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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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15 novembre 2012

Le Mois des Âmes du Purgatoire

Le Mois des Âmes du Purgatoire

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Seizième jour

Défauts qui rendent infructueuse notre piété envers les morts

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Notre Charité doit être sans doute maintenant instruite et éclairée par les méditations faites jusqu'à ce jour, sur la nécessité de soulager les membres de l'Église souffrante, et nous sommes déterminés à remplir ce devoir que nous n'avons peut-être que trop négligé: occupons-nous donc aujourd'hui des moyens convenables et efficaces de le remplir: car l'on peut avancer avec un grand évêque, qui fut autrefois une des lumières de l'Église de France, Saint Sidoine Apollinaire, que dans le monde même chrétien, il y a peu de personnes qui, selon les principes et les règles de la religion, aient pour les morts une solide et vraie Charité. Et, en effet, on en voit peu qui contribuent réellement à soulager leurs peines; peu qui se servant des moyens que nous fournit le christianisme, leur procurent les secours dont ils ont besoin et dont ils pourraient profiter. On ne laisse pas cependant, à en juger par les apparences, d'avoir pour les morts de la piété; mais il arrive que ce qu'on appelle piété pour les morts, est une piété stérile et infructueuse; ou une piété d'ostentation; ou une piété mondaine et païenne, qui n'agit point par les vues de la Foi; ou, enfin, une piété qui, toute chrétienne qu'elle est, ne produit que des œuvres mortes, c'est-à-dire des œuvres sans mérite, parce qu'elles ne sont pas faites en état de grâce. L'on peut appeler piété stérile et infructueuse pour les morts, celle qui ne consiste qu'en de vains regrets, qu'en d'inutiles lamentations, qu'en des cris lugubres. « Nous voyons, dit Saint Bernard, des morts pleurer d'autres morts; nous voyons des hommes vivants, mais tout mondains et par là morts devant Dieu, pleurer sincèrement et amèrement la mort de ceux qui leur ont été chers pendant la vie: mais que nous paraît-il de tout cela? beaucoup de pleurs et peu de prières, peu de charité, peu de de bonnes œuvres; des gémissements, niais de nul effet; des excès de désolation sans aucun fruit. Ceux qui pleurent de la sorte, méritent bien eux-mêmes d'être pleurés ».

Et, en effet, de quel secours peut être à une âme l'excès de votre douleur? Tous ces témoignages d'une affection outrée et sans mesure seront-ils capables d'adoucir sa peine; et pensez-vous que ce feu purifiant, dont elle ressent les vives atteintes, puisse s'éteindre par les larmes qui coulent de vos yeux? « Ah! mon frère, écrivait Saint Ambroise à un seigneur distingué, pour le consoler sur la perte qu'il avait faite d'une sœur qu'il aimait uniquement, réglez-vous jusque dans votre douleur. Toute violente qu'elle est soyez équitable et chrétien. Dieu vous a ôté une sœur, qui vous était plus chère que vous-même: priez pour elle et pleurez sur vous. Pleurez sur vous, parce que vous êtes un pécheur encore exposé aux tentations et aux dangers de cette vie; et priez pour elle afin de la délivrer des souffrances de l'autre. Voilà le zèle que vous devez avoir : car voilà ce qui peut lui servir, et de quoi elle vous sera éternellement redevable ». Appliquons-nous à nous-mêmes ces paroles de Saint Ambroise: nous éviterons par là le danger de n'avoir pour les morts qu'une piété stérile et infructueuse. Rien de plus commun aussi qu'une piété d'ostentation pour les morts, c'est-à-dire une piété qui se borne à l'extérieur des devoirs funèbres, aux cérémonies d'un deuil, à l'appareil d'un convoi, à tout ce qui peut briller aux yeux des hommes; aimant ce faux éclat jusque dans les choses les plus saintes, tels que sont les services de l'Église, où souvent il y a plus de pompe que de religion. Non pas toutefois qu'on veuille condamner tout ce ce qui se pratique extérieurement dans les funérailles, car l'abus qu'on en fait n'empêche pas que ce ne soient de saints devoirs dans leur origine et dans l'intention de l'Église, qui les a institués; mais l'on veut seulement dire que ce n'est pas à cela que doit se borner toute notre piété envers les morts; que, si nous en demeurons là, nous ne faisons rien pour eux; que, comme l'a très bien remarqué Saint Augustin, tout ce soin d'une honorable sépulture est plutôt une consolation pour les vivants qu'un soulagement pour les morts; solatia vivorum, non subsidia mortuorum; qu'une âme dans le purgatoire nous est incomparablement plus obligée des bonnes œuvres et des aumônes, dont nous lui appliquons le fruit, que de toute la dépense et de toute la magnificence de ses obsèques; qu'une communion faite pour elle lui marque bien mieux notre reconnaissance, que les plus riches et les plus superbes monuments; et qu'il y a, au reste, une espèce d'iniquité, ou même d'infidélité, à n'épargner rien quand il s'agit de l'inhumation d'un corps, qui n'est dans le tombeau que pourriture, tandis qu'on néglige de secourir une âme qui est l'épouse de Jésus Christ et l'héritière du Ciel.

Parlerons-nous encore d'une autre espèce de piété pour les morts, de cette piété toute mondaine et toute païenne, qui, n'ayant pour objet que la chair et le sang, n'agit pas dans les vues de la foi? Elle n'inspire pour les morts que des sentiments naturels, que des sentiments peu soumis à Dieu, que des sentiments qui montrent bien qu'au lieu d'aimer la créature pour Dieu, l'on n'aime Dieu, ou plutôt l'on n'a recours à Dieu que pour la créature. Ah! mes frères, disait saint Paul aux Thessaloniciens, à Dieu ne plaise que je vous laisse ignorer ce qui concerne les morts, et la conduite que vous devez tenir à leur égard. Je veux que vous te sachiez , afin que vous ne vous attristiez pas, comme tes nations infidèles, qui n'ont nulle espérance dans l'avenir. Prenez garde, dit saint Jean Chrisostôme en expliquant ce passage: il ne leur défendait pas de pleurer la mort de ceux qu'ils avaient aimés et dû aimer pendant la vie; mais il leur défendait de pleurer comme les païens qui, n'étant pas éclairés des lumières de la vraie religion, confondent là-dessus la piété avec la sensibilité, le devoir avec la tendresse, ce qui doit être de Dieu avec ce qui est purement de l'homme. La Foi seule nous apprend à en faire le discernement; et réglant en nous l'un par l'autre, elle nous fait concevoir pour les morts des sentiments chrétiens et raisonnables. Ce sera aussi la Foi qui, les jours suivants, nous apprendra quels sont les seuls moyens convenables et efficaces, propres à apporter du soulagement aux âmes du purgatoire; la prière, le Saint Sacrifice, les bonnes œuvres : en un mot, tout ce que la vraie piété pratique pour plaire à Dieu, et obtenir ses faveurs pour les vivants et pour les morts.

Résolution

Retranchons de notre piété pour les morts tout ce qu'il y a d'humain, tout ce qui peut la rendre infructueuse: que la Foi seule nous anime et soit le mobile de tout ce que nous faisons pour leur soulagement. Quel désagrément, et pour nous et pour les morts auxquels nous nous intéressons, si des sentiments peu chrétiens nous faisaient perdre le fruit des soins que nous nous donnons pour marquer notre amour envers ceux que nous avons chéris sur la terre!

Prière

Seigneur, mon Dieu, je Vous demande instamment la grâce d'être guidé par une Foi vive dans tout ce que je ferai pour le soulagement des âmes du Purgatoire: ne permettez pas que des motifs indignes d'un chrétien fassent de ces œuvres des œuvres mortes, sans mérite pour moi et sans aucun effet pour mes frères souffrants. Par les mérites de Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Âmes du Purgatoire.

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15 novembre 2012

Prière du "Me Voici"

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Saint Michel Garicoïts

Fondateur des Pères du Sacré Coeur de Betharram et restaurateur du Sanctuaire de N.D. de Betharram

1797-1863

 

Prière du « Me Voici »

 

O Marie, nous voici! Recevez-nous et présentez-nous à Votre Divin Fils. Je Vous salue Marie...

O Jésus, nous voici! Recevez-nous des mains de Votre Sainte Mère et présentez-nous à Votre Père. Ame du Christ, sanctifiez-moi...

O Père Eternel, nous voici! Recevez-nous des mains de Votre Fils Bien-aimé. Nous nous abandonnons à Votre Amour. Oui, mon Dieu, nous voici sans réserve, maintenant et à jamais sous la conduite de Votre Esprit Saint et de nos supérieurs. Sous la protection de Jésus et de Marie, de nos Bon Anges et de nos Saints patrons. Notre Père...

 

Voir aussi: http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2010/05/23/17982476.html

15 novembre 2012

Saint Léon-Ignace Mangin et ses Compagnons

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Saint Léon-Ignace Mangin et ses Compagnons

Jésuites martyrisés pendant la révolte des Boxers

+ en 1900

Fête le 19 juin

 

L'année 1900 fut, pour les Missions Catholiques de Chine, une année sanglante. Des fanatiques, surnommés « Boxers », s'excitaient à la haine des Chrétiens et de leurs Missionnaires. Dans la mission des Jésuites Français, nommée Tche-li sud-est, en juin et juillet 1900, plus de 2000 Chrétiens Chinois donnèrent courageusement leur vie plutôt que de renier leurs Foi. Avec eux furent mis à mort cinq Jésuites: Le premier nom de la liste est celui du Père Mangin, né à Verny (Diocèse de Metz), le 31 juillet 1857. Arrivé en Chine en 1882, il fut d'abord curé de la section de Ho-Kien-Fou, puis de celle dont faisait partie Tchou-Kia-Ho, où il mourut martyr. Le 20 juillet 1900, les bandes de « Boxers », aidés par l'armée régulière, massacrèrent sans pitié hommes, femmes et enfants qui refusaient d'apostasier. Les chrétiens, qui, pour se défendre, s'étaient réfugiés dans l'église de King-Tchéou sous la conduite de leur curé et de son adjoint au village voisin de Koutcheng, le Père Paul Denn (né à Lille en 1847 et arrivé en Chine en 1882) ; les deux prêtres partagèrent le sort de leurs fidèles. Un mois auparavant, le 20 juin, au village de Ou-Y les Pères Rémi Isoré, né à Bambecque (diocèse de Lille) le 22 juillet 1852, Modeste Andlauer, né à Rosheim (diocèse de Strasbourg) en 1847, avaient été massacrés et leurs têtes suspendues aux remparts de la ville et Victor Lomüller, né en Alsace. Le 3 octobre 2000, Ils ont étés canonisés par Jean-Paul II à Rome avec cinquante-six autres martyrs morts en 1900, victimes, eux aussi, de la révolte des "Boxers", parmi eux, citons Sainte Marie-Hermine de Jésus et ses soeurs, Franciscaines Missionnaires de Marie et Saint Joseph-Marie Gambaro, Frère Mineur.

 

Prière pour obtenir des grâces par l'intercession des Saints Jésuites Martyrs

 

O Dieu, qui avez envoyé a tous les peuples des apôtres pour leur ouvrir le chemin du Ciel, Vous qui avez donné à Saint Léon-Ignace Mangin et à ses compagnons missionnaires en Chine, le courage de verser leur sang pour la Foi, daignez inspirer à Votre Eglise d'accorder à ces vaillants Martyrs, pour la Gloire de Votre Nom et la conversion du peuple Chinois, les grâces que nous Vous demandons. Ainsi soit-il.

 

Prière pour nos frères Chrétiens de Chine persécutés

 

Dieu Eternel et Tout-Puissant, consolation des affligés et Force de ceux qui souffrent, faites que nos frères de Chine obtiennent par l'intercession des Saints Martyrs, la paix dans votre service, le réconfort dans le combat, et la grâce de Vous glorifier. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

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Téléchargez le texte de ces prières (pdf) en cliquant ici

14 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Quinzième jour

Nous devons secourir tous les morts, même ceux que nous croyons déjà dans le ciel

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Quoique convaincus de l'importance et de l'efficacité de la prière pour les morts, nous admettons souvent un préjugé bien funeste pour certaines âmes. On les néglige parce qu'on les considérait comme saintes, comme vivant toujours dans la Grâce de Dieu; on les croit donc dans le Ciel, et par conséquent on les oublie, on ne leur porte aucun secours. Ce n'est pas que le souvenir de ces vertueuses âmes soit effacé: au contraire, on ne cesse d'en parler avec de nouveaux éloges, et on se fait gloire d'avoir eu part à leur intimité. Mais il semble que l'admiration même tarisse toutes les sources de la compassion qu'elles méritent. Il semble que l'excellence même de leurs qualités et la réputation avantageuse dont elles jouissent, empêchent tout le monde de songer à leurs besoins pressants. Ainsi se hâte-t-on de les placer au Ciel, quelquefois longtemps avant qu'elles n'y soient: car, qui ne sait que Dieu découvre dans les plus grandes âmes ce que ni l'homme ni l'ange ne soupçonnent même pas? Dieu seul connaît la mesure des grâces dont il les favorise, et celle de leur fidélité à y correspondre: Dieu est le seul témoin et le juste appréciateur de leurs combats et de leurs victoires: Dieu seul voit la hauteur du rang qu'il leur destine dans Son Royaume, et les conditions auxquelles elles doivent y atteindre. Quelle âme plus héroïque, plus consommée en Dieu, que celle d'un P. La colombière, jésuite? Cependant ne se vit-elle pas arrêtée au moment de prendre possession de sa couronne, suivant la révélation qu'en eut sa pénitente, la principale institutrice de la dévotion au Sacré Cœur de Jésus? Quelqu'éminentes qu'aient donc paru les vertus de ceux ou de celles que la mort nous enlève, soyons persuadés que nous ne saurions leur témoigner un amour plus tendre et plus généreux qu'en nous occupant vivement du passage, toujours inquiétant, du temps à l'éternité. Et, du reste, nous ne devons pas craindre de perdre le fruit de nos vœux et de nos prières en faveur de ces âmes, déjà peut-être introduites au lieu du repos éternel: les besoins de l'église souffrante ne sont-ils pas immenses? Abandonnons au Seigneur l'application de nos œuvres satisfactoires; si l'âme pour laquelle nous prions n'a pas besoin de nos secours, ils ne seront pas perdus, ils seront appliqués à d'autres infortunés.

Le préjugé que nous combattons aujourd'hui provient de la fausse idée que les hommes se forment de la sainteté; ils ne connaissent pas la pureté nécessaire pour paraître devant Dieu. Pour peu qu'ils voulussent y réfléchir, ils se convaincraient de la vérité de l'opinion de tous les Saints sur la rareté prodigieuse des âmes assez éprouvées, assez saintes pour passer sans délai de cette vallée de larmes à la Céleste Patrie, dans les tabernacles du Dieu vivant. Ils comprendraient même en tremblant que le nombre des âmes jugées dignes d'aller en Purgatoire est très petit. Si l'on s'en tient cependant à l'opinion presque générale des chrétiens, ne semble-t-il pas, au contraire, que le Purgatoire est le partage ou la destinée du plus grand nombre des mourants? C'est qu'ils s'aveuglent sur les obligations que nous impose le titre de disciples de Jésus-Christ, c'est-à-dire disciples de l'Homme-Dieu, pauvre, humble, doux, pénitent, mortifié, méprisé, etc., etc. Qu'ils examinent en particulier chaque vertu absolument nécessaire pour être sauvé. Sur la Charité seule, que de prévarications imperceptibles à une foule de gens d'esprit, de gens éclairés? Savent-ils que quelquefois le silence même est très-criminel? Pénètrent-ils jamais les vrais motifs de tant d'omissions à l'égard du prochain? Aperçoivent-ils tout le danger d'une médisance fine? Soupçonnent-ils seulement les suites d'une légère raillerie? Touchant l'intérêt, la cupidité, l'ambition, ils s'autorisent des moindres prétextes; une raison tant soit peu spécieuse les détermine aussitôt. Quant à la vanité, et souvent une vanité aussi étrange que puérile, qui pourrait en calculer au juste les délits? Et la sensualité, et l'oisiveté: quel amas, quelle immensité de dettes on accumule! Multiplier continuellement les fautes légères de toute espèce, et n'y prendre pas garde; se laisser aller à tous ses goûts, ses penchants, ses caprices, sans autre considération que celle de ne pas enfreindre ou violer les préceptes quant à l'essentiel; ne songer qu'aux douceurs de la vie et jamais à la pénitence; ne se priver de rien, ne se gêner en rien; n'avoir jamais aucun sacrifice à faire; substituer souvent sa santé au devoir, son amusement aux affaires, le jeu aux bonnes œuvres; se réjouir tant que l'on peut, réfléchir sur son âme le moins que l'on peut; toujours voir le présent, rarement l'avenir; éloigner l'idée de la mort; prier néanmoins, mais comment? assister aux offices, entendre la Parole de Dieu, approcher des Sacrements, faire des lectures pieuses, mais comment et avec quel fruit? Ainsi vit-on; ainsi meurt-on communément; et voilà, ce semble, bien des classes de fidèles, réputés bons, que nous présente ce petit tableau: fidèles irréprochables aux yeux d'un monde, je ne dis pas profane, mais chrétien même. Que d'illusions détruites sur ces prétendus saints, si Dieu nous ouvrait les yeux, comme il les ouvrit au Cardinal Aubert, devenu Pape sous le nom d'Innocent VI. Un jour qu'il s'entretenait avec un solitaire, tout à coup Dieu fit voir à l'un et à l'autre, qu'au moment même où ils conversaient ensemble, les âmes tombaient en foule dans l'enfer; qu'un très petit nombre allait en Purgatoire et que trois seulement avaient le bonheur d'entrer dans le Ciel.

Défendons-nous toutefois d'une autre préjugé qui nous ferait considérer comme réprouvées certaines âmes qui, pendant leur vie mortelle, nous ont paru vicieuses et coupables. Jugement terrible que l'exemple de Jacob pleurant son fils Joseph, qu'il croyait dévoré par une bête féroce, devrait nous empêcher de porter: car, de même que Joseph respirait encore et gémissait dans la captivité, en attendant le sort le plus glorieux que Dieu lui préparait, cette âme, que vous croyez frappée d'une mort éternelle, est peut-être une âme prédestinée; elle languit dans le Purgatoire et Dieu lui destine une place dans le Ciel. Prions donc pour tous les morts, aussi bien pour les pécheurs morts dans la communion de l'Église, que pour les justes que nous croyons jouir déjà de la gloire céleste. Les secrets du cœur humain nous sont trop inconnus pour faire de ces exceptions, et priver par là de nos secours des âmes qui en ont peut-être le plus grand besoin.

Considération

Que la méditation de ce jour n'ait pas pour seul résultat de détruire en nous ce préjugé, si nous l'avrons pour certaines âmes; qu'elle nous fasse en outre rentrer en nous-mêmes; et prenons la ferme résolution de travailler à entrer sans délai après notre mort dans le ciel, de peur qu'à l'exemple de tant de chrétiens tièdes, qui ne visent qu'au purgatoire, nous ne soyons engloutis comme eux dans les abîmes éternels de l'enfer.

Prière

Saints Anges gardiens de toutes ces âmes qui souffrent encore dans le Purgatoire, et que leurs frères de l'Eglise militante croyent faussement jouir du bonheur éternel, dissipez ce funeste préjugé; inspirez-nous de nous intéresser efficacement à leur triste sort, et joignez-vous à nous pour obtenir du Dieu des Miséricordes que nos satisfactions leur ouvrent incessamment les portes du Ciel, afin que, par leur intercession rendue plus vive par leur reconnaissance, elles nous obtiennent la grâce de les rejoindre à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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14 novembre 2012

Sainte Anna Schäffer de Mindelstetten

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Sainte Anna Schäffer de Mindelstetten

Mystique et stigmatisée bavaroise

1882-1925

Fête le 5 octobre

 

A l'occasion de la canonisation des plusieurs Bienheureux, à Rome, le 21 octobre dernier, parmi lesquels se trouve Sainte Anna Schäffer. Nous avons pensé vous présenter cette grande mystique, qui fut aussi une grande malade, si méconnue dans nos pays francophones. A notre époque, ou la souffrance est si combattue, Anna Schäffer vient nous rappeler son importance, car la souffrance nous configure à la Croix. Que son exemple et son message soient féconds pour nous.

F.M.

 

Vie de Sainte Anna Schäffer


Au cœur de la Bavière, entre Ratisbonne et Ingolstadt, se trouve le petit village de Mindelstetten. C’est là que le 18 février 1882 naquit et fut baptisée Anna Schäffer, fille d’un menuisier du village. La famille était nombreuse et vivait dans des conditions modestes. La mère imprégnait la famille d’un esprit chrétien. L’enfant grandit et devint une jeune fille vigoureuse et pleine de santé. Elle fut une élève brillante, mais resta cependant calme, modeste et pieuse. A l’occasion de sa première communion en 1894, elle offrit sa vie en sacrifice au Sauveur. A 13 ans, elle partit vers Ratisbonne pour devenir domestique. Elle espérait gagner ainsi sa dot pour entrer dans un ordre missionnaire.

Après la mort de son père en 1896, elle fut domestique à Landshut. C’est là qu’en juin 1898, elle reçut l’appel décisif de Jésus: elle devait sous peu, et pour longtemps, beaucoup souffrir. Même si, dans son âme d’enfant, elle avait toujours un grand désir de don total, elle s’était la même année consacrée à Marie, sa première réaction fut celle de tout homme en bonne santé: frayeur et fuite. Elle fut engagée dans une maison forestière à Stammham. C’est à cet endroit, dans la buanderie, que, le 4 février 1901, commença son martyre. Alors qu’elle essayait de remettre en place le tuyau de poêle situé au-dessus de la lessiveuse et qui venait de se détacher, elle glissa et ses deux jambes tombèrent dans la lessive bouillante jusqu’au dessus des genoux. Ni à l’hôpital de Kösching (près d’Ingolstadt), où elle fut tout d’abord conduite, ni dans une clinique à Erlangen (près de Nuremberg), on ne put guérir ses blessures. En mai 1902, définitivement invalide, elle quitta enfin la clinique; à partir de ce moment, son état ne fit que se dégrader, si bien qu’elle fut obligée de garder le lit. A son infirmité vint rapidement s’ajouter une pauvreté noire. Par égards pour la famille de son frère, sa mère et elle durent quitter la maison parentale, louèrent une chambre, et durent joindre les deux bouts avec une pension d’invalidité de 9 Reichsmark. Après une période de révolte, Anna apprit à reconnaître la volonté de Dieu dans sa dure école de souffrance, et y consentit avec toujours plus de joie. La jeune fille reconnut dans son infirmité et sa pauvreté un appel d’amour du Crucifié, la mission et l’accomplissement de sa vie. Elle prit la résolution d’offrir sa vie et sa souffrance en sacrifice à Dieu, et développa un zèle étonnant pour la prière, la pénitence et l’expiation. Le curé du lieu, Karl Rieger, fut pour elle un bon directeur spirituel et lui apportait quotidiennement la Communion. Tout comme les autres habitants du village, il l’aidait également matériellement.

Plusieurs événements extraordinaires eurent lieu lors de l’automne 1910. Elles eut plusieurs visions, Anna parlait de rêves, tout d’abord de Saint François, puis du Sauveur qui était prêt à accepter son sacrifice d’expiation. Elle reçut alors les Stigmates de la Passion, mais peu de personnes eurent connaissance de ce fait. A partir de ce moment, elle se trouva fortifiée dans son service d’apostolat, promettant son intercession et consolant ceux qui le lui demandaient personnellement ou par écrit. Des demandes d’intercessions vinrent non seulement d’Allemagne, mais aussi d’Autriche, de Suisse, et même d’Amérique.

A l’occasion de la fête de Saint Marc en 1923, elle eut une extase et vécut les événements du Vendredi Saint; à partir de ce moment, son état se détériora visiblement: paralysie complète des jambes, crampes atroces à la suite de problèmes au niveau de sa moelle épinière, et cancer du rectum. Cinq semaines avant son retour vers le Père, elle chuta de son lit, la fracture du crâne qui en résulta causa des dommages cérébraux qui diminuèrent l’usage de la parole et la rendirent partiellement aveugle. Ses souffrances, durant les dernières années de sa vie, étaient telles que tous s’étonnaient qu’un être humain puisse supporter une telle torture physique.

Le matin du 5 octobre 1925, mourante, elle reçut pour la dernière fois la Sainte Communion. C’est dans celle-ci qu’elle avait en effet puisé la force de supporter ses 25 années de souffrance. Avant de quitter cette terre, elle se signa une dernière fois et pria « Jésus, je vis pour toi... » Une grande foule assista à son enterrement, le 8 octobre 1925. Le curé Rieger, lors de l’oraison funèbre, s’en tint à mentionner les nombreuses grâces obtenues au cours de cette vie de martyre, et fit allusion à la grandeur de la grâce de Dieu pour la défunte.

Depuis la mort d’Anna, sa tombe ne cesse d’être le but de nombreux pèlerins qui viennent implorer son intercession dans leurs besoins, la remercier pour l’aide qu’elle leur a accordé, et avant tout prier pour sa béatification. On compte jusqu’à présent plus de 14.000 prières exaucées. En réponse à la demande pressante des pèlerins, l’évêque de Ratisbonne, Rudolf Graber autorisa, le 26 juillet 1972, le transfert des ossements de la servante de Dieu du cimetière vers l’église paroissiale de Mindelstetten et annonça l’ouverture de son procès en béatification. Depuis lors, chaque année, à l’occasion de la fête de Sainte Anne (26 juillet), des milliers de personnes affluent vers Mindelstetten et y observent une journée de prière et d’expiation. Après que la commission de la congrégation pour les canonisations ait reconnu sans équivoque le caractère vertueux et héroïque d’Anna Schäffer, le Bienheureux Pape Jean Paul II lui conféra le 11 juillet 1995 le titre de vénérable. Le miracle nécessaire à sa béatification fut officiellement reconnu par Rome le 3 juillet 1998, et elle fut déclarée bienheureuse par le Saint Père le 7 mars 1999. Elle a été canonisée le 21 octobre 2012, par Sa Sainteté le Pape Benoît XVI.

Le message de Sainte Anna Schäffer

La « Schreiner Nandl von Mindelstetten » (la Nandl [Anna] du menuisier de Mindelstetten), comme elle est affectueusement nommée, a été élevée par Dieu comme un signe lumineux de son amour. Elle est de ceux qui, contrairement à la médiocrité ambiante, suivent sincèrement le Christ. Elle montra l’exemple afin que les hommes fassent moins attention au bien-être terrestre qu’au salut éternel (cfr. Hb, 13, 14 et 11, 10), qu’ils fassent également le lien entre l’apostolat d’action et celui de la prière, du sacrifice et de la souffrance, qu’ils offrent discrètement un sacrifice d’expiation et qu’ils vivent un amour responsable du salut de l’âme du prochain. C’est dans cet appel pour nous que se trouve sa grandeur et son importance. Anna a compris ce que St. Jean attestait de Jésus Christ, à savoir qu’il « est la victime offerte pour nos péchés » (1 Jn., 2, 2) et elle fit sienne la parole de l’apôtre Saint Paul : « je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous, car ce qu’il reste à souffrir des épreuves du Christ, je l’accomplis dans ma propre chair, pour son corps qui est l'Église » (Col., 1, 24). Sainte Anna Schäffer a reçu l’expiation comme un devoir chrétien, et a laissé en testament cette prière, qui rappelle le message de Fatima: « Sacré Cœur de Jésus, donnez-moi beaucoup d’âmes, particulièrement celles qui, suite au désespoir, ne peuvent plus se prendre en charge; celles qui sont proches du gouffre et qui ont le plus besoin de la grâce. Sacré Cœur de Jésus, multipliez mes souffrances et offrez-moi pour cela des âmes que je puisse sauver pour Vous! Sainte Mère des douleurs, donnez-moi toujours une soif ardente de travailler au salut des âmes immortelles, de prier et de souffrir pour elles!»

 

Neuvaine à Sainte Anna Schäffer


Seigneur, Sainte Anna Schäffer, fortifiée par Votre grâce infinie, s’est consumée en un sacrifice silencieux, dans un abandon héroïque à la Volonté de Dieu. Donnez-nous, à son image et par son intercession, de reconnaître que la prière, le sacrifice et l’expiation sont les meilleurs moyens pour nous mener au salut dans le temps et l’éternité. Donnez-nous la force d’agir à son image. Offrez par son intercession aux pécheurs, la conversion; à l’église, l’unité; aux familles et aux peuples, la paix; aux prêtres, la persévérance et la fidélité; aux jeunes, la crainte de Dieu et la pureté. Appelez les incroyants et les égarés dans Votre Royaume ! Soyez indulgent et Miséricordieux avec les âmes des morts. Écoutez notre prière et accordez-nous par l’intercession de Sainte Anna Schäffer, les grâces (...) pour lesquelles nous Vous prions avec confiance. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
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Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

 

Pour approfondir

Biographie de Sainte Anna Schäffer sur le site de l'Abbaye de Clairval, cliquer ICI

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13 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Quatorzième jour

Autres motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

L'intérêt de la majesté du Roi des rois, que nous ne pouvons glorifier avec plus d'assurance de Lui plaire et de contenter Son désir, qu'en peuplant le Ciel de nouveaux hôtes; l'intérêt du prochain que nous tirons de la captivité la plus pénible, pour le faire aussitôt jouir du bonheur céleste; notre intérêt personnel, c'est-à-dire celui de notre sûreté au milieu des innombrables ennemis du Salut; celui de notre prospérité même sur la terre; celui d'une prompte délivrance du lieu d'exil, destiné à purifier les âmes, et de l'accélération de notre couronnement dans le Royaume des Cieux; enfin la Charité, la justice, la reconnaissance: tels sont les motifs, aussi touchants que sublimes, qui ont été l'objet de nos méditations les jours précédents. Ils ont dû nous prouver combien cette dévotion est propre à glorifier Dieu et, en outre, combien elle est utile au prochain et à nous-mêmes. Nous allons aujourd'hui méditer deux nouveaux caractères qui la distinguent, et qui nous feront comprendre qu'elle est fondée sur les lumières de la raison, et qu'elle est consolante. Nous verrons par là que les hérétiques, en attaquant, dans leur rage contre l'Église Catholique, la prière pour les morts, n'ont pas seulement foulé aux pieds la Foi et l'enseignement de l'Église universelle, et la tradition de tous les siècles, mais qu'ils ont même méprisé les lumières que la raison seule fournit pour établir cette vérité.

En effet, le simple bon sens, sans science, sans érudition, suffit pour montrer combien la prière pour les morts est raisonnable. Qu'on demande à un chrétien ce que devient l'âme au moment de la mort? Lui, qui reconnnaîl un Dieu Juste, qui adore un Dieu Miséricordieux et néanmoins un Dieu ennemi de toute iniquité, incapable par son essence et par sa nature de laisser entrer dans son royaume rien d'infecté par la contagion du péché, il ne placera pas l'âme encore souillée à côté de celle qui est pure, la faiblesse avec le courage, les œuvres de la fragile humanité avec les œuvres chrétiennes. Cependant, il ne sera pas assez injuste pour fermer à jamais l'entrée du ciel à ces âmes, à la vérité encore souillées, mais qui brillèrent par la pureté de la foi, la vivacité de l'espérance et l'ardeur de la charité. Non, il n'enveloppera pas dans un même sort la surprise et la malice, la faiblesse et le crime, l'homme de bien souillé de quelques tâches légères et le scélérat noyé dans son iniquité. L'un sera purifié, et l'autre sera réprouvé. Point de chrétien, tant soit peu sensé, qui ne raisonne ainsi. De là vient que de tous les dogmes de l'Église catholique il n'y en a guère de plus répandu, de plus généralement reconnu, par ses adversaires mêmes, que le dogme du Purgatoire. La connaissance d'un Dieu Juste et Saint a réuni les religions les plus ennemies, les plus opposées dans la croyance d'un Purgatoire, c'est-à-dire d'un lieu où l'âme se purifie entièrement avant de jouir de la récompense éternelle. Mais les prières des Fidèles ont-elles entrée dans ce rigoureux séjour? car c'est là une condition essentiellement requise pour que ces prières soient raisonnables. Laissons encore de côté les preuves de la tradition et des Pères en faveur de cette vérité, et raisonnons. Nos prières portées dans un lieu où règne la justice d'un Dieu offensé, mais en même temps ami des âmes qu'il châtie, mais en même temps disposé à la miséricorde et à la clémence; nos prières, dis-je, seront-elles rejetées si elles sont faites avec ferveur pour le soulagement et la délivrance de ces âmes captives? Ce Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres, de nous aider les uns les autres, de prier les uns pour les autres: ce Dieu qui veut que tous les chrétiens soient liés ensemble par la prière et par les saintes œuvres, comme les membres d'un seul et même corps; ce Dieu qui, au témoignage de l'Écriture, exauce si efficacement les prières des vivants pour d'autres vivants, méprisera-t-il des vœux purs et ardents en faveur de nos frères morts? Non, le Dieu de la Charité ne rejetera pas l'œuvre de la plus grande, de la plus excellente Charité; car c'est encore là un des caractères de la prière pour les morts; les méditations faites jusqu'à ce jour le prouvent suffisamment, et nous dispensent de nous étendre sur ce point. Développons plutôt un instant le second caractère de la dévotion envers les âmes du purgatoire, qui nous la montrera pleine de consolation.

En effet, quelles sont les réflexions que peut et que doit m'inspirer la prière pour les morts? Elle m'apprend que je dois mourir aussi un jour, et elle m'apprend en même temps que je suis immortel. Elle m'avertit que mes frères ne sont plus et qu'ils sont encore; qu'ils ne vivent plus en ce monde, mais qu'ils vivent au-delà du monde. Comme eux, j'ai une âme immortelle, comme eux, j'ai des droits à la jouissance du ciel; quelques jours d'une vie terrestre ne sont que le commencement de mon être. Bientôt les illusions d'un monde fugitif disparaîtront sans retour; des biens solides et permanents doivent en prendre la place. Cette grande vérité s'altère et s'oublie dans le tumulte des passions, dans le tourbillon des affaires; la prière pour les morts me la rappelle: elle me montre tout à la fois ce que je suis, ce que je serai un jour, ce que je serai toujours. Actuellement je prie pour mes frères, un jour ils prieront pour moi. Plus saints que moi, plus puissants que moi, ils prieront avec plus de succès, avec plus d'efficacité que moi; et la faveur dont ils jouiront auprès de Dieu, ils l'emploieront pour moi. Quelle idée consolante! quel motif de prier pour les morts! Ce sont des amis, selon l'expression du Sauveur du monde, qui m'ouvriront les tabernacles éternels. Et sur la terre, ce que je vois faire à l'Église de Dieu pour ses enfants morts dans sa communion, elle le fera un jour pour moi : je jouirai aussi de ses bienfaits, surtout si je m'occupe avec elle de ses membres souffrants. Mes parents et mes amis m'oublieront aussitôt que j'aurai disparu de dessus la terre; ne m'oubliassent-ils pas, bientôt ils disparaîtront eux-mêmes. L'Eglise du Dieu vivant vivra toujours et ne m'oubliera jamais. La mémoire de l'impie périra , mais la mienne subsistera: l'Eglise ne perdra jamais de vue une âme qu'elle a adoptée et qui lui a été fidèle. Mon père et ma mère m'ont abandonné; mais le Seigneur, l'épouse du Seigneur, la sainte Église, m'a recueilli (Ps. 26). Telles sont les réflexions que -nous devons faire en priant pour les morts; et nous devons les considérer comme un motif bien puissant de pratiquer cette dévotion déclarée par l'Esprit de Dieu sainte et salutaire.

Instruction

Jusqu'à présent peut-être nous n'avions regardé la prière pour les morts que comme quelque chose de triste, uniquement propre à nous donner des idées lugubres; et c'était peut-être ce qui nous la faisait négliger. Les réflexions précédentes nous la feront sans doute considérer sous un autre aspect, et nous inspireront la résolution de ne plus négliger cette œuvre de la plus éminente charité, et pour notre prochain et pour nousmêmes.

Prière

O Dieu de bonté, je me joins à la Sainte Eglise, à cette tendre mère, et je Vous implore de concert avec elle pour tous ces enfants chéris que le lieu d'expiation achève de purifier, et auxquels personne ne s'intéresse directement. Rendez, Seigneur, plus efficaces les prières que nous Vous adressons pour ces âmes privées de tout secours: faites-les participer abondamment aux mérites infinis du Sang Précieux de notre Divin Sauveur, Jésus, le Christ, notre Seigneur Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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12 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Treizième jour

Suite des motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

3° Notre propre intérêt

Si les deux motifs que nous avons médités les jours précédents, ne suffisent pas pour nous exciter à travailler à procurer la Gloire de Dieu et la délivrance des âmes souffrantes ; si nous sommes de ces hommes qui n'aiment qu'eux-mêmes, et qui n'ont égard qu'à leur intérêt personnel, ce troisième motif ne nous laissera aucun doute sur les avantages de cette dévotion. En effet, quel intérêt plus grand pour nous que de contribuer à la délivrance d'une âme du Purgatoire ? Quel avantage que de pouvoir dire : Il y a une âme dans le Ciel qui m'est en partie redevable de son bonheur, une âme que j'ai mise en possession de sa béatitude, une âme spécialement engagée à prier pour moi ! Ne peut-on pas compter cet avantage parmi les grâces du Salut, et peut-être parmi les marques de la prédestination ? Si Dieu, par une révélation expresse, me faisait aujourd'hui connaître dans le séjour bienheureux une âme que j'eusse tirée du purgatoire, et qu'il me la désignât en particulier, avec quelle foi ne l'invoquerais-je pas ? Avec quelle confiance n'aurais-je pas recours à elle ? Avec quelle ferveur ne lui recommanderais-je pas mon salut éternel ? Or, il ne tient qu'à nous d'avoir cette consolation : car s'il y a en effet quelqu'une de ces âmes fidèles dont nous ayons avancé le bonheur, quoique nous ne la connaissions pas, elle nous connaît bien; et nous pouvons toujours en espérer du secours, comme d'une âme qui nous est acquise, dont nous avons été en quelque sorte les libérateurs, et qui, par conséquent, ne nous oubliera jamais. Non, elle ne fera certainement pas comme cet officier de Pharaon, qui, dès qu'il fut sorti de sa captivité, ne se souvint plus de Joseph, ni des étroites obligations qu'il lui avait. Il n'est pas nécessaire que nous disions à cette âme glorieuse ce que Joseph dit à cet homme ingrat : « Ame sainte, à qui, tout pécheur que je suis, j'ai pu procurer la liberté et la félicité dont vous jouissez, souvenez-vous de moi dans le lieu de votre repos, et usez envers moi de miséricorde, comme j'en ai usé envers vous : soyez touchée de mon état, comme je l'ai été du vôtre, et engagez Dieu par vos prières à me tirer de l'esclavage de mon péché, comme je l'ai engagé par les miennes à vous tirer du lieu de vos souffrances ». Il serait inutile de lui tenir ce langage, puisqu'étant sainte et bienheureuse, elle est désormais incapable de manquer à aucun devoir.

Mais, d'un autre côté, savons-nous ce qui nous arrivera, si nous n'avons pas ce zèle pour les âmes du Purgatoire ? C'est qu'on nous traitera un jour comme nous aurons traité les autres ; c'est que Dieu permettra qu'on nous abandonne, comme nous aurons abandonné les autres. Vérité si constante, que dans la pensée d'un savant théologien, un chrétien qui n'aurait jamais prié avec l'Église pour les âmes du Purgatoire, par une juste punition de Dieu, serait lui-même incapable de profiter dans le Purgatoire des prières que l'Eglise offrirait pour lui ; et, quoique cette opinion ne soit pas absolument reçue, au moins est-elle plus probable en ce sens que si, par la vertu des prières de l'Eglise, il y a des grâces pour les âmes du Purgatoire, nul n'y doit moins prétendre, ni n'en serait exclu avec plus de raison, que celui qui, pendant sa vie, aura négligé de prier pour les âmes de ses frères. En outre Dieu permettra que nos amis, nos parents, nos survivants les plus chers et les plus intimes ne songent plus à nous, dès qu'ils cesseront de nous voir, et qu'ils nous effacent de leur mémoire, comme nous aurons effacé de nos cœurs ceux qui nous avaient précédé en l'autre monde. Or, quelle perte irréparable pour nous que celle de la reconnaissance infinie des âmes dont nous aurions accéléré le bonheur par l'application de nos mérites ! Oui ! reconnaissance infinie, puisqu'elle serait en quelque sorte proportionnée au bien immense que nous leur aurions procuré. Jouir plus tôt d'un Dieu; cet avantage se peut-il comprendre ou exprimer ? Et l'âme qui nous en serait redevable abandonnerait-elle la nôtre à la merci des dangers sans nombre dont nous sommes sans cesse menacés ? Oh ! Comme elle veillerait sur nous du haut des Cieux, comme elle s'empresserait de présenter nos vœux et nos prières devant le trône de l'Éternel ! Comme elle solliciterait en notre faveur Ses grâces les plus abondantes et les plus précieuses ! Contribuer de tout son pouvoir à la prompte transmigration des âmes du lieu de leur exil dans la cité permanente du Roi des Cieux, c'est donc travailler pour ses propres intérêts, opérer efficacement son Salut, l'assurer même, autant qu'il est possible. Donnez et il vous sera donné, dit Jésus-Christ ; ainsi, si vous donnez vos soins à ces pauvres âmes, la Divine Providence prendra soin de vous ; si vous les négligez, on vous négligera. C'est ce que l'on voit tous les jours : Dieu, par un juste Jugement, permet qu'on oublie ceux qui ont oublié les âmes des défunts. L'Ecrivain Sacré a donc raison de dire : « C'est une sainte et salutaire pensée que de prier pour les morts ».

Instruction

Si nous sommes encore trop imparfaits, trop charnels en quelque sorte, pour que les deux premiers motifs fassent impression sur nous, ce troisième nous fera sans doute réfléchir. La prière pour les morts est sainte et salutaire ! Ces deux qualités nous prouvent les avantages de tous genres attachés à la dévotion pour les âmes du Purgatoire : nous ne serons donc pas assez ennemis de nous-mêmes pour la négliger plus longtemps.

Prière

O Dieu Tout Puissant ! Vous avez daigné permettre, dans Votre infinie Bonté, que les œuvres de Miséricorde méritent, à ceux qui les exercent, les grâces les plus abondantes : mille actions de grâces Vous soient rendues de nous avoir donné un moyen si salutaire de travailler à notre Salut, en nous intéressant aux âmes du Purgatoire. Accordez-nous d'être fidèles à pratiquer cette dévotion, ne doutant pas qu'elle ne nous soit très profitable. Par les mérites de Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

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11 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Douzième jour

Motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

2° L'intérêt de ces âmes

On ne peut se figurer une misère pareille à celle d'une âme qui, d'une part, souffre des maux dont notre imagination ne pourrait se former la plus petite idée, des maux qui du Purgatoire lui feraient un enfer, si l'espérance ne la soutenait; et qui, d'autre part, est dans une entière impuissance de s'en délivrer, et même de se procurer le moindre soulagement. Tel est l'état des âmes du purgatoire : en existe-t-il de plus digne de compassion ? Aussi il se rencontrerait difficilement un cœur assez dur pour n'en être pas touché, s'il le comprenait ou si seulement il voulait y réfléchir. En effet, quelle impression n'éprouveriez-vous pas, si Dieu faisait paraître devant vous une de ces âmes affligées, et que vous fussiez témoin de leurs tourments ? si vous entendiez leurs gémissements et leurs plaintes, et si, du fond de leurs cachots, elles poussaient jusqu'à vous ce cri lamentable: « Miseremini mei !!! » Ayez pitié de moi !!! » Il est certain que plus une personne est pauvre, plus nous sommes obligés de la secourir. Or, qui est plus pauvre que celui qui n'a rien, qui doit beaucoup, et qui n'a aucun moyen de travailler, de gagner ou de demander; et qui cependant doit satisfaire jusqu'au dernier denier, en souffrant des tourments inexprimables jusqu'à ce qu'il ait satisfait. Méditons un instant cet état extrême de misère et de pauvreté, et nous aurons une idée de l'état de délaissement des âmes du Purgatoire et du besoin extrême qu'elles ont qu'on vienne à leur secours. Nous comprendrons aussi pourquoi Saint Thomas enseigne que les prières offertes pour les morts sont mieux reçues que celles que l'on fait pour les vivants, parce qu'ils ne peuvent s'aider.

Il y a une obligation étroite, et la Loi de Dieu le commande, d'assister ceux qui sont dans la dernière nécessité. Cette Loi est générale, et s'étend sur les personnes étrangères et inconnues : mais il y en a dans les flammes purifiantes qui sont de notre connaissance, envers lesquelles nous avons peut-être des obligations, ou qui ne sont dans ces flammes qu'à cause de nous : il y a de nos amis, de nos parents, des frères, des pères et des mères qui se voient au milieu des tourments, délaissés de ceux qui leur doivent leur existence, leur fortune, etc.; quelle douleur pour eux, parmi de si grandes peines, de ne recevoir aucun secours de tant de personnes que les liens formés par la parenté ou l'amitié leur faisaient considérer comme d'autres eux-mêmes ? Voyez quelle différence entre la conduite que nous tenons à leur égard depuis leur mort, et celle que nous tenions de leur vivant : au moindre petit mal qu'ils éprouvaient nous travaillions à les soulager ; aucune peine ne nous coûtait : si nous avions vu une étincelle les atteindre, nous eussions aussitôt volé pour l'éteindre : si la maladie violente qui a tranché leurs jours eût dégénéré en une longue infirmité, s'ils languissaient encore sur leur lit de douleur, oserions-nous leur refuser quelques veilles, quelques assiduités ? Et maintenant, misérables et aveugles que nous sommes, nous les abandonnons, malgré la facilité de les secourir, dans des supplices qui ne se comprennent point ! Partout si une maison brûle on y court de tous côtés ; on voit une agitation générale, et cela pour empêcher que du bois, que des meubles ne brûlent ; et des âmes créées à l'image de Dieu, et des personnes pour qui nous devons avoir la plus grande considération, elles ont beau crier, appeler au secours, l'on ne fait rien pour elles ; on les oublie, on les néglige, quoiqu'on soit convaincu qu'elles peuvent avoir le plus grand besoin d'être secourues !!!

Faites à autrui ce que vous voudriez qu'on vous fit. Or, réfléchissez un instant et supposez-vous mort en état de grâce : le souverain juge a trouvé votre conscience exempte ou purifiée de tout délit assez grave pour vous faire encourir son indignation ; mais d'anciennes fautes trop légèrement expiées, une vie un peu sensuelle, des passions encore vives, plusieurs omissions inexcusables, etc., vous empêchent de posséder l'héritage céleste, d'ici à un terme connu de Dieu seul, et peut-être éloigné. Vous voilà donc réduit à une captivité extrêmement douloureuse, vos pensées se portent vers la terre, où bientôt votre souvenir sera entièrement effacé. Vous y voyez tous les hommes remplis d'eux-mêmes, et occupés du présent, comme s'il n'y avait point d'avenir. Oh ! si vous le pouviez, que ne feriez-vous pas pour intéresser leur insensibilité, pour toucher leur cœur, pour solliciter des prières, des bonnes œuvres propres à soulager vos maux ? Vous sentiriez alors tout le prix de cette Divine Charité qui est l'âme du Christianisme, l'espoir des malheureux, la ressource et le lien des deux mondes. Eh bien ! Cette Charité admirable que vous ne cesseriez d'implorer dans la cruelle extrémité où il est à propos de vous contempler vous-même d'avance, cette Charité si sainte, si active, si compatissante, ne vous parle-t-elle pas au fond du cœur pour tant d'âmes souffrantes dont vous pouvez, à certains égards, être le sauveur ? Dieu Lui-même ne vous dit-il pas : « Ce que vous ferez au moindre des miens, je le réputerai fait à moi-même ? » Ne parlons plus de parents, d'amis, etc. ; oublions, s'il se peut, tous les égards humains, tous les intérêts de la chair et du sang ; ne voyons ici que Dieu qui nous presse, nous sollicite, et veut être l'objet de la Charité qu'Il nous inspire. Secourons ses enfants, ses élus qui n'ont plus d'autre ressource que nos mérites qui, unis à ceux de Jésus-Christ, sont tout-puissants auprès de Dieu pour la délivrance des âmes du Purgatoire. Notre Divin Sauveur ne promet-il pas le bonheur éternel à ceux qui nourrissent ceux qui ont faim, vêtissent ceux qui sont nus ? Et pourquoi ? parce que les services qu'on rend aux pauvres, aux malheureux, c'est à Jésus-Christ qu'on les rend. Or, si ce Dieu de bonté daigne se substituer à nos frères souffrants en cette vie ; à plus forte raison se substitue-t-il à ceux qui souffrent dans l'autre, et qui sont même les principaux membres de Son Corps mystique. Tous les autres motifs, quelque justes, quelque beaux, quelqu'importants qu'ils nous semblent, ne sont-ils pas moins forts que celui-ci ? Eh ! que sommes-nous donc, s'il ne détermine pas nos volontés à faire les plus grands efforts pour le soulagement de tant de justes, dans lesquels nous savons que Jésus-Christ souffre, en nous laissant le pouvoir de le soulager ?

Instruction

Habituons-nous à voir Jésus-Christ dans chaque membre de l'église souffrante. Que ne doit pas produire en nous cette pensée : « Je peux soulager Jésus-Christ souffrant !!!... » Elle réveillera sans doute notre Foi, et nous fera prendre la résolution de ne négliger aucun moyen de secourir les âmes du purgatoire, qui peuvent être soulagées et délivrées par nous avant le terme fixé par Dieu.

Prière

Oui, Seigneur, c'est Vous-même que j'aurai intention de secourir en secourant les âmes du Purgatoire : je Vous demande la grâce de ne perdre jamais de vue cette pensée qui redouble mon zèle et mon empressement à soulager mes frères souffrants. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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11 novembre 2012

Neuvaine pour le soulagement des âmes du Purgatoire

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Neuvaine pour le soulagement des âmes du Purgatoire

D'après saint Alphonse de Liguori

 

Premier jour

 

Considération

Les peines que souffrent ces âmes bénies sont très-nombreuses; mais la plus grande de toutes est la pensée qu'elles ont été la cause elles-mêmes des souffrances qu'elles endurent par les péchés qu'elles ont commis pendant leur vie.

Prière

O Jésus, mon Sauveur, que j'ai souvent mérité l'enfer! qu'elle peine serait maintenant la mienne si j'étais déjà damné, avec la pensée que j'aurais opéré moi-même à ma propre damnation? Je Vous remercie pour la patience que Vous avez eue envers moi. Mon Dieu, parce que Vous êtes d'une Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses, et je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de Vous offenser; donnez-moi la sainte persévérance, ayez pitié de moi: ayez aussi pitié des âmes bénies qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Deuxième jour

 

Considération

L'autre peine qui afflige beaucoup ces âmes bénies, c'est la vue du temps qu'elles ont perdu pendant la vie, temps par lequel elles pouvaient acquérir beaucoup de mérites pour le Paradis; tandis qu'elles ne peuvent plus remédier à cette perte, parce qu'avec le temps de la vie a fini le temps de mériter.

Prière

Ah! que je suis misérable Seigneur, moi qui vis depuis tant d'années sur cette terre, et qui ne mérite que l'enfer! je Vous remercie de ce que vous me donnez encore du temps pour remédier au mal que j'ai fait. Je m'en repens, ô mon Dieu qui êtes si bon, de Vous avoir déplu; donnez-moi Votre secours, afin que j'emploie le temps qui me reste à vivre uniquement à Vous servir et à Vous aimer: ayez pitié de moi, et ayez aussi pitié des âmes saintes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Troisième jour

 

Considération

Une autre grande peine tourmente ces âmes bénies, et cette peine est la vue épouvantable de leurs péchés, dont elles payent leur dette. Durant la vie présente, on ne connaît point toute la noirceur du péché; mais on la comprend bien dans l'autre vie, et c'est là une des plus grandes peines dont souffrent les âmes du Purgatoire.

Prière

O mon Dieu, parce que Vous êtes d'une Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses, et je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées : donnez-moi la sainte persévérance, ayez pitié de moi, ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. Et vous, ô Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Quatrième jour

 

Considération

La peine qui afflige encore plus ces âmes, épouses de Jésus-Christ, est de penser que les péchés qu'elles ont commis durant leur vie ont déplu à Dieu, qu'elles aiment tant. Il y a eu quelques pénitents, même sur la terre, qui sont morts de douleur en pensant qu'ils avaient offensés un Dieu si bon. Les âmes du Purgatoire savent bien mieux que nous combien Dieu est aimable, et elles l'aiment de toutes leurs forces; c'est pourquoi, lorsqu'elles pensent qu'elles l'ont offensé durant leur vie, elles en éprouvent une douleur qui surpasse toute autre douleur.

Prière

O mon Dieu, parce que Vous êtes infiniment Bon, je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées: donnez-moi la sainte persévérance, et ayez pitié de moi : ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire et qui vous aiment de tout leur cœur. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Cinquième jour

 

Considération

Une autre grande grande peine, que souffrent ces âmes bénies, est de demeurer dans ce feu pour y souffrir, sans savoir quand finiront leurs tourments. Elles savent très-bien qu'elles en seront délivrées un jour, mais l'incertitude où elles sont de ce jour, qui doit terminer leurs douleurs, est pour elles un grand tourment.

Prière

Malheur à moi, Seigneur, si Vous m'aviez envoyé en enfer, dans cette cruelle prison d'où je serais sûr de ne jamais sortir. Je Vous aime par dessus toutes choses, ô Bonté infinie, et je me repens de tout mon cœur de Vous avoir offensé. Je Vous promets de plutôt mourir que de retomber dans mes fautes : donnez-moi la sainte persévérance; ayez pitié de moi; ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Sixième jour

 

Considération

Les âmes bénies sont bien consolées par le souvenir de la Passion de Jésus-Christ et du très Saint Sacrement de l'Autel, parce qu'elles ont acquis le Salut par la Passion, et qu'elles ont reçu, et qu'elles reçoivent encore une foule de grâces par la Communion, et par le Sacrifice de la Messe; mais autant cette consolation est grande, autant elles sont tourmentées par la pensée d'avoir été ingrates durant leur vie pour les bienfaits de l'Amour de Jésus-Christ.

Prière

O mon Dieu, Vous êtes mort aussi pour moi, et Vous Vous êtes donné si souvent à moi par la Sainte Communion; et moi, je Vous ai toujours payé en retour par mon ingratitude! Mais maintenant je Vous aime par-dessus toutes choses, ô mon Souverain Bien! Et je me repens par-dessus toutes choses de Vous avoir offensé. Je Vous promets de mourir plutôt que de Vous déplaire. Donnez-moi la sainte persévérance: ayez pitié de moi; ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Septième jour

 

Considération

Ce qui augmente les peines de ces âmes bénies, c'est le souvenir des bienfaits qu'elles ont reçus de Dieu: comme d'avoir été rendues chrétiennes, d'être nées dans des pays catholiques; d'avoir été attendues à la pénitence, et d'avoir reçu le pardon de leurs péchés; oui, sans doute, parce que tous ces dons leur font mieux reconnaître leur propre ingratitude.

Prière

Qui donc a été plus ingrat que moi, Seigneur? Vous m'avez attendu avec tant de patience, Vous m'avez pardonné souvent avec tant d'amour, et moi, après tant de promesses, j'ai recommencé à Vous offenser: ah! Ne m'envoyez point en enfer; je veux Vous aimer, et ce n'est point en ce lieu que l'on Vous aime. Je me repens, ô Bonté infinie, de Vous avoir offensé, je Vous promets de mourir plutôt que de Vous offenser à nouveau. Donnez-moi la sainte persévérance; ayez pitié de moi; ayez aussi pitié des saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgatoire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu secourez-les par Vos puissantes prières.

 

Huitième jour

 

Considération: En outre, une peine extrêmement amère pour ces âmes bénies, c'est de penser que lorsqu'elles vivaient. Dieu leur a prodigué tant de Miséricordes particulières qu'il n'a point accordées aux autres; et que, par leurs péchés, elles l'ont contraint à les condamner à l'enfer, quoiqu'il ait voulu leur pardonner et les sauver ensuite par un pur effet de sa miséricorde.

Prière

Me voici, ô mon Dieu, je suis un de ces ingrats qui, après avoir reçu tant de grâces de Vous, ai méprisé Votre Amour, et Vous ai contraint a me condamner à l'enfer. O Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses et je me repens de toute mon âme de Vous avoir offensé; je Vous promets de mourir plutôt que de Vous offenser; donnez-moi la sainte persévérance: ayez pitié de moi; ayez aussi pitié de ces saintes âmes qui brûlent dans le feu du Purgaroire. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières.

Notre Père, je Vous salue Marie

 

Neuvième jour

 

Considération

En un mot, toutes les peines que souffrent les âmes bénies: le feu, l'ennui, l'obscurité, l'incertitude du moment où elles seront délivrées de cette prison, ces peines sont grandes; mais la plus forte douleur de ces saintes épouses est d'être loin de leur époux et privées de le voir.

Prière

O mon Dieu, comment ai-je pu vivre tant d'années loin de Vous, et privé de Votre Grâce! O Bonté infinie, je Vous aime par-dessus toutes choses, et je suis marri de tout mon cœur de Vous avoir offensé; je Vous promets de mourir plutôt que de retomber dans mes fautes passées: donnez-moi la sainte persévérance, et ne permettez pas que je puisse retomber dans Votre disgrâce. Je Vous prie d'avoir pitié des saintes âmes qui souffrent dans le Purgatoire: allégez leurs peines et abrégez le temps de leur exil en les appelant bientôt au bonheur de Vous aimer Face à face dans le Paradis. O Marie, Sainte Mère de mon Dieu, secourez-les par Vos puissantes prières, et priez encore pour nous, qui sommes dans le danger continuel de nous damner.

Notre Père, je Vous salue Marie

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11 novembre 2012

Le De Profundis paraphrasé

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Le De Profundis paraphrasé

 

Ce psaume est souvent récité pour les morts, cette paraphrase apprendra à en bien pénétrer le sens

 

Psaume 129

 

Des profondeurs je crie vers Vous, Seigneur, écoutez mon appel.

 

Du profond abîme de mes misères et des péchés où je suis plongé, j'élève mes cris vers Vous, ô mon Dieu! Que peut une âme affligée, si ce n'est de Vous faire entendre les soupirs de son cœur, et d'implorer le secours de vos grâces?

Que votre oreille se fasse attentive au cri de ma prière.

 

Prêtez enfin une oreille à la voix de mes gémissements, ô Dieu de Bonté! refuseriez-Vous d'exaucer une humble prière qui part d'un cœur contrit et brisé de douleur?

 

Si Vous retenez les fautes, Seigneur, Seigneur, qui subsistera?

 

Je sais, ô Dieu infiniment Saint, que si Vous pesez mes iniquités dans la rigoureuse balance de Votre Justice, Vous ne jetterez sur moi que des yeux d'indignation et de colère, aussi est-ce Votre Clémence que je réclame. Hélas! si Vous ne considérez que les droits de cette Justice, qui est-ce qui pourra subsister devant Vous et soutenir Vos regards?

 

Mais près de Vous se trouve le pardon, pour que l'homme Vous craigne.

 

Vous êtes la Bonté par essence, ô mon Dieu! Votre Clémence marche toujours devant Votre Justice : Vous Vous êtes fait une Loi digne de Votre Tendresse, de faire grâce à ceux qui reviennent à Vous dans la sincérité de leur cœur.

 

J'espère le Seigneur de toute mon âme; je l'espère et j'attends Sa Parole.

 

C'est cette consolante promesse qui me rassure dans mes craintes et mes justes alarmes. A cette douce pensée, l'espérance renaît dans mon âme, et, en calmant mes agitations, elle semble me retirer de la profondeur de l'abîme où j'étais plongé, et où je me croyais sans ressource.

 

Mon âme attend le Seigneur, plus qu'un veilleur ne guette l'aurore. Plus qu'un veilleur ne guette l'aurore, attends le Seigneur, ô Israël.

 

O Israël! ô peuple chéri! établissez les fondements de votre espérance dans le Seigneur votre Dieu; que les premiers rayons de l'aurore vous annoncent Ses Miséricordes, et que jusqu'aux ombres de la nuit vous ne cessiez d'élever vos soupirs et vos vœux vers ce Dieu de Bonté, toujours plus prêt à exaucer vos prières, que vous n'êtes empressé de les Lui offrir.

 

Oui, près du Seigneur est l'amour, près de Lui abonde le rachat.

 

En vain, ô mon Dieu, adresserions-nous nos prières à des hommes mortels; en vain chercherions-nous un adoucissement à nos peines dans les bras de chair; c'est dans Vous seul que nous trouverons la Miséricorde et la compassion. Vous devez être un jour notre Juge, mais à présent Vous voulez bien encore être notre Rédempteur, et nous préparer une rédemption d'autant plus abondante, que nos misères ont été plus profondes.

 

C'est Lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes.

 

Oui, quelque grand que soit l'abîme de vos misères, quelque profond que puisse être l'abîme de vos iniquités, ô Israël! recourez au Dieu de vos pères: Il soulagera vos peines, Il pardonnera vos péchés, et vous éprouverez que, comme dans vous se trouvait une abondance de crimes, dans le Seigneur votre Dieu s'est trouvée une surabondance de grâces.

 

Gloire au Père, et au Fils et au Saint Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles et les siècles. Amen.

 

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10 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Onzième jour

Motifs qui doivent vous engager à secourir les âmes du purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

1° L'intérêt de Dieu

Entre les motifs nombreux que la raison et la religion fournissent à l'envi pour prouver la nécessité, l'importance et les avantages de la dévotion pour les âmes du Purgatoire, il n'en est certainement pas de plus propre à faire impression sur des cœurs Chrétiens, que celui que nous allons méditer aujourd'hui. En effet, l'intérêt de Dieu ! Réfléchissons, un instant sur le sens de ces mots : l'intérêt de Dieu ! C'est-à-dire : il s'agit de procurer à Dieu un accroissement de gloire, et peut-être un des plus grands qu'il puisse recevoir. En faut-il davantage pour nous faire embrasser avec ardeur cette dévotion ?.... Nous sommes heureux de pouvoir prendre pour guide sur ce sujet le grand orateur, Bourdaloue, qui développe ce point avec la solidité et la profondeur qui le caractérisent. Négliger les âmes du purgatoire, c'est n'avoir nul zèle pour Dieu, qui, trouvant sa gloire dans la délivrance de ces âmes justes, veut se la procurer par nous, membres de son Eglise militante, et il a droit de s'en prendre à nous, quand il en est frustré. Nous avons quelquefois, il est vrai, du zèle pour Dieu; mais notre ignorance, aussi grossière qu'inexcusable dans les choses de Dieu, fait que nous n'appliquons pas ce zèle aux véritables sujets où l'intérêt de Dieu est engagé. Or, pour concevoir jusqu'à quel point il est engagé relativement aux âmes du Purgatoire, écoutons le célèbre Pierre de Blois, qui, fondé sur la plus solide théologie, nous enseigne que la dévotion pour le soulagement des âmes du Purgatoire et pour leur délivrance, est une espèce de zèle qui, par rapport à son objet, ne le cède pas à celui de la conversion des païens et le surpasse même en quelque sorte. Pourquoi ? parce que les âmes du Purgatoire étant des âmes saintes et prédestinées, des âmes confirmées en grâces, elles sont incomparablement plus nobles devant Dieu que celles des païens, elles sont pins aimées et plus chéries de Dieu que celles des païens, elles sont actuellement dans un état bien plus propre à glorifier Dieu que celles des païens. Jésus-Christ lui-même a voulu nous servir de modèle et nous a donné dans sa personne l'idée de cette dévotion ou de ce zèle pour les âmes du purgatoire : ce fut lorsqu'il descendit aux enfers, c'est-à-dire, dans cette prison, où, selon l'Écriture, les âmes des anciens Patriarches étaient retenues; il les y consola par sa présence et les en tira par sa puissance. Aussi saint Pierre ne nous parle de cette descente aux enfers que comme d'une mission divine qu'y fit le Sauveur du monde : Jésus-Christ, dit-il, alla prêcher aux esprits qui étaient retenus en prison. Il ne tient qu'à nous d'imiter ainsi Jésus-Christ, nous pouvons, sans descendre dans ces prisons souterraines, délivrer des âmes aussi parfaites et aussi saintes ; et, en le faisant comme lui, en vue de la gloire qui doit en revenir à Dieu, de quelque condition que nous soyons, nous participons à cet esprit apostolique dont il a été la source.

Mais voici une pensée de l'abbé Rupert encore plus touchante. L'on sait que les âmes, qui souffrent dans le Purgatoire, y sont dans un état de violence, parce qu'elles y sont privées de la vue de Dieu ; la chose est évidente ; mais a-t-on jamais réfléchi que le purgatoire fût un état de violence pour Dieu même ? cette pensée nous étonne peut-être ; du moins l'intérêt de Dieu ne nous permet pas de la considérer avec indifférence: méditons-la avec attention. En quoi consiste cet état de violence par rapport à Dieu ? Le voici : c'est que dans le Purgatoire Dieu voit des âmes qu'Il aime d'un Amour sincère, d'un Amour tendre et Paternel, et auxquelles néanmoins Il ne peut faire aucun bien ; des âmes remplies de mérite, de sainteté, de vertu, et qu'il ne peut toutefois encore récompenser ; des âmes qui sont ses élues et ses épouses, et qu'il est forcé de frapper et de punir. Est-il rien de plus opposé aux inclinations d'un Dieu si miséricordieux et si charitable ? Or, nous pouvons faire cesser cette violence en délivrant ces âmes de leur prison, et en leur ouvrant par nos prières le Ciel qui leur est fermé. C'est là qu'elles se réuniront à Dieu; c'est là que Son Amour pour elles agira dans toute son étendue. Tandis qu'elles sont dans le Purgatoire, cet Amour de Dieu est comme un torrent de délices prêt à les inonder, mais arrêté par l'obstacle d'un péché dont la dette n'est pas encore acquittée. Que ferons-nous ? Nous lèverons l'obstacle en satisfaisant pour elles. Car Dieu s'est mis dans une espèce d'impuissance de leur faire du bien, puisque dans l'ordre surnaturel, il n'a que deux sortes de biens : les biens de la grâce et les biens de la gloire. Or, du moment que ces âmes prédestinées sont sorties de ce monde, il n'y a plus de grâce pour elles, parce qu'elles ne sont plus en état de mériter ; et Il ne peut pas encore leur donner la Gloire, parce qu'elles ne sont pas suffisamment épurées pour la posséder. La Bonté Divine cependant ne les a pas abandonnées : elle s'est lié les mains, mais elle nous a donné le pouvoir de les lui délier en intercédant, en satisfaisant pour elles. Dieu semble nous dire : c'est par vous que ces âmes affligées recevront du soulagement dans leurs souffrances ; c'est par vous que, malgré les lois de Ma Justice rigoureuse, elles éprouveront les effets de Ma Miséricorde. Ainsi quand, usant de ce pouvoir, nous délivrons par nos prières une de ces âmes, non-seulement nous procurons à Dieu une gloire très pure, mais nous Lui donnons une joie très sensible; non-seulement nous faisons triompher Sa Bonté, mais nous nous conformons aux dispositions secrètes de Sa Justice, puisque la Justice que Dieu exerce envers les âmes du Purgatoire n'est, pour ainsi dire, qu'une Justice forcée, une justice aisée à fléchir, et qui ne demande qu'un intercesseur pour l'apaiser. Dieu seul, s'écrie Boudon, dans son excellent opuscule intitulé, la Gloire de la Sainte Trinité dans les âmes du Purgatoire, Dieu seul, l'intérêt de Dieu seul, de sa gloire, c'est le grand motif qui doit nous presser de soulager les âmes du Purgatoire. Quel moyen en effet plus propre à procurer Sa gloire, puisque leur délivrance les met dans le Ciel, où Dieu est parfaitement connu, aimé et glorifie. C'est donc contribuer de la manière la plus parfaite à Sa plus grande Gloire que de coopérer à la délivrance des âmes du Purgatoire, pour les faire entrer dans le Paradis.

Instruction

Que toutes les personnes zélées pour la gloire de Dieu, c'est-à-dire que tous les vrais Chrétiens fassent réflexion sur cette vérité ; et si une Sainte Thérèse et d'autres Saints ont protesté qu'ils auraient voulu souffrir tous les tourments imaginables pour un seul degré de la Gloire de Dieu, que ne doit-on pas faire, que ne doit-on pas souffrir pour la délivrance des âmes qui sont dans les flammes purifiantes ? puisque c'est la voie pour Lui en faire rendre des millions de degrés ; et cela non pour un moment, mais pour toute l'éternité.

Prière

Tout à Votre plus grande Gloire, ô mon Dieu, telle sera toujours ma devise, et puisque je suis convaincu que c'est travailler efficacement à procurer cette Gloire que de secourir les âmes du Purgatoire, je Vous demande, ô Dieu Miséricordieux, la grâce de m'intéresser toute ma vie à ces âmes, afin qu'elles Vous glorifient et qu'elles m'aident à Vous glorifier éternellement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

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9 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Dixième jour

La pensée du purgatoire doit nous inspirer plus de consolation que d'appréhension

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Après avoir médité les jours précédents sur l'état de souffrance et les diverses peines des âmes du purgatoire, pour nous former une juste idée de cette portion de l'Église de Jésus-Christ, méditons aujourd'hui les réflexions de Saint François de Sales, dont l'opinion était que de la pensée du Purgatoire nous pouvions tirer plus de consolation que d'appréhension. La plupart de ceux, disait-il, qui craignent tant le purgatoire, le font en vue de leur intérêt et de l'amour qu'ils ont pour eux-mêmes, plus que pour l'intérêt de Dieu. Il est vrai que les tourments en sont si grands, que les plus extrêmes douleurs de cette vie n'y peuvent être comparées; mais aussi les satisfactions intérieures y sont telles, qu'il n'y a point de prospérité ni de contentement sur la terre qui les puissent égaler, quoiqu'elles soient encore infiniment inférieures aux délices du paradis : car, autres sont les biens que Dieu donne pour la consolation des captifs, dit saint Augustin; autres ceux qu'il a réservés pour faire la félicité de ses enfants.

Les âmes dans le purgatoire sont dans une continuelle union avec Dieu. 2. Elles y sont parfaitement soumises à sa volonté, ou, pour mieux dire, leur volonté est tellement transformée en celle de Dieu, qu'elles ne peuvent vouloir que ce que Dieu veut, en sorte que, si le paradis leur était ouvert, elles se précipiteraient en enfer plutôt que de paraître devant Dieu avec les souillures qu'elles voient encore en elles. 3. Elles s'y purifient volontairement et amoureusement, parce que tel est le bon plaisir divin. 4. Elles veulent y être en la façon qu'il plaît à Dieu et pour autant de temps qu'il lui plaira. 5. Elles sont impeccables, et ne peuvent avoir le moindre mouvement d'impatience, ni commettre la moindre imperfection. 6. Elles aiment Dieu plus qu'elles-mêmes et que toutes choses, d'un amour accompli, pur et désintéressé. 7. Elles y sont consolées par les Anges. 8. Elles y sont assurées de leur Salut, dans une espérance qui ne peut être confondue dans son attente. 9. Leur amertume très grande est dans une paix très profonde. 10. Si c'est une espèce d'enfer quant à la douleur, c'est un paradis quant à la douceur que répand la Charité dans leur cœur ; charité plus forte que la mort et plus puissante que l'enfer. 11. Heureux état plus désirable que redoutable, puisque ces flammes sont flammes d'amour et de charité ! 12. Redoutables néanmoins, puisqu'elles retardent la fin de toute consommation, qui consiste à voir Dieu et à l'aimer, et, par cette vue et cet amour, le louer et le glorifier dans toute l'étendue de l'éternité.

Si cela est ainsi, me dit-on, pourquoi tant recommander les âmes du purgatoire ? C'est que, reprend Saint François de Sales, malgré ces avantages, l'état de ces âmes est fort douloureux, et vraiment digne de notre compassion ; et d'ailleurs c'est que la gloire qu'elles rendront à Dieu dans le Ciel est retardée. Ces deux motifs doivent nous engager à leur procurer une prompte délivrance par nos prières, nos jeûnes, nos aumônes et toutes sortes de bonnes œuvres, mais particulièrement par l'offrande du Sacrifice de la Sainte Messe. Ainsi, d'une part, lorsqu'on réfléchit sur les tourments divers, sur les intolérables supplices du purgatoire, on y découvre bien des rapports avec l'affreuse demeure des réprouvés ; souffrances, privation, éloignement de l'Être infiniment parfait, infiniment aimable, c'est-à-dire la peine du dam, n'en est-ce pas assez pour se tracer l'image trop sensible du plus grand des maux ? N'est-on pas forcé de reconnaître tous les caractères d'un enfer passager ? D'autre part, en considérant la manière paisible dont ces âmes saintes se sentent purifier de plus en plus par les souffrances; la sérénité inaltérable, l'inexprimable douceur de leur acquiescement à la volonté suprême, les bénédictions continuelles qu'elles donnent aux coups les plus rigoureux de la main adorable dont la pesanteur les accable : en remarquant surtout leur charité consommée, peut-on s'y méprendre et ne pas voir qu'il n'y a en ce lieu que des élus, des prédestinés, les vrais amis du bon Dieu, ses enfants, les héritiers de son royaume, et bientôt, si nous le voulons, les heureux possesseurs de son essence et de toute sa gloire ? Ne semble-t il pas même que déjà ces âmes goûtent le repos éternel, tant elles sont calmes au milieu des flammes expiatrices ? si elles ne contemplent pas encore face à face le Saint des Saints, du moins la visite, la société de Ses Anges, les consolations admirables qu'elles en reçoivent, enfin la certitude de leur future félicité, les animent, les soutiennent, les établissent dans une paix profonde. Cependant, quelqu'assurées qu'elles soient de plaire au Seigneur et d'en jouir à jamais, leur douleur actuelle est extrême; et ne perdons pas de vue que nous pouvons les secourir, les soulager, abréger le temps de leur prison, et même les en délivrer.

Ces vérités sont sanctionnées par l'Église dans la prière pour les âmes du purgatoire qu'elle a insérée dans le canon de la messe, après la consécration. Le prêtre dit : « Souvenez-Vous aussi, Seigneur, de vos serviteurs et de vos servantes N. N. qui, marqués du sceau de la Foi, ont fini leur vie mortelle, pour s'endormir du sommeil de paix. Nous Vous supplions, Seigneur, de leur accorder par Votre Miséricorde, à eux et à tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, le lieu de rafraîchissement, de Lumière et de Paix, par le même Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il ». Remarquez ces expressions, tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, n'est-ce pas indiquer une des prérogatives du paradis ? Mais en même temps elle demande pour ces âmes le lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix, parce que c'est aussi une espèce d'enfer pour ces âmes, à cause des ardeurs des expiations qu'elles souffrent, des ténèbres où elles sont et des agitations qu'elles éprouvent. Ainsi cette prière de l'Église nous démontre tout à la fois et l'état des âmes dans le purgatoire et le soin qu'à son exemple nous devons avoir de les recommander au Seigneur. Enfin l'exemple de notre Divin Sauveur nous aide à concevoir les vérités que nous avons méditées aujourd'hui. Non-seulement Il était assuré de Sa Gloire, mais Sa Très Sainte Ame en jouissait dès le premier moment de Sa bienheureuse création, et cependant cette jouissance dans sa suprême partie, a-t-elle empêché les peines inouïes de Sa Douloureuse Passion ? De même l'assurance d'aller un jour dans le Ciel donne aux âmes du Purgatoire des consolations indicibles, mais elle n'empêche pourtant pas qu'elles ne souffrent d'une manière inexplicable.

Instruction

La lecture de ce jour doit nous inspirer le désir d'acquérir les dispositions de ces saintes âmes, dans toutes nos tribulations, dans toutes les croix que le bon Dieu nous envoie pour expier nos péchés, pour nous donner occasion de faire notre Purgatoire en ce monde. En priant pour elles, demandons-leur de nous obtenir ces dispositions, afin que nous puissions expier entièrement nos fautes par une résignation parfaite à la Volonté Divine, même dans les circonstances les plus pénibles, et par la pratique de toutes les vertus.

Prière

O Dieu de bonté, qui n'avez pas permis que la mort me surprit dans mon péché, faites qu'en priant pour votre Eglise souffrante, j'apprenne à ne vivre et à ne souffrir que pour Vous : que toujours soumis à Votre Sainte Volonté, je repose aussi en Jésus Christ, dans toutes les tribulations de la vie, afin qu'entièrement purifié à l'heure de la mort, j'aille rejoindre les âmes que j'aurai aidé à délivrer des souffrances du Purgatoire. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

FlamesofMercy

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8 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Neuvième jour

Sur la durée des souffrances du purgatoire et l'oubli des vivants à l'égard des morts

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Qu'il est redoutable, ô mon Dieu, ce feu vengeur et surnaturel allumé dans le Purgatoire pour suppléer à la pénitence que n'ont pas faite les pécheurs convertis, et pour faire expier aux justes les péchés même les plus légers dont ils se sont rendus coupables ! Mais si, revenant sur les méditations précédentes, je jette un coup d'œil sur les regrets que fait éprouver aux âmes du Purgatoire l'abus des grâces sans nombre qu'elles ont reçues, et des moyens de sanctification qui leur ont été prodigués ; si on joint à ce tableau la vue des péchés qu'elles ont commis ou fait commettre ; si on y joint surtout, ô mon Dieu, ce ver rongeur, ce tourment de l'amour qu'elles ont pour vous, et qui leur fait désirer si ardemment de s'unir à Vous, sans pouvoir l'obtenir : quelles souffrances peuvent être comparées à celles d'une âme du Purgatoire ? Il n'en est pas sur la terre, nous disent les Saints Docteurs, et cependant on peut encore y ajouter la longueur du temps que durent ces peines, et l'oubli dont nous nous rendons coupables envers elles.

I. Combien de temps doivent durer les souffrances des âmes du Purgatoire ? C'est le secret de la Divinité. Vous seul, ô mon Dieu, pouvez connaître la juste proportion qu'il doit y avoir entre les dettes que nous avons contractées envers Vous et la ferveur que nous avons mise à les payer. L'enseignement de votre Eglise ne nous apprend rien sur cela ; mais sa conduite toujours sage, toujours dirigée par Vous, a de quoi nous effrayer. Dès les premiers siècles, elle voulait qu'on fit des prières, qu'on chantât des Psaumes, qu'on offrît le Saint Sacrifice de la Messe, le troisième, le neuvième, le quarantième jour; qu'on fit même l'anniversaire et qu'on le répétât plusieurs fois... O vous qui gémissez depuis longtemps dans un lit de douleur, dites-nous s'ils passent vite les moments de souffrance ; dites-nous combien elle paraît longue la nuit qui vous laisse en proie aux gémissements et aux larmes. Il n'est pas jusques au sommeil paisible qu'on voit goûter aux autres qui ne fasse sentir plus vivement la peine d'en être privé On compte les heures, on attend le jour avec impatience, et quand il est arrivé, que de nouveaux genres d'inquiétudes et de tourments semblent se donner rendez-vous autour du malade !... Mille soucis, mille préoccupations l'agitent, les jours lui paraissent des années, et les années des siècles Que sera-ce donc dans le purgatoire, ô mon Dieu ! Où les maux sont si cruels ! Que sera-ce d'y rester plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois, plusieurs années, et même plusieurs siècles ! Or, l'Église permet les anniversaires séculaires, et elle nous fait entendre par-là qu'il y a des pécheurs qui, en compensation des peines de l'enfer qu'ils ont méritées par leurs péchés, feront pénitence dans le Purgatoire pendant plusieurs siècles, et même jusques à la fin du monde. Justice infinie de mon Dieu, que vous êtes redoutable, et que nous sommes aveugles d'y penser si peu ! A quoi pensons-nous donc, et que peut-il y avoir qui soit plus digne de notre attention, qui demande de notre part plus de prévoyance ? Réveillez, Seigneur, toute mon attention sur ces vérités importantes et pratiques ; faites que je les médite pour moi, qui puis encore les mettre à profit, et pour les âmes du Purgatoire que je puis soulager, et que j'ai trop oubliées jusqu'à présent : oubli que je dois me reprocher, pour l'éviter à l'avenir.

II. Les âmes du Purgatoire savent, comme nous et mieux que nous, la facilité que nous avons de les soulager et d'abréger le temps de leurs souffrances ; elles voient de temps en temps des compagnes de leur malheur, qui sont délivrées par les prières des vivants, par le Saint Sacrifice de la Messe, par toutes sortes de bonnes œuvres. Quel redoublement de peines elles doivent éprouver en voyant qu'on les oublie ! Ecoutons le langage que leur prête l'Église dans ses offices : « Ayez pitié de nous, vous qui êtes nos amis, parce que la main redoutable du Tout-Puissant nous a frappés; vous nous avez donné tant de marques d'attachement, d'intérêt et de tendresse pendant la vie, ne vous resterait-il aucun sentiment de compassion après notre mort, dans le moment où nous en aurions plus besoin ?... Ayez pitié de nous, vous qui par vos conseils, vos exemples, vos négligences à veiller sur notre conduite, avez contribué à prolonger nos souffrances dans ce lieu d'expiation !... Ayez pitié de nous, vous qui partagiez nos plus douces jouissances, nos fêtes brillantes, nos repas somptueux, ces plaisirs frivoles, s'ils n'étaient pas criminels, dont nous expions ici les fausses et coupables délices !... Ayez pitié de nous, vous qui habitez nos maisons, qui possédez nos champs ! Pourriez-vous nous oublier, tandis qu'il vous est impossible d'ouvrir les yeux, de faire un pas, d'entretenir une conversation sans que notre nom et nos bienfaits se présentent à vous ?.... Ayez pitié de nous, vous qui avez hérité de notre fortune, et que nous avons spécialement chargés, par des legs et des fondations, de faire acquitter le saint sacrifice de la messe, et de distribuer des aumônes aux pauvres, pour obtenir le repos après lequel nous soupirons! comment ne rougissez-vous pas de nous oublier, de nous refuser une si petite portion des biens que nous vous avons laissés... Ayez pitié de nous, vous qui pleurez encore notre mort, qui nous érigiez des monuments couverts d'éloges fastueux ! Eh! que nous importent aujourd'hui ces vains arrangements de mots, ces monuments de marbre et d'airain ? Ni vos larmes, fruit de la sensibilité, ni vos pompes funèbres, inspirées par l'amour propre, ni vos éloges mensongers, ne peuvent nous être utiles et soulager nos maux : quelques prières ferventes, quelques larmes de pénitence, quelques aumônes versées dans le sein des pauvres, mais principalement le saint sacrifice de la messe que vous feriez offrir pour nous, voilà ce qu'il nous faut, voilà ce qui nous consolerait, voilà ce qui adoucirait nos douleurs, voilà ce qui abrégerait le temps de nos souffrances ». Ai-je pensé, ô mon Dieu ! Que les âmes qui m'adressent un langage si touchant sont celles de mes parents, de mes amis, de mes bienfaiteurs, de ce père et de cette mère qui m'étaient si chers ?.... Ai-je pensé que c'est tel N. ou tel N. morts depuis longtemps peut-être, dont j'habite la maison, dont je possède les biens, et envers lesquels j'use de prescriptions pour me délivrer des obligations qui m'ont été imposées ? Ai-je pensé que c'est l'âme de tel N. mort depuis peu, que j'aimais, que j'aime encore, qui cherche à remuer mon cœur, à réveiller ma foi, à invoquer ma générosité ? Pourrais-je négliger encore les sacrifices qu'ils me demandent ? Non, Seigneur, je ne serai pas insensible à ces tendres reproches....

Résolutions

Je Vous remercie, ô mon Dieu, de m'avoir rappelé des obligations qu'il est si facile de perdre de vue : cette Octave des morts a fait sur moi une vive impression. Pendant le reste de ce mois de Novembre, en m'instruisant de plus en plus sur la Charité envers les morts, je continuerai à offrir mes prières, mes communions, le Saint Sacrifice de la Messe auquel j'assisterai, les indulgences que je gagnerai, et généralement toutes les bonnes œuvres que je ferai, pour le soulagement des âmes du purgatoire. Tous les Lundis je prierai spécialement pour elles. Le premier Lundi de chaque mois surtout, je redoublerai de zèle et de ferveur pour obtenir leur délivrance. J'assisterai au Saint Sacrifice de la Messe à cette intention; je relirai une des méditations propres à me rappeler cet important devoir, et la résolution que je prends de le remplir avec plus de fidélité. J'y trouverai le double avantage que je me suis promis pendant cette Octave, celui de soulager mes frères, et celui de me préserver, du moins en partie, des souffrances que j'éprouverais dans ce séjour de douleur, si je n'avais pas fait une sévère pénitence de mes péchés.

Prière

Bénissez, ô mon Dieu, les saintes et salutaires dispositions que Vous m'inspirez. Et Vous, Vierge Sainte, Mère des affligés, obtenez-moi la grâce de les avoir sans cesse devant les yeux. Mon bon Ange gardien, donnez-moi de temps en temps quelques-uns de ces avertissements intérieurs qui sont si intimes, si touchants, si efficaces quand on s'y rend attentif. Mon Saint Patron, Saints et Saintes du paradis, veillez sur nous, priez pour nous, afin que nous profitions de vos leçons et de vos exemples. Ames souffrantes dans le Purgatoire, qui pouvez obtenir pour nous de nouvelles grâces et de nouvelles faveurs, quoique vos prières soient devenues sans mérite et sans force pour vous, priez pour nous au milieu de vos peines; nous travaillerons sans relâche à les abréger, et à vous ouvrir les portes du ciel où nous avons la confiance que vous nous restituerez au centuple tout ce que nous aurons fait pour vous. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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7 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Huitième jour

Sur la peine qu'on endure dans le purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Le péché souille l'âme qui le commande, et le corps qui l'exécute. Il doit donc être puni dans l'âme et dans le corps, et c'est là, ô mon Dieu, ce qui s'accomplit par Votre Justice dans le Purgatoire. L'âme spirituelle souffrira, par un effet de Votre Puissance infinie, des peines sensibles, pour expier les fautes qu'elle aura commises dans les sens qui lui auront servi d'organes . « Celui dont les œuvres auront été imparfaites sera sauvé, dit le grand Apôtre; mais il sera sauvé comme par le feu ». Et les Pères de l'Église, interprétant ce passage, entendent par ce feu celui qui purifie les justes dans le Purgatoire, et nous enseignent que les tourments qu'on y endure surpassent tout ce qu'on peut souffrir de plus rigoureux ici-bas. Je vais, Seigneur, descendre par la Foi dans ces brasiers ardents, où mes amis et mes parents gémissent peut-être, afin de compatir aux souffrances de ceux qui les habitent, et de concevoir l'horreur que je dois avoir pour le péché qui vous a contraint de les créer.

I. Le feu de ce monde, ô mon Dieu, a été allumé par Votre Miséricorde afin de servir à nos besoins, et cependant nous le regardons, avec raison, comme le plus rigoureux de tous les supplices. Quelle doit donc être la rigueur du feu allumé par Votre Justice, afin de punir nos offenses et de réparer l'injure faite à Votre grandeur infinie, par le péché ? Oui, ce feu surnaturel aura des qualités bien différentes de celui que nous voyons sur la terre. Ce sera un feu qui agira sous Votre Divine influence, et qui participera en quelque sorte de Votre Puissance, de Votre Justice, de Votre Sainteté. La violence de la douleur nous empêche quelquefois de la sentir dans toute son étendue, parce qu'elle nous fait perdre la connaissance ; un feu ardent se détruit bientôt lui-même, et il ne lui faut pas longtemps pour ôter à ceux qu'il consume le sentiment et la vie ; mais il n'en sera pas ainsi de celui du Purgatoire : ce feu participera de Votre Puissance, il ne se consumera point lui-même. Son activité est toujours égale, et le sentiment de la douleur qu'il produit ne s'affaiblit point en se prolongeant. Il participe encore de Votre Justice; il découvre dans l'âme jusqu'aux moindres souillures, et ne laisse rien sans châtiment; il punit dans la langue les paroles coupables qu'elle a prononcées, dans les yeux, tous les regards qui les ont profanés, dans les oreilles, tout ce qu'elles ont écouté de contraire à Votre Loi. Oh ! Combien l'âme, tourmentée par ce feu terrible, regrette de n'avoir pas réduit son corps en servitude par une mortification générale ! Comme elle se reproche d'avoir accordé à ses sens tout ce qui pouvait les satisfaire, au lieu de s'en servir pour pratiquer une pénitence par laquelle il lui était si aisé de se purifier ! Je n'attendrai pas, ô mon Dieu, d'éprouver moi-même un si redoutable châtiment, pour réparer les fautes que j'ai commises par toutes les portes de mon âme. Je me mortifierai dans mes paroles, dans toute ma conduite, je ne me servirai plus de mes sens que pour Votre Gloire et pour l'accomplissement de Votre Volonté. Soutenez-moi, Seigneur, car ma faiblesse est incapable de tout sans Votre Grâce. Je Vous offre, pour l'expiation de mes offenses, et pour le soulagement des âmes qui se purifient dans les flammes, ces légers sacrifices que je suis résolu de m'imposer.

II. Ce qu'il y a peut-être de plus terrible, ô mon Dieu, dans le feu du Purgatoire, c'est l'intelligence et le discernement que Vous lui donnez pour reprocher à l'âme les fautes qui l'ont éloignée de Vous. Ce feu vengeur de Votre Sainteté outragée distingue le nombre, les circonstances de toutes les infidélités qui ont été commises ; il rappelle à l'esprit toutes les pensées déréglées, au cœur toutes les affections coupables; il porte avec lui une lumière pénétrante qui montre à découvert tout ce qu'il y a d'affreux dans le péché, et en fait sentir toute la confusion. Alors, l'âme est déchirée tout à la fois par le désir ardent qui la porte à s'élancer vers Vous, et le sentiment de son indignité qui l'accable de honte. Elle ne regarde plus comme de petites choses ces fautes qu'elle excusait avec tant de facilité, et si elle voulait encore se justifier sur la légèreté de la matière, sur sa jeunesse, sur le peu de temps qu'elle a passé sur la terre, le feu vengeur lui répondrait : « Tu n'en as été que plus coupable en refusant à ton Dieu, pendant ce peu de jours, des sacrifices si légers, qui devaient te procurer le bonheur de Lui être uni pour l'éternité ». Du moins, Seigneur, si l'on pouvait se dire au milieu de ces terribles souffrances, ce que les Martyrs se disaient autrefois dans les supplices, ce que le chrétien infirme peut encore se dire aujourd'hui sur son lit de douleur : « Les peines que j'endure me rendent plus agréable aux yeux de Dieu ; je lui donne des témoignages de mon amour ; je deviens semblable à Jésus-Christ, et mes souffrances unies aux Siennes seront toutes récompensées par une gloire infinie ». Mais on ne peut plus tenir ce langage, quand on est entré dans le règne de Votre Justice. Les peines sont alors sans aucun mérite, parce qu'elles ne sont plus volontaires, et que Jésus-Christ ne souffre plus avec nous. Cependant, Seigneur, Votre Miséricorde Vous porte à désirer de trouver quelqu'un qui arrête Votre bras, en satisfaisant pour ces âmes que Vous ne frappez qu'à regret. Eh bien ! Me voici prêt à embrasser tous les moyens que votre bonté me présente pour les soulager : les bonnes œuvres, les prières, les Sacrements, les indulgences, les occasions de souffrir que Votre Providence me ménage, et toutes les privations que je pourrai m'imposer.

Prière

O Marie, Vous que l'Église appelle avec tant de raison la Consolatrice des affligés et le Salut des infirmes, venez au secours de ces âmes souffrantes, et daignez employer en leur faveur Votre puissante intercession. Saint Alphonse m'apprend que Votre Nom suffit pour leur procurer de la consolation lorsqu'il retentit dans le lieu de leurs douleurs, et que Vos prières sont comme une douce rosée qui descend dans les flammes pour en tempérer les ardeurs. J'invoquerai donc souvent Votre Nom, Auguste Marie, je ne me lasserai point d'implorer Votre bonté pour moi et pour ces âmes affligées, je mettrai entre Vos mains tout ce que je ferai pour leur soulagement. Mes péchés me rendent indigne d'obtenir les grâces que je sollicite, mais Vos Vertus et vos glorieux privilèges Vous donnent tout pouvoir auprès de Votre Fils, et je serai toujours exaucé en vous prenant pour mon appui. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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6 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Septième jour

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent par la vue des bienfaits de Dieu

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

J'adore, ô mon Dieu, l'équité de Vos jugements, qui éclate dans Vos châtiments aussi bien que dans Vos récompenses. Vous ne laisserez aucune de nos œuvres sans la punir ou la couronner dans la vie future. Tous nos pas, toutes nos paroles seront comptés : un verre d'eau donné pour l'amour de Vous aura une gloire éternelle pour récompense, et toutes nos infidélités nous seront reprochées. Ce n'est pas seulement sur les péchés que nous avons commis que Vous exercerez Votre Jugement. Vous nous rappellerez le souvenir des grâces que Vous nous aurez accordées, et Vous nous demanderez compte des fruits qu'elles auront produits en nous. Les Saints conserveront dans le Ciel ce précieux souvenir, ils seront pénétrés d'un transport éternel d'amour et de reconnaissance, en considérant Vos Miséricordes. On conservera aussi dans le Purgatoire la mémoire de Vos bienfaits; mais cette vue, si douce pour les Bienheureux, ne sera qu'un sujet de regret et de douleur pour les âmes qui auront abusé de Vos Dons précieux. Je vais, ô mon Dieu ! Méditer devant vous l'étendue de cette souffrance, afin de me l'épargner à moi-même, et de soulager les âmes qui l'éprouvent en ce moment.

I. On méditera dans le Purgatoire, et l'on méditera sans distraction, sur les faveurs qu'on aura reçues de Dieu, et sur l'ingratitude avec laquelle on les aura méprisées. Toutes les grâces reviendront à la pensée ; on comprendra alors combien l'on s'est rendu coupable, en dédaignant les trésors de la Divine Bonté. Il me semble entendre, ô mon Dieu, la voix d'une âme qui fut autrefois l'objet de Votre Prédilection, et qui gémit sur l'abus des grâces intérieures qui lui ont été prodiguées. « Que sont devenus, s'écrie-t-elle dans sa douleur, ces temps heureux, où Dieu me parlait au cœur, comme un tendre père parle à l'enfant qu'il aime. Avec quelle bonté Il m'invitait à Lui donner mon amour, à m'occuper de Lui, à retrancher ce défaut, à lui faire ce sacrifice ! » J'entendais ces inspirations et je reconnaissais la voix de Sa Grâce; mais j'ai endurci mon cœur, et j'ai refusé de ré pondre à Ses desseins. A quoi ont servi tant de remords qui m'ont reproché mes fautes ? Tant de bons désirs, de saints attraits que l'Esprit Saint a formés en moi ? Je versais quelques larmes; je prenais des résolutions aux pieds du Seigneur, et je les oubliais presque aussitôt pour suivre mes penchants, sans être arrêté par la crainte de Lui déplaire. Combien de fois ne m'a-t-Il pas invité à me livrer au saint exercice de l'oraison, pour entendre ses leçons, lui exposer mes besoins, puiser dans le trésor de Ses Grâces ! Je me suis rendu tous ces secours inutiles, par mon peu de ferveur; je n'ai pas voulu répondre à l'Amour de mon Dieu, et maintenant je ne sens plus que le poids de Son indignation... » C'est ainsi que la connaissance des bienfaits de Dieu, qui doit faire notre bonheur dans le Ciel, devient dans le Purgatoire le tourment des âmes qui n'ont pas voulu y correspondre. Prévenons ce tourment en disant à Dieu du fond de notre cœur : « Dieu de bonté, qui exercez depuis si longtemps sur moi Votre Clémence, Vous me faites la grâce de reconnaître mon portrait dans ce tableau que Votre Lumière me découvre. Et moi aussi j'ai souvent endurci mon cœur contre la voix de Votre Grâce. Attendrai-je, pour réparer ce malheur, le temps où les remords seront sans fruit, et les satisfactions sans mérite. Non, mon Dieu, je veux m'appliquer dès ce moment, par mon repentir, ma reconnaissance et ma fidélité à Votre Grâce, à réparer l'abus que j'ai fait de Vos Dons. Pénétrez mon cœur du souvenir de Vos bienfaits et de mon ingratitude. Conservez-y toujours ce double sentiment, pour me servir d'aiguillon dans Votre service, et faites que je sois sans cesse occupé sur la terre à Vous témoigner ma reconnaissance, pour que je puisse encore chanter Vos Miséricordes dans l'éternité ».

II. On considérera dans le Purgatoire toutes les grâces qu'on aura reçues durant la vie ; grâces intérieures, qui n'auront été aperçues que par le cœur, ou plutôt, ô mon Dieu ! Qui n'auront été bien connues jusqu'alors que par Votre Miséricorde infinie; car qui peut savoir tout ce que Vous opérez dans une âme que Vous voulez attirer à Vous ? Grâces extérieures : c'est ce qui me reste à considérer en Votre présence, afin de mieux comprendre les regrets qu'on se prépare quand on ne profite pas de Vos Dons. Quelle longue suite de bienfaits se présente à ma pensée, Divin Jésus ! Lorsque je me représente les moyens que Vous avez établis pour nous appliquer les mérites de Votre Précieux Sang ! A peine m'aviez-Vous accordé le bienfait de l'existence que Vous m'avez rendu par le baptême l'enfant de Dieu et de l'Église, Votre frère, Votre membre, et le cohéritier de Votre Gloire; des parents chrétiens, des maîtres zélés ont dirigé mes pas dans la voie de Vos commandements. Vous m'avez donné dès ma jeunesse un confesseur charitable, dont les avis auraient dû opérer en moi les plus heureux effets ; Vous me prodiguiez des instructions qui auraient produit des fruits au centuple dans une terre moins ingrate ; la voix de Vos ministres, de saintes lectures, des exemples édifiants, des conseils salutaires me pressaient continuellement de Vous servir avec plus de fidélité, et j'ai résisté à toutes ces invitations. Combien de communions qui devaient enrichir mon âme des vertus renfermées dans Votre Cœur Adorable, et qui me sont devenues inutiles par mon peu de préparation et de recueillement ! Vous me conduisiez dans la retraite pour me faire entendre Votre voix avec plus de force; tantôt Vous me ménagiez des occasions de me recueillir, et Vous communiquiez à ceux que Vous m'aviez donnés pour guides des lumières plus pénétrantes sur mes besoins, un zèle ardent pour me retirer de ma langueur; et moi, je me dérobais à leur vigilance, afin de me perdre plus aisément; j'arrêtais Votre main bienfaisante, en persévérant dans ce défaut qui Vous fermait mon cœur. Où serais-je, ô mon Dieu, si Votre Bonté n'avait surpassé ma malice ; ces flammes dévorantes auraient-elles suffi pour me faire expier mon ingratitude, si Vous m'aviez retiré, comme je le méritais, les grâces qui m'ont retenu sur le bord de l'abîme éternel ? Ah ! comment ai-je pu Vous aimer si peu, Vous qui ne cessiez de me combler des marques de Votre Bonté et de Votre Miséricorde ? Comment ai-je pu, pour une légère satisfaction, pour ne pas m'imposer un peu de contrainte, un faible sacrifice, consentir à Vous déplaire et me mettre dans la nécessité de demeurer éloigné de Vous ! Tels sont, dans le Purgatoire, les regrets d'une âme juste qui n'a pas toujours été fidèle aux grâces dont Dieu l'a comblée. Mais il faudrait aimer comme elle pour concevoir la douleur que ces remords lui font éprouver.

Prière

Faites-moi sentir, Seigneur, autant que j'en suis capable, cet amour qui pénétrera nos cœurs, lorsque nous connaîtrons Vos perfections adorables dans la vie future, afin que je puisse aussi gémir, comme je le dois, sur les ingratitudes dont je me suis rendu coupable envers Vous. Il me sera doux de pleurer maintenant l'abus de Vos bienfaits et de l'expier en portant Votre Croix, parce que ma pénitence unie à la Vôtre me rendra plus agréable à Vos yeux, et plus digne de Vos récompenses. Aidez-moi donc à prévenir des regrets stériles, par un repentir efficace, et purifiez-moi entièrement dans ce monde par la mortification, par l'amour, par la reconnaissance, afin que je ne sois point séparé de Vous quand je sortirai de cet exil, et que les effets de Votre Miséricorde ne soient jamais le sujet de ma condamnation. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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5 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Sixième jour

Sur la peine qu'on ressent en purgatoire, par la vue des péchés qu'on a donné occasion de commettre

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

C'est une satisfaction bien douce, aimable Jésus, pour les Saints, qui ont imité Votre zèle, de voir dans le Ciel des âmes qui leur sont redevables de la félicité qu'elles goûtent. Qu'il est consolant d'avoir travaillé à Vous gagner des cœurs, quand on sait combien Vous désirez d'allumer le feu de Votre Amour sur la terre ; mais qu'il est douloureux de penser qu'on a contribué à renverser Votre Empire, et à perdre les âmes qui ont coûté tout Votre Sang. Voilà Seigneur une des peines qui se font sentir dans le Purgatoire. Aidez-moi à la bien comprendre, et ne permettez pas que j'en fasse l'expérience dans ce lieu de douleur.

I. Une âme juste, qui Vous connaît et Vous aime, ô mon Dieu, comme on le fait dans la vie future, souffre un tourment bien rigoureux en voyant les iniquités qui la séparent de Vous. Elle souffre peut-être plus encore, en considérant les péchés qu'elle a fait commettre aux autres, parce que l'amour du prochain, se réunissant à l'amour qu'elle a pour Vous, augmente sa douleur, « O mon Dieu ! s'écrie-t-elle, si je n'avais offensé que Vous, je pourrais adoucir mes regrets en pensant que ces flammes me purifient de mes fautes; mais comment pourrais-je réparer le mal que j'ai fait à mes frères par mes mauvais exemples et mes conseils ? Je devais les porter au bien ; Vous m'aviez commandé de les aimer comme Vous nous avez aimés Vous-même; Vous, Seigneur, qui n'avez pas cru en faire trop, en descendant du Ciel et en donnant Votre Vie pour nous procurer le Salut. Mais au lieu de les sauver, j'ai travaillé à leur perte. C'est en marchant sur mes traces et en écoutant mes paroles, qu'ils se sont éloignés de Vous ». Mon Dieu ! dira cette personne chargée par état de veiller sur les âmes que la Providence avait confiées à sa garde : « Vous m'aviez donné des enfants, des serviteurs, des élèves. C'étaient là de précieux dépôts dont je n'ignorais pas que je devais un jour Vous rendre compte, et j'ai négligé d'en prendre soin. Mon peu de vigilance sur leur conduite, mon peu de zèle pour les instruire et les porter au bien, a été la cause de leurs chutes : j'ai laissé périr sans culture ces plantes que Vous aviez arrosées de Votre Précieux Sang. Si un grand prince m'avait confié l'éducation de ses enfants, je n'aurais rien négligé pour m'acquitter dignement d'un emploi si honorable. Vous êtes le Père de ceux dont Vous m'aviez promis de regarder comme fait à Vous-même tout ce que je ferais pour eux, et de récompenser mes efforts par une gloire éternelle. Que je suis coupable d'avoir si mal répondu aux vues de Votre Amour ! » Je plains, ô mon Dieu, le sort de ceux qui sont livrés à ces remords déchirants dans le Purgatoire; je Vous supplie d'exercer sur eux Votre Clémence, et de leur donner la paix et le repos. Mais ne pourrais-je pas m'adresser à moi-même de semblables reproches, et n'ai-je pas bien sujet de craindre les rigueurs de Votre Justice, si je ne profite pas des lumières que Votre Bonté me donne en ce moment ? Pardon, Seigneur, de tant de scandales et d'omissions dont je me suis rendu coupable ; aidez-moi à les expier par mon repentir, et à réparer le tort que j'ai fait à Votre Gloire, en m'appliquant avec zèle à procurer le salut de mon prochain.

II. Je n'ai pas encore compris, ô mon Dieu! tout ce qu'il y a de pénible dans les regrets d'une âme qui gémit en purgatoire, sur les péchés dont elle a été la cause. La vue des maux que ces fautes ont attirés sur ceux qui les ont commises, est encore pour elle un tourment bien digne d'exciter notre compassion. Pour qui cette âme a-t-elle été une occasion de scandale et de chute ? Pour des frères, des sœurs, des amis ou des parents chéris, qui sont peut-être avec elle dans ce séjour d'expiation. Elle voit leurs souffrances, elle entend leurs plaintes ; combien elle doit souffrir elle-même en songeant qu'elle est la cause de leurs douleurs ! Mais si le scandale avait été donné dans une matière importante, si l'âme, qui l'a reçu, avait été précipitée dans un abîme éternel ! O mon Dieu ! je m'arrête et je frémis à cette pensée déchirante ; il n'est pas possible de concevoir et d'exprimer tout ce qu'il y a d'amer dans ce reproche de la conscience : « J'ai perdu une âme, elle criera éternellement vengeance contre moi, dans l'enfer ». Il y a encore sur la terre des amis, des frères vivants que l'on a portés au mal; ils continuent de suivre les exemples de cette âme ; elle sait qu'ils offensent Dieu, qu'ils sont en danger de se perdre ; elle sent qu'elle est l'auteur de tous ces maux ; et elle ne peut plus les arrêter.

Prière

Ah ! Seigneur, je conçois maintenant que mes offenses ne sont pas les seules qui doivent exciter mes craintes, et qu'on ne saurait répandre trop de larmes, quand on a eu le malheur de porter les autres à pécher. Je l'ai eu ce malheur, et je le déplore en Votre Présence ; mais je vais commencer une vie nouvelle avec le secours de Votre Grâce. Je m'efforcerai par mes paroles et par mes exemples de porter mes frères à Vous servir ; je veillerai avec plus de soin sur les âmes que Votre Providence à confiées à ma sollicitude, et je Vous demanderai souvent pour elles et pour moi le pardon et les grâces dont nous avons besoin. Bénissez mes résolutions, Divin Jésus ; faites passer dans mon cœur, pour les rendre efficaces, une partie du zèle qui consume le Vôtre, et recevez, pour la délivrance des âmes que Votre Justice retient captives, toutes les œuvres de Charité que je pourrai embrasser. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mous des Ames du Purgatoire.

 

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4 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Cinquième jour

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent par la vue de leurs péchés

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Aimable Sauveur, qui avez bien voulu Vous charger des péchés du monde et tomber en Agonie sous ce poids terrible, faites-moi comprendre la douleur d'une âme qui n'a pas voulu se purifier ici-bas en unissant sa contrition à la Vôtre, et qui est obligée de pleurer ses fautes dans le séjour de l'expiation. Cette vue sera bien propre à me faire sentir la nécessité de satisfaire maintenant à Votre Justice, et de nourrir en moi l'esprit de componction et de mortification.

I. Quelle peine n'ai-je pas ressentie, ô mon Père ! Ô mon Dieu, dans certains moments où la lumière de Votre grâce me montrait plus à découvert les souillures de mon âme; où je pénétrais mieux la multitude et l'énormité de mes fautes; où je sentais combien il est amer d'avoir péché contre Vous ! Cependant je ne connaissais que bien faiblement toute la profondeur de mes plaies, et l'étendue de mes misères. Quelle sera donc, dans le Purgatoire, la douleur d'une âme qui, éclairée par la lumière de Votre Justice, se verra couverte de toutes les infidélités qu'elle aura commises, quand elle en pénétrera toutes les circonstances, et qu'elle en sentira toute l'amertume, sans pouvoir en détourner sa pensée un seul instant ? Au milieu d'une chaleur brûlante, un homme se trouve enveloppé d'un manteau dont la pesanteur l'accable, et il lui est impossible de s'en décharger. Si une multitude d'insectes sont renfermés dans ce manteau, s'ils dévorent, s'ils tourmentent sans relâche par leurs piqûres le malheureux qui en est revêtu, que de douleurs n'éprouvera-t-il pas ?... Si la honte se joint encore à ce supplice ; si le manteau est sale et déchiré, les lambeaux, les taches multipliées, qu'on aperçoit sur ce vêtement, ne peuvent que doubler sa peine; c'est en présence d'une compagnie respectable qu'il paraît dans un état aussi humiliant : n'est-ce pas là, Seigneur, une figure imparfaite de l'état d'une âme accablée, dans le Purgatoire, par la vue de ses péchés ?.... Oh ! qu'il est pesant ce manteau d'iniquités dont elle est chargée !.... Quelle confusion ne ressent-elle pas d'être aperçue par Vos divins regards et par toute la Cour Céleste sous ce vêtement d'ignominie ! Toutes ses fautes sont autant de vers rongeurs qui la déchirent et ne lui laissent point de repos. Que nous serions insensibles, ô mon Dieu, si nous ne cherchions pas à soulager les âmes placées dans une position si douloureuse ! Mais que nous sommes aveugles de songer si peu nous-mêmes aux moyens de satisfaire à Votre Justice. Nous nous empressons d'éviter tout ce qui déplaît à nos sens : les incommodités des saisons, une légère souffrance, quelques contradictions dans nos goûts, suffisent bien souvent pour exciter nos plaintes et nos murmures ; nous ne les endurons qu'avec peine ; nous mettons tout en œuvre pour nous les épargner. Et nous oublions que c'est Votre Miséricorde qui nous frappe en ce monde, pour nous éviter dans l'autre les coups de votre rigueur. Ranimez notre foi, Seigneur, daignez former en nous l'esprit de pénitence, et pénétrez bien nos cœurs de la douleur de nos fautes, afin que nous ne soyons pas accablés dans la vie future par ce redoutable fardeau.

II. Éclairez-moi de plus en plus, ô mon Dieu, et faites-moi connaître les sentiments d'une âme, à la vue des péchés qui la retiennent éloignée de Vous; afin que je compatisse à ses peines, et que je m'épargne à moi-même de semblables regrets. Je considère dans le Purgatoire un pécheur que Votre Miséricorde a longtemps supporté sur la terre, et qui s'est enfin repenti de ses iniquités. Vous lui avez remis la peine éternelle qui était due à ses crimes; Vous lui avez rendu Votre Amour; mais il a donné peu de temps à la pénitence; il ne l'a pas embrassée avec assez d'ardeur, et Votre Justice doit être satisfaite dans l'autre vie. Le voilà donc rendu à lui-même, séparé de tous les objets qui pouvaient partager ses pensées, et lui faire perdre le souvenir de ses honteux déréglements. Il repasse dans son esprit cette longue suite d'ingratitudes, par lesquelles il semblait chercher à lasser Votre patience : tant de préceptes violés, tant de remords étouffés, tant d'actions, de paroles, de pensées, de désirs coupables, qui doivent attirer sur lui le poids de Votre indignation C'est alors qu'il comprend l'étendue de cette Miséricorde que Vous aviez exercée à l'heureuse époque de sa conversion. Comme il se reproche de l'avoir si aisément perdue de vue, d'avoir cessé de gémir sur des fautes dont Votre bonté devait lui faire mieux comprendre la malice, de n'avoir pas fait une pénitence assez généreuse, pour répondre à Votre Amour et se purifier entièrement ! Je considère encore une âme juste, qui a eu le bonheur de conserver Votre grâce; mais qui a souvent contristé Votre Esprit Saint par de légères infidélités. Plus cette âme est pure, plus elle a d'amour pour Vous, ô Dieu infiniment Saint ! Plus aussi elle a horreur des moindres taches qu'elle aperçoit en elle, plus elle a de douleur de ne pas avoir eu soin de les éviter, ou de les faire disparaître, dans le temps où elle le pouvait si aisément. Elle se dit à elle-même avec amertume : « Si j'avais obéi à mon Dieu dans cette occasion où il m'en coûtait si peu, si je ne lui avais pas refusé ce sacrifice, cette parole, si j'avais gagné cette indulgence, je ne serais pas à présent séparée de Lui. Je ne me verrais pas couverte de ces taches honteuses qui lui déplaisent, et je goûterais avec les Saints les délices de Son Amour ». Regrets inutiles: les larmes ne purifient plus quand on a laissé passer le temps de la Miséricorde; il faut que cette âme affligée demeure chargée du poids de ses offenses, sans pouvoir les effacer par ses soupirs.

Prière

Mon Dieu, qui me donnez la grâce de prévoir ces châtiments, accordez-moi encore celle de les éviter par une fidélité sans borne et une pénitence sévère. La charité couvre la multitude des péchés ; je veux donc Vous aimer beaucoup, afin que vous puissiez me remettre beaucoup de fautes; marcher avec courage dans les voies de la mortification; conserver dans mon cœur la douleur de Vous avoir déplu, et recourir souvent à Votre Miséricorde, pour obtenir mon pardon et celui des âmes qui ne peuvent plus Vous fléchir. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

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3 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Quatrième jour

Sur la peine que les âmes du purgatoire endurent, par la privation de la vue de Dieu

 

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Ce n'est pas assez pour moi, ô mon Dieu! d'avoir considéré en général les souffrances des âmes que votre justice retient dans le purgatoire. Je dois les approfondir, les méditer en particulier, afin de mieux comprendre la grandeur de leurs peines, et de pénétrer plus profondément mon âme des sentiments que la foi doit y exciter.

I. Je me transporte, ô mon Dieu, au moment où une âme sort de ce monde, pour paraître devant Votre redoutable Tribunal. Un grand spectacle, selon l'expression de Saint Ambroise, s'offre alors à ses regards : Vous Vous découvrez à elle avec toutes Vos perfections adorables; elle Vous voit dans la splendeur de Votre Gloire, de Votre Puissance, de Votre Beauté; elle est comme investie par l'éclat de Votre Majesté infinie, et ressent pour Vous un amour que nous ne pouvons ni comprendre, ni exprimer. Elle entend les Anges qui chantent Vos louanges, elle voit toute la Cour Céleste qui Vous adore, et met son bonheur à Vous posséder. Elle voudrait se réunir à ces esprits bienheureux, s'élancer dans Votre sein pour être à jamais unie à Vous, et voilà que Vous la repoussez par cette terrible parole: « Retire-toi de moi ». O mon Dieu ! Il faudrait connaître, comme cette âme, Vos amabilités infinies, l'amour qu'elle a pour Vous, le désir qu'elle ressent de Vous posséder, pour concevoir ce qu'elle souffre en entendant cette terrible sentence : « Retire-toi de moi ». Quelle serait la douleur d'un enfant éloigné d'un père tendrement chéri, si, au moment où il le revoit après une longue absence, au moment où il veut se précipiter dans ses bras, et se livrer à l'effusion de sa tendresse, ce père le repoussait avec indignation au lieu de recevoir ses embrassements ! faible image de la douleur d'une âme, qui reconnaît en Dieu son Père, son Créateur, son Rédempteur, son bienfaiteur, qui se précipite vers Lui, et se sent retenue par ces mots sévères : « Retire-toi de moi ». Toujours quelque chose qui nous fait dire avec saint Augustin : « Vous n'êtes pas mon Dieu ». Hélas, Seigneur, j'ai bien mérité de l'entendre cette redoutable condamnation : mes infidélités, mon peu d'ardeur pour me purifier de mes fautes, et m'unir à Vous dans cette vie, me rendent bien digne d'être séparé de Vous après ma mort. Mais je suis encore par Votre bonté dans le Règne de la Miséricorde, et je vais dès ce moment m'efforcer de réparer mes pertes, en Vous aimant de toutes mes forces, en Vous servant avec plus de générosité, et en faisant pénitence de tout ce qui a pu Vous déplaire en moi.

II. J'accompagne en esprit dans le purgatoire, ô mon Dieu, l'âme que Votre Justice y a précipitée. L'amour qu'elle a pour Vous a fait son tourment lorsque Vous l'avez repoussée ; c'est encore cet amour qui cause sa douleur la plus vive, tant qu'elle se voit éloignée de Vous. Nous l'éprouvons déjà dans ce monde : notre cœur est fait pour Vous et il n'y a que Vous qui puissiez le rendre heureux. Quels que soient les objets auxquels ce cœur s'attache, ils ne peuvent jamais nous satisfaire, et nous sentons toujours quelque chose qui nous fait dire avec Saint Augustin : « Vous n'êtes pas mon Dieu ». Mais, cette âme entrée dans la vie future le comprend bien autrement que nous ne pouvons le faire : le voile, qui vous cache à nos regards, ne subsiste plus pour elle ; les créatures ne viennent plus la distraire, et, dans la soif qui la dévore, elle voudrait avoir, non pas deux ailes, mais un million d'ailes pour s'élever jusqu'à vous. « O mon Dieu ! s'écrie-t-elle, c'est à présent que je sens que je suis faite pour Vous aimer, et que je ne puis trouver de repos qu'en Vous. Vous êtes le centre de toutes mes affections ; je Vous aime de tout mon cœur, et je brûle du désir d'être unie à Vous ». Mais comment recevez-vous, Seigneur, les vœux de cette pauvre âme qui soupire après vous avec tant d'ardeur ?.... « Ce n'est pas le moment, répondez-Vous, de me prouver que tu M'aimes, il fallait le dire et surtout le montrer lorsque tu étais sur la terre. Tu me disais bien au pied des autels: « Mon Dieu, je Vous aime de tout mon cœur »; mais tes paroles étaient bientôt démenties par ta conduite. Me montrais-tu ton amour, lorsque tu perdais si aisément de vue Ma présence; lorsque tu te livrais à la dissipation, à la vanité, à la sensualité; que tu méprisais Mes inspirations et Mes grâces. Tu n'as pas voulu répondre aux invitations de Ma tendresse, et maintenant Je serai sourd à tes désirs, jusqu'à ce que tu aies expié tes infidélités dans ce lieu de souffrances ». Quel tourment, Seigneur ! Vous connaître, Vous aimer, ne penser qu'à Vous, s'élancer continuellement vers Vous, se voir toujours repoussé, et savoir qu'on s'est attiré soi-même une punition si douloureuse, parce qu'on n'a pas voulu répondre à Votre Amour !

Prière

O Divin Jésus, exercez Votre Miséricorde infinie sur ces âmes affligées qui Vous désirent, et donnez-leur la paix et le bonheur qu'elles ne peuvent trouver que dans Votre sein; faites-moi aussi sentir les effets de votre bonté, et ne permettez pas que ces considérations me soient inutiles. Accordez-moi la grâce de Vous aimer avec ardeur; de le dire souvent avec un cœur sincère, de Vous le prouver encore plus par mes œuvres et mes sacrifices, afin que je puisse toujours demeurer uni à Vous, et n'être séparé de Vous ni ici-bas, ni dans l'éternité. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

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2 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Troisième jour

Sur la cause des souffrances qu'on endure en purgatoire

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

Après avoir médité, ô mon Dieu, sur la rigueur des souffrances qu'on éprouve dans le Purgatoire, il est important pour moi de méditer sur les causes qui ont attiré un si grand malheur sur les pauvres âmes qui y sont détenues : je trouverai dans cette méditation un nouveau motif de venir à leur secours et de me préserver moi-même d'une pénitence aussi sévère dans l'autre vie.

I. Qui sont ceux qui vont en purgatoire ? L'Eglise nous y montre d'abord des pécheurs infiniment coupables, qui ont passé leur vie dans le crime et le désordre; qui ont abusé de tous les dons de Dieu, résisté à toutes ses grâces, lutté contre tous les assauts que Votre Bonté infinie, ô mon Dieu ! livrait à leur cœur, pour les toucher; cependant, par l'effet d'une Miséricorde incompréhensible, à la prière d'une mère tendre, d'une épouse pleine de foi, d'un enfant paré de toutes les richesses de la grâce et de l'innocence, ce pécheur est rentré en lui-même au moment de la mort, ou sur le déclin de la vie; il a compris tout ce qu'il y avait de coupable dans son obstination dans le mal, il a compris tout ce qu'il y avait de déraisonnable et d'imprudent à paraître au tribunal de Jésus-Christ, couvert de crimes; il a fait une bonne confession; il s'est converti sincèrement, et il est mort dans ces heureuses dispositions. Mais est-il juste que ce pécheur soit admis tout de suite parmi les Saints ? Non, mon Dieu ! Vous devez à Votre Sainteté, à Votre Sagesse, à Votre Justice, de mettre une différence entre l'âme fidèle et ce pécheur si longtemps obstiné; il a mérité l'enfer mille fois et peut-être un million de fois, par les péchés mortels dont il s'est rendu coupable; sa vie n'a été qu'une longue suite d'iniquités; il n'a pas accompli le précepte de la pénitence sur la terre, il faut qu'il l'accomplisse après la mort; il faut que cette pénitence soit proportionnée au nombre et à l'énormité de ses crimes; il faut qu'elle soit une compensation ou du moins une commutation des peines de l'enfer; dès lors je ne dois plus m'étonner de la rigueur des peines qu'il endure et de la longueur du temps qu'il restera en purgatoire. Mais que cette pensée est effrayante pour moi, ô mon Dieu, qu'elle est propre à me toucher, à m'inspirer une salutaire compassion pour tant de personnes qui m'intéressent et qui ne se sont converties qu'au moment de la mort; je me réjouissais de leur conversion et j'avais de justes raisons de le faire; mais je ne pensais pas assez aux flammes purifiantes où elles gémissent et où elles gémiront encore longtemps.

II. Parmi les pécheurs qui sont dans le purgatoire, il en est qui sont moins coupables sans doute, mais dont la punition est cependant aussi sévère. C'étaient des âmes faibles et inconstantes dans le bien, dont la vie était une alternative continuelle de vices et de vertus, de conversions et de rechutes. Le temps de Pâques, du jubilé, d'une retraite, les trouvait disposés à tout faire pour vous, ô mon Dieu, à tout sacrifier pour remplir leurs devoirs; mais bientôt après la dissipation les entraînait, les passions les subjuguaient de nouveau, les habitudes reprenaient leurs cours, et l'iniquité devenait pour ainsi dire leur élément. Hélas ! Seigneur ! que de bonté Vous avez eue pour eux en les poursuivant ! que de patience vous avez exercée en les attendant ! quel malheur si vous les aviez appelés à Votre tribunal pendant qu'ils étaient loin de Vous ! Mais non, ô Dieu de Miséricorde ! Vous avez compati à leurs faiblesses, Vous avez eu égard aux bonnes œuvres qu'ils ont faites, aux bons exemples qu'ils ont donnés, au repentir qu'ils ont éprouvé et manifesté au déclin de la vie et surtout au moment de la mort; ils ont reçu tous les Sacrements dans de saintes dispositions, Vous leur avez pardonné; mais ils n'ont pas fait pénitence. Les bonnes œuvres qu'ils ont faites ont servi à obtenir leur conversion; mais la plupart n'en a retiré aucun mérite pour le Ciel, parce qu'elles n'ont pas été faites en état de grâce. C'est donc aussi dans le Purgatoire que ces pécheurs vont achever leur pénitence; n'eussent-ils commis qu'un seul péché mortel, qu'elle devrait être longue cette pénitence ! qu'elle devrait être sévère, puisqu'ils ont.mérité de la subir éternellement. C'est encore en tremblant, ô mon Dieu, que j'entends prononcer cet arrêt, parce que je crains d'y trouver ma propre condamnation : daignez avoir pitié de moi et des âmes coupables qui sont déjà entre les mains de votre justice.

III. Mais que vois-je, ô mon Dieu ! Parmi les âmes qui sont dans le Purgatoire, il en est qui Vous ont servi constamment avec fidélité; il en est qui n'ont jamais souillé par le péché mortel la robe d'innocence qu'elles avaient reçue au baptême, ou qui du moins n'ont jamais persévéré dans ce malheureux état; il en est qui se sont consacrés à vous par des vœux héroïques Oh ! C'est ici que ma foi est déconcertée, et que ma conscience est plus troublée ! J'ai besoin de me rappeler Votre Bonté infinie, ô mon Dieu, l'union étroite que Vous voulez contracter avec vos élus, l'invitation que Vous leur ferez de partager Votre Gloire, Vos perfections infinies, pour comprendre que Votre sévérité est toujours dictée par Votre Justice. J'ai besoin de me rappeler qu'il est impossible que rien de souillé et d'imparfait puisse entrer dans l'essence divine. Je considère donc de plus près la robe nuptiale dont ces âmes sont revêtues, et je la vois couverte d'une infinité de petites taches qui en ternissent l'éclat et la beauté; je comprends alors, ô mon Dieu, que ces taches n'ayant point été consumées par le Feu de la Charité, elles doivent l'être par les flammes du Purgatoire. Je comprends que si ces taches paraissent peu considérables à nos yeux, c'est que nous n'avons pas une assez haute idée de Votre Sainteté.... C'est le nombre de ces taches, Seigneur, qui provoque Votre sévérité, c'est l'abondance des lumières et des moyens de sanctification que Vous avez accordés à ces âmes, et dont elles n'ont pas profité, qui les rend plus coupables. Il n'est donc personne qui puisse espérer d'échapper à cette purification douloureuse qui nous est préparée dans le Purgatoire; personne qui ne doive craindre... Dans quelle classe de pécheurs dois-je me mettre, ô mon Dieu ! C'est à ma conscience à répondre.

 

Résolutions et prière

 

Puisque je puis encore me soustraire aux souffrances du purgatoire, ou du moins en diminuer la durée ou l'intensité, je vais m'appliquer, ô mon Dieu, à mener une vie plus mortifiée, plus humble et plus pénitente. Je vais nourrir dans mon cœur le feu de Votre Divin Amour et l'alimenter à chaque instant par des sacrifices; je vais m'appliquer à supporter avec plus de patience les contradictions, les maladies, les privations auxquelles je serai assujetti malgré moi; je vais m'imposer des pénitences volontaires, qui me fassent expier les satisfactions criminelles auxquelles je me serai abandonné; je vais multiplier le nombre de mes bonnes œuvres, pour apaiser votre justice et obtenir grâce pour les âmes du purgatoire et pour moi. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises au début du mois des Ames du Purgatoire.

 

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1 novembre 2012

Le Mois des Ames du Purgatoire

Le Mois des Ames du Purgatoire

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Deuxième jour

Fête des Défunts

 

Sur les souffrances du Purgatoire en général

 

Préparation : 1° Faites un acte de foi sur la présence de Dieu qui vous voit, adorez-le, consacrez-vous à lui. 2° Demandez pardon de vos péchés, qui sont le plus grand obstacle aux fruits de l'oraison; insistez sur quelques uns en particulier. 3° Invoquez les lumières de l'Esprit-Saint, le secours de la sainte Vierge, de votre bon Ange et de quelque Saint auquel vous avez plus de dévotion.

 

Corps de l'oraison

 

Hier, ô mon Dieu! j'ai médité sur le bonheur du Ciel. Oh ! qu'il m'en coûte de quitter la contemplation de ce séjour de gloire, de consolation et de bonheur, dont le souvenir est si propre à nous encourager; mais je dois obéir à Votre Église qui veut que je m'occupe aujourd'hui des âmes souffrantes du Purgatoire. Je Vous bénis, ô Jésus ! Chef Adorable de l'Église, et Vous remercie d'avoir établi, entre les membres qui la composent dans le Ciel, dans le Purgatoire et sur la terre, ces liens de Charité que la mort ne saurait détruire. Nous nous réjouissons du bonheur de nos frères qui sont dans la gloire, ils Vous présentent nos vœux et nos prières, et demandent, pour nous et avec nous, les grâces dont nous avons besoin pour les imiter et pour obtenir la même récompense qu'eux. Vous voulez aussi que nous nous attendrissions sur le sort de ceux de nos frères qui n'ont point encore acquitté leurs dettes envers Votre redoutable justice, et que nous méditions sur la rigueur de leurs souffrances, pour nous exciter à les soulager et à éviter nous-mêmes de semblables malheurs. J'entre ô mon Sauveur ! dans les vues de Votre Miséricorde, et je viens d'abord méditer, en Votre adorable présence, sur la rigueur des souffrances qu'on endure dans le purgatoire.

I. Les souffrances qu'on endure en Purgatoire doivent être proportionnées à la grandeur de Dieu que le pécheur a offensé, à l'énormité et au nombre des péchés dont il s'est rendu coupable. Cette règle de justice est dans ma conscience, ô mon Dieu ! et c'est Vous-même qui l'y avez gravée pour me servir de guide et de juge Or, à ce titre, qu'elles doivent être redoutables les souffrances du Purgatoire, puisque Vous êtes infiniment grand, infiniment pariait, et que toute désobéissance envers Vous, ô Bonté suprême ! renferme un caractère de révolte, de désordre et d'ingratitude qui mérite un châtiment infini! Qui oserait dire, ô mon Dieu! qu'on n'est pas plus coupable, quand on outrage son roi, son bienfaiteur et son père, que lorsqu'on désobéit à un inférieur, à un étranger, à un inconnu dont les droits sont nuls ou incertains ? Mais n'êtes-vous pas, Seigneur, le plus grand de tous les rois, le plus généreux de tous les bienfaiteurs, le plus tendre de tous les pères ? Il n'est donc point de désobéissance, point de révolte, point d'outrage dont l'énormité puisse être comparée au crime dont le pécheur se rend coupable envers Votre infinie Majesté. Oui, il est infiniment coupable, et c'est pour cela sans doute que les peines de l'Enfer sont éternelles; car, si elles ne l'étaient pas, elles ne seraient pas proportionnées à l'injure que vous avez reçue Les peines du Purgatoire n'étant pas infinies dans leur durée, je dois craindre qu'elles ne soient infiniment plus rigoureuses dans leur intensité, même quand vous avez pardonné au pécheur, même quand Vous ne punissez en lui que des fautes légères. Mais ici je ne suis pas livré à de simples conjectures, j'ouvre les annales du monde, et je vois la femme de Loth changée en statue pour un simple regard de curiosité; je vois Moïse privé d'entrer dans la terre promise pour une faute d'impatience et de défiance; je vois David obligé de choisir entre trois fléaux terribles, en punition d'un mouvement de vanité; je vois Ananie et Saphire punis de mort pour un simple mensonge. Si vous punissez aussi sévèrement sous l'empire de la miséricorde, ô mon Sauveur ! que sera-ce donc quand nous n'aurons plus, à notre disposition, les mérites infinis de Votre Précieux Sang, quand nous serons dans cette prison, où il faudra payer jusqu'à la dernière obole?.... Dissipez, ô mon Dieu ! l'aveuglement dans lequel nous sommes plongés; faites-nous comprendre combien il est injuste et cruel envers lui-même, celui qui s'épargne dans cette vie, qui refuse de faire pénitence et s'expose à subir de pareils tourments

II. La raison éclairée par la foi suffit déjà pour m'inspirer des craintes; le langage des Prophètes, des Apôtres et des Docteurs de l'Église est-il propre à me rassurer sur la rigueur des souffrances qu'éprouvent les âmes du purgatoire ? Non, sans doute: tous m'annoncent qu'il faut faire pénitence dans les larmes, le jeûne, la cendre, le cilice. Le Saint Précurseur de Jésus-Christ et Jésus-Christ Lui-même, ont tenu le même langage; tous nous exhortent à faire des sacrifices d'expiation, de renoncement à nous-mêmes, de mortification des sens, sous peine de tomber entre les mains du Dieu vivant, selon la menace de l'Apôtre et de n'être sauvé qu'en passant par ce feu terrible et purifiant dont parle le même Apôtre, et qui doit distinguer, dans nos œuvres, celles qui ont été faites au nom de Jésus-Christ, ou celles qui n'ont été fondées que sur des motifs frivoles, que le vent dissipe comme la poussière ou que le feu consume comme la paille. J'interroge saint Cyprien, et il me dit: « Il vaut bien mieux expier ses péchés ici-bas, même par le martyre, que de remettre à le faire dans l'autre vie, dans cette prison terrible ou l'on paie à Dieu jusqu'aux plus petites fautes ». J'interroge saint Césaire d'Arles, et il me répond: « Que personne ne dise : Qu'importe le temps que je resterai dans le Purgatoire, pourvu que je parvienne à la gloire éternelle. Car, mes frères, le feu du Purgatoire sera plus insupportable que tous les tourments que l'on peut souffrir, ou même imaginer dans cette vie. Vous, qui trembleriez s'il vous fallait mettre un moment le bout du doigt sur des brasiers ardents, comment supporterez-vous celui du purgatoire pendant plusieurs jours, plusieurs mois, plusieurs années? » J'interroge saint Augustin, et il m'assure que les souffrances du purgatoire sont aussi cruelles qu'inouïes; il me dit que les tourments des Martyrs ne sont rien en comparaison de ceux du purgatoire. Saint Jérôme, saint Grégoire Pape, tous les Saints me tiennent le même langage. Saint Thomas, le théologien par excellence, l'oracle de son siècle et de tous les siècles; Saint Thomas ne craint pas de dire que les peines du purgatoire sont les mêmes que celles de l'enfer, et qu'elles n'en diffèrent que par la durée. Quelle serait donc, ô mon Dieu ! la disposition d'une âme qui aurait la possibilité d'échapper un instant à votre justice ? avec quel empressement elle viendrait faire pénitence dans cette vie ! Il n'est aucune austérité qu'elle ne fût disposée à embrasser, aucun sacrifice qu'elle ne fût prête à faire, pour se délivrer de la pénitence redoutable qui lui est imposée dans le Purgatoire. Comment après cela, ô mon Dieu! ne suis-je pas résolu à secourir ces pauvres âmes ? Me fussent-elles inconnues, un sentiment de commisération devrait me toucher; hélas ! je me pique d'avoir le cœur sensible et compatissant pour ceux qui souffrent; quelle compassion ne dois-je pas avoir pour des âmes aussi souffrantes ? Quand mes parents et mes amis sont plongés dans la tristesse et la douleur, mon intérêt redouble, et il n'est rien que je ne fasse pour leur procurer du soulagement; mais c'est souvent en vain que je m'agite et que je m'afflige; Votre Justice et quelquefois Votre Miséricorde ne veulent pas que nos vœux soient exaucés: Vous faites souffrir le corps pour sauver l'âme. Il n'en est pas ainsi des personnes qui souffrent dans le Purgatoire: je suis assuré de les secourir efficacement, et je veux le faire, ô mon Dieu ! par tous les moyens que Vous mettez à ma disposition, par la prière, par le Saint Sacrifice de la Messe, la Sainte Communion, l'aumône, le jeûne, les indulgences, etc. Je le ferai souvent, mais plus particulièrement pendant ce mois.

Conclusion : 1° Remerciez Dieu des grâces qu'Il vous a faites, des bonnes pensées qu'Il vous a inspirées. 2° Demandez-lui pardon des négligences que vous avez eues. 3° Renouvelez les résolutions prises le 31 Octobre.

 

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