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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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4 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

800px-The_Cathedral_and_City_of_Le_Puy-en-Velay_-_drawing_by_Joseph_Pennell

 

Cinquième jour

Comment la Basilique de Notre Dame du Puy fut consacrée par les anges

 

Le miracle est le point d'origine de tous les grands pèlerinages, on le trouve à la base de tous les sanctuaires célèbres de la chrétienté, mais il surabonde dans les origines du sanctuaire du Mont Anis ; et, à mesure que se déroule le récit qu'en font nos vieilles chroniques vellaviennes, on constate que dans l'histoire de Notre-Dame du Puy tout tient du prodige, tout y est vraiment miraculeux.

Voici comment les vieux chroniqueurs de notre sanctuaire racontent sa merveilleuse consécration par les Anges.

Le sanctuaire était terminé, et il ne restait plus qu'à procéder à sa consécration. Mais aucune église alors, ne pouvant être consacrée sans permission particulière du Saint-Siège, Vosy et Scutaire se mirent en route pour aller à Rome. Seulement, à peine avaient-ils fait une heure de chemin, qu'ils rencontrèrent sur le bord de la Loire, près d'un lieu appelé Corsac, et à l'endroit même où se trouve aujourd'hui le Petit-Séminaire de la Chartreuse, deux vénérables vieillards marchant solennellement, et portant entre leurs mains deux petits coffres étincelants d'or. Saisis d'étonnement à la vue de ces augustes et mystérieux personnages, Vosy et son compagnon les abordent respectueusement, et leur demandent qui ils sont, d'où ils viennent et où ils vont ainsi parmi ces montagnes et ces forêts. « Fidèles serviteurs de la Mère de Dieu, répond d'une voix grave un de ces vénérables pèlerins, ne poussez pas plus loin votre voyage ; nous sommes envoyés de Rome pour vous remettre ces reliques que vous reconnaîtrez à leurs inscriptions ; retournez les porter, pieds nus, à l'église du Mont Anis, où nous allons vous précéder. Quant à la consécration, n'en soyez plus en peine, la main des hommes ne doit point sacrer le sanctuaire que vous avez élevé à la Reine du ciel. C'est aux Anges qu'est réservé aujourd'hui cet honneur. Telle est la volonté de Dieu. Et, afin que vous ne doutiez pas de mes paroles, sachez qu'au moment où vous vous présenterez devant l'église, les portes s'ouvriront, les cloches sonneront d'elles-mêmes, tout l'intérieur du temple sera resplendissant de flambeaux allumés et de cierges ardents ; vous entendrez une harmonie céleste, et vous sentirez le doux parfum de l'huile sainte qui aura servi à la consécration faite par les Anges.

A ces mots, saint Vosy et saint Scutaire ôtent leur chaussure. Ils se prosternent à genoux pour recevoir les précieuses reliques qui leur sont confiées ; mais les mystérieux vieillards ne les ont pas plutôt déposées entre leurs mains, qu'ils disparaissent subitement, prouvant ainsi qu'ils étaient des Anges et non des hommes.

Cependant le peuple, averti de tout ce qui se passait, accourt en toute hâte. Une procession s'organise ; on gravit en chantant les degrés de la sainte Montagne. Ce ne sont partout que des hymnes de joie et des cantiques d'allégresse. Puis, ô miracle ! à l'approche du temple sacré, les cloches commencent à sonner sans être agitées par des mains humaines, les portes de la basilique s'ouvrent d'elles-mêmes, et l'on aperçoit le sanctuaire resplendissant de la clarté des milliers de cierges qui brûlent, tandis que le céleste parfum de l'huile sainte, dont les murs ont été oints et l'autel arrosé par les Anges, embaume l'église tout entière de son odeur suave.

A ce spectacle, Vosy entonne un cantique d'action de grâces que les assistants poursuivent au milieu des transports de la plus vive allégresse. Les prières finies, on recueillit les flambeaux que l'on conserva religieusement. Deux sont parvenus jusqu'à nous, à travers les bouleversements de la grande Révolution française. On les garde précieusement dans le trésor de la cathédrale, où nous les avons vus et où ils exhalent encore un délicieux parfum. Ces flambeaux présentent tous les caractères d'une très haute antiquité. Ce sont des torches où la flamme avait des foyers multiples. La mèche est faite de moelle de roseau, et l'enveloppe est en toile au lieu de papyrus, comme dans les flambeaux de Saturne, dont on trouve la description dans un passage de l'anthologie grecque.

Dans ce siècle de doute et d'incrédulité, on nous reprochera peut-être d'avoir eu la simplicité de raconter cette légende et d'y avoir ajouté foi. Mais nous nous honorons de notre simplicité, et, sans vouloir donner pour article de foi ce qui est bien loin d'en être un, nous estimons cependant notre croyance assez sérieusement fondée pour braver les railleries et triompher des objections. Comment, en effet, ne pas croire à ce récit, quand la basilique du Mont Anis porte encore le nom de chambre angélique en souvenir de sa consécration miraculeuse. Comment refuser d'y croire, quand à la suite de cette cérémonie furent recueillis par la piété du peuple plus de trois cents cierges dont plusieurs existent encore aujourd'hui. Comment être incrédule enfin quand on voit ce grand événement célébré pendant tant de siècles, dans le pays qui en fut témoin, par un office et une procession solennelle où l'on accourait de toutes les parties de la France et jusques des pays étrangers. Au reste, la consécration de l'église du Puy par les Anges n'est pas un fait unique dans l'histoire. D'autres lieux de pèlerinage réclament aussi cet honneur. Les Souverains Pontifes ont reconnu, en particulier, dans des Bulles formelles et authentiques, que la fameuse basilique de Notre Dame des Ermites à Ensidlein (Suisse) avait été réellement consacrée par les mains de Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, avec l'assistance de saint Pierre et du premier des martyrs saint Etienne.

Dès lors pourquoi ce qui s'est passé dans un endroit, aurait-il été impossible en l'autre ? Et quelle répugnance voit-on à ce que Notre Seigneur Jésus-Christ ait opéré au Puy, par ses Anges, ce qu'il a daigné accomplir lui-même à Ensidlein. Le docteur saint Thomas, qui était un grand saint et un grand génie, n'y voyait pas tant de difficultés et d'impossibilités. Voici ce qu'il dit au sujet de cette question :

« Il faut savoir que de même que Dieu n'a pas tellement attaché sa vertu aux sacrements, qu'il ne puisse sans eux conférer leur effet, de même il n'a pas tellement attaché sa vertu aux ministres de l'Eglise qu'il ne puisse également la communiquer aux anges. Et, parce que les anges sont les messagers de la vérité, s'il arrivait que quelque fonction sacramentelle fut exercée par eux, il faudrait en reconnaître la vérité, comme cela a eu lieu, du reste, dans quelques temples que l'on dit avoir été consacrés par les Anges ».

On croit que saint Thomas faisait ici allusion à la consécration miraculeuse du sanctuaire du Mont Anis.

Certes, après un pareil témoignage et les différentes considérations dont nous l'avons fait précéder, on peut bien, croyons-nous, sans témérité aucune et sans faiblesse d'esprit, ajouter foi à ce que nos légendes racontent sur la consécration de l'Eglise angélique. Ce n'est, après tout, qu'un fait historique parfaitement possible, puisque les Papes affirment qu'il s'est réellement produit ailleurs. Or, sur les faits historiques, la croyance est parfaitement libre, nous le savons ; mais nous trouvons (et bien des âmes seront de notre avis), nous trouvons une grande consolation et une légitime fierté à n'être pas moins crédules sur ce point que nos aïeux et que l'illustre saint Thomas d'Aquin.

 

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Prière

 

Notre Dame Puy, priez pour nous ! Parmi toutes les vertus qui brillent en vous, ô Marie il en est une qui vous est particulièrement chère et que vous désirez surtout voir briller dans nos coeurs : c'est la pureté. C'est par elle principalement que vous aimez et que vous tenez à être honorée par vos enfants. C'est cette vertu que nous prêche éloquemment la consécration, par les anges, de votre sanctuaire du mont Anis. En effet, ô Marie, si vous avez voulu que le temple où vous deviez être spécialement honorée, fut ainsi purifié par les Anges pour être plus digne de vous, à combien plus forte raison désirez-vous que le coeur et l'âme de ceux qui vous invoquent soient purs pour être dignes de vos bienfaits ? Ô Marie, vous nous rappelez par là que nous devons être nous aussi les temples de Dieu consacrés à son amour et à son service en même temps qu'au service et à l'amour de sa sainte Mère. Nous devons donc respecter notre corps et notre âme comme un sanctuaire dans lequel nous devons vivre dans l'intimité de Jésus et de Marie par la pratique de l'aimable et angélique vertu. Reine des cieux qui, par amour de la pureté, avez voulu que votre sanctuaire du Mont Anis fut consacré par la main des Anges, donnez-nous d'aimer et de pratiquer de tout notre coeur cette aimable et angélique vertu. Et de même qu'au jour de leur consécration, l'autel et les murailles de votre Eglise exhalaient une odeur délicieuse, accordez-nous de répandre, nous aussi, la bonne odeur de la pureté. Comme une fleur odorante et suave, faites-la fleurir sans cesse entre notre âme et notre corps, afin que notre être tout entier soit embaumé de son céleste parfum. Regina Angelorum, ora pro nobis. Reine des Anges priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiae, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evae ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, praeparasti: da ut cujus commemorationo laetamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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Téléchargez le texte de cette méditation (pdf) en cliquant ici

 

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3 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

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 Quatrième jour

De la construction de la basilique de Notre Dame du Puy

 

Après la mort de saint Georges, l'évêché de Ruessium fut occupé, jusque vers l'année 350, par une suite de saints évêques dont les noms malheureusement ne sont pas tous parvenus jusqu'à nous : nos vieilles chroniques nomment entre autres saint Macaire, saint Marcellin, Rorice, Eusèbe et saint Paulien. Celui-ci fut le dernier qui résida à Saint-Paulien. En mourant il laissa son nom à la vieille métropole, qui n'est plus connue aujourd'hui que sous le nom du saint Evêque, qui l'illustra par sa vie et ses miracles. Malgré le zèle et la piété des différents successeurs de saint Georges, aucun d'eux n'avait pu élever, sur le Mont Anis, le sanctuaire dont la sainte Vierge avait si miraculeusement désigné l'emplacement. Cette gloire était réservée à saint Vosy, successeur immédiat de saint Paulien et premier évêque du Puy. Saint Vosy était un homme d'une grande vertu et d'une fortune considérable. Aussi, à peine fut-il élevé à l'épiscopat,qu'il se préoccupa du soin de construire l'édifice que la pauvreté de ses prédécesseurs ne leur avait pas permis d'élever. Cependant, comme il hésitait encore devant une pareille entreprise, un nouveau miracle de la sainte Vierge, au Mont Anis, vint mettre fin à toutes ses hésitations.

Une dame, originaire de Ceyssac, près le Puy, était attaquée d'une paralysie qui l'empêchait de faire aucun mouvement et d'une fièvre qui lui brûlait les entrailles. Son unique soulagement était la dévotion envers la très sainte Vierge Marie, qu'elle ne cessait d'invoquer avec une entière confiance. Un jour, pendant qu'elle dormait, la sainte Vierge, lui apparut, et lui montrant sur la montagne d'Anis, l'enceinte que Georges avait marquée jadis par une haie, lui ordonna, si elle voulait guérir, de s'y faire immédiatement transporter. A son réveil, la malade n'eut rien de plus pressé que d'obéir. Elle se fit donc déposer sur la grande dalle noire qui était au sommet du mont, et qui déjà, sous saint Georges, avait été l'instrument d'une première guérison. Cette pierre, nous l'avons dit hier, présente aux yeux de l'antiquaire tous les caractères d'un véritable dolmen. Quelques savants ont été jusqu'à penser que ce pouvait être la table d'un autel élevé là jadis, par les païens au Dieu Adidon, génie tutélaire du lieu. Cela n'aurait rien d'étonnant après tout, la sainte Vierge s'étant plu bien souvent à se voir honorée dans les lieux d'où son nom et celui de son divin Fils avaient chassé les fausses divinités. C'est ainsi que la grotte de Lourdes, où Marie est apparue à Bernadette, renferme un menhir ou pierre-levée de granit, qui servait autrefois d'autel aux Druides. Quoiqu'il en soit, c'est sur cette pierre miraculeuse que se fit porter la dame malade de Ceyssac. À peine l'y eût-on déposée, qu'elle s'endormit d'un sommeil mystérieux et qui avait quelque chose d'extatique. Vers le milieu de la nuit, elle se sentit tout à coup éveillée par une harmonie céleste. Une force miraculeuse l'entraîne devant l'humble autel qu'autrefois saint Martial avait érigé en ce lieu, en mémoire de la première apparition que la sainte Vierge y avait faite. En ce moment, une vive clarté illuminait toute la montagne. Notre Dame, entourée d'une légion d'anges et d'un essaim de vierges, resplendissait sur l'autel d'un éclat merveilleux. « Ma fille, dit-elle à la malade, vos prières et vos pleurs sont montés jusqu'au trône de Dieu. C'en est fait, vous êtes guérie ! Allez maintenant trouver mon serviteur Vosy ; dites-lui, de ma part, qu'il ne manque pas de jeter ici au plus tôt les fondements du sanctuaire que n'ont pu m'y élever ses prédécesseurs. C'est ici que, suivant la prédiction qu'en a faite le bienheureux Georges, j'accorderai aux supplications de la piété le soulagement des malades et la consolation des affligés. J'ai choisi cette montagne entre mille pour donner une audience favorable à ceux qui viendront m'y présenter leurs demandes et leurs requêtes ». Ainsi parla la sainte Vierge ; et la malade, subitement rendue à la santé, s'empressa d'aller trouver Vosy.

Informé de cet événement, le saint prélat, pour éviter toute illusion, commença par consacrer, avec tout son peuple, trois jours entiers à la pénitence et à la prière. Dieu, touché de sa bonne volonté, lui envoya un ange pour confirmer ce que la dame de Ceyssac avait vu. Alors Vosy chanta un cantique d'action de grâces, et s'en alla processionnellement au Mont Anis, suivi de son clergé et de son peuple. Là, un nouveau prodige l'attendait : l'enceinte, fermée jadis par une haie vive, était couverte, comme au jour de la première apparition, d'une neige épaisse, tandis qu'on en apercevait à peine quelques flocons à la cime des montagnes les plus élevées. À cette vue, saisi d'un saint transport, l'Evêque se précipite la face contre terre, en s'écriant comme Jacob : « Terribilis est locus iste ! Non est hic aliud nisi Domus Dei et porta coeli ! Que ce lieu est terrible ! ce n'est rien moins que la maison de Dieu et la porte du ciel ! » Puis, inspiré par l'Esprit-Saint, il annonce que ce serait là bientôt le trône de la divine miséricorde, et que de toutes parts on viendrait à ce pèlerinage pour offrir des voeux et recueillir des bénédictions. Il prend même, dès lors, la résolution d'y transporter son siège épiscopal. Mais, pour que cette translation pût être consommée légitimement et pour qu'elle fût acceptée sans contestation par la ville de Saint Paulien qui allait se voir ainsi dépossédée de son titre d'évêché, il fallait le consentement et la sanction du Souverain-Pontife. Dans ce dessein, Vosy vole à Rome, et non seulement le Pape consentit avec joie à ce que le siège de l'évêché du Velay fut transféré de Saint Paulien au Puy, mais il adjoignit encore au saint Evêque, pour rendre son œuvre plus digne du ciel et de la terre, un patricien romain nommé Scutaire, qui était un vertueux personnage et un très habile architecte. Vosy reçut avec reconnaissance celui que lui associait le saint-Père et se bâta de revenir dans le Velay.

Fort, désormais, de l'approbation du Souverain Pontife et de la coopération de l'éminent collaborateur qui lui avait été donné dans la personne de Scutaire, Vosy, à peine revenu de Rome, entreprit généreusement la construction de la cathédrale du Puy. Pour cela, il établit des ateliers sur le Mont Anis, et y fixa sa demeure, afin de surveiller et de presser les travaux. On se mit donc à l'oeuvre ; les coeurs étaient gagnés ; chacun s'associe à l'entreprise ; les riches y contribuent de leur argent, les pauvres et les artisans de leur travail et de leurs sueurs. Marie elle-même, racontent les anciennes légendes, Marie vint souvent encourager, par sa présence, l'ardeur générale. Quelques années suffirent pour consommer cette noble entreprise. Il est vrai que le sanctuaire, tel qu'il se montrait alors aux regards, était loin d'avoir l'étendue qu'il a aujourd'hui ; il ne comprenait que l'abside et la première coupole, c'est-à-dire ce qu'on appelle la chambre angélique. Le reste de la nef et les deux bas-côtés ont été ajoutés beaucoup plus tard, dans les dixième et onzième siècles. Or, à mesure que l'on construisait le sanctuaire, les habitations se groupaient autour de lui et formaient peu à peu sur les pentes escarpées du Mont Anis, les prémices de la ville du Puy. Ville illustre entre toutes, dit un vieux chroniqueur, et qui, déployant ses ailes comme l'aigle des montagnes qu'elle porte en écusson, devait bientôt, par de rapides accroissements, devenir, après Toulouse, la première ville du Languedoc.

 

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Prière

 

O Marie, que votre sanctuaire est vénérable ! et avec quel respect nous devons l'aborder ! C'est ici le lieu de miracle ! et ce temple est né des prodiges et de l'amour de Marie. C'est Marie qui en a tracé, elle-même l'enceinte ! C'est elle qui après avoir été l'inspiratrice de ce pèlerinage, a voulu être pour ainsi dire l'architecte de ce monument sacré, par ses communications aux saints premiers évêques du Puy. Aussi nulle église peut-être n'inspire aux âmes qui y pénètrent un saisissement religieux aussi grand, une plus profonde vénération ; il semble que votre voix, ô Marie, s'y fasse encore entendre, et qu'elle y dise ce que Dieu lui-même disait du temple de Salomon : « Mes yeux seront ouverts et mes oreilles attentives à la voix de celui qui me priera dans ce sanctuaire, j'ai choisi ce lieu pour y tenir toujours ouverts mes yeux et mon coeur sur ceux qui viendront y prier. C'est là que j'exaucerai du haut du ciel les prières qui me seront adressées, c'est là que je pardonnerai les péchés et que je guérirai la société malade » (Office de la Dédicace). O Marie, combien nous aimons votre église du Mont Anis ! Elle est pour nous le vestibule du Paradis, le heu de rendez-vous de notre Mère du ciel à ses enfants de la terre ! Oh ! Que ne pouvons-nous y faire notre demeure ! Mais, ô Marie, ne pouvant venir corporellement dans votre sanctuaire aussi souvent que nous le voudrions, nous voulons au moins y venir tous les jours spirituellement, à l'exemple de la Vénérable Mère Agnès qui, du fond de son pèlerinage de Notre-Dame du Puy. Nous voulons surtout y venir assidûment pendant ce beau mois qui vous est consacré. O Marie, accueillez nos prières, exaucez-les, et sauvez-nous ! Ainsi soit-il.

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiae, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evae ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, praeparasti: da ut cujus commemorationo laetamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

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2 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Troisième jour

Ce qu'il y avait au Mont-Anis avant que la sainte Vierge y apparût

 

Entrons un instant dans le domaine des découvertes historiques et scientifiques qui sont venues apporter une gloire et un intérêt de plus aux origines de notre célèbre pèlerinage. Qu'y avait-il sur le Mont Anis avant que la sainte Vierge y apparût ?

Sur le sommet du Mont Anis, au point même où fut érigé l'autel de la sainte Vierge, se trouvait un dolmen ou grande pierre plate phonolitique. C'était un bloc brut, immense, noir et dur comme du fer, et dont la nature géologique paraissait être complètement étrangère aux roches du pays. Cette pierre, dont, il reste encore aujourd'hui un énorme débris encastré au haut du pavé de l'escalier extérieur de la Cathédrale, cette pierre était l'autel sacré sur lequel les Druides du Velay accomplissaient les principales cérémonies de leur culte national. Cette destination religieuse primitive explique très bien la vénération immémoriale que les habitants de notre pays attachaient à cette pierre à l'époque où la sainte Vierge y apparut. Le Mont Anis, avec la solitude et le silence que lui faisaient les forêts dont il était environné, se prêtait admirablement, en effet, aux mystères des Druides ; et ceux-ci, en établissant leur culte dans un site aussi favorable, consacrèrent ainsi d'avance le lieu que Marie devait plus tard choisir pour son sanctuaire ; car les Druides honoraient, sans la connaître, la Vierge qui devait enfanter. Virgini pariturae ! Et l'Eglise s'est toujours plu à élever ses autels à la place de quelque autel païen, autant pour perpétuer que pour réparer le sacrifice.

Au dolmen druidique du Mont Anis succéda, lors de la conquête romaine, un temple gallo-romain. Il existe à l'appui de cette assertion, des témoignages lapidaires tels que le doute ici n'est plus possible. Toutefois, en substituant leur culte à celui des Druides, les Romains se gardèrent bien de froisser le sentiment religieux de nos pères, et, tout en élevant un temple sur le Mont Anis, ils eurent bien soin de respecter la grande pierre du dolmen qui s'y trouvait alors et qui s'y trouve encore aujourd'hui à peu de distance de son emplacement primitif. Car elle est toujours là, la grande table de l'autel druidique : respectée par les Romains elle l'a été également par les chrétiens, pour qui elle est devenue la pierre sacrée, la pierre aux guérisons et aux miracles. Seulement, ce vieux dolmen qui a toute une histoire, a subi certaines vicissitudes qu'il importe de faire connaître ici :

Primitivement, la pierre druidique se trouvait placée au pied du maître-autel. Elle y resta longtemps ; mais on finit par l'éloigner, parce que les nombreux malades qui venaient s'y coucher pour être guéris, troublaient le service religieux. On la transporta alors du côté de l'Evêché, derrière le Jubé, aujourd'hui disparu, qui coupait l'intérieur de la Cathédrale en deux. C'est là que la foudre la brisa un jour en quatre morceaux formant une croix. Ce coup de foudre eut quelque chose de mystérieux et de surnaturel qui frappa alors tous les esprits d'une religieuse terreur.

L'historien Vincent de Beauvais raconte, à ce sujet, qu'un archevêque de Lyon, dont il ne nous a pas conservé le nom, se trouvait au Puy lorsque le tonnerre tomba sur la Cathédrale et brisa la pierre druidique. Il ajoute que cet archevêque, racontant ensuite ce fait à un religieux dominicain, lui disait : « Cet effroyable coup de tonnerre produisit un si horrible fracas que toute la ville en demeura plusieurs jours dans l'effroi... J'en étais moi-même tout terrifié, et je me demande encore comment il peut se faire qu'un lieu si renommé par les faveurs du ciel, et que les Sarrasins eux-mêmes ont honoré de leurs présents, ne l'instrument de la colère divine, que l'effet des causes naturelles ».

Le religieux répondit à l'archevêque qu'il avait appris, par expérience, que ces chutes du tonnerre, sur les églises, étaient souvent un châtiment de Dieu qui voulait purifier ainsi, par le feu, les péchés commis dans ses sanctuaires. Or, la suite justifia bien cette opinion du religieux dominicain ; car quelque temps après, le môme archevêque de Lyon, ayant fait un second voyage à Notre Dame du Puy, engagea l'évêque, qui gouvernait alors cette église, à venir avec lui visiter, au monastère de la Séauve-Bénite, une religieuse célèbre par sa sainteté, que la sainte Vierge avait guérie d'un mal incurable, et qui avait coutume de tomber, tous les samedis, dans de longues extases où Dieu se plaisait à lui dévoiler les mystères les plus cachés. Cette religieuse cistercienne, nommée Marguerite de la Séauve, dont la canonisation est en ce moment pendante en cour de Rome, interrogée par l'archevêque sur la cause de cette épouvantable chute de tonnerre, dont il avait été témoin au Puy, déclara que cet événement était la punition d'un grand péché commis par deux pèlerins dans le sanctuaire de Notre Dame ; ce que l'évêque du Puy confirma aussitôt, en assurant que le fait en question lui avait été dévoilé par l'aveu même des coupables. Grand exemple qui montre bien quels sentiments et quelle pureté la sainte Vierge exige de tous ceux qui pénètrent dans son temple.

Après que la pierre druidique eût été ainsi brisée et purifiée par le feu du ciel, les malades continuèrent à venir s'y coucher comme par le passé, surtout dans la nuit du vendredi au samedi.

Depuis les dernières restaurations de la Cathédrale, la miraculeuse pierre sert de marchepied à l'autel de Marie qui se trouve sous le milieu de la Cathédrale, sur le palier qui fait suite à la cent deuxième marche du grand escalier. Cette pierre, malgré ses dimensions énormes, n'est cependant que le quart de l'ancien dolmen druidique. Les trois autres parties disparurent lors des divers remaniements que subit la basilique vers la fin du siècle dernier, sous l'épiscopat de Mgr de Galard. Tel quel, cependant, le fragment qui nous reste n'en est pas moins digne de respect et de vénération. Autrefois, et naguère encore, le pèlerin qui gravissait les degrés de la sainte Basilique, ne manquait jamais de s'agenouiller pieusement sur ce dolmen et même de le baiser dévotement. Cet hommage se comprend, et nous regrettons que l'usage s'en soit perdu ; car, pareil au grand peulvan gaulois, surmonté d'une croix, que l'on trouve enchâssé sur le devant du portail de la Cathédrale du Mans, notre vieux dolmen, christianisé et sanctifié par l'apparition de la sainte Vierge au Mont Anis, est devenu le témoignage irrécusable et impérissable de la victoire remportée par le Christianisme sur l'idolâtrie en Velay.

Cette victoire ne devint, chez nous, définitive qu'au quatrième siècle, entre 350 et 380. A cette époque, le déclin des institutions romaines, l'envahissement de nos contrées par les bandes allemaniques, sous la conduite de Crocus, et, par suite, la ruine de Ruessium, déterminèrent les autorités vellaves à venir se réfugier sur le Mont Anis, dont la défense était très facile à assurer. C'est alors que saint Vosy transféra le siège de l'évêché des Vellaves de Saint-Paulien au Puy. Alors aussi le Christianisme triomphant détruisit le temple païen du Mont Anis. La plupart des débris, provenant de cette destruction, sont restés enfouis dans le sol d'où l'on en a exhumé beaucoup. D'autres, en assez grand nombre, ont été employés aux fondations et aux constructions de la Basilique de Notre Dame.

Les traditions religieuses locales nous ont conservé un souvenir bien précieux au sujet du renversement, par le Christianisme, du temple païen du Mont-Anis. Il y avait autrefois, dans notre ville, près de l'antique église de Saint Vosy, proche le Grand Séminaire actuel, une grande croix dont le piédestal, extrêmement remarquable et tout recouvert de figures d'animaux, remontait à une très haute antiquité. Or, chaque année, au jour de la Dédicace de Notre Dame, le clergé de la Cathédrale se rendait solennellement en procession à cet endroit, pour célébrer la victoire de la religion chrétienne sur le paganisme. Arrivé devant la croix, un petit enfant de choeur montait sur le piédestal et sonnait trois fois d'un cor de chasse en terre cuite, par allusion aux prêtres des faux dieux qui, du haut du rocher de Corneille, sonnaient du cor pour convoquer à leurs sacrifices, nos ancêtres idolâtres. Cela fait, l'enfant de choeur brisait et jetait à terre son instrument pour marquer que le paganisme était entièrement détruit.

Mentionnons encore, en finissant, un dernier souvenir qui a trait au sujet qui nous occupe. Quelques années avant la grande Révolution, Mgr de Galard, qui avait recueilli au Puy une grande quantité d'inscriptions et de bas-reliefs antiques, provenant des murs de la vieille église de Saint Vosy qui avait été construite en grande partie avec des débris de monuments romains, les fit transporter dans le parc du château épiscopal de Monistrol, où il en forma une sorte de petit temple sur le fronton duquel il avait fait mettre ces vers :

 

« Cessez, folles erreurs ! idoles, temple, autel,

Que tout croule et s'abîme aux pieds de l'éternel ! »

 

Il ne reste plus de trace aujourd'hui de ce précieux édicule. La Révolution détruisit tout : le petit temple, les pierres antiques et la pieuse inscription. Mais ce fait, rapproché des autres que nous venons de rapporter, prouve bien qu'il y avait un temple païen sur le Mont Anis, avant que la sainte Vierge y apparût.

 

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Prière

 

Notre Dame du Puy, priez pour nous ! Ô Marie ! Ce n'est pas une de vos moindres gloires que celle d'avoir triomphé du paganisme dans nos contrées. Mais, hélas ! Ce paganisme renversé, il y a dix-huit cents ans, par votre culte et celui de votre divin Fils, tend à reparaître aujourd'hui plus coupable, plus vivace et plus puissant que jamais !

Paganisme dans les mœurs ! Paganisme dans l'instruction et dans l'éducation ! Paganisme dans la loi civile ! Paganisme dans la famille et dans la société, c'est une résurrection complète de l'ancien monde païen, où le mal régnait en maître, et où le bien n'était plus qu'un vain mot ! Ô Marie, prenez en pitié ceux qui détruisent en France l'oeuvre dix-huit fois séculaire de votre divin Fils. Il avait converti la France par ses apôtres, et vous l'avait ensuite donnée en héritage et en royaume : convertissez-là à votre tour, et rendez-la lui repentante et plus chrétienne que jamais !

À ceux qui renient Jésus-Christ et qui vous renient avec lui, ô Marie, obtenez la même grâce qu'à saint Pierre le renieur, dont Dieu fit le chef de son Eglise.

Aux furieux qui blasphèment et persécutent la religion, procurez, ô Marie, la même grâce de conversion qu'à Saul, dont la miséricorde divine daigna faire le grand saint Paul.

Des libertins et des adultères, faites comme Jésus d'autres Madeleines et d'autres Augustins, d'autres Thaïs et d'autres Marie l'Egyptienne. Que les très pures ardeurs de l'amour de Dieu remplacent dans tous les coeurs corrompus, les flammes de l'impudicité.

De tous ceux enfin, si nombreux aujourd'hui, que perd la fièvre de l'or et l'amour de l'argent, faites des hôtes et des amis de Jésus, comme il fit du publicain Mathieu et du publicain Zachée. En un mot, ô Marie, convertissez notre patrie et rendez-là de nouveau le soldat et l'apôtre de Jésus-Christ.

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous. Ainsi soit-il.

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

  

Salve, Regina, Mater misericordiae, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evae ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, praeparasti: da ut cujus commemorationo laetamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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1 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Deuxième jour

De l'amour de Dieu et de la sainte Vierge pour les montagnes,

et du miracle par lequel le Mont Anis fut désigné pour servir d'emplacement à l’Église de Notre Dame du Puy

 

Bien que toute la terre appartienne au Seigneur qui l'a faite, et qu'il la remplisse toute entière de sa présence et de son immensité — Domini est terra et plenitudo ejus—il est cependant des lieux choisis qu'il aime et où il se manifeste de préférence aux autres. Ces lieux sont généralement des montagnes. La raison de ce choix est facile à comprendre : Dieu aime par-dessus tout la pureté ; or, on trouve comme un sentiment de pureté morale répandu sur ces hauteurs que le pied de l'homme souille rarement, au milieu de ces plantes qui ne fleurissent que pour embaumer la solitude. David avait vu de près les sommets du Liban quand il s'écriait : « Le Seigneur est admirable sur les lieux hauts ! Mirabilis in altis Dominus ». Il est certain, en effet, que la corruption du péché atteint moins les sommets solitaires des montagnes que le reste de la terre, Sur la croupe des monts, la nature est vierge pour ainsi dire ; l'air y est plus pur, les fleurs plus simples et plus suaves ; je ne sais quoi de tranquille et de recueilli règne sur les hauteurs, et fait que l'on se sent plus près de Dieu, plus près du ciel… C'est pour cela que le psalmiste s'écrie : Deus… in altis habitat, Dieu habite de préférence les hauteurs — Altitudines montium ipsius sunt. Les sommets des montagnes sont plus particulièrement à lui, dit-il encore. Enfin, il en fait l'escabeau de ses pieds, ajouterons-nous, en empruntant le langage de la sainte Ecriture.

Aussi, voyons-nous dans l'ancien comme dans le nouveau Testament, Dieu se manifester toujours de préférence sur les montagnes : c'est sur les monts d'Arménie que s'arrêta l'arche après le déluge, requievit arca super montes Armenioe. C'est sur une montagne que Noë offrit à Dieu le premier sacrifice d'action de grâces ; c'est sur la montagne de la vision qu'Abraham reçut l'ordre d'immoler son fils, auquel, par un second ordre divin, il substitua une autre victime, symbole du Christ qui devait s'immoler en ces lieux ; c'est sur le mont Sinaï que Dieu donna la loi à son peuple. C'est des hauteurs du mont Nebo que Moïse jette un regard sur cette terre promise dont l'entrée ne devait pas lui être accordée, et c'est là qu'il rend son dernier soupir ; c'est sur le Carmel que priait le prophète Elie ; c'est sur le sommet des monts que Jérémie faisait entendre ses lugubres lamentations, c'est là aussi que la fille de Jephté allait pleurer sa mort imminente et prématurée. Enfin, c'est sur la cime du mont Moriah que s'élevait le temple fameux de Jérusalem ; c'est sur la colline de Sion qu'habitait le saint roi David ; et c'est sur le mont Garizim que se dressait le temple de Samarie.

De même, dans le nouveau Testament, c'est du haut d'une montagne que Notre-Seigneur Jésus-Christ prononça le sermon des Béatitudes, fondement de la perfection évangélique ; c'est sur le Tabor qu'il découvrit quelques rayons de sa gloire ; c'est sur le plus haut des monts de Galilée qu'il nomma ses apôtres ; c'est sur le mont des Oliviers qu'il avait coutume d'aller prier seul ; c'est sur la montagne de Sion qu'il institua l'adorable sacrement de l'Eucharistie ; enfin, c'est sur le Calvaire qu'il daigna se laisser crucifier pour nous racheter.

Cet attrait pour les montagnes, qui éclate si visiblement en Dieu le Père et en Notre Seigneur Jésus-Christ, n'est pas moins prononcé chez la sainte Vierge. En effet, cette très pure et très blanche colombe se complaît, elle aussi, dans le voisinage des rochers et des torrents ; elle aime les forêts suspendues au flanc des montagnes, les dentelures sévères qui découpent l'horizon, les teintes roses et les ombres bleues dont le soleil couchant colore les pics lointains recouverts de neige. Aussi, remarque-t-on que la plupart des sanctuaires établis en l'honneur de la mère de Dieu, se trouvent également sur des montagnes. Pour ne parler que de la France, Notre Dame de Lourdes, Notre Dame de la Salette, Notre Dame du Laus, Notre Dame de Rocamadour, Notre Dame de la Garde, Notre-Dame de Fourvières, sont toutes situées sur des hauteurs. Il ne pouvait en être autrement de Notre Dame du Puy, le pèlerinage le plus ancien, le plus célèbre et le plus vénéré de la France entière. Aussi, c'est sur le Mont Anis que la sainte Vierge a voulu être honorée dans le Velay, dès le premier siècle du christianisme. Voici ce que la légende nous rapporte à ce sujet :

Une pieuse veuve qui avait été baptisée par saint Front et qui habitait dans les environs de Ruessium, un lieu appelé Vila, près la rivière de Borne, souffrait depuis longtemps d'une fièvre qu'aucun remède ne pouvait guérir. N'obtenant pas de soulagement de la part des hommes, elle s'adressa à la sainte Vierge qui lui fit entendre ces paroles : « Levez-vous, ma fille, du lit où vous ne sauriez trouver la santé, et allez la chercher sur le Mont-Anis où elle vous sera rendue ». Docile à cette voix, la malade se fit aussitôt porter par ses domestiques au lieu indiqué. En y arrivant, elle remarqua une grande pierre noire et carrée en forme d'autel sur laquelle elle se reposa et s'endormit. Durant son sommeil elle vit une troupe d'anges entourant une Dame rayonnante de clartés, et vêtue d'habits royaux. Troublée d'abord à cette vue, mais bientôt rassurée, elle s'enhardit à demander qu'elle était cette reine : « C'est, répondit un des esprits célestes, l'auguste Mère du Sauveur, qui, entre tous les lieux du monde, s'est choisi spécialement cet endroit, pour y être servie et honorée jusqu'à la fin des siècles ; et afin que vous ne preniez pas ce que vous voyez pour un vain songe, sachez que la guérison que vous désirez vous est accordée ». A ces mots, la vision disparut au milieu d'une douce harmonie, et la malade se réveilla dans toute la vigueur de la santé.

Son premier soin, comme on le pense, fut d'aller trouver saint Georges pour lui faire part du miracle qui venait d'avoir lieu. À cette nouvelle, le saint Evêque accourt sur le Mont Anis ; mais quel n'est pas son étonnement de voir le sommet de ce mont, qui formait un petit plateau, entièrement couvert de neige, quoiqu'on fût alors au 11 juillet, et qu'il fit extrêmement chaud. Ce n'est pas tout : sous les yeux du saint émerveillé, voici qu'un cerf s'élance tout à coup dans la neige, et trace ainsi, dans sa course rapide, l'enceinte d'une église, dont Georges, inspiré d'en haut, prédit dès lors la gloire future. Mais trop dénué de ressources ou trop occupé alors pour élever l'édifice sacré, il se contente d'entourer l'enceinte d'une haie d'aubépine. Le lendemain la neige avait disparu, et, autre miracle peu connu, l'aubépine en fleur s'épanouissait sur la montagne comme une couronne virginale.

Le bruit de ces prodiges parvint bientôt jusqu'aux oreilles de saint Martial, qui évangélisait les pays voisins. L'apôtre de l'Aquitaine voulut à son tour visiter la montagne bénie. Il désigna la place de l'autel, et, en souvenir de son pèlerinage, il laissa, comme relique, un soulier de la sainte Vierge, qui se voit encore aujourd'hui dans le trésor de la Cathédrale. Les deux apôtres ne tardèrent pas à se séparer. Saint Georges, adonné tout entier au salut des âmes, étendit dans tout le Velay les conquêtes de la Foi, et le nombre des chrétiens dans notre pays s'éleva bientôt à plus de quinze mille. Épuisé de fatigues et accablé par l'âge, le saint Evêque vint enfin mourir à Ruessium, l'an 84 de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C'en était fait : le pèlerinage du Mont Anis était désormais fondé !

 

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Prière

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous. Ô Marie, que de belles choses nos chroniques racontent de vous ! Gloriosa dicta sunt de te, o Maria ! Ah ! Nous comprenons la dévotion et la piété de nos pères envers vous ! Nous voulons désormais vous aimer et vous vénérer comme eux ! Oui, comme eux, nous lèverons souvent nos regards du côté de votre montagne sainte pour implorer votre secours et demander votre protection : levavi occulos meos ad montes, unde veniet auxilium mihi ! Le lieu où vous avez daigne apparaître est une terre sainte : terra sancta est ! Le sanctuaire que l'on vous y a élevé est véritablement la maison de Dieu et la porte du ciel : hic est Domus Dei et porta coeli ! Nous désirerions pouvoir y faire notre demeure habituelle. Mais, ne pouvant en gravir les degrés aussi souvent que nous le voudrions, nous y viendrons du moins bien souvent épancher, en esprit, notre prière et notre coeur aux pieds de votre autel ! Puissions-nous en retour, ô Marie, voir s'ouvrir un jour devant nous ce beau Paradis, dont vous êtes la porte mystérieuse ! Janua coeli, ora pro nobis ! Porte du ciel priez pour nous ! Ainsi soit-il !

 

Regina Vellaviae, ora pro nobis !

Reine du Velay. priez pour nous.

 

Salve Regina

  

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiae, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evae ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, praeparasti: da ut cujus commemorationo laetamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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30 avril 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Premier jour

Comment le Christianisme et le culte de Marie s'introduisirent dans le Velay

 

Quarante-cinq ans après l'incarnation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, sous le règne de l'empereur Claude, saint Pierre, qui depuis deux ans avait transporté son siège d'Antioche à Rome, envoya plusieurs de ses disciples prêcher la foi dans les Gaules. Voici, tels que la tradition nous les a conservés, les noms et la destination de quelques-uns d'entre ceux qui vinrent alors évangéliser la France, et y furent nos Pères dans la foi : Saint Martial fut envoyé à Limoges, saint Denis à Paris, saint Julien au Mans, saint Sixte à Reims, saint Trophime à Arles, saint Savinien à Sens, saint Saturnin à Toulouse, saint Austremoine à Clermont, saint Front à Périgueux et saint Georges au Velay.

Saint Georges et saint Front partirent ensemble pour se rendre au lieu de leur mission. Mais au bout de trois jours de marche, comme ils approchaient de la ville de Bolsena, ville de Toscane, qui tirait son nom du lac sur les bords duquel elle était située (1), saint Georges fut saisi par une maladie soudaine qui le fit mourir presque subitement.

Désolé d'avoir ainsi perdu son frère et son compagnon de route, saint Front, après avoir rendu les derniers devoirs à saint Georges, revient en toute hâte sur ses pas, et va retrouver saint Pierre à qui il raconte en pleurant le triste début de son voyage :

« Ne pleurez plus, mon fils, lui dit saint Pierre, il n'y a point de mal en tout cela : Dieu n'a permis ce trépas que pour sa gloire et pour la conversion d'un grand nombre d'âmes. Comme assurance de ce que je vous dis, prenez mon bâton pastoral, allez-le poser sur la tombe de votre compagnon, et dites : « Georges, serviteur du Dieu vivant, au nom de Jésus et de la part de Pierre, son vicaire en terre, je vous adjure de quitter présentement le tombeau où vous êtes, afin que votre âme, ayant rejoint son corps, vous puissiez achever le voyage que vous avez commencé ». A ces simples paroles et au contact de ce bâton, Georges ressuscitera certainement, ajouta saint Pierre, et vous pourrez aller de compagnie illuminer de la clarté de l’Évangile, maintes pauvres âmes, qui, parmi les Gaules, croupissent dans les ténèbres de l'idolâtrie ».

Tout joyeux de cette réponse, saint Front reçut le bâton de l'apôtre saint Pierre et revint en toute hâte, au lieu où le corps de saint Georges gisait inanimé. Une grande multitude d'infidèles des deux sexes s'était réunie là pour voir ce qui allait advenir. Alors, en présence de tous ces spectateurs, saint Front s'approche du tombeau, y dépose le bâton de l'apôtre, et, invoquant le nom de Jésus-Christ, commande au mort de ressusciter. Soudain, au contact du bâton apostolique, et à l'invocation du nom de Jésus-Christ, Georges, comme un autre Lazare, sort du tombeau plein de vie et de santé. Aussitôt la multitude pousse des cris de triomphe en l'honneur du Christ ; à la vue d'un tel miracle, un grand nombre d'infidèles se convertissent au Seigneur, et saint Front eut le bonheur d'administrer le baptême à plusieurs milliers d'idolâtres.

La moitié du bâton miraculeux de saint Pierre, dont il est ici question, se conservait encore au dix-septième siècle, dans l'église collégiale de Saint-Paulien, où le P. Odo de Gissey assure l'avoir vue et maniée souvent. Ce bâton paraît avoir été, dans cette église, l'objet de la vénération des fidèles jusqu'en 1793. Après le rétablissement du culte, il fut remis à M. le curé de Saint-Paulien, qui le donna ensuite aux Dames de l'Instruction du Puy, qui le possèdent encore aujourd'hui. Quant à l'autre moitié du bâton apostolique que possédait autrefois l'église de Périgueux, il paraît qu'elle est malheureusement perdue.

Cependant, après avoir instruit et évangélisé pendant quelque temps leurs nouveaux disciples, nos deux saints reprirent bientôt leur chemin vers les Gaules, traversèrent les Alpes et arrivèrent enfin à la capitale du Velay, qu'on appelait alors Ruessium et qu'on nomme aujourd'hui Saint-Paulien. Là, saint Front convertit d'abord une dame veuve qui habitait dans les environs de la ville et que l'on croît être la veuve d'un des premiers seigneurs de Polignac. Cette néophyte fut bientôt imitée par toute sa famille, et, de proche en proche, les conversions se multiplièrent à tel point, qu'au bout d'un an le pays comptait déjà plusieurs milliers de chrétiens. Mais, sur ces entrefaites, saint Front dut se séparer de saint Georges pour aller à Périgueux, qui était le lieu que saint Pierre lui avait spécialement assigné pour mission.

Saint Georges, resté seul au Velay, s'adonna avec le plus grand zèle à la conversion des idolâtres. Partout où il trouvait l'occasion de se faire entendre, dans les rues, sur les places publiques et jusque dans l'enceinte du prétoire où l'on rendait la justice, partout il prêchait courageusement la parole de Dieu. Et le Saint-Esprit donnait à sa parole une éloquence si persuasive, son accent de foi touchait et convainquait si bien les âmes, qu'en peu de temps il eut baptisé un grand nombre d'idolâtres.

Cela ne faisait pas l'affaire du démon qui, jusqu'alors, avait régné sans partage sur cette contrée. On vint dire au gouverneur de la ville qu'un étranger assemblait partout le peuple et lui prêchait une doctrine inconnue, qui ne tendait à rien moins qu'à combattre et à détruire la doctrine établie dans le pays. Le gouverneur, ayant voulu se rendre compte par lui-même de ce qu'on lui avait rapporté, fut si offensé de la liberté toute évangélique avec laquelle saint Georges prêchait la doctrine chrétienne, qu'il incita le peuple à lui faire un mauvais parti. Aussitôt la populace se rue contre le pauvre saint, les insultes et les coups de pierre pleuvent sur lui ; on s'empare de sa personne, on le renverse à terre, on le foule aux pieds et on l'eût cruellement mis à mort, si sa patience et sa douceur merveilleuses n'eussent fini par déconcerter et par apaiser la rage de tous ces forcenés. Vaincus par sa mansuétude et sa résignation, ils lui font grâce de la vie et lui rendent la liberté. Alors, Georges, s'armant du signe de la Croix, pénètre dans un temple païen dédié au Soleil et devant lequel avait eu lieu la scène que nous venons de raconter. La multitude l'y suit avec précipitation. Mais à peine le saint eût-il mis le pied dans le temple, que les démons invisibles, dont ce lieu était rempli, se mirent à pousser des cris et des hurlements épouvantables. Mais Georges, s'armant alors du signe de la Croix, commanda à tous les démons qui étaient là de quitter immédiatement les statues qu'ils occupaient. Aussitôt on vit se détacher, des statues qui ornaient le temple, d'horribles ombres noires qui jetaient des flammes par la bouche et par les yeux, et rugissaient comme des lions au grand épouvantement de tout le peuple qui se serait enfui, si le saint n'eut ordonné à tous ces méchants esprits de rentrer immédiatement dans les abîmes de l'enfer. On entendit alors un fracas épouvantable, pareil à celui d'une montagne qui s'écroule. C'était le bruit que tous ces monstres infernaux faisaient en disparaissant et en rentrant dans leurs demeures.

Terrifiés par tout ce qu'ils venaient de voir, en même temps que touchés par la grâce de Dieu, les prêtres des idoles et tous les païens qui étaient là se jetèrent aux pieds du saint, lui demandèrent pardon de tous les mauvais traitements qu'ils lui avaient fait subir, et lui protestèrent qu'ils voulaient renoncer à leurs erreurs et embrasser la foi chrétienne. Ce qu'ils firent, en effet. Saint Georges les catéchisa, leur administra le baptême, et après avoir purifié le temple d'où il venait de chasser les Démons, il le dédia au service du vrai Dieu, sous le nom et en l'honneur de l'auguste Reine du ciel. C'est ce temple qui fut connu depuis à Saint-Paulien sous le nom de Notre-Dame du haut Solier.

Telle fut l'introduction du culte de Marie dans les montagnes du Velay. Un antique sanctoral de l'église angélique de Notre-Dame du Puy porte ces belles paroles : « A genoux ! peuple du Velay, honore Marie, la mère de Dieu, que Georges, ton premier pasteur, t'apprit à révérer ! » Pour répondre à cette pieuse invitation, tombons à genoux, et remercions Jésus et Marie de la grâce qu'ils firent au Velay, il y a dix-huit siècles, par le ministère de saint Georges !

 

(1) Le lac de Bolsena, près de la ville de ce nom, est à une centaine de kilomètres de Rome. Il mesure quinze kilomètres de long sur dix de large, et envoie, par la Marta, ses eaux dans la Méditerranée.

 

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Prière à Jésus et à Marie

 

O Jésus qui, entre toutes les nations de la terre, avez daigné choisir la France pour l'appeler, l'une des premières, à la connaissance et à l'amour de votre nom, gardez toujours à notre chère Patrie cette vieille foi catholique, grâce à laquelle elle fut si longtemps la première nation du monde. Ne permettez titre de soldat de Dieu et de fille aînée de l’Église ! Qu'elle ne cesse point de justifier son antique devise : « Vivat Christus, qui diligit Francos ! Vive le Christ qui aime les Francs ! » Et puis qu'entre toutes les autres provinces de France, la province du Velay a eu le bonheur et l'insigne honneur, ô Jésus ! de vous connaître et de vous aimer une des premières, faites aussi qu'elle vous garde toujours son cœur et sa foi ! Oui, que votre nom et celui de votre sainte Mère, soient à jamais bénis et honorés dans nos montagnes et par toute la terre, comme ils sont bénis et honorés dans le Ciel !

Et vous, ô Marie, qui avez été également aimée et vénérée en France dès les temps apostoliques, n'abandonnez pas non plus notre chère Patrie. Malgré toutes ses fautes et toutes ses erreurs, nulle nation au monde vous aime et vous honore comme elle : voyez, nos villes et nos campagnes sont toutes parsemées de vos chapelles et de vos statues. Il n'est pas une seule de nos habitations où votre douce image ne préside et ne soit en honneur. Il n'est pas non plus une famille où votre nom béni ne soit pieusement invoqué ou dévotement porté... O Marie, non, la France n'a pas cessé de vous aimer ; elle vous aime encore, elle vous aimera toujours, et notre Patrie, malgré tout, ne cessera jamais d'être votre royaume, Regnum Galiae, regnum Mariae ! Mais, entre toutes les contrées de notre chère France, il en est une, ô Marie, bien petite en étendue, mais infiniment riche en cœur, et qui surpasse toutes les autres en amour et en vénération pour vous. Cette contrée, c'est le Velay ! Bénissez cet humble petit coin de terre, ô Vierge immaculée ! Gardez-lui votre amour et votre pendant ce mois, comme pendant toute la vie, régnez toujours dans le cœur de ses habitants.

 

Regina Vellaviae, ora pro nobis !

Reine du Velay. priez pour nous

 

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Salve Regina

 

Salve, Regina, Mater misericordiae, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evae ;

ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, praeparasti: da ut cujus commemorationo laetamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance, salut !

Nous élevons nos cris vers vous, pauvres exilés que nous sommes et malheureux enfants d'Eve nous soupirons vers vous,

gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Céleste avocate, tournez donc vers nous vos regards miséricordieux, et après l'exil de cette vie,

montrez-nous enfin, Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô compatissante, O douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

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24 avril 2020

Neuvaine de prière pour les Vocations 2020

Neuvaine de prière pour les Vocations

du 25 avril au 3 mai 2020

 

Pour nous préparer à la Journée mondiale de prière pour les vocations, en ce temps de confinement national dû à la crise sanitaire du COVID-19, les diocèses de la Province de Rennes invitent les fidèles, les prêtres et les personnes consacrées à faire une neuvaine de prière entre le samedi 25 avril et le dimanche 3 mai 2020. Cette neuvaine peut être priée dans une démarche personnelle ou bien vécue en famille.

La neuvaine s’appuie sur le message du Pape François et le texte proposé pour la méditation de tous les catholiques du monde entier, la tempête sur le lac de Tibériade dans l’évangile selon saint Matthieu (14, 22-33). Elle propose un texte biblique qui éclaire différents points importants du message, et une prière composée par le Pape François.

 

à Rennes, le mardi 21 avril 2020

+ Alexandre Joly

évêque auxiliaire de Rennes

 

Samedi 25 avril

Des disciples appelés à suivre le Maître de Nazareth

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Il en est de même aussi dans le cœur des disciples, lesquels, appelés à suivre le Maître de Nazareth, doivent se décider à passer sur l’autre rive, en choisissant avec courage d’abandonner leurs sécurités et de se mettre à la suite du Seigneur ».

 

Envoi des disciples

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (16, 14-20)

 

En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien ». Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

 

Notre Père

 

Prière du Pape François

 

Père de miséricorde, qui as donné ton Fils pour notre salut et qui nous soutiens sans cesse par les dons de ton Esprit, donne-nous des communautés chrétiennes vivantes, ferventes et joyeuses, qui soient sources de vie fraternelle et qui suscitent chez les jeunes le désir de se consacrer à Toi et à l’évangélisation. Soutiens-les dans leur application à proposer une catéchèse vocationnelle adéquate et différents chemins de consécration particulière. Donne la sagesse pour le nécessaire discernement vocationnel, afin qu’en tous resplendisse la grandeur de ton Amour miséricordieux. Marie, Mère et éducatrice de Jésus, intercède pour chaque communauté chrétienne et pour chaque famille, afin que, rendues fécondes par l’Esprit Saint, elles soient sources de vocations authentiques au service du peuple saint de Dieu. Amen.

 

Dimanche 26 avril

Nous ne sommes pas seuls

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

on souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« L’Évangile nous dit, cependant, que dans l’aventure de ce voyage difficile, nous ne sommes pas seuls. Le Seigneur, presque en forçant l’aurore au cœur de la nuit, marche sur les eaux agitées et rejoint les disciples, il invite Pierre à venir à sa rencontre sur les vagues, il le sauve quand il le voit s’enfoncer, et enfin, il monte dans la barque et fait cesser le vent ».

 

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Livre des Actes des Apôtres (2, 42-47)

 

Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte de Dieu était dans tous les cœurs à la vue des nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres. Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun ; ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun. Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur ; ils louaient Dieu et avaient la faveur du peuple tout entier. Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Lundi 27 avril

Jésus nous indique le rivage vers lequel aller

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« C’est le Seigneur qui nous indique le rivage vers lequel aller et qui, bien avant, nous donne le courage de monter sur la barque ; alors qu’il nous appelle, c’est lui qui se fait aussi notre timonier pour nous accompagner, nous montrer la direction, nous empêcher de nous échouer dans les écueils de l’indécision et nous rendre même capables de marcher sur les eaux agitées ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (21, 1-7)

 

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche ». Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi ». Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit là, ils ne prirent rien. Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non ». Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez ». Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Mardi 28 avril

Regard aimant du Seigneur

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Toute vocation naît de ce regard aimant par lequel le Seigneur est venu à notre rencontre, peut-être alors même que notre barque était en proie à la tempête ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (20, 11-18)

 

En ce temps-là, Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé ». Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre ». Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître. Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Mercredi 29 avril

« Courage, c’est moi, n’ayez pas peur »

 

Signe de croix

 

Signe de croix Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Quand les disciples voient Jésus s’approcher en marchant sur les eaux, ils pensent d’abord qu’il s’agit d’un fantôme et ils ont peur. Mais aussitôt Jésus les rassure par une parole qui doit toujours accompagner notre vie et notre chemin vocationnel : « Courage, c’est moi, n’ayez pas peur ! ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean (20, 19-23)

 

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ».

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Jeudi 30 avril

Un choix fondamental de vie nécessite du courage

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Le Seigneur sait qu’un choix fondamental de vie – comme celui de se marier ou de se consacrer de façon spéciale à son service – nécessite du courage. Il connaît les interrogations, les doutes et les difficultés qui agitent la barque de notre cœur, et c’est pourquoi il nous rassure : « N’aie pas peur, je suis avec toi ! ».

 

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Livre des Actes des Apôtres (14, 21-28)

 

Paul et Barnabé annoncèrent la Bonne Nouvelle à cette cité et firent bon nombre de disciples. Puis ils retournèrent à Lystres, à Iconium et à Antioche de Pisidie ; ils affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le royaume de Dieu ». Ils désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui. Ils traversèrent la Pisidie et se rendirent en Pamphylie. Après avoir annoncé la Parole aux gens de Pergé, ils descendirent au port d’Attalia, et s’embarquèrent pour Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie. Une fois arrivés, ayant réuni l’Église, ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations la porte de la foi. Ils passèrent alors un certain temps avec les disciples.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Vendredi 1er mai

Dans la fatigue, le Seigneur nous tend la main

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Je connais votre fatigue, les solitudes qui parfois alourdissent le cœur, le risque de l’habitude qui petit à petit éteint le feu ardent de l’appel, le fardeau de l’incertitude et de la précarité de notre temps, la peur de l’avenir. Courage, n’ayez pas peur ! Jésus est à côté de nous et, si nous le reconnaissons comme l’unique Seigneur de notre vie, il nous tend la main et nous saisit pour nous sauver ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (14, 22-33)

 

Aussitôt Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme ». Pris de peur, ils se mirent à crier. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux ». Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

Samedi 2 mai

Vivre la vocation avec joie et enthousiasme

 

Signe de croix

 

Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Même dans nos fragilités et nos pauvretés, la foi nous permet de marcher à la rencontre du Seigneur Ressuscité et de vaincre même les tempêtes. En effet, il nous tend la main quand, par fatigue ou par peur, nous risquons de couler, et il nous donne l’élan nécessaire pour vivre notre vocation avec joie et enthousiasme ».

 

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Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean

 

C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples. Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime ». Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux ». Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime ». Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis ». Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime ». Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller ». Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi ».

 

Notre Père Prière du Pape François

 

Dimanche 3 mai

Un éternel chant de louange au Seigneur

 

Signe de croix Accueil de la volonté du Seigneur en reprenant les paroles du Psaume 142, 8-10 :

 

Seigneur, fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.

Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme !

Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur : j’ai un abri auprès de toi.

Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.

Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines.

 

Lecture du passage de la Parole de Dieu suivie d’un temps de silence

 

« Même au milieu des vagues, notre vie s’ouvre à la louange. C’est elle la dernière parole de la vocation, et elle veut être aussi l’invitation à cultiver le comportement intérieur de la sainte Vierge Marie : reconnaissante pour le regard de Dieu qui s’est posé sur elle, confiant dans la foi ses peurs et ses troubles, embrassant avec courage l’appel, elle a fait de sa vie un éternel chant de louange au Seigneur ».

 

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Lettre de saint Paul aux Éphésiens (1, 17-23)

 

Frères, que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, vous donne un esprit de sagesse qui vous le révèle et vous le fasse vraiment connaître. Qu’il ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel, la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles, et quelle puissance incomparable il déploie pour nous, les croyants : c’est l’énergie, la force, la vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. Il l’a établi au-dessus de tout être céleste : Principauté, Souveraineté, Puissance et Domination, au-dessus de tout nom que l’on puisse nommer, non seulement dans le monde présent mais aussi dans le monde à venir. Il a tout mis sous ses pieds et, le plaçant plus haut que tout, il a fait de lui la tête de l’Église qui est son corps, et l’Église, c’est l’accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude.

 

Notre Père, Prière du Pape François

 

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12 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

 

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Lundi de Pâques

Mort, où est ta victoire ?

 

Évangile selon Saint Matthieu (5, 1-12)

 

« Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :

« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.

Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.

Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.

Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés ».

 

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Lundi 24 septembre 2012

 

Le corps de Darwin vient d’être amené par les services funèbres et nous faisons monter le petit cercueil blanc dans la chapelle de la Fondation qui se trouve à l’étage. Un groupe d’enfants venus des différents foyers suit avec gravita la petite procession et s’installe calmement dans l’oratoire en attendant. Les frères et sœurs de Darwin sont là, presque au complet, quelque compagnons d’infortune de la rue se sont joints aussi. La maman, très digne, les yeux rougis par la tristesse, est assise sur un chaise à l’arrière. Le papa, lui, n’est pas venu.

Deux membres du personnel des pompes funèbres installent en silence le cercueil sur le côté droit, tandis qu’un autre dépose quelques gerbes de fleurs à ses pieds. Celui qui semble diriger les opérations ouvre la partie haute du cercueil et essuie religieusement la vitre qui va permettre à chacun de venir voir une dernière fois le corps de Darwin. Puis ils sortent sans un mot.

Je m’avance le premier et prends un petit temps de recueillement en silence. Je regarde ce visage qui est bien celui de notre petit protégé sans déjà plus lui ressembler. Le maquillage excessif destiné à redonner un peu de couleurs à ses joues casse définitivement tout effet de similitude. L’exposition du corps sert d’ailleurs justement à faire le deuil. Darwin n’est plus là.

Quelques enfants s’approchent et m’entourent en scrutant l’intérieur du cercueil, puis c’est au tour de la famille.

Tout le journée, des enfants par petits groupes provenant des différents foyers convergent vers la chapelle pour prier et se relayer autour de leur frère parti trop vite. Un cahier a été déposé à la sortie et chacun prend le temps de mettre un petit mot, un hommage.

L’émotion est évidemment palpable, mais il règne une atmosphère apaisée au naturel que seuls les enfants savent garder en toute circonstances. Jimmy est un enfant de onze ans, abandonné par sa maman sur un marché de la ville. Il a été recueilli par la Fondation deux ans auparavant. C’est un garçon très sensible qui déborde de joie malgré la blessure terrible de son coeur. Il s’approche de moi et me dit :

- Mon Père, ça vous dérangerait de venir avec moi pour vous Darwin ? Je n’ai jamais vu de mort et j’ai un peu peur.

- Mais bien sûr, viens avec moi.

Nous nous approchons, Jimmy se tient devant moi et s’accroche à mes deux avant-bras. Il inspecte le cercueil en silence puis lève la tête vers moi et me dit :

- Il y a une vitre.

- Eh bien oui, comme ça, tu peux le voir.

- Mais comment voulez-vous qu’il respire ?

L’innocence de l’enfance venait encore nous surprendre !

Je le regarde sans rien dire. N’a-t-il pas raison finalement ? Il a bien sûr compris le corps de Darwin était mort, mais garde aussi l’intuition que son âme reste vivante.

« Mort où est ta victoire ? Où est-il, ô mort, ton dard venimeux ? La mort a été engloutie dans la victoire » (1 Co 15, 55).

Entre alors Maria, suivie de tous ces jeunes garçons qui ont partagé les dernières années de leurs vies avec Darwin dans le foyer « Notre Dame de Guadalupe ». Un par un ils s’approchent et se recueillent. Estin est là près du cercueil. Étonnamment il a gardé son sourire et pose longuement son regard sur son ami. Il m’aperçoit ensuite près de la porte et s’avance vers moi. Il me serre très fort dans ses bras sans quitter son sourire lumineux et, à ma grande surprise, prononce distinctement deux mots en tagalog :

- Darwin, langit.

« Darwin, le ciel », deux mots sans fioritures comme s’il délivrait un message. Puis il semble scruter ma réaction pour s’assurer que j’ai bien compris. Je le prends à mon tour dans mes bras et laisse couler mes larmes.

- Oh oui, Estin, je n’en ai pas le moindre doute.

 

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Mardi 25 septembre

 

La Messe d’enterrement est prévue à quatorze heures dans la paroisse du quartier. Il reste encore une demi-heure avant le début de la célébration mais déjà tout le monde s’affaire. La chorale guidée par les bénévoles répète les chants et les enfants prennent place. Quelques rangs devant ont été réservés pour les enfants du foyer « Notre Dame de Guadalupe ».

Je les aperçois à l’entrée de l’église. Ils tiennent tous à la main un ballon blanc. Les quatre plus grands : Ome, Rex, Keith et Giosue se tiennent prêt car ce sont eux qui porteront le cercueil jusque devant l’autel.

La messe est simple et belle. L’atmosphère au cimetière quant à elle, est surprenante avec ces dizaines d’enfants éparpillés sur les tombes alentour pour être au plus près du caveau ou le petit cercueil blanc est descendu. Les chants et prières s’élèvent comme ce bouquet de ballons que les enfants laissent s’envoler à la fin de la célébration avec le secret espoir que Darwin puisse les attraper de là-haut.

Quelques temps après, je suis de retour à l’hôpital pour signer quelques papiers, formalités administratives afin de clore le dossier. Je cherche avant tout la chapelle de l’hôpital pour me recueillir quelques instants en repensant à cet étonnant combat mené par un jeune garçon sans force. À ma grande stupéfaction, je la trouve située juste au-dessus de cette petite officine où Darwin a passé sa « Semaine Sainte ».

Tout au long de son combat spirituel, lorsqu’il fixait le plafond, les yeux de Darwin étaient en fait rivés sur le Tabernacle.

Son agonie était un coeur à Coeur.

 

Abba Père,

 

Écoute nos coeurs, Seigneur, quand nous nous sentons désemparés, quand règne en nous la confusion, que ton amour nous ouvre le bras et nous enveloppe de ta paix.

Seigneur, quand tout espoir nous quitte, quand nos fardeaux sont trop lourds et que nous n’en pouvons plus, étends vers nos tes bras et guéris-nous, console-nous.

Nous te demandons humblement ton Esprit d’amour.

Rappelle-nous que nous ne sommes jamais seuls dans la vie, accompagne-nous comme tu l’as fait avec Darwin, quand il était encore parmi nous. Fais que nous n’oublions jamais tout ce que Darwin a souffert, sa douleur et son chagrin, afin que comme lui, nous sachions porter nos problèmes avec un coeur plein de foi et le sourire aux lèvres.

Nous te présentons nos soucis et tout ce qui nous tient à coeur…. Et nous demandons pour cela l’intercession de notre cher Darwin et sa prière.

Et nous prions afin que notre Bienheureuse Mère du Ciel serre doucement notre frère Darwin dans ses bras, pour l’emmener dans la demeure céleste de notre Abba, Père. Amen.

 

Gaines Rosario, Layforce – Archidiocèse de Manille

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

 

Ouverture de la Cause de Béatification de Darwin

 

Le 28 août 2019, le diocèse de Cubao, dans la région de Manille, a ouvert officiellement la cause en béatification de Darwin.

En mars 2019, la Congrégation pour la cause des saints, à Rome, a donné le feu vert au diocèse de Cubao pour l’ouverture de l’enquête diocésaine. Mgr Ongtioco a cependant reconnu que le procès en béatification devrait être long. Un tribunal ecclésiastique a été nommé afin de procéder à l’audition des témoins. Le procès en vue de la reconnaissance de l’héroïcité des vertus de Darwin est en cours.

Le père Danilo Flores, promoteur de justice, confie que l’équipe d’enquête formée par l’évêque de Cubao est chargée de vérifier si le jeune Philippin « a une réputation de sainteté et qu’il peut être déclaré comme tel ».

Le père Flores ajoute que Darwin est reconnu pour une certaine sainteté qui n’est pas commune pour la jeunesse, que ce soit aux Philippines ou dans le monde. « Il a quelque chose que nous devrons découvrir, et cela devrait se faire par étapes », confie-t-il. « Avant tout, s’il est au Ciel, nous devons prouver qu’il peut être un modèle, surtout pour la jeunesse ».

Le prêtre dominicain Thomas de Gabory, postulateur pour la cause de béatification, raconte avoir rencontré Darwin Ramos avant sa mort, en 2012. « Il était comme vous et moi, un simple adolescent », explique le religieux. « En apparence, il ressemblait aux autres jeunes, mais son cœur était profondément donné à Jésus Christ. »

 

Darwin-Ramos Ciel

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorification sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).

 

Pour plus d’infos, relations de grâces

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11 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

 

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Veillée pascale et Dimanche de la Résurrection

 

Evangile selon Saint Jean (20, 1-9)

 

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

 

Dimanche 23 septembre 2012

 

J’ai l’impression de revivre exactement la même scène que dimanche dernier. Il est minuit, je m’habille à toute vitesse, j’attrape mon petit sac à dos et enfourche ma moto pour rejoindre l’hôpital au plus vite. Alexandra, une jeune volontaire française qui donne toute son énergie et son coeur au service des enfants de la Fondation, vient de m’appeler. C’est elle qui veillait sur Darwin cette nuit et les médecins ont subitement demandé à me parler. Une urgence ont-ils dit.

Je déboule dans la petite salle de soins intensifs et le médecin de garde, une jeune femme douce et délicate s’approche de moi.

- Mon Père, nous aimerions savoir si vous nous autorisez à être agressifs en cas de réanimation ?

Le vocabulaire qu’elle emploie me surprend un peu.

- Pardon, je vous comprends mal. De quel réanimation parlez-vous ?

- Darwin ne va pas bien et son coeur peut lâcher à tout moment. Puisque vous êtes le gardien légal du patient, j’ai besoin de vos recommandations au sujet de la réanimation.

- Mais je croyais que l’assistance respiratoire allait lui permettre de tenir encore longtemps !

Elle sent dans le ton de ma voix que je suis un peu perdu et reprend plus calmement :

- Nous l’espérions effectivement, mais le corps de Darwin semble ne plus avoir la force de se battre. L’évolution de sa maladie touche à sa fin malheureusement. Le taux de carbone a considérablement augmenté ces dernières heures et votre garçon est en train de s’empoisonner.

Je n’arrive pas à retenir mes larmes et reste sans voix.

- Mon Père, s’il vous plaît, pour la réanimation…

- Oui, pardon. Faites ce qui sera nécessaire, mais ne vous acharnez pas, je vous en supplie.

J’entre dans la petite salle où Randy continue de pomper consciencieusement sur la petite poire pour accompagner la respiration de Darwin. Il est resté toute la soirée pour assister Alexandra alors qu’il avait déjà veillé l’après-midi. Je lis sur son visage attristé qu’il a bien compris la gravité du moment qu’il est en train de vivre.

Je m’approche de Darwin qui est dans un état de semi-coma. Toutes sortes de câbles relient son corps à des engins perfectionnés dont je ne connais pas l’utilité mais le petit retentissement régulier de l’alarme, qui fait penser aux sonars d’un sous-marin, me rassure, comme s’il était une preuve tangible que son coeur bat encore. Darwin ouvre par moment les yeux mais ne semble pas me reconnaître. Le regard encore embué par les larmes, j’ouvre ma sacoche pour prendre mon étole, l’eau bénite et mon petit rituel et commencer à réciter la prière des agonisants. J’ai du mal à articuler les mots que je prononce entre deux sanglots. Dans cette petite salle, où sont pourtant entassés quatre autres enfants malades et leurs parents, le silence est saisissant. Tout le monde, malades et médecins, semble se joindre à cette dernière supplication.

« … à l’heure où tu quitteras cette vie, que la Vierge et tous les saints viennent au devant de toi. Que Jésus-Christ te délivre, Lui qui a bien voulu mourir en croix pour toi ».

À peine la prière achevée, je me tourne vers Alexandra et lui demande de prévenir Gloria, la directrice-adjointe de la Fondation, Joseph bien sûr et Maria, la responsable de son foyer. Il faut vite les informer que Darwin est en train de nous quitter.

Au cours des heures qui passent, ils arrivent tous un par un dans cette petite pièce. Tous ceux qui l’ont accompagné ces derniers mois sont là, il ne manque plus que la famille de Darwin, mais l’assistante sociale est déjà en route pour aller les chercher. Tous montrent une dignité impressionnante et viennent dire quelques mots à l’oreille de Darwin. Souvent un simple merci.

Le jour commence à poindre. Épuisé par cette longue veille, je m’assieds à côté de Darwin sur une chaise en plastique tandis que Gloria prend la poire en caoutchouc et reste debout à pomper méthodiquement. Elle semble tenir sa vie au bout des doigts. Le médecin de garde vient parfois vérifier les engins électroniques et ajuste le rythme d’écoulement des poches de Dextrose. Je pose ma main sur le coeur de Darwin et sens ce battement faible mais régulier qui le raccroche encore à la vie. J’ai l’impression qu’à chaque pulsation, mon petit protégé m’appelle, qu’il se manifeste à moi. Ces petites vibrations lointaines sont le dernier pont qui nous relie. Nous restons ainsi de longues minutes à le regarder vivre ses derniers moments.

Tout à coup plus rien.

Je le sens, son coeur s’est arrêté. Je fais signe au médecin qui ajustait encore la perfusion. Elle prend calmement son stéthoscope et vérifie mécaniquement le pouls du jeune patient. Puis dans un mouvement soudain grimpe sur le lit, et agenouillée près du jeune garçon se met à lui faire un massage cardiaque tout en demandant l’assistance des infirmiers. Tandis que Gloria continue de pomper, je m’écarte du lit pour leur laisser la place et ne retiens plus mes larmes qui coulent sans discontinuer.

Après quelques minutes d’agitation, l’équipe médicale s’arrête un instant. Le coeur semble avoir repris. Le médecin fait glisser son stéthoscope le long du thorax. Mais affichant une moue dubitative, elle fait à nouveau signe aux infirmiers et recommence le massage cardiaque.

D’interminables minutes se passent pendant lesquelles l’équipe médicale se relaie pour tenter de réanimer ce corps sans vie.

Du bout du lit, je regarde fixement le visage de Darwin et murmure à voix basse :

- Tu t’es bien battu, mon bonhomme. Allez, cas-y maintenant, pars. Il t’attendent là-haut.

Je fais un geste discret de la tête au médecin qui guettait mon signal. Elle touche aussitôt sans un mot le bras de l’infirmier affairé à masser avec énergie. Ce dernier s’arrête aussitôt et descend du petit lit. C’est fini, Darwin nous a quittés.

Nous sommes un dimanche matin, il est 5h30, aube du jour où les Chrétiens se rassemblent pour fêter la résurrection du Christ. Darwin vient d’achever sa longue semaine sainte.

« Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître » (Mt 25, 21).

L’équipe médicale s’empresse en silence de débrancher les engins électroniques et le corps est recouvert d’un drap. Je ne me résigne pas à m’écarter de cet petit lit comme si le temps venait de s’arrêter. Mais il faut consentir à l’accompagner, dans la prière.

En sortant de l’hôpital, je suis envahi par une image d’une douceur surnaturellement apaisante : Darwin se blottit dans les bras de la Vierge Marie tout en me regardant avec un immense sourire. « Bahala na siya. À Elle de s’occuper de toi ».

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

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Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

Le petit Philippin maître de joie

 

Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.

En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.

Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012.

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorification sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).

 

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10 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

 

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Samedi Saint

Le grand silence

 

Livre d’Isaïe (53, 1-12)

 

Qui aurait cru ce que nous avons entendu ? Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ? Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. (...) Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche. (…) À cause de ses souffrances, il verra la lumière, il sera comblé. Parce qu’il a connu la souffrance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs.

 

Samedi 22 septembre 2012

 

Tous les samedis, je consacre la matinée aux chiffonniers de la grande décharge de Manille, la tristement célèbre Smokey Mountain. Des milliers de familles y survivent en fouillant les déchets de la ville qui y son déversés sans discontinuer par les bennes à ordures sur un terrain d’à peu près sept hectares. Avec un groupe de volontaires et quelques adolescents, anciens enfants des rues, nous organisons des activités avec les enfants délaissés et je leur donne ensuite une leçon de catéchisme. Ils profitent ensuite d’un repas préparé par la Fondation. C’est un lieu apocalyptique, comme un enfer sur terre, où règne pourtant une joie indescriptible. Au coeur d’une misère terrible, les enfants et leurs parents gardent de larges sourires, résistant courageusement au malheur.

Je me souviens d’ailleurs que Maria, la responsable du foyer « Notre Dame de Guadalupe », avait organisé une visite des familles de la décharge avec tous les jeunes de son centre. Il n’était pas facile de faire rouler le petit fauteuil roulant dans les ruelles du bidonville, mais la journée fut inoubliable. Enfants des rues et enfants chiffonniers avaient joué ensemble et les rires faisaient oublier un temps la misère ambiante. Le jeune garçon myopathe était très impressionné par cette rencontre et les visages de ses nouveaux amis habitaient souvent sa prière.

Encore ému des mots que Darwin m’a écrit la veille, j’ai hâte de le retrouver. Mais il me faut attendre l’après-midi pour filer à l’hôpital et passer à nouveau un peu de temps auprès de notre patient. En arrivant, je trouve pourtant la petite officine vide et bien rangée. Le lit a disparu et son jeune occupant aussi. Il n’y a plus aucune trace du petit capharnaüm qui régnait les jours précédents dans cette chambre improvisée. Voyant mon étonnement, l’infirmier m’indique que Darwin a été transféré en soins intensifs, quelques mètres plus loin. Je m’empresse de rejoindre la salle en question, inquiet de ce changement inattendu. À l’entrée, je trouve Joseph, son fidèle aide-soignant, qui ma rassure en me disant que la décision a été prise le matin afin de prévenir toute complication puisqu’ils ont ici tout le matériel nécessaire en cas de problème. Les médecins ne sont pas pessimistes, me dit-il, mais le taux de carbone présent dans le sang qui s’était bien stabilisé les premiers jours à tendance à remonter. Il faut donc le surveiller de près pour éviter que cela ne devienne dangereux.

Partiellement rassuré, je jette un coup d’oeil à l’intérieur et aperçois Darwin éveillé sur son lit. Il ne remarque pas ma présence et scrute le plafond tandis que Randy, un grand gaillard qui a passé les dix dernières années à la Fondation, appuie inlassablement et régulièrement la petite pompe qui assiste le souffle du malade.

Je m’assieds à côté du lit et salue Darwin qui me répond par un simple regard et un petit sourire discret. Il n’a pas l’air de souffrir, son visage est apaisé et sa respiration régulière, mais il ne semble vouloir ni parler, ni écrire. Il est là, allongé devant moi, plongé dans un silence qu’il gardera toute la journée. Il se tourne parfois vers moi, et ferme aussi de temps en temps les yeux pour se reposer.

Le Samedi Saint, c’est la mise au tombeau du Christ. L’Église célèbre ce jour sombre en vivant un grand silence. Les autels sont nus, les statues recouvertes, les tabernacles sont vides. La liturgie elle-même se tait et aucune messe n’est célébrée.

Darwin poursuit son triduum. Il est au coeur de l’étape silencieuse de son pèlerinage.

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

 

Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

Le petit Philippin maître de joie

 

Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.

En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.

Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012.

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorifi cation sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur

Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao

(22 novembre 2018).

 

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9 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

 

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Vendredi Saint

Le côté transpercé

 

Evangile selon Saint Jean (19, 25-37)

 

Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s’accomplisse l’Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l’Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.

 

Vendredi 21 septembre 2012

 

Le souvenir terrible du combat spirituel de Darwin me hante. Je revois ses yeux épouvantés et cette angoisse qui imprégnait chaque trait de son visage. Je m’empresse donc de retourner à l’hôpital pour le retrouver, non sans une certaine appréhension, pour être à nouveau à ses côtés dans cette résistance d’un autre ordre.

Quelle n’est pas ma surprise, en entrant dans la petite chambre, de trouver Darwin souriant, le regard à nouveau pétillant mais surtout serein. Il est calme et semble être habité d’une grande paix intérieure. Conscient de l’inquiétude dans laquelle je demeure après l’expérience de la veille. Darwin me demande d’approcher et sans me quitter du regard, serre ma main entre son pouce et son index avec une affection indescriptible. Il se tourne ensuite vers le jeune infirmier qui est de garde à ses côtés pour pomper l’infernale poire de respiration et lui fait signe délicatement de le mettre en position assise sur son lit.

Bien calé sur deux gros oreillers, le jambes repliées devant lui, il pose à nouveau son regard sur moi en souriant, malgré la canule qui continue de le gêner puis me fait comprendre qu’il veut écrire quelque chose. L’infirmier me passe le grand cahier bleu qui lui sert à noter heure par heure tous les faits, même anodins, qui concernent le jeune patient. Je l’ouvre à l’envers pour que Darwin puisse écrire sur la dernière page. Je sors ensuite un stylo de ma poche et le cale dans sa main sans force, puis je maintiens son poignet pour qu’il puisse le garder à hauteur du cahier et écrire sans trop de difficulté.

Maladroitement et s’y reprenant même à deux fois, il écrit laborieusement quelques mots à gauche de la page et me demande de les lire. « Maraming salamat po. Un immense merci ». Comme à son habitude, Darwin prend le temps de remercier. Mais cette fois-ci ses mots prennent une solennité toute différente comme un testament. Je respire de manière appuyée avec un sourire gêné pour lui faire comprendre que je me sens infiniment plus redevable de lui.

Il appuie sur ma main pour écrire à nouveau et griffonne d’autres mots à droite de la page. « Masayang masaya ako » « Je suis très heureux ». Darwin laisse aussitôt tomber le stylo pour libérer son index et pointe alors son doigt sur cette petite phrase comme s’il voulait s’assurer que je la prenne bien au sérieux. Puis il me regarde et m’offre son plus beau sourire.

Je reste muet, les yeux rougis par les larmes qui commencent à monter et que j’essuie vite du revers de la main.

Je ne m’attendais pas à ces mots tout simples et pourtant si profonds que je lis et relis. Darwin n’a plus rien pour être heureux au sens où le monde l’entend, ni matériellement, ni affectivement. Son corps le fait souffrir et l’espoir d’un rétablissement s’estompe. Il devrait normalement tomber dans un désespoir sans fin, mais exprime surnaturellement sa joie.

Je ne doute pas d’ailleurs un instant de l’authenticité de cette joie qui nous fait plonger dans un mystère impressionnant où la dimension sensible n’a plus sa place. Darwin partage la joie des plus grands saints, celle qui se situe à un niveau que seule l’âme peut atteindre. C’est la joie d’une Mère Teresa, malgré les ténèbres qu’elle a traversées toute sa vie comme le révèle son précieux journal. C’est la joie d’un Saint François d’Assise, détaché de tout ce que le monde chérit.

Mais c’est surtout la joie du Christ en croix qui peut murmurer dans un dernier souffle : « Tout est accompli ».

Darwin me donne la clé pour comprendre l’allégresse inextinguible des enfants des rues de Manille. Il m’aide à percer le mystère de ces sourires immuables des petits chiffonniers de la décharge, ce rayonnement des plus pauvres qui interpelle tout ceux qui se mettent à leur service. Le jeune garçon myopathe s’est tellement uni au Christ jusque dans sa souffrance, qu’il partage aussi sa joie dont le Charpentier de Nazareth est la source. La dimension proprement sensible est reléguée à un plan inférieur car elle ne procure qu’un bien-être éphémère. La vraie joie quant à elle élève l’âme au niveau le plus haut, celui d’une union des coeurs. Darwin a accepté une telle intimité avec son Ami qu’il goûte déjà de ce bonheur promis.

Je regarde avec gravité mon petit bonhomme ratatiné sur son lit d’hôpital et je comprends l’incomparable noblesse de son âme. En regardant ce petit corps qui ne ressemble plus à rien, les mots de l’apôtre Saint Paul prennent un sens étincelant : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co, 12, 10). Je me sens tellement petit devant cet être héroïque et pourtant sans force. Toutes les contrariétés de mon quotidien m’apparaissent insignifiantes, presque misérables.

 

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Maître de joie.

 

Prenant conscience du privilège immérité d’être en présence d’un tel « bienheureux », je reste à ses côtés sans trop savoir quoi lui dire. D’ailleurs il ne répond plus à mes questions que par un sourire tendre, comme s’il avait dit les seuls mots qui en valaient la peine : « Je suis très heureux ». Il ferme les yeux et s’endort.

Je m’approche du jeune infirmier épuisé par sa nuit de veille et lui prends la poire de respiration pour qu’il puisse aller se dégourdir les jambes. Je me cale sur le rythme régulier de la respiration du jeune patient tout en contemplant son visage endormi et apaisé. Je me remémore alors tous les moments passés à la Fondation et je réalise qu’il gardait toujours son grand sourire, dans les temps de bonheur comme dans les épreuves.

Soudain Darwin se réveille en sursaut et me regarde en secouant le tube de sa bouche. Perdu dans mes souvenirs, je me suis arrêté de pomper, il n’a donc plus d’air ! Je m’excuse platement en rougissant d’avoir été si distrait mais lui pouffe de rire de me voir si gêné. Il me regarde en souriant et ferme à nouveau les yeux.

Nous sommes vendredi. Le Christ est mort en croix. Il a donné sa vie jusqu’au bout pour le salut du monde et la plaie de son coeur transpercé laisse couleur une source de joie qu’aucun péché, aucune maladie, ni aucun malheur ne pourront tarir.

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

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Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

Le petit Philippin maître de joie

 

Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.

En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.

Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012. Sa cause de béatification est ouverte.

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorifi cation sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco,

évêque de Cubao (22 novembre 2018).

 

Pour plus d’infos, relations de grâces

https://darwin-ramos.org

 Facebook : @DarwinRamosAssociation

 

8 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

 

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Jeudi Saint

Le Mont des Oliviers

 

Evangile selon Saint Matthieu (26, 37-46)

 

Il emmena Pierre, ainsi que Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, et il commença à ressentir tristesse et angoisse. Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici et veillez avec moi. » Allant un peu plus loin, il tomba face contre terre en priant, et il disait : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » Puis il revient vers ses disciples et les trouve endormis ; il dit à Pierre : « Ainsi, vous n’avez pas eu la force de veiller seulement une heure avec moi ? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » De nouveau, il s’éloigna et pria, pour la deuxième fois ; il disait : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ! » Revenu près des disciples, de nouveau il les trouva endormis, car leurs yeux étaient lourds de sommeil. Les laissant, de nouveau il s’éloigna et pria pour la troisième fois, en répétant les mêmes paroles. Alors il revient vers les disciples et leur dit : « Désormais, vous pouvez dormir et vous reposer. Voici qu’elle est proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici qu’il est proche, celui qui me livre. »

 

Jeudi 20 septembre 2012

 

Je suis en route vers l’hôpital après avoir passé la matinée à donner le catéchisme dans l’une des écoles que nous avons construites au coeur de plusieurs bidonvilles. J’ai hâte de retrouver mon petit protégé et de savoir s’il a déjà terminé de visionner tous les dessins animés que je lui ai laissé hier pour égayer un peu l’atmosphère pesante de sa chambre.

Mais au lieu du sourire espéré, c’est un visage apeuré que je trouve en entrant dans la petite officine. Darwin semble terrorisé. Ses yeux d’ordinaire si pétillants expriment cette fois une anxiété inhabituelle pour son caractère toujours si jovial et apaisé.

La peur se lit dans un regard. J’en ai déjà fait l’expérience plusieurs fois notamment lorsqu’un jeune voleur faillit se faire tuer sous mes yeux par le gardien d’une compagnie pétrolière qui avait surpris son larcin et l’avait mis en joue. Le justicier improvisé avait tiré par deux fois en manquant sa cible, et j’avais alors croisé le regard terrifié de ce condamné à mort en sursis que la peur avait subitement envahi.

Darwin m’inquiète car je ne l’ai jamais vu ainsi, même dans les moments les plus difficiles et les crises qu’il a dû traverser du fait de l’évolution de sa maladie.

Il est toujours le premier à nous rassurer sur son état, à dédramatiser la situation et à relativiser sa souffrance pourtant bien réelle.

Cette fois il ne peut pas. Il est tourmenté et son regard balaie la pièce. Il me dévisage de manière troublante, puis fixe un instant le plafond avec angoisse avant de me regarder à nouveau avec des yeux suppliants. Il serre dans ses mains, avec le peu de force qui lui reste, la statuette de la Vierge Marie offerte la veille par la religieuse Dominicaine puis se tourne à nouveau vers moi et semble vouloir quelque chose. Je m’approche et m’assois près de lui en lui prenant la main.

- Que se passe-t-il Darwin ? As-tu un problème ? As-tu besoin de quelque chose ?

Impossible pour lui de prononcer un mot avec la canule enfoncée dans sa bouche, mais nous pouvons lire sur ses lèvres et deviner tant bien que mal ce qu’il veut nous dire.

- Il faut prier, dit-il, avec un air implorant.

- Entendu Darwin, mais pourquoi ressens-tu le besoin de prier ?

- Parce que je me bats.

- Tu te bats contre ta maladie ?

Le jeune garçon fait une courte pause et pose longuement son regard sur moi, comme s’il voulait s’assurer que je l’écoute bien.

- Je me bats contre le démon.

Je suis abasourdi par sa réponse mais l’expression de son visage ne fait aucun doute. Darwin vit assurément un combat spirituel d’une terrible intensité, combat au grand jour qu’il partage avec les plus grands saints de toute l’hagiographie. Le démon ne se donne plus la peine de se cacher en face d’une âme aussi pure. Sa plus grande ruse, qui consiste à faire croire qu’il n’existe pas, n’a pas de prise sur un enfant aussi héroïque. Il ne lui reste plus qu’une bataille à mener, celle de la désespérance. Ne plus croire à l’amitié de Celui qui a été son compagnon tout au long de son pèlerinage sur terre. Se croire abandonné par ce Dieu et l’abandonner à son tour.

Darwin voit probablement se jouer devant lui, devant cette petite pièce de quelques mètres carrés, le combat des anges. Il revit d’une certaine manière, l’agonie du Jardin des Oliviers s’unissant de manière impressionnante à l’angoisse du Christ lui-même.

La réponse qu’il donne à la tentation de désespérer est sans appel. C’est d’ailleurs le commandement que Jésus donne à ses disciples, endormis quelques mètres plus loin, alors que Judas s’apprête à le livrer.

- Il faut prier, répète-t-il fermement.

Réalisant la gravité du moment, je lui propose d’aller chercher ce qu’il faut pour lui administrer les derniers sacrements. Mais tout semble se jouer à l’instant.

- Il faut prier maintenant.

L’expression du visage est alarmante. Il a besoin de renfort spirituel tout de suite. Je demande tout de même à Maxime, un jeune volontaire français venu m’accompagner dans les bidonvilles, de filer au foyer me chercher ma petite sacoche et je propose à Darwin d’implorer l’aide de la Vierge Marie en méditant ensemble les mystères du Rosaire. Il acquiesce immédiatement.

Je sors mon chapelet, embrasse la Croix et l’approche des lèvres de Darwin. Puis je mets sa main dans la mienne et place la première petite perle de bois entre son pouce et son l’index. Je commence alors à prier la longue série des « Notre Père » et des « Je Vous salue Marie » à haute voix, tandis qu’il accompagne les invocations en silence du bout de ses lèvres asséchées par le tube.

Par moments, il semble perdre le fil de notre litanie et fixe avec anxiété le plafond, puis reprend le cours de la prière en serrant avec force ma main dans la sienne. Je fais glisser le chapelet grain après grain entre ses doigts en ayant du mal à contenir mon émotion. Jamais je n’ai prié Notre Dame avec une telle certitude qu’Elle se tient là, à nos côtés, attentive à l’espérance que contient chacun de ces mots répétés inlassablement.

Maxime réapparaît avec ma précieuse sacoche et je me prépare à administrer les derniers Sacrements. Darwin me dévisage avec conviction et fixe à nouveau le plafond en fronçant les sourcils. Son regard est désormais empreint de détermination, malgré l’angoisse. Le combat est intense, mais il sait qu’il est déjà gagné.

En lisant les prières qui accompagnent les mourants, je réalise à quel point la réponse du Christ au mystère scandaleux du mal est avant tout une réponse d’amour. Le poète Paul Claudel dit que le Christ est venu emplir ce scandale de sa présence et ses mots prennent une intensité particulière appliqués au petit corps sans force de Darwin.

Dieu pourrait arrêter immédiatement ce combat et libérer notre garçon. Il a ce pouvoir mais cela réduirait l’action divine à une démonstration de puissance. Il est tout-puissant, certes, mais sa puissance est d’abord et avant tout une puissance d’amour à laquelle il veut nous associer. Le mystère demeure mystérieux et le scandale scandaleux, toutefois nous savons à quel point l’amour sur cette terre est intimement uni à la souffrance. Darwin est un nouveau « témoin » (dont l’étymologie est similaire au mot martyr), à la suite d’une foule innombrable de saints.

L’extrême-onction s’achève bientôt. Il ne me reste plus qu’à lui donner une dernière bénédiction mais l’émotion m’envahit tout à coup et je n’arrive pas à retenir mes larmes. J’essaie sans succès de les cacher mais Darwin tourne immédiatement son regard vers moi en entendant les sanglots dans ma voix. Il me regarde longuement sans rien dire, avec cet air anxieux qui ne le quitte pas. Il est au coeur du combat. Il ne faut pas flancher.

En refermant mon petit rituel, je me souviens à quel point Darwin préférait parler de sa « mission » plutôt que de se lamenter sur l’évolution inexorable de sa maladie. D’aucuns pourraient se demander légitimement la signification d’une vie comme celle de ce jeune myopathe, coincé toutes ces années dans son fauteuil roulant sans pouvoir prétendre à un avenir quelconque aux yeux du monde. Sa valeur apparaît pourtant indiscutable devant ce petit corps affaibli qui mène le combat des Grands. Inexplicable, mais manifeste. L’âme de Darwin est tellement épurée de tout ce qui nous aveugle qu’elle n’est réduite qu’à sa simple vocation : aimer. Aimer jusqu’au bout. Il l’avait d’ailleurs compris lui-même il y a quelques années en me disant qu’il devait tenir jusqu’au bout, à l’image du Christ.

Darwin n’est pas apaisé. Il continue de fixer de temps en temps le plafond avec une angoisse qui se lit encore sur son visage. Mais elle doit parfois laisser place à la détermination de son regard. Le combat n’est pas fini, il est pourtant gagné et le piège s’est retourné contre l’ennemi. Le démon lance un dernier assaut contre une forteresse imprenable. Imprenable parce que faible et fragile.

Assaut désespéré...

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

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Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

Le petit Philippin maître de joie

 

Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.

En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.

Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012. Sa cause de béatification a été ouverte.

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorification sur terre de ton serviteur Darwin, afin que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).

 

Pour plus d’infos, relations de grâces

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7 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

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Mercredi Saint

La coupe de gloire

 

Evangile selon Saint Marc (10, 35-40)

 

Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. »

 

Mercredi 19 septembre 2012

 

Darwin semble dormir paisiblement ce matin. Assis contre son petit lit d’hôpital, je suis en train de pomper aussi régulièrement que possible la poire reliée au tube coincé dans sa bouche. J’ai remplacé Jayson, un jeune qui nous a rejoint depuis trois ans déjà. Il a vécu l’enfer de la rue : drogue, prostitution, délinquance, mais avec l’aide de la Fondation et une volonté de fer, il a réussi à se relever. Il a repris ensuite ses études et rêve aujourd’hui de devenir à son tour éducateur de rue pour aider les enfants qui, comme lui, ont vécu le rejet et l’abandon. Jayson a choisi le créneau de nuit à l’hôpital. Il est resté aux côtés de notre jeune patient pendant quatre heures. Ankylosé par ce long moment de veille, il est sorti quelques instants pour se dégourdir les jambes.

Je regarde le visage de Darwin et me réjouis de le voir si tranquille. Il ne fronce p, ne secoue pas les sourcils, ne secoue pas non plus la tête comme la veille et s’oxygène régulièrement au rythme de l’assistance respiratoire. Il semble donc bien s’être habitué à ce corps étranger dans la gorge. Plus fortement cependant, je ressens cette paix extérieure comme l’expression de celle, profonde et intérieure, qui lui donne la grâce une fois encore d’accepter avec résignation sa condition physique. Darwin a toujours accueilli sans fatalité l’évolution de sa maladie qu’il appelle sa mission. Son infirmité et ses souffrances ont un sens, il le sait.

Je me souviens de ce jour où, au cours d’une discussion, Darwin m’avait dit :

- Vous savez, mon Père, je crois que Jésus veux que je tienne jusqu’au bout, comme Lui.

Il exprimait ainsi de manière édifiante, la compréhension qu’il avait de sa « mission » et marchait avec Celui qui a souffert comme lui. Et s’il n’avait aucune idée du chemin qu’il devait prendre, il avait toujours la conviction qu’il devait avancer sans se décourager, appuyé sur le bâton de la persévérance, côte à côte avec le Christ.

Darwin ouvre sans peine les yeux et m’aperçoit. Il ne peut dire un mot mais son sourire, gêné par le tube et pourtant si expressif, m’offre une salutation chaleureuse qui me rassure. Il va plutôt bien. Il ne semble pas trop souffrir et est heureux de notre présence à ses côtés.

Il essaie de me dire quelque chose. Je regarde donc avec attention ses lèvres pour saisir le sens des mots qu’il prononce sans pouvoir émettre de son.

- Comment allez-vous ? Articule-t-il doucement.

Sa question a quelque chose d’étrange tant notre attention est focalisée sur son état à lui.

- J’irais mieux si tu voulais bien sortir de l’hôpital.

Il y a volontairement un ton un peu taquin dans ma réponse. Darwin esquisse un sourire amusé et tourne sa tête vers la petite table à côté de lui où il m’a vu poser une petite boite en entrant. Elle l’intrigue car il aimerait bien savoir ce qu’elle contient.

- Je t’ai apporté une surprise, lui dis-je.

Et sans attendre, j’ouvre le paquet et en sors un petit lecteur vidéo et quelques disques de dessins animés. Son visage s’illumine car les longues heures d’attentes dans ce lit d’hôpital sont interminables. Il va pouvoir se divertir un peu. J’installe le gadget sur ses genoux et mets en route le premier disque. Darwin est captivé par les images mais il me lance tout ce même de temps en temps un œil reconnaissant.

Quant à moi, je le regarde en me demandant de ce que les mois à venir nous réservent et surtout comment nous allons pouvoir nous organiser pour l’accompagner au mieux dans les derniers moments de sa vie.

Entre alors dans la petite officine médicale, sœur Ana-Marie, religieuse Dominicaine polonaise, qui a pris l’habitude depuis quelques mois de venir enseigner le catéchisme aux enfants handicapés mentaux de la Fondation. Elle vient les voir une fois par semaine et m’accompagne aussi régulièrement dans les bidonvilles lors de mes visites hebdomadaires. Darwin l’aperçoit dans l’encadrement de la porte et oubliant son petit film, ne la quitte plus des yeux. Il semble tellement heureux de sa visite.

S’approchant de lui, elle l’embrasse et lui met dans la main une statuette en plastique de la Vierge Marie et dans l’autre un chapelet. Elle pose ensuite une image du Saint Pape Jean Paul II sur la petite table où sont entassées les boites de médicaments.

- Notre maman du Ciel et son Pape vont bien veiller sur toi. Sais-tu qu’il est originaire de mon pays ? Et sans lui laisser le temps d’acquiescer, elle continue : il a été très malade aussi, il sait ce que veut dure le mot souffrance, il va t’aider.

Elle s’assoit de l’autre côté du lit et entame une discussion avec le jeune patient muet qui l’écoute avec attention. Il la dévore des yeux et semble goûter chacun de ses mots.

La paix de son âme m’impressionne. Saint Vincent de Paul disait que le malade est comme une jauge avec laquelle vous pouvez sonder et savoir le plus assurément quelle est la vertu de tout un chacun. Appliquée à notre jeune myopathe, il faut alors parler de la mesure de toute une vie. Darwin édifie toujours ceux qui le rencontrent par la force qui émane de lui au travers de sa faiblesse. Dans les derniers moments de sa vie, il ne déroge pas à la règle et montre encore et toujours cette extraordinaire sérénité, reflet de la confiance qu’il a placée dans Celui qui donne le sens et la fin de sa « mission ».

« Merci » et « je t’aime » sont les deux expressions que Darwin aura prononcées le plus souvent dans sa vie. Deux formules toutes simples, usuelles et parfois vidées de leur substance dans un monde qui a tourné le dos à la relation pour s’asservir dans la compétition, mais des mots qui prennent une intensité toute particulière dans la souffrance.

Je contemple cette scène pleine de complicité entre le jeune garçon et la religieuse en habit blanc.

Après une bonne demi-heure de discussion rythmée par les histoires enflammées de sœur Ana-Marie et les sourires approbateurs du jeune patient, la Dominicaine s’excuse et nous quitte pour rejoindre son couvent à l’est de la ville. Darwin la suit du regard jusqu’à la porte puis se tourne vers moi sans perdre son sourire. Il vient de vivre la grâce toute simple d’une visite, baume de compassion qui tord le cou de l’indifférence. La Sainte de Calcutta, disait que la solitude était le mal de notre siècle, son remède réside assurément dans ces gestes anodins mais pleins d’amour, graines de consolation.

« Accepter l’autre qui souffre signifie, en effet, assumer en quelques manières sa souffrance, de façon qu’elle devienne aussi la mienne. Mais parce que maintenant elle est devenue souffrance partagée, dans laquelle il y a la présence d’un autre, cette souffrance est pénétrée par la lumière de l’amour. La parole latine con-solatio, consolation, l’exprime de manière très belle, suggérant un être-avec dans la solitude, qui n’est alors plus solitude » (Benoît XVI, Spe Salvi).

Darwin ferme les yeux et s’endort.

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

 

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Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

Le petit Philippin maître de joie

 

Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.

En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.

Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012. Sa cause de béatification est en cours d'instruction.

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorification sur terre de ton serviteur Darwin, afin que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).

 

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6 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte de Darwin Ramos

 

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Mardi Saint

Le Chant du coq

 

Évangile selon Saint Jean (13, 21-33, 36-38)

 

À l’heure où Jésus passait de ce monde à son père, au cours du repas qu’il prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois.

 

Mardi 18 septembre 2012

 

En passant les portes de l’hôpital, je suis bien décidé à extirper des informations aux médecins pour en savoir plus sur l’état de santé de Darwin. Le vocabulaire médical est parfois opaque, reflet de l’impuissance inavouée des descendants d’Hippocrate devant la maladie. Ils m’ont dit hier que notre petit malade resterait intubé jusqu’à « la fin » et ce mot m’effraie. La fin ? La mort veulent-ils dire. Mais à défaut de pouvoir l’éviter, j’aimerais tant maîtriser, suivant en cela la tentation multimillénaire de l’orgueil humain.

 

J’aperçois dans un petit couloir la jeune femme médecin qui avait tenté d’adoucir les mots de sa désagréable collègue.

- Pardon de vous déranger encore, mais j’aimerais avoir quelques précisions à propos de mon jeune patient.

- Oui bien sût mon Père, je suis là pour ça.

- Soyez franche, s(il vous plaît, est-il en danger immédiat ?

- En fait, c’est difficile à dire, probablement non. Avec l’assistance respiratoire dont on vous a parlé, cela peut durer encore de longs mois.

 

La perspective de devoir accompagner Darwin pour si un long crépuscule n’est pas réjouissante et pourtant ces mots me rassurent. J’ai l’impression qu’ils nous accordent un précieux répit. Les maladies incurables sont comme des épées de Damoclès au-dessus de la tête. Le compte à rebours se met en route et le temps semble mettre à l’épreuve l’intensité de chaque moment vécu. On voudrait rallonger chaque minute pour leur donner plus de profondeur, de beauté, d’authenticité. On aimerait alors percer le mystère de l’éternité.

Je m’approche de la petite salle où Darwin est allongé au milieu d’instruments médicaux et de boites de médicaments. Il n’y a toujours pas de lits disponibles en soins intensifs et cette petite officine permet aux infirmiers de l’avoir constamment à l’oeil. Je suis d’ailleurs plutôt satisfait de cette situation d’exception car, non seulement notre patient est immanquablement surveillé par le va-et-viens du personnel médical mais surtout, contrairement aux autres chambres où les patients sont entassés parfois par dizaine, elle nous donne le luxe d’être seuls avec lui sans oreille indiscrète et sans ce regard lourd et indélicat que beaucoup posent encore sur le handicap.

Darwin dort. Ce n’est pas un sommeil apaisé car il secoue de temps en temps la tête, gêné par le tube qui irrite sa trachée-artère. Elmar, l’un de ses « grands frères de la rue » arrivé en même temps que lui à la Fondation, veille fidèlement, pressant mécaniquement et le plus régulièrement possible la poire de respiration. Je suis touché par cette scène toute simple qui reflète de manière émouvante l’atmosphère familiale de la Fondation. Les enfants viennent tous de la rue avec des histoires dramatiques, ayant pour la plupart du temps quitté le foyer familial très jeunes pour fuir les violences ou les abus sexuels. Ce sont des êtres très profondément blessés. Mais leurs coeurs restent assoiffés d’un grand amour à donner et à recevoir. La Fondation facilite cette résurrection en leur offrant un cadre où ils apprennent à s’aimer comme des frères et sœurs.

En contemplant cette scène, je me remémore l’échange étonnant que j’ai eu quelques mois auparavant avec Jerriel, un jeune adolescent qui a trouvé refuge à la Fondation alors qu’il avait 5 ans à peine. Il me disait sa souffrance d’être raillé par l’un de ses camarades de classe qui l’avait affublé du sobriquet de Batang ampunan en tagalog, ce qui se traduit littéralement par « enfant d’orphelinat ».

 

- Tu ne devrais pas être vexé par ces mots, lui avais-je alors dit pour tenter de l’apaiser, tu devrais en être fier au contraire car la Fondation c’est ta famille en quelque sorte.

Jerriel me quitta sans paraître vraiment convaincu après mon argumentaire. Pourtant il revint quelques jours après victorieux.

- Mon Père, il s’est encore moqué de moi.

- Ah bon, mais qu’as-tu dit ?

- Je lui ai demandé combien de frères et de sœurs il avait. Il m’a dit quatre.

Et gonflant fièrement la poitrine, il continua :

- … alors je l’ai regardé et je lui ai dit : « Eh bien moi, j’en ai deux cent soixante-quinze ! »

 

J’avais alors été profondément touché par cette fierté toute légitime de Jerriel qui me montrait à quel point il avait adopté la fondation comme nouvelle famille. En voyant Elmar s’occuper de Darwin je ressens à nouveau cette joie intense de les sentir unis comme de vrais frères.

Darwin ouvre péniblement les yeux. Il fixe le plafond un long moment, comme si, réalisant à nouveau sa situation, il prenait le temps de l’accepter, de s’abandonner à nouveau. Il jette un coup d’oeil rapide vers Elmar, son bon samaritain, puis tourne la tête vers moi. Ses yeux sont perçants, ses deux billes noires étant désormais son unique moyen d’expression. Il pose sur moi son regard longuement, minutieusement même, cherchant à savoir si je ne lui cache pas d’autres mauvaises nouvelles, puis me fait signe d’approcher en bougeant son pouce. Je m’assied sur le bord de son petit lit et prends un air interrogatif en haussant les sourcils pour savoir ce qu’il veut. Darwin me regarde, esquisse un sourire discret, puis il regarde à nouveau vers le plafond tout en serrant autant qu’il peut ma main entre son pouce et son index. Il ne veut rien de particulier, simplement que je sois là, assis à ses côtés. Inutile de lui murmurer des paroles réconfortantes, c’est une présence qu’il désire, un silence qui dise quelque chose de la sympathie que j’aimerais tant lui exprimer : porter sa souffrance avec lui, le soulager de cette croix, l’apaiser.

Et pourtant, témoin impuissant de l’un des plus grands scandales que le monde connaisse, ce mal qui s’abat sur des enfants innocents, je ressens curieusement au fond de mes tripes un sentiment partagé. J’aimerais que Darwin ressente l’affection que j’ai pour lui, et c’est tout son être à lui qui transpire l’amour. J’aimerais qu’il puise chez moi un peu de courage, et je sens en lui une grandeur d’âme contagieuse. J’aimerais être un soutien dans son épreuve, il est une source d’inspiration. Sa faiblesse devient ma force.

Un infirmier entre sans nous adresser la parole, ni même nous regarder. Il jette un coup d’oeil à la perfusion, tourne un peu la manette pour que les gouttes de Dextrose s’écoulent plus rapidement puis attrape le carnet de notes dans lequel sont consignées, jour après jour, toutes les interventions du corps médical. Je contemple cette scène avec un certain malaise. Il est là, devant nous, mais complètement absent.

J’ai compris quelques minutes auparavant, grâce à Darwin, la puissance magnifique d’une simple présence, même silencieuse, et je réalise par cette simple scène à laquelle j’assiste, à quel point l’absence, son antonyme, peut-être si destructrice, vecteur de l’indifférence. Notre amour est manifesté par des petits gestes insignifiants, des regards posés, des paroles. Notre indifférence, quant à elle, se propage par les omissions innombrables de ces signes discrets qui ont pourtant valeur d’éternité.

Darwin ne peut plus parler. Il a non plus la force de serrer ceux qu’il aime dans ses bras. Il lui reste encore son regard dont la portée va bien au-delà d’une simple vision des choses qui l’entourent. Notre jeune paralysé n’a plus d’autres occupations sur son petit lit d’hôpital que de laisser son coeur aimer. Et les deux petites pupilles noires de ses yeux, dernier pont de communication avec le monde extérieur, ne se privent pas d’exprimer avec force et profondeur tout l’amour qui emplit son coeur d’enfant. Cet amour muet est un curieux mystère mais il est palpable.

Dans la petite officine d’un hôpital de Manille, au beau milieu d’un tourbillon médical, s’élève un chant d’amour, un hymne silencieux que l’oreille n’entend pas mais le coeur, lui, reconnaît avec certitude.

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

 

Darwin-Ramos Ciel

 

Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

Le petit Philippin maître de joie

 

Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.

En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.

Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012.

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorifi cation sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).

 

Pour plus d’infos, relations de grâces

https://darwin-ramos.org

 

Facebook : @DarwinRamosAssociation

5 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

 

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Lundi Saint

Le parfum de nard

 

Evangile selon Saint Jean (12, 1-11)

 

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait. Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.

 

Lundi 17 septembre 2021

 

Je me réveille avec un nœud au ventre, ayant quitté l’hôpital hier soir sans plus d’informations qu’un laconique : « Il faut attendre l’avis du pneumologue ». J’ai laissé Joseph et Darwin dans cette pièce aux odeurs d’éther le temps d’aller fermer les yeux quelques heures.

Célébrer la Sainte Messe en gardant à l’esprit le regard inquiet de Darwin donne un relief particulier au Sacrifice renouvelé. « Nous T’offrons pour eux un relief particulier pour eux-mêmes et tous les leurs ce Sacrifice de louange ». La messe achevée, je dois passer par le centre d’accueil de la Fondation avant de retourner les voir à l’hôpital.

Coup de téléphone. C’est Joseph qui me dit que les médecins demandent à me parler rapidement.

 

- Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Un problème ? Comment va Darwin ?

- Ils veulent envisager avec vous une possible intubation.

- Ah bon ? Dis-leur que je sera là dans une heure.

- Non je crois qu’il faut venir tout de suite, il y a une certaine urgence, ils vont vous expliquer.

 

Je ne pose pas plus de questions et file immédiatement à l’hôpital. Je reconnais un des gardes qui travaillait il y a quelques années sur la paroisse où je réside, un sanctuaire marial le long du périphérique. Il me salue avec un grand sourire et je me dirige vers la salle des urgences où j’ai laissé mon jeune patient et son « ange gardien » la veille. Mais le garde m’arrête et m’oriente de l’autre côté, vers le bureau des infirmiers. Il n’y avait plus de place aux soins intensifs et comme l’état de Darwin nécessite un suivi très serré, ils l’ont tout simplement installé au beau milieu de leur petite officine qui sert surtout de réserve de médicaments et de compresses.

J’entre, non sans une certaine émotion que j’essaie tant bien que mal de dissimuler, car je ne veux pas que Darwin sente mon inquiétude. Le petit corps atrophié, dont les forces ont faibli petit à petit depuis toutes ces années, est abandonné de tout son poids sur le lit d’hôpital. Darwin est entouré de trois infirmières qui vérifient sa tension et s’assurent que la perfusion est bien en place, mais aucun médecin en vue. Il est toujours aussi pâle, mais semble toutefois avoir retrouvé une respiration plus confortable grâce à l’assistance respiratoire manuelle. Il se laisse faire sans broncher et réclame juste de temps en temps d’être changé de position quand l’immobilité de son corps le gêne. Cela demande à celui qui le garde une certaine habileté et une vraie robustesse car Darwin, malgré sa maigreur terrifiante, pèse le poids surprenant d’un corps sans prise.

Christian, un autre infirmier de la Fondation, a remplacé Joseph pour quelques heures. Il est aux côté de notre jeune myopathe et c’est lui qui presse à intervalles réguliers cette grosse poire en caoutchouc qui accompagne le mouvement affaibli des poumons.

Darwin m’aperçoit et fait une moue gênée que je fais mine d’ignorer. Je l’embrasse sur le front et soulève yb instant le masque en plastique qui recouvre sa bouche et le relie à l’assistance respiratoire.

 

- Comment te sens-tu ?

- Je suis tellement désolé, me dit-il aussitôt.

- Ben parce que je te crée des ennuis. Tu as plein de choses à faire et je te fais perdre ton temps en te faisant venir à l’hôpital. Pardonne-moi.

 

Je suis médusé par ses mots. Il porte sur son visage la souffrance et la vit dans sa chair, mais oublie sa peine pour se soucier de mes petites épines dont le piquant s’évanouit pourtant devant la noblesse de sa croix.

Christian me dit que les médecins m’attendent au service de pneumologie qui se situe de l’autre côté du bâtiment, non loin de l’entrée. Il m’accompagne en prenant soin de confier à un infirmier la précieuse poire de respiration.

Un groupe de quatre femmes médecins nous attend effectivement. La plus corpulente, sans prendre la peine de me saluer, me dit assez sèchement :

 

- Nous avons besoin de votre autorisation pour procéder à une intubation trachéale.

 

Je suis ahuri par la technicité sans nuance de ces mots dans un moment qui, me semble-t-il, devrait être avant tout teinté d’humanité.

 

- Que voulez-vous dire ?

 

La jeune médecin qui à est sa droite, apparemment plus compatissante, comprend mon imperméabilité à tout vocabulaire spécialisé.

 

- Mon Père, Darwin ne réussit plus à respirer correctement, vous l’avez remarqué, me dit-elle avec une voix douce. Cela fait partie, malheureusement, des étapes irrémédiables de sa maladie. Il inspire l’oxygène à peu près normalement, mais ses poumons affaiblis n’ont plus la force d’expirer le dioxyde de carbone. Du coup, ce qui devrait être rejeté naturellement par la bouche s’évacue par le sang et c’est en train de l’empoisonner.

- Il est en danger ?

- Si on attend, oui. Le manque d’oxygène est important, c’est pour cela qu’il faut l’assister.

- Mais pourquoi l’intuber, un masque ne suffit-il pas ?

- Non malheureusement. D’ailleurs il faut que vous sachiez…

 

Elle jette un regard furtif à sa collège comme si elle craignait d’en dire trop.

- Quoi ?…. Qu’y a-t-il ?

- Il faut que vous sachiez que c’est peut-être un étape durable, voire définitive. Nous ne pouvons pas vous assurer qu’une fois le patient intubé, nous serons en mesure un jour de lui retirer la canule. Il n’est pas impossible, vue l’avancée de sa maladie, que Darwin reste ainsi jusqu’à la fin.

- Mais avec ce tube, il sera soulagé ? Le danger sera écarté ?

- Il aura une gêne inévitable au début, mais s’y fera vite et il peut continuer de vivre encore longtemps ainsi, si son corps réagit bien.

 

La première pneumologie, toujours aussi revêche et manifestement bien décidée à en rester aux aspects techniques me dit froidement :

- Mais l’hôpital ne dispose pas assez de BIPAP.

- … C’est une machine, un ventilateur mécanique, corrige la jeune avec un air désolé.

- … Il vous faudra utiliser le BAVU.

- … L’insufflateur manuel, reprend comme en écho la collège compatissante.

- Peut-on procéder à l’intubation ? Conclut alors notre despote médical sans la moindre délicatesse.

 

Je reste sans voix car j’ai l’impression de devoir prendre une décision qui ne me revient pas, cette sensation curieuse d’un verdict sans crime.

 

- Laissez-moi lui le temps de lui parler, s’il vous plaît.

 

Je retourne en silence vers la petite officine pour retrouver Darwin. Christian, à mes côtés, ne dit pas un mot percevant sans difficulté ma confusion. Mille pensées défilent dans ma tête : « Je ne veux pas qu’il souffre », « Il va falloir organiser des gardes avec les grands adolescents de la Fondation », « comment lui expliquer ? », « sont-ils si sûrs qu’il n’y a pas d’autres solutions ? »…

Je m’arrête à la porte de la petite pièce qui lui sert de chambre pour reprendre mon souffle et surtout entrer avec un visage qui ne respire plus l’inquiétude.

En entrant, Darwin m’offre un beau sourire mais lit sans difficulté malgré mes efforts le trouble dans mes yeux. Il ne dit pourtant rien et continue de poser son regard sur moi.

 

- Darwin, je viens de parler aux médecins…

Il reste silencieux.

-… Il me disent que tes poumons sont fatigués et qu’ils ont besoin d’être assistés. Il va falloir introduire un tube jusqu’à tes poumons le temps qu’ils libèrent une machine.

 

Une petite crainte se lit sur son visage, mais il ne dit rien.

- Ça va être un peu gênant pour toi au début et tu ne pourras pas marcher tant que tu auras ce truc dans la bouche, mais il faut que tu l’acceptes.

- Pourquoi un tube ? Le masque, comme ça, c’est pas pareil ?

- D’après eux, non. Tu sais, Darwin, ils savent ce qu’ils font.

- J’ai pas envie, j’ai peur, me dit-il avec des yeux suppliants.

- Il faut que tu mes fasses confiance.

 

Il reste silencieux. Ses yeux balaient la pièce, avec un regard angoissé.

Les médecins entrent comme des bourreaux à l’heure d’une exécution. L’atmosphère est pesante. Ils s’approchent de Darwin et attendent mon signal pour l’endormir. Mon petit protégé tourne la tête vers moi et fait un « non » de la tête. Je m’approche de lui et soulève un peu sa tête qui ne tient plus toute seule.

- S’il te plaît, Darwin, il le faut.

 

Il reste fixé sur moi, ignorant les médecins. Ses yeux s’embuent. Il hoche légèrement la tête et sans me quitter du regard il me dit :

- Je sais qu’il le faut. Je te crois.

 

Les médecins n’attendent pas une seconde de plus. Ils injectent un produit dans le cathéter et je vois aussitôt les paupières de Darwin s’alourdir. Je repose doucement sa tête sur l’oreiller et les médecins s’affairent séance tenante.

La canule en place, une infirmière s’avance pour poser quelques sparadraps qui la maintiendront tant bien que mal dans la position la moins inconfortable possible pour le jeune patient. Et la poire de nouveau fixée sur le dispositif reprend son rythme régulier avec le bruit d’un ballon qui se gonfle et se dégonfle sans cesse.

Après quelques trop courtes minutes, le jeune patient se réveille non sans un certain désarroi. Il sent une gêne terrible et fait quelques mouvements de la gorge pour se débarrasser de ce tube indésirable. Mais très vite il comprend qu’il n’y a rien à faire. Quelques petites larmes discrètes glissent sur ses joues.

Je lui tiens la main pour lui exprimer ma compassion. Elle est sincère et mes tripes sont remuées de le voir se débattre ainsi. Il me fixe à nouveau du regard. Je m’approche alors de son visage.

 

- Darwin, je suis désolé. Je suis si désolé.

 

Mais il fronce aussitôt les sourcils en signe de désaccord et fait non de la tête, puis esquisse un petit sourire malgré le tube incommodant et ses yeux mouillés. Le « non » qu’il oppose à mon chagrin, est un « oui » qu’il offre à son épreuve. Il l’accepte. Il s’abandonne.

Ému, je sors une minute dans le couloir. Mes larmes montent immédiatement puis coulent sans discontinuer.

Je viens de réaliser que je n’entendrai plus sa voix.

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

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Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

Le petit Philippin maître de joie

(1994-2012)

 

Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.

En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.

Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012.

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorifi cation sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).

 

Pour plus d’infos, relations de grâces

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4 avril 2020

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

La Semaine Sainte avec Darwin Ramos

 

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Dimanche des Rameaux et de la Passion

 

Evangile selon Saint Marc (11, 1-10).

 

Lorsqu’ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples et leur dit : « Allez au village qui est en face de vous. Dès que vous y entrerez, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous dit : “Que faites-vous là ?”, répondez : “Le Seigneur en a besoin, mais il vous le renverra aussitôt.” » Ils partirent, trouvèrent un petit âne attaché près d’une porte, dehors, dans la rue, et ils le détachèrent. Des gens qui se trouvaient là leur demandaient : « Qu’avez-vous à détacher cet ânon ? » Ils répondirent ce que Jésus leur avait dit, et on les laissa faire. Ils amenèrent le petit âne à Jésus, le couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs. Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! »

 

Dimanche 16 septembre 2012

 

- Mon Père, venez vite, Darwin ne va pas bien, il respire très mal. Je vais aux urgences.

Je raccroche mon téléphone portable et j’enfile rapidement un pantalon, l’esprit encore un peu embué par ce réveil brusque. Puis j’attrape les clés de ma petite moto et sors du presbytère. Je ne sais pas très bien l’heure qu’il est. Minuit ou une heure du matin peut-être. Peu importe d’ailleurs car il faut aller vite, je le sens. Joseph, l’aide-soignant de la fondation qui accompagne Darwin depuis plus de six ans avait une voix inquiète.

Il ne me faut pas plus d’une dizaine de minutes pour rejoindre l’hôpital en empruntant la grande avenue de Manille. Il y a peu de circulation. C’est un vrai petit miracle pour cette métropole de dix-huit millions d’habitants qui est en agitation constante de jour comme de nuit. Je roule vite, trop vite, je le sais bien, mais j’ai un mauvais pressentiment et je parle tout haut dans mon casque, l’angoisse me prenant aux tripes.

Je prie.

- Parle maintenant, Seigneur, s’il vous plaît. Pas encore. Je ne veux pas le perdre, mon Dieu. Je ne suis pas prêt.

Aux urgences, je gare rapidement mon deux-roues sur le parc de stationnement entre deux ambulances. Puis ignorant les appels du gardiens que je feins de ne pas voir, je m’engouffre parmi les nombreux badauds qui attendent l’appel de leur numéro. La liste est longue, le désordre parlable. C’est un hôpital pour enfants avec cette atmosphère comme un lieu. De nombreux dessins colorés jonchent les murs représentant des personnages de dessins animés. Les scènes joyeuses croquées sur les murs jurent un peu d’ailleurs avec les cris et les pleurs qui règnent dans cette cour des miracles où les parents tentent maladroitement de rassurer leur progéniture sans pour autant réussir à cacher leur propre inquiétude. Chacun s’observe sans rien dire, en échangeant un sourire gêné.

Je m’oriente immédiatement vers les soins intensifs, le ICU (Intensive Care Unit), me doutant bien que c’est là, dans cette grande pièce, que Darwin est soigné. Il est devenu un habitué du lieu. Les médecins le connaissent bien car il a vécu des mois dus à l’inexorable évolution de sa maladie.

Darwin est atteint de la myopathie de Duchenne, maladie incurable qui lui grignote petit à petit toutes ses forces musculaires. Depuis plusieurs années, inéluctablement son corps décline.

En entrant dans la grande salle, je suis pris à la gorge par cette émanation d’éther ou d’alcool qui couvre d’autres odeurs nauséabondes. Il y a une trentaine de lits installés côte à côte, tous occupés par des enfants, dont la plupart sont encore des bébés. Ils ont tous à leurs côtés l’un ou l’autre de leurs parents. Une maman essuie religieusement le front de son enfant endormi avec un sourire plein d’amour. Une autre essaie désespérément d’obtenir plus d’informations auprès d’infirmières dépassées par les événements. Un papa, quelques mètres plus loin, est endormi assis sur une chaise en plastique, son front posé sur ses bras en croix au coin du brancard où est allongé son fils d’une douzaine d’années qui semble dormir d’un sommeil agité.

Assez près de l’entrée, j’aperçois Darwin, seul, les yeux fermés. Les sourcils se froncent par moments, signe discret des intenses douleurs qu’il ressent. Il est allongé sur un lit dont le dossier a été relevé au maximum pour le maintenir dans une position assise. Amaigri par ces années de combat contre la maladie, ses muscles s’éteignent petit à petit. C’est un petit corps affaibli dont il ne reste que la peau sur les os.

Mais la première chose qui me frappe en le voyant, c’est la couleur inhabituelle de sa peau. Elle est jaunâtre. Je m’approche doucement de lui car je ne veux surtout pas le réveiller s’il dort. Je pose mon casque et enlève ma veste. Il ouvre les yeux, m’aperçoit et me fixe aussitôt de ses deux billes noires si expressives. Pas de sourire cette fois-ci. Darwin est grave et son regard inquiet. Surtout il semble respirer très difficilement et par toutes petites secousses. Ses poumons n’ont plus de force.

Joseph, l’aide-soignant, arrive juste après moi. Il revient de la petite pharmacie de l’hôpital où il est allé chercher les premiers médicaments prescrits par le médecin de garde. Il me salue rapidement et jette immédiatement un coup d’oeil complice à Darwin feignant de ne pas voir son inquiétude. Il s’intercale alors entre nous, puis lui tourne le dos et me dis d’une voix à peine audible pour éviter que notre jeune patient n’entende :

- Lorsque je suis arrivé dans le foyer cet après-midi, j’ai vu tout de suite que Darwin était très éteint, peu souriant. Et je le connais mon garçon, s’il ne me montre pas son grand sourire quand je viens le voir, c’est qu’il ne se sent pas bien.

- Tu l’as amené immédiatement ici ?

- Non, car Darwin m’assurait que tout allait bien. Un petite crise passagère seulement, disait-il. Mais, un peu plus tard, lorsque j’ai vu que ça ne s’améliorait pas, j’ai insisté. Je lui ai demandé s’il voulait aller à l’hôpital. Darwin n’a rien dit. Les yeux baissés, il a juste hoché la tête en signe d’acquiescement.

Darwin nous regarde fixement, avec une certaine inquiétude dans les yeux. Je vois bien qu’il cherche en même temps à capter mon regard mais je feins de l’ignorer pour laisser Joseph continuer. Je veux entendre son rapport jusqu’au bout car je crains d’entendre « »la » mauvaise nouvelle, la condamnation des médecins, comme un verdict qui tombe, une sentence sans appel.

- As-tu parlé aux médecins ? Que disent-ils de son état ?

- Ils ne savent pas encore, me répond Joseph. Ils ont fait plusieurs tests et prises de sang. Il essaient de comprendre où en est Darwin dans l’évolution de sa maladie, car il craignent tout de même une nouvelle étape dans sa dégradation. Probablement les poumons qui faiblissent.

Darwin continue inlassablement de remuer avec difficulté son corps affaibli pour attirer notre attention. Je m’approche de lui et lui prends la main, en faisant attention de ne pas toucher la perfusion qui l’alimente en dextrose. Sa main est chaude et il serre ses doigts sur la mienne sans me quitter des yeux, en esquissant, pour la première fois depuis mon arrivée depuis mon arrivée aux urgences, un petit sourire. Notre simple présence semble semble le soulager un peu.

Il ferme de temps en temps les yeux mais ne lâche pas ma main. Joseph s’approche des médecins de garde pour leur soutirer quelques informations supplémentaires mais cela devient un jeu de langages et les termes techniques utilisés, accessibles uniquement aux initiés, se multiplient et se compliquent pour finalement ne dire que l’impuissance des soignants. Il faut attendre le résultat des contrôles et l’avis du pneumologue qui ne reviendra que le lendemain.

Je regarde ce spectacle avec un certain étonnement mêlé de dégoût. Les palabres remplacent l’attention, la technique se substitue aux soins et un snobisme médico-intellectuel détrône petit à petit l’humanité de ces médecins qui semblent pourtant tenir la vie de notre enfant dans leurs mains. À chacun de leurs mots ou de leurs gestes, aussi futiles soient-ils, s’accroche notre espérance. « Ce n’est rien », « une petite infection passagère », « il va pouvoir rentrer très vite à la maison ». Des expressions de rien du tout dont rêvent tous les parents d’enfants malades. Quelques mots tout simples qui ne viennent pas. Il faut attendre. Le surveiller et attendre. Il restera à l’hôpital cette nuit.

Je sens que Darwin me serre la main entre son pouce et son index. Je le regarde et il semble vouloir me dire quelque chose. Ses lèvres bougent un peu. Il parle difficilement à cause de sa respiration irrégulière et je n’entends pas grand-chose mais ses yeux grands ouverts m’interpellent. Il fronce les sourcils comme pour me supplier. Il doit avoir besoin de quelque chose, il a soif peut-être, ou bien mal. J’approche mon oreille de sa bouche pour entendre la voix faible de mon petit bonhomme et ce qu’il veut me dire.

Darwin prend une grande respiration, ce qui lui demande un réel effort afin de sortir un son audible car il est à bout de souffle. Et forcissant un peu le son de sa voix saccadée par la douleur, il me dit lentement pour que je comprenne chacun de ses mots :

- Mon Père, un immense merci pour tout.

Merci. C’est tout. Il voulait me dire merci.

Darwin résumait ainsi sa vie en un mot. Une action de grâce. Ce mot « merci », il ne cessait de le répéter : lorsqu’on venait le voir au Centre, lorsqu’un éducateur passait devant lui, lorsqu’il était poussé par ses camarades ou encore si on lui présentait des invités de la Fondation. Darwin manquait profondément tous ceux qui le rencontraient par son sourire et ses mots affectueux. Ce soir-là, alors que commence la dernière étape de sa passion, il ne déroge pas à la règle. Bien que prononcer ces mots est une véritable épreuve pour lui. Il veut dire ce mot « merci ».

Ce n’est donc ni une plainte qu’il veut exprimer, ni un besoin qu’il veut nous signifier. Il déploie tous ces efforts simplement pour dire « merci ». Ce mot gratuit, petit clin d’oeil du coeur.

Expiration divine.

Merci.

Darwin est en souffrance et pourtant ne s’apitoie pas sur lui-même. Il lui faut aimer encore et toujours, dans chacun de ses actes, de ses paroles, à tout moment, même dans la souffrance, surtout dans la souffrance.

Je lui dois tant et c’est lui qui me dit merci.

Mes larmes montent mais j’essaie tant bien que mal de les lui cacher. Je veux lui imposer de se taire, de garder ses forces et de me dire plutôt ce dont il a besoin, ce qui peut l’apaiser. Mais aucun son ne sort de sa bouche. Darwin esquisse à nouveau laborieusement un petit sourire. C’est tout ce qu’il veut me dire.

Merci.

Darwin est comme ce petit âne attaché que l’on amène à Jésus au matin du dimanche des Rameaux. Monture de roi qui accompagne noblement Celui qui à sonné sa vie entièrement.

Il ferme ses yeux doucement, et s’endort.

 

Extrait de « Plus fort que les ténèbres », Père Matthieu Dauchez, Editions Artège, 2015.

 

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Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

Le petit Philippin maître de joie

(1994-2012)

 

Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 dans une famille très pauvre de Manille (Philippines). Il est contraint de mendier dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille, malgré une maladie qui atrophie ses muscles et qui l’empêche rapidement de se tenir debout.

En 2006, il est accueilli par l’association ANAK-Tnk qui œuvre pour les enfants de la rue. Il est baptisé le 23 décembre, puis reçoit la Première Communion et la Confirmation un an plus tard. Darwin fait preuve d’une foi simple mais profonde, ancrée dans la prière et l’action de grâce. Il vit sa maladie dans une réelle union avec le Christ en Croix et dans une grande espérance. Il rayonne de joie et réconforte les enfants de ANAK-Tnk.

Le 16 septembre 2012, sa maladie s’aggrave. Il vit alors une véritable Semaine Sainte : le jeudi, un combat spirituel, le vendredi, il écrit dans une grande paix : « Un immense merci. Je suis très heureux ». Après un samedi silencieux, il meurt le dimanche 23 septembre 2012.

 

Prière pour la béatification du Serviteur de Dieu Darwin Ramos

 

Ô DIEU de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorifi cation sur terre de ton serviteur Darwin, afi n que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. Notre Père/Je vous salue Marie/Gloire au Père.

 

Imprimatur : Mgr. Honesto F. Ongtioco, évêque de Cubao (22 novembre 2018).

 

Pour plus d’infos, relations de grâces

https://darwin-ramos.org

 Facebook : @DarwinRamosAssociation

 

 

4 avril 2020

Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

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Le Serviteur de Dieu Darwin Ramos

Enfant des rues, pauvre et maître de Joie

(1994-2012)

 

Darwin Ramos naît le 17 décembre 1994 à Doña Marta Maternity Hospital, à Pasay City, dans le Sud de Manille (Philippines). Il passe les premières années de sa vie avec sa famille dans un bidonville de Pasay City. Darwin est le deuxième enfant d’une famille très pauvre qui en compte neuf. Sa mère fait des lessives pour nourrir toute la famille, mais son père sombre dans l’alcool. Afin d’aider sa famille, Darwin commence à trier les déchets, avec sa petite sœur Marimar qui a 2 ans de moins que lui. Les journées consistent à fouiller les poubelles pour récupérer les petits bouts de plastique afin de les revendre pour quelques pesos. L’urgence étant de se nourrir, aller à l’école est impossible.

 

Les débuts de la maladie

 

Darwin a environ 6 ans lorsque les premiers symptômes de ce qui sera diagnostiqué plus tard comme une myopathie de Duchenne apparaissent. Cela commence par une faiblesse musculaire au niveau des jambes : sa mère observe que Darwin chute de plus en plus souvent. Progressivement, Darwin ne peut plus se tenir debout et ses forces diminuent.

 

La pauvreté

 

L’immense pauvreté contraint la famille à quitter le bidonville pour vivre sur les trottoirs. Le père profite de la maladie de Darwin et, sans scrupule, il le dépose tous les matins à la station de métro Libertad pour mendier en apitoyant les passants. Malgré la terrible honte ressentie, Darwin gagne de l’argent, mais son père en récupère une grosse partie pour acheter de l’alcool. Darwin ne dit rien tant qu’il sait qu’une partie suffisante est utilisée pour nourrir ses frères et sœurs.

 

L’accueil à l’association ANAK-Tnk

 

En 2006, une équipe d’éducateurs de rue de l’association ANAK-Tnk (Tulay ng Kabataan, « un pont pour les enfants » en Tagalog, association qui accueille les enfants des rues de Manille) rencontre Darwin à la station de métro Libertad. L’enfant, qui ne peut plus se tenir debout mais peut encore utiliser ses mains et se tenir assis sans aide, accepte d’aller vivre à la Fondation. À l’association ANAK-Tnk, Darwin est accueilli dans une maison avec des garçons et des filles en situation de handicap.

 

La vie spirituelle

 

Darwin est un enfant totalement rempli de Dieu. Nul ne sait d’où cela vient, puisqu’il n’a probablement rien reçu de sa famille. À l’association ANAK-Tnk, il découvre la foi catholique. Le 23 décembre 2006, il est baptisé au Sanctuaire Notre-Dame d’EDSA (appelé couramment par les Philippins EDSA Shrine et construit sur les lieux de la révolution philippine de 1986). Un an après, il reçoit la première communion et la confirmation des mains de Mgr Broderick Pabillo, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Manille.

 

La mission

 

Darwin subit des crises d’asphyxie fréquentes qui nécessitent de nombreuses hospitalisations. Malgré cela, le personnel de l’association ANAK-Tnk et les autres enfants sont édifiés par la façon dont Darwin vit malgré sa maladie. Il répète constamment « Merci » (action de grâces) et « Je t’aime » (amour de Charité). Il ne se plaint jamais et sourit en permanence même dans les moments difficiles. Il est attentif à chacun et apporte son soutien aux autres enfants de l’association ANAK-Tnk quand ils vivent des épreuves ou des coups durs. Quand il parle de sa maladie, il ne parle jamais de sa myopathie mais de ce qu’il appelle sa mission : « Il ne parlait pas de sa maladie mais de la mission que le Christ lui avait donnée. Il a passé sa vie à dire merci et je t’aime » (un témoin).

Il prend l’habitude d’offrir ses souffrances. Un jour, il dit au prêtre de l’association ANAK-Tnk : « Vous savez, mon Père, je crois que Jésus veut que je tienne jusqu’au bout, comme lui ». Darwin développe une relation personnelle et une profonde intimité avec le Christ. Pas un jour ne passe sans que le jeune garçon ne prenne du temps pour prier et se confier à Jésus. Un aide-soignant de l’association témoigne : « Un jour, alors que Darwin était fiévreux, il a insisté pour être sorti de son lit et rejoindre les enfants de la Maison pour la prière du soir. C’était Jésus avant tout ». Sa vie est illuminée par son attachement au Christ.

 

La Semaine Sainte de Darwin

 

Le dimanche 16 septembre 2012, Darwin a de plus en plus de difficultés pour respirer. L’infirmier de l’association ANAK-Tnk décide de le conduire aux urgences de l’hôpital PCMC (Philippine Children’s Medical Center à Quezon City). Quand le prêtre de l’association arrive à ses côtés, Darwin commence d’abord par s’excuser de lui créer des soucis. Cherchant son souffle, il ajoute péniblement : « Mon Père, un immense merci pour tout ». Le lendemain, Darwin est intubé. Il n’est plus capable de parler, mais il est encore possible de lire sur ses lèvres pour le comprendre. Il peut aussi écrire sur un petit cahier. Commence alors « la Semaine Sainte de Darwin » à l’image de la Passion du Christ :

 

Le Jeudi, Darwin fait l’expérience d’un combat spirituel :

Darwin : « Il faut prier »

Prêtre : « Entendu Darwin, mais pourquoi ressens-tu le besoin de prier ? »

Darwin : « Parce que je me bats »

Prêtre : « Tu te bats contre la maladie ? »

Darwin : « Je me bats contre le démon »

Il reçoit alors l’onction des malades.

 

Le Vendredi, Darwin semble en paix et montre un large sourire. Il écrit péniblement ses deux dernières phrases sur un cahier : « Un immense merci » et « Je suis très heureux » comme le signe d’une bataille gagnée. C’est un véritable résumé de sa vie, un testament spirituel, car la vie de Darwin n’était que Joie et action de grâces. Darwin, intimement uni avec le Seigneur dans ses souffrances, partage déjà cette Joie de la victoire.

 

Le Samedi, Darwin entre dans un grand silence mais garde toute sa conscience.

 

Il meurt le Dimanche 23 septembre 2012 à l’hôpital (dans le diocèse de Cubao) : il est 5h30 du matin, le soleil se lève, au moment où le Christ ressuscité sort du tombeau.

 

Les funérailles

 

La messe de funérailles est célébrée dans une église comble, en présence de tous les enfants de l’association ANAK-Tnk habillés en blanc. Darwin est enterré dans le cimetière de Pasay City où de nombreuses personnes continuent de venir se recueillir aujourd’hui pour demander des grâces par son intercession.

Sa cause de béatification a été ouverte publiquement par Mgr Honesto Ongtioco en la cathédrale de l'Immaculée Conception de Cubao le 28 août 2019.

 

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Le message de Darwin Ramos

 

Darwin Ramos n’a rien fait d’extraordinaire. C’est dans l’ordinaire de sa vie qu’il a vécu la simplissime voie de la sainteté. Il a connu la pauvreté des rues de Manille et les souffrances d’une maladie dégénérative, mais sa vie a été totalement illuminée par son attachement au Christ. Jeune, pauvre et malade, il a vécu dans la Joie.

Son testament spirituel tient en deux phrases minuscules, pourtant d’une immense richesse. Alors qu’il sait qu’il va mourir, Darwin écrit : « Un immense merci. Je suis très heureux. » Ce n’est pas un merci de politesse, mais c’est un remerciement profond d’action de grâces. Il en est de même lorsqu’il écrit qu’il est heureux quelques heures avant sa mort : il a vécu tellement en union avec le Christ qu’il a atteint le niveau le plus profond de la Joie. Il a trouvé sa Joie dans celle du Christ.

Darwin est aujourd’hui un maître de Joie pour les jeunes, les pauvres et les malades. Il n’a rien fait d’extraordinaire ; il est pour nous un exemple extraordinaire.

 

Un maître de Joie pour tous les jeunes

 

Darwin est mort très jeune, à l’âge de 17 ans. Mais chaque jour de sa vie fut intense. Et sa courte vie fut fructueuse.

Il avait la générosité de l’enfance. Tout petit, il mendiait pour nourrir sa famille. Il savait bien que son père prenait une large part de ce qu’il gagnait pour acheter de l’alcool. Darwin ne s’en plaignait jamais. Même s’il avait honte, il acceptait de tendre la main parce qu’il savait que ce qu’il restait suffisait à nourrir ses frères et sœurs. Cela faisait sa Joie.

Plus grand, les amitiés étaient très importantes. Les enfants de l’association ANAK-Tnk étaient ses amis, et ceux de son centre étaient ses frères, comme une famille. Il s’agissait de vraies amitiés ancrées dans la fidélité et la charité, pas des amitiés virtuelles des réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram, pourtant si prisées aux Philippines. Ses amis témoignent encore aujourd’hui de la façon dont Darwin les a marqués et édifiés. Il avait toujours une attention à chacun et savait les réconforter lorsqu’ils en avaient besoin. Il savait transmettre sa Joie car il la puisait dans les profondeurs de sa vie spirituelle.

Les enfants disent toujours : « Quand je serai grand, je deviendrai… ». Ils disent alors le métier qui les rendrait heureux plus tard. Mais le bonheur n’est pas dans l’avenir. La Joie n’est pas un rêve. Darwin n’a pas reporté au lendemain la Joie de sa vie. Il l’a vécue dans le moment présent, dans le quotidien. Il a vécu la Joie extraordinaire de l’ordinaire.

Les jeunes du monde entier sont capables d’une vie belle et grande. Darwin en est un exemple extraordinaire : il vécut la vertu de charité, l’amour de Dieu pour les hommes.

 

Un maître de Joie pour tous les pauvres

 

La famille Ramos est très pauvre. Au moment de la naissance de Darwin, ses parents habitent un bidonville misérable de Manille. Mais très vite, à cause de la pauvreté grandissante, ils sont contraints d’aller vivre dans la rue. Darwin devient alors un enfant des rues qui trie les poubelles pour récupérer de la nourriture et revendre le bois, les métaux et le plastique dur. Puis il est forcé par son père à mendier à la station de métro Libertad.

Très souvent, il ressent la faim. Mais il comprend que « l’homme ne se nourrit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4). En expérimentant la faim et le manque, il apprend à se laisser remplir de Dieu. Ceux qui ont tout n’ont plus besoin de rien, ils en viennent à oublier Dieu. Ils ont l’impression de se suffire à eux-mêmes. Mais ceux qui n’ont rien ont besoin de tout, ils ont toujours une place libre pour Dieu dans leur cœur. Darwin dévora Dieu par amour, pour en nourrir chaque partie de son corps.

La misère déshumanise. Mais la pauvreté, parfois, permet de laisser à Dieu sa juste place. Car le pauvre ne se laisse pas encombrer par ce qui peut faire obstacle à Dieu.

Les pauvres du monde entier sont capables de Dieu. Darwin en est un exemple extraordinaire : il vécut la vertu de foi, il mettait toute sa confiance en Dieu.

 

Un maître de Joie pour tous les malades

 

Dès l’âge de 6 ans, la mère de Darwin constate qu’il chute de plus en plus souvent. Les premiers symptômes de ce qui se révèlera être une myopathie apparaissent. Darwin est atteint de cette maladie dégénérative qui atteint les muscles et se retrouve rapidement en fauteuil roulant. Pire, il souffre de fréquentes crises d’asphyxie. Il souffre beaucoup. Mais Darwin reste dans la Joie.

Le plus simple serait de dire que Darwin reste dans la joie malgré sa maladie et malgré ses souffrances. Mais non ! En vérité, ce n’est pas « malgré » la maladie, mais « dans » et « par » sa maladie que Darwin trouve la Joie. C’est dans ses souffrances qu’il rencontre le Christ. Darwin prend l’habitude d’offrir ses souffrances. Il dit : « Je crois que Jésus veut que je tienne jusqu’au bout, comme lui. » Darwin vit tellement uni au Christ qu’il en arrive à mettre ses pas dans ceux du Christ sur le chemin de la Croix, et à porter la Croix du Christ sur ses propres épaules comme Simon de Cyrène. Darwin vit jusque dans sa chair les paroles si mystérieuses du Nouveau Testament : « Réjouissez-vous de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra » (1P 4, 13).

Darwin ne parle jamais de sa maladie mais toujours de sa « mission ». Il vit sa maladie comme une mission confiée par le Christ pour témoigner de sa Joie dans les épreuves et les souffrances.

Darwin est tellement configuré au Christ souffrant que la dernière semaine de sa vie est à l’image de la Passion du Christ. Sa Semaine Sainte commence par un dimanche où il est hospitalisé en urgence : c’est comme un dimanche des Rameaux, le nom de famille Ramos venant de l’espagnol « rameaux ». Son Jeudi Saint est marqué par un combat spirituel contre le diable. Son Vendredi Saint est dominé par un large sourire révélant la Joie de la victoire. Son Samedi Saint est silencieux, comme celui de la Vierge Marie qui attend. Il meurt un dimanche matin, au lever du soleil, au moment où le Christ ressuscite le matin de Pâques, lui, le Soleil de Justice.

Les malades du monde entier sont capables de vivre de la Joie du Christ et d’espérer la vie après la mort. Darwin en est un exemple extraordinaire : il vécut la vertu d’espérance, il était tout tendu vers Dieu.

Darwin est donc un maître de Joie. Mais il ne s’agit pas de n’importe quelle joie. Il ne s’agit pas de la joie éphémère de partager un moment entre amis ou de la joie de recevoir un cadeau. C’est plus profond que cela. Il ne s’agit même pas de la joie de donner, plus profonde que celle de recevoir. C’est encore plus profond que cela. Il s’agit de la Joie spirituelle, la joie la plus profonde et la plus vraie qui soit, car elle est la Joie du Christ lui-même. Voilà pourquoi Darwin est un maître de Joie, car sa Joie n’est autre que celle du Christ. La vie de Darwin est comme un dimanche de Laetare en plein Carême : un moment de Joie dans un temps d’épreuves.

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Prière pour demander la béatification de Darwin Ramos

 

« Ô Dieu de toute Joie, Père, Fils et Saint Esprit, Tu ne laisses jamais seuls ceux qui sont dans l’épreuve. Nous Te rendons grâce de nous avoir donné, en Darwin Ramos, enfant de la rue, un modèle lumineux de vie chrétienne. Dans sa brève existence, Tu lui as donné la grâce d’une foi simple et inébranlable, d’une espérance joyeuse dans la maladie, d’une charité constante pour le prochain. Nous Te demandons la glorification sur terre de ton serviteur Darwin, afin que les jeunes et les malades puissent trouver en lui un maître de Joie. Par son intercession, exauce notre prière (la formuler ici…). Nous Te le demandons par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. »

 

Imprimatur, Mgr Honesto Ongtioco (en),

évêque de Cubao (Philippines),

le 22 novembre 2018.

 

Relations de grâces et plus d'infos

https://darwin-ramos.org

3 avril 2020

Soutenez Images Saintes

Soutenez Images Saintes

 

 La vocation de ce site d'évangélisation et de mission d'intuition Franciscaine, est de faire passer partout et à un large public, prières, dévotions, vies de saints, textes franciscains... En un peu plus de 10 ans d'existence, Images Saintes est en phase de devenir l'un des plus grands livres de prières en langue française, qui existe au monde...

 

De près de 50 pays à travers le monde, sur les 5 continents, chaque jour, vous venez puiser, partager et prier avec ces textes qui sont bien souvent récupérés dans de très anciens livres glanés dans les archives et bibliothèques anciennes ou aussi directement sortis de ma bibliothèque personnelle, ces textes sont parfois tombés dans le domaine public et sont bien souvent complètement oubliés et je m'efforce donc de les de remettre au goût du jour afin que très justement personne n'oublie ce qui a nourri et fait prier beaucoup de générations de chrétiens.

 

Je vous remercie d'être toujours plus nombreux,

car de plus en plus, je vois et entends d'un peu partout,

que cet effort est très apprécié et est un vrai succès.

 

 

 Je fais appel à votre soutien généreux

 

 

Depuis quelques temps, des questions remontent et des projets germent dans mon esprit, concernant l'avenir de ce site:

 

Je viens de mettre en place une cagnotte sur Leetchi.com

 

Pour permettre

 

- 1e l'achat du nom du domaine,

afin que désormais ce site puisse s'appeler Imagessaintes.com

 

Pour ainsi ne plus avoir du tout de publicités dessus, publicités qui sont un vrai problème... Car elles ont un contenu complètement opposé de ce qui se trouve dans ces pages... Bien des fois, vous avez fait remonter cette remarque. En achetant donc le nom du domaine, plus de problèmes de publicités douteuses contraires au contenu et à l'esprit des pages de ce site...

 

- la 2e raison est le paiement des droits d'auteurs

 

Afin de permettre la publication d'autres textes, mois de dévotions et autres sujets spirituels, plus récents, et, qui sont et seront nécessaires à votre avancement spirituel, et j'en suis certain aussi certainement très appréciés et enfin pour vous fournir toujours plus de matière pour entretenir et nourrir votre vie de prière.

De nombreux textes pourraient être placés, mais qui sont sous droits d'auteur: la législation française est assez exigente sur la propriété intellectuelle des livres et des auteurs: les auteurs doivent aussi gagner leur pain... En France, la propriété intellectuelle est très réglementée. Le but de ce site est de faire passer partout de nouveaux textes et accompagnés d'icônes et autres images qui font le succès de ce site, avec pour premier et unique but: semer l'Evangile et de hâter l'avènement du Règne des Coeurs de Jésus et de Marie...

 

Le nombre de visiteurs étant toujours un peu plus à la hausse chaque jours, mois, semaines, si chacun d'entre vous pouviez donner ne serait-ce qu'1 euro par personne, et par visite, pendant quelques temps,

non seulement, l'avenir du site serait assuré, mais aussi sa "propreté", et cela vous assurera un certains nombres de nouveaux textes et d'une façon tout à fait légale, qui viendront alimenter en entretenir votre prière quotidienne, dans les prochains temps...

 

Merci d'apporter votre soutien, car Images Saintes, c'est avant tout vous qui le faites son succès...!!!

 

Le rédacteur,

Franck Monvoisin.

 

Participer à la cagnotte en ligne

 

17 mars 2020

Neuvaine et prières à Saint Roch

 

Neuvaine et prières à Saint Roch

 

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Saint Roch de Montpellier

Tertiaire Franciscain

vers 1350-1378/79

Fête le 16 août

 

Invoqué contre toutes les épidémies et les maladies contagieuses

 

Saint Roch naquit à Montpellier, entre 1346 et 1350, en pleine guerre de Cent Ans,pendant la grande peste noire, qui dura deux ans, et décima un tiers de la population occidentale. C’est l’époque des grandes famines et des ravages perpétrés par les grandes compagnies (troupes de mercenaires).

Montpellier, rattachée à la couronne de France depuis 1349, était une république marchande, une grande ville du Midi, cosmopolite et tolérante, très réputée pour ses universités. C’est une ville étape importante de pèlerinage sur la via Tolosana, bénéficiant de plus de la proximité d’Avignon, siège de la papauté depuis plus de quarante ans.

Bien que Roch fût un prénom très courant en France et en Italie, il semble plutôt que notre saint était de la famille des Roch de La Croix, lignée devenue importante au XVIe siècle, sous le nom de Castries. Son père, Jean Roch de La Croix, dignitaire de la ville, en fut le premier consul, en 1363. Sa mère, Dame Libéria, était originaire de Lombardie. Fils désiré, et longtemps attendu, il passa une enfance dans un milieu profondément chrétien. Il fut baptisé au sanctuaire Notre Dame des Tables, qui était aussi le centre de la vie spirituelle, intellectuelle, administrative et sociale de Montpellier (on peut visiter de nos jours sa crypte sous l’actuelle place Jean-Jaurès).

Il fit probablement ses études chez les pères dominicains, avant d’étudier la médecine. Il connut les terribles épidémies de peste de 1358 et 1361. A Montpellier, cette dernière fit jusqu’à 500 morts par jour, pendant trois mois.

Orphelin à 17 ans, riche et instruit, il décida de partir pour Rome. Il distribua sa fortune aux pauvres, rejoignit le troisième ordre franciscain, revêtit l’habit de pèlerin, reçut la bénédiction de l’évêque de Maguelone et prit la route.

Il emprunta probablement la voie francigène en direction de Rome. Il arriva à Acquapendente, à quelques jours de marche de la ville éternelle, en juillet 1367. Il y resta trois mois, car la peste y sévissait. Il mit en pratique l’enseignement médical qu’il avait reçu, en l’associant à des signes de croix et une invocation sur les souffrants, et obtint de nombreuses guérisons.

Son charisme auprès des malades se révéla sans doute à ce moment-là. Ethymologiquement, le charisme est un don fait par Dieu à un homme pour qu’il manifeste l’amour divin parmi les hommes. Il reprit son chemin pour Rome, lorsqu’il apprit qu’à Cesena, à l’opposé de sa direction, l’épidémie faisait rage. Il s’y rendit, faisant ce que Dieu attendait de lui au fur et à mesure de son pèlerinage, et obtint là encore des guérisons miraculeuses. Il arriva enfin à Rome, au début de l’année 1368, et s’occupa sans doute des malades à l’hôpital du Saint Esprit, ordre fondé par son compatriote, Gui de Montpellier. Un prélat, peut-être un cardinal, guéri par ses soins, ou témoin de guérisons miraculeuses (il pourrait s’agir de Gaillard de Boisvert, régent Pro Tempore de la Sacra Penitenzieria, à cette période) lui fit rencontrer le pape Urbain V, qui s’écria, en le voyant : «Il me semble que tu viens du Paradis !», et lui donna l’indulgence plénière.

Roch avait sans doute vu, à Montpellier, ce pape d’Avignon, qui tenta de réinstaller la papauté à Rome de 1367 à 1370, lorsqu’il était venu consacrer l’autel majeur de l’église du monastère Saint Benoît, future cathédrale Saint-Pierre.

Roch quitta Rome, en 1370, pour s’en retourner vers sa patrie. Au mois de juillet 1371, Il était à Plaisance, à l’hôpital Notre Dame de Bethléem, près de l’église Sainte Anne, où il assista, guérit et réconforta les malades.

Atteint par la peste, Roch se rendit péniblement jusqu’à un bois, à l’orée du bourg fortifié de Sarmato, pour y mourir. A cet endroit, une source jaillit et un chien lui apporta chaque jour un pain. Le maître du chien pourrait être le noble Gothard Pallastrelli qui allait devenir son disciple. Il aurait été, également, le premier biographe du saint, et l’auteur de son unique et vrai portrait conservé à Plaisance, en l’église Sainte-Anne. On rapporte également qu’un ange secourut Roch. Il recouvra la santé et retourna à Plaisance, auprès des pestiférés, faisant preuve d’un courage et d’une humanité remarquable.

Il reprit sa route, mais les terres milanaises étaient le théâtre d’une guerre entre le Duc de Milan, Bernardo Visconti, son frère Galeazzo II, et la ligue constituée par Le pape Urbain V, conduite par Amedeo VI de Savoie. Ce conflit dura de 1371 à 1375. Pris pour un espion, Roch fut arrêté à Broni, et transféré à Voghera par Beccaria, intendant militaire des Visconti.

Sa renommée était déjà grande. De surcroît, il pouvait être identifié, grâce à sa marque de naissance en forme de croix sur la poitrine, par son oncle, gouverneur de la ville, ou l’un des plus proches collaborateurs de ce dernier. Mais, fidèle au voeu d’anonymat de tout pèlerin, Roch ne révéla pas son identité, et demanda à pouvoir reprendre son chemin, en tant qu’ «humble serviteur de Dieu». Sa requête fut rejetée, et il fut mis au cachot.

Son emprisonnement dura cinq ans. Selon la tradition, il ne dévoila son identité qu’à un prêtre, la veille de sa mort, survenue le 16 août d’une année comprise entre 1376 et 1379. On peut penser à présent qu’il s’agit du mardi 16 août 1379. Des témoins assurèrent que le cachot s’illumina et que le dernier souhait de Roch, à l’ange venu l’assister, fut d’intercéder pour les gens en souffrance.

Saint Roch fut enterré avec dévotion à Voghera qui, immédiatement après sa mort (avant 1391) lui consacra une fête. Sa dépouille, gardée dans l’église qui lui est toujours dédiée, fut volée, ou fit l’objet d’une transaction, en février 1485 (à l’exclusion de deux petits os du bras), et transportée à Venise. La majeure partie de son corps est toujours à Venise en l’église de la Scuola Grande di San Rocco. Au XIXe siècle, un tibia fut remis solennellement au Sanctuaire Saint-Roch de Montpellier, qui possède également un de ses bâtons de pèlerin. Un second se trouve à l’église Sainte Eulalie de Bordeaux, en la chapelle des Corps Saints, où l’on peut l’y voir et le vénérer. 

 

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Neuvaine à Saint Roch

 

Premier jour

 

Vous qui lirez ces lignes dans un esprit de foi, honorez les saintes actions de cet homme admirable.

Une atmosphère humide fournit un aliment au souffle contagieux de la peste ; un brouillard empoisonné porte au loin le virus que respirent les poumons suffoqués. Tout succombe : le vieillard et l'enfant ; le poison de l'air précipite le fort et le faible dans la nuit du tombeau. En voyant le nombre de morts, on dirait les flots amoncelés d'une mer en furie qui se brise sur le rivage.

Ah ! qui que vous soyez, dans un péril aussi imminent, vénérez saint Roch, appelez saint Roch à votre secours !

Oh ! miséricordieux saint, espoir des malheureux, refuge des affligés, écoutez-nous ! Roch exaucez-nous ! Le Très-Haut vous a donné une puissance assurée pour repousser la peste : les nations consternées placent leur unique espérance en vous. Ah ! puisse la terrible contagion, grâce à. votre intercession, s’éloigner de nos contrées ! Que l’ange exterminateur, cessant d’entasser ruines sur ruines, ne détruise pas entièrement notre race! Daigne le Dieu Tout-Puissant tourner ce fléau contre les infidèles et les méchants, et épargner ses ouailles soumises, en nous délivrant de l’horrible contagion !

Roch miséricordieux, nous vous demandons ces grâces avec une entière confiance ; obtenez du Seigneur notre prompte délivrance ; éloignez de vos serviteurs la peste de l’âme et du corps.

Miséricordieux saint Roch, qui avez secouru jadis tant de malheureux pestiférés et qui avez éprouvé dans vos membres le venin de cette horrible maladie, que par vos prières et celles de saint Sébastien, la peste soit à jamais éloignée du royaume de France ; que nos corps et nos âmes en soient à jamais préservés ! Nous ne serons pas ingrats ; et les torches qui brûleront devant vos autels témoigneront de notre reconnaissance. Amen.

 (Récitez les Litanies)

 

Deuxième jour

 

Antienne. — Salut, prudent médecin, vainqueur de la peste, secourez-nous contre toute atteinte des épidémies, et soyez, ô glorieux saint Roch ! notre avocat auprès du Roi de gloire.

Verset. Le Seigneur l’a aimé et l’a couronné, et il a revêtu ses épaules d'un manteau de gloire.

Collecte. Ô Dieu ! Sur qui rejaillit la gloire de vos saints et qui exaucez efficacement les prières de ceux qui les invoquent avec confiance, accordez à ceux qui recourent à l’intercession de saint Roch, votre confesseur, d’être délivrés des souffrances de la peste qu’il a lui-même endurées dans son corps pour l'amour de votre saint nom. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Ainsi soit-il.

(Récitez les Litanies)

 

Troisième jour

 

 Adorons le Seigneur qui a opéré des merveilles, quand il a donné au monde un nouveau dans sa personne de saint Roch.

Que l’univers retentisse des gloires de saint Roch ; que la voûte azurée tressaille d’allégresse, que le monde entier frémisse de bonheur. Chantons tous ses louanges d’une voix unanime.

Que le Ciel se réjouisse de l’avoir pour hôte ! Que la terre fleurisse sous sa puissante égide ; car elle possède maintenant dans Roch un merveilleux médecin, vainqueur de la peste hideuse.

Lui qui a distribué tous ses biens aux pauvres, s’est dépensé au service des malheureux. Rempli d’une puissance merveilleuse, il rend aux malades la santé : la croix sacrée, voilà son remède.

Ce don sacré était bien du à celui qui, dans la ferveur de son zèle et le feu de sa charité, a méprisé complètement les richesses et les délices, et tous les hochets des grandeurs, sans rien garder pour lui ; que chacun de nous dans la détresse recourt avec respect à son intercession. Que notre confiance soit parfaite et notre espérance sans borne, bientôt nous sentirons sa pieuse assistance.

Ô Trinité sainte ! exaucez nos prières. Par l’intercession de saint Roch, éloignez de nous tous les maux : donnez la paix à. vos serviteurs, donnez-nous la gloire dans les splendeurs de l’éternité bienheureuse. Amen.

(Récitez les Litanies)

 

Quatrième jour

 

Saint Roch, dans l'éclat de ses nombreuses vertus, ressemblait à un arbre magnifique planté sur le cours d’un fleuve.

Il a compris, et il a servi le Seigneur avec crainte et tremblement, en foulent à ses pieds tous les biens de la terre: il partit pour Rome, un bourdon à la main.

Dans sa prière, il disait à Dieu : « Vous êtes ma gloire, vous êtes mon diadème, vous êtes ma victoire ». Il quitte son pays, dirige ses pas vers la Cité sainte ; il trouve Césène et l’Italie en proie aux horreurs de la peste ; il assiste les malades et leur rend la santé par le signe de la croix.

Ô Notre Père ! ô médecin empressé des malades ! Guérissez les maux de nos âmes et de nos corps ; étendez votre protection sur vos serviteurs qui vous vénèrent et vous aiment.

(Récitez les Litanies)

 

Cinquième jour

 

Roch dédaigne les vanités d'un monde insensé et préfère se mettre au service de tous.

Dès l’aurore jusqu’à la nuit, Roch est en la présence de son Jésus, et son cœur s’élève au Ciel sur les ailes d’une perpétuelle prière. 

Votre nom, ô Roi admirable! a resplendi dans la personne de Roch, du moment où il a repoussé loin de ses lèvres la coupe traîtreusement enchanteresse du monde.

Enfin, après bien des périls, il touche au seuil sacré de la Ville Éternelle que la peste a couverte d’un immense linceul. Il imprime au front d’un prêtre le signe libérateur de la croix, et se retire pour aller à Plaisance, dont il sauva de la peste le reste des habitants. Bientôt lui-même est atteint des flammes dévorantes du fléau.

Ô vous, qui par le signe salutaire de la croix, rendez la santé aux malades, sauvez-nous du feu cruel dont nous sommes attaqués ; car nous n’avons pas de confiance dans la science de nos médecins.

(Récitez les Litanies)

 

Sixième jour

 

Jamais ses lèvres ne se sont souillées du mensonge et de la fausseté : aussi peuvent-elles dignement louer le Seigneur en présence duquel il marche toujours.

Jésus fait toute sa conversation, ses désirs et sa joie. Pour Roch, dévoré de la soif, jaillit une fontaine d‘eau vive; un chien fidèle lui apporta son pain ; la divine Providence ne fit pas défaut à celui qui avait distribué tous ses biens aux pauvres.

De retour en sa patrie, en l’arrête, on le jette dans un noir cachot. Sentant la fin de sa vie, il appelle un prêtre et de ses mains reçoit le Pain des Anges.

Ô vous, qui porté dans les Cieux au milieu de divines splendeurs, puisque (la sainte tablette en est le témoignage) vous le pouvez, sauvez-nous, glorieux saint Roch, du virus meurtrier de la peste.

(Récitez les Litanies)

 

Septième jour

 

Il brille le jour à jamais mémorable où saint Roch, enlevé aux sphères ténébreuses de la terre, est devenu citoyen de la céleste Patrie.

Constance l’invoque, et à son nom la peste disparaît miraculeusement ; Venise peut proclamer bien haut la puissance de son intercession et ses monuments en rediront l’efficacité à tous les âges de l’avenir. Toute la Picardie, Paris, la grande cité, attesteront leur fréquente délivrance de la peste par les mérites de Saint Roch.

Chantons en chœur.des hymnes joyeuses à la mémoire de saint Roch à qui tout l’univers doit tant de reconnaissance. Maintenant qu’il fait partie du cortège des saints, il est inondé d’une gloire éternelle.

Après une vie de souffrances, il entre, sur les pas de Jésus, en possession d’une couronne immortelle d’innombrables miracles prouvent avec quelle joie et quelle félicité il s’est assis aux noces de l’Agneau. Que tout le monde lui demande donc avec larmes la cessation des épidémies.

(Récitez les Litanies)

 

Huitième jour

 

Seigneur, apaisez votre colère et calmez votre courroux sur les péchés de votre peuple, comme vous l’avez juré par vous-même. Dieu saint, Dieu saint fort, Dieu saint immortel, ayez pitié de nous.

Dieu Tout-Puissant et miséricordieux, regardez d’un œil favorable votre peuple prosterné aux pieds de votre Majesté ; que votre fureur vengeresse ne nous atteigne pas, que la droite de votre miséricorde nous protège. Amen.

Dieu Tout-Puissant et miséricordieux qui, par les prières et les mérites de saint Roch,.votre confesseur, avez mis fin à une peste qui attaquait tout le monde, accordez à ceux qui viendront humblement et avec confiance devant vous vous demander la même grâce en pareille circonstance, qu’ils soient délivrés de ce fléau et de toute contagion par l’intercession de ce même glorieux confesseur. Amen.

(Récitez les Litanies)

 

Neuvième jour

 

Il est vraiment digne et juste, équitable et salutaire que toujours et partout nous vous rendions grâces, Seigneur saint, Père Tout-Puissant, Dieu éternel, qui, par votre seule miséricorde, avez suspendu l’arrêt de mort porté contre les Ninivites ; qui, en même temps que vous étiez leur propitiateur, avez exaucé la pénitence de leur prière : de grâce, a ce peuple prosterné en présence de votre gloire et vous suppliant, accordez la santé, faites lui sentir les effets de la délivrance qu’il implore, afin que ceux que vous aurez daigné racheter du sang précieux de votre Fils unique ne succombent pas aux atteintes de la mortalité : par Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui les Anges louent votre Majesté, les Dominations adorent, les Puissances tremblent, les Vertus du Ciel des Cieux, et les bienheureux Séraphins, dans un commun transport de joie célèbrent vos louanges, avec lesquels nous vous supplions humblement de nous permettre de mêler nos accents, en disant : « Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu des armées. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur : Hosanna au plus haut des Cieux ».

Que votre nom est magnifique, ô bienheureux saint Roch ! Vous qui, par vos prières, savez guérir la multitude des malades languissants et vous montrer propice à tous ceux qui invoquent votre nom glorieux ; venez et sauvez-nous de la maladie, de la peste et des épidémies, et rendez-nous la salubrité de l’air.

(Récitez les Litanies)

 

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Litanies de Saint Roch

 

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, écoutez-nous. nous.

Christ, exaucez-nous.

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

 

Sainte Marie Immaculée, priez pour nous.

Saint Roch, le salut des malades, priez pour nous.

Saint Joseph, patron de l’Église universelle, priez pour nous.

Saint François, priez pour nous.

  

Saint Roch, priez pour nous.

Saint Roch, marqué du signe de la croix, priez pour nous.

Saint Roch, ami de la pauvreté, priez pour nous.

Saint Roch, l‘exemple des bons riches, priez pour nous.

Saint Roch, modèle des pèlerins, priez pour nous.

Saint Roch, noble tertiaire de saint François, priez pour nous.

Saint Roch, patron des pestiférés, priez pour nous.

Saint Roch, espoir des malheureux, priez pour nous.

Saint Roch, libérateur des fléaux, priez pour nous.

Saint Roch, refuge des affligés, priez pour nous.

Saint Roch, miroir de patience, priez pour nous.

Saint Roch, guérisseur miraculeux, priez pour nous.

Saint Roch, conservateur de la santé publique, priez pour nous.

Saint Roch, perle de la souffrance, priez pour nous.

Saint Roch, lys de la chasteté, priez pour nous.

Saint Roch, rose de la charité, priez pour nous.

Saint Roch, miracle de patience, priez pour nous.

Saint Roch, prodige d’humilité, priez pour nous.

Saint Roch, merveille de résignation, priez pour nous.

Saint Roch, visité parles anges, priez pour nous.

Saint Roch, joyeux dans les fers, priez pour nous.

Saint Roch couronné dans la gloire, priez pour nous.

 

Des maladies contagieuses, préservez-nous, saint Roch.

De la perte des bestiaux, délivrez-nous, saint Roch.

Des fièvres malignes, délivrez-nous, saint Roch.

De la peste, délivrez-nous, saint Roch.

Du choléra, délivrez-nous, saint Roch.

Du typhus, délivrez-nous, saint Roch.

De la contagion du péché, délivrez-nous, saint Roch.

De la mort subite, délivrez-nous, saint Roch.

Des peines de l’enfer, délivre-nous, saint Roch.

Des flammes du Purgatoire, délivrez-nous, saint Roch.

 

Dans nos maux temporels, assistez-nous, saint Roch.

Dans nos afflictions, assistez nous, saint Roch.

Dans notre corps, assistez-nous, saint Roch.

Dans notre âme, assistez nous, saint Roch.

Dans notre vie, assistez-nous, saint Roch.

Dans notre agonie, assistez-nous, saint Roch.

Dans notre mort, assistez-nous Saint Roch.

Dans notre passage à l’éternité, assistez-nous, Saint Roch.

 

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous Seigneur.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous Seigneur.

Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous Seigneur.

 

Priez pour nous glorieux saint Roch,

 Afin que nous soyons dignes des promesses de Jésus-Christ.

  

Prions

 

Seigneur, qui par le ministère d’un ange, avez fait remettre au glorieux saint Roch la promesse, gravée sur une tablette, que quiconque invoquerait son nom, ne souffrirait point des atteintes de la peste ; de grâce, faites que nous, qui révérons sa mémoire, nous soyons, par ses mérites et son intercession, délivrés de toute contagion mortelle dans notre corps et dans notre âme par Notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi soit-il.

 

Autre oraison

 

Ô Dieu ! Notre refuge dans les tribulations, laissez-vous attendrir par l’excès de nos maux ; suspendez les fléaux de votre justice : éloignez, par l’intercession de saint Roch, tout ce qui pourrait nuire à nos corps et à nos âmes ; faites, par votre grâce, que nous puissions imiter son zèle dans le soulagement des souffrances et sa patience dans la douleur. Ainsi soit-il.

 

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Antienne à Saint Roch

 

Salut, ô très saint Roch ! 

né d’une famille illustre,

marqué au côté gauche

du signe de la croix.

 

Saint Roch, dans vos lointains voyages,

vous avez merveilleusement guéri

par votre toucher salutaire

les malades atteints d’une peste mortelle.

 

Saint, angélique saint Roch qui,

par l‘entremise d‘un céleste messager,

avez obtenu de Dieu le privilège de préserver

de la peste tous ceux qui vous invoquent.

 

- Priez pour nous, saint Roch,

- Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Ave Roche sanctissime,

Nobili natus sanguine,

Crucis signaris schemate

Sinistro tuo latere.

 

Roche peregre profectus,

Pestiferæ mortis ictus

Curavisti miriflce,

Tangendo salutifere.

 

Vale Roche Angelice

Vocis citatus flamine

Obtinuisti Deiflce

A cunctis pestem pellere.

 

Ora pro nobis, beate Roche,

Ut digni efiiciamur promissionibus Christi.

 

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Prière contre toute maladie contagieuse

 

Origine

 

La ville de Coïmbre, en Portugal, était ravagée par le fléau terrible de la peste ; l’abbesse du couvent des Clarisses Urbanistes de cette ville, vivement préoccupée du salut de ses filles, s'occupait de transférer ailleurs sa communauté, pour éviter le fléau et la mort, lorsqu'un jour se présenta à la porte du monastère un mendiant. Celui-ci s’étant informé de la cause du mouvement occasionné dans la communauté par les préparatifs du départ, remit à l’abbesse un petit parchemin en lui disant : « Si chaque jour vous faites réciter avec soin l’antienne et l’oraison écrites sur cette feuille, jamais la peste n’entrera dans ce monastère ». Il dit et disparut. Les religieuses crurent que ce mendiant était l’apôtre saint Barthélemy. Quoi qu’il en soit, jamais, en temps de peste, alors même qu’elle sévissait dans la ville, ce monastère n’en fut jamais atteint.

 

Voici ces prières fort en usage à Rome, en Espagne et en Portugal :

 

Antienne : L’Étoile du Ciel, qui a allaité le Seigneur, a extirpé le fléau de la mort implantée par notre premier père. Que cette Étoile daigne elle-même aujourd’hui calmer l’atmosphère dont le trouble cause aux peuples des plaies mortelles. Ô très-miséricordieuse Étoile de la Mer ! Sauvez-nous de la peste. Reine, écoutez-nous ; car votre Fils, qui ne vous refuse rien, vous honore. Sauvez-nous, ô Jésus ! La Vierge, votre Mère vous implore pour nous.

 

Priez pour nous sainte Mère de Dieu, 

Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus Christ.

 

Prions

 

Dieu de miséricorde, Dieu de pardon, Dieu d’indulgence, qui êtes touché de compassion sur l’affliction de votre peuple et qui avez dit à l'ange exterminateur de votre peuple : « Arrête tes coups », pour l’amour de cette glorieuse Étoile, dont vous avez sucé avec douceur les précieuses mamelles contre le poison de nos fautes, donnez nous le secours de votre grâce, afin que nous soyons délivrés de tout fléau et à l’abri de la mort subite et que nous soyons miséricordieuse ment préservés du danger de toute perdition. Par vous, Jésus-Christ, roi de gloire, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Amen.

 

Antiphone : Stella cœli extirpavit, quæ lactavit Dominum, mortis pestem, quam plantavit primus parens hominum. Ipsa stella nunc dignetur sidera compescere, quorum bella plebem cœdunt diras mortis ulcere. O piissima stella maris, a peste succurre nobis. Audi nos Domina : nam Filius tuus nihil negans te honorat. Salva nos Jesu, pro quibus Virgo Mater te orat.

 

- Ora pro nobis sancta Dei Genitrix. 

- Ut digni efliciamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Deus misericordiæ, Deus pietatis, Deus indulgentiæ, qui misertus es super afflictionem populi tui, et dixisti Angelo percutienti populum tuum : contime manum tuam : ob amorem illius Stellæ gloriosæ, cujus ubera pretiosa contra venenum nostrorum delictorum, quam dulciter suxisti ; præsta auxilium gratiae tuæ, ut ab omni peste, et improvisa morte secure liberemur, et a totius perditionis incursu misericorditer salvemur. Perte, Jesù Christe, Rex gloriæ, qui vivis et regnas in sæcula sæculorum. Amen.

 

(Prières extraites du livre « Vie populaire et édifiante du glorieux Saint Roch », du P. Irénée d'Orléans O.F.M., Bordeaux, 1875).

 

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Téléchargez le texte de ces prières (PDF) en cliquant ici

 

26 octobre 2019

Neuvaine « à la rencontre de l'autre avec François d'Assise »

Neuvaine « à la rencontre de l'autre avec François d'Assise »

Du 18 au 26 octobre 2019

 

Icône du Jubilé de Damiette 2019

 

Neuvième jour

Vers une vie pleinement sacramentelle

 

L'Évangile

 

« Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause des paroles de la femme qui avait rendu ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait ». Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y resta deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de ses propres paroles, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde ». (Jn 4,39-42).

 

Méditation

 

Jésus Se laisse accueillir par les villageois. Ceux-ci font alors eux-mêmes l’expérience de la rencontre avec le Christ pendant les deux journées qu’ils partagent avec lui. Tous, comme ces Samaritains, nous croyons parce que d’autres nous ont apporté un témoignage. Mais l’exemple de ce village de Samaritains nous montre également qu’on ne saurait en rester à un témoignage extérieur, même le plus fiable et le plus fidèle. Celui qui croit doit, à son tour,faire une expérience personnelle du Ressuscité. Car, dit le pape François, « être chrétien c’est une rencontre, une rencontre avec Jésus Christ. Nous sommes chrétiens parce que nous avons été aimés et rencontrés, non pas parce que nous sommes des fruits du prosélytisme. Être chrétien, c’est se savoir pardonné, se savoir invité à agir de la même manière dont Dieu a agi pour nous ». Ai-je fait l’expérience du Christ dans ma vie ? Si ce n’est pas le cas, oserais-je demander à Le rencontrer ?

Rencontrer Jésus et Le reconnaître comme « Sauveur du monde », c’est par la même occasion se reconnaître sauvés, passés par la mort et la Résurrection du Christ. Cette dernière, si l’on veut qu’elle prenne un sens pour le monde qui nous entoure, ne doit donc pas être seulement un événement vieux de deux mille ans. Elle doit être un événement présent qui nous transforme et nous transfigure. Le monde ne croira que s’il voit en nous des ressuscités, une création réellement nouvelle. En le vivant de tout notre être nous apprenons, comme le dit le pape François « à être sacrements vivants du dialogue que Dieu veut engager avec chaque homme et chaque femme, quelle que soit sa condition de vie ». Notre conversion et notre nouvelle manière d’entrer en relation avec nous-mêmes, avec Dieu, avec les autres et avec la création deviennent des signes, qui donnent à voir et qui réalisent en même temps la grande rencontre que Dieu souhaite avec chacun. En cela justement consiste notre mission : en nous laissant recréer par les mains de Dieu (à travers toutes nos rencontres en vérité), devenir, à notre tour, le signe et l’outil de ce grand projet de fraternisation et de réconciliation qui est le Sien.

 

Intention de prière

 

Trinité sainte, à l’image de l’amour qui vous unit Père, Fils et Esprit Saint, Tu travailles sans relâche l’humanité. Donne-nous d’adhérer pleinement et de coopérer à ce grand projet d’amour.

 

Résolution concrète pour la journée

 

Je reprends cette phrase du pape François, « Soyez des sacrements vivant de la rencontre de Dieu avec les hommes », j’essaie de voir en quoi elle pourrait s’appliquer à ma journée et aux rencontres qui s’annoncent. Je choisis de vivre différemment un moment de ma journée, de le vivre de manière proprement sacramentelle.

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Figure pour aujourd’hui

Le Pape François

 

Le pape François, depuis son encyclique sur « La joie de l’Evangile » nous encourage à revenir au cœur de notre foi et de notre vie de ressuscités. Au cours de l’année 2019 qui marque le 8ème centenaire de la rencontre de Saint François d’Assise et du sultan Malik Al-Kamil, il a posé des actes fort en direction du monde de l’islam. Avec le grand imam d’Al-Azhar, ils déclarent « adopter la culture du dialogue comme chemin, la collaboration commune comme conduite et la connaissance réciproque comme méthode et critère ». Ils nous rappellent également que « le Tout Puissant n’a besoin d’être défendu par personne ».

 

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L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.

 

Téléchargez l'intégralité des textes de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

 

Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise sur Hozana

 

26 octobre 2019

Neuvaine « à la rencontre de l'autre avec François d'Assise »

Neuvaine « à la rencontre de l'autre avec François d'Assise »

Du 18 au 26 octobre 2019

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Huitième jour

Le Royaume déjà à l'oeuvre dans la rencontre

 

L'Évangile

 

« Pendant ce temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger ». Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger ; c’est une nourriture que vous ne connaissez pas ». Les disciples se demandaient : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : « Encore quatre mois et ce sera la moisson » ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire » (Jn 4, 31-36).

 

Méditation

 

La Samaritaine est partie et Jésus se retrouve avec Ses disciples. Il va essayer de leur expliquer – à Sa manière – ce qui vient d’arriver. Si Il n’a plus faim, c’est que la rencontre qu’Il a vécue L’a comblé. Elle L’a comblé parce qu’elle a permis à la femme de toucher à sa vérité la plus profonde et à son désir, et à Jésus de révéler qui Il était et quelle était Sa mission. Entre les deux, elle a tissé un lien de fraternité fondamentale, de communion dans leurs différences sous l’action de l’Esprit Saint. Là est l’œuvre du Père, le dessein de Son Amour. C’est la raison pour laquelle Jésus voit la moisson déjà arrivée et la remise des comptes engagée : dans ce dialogue en vérité, c’est le Royaume déjà présent qui se donne à voir pour la plus grande joie de Dieu.

Nous cherchons tous à faire l’oeuvre de Dieu, à Lui obéir autant que faire se peut au cœur de nos existences. Nous le faisons parce que nous croyons que c’est bon et dans la perspective de recevoir cette vie de communion plénière avec Lui. Cependant, le Christ révèle ici à Ses disciples que l’accomplissement de la volonté de Dieu n’est pas la clef du Royaume mais qu’elle est déjà le Royaume à l’oeuvre. Sortir de moi-même pour aller vers l’autre, avoir soif d’apprendre de ce frère reçu de Dieu, le rencontrer en vérité et me laisser transformer pour finalement entrer dans la communion de la fraternité profonde et de l’amitié, c’est déjà vivre le Royaume. Toutes nos relations (et elles sont nombreuses dans nos journées) sont potentiellement ouvertes à cette dimension de fraternité universelle et d’unité du genre humain et de la création avec Dieu qui est le grand dessein du Père.

 

Intention de prière

 

Esprit Saint, Toi qui es l’artisan au plus profond de nous-mêmes de la Résurrection et de l’unité de toute la création avec Dieu, donne-nous de « toujours faire ce que nous savons que Tu veux et de toujours vouloir ce qui Te plaît ».

 

Résolution concrète pour la journée

 

J’essaie de vivre cette journée « rien que pour aujourd’hui » comme l’écrivait sainte Thérèse de Lisieux, sans me projeter, en étant présent à cet essentiel qui se joue là et où Dieu se rend présent, même dans les tâches les plus habituelles.

 

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Figure pour aujourd’hui

Serge de Beaurecueil

 

Serge de Beaurecueil est dominicain. Spécialiste de mystique musulmane, il s’installe à Kaboul en 1963 pour y enseigner à l’université. Il consacrera finalement tout son temps et toute son énergie à l’accueil et au soin d’enfants trouvés dans les rues. En intellectuel, il commence par chercher à penser le sens divin de sa présence solitaire en terre musulmane, celle d’un « prêtre des non chrétiens » comme il l’écrira plus tard. Mais tout se simplifie avec le temps pour laisser place à la seule rencontre du plus pauvre et à la fraternité de vie qui se tisse dans sa petite maison habitée des cris d’enfants et des craquements de béquilles. Évoquant l’expérience vécue ensemble pendant la guerre qui ravage le pays, il écrit : « C’est dans notre chair, dans notre cœur meurtri, que nous devions ensemble, non point seulement commémorer, mais entrer dans le mystère pascal ». Quand notre vie partagée devient eucharistie.

 

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L'auteur de cette neuvaine, le Frère Stéphane Delavelle est franciscain, vit à Meknès au Maroc. Il est l'auteur de l'ouvrage, paru en mars 2019 aux éditions Chemins de dialogue, « Franciscains au Maroc, huit siècles de rencontres ». À travers cette neuvaine, il nous partage les grandes figures qui l'ont inspiré et sa réflexion sur ce qu'est la rencontre avec le Christ et avec nos frères en humanité.

 

Neuvaine : À la rencontre de l'autre avec François d'Assise sur Hozana

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