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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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28 juillet 2012

Reportage: "La Femme qui a tout compris: Marie-Madeleine en Provence"

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La Femme qui a tout compris: Marie Madeleine en Provence

 

Très chers amis visiteurs, fidèles abonnés du blog Images Saintes qui connaissez l'intéret porté à Sainte Marie-Madeleine sur les pages du blog depuis plusieurs années, voici un très beau reportage que je vous invite à regarder et sur lequel je vous invite à méditer et à beaucoup réfléchir. L'on ne reste pas de marbre en écoutant parler les différents intervenants. Un reportage très bien fait, qui fait beaucoup de bien et qui rétablit bien des vérités quelques peu baffouées et détournées depuis quelques années.

 

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23 juillet 2012

Notre Dame du Coudray, protectrice de la ville de Bain de Bretagne

Notre Dame du Coudray

Protectrice de la ville de Bain de Bretagne

2 juillet 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

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Trente-troisième jour

Zèle qui doit nous animer pour son Divin Cœur

Voix de Jésus


« O mon fils, si tu es fidèle à ce que Je t'ai enseigné pendant ce mois de grâce et de bénédiction, Je mettrai en toi Ma complaisance. Mais si tu te laisses pénétrer de tout l'amour que tu Me dois, il ne saura se contenir au dedans de toi-même: ce feu voudra se répandre; tu éprouveras un saint désir d'embraser tous les cœurs de cette Flamme Céleste que Je suis venu apporter sur la terre; et tu acquerras ainsi de nouveaux titres à la bienveillance de Mon Divin Cœur, tu gagneras ses faveurs de prédilection. Tu peux beaucoup par l'exemple: que tes frères voient reluire en toi Mes Vertus; qu'ils puissent dire de toi: « Voilà un vrai disciple de Jésus: ne retrouve-t-on pas en lui quelque chose de Son humilité, de Sa douceur, de Sa Charité ? » Alors, ils Me glorifieront dans les dons qu'ils verront briller en toi, et ils seront portés à t'imiter. Tu peux beaucoup par la prière: adresse-Moi d'humbles et ferventes supplications pour les autres, pour les pécheurs surtout dont la conversion donne tant d'éclat à Ma Miséricorde, et procure tant de joie au ciel, tu feras descendre sur eux des bénédictions précieuses, car la prière assidue de l'âme juste a bien de la puissance. Tu peux beaucoup par la parole: profite avec zèle, mais sans affectation, des occasions de dire à tes frères combien Je les aime, combien Je suis digne de leur amour, combien Mon joug est doux et mon fardeau léger, surtout combien il y a de douceur et de consolation à se donner sans réserve à Mon Cœur adorable. C'est là, ô mon fils, ce que J'attends, ce que Je désire de toi. Mais que ton zèle aussi se manifeste par un pieux empressement pour la dévotion à Mon Divin Cœur. Quand J'ai inspiré l'établissement de cette dévotion, j'ai voulu donner à Mon Église désolée par les ravages de l'hérésie et par le refroidissement de la Charité, un nouveau gage de Ma Tendresse; et ce M'est une hostie d'agréable odeur, que le zèle de Mes enfants chéris pour la pratiquer et la répandre: elle est si utile aux âmes, si féconde en fruits précieux pour l'éternité! Oui, Je Me plais à verser les grâces les plus abondantes dans les cœurs, qui, touchés de l'Amour dont Je suis embrasé pour les hommes, s'efforcent de M'en témoigner leur reconnaissance, et qui, justement contristés de tout ce que J'ai souffert et que Je souffre encore chaque jour de leur part dans le Sacrement de l'Autel, s'efforcent de réparer tant d'ingratitudes et tant d'outrages. A ceux là J'aime à dire, comme autrefois à Mes chers disciples: C'est vous qui M'êtes restés fidèles et Moi, Je vous prépare ce que Mon Père M'a préparé à Moi-même, le Royaume Céleste où Je vous ferai asseoir sur des trônes. Grande et magnifique promesse ! Car, ô mon fils, te rassasier des délices et de l'abondance de Ma Maison, te rendre participant de Ma Gloire, heureux de Mon Bonheur, que pourrais-je te donner au delà? »

 

Réflexion

 

Celui qui n'a point de zèle n'a point d'amour. Hélas! que j'ai donc peu aimé mon divin Sauveur, moi qui ai si peu fait pour la gloire de son cœur adorable! Ah! j'aurais pu si souvent, du moins par mes discours et mes bons exemples, insinuer le goût de la piété, rappeler le souvenir de mon Jésus, empêcher qu'il ne fût offensé, porter à un saint retour vers lui ceux qui ont le malheur de languir loin de cette source de la vie véritable; et je ne l'ai point fait.... Et que n'aurais-je pas pu par mes prières? Si j'avais pieusement gémi en présence de son cœur sacré pour les âmes qu'il a rachetées par son sang, quel bien j'aurais fait à celles qui sont captives du démon sur la terre; quel bien, à celles qui souffrent dans le Purgatoire! Et que de gloire en serait revenue à ce divin Sauveur dans le temps et dans l'éternité! Combien aussi j'aurais pu multiplier les réparations qui lui sont si justement dues pour toutes les offenses dont il est l'objet! Que de fois j'aurais pu le visiter, lui offrir, lui donner mon cœur pour tant de chrétiens infidèles qui l'abreuvent d'amertume! O Jésus! je suis coupable, trop coupable; après toutes les bontés dont vous m'aviez comblé, deviez-vous donc attendre de moi si peu de zèle? Ah ! puissé je désormais, et jusqu'à mon dernier soupir, vous aimer sans mesure, et vous dédommager, par ma ferveur, de l'ingratitude de tous ceux qui vous oublient et qui vous offensent!

 

Pratique

 

1° Portez les autres, le plus souvent que vous pourrez, à l'amour de Jésus, et inspirez, autant que votre état et votre position vous le permettent, la dévotion à son Sacré-Cœur. 2° Chaque vendredi, ou du moins le premier vendredi de chaque mois, offrez-lui quelque acte de mortification en réparation de tous les outrages qu'il daigne souffrir, par amour pour nous, dans l'adorable Eucharistie, et récitez pieusement au pied des saints autels quelque formule d'amende honorable.

 

Consécration de Marseille au Divin Cœur de Jésus

 

« Un bâtiment venant des échelles du Levant, et arrivé à l'Ile d'If, le 25 mai 1720, répandit en France le fléau redoutable de la peste. Le mal se manifesta dans les premiers jours de juillet, et fit en peu de temps de rapides progrès. Presque toute la Provence en fut atteinte. Mais ce fut à Marseille que la contagion se déploya avec le plus de fureur. Elle était encore accrue par les chaleurs de l'été, qui sont très-ardentes dans cette ville. Bientôt la mortalité fit les plus grands ravages. Le nombre des pestiférés augmentait tous les jours. La maladie ne durait pas plus de vingt quatre heures. Dans cette situation désespérante, où la pitié était étouffée par la peur, et où chacun tremblait pour soi, la ville fut heureuse de renfermer de ces hommes intrépides et charitables, que le danger n'effrayait pas, ou qui savaient le braver. Le clergé surtout se montra digne de son auguste ministère. Les prêtres des paroisses, les religieux rivalisèrent de zèle et de dévouement. Assidus dans les maisons des malades et dans les hôpitaux, ils portaient à tous les secours de la religion et les consolations nécessaires au milieu de cette désolation générale. Ils couraient de lit en lit, assiégeant sans effroi ces asiles assiégés par la contagion. L'évêque de Marseille, M. de Belzunce, les soutenait par son exemple. Loin d'écouter des conseils timides, il était resté au milieu de son troupeau, et remplissait les fonctions de père et de pasteur, visitant les malades, secourant les pauvres, et montrant tout le courage qu'inspire une héroïque charité. Il ne périt point, mais plus de deux cent cinquante prêtres et religieux furent victimes de leur zèle, et la contagion enleva en tout environ cinquante mille âmes. Elle était encore dans sa plus grande force, lorsque, le 7 septembre, les échevins lurent, au nom de la ville, et entre les mains de l'évêque, le vœu solennel de doter un hôpital pour les orphelins. Le 1er novembre, jour où l'Église célèbre la fête de tous les Saints, M. de Belzunce fit une procession solennelle pour toucher la colère de Dieu. Il marcha la corde au cou, les pieds nus, et tenant la croix dans ses mains, et célébra les saints mystères sur un autel dressé en plein air. Là, après avoir exhorté son peuple à fléchir le ciel par ses prières, il consacra la ville au cœur de Jésus; et depuis, les échevins s'engagèrent, par une délibération, à entendre tous les ans la messe, le jour du Sacré Cœur, à y offrir un flambeau orné de l'écusson de la ville, et à se trouver, le soir, à une procession générale en action de grâces de la cessation du fléau; cérémonie qui fut longtemps ponctuellement observée, et qui, après avoir été interrompue par la révolution de 93, fut rétablie sous la restauration. A dater de ce jour, aucun malade ne mourut de la peste, et la ville fut délivrée ». (Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, tome I).

 

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Acte de consécration au Sacré cœur de Jésus à la fin du Mois du Sacré Cœur

 

O Cœur Adorable de Jésus ! le plus tendre, le plus généreux, le plus aimable de tous les cœurs; ô Vous qui êtes tout embrasé d'Amour pour moi sur cet Autel, où les Anges ne cessent de Vous adorer, anéantis devant Votre Majesté infinie! Je viens, pénétré de reconnaissance à la vue de Vos bienfaits, et de douleur à la vue des ingratitudes des hommes, je viens me consacrer à Vous sans réserve et sans retour; je viens me dévouer comme une victime d'expiation pour mes péchés et pour ceux de mes frères, et en particulier pour les outrages qui ont été commis et qui se commettent encore trop souvent contre le Sacrement de Votre Amour ineffable. Puissé-je, par ma contrition et par ma ferveur, dédommager Votre Amour méconnu et réparer les torts faits à votre gloire! Puissé-je employer ma vie à propager Votre culte et à Vous gagner des cœurs! Vous serez désormais mon refuge dans mes peines, ma lumière, mon espérance, ma force, ma consolation et mon tout. C'est à Vous et par Vous seul que j'offrirai mes actions, mes prières et mes larmes; ce seront Vos sentiments et Vos désirs qui régleront ma conduite: en les suivant, je marcherai toujours dans les sentiers de la justice et de la paix. Recevez donc mon cœur, ô Jésus, ou plutôt prenez-le Vous-même; changez-le pour qu'il soit digne de Vous; rendez-le doux, humble, pénitent et généreux comme le Vôtre, en l'embrasant de Votre Amour. Cachez-le dans Votre Cœur, en l'unissant au Cœur Immaculé de Marie et à ceux de tous Vos fidèles serviteurs, afin que je ne le reprenne jamais. Ah! plutôt mourir que de jamais offenser ou contrister Votre Cœur Adorable, à l'amour duquel je désire être sans réserve, à la vie, à la mort, éternellement. Ainsi soit-il!

 

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Amende honorable au Sacré Cœur de Jésus

 

O Cœur Adorable de mon Sauveur et de mon Dieu, me voici prosterné en Votre Divine Présence avec le respect le plus profond, la douleur la plus vive et l'amour le plus ardent qu'il m'est possible. Je viens Vous faire amende honorable pour tous les infidèles, qui ne suivent que les impulsions de la nature corrompue, pour tous les hérétiques qui refusent de Vous adorer dans l'Eucharistie, pour tous les mauvais catholiques qui Vous reçoivent indignement, et pour tant d'âmes tièdes qui Vous reçoivent sans préparation et par coutume. Mais comme Vous voulez que je Vous satisfasse plus particulièrement pour moi, je Vous fais surtout amende honorable, ô Sacré Cœur de Jésus, pour toutes les fois que je me suis approché de vous sans ferveur, pour ma négligence à m'en approcher, pour mon peu de respect dans les lieux où la Foi m'apprenait que Vous résidiez, pour mes ingratitudes sans nombre dont je suis pénétré de douleur, et dont je Vous demande un million de fois pardon. Miséricorde, mon Dieu, Miséricorde pour moi, pour les infidèles, pour les hérétiques, pour les mauvais catholiques et pour tous ceux qui n'apportent pas à la Table Sainte la piété, l'amour ardent qui Vous sont dus à tant de titres! Laissez-Vous toucher à mes gémissements et à mes larmes; souvenez-Vous que vous ne pourriez me traiter selon ce que je mérite sans perdre le prix infini de Votre Sang Adorable. Je devrais, sans doute, être immolé à Votre Justice, mon Seigneur et mon Dieu! Mais je sais que Vous Vous plaisez à faire Miséricorde: rendez-moi digne de la mériter; changez mon cœur, afin que je ne vive plus que par Vous et pour Vous. Ainsi-soit-il.

 

Fin du Mois du Sacré Cœur

 

Téléchargez l'intégralité des méditations du Mois du Sacré Cœur (pdf) en cliquant ici

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Prochain Mois de Dévotion, le Mois de l'Assomption : Rendez-vous le 31 juillet

1 juillet 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

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Trente-deuxième jour

Comment tout peut servir à nous faire penser continuellement à ce divin Sauveur

 

Voix de Jésus

 

« Ce n'est point assez de t'avoir enseigné, ô mon fils, à t'unir à Moi dans toutes tes actions; Je veux t'enseigner encore à Me voir en tout et partout, afin que ton cœur soit désormais inséparable du Mien, comme les yeux de Ma Providence sont toujours ouverts sur ta faiblesse et ta misère; comme les yeux de Mon Amour restent toujours fixés sur ton âme, qui M'a été plus chère que la vie. O mon tendre fils, si tu M'aimais, tu saurais te faire de toutes les créatures comme autant de pieux symboles sous lesquels tu verrais Jésus et Son amabilité ravissante: dans l'immensité des Cieux, tu admirerais l'infinité de Mes perfections; dans l'astre majestueux du jour, tu contemplerais Ma Grandeur et Ma Gloire; l'élément du Feu te représenterait l'ardeur de Ma Charité; le pain qui te nourrit te rappellerait cet Aliment Divin que je daignai te léguer à la dernière Cène; les divers objets qui servent à tes plaisirs innocents ou à tes besoins, te diraient les douces attentions de Ma Providence, et dans tout ce qui a saveur, parfum, éclat, beauté, tu retrouverais la suavité, la bonne odeur de Jésus les doux charmes de sa beauté ineffable. Si tu M'aimais, comme ton âme s'élèverait au-dessus de tout ce qui vient frapper tes regards dans le culte de Mon Église! Ces Autels, dirais-tu, ces vases sacrés, ces ornements servent au renouvellement perpétuel du miracle le plus étonnant de l'Amour d'un Dieu pour les hommes. Qu'il est auguste ce temple ! que ce sanctuaire est vénérable ! C'est là que Mon Jésus daigne s'offrir pour moi tous les jours; là qu'Il daigne me nourrir de Sa propre Substance; là qu'Il daigne résider sans cesse et attendre ma visite, ne demandant qu'à répandre sur moi les effusions de Sa Miséricorde et de Son Amour. C'est ici que l'enfant de colère devient, par le baptême, enfant du Père céleste; que le pécheur s'humiliant aux pieds du prêtre, entend prononcer l'heureuse sentence de son absolution; que Jésus me parle et m'instruit par la bouche des prédicateurs de Son Évangile. Si tu M'aimais, à la rencontre du moindre de Mes Disciple, tu verrais en lui Mon image, et tu te souviendrais de cette parole de ton Sauveur: Ce que vous faites au plus petit de ceux qui croient en moi, c'est à Moi-même que vous le faites. Dans tes supérieurs, tu Me reconnaîtrais comme ton Père; dans tes égaux, comme ton Ami et ton Frère; dans les ministres de Mon Sanctuaire, comme ton Docteur et Ton Pasteur. A la vue des pauvres, tu te rappellerais Mon indigence volontaire; à la vue des malades et des infirmes, les souffrances de Ma Passion; à la vue de tous ceux qui sont dans l'infortune, les peines innombrables dont fut tissue Ma Vie mortelle. Ainsi tu profiterais de tout pour penser constamment à ton Jésus, et pour croître de plus en plus dans Son Amour ».

 

Réflexion

 

Heureux, trois fois heureux le cœur qui aime assez pour éprouver le besoin de voir en tout et partout l'image du divin Jésus, et qui, pour atteindre à cette perfection, fait servir tout ce qui frappe ses sens à lui en rappeler le tendre souvenir! Si je m'étais aidé de ce moyen toujours facile et qui est toujours à ma portée, que j'aurais fait de progrès dans la douce voie de l'amour! Non, je n'ai pas besoin de monter au ciel pour y trouver celui que mon cœur doit chérir uniquement; je n'ai pas besoin de passer au delà des mers: il est près de moi. Que dis-je ? il est en moi-même: oui, tout en moi doit me rappeler Jésus et ses admirables bienfaits: cette langue sur laquelle tant de fois a reposé son corps adorable, ce cœur qui si souvent lui a servi de trône et de sanctuaire après la communion; tout mon être qui a été, en quelque sorte, identifié avec ce doux Sauveur? Ne puis-je pas, ne dois-je pas me dire, suivant la pensée de saint Paul, que mes membres sont devenus ses membres, qu'il demeure en moi et moi en lui? Dès lors, ne dois-je pas vivre comme en la présence continuelle et sensible de cet hôte divin si aimant, si aimable, et malheureusement si peu aimé?

 

Pratique

 

1° Ne passez jamais près d'une église où repose le très-saint Sacrement, et n'y portez jamais, même de loin, vos regards, sans un pieux sentiment d'amour. 2° Que la vue d'un prêtre vous rappelle toujours le bien immense que Jésus vous fait par son auguste ministère, et les merveilleux pouvoirs qu'il lui a conférés en votre faveur.

 

De quelle manière Armelle Nicolas profitait de tout pour s'élever à Dieu

 

« Quand j'apercevais, disait cette pieuse amante de Jésus, un de ces animaux qui sont le symbole de la fidélité, qui ne quittent jamais leur maître, qui s'attachent à tous ses pas, qui, pour un morceau de pain, lui font mille caresses, oh! que cette vue m'était une puissante leçon d'agir de même envers mon Dieu, qui par tant de biens m'avait liée et attachée à son service? Quand je considérais, dans les champs, ces petits agneaux si doux, qui se laissent paisiblement conduire à la boucherie, je me représentais mon Sauveur, qui s'était ainsi laissé conduire à la mort sans dire un mot, et qui en cela m'apprenait à me rendre semblable à lui dans les rencontres difficiles à la nature. Si je voyais de petits poussins s'enfuir sous les ailes de leur mère, au même instant il me venait dans l'esprit que mon Jésus s'était comparé à cet oiseau domestique, afin de me donner confiance en lui, et de m'apprendre à me tenir cachée sous les ailes de sa providence, pour éviter la fureur du démon. En contemplant la beauté des prairies et des champs couverts de verdure et de fleurs, je disais en moi-même: « Mon bien-aimé est la fleur des champs et le lis « des vallées ». Je l'invitais à faire de mon âme le parterre de ses délices, et le conjurais de le « tenir si bien clos et scellé, qu'autre que lui n'y pût entrer jamais. A la vue des arbres pliant au gré des vents et de la mer qui ne franchissait jamais ses bornes: O Dieu! disais-je, que ne suis-je aussi docile aux mouvements et aux inspirations de votre divin esprit, pour ne passer jamais les bornes de vos adorables volontés? Le matin, quand d'une bluette de feu j'allumais un grand brasier, je disais : « O amour! si on vous laissait agir dans les âmes, que vous auriez bientôt fait de même! Si je voyais cultiver et ensemencer la terre, il me semblait voir mon Sauveur qui avait, dans tout le cours de sa vie, tant sué, peiné, travaillé pour cultiver les âmes, et y répandre la semence de sa doctrine céleste; et la pensée qu'il y avait si peu de terre qui portât de bons fruits, me causait des regrets inexprimables. Au temps des récoltes, quand je voyais le bon grain séparé de la paille, je me disais qu'autant il en serait fait au jour du jugement des bons et des mauvais. Enfin il n'y avait créature au monde qui ne me servit d'instruction, et ne m'inspirât toujours quelque pieux sentiment. C'est pourquoi je disais souvent à Dieu: « O mon amour! que vous avez su admirablement suppléer à mon ignorance ! je ne sais pas même lire; mais, par votre grâce, toutes choses m'instruisent si bien, qu'il me suffit de les voir pour sentir combien vous êtes aimable, et en prendre sujet de penser toujours à vous! » (Vie des Justes dans les humbles conditions de la société, par l'abbé Carron).

 

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30 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

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Trente-et-unième jour

Union habituelle que l'âme fidèle doit entretenir avec son divin cœur

 

Voix de Jésus

 

« Je t'ai déjà montré, ô mon fils, les principaux caractères du vrai Chrétien, caractère que tu dois t'efforcer d'imprimer en toi-même pour que ton cœur soit digne du Mien: tu as pu comprendre ce que tu dois avoir de détachement du monde, de douceur, de résignation pieuse dans les afflictions, de Miséricorde, de zèle pour la justice et la perfection, de pureté de cœur, d'amour de la paix, de généreuse fermeté au milieu de la persécution endurée pour la justice. Si tu accomplis fidèlement ces devoirs, tu Me seras agréable, tu deviendras un membre chéri de Mon Corps Mystique, un des bien-aimés de Mon Divin Cœur. Mais Je veux encore t'apprendre comment les âmes pieuses s'appliquent à entretenir leur union habituelle avec Moi, comment un cœur tout dévoué au Cœur de Jésus nourrit sans cesse par ses soupirs la Flamme Céleste qui Le dévore. Dans ses discours il s'unit à Mes discours, et il se plaît à parler de Mon Amour incomparable; dans ses repas il se souvient de Mes jeûnes, de Mes mortifications; il s'unit à la tempérance, à la réserve et à la modestie qui présidaient, en Ma Divine Personne, aux tables où Je daignais M'asseoir; dans le sommeil il s'unit à la paix, à l'innocence, à la Sainteté de Mon repos; dans la veille, il agit avec Moi, sanctifiant ce qu'il fait par ce que J'ai fait de semblable sur la terre; il agit comme Moi, s'efforçant d'imiter en tout Ma perfection; il agit par Moi, sous l'impulsion de Ma Grâce et de Mon Amour; il agit pour Moi, ne cherchant d'autres avantages que Ma Gloire et le bon plaisir de Mon Divin Cœur. S'il est seul, il s'unit à la solitude de son Jésus qui, loin du monde, et se séparant même de Ses chers Disciples, passait les nuits en prière sur la montagne. S'il se trouve au milieu des agitations du siècle, il s'unit à Moi conversant avec les enfants des homme, et répandant sur eux des paroles de grâce et de vérité. Mais c'est surtout dans ses exercices de piété qu'il s'unit à Moi plus intimement comme à l'auteur et au consommateur de la Foi, comme au principe, à l'objet, au but et au terme de toute la religion; comme à la source inépuisable des mérites qui seuls peuvent faire monter vers le Ciel les élans de sa dévotion en odeur de suavité: ainsi, il ne prie jamais qu'en Mon Nom, et en offrant au Père céleste la médiation toute-puissante de l'Agneau toujours immolé, toujours vivant. Regarde et fais selon ce modèle, ô mon fils! »

 

Réflexion

 

Cette vie d'union intime au Cœur de Jésus serait à la fois et un beau témoignage d'amour pour Lui, et la source la plus abondante de grâces et de bénédictions pour mon âme. Vivre avec Jésus, vivre comme Jésus, vivre par Jésus, vivre pour Jésus, quelle belle et douce vie, et de quelle riche moisson de gloire et de félicité éternelle une telle vie me serait le gage ! Pour cela, sans doute, il faut de l'application, il faut des efforts, ou plutôt il faut de l'amour, un amour généreux qui fixe les affections et toutes les puissances de l'âme au cœur du divin Maître Mais aussi ne serai-je pas amplement récompensé de cette application, de ces efforts, de cet amour, même dès ce monde, par la douce consolation d'être tout à celui qui seul a un droit souverain sur mon cœur; par le bonheur de penser que, si je suis en état de grâce, chacune des actions qui partagent ma vie, faites en union avec le Divin Médiateur, m'assurent autant de degrés d'une récompense éternelle? Récompense tellement précieuse que l'œil de l'homme n'a rien vu, que l'oreille de l'homme n'a rien entendu, que le cœur de l'homme n'a pu rien sentir qui en approche!

 

Pratique

 

1° Quand vos regards viendront à se porter sur une image du cœur de Jésus, qu'un tendre soupir d'amour resserre le nœud sacré qui doit lier votre cœur pour jamais à celui de votre aimable Sauveur. 2° Habituez-vous à vous unir intimement, dès votre réveil, à ses adorables dispositions, et renouvelez cet acte d'union au commencement et à la fin de vos actions principales. Pour qui sait aimer, il y a bien de la douceur dans ces pieux élans d'un cœur chrétien qui s'efforce de ressembler à son divin modèle.

 

Bel exemple d'union habituelle de l'âme avec le Divin Maître

 

Rien de plus édifiant que les dispositions intérieures d'Armelle Nicolas, pieuse servante morte à Vannes, en 1671, comblée des grâces et des bénédictions du ciel. « Le divin amour, disait-elle au sujet de l'emploi qu'elle faisait habituellement de sa journée, le divin amour m'avait appris à l'avoir si continuellement en vue, que, depuis le matin jusqu'au soir, je n'avais d'autre objet en ma pensée; et si parfois j'en étais tant soit peu distraite, aussitôt je me remettais en la sainte présence de mon Dieu. Dès mon réveil, je me jetais entre les bras de mon divin Sauveur, comme un enfant entre ceux d'un père tendrement chéri; je me levais pour le servir et pour travailler à lui plaire. Si j'avais du temps pour vaquer à l'oraison, je me tenais à genoux et je lui parlais comme si je l'eusse vu de mes propres yeux. Là, je m'offrais toute à lui; je le priais qu'en moi fussent accomplies toutes ses volontés, qu'il ne permit pas que je l'offensasse en la moindre chose. Souvent je n'avais pas le loisir de réciter une courte prière dans toute la journée; mais mon cœur était aussi satisfait de travailler pour Dieu que de le prier, parce qu'il m'avait appris que tout ce qui est fait pour son amour est une véritable oraison. En m'habillant, je me tenais toujours en son adorable présence, et j'aimais à penser que c'était son amour qui me fournissait de quoi me vêtir. Quand ensuite j'allais au travail, mon Jésus ne me laissait point, ni moi non plus je ne le quittais pas, et je me trouvais aussi unie à lui que lorsque j'étais à la prière. Si je prenais mes repas, il me semblait que chaque morceau m'était présenté par sa divine Providence, et que lui-même prenait soin de me nourrir: ma reconnaissance en était accrue d'autant et enflammait de plus en plus mon amour. Quand les hommes me persécutaient par leurs paroles et leurs mauvais traitements, et les démons par leurs tentations et leurs vains artifices, aussitôt je m'adressais à mon aimable Sauveur; il me semblait le voir me montrer son cœur transpercé, ses plaies ouvertes pour m'y renfermer et m'y conserver en assurance; je m'y cachais comme dans une citadelle, et j'y étais plus forte que tout l'enfer. Le soir venu je m'endormais comme un enfant sur le sein de sa mère, en louant et en bénissant mon père céleste; et souvent le doux sentiment de l'amour me réveillait si fort, que je passais les nuits sans dormir, et les employais tout entières à aimer une bonté si aimable, qui ne m'abandonnait jamais, qui veillait toujours attentive à moi, sa chétive créature... O bonté infinie de mon Dieu, que votre amour est grand! Quelle union que celle qui ne s'interrompt jamais! Mon Dieu, ce n'est plus moi qui vis, c'est vous qui daignez vivre en moi ». (Vie des Justes dans les humbles conditions de la société, par l'abbé Carron.)

 

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29 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

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Trentième jour

Bonheur qu'il promet aux âmes pacifiques et à celles qui souffrent persécution pour la justice

 

Voix de Jésus

 

« Bienheureux les pacifiques, car ils seront appelés enfants de Dieu ! Bienheureux donc ceux qui aiment la paix et qui la procurent aux autres ! Je suis le Dieu de ta paix, ô mon fils; Je fais habiter dans Ma maison ceux qui n'ont qu'un même esprit et un même cœur! Dans Ma bonté ineffable, Je fais lever le soleil sur les bons et sur les méchants, et tomber la rosée du Ciel sur les justes et sur les injustes; Je suis venu Moi-même au monde annoncer la Paix à ceux qui étaient éloignés et à ceux qui étaient proches, faisant disparaître toutes les inimitiés, pacifiant par Mon Sang tout ce qui est dans le Ciel et tout ce qui est sur la terre. Si donc tu veux être Mon digne fils, le digne enfant de Mon adoption, si tu veux être couronné dans la Gloire après cette vie, sois pacifique: que de ta bouche sortent toujours des paroles de conciliation et de paix pour adoucir toute amertume dans le cœur de tes frères; cherche toujours à prévenir les malins rapports, ou du moins à en empêcher les suites funestes; à prévenir ou à guérir les inimitiés, les froideurs, les défiances; à réunir enfin, à lier, par les chaînes de Mon Amour, tout ce qui est divisé, tout ce qui n'est pas étroitement uni. Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le royaume des cieux leur appartient. C'est ici la plus parfaite des béatitudes, ô mon fils, et celle que ton Sauveur a le plus sensiblement exprimée en Sa Personne par tout l'ensemble de Sa Vie mortelle. Réjouis-toi donc et tressaille d'allégresse, quand pour Moi tu te verras méprisé, haï, couvert de malédictions; la récompense sera grande dans le Ciel. Animé par la sainte pensée qu'ainsi tu deviens semblable à Moi et que tu travailles efficacement à conquérir le plus beau de tous les royaumes, soutiens avec courage, avec une fermeté inébranlable, les mépris, les railleries, les dédains, les menaces et les violences. Pour toi J'ai essuyé des maux bien plus redoutables. N'oublie pas, d'ailleurs, qu'au milieu de tes plus rudes épreuves, Je serai toujours avec toi pour te fortifier et t'animer à la victoire. Et si Ma Providence ne te ménage pas l'occasion d'un triomphe glorieux aux yeux des hommes, si tu n'as à combattre que dans le secret du cœur contre le démon et contre ta nature dégradée; ah ! soutiens aussi généreusement la persécution des mauvais désirs, la persécution du dégoût et de la tristesse dans Mon service, la persécution de ces assauts de l'enfer qui semblent capables d'ébranler les cœurs des forts: c'est là encore une persécution pour la justice, qui te donnera droit à une belle part de mon royaume ».

 

Réflexion

 

Ai-je rempli jusqu'à présent les devoirs d'un cœur vraiment pacifique? Ai-je eu de l'attention pour éviter ce qui peut troubler la bonne intelligence avec ceux qui m'entourent? Attention à mon humeur pour la réprimer, à mes paroles pour les mesurer, à mes actions pour les régler, en sorte que le prochain n'ait qu'à se louer de mes égards, de ma déférence, de mon affabilité? Ai-je tâché, en toute occasion, de calmer les esprits, de les rapprocher, et de les ramener à la sainte union qui est le fruit de la charité évangélique? Ai-je fait des sacrifices pour conserver la paix avec ceux qui cherchaient à l'altérer? sacrifice de mes petits intérêts, de mes petits droits; sacrifice de l'amour-propre; sacrifice du caractère. Pour aider mon infirme nature à se plier à tout ce qu'exige l'amour de la paix, l'ai-je habituée à porter la croix, à marcher d'un pas ferme dans le chemin étroit et rude qui conduit à la véritable vie, à soutenir avec courage le poids des tribulations diverses qui assiègent l'homme ici-bas? Voilà devant moi Jésus, mon divin modèle : il marche par une voie de larmes et de souffrances, chargé du bois douloureux de son supplice; pourrais-je prétendre arriver à la gloire par un autre chemin que celui du Calvaire? Courage donc: ce sont ici les jours du travail et de l'affliction; ailleurs se lèveront, pour ne finir jamais, ceux de la joie et du repos dans le Seigneur.

 

Pratique

 

1° Afin de maintenir autour de vous la paix évangélique, suivez invariablement cette devise: « Aux paroles aigres ou piquantes, point de réplique; aux rapports peu charitables, point de foi; aux mauvais procédés, nulle attention; contre les offenses mêmes, nul ressentiment ». Il vous en coûtera; mais aussi vous vous rendrez digne du cœur de Jésus, qui vous a sauvé au prix de tant de patience et de charité. 2° Quelque difficulté que vous trouviez à vous soutenir dans la pratique de la vertu, quelques combats que vous ayez à livrer au monde, au démon et à vous-même, ne vous découragez pas; mais consolez-vous par la pensée que vous êtes dans la voie étroite où a marché Jésus, notre chef, dans la voie du ciel dont la croix doit vous ouvrir l'entrée.

 

Esprit de paix et patience chrétienne respectable supérieur de Séminaire

 

Monsieur de Lantages, prêtre de Saint Sulpice, premier supérieur du séminaire de Notre Dame du Puy, veillait continuellement sur lui-même pour se conserver toujours dans la pais, la douceur et la patience. Il trouvait une particulière satisfaction à répéter souvent ces paroles de saint Paul: Daigne le Seigneur diriger nos cœurs dans la charité divine et dans la patience de Jésus-Christ ! Et il était facile de remarquer les effets qu'elles produisaient sur lui dans tous les événements. Lorsqu'on oubliait de lui donner les choses dont il avait besoin durant sa vieillesse, ou qu'il était obligé de les attendre, même plusieurs heures dans sa chambre, par la négligence des domestiques, il se contentait de dire: « Si ce n'était que je sers le bon Dieu encore plus mal qu'on ne me sert, je me fâcherais ». Quand il voyait quelqu'un disposé à se troubler: « Ah ! Mon Dieu ! disait-il, ne nous inquiétons jamais de rien et n'inquiétons jamais personne ». C'était ce qu'il pratiquait lui-même en toute occasion. Aussi un domestique, qui l'avait servi pendant douze ans, rendait-il de lui ce témoignage: « qu'il ne l'avait pas vu une seule fois chagrin, de mauvaise humeur, ou avoir la moindre impatience ». Quoique M. de Lantages sentit vivement les offenses qu'il recevait, il n'en laissait jamais rien paraître au dehors, ni dans ses paroles, ni dans ses gestes, ni dans ses actions, ayant acquis, par un travail opiniâtre et par le secours de la grâce, un empire absolu sur lui-même. Bien plus, il en usait d'une manière si aimable avec les personnes qui, souvent, mirent sa patience à l'épreuve par les procédés les plus injustes, qu'on eût dit, à le voir, qu'il traitait avec ses plus familiers amis. Et quand on empoisonnait ses actions les plus saintes et qu'on le chargeait de quelque noire calomnie, au lieu de se plaindre ou d'accuser ses ennemis, il se contentait de répondre à ceux qui venaient l'en informer : « Je ne veux de réputation qu'autant qu'il est nécessaire pour rendre à Dieu les « services qu'il exige de moi. Je suis persuadé qu'il m'en conservera autant qu'il m'en faut pour cela; et si sa providence permet qu'elle me soit entièrement ôtée, ce sera une marque qu'il ne veut plus de mes services, et alors je demeurerai en paix ». (Vie de M. de Lantages, p. 331, 333, 355).

 

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28 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

04

Vingt-neuvième jour

Bonheur qu'il promet aux miséricordieux et à ceux qui ont le cœur pur

 

Voix de Jésus

 

« Bienheureux les miséricordieux, parce qu'ils obtiendront miséricorde ! Bienheureux ceux qui exercent la Charité envers tous ceux qu'ils voient souffrir, envers les malades, envers les affligés, et qui adoucissent leurs maux, s'ils ne le peuvent autrement, du moins par des paroles de consolation, par de sages conseils, par des témoignages de tendre bonté. C'est là, ô mon fils, c'est là le plus beau de tous les sacrifices que le cœur de l'homme puisse M'offrir; car J'aime mieux la Miséricorde que l'immolation des victimes. Autant auront-ils eu de compassion pour leurs frères, autant en aurai-Je pour eux; il leur sera donné comme ils auront donné. Ils recevront selon ta mesure dont ils auront usé envers les autres. Et comme ceux qui sont injustes, sans pitié, ne trouveront sur eux qu'un Ciel d'airain, ainsi les miséricordieux trouveront-ils un ciel qui répandra sur eux une rosée de bénédiction. Bienheureux ceux qui ont le cœur pur ! Oui, bienheureux, car c'est dans un tel cœur que Je Me plais à imprimer Mon Image, et ce cœur devient comme un beau miroir où se réfléchissent les rayons divins de Mon adorable beauté. Bienheureux, parce qu'ils me verront avec les yeux de la Foi; ils Me contempleront en eux-mêmes, où je ferai Ma demeure; et dès que la mort aura déchiré le voile, ils Me verront face à Face; ils Me connaîtront comme je les connais Moi-même; ils verront en Moi, avec un éternel ravissement, toute beauté, toute perfection, tout bien; et en Me voyant, ils M'aimeront de toutes les puissances de leur être, et ils M'aimeront sans fin, et ils seront remplis de l'abondance de Ma Maison, enivrés du torrent de Mes délices. O mon fils, vois le prix d'un cœur pur; vois combien tu dois chérir la sainte vertu qui plaît tant à Mon Divin Cœur; vois combien tu dois craindre que quelque sentiment trop humain ne vienne à faner en toi cette délicate fleur dont le parfum monte devant Moi comme une odeur suave. La pureté du cœur, c'est une glace polie, c'est un or affiné, c'est un lis d'une éclatante blancheur, c'est une fontaine limpide. Le plus léger souffle de la tentation, si tu manques de vigilance, peut ternir cette glace, cet or, flétrir ce lis, troubler cette belle fontaine ».

 

Réflexion

 

Quel besoin immense n'ai-je pas de Miséricorde? Hélas! qui pourrait dire tout ce que je dois d'expiation à la Justice Divine pour les jours de ma vie qui ne sont plus? Et maintenant encore, chaque nouveau jour n'apporte-t-il pas à ce compte que j'ai à rendre de mon administration passée, quelque dette nouvelle? Mais Dieu est si bon qu'Il voudra bien user envers moi de la Miséricorde dont j'aurai usé envers mes frères. Ah! si, par le passé, j'avais mieux compris tout ce qu'il y a d'avantageux pour moi dans cette bonté du Seigneur, que j'aurais eu de zèle pour pratiquer la Miséricorde envers les autres, en les soulageant dans leurs besoins, en les consolant dans leurs peines, en mêlant mes pleurs à leur infortune, en supportant avec patience et douceur tous leurs défauts! Quel besoin n'ai-je pas surtout de Miséricorde pour avoir profané en moi l'image de mon Dieu, et combien je dois désormais attacher de prix à la pureté du cœur, la conserver avec la plus vigilante délicatesse, après avoir permis si souvent aux passions de souiller en moi le temple du Saint Esprit ! Oh! Que je serais coupable, si, après avoir été si souvent victime de mon imagination, de ma mémoire, de mes affections, de mes sens, je ne me montrais pas gardien sévère de ces facultés dangereuses, qui me font, à chaque instant, courir le risque des plus tristes chutes.

 

Pratique

 

1° Rendez au prochain toute sorte de services, avec cette affectueuse bonté qui en double le prix, quelque répugnance que vous ayez pour sa personne; mais faites-le pour l'amour de Jésus: servir le prochain par sympathie ou par affection naturelle, ce ne serait pas mériter la béatitude attachée par Notre-Seigneur à la miséricorde. 2° Craignez et fuyez, comme on fuit le serpent, tout ce qui peut amollir le cœur ou flatter les sens afin de vivre comme un Ange dans un corps mortel, et de posséder toujours ce cœur pur qui verra Dieu.

 

Charité touchante d'une famille catholique arabe

 

« Balbeck, dit le P. de Géramb, dans son Pèlerinage à Jérusalem, est l'Héliopolis ou ville du soleil des anciens. Un mur d'enceinte délabré donne une idée assez exacte de l'étendue qu'elle avait autrefois; mais à part quelques masures et un petit nombre de maisons de terre, l'intérieur n'offre qu'un emplacement vide ou des décombres; l'habitation de l'Evêque n'est elle-même qu'une espèce de chaumière plus obscure et plus étroite que celle de nos paysans d'Europe... Je ne voulais me rendre incommode ni à l'Evêque ni aux habitants, en leur demandant l'hospitalité; d'un autre côté, je désirais me trouver le plus près possible du temple célèbre de la ville du soleil, un des plus magnifiques et des moins dégradés que nous ait laissés l'antiquité. J'allai chercher un gîte sous quelques arbres, dans son voisinage, à côté d'un moulin. Il y avait tout au plus une heure que j'y étais établi, quand je vis venir à moi un jeune enfant grossièrement vêtu, mais de la figure la plus intéressante et la plus modeste: il m'apportait un fromage et quatre petits pains. Il était envoyé par ses parents, Arabes catholiques, qui, déjà informés qu'il y avait sous les arbres un religieux pèlerin, s'étaient hâtés de pourvoir à son dîner. Il me serait difficile de dire combien cette pieuse attention me toucha. L'affreuse misère qui pesait sur Balbeck et sur tout le pays, la pauvreté personnelle de ceux qui partageaient ainsi leur nourriture avec moi, l'air empressé du petit messager qui me faisait signe de manger, la douce joie qu'il montrait d'avoir rempli la commission de ses bons parents: il n'en fallait pas tant pour m'attendrir au delà de toute expression et me faire mettre un haut prix à leur bienfait. A peine m'eut-il quitté que, les yeux fixés sur ce que je venais de recevoir, je me mis à pleurer; et lorsque, plus tard, je portai à la bouche ce don de l'indigence, je versai de nouvelles larmes; et rarement j'en ai versé de plus douces. Le soir, il reparut avec un don semblable à celui du matin. Il me saluait, déposait son offrande à mes pieds et s'éloignait. A cette seconde visite, je voulus le récompenser; il refusa longtemps opiniâtrement, et ne finit par accepter que dans la crainte de me faire de la peine. Hélas! qu'était-ce devant Dieu que ma générosité auprès de l'admirable charité de ces pauvres Arabes envers un étranger qu'ils n'avaient jamais vu, de qui ils n'avaient rien à espérer, et qu'ils ne devaient revoir jamais?... Que dis-je, jamais? Ah! celui qui récompense le verre d'eau saura bien distinguer, au milieu de la multitude pressée dans la vallée de Josaphat, ces bienfaisants Arabes; et là je raconterai avec délices à mon Dieu et à mon juge l'indulgente bonté des habitants du désert. Ah! si les pleurs de la veuve désolée, si les cris de l'orphelin, si les cheveux blancs du vieillard courbé sous le poids des années et de l'indigence, n'attendrissent pas nos cœurs, ne déchirent pas nos entrailles, que notre éternelle destinée sera différente de celle de ces pauvres Arabes, qui se laissent si facilement émouvoir à la vue d'un pèlerin d'Europe venant se reposer de ses longues fatigues à l'ombre de leurs palmiers?... (Lettre XLIV).

 

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27 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 

04

Vingt-huitième jour

Bonheur qu'il promet à ceux qui pleurent et à ceux qui ont faim et soif de la justice

 

Voix de Jésus

 

« Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés ! Ah ! La nature ne comprend rien à ce bonheur, ô Mon fils: elle n'a que des yeux charnels qui ne savent pas voir les choses de Dieu. Mais il n'est pas moins vrai cependant que pour le fidèle il y a du bonheur dans les larmes. Oh ! qu'il lui est doux de penser, au milieu des afflictions les plus amères, qu'il marche dans une voie teinte du Sang de son Sauveur, et par laquelle il a fallu que l'Homme-Dieu entrât dans Sa Gloire ! Qu'il lui est consolant de se dire que bientôt viendra aussi pour lui la joie du Seigneur, la joie éternelle ! Oui, bientôt: si quelques instants ne sont rien par rapport à la vie entière, qu'est-ce que quelques jours, quelques années, qu'est-ce que la vie la plus longue par rapport à l'éternité, où Dieu Lui-même essuiera toutes tes larmes. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu'ils seront rassasiés ! Bienheureux ceux qui rendent à Dieu ce qu'ils lui doivent, et au prochain, en vue de Dieu, ce qui lui est dû, et à eux-mêmes ce qu'ils se doivent, en cherchant avant tout le royaume de Dieu qui est le souverain bien! Bienheureux ceux qui désirent ardemment que les droits inviolables du Très-Haut soient reconnus et respectés de tous les hommes, et que l'injustice, qui déshonore si souvent la terre, voie son empire diminuer de jour en jour. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la perfection à laquelle plus ou moins tous les fidèles doivent tendre! Ils seront rassasiés, dès ce monde, par l'accomplissement de leurs désirs; car Je Me plais à faire la volonté de ceux qui sont pénétrés d'une crainte filiale envers Moi; et dans le Ciel ils auront le plein rassasiement de leur cœur. Alors, si tu mérites d'être de cet heureux nombre, ô Mon fils ! tu n'auras plus de faim, tu n'auras plus de soif, parce que tu ne désireras plus d'autres jouissances que celles que tu goûteras sans mesure, étant comme abîmé dans l'Océan de Mon Bonheur.

 

Réflexion

 

Ai-je supporté jusqu'aujourd'hui les afflictions en vrai chrétien, en vrai disciple de Jésus couronné d'épines ? Ai-je pleuré avec résignation et confiance ? Ai-je regardé avec un grand esprit de Foi le Calvaire du haut duquel mon Divin Sauveur m'encourage à le suivre, et le ciel d'où Il me montre la place qu'il me réserve et dont l'espérance est si capable d'adoucir toutes mes amertumes ? Ai-je eu faim et soif de la justice ? A la pensée de toutes les iniquités qui souillent le monde, ai-je dit à Dieu avec le Roi-Prophète: Je sèche de douleur à la vue de ceux qui foulent aux pieds Votre Loi ? Ai-je plaint cordialement tous ceux que j'ai vus devenir victimes de quelque injustice de la part des hommes ? Ai-je ressenti une ardeur vive, un désir pressant de me sanctifier toujours davantage, de rendre de jour en jour mes pensées, mes désirs, mes paroles, mes œuvres, plus semblables aux affections, aux paroles, aux œuvres de Jésus, mon adorable modèle ? Ou plutôt n'ai-je pas reculé dans la voie de la justice et de la sainteté ? N'étais-je pas meilleur jadis que je ne le suis présentement aux yeux de Dieu ? N'avais je pas plus de ferveur dans mes prières, plus de fidélité à mes exercices, plus d'horreur du péché, plus d'application à plaire à Dieu et à lui témoigner mon amour ? Hélas ! Hélas ! serait-il vrai que je fusse réduit à regretter les jours passés, et que l'abondance des grâces que j'ai reçues n'eût produit en moi qu'un relâchement déplorable ?

 

Pratique

 

1° Servez-vous de toutes les occasions d'afflictions et de larmes qui se présentent pour vous détacher des choses Créées, et vous attacher plus étroitement à Dieu, le seul vrai bien, le seul qui ne change point et ne passe point: vous mériterez ainsi la consolation promise à ceux qui pleurent chrétiennement. 2° Faites, chaque jour, un pas de plus vers la perfection; et si vous tombez souvent, humiliez-vous devant Dieu, et relevez-vous chaque fois avec un nouveau courage, avec une nouvelle confiance, et une nouvelle ardeur pour la justice: Si nous déracinions, chaque année, un seul vice, dit le pieux auteur de l'Imitation, bientôt nous serions parfaits.

 

Parfaite résignation de Saint François de Borgia et son abandon à la Volonté de Dieu

 

La duchesse Éléonore de Castro, épouse de saint François de Borgia, étant dangereusement malade, le saint, qui lui était tendrement attaché, n'omit rien pour obtenir de Dieu sa guérison: il redoubla ses jeûnes, ses prières et ses aumônes. Un jour que, prosterné dans sa chambre, il priait pour elle avec beaucoup de ferveur, il entendit, au dedans de lui-même, comme une voix qui lui disait: « Si vous voulez que je laisse plus longtemps votre femme en cette vie, elle guérira; mais je vous avertis que ce ne sera ni votre avantage ni le sien ». Il fut toujours persuadé, depuis, que cette voix avait été un avertissement du ciel. Frappé de ce qui venait de se passer, et tout brûlant d'amour pour Dieu, il fondit en larmes, et s'écria: « Qui êtes-vous, Seigneur, et qui suis-je, pour que ma volonté se fasse plutôt que la vôtre? Qui sait mieux que a vous ce qui m'est convenable, et qu'ai-je à désirer hors de vous ? » Il offrit en même temps à Dieu la vie de la duchesse, la sienne, celle de ses enfants, et tout ce qu'il avait au monde. Depuis ce jour-là, la maladie de la duchesse augmenta de plus en plus, et elle mourut le 27 mars 1546. François avait alors trente-six ans; il se consola d'une perte si sensible par le souvenir des héroïques vertus qu'Eléonore avait pratiquées, et par celui des sentiments de piété tendre avec lesquels il l'avait vue faire le sacrifice de sa vie... Quelques jours après, il fit une retraite conformément aux exercices de saint Ignace, sous la conduite du Père Le Fèvre ; et il résolut de se consacrer à Dieu dans quelque ordre religieux, ce qu'il désirait depuis longtemps. 11 choisit la Société de Jésus, dont la règle lui parut mieux convenir aux vues de zèle qui l'animaient, et à l'éloignement qu'il sentait pour les dignités ecclésiastiques. Le sacrifice de lui-même qu'il fit à Dieu, fut sans réserve : il fit son testament, acquitta par avance toutes les charges qui y étaient portées, et, quand il eut terminé toutes ses affaires: « Voilà donc, dit-il, mes chaînes enfin brisées; mon âme est comme l'oiseau échappé des pièges du chasseur ». Quand il eut fait profession, on vit éclater en lui les plus admirables vertus. Mort au monde et à lui-même, intimement pénétré de la bassesse de son néant et de la grandeur de la bonté divine, il soupirait vers Dieu avec une ferveur continuelle, déplorant l'aveuglement des mondains qui ne cherchent que les créatures. Ayant appris, dans les rues de Valladolid, la nouvelle de la mort subite de sa fille, la comtesse de Lerma, qui était encore plus recommandable par sa piété que par ses autres qualités louables, il s'arrêta, pria quelques instants pour elle et continua son chemin: il allait pour lors à la cour. Lorsqu'il y fut arrivé, il s'entretint avec la princesse comme à son ordinaire, et, en la quittant, il recommanda à ses prières l'âme de la comtesse de Lerma. « Eh ! Quoi ! dit la princesse, a-t-on jamais vu quel« qu'un aussi peu touché de la mort de sa fille? » « Madame, répondit le Saint, elle ne m'avait été que prêtée: le Maître l'a appelée à lui. Ne dois-je pas le remercier de me l'avoir laissée si longtemps, et de l'avoir ensuite fait entrer dans sa gloire, comme je l'espère de sa miséricorde ? » Il dit encore, dans une occasion semblable: « Depuis que le Seigneur m'a fait la grâce de m'appeler à son service, et de lui donner tout mon cœur, j'ai tâché de me résigner si parfaitement à sa volonté, qu'aucune créature morte ou vivante ne pût jamais me jeter dans le trouble ». (Vies des Saints, de Godescard).

 

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26 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

04

Vingt-septième jour

Bonheur qu'il promet à la pauvreté d'esprit et à la douceur

Voix de Jésus


« Je t'ai dit, ô Mon fils, combien tu Me dois ton amour; écoute maintenant à quels caractères se reconnaît l'accomplissement de ce grand devoir. Sans doute, de prime abord, la pratique des vertus que ces caractères supposent, a de quoi effrayer la nature; mais, prends courage, le bonheur y est attaché, le vrai bonheur, qui ne finit point. Bienheureux, ai-Je dit, bienheureux sont les pauvres d'esprit. Bienheureux ceux qui ont tout quitté pour me suivre, et ceux qui ont le cœur détaché des choses de la terre, et ceux qui supportent la pauvreté sans murmure et sans impatience, et ceux qui n'ont pas le fol amour des richesses, l'orgueil et l'avidité insatiable d'attirer tout à soi! Bienheureux, parce que te royaume des deux est à eux!.... Un royaume ! Un royaume dans le ciel ! Un royaume avec Dieu et inséparable du sien, éternel, et qui ne laisse rien à désirer ! Pourrais-tu ne pas détacher ton cœur de tout, pour y avoir part? Pourrais-tu ne pas t'encourager à ce sacrifice par les exemples de pauvreté que t'a laissés le Cœur de ton Jésus? Né d'une mère pauvre, confié aux soins d'un pauvre artisan, j'ai mené une vie pauvre, sustentée par le travail de mes divines mains; plus tard, quand j'ai commencé à prêcher l'Évangile, ce sont des pauvres que j'ai associés à l'œuvre de Mon Ministère, et pour notre commune subsistance je n'ai pas dédaigné le secours de l'aumône. Encore même aujourd'hui, au sacrement de Mon Amour, je consens à reposer, bien souvent, dans de pauvres églises, dans de pauvres Tabernacles. Bienheureux ceux qui sont doux ! Ceux qui sont sans aigreur, sans enflure, sans dédain, ceux qui ne cherchent à prendre avantage sur personne, qui respectent les malheureux, qui ne choquent pas même les superbes. Bienheureux ceux qui n'opposent point l'humeur à l'humeur, la violence à la violence, mais qui tâchent de corriger les excès d'autrui par leur patience et leur mansuétude; bienheureux, car ils posséderont la véritable terre de promission, cette terre où coulent le lait et le miel cette terre nouvelle où toute douceur abonde! Il est vrai, Mon fils, que, quand on a de l'aigreur et de l'amertume dans le cœur, il est mal aisé de ne pas en répandre le venin sur ses frères. Mais regarde ton Jésus, et tu sauras te vaincre: vois cet Agneau qui n'a pas ouvert ta bouche et qui s'est laissé conduire muet à la mort après avoir été indulgent pour les pécheurs, pacifique au milieu des séditieux, patient et dans un humble silence au milieu de ses calomniateurs. Et encore aujourd'hui ne suis-je pas patient et muet au milieu des profanateurs de mon Sacrement adorable? »

 

Réflexion

 

Bonté, suavité, miséricorde, clémence, bénignité, mansuétude : mots impuissants pour rendre ce qu'il y a de divine douceur dans le cœur de Jésus. Et moi à qui il a été donné si souvent d'unir mon cœur à ce cœur sacré dans la sainte communion, hélas ! je suis encore plein d'impatience et d'emportement, plein de dépit contre tout ce qui me déplaît, contre ceux môme qui veulent m'être utiles en me faisant connaître mes défauts. Ah ! tout ce mal vient de l'orgueil qui ne peut souffrir d'être contrarié, d'être humilié, qui s'irrite d'avoir à s'avouer la vérité à lui-même. Et l'orgueil, qu'est-ce qui le nourrit ? N'est-ce pas l'attachement déréglé que j'ai pour moi et pour tout ce qui m'entoure dans ce monde ? Si j'étais véritablement pauvre d'esprit, si Dieu seul était le principe et la fin de toutes mes affections, je ne vivrais plus que de l'impulsion de sa grâce, et je pratiquerais, en toute occasion, la douceur dont Jésus m'a donné et dont il me donne encore de si touchants exemples.

 

Pratique

 

1° Pour vous détacher de tout ce qui n'est pas Dieu, rappelez-vous souvent que vous aurez un terrible compte à rendre de tous les biens qui sont en vous, soit de l'âme, soit du corps, ainsi que de tous ceux qui sont hors de vous, et dont le Seigneur vous a donné la possession. Quelle folie d'enchaîner votre cœur à ce qui peut devenir un jour la matière de votre condamnation! 2° Habituez-vous à garder le silence, lorsque vous vous sentez ému par quelque chose qui heurte votre humeur ou votre amour-propre : c'est le meilleur moyen de prendre sur votre nature l'empire nécessaire pour vous gouverner selon les règles de la douceur chrétienne.

 

Pauvreté d'esprit de Sainte Elisabeth de Hongrie

 

La vie de sainte Elisabeth de Hongrie offre l'un des plus beaux modèles de la pauvreté d'esprit, tant recommandée par l'Evangile. Après la mort prématurée de son jeune époux, tout change dans sa vie, dit M. de Montalembert dans la belle histoire qu'il a publiée de la sainte duchesse de Thuringe; Dieu prend la place de tout dans son âme. Le malheur se plaît à l'accabler; elle est brutalement chassée de sa résidence souveraine; elle erre dans la rue avec ses petits enfants en proie à la faim et au froid, elle qui avait nourri et soulagé tant de pauvres; nulle part elle ne trouve un asile, elle qui en avait tant donné. Mais quand ses injures sont réparées, elle n'en est pas plus réconciliée avec la vie. Restée veuve à vingt ans, elle méprise la main des plus puissants princes: le monde lui fait mal; les liens de l'amour mortel une fois brisés, elle se sent blessée d'un amour divin; son cœur, comme l'encensoir sacré, se ferme à tout ce qui vient de la terre, et ne reste ouvert que vers le ciel. Elle contracte avec le Christ une seconde et indissoluble union; elle le recherche et le sert dans la personne des malheureux: après leur avoir distribué tous ses trésors, toutes ses possessions, quand il ne lui reste plus rien, elle se donne elle-même à eux; elle se fait pauvre pour mieux comprendre et mieux soulager la misère des pauvres; elle consacre sa vie à leur rendre les plus rebutants services. C'est en vain que son père, le roi de Hongrie, envoie un ambassadeur pour la ramener auprès de lui; ce Seigneur la trouve à son rouet, décidée à préférer le royaume du ciel à toutes les splendeurs royales de sa patrie. « Dites à mon seigneur père, répond-elle, que je me trouve plus heureuse dans cette vie méprisable, qu'il ne peut l'être dans sa pompe royale; et que, bien loin de s'affliger à cause de moi, il doit bien plutôt se réjouir de ce qu'il a une enfant au service du grand Roi des cieux et de la terre ». En échange de ses austérités, de sa pauvre volontaire, du joug de l'obéissance sous lequel elle brise chaque jour tout son être, son divin époux lui accorde une joie et une puissance surnaturelles. Au milieu des calomnies, des privations, des mortifications les plus cruelles, elle ne connaît pas une ombre de tristesse; un regard, une prière d'elle suffisent pour guérir les maux de ses frères. A la fleur de son âge, elle est mûre pour l'éternité, et elle meurt en chantant un cantique de triomphe, qu'on entend répéter aux Anges dans les cieux. (Histoire de sainte Elisabeth, par Monsieur de Montalembert, Introduction).

 

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25 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

04

Vingt-sixième jour

Précieux avantages de notre amour envers ce divin Sauveur

Voix de Jésus


« O mon fils ! C'est injustice que de ne pas m'aimer: je suis le souverain bien. C'est ingratitude: Je t'ai aimé le premier, et Je t'ai tant aimé ! C'est folie; car ce n'est qu'en aimant ton Jésus, et en t'aimant par-dessus tout, que tu peux trouver le vrai bonheur pour cette vie et pour la vie éternelle. Sans Mon Amour, en effet, que te servira la science ? Que te servira la richesse ? Que te serviront tous les biens de la terre ? Que te serviront même les vertus purement humaines qui attirent le plus l'admiration des mortels ? Mais si tu M'aimes comme tu le dois, ce qui est inutile par sa nature te deviendra profitable et te procurera un gain d'une valeur immense; avec Mon Amour, ce qui est fâcheux, ce que le monde appelle malheur, infortune, tu l'appelleras d'un tout autre nom en tournant vers le Ciel des regards de confiance. Les infirmités, les fatigues, les mépris, l'adversité, la tristesse, les peines de toute sorte qui affligent la nature humaine déchue, et qui parfois semblent l'accabler, cet amour te les rendra supportables; il t'y fera même trouver des consolations d'autant plus précieuses qu'elles seront comme un gage de la possession de cette patrie véritable où tout sera compté, tout payé, tout récompensé au centuple et à jamais. Mon Amour est un bien sans prix: Rien n'est plus doux, rien n'est plus fort, rien n'est plus noble et plus élevé; il n'est rien de meilleur au Ciel et sur la terre. Ah! Si tu le laissais dominer sans réserve dans ton cœur, Il serait ton soulagement, ton soutien, ton repos, ta paix; Il ferait ton bonheur, même dans ce monde. Qu'y a-t-il de plus désirable que cette Paix de Dieu, cette paix si suave qui surpasse tout sentiment, et dont Mon Amour est la source ? Qu'y a-t-il de comparable à ces joies si pures, si délicieuses, que Je me plais à répandre dans les âmes qui ne veulent que Moi, qui ne cherchent que Moi et qui Me consacrent toutes leurs puissances, tout leur être? O Mon fils travaille ardemment à te rendre digne d'en faire l'heureuse expérience: tu pourras t'écrier alors, dans le pieux élan de ton admiration et de ta gratitude, que tu as senti d'avance quelque chose du Ciel ».

 

Réflexion

 

N'est-il pas étrange, en vérité, que le Cœur de Jésus, qui m'est constamment ouvert, m'offrant des avantages si précieux, et n'attendant pour m'en faire jouir, que le retour sincère de tout mon amour, je sois encore dans la même indigence, dans les mêmes misères? Ah! c'est que, pour puiser dans ce trésor avec abondance, il faudrait que ma vie fût comme cachée en Dieu; et loin de là, ma vie est absorbée dans des joies périssables de la terre, dans de vaines satisfactions de la nature ou dans de petites passions que je laisse régner au fond de mon âme. Puissé-je, enfin, renoncer généreusement, irrévocablement à ce qui m'empêche d'être tout à Jésus et de vivre de son seul amour ! Que rien ne vienne dans mon cœur occuper une place au préjudice de cet amour sacré, qui a les promesses de la vie présente et de la vie future; et que je n'aie plus de goût que pour les choses qui sont au-dessus de ce monde.

 

Pratique

 

1° Appliquez-vous à vous faire une pieuse solitude au fond de votre cœur, où vous conserviez, au milieu même des affaires du monde, le sentiment de la présence de votre bien-aimé Sauveur, les jours surtout où vous avez le bonheur de communier. 2° Puisez dans son cœur divin le principe de toutes vos pensées, de toutes vos paroles, de toutes vos actions, en sorte que tout en vous procède de son amour et vous ramène à son amour.

 

Esprit de recueillement d'une âme vraiment pieuse

 

Il est peu d'âmes qui aient su apporter autant de constance et de fidélité au souvenir de la présence de Dieu que Melle Victorine de Galard-Terraube, dont il a été déjà parlé au premier jour. Au milieu des occupations les plus distrayantes, elle conservait une intime union avec le divin époux: « Par obéissance à ses parents, dit a ce sujet Madame la Supérieure des Dames de Chavagnes d'Angoulême, qui la connaissait si bien, elle figurait au milieu d'une société choisie, mais sans interrompre son recueillement habituel: cette âme vraiment intérieure savait même faire, de temps en temps, une retraite de trois ou quatre jours au sein de sa famille et de ses amis, sans que personne pût s'en apercevoir, et sans perdre, pour cela, l'air riant et a gracieux qu'elle conservait toujours ». « Rien, en effet, n'était capable de la détourner de cette douce application, pas même ses longs et fréquents voyages, source ordinaire de tant de dissipation et de négligence, que l'auteur de l'Imitation n'a pas craint d'avancer que a ceux qui voyagent beaucoup, rarement se sanctifient. Elle-même avoue, dans ses notes, que la grâce demandait d'elle un esprit d'oraison continuel; et elle ajoute qu'elle s'efforçait, quoique sans contrainte, de fuir toutes ces distractions d'esprit qu'entraînent les choses de la terre, en donnant à celles-ci seulement l'attention que le devoir pouvait demander d'elle. On voit encore, dans ses notes, qu'elle pratiquait admirablement la pureté d'intention. Vers la fête de l'Assomption de l'année 1831, elle prit la généreuse résolution de consacrer spécialement, chaque jour, à Jésus-Christ, une heure qu'elle appelait l'heure du contentement parfait, et pendant laquelle elle s'efforçait de faire toutes ses actions pour lui plaire, et avec le plus de perfection qu'il lui était possible. Vers la fin de janvier 1832, la grâce la porta à consacrer ainsi à son bien-aimé, « non plus seulement une heure, mais toutes celles de la journée », ce sont ses propres expressions. Au commencement du carême de la même année, elle écrivait: « Jamais je n'ai commencé cette sainte quarantaine avec une aussi forte résolution de répondre enfin tout à fait aux grâces que le bon Dieu ne cesse de m'accorder, et de tout faire, jusqu'aux plus petites choses, dans la plus grande perfection qu'il me sera possible ». (Vie de Victorine de Galard-Terraube, 5e partie).

 

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24 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 

04

Vingt-cinquième jour

Titres qu'il se donne pour exprimer sa tendresse envers nous

 

Voix de Jésus

 

« L'amour M'a fait ton ami : ton ami véritable, qui donne tout, qui prodigue tout, qui ouvre tous Ses Trésors, qui supporte tout, qui sait tout pardonner au repentir; ami fidèle et constant, ami dans la prospérité, ami dans l'adversité, ami dans les tribulations, ami dans les infirmités, ami pendant la vie, ami à la mort. Ami au-dessus de tous les amis, Je t'ai aimé plus qu'aucun de tous tes amis ne pourrait t'aimer, plus que tu ne t'aimes, plus que tu ne peux t'aimer toi-même: Je t'ai aimé jusqu'à commander à tous les hommes de t'aimer sous peine de mériter Ma disgrâce; Je t'ai aimé jusqu'à te nourrir de Ma Chair et de Mon Sang, en attendant que dans le Ciel Je te fasse heureux de Mon bonheur, et que Je t'enivre d'un torrent de délices dans le sein de Ma Divinité. L'Amour M'a fait ton frère. Ton frère selon la nature: ne Me suis-je pas rendu en tout semblable à toi hormis le péché? Ton frère selon la grâce: n'es-tu pas devenu enfant de Dieu, par l'application des mérites infinis de Son Fils unique; et quand, après Ma Résurrection, Je disais: Je remonte vers Mon Père et votre Père ne t'avais-Je pas en vue aussi bien que Mes disciples? Ton frère par le droit que Je t'ai donné à Mon Héritage: car tu as été fait cohéritier de ton Sauveur, et ta fidélité à la Grâce peut te mettre en possession de la magnifique Gloire qu'Il a conquise par Ses travaux et par Ses souffrances. L'Amour M'a fait l'époux de ton âme. Vois par quel lien puissant Je l'ai unie à Moi: sur la Croix en donnant Mon Sang pour la racheter, dans l'Eucharistie en M'identifiant avec elle comme l'aliment s'identifie avec le corps qui s'en nourrit. Vois de quelle richesse Je l'ai ainsi dotée, de quels dons précieux Je l'ai couronnée: tous Mes Mérites, tous Mes biens sont devenus son partage; Je suis moi-même à elle tout entier; et Mon Cœur se plaît à lui faire entendre les noms si doux de ma colombe, ma bien-aimée ».

 

Réflexion

 

Jésus, mon ami; Jésus, mon frère; Jésus, mon époux! Quoi de plus touchant pour une âme qui sait aimer, comprendre et sentir! Ah! quel bonheur d'être élevé, du fond de la misère et de la corruption où je suis né, jusqu'à la dignité sublime qui m'est assurée par ces doux titres que le cœur de mon Dieu a daigné prendre pour m'attirer, pour me gagner tout à Lui, tout à Son Amour! Mais que j'ai mal soutenu jusqu'à présent la Gloire qui m'en revient! Que je me suis montré peu digne d'un tel Ami, peu digne d'un tel Frère, peu digne d'un tel Epoux! Oui, j'ai eu trop peu d'horreur pour tout ce qui pouvait ternir à ses yeux la pureté de mon âme; trop peu de zèle pour accroître, en travaillant à ma perfection, la beauté de cette épouse qu'il s'était choisie entre mille. O mon Dieu! puissé-je à l'avenir ne perdre jamais le sentiment de la dignité à laquelle Vous avez daigné m'élever, et correspondre, par toute ma conduite, à Votre immense Tendresse envers moi!

 

Pratique

 

1° Évitez avec soin les plus petits péchés volontaires : chacun affaiblit d'un degré l'amour qui vous unit à Jésus; chacun refroidit d'un degré son amour d'ami, de frère et d'époux envers votre âme. 2° Quand il vous échappe une faute, soyez fidèle à la réparer au plus tôt par un acte de la vertu contraire, ou par un pieux soupir vers le cœur de Jésus.

 

Sainte horreur d'une vierge chrétienne pour les moindres fautes

 

A quatorze ans, Anne-Félicité des Nétumières avait eu pour guide, dans les voies du salut, le célèbre M. Boursoul, curé de Rennes, saint prêtre, puissant dans les œuvres de son ministère. L'homme de Dieu s'était attaché à lui inspirer la plus grande horreur du péché, lui répétant souvent cette maxime: « Veillez continuellement sur vous-même, pour ne point offenser Dieu ». Ses paroles avaient porté leurs fruits: car, peu de jours avant que de mourir, dans cet instant où l'âme du juste ne craint plus rien du souffle contagieux de l'amour-propre, Félicité disait à une amie, en lui rappelant cette circonstance de sa jeunesse: « M. Boursoul m'avait si bien inspiré l'horreur du péché, que, si j'eusse vu l'enfer prêt à m'engloutir, et que, pour l'éviter, il eût fallu commettre volontairement la plus légère faute, je me serais précipitée dans cet abîme plutôt que d'y consentir. Non, non, quand ces sentiments sont une fois bien imprimés dans notre âme, ils ne s'effacent point, et, dès qu'on voit l'ombre d'une faute, on trouve une espèce d'impossibilité à la commettre ». Lorsqu'elle eut pris l'habit de religieuse, elle employait, pour se pénétrer d'une vive indignation contre ses manquements les plus légers, le souvenir continuel de la présence du Dieu trois fois saint, et s'appliquait à se retracer les traits les plus touchants de l'humanité du Sauveur. Tantôt elle l'envisageait comme le divin cultivateur arrachant de son âme ce qui n'était point parfait à ses yeux; tantôt comme un maître qui lui donnait de sublimes leçons; souvent comme un bon père qui corrige son enfant parce qu'il l'aime; d'autres fois, et le plus souvent, comme son bien aimé, son adorable époux. Un jour elle s'aperçut d'une faute que toute autre, peut-être, avec moins de délicatesse, aurait traitée de scrupule, et qui tenait plus à une sorte de méprise qu'à la volonté. Malgré ce témoignage consolant de sa conscience, la vivacité de ses regrets ne pouvait à ses yeux, expier son péché. Plusieurs fois elle s'en accusa, n'épargnant aucune pénitence capable de calmer la colère du ciel, qu'elle craignait d'avoir méritée. Mais comme elle ne sentait plus la même facilité à s'entretenir avec Dieu, l'idée qu'il s'était retiré d'elle la jetait dans l'accablement: elle se croyait la plus ingrate des créatures, et ne voyait plus, dans son divin époux, qu'un juge irrité, ce qui lui causait mille angoisses... Le Seigneur ne tarda pas à la récompenser de tant de zèle, en lui rendant la paix de l'innocence, la joie de l'amour divin et la confiance filiale en son divin cœur. On trouve des sentiments semblables, admirablement exprimés, dans l'extrait suivant d'une lettre à une de ses amies: « Au pied de votre Crucifix, lui disait-elle, réparez votre faute, par les plus tendres protestations: collez votre bouche sur les plaies de votre Sauveur, et dites-Lui: « O mon cher époux! je vous ai donc encore offensé! J'en suis pénétrée d'amertume; mon cœur a été surpris; il n'a point cessé de vous aimer; c'est lui qui vous supplie d'oublier mes torts; c'est de toute la force de ma volonté que je veux me faire violence jusqu'à la mort, plutôt que de consentir à vous déplaire jamais Vous exigez pour réparation ce que vous pourriez m'accorder pour récompense: que je vous répète l'assurance de mon amour, que je vous donne des preuves de ma confiance en venant me jeter dans vos bras... Que vous êtes bon!... Je voudrais passer les jours entiers à vous le dire! Ah! du moins, que tous les battements de mon cœur vous répètent que je vous aime; que j'ai le plus grand regret de vous avoir déplu, et que je voudrais faire connaître vos bontés à toutes les créatures, pour qu'elles pussent m'aider à vous marquer ma reconnaissance ». (Les Héroïnes chrétiennes, par l'abbé Carron).

 

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23 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 

04

Vingt-quatrième jour

Titres qu'il se donne pour exprimer sa charité envers nous

 

Voix de Jésus


« Après avoir considéré, ô mon fils, les prodiges d'Amour que Mon Divin Cœur M'a fait opérer pour toi: Mes douleurs et mes humiliations depuis le Jardin des Oliviers jusqu'au Calvaire; cet ineffable Mystère de l'Eucharistie qui est le Mémorial spirituel de Ma Charité, après avoir considéré cette Gloire admirable qui est le prix de Mon dévouement et dont Je réserve la participation éternelle à ta persévérance, écoute les titres touchants que Je Me suis donnés, et que Je veux ici rappeler à ton souvenir pour gagner de plus en plus ton cœur. C'est l'Amour qui M'a fait ton libérateur, ô mon fils ! Plein de compassion et de générosité, J'ai payé tes dettes à la Justice Divine; J'ai tout sacrifié pour te racheter. C'est pour ton Salut que Je Me suis imposé toutes les privations, que J'ai subi toutes les amertumes de Ma vie mortelle; pour ton Salut que J'ai livré Mon Corps aux souffrances, et que J'ai expiré sur le Bois de l'infamie. Ainsi, Je fus ta rançon, ta victime, et J'ai voulu l'être non-seulement une fois sur le Calvaire, mais encore tous les jours sur Mes Autels, dans tous les lieux et dans tous les temps, à toutes les heures du jour et de la nuit: le soleil ayant reçu l'ordre d'éclairer successivement toutes les parties de la terre, il n'y a point d'heure où Je ne sois offert quelque part en sacrifice. C'est Mon Amour qui, à la vue de l'état déplorable où t'avaient réduit la faute originelle et tes propres péchés, a ému Mon Cœur et lui a inspiré pour toi cette tendre sollicitude qu'éprouve un médecin dévoué pour celui qui est l'objet de ses soins et de sa plus vive affection. Je suis venu répandre l'huile et le vin sur tes blessures; J'ai pris sur moi tes langueurs; Je Me suis chargé de tes souffrances; pour te guérir J'ai été couvert de plaies et de meurtrissures. Mais J'avais aussi à te guérir de ton ignorance, suite funeste de la chute primitive: c'est pour cela que Je t'ai apporté du Ciel tes paroles de la vie éternelle, que Je t'ai éclairé de Mon admirable Lumière. Je suis venu pour t'enseigner la voie de la Vérité et de la justice; et afin de t'encourager à pratiquer fidèlement mes préceptes, moi-même Je t'ai donné l'exemple. C'est encore l'Amour qui M'a fait ton Pasteur et ton Guide. Je suis le Bon Pasteur, t'ai-Je dit dans Mon Évangile; Je connais Mes brebis, et Mes brebis Me connaissent; Je donne Ma vie pour elles. Je suis le Bon Pasteur: Je te cherche quand tu t'égares ; Je te rapporte au bercail quand tu t'en es éloigné, Je t'y nourris de Ma propre substance; Je Me plais à t'y prodiguer les plus doux témoignages de Ma Tendresse. Je te dis, dans l'effusion de Mon Cœur: Écoute-Moi, brebis chérie, toi pour qui J'ai le dévouement d'une mère: J'ai tout fait pour toi, et jusqu'à la fin Je te sauverai de tes ennemi; Je te porterai dans mes bras comme la mère presse son enfant sur son cœur; Je t'enivrerai de consolations. Une mère peut-elle oublier son enfant? peut-elle être sans pitié pour le fruit de ses entrailles? Quand même elle l'oublierait, Moi, Je ne t'oublierai jamais ».

 

Réflexion

 

J'étais par nature enfant de colère, conçu dans le péché, esclave du démon, condamné à la mort éternelle; et Jésus, plein d'amour, a daigné me délivrer, me racheter, moi, tout indigne, moi qui devais répondre si mal à Sa grande Miséricorde et à Son Amour infini. J'étais esclave de Satan, et il m'a fait enfant de Dieu: que ne dois-je pas faire pour conserver ce titre magnifique! Je méritais la damnation, et Il m'a donné droit à la gloire éternelle: pourrais-je m'exposer jamais volontairement à la perdre? J'étais aveugle, et Il m'a éclairé; j'étais sourd à la grâce, et Il m'a ouvert l'oreille du cœur; j'étais muet, incapable de dire le Nom du Père qui est dans les Cieux, et Il a délié ma langue pour la bénédiction et pour la louange; j'étais hors d'état de faire un pas dans la voie de la vertu, du vrai bonheur, et Il m'y a fait marcher avec assurance; j'étais faible contre la chair et le démon, et Il m'a fortifié pour le combat; j'étais couvert de la lèpre du péché, et Il m'a purifié; j'étais mort et Il m'a ressuscité, en me rendant la vie de l'âme: ô vie que je ne saurais assez estimer, sois-moi toujours précieuse au-dessus de tous les biens! Brebis égarée, j'étais déjà bien loin de mon Divin Pasteur, et je ne trouvais, hélas ! Que des pâturages maudits et des sources empoisonnées, quand Il est venu à moi pour me ramener au milieu de Ses brebis fidèles, qui se désaltèrent à la source de la véritable vie, et se nourrissent des aliments les plus substantiels. Mon Doux Jésus, pour tant de bontés, que Vous rendrai-je? Et qu'est-ce qui me coûtera désormais pour reconnaître tant de Charité !

 

Pratique

 

1° Gardez-vous de penser que, parce que votre Dieu s'est fait votre rançon, votre victime, vous n'avez rien à faire vous-même: Saint Paul vous dit que les membres de ce divin chef doivent accomplir en eux-mêmes sa passion. Mortifiez donc vos inclinations naturelles, réprimez surtout votre amour-propre, votre vivacité, votre vaine curiosité, votre trop grande délicatesse. 2° Au lieu d'écouter la nature qui pourrait vous porter à vous relâcher en quelque chose de vos saintes résolutions ou de vos pratiques pieuses, sachez la contrarier avec une sainte constance par gratitude et par amour envers votre libérateur, envers le céleste médecin de votre âme, envers votre bon pasteur.

 

Fidélité de la Duchesse d'Aiguillon à ses pratiques de piété

 

Monsieur du Ferrier, de la communauté des Prêtres de la paroisse Saint Sulpice, rend, dans ses Mémoires, le plus honorable témoignage aux vertus, et particulièrement à la haute piété de Mme la duchesse d'Aiguillon. Il en cite un trait des plus édifiants, bien capable d'exciter le zèle et la ferveur des âmes qui veulent s'adonner au service de notre divin Maître: « J'aurais une grande matière, dit-il, si je voulais parler des vertus et des libéralités de Madame la Duchesse d'Aiguillon. Je puis dire que sa générosité et sa charité allaient au delà de tout ce qu'on saurait penser: jamais elle ne refusa aucune des bonnes œuvres que nous lui proposâmes. Je me contenterai de rapporter d'elle, ici, une seule action qui fera juger du fond de sa piété. Une nuit, j'allai dans l'église de Saint Sulpice, après avoir pris mon repas, à onze heures environ, comme c'était mon ordinaire; j'étais devant le Saint-Sacrement, et j'entendis qu'on ouvrait la porte de l'église; je ne m'en mis pas en peine, sachant que, dans cette paroisse, on est souvent obligé d'administrer les sacrements aux malades pendant la nuit. Un peu après, quelqu'un vint se mettre à genoux derrière moi fort doucement. Lorsque j'eus achevé mes prières, je me levai, et je reconnus Madame d'Aiguillon. Je lui témoignai mon étonnement de la voir là, à une heure après minuit, et lui en demandai la raison. Elle me dit qu'après avoir été toute la journée dans les affaires, elle n'avait pas pu trouver de temps pour faire son oraison, et que, revenant du Palais-Royal (où était alors la cour), et voulant remplir ce pieux devoir, elle avait prié le sonneur de lui ouvrir l'église, où elle pensait pouvoir être plus recueillie que chez elle. J'honorai, au fond de mon âme, tant de piété, et la laissai continuer son oraison au pied du très Saint-Sacrement ». (Vie de Monsieur Olier, fondateur du séminaire de Saint Sulpice, t. I, p. 612, 613).

 

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22 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

04

Vingt-troisième jour

Glorification de son cœur sacré dans le Ciel

Voix de Jésus


« Tu as vu, mon fils, quelle est l'amabilité de Mon Cœur Adorable; tu as vu quel est Son Amour pour les hommes: viens, maintenant, suis-Moi jusqu'au sein de Mon Céleste Héritage, tu verras Sa Gloire. Depuis que J'ai vaincu la mort, et que Je me suis élevé triomphant dans les cieux; depuis que Mon Corps est revêtu, dans les splendeurs des Saints, de cette bienheureuse immortalité qui est la juste récompense de Mes travaux, de Mes souffrances, de Mon Sang répandu pour le Salut du monde, Mon Cœur est inondé d'une joie ineffable, couronné d'un éclat éblouissant. Ce Cœur s'était fait humble pour toi; pour toi ce Cœur avait été saturé d'opprobres; il avait été plongé pour toi dans un abîme d'amertume et de douleur; et maintenant il a le repos après la fatigue, la paix après les tribulations, la joie après la tristesse, le triomphe et la gloire après l'humiliation. De Sa Plaie sacrée qu'environne une éclatante lumière, coulent sans cesse sur les heureux habitants des tabernacles éternels des flots d'amour, de bonheur et de gloire inaltérables; ils viennent s'y unir comme à leur centre; ils Lui font hommage de leurs victoires et de leurs couronnes; ils vivent par ce Cœur, ils vivent pour ce Cœur, ils vivent dans ce Cœur, et ainsi se réalise cette ineffable unité que Je demandais au Père Céleste pour Mes élus, à la dernière Cène, quand Je lui disais: Faites qu'ils soient consommés en un avec nous. Ah ! Si tu pouvais un instant, un seul instant contempler cette merveille!.... Mais c'est encore pour toi le temps de l'exil, et dans cet exil ne peut luire le jour éternel de la cité permanente Adore donc, humblement éclairé par la Foi, ce secret du ciel, et attends en soupirant, appuyé sur l'espérance, que les ombres déclinent et que les collines éternelles s'abaissent. Oui, adore, ô mon fils; espère, désire de voir et de posséder; et reçois avec consolation de Ma bouche cette douce assurance que, du haut de Sa Gloire immense, Mon Cœur pense à toi, Mon Cœur te chérit; et qu'Il ne saurait jamais t'oublier, jamais te délaisser, un seul moment comme un malheureux orphelin ».

 

Réflexion

 

Cette gloire, cette félicité, cette union parfaite avec le Cœur de Jésus, cette consommation qui doit me rendre, en quelque sorte, participant de la nature divine, que n'est-elle l'objet continuel de mes efforts pour la mériter, de mes soupirs pour hâter l'heureux moment qui, brisant les liens de ma mortalité, me fera entrer dans la véritable vie: car ce n'est pas une vie que celle qui peut finir demain, et dont les heures fugitives sont flétries par l'ennui, le dégoût ou la douleur. Oh! qui me donnera d'avoir sans cesse à l'esprit et au cœur la pensée et le désir de ce qui est promis à mon amour et à ma persévérance qui me donnera de concentrer, dès à présent, tout mon être dans le Cœur de Jésus, pour qu'il l'élève au-dessus de ce qui passe, et qu'il m'attache invariablement à ce trésor que la rouille ne dévore point et que le voleur ne saurait ravir ! Amour! Amour Divin ! Ciel ! Beau ciel ! Soyez tout pour moi dans cette triste vie; soyez à jamais ma portion et mon héritage dans l'éternité!

 

Pratique

 

1° Rendez sans cesse honneur et gloire au cœur adorable de Jésus; priez-le souvent de se faire lui-même connaître et aimer des hommes : vous vous attirerez ainsi une récompense éternelle. 2° Regardez-vous sur la terre comme un voyageur sous la tente; dites souvent avec le Psalmiste: Ici mon âme n'est qu'une étrangère... Oh ! Quand arriverai-je au terme de mon exil? Quand verrai-je la face du Seigneur ?

 

Désirs ardents d'un vénérable religieux pour le Ciel

 

« Nous arrivâmes au monastère de Larissa, dit le père Géramb, dans son Pèlerinage à Jérusalem et au mont Sinaï. Nous trouvâmes à la porte un vieillard qui nous attendait. Des cheveux blancs comme la neige, une barbe non moins blanche qui descendait jusqu'au bas de la poitrine, lui donnaient l'air le plus vénérable. Son teint était blanc et rose, son sourire, celui d'un ange. Je l'eusse volontiers pris pour un de ces vieillards qui entourent le trône de l'Agneau, à qui il aurait été permis de venir un moment sur la terre. Il me dit en allemand: « Bon père et cher compatriote, soyez le bien-venu ». C'était le père Vital-Filkuka, né en 1757, à Jamnitz en Sloravie. Il y a quinze années que sa vertu, sa piété tendre, sensible, indulgente, fait l'édification de ce pays... Depuis mon arrivée, je ne me lasse pas d'admirer sa sainte activité. Combien sont pleines les journées du juste! Levé le premier, c'est lui qui sonne l'Angélus; quelques instants après il célèbre le saint sacrifice de la Messe; au sortir de l'église, il est entouré d'une foule de malades accourus de toutes parts pour recevoir de lui les divers genres de secours dont ils ont besoin. II n'en renvoie aucun; il écoute le récit de leurs misères, il les console, il panse avec une pieuse joie leurs plaies, même les plus dégoûtantes; il leur donne des conseils, des remèdes, du pain, des légumes, de l'argent, autant que le lui permet la pauvreté dans laquelle il vit. Dans le cours de la journée il travaille au jardin, veille à l'arrangement, à la propreté de l'église, de la sacristie, entre dans tous les détails du ménage, qu'il dirige avec ordre, économie, etc. Le changement d'occupation est la seule récréation qu'il goûte, et la nuit le surprend toujours en exercice. Il y a deux mois qu'il eut, dans la communauté, une cérémonie touchante. Après cinquante ans de sacerdoce, le bon père célébrait sa seconde messe; il était à l'autel, priant Dieu avec la ferveur d'un ange, et versant un torrent de larmes; tout le monde priait et pleurait avec lui. Il a fait faire le cercueil qui doit recevoir sa dépouille mortelle; il le visite fréquemment, et quand il le considère, c'est avec la même joie qu'un mondain regarderait son palais nouvellement bâti. S'il lui arrive de manifester quelque sentiment de peine, c'est de n'en être pas déjà entré en possession. « Voilà ma demeure », dit-il; et puis, avec la vive ardeur d'un saint: « Mon âme est a trop longtemps étrangère, ajoute-t-il; qui lui donnera des ailes, afin qu'elle puisse s'envoler au lieu de son repos ? » « Toutefois, malgré cette continuelle pensée de la mort, et au milieu de ces brûlants désirs de la vie bienheureuse, il montre, dans ses relations habituelles la gaîté la plus franche, la plus douce et la plus aimable ». (Lettre XLII).

 

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22 juin 2012

La Prière des deux Coeurs d'Amour

La Prière des deux Coeurs d'Amour

21 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 

04

Vingt-deuxième jour

Sa présence continuelle dans les saints tabernacles

 

Voix de Jésus


« Non-seulement J'ai voulu nourrir ton âme de Moi-même pour la fortifier, la consoler, l'aider à conquérir le Ciel; mais encore J'ai voulu résider constamment dans l'Eucharistie, pour y recevoir ta visite et t'y laisser puiser à souhait à la source des grâces, toutes les fois que ton amour et tes besoins t'amèneraient au pied de mon sanctuaire. Ah! c'est là une bien grande faveur que Je t'ai faite, ô mon fils! Un prince qui daignerait fixer sa demeure parmi quelques-uns de ses sujets ignorants, pauvres, accablés d'infortunes, pour les éclairer, pour soulager leur misère, adoucir leurs souffrances, et leur prodiguer son amitié, oh! tu n'aurais pas assez d'admiration pour cette généreuse bienfaisance, pour ce dévouement inouï, pour cette sublime tendresse Et Moi, Seigneur des Seigneurs, Roi des Rois, Dieu béni aux siècles des siècles, J'ai daigné Me choisir une habitation près de toi; Je Me suis fait comme une tente sur la terre pour être l'inséparable compagnon de ton exil, le consolateur de tes peines, le médecin de tes maux, le trésor de ton indigence; Je t'ouvre, à toute heure, un libre accès auprès de Ma redoutable Majesté que Je voile sous les plus humbles espèces; Je t'invite, Je t'appelle à Moi qui suis la source intarissable de la joie, de la consolation, du courage et de la force; je t'offre Mon Cœur si plein d'Amour, pénétré de la plus tendre compassion pour le joug pesant de la mortalité sous lequel Je vois ployer ta faiblesse. Mais ô cieux soyez dans l'étonnement, mon fils a dédaigné Mes Saints Tabernacles, comme si Je lui étais inutile; mon fils n'a que trop ressemblé aux mondains qui se fatiguent à courir après le mensonge et la vanité. Aux palais des rois la foule se presse pour obtenir quelque part des vains honneurs, des biens fragiles de ce monde. Ne trouve-t-on point accès auprès des rois, l'on va demander avec empresseraient à ceux qui ont une puissance quelconque sur la terre, de quoi satisfaire cette funeste convoitise qui dévore l'homme déchu, de quoi oublier, du moins quelques instants, les maux sous le poids desquels on gémit. Et Moi qui suis le souverain dispensateur des seuls vrais biens; Moi près de qui, ô mon fils! tu trouverais la force de porter courageusement toutes les croix de cette vie, et le plein rassasiement de tes légitimes désirs; Moi qui peux t'assurer au delà de la tombe une vie qui n'a plus de traverses, plus de larmes, une vie qui n'a plus de terme, une vie divine, tu Me négliges, tu Me délaisses! »

 

Réflexion

 

Si j'étais faible et chancelant, ne chercherais-je pas un appui? Si j'étais pauvre, au comble de la misère, négligerais-je un trésor?.... Si j'étais souffrant, en proie à des douleurs déchirantes, refuserais-je un soulagement, un remède efficace? Si j'étais affligé profondément, dévoré de chagrins cruels, ne voudrais-je pas un ami, un véritable ami, qui pût répandre dans mon cœur le baume d'une douce consolation? Homme de peu de foi, qu'ai-je donc fait jusqu'aujourd'hui! J'ai cru que Jésus, tout bon, tout-puissant, Jésus qui daigne se faire mon ami, mon ami le plus tendre et le plus fidèle, était près de moi dans l'auguste sacrement de l'autel; et je n'ai pas couru à lui chercher, la vraie force, la vraie richesse, la vraie santé, la vraie joie, comme si j'eusse aimé ma faiblesse, mon indigence et tous mes maux. Ah! l'amour, la reconnaissance et le respect devraient tellement m'attacher à ses pieds adorables, Qu'il fallût me faire une sorte de violence pour m'en éloigner : combien donc mon indifférence et ma lâcheté sont-elles plus coupables, quand mon intérêt seul devrait me faire vivement regretter tous les moments que je passe loin de ce Divin Sauveur.

 

Pratique

 

1° Visitez exactement chaque jour le cœur de Jésus dans son sacrement ; et allez à lui avec une sainte joie et une confiance sans bornes. 2° Quand vous serez obligé de vous priver de cet avantage si précieux, visitez du moins le divin Jésus en esprit, le prophète Daniel, éloigné de la Judée et captif à Babylone, ouvrait, trois fois le jour, la fenêtre de sa chambre, du côté de Jérusalem, et fléchissant pieusement les genoux, adressait sa prière au Dieu d'Israël, comme s'il eût été dans son temple.

 

Tendre dévotion de Saint Alphonse de Liguori pour Jésus résidant dans le Sacrement de l'Autel

 

La dévotion de saint Alphonse de Liguori envers le mystère de nos saints tabernacles, datait des premiers jours de sa jeunesse. Au milieu d'un monde dissipé, il savait dérober à ses études et à ses occupations quelques moments qu'il allait passer au pied des autels, trouvant mille fois plus de plaisir à verser son cœur dans le cœur du Jésus, à s'entretenir avec celui dont la conversation a tant de charmes, qu'à se reposer dans les magnifiques pavillons des pécheurs. Après qu'il eut été élevé au sacerdoce et qu'il eut fondé la congrégation du très-saint Rédempteur, son empressement à aller ainsi goûter combien le Seigneur est doux envers ceux qui l'aiment, devint encore plus grand et plus remarquable. Quand il était dans les maisons de son institut, ayant plus de facilité de satisfaire sa dévotion, il passait plusieurs heures du jour devant le saint Sacrement. Souvent même, la nuit, il se levait doucement, se rendait au chœur, pieds nus, de peur de troubler le sommeil de ses confrères, pour se jeter dans les bras de Jésus, et s'enivrer aux sources sacrées qui coulent dans le sanctuaire. Durant son épiscopat, on le voyait longtemps en adoration dans sa cathédrale ou dans toute autre église, et on allait s'édifier par le spectacle d'un saint, qui semblait converser visiblement avec Dieu. Démissionnaire de son siège et retiré à Saint-Michel, moins distrait par les affaires et par les relations avec le monde, il pouvait se livrer plus librement à sa piété et à sa ferveur. Aussi, employait-il plus de huit heures par jour en longues et fréquentes visites à Jésus Christ. Parfois il se trouvait rempli de si vives émotions, sa prière devenait si fervente, son âme était si ravie dans la contemplation de l'amour d'un Dieu caché dans la sainte Eucharistie, qu'il se levait soudainement, tendait les bras vers le tabernacle comme pour demander à Jésus de pouvoir le presser contre son cœur, afin de le dédommager du délaissement et de l'indifférence des hommes. Lorsque ses infirmités ne lui permirent plus de se rendre au chœur, ce fut pour lui une cruelle privation. Pour le consoler, son directeur lui disait qu'il avait une chapelle et un autel dans ses appartements. « Mais Jésus-Christ n'y est pas », lui répondait Alphonse, les larmes aux yeux. Aussi, dans sa dernière maladie, lorsque le prêtre s'approcha pour lui donner le Saint Viatique, l'entendit-on prononcer, avec un pieux élan, ces mots : « Venez, venez, mon bien-aimé Jésus! » Fortifié par ce pain céleste, il resta longtemps dans une profonde contemplation, et par les soupirs ardents qui s'exhalaient de son cœur, on pouvait comprendre tout ce qu'il éprouvait de reconnaissance et de tendre amour pour son divin maître. (Vie de Saint Alphonse de Liguori, par M. l'abbé Verdier).

 

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20 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 04

Vingt-et-unième jour

Son amour ineffable dans 1'institution de la Sainte Eucharistie

Voix de Jésus

 

« Le plus grand témoignage d'amour qu'un ami puisse donner à son ami, c'est de mourir à sa place, disais-Je à Mes disciples, la veille de Ma mort. Oui, c'est bien là tout ce qu'un homme peut faire en faveur d'un autre homme. Mais pour ton Dieu, ô mon fils, ce n'était point assez: Son Cœur, dans les trésors incompréhensibles de Sa Charité, a su trouver un témoignage d'amour encore plus touchant, plus capable de ravir et d'embraser ton cœur. J'ai voulu, oui J'ai voulu que tu pusses contracter avec Moi l'union la plus intime en Me recevant substantiellement au-dedans de toi-même. Mais comment M'unir de la sorte avec toi, chétif pécheur, si indigne de Mes regards ?... Je Me suis abaissé, je Me suis anéanti jusqu'à Me faire ta nourriture, pour M'identifier, en quelque sorte, avec toi... Oh ! qu'il a fallu d'amour pour opérer cet ineffable mystère, où Je semble m'oublier Moi-même, pour ne Me souvenir que du pauvre exilé racheté de Mon sang! S'il est vrai que je Me suis comme anéanti dans l'Incarnation, qu'ai-Je donc fait dans l'Eucharistie, où, caché sous le voile des espèces sacramentelles, Je ne conserve pas même les dehors de la nature humaine; où Je ne donne d'autre marque sensible de Ma présence que les douceurs d'Amour dont J'enivre les cœurs purs, qui viennent à Moi ayant faim et soif de la justice et ne vivant que de la vie de la foi; où Je supporte en silence les froideurs, les mépris, les outrages, les profanations les plus révoltantes, et cela depuis dix-huit siècles; où, pour donner à mes vrais amis, à mes fidèles, la consolation de s'approcher de Moi sans frayeur et avec une confiance filiale, Mon Amour M'a fait voiler tout l'éclat de Ma gloire, quoique les pécheurs dussent profiter de cet anéantissement de Ma Divine Majesté pour s'asseoir audacieusement à la Table Sainte, et M'y recevoir dans un cœur souillé Prodige ineffable, ô mon fils! Mais Je voulais te donner un témoignage incomparable de Mon Amour, que pouvais-je employer de plus analogue à ta nature que la forme d'un banquet, ce symbole expressif d'union et d'affection intimes, si universellement usité parmi les hommes? Et ce banquet, pour qu'il fût digne de Mon Amour infini, ne devais-Je pas en faire une merveille infiniment supérieure à toutes leurs pensées, à tous leurs désirs? C'est ce que J'ai fait, ô mon fils, en y devenant Moi-même ton breuvage et ta nourriture ».

 

Réflexion

 

Quel déplorable contraste entre le Cœur de Jésus et le mien, entre Son Amour si ardent, si généreux, porté, en quelque sorte, jusqu'à l'excès, et mon amour si faible, si languissant, si inconstant, mon amour si lâche pour les combats et pour les sacrifices, mon amour si peu occupé de ce qui devrait faire le charme de ma vie, absorber toutes mes facultés, tout mon être ! Il est donc vrai, Jésus qui est plein d'attraits puissants, irrésistibles aux yeux de la Foi, a fait, pour conquérir tout mon amour, le plus-étonnant prodige qu'il pût tirer des trésors de Sa Charité infinie; et je puis m'y montrer si peu sensible! Est-ce donc envers Dieu seul que je n'ai point de cœur? O Dieu ! Dieu souverainement et seul aimable, Dieu qui m'avez tant aimé, Vous qui commandez à la nature entière, qui commandez au néant même, ah! de grâce, dites une parole et je serai guéri; et je contemplerai avec attendrissement le chef-d'œuvre de Votre Amour; et Vous serez désormais ma pensée, mon désir, ma joie, aux jours surtout où j'aurai le bonheur de participer à la Divine Eucharistie.

 

Pratique

 

1° Faites vos délices de la sainte communion, qui est pour le vrai fidèle comme un avant-goût du ciel; mais, surtout, efforcez-vous d'apporter à ce sacrement adorable la pureté la plus scrupuleuse, l'humilité la plus profonde et l'amour le plus ardent. 2° Faites tous vos efforts pour vous tenir, la veille, le jour et le lendemain de vos communions, dans un pieux recueillement; ranimez alors en vous les sentiments que vous dûtes éprouver la veille, le jour et le lendemain de votre première communion.

 

Foi admirable d'une jeune Anglaise envers la Sainte Eucharistie

 

Mademoiselle Marie-Anne Fitch était née à Londres, d'une famille protestante qui était fort recommandable par ses vertus morales, quoique engagée dans les sentiers de l'erreur. Ses parents, malgré les préjugés de l'hérésie, avaient confié son éducation à une dame française catholique. La jeune Marie manifesta de bonne heure des désirs de conversion, qu'elle ne put effectuer que beaucoup plus tard, et se montra, longtemps d'avance, digne d'embrasser la vérité par les sentiments de piété les plus édifiants. Voici un trait qui montre le haut prix qu'elle attachait au bonheur qu'a une âme fidèle de recevoir la sainte communion. Elle avait entendu dire que les catholiques considéraient comme un jour de fête celui de leur baptême, et en célébraient l'anniversaire en s'approchant des sacrements. « C'est aujourd'hui l'anniversaire de votre baptême, dit-elle un jour à son institutrice; vous avez sûrement été à confesse ». Celle-ci gardant le silence, son élève la supplia de lui donner une réponse et en reçut une affirmative. « Mais, ajouta-t-elle, avez-vous reçu l'absolution? » La dame, tout en lui reprochant sa curiosité, satisfit encore à ses instances. Alors la jeune questionneuse reprit: « Ma bonne amie, je n'ai plus qu'une seule chose à vous demander: Je vous conjure de me dire si vous avez communié ». Sa maîtresse eut la complaisance de lui répondre: « Oui, j'ai eu ce bonheur ». « Ah ! lui dit aussitôt son élève, vous n'avez pas eu encore le temps d'offenser le Seigneur; il est encore tout en vous; laissez-moi, je vous en conjure, me placer sur vos genoux: je n'ai jamais goûté le bonheur d'être si près de mon Jésus, et j'ai tant de choses à lui dire ! » Elle resta un quart d'heure collée sur le cœur de cette dame, et ne quitta cette situation que pour obéir à sa mère qui, ne se doutant pas même de cet intéressant dialogue, craignait que sa fille ne la fatiguât. On ne saurait exprimer l'allégresse que la jeune Marie témoignait ensuite d'avoir été si près de son divin Sauveur. Que dut-elle donc éprouver lorsque, plusieurs années après, convertie ainsi que ses parents, et devenue fervente religieuse, elle put satisfaire son ardente piété par la fréquente communion! Qu'on en juge par ces lignes qu'elle écrivait, du fond de sa retraite, à une de ses amies qui lui avait mandé qu'elle avait soin d'une chapelle où reposait le Saint des Saints: « Quelle douce occupation! Vous avez occasion de faire tant de visites au Saint-Sacrement! Quand vous allez préparer la chapelle, tous vos mouvements se rapportent au service de notre divin Jésus. Vous êtes cette heureuse servante du Seigneur, qui approche le plus près de sa personne sacrée cachée dans le sacrement de son amour. Dieu a voulu vous attirer plus fortement à lui et prendre une entière possession de votre cœur, puisqu'il vous a donné un emploi dans lequel vous ne sauriez faire, pour ainsi dire, un seul pas qui ne tende à l'honorer dans son auguste sanctuaire ». (Les Héroïnes chrétiennes, par l'abbé Carron, T. II).

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19 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 04

Vingtième jour

Sentiments que la vue du Crucifix doit inspirer au cœur du fidèle

 

Voix de Jésus

 

« Oh! que la seule vue d'un Crucifix devrait t'émouvoir, profondément t'émouvoir et enflammer ton cœur!.... Vois les enfants du siècle, Mon fils; vois comme les images de ceux qui les ont aimés leur sont chères! comme ils les conservent précieusement, comme ils les regardent avec plaisir, comme ils les baisent avec tendresse!.... Il y a eu des cœurs si sensibles aux services qu'ils avaient reçus, qu'après la mort de leurs bienfaiteurs, la source de leurs larmes était intarissable, et qu'après même de longs jours écoulés, ils les pleuraient encore comme au premier jour de leur deuil. Hélas! tel n'est pas ton cœur, ô Mon fils: le Mien a consommé pour toi le plus héroïque des sacrifices, et il l'a fait pour un ingrat; et il l'a fait sans autre intérêt que celui de cet ingrat; et il l'a fait avec des circonstances si douloureuses, si déchirantes, si capables de briser de compassion des cœurs d'airain ! Eh bien! Ce sacrifice a-t-il été compris? cet Amour est-il apprécié? Si Je ne t'avais pas témoigné cet Amour ineffable, si Je n'avais pas montré envers toi cet incomparable générosité, aurais-tu été à Mon égard moins reconnaissant, plus froid que tu ne l'as été ? M'aurais-tu oublié plus que tu ne l'as fait? tes offenses envers Moi auraient elles été plus nombreuses? aurais-tu moins pratiqué les vertus dont Je t'ai donné l'exemple? aurais-tu mis moins de soin à éviter ce qui blesse les regards si purs de ton Jésus? Oh! qu'il en eût été bien autrement, si tu avais su te pénétrer de tout ce que devait te rappeler l'image de l'autel sanglant où s'accomplit Mon Sacrifice! Oui, si tu avais regardé le Crucifix avec esprit de Foi, Mes pieds et Mes mains transpercés par des clous, Mon Côté ouvert par une lance, tu n'aurais pu qu'être saisi d'une pieuse émotion; tu te serais lié à Moi de plus en plus par un amour sincère, généreux; et Mon Cœur alors aurait joui de ton cœur Non que J'aie aucun besoin de ton amour, ni que tes dons ou tes refus puissent rien changer à Ma félicité inaltérable, parfaite; mais Je t'aime, et Je voudrais, pour, ton bonheur, que tu fusses tout à Moi. Que de fois, cependant, tu as permis à l'Ange des ténèbres, à Mon vil ennemi, de prévaloir dans ton cœur sur Mon Amour; et encore aujourd'hui que de fois il te demande et tu lui cèdes, Je te demande et tu résistes! Est-ce donc qu'il veut, comme Moi, ton bonheur? Est-ce qu'il a quelque grande récompense à te donner? est-ce qu'il t'aime? est-ce qu'il est aimable? est-ce qu'il est mort pour toi sur une Croix ? »

 

Réflexion

 

Oui, l'image de Jésus crucifié aurait dû m'animer toujours des plus vifs sentiments de reconnaissance et de fidélité. Quel est l'attrait du péché qui n'eût dû céder devant ce signe auguste de dévouement et d'amour? Quelle est la passion que n'eût dû amortir cette pensée: Mon Dieu est mort pour m'arracher à l'esclavage de ce mauvais penchant Mais, d'autre part, quel est le. sacrifice, quelque pénible qu'il soit, qui ne s'adoucisse à la vue de la croix, mémorial sacré de l'immolation sanglante à laquelle un Dieu s'est dévoué si généreusement pour mon bonheur ? Quoi ! mon Sauveur a daigné subir pour moi les douleurs de la flagellation, du couronnement d'épines, du crucifiement, et je refuserais de lui immoler les goûts et les commodités de la nature! Mon Dieu, ne Suivant que l'élan de son amour, a épuisé pour moi les amertumes les plus cruelles, les souffrances les plus vives, les angoisses les plus accablantes, et je refuserais de suivre la voix de sa grâce et d'accomplir ce qu'il demande de moi! O Crucifix! puissent mes yeux ne plus te quitter, et je marcherai à grands pas dans la voie de la piété la plus pure, la plus ardente, la plus généreuse.

 

Pratique

 

1° Faites toujours, avec une grande dévotion, le signe de la croix; baisez pieusement le crucifix, surtout dans vos heures de tentation, de tristesse ou de souffrance. 2° Toutes les fois que vous apercevrez quelque part l'image sainte de la croix, donnez quelque marque de respect à ce monument auguste de l'amour d'un Dieu pour les hommes; mais ayez soin de l'accompagner "d'un vif sentiment d'amour pour le cœur de Jésus, votre adorable victime.

 

Courage inspiré par la vue de la croix à un ouvrier

 

« Il y a, dans un de nos départements, un tisserand sur lequel il semble que le main de Dieu se soit appesantie. Pauvre, malade, abandonné, il éprouve les douleurs les plus aiguës et les privations les plus pénibles : son épouse, il est vrai, lui parait toujours tendrement attachée; mais les accès d'une mélancolie noire dérangent souvent la raison de cette femme; loin qu'elle adoucisse alors à son mari les misères de la vie, elle ne contribue que trop à les lui rendre plus amères. Au milieu des besoins les plus pressants et des infirmités les plus accablantes, cet homme montre une présence et une force d'esprit tout à fait admirables : rien ne lui fait perdre patience, rien n'abat son courage; il en a tant qu'il ne cesse d'exercer son métier. Que faites-vous, lui dit un jour un de ses voisins? Vous n'avez qu'un souffle de vie; à peine pouvez-vous vous soutenir, et cependant vous travaillez encore? Hélas! de quelle ressource peut être votre travail? Laissez-là ce métier, reposez-vous; et s'il vous reste encore quelque force, allez plutôt essayer si l'exposition de vos peines, faite en secret à quelque riche charitable, ne pourra pas vous procurer ce que vous attendez vainement de votre obstination au travail. Je n'en ferai rien, dit le malade, j'ai découvert un trésor; et tant que j'en jouirai, si je ne suis pas à mon aise autant que votre amitié vous le fait souhaiter, au moins mes peines ne seront-elles pas, à beaucoup près, si grandes que vous l'imaginez. Regardez, mon cher voisin, l'image du Fils de Dieu crucifié, collée contre cette muraille; voilà où est mon trésor; voilà où est mon cœur. La mort ne m'épouvantera pas tant que cette représentation vivifiante fera sur moi l'impression que je sens; je ne manquerai ni de confiance, ni d'espérance, ni de courage, ni même de joie, tant que j'irai les puiser dans les plaies de mon Sauveur. La douleur ébranle quelquefois mes résolutions, mais elle ne les ruine pas : quand je manque de tout, quand je suis abandonné, je considère que j'ai quelques traits de ressemblance avec le Christ expirant; quand le mal augmente, j'ai recours à l'image de la croix, et il en sort une vertu qui me le rend supportable. Qu'il est glorieux à un homme de ma condition, à un homme qui ne peut être regardé que comme un vil rebut du monde, d'avoir le Roi des rois pour consolateur et pour modèle! » (Extrait d'un manuscrit de M. Delauro-Dubez, conseiller à la cour royale de Montpellier, auteur de l'Athée redevenu chrétien).

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18 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 04

Dix-neuvième jour

Consommation de Son sacrifice

 

Voix de Jésus


« Mes disciples M'avaient abandonné: du Jardin des Oliviers jusqu'au tribunal de Pilate où fut prononcé Mon arrêt de mort, J'avais été seul, soutenant en paix le poids de l'ingratitude la plus noire, de l'injustice la plus révoltante, supportant, sans faire entendre la moindre plainte, les souffrances les plus vives, les opprobres les plus cruels. Oui, mon fils, quand on s'oubliait jusqu'à Me couvrir la Face de soufflets et de crachats; quand on jetait par mépris, sur Mes épaules déchirées, quelques lambeaux de pourpre; quand on plaçait dans Ma main droite un sceptre de roseau; quand on couronnait de Sang Mon front divin, en y enfonçant un diadème d'épines, Mon Cœur était calme: Il pensait à toi, Il t'aimait, et Mon Visage était toujours serein. Au moment même où J'eus la douleur d'entendre Pierre protester pour la troisième fois qu'il ne Me connaissait point, Mes yeux n'eurent pour lui que des regards de douceur et d'Amour, qui l'émurent d'attendrissement et de repentir. Cependant, sur la route du Calvaire, des cœurs compatissants donnèrent des larmes à l'Homme de douleurs; et de Mes lèvres tombèrent alors ces paroles où ton Jésus se montre à toi s'oubliant Lui-même, et voulant qu'on l'oublie pour pleurer les malheurs réservés au peuple déicide: « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur Moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants ». Et bientôt après, arrivé, au sommet du Golgotha, sur cet autel d'expiation où J'allais consommer Mon Sacrifice, Je Me laissai clouer sur le Bois de l'infamie; de Mes membres transpercés s'échappèrent des ruisseaux de Sang; et durant la torture lente de la Croix on continuait à M'accabler des dérisions les plus amères, des paroles les plus ignominieuses. J'étais en proie aux ardeurs d'une soif brûlante, et il ne fut offert à Mes lèvres desséchées que le fiel et le vinaigre. Et cependant Ma bouche ne prononça sur ce peuple, bourreau de son Sauveur, que ces paroles de Miséricorde: « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font ». Ainsi, Mon Cœur ne savait qu'aimer, et Je priais pour ceux qui se plaisaient à Me faire souffrir et mourir. Enfin, voulant montrer Ma force divine, même dans cette extrémité, voulant annoncer à la terre que Celui qui allait mourir sur la Croix était bien le Maître de la nature, qui se dévouait librement pour la réconciliation des hommes, Je poussai un grand cri, signe frappant d'une énergie, d'une puissance surhumaines, et, inclinant la tête, J'expirai. O mon fils, pourrais-tu jamais oublier ce prodigieux sacrifice consommé sur le Calvaire? Ah! que ce souvenir pénètre ton cœur, qu'il l'échauffe, qu'il l'embrase, qu'il l'anime des élans les plus vifs; qu'il en dirige tous les mouvements vers le Ciel; que ce cœur, enfin, soit sans réserve, et pour toujours à ce Dieu victime de son amour pour toi! »

 

Réflexion

 

Souffrir, expier, telle est la condition qui pèse sur l'humanité coupable depuis la chute du premier homme. Souffrir avec résignation et les yeux tournés vers Dieu, suivre ainsi Jésus qui daigne marcher à notre tête dans la voie de la douleur: c'est là le vrai, le seul remède. Il a voulu, ce divin Maître, se rendre en tout semblable à l'homme: lui qui n'avait aucune faute à expier, il est venu dans le monde, non pour y goûter des joies, mais pour y traverser une vie semée de privations et de souffrances, couronnée par une mort des plus cruelles. Ainsi, s'offre-t-il à moi tout ensemble comme une consolation, un encouragement et un modèle de soumission pleine d'amour à la volonté du Père céleste. Si donc je ne mens pas à mon titre glorieux de chrétien, de disciple de la Croix, je dois, dans toutes mes souffrances, adorer, bénir la justice de Dieu qui me frappe, et, en union avec Jésus, boire courageusement à son calice, quelle que soit la main qui me le présente.

 

Pratique

 

1° Quelques douleurs que vous avez à endurer, considérez et voyez s'il est une douleur pareille à celle de Jésus en croix2, de cet Homme-Dieu dont tout le crime fut de trop vous aimer. 2° Souvenez-vous qu'étant pécheurs, ce n'est qu'à travers les tribulations que nous pouvons entrer dans le royaume de Dieu. Consolez-vous, d'ailleurs, par la pensée que la voie des souffrances, où Jésus a marché le premier, est le vrai chemin du ciel, et qu'an moment de légère tribulation opère un poids éternel de gloire.

 

Visite du Père de Géramb au Saint Sépulcre

 

« J'avais recommandé aux drogmans du monastère de Saint-Sauveur, dit le P. Géramb (Pèlerinage à Jérusalem), d'avertir les Turcs gardiens du Saint Sépulcre, de se trouver, à cinq heures de l'après-midi, à l'entrée du temple, dans l'intérieur duquel je voulais passer la dernière nuit. J'étais à peine descendu de cheval que je m'y rendis. Les portes s'ouvrirent à mon approche, et se refermèrent aussitôt que j'en eus franchi le seuil. Le bruit des gonds de ces portes colossales, celui des clés, des verrous, dont tant de fois cependant mon oreille avait été frappée, sans que j'en éprouvasse d'émotion sensible, me causa une espèce de frisson. Une heure du matin venait de sonner. Les pères Franciscains réunis dans leur chapelle entonnaient le Benedictus Dominus Deus Israël, lorsque je me levai pour oindre le saint tombeau devant lequel j'étais resté longtemps prosterné. L'odeur du parfum se répandit au loin. De là je montai au Golgotha, où je répétai le même acte à l'endroit où la croix fut autrefois élevée. « J'ai ressenti pendant ma vie de profondes douleurs : j'ai fermé les yeux à un bon père, à une tendre mère, à une épouse chérie; j'ai perdu des enfants bien-aimés; j'ai été arrêté à deux cents lieues de la France, et traîné à travers toute l'Allemagne pour être enfermé au donjon de Vincennes, d'où je ne suis sorti que lors de l'entrée des alliés; j'ai éprouvé ce que le monde appelle de grandes infortunes; j'ai été calomnié, persécuté; j'ai fait des ingrats. Eh bien! prenant ici à témoin celui qui sonde les cœurs, et devant lequel je paraîtrai peut-être bientôt, je déclare que jamais douleur n'affecta plus vivement mon âme que celle qui s'en empara au moment où je m'arrachai pour jamais de l'église du Saint-Sépulcre. Tant que je vivrai, elle sera aussi présente à mon esprit que profondément gravée dans mon cœur; toujours son souvenir me fera tressaillir, parce que toujours, et plus qu'aucun autre souvenir, il me rappellera Jésus crucifié pour mon salut, pour le salut du genre humain, et à l'amour duquel nous devons répondre par le plus vif, le plus tendre, le plus absolu de tous les amours; ce Jésus auquel je dois l'ineffable bonheur de comprendre, de sentir cette grande vérité, que je voudrais pouvoir faire comprendre et sentir à tout l'univers entier : que Lui seul est tout, que tout ce qui n'est pas lui n'est rien, n'est que néant ». (Lettre XXXII.)

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17 juin 2012

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

Le Mois du Sacré Cœur de Jésus

 04

Dix-huitième jour

Ses souffrances et ses humiliations dans Jérusalem

Voix de Jésus


« Ton Dieu, mon fils, s'abandonnant à la merci des pécheurs, se livrant aux brutales mains des satellites de l'enfer, se laissant traîner comme le plus indigne des hommes, dans les rues de Jérusalem, et conduire successivement devant Anne, devant Caïphe, devant Pilate, puis devant Hérode, et encore devant Pilate ; bientôt, attaché à une colonne et soumis comme le plus vil esclave à une sanglante flagellation, qui le réduit à un état capable d'exciter la compassion des cœurs les plus insensibles; montré ensuite à une populace furieuse qui lui préfère un malfaiteur souillé de sang, et qui demande à grands cris sa mort, sa mort sur la croix; enfin, mené au plus honteux supplice entre deux voleurs: quel spectacle pour le chrétien qui se dit à lui-même : C'est pour moi que le Dieu de gloire et de majesté se laisse traiter de la sorte! Mais en même temps, quelle source admirable d'instructions touchantes, bien propres à détruire en toi tous les prétextes de la nature, et à exciter puissamment ta volonté! Dans toutes ces différentes scènes si affreusement ignominieuses, si horriblement cruelles, vois-tu le Dieu de la résignation et de la patience, le Dieu de l'humilité et de la douceur, cet agneau plein de mansuétude, qui n'a pas même ouvert la bouche pour se plaindre? Il est insulté, moqué, souffleté, couvert de crachats, et il se tait; il est honteusement châtié comme un vil criminel, et il se tait; il est traité comme un roi de théâtre et accablé de dérision, et il se tait; il est méprisé comme un fou par Hérode, et il se tait; un misérable assassin lui est comparé, préféré, et il se tait; la bouche impie de ceux qu'il a comblés de bienfaits fait entendre contre lui des vociférations de mort, et il se tait; par la plus coupable lâcheté, par l'injustice la plus criante il est condamné au gibet des scélérats, et il se tait encore Eh bien! en est-ce assez pour confondre tes impatiences, tes murmures, tes révoltes dans tout ce que ma Providence permet de contraire à ta délicatesse, à ton humeur, à ton orgueil? J'étais innocent, tu es coupable; j'étais le Saint des saints, tu es pécheur ; j'étais ton Créateur, tu n'es qu'un frêle ouvrage de mes mains, qui n'as su qu'ajouter à ton néant la triste réalité de fautes, hélas ! trop volontaires Contemple donc, ô mon fils, ton divin modèle, et sur ses traces prends enfin le courage de ton devoir ».

 

Réflexion

 

Si le tableau de la passion de Jésus m'était présenté pour la première fois dans l'histoire d'un étranger, d'un inconnu qui n'aurait pour exciter ma sensibilité que sa qualité d'homme innocent, ah! je m'attendrirais, je mouillerais ce tableau de mes larmes. Et si j'apprenais que cette victime d'une haine jalouse et atrocement injuste, a été ainsi saturée d'opprobres pour mes intérêts, combien son nom me deviendrait cher et sacré! comme il ferait battre mon cœur de la plus vive reconnaissance et de l'amour le plus tendre!.... Est-ce là ce que j'éprouve à l'égard de Jésus? Quoi! je puis refuser à mon Dieu ce dont je ne saurais me défendre à l'égard d'un homme! Ah! si mon cœur est froid et mon œil sec en face de ce Dieu brisé 1 par la souffrance à cause de moi, que du moins aujourd'hui je veuille marcher sur ses traces; que je suive les admirables exemples qu'il m'a donnés; que là tendent tous mes efforts: ce sera encore un bien faible retour envers celui qui m'a si prodigieusement aimé...

 

Pratique

 

1° Quand vous aurez l'occasion de souffrir quelque chose dans vos affections, ou dans votre honneur, ou dans votre amour-propre, ayez recours à ce souvenir : Mon Dieu en a souffert pour moi bien davantage. 2° Afin de sanctifier, et de vous rendre méritoires les rebuts, les mépris, les humiliations et les injustices dont vous pourrez être l'objet, unissez-les aux outrages et aux opprobres inouïs qui préludèrent à l'arrêt inique de la mort du divin Jésus; tâchez, à son exemple, de les supporter en silence.

 

Dispositions admirables de Monsieur Olier dans les humiliations

 

Une personne du peuple et d'un naturel extrêmement violent, abusant un jour de la douceur et de la charité dont M. Olier lui avait donné à elle-même les preuves les plus touchantes, l'outragea de paroles dans une grande assemblée et avec tant d'emportement, qu'il n'y eut personne qui n'en témoignât son indignation. M. Olier seul ne perdit rien du calme habituel de son âme, et ne se souvint des mépris qu'il venait de recevoir que pour rendre à cet homme toutes sortes de bons offices. Le premier, fut de s'employer peu dé temps après pour le délivrer des poursuites de la justice: il fit tant par ses sollicitations et ses instances, qu'il obtint enfin la liberté de celui qui s'était montré si peu digne de tant de zèle. A l'époque, où les ennemis du bien le poursuivaient par des vexations continuelles, pour l'obliger à se démettre de la cure dé Saint-Sulpice, et lui prodiguaient les mépris et les moqueries, il se trouva obligé de paraître à la cour d'un prince. Celui-ci prit plaisir à en faire un sujet de risée. M. Olier reçut cette humiliation avec les sentiments de la plus vive reconnaissance et en s'unissant, durant ce temps, aux dispositions intérieures du Sauveur moqué devant la cour d'Hérode. « Je n'eusse jamais désiré un si grand honneur, écrivait-il; je bénis et je loue Dieu, de tout mon cœur pour une telle grâce. Quant à la personne que vous savez, je ne pouvais pas lui avoir plus d'obligation: j'en porterai toujours la reconnaissance dans mon cœur, et je promets à Dieu que je prierai pour elle tous les jours de ma vie ». Dans une autre occasion, l'on avait chargé l'homme de Dieu de la calomnie la plus flétrissante. Une personne qui le connaissait à fond, lui dit de faire connaître la vérité, comme il le pouvait facilement: « Oh! non, répondit M. Olier, buvons le calice de Jésus-Christ tel qu'il lui « plaît de nous le donner; faisons un saint usage de la croix, et n'en descendons point jusqu'à ce que Jésus-Christ lui-même nous en détache ». Il demeura ainsi dans le silence, sans vouloir dire une seule parole pour sa justification. (Vie de M. Olier, t. I, pag. 563, 582).

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17 juin 2012

Nouveau blog

Capture Dessins et Icônes

Un nouveau blog pour mes dessins et mes icônes

 

Pour toutes les personnes qui suivent le site Images Saintes depuis un certain nombre d'années, et pour toutes les personnes qui ont acheté ou qui envisagent d'acheter un dessin, j'ai le plaisir de vous annoncer l'ouverture d'un blog exclusivement consacré aux dessins et icônes que je réalise occasionellement. Les dessins que vous avez pu apercevoir dans les archives, sur la catégorique Mes Dessins sont désormais consultables sur le site "Icônes et Dessins".

 

Voici l'adresse

http://dessinsfranck.canalblog.com

 

A très bientôt, et merci de votre fidélité,

Franck Monvoisin, laîc Franciscain

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