à Dieu.

 

Méditation

Le temps liturgique de l'Avent nous prépare à l'avènement du Sauveur. Mais les lectures bibliques nous permettent de faire le lien avec la fin de l'année liturgique parce que le baptisé est tout tendu vers le second avènement du Christ, qui « reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts ». La mémoire de l'entrée dans notre humanité de Jésus nous dispose à la grande rencontre, face à face, avec Celui qui est le Chemin vers le Père, la Vérité qui nous rend libre, la Vie qui nous sauve. Chaque fois que nous participons à la Messe, le Christ vient à notre rencontre, Il veut se faire le Compagnon de notre existence. Il nous enseigne par Son Évangile, Il nous relève par Son Pardon, Il nous communique Sa propre Vie par les Sacrements. Mais nous pouvons aussi nous appuyer sur le témoignage de tous les Saints. C'est leur attachement au Christ que nous retrouvons comme point commun dans la vie de tous les témoins de l’Évangile. Saint François d'Assise a été parfaitement identifié au Christ, jusque dans Sa Passion. Toute sa vie est comme une déclaration d'amour faite au Dieu qui se fait Homme. Par son intercession, demandons la grâce de grandir durant ce temps de l'Avent et durant toute l'année liturgique dans la connaissance véritable du Christ, qui, par amour pour nous, s'est fait petit enfant.

 

Première Semaine de l'Avent

 

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Lundi

Le nouveau chevalier du Christ

 

Dans l'enthousiasme de la conversion, François ne perçoit pas encore très bien quelle est sa vocation. Mais il sait clairement ce qu'il ne veut pas : poursuivre la tradition familiale en devenant marchand de draps, à une époque où les villes s'organisent et deviennent des puissances économiques capables de rivaliser avec les prétentions des maîtres de l'ordre féodal. Un beau jour, François rassemble des étoffes précieuses dans le magasin de son père et va les vendre. Puis il dépose l'argent aux pieds d'un pauvre prêtre, desservant une église en ruine dédiée à Saint Damien. Celui-ci accepte d'héberger ce jeune homme en rupture de ban, mais il refuse l'argent, par crainte de la réaction du riche marchand lésé.

 

À l'école de Saint François

« Se dérobant aux yeux des railleurs, il allait souvent, presque chaque jour, prier en secret. Il y était, en quelque sorte, pressé par l'avant-goût de cette douceur qui, le visitant très souvent, le poussait de la place ou des autres lieux vers la prière » . (Légende des Trois Compagnons 8).

Parole de Dieu : « Prends ta part de souffrances, en bon soldat du Christ Jésus. Dans le métier des armes, personne ne s'encombre des affaires de la vie civile, s'il veut donner satisfaction à qui l'a engagé ». (2 Timothée 2, 3-4).

 

Dans ma vie

 

La première étape de la conversion ne consiste pas à multiplier les exploits vertueux mais bien à accueillir la lumière du Salut. Toute la pédagogie de la liturgie de l'Avent dispose nos cœurs à cet accueil. Il fait donc regarder d'abord au don qui nous est fait avant d'envisager le combat spirituel qui doit être le nôtre. Ce que Dieu attend de moi, c'est d'abord cette disponibilité du cœur, cette bonne volonté, cette ferme décision de ne pas mettre d'obstacle volontaire à sa grâce. Le reste est son affaire, comme mon salut est d'abord son affaire.

Résolution : Saint François m'invite à me laisser dépouiller à la suite du Christ. Je réfléchis sérieusement à ce qui constitue, d'après moi ou d'après ce que me disent mes proches, le principal obstacle en moi pour accueillir vraiment la Miséricorde de Dieu.

 

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Mardi

« Reconstruit Mon Église »

Alors qu'il s'est établi ermite dans la petite église de Saint Damien, François passe de longues heures en prière. Il se prosterne au pied d'un crucifix et il en ressent une grande joie spirituelle. C'est alors qu'il entend le Crucifié s'adresser à lui : « François, va, et répare ma maison, qui, comme tu le vois, est toute détruite ». Dans sa simplicité, le jeune converti imagine qu'il doit engager tous ses efforts pour la réparation de l'édifice de pierre. Mais la fidélité qu'il mettra à répondre à sa vocation fera de lui un rénovateur de la force de l’Évangile pour son temps et pour tous les temps.

 

À l'école de Saint François

« Revenu enfin à lui, il se prépare à obéir, se reprend complètement en vie du mandat de réparer une église matérielle, bien que la signification essentielle du mot s'appliquât à celle que le Christ à acquise par Son Sang, comme l'Esprit Saint le lui apprit et comme lui-même le révéla aux Frères ». (Saint Bonaventure, Légende Majeure 2,1).

Parole de Dieu : « Soyez attentifs... à tout le troupeau dont l'Esprit Saint vous a établis gardiens pour paître l’Église de Dieu, qu'il s'est acquise par le Sang de Son propre Fils ». (Ac 20, 28).

 

Dans ma vie

Depuis le jour de mon baptême et de ma confirmation, je suis le Temple du Saint Esprit. Avec tous mes frères chrétiens, vivants et morts, nous constituons le Corps du Christ. C'est pour établir cette communion entre nous tous que le Verbe s'est fait chair, qu'Il a assumé une nature humaine en tout semblable à la mienne. Mais chaque chrétien travaille d'autant mieux pour l'ensemble du Corps qu'il cherche lui-même à être fidèle au quotidien à la grâce qui est la sienne. Se préparer à Noël, c'est accueillir Celui qui vient reconstruire l’Église de notre cœur et de notre vie puisqu'Il veut que notre personne soit le lieu de la rencontre de la créature avec son Créateur.

Résolution : En cette journée, je prie d'une manière tout particulière pour l’Église du Christ répandue à travers le monde. Je demande au Saint Esprit de me faire découvrir et aimer ma place dans ce corps immense.

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Mercredi

Se dépouiller pour suivre le Christ

 

En devenant ermite à Saint Damien, François se met en quelque sorte sous la protection de l’Église et il se consacre au service de Dieu et de Dame Pauvreté. Il rencontre l'opposition forcenée de son père qui faisait de grands projets pour lui et qui ne supporte pas les humiliations que son fils doit assumer en mendiant, alors qu'il était peu de mois auparavant à la tête de la jeunesse dorée d'Assise. Mais François préfère renoncer à l'héritage familial pour ne plus rien devoir à son père et pour vivre totalement les exigences de sa vocation qui sera bientôt confirmée par l’Église.

 

À l'école de Saint François

« L'Homme de Dieu résigne à son père l'argent qu'il avait voulu dépenser pour l'ouvrage de la dite église (de Saint Damien), persuadé d'agir ainsi par l'évêque de la Cité... car il n'est pas permis de dépenser pour des usages sacrés ce qui a été mal acquis... il dit : « De ce jour, je dirai librement notre Père qui es aux cieux » et non « mon père Pierre de Bernadone » ; à ce dernier, voici que non seulement je rends cet argent, mais je lui résigne intégralement mes vêtements. C'est donc nu que j'irai vers le Seigneur ». (Thomas de Celano, Mémorial 12).

Parole de Dieu : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple ». (Saint Luc 14, 26).

 

Dans ma vie

Noël est par excellence la fête de la famille. De fait la plupart d'entre nous, nous devons le don précieux de la Foi à nos parents et à notre famille qui nous l'ont transmis. Le Fils de Dieu Lui-même à voulu naître et vivre au sein d'une famille humaine, mais nous savons aussi que la lumière de la Rédemption vient éclairer les ténèbres de la condition humaine, et la famille, comme toute réalité créée, a été marquée aussi par le péché et sa loi de mort. De nombreux Saints ont eu à souffrir incompréhensions et parfois même persécutions au sein de leur propre famille. Pour être à son tour évangélisatrice, la famille doit être d'abord évangélisée.

Résolution : Je prie pour ma famille, pour ceux qui m'ont transmis la Foi. Je confie aussi tous les chrétiens qui souffrent de l'incompréhension de leurs proches. Que la grâce de Noël donne à chacun d'accueillir le Salut.

A la léproserie

Jeudi

Le baiser au lépreux

Depuis la conversion de Saint François interviennent plusieurs rencontres providentielles. Suite à la captivité qu'il dut subir, il prit la résolution de ne se détourner d'aucun pauvre ni d'aucune personne dans la détresse. À l'image de Saint Martin, il fit don de ses propres vêtements à un chevalier dans la misère. Il aime à se mêler, de façon anonyme, à la foule des pauvres et des miséreux. Il arrive à vaincre son dégoût et sa peur en échangeant le baiser de paix avec un lépreux, à qui il fait aumône. Il ressort bouleversé d'une pareille expérience et son cœur est à jamais transformé.

 

À l'école de Saint François

« Le Seigneur me donna ainsi à moi, Frère François, de commencer à faire pénitence : comme j'étais dans les péchés, il me semblait extrêmement amer de voir les lépreux. Et le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux et je fis miséricorde avec eux. Et m'en allant de chez eux, ce qui me fut amer fut changé pour moi en douceur de l'esprit et du corps ; et après cela, je ne restais que peu de temps et je sortis du siècle ». (Testament de Saint François 1-3).

Parole de Dieu : « Pris de pitié, Jésus étendit la main, le toucha. Il lui dit : « Je le veux, sois purifié ». » (Saint Marc 1, 41).

 

Dans ma vie

Le mystère de la Nativité nous révèle la Miséricorde de Dieu qui s'est ému de compassion pour notre malheur et qui a tout mis en œuvre pour notre Salut. Le Verbe a voulu éprouver en tout notre misère et Il a assumé l'intégralité des conséquences de notre péché. La compassion du Christ face à toutes les misères nous révèle l'Amour de Dieu et la solidarité qu'Il a voulu établir avec nous. Mais c'est toute l’œuvre de l'Incarnation rédemptrice qui peut se comprendre comme un baiser au lépreux. Or Dieu fait communier aux sentiments de son cœur ses amis les Saints. Émus de compassion ceux-ci veulent à leur tour se dépenser dans compter pour le Salut de leurs frères.

Résolution : Durant cette journée, dans toute personne rencontrée ou croisée, je verrai un envoyé de Dieu. Je ne me détournerai d'aucune misère, mais j'accueillerai chacun avec un grand esprit de Foi et une volonté ferme d'offrir mes services, ma prière, ma présence comme une réponse à l'Amour de Dieu.

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Vendredi

Le missionnaire de la paix

 

François aime à passer de longues heures en prière. Pourtant il ne rejoint pas un monastère de vie contemplative. Envoyé par Dieu, il prêche à tous le Saint Évangile, dans sa simplicité et toute ses exigences. Dans une société marquée par ma division et les tensions (entre ville rivales, entre le système féodal et l'émergence des villes libres, entre familles nobles et bourgeoisie émergente, entre pauvres et riches), il annonce la paix que Dieu veut établir entre tous les hommes par le sacrifice de son propre Fils sur la Croix. C'est d'ailleurs le premier souhait que s'échangent ses fils Franciscain lorsqu'ils se rencontrent ou qu'ils rencontrent ceux vers qui ils sont envoyés en mission.

 

À l'école de Saint François

 

« Comme salutation, le Seigneur m'a révéla que nous devions dire : « Que le Seigneur te donne la paix ! ». » (Testament de Saint François 23).

« Aux hommes et aux femmes, aux passants et à ceux qui le croisaient, c'était toujours elle qu'il annonçait avec la plus grande dévotion. C'est pourquoi beaucoup, qui haïssaient la paix autant que le Salut, embrassèrent la paix de tout leur cœur grâce à la coopération du Seigneur et devinrent eux aussi des fils de la paix et des zélateurs du Salut éternel » (Thomas de Celano, Vita Prima 23)

Parole de Dieu : En quelque maison que vous entriez, dites d’abord : « Paix à cette maison ! ». » (Saint Luc 10, 5)

 

Dans ma vie

 

Celui que nous attendons est annoncé comme le Prince de la paix parce que sa mission est de réconcilier les hommes avec Dieu et de vaincre le mal. La paix est donc le fuit d'une victoire et d'une amitié. Le chrétien est artisan de paix parce qu'il a reçu en héritage cette paix, fruit de la victoire du Christ et de médiation de réconciliation. Mais « être artisan » signifie aussi que la paix est le fruit de notre propre action, c'est à dire de notre vie livrée au prince de la paix.

Résolution : Je réfléchis aux moyens très concrets d'être artisan de paix, que ce soit dans ma famille, dans mon milieu professionnel, dans mon quartier ou dans mon village. À la suite de Saint François, je cherche à témoigner de cette paix que l'Enfant de la Crèche vient donner au monde entier.

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Samedi

Les premiers disciples

Il n'y a chez François aucun plan préétabli ni volonté de paraître ou de rayonner. Il avait cependant naturellement un grand ascendant sur ses contemporains ; son enthousiasme, sa joie, sa prodigalité lui avaient déjà valu une certaine popularité avant sa conversion, sur ses propres camarades qui l'avaient placé à la tête de la bande turbulente qu'ils constituaient au sein de la jeunesse fortunée d'Assise. Quelques uns sont frappés et touchés par le témoignage que le jeune converti donne : ayant renoncé à tout, son exemple de prière et de mortification vécues au cœur de la cité les bouleverse et bientôt quelques disciples se joignent à lui. Une génération après, ils constitueront une des premières familles religieuses de la Chrétienté.

 

À l'école de Saint François

 

« Et ceux qui venaient pour recevoir cette vie, tout ce qu'ils pouvaient avoir, ils le donnaient aux pauvres ; et ils se contentaient d'une seule tunique, rapiécée au dedans et au dehors... et nous étions illettrés et soumis à tous. » (Testament de Saint François 16-19)

Parole de Dieu : « Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ». (Saint Luc 18, 22).

 

Dans ma vie

 

Se préparer à Noël, c'est accueillir Celui qui bouleverse notre vie et nos valeurs parce que Jésus vient au monde pour nous apprendre à vivre déjà des mœurs du Royaume. Les religieux vivent de cette réalité en renonçant radicalement à la possession des biens terrestres et ils sont pour le peuple de Dieu les témoins et le rappel de la vocation surnaturelle de tout homme. Mais tout baptisé doit apprendre la liberté du cœur par rapport aux biens matériels, témoignant pour ainsi d'une juste hiérarchie des réalités créées qui sont à notre disposition pour en user selon l’Évangile.

Résolution : Puisque dans l’Évangile, Jésus rappelle à ses disciples qu'ils sont dans le monde sans être du monde, j'examine sincèrement quel est mon degré d'attachement aux biens terrestres. Je demande à Saint François la grâce de la liberté spirituelle.

 

Extrait du Hors série de Parole et prière « Mon Avent avec Saint François » sorti en 2013

Téléchargez les meditations de cette Semaine (PDF) en cliquant ici

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30 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Trente-et-unième jour

Le libérateur fidèle des âmes du Purgatoire

 

« Je crois la communion des saints : Credo communionem sanctorum ». Cette profession de foi de notre sainte Mère l'Église catholique, sert de fondement à tout ce que je vais dire de la protection de saint Joseph sur les âmes du Purgatoire. Car dès qu’il est de foi que les saints qui sont dans le ciel peuvent prier pour nous, il est hors de doute également qu’ils peuvent aider de leurs prières les âmes qui souffrent et qui gémissent dans les feux purifiants du Purgatoire, je dis qu'ils peuvent prier et.non pas qu’ils peuvent mériter : distinction à faire. Je ne parlerai pas des grandes nécessités de ces saintes âmes, ni de l'immensité de leurs peines qui, à peu près égales à celles qu’endurent les damnés dans l’enfer, ne sont adoucies que par la certitude où sont ces âmes d’être dans l’amitié de Dieu et le posséder bientôt dans le ciel. Je dis bientôt, mais ce terme ne peut être usité que relativement a l’éternité, puisqu'il est constant que certaines de ces âmes resteront dans ces feux dévorants jusqu’au jour du dernier jugement, à moins que les prières et les bonnes œuvres des fidèles n’abrègent cette durée. Voyez donc comme il importe de prier pour les âmes du purgatoire et d’intéresser en leur faveur Marie la Mère des miséricordes et saint Joseph leur doux Protecteur. Jésus-Christ dont elles sont les épouses sera satisfait de notre zèle à cet égard, et il nous comblera, dès cette vie même, de ses grâces et de ses bénédictions.

Un ancien poète à dit que Dieu logeait les bienheureux dans les Champs-Élysées, comme dans le lieu de leur félicité, afin qu'ils se souvinssent des vivants et des morts, qui n'étaient pas encore auprès d’eux, et qui pourtant leur devaient un jour tenir compagnie. Et Lucas Tudensis avance que si les saints qui étaient morts avant la passion de Jésus Christ, et qui étaient dans le sein d’Abraham ont prié tant pour ceux qui leur survivaient, que pour les justes trépassés qui en avaient besoin, il est Plus évident que ceux de la loi de grâce qui règnent au ciel avec Jésus-Christ, prient non seulement avec plus d’efficacité, que ne le faisaient ceux qui étaient privés de sa me, mais encore avec un si grand avantage, qu’il tient pour certain, qu'ils délivrent par leurs prières et leurs intercessions les uns et les autres des misères qui les accablent. C'est ce qui me fait Conclure, avec le même Docteur, qu’il est très utile de prier les saints pour nous et pour les âmes des défunts. Un texte de l’Apôtre saint Pierre confirme bien cette vérité.

On y voit que ce saint promet aux fidèles, qu’il aura soin après sa mort qu’ils puissent se Souvenir des choses qu’il leur a dites. D‘après l’interprète Calmet, on peut donner ce sens : « J’aurai soin, même après ma mort, de me souvenir de vous, pour intercéder pour vous auprès de Dieu, et lui présenter vos besoins ; c’est du reste le Sens reçu par saint Jeàn Chrysostôme, saint Piere Damien, Salméron, Bellarmin, Suarez er Gagnée. « Ce qui nous apprend, dit notre Maître de Saci, après saint Chrysostôme, à avoir beaucoup de confiance dans les prières et la charité de ces grands hommes, que la mort même ne sépare pas de nous, et qui ont dans le ciel la même charité pour nous que lorsqu’ils vivaient sur la terre ». Ce doit être la une grande consolation pour les fidèles qui peuvent prier saint Joseph pour leurs amis et parents défunts.

Certes, si l’évêque Jonas a pu écrire que saint Pierre, aujourd’hui assis sur un trône de gloire dans le ciel, ne gouverne pas moins l'Église: militante que lorsqu'il en était le chef visible, je suis autorisé à dire que saint Joseph n’est pas moins puissant pour aider les âmes du Purgatoire, qu’il ne l'était pour protéger de son vivant ceux qui s’adressaient à lui à l’effet d’obtenir des grâces du Sauveur. L'Église elle-même convaincue de cette vérité si consolante, a voulu, dit un Ancien, prier les saints avant et après le memento des morts à la Messe, pour témoigner de l’agrément qu'ils ont d’être implorés pour eux et du soin avec lequel ils négocient leur soulagement ou leur délivrance. Jugez, d’après cela, du crédit de saint Joseph qui joint le pouvoir à la volonté en faveur de ces nobles âmes. Sans doute, l'intercession des autres saints est bien utile, bien efficace, bien salutaire pour ces pauvres âmes, hélas ! Trop oubliées, surtout quand on en prie un grand nombre, car, dit Tostat, Dieu est plutôt fléchi par plusieurs qui le supplient, il les écoute plus favorablement qu'il ne le ferait d’un seul ; mais ma conviction est qu’il en est de l’intercession de saint Joseph comme de celle de la très sainte Mère de Dieu, qu'à elle seule elle vaut toutes celles des autres saints qui prient en qualité de serviteurs et d’amis, tandis que saint Joseph prie en Père. Et que pourrait refuser Notre-Seigneur aux prières de celui à qui il doit sa vie humaine en quelque sorte et auquel il fut si soumis sur la terre ? surtout dans une cause qui lui est si agréable, puisqu’il s’agit de lui rendre ses épouses qui gémissent loin de lui dans les sombres cachots du Purgatoire.

Gerson, ce Saint et savant Chancelier de Paris, comme le nomme le Père Jean Grasset, de la Compagnie de Jésus, Gerson estime que le jour où le mariage de saint Joseph avec la bienheureuse Vierge eut lieu, les saints de l’ancien Testament qui étaient aux limbes, eurent connaissance des grâces spéciales de cette solennité ; qu’ils en furent joyeux, car leur rédemption approchait. Il est à croire, ajoute cet incomparable Docteur, cet Oracle, dit encore Grasset, que plusieurs des prisonniers du purgatoire en furent délivrés et élargis, en l’honneur et faveur de ce joyeux saint et glorieux mariage. Au surplus, conclut-il, nous pouvons religieusement penser que toutes les fois que nous, pécheurs, faisons mémoire honorable de ce mariage, nous en rapportons les biens et les aumônes de grâce et de pardon , de spirituelle joie et de dévotion. C’est encore le sentiment de ce Docteur, que chaque fois que nous faisons mémoire des , fêtes de la très sainte Vierge et de saint Joseph, nous pouvons soulager les âmes du purgatoire, en leur appliquant cette bonne œuvre per modum Suffragii.

Un bon moyen pour obtenir un grand soulagement ou une prompte délivrance lorsque nous serons nous—même dans les feux purifiants du purgatoire, c’est d’assister de tout notre pouvoir ces pauvres âmes qui à ce moment y sont détenues. Une fois qu’elles seront dans le ciel où il n'y a plus d’ingratitude, où la charité est dans sa perfection, elles prieront à leur tour pour nous.

D’autre part, il importe pour nous, que nous vivions de manière à ne pas passer par le purgatoire, ou à n’y demeurer que peu de temps. « Étrange oubli de notre foi ! s’écrie le.vénérable Curé de Saint Sulpice. Nous savons que les peines du purgatoire seront le châtiment de toute parole contre la vérité, contre la charité ou l'humilité, de tout acte de sensualité et de recherche de nous-même, de toutes les saillies de l'humeur, de toutes les complaisances de la vérité, de tous les moments perdus ou mal employés, et malgré cela nous nous les permettons ! Quelle folie de s’exposer pour si peu à de si grands châtiments, et de nous permettre si facilement ce qui doit avoir pour nous des suites terribles ».

Il en coûte sans doute pour mener une vie vraiment chrétienne et qui puisse nous exempter du purgatoire. Mais que dit la prudence ? que de deux maux, il faut toujours choisir le moindre. Saint Joseph, d'ailleurs, a fort à cœur que pour que nous l’honorions dignement, nous vivions saintement. Donc serrons-nous auprès de la sainte Croix de Jésus-Christ. « Tous, il me semble, écrit Gerson, aune personne tentée, tous désirent être avec Jésus-Christ; mais peu veulent suivre la vie de Jésus-Christ... Le grand nombre des hommes charnels souhaitent de longs jours, et les voluptés de la terre; leur regard oublie le ciel, ils ne songent pas combien vite ils seront enlevés... Restez auprès du Dieu crucifié, et ne vous séparez pas de son amour; montez sur l'arbre de la croix, vous verrez Jésus qui va devant, et vous prépare l’éternelle vie. C’est la voie, marchez y. La voie de la croix est notre voie ; voie des élus, voie du petit nombre ; voie amère, voie salutaire, voie courte, voie droite ; voie de la peine, voie de la perfection. C’est, dis-je, la voie de la croix, mais elle mène à la gloire... Hors de la croix point de salut ; sans la croix, on n’arrive point au trône, si nous cherchons une autre voie, nous nous trompons et nous courons à notre perte ; en voulant fuir la croix, nous tomberons au lac où brûlent la poix et le soufre ».

Ainsi tout notre bonheur et l’espoir d’échapper au purgatoire est dans notre amour pour Dieu et notre fidélité à la Croix du Sauveur. Saint Joseph lui-même a vécu en ce monde dans le renoncement, l’esprit de sacrifice et de travail ; pas d'autre voie pour nous.

 

Exemple

 

Un religieux de saint Augustin apparut après sa mort à l’un de ses frères et lui dit : « Réjouissez-vous et ne priez plus pour moi, car Dieu m’a délivré du purgatoire à cause de la dévotion spéciale que j’ai professée toute ma vie envers le grand saint Joseph. Je vous déclare que ce saint, en qualité de père putatif de Jésus-Christ, a un grand pouvoir sur lui ». (Saint Alphonse de Liguori).


Adresse à saint Joseph en faveur des âmes du Purgatoire

 

Très saint Joseph, lorsque votre âme bénie descendit aux limbes où se trouvaient réunis tous les justes de l’ancienne loi, oh ! de quelle allégresse ils durent tressaillir. Lorsque vous parûtes au milieu d’eux, ils commencèrent à entonner le cantique de leur délivrance et bénirent mille fois votre présence qui rafraîchissait l'ardeur de leurs tourments. Père bien-aimé, il existe encore un séjour de douleurs, où des milliers d’âmes dont plusieurs qui vécurent avec nous ici-bas sont retenues' captives, loin de Dieu qu’elles ont aimé et après lequel elles soupirent. Votre Cœur qui le sait, qui les contemple, ne pourra être insensible à leurs maux qui sont extrêmes. C’est pour ces âmes que nous vous crions miséricorde ! Pitié ! Secours ! et tout spécialement pour l’âme de N. Témoignez leur, ô fidèle et puissant Protecteur, tout l’intérêt paternel et tout l’amour dont est capable votre Cœur si généreux. Et, pour nous, aidez-nous à mener une vie si pure et si pénitente, que nous méritions après notre mort d'être exemptés du purgatoire, ou de n’y faire qu'un court séjour, qui sera toujours bien long par les peines immenses et diversifiées qu’un Dieu jaloux fait souffrir à ses épouses. Ainsi soit-il.

 

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Pieux rendez-vous dans le cœur virginal de Saint Joseph

 

Il est, après le culte des sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, une dévotion qui est la plus précieuse, la plus féconde en bénédictions, la plus salutaire pour les âmes, que le ciel agrée infiniment, que l'enfer déteste souverainement, que le monde devrait embrasser fervemment. c’est celle du Cœur très-pur de saint Joseph, né sans péché parce qu’il fut sanctifié dans le sein de sa mère, après sa conception, Comme l’enseigne le bienheureux Docteur Gerson. Quand même nous n’apprendrions pas de cet incomparable Serviteur de saint Joseph, que toutes les grandeurs de cet illustre Patriarche, renfermées dans ses deux qualités d’Epoux de Marie et de Père putatif de Jésus, nous invitent à l’honorer, que les bontés de son cœur nous convient à nous confier en lui ; que sa fidélité à nous secourir nous provoque a l’invoquer souvent, il suffit d’entendre la sainte Église, notre Mère, qui nous engage à nous adresser au Cœur de saint Joseph dans toutes nos nécessités.

Nous ne devons pas craindre d’être repoussés par ce grand Saint, car puisque, d’après la Bible de la Vierge Immaculée, ce saint époux fut semblable à Marie, son auguste épouse, on peut dire de lui comme de la bienheureuse Vierge, qu’il est tout amour et toute compassion pour les hommes faibles, misérables et pécheurs.

Mais le moyen le plus puissant pour nous concilier les tendresses et la protection de saint Joseph, c’est la dévotion et le culte de son très saint Cœur, Cœur si étroitement uni au Cœur immaculé de Marie et au Cœur adorable de Jésus, qu'on peut dire qu’ils sont inséparables, et que les trois ne font qu’un. Le Seigneur, dans sa miséricorde inépuisable, nous réservait en ces jours où l’horizon s'assombrit, où le ciel semble gros de tempêtes, où le monde penche vers sa ruine, cette dévotion si belle et si consolante, comme une planche de salut dans le naufrage ; afin que par elle nous puissions éviter les périls imminents qui nous menacent, et sauver notre pauvre âme pour l'éternité.

Si nous aimons véritablement Saint Joseph pour l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ, la considération des perfections de son très saint Cœur sera peut-être le plus puissant motif pour. nous porter à l’honorer avec une sincère dévotion, et à placer en lui notre confiance. Ecoutons à ce sujet un docte et pieux chanoine.

« Après le Cœur adorable de Jésus et le Cœur immaculé de Marie, dit l'éminent écrivain, il n’est pas de Cœur plus digne de notre vénération et de notre amour que le Cœur très-pur de saint Joseph, orné de tous les dons les plus sublimes de la nature et de la grâce, créé exprès par l'adorable Trinité pour être uni par les liens aussi étroits qu’indissolubles au très saint Cœur de Marie, dont il a été aimé d’un amour particulier, et qui, après celui de Marie, a été mis en communication plus directe qu’aucun autre avec le Cœur sacré de Jésus, puisqu’en le portant si souvent dans ses bras, il a eu l'insigne privilège de presser son Cœur de fils contre son propre Cœur de père. Et d'ailleurs, quelle union ! quelles communications ! quelles correspondances ! quel échange d’indicibles sentiments entre ce Cœur et ceux de Jésus et de Marie, pendant les trente années qu'ils vécurent ensemble, Joseph étant époux et père, Marie mère et épouse, Jésus l’auguste fils de l’un et de l’autre ».

D’après ces données, ne craignons plus d’être bien dévots au très Saint Cœur du Bienheureux Joseph. Saluons-le et vénérons-le comme un Cœur cher à l’adorable Trinité, à Jésus et à Marie, aux Anges et aux Saints, et à nous, misérables pécheurs, considérons-le comme le digne sujet de nos pensées, de nos affections et de nos désirs, comme la belle et florissante école où nous voulons désormais étudier la science du saint amour. Comme le repos de l’adorable Trinité, la joie du Père, les plaisirs du Fils et les délices du Saint-Esprit ; Comme un sanctuaire de toute pureté, fermé aux créatures et ouvert à Dieu seul ; Comme un vase d’élection dont aucune souillure n’a terni le brillant éclat ; Comme une source vive de piété et de lumière qu’il recevait dans la contemplation, et qu’il communique aux âmes intérieures ; Comme une fidèle image du Véritable soleil de justice, Jésus-Christ ; comme le miroir mystique des contemplatifs et de toutes les âmes qui tendent à l’union divine ; comme la couronne des dons du ciel et un firmament parsemé des étoiles des vertus ; comme un rayon très pur de la divinité, qui fait découvrir à ceux qui le considèrent bien un monde de merveilles ; comme l’abrégé dès infinies perfections de Dieu, où nous pouvons les étudier toutes ; comme une verdoyante prairie, que le Saint Esprit lui-même a émaillée de fleurs ; comme l’ornement des Patriarches et des Prophètes, dont la gloire resplendit sur eux tous ; comme la retraite de toutes les Vertus, qui y exhalaient une odeur suave à la divinité ; comme, le véritable paradis de Dieu, toujours fermé aux démons ; comme le livre dans lequel le Fils de. Dieu lisait les volontés de son Père ; comme un foyer d’amour et de miséricorde pour tous les malheureux ; comme la clef d’or qui a le pouvoir de nous ouvrir tous les trésors célestes ; comme la solitude bénie où nous pouvons consacrer nos jours au service de Jésus-Christ ; comme un petit nid où nous devons vivre jet mourir en repos ; comme la porte de la bienheureuse félicité, par laquelle nous aurons accès auprès de Dieu ; enfin, considérons-le ainsi sous une infinité de symboles et de figures qui nous aideront à former une idée, bien imparfaite sans doute, mais digne, autant qu'il est possible à de faibles mortels, du plus grand Saint qui fut jamais après la bienheureuse Vierge, et qui nous provoquera nécessairement par une douce violence à honorer et faire honorer de toutes nos forces ce Cœur béni, conjointement avec les Cœurs de Jésus et de Marie.

Recommandons à tous la dévotion au Cœur très-pur de saint Joseph, surtout aux âmes affligées, et à celles qui éprouvent des difficultés pour la méditation et la prière. Le Cœur de saint Joseph, pour me servir d’une pensée de saint Bonaventure, était un lieu d’oraison et tout pénétré des eaux célestes de la grâce. Également aussi à tous ceux qui sont dépourvus des biens temporels et qui gémissent sous le poids des misères de la vie. Ceux-là, s’ils prient le Cœur de saint Joseph avec confiance, obtiendront toujours quelques secours même temporels de la divine et douce Providence, dont le Seigneur l’a constitué comme l’économe et le dispensateur, selon que s‘exprime saint Bonaventure.

Également, enfin, aux pauvres pécheurs, je dis pauvres, car par le péché mortel ils ont perdu la sainte grâce de Dieu, le plus précieux de tous les trésors. Oui, que ces malheureux viennent frapper. par la prière au Cœur très-miséricordieux dé saint Joseph, qui les aidera à retrouver cette grâce divine, d’un prix infini ! Car, dit encore mon très saint maître Bonaventure, par saint Joseph comme par la bienheureuse Vierge Marie, on retrouve Jésus-Christ et sa grâce, Per Joseph et Mariam invenitur Christus.

Quant à la pratique de la dévotion et du culte du Cœur de saint Joseph, un cœur chrétien, pieux et éclairé, saura toujours bien ce qu’il convient de faire. La dévotion et le culte du cœur Immaculé de la bienheureuse Vierge, proportion gardée, lui servira de direction et la doctrine de l'Église sur: le culte des saints, de règle. Mais, soit que le serviteur de saint Joseph honore le Cœur de ce grand Saint, soit qu’il s’emploie à le faire honorer par les autres, il faut qu'il s'attende à souffrir des persécutions, parce que, avons-nous dit, l'enfer abhorre souverainement la dévotion au Cœur de saint Joseph. Mais la promesse consolante que Notre-Seigneur a faite à une sainte âme, qu'il comblerait de grâces très particulières, toutes les personnes qui seraient affectionnées au Cœur très-pur de saint Joseph, doit bien encourager à cette douce et consolante dévotion.

 

Exemples

 

Je termine par deux traits à l'appui de ce qui vient d‘être dit : Le père Élie des Trois-Cœurs, atteint d'une maladie très grave à la gorge, se voyant abandonné des médecins les plus habiles, et au moment de mourir, eut la bonne inspiration de recourir au Cœur très pur de saint Joseph ; à peine sa prière était-elle terminée, qu’il se trouva immédiatement et parfaitement guéri. Plein de reconnaissance pour son glorieux Protecteur, le père Élie, avec l’autorisation de ses supérieurs, fit vœu de voyager pendant cinq ans pour propager la dévotion à saint Joseph. Mais le démon le tourmenta d’une singulière manière. En 1843 il vint à Marseille. Il quêtait alors pour faire bâtir à Rome une chapelle au chaste Époux de Marie. La nuit de Noël, comme on allait le réveiller ; pour le conduire à l’église, on trouva sa chambre fermée à clé. Après avoir longtemps frappé à la porte, qu’il n'ouvrait pas, on se mit à l’enfoncer, et on trouva le père Élie étendu par terre, sans parole et sans vie. On le transporta à l’hôpital où il demeura,plusieurs heures sans pouvoir parler. A force d'instance on put enfin obtenir quelques paroles ou plutôt quelques mots entrecoupés et à voix basse. On ne comprit autre chose, sinon que le démon, furieux de voir qu’il répandait partout la dévotion à saint Joseph, l’avait roué de coups. Son corps brisé et incapable de se mouvoir, était en proie à d’atroces douleurs. Cependant, à la longue, son mal disparut et il put recouvrer ses forces. Il ne s’en servit que pour propager avec plus d'ardeur la dévotion au Cœur de saint Joseph.

Un écrivain dévoué à la cause du bienheureux saint Joseph, s’était proposé de recommander fortement la dévotion au Cœur très-pur de ce glorieux Patriarche. Durant qu'il travaillait, son espoir en la bonté de ce très-saint Cœur semblait augmenter; mais il se vit bientôt éprouvé d’une manière bien extraordinaire. On eût dit que tous les démons conspiraient contre lui, et bouleversaient tous les éléments pour le faire souffrir et le faire se désister de son entreprise. Toutefois, comme il était rempli d’une sainte confiance dans le Cœur du bienheureux Joseph, il persévéra ; et pour s’animer, il se disait à lui-même : « Que m’adviendra-t-il après tous ces maux ? Sans aucun doute les bénédictions du Cœur de saint Joseph. Pourvu que la dévotion et le culte de ce très saint Cœur fleurissent dans l’Église pour le bien des âmes, que m’importe le reste ; j’abandonne tout entre les mains de saint Joseph, je fais ses affaires, il fera les miennes, mais de lâcher prise au démon jamais ! »

Encore une fois, soyons pleins de générosité et de courage pour répandre en tous lieux la dévotion au Cœur très doux de saint Joseph ; en retour il bénira nos chers défunts, nos parents, nos amis et nos enfants ; il bénira notre Patrie, hélas ! encore si malade !.. Jésus l’a dit : « Je comblerai de mes faveurs les âmes spécialement dévotes à saint Joseph, et qui s’efforceront de propager le culte de son Cœur, sur lequel reposais avec délices ».

 

Vivent à jamais les Saints Cœurs de Jésus, Marie et Joseph !

 

Fin du Mois du Cœur de Saint Joseph

 

Prochain mois de dévotion : le Mois de Marie de Maria d'Agreda, rendez-vous le 29 avril

 

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29 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Trentième jour

Saint Joseph, protecteur des agonisants

 

Comme tous les hommes doivent mourir, tous ont un très grand intérêt à se préparer à la mort par les moyens que la divine Sagesse recommande dans l’Évangile, la vigilance et la prière ; et aussi à se ménager des protecteurs pour cet instant suprême et définitif, d’où dépend une éternité heureuse ou malheureuse. Ô mon Seigneur et mon Dieu, combien, hélas ! Sont surpris pour ne s’être pas précautionnés à l’avance. Certes ce n’est pas la faute de Notre Seigneur qui, non content de donner à tous tant d’avertissements salutaires, et de répéter dans l'Évangile cette grave sentence, met à la disposition de tous, les moyens de terminer saintement sa vie en mourant dans son saint amour.

Après l’assistance de Marie très sainte, que les Saints nomment la Patronne des mourants, que le très«docte Juste Lipse qualifie du beau titre de Patronne dans les périls, dans les chagrins et toutes les douleurs qui nous assiègent jusqu’à la fin de la vie, nulle protection ne nous sera plus salutaire que celle de Joseph, le Patron et l'Avocat fidèle des mourants, le Soutien et l’Appui des agonisants, le Vainqueur des démons qui attaquent alors l’âme prête à paraître devant le Juge souverain.

Certainement, saint Joseph dont le pouvoir est sans bornes auprès du Tout Puissant, son Fils adoptif, sera toujours exaucé par lui, lorsqu’il le priera pour les pauvres agonisants dont les âmes lui ont coûté tant de travaux, de fatigues, de peines. D'autre part, ce bon Saint ne pourra jamais refuser ses, secours aux moribonds qui l’invoqueront avec foi, confiance et fidélité. S’il a sauvé le Chef des persécutions du cruel Hérode, pourquoi ne s’efforcerait-il pas de soustraire les chrétiens, membres de ce divin Chef, aux attaques du démon figuré par Hérode ? C'est alors surtout, qu'ils sont en un danger si grand, si évident de périr pour jamais, et par la même de perdre les fruits précieux de la Rédemption opérée par le Christ, à laquelle saint Joseph lui-même a pris une si bonne part, qu‘il importe de prier pour eux ce Saint ! Douteriez-vous de ces choses ?

Écoutez les Docteurs : Le Christ entre en Egypte, dit Novarin, mais conduit par Joseph : sachons que si le salut nous est accordé, nous le devrons en grande partie à saint Joseph. Les Égyptiens figuraient les gentils, et Joseph leur a mené Jésus, qui est le salut de tous. Ah ! Il mérite bien d'être comparé au patriarche qui, dans la langue des Égyptiens, est appelé Sauveur du monde. Un autre interprète, Escobar, sur ces paroles de l’Évangile : « N'est-ce pas le fils de ce charpentier ?, dit : « Si le fils est charpentier, il a dû faire la porte du ciel, afin que les hommes pussent y entrer ; Joseph l’ouvrira à tous ses dévots dont il aura été en un sens ainsi le père nourricier sur la terre ». Mais voici le pieux Bernardin de Bustis qui vient couronner ces données si consolantes. Il écrit : « Le Christ possède excellemment les clés du Paradis, comme il était prédit, comme il l’a fait entendre après sa glorieuse résurrection. La clé, ici, c'est la puissance ; or, l‘une de ces clés fut donnée à la Vierge Mère de Dieu, et l’autre à Joseph, son Père nourricier, afin qu’ils puissent introduire tous leurs fidèles serviteurs dans le lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix ». Ces belles paroles sont littéralement reproduites.

Saint Joseph est donc le Protecteur certain des agonisants, parce qu’il est le meilleur des amis, qu’il sait ce que valent les âmes par ce qu’elles ont coûté à Jésus ; qu’il a reçu lui-même, dans les derniers instants de sa sainte vie, les secours les plus désirables, ainsi que les plus ineffables consolations de Jésus et de Marie ; qu’il peut obtenir ce qu’il veut à ses clients.

Saint François de Sales vint un jour à Annecy pour consacrer l'église de la Visitation. La supérieure du monastère témoigna le désir qu’une des six chapelles fût dédiée à saint Joseph. Alors une religieuse, favorisée de lumières surnaturelles, la supplia de la consacrer à saint Joseph mourant. « Dieu m'a fait connaître, dit-elle, que par la dévotion à saint Joseph expirant, il voulait, dans sa miséricorde infinie, accorder d’abondantes grâces aux agonisants ».

L’Église l’appelle le Triomphateur de l‘enfer. Il est la terreur des démons, se pourrait-il qu’il manquât alors à sa mission. Oh ! non, n’ayons aucune crainte, au contraire,‘ranimons notre confiance, son assistance nous est assurée pour notre heure dernière, il combattra avec nous et pour nous, et il nous assurera la victoire. Écoutons encore l’Église qui, dans un Hymme consacré à ce Saint, chante : « Quiconque désire terminer dans la joie le cours de sa vie, qu’il prie saint Joseph de. le couvrir de sa protection ». ô grand Saint ! dans l'incertitude où je suis de ne pouvoir vous prier à l’instant de ma mort, je vous abandonne dès à présent le soin de mon âme, conservez-la alors dans l’amitié de Notre Seigneur, défendez-la alors contre les attaques des démons, alors recevez-la dans vos bras paternels ; et comme vous avez sauvé mon Sauveur de la mort temporelle, en le portant dans vos bras en Egypte ; de même sauvez mon âme, en la guidant et la portant vous-même dans le ciel, afin que la, exempte de toute crainte de perdre Dieu, assurée de le posséder à jamais, heureuse du bonheur de Dieu même, elle vous témoigne sa reconnaissance dans l'assemblée des anges et des saints glorifiés.

Nous oublions trop, nous autres, de prier pour les pauvres agonisants, dont le nombre d'environ cent mille expirent chaque jour, quelques-uns sans doute pour la vie éternelle, mais combien, hélas ! pour l’enfer. Ah ! Cette pensée seule fait frissonner le cœur et glace d'épouvante l'âme qui a la loi. C‘est.pourtant la faire l’œuvre la plus belle, la plus grande et la plus chère à Notre Seigneur.

Par nos prières ou par nos soins, secondés de la grâce divine, nous avons converti un pécheur, c'est si grand, si noble, si divin, qu’un Apôtre ne fait pas difficulté d'avancer que, par cette œuvre seule, nous avons couvert la multitude de nos crimes. Mais ce pécheur revenu à Dieu, nous ne savons s’il persévérera, quoique Dieu nous tiendra toujours compte de notre acte miséricordieux, tandis que si, par nos prières ferventes et assidues, unies aux mérites de Jésus-Christ, a l'intercession de Marie, de saint Joseph, des bons Anges et des Saints, comme aussi par nos avis salutaires aux mourants, nous avons été assez heureux pour en faire expirer dans la grâce de Dieu, leur sort est dès lors fixé, et leur salut éternel assuré pour jamais. Quel bonheur pour ces âmes, quelle gloire pour Jésus-Christ, quel puissant motif pour nous d'espérer en sa bonté, à notre heure dernière.

Si j’insiste tant sur ce point, c’est surtout parce qu'il est des moribonds qui se trouvent absolument privés de tout. secours spirituel. Un bon livre dressé a cette fin d'aider les malades à bien mourir, est un trésor sans prix : « Le Prêtre auprès des Malades », par le père Stub, Barnabite, atteint ce but. Ils ont bien des parents et des amis, mais où sont ils ? les parents et les amis de ce monde fuient les moribonds. S’ils sont là présents, qu'y font-ils ? ils compatissent, il est vrai, au pauvre mourant qui souffre et se débat peut-être dans les étreintes de l’ange de la mort ; ils pleurent même cette personne qui leur était bien chère, mais s’occupent-ils un peu de son âme, de son éternel avenir ? lui inspirent-ils au moins une pensée de foi, de confiance en Dieu, un acte d’amour pour ce Dieu qui va être l’arbitre suprême de son sort, hélas ! non, non ! Oh ! que cette indifférence pour les pauvres mourants, est digne de larmes, digne d’un deuil universel, digne, enfin, de tous les gémissements de toute la Nature. « O pitié ! s’écriait le Saint Chancelier Gerson, vous pleurez un corps que l’on porte en terre, et vous ne pleurez pas une âme que personne n’accompagne, que ses œuvres, qui s’en va seule ou avec l'Ange gardien, ou avec le démon dans la maison de son Eternité ! et d’où elle ne reviendra plus qu’au jour des grandes assises.

Nous qui vivons encore, prévenons notre heure dernière par une vie chrétienne et sainte, et si nous avons été pécheurs criminels, par une pénitence continuelle, par les gémissements et les larmes. Gravons bien avant dans notre cœur cet avis, fruit d’une grande expérience des hommes et des choses, si pleins d'une haute philosophie, d’une. éminente sagesse, d’une piété solide et éclairée, que nous donne le même Jean Gerson, dans l’Imitation de Jésus-Christ.

Ne vous fiez point sur vos proches et Vos amis, et ne différez point à faire votre salut ; parce que les hommes vous auront bien plus tôt oublié que vous ne pensez. Il vaut bien mieux pourvoir de bonne heure à la sûreté de votre salut, et faire passer au ciel devant Vous vos bonnes œuvres, que de vous en reposer sur le soin des autres. Un temps viendra que vous souhaiterez, je ne dis pas un jour mais une seule heure pour vous corriger, et je ne sais si vous-l’obtiendrez. Âme chrétienne, considérez de quel péril et de quelle frayeur vous pouvez vous tirer, si vous vivez toujours dans la crainte et l’appréhension de la mort... La,mort emporte tous les hommes, et leur vie s’enfuit comme l’ombre. Qui se souviendra de vous après votre mort, et qui priera pour vous ? Faites, faites maintenant, mon cher frère. tout ce que Vous pouvez faire, puisque vous ne savez pas quand vous montrez, ni ce qui vous doit arriver après votre mort. Amassez des richesses immortelles, pendant que vous en avez le temps. Ne vous appliquez qu’à votre salut, et ne pensez qu’aux choses de Dieu. Faites-vous maintenant des amis, honorant les saints, et imitant leur actions, afin qu’après votre mort ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. Vivez sur la terre comme un voyageur et un étranger, à qui toutes les affaires du monde sont indifférentes. Conservez votre cœur toujours libre et élevé en Dieu, parce que vous n’avez pas ici de demeure stable, offrez-lui sans cesse vos prières, vos gémissements et vos larmes, afin que votre esprit après cette vie passe heureusement au repos du ciel. Ainsi soit-il.

Ce bienheureux Docteur suivait les conseils qu’il nous donne : il vécut toujours en pèlerin qui marche vers la patrie céleste, avec cette admirable devise,qu’il répétait sans cesse : « le cœur en haut ». Longtemps avant sa sainte mort, il avait fait son testament, qu’il appelait testament du pèlerin, qui contient la substance du chapitre de l’Imitation précédemment cité. Dans une lettre aux Chartreux, pour leur demander à l’avance leurs suffrages, il leur rappelle le texte cité tout à l’heure dans l’Imitation.

Une telle préparation de toute la vie, soutenue paru ne conduite pure et sainte, disposa ce grand homme et illustre serviteur de Dieu à la plus sainte mort. Si souvent il avait prié saint Joseph de l’aider en ce redoutable passage du temps à l’éternité, il avait si bien imité cet insigne Patriarche et Protecteur dés mourants, qu’il proposait ordinairement au culte des fidèles sous cette. dernière dénomination, qu’il eut le bonheur ineffable de mourir comme saint Joseph dans un acte pur d’amour de Dieu et par l'effet de cet amour même. Ne doutez pas que saint Joseph et les saints Anges n’aient accompagné cette belle âme au paradis. C‘est le sentiment du savant et Saint cardinal Bona et de saint François de Sales, qui professaient pour Gerson une estime, je dirai un culte particulier, comme on le voit par ce qu’ils en ont écrit.

 

Exemples

 

Le bienheureux Alexis de Salo, prédicateur Capucin, d’une science et d'une piété angéliques, admirateur et surtout imitateur de Gerson, couronna une vie pleine de mérites par une mort pleine de douceur. Un peu avant d’expirer, il pria l’un de ses frères qui l'assistaient d’allumer plusieurs bougies, ceux-ci étonnés de cette demande, voulurent en savoir la raison. « C'est, répondit le bienheureux, que Notre Dame avec son époux saint Joseph devant venir me visiter dans quelques moments, il est de toute convenance qu'ils soient accueillis l’un et l'autre avec tout le respect possible ». Un instant après, on put reconnaître que déjà cette glorieuse visite avait lieu, car le moribond s‘écria plein de joie : « Voilà la Reine du ciel, voilà saint Joseph ! mettez-vous à genoux, mes Pères, pour les recevoir dignement ». Mais ce fut lui qui recueillit les premiers fruits de la présence de Marie et de Joseph, car à l’instant il rendit son âme entre leurs mains. C’était le dix-neuf mars, consacré à saint Joseph.

« J’ai beaucoup redouté la mort, disait sur son lit de douleur Mgr Douarre, évêque d’Amata; aujourd’hui je ne la crains plus. Il y a dix mois que je la considère dans ma méditation, et vingt-cinq ans que je récite journellement une prière à saint Joseph pour qu’il m'obtienne la grâce de bien mourir ».

 

Prière au Cœur de saint Joseph pour les agonisants

 

O très aimable saint Joseph, qui avez eu le bonheur ineffable de mourir dans l’exercice du plus parfait amour de Dieu, et d’avoir présents à votre mort Jésus et Marie, environnés de troupes angéliques, ayez compassion de ceux de nos frères et de celles de nos sœurs qui soutiennent, en ce moment, la lutte de la dernière agonie. Ouvrez leur votre Cœur miséricordieux, jetez sur leurs âmes un regard de bonté, recommandez-les au Sauveur. Faites les triompher de tous les ennemis spirituels dans le moment suprême et décisif, et aidez-les à mourir dans l’amitié de Jésus et de Marie. Cette grâce, ô tendre Père et fidèle Protecteur, je vous la demande pour moi quand je serai arrivé à ce même instant solennel. Alors, au souvenir du peu que je fais pour propager votre gloire et votre culte, venez m’assister et me défendre au tribunal de Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

 

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28 mars 2015

Le Carême avec la Vénérable Benoîte Rencurel

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Le Carême avec la Vénérable Benoîte Rencurel

 

Mgr René Combal, actuel chapelain et ancien recteur du sanctuaire Notre-Dame du Laus, nous propose de vivre le Carême en compagnie de la Vénérable Benoîte Rencurel. A l'occasion de l'année jubilaire du 350e anniversaire des premières apparitions, afin de vivre le Carême, retrouvez, chaque jour de la sainte quarantaine, une méditation pour vous plonger dans la Grâce du Laus.

 

Semaine Sainte

 

Dimanche des Rameaux et de la Passion

Dimanche 29 mars

La Passion de Benoîte

 

C’est aujourd’hui le dimanche des Rameaux et de la Passion de Jésus, que nous lisons en entier pendant la messe. La Passion et la mort de Jésus nous renvoie à nos propres souffrances et aux souffrances de l’humanité. Elle nous renvoie à tous ceux qui, comme saint Paul, revivent à leur manière la Passion du Christ. « J’achève dans ma chair ce qui manque à la Passion du Christ » écrit saint Paul.

La Passion du Christ nous renvoie aussi à la Passion de Benoîte si bien décrite par les Manuscrits du Laus. « Je lui demande, écrit Gaillard, ce qu’elle aimait mieux souffrir, si elle avait eu le choix, les tourments des démons ou les stigmates. Elle me répond, les larmes aux yeux avec un grand soupir : les stigmates, parce qu’après cette épreuve elle avait son temps libre ; alors que la persécution des démons est continuelle et ne lui donne presque pas un jour de repos ; ne sachant jamais quand cela va se produire, elle vit dans l’angoisse à cause de l’incertitude du temps et du mal qu’ils lui feront. Mais puisque Dieu le veut ainsi, elle se consacre entièrement à sa volonté et à celle de Marie, sa très chère Mère. Que Dieu fasse d’elle tout ce qui sera dans son bon plaisir, qu’elle ne veut que ce qui lui plaît et qu’elle le prie de lui faire grâce de ne pas l’offenser : ce qu’elle appréhende le plus ; que c’est une des plus grandes faveurs qu’il puisse lui faire. De plus, elle est bien aise de souffrir après que Dieu lui ai fait miséricorde. Outre qu’elle en est accablée de douleur, et ne peut s’en consoler, elle souffre encore extrêmement du corps. Le sieur Peythieu a vu le cœur lui manquer plus de cent fois, quand Dieu est offensé par des vœux extraordinaires, surtout par des ecclésiastiques et d’autres personnes consacrées à Dieu, hommes et femmes. D’autres fois se voyant presque mourir elle disait : « Mon Dieu, le cœur me manque, ne m’abandonnez pas entièrement, je me jette dans les bras de votre Providence divine dont je relève entièrement ». »

Dans son traité sur la mortification et la souffrance de Benoîte, Gaillard écrit : « Elle a commencé ses souffrances dès son enfance, elles n’ont cessé d’augmenter toujours et ne finiront qu’avec sa vie ». Elle est toute à tous et toute à chacun en particulier. Elle souffre avec tous ceux qui souffrent sans qu’on puisse exprimer la douleur qu’elle a dans l’âme et qu’elle n’ose dire à personne.

 

Lundi 30 mars

Lundi Saint

 

Des parfums de Béthanie aux parfums du Laus

 

Dans l’évangile de ce Lundi Saint, Jésus vint à Béthanie. Marie prit un parfum très pur et le versa sur les pieds de Jésus. La maison fut remplie par l’odeur du parfum.

À Pindreau, la Vierge Marie avait dit à Benoîte : « Allez au Laus, vous y trouverez une petite chapelle d’où sortiront de bonnes odeurs ». En arrivant à la chapelle de Bon Rencontre, Benoîte est enivrée par ces parfums qui l’imprègnent chaque fois que la Vierge lui apparaît. Elle a dit que l’odeur des anges est plus grande pour les uns que pour les autres. Pour l’odeur de Marie elle surpasse toute les odeurs de ces créatures… » L’odeur du Christ qui lui inspire d’aller à la Croix d’Avançon est « une odeur très odoriférante qui surpasse de beaucoup celle de Marie ». Il y a en encore davantage : « Le corps de Benoîte lui-même et tous ses vêtements exhalent tous ces parfums qui sont si délicieux qu’ils embaument tous ceux qui l’approchent. » C’est à partir de Pâques 1666 que nous avons des témoignages de personnes qui ressentent ces parfums.

Voici celui de François Grimaud : « L’illustre et révérend Monseigneur Pierre Marion, évêque et comte de Gap, est allé célébrer la messe au Laus, avec tous ceux de sa maison, qui s’y confessèrent et communièrent tous. Étant informé de sa visite, il m’arriva quelque chose que je me cru obligé de faire savoir : alors que j’inscrivais des messes votives devant la chapelle, j’ai senti une odeur si suave pendant sept à huit minutes, que de ma vie je n’ai rien senti de pareil. Cela me causa une satisfaction si grande que je fus hors de moi-même ».

« Le 31 janvier 1688 la Mère de Dieu parle à Benoîte dans sa sainte chapelle et la remplit d’une odeur inconcevable. » « Le 24 mars1690, l’église fut tellement embaumée de cette odeur céleste que chacun en était charmé. » « On a observé en ce mois de mars qu’il ne s’est passé aucune semaine sans que l’église ait été embaumée par cette odeur céleste, jusqu’au mois de mai ».

Après la mort de Benoîte jusqu’à nos jours, nombreux sont les témoignages de cette expérience des parfums. Pour s’en convaincre il suffit de parcourir le livre de René Humetz, Enquête sur les parfums de Notre-Dame du Laus, édité en avril 2008 aux éditions du Sarment. On le trouve à la librairie du Laus.

 

Mardi 31 mars

Mardi Saint

 

De la trahison de Judas et du reniement de Pierre... à la Croix d’Avançon

 

La trahison de Judas et le reniement de Pierre dans l’Évangile de ce jour nous conduisent au mystère de la Passion de Jésus qui trouvera son sommet sur la Croix du Calvaire. Voilà pourquoi cet Évangile de saint Jean nous prépare à vivre et à célébrer la Croix du Vendredi Saint… Nous nous rendons avec lui et Benoîte à la Croix d’Avançon en 1669 où elle eut les deux premières visions du Christ crucifié.

« Benoîte est comme attirée depuis sa chambre par une odeur suave qui la conduit au pied de la Croix d’Avançon. Elle y voit pour la première fois le Christ crucifié qui lui donne le sens et le pourquoi de cette apparition : Il ne souffre plus ainsi à présent, mais c’est pour lui faire voir ce qu’il a souffert pour les pécheurs et l’amour qu’il a eu pour eux. » Depuis ce jour là, Benoîte, attirée par cette croix s’y rend régulièrement, pieds nus, été comme hiver, trois fois par semaine, les mercredis, vendredis, et samedis, jours où elle jeûne. Elle y passe des heures entières en prière.

La deuxième apparition de 1669 va impressionner Benoîte si fortement qu’elle serait morte de douleur si elle avait duré plus longtemps. C’est une préparation à la troisième vision de 1673 et à la crucifixion mystique qui en découlera. Voici les textes de Gaillard dans les manuscrits : « Jésus lui apparut deux fois tout sanglant à la Croix en lui disant : ce que vous me voyez souffrir n’est pas ce que je souffre à présent, mais c’est pour vous faire voir ce que j’ai souffert pour les pécheurs et l’amour que j’ai eu pour eux. La croix était toute sanglante, les anges étaient à genou au pied de la croix, lui disant beaucoup de choses des souffrances de Jésus. Si cette vision avait duré plus longtemps cette bonne fille serait morte de douleur.Quand Dieu voulait lui apparaître à la croix, il lui inspirait dans sa chambre d’y aller, en sentant une odeur très odoriférante qui surpassait de beaucoup celle de Marie : ce qu’il fit plusieurs fois. »

Demandons la grâce aujourd’hui, par l’intercession de Notre Dame du Laus et de Benoîte de mieux voir nous aussi ce que Jésus a souffert pour les pécheurs et l’amour qu’il a eu pour eux. Ce qu’il a souffert pour nous, son amour pour nous.

 

Mercredi 1er avril

Mercredi Saint

 

« Le Seigneur m’a ouvert l’oreille »

 

Dans la lecture de ce Mercredi Saint, tirée du livre d’Isaïe il est écrit : « Le Seigneur m’a ouvert l’oreille ». Lorsque nous écoutons les paroles de Jésus en Croix dans l’Évangile ainsi que  les paroles qu’il a fait entendre à Benoîte au cours de ses cinq apparitions à la Croix d’Avançon, le Seigneur nous ouvre l’oreille.

À la première apparition il lui dit : « Ce que vous me voyez souffrir n’est pas ce que je souffre à présent, mais c’est pour vous faire voir ce que j’ai souffert pour les pécheurs et l’amour que j’ai eu pour eux ». En 1673 il lui dit : « Je me fais voir dans cet état afin que vous participiez aux douleurs de ma Passion ». En 1674, c’est l’ange qui lui dit devant Jésus tout sanglant : « Voilà ce qu’a souffert votre Père et le mien ! Ne voulez vous pas souffrir pour l’amour de Lui ! »

En novembre 1679, il n’y a pas de paroles mais il est dit : « Jésus lui apparut, encore une fois, tout sanglant et perça son cœur de tant de compassion que durant six mois, elle fut inconsolable. »

Laissons l’Esprit Saint nous ouvrir les oreilles et nous toucher le cœur devant une telle expérience.

 

Jeudi 2 avril

Jeudi Saint

 

L’institution de l’Eucharistie et l’estime que Benoîte lui portait

 

En ce Jeudi Saint, jour de l’institution de l’Eucharistie, saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens nous transmet ce qu’il a reçu de la tradition qui vient du Seigneur : « La nuit même où il était livré, le Seigneur prit du pain, puis ayant rendu grâce il dit : « Ceci est mon corps qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après cela il fit de même avec la coupe… »

Benoîte avait un sens très profond de l’Eucharistie qui provenait probablement de sa familiarité avec Marie que le Pape Jean-Paul II appelle « la femme eucharistique ». En voici la preuve avec une conversation qu’elle eut avec un ermite.

Ce texte est d’autant plus précieux qu’il nous livre des paroles de Benoîte qui sont assez rares dans les manuscrits : « Un solitaire demande à Benoîte s’il ne fallait pas mieux prier Dieu dans sa chambre que d’aller à la messe. « Non, dit-elle car le sacrifice de la messe est d’un mérite infini ; il n’est qu’un et il est commun au prêtre et à ceux qui l’entendent et qui doivent y unir leur cœur, leur intention, leur volonté à la sienne, tout au long de la messe. Mais mon bon frère, ne sortez-vous pas de votre cellule pour une raison qui me saute aux yeux, ne sortez-vous pas de votre cellule pour chercher de quoi vivre ? Ne courez-vous pas ici où là, où l’on se dissipe le plus souvent pour ne pas être toujours recueilli en soi-même ? C’est à vous et non pas à moi de juger tout ce qui se passe dans votre intérieur, d’en faire un sérieux examen et de réfléchir sur les complaisances, les soumissions, les bassesses qu’il faut faire dans le monde à ceux qui vous font du bien, où le plus souvent, Dieu peut-être offensé. Je vous demande pardon mon frère, de la liberté que j’ai prise de vous répondre sur la demande que vous m’avez faite. Car ce n’est pas à moi, une simple fille idiote de vous parler de choses que vous savez mieux que moi ». »

On trouve également ce passage important concernant la Communion spirituelle : De Benoîte à un religieux : « Ceux qui ne reçoivent pas son corps réellement, peuvent le recevoir spirituellement, pour participer au sacrifice de la messe, comme le faisaient les Pères du désert, ces fameux et illustres anachorètes Antoine, Hilaron et d’autres ». Quant à sa foi, elle est immense dans la présence réelle du Saint Sacrement : « Cette bonne fille a tant de foi et de vénération pour le Saint Sacrement de l’autel, qu’elle dit souvent que pourvu qu’elle soit dans l’église où le Saint sacrement repose et où il est exposé, si tout l’enfer venait, il ne pourrait l’épouvanter ».

Avons-nous assez d’estime pour l’Eucharistie jusqu’à nous déplacer afin de participer à la messe? Car : « Le sacrifice de la messe est d’un mérite infini ».

 

Vendredi 3 avril

Vendredi Saint

 

Le mystère de la croix et la crucifixion mystique de Benoîte

 

En ce Vendredi Saint, nous écoutons le récit de la Passion de Jésus selon saint Jean. Nous prions à toutes les grandes intentions de la prière universelle, pour tous les hommes pour lequel le Christ s’est livré et nous vénérons la Croix : « Voilà le bois de la Croix qui a porté le salut du monde ». Nous sommes conduits de nouveau à la Croix d’Avançon et invités à méditer le récit de l’apparition du Christ crucifié à Benoîte qui est à l’origine de sa crucifixion mystique.

C’est le prêtre Jean Peythieu qui nous rapporte cet événement majeur dans la vie de Benoîte : « La plus célèbre de ces apparitions a été de notre Seigneur Jésus Christ sur une croix en l’année 1673, au mois de juillet, un vendredi. Benoîte moissonnait avec quelques personnes et en présence de quelques étrangers, dans une terre qui était à la chapelle, lorsque par un mouvement divin elle vit notre Divin Sauveur tout ensanglanté qui lui dit : « Ma fille, je me fais voir dans cet état afin que vous participiez aux douleurs de ma Passion ». Et ce qui est merveilleux c’est que, depuis, elle était crucifiée tous les vendredis : son corps étendu en forme de croix, ses pieds l’un sur l’autre, ses doigts tant soit peu fermés et rétrécis aussi, moins pliables qu’une barre de fer.

Mais en échange des ces grandes douleurs elle était très souvent visitée par la Reine de l’Univers qui la laissa dans cette souffrance jusqu’à ce que nous commençâmes à bâtir. Alors, la très digne Mère lui apparut et dit : « Vous n’aurez plus les souffrances du vendredi, vous êtes nécessaire pour distribuer les vivres à cette grande quantité d’hommes et de jeunesse qui viendront des villages pour creuser les fondations et préparer l’emplacement du logement des prêtres. Les prêtres, eux, ne sont pas disponibles parce qu’ils confessent. » Fait admirable, parmi les ouvriers qui étaient quelque fois au nombre de cent ou cent vingt de tout âge et de tout sexe, on n’a entendu aucune parole injurieuse ou malhonnête. Cela dura pendant les deux années de travaux ».

Nous avons à vivre à notre manière notre propre crucifixion mystique. Si, comme le disait le pape Jean Paul II à une assemblée de prêtres et de religieux « dans les difficultés de notre vie quotidienne, nous unissons nos souffrances à celles du Christ crucifié, nous sommes unis immédiatement à la Puissance de sa Résurrection et à la force animatrice de son Esprit ».

 

Nota Bene : ce jour, commence la Neuvaine à la Miséricorde Divine, retrouvez-là en cliquant ICI

 

Samedi 4 avril

Samedi Saint

La veillée au tombeau

La mort et le tombeau de Benoîte

 

Aujourd’hui, samedi Saint, nous demeurons auprès du tombeau du Seigneur et méditons dans le silence et la prière sa Passion et sa mort attendant dans l’espérance la Nuit de sa Résurrection. Alors éclatera la joie de Pâques. Pour nous y aider nous pouvons nous rendre dans la chambre de Benoîte et auprès de son tombeau où son corps repose depuis la fin décembre 1718 dans l’attente de sa résurrection et de la nôtre.

C’est grâce à une lettre du Père Jean-Baptiste Royère à François Malaval, le saint mystique et aveugle de Marseille, que nous connaissons les derniers instants et la mort de Benoîte : « Le mercredi, jour des Innocents, elle nous pria de dire une grande messe pour elle. Ce fut Monsieur l’abbé Poligny qui voulut la dire. Après quoi nous sommes allés la visiter et elle nous dit qu’elle allait mourir. L’après midi nous lui avons donné l’extrême onction qu’elle demandait depuis plusieurs jours. Elle se confessa aussi et se fit laver les pieds et les mains ; quand ce fut l’onction des oreilles Monsieur le Supérieur lui dit : « sœur Benoîte, défaites vous que nous fassions l’onction des oreilles ». Elle répondit : « Elles en ont tant écouté ! » Quand elle reçut les dernier sacrement elle fut toute consolée, n’attendant plus que cet heureux moment où son âme devrait se séparer de son corps. Je m’approchai alors d’elle et lui fit prononcer plusieurs fois le nom de Jésus et de Marie, et je lui présentai le crucifix qu’elle prit entre ses mains tenant la bouche collée contre les pieds de son divin époux.

« Ma bonne sœur, lui dis-je alors, nous sommes vos enfants, ne voulez-vous pas leur donner votre bénédiction ». Elle répondit : « C’est à la Bonne Mère à nous la donner » et tout aussitôt elle sortit la main du lit et nous dit : « Je vous la donne bien volontiers mes Bons Pères ». Elle s’en excusa par respect. Cependant elle ne voulu pas nous refuser cette consolation. Nous nous réunîmes pour dire nos offices en attendant de revenir avec elle toute la nuit. Mais Dieu en ordonna autrement. Sur les huit heures elle dit adieu à ses nièces, à Mr le Prieur, à toute la Compagnie. Elle dit qu’on alluma son cierge ; elle demanda à Mr le Prieur de lui faire la recommandation de l’âme ; elle dit : « La mort vient comme un larron sans crier gare ».

Elle dit à sa filleule Benoîte et à sa chère Isabelle de dire les litanies de l’Enfant Jésus et aussitôt, levant les yeux au ciel, entre les bras de sa nièce et la venue des Anges qu’on reconnut à son visage riant, elle décéda joyeusement, et son âme, selon qu’on peut le croire pieusement, fut portée au ciel par les Esprits Bienheureux. »

Dès lors, le corps de Benoîte repose dans son tombeau dans le chœur de la Basilique devant la chapelle de Bon Rencontre et le Saint Sacrement, près de la lampe à huile du sanctuaire et de l’autel où la messe est célébrée chaque jour. Sur la pierre est gravé : « Tombeau de la sœur benoîte, morte en odeur de sainteté, 1718 »

Nous n’oublions pas pour terminer la prédiction de la Vierge sur l’avenir du Laus faite en 1679 : « La Mère de Dieu confirme à Benoîte ce que l’Ange lui avait dit au commencement de la dévotion du Laus : qu’elle serait plus grande après sa mort… parce que ses ossements feraient des miracles ; que les personnes infirmes y viendront de toutes parts et de bien loin pour guérir et guériront… » Nous en sommes témoins !

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Saintes et joyeuses fêtes de Pâques à vous tous...!!!!

28 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

7 San Giuseppe

Vingt-neuvième jour

Le précurseur des Prêtres

 

Le Prêtre a quelques rapports avec saint Joseph ! qu'il est bon de résumer ici, pour leur montrer combien ils ont de motifs d’être dévots à ce Saint, et à quels titres ils doivent compter sur ses secours. D'abord saint Joseph a été choisi par la Providence pour être le père nourricier, le coopérateur du Christ dans l'œuvre de notre salut. Il l’a attiré du ciel par ses prières, l’a adoré .à sa naissance avec un respect infini, l’a offert au Seigneur dans le temple de Jérusalem, l’a sauvé en le délivrant des poursuites du roi Hérode, et l‘a fait croître par ses soins et ses travaux ; j'ajouterai que Joseph était un homme de prière, qu’il récitait souvent avec une piété angélique le Psautier divin de son illustre aïeul David. Je n'ai pas besoin de faire l'application de toutes ces choses aux prêtres; car il ne m'appartient pas de faire la leçon à mes maîtres, à mes pédagogues, et je me tiens pour infiniment honoré de leurs avis qui ne sont autres que ceux mêmes du Seigneur Jésus, résidant en leurs personnes pour instruire, édifier et diriger les fidèles confiés à leur paternelle sollicitude.

Saint Joseph a touché quelquefois le Sauveur en le portant dans ses bras, le reposant sur sa poitrine ; et le prêtre combien de fois ne le touche-t-il pas à l'autel, le recevant chaque jour dans son cœur ? Saint Joseph a offert au père Éternel les prémices du sang de Jésus-Christ dans la circoncision ; et le prêtre fait tous les jours la même fonction, il offre le sang du Christ pour le salut.du monde. Saint Joseph a donné l'Enfant-Dieu aux adorations des bergers et des rois-mages ; et le prêtre le donne aussi aux fidèles, non-seulement en l’offrant à leurs adorations, mais en leur distribuant son très saint Corps.

Mais c’est principalement pour la génération spirituelle des âmes, que saint Joseph devient l’exemplaire du prêtre. Ecoutez le très saint abbé Ollier : « C’est aux prêtres surtout, dans lesquels Dieu réside en sa plénitude et en sa fécondité pure et vierge, à se conduire sur le modèle du grand saint Joseph à l’égard des enfants qu’ils engendrent à Dieu. Ce grand Saint conduisait et dirigeait 1’Enfant Jésus dans l’esprit de son Père, sa douceur, sa sagesse, sa prudence, ainsi devons-nous faire de tous les membres de Jésus-Christ qui nous sont confiés et qui sont d’autres Christs, en sorte que nous devons les traiter avec le même respect, que saint Joseph traitait l’Enfant Jésus ». Saint Joseph a précédé les Apôtres et. les prêtres dans leur ministère, en portant le Christ dans l’Egypte et en y détruisant, par la même, le culte des idoles. Une ancienne tradition veut que lorsqu'il entra dans ce pays, tous ces simulacres tombèrent et furent brisés. Ce qu’on peut dire de plus vrai, selon Calmet, est que Jésus-Christ par sa présence dans l’Egypte, commença à y détruire l’empire du démon et de l'idolâtrie, qui y fut entièrement ruinée dans la suite par la prédication des Apôtres.

La Glose ordinaire de la Bible au même endroit, remarque que-saint Joseph est la figure des prédicateurs qui portent le Christ avec sa mère, c’est-à-dire la. foi du Christ et de l'Église aux gentils, après avoir laissé Hérode, c’est-à-dire les juifs infidèles, Saint Hilaire a fait la même observation, comme aussi, le père Lauret. Le Père de la Conception dit également : « Ceux qui portent le Christ, c'est-à-dire l’Évangile, dans les plages lointaines, comme Paul, ce vase d'élection, le portait aux gentils, sont Symbolisés par Joseph, le père nourricier du même Jésus-Christ qui le porta tantôt en Egypte, tantôt en Judée. Tant d'autorités prises parmi une infinité d’autres que j’ai sous les yeux, démontrent clairement que saint Joseph est le patron et le protecteur des Prêtres qui s'emploient à la prédication, des missionnaires enfin. De plus, il est également le patron et le protecteur des Préfets, parce qu’il gouverna pendant de longues années avec une incroyable sollicitude, une vigilance continuelle et une sagesse admirable, dans les circonstances les plus graves, les plus pénibles et les plus délicates, les deux plus saintes personnes qui furent jamais sur la terre, Jésus et Marie. Les Évêques donc qui ont une mission si grande et si difficile à remplir, pourront s'adresser avec confiance à saint Joseph, qui viendra à leur secours avec le plus vif empressement.

 

Exemple

 

Saint Joseph éclairé, comme il l‘est, des lumières de l’Esprit Saint, connaît parfaitement la dignité sainte, hors ligne, et divine du Prêtre et de l’Évêque, serai-je donc téméraire de dire qu’il se tiendra pour honoré d’être prié par eux et de les assister dans leurs nécessités ? On lit dans le Tableau des divines faveurs accordées à saint Joseph, par le père Binet, corrigé tout récemment par le père Jennesse aux, de la même compagnie de Jésus, ce qui suit, extrait fidèlement : Le savant Chancelier de Paris, Jean Gerson, admire un trait de la dévotion d’un chanoine de Chartres, qui est à la vérité bien remarquable. Ce pieux chanoine avait mis la main à un fort bel ouvrage sur les privilèges de saint Joseph, et sur le mariage virginal de ce glorieux Patriarche avec Notre-Dame. La mort qui rompt si souvent les projets humains, brisa ce précieux travail, et nous en ravit la moitié pour le moins. Mais afin de remédier à ce mal, qui ne fut pas imprévu au bon serviteur de Dieu, il trouva deux expédients que sa dévotion lui inspira sur la fin de sa vie. En premier lieu il fit écrire au pieux Jean Gerson, dont il avait été le disciple, et qui était une perle de bonté de son siècle. Il le suppliait très-humblement de vouloir bien, ou achever son ouvrage, ou en faire un nouveau, employant toutes les ressources de son esprit pour louer dignement le saint Époux de Notre Dame.

En second lieu, il laissa par testament à l'Église de Chartres une certaine somme, afin que les vénérables chanoines tissent tous les ans une fête solennelle en l'honneur du glorieux saint Joseph, et qu’ils se rappelassent ainsi le souvenir des rares vertus de cet admirable Patriarche, et le soin qu‘il avait en de sauver dignement Jésus et Marie. Tel fut l'objet qu'il voulut pour le repos de son âme, sachant bien que les fêtes des saints sont utiles aux défunts, lorsqu'elles sont célébrées à cette intention. Gerson composa lui-même un office, et une messe pour cette fête au commencement du quinzième siècle.

Le pieux et saint Chancelier, après avoir loué et admiré la dévotion du chanoine Henri, veut bien nous en exposer les motifs. Il avait donc choisi saint Joseph pour patron et pour avocat, parce que l’ayant de son côté, il aurait aussi sa sainte Épouse et son Fils béni, et qu’il regardait son salut comme assuré s’il était assisté de Joseph, de Marie et de Jésus. De plus, il croyait que saint Joseph était le patron des chanoines et leur modèle, cette pensée étonne d’abord : car quel rapport d'un rabot à une aumusse, d'un charpentier a un homme d’Église, aussi ne faut-il pas prendre la chose de ce biais. Mais, disait le pieux Henri, Joseph ne faisait autre chose jour et nuit que penser à Jésus et à Marie : il les servait incessamment avec une dévotion remplie d'une joie cordiale ; il n’avait d'autre objet que Jésus et Marie ; tout son emploi n'était qu’avec Jésus, pour Jésus, et à sa gloire seule... Il priait avec eux, il allait au temple avec eux; disons mieux sa maison était un temple. Notre-Dame était l’autel ; sur, son Cœur reposait Jésus-Christ, relique vivante, vrai Saint-Sacrement, où l'humanité servait de voile à la divinité...

Or, poursuivait le dévot client de l’Époux de Marie, voilà justement la vie d’un saint chanoine ; son principal emploi est de chanter jour et nuit les louanges de Jésus et de Marie, et d'offrir tous les matins un sacrifice à Dieu le Père, par les mains de la Vierge Marie, leur adorable Fils Jésus-Christ. De plus, le chanoine exemplaire n’a d’autre Vue que Jésus et Marie, il ne veut avoir de compagnie dans sa maison que Jésus et Marie. Ce qu'il a de bien il l’emploie, autant qu’il le peut, à leur honneur et à nourrir Jésus-Christ, dans la personne de ses pauvres. il use sa vie dans le temple, ne cessant d’y rendre quelque service à la majesté du grand Dieu..... Heureux donc le prêtre qui a choisi l’Époux de la Vierge pour protecteur et pour modèle ! Heureux le Pasteur des âmes, le pêcheur d’homme qui sert Jésus et Marie avec le même zèle, le même esprit de foi, le même amour dont Joseph les servait sur la terre, conclut le saint Jésuite.

 

Le Psaume du prêtre à saint Joseph

(Imité du psautier de saint Bonaventure)

 

Je bénirai en tout temps le Conservateur de mon Sauveur ;

je mettrai mon bonheur à lui témoigner toujours ma reconnaissance.

Ses louanges seront toujours dans ma bouche :

tout ce qui est en moi contribuera à sa gloire.

Mon amour pour lui ne sera rassasié

que lorsque je serai témoin de son triomphe.

Faites-en de même (semble dire le prêtre aux fidèles)

vous tous qui avez ressenti son puissant secours,

qui, par lui, avez été délivrés de tant de périls.

Il vous remplira de toutes sortes de biens :

et vous éprouverez qu‘on ne l’invoque point en vain dans les peines.

Le ciel et la terre sont remplis des grâces de sa douceur :

les œuvres de son amour sont partagées à tous les mortels.

Ainsi, de quelque côté que nous portions nos regards, ô bienheureux Joseph,

nous trouvons partout les preuves touchantes de votre amour paternel.

Souvenez-vous de nous et conduisez le Pasteur et ses brebis

aux ondes pures de la vie éternelle. Ainsi soit-il.

 

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27 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingt-huitième jour

Le modèle accompli des instituteurs

 

Je tiens d’autant plus à offrir saint Joseph pour protecteur aux instituteurs et aux institutrices, que leurs fonctions sont toujours très délicates, très pénibles et assez mal rétribuées. Il faut tant de qualités, tant de ressources et surtout tant de vertu pour être instituteur de l’enfance, qu’en vérité j’en suis saisi, étonné, stupéfait ! Et je crois que ce n’est pas trop que le ciel se mette avec les hommes de cœur, de talent et de foi chrétienne pour en former un qui soit accompli, au moins capable de remplir dignement cette tâche si laborieuse, si importante par les conséquences d'une portée infinie.

De quoi s'agit-il, en effet, pour l‘instituteur ? d’ébaucher, de façonner, de former des hommes. Dieu en l’appelant à cette grande, noble et périlleuse vocation, a semblé lui dire : « Prenez soin de ces enfants ; donnez-leur l’instruction et le bon exemple, nourrissez leur âme du pain de la vérité, éclairez leur intelligence et formez leur cœur ; perfectionnez mon image que j’ai gravée en eux. Leurs inclinations, leurs vertus ou leurs vices, leur influence bonne ou mauvaise sur leurs contemporains, dépendra en partie de vos soins ou de votre négligence, comme aussi des soins ou de la négligence de leurs parents. Je vous demanderai un compte d’autant plus rigoureux de ces enfants, qu’ils sont un dépôt infiniment précieux, comme aussi je vous récompenserai amplement du zèle, de la vigilance et des soins que vous. aurez employés pour eux ». Certains sont encore sous cette influence funeste que nous a léguée l’esprit philosophique du siècle dernier, que nous naissons méchants ! Sans doute nous naissons avec le germe des vices et des vertus, mais nous ne sommes alors ni méchants ni bons. Ce qui nous rend tels, plus tard, c‘est la mauvaise ou la bonne instruction et surtout l‘éducation que nos parents et nos maîtres nous donnent. D’où il suit que l’enfant élevé par des parents chrétiens et des maîtres chrétiens, sera autrement formé, plus vertueux, meilleur que l‘enfant confié à des mains impies, même simplement incapables.

Certes, je ne veux pas donner ici de préceptes aux Maîtres sages, intelligents et vertueux qui me liront ; ce serait de ma part une présomption inqualifiable, je tiens seulement à leur montrer, et aux parents, combien il importe pour les enfants qu’ils reçoivent dès leur premier âge une instruction et une éducation capables de les incliner à l’honnêteté, à la politesse, à la vertu pour toute la vie.

Quand on observe la plupart des hommes, on sent avec une peine navrante, qu’ils ne sont pas ce qu’ils auraient pu devenir, par ce que quelques uns sont devenus. Ont-ils même des qualités éminentes, nous leur voyons avec d’autant plus de regret certains défauts qui forment avec celles-ci un contraste choquant, et qui semblent appartenir moins essentiellement au fond même du caractère. Le mot : « Quel dommage ! » nous échappe en parlant de ceux que nous admirons le plus, et peut-être est-il susceptible de s’appliquer à tout le monde. Mais comment exprimer sa douleur quand on voit à côté de cela une infinité d’hommes pervers, méchants, cruels, pour n’avoir pas été bien élevés : « Ah ! quel malheur ! » dit-on, oui sans doute, c’est le plus grand des malheurs, d’autant plus qu’il est irréparable, comme je l’ai prouvé ailleurs par les Livres Saints, surtout dans mon ouvrage Femimiana.

Je dis donc aux mères, aux instituteurs et aux institutrices : « A vous le devoir de perfectionner le genre humain. En formant cet enfant, vous gouvernez peut-être le monde ; vous devenez ou sa vie morale ou sa complète corruption, selon les principes avec lesquels vous l’instruisez et vous faites l'éducation de son cœur. Voyez ce que le monde d’alors vous devra de bénédictions ou d’anathèmes, de reconnaissance ou de haine, parce qu’il aura reçu de vous, par l'esprit d'instruction et d'éducation que vous aurez légué à la postérité dans la personne de vos enfants.

C’est surtout en ce qui concerne l’instruction et l’éducation des petites filles, que j’appelle l’attention des institutrices et des mères. Les premiers éléments ont pour elles une portée immense. Ces filles deviendront mères, et à leur tour formeront des hommes, d’autres mères, qui se succéderont dans ce rôle ; mais si ces filles ont été mal instruites, mal élevées, mal dirigées, elles deviendront le supplice de leurs maris, le tourment de la famille, la honte et l’0pprobre de la société. On parle de révolutions, d'émeutes, de crimes dans l’Etat ; la femme impie, frivole, cruelle, en est la cause principale. C'est la une vérité capitale contre laquelle personne ne peut prescrire. De la femme le salut ou la perte des nations !

Instituteurs, institutrices et jeunes mères, prenez pour modèles, si vous voulez l’avoir pour protecteur, le bienheureux Joseph dans sa manière d’instruire et d'élever le saint Enfant Jésus. Faites suivant ce parfait modèle. Comme lui traitez l'enfance avec respect, amour et vigilance. Ne considérez pas les enfants selon la nature, car il arriverait que leurs défauts physiques ou moraux vous repousseraient, ralentiraient.vos soins; mais considérez-les selon la foi et la religion, comme étant les membres et les frères du Christ, les temples de l’Esprit-Saint, les héritiers de la gloire éternelle pour laquelle vous les devez préparer. Apprenez-leur à connaître, aimer et servir Dieu, leur Créateur ; Jésus, leur Sauveur. le Saint-Esprit, leur sanctificateur, et généralement tous les devoirs qu’ils ont à remplir vis-à-vis eux-mêmes et le prochain.

Croyez-le bien, votre dévouement ne sera pas sans fruit ni sans récompense. Jésus-Christ tiendra pour fait à lui-même ce que vous aurez fait à l'un de ces petits. Les parents vous béniront. si quelques-uns se montraient ingrats, car c’est souvent la récompense qui attend ces vrais Amis de l’enfance, surtout ces bons Frères des écoles chrétiennes et ces saintes Filles de la charité et autres, qui renoncent à toutes les jouissances de la famille pour instruire les enfants, dont les services d'une valeur infinie devraient être plus appréciés et mieux payés, hé bien, alors votre conscience vous rendant un bon témoignage, et Dieu qui a vu vos efforts persévérants, vous en dédommageront amplement par un moyen quelconque/ Priez saint Joseph de vous obtenir abondamment l'esprit d'un véritable instituteur de l’enfance, dont il fut doué lui-même à un si haut degré, et de vous secourir dans toutes les circonstances difficiles de l’enseignement.

On ne saurait douter de l'empressement de saint Joseph à aider les instituteurs et les institutrices de l'enfance dans leurs pénibles fonctions, quand ils l’en prient avec foi, et même alors a les guérir dans leurs maladies, s’il plaît au Seigneur. La protection de ce grand Saint n’est pas moins assurée aux petits enfants pour lesquels leurs maîtres ou maîtresses implorent son très-puissant secours.

 

Exemples

 

Un petit garçon d’un asile avait bien mal aux yeux depuis longtemps, et depuis quatre jours, il était resté sans voir la lumière, la sœur avait inspiré à ces tout jeunes enfants une tendre dévotion à l’auguste époux de Marie ; l’enfant pria .si bien saint Joseph à la maison paternelle, qu’au bout de quelques jours le mal disparut complètement à la stupéfaction des voisins et de la sœur elle-même.

Nous extrayons ce qui suit de la dévotion à saint Joseph inspirée à la jeunesse par le très Révérend père Huguet, l‘infatigable propagateur du culte de saint Joseph : Une Sœur converse était chargée d’une classe gratuite fréquentée par de petites filles pauvres. Cette bonne sœur, très dévote à saint Joseph, se faisait un devoir d’inspirer à ses élèves les sentiments qui l’animaient. Il ne se passait pas de semaine qu’elle n'eût un mot à leur dire en l'honneur du saint époux de Marie. Arriva le mois de Mars. La pieuse maîtresse, voulant bien fêter saint Joseph pendant le mois consacré à son culte, recourut à toutes sortes d’industries pour entretenir la dévotion de ses enfants. Une des industries qu'elle mit en œuvre, dès les premiers jours, ce fut de leur faire écrire de petites lettres à saint Joseph. « Vous direz, mes enfants, au bon saint Joseph, ajouta-t-elle, tout ce que vous voudrez ; que chacune réfléchisse en son particulier sur les demandes qu’elle a à lui faire, puis elle les écrira comme elle l’entendra. Quand les lettres Seront faites, vous me les remettrez, et je les déposerai cachetées au pied de sa statue, elles y resteront jusqu’à la fin du mois ». La maîtresse fut obéie, les lettres ingénieusement cachetées furent déposées sur le piédestal de la statue de saint Joseph. Le mois de mars se passa dans cette classe d'une manière exemplaire. Ensuite les lettres furent ouvertes. Rien ne peut s’imaginer de plus édifiant que ce qu’elles contenaient. En voici quelques-unes qui avaient été écrites par des enfants de dix à onze ans : « Grand saint Joseph, écrivait l’une, je vous en prie, bénissez mon père et ma mère, obtenez-leur les grâces dont ils ont besoin pour faire leur salut ». La petite fille qui écrivait cela n'avait pas dix ans. Une autre disait : « Mon glorieux protecteur, priez pour ma famille, faites y régner l’union qui était dans la vôtre. Vous savez bien que j’ai des parents qui sont un peu en désaccord; faites qu’ils s’aiment davantage et qu’ils se pardonnent mutuellement ».

Remarquons, en passant, que cette demande fut pleinement exaucée ; elle le fut avant la fin du mois. Une autre enfant écrivait a saint Joseph : « Grand protecteur des mourants, obtenez à tous mes parents, je vous en supplie, la grâce d'une bonne mort, et qu’ils reçoivent tous les derniers sacrements quand le bon Dieu viendra les chercher ». Une autre, plus jeune que la précédente : « Mon bon père saint Joseph, vous savez bien pourquoi je vous écris et ce que je désire le plus, c’est que tous mes parents fassent leurs Pâques, qu’ils servent bien le bon Dieu pour mériter d’aller le voir au ciel, mais pas encore. Faites aussi, mon bon père, que nos vers à soie aillent bien cette année, que nous ayons des pommes de terre et un peu de blé. Pour obtenir ces grâces, je chanterai tous les jours votre cantique, je dirai vos litanies, et je serai toujours votre petite servante ». La plus pauvre de ces petites, une enfant si misérable, qu’elle n'avait que des haillons pour se couvrir, avait écrit ces lignes attendrissantes : « Aimable saint Joseph, qui avez été toujours pauvre, qui avez gardé l’Enfant Jésus qui a voulu être pauvre pour nous, obtenez-moi la grâce d’aimer toujours ma pauvreté ; que mes parents l'aiment aussi, qu’ils ne murmurent point contre le bon Dieu, qui nous veut pauvres et, par conséquent, plus semblables à son divin Fils. Oh ! Que nous sommes heureux ! »

 

Recommandation des élèves à saint Joseph

 

O bienheureux Joseph, dès vos tendres années votre cœur s'est donné au Seigneur, votre âme s’est épanouie a son saint amour, se fermant à l'amour trompeur et passager des richesses de la terre. Voilà pourquoi, aimable Joseph, vous avez mérité d’être le maître et le guide particulier de Jésus, aux beaux jours de son enfance et de sa jeunesse, voilà pourquoi vous aimez tant les enfants et les jeunes gens. O très saint Joseph, la divine Providence m'a confié des enfants, et m'a chargé de travailler à leur instruction et surtout à leur éducation; daignez donc me prêter votre concours, former mon cœur aux sentiments du vôtre. Par votre sagesse suppléez à mon inexpérience. Par votre prudence, sauvez-moi de ma présomption. Enfin donnez-moi toutes les dispositions nécessaires pour contribuer de tout mon pouvoir à élever chrétiennement ces enfants. Je vous les recommande tout particulièrement, je les place dans votre Cœur vénérable, bénissez-les tous comme formant votre famille, et ne permettez jamais qu'aucun d’eux s'égare dans les voies du libertinage ou de l’impiété ; mais plutôt faites qu'ils deviennent des copies parfaites du saint Enfant Jésus, formé à votre école, quoiqu’il fût le souverain Maître des maîtres. Ainsi soit-il.

 

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25 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingt-sixième jour

Le soutien ferme des vieillards

 

L'Eternel avait ordonné à son peuple de respecter les vieillards : « Levez-vous devant ceux qui ont les cheveux blancs, honorez le vieillard, et craignez votre Dieu, je suis le Seigneur ». C’est qu'en effet, la vieillesse est le symbole de la prudence et de la sagesse, ajoute saint Aignan. Les vieillards gouvernaient autrefois la république, et c’étaient eux, chez les Romains, qui composaient le sénat. Philon, parlant des Esséniens parmi les Juifs, dit qu’ils avaient pour les vieillards les mêmes égards et le même respect que des enfants bien nés ont pour leur père ? La nature seule inspirerait ce sentiment, indépendamment de la loi, et il y a peu de nations où elle ne soit en vigueur.

Cependant, aujourd’hui, soit absence d'éducation, soit absence de religion, ou même de raison, les vieillards sont bien loin d’être aussi respectés, aussi honorés, aussi considérés ! On les délaisse, oh les méprise souvent quand on ne les injurie pas, c’est que la crainte de Dieu est bannie de ce monde ou considérablement diminuée selon que s’exprime David. Pourquoi ? dit saint Bonaventure, parce que le péché souille l’âme, obscurcit l'intelligence pour qu’elle ne voie pas la vérité parfaite ; il ôte à l’intellect la vision de Dieu, et lui laisse pour trésor l’ignorance.

Cela prouve que maintenant plus que jamais les vieillards ont besoin de soutien, de consolateur, d'ami, de protecteur. David regardait le Seigneur comme pouvant lui seul lui tenir lieu de tous ces avantages ; il lui disait : « Ne me rejetez pas dans le temps de ma vieillesse, et ne m’abandonnez pas lorsque mes forces viendront à manquer ». David était dans sa soixantième année, observe saint Aignan, lorsqu’Absalon se révolta contre lui, et ses forces étaient notablement diminuées. Usé par tant de guerres et de fatigues qu’il avait eu à soutenir, dit le Maître de Saci, il sentait plus vivement le grand besoin qu’il avait que Dieu l'assistât. Il n’était donc pas en si grand danger qu’autrefois de s’appuyer sur ses propres forces, puisqu’elles commençaient à lui manquer par l'affaiblissement de son âge. C’est pourquoi il presse Dieu avec tant d’ardeur de ne le pas abandonner en un temps où le sentiment de sa faiblesse l’obligeait beaucoup d'avantage à avoir recours à lui, et surtout de ne le pas rejeter, ce qui fait la principale frayeur des justes; et ce que David craignait peut-être plus qu’un autre à cause des crimes qu’il avait commis et dont Dieu le punissait actuellement.

Que les vieillards espèrent donc beaucoup au Seigneur, d’autant plus qu’ils se verront plus oubliés ou méprisés par les hommes. Il est nécessaire de le dire à la honte de certaines familles ; chez elles ces bons vieillards ne sont traités qu’avec la dernière inhumanité ; on ne compte pas les secours dont ils ont besoin et qu’ils ont bien le droit d’attendre de ceux pour lesquels ils ont tant et si courageusement travaillé ; on est moins empressé encore de les leur procurer, quoique le bien-être dont jouissent les enfants soit le fruit de leurs sueurs et de leurs grandes économies ; mais on calcule le nombre de jours qu’ils ont peut-être encore à vivre, afin de régler d’après cette ignoble supputation les dépenses qu’on peut faire pour adoucir leur triste sort. On est bien témoin de leur faiblesse, de leurs souffrances, de leurs désirs, on comprend assez leur impuissance à s‘aider eux-mêmes, on entend leurs gémissements,on voit couler leurs larmes et on reste muet, indifférents, stoïques à leur égard. On s’étonne après cela que ces bons vieillards se plaignent de ces étranges procédés de la part de leurs enfants et qu’ils regrettent de s’être trop épargnés pour de tels monstres d'ingratitude. Peut-être, alors, ose-t-on dire qu’ils radotent, que leur cerveau étant dérangé, ils ne savent plus ce qu’ils disent. Quand encore on s’en tient là ! N'a-t-on pas vu, ne voit-on pas quelquefois ce cruel et déchirant spectacle, des petits enfants injurier, contrefaire, battre leur grand-père et leur grand-mère, qui loin d'être repris, châtiés et réprimandés par leurs parents, en sont loués, estimés, approuvés. Quelle est donc triste la situation des vieillards qui en sont là ! qu’ils sont coupables, et les enfants qui les maltraitent de la sorte, et les parents qui devant les empêcher ne le font pas ! Pauvre société que celle-ci par son indifférence pour les vieillards et les malheureux ! Ne vous en étonnez pas. Quand on n'a plus ni respect ni amour pour Dieu, et qu'on est tout matérialisé, on ne saurait plus ni respecter. ni aimer véritablement les hommes qui sont son image.

Qu’est-ce que la vieillesse ! une voix, une ombre, la réunion de toutes les misères avec la complète impuissance à s’en soulager d’une seule. Elle est en quelque sorte pire que la mort elle-même, car outre que les vieillards sont inutiles à toutes les fonctions de la Vie, quand ils sont parvenus à un certain âge, ils deviennent extrêmement à charge à eux-mêmes, sans pouvoir se secourir si une main étrangère ne vient à leur aide. Et combien de ces vieillards honnêtes, qui ont enrichis leurs enfants, peuvent à peine tirer d’eux les choses les plus nécessaires à leur entretien ? Cela est horrible, cela fait mal au cœur ! cela crie vengeance ! et le châtiment viendra. Plus donc les vieillards se voient négligés et privés des secours temporels, plus ils sentent leur force les quitter, plus ils doivent espérer sur la protection du ciel ; invoquer et prier saint Joseph, qui lui aussi devint vieux, faible et nécessiteux, ayant eu besoin des soins empressés, des distractions et des consolations de la bonne Vierge sa sainte épouse, qui la servit avec un respect, un amour, un zèle infinis jusqu’à sa mort, ce que fit aussi notre Seigneur pour tout ce qui était de sa compétence, donnant ainsi aux enfants l’exemple des égards et des soins qu’ils doivent avoir pour leurs vieux parents.

Assurément, saint Joseph qui a passé par les tribulations de la vieillesse, qui connaît la fâcheuse position des vieillards, adoucira leurs maux par l'onction de la grâce qu’il leur obtiendra, et l’espérance qu'il leur donnera d’un avenir meilleur. Mais qu'ils s’adressent surtout au Dieu des Saints, au Dieu qu’invoquait David dans la même situation. Saint Augustin faisant répondre Dieu même à David, lorsqu’il le priait de ne le pas abandonner dans le temps que ses forces seraient affaiblies, lui fait dire ces excellentes paroles que les vieillards devraient toujours avoir gravées dans le cœur : « Bien loin de craindre que je vous abandonne, lorsque vous sentez l’affaiblissement de vos forces ; que votre force au contraire s'affaiblisse de plus en plus, afin que ma divine vertu s’établisse mieux en vous, et que vous soyez en état de dire avec mon apôtre : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort, et le reste ».

Je sais que la vieillesse est environnée de tant de misères, que naturellement les jeunes gens sympathise et fort peu avec ses manières quelquefois bizarres, impolies et dures : mais il y a beaucoup de mérite à la supporter ainsi. Celui qui y arrive est bien déjà assez à plaindre sans qu'on ajoute à ses maux et qu'on augmente ses douleurs. Voyez le portrait qu'en fait Innocent Ill : « Son cœur s'afflige aussitôt, dit-il du vieillard, sa tête se baisse, son esprit languit, son haleine sent mauvais, son visage se ride, sa taille se courbe, sa vue s’obscurcit, ses narines découlent, ses cheveux tombent, son toucher est tremblant, son travail le fatigue, ses dents se pourrissent, ses oreilles cessent d'entendre ». Au moins soulageons de notre mieux les vieillards, de tant d’infortunés accidents qui les tourmentent, afin qu’ils respirent un peu avant qu’ils disparaissent de ce monde pour aller dans la solitude du tombeau et qu’ils prient pour nous et pour eux le bienheureux saint Joseph, leur modèle et protecteur spécial.

 

Exemple

 

La vénérable mère Claire-Marie de la Passion,l’une des filles spirituelles de sainte Thérèse, avait une dévotion très particulière pour saint Joseph. Elle avait dédié une chapelle à ce Saint dans l'intérieur du cloître, et elle l'ornait avec beaucoup de soin le jour de sa fête. Elle y faisait exposer une des reliques de saint Joseph qui y était processionnellement portée par les religieuses du monastère, au chant des cantiques, composés par elle-même pour cette auguste cérémonie. Enfin, elle ne négligeait aucun moyen pour augmenter la dévotion de ses sœurs envers saint Joseph. Elle eût voulu répandre l’amour et le culte de saint Joseph dans tout le monde, chrétien. Mais sa dévotion ne parut jamais avec plus d’éclat qu’à l’époque où, devenue supérieure du couvent, elle put distribuer des aumônes particulièrement le jour de la fête de saint Joseph.. Ce jour-là, elle habillait complètement un pauvre vieillard, et en secourait beaucoup d'autres. Parmi les pauvres qu’elle assistait ainsi; il arriva une année que la meilleure part échut à un charpentier. Cet homme devait une somme d’argent au monastère. Son bonheur fut qu’il s'appela Joseph, et que son métier lui donnait un trait de ressemblance avec le saint protecteur de Claire-Marie. A la vue de cette coïncidence, elle lui remit toute la dette, et sa piété alla plus loin encore, car elle fit une dot à l’une des filles de ce pauvre père, chargé d'une nombreuse famille. (Patrignani).

 

Supplication du vieillard à Saint Joseph

Tiré du recueil d'indulgence de l'Abbé Rozière

 

Vénérable Joseph, vous êtes la joie de l'enfance, le conseil de la jeunesse, le directeur de l'âge mûr, est-ce que seule la vieillesse débile n’aurait ni de droit à votre protection, ni de part à vos bienfaits ?Je ne saurais le croire, et la confiance qui entraîne vers vous tous les cœurs donne a mes pieds des ailes, à mon âme une indicible ferveur. Ah ! Vous avez aussi connu le poids des ans ; les soucis, les périls, les rudes travaux ont épuisé vos forces et brisé votre corps; le bâton du pèlerin a dû soutenir un peu vos pas mal affermis. Gloire des patriarches, une couronne de cheveux blancs a ceint votre front virginal, la sagesse a imprégné vos lèvres comme une rosée du ciel, et vos mains chargées d’œuvres se sont levées pour bénir Jésus et Marie. Oh ! Levez-les aussi sur moi ces mains vénérables, toutes pleines de faveurs et d'onctions. Voyez, bon Joseph, mes genoux ont fléchi, mon front ridé s'incline et ma voix vous implore ; bénissez-moi, mon père, bénissez le vieillard, comme Abraham, Isaac et Jacob ont béni leurs enfants. Donnez la prudence à mes démarches, la sagesse à mes paroles, la douceur à mon regard, l’autorité à mon exemple. La vie de l’homme s’enfuit comme une ombre qui passe, comme une flèche qui vole, comme l’éclair qui sillonne la nue ; accordez-moi la grâce de passer saintement mes dernières années, peut-être les dernières heures qui restent encore. Faites que semblable au palmier chargé de fruits à la moisson, je puisse offrir au souverain Juge quelques bonnes œuvres, au Maître du champ quelques beaux épis. Sous mes yeux l’éternité se déploie, sous mes pas tremblants le tombeau s’ouvre; mais je demeure sans crainte, car votre assistance, vénérable Joseph, ne me fuira pas à ces moments suprêmes. Non, vous ne cesserez pas d’être mon espérance, mon appui, ma force, jusqu’à ce jour bienheureux où la jeunesse de mon âme sera renouvelée comme celle de l'aigle, où mon corps agile triomphera dans la gloire. Ainsi soit-il.

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24 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingt-cinquième jour

Consolation dans la perte des personnes chères

 

Quand on veut peindre une grande et vive douleur, on emprunte le pinceau du Prophète qui nous représente la bonne et tendre Rachel se désolant, et le front couvert de deuil pleurant ses enfants.que la mort lui a ravis. Elle refuse toute consolation, dit Jérémie, sans doute parce que sa douleur est 'à son comble et qu'elle ne conçoit pas qu’il puisse y avoir au monde une peine comparable à celle que fait naître une personne chère qui meurt et qu’on ne reverra plus jamais ici-bas.

Cette prédication de Jérémie, qui est rapportée dans l'Évangile selon saint Matthieu, fait allusion au meurtre des enfants qu’Hérode lit périr par le glaive, à Bethléem et aux environs, lorsqu’il voulait envelopper dans cet horrible massacre le divin enfant Jésus, que saint Joseph put soustraire à sa haine, en sorte qu’il y en eut de massacrés dans la tribu de Benjamin, de même que dans celle de Juda. Rachel étant morte en allant dans le pays de Canaan, avait été enterrée dans le chemin qui conduit à Éphrata qui est la même que Bethléem, observe saint Aignan, évêque de Beauvais. Or, dit ce prélat, par le deuil et les lamentations de Rachel, on entend, dans un sens figuré, celles des mères de tous les enfants qui avaient péri à Bethléem et aux environs, en sorte que leurs cris avaient été entendus jusque dans Rama, comme le déclare Jérémie. Mais ce Prophète leur ordonne de la part du Seigneur, de cesser de gémir et d’essuyer leurs larmes, parce que la récompense est accordée à leurs travaux, c’est-à-dire à leur patience, et la palme du martyre au sang que leurs enfants ont répandu. C’étaient, comme le dit saint Augustin, d'innocentes victimes, qu’on devait immoler à celui qui venait condamner la méchanceté du monde, à l'Agneau sans tache, dont le sang en devait effacer les péchés. Les mères se lamentaient, tandis que l’offrande de leurs enfants pénétrait jusque dans les cieux.

Dans un ouvrage destiné à consoler des chagrins que fait éprouver la perte de personnes aimées, je ne pouvais mieux faire que d’exposer ce récit touchant des Livres Saints, qui est à la fois une puissante leçon, une grande consolation aux mères chrétiennes surtout, qui pleurent un enfant que la mort a ravi à leur tendresse. Quand c‘est un vieillard qui meurt, il semble qu'il n’est pas tant à pleurer ; il a terminé sa carrière de douleurs, de travaux et d'épreuves, dit-on, il ne souffrira plus, et quand c’est un enfant qui meurt, on a des sentiments et on tient un langage opposés : « Pauvre cher enfant, dit-on alors, ah ! fallait-il qu’il mourut si jeune, la vie paraissait lui sourire si bien, il était notre espoir, il eût fait notre bonheur, il était né lui-même pour jouir du fruit de nos économies, pour perpétuer notre race ! »

Tout cela est ainsi compris, est ainsi exprimé, et pourtant Dieu qui fait bien tout ce qu’il fait, agit avec une souveraine sagesse, une grande miséricorde, une sainte justice quand il enlève par la mort l’enfant dans le printemps de la vie et le vieillard dans la décrépitude de l’âge. Seulement on se trompe, quand on pleure l’enfant et qu’on ne pleure pas le vieillard. En voici la raison bien simple, d’après l’enseignement de la foi. Que saint Joseph qui a dû concevoir toute la peine des mères de Bethléem, qui avaient pleuré leurs enfants égorgés pour la cause de Notre-Seigneur; que saint Joseph que je propose pour protecteur aux personnes qui pleurent la mort de leurs parents, daigne leur obtenir de bien comprendre ces deux vérités : la première, c'est que plus un homme a vécu longtemps plus on devrait pleurer sa mort, car ou il a mené une vie sainte et sans tache, qu’il a honorée par de bonnes œuvres ; et il est à regretter qu’il disparaisse d’au milieu du monde dont il était l'édification, l’appui, le soutien; ou il est mort après être arrivé à cette vieillesse sans honneur, dont parle l’Ecriture, emportant avec lui dans la tombe un nom exécré, une mémoire maudite, des œuvres mauvaises, et il est aussi à pleurer, non pas de ce qu’il a quitté ce monde qu’il a souillé par le dérèglement de ses affections et de ses œuvres, mais de ce qu'il est allé subir les peines horribles de sa condamnation éternelle, et que les traces de son impiété seront ineffaçables sur la terre.

La seconde vérité qui est d'une très grande consolation, c’est que l'enfant ou toute autre personne d’une vie innocente qui meurt n’est pas à pleurer ; parce que, aimé de Dieu, Dieu l’a fait sortir d’entre les pécheurs parmi lesquels il vivait. comme s’exprime l’Oracle Sacré. « Il a été enlevé de peur que son esprit ne fût corrompu par la malice et que les apparences trompeuses ne séduisissent son âme ». Certainement ce seul motif bien pesé, mûrement considéré avec une pensée de foi chrétienne, suffirait bien pour essuyer les larmes de tant de pauvres mères qui sont si à plaindre, qu'elles pleurent sans vouloir discontinuer leurs enfants morts dans l’amitié et la grâce de Dieu; quand même pour elles ne s’offrirait pas le plus grand des motifs consolateurs, la volonté divine, qui doit toujours être adorée, acceptée et suivie avec infiniment de respect, de joie et de reconnaissance. Volonté divine ! mot, dit le pieux Gerson, qui charme les âmes saintes et leur fait goûter parmi les tristesses de l’exil les joies du Paradis. Si je dis qu’elles sont à plaindre, ces bonnes et tendres mères, c’est parce qu'elles ne conçoivent pas la grandeur du bienfait de Dieu, qui ne leur a enlevé les objets de leurs affections bien légitimes, qu’afin de les récompenser, de les couronner dans le Ciel, de leur laisser l'espérance de leur être associées pendant l‘éternité, tant est vraie cette parole de l’Esprit-Saint, dite de l'enfant moissonné par l'inflexible mort : « Ayant peu vécu, il a rempli le cours d'une longue vie. Son âme était agréable à Dieu, c’est pourquoi il s'est hâté de le tirer du milieu de l'iniquité. Les peuples voient cette conduite sans la comprendre...

Mais écoutez encore saint Aignan, évêque. de Beauvais : « L'homme terrestre qui, selon la pensée de l’Apôtre, ne goûte que les biens temporels, ne peut s’imaginer que ce soit un bien pour un jeune homme, à la fleur de son âge, et à qui le monde prépare des délices et des honneurs, souvent même une fortune brillante, qu'il devienne d’aussi bonne heure la pâture de la mort, laquelle d’une main cruelle vient moissonner des jours qui ne faisaient, pour ainsi dire, que d’éclore, et il ne comprend pas que ce puisse être un trait de la miséricorde de Dieu sur ses élus, tandis qu’un philosophe païen dit lui-même qu’on ne doit pas plus regretter celui qui meurt à la fleur de son âge, qu'on regretterait quelqu’un qui aurait commencé de bonne. heure à naviguer sur mer et qui serait entré dans le port. Tel est le raisonnement des gens du monde, qui s’affligent souvent à la mort de leurs proches ou de leurs amis, de même que les infidèles qui n’ont pas d’espérance, au lieu de se réjouir de les savoir dans le port du salut, à l’abri du naufrage, tels que ceux qui n'ayant pas encore connu les Écueils du monde, ont conservé leur innocence ».

Or, c’est à ces personnes ainsi éprouvées par la mort de leurs parents, à ces mères ainsi désolées de leurs enfants, que Dieu leur a enlevés dans son ineffable miséricorde, que le prophète Jérémie recommande de cesser leurs gémissements et d'essuyer leurs larmes. Pourquoi ? parce que leurs amis, leurs enfants sont au ciel, cachés dans le secret de la face de Dieu, comme s‘exprime David, ou que si des premiers étaient encore dans le purgatoire, ils iront bientôt goûter les joies célestes du Paradis. Au ciel les parents se reconnaissent, la famille démolie par le trépas se reconstitue, et la mère retrouve son enfant non plus faible, non plus défiguré par la langueur et la maladie, mais embelli, tout brillant d’une immortelle jeunesse. Ne vous désolez pas, écrivait un ancien docteur à une jeune veuve désolée de la mort de son mari : « Cet époux, vous le verrez plus parfait et plus beau que vous ne l’avez connu ! » Mères et épouses chrétiennes, je vous quitte en vous laissant ces dernières paroles que je vous prie de méditer attentivement sous le regard du bienheureux saint Joseph.

 

Exemple

 

Une dame restée veuve et âgée par la mort de son mari, peut nourrir un pauvre en considération de saint Joseph. Une mère qui a perdu son enfant, peut également, si elle en a la faculté, ou adopter un enfant pauvre chez elle, ou lui procure ; l’instruction, des vêtements, et pour l’amour de saint Joseph, qui en retour, satisfait de ces hommages, ne manquera jamais de consoler la personne affligée de la mort de ses proches, qui même l’en dédommagera toujours amplement même dès cette vie, comme une infinité de personnes en ont fait l’heureuse expérience. « Ma fille, dit une fois l’auguste Vierge à une âme pieuse, sachez bien que le moindre hommage offert à Joseph, mon Époux, est toujours payé au centuple sur la terre ».

 

Effusion d'un cœur affligé au Cœur très pur de Saint Joseph

 

O Cœur glorifié du bienheureux Joseph, vous voyez.les peines du mien. il ne peut se consoler des pertes qu’il et faites de personnes chéries que la mort lui a ravies, qu’en déposant dans votre Cœur béni, océan d'amour et de compassion, les chagrins qui le dévorent. Cœur à jamais fidèle, vous savez mieux que moi combien vive est la douleur causée par la disparition d’un parent, d’un ami avec lequel on était uni en Dieu. Quand vous perdîtes Jésus au temple de Jérusalem, combien dûtes vous souffrir vous-même ? Ah ! Au souvenir de cette poignante douleur, Cœur très doux, inclinez-vous vers moi, écoutez les gémissements de mon Cœur oppressé, et consolez-le en l’ouvrant à l‘espérance, en l’assurant qu'il trouvera en vous un appui, un secours, un ami, un époux, un frère, un père. Car, saint Joseph, vous êtes tout cela pour ceux qui mettent en vous leur confiance. J’espère que votre Cœur m’exaucera, et que toujours je puiserai en lui les grâces consolatrices que j’irais vainement mendier aux créatures. Ainsi soit-il.

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23 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingt-quatrième jour

La Providence des délaissés

 

Il est dans le monde une classe de personnes bien infortunées, elles n’ont pas eu de part au banquet de la nature en y faisant leur apparition ; il semble que la terre se refuse à les porter, à les nourrir, à les entretenir; le Ciel paraît être de bronze à leur égard, et les hommes les oublient, les rebutent, les chassent partout où ils peuvent les rencontrer. Elles seraient autorisées à dire avec un Prophète parlant au nom du Christ : « Mes frères m’ont traité comme un étranger et les enfants de ma mère comme un inconnu ». Mais qu’elles se consolent d’être traitées comme Notre-Seigneur, lui qui étant venu chez soi, n’a pas été reçu par les siens. Qu’elles se consolent aussi par l’exemple de saint Joseph.

Voyez, vous qui souffrez ces délaissements, Jésus-Christ est venu ignoré des démons, ignoré de la plus grande partie des hommes, ignoré de ses frères mêmes, ignoré pour un temps de Joseph même, ignoré à certains égards de Marie même, comme le dit l'abbé Thiébault, direz-vous qu’il n’était pas aimé de Dieu, chéri de Dieu, connu de Dieu, lui qui en est le Fils propre, dans lequel le Père éternel met toutes ses complaisances ? Bien plus, il naît et il n'a pas, à lui, un lit sur lequel sa sainte Mère puisse le poser, il se voit contraint d'accepter une vieille masure, d’être placé sur un peu de paille, couvert de pauvres langes, réchauffé par l'haleine de vils animaux qui, selon une tradition constante, se trouvaient abrités dans l’étable. Plus tard, il fuit comme un pauvre exilé en Égypte, où il vit inconnu d'aumônes qu’il reçoit de personnes charitables qui le voient pauvrement logé, pauvrement vêtu, avec un extérieur misérable, ce qu’il observera durant toute sa vie, même dans le temps où la foule reconnaîtra qu’il est Dieu par les merveilles qu’il opère. Eh bien, croyez-vous que parce qu’il fut ainsi traité en ce monde, Notre-Seigneur était moins agréable à son Père, moins aimé de lui et moins précieux à la terre ?

Vous avez le même exemple à peu près de saint Joseph, puisque saint Joseph comme Marie a, plus que tout autre, participé aux états de la vie pauvre, abjecte et souffrante du Sauveur. Saint Joseph, comment le regardait-on avec son tablier de cuir, ses manches retroussées, la sueur découlant de son front, travaillant à son établi, allant chercher de l'ouvrage chez les pratiques ? comme un ouvrier pauvre, bien pauvre, très-pauvre. La preuve se peut tirer du mauvais accueil que lui firent les Bethléemites, lorsqu’il chercha parmi eux un lieu où sa sainte Épouse pût faire ses couches, et qu’il n’en trouva point : « Il n’y avait point de place pour eux dans l’hôtellerie », dit le Texte sacré, parce qu’ils avaient un extérieur qui portait l'empreinte de la misère, ajoutent les interprètes, avec saint Liguori : ô vous qui êtes délaissés, qui êtes maudits, rejetés de ce monde comme la balayure des rues, selon que s’exprime l’Apôtre, qui se trouvait dans cette condition, combien encore une fois l'exemple que vous admirez en saint Joseph, lui, le substitut de Dieu, le père nourricier du Fils de Dieu, doit-il puissamment contribuer à vous consoler, si vous le considérez attentivement, avec des yeux chrétiens !

Ajoutez à cela la protection de saint Joseph. Sans doute il est dur, il est pénible, il est affligeant de se voir maltraité de la sorte dans le monde .tandis qu’il est des personnes et en grand nombre qui jouissent d’un certain bien-être ; de l‘estime de la société et des soins multipliés des autres. Sans doute il est bien humiliant d'être réduit à se dire à soi-même : « Me voilà honni, baffoué, délaissé de mes parents, de ceux qui jouissent pour moi, qui ont une si bonne part sans l’avoir ni mieux méritée, ni plus gagnée que moi, et qui me refusent quelques secours, quelques douceurs, quelques consolations, même quand je m’adresse à eux comme en tremblant, comme en suppliant, comme demandant quelques miettes de tout ce bien qu’ils ont avec une si grande abondance » ; mais aussi il est bien consolant de pouvoir penser que Notre Seigneur, que la Bienheureuse Vierge, que saint Joseph nous contemplent du haut des Cieux, nous préparent de grandes grâces, de grandes bénédictions, de grandes récompenses, et que d’autant plus nous aurons été maltraités sur la terre, d'autant plus aussi, pourvu que nous ayons été humbles, patients, résignés comme saint Joseph, serons-nous élevés dans le Ciel.

 

Exemple

 

Une pauvre dame bien dévote à saint Joseph avait adressé depuis plusieurs semaines une pétition à un grand personnage. Elle réclamait un petit secours. N’ayant que son travail pour suffire à ses besoins et à ceux de sa vieille mère, âgée de plus de quatre-vingts ans, elle se trouvait fort en retard pour son loyer, et cette dure nécessité l’avait décidée à recourir à ce moyen extrême : « Sans doute, vous recevrez une cinquantaine de francs, lui avait dit la personne qui l’engageait à faire cette démarche ». La pétition avait donc été envoyée, mais aucune réponse n’y était faite. La pauvre dame commençait à croire que ses espérances seraient déçues. Hélas ! quelque puissants, quelque riches qu’ils soient, les grands de ce monde ont souvent le prétexte de mettre des limites à leur générosité. Dans son chagrin, elle vint à Notre Dame des Victoires recommander le succès de son affaire à la Sainte-Vierge et commença une neuvaine qui devait se terminer le dix-neuvième jour de mars, fête de saint Joseph. Après avoir prié quelques jours, cette dame se sentit inspirée d'aller se présenter dans les bureaux du grand personnage. Elle hésita d’abord, elle craignait d’être renvoyée ; enfin, avec une énergie qui lui est peu naturelle, elle se décide. Elle se présente donc : on la conduit à l’un des principaux chefs. Celui-ci lui fait un bon accueil, et lui annonce qu’on songe à elle depuis quelques jours ; qu'une somme de trente francs lui est destinée, et qu’elle la recevra sous peu. La veille, en effet, de la Saint Joseph, les trente francs arrivèrent. La dame se hâta de venir à Notre Dame des Victoires remercier la très Sainte Vierge et saint Joseph ; puis elle se rendit auprès d’une personne qui lui porte intérêt et à laquelle elle raconta sa bonne fortune. Cette personne qui savait qu’elle avait compté sur cinquante francs, lui dit : « Tout en remerciant saint Joseph, vous lui en voulez peut-être un peu de n’avoir pas plus arrondi le secours qu’il vous envoie; ne lui en voulez pas plus longtemps : je me charge en son nom de parfaire la somme attendue ».

 

Soupirs des délaissés vers saint Joseph

 

Glorieux saint Joseph, père et pourvoyeur des chrétiens, songez à nous, veillez sur nous. Il est bien grand le nombre des déshérités de ce monde, mais il est bien large, bien bon, bien compatissant aussi votre Cœur tout brûlant d’amour pour Dieu et de charité pour les malheureux. Vous savez, ô notre Père, ce que fait souffrir les mépris,l’abandon et le rebut des hommes; prenez donc pitié de nous, qui sommes ainsi éprouvés : Et à qui s’adresseront les pauvres déshérités, sinon à vous, qui avez à votre disposition tous les trésors célestes et terrestres ? Nous ne vous demandons point, ô très doux protecteur, l'abondance des biens de ce monde; notre cœur peut-être s’y attacherait et tomberait sous l’anathème de Jésus-Christ. Procurez-nous seulement ce qui est absolument indispensable à notre subsistance, afin que nous puissions servir notre Dieu avec plus de liberté, et que nous ne soyons pas tentés de jeter|un regard de convoitise sur les biens que possèdent les autres. Que si c’est le bon plaisir de la divine Providence de nous laisser sur la terre comme le rebut et l'opprobre des hommes, bienheureux Joseph, faites que, fortifiés par votre exemple, nous soyons encore consolés et secourus par votre assistance. Ainsi soit-il.

 

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22 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingt-troisième jour

Le médecin des infirmes et des malades

 

On ne lit nulle part que saint Joseph ait été assujetti aux infirmités ou aux maladies. Le don de sa sanctification dans le sein de sa mère, l'en aurait-il préservé comme de certaines autres souffrances physiques occasionnées par l’intempérie des saisons ? Je n’ose prononcer. Le privilège d’être exempt des afflictions Corporelles n’appartenait qu'à Nôtre-Seigneur et à Marie, sa sainte Mère, tous deux purs de la faute originelle. Et pourtant tous les deux ont souffert volontairement, et sont morts comme le reste des hommes. Que conclure ? qu’il est plus que probable que notre saint Joseph a été éprouvé par l’infirmité et par la maladie. A la rigueur il a pu être préservé d’infirmités, plusieurs arrivant à une heureuse vieillesse, sans en avoir souffert : mais il a dû être malade avant de mourir, à ce titre certes, il est bien le protecteur des infirmes et des malades; et quand même il eût été préservé de ces misères humaines, il suffit bien qu’il puisse protéger et secourir ceux qui l'implorent pour qu’ils l’en prient avec confiance.

Il est nécessaire de se persuader que la protection des Saints ne peut tout à fait nous mettre en dehors des lois providentielles qui régissent le monde. L'Éternel a tout ordonné avec justice, et l'ordre qu’il a établi s'exécute invariablement. La souffrance étant l'une des conditions de la vie humaine, tout homme juste ou injuste en devient la victime : les plus grands Saints sont souvent ceux qui souffrent le plus, parce que Dieu les prédestine à de grandes choses. Ce qui fait dire à saint Augustin, que la vie d’un chrétien doit être une souffrance continuelle. En effet, membre et disciple du Christ, il ne saurait être plus privilégié que son auguste Chef et son divin Maître. Saint Joseph lui-même qui désire et veut le bien de ses protégés ne tient pas à les délivrer de leurs souffrances : mais il peut bien les leur adoucir, ou les aider à les supporter avec patience, et c'est ce qu’il fait souvent. C’est ce à quoi il s’emploie toujours, quand on le prie comme il convient avec un cœur Confiant, soumis et résigné.

Comprenons bien que quand le Seigneur nous fait souffrir, il agit en bon médecin, et que les maux corporels qu’il nous envoie, peuvent devenir un médicament salutaire à notre âme. C’est, là son but, et pour que nous puissions l’atteindre plus sûrement, il nous offre ses grâces, ses consolations, l’exemple et la protection de ses Saints. C’est donc en vain que l’on se dit chrétien, en vain que l’on dit aimer Dieu, en vain que l’on prétend au Ciel si on refuse de souffrir les infirmités et les maladies que Dieu envoie. « Souvenez-vous, dit mon maître Gerson, qu’il est impossible de passer de la joie à la joie, et d’aller régner avec Jésus-Christ, après avoir vécu dans tous les plaisirs du monde ».

Qui dit chrétien, dit un homme crucifié avec son maître Jésus, qui dit aimer Dieu doit vouloir ce qui lui plaît, qui dit prétendre au Ciel doit en prendre le chemin. Or, tout cela est renfermé dans la souffrance qui contient en germe tous les biens spirituels et éternels, étant certain que la Croix est l’échelle du Ciel, le véhicule qui y transporte l’âme. Qui est-ce qui ne prétend pas arriver à ce bienheureux royaume où règne Jésus-Christ ? Mais pour y parvenir il faut suivre les vestiges que Jésus-Christ a laissés, souffrir en union avec lui, ce qui permettra d'avoir accès à sa gloire. Notre-Seigneur s’en est assez expliqué, lorsqu’il a dit : « Que celui qui veut venir après moi, renonce à soi-même, qu’il prenne sa Croix tous les jours et qu’il me suive ». Il ne force personne, observe Saint Bonaventure, en disant : « celui qui veut venir après moi », car il aime qu’on le serve librement, mais pour le Suivre, il est de toute nécessité de renoncer à sa volonté propre et de vivre selon Dieu, de prendre sa Croix volontairement en souffrant toutes les peines avec patience, et de le suivre, c’est-à-dire de l’imiter, et de se servir de la pénitence comme d’un bouclier jusqu’au terme de la vie.

Pour les infirmes et les malades, ils doivent se consoler de porter toujours ce bouclier de la pénitence. Sans chercher d’autres mortifications, ils peuvent en souffrant leurs maux, en vue de plaire à Dieu,acquérir des mérites égaux à ceux des martyrs, une perfection aussi sublime que celle des grands Saints. Réjouissez-vous donc de souffrir pour Notre-Seigneur, comme saint Gordien qui, menacé de grands supplices, S’il ne reniait Jésus-Christ, répondit : « Je suis fâché de ne pouvoir mourir qu’une seule fois pour Jésus Christ » ; comme sainte Potantienne, vierge, qui dit au tyran qui la menaçait de la faire mourir dans une chaudière de poix bouillante : « Je te prie de me plonger dans cette chaudière peu à peu, afin que je souffre davantage pour l’amour de Jésus-Christ » ; comme le père Charles Spinola, qui, se voyant attaché à un poteau pour être brûlé à petit feu, entonna le psaume : « Laudate Dominum, omnes gentes », et mourut en le chantant. Sainte Lydwine, sainte Emilienne, sainte Claire, furent ou infirmes, ou malades toute leur vie et s'en estimaient heureuses. Faisons de même, recourons à saint Joseph, afin qu’il nous obtienne la patience dans les maladies et dans toutes les tribulations de cette vie.

Disons donc de tout cœur avec le saint chancelier Gerson : « J'ai reçu, mon Sauveur, j’ai reçu la Croix de votre main, je la porterai jusqu'à la mort. Car il est vrai, la vie d’un bon chrétien, est une Croix ; mais cette croix est la voie qui mène au ciel. J’ai commencé une fois à marcher dans ce chemin, il n’est plus permis de retourner en arrière, et encore moins de le quitter. Courage, mes frères, continue le Docteur des consolations, en se tournant vers la génération des disciples du Christ, courage, marchons ensemble, Jésus sera avec nous. Nous avons embrassé la Croix pour Jésus, persévérons en la Croix pour l’amour de Jésus; celui qui est notre Chef et notre gloire, sera aussi notre soutien et notre force ». C'est ainsi que nous devons nous animer sous le regard du bon saint Joseph à souffrir par amour pour Notre Seigneur toutes les maladies et les infirmités, toutes les persécutions et les peines de la vie, en un mot, a porter la croix qui résume tout cela.

 

Exemples

 

Augery, avocat au parlement du Dauphiné, se trouvait à Lyon pendant la peste qui affligea cette ville, dans l'année 1638. Il vit un de ses enfants, Théodore Augéry, âgé de sept ans, atteint du fléau avec tous les signes qui présageaient une mort prochaine et inévitable. Dans sa douleur extrême, ce père affligé s’adressa à saint Joseph avec la plus grande confiance, et lui promit, s’il sauvait son fils, d’aller pendant neuf jours entendre la sainte Messe en son Honneur dans l’église qui lui était consacrée, d’y faire brûler des cierges devant son image, et enfin d’y placer un ex-voto dont l’inscription rappellerait le bienfait dû à son intercession. Cependant les médecins. visitèrent le jeune pestiféré; ils le trouvèrent dans un état si déplorable, qu’ils le firent porter sur-le-champ au lazaret, ne lui donnant plus que deux heures de vie. L’ordre fut exécuté; mais à peine arrivé au lazaret, l'enfant se trouve subitement guéri, et le père plein de reconnaissance pour son glorieux bienfaiteur, accomplit son vœu avec de grands sentiments de piété.

Un pieux jeune homme était atteint d’épilepsie. Il avait pris depuis longtemps toute espèce de remèdes, sans éprouver aucun soulagement. Les attaques se renouvelaient plusieurs fois la semaine. Ayant entendu parler du Cordon de saint Joseph, ce cher malade m’en fit demander un par son curé, et fit dire, aussitôt après l’avoir pris, une neuvaine de messes en l’honneur de saint Joseph. Pendant cette neuvaine, les attaques redoublèrent ; mais après la dernière messe, il n’a pas-eu la plus légère indisposition.

 

Prière d’un malade à saint Joseph

 

Bienheureux Protecteur, je souffre horriblement. Souvent je me vois près du désespoir ; l’impatience s'empare de mon cœur et le murmure de mes lèvres. J'ai recours à vous, qui avez supporté avec une paix inaltérable toutes les peines et les tourments de la vie, afin que vous m'obteniez du Seigneur Jésus, la grâce de pouvoir souffrir comme vous avec calme et avec résignation à la divine Providence, les maux corporels qu’elle permet que nous souffrions pour notre bien et notre salut. Vous, ô juste Joseph, qui avez consolé et soulagé tant de malades et d'infirmes, non-seulement lorsque vous viviez sur la terre, mais depuis surtout que vous régnez dans la gloire céleste, me laisseriez-vous à moi-même, brisé comme je le suis sous le poids énorme de la douleur ? Oh ! non, votre Cœur si compatissant, votre Cœur qui s’attendrit toujours au cri du malheureux, laissera découler sur moi ces influences divines dont le Sauveur l’a rempli pour le soulagement de ceux qui souffrent pour lui. ô grand Saint, mon attente ne saurait être vaine ! Secourez-moi vite en m’obtenant ma guérison, s’il plaît à Dieu, ou la patience pour souffrir à votre exemple en vue du Seigneur et avec mérite. Ainsi soit-il.

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21 mars 2015

Le Carême avec la Vénérable Benoîte Rencurel

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Le Carême avec la Vénérable Benoîte Rencurel

 

Mgr René Combal, actuel chapelain et ancien recteur du sanctuaire Notre-Dame du Laus, nous propose de vivre le Carême en compagnie de la Vénérable Benoîte Rencurel. A l'occasion de l'année jubilaire du 350e anniversaire des premières apparitions, afin de vivre le Carême, retrouvez, chaque jour de la sainte quarantaine, une méditation pour vous plonger dans la Grâce du Laus.

 

Cinquième semaine de Carême

 

Cinquième dimanche de Carême

Dimanche 22 mars

La résurrection de Lazare et les guérisons pendant l’éclipse du Laus

 

En ce cinquième dimanche de carême, l’Évangile nous raconte la résurrection de Lazare. Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois tu verras la gloire de Dieu ». À Notre-Dame du Laus, « il ne faut qu’avoir la foi » nous dit le chanoine Pierre Gaillard en présentant un tableau évocateur des infirmités qui continuent à être guéries même pendant la période d’hostilité, dans les années 1700.

Neuf cas sont signalés de 1701 à 1703, dont deux par l’onction d’huile de la lampe pour l’année 1703. Aucun fait précis, mais un long tableau des infirmités qui sont guéries au Laus : « ceux qui ont mal aux yeux offrent des cœurs d’argent après leur guérison ; ceux qui sont guéris de chancre au nez, au sein, au visage, offrent aussi des présents. De même beaucoup sont guéris des jambes ou d’autres infirmités corporelles, mais la plupart ne sont pas notées, les prêtres étant trop occupés les jours de fêtes pour le faire. Ils le disent en se confessant, on les prie d’attendre pour qu’on les écrive après leur confession. Mais, pour différentes raisons, ils s’en vont et ne reviennent pas. Et puis il y en a d’autres qui n’osent pas parler de leurs infirmités, surtout quand ce sont des maux héréditaires, comme les écrouelles et qui s’en vont sans dire mots, ou par sauvagerie, ou parce qu’ils n’osent pas. Combien de sourds, de muets, guérissent !

En un mot, on y guérit de toute sorte de maux, et des plus incurables, inconnus des médecins : ainsi, une fille qui avait les yeux fondus à la tête, incapable de voir normalement, être guérie à la fin de sa neuvaine et avoir les yeux aussi beaux qu’auparavant. Combien de maux de tête, de maux internes, où l’on ne connaît rien et qui guérissent au Laus ! Combien qui sont guéris de toutes sortent d’indispositions en prenant de l’huile de la lampe de la chapelle. Chacun en porte à son pays et en donne aux voisins qui guérissent sans qu’on en sache rien au Laus ! Il ne faut qu’avoir la foi et se mettre en état de grâce pour guérir. Mais tous ne rapportent pas les effets miraculeux de leur guérison. »

 

Cinquième semaine de Carême

Lundi 23 mars

La femme adultère et la conversion de Madame Rolland

 

L’Évangile nous présente l’épisode de la femme adultère : « Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère. Ils veulent la lapider, Jésus leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché qu’il soit le premier à lui jeter la pierre » ; ils s’en allèrent l’un après l’autre en commençant par les plus âgés. Jésus reste seul avec la femme en face de lui. Il se redresse et lui demande : « Femme, où sont-ils donc ? Alors personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit « Personne, Seigneur ». Et Jésus lui dit : « Moi non plus je ne te condamne pas, va , et désormais ne pèche plus. » »

Madame Rolland chez qui Benoîte travaillait pour garder son troupeau, était une femme de mauvaise vie. Elle va se trouver en contact avec la Belle Dame au Vallon des Fours. Voici le récit du chanoine Pierre Gaillard : « Sa maîtresse ne vivant pas comme elle le souhaitait, Benoîte prie la Dame de se faire voir à elle et de changer son cœur. Sa maîtresse était surprise de tout ce que cette fille faisait, et de sa vertu et de ses visions, de tout ce qu’on disait d’elle : elle n’y croyait pas.

Elle se rend un matin à l’insu de Benoîte, près du lieu de l’apparition, au Vallon des Fours. Sitôt que Benoîte arrive, elle voit la Dame qui lui dit : « Votre maîtresse est cachée sous la roche. »  « Elle n’y est pas Madame, je l’ai laissée dans le lit. Belle Dame, qui le sait mieux de nous ? » « Elle y est, répond la Vierge,vous la trouverez sous la roche ; avertissez-la de ne pas jurer sur le nom de Jésus, que si elle continue il n’y a pas de paradis pour elle, que sa conscience est en très mauvais état, qu’elle fasse pénitence… »

Cette femme l’entendit, fut touchée d’une douleur très sensible, et d’un repentir extrême d’avoir offensé Dieu : elle pleure, soupire, gémit. Benoîte s’approche en entendant les pleurer et lui dit : « Vous m’avez fait dire un mensonge à la dame. Je vous croyais au lit ». « J’ai entendu tout ce que la Dame vous a dit, je me corrigerai ». Ce changement si prompt donna beaucoup de consolation à cette bonne fille, et encore davantage par la suite quand elle vit sa maîtresse ne jurant plus, jeûnant et donnant aux pauvres autant que ses facultés le permettaient. Elle vécut le reste de ses jours fort chrétiennement, fréquentant les sacrements. »

 

Cinquième semaine de Carême

Mardi 24 mars

Le serpent de bronze et la chapelle du Précieux Sang

 

Nous méditerons aujourd'hui sur le livre des Nombres, qui nous présente le serpent de bronze. « Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet d’un mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie. » Dans l’Évangile, Jésus déclare : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’Homme, alors vous comprendrez que moi, Je SUIS ».

Benoîte, à cinq reprises, a vu le Christ crucifié sur la Croix d’Avançon, que nous pouvons continuer à regarder et à contempler dans la chapelle du Précieux Sang. Cette chapelle unique, qui a été inaugurée le 16 octobre 1862, restaurée et bénie récemment par Monseigneur Jean-Michel di Falco Léandri, est un véritable reliquaire : la croix est suspendue au dessus de l’autel où la messe est célébrée durant l’été tous les vendredis. Là de nombreux pèlerins reçoivent des grâces extraordinaires qui proviennent de l’expérience spirituelle que Benoîte a vécue en ce lieu. Elle venait y prier pieds nus des heures entières, été comme hiver, les mercredis, vendredis et samedis, jours où elle jeûnait. Tournons-nous aussi vers la Croix Glorieuse d’où jaillissent l’eau et le sang de Jésus par lesquels nous avons été régénérés.

 

Cinquième semaine de Carême

Mercredi 25 mars

La vérité vous rendra libre

 

Jésus déclare dans l’Évangile : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, alors vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre. »

Un homme, Monsieur Blanchard, était prisonnier d’une grave obsession. Il retrouve la liberté grâce à Benoîte qui lui révèle la vérité sur son mal. Monsieur Peythieu revient six fois sur le cas de cet avocat, dont la maladie avait étonné toute la Provence : cet homme, très estimé dans la région, était soudain devenu gravement malade de scrupule. Cela après une confession générale suivie d’une communion où il avait cru entendre une voix citant un texte vengeur des psaumes contre les pécheurs qui ne se convertissent pas. Cette parole l’obsédait et il était tombé dans une neurasthénie fort agitée. Les siens devaient parfois le lier avec des cordes pour qu’il ne coure pas à travers toute la ville.

Son confesseur, un Récollet, nommé François Piémond le décide à se rendre au Laus en septembre 1684, lui conseillant de ne pas parler de confession. Il vient au Laus. Benoîte le rencontre et l’aide à découvrir le mal qui est au fond de son âme : il était effrayé par de mauvaises communions faites autrefois et était resté jaloux de sa femme. Il se confesse, se réconcilie avec son épouse. Il est complètement guéri faisant l’admiration de la ville par sa piété retrouvée et sa générosité envers les malades et les affligés. Il revient en mai 1685 pour rendre grâce. Cette guérison est vraiment révélatrice du charisme d’accompagnement psycho-spirituel de Benoîte.

 

Cinquième semaine de Carême

Jeudi 26 mars

Il ne verra jamais la mort

 

En effet, dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous dit : « Amen, amen je vous le dis : si quelqu’un est fidèle à ma parole, il ne verra jamais la mort. »

Benoîte éduquée par Marie a été fidèle jusqu’au bout à la Parole de Dieu. C’est pourquoi au-delà de sa mort, elle est toujours présente à Notre-Dame du Laus. Elle continue mystérieusement à accueillir les pèlerins, à les réconforter, à les aider à voir clair dans leur conscience, à les préparer à la confession, à prier pendant qu’ils se confessent, à les aider à bien participer à l’Eucharistie et à la Communion avec les meilleures dispositions.

« Après la mort de la bergère, écrit Aubin dans sa copie authentique, on aurait pu croire que les gens qui avaient pour elle une vénération particulière cesseraient de venir au Laus et que ce saint lieu serait bien moins fréquenté. Mais Dieu qui s’était servi de cette humble fille pour établir cette dévotion en l’honneur de sa Sainte Mère. Il lui avait fait assurer par l’Ange que ce pèlerinage serait plus florissant après sa mort que de son vivant et avait suscité de saints prêtres pour continuer et perfectionner  cette bonne œuvre. » Ainsi on y voit encore venir les mêmes processions et la même affluence du peuple. La Très Sainte Vierge y accorde la même protection. On y reçoit toujours de nouvelles grâces, soit des guérisons, soit des conversions éclatantes.

 

Cinquième semaine de Carême

Vendredi 27 mars

« Toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs »

 

Le Prophète Jérémie nous dit que Dieu scrute l’homme juste, et voit les reins et les cœurs. C’est une occasion pour nous de parler du charisme de Benoîte qui touche les cœurs et a le don de lire dans les consciences. Pierre Gaillard écrit : « Combien de personnes ont dit que le Laus est le refuge des pécheurs. En ce lieu, Dieu leur inspire de faire de bonnes confessions, lève la honte de ceux qui n’osent pas les dire, assistés de l’avis de Benoîte qui leur découvre tout leur intérieur. 

« Quand je vois quelqu’un, déclare Benoîte à Gaillard, je connais d’emblée tout ce qu’il est et ce qu’il a sur la conscience. C’est comme dans une glace : on voit ce qui est au dedans, tout à la fois. C’est ce qui me permet de donner les avis nécessaires au salut de ceux que je juge capable d’en profiter. » Monseigneur Hervé, évêque de Gap, rencontre Benoîte qui prie Dieu dans l’église : « Elle lui parle plus de deux heures et lui décrit tout ce qu’il vit dans son intérieur, ce qu’il avait fait, ce qu’il allait faire, ce qui plairait ou non à Dieu. » Ainsi, tous sans distinction, bénéficient, et encore aujourd’hui, du don que Dieu a accordé à Benoîte comme au Curé d’Ars pour entrer dans la grâce de Miséricorde et de conversion du sanctuaire de Notre-Dame du Laus.

 

Cinquième semaine de Carême

Samedi 28 mars

« Je vais les rassembler de partout et je les purifierai »

 

Le prophète Ezékiel annonce que Dieu va rassembler son peuple et le purifier. C’est bien ce que la Vierge a voulu en fondant avec Benoîte le sanctuaire de Notre-Dame du Laus : rassembler beaucoup d’hommes et de femmes pour qu’ils se purifient par le sacrement de la réconciliation.

Le juge François Grimaud dans la « Relation Véritable » qu’il adresse à l’Archevêque d’Embrun, Monseigneur d’Aubusson de la Feuillade, écrit : « Les miracles que Dieu a opérés en ce lieu par l’intercession de Benoîte se déroulent dans l’affluence innombrable du peuple qui y est venu de toutes parts... par un miracle particulier, cette nouvelle a été répandue dans toute la province du Dauphiné et autres lieux du Royaume, et jusque dans les capitales de l’Espagne et du Piémont mais avec tant de succès et de fruits, que depuis les fêtes de la Pentecôte 1665 jusqu’en janvier 1667, on peut assurer avec vérité qu’il y est venu plus de 130.000 personnes. » Ainsi se réalisent dès les premiers temps, l’annonce prophétique de la Mère de Dieu : « Beaucoup de pécheurs et de pécheresses viendront ici pour se convertir. »

 

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19 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Vingtième jour

Le guide des pèlerins

 

D'après la très sainte Bible, tous les anciens patriarches envisageaient la vie comme un pèlerinage et un court voyage vers la patrie céleste : « Les jours de mon pèlerinage, disait Jacob, ont été courts et remplis d'afflictions ». Saint Aignan, évêque de Beauvais, écrit que Jacob avait raison d'appeler sa vie un pèlerinage presque continuel. Il fut en Mésopotamie pour s'y marier, d’où il vint ensuite à Socoth, de la à Sichem, et enfin à Bersabée, d'où il arrivait tout nouvellement en Egypte. Ses jours ont été courts, si on les compare à ceux d’Abraham et d'Isaac. Ils ont été courts surtout, relativement à l’éternité que ces grands serviteurs de Dieu avaient toujours devant les yeux. Car, comme le dit avec sagesse le savant Tostat, Jacob parlait ainsi parce qu’il était persuadé que ses derniers moments étaient proches, quoiqu’il ait encore vécu dix-sept ans depuis, selon l'affirmation de l'Ecriture. Jacob ajoute que ses jours ont été remplis d’afflictions ; en effet son histoire témoigne qu'il souffrit beaucoup, comme il arrive ordinairement des justes.

Des vies de tous ces saints hommes, je n'en trouve pas qui soit plus conforme, en ce genre, à celle de Jacob que celle du bienheureux saint Joseph, à la fois patriarche de l'un et de l'autre Testament. Animé des mêmes sentiments de détachement des biens de ce monde, de foi et d'espérance dans les biens futurs, il est aussi pèlerin et voyageur parmi des obstacles et des tribulations sans nombre. A défaut d'autres témoignages, les preuves que nous en fournit le sacré livre des Evangiles suffisent bien. On ne sait trop ce que l’on doit le plus admirer, ou des grandes difficultés de ses voyages, ou de sa patience à en supporter les fatigues. En tous cas, on ne saurait ,disconvenir qu'à bien des titres il mérite d'être considéré, honoré et invoqué comme le Guide et le protecteur des pèlerins et des voyageurs.

Le docteur Hermant dit que les différents voyages de Jésus-Christ dès son enfance (voyages que saint Joseph fit avec lui) nous marquent parfaitement cette vérité, que toute la vie chrétienne doit être un voyage continuel, et qu’il n’y a point de lieu de constance pour ceux qui en font profession jusqu’à ce qu’ils soient arrivés au ciel qui en est le terme et leur véritable patrie.Après avoir énuméré ces voyages dont j‘ai parlé ailleurs, comme, selon que le disait Jacob, les afflictions en sont la suite nécessaire, il ajoute cette réflexion : « Ce mélange de bons et de mauvais succès est un grand mystère qui nous apprend que nous devons recevoir de la main de Dieu cette vicissitude réglée de bons et de mauvais événements qui se rencontrent ordinairement dans notre vie ». Le docteur Thiébaut dit que la sagesse divine a attaché les vicissitudes aux choses humaines, afin d’engager ceux qui sont dans la prospérité, les monarques eux-mêmes, à ne point s’enfler de leur grandeur ; j’ajouterai que c’est aussi afin de les faire penser à la brièveté de la vie, à l’instabilité des biens de ce monde, et de les porter à se regarder comme des étrangers et des voyageurs ici-bas.

C’est ce que confessait de lui-même le bienheureux David : « Je suis étranger sur la terre, disait-il à Dieu, ne me cachez pas vos commandements ». Le terme hébreu « Cher », observe saint Aignan, signifie proprement un pèlerin et un étranger, et tel se regardait David. Aussi entendons-le s’écrier ailleurs : « Que je suis malheureux, de ce que le temps de mon pèlerinage est si long ! Je demeure, ajoute-t-il, avec ceux qui habitent dans Cédar, mon âme est parmi eux comme étrangère ». Que ce soit David qui parle de soi dans le temps qu’il se voyait relégué par la haine de Saül au milieu des habitants de Gédar, c’est-à-dire parmi les Arabes, dit à ce propos le Maître de Saci, ou que ce soit un autre prophète qui parle de soi et des juifs dans ce temps qu’ils vivaient au milieu des peuples barbares, et qui déplorent Ia,longueur de leur exil ; ils nous figurent certainement la disposition d’une âme qui est toute environnée d’afflictions, et qui gémit dans ce monde où elle vit comme étrangère, parce que ne s’y attachant point, elle envisage toujours sa patrie qui est le Ciel, selon ces paroles de saint Paul : « Pendant que nous sommes dans ce corps comme en une tente, nous soupirons sous sa.pesanteur ». « C'est là, dit saint Jean Chrysostome, la plus excellente doctrine et la vérité la plus importante, de bien connaître que nous sommes étrangers en cette vie ». Lisez les trois premiers livres de l’Imitation, partout Gerson, dont le nom signifie étranger, pèlerin, y rappelle cette vérité fondamentale pour la vie chrétienne, que nous sommes des pèlerins et voyageurs vers le ciel.

Et voilà bien pourquoi j’ai voulu traiter ce sujet au point de vue de la foi, persuadé qu'un des grands motifs des pèlerins de pouvoir s’adresser avec une entière confiance à saint Joseph dans les difficultés et les peines de leurs voyages, c'est de se regarder comme des exilés et des étrangers qui ne s’arrêtent qu'en passant sur cette terre, parce qu'ils ont en vue la véritable patrie qui est le Ciel, et de souffrir volontiers pour Dieu toutes les tribulations de cette vie périssable. Ç'a été la conduite du bienheureux Joseph, comme ç'a été celle de tous les saints du vieux Testament qu’il a résumés en lui. « Tous, dit l'Apôtre, sont morts dans la foi, n’ayant pas reçu les biens qui leur étaient promis, mais les voyant et comme les saluant de loin, et confessant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre ».

Imitez-les, pèlerins chrétiens, et dans vos voyages n’oubliez pas de prier beaucoup saint Joseph qui, vous voyant animé de son esprit de foi, de détachement, de désir du ciel, vous protégera volontiers. A cette fin, car les voyages quelque courts qu’ils soient, offrent toujours une infinité de dangers, placez le voyage que vous allez entreprendre sous la protection de saint Joseph, je dirai mieux de la sainte famille Jésus, Marie et Joseph, ces trois auguste pèlerins, et sous celle de votre bon Ange gardien, priez-les de vous servir de conducteurs ; durant le voyage pensez à eux et invoquez-les souvent. Après le voyage, remerciez-les beaucoup en les saluant intérieurement, comme si vous les voyiez de vos yeux. Si vous faites cela, la bénédiction céleste vous accompagnera et rendra votre voyage heureux, méritoire et sanctifiant, comme il arriva au jeune Tobie, qui fut délivré d'une infinité de dangers par le secours du bon ange saint Raphaël, qui lui servit de guide et de compagnon fidèle, et à qui il faut s’adresser avec une confiance toute particulière dans les voyages de dévotion et autres. Oh ! Si les Anges étaient mieux connus et plus parfaitement honorés, que de grâces découleraient du ciel sur la terre, dont les chrétiens sont privés par leur insouciance pour ces bienheureux esprits.

 

Exemples

 

Une dame du Beaujolais, sur le point de devenir mère, se trouva obligée de faire une course assez longue dans les montagnes ; les mauvais chemins ne permettant pas l’usage d'une voiture, elle dut partir à cheval. Parvenue au détour d‘un chemin escarpé, son cheval s’ombrage et refuse d'avancer. Vivement pressé de l'éperon et de la cravache, il s’emporte tout d’un coup, prend violemment le galop et jette la malheureuse dans un ravin profond, rempli de ronces et de pierres. Le coup devait être mortel ; mais la foi et l’instinct maternel avaient déjà sauvé la victime. Au moment de sa chute, Mme P. avait crié à saint Joseph et lui avait voué l’enfant qu’elle portait dans son sein. Ce protecteur tout-puissant avait étendu la main pour parer le coup. Madame P. se releva saine et sauve et continua sa route. Le prodige fut complet ; l’enfant vint heureusement au monde et reçut au baptême le nom de Joséphine qu'elle porte encore avec reconnaissance.

Grâce au zèle de la céleste Thérèse, le culte de saint Joseph est devenu très célèbre en Espagne, et il n’est pas rare de trouver çà et la de petits oratoires consacrés à l’époux de Marie. Deux jeunes étudiants de Tolède se rendant dans leur famille furent surpris par un affreux orage au milieu de . la route. Déjà le tonnerre était tombé pour la troisième fois à quelques pas d'eux : ils continuèrent cependant leur marche pour se réfugier dans un oratoire voisin dédié à saint Joseph qu'ils ne cessaient d'invoquer. Convaincus qu’ils lui devaient leur salut, ils firent vœu de venir, chaque année au même jour, visiter cet oratoire en esprit de pèlerinage ; ils y furent fidèles et moururent saintement.

 

Prière à saint Joseph, Patron des voyageurs

 

O bienheureux Joseph ! digne compagnon des fatigues de Marie, soyez notre guide dans le pèlerinage de la vie. Mille dangers nous exposent à périr si vous ne dirigez nos pas. Que comme vous, dociles à la voix de Dieu, nous allions avec zèle partout où il nous désire, et que rien ne nous arrête pour accomplir sa volonté sainte. Quel que soit le terme de notre course, faites que nous nous trouvions heureux. C’est bien peu que les peines de ce monde, pour mériter les délices de l’éternité. Tel fut toujours votre langage, et à Dieu ne plaise que jamais le murmure sorte de mes lèvres pour reprocher au Ciel ses épreuves ! Vous avez souffert innocent avec l’innocente Marie et avec l’innocent Jésus, pourrais-je refuser de souffrir, moi si coupable d‘ingratitude et d’oubli! ô Joseph ! soyez mon modèle, soyez mon soutien, et j’accepte tout sous vos auspices. Ainsi soit-il.

 

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18 mars 2015

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Mois du Cœur de Saint Joseph

Le Cœur de Saint Joseph ouvert à ceux qui l'implorent

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Dix-neuvième jour

L’abri assuré dans les tentations

 

Parce que vous étiez agréable à Dieu, il fallait que la tentation vous éprouvât, fut-il dit à un; ancien Patriarche. Certains s‘imaginent à tort ? Que les tentations qui viennent les assaillir sont des marques de la colère de Dieu sur eux ; rien n'est plus dangereux que cette illusion grossière, capable de porter l’âme au désespoir et de l’entraîner dans l’abîme éternel. Au contraire, les tentations sont le plus souvent de grandes faveurs que l’Éternel fait a ses amis et à ses meilleurs serviteurs. Car la tentation n’est pas un péché quand, on ne s’y livre pas; loin delà elle est une source de‘ mérites et de grâces : par elle on témoigne de sen amour et de sa fidélité pour Dieu ; par elle on purifie son âme, on s'aguerrit pour combattre avec plus de fermeté et de courage les ennemis de Dieu et de son salut ; par elle, enfin, on se détache de la terre pour soupirer avec plus d’ardeur vers la patrie céleste. Dieu sait que les tentations nous peuvent être utiles, et même qu'elles nous sont souvent nécessaires, voilà pourquoi il les permet ; Marie et saint Joseph qui sont si bien unis de volonté au Seigneur, qui désirent si vivement notre avantage spirituel ne nous en obtiennent pas non plus la délivrance; mais aussi comme Dieu nous aide de sa grâce lorsque nous le prions dans les tentations, de même, Marie et saint Joseph nous couvrent volontiers alors de leur efficace protection pour nous en faire triompher.

A l'exception de Marie, de saint Joseph et peut être de quelques saints privilégiés par la grâce, tous les hommes, les chrétiens surtout, sont exposés à des tentations diverses. Et il paraît, d’après les divines Lettres, que l’on est d‘autant plus tenté que l’on se donne avec plus d’ardeur au service de Dieu : « Mon fils, est-il écrit, en vous dévouant à prier Dieu, préparez votre âme à la tentation ». C'est-à-dire à l'épreuve, comme porte la traduction de saint Aignan, évêque de Beauvais. Sur quoi il est bon d’observer que le mot tenter dont se sert l'Esprit-Saint, est susceptible de deux sens: il signifie les afflictions et les peines que Dieu envoie à ses serviteurs ; ainsi il est dit que Dieu tenta Abraham, c'est-à-dire qu’il éprouva sa fidélité ; selon ce même sens Marie et saint Joseph ont été tentés, et C’est la une grande consolation pour tous ceux que l’Éternel met dans le creuset de la tribulation. En un autre sens le terme tenter signifie pousser au mal, comme qui dirait essayer de faire tomber quelqu‘un dans un abîme ; en ce sens les démons tentent les hommes, comme il en arriva à Eve, ainsi qu'à saint Paul. Dieu ne commande pas ces tentations, mais il les permet par des vues pleines de sagesse et des fins dignes de sa sainteté. Au reste, il multiplie ses grâces et donne ses secours à ceux qui sont ainsi éprouvés pour qu’ils puissent vaincre, selon qu’il le dit à l’Apôtre qui se plaignait et le priait de le délivrer de ses tentations : « Ma grâce vous suffit ». Il faut dire à la gloire de Marie très sainte et du bienheureux Joseph qu’ils ne furent jamais tentés par l’enfer, à raison de l’éminence de leur grâce, de leur dignité, des grands offices qu’ils étaient appelés à exercer vis-à-vis Notre-Seigneur. Ce qui n’empêche pas que l’un et l’autre soient très-compatissants à l'égard des personnes tentées et qu’ils s'empressent de les aider de leur protection quand celles-ci ont recours à eux, avec confiance et persévérance.

Forts du secours divin et du patronage de saint Joseph, les tentations au lieu de nous abattre doivent augmenter notre ardeur pour Dieu. Quelques grandes qu’elles soient, elles ne sauraient souiller notre âme,si nous leur résistons. Saint Liguori remarque que Sainte Catherine de Sienne. la Bienheureuse Angèle de Foligni furent longtemps tentées de luxure ; mais que ces tentations loin d'affaiblir leur pureté la perfectionnèrent beaucoup. Ce pacifique Docteur ajoute : « Chaque fois que nous repoussons une tentation, nous gagnons un degré de grâce, qui nous vaudra un degré de gloire dans le ciel. Il cite saint Bernard qui dit que autant de tentations vaincues ici-bas, autant nous aurons de couronnes dans l’autre vie. Un grand bien des tentations, c'est qu’elles nous rendent humbles et nous initient à la science pratique de la vie, car que sait celui qui n’a pas été éprouvé ? En outre, elles nous attirent les regards et les faveurs du bon Dieu. « Sur qui-jetterait je le yeux, dit le Seigneur, sinon sur celui qui est humble et affligé ? » Le Psalmiste chantait à l’Éternel : « Vous avez sondé mon cœur, vous m’avez examiné durant la nuit ; vous m’avez éprouvé par le feu ». Cette nuit, dans la pensée du bienheureux Gerson, ce sont les tribulations qui attirent les visites de Dieu ; ce feu, ce sont les tentations qui purifient l’âme et l’unissent davantage à Dieu. Bienheureux donc est l’homme qui soutient les tentations, parce que sa vertu ayant été éprouvée il recevra la couronne de vie que Dieu a préparée à ceux qui l’aiment, et qui lui sont fidèles.

Mais que faut-il faire pour vaincre les tentations ? S’humilier beaucoup, car si Dieu résiste aux superbes, il donne sa grâce aux humbles. Veiller sur soi, et prier sans interruption. « Si vous me demandez le moyen de vaincre les tentations, dit saint Liguori, je vous répondrai : le premier moyen, c’est la prière ; le second, c'est la prière ; le troisième, c’est la prière. Vous me le demanderiez mille fois, ajoute ce Père, que je répondrais toujours de même ». L’invocation des trois Personnes divines, par le signe auguste de la Croix, est assurément le moyen le plus puissant pour vaincre l’enfer; enfin le recours à Marie, nommée la reine des démons, la dominatrice de l'enfer, l’agonie du diable, et à saint Joseph qui en est le fléau le plus redoutable, parce qu’il a fortement travaillé à détruire son empire par les soins qu‘il a procurés au Sauveur, et ceux qu’il a pris pour le soustraire aux attaques de cet ennemi perfide, astucieux et cruel, qui cherchait à le faire mourir parle moyen d’Hérode.

 

Exemple

 

Il y avait au couvent de Perpignan un religieux d’une grande vertu. Une nuit, le prince des ténèbres vint l'assaillir avec toute la fureur dont est capable cet esprit immonde, dont la sainte Église prie le Seigneur de délivrer ses enfants. Le combat se prolongea toute la nuit, et donna des inquiétudes mortelles à ce chaste religieux. Ce ne fut qu’au point du jour, qu’il recouvra la paix. Dans la journée, voyageant avec le prieur du couvent, il vit venir à lui un homme d'un aspect vénérable, qui lui dit : « Mon père, pourquoi dans ces combats et ces assauts multipliés que vous aviez à soutenir la nuit dernière, ne vous êtes-vous pas souvenu de saint Joseph ? Pourquoi ne l’avez vous pas appelé à votre secours ?... » Le religieux étonné que ce personnage connût si bien le secret de son âme, se troubla, puis voulut répondre, mais le personnage disparut. Il demeura persuadé que cet auguste visiteur ne pouvait être que le glorieux saint Joseph, si bon et si fidèle à ceux qui lui rendent le plus léger hommage, et qui aime qu’on l’invoque dans les tentations contre la fleur de toutes les vertus.

 

Psaume du fidèle pour attirer le secours de saint Joseph contre les ennemis de l‘âme

(D'après saint Bonaventure)

 

Délivrez-moi, ô Père nourricier du Seigneur des armées ;

levez-vous contre mes ennemis,

qui osent persécuter votre serviteur.

Vous êtes mon refuge, mon espérance, ma force, ma Protection.

Que votre main soit toujours prête à me secourir :

et vos oreilles attentives à mes prières.

Vous êtes une forteresse imprenable

pour ceux qui se confient en vous :

et un rempart qui défend leur honneur :

Je vous recommande toute ma vie, ô bienheureux Joseph,

bénissez toutes mes actions, secourez-moi,

et délivrez-moi dans toutes les tentations.

A mon heure dernière ne m’abandonnez pas.

Et que, sous vos Auspices, je sois introduit,

par votre intercession, dans les tabernacles éternels. Ainsi soit-il.

 

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