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21 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Vingt-deuxième jour

Du couronnement de la statue de Notre-Dame du Puy

 

C’est Mgr de Morlhon, de digne et sainte mémoire, qui conçut le premier le projet d'ajouter à la Cathédrale du Puy, un lustre qu'aucune autre Eglise de France ne pouvait réclamer avec des titres plus nombreux et plus authentiques. Nous voulons parler du couronnement de sa célèbre vierge noire !…

Quelle statue méritait mieux cet hommage ? N'est-ce pas de son sanctuaire angélique que le pape Léon IX disait déjà au onzième siècle : « Dans cette église du mont Anis ou du Velay, qui est appelée le Puy Sainte-Marie, la mère de Dieu est honorée, aimée et vénérée par tous les habitants de la France entière, d'un culte plus spécial, d'un amour plus fervent qu'en aucune autre Eglise élevée en son honneur... » Le pape Pie IX ne pouvait donc refuser à Notre-Dame du Puy un hommage qui n'était que la consécration de l'estime particulière dont elle avait toujours été l'objet de la part des Souverains Pontifes, ses prédécesseurs. L'honneur d'un couronnement solennel fut donc accordé par Pie IX à la vierge du mont Anis, et Mgr de Morlhon fut délégué pour cette sublime fonction.

La grande place du Breuil fut choisie pour être le théâtre de cette auguste cérémonie. À cet effet, une magnifique estrade de vingt mètres de face sur dix de profondeur, fut dressée avec un grand autel, surmonté d'un riche pavillon. De chaque côté de l'autel, des places furent ménagées pour la statue, les couronnes, les évêques et les principales autorités.

Dès la veille au soir, selon les prescriptions du programme, un clergé très nombreux se réunit à la Cathédrale devant l'autel de la Sainte Vierge, pour le chant solennel de l'Ave Maris Stella et des Litanies. Conformément au cérémonial, la sainte Image avait été placée sous un riche baldaquin dans le sanctuaire. Huit grosses torches brûlaient devant elle sur des chandeliers de bronze doré. A droite et à gauche, sur de riches coussins de velours brodé d'or étaient les couronnes. La sainteté du lieu pouvait seule contenir la foule des spectateurs qui se pressaient contre les grilles du choeur et contre la table de communion pour se rassasier de ce magnifique spectacle. Mais ce qui attirait surtout l'attention, après les éclatants diadèmes tout scintillants du feu. des pierreries et des diamants, c'était le brancard sur lequel était posée la statue et qui devait, le lendemain, servir à sa marche triomphale. L'oeil se perdait dans cette profusion de bijoux qui le ravissaient au premier aspect, par leur éblouissante richesse ; mais le goût exquis qui avait présidé à leur disposition, la légèreté, la grâce de ce monument de fleurs, d'or, d'émail, de perles et de diamants, faisaient admirer les pieuses et habiles mains qui l'avaient dressé, plus encore que toutes les magnificences qu'il étalait. Ce chef-d'oeuvre de grâce et de bon goût était l'ouvrage des religieuses de l'Hôtel-Dieu.

Le lendemain, dès la première aube, le gros bourdon de la Cathédrale, auquel répondaient tous les autres clochers, annonçait à la ville le jour béni qui commençait à luire. Mais il ne la réveillait pas. On avait été sur pied toute la nuit pour compléter les dispositions qui avaient occupé les jours précédents. Dès quatre heures, la Cathédrale était remplie d'une affluence qui ne cessa qu'au signal de la procession. C'était au point que, des communautés entières, des congrégations d'hommes et de femmes qui s'étaient proposé de recevoir la communion dans la Basilique, ne purent y pénétrer, pas plus qu'une foule de particuliers qui furent obligés d'aller dans d'autres églises satisfaire leur dévotion.

Cependant, comme par un coup de baguette magique, les rues de la ville s'étaient soudainement transformées en bosquets et en jardins, en fraîches et odorantes allées. Rien de plus gracieux, de plus pittoresque et de plus grandiose tout à la fois.

Depuis le rez-de-chaussée jusqu'aux dernières mansardes, et jusque sur le sommet des toits, les murs avaient disparu sous la verdure et les fleurs, ainsi que sous les oriflammes multicolores toutes couvertes de chiffres, de devises et d'inscriptions en l'honneur de Marie. A chaque pas c'étaient des effets nouveaux, des surprises ménagées avec un art infini !

La procession fut splendide, et la beauté du spectacle qu'elle présenta sur la place du Breuil dépasse véritablement toute imagination. Le temps, qui jusqu'alors avait été pluvieux et froid, devint ce jour-là d'une admirable sérénité. Un soleil pur et radieux éclairait la fête. De milliers de bannières et d'oriflammes, de guidons et de labarums, avec leur or, leur argent, leur soie, leur moire aux couleurs blanche, rouge, rose ou bleue, flottaient joyeusement au souffle de la brise. Les musiques et les chants, les tambours et les clairons, tantôt s'alternant, tantôt se confondant, étaient comme l'expression de toutes les ardeurs et de toutes les prières qui s'échappaient de cette multitude de coeurs dont se composait le cortège triomphal de Marie. Après que la procession se fut rangée avec ses spirales infinies dans l'immense place du Breuil, trop étroite ce jour-là pour contenir la foule, un roulement de tambours annonça le commencement de la messe pendant laquelle se firent entendre les harmonies des six corps de musique espacés çà et là dans les rangs de l'assistance. Après l'Evangile, le R. P. Nampon prononça un discours magnifique. Puis, la messe terminée, Mgr de Morlhon procéda au couronnement de la statue. Les évéques de Valence, de Mende et de Saint-Flour l'assistaient dans cet acte qui s'accomplit au milieu d'un calme solennel.

Et quand la sainte Vierge et le divin Enfant apparurent enfin sous les emblèmes, l'un de son éternelle royauté, l'autre de sa miséricordieuse puissance, les cloches sonnèrent soudain à toutes volées, les tambours battirent aux champs, les fanfares firent entendre leurs plus beaux airs de victoire. Tous les yeux étaient mouillés de larmes. Mais l'émotion augmenta encore quand on vit Monseigneur, la tête nue et agenouillé devant la Reine couronnée, lui faire la consécration de sa personne et de son diocèse.

La cérémonie était accomplie. Après une courte et admirable allocution de Monseigneur, la procession reprit le chemin de la Cathédrale. Chemin faisant, sur la place du Martouret, la Vierge noire reçut les hommages de la municipalité qui offrit à la statue couronnée un cierge monumental du poids de vingt-cinq livres. Après quoi les prélats, d'un commun accord et d'une commune voix, donnèrent leur bénédiction à la ville qui faisait ce triomphe à Marie.

Il était trois heures et demie lorsque la procession rentra dans l'église ; on était donc resté sur pied près de six heures. Mais personne ne se plaignait de la fatigue. Personne même n'y pensait.

Le soir clôtura dignement cette fête du couronnement de la Vierge. Jamais la ville du Puy n'avait été plus splendidement illuminée. Jamais ses rues, d'ordinaire si solitaires et si silencieuses après l'heure du couvre-feu, n'avaient été sillonnées par une foule aussi nombreuse, aussi digne d'attitude, et d'un maintien aussi recueilli et aussi décent. La nuit commençait à peine, qu'un feu d'artifice s'allumait comme par enchantement sur la plate-forme du mont Corneille. Sous un ciel d'une clémence et d'une pureté parfaites, les fusées s'élançaient triomphalement dans les airs pour retomber en pluie d'étoiles d'or, de pourpre et d'azur. Toutes les crêtes des hauteurs environnantes étaient embrasées de feux multicolores. La façade de la cathédrale était également en feu, et son vieux clocher, décoré de lanternes vénitiennes, se détachait dans la nuit comme un doigt lumineux mystérieusement levé vers le ciel. La ville, de son côté, était véritablement éclairée à jour. La lumière ruisselait de tous les balcons et de toutes les fenêtres. La plus humble mansarde, la plus pauvre demeure avait son lumignon. Dans un des quartiers les plus pauvres, un riche rentier avait eu la pieuse pensée de distribuer un nombre considérable de luminaires de tout genre, « afin, disait-il, qu'il n'y eut pas un seul habitant du Puy, si misérable fût-il, qui n'eût aussi sa part dans l'illumination ». Touchante et délicate attention inspirée par l'amour de Marie, et qu'il sied bien de rappeler ici pour l'édification des âges futurs.

Cependant les corps de musique, les choeurs de chant occupaient les postes qui leur avait été répartis, et ne contribuaient pas peu, par leurs joyeuses fanfares ou l'harmonie de leurs concerts, à entretenir et à augmenter l'entrain général. Les séminaristes s'étaient établis sur l'estrade du Breuil, et leur riche répertoire de motets et de cantiques attirait autour d'eux une foule énorme. Même empressement, malgré l'heure avancée de la nuit, autour des musiques d'Espaly, de la Chartreuse, de Monistrol et des pompiers qui s'étaient installés sur les boulevards et places publiques. La musique du Pensionnat des Frères, perchée sur la cime du mont Corneille, envoyait elle aussi à la ville de lointains échos d'harmonie interrompus par les explosions des fusées et des pièces d'artillerie.

Bref, il était plus de minuit, lorsque le besoin du repos força enfin à la retraite, et termina cette soirée, digne complément d'une sainte et immortelle journée.

 

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Prière

 

Vous avez été solennellement couronnée reine du Velay ; la royauté dix-huit fois séculaire que vous aviez exercée sur notre, pays, la sainte Eglise l'a confirmée par la couronne d'or qu'elle a déposée sur votre tète, aux acclamations du peuple Vellavien tout entier. Désormais, par un titre formel et authentique, vous êtes constituée la patronne et la souveraine de nos montagnes, et le Velay maintenant est devenu votre domaine spécial. C'est un droit de plus que nous avons acquis à votre sainte protection. Mais il est, ô Marie, une couronne bien plus précieuse à vos yeux que le riche diadème qui a été déposé au Puy sur votre front, le jour de votre joyeux couronnement : c'est cette couronne spirituelle d'Ave Maria, dont vous avez instamment réclamé l'hommage à Lourdes, lors des miraculeuses apparitions que vous y avez faites. Ah ! cette couronne mystique, nous vous l'offrirons désormais, chaque jour. Oui, tous les jours, par la pieuse récitation du chapelet, nous vous tresserons le diadème qui vous est agréable par-dessus tous les autres. Ce diadème, nous le composerons, par nos prières, de roses et de lis. Chaque Pater, dit par nous à vos pieds, sera comme un beau lys, chaque Ave Maria une belle rose que nous déposerons avec bonheur sur votre front. Puisse cet hommage vous plaire, ô Marie ! et puissions-nous, en retour, recevoir de votre main, après cette vie, la couronne de gloire réservée à tous vos fidèles serviteurs. Ainsi soit-il !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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20 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Vingt-et-unième jour

Comment la statue miraculeuse de Notre Dame du Puy fut brûlée pendant la Terreur. La nouvelle statue qui l'a remplacée

 

On était à cette phase de la grande Révolution française connue sous le nom de régime de la Terreur ! régime abominable, dont l'histoire est tout entière écrite avec du feu, des larmes et du sang !

Comme toutes les autres provinces de France, le Velay eut alors sa page lugubre et sanglante. Dans nos montagnes, non seulement beaucoup de prêtres, mais aussi de nombreux fidèles de tout âge, de tout sexe et de toute condition furent immolés en haine de la foi catholique.

Notre-Dame du Puy voulut, ce semble, s'associer en quelque sorte à la glorieuse troupe de ces martyrs dont elle est d'ailleurs la Reine : Regina martyrum ! Elle permit donc que sa statue, vénérée depuis si longtemps dans l'Eglise du Mont-Anis, fut traînée au bûcher par les mêmes bourreaux qui conduisaient à la mort les fidèles et les prêtres du Velay. Elle voulut être brûlée à la môme place où le sang des martyrs coulait presque sans interruption. Voici le récit authentique de ce crime à jamais lamentable :

Le 30 nivose, an II de la République (19 janvier 1794), la statue de Notre-Dame du Puy, après avoir été dépouillée de ses richesses par des misérables, fut arrachée du maître-autel de la Cathédrale et transférée, pour faire place à la déesse Raison, aux archives de la Cathédrale. Plus tard, les officiers municipaux prirent la détermination de la faire brûler. En conséquence, le 8 juin 1794, fête de la Pentecôte, sur les cinq ou six heures du soir, le représentant du peuple Guyardin, le maire, ses municipes et quelques membres du Directoire du département, assistés par des canonniers, des gendarmes et par un piquet de troupes de ligne, allèrent prendre la statue, la mirent sur la charrette du déboueur de la ville, un canonnier se permettant toute sorte d'horreurs contre elle. Quand on fut à l'Hôtel de Ville, des curieux, ou plus vraisemblablement des gens bien intentionnés, la firent porter dans une des salles de la mairie. Là, d'un coup de sabre, un canonnier lui ayant coupé le nez, elle fut reconnue pour être en bois de cèdre par M. Bertrand-Morel qui, pour la sauver sans doute, proposa de la porter au musée comme objet de curiosité. Malheureusement, sa proposition ne prévalut point. On traîna donc la Vierge à la place du Martouret et on la livra aux flammes avec un grand nombre de tableaux, de statues d'église et de papiers précieux, aux cris répétés de : « Vive la République ! » Quand la statue fut brûlée d'un côté, un soldat prenant une perche : « À présent que tu t'es rôtie d'un côté, dit cet impie, il faut que tu te brûles de l'autre ». Le feu ayant alors consumé les charnières d'un coffret qui se trouvait au bas de la statue, il en sortit un petit rouleau qu'on jugea être du parchemin, mais qui fut jeté au feu par les vandales.

Le même soir, le déboueur enleva les cendres de la statue, et les porta dans un champ situé sous la Roche-Arnaud, où, de peur qu'on ne les recueillit, elles furent dispersées aux quatre vents du ciel ! Crime abominable ! dont le récit fait aujourd'hui encore monter le rouge de la honte aux fronts des fidèles, et devant lequel les anges qui composent la cour de la sainte Vierge durent alors se voiler la lace en Paradis !…

Mais hâtons-nous de le dire pour l'honneur de notre ville, ce crime impie ne fut le fait que d'un petit nombre de misérables. Toute la population, si éminemment catholique de notre cité, fut véritablement consternée de ce sacrilège attentat. Du reste, les malheureux qui participèrent à ce sacrilège attentat moururent, paraît-il, d'une mort tragique ou misérable. Puissent la sainte Vierge et son divin Fils leur avoir fait miséricorde à tous !

Hélas ! la destruction à jamais déplorable de cette précieuse statue laissera à toutes les âmes religieuses, et môme aux amis de l'antiquité, un éternel regret. Mais une consolation reste à notre foi, et cette consolation paraîtra bien grande aux esprits sages et réfléchis. C'est que, si cette image était une des gloires de l'Eglise du Puy, elle n'était, ni l'unique, ni même la principale. La dévotion à Notre-Dame du Puy était attachée, en effet, au sanctuaire même du Mont-Anis, et non à cette précieuse statue, qui n'avait été apportée chez nous qu'au treizième siècle. La splendeur première et la renommée principale du pèlerinage de Notre-Dame du Puy viennent donc de cette Chambre angélique, que la tourmente révolutionnaire a heureusement respectée, et qui existait longtemps avant que la statue miraculeuse n'enrichit notre Cathédrale. Or, dans cette auguste Basilique, Marie reçoit encore, comme par le passé, et recevra toujours, espérons-le, les hommages et les supplications de son peuple bien aimé.

D'ailleurs, pour consoler notre foi et raviver notre dévotion, une reproduction a été faite, aussi exacte que possible, de la statue miraculeuse, détruite sous la Révolution, et cette copie fidèle de l'image si chère et vénérée a été placée à l'endroit même qu'occupait autrefois la statue donnée par saint Louis.

Il y a là, pour les âmes de foi, un adoucissement à leurs regrets, en même temps qu'un motif et une occasion de faire, par leur amour, amende honorable à Marie du crime commis au Puy envers elle il y a plus de cent ans.

Rapportons donc à la nouvelle statue les hommages et la vénération dont l'ancienne fut si longtemps l'objet de la part de nos aïeux ! Et rappelons-nous d'ailleurs que, quelle que, soit l'image qui nous représente les traits de la Mère de Dieu, nos prières et nos vœux n'en montent pas moins vers Marie, et que Marie ne les agrée et ne les exauce pas moins !

C'est, du reste, ce qu'on a très bien compris, non seulement au Puy et dans le Velay, mais aussi dans la France entière. Le concours des fidèles qui, depuis la Révolution, continuent d'affluer au Mont-Anis, en est la preuve. Comme au temps passé, la nouvelle statue a été portée plusieurs fois, en triomphe, dans les rues de notre ville ; notre siècle, issu de la Révolution, a revu les processions triomphales des siècles précédents. Comme autrefois, les populations sont accourues en foule sur le passage de la Vierge noire, et l'ont saluée de toute la vivacité de leur foi et de tout l'amour de leur coeur !

Énumérons rapidement ces marches triomphales dont la nouvelle statue de Marie a été de nos jours l'objet. La première fois que cette statue parcourut, processionnellement les rues de notre ville, ce fut à l'occasion du Jubilé de 1853. L'on n'estime pas à moins de 200,000, le nombre des pèlerins qui se rendirent au sanctuaire du Mont-Anis. C'est au milieu de cette magnifique escorte que la nouvelle image de Marie fit sa première apparition dans sa bonne ville du Puy, reprenant ainsi la suite interrompue des triomphes, qui, pendant cinq siècles, avaient été décernés à la statue dont elle était la copie fidèle.

Trois ans après, 8 juin 1856, eut lieu une cérémonie magnifique, qui fut, en quelque sorte, comme le sacre définitif de la nouvelle statue. Je veux parler du couronnement dont elle fut honorée, au nom du Souverain-Pontife. 60,000 pèlerins accoururent à cette fête. Trois prélats, les évêques de Valence, de Mende et de Saint-Flour, assistaient à la cérémonie.

Pour la seconde fois, la statue de la Vierge noire fut portée en triomphe dans les rues de la ville, et couronnée solennellement sur la place du Breuil par Mgr de Morlhon. Au retour de la procession, sur la place du Martouret où avait été brûlée la première Vierge noire, la nouvelle statue reçut l'hommage officiel de sa ville de prédilection. M. le Maire, assisté de ses adjoints et de son Conseil municipal, vint offrir à la sainte Vierge un cierge monumental du poids de vingt-cinq livres, portant sur une plaque de cuivre les armes de la ville avec cette inscription : Couronnement de Notre-Dame du Puy — 8 juin 1856. — Admirable et juste réparation des outrages qui avaient été faits à Marie, à] pareil jour, sur cette même place du Martouret, soixante-deux ans auparavant !

Huit ans plus tard, le Jubilé de 1864, fut, pour la statue de la Vierge noire, l'occasion d'un troisième triomphe. Plus de 100,000 pèlerins saluèrent, de leurs acclamations et de leurs vivats, l'image ressuscitée de Notre-Dame du Puy.

En 1870, une grande sécheresse désolait la contrée. Dans leur détresse, les habitants du Velay adressèrent à Mgr Le Breton, une supplique pour lui demander l'autorisation de porter processionnellement la Vierge noire. Monseigneur s'empressa d'accéder à une demande si pieuse et si légitime, et le la août, Marie fut portée en triomphe pour la quatrième fois.

On était alors au commencement de la guerre contre la Prusse. Chacun pressentait instinctivement de grands malheurs, et beaucoup de pauvres mères, qui avaient leurs enfants sous les drapeaux, suivaient, en priant et en pleurant l'image vénérée de la consolatrice des affligés.

En 1873, un grand souffle chrétien passa sur la France. De tous côtés se produisirent des pèlerinages nationaux aux principaux sanctuaires de notre Patrie. Dans ce réveil et cet élan de foi, le sanctuaire du Mont-Anis ne pouvait être oublié. C'est pourquoi, le 19 octobre, vit accourir au Puy une foule immense de pèlerins. Une magnifique procession eut lieu, dans laquelle la Vierge noire fut portée en triomphe pour la cinquième fois. Par une heureuse coïncidence, ce pèlerinage, véritablement national, s'ouvrit le jour même de la clôture du Concile provincial qui se tenait alors au Puy. Aussi tous les évêques de la Province, sous la présidence de leur illustre métropolitain Mgr de La Tour d'Auvergne, archevêque de Bourges, assistèrent-ils à la procession de notre Vierge noire, ce qui ne contribua pas peu à donner de l'éclat à cette cérémonie.

On le voit, la nouvelle statue de Notre-Dame du Puy n'est pas moins vénérable et vénérée que l'ancienne. Et rien ne manque plus maintenant à sa consécration et à sa gloire.

 

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Prière

 

Ô Marie, que nos âmes sont tristes de la perte irréparable de votre miraculeuse statue ! et combien nous déplorons le crime dont quelques malheureux, au siècle dernier, se rendirent coupables envers vous, en détruisant, par le feu, votre antique et vénérable image ! Nous vous faisons aujourd'hui, de tout notre coeur, amende honorable de ce sacrilège attentat, nous vous promettons de le réparer autant qu'il dépendra de nous, en entourant de notre vénération et de notre amour la nouvelle statue qui est la fidèle reproduction de votre ancienne image. Il reste encore d'elle, dans notre pays, un grand nombre de médailles, de gravures et d'effigies peintes ou sculptées : nous les entourerons également de notre respect, nous nous opposerons de tout notre pouvoir à leur profanation, et s'il en est qui nous appartiennent, nous leur donnerons une place d'honneur dans nos maisons. Nous saluerons aussi pieusement les vieilles statues de pierre ou de bois qui ornent encore les angles de quelques-unes de nos rues, nous rappelant que nos pères les avaient placées là afin d'être toujours sous le regard et la bénédiction de leur auguste protectrice.

Ô Marie, dès ce jour, nous vouons à toutes vos images un culte et une dévotion dont la ferveur ne se ralentira jamais ! Nous placerons votre portrait dans nos demeures à côté de celui de votre divin Fils. Nous porterons toujours aussi avec nous, outre votre scapulaire, une de vos médailles. Puissiez-vous avoir pour agréables ces honneurs et cet amour rendus à votre personne auguste.

Enfin, nous reproduirons surtout en nous l'image de vos vertus, nous nous attacherons de toutes nos forces à imiter votre pureté, votre humilité, votre obéissance, votre patience et votre charité ! Ô Marie, bénissez-nous ! Protégez-nous pendant tout le cours de cette misérable vie, et quand viendra l'heure de notre mort, faites-nous la grâce d'aller vous voir éternellement avec les anges en Paradis. Amen.

 

Salve Regina !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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19 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Vingtième jour

Des processions où l'on portait en triomphe la statue miraculeuse de la Vierge noire

 

À peine le pieux roi saint Louis eut-il déposé la statue de Marie sur l'autel de la Cathédrale du Puy, que la renommée de cette précieuse relique se répandit au loin. L'inauguration de cette célèbre statue fut fixée au 3 mai 1255, jour où l'Eglise célèbre la fête de l'Invention de la sainte Croix. En action de grâces de l'heureux retour du monarque, on décida que la Vierge noire serait portée, pour la première fois, en triomphe dans une procession solennelle. Or, il s'assembla à cette occasion une telle multitude de peuple, que par suite de l'encombrement qui se produisit, il y eut jusqu'à quatorze cents pèlerins étouffés dans la foule devant la porte des Farges !...

Depuis cette catastrophe, la statue de Marie ne fut portée, dans les rues, qu'à de rares intervalles et dans des occasions extraordinaires. Mais toujours sa sortie du temple attira un grand concours de pèlerins.

Plus d'un siècle s'était écoulé sans qu'on l'eût produite hors de son sanctuaire. Mais, en 1374, au milieu d'une disette affreuse, qui menaçait de s'étendre à l'année suivante, on eût recours, pour la seconde fois, à cette pratique de dévotion, et l'historien Odo de Gissey nous apprend que le temps changea presque aussitôt, et que les craintes ne tardèrent pas à se dissiper.

En 1404, la statue de la Vierge noire fut portée pour la troisième fois en procession. Les temps étaient bien durs à celte époque. On avait d'abord beaucoup à souffrir de l'intempérie des saisons. Puis l'Eglise était désolée par le grand schisme d'Occident. Enfin, la triste démence du roi Charles VI, les intrigues du duc d'Orléans, son frère, et de ses deux oncles les ducs de Berry et d'Anjou, ainsi que les coupables manoeuvres de la reine Isabeau de Bavière, réduisaient la France à la plus lamentable situation. Emu de tant de maux, l'évêque Elie de Lestrange ordonna de faire, avec la sainte Image, une procession qui détourna du Velay une partie des fléaux qui le menaçaient, et obtint à cette contrée privilégiée d'avoir, moins que toute autre, à souffrir des guerres sanglantes qui désolèrent alors la France.

La quatrième procession eut lieu en 1421. La France alors semblait toucher à sa ruine. La guerre civile s'était jointe à la guerre étrangère.

L'Anglais, soutenu par la faction des Bourguignons, avait envahi nos plus belles provinces. On appela en aide Notre-Dame du Puy. Le dimanche 14 septembre, la statue de la Vierge noire fut portée de nouveau en procession. Arrivée à la porte Saint-Robert, elle fut placée « regardant vers France » disent naïvement les chroniques, « et tout le dévot populaire plorait là à chaudes larmes devant ce dévot image, demandant affectueusement à la Vierge Marie qu'elle impétrât paix et concorde au royaume de France ». Tant de prières et de supplications obtinrent, enfin, leur effet. Jeanne d'Arc, envoyée du ciel, abattit l'orgueil de l'Angleterre ; par son aide, Charles VII fut sacré roi à Reims, et il ne resta bientôt plus aux Anglais, sur le continent, que la ville de Calais. Convaincu par l'exemple de son père, du pouvoir de Notre-Dame du Puy, Louis XI, dès les premiers temps de son règne, ordonna, le 10 juillet 1468, de faire, pour la cinquième fois, dans les rues de notre ville, une procession solennelle de la Vierge noire, afin d'obtenir le rétablissement de la concorde dans la famille royale. Ce que Marie se plut à accorder bientôt après.

Un an plus tard, 11 juillet 1469, sur les instances du même roi Louis XI, eut lieu au Puy une sixième procession de la sainte Vierge, à l'effet d'obtenir d'elle un héritier pour le roi de France qui s'affligeait depuis longtemps de n'en pas avoir. Cette procession eut lieu le jour de la Dédicace de la Cathédrale, avec une pompe extraordinaire. La procession obtint son effet. Douze mois après, 30 juin 1470, Charlotte de Savoie, reine de France, mit au monde un bel enfant qui fut plus tard Charles VIII.

L'an 1480, la statue de la Vierge noire fut portée pour la septième fois en procession, à l'occasion de la peste qui faisait alors de grands ravages dans le Velay et dans l'Auvergne. Quelque grand et redoutable que fut le fléau qui sévissait, il ne put arrêter la dévotion des fidèles, qui accompagnèrent en foule l'image de Marie ; et, grâce aux prières qui furent faites, par la protection de la toute puissante Mère de Dieu, le fléau disparut.

Vingt-trois ans après 1503, la peste fit de nouveaux ravages dans le Velay. La ville du Puy surtout avait été frappée. La plupart des citoyens et des magistrats étaient morts ou s'étaient enfuis. Le consul Jean Ayraud, aidé de quelques prêtres, réunit le peu d'habitants qui restaient. Ils allèrent ensemble chercher, dans son sanctuaire, la statue miraculeuse de Marie, la portèrent en procession pour la huitième fois, et Marie, en passant dans les rues de la ville, en chassa si bien la peste, que la cité tout entière fut instantanément délivrée de cette contagieuse infection.

Le 11 juillet 1512, une neuvième procession eut lieu à l'occasion des malheurs des temps. L'historien Médicis, qui y assistait, dit simplement dans ses chroniques : « Cette procession fut bien dévote ! Dieu l'ait prise en gré, et nous donne la grâce d'être toujours ses bons zélateurs ! »

Sept mois après, 2 février 1513, les temps se faisant de plus en plus mauvais et menaçant encore de devenir pires, on eut recours à une dixième procession de la Vierge noire. On invita, particulièrement à cette fête, les seigneurs de Montlaur, d'Apchier et de Polignac, ainsi que le baron de Saint-Vidal, et les sieurs de Lardeyrol et de Loudes, dont les ancêtres, en pareil cas, s'étaient toujours honorés de servir d'escorte à Notre-Dame. La procession fut « très belle, noble, sainte et dévote », disent les chroniques Aussi, par la grâce de Dieu et l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, il ne tarda pas à faire temps doux et tranquille.

La statue de Marie fut promenée pour la onzième fois, dans les rues de la ville, durant la captivité de François Ier, 1525. A cette époque, il n'était pas, dans le Velay, de quenouille qui ne filât pour la rançon du roi. Il n'était, de même, pas une âme qui ne priât pour sa délivrance, qui eût lieu bientôt après.

En 1575, le Velay était en proie au double fléau de la peste et de la guerre civile. L'évêque, Antoine de Senectère, espéra qu'une procession solennelle fléchirait le ciel. On porta donc en triomphe, pour la douzième fois, la statue miraculeuse de Marie. Deux chanoines portaient la Vierge. Les six consuls de la ville portaient le drap d'or qui surmontait le brancard, à leur côté se tenaient six hommes en chemise, la tête et les pieds nus, portant chacun une haute torche aux armes de la ville. Touchant spectacle, qui montre bien la foi et la piété de nos pères, et l'ardente confiance qu'ils avaient en la sainte Vierge.

En 1629, la peste se déclara de nouveau au Puy. Elle y fit de nombreuses victimes, surtout dans les mois de juillet et d'août, où il mourut plus de dix mille personnes. Mais le fléau ayant disparu au commencement de 1630, on célébra cette délivrance par une nouvelle procession, où l'on porta, pour la treizième fois en triomphe, la statue miraculeuse de la Vierge. Un grand et magnifique tableau que l'on voit encore appendu à l'un des murs latéraux de la Basilique, rappelle cette procession, et en montre toute l'ordonnance. On y lit au bas, en vers latins, l'inscription suivante, que nous traduisons : « O Vierge, recevez ce tableau, qui vous est consacré. Souvenez-vous du pays d'Anis. Éloignez de lui les fléaux et venez-lui toujours en aide dans ses malheurs. Ainsi soit-il ! »

Le Chapitre avait député seize de ses membres, pour porter successivement le brancard de la Vierge au-dessus duquel les six consuls soutenaient un dais de damas rouge, semé de fleurs de lys. Derrière la Vierge, marchait le doyen du Chapitre qui remplaçait l'Evêque alors absent, et qui donna la bénédiction en touchant pieusement la statue de sa main, qu'il étendit ensuite sur la foule agenouillée à ses pieds.

Dans les premières années du siècle suivant, la France fut cruellement éprouvée. Le trop célèbre hiver de 1709 vint ajouter ses horreurs aux maux de la longue guerre qu'amena la succession d'Espagne. Presque toutes les semences périrent sous les glaces. Il fallut généralement en confier de nouvelles à la terre. On s'effrayait, à bon droit, de l'avenir. Pour rassurer les esprits et attirer les bénédictions du Ciel, l'évêque du Puy, Claude de la Roche-Aymon, ordonna une procession générale, où la statue de la Vierge noire fut portée en triomphe pour la quatorzième fois.

Enfin, le 2 mai 1723, après que la grande peste qui désola Marseille et qui fit trembler tout le midi de la France, eut étendu ses ravages jusqu'aux portes de la ville du Puy, qu'elle respecta complètement, Mgr de Conflans, pour rendre grâce à Marie d'une protection si sensible, fit porter une quinzième fois, en procession, la statue miraculeuse de la sainte Vierge.

Ce fut là le dernier triomphe de notre Vierge noire. Depuis cette époque, la statue, donnée au Puy par saint Louis, ne sortit plus de la Basilique, que pour être brûlée ignominieusement sur la place publique du Martouret, le 8 juin 1794.

 

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Prière

 

Ô Marie, en jetant un si vif éclat sur la statue dont saint Louis enrichit votre sanctuaire du Mont-Anis, vous n'avez pas eu seulement pour but de glorifier cette antique et vénérable image, mais vous vous êtes proposé surtout de répandre parmi les fidèles une pieuse confiance et une tendre dévotion envers votre divin Fils et envers vous-même. Nous venons de voir, ô Marie, comment vous aimaient nos aïeux. Et bien, nous voulons, nous aussi, vous aimer dorénavant comme eux. Prenez donc notre coeur, nous vous le donnons ! Gardez-le ! Qu'il soit désormais à vous et que votre amour et celui de votre divin Fils y dominent et y règlent toutes les autres affections !

Jésus, Marie ! Vos deux noms, dès ce jour, resteront inséparablement unis dans notre âme. Votre nom, ô Jésus, y viendra en première ligne, et celui de votre Mère immédiatement après. Ces deux noms se feront mutuellement écho dans notre coeur ! Ils s'expliqueront et se compléteront l'un l'autre, Jésus nous faisant aimer Marie, et Marie nous faisant aimer Jésus !

O Jésus, ô Marie, conformément aux règles de la véritable affection, nous vous promettons désormais de penser plus souvent à vous qui ne nous oubliez jamais ! Oui, nous penserons à vos vertus et à vos exemples pour les imiter ; nous vous demanderons souvent : que feraient, que penseraient, que diraient en telle et telle circonstance Jésus et Marie ? et nous nous appliquerons ensuite à agir, à penser, à parler comme vous.

Jésus, Marie, accordez-nous la grâce de rester dorénavant parfaitement unis avec vous, non seulement de coeur et d'esprit, mais aussi de volonté. Partout et toujours, quoi qu'il arrive, dans les événements heureux ou malheureux, dans toutes nos actions et dans toutes nos démarches, faites que nous n'ayons plus d'autre volonté que la vôtre ! Que votre bon plaisir soit le trait-d'union qui nous relie et nous enchaîne constamment à vous ! Mais, en retour de de cette exacte conformité à votre sainte volonté, puissions-nous, ô Jésus, ô Marie, goûter sur cette terre les délices de la paix intérieure, et mériter enfin d'aller consommer un jour dans le ciel notre union commencée ici-bas avec vous ! Ainsi soit-il !

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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18 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Dix-neuvième jour

Histoire admirable de la statue miraculeuse de Notre Dame du Puy

 

Nous voici arrivés à un récit merveilleux où la légende est tellement mêlée à l'histoire, qu'il est extrêmement difficile de discerner bien exactement où finit l'une et où commence l'autre.

Un fait cependant nous paraît absolument certain : c'est qu'il y eut d'abord, au Puy, une statue primitive de Marie, antérieure de plusieurs siècles à la statue de la Vierge noire qui fut brûlée sous la Révolution. Nous en trouvons la preuve dans ce fait qu'en l'année 864, Raymond Ier, comte de Toulouse, fonda, à perpétuité, l'entretien d'une lampe devant l'image de Notre Dame du Puy. D'où provenait celle première statue ? Quelle main l'avait offerte ? Quelle en était l'origine ? L'histoire est muette sur ce point, et l'on en est réduit à de simples conjectures. Peut être cette image primitive de Marie fut-elle donnée au sanctuaire de Notre Dame par Dagobert Ier, Clovis II ou Charlemagne, trois monarques à qui certains historiens attribuent faussement la donation, à l'Eglise du Puy, de la statue miraculeuse connue sous le nom de Vierge noire. Peut-être aussi cette première statue, vénérée au Puy, est-elle celle que Saint Georges plaça à Ruessium dans le premier temple qu'il dédia à la sainte Vierge et que Saint Vosy dût apporter avec lui, lors du transfert du siège de l'évéché du Velay, de Saint Paulien à Anicium. Quoiqu'il en soit de ces diverses conjectures, il est bien établi que, jusqu'au milieu du treizième siècle, le sceau du Chapitre de Notre Dame portait en effigie l'image d'une statue primitive, toute différente de celle de la Vierge noire.

Au treizième siècle (1254), cette première statue fut remplacée par une seconde, devenue, depuis lors, extrêmement célèbre sous le nom de statue miraculeuse de la Vierge noire. D'où provenait cette deuxième statue ? Certains auteurs en attribuent le don à Louis VII dit le jeune, d'autres à Philippe-Auguste. Mais c'est à tort ! il est certain, en effet, que ce fut saint Louis qui l'apporta au Puy, lors de son retour d'Egypte, en 1254. Voici, d'ailleurs, ce que la légende et l'histoire nous apprennent à ce sujet :

Le prophète Jérémie, s'étant réfugié en Egypte, annonça aux idolâtres de ce pays qu'un jour viendrait où leurs idoles seraient renversées par le fils d'une mère Vierge. Et pour mieux perpétuer le souvenir de cette prédiction, il sculpta, dit-on, en bois de cèdre, l'image future de Jésus et de Marie, que les prêtres du pays placèrent dans le plus beau de leurs temples, où ils lui rendirent un culte particulier.

Cette mystérieuse statue sculptée par Jérémie, représentait l'Enfant-Dieu assis sur les genoux de la sainte Vierge. Au dire de graves historiens arabes, celte statue était en vénération dans les trois Arabies. Du temps de Mahomet on l'y vénérait encore. Ce faux prophète la fit enlever, et au treizième siècle, elle faisait partie du trésor du Soudan d'Egypte. Or, on sait qu'à cette époque, le roi saint Louis s'en alla en Egypte combattre pour la foi de Jésus-Christ (1251). Après avoir pris Damiette, il voulut s'emparer également du Caire. Malheureusement les eaux du Nil enveloppèrent ses troupes au moment le plus imprévu, et il fut fait prisonnier, avec ses deux frères, et tous les autres chefs de son armée. Conduit au Caire, il y demeura quelques mois. Pendant ce temps, il sut inspirer tant d'admiration à son vainqueur, que lorsque sa rançon fut réglée, celui-ci le pria de choisir dans son trésor l'objet qui lui serait le plus agréable, afin qu'il l'emportât en souvenir en lui. Saint Louis fixa son choix sur une statue en bois de cèdre, peinte et arrangée à la façon des momies d'Egypte ; et, bien que le Soudan attachât un grand prix à cette image, tant à cause de la vénération dont elle avait été autrefois entourée, que parce qu'elle avait été sculptée, disait-il, par le prophète Jérémie ; il consentit néanmoins, pour prouver son estime au roi de France, à s'en dessaisir en sa faveur.

« Prince ! Lui dit saint Louis en le remerciant, je vous donne ma parole de roi qu'en arrivant dans mon royaume, je placerai cette précieuse statue en un lieu où perpétuellement on la révérera ». En effet, dès son retour en France (1254), le saint roi se rendit au Puy, et fit hommage à Notre Dame de ladite Vierge noire.

Cette statue était en bois de cèdre, avons-nous dit, sa hauteur était de deux pieds trois pouces. Elle représentait la sainte Vierge, assise sur une espèce de tabouret, et tenant sur ses genoux l'Enfant-Jésus dans la posture d'un petit enfant qui cherche à s'asseoir sur le giron de sa mère. Cette double image était environnée, dans toutes ses parties, de bandelettes fortement serrées à la manière des momies d'Egypte. Ces voiles entouraient même les visages, les pieds et les mains, de telle sorte que les pieds ne laissaient apercevoir aucun vestige des doigts, qui se trouvaient, au contraire, très fortement caractérisés dans les mains, singulièrement remarquables par leur étendue et leur roideur. C'est sur cette enveloppe qu'on avait jeté une couche de blanc sur laquelle on avait peint, à la détrempe, non pas à la manière de nos Indiennes, mais avec des couleurs épaisses et solides, différents genres d'ornements. La draperie était grossièrement sculptée et sans plis ; l'habillement, sculpté lui aussi, se composait d'une robe jetée sur une tunique intérieure dont l'extrémité était ornée d'une broderie ; cette robe formait, sur la poitrine entièrement plate, une pointe encadrée dans une bordure rehaussée d'Arabesques et qui descendait des épaules jusqu'aux pieds. Les manches, peintes en rouges, ne dépassaient pas le coude, ou elles se terminaient en manchettes évasées sur l'une desquelles on distinguait des caractères mystérieux demeurés jusqu'ici inconnus. Le corsage jusqu'à la ceinture était peint d'un fond vert tirant sur le bleu, parsemé de petits ornements d'un blanc jaunâtre. Une large bande, en forme de galon, de couleur également jaune, courait du sein jusqu'aux pieds et tournai t encore autour de la robe comme une frange. Sur la tête, enserrée étroitement par des bandelettes qui ont toujours empêché de la contempler à découvert, était placée une couronne, travaillée à jour,dont la forme étrange se rapprochait assez de celle d'un casque, et dont deux portions mobiles se prolongeaient comme des espèces d'oreillettes et tombaient presque jusqu'aux épaules. Ce diadème, de cuivre doré, portait enchâssé dans ses contours, plusieurs camées antiques extrêmement curieux et dont quelques-uns ont excité l'admiration des connaisseurs. Les sujets qu'ils représentaient avaient trait à des scènes du paganisme. Ils étaient sans doute un sacrifice de l'erreur offert à la mère de l'éternelle vérité. La forme du visage présentait un ovale extrêmement allongé, où les règles du dessin n'avaient été nullement suivies. La face, dit Gissey, était longuette. Il aurait dû, reprend Faujas, qui l'avait considérée à loisir et de très près, il aurait dû plutôt l'appeler longissime. Le nez surtout était d'une longueur démesurée. La bouche, au contraire, était petite, le menton raccourci et rond, la partie osseuse supérieure de l'oeil fort saillant, et l'oeil, malgré cela, très petit.

Il y avait, néanmoins, dans cette image sacrée un heureux mélange de singularité et de noblesse, qui inspirait tout à la fois le respect et la confiance. Le visage de la sainte Vierge était d'un noir foncé, qui jouait le poli de l'ébène, aussi bien que celui de l'Enfant-Jésus, dont, par un contraste bizarre, les mains étaient blanches ainsi que celles de sa Mère. Le divin Enfant portait une robe faite en forme de tunique, dont la couleur était d'un rouge très foncé et que décoraient çà et là de petites croix grecques et argentées. Une ceinture dorée qui la rattachait, laissait retomber sur le devant ses deux extrémités, qui rendaient assez bien l'effet d'une riche dentelle.

Cette double image, peinte et sculptée comme nous venons de le décrire, était habituellement couverte de riches étoffes, comme à Rocamadour et à Lorette, en sorte que l'on n'apercevait que les deux têtes de Jésus et de Marie et l'extrémité de leurs pieds.

Telle était la statue mystérieuse qui, pendant cinq cent trente-neuf ans, attira de toutes les parties de l'Europe, tant de pèlerins au Mont Anis.

Pendant plus de cinq siècles, cette statue fut la sauvegarde et la richesse du Velay. Cette raison seule aurait dû, ce semble, la protéger contre toute profanation. Mais, hélas ! Jusqu'où ne va pas le vandalisme de l'impiété déchaînée. Arrachée de l'autel pour être jetée dans la charrette aux immondices, on vit un jour de 1794, une populace, stupide et forcenée, se ruer avec une joie de cannibales autour du bûcher qui consumait un objet si vénéré, et applaudir à la destruction de cette relique sacrée de la science et de la foi !… Mais n'anticipons pas sur les événements. Avant de raconter la haine idiote et brutale dont fut l'objet à la fin du siècle dernier, la statue miraculeuse de Notre-Dame du Puy, il nous faut énumérer les grands témoignages d'amour et de vénération qui lui furent rendus par nos aïeux pendant plus de cinq siècles. Ce sera le sujet du chapitre suivant.

 

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Prière

 

O Marie, lorsque autrefois, dans votre sanctuaire du Mont Anis, les pèlerins vénéraient votre ancienne statue de bois de cèdre, ils ne pouvaient, disent nos chroniques, détacher leurs regards de votre image miraculeuse, et leurs yeux ne se lassaient point de vous contempler. Ah ! C'est que pour eux, la mystérieuse parole que la sainte Ecriture applique à l'épouse des cantiques : « Nigra sum, sed formosa. Je suis noire, mais belle ». Cette parole s'appliquait parfaitement à vous. Oui, vous étiez noire par le bois de cèdre dont était faite votre statue, mais vous étiez belle aussi par les souvenirs que vous rappeliez : vous étiez, en effet, la statue prophétique dont Jérémie s'était servi pour répandre à l'avance, parmi les tribus égyptiennes, la connaissance du grand mystère de l'Incarnation. Grâce à cette image sculptée, de pauvres idolâtres vous avaient connue et vénérée six siècles avant votre naissance, et ils avaient salué en vous la glorieuse Vierge qui devait enfanter le divin Rédempteur. La vue de votre image rappelait tout cela à vos pieux pèlerins ; elle leur rappelait aussi le souvenir du plus saint de nos rois, et vous étiez tout à la fois un monument religieux et national. Mais ce qui faisait surtout votre beauté aux yeux des foules qui venaient s'agenouiller à vos pieds, c'est que vous étiez l'instrument dont Dieu se servait pour répandre à profusion la grâce et le miracle. O Notre Dame du Puy, qui dira toutes les guérisons et toutes les conversions que Dieu s'est plu à opérer par vous, dans le sanctuaire du Mont-Anis ! Hélas ! Votre statue miraculeuse a été anéantie dans un jour de crime et d'abomination... mais, ô Marie, votre bras est toujours aussi puissant que par le passé. Vous pouvez, si vous le voulez, renouveler dans notre pays les merveilles d'autrefois. Nous vous en prions, ô Notre Dame ! rendez-nous vos antiques faveurs ! Et, pour commencer, convertissez nos âmes pécheresses, détachez-les du mal, ouvrez nos yeux à la lumière de la vérité, donnez-nous une foi vive et ardente, faites pénétrer dans nos coeurs la douceur de votre amour, rendez-nous enfin, ô Marie, dignes de vos bienfaits !

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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17 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Dix-huitième jour

Notre Dame du Puy et l'Ordre de Saint-François d'Assise

 

L'Ordre de Saint-François a joué un rôle si considérable dans notre pèlerinage, que ce n'est pas trop d'un chapitre à part, pour raconter les rapports étroits des Franciscains avec Notre Dame du Puy.

Ce fut du vivant même de saint François, sous l'évêque du Puy, Etienne de Chalencon, que les Franciscains s'établirent au Puy (1223). Saint François, qui aimait tant la sainte Vierge, ne pouvait manquer d'établir, dans notre ville, quelques-uns de ses enfants. Leur couvent était situé avenue de Vals, derrière le musée actuel. Ce monastère prit dès son début un rapide essor. L'illustre thaumaturge, saint Antoine de Padoue, mort en 1231, y fut deux ans gardien, et y enseigna la théologie. Au XVIIIe siècle on montrait encore sa cellule.

A peine installés au Puy, les Franciscains y établirent un centre florissant d'apostolat. Du treizième au quinzième siècle surtout, leur monastère fut la vivante incarnation des idées religieuses dont notre ville était alors l'un des principaux foyers.

Les Franciscains avaient un intérêt de premier ordre à répandre au loin la renommée et la popularité de notre pèlerinage. Le Grand Pardon ou Jubilé de notre Eglise angélique associait, en effet, les deux dates les plus chères au coeur des enfants de saint François : Le Vendredi-Saint et l'Annonciation de la sainte Vierge, c'est-à-dire le commencement et la fin de la rédemption du monde. La passion dont saint François avait porté visiblement sur son corps les glorieux et douloureux stigmates, et qui lui avait fait préposer ses enfants à la garde périlleuse des Lieux saints, la Passion, on le sait, était la fête franciscaine par excellence ; d'autre part, la solennité de l'Annonciation était aussi en grand honneur dans l'ordre Franciscain. Aussi les Franciscains, si nombreux, si actifs, si bienvenus des foules, adoptèrent-ils notre pèlerinage comme une oeuvre tout à fait en rapport avec l'esprit de leur institut, et se complurent-ils à répandre, en tous lieux, la renommée de notre sanctuaire et la date de ses grands et salutaires Jubilés.

Sous Charles VII, notamment, lors de l'invasion anglaise, les Franciscains contribuèrent beaucoup à faire de Notre-Dame du Puy un sanctuaire national. On sait qu'au commencement du quinzième siècle, le Puy et le Velay prirent tout à coup une importance hors ligne dans la lutte de nos Pères contre l'invasion anglaise. A partir de 1417, on vit notre province devenir le centre d'une ligne défensive, le point de ralliement et la base d'opération principale de la défense de l'intégrité nationale. Le Velay étant, en effet, la clef des défilés du Languedoc, se trouvait être par là-même la clef de ce qui restait de possessions au pauvre petit roi de Bourges. Les Franciscains, à cette occasion, se firent les chevaliers errants de la patrie malheureuse.

De 1407 à 1430, les preuves abondent de cette propagande franciscaine au nord, comme au midi et au centre de la France, et tout démontre que le sanctuaire de Notre Dame du Puy était le foyer d'où rayonnaient sur la France ces missionnaires de l'indépendance et de la nationalité françaises. Chez ces âmes religieuses et patriotiques, le pèlerinage de la Vierge d'Anis devint l'un des meilleurs instruments de la rédemption nationale. Et quand sonna le Jubilé de 1418, quand se produisit la rencontre mystérieuse des deux grandes fêtes franciscaines : la Passion et l'Annonciation, les enfants de saint François, répandus dans toute la France, montrèrent aux foules notre Vierge noire comme la Notre Dame des Victoires de la patrie en danger, et convièrent partout les populations au Grand Pardon de Notre Dame du Puy, en annonçant que son patronage porterait bonheur aux pauvres lys si tristement courbés et agités par la tempête. Aussi, grâce aux Franciscains, aucune cité de France, aucune province, aucun village même n'ignorait la gloire de Notre Dame du Puy et la date de ses célèbres Jubilés. Cette dévotion de l'ordre de Saint François pour Notre Dame du Puy engagea sans doute sainte Colette à venir fonder dans cette ville un couvent de Clarisses.

L'illustre franciscaine, usant de l'ascendant souverain qu'elle exerçait sur dame Claude de Rousillon, veuve du vicomte Armand de Polignac, pria cette châtelaine de vouloir bien lui choisir un emplacement au Puy, aux pieds du célèbre sanctuaire de Notre Dame. En conséquence, la vicomtesse acheta, dans un coin de la cité, près des fortifications, un groupe de jardins et de maisons où fut bâti, après bien des obstacles et des difficultés, l'humble couvent actuel des pauvres Clarisses (1432).

Quelques années plus tard (1451), le frère Basile, franciscain de l'observance, étant venu prêcher au Puy, y obtint de tels succès de conversion que l'on vit les femmes de la ville venir déposer entre ses mains tous les vains ornements de leurs parures mondaines, et les hommes lui remettre tous les mauvais livres, les dés et les jeux de cartes qu'ils possédaient ; en sorte, dit la chronique, que le missionnaire franciscain en avait amassé la charge de plusieurs mulets. A un jour donné, il convoqua tout le peuple sur la place du Breuil, et là, en face du sanctuaire de Notre Dame, il livra impitoyablement aux flammes d'un immense bûcher, tous ces objets de luxe et de perversion.

En 1609, les Franciscains de la nombreuse et austère réforme des Capucins, vinrent à leur tour s'établir au Puy, sous l'égide de Notre Dame du Mont Anis. Parmi ces dignes fils de saint François, le B. P. Théodose de Bergame se distingua entre tous par sa dévotion pour la sainte Vierge. Contre l'usage des autres prédicateurs, il prêchait tous les samedis en son honneur, afin de propager la gloire de cette grande Reine du ciel et de la terre. Il s'efforçait d'établir partout la dévotion du saint Rosaire, que, de concert avec les Dominicains, il rendit familier à tous les habitants du Velay. Son amour et son dévouement pour Notre Dame du Puy l'engagèrent dans de laborieuses recherches sur les anciennes dévotions et les miracles éclatants relatifs à ce saint pèlerinage. Il en composa même un ouvrage, introuvable aujourd'hui, mais dont le texte a servi de base à l'ouvrage du père jésuite Odo de Gissey, qui n'a fait qu'augmenter et perfectionner le travail de son vénérable devancier.

Hélas ! Du couvent des Franciscains et des Capucins, il ne reste plus rien aujourd'hui. La Révolution a tout détruit ! seul, le couvent de Sainte Claire, fondé par sainte Colette, existe encore et continue nuit et jour de monter silencieusement sa garde d'honneur aux pieds du sanctuaire de Notre Dame du Puy.

 

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Prière

 

Ô Marie, nous venons de voir quels magnifiques hommages l'Ordre de Saint François vous a rendus dans le Velay. Hélas ! Qui nous rendra ces âges de foi, où les ordres religieux prospéraient librement dans notre patrie, pour la plus grande gloire de Dieu et de sa sainte Mère, pour le plus grand bien aussi de la société civile et religieuse ! En ce temps-là, il y avait des asiles pour tous les coeurs épris de la beauté et de la sagesse éternelles. Les cloîtres étaient ouverts à toutes les âmes avides de solitude, de silence et d'amour de Dieu. On pouvait se choisir une famille entre toutes les nombreuses familles monastiques pour y servir le Père céleste dans la prière et le travail. Et même, lorsque quelqu'un ne pouvait aller au cloître, le cloître venait à lui par le Tiers-Ordre. En ce temps-là, l'empire de la peur ne dominait pas les consciences comme aujourd'hui ; on ne craignait pas de se montrer chrétien ; on n'avait pas fait, du mot bien innocent de clérical et de congréganiste, un ridicule épouvantail qui arrête les meilleurs. On se faisait gloire d'appartenir à l’Église et aux associations religieuses. On eût cru n'être pas complètement chrétien, si on n'eût appartenu au Tiers-Ordre Franciscain. Tout en restant dans le monde, on portait les armes de cette belle chevalerie, on combattait sous sa bannière, le bon combat de la vie, et l'on mourait heureux, ceint de la corde et revêtu du pauvre habit de bure de Saint François. Le monde chrétien était ainsi une immense confrérie, dont l'amour de Dieu unissait tous les membres.

Hélas ! Que les temps sont changés !... Les cloîtres sont aujourd'hui fermés, les religieux dispersés, et les âmes nombreuses que Dieu appelle, chaque jour, à la vie monastique, sont condamnées à errer dans le monde, souffrantes, découragées et sans vocation ! Triste nécessité que celle-là ! mais il est un remède à ce mal. Si les couvents des grands ordres sont fermés, le Tiers-Ordre est ouvert à tous! et le Souverain Pontife Léon XIII a déjà, à deux reprises, exhorté vivement les âmes à s'enrôler dans la grande association franciscaine. Ô Marie, qui êtes la glorieuse patronne du Tiers-Ordre de Saint-François, attirez à vous les âmes qui se perdent, et par le Tiers-Ordre Franciscain, suivant le désir de son séraphique fondateur, faites-les toutes aller en Paradis. Ainsi soit-il !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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16 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

St Jeanne d'Arc

 

Dix-septième jour

Comment Jeanne d'Arc, sur le point de délivrer la France, envoya sa mère au Jubilé du Puy pour recommander à notre Vierge noire le succès de sa mission.

 

Nous voici arrivés au point le plus glorieux et le plus émouvant des annales de Notre Dame du Puy. Nous avons dit hier, comment sous Charles VII, les Anglais se trouvaient maîtres de la moitié du sol sacré de notre patrie. L'heure de la délivrance de la France vint enfin sonner avec le Jubilé de 1429. Ce Jubilé fut un événement considérable et heureux entre tous. Il se lie d'une manière intime avec la mission de Jeanne d'Arc. Nous allons essayer de le démontrer, non sans émotion patriotique et sans légitime fierté.

C'était la troisième fois, depuis le commencement du quinzième siècle, que survenait cette conjonction mystérieuse et bénie du Vendredi Saint et de l'Annonciation de la très Sainte Vierge. Les peuples d'alors avaient un vague pressentiment que quelque chose de grand allait se passer à cette occasion. De fait, le salut de la France était proche, et le Ciel allait intervenir pour chasser les Anglais de notre chère et malheureuse patrie.

Le 6 mars 1429, dimanche de Laetare, Jeanne d'Arc, obéissant aux voix d'en haut, arrive à Chinon pour trouver le roi, et lui faire part de la mission dont elle est chargée par Dieu, auprès de lui. Cette mission est étrange chez une jeune fille : Avec ses mains qui n'ont jamais manié que la quenouille de fileuse et la houlette de bergère, Jeanne ne prétend rien moins qu'à remettre, au front du roi de France, la couronne de Clovis et de Charlemagne, si douloureusement humiliée et tombée dans les sanglants désastres de Verneuil, d'Azincourt, de Poitiers et de Crécy. Mais ce que voulait Jeanne, Dieu le voulait aussi, et dès lors il n'y avait plus d'impossibilité.

Admise, quatre jours après son arrivée, à l'audience royale, Jeanne va droit au roi, qui se cachait derrière ses familliers, et lui dit : « Gentil Dauphin, j'ai nom Jehanne la Pucelle, et vous mande le Roi des cieux par moi, que vous serez sacré et couronné dans la ville de Reims ». Elle ajouta ensuite ces paroles dont le Ciel seul pouvait lui avoir inspiré l'admirable à-propos : « Je vous dis aussi de la part de Messire Dieu, que vous êtes vrai héritier de France et fils de roi ».

Cette révélation fut un trait de lumière pour Charles VII. Quelque temps auparavant, il avait eu, en effet, dans son oratoire, une pensée pleine de trouble et d'angoisse : Un doute mortel était venu tout à coup étreindre son âme. Se souvenant de l'infamie de sa mère, il se demandait s'il était bien le fils de Charles VI, le légitime héritier du trône de saint Louis. Jeanne venait de mettre fin à ce doute cruel. Dieu seul pouvait avoir donné à cette jeune fille le don de lire ainsi dans les plus secrètes pensées du roi. À dater de ce moment, Charles VII crut à la mission de Jeanne d'Arc, et s'abandonna à ses surnaturelles inspirations.

Mais avant de s'élancer sur les champs de bataille, et de courir sus aux Anglais, Jeanne voulut mettre son entreprise sous la protection de Notre Dame du Puy. On était au mois de mars, le grand Jubilé qui avait été annoncé par toute la France allait s'ouvrir le 25 du même mois. Or, Jeanne avait marqué d'avance ce célèbre Jubilé comme devant être le point de départ de la rédemption française. Dans l'idée de l'héroïne, c'était au moment où la prière de la France entière retentirait sous les voûtes du sanctuaire du Mont Anis, que la sainte Vierge manifesterait son intervention miraculeuse en faveur de notre patrie. Telle était, à cet égard, la conviction de Jeanne d'Arc, qu'avant de brandir son épée, ne pouvant venir elle-même en pèlerinage au Puy, retenue qu'elle était par les docteurs de Poitiers, qui lui faisaient subir un examen d'orthodoxie, elle se fit représenter à notre Jubilé par sa mère, et par plusieurs chevaliers qui lui avaient servi d'escorte dans son voyage de Vaucouleurs à Chinon. Nous avons de ce fait un témoignage absolument authentique et digne de foi, celui du Franciscain, frère Jean Pacquerel, l'aumônier et le confesseur de Jeanne d'Arc. D'après la déclaration de ce religieux faite sous la foi du serment, au cours du procès de réhabilitation de la Pucelle, il résulte que le frère Jean Pacquerel eut, pour la première fois, connaissance de la mission de Jeanne d'Arc et de sa venue à la cour, au Jubilé du Puy de 1429, où il se rencontra avec la mère de Jeanne et quelques-uns de ceux qui avaient amené la Pucelle vers le roi. On lia connaissance, et la mère et les compagnons de Jeanne prièrent instamment le Franciscain de se rendre avec eux vers la jeune fille. Cédant à leurs instances, il s'en vint avec eux jusqu'à Chinon et de là jusqu'à Tours, où Jeanne se trouvait alors. Arrivés auprès d'elle, ils lui dirent : « Jeanne, nous vous amenons ce bon Père dont vous serez très satisfaite ». Elle répondit qu'elle était fort contente en effet, qu'elle avait entendu parler déjà du nouvel arrivant, et qu'elle voulait, dès le lendemain, lui parler et se confesser à lui. Effectivement, le lendemain, frère Jean Pacquerel confessa Jeanne, lui chanta la messe, et, depuis ce moment, ce religieux ne quitta plus notre héroïne, qu'il accompagna partout jusqu'à Compiègne où elle fut faite prisonnière.

Ainsi, il est donc certain que Jeanne d'Arc assista, par sa mère, au Jubilé qui s'ouvrit au Puy, le 25 mars 1429.

Certes, les gloires de notre sanctuaire ne se comptent plus ; mais nous sera-t-il permis de le dire, nous n'en savons pas qui égale l'arrivée dans nos murs de la mère de Jeanne d'Arc, au moment le plus critique de notre existence nationale. Cette pauvre femme du peuple, Isabelle Romée, cette humble visiteuse à peine échappée de son village, et qui vint, en cette heure solennelle, verser aux pieds de notre Vierge, l'âme de la France, nous touche plus, nous, fils du Velay, que les plus fiers potentats et les plus illustres monarques. Nous oublions, en face de cette pèlerine de notre bien-aimée Lorraine, Charlemagne, Urbain II et saint Louis lui-même. Quelles invocations sortirent de ce coeur simple et fidèle, lorsque à genoux sur le parvis de notre cathédrale, et confondue dans la foule pieuse, Isabeau Romée tendit ses mains suppliantes vers cette sainte image qui avait entendu tant de prières à travers les siècles ? Elle pleura, elle pria sans doute, la noble paysanne, pour sa petite Jeannette, la chère créature qu'avaient portée ses entrailles... Pauvre Isabeau Romée ! Qui ne voudrait connaître, dans la basilique, le lieu qu'elle arrosa de ses brûlantes larmes ! Quel coeur français n'y verserait les siennes ! Je la vois, cette pauvre mère, répandant silencieusement ses pleurs aux pieds de la Vierge noire, se relevant, essuyant son visage, et mêlée à la foule des pèlerins, se diriger vers le sanctuaire de l'Aiguilhe-Saint-Michel, et là, implorer encore le secours de l'Archange par lequel sa pauvre enfant se disait dirigée et soutenue.

Scène attendrissante ! Souvenirs émouvants, combien l'on a de peine à s'arracher à vous !

Cependant la France n'avait pas invoqué en vain Notre Dame du Puy. L'heure de la délivrance était venue. Le Jubilé de 1429 dut finir le 2 ou le 3 avril. Or, le 30 du même mois, Jeanne d'Arc entrait dans Orléans, et forçait les Anglais à se réfugier dans les bastilles qu'ils avaient établies au midi de la Loire. Le 8 mai, elle les en déloge complètement, s'emparant de leurs munitions et de leurs bagages, de leurs malades et d'un grand nombre de prisonniers. Mais il y avait encore loin d'Orléans à Reims où devait être sacré le roi. Tout le pays était occupé par l'ennemi. La route était partout hérissée de forteresses gardées par de fortes garnisons, et, chose triste à dire, la plupart des populations qui étaient tombées sous le joug des Anglais, avaient déjà pris leur parti de la domination étrangère. Jeanne triompha de tous les obstacles, et le 17 juillet 1429, le jour môme de l'octave de la Dédicace de Notre Dame du Puy, Charles VII était enfin sacré à Reims et couronné roi de France.

Vive le Christ qui aime les Francs ! Vivat Christus qui diligit Francos ! Tel est le cri qui s'échappe de notre poitrine en terminant ce glorieux chapitre. Ah ! Puisque l'occasion s'en présente, recueillons et étudions les enseignements qui découlent de cette intervention du Ciel dans les destinées de notre chère patrie. La patrie, sachons-le bien, c'est Dieu qui l'a faite ; par conséquent c'est lui seul qui l'ôte, c'est lui seul aussi qui peut la rendre. La patrie est le composé sacré des autels et des foyers d'un peuple. Nul peuple ne perd sa patrie que par suite de quelque mystérieux châtiment ; et c'est pourquoi, pour la recouvrer, il ne suffit pas de combattre avec une épée, mais il faut surtout prier, lever les yeux et les coeurs au ciel, trouver des hosties et des immolations, et envoyer à Dieu, à travers la fumée des batailles, par les lèvres pures des vierges et des petits enfants, la grande prière des peuples vaincus : « Seigneur, rends-nous la patrie, rends-nous la liberté ! »

C'est cette prière que Jeanne d'Arc fit par sa mère aux pieds de la statue de Notre Dame du Puy, et c'est à la suite de cette prière qu'il fut donné à Jeanne-la-Lorraine de délivrer la France !

 

 

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Prière

 

O Marie, qui avez autrefois délivré la France des Ariens, des Musulmans, des Albigeois et des Anglais, ne permettez pas qu'elle tombe maintenant sous le joug de ces Allemands qui nous menacent sans cesse d'une nouvelle invasion ! Songez que ces ennemis de la France sont vos pires ennemis, puisqu'ils sont infectés pour la plupart de l'hérésie protestante !… O vous qui avez suscité Jeanne d'Arc au quinzième siècle, pour délivrer votre royaume de l'invasion Anglaise, ne permettez pas que cette terre, qui est vôtre, soit violée de nouveau par la Prusse hérétique ! Rendez à la Mère-Patrie l'Alsace et la Lorraine, ces deux filles bien-aimées de la France qui lui ont été si violemment et si injustement ravies !… Mettez, par votre protection, des bornes infranchissables à nos frontières menacées ! Et si, ce qu'à Dieu ne plaise, de nouveaux combats étaient nécessaires pour le salut et l'honneur de la France, alors, ô Marie, combattez avec nous, et donnez la victoire à vos enfants ! Si Maria pro nobis, quis contra nos ? Si vous êtes pour nous, ô Marie, qui sera contre nous ? Oui, nous en avons la ferme confiance, ô Notre-Dame, aux heures du péril, vous viendrez aux secours de la patrie en danger. Et le vieux cri de nos pères restera toujours vrai : regnum Galliae, regnum Mariae, nunquam peribili ! la France qui est le royaume de Marie, ne périra jamais ! Notre Dame du Puy, priez pour la France. Amen.

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

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15 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Seizième jour

Notre Dame du Puy et le roi Charles VII

 

Il fut un jour dans notre histoire, où, d'après la teneur des traités dûment signés, la France avait diplomatiquement cessé de s'appartenir et d'être la France. Le 21 mai 1420, les Anglais étant maîtres d'une partie du royaume, et le roi de France, Charles VI, étant devenu fou, un traité fut conclu, à Troyes, entre Henri, roi d'Angleterre, et la reine de France, Isabeau de Bavière, par lequel, à la mort de Charles VI, la France deviendrait province anglaise. La reine de France, mère et femme dénaturée, déshéritait du même coup son fils, le dauphin Charles VII, vendait sa fille en mariage au roi d'Angleterre, et livrait notre patrie à l'étranger.

C'est à ce moment critique de notre histoire nationale, que Charles VII vint pour la première fois en pèlerinage à Notre Dame du Puy. Ce pauvre dauphin, poursuivi par la haine implacable de sa mère, trahi par la victoire, pressé par ses ennemis, abandonné des siens, refoulé jusqu'au fond des montagnes qui avoisinent la source de la Loire, voulut remettre entre les mains de la puissante Vierge du Mont Anis, sa cause alors presque désespérée. Tout le peuple et toute la noblesse du Puy s'étaient réunis pour le recevoir. Les consuls et les magistrats allèrent à sa rencontre, précédés de la bourgeoisie sous les armes. L'évêque du Puy, qui était alors Guillaume III de Chalencon, l'attendait avec son Chapitre, à la porte du cloître. A son entrée dans l'église, le prince baisa le crucifix qui lui fut présenté par le prélat, et reçut de lui l'eau bénite pour se marquer du signe de la Croix. Ensuite, revêtu du surplis et de l'aumusse par les soins du doyen et du prévôt, il demeura quelque temps en oraison dans le sanctuaire.. Puis, comme on allait commencer le chant des premières vêpres de l'Ascension, le prince voulut y assister, dans une stalle, à côté des chanoines. Le lendemain, il entendit, à la même place, la messe pontificale chantée par l'Evêque, et communia de ses mains. Et quand le dernier évangile fut fini, il créa chevaliers le comte de Pardiac, les barons de Chalencon, d'Apchier, de Latour-Maubourg et de la Roche, ainsi que les seigneurs de Vergézac et du Roussel qui venaient de se signaler en défendant la ville contre les partisans des Anglais. Il partit le lendemain, vers les quatre heures, et les habitants, épris pour lui de la plus vive affection, l'accompagnèrent, en faisant retentir les airs des accents de leur joie et de leurs enthousiastes acclamations.

Hélas ! Deux ans après 1422, son père, l'infortuné Charles VI étant mort, l'odieux traité de Troyes, qui dépossédait Charles VII au profit du roi d'Angleterre, eut aussitôt son commencement d'exécution. Le roi d'Angleterre, Henri V, fut reconnu et proclamé roi de France par le Parlement et l'Université, par le premier prince du sang, Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, et par la reine Isabeau de Bavière. Chose incroyable et triste à dire, Paris, l'île de France, la Picardie, l'Artois, la Flandre, la Champagne, la Normandie, c'est-à-dire presque tous les pays au nord de la Loire, et la Guyenne au sud de ce fleuve, se rangèrent sous le joug de l'étranger et lui obéirent pendant plusieurs années... La cause du dauphin Charles VII semblait désespérée et presque à jamais perdue !

Dans cette extrémité, le malheureux Charles VII se souvint une seconde fois de Notre Dame du Puy. Dès qu'il eut appris la mort de son père au château de Mehun-sur-Yèvre, en Berry, où il se trouvait alors, il accourut au sanctuaire du Mont Anis, pour demander une seconde fois aide et protection à la Vierge Marie, en qui il avait mis toute sa confiance.

C'est alors qu'au fond des montagnes du Velay, dans le petit manoir épiscopal d'Espaly, aux portes même de la cité du Puy Sainte-Marie, quelques chevaliers français, réunis autour du dauphin, déployèrent la bannière royale en s'écriant : « Vive le roi Charles, septième du nom, par la grâce de Dieu, roi de France ! »

A cette époque, Charles VII était un jeune homme de dix-neuf ans, faible de corps, pâle de figure, fort ami du plaisir et des chevaux, d'un caractère dont la bonté faisait le fond, mais qui paraissait alors aussi léger, qu'il fut plus tard sage et vaillant. La nationalité française étant personnifiée dans ce jeune fils de roi, si indignement exclu du trône par sa mère, tout ce qui portait un coeur vraiment français faisait des vœux pour lui.

Le jeune prince, sentant tout le besoin qu'il avait du secours d'en haut, était donc venu au Puy, implorer, avec quelques fidèles, l'aide efficace de Notre Dame. Dans l'extrême impuissance où il se trouvait réduit, sa foi lui disait que la patronne, si célèbre de notre diocèse, était seule assez puissante pour rompre l'odieux contrat qui lui enlevait la couronne et la livrait au roi d'Angleterre, le plus mortel ennemi de la France.

La foi du roi de France ne devait pas être trompée, mais elle devait passer auparavant par bien des épreuves.

Deux ans plus tard — janvier 1424 — après la fatale défaite de Verneuil, qui semblait consommer la ruine de la royauté et de la patrie françaises, nous voyons encore Charles VII, pour ne pas perdre toute espérance, accourir une troisième fois auprès de Notre Dame du Puy. Il y revient pour la quatrième fois en décembre 1425, accompagné de la reine Marie d'Anjou son épouse. Il y passe alors plus de six semaines ; et, tous les jours, disent les chroniques, malgré le froid rigoureux de la saison, on voyait le jeune roi sortir du château d'Espaly qui lui servait de résidence, et gravir les hauteurs escarpées du sanctuaire du Mont Anis, pour implorer le secours de Notre Dame du Puy. Ah ! C'est qu'il y avait, à cette époque, grande pitié au royaume de France, et l'intervention de Marie devenait de plus en plus urgente !

Cependant l'année 1429 arriva. C'était une des années jubilaires du Puy. Par un secret pressentiment, les multitudes restées françaises, mais à bout de forces, et toutes haletantes entre les transes de la veille et les espoirs du lendemain, saluèrent partout cette année comme l'aurore de la délivrance de la patrie. Le Grand Pardon du Puy leur apparaissait, dans leur détresse, comme le phare au milieu de la tempête. Du fond des provinces restées fidèles, tous les yeux et tous les coeurs se tournèrent avidement vers Notre Dame du Puy, comme vers le palladium sacré de France. Le roi Charles VII lui-même, tressaillit d'espérance à l'annonce du précieux Jubilé. Le Chapitre de Notre Dame lui avait envoyé, à cette occasion, un de ses membres, pour le prier d'intervenir auprès du Pape, afin d'obtenir la prolongation de la célèbre indulgence, et de permettre par là à plus de monde de la gagner. Charles écrivit, en effet, au Souverain-Pontife, et sur sa prière, Martin V daigna prolonger le Jubilé jusqu'au dimanche de Quasimodo.

Or, ce Jubilé de 1429 fut un pèlerinage véritablement national. Il montre bien quelle espérance le peuple et le roi de France fondaient sur Notre Dame du Puy. De toutes les parties de la France et même de l'étranger, les fidèles se précipitèrent en foule vers ce sanctuaire où se cachait l'infini trésor des miséricordes et des grâces. Tant de confiance en Marie allait être enfin récompensée. Une intervention miraculeuse se produisit ; Jeanne d'Arc apparut, et la France lut miraculeusement sauvée.

Charles VII ne fut pas ingrat envers la sainte Vierge. Après avoir repris une à une, et réuni sous son sceptre les provinces envahies par les Anglais, il se fit un devoir de venir remercier solennellement Notre Dame du Puy, qui avait daigné bénir ses armes, et il vint dans son sanctuaire lui faire hommage de ses triomphes. C'était la cinquième fois que le pieux roi venait en pèlerinage au Mont Anis. En vérité notre célèbre pèlerinage avait pris des proportions véritablement nationales, et nous démontrerons, demain, quelle influence il eut dans l'oeuvre miraculeuse du salut de la France.

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Prière

 

Sainte Mère de Dieu, ô Marie, dont le divin Fils a dit à ses disciples : « Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix », obtenez de Notre Seigneur Jésus Christ qu'il fasse descendre cette paix souveraine dans notre pays si troublé, si agité, si cruellement déchiré par les révolutions et les guerres. Faites régner la concorde non seulement entre tous les princes et tous les chefs de la chrétienté, mais aussi entre tous les enfants de la France !... Faites enfin lever sur la terre, suivant la prédiction de vos prophètes, l'aurore de cette époque tant désirée, où les nations soumises au Dieu de la paix, ne tireront plus le glaive et ne s'exerceront plus au combat ! Qu'elle luise bientôt sur nous cette aurore des temps nouveaux, durant lesquels le fer des lances et l'acier des épées seront changés en socs de charrues et en faucilles de moissonneurs !

Ô mon Dieu, quelque indignes et coupables que nous puissions être, faites-nous miséricorde au nom de Jésus-Christ votre Fils, au nom aussi de la Vierge immaculée, sa Mère. Nos péchés, nous le reconnaissons, crient vengeance contre nous et réclament des flots de sang expiatoire… Mais que le sang du Christ couvre nos fautes ! Ô Dieu, Père tout-puissant et miséricordieux, souvenez-vous que Jésus-Christ a prié pour nous, que Jésus-Christ est mort pour nous, et, en considération des souffrances et des mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par l'intercession de Notre Dame du Puy, faites grâce à la France coupable et détournez bien loin d'elle le redoutable fléau de la guerre. Ainsi soit-il.

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

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14 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Quinzième jour

Notre Dame du Puy et la Bienheureuse Mère Agnès de Jésus

 

De toutes les âmes religieuses dévouées à Notre Dame du Puy, la Bienheureuse Mère Agnès de Langeac fut certainement une de celles qui lui témoignèrent le plus d'amour et de dévotion. On en jugera par ce qui suit :

Agnès naquit au Puy, un jour de dimanche, 17 octobre 1602. Ses parents, Pierre Galand et Guillaumette Massiot, exerçaient dans notre ville l'humble profession de couteliers. Ils étaient pauvres en biens, mais riches en vertus. Agnès, instruite par leur exemple, se montra bientôt la digne fille de si vertueux parents. Élevée dans l'amour de Notre Dame du Puy, c'est devant la statue de notre Vierge noire qu'elle conçut, encore enfant, les premiers sentiments de cette piété, qui devait l'élever dans la suite à une si haute perfection.

Dès l'âge de cinq ans, on la voyait, avec ses petites compagnes, vêtues de robes blanches, se diriger en procession vers l'église de Notre Dame, où cette troupe enfantine et angélique accomplissait ses petites dévotions avec une admirable modestie. En vain, des esprits mal faits, prenant en mauvaise part cette ferveur naissante, voulurent-ils disperser cette innocente réunion par des menaces et des voies de fait, la violence ne découragea point cette enfant de bénédiction, qui rassembla de nouveau sa faible escorte, et l'anima si bien par l'ardeur de ses paroles, que la jalousie et la malice vaincues furent obligées de céder à sa persévérance.

A peine âgée de six ans, elle se donna à la sainte Vierge dans son temple, sans réserve et sans partage. Elle était occupée à entendre la sainte messe dans l'église de Notre Dame, lorsque après l'élévation, elle fut saisie d'un doux ravissement, une voix se fit entendre au fond de son coeur, elle lui disait : « Rends-toi esclave de la sainte Vierge, et elle te protégera contre tes ennemis ! » Revenue, après la messe, de cette extase mystérieuse, elle se plaça devant l'autel où reposait l'image auguste de la Mère de Dieu : « Vierge sainte, lui dit-elle, puisque vous daignez vouloir que je sois à vous, dès ce moment je vous consacre tout ce que je suis, et vous promets de vous servir toute ma vie en qualité d'esclave ».

Après cet acte de consécration, elle rentre dans la maison de son père, cherche et trouve, comme par une disposition particulière de la Providence, une chaîne de fer qu'elle attache sur sa chair autour des reins, en témoignage de sa servitude. Pendant huit ans elle porta, sans le quitter, cet instrument de pénitence ; et quand au bout de huit ans, il lui fut expressément ordonné par son confesseur de le retirer, on ne put le faire sans effusion de sang.

On doit croire que ce sacrifice attira sur elle des bénédictions abondantes pour le reste de sa vie. Du reste, son exemple ne fut pas moins utile aux autres qu'à elle-même ; car plusieurs bonnes âmes furent excitées par là à s'enrôler dans la confrérie établie à ce dessein dans la basilique de Notre Dame du Puy. Trois jours après avoir déposé, par obéissance, sa sanglante chaîne de fer, elle retourna au sanctuaire consacré par le ministère des anges, et là, poussée par un mouvement secret du Saint Esprit, elle renouvela, entre les mains de Marie, le vœu de virginité perpétuelle qu'elle avait prononcé, peu de temps auparavant, dans l'église de Saint François.

Sa dévotion pour Notre Dame du Puy ne dura pas seulement pendant les années qu'elle demeura dans la ville ; mais, devenue religieuse dominicaine, et plus tard supérieure du monastère de Langeac, elle ne manquait jamais, chaque matin en se levant, d'ouvrir la fenêtre de sa petite cellule et de se mettre à genoux, la face tournée du côté du Puy, pour adresser ses hommages à la mère de Dieu, dans son église angélique du Mont Anis. C'est ainsi que Daniel priait lui aussi, le regard tourné du côté de la ville de Jérusalem. Et tandis qu'Agnès priait ainsi, elle voyait souvent, disent ses biographes, une belle étoile scintillante étinceler comme un diamant au-dessus de la cité de Notre-Dame. Vision mystérieuse, dans laquelle Agnès voyait et saluait celle que l'Eglise appelle si poétiquement, dans les Litanies, l'Etoile du matin. Stella matutina.

D'autrefois, c'était la sainte Vierge elle-même qui lui apparaissait en personne, et conversait avec elle de façon à la faire défaillir de douceur et d'amour...

Ce lui était un contentement indicible de chanter les louanges de Marie. Un jour qu'elle chantait la belle antienne d'Adhémar, évêque du Puy, le Salve Regina, ses compagnes virent se poser sur sa tête un tout petit oiseau, qui accompagna tout le temps Sœur Agnès du plus délicieux ramage qu'il soit possible d'imaginer.

Rien ne plaisait tant à Agnès que de parler ou d'entendre parler de Notre Dame. Elle avait sans cesse sur les lèvres le nom béni de Marie ainsi que celui de son divin Fils ; ces deux noms lui étaient, selon l'expression de saint Bernard, plus doux que le miel, plus mélodieux qu'aucune harmonie, plus délicieux au coeur qu'aucune jubilation. Elle disait qu'on ne pouvait rien faire de plus agréable à la sainte Vierge que de s'entretenir de sa pureté sans tâche, de sa profonde humilité ou de l'amour ardent qu'elle avait eu pour Dieu, amour incomparablement plus grand, disait-elle, que celui des Séraphins, des Chérubins, et de tous les esprits de la cour céleste.

Un jour, Marie dit à Agnès que ses mérites lui avaient acquis une riche couronne en Paradis, et en même temps, elle lui en offrit une de roses d'une beauté admirable. Mais Agnès la refusa, disant qu'elle ne méritait point encore une telle récompense, et à la suite de ce refus, la cellule de l'humble religieuse exhala pendant plus de deux jours le plus suave parfum.

Telles étaient les tendres et ineffables relations de la Sainte Vierge Marie et de la Mère Agnès de Jésus. Cette humble enfant du Puy avait un amour tout filial pour celle qu'elle avait appris, dès sa plus tendre enfance, à aimer et à prier dans son église angélique du Mont Anis. Elle portait jour et nuit son image sur son coeur, et son coeur, à ce contact, devint le coeur d'une sainte.

 

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Prière

 

Ô Marie, le lys est votre symbole ; et, parce que sa fleur est blanche et immaculée, elle représente la pureté dont vous êtes le plus parfait modèle et le plus sublime idéal. C'est vous en effet qui êtes le lys par excellence, le véritable lys sans tâche ; et à l'exemple de votre divin Fils, vous vous plaisez au milieu des lys, c'est-à-dire, vous aimez, comme Jésus, à vous entourer d'âmes innocentes et pures dont vous composez votre cour ici-bas comme au ciel !

Ô Marie, heureuses les âmes dignes de s'épanouir et de fleurir sous vos yeux comme autant de beaux lys !... Parmi ces âmes privilégiées, les religieux et les religieuses sont au premier rang. C'est pour cela sans doute, ô Marie, que vous avez fait de la terre de France la terre des lys par excellence, en y faisant naître en tout temps une prodigieuse quantité de vierges qui vous consacrent le lys de leur virginité… Chaque province française vous fournit des milliers de ces pieuses vestales, et naguère encore, la seule province du Velay en comptait à elle seule plus de quatre mille ! Cela se conçoit, car le lys enfante d'autres lys ; et c'est en France, ô Marie, que vous avez pour ainsi dire planté le lys de votre immaculée conception ; c'est en France enfin que vous l'avez fait pleinement s'épanouir en vous proclamant vous-même à Lourdes « Immaculée » !

Ô Marie, bénissez les communautés religieuses que l'on attaque en ce moment d'une façon si injuste dans le monde ! Conservez à la France cette immense pépinière de saints et de saintes, si utiles à notre Patrie non seulement au point de vue surnaturel et chrétien, mais encore au point de vue national et humain. Gardez en particulier à ce diocèse du Puy qui est le vôtre, ô Marie, sa magnifique floraison de vocations religieuses ; et que cette province du Velay qui vous est si chère et si dévouée, produise à profusion, comme autant de beaux lys de sainteté et de pureté, des âmes de la beauté et de la perfection de la vénérable mère Agnès de Jésus ! Ainsi soit-il.

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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13 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Quatorzième jour

Notre Dame du Puy et l'Ordre de Saint Dominique

 

C’était au commencement du treizième siècle : la secte impie des Albigeois infectait la France et l'Italie. Non contents d'altérer la pureté de la morale, ces hérétiques attaquaient les dogmes, défiguraient nos augustes mystères, et tournaient en ridicule les saintes cérémonies du culte public. Ils osèrent porter leur fanatisme jusqu'à vouloir anéantir le saint sacrifice et abolir les sacrements. L'humanité sainte et la divinité de Jésus-Christ ne trouvèrent pas grâce devant eux, et il n'est pas de blasphèmes qu'ils ne proférassent contre l'honneur et les prérogatives de la sainte Vierge. Dans cette seule hérésie des Albigeois, toutes les hérésies semblaient revivre.

On assistait véritablement au triomphe de l'enfer. L'erreur se répandait partout comme le feu d'un incendie. Le vice accrédité, la vertu outragée, les sacrements profanés, le sacerdoce décrié, le zèle calomnié, les temples démolis, tels étaient les trophées de l'hérésie. L'Eglise gémissait nuit et jour aux pieds des autels, elle réclamait de Dieu ses anciennes miséricordes, et le conjurait de prouver à l'univers que son bras puissant n'était pas raccourci. Les Pontifes consternés employaient, mais en vain, toutes sortes de moyens pour trouver un remède efficace à des maux si déplorables.

Tout à coup, au milieu de l'orage, paraît saint Dominique, un de ces hommes extraordinaires que Dieu tient en réserve dans les conseils de sa providence, pour les opposer, comme un mur d'airain, aux passions révoltées. Ce héros de la foi, n'étant encore que chanoine régulier de l'église d'Osma, vint d'Espagne en France, pour travailler à extirper l'abominable hérésie qui désolait alors plus particulièrement la province de Languedoc. Armé de la seule confiance en Marie et de la bénédiction du Souverain-Pontife, Dominique entreprit résolument l'oeuvre de la conversion des hérétiques. Mais n'obtenant pas d'abord tout le résultat et tout le fruit que son zèle était en droit d'attendre, notre saint s'en vint en pèlerinage au célèbre sanctuaire de Notre Dame du Puy, afin de recommander à la sainte Vierge le succès de sa mission. Ce n'est pas en vain qu'on implore celle qui a reçu de Dieu le pouvoir de détruire toutes les hérésies. Pendant qu'il était en prière dans la cathédrale, et qu'il épanchait son âme aux pieds de Marie, la suppliant avec larmes de vouloir bien bénir son ministère, la sainte Vierge apparut soudain à Dominique : elle lui fit comprendre la nécessité de la patience ; elle lui rappela toutes les humiliations et toutes les souffrances de son divin Fils pour le salut des hommes ; elle lui dit que l’Église ne succomberait pas sous les efforts de l'enfer, que ses travaux ne seraient pas stériles, mais que les grâces n'étaient accordées qu'à la persévérance. Puis elle ajouta : « Si vous voulez arrêter le débordement des maux qui affligent en ce moment une portion notable de la sainte Eglise, prêchez sans relâche, aux pauvres égarés, les mystères de leur rédemption, et amenez-les à les méditer, car tout le mal actuel vient de l'ignorance et de l'oubli des vérités de la foi ! » Elle l'engagea dans ce but à établir partout le Rosaire, qui est le rappel constant des grands mystères de notre salut, l'assurant que, de même que la salutation angélique avait été le principe de la rédemption du monde, ainsi cette salutation serait le principe de la conversion des hérétiques. « C'est là, ajouta-t-elle, le gage que je vous donne à vous et à l'ordre dont vous serez bientôt le fondateur, et je vous le donne pour vous témoigner mon affection spéciale ».

Saint Dominique obéit avec joie à cette recommandation de Marie. Guidée par elle, il prend pour symbole le Rosaire, formé de trois chapelets ou de quinze dizaines, y applique autant de mystères, et les prêche désormais, dans toutes ses missions, avec une éloquence irrésistible. Cette méthode lui réussit si admirablement, qu'en peu de temps il fit rentrer dans le sein de l’Église plus de cent mille âmes égarées. Telle fut l'origine du Rosaire.

Saint Dominique vint deux fois au Puy, et y établit lui-même ses religieux dans le mois d'octobre 1221. L'évêque Etienne de Chalencon et son chapitre, leur abandonnèrent l'église de Saint Laurent, le petit hôpital des pèlerins de Notre Dame et quelques possessions contiguës. L'église était paroissiale : on supprima la paroisse et on l'annexa partie à Saint-Georges, et partie à Saint Pierre du Monastier. Le couvent qu'on y bâtit était vaste et beau ; il tenait en France le second rang parmi les maisons de l'Ordre. C'est pourquoi, dans toutes les assemblées, le prieur du Puy avait le privilège de s'asseoir à la gauche du général, tandis que le prieur de Montpellier occupait la droite. La renommée de ce monastère était si grande, que le chapitre général s'y assembla trois fois. A celui de 1447 il ne se trouva pas moins de 1 800 religieux qui furent libéralement hébergés, pendant six jours, par Louis Armand de Chalencon, vicomte de Polignac, qui leur distribua de plus, à chacun, une aumône assez forte au moment de leur départ. Odo de Gissey, qui raconte ce trait, ajoute : « Confraternité y fut contractée entre eux tous et l'Eglise du Puy, se communiquant respectueusement, à perpétuité, les oraisons et bonnes oeuvres des uns aux autres ».

Ce couvent des Dominicains de Saint Laurent fut une véritable pépinière de saints et savants religieux. Au treizième siècle, on y voyait fleurir, sous l'égide maternelle de Notre Dame du Puy, deux fleurs de sainteté dans la personne des vénérables frères Rome Cathelan et Guillaume. Le premier, mort en 1260, aimait tant la sainte Vierge, qu'il avait coutume, en son honneur, de réciter, mille fois chaque jour, la salutation angélique. Aussi son corps, exhumé de terre après cent vingt ans, fut-il trouvé sans corruption et dans un état d'intégrité qui attestait bien son innocence. Quant au frère Guillaume, dont la fin arriva en 1270, il mérita par sa ferveur, de voir, à l'heure de son trépas, une troupe d'anges qui l'attendaient pour le porter en Paradis.

Mais le plus illustre et le plus saint des enfants de saint Dominique, que le couvent du Puy abrita dans son cloître, fut le grand saint Vincent Ferrier. Saint Vincent Ferrier est le type du missionnaire espagnol, un véritable conquérant d'âmes et le précurseur de saint François-Xavier. Né à Valence, le pays du Cid (Valentia del Cid), il évangélisa tout le continent européen et vint mourir à Vannes qui garde encore ses reliques dans une châsse magnifique. Notre Dame du Puy ne pouvait manquer d'attirer à son sanctuaire ce zélé serviteur de son Fils. Saint Vincent arriva, en effet, dans notre cité le 3 octobre 1416, à l'heure des premières vêpres de saint François d'Assise. Devant lui marchaient, nu-pieds et deux à deux, une centaine de religieux, revêtus de sacs de pénitence et précédés de la croix. Le saint suivait sur une mule, à cause de son grand âge et de ses infirmités. Après avoir visité la Vierge du Mont Anis, ils descendirent au couvent des Dominicains où ils furent tous logés. Le lendemain, jour de la fête de saint François, on dressa, sur une estrade, un autel, au fond de la grande prairie du Breuil, près le mur du couvent des Cordeliers, afin que le saint pu dire la messe et prêcher à tout le peuple. L'illustre dominicain y prêcha, pendant quinze jours, avec toute la liberté d'un apôtre et toute l'ardeur d'une âme enflammée de l'amour de Dieu. Pour se faire comprendre de tous ses auditeurs, il usait, dans ses prédications, de la langue vulgaire, c'est-à-dire du roman, qui était l'idiome usité depuis Poitiers jusqu'au fond de la Catalogne, depuis les extrémités de l'Aquitaine française jusqu'aux marches d'Espagne. Les plus illettrés des habitants du Puy ou des montagnes du Velay, suivaient donc aisément les instructions du saint, et en retirèrent de nombreux fruits d'édification et de salut. On venait entendre saint Vincent de dix, de quinze et même de vingt lieues. Les paroles du vieux missionnaire avaient tant d'efficacité, qu'il avait avec lui, pour entendre les confessions, un nombreux cortège de prêtres de différents Ordres, et qu'il se faisait même accompagner par des notaires, chargés de dresser, séance tenante, les actes d'accords sur les procès et les querelles des auditeurs. On peut se rendre compte, après cela, de l'émoi, de la ferveur et de l'attendrissement causés par la venue du saint dans cette ville du Puy Sainte Marie. Heureuse ville qui, grâce à Marie, était ainsi visitée, habitée et évangélisée par des Saints !

 

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Prière

 

Notre Dame du Puy que saint Dominique et ses enfants ont tant aimée et honorée, priez pour nous !

 

Ô Marie, comment, ne pas gémir en voyant les fils de saint Dominique et les religieux des autres ordres, expulsés de leur couvent et dispersés par la force comme une vulgaire association de malfaiteurs, eux qui sont cependant les bienfaiteurs de la société ! La haine de la religion peut seule expliquer de pareils attentats contre la liberté. Ceux qui s'en sont rendus coupables n'en veulent au fond qu'à la religion, et voilà pourquoi, afin de la saper dans ses fondements, ils ont commencé par renverser ces ordres religieux qui sont comme les plus solides remparts, élevés de la main de Dieu, pour la défense de son Eglise.

Ô Marie, prenez en main la cause de la religion persécutée, et venez au secours des pauvres religieux dispersés ! Aidez-les dans leurs épreuves, subvenez à leurs besoins, soutenez-les dans leurs combats, vengez-les des calomnies dont on les accable, en convertissant ceux qui leur font du mal ! Surtout, ô Marie, rendez bientôt aux expulsés les couvents où ils ont juré à Dieu de vivre et de mourir ! Que l'on ne puisse plus dire, à la honte de la France, que les maisons de prière et d'étude, que les asiles sacrés de la vertu sont interdits et fermés de par la loi, alors que les théâtres, les lieux de plaisir et de débauche sont autorisés par elle. Hélas ! Jamais siècle peut-être n'eût plus besoin des exemples de renoncement et de pauvreté, d'obéissance et de chasteté que les religieux donnent au monde.

Ô Marie, ne permettez donc pas que la France reste plus longtemps privée du bienfait de la vie religieuse ! Que les couvents, d'où la prière monte jour et nuit vers Dieu, reprennent et continuent leur œuvre éminemment morale et sociale! qu'ils redeviennent l'asile des belles et grandes âmes, et qu'ils servent de nouveau de paratonnerres à notre coupable patrie ! Notre-Dame du Puy, priez pour les religieux expulsés ! Amen !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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12 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Treizième jour

Comment Adhémar du Monteil, évêque du Puy, institua en l'honneur de Notre Dame le Salve Regina

 

Adhémar du Monteil est l'une des plus grandes figures de l'épiscopat anicien. C'est aussi l'un des personnages qui ont le plus aimé et honoré Notre-Dame du Puy. La maison des seigneurs de Monteil, du nom d'Aymard ou d'Adhèmar, est fort ancienne, et peut prendre rang parmi les plus illustres du Dauphiné. Elle subsistait déjà avec éclat, sous le règne de Charlemagne, puisque vers 814, cet empereur établit duc de Gênes, un de ses membres, Hugues Adhèmar, pour le récompenser d'avoir expulsé les Sarrasins de l'île de Corse. Cette famille était donc puissante, dès le neuvième siècle. Une de ses principales branches possédait en apanage, et avait pour siège la ville et seigneurie de Monteil. De là le nom de Monteil-Aymard ou Montélimart, donné depuis à cette ville. C'est à cette branche qu'appartient notre Adhémar, évêque du Puy.

L'élévation de ce Pontife à l'évêché du Velay, eut lieu vers 1080. Nous avons vu, hier, comment le Pape Urbain II, traversant les Alpes en 1095, s'était dirigé, par Valence, vers le Puy-Sainte-Marie, afin d'y réunir le Concile sous les auspices de Notre-Dame, et d'en appeler à toute la chrétienté pour la délivrance de la Terre sainte. Grande lut la joie dans tous les coeurs vellaviens, quand cette nouvelle se répandit dans notre pays. Grand fut le nombre des pèlerins qui voulurent visiter le sanctuaire angélique, à la fête du mois d'août, lorsqu'on sut la prochaine arrivée du Pontife et la cause de son voyage. Tout ce qu'il y avait de coeurs nobles et généreux dans la province, désirait voir le Pape et entendre ses paroles. Au jour fixé, de chaque manoir féodal comme de chaque village, par les grandes routes et par les rudes sentiers qui conduisaient à la cité d'Anis, accoururent, avec les habitants des campagnes, les châtelains suivis de leurs dames, de leurs enfants et de leurs vassaux.

Nous avons dit avec quelle pompe Adhémar reçut le Souverain Pontife, et comment celui-ci, après avoir pris connaissance de la ville, la trouva trop petite, hélas ! Pour y tenir commodément les grandes assises préliminaires de la Croisade. Le Concile fut donc convoqué à Clermont, où Adhémar se rendit avec un grand nombre de ses diocésains. Là, au milieu d'un auditoire immense et d'un silence profond, le Pape, d'une voie émue, fit une peinture aussi vive que touchante des outrages que les Musulmans, détenteurs et profanateurs des Lieux saints, faisaient subir aux pèlerins et aux sanctuaires de la Palestine. Puis, s'adressant au coeur toujours si noble et si généreux du peuple Français : « Armez-vous donc, mes chers fils, s'écria-t-il, armez-vous du zèle de Dieu ! marchez au secours de vos frères, et le Seigneur sera avec vous ! Tournez contre l'ennemi du nom chrétien, les armes que vous employez injustement les uns contre les autres. Rachetez, par ce service si agréable à Dieu, les crimes qui excluent de son royaume, et obtenez-en, par là, le pardon. Pour nous, plein de confiance en la miséricorde de Dieu et en l'autorité de saint Pierre, nous remettons toute pénitence à ceux qui prendront les armes contre les infidèles, et nous promettons l'éternelle récompense et les infinies bénédictions de Dieu à tous ceux qui combattront pour la délivrance de la Terre sainte ! »

A ces mots, une immense acclamation s'élève du sein de la foule : « Dieu le veult ! Dieu le veult ! » s'écrie-t on de toutes parts. Et le Pape regardant le ciel : « Oui, Dieu le veult, dit-il ; allez ! et que ce soit là votre cri de guerre ! »

A ce moment, un évêque vient se jeter aux pieds du Souverain Pontife, et demande humblement, le premier, la croix d'étoffe rouge qui devait servir de signe de distinction aux Croisés. Cet évêque, c'est Adhémar du Monteil. Le Pape lui impose la croix de sa propre main, et l'institue solennellement son légat en Orient et le chef ecclésiastique de la Croisade. L'exemple d'Ahémar est comme une étincelle électrique qui se communique à toute l'assistance. Tous veulent partir, tous ambitionnent l'honneur d'aller combattre les infidèles. Le nombre de ceux qui réclament les croix d'enrôlement est si grand, que toutes les étoffes rouges de la ville furent bientôt complètement épuisées.

Le Tasse nous apprend, dans son immortel poème de la Jérusalem délivrée, que la ville du Puy, à elle seule, ne fournit pas moins de quatre cents guerriers à la Croisade.

 

Quatro cento guerrier... di Pogio.

 

Quant aux autres Croisés vellaviens, il n'y en eut pas moins de quatre à cinq mille, disent un grand nombre d'historiens. Souvenir à jamais glorieux pour le diocèse et la ville du Puy-Sainte-Marie !

Or, c'est à l'occasion du départ de ces guerriers pour la Terre sainte, que l'évêque du Puy composa l'hymne magnifique, connu sous le nom de Salve Regina. On a émis beaucoup d'opinions différentes sur l'auteur de cette admirable prière. Mais il résulte de l'étude approfondie de cette question que c'est bien véritablement l'évêque du Puy, Adhémar du Monteil, qui composa cet hymne pour en faire le chant de guerre des Croisés. Voilà pourquoi, dès le douzième et treizième siècle, cette sublime invocation était généralement connue sous le nom d'Antienne du Puy, Antiphona de Podio. Saint Bernard lui-même ne l'appelait pas autrement lorsqu'il en parlait, en 1130, à un abbé de Dijon. On croit, et il est probable, que cette Antienne fut chantée, pour la première fois, lorsque Adhémar, avant de partir, réunit dans sa cathédrale, aux pieds de Notre-Dame, tous ceux de ces valeureux diocésains qui avaient pris la croix. Ce n'est pas sans émotion religieuse et sans fierté patriotique, que l'on se figure ces quatre à cinq mille guerriers vellaviens, inaugurant, sous les voûtes sombres de la basilique Anicienne, ce cantique admirable, qu'un élan de saint enthousiasme avait fait jaillir du coeur de leur Evêque, et où leur âme trouvait, magnifiquement rendus, les sentiments d'amour et de vénération qu'ils professaient tous pour la Mère de Dieu, Notre-Dame du Puy. Avec quelle ardente foi et quelle pieuse énergie toutes ces voix mâles et fortes durent lancer vers le ciel les supplications pressantes et les touchantes invocation, dont se compose le Salve Regina. Les anges du Paradis durent certainement applaudir à ce magnifique et formidable concert, et Marie, du haut du ciel, dut bénir tous ces valeureux enfants du Velay. Quoiqu'il en soit de l'inauguration de ce chant, l'historien Darras dit que le Salve Regina fut chanté, au moment du départ, par les cent mille Croisés que Godefroy de Bouillon passa en revue, et qu'Adhémar du Monteil bénit solennellement.

Depuis lors, le Salve Regina est devenu célèbre. Il fait partie de la liturgie romaine, écrin magnifique dont il n'est pas la perle la moins précieuse, et la sainte Eglise, après l'avoir enchâssée ainsi dans son office canonial, le récite tous les jours, depuis la Trinité jusqu'à l'Avent.

Rien de plus suave, au reste, de plus beau et de plus saintement éloquent que le texte de cette admirable prière. Composée par un saint, dit le vénérable Canisius, elle a été propagée par des saints. Son sens fécond, sa profondeur mystérieuse, sa grâce ineffable, nourrissent l'esprit, attendrissent le coeur et embrasent les âmes d'amour pour la Mère de Dieu. Saint Bonaventure, saint Bernard et plusieurs autres mystiques se sont plu à commenter cette antienne. Saint Alphonse de Liguori, dans un de ses ouvrages, en a fait une paraphrase qui fait les délices des âmes pieuses. Il est certain que cette prière renferme, pour l'âme, des trésors cachés de douceur et de consolation. Oh ! qui dira tous les apaisements, toutes les espérances, tous les baumes que cette antienne, inexprimablement belle d'Adhémar du Monteil, a versés, depuis bientôt huit siècles, dans le coeur de tous ceux qui soupirent ici-bas après le bonheur du ciel, et qui, par cette antienne, supplient Marie de leur en ouvrir la porte.

Puisse désormais cette prière monter souvent de notre coeur et de nos lèvres vers Marie, et nous attirer sa toute puissante protection. Ainsi soit-il.

 

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Prière

 

Ô Marie, en union avec tous les fidèles et tous les prêtres de l'Univers, nous réciterons, chaque jour, de tout notre coeur, conformément à la prescription du glorieux Pape Léon XIII, la belle prière anicienne du Salve Regina. La pensée qu'a eue le Souverain Pontife d'en faire désormais la prière quotidienne, obligatoire et universelle de toutes les églises du monde catholique, les trois cents jours d'indulgence qu'il a daigné attacher à la récitation de cette antienne, prouvent bien l'efficacité et l'importance de cette sublime invocation. Nous la réciterons donc dorénavant aux intentions marquées par Notre Saint Père le Pape.

Ô Marie, au milieu des maux si graves qui nous assiègent, et en prévision des maux plus graves encore qui nous menacent, daignez écouter la touchante supplication que fait monter vers vous l’Église Catholique tout entière. Sainte Mère de Dieu, que cet immense concert de louanges, résultant de la récitation universelle du Salve Regina, dispose favorablement votre coeur à intercéder auprès de Jésus pour vos enfants de la terre ! Ô Marie, nous vous invoquons à genoux : venez au secours de la sainte Eglise qui vous prie par notre bouche ! Comme au onzième siècle, que l'hymne d'Adhémar du Monteil soit le chant pacifique de la nouvelle croisade qui s'impose aujourd'hui à tous les fidèles, la croisade contre le démon et les suppôts du démon ! Qu'à l'exemple de ses vénérables prédécesseurs Gélase II, Innocent II et Alexandre III qui, dans la persécution dont ils étaient victimes, vinrent au Mont-Anis, se recommander à Notre-Dame par la prière anicienne du Salve Regina, l'auguste Pontife actuellement régnant, ressente lui aussi les grâces salutaires et les douces influences qui découlent de l'antienne du Puy : et qu'enfin, du Pasteur suprême, ces grâces et ces influences rejaillissent également sur le troupeau tout entier. Ainsi soit-il.

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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11 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

Le Puy-en-Velay - Cathédrale Notre-Dame du Puy (83)

 

Douzième jour

Les Papes et Notre-Dame du Puy

 

Toutes les gloires semblent avoir été réservées au sanctuaire de Notre-Dame du Puy. Aucun hommage ne lui a fait défaut, depuis celui des peuples de tous les pays d'Europe, jusqu'à celui des rois de France et des Souverains Pontifes. Six Papes, en effet, sont venus en pèlerinage au Mont Anis. Il y a là de glorieux souvenirs à évoquer, en l'honneur de Celle pour qui nous écrivons. C'est pourquoi nous avons voulu les rappeler dans un chapitre à part.

Lorsqu'en 1095 le pape Urbain II voulut délivrer la Terre sainte du joug des musulmans, il convoqua d'abord un concile au coeur même de la France, cette terre du dévouement et de la foi. Le projet du Pape français, disent nos chroniqueurs, était de planter la bannière pontificale sur la vénérable basilique de Notre Dame du Puy, que son pèlerinage avait rendue célèbre dans toute la chrétienté et de sonner, du haut de la tour Saint Mayol, le beffroi d'alarme qui devait soulever l'Europe entière.

Urbain II vint en effet au Puy, le 14 août 1095. Il arriva aux portes de la ville, suivi des archevêques de Lyon, de Bourges, de Bordeaux et des évêques de Cahors, de Clermont et de Grenoble.

L'évêque du Puy, Adhémar du Monteil, un des futurs héros de la sainte Croisade, l'introduisit dans l'église angélique, par une porte que l'on pratiqua, à cette occasion, du côté du For, et que, par respect pour le Vicaire de Jésus-Christ, on mura sur-le-champ, pour qu'elle ne s'ouvrit que devant les Papes, ses successeurs. Urbain y célébra avec pompe, la fête de l'Assomption, et passa presque toute la journée au pied de l'autel de Marie, recommandant à Notre Dame du Puy, et plaçant sous son puissant patronage l'entreprise formidable qu'il avait conçue pour la délivrance des saints Lieux.

Malheureusement, la ville lui parut trop petite, et ses abords trop rudes et trop difficiles pour y tenir commodément les grandes assises préparatoires à la prise d'armes contre les Turcs. Le concile fut donc définitivement convoqué et réuni à Clermont, dans la Limagne, au milieu de la plus vaste et de la plus magnifique plaine d'Auvergne. Il y vint treize archevêques, quatre-vingt douze évêques, deux cent cinq abbés et une foule immense de gentilhommes et de peuple. Là, du moins, quel que fut le nombre, on pouvait se compter ; tandis que les multitudes accourues au Puy du Nord et du Midi, se seraient disséminées sans contact à travers les sinueuses et étroites vallées que domine le Mont Anis. Toutefois, et comme témoignage de la pensée et du désir qu'il avait eus de tenir le Concile dans la capitale du Velay, Urbain II data du Puy môme la lettre qui convoquait le Concile à Clermont. De plus, il choisit, pour son vicaire général et pour chef spirituel de la Croisade, notre évêque Adhémar du Monteil, qui se croisa généreusement le premier, avec quatre cents de ses diocésains.

Tel est le glorieux souvenir qui est resté attaché à la visite du premier Pape, venu en pèlerinage à Notre-Dame du Puy. L'histoire, qui procède par grands aspects, n'a tenu compte que du Concile de Clermont, des résolutions qui y furent prises, des scènes grandioses et des frémissements d'enthousiasme et de soulèvement universels dont il fut le théâtre ; mais une bonne et large part de cette gloire revient à notre ville, où la croisade naquit en réalité, se trama, s'organisa et reçut sa première exécution.

Le second Pape qui vint en dévotion au Puy Sainte-Marie, fut Pascal II. Ce Pape qui fit en France un séjour d'environ huit mois, se trouvait au Puy le 14 juillet 1107. Il confirma, par une Bulle, le privilège d'exemption, par lequel ses prédécesseurs, Sylvestre II et Léon IX, avaient mis l'Eglise du Puy sous l'autorité immédiate du Saint-Siège, faveur qui montre bien en quelle estime les Souverains Pontifes tenaient le sanctuaire du Mont Anis.

Le troisième Pape qui visita notre célèbre pèlerinage fut Gélase II, 1118. Obligé de quitter l'Italie, à raison des différents survenus entre lui et l'empereur Henri V, au sujet des investitures, ce Pape se réfugia en France, la terre hospitalière des pontifes romains persécutés. Il débarqua à Saint Gilles sur le Rhône, et vint ensuite d'Alais au Puy, d'où, après avoir passé par différentes villes des pays voisins, il arriva enfin à l'abbaye de Cluny où il mourut.

L'année suivante, 1119, son successeur, Caliste II, vint également en pèlerinage à Notre Dame du Puy, et s'empressa, aussitôt après son couronnement, de venir mettre son pontifical sous la protection de la puissante Reine du Mont Anis.

En 1130, Innocent II, forcé par les intrigues de l'antipape Pierre de Léon, à passer la mer avec une suite peu nombreuse, se rendit à son tour au sanctuaire angélique du Mont Anis, pour supplier la glorieuse patronne qui y préside, de mettre un terme aux divisions de l'Eglise. C'était, d'ailleurs, au Puy que s'étaient réunis, peu de temps auparavant, les évêques d'au-delà de la Loire, pour examiner lequel des deux prétendants devait être canoniquement reconnu comme Pape. Et tandis que saint Bernard faisait proclamer, à Etampes, Innocent, comme véritable pasteur des fidèles, saint Hugues, évêque de Grenoble, lui faisait, par son autorité, décerner dans la capitale du Velay, le même titre et la même obéissance. A son approche, toute la ville s'empressa de voler à sa rencontre. Rien ne lut oublié de ce qui pouvait l'assurer du respect et du dévouement dus à sa haute dignité. La porte papale s'ouvrit devant lui, et Ponce de Tournon, qui occupait alors le siège du Puy, sans avoir égard à la médiocrité de vie qu'il s'était imposée, et malgré la faiblesse de son grand âge, proportionna ses dépenses à la grandeur du noble pèlerin, qu'il avait le bonheur de posséder dans son palais.

Alexandre III ne se montra pas moins jaloux de rendre à Marie ses hommages dans le sanctuaire consacré par les Anges. Contraint à fuir devant l'antipape Victor et devant les armes de l'empereur Frédéric Barberousse, il vint lui aussi chercher un refuge en France. Parti de Montpellier, au mois de juillet, pour aller tenir un Concile à Clermont, il voulut auparavant révérer dans le Velay le célèbre temple du Mont Anis. On alla le prendre en procession à une demi-lieue de la ville, Il était en rochet et en camail, monté sur une haquenée blanche et suivi de sept cardinaux et de quelques évêques, montés également sur des mules et revêtus de la chape romaine. La multitude se prosternait à terre sur son passage ; chacun ambitionnait l'honneur de l'approcher et de toucher ses vêtements. On se pressait, on se précipitait en quelque sorte sur lui. Ces marques de zèle et de dévotion faisaient palpiter son coeur paternel. Il s'arrêtait pour donner à tous sa bénédiction ; il se laissait environner de la foule, sans permettre qu'on la repoussât pour faciliter son passage. Introduit par la porte papale dans le sanctuaire, il y resta plus d'une heure en oraison, et, durant trois jours qu'il demeura dans le pays, il ne manqua pas de célébrer tous les matins les saints Mystères, et de se rendre ensuite avec exactitude à l'office des Vêpres et des Matines. Pierre IV, évêque du Puy, le reçut dans son évêché et le traita avec une juste magnificence. Mais le pieux Pontife l'obligea à retrancher ce qu'il regardait comme un excès et à se renfermer dans les bornes d'une simplicité plus évangélique. C'était au mois d'août 1162 qu'Alexandre III avait offert à Marie ses respectueux hommages. Trois ans après, au mois de juin 1165, il revenait encore épancher son coeur aux pieds de cette sainte patronne, et lui recommander son retour dans la capitale du monde chrétien qui allait bientôt revoir son véritable pasteur.

Ainsi, six Papes sont venus en pèlerinage à Notre Dame du Puy. La renommée sans égale de l'église du Mont Anis, explique seule ces pèlerinages des Souverains Pontifes. C'est qu'ils savaient, en effet, que Marie n'avait pas un pareil sanctuaire dans toute la chrétienté. Dès le milieu du onzième siècle, un de leurs prédécesseurs, le saint Pape Léon IX, l'avait déjà hautement constaté : « Nulle part, dit-il, dans une Bulle restée célèbre, nulle part, dans aucun autre de ses sanctuaires, la très sainte Vierge ne reçoit un culte plus spécial et plus filial de respect, d'amour et de vénération que celui que les fidèles de la France entière lui rendent dans cette église du Mont-Anis, autrement dite du Velay ou du Puy-Sainte-Marie ».

Voici les paroles de la Bulle de Léon IX : « In hac ecclesia Aniciensi, quae et Velanensis seu podium sanctae Mariae dicitur, specialius ac proecordius prae coeteris ecclesiis sibi dicatis, colitur, amatur, veneratur memoria Beatae Mariae Virginis, a cunctis qui circumquaque universa morantur in Gallia ».

Quel titre de gloire pour notre pèlerinage que cette parole de Léon IX, et combien le P. Odo de Gissey avait raison de s'écrier, dans son histoire, « que parmi les sanctuaires dédiés à la Sainte Vierge, celui de Notre-Dame du Puy était le plus privilégié de tous ! »

 

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Prière

 

Notre-Dame du Puy, qui au treizième siècle avez donné un Pape à l'Eglise dans la personne de Clément IV, priez pour le Pape régnant actuellement ! Sainte Mère de Dieu, votre amour, et celui de la Papauté, vont de pair et sont inséparables dans le coeur de vos enfants. En effet, le Souverain Pontife est ici-bas le représentant de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; et de même, ô Marie, que ceux qui vous aiment véritablement ne séparent point dans leur affection Jésus-Christ de sa sainte Mère, de même ils doivent étendre l'amour qu'ils vous portent jusqu'à la personne auguste de celui qui tient ici-bas la place de votre divin Fils. Voila pourquoi nos aïeux reçurent avec tant d'enthousiasme et de vénération les six Papes que la renommée de votre sanctuaire conduisit au Mont Anis. Voila pourquoi aussi, ô Marie, nous inspirant de la grande dévotion de nos Pères pour le Saint-Siège apostolique, nous vous adressons aujourd'hui de tout notre coeur une ardente prière pour le Souverain Pontife. Injustement dépossédée du patrimoine de saint Pierre, que Pépin et Charlemagne lui avaient pieusement constitué avec l'épée de la France, la Papauté, de nos jours, se voit battue en brèche de toutes parts et se trouve livrée, sans aucun secours humain, à tous les assauts de l'impiété.

Ô Marie, étendez votre toute puissante protection sur celui que votre divin Fils a élu pour son lieutenant sur la terre. Assistez-le dans ses luttes et ses combats ; soutenez-le dans ses épreuves ; mettez un terme en particulier aux douloureuses afflictions que la France causa au coeur paternel du Léon XIII, et ne permettez pas que notre patrie soit plus longtemps infidèle à son litre de fille aînée de l'Eglise. Rendez enfin la Papauté victorieuse de ces hommes de ténèbres, qui s'efforcent de la renverser, parce qu'elle est le candélabre sacré qui porte et qui présente aux regards de tons, la lumière même du monde ! Faites, ô Marie, que toutes les intelligences s'éclairent à cette grande lumière du ciel, que toutes les âmes se réchauffent à ce feu sacré et que l’Église répande ses bienfaits sur tous les peuples qui vivent sous le soleil. En un mot, que la sainte. Eglise triomphe, et ce sera la justice! qu'elle règne, et ce sera la paix! qu'elle gouverne, et ce sera l'amour ! Oui, qu'elle triomphe, règne et gouverne, en tout heu, qu'il n'y ait plus désormais qu'un seul troupeau, un seul bercail, un seul pasteur, et ce sera le bonheur retrouvé et comme le Paradis reconquis sur la terre. Ainsi-soit-il.

 

Notre Dame du Puy, priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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10 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Onzième jour

Le Jubilé ou Grand Pardon de Notre Dame du Puy à partir de la Révolution jusqu'à nos jours.

 

La tourmente révolutionnaire s'était déchaînée sur la France comme un irrésistible ouragan. 93 avait succédé à 89. La religion et la patrie en deuil pleuraient le roi et la reine décapités, les églises fermées, profanées ou détruites, les prêtres exilés, égorgés, ou bien traqués partout comme des bêtes fauves, et obligés de se cacher dans l'ombre, pour exercer, au péril de leurs jours, les fonctions sacrées de leur ministère. Tout était sang et larmes pour l'Eglise de France. Comme Rachel, hélas ! elle voyait assassiner ses enfants et sa douleur était inconsolable. Rachel plorans filios suos et noluit consolari quia non sunt !... C'est dans ces circonstances lamentables que l'arrivée du vingt-troisième Jubilé de Notre Dame du Puy vint, comme la colombe de l'arche, apporter le rameau d'espérance à notre infortunée patrie.

On était en 1796. Mgr de Galard-Terraube était alors exilé en Suisse. Des mains impies et sacrilèges avaient arraché de son trône la statue vénérée de la Vierge noire, l'avaient brûlée sur la place publique et en avaient dispersé les cendres au vent... L'auguste basilique elle-même avait été profanée et pillée. Une créature pécheresse avait osé s'asseoir un jour à la place de l'image de Marie Immaculée, et y avait reçu des hommages idolatriques. Le sanctuaire enfin, découronné de sa gloire, était aux mains des schismatiques et des excommuniés. Dans cette triste conjoncture, Mgr de Galard-Terraube obtint du pape Pie VI, le 29 janvier 1796, une Bulle par laquelle le Vicaire de Jésus-Christ, suspendant la faveur octroyée au sanctuaire angélique par les Papes ses prédécesseurs, accordait lui-même, pour cette fois, un nouveau pardon, qu'on pourrait gagner dans tel temps et tel lieu du diocèse que les circonstances le permettraient, pourvu que ce fut en évitant tout contact avec les schismatiques. Sa Sainteté, voulant aussi faire participer à cette faveur les fidèles, prêtres ou laïques, que la Révolution avait jetés sur la terre d'exil, décréta qu'ils auraient également la faculté de gagner le jubilé à l'étranger, à la seule condition d'accomplir les œuvres de piété qui étaient en leur pouvoir.

Mgr de Galard, avons-nous dit, s'était réfugié en Suisse. Mais il avait laissé, dans son diocèse, un digne représentant dans la personne de M. de Rachat, curé de Tence, dont la foi vive ne faillit jamais, et qui a laissé après lui une mémoire vénérée. Celui-ci déploya le zèle le plus actif pour répandre, parmi les fidèles et les prêtres échappés au glaive révolutionnaire, la connaissance du Bref de Pie VI. La persécution, au lieu d'éteindre la foi, l'avait ravivée dans bien des âmes, et il y en eût beaucoup, qui, à l'occasion du Jubilé, surent tromper la vigilance et déjouer le mauvais vouloir des persécuteurs de la religion.

Cependant le régime révolutionnaire était tombé victime de ses propres fureurs. Un nouvel ordre de choses s'était établi ; un immense besoin de concorde et d'apaisement se manifestait de toutes parts. Bonaparte, en homme de génie qu'il était, comprit qu'il ne pouvait régner sur la France qu'autant que la Société serait replacée sur ses bases religieuses. Par un traité avec le Souverain Pontife, il rétablit donc la religion catholique en France, et réorganisa le culte aboli par la Révolution.

Hélas, une grande épreuve était réservée à ce sujet à notre chère Eglise du Puy. Pour des motifs d'intérêt supérieur, Pie VII usant de la plénitude de sa puissance spirituelle, anéantit les 135 sièges épiscopaux de l'ancienne France ecclésiastique, et créa, à leur place, par un concordat, soixante nouveaux sièges partagés entre dix métropoles.

Dans cette nouvelle circonscription des diocèses, celui du Puy fut complètement supprimé et se trouva englobé dans l'évêché de Saint Flour. C'était là une suppression aussi étrange que malheureuse, contre laquelle tout le Velay protesta ; mais dans la discussion qui eût lieu à cet effet, le corps législatif, tout imbu encore de principes révolutionnaires et de sentiments anti-religieux, déclara cyniquement vouloir détruire ainsi le foyer de superstition et de fanatisme dont le pèlerinage de Notre Dame du Puy, disait-il, avait été la cause non seulement pour le Velay, mais pour toutes les populations du centre de la France.

Pauvres législateurs ! Leur décision si préjudiciable à notre grand pèlerinage, dura jusqu'à ce qu'un décret réparateur vint, sous la Restauration, reconstituer, en l'agrandissant, l'ancien diocèse de Notre Dame du Puy.

Eclipsée un moment par le désastre des circonstances, la gloire du sanctuaire auguste de Marie devait, au bout de quarante-cinq ans, se ranimer et jeter au loin une nouvelle splendeur. Le vingt-quatrième jubilé arriva avec l'année 1842, sous l'épiscopat de Mgr Darcimoles. Depuis la Révolution, c'est-à-dire depuis un demi-siècle, d'autres lois, d'autres moeurs, d'autres tendances avaient remplacé les lois, les moeurs, les tendances anciennes. Il était à craindre que les grandes solennités de l'Eglise angélique ne se ressentissent d'un changement aussi profond ; mais il n'en fut rien. Le dix-neuvième siècle, si différent sous tant d'autres rapports des siècles précédents, a amené la même foule aux pieds de la Vierge du Mont Anis. A ce premier Jubilé on ne compta pas moins de 150,000 pèlerins.

Celui qui fut célébré en 1853 (le 25e) fut bien plus brillant encore. Quoiqu'il se présentât après deux Jubilés consécutifs dont avait joui la chrétienté tout entière, et qu'il s'ouvrit par un temps tellement rigoureux, que les voies restèrent complètement interceptées durant quatre à cinq jours. Il fallut se frayer, à travers les neiges et les frimas, des chemins par lesquels il n'y avait que la confiance en Marie qui pût oser s'aventurer. Toutes les paroisses du diocèse étaient invitées : chacune avait son jour ; ni glaces, ni neiges, ni fatigues, ni dangers ne purent les arrêter. Aucune ne fit défaut.

Il y eut des paroisses qui, pour être fidèles au pieux rendez-vous du Jubilé, furent obligées, tant la neige obstruait les chemins, de faire premièrement marcher devant eux les boeufs de leurs étables. On lançait ces nouveaux pionniers dans les montagnes de neige amoncelées sur la roule. Puis on faisait venir après eux tous les moutons que l'on avait pu rassembler dans le pays, et le piétinement de ces animaux finissait par tracer un chemin praticable. Alors les hommes achevaient ce que les animaux avaient commencé. Les femmes s'avançaient ensuite, et les petits enfants fermaient la marche de ces courageuses caravanes. Il y en eut qui descendirent ainsi de 1,359 mètres d'altitude.

Jamais, aux plus beaux âges du christianisme, l'affluence des pèlerins n'avait été plus considérable. Les calculs qui en furent faits en portent le nombre à 300,000 environ. La veille de la clôture, la ville ne renfermait pas moins de 80,000 étrangers. L'administration fut sérieusement inquiète de tant d'encombrement. Les hôtelleries, les maisons, les granges, tout regorgeait de pèlerins. Il fallut, cette nuit et la nuit suivante, tenir les églises ouvertes, pour donner un abri à ceux qui n'avaient pu en trouver ailleurs.

Enfin un vingt-sixième et dernier Jubilé eut lieu en 1864, sous l'épiscopat de Mgr Le Breton. Il vit se reproduire le même ébranlement de peuples et la même affluence de fidèles. Ce fut par centaines de mille que l'on compta les pèlerins accourus au Puy de l'Orient, de l'Occident, du Midi et de l'Aquilon. Parmi les assistants qui sont ici, beaucoup se souviennent encore avec émotion de ces jours inoubliables de grâce et de salut.

Jours d'allégresse et de bénédiction ! Puisse votre souvenir rester toujours vivant dans notre coeur ! Puissiez-vous aussi revivre pour chacun de nous dans nos futurs Jubilé.

 

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Prière

 

Ô Marie, le dix-neuvième siècle, qui a abusé de tant de grâces, a été condamné à s'éteindre tristement sans revoir, avant de mourir, les splendeurs et les consolations de vos salutaires jubilés !... mais le vingtième siècle sera béni par vous, dès son aurore, ô Vierge sainte, et votre vingt-septième Jubilé s'épanouira joyeusement avec l'année 1910. Heureux ceux d'entre nous qui vivront jusque-là ! Heureux ceux à qui il sera donné de profiter de cette grâce dont le monde aura été privé pendant quarante-six ans ! Puissent les jours mauvais de l'anticléricalisme et de la Révolution n'être plus alors qu'un lointain souvenir ! Mais en attendant, aimons et servons de tout notre coeur Notre Dame du Puy, n'attendons pas le retour de ses jubiles pour lui témoigner notre dévotion et notre amour. La Reine du Mont Anis est toujours en permanence sur son trône pour accueillir nos hommages et nos prières. Tous les temps lui sont bons pour dispenser ses grâces à ses serviteurs, et son sanctuaire renferme pour ceux qui viennent y prier un trésor toujours ouvert et toujours inépuisable de bénédictions spirituelles et temporelles. Sachons donc monde, Marie ne s'est montrée, jusqu'à présent, aussi bonne et aussi secourable aux chrétiens, qu'en sa vieille basilique du Velay. Gravissons souvent avec foi les degrés de son auguste temple ; venons souvent nous agenouiller sur le seuil de cette chambre angélique, témoin de tant de miracles et où se sont opérées tant de merveilles ; et là, contemplons et prions, comme nos pères, celle qui fut, à travers les siècles, leur bienfaitrice et leur mère. Comme eux nous puiserons, dans cette contemplation et dans cette prière, bien des joies et des consolations dans nos épreuves, de bonnes résolutions pour vivre plus saintement, de salutaires inspirations aux heures d'incertitudes et d'angoisses, en un mot d'abondantes faveurs pour le temps et pour l'éternité. Reine du Mont Anis, Notre Dame du Puy, faites qu'il en soit ainsi pour chacun de nous ! Ainsi soit-il.

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

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9 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Dixième jour

Popularité du Grand Pardon ou Jubilé de Notre Dame du Puy, depuis son institution jusqu'à la grande Révolution française

 

Nous avons vu, hier, quelle fut l'origine du Grand Pardon ou Jubilé de Notre Dame du Puy. Voyons maintenant quelle fut son immense popularité.

Le Grand Pardon ou Jubilé de Notre Dame du Puy, ayant été institué en 992, et ne devant pas se renouveler avant 1910, il s'en suit, d'après les supputations du comput ecclésiastique, que cette précieuse indulgence est arrivée vingt-six fois en neuf cents ans.

Le premier de ces Jubilés sur lequel l'histoire ait enregistré des détails authentiques, est le dixième, qui fut célébré en 1407, sous l'épiscopat d'Elie de l'Estrange. A cette époque, le Jubilé ne durait qu'un jour. Or, il y eut, ce jour-là, au Puy, une telle affluence de pèlerins, que, malgré toutes les précautions de prudence prises par les consuls de la ville, il y eut jusqu'à deux cents personnes étouffées dans la foule. Le coeur se serre à la pensée d'une pareille catastrophe, qui se renouvellera plus d'une fois encore, dans les solennités de l'Eglise angélique. Mais la foi suggère d'autres sentiments que la nature et nous fait presque envier le sort de ces bienheureux pèlerins, à qui le Jubilé de Notre-Dame ouvrit ainsi les portes du paradis.

Le onzième Jubilé eut lieu en 1418, sous le même évêque, Elie de Lestrange. L'expérience du passé fit redoubler les précautions. Sur la prière qui lui en fut faite, le Souverain Pontife prolongea le Jubilé jusqu'au mardi de Pâques. Mais, malgré cela, la foule des pèlerins fut si grande, qu'on eut encore à déplorer la mort de trente-trois personnes qui périrent étouffées dans la presse.

Au douzième Jubilé qui suivit de très près celui-là (1429), on n'eut, cette fois, aucun accident à déplorer. Il est vrai qu'à la demande du roi Charles VII, le Souverain-Pontife avait prorogé l'indulgence jusqu'au dimanche de Quasimodo.

Le treizième Jubilé eut lieu en 1440. La dévotion et l'affluence des pèlerins y furent aussi grandes que de coutume. Mais, grâce aux précautions extraordinaires prises par les autorités civiles et ecclésiastiques, tout se passa sans accident de personne.

Il n'en fut pas de même en 1502 (quatorzième Jubilé). Cette fois, malgré un luxe de précautions inouïes, cent douze pèlerins périrent étouffés. Cette catastrophe provint de ce que l'évêque, Godefroy de Pompadour, croyant que le Jubilé de l'année sainte, qui avait eu lieu deux ans auparavant, dans la chrétienté toute entière, diminuerait considérablement le nombre des pèlerins du Puy, ne crut point devoir recourir au Souverain Pontife comme l'avaient fait ses prédécesseurs, pour obtenir une prolongation du Jubilé. Mais, contre son attente, il y eut, dès le dimanche des Rameaux, une affluence énorme de pèlerins, et cette affluence continua d'une façon si prodigieuse les jours suivants, que les chemins se trouvant trop étroits, les pieux voyageurs furent obligés de se frayer des routes plus larges, à travers les blés et les vignobles, qui furent ainsi endommagés sur une largeur de quatre à cinq toises. On aurait dit que l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre, s'étaient épuisées d'habitants ; il se trouva même, parmi la foule des étrangers, plusieurs familles grecques. Depuis les Vêpres du jeudi jusqu'aux Complies du lendemain, les rues furent encombrées d'une multitude tellement pressée, que si quelque objet venait à tomber, personne n'osait ni ne pouvait se baisser pour le ramasser. Les habitants du même pays et les membres d'une même famille tenaient leurs bâtons haussés, avec des enseignes pour se reconnaître ; et la chaleur qu'ils souffraient, quoiqu'en plein air, était si forte, qu'elle les contraignait à supplier, ceux qu'ils voyaient aux fenêtres, de leur verser de l'eau sur la tête pour les rafraîchir, ce que la charité s'empressait de faire en y joignant quelques fruits pour les désaltérer. Les provisions furent loin de suffire, et la cherté devint excessive. Les trois mille confesseurs, dont l'Evêque s'était pourvu, ne pouvant suffire à la multitude, on dut y en ajouter encore un millier. Ils étaient échelonnés dans la basilique ; les églises, les porches, les cimetières en étaient bordés ; plusieurs se tenaient à la porte Saint Gilles ; un plus grand nombre s'étaient établis dans la grande prairie du Breuil. Dans une presse si compacte, il était impossible de n'avoir pas à déplorer quelque accident : quatre-vingt quinze personnes périrent donc étouffées, près la porte Saint Robert, et dix-sept furent écrasées sous les ruines d'un mur qui s'écroula près la porte de Vienne.

Ces cruelles leçons ne furent pas perdues pour l'avenir. On s'entoura de plus de précautions, et, grâce aux nouvelles mesures qui furent adoptées, il n'arriva point de malheur durant le quinzième Jubilé de 1513, quoiqu'il y vint et afflua, disent les chroniques « grand et indicible nombre de peuple ».

Le seizième Jubilé de 1524 s'ouvrit sous d'assez fâcheux auspices. La malveillance des protestants, dont l'hérésie commençait à se répandre dans l'ombre, avait semé au loin des bruits de peste et de guerre. Néanmoins, peu de solennités furent aussi brillantes : « Il y vint des gens et tant, que je ne sais, dit un contemporain, comment plus en fussent venus, ou si plus en eust pu tenir ». Cette fois encore les routes publiques furent trop étroites pour la multitude des étrangers accourus de toutes parts. Les habitants du Puy se distinguèrent plus que jamais, par les bons offices de charité qu'ils rendirent aux pèlerins, et l'ordre fut si parfait, qu'il ne périt qu'un seul homme ; encore fut-il victime de son imprudence.

Le Jubilé de 1622 arriva. C'était le dix-septième, Just de Serres était alors assis sur le siège de saint Vosy. A sa requête, qu'appuya le roi Louis XIII, le pape Grégoire XV prolongea, à perpétuité, pendant l'octave entière, le privilège accordé par ses prédécesseurs pour le seul jour du Vendredi-Saint. Le concours des pèlerins, cette fois, fut singulièrement remarquable ; suivant Théodore, jamais on ne vit en même temps, au Puy, tant de noblesse et de prélats. On était accouru de toute l'Europe, et des manuscrits assurent qu'il n'y vint pas moins de trois cent mille personnes.

Le dix-huitième Jubilé eut lieu en 1633, à peu près dans les mêmes conditions, sauf que le temps, contre l'ordinaire, fut si serein et si beau pendant l'Octave, qu'il semblait, dit le chroniqueur, que mars eut fait vœu d'arrêter ses giboulées, pour ne point empêcher les fidèles de venir rendre leurs vœux à la très sainte Vierge.

Le dix-neuvième Jubilé arriva avec l'année 1644. Cette fois il y avait tant de neige dans les chemins que l'on croyait ne voir arriver que fort peu d'étrangers. Mais il en vint tout autant qu'aux autres Jubilés. On avait fait venir un grand nombre de confesseurs, tant séculiers que réguliers, et il n'y en avait pas moins de cent au seul couvent des Capucins.

Le Grand-Pardon du Puy ne revint, pour la vingtième fois, qu'avec l'année 1701. Cette fois l'affluence des pèlerins n'eut plus de bornes, et l'on peut dire que l'Europe tout entière s'ébranla. L'Allemagne, notamment, rivalisa de zèle avec l'Espagne et l'Italie. On remarqua, en particulier, deux chevaliers de Malte qui, attirés de leur île par la dévotion, marchèrent nu-pieds, depuis la chapelle de Sainte Anne jusqu'au Puy, et montèrent à la Cathédrale, en marquant de leur sang les traces de leur pas. Le temps était horrible. La neige tombait à gros flocons, et les routes étaient presque devenues impraticables. Malgré cela, les confesseurs ne pouvaient suffire à la multitude des pénitents. Pour éviter l'encombrement de la Basilique, il était permis de communier dans n'importe quelle église ou chapelle de la ville. Or, d'après les procès-verbaux qui en furent dressés, on compta jusqu'à quinze mille communions dans l'église des Jésuites. Trois mille dans celle des Cordeliers, six mille aux Carmes, dix mille chez les Capucins et autant, sans doute, chez les Dominicains de Saint Laurent. Pour ces derniers, les procès-verbaux ne donnent pas de chiffres. Quant à la Cathédrale, la foule des pénitents et des communiants était si grande, qu'on lut obligé de poster deux soldats à chaque confessionnal, pour empêcher le peuple de s'étouffer, et donner au confesseur la liberté de respirer. Enfin, on ne cessa, pendant toute l'Octave, de distribuer la communion à la Basilique, depuis le grand matin jusqu'au soir après Vêpres, et même jusqu'à l'entrée de la nuit.

La même chose eut lieu pour le vingt-unième Jubilé de 1712, que le Pape Clément XII, sur la relation de ce qui s'était passé en 1701, prolongea encore jusqu'au dimanche de Quasimodo.

Enfin l'année 1785 vint clore dignement cette magnifique série de Jubilés que nous venons d'énumérer brièvement.

Mgr de Galard-Terraube, un de ces grands et immortels prélats comme la France en comptait beaucoup quand l'impiété se rua sur elle, gouvernait alors le diocèse du Puy. On eut dit qu'au milieu du calme complet dont jouissait notre patrie, on avait, dans le Velay, je ne sais quel vague pressentiment de la tempête qui allait bientôt s'élever. Aussi les populations coururent-elles, en foule, se jeter aux pieds de celle que l’Église salue du titre d'étoile de la mer, et, malgré les ravages que l'impiété voltairienne avait commencé à faire dans toutes les classes de la société, on ne compta pas moins encore de quatre-vingt mille pèlerins à ce vingt-deuxième Jubilé.

Hélas ! Arrêtons-nous ici et fermons ce chapitre. Car, ce fut là le dernier hommage que reçurent avant la Révolution française, l'image et le sanctuaire sacrés de Notre-Dame du Puy.

 

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Prière

 

Ô Marie, quelle triste différence entre la foi de nos aïeux et la nôtre ! Et comment ne pas être confus en comparant notre torpeur et notre froideur actuelles, à l'enthousiasme et au zèle que nos pères manifestaient autrefois pour les choses de Dieu ! Qui nous donnera de vous aimer comme eux, ô Vierge sainte ! Qui nous donnera cet élan de coeur et ce vol de l'âme qui les faisaient s'élancer vers votre Sanctuaire, ô Marie, avec de véritables transports de bonheur et d'amour ! Hélas ! misérables que nous sommes, nous ne savons plus vous aimer ! C'est comme un secret perdu pour nous, nos péchés nous ont fait perdre cette science de l'amour de Dieu et de sa sainte Mère. O Reine du Mont Anis, rendez-nous nos coeurs et nos âmes d'enfants ; rendez-nous ce coeur pur avec lequel nous vous aimions tant autrefois, cette âme innocente avec laquelle nous vous priions jadis avec tant de confiance et de naïf abandon ! Rallumez en nous le flambeau à demi éteint de la Foi et que cette foi ravivée, nous fasse tomber à vos pieds, ô Marie, repentants et fervents comme ces innombrables pèlerins qui, aux jours de vos célèbres Jubilés, montaient, en quelque sorte, à l'assaut de votre angélique sanctuaire. Ô Vierge sainte, comme eux attirez-nous à vous par l'attrait irrésistible de vos grâces et de vos vertus. Trahe nos post te ! In odorem curremus unguentorum tuorum ! Notre-Dame du Puy, priez pour nous ! Ainsi soit-il.

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

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8 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Neuvième jour

Origine du Grand-Pardon ou Jubilé de Notre Dame du Puy, et privilèges et indulgences attachés à l'Eglise angélique

 

Aux approches de l'an 1000, dans toute la chrétienté, une erreur s'était universellement répandue, par laquelle on croyait que le monde allait périr avec l'échéance du premier millénaire. Cette date apocalyptique de 1000 ans avait pris, aux yeux des multitudes, la valeur d'un chiffre absolu.

D'autre part, le bruit s'était fortement accrédité, à cette époque, que la fin du monde arriverait lorsque la fête de l'Annonciation tomberait un Vendredi-Saint. Or, cette mystérieuse coïncidence devait se produire en l'année 992. C'est pourquoi, à l'approche de cette funèbre échéance, des multitudes immenses se dirigèrent aux lieux de pèlerinages les plus renommés, pour implorer grâce et miséricorde. Le sanctuaire de Notre Dame du Puy, en particulier, attira une telle foule de visiteurs, qu'en mémoire de cet événement, le Saint-Siège y institua un Jubilé solennel pour toutes les années où le Vendredi-Saint se rencontrerait avec le jour de l'Annonciation. On sait que l'Annonciation tombe toujours le 25 mars. Cette date du 25 mars avait toujours été en grand honneur dans l'Eglise. Dans l'origine du christianisme, c'était une opinion communément répandue que Notre-Seigneur s'était incarné dans le sein de Marie et était mort le vingt-cinquième jour du mois de mars. C'est pour cela que l’Église s'est toujours trouvée heureuse de pouvoir, de loin en loin, honorer, en ce même jour, le premier et le dernier jour du Sauveur.

Telle est l'origine du célèbre Jubilé de Notre Dame du Puy. Ce Jubilé, on le voit, est le plus ancien de tous les jubilés du monde ; il est aussi, comme nous le démontrerons dans la suite, le plus populaire et le plus fréquenté de toute la chrétienté.

Outre l'indulgence de ce Grand Pardon, les Souverains Pontifes se sont plu à enrichir le sanctuaire du Mont Anis d'un grand nombre d'autres faveurs, trop oubliées aujourd'hui, et que nous nous faisons un devoir de publier ici, pour ranimer la ferveur et la dévotion des fidèles envers la vénérable basilique de Notre Dame du Puy. En voici le résumé :

En 1245, Innocent IV accorda quarante jours d'indulgence à tous ceux qui visiteraient l’Église angélique aux quatre grandes fêtes de Notre Dame ou durant leur octave. Ces quatre grandes fêtes sont, comme on le sait, l'Annonciation, la Nativité, la Purification et l'Assomption.

En 1254, le Pape Alexandre IV éleva cette première faveur jusqu'à quatre-vingts jours, et l'étendit à toutes les fêtes de la très sainte Vierge.

En 1265, Clément IV, que le Puy avait eu pour évêque avant que la chrétienté le comptât parmi les successeurs de saint Pierre, éleva l'indulgence à un an et un jour pour les quatre grandes fêtes de Marie, l'Ascension et l'Octave de ces fêtes, ainsi que pour les trois jours des Rogations.

En 1291, Nicolas IV étendit cette faveur à toutes les fêtes de la sainte Vierge et aux fêtes de saint Domnin (16 juillet), de sainte Consorte (22 juin) et des saints Innocents (28 décembre), dont les reliques étaient en grand honneur dans l'Eglise angélique.

En 1373, Grégoire XI ajouta encore un an pour l'Assomption de la sainte Vierge, pour l'Ascension et pour les Rogations. Mais c'est surtout au jour de la Dédicace de la sainte Basilique (11 juillet), que la source des bénédictions célestes fut ouverte aux dévots pèlerins. Ils peuvent, en effet, ce jour-là, s'ils sont dans de saintes dispositions, obtenir, avec l'indulgence plénière, la remise totale de toutes les dettes qu'ils ont pu contracter envers la justice de Dieu. Ainsi le décréta Boniface VIII (1294-1303).

Ce dernier Pape, si libéral envers le sanctuaire de Notre Dame du Puy, voulut aussi que les pauvres âmes du Purgatoire se ressentissent des faveurs qu'il accordait à notre pèlerinage. Par son ordre, une chapelle particulière de notre basilique (la chapelle du Saint-Crucifix) reçut donc, en leur faveur, des privilèges quotidiens qui ont été renouvelés en ces derniers temps par le Pape Pie VI, 29 mai 1789. Cette faveur fut publiée de nouveau le 8 novembre 1823, par Mgr Maurice de Bonald, évêque du Puy.

Toutes ces indulgences que nous venons d'énumérer, se gagnent encore aujourd'hui. En outre, une indulgence plénière est aussi accordée à tout fidèle qui visitera l'église angélique, quelque jour de l'année que ce puisse être, pourvu qu'il se soit confessé et qu'il ait communié. Enfin, le Saint Siège a attaché à l'heureux sanctuaire, les privilèges des sept autels ou des stations romaines, en sorte qu'en allant prier à sept autels de Notre Dame du Puy, on gagne les mômes indulgences qu'en allant prier aux sept grandes églises de Rome. Ces sept autels désignés dans la chapelle angélique étaient autrefois ceux de la Vierge noire, du Saint-Crucifix, de Saint-Joseph, de Sainte Anne, de Saint André, des Saintes-Reliques et de Saint François Régis. Après la Révolution, sous l'épiscopat et par ordonnance de Mgr de Bonald, l'autel du Sacré Coeur fut substitué à l'autel des Saintes Reliques. Depuis lors, cet ordre de choses n'a pas été changé.

A toutes ces indulgences, s'ajoutaient encore autrefois des privilèges qui montrent bien l'influence que le pèlerinage du Puy avait pris non seulement en France, mais dans toute la chrétienté.

Le premier de ces privilèges consistait dans la facilité de tester, accordée aux pèlerins s'ils venaient à être surpris par la maladie dans le cours de leur pèlerinage. Partout ailleurs, pour tester validement, il était requis d'avoir sept témoins. Pour les pèlerins du Puy, deux témoins suffisaient, et cela par une prérogative dont on ne saurait dire si la concession vient de la libéralité des Souverains Pontifes ou de la piété de nos rois.

La seconde faveur accordée aux pieux voyageurs qui se dirigeaient vers la chapelle évangélique, était de rencontrer, en certains lieux, des hospices pour les recueillir dans leurs fatigues ou dans leurs maladies. C'est ainsi qu'il y en avait un entre autres, attenant à l'ancienne église Saint Georges, et dont la seule destination était de recevoir les pèlerins de Notre-Dame. Il y avait également un hospice à Toulouse, pour héberger, à leur passage, les pèlerins Espagnols qui se rendaient en grand nombre, chaque année, à Notre Dame du Puy.

Un troisième privilège enfin, était d'offrir aux coupables un moyen non seulement d'expier leurs fautes devant Dieu et d'en obtenir l'indulgence, mais encore de s'acquitter, par un acte religieux, de ce qu'ils devaient d'expiation à la justice humaine. C'est ainsi qu'un arrêt du Parlement de Paris, rendu en 1296, condamna le seigneur d'Harcourt, dont les gens avaient blessé le chambellan de Tancarville, à faire le pèlerinage expiatoire de Notre Dame du Puy.

C'est ainsi encore que par acte passé le quatre septembre 1361, entre Robert et les villes de Flandre d'une part, et de l'autre Philippe, régent des royaumes de France et de Navarre, il fut statué que le comte Robert et ses fils accompliraient dans le délai d'un an le pèlerinage de N. D. du Puy.

En 1324, une sentence des inquisiteurs, en date du six des calendes de mai, condamne Jean de Corozello, hôtelier de Narbonne, coupable d'hérésie, à visiter l'église du Puy.

En 1318, une commutation de peine fut accordée par les cinq inquisiteurs de Narbonne, à vingt-deux hérétiques albigeois, sous obligation d'aller en pèlerinage au Puy.

L'année suivante, 31 juillet 1319, les réformateurs de justice envoyés à Lyon par le roi Philippe V, commuèrent l'amende encourue par un certain Henri de Dijon, en un pèlerinage à Notre Dame du Puy.

Bertrand de Cayres, le meurtrier de l'évêque Robert de Mehun et ses complices, en réparation de leurs crimes, furent condamnés par le pape Honoré III, à se rendre en pèlerinage au Puy-Sainte Marie, couverts de sacs et de cilices, les pieds nus et la têté rasée, à mendier dans les rues de la ville pendant tout un carême et à jeûner au pain et à l'eau deux fois la semaine.

Une ordonnance du roi Charles VI, datée de juin 1381, fait grâce entière à trois frères assassins, à condition que dans un an, ils iront à Notre Dame du Puy offrir chacun un cierge de deux livres de cire.

On trouve dans les archives nationales deux autres ordonnances du même roi semblables à la précédente.

On le voit, le sanctuaire du Mont Anis, fut un des plus privilégiés du monde, et ceux qui y venaient en dévotion y trouvaient des avantages pour le temps aussi bien que des faveurs pour l'éternité.

 

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Prière

 

Quelle est grande la bonté de Dieu, et quelle preuve ce chapitre vient de nous en donner ! Il est de foi, nous le savons, que tout péché doit être puni en ce monde ou en l'autre. Si le péché est mortel, il doit être puni en l'autre vie d'une peine éternelle sans préjudice des peines temporelles. S'il n'est que véniel, il doit être puni d'une peine temporelle ici-bas ou dans le purgatoire. D'autre part, la rémission, dans le sacrement de pénitence, soit du péché véniel, soit du péché mortel, laisse ordinairement subsister une peine temporelle à subir en ce monde ou en l'autre ; car il est rare qu'on ait les dispositions parfaites de repentir et d'amour de Dieu qui excluent toute affection au péché et nous justifient pleinement aux yeux du souverain Juge. Or, en nous ouvrant le trésor des indulgences dont elle a la clef, l'Eglise supplée à l'insuffisance de nos pénitences et de nos expiations, et, grâce à l'application des mérites surabondants de Notre-Seigneur Jésus Christ, de la sainte Vierge et des saints, nous pouvons nous libérer de toutes les peines temporelles duos à nos péchés, et nous justifier pleinement aux yeux de Dieu. Admirable et consolante, doctrine, bien digne du divin Sauveur, qui a daigné mourir pour nous sur une croix, alors qu'il lui suffisait d'une seule larme, d'un seul soupir ou d'un seul acte de sa volonté pour nous racheter !

O Marie, faites-nous comprendre le prix des indulgences attachées à la visite de votre pieux sanctuaire du Mont Anis ! Faites que nous ne le dédaignions plus comme par le passé ! Et quoi ! lorsque Dieu a daigné mettre ainsi à notre portée, et comme entre nos mains, des moyens si certains, si efficaces et si faciles pour nous acquitter envers lui de toutes les dettes que nous avons eu le malheur de laisser s'accumuler, depuis que nous avons l'âge de raison, serions-nous assez mal avisés ou ennemis de nous-mêmes, assez faibles dans la foi ou assez ingrats envers la bonté divine, pour refuser d'en profiter ? Non, ô Marie, désormais il n'en sera plus ainsi ! À l'exemple de nos aïeux, nous visiterons souvent votre vénéré sanctuaire. Nous y viendrons puiser, comme eux, dans les indulgences qui y sont attachées, l'entier pardon de nos péchés. Et quand la mort viendra nous retrancher du nombre des vivants, au lieu d'aller expier et souffrir cruellement et longuement peut-être en Purgatoire, nous entrerons immédiatement en possession du bonheur du ciel ! Qu'il en soit ainsi par votre intercession, ô Notre-Dame du Puy. Amen.

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

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7 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Huitième jour

Parallèle entre Notre Dame du Puy et Notre Dame de Lourdes

 

Notre Dame du Puy et Notre Dame de Lourdes ! Quels noms augustes nous venons d'évoquer ici, et comment dire leur prestige et leur puissance sur les âmes religieuses ! Ces deux grands noms, dont l'écho a retenti par toute la terre, dont le souffle a soulevé les foules comme le vent soulève les sables du désert, dont le charme attractif enfin, a amené des quatre coins du monde tant et tant de pèlerins aux pieds de la Vierge Marie, ces noms bénis ont entre eux, dans leur diversité même, une étroite parenté et comme une sorte de fraternité mystérieuse, qui apparaît et éclate dès qu'on les rapproche et qu'on les met en parallèle. Voyez, en effet, les admirables coïncidences qui ressortent de ce parallèle :

Il y a dix-huit cents ans, la sainte Vierge, voulant être honorée sur le Mont Anis, y apparaissait à une pauvre malade et se montrait à elle resplendissante de beauté, toute rayonnante de lumière, revêtue de magnifiques vêtements et entourée d'une multitude d'anges qui l'escortaient comme leur Reine.

Il n'y a pas encore un demi-siècle, Marie, désirant voir aussi s'élever, à Lourdes, un temple en son honneur, y apparut à une pauvre petite bergère nommée Bernadette. Au dire de l'enfant, cette apparition, dans sa simplicité, était belle d'une beauté qu'il est impossible d'exprimer. Marie s'y montrait dans une auréole de lumière. Son vêtement était celui des vierges : robe blanche, voile blanc et ceinture bleu de ciel. Sur chacun de ses pieds nus, blancs comme l'albâtre sans tâche, brillait un ornement symbolique, une rose d'or, emblème de la charité qui conduisait autrefois ses pas sur les montagnes de la Judée et les guidait encore aujourd'hui vers les montagnes de France. Entre ses mains virginales, glissaient les perles blanches d'un chapelet à chaîne d'or, et Marie, dans cette attitude recueillie, écoutait et semblait compter les invocations que lui adressait la petite bergère, agenouillée à ses pieds.

Au Mont Anis, l'apparition de la sainte Vierge eut lieu sur une grande pierre druidique taillée en forme d'autel. Autour du mont sacré, les montagnes environnantes s'étagent à la façon d'un cirque immense, et, selon l'expression de la sainte Ecriture, semblent bondir comme des béliers sous la garde du Mezenc, le roi des Cévennes, qui, pareil à un pasteur géant, élève sa tête dénudée ou fond de l'horizon.

A Lourdes, Marie apparaît également au milieu des roches pyrénéennes, dans un berceau de montagnes et dans le creux d'une grotte renfermant un menhir ou pierre-levée de granit, qui avait autrefois servi d'autel aux Druides.

Au Mont Anis, la malade à qui la sainte Vierge apparut, fut d'abord toute troublée par cette vision miraculeuse. Puis, se rassurant bientôt, elle s'enhardit jusqu'à demander quelle était cette reine ; et l'un des esprits célestes lui répondit : « C'est l'auguste mère du Sauveur, qui entre tous les lieux du monde, s'est choisi spécialement cet endroit pour y être servie et honorée jusqu'à la fin des siècles ».

De même à Lourdes, Bernadette, ravie de ce qu'elle voit, fixe également sur la sainte Vierge de grands yeux limpides et étonnés ; la bouche entr'ouverte, béante d'admiration, elle semble aspirer la grâce divine et la lumière surnaturelle que projette l'apparition. La petite bergère devient toute transfigurée. Un reflet d'une splendeur céleste rejaillit sur son front et sur ses traits comme une auréole lumineuse, et la naïve enfant, s'adressant à l'être mystérieux qu'elle contemple avec ravissement, lui dit en son dialecte d'or : « O Madame, je vous en prie, veuillez avoir la bonté de m'apprendre qui vous êtes et quel est votre nom ! » Et Marie, après s'être laissée prier ainsi cinq fois, Marie, ouvrant alors les bras, abaisse vers le sol ses mains virginales, comme pour envoyer à la terre les bénédictions du ciel ; puis, élevant de nouveau les mains, les joint à la hauteur de la poitrine, et, regardant les cieux avec l'expression d'une indicible gratitude, s'écrie enfin d'un air souriant : « Je suis l'Immaculée-Conception ! »

Réponse mystérieuse, qui nous dit assez que c'est surtout sa pureté sans tache que la sainte Vierge veut voir honorer à Lourdes, tandis qu'au Mont Anis c'est son titre auguste de mère de Dieu qu'elle présente spécialement à nos hommages. En cela apparaît la différence des deux pèlerinages, différence qui se retrouve du reste dans les statues tout à fait dissemblables qu'on y vénère. Mais où la ressemblance éclate de nouveau, c'est lorsque, à Lourdes, Marie dit à Bernadette : « Ma fille, allez dire aux prêtres de me faire bâtir ici une chapelle où l'on devra venir en procession ». Cette demande de Marie est la même que celle qui fut faite aussi par elle à la malade de Ceyssac, lors de la seconde apparition qui eut lieu sur le Mont Anis au quatrième siècle, et au sujet de laquelle nos chroniques rapportent les paroles suivantes de la sainte Vierge : « Ma fille, allez trouver mon serviteur Vosy ; dites-lui de ma part qu'il ne manque pas de jeter ici, au plus tôt, les fondements du sanctuaire que n'ont pu m'y élever ses prédécesseurs ; car j'ai choisi cette montagne entre mille, pour donner une audience favorable à ceux qui viendront m'y présenter leurs demandes et leurs requêtes ».

Encore une fois, quelle merveilleuse coïncidence dans la diversité même de ces deux apparitions ! Et qui ne voit, par tout ce que nous venons de dire, que l'église angélique de Notre Dame du Puy peut revendiquer, hautement et à juste titre, son droit d'aînesse et de suzeraineté sur la basilique de Notre Dame de Lourdes !

En terminant ce chapitre, nous ne pouvons nous empêcher de faire une dernière réflexion. Certes ! nous aimons trop la sainte Vierge, et notre piété est trop éclairée pour être jaloux de la gloire qui a resplendi en ces derniers temps sur un autre sanctuaire de Marie, le sanctuaire de Notre Dame de Lourdes. Mais il est bien permis de le dire, puisque cela est vrai : jamais il n'y a encore eu, à Lourdes, un pèlerinage qui puisse être comparé à ceux qui, depuis tant de siècles, se sont succédé à Notre Dame du Puy ! Disons toute notre pensée : le pèlerinage de Lourdes, grâce aux chemins de fer, s'effectue dans des conditions de bien-être et de confortable inconnus jusqu'à ce jour aux pèlerins du Puy. Nos pères ne faisaient le pèlerinage du Mont Anis qu'au prix de fatigues inouïes, et très souvent même au péril de leur vie. Tandis que l'on va à Lourdes comme l'on va à Paris, en coupé-lit et en train de plaisir !...

Nous le répétons : nous aimons de tout notre coeur, nous prions de toute notre âme, nous révérons de toute notre foi Notre-Dame de Lourdes. La Vierge immaculée qui a apparu au fond des Pyrénées est, après tout, la même créature privilégiée de Dieu, dans le sein de laquelle Notre Seigneur Jésus-Christ a daigné s'incarner. La sainte Vierge apparue à l'angélique Bernadette, il n'y a pas encore un demi-siècle, est la même qui apparut, sur le Mont Anis, à une pauvre malade du Velay, il y aura bientôt deux mille ans. L'une et l'autre sont donc dignes du même amour et de la même vénération. Mais il y a aussi une chose certaine : c'est que si Marie aime beaucoup à être priée à Lourdes, elle n'aime pas moins à être priée au Puy. Si Marie fait beaucoup de miracles et de guérisons à Lourdes, elle n'en a pas moins aussi, pendant de longs siècles, opéré au Puy de grands prodiges, et elle en opérerait encore beaucoup certainement, si l'on savait venir l'y prier comme autrefois. Enfin, si les foules ont raison et sont bien inspirées d'affluer, comme elles le font, au moderne pèlerinage pyrénéen, leur mérite et leur nombre sont loin d'égaler en cela le nombre et le mérite des millions et des millions de pèlerins qui sont venus jusqu'à présent prier Marie dans son antique sanctuaire du Mont Anis. Aucune raison inavouable, aucun sentiment de clocher ne nous portent à parler ainsi. Nous constatons simplement un fait à l'honneur de Notre Dame du Puy.

C'est donc bien justement que Mgr de Morlhon, de digne et sainte mémoire, s'écriait dans un mandement adressé à notre diocèse en 1856 : « Oui, de tous les sanctuaires bâtis en l'honneur de Marie, sur le sol sacré de la France, il n'en est pas dont la fondation remonte à une époque plus reculée ! Aucun n'a eu plus de renom et plus d'éclat ! Aucun n'a attiré un plus grand nombre de pèlerins de tout rang, de tout sexe et de toute condition ! Enfin, dans aucun la Reine du ciel ne s'est plu davantage à répandre ses grâces et ses faveurs sur ceux qui l'invoquent. Encore moins en est-il un autre que les Souverains-Pontifes aient doté de plus de privilèges et enrichi de plus d'indulgences.

N'y eut-il que son célèbre Jubilé ; l’Église angélique pourrait se glorifier d'être dans un rang suréminent parmi toutes les autres églises consacrées à Marie, non seulement en France, mais dans le monde tout entier ! »

Eloquent témoignage qui doit nous faire apprécier de plus en plus l'excellence incomparable du sanctuaire de Notre-Dame du Puy !

 

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Prière

 

Notre Dame du Puy et Notre Dame de Lourdes, priez pour nous !

 

Pentes escarpées du Mont Anis, et vous, montagnes bénies des Pyrénées, quel beau poème vous chantez à la gloire de Marie ! Sainte Basilique de Notre Dame du Puy, vous redites depuis plus de dix-huit siècles, sous les voûtes mystérieuses de votre choeur angélique, les louanges de la maternité divine de la Très Sainte Vierge ! Et vous, ô basilique de Notre-Dame de Lourdes, vous exaltez, depuis bientôt un demi-siècle, l'insigne privilège de la conception immaculée de la mère de Dieu ! Vos deux pèlerinages se complètent et n'en font qu'un ! Oh ! qu'ils soient unis dans notre amour et notre dévotion !

A Lourdes, ô Marie, l'Esprit-Saint vous adresse ces paroles du cantique des cantiques : vous êtes toute belle, ô ma bien-aimée, et aucune tâche n'est en vous ! Vous êtes plus belle que la fleur des champs, plus pure que le lys des vallées ! vos yeux sont plus doux que ceux de la colombe, vos lèvres plus onctueuses que le rayon de miel, et le parfum qui s'exhale de votre âme est plus suave que celui du plus pur encens et des fleurs les plus odorantes !

Au Puy, la cour céleste vous salue plus spécialement du titre de mère de Dieu ! Et la voix du ciel semble s'unir à la voix de la terre pour vous redire sans cesse : « Salut, ô pleine de grâces, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni ! »

Oui, bénies soient à jamais votre conception immaculée et votre maternité divine, ô Marie ! Ces deux titres s'appellent l'un l'autre : vous n'avez été conçue immaculée que pour être mère de Dieu, et c'est parce que vous avez été choisie pour être la mère de Dieu, que vous êtes immaculée ! Ces deux titres, ô Marie, justifient, consacrent, canonisent toutes les inventions de notre reconnaissance, tous les élans de notre âme, toutes les inspirations de notre tendresse envers vous ! Gloire, amour, louanges à Marie conçue sans péché et à la vierge mère de Dieu ! Gloire, amour, louanges à Notre-Dame de Lourdes et à Notre-Dame du Puy. Ainsi soit-il !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil , obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiae, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evae ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, praeparasti: da ut cujus commemorationo laetamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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20 juin 2018

Neuf jours avec Joseph Engling

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Neuf jours avec Joseph Engling

Victime de l'œuvre de Schœnstatt

1898-1918

 

Une neuvaine du Père Alexandre Menningen

 

Introduction

 

 Le 18 octobre 1914, le Père Joseph Kentenich, aumônier de l’internat de Schoenstatt, près de Vallendar, sur le Rhin, suscita parmi les membres de la congrégation mariale d’alors, un courant spirituel qui devint peu à peu, au cours des années, l’Œuvre de Schoenstatt d’aujourd’hui. Depuis ; l’ Œuvre a pris pied dans presque tous les continents. Partout où elle est connue, on cite les noms de ces jeunes cofondateurs qui, sur les champs de batailles de la Première Guerre mondiale, ont offert à la Sainte Vierge le sacrifice de leur vie. Parmi eux, Joseph Engling tient, sans contredit, la première place. Il prit dans l’histoire de la fondation de Schoenstatt, une part prépondérante et ouvrit la voie avec succès. Schoenstatt se fit connaître comme une œuvre authentique de la Providence Divine et obtint l’approbation et la bénédiction de l’Église. Nous sommes donc fondés à penser que, dans la fondation de Schoenstatt, Joseph Engling fut l’instrument de la Providence Divine.

Jusque bien loin, un élan religieux et moral peu ordinaire a suscité une sincère admiration et une grande confiance envers Joseph Engling. C’est ainsi que se multiplièrent bientôt les voix des personnes attestant s’être tournées vers lui dans leurs détresses et leurs soucis et avoir eu leurs prières exaucées grâce à son intercession. D’où le souhait clairement exprimé d’une neuvaine qui soit totalement dans l’esprit de Schoenstatt et de Joseph Engling. C’est à ce souhait que veut répondre ces présentes pages.

La neuvaine est une forme de culte catholique des Saints et de la piété populaire, qui a connu dans les derniers siècles une large propagation. C’est avant tout dans les neuvaines que les gens en grande difficulté ont volontiers cherché leur recours, encore aujourd’hui. Que la prière se prolonge durant neuf jours prouve combien nous mettons notre espérance, non pas en nous mêmes, mais en Dieu et en ses Saints, en qui Dieu se manifeste admirablement.

L’exemple biblique d’une neuvaine, nous le trouvons dans la communauté primitive de Jérusalem. Comme le relatent les Actes des Apôtres, après l’Ascension du Sauveur, elle se rassembla dans le Cénacle autour de Marie, Sa Mère virginale, et durant neuf jours, implora avec Elle la venue du Saint Esprit.

Il n’est pourtant pas nécessaire de poursuivre la neuvaine neuf jours consécutifs. Sans doute même peut elle être faite avec plus de profit si elle se répartit sur un plus grand laps de temps.

Si la neuvaine doit être comprise dans l’esprit de Joseph Engling, on ne peut la concevoir comme une simple prière de demande dans nos peines. Elle se veut bien plutôt une formation éducative pour la tâche que Dieu veut pour notre vie. Elle pourrait dès lors nous donner une méthode succincte pour tendre vers une véritable piété et sanctifier notre vie de tous les jours. Mais surtout l’exemple de Joseph Engling est pour nous une exhortation à nous remettre avec confiance à la Mère de Dieu pour notre tâche quotidienne, son fardeau et sa peine. Il a engagé totalement sa vie au service de la Mère de Grâce de Schoenstatt, même dans ses heures pénibles. C’est elles justement qu’il lui a offertes afin que, de son Sanctuaire, sorte un torrent de grâces pour le renouveau religieux et moral du monde. Si Dieu, dans son dessein insondable, te laisse, malgré tes prières, tes tourments et tes épreuves, remets ton sacrifice entre les mains de la Mère Trois Fois Admirable de Schoenstatt. Demande, en union avec son fidèle serviteur Joseph Engling, que ton offrande devienne source de grâces pour ton salut et celui des autres.

La vie et la mort de Joseph Engling sont étroitement liées au Sanctuaire de la Mère et Reine Trois Fois Admirable de Schoenstatt ainsi qu’à l’œuvre qui en est issue. L’offrande du sacrifice de sa vie sur le champ de bataille fut accompagnée d’une prière : que la Sainte Vierge veuille choisir Schoenstatt comme lieu d’une particulière activité de sa part. Un regard sur le passé et le présent de l’Église le laisse paraître : la Providence de Dieu en a ainsi souvent disposé, que l’intercession de la Mère de Dieu soit liée à un lieu choisi qu’on nomme donc son lieu de grâce ou son sanctuaire. Comment ne pas constater que Marie se laisse approcher partout et toujours en sa qualité de bienveillante médiatrice de grâces en faveur des croyants ? La famille de Schoenstatt a la conviction que l’offrande de la vie de Joseph Engling a contribué à faire de Schoenstatt un lieu de grâce de la Sainte Vierge et le berceau d’une authentique œuvre de Dieu.

 

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Courte biographie de Joseph Engling

 

Joseph Engling naquit le 5 janvier 1989 à Prossitten en Prusse orientale dans une famille d'artisans de 7 membres. Son père était maître tailleur et vivait dans des conditions modestes mais pas vraiment précaires. Une maladie d'enfance eut pour séquelle une légère déformation du sternum, de sorte que les épaules paraissaient un peu voûtée. Bien que sa croissance ultérieure fit de lui un jeune fort et solidement bâti, suite à cette déformation sa silhouette resta pourtant un peu courbée et plutôt gauche. A cela s'ajoutait un léger défaut de prononciation, de sorte que les sons R, S ou L il ne pouvait les prononcer qu'avec difficultés. Ces défauts physiques constituèrent pour sa vie ultérieure une croix réellement pesante, qui lui réserva bien des heures pénibles.

Son naturel fit le lui un jeu réfléchi et sincère, doué d'une vive sensibilité avec un attrait marqué pour la vie familiale. A cela le poussait un besoin inné d'agir, d'affronter avec courage tout travail à la maison comme aux champs. La fête de la Première Communion en 1910, laissa dans son âme très sensible aux choses religieuses une profonde impression. C'est alors que ce garçon âgé de 12 ans entreprit un journal spirituel dont les écrits trahissent un jugement sûr et une piété tendre et mûrie. A 14 ans Joseph Engling se décida pour une vocation sacerdotale et arriva en septembre 1912, alors que celui-ci venait d'être terminé, à l'externat des Pallotins à Schœnstatt, près de Vallendar sur le Rhin. Le jeune campagnard ne donna pas l'impression d'un talent éblouissant mais pourtant d'un écolier appliqué, plus que moyennement doué et d'un bon camarade.

Sans s'arrêter à ses défauts physiques et grâce à son caractère irréprochable, il acquit bientôt parmi ses condisciples un ascendant spirituel communément reconnu. C'est alors qu'il reçut des instructions du Père spirituel la première orientation pour une auto éducation et une formation de caractère méthodiques.

Elle marqua profondément sa vie, sa participation à la fondation de la Congrégation mariale de l'internat, dont devait sortir plus tard la fondation du Mouvement Apostolique de Schœnstatt. L'acte de fondation de cette Congrégation eut lieu le 18 octobre 1914. Ce jour là, le Père Joseph Kentenich, l'instigateur du Mouvement de Schœnstatt, prononça devant les congréganistes cet exposé mémorable qui est entré dans l'histoire de Schœnstatt, sous le nom de « Charte de Fondation ». En décidant cette fondation, le Père aumônier et les jeunes co fondateurs concluaient ensemble ce qui fut appelé plus tard « l'Alliance d'amour » avec la Mère de Dieu, Alliance qui, grâce à une assistance spéciale de la Providence Divine, devint la cellule initiale de l'actuelle Famille de Schœnstatt.

Cette « Alliance d'amour » historique avec la Sainte Vierge, Mère Trois Fois Admirable, Joseph Engling l'a tellement prise à cœur, que le fondateur de l'œuvre de Schœnstatt, des années après, pouvait l'appeler « l'Acte de fondation » vécu. Depuis les jours de l'histoire primitive de Schœnstatt, un trait fondamental se dessina dans sa vie : le rapport d'une filiation spirituelle envers le père et fondateur de la Famille de Schœnstatt à venir. C'est ainsi que, dès lors, il portait à maturité et incarnait clairement ces idées et ces forces vitales qui ont façonné l'œuvre de Schœnstatt.

Durant l'année scolaire 1915-16, Joseph Engling devint Préfet de la Petite Congrégation, qui rassemblait les classes moyennes. Sous son efficace direction, malgré les dures contraintes du temps de guerre, la jeune Congrégation connut un sommet.

C'est à cette époque que se dessina son idéal personnel : « tout à tous et entièrement donné à Marie. » Celui-ci devrait donner à sa vie consistance et orientation. Son amour pour la Mère de Dieu le poussait à un incessant travail et, envers les autres, à un service apostolique plein d'abnégation. Avant tout il fut le précurseur de l'idée de « Capital de grâces » de la Mère Trois Fois Admirable de Schœnstatt. Un ordre du jour spirituel, dans lequel il avait consigné les prières les plus importantes et les sacrifices au quotidien, représentait son incessante contrition à ce « Capital de grâces » .

En novembre 1916, il reçut sa convocation pour le service des armes. Avec 17 autres jeunes de l'internat il partit à Haguenau, en Alsace, pour faire ses classes. A cause de ses défauts physiques il n'était pas fait pour être soldat de parade. De ce fait la vie en caserne devint pour lui une dure et pénible épreuve, surtout lorsqu'il se trouva sous les ordres de gradés inhumains et en compagnie de quelques camarades grossiers. Malgré ces conditions éprouvantes il resta imperturbablement attaché à son effort et à l'entretien de sa vie intérieure et il tint à la caserne son Ordre du jour spirituel exactement comme dans la grande paix de l'internat. Sa persévérance alla jusqu'à servir d'encouragement et de soutient à ses condisciples, qui ne souffraient pas moins de la vie militaire, dont ils faisaient la dure expérience.

Début juin 1917 Joseph Engling partit pour le front. C'est d'abord sur celui de l'Est, en Russie, que fut dirigé son régiment. Certes, il ne vécut pas là de très grands combats. Mais durant les mois que dura son séjour à l'Est, il connut de dures marches, la morsure de la faim consécutive à un ravitaillement insuffisant, la monotonie d'une guerre de position. Là aussi, il poursuivit sans relâche son combat pour la sainteté. C'est à cette époque qu'il rassembla autour de lui un groupe de condisciples dispersés : il resta jusqu'à sa mort leur centre dynamique en maintenant entre eux un échange de pensées par lettres.

Au commencement de l'année 1918 son régiment fut transféré sur un sol abreuvé devant la place forte de Verdun, à proximité de la hauteur 304. Joseph Engling qui, entre temps, s'était avéré soldat d'élite, entra dans la troupe d'assaut du régiment. Dans cette unité, il participa à plusieurs opérations périlleuses. A cette même époque, au milieu de l'agitation de la vie au front, il ne cessa de progresser dans la prière solitaire. Sur son ordre du jour spirituel figurèrent, en plus des prières quotidiennes, nombre d'autres exercices tels que la participation spirituelle à la Sainte Messe, la communion spirituelle, deux heures de gardes, le chapelet, la lecture spirituelle, la bonne intention, l'examen de conscience et la contrition du soir. A cela s'ajoutait une résolution particulière par laquelle il menait le combat contre une faiblesse de caractère ou pour l'exercice d'une vertu. Sur ce vaste programme religieux de chaque jour il se rendait à lui-même des comptes par écrit. Comme l'attestent ses annotations, à peu d'exceptions près, il a tenu consciencieusement, durant toute sa vie de soldat, ce compte-rendu écrit. Durant l'année 1918, il y a ajouté plusieurs fois, dans la tranchée, une journée de récollections personnelle et une fois, autant que faire se put, une retraite privée.

A la mi-avril sa division participa à la grande attaque allemande entre Ypres et Béthune. Plusieurs fois, sous un feu intense, le régiment de Joseph Engling subit de lourdes pertes. Dans l'épouvante de cette guerre de matériel son amour pour Marie grandit jusqu'à l'héroïsme. La Foi en la mission de Schœnstatt le remplit au point d'offrir volontairement sa vie pour que soit atteint ce but : il le fit dans une consécration écrite à la Mère Trois Fois Admirable. Alors que le frisson de la mort régnait autour de lui et que beaucoup de ses camarades tombaient sous les obus, se fit jour en lui la résolution particulière de renouveler en esprit plusieurs fois par jour devant la Sainte Vierge l'offrande du sacrifice de sa propre vie. Le sérieux de cette offrande se vérifia particulièrement dans la paix intérieure avec laquelle il affronta courageusement les plus grands dangers et exerça la camaraderie. Il était là toutes les fois qu'il y avait des blessés à ramener, des ensevelis à dégager et des morts à enterrer. Il était volontaire pour aller chercher le ravitaillement sous les obus.

Les derniers mois de sa vie se passèrent dans les combats de la retraite. En ces jours où les soldats eurent à endurer des souffrances inhumaines, il resta un camarade bon et fidèle à son devoir. C'est justement cette période difficile qui le vit au sommet de son itinéraire spirituel. Et pas seulement en continuant, comme toujours, à tenir fidèlement son Ordre du jour spirituel, qu'il soit complètement épuisé par de longues marches, totalement absorbé dans des opérations ou fatigué à mourir à force de travailler aux terrassements. Durant ces semaines, il ne cessa de penser à adorer chaque heure le Dieu en trois Personnes demeurant dans son âme et ainsi à poursuivre continuellement son chemin avec Dieu. Peu de temps avant sa mort, sa vie de prière atteignit une telle profondeur et une telle intimité qu'elle était comme une constante union à Dieu et qu'elle s'élevait à proximité quasi palpable de Dieu.

Le 4 octobre 1918 au soir, il fut touché, aux environs de Cambrai, à Thun-Saint Martin, par un tir meurtrier. C'est alors que fut scellée dans une mort héroïque sa consécration à la Mère de Dieu. Enterré à la hâte, jusqu'à aujourd'hui l'on a jamais retrouvé son corps.

Parmi les compagnons de Joseph Engling, prévalut depuis toujours la conviction que durant sa vie, il avait pratiqué les vertus avec héroïsme. Quand, avec la première biographie, furent connus ses journaux, lettres et annotations, cette conviction ne fit que s'affermir. On comprend que, ces dernières années, la vénération à son égard ne fait que s'accroître. Tout cela a fait qu'aux autorités ecclésiastiques compétentes fut présentée la proposition d'instaurer la cause de Béatification de Joseph Engling. Cette proposition, Mgr l'évêque l'a reçue favorablement et, le 4 octobre 1952 à Trèves, il a ouvert officiellement le procès. Durant l'été 1964 le procès y aboutit à une conclusion provisoire et l'enquête officielle fut introduite à Rome.

 

Au delà de la mort

  

L’article de Foi concernant la communion des Saints nous enseigne que les élus du Ciel et le peuple de Dieu en chemin sont étroitement unis entre eux. C’est pourquoi l’Église nous engage à demander la céleste intercession de ceux que Dieu a reçu dans sa maison. Nous pouvons espérer que leur intercession peut nous obtenir la bienveillante assistance de Dieu, quand nous nous tournons vers eux pour qu’ils nous aident dans les afflictions de notre pèlerinage terrestre.

La mort précoce de Joseph Engling n’a pas mis fin à son activité terrestre. Les personnes sont de plus en plus nombreuses à témoigner qu’à l’évidence leurs demandes ont été exaucées. Dans les dernières années, des centaines et des centaines, concernant presque toutes les détresses de la vie quotidiennes : cas de maladie, détresses au plan professionnel, souffrance morale, la famille, cas de malheur de toutes sortes, crises dans le couple, crises de la Foi chez des proches, etc...

 

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Neuf jours avec Joseph Engling

 

Prière préparatoire 

 

Dieu bon et miséricordieux, Père de tous les hommes, tu nous as dit par la bouche de Ton Divin Fils : « Demandez et vous recevrez ». Docile à Ta sainte volonté, je viens à Toi dans la détresse de mon cœur et j’implore Ton puissant secours et Ta protection. Montre-moi Ta miséricorde et fais-moi ressentir que Tu es mon Père. Comme l’enseigne Ton Église, Tu révèles Ta puissance, avec une particulière prédilection, par tous ceux qui t’ont servi ici bas avec amour total. C’est pourquoi je dépose, plein de confiance, mon intention dans les mains de Ton serviteur Joseph Engling et j’attends de son intercession que Tu exauces mes prières.

Mère aimée trois fois admirable, Mère de grâce de Schoenstatt, tu es venue déjà en aide à tant de personnes dans leurs multiples détresses. Jette les yeux avec bienveillance sur le grand souci qui accable mon âme. Je l’ai confié aux mains de Ton fidèle serviteur Joseph Engling. Par son amour si tendre, il Te fut toujours donné ici-bas ; maintenant qu’il est devenu Ton protégé de choix, Tu l’exauces volontiers. Par son intercession, que Dieu le Seigneur accueille favorablement ma prière et me donne la joie d’être exaucé grâce à lui. Amen.

 

Premier Jour

Auto éducation et formation de caractère

 

Lecture de la lettre de Saint Paul aux Ephésiens (6,13-18)

 

C'est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme: ayez à vos reins la vérité pour ceinture; revêtez la cuirasse de la justice; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l'Évangile de paix; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin; prenez aussi le casque du salut, et l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu. Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints.

 

Sur le champ de bataille de son propre cœur

 

Quand Joseph Engling arriva à l'école de formation de Schoenstatt, il se bâtit un idéal personnel de vie en ces termes: « Tout à tous et entièrement donné à la Sainte Vierge ». C'est ce but que visait tout le combat de sa vie. L'arme avec laquelle il mena le combat fut la résolution particulière. Celle-ci consistait à exercer la vertu que son idéal exigeait le plus dans les circonstances connues ou à combattre la faiblesse qui l'empêchait le plus de tendre vers son idéal. Arrivait-il parmi des camarades frustes, sa résolution particulière s'énonçait de telle façon: « Aimable et serviable dans les relations ». Rencontrait-il des supérieurs désagréables, sa résolution était alors: « Considérez les ordres de l'autorité légitime comme donné par Dieu ». Les efforts et le service des armes devenaient-ils accablants, c'est alors qu'il disait: « Par amour pour la Mère de Dieu, ne pas perdre ma bonne humeur ». Était-il exposé à bien des excitations et des distractions, c'était l'occasion de veiller au recueillement durant la prière. Dès qu'apparaissait clairement l'objectif du combat, il s'y engageait avec sa résolution particulière. Et il la mettait en pratique jusqu'à ce qu'il ait surmonté les difficultés. A chaque confession, il rendait compte de la façon dont il avait tenu sa résolution particulière. C'est ainsi qu'il venait à bout de deux faiblesses innées de caractère: la propension aux accès de colère et aux soudains changements d'humeur. Sa ténacité à mettre en pratique sa résolution particulière en toute situation, malgré les difficultés et les échecs, exigeait un rude combat pour son idéal de vie.

 

Comment vivre cela? 

 

As-tu déjà une fois examiné à fond tes dispositions de caractère? Y as-tu décelé des faiblesses innées? Peut-être as-tu un tempérament irritable qui se répand vite en paroles violentes. Peut-être es-tu porté à rechercher tes aises, à vivre dans l'insouciance et ainsi tu es négligeant dans ton travail professionnel. Ou bien tu es tout de suite blessé, de mauvaise humeur ou mal luné et tu fais peser cela sur ton entourage. Ou bien tu es jouisseur et prétentieux et tu exiges toujours pour toi ce qu'il y a de mieux. Réfléchis donc là-dessus. Quand tu auras trouvé ton plus gros défaut, formule à partir de là ta résolution particulière. Que la vigueur et la fidélité avec lesquelles tu la tiendras aujourd'hui soient, pour ce premier jour, ton cadeau à Notre-Dame de Schoenstatt.

 

Prière

 

Divin Sauveur, Maître et modèle de toute vertu, Tu m'as appelé à Te suivre. Tu veux que je tende vers une vraie sainteté et, pour cela, que je mène un sérieux combat contre mes faiblesses et mes tendances au mal. Voici que je suis prêt à suivre Ton appel. Éclaire mon intelligence pour que je me connaisse vraiment moi-même, fortifie ma faible volonté pour que je ne mollisse jamais dans le combat. Tu me montres en Ton courageux lutteur, Joseph Engling, un modèle lumineux, qui m'instruit et me stimule. Confiant en l'aide de Ta grâce, je veux le suivre. Accorde-moi l'accomplissement de ce que Tu as commencé en moi. Amen.

 

Offrande du soir ( à dire chaque jour)

 

Bien-aimée Mère trois fois admirable de Schoenstatt, accueille favorablement toute ma tâche quotidienne avec toutes ses fatigues et ses fardeaux, et tout ce que j’ai pu accomplir à Ton service. Je Te confie, en Te priant de le répandre en grâce sur tous ceux qui vont en pèlerinage dans Ton Sanctuaire. Sois indulgentes pour les fautes et les faiblesses de ce jour et répare ce que j’ai gâché par na négligence. Je Te remercie pour toute protection et toute bénédiction que tu m’as accordées aujourd’hui. J’implore maintenant de Toi Ton secours pour que je continue à avancer sur le chemin où ton fidèle serviteur Joseph Engling me précède ces jours-ci. Amen.

 

Nous prions avec Joseph Engling (chaque jour)

 

Mère trois fois admirable, je T’offre toutes mes actions, toutes mes bonnes œuvres, tout mon effort de sanctification personnelle pour servir les desseins que toi, ô Mère, tu assignes à notre congrégation. Amen.

 

Deuxième Jour

Priant Solitaire 

 

Évangile de Saint Luc (21, 34-36)

 

Prenez garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s'appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l'improviste; car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l'homme.

 

Sa prière au quotidien

 

La vie de prière de Joseph Engling atteignit son sommet au milieu des événements agités et stressants du front. Ses exercices spirituels, qu'il voulait assurer au long de la journée, il les inscrivait dans son Ordre du jour spirituel. Chaque soir, par écrit, il notait pour lui-même s'il s'en était acquitté et de quelle façon. Il commençait la journée avec la prière du matin, la bonne intention, la participation en pensée à la Sainte Messe, la communion spirituelle. Durant ce temps, il se transportait assez souvent dans la petite chapelle de grâce de Schoenstatt. Là, il adorait le Sauveur présent dans l'Eucharistie, il renouvelait la participation spirituelle au sacrifice de la Messe et passait l'heure, autant que faire se pouvait, dans le recueillement intérieur. En dehors de cela, au cours de la journée, il récitait le chapelet et faisait une courte lecture spirituelle. Presque chaque mois, il réalisait une journée de récollection et même, à l'occasion, une retraite pour lui seul. Il concluait la journée avec la prière du soir, examen de conscience et un acte de contrition parfaite. Vers la fin de sa vie, chaque heure, il se remettait en présence de Dieu et restait en oraison. Ces exercices spirituels, il les a assurés presque chaque jour de sa vie de soldat. Et pourtant il était fatigué jusque?à l'épuisement par des marches pénibles, des travaux nocturnes de terrassement et par la faim. En ces heures-là, il était parfois complètement absorbé par les péripéties stressantes de la bataille ou bien retourné intérieurement, crispé par son entourage. Dans ces pénibles circonstances, il restait un priant solitaire.

 

Comment vivre cela? 

 

L'exhortation du Divin Sauveur à prier en tout temps est valable aussi pour toi, malgré ton travail quotidien qui disperse ton esprit, et tes occupations professionnelles usantes. Certes, tu ne dois pas exiger de toi ce dont Joseph Engling a été capable. Commence petitement. Mais aujourd'hui, sans doute, pourrais-tu faire un peu plus qu'hier. Peut-être réussirais-tu, pour une journée, à assurer quelques-uns des exercices de l'Ordre du jour spirituel de Joseph. Ou bien tu te fit pour la journée d'aujourd'hui quelques petites pauses de prière. Alors tu te retires un peu à l'écart et tu te recueilles un moment dans la prière. Ce peut être aussi des oraisons jaculatoires, d'instantes prières que tu répètes assez souvent au cours de la journée. Parmi ces suggestions, choisis celles qui te conviennent.

 

Prière 

 

Seigneur Jésus-Christ, Tu nous as exhortés à prier en tout temps. Dans la prière, c'est Ta grâce qui nous visite et nous fortifie dans le combat pour le bien. Apprends-moi à prier comme autrefois Tu as appris à Tes disciples à le faire. Éveille en mon intérieur l'esprit de recueillement, pour que je ne me laisse pas absorber par les distractions de l'existence quotidienne. Éveille en moi le sens de Ta mystérieuse présence en mon âme, élève mon cœur vers Toi dans le silence du recueillement. Fais moi marcher à Ton côté au long de ce jour, comme Tu m'en as donné l'exemple dans Ton serviteur Joseph Engling.

 

Troisième Jour

Tout à tous 

 

Évangile de Saint Jean (15, 9-10, 12-14, 17)

 

Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. C'est ici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres.

 

Son amour du prochain sans réserve 

 

Joseph Engling était naturellement porté au don de soi à son prochain. D'où aussi son grand idéal de vie: Tout à tous! Déjà à Schoenstatt, il s'imposait cette exigence d'avoir l'œil sur tout besoin de l'autre et d'aller au-devant de chacun dans une totale disponibilité. Ses condisciples savaient qu'on pouvait attendre de lui n'importe quel service. Il donna de son dévouement des manifestations inhabituelles, surtout quand il devint soldat. C'est là que parfois de mauvais camarades abusèrent de sa serviabilité. Bien qu'il leur ait témoigné beaucoup d'amabilité, quelques brutes ont tourné en ridicule sa piété, l'ont volé, grossièrement calomnié ou traité sans ménagements. Après un violent combat intérieur, il en venait pourtant à garder même avec eux des rapports de camaraderie. Un soldat de sa compagnie atteste que Joseph Engling donnait souvent son dernier morceau de pain à des camarades qui avaient faim, dût-il lui-même souffrir de la faim. Au milieu des explosions d'obus, en Flandre, il a souvent, au péril de sa vie et comme volontaire, ramené des blessés, enterré des morts et dégagé des ensevelis. Quand personne ne voulait aller chercher le ravitaillement à cause de la violence des tirs, Joseph se levait en silence et partait. A des hommes d'un certain âge, il faisait arrêter le dur travail de terrassement et l'accomplissait à leur place. Un jour, un père de famille fut détaché pour une patrouille dangereuse et broyait du noir à la pensée des siens au pays, alors bien vite, Joseph s'approcha de lui et dit: « Reste, camarade, j'y vais pour toi! » Comme point final, l'offrande de sa vie que fit Joseph à la Mère de Dieu fut une expression de son amour du prochain et de son zèle pour le Salut des Âmes immortelles.

 

Comment vivre cela? 

 

Aujourd'hui doit être le jour d'un généreux amour du prochain. C'est maintenant que tu devrais accomplir un sacrifice spécial d'amour serviable. Réfléchis où il pourrait se situer. Peut-être vivent dans ton entourage des personnes qui te sont très antipathique. Sois donc patient et aimable dans les relations. Peut-être a-t-on répondu à ta bonne volonté par l'ingratitude, l'indifférence et les blessures. Sois pourtant avenant et prêt à rendre service. Ou bien tu pourrais choisir pour toi aujourd'hui ce qu'il y a de plus humble et de désagréable: tu peux faire cela où on recueille le moins de remerciement et de reconnaissance. Sois donc toute la journée l'aide aimable de ton entourage et cherche à susciter la joie par des services spontanés. Peut-être peux-tu aussi faire un cadeau à quelqu'un au prix d'un sacrifice personnel, faire plaisir discrètement à un pauvre homme, visiter un malade ou choisir quelque chose de ce genre là. Précise-toi maintenant, si possible, en quoi ton sacrifice va consister.

 

Prière

 

Seigneur et sauveur Jésus-Christ, Tu nous appelles Tes amis si nous nous aimons les uns les autres. Je voudrais être digne de Ton amitié et donc apprendre de Toi à aimer les autres comme je le dois. Par la vie de Joseph Engling, Tu m'as mis devant les yeux un exemple de la façon dont je puis être tout  à tous dans le don total de moi-même. Mais dans mon cœur je trouve encore tant d'incitations à l'égoïsme et au désir de jouissance, qui me font obstacle. Dans Ta grâce, purifie donc mon amour pour que je me donne sans attendre en retour, remerciement ni reconnaissance. Par amour pour Toi, je veux, avec bonté de cœur, partager tout besoin et rester disponible à toute assistance. Accorde-moi la force de faire preuve d'amour même là où ma bonne volonté ne reçoit que l'ingratitude et le mépris. Amen.

 

Quatrième jour

Porter la croix avec courage 

 

Évangile de Saint Luc (9, 23-25)

 

Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera. Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il se détruisait ou se perdait lui-même? 

 

Son courage dans la souffrance 

 

La vie n'a pas été pour Joseph Engling une école de facilité. Combien lui ont coûté ses déficiences physiques, son attitudes courbée, sa démarche lourde et son défaut de prononciation! A la caserne surtout, il eut à souffrir beaucoup de la part d'un supérieur un peu « cinglé » et de quelques camarades. Durant la guerre, il affronta de multiples épreuves. Dans les dures conditions de service de leur cantonnement, les nouvelles recrues souffrirent tellement de la faim que des camarades gardèrent de ce séjour, durant bien des années, un souvenir terrible. Un jour, il fut faussement accusé de vol par quelques camarades et dut patiemment supporter un pénible interrogatoire de la part de l'adjudant. La vie au front était souvent faite d'efforts surhumains, à croupir en terre durant des mois dans de misérables trous, par tous les temps. A cela, il fallait ajouter le stress, l'épouvante d'une bataille moderne à grand renfort de matériel. Ses efforts pour engager d'autres personnes à Schoenstatt n'aboutissaient presque jamais. Même parmi les autres congréganistes schoenstattiens, il ne trouva pas toujours une juste compréhension, d'où bien souvent l'impression de solitude. A cela s'ajoutaient de fréquents accès de mélancolie, qui provoquaient chez lui un profond accablement. Toutes ces croix, il les a portées courageusement. Il ne renacla pas devant son sort, ne devint pas aigri à cause des autres, il ne perdit pas courage. Un camarade rapporte que Joseph Engling n'a aucune parole de découragement en 1918 devant la situation générale catastrophique. La peine de ces dures années de guerres, il la déposa en esprit d'offrande dans les mains de la Mère de grâces de Schoenstatt.

 

Comment vivre cela? 

 

Toi aussi, tu as sûrement ta croix à porter. Peut-être est-ce une maladie qui te frappe, ou le dur combat pour la pain quotidien, ou encore un mal moral qui t'accable. Cela pourrait être aussi une peine dans la famille parce que vous devez affronter un coup du sort ou parce qu'un membre de la famille est en extrême danger moral. Ce jour présent doit te trouver fort pour porter la croix. Offre ta peine au Seigneur portant sa croix, uni à la Mère des Douleurs. Répète fréquemment avec Lui, durant ce jours, les paroles qu'Il a prononcées au Mont des Oliviers : « Père, s'il est possible, fais que cette coupe s'éloigne de moi. Pourtant que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse mais la Tienne.

 

Prière

 

Seigneur Jésus-Christ crucifié, comme Toi, j'ai aussi une croix à porter et, comme Toi, je sens peser la charge. Mais ce qui me donne force, c'est que je ne suis pas seul sur le chemin de croix. Tu marches avec moi et partages avec moi le fardeau. Je ne veux donc pas renoncer mais poursuivre fidèlement à Ton côté tant que, selon le dessein insondable du Père Céleste, durera ce chemin de croix. Douloureuse Mère de Dieu, implore pour moi de Dieu la force de rester courageux, comme Tu le fus au pied de la croix. par Tes mains, j'offre tout avec les mêmes sentiments dans lesquels Ton fidèle serviteur Joseph Engling T'a offert les tribulations de sa vie. Amen.

 

Cinquième jour

Apôtre pour le royaume de Dieu 

 

Évangile de Saint Matthieu (28, 18-20)

 

Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.

 

Le sens et le service apostoliques de Joseph

 

Déjà lorsque Joseph Engling se décida à devenir prêtre, son unique désir était de se consacrer au Royaume de Dieu. Ce désir ne fit que croître quand, à Schoenstatt, il découvrit pour sa vie une haute mission. Ce qui lui en donna la force, ce fut avant tout une foi inébranlable en la mission de Schoenstatt voulue par Dieu pour un renouveau religieux et moral de cette époque dans le Christ. Il devint préfet de la congrégation de l'école et, à cette place de responsable, il déploya parmi les congréganistes un apostolat empressé. C'était un travail de contact, soutenu et sans bruit, de l'un à l'autre. C'est ainsi qu'il réussit à porter la congrégation à un haut niveau. Quand il fut aux armées, il organisa un vaste réseau de correspondance avec ses condisciples et chercha, de cette façon, à les maintenir dans l'amour idéal et la fidélité envers lui. Son apostolat s'exerçait aussi dans son entourage immédiat. Des camarades l'avaient surnommé « l'adjudant de l'aumônier de la division ». Son souci particulier concernait la célébration de la Messe. Même s'il y avait une longue route à parcourir, il cherchait à motiver les camarades pour qu'ils y participent et reçoivent les sacrements. Il faisait des sacrifices particuliers pour l'apostolat par l'écrit. Avec sa maigre solde il s'achetait de bon livres et revues et, dans son sac lourdement chargé, les traînait jusque dans la tranchée. Plus d'une fois, il se tourna vers Schoenstatt et demanda de la littérature missionnaire. L'apostolat de la parole, on le trouve dans son engagement en faveur des enseignements et des droits de l'Eglise. Dans les derniers mois, figurait dans son ordre du jour spirituel une prière pour l'association Saint Boniface et son travail en faveur des frères dans la foi dispersés dans la diaspora.

 

Comment vivre cela?

 

Toi aussi, tu es appelé à l'apostolat. Mets en oeuvre spécialement aujourd'hui ton esprit apostolique. Rassemble dans ton esprit les occasions qui se prêtent bien au service de l'apostolat. Peut-être peux-tu t'intéresser au travail, aux services de la pastorale paroissiale ou, d'une façon ou d'une autre, participer aux groupes d'Eglise. Peut-être peux-tu faire quelque chose dans le domaine caritatif, pour les missions, pour l'apostolat par la presse. Ou bien fais visite à un malade, fais un don pour une bonne cause. Cultive l'apostolat de la bonne parole et cherche à gagner des personnes en danger. Si une action extérieure t'es impossible, offre aujourd'hui un sacrifice particulier et prie pour l'Eglise de Dieu opprimée.

 

Prière

 

Divin Sauveur Jésus-Christ, par le Baptême Tu m'as appelé à l'apostolat, par la Confirmation Tu m'as sacré militant du royaume de Dieu. Remplis-moi du sentiment de responsabilité pour la mission qui m'est confiée et éveille en moi le sens missionnaire pour Ta Sainte cause. Donne-moi le courage du sacrifice, afin que je ne craigne aucune peine. Le courage de rester fort, afin que nul échec ne me paralyse. Mets dans mon cœur les sentiments qui conviennent sur mes lèvres la parole opportune. Oriente toutes mes actions, tous mes soucis et fais-les tourner à la gloire de Ton Saint Nom et à l'extension de Ton Royaume ici sur terre. Amen.

 

Sixième jour

Tout donné à la Sainte Vierge 

 

Évangile selon Saint Jean (19, 25-27)

 

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui.

 

Sa dévotion à Marie

 

La grande caractéristique de la vie intérieure de Joseph Engling fut l'amour authentique qui l'anima pour la Mère de Dieu. D'où cette deuxième face de son idéal de vie : « Tout donné à la Sainte Vierge. » Elle était la Reine à qui son cœur appartenait, à qui il confiait tout. Sa vie, son travail, sa prière et sa souffrance, il les comprenait comme une action continuelle au service de la Mère de grâce de Schoenstatt. Les points culminants de sa dévotion mariale étaient toujours les fêtes de Marie et le mois de Mai. C'est alors qu'il rassemblait ce qu'il appelait « les fleurs de mai ». Il entendait par là une grosse brassée de sacrifices vécus dans l'existence quotidienne et qu'il offrait à Marie comme cadeau de Mai. Pendant les durs combats de Flandre sa résolution particulière consista, durant des semaines, à se souvenir souvent, dans la journée, de la Mère de Dieu, à la saluer et à offrir par ses mains tout ce qu'il vivait. Chaque jour, en esprit, il pérégrinait jusqu'à Schoenstatt en son petit sanctuaire. C'était l'endroit même où il se sentait chez lui, où il avait ses racines. Ainsi peut-on lire maintes fois dans son journal intime que les durs efforts et renoncements de sa vie au front étaient devenus légers à la pensée de la Mère trois fois admirable. Le don de soi atteignit un sommet quand, au milieu de la bataille, il mit par écrit sa consécration à la Sainte Vierge. Par ces quelques lignes il offrit à Marie sa vie en sacrifice pour la mission et la cause de Schoenstatt. Jusqu'à dix fois par jour, durant ces semaines passées au danger, il a renouvelé de vive voix sa consécration. Quelques mois plus tard, sur le champ de bataille, celle-ci fut scellée par la mort.

 

Comment vivre cela?

 

Comme ce fut le cas pour Joseph Engling, que ta vie aussi soit entièrement donnée à la Mère de Dieu. Elle est le chemin le plus sûr qui mène au Christ. Pour devenir un serviteur de Marie, il n'est besoin de rien d'autre qu'un amour simple et droit et d'une confiance sincère. Que l'exercice de l'un et l'autre constitue le meilleur de la journée présente. Tu peux mettre en pratique cette intention en accomplissant à la perfection tel devoir d'état par amour pour la Sainte Vierge. Tu peux lui faire plaisir en faisant plaisir aux autres. Tu peux lui témoigner ta vénération en décorant son image chez toi, en visitant une stèle ou une chapelle dédiées à Marie. Adresse-lui ta salutation par le chapelet ou quand sonne l'angélus. En esprit, met-toi en route pour Schoenstatt auprès de la Mère de grâce et là, offre-lui une victoire sur toi-même accomplie avec cœur L'amour te rendra inventif sur les façons d'offrir tes services à la Mère de Dieu.

 

Prière

 

Mère bien-aimée, trois fois admirable, combien ton serviteur Joseph Engling T'a aimée et avec quelle fidélité il Te fut dévoué, sa vie durant ! C'est bien cet amour pour Toi qui l'a fait vivre dans l'intimité de Dieu et lui a donné force d'âme. Moi aussi, je voudrais T'appartenir sans réserve et rester à Ton service. Accepte donc ma consécration, par laquelle je me lie à Toi pour toujours. Pour qu'advienne Ton règne, je veux à l'avenir engager toutes mes forces. De Ton côté, prends ma vie sous Ta protection et façonne-la sur le modèle de Ton divin Fils. En Toi, Mère bien-aimée de Dieu, j'ai mis ma confiance, conduis-moi tout au long de mon pèlerinage terrestre. Amen.

 

Septième jour

Porter le Christ 

 

Lecture de la lettre de Saint Paul aux Galates (2, 16, 19-20)

 

Sachant que ce n'est pas par les œuvres de la loi que l'homme est justifié, mais par la foi en Jésus Christ, nous aussi nous avons cru en Jésus Christ, afin d'être justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi. car c'est par la loi que je suis mort à la loi, afin de vivre pour Dieu. J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi.

 

Sa vie dans le Christ

 

Dans sa plus grande jeunesse, Joseph Engling vécut une profonde expérience du Christ: la célébration de sa première communion. Dès ce temps-là, âgé de 12 ans, il tenait un journal spirituel, qui porte témoignage de sa maturité de sa vie intérieure. A Schoenstatt cela devint encore plus profond quand il se joignit, à l’intérieur de la congrégation mariale, à la section eucharistique. On peut le constater : les époques que distingue une intense dévotion mariale ne tardent pas à engendrer un amour plus grand encore pour la Christ. C’est ainsi que la célébration quotidienne de l’Eucharistie devient bientôt le centre de ses occupations journalières. Son zèle pour le Christ eucharistique le poussa, durant les vacances dans sa paroisse d’origine, à introduire un usage qui n’existait pas encore: celui de la communion fréquente. Et il commença dans sa propre famille. La participation quotidienne au sacrifice de la Messe, il la prit tellement à cœur que, durant sa vie de soldat, il souffrit beaucoup d’en être privé. En compensation, il s’efforçait, chaque matin, d’y participer en esprit et de faire, à cette occasion, la communion spirituelle. Pendant la journée il se remettait devant la présence de Dieu en son âme par deux heures de garde eucharistique. D’après ses annotations écrites, il s’est acquitté de ses exercices à peu prés chaque jour, quelles que soit les conditions de vie au front. Si l’occasion se présentait de participer réellement à la Messe célébrée par un aumônier, ce jour devenait pour lui un jour de fête qui remplissait son âme d’un réel enthousiasme. Il vivait l’année liturgique de telle façon que, malgré les événements éprouvant du front, les grandes fêtes marquaient sa vie spirituelle. En août 1918, sa résolution particulière fut, tout un temps, de se rendre attentif, chaque heure, à la présence du Fils de Dieu dans son âme : ainsi cheminait-il uni au Christ tout au long de sa journée.

 

Comment vivre cela?

 

Qu’en est-il de ta vie avec et dans le Christ? Es-tu continuellement en état de grâce? comment participes-tu au Saint-Sacrifice de la Messe et comment soignes-tu la réception des sacrements? Ce jour-ci doit traduire ton amour pour le Sauveur eucharistique. Choisis parmi les propositions suivantes quelque chose qui te convienne. Si les circonstances le permettent, assiste aujourd’hui au Saint-Sacrifice de la Messe. Continue dans la journée ta participation à la Messe. Concentre-toi assez souvent dans le recueillement intérieur. Transporte-toi alors en esprit dans l'église de ta communauté pour y adorer comme Joseph Engling une heure de garde. Fais aussi une visite au Saint Sacrement ou une lecture de la Sainte Écriture. Rends grâce à Dieu qui habite en toute âme en état de grâce et te croise aujourd’hui bien plus d’une fois dans le prochain. Que ton salut adressé à l’autre soit en même temps un salut au Christ Jésus.

 

Prière

 

Sauveur Eucharistique, caché mystérieusement sous les apparences du pain, je crois au mystère de Ta présence réelle dans le sacrement de l’autel et je T’adore. Pénètre-moi toujours plus de cette foi pour que je puisse prendre une part active au Saint Sacrifice, que Tu renouvelles chaque jour sur l’autel. En Toi, je voudrais être transformé pour que ce ne soit plus moi qui vive mais Toi en moi. Demeure avec moi, Seigneur, et ne permets pas que je perde jamais par le péché la partage de ta vie. Amen.

 

Huitième jour

Vivre en enfant de Dieu 

 

Lecture de la lettre de Saint Paul aux Romains (8, 14-17)

 

Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d'être glorifiés avec lui.

 

Sa vie d’enfant de Dieu

 

Plusieurs mois avant la fin de sa vie, la conscience qu’il avait d’être enfant de Dieu agit sur son âme comme un puissant levier. Cela ne lui vint pas d’un enseignement extérieur mais ce fut la conséquence naturelle et le plus beau fruit de sa piété mariale et de son amour du Christ longtemps entretenus. Désormais, il pratique, au milieu des occupations quotidiennes imposées par la situation, un cheminement constant avec le Dieu trinitaire. Chaque heure il renouvelait expressément sa conviction de la présence de Dieu en son âme. Il élevait son cœur vers lui dans la prière et s’efforçait d’accomplir d’une façon qui plaise à Dieu l’action alors en cours. Cette solitude dans la prière et cette continuelle union à Dieu se haussaient en lui jusqu’à une proximité presque perceptible de Dieu. Mais, en même temps, croissait aussi en lui la délicatesse de conscience de sorte qu’il détectait en lui-même les fautes les plus légères. Cela éveillait le vif désir de racheter ces infidélités par une pénitence et une mortification accrues. Son cheminement avec Dieu était constamment lié à l'exercice précis d’une vertu. C’est ce que laissait entendre sa dernière résolution particulière: se dire à haute voix que Dieu, le Père bien-aimé de tous les hommes, était prés de lui et le poussait au don de soi sans réserve au prochain.

 

Comment vivre cela?

 

Deviens convaincu que, par ton état de grâce, tu es un enfant de Dieu et que tu portes en toi une haute valeur. Vis-tu aussi comme Joseph Engling, ta condition d’enfant de Dieu? Qu’en est-il de ta relation à Dieu? Est-ce la relation de l’homme qui se sait conduit par la main de Dieu le Père, ou bien est-ce la relation troublée par le péché, peut-être même par la crainte non fondée de pécher. Ou bien avances-tu dans la vie sans te poser de questions, sans prendre en compte le fait que Dieu est avec toi et demeure en toi? rappelle-toi assez souvent que Dieu est présent en ton âme et prie-le. Pense que sa providence garde ta vie et la conduit. Laisse-toi donc conduire par lui en toute confiance. Fais lui don de l’action dont tu es justement en train de t’acquitter par devoir d’état. Accomplis-la de telle façon qu’il en soit honoré et non déshonoré. Fais aujourd’hui une lecture de Bible pour approfondir en toi la conscience de la présence de Dieu.

 

Prière

 

Dieu, Père du Ciel, Créateur de ma vie, de qui j’ai reçu tout ce que je suis. Je reconnais ma totale dépendance par rapport à Toi, je T’adore et Te vénère. Je veux aussi T’appartenir totalement et c’est pourquoi je confie à Ta providence tout mon destin. Père Céleste, par Ton Fils Jésus-Christ, Tu as suscité en moi une mystérieuse vie. Rends-Moi conscient, au plus profond de l'âme que je suis à Toi et que Ton amour de Père règne sur moi. Garde-moi dans Ton amour. Sous Ton regard à qui rien n’échappe je veux, fidèle à Tes commandements, aller dans Ta vie. Purifie mon intérieur de tout péché et de tout désordre pour que Te plaise constamment et que mes actes soient un incessant sacrifice de louange à la gloire de Ton Saint Nom. Amen.

 

Neuvième jour

Fidèle jusqu’à la mort

 

Lettre de Saint Paul aux Romains (8, 35-39)

 

Qui nous séparera de l'amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée? selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur.

 

Sa persévérance dans le bien

 

Les paroles de l’apôtre peuvent quasiment à la lettre s’appliquer a la vie de Joseph Engling. Rien n’a pu le faire dévier de son but: devenir un saint. La « détressée du fait de ses défauts corporels et de caractère ne l’a pas découragé. « L’angoisse » provoquée par des fausses accusations n’ont pas engendré chez lui l’amertume à l’égard des autres. La « faim » n’a pas pu stopper sa marche vers l’idéal, le « dénuement » non plus dans les misérables logements de la tranchée. Le « danger » de la bataille ne parvient pas à étouffer sa vie intérieure, et le « supplice », la mort, ne l’a pas séparé du Christ mais l’a uni à Lui pour toujours. On peut considérer comme l’exploit de sa vie, que nul échec ne put briser son élan vers la Sainteté. Il eut le courage, en dépit de tout, de recommencer sans cesse chaque jour. Lui aussi, pourtant, dans les contrariétés de la vie, les accès de découragements auraient pu l’anéantir. Mais jamais ils n’eurent le dessus dans son combat religieux et moral.

 

Comment vivre cela?

 

Tu sais déjà certainement par expérience que la persévérance est ce qu’il y a de plus dur. Cela vaut tout autant pour ton effort vers l’accomplissement de toi-même pour ta prière. Quand donc la vue de tes fautes ou de tes faiblesses va te décourager, rappelle-toi une chose : l’insatisfaction de toi-même, dont tu souffres, est justement signe que la grâce de Dieu est agissante en ton âme Ne renonce donc pas. Dieu est avec toi et si ta prière, apparemment, n’a encore eu que peu de succès, ne pense pas que Dieu s’est détourné de toi. Tu ne connais pas ses insondables desseins. Reste persévérant dans la prière. D’une façon ou d’une autre, tu es toujours exaucé par Dieu. Viendra le temps où tu constateras que le Seigneur agissait justement. Souvent, il a bien tout dirigé justement quand il n’exauçait pas nos désirs humains. Recueille-toi donc aujourd’hui dans une prière de don de toi à la Sainte Volonté de Dieu et promet-lui de ne te laisser détourner da Sa providence par aucun événement. Reste-lui fidèle jusqu’à la mort.

 

Prière

 

Dieu Tout Puissant et Père plein de bonté, Toi qui mystérieusement diriges ma vie selon Tes insondables desseins, apprends-moi à renoncer à ma volonté propre et à être tout donné à la Tienne. Par l’intercession de Marie, Ta Sainte Mère, et de Ton serviteur Joseph Engling, accorde moi la grâce de la persévérance jusqu’à la fin. Fortifie-moi dans les épreuves de cette terre, pour que je ne me laisse pas gagner par le découragement. C’est en Toi que je veux espérer, là où les vues humaines ne laissent plus aucun espoir. Je veux compter sur Toi là où les forces humaines sont impuissantes. C’est en Toi, Seigneur, que je mets ma confiance, ne me laisse jamais périr. Amen.

 

 

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Conclusion

 

Tu as maintenant achevé ta neuvaine à Joseph Engling et, durant neuf jours, tu t’es éduqué à son école. Si donc tu pouvais te compter parmi ceux qui ont éprouvé la bénédiction de son intercession, ou qui l’éprouveront, alors remercie ton intercesseur auprès du Trône de Dieu et remercie aussi la Sainte Vierge, si possible, envoie un message au Secrétariat Joseph Engling, Schönstatt Institut, Marienbrüder, Höhrer Strasse 80an D-56179 Vallendar.

Mais si ta prière n’est pas tout de suite exaucée, ne renonce pas. Bien des gens ont fait la neuvaine, pas seulement une fois, mais plusieurs, avant que Dieu n’agrée leur supplique. Reste donc persévérant. S’il est dans le plan de Dieu d’exaucer ta demande, tu peux avoir confiance que Joseph Engling implorera certainement auprès de Dieu l’heureuse issue de ta prière. Persévère donc inébranlablement dans la confiance. Et si Dieu, en son insondable dessein, en avait décidé autrement, alors acquiesce car c’est pour ton plus grand bien. Dépose avec patience tous tes soucis dans la main de la Sainte Vierge. Du haut de la Croix le Sauveur a béni le monde, de même ta croix actuelle deviendra aussi pour d’autres une source de bénédictions. Ta confiance en la Mère Trois Fois Admirable et en son serviteur Joseph Engling ne reste pas sans réponse. Si tu as fait comme il faut cette Neuvaine, tu t’es enrichi intérieurement. Très certainement, d’une autre façon, elle deviendra pour toi aussi bénédiction, telle que tu ne peux encore aujourd'hui la deviner.

  

Prière

 

Bien-aimée Vierge Marie, Mère Trois Fois Admirable de Schoenstatt ! Arrivé au terme de cette Neuvaine, je viens à Toi et je dépose en tes mains ce que ces neuf jours comportent de travail, de prière et d’esprit de sacrifice. Dans ta bonté sois indulgente et ne tiens pas compte des manques et des défauts qui entachent mon offrande. Reçois-la favorablement comme un signe de mon amour et de ma gratitude. Je te confie l’heureux aboutissement de ma prière. De ta main je recevrai volontiers ce que le Père du Ciel, dans Son insondable Providence, a décidé. S’il accorde ce pour quoi je l’implore, aide-moi à remercier. S’il me laisse ma croix, aide-moi à me plier avec courage à sa Sainte Volonté. À l’exemple de Ton serviteur Joseph Engling, je veux Te servir avec fidélité. Et ainsi j’espère de Ton intercession, protection et bénédiction dans toutes les situations de ma vie. Qu’il soit aussi dorénavant mon compagnon de route et qu’il marche à mes côtés au long de mon pèlerinage terrestre, jusqu’à Toi, dans l’éternelle patrie. Amen.

  

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Prière pour la béatification de Joseph Engling

 

Etends la main, Seigneur, et fais surgir signes, miracles et guérisons par l’intercession de Ton fidèle serviteur Joseph Engling, afin que soient manifestées au monde entier Ton infinie Miséricorde, la puissance et la bonté de la Mère et Reine Trois Fois Admirable de Schoenstatt. Amen.

Bien-aimée Mère et Reine Trois Fois Admirable de Schoenstatt, Mère de Grâce, Tu nous as accordé, en la personne de Ton fidèle serviteur Joseph Engling, un exemple lumineux qui nous indique comment T’aimer et comment lutter pour le Règne de Ton Fils. Avec une fidélité constante, il Te fut totalement donné et, avec un zèle inlassable, il s’est fait tout à tous. Nous t’en supplions, par la puissance de ton intercession, fais qu’il soit inscrit au nombre des saints confesseurs, afin qu’il puisse continuer ici-bas, avec plus d’efficacité encre, à agir pour Ta Gloire et pour le Règne de Ton Fils. Obtiens-nous aussi la grâce de suivre l’exemple de ses vertus et d’être toujours dévoué à ton service dans le sacrifice et la joie de l’amour. Nous promettons d’offrir volontiers par Tes mains, Mère de Grâces de Schoenstatt, toutes nos prières, nos travaux et nos souffrances pour que jaillisse de Ton Sanctuaire un abondant torrent de grâces pour le renouveau religieux et moral du monde dans le Christ. Amen.

 

Relations de grâces

Faire connaître, s’il vous plaît, les cas de prières exaucées à

 

Secrétariat Joseph Engling,

 Schönstatt-Institut,

 Marienbrüder,

 Höhrer Strasse 80a,

 D-56179 Vallendar.

www.josef-engling-france.com.pl

 

Sœurs de Marie de Schœnstatt

Thun St Martin

F. 59 141 Iwuy

www.sanctuairedelunite.fr

 

 

Téléchargez le texte de la Neuvaine à Joseph Engling (pdf) en cliquant ici

 

 

Voir aussi: http://spiritualitechretienne.blog4ever.com/blog/lirarticle-83937-492492.html

 

 

Pour approfondir

"Joseph Engling et la spiritualité de Schönstatt", de René Lejeune, Editions du Parvis, 1992. Vous pouvez vous le procurer sur le site de l'éditeur en cliquant ici

"Joseph Kentenich et le Mouvement de Schoenstatt, douze portes pour découvrir et comprendre", par une Soeur Ermite, aux Editions Parole et Silence, 2018. Présentation de ce livre sur le site de l'éditeur en cliquant ici

 

30 avril 2017

Neuvaine pour la France par l'intercession de Sœur Josépha Menendez

Neuvaine pour la France par l'intercession de Sœur Josépha Menendez

Du 29 avril au 7 mai 2017

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La Servante de Dieu Josepha Menendez

1890-1923

 

Maria Josefa Menendez naît à Madrid le 4 février 1890. Elle est placée par ses parents dans une école où elle apprend le métier de coutûrière. Après de nombreux délais dûs à l'opposition de sa famille, elle entre dans la Société du Sacré-Coeur en 1920, et est admise au noviciat du couvent des Feuillants, à Poitiers. Objet de grâces d'oraison extraordinaires, elle est la dépositaire du message du Sacré Coeur au monde et aux âmes consacrées. En effet, Notre Seigneur lui apparaît chaque jour et lui demande de coucher ses paroles sur le papier puis de les transmettre à son évêque qui devra les communiquer au monde entier. Soeur Josefa meurt à 33 ans, le 29 décembre 1923.

 

Prière pour obtenir des grâces par l'intercession de Sœur Josefa Menendez

 

O Jésus qui ne pouvez résister à la supplication d'une âme qui attend tout de Vous, donnez-nous la foi, la confiance et l'abandon qui touchent votre Cœur, afin que sûrs de Vous, nous puissions obtenir de votre Toute-Puissante Bonté, ce que nous Vous demandons humblement pour votre Gloire et l'accomplissement de votre Règne d'Amour et de Miséricorde. O Jésus, glorifiez votre Cœur en nous accordant la grâce (conversion ou guérison, faveur spirituelle ou temporelle) que nous sollicitons, par l'intercession de votre humble servante Josefa.

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Neuvaine pour la France par l'intercession de Sœur Josépha Menendez

 

« France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? »

 

Chers amis,

 

En ces temps troublés, à l'heure où nous allons élire notre futur chef d'Etat, nous vous proposons une neuvaine afin de confier la France au Cœur de Jésus. Au-delà de la politique qui limite souvent nos débats, au-delà des tensions de ces dernières semaines, il s'agit par cette neuvaine de nous abandonner avec confiance à la Providence, abandon qui passe par une vraie conversion du cœur. A nous, par nos efforts quotidiens, nos prières, de supplier le Ciel de sauver la France. Que nos gouvernants soient inspirés en vue du bien commun et du salut des âmes ! Cette neuvaine sera placée sous l’intercession de Sœur Josépha Menendez, mystique morte en 1923 à 33 ans à Poitiers. C’est en France que le Cœur de Jésus fait d'elle sa confidente et sa messagère. Par elle, Il renouvelle au monde l'appel d'une Miséricorde et d'un Amour infinis et demande en retour la confiance qui attend tout de Lui. C’est un véritable « Appel à l'amour » que nous adresse le Cœur de Jésus par son intermédiaire. La neuvaine commencera le samedi 29 avril pour s’achever le dimanche 7 mai, jour des élections. En plus de la prière quotidienne, vous trouverez un texte de méditation pour chaque jour tiré des paroles même du Christ confiée à sœur Josépha. Ce texte nous aidera à nous plonger et à nous abandonner dans l’Amour de Dieu.

 

Les 9 thèmes des méditations de cette prière pour la France :

 

  1. Qui suis-Je ?

  2. Appel à l’Amour

  3. Appel au pardon

  4. Les trésors de mon Cœur

  5. Appel à la vie intime avec Jésus

  6. Appel à l’assistance dominicale

  7. Appel à la Foi

  8. Appel à la confiance

  9. La victoire de l’Amour

 

Pour son Amour et pour la France, devenons des saints à l’école de Sœur Josépha Menendez.

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Pourquoi une neuvaine à sœur Josépha ?

 

Ultimes paroles de Sœur Josépha : « Vous prierez pour la France lui demandèrent ses Mères : « Ah ! Mes chères Mères, répondit-elle je crois bien ! C’est la patrie de mon âme ! Elle m’a donné ma vie religieuse ! Ici, j’ai trouvé un petit coin pour vivre et mourir ».

 

Révélation de Notre-Seigneur à Sœur Josépha

 

La France est au cœur de ce message divin peu connu aujourd’hui « … comme Dieu veut régner par l’amour, il demande à ses âmes et principalement à celles de cette nation (en parlant de la France) de réparer, d’abord pour obtenir le pardon mais surtout pour attirer de nouvelles grâces à cette nation qui, je le répète, est la première qui a connu mon Cœur et où cette dévotion s’est répandue ».

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Prière de la Neuvaine pour la France par l'intercession de Sœur Josépha Menendez

à dire chaque jour

 

Ô Jésus qui ne pouvez résister à la supplication de ceux qui attendent tout de Vous, donnez-nous la confiance, la foi et l’abandon qui touchent Votre Cœur afin que sûrs de Vous, nous obtenions de Votre toute puissante bonté la grâce pour la France que nous Vous demandons pour Votre gloire et l’accomplissement de Votre règne d’amour et de miséricorde. Ô Jésus, glorifiez Votre Cœur en nous accordant pour la France la grâce que nous sollicitons par l'intercession de Votre humble servante Josépha. Ô Jésus, à Votre Cœur, nous vous confions notre pays ; regardez, puis faites ce que Votre Cœur Vous dira ; laissez agir Votre Cœur ; Ô Jésus, nous comptons sur Vous, nous nous fions à Vous, nous sommes sûrs de Vous !

 

Premier jour

« Qui suis-je »

 

« Je suis l’Amour ! Mon Cœur ne peut plus contenir la Flamme qui Le dévore. J’aime à tel point les âmes, que J’ai donné ma vie pour elles. Pour leur amour, J’ai voulu rester emprisonné dans le tabernacle. Depuis vingt siècles, Je demeure là, nuit et jour, voilé sous les apparences du pain et caché dans l’Hostie, supportant, par amour, l’oubli, la solitude, les mépris, les blasphèmes, les outrages, les sacrilèges… Pour l’amour des âmes, J’ai voulu leur laisser le Sacrement de Pénitence, afin de leur pardonner, non pas une fois ou deux, mais aussi souvent qu’elles auront besoin de recouvrer la grâce. Là, Je les attends… là, Je désire qu’elles viennent se laver de leurs fautes, non avec de l’eau, mais dans mon propre Sang. Au cours des siècles, J’ai révélé, de différentes manières, mon Amour pour les hommes : Je leur ai montré combien le désir de leur salut Me consume. Je leur ai fait connaître mon Cœur. Cette dévotion a été comme une lumière répandue sur le monde. Elle est aujourd’hui le moyen dont se servent, pour toucher les cœurs, la plupart de ceux qui travaillent à étendre mon Règne ». (Notre-Seigneur à Josefa le 11 juin 1923).

 

Deuxième jour

Appel à l'amour

 

Pour y former sa privilégiée, le doux maître lui rappelait sa divine présence, si l’activité à l’ouvrage la lui faisait un peu oublier. C’est ainsi que dans le feu d’un travail pressé, elle entendit tout à coup la voix bien connue lui demander : « Josefa, que fais-tu ? – Ah ! Seigneur, Vous êtes-là ? » Il reprit : « À quoi penses-tu ? – Mon Jésus, je ne pensais à rien. – Mais tu M’aimes, n’est-il pas vrai ? » (21 février 1920).

Un soir, à la tombée de la nuit, Josefa se perdait dans un long corridor qui n’était pas éclairé ; soudain, une grande lumière parut à l’autre extrémité et elle vit Notre-Seigneur ! Il semblait vouloir la rejoindre ; elle courut à sa rencontre : « D’où viens-tu ? – lui demanda-t-Il. – De fermer les fenêtres. « Où vas-tu ? – Je vais achever de fermer. – Tu ne sais pas répondre ! Je viens de l’amour ! Je vais à l’amour ! Que tu montes ou que tu descendes tu es toujours dans mon Cœur qui est l’abîme de l’amour et Je suis avec toi. » Josefa ne nommera plus ce passage que le « corridor de l’amour ». (23 octobre 1920).

Elle passait ensuite à d’autres travaux et Jésus restait avec elle. Il lui demanda : « Que fais-tu en ce moment ? – Jésus de mon âme, Vous le savez bien ; je Vous le dis, je Vous aime. » Il reprit : « Beaucoup d’âmes croient que l’amour consiste à dire : « Mon Dieu, je Vous aime. Mais non. L’amour est suave et travaille parce qu’il aime, il fait tout en aimant. Je veux que tu M’aimes ainsi avec suavité toujours, en tout ; dans le travail comme dans le repos, dans l’oraison, la consolation, la tristesse ou l’humiliation, aime toujours et montre ton amour par tes actes. Cela, c’est l’amour. Si beaucoup d’âmes le comprenaient, comme elles avanceraient dans la perfection et comme elles consoleraient mon Cœur. » (22 novembre 1920)

 

Troisième jour

Appel au Pardon

 

« Je suis Dieu, mais Dieu d’Amour ! Je suis Père, mais un Père qui aime avec tendresse et non avec sévérité. Mon Cœur est infiniment saint, mais aussi infiniment sage et, connaissant la misère et la fragilité humaines, Il s’incline vers les pauvres pécheurs avec une Miséricorde infinie. J’aime les âmes après qu’elles ont commis leur premier péché, si elles viennent Me demander humblement pardon… Je les aime encore, quand elles ont pleuré leur second péché et, si cela se répète, Je ne dis pas un milliard de fois mais des millions de milliards, Je les aime et leur pardonne toujours, et Je lave, dans le même sang, le dernier comme le premier péché ! Je ne Me lasse pas des âmes et mon Cœur attend sans cesse qu’elles viennent se réfugier en Lui, et cela d’autant plus, qu’elles sont plus misérables ! Un père n’a-t-il pas plus de soin de l’enfant malade que de ceux qui se portent bien ? Pour lui, sa sollicitude et ses délicatesses ne sont-elles pas plus grandes ? Ainsi, mon Cœur répand-Il sur les pécheurs, avec plus de largesse encore que sur les justes, sa Compassion et sa Tendresse. Voilà ce que Je désire expliquer aux âmes : J’enseignerai aux pécheurs que la Miséricorde de mon Cœur est inépuisable ; aux âmes froides et indifférentes, que mon Cœur est un Feu qui veut les embraser, parce qu’Il les aime ; aux âmes pieuses et bonnes, que mon Cœur est le Chemin pour avancer vers la perfection et arriver en sécurité au terme bienheureux. Enfin, aux âmes qui Me sont consacrées, aux prêtres, aux religieux, à mes Âmes choisies et préférées, Je demanderai, une fois de plus, qu’elles Me donnent leur amour et ne doutent pas du Mien, mais surtout qu’elles Me donnent leur confiance et ne doutent pas de ma Miséricorde ! Il est si facile d’attendre tout de mon Cœur. » (Notre-Seigneur à Josefa le 11 juin 1923).

 

Quatrième jour

Les Trésors de Mon Cœur

(le pardon et la miséricorde)

 

« Je ferai connaître que la mesure de mon Amour et de ma Miséricorde envers les âmes tombées n’a pas de limites. Je désire pardonner. Je Me repose en pardonnant. Je suis toujours là, attendant avec amour que les âmes viennent à Moi. Qu’elles ne se découragent pas ! Qu’elles viennent ! Qu’elles se jettent dans mes Bras ! Qu’elles ne craignent rien, Je suis leur Père ». (Notre-Seigneur à Josefa 6 août 1922).

« Mon amour arrive à ce point que, d’un rien, mes âmes peuvent tirer de grands trésors : si dès le matin elles savent s’unir à moi et offrir toute la journée avec l’ardent désir que mon cœur se serve de leurs actions au profit des âmes, et si, moment par moment, heure par heure, elles exécutent leur devoir avec amour, que de trésor elles acquièrent dans cette journée ! Je leur découvrirai de plus en plus mon amour qui est inépuisable et il est si facile à l’âme qui aime de se laisser guider par ce même amour. Aime et souffre, l’amour ne peut se séparer de la souffrance ! Abandonne-toi à l’amour du plus tendre des pères. » (Notre-Seigneur à Josefa le 30 novembre 1922).

« Je veux maintenant quelque chose de plus, car si Je demande l’amour pour répondre à celui qui Me consume, ce n’est pas le seul retour que Je désire des âmes : Je désire qu’elles croient en ma Miséricorde, qu’elles attendent tout de ma Bonté, qu’elles ne doutent jamais de mon Pardon ». (Notre-Seigneur à Josefa le 10 juin 1923).

 

Cinquième jour

Appel à la vie intime

 

« Je le répète encore : ce que Je dis maintenant, ce n’est rien de nouveau. Mais de même que la flamme a besoin d’aliment pour ne pas s’éteindre, de même les âmes ont besoin d’un nouvel élan qui les fasse avancer et d’une nouvelle chaleur qui les ranime. Je veux que l’on sache combien Je désire que mes âmes se raniment et se renouvellent dans cette vie d’union et d’intimité avec Moi. Qu’elles ne se contentent pas de Me parler quand elles sont au pied du tabernacle. Je suis là, présent, c’est vrai, mais Je vis aussi en elles et Je Me complais à ne faire qu’un avec elles. Qu’elles Me parlent de tout !… qu’elles Me consultent en tout !… qu’elles Me demandent tout !… Je vis en elles pour être leur vie. Je demeure en elles pour être leur force… oui, je le répète, qu’elles n’oublient pas que Je me complais à ne faire qu’un avec elles… qu’elles se souviennent que Je suis en elles… et que là, je les vois, Je les entends et Je les aime. Là, J’attends qu’elles correspondent à mon Amour. Il y a beaucoup d’âmes qui, chaque matin, font oraison. Mais n’est-ce pas plutôt une formule qu’une entrevue d’amour ?… Elles entendent ou disent la messe et Me reçoivent dans la communion, mais une fois sorties du saint Lieu, ne se laissent-elles pas absorber par leurs affaires, à tel point qu’elles pensent à peine à M’adresser un mot ?… Je suis dans cette âme comme dans un désert, elle ne Me dit rien, elle ne Me demande rien… Et lorsqu’elle a besoin de consolation, bien souvent elle la demande à une créature qu’elle doit aller chercher, plutôt qu’à Moi, son Créateur, qui suis et qui vis en elle !… N’est-ce pas manque d’union, manque de vie intérieure ou, ce qui revient au même, manque d’amour ?… » (Notre-Seigneur à Josefa le 5 décembre 1923).

 

Sixième jour

Appel à l'assistance à la Messe Dominicale

 

« Ainsi, quand vous avez passé toute une semaine à vos travaux, à vos affaires, à vos délassements aussi… Il vous demande de donner au moins une demi-heure à l’accomplissement de son précepte. Est-ce beaucoup exiger ? Allez donc à sa Maison à Lui. Il vous y attend jour et nuit ; et chaque dimanche ou jour de fête, réservez-Lui cette demi-heure en assistant au mystère d’Amour et de Miséricorde qu’on appelle la Messe. Là, parlez-Lui de tout : de votre famille, de vos enfants, de vos affaires, de vos désirs… Exposez-Lui vos difficultés et vos souffrances… Si vous saviez comme Il vous écoutera et avec quel amour !… Vous Me direz peut-être : « Je ne sais pas assister à la messe ! Il y a si longtemps que je n’ai pas foulé le seuil d’une église ! » Ne vous effrayez pas… Venez et passez seulement cette demi-heure à mes Pieds. Laissez votre conscience vous dire ce que vous devez faire, sans fermer l’oreille à sa voix. Ouvrez votre âme… alors ma Grâce parlera… Elle vous montrera peu à peu comment vous devez agir en chaque circonstance de votre vie, vous comporter avec votre famille ou dans vos affaires… Comment vous devez élever vos enfants, aimer vos inférieurs, respecter vos supérieurs… Elle vous demandera peut-être d’abandonner cette entreprise, de rompre cette amitié mauvaise, de vous éloigner énergiquement de cette réunion dangereuse… Elle vous dira que vous haïssez telle personne sans raison, et que de telle autre que vous fréquentez et aimez, vous devez au contraire fuir les conseils et vous séparer… Essayez seulement et, peu à peu, s’étendra la chaîne de mes grâces. Car il en est du bien comme du mal, il suffit de commencer. Les anneaux de la chaîne s’appellent les uns les autres. Si, aujourd’hui, vous écoutez ma Grâce et si vous la laissez agir en vous, demain vous l’entendrez mieux, plus tard mieux encore et ainsi, de jour en jour, la lumière viendra, la paix grandira et votre bonheur sera éternel ! (Notre-Seigneur à Josefa le 19 juin 1923).

 

Septième jour

Appel à la Foi

 

« Jeunesse, richesse, sagesse, gloire humaine, tout cela n’est rien… tout cela passe et finit, Dieu est le Seul qui subsiste pour l’éternité ! Si le monde et la société sont remplis de haines et en luttes continuelles, peuples contre peuples, nations contre nations, et individus contre individus, c’est que le grand fondement de la foi a presque entièrement disparu. Que la foi se ranime, et la paix reviendra et la charité régnera ! La foi ne nuit pas à la civilisation et ne s’oppose pas au progrès. Au contraire, plus elle est enracinée dans les individus et dans les peuples, plus grandissent en eux la sagesse et la science, car Dieu est Sagesse et Science infinies. Mais là où la foi n’est plus, la paix disparaît et, avec elle, la civilisation, la culture, le vrai progrès… car Dieu n’est pas dans la guerre… Il n’y a plus alors que division des opinions entre elles, soulèvement des classes les unes contre les autres et, dans l’homme lui – même, rébellion des passions contre le devoir. Alors disparaît tout ce qui fait la noblesse de l’homme : c’est la révolte, l’insubordination, la guerre ! Ah ! laissez-vous convaincre par la foi et vous serez grands. Laissez-vous dominer par la foi et vous serez libres ! Vivez selon la foi et vous ne mourrez pas éternellement ! » (Notre-Seigneur à Josefa le 19 juin 1923).

 

Huitième jour

Appel à la confiance

 

« De même, quand les âmes (les hommes) prient pour elles ou pour d’autres : si elles hésitent, si elles doutent de Moi, elles n’honorent pas mon Cœur, tandis qu’elles Le glorifient quand elles attendent avec sécurité ce qu’elles Me demandent, sachant bien que Je ne puis leur refuser que ce qui ne convient pas au bien de leur âme. Quand le Centurion vint Me supplier de guérir son serviteur, il Me dit avec une grande humilité : « Je ne suis pas digne que Vous entriez dans ma maison… » Mais plein de foi et de confiance, il ajouta : « Cependant, Seigneur, dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri. » Cet homme connaissait mon Cœur. Il savait que Je ne puis résister à la supplication d’une âme qui attend tout de Moi… Cet homme M’a grandement glorifié, car à l’humilité il a joint la ferme et entière confiance… Oui, cet homme connaissait mon Cœur. Et pourtant Je ne m’étais pas manifesté à lui comme Je me manifeste à mes Âmes choisies. C’est par la confiance qu’elles obtiendront d’innombrables grâces, non seulement pour elles, mais aussi pour les autres, et c’est ce que Je veux qu’elles comprennent à fond, car Je désire qu’elles révèlent les traits de mon Cœur aux pauvres âmes qui ne Me connaissent pas. » (Notre-Seigneur à Josefa le 5 décembre 1923).

 

Neuvième jour

La victoire de l'Amour et la diffusion du Message

 

« Je veux pardonner. Je veux régner. Je veux pardonner aux âmes et aux nations. Je veux régner sur les âmes, sur les nations et sur le monde entier. Je veux répandre ma Paix jusqu’aux extrémités du monde, mais, d’une manière spéciale, sur la France, cette terre bénie, berceau de la dévotion à mon Cœur. Oui, je veux être sa Paix, sa Vie, son Roi ! Je suis la Sagesse et le Bonheur, Je suis l’Amour et la Miséricorde, Je suis la Paix. Je régnerai ! Pour régner, Je commencerai par faire Miséricorde, car mon Règne est de Paix et d’Amour : Voilà la fin que Je veux réaliser, voilà mon Œuvre d’Amour ! » (Notre-Seigneur à Josefa le 12 juin 1923).

« Aucune de mes Paroles ne se perdra. Rien de ce que Je te dis ne s’effacera jamais », même si le démon « nourrit mille projets pour faire disparaître mes Paroles… il n’y réussira pas… » Je veux que mon Amour soit le soleil qui éclaire et la chaleur qui échauffe les âmes. C’est pourquoi Je désire que l’on fasse connaître mes Paroles… Toutes seront imprimées, lues et prêchées, et Je leur donnerai une grâce spéciale afin qu’elles éclairent et transforment les âmes. Ne sais-tu pas ce qui arrive lorsqu’un volcan s’ouvre ? La puissance de feu est si grande qu’elle est capable d’arracher les montagnes et de les détruire, et l’on connaît qu’une force irrésistible a passé par là. Ainsi, mes Paroles auront une telle force et ma Grâce les accompagnera de telle manière, que les âmes les plus obstinées seront vaincues par l’Amour. » (Notre-Seigneur à Josefa le 6 août 1922).

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Pour approfondir

 

Livre un « Un Appel à l’Amour » qui retranscrit le message du Cœur de Jésus pour chacune de nos âmes. Vous pouvez le lire en ligne (format pdf) en cliquant ici

Pour se le procurer, se mettre en contact avec les

Oeuvres du Sacré-Cœur de Poitiers

1 voie Malraux

86000 Poitiers

Mail : unappelalamour@gmail.com.

 

Documentaire

"Josefa Menendez, un appel à l'Amour"

 

Portrait de soeur Josepha Menendez, religieuse du Sacré-Coeur, née le 4 février 1890. Après une enfance et une jeunesse particulièrement ferventes, elle entre au Noviciat de la Société du Sacré-Coeur, à Poitiers, le 4 février 1905. Elle est alors très rapidement l'objet de révélations divines : faire connaître au monde (Un reportage de 52 mn).

 

Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

Neuvaine proposée par Hozana.org, retrouvez et participez à cette Neuvaine en cliquant ici

21 novembre 2016

Le Bienheureux Marie-Eugène de de l'Enfant Jésus

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Le Bienheureux Marie-Eugène de de l'Enfant Jésus

Fondateur de l'Institut Notre Dame de Vie

1894-1967

Fête le 4 février

 

Né le 2 décembre 1894 dans un modeste foyer de l'Aveyron (Le Gua, France), Henri Grialou, encore enfant, s'oriente vers le sacerdoce. Après la première guerre mondiale où il expérimente la puissante protection de Sainte Thérèse de Lisieux, il reprend ses études au Séminaire, y témoignant d'une profonde vie spirituelle. La découverte de Saint Jean de la Croix lui révèle sa vocation impérative au Carmel où il entre dès sont ordination sacerdotale, en février 1922 il prend le nom de Marie-Eugène de l'Enfant Jésus.

Fortement saisi par l'absolu de Dieu et la grâce mariale qui caractérisent le Carmel, le Père Marie-Eugène servira passionnément l’Église et l'Ordre : fondateur de l'Institut Séculier Notre Dame de Vie, Vicaire apostolique des Carmélites de France, Définiteur général et Vicaire général de l'Ordre à Rome, Provincial des Carmes du Sud de la France.

Il emploie toute sa vie à diffuser l'esprit et la doctrine du Carmel pour que soit largement vécue l'union de la contemplation et de l'action. Il transmet cette doctrine carmélitaine dans « la somme de théologie spirituelle qu'est « Je veux voir Dieu », ce chef d'oeuvre qui met l'auteur parmi les grands maîtres de spiritualité que Dieu a donné à l’Église par le Carmel » (P. Général des Carmes), livrant en même temps sa propre expérience de contemplatif et d'apôtre.

Appelé par Dieu à transmettre sa grâce à un grand nombre d'âmes, en 1932, il fonde l'Institut Notre Dame de Vie, dont les membres, laïcs et prêtres, veulent témoigner du Dieu vivant et le révéler aux hommes de notre temps. Son désir est d'ouvrir à tous les Chrétiens, en plein monde et dans la vie ordinaire, les chemins de la contemplation et de la sainteté, à la suite de Sainte Thérèse de Lisieux dont il est « l'un des disciples les plus important au XXe siècle... et pour les temps à venir » (Mgr Guy Gaucher).

Toute la vie du Père Marie-Eugène fut marquée par une emprise puissante de l'Esprit Saint et de la Vierge Marie. En réponse à sa fidélité d'amour, la Vierge Marie vint le chercher le 27 mars 1967, un lundi de Pâques, jour où lui-même aimait célébrer la joie pascale de Marie, Mère de Vie.

Déclaré Vénérable en 2011 par Benoît XVI, le Père Marie-Eugène a été béatifié à Avignon, le 19 novembre 2016. Inhumé dans l'église du Sanctuaire de Notre Dame de Vie, berceau de l'institut qu'il avait fondé à Venasque (Vaucluse, France), le lendemain de la béatification, ses reliques ont ont solennellement étés transférées en la chapelle Sainte Emérentienne de ce même Sanctuaire Notre Dame de Vie.

 

Citations du Bienheureux Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

 

« Il est vivant l'Esprit d'amour qui vit en moi et qui m'a pris depuis longtemps. Ma sainteté sera de croire en Lui, en sa présence, et de me livrer à son emprise » (Notes intimes).

« C'est l'Esprit Saint qui fait les prophètes et les saints, c'est Lui qui vit en nous et qui nous montre le chemin qu'est le Christ... Il n'est pas d'autre moyen de sanctification que l'Esprit Saint (Août 1962).

« Priez pour demander de l'amour. C'est l'unique prière à faire. Pour les âmes que j'aime, je ne puis demander que l'amour ; c'est la seule réalité qui vaille quelque chose, la seule chose éternelle a demander pour vous. Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus a été géniale en cela : « Donnez-moi de l'amour » dit-elle au Bon Dieu ». (1951).

« Demandons à la Sainte Vierge qu'Elle nous aide à assurer à l'Esprit Saint cette fidélité qu'Il attend de nous. Qu'Elle fortifie notre foi si faible ; foi qui doit traverser l'obscurité et passer au-delà de toutes les angoisses pour aller à Dieu et croire en Lui. Nous Lui disons : « Je Vous donne déjà tout l'amour que vous attendiez de moi ; maintenant et demain, jusqu'au dernier soupir. Faites que je tienne cette fidélité d'amour » (Juillet 1962).

« Mes enfants doivent être fils de l'Esprit et de la Vierge » (Notes intimes 1953).

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Prière

 

Seigneur notre Dieu, nous Te rendons grâce pour le Bienheureux Marie-Eugène de l'Enfant Jésus, Votre Prêtre, qui a vécu sous la motion de Votre Esprit Saint. Vous l'avez suscité afin qu'il nous apprenne à pouvoir pénétrer dans les profondeurs de Votre Intimité et pour conduire les hommes de notre temps, par les sentiers de la Foi et de la contemplation, à la perfection de l'amour. Faites que sa mission porte toujours plus de fruits en Votre Eglise. Accordez-nous les grâces que nous Vous demandons par son intercession, et, si Telle est Votre Volonté, hâtez-vous de l'élever au rang des Saints de Votre Eglise. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

Bienheureux Marie-Eugène de l'Enfant Jésus, priez pour nous !

 

Les personnes qui reçoivent des grâces par l'intercession du Bienheureux Marie-Eugène sont priées de les faire connaître au

Père Postulateur

Notre Dame de Vie

84210 Venasque (France).

 

Téléchargez le texte de cette prière (pdf) en cliquant ici

 

Messe de Béatification du Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus

Pour approfondir

 

Site de l'institut Notre Dame de vie

www.notredamedevie.org

 

Site officiel de la Cause de Béatification

http://pere-marie-eugene.org

 

30 avril 2016

Le Mois de Marie d'Ars

Le Mois de Marie d'Ars

Un mois avec le Saint Curé d'Ars

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Premier jour

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

 

Les Litanies de la Sainte vierge commencent par une prière suppliante et trois fois répétée, que nous adressons à la miséricordieuse bonté du Seigneur. C'est un cri de douleur qui s'échappe de notre âme et du fond de la nature humaine, pour appeler et faire descendre sur nous le pardon et la compassion du Ciel. En effet, si nous avons bien la connaissance de nous-mêmes, de ce que nous sommes, et de ce que nous pouvons devenir ; il nous est facile de reconnaître que la chose dont nous avons le plus besoin, et que nous devons réclamer avant tout par l'intercession de Marie, pendant ce mois qui lui est consacré, c'est le pardon de nos nombreux péchés, c'est la compassion du Seigneur sur les misères qui affligent notre corps et notre âme. « Lorsqu'on veut offrir quelque chose à quelqu'un, disait le saint curé d'Ars, on fait présenter cet objet par la personne qu'il préfère, afin que l'hommage lui soit plus agréable. Ainsi nos prières présentées par la sainte Vierge ont un tout autre mérite, parce que la sainte Vierge est la seule créature qui n'ait jamais offensé Dieu ».

Avant tout, nous supplions le Seigneur de nous faire miséricorde en nous pardonnant nos péchés. Malheureux que nous sommes, en commettant le péché, nous avons donné la mort à notre âme, nous nous sommes rendus odieux au Seigneur, nous avons mérite l'enfer.. Si Dieu nous traite selon sa justice, qu'allons-nous devenir ? Marie vient calmer nos frayeurs et ranimer notre confiance. En voyant nos maux et notre repentir, elle accourt pour désarmer le bras du Seigneur irrité, elle joint sa voix suppliante à la nôtre pour nous obtenir grâce et miséricorde.

Tous les maux qui désolent la terre sont la peine du péché. Enfants d'un père coupable, nous sommes tous condamnés à porter le châtiment de sa désobéissance. La douleur nous prend au berceau et ne nous quitte qu'à la tombe. Mais ce poids de douleur qui pèse sur tous les enfants d'Adam, n'est-il pas plus lourd encore pour les habitants des campagnes ? A eux de souffrir du froid et de la chaleur ! À eux les longs et pénibles travaux ! Combien de maladies cruelles, souvent précoces, font de leur vie un véritable martyre ! Combien de fois l'intempérie des saisons, la grêle ou la gelée ne viennent-elles pas leur enlever, en une heure, le finit de toute une année de travail !

Mais que sont les misères et les souffrances du corps en comparaison des misères et des souffrances de l'âme. Chagrins du cœur, soucis dévorants, revers de fortune, perle de nos parents et de nos amis ; mille épreuves viennent sans cesse traverser la vie et font couler nos larmes. Ah ! Seigneur ! Pitié pour nos souffrances ; écartez de nous les maladies du corps et les peines du cœur plus cuisantes encore. Pitié pour nos moissons ; préservez-les des orages et des intempéries qui les menacent. Vous connaissez les faiblesses et la fragilité de notre nature ; ne permettez pas que nous soyons éprouvés au-dessus de nos forces. Mais surtout, Seigneur, ne nous laissez pas succomber à la tentation. Écoutez, exaucez Marie notre mère ! et gardez nous du scandale, des paroles licencieuses, des emportements de la colère et des mille fautes où nous pouvons tomber à chaque instant Nous savons que le moyen le plus efficace pour obtenir votre miséricorde sur nos fautes passées, c'est de n'en plus commettre à l'avenir. Nous prenons cette généreuse résolution, que nous voulons renouveler chaque matin, pendant tous les jours de ce beau mois.

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Exemple

Origine de la Médaille miraculeuse

 

Comme nous aurons occasion de parler bien souvent des prodiges opérés par la médaille miraculeuse, nous croyons utile d'en faire connaître l'origine. On verra que Dieu se plaît ordinairement à employer les âmes les plus simples, parce qu'elles sont plus humbles et plus pures, pour révéler ses mystères et communiquer son pouvoir.

Dans le Courant de l'année 1830, une jeune sœur du Noviciat des Filles de la Charité, à Paris, avait vu, pendant l'oraison, un tableau qui représentait la Sainte Vierge couverte d'une robe blanche et d'un manteau de couleur bleue, avec un voile aurore, les bras entrouverts et étendus vers la terre. Ses mains étaient chargées de diamants d'où s'échappaient comme par faisceaux des rayons d'un éclat ravissant, qui se dirigeaient sur le globe, et avec plus d'abondance sur un point déterminé. Dans le même moment elle entendit une voix qui lui disait : « Ces rayons sont le symbole des grâces que Marie obtient aux personnes qui l'invoquent ; et le point sur lequel ils découlent plus abondamment, c'est là France ». Autour du tableau elle lut ces mots : « O Marie, conçue sans péché ! ayez pitié de nous qui avons recours à vous ». Quelques moments après, le tableau fut retourné, et sur le revers elle vit la lettre M surmontée d'une petite croix, et au-dessous, les saints Cœurs de Jésus et de Marie. La même voix ajouta : « Il faut faire frapper une médaille sur ce modèle ; et les personnes qui la porteront indulgenciée, et qui feront avec piété la courte prière que tu viens de lire, jouiront d'une protection spéciale de la Mère de Dieu ».

Cette fille fit part à son directeur de cette vision. Celui-ci n'en tint aucun compte. Six ou sept mois après, la vision fut réitérée de la même manière ; elle la communiqua à son directeur qui n'y attacha pas plus d'importance que la première fois. Quelques mois après, la jeune fille vit et entendit les mêmes choses. Le directeur alors en parla à Mgr l'archevêque de Paris, qui ne vit aucun inconvénient à ce qu'on fit frapper une médaille comme moyen de ranimer la piété. Le but du prélat fut atteint au-delà de toute espérance. Dans peu de temps la médaille se répandit en France, en Italie, en Allemagne, en Amérique, dans l'Inde, dans toute la chrétienté, et partout elle attira des grâces particulières, et même souvent miraculeuses, à ceux qui la portaient, et qui récitaient la prière : « O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».

Pratiques : Offrez à Dieu par les mains de Marie, trois fois le jour, votre travail ou vos peines en esprit de pénitence. Ou bien, récitez plusieurs fois dans la journée, au souvenir de vos péchés, l'acte de contrition.

 

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Prière

 

Vierge Marie ! Exempte de tout péché originel et actuel, qui avez supporté les peines de la vie sans les avoir méritées et cependant sans jamais vous plaindre : obtenez-moi cette force d'âme et la soumission à la volonté de Dieu, que vous avez montrées au milieu des plus rudes épreuves. Couvrez-moi de vos mérites auprès du Seigneur, et que par votre miséricordieuse intercession, je sois épargné dans le temps présent et pendant l'éternité. Ainsi soit-il.

 

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19 octobre 2015

Neuvaine avec sainte Thérèse et ses parents Louis et Zélie Martin

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Neuvaine avec sainte Thérèse et ses parents Louis et Zélie Martin

« Le Bon Dieu m'a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre » ( L.T.261)

Prière du Chemin de Marie

Ne craignons pas d'être aujourd'hui des enfants de Dieu responsables. Que par l'action de l'Esprit Saint nos «oui» soient actions dans le monde d'aujourd'hui. Que nos familles reconnaissent l'importance de la fidélité et de la confiance dans la venue de Notre Seigneur Jésus, Christ hier, aujourd'hui et demain. Que chaque pensée de nos cœurs soit tournée dans le pardon et la miséricorde vers la Maison du Père. Que debout dans l'espérance en présence de la Vierge Marie nous choisissions le Chemin de la Vie. Que la voie d'enfance nous soit donnée par sainte Thérèse de Lisieux et ses parents Monsieur et Madame Martin. Que par le Père, le Fils, et le Saint-Esprit, la grâce de la Vierge Marie, saint Joseph, la présence de la Cour Céleste et la Communion des Saints, nous soyons toujours appelés à la sainteté. Amen.

Imprimatur, Malines, 4 août 2001
Chanoine E.Van Billoen, vic.gén.

 

Neuf jours avec sainte Thérèse et ses parents Louis et Zélie Martin

Avant propos

Il nous a été donné de découvrir la beauté d'un nid familial, celui de la famille de Monsieur et Madame Martin et de leurs neuf enfants. Voici une neuvaine de prières en leurs compagnies. Laissons- nous porter d'une façon très filiale par cette famille exceptionnelle. Puissions-nous recevoir au cours de cette démarche de neuvaine, la fidélité qui était celle de la famille Martin à rythmer le temps de nos vies avec celui de l'Amour. Trouvons dans nos demandes adressées aux petits frères de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, la force pour accompagner nos prêtres et séminaristes dans le monde d'aujourd'hui. Dans nos demandes adressées aux sœurs et frères de sainte Thérèse, trouvons l'audace du témoignage afin de défendre la beauté de la famille dans le monde d'aujourd'hui. Puissions-nous nous reposer dans la découverte de la liturgie de la famille qui était si chère à Monsieur Martin et à Madame Martin. Cette liturgie quotidienne était celle de la mémoire familiale, celle de la transmission et de la fidélité à l'image de l'enseignement de sainte Anne à la Vierge Marie et ce dans une humilité proche de saint François d'Assise. Oui comme l'inspire la couverture de ce livret, puissions-nous nous laisser entraîner dans la paix et dans la confiance sur l'océan de l'Amour, vers les eaux tranquilles, profondes et nourricières de la Miséricorde du Père. Demandons à Notre Père, à Notre Seigneur Jésus Christ, à la Vierge Marie, à Saint Joseph, à sainte Anne, les guérisons nécessaires pour que soit reconnue la sainteté de la famille de sainte Thérèse de Lisieux. N'hésitons pas à nous confier à la Divine Volonté comme des pierres vivantes du Rosaire de nos vies.

Introduction

« Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu Il la créa, homme et femme, Il les créa » (Gen. 1-27)

Quelle joie doit être la nôtre de faire mémoire journalière de la création qui nous entoure. N'hésitons pas à chanter l'hymne de l'univers : « Toutes les oeuvres du Seigneur bénissez le Seigneur, à lui haute gloire et louange éternelle » (Dn. 3). Nos chemins de la terre élèvent et descendent, s'éclairent et s'obscurcissent, que ce soit dans l'humidité ou l'aridité, dans le brouillard ou le feu. Tout ici concourt à établir un hymne à la création. Louis Martin décrivait à ses enfants les profondes vallées et les cimes majestueuses des paysages qu'il aimait. Avec sa petite reine Thérèse, il contemplait toute la Création, jusqu'aux cyprès et le ciel d'Italie. En bon père de famille, il conduit encore aujourd'hui vers le clapotis des rivières, à l'écoute des chants d'oiseaux qui nous parlent de la terre. Louis Martin nous entraîne au bord des étendues marines où se mêlent le ciel, l'embrun et la mer. Avec Thérèse qui lisait dans les étoiles l'éclat de Dieu, qui connaissait les moineaux comme les aigles, les neiges comme les parfums des pollens, les pierres du Colisée, les couleurs de la terre et celles des vergers. Ainsi, dans le crépuscule des jours comme dans celui des aurores de Normandie, Louis Martin orchestrait en une musique familiale, l'ode de Dieu. Il chantait chaque soir et déclamait le poème du créateur pour sa famille réunie. Et Zélie Martin qui avait compris la beauté secrète d'un cristal de neige, la restituait dans ses points de dentelle pour composer la fresque des temps de fêtes et des souvenirs. A notre tour sachons rythmer pour nos enfants, le temps des saisons et les temps de vie comme celui des petites morts. Puissions nous lever les mains pour louer Dieu dans la création et le remercier. Avec Louis et Zélie Martin redécouvrons le sens profond de la vie porteur de l'essence divine. Oui, retrouvons le désir de la vie.: « Saint immortel, prends pitié de nous. A Toi Dieu, donateur de vie, purifie-nous de toute souillure, Toi qui es bonté » (liturgie des vêpres).

Prières pour chaque jour de la neuvaine

A Louis et à Zélie Martin parents de sainte Thérèse de Lisieux, de Marie, Pauline, Léonie, Hélène, Louis Joseph, Louis Jean Baptiste, Céline et Mélanie:

« Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin dont le couple fut fidèlement unis, donnant le témoignage d'une vie chrétienne exemplaire, par l'exercice du devoir d'état et la pratique des vertus évangéliques. Dans l'éducation d'une famille nombreuse, à travers les épreuves, les deuils et la souffrance, ils ont manifesté généreusement leur confiance en Toi, leurs soumissions à Ta volonté. Daigne, Seigneur, faire connaître les grâces que je sollicite, dans l'espérance que le père et la mère de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus pourront un jour être proposés en modèles aux familles d'aujourd'hui. Amen. » Notre Père, Je Vous salue Marie.

Premier jour

La Rencontre, le temps de Dieu

« N'oubliez jamais Celui que l'Amour a fait mourir pour vous. Mais vous ne l'aimerez que vous saurez souffrir en silence. Le préférer à la créature et l'éternité du temps. » (sainte Marguerite Marie à Paray le Monial).

Prière à l'Esprit -Saint : L'esprit et l'Epouse disent: «Viens»: que vienne ta grâce, que ce monde passe et tu seras tout en tous. Que celui qui entend dise: «Viens», que celui qui a soif vienne, que celui qui le veut reçoive de l'eau vive gratuitement. Celui qui atteste cela, dit: «Oui, je viens bientôt». Amen. Viens Seigneur Jésus, maranatha.

Psaume 23

Le Seigneur est mon berger: je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; Il me conduit par le juste chemin, pour l'honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi: ton bâton me guide et me rassure. Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis; Tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante. Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie; J'habiterai la maison du seigneur pour la durée de mes jours.

Réflexion : Dieu ne sèmerait pas un désir en nous s'Il ne voulait qu'il s'accomplisse. En effet le désir de l'Esprit habitait Louis et Zélie Martin, celui de choisir la vie consacrée et du don total. Pourtant les portes espérées ne se sont pas ouvertes devant eux pour une vie monastique. Dieu leur préférait, dans son plan divin, un autre temps, une autre entrée, une autre porte. Rappelons-nous l'engagement entre Tobie et Sarah: «Désormais tu es mon frère et elle est ta soeur. Elle t'est donnée à partir d'aujourd'hui pour toujours» ( Tob.7-11). Il n'est jamais bon en effet que nos actions s'inscrivent dans la seule volonté de les voir aboutir. Voilà pourquoi nous devons nous inscrire à l'école de la patience et accepter de nous laisser modeler en nous laissant porter par la seule Volonté de l'Esprit. La Divine Volonté, voilà ce qui est important. A travers les points de dentelles de Zélie Martin, le temps des horloges de Louis Martin, laissons les parents de sainte Thérèse nous ramener à notre temps terrestre, là où nous sommes pour aimer. Relisons le texte que Monsieur Martin adressait à Zélie : « Le lien qui constitue ce sacrement est indépendant de sa consommation. Nous avons une preuve éclatante de cette vérité dans la Sainte Vierge et Saint Joseph qui, bien que véritablement mariés, ont gardé une continence perpétuelle. Ces illustres époux ont eu pour imitateurs plusieurs saints vivants vierges dans le mariage, se bornant à l'union pure du coeur, renonçant d'un commun consentement au commerce charnel qui leur était permis. Ces mariages avaient tout l'essentiel nécessaire à leur validité, ils avaient même ces avantages sur les autres de représenter d'une manière plus parfaite l'union chaste toute spirituelle de Jésus Christ avec son Eglise ». Comprendre et accompagner le désir spirituel des époux Martin à vivre de la sainteté, nous renvoie au fait qu' à la lumière de l'Esprit, la fécondité du couple s'incarne souvent au-delà du désert : « Là ils se mirent à penser qu'ils n'avaient pas seulement à acquérir la sainteté, mais aussi, en s'adjoignant des compagnons nouveaux , à développer l'ordre que Notre Dame avait commencé par eux » (ordre des Servites). Dieu Notre Père, apprends-nous à compter ton temps et non pas le nôtre si souvent encombré par nos désirs de la terre. Que nos rencontres et nos choix d'amour se lisent dans Ta seule Présence.

Demande: Que Louis et Zélie Martin nous apportent le don de l'attente pour accueillir l'Esprit de Dieu. Monsieur et Madame Martin, apprenez-nous à faire mémoire du don de l'Esprit.

Prières du jour: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...

Deuxième jour

Les fruits de l'Esprit

« Le Seigneur m'a donné des parents plus dignes du ciel que de la terre » (sainte Thérèse de l'Enfant Jésus).

Prière à l'Esprit -Saint: « O Feu consumant, Esprit d'amour, survenez en moi afin qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe; que je lui sois une humanité du surcroît, en laquelle il renouvelle tout son mystère. Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, couvrez-la de votre ombre, ne voyez en elle que le Bien Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances ». (Bienheureuse Elisabeth de la Trinité)

Psaume 21

Seigneur, Ta Force réjouit le roi; Combien Ton Salut le comble d'allégresse Tu lui as accordé le désir de son coeur, Tu n'as point refusé le souhait de ses lèvres car tu l'as prévenu de bénédictions de choix, Tu as mis sur sa tête une couronne d'or fin; Tu lui as accordé la vie qu'il demandait, longueur de jours, encore et à jamais. Grande gloire lui fait ton salut, Tu as mis sur lui le faste et l'éclat; oui, tu l'établis en bénédictions pour toujours, Tu le réjouis de bonheur près de ta face.

Réflexion: Le « Oui » donné dans le souffle de l'Esprit correspond à un engagement sur le chemin de la confiance et de l'abandon, si cher à sainte Thérèse: « Seigneur que Ta volonté se fasse et non la mienne ». Effectivement, à l'écoute de l'Esprit, il nous sera plus facile dans le tumulte du monde, de discerner l'appel à la sainteté. Ce chemin particulier  peut s'avérer rebutant, aride, voire désertique quand il ne se nourrit pas de la pratique des sacrements, de l'Eucharistie. A chaque pratique recommencée, on retrouve l'échos de la voix d'Osée si proche de nous encore aujourd'hui: « Je te fiance à moi à jamais par la justice et le droit, par la grâce et la miséricorde. Je te fiance à moi par la fidélité et toi tu connaîtras le Seigneur » (Osée 2, 21-22). L'espérance est un moteur, une dynamique, pour ceux qui se reconnaissent vivants: « L'Esprit te couvre de son ombre, tu accueilles en toi la rosée du ciel, déjà les temps sont accomplis. Au loin blanchissent les moissons de ceux qui traversent le Jourdain, terre d'Israël » (Chroniques). Louis et Zélie Martin connaissaient le chant de l'Esprit et ils reconnaissaient les parfums de l'aurore. Ils ont, depuis toujours, désirer consacrer leur union en mémoire de Tobbie et Sarah: « Tobbie se lève du lit et dit à Sarah: Debout ma soeur. Il faut prier tous deux et recourir à Notre Seigneur pour obtenir sa grâce et sa protection. Elle se leva et ils se mirent à prier pour obtenir d'être protégés. » (Tobbie 8). Voila pourquoi il est important que la construction de nos familles de la terre se réalise à l'image de l'humanité du Père, celle de la famille de Nazareth, celle de saintes familles. Nous sommes tous appelés à être des architectes de l'espérance et de l'amour : « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton architecte t'épousera et comme le mari se réjouit de son épouse, ton Dieu se réjouira de toi » (Is 62-5). A travers cette douce relation établie avec Notre Père, sainte Thérèse peut nous rassurer sur notre vocation de parents. Comme le dit la Vierge Marie : « Familles ne vous laissez pas détruire ». Que Louis et Zélie Martin nous enseignent le « Oui » afin que nous parvenions à construire. Par ce « Oui » donné, puissions nous devenir des enfants prodigues. Donnons la vie pour que la vie nous soit donnée.

Demande: Louis et Zélie Martin, puisque dans l'incarnation de votre amour vous confirmez votre désir de la conception pour chacun de vos enfants, aidez-nous à obtenir cette grâce du repos dans la vie donnée du Père. Puissions-nous Lui consacrer tous nos actes de vie et nos dons d'amour.

Prière quotidienne: Notre père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...

Troisième jour

L'épreuve et la maladie

« Venez à moi vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau » (Math.11-28)

Prière à l'Esprit Saint : Parlez, Saint-Esprit, pour faire une fontaine en mon coeur, dont l'eau pure et salutaire sauve le plus grand pêcheur guérit le plus incurable en lui dessillant les yeux, et pardonne au plus coupable en rejaillissant aux cieux. Pire que la Madeleine, que Lazare au tombeau et que la Samaritaine, je vous demande cette eau; j'en veux boire, j'en demande, J'en sais le don précieux; Plus cette faveur est grande, plus vous serez glorieux. Soutenez mon impuissance, je suis un roseau vivant. Arrêtez mon inconstance, je change plus que le vent. Dissipez mon ignorance, je suis un aveugle né. (saint Louis Marie Grignon de Montfort).

Psaume 41

Heureux qui pense au pauvre et au faible; au jour de malheur le Seigneur le délivre; le Seigneur le garde, Il lui rend vie et bonheur sur terre: Il ne le livre pas à l'appétit de ses ennemis, le Seigneur le soutient sur son lit de douleur; Tu refais tout entière la couche où il languit. Moi j'ai dit : « Pitié pour moi, Seigneur, guéris mon âme, car j'ai péché contre toi ». Mes ennemis parlant de moi me malmènent: « Quand va-t-il mourir et son nom périr? » Vient-on me voir, on dit des paroles en l'air, le coeur plein de malices, on déblatère en dehors. Mais toi Seigneur, pitié pour moi, fais-moi lever, je les paierai de leur dû, ces gens: par là, je connaîtrai que tu es mon ami, si l'ennemi ne lance plus contre moi son cri; et moi, que tu soutiens, je resterai indemne, Tu m'auras à jamais établi devant Ta Face. Béni soit Seigneur, le Dieu d'Israël, depuis toujours jusqu'à toujours. Amen.

Réflexion: Aux Buissonnets, la Vierge au Sourire nous appelle et nous invite à comprendre que son sourire, que tout sourire est accueil et source de guérison. A l'école de sainte Thérèse, reconnaissons le vrai sourire dans l'épreuve comme dans la maladie loin du repli sur soi, loin du discours négatif : « Pourquoi cela m'arrive-t-il? », qui dessèche toute espérance. Zélie Martin jusqu'au bout de sa vie a porté son épreuve. Elle l'a conduite aux pieds de la Vierge Marie à Lourdes au-delà de la maladie et de la souffrance. Elle pratiqua l'espérance par-dessus tout. A Lisieux, Louis Martin a déposé son chemin de croix sur l'autel de pierre comme un  holocauste d'amour. Les époux ont choisi de se tenir au pied de la croix en enfants fidèles et dans la compassion car ils savaient, fidèles à l'école de sainte Bernadette, qu'ils ne seraient par heureux en ce monde mais dans l'autre. A notre tour, nous devons comprendre que toute notre existence, quelles que soient les épreuves qui la composent,  peut devenir et doit devenir une offrande. Mais comment réussir à trouver ce passage entre l'ombre à la lumière? Ecoutons saint Pierre Chrysologue: « Offre à Dieu ta vie, l'oblation du jeûne pour qu'il y ait là une offrande pure, un sacrifice saint, une victime vivante qui insiste en ta faveur et qui soit donnée à Dieu. Celui qui ne lui donnera pas cela n'aura pas d'excuse, parce que on a toujours soi-même à offrir. Mais pour que ces dont soient agrées, il faut que vienne ensuite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas de fruit s'il n'est pas arrosé par la miséricorde. Car ce que tu n'abandonnes pas à autrui tu ne l'auras pas ». Les épreuves de famille, la maladie, les déceptions professionnelles nous guettent et nous menacent régulièrement. Tout peut nous sembler démesuré et injuste quand un cataclysme ébranle nos vies ou notre entourage. Mais quoiqu'il nous arrive, sachons demeurer dans le juste discernement, le juste état d'âme. Demeurons toujours dans l'écoute de l'autre. Maintenons intact notre capacité à donner, à offrir, même si Dieu nous semble reprendre ce qu'il a donné dans une relation amoureuse mystérieuse. L'offrande de nous-mêmes doit être notre idéal de vie soutenu par la Charité, grande vertu théologale. Louis et Zélie Martin ont tout donné. Ils ont tout offert, sans distinction. Toujours ils ont semé pour faire grandir dans la Patrie Céleste. Sommes-nous capables de semer et d'attendre la récolte avec patience et humilité ? Accepter d'être dans la main du Père comme un petit enfant, n'est-ce pas déjà accepter Sa Bénédiction ?

Demande: Louis et Zélie Martin permettez-nous d'avoir accès à une compréhension de l'amour au sein même de nos épreuves et maladies. Intercédez pour nous afin que dans l'offrande de toute épreuve, nous devenions les porteurs d'eau qui nettoient les plaies de Celui qui a tout donné par amour.

Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...

Quatrième jour

Eclatement de la famille

« Soyez entre vous plein de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns les autres comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. Oui, cherchez à imiter Dieu puisque vous êtes ses enfants bien aimés » (He).

Prière à l'Esprit- Saint :« O Feu de l'Esprit paraclet, vie de la vie de toute créature, tu es saint, toi qui vivifies les formes. Tu es saint, toi qui couvres de baume les dangereuses fractures, tu es saint, toi qui panses les fétides blessures. O souffle de sainteté, ô feu de charité, ô douce saveur dans les coeurs, et pluie dans les âmes, odorante de vertus. O très pure fontaine où l'on voit Dieu assembler les étrangers et rechercher les égarés. O cuirasse de la vie, espoir de l'union de tous les hommes, retraite de la beauté, sauve les êtres. Garde ceux qu'emprisonne l'ennemi et délivre ceux qui sont enchaînés, ceux que veut sauver la divine puissance ». (sainte Hildegarde)

Psaume 132

Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d'être unis. On dirait un baume précieux, un parfum sur la tête, qui descend sur la barbe, la barbe d'Aaron, qui descend sur le bord de son vêtement. On dirait la rosée d'Hermon qui descend sur les collines de Sion. C'est là que le Seigneur envoie la bénédiction, la vie pour toujours.

Psaume 133

Vous tous, bénissez le Seigneur, vous qui servez le Seigneur, qui veillez dans la maison du Seigneur au long des nuits. Levez les mains vers le sanctuaire, et bénissez le Seigneur, que le Seigneur te bénisse de Sion, Lui qui a fait le ciel et la terre.

Réflexion: Tout évènement de la vie peut servir de fondation pour établir une famille dans le ciel. Par exemple ceux qui nous quittent, nos défunts, peuvent nous préparer un chemin. N'oublions jamais la belle prière pour les âmes de nos défunts. Ils ont tant besoin de nous. Que dire également de nos familles divorcées, ces effritements de l'alliance quand celles-ci  construisent un veau d'or?  Dans la mémoire de ce que nous dit l'Evangile « C'est par tes blessures Jésus que nous serons guéris » pensons d'une façon positive à toutes les formes de blessures d'amour et plaçons-nous en situation d'accueil et non de rejet. Il se peut que nous soyons amenés à vivre une séparation pour accéder à d'autres relations plus enrichissantes pour nous-mêmes et automatiquement pour les autres. Les petits frères de Thérèse n'étaient-ils pas des anges du ciel pour leur famille de la terre ? Thérèse elle-même nous apprend dans P. N. 16. 5: « Lève les yeux vers la céleste Patrie et tu verras sur des trônes d'honneur un père aimé, une mère chérie auxquels tu dois ton immense bonheur. » Donc nous pouvons établir des relais dès ce monde à condition de le vouloir : «  Ecoute ma voix. Je te donne un conseil et que Dieu soit avec toi. Tu discerneras, tu feras, allège ta charge. Que d'autres la portent avec toi. Si tu faits celà , Dieu te donnera ses ordres et tu pourras tenir... Moïse écouta la voix de son beau-père et fit tout ce qu'il avait dit. » (Ex. 18, 13-27) Divorcés, nous pouvons par exemple demeurer fidèles à un sacrement donné, à un époux parti, en préservant dans l'espérance de la miséricorde, un dialogue d'amour avec notre Père des Cieux. Quel que soit notre état de séparation et dans l'attente d'être rétablis dans notre alliance avec le Père, apprenons à bénir puisque nous sommes appelés à bénir. Sachons recevoir et donner le pardon. Louis et Zélie Martin dans la fidélité à l'alliance, ont toujours accueilli la bénédiction du Père pour la transmettre dans la paix familiale, à leurs enfants et autour d'eux. Oui le ciment de l'Alliance est en nous car notre identité est en notre Père. « Ne crains pas, car je t'ai racheté. Je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi. » (Isaïe 43, 1-5) Avec saint Jean retenons la phrase de Notre Seigneur : «  Ne murmurez pas entre vous ». Et chantons le psaume: « Voyez qu'il est bon, qu'il est doux, d'habiter en frères tous ensemble ».

Demande: Louis et Zélie Martin, apprenez-nous à faire de nos éclatements de familles, des chemins de guérison. Louis et Zélie Martin, apprenez-nous à affirmer nos « oui »  ou « non ». Que nos événements de vie soient mis dans un éclairage de vérité et de fraternité.

Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...

Cinquième jour

Au-delà de toute souffrance

« Réjouissez-vous que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux, pas du  reste ». (Lc 10-20).

Prière d'action de grâce : « Marie vivant dans la pensée du Père, Marie épouse des desseins du Père; rappelle-moi dans l'enveloppement de ta présence maternelle, que j'ai été créé avec sagesse et par amour afin que je puisse dire. Rempli de reconnaissance pour un Père si infiniment bon: «Je te rends grâce Seigneur pour la merveille que je suis ». Marie visite l'instant de ma conception, je te le consacre. Je te consacre mon père et ma mère de la terre, je te consacre leur union. Je te consacre toutes les unions de la terre, pour qu'à l'image de Dieu, l'homme donne la vie avec sagesse et par amour ». (Fr. Ephraïm)

Réflexion: S'il nous est promis qu'au-delà de toute souffrance une joie éternelle nous attend, peut-on affirmer qu'il existe un début et une fin à toute souffrance? La souffrance est dans la conception même de la vie. Or si la vie est don gratuit, toute résistance faite à cette gratuité peut devenir génératrice de lutte, de doute et donc de souffrance. Nous devons choisir entre la maîtrise et l'abandon : « Lorsque la bonté divine choisit quelqu'un pour une grâce particulière ou pour un état sublime, elle lui donne tous les charismes nécessaires à sa personne ainsi qu'à sa fonction et qui augmentent fortement sa beauté spirituelle. » (saint Bernardin de Sienne). La souffrance peut être existentielle, physique ou psychologique. Et si elle peut être constitutionnelle ou réactionnelle, elle peut correspondre à un registre de vie ou de mort. Sommes-nous prêts à accompagner Notre Seigneur Jésus Christ chaque jeudi soir à Gethsémani? : « Se relevant de sa prière, il vint à ses disciples et les trouva endormis de tristesse. Il leur dit: « Qu'avez-vous à dormir? Levez-vous et priez pour ne pas entrer en tentation". (Lc 22-45). Ne soyons donc pas tentés de fuir, de nous replier, de nous aigrir, dans cette lutte contre ce qui nous semble être injuste. Toute souffrance doit être au contraire partagée, offerte à tout instant mais si cela dépasse notre compréhension terrestre. Car au-delà de toute souffrance émerge l'acceptation de la grâce, celle d'être reconnu frère en Jésus Christ, et donc d'être reconnu fils de Dieu. Si nous ne pouvons les retenir, laissons venir les larmes car elles sont toujours nourrissantes et fruit de l'Esprit. Toute forme de désir sans la souffrance peut se comprendre comme une illusion sur l'amour. La souffrance vécue et acceptée des grands Saints est ici une école à la portée de tous, mais nous ne la considérerons jamais comme une fin en soi. Si là où est notre faiblesse réside notre force, la compassion au pied de la croix n'apparaît plus comme une gratuité ou une faiblesse, mais bien comme une attente, une espérance silencieuse. Car si au pied de la croix se tenait la première Eglise, soyons nous aussi, dans cette compassion, prêts à nous laisser embraser: « Comme ils l'emmenaient, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs et le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus" ( Lc 23-26).

Demande: Louis et Zélie Martin, apprenez-nous chaque jour à découvrir et à reconnaître ce triomphe de l'amour sur la souffrance encouragée par votre petite reine Thérèse. Acceptons comme vous le fîtes, de nous confier en adoption à la Vierge Marie et à saint Joseph pour obtenir toute forme de guérison. Nous vous remercions Monsieur et Madame Martin car vous nous montrer le chemin du meilleur choix et de l'acceptation de l'adoption filiale afin de vivre à Nazareth comme aux Buissonnets dans votre famille.

Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...

Sixième jour

La nuit, le désert, la purification

« C'est pourquoi je vais la séduire, la conduire au désert et parler à son cœur » (Osée 14)

Prière à l'Esprit Saint : « Venez, Père des lumières, venez Dieu de Charité, formez en moi mes prières, montrez-moi la vérité, faites descendre en mon âme un charbon de votre feu qui la pénètre de flamme et la remplisse de Dieu. Venez Saint Esprit, qui faites les martyrs, les confesseurs, les apôtres, les prophètes, les grands héros, les grands coeurs, c'est Votre seule conduite que mon sauveur a suivie; afin donc que je l'imite, conduisez-moi comme lui. » (saint Louis- Marie Grignon de Montfort).

Psaume 4

Quand je crie, réponds-moi, Dieu ma justice. Toi qui me libères dans la détresse, pitié pour moi, écoute ma prière. Fils des hommes, jusqu'où irez-vous dans l'insulte à ma gloire, l'amour du néant et la course au mensonge ? Sachez que le Seigneur a mis à part son fidèle, le Seigneur entend quand je crie vers lui. Mais vous tremblez, ne pêchez pas, réfléchissez dans le secret, faites silence. Offrez les offrandes justes et faites confiance au Seigneur. Beaucoup demandent: « Qui nous fera voir le bonheur? » Sur nous, Seigneur, que s'illumine ton visage. Tu mets dans mon coeur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons. Dans la paix moi aussi, je me couche et je dors, car Tu me donnes d'habiter, Seigneur, seul dans la confiance.

Réflexion: Nos conceptions du désert, de la solitude, de la nuit, se mêlent à celles de l'abandon, de la tristesse, de la punition. Si nous acceptons que notre temps de la terre ne soit pas celui de Dieu, alors nous pouvons mieux comprendre ces conceptions négatives. Car Notre Père ne se présente pas à nous dans les orages, les épreuves, les grandes manifestations, mais comme Elie le vécut, dans le silence et le souffle léger. N'est-ce pas dans le souffle léger quese disent les secrets ? Car Dieu donne puis Il reprend et ce dans un grand mystère d'échange d'amour. De notre côté, il arrive que quand nous donnons nous ne soyons pas compris. Parfois nous refusons de donner comme nous refusons de recevoir. Zélie Martin a tout donné et jusqu'à la mort pour ses enfants. Louis Martin a tout donné jusqu'à l'holocauste sur l'autel eucharistique. Et ces « tout » donnés sont couronnement dans le ciel. Ainsi, nos nuits de la terre, nos déserts, ne sont pas ceux du ciel. Comme le jour triomphe sans heurt des ténèbres parce qu'il sait qu'il sera vainqueur, il nous faut accepter sans violence toute nuit, tout désert, toute purification. Au Calvaire, au coup de lance, le sang et l'eau étaient fontaine jaillissante de vie. Il fallait que Dieu pleure pour que nous l'acceptions. Le coup de lance venu à la fin de l'agonie préfigurait une naissance. Il ne pouvait venir avant l'agonie qui aurait annoncé une mort. Thérèse désirait au Colisée la poussière du sang séché des martyrs. Zélie Martin a engendré dans l'épreuve physique et morale une sainte famille. Louis Martin a porté au Carmel son désir de la prêtrise et comme Moïse, après le désert, il n'a pu contempler la terre promise. Relisons ce texte de Monsieur Martin: «Dieu n'a ouvert qu'une voie pour conduire tous les hommes au bonheur qu'Il leur destine. C'est celle des contradictions et des croix. Elle est pour les princes comme pour les bergers et la foi nous apprend qu'Il n'en exempte personne. »

Demande: Louis et Zélie Martin, apprenez-nous à être simplement, pauvrement, des instruments de Dieu Comme Thérèse préparait à chaque Eucharistie la table du repas, puissions-nous dans la fidélité, inviter notre Dieu à notre table. Alors l'attente deviendra présence et nous deviendrons serviteurs.

Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...

Septième jour

L'abandon dans l'espérance

« Demandez et l'on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira » (Math. 7, 7).

Prière à l'Esprit Saint :« Viens Esprit Saint, viens Feu d'Amour, viens Père des pauvres épris de mes blessures, Seigneur, Tu m'as choisie dès ma plus tendre enfance, et je puis m'appeler l'oeuvre de Ton amour. » (sainte Thérèse de l'Enfant Jésus)

Poème

Réjouis-toi, Jérusalem: jubilez à cause d'elle, vous tous qui l'aimez. Soyez remplis d'allégresse à cause d'elle, vous tous qui portiez son deuil. Afin que vous soyez allaités et rassasiés par son sein de consolation. Afin que vous savouriez avec délices sa mamelle de gloire. Car ainsi parle le Seigneur : Je vais faire couler vers elle la paix comme un fleuve, Et comme un torrent débordant la gloire des nations. Ses nourrissons seront portés sur les bras et caressés sur les genoux. Comme un fils que sa mère console, Moi aussi je vous consolerai. (Is. 66, 10-14)

Réflexion: A la maison de Nazareth comme à Alençon, il n'y a de place que pour une pédagogie douce et gratifiante. La douce école de la Vierge Marie comme celle de Thérèse, nous éduque dans la Sagesse et la Vérité : « La vérité vous rendra libres », libre d'aimer mais surtout libre pour reconnaître, recevoir et aimer l'amour. L'Amour nous pouvons le reconnaître car il est source de grâce et de guérison. D'ailleurs, Louis et Zélie Martin nous donnent un grand exemple de fidélité dans la prière au temps des épreuves. Ils sont fidèles aux neuvaines, aux pèlerinages : « Qu'ils sont beaux les pieds qui portent  la bonne nouvelle" (saint Paul) Dans la maladie, Zélie Martin s'abandonne confiante dans un voyage à Lourdes. De l'épreuve à l'abandon, dans la confiance vers la guérison, tous nos états de misère devraient se nourrir de l'un ou et de l'autre. Quel mystère, quel trésor à découvrir. A l'école de Thérèse nous recevons tout par Marie pour Jésus. Nous recevons la voie d'enfance cette si belle voie de guérison : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai pour que le Père soit glorifié dans le fils. .. Celui qui m'aime sera fidèle à ma parole. Mon Père l'aimera, Nous viendrons à lui et Nous ferons chez lui Notre demeure. » (Jn. 14, 13 et 23) Dans cet abandon, Zélie Martin a reçu en son sein les sept enfants consacrés au Seigneur. En notre sein, acceptons de porter un nouvel enfant du nom de coeur et de pardon.

Demande: Zélie Martin montrez-nous le chemin de Marie, la grande voie d'enfance prophétisée par Thérèse. Faites que nous puissions renaître dans la confiance du sein de Marie sans la force de nos poignets. Louis et Zélie Martin apprenez-nous à nous laisser faire dans le temps et dans la grâce du Père par la seule force de l'Esprit.

Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...

Huitième jour

La maison du Père

« Comme un jour près de Toi, vaut mieux que mille ailleurs, je voudrais habiter dans ton temple, comme un jour près de Toi vaux mieux que mille ailleurs, je voudrais habiter ta maison Seigneur ».

Prière à l'Esprit -Saint : Viens, esprit créateur nous visiter, viens éclairer l'âme de tes fils; Emplis nos coeurs de grâces et de lumières, Toi qui créas toute chose avec amour, donne-nous les sept dons de ton amour, Toi, le doigt qui oeuvre au nom du Père; Toi dont il nous promit le règne et la venue, Toi qui inspires nos langues pour chanter. Gloire à Dieu note Père dans les cieux, Gloire au Fils qui monte des enfers; Gloire à l'Esprit de force et de sagesse, dans tous les siècles des siècles. Amen. (Veni Creator)

Evangile (Jn 14, 1)

« Que votre coeur cesse de se troubler. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison du Père, sinon je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et quand je serai allé vous préparer une place, je reviendrai vous prendre avec moi, afin que là où je suis, vous soyez vous aussi. Et du lieu où je vais vous connaissez le chemin. »

Réflexion: Dieu est constant dans son amour. Dans cette espérance de l'amour fidèle de Notre Père, comprenons Sa douceur, laissons venir Sa Miséricorde. Et si la douceur de l'amour du Christ est réservée à la maison du Père que dans nos maisons  nous en fassions l'expérience de l'espérance. Chantons, dansons, louons. Pourquoi ne pas respecter nos maisons par une propreté, un éclairage, une odeur qui rappelle les demeures de Nazareth, d'Alençon, les Buissonnets ?: « Levons nos mains vers le Dieu trois fois Saint, que ma prière s'élève devant Toi comme l'encens et mes mains comme l'offrande du soir . » ( office des Vêpres) Dans son atelier, Monsieur Martin, les yeux dans les éclats de la joaillerie, ne contemplait-il pas la splendeur d'une Jérusalem céleste? A la fin de sa vie, en offrant l'autel eucharistique à l'Eglise saint Pierre de Lisieux, ne vivait-il pas du Tabernacle de la maison du Père comme Marie le fut pour Jésus? Louis Martin gérait ses biens en bon père de famille, prince et berger rappelons-nous: « Ainsi, quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc » (Math. 7,2) L'odeur de la terre natale existe comme le parfum de la maison du Père. Soyons heureux de cette reconnaissance de la maison du Père: «  Réjouissez-vous de ce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux pas du reste » (Lc 10, 20). Relisons également Thérèse: « Lève les yeux vers la céleste Patrie et tu verras sur des trônes d'honneur un père, une mère chérie, auxquels tu dois ton immense bonheur ». Pour revenir à la Maison osons la voie d'enfance par le chemin de Marie. Osons cette voie évangélique qui vient nous réintroduire dans cette ressemblance que nous avons avec Dieu et de tout ce qui Le constitue à l'image de la demeure de la Jérusalem Céleste. Cette voie d'enfance qui peut nous ramener dans le temps d'avant le péché originel. Demandons Lui de nous apprendre la Divine Volonté.

Demande: Louis et Zélie Martin enseignez-nous cette voie d'enfance, de purification, qui peut nous ramener à la Maison du Père. Puisse votre famille nous introduire dans le mystère d'un Dieu qui a des entrailles de mère.

Prière quotidienne: Notre Père, Ave Maria, Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin...

Neuvième jour

Consécration

« J'ai donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu à ceux qui croient en mon nom » (Jn. 1, 12).

Consécration à Marie

« Je te choisis aujourd'hui, ô Marie, en présence de toute la cour céleste pour ma Mère et ma Reine. Je te livre et consacre en toute soumission et amour mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures, te laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m'appartient sans exception, selon ton bon plaisir, à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l'éternité. Amen ». (saint Louis Marie Grignon de Montfort)

Réflexion: Depuis notre baptême nous arrive-t-il de nous rappeler que nous sommes baignés de l'onction du Seigneur, incorporé au Christ ? Par les sacrements nous rappelons-nous que nous recevons la bénédiction du Père? : « Jacob appela ses fils et dit : « Réunissez-vous que je vous annonce ce qui arrivera dans la suite du temps.... » Il les bénit. A chacun il a donné une bénédiction qui lui convenait. » (Gen. 49, 1-28) A chacun Dieu donne ce qui lui convient dans son état au temps opportun comme un mission, une guérison, une conversion. Dans l'attente de cette Rencontre et dans ce temps de gestation, réfugions-nous dans la chambre nuptiale des époux du Ciel. Nous sommes tous unis au Christ dans la vie Trinitaire par une circulation d'Amour: « Que le Christ habite en vos coeurs par la foi et que vous soyez enracinés, fondés dans l'Amour. » (Eph. 3, 14-20) Alors levons-nous et dans un face à face avec notre Dieu, proclamons notre foi. Rendons-nous disponibles pour recevoir l'Esprit afin que la bénédiction du Père coule sur nous comme une rosée sanctifiante, miséricordieuse. Merci mon Dieu pour cette espérance que nous puissions te recevoir chez nous et que nous soyons dignes de te porter.

Demande finale: Louis et Zélie Martin consacrés dans le sein de la famille de Nazareth apprenez-nous le désir de la consécration. Amen. Nous vous demandons Monsieur et Madame Martin, la consécration pour nous mêmes, notre famille et celle du monde. Amen. Par sainte Thérèse, Zélie Martin, donnez-nous l'amour de la vie. Amen. Par sainte Thérèse petite reine, Louis Martin, roi de famille, enseignez-nous la liturgie des familles où nous sommes appelés, prêtre, prophète et roi. Amen. Notre Père Ave Maria.

Prière de l'enfant d'un saint (de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de SainteFace s'adressant à ses parents du Ciel): « De tes enfants exauce notre prière, protège nous, daigne encore nous bénir. Tu retrouves là-haut notre mère chérie qui t'avait précédé dans la céleste patrie. Maintenant dans les cieux, vous régnez tous les deux, veillez sur nous. Maintenant tes enfants t'adressent leurs prières, ils bénissent ta croix et ta douleur amère. Sur ton front glorieux, rayonnent dans les cieuxNeuf lys en fleur. »

Prière finale: Dieu Notre Père, je te rends grâce pour Louis et Zélie Martin dont le couple fut fidèlement uni, donnant le témoignage d'une vie chrétienne exemplaire, par l'exercice du devoir d'état et la pratique des vertus évangéliques. Dans l'éducation d'une famille nombreuse, à travers les épreuves, les deuils et la souffrance, ils ont manifesté généreusement leur confiance en Toi, leur soumission à ta volonté. Daigne, Seigneur, faire connaître tes desseins à leur égard, et m'accorder les grâces que je sollicite, dans l'espérance que le père et la mère de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus pourront un jour être proposés en modèles aux familles d'aujourd'hui. Amen.

Pour la cause de béatification, toute personne pouvant témoigner d'une grâce particulière reçue par l'intercession de Monsieur et de Madame Martin peuvent nous la communiquer à l'adresse : chm@chemindemarie.com

Imprimatur

Cette neuvaine en compagnie de Louis et Zélie Martin peut être diffusée chez les personnes et groupes qui souhaitent s'en inspirer.

Monseigneur A.M. LEONARD
Evêque de Namur
Le 21.09.1998

Num_riser0040b

Téléchargez le texte de la Neuvaine (pdf) en cliquant ici

 

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