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10 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

 

Le Mois de Marie, reine de France

 

Immaculée

 

Onzième jour

L'Arbre de vie

 

Genèse 2, 9

 

Au milieu du paradis s'élevait l'arbre de vie ; au sein de Marie s'élève l'arbre de vie, Jésus. Ou mieux l’Église est le paradis, Marie est l'arbre qui porte et qui donne au monde le fruit de vie : benedictus fructus ventris tui Jesus : Jésus, pain descendu des cieux, pain vivant, pain de vie, vie de l'intelligence par sa parole qui est lumière et vérité, vie de la volonté par sa grâce qui est feu, justice et charité. Sans Jésus, sans sa doctrine, la vérité, même rationnelle qui, d'ailleurs, est insuffisante en raison de notre élévation à l'ordre surnaturel, cette vérité s'altère, et bientôt s'évanouit dans les ténèbres du mensonge et de l’erreur ; sans Jésus, sans la justice et la charité chrétiennes, la vertu morale qui est la vraie liberté, disparaît pour faire place au servilisme brutal de la passion et aux lâches terreurs du respect humain.

Marie est encore l'arbre de vie, en ce sens que, dans toute la durée de son existence, il n'est pas une action, pas une parole, pas une pensée qui ne soit un fruit de vie, un fruit de grâce, un fruit de gloire. La grâce en est le principe et leur communique une vie surnaturelle ; la gloire en est le terme et leur assure une vie éternelle.

Dans le fruit de la plante Dieu a déposé une semence qui contient en germe une série de plantes pouvant se succéder sans fin. Ce germe est donc le principe d'une vie qui pourrait se prolonger éternelle ment. De même, dans les actes que nous produisons sous l'influence de la grâce, se trouve le germe d'une autre grâce qui, à son tour, en contient une autre et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'enfin la dernière grâce devienne pour nous la gloire éternelle. Qui nous donnera, comme à Marie, de ne pas produire une action, de ne pas prononcer une parole, de ne pas concevoir une pensée, un désir qui ne soit animé par la grâce et digne de la gloire, qui ne soit un fruit de vie surnaturelle et par là même un fruit de vie éternelle ? Unissons notre cœur, par le Cœur de Marie, au Cœur de Jésus. Le cœur est le principe du mouvement et par là de la vie. Que le Cœur de Jésus, par le Cœur de Marie, soit le premier mobile de notre cœur, qu'il soit le principe et le terme de tous ses mouvements, et tout en nous sera vie : grâce dans le temps et gloire dans l'éternité.

 

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La Médaille miraculeuse

 

En 1830, le 8 décembre, une fille de Saint Vincent de Paul était en prière dans la chapelle de la Maison-Mère, rue du Bac. Elle pensait aux malheurs du temps. Tout à coup elle entend comme un bruissement d'ailes. Une lumière vive et douce à la fois frappe ses yeux. Les rayons brillaient du côté gauche de l'autel. Là, au sein de la lumière, paraît une noble et belle dame, les pieds posés sur un globe, les bras abaissés vers la terre, les mains ouvertes et laissant échapper des jets lumineux, la tête légèrement penchée en avant comme pour écouter. Une couronne d'étoiles brillait sur son front. Alors un ange dit à la sœur : « Reconnais la Reine des cieux. Les rayons qui partent de ses mains figurent les grâces qu'elle répand sur les hommes ». Puis une légende environne Marie elle-même, et la sœur lut ces mots : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Elle vit de plus un M surmonté d'une croix, et au-dessous du M deux cœurs, l'un percé et surmonté aussi d'une croix, l'autre transpercé d'un glaive. C'étaient les Cœurs de Jésus et de Marie. Douze étoiles entouraient cet ensemble symbolique. La voix angélique reprit en ces termes : « Servante de Dieu et des pauvres, fille aimée de Marie, ta charité et ta piété t'ont fait trouver grâce à ses yeux. Elle t’ordonne de faire frapper une médaille qui représentera ce que tu as vu. Cette médaille étant indulgenciée sera comme un bouclier pour ceux qui la porteront et qui diront : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». L'ange se tut et la vision disparut. La médaille fut frappée et grâce à son origine, grâce surtout aux prodiges de protection pour le corps et de conversion pour l'âme qui se sont opérés par sa présence, on ne la connaît plus que sous le nom de Médaille miraculeuse.

 

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10 mai 2022

Pauline Jaricot, une femme de foi et d’action !

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Pauline Jaricot, une femme de foi et d’action !

 

Suite à la reconnaissance de son premier miracle, Pauline Jaricot sera béatifiée le 22 mai 2022 à Lyon.

Cette laïque, entrepreneuse lyonnaise du XIX ème siècle, s’est mise activement au service du Christ après avoir été profondément touchée par un sermon sur la vanité alors qu’elle avait 17 ans et vivait une vie mondaine.

Pauline imagine, entreprend, crée … Elle nous montre un chemin de sainteté au cœur du monde, ancré dans un catholicisme social et missionnaire.

Je suis faite pour aimer et agir. Mon cloître, c'est le monde.” (Pauline Jaricot)

 

  • Évangélisation : Pour aider les missionnaires, elle crée l’œuvre de la Propagation de la Foi en 1822 qui deviendra les Œuvres Pontificales Missionnaires. Elle est aujourd’hui patronne des missions. "Une personne qui va puiser de l'eau dans un panier d'osier n'est pas moins insensée que ceux qui se donnent beaucoup de peine en ce monde sans unir leurs travaux à ceux de Jésus-Christ" (Pauline Jaricot)

  • Prière : Ayant une grande dévotion à la Vierge Marie, elle aime la prière du Rosaire et crée le Rosaire Vivant, en 1826 ; fondation toujours en activité. “La prière est un moteur puissant qui fait sentir sa force d'un bout du monde à l'autre ; elle va chercher dans le cœur de Dieu des grâces de vie et de salut pour tous. La prière est le royaume de Dieu au-dedans de nous ; elle s'étend à tous, au Ciel, sur la terre, dans le purgatoire ; elle enchaîne les démons !” (Pauline Jaricot)

  • Action sociale : Sensible aux réalités et à la misère du monde ouvrier, elle s’engage corps et âme auprès des travailleurs et des plus démunis. « Il faut s’attacher à améliorer la condition de la classe ouvrière. Il faut rendre à l’ouvrier sa dignité d’homme, en l’arrachant à l’esclavage d’un travail sans relâche, sa dignité de père en lui faisant retrouver les charmes de la famille, sa dignité de chrétien en lui procurant les espérances de la religion » (Pauline Jaricot)

A l’occasion de sa béatification, rejoignez - du 14 au 22 mai sur Hozanacette neuvaine en ligne à Pauline Jaricot proposée par les Oeuvres Pontificales Missionnaires. Inscrivez-vous dès à présent !

 

Alice Ollivier pour Hozana.org

 

9 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

Marie Reine Immaculée

 

Dixième jour

Le Paradis terrestre

 

Genèse 2, 8-15

 

Ce riant paradis que Dieu lui-même a planté annonce Marie formée par Dieu avec un soin spécial.

Cette source unique qui se partage en quatre fleuves pour arroser le jardin, rappelle cette grâce dont le Seigneur a rempli le cour de Marie et qui déborde par les quatre vertus fondamentales de l'ordre moral. Qui n'admirerait la haute prudence de ses pensées, la justice de ses volontés, la force héroïque avec laquelle elle se tient debout auprès de la croix, l'inviolable pureté de son cœur ?

Par la grâce de leur feuillage, par l'éclat de leurs fleurs, par la suavité de leurs fruits, les arbres du paradis annoncent les saints désirs, les douces paroles et les œuvres fécondes dont se composera la vie de la Vierge fidèle.

La docilité des animaux à la voix de l'homme innocent, figure l'empire que la Vierge immaculée conservera toujours sur ses sens et sur ses passions.

Le premier Adam devait garder le paradis en le cultivant. Le second et véritable Adam saura garder le paradis qui doit le recevoir sur la terre. D'abord il préserve celle qui sera sa mère de toutes les atteintes, du serpent et du péché. Puis pendant trente années son unique occupation, ce semble, sera de cultiver ce jardin déjà si beau et d'y développer toutes les vertus.

Il ne tient qu'à nous de transformer notre âme en paradis spirituel. La grâce s'y répand par quatre fleuves qui seront pour l'intelligence, les quatre évangiles, pour la volonté, les quatre vertus cardinales. Fécondée par les enseignements de la foi et par les effusions de la charité, l’âme produira toutes les vertus, depuis les plus modestes, représentées par le gazon fleuri dont les collines du paradis sont revêtues, jusqu'aux grands et sublimes héroïsmes, figurés par la majesté du cèdre et par la force du chêne. - La foi aussi et la charité soumettront nos sens et nos passions à la raison et à la volonté, comme les animaux le furent à l'homme dans l'Eden.

Mais sachons garder et cultiver ce paradis de notre âme. L'exercice et la pratique développeront dans nos cœurs les vertus dont le germe y fut déposé par le baptême et par la communion. Gardons Jésus dans notre cœur et Jésus nous gardera comme il garda Marie.

 

Louis XIII

 

Le vœu de Louis XIII

 

Après la mort de Henri IV les protestants se soulevèrent de toutes parts ; et ce fut à l'assistance de Marie que Louis XIII attribua ses victoires, et spécialement la réduction de la Rochelle, boulevard de l'hérésie et de la révolte. Pour reconnaître cette puissante intervention, le 9 décembre 1629 le jeune roi posa la première pierre de Notre Dame des Victoires, aujourd'hui si célèbre par l'Archiconfrérie du Cœur immaculé de Marie. Après la naissance de Louis XIV, Anne d'Autriche sa mère, fit décorer la chapelle de la sainte Vierge, qui se trouvait dans cette église.

Mais voici un acte plus solennel. C'était le 10 février 1638. Louis XIII, en grand appareil, entrait dans l'église de Notre Dame de Paris. Il portait le sceptre et la couronne, mais c'était pour déposer l'un et l'autre aux pieds de l'image de Marie. Un édit expliqua la portée de cette imposante cérémonie. Dans les lettres patentes qu'il publia ce jour-là même, le roi énumère d'abord les faveurs qu'il a reçues du Ciel depuis le commencement de son règne :

« La rébellion de l'hérésie abattue ; les armes de France toujours victorieuses, et les ligues que ses ennemis avaient formées contre lui frappées d'impuissance. Par tous ces motifs, nous prosternant, dit Louis XIII, aux pieds de la Majesté divine que nous adorons en trois Personnes, et à ceux de la sainte Vierge et de la croix sacrée où nous révérons l'accomplissement des mystères de notre rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, nous nous croyons obligé de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son Fils, rabaissé jusqu'à nous, et à ce Fils par sa Mère, élevée jusqu'à lui, sous la protection de laquelle nous voulons très spécialement nous mettre pour obtenir, par son intercession, sous la protection de la sainte Trinité elle-même, et par son autorité et exemple, la protection de toute la cour céleste. En conséquence, nous déclarons par les présentes que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets ; la suppliant de nous inspirer une si sainte conduite et de défendre avec tant de soin ce royaume, que soit en paix, soit en guerre, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire, et pour que le souvenir de cette consécration demeure à jamais dans la postérité, nous ordonnons qu'il soit fait chaque année, le jour de l'Assomption, après les vêpres, dans toutes les églises, cathédrales, paroissiales ou conventuelles de nos États, une procession très solennelle où assisteront toutes les autorités judiciaires et civiles. Notre intention est que les évêques recommandent à tous nos peuples d'avoir une dévotion spéciale envers la bienheureuse Vierge, et d'implorer, en ce jour solennel, sa protection sur la France, afin que, sous une si puissante Patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de nos ennemis, qu'il jouisse d'une longue paix, et que Dieu y soit servi et révéré si parfaitement, que nous et nos sujets puissions arriver à la fin bienheureuse pour laquelle nous avons été créés ».

Cet édit fut mis à exécution le 15 août suivant, et le 5 septembre, après une stérilité de vingt-deux ans, la reine accouchait d'un enfant qui fut Louis XIV ; et de ce vœu éminemment national jaillit le grand siècle ; car c'est une chose remarquable que les beaux génies qui portèrent si haut alors, en tous les genres, la gloire de l'esprit humain, eurent presque tous un caractère religieux : Bossuet et Corneille qui marchent à leur tête, furent l'un et l'autre les plus humbles serviteurs de Marie.

Louis XIV, digne d'être le roi de tels sujets, renouvela fidèlement chaque année la consécration faite par son père, et il le fit avec un cœur franchement dévoué à Marie, car tous les jours il récitait le chapelet en son honneur ; et un jour que le père de la Rue, son confesseur, l'avait surpris dans ce pieux exercice, il lui dit : « N'en soyez point tant étonné, mon Père ; je tiens cette pratique de la reine ma mère ; j'en fais gloire et je serais fâché d'y manquer un seul jour ».

L'année séculaire après l'émission du vœu de Louis XIII, Louis XV le renouvela solennellement et jusqu'à nos jours où ce vœu s'accomplit encore chaque année, si on en excepte l'époque désastreuse où le culte du vrai Dieu était interdit dans nos temples, la France n'a jamais cessé de vénérer dans Marie sa glorieuse patronne ; comme Marie n'a jamais cessé de nous protéger, arrachant ce royaume aux plus affreuses tempêtes, et du fond de l'abîme où plusieurs fois on l'a cru englouti, le faisant toujours surgir et reparaître à l'horizon le premier royaume du monde. (Hamon, Notre Dame de France).

Cependant la raison déifiée sous le symbole vivant d'une infâme prostituée, a osé se montrer sur l'autel de Notre Dame de Paris à la place de la statue de la Vierge Immaculée ! Est-il encore permis de dire que la France est le royaume de Marie ? N'est-il pas à craindre que Marie n'abandonne enfin Paris à ses impiétés et à ses iniquités ?

Non, Marie a donné depuis, dans Paris même, des gages nouveaux de sa protection et ces gages surpassent tout ce qu'elle avait fait jusque-là pour montrer sa sollicitude maternelle.

 

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8 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Neuvième jour

Marie dans le plan divin

 

Quand un architecte médite le plan d'un édifice, d'un palais, par exemple, ou d'un temple, le premier objet de sa pensée, s'il s'agit d'un palais, sera le trône, et s'il s'agit d'un temple, ce sera l'autel. Au second rang, mais avant tout le reste, vient pour le palais la salle du trône, pour le temple le sanctuaire. Puis l'artiste trace le plan de l'édifice entier, rapportant toutes les parties du palais à la salle du trône, et par là au trône lui-même et au roi, toutes les parties du temple au sanctuaire, et par là à l'autel et à Dieu.

Ainsi, de toute éternité, l'artiste suprême arrêta le plan d'un palais et d'un temple dont il est le roi comme il en est le Dieu. Le trône, dans ce palais, l'autel, dans ce temple, c'est le Dieu fait homme, Jésus-Christ. Aussi, que ce soit en vertu de la prévision du péché originel ou in dépendamment de cette chute, l'Incarnation étant la plus haute manifestation extérieure de la grâce de Dieu, on peut dire qu'elle est l'objet premier, le principe, le centre, le terme final du plan divin.

Dans les décrets éternels il a été arrêté que le Dieu-Homme naîtrait d'une fille d'Adam, et que cette fille choisie entre toutes serait la Vierge Marie ; dès lors dans ce palais, dans ce temple de la création où les anges et les hommes sont les pierres vivantes de l'édifice, Marie est comme la salle du trône ou le sanctuaire, et par elle tout, depuis l'atome jusqu'au séraphin, se rapporte à Jésus-Christ, qui seul, par son humanité, est le trône de la royauté suprême, l'autel de la divinité trois fois sainte. Tel est le rang qu’occupe Marie dans le plan éternel de la création, le premier après son divin Fils. Avec lui elle peut redire : « Le Seigneur m'a possédée dans sa prescience, dans son décret au commencement de ses voies, de ses pensées, de ses desseins éternels. Dominus possedit me in initio viarum suarum. (Prov. 8, 22).

Concluons avec saint Anselme : « Tout ce qui existe est au-dessus ou au-dessous de Marie : Dieu seul au-dessus, toutes les simples créatures au-dessous » ; et avec saint Bonaventure : « Dieu peut créer un monde plus vaste, un ciel plus élevé que le monde et les cieux qui existent, mais il ne peut pas élever une simple créature plus haut que celle dont il a fait sa mère ». Car, comme le déclare Albert le Grand, « la dignité de Mère de Dieu est immédiatement après celle de Dieu même », et, « Marie ne peut être plus unie à Dieu qu'elle ne l'est, à moins de devenir Dieu ». Aussi, « telle est la grandeur de Marie, selon saint Bernardin, que Dieu seul peut la comprendre ».

Tout dans le monde se rapporte à Jésus Christ ; tout y est une annonce de Jésus Christ. Avant sa venue, tout le prépare et le figure ; depuis sa venue, tout est une continuation et une imitation de sa vie et de son action : de même tout dans le monde se rapporte à Marie, soit pour l'annoncer, soit pour la rappeler.

N'oublions pas que dans ce palais et dans ce temple nous avons une place marquée. Par son humanité Jésus-Christ est le trône de ce palais, l'autel de ce temple ; Marie est la salle du trône et le sanctuaire, et nous, nous devons former le reste de l'édifice et en être les pierres vivantes : Superædificati super fundamentum apostolorum. (Eph. 2, 19). Quæ domus sumus nos. (He. 2, 6).

Prenons garde. La pierre qui ne répond pas au dessein de l'architecte, est rejetée dans les décombres. S'il est en nous quelque œuvre, quelque parole, quelque pensée qui ne soit pas conforme à la mesure exigée, qui ne se rapporte pas à Dieu par Jésus, et à Jésus par Marie, cet acte est perdu ; car, pour lui il n'est pas de place dans ce palais, dans ce temple qui s'appelle ici-bas l'Église, et là-haut le ciel. Telle est la loi. Depuis le premier fiat, depuis le fiat lux, jusqu'au fiat mihi secundum verbum tuum, depuis la création jusqu'au jugement dernier, tout dans le monde aussi bien que dans l'homme, tout dans la vie publique des nations aussi bien que dans la vie privée des individus, tout doit se rapporter à Dieu par Jésus-Christ et à Jésus-Christ par Marie.

Ainsi l'Ancien Testament est l'annonce continue de Marie. Il faudrait un volume pour exposer tous les traits qui peuvent se rapporter à la Mère de Celui qui est le principe, le centre et le terme de toutes choses. Nous en indiquerons quelques-uns.

 

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Saint Ignace et Saint François de Sales

 

Sur le flanc de la colline de Montmartre il existait autrefois une église sous le vocable de Sainte Marie et de Saint Denis.

Le jour de l'Assomption 1534, sept jeunes hommes appartenant à diverses nations, mais tous étudiants de l'Université de Paris, se réunissaient dans la crypte de ce sanctuaire. L'un d'eux, le seul qui fut prêtre, célébrait la sainte messe ; et tous, au moment de la communion, s'engageaient par vœu au service de Dieu et à la défense de l'Église. Le chef de cette milice nouvelle se nommait Ignace de Loyola. La Compagnie de Jésus venait de naître, à Paris sur le mont des martyrs, dans un sanctuaire de Marie, et le jour de l'une de ses plus grandes fêtes.

À Saint-Étienne des Grès, on vénérait sous le titre de Notre Dame de Bonne Délivrance, une statue de la sainte Vierge. Un jeune étudiant venait souvent prier devant cette image. Il se nommait François de Sales et n'avait alors que dix-sept ans (1578). Depuis quelques semaines il se desséchait à vue d'œil ; il ne pouvait plus ni boire ni manger ni dormir. En proie à un affreux désespoir, il se croyait réprouvé. Un jour que prosterné aux pieds de Notre Dame de Bonne Délivrance il priait avec plus d'instance, il s'écria : « Bonne Mère, si je suis condamné à haïr Dieu pendant l'éternité, obtenez-moi du moins de le servir et de l'aimer pendant cette vie ». Puis il fit vœu de chasteté et s'engagea en mémoire de ce vœu, à réciter chaque jour le chapelet de six dizaines. À l'instant même il fut délivré et avec la paix de l'âme il recouvra la santé du corps.

 

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7 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Huitième jour

Le Chapelet ou Rosaire

 

C'est par le Rosaire que saint Dominique a converti les Albigeois ; c'est par le Rosaire que plus d'une fois l'Église a obtenu le triomphe de ses guerriers sur les plus redoutables ennemis du nom chrétien. La fête du Rosaire en fait foi. Essayons de cette arme contre les ennemis de nos âmes, et la victoire confirmera nos légitimes espérances.

Cette pratique unit les deux genres de prière : la prière vocale et la prière mentale.

Les prières vocales du chapelet sont les plus belles, les plus pieuses, les plus simples et les plus solennelles, en même temps que les plus autorisées de la religion. La profession de foi ou le Symbole des Apôtres ouvre la série. Puis l'Oraison Dominicale, plusieurs fois répétée dans le cours du chapelet. Ensuite la Salutation angélique, revenant d'abord trois fois, après un premier Pater, pour honorer la Trinité sainte, puis se répétant dix fois après chacun des cinq Pater, enfin le majestueux Gloria Patri, terminant chaque dizaine.

Tous ces nombres offrent un symbole.

Trois rappelle les trois Personnes divines ; dix figure les dix commandements du Décalogue, et par conséquent la perfection de la vie chrétienne. Cinq exprime les doigts de la main, organe de l'action. Cinquante, complément de quarante-neuf, qui est le produit de sept multiplié par lui même, rappelle et le jubilé de l'ancienne loi, et la Pentecôte juive et chrétienne, et la multiplication des sept jours de la semaine par eux-mêmes, multiplication des mérites amassés par le bon emploi du temps de la vie présente, qui doit amener le repos et le jubilé du jour éternel figuré par la cinquantième année jubilaire du peuple de Dieu.

Il n'est pas jusqu'au passage d'un grain à un autre qui n'ait sa signification. La main, organe de l'action et de la volonté, s'unit, dans ce pieux exercice, à la langue, organe de la pensée et de l'intelligence, et en même temps, par la méditation, l'esprit repasse les principaux mystères de la vie cachée, souffrante et glorieuse de Jésus- Christ. Le Chapelet est donc, à tout point de vue, un cours complet de religion.

À ces pratiques non moins solides que pieuses ajoutez la célébration spéciale du Samedi, jour consacré à Marie ; la récitation, de temps en temps du moins, du petit Office de la sainte Vierge ; la préparation aux fêtes les plus solennelles, comme l'Immaculée Conception, la Nativité, l'Annonciation, la Purification, et l'Assomption ; les pèlerinages aux sanctuaires célèbres ; enfin la belle et joyeuse dévotion du mois de Marie : vous sentirez votre confiance et votre dévotion se réveiller, se ranimer, s'accroître sans cesse, et après avoir vécu avec Marie, vous mourrez en l'invoquant, et vous irez partager ses joies et ses gloires.

 

Notre Dame des Vertus d'Aubervilliers

 

Les protestants et la Sainte Vierge à Paris

 

Autrefois à Paris chaque coin de rue était orné d'un massif de fleurs au milieu duquel s'élevait une petite statue de la sainte Vierge. Le samedi, la niche était entièrement illuminée, et toutes les nuits une lampe allumée brillait au pied de la statue. Ce fut comme le premier éclairage des rues. Ce pieux usage était du reste commun à la plupart des villes de France.

Un des premiers actes par lequel le protestantisme signala sa présence à Paris avait été de mutiler et de décapiter une statue de la sainte Vierge placée au coin de la rue des Rosiers, près de la petite porte Saint-Antoine (1528). « François Ier ordonna aussitôt de faire une statue d'argent semblable à celle qui avait été profanée. Puis il convoque, dans une église voisine du lieu de la profanation, tous les corps ecclésiastiques de Paris, avec huit évêques, le parlement, la chambre des comptes et le corps de ville, les princes du sang, les ambassadeurs et tous les grands officiers de la Couronne. On y offre le saint sacrifice en expiation de l'attentat commis, et de là on se rend en procession sur le théâtre du crime, le grand aumônier de France portant la nouvelle statue et le roi le suivant un cierge à la main. Arrivé au lieu désigné l'évêque dépose la statue sur un autel préparé ; la musique de la chapelle royale chante l'antienne Ave, Regina cælorum, devant toute l'assemblée à genoux ; après quoi le roi se lève, prend la statue, la baise respectueusement, la place lui-même dans la niche, ferme le treillis destiné à prévenir de nouvelles insultes, se remet à genoux, prie quelque temps avec larmes, et fait porter en grande pompe la statue mutilée dans l'église de Saint Gervais, où elle a été depuis honorée pendant des siècles sous le titre de Notre Dame de la Tolérance ».

« Ce titre ne toucha point les sectaires ; en 1547, ils brisèrent la grille et volèrent la riche statue ; on la remplaça par une statue de bois, et en 1551, ils la brisèrent également. Eux, qui réclamaient la tolérance pour leur culte, étaient les plus intolérants des hommes pour le culte de toute la nation ». (Hamon).

L'hérésie cependant faisait des progrès effrayants. Les Parisiens désirant se préserver du fléau s'adressèrent à Marie. En 1529 , une immense procession partit de Notre Dame de Paris et se rendit à Notre Dame des Vertus à Aubervillers, entre Saint Denis et la capitale. Toutes les paroisses de Paris s'étaient réunies dans cette grande manifestation. Chaque fidèle portait un flambeau allumé et tel fut l'éclat de ces innombrables lumières que des hauteurs de Montlhéry on crut que Paris était en feu.

Marie exaucera ces prières. C'est de Paris que sortira le secours extraordinaire préparé par le Ciel contre la grande hérésie.

 

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5 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

LE SAINT NOM DE MARIE SDJ

 

Septième jour

Les armes de Marie

 

Par les armes de Marie, j'entends ce que saint Paul appelle le glaive de l'esprit ou la parole de Dieu. Gladium spiritus quod est verbum Dei (Ep. 6, 17).

C'est d'abord le saint nom de Marie. Invoquez-le sans cesse, surtout dans le danger, surtout dans la tentation. Mariam cogita, Mariam invoca. Pensez à Marie, invoquez Marie. Que ce nom si doux et si puissant soit toujours sur vos lèvres, toujours dans votre cœur : Non recedat ab ore, non recedat a corde. (Saint Bernard).

La Salutation angélique est, après le Pater, la prière par excellence. Elle rappelle l'Incarnation du Verbe et la maternité divine de la Vierge, double mystère qui suppose et qui rappelle aussi et la Trinité des Personnes divines et la Conception immaculée de Marie : la Trinité, le Père envoyant le Fils, le Fils s'incarnant dans le sein de Marie par l'opération du Saint Esprit ; l'Immaculée Conception, par laquelle Marie est pleine de grâce, gratia plena ; inséparable du Seigneur, Dominus tecum ; bénie entre les femmes, benedicta tu in mulieribus ; l'Immaculée Conception, sans laquelle Marie n'eût pas été digne de devenir la Mère d'un Dieu. Cette prière résume donc toute la religion chrétienne.

Nous y retrouvons aussi les Saints Noms de Jésus et de Marie.

La première partie fut inspirée par l'Esprit Saint à l'ange messager de l'Incarnation ; puis à Élisabeth, qui la première proclama la maternité divine de Marie.

La seconde partie, composée par l'Église, exprime la prière la plus importante que nous puissions formuler. Deux instants sont pour nous décisifs : le moment présent, auquel répond une éternité, le nunc qui seul est en notre pouvoir ; le moment de la mort, la dernière heure de la vie du temps et d'ici-bas, d'où dépend l'éternité entière. L'Église nous fait invoquer le secours de Marie pour ce double instant : Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvre pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort.

Récitez donc souvent l'Ave Maria, répétez-le sans cesse ; l'Église n'épargne rien pour nous engager à réitérer cette salutation si glorieuse à Marie, si terrible au démon, si salutaire pour nous.

De là l'Angélus, qu'en certaines contrées on appelle simplement l'Ave Maria ; de là le Chapelet ou le Rosaire, qui est une répétition continue de l'Ave Maria.

L'Angélus. Trois fois le jour la cloche vous rappelle toute la religion : la Trinité des Personnes divines, par cette triple invitation et par la triple répétition de l'Ave Maria ; l'Incarnation, par les paroles qui contiennent le récit de ce mystère ; la naissance, la mort et la résurrection de Jésus-Christ, en d'autres termes les mystères joyeux, douloureux et glorieux, résumés dans l'oraison qui conclut ; enfin ; l'humilité et l'obéissance de Marie si bien exprimées par sa réponse au messager céleste : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait suivant votre parole » ; et son élévation à la dignité de Mère de Dieu, rappelée par ces mots : « Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous ». Cette pratique fut instituée pour implorer le secours de Marie contre les infidèles ; de nos jours l'Église est attaquée par une légion d'incrédules plus dangereuse, plus acharnée, plus funeste que ne le furent les Musulmans et les autres barbares : l'Angélus n'a donc rien perdu de son opportunité.

 

Notre Dame de Paris

 

Les rois et les docteurs

 

Vers l'an 910, Paris et les environs furent désolés par un fléau qu'on nomma le mal des ardents. Tous ceux qui purent se réfugier à Notre Dame de Paris furent sauvés. Hugues le Grand les y nourrissait à ses frais.

Le roi Robert le Pieux fit ériger dans le palais un oratoire dédié à Marie, qui augmenté et transformé par saint Louis, devint la Sainte Chapelle.

Dans l'abbaye de Saint Victor, située sur la rive gauche de la Seine, il existait une chapelle souterraine consacrée à Notre Dame de Bonne Nouvelle. C'était là que le moine Adam de Saint Victor, célèbre poète latin du moyen âge, aimait à chanter les louanges de Marie. Un jour il y composait une prose qui débute par ces mots : « Salve Mater Salvatoris ». Tout à coup saisi d'un pieux transport il s'écrie : « Salve, mater pietatis, et totius Trinitatis nobile triclinium, Verbi tamen incarnati speciale majestati præparans hospitium ».

Aussitôt la crypte s'illumine et Marie apparaît inclinant la tête comme si elle eut voulu approuver le poète et le remercier.

Cependant l'antique église dont Clovis avait posé la première pierre dans la cité ne paraissait digne ni de Marie ni de la capitale. Grâce à ses talents et à son mérite, Maurice de Sully, ainsi nommé du lieu de son origine, était devenu évêque de Paris malgré l'obscurité de sa naissance. Il entreprit de rebâtir la basilique de Notre Dame de Paris, Louis le Jeune et les rois ses successeurs, Philippe-Auguste, Louis VIII, saint Louis et Philippe III aidèrent puissamment à cette construction.

Louis le Jeune avait été élevé dans le cloître de Notre Dame, aussi tenait-il Marie pour sa mère.

En 1248, saint Louis fit construire la Sainte Chapelle pour y déposer la couronne d'épines. Mais la partie basse demeura consacrée à Marie.

En 1304 les docteurs de la Sorbonne s'étaient rassemblés pour discuter sur la Conception immaculée de Marie. Le célèbre Duns Scot se rendant à la réunion, s'arrêta devant une statue de Notre Dame qui se trouvait au milieu de la cour d'entrée : « Vierge sainte, lui dit-il, donnez-moi de vous louer dignement et de confondre vos ennemis ». La statue s'inclina. Duns Scot parla si bien que ce jour-là même, l'Université de Paris décréta que désormais nul ne serait reçu docteur s'il ne jurait de soutenir le privilège de l'Immaculée Conception de Marie.

Cette même année 1304 nous rappelle la victoire de Mons-en-Puelle gagnée le 17 août par Philippe le Bel. Ailleurs nous avons dit que le vainqueur fit hommage à Notre Dame de Chartres du cheval et des armes qui lui avaient servi en cette fameuse journée. Nous devons ajouter ici que, d'après l'intention du roi, la fête commémorative de cette victoire se célébrait à Paris le 18 août.

Le 23 août 1328, Philippe de Valois remporta au Mont-Cassel, une victoire qu'il attribua également à l'intervention de Marie ; aussi, de retour dans la capitale, il se rendit tout droit à Notre Dame et il y entra monté sur le même cheval et revêtu des mêmes armes qu'au jour de la bataille. Il s'avança ainsi jusqu'au crucifix et il offrit à Marie tout son appareil de guerre. Il fit ensuite le pèlerinage de Chartres pour y renouveler le témoignage de sa reconnaissance.

Puis vinrent les jours mauvais. Pendant la captivité du roi Jean, la ville de Paris fit vœu de présenter tous les ans à l'église de Notre Dame, un cierge dont la longueur égalerait la circonférence des murs d'enceinte. Cette offrande se fit jusqu'en 1603. À cette époque la longue bougie roulée fut remplacée par une lampe d'argent en forme de navire, symbole de la ville, et par un gros cierge. Louis XIV ajouta six lampes à celle de Paris. L'hommage du cierge dura jusqu'en 1789.

 

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5 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Sixième jour

L'Armure de Marie

 

L'armure de Marie se compose, si l'on veut, de trois pièces principales : le scapulaire, la médaille, l'image.

Revêtez le scapulaire : il sera pour vous la cuirasse de justice, de foi et de charité dont parle saint Paul. (Ep. 6, 14 ; et I Th. 5, 8). Marie a promis que celui qui mourrait couvert de cette sainte livrée serait préservé des feux de l'enfer : In quo quis moriens æternum non patietur incendium. Si vous lui êtes fidèle, fallut-il un miracle pour vous préserver du péché, ou pour vous en retirer par la contrition par faite ou par la confession, Marie sera fidèle à sa promesse. Mais prenez garde : si vous ne comptez le péché pour rien, si vous vous faites l'esclave de la passion ou du respect humain, si vous vous livrez à l'indifférence, à l'incrédulité, à l'impiété, quel cas ferez-vous du scapulaire ? Vous le laisserez, vous l'oublierez, vous le rejetterez, et vous obligerez Marie à vous laisser et à vous oublier à son tour.

Au scapulaire du Carmel ajoutez celui de l'Immaculée Conception, et priez pour la réforme des mœurs et la conversion des pécheurs. Cette pratique donne droit à gagner les indulgences de Jérusalem, des sept basiliques de Rome, de la Portioncule et de saint Jacques de Compostelle, sans qu'il soit nécessaire de se confesser et de communier, toutes les fois que l'on récite six Pater, Ave et Gloria en l'honneur de la Sainte Trinité et de l'Immaculée Conception et aux intentions du Pape.

Portez sur vous une médaille de Marie, surtout la médaille dite miraculeuse. Elle vous servira de bouclier pour repousser les traits enflammés de l'ennemi. (Ep. 6, 16). Enfin que l'image de Marie soit toujours exposée en quelque endroit où vos yeux puissent facilement la rencontrer. Elle sera comme un étendard dont la présence vous rappellera sans cesse vos engagements.

 

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Marie à Paris

 

Sur la rive gauche de la Seine, au milieu des champs, s'élevait, dit-on, un temple consacré à Cérès. On rapporte que saint Denis étant venu prêcher l'Evangile à Paris, purifia ce temple et le dédia au culte de Marie, qui y fut honorée sous le titre de Notre Dame des Champs.

Denis avait vu la très sainte Vierge, et il avait été si frappé de la majesté de sa personne, que si la foi ne l'eut retenu, il se fut prosterné à ses pieds pour l'adorer. Il apportait dans la Gaule un portrait de l'auguste Vierge, qui fut conservé longtemps dans l'église de Notre Dame des Champs. Cet oratoire a perdu son ancien nom, c'est aujourd'hui la chapelle du couvent des Carmélites de la rue d'Enfer. Lors de l'invasion des Francs, Paris se trouvait à peu près tout entier compris dans l'île appelée aujourd'hui encore la Cité. Il y avait là un temple de Druides. Ce fut sur l'emplacement de cet édifice que Clovis, devenu chrétien, posa la première pierre d'une église qui, après plus d'une transformation, est devenue la majestueuse basilique de Notre Dame de Paris. La première construction fut achevée par Childebert.

On peut donc dire que dès lors, Marie avait pris possession de la capitale future de la France. Elle saura la défendre.

En 885, Sigefroy avec trente mille Normands vint assiéger Paris, qui déjà s'étendait sur les deux rives du fleuve. Pour atteindre les murailles, les barbares comblent les fossés avec les cadavres des prisonniers et ils se disposent à passer sur ce pont humain. À cette vue, outré de douleur, l'évêque Gauzelin lève les yeux au ciel, il invoque Marie, puis saisissant un arc il décoche une flèche contre Sigefroy et le renverse mort. Déconcertés par la chute de leur chef, les Normands prennent la fuite. Paris est sauvé. L'image de Marie fut promenée en triomphe dans les rues et reçut les hommages de la reconnaissance publique.

 

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4 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Cinquième jour

Invocation

 

Allons au Père par le Fils ; allons au Fils par la Mère. Telle est la volonté de Dieu qui a voulu nous avoir tout entiers par Marie : Quia sic est voluntas Dei qui totum nos habere voluit per Mariam. (Saint Bernard).

Mère de Jésus, Marie est toute-puissante pour nous secourir ; mais elle est aussi toute bienveillante, car elle est notre Mère. Elle est bonne, car elle est Mère ; elle est forte, car elle est Reine.

Enfant d'une Mère si tendre, soldat d'une Reine si grande, voulez-vous vous assurer sa protection maternelle et royale ? enrôlez-vous dans son armée, revêtez son armure, et apprenez à manier ses armes.

L'armée de Marie, c'est la Congrégation. On s'y engage par une consécration spéciale à son service et par la promesse de défendre son honneur et ses intérêts contre les attaques de l'impiété et de la licence. Les mécréants et les libertins se sont ligués contre la foi et la vertu. À cette vue les enfants de Dieu se sont unis sous l'invocation de la Vierge immaculée, de la Vierge-Mère, de la Reine des Anges, et la Congrégation s'est formée. Vous comprenez dès lors pourquoi l'impiété honore la Congrégation des poursuites de sa haine et de sa fureur. Mais comprenez aussi ce mot d'un grand Saint des temps modernes : « Quand un laïque me demande ce qu'il doit faire pour être sauvé, je ne puis lui conseiller un moyen plus utile et plus sûr que d'entrer dans la Congrégation. La Congrégation est un moyen qui renferme tous les autres, même les plus infaillibles, pour le salut éternel ». (Saint Alphonse de Liguori).

Faites-vous inscrire sur les registres de l'Archiconfrérie du très Saint et Immaculé Cœur de Marie, établie à Notre Dame des Victoires de Paris pour la conversion des pécheurs. Par cette inscription vous se rez en union de prière avec les vingt millions d'associés de cette ligue pacifique. Ajoutez la récitation d'un Ave Maria, quand ce ne serait que celui de votre prière du matin ou du soir, aux intentions de l'Archiconfrérie : vous avez rempli toutes les obligations qu'elle propose à ses membres.

 

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Notre Dame de Chartres depuis Louis XIII

 

Le fils d’Henri le Grand, Louis XIII, dès les premiers jours de son règne vint lui-même à Chartres mettre sa personne et sa couronne sous la protection de la Vierge. Il préludait ainsi à l'acte solennel qui devait consacrer la France à Marie dans l'église de Notre Dame de Paris.

Comme autrefois Isabelle, et comme Blanche de Castille, Anne d'Autriche descend dans la grotte vénérée pour demander un fils à la Vierge Mère. Enfin, après vingt-deux ans de stérilité, elle donna le jour à un enfant qui sera Louis XIV.

La France doit donc à Notre Dame de Chartres trois de ses rois : Louis le Lion, saint Louis et Louis le Grand.

Louis XIV ne fut pas ingrat. Ce fut à l'assistance de Celle qui est terrible comme une armée rangée en bataille qu'il attribuait les victoires remportées par ses grands capitaines, et plusieurs fois il fit le pèlerinage de Chartres pour vénérer sa puissante Protectrice et sa Mère bien aimée.

Vinrent les jours de désolation. On ne sait pas comment la cathédrale de Notre Dame de Chartres a pu traverser à peu près intacte cet ouragan destructeur que la Révolution avait déchaîné sur tous les monuments sacrés. Quoi qu'il en soit, Marie n'a point abandonné la cité de ses prédilections. Elle le fit bien voir lorsqu'en 1832 le choléra y commença ses ravages. En quelques jours, cent soixante personnes avaient succombé. Le dimanche 26 août, on porta en procession la chasse qui contient le voile vénéré. Deux particuliers se permirent d'insulter à la piété des fidèles. Ils se riaient aussi du choléra ; mais, soudainement saisis par le fléau, ils expirèrent dans des contorsions affreuses. Ils furent les dernières victimes ; à partir de la procession, pas un habitant ne mourut du choléra.

De tous ces faits et de mille autres que nous passons sous silence, ne serait-il pas permis d'inférer que Notre Dame de Chartres peut se dire aussi Notre Dame de France ? Chartres est comme la capitale de notre auguste Reine, et ce temple, cette merveille de l'art, cette épopée lapidaire, pour emprunter l'expression d'un orateur de ce siècle, est son palais.

Mais à l'exemple des reines de la terre, la Reine du Ciel aime à visiter les provinces de son royaume, et partout elle a des palais, des sanctuaires privilégiés qu'elle honore de sa faveur plus spéciale. Nous la suivrons dans quelques-uns de ces lieux bénis.

 

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3 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Quatrième jour

Vénération

 

Marie est la Mère de Jésus, elle est notre Mère. Elle est la Mère de Jésus, et Jésus, tout grand, tout Dieu qu'il est, l'a honorée comme sa Mère. Elle est notre Mère : une Mère a droit à l'hommage de ses enfants.

Jésus honore Marie comme sa Mère. Pour elle, et pour elle seule, il a fait plus que pour le monde entier. Des trente-trois ans passés sur cette terre, trente sont consacrés à Marie ; trois suffiront pour le reste du genre humain. Il est vrai que tout le temps consacré à Marie nous est par là même, consacré Achevant la perfection de sa Mère, Jésus nous formait une mère.

Jésus honore Marie comme sa Mère. Il veut qu'entre Elle et Lui tout soit commun. Et d'abord, s'il n'est de salut qu'en Jésus et par Jésus, je ne vois pas qu'on puisse séparer Marie de Jésus. Nul ne sera sauvé, s'il ne croit en Jésus-Christ, s'il ne croit que Jésus-Christ est vraiment Dieu et vraiment homme. Mais si vous ne croyez pas que Marie est vraiment la Mère d'un fils qui est Dieu et homme, si vous ne croyez pas que le Fils unique de Dieu s'est incarné et a été conçu dans le sein de la Vierge Marie et qu'il est né de cette Mère très pure, vous ne croyez pas au Verbe fait chair, au Dieu fait homme, vous ne croyez pas à Jésus-Christ. Aussi, dans le Symbole, la foi à la maternité divine de Marie est-elle inséparable de la foi à l'incarnation : Credo... in Jesum Christum Filium ejus (Dei Patris) unicum... qui... natus ex Maria Virgine.

Faut-il s'étonner ensuite des honneurs que Jésus se plaît à partager avec sa Mère ? Indiquons-en quelques-uns.

Jésus immaculé et impeccable par nature, Marie immaculée et impeccable par grâce ; Jésus vierge, Marie vierge ; Jésus transpercé par la lance extérieure, Marie transpercée par le glaive intérieur. Jésus, incorruptible dans le tombeau, ressuscite le troisième jour par sa propre vertu ; Marie, préservée de la corruption du sépulcre, ressuscite le troisième jour par la vertu de son divin Fils. Jésus monte au ciel en corps et en âme, Marie y monte également.

L'Église, voulant vénérer dans Marie et la Mère de Jésus et notre Mère, ne la sépare pas de son Fils.

Elle encourage également l'invocation du nom sacré de Jésus et du saint nom de Marie.

On trouverait difficilement un temple sans une chapelle, un autel ou du moins une image de Marie.

À chaque fête en l'honneur du Fils répond une fête en l'honneur de la Mère. Si nous célébrons l'Incarnation du Verbe, c'est-à-dire la Conception de Jésus, nous célébrons la Conception de Marie ; nous honorons la Nativité de Jésus et celle de Marie ; nous fêtons les saints Noms de Jésus et de Marie, la Présentation de Jésus et celle de Marie, la Passion du Fils et la Compassion de la Mère, la Résurrection et l'Ascension de Jésus, et l'Assomption de Marie, le sacré Cœur de Jésus et le Cœur immaculé de Marie.

À l'exemple de Jésus, à l'exemple de l'Église, vénérons Marie. Osez, vous resterez toujours au-dessous de ce que vous devez ; jamais vos efforts, jamais vos excès ne répondront à la dignité de votre Mère, de la Mère de Jésus : Quantum potes tantum aude, quia major omni laude, nec laudare sufficis. Si quelque âme étroite et chagrine se scandalise de vos audaces, répondez que si cet honneur, si cet éloge semble excessif pour Marie, il ne l'est pas pour son Fils : Si Mariæ non congruit, congruit Filio ejus.

 

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Les Protestants et Notre Dame de Chartres

 

En 1568, au plus fort des guerres de religion, Condé avec les Huguenots vint assiéger la cité de Marie. Mettant toute leur confiance en la Vierge Mère les habitants placèrent sa statue sur chacune des portes, avec cette inscription : Carnu tum tutela, défense des Chartrains. Les hérétiques ouvrirent le feu contre la porte drouaise, et ce fut sur l'image de Marie que ces impies dirigèrent leurs coups ; mais sans pouvoir l'atteindre. Cependant un pan de mur s'écroule. Les soldats de la cité font tête à l'ennemi, la population se presse dans la grotte aux pieds de la Vierge Mère. Tout à coup, sans qu'on pût savoir pour quelle raison, au lieu de profiter de la brèche, les Huguenots se retirent et lèvent le siège. Les Chartrains reconnurent dans cette retraite inexplicable, le secours de Notre Dame et, pour perpétuer le souvenir de leur reconnaissance, ils construisirent devant le pan de muraille abattu par le canon huguenot, une chapelle en l'honneur de Notre Dame de la Brèche.

Enfin, grâce à l'énergie de la France catholique, Henri IV a compris que jamais il ne sera roi français s'il n'est le roi très chrétien. Il se fit instruire et abjura l'hérésie, et ce fut à Notre Dame de Chartres, sur le jubé de la splendide cathédrale, qu'il voulut recevoir le sacre royal.

C'est donc aux pieds de Notre Dame de Chartres que sont tombés les trois ennemis les plus redoutables de la France.

Là s'arrêtèrent les derniers païens envahisseurs du sol français, les Normands de Rollon qui, repoussés devant Chartres par le bras de Marie, ne tardèrent pas à se faire chrétiens.

Là, foudroyés par Marie, les Anglais furent forcés d'accorder une paix sans laquelle la France devenait anglaise, et plus tard peut-être protestante.

Là, repoussés par l'image de Marie, les protestants voient leurs espérances et leurs prétentions déçues par le sacre de Henri IV devenu le roi très chrétien.

Nous ne sommes pas au terme des faveurs de Notre Dame de Chartres.

 

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2 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

Mater amabilis

 

Troisième jour

Culte de Marie

 

Trois mots résument le culte que nous devons à Marie : 1° imitation ; 2° vénération ; 3° invocation.

 

Imitation

 

Imitons Marie : elle est la Mère de Jésus, elle est notre Mère.

Dieu s'est fait homme, Dieu s'est fait semblable à nous, afin qu'il nous fût possible de l'imiter et de lui devenir semblables. Mais si Jésus est homme comme nous, il est Dieu cependant ; sa perfection est humaine, sans doute, mais en même temps elle est divine. Le modèle est désespérant. Abaissez un peu vos regards, arrêtez-les sur Marie. Comme vous, Marie est une simple créature ; imitez la, vous serez néanmoins semblable à Jésus.

Car il est une loi de la nature en vertu de laquelle, généralement, le fils ressemble à son père et à sa mère. Considérez Jésus. Comme Dieu, il est l'image consubstantielle du Père, le reflet, la splendeur de sa gloire. Comme homme, il est l'image de sa mère. Mais ici l'ordre même demande que la règle soit renversée. C'est au plus parfait de servir de type et non au moins parfait. Marie donc a dû d'avance être modelée sur le type de Jésus, et ainsi à son entrée dans le monde, Jésus, quoique incomparablement plus parfait, s'est trouvé semblable à sa Mère, qui, de son côté, pour devenir de plus en plus semblable à son Fils, n'a cessé, à partir de la naissance de l'Enfant divin de contempler ce modèle achevé, d'en étudier, d'en comparer, d'en conserver tous les traits, et de les reproduire dans sa vie : Maria autem conservabat omnia verba hæc, conferens in corde suo. Donc imitons Marie, Mère de Jésus, elle est semblable à Jésus. Ressemblons à la Mère, nous ressemblerons au Fils.

Elle est aussi notre Mère. Imitons-la, si nous voulons qu'en nous elle reconnaisse ses enfants. Imitons-la, afin de ressembler à son premier-né, si nous voulons qu'en nous elle retrouve les frères de Jésus.

 

Vierge Noire de Chartres

 

Les Rois et Notre Dame de Chartres

 

On ne s'étonnera pas si Notre Dame de Chartres jouit désormais d'une célébrité toujours croissante. Parmi les rois de France, il en est peu qui ne soient venus lui rendre hommage. Nommons d'abord Eudes, Robert le Pieux, Henri Ier, Philippe Ier.

Louis VI dit le Gros (1118) était en guerre avec Thibaut IV. Chartres obéissait à son ennemi, mais le Roi n'osa pas attaquer la cité de Marie. Il pouvait y entrer en vainqueur, il se présenta en pèlerin et il se prosterna aux pieds de l'antique statue.

Le vainqueur de Bouvines, Philippe Auguste, qui devait cette victoire à la protection de Marie, eut bientôt à remercier N. D. de Chartres d'une faveur non moins insigne. Philippe n'avait pas d'héritier, Isabelle son épouse vint à Chartres. Elle y priait devant l'image de la Vierge-Mère, quand soudain quatre cierges s'allumèrent d'eux-mêmes. (Guillaume le Breton.) Elle eut un fils qui régna sous le nom de Louis VIII dit le Lion.

L'épouse de Louis le Lion, Blanche de Castille, elle aussi, était frappée de stérilité. Elle vint prier dans la grotte et Dieu lui donna plusieurs fils. L'aîné fut saint Louis. Chartres le verra deux fois prosterné aux pieds de l'image de Celle qui était doublement sa mère : sa mère comme chrétien, sa mère par le miracle de sa naissance.

Les Français et les Flamands étaient aux prises à Mons-en-Puelle (17 août 1304). Philippe le Bel, vivement pressé par l'ennemi, invoque Notre Dame de Chartres, et il échappe à la mort. Pour accomplir le vœu qu'il avait fait au moment du danger, il vint à Chartres monté sur le même cheval de guerre et revêtu des mêmes armes qu'au jour de la bataille et il fit hommage de l'armure et du coursier à Celle qui lui avait donné la victoire.

Vingt-quatre ans après (23 août 1328), Philippe de Valois remportait encore sur les mêmes ennemis une victoire insigne au Mont-Cassel. Là encore la valeur des Flamands forçait le roi français à invoquer Marie. Le vainqueur fit hommage de son triomphe à Notre Dame de Paris, mais le témoignage de sa reconnaissance lui eût paru incomplet s'il ne fût venu en renouveler l'expression aux pieds de Notre Dame de Chartres.

Le roi Jean se rendit trois fois à Chartres, portant l'humble bâton du pèlerin. Mais l'heure de l'épreuve avait sonné pour la France ; la funeste bataille de Poitiers la livra aux Anglais.

Le Dauphin, qui fut depuis Charles V le Sage, fait pieds nus, le pèlerinage de Chartres ; Marie va se montrer.

Partout victorieux jusque-là, l'anglais Édouard III arrive devant Chartres (1360). Les habitants s'adressent à la Vierge sainte. Soudain un terrible orage éclate sur le camp des Anglais. Les tentes sont culbutées, les armes et les bagages sont emportés par les eaux, d'énormes grêlons tombent sur l'armée. Déjà mille hommes d'armes et six mille chevaux avaient péri. Édouard alors se tourne vers la cathédrale, il se met à genoux et s'adressant à Notre Dame de Chartres il fait vœu d'accorder la paix à la France. À l'instant l'ouragan s'apaise. Peu après la paix était signée à Brétigny, près de Chartres.

Notre Dame de Chartres avait déjà donné à la France deux rois, Louis VIII le Lion et Louis IX le Saint, elle va prendre sous sa haute protection une branche de la famille de saint Louis qui doit un jour élever au plus haut degré le royaume très chrétien.

C'était sous Charles VI : un jour on vit entrer à Chartres cent chevaliers qui, tenant chacun à la main, non le glaive, mais un cierge allumé, vinrent se présenter à la porte de la cathédrale. Louis de Bourbon, comte de Vendôme, pieds nus, suivait humblement ce brillant cortège. Arrivé à la porte royale, le prince se met à genoux sur les degrés, il raconte comment Marie l'a délivré des mains de Jacques, son frère, qui le retenait dans une rude captivité. Puis il se lève, il se rend devant l'image de la Vierge Marie et il se déclare son homme-lige. C'est de cette branche illustre que sortiront les rois dont Henri IV sera le premier.

Louis XII, François Ier, François II, Charles IX, Henri III, firent le pèlerinage de Chartres. Mais l'action doit répondre à la prière. Ces rois oublièrent que leur premier devoir était de maintenir la royauté du Fils de Marie. Louis XII se heurta contre le Pape ; il mourut sans postérité. Les trois autres par leur négligence laissent l'hérésie se glisser, en France. Sous Henri III elle marchera la tête levée, menaçant également la religion et la royauté. Heureusement Notre Dame de Chartres veillait.

 

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1 mai 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

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Deuxième jour

Grandeur de Marie

 

La grandeur de Marie doit se mesurer d'après la grâce dont Dieu l'a prévenue, d'après sa fidélité à correspondre à cette grâce, d'après la gloire dont Dieu a récompensé sa fidélité.

La grâce dont Dieu a prévenu Marie peut se réduire à un triple chef : 1 ° prédestination à la maternité divine : cette grâce est le fondement et la raison de tous les autres privilèges qui distingueront Marie du reste de la création ; 2° préservation du péché originel : conséquence de la précédente ; 3° naissance miraculeuse, comme s'il fallait que tout fut extraordinaire dans celle qui, sans cesser d'être vierge, devait être la Mère du Fils de Dieu.

La vertu de Marie, sa correspondance à la grâce se montre surtout en trois circonstances :

1° au jour de sa présentation au Temple, lorsqu'à l'âge de trois ans elle se consacre à Dieu et que par ce don de sa personne et de sa vie, elle répond si pleinement au bienfait miraculeux de sa naissance ;

2° au jour de l'Annonciation, lorsque, par l'acceptation des charges et des douleurs attachées à l'honneur de la maternité divine, elle correspond au privilège de sa Conception immaculée, pour l'étendre d'une certaine façon au genre humain tout entier, qui, s'il n'est pas, comme elle, préservé du péché originel, pourra du moins en être délivré par Celui qu'elle va donner au monde ;

3° au jour de sa Purification, lorsqu'elle présente son divin Fils au Père céleste, et que, le sacrifiant déjà pour le salut du monde, elle répond généreusement à la grâce singulière de la maternité divine.

Dieu ne peut pas se laisser vaincre en générosité : sa dignité s'accorde avec sa bonté pour le lui défendre. Dieu ne peut pas laisser son œuvre inachevée : la sagesse et l'honneur ne le lui permettent pas. Par sa grâce, il a posé le principe de la grandeur de Marie ; par sa vertu, Marie a répondu à la grâce ; par la gloire, Dieu va couronner le chef-d'œuvre de la grâce et de la vertu.

À l'honneur de la maternité divine Marie a répondu en rendant au Père céleste son divin Fils par le sacrifice commencé au jour de la Purification et consommé sur la croix. Jésus mourant donne à sa Mère pour fils tous les élus représentés par le disciple bien-aimé. Première gloire de Marie : la maternité universelle.

Préservée du péché originel en vue de la maternité divine, Marie a accepté tous les sacrifices attachés à ce glorieux privilège et à cette incomparable dignité ; Dieu ne permettra pas que le corps immaculé qui fut le temple vivant du Verbe incarné demeure dans le tombeau. Seconde gloire de Marie : sa glorieuse Assomption.

Reconnaissant le miracle de sa naissance, Marie s'est présentée au Temple pour y consacrer à Dieu sa personne et sa vie : aussi est-ce en toute vérité que, ré pondant à l'ange, elle se déclare la servante du Seigneur ; Dieu récompense une si généreuse humilité en la couronnant reine de la terre et des cieux. Troisième gloire de Marie : la royauté universelle.

De cette triple considération sur la grandeur de Marie, je déduis une triple conclusion, une triple application pratique :

1° Sans Dieu nous ne pouvons rien ; sans sa grâce, il n'est ni vertu ni grandeur ;

2° Mais sans nous, sans la vertu, sans un effort généreux et constant de notre part pour correspondre aux avances divines, la grâce demeure comme impuissante à nous sanctifier et à nous sauver. C'est la pensée de saint Augustin : Dieu a bien pu nous créer sans nous, mais il ne nous sauvera pas sans nous et malgré nous ;

3° Dieu doit à sa sagesse et à sa justice d'achever ce qu'il a commencé en nous et ce que nous avons poursuivi avec son secours ; il se doit et il nous doit de couronner son œuvre et la nôtre, sa grâce et notre vertu, par une gloire qui surpasse et la grâce même la plus singulière et la vertu même la plus héroïque.

Nous avons rappelé les titres de la grandeur de Marie, nous avons par là montré les droits de Marie à un culte spécial et supérieur qu'on nomme le culte d'hyperdulie ; nous dirons comment on peut lui rendre ce culte.

 

Voile de Marie de Chartres

 

Le voile de Marie

 

Huit siècles sont écoulés. Il parait que Marie ne cessa point durant ce long temps de manifester à Chartres sa puissance et sa bonté, car en 876, le roi de France, Charles le Chauve, prit à l'église de Notre Dame d'Aix-la-Chapelle une des deux tuniques de la sainte Vierge que Charlemagne y avait déposées, et en fit don à Notre Dame de Chartres.

Cette distinction semble prouver qu'alors aucun autre sanctuaire en France n'était plus digne de recevoir un trésor aussi précieux. Cette tunique est plutôt un voile. Les femmes en Orient portaient, au lieu de chemise, une longue pièce de toile qui couvrait la tête, se croisait sur la poitrine, se repliait sous les bras et enveloppait toute la partie supérieure du corps. Le voile qui se conserve à Chartres est long de quatre aunes et demie. C'est un tissu de lin et de soie d'un blanc jaunâtre. Ce vêtement est doublement vénérable ; d'abord il a été en contact avec le corps virginal de Marie, et, d'après la tradition, la Bienheureuse Vierge l'a porté pendant tout le temps que le divin Enfant demeura dans son sein.

Selon Nicéphore Callixte (Hist. eccl., liv. XIV, c. II, et liv. XV, c. XIV) ce voile fut laissé d'une amie par la Vierge mourante. Puis il tomba aux mains d'un Juif de Galilée. Vers le cinquième siècle, deux frères nommés Candidus et Galbius l'obtinrent de ce Juif. Voulant s'assurer la conservation de ce trésor, ils le tinrent soigneusement caché ; mais le secret fut trahi par des miracles. Pour recevoir dignement une pareille relique, l'empereur Léon dit le Grand ou l'Ancien, fit construire un temple magnifique.

En 810 l'empereur Nicéphore et l'impératrice Irène l'offrirent à Charlemagne avec un autre vêtement de la sainte Vierge. Le pieux empereur les déposa dans sa chère église de Notre Dame d'Aix-la-Chapelle, d'où le voile dont nous venons de parler fut transféré par Charles le Chauve à Notre Dame de Chartres.

Vint l'époque des invasions normandes. Un jour, c'était en 911, Chartres vit avec effroi le terrible Rollon campé sous ses murs. La bataille s'engage ; déjà les Normands sont vainqueurs. Mais au plus fort de la mêlée parait l'évêque de Chartres. Revêtu des habits pontificaux, il tient une lance à la main. À cette lance est suspendue une bannière d'un genre nouveau ; c'est le voile de la Vierge Marie. À cette vue, Rollon se sent saisi d'une frayeur que jusque-là il ne connaissait pas ; les Normands se retirent, mais en bon ordre, montrant qu'ils cèdent plutôt à un ascendant surnaturel qu'à la valeur des adversaires.

Les Chartrains, pénétrés de reconnaissance, élevèrent une chapelle à leur libératrice dans le ravin même qu'avait occupé l'armée ennemie. Ce lieu depuis s'appela Valrollon, par corruption Vauroux.

 

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30 avril 2022

Le Mois de Marie, reine de France

Le Mois de Marie, reine de France

 

Marie Reine de France

 

Premier jour

Honneur à Marie

 

Dieu seul a droit à nos adorations ; car seul il est grand, seul il est le Très-Haut, seul il est le Créateur, seul il est le Seigneur souverain. Or l'adoration est l'acte par lequel nous reconnaissons l'excellence et la majesté suprême, l'autorité et la domination souveraine.

Entre Dieu et l'homme il n'est qu'un médiateur, le Dieu-Homme, Jésus-Christ, en qui et par qui nous devons être sauvés. Toutefois Dieu aime à jeter sur ses œuvres un reflet de sa grandeur ; et souvent, pour agir au dehors, le Créateur se plaît à employer sa créature.

À son tour le médiateur et le Sauveur unique exerce sa médiation et distribue les moyens de salut, qui sont sa doctrine et sa grâce, par le ministère de certains hommes choisis : tels furent les Apôtres, aujourd'hui remplacés par le Pape et par les Évêques secondés par les prêtres.

Vous honorez Dieu, vous l'aimez : honorez-le, aimez-le dans ceux qu'il honore et qu'il aime ; honorez-le, aimez- le dans ceux qui représentent sa puissance et sa bonté. Le mépris des envoyés du prince et de ses amis rejaillirait sur sa personne même. Aussi Jésus-Christ dit à ceux qu'il envoie : « Celui qui vous écoute, m'écoute ; celui qui vous méprise, me méprise ; celui qui me méprise, méprise celui qui m'a envoyé moi-même, mon Père qui est aux cieux ».

Si nous devons honorer l'œuvre et l'image de Dieu jusque dans l'homme mortel et pécheur, si nous devons honorer le caractère de représentant et d'envoyé divin jusque dans la personne des parents, des princes, des prêtres imparfaits et même coupables, quel respect ne devons-nous pas à ceux que la grâce et la gloire ont confirmés pour toujours dans l'amitié divine ?

Honneur aux Saints : pour eux et par eux Dieu a fait de grandes choses, et, à leur tour, par Dieu et pour Dieu, au nom et pour la gloire de Dieu, ils ont fait de grandes choses. Honneur et amour aux Saints : Dieu les honore et les aime ; ils honorent Dieu et ils l'aiment.

Mais si entre les créatures distinguées par la sainteté, c'est-à-dire par l'union irrévocable à Dieu, il s'en rencontre une que Dieu ait appelée à un rang supérieur, qui ait répondu au choix divin avec une fidélité plus parfaite, et qui, en conséquence, ait été élevée au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu, quel honneur ne lui devons-nous pas !

Cette créature existe. Prédestinée de toute éternité pour être la Mère du Dieu fait homme, Marie a été prévenue d'une grâce qui l'élève au-dessus de tous les anges et de tous les hommes pris ensemble ; à cette grâce suréminente elle a répondu avec une fidélité qui met sa vertu au-dessus de toutes les vertus humaines et angéliques ; enfin la gloire dont Dieu a couronné sa fidélité à la grâce dont il l'avait prévenue, en fait la reine des anges et des saints.

Mais si Marie l'emporte sur tous les saints en grâce, en vertu et en gloire, parce qu'elle devait être et qu'elle est la Mère du Dieu fait homme, c'est aussi parce qu'elle devait être, et qu'elle est, en effet, la mère de tous les enfants de Dieu, de tous les élus.

Donc honneur et amour à Marie : Dieu l'honore et l'aime comme sa Mère. Honneur et amour à Marie : elle a honoré Dieu, elle l'a aimé, elle l'honore et l'aime plus que tous les Saints et tous les anges ensemble. Honneur et amour à Marie : elle est notre mère ; elle peut et elle veut nous faire plus de bien que tous les anges réunis. Honneur et amour à Marie : après le culte dû à Dieu et à Jésus-Christ son Fils unique, il n'est pas de culte plus légitime et plus salutaire que celui qui est dû à Marie, Mère de Dieu et notre Mère.

 

Virgini Pariturae

 

Notre Dame de Chartres

 

Autrefois, dans le pays des Carnutes , au milieu d'une immense foret, s'élevait une colline couverte d'un bois sacré qui ombrageait une vaste grotte. Là était le centre religieux des Gaules. Or, cent ans avant la naissance de Jésus-Christ, il se célébra une grande fête en ce lieu. Sur l'autel de la grotte on avait placé une statue représentant une jeune fille qui portait dans ses bras un enfant nouveau-né. Au pied de la statue on lisait ces mots : « Virgini parituræ - À la Vierge qui doit être mère ». Le roi des Carnutes avec les guerriers assistait à cette solennité. Le grand prêtre leur adressa un discours dans lequel il annonça la naissance d'un personnage extraordinaire qui devait sauver le mon de. Il n'est rien en ceci qui doive sur prendre. La croyance à la Vierge, Mère du Sauveur universel, se retrouve chez tous les peuples païens. Le roi des Carnutes, que la légende désigne sous le nom latin de Priscus, fut tellement touché de ce discours qu'il consacra son royaume à la Mère future du Sauveur. Les assistants lui consacrèrent leurs personnes.

Quarante-six ans après la naissance de Jésus-Christ, trois envoyés de saint Pierre, Savinien, Potentien et Altinus, arrivaient en ce pays. À la vue de la statue et de l'inscription prophétique Virgini parituræ, ils furent heureusement surpris. Ils annoncèrent aux Carnutes Celui dont ils honoraient déjà la Mère depuis un siècle et de mi. La grotte fut consacrée à Marie. C'est là qu'aujourd'hui s'élève la splendide cathédrale de Notre Dame de Chartres. Ainsi, avant mème d'exister, Marie avait pris possession de la Gaule qui devait être un jour la France.

 

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30 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Trente-et-unième jour

De la statue colossale élevée au Puy, à la sainte Vierge, sous le nom de Notre Dame de France

 

Ce fut une idée magnifique que celle d'élever à Marie sur le sommet du Mont-Corneille la statue colossale qui en fait une fois de plus la reine du Velay. La première idée en vint, dit-on, au Père de Ravignan, alors qu'il préparait au Puy, en 1846, ses belles conférences pour Notre Dame de Paris. En 1850 son idée fut reprise, par l'abbé Combalot, et il fut enfin donné à Monseigneur de Morlhon de la réaliser.

Un concours fut ouvert, auquel prirent part 53 artistes, et M. Bonassieux fut proclamé lauréat à l'unanimité. Son projet de statue était en effet un véritable chef-d'oeuvre.

Mais comment le réaliser ! La question financière paraissait insurmontable. Sans se décourager, Mgr de Morlhon ouvrit lui même une souscription diocésaine par un don généreux de dix mille francs. Le diocèse souscrivit pour cent mille francs ; mais la statue projetée devait avoir seize mètres de haut ; il fallait donc des ressources bien autrement considérables. La France entière fut appelée à souscrire au monument.

La France répondit généreusement à cet appel. Les trois cent mille petits enfants que les bons Frères des écoles chrétiennes élevaient alors en France, s'offrirent à faire, à eux seuls, les frais du piédestal. C'était la souscription nationale qui commençait par tout ce qu'elle peut avoir de plus gracieux. Ce fait rappelle bien les légendes qui ont valu, à notre Cathédrale, son nom d'église angélique : de même que les anges du ciel avaient consacré jadis, le sanctuaire de Notre-Dame, de même les petits anges de la France voulaient, à leur tour, consacrer à la Mère de l'Enfant Jésus, le rocher qui devait servir de piédestal à sa colossale statue. La souscription de ces petits enfants n'atteignit pas moins de 15,000 francs.

Sur la requête éloquente de Mgr de Morlhon, l'empereur Napoléon III souscrivit pour 10,000 fr. et l'impératrice pour 2,000. De plus, sur la demande de l'Evêque, l'empereur promit, pour la statue, les canons que l'armée française devait prendre à Sébastopol. On était alors au 5 septembre 1855. Le 8, fête de la Nativité de la sainte Vierge, Sébastopol avec ses arsenaux, ses forteresses et son port remplis de pièces d'artillerie, tombait aux mains de nos valeureux soldats. À la suite de cette victoire, la paix ayant été signée (30 mars 1856), deux cent treize canons, représentant un poids de 150,000 kilogrammes de fonte de fer, furent mis, par l'empereur, à la disposition de Monseigneur l'Evêque du Puy. Grâce à cette espèce de carte forcée, tirée providentiellement par nos soldats sur la Russie schismatique, grâce aussi aux ressources de la souscription nationale, qui s'éleva à plus de 300,000 francs, la statue de Notre-Dame de France put être coulée à Givors, avec les canons de Sébastopol. Grande et chrétienne pensée que celle d'avoir ainsi converti l'airain tonnant des batailles en un symbole de miséricorde et d'amour.

Enfin, le 12 septembre 1860, eut lieu l'inauguration de la colossale statue. Jamais la ville du Puy n'assista à plus belle fête et à plus magnifique triomphe. Plus de cent vingt mille pèlerins étaient accourus à cette pieuse cérémonie. Dès le matin, à cinq heures, les cloches de toutes les paroisses, de toutes les églises, de toutes les communautés, s'éveillant toutes à la fois, saluèrent de leurs joyeuses volées l'aube de la fête qui se levait. Rien d'émouvant comme ses hymnes d'airain, portés sur l'aile des quatre vents du ciel, et chantant les gloires de Dieu dans l'espace infini.

À dix heures, une procession, dont la magnificence défie toute description, sortit des sombres profondeurs du porche de la Cathédrale et descendit, avec la lente majesté d'un fleuve contenu, les pentes des rues qui conduisent à la grande place du Breuil. A la suite de cet immense défilé s'avançaient douze prélats, portant des crosses, des mitres et des chapes splendides. C'étaient Nos Seigneurs, les Evêques de Viviers, de Saint-Flour, de Torento, de Valence, de Mende, de Tulle, d'Autun, de Clermont et du Puy. Venaient ensuite les archevêques de Tours et d'Alby, et enfin, dans le splendide éclat de la pourpre romaine, Mgr Donnet, cardinal-archevêque de Bordeaux, fermait la marche de cet auguste cortège. Tous ces grands dignitaires de l'Eglise viennent prendre place sur une magnifique estrade, au milieu de laquelle un riche autel avait été préparé pour le Saint-Sacrifice. Là, tous les regards étant fixés sur le rucher de Corneille où se dressait la statue voilée, un choeur immense entonne un hymne à la Vierge. Soudain le canon tonne, le voile de la statue tombe, une immense acclamation de joie et d'ivresse la salue ; tambours, clairons, fanfares mêlent leur grande voix aux acclamations et aux hourras de la foule.

Puis, sur un signe, tout se tait ; les prélats sont debout, leurs mains se lèvent toutes ensemble pour bénir la statue. Chacun prononce à haute voix, selon le rite prescrit, la formule sacrée. À ce moment, un murmure contenu court comme un frisson sur la foule surprise ; le ciel, qui avait été jusqu'alors sombre et nébuleux, semble soudain s'éclaircir ; un rayon de soleil perce la nue, inonde d'abord le monument de sa pure et radieuse lumière, et s'épanche ensuite en flots d'or sur la ville, comme si du haut du ciel, Marie en personne eut voulu sourire à cette fête. Bien des âmes ne purent s'empêcher de voir une intervention surnaturelle dans cette merveilleuse coïncidence, et le mot de miracle fut même prononcé par un grand nombre de spectateurs.

Quoi qu'il en soit, elle est là maintenant, la colossale statue, elle est là debout sur son gigantesque piédestal de granit, le front dans l'azur et presque aux écoutes du ciel. Du haut du roc où elle se dresse, elle apparaît aux yeux de la foule comme une radieuse et puissante Reine. Elle plane désormais dans l'espace, sur les temps et sur les hommes ; le divin Enfant qu'elle porte entre ses bras, bénit la ville et la France, et l'antique cité d'Anis, fille des grands souvenirs, s'enorgueillit justement de voir sa plus chère croyance et toute son histoire, se dresser de la sorte, immortelles, sur un incomparable piédestal.

Rappelons, en finissant, que le rocher sur lequel s'élève la statue est à cent trente-deux mètres au-dessus de la place de l'Hôtel-de-Ville, et à sept cent cinquante-sept mètres au-dessus du niveau de la mer. Le piédestal mesurant sept mètres au-dessus du rocher, et la statue seize mètres au-dessus du piédestal, les étoiles qui composent la couronne de la statue sont donc à sept cent soixante-quatre mètres au-dessus du niveau de la mer. La longueur totale du serpent qui se tord et expire sous les pieds de Marie, n'a pas moins de dix-sept mètres ; le pied qui l'écrase a un mètre quatre-vingt-douze centimètres. La chevelure qui se déroule à longs plis sur le manteau constellé de la Vierge, a une longueur de sept mètres ; l'avant-bras a trois mètres soixante-quinze, et la main, de l'attache du poignet jusqu'au bout des doigts, mesure un mètre cinquante-six centimètres. Enfin, la statue, au point de son plus large développement, a dix-sept mètres de circonférence. Aucun monument en métal fondu, existant jusqu'à ce jour, n'a encore atteint de telles proportions. La statue de saint Charles Borromée, à Milan, qui mesure quelques mètres de plus, est simplement en plaques de cuivre repoussé. L'on peut donc bien dire, avec vérité, que par ses dimensions colossales, par sa double signification de patriotisme et de foi, par, la convenance enfin et l'harmonie de toutes choses, autour d'elle, la statue de la sainte Vierge, élevée au Puy, sur le rocher de Corneille est digne du Velay et de la France, et n'a point d'égale au monde.

Heureux ceux à qui il a été donné d'assister au spectacle merveilleux que nous venons de raconter ; et gloire éternelle, amour sans fin à Marie, la patronne et la Reine de notre bien-aimé diocèse et de notre chère Patrie !

 

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Prière

 

Notre Dame du Puy, Notre Dame de France, priez pour nous !

 

Nous venons de raconter votre glorieuse histoire. Que vous demanderons-nous maintenant, en ce dernier jour du beau mois fleuri qui vous est consacré ? Que vous demanderons-nous à la fin de ce livre où sont racontées les merveilles que vous avez daigné opérer sur le Mont-Anis !

Ô Marie, nous vous adresserons une dernière prière pour le Velay et pour la France ! Nous vous demanderons une dernière et suprême bénédiction pour nos montagnes, une dernière et suprême bénédiction pour notre Patrie ! Reine du Velay, vous êtes aussi la Reine de la France, et la France et le Velay vous implorent à genoux et se recommandent à votre toute puissante protection !

Nous vous prierons également pour chacun de nous en particulier : ô Marie, conservez en nos coeurs la foi ardente, qui, par moments, est venue réchauffer nos âmes pendant la lecture de ce petit livre. Maintenez en nos coeurs les bonnes résolutions que nous avons prises, durant ce mois qui nous a tous réunis en votre nom. Humblement prosternés à vos pieds, nous nous consacrons à vous, ô Notre Dame du Puy nous nous donnons à vous, nous remettons à votre bonté la direction de notre vie. Soyez, désormais, notre espérance et notre force, notre consolation et notre soutien, notre joie et notre amour ! Chaque jour, nous ajouterons à nos prières ces mots désormais chers à notre coeur : Notre-Dame du Puy, priez pour nous ! Nous les répéterons souvent en nous-mêmes, sachant que vous les entendez et que vous êtes sans cesse à côté de nous, par votre invisible mais réelle présence. Nous les dirons enfin, à l'heure redoutable où nous irons paraître devant le Souverain Juge ! Porte du Paradis, ouvrez-vous alors pour chacun de nous !

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous ! Ainsi soit-il !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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Fin du Mois de Marie

 

Prochain Mois de Dévotion: Mois de Saint Vincent de Paul,

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28 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Vingt-neuvième jour

Sentiments du vénérable Monsieur Ollier et de plusieurs autres Sulpiciens à l'égard de Notre Dame du Puy

 

Personne ne fut plus dévot à Notre-Dame du Puy que Monsieur Ollier, le vénérable fondateur de la pieuse et modeste Société de Saint-Sulpice. En revanche, c'est Notre-Dame qui amena Messieurs de Saint-Sulpice au Grand-Séminaire du Puy, dont Mgr de Maupas leur confia la direction et la fondation.

En 1652, M. Ollier, qui s'était démis de sa cure, à Paris, vint faire le pèlerinage du Puy, sans autre intention que de satisfaire sa dévotion. Sa première démarche, en arrivant dans notre ville, fut de monter à la Cathédrale, et de s'offrir à Notre Seigneur et à sa très sainte Mère, au pied de l'autel principal où il demeura quelques temps en oraison. Dieu, qui avait d'autres vues, profita de sa présence pour ménager l'établissement de notre Grand-Séminaire. Monsieur Ollier fut on ne peut plus heureux d'en prendre la conduite, tant à cause de son zèle pour la gloire de Dieu, que de sa grande dévotion pour Notre-Dame du Puy. Ne pouvant être assidûment à ses pieds devant son image, il fut ravi qu'il y eût quelques membres du Séminaire de Saint-Sulpice qui suppléassent à son impuissance, en lui rendant leurs devoirs en son nom, et qui travaillassent à la sanctification des ecclésiastiques destinés à conduire le peuple qu'elle a pris sous sa protection particulière.

Cette fondation lui donna occasion de revenir dans la cité de Marie quelque temps avant sa mort. Ce fut en l'année 1655 que, sentant sa fin approcher, il voulut faire encore une fois ce saint pèlerinage, avant d'aller paraître devant Dieu. Il arriva donc au Puy, comblé de joie de revoir une ville, où régnait, depuis tant de siècles, la dévotion la plus tendre envers la Mère de Dieu, et où il se souvenait d'avoir reçu, par son intercession, des grâces très abondantes. Le séjour qu'il y fit, fut pour lui une source de bénédictions, et un grand sujet d'édification pour les habitants. On le voyait prier très assidûment dans l'Eglise de Notre-Dame : c'était même de tous les lieux de piété qu'il avait visités dans la France celui pour lequel il témoignait le plus d'attrait : « Je n'en connais point, disait-il, où Dieu se communique si intimement, et où il répande ses grâces avec plus de libéralité. Tout y porte à lui, tant ce lieu est saint ; en sorte que, pour en sortir tout pénétré de son amour et de son esprit, on n'a qu'à se laisser aller au mouvement intérieur qu'on y éprouve, dès qu'on s'y présente avec foi ». Il se rappelait, avec une douce joie, les grâces éminentes dont la mère Agnès y avait été favorisée. Aussi y était-il tellement touché lui-même et si intimement uni à Dieu, qu'il fallait l'en tirer comme par violence, et l'avertir plusieurs fois de sortir. « Je suis dans un lieu, écrivait-il, où je finirais ma vie avec joie, aux pieds de Notre Dame du Puy, à laquelle je suis redevable, par Sœur Agnès, de toutes sortes de grâces ».

Ne pouvant toujours demeurer présent de corps dans cette église, et désirant y être au moins en esprit, autant qu'il était en son pouvoir, il laissa, auprès de l'image de Marie, une statue d'argent où il s'était fait représenter dans la posture d'un suppliant, qui, respectueusement incliné devant elle, lui faisait hommage de tous les sentiments que doivent un sujet à sa souveraine et un fils à sa mère. Cette statue était placée autrefois sur une console de marbre, scellée dans le grand autel, derrière l'image miraculeuse de Marie. Non content de cette offrande, il laissa encore une riche médaille d'or, sur laquelle il avait fait graver le séminaire de Saint Sulpice de Paris, qu'il lui présentait, la conjurant de le prendre sous sa protection spéciale, et de faire, de tous ceux qui l'habitaient, autant d'instruments de la gloire de son fils.

Mais le plus riche cadeau que fit encore Monsieur Olier au sanctuaire de Notre-Dame, fut de donner au Grand-Séminaire du Puy, comme fondateur et premier supérieur, le très docte et très pieux de Lantages, une des plus belles perles de Saint-Sulpice et du clergé français à cette époque. En arrivant au Puy, M. de Lantages et ses compagnons, à l'exemple de Monsieur Olier, allèrent droit à la Cathédrale s'offrir à la très sainte Vierge, et mettre, dès ce moment, sous la protection de cette auguste Reine du clergé, l'oeuvre qu'ils venaient fonder dans ce diocèse. La sainteté du lieu les pénétra de la dévotion la plus tendre, et, aux pieds de la statue miraculeuse de Marie, ils répandirent leurs coeurs avec une dilatation de sentiments qu'il serait difficile d'exprimer. M. de Lantages surtout y reçut de si grandes consolations, qu'il ne manqua presque jamais, tant qu'il demeura au Puy, de visiter tous les jours, même dans les infirmités de sa vieillesse, cette aimable Patronne, dans la Basilique qui lui est consacrée, et de venir lui faire hommage des succès que Dieu daignait accorder à ses travaux. Après de longues et pénibles épreuves, M. de Lantages vint enfin à bout de l'oeuvre que Monsieur Olier lui avait confiée, et sous sa direction et celle de ses pieux successeurs, si dignement représentés encore aujourd'hui, le Grand-Séminaire du Puy devint bientôt un établissement modèle, un centre de doctrine et de piété où accouraient les étudiants de plusieurs diocèses voisins, tels que Mende, Clermont, Viviers, Vienne et Valence.

La dévotion, pour notre sanctuaire, ne s'est jamais affaiblie dans le coeur des disciples de Monsieur Olier. Nous pourrions rapporter les noms de tous ceux qui ont passé leur vie à former, sous l'égide de Notre-Dame du Puy, des prêtres pour propager sa gloire, en consolidant le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Nous nous contenterons de citer ici le nom de M. de Breton-Villiers qui fut plusieurs fois attiré dans notre ville par son amour pour la sainte Vierge plus encore que par les affaires du Séminaire. C'était toujours avec la plus grande joie que ce vénérable sulpicien se rendait au Puy où sa piété aimait tant à prier dans l'Eglise de Notre-Dame, et où il trouvait de si grands sujets d'édification, en constatant tout le bien que ses confrères faisaient dans le diocèse, sous les auspices de la reine du Mont-Anis. Il fallait le voir, pendant de longues heures, plongé en oraison dans l'angélique sanctuaire de Marie, et ne se lassant point d'épancher son âme aux pieds de la Madone. Souvent il passait des matinées entières, à jeun jusqu'à midi, et quand il sortait enfin de la Cathédrale, au lieu d'aller immédiatement prendre un peu de nourriture, il songeait d'abord, avant tout, à faire l'aumône aux pauvres. Il en réunissait quelquefois douze à quinze cents devant la porte du Grand-Séminaire, leur distribuait un petit secours à chacun, et ne consentait qu'après cela à prendre sa frugale réfection.

Après de tels exemples de piété et de dévotion, est-il étonnant que les sulpiciens, chargés au Puy de la direction du Grand-Séminaire, aient formé un clergé si dévot envers la sainte Vierge ? Est-il étonnant que cette maison bénie, où continuent encore d'enseigner les dignes enfants de Monsieur Olier, ait été la pépinière de tant de saints prêtres ? Est-il étonnant enfin que notre clergé ait fourni tant de martyrs à l'Eglise du Puy, pendant la grande Révolution française? L'honneur, après Dieu, en revient tout entier aux Messieurs de Saint-Sulpice, dont toute l'étude semble être de laisser oublier les grandes oeuvres qu'ils opèrent. Oui, si le sacerdoce est si florissant et si estimé dans ce diocèse de Marie, on le doit certainement à la pieuse direction que les jeunes clercs reçoivent au Grand-Séminaire.

Du reste, la situation, unique au monde, de cet établissement ecclésiastique se prête d'une façon admirable au développement de la piété et à l'étude des sciences sacrées. Placé aux portes de la Cathédrale, à quelques pas seulement du sanctuaire de Notre-Dame, il ne laisse pas d'être cependant dans une profonde et complète solitude. Plusieurs terrasses, couvertes de belles allées, montent, comme par différents étages, jusqu'au pied du rocher de Corneille, qui sert de piédestal à la gigantesque statue de Notre-Dame de France. De telle sorte que le regard et la protection de Marie planent sans cesse sur celte sainte maison. Puisse Notre-Dame du Puy être toujours propice à son cher Séminaire du Mont-Anis !

 

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Prière

 

Ô Marie, nous vous prions pour le clergé de ce diocèse, pour les six cents prêtres à qui vous avez confié le soin des âmes dans le Velay. Donnez-leur à tous l'esprit qui fait les vrais apôtres, l'esprit du saint curé d'Ars, l'esprit de saint François de Sales, l'esprit de saint Bernard et de saint François d'Assise, l'esprit, de saint Pierre, de saint Paul et de saint Jean, l'esprit du bon Pasteur venu en ce monde à la recherche des brebis perdues d'Israël ; sanctifiez le clergé chrétien, pour qu'à son tour, le clergé chrétien forme ici-bas des peuples vertueux et qu'il conduise l'âme des multitudes dans les chemins du Seigneur. Obtenez-lui des grâces surabondantes, en ces temps difficiles où il a tant besoin de la force d'en-Haut, pour faire entendre la parole du salut aux âmes égarées et pécheresses, si nombreuses aujourd'hui. Que vos prêtres, ô Marie, soient toujours le sel de la terre au milieu de laquelle ils vivent ! Que par leurs exemples et leurs enseignements ils soient une digue toute puissante contre le flot de plus en plus envahissant de l'erreur et de la corruption ! Que leurs lèvres distillent toujours la science des saintes Ecritures et du salut ! Que leur coeur soit toujours le refuge des pauvres et des malheureux, des faibles et des persécutés, des malades et des agonisants, des justes et des pécheurs, de tous ceux qui souffrent et de tous ceux qui pleurent ! Enfin, ô Marie, que les âmes sauvées par eux, soient un jour leur couronne de gloire en Paradis. Ainsi soit-il !

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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27 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Vingt-huitième jour

Notre Dame du Puy et les Pères Jésuites

 

C’était sous l'épiscopat d'Antoine de Sennectère (1561-1593) : la France était en proie au double fléau de la guerre civile et de l'hérésie protestante. Les dissensions intestines de la Ligue divisaient notre Patrie en deux camps ennemis, et le calvinisme, qui avait déjà fait tant de ruines, infestait particulièrement de sa contagion les montagnes des Boutières et des Cévennes, d'où il menaçait d'envahir le Velay tout entier. La cité du Puy-Sainte-Marie était surtout le point de mire des attaques et l'objet des convoitises des hérétiques. Déjà leurs armées avaient tenté, à plusieurs reprises, de s'emparer, de vive force ou par surprise, de cette place qui était à leurs yeux, le meilleur et le plus ferme rempart de la religion catholique. Mais, grâce à la protection de Marie, la ville assiégée s'était vue chaque fois miraculeusement délivrée des atteintes des Huguenots ; trois de leurs assauts ayant été victorieusement repoussés, la cité d'Anis en avait témoigné sa reconnaissance à Marie par des processions solennelles et par de publiques actions de grâces. En souvenir de la protection miraculeuse dont la sainte Vierge avait couvert sa bonne ville du Puy, on fit graver cette glorieuse inscription sur un des piliers de la sainte Basilique :

 

Civitas nunquam vincitur,

Nec vincelur ; sic legitur :

Per Mariam protegilur,

Haec privilegiata !

 

C'est-à-dire : "cette cité n'a jamais été et ne sera jamais forcée ; c'est écrit : Marie la protège, cette privilégiée !"

Les temps néanmoins, se faisaient de plus en plus mauvais : la guerre civile et l'hérésie continuaient de déchirer le sein de notre Patrie, et l'on vivait, en Velay, dans des transes et des inquiétudes continuelles. Les doctrines hérétiques, quoique réprouvées par l'immense majorité des habitants du Velay, commençaient à s'insinuer çà et là et à démoraliser les populations de certaines parties de nos montagnes. Pour remédier à ce danger, l'évêque du Puy, Antoine de Sennectère, ne trouva pas de meilleur antidote à opposer au poison de l'hérésie protestante, que d'appeler à son aide l'institut des Jésuites, qui venait à peine d'être fondé, et qui, alors comme aujourd'hui, s'était spécialement voué à combattre l'irréligion sous toutes ses formes. Cet appel de l'évêque anicien répondait justement aux ardentes aspirations et comblait à souhait les vœux des Pères de la Compagnie de Jésus. En effet, dès que ces religieux avaient pu s'établir en France, ils avaient vivement désiré d'avoir une maison au Puy. Ils avaient môme écrit à leur général plusieurs lettres à ce sujet, dans lesquelles ils disaient que le Puy-Notre-Dame était pour la France ce que Lorette était pour l'Italie, et le Monserrat pour l'Espagne, c'est-à-dire le grand sanctuaire national de la sainte Vierge. Aussi, grande fut leur joie lorsqu'en 1570, c'est-à-dire trente ans à peine après la fondation de leur institut, l'évêque Antoine de Sennectère, s'unissant aux consuls et à la population tout entière, offrit aux fils de saint Ignace la direction du collège du Puy.

Ce collège, construit exprès pour eux, sur le plan qu'ils en avaient eux-mêmes dressé, se composait d'un bel et vaste édifice, ainsi que d'une fort belle église, qui existe encore et qui est devenue l'église paroissiale actuelle de Saint Georges. A peine ouverte, la maison des Pères jésuites compta de six à sept cents élèves. Selon l'historien Arnaud, ce nombre atteignit même plus d'un millier.

Outre leur habileté consommée en matière d'éducation et d'enseignement, les Pères Jésuites apportèrent encore, dans la direction du collège du Puy, un zèle ardent pour les pratiques religieuses, si favorables à entretenir la foi et la vertu dans l'âme de la jeunesse. Ils s'efforcèrent surtout d'élever leurs disciples dans l'amour de la sainte Vierge, et pour exciter leur dévotion envers Notre-Dame du Puy, ils leur faisaient souvent faire de belles processions par la ville, la tête et les pieds nus, en chantant et en priant, au grand contentement de tout le peuple, dit le chroniqueur Burel.

C'est au Puy où le sanctuaire de Notre-Dame l'attirait comme un doux et irrésistible aimant, que saint François-Régis puisa aux pieds de Marie les grâces de conversion qu'il répandit partout autour de lui.

Au nom de saint François-Régis, il faut joindre aussi le nom du P. Guyon qui, en 1593, c'est-à-dire dès les commencements de l'installation des Pères Jésuites au Puy, composa, en l'honneur de Notre Dame, un ouvrage introuvable aujourd'hui, intitulé : De laudibus Anicii — des gloires du Mont-Anis. Quelques années plus tard, le P. Odo de Gissey publia, en l'honneur de la Reine du Velay, sa très consciencieuse Histoire de Notre-Dame du Puy, un vrai monument, malgré ses imperfections et ses lacunes, et tel que peu de sanctuaires en possèdent de semblable.

L'amour profond et l'ardente dévotion que le P. Odo de Gissey portait à la sainte Vierge, lui firent composer cet ouvrage qu'il écrivit surtout avec son coeur. C'est là, en particulier, ce qui donne à ce livre cette onction, cette naïveté, ce parfum religieux et mystique qu'on ne trouve plus dans les livres modernes. Grand honneur pour la Compagnie de Jésus, d'avoir ainsi donné au sanctuaire de Notre-Dame du Puy son véritable annaliste et son meilleur historien !

Il est tout naturel, après cela, que la Reine du Velay ait béni tout particulièrement la maison des Jésuites établie à ses pieds. Parmi les saints religieux qui illustrèrent le collège du Puy et se distinguèrent par leur dévotion envers Marie, il faut mentionner encore le P. Dauphin, que ses contemporains surnommèrent le nouveau François Régis et qui mourut, comme lui, victime de son zèle pour le salut des âmes, au milieu des exercices d'une mission qu'il prêchait à Blesle, le 17 avril 1754 ; le P. Médaille, qui fonda au Puy l'institut des Soeurs de Saint-Joseph, actuellement répandu dans le monde entier ; le P. Chauran enfin, dont les prédications contribuèrent en grande partie à la fondation de notre Hôpital-Général, sur le plan duquel il fonda ensuite près de quatre cents autres hôpitaux, soit en France, soit en Italie où le Pape l'avait mandé à cet effet.

On connaît les tristes manoeuvres qui amenèrent, en 1773, la suppression complète de la Compagnie de Jésus ; on sait également comment la Providence, en 1814, opéra sa résurrection, dans toute la Chrétienté, par un décret du Pape Pie VII. A peine rétabli, l'institut des Jésuites chercha de nouveau à se fixer aux pieds de Notre Dame du Puy. La maison d'étude de Vals, si admirablement située en face de l'auguste Basilique du Mont-Anis, devint, pour l'illustre Société, une pépinière extrêmement favorable à la formation et au développement de ses jeunes sujets. Rien n'y trouble, en effet, le silence et la solitude. Tout y est propice à l'étude et à la prière, et il y a comme un invisible courant de grâces établi, en permanence, entre le célèbre scholasticat des Jésuites du Puy, et l'auguste sanctuaire de Notre Dame.

Comme leurs devanciers, les nouveaux Jésuites, établis à Vals, ont cherché à honorer tout spécialement la Reine du Mont-Anis. Le P. Cathary, très dévot envers la sainte Vierge, a défendu victorieusement les origines surnaturelles de notre Eglise angélique. C'est un Jésuite, le P. de Ravignan, qui, en 1846, étant venu au Puy pour y préparer ses belles conférences de Notre Dame de Paris, conçut, le premier, l'idée d'élever une statue colossale à Marie sur le sommet du rocher de Corneille, dont le site l'émerveillait et lui arrachait de véritables cris d'admiration. C'est un savant Jésuite, le P. Ducis, qui fit les premières études scientifiques que nécessitait le projet d'érection de la statue de Notre Dame de France. Ces études sur la forme, la matière et l'orientation de la statue, sur le piédestal, les inscriptions, le meilleur mode d'illumination, etc., etc., rempliraient des volumes entiers. Qui a plus fait aussi que le P. Nampon pour mener à bonne fin cette oeuvre gigantesque dont il a été, du reste, le digne et éloquent historien ? Enfin qui ne sait tout le bien qu'ont fait parmi nous le vénérable P. de Bussy, le P. Gury, le P. Ramière, et tant d'autres, qu'il nous est impossible de nommer ici, et qui se sont montrés les dignes continuateurs des François-Régis, des Dauphin, des Médaille et des Chauran !

Pourquoi faut-il, hélas ! Qu'en 1880, d'injustes décrets soient venus expulser de leur sainte et paisible demeure les P. Jésuites de Vals et les jeter impitoyablement à la rue ! Quand cette épreuve fondit sur eux, les vaillants religieux en appelèrent surtout à Notre-Dame du Puy. Ils montèrent à son sanctuaire, accompagnés par les larmes et les sympathies de tous les cœurs honnêtes ; et là, aux pieds de l'autel de Marie, devant cette statue de la Vierge noire qu'ils avaient tant glorifiée et tant aimée, ils resserrèrent solennellement, à cette heure d'angoisse et de tribulation, les liens trois fois séculaires qui les unissaient à l'Eglise et à la cité de Notre Dame. Puisse ces liens ne se rompre jamais ! Et daigne la Reine du Mont-Anis, rappeler bientôt autour d'elle ses enfants dispersés. Ainsi soit-il !

 

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Prière

 

Votre histoire, ô Marie, dit assez combien vous êtes bonne et secourable à tous vos enfants ; mais si votre bonté s'étend ainsi universellement sur tous les malheureux qui vous implorent, que ne fera pas votre coeur pour ceux qui, par leur dévouement et leur zèle envers vous, ont acquis des droits particuliers à votre puissante protection ? Les fils de saint Ignace sont de ce nombre, ô Vierge immaculée ! Écoutez leur prière qui monte nuit et jour vers vous, avec celle des autres ordres religieux expulsés ; autrefois, ces ordres religieux étaient l'ornement et la gloire de votre cité d'Anis ; sans parler des Templiers et des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui, dès leur fondation, vinrent mettre leurs coeurs et leurs épées à votre service, les Bénédictins, les Prémontrés, les Dominicains, les Chartreux, les Franciscains, les Carmes, les Jésuites et les Capucins, rivalisant d'amour envers vous, montaient au siècle dernier, leur garde d'honneur autour de votre sanctuaire... Du fond de leurs cloîtres placés sous votre égide, la louange et la prière s'élevaient sans cesse jusqu'à vous, et la ville du Puy offrait ainsi, à elle seule, un résumé complet des richesses de l'Eglise catholique tout entière. Hélas ! Tout cela semble avoir maintenant disparu pour jamais !

Ô Marie, prenez en main la cause des ordres religieux persécutés ! Veillez sur eux pendant le temps de leur dispersion ! Daignez abréger la durée de l'épreuve douloureuse qu'ils subissent en ce moment ; et quand cette épreuve sera passée, ramenez-les tous auprès de votre sanctuaire, et là, donnez-leur, à vos pieds, un nouvel abri pour y chanter jusqu'à la fin du monde, vos louanges et vos bienfaits ! Ô Notre Dame, ô reine du Mont-Anis, protégez les religieux expulsés. Ainsi soit-il !

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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26 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

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Vingt-septième jour

L'Angélus et Notre-Dame du Puy

 

Voici un nouveau titre de gloire en l'honneur de Notre-Dame du Puy. C'est au Puy que le pieux usage de sonner l'Angélus, à midi, a pris son origine.

L'origine de l'Angélus, dans sa forme première, se perd dans la nuit des temps. Comme les architectes de nos merveilleuses cathédrales qui ont caché leur nom sous le voile de l'humilité, l'auteur de l'Angélus est inconnu. De cette admirable prière il faut dire avec Tertullien: « Sa source est dans la tradition, l'usage la confirme et la foi la pratique ».

L'Angélus est une prière instituée par l’Église pour honorer le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu, par conséquent la maternité divine de Marie, ainsi que la rédemption du genre humain. Cette prière rappelle donc à toutes les générations les immenses bienfaits dont ce mystère a été, et dont il continue d'être la source. On l'appelle Angélus, parce qu'elle commence par ce mot. Elle se compose de trois antiennes ou versets et de trois Ave Maria, suivis d'un quatrième verset, d'un répons et d'une oraison dans laquelle on demande à Dieu sa grâce et le salut éternel par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ. L'Angélus se récite trois fois le jour : le matin, à midi et le soir, au son de la cloche que l'on tinte trois fois.

Cette prière, faite au son de la cloche, constitue une création complètement inconnue du monde païen et que le monde chrétien n'admirera jamais assez. Mais ce n'est que par degrés que cette prière est arrivée à cette forme complète sous laquelle nous la connaissons et nous la pratiquons aujourd'hui. Primitivement l'Angélus ne se sonnait et ne se récitait que deux fois le jour, le matin et le soir. Un savant bénédictin du seizième siècle, Arnold Vion, raconte que ce fut le Pape Urbain II qui, en 1090, ordonna pour la première fois de réciter l'Ave Maria de cette manière. C'était au moment du Concile assemblé à Clermont pour la première Croisade. Le Pape, sachant qu'il était impossible que les prières d'un grand nombre ne soient pas exaucées, ordonna, qu'à partir du jour où l'armée chrétienne se mettrait en campagne pour recouvrer la Terre sainte, le soir et le malin, dans toutes les églises du monde chrétien, tant cathédrales qu'abbatiales, trois coups de cloche invitassent les fidèles à la récitation de l'Ave Maria. L'intention du pape Urbain II était d'obtenir de Dieu qu'à ce signal il daignât, par sa bonté, rendre l'armée chrétienne victorieuse de ses ennemis ; comme aussi d'obtenir miséricorde à ceux qui, dans une entreprise si pieuse, seraient morts en sacrifiant leurs biens et leur vie pour la défense de la foi.

À la voix du Saint-Père, la récitation de l'Angélus, le matin et le soir, devint aussitôt populaire. Il en fut ainsi jusqu'au commencement du treizième siècle (1239). À cette époque, le Pape Grégoire IX, de glorieuse mémoire, s'apercevant d'un certain ralentissement dans la récitation de l'Angélus, et se voyant, d'autre part, attaqué violemment par l'empereur d'Allemagne Frédéric II, ordonna de nouveau que la triple salutation angélique serait récitée dans tout le monde, matin et soir, à genoux et au son de la cloche.

Quatre ans plus tard (1243), le Concile de Cologne renouvelle cette ordonnance, mais il ajoute en outre cette prescription : tous les vendredis, à midi, on sonnera et on récitera l'Angélus, en mémoire de la Passion de Notre-Seigneur. C'est la première fois où il est question, dans l'histoire, de l'Angélus de midi ; et, comme on le voit, la récitation et la sonnerie de cet Angélus sont réservées au seul vendredi.

En 1262, le grand docteur saint Bonaventure, général des Franciscains, prescrivit aux enfants de saint François, répandus alors dans les différentes parties du monde, de propager en tous lieux la pieuse pratique de l'Angélus, et d'exhorter partout les peuples à saluer Jésus et Marie par la récitation de l'Ave Maria faite le soir au son de la cloche. Saint Bonaventure ne fait pas mention ici de l'Angélus du matin.

En 1318, le pape Jean XXII recommande, à son tour, la récitation de l'Angélus, au son de la cloche ; il y attache même, pour la première fois, dix jours d'indulgence ; mais comme saint Bonaventure, il ne fait mention, lui aussi, dans sa Bulle, que de l'Angélus du soir.

En 1346, un Concile tenu à Paris, sous la présidence de l'archevêque de Sens, publia un décret ordonnant aux fidèles d'observer inviolablement la récitation de l'Ave Maria, à l'heure du couvre-feu, conformément à la prescription du Pape Jean XXII, de sainte mémoire, et ce Concile attache à cette récitation cinquante jours d'indulgence.

En 1369, le Concile de Béziers reprend et recommande la récitation de l'Angélus au point du jour, et y attache vingt jours d'indulgence.

Mais c'est au Puy-Sainte-Marie que nous voyons s'établir, pour la première fois, l'usage de réciter et de sonner l'Ave Maria, non seulement le matin et le soir, mais aussi tous les jours, à midi. Voici comment nos chroniques racontent ce fait :

« En 1449, une pieuse veuve du Puy, nommée Agnès Montel, par zèle pour la gloire de la Mère de Dieu, commença à constituer une rente perpétuelle pour que le matin, à midi et le soir, on avertit le peuple au son de la cloche, que c'était l'heure de se recommander à la Vierge, et de la saluer avec l'ange, en mémoire de l'Incarnation du Fils de Dieu ». Cette pratique se répandit bientôt du Puy dans toute l'Eglise, et, cinq ans plus tard (1455) le Pape Calixte III en consacra définitivement l'usage par une Bulle qu'il accompagna de très riches indulgences.

En 1476, le roi de France, Louis XI, étant venu en pèlerinage au Puy, fit également publier, en cette ville, des lettres apostoliques qu'il avait obtenues du Pape Sixte IV, par lesquelles le Souverain-Pontife accordait trois cents jours d'indulgence à tous ceux qui réciteraient, en l'honneur de la sainte Vierge, l'Angélus de midi. Il se fit même, au Puy, à cette occasion, une procession générale. Depuis lors jusqu'à maintenant, l'usage de l'Angélus le matin, à midi et le soir, n'a plus jamais varié.

Grand honneur pour la cité du Puy-Sainte-Marie, d'avoir, la première, pratiqué, dans sa forme actuelle et définitive, une coutume aussi belle, aussi pieuse et aussi répandue que la prière de l'Angélus.

Hélas ! le zèle de nos pères pour la récitation de cette prière, tend à s'affaiblir, même dans notre religieux et catholique Velay. On ne voit plus, comme autrefois, les populations chrétiennes se découvrir et se signer respectueusement au son de l'Angélus, suspendre leur travail et se recueillir un instant pour saluer avec l'ange Celle à qui nous sommes redevables des deux plus grands bienfaits du monde : l'Incarnation et la Rédemption !

Siècles de prière et de foi, qu'êtes-vous devenus !

Les vieillards se souviennent et racontent encore qu'autrefois, dans nos contrées, l'Angélus se récitait publiquement par tout le monde et sans nul respect humain. Rien de plus édifiant, que le spectacle que présentaient jadis les grands marchés de la ville du Puy, au moment où sonnait l'Angélus de midi : les rues et les places publiques avaient beau être encombrées de marchands, d'acheteurs et de curieux ; les offres, les refus et les conditions de vente avaient beau se faire suivant l'usage, en criant plutôt qu'en parlant : au milieu de ce bruit de la foule et de ce brouhaha général, quand l'Angélus de midi sonnait au clocher de la Cathédrale, un silence absolu s'établissait soudain sur tous les points de la ville ; un même son de cloche faisait naître, à la même minute, un même sentiment dans mille coeurs divers ; les montagnards du Velay ôtaient leurs larges chapeaux et s'inclinaient appuyés sur leurs bâtons ferrés ; les marchands espagnols, qui se trouvaient toujours en grand nombre à nos célèbres marchés, retiraient respectueusement leurs bonnets ou leurs bérets ; dans les rues et sur les places publiques, hommes, femmes et enfants s'arrêtaient, se taisaient, se découvraient, prenaient l'attitude de la prière, et récitaient tout bas leur Angélus. Cette prière achevée, le marché recommençait aussitôt avec la même animation ! mais un mouvement de coeur s'était fait vers le ciel, un sourire de Marie en était descendu, et, au milieu de ses préoccupations matérielles, l'homme s'était souvenu un instant des intérêts sacrés de son âme et de sa patrie du ciel ! Admirable spectacle ! nous n'en connaissons point de plus moral, de plus noble et de plus beau !

Hélas ! tout cela a maintenant disparu ! Dans beaucoup de paroisses et pour beaucoup de familles vellaviennes, c'est vainement que la cloche de l'Angélus invite à la prière. Le son de la cloche n'éveille plus aucun sentiment de foi ; il n'éveille, le plus souvent, que des appétits grossiers ! Oui, pour bien des personnes qui se disent chrétiennes, la sonnerie de l'Angélus ne sert qu'à indiquer le moment des repas. N'est-ce pas là du matérialisme le plus abject ? Et le matérialisme qui dégrade l'homme au niveau de la bête n'est-il pas un immense malheur ?

Ah ! Disons-le dans le cours de ce mois de Marie, il n'est que temps de réagir contre le matérialisme avilissant qui nous oppresse et nous envahit de toutes parts ! il n'est que temps de revenir aux traditions si nobles et si spiritualistes de nos aïeux ! Oui, reprenons les vieilles coutumes et les belles pratiques religieuses de nos pères. Découvrons-nous et agenouillons-nous comme eux au son de l'Angélus ! Comme eux invoquons Marie aux principales heures du jour. Et Marie en retour nous bénira du haut du ciel ! Ainsi soit-il !

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Prière

 

Ô Marie, vous saluer chaque jour avec l'ange, après avoir adoré le Tout-Puissant, sera désormais pour nous notre premier devoir. Nous comprenons maintenant, mieux que dans le passé, l'efficacité de cette prière, véritable colloque céleste où vous daignez vous associer en priant Dieu avec nous !

Les paroles si simples de l'Angélus, exprimant des vérités pures et sublimes comme la source d'où elles émanent, ne sauraient être désormais gravées trop profondément dans nos coeurs, et monter trop souvent à nos lèvres, pour s'élever jusqu'il votre trône, ô Marie!

Nous serons donc fidèles à vous saluer dorénavant, trois fois le jour, le matin, à midi et le soir, avec tout l'univers catholique.

Sainte Mère de Dieu, nous avons à chaque instant besoin, ici-bas, que vous priiez pour nous, et que vous intercédiez sans cesse en notre faveur auprès de votre divin Fils. Que l'accent ému de notre prière montant au Ciel avec le son pieux de l'Angélus, incline doucement votre coeur vers nous, ô Vierge sainte ! Et que par votre protection, notre âme puisse sortir saine et sauve des dangers si nombreux et si redoutables de ce monde !

Mais, c'est surtout à l'heure de notre mort, ô Marie, que nous aurons besoin de votre assistance, et que votre aide nous deviendra indispensable ! Voilà pourquoi nous ne manquerons jamais plus de vous dire trois fois le jour : « Sainte Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort ! » Oui, la grâce de bien vivre et de bien mourir, voilà ce que nous demandons à Dieu par vous ?

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

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25 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Vingt-sixième jour

Des diverses Confréries et chapelles de Notre Dame du Puy établies en France et jusqu'à l'étranger

 

La Confrérie de Notre-Dame du Puy, dont nos chroniqueurs et nos anciens historiens font tous mention, était une Association établie dans le but d'honorer la sainte Vierge, par des prières et autres actes de piété, et de célébrer ses louanges par des oeuvres, soit artistiques, soit poétiques.

Cette Confrérie existait déjà au Puy, au douzième siècle. Elle n'a été anéantie que par la grande Révolution française. Elle figurait, avec honneur, aux grandes processions des Jubilés et des fêtes de Notre-Dame. Son organisation était presque militaire, et lui donnait pour officiers un capitaine, un lieutenant et un porte-enseigne.

Nous possédons le livre de ses statuts ou règlements imprimés en 1684, lors de sa réorganisation, par Mgr de Maupas. Ce petit livre nous apprend que cette Association avait été approuvée et confirmée par les Souverains-Pontifes, qui l'avaient enrichie de grandes et nombreuses indulgences.

Dix-sept Papes, parmi lesquels Clément IV, jadis évêque du Puy, s'étaient plu à ennoblir et à combler de privilèges cette célèbre Confrérie. Aussi était-elle en grand honneur dans le Velay et dans la France entière.

Cette Confrérie, où la religion s'alliait si bien à la poésie et aux arts, pour honorer la sainte Vierge, se répandit bientôt en divers lieux de France, particulièrement en Artois, en Normandie, en Picardie, en Flandre et jusqu'en Angleterre. Cette diffusion se comprend facilement. On sait, en effet, quel immense concours de peuple la confiance et la dévotion envers Marie amenaient autrefois à Notre-Dame du Puy. Chaque année, aux principales fêtes de la sainte Vierge, de nombreux pèlerins y affluaient de toutes les parties de la France. Mais c'est surtout aux grandes solennités jubilaires, que la foule des pieux visiteurs devenait véritablement innombrable. Tous ces pèlerins qui accouraient alors au Puy de tous les pays d'Europe, devaient certainement emporter dans leurs foyers, un souvenir aussi vif que durable de notre célèbre pèlerinage. Quoi d'étonnant, après cela, que les populations enflammées par le récit qu'on leur faisait de tant de choses extraordinaires, de tant de merveilles, de tant de miracles dont le pèlerinage du Mont-Anis était le théâtre, aient voulu avoir aussi chez elles des sanctuaires et des chapelles dédiées à Notre-Dame du Puy ? Quoi d'étonnant aussi qu'elles y aient placé quelques-unes de ces statues que les pèlerins apportaient du Puy, et qu'on y taillait alors, qu'on y fondait, qu'on y sculptait, qu'on y vendait par milliers, comme nous l'avons vu faire de notre temps, lors de l'inauguration de Notre-Dame de France, comme cela se fait encore tous les jours pour Notre-Dame de Lourdes.

Les Confréries et les chapelles de Notre-Dame du Puy, élevées en divers lieux de la France, s'expliquent donc très bien ; et quant à ces luttes et à ces compositions poétiques de sonnets, de chants et d'hymnes qui s'y faisaient en l'honneur de la sainte Vierge, elles n'étaient pas autre chose qu'une réminiscence et une imitation de ce que les pèlerins avaient vu faire si souvent sur le Mont-Anis, dans les tournois littéraires de notre Université de Saint-Mayol, qui faisait alors la gloire de notre Velay, où de célèbres troubadours avaient pris naissance et où la poésie était en si grand honneur.

Après cette explication, la diffusion, en divers lieux de la France, des Confréries et des chapelles de Notre-Dame du Puy, devient toute naturelle. La première de ces Confréries et chapelles que nous trouvons établie hors de notre ville, est celle d'Amiens. Voici son origine : En l'an 1181, de grandes querelles et inimitiés éclatèrent en la ville d'Amiens ; un pauvre charpentier de cette ville, qui était venu en dévotion au Puy, en rapporta une image de Notre-Dame, qu'à son retour chez lui il plaça dans un petit oratoire. Ayant invité ses concitoyens à faire des prières et des voeux devant cette sainte image, ceux-ci se virent délivrés, par son intercession, des troubles et des dissensions qui les affligeaient. C'est pourquoi, par reconnaissance, ils dédièrent dans leur cathédrale, une belle chapelle à Notre-Dame du Puy, et établirent en son honneur, dans leur ville, une Confrérie qui portait son vocable et qui existe encore aujourd'hui, mais sous la forme altérée d'une Association uniquement artistique et littéraire. Une des plus belles salles du musée d'Amiens porte encore actuellement le nom de salon de Notre-Dame du Puy, et contient un grand nombre d'oeuvres artistiques provenant de cette célèbre Confrérie. On y voit des calices ciselés, des croix et des lampes d'argent, des chasubles de brocart, des peintures, des statues, des bas-reliefs sculptés, et quantité d'autres chefs d'oeuvre religieux, dont la dite Confrérie avait rempli autrefois la cathédrale d'Amiens.

De pareilles Associations existaient également à Abbeville, à Rouen, à Caen, à Dieppe, à Valenciennes, à Limoges, à Arras, à Douai, etc. Toutes avaient pour commune origine, l'Eglise angélique de Notre-Dame du Puy. Leur fête patronale à toutes, était également, comme au Puy, le jour de l'Assomption de la très sainte Vierge.

À Bourganeuf, dans la Creuse, on honore encore aujourd'hui, sous le nom de Notre-Dame du Puy, une statue de la sainte Vierge, qui remonte à l'époque des Templiers, et qui est toujours, de la part des habitants, l'objet d'une grande vénération.

Mais c'est surtout dans les malheurs publics, qu'éclataient en France la dévotion et la confiance envers la Vierge du Mont-Anis. Des épidémies, des famines, des fléaux venaient-ils à s'abattre sur les cités, immédiatement on décidait, par acclamation, un voeu, un pèlerinage, une offrande à Notre-Dame du Puy. C'est ce qui eut lieu à Limoges, en 1461. La peste ravageait cruellement cette ville. Aussitôt ses habitants tournent leurs regards vers la puissante Reine du Mont-Anis, et font vœu d'aller offrir cent livres de cire à son autel. Sans plus tarder, ils établissent une Confrérie en son honneur, et envoient en même temps leurs magistrats déposer leur offrande à ses pieds. Marie exauça leur prière et la contagion fut aussitôt chassée. « Depuis lors, dit Gissey, la dévotion des habitants de Limoges, s'est tant accrue envers la sainte Vierge, qu'il n'y a pas de contrée de laquelle il vienne plus de pèlerins ». Du reste, le Chapitre de Notre-Dame accueillit avec honneur les députés Limousins, et pour gage de ses sentiments, il envoya par eux, à la nouvelle Confrérie, une bannière de tafetas qui représentait d'un côté la patronne du Velay, et de l'autre saint Martial, apôtre et patron de Limoges. De son côté, la députation de cette ville rapporta du Puy une statue de Marie à laquelle les Limousins reconnaissants se hâtèrent d'élever un sanctuaire où elle est encore aujourd'hui en grand honneur.

En 1447, une statue de la sainte Vierge fut également apportée du Puy-en-Velay, en l'île de France, à Sigy, près Montereau, par Antoine Du Roux, écuyer, originaire du Velay, échanson du roi Charles VII. Cette statue est encore maintenant l'objet de la vénération des fidèles, sous le nom de Notre-Dame du Puy. Elle est placée actuellement dans un délicieux monument, érigé naguère, dans l'Eglise de Sigy, par les soins de Mlle Marie Du Haut, fille du petit-neveu et héritier du dernier des Du Roux.

À Beaugé, dans l'Anjou, sur le théâtre de la première victoire qui releva les espérances de Charles VII, et mit un terme aux longues prospérités de l'Angleterre, s'èlève encore, de nos jours, une chapelle en l'honneur de Notre-Dame du Puy, que le maréchal de Lafayette fit élever en ce lieu, en reconnaissance de la victoire qu'il avait remportée sur les Anglais. Cette chapelle, sous le nom de Puy-Notre-Dame, devint un pèlerinage qui a été rétabli par Mgr Freppel, à la suite des derniers désastres de la France.

En Espagne, dans la Cathédrale de Valence, se trouve actuellement encore une chapelle placée sous l'invocation de Nuestra Senora del Puig, Notre-Dame du Puy. (1)

Enfin, il n'est pas jusqu'en Angleterre, où la dévotion et la Confrérie de Notre-Dame du Puy n'aient été en honneur. Nous voyons, en effet, cette pieuse Association s'établir entre des marchands, à Londres même, à la fin du treizième ou au commencement du quatorzième siècle.

Ajoutons un dernier trait à tout ce que nous venons de dire : D'après Vincent de Beauvais, les Maures d'Espagne,pour obtenir de bonnes récoltes ou la cessation de quelque fléau, envoyaient des offrandes à Notre-Dame du Puy, et les chrétiens de ce pays appelaient notre Vierge du nom glorieux qu'elle porte de nos jours : « Nuestra Senora de Francia ! Notre-Dame de France ! »

On voit assez par là combien était puissante l'influence qu'exerçait alors, non seulement en France, mais même à l'étranger, la célébrité du sanctuaire de Notre-Dame du Puy.

 

(1) Note communiquée par M. Antonio Pitarch, espagnol, originaire de la province de Valence, et organiste de la Cathédrale du Puy. Le même M, Pitarch assure avoir vu, dans la ville de Valence et aux alentours, des portraits de notre Vierge noire, dont plusieurs remontent à 1600, et dont quelques uns sont même des siècles précédents.

 

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Prière

 

Ô Marie, les pieuses confréries établies sous votre auguste patronage ont fait, de tout temps, les délices et la sécurité de vos enfants. À l'exemple de nos aïeux, nous voulons, désormais, nous unir à vous par des liens sacrés, et faire partie de quelqu'une des congrégations établies en votre honneur. Rien de plus conforme, du reste, aux intérêts de notre âme, que de faire partie de ces pieuses associations que l'Eglise encourage par tant de faveurs : c'est là, en effet, que l'on trouve surtout une assistance, un guide et des conseils spirituels ; c'est là que l'on rencontre des frères ou des soeurs charitables dont les saints exemples nous portent à pratiquer la vertu ; c'est là aussi que l'on entend des prédications touchantes qui excitent à aimer Dieu, et que l'on assiste à des fêtes et à des cérémonies religieuses qui stimulent le zèle et la dévotion ; c'est là enfin, que l'on sent le besoin et que l'on prend la salutaire habitude de s'approcher, à certaines époques, de ces sacrements salutaires de Pénitence et d'Eucharistie sans lesquels l'âme défaille bientôt et tombe si vite dans le péché !

Ô Marie, si vos confréries sont un gage de bonne et sainte vie pour ceux qui on font partie, elles sont surtout aussi un gage de bonne et sainte mort ! Un de vos dévots serviteurs, disait, au moment de mourir, que sa plus grande consolation, dans ce redoutable instant, était d'avoir fait partie de la congrégation de la Très Sainte Vierge. Vous ne sauriez, en effet, ô Mère de Jésus, abandonner dans ce dernier passage, ceux qui ne vous ont jamais abandonnée pendant les jours de leur vie mortelle, C'est dans cette douce espérance, ô Marie, que selon notre état, notre sexe, notre âge et notre condition, nous nous enrôlerons dans l'une des confréries établies en votre honneur. Daignez, en retour, ô Marie, nous assister sans cesse pendant notre vie, et nous obtenir un jour la grâce de mourir saintement entre vos bras. Notre-Dame du Puy, priez pour nous. Ainsi soit il.

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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24 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Vingt-cinquième jour

Les rois de France et Notre-Dame du Puy

 

Précédemment nous avons vu comment Charlemagne ouvrit la série des pèlerinages des rois de France à Notre-Dame du Puy. Son fils Louis le Débonnaire, roi d'Aquitaine, vint au Puy, du vivant de son père (795). Et Marie ne dut pas regarder, sans intérêt, ce jeune prince de dix-sept ans, prosterné et recueilli devant ses autels. Il y revint, plus tard, deux autres fois (832 et 833), avec Judith son épouse, pour implorer le secours de la divine Mère dans les afflictions qui troublaient sa vie domestique. Ce prince, ainsi que son fils, l'empereur Charles, s'occupèrent beaucoup des affaires de l'abbaye du Monastier, voisine du Puy. Plusieurs Chartes de cette abbaye en font foi et prouvent qu'ils étaient les protecteurs du plus grand monastère du Velay.

En 877, Charles le Chauve, roi de France et empereur d'Allemagne, s'en vint en pèlerinage au temple angélique, avec l'impératrice Richilde, son épouse. Guy Ier, évêque du Puy, l'accueillit avec la pompe due à son rang, et l'accompagna jusqu'à Lyon.

En 892, le roi Eudes vint à son tour prier Marie au sanctuaire du Mont-Anis. C'était à l'époque des invasions normandes pendant lesquelles la ville du Puy, grâce à son pèlerinage, joua un rôle extrêmement glorieux et important ; ce pèlerinage, connu alors de la France entière, décida le roi Eudes à choisir le Puy-Sainte-Marie pour y organiser la défense nationale. Mais homme de foi profonde, comme le prouve le cadeau qu'il fit à Brioude au tombeau de saint Julien, il dut implorer bien des fois au Puy la céleste patronne du Velay. Pouvait-il, en effet, oublier aux pieds de notre montagne d'Anis, la protection toute puissante de Celle qu'avaient invoquée, avant lui, dans le même lieu, Charlemagne, Louis le Débonnaire et Charles le Chauve.

En 1029, la dévotion amena également le roi Robert aux pieds de Notre-Dame du Puy.

En 1146, Louis VII, dit le Jeune, ayant pris la croix à la persuasion de saint Bernard, ne voulut pas se mettre en route sans avoir accompli le voeu qu'il avait fait à la très sainte Vierge de venir dans son sanctuaire du Mont-Anis, mettre sous sa puissante protection le succès de son entreprise. Cet acte de piété de Louis VII fut imité par son fils Philippe-Auguste, qui, lui aussi, avant d'entreprendre le voyage d'Outre-Mer, s'en vint, comme son père, implorer le secours de Notre-Dame du Puy (1188).

On sait, par le récit que nous en avons fait dans un chapitre précédent, comment saint Louis, en 1254, apporta d'Egypte au Puy, la miraculeuse statue de la Vierge noire. Le saint roi resta trois jours dans la cité de Notre-Dame. Il était accompagné de sa vertueuse épouse, Marguerite de Provence. Et tandis que le pieux monarque dotait l'Eglise angélique de la statue miraculeuse de Marie, la reine détachait le diadème orné de pierres précieuses qui parait son front, et le déposait sur l'autel de Notre-Dame, en signe d'hommage et de dépendance. Ce pèlerinage était le second fait par saint Louis au sanctuaire du Mont-Anis, où il était déjà venu une première fois en 1245.

Philippe III et Philippe IV imitèrent le saint roi. Le premier (1283) vint acquitter le vœu qu'il avait fait sur les plages d'Afrique, d'aller en pèlerinage à Notre-Dame du Puy, si le ciel le rendait à sa patrie et à son peuple. En témoignage de reconnaissance, il offrit à la sainte Vierge une croix d'or, enrichie d'une parcelle de la vraie croix et d'une partie de l'éponge imbibée de fiel et de vinaigre qui fut présentée au Sauveur par ses bourreaux. Quant à Philippe IV, dit le Bel (1285), il fit présent à Notre-Dame d'un magnifique calice d'or.

En 1394, le roi Charles VI visita également la sainte Basilique. On sait dans quel état de démence une frayeur subite avait jeté ce pauvre roi. Désireux de trouver un remède aux accès de frénésie auxquels il était souvent sujet, il s'en vint à Notre-Dame du Puy, accompagné des ducs de Berry et de Bourgogne, ses oncles. Il assista, le soir même, à Complies, qui furent célébrées avec grande pompe, tant à cause de sa présence, qu'à raison de la fête de l'Annonciation, dont la solennité tombait le lendemain. Il fit, ce jour-là, ses dévotions dans l'église de la très sainte Vierge, et, selon le privilège que l'on croit divinement accordé aux rois de France, il toucha, pour les guérir, les pauvres malades atteints des écrouelles. À son départ, la ville lui fit présent d'une statue d'or de Notre-Dame de la valeur de 550 livres. Deux autres statues, plus petites, furent offertes aux ducs de Bourgogne et de Berry. Charles VI, en récompense de ce riche présent, exempta les habitants de tailles pendant trois ans. Il autorisa aussi les six consuls de la ville à remplacer le drap bleu de leur robe par une étoffe écarlate.

Nous ne dirons rien de Charles VII, à qui nous avons consacré un chapitre spécial. Nous rappellerons seulement, en passant, que ce roi de France vint jusqu'à cinq fois en pèlerinage à l’église angélique à qui il fit don de deux étendards conquis sur les Anglais.

Voici venir, maintenant, le roi Louis XI qui accomplit trois fois le pèlerinage du Mont-Anis. La première lois, c'était en 1434, il était tout jeune alors, et accompagnait son père. Il revint en 1475 et 1476. Il inclinait alors rapidement vers la tombe, [et on sait en quelles étranges frayeurs le jetait la vue ou même la pensée de la mort. Aussi voulut-il venir à Notre-Dame du Puy en véritable pèlerin. Il arriva le 7 mai 1475 à Fix, petit bourg éloigné de la ville d'environ trois lieues et demie.

Malgré la longueur du chemin qu'il avait à parcourir, il voulut, le lendemain, faire le reste de la route à pied, et toutes les observations de ses courtisans ne purent changer ses résolutions à cet égard. Les rues de Pannessac et de Raphaël, par lesquelles il fit son entrée en ville, ne laissaient pas que d'être magnifiquement ornées et décorées. Parvenu sous le portique de Saint-Jean, il trouva le doyen qui le revêtit d'un surplis et d'une chape comme les portaient les chanoines. Le prince s'avança en ce costume vers la Basilique. Mais, sous le porche, il demanda dispense du vœu qu'il avait fait de ne paraître dans l'Eglise que nupieds. Et comme il était fort las, il se contenta, ce jour-là, de faire une courte prière à l'autel de la Sainte-Vierge, sur lequel il laissa, en se retirant, une bourse de 300 écus d'or. Le lendemain, qui était un samedi, il entendit trois messes, et offrit, à chacune d'elles, 30 écus d'or. Il en fit autant les deux jours suivants. Le lundi soir, jour de son départ, il remit, en s'éloignant, entre les mains du sacristain, un vase de cristal, richement orné de pierreries, avec ordre d'y faire graver son nom. Ce vase devait servir pour donner la communion aux fidèles, les jours de grandes solennités. En même temps, il fit rembourser au Chapitre une somme considérable qu'il lui avait empruntée dans les disgrâces de sa jeunesse, confirma tous ses privilèges, ainsi que ceux de l'Université de Saint-Mayol, et laissa 30 pièces d'or pour l'église de Saint-Michel et 15 pour l'Hôpital. Enfin, il n'y eut ni couvent, ni famille pauvre qui n'eut sa large part des largesses royales. De retour à Paris, il envoya 1,200 écus en argent et 100 marcs en lingots d'or, pour qu'on fabriquât une niche plus belle à la statue de la sainte Vierge, ce que fit immédiatement François Guibert, maître-orfèvre du Puy. Le Chapitre ne manqua pas de remercier publiquement Louis XI. À cet effet, il lui députa un de ses membres, l'abbé de Saint-Vosy, qu'il chargea d'offrir au roi une petite Notre-Dame d'or. Le roi l'accepta avec un pieux empressement, la baisa plusieurs fois, et la fit attacher à son chapeau, témoignant le désir d'en avoir une seconde pour la reine. Cependant la santé de Louis XI dépérissait chaque jour. Néanmoins, malgré son excessive faiblesse, sa dévotion le ramena au Puy le 28 juin 1476, et cette fois il y fit une neuvaine entière qu'il accompagna encore de nombreuses et abondantes largesses. Enfin, avant de quitter la ville, il l'exempta de tout impôt pendant dix ans.

En 1470, le roi René d'Anjou vint visiter, en pèlerin, le sanctuaire de Notre-Dame du Puy. Il avait pour escorte, dit Médicis « un certain nombre de Maures, habillés de moult étrange façon et qui faisaient moult beau voir ».

En 1495, Charles VIII, revenant de l'expédition qu'il avait faite en Italie pour se rendre maître du royaume de Naples, se transporta, au mois d'octobre, de Lyon à Notre-Dame du Puy, afin de remercier la sainte Vierge des dangers auxquels il avait échappé par sa puissante protection.

Chacun sait comment François Ier fut battu et fait prisonnier par les Espagnols à la malheureuse bataille de Pavie. Du fond de sa prison où le chagrin l'avait rendu gravement malade, ce roi de France, se voyant en danger de mort, se souvint de Notre-Dame du Puy qui avait toujours été si favorable à ses aïeux, et lui promit, s'il guérissait, de se rendre en pèlerinage au sanctuaire du Mont-Anis. Rendu à la liberté en 1526, il fut sept ans sans pouvoir acquitter son vœu. Enfin, au commencement de l'été de 1533, se voyant heureusement relevé de ses revers, il se mit en route vers l'Eglise angélique, où il clôtura brillamment la série des Pèlerinages des rois de France à Notre-Dame du Puy.

Depuis lors, aucun des successeurs de François Ier n'a gravi le Mont-Anis.

En vérité, nul autre sanctuaire, en France, n'a vu passer sous ses voûtes une pareille suite de rois ; et, en évoquant aujourd'hui ce défilé si glorieux pour l'Eglise angélique, on peut bien dire, sans exagération, que le pèlerinage de Notre-Dame du Puy est un pèlerinage national et royal !

 

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Prière

 

Ô Marie, souvenez-vous que la France vous fut consacrée, en partie, par les] Druides, avant même votre venue sur la terre, et intégralement depuis par les rois qui ont régné sur elle. Vous êtes donc la puissante patronne de notre patrie. L'histoire nous apprend et des faits indubitables nous montrent que vous lui avez souvent donné des marques visibles de votre efficace protection, que vous l'avez préservée de dangers imminents et terribles et que vous l'avez même sauvée du naufrage, Voilà pourquoi tant de rois de France sont venus vous prier sur votre montagne et dans votre sanctuaire du Mont-Anis. Ô Marie, souvenez-vous de l'antique consécration qui vous fut faite de notre belle patrie, et de l'ancienne protection dont vous n'avez jamais cessé de l'entourer. La France, il est vrai, a pu oublier ses devoirs envers vous. Elle a, dans un siècle d'aveuglement, chassé le Christ, votre Fils, de ses institutions et de ses lois ; elle a péché, mais au milieu de ses égarements, elle a rencontré l'humiliation et la douleur, son orgueil est brisé ! Du fond de sa misère, comme l'enfant prodigue, elle se redresse aujourd'hui, dans un noble élan de repentir et de confiance. Toute meurtrie par sa chute, elle crie vers vous et fait appel à votre secours. Ô Marie, mère de miséricorde, ne méprisez pas la douleur de vos enfants ; ne dédaignez pas cet immense cri de détresse et d'amour qui s'élève, pendant ce mois, de tous les coeurs et de tous les sanctuaires français. Ayez pitié de nous, ayez pitié de notre patrie !

 

Dirigez ses gouvernants, éclairez ses législateurs, convertissez son peuple, fortifiez sa foi, purifiez ses mœurs, sauvez-là enfin, en lui rendant sa glorieuse mission de fille aînée de l'Eglise et de soldat du Christ !

 

Notre-Dame du Puy, priez pour la France. Ainsi soit-il.

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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23 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Vingt-quatrième jour

Quels saints sont venus en pèlerinage à Notre Dame du Puy ?

 

Le sanctuaire de Notre-Dame du Puy attirait les âmes saintes comme la ruche attire les abeilles. C'est une procession magnifique, que celle qui a été faite à travers les âges, par la foule des saints venus en pèlerinage au Mont-Anis. Nous allons rappeler ici le souvenir de quelques uns d'entre eux et l'offrir à Marie comme une de ses plus glorieuses couronnes.

Dès le commencement du Christianisme, nous voyons saint Martial, l'apôtre de l'Aquitaine, sur le bruit du miracle qui s'était produit au Mont-Anis, venir visiter notre montagne sainte, où Marie avait daigné apparaître et opérer des guérisons. Il désigna lui-même la place de l'autel que l'on devait y élever, et, en souvenir de son pèlerinage, il laissa, en relique, un soulier de la sainte Vierge,qui se trouve encore dans le trésor actuel des reliques de la Cathédrale.

Vers la fin du septième siècle, saint Calmilius fondateur de la célèbre abbaye du Monastier, vint plus d'une fois invoquer, dans son sanctuaire Notre-Dame du Puy, et mettre sous sa protection l'établissement qu'il avait fondé dans nos montagnes.

Le commencement du huitième siècle vit également venir souvent à l'Eglise angélique du Mont-Anis, saint Eudes, premier abbé du Monastier, que certains auteurs font naître en Velay, d'une noble et riche famille de notre pays.

Saint Théofrède ou saint Chaffre, neveu de saint Eudes et son successeur dans le gouvernement de l'abbaye du Monastier, ne fut pas moins dévôt que son oncle envers Notre-Dame du Puy. Maintes fois, en effet, il se plût à la visiter sur sa sainte montagne, et mérita de finir ses jours par le martyre que les Sarrasins, qui avaient envahi le Velay, lui firent méchamment subir le 19 octobre 728.

Dans la seconde moitié du dixième siècle, vers 960, saint Mayol, abbé de Cluny, vint aussi en pèlerinage au Puy-Sainte-Marie. Ce saint était, depuis 948, le chef du plus grand monastère des Gaules. Il exerçait sur le monde chrétien un tel empire, que plus tard il fut supplié, mais en vain, d'accepter le souverain pontificat. Ses vertus et ses lumières en faisaient un véritable dictateur spirituel de l'Eglise.

Quand il vint au Puy, la ville entière se porta à la rencontre de l'illustre pèlerin. Chacun voulait recevoir sa bénédiction et entendre les paroles qui sortiraient de cette bouche éloquente. Le peuple, les grands et le clergé étaient accourus en foule. Des louanges et des applaudissements universels se faisaient entendre sur son passage, et tous saluaient à l'envi, avec une pieuse vénération, cette grande gloire de Dieu. Le saint, accompagné de cette foule immense, se dirigea vers l’église angélique, au sortir de laquelle il guérit un aveugle.

En souvenir de ce miracle, la mémoire de saint Mayol est restée en grande bénédiction au Puy, où l'Université de la Cathédrale l'avait choisi pour son patron, et où sa fête était solennellement célébrée le onzième jour de mai.

À l'exemple de saint Mayol, saint Odon ou Odilon vint souvent, lui aussi, prier Notre-Dame dans son sanctuaire du Mont-Anis, Ce saint, de la famille des barons de Mercoeur, si honorablement connue dans le Velay, fut d'abord élevé au Puy, où il possédait même une dignité ecclésiastique, et devint ensuite chanoine à Brioude. Saint Mayol, étant venu dans cette ville, témoigna beaucoup d'affection au jeune chanoine, et lui persuada de quitter son canonicat pour embrasser l'état plus parfait de la vie monastique. Odilon entra à Cluny en 991, et succéda à saint Mayol en 994. La renommée de ses vertus et son amour pour Notre-Dame du Puy, lui ayant fait offrir l'évêché de cette ville, il s'honora aux yeux de Dieu et des hommes, en refusant d'accepter ce siège, par amour de la solitude et par humilité. Sur son refus, Etienne de Mercoeur, son neveu, fut fait évêque à sa place en 1030.

Au commencement de cet épiscopat, Notre-Dame du Puy reçut une visite non moins illustre, dans la personne de saint Robert. Ce saint, après avoir fait le pèlerinage de Rome pour connaître la volonté de Dieu sur lui, en priant au tombeau des saints apôtres, se sentit pressé de recourir encore plus particulièrement à Marie, et vint en pèlerinage au sanctuaire du Mont-Anis. Peu de temps après, deux chanoines du Puy lui ayant concédé un terrain, il y fonda le célèbre monastère de La Chaise-Dieu, où il mourut en 1067, après avoir réuni, dans son abbaye, plus de trois cents moines.

Après saint Robert, c'est saint Hugues, évêque de Grenoble, qui vient à deux reprises (1087 et 1130), offrir à Notre-Dame du Puy le tribut de ses hommages et de ses prières. La dernière fois qu'il y vint, ce fut à l'occasion du Concile qui se tint dans l'Eglise angélique. Quoique nonagénaire, il voulut s'y rendre pour décider entre les deux prétendants à la Papauté, Anaclet et Innocent II. Il ne contribua pas peu à faire excommunier le premier et à faire reconnaître le second pour véritable chef et pasteur suprême de l’Église de Jésus-Christ.

Quelque temps auparavant, 1127, un autre personnage non moins distingué par ses vertus, saint Etienne, fondateur de l'Ordre de Grammont, vint également en pèlerinage à Notre-Dame du Puy.

Mais un des plus illustres visiteurs de notre sanctuaire, fut sans contredit Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, qui, marchant sur les traces de ses devanciers, s'estima heureux de pouvoir, comme saint Mayol et saint Odilon, vénérer dans son Eglise angélique, celle qui a donné le Sauveur au genre humain.

Pierre le Vénérable vint plusieurs fois au Puy. La première fois, c'était en 1138. Le bruit de ses hauts mérites l'avait précédé, et sa réputation de sainteté lut confirmée par un miracle éclatant qui eut lieu dans le sanctuaire même du Mont-Anis, où il délivra un paysan qui avait avalé une couleuvre pendant qu'il dormait dans les champs, ce qui faisait endurer au pauvre malheureux des souffrances insupportables.

Pierre le Vénérable nous apprend lui-même, dans ses lettres, qu'il revint une seconde fois au sanctuaire du Mont-Anis, au moment où s'y trouvait le roi Louis VII (1146), avant son expédition pour la Syrie, et il donna au Puy le surnom de cour royale, non point comme on pourrait le croire à cause de la présence d'un roi de la terre dans l'enceinte de cette ville, mais par honneur pour la Reine du ciel qui s'en est déclarée la glorieuse patronne.

À ce long défilé de saints, il faut joindre encore Benoît-Joseph Labre. Cet illustre et dévot pèlerin ne pouvait manquer de visiter le sanctuaire de Notre-Dame du Puy. Il y vint, en effet, et c'est à la porte de l'ancien monastère de la Visitation, que le bienheureux mendiant allait demander, pendant son séjour au Puy, le peu de nourriture qu'il n'accordait à son corps que dans la proportion absolument nécessaire pour ne pas mourir de faim.

Il est impossible d'énumérer ici tous les saints qui sont venus prier la sainte Vierge dans son célèbre sanctuaire du Mont-Anis. Mais le peu que nous avons dit, prouve bien qu'une secrète attraction attirait au Puy toutes les âmes véritablement éprises de l'amour de Jésus et de Marie. L'on peut donc dire en toute vérité que notre illustre pèlerinage a été, pendant de longs siècles, le pieux rendez-vous des saints.

 

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Prière

 

Notre-Dame du Puy, vénérée par tant de saints, priez pour nous !

 

Ô Marie, la terre du Velay est une terre sainte. Elle a été en quelque sorte sanctifiée par le passage des saints venus en dévotion à votre célèbre pèlerinage. Votre sanctuaire du Mont-Anis, en particulier, a été pendant de longs siècles le rendez-vous préféré de la sainteté. C'est là que vos fidèles serviteurs sont venus en si grand nombre épancher à vos pieds, leur prière et leur coeur. Ô Marie, nous ne sommes pas dignes, après eux, de fouler de nos pieds, ni même de baiser de nos lèvres, le pavé de votre temple : nos pieds ont tant couru dans les sentiers du mal, que c'est une profanation d'oser poser l'empreinte de nos pas sur les traces des saints qui sont venus s'agenouiller ici ! Nos lèvres aussi ont été si souvent l'instrument du péché qu'elles ne méritent même pas d'essuyer le parvis sacré de votre temple, ni de faire monter, jusqu'à votre trône, des paroles de prières ! Cependant, ô Marie, si vous ne tenez compte que de notre indignité, si vous ne prenez pas pitié de nous, comment pourrons-nous donc cesser d'être pécheurs ? Nous voulons bien ne plus offenser Dieu et nous convertir : mais comment le ferons-nous, si vous ne nous aidez pas à sortir de l'abîme du péché ! Ô Notre-Dame du Puy, au nom de tous les saints qui vous ont prié dans votre sanctuaire du Mont-Anis, tendez-nous aujourd'hui une main secourable. Voyez l'ardent désir que nous avons de vous aimer, de vous servir et de vous honorer comme les saints. Ô Marie, convertissez-nous, purifiez-nous, sanctifiez-nous, afin qu'après vous avoir rendu hommage ici-bas par la sainteté de notre vie, nous méritions un jour d'aller goûter, auprès de vous, le bonheur du ciel ! Ainsi soit-il !

 

Reine de tous les saints, priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

 

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22 mai 2020

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

Le Mois de Marie Historique de Notre Dame du Puy

 

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Vingt-troisième jour

De quelques faveurs extraordinaires obtenues par l'intercession de Notre-Dame du Puy

 

Il n'est point, en France, de sanctuaire que Marie ait honoré d'une protection aussi constante et aussi spéciale que l'Eglise angélique de Notre-Dame du Puy. Nous n'entreprendrons point de raconter ici toutes les faveurs plus ou moins signalées qu'ont obtenues ceux qui l'ont visitée, ou qui, ne pouvant s'y transporter en personne, l'ont envoyé visiter en leur nom, ou même qui ont simplement invoqué son souvenir. Beaucoup de ces faveurs n'ont jamais été connues que de ceux qui en ont été l'objet, car la piété même la plus reconnaissante a quelquefois sa pudeur et sa timidité. Un grand nombre de ces grâces miraculeuses se sont perdues et devaient se perdre dans la nuit des temps. Néanmoins on en avait recueilli beaucoup. Les premières histoires de Notre-Dame du Puy parlent fréquemment de procès-verbaux, d'attestations, de recueils, de registres gardés dans la sacristie. Mais tous ces documents ont été lacérés ou brûlés en 1793. Heureusement que les historiens nous ont conservé le récit de quelques faits miraculeux parmi lesquels nous allons choisir les principaux traits suivants :

Pendant un hiver rigoureux, un habitant du Midi conduisait au Puy la troupe de ses mulets richement équipée et chargée de vins et autres denrées. Après avoir passé le village de Costaros, au lieu de suivre la route la plus directe, il s'égara pendant une tourmente et alla tomber dans les glaces qui couvraient le lac du Bouchet. Lorsqu'il fut au milieu de ce lac, la glace s'entr'ouvrit tout à coup sous les pieds de ses mulets. Il allait être englouti avec eux, mais, en présence d'un péril aussi imminent, ce pieux serviteur de Marie éleva ses mains suppliantes vers Notre-Dame du Puy, en la conjurant de le sauver, et lui promettant de lui donner le plus beau de ses mulets, qui, orné d'un beau panache rouge et d'un élégant collier de grelots dorés, se trouvait à la tête du convoi. Les vœux du pieux muletier furent exaucés, il fut assez heureux pour sortir sain et sauf de ce gouffre, et pour se rendre au Puy aux pieds de la Vierge. En 1842, une tradition populaire montrait encore, sous le grand arceau de l'escalier et près de la porte de la Cathédrale, quatre fers de cheval que l'on prétendait avoir été placés là pour perpétuer la mémoire de cette miraculeuse délivrance.

Vers les fêtes de Noël, 1320, un petit clerc de Notre-Dame s'en allait gaîment par les rues du Puy en chantant un des cantiques qu'on lui avait appris à l'école. Arrivé dans la rue des Farges, près de laquelle habitaient les juifs, il se mit à entonner de sa plus belle voix ce verset pris dans l'office de l'Avent et ainsi conçu : « Erubescat judoeus infelix, qui Christum natum dicit de viri semine ! Que le malheureux juif rougisse, lui qui prétend que la naissance de Jésus-Christ n'est pas différente de celle des autres hommes ! ». À ce verset, il ajouta ensuite quelques couplets en l'honneur de l'Enfant-Jésus et de sa très sainte Mère. Un méchant juif qui l'entendit, s'en irrita comme d'une insulte personnelle, et jura de tirer vengeance de l'innocent enfant. À la faveur des ténèbres de la nuit, il parvient à attirer le petit clerc chez lui, l'enferme, l'égorgé cruellement et l'ensevelit en secret dans un coin de son habitation.

Plusieurs mois s'écoulèrent ; les chanoines, ne voyant plus leur petit clerc revenir à Notre-Dame, crurent qu'il s'était sans doute enfui pour vagabonder, ce dont ils eurent grand chagrin. Mais le dimanche des Rameaux suivant, comme la procession passait près de la fontaine des Farges, non loin de laquelle le meurtre avait été commis, voici que l'enfant dont la disparition était restée un mystère, s'élance subitement hors de la maison du juif, en chantant, d'une voix claire et mélodieuse, l'antienne : « Gaude Maria Virgo, cunctas hoereses sola interemisti in universo mundo. Réjouis-toi, Marie ! seule tu as abattu dans le monde entier toutes les hérésies ! » Il raconte alors les circonstances de l'horrible meurtre dont il avait été victime, et finit en déclarant qu'il vient d'être ressuscité par la Vierge du Mont-Anis. A ce récit, la foule se précipite furieuse dans la maison du meurtrier, s'empare de ce misérable, le tue sans pitié, et traîne ensuite son cadavre sanglant et mutilé dans les égouts de la ville. Cette exécution sommaire de la justice du peuple fut suivie de l'expulsion immédiate de tous les juifs.

En 1588, au collège de la Compagnie de Jésus, à Billom, le P. Jean de Villars, atteint de la peste, fut miraculeusement guéri par Notre-Dame du Puy, bien que son état fut désespéré au point qu'on avait déjà creusé sa fosse pour l'enterrer. En 1608, les régents du même collège de Billom attestèrent qu'un de leurs écoliers revint des portes de la mort en faisant vœu d'entrer dans la congrégation de la Sainte-Vierge et de se rendre au Puy pour la visiter.

En 1624, Madeleine Delmas, de la paroisse d'Ussel en Vivarais, fut prise, à l'âge de huit ans, d'un mal si étrange, que ses genoux s'étaient repliés contre son estomac. Étant dans l'impossibilité de prendre aucune nourriture, elle était consumée par la faim, et ses chairs émaciées laissaient percer les os de tous côtés. Cette pauvre orpheline, qui n'avait d'autre ressource au monde qu'une tante qui l'avait prise à sa charge, fut bientôt délaissée par les médecins qui déclarèrent ne rien connaître dans leur art qui fut capable de la soulager. Mais un vœu que la pauvre enfant fit à Notre-Dame du Puy, montra, par une éclatante et subite guérison, que Marie, plus puissante que les hommes, a des remèdes qui échappent à toute la science des médecins.

En 1513, un des membres de la célèbre famille des d'Apchier de Vabres, dut la vie à l'invocation de Notre-Dame du Puy. Une énorme poutre qui tomba sur le corps de ce noble chevalier, ne lui laissait aucun espoir de conserver ses jours. Dans cet état désespéré, il eut recours à Notre-Dame du Puy et fut aussitôt guéri, au grand étonnement de tous ceux qui avaient été témoins de cet accident épouvantable. On voit encore aujourd'hui, près de la porte de la sacristie, le tableau que ce seigneur, après sa guérison, fit mettre en ex voto dans le sanctuaire de Notre-Dame.

En 1690, un couvreur du Puy, nommé Jean Giraud, réparant à Clermont le clocher de l'église Saint-Pierre, sentit avec effroi se rompre la corde avec laquelle il s'était élevé jusqu'à la flèche. Mais la pensée de Notre-Dame du Puy s'étant présentée à son esprit, son coeur se tourna vers elle, et une main invisible le soutint dans les airs de manière à ce qu'il ne se fit aucun mal.

Des volumes ne suffiraient pas pour reproduire seulement la liste de tous les prodiges opérés par la médiation de Notre-Dame du Puy. Autant vaudrait, dit un chroniqueur, compter les fleurs des prairies et les étoiles du ciel ! Mais c'est surtout au milieu des épidémies et des calamités publiques que la Reine du Mont-Anis fit éclater sa puissance et sa commisération.

En 1461, la peste désolait Limoges et les pays circonvoisins. Les habitants s'empressèrent de recourir à Notre-Dame : ils établirent une confrérie en son honneur et envoyèrent au Puy une députation chargée d'offrir à Notre-Dame cent livres de cire, et aussitôt la peste fut chassée.

En 1494, le même fléau sévissait à Bordeaux avec tant de violence que les bras manquaient pour enterrer les morts. Les citoyens se souvinrent enfin de Notre-Dame du Puy et firent célébrer, en son honneur, une messe à la fin de laquelle ils promirent de lui envoyer un cierge de cinquante livres. Immédiatement le fléau s'arrêta tout court, et dans leur reconnaissance, au lieu du cierge de cinquante livres, les Bordelais en envoyèrent un de deux cents que leurs délégués vinrent offrir à Notre-Dame en chemise et les pieds nus.

En 1588, Toulouse étant également désolée par la peste, se voua à Notre-Dame du Puy et lui envoya un beau cierge orné de ses armes et pesant un quintal. Ce qui lui obtint immédiatement de la bonne Vierge une complète délivrance.

Deux fois Lyon implora solennellement le secours de la patronne du Velay contre une affreuse mortalité qui la décimait. En 1563, le fléau s'y était déjà déclaré depuis plus d'un an et y faisait de nombreuses victimes. Au nom de la ville, le jésuite Edmond Auger, un des grands prédicateurs de ce temps-là, vint présenter à l'autel de Notre-Dame les dons qui lui avaient été voués, et Marie, qui semblait n'attendre que cet acte de piété, mit aussitôt fin à la redoutable contagion.

Une autre fois, en 1629, la même ville de Lyon, en proie depuis cinq mois à une épidémie épouvantable, eut recours de nouveau à Notre-Dame du Puy qui la délivra aussitôt du fléau dont elle était atteinte. Dans cette circonstance, ce fut un capucin du Puy qui fut chargé, par les Lyonnais, d'acquitter auprès de Notre-Dame leur dette de reconnaissance.

Un siècle plus tard, 1723, la petite ville de Langogne, menacée de la peste qui était déjà à ses portes, implora la protection de Notre-Dame du Puy et lui voua un pèlerinage solennel. Ce vœu obtint son effet. La paroisse de Langogne fut respectée par le fléau alors que toutes les paroisses environnantes en furent cruellement atteintes. Un des rares tableaux qui ont été sauvés du vandalisme de 1793 nous a conservé ce souvenir.

Enfin on cite également les villes de Montferrand, de Saint-Chamond et de Feurs, comme ayant été délivrées aussi de la peste par la protection de Notre-Dame du Puy.

Nous n'en finirions pas si nous voulions continuer l'énumération des différentes grâces miraculeuses obtenues le long des siècles par l'intercession de Notre-Dame du Puy. Celles que nous venons de citer donnent au moins une idée des autres. Mais de tout ce chapitre, il faut conclure que nulle part la sainte Vierge ne s'est mieux montrée qu'au Puy, le refuge des pécheurs, le secours des malheureux, la consolation des affligés, le salut des infirmes, la mère de tous les chrétiens.

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Prière

 

Ô Marie, votre puissance n'a d'égale que votre bonté, et nous venons de voir comment vous daignez mettre l'une et l'autre au service de ceux qui vous implorent et qui vous aiment. Heureux donc, dirons-nous en vous appliquant les paroles de la sainte Ecriture, heureux, ô Marie, ceux qui placent en vous leur confiance ! Oui, il est bon de se confier en vous, plutôt que de se reposer sur la protection des hommes, d'espérer en vous plutôt que de mettre son espérance dans les puissants du monde ! Bien convaincus de cette vérité, c'est à vous désormais, ô Vierge secourable, que nous nous adresserons dans tous nos maux !

Oui, si la maladie nous étend sur un lit de douleur, si quelque danger vient à menacer des personnes qui nous sont chères, c'est à vous, ô Marie, que nous nous adresserons pour obtenir, tout en nous conformant à la volonté de Dieu, le soulagement de nos souffrances, la guérison de nos infirmités ou la conservation des êtres qui nous sont chers. Nous vous dirons comme il fut dit autrefois à Jésus : « Celui que vous aimez est malade ! » et, comme Jésus, votre coeur, à cette simple prière, sera touché de compassion, et vous guérirez, s'il plaît à Dieu, ceux qui vous aiment !

Si les passions se révoltent dans notre coeur comme des bêtes farouches, si les tentations s'élèvent dans notre âme comme d'impétueuses tempêtes, si notre faiblesse et notre fragilité nous exposent à de tristes chutes, c'est encore vers vous, ô Marie, que nous tournerons nos regards avec d'autant plus de confiance que nous saurons plus certainement que nos demandes ne peuvent manquer de vous plaire : nous vous dirons alors la prière que saint Pierre disait un jour à Jésus, pendant la tempête : « Salva nos, perimus ! Sauvez-nous, car nous périssons » Et, comme Jésus, vous nous sauverez aussi, en délivrant notre âme des étreintes du démon !

Enfin, si, ce qu'à Dieu ne plaise, le péché s'empare de notre âme et nous fait des blessures mortelles, au lieu de nous livrer au découragement et au désespoir, nous nous souviendrons, ô Marie, que vous êtes le refuge des âmes égarées ; nous vous prierons avec une nouvelle ardeur; nous nous écrierons du fond de notre misère : « O Vierge clémente, qui avez tiré tant de pauvres âmes de l'abîme du péché, ayez pitié de nous, et n'abandonnez pas notre âme à l'enfer ! » Et, puisque vous en avez le pouvoir, ô Marie, vous nous convertirez, et vous nous obtiendrez la même grâce que Jésus fit au bon larron, la grâce d'être un jour en Paradis avec vous et avec votre divin Fils. Ainsi soit-il !

 

Notre-Dame du Puy, priez pour nous !

 

Salve Regina

 

Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, notre vie, notre joie, notre espérance, salut !

Enfants d’Eve, de cette terre d’exil, nous crions vers vous. Vers vous nous soupirons vers vous, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes !

Ô vous notre avocate, tournez vers nous votre regard miséricordieux,

et au sortir de cet après l'exil, obtenez-nous de contempler Jésus, le fruit béni de votre sein !

O clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie !

 

V. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

Oraison

 

Dieu tout puissant et éternel, qui, par la coopération du Saint Esprit, avez préparé le corps et l'âme de la glorieuse Vierge Marie pour en faire une demeure digne de votre fils, accordez-nous d'être délivrés des maux présents et de la mort éternelle par l'intercession de Celle dont nous célébrons la mémoire avec joie, nous vous en supplions par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.

 

 

Salve, Regina, Mater misericordiæ, vita, dulcedo et spes nostra, salve !

Ad te clamamus, exules, filii Evæ ; ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrymarum valle.

Eia ergo, advocata, nostra, illos tuos misericordes occulos ad nos converte.

Et Jesum benedictum fructum ventris tui, nobis, post hoc exilium, ostende.

O clemens, o Pia, O dulcis Virgo Maria !

 

V. Ora pro nobis sancta Dei genitrix.

R. Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

Oremus

 

Omnipotens sempiterne Deus, qui gloriosae Virginis Matris Mariae corpus et animam, ut dignum filii tui habitaculum, effici mereretur, Spiritu sancto cooperante, præparasti: da ut cujus commemorationo lætamur, ejus pia intercessione, ab instantibus malis, et a morte perpetua liberemur. Per enmdem Christum Dominum nostrum.

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