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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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7 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Huitième jour

Le jour des Noces

 

Prélude : Contemplons le Séraphique fondateur de l'Ordre franciscain, au moment où il reçoit la pleine révélation des vues de Dieu sur lui.

 

Réflexions

 

C'est une page capitale dans l'histoire de notre bon saint. Voici en quels termes son plus récent historien l'a écrite. On ne saurait, à coup sûr, mieux exprimer les sentiments que doit faire naître en notre âme ce touchant épisode.

« Dès le commencement de l'an de grâce 1208, la chapelle de Sainte Marie des Anges, arrachée à l'oubli et au déshonneur, avait retrouvé son culte séculaire, servait de nouveau de tabernacle au Saint des saints, et de but de pèlerinage à la piété des fidèles. Elle devint en même temps l'oratoire habituel et comme la demeure de François. Il aimait ce sanctuaire d'un amour de prédilection, ayant sans doute quelque. pressentiment divin des grandes choses que le Seigneur devait y opérer par son entremise. Il y passait ses jours et ses nuits en prière, adorant, aimant, pleurant, attendant, comme un enfant docile, que son Père céleste lui fit connaître par quelles œuvres il devait désormais le servir. La réponse de Dieu ne se fit pas longtemps désirer.

C'était dans le courant de cette même année 1208, qui tient une si grande place dans la vie du serviteur de Dieu. Un jour, il assistait dans son cher sanctuaire à une messe qu'il avait prié le prêtre de Saint Damien de dire en l'honneur des apôtres. Arrivé à la lecture de l'évangile, au moment où le prêtre prononçait ces paroles que Notre-Seigneur adressa à ses disciples : « Ne portez ni or, ni argent, ni aucune monnaie dans votre bourse, ni sac, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâton », François reçut d'en haut une vive effusion de lumière ; sa vocation, jusqu'alors entrevue seulement, lui fut montrée dans une clarté toute céleste, et la pauvreté, la sainte pauvreté apostolique qui parcourt le monde, recevant le pain du corps et donnant le pain de l'éternelle vie, lui apparut comme son unique épouse et la compagne féconde de son apostolat. « Voilà, voilà ce que je cherche ! » s'écria-t-il tout rayonnant de joie et d'amour ; et dans  le même moment, avec cette ardeur d'obéissance et cette impétuosité sublime de sacrifice qui d'un bond lui faisait atteindre les sommets de la perfection chrétienne, il achève son dépouillement, jette avec horreur sa bourse, son bâton, ses chaussures, et les pieds nus, couvert d'une grossière tunique grise qui fut jusqu'à la fin son unique vêtement, les reins entourés d'une corde, absolument pauvre et absolument joyeux, il part pour évangéliser le monde et conquérir les âmes à Jésus-Christ.

De ce jour date véritablement le commencement de la famille franciscaine, la naissance de cet ordre des Frères Mineurs qui devait en quelques années s'étendre jusqu'aux extrémités de la terre. C'est le jour de la mission de saint François, le jour de ses noces mystiques avec la sainte pauvreté, noces heureuses et fécondes qui allaient remplir le monde de bénédictions et d'angéliques vertus. Merveilleuse efficacité de la parole de Dieu et merveilleuse unité de ses voies ! Aux premiers temps du christianisme, saint Antoine entend dans une église d'Egypte ces paroles du Sauveur : « Si vous voulez être parfait, allez, vendez tout ce que vous avez, et le donnez aux pauvres » ; et, transformé par la vertu divine, il devient le fondateur et le père de la vie monastique en Orient. Dix siècles plus tard, dans une pauvre chapelle d’ltalie, François, fils du marchand Bernardone. entend une autre parole de l'Evangile qui tombe sur le bon terrain de son âme ; et la vie religieuse parfaite renaît en Occident, et l'Ordre des Frères Mineurs est fondé. Désormais la période solitaire de la vie de saint François, celle qui correspond à la vie du Sauveur à Nazareth, est terminée. Sa vie publique et sociale commence, et nous allons voir en lui se réaliser d'une façon merveilleuse ce mot étonnant de l'Evangile : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes encore ».

 

Pratique : Suivre fidèlement les inspirations que Dieu nous donne dans nos lectures pieuses, et spécialement dans celle des Livres Saints.

Invocation : Saint François, si fidèle observateur des voies de Dieu, dirigez nos pas dans les sentiers de la perfection à laquelle Dieu nous appelle.

 

Fioretti

La chère église

 

Des trois églises que François avait réparées, il choisit celle de Sainte Marie des Anges pour y faire sa demeure, afin d'honorer la mère de Dieu et les Intelligences célestes. Saint Bonaventure dit qu'il y fut souvent favorisé de la visite des anges, et qu'anciennement ce lieu avait été nommé Sainte Marie des Anges, à cause des fréquentes apparitions qu'y faisaient ces bienheureux esprits. L'homme de Dieu y passait les jours et les nuits en de ferventes prières, où il demandait à la Sainte Vierge, que, comme elle a conçu et enfanté le Verbe du Père, plein de grâce et de vérité, elle eût la bonté de devenir son avocate, pour en obtenir la participation : ce fut là aussi  que, par les mérites de cette puissante avocate, il obtint le bonheur de concevoir et d'enfanter, pour ainsi dire, la vie évangélique ; fruit précieux de la grâce et de la vérité, que le Fils de Dieu est venu apporter à la terre. (Vie de St-François, par le Père Chalippe).

 

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6 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

5

 

Septième jour

Devant l'évêque d'Assise

 

Prélude : Pénétrons avec un saint respect dans le cœur de notre bienheureux patriarche, pour y admirer l'action du Saint Esprit.

 

Réflexions

 

C'était en l'an 1206, François avait vingt-cinq ans. L'heure de Dieu avait sonné pour le grand Séraphin de la terre.

Ne se préoccupant plus en rien du monde, de ses biens ni de son estime, le saint jeune homme avait quitté la maison paternelle, pour se retirer à Saint Damien, où le Crucifié lui parla si amoureusement.

Mais, Bernardone ne pouvait supporter que son fils François, sur qui il avait fondé les plus orgueilleuses espérances, embrassât un genre de vie qui l'exposait à la risée du monde ; il était surtout furieux de le voir se dépouiller de tout ce qu'il possédait pour le donner aux pauvres, ou le consacrer à la réparation des églises. Un jour, il poussa la brutalité jusqu'à le frapper violemment ; puis, il le renferma dans un endroit obscur que l'on voit encore aujourd'hui et que l'on appelle la prison de saint François.

D'accord avec son autre fils Angelo, il n'est rien que le père n'inventât pour détourner François de suivre l'appel divin, il épuisa tous les moyens sans parvenir à arracher ce saint amant de Jésus de la divine folie de la croix. Il le traduisit devant les tribunaux civils, sans rien pouvoir gagner sur ce cœur si dévoué à son héroïque vocation.

Enfin, d'après l'avis des magistrats d'Assise, Bernardone eut recours à l'évêque de cette ville, Vico Secundi, pour arrêter les libéralités de son fils. L'évêque fit donc appeler François, et lui dit : « Votre père est très irrité contre vous ; si vous voulez servir Dieu librement, rendez-lui l'argent que vous avez... Mon fils, ajouta paternellement le saint prélat, ayez confiance en Dieu, ne craignez pas, il sera votre aide ; et, pour le bien de son Eglise, il vous donnera tout ce qui est nécessaire ». Vico Secundi, inspiré de l'esprit de Dieu, prophétisait en parlant ainsi.

L'entendant parler de la sorte, François, comme enivré de Dieu, se leva, en s'écriant : « Seigneur et Maître, je lui rendrai tout ce qui est à lui, même mes vêtements ». Il se dépouille aussitôt de ses habits, et reparaît, rayonnant, inspiré, sa chair virginale recouverte seulement d'un cilice. Puis, déposant tous ses vêtements devant l'évêque, il dit : « Écoutez et comprenez. Jusqu'à présent, j'ai appelé Pierre Bernardone, mon père ; désormais, je puis dire hardiment : Notre père, qui êtes aux cieux, en qui j'ai mis tout mon trésor et la foi de mes espérances ».

Tous les assistants, émus jusqu'aux larmes, maudissaient la rapacité de Bernadone. Mais, François était dans l'extase de la joie. L'évêque, ravi de la plus tendre admiration, ouvrit ses bras et son cœur au saint jeune homme, et le couvrit du manteau que l'on voit encore à Saint Georges, au couvent des Clarisses. François y traça une croix blanche avec du mortier, et s'éloigna, dépouillé de tout, libre de tous les liens de la terre, le plus pauvre et le plus joyeux des hommes.

 

Pratique : S'attacher au dépouillement des choses de la terre pour dégager son âme vers le ciel, où Dieu nous revêtira d'un manteau de gloire éternelle.

Invocation : Saint François, vrai pauvre de Jésus-Christ, détachez mon cœur des biens de ce monde.

 

Fioretti

Le Héraut du grand Roi

 

Dégagé de tous les liens des convoitises mondaines, selon ses désirs, il alla chercher hors de la ville quelque endroit à l'écart, où seul et en silence il put écouter la voix de Dieu. Dans un bois où il passait, chantant les louanges du Créateur en langue française, des voleurs vinrent lui demander qui il était : « Je suis le Héraut du grand Roi », leur répondit-il, en un sens prophétique, avec une parfaite confiance en Dieu. Sur cette réponse, ils le battirent cruellement, le jetèrent dans une fosse pleine de neige, et se moquèrent de la qualité qu'il prenait. Lorsqu'ils furent éloignés, il sortit de là et se remit à louer le Seigneur d'une voix encore plus haute, fort joyeux d'avoir eu occasion de souffrir. À un monastère voisin, où il demanda l'aumône, qu'il reçut comme un mendiant méprisable, on l’employa quelques jours aux plus vils offices de la cuisine. Mais, voyant que cela s'accordait mal avec ses exercices spirituels, il s'en vint à Gubbio, où un de ses amis le reconnut, et lui donna, pour le vêtir plus décemment, un habit d’ermite, une tunique courte, une ceinture de cuir, des souliers, avec un bâton. Sous cet habit de pénitence, il affligea son corps de nouvelles austérités ; et, afin de remplir toutes les fonctions de l'humilité qu'il aimait extrêmement, il se dévoua au service des lépreux. (Vie de Saint François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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5 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Sixième jour

Jésus crucifié

 

Prélude : Jésus en croix regarde François d'Assise agenouillé et l'entretient, tandis que son ardent disciple l'écoute dans le ravissement de l'amour.

 

Réflexions

 

Jésus et Jésus crucifié ! C'est l'unique science dont le grand apôtre se glorifiait, ce fut la grande école où le Séraphique François apprit à se vaincre et à grandir dans la plus sublime perfection.

Au lendemain de sa conversion, il eut l'apparition de Jésus crucifié. À ce spectacle, son âme, naturellement tendre et aimante, se fondit et se liquéfia, au point que, à partir de cette heure, quand il pensait à cette première vision du Sauveur en croix, il ne pouvait retenir ses larmes. Ce jour-là, il eut la révélation complète du mystère renfermé dans l'admirable exhortation de Notre Seigneur : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive ! » Il reçut les prémices de cet esprit de pauvreté et d'humilité qui fera le caractère de sa vie et comme l'esprit de son œuvre. Son cœur s'y embrasa d'une charité sublime, qui, malgré sa répugnance instinctive, le poussa à soigner, à embrasser et à baiser tendrement les pauvres lépreux, parce qu'Isaïe avait prophétisé de Jésus, en le comparant à un de ces malheureux. « François, lui disait le Sauveur, si tu veux connaître ma volonté, il faut que tu méprises et que tu haïsses tout ce que tu as aimé et désiré selon la chair. Ne t'effraie point de ce nouveau sentier, car si les choses qui te plaisaient doivent te devenir amères, celles qui te déplaisaient te paraîtront douces et agréables ».

C'est encore par amour pour Jésus pauvre et dépouillé sur la croix qu'il se voua dès lors avec une si incomparable générosité au service et au soulagement des pauvres. Il se dépouillait pour les vêtir, il partageait ses vêtements avec eux, il se levait de table pour leur porter les aliments qu'on ſui servait, il prenait même volontiers leurs haillons, foulant aux pieds l'orgueil humain et s'élevant par degrés à la perfection de la pauvreté évangélique. Rien n'égalait sa douleur du mauvais emploi de sa jeunesse et son attention à mortifier ses sens, afin de porter la croix de Jésus-Christ dans son corps, comme il la portait dans son cœur.

Voulant le récompenser de ce zèle à l'imiter, Jésus crucifié, qui s'était fait son maître, lui accorda cette magnifique récompense, dont parlent tous ses biographes. Un jour qu'il méditait dans la vieille église de Saint Damien, hors d'Assise, il se prosterna devant le crucifix, et, inspiré d'en haut, il redit trois fois cette belle invocation, qui depuis lui demeura familière : « Grand Dieu, plein de gloire, et vous, mon Seigneur Jésus-Christ, je vous prie de m'éclairer et de dissiper les ténèbres de mon esprit, de me donner une foi pure, une ferme espérance et une parfaite charité. Faites, ô mon Dieu, que je me connaisse si bien, qu'en toutes choses je n'agisse jamais que selon vos lumières et conformément à votre sainte volonté ». Ce disant, il regardait fixement le crucifix, les yeux baignés de larmes, et le crucifix s'anima, pour lui dire : « François, va, répare ma maison, que tu vois tomber en ruines ». La voix miraculeuse répéta trois fois les mêmes paroles. Elles signifiaient que Jésus-Christ l'appelait à réparer, par son ministère et par les travaux de ses disciples, son Eglise et aussi qu'il avait reçu la mission de restaurer la vieille église de Saint Damien.

Mais, cette voix du crucifix imprima plus avant dans son âme le mystère de la Passion. Il se sentit intérieurement blessé des plaies de Jésus, et il les pleurait avec des larmes si cuisantes que ses yeux en étaient comme ensanglantés, au sortir de l'oraison.

 

Pratique : Se renouveler dans la dévotion aux mystères de la Passion et de la mort de Jésus- Christ.

Invocation : Saint François, vivante image de Jésus crucifié, imprimez profondément dans mon âme les plaies du Sauveur.

 

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Le divin lépreux

 

Au début de sa conversion, comme il passait à cheval dans la plaine d'Assise, François aperçut un lépreux qui venait droit à lui. D'abord, il en fut saisi d'horreur ; mais, se ressouvenant qu'il avait résolu de travailler à la perfection, et que, pour être soldat de Jésus-Christ, il faut commencer par se vaincre soi-même, il descendit de cheval, alla baiser le lépreux, et lui donna l'aumône. Quand il fut remonté, il ne vit plus personne, quoi qu'il regardât de tous côtés dans la plaine qui était toute découverte. Rempli d'admiration et transporté de joie, il se mit à chanter les louanges du Seigneur, avec un ferme propos de se rendre toujours plus parfait. (Vie de St-François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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4 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Cinquième jour

Les songes mystérieux

 

Prélude : Adorons Notre Seigneur Jésus-Christ à la poursuite de son cher François d'Assise, dont il veut faire un parfait modèle de sa vie pauvre.

 

Réflexions

 

Avec le retour à la santé, notre bon saint eut un regain de jeunesse, il s'adonna de nouveau au goût des beaux habits et des divertissements profanes. Mais, son âme était dès lors blessée par la flèche de l'amour divin, son cœur inclinait par une pente de plus en plus sensible vers cet amour qui détache des amours terrestres et sa tendresse pour les pauvres devenait chaque jour plus vive.

L'heure était venue où la voix de Jésus allait pouvoir résonner à cette oreille inclinée pour l'entendre. Une nuit, Dieu fit voir à son serviteur un beau palais, rempli d'armes marquées du signe de la croix. Il demanda pour qui toutes ces armes. La voix mystérieuse répondit : « Pour toi et pour tes soldats ! » Le bouillant jeune homme, sans remarquer les croix, n'avait considéré que les armes. Il partit donc pour aller offrir ses services à Gautier de Brienne, annonçant qu'il reviendrait un jour à Assise en grand seigneur.

Arrivé à Spolète, Jésus-Christ l'arrêta dans sa fougue et dans son illusion. « François, lui dit- il dans un nouveau songe, lequel des deux peut te faire plus de bien : le maître ou le serviteur, le riche ou le pauvre ? - C'est le  maître et le riche, répliqua simplement le jeune guerrier. - Pourquoi donc, continua le sauveur, quittes-tu Dieu, qui est le maître et le riche, pour chercher l'homme, qui est le serviteur et le pauvre ? »

Pour le coup, le nouveau Saül avait rencontré son chemin de Damas. Terrassé par la foudre de la miséricorde, il se jeta à genoux, et, dans un élan plein de ferveur, il s'écria : « Ah ! Seigneur ! que vous plaît-il que je fasse ? - Retourne dans ta ville, répondit Jésus, qui parlait dès lors en maître de cette âme conquise, ce que tu as vu ne signifie rien que de spirituel ; c'est de Dieu,et non des hommes, que tu en recevras l'accomplissement ».

Aussitôt, le docile disciple du Sauveur reprend le chemin d'Assise, pour y attendre les ordres de son Seigneur et Maître, sans se mettre le moins du monde en peine de ce que ses compagnons diraient de ce retour si inopiné.

 

Pratique : Se rendre docile aux moindres inspirations de la grâce et se garder, comme du plus grand de tous les malheurs, de contrister l'Esprit-Saint.

Invocation : Saint François, qui avez écouté l'appel de la grâce, priez pour nous.

 

Fioretti

La divine fiancée

 

De retour à Assise, François réunit ses compagnons de plaisir dans un repas qui devait être le dernier. Il les traita avec sa magnificence accoutumée et le charme habituel de son humeur ; mais son âme était déjà toute en Dieu, et le sourire de la gaieté n'était plus qu'à la fleur de son visage. Après le repas, comme ils allaient, riant et devisant par les rues d’Assise, François marchait derrière eux, plongé dans une profonde rêverie. Tout à coup, il s'arrêta : je ne sais quelle intuition céleste lui montra dans une lumière surnaturelle la vanité des choses de la terre ; la pauvreté évangélique lui apparut comme sa vocation et son unique compagne, et Dieu se répandit en son âme avec une telle effusion qu'il demeura sans voix et sans couleur. Il raconta depuis à son confesseur que si, dans ce moment, on eut déchiré son corps en lambeaux, il n'en eût rien senti, tant son âme était ravie en Dieu. Ses compagnons, le voyant immobile, accoururent et d'abord s'effrayèrent ; mais bientôt, quand il fut revenu à lui, ils reprirent leur frivole gaieté et lui dirent en riant : « Où avais-tu l'esprit, François ? Songerais-tu donc à prendre femme ? - Oui, répondit-il d'une voix grave, je veux prendre une épouse, mais si noble et si belle, qu'il n'y en aura point de semblable au monde ! » C'était la pauvreté qu'il voulait dire, la sainte pauvreté chrétienne, que Dieu venait de lui révéler, si méprisée dans le monde et trop oubliée même dans l’Église en ces temps malheureux ; c'était à cette fiancée, cette épouse mystique à laquelle il devait donner sa vie, qui devait lui tenir fidèle compagnie, comme au Sauveur, son premier époux, pendant tout son pèlerinage et jusqu'au suprême dépouillement de la mort. (Histoire populaire de saint François d’Assise, par le Marquis de Ségur).

 

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3 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

1 Francis Goes to War

 

Quatrième jour

Épreuves

 

Prélude : Adorons les desseins de la Providence qui attire au service des âmes par les voies mystérieuses de l'élection divine.

 

Réflexions

 

Dieu attire les siens par des voies pleines de mystère ; souvent la pauvre nature se révolte : l'esprit a de la peine à comprendre pourquoi Dieu traite ainsi ceux qu'il aime, l'infirmité humaine regimbe contre l'aiguillon de la souffrance. Mais, les jugements de Dieu ne sont pas comme les jugements de l'homme. L'effet prouve bien ensuite qui a eu raison, et, si cette révélation ne nous est pas toujours donnée complètement dès cette vie, au ciel, nous serons ravis en voyant le pourquoi des desseins de la Providence sur les événements et sur les hommes.

François devait connaître cette conduite de Dieu envers ses élus. Mais, chose admirable ! Alors que toutes ou presque toutes les âmes ainsi passées au creuset de la souffrance se scandalisent ou du moins éprouvent quelque étonnement de prime abord, lui n'en parut avoir aucune émotion. Tout jeune qu'il fut, cet adolescent, emporté par le besoin de se distraire et de jouir de la vie, se soumit avec une générosité toute joyeuse à la volonté de Dieu qui l'arrêtait au milieu de ses divertissements.

Assise et Pérouse étaient en guerre. Dans une rencontre, il fut fait prisonnier et retenu en captivité, pendant plus d'un an, avec quelques-uns de ses compatriotes, qui se laissaient abattre et vivaient dans un morne désespoir. Mais lui, sans rien changer à ses habitudes de gaîté et d'enjouement, leur disait : « Je vous plains, mes amis ; pour moi, j'ai l'esprit fort libre et je me réjouis. Vous me voyez maintenant prisonnier ; plus tard, vous me verrez honoré par toute la terre ». Son aimable caractère et cette joyeuse soumission à la volonté de Dieu finirent par relever les courages abattus : le futur apôtre de la pauvreté préludait à ce sublime apostolat par la résignation qu'il inspirait aux âmes éprouvées par la souffrance.

Pourtant, cette longue captivité ne suffit point à incliner son âme vers le détachement absolu auquel l'appelait son héroïque vocation. Aussi, quand il fut rentré à Assise, Dieu le visita de nouveau par une longue et accablante maladie, qui le réduisit à une faiblesse extrême, disposant par là son âme à subir les opérations de la grâce d'en haut qui l'appelait, nous le verrons bientôt, à une si sublime destinée, celle dont il avait parlé prophétiquement à Pérouse, sans savoir combien il disait vrai.

Quand il put sortir, le jeune convalescent, dont le cœur était si tendre et l'âme si poétique, pensa que la vue des champs réjouirait son être alangui. Mais, à sa grande surprise, la beauté du paysage ne réveilla aucun écho au-dedans de lui, il lui sembla même que tout ce qu'il avait aimé jusque là lui inspirait présentement du dégoût. Il sonda son cœur et il vit que son cœur méprisait ce qu'il avait tant prisé jusqu'alors, sa conduite passée lui parut une folie.

Dieu disposait ainsi cette grande âme à recevoir une des impressions les plus profondes de la grâce qu'il ait jamais accordée à aucune âme dans les annales de la sainteté. Nous la méditerons demain.

 

Pratique : S'habituer à voir, à reconnaître, à bénir, à aimer et à adorer la main de Dieu dans tout ce qui nous arrive de fâcheux selon le monde.

Invocation : Saint François, modèle de patience, priez pour les âmes éprouvées.

 

Fioretti

La prédiction d'un compatriote

 

Les belles qualités de François le rendaient aimable à toute la ville, qui le regardait comme la fleur de la jeunesse, et en concevait de grandes espérances. Un homme fort simple, mais éclairé d'en haut, le fit encore plus estimer. Lorsqu'il le rencontrait dans les rues, il étendait son manteau par terre devant lui, et, pour raison d'un tel respect, « ce jeune homme, disait-il, fera bientôt de grandes choses : il méritera toutes sortes d'honneurs et sera révéré de tous les fidèles ». François, à qui les desseins de Dieu étaient inconnus, ne comprenait pas le sens de la prédiction. Il ignorait que ces honneurs ne lui seraient rendus qu'après des humiliations, conformément à la parole de l'Evangile. Distrait par les affaires et attaché aux vanités de ce monde, il ne pensait guère à cette divine vérité, il la goûtait encore moins ; cependant il se flattait d'être honoré quelque jour, comme on l'annonçait, ce que Dieu permit qu'il prédit lui-même dans la disgrâce de sa captivité à Pérouse. (Vie de St François d'Assise, par le Père Chalippe).

 

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2 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Troisième jour

Le Nazareth de François

 

Prélude : Entrons, avec un saint respect, dans cet intérieur où l'enfant de Bernardone et de Pica grandit, comme le fils de Marie et de Joseph, en grâce, en âge et en sagesse.

 

Réflexions

 

C'est à une des plus belles pages de l'historien populaire de notre bon saint que nous empruntons aujourd'hui notre sujet de méditation.

« Les premières années de François s'écoulèrent tranquilles et cachées près de ses parents, comme celles de l'Enfant Jésus à Nazareth. Sa mère formait son cœur ; de bons prêtres d'Assise formèrent son intelligence et lui donnèrent une instruction en rapport avec la fortune de son père. L'enfant apprit avec goût et facilité les belles lettres : plus tard, il ne parla si souvent de son ignorance que par humilité. La langue latine et la langue française lui étaient familières ; si dans sa vie il se servit peu de livres, c'est qu'il lisait dans le livre toujours ouvert pour lui, et qui renferme toute science, de Jésus crucifié. Bientôt Bernardone associa son fils à ses opérations de commerce ; l'enfant apporta à cette occupation le zèle et l'intelligence qu'il avait mis à s'instruire.

Mais, dès ses premiers temps, il différa grandement de son père par sa manière d'envisager la richesse. Généreux jusqu'à la prodigalité, il se plaisait plus à dépenser l'or qu'à l'amasser, et, montrant une grande âme jusque dans les défauts de sa folle jeunesse, il semblait un fils de roi plutôt qu'un fils de marchand. Il aimait l'éclat des fêtes, la beauté des vêtements, la splendeur des repas ; il donnait aux plaisirs du monde et à la société de ses joyeux amis tout le temps que lui laissait le négoce paternel, et, sans mener une vie coupable, il menait une vie dissipée.

Une grâce spéciale de Dieu et l'élévation naturelle de son âme le préservèrent toujours des mauvaises mœurs : son cœur demeura pur, et quand plus tard Dieu marqua son corps des stigmates de sa Passion, il les imprima sur une chair virginale. Le doux adolescent avait d ailleurs une autre sauvegarde puissante contre les tentations des sens et les embûches du démon, c'était l'amour des pauvres qui précéda en lui l'amour de la pauvreté, et qui, de degré en degré, le porta jusqu'aux sommets les plus sublimes de la sainte charité. Il chérissait les pauvres comme frères, se plaisait à les secourir et se sentait particulièrement touché quand ils lui demandaient l'aumône pour l'amour de Dieu. Ces mots d'amour de Dieu remplissaient dès lors son âme, encore mondaine, d'une mystérieuse émotion. Une seule fois, préoccupé d'une affaire de son négoce, il rebuta un mendiant qui l'implorait avec cette divine formule. Mais aussitôt, rentrant en lui- même, il se repentit amèrement, courut tout en pleurs après le pauvre repoussé, lui fit une large aumône, et prit de ce jour la résolution, à laquelle il ne faillit point, de ne jamais refuser l'aumône à personne.

Ce mélange de vertus naissantes et de qualités naturelles, le charme de sa jeunesse, vivacité, son ardeur, sa générosité d'âme, gagnèrent à François, dès son adolescence, les sympathies de tous : ses compagnons le choisissaient volontiers pour chef et maître de leurs jeux ; son père, tout en regrettant ses prodigalités, était secrètement flatté de ses succès et du prestige qui déjà l'entourait, et Pica, sa pieuse mère, entrevoyait avec joie, sous ses qualités et ses défauts mêmes, le germe de célestes vertus et l'espérance d'un grand amour de Dieu ».

 

Pratique : Concourir, dans la sphère de son influence, à l'éducation chrétienne de la jeunesse.

Invocation : Saint François, qui avez passé la jeunesse dans l'innocence, priez pour les jeunes gens dont la vertu est exposée à faire naufrage.

 

Fioretti

Les deux étudiants

 

Un jour que saint François prêchait à Bologne, ses paroles avaient une onction si merveilleuses qu'elles paraissaient plutôt sortir de la bouche d'un ange que de celle d'un homme : c'étaient autant de flèches aiguës qui transperçaient le cœur de ceux qui les écoutaient. Aussi produisirent-elles la conversion d'une multitude de personnes. De ce nombre se trouvèrent deux étudiants distingués de la Marche d'Ancône, dont l'un s'appelait Pellegrino et l'autre Rinieri. Intérieurement touchés de la grâce en entendant les paroles du saint, ils vinrent le trouver aussitôt après sa prédication, lui protestant qu'ils voulaient entièrement renoncer au monde et entrer dans son Ordre. Connaissant alors, par révélation, que c'était Dieu lui-même qui les lui envoyait et qu'ils devaient se sanctifier dans son Institut, voyant aussi la grande ferveur dont ils étaient animés, saint François les reçut avec joie et leur dit : « Pellegrino, vous suivrez dans l'ordre la voie de l'humilité ; et vous, frère Rinieri, vous vous dévouerez au service des religieux ». Les nouveaux frères se montrèrent fidèles à ces recommandations. (Légendes du Moyen-âge, traduites par l'abbé Riche).

 

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1 octobre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Deuxième jour

Le baptême

2 Octobre

 

Prélude : L'Esprit Saint plane au-dessus du petit enfant qui se présente au baptême, accompagné des anges impatients de faire une cour à cet élu de Dieu, qui va entrer dans l’Église où son œuvre sera si puissante.

 

Réflexions

 

L'histoire de notre bon Saint est remplie de merveilles. Dès ses premiers pas dans la carrière de ce monde, on eut dit que le ciel s'appliquait à l'entourer de miracles, comme plus tard on dira qu'il semble avoir recouvré sur la nature le domaine suprême d'Adam avant la chute.

Avec quelle impatience, cette pieuse mère, qui l'avait enfanté à l'instar de la naissance du Sauveur, ne dut-elle pas presser l'heureux moment où ce cher fils serait en même temps le fils de Dieu et le frère de Jésus ! Toutes les heures, qui allaient s'écouler entre la naissance et la régénération, lui semblaient dérobées au seul légitime seigneur de son enfant. Le baptême eut donc lieu aussitôt que la mère put faire procurer au nouveau-né cet inestimable bienfait, dont le délai entraîne toujours la privation de beaucoup de mérites et expose souvent aux plus graves conséquences.

Lorsque le prêtre demanda comment on voulait nommer ce catéchumène, les parents répondirent qu'il s'appellerait Jean. C'est le nom du précurseur de Jésus, c'est aussi le nom du disciple bien-aimé. À ces deux titres, il convenait admirablement au thaumaturge, prédestiné à marcher devant la face du Seigneur et à préparer ses voies dans les âmes, pour qui il serait une lumière ardente et brillante. Il convenait aussi à ce préféré du Seigneur Jésus, qui serait admis à pénétrer dans les secrets de son cœur divin et à boire le calice de sa Passion.

Mais, le père de l'enfant avait une autre pensée. S'il consentit à lui laisser imposer le nom de Jean, il se réservait d'y ajouter cet autre nom que le fils de Bernardone a immortalisé et qui est une si grande gloire pour la France chrétienne.

Le surnom de François, qui devint bientôt son seul nom, lui fut donné par son père, suivant les uns en souvenir de la France où il se trouvait au moment de la naissance de ce fils premier-né, suivant les autres à cause de la facilité avec laquelle l'enfant apprit la langue française et de la grâce qu'il mettait à la parler. Quoi qu'il en soit, François porta toujours à la France une affection toute filiale, et notre patrie peut à juste titre se glorifier de lui comme d'un enfant d'adoption.

C'est en effet une grande gloire pour la France d'avoir souvent, dans l'histoire de l’Église, partagé avec Rome les prédilections des saints et de Jésus qui les inspire. Malgré les défaillances de l'heure présente, Dieu nous maintient ce privilège, c'est un signe de sa miséricorde, c'est aussi un heureux présage pour l'avenir de notre pays. On ne peut désespérer d'une nation aussi visiblement aimée du ciel.

 

Pratique : S'employer pour empêcher qu'on diffère, autour de nous, le baptême des nouveaux-nés.

Invocation : Saint François, qui aimez la France, priez pour elle.

 

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Fioretti

Les parrains mystérieux

 

D'après une tradition constante, un jeune homme inconnu apparut au moment où l'on présentait le nouveau-né sur les fonts baptismaux, le prit dans ses bras et l'y tint pendant toute la cérémonie, sans rien dire, mais les yeux fixés sur lui avec une céleste complaisance. Au retour du baptême, un autre inconnu, un autre envoyé de Dieu, le caressa doucement et traça sur son épaule droite un signe de croix, comme pour le marquer dès sa naissance du caractère sacré de Jésus-Christ. La suite de sa vie, pleine de grâces si extraordinaires et de si merveilleuses vertus, fait croire sans peine à ces mystérieuses prémices. Dans toutes les œuvres divines, la grandeur des fondements est en rapport avec la beauté de l'édifice. Mais, au début, Dieu agit seul ; plus tard, l'homme, correspondant à ses grâces, agit avec lui, et coopère, dans sa liberté, à la grande œuvre de sa propre sainteté. (Histoire populaire de saint François d'Assise, par le Marquis de Ségur).

 

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30 septembre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

1 NASCITA DEL SANTO

 

Premier jour

La Naissance

 

Prélude : Pénétrons respectueusement dans l'humble asile où François vient au monde, pour faire revivre sur la terre une image admirablement parfaite du Seigneur Jésus.

 

Réflexions

 

Assise !... Le nom seul de cette ville fait tressaillir involontairement le cœur pieux. C'est que là se conservent des parfums et des souvenirs auxquels les âmes chrétiennes ne savent pas rester insensibles. « Ô cité chérie, disait saint François, quand il mourut tourné du côté d'Assise, ô cité chérie ! Sois bénie du Seigneur, parce que beaucoup d'âmes seront sauvées en toi et par toi. Un grand nombre de serviteurs du Très-Haut demeureront dans l'enceinte de tes murailles, et plusieurs de les citoyens seront élus pour le royaume éternel ».

Assise est une petite ville de l'Ombrie, cachée dans les montagnes des Apennins, située à égale distance de Rome et de Lorette, à l'entrée d'une large et belle vallée dont Pérouse garde l'autre extrémité. Les pins d'Italie, sombres et odoriférants, couronnent les hauteurs environnantes ; les oliviers couvrent les collines de leur pâle feuillage, et, dans les vallées, la vigne, courant d'arbre en arbre, jette partout le caprice. de ses pampres, et produit un raisin délicieux. Cette contrée, bénie de Dieu, est célèbre par ses saints, ses artistes et ses grands hommes ; mais saint François est et sera toujours sa gloire la plus pure et sa plus belle couronne.

À cette description d'un récent historien de notre Séraphique Père, il convient d'ajouter le bel hommage que rendit à la ville natale le plus grand poète de l’Italie. C'est entrer dans la pensée de François, que d'honorer et d'aimer cette cité, qu'il aima avec prédilection, parce que Dieu у avait marqué de toute éternité son berceau. Ainsi, Jésus bénit ceux qui aiment à parler de Bethléem et de Nazareth. Écoutons donc Dante :

« Entre le Lupino et la rivière qui s'écoule de la colline choisie par le bienheureux Ubald, descend d'une haute montagne une côte fertile. A l'endroit d'où Pérouse reçoit le froid et le chaud par la porte du soleil, et sur l'autre revers pleurent sous un joug pesant Nocéra et Gualdo. Au point où cette côte adoucit sa pente, naquit au monde un soleil comme celui-ci sort du Gange. Et que ceux qui veulent parler de ce lieu ne l'appellent point Assise, car ce nom ne dirait pas assez ; mais il faudrait l'appeler Orient ».

Son père, continue Monseigneur de Ségur, Pierre Bernardone, riche marchand d'étoffes, faisait grand commerce avec la France. C'était homme intéressé, presque uniquement occupé du soin d'accroître sa fortune. La femme de Bernardone, nommée Pica, bonne et pieuse, méritait d'être la mère d'un saint. Des présages célestes, des signes prophétiques, annoncèrent la grande destinée de cet enfant et accompagnèrent sa naissance. Sa mère, soit avertie par un songe, soit par un pèlerin mystérieux, se rendit dans une étable au moment d'enfanter, et ce fut là, sur de la paille, parmi des animaux domestiques, que, semblable au Sauveur Jésus, saint François vint au monde. Cette étable se voit encore à Assise : elle est devenue une chapelle connue sous le nom de Saint François-le-Petit. Sur la porte, on lit cette inscription en latin : « Cette chapelle a été l'étable du bœuf et de l'âne, où est né François, le miroir du monde ».

 

Pratique : Retrancher quelque chose dans les superfluités de son logement.

Invocation : Saint François, qui êtes né comme le Sauveur dans une étable, priez pour nous !

 

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Fioretti

Une nuit de Noël

 

Depuis quelque temps, sainte Claire était attaquée d'une grave maladie qui la mettait dans l'impossibilité de se rendre à l'office pour y réciter l'office avec ses sœurs. La nuit de la Nativité de Notre Seigneur, au moment où elles allaient à Matines, elle se vit encore, malgré le vif désir qu'elle avait de les suivre, obligée de rester au lit, privée de la consolation spirituelle qu'elles allaient recevoir. Mais Jésus-Christ, son époux, ne pouvant souffrir de la voir ainsi triste et abandonnée, la transporta miraculeusement à l'église de Saint François, où elle assista à tout l'office de Matines et à la messe de la nuit ; bien plus, il lui procura le bonheur de recevoir la sainte communion, et elle fut ensuite de nouveau transportée sur son lit. Lorsque l'office fut terminé à l'église de Saint Damien, les sœurs revinrent trouver sainte Claire et lui dirent : « ô notre mère ! Sœur Claire, quelle consolation nous avons goûtée dans cette sainte fête de la Nativité ! Oh ! Plût à Dieu que nous eussions pu vous y voir parmi nous ! - Ô mes sœurs et mes très chères filles ! répondit la sainte, grâces et louanges soient rendues à Notre Seigneur Jésus-Christ ! car, moi aussi, j'ai assisté avec une grande consolation d'esprit à toute la solennité de cette très sainte nuit, et même à une solennité bien plus magnifique encore que celle où vous vous êtes trouvées. Par les mérites de saint François et par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, j'ai été transportée dans l'église de mon vénérable père, et là, en corps et en âme, j'ai entendu out l'office et le son des instruments, et même j'ai reçu la très sainte communion. Réjouissez-vous donc de la grâce insigne qui m'a été accordée, et remerciez-en le Seigneur ». (Fioretti, traduites par l'abbé Riche).

 

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29 septembre 2021

Le Mois de Saint François d’Assise

Le Mois de Saint François d’Assise

 

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Veille du premier jour

Ce qu'a été saint François

 

Prélude

 

Avec l'innombrable multitude des Frères et Sœurs du Tiers-Ordre Franciscain, des associés de l'archiconfrérie du Cordon Séraphique, prosternons-nous aujourd'hui aux pieds des autels de notre bienheureux Père, et unissons la faiblesse de nos prières à la ferveur des hommages que d'autres lui offrent dès ce jour, pour pour suivre, en communion avec eux, la sainte carrière du mois de saint François d'Assise.

 

Réflexion

 

Ce qu'a été saint François et pourquoi Dieu le désigne à une vénération si tendre et si universelle, un grand évêque de notre temps, qui porte son nom et qui aime avec prédilection le Séraphin d'Assise, va nous l'expliquer dans son pieux et éloquent langage.

Saint François, dit Mgr de la Bouillerie, n'a été ni un grand conquérant ni un grand politique ; il a été simplement un grand chrétien. Il a été l'un des plus parfaits et des plus fidèles imitateurs de Jésus-Christ ; et lorsqu'à la fin de sa vie, l'archange imprimait sur ses mains, sur ses pieds et sur son côté, les stigmates du divin Crucifié, c'était comme un sceau de perfection que le Dieu du Calvaire gravait sur la chair même de son imitateur.

Il a imité Jésus-Christ, en ce qu'il a été l'homme de la pauvreté, l'homme du véritable amour, l'homme de la paix.

1° L'homme de la pauvreté : c'est en se faisant pauvre que saint François est devenu chrétien. Il a tant aimé la pauvreté qu'il se l'est choisie pour épouse, et l'un des plus grands peintres du moyen-âge nous a représenté ces aimables fiançailles : il nous montre la pauvreté s'avançant vers saint François comme une vierge modeste, vêtue d'une simple robe blanche, n'ayant sur ses habits ni or, ni argent, ni bijoux, mais possédant cette beauté intérieure qui captive le cœur du Roi et qui avait ravi le cœur de saint François d'Assise. Il demeura toujours fidèle à son épouse, et, sur la couche dure où il mourut, la pauvreté était encore près de lui. - Plus encore que la pauvreté, saint François a aimé les pauvres, et ses mains, qui ne possédaient ni or, ni argent, renfermaient cependant un trésor où les pauvres puisaient toujours sans jamais le tarir : le trésor de la charité.

2° L'homme du véritable et parfait amour. C'est pour cela que l’Église lui a donné le beau nom de Séraphique. Saint François a été comme un séraphin qui, un moment, s'est dérobé au ciel pour venir habiter la terre : il a su aimer Dieu comme l'aiment les séraphins. Les anges voient Dieu face à face et leur cœur s'attache immédiatement à ce bien suprême qu'ils contemplent. Mais ce n'est pas seulement Dieu qu'ils aiment : en même temps qu'ils contemplent Dieu, ils voient en lui et dans son divin Verbe toutes les choses créées ; or, de même qu'ils les voient, ils les aiment ; et ainsi leur cœur dilaté embrasse toute la série des êtres qu'ils aiment pour Dieu, en Dieu et dans leurs relations avec Dieu. Tel est le cœur des séraphins, tel a été le cœur de saint François d'Assise. Si j'osais employer cette image, je dirais que son cœur a embrassé le clavier de l'amour comme les doigts du grand artiste embrassent le clavier de l'instrument. L'artiste fait entendre tout à la fois les notes hautes et les notes basses, mais toutes ces notes sont en parfait accord, et toutes ensemble elles forment une immense harmonie. Ainsi du cœur chrétien. C'est saint François qui a entonné ce beau cantique : « L'amour m'a mis en feu, l'amour m'a mis en feu » ; mais, cette magnifique épopée du poète séraphique n'a pas seulement des chants pour Dieu, elle chante aussi toutes les créatures, l'astre qui nous éclaire et la petite herbe que nous foulons aux pieds.

3° L'homme de la paix. La paix, dit saint Augustin, est la tranquillité de l'ordre, ce qui signifie que, là où tout est dans l'ordre, là règne la paix. Dieu, nous disent nos saints Livres, a créé toutes les choses du monde suivant le nombre, le poids et la mesure, c'est-à-dire suivant l'ordre. Or, les hommes semblent s'attacher à bouleverser et à détruire cet ordre ; mais la religion aime l'ordre, et c'est pour cela qu'elle aime la paix. Saint François a été à coup sûr l'une des âmes les plus pacifiques qui aient été données à la terre ; il disait souvent qu'il avait reçu du Sauveur lui-même cette salutation qu'il adressait à tous : « Que le Seigneur vous donne la paix », et jamais il n'ouvrait la bouche sans annoncer et sans prêcher la paix... Il avait entrepris de faire vivre pacifiquement les loups et les agneaux... Et un jour que, dans son voisinage, on lui avait signalé un loup qui menaçait de dévaster tout un troupeau, il fit venir le loup à ses pieds, il lui reprocha sa cruauté en termes sévères et ne le laissa partir que lorsqu'il eut reçu de lui l'assurance qu'il ne toucherait plus à un agneau.

Pratique : Commencer avec ferveur les saints exercices de ce mois béni et invoquer dès aujourd'hui la protection de saint François d'Assise sur notre âme, afin qu'elle obtienne la grâce spéciale que nous devons nous proposer, dès la veille du mois de notre Séraphique Père, d'obtenir par sa paternelle intercession.

Invocation : Saint François d'Assise, notre Séraphique Père, priez pour nous !

 

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28 septembre 2021

Neuvaine à Saint Jean XXIII Du 2 au 11 octobre

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Neuvaine à Saint Jean XXIII

Du 2 au 11 octobre

(Fête de saint Jean XXIII)

 

Introduction

 

Angelo Giuseppe Roncalli est né le 25 novembre 1881 à Sotto il Monte près de Bergame. A 23 ans, après avoir effectué son service militaire et après avoir obtenu son doctorat en théologie, il est ordonné prêtre et célèbre sa première messe. Il devient le secrétaire de Mgr Rodini en 1905. A la mort de celui-ci, Angelo écrit la biographie de ce grand maître si attachant pour lui. Il fut ensuite professeur d'histoire de l'Eglise au Séminaire de Bergame. En 1914, la guerre menaçait l'Italie et Angelo dut retourner à son poste de sergent.

Il travailla comme aumônier des hôpitaux militaires de Bergame. Nommé archevêque, en 1925, il est envoyé en Bulgarie en qualité de visiteur apostolique. En 1934, il est transféré en Turquie avec le statut de Délégué de Turquie et de Grèce. Et en 1944, son poste de Nonce à Paris, à titre de représentant du pape auprès d'un gouvernement étranger, est considéré comme la nonciature la plus importante et la plus haute. Quelques années passèrent et Mgr Roncalli fut nommé cardinal et patriarche de Venise. Enfin, il fut élu pape, le 28 octobre 1958, à 77 ans, à la mort de Pie XII. Il prit le nom de Jean XXIII.

Sa principale action en tant que pape reste la convocation du concile Vatican II. Par «l'aggiornamento », c'est-à-dire une profonde remise à jour des enseignements, de la discipline et de l'organisation de l'Eglise, il provoque un renouveau sans précédent à la vie religieuse. Très préoccupé par les problèmes internationaux, il écrit sept encycliques, dont « Pacem in Terris ». Jean XXIII a manifesté une grande ouverture d'esprit notamment par ses communications avec l'Eglise orthodoxe, les responsables protestants, le concile mondial des Eglises et les judéochrétiens. 

Personnage marquant du XXème siècle, Jean XXIII rendit l'âme le 30 juin 1963 au Vatican à l'âge de 82 ans. Encore aujourd'hui, on se souvient de lui pour son légendaire sourire. Il est appelé le « Bon Pape»

Jean XXIII fut canonisé par le pape François le 27 avril 2014, dimanche de la Miséricorde, en même temps que Jean-Paul II.

Cette neuvaine va nous faire découvrir et prier avec le « Bon Pape »

 

Prières quotidiennes

 

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit

Je crois en Dieu

 

Prière à l'Esprit Saint du Pape Jean XXIII

 

O Saint Esprit, achevez en nous l'œuvre commencée par Jésus; donnez force et constance à la prière que nous faisons au nom du monde entier; hâtez pour chacun de nous l'heure où nous accéderons à une profonde vie intérieure; donnez son élan à notre apostolat, qui veut atteindre tous les hommes et tous les peuples, tous ceux qui sont rachetés par le Sang du Christ et tout son héritage.


Mortifiez en nous notre présomption naturelle et élevez-nous jusqu'à la sainte humilité, la vraie crainte de Dieu, le courage généreux.


Qu'aucune attache terrestre ne nous empêche de faire honneur à notre vocation; qu'aucun intérêt, par lâcheté de notre part, ne lèse les exigences de la justice; qu'aucun calcul ne réduise l'immensité de la charité aux étroitesses de nos petits égoïsmes.


Que tout soit grand en nous: la recherche et le culte de la vérité, la promptitude de notre sacrifice, jusqu'à la croix et la mort; et enfin, que tout corresponde à la dernière prière du Fils à son Père céleste et à cette effusion de grâces que le Père et le Fils veulent répandre par vous, Esprit d'amour, sur l'Eglise et sur ses institutions, sur chaque âme et chaque peuple. Amen, amen, alléluia, alléluia! 
(Saint Jean XXIII, pape (10 juin 1962)

 

Décalogue de la sérénité du pape Saint Jean XXIII

 

Rien qu'aujourd'hui, j'essaierai de vivre ma journée sans chercher à résoudre le problème de toute ma vie.


Rien qu'aujourd'hui, je prendrai le plus grand soin de me comporter et d'agir de manière courtoise ; je ne critiquerai personne, je ne prétendrai corriger ou régenter qui que ce soit, excepté moi-même.


Rien qu'aujourd'hui, je serai heureux sur la certitude d'avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l'autre monde mais également dans celui-ci.


Rien qu'aujourd'hui, je consacrerai dix minutes à une bonne lecture en me rappelant que, comme la nourriture est nécessaire à la vie du corps, de même la bonne lecture est nécessaire à la vie de l'âme.


Rien qu'aujourd'hui, je ferai une bonne action et n'en parlerai à personne.


Rien qu'aujourd'hui, j'accomplirai au moins une chose que je n'ai pas envie de faire, et si on m'offense je ne le manifesterai pas.


Rien qu'aujourd'hui, je me plierai aux circonstances, sans prétendre que celles-ci cèdent à tous mes désirs.

Rien qu'aujourd'hui, j'établirai un programme détaillé de ma journée. Je ne m'en acquitterai peut-être pas entièrement, mais je le rédigerai. Et je me garderai de deux calamités: la hâte et l'indécision.


Rien qu'aujourd'hui, je croirai fermement - même si les circonstances attestent le contraire - que la Providence de Dieu s'occupe de moi comme si rien d'autre n'existait au monde.


Rien qu'aujourd'hui, je n'aurai aucune crainte. Et tout particulièrement je n'aurai pas peur d'apprécier ce qui est beau et de croire à la bonté.

 

Notre Père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père

 

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Premier jour de la neuvaine

Saint Jean XXIII, amoureux de l'Eucharistie

 

«Ah! Si l'Eucharistie était mieux comprise par les chrétiens, plus dignement et plus fréquemment reçue! Combien plus copieux seraient les fruits de concorde, de paix, de beauté spirituelle qui en découleraient pour l'Eglise et pour le monde entier!

En effet, la vraie dévotion eucharistique porte à la loyauté, à la franchise, à la droiture morale, même au prix de sacrifices personnels en vue du bien commun.

Nous n'hésitons même pas à affirmer que gouvernants et peuples sont voués à rester à la merci des égoïsmes naturels et des divisions, s'ils ne conforment pas leurs lois à celles de la justice et de l'amour chrétien, dont le Sacrement de l'Autel est la vraie et intarissable source.

L'Eucharistie, en infusant dans le cœur de l'homme une nouvelle énergie, l'amour surnaturel, renforce l'amour humain en même temps qu'elle l'endigue et le purifie, le rendant plus solide, plus authentique.

C'est l'homme tout entier, lorsqu'il a Dieu dans son cœur, qui se trouve intérieurement harmonisé, renforcé dans sa personnalité, de sorte que les vertus naturelles elles-mêmes se trouvent surélevées et stimulées, jusqu'à parvenir à la maturité du type idéal d'homme parfait, créé à l'image de Dieu.

Les relations humaines prennent également par là un ton nouveau pour celui qui possède Dieu, parce que l'Eucharistie, en engendrant et en alimentant l'amour vrai, adoucit les âmes, freine les désirs, calme les tumultes de l'esprit et incite efficacement au bien, à la justice, à la miséricorde. » (Message de Jean XXIII, au 1er congrès eucharistique d'Amérique Latine, 15 février 1959)

Saint Jean XXIII, intercédez auprès du Très haut pour que le sacrifice sublime qu'il nous fait de son Corps et de son Sang soit accueilli avec amour, reconnaissance. Amen.

 

Prières quotidiennes

 

Deuxième jour

Saint Jean XXIII, doux Christ de la terre

 

« Durant ces jours saints, notre prière monte avec plus de ferveur vers Celui qui, par sa douloureuse passion et par sa mort, a vaincu le péché, source première de toutes les discordes, détresses et inégalités, et qui, par son Sang, a réconcilié le genre humain avec son Père céleste.

«C'est lui qui est notre paix, lui qui des deux n'a fait qu'un peuple. Il est venu proclamer la paix, paix pour vous qui étiez loin, et paix pour ceux qui étaient proches. » Et c'est le même message que nous fait entendre la liturgie de ces saints jours: Jésus Notre Seigneur, ressuscité, se dressa au milieu de ses disciples et leur dit: Pax vobis, Alléluia! Et les disciples, ayant vu le Seigneur, furent remplis de joie.

Le Christ nous a apporté la paix, nous a laissé la paix: «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne.»

C'est cette paix apportée par le Rédempteur que Nous lui demandons instamment dans nos prières. Que le Christ, enfin, enflamme le cœur de tous les hommes et leur fasse renverser les barrières qui divisent, resserrer les liens de l'amour mutuel, user de compréhension à l'égard d'autrui et pardonner à ceux qui leur ont fait du tort.

Et qu'ainsi, grâce à lui, tous les peuples de la terre forment entre eux une véritable communauté fraternelle, et que parmi eux ne cesse de fleurir et de régner la paix tant désirée. » (Pacem in terris, n° 169-171)

Saint Jean XXIII, homme de paix, intercédez auprès du Très Haut, pour que la paix, Sa Paix, règne dans tous les cœurs et toutes les parties du monde. Amen.

 

Prières quotidiennes

 

Troisième jour

Saint Jean XXIII, surprenant parce qu'humble

 

« L'Eglise notre Mère est dans la joie parce que, par un singulier bienfait de la divine Providence, vient de luire ce jour tant désiré où s'ouvre solennellement, auprès de la tombe du Bienheureux Pierre, le second Concile œcuménique du Vatican, sous les auspices de la Vierge Mère de Dieu, dont la liturgie célèbre aujourd'hui la maternité divine…

Les conciles œcuméniques, chaque fois qu'ils sont célébrés, proclament de façon solennelle cette union du Christ avec son Eglise; ils font briller partout la lumière de la vérité; ils orientent dans la voie droite la vie individuelle, familiale et sociale; ils suscitent des énergies spirituelles et les affermissent et ne cessent de faire monter les âmes vers les biens véritables et éternels…

L'Eglise catholique, en brandissant par le moyen de ce Concile œcuménique le flambeau de la vérité religieuse, veut se montrer la mère très aimante de tous, bienveillante, patiente, pleine d'indulgence et de bonté à l'égard de ses fils séparés.

Au genre humain accablé par tant de misères, elle proclame, comme Pierre autrefois au pauvre qui lui demandait l'aumône: «je n'ai ni or ni argent; mais ce que j'ai, je te le donne: au nom du Christ de Nazareth, lève-toi et marche ».

Ainsi l'Eglise n'offre pas à nos contemporains des richesses caduques; elle ne promet pas un bonheur simplement terrestre; mais elle distribue les biens de la grâce céleste, ces biens qui, en élevant les hommes à la dignité de fils de Dieu, sont une sauvegarde et une aide si solides pour rendre leur vie humaine; elle ouvre plus largement les sources de sa doctrine et ainsi les hommes, sous la lumière du Christ, sont capables de pénétrer le sens vrai de leur existence, la dignité qui les marque et la fin qu'ils doivent poursuivre; enfin, par ses fils, elle étend partout le domaine de la charité chrétienne, qui est l'instrument le plus apte à faire disparaître les semences de discorde, et le plus efficace pour promouvoir la concorde, une paix juste et l'unité fraternelle de tous.» (Discours d'ouverture du Concile Vatican Il, 11 octobre 1962).

Saint Jean XXIII, intercédez auprès du Très Haut pour que l’Église, corps mystique de Jésus que nous constituons, soit le phare qui luit dans les ténèbres pour sauver tous les hommes. Que l'Esprit Saint la renouvelle toujours et la fasse resplendir d'une éblouissante sainteté. Amen.

 

Prières quotidiennes

 

Quatrième jour

Saint Jean XXIII, le « Bon Pape » Jean

 

« Le monde a besoin de bonté. C'est pour nous l'enseigner que le Seigneur est venu sur la terre. La bonté est sacrifice, obéissance, patience, discipline de l'esprit, de la famille et de tout le corps social » (23.09.1962).

« Je suis doux et humble de cœur » Je médite tout le temps là-dessus. 

Tenez, je vais vous raconter ce qui m'est arrivé le jour de mon élection. Être élu pape, c'est quelque chose… Je n'avais pas d'ambition, non. Mais être élu pape ! On m'a conduit dans une pièce où traditionnellement trois soutanes blanches, de tailles différentes, sont préparées ; la plus large m'allait à pein... Le cortège a gagné alors le balcon de Saint Pierre. Il y avait là des centaines de milliers de gens, occupant toute la place et aussi la « via della conciliazione ». On me l'a dit ensuite, car moi, j'étais gêné par l'éclat violent des projecteurs. Télévision et cinéma m'empêchaient de voir. J'ai pu lire tant bien que malles formules de la bénédiction Urbi et Orbi, et je ne crois pas que l'on se soit rendu compte de mon malaise.

Mais savez-vous ce que le pape se disait, en quittant et en pénétrant dans ses nouveaux appartements ? Il se disait « Sois doux et humble de cœur. Il va y avoir maintenant, braqués sur toi, des projecteurs de toute nature: si tu n'es pas doux et humble de cœur, tu ne sauras plus ce qui se passe, tu ne verras plus la réalité. Comme tout à l'heure sur la place Saint-Pierre, tu seras aveuglé » (Rapporté par le P. A. M. Carré dans « Chaque jour je commence ». Cerf 1975)

Saint Jean XXIII, intercédez auprès du Très Haut pour que l'humanité devienne comme vous, douce et humble de cœur, capable de bonté, de sacrifice, d'obéissance, de patience, de discipline de l'esprit. Amen.

 

Prières quotidiennes

 

Cinquième jour

Saint Jean XXIII, obéissant comme le Christ

 

Saint Jean XXIII, vous avez toujours obéi. Votre devise de pape était « Obéissance et Paix ». Ce fut parfois très dur pendant votre parcours. Affecté hors de l'Italie vous étiez « insatisfait » de ne « pouvoir faire davantage » et de devoir « se renfermer dans une vie de parfait ermite allant contre sa tendance intime de travailler au ministère direct des âmes ».

Éloigné de vos sœurs et de vos parents que vous n'avez même pas pu enterrer, vous obéissiez. Comme Jésus et Marie, vous avez obéi à la volonté de vos supérieurs, à la volonté de Dieu. Saint Jean XXIII, obtenez du Très Haut la grâce que toute l'humanité obéisse à la volonté de Dieu.

 

Prières quotidiennes

 

Sixième jour

Saint Jean XXIII, homme de paix

 

Saint Jean XXIII, vous avez toujours œuvré pour la paix. Sur le plan diplomatique, vos interventions apaisaient les tensions.

Vous avez tant fait pour libérer les juifs, victimes du nazisme pendant la guerre. Vous avez rétorqué à Von Papen qui vous demandait de dire au pape Pie XII que celui-ci devait rejoindre la croisade anti soviétique : « et que devrais je dire au Saint Père au sujet des milliers de Juifs qui sont morts en Allemagne et en Pologne aux mains des vos concitoyens ? »

Vous avez toujours fait montre d'une attitude chaleureuse, non protocolaire. Ce comportement en apparence superficiel vous a permis, d'éviter des conflits.

Saint Pape Jean XXIII, pour que tout croyant dans le Christ prenne conscience du fait que l'unité entre tous les chrétiens constitue une condition pour rendre l'annonce de l'Evangile plus efficace.

Je redis votre prière : « Mets dans le cœur des hommes cette paix » : « Jésus, Dieu et Frère des hommes, mets dans le cœur des hommes cette paix qu'ils recherchent parfois âprement et que Toi seul peux leur donner. Aide-les à se connaître mieux et à vivre fraternellement comme les fils d'un même Père. Découvre-leur ta beauté, ta sainteté et ta pureté. Éveille dans leurs cœurs l'amour et la reconnaissance pour ton infinie bonté. Unis-les dans ta charité et donne-nous ta céleste paix. Amen ».

 

Prières quotidiennes

 

Septième jour

Saint Jean XXIII, homme surprenant

 

Saint Jean XXIII, vous avez été pape le 28 octobre 1958, et intronisé le 4 novembre.

Vous avez créé une première surprise en choisissant de vous appeler « Jean XXIII », reprenant un nom abandonné depuis le XIVème siècle (Jean XXII fut pape de 1316 à 1334).

Le choix d'un nom qui n'avait plus été utilisé depuis plus de cinq cents ans devait également marquer le changement de style de gouvernement.

Dès le début de votre pontificat, vous avez mis l'accent sur l'aspect pastoral de votre charge; c'est ainsi que vous avez été le premier, depuis Pie IX, à sortir de l'enceinte du Vatican après votre élection, ce qui vous a permis d'assumer pleinement votre rôle d'évêque de Rome, souvent négligé par vos prédécesseurs. Vous avez pris solennellement possession de la basilique Saint-Jean du Latran. Vos visites des paroisses romaines, à l'hôpital des enfants (Noël 1958) et en prison (1er janvier 1959) marquent les esprits. Symboliquement, vous avez rompu avec la tradition des repas solitaires et recommandé à la direction de l'Osservatore Romano de cesser l'usage des superlatifs d'usage pour qualifier le souverain pontife.

 

Prière de saint Jean XXIII à saint Joseph

O saint Joseph, gardien de Jésus, époux très chaste de Marie, vous avez passé votre vie à accomplir parfaitement votre devoir en entretenant par le travail de vos mains la Sainte Famille de Nazareth. Daignez protéger ceux qui, avec confiance, se tournent vers vous.

Vous connaissez leurs aspirations, leurs angoisses, leurs espérances ; ils recourent à vous, car ils savent qu'ils trouveront en vous quelqu'un qui les comprenne et les protège.

Vous aussi, vous avez connu l'épreuve, la fatigue, l'épuisement, mais, même au milieu de vos préoccupations de la vie matérielle, votre âme, comblée de la paix la plus profonde, exultait d'une joie indicible, à cause de l'intimité avec le Fils de Dieu confié à vos soins et avec Marie, sa douce Mère. Faites que vos protégés comprennent eux aussi qu'ils ne sont pas seuls dans leur travail, qu'ils sachent découvrir Jésus à côté d'eux, l'accueillir avec la grâce, le garder fidèlement comme vous l'avez fait vous-même.

Obtenez que, dans chaque famille, dans chaque atelier, dans chaque chantier, partout un chrétien travaille, tout soit sanctifié dans la charité, dans la patience, dans la justice, dans la préoccupation de bien faire, afin que descendent en abondance, sur tous, les dons du céleste amour.

 

Prières quotidiennes

 

Huitième jour

Saint Jean XXIII, Pape réformateur

 

Saint Jean XXIII, dès le 25 janvier 1959, vous avez convoqué le deuxième concile du Vatican, qui devait être le vecteur d'une importante modernisation de l'Eglise catholique romaine.

Le 11 octobre 1962, le concile "Vatican Il", est ouvert. Vous y avez prononcé un important discours : « L'humble successeur du Prince des apôtres qui vous parle, le dernier en date, a voulu en convoquant ces importantes assises donner une nouvelle affirmation du magistère ecclésiastique toujours vivant et qui continuera jusqu'à la fin des temps. Par le Concile, en tenant compte des erreurs, des besoins et des possibilités de notre époque, ce magistère sera présenté aujourd'hui d'une façon extraordinaire à tous les hommes qui vivent sur la Terre. ( ... ) Ce qui est très important pour le Concile œcuménique, c'est que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit conservé et présenté d'une façon plus efficace ».

Ce discours, vous l'avez complété le soir même, par une allocution improvisée depuis un balcon à destination de la foule assemblée « sous la lune », dans lequel vous avez évoqué avec beaucoup d'humanité (évoquant les larmes des enfants) le souhait « que nos sentiments soient toujours comme nous les exprimons ce soir, devant le ciel et devant la terre: foi, espérance, charité, amour de Dieu, amour des frères. Et puis, tous ensemble, aidons-nous ainsi, dans la sainte paix de Dieu, à faire le bien ».

Les conclusions très substantielles de ce concile ont abouti à inviter les catholiques, tout en rappelant leur devoir de fidélité à leur foi, à faire preuve de tolérance envers les fidèles des autres religions. Ces conclusions affirment, dans la déclaration Nostra Etate, et ce d'ailleurs dans la lignée du concile de Trente, que ni les Juifs du temps du Christ, ni les Juifs d'aujourd'hui ne peuvent être considérés comme plus responsables de la mort de Jésus que les chrétiens eux-mêmes. Des observateurs non catholiques sont invités au concile. Les patriarches, invités à l'ouverture du concile, qui avaient été placés sur des strapontins derrière les cardinaux ont été, à la demande du pape, placés à ses côtés.

Jésus, nourriture des âmes qui dépasse toute réalité naturelle, ce peuple immense crie vers toi. Il s'efforce de donner à sa vocation humaine et chrétienne un nouvel élan, de l'embellir de vertus intérieures, toujours prêt au sacrifice dont tu es l'image même, par la parole et par l'exemple. Tu es le premier de nos frères ; tu as précédé les pas de chacun de nous ; tu as pardonné les fautes de tous. Et tu les appelles tous à un témoignage de vie plus noble, plus actif, plus compréhensif.

Jésus, « pain de vie » (Jn 6, 35), unique et seul aliment essentiel de l'âme, accueille tous les peuples à ta table. Elle est déjà la réalité divine sur la terre, le gage des bontés célestes, la certitude d'une entente heureuse entre les peuples et d'une lutte pacifique en vue du vrai progrès et de la civilisation. Nourris par toi et de toi, les hommes seront forts dans la foi, joyeux dans l'espérance, actifs dans la charité. Les bonnes volontés triompheront des pièges tendus par le mal; elles triompheront de l'égoïsme, de la paresse. Et les hommes droits et craignant Dieu entendront s'élever de la terre, dont l’Église ici-bas veut être l'image, les premiers échos mystérieux et doux de la cité de Dieu. Tu nous conduis aux bons pâturages; tu nous protèges. Montre-nous, Jésus, les biens de la terre des vivants (Ps 26, 73). (Saint Jean XXIII, Prière à Jésus devant le Saint Sacrement, in Discorsi, Messaggi, Colloqui, Éds. Vatican, t. 4, p. 395).

 

Prières quotidiennes

 

Neuvième jour

Saint Jean XXIII, encore et toujours la paix

 

Saint Jean XXIII, le 11 avril 1963, vous avez promulgué une encyclique qui est perçue comme étant votre testament spirituel : Pacem in terris, Paix sur la terre.

Au-delà du monde catholique, elle était adressée « à tous les hommes de bonne volonté », elle faisait l'apologie de la démocratie, affirmait que la guerre ne pouvait être un instrument de justice et préconise que ce soit désormais la « loi morale » qui régisse la relation entre les états, prônant la solidarité, la justice et la liberté.

Le 11 mai 1963, vous avez reçu le prix Balzan pour votre engagement en faveur de la paix. Ce fut là votre dernière apparition publique.

À l'issue d'une longue agonie, le Bon pape Jean meurt le 3 juin 1963, le lundi de Pentecôte. Il laisse une image d'humanité et de simplicité dans les comptes rendus des médias de l'époque.

Saint Jean XXIII, Vicaire de Jésus-Christ, vous avez été surnommé le Bon Pape, intercédez pour nous comme vous l'avez si bien fait dans le monde lorsque vous conduisiez l’Église de Jésus-Christ, la Barque de Pierre.

Par le Concile, rénovée, embellie, l’Église fut placée sous la lumière de la Croix, la Croix du Golgotha, la Sainte Croix, qui devenait par le Don du Saint-Esprit la Croix Glorieuse.

Saint Jean XXIII, intercédez pour nous auprès de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, pour que nous retrouvions toujours le chemin de l'Eglise. Loué soit Jésus-Christ dans les siècles des siècles. Amen!

 

Prières quotidiennes

 

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30 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Trente-et-unième et dernier jour

Consécration

 

Prélude. - Prosternons- nous aujourd'hui, avec tous les pieux enfants de saint Dominique, aux pieds d'une image de notre bienheureux Père et renouvelons-lui l'hommage de notre filiale confiance, nous consacrant de nouveau à son culte et à son imitation, pour mériter d'éprouver les effets de sa puissante protection.

 

Acte de consécration à Saint Dominique

Composé par le Bienheureux Jourdain de Saxe

 

Très saint prêtre de Dieu, Confesseur vénérable, Prédicateur éminent, Bienheureux Père saint Dominique, choisi vierge par le Seigneur, vous qui avez su entre tous plaire à Dieu et être aimé de lui, pendant vos jours ; vous, qui vous êtes rendu glorieux par votre vie, par votre doctrine et vos miracles, nous nous réjouissons de vous avoir pour avocat favori auprès du Seigneur notre Dieu. Vers vous, qu'entre les Saints et les élus de Dieu je vénère d'une dévotion toute spéciale, j'élève la voix du fond de mon cœur, dans cette vallée de misère.

Je vous en prie, ô Père miséricordieux, soyez favorable à mou âme pécheresse, privée de toute vertu et de toute grâce, et enveloppée d'une multitude de fautes et de la lèpre des pécheurs. Soyez favorable à mon âme coupable et infortunée, ô âme bénie et bienheureuse de cet homme de Dieu, qui fûtes enrichie par la grâce divine de tant de bénédictions, que, non-seulement elles vous élevèrent au repos bienheureux, au séjour de la paix, à la gloire céleste, mais que, par l'exemple de votre vie admirable, elles en entraînèrent un grand nombre d'autres à la même béatitude, après les avoir animés par de doux conseils, les avoir instruits par une doctrine suave, et les avoir excités par de ferventes paroles. Soyez-moi donc favorable, Bienheureux Dominique, et inclinez l'oreille de votre pitié vers le cri de mes supplications.

Se réfugiant vers vous dans sa pauvreté, mon âme indigente se prosterne devant vous, et aussi humblement qu'elle le peut, elle s'efforce de se présenter languissante à vos pieds. Mourante, elle tâche, selon ses forces, de vous supplier, en sollicitant vos puissants mérites et vos tendres prières, afin que vous daigniez la vivifier, la guérir et la combler des dons abondants de votre bénédiction ; je sais, oui, je le sais, et je suis sûr que vous le pouvez ; et, d'après votre grande charité, j'ai la confiance que vous le voulez ; et j'espère de la miséricorde immense du Sauveur, que tout ce que vous aurez voulu près de lui vous l'effectuerez. J'espère aussi de votre tendre familiarité avec Jésus-Christ, votre bien-aimé choisi entre mille , qu'il ne vous refusera rien, mais qu'auprès de lui (qui, bien qu'il soit le Seigneur Dieu, est cependant aussi votre ami), vous obtiendrez ce que vous voudrez.

Car qu'est-ce que ce bien-aimé pourrait refuser à celui qu'il aime ? Que ne donnerait-il pas à celui qui, méprisant toutes choses, n'a pas hésité de se donner, lui et tout ce qui lui appartenait, à ce cher bien-aimé ? Ainsi nous osons le dire, oui, nous vous louons et vous vénérons.

Encore à la fleur de l'âge, vous avez conservé votre virginité à ce magnifique époux des vierges. Vêtu de la blancheur baptismale et paré des grâces du Saint Esprit, vous avez voué votre âme au Roi des rois, dans les sentiers de l'amour le plus pur. Depuis longtemps muni des armes de la règle, vous avez disposé des degrés vers le ciel dans votre cœur. Croissant de vertus en vertus, vous vous êtes élevé du bien au mieux. Vous avez présenté à Dieu votre corps comme une hostie vivante, sainte et agréable. Formé par une loi divine, vous vous êtes tout entier consacré à Dieu. Ayant enfin abordé la voie de la perfection, après avoir tout abandonné, pour suivre, dépouillé de tout, Jésus-Christ pauvre lui-même, vous avez préféré amasser des trésors dans les cieux plutôt que sur la terre.

Vous reniant tout-à-fait vous-même, et portant courageusement votre croix, vous vous êtes appliqué à suivre les traces de notre Rédempteur et véritable guide. Par zèle de Dieu, consumé d'un feu divin, mû par votre excessive charité, dans la ferveur d'un esprit ardent et par vœu de pauvreté, vous vous êtes adonné tout entier à la religion apostolique et très parfaite ; et, pourvoyant à cette œuvre par un conseil d'en haut, vous avez institué l'Ordre des Frères Prêcheurs. Par vos mérites glorieux et par vos exemples, vous avez éclairé la sainte Eglise dans toute la terre. Ayant enfin quitté la prison de la chair, ravi dans la cour suprême, vous êtes monté glorieux dans le ciel. Encore revêtu de votre première robe d'innocence, vous vous êtes approché de Dieu, ô notre puissant avocat. Je vous en supplie donc, vous qui avez désiré avec tant de zèle le salut du genre humain, secourez-moi, secourez tous mes chers frères, tout le clergé et le peuple et le pieux sexe féminin.

Vous êtes, par-dessus tous les Saints et après la Bienheureuse Reine des vierges, mon espérance et ma douce consolation. Vous êtes mon refuge de prédilection. Prêtez-vous donc favorablement à mon aide. Je me réfugie vers vous seul, vers vous seul je m'approche hardiment, je me prosterne à vos pieds. Suppliant, je vous invoque comme mon patron, je vous implore, je me recommande à vous avec dévotion. Daignez, je vous en conjure, me recevoir, me garder, me protéger, me se courir avec bonté, afin qu'avec l'aide de votre protection, je sois digne d'acquérir la grâce désirée de mon Dieu, de trouver miséricorde et d'obtenir pour mon salut les remèdes de la vie présente et de la vie future.

Obtenez-moi cela, ô Maître, obtenez-le moi je vous en prie, Chef illustre, Père nourricier, Bienheureux Dominique, qu'il en soit ainsi ! Je vous demande instamment de me secourir, moi et tous ceux qui vous invoquent. Soyez nous véritablement Dominique, c'est à-dire le gardien vigilant du troupeau du Seigneur. Veillez toujours sur nous, et gouvernez ceux qui vous sont confiés ; réformez-nous, et, corrigés, réconciliez- nous avec Dieu. Après cet exil, offrez-nous avec joie au Seigneur béni et à notre Seigneur et sauveur Jésus Christ le Fils bien aimé et très-haut de Dieu, dont l'honneur, la louange, la gloire, la joie inénarrable, la félicité perpétuelle, avec la glorieuse Vierge Marie, et toute la cour des habitants du Ciel, subsistent sans fin dans les siècles éternels. Ainsi soit-il.

 

Pratique : Former la résolution de célébrer encore l'année prochaine et tous les ans jusqu'à la mort les saints exercices du mois consacré à saint Dominique.

Invocation : Saint Dominique, notre bon père, priez pour nous !

 

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Fin du Mois de Saint Dominique

 

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Prochain mois de dévotion : le Mois de Saint François d’Assise

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29 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Trentième jour

Sur les autels

 

Prélude. - Unissons-nous à l'enthousiasme avec lequel les fils de saint Dominique durent célébrer le premier office public en l'honneur de leur bienheureux père.

 

Réflexions

 

La translation des restes du saint patriarche eut lieu le 24 mai 1233, pendant le chapitre de l'Ordre, qui se tenait à Bologne, aux fêtes de la Pentecôte, sous la présidence du bienheureux Jourdain de Saxe. Une odeur suave s'exhala de ces restes sacrés. « Nous avons senti, dit Jourdain, cette précieuse odeur, et ce que nous avons vu et senti, nous en rendons témoignage. Nous ne pouvions nous rassasier d'ouvrir nos sens à l'impression qu'elle nous causait, quoique nous fussions resté de longues heures près du corps de saint Dominique à la respirer. Elle n'apportait avec le temps aucun ennui, elle excitait le cœur à la piété, elle opérait des miracles. Touchait-on le corps avec la main, avec une ceinture ou quelque autre objet, aussitôt l'odeur s'y attachait ».

Ce miracle n'eut pas lieu seulement au moment de la translation. Flaminius, qui vivait trois cents ans plus tard, écrivait en 1527 : « L'odeur sacrée s'exhale encore de nos jours des saintes reliques ». Dieu récompensait, par un signe extérieur, l'admirable pureté de cette âme innocente.

Impossible de relater ici les innombrables miracles qui rendaient chaque jour plus glorieux le sépulcre de saint Dominique. On ne sentait même pas le besoin de ces miracles, pour attester sa sainteté. « Quel besoin y a- t- il de canonisation ? disait un de ses disciples ; la sainteté de maître Dominique est connue... » Ce pendant, le clergé et le peuple attendaient cette canonisation. La bulle, qui l'inscrivait au catalogue des saints, fut enfin publiée au mois de juillet 1234. Par une heureuse rencontre, le pape Grégoire IX, que des rapports d'une amitié si étroite avaient lié avec les fondateurs des deux Ordres, des Frères Mineurs et des Frères Prêcheurs, les éleva tous deux sur les autels pendant son pontificat. Il disait souvent : « Je ne doute pas plus de la sainteté de cet homme, que de celle de saint Pierre et de saint Paul ».

Trois fêtes ont été consacrées à vénérer la mémoire de saint Dominique : le 4 août, au lieu du 6, anniversaire de sa mort, déjà consacré à la fête de la Trans figuration ; le 24 mai, en mémoire de la translation de ses reliques et le 15 septembre, en l'honneur de l'image miraculeuse de Soriano.

 

Pratique : Célébrer, chaque année, avec une filiale dévotion, chacune des trois fêtes de notre bienheureux père.

Invocation : Saint Dominique, vous qui êtes vêtu d'un manteau royal, priez pour nous !

 

Trait historique

La bulle de canonisation

 

Pour notre consolation et la gloire du bienheureux Dominique, nous ne terminerons pas ces réflexions pieuses en son honneur sans relire quelque chose du magnifique hommage que lui a rendu le vicaire de Jésus-Christ :

« Dieu a suscité les légions des Frères Prêcheurs et Mineurs, avec leurs chefs élus pour le combat. L'un de ces chefs fut saint Dominique, homme à qui Dieu avait donné la force et l'ardeur de la foi, et au cou duquel il avait attaché, comme au cheval de sa gloire, le hennissement de la divine prédication. Dès l'enfance, il eut un cœur de vieillard, pratiqua la mortification de la chair et rechercha l'auteur de la vie. Consacré à Dieu sous la règle du bienheureux Augustin, il imita Samuel dans le service assidu du temple, et continua Daniel dans la ferveur de ses religieux désirs. Athlète courageux, il suivait les sentiers de la justice et de la voie des saints, se reposait à peine de la garde du tabernacle et des offices de l’Église militante, soumettant la chair à la volonté, les sens à la raison, et, transformé en un seul esprit avec Dieu, s'efforçait de se perdre en lui par l'excès de la contemplation, sans diminuer dans son cœur et dans ses œuvres l'amour du prochain. Pendant qu'il blessait à mort les délices de la chair, et frappait d'éclat lumineux l'intelligence aveuglée des impies, tout le reste des impies trembla, toute l’Église des fidèles tressaillit. La grâce ce pendant croissait en lui avec l'âge, et le zèle du salut des âmes l'enivrait d'une ineffable joie, non content de s'être donné tout entier à la parole de Dieu, il convertit au ministère évangélique un si grand nombre d'hommes, qu'il mérita d'avoir un nom et une œuvre dans la terre des patriarches. Devenu pasteur et prieur parmi le peuple de Dieu, il institua par ses mérites un nouvel ordre de prédicateurs, le régla par ses exemple, et ne cessa de le confirmer par d'évidents et authentiques miracles. Car, entre autres signes qui manifestèrent sa puissance et sa sainteté durant le cours de sa vie mortelle, il rendit la parole aux muets, la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, l'action aux paralytiques, la santé à une foule de malades, et il parut clairement, à tous ces prodiges, quel était l'esprit qui animait la glèbe de son très saint corps. Nous donc qui l'avons connu et qui avons eu dans le spectacle même de sa vie une insigne preuve de sa sainteté, maintenant que des témoins dignes de foi nous ont attesté la vérité de ses miracles, nous croyons avec le troupeau du Seigneur confié à nos soins, que, grâce à la miséricorde de Dieu, il pourra nous être utile par ses suffrages, et qu'après nous avoir consolé sur la terre par son aimable amitié, il nous aidera dans le ciel de son puissant patronage ». (Bullaire de l'Ordre des Frères Prêcheurs).

 

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28 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Vingt-neuvième jour

Glorieuses manifestations

 

Prélude. - Suivons, avec tous les habitants de Bologne et en nous mêlant à la troupe des enfants de saint Dominique, les funérailles triomphantes de notre bienheureux Père.

 

Réflexions et trait historique

 

À l'heure même de la sainte mort du glorieux patriarche, frère Guala, prieur du couvent de Brescia et depuis évêque de cette ville, s'étant appuyé contre la tour où étaient les cloches du couvent, ſut pris d'un léger sommeil. Dans cet état, il vit des yeux de l'âme une ouverture qui se faisait au ciel, et deux échelles qui descendaient jusqu'à terre par cette ouverture. Au sommet de l'une était Jésus-Christ ; au sommet de l'autre était la bienheureuse Vierge, sa Mère. Au bas, entre les deux échelles, un siège était placé, et sur ce siège, quelqu'un était assis, ayant la ressemblance d'un frère ; mais on ne discernait pas quel était ce frère, parce qu'il avait la tète voilée de son capuce, à la manière des morts. Le long des deux échelles, des anges montaient et descendaient en chantant des cantiques ; et les échelles s'élevaient au ciel, tirées par Jésus Christ et sa sainte Mère, et avec elles le siège et celui qui était assis dessus. Quand elles furent tout à fait en haut, le ciel se ferma et la vision disparut. Frère Guala, quoique encore faible d'une maladie récente, se rendit à Bologne, et connut que Dominique était mort le même jour et à la même heure où il avait eu cette vision.

Le même jour, frère Raoul était allé de Rome à Tivoli, en compagnie de Tancrède, prieur de Sainte Sabine. À l'heure de sexte, il célébra la messe, et se souvint devant Dieu, durant le saint sacrifice, du bienheureux fondateur qu'il savait alors à l'extrémité, à Bologne. Comme il priait, il lui sembla voir la grande route de cette ville, et Dominique sortant de Bologne entre deux hommes d'un aspect vénérable, le front ceint d'une couronne d'or et resplendissant de lumière. Ces deux vieillards, comme les deux anges de la première vision, symbolisent l'action et la contemplation si merveilleusement unies en saint Dominique.

On rapporte aussi qu'un étudiant de l'Université, très attaché au saint, et qui n'avait pu assister à ses funérailles, le vit, la nuit suivante, assis dans l'église Saint Nicolas, brillant d'une gloire extraordinaire. La vision était si distincte qu'il s'écria : « Comment êtes-vous encore ici, maître Dominique ? - Je vis dans le ciel, lui répondit le saint, puisque Dieu a daigné m'accorder la vie éternelle ». Quand il alla à Saint Nicolas, il vit que Dominique avait été enseveli à l'endroit même où il était apparu.

Le cardinal Hugolin arriva à Bologne peu après que Dominique eut rendu le dernier soupir. Il voulut célébrer lui-même l'office de ses funérailles et vint à Saint Nicolas, où se trouvèrent aussi le patriarche d’Aquilée, des évêques, des abbés, des seigneurs et tout un peuple. On apporta sous les yeux de cette multitude le corps du saint, dépouillé du seul trésor qui lui fut resté : c'était la chaîne de fer. Tous les regards et tous les cours étaient attachés sur ce corps sans vie. L'office commença par des chants qui se ressentaient de la tristesse universelle, et qui tombaient des lèvres comme des larmes. Mais peu à peu la pensée des Frères s'éleva au-dessus de ce monde ; ils ne virent plus leur père vaincu par la mort et ne leur laissant que des restes inanimés. Sa gloire leur apparut par la certitude qu'ils en avaient. Un chant de triomphe succéda aux lamentations funèbres, et une joie inénarrable descendit du ciel dans les esprits. En ce moment, le prieur de Sainte Catherine de Bologne, nommé Albert, que Dominique avait affectionné, entra dans l'église et la joie des Frères tombant à l'improviste au sein de sa douleur personnelle, il ne se posséda plus. Le voilà qui se jette sur le corps du saint ; il le couvre de baisers, il le sollicite par de longs embrassements, comme s'il eut voulu le forcer de revivre et de lui répondre. Les reliques de son ami se montrent sensibles à l'excès de sa piété. Albert se relève et dit à Ventura : « De bonnes nouvelles, père prieur, de bonnes nouvelles. Maître Dominique m'a embrassé et m'a dit que cette année même j'irai le rejoindre dans le Christ ». Il mourut en effet dans l'année .

 

Pratique : Invoquer souvent saint Dominique, pour obtenir la grâce si précieuse d'une bonne mort.

Invocation : Saint Dominique, vous qui êtes placé parmi les premiers sièges des bienheureux, priez pour nous !

 

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27 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Vingt-huitième jour

La sainte Mort

 

Prélude. - Contemplons le saint mourant et suivons son âme, quand elle est introduite dans le paradis.

 

Réflexions et traits historiques

 

Dominique s'affaiblissait alors si rapidement, que ses enfants virent qu'en peu d'instants ils seraient privés de leur père, auquel leurs cœurs étaient attachés avec une si grande tendresse. Tous fondaient en larmes. Frère Rodolphe soutenait la tête du saint, et essuyait la sueur de son beau visage avec un linge.

Frère Ventura se pencha sur lui, et lui dit : « Père, vous savez dans quelle tristesse et dans quelle désolation vous nous laissez ; souvenez-vous de nous devant le Seigneur ». Alors le bienheureux recueillit ses forces, qui l'abandonnaient peu à peu, et, élevant les mains et les yeux au ciel, il dit d'une voix claire et distincte : « Père saint, j'ai accompli votre volonté, et ceux que vous m'aviez donnés, je les ai conservés et gardés ; maintenant je vous les recommande, conservez-les et gardez-les ». Puis, se tournant vers ses enfants, il leur dit tendrement : « Ne pleurez pas , mes enfants, je vous serai plus utile où je vais, que je ne l'ai jamais été en cette vie ».

Un d'entre eux, lui demandant encore de leur dire où il voulait être enseveli, il répliqua, comme il l'avait déjà dit : « Sous les pieds de mes frères ! » Il parut alors s'apercevoir pour la première fois qu'on l'avait placé sur un lit , et il recommanda aux frères de l’en ôter et de le placer à terre sur des cendres.

Les novices s'étant retirés, il appela douze des plus anciens et des plus graves d'entre les frères, et fit tout haut en leur présence la confession générale de sa vie à frère Ventura. Quand elle fut terminée, il ajouta, en s'adressant à tous : « La miséricorde de Dieu m'a conservé jusqu'à ce jour une chair pure et une virginité sans tache ; si vous désirez la même grâce, évitez tout commerce suspect. C'est la garde de cette vertu qui rend le serviteur agréable au Christ, et qui lui ôte gloire et crédit devant le peuple. Persistez à servir le Seigneur dans la ferveur de l'esprit ; appliquez-vous à soutenir et à étendre cet ordre, qui n'est que commencé ; soyez stables dans la sainteté, dans l'observance régulière , et croissez en vertu ».

Puis, troublé en lui-même de son aimable et sainte naïveté, il dit tout bas à frère Ventura : « Frère, je crois que j'ai péché en parlant publiquement aux frères de ma virginité, j'aurais dû m'en taire ». Après cela, il se tourna de nouveau vers eux, et, employant la forme sacrée du testament, il leur dit : « Voici, mes frères bien-aimés, l'héritage que je vous laisse comme à mes enfants : ayez la charité, gardez l'humilité, protégez la pauvreté volontaire ». Et afin de donner une plus grande sanction à la clause de ce testament qui regardait la pauvreté, il menaça de la malédiction de Dieu et de la sienne quiconque oserait corrompre son ordre en y introduisant la possession des biens de ce monde.

Il dit alors : « Commencez », et on commença la recommandation de l'âme, et Dominique la faisait avec les frères, du moins on voyait ses lèvres se mouvoir.

Mais quand on en fut arrivé à ces mots : « Venez à son aide, saints de Dieu ; venez au-devant de lui, anges du Seigneur, prenez son âme et portez-la en présence du Très-Haut, ses lèvres s'agitèrent une dernière fois, ses mains et ses bras firent un mouvement d'ascension vers le ciel,et il expira, dans la cinquante-et-unième année de son âge. On était au 6 août 1221, à l'heure de midi, un vendredi.

Ô Dominique, j'accompagne de mes hommages votre âme dans son ascension, faites-moi partager un jour votre triomphe.

Ses enfants en pleurs restèrent quelque temps auprès de son corps, sans oser toucher à ses restes sacrés. Quand vint le moment de songer aux funérailles, ils commencèrent à dépouiller leur père de la tunique dans laquelle il était mort, et qui n'était pas à lui, mais au frère Monéta ; des larmes de tendresse coulèrent de nouveau de leurs yeux, quand ils découvrirent une chaîne de fer étroitement serrée autour de sa taille ; aux cicatrices et aux marques qu'elle avait faites, ils reconnurent qu'il l'avait portée depuis de nombreuses années. Rodolphe l’ôta avec le plus grand respect, et la donna plus tard au bienheureux Jourdain, successeur de Dominique dans le gouvernement de l'ordre, qui la garda comme une précieuse relique.

 

Pratique : Former le dessein d'invoquer le nom de saint Dominique, après ceux de Jésus, Marie et Joseph, au moment de la mort.

Invocation : Saint Dominique, vous qui êtes entré dans le paradis, accompagné et conduit par Jésus et Marie, priez pour nous !

 

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26 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Vingt-septième jour

La maladie

 

Prélude. - Contemplons notre bienheureux père étendu sur la couche où la fièvre consume sa vie mortelle, tandis que ses regards cherchent le ciel qui s'ouvre pour recevoir cette grande âme.

 

Réflexions et traits historiques

 

Ces précieux détails sont si pieusement instructifs que, dans cette méditation comme dans les deux qui vont suivre, nous n'avons rien de mieux à faire qu'à relire, en les complétant l'un par l'autre, les récits des deux récents biographes auxquels nous avons souvent eu recours durant ce mois.

On était au plus fort des chaleurs de l'été. Un soir, à la fin du mois de juillet, Dominique entra au couvent de Saint Nicolas. Malgré la fatigue, il s'entretint jusqu'à minuit avec le prieur et le procureur ; puis, il se rendit à l'église, où il demeura en prière jusqu'à l'heure des matines, malgré les instances des deux pères, inquiets de son état. Les matines terminées, il avoua que l'ardeur de la fièvre l'empêchait de veiller debout. Malgré la souffrance cependant, il refusa de se coucher dans un lit, il se tenait tout habillé sur un sac de laine. Les progrès du mal ne lui arrachaient aucune marque d'impatience, aucune plainte, aucun gémissement ; il paraissait joyeux comme l'ordinaire. Son front était baigné de la sueur que lui causaient ses vives souffrances, mais alors même il ne voulut point s'épargner, et il commanda qu'on fit venir les novices autour de lui, pour qu'il pût leur parler ; car il sentait que c'était la dernière fois qu'il allait les voir. Pendant tout ce temps, sa patience et sa douceur ne se démentirent pas, et la pâleur de la mort, qui se répandait sur ses nobles traits, ne put point en altérer la joie un seul instant.

Les frères cependant ne désespéraient pas encore de la vie de leur père. Ils ne pouvaient croire que Dieu le ravît sitôt à l’Église et à eux. D'après le conseil des médecins et dans la pensée que le changement d'air lui serait salutaire, ils le transportèrent à Sainte Marie du Mont, église dédiée à la sainte Vierge sur une hauteur voisine de Bologne. Lui cependant, sachant bien qu'aucun secours humain ne pourrait opérer sa guérison, fit venir la communauté autour de lui. Il voulait donner à ses fils son dernier testament :

« Ayez la charité dans vos cœurs, leur dit-il, pratiquez l'humilité à l'exemple de Jésus Christ et faites votre trésor et vos richesses de la pauvreté volontaire. Vous savez que servir Dieu c'est régner, mais vous devez le servir par amour et de tout votre cœur. C'est seulement par une sainte vie et la fidélité à votre règle, que vous pourrez honorer votre profession ».

Il parlait ainsi, couché sur le plancher, tandis que les frères pleuraient autour de lui. La maladie, rebelle à tous les remèdes et à tous les vœux, ne fit qu'empirer. Dominique, se croyant près de mourir, appela de nouveau les frères auprès de lui. Ils vinrent au nombre de vingt avec leur prieur Ventura, et se rangèrent autour du malade gisant devant eux. Il leur adressa un discours, dont les historiens disent que jamais paroles plus touchantes n'étaient sorties de son cœur. « Il ne poussa pas un gémissement, dit Ventura dans sa déposition, je ne l'entendis jamais prononcer des paroles si excellentes et si pleines d'édification ».

Il reçut ensuite le Sacrement de l'Extrême Onction. Puis, ayant su de frère Ventura que le religieux préposé à la garde de l'église de Sainte Marie du Mont se promettait d'y garder son corps et de l'y ensevelir, il dit : « À Dieu ne plaise que je sois enseveli ailleurs que sous les pieds de mes frères ! Portez-moi dehors, dans cette vigne, afin que j'y meure, et que vous me donniez la sépulture dans notre église ».

Les frères craignaient de le voir expirer pendant la route, ils obéirent à ses ordres, et le reportèrent en pleurant à Saint Nicolas, à travers les champs et les vignes, enveloppé dans une couverture déchirée. Comme il n'avait pas de cellule à lui au couvent, on le déposa dans celle du frère Monéta. On voulut le changer de vêtements ; mais il n'en avait pas d'autres que ceux qu'il portait sur lui, et Monéta donna une de ses tuniques pour le couvrir.

Après être resté paisible environ une heure, il appela auprès de lui le prieur et lui dit : « Préparez-vous », voulant parler de la recommandation de l'âme. Mais, comme ils allaient commencer, il ajouta : « Vous pouvez attendre un peu », et ce fut peut-être en ce moment que, selon la révélation faite à sainte Brigitte, la mère de Dieu, envers laquelle il s'était montré un si loyal et si affectionné serviteur, lui apparut et lui promit de ne jamais retirer à son Ordre son patronage et sa protection.

 

Pratique : Demander à Dieu la grâce de la bonne mort par l'intercession de saint Dominique et invoquer souvent le nom de ce bienheureux père dans la maladie.

Invocation : Saint Dominique, afin qu'à notre mort nous soyons reçus avec vous dans le ciel, priez pour nous.

 

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25 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Vingt-sixième jour

Derniers jours

 

Prélude : Le visage de Dominique s'est transfiguré : il y a déjà un reflet du ciel sur ces nobles traits, empreints de recueillement et de joie.

 

Réflexions

 

L'œuvre du grand patriarche était accomplie. Le petit grain semé avec larmes dans le Languedoc avait levé, il était devenu un vigoureux arbuste, qui, transplanté à Rome, en terre favorable, avait grandi et couvrait maintenant, arbre immense, de ses rameaux protecteurs, le monde entier. Pendant cinq ans, Dieu qui prélude souvent en ce monde aux récompenses éternelles de ses bons ouvriers, avait donné à Dominique cette grande consolation d'assister à l'affermissement de son Ordre, désormais immortel sous la garde de Jésus Christ.

Nouveau Siméon, le fondateur pouvait chanter son Nunc dimittis, parce que ses yeux avaient vu le Christ glorifié et la lumière des nations éclairant l'univers par les fils que Dieu lui donna en si grande multitude. D'autre part, il avait faim et soif du ciel, son âme soupirait après les clartés de la vision béatifique, son cœur avait besoin d'amour infini, et tout son être respirait à la possession divine. Sans doute, ses enfants l'entouraient de beaucoup d'affection, mais l'écho de sa pensée intime résonnait dans d'autres régions que les limites terrestres : Jésus qu'il avait connu et aimé, qu'il avait fait connaître et aimer, Jésus ne se révèle à découvert qu'au ciel, les voiles du sacrement irritaient l'amour de Dominique ; Marie, la reine du très Saint Rosaire, lui avait souvent dévoilé quelque chose de sa maternelle splendeur, mais elle disparaissait vite et le grand prédicateur avait besoin de se jeter à ses pieds dans une contemplation éternelle ; plusieurs de ses fils et de ses compagnons d'apostolat l'attendaient là haut, il voulait partir !

Qui dira ce qu'est cette nostalgie du ciel, s'il ne l'a éprouvée ? Plus rien n'attache à la terre les âmes qui en sont glorieusement atteintes : elles soupirent sans cesse, une tristesse douce fait le fond de leur vie et transpire jus que dans leur extérieur, leurs entretiens sont du ciel, et leur conversation n'en sort pas. Pour un peu, dans l'intimité du moins, elles diraient volontiers, si leur humilité ne les empêchait : « Comme la terre me paraît vile, j'ai vu le ciel ! »

 

Pratique : Entretenir dans son âme, spécialement dans les temps d'épreuves, les saints désirs du ciel.

Invocation : Saint Dominique, vous qu'un ange a appelé au ciel, priez pour nous !

 

Trait historique

L'appel du Ciel

 

Avant de quitter Bologne, Dominique reçut de Dieu l'avis que son exil touchait à son terme. Le bienheureux Jourdain de Saxe raconte qu'un jour qu'il était en prière et soupirait ardemment, comme saint Paul, après la dissolution de son corps, Dominique se sentit saisi d'une puissante émotion et d'un irrésistible désir de voir Dieu. Jourdain, un jeune homme d'une beauté ravissante, lui apparut, et, le nommant avec une douceur infinie, lui dit : « Dominique, mon bien-aimé, viens dans la joie, viens aux noces que je t'ai préparées, viens ». Il connut en même temps l'époque précise du rendez-vous et on remarqua chez lui un changement joyeux, qui indiquait la fin de toute tristesse. À quelques jours de là, étant allé voir quelques étudiants et quelques élèves de l'Université de Bologne qu'il affectionnait, il parla avec sa gaîté ordinaire, les exhortant au mépris du monde et à la pensée de la mort. Puis, se levant pour les quitter, il leur fit cet adieu : « Mes chers amis, vous me voyez maintenant en bonne santé ; mais, avant que vienne l'Assomption de Notre Dame, je serai enlevé de cette vie mortelle ». Cette annonce surprit beaucoup, rien en lui n’annonçait l'affaiblissement prochain de ses forces, et son esprit était plus mâle que jamais. (Vie de saint Dominique, par divers auteurs).

 

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24 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Vingt-cinquième jour

À Bologne

 

Prélude : Représentons-nous Dominique debout, au milieu de l'assemblée de ses chers fils, les représentants de l'ordre entier réunis à Bologne, et leur faisant une exhortation qui est comme le testament de son grand cœur.

 

Réflexions

 

Ce fut à la Pentecôte de 1221 que Dominique réunit pour la deuxième et dernière fois le chapitre général des Frères Prêcheurs. Celui qui avait suivi si fidèlement l'action du Saint Esprit, le poussant dans la carrière apostolique, semble avoir voulu abriter sous la protection spéciale du Saint Esprit l'héritage de zèle qu'il allait laisser à sa postérité. Il se leva au milieu des disciples, comme autrefois Pierre debout au milieu des apôtres, et ce Cénacle entendit vibrer les dernières exhortations de cette grande âme.

J'aime à me représenter ce spectacle. Dominique semble transfiguré par l'approche du ciel, qui projette déjà sur son mâle visage quelques rayons de l'immortalité. Jamais, il ne parla comme il parle. Ses fils, émus, ravis, transportés, regardent leur père et recueillent avidement chacune des paroles qui tombent de ses lèvres, comme on recueille les moindres parcelles d'un trésor qui va tarir. C'est le testament d'un père qui va mourir, et ceux qui seront tantôt orphelins écoutent avec une filiale émotion ses dernières volontés. Ô Dominique, révélez-nous quelque chose de vos sublimes accents, communiquez-nous quelque chose de ce feu ardent que votre discours alluma dans le cœur de vos disciples, afin que nous soyons dignes de porter votre nom et d'appartenir à votre sainte famille !

Après avoir exposé l'état florissant de l'ordre en diverses contrées, le saint proposa de l'étendre plus loin. Il divisa dès lors ses frères en huit provinces, et, comme la Hongrie et l'Angleterre ne comptaient point encore de couvents de son ordre, Dominique envoya deux apôtres du sein même du chapitre général. Par la Hongrie, le saint réalisait son rêve, celui de se rapprocher, au moins par les siens, de ces royaumes idolâtres où il avait tant désiré de prêcher le nom de Jésus-Christ, et où ses fils recueillirent bientôt une moisson de palmes sanglantes, en confessant la foi. Par la mission d'Angleterre, il achevait de prendre possession de l'Europe, et le vœu de ce cœur grand comme le monde était satisfait.

Dans son discours, le grand patriarche exhorta les frères à l'étude de la science sacrée, afin qu'ils s'élevassent à la hauteur de la mission imposée par le nom et l'état de Prêcheurs. Il leur rappela que les papes les avaient recommandés à la bienveillance de l’Église universelle, ce qui semblait les placer sous la direction toute spéciale du vicaire de Jésus-Christ. Il leur montra qu'ils étaient des ouvriers désignés pour travailler à la gloire de Dieu et au salut des âmes, et ce but, conclut-il en insistant sur ce point capital, ne pouvait être atteint sans une soigneuse étude des divines Ecritures. Il enjoignit donc à tous les Prêcheurs de s'appliquer sans cesse à l'étude de la théologie, et de porter toujours avec eux les Evangiles et les Épitres.

« Appliquons-nous, dit-il en terminant, appliquons-nous avec énergie, aux grandes actions que Dieu demande de nous ! » Paroles et conseil d'un héros !

 

Pratique : Ne pas reculer devant la grandeur ou la difficulté des entreprises que Dieu propose à notre zèle pour sa gloire.

Invocation : Saint Dominique, notre auguste père, priez pour nous !

 

Trait historique

La confusion du démon

 

Deux frères, se rendant à Bologne, rencontrèrent sur leur route un homme qui les joignit, et chercha à lier conversation avec eux. Il s'informa du but de leur voyage, et entendant parler du prochain chapitre : « Quelle est, dit-il, la grande affaire dont vous allez vous occuper ? - De l'établissement de nos frères dans de nouveaux pays, répondit l'un des deux voyageurs ; l'Angleterre et la Hongrie sont parmi les contrées proposées. - Et la Grèce aussi ? dit l'étranger, et l'Allemagne encore ? - Oui, répliqua le frère, on dit que nous serons bientôt répandus dans toutes ces contrées ». Alors, l'étranger jeta un cri plein d'angoisse et s'écria : « Votre Ordre est ma confusion ». Il s'élança aussitôt dans les airs et disparut. Les frères reconnurent la voix du grand ennemi de l'homme, contraint de rendre témoignage du pouvoir que les serviteurs de Dieu exerçaient contre lui. (Traduit de l'anglais, par l'abbé Chirat).

 

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23 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Vingt-quatrième jour

Une dernière fois à Rome

 

Prélude. - Représentons-nous le saint patriarche, entrant, pour la dernière fois, dans cette Ville Reine, où son cœur et sa foi l'ont si souvent amené, et entrons dans ses sentiments de vénération pour Rome, où siège l'interprète infaillible de la vérité sur la terre.

 

Réflexions

 

L'éloquent restaurateur de l'Ordre Dominicain en France l'a dit, avec un accent ému, dont rien n'égalerait l'incomparable autorité :

« Avec la création du Tiers Ordre, la carrière de Dominique était achevée. Il ne lui restait plus qu'à faire ses adieux à tout ce qu'il avait aimé sur la terre, et Rome occupait sans doute la première place dans ses affections. C'est là qu'il était venu avec Azevedo, son premier ami, lorsque sa vie publique n'était point encore commencée ; là qu'il était retourné pour obtenir l'approbation et la confirmation de son ordre ; là qu'il avait édifié Saint Sixte et Sainte Sabine, planté le centre de son ordre, exercé la charge de maître du sacré palais, obtenu la confiance de deux grands papes, ressuscité trois morts, et vu s'élever jusqu'au triomphe la vénération que le peuple avait pour lui ; là que résidait dans une infaillible majesté le vicaire de Celui qu'il avait aimé et servi tous les jours de sa vie. Pouvait-il mourir sans avoir reçu de lui une dernière bénédiction ? Pouvait-il fermer les yeux sans les avoir jetés encore une fois sur les collines de la sainte cité ? Pouvait- il croiser ses mains pour jamais avant d'avoir offert un sacrifice suprême sur les autels des apôtres Pierre et Paul ? Pouvait-il livrer ses pieds à l'immobilité avant d'avoir foulé, pour n'y plus revenir, les sentiers de l'Aventin et du Cælius ? Rome ouvrit donc une sixième fois ses entrailles de mère au grand homme qu'elle avait enfanté dans sa vieillesse, et qui devait lui susciter des fils et des fidèles, jusqu'en des mondes dont le nom n'était pas encore connu. Honorius III lui donna, dans plusieurs diplômes, de nouvelles marques de sa sollicitude et de sa souveraine paternité ».

Rome, dit un historien, avait été témoin de l'épopée de sa vie ; désormais Saint Sixte et Sainte Sabine allaient devenir des noms classiques parmi ses enfants, et si, comme nous avons lieu de le croire, une lumière prophétique lui avait révélé que l'époque de sa mort n'était pas éloignée, il devait éprouver un charme particulier dans ces derniers adieux qu'il adressait au théâtre qui avait vu les scènes familières de sa vie.

Pendant qu'il était à Rome, Dominique eut la joie d'y rencontrer et d'y embrasser une dernière fois Foulques de Toulouse. Un acte nous est resté de cette rencontre, portant un sceau où le saint est représenté en habit de Frère Prêcheur, un bâton à la main, avec cette exergue : « Sceau de Dominique, ministre des prédications ».

 

Pratique : Témoigner en toute occasion de sa vénération pour le chef de l’Église, en prenant part aux diverses manifestations de la piété filiale de la chrétienté envers le Pape.

Invocation : Saint Dominique, gardien de la bergerie du Seigneur, priez pour nous !

 

Trait historique

Adieux à Rome

 

Chaque la jour le revit encore à la grille de Saint Sixte, exhortant les Sœurs à garder avec soin la Sainte Règle, qui les avait amenées à une vie plus parfaite. L'affection profonde qu'il portait à ses filles spirituelles est célèbre par un miracle fixé par sœur Cécile à cette époque. Il frappa un jour, à la porte du couvent, et sans entrer, il demanda à la portière des nouvelles des sœurs Théodore, Tedrana et Ninfa. Elle répondit que les trois sœurs étaient malades de la fièvre. « Dites- leur de ma part, répliqua Dominique, que je leur commande d'être guéries ». Aussitôt qu'elles eurent reçu ce message, elles se levèrent en pleine santé. La présence de Dominique à Rome était toujours bien vue. Le saint était connu des cardinaux et de plusieurs personnages attachés à la cour pontificale, qui recherchaient avec empressement sa société ; car, selon qu'il est rapporté dans la bulle de sa canonisation, personne ne lui parla jamais sans devenir meilleur ; mais la popularité était la dernière chose qu'il recherchait, et il est certain que la célébrité, dont il jouissait à Rome, fut un des principaux motifs qui le décidèrent à résider à Bologne, où il retourna au commencement du mois de mai. (Vie de saint Dominique, par l'abbé Chirat).

 

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22 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Vingt-troisième jour

Le Tiers Ordre

 

Prélude. - Remercier Dieu et demander à l'intercession de notre saint fondateur la grâce d'être dignes de cette grande faveur, qui nous a faits membres de son Tiers Ordre.

 

Réflexions

 

On n'est pas d'accord sur la date de cette merveilleuse création, qui, en transformant le monde en un vaste monastère, a couvert le monde des fleurs divines qui semblaient jusque là avoir besoin de l'abri du cloître pour s'épanouir dans les jardins de la sainte Eglise. Mais, du moins, on sait d'une manière incontestable que le Tiers Ordre eut saint Dominique pour auteur. Il est en outre infiniment probable que le saint patriarche l'a fondé durant son séjour en Lombardie, où les désordres qui régnaient alors en beaucoup d'endroits de l'Italie, excitèrent plus d'une fois les généreux efforts de son zèle infatigable.

Son but fut de choisir et de rassembler des chrétiens généreux qui combattissent pour la défense de la foi et des fidèles. C'est pourquoi ce Tiers Ordre prit d'abord le titre de « milice de Jésus-Christ », parce que, dit Suarez, il était établi pour défendre alors les biens de l’Église contre les injustes usurpateurs. Mais depuis, ajoute le grand théologien, après que la persécution eut cessé , cette milice changea son nom en celui de « la Pénitence » ou de « troisième règle », et ses membres s'appelèrent « les Frères de la Pénitence du Tiers Ordre de saint Dominique ». Dès lors, les nombreux fidèles qui s'étaient enrôlés dans cette sainte milice, en appliquérent les règles aux combats et aux luttes spirituelles de l'homme intérieur.

C'est de ceux-là que le grand pape Grégoire IX écrivait au successeur de saint Dominique dans la charge de Maître Général de l'ordre des Frères Prêcheurs, le Bienheureux Jourdain de Saxe, lui commandant de former, par lui-même et par ses frères, à l'exercice de la vertu, ses Fils bien-aimés, les Frères de la milice de Jésus-Christ, « dont le pieux Institut, dit le pape, en détermine beaucoup à s'élever jusqu'à l'assemblée des saints » ; et de les animer efficacement à la conservation de la charité, travaillant à ce que, par de douces exhortations, le nombre des membres de cette milice croisse de plus en plus à la gloire du Rédempteur.

Saint Dominique traça, pour cette société nouvelle qui n'était ni le monde ni le cloître, et qui participait de l'un et de l'autre, des règles appropriées à sa double destination, et qui en assujettissaient les membres à des pratiques de piété et de mortification religieuse, compatibles cependant avec les devoirs ordinaires de la vie domestique et civile. L'austérité de quelques-unes de ces règles, qui étonne aujourd'hui notre faiblesse, n'empêcha pas le Tiers Ordre de faire de rapides progrès et de s'étendre aussi loin que l'ordre même des Frères Prêcheurs.

On l'a dit avec raison : les Tiers Ordre de Dominique et de François achevèrent la conquête du monde et placèrent l’habit religieux sur la poitrine des guerriers et le manteau des rois. La barrière, qui sépare le monde du cloître, se trouvait à demi brisée, et la plus héroïque sainteté était mise à la portée de milliers de personnes, qui, auparavant, ne s’élevaient peut-être pas au-delà de la plus ordinaire piété.

 

Pratique : Se montrer digne de la gloire d'être tertiaire de saint Dominique.

Invocation : Saint Dominique, notre Père, priez pour nous.

 

Trait historique

Le Tiers Ordre au XIXe siècle

 

Le Tiers Ordre a eu l'honneur, dans ces dernières années, de donner à l’Église des Confesseurs et des Martyrs. Durant la cruelle persécution qui vient de désoler l'Eglise du Tonkin, sept membres du Tiers Ordre ont mêlé leur sang à celui de deux évêques dominicains, et de plusieurs religieux du même ordre, pour la défense de la foi. Après de longues souffrances endurées avec une constance invincible, le premier d'entre eux qui eut ce bonheur fut le vénérable Joseph Uyen, qui mourut en confessant le nom du Seigneur au milieu des tourments jusqu'au dernier soupir. Le deuxième, le vénérable Joseph Caula, vieillard septuagénaire, voulut marcher au supplice revêtu de l'habit blanc du Tiers Ordre et eut la tête tranchée. Les cinq autres n'étaient encore que novices du Tiers Ordre lorsqu'ils furent arrêtés. Ne pouvant recevoir dans leur cachot la visite du Père missionnaire de leur district, ils lui envoyèrent leur profession dans une lettre, qui est un monument de la simplicité de leur obéissance et de la ferveur de leur foi. C'est un touchant spectacle que celui de cinq jeunes gens, soumis depuis plus d'une année à toutes les horreurs d'une affreuse captivité, et qui s'accusent et demandent pardon de ne pouvoir toujours observer avec exactitude les jeunes et les abstinences de la règle ! Quel exemple et quelle leçon pour leurs frères d'Europe !... Ils furent tous étranglés en invoquant le saint nom de Jésus. Il y a lieu d'espérer que bientôt on les honorera d'un culte public et que le Tiers Ordre pourra se glorifier de ces nouveaux intercesseurs. C'est ainsi que le Tiers Ordre, au XIXe siècle, s'est noblement souvenu de son premier titre, en fournissant « à la milice de Jésus-Christ » d'intrépides soldats qui lui ont rendu sur la terre le témoignage du sang. (Notice historique sur le Tiers Ordre, par le Père Jundel).

 

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21 août 2021

Le Mois de Saint Dominique

Le Mois de Saint Dominique

 

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Vingt-deuxième jour

La loi de pauvreté

 

Prélude. - Représentons-nous saint Dominique, entouré de ses frères et présidant leur premier chapitre général, à Bologne.

 

Réflexions

 

Lorsque Dominique eut satisfait l'ardent désir de son cœur, en dotant l'Espagne de fondations fécondes en fruits de sainteté, il voulut voir Paris, bénir cette famille naissante que Dieu semblait avoir en prédilection. Mais son âme l'attirait à Rome. Il se dirigea vers la Ville Reine pour la cinquième fois.

C'est à cette époque que s'ouvrit, dans la ville de Bologne, le premier chapitre général de l'Ordre Dominicain. Qu'il dut être beau, ce premier revoir des frères, disséminés par le zèle sur tant de points divers, et se réunissant pour parler des absents, pour raconter les bénédictions du passé, pour s'interroger sur les difficultés du présent et pour entrevoir ensemble, sous les regards et sous la bénédiction du Père, les espérances de l'avenir !

Dominique présida cette première réunion solennelle, malgré son humilité, qui s’alarmait des périls de la supériorité et qui voulait éloigner les témoignages de vénération filiale dont ses disciples l'entouraient, pour s'en aller prêcher la foi chez les idolâtres. Ceux-ci ne le permirent point, et Dominique, fondateur, devint, par le suffrage unanime de ses fils, le Maître Général de l'ordre.

Une autre préoccupation se fit jour, dès la première séance, dans les paroles et les exhortations du saint. Jusque là, l'ordre n'avait pas encore embrassé la sainte pauvreté, comme il convenait à ces sublimes imitateurs des apôtres. Dominique de Guzman ambitionna la gloire de François d'Assise et fit acclamer, par ses frères, la sainte loi de la pauvreté évangélique, comme l'une des ba ses fondamentales de leur constitution.

Après avoir réduit l'ordre à la sévérité de la pauvreté apostolique, le chapitre général de Bologne porta diverses lois qui font encore autorité, par rapport à l'abstinence, au jeûne, à l'obéissance, à l'étude de la science sacrée, à la prière , à la conservation de l'esprit religieux.

Sauf certaines modifications, exigées par le changement des temps et des lieux, les constitutions bolognaises sont encore en vigueur dans l'ordre, tandis que nous voyons les constitutions humaines politiques changer à chaque instant, comme pour nous montrer que, si Dieu ne bâtit pas la maison, c'est en vain que travaillent ceux qui la bâtissent.

 

Pratique : Pratiquer la vertu de pauvreté, au moins dans son esprit, chacun selon son état.

Invocation : Saint Dominique, pauvre volontaire des biens de la fortune, priez pour nous !

 

Trait historique

Les deux pauvres de Jésus-Christ

 

Pendant une absence de Dominique, le procureur du couvent de Bologne avait augmenté les bâtiments d'une façon que le saint jugea contraire à la sainte vertu de pauvreté. Avant son départ, il avait laissé des ordres pour les changements projetés, et même une sorte de plan ou de modèle, pour assurer l'observance si chère à son âme, de la loi de pauvreté, qu'il considérait comme une indispensable condition de la vie religieuse. Il regarda le nouveau bâtiment et des larmes coulèrent sur ses joues : « Voulez-vous bâtir des palais comme celui-ci, tandis que je suis encore vivant ? s'écria-t-il, sachez que, si vous le faites, vous ruinerez l'ordre : vous avez percé mon cœur ». Ces paroles percèrent aussi les cœurs de ceux qui les entendirent, et pendant tout le temps qu'il vécut ; personne n'osa parler de terminer le couvent. On n'y posa pas une pierre, et cependant les cellules qu'il trouvait si inconvenantes étaient, après tout, pauvres, étroites et très peu différentes de celles qui avaient été élevées auparavant. On jugera de la pauvreté et de l'humilité des bâtiments par une autre circonstance qui arriva vers ce temps-là. Saint François était aussi venu à Bologne, pour visiter les religieux de son ordre, récemment établis en cette ville, mais les trouvant dans une grande et spacieuse maison, il en fut si indigné, qu'il ordonna à tous les frères de la quitter, et il alla lui-même se loger au couvent des Frères Prêcheurs, « qu'il trouva, dit le père Chalippe, dans une maison plus à son gré, et auprès desquels il resta quelques jours en compagnie de son ami saint Dominique ». (Vie de St Dominique traduite de l'anglais par l'abbé Chirat).

 

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