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11 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Douzième jour

Dévotion à l’Assomption de Marie

 

« Parmi toutes les fêtes que l’Église à instituées en l’honneur de Marie, on peut dire que l’Assomption est sa fête par excellence » (Père Louis de Grenade).

 

I. Parmi les nombreuses fêtes que la sainte Église consacre à honorer sous divers titres la Mère de Dieu, il est certain que, dans tous les siècles, celui qui est célébré avec le plus de joie et de dévotion, est le, jour de sa glorieuse Assomption. Les fidèles, selon un ancien usage, avaient coutume de se disposer et de se préparer à cette grande fête par des jeûnes et par d'autres saints exercices. Catherine de Sienne ne négligeait pas de se conformer à cet usage, et un jour, quelque temps avant la solennité, la Reine des Anges lui apparut et l'admit à l'honneur de voir comment dans le royaume du ciel, elle était assise sur un trône de gloire magnifique, à côté de son divin Fils. Cette expression à côté, signifie dans les saintes Écritures, la grandeur de la gloire destinée par le Christ à sa très pure Mère. Dans cette vision, elle vit clairement, entre le Fils et la Mère, s'élever une croix teinte de sang. Le jour de la fête arrivé, Catherine se trouva fort malade pour aller à l'église ; cependant le Seigneur voulut la consoler, car il lui fit voir les murs de la grande église qui porte le nom de l'Assomption, et ces murs ne pouvaient sans un miracle être vus de l'endroit où elle se trouvait. Catherine, à cette vue, leva les mains au ciel, rendit grâce au Seigneur d'avoir bien voulu la consoler en lui montrant l'église qu'elle ne pouvait visiter. Mais la bonté divine ne s'arrêta pas à cette faveur, elle lui fit entendre ; malgré l'éloignement, les harmonies des chants sacrés, qui, dans ces jours de fête, rendent plus joyeuses et plus magnifiques nos saintes cérémonies ; et lorsqu'elle entendit, comme si elle avait été présente, le prêtre chanter ces paroles : « Et le in Assumptione Beatæ Mariæ », elle fut tout à coup ravie en extase, et elle vit la bienheureuse Vierge, Notre Dame, qui l'admit à ses doux entretiens. (Vie de sainte Catherine de Sienne, par le Bienheureux Raymond de Capoue).

La très Sainte Vierge daigna aussi se montrer à la même sainte, ainsi qu'à sainte Catherine de Ricci, avec le même cortège d'esprits bienheureux qui l'accompagna au séjour de la gloire, et leur dévotion pour le mystère de l'Assomption s'en accrut grandement.

Le Bienheureux Aymon Taparelli avait toute sa vie honoré l'Assomption de Marie d'un culte spécial, Marie lui accorda la grâce de mourir le jour de cette fête, et il vit sa Souveraine, la divine Vierge, qui venait à sa rencontre, et il s'élança à sa suite pour prendre part à son glorieux triomphe.

À Arles, en 1240, il y avait un religieux nommé Guillaume, qui avait une grande dévotion à l'Assomption de Marie. Il tomba malade au commencement d'août, et son prieur le visitant avec les autres religieux, il leur dit avec une assurance et une confiance admirables : « Je sais bien que je mourrai de cette maladie la veille de l'Assomption ; mais je ne serai pas seul ; le Père Jean,n ce religieux était alors alité, me rejoindra le lendemain de la fête ». « Mais, comment le savez-vous, demanda le prieur ? » « C'est, répondit-il, qu'il me semblait que j'étais dans une grande barque avec d'autres religieux vêtus de blanc, qui me passaient dans l'autre monde. Alors je vis le Père Jean qui courait après moi. en me disant : « Attendez-moi, très cher Père, parce que je dois aller avec vous ». Cela s'accomplit en effet exactement comme il l'avait dit.

En 1698, le jour de l'Assomption, Benoîte Rencurel récitait pieusement dans sa chambre les litanies de la sainte Vierge, lorsqu'elle vit tout à coup apparaître, portée par quatre Anges, l'auguste Mère de Dieu. Pendant qu'elle la contemplait avec un extrême bonheur, elle l'entendit lui dire : « Ma fille, réjouissez-vous ; je vais vous faire voir de belles choses ». En même temps, deux Anges vinrent prendre Benoîte qui se sentit enlevée dans l'espace à la suite de sa bonne Mère. Comme saint Paul elle montait au ciel avec ou sans son corps. Elle ne put le dire... Marie était éblouissante et embaumait les airs, pendant que les Anges chantaient des cantiques ; les litanies de la passion trouvèrent place aussi dans leurs chants. Après un temps qu'elle ne put évaluer, Benoîte était au ciel : elle nageait dans les flots de lumière ; elle entendait d'enivrants concerts, en traversant les phalanges des bienheureux. Ceux- ci étaient tous vêtus de jeunesse, de beauté et de gloire. Ils se levaient par intervalles et se rasseyaient sur leur sièges magnifiques, en chantant les louanges de l'Eternel. Lorsque la Reine du ciel passait prés d'eux, ils la saluaient avec amour, en s'inclinant, et souriaient à sa compagne. Parmi ces bienheureux, Benoîte reconnut les deux directeurs qu'elle avait perdus, et qui venaient de temps en temps la visiter sur la terre. Elle eut aussi le bonheur de contempler dans sa gloire sa pieuse mère, qui la regardait avec une ineffable tendresse. La vue de ces âmes si chères lui fit éprouver le désir d'arrêter sa marche un instant ; elle voulait leur parler, mais Marie l'entraîna plus loin. Bientôt elle vit trois rangs de sièges ruisselants de lumière, et étagés les uns au-dessus des autres. Au rang le plus élevé sont les martyrs vêtus de rouge, lui dit sa divine conductrice ; viennent ensuite les vierges vêtues de blanc; et les couleurs variées distinguent au rang inférieur les autres bienheureux.

Plus loin et au centre du paradis, autant qu'elle put en juger, car tant de splendeurs l'éblouissaient, elle vit un trône plus élevé que tout le reste, et si éclatant, qu'elle ne put distinguer Celui qui y était assis... Marie s'arrêta devant ce trône, qu'une multitude d'Anges entouraient ; elle fit une profonde inclination, adora un moment en silence, et continua sa route dans les régions éternelles. Benoîte vit encore beaucoup de choses admirables, mais elle ne sut comment les exprimer. Cependant la nuit sur la terre touchait à son terme. Le même cortège qui avait enlevé au Laus sa sainte bergère la lui rendit. Benoîte rentra dans sa cellule un instant avant l'aube ; elle était tellement enivrée de consolations qu'elle passa quinze jours sans prendre aucune espèce de nourriture. Sa joie était trop vive pour qu'elle ne fût pas remarquée ; chacun se demandait quelle grande grâce elle avait reçue ; on la suppliait, mais en vain, de s'expliquer, lorsque son directeur, pour la gloire de Dieu, l'obligea de parler. Elle raconta alors, non sans beaucoup d'hésitation et d'embarras, ce qu'on vient de lire. (Vie de Soeur Benoîte).

Marie, à chaque anniversaire de sa glorieuse Assomption, accorde beaucoup de grâces à ses enfants vivants et morts. La veille de l'Assomption, la mère du vénérable M. Dufriche Desgenettes lui apparut et lui dit : « Sois tranquille sur mon sort, Desgenettes ; Dieu m'a fait grâce aujourd'hui. Les saints sacrifices que tu as offerts pour moi à l'heure de ma mort, m'ont beaucoup servi devant Dieu ».

A l'exemple de Saint Dominique, Saint Hyacinthe était un fervent serviteur de la glorieuse Vierge Marie. Prosterné devant son image nuit et jour, il ne cessait d'appeler ses bénédictions sur ses travaux par de ferventes supplications et d'abondantes larmes. Or il arriva qu'un jour il priait avec une dévotion extraordinaire devant l'image de sa bonne Mère, le jour de l'Assomption, dans l'église de Cracovie. Ravi en esprit, le saint contemplait avec bonheur la grandeur du Mystère de ce jour, et la gloire incomparable de l'auguste Mère de Dieu. Inondé de joie et de larmes, il laissait son esprit s'égarer pieusement dans la méditation, et son cœur s'enflammait du désir de l'éternelle béatitude. Pendant que, entraîné par un redoublement de ferveur, il supplie d'une voix mêlée de sanglots la divine Miséricorde de l’admettre au partage de la gloire des élus, tout à coup il voit descendre, du ciel sur l'autel de la Vierge, une éblouissante clarté. Au milieu de cette lumière céleste, le Reine du ciel lui apparaît et lui dit: « Hyacinthe, mon fils, réjouis-toi, car tes prières sont favorablement reçues de mon Fils, le Sauveur des hommes, et tout ce que tu lui demanderas en mon nom, il te l'accordera par mon intercession ». À ces mots, la divine Messagère fut élevée au ciel aux accords de la mélodie des Anges, laissant après elle l'écho d'une suave harmonie et l'odeur d'un parfum exquis, que la langue de l'homme, étrangère aux joies de l'éternité, est impuissante à redire. Profondément réjoui de cette vision céleste et des douces paroles de la sainte Vierge, le bienheureux Hyacinthe sentit sa confiance en Marie grandir d'une manière prodigieuse, à tel point qu'il obtenait de Dieu, sur-le-champ, tout ce qu'il lui demandait. Le saint révéla cette vision à deux de ses frères, sous le sceau du secret, les invitant à une grande dévotion envers la glorieuse Vierge, leur assurant qu'elle est la protectrice de l'Ordre et la consolatrice spéciale des enfants de saint Dominique.

Hyacinthe avait atteint sa soixante-douzième année ; tous ses désirs ne tendaient plus qu'à voir bientôt la dissolution de son corps, pour être avec Jésus Christ. Marie vint elle-même l'assurer qu'il mourrait, selon son désir, le jour de sa glorieuse Assomption, et que, par les mérites de sa sainte mort, elle éloignerait de lui les rigueurs de la condamnation portée contre tous les enfants d'Adam. Le jour de Saint Dominique, il tomba malade ; les progrès du mal furent rapides; la veille de l’Assomption il fit venir près de lui tous ses religieux et leur dit : « Mes bien-aimés fils, demain je vous quitterai pour aller où Dieu m'appelle. Les paroles que j'ai recueillies de la bouche de notre Père Saint Dominique, je vous les lègue comme un héritage sacré. Gardez la douceur du cœur et la mansuétude de l'esprit ; embrassez la charité et la dilection mutuelle, pratiquez la pauvreté ; c'est la le testament de l'éternel héritage. Puis il se tut. Le lendemain, il voulut assister à la récitation des heures canoniales et reçut les sacrements de l'Église, au milieu de tous ses frères qui pleuraient et adressaient à Dieu de ferventes prières.

Le saint avait les yeux fixés au ciel. Arrivé au verset de l'office : « Seigneur, j'ai espéré en vous, je ne serai pas confondu pour l'éternité ». Il versa une grande abondance de larmes, et son âme, pleine de joie et d'amour, s'envola au ciel, soutenue du secours puissant de Marie. Ainsi mourut celui que l'histoire a appelé l'Apôtre du Nord, le thaumaturge de son siècle.

 

II. La foi vive de Saint Hyacinthe lui faisait voir l'entrée glorieuse de Marie au ciel ; il entendait les saints et les esprits célestes s'écrier à sa vue : « Qui est celle-ci, qui s'élève du désert, si brillante de grâces et de vertus, et qui s'avance, appuyée sur son bien-aimé ? » (Cantique des Cantiques). Il voyait toutes les hiérarchies du ciel, tous les patriarches, les prophètes, les martyrs, les vierges, et tous les saints déposer à ses pieds leurs couronnes immortelles, en proclamant sa grandeur et ses louanges ; il voyait Dieu le Père l'appeler à partager sa puissance, le Fils sa sagesse, le Saint-Esprit son amour, et la sainte Trinité couronnant son front pur et radieux d'un diadème de douze étoiles, la proclamer Reine du ciel et de la terre, et ordonner aux Anges et à toutes les créatures de la reconnaître pour telle. Il contemplait dans un transport d'amour et de reconnaissance Marie Reine, mais Reine de clémence et de miséricorde, médiatrice du genre humain après Jésus-Christ et avec Jésus-Christ, intercédant sans cesse pour nous, plaidant pour nous, puisant à pleines mains dans les célestes trésors, et distribuant avec largesse les pardons, les bénédictions et les grâces. Et nous aussi, au souvenir de la gloire et de la puissance accordées à Marie, réjouissons-nous d'avoir au ciel une Mère si bonne et si puissante en même temps, et implorons-la avec une entière confiance. Mais n'oublions point que si la dignité de Mère de Dieu fut quelque chose de bien grand, ce ne fut point la ce que Dieu couronna dans Marie, mais sa fidélité à correspondre aux grâces qu'elle avait reçues ; voilà le moyen par lequel Elle est parvenue à un si haut degré d'honneur et de gloire : et si Saint Hyacinthe reçut de Marie des grâces si particulières, c'est qu'il fut avant tout un fidèle imitateur des vertus de Marie. Marchons sur ses traces, et alors nous pourrons demander à la Reine du ciel et de la terre, avec la certitude d'être exaucés, de nous secourir de tous les besoins de notre âme, de nous obtenir une bonne mort, et que nous quittions notre exil le jour de sa glorieuse Assomption, comme Elle l'a accordé à Saint Hyacinthe et à plusieurs autres Saints de notre Ordre.

Vierge puissante et miséricordieuse, demandez pour tous les grâces célestes ; demandez-les en particulier pour l'Ordre de Saint Dominique et pour votre indigente et indigne servante ; répandez dans mon âme toutes les vertus qui font aujourd'hui votre gloire. Faites que j'aime la vie cachée ; que je devienne humble, douce, modeste, pleine de piété ; que le divin amour possède de plus en plus mon cœur, qu'il le perfectionne, qu'il le sanctifie, et que j'expire dans ces saintes ardeurs. Faites enfin, ma divine Mère, que reçue par Vous dans la cité céleste, je puisse chanter à jamais : « Gloire, honneur, puissance, bénédiction à ma Mère pour jamais ! Amen ».

 

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10 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

 

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Onzième jour

Dévotion au très Saint Coeur de Marie

 

« Ô Mère toute clémentes, que les blessures cruelles de votre tendre Coeur m’obtiennent une contrition sincère de tous mes péchés, mais surtout que votre Coeur désolé m’enseigne à fuir, à mépriser, à détester tout amour terrestre et passager ! » (Bienheureux Henri Suso).

 

I. Le vénérable abbé Dufriche-Desgenettes, du Tiers-Ordre séculier de Saint Dominique, avait une tendre dévotion au saint Cœur de Marie, et elle lui fit pour ainsi dire opérer des miracles. Nommé à la cure de Notre Dame des Victoires, dite des Petits Pères, située au milieu du quartier le plus affairé de Paris et le plus plongé dans les intérêts matériels, il éprouvait un vif chagrin de Voir son église déserte, les sacrements abandonnés ; car il n'y a rien de plus douloureux pour un zélé pasteur des âmes que de voir les efforts de son zèle paralysés par des dispositions sourdes d'impiété ou de malveillance, par l'opposition prononcée de quelques cœurs corrompus et la profonde indifférence religieuse des masses. Le vénérable pasteur, voyant l'inutilité complète de ses efforts, depuis quatre ans qu'il était dans cette paroisse, pensait à la quitter. Malgré lui, cette pensée occupait un jour son esprit en célébrant la Sainte Messe, lorsqu'il entendit ces paroles prononcées d'une voix solennelle : « Consacre ta paroisse au très Saint et Immaculé Cœur de Marie ! » Lorsqu'il eut fini de célébrer la Messe, le souvenir des paroles qu'il avait entendues lui revint, et craignant d'être le jouet de quelque hallucination, il s'efforça de l'écarter de son esprit, pensant que c'était une illusion, puis il s'agenouilla. Au moment même, - il était seul dans la sacristie, - il entend de nouveau prononcer bien distinctement ces paroles : « Consacre ta paroisse au très Saint et Immaculé Cœur de Marie ». Sa première impression fut un mouvement de stupéfaction : c'étaient les mêmes paroles, la même manière de les entendre, le même son. Pourtant il voulait encore essayer de douter de ce qu'il avait entendu, mais le sens intime lui disait : « Tu ne peux douter, tu as entendu deux fois ». Il prit la résolution de ne plus s'occuper de ce qui venait de lui arriver, de tâcher de l'oublier. Mais ces paroles : « Consacre ta paroisse au très Saint et Immaculé Cœur de Marie », se présentaient sans cesse à son esprit. Il rentra dans son appartement, et pour obéir à la pensée qui le poursuivait, il se mit à composer les statuts de l'Association de l'Archiconfrérie du très Saint Cœur de Marie. À peine eut-il tracé les premiers mots, que le sujet s'éclaircit à ses yeux et les statuts ne tardèrent pas à être rédigés. Quand la nouvelle association fut établie, M. Desgenettes eut la douloureuse satisfaction de la voir soumise à l'épreuve qui n'a jamais manqué aux œuvres vraiment entreprises pour la gloire de Dieu.

De toutes parts ou se déchaîna contre lui. Il n'ignorait rien de toutes ces attaques, et n'opposait à tous les obstacles qu'une invincible patience.

« Qu'on dise de moi ce qu'on voudra, disait-il souvent, peu importe ; ce n'est pas de moi qu'il s'agit ; ce n'est pas ici mon œuvre, c'est celle de la sainte Vierge, et elle saura bien la faire malgré eux ». S'il n'avait que du dédain pour les attaques qui lui étaient personnelles, il n'en était pas de même de celles qu'on dirigeait contre son œuvre. Son indignation trouvait alors des accents énergiques pour la défendre.

Les privilèges et nombreuses indulgences qu'elle a reçus des Souverains Pontifes, l'extension prodigieuse qu'elle a prise si rapidement dans toute la catholicité, les fruits immenses qu'elle a produits de toutes parts, jusque dans les pays les plus lointains, suffiraient pour y montrer le doigt de Dieu, si d'ailleurs elle ne portait tous les caractères d'une œuvre sainte qu'a suscitée la divine Providence pour réveiller, dans notre siècle si indifférent, la foi, l'espérance et surtout la charité des peuples, par la dévotion à Marie.

Peu de jours avant la mort de M. Desgenttes, un prêtre lui disait : « Vous aimez bien la Sainte Vierge, n'est-ce pas, monsieur le curé ? » Il répondit : « À juste titre ! » - « Vous avez beaucoup fait pour elle », - « Non, non, pas tout ce que j'aurais dû ». Il fut déposé dans un caveau creusé devant l'autel de la Sainte Vierge, juste à l'endroit où il avait entendu ces paroles : « Consacre ta paroisse au Saint et Immaculé Cœur de Marie ».

Il était un des premiers entré dans le Tiers Ordre de Saint-Dominique. Ses frères d'adoption lui payèrent le tribut d'une charitable et religieuse affection, en le revêtant après sa mort de ses habits sacerdotaux et du du Tiers-Ordre et en se relayant nuit et jour pour prier auprès de son lit, et dans la chapelle ardente. (Annales de l’Archiconfrérie de Notre Dame des Victoires, mois d’août 1834).

Le 15 janvier 1844, le Père Lacordaire voulut faire une consécration solennelle de son Ordre renaissant à la bienheureuse Vierge Marie, pour laquelle il éprouvait les sentiments de la plus filiale confiance. Après avoir célébré avec sa piété habituelle le saint sacrifice à l'autel de Notre Dame des Victoires, entouré de tous les frères du Tiers-Ordre, il offrit, plein de joie, à la sainte Vierge, un cœur d'argent où étaient gravés ces mots : « Consécration à Notre Dame des Victoires du rétablissent de l’Ordre et du Tiers-Ordre de Saint Dominique », le 15 janvier 1844. Avant d'être relaté dans la vie du Père Lacordaire, ce fait si touchant tub inséré dans les Annales de l'Archiconfrérie en août 1844. Le numéro de ces Annales qui en contenait le récit me tomba sous les yeux, à moi, pauvre jeune fille isolée dans les bruyères de la Bretagne. Cette lecture, qui me fit connaître le Tiers-Ordre de Saint Dominique, me fut, non-seulement une révélation, mais une lumière forte et soudaine qui me montrait avec une puissance irrésistible quel devait être désormais le but de ma vie. Des obstacles qui eussent été insurmontables pour ma seule faiblesse se dressaient de toutes parts devant moi ; mais Dieu combattait pour sa pauvre et faible créature, et d'une manière tout à fait imprévue, mais où son doigt divin se montra visiblement. Il arriva qu'après avoir servi sept ans comme Jacob, j'obtins ce qui pour moi était plus que Rachel pour Jacob, la ceinture si désirée du Tiers-Ordre, le 15 décembre 1851. Ô Cœur de Marie, toujours et toujours tous les biens me sont venus par vous, aussi toujours et toujours je veux vous aimer, dans le temps et dans l'éternité.

Le Père Marie-Augustin avait la plus touchante dévotion au saint Cœur de Marie ; il y faisait sa demeure habituelle, et c'est là sans aucun doute qu'il puisa toutes les admirables vertus qui brillèrent en lui d'un si vif éclat. Pendant sa dernière maladie qui l'enleva si prématurément a l'affection de tous ceux qui le connaissaient, il se réfugiait dans le saint Cœur de sa bonne Mère, et y devenait comme insensible aux cuisantes douleurs qui torturaient son corps. Lorsqu'on était bien loin de penser à sa fin, un de ses frères lui avait dit : « Vous, quand vous serez mort, on vous ensevelira auprès de l'autel de la sainte Vierge, tout près de votre bonne Mère ». Ces paroles se trouvèrent une prophétie ; Marie, non-seulement obtint à son dévoué serviteur de mourir le jour d'une de ses fêtes, mais encore d'aller se reposer au ciel sur son Cœur maternel le jour où l‘Église de la terre célèbre la fête de son Cœur très pur ; et par une disposition particulière de la Providence, le cœur du Père Marie-Augustin repose dans sa chapelle du Rosaire ; et ces deux cœurs qui se sont tant aimés ne seront plus séparés ni sur la terre, ni dans le ciel.

 

II. Permettez, mon Dieu, que la divine Marie ouvre son cœur à tous les enfants de Saint Dominique ; que tous y prennent part avec ses fidèles serviteurs ; qu'ils y goûtent la douceur de ce saint Cœur, source de paix, de miséricorde et d'amour ; que par l'imitation de ses vertus, ils louent et bénissent sur la. terre et pendant l'éternité votre puissance infinie qui a fait. le cœur de Marie si grand, si saint, si charitable, si admirable... Cœur très Saint de Marie Immaculée, Cœur le plus saint, le plus pur, le plus parfait que la main toute-puissante de Dieu ait formé dans une pure créature, Cœur qui avez aimé Dieu plus que tous les Séraphins, les Anges et les Saints ensemble, vous serez mon refuge dans mes afflictions, ma consolation dans mes peines, mon secours dans mes besoins ; vous m'obtiendrez, ainsi qu'à tous les enfants de Saint Dominique, d'accomplir en toutes choses les volontés de Jésus et les vôtres, avec courage et constance afin que nous méritions de paraître à vos yeux et à ceux de tous, des disciples de votre Cœur très Saint. Amen.

Notre Dame des Victoires, obtenez-nous la victoire contre tous nos ennemis ; victoire contre tous les maux temporels, victoire surtout contre nos passions, contre tous les ennemis de notre salut !

L'Église vous appelle la Vierge puissante, et qui pourrait douter de l'étendue de votre puissance près du Très-Haut, en voyant les grâces sans nombre dont vous êtes la dispensatrice ? Tour de David, vous êtes l'honneur et la gloire de la maison de David, vous êtes la puissance, la force et le rempart qui défendez à jamais l'Église de Jésus-Christ, votre divin Fils ; vous êtes le centre fortifié, le bastion imprenable d'où l'Église combattra victorieusement ses ennemis, jusqu'à la fin des temps.

Ô Marie, à cette heure solennelle, où les ennemis de l'Église redoublent de haine et d'astuce contre elle ; à ce moment de danger où tout semble prêt à s'écrouler dans l'abîme, ah ! nous portons nos espérances vers l'autel privilégié de votre Cœur Immaculé. Que votre puissante bonté détourne les coups de la justice céleste ; que les fléaux fuient loin de nous ; que les rois et les peuples ne tremblent plus devant les méchants, parce que vous avez le pouvoir d'anéantir leurs mauvais desseins et d'arrêter leurs triomphes ; et alors ceux que vous aurez sauvés s'écrieront dans le transport de leur joie : gloire à Notre Dame des Victoires !

 

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9 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Dixième jour

Dévotion aux douleurs de la très Sainte Vierge Marie

 

« Ô Vierge bénie, comme l’amertume de la mer surpasse toute amertume, ainsi votre douleur surpasse toutes les autres douleurs » (Cardinal Hugues de Saint Cher)

 

I. Pour avoir la gloire du martyre, dit saint Thomas, il suffit qu'on obéisse jusqu'à s'offrir à la mort. Tauler a écrit que Marie passa sa vie dans une continuelle douleur, son cœur n'étant rempli que de tristesse et de peine. Entre autres significations, dit Saint Albert le Grand, le nom de Marie Signifie mer amère.

Autant l'âme est plus noble que le corps, autant la douleur de Marie surpassa celle des autres martyrs, ainsi que Jésus-Christ le déclara à sainte Catherine de Sienne. En outre, saint Antonin dit que les autres martyrs souffrirent en sacrifiant leur vie propre, au lieu que la sainte Vierge souffrit en sacrifiant celle de son Fils, qu'elle aimait encore plus que la sienne propre. Saint Albert dit en conséquence, que, comme nous sommes obligés à Jésus-Christ, à raison de sa passion soufferte pour l'amour de nous, ainsi nous sommes tous obligés envers Marie, à raison du martyre qu'elle voulut spontanément endurer pour notre salut, à la mort de son Fils.

Quand saint Vincent Ferrier parlait en chaire de la passion du Sauveur et des douleurs de Marie, la profonde émotion qu'il éprouvait rendait sa voix sympathique, et lui donnait une douceur qui attendrissait les cœurs et faisait verser des larmes. Ses paroles tristes et plaintives, entrecoupées de soupirs et quelquefois de sanglots excitaient une piété profonde, et une vive compassion.

Un jour, dans un sermon du saint sur la Passion, arrivé à ce moment où il est coutume dans l'Ordre de saluer Marie, il s'écria : « Ô Marie, nous ne vous saluons pas, car il ne convient pas de saluer une personne affligée ; la saluer serait augmenter sa douleur. Si nous vous saluions, vous nous diriez : « Pourquoi me saluer ? Pourquoi me dire bénie entre toutes les femmes et en compagnie de mon divin Fils ?... Hélas ! Je n'ai plus le bonheur de le posséder ; ils me l'ont pris, ils me l'ont crucifié, et la douleur la plus amère est au fond de mon âme ! » Alors le saint s'adressait au Fils au lieu de s'adresser à la Mère désolée.

Le jour de la Compassion, Marie apparut plusieurs fois au bienheureux François de Possadas, abîmée dans la douleur, telle qu'elle était au pied de la croix.

Le bienheureux Henri Suso méditait sans cesse sur la passion de Jésus, et il aimait à unir les douleurs de la Mère à celles du Fils. Il pensait que c'était un moyen de se rendre très agréable à Marie, car celui qui souffre se plaît à voir ses amis compatir à ses douleurs. Dans ses ferventes méditations, après avoir vu passer en esprit le cortège funèbre qui menait Jésus au Calvaire, il fixait ensuite ses regards sur la sainte Vierge ; quand il voyait passer devant lui cette pauvre Mère, et qu'il avait contemplé son visage tout bouleversé et abattu, sa pâleur, ses gestes attendrissants, le déluge de ses larmes, ses profonds soupirs et ses gémissements déchirants, il se prosternait par terre et embrassait la trace de ses pas, en disant : « Salve Regina, Mater misericordiæ ». Et, il la laissait passer ; puis se relevant il rejoignait Notre Seigneur, et montait avec Lui au Calvaire. Il se représentait Marie au pied de la croix, plaintive, inondée de larmes, et, par compassion pour ses mortelles angoisses, il lui tenait compagnie. Il lui semblait qu'en l'aimant il apporterait quelque soulagement à ses larmes amères. Il croyait que l'invoquer quand elle tient sur ses genoux Jésus descendu de la croix et qu'elle le voit mort pour nous, c'était un moyen infaillible d'obtenir d'elle toutes sortes de grâces.

Après les funérailles de Jésus-Christ, notre bienheureux imaginait le soir, pendant le Salve Regina des complies, un autre voyage spirituel pour consoler Marie, la ramener du Calvaire et la conduire à sa maison. « Ô bonne et tendre Mère ! lui disait-il pour la consoler, souvenez-vous que c'est par cette voie douloureuse que vous êtes parvenue au royaume d'amour où vous êtes maintenant une Reine toute-puissante, une Mère pleine de miséricorde, notre vie, notre douceur et notre espérance ! » Arrivée à la porte de Jérusalem, il contemplait Marie entrant dans la ville, tombant en défaillance, tout inondée du sang qui avait découlé des plaies de son Fils crucifié. Son imagination le conduisait jusqu'à la porte de la maison de Marie, il la saluait encore humblement par ces paroles : « Ô clemens ! Ô pia ! Ô dulcis Virgo Maria ! » il la suppliait de vouloir bien le défendre des assauts de l'ennemi et le sauver à l'heure de la mort. Après avoir ainsi loué la clémence, la bonté, la douceur de cette Mère de toutes les grâces, il lui disait adieu, et la laissait se retirer dans sa maison.

La dévotion qu'avait pour les douleurs de Marie le Père de Montfort ne lui permettait pas de voir sans un vif chagrin l'état de dégradation dans lequel se trouvait une chapelle dédiée à Notre Dame de Pitié. Par ses soins elle fut restaurée ; derrière le tabernacle il éleva une grande croix, au pied de laquelle il mit un beau tableau de la sainte Vierge, tenant le corps mort de son divin Fils sur ses genoux. Il entoura l'autel d'une balustrade sur laquelle il plaça les statues des saints qui ont assisté à la passion de Jésus Christ. Cette image de la sainte Vierge est très remarquable ; personne ne put savoir d'où elle était venue. On la porte tous les lundis de la, Pentecôte dans une procession solennelle.

La fête de la Compassion, ou des douleurs de Marie, se célébrait dans l'Ordre avant même qu’elle fût universellement étendue à toute l'Église, par le pape Benoît XIII, dominicain.

On peut dire que l'Ordre des Servites, consacré particulièrement à honorer les douleurs de Marie, doit sa naissance à l'Ordre de Saint Dominique ; car saint Philippe Benizi, s'étant retiré dans une solitude, et ignorant encore les desseins de Dieu sur lui, la très Sainte Vierge apparut à saint Pierre, martyr dominicain, et lui ordonna d'aller trouver Philippe et de l'engager à fonder un Ordre destiné à honorer spécialement ses douleurs, et nul doute que saint Pierre n'ait guidé Philippe dans cette entreprise.

Mgr Melchior Garcia San Pedro, de l'Ordre de Saint Dominique, évêque du Tongkin central, où il a souffert un cruel martyre le 28 juillet 1858, à l'âge de 37 ans, avait la plus tendre dévotion pour la sainte Mère de Dieu, et il estimait cette dévotion plus que toutes les autres. En vrai enfant de saint Dominique, il récitait tous les jours, malgré ses accablantes occupations, le saint Rosaire, en méditant sur les quinze mystères qui le composent ; chaque jour, en outre, il méditait pendant deux heures sur les humiliations du Fils de Dieu. « Rien ne me donne plus de consolations, disait-il, que la vue de mon Dieu devenu homme de douleurs et victime de propitiation pour nos péchés. Il passait plusieurs heures la nuit dans l'exercice de la contemplation. Il honorait le saint nom de Marie par la récitation des cinq psaumes consacrés à son honneur ; ce nom si doux était répété dans toutes ses lettres. Lorsqu'il prêchait, il ne manquait jamais d'exhorter son auditoire à la dévotion envers la Mère de Dieu, et Marie était le principal sujet de ses conversations. Mais ce qui attendrissait particulièrement son cœur, c'était le souvenir des douleurs de cette divine Mère ; chaque jour il récitait le chapelet de ses sept douleurs ; dans sa ferveur, il aurait voulu arracher le glaive qui transperçait le cœur Immaculé de Marie pour en percer le sien et partager ainsi la douleur et l'amertume de cette tendre Mère. Marie prêta l'oreille à l'héroïque prière de son serviteur et l'exauça. Il termina sa vie au milieu des plus cruels tourments, et versa tout son sang pour l'amour de Jésus et de Marie. (Annales de la Propagation de la Foi).

 

II. Qui pourra donner à mes yeux autant de larmes amères qu'il faudrait de mots et de lettres pour raconter dans quel océan de douleurs fut plongée Marie lors de la Passion de son divin Fils ? Ô Reine du ciel et de la terre, versez au moins dans mon cœur pour en amollir la dureté, une de ces larmes brûlantes que vous répandiez à flots au pied de la croix, pendant l'agonie de votre divin Fils. Que je m'attendrisse que j'éprouve, que je partage votre douleur, car pour comprendre la douleur, il faut l'éprouver et la ressentir soi-même. Si je vous regarde au pied de la croix, pauvre Mère, je vois votre âme accablée d'une immense tribulation ; mille glaives traversent votre cœur virginal ; jamais il n'y eut un spectacle plus pénible ; jamais n'ont retenti des cris plus lamentables, plus déchirants. Dans le Fils, dans la Mère, je trouve des angoisses incomparables. La douleur de la Mère tourmente le Fils, et la mort du Fils tue la Mère. Le Fils regarde la Mère et la console ; la Mère lève les bras au ciel et demande à Dieu de mourir avec son Fils. Qui a plus souffert ? Qui a ressenti les plus grandes peines intérieures ? Ô Jésus, ô Marie, moi je ne puis répondre ; mais, que votre Père qui frappait du haut du ciel, le dise Lui-même... Venez donc, ô mères, compatir aux larmes et aux douleurs de la Mère de Dieu ; venez, ô vierges, pleurer le sang de Jésus qui baigne et couvre encore le visage de la première Vierge du Paradis ; et vous, cœurs affligés, qui êtes accablés de douleurs, rappelez-vous qu'aucune douleur ne ressemble et ne peut être comparée à la douleur de Jésus et de Marie. Et vous, les imitateurs et les amis de Jésus et de Marie, ne vous étonnez pas si en les contemplant votre cœur succombe à la peine, puisque cette douleur de Jésus et de Marie fut si grande que la nature entière y compatit ; les rochers se fendirent et se brisèrent, la terre tremble et le soleil fut obscurci !...

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Prière du Bienheureux Henri Suso à Marie au pied de la Croix

 

Consolez-vous, ô Vierge sainte, et reprenez courage. N'est-ce pas par ce sang précieux que vous devenez l'avocate, la protectrice de tous les fidèles ? Au nom de cette scène douloureuse, au nom de Jésus crucifié, mort et déposé sur vos genoux, jetez un regard bienveillant sur mon âme, et quand elle sortira du corps qui l'emprisonne, présentez-la au doux, au tendre Jésus, à Jésus mon Rédempteur, à Jésus le fruit béni de votre sein maternel. Amen.

 

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8 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Neuvième jour

Dévotion à la Purification de la très Sainte Vierge

 

« En souvenir de cette fête, vous vous offrirez, avec la Mère et le Fils au Père Eternel, pour être entièrement dévouées à sa gloire » (Lettre du Père Lequien).

 

I. La très Sainte Vierge Marie daigna plusieurs fois mettre l‘Enfant Jésus entre les bras de sainte Catherine de Ricci ; cela lui arrivait surtout à la fête de la Purification. Dans ces occasions, la sainte ne se lassait pas de témoigner son amour à son Bien-Aimé, et ne l'aurait pas rendu, si la glorieuse Vierge ne le lui avait redemandé.

Le bienheureux Jourdain de Saxe vit un jour de la Purification la très Sainte Vierge qui, avec son divin Enfant, bénissait tous les religieux, pendant qu'ils chantaient à l'église l'office divin.

Le bienheureux Pierre de Ruffia obtint la plus belle récompense de ses travaux, la couronne du martyre, le jour de la Purification. Heureux d'unir son sacrifice à celui que Jésus offrit alors dans le temple de Jérusalem à Dieu son Père !

Un jour de la Purification, pendant que le Père de Montfort prêchant dans l'église des Dominicains de la Rochelle, parlait des grandeurs de Marie, son visage exténué devint tout d'un coup lumineux et rayonnant ; et ses meilleurs amis ne purent en ce moment le reconnaître qu'à la voix. C'était un indice de la gloire céleste qui devait bientôt récompenser ses vertus et ses travaux.

Au temps de la Purification de la Vierge, pour se préparer dévotement à la recevoir dans le Temple, le bienheureux Henri Suso choisissait les trois jours qui précédaient cette fête, et il honorait symboliquement la virginité, l'humilité, la maternité de Marie en faisant brûler un cierge à trois branches et en récitant chaque jour trois Magnificat. Le matin de la solennité, avant que le peuple vint à l'église, il allait se prosterner devant le maître-autel, et il y méditait les gloires de Marie jusqu'au moment où Elle vint apporter son cher Fils au Temple ; alors il se levait, et s'imaginant qu'Elle était arrivée à la porte de l'église, il appelait tous les amis de Dieu et allait avec eux jusqu'à la porte, et sur la place, au-devant de la très Sainte Vierge. Quand il l'avait trouvée, il la priait de vouloir bien s'arrêter un peu avec son cortège pour entendre le cantique que son cœur voulait lui chanter dans le silence de son âme, avec l'aide de tous ceux qui l‘aimaient, et il entonnait avec tendresse cet hymne spirituel : « Vous êtes pure, vous êtes chaste et sans tache, ô Marie ! Aussi vous êtes devenue la porte éblouissante du ciel. Recevez le pieux tribut de nos louanges, ô Vierge compatissante, qui seule avez conservé votre pureté ! » À ces dernières paroles, il baissait humblement la tête, et suppliait Marie d'avoir compassion de son cœur, si pauvre et si chargé de péchés ; puis il se levait, et, se dirigeant vers l'autel, il la suivait en tenant son cierge, dont il faisait brûler la clarté mystérieuse pour demander à Marie qu'elle ne laissât jamais éteindre dans son cœur la lumière de l'éternelle sagesse et la flamme du divin amour. Il s'adressait à tous les amis de Dieu, les engageant à chanter avec lui l'hymne « Adorna thalamum »... et à recevoir le Sauveur et sa Mère avec les sentiments les plus vifs d'amour et de louanges.

Arrivé à l'autel, au moment où Marie allait offrir son cher Fils au vieillard Siméon, il la suppliait, humblement prosterné à terre, les yeux et les mains levés au ciel, de lui montrer son enfant, de lui permettre d'embrasser ses pieds, ses mains, de le confier un instant. à son âme. Marie consentait, et Frère Henri, tout tremblant de joie et d'amour. prenait Jésus dans ses bras, le pressait sur son cœur, l'embrassait et l'embrassait encore, comme s'il l'eût réellement possédé ; il contemplait avec bonheur ses yeux éblouissants, son visage pur comme le lait, sa bouche ravissante, ses petites mains, son corps blanc comme la neige, ses membres enfantins et divinisés par quelque chose de céleste. Dans son ravissement et son extase, il était tout étonné et tout ému de voir le Créateur de toutes choses à la fois si grand et si petit, si beau et si sublime dans le ciel, si faible et si pauvre sur la terre.

C'était au milieu de ses chants, de ses pleurs, de ses actions de grâces qu'il rendait le divin enfant à Marie, et qu'il l'accompagnait au chœur et dans les cérémonies de la fête.

 

II. Vierge sainte et généreuse, je veux aujourd'hui, comme le bienheureux Henri, vous considérer, venant dans le temple de Jérusalem, offrir au Seigneur le plus complet des sacrifices. Il ne vous suffit pas de vous être consacrée à Lui dès votre enfance, et Lui avoir fait l'hommage de votre virginité ; le Seigneur vous a enrichie de dons nouveaux ; il faut que ces dons retournent à leur auteur. Qu'elle est grande et digne de Lui l'offrande que vous lui présentez le jour de votre Purification ! C'est Jésus, le Fils de votre amour dont vous faites une victime pour le salut de tous ; c'est votre pureté, plus éclatante que celle de tous nos Esprits célestes, que vous soumettez à une purification qui n'est pas ordonnée pour vous ; c'est votre maternité divine que vous voilez sous les dehors d'une maternité commune et ordinaire ; c'est votre très Saint Cœur que la parole de Siméon transperce comme d'un glaive…

Ô Marie, pourquoi donc tant de sacrifices, tant de renoncements? Ah ! Combien il faut que vous ayez d'amour pour le Seigneur, puisque c'est le zèle de sa gloire qui vous porte à Lui immoler ainsi tout ce que vous avez de charité pour les hommes ! Puisque c'est pour leur salut que vous offrez votre Jésus, et que vous joignez votre sacrifice à celui de ce Fils adorable. Ô la plus soumise des vierges, vous avez prévu toutes les suites de l'offrande que vous faisiez et rien n'a arrêté votre courage ; vous avez vu de loin le sanglant sommet du Golgotha, et dès cet instant, vous avez fait le sacrifice de Jésus ; la victime a été agréée, et la terre réconciliée avec le ciel.

O ma divine Mère ! Votre exemple enflamme mon courage, et m'anime d'une sainte ardeur. Donnez-moi votre générosité, et joignez mon sacrifice à celui que vous avez offert dans le temple de Jérusalem. Offrez-moi et immolez-moi avec votre Jésus au Seigneur. Immolez lui mon corps, et que le glaive de la chasteté le sépare de tout ce qui flatte les sens. Immolez lui ma volonté, et que le glaive de l'obéissance le pénètre jusqu'à la division de l'âme. Immolez lui mon cœur, et que le glaive de la mortification le fasse mourir à toutes les joies de la terre, à toute affection dont Dieu seul ne serait pas le principe et la fin. Ô Marie, le souvenir de votre charité excite la mienne, je veux, avec Jésus, avec vous, avec tous les saints travailler à la gloire du Seigneur, expier les péchés du monde, et correspondre à toutes les grâces que j'ai reçues de Dieu.

Vierge sainte, offrez aussi au Seigneur, comme des victimes choisies, tous les enfants de Saint Dominique ; embrasez-les de cette charité qui peut seule donner l'amour du sacrifice, et qu'après avoir glorifié Dieu sur la terre par leurs vertus, ils soient glorifiés en Lui et en Vous, pendant toute l'éternité. Amen.

 

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7 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Huitième jour

Dévotion à la Visitation de la Vierge

 

« Et d'où me vient ce bonheur que la Mère de mon Seigneur daigne venir à moi ? » (Saint Luc, 1).

 

I. Il y a dans ce mystère trois personnes à considérer : Saint Jean, sa mère Élisabeth et la très Sainte Vierge. Saint Jean n'a pas encore vu le jour ; mais il tressaille et ne se possède plus en présence de Jésus-Christ. Ceci doit nous faire comprendre la grandeur du mystère et du bienfait de l'Incarnation. En effet, si l'Esprit Saint a permis qu'un enfant encore enfermé dans le sein de sa mère l'honorât d'une manière si merveilleuse, que ne doivent pas faire ceux qui sont arrivés à un âge plus parfait ?

Considérez, en second lieu, l'admiration et la joie de Sainte Élisabeth lorsque, par l'effet d'une lumière soudaine et surnaturelle, elle eut, pour ainsi dire, connaissance de toute l'économie de l'Evangile. Ici les paroles manquent, et tout ce que l'on peut faire, c'est d'admirer en silence les dons et les faveurs que le Seigneur, même en cette vie, prodigue à ses élus.

Mais, après avoir pénétré dans le cœur d'Élisabeth, tâchez de pénétrer aussi dans celui de Marie, et méditez les paroles qui sortirent alors de sa bouche. Que se passait-il en Vous, Vierge bienheureuse, quand vous prononciez ces magnifiques paroles : « Mon âme rend gloire au Seigneur, et mon esprit est ravi de joie dans le Dieu mon Sauveur ». (Saint Luc, 1, 4.6.) Quelles grandeurs ! quelles merveilles ! Hélas ! Ce n'est pas à nous, faibles créatures, de les approfondir ; contentons-nous de les admirer, de nous en réjouir et de les contempler avec étonnement Heureux mille fois les justes, si parfois ils sont ainsi visités et consolés » (Bienheureux Louis de Grenade).

Cette suprême consolation fut accordée au Bienheureux Ceslas. Un jour de fête de la Visitation, pendant qu'il s'occupait de ce mystère, la très Sainte Vierge lui apparut et lui annonça le moment précis de sa mort. Le bienheureux, transporté de joie, s'écria : « Oh ! Merci, merci, bonne Mère ! bientôt je pourrai donc vous voir sans fin, et suivre l'Agneau Jésus, que j'ai tant aimé ici-bas ! »

Le Vénérable Jean Naja, arrivé à Manille pour y prêcher l'Evangile, fut atteint d'une maladie de langueur qui le mit dans l'impossibilité de remplir les devoirs de son ministère. Il y avait une année que ce pénible état durait, lorsque, avec l'approbation de ses supérieurs, il promit, le jour de la Visitation, de consacrer sept années de sa vie à travailler sans relâche au salut des âmes, si la très Sainte Vierge lui obtenait la grâce de recouvrer la santé. Peu après avoir écrit ce vœu, il fut parfaitement guéri, et étudia avec tant d'ardeur la langue du pays qu'au bout de trois mois il pouvait prêcher et confesser. Il se mit donc à parcourir la province pour prêcher l'Évangile avec un grand zèle, et en ayant soin de toujours porter dans son bréviaire le papier sur lequel il avait écrit son vœu, afin de ne point oublier un instant la grâce reçue. Les sept années venaient de se terminer lorsqu'il devint malade à l'extrémité. Dans ce péril, il fit de nouveau le vœu à la très Sainte Vierge de consacrer encore quatre années à travailler à la faire connaître avec son divin Fils dans ce pays nouvellement converti, si la santé lui était rendue. La grâce demandée fut encore accordée, et il remplit avec la même fidélité que la première fois son nouvel engagement. Un jour qu'un incendie, qui semblait devoir prendre des proportions effrayantes, commençait à brûler à Abuatan, le Père Jean se mit à genoux devant les flammes, et commença pieusement à réciter son Rosaire. Dès qu'il fut arrivé au second mystère (la Visitation), le vent changea contre toute apparence, porta les flammes d'un côté où elles n'avaient point d'aliments, si bien qu'il n'y eut que trois maisons brûlées, ce que l'on considéra comme un grand miracle (Diarium Dom., 25. décembre).

Lorsque le pape Urbain VI, en 1395, eut décidé d'établir la fête de la Visitation pour obtenir par Marie la cessation du schisme qui alors désolait l'Église, il chargea le Bienheureux Raymond de Capoue de composer l'office de la nouvelle fête.

 

II. Vierge sainte, permettez que ma faible voix vous proclame aussi bienheureuse, vous bénisse et vous exalte ! Et qui plus que moi doit le faire ! Combien de fois en ma faveur n'avez-vous pas oublié votre élévation en me visitant par vos douces et maternelles inspirations ! De combien de faveurs ne m'avez-vous pas comblée ?... Ô la plus heureuse de toutes les femmes, glorifiez le Seigneur ! Glorifiez-le pour Vous et pour moi, qui ne le saurais faire dignement. Avec vous je dis de toutes mes forces : « Mon âme bénit le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur ».

Vierge bienheureuse, puisque le Très-Haut vous a rendue gardienne et dépositaire de tous ses trésors, dans cet instant où nous rappelons le souvenir du jour où vous avez daigné les répandre sur la maison de Zacharie, veuillez aussi descendre jusqu'à moi et me visiter, ainsi que tous les membres de la famille Dominicaine.

Nous avons de grandes obligations à remplir ; que par Vous nous y soyons fidèles. Donnez-nous de vivre comme Vous, abîmés en nous-mêmes, et d'y attendre, ainsi que Vous, les miséricordes du Seigneur. Abaissez un regard sur nous, et faites en nous de grandes choses. Que, comme Jean-Baptiste, nous soyons embrasés du plus pur et du plus ardent amour pour le fruit béni de vos entraillesn et qu'Il reçoive de nous les hommages et les louanges qui lui sont si justement dus ; que, comme Élisabeth, nous soyons pleins d'humilité et de reconnaissance pour les grâces reçues ; que l'amour du prochain qui a consumé votre cœur consume aussi le nôtre ; que l'esprit de pénitence et de sacrifice qui a conduit le saint précurseur au désert, nous accompagne tous les jours de notre vie.

Vierge sainte, visitez aussi l'Église ; faites-lui produire de ces âmes saintes et généreuses dont le zèle change en quelque sorte la face de la terre, et affronte tous les périls quand il s'agit de sauver les âmes.

Multipliez les fils de saint Dominique, et que par eux la sainte Église de votre Fils voie, comme autrefois, le salut se répandre sur tout l'univers. Amen.

 

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6 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Septième jour

Dévotion à la maternité divine de Marie

 

« Marie, en devenant Mère de Dieu, et a raison de cette union étroite avec un bien infini, reçut en quelque sorte une grâce infinie » (Saint Thomas d'Aquin).

« La dignité de Mère de Dieu vient immédiatement après celle de Dieu et en conséquence Marie ne peut être plus unie à Dieu qu'elle ne le fut, à moins de devenir Dieu elle-même ». (Saint Albert le Grand).

 

I. « De même que la femme est la mère de tout l'homme, composé de corps et d'âme, bien que l'âme vienne de Dieu seul ; ainsi, bien que Notre Dame n'ait pas produit la Divinité, elle est véritablement la Mère de Dieu fait homme, puisqu'en effet ce divin composé est le terme de sa génération ; et c'est cette maternité qui la relève infiniment plus que tout ce qu'elle possède de grâce et de gloire, comme étant d'une dignité infinie : on juge, dit Saint Albert le Grand, de l'excellence de l'arbre par l'excellence du fruit. Ayant, dit saint Thomas, pour son terme un être infini en perfection, elle l'est aussi en grandeur ; de sorte que la dignité incomparable de Mère de Dieu contient en éminence toutes les dignités des Anges et des hommes ; elle les fait disparaître par son éclat, comme le soleil cache par sa splendeur la clarté des étoiles ; il n'est point d'esprit créé qui la puisse comprendre; les plus sublimes intelligences sont frappées d'étonnement et saisies de frayeur à sa vue ; à peine osent elles l'envisager.

« La même maternité a été pour la Vierge une source de prérogatives incomparables, savoir : 1° d'avoir été conçue sans péché, et enrichie au premier instant de son Immaculée Conception de la plénitude de la grâce ; 2° d'avoir produit dans le temps le même Fils que le Père Éternel engendre dans l'Eternité ; de l'avoir produit sans rien perdre de sa pureté virginale, comme le Père Éternel ne perd rien de sa divinité ; 3° d'avoir eu un pouvoir légitime de commander au Maître absolu de toutes les créatures, puisque c'est un droit que la nature donne aux mères, droit auquel a bien voulu se soumettre Celui qui était venu pour accomplir la loi, et non pour la violer ; mais ce droit est si glorieux à Marie que saint Bernard ne sait s'il est plus digne d'admiration que l'obéissance de Jésus ; car, dit-il, qu'un Dieu obéisse à une femme, c'est une humilité sans exemple ; mais qu'une femme commande à un Dieu, c'est une élévation sans pareille ; 4° d'avoir été l'Êpouse du Saint Esprit d'une manière infiniment plus noble que les autres vierges, puisque les autres méritent à peine d'être alliées à ce divin Époux, quant à l'âme, tandis qu'elle l'a été quant au corps, et de la manière du monde la plus chaste ; d'ailleurs, l'alliance des autres avec le Saint Esprit ne sert qu'à produire des actions de vertu, et la sienne a produit d'une manière ineffable le Seigneur des vertus ; 5° d'avoir été comme l'achèvement et le couronnement de la très Sainte Trinité, car elle a produit le plus excellent fruit de sa fécondité au dehors, c'est-à-dire un Homme-Dieu ; elle lui a donné un sujet capable de lui rendre tout l'honneur qu'elle mérite, ce qui était impossible à toutes les créatures jointes ensemble ; elle l'a honorée elle-même d'un culte tout particulier ; 6° d'avoir été faite Reine et Dame de toutes les créatures en mettant au monde leur Roi et leur Seigneur » (Père Ducos, « Pasteur apostolique »).

Oh ! Que de raisons nous obligent à honorer la Mère de Dieu, et qu'elles sont puissantes ! Oh ! Si nous considérions ce qu'elle est, ce que nous lui devons et ce qu'elle peut faire pour nous, que nous aurions de vénération, d'amour et de reconnaissance pour Elle, et que notre confiance en son secours serait ferme et cordiale !

Car 1° Qu'est-ce que la Mère de Dieu ? C'est un firmament où toutes les vertus brillent avec plus d'éclat que les étoiles dans le ciel ; c'est un soleil qui paraît à nos yeux toujours plus lumineux et plus beau ; c'est un océan où l'on ne peut mesurer les abîmes de grâces. Si Dieu a trouvé à propos de créer les Anges dans sa grâce, il ne faut pas douter qu'il n'ait créé aussi dans sa grâce l'incomparable Marie, et avec un privilège d'autant plus grand que sa dignité est relevée au-dessus de toutes les leurs. Pour être digne Mère de Dieu, telle que le Saint Esprit l'a rendue, il faut qu'elle ait surpassé en grâce et en mérite tous les Anges et tous les saints, et que la seule sainteté de son Fils adorable ait de l'avantage au-dessus de la sienne. Ainsi, comme après Jésus rien n'est comparable à la grandeur, à la sainteté, à la charité et à la beauté merveilleuse de sa très digne Mère, il faut qu'après Jésus, il faut que nous ayons plus de respect et plus d'amour pour Elle seule que pour tout ce qu'il y a de vénérable et d'aimable au ciel et sur la terre.

2° Que devons-nous, ou plutôt que ne devons-nous point à la Mère de Dieu ! Nous lui devons toutes choses, puisque nous lui devons Jésus-Christ Notre-Seigneur ! Cet adorable Fils de Dieu s'est voulu faire notre pain, et c'est du sang virginal de Marie que le Saint Esprit a pétri ce pain du ciel. Son corps très pur a été comme le four mystérieux où il a été consumé par le feu de la divine charité. Quand nous prenons donc cet aliment des Anges par la communion, une partie de nos remerciements en sont dus à cette Mère d'amour, qui allaite d'une manière si douce et si sainte les enfants de l'Église ; et toutes les fois que nous pensons, comme nous devons le faire très souvent, que notre grand Jésus nous est tout en toutes choses, nous devons nous ressouvenir, avec de très-grands sentiments de reconnaissance, que c'est du sein du Père Éternel et puis du sein de Marie, que nous est venu cet unique trésor de nos cœurs.

3° Enfin, que ne peut point faire pour nous la Mère de Dieu? Elle a droit, en quelque sorte, sur les diverses missions du Saint Esprit, c'est-à-dire sur les divers effets de grâce que ce Dieu d'amour produit dans les âmes. Elle continue sans cesse à l'attirer sur l'Église, ainsi qu'elle commença de le faire dans le Cénacle le jour de la Pentecôte. Comme il est certain que celle qui néglige de recourir à Elle ne va jamais loin dans la piété, pas une âme aussi, de celles qui implorent son secours avec confiance, ne manque d'expérimenter son merveilleux pouvoir auprès de Dieu... » (Père Ducos, « Pasteur apostolique »).

 

II. Parmi tous les noms divins et merveilleux que la tradition catholique a donnés à la Vierge Immaculée, quel est donc le plus auguste ? C'est le nom de Mère de Dieu !

Être la Mère de Dieu ! c'est un honneur inexplicable, et pourtant la Vierge Marie est vraiment la Mère de Dieu !... Mère de Dieu ! C'est le cantique du ciel! mais c'est aussi le Cantique de la terre. Ne faut-il pas commencer à balbutier dès ici-bas les hymnes saints qui doivent nous réjouir pendant toute l'éternité ? Ne faut-il pas nous consoler un peu de nos tristesses. en prenant part, quoique de loin, à ces concerts de l'autre vie ?

Écoutez de toutes parts les voix des anges du saint Rosaire... Dans cette obscure demeure, voyez cette jeune fille, comme accablée sous le poids du travail de chaque jour. Autour d'elle tout est bien pauvre, et pourtant sur son front paraît la joie ; son visage respire la paix. Que dit-elle, et quelles paroles, toujours les mêmes, reviennent sur ses lèvres, tandis que ses doigts parcourent son Rosaire ? « Sainte Marie, Mère de Dieu ! Mère de Dieu ! priez pour nous ! » Ces mots suffisent pour la consoler dans ses fatigues.

Là, c'est une maison plus riche, dont le pauvre sait le chemin, car bien souvent il a trouvé près de ses portes l'aumône dont il a besoin pour vivre et faire vivre sa famille. Comment donc la maîtresse de ces lieux garde-t-elle, au milieu des dangers de la richesse, une âme candide et pure, un air paisible, un cœur joyeux ? Voulez-vous saisir le secret de ses vertus ? voyez-la dans son oratoire, elle tient en main le saint Rosaire, et tandis que ses doigts suivent les grains, entendez-la répéter : « Mère de Dieu, sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous ! » D'où vient à cette âme prête à franchir le redoutable passage qui sépare le temps de l'éternité le calme et la paix qui brillent sur son visage, ah ! c'est que bien souvent elle a répété : « Mère de Dieu, priez pour nous maintenant et à l'heure de notre mort », et Marie qu'on n'invoque jamais en vain, écarte, d'une main, d'auprès de sa couche funèbre les malins esprits qui voudraient l'attaquer dans ce moment suprême, et de l'autre, lui montre le ciel pour l'animer à combattre vaillamment son dernier combat.

Écoutons ces bruits confus, qui sur la terre s'élèvent de toutes parts, et qui montent vers le ciel ; bruits d'intérêts vains et terrestres ! Bruits d'avarice et de luxure ! Bruits d'indifférence ou de blasphème ! Bruits de terreur ou de souffrance ! Bruits d'angoisses ou de folie ! Bruits de crime ou de désespoir !

Mais au milieu de tous ces cris qui se confondent, écoutez cette pure mélodie... Quelles sont ces voix, si douces, qui chantent l'une après l'autre, qui, toujours sans se lasser, recommencent et continuent le concert ? Ah ! Reconnaissez le saint Rosaire... les heures passent et s'enfuient, le jour vient après la nuit, la nuit succède au jour, mais toujours les voix se succèdent et jamais l'hymne sacré ne s'interrompt.

Entendez ces doux accents qui pénètrent jusqu'à nos cœurs... « Mère de Dieu, disent les voix, sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous ! » N'est-ce pas le même chant que les Anges et les saints répètent pleins d'allégresse ! Sans cesse unissons-nous donc avec les Anges pour chanter la Mère de Dieu, car elle est, après Jésus son divin Fils, le principal des liens qui joignent la terre au ciel ».(Père Potton, Mois du Rosaire).

Le Père Mariano le Vieux vénérait avec une affection extraordinaire les neuf mois que le Verbe Incarné demeura dans le sein de Marie, et ce fut le premier qui introduisit à Palerme, dans son couvent, l'usage de célébrer, par une neuvaine,les jours qui précèdent la fête de Noël. Cette neuvaine se fit, pour la première fois, dans l'église de la Minerve, par le Père Jacques Cotta, en 1618. Depuis, cette dévotion s'est étendue à tous les couvents de l'Ordre. et Sa Sainteté Pie VII a accordé à cette dévotion une indulgence plénière le premier et le dernier jour de la neuvaine pour tous les fidèles qui visiteront une église de l'Ordre des Frères Prêcheurs, et y assisteront aux exercices pieux, aux prières ou aux sermons qui se feront à cet effet dans leurs églises, et une indulgence de sept ans et de sept quarantaines à tous les autres jours de la neuvaine.

Le Père Léodat de Montpellier avait une grande dévotion à la Mère de Dieu. Celle-ci lui étant apparue un jour, il ne pouvait croire à l'excès de son bonheur, et lui dit : « Qui êtes-vous ? » « Je suis la Mère de Dieu », lui répondit la sainte Vierge. « Si vous êtes la Mère de Dieu ne me laissez pas dans cette vallée de misères », lui dit le Père. Alors la divine Mère de Jésus l'assura de son salut éternel, lui dit qu'Elle était la protectrice de l'Ordre des Frères Prêcheurs, et le conduisit au ciel.

Ô Vierge Marie, vous que l'Église supplie de vous montrer notre Mère, daignez être tout particulièrement la mienne ; veillez sur moi, et apprenez-moi à me conduire comme votre enfant. Et vous, enfant Jésus, qui avez voulu naître, pour devenir notre frère, je suis bien faible, bien imparfaite, bien ignorante, bien délaissée ; mais Vous, Enfant Jésus, qui êtes la science, la bonté et la lumière infinie, enseignez-moi à connaître votre sainte volonté et à l'accomplir. Amen.

 

Prière de Saint Albert le Grand

 

Soyez bénie, ô humanité de mon Sauveur. qui avez été unie à la divinité, dans le sein d'une Mère Vierge ! Soyez bénie, ô sublime et éternelle divinité. qui avez voulu descendre jusqu'à nous sous l'enveloppe de notre chair. Soyez bénie à jamais, vous qui avez été unie à une chair virginale par la vertu de l'Esprit Saint ! Je vous salue, vous aussi, ô Marie, Vous en qui la plénitude de la Divinité a fait sa demeure ! Je vous salue, ô Vous en qui habite la plénitude de l'Esprit-Saint ! qu'elle soit bénie à jamais également la très pure humanité du Fils qui, sacré par le Père, est sorti de vous ! Je vous salue, virginité sans tache, élevée maintenant au-dessus de tous les chœurs des Anges. Réjouissez-vous, Reine du monde, d'avoir été jugée digne de devenir le temple de la très pure humanité du Christ ! Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, Vierge des vierges, dont la très pure chair servit à l'union de la Divinité avec cette très pure humanité ! Réjouissez-vous, ô Reine des cieux, dont le très chaste sein procura une digne demeure à cette très sainte humanité ! Réjouissez-vous, et soyez dans l'allégresse, ô fille des saints Patriarches, qui avez été digne de nourrir et d'allaiter, sur votre chaste sein, cette sainte humanité ! Je vous salue, Virginité féconde et à jamais bénie, qui nous avez rendus dignes d'obtenir de fruit de la vie et les joies du salut éternel. Amen.

 

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5 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Sixième jour

Dévotion à l'Annonciation de la Vierge Marie

 

« La moitié du royaume de Dieu fut donnée à Marie, quand elle conçut et enfanta le Verbe Eternel ». (Saint Thomas d'Aquin, Préface des Epîtres canoniques).

 

I. Le Seigneur révéla à sainte Catherine de Sienne qu'il avait accordé à Marie, en l'honneur de l'Incarnation du Verbe, que quiconque aurait recours à Elle, fût-il même pécheur, ne pourrait devenir la proie du démon. C'est le sentiment de plusieurs théologiens et de Saint Thomas en particulier, que la divine Vierge a obtenu à plusieurs morts en état de péché mortel la suspension de leur sentence et la grâce de revenir au monde pour faire pénitence.

La très Sainte Vierge se montra une fois à sainte Catherine de Ricci le jour de l'Incarnation, et lui fit pénétrer le mystère de sa profonde humilité. La bienheureuse Bienvenue récitait cinq mille Ave Maria le jour de l'Annonciation, pour honorer ce grand mystère d'amour.

L’Angélus, destiné à rappeler le souvenir du mystère de l'Incarnation, se récitait en plusieurs lieux, le soir, avant Benoît XIII, pape dominicain ; mais ce saint pape, « désirant que tous les fidèles, non une fois, mais plusieurs fois le jour, implorassent la protection de la Bienheureuse Vierge Marie, et vénérassent le mystère de l'Incarnation », accorda par un Bref universel et perpétuel des indulgences trois fois le jour à tous les fidèles qui réciteraient l'Angélus au son de la cloche.

Le Père Nicolas de Montmaurel expliquait dans la cathédrale de Narbonne, devant les chanoines, les versets du chapitre XXII de l'Ecclésiastique, lorsque, parlant avec amour de l'Incarnation du Verbe de Dieu dans le sein de la glorieuse Vierge Marie, il s'endormit doucement dans le Seigneur. C'était le vendredi d'avant l'Ascension, le 3 des ides de mai de l'année 1299. Son corps fut déposé dans le cimetière des Dominicains de Narbonne, pour y attendre la résurrection.

Le Père de Montfort recommanda aux serviteurs de Marie de célébrer la fête de l'Incarnation avec une ferveur particulière.

« Pendant les années que saint Raymond de Peñafort passa à Bologne, Saint Dominique ne manqua pas de profiter des assiduités de son savant ami, surtout pour développer dans son cœur la dévotion à la sainte Vierge, qui, au reste, n'avait cessé d'y grandir depuis qu'il avait été témoin du miracle de Balbeza. Saint Dominique avait une grâce toute particulière pour faire croître dans les âmes de pareils germes ; il avait tant fait pour la gloire de Marie ! De retour dans son pays, saint Raymond de Peñafort donna une preuve éclatante de son amour pour la Reine du ciel et de la terre :

Le mystère de l'Incarnation et de la maternité divine est le mystère fondamental de la religion chrétienne ; il avait une importance toute particulière depuis que les disciples de Mahomet avaient couvert de ruines et de sang une partie du monde civilisé, en faisant appel aux convoitises et aux passions brutales des sens. En face des mœurs dissolues, des maximes dégradantes et du paradis infâme des disciples du faux prophète, l'Europe chrétienne s'attachait par le fond de, ses entrailles aux dogmes régénérateurs de sa foi, comme à une ancre de salut. Les adorables prérogatives de l'auguste Mère de Dieu étaient surtout l'objet du culte et de la vénération des peuples. Or, chose étrange ! Le mystère sublime de la maternité divine n'obtenait pas en Espagne tout l'honneur que sa grandeur et sa pureté réclament. La fête de l'Annonciation n'y avait nulle solennité, et l'église de Barcelone, comme toutes les autres, l'avait laissée dans l'obscurité que lui léguait le passé. Saint Raymond sentit ce grave oubli de sa ville ; il entreprit de le réparer. Il consacra une partie de ses revenus à rendre plus éclatante la fête de Marie. Grâce à lui, la ville de Barcelone la vit, la première, briller de la juste magnificence que lui devait la piété des chrétiens. Toutes les Églises d'Aragon et bientôt celles de Castille suivirent cet exemple, et Marie se vit honorée par son pieux serviteur du culte le plus cher à sa gloire. Ce fut, de toutes les œuvres qu'exécuta saint Raymond, la plus magnifique et la plus féconde.

Heureux qui a pu, une fois dans sa vie, être libéral envers quelque gloire régnante de l'empire céleste ! Heureux qui a su créer de la terre vers quelque trône céleste, un nouveau cours d'hommages que les siècles futurs ne doivent jamais laisser tarir ! Celui-là a ouvert sur lui-même et sur bien d’autres une source de bénédictions que l’avenir n’épuisera point.

Mais si cette libéralité élève jamais ses dons jusqu'au pied du trône de Marie, quel fleuve de grâces et de bienfaits n'en débordent pas sur l'homme et la nation dont ils lui viennent ! Comme on moissonne richement ce qu'on a pu semer dans ce sein ! C'est ce qu'éprouva saint Raymond.

Depuis son retour à Barcelone, il n'avait pas manqué d'aller bien souvent visiter les enfants de saint Dominique, arrivés naguère avec lui de Bologne ; cependant il n'avait pu jusqu'alors fixer sa vie où depuis si longtemps était fixé son cœur. Mais dès qu'il eut si magnifiquement servi Marie dans la pompe nouvelle donnée à sa fête, il n'y eut plus pour lui de retard possible, et il dut venir prendre sa place au sein de sa plus chère famille. Ce fut là la première faveur dont Marie paya son zèle et les avances faites à sa gloire: elle fut immense ; pour lui il ne s'en pouvait pas trouver de plus grande. La grâce d'une vocation religieuse n'est-elle pas la plus grande qui puisse se désirer ici-bas ?… » (Année dominicaine, T.I, p. 191 et 192).

Parmi les grands événements dont la religion consacre la mémoire, l'Annonciation de la Sainte Vierge et l'Incarnation du Verbe tiennent le premier rang. C'est comme le premier anneau de cette longue chaîne de merveilles dont se compose la rédemption des hommes ; aussi ne nous étonnons point si Saint Raymond mit tous ses soins à faire célébrer avec solennité dans son pays cette fête qu'un Concile appelle la fête de la Mère de Dieu par excellence (10e Concile de Tolède).

 

II. Félicitons Marie d'avoir si bien correspondu à sa sublime vocation, qu'elle a mérité d'être choisie pour la Mère de Dieu. Prions Marie de nous aider aussi à connaître notre vocation et à la suivre fidèlement. Pour mériter d'entendre la voix de l'Ange du Seigneur, imitons le recueillement, la piété, la modestie de Marie ; offrons à Dieu le tribut de notre reconnaissance pour les grâces qui du mystère de l'Annonciation ont découlé sur la nature humaine et sur chacun de nous en particulier ; et en songeant au sublime honneur où Dieu élève Marie dans ce mystère, réjouissons-nous d'avoir une Mère aussi puissante, laissons notre cœur s'embraser de la plus immense confiance pour Celle qu'on n'implore jamais en vain.

Auguste Vierge, souffrez que je me joigne à l'Envoyé céleste pour vous dire avec le sentiment du respect et de l'amour le plus profond : « Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ». Ô la plus sainte, la plus pure, la plus fidèle de toutes les vierges, faites que mon cœur imite le vôtre ; obtenez-moi qu'imitant votre humilité et votre chasteté, j'adore et je reçoive dignement ce même Verbe que vous avez mérité de recevoir dans votre sein, et que son amour pour nous tient captif dans le plus auguste de nos sacrements. Puissé-je être ce que vous avez été vous-même pendant le temps qu'il a passé dans le sanctuaire de votre cœur, une parfaite adoratrice qui lui offre, ainsi que saint Raymond, des hommages qui lui soient agréables. Puissé-je, parfaitement soumise au Seigneur, lui répondre, en toute occasion, à votre exemple : « Voici votre servante. qu'il me soit fait selon votre parole : » Amen.

 

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4 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

Nativité de Marie

 

Cinquième jour

Dévotion à la Nativité de la Vierge Marie

 

« Ô Vierge Marie, jamais en ce monde ne naquit une femme semblable à vous ; votre berceau est tout fleuri de roses et tout parfumé de lys » (Bréviaire Dominicain)

 

I. « ...Et je le suivis.... Au fond d'une grande chambre reposait l'heureuse Mère. Ses parents se tenaient réunis à l'entour ; sur leurs visages se peignait une joie silencieuse et paisible. Au bruit de nos pas, ils se retournèrent ; et comme j'approchais avec Joachim, ils me saluèrent gracieusement et m'ouvrirent passage. Et je vis près du lit maternel, dans son petit berceau la Vierge d'Isaïe, la tige de Jessé, la fleur de nos vallées ! Mon Dieu, qu'elle était donc belle ! Son doux visage s'épanouissait comme une petite rose de mai entre les lys. Ses yeux semblaient purs et profonds comme l'azur du ciel ! On aurait dit deux lacs paisibles sous une brise endormie, deux océans d'amour, tout pleins de Dieu ! Ah ! Que je sentis alors délicieusement la vérité de la parole du Cantique : « Ma bien-aimée, par l'un de vos yeux vous avez blessé mon cœur ! » Elle me blessait par tous deux et mon âme s'y perdait et je la sentais descendre aux profondeurs de l'amour céleste et elle allait se reposant en Dieu ! Mais surtout quel doux sourire! quel parfum dans le souffle naissant de sa poitrine virginale comme ses lèvres étaient bien les bords entr'ouverts d'un vase plein de tous les arômes !... Je me penchai à l'oreille de Joachim et je lui dis : « Père, quel sera son nom ? » « Le nom de la sœur de Moïse : Marie ! » et avec un respect infini, je m'inclinai sur le berceau de la Vierge, et bien bas, bien bas, mais d'un cœur enivré, je lui dis : « Marie ! Marie ! » Marie ! Ah ! Ce nom, je l'aurais redit un siècle ! Marie ! Nom plus doux que l'huile des parfums répandus ! Nom que toutes les vierges devraient aimer ! Nom que tous les Anges se jettent éternellement comme un cri d'amour ! Mais elle, comme si elle m'eût compris, elle fixa ses yeux, ses grands yeux sur moi, et elle me sourit comme à un ami. Ô sourire ! Ô regard ! Non, je vivrais mille ans que je ne les oublierais jamais !

Je demeurais là, immobile, ravi, ne sachant plus où j'étais. Et tandis que je contemplais ainsi dans l'extase de l'amour, j'entendis un chant : c'étaient les Anges répandus autour de son berceau qui s'essayaient par leurs chants à réjouir leur petite Reine. Et moi, pauvre jeune homme, je me jetai aux genoux du vieillard. « Accordez-moi, lui dis-je, de rester sous votre toit ! acceptez-moi pour le petit serviteur de votre fille ! »

Le père la regarda comme pour l'interroger. « Eh bien oui, dit-il, en me tendant la main, soyez des nôtres ».

Depuis lors, j'ai compté bien des années ; j'ai vu la délicieuse enfant grandir; je l'ai vue épouser Joseph ; je l'ai vue devenir Mère sans cesser d'être Vierge ! Elle m'a permis de jouer avec son Fils, de le porter dans mes bras, de le baiser au front ! c'étaient là ses joies et les miennes... Après, les douleurs sont venues, et je les ai partagées. Au pied de la croix, devant son Fils expirant, je l'ai vue debout, pleurant, abîmée dans l'amour, et j'ai souffert avec elle ! Sur la montagne des Oliviers, quand ce même Fils ressuscité montait au ciel, je l'ai vue encore lui donner le dernier baiser, et puis, lui parti, je me suis retrouvé seul avec Elle, comme aux jours de son enfance. Ah ! Divine exilée ! depuis ce moment, que de soupirs, que de pleurs silencieux, que de regards vers le ciel !... Enfin elle est morte, morte d'amour, et l'amour l'a ressuscitée, et l'amour la portée triomphante au ciel, et l'amour l'a fait asseoir sur un trône, et elle vit éternellement dans l'amour. Et moi, maintenant vieux pèlerin, j'ai vu toutes ces choses et je n'ai pu mourir ; et voilà des années et des années que, privé du Fils, privé de la Mère, je chemine tout seul dans mon long exil. Ah ! Parfois c'est bien dur. Mais pourtant j'y trouve encore une consolation ; chaque année ressuscite mes vieux souvenirs, chaque mois de septembre renouvelle mes premières joies ; et ainsi, plus je vieillis, plus mon cœur s'attendrit, plus je me prends à aimer ma petite Vierge d'autrefois, plus je reprends courage, plus je marche d'un pas joyeux vers le terme de ma course. vers le ciel où Marie m'attend »...

Et maintenant que le pèlerin a fini son récit, devinez-vous qui il est ? Enfants du Rosaire, c'est le genre humain. Il errait tristement dans les ombres de l'erreur et du mal, quand naquit Marie. Par Elle, il a retrouvé la lumière, le courage du bien, la paix, le bonheur ! par Elle il a reçu Jésus, son salut, et depuis que Jésus et Marie sont montés au ciel, le genre humain, rentré dans la maison de Dieu et devenu par amour serviteur de Dieu et de sa Mère, s'en va courageusement à travers les siècles dans l'espoir d'atteindre un jour à la bienheureuse demeure qu'ils habitent. Là, plus de ténèbres ; là, une joie sans fin ; là, le parfait bonheur avec Jésus et Marie !

Voilà le pèlerin ! Et le pèlerin, c'est encore toute âme ; c'est vous qui me lisez, si vous le voulez, car c'est pour vous que Marie est née, comme c'est pour vous qu'est né son Fils ; et votre vie doit se passer à méditer tous les mystères de leur vie, et à désirer leur chère compagnie au ciel.

Ô âmes chrétiennes, ô enfants du Saint Rosaire, voyez donc si vous voulez aimer cette chère petite enfant qui est née pour vous, pour votre amour ; voyez si vous voulez vous dévouer à son service. Vous me demanderez comment ?... Ce qu'il lui faut pour le moment, c'est un lieu où se reposer; oui, à cette nymphe céleste, il faut son alvéole de miel, à cette goutte de rosée son calice de rose, à cette colombe son nid, à cette enfant Vierge son berceau ! Donnez-lui donc un berceau ; donnez-lui votre cœur, dans l'humilité, dans la pureté, dans l'amour; et quand la Vierge y reposera, ornez-le de guirlandes de roses; qu'elles s'épanouissent au-dessus de sa tête, qu'elles se penchent sur son front, qu'elles s’effeuillent sur son sein ; qu'elles parfument ses pieds. Autour de cette Rose, qu'il y ait partout des roses ; c'est-à-dire, que notre Rosaire la salue dès son entrée dans le monde ; qu'il devance près d'Elle l'archange Gabriel, et que, pour charmer les longues heures qu'elle passe sans sommeil dans son berceau, il lui répète sans cesse : Ave Maria ! » (Couronne de Marie, septembre 1862).

La sainte Vierge, le jour de la Nativité. apparaissait au bienheureux François de Possadas, se montrant à lui comme elle était dans son berceau, au moment de sa naissance.

« Mon Père, écrivait un associé du Rosaire, la fête de la Nativité de Marie a été pour moi un vrai jour de fête. Quand on aime sa mère. comment ne pas se réjouir lorsque arrive l'anniversaire de sa naissance ? Et Marie n'est-elle pas notre Mère, plus que notre Mère ? Il m'a semblé qu'elle prenait mon âme et qu'elle l'emmenait avec Elle au ciel... Oh ! Qu'il fait bon dans le ciel, tout près de Marie, aux pieds de Jésus ! J'aurais voulu n'en plus sortir ; mais il m'a semblé entendre sa voix me dire : « Il faut encore souffrir et pleurer pour l'Église... souffrir et pleurer pour cette Église qui a coûté le sang de mon Fils, et que l'enfer attaque avec rage aujourd'hui »... Ô mon Père, comme Marie était triste en me disant ces paroles ! Soyons donc sa consolation par un dévouement sans bornes, et avec Elle souffrons et prions pour l'Église ». (Couronne de Marie, octobre 1860).

 

II. Vierge bienheureuse, à votre entrée dans le monde, nous avons relevé nos fronts abattus, parce que votre naissance annonce celle du Rédempteur, comme l'aurore annonce l'arrivée du jour. Je vous salue, brillante et pure étoile du matin; le soleil de justice va se lever, le jour de la grâce va luire, et c'est vous qui aurez hâté sa venue. Vos désirs, plus ardents que ceux des patriarches et des prophètes, attireront le véritable Emmanuel dans votre sein. Ah ! Jésus, fils de Marie, daignez allumer pour Elle dans mon cœur l'amour le plus tendre, le plus filial, le plus respectueux. Faites, Seigneur, qu'entraînée par mon amour, je marche pas à pas sur les traces de Marie, et que, par Elle et avec Elle, avec tous les enfants de saint Dominique, je ne vive que de Vous, qu'en Vous et pour Vous, de telle sorte que nous méritions d'arriver à la vie éternelle. Amen.

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3 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Quatrième jour

Dévotion à l'Immaculée Conception de Marie

 

« Et j'invoquerai le nom de Marie, le nom de la Vierge à jamais Immaculée ». (Père Toricelli, Mois de Marie).

 

I. Si nous avions eu le bonheur de conserver le livre qu'écrivit saint Dominique pour réfuter l'hérésie des Albigeois, ce livre qui, jeté trois fois dans un brasier ardent, y demeura intact, nous y verrions la preuve que notre bienheureux Père admettait l'Immaculée Conception, et que Dieu approuva manifestement cette doctrine de son saint serviteur, puisqu'il préserva de la destruction le livre qui l'enseignait.

Dans une collection de pièces sur l'Immaculée Conception publiée à Palerme en 1742, on trouve une lettre du Père Alessandro Santo-Canale, jésuite, qui dit : « Un des Ordres les plus ardents en faveur de l'Immaculée Conception de Marie a été le si saint et si savant Ordre des Frères Prêcheurs, même dès son origine, c'est-à-dire au temps du grand patriarche saint Dominique. C'est ce que nous voyons par la controverse qu'il soutint si glorieusement pour lui-même et pour l'Église, contre les Albigeois, à Toulouse ».

On lit dans une ancienne tablette, datant presque de l'époque de saint Dominique et conservée jusqu'à ce jour pour réfuter ces erreurs : « Saint Dominique écrivit un livre sur la sainte humanité de Jésus-Christ ; et les Albigeois, s'élevant avec fureur contre le bienheureux, dirent que la Vierge était conçue dans le péché originel. Or le bienheureux répliqua, d'après ce qui est écrit sur son livre, que la proposition qu'ils annonçaient était fausse, la Vierge Marie étant celle dont l'Esprit Saint parlait par Salomon quand il dit : « Vous êtes toute pure, ma bien-aimée, il n'y a pas de tache en vous ». En un autre passage du livre de saint Dominique, on trouve les paroles suivantes, tirées des actes de saint André : « Ainsi que le premier Adam fut formé d'une terre vierge, qui n'avait jamais été maudite, de même il était convenable que le second Adam fût formé de la même manière ».

Saint Alphonse de Liguori assure que saint Thomas d'Aquin eut une apparition de la très Sainte Vierge qui lui prédit la définition du dogme de son Immaculée Conception.

Le vénérable Louis de Grenade termine plusieurs de ses ouvrages par la louange de Marie Immaculée, et l'éminentissime cardinal Gaude, mort récemment en odeur de sainteté, a fait paraître un opuscule remarquable sur l'Immaculèe Conception.

Un serviteur de Dieu qui avait dirigé assez longtemps la vénérable Mère Françoise des Séraphins, parle ainsi de sa dévotion à l'Immaculée Conception : « La première chose que j'ai à dire sur cette grande servante de Dieu, c'est qu'elle était convaincue qu'elle tenait sa vocation à la religion des mains de la très Sainte Vierge pure et Immaculée, ce qui la rendit si reconnaissante envers cette Mère de bonté, et la porta à lui rendre un si fidèle honneur pendant toute sa vie, qu'elle me dit, plusieurs fois, avec le zèle d'un vrai Séraphin, qu'elle n'avait pas de plus grande joie que d'être dans un lieu où elle pût, avec treize sœurs, louer incessamment nuit et jour cette aimable Mère, et qu'elle n'avait point de plus grand désir que de donner sa vie pour témoigner en présence du ciel et de la terre, des anges et des hommes, de ces belles vérités : que cette Auguste Reine est la vraie et digne Mère de Dieu ; qu'elle est la Vierge par excellence, et qu'elle a été conçue sans aucune tache... Elle ajoutait qu'elle voudrait que les filles qui servaient dans ce monastère fussent appelées les filles de l'Immaculée Conception de la très pure Mère de Dieu. Elle brûlait du désir de la glorifier, et je ne pouvais jamais la quitter sans qu'elle m'eût obligé de lui en enseigner le moyen. Parfois, dans ses entretiens sur cette divine Mère, elle était si fort transportée d'amour qu'il fallait la faire revenir à elle. Elle se plaignait presque toujours de ce qu'elle ne pouvait contenter son désir de la servir dignement, et bien souvent il fallait la consoler à cet égard, en lui disant que cette Mère de Miséricorde excuse notre faiblesse, et que, pourvu qu'elle voie nos cœurs entièrement à Elle, Elle se contente pour le reste de notre bonne volonté. Elle me pria un jour d'agréer qu'elle lui fît la donation de tout elle-même ; je lui en remis la formule par écrit, et lui dis de la signer de son sang. « Hélas ! me dit-elle, que tout ce que j'en ai dans les veines ne peut-il être répandu pour la gloire de son Immaculée Conception : Je me trouverais bien fortunée si je pouvais en être la martyre ! »

La fête de l'Immaculée Conception se célèbre dans l'Ordre de Saint-Dominique avec la même solennité que les fêtes de l'Assomption et du très Saint Rosaire.

 

II. Vierge Marie ! Le Saint Esprit vous a préservée du péché originel et ornée d'une pureté divine ; votre âme a brillé à ses yeux de plus d'éclat que les plus purs esprits de la Jérusalem céleste et dès votre Immaculée Conception, il a pu prendre en vous ses plus douces complaisances. Vierge Immaculée, le Seigneur Vous a confié les trésors de la science ; il vous a éclairée de sa sagesse, embrasée de sa charité, vivifiée de sa propre vie. Ô Vierge privilégiée, de quelle douce joie nous inonde le souvenir de votre Immaculée Conception ! Que volontiers nous vous reconnaissons pour notre Mère et notre Reine dans ce moment où vous triomphez de l'enfer, où vous écrasez la tête de notre infernal ennemi !...

Vierge sainte, daignez agréer le tribut d'hommages que je vous offre en ce jour, et recevez ma prière. Vous savez combien est lourd le poids de ma misère, combien est rapide la pente qui m'entraîne au mal. Je vous en conjure, venez à mon secours. Par votre Immaculée Conception, purifiez mon esprit et mon cœur; purifiez mes pensées, mes désirs, mes inclinations ; faites qu'en moi, comme dans la Mère Françoise des Séraphins, ne règne plus que le pur amour de Dieu qui, dès votre Immaculée Conception, fut toute votre vie. Vierge pleine de bonté, quand les fils de l’apostolique Dominique bravent tous les périls pour aller porter la foi chez les nations infidèles ; quand, dans nos contrées, infatigables Prêcheurs de la Vérité, ils se dévouent tout entiers au salut des âmes et à la conversion des pécheurs, soyez leur force, leur appui, leur guide, leur consolation ; et qu'alors, aujourd'hui et toujours, les cieux exaltent votre gloire, que la terre tressaille de joie et d'allégresse et se joigne à nous pour répéter sans cesse : Bénie soit la sainte et Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie ! Amen.

 

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2 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Troisième jour

Puissance de Marie

 

« Puisque Marie est la mère et la dispensatrice de tous les biens, ou peut dire que celui qui la trouve a trouvé toutes les grâces, toutes les vertus, puisqu'il n'y a rien qu'elle n'obtienne par son intercession ». (Saint Antonin).

 

I. « L'Église reconnaît dans la sainte Mère de Jésus deux attributs bien distincts : la puissance et la bonté. Sans la puissance, la bonté de Marie serait à peu près stérile ; et sans la bonté, sa puissance ne serait pour nous d'aucun secours. Mais Dieu voulant faire de Marie l'instrument de sa miséricorde, le refuge des pécheurs. l'ange protecteur et consolateur de tout ce qui souffre ici-bas, la porte du ciel, pour toute âme désireuse de son salut, lui a communiqué tout à la fois sa puissance et sa bonté et par l'union de ces deux attributs, Marie peut accomplir tout ce que lui suggère la tendresse de son cœur à l'égard de ses enfants, et elle le veut, dans toute l'étendue de sa puissance. Elle peut, elle veut ; elle veut, elle peut : tout est renfermé dans ces deux mots. Nous accourons nous réfugier sous votre égide tutélaire, ô sainte Mère de Dieu; ne rejetez pas notre confiance, mais sauvez-nous de tout danger... Et Marie, du haut des cieux, étend ses ailes maternelles sur le monde chrétien, comme l'aigle qui plane puissant dans les airs ». (P. Marie-Augustin, Couronne de Marie, février 1861).

Un jour que saint Dominique préchait sur la place de Carcassonne à une grande foule de peuple, en lui amena un homme possédé du démon. Saint Dominique demanda aux démons : « Pourquoi êtes-vous entrés dans cet homme ? » Ils répondirent : « C'est premièrement à cause de son irrévérence envers la Vierge Marie ; c'est ensuite pour son incrédulité : depuis un mois cet hérétique t'a entendu prêcher le culte de la Vierge, il n'a pas voulu croire à ta parole ; au contraire, il a fait tout le mal dont il était capable. C'est pourquoi, forcés par un juste jugement de Dieu à qui nous ne pouvons résister, nous sommes entrés dans le corps de ce blasphémateur ; c'est bien malgré nous, nous ne voulions pas le tourmenter, il nous gagnait tant d'âmes ! »

Après plusieurs autres questions, saint Dominique dit enfin aux démons : « Quelle est dans le ciel la créature la plus redoutable pour vous et la plus digne en même temps de l'amour et du culte des hommes ici-bas ? » A cette demande, les démons jetèrent des cris si perçants que les assistants terrifiés tombèrent par terre. Mais le saint, imposant silence aux malins esprits, rendit le courage au peuple. Toutefois il continua à presser les démons de répondre, et ceux-ci le conjuraient de les laisser tranquilles. Le saint dit : « Je cesserai de vous tourmenter quand vous aurez répondu à ma question ». « Au moins, répliquèrent-ils alors, laisse-nous le dire à toi seul, en secret, nous t'en conjurons, et non devant cette multitude d'hommes et de femmes ; nous y perdrions trop ! » « Peine inutile ! dit le saint ; hâtez-vous de parler à haute, claire et intelligible voix ».

Puis, comme ils résistaient toujours, le saint, se mettant à genoux, fit cette prière : « Ô très-digne Mère de la Sagesse incarnée, ce peuple connaît déjà le culte du Rosaire qui vous est si cher. Ah ! pour le salut de ces âmes, je vous en prie, forcez vos adversaires à dire clairement la vérité sur ce que je leur demande ». A ces mots apparurent soudain une multitude d'Anges couverts d'une armure d'or, et au milieu d'eux la glorieuse Mère du Sauveur, qui, avec un sceptre d'or touchant le possédé, lui enjoignit de répondre aux questions de son serviteur Dominique. Les démons s'écrièrent : « Ô notre ennemie et notre perte ! ô notre confusion ! Pourquoi êtes-vous descendue du ciel pour nous tourmenter ici ? Ah ! c'est vous qui empêchez l'enfer de se remplir. Vous priez pour les pêcheurs en puissante avocate, et vous êtes pour eux la voie du ciel très sûre et très certaine. Il faut donc vous répondre sans retard. Nous ne voulons pas, nous résistons ; et pourtant nous sommes forcés de découvrir la vérité, de publier nous-mêmes le moyen et la manière de nous confondre. Ô nécessité cruelle et confusion ! Ô affreuse malédiction ! Écoutez donc, chrétiens, ajoutèrent-ils : la Mère de Jésus est toute-puissante pour préserver ses serviteurs de l'enfer. De même que le soleil chasse les ténèbres, elle dissipe nos machinations et nos pièges. Aucune de nos tromperies ne lui échappe ; elle anéantit toutes nos ruses. Hélas ! nous sommes forcés d'en faire l'aveu : nul ne se perd avec nous de ceux qui se consacrent au culte de Marie et y persévèrent. Un seul de ses soupirs offert à la très Sainte Trinité surpasse en excellence et en vertu les prières et les vœux des autres saints.Aussi nous la craignons, elle seule,plus que tous les autres ensemble. Impossible de vaincre un seul de ses serviteurs fidèles. A l'heure de la mort, s'ils l'invoquent, elle en sauve malheureusement pour nous un grand nombre de ceux qui nous appartiennent. Si cette femme ne nous retenait et ne réprimait nos efforts, depuis longtemps nous aurions exterminé l'Église; souvent nous aurions fait perdre la foi à toutes les classes de la société chrétienne. Mais nous sommes contraints de vous le révéler, aucun de ceux qui persévèrent dans la dévotion prêchée par Dominique ne subira les tourments de l'enfer ; Marie obtiendra à ses serviteurs fidèles une vraie contrition de leurs péchés et la grâce d'en faire une confession salutaire ».

Après ces aveux, si pénibles à l'enfer, saint Dominique invita les assistants à réciter à haute voix le saint Rosaire. À chaque Ave Maria récité par le saint et le peuple en même temps, une foule de démons sortaient du corps du possédé sous la forme de charbons ardents. Le Rosaire terminé, Marie donna sa bénédiction au peuple et disparut. Quant au possédé, entièrement délivré, il resta sain et sauf devant saint Dominique, et cette manifestation publique de la puissance de Marie convertit un grand nombre d'hérétiques. (Manuel du Très Saint Rosaire par le Père Pradel).

Sœur Benoîte du Laus, membre du Tiers-Ordre de saint Dominique, fut soumise aux plus dures épreuves ; on soupçonna même la vérité de ses rapports avec le ciel, et l'archevêque d'Embrun envoya au Laus un formidable cortège de juges ecclésiastiques pour interroger la servante de Marie et la punir sévèrement, s'il y avait lieu. Benoîte, en apprenant l'arrivée de ses juges, fut saisie d'une crainte bien naturelle ; mais la sainte Vierge lui apparut et lui dit : « Ne craignez rien, ma fille, il faut rendre raison aux gens d'Église ; répondez à toutes les questions qu'on vous adressera, je suis avec vous ». Puis elle conclut par ces paroles remarquables : « Les prêtres peuvent bien commander à mon Fils, et non à moi ». Benoîte, fortifiée par ces paroles, attendit tranquillement ses juges, et parut devant eux plus tranquillement encore. Elle parla simplement de ses visions, satisfit à toutes les questions qui lui furent adressées, et ne manqua pas de répéter d'après sa bonne Mère, « que les prêtres peuvent bien commander à Jésus-Christ, mais non à la sainte Vierge », et il arriva que la plus astucieuse subtilité échoua devant l'innocence et la candeur de la jeune bergère.

II. Toute cette gloire de Marie, c'est votre gloire, Seigneur, car c'est vous qui avez donné la puissance au bras de Marie; vous l'avez élevée au-dessus des Anges, Vous l'avez couronnée de gloire et d'honneur, et l'avez établie Reine sur toutes les œuvres de vos mains.

Esprits célestes, louez Marie, louez et glorifiez votre puissante Reine.

Ô soleil, louez-la dans votre premier rayon matinal, et dans la lumière éclatante de votre midi, et dans votre dernier adieu du soir.

Et vous, lune, louez-la dans la douceur de vos reflets argentés !

Et vous, étoiles, dans la splendeur du firmament !

Cieux des cieux, louez Marie, louez-la, exaltez-la dans le cours des siècles !

Hélas ! Vierge puissante. ma vie n'est qu'une alternative de promesses de vous servir et d'infidélités, d'offenses et de repentirs. Ô Marie, de ce trône où vous avez été couronnée Reine, tendez-moi vos bras protecteurs. Ah ! Par pitié, ne permettez plus que je m'éloigne jamais de votre Jésus. Vous qui, par la bonté infinie de Dieu, avez reçu la puissance sur le domaine de la Rédemption, régnez sur ce cœur racheté et pourtant toujours rebelle à son Rédempteur. Vous qui pouvez tout obtenir de Dieu, faites qu'il m'accorde la grâce de lui être toujours uni, rendez-vous maîtresse absolue de mon cœur ; pénétrez-le d'amour et d'une irrésistible admiration pour ces dons excellents qui vous ont mérité de devenir la Mère d'un Dieu. Ô vous, dont l'éclat est plus pur que celui de l'étoile du matin, laissez tomber sur mon cœur avec la lumière de cette grâce dont Dieu vous a rendue la dispensatrice, un rayon de votre splendeur immaculée qui élève mon âme au-dessus des illusions de cet exil, faites briller à mes yeux la douce lueur des espérances éternelles. Ô Marie, je vous demande encore, à l'heure terrible de la colère, à cette heure d'amertume et d'angoisse qui terminera mon dernier jour, daignez m'accorder votre assistance, et me porter dans vos bras puissants devant le tribunal de Jésus-Christ, ce juge d'une majesté si sévère, mais aussi votre Fils bien-aimé. Amen. (Extrait di Mois de Marie Immaculée du Père Louis Toricelli).

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1 mai 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Deuxième jour

Le Très Saint Nom de Marie

 

« La gloire du Nom de Marie est comparé à l’huile dans le Cantiques ; car l’huile cicatrise les plaies, répand de l’odeur, alimente la flamme ; ainsi le nom de Marie guérit les malades, réjouit les coeurs et les enflamme de l’amour divin ; à ce nom Satan s’enfuit et l’enfer tremble » (Bienheureux Alain de la Roche).

 

I. Marie ! c'est le nom qui, dans les conseils du Très-Haut, a été donné à Celle dont les vertus, les perfections, les souffrances et la gloire devaient étonner la terre et les cieux. Marie !... C'est le nom que sur un berceau de Juda, deux vieillards, dans un transport d'amour, imposèrent à l'auguste enfant qui,contre toute attente, leur fut donnée. Marie ! C'est le nom que Gabriel donna à la fille de David lorsque, messager céleste, il salua la Vierge de Nazareth. Marie !... c'est le nom que l'Enfant-Dieu aimait à prononcer quand, sur les genoux de sa Mère, enlaçant son cou de ses bras innocents, il la baisait en souriant. Marie ! C'est le nom qui, dans le premier des conciles, vint se poser sur les lèvres des apôtres ; nom sublime, qu'ils gravèrent, avant de se séparer, dans le symbole de la foi, afin que l'univers crût et s'inclinât à ce nom : Oui, Jésus-Christ est né de la vierge Marie, natus ex Maria Virgine. Marie ! C'est le nom que tous les saints adressèrent dans des transports d'amour et de reconnaissance à la créature prodige de perfections, dont le souvenir les inondait de joie. Marie ! C'est le nom qu'aimaient à prononcer dans l'effusion de leurs âmes les Dominique, les Thomas d'Aquin, les Vincent Ferrier, les Hyacinthe, les Raymond de Peñafort, les Antonin, les Pierre martyr, les Louis Bertrand, les Pie V, les Catherine de Sienne, les Rose de Lima, etc., ils ne se lassaient pas de redire ce nom suave et doux, qui comme un mystérieux incendie d'amour embrasait leurs cœurs.

Marie ! c'est le nom qui, dans la superbe basilique, sous le vocable de la Reine du Ciel, apparaît grand de gloire et de magnificence ; et c'est ce nom aussi qui, dans l'oratoire de la vallée, sous l'invocation de la Mère de Dieu, apparaît grand de modestie et d'humilité. Marie ! c'est le nom glorieux et béni que l'univers catholique proclame ; c'est le nom que les chrétiens, agenouillés sur les dalles de vos sanctuaires, redisent en ce jour, ô Vierge bénie, et vont proclamer durant ce beau mois. Marie ! Et moi aussi, pauvre Vermisseau, je veux le redire sans cesse ce doux nom, je veux le bénir et le chanter. Les innombrables lettres de sainte Catherine de Sienne, écrites sous l'inspiration du Saint Esprit, commencent toutes, non-seulement par l'invocation du très Saint Nom de Jésus, mais encore par celui de la douce Vierge Marie.

Le bienheureux Henri Suso, par l'invocation de ce nom, mettait l'esprit malin en fuite. « Ô Marie, disait-il, qu’êtes-vous donc vous-même, si votre nom seul est si délicieux ? Non, les harpes n'ont pas de si douces harmonies que celles qu'apporte aux cœurs affligés le très Saint Nom de Marie, la Vierge Immaculée. Que tous les peuples s'inclinent et s'agenouillent à ce nom sublime et divin de Marie ! »

Le bienheureux Jourdain de Saxe, de l'illustre famille des comtes d'Ebernstein, avait reçu de Dieu, en outre d'une charité inépuisable, d'une ineffable douceur et du don de calmer les âmes troublées, une tendre dévotion pour Marie. Il nous laissa un mémorial de son amour pour elle en établissant la touchante coutume de chanter tous les soirs le Salve Regina dans les couvents de notre saint Ordre. Il composa cette pieuse salutation appelée Couronne du nom de Marie, dont les prières sont si propres à enflammer les coeurs d'une tendre et solide dévotion envers la divine Mère de Jésus.

À peine la bienheureuse Marguerite de Hongrie put-elle parler qu'elle prononçait les saints Noms de Jésus et de Marie, ajoutant toujours à ce dernier nom : « Mère de Dieu et mon espérance ! »

Le bienheureux Martin de Porrès, après avoir récité avec les frères l'office de la sainte Vierge, se rendait promptement dans la chapelle du Rosaire ; et là, se prosternant dans un angle obscur, il restait plusieurs heures immobile devant l'image de Notre Dame, l'invoquant avec une douce dévotion et répétant son Saint Nom dans les transports d'une pieuse joie. La reine des Anges daigna souvent avec son céleste enfant apparaître alors à l'heureux Martin, et par sa présence et ses paroles lui donna un avant-goût des suaves douceurs du paradis.

À peine le bienheureux Jacques Salomon put-il bégayer quelques syllabes que le nom de Marie fut sans cesse sur ses lèvres ; ses délices et sa joie étaient de célébrer les louanges de Marie.

La vénérable Léonore de Parras étant devenue paralytique ne pouvait pas prononcer d'autres paroles que celles-ci : « Mater Dei ».

Le Père Ange de Jésus-Maria avait une si grande dévotion à ces très Saints Noms, qu'il ne les prononçait presque jamais sans tomber en extase.

La vénérable sœur Virginie d'Afilito, pendant une maladie qui dura deux années, ne put proférer que ces paroles : « Belle Marie ! Belle Marie ! »

Le nom seul de Marie suffisait pour consoler et réjouir Monsieur Olier, fondateur de Saint-Sulpice, qui était membre du Tiers Ordre de Saint-Dominique. C'était un son agréable pour son oreille, un baume très suave pour son cœur. « J'espère, disait-il, que le Nom de Marie Sera béni à jamais dans notre maison. Tout mon désir est de l'imprimer dans le cœur de mes frères ». Les lettres initiales de ce nom chéri furent mises partout dans le séminaire, sur les meubles, les vitres, les serrures ; le linge de la maison en fut marqué. Lorsqu'un pauvre, en demandant l'aumône, prononçait le nom de la sainte Vierge, l'abbé Olier ne pouvait plus le refuser ; c'était un supplice pour lui, s'il n'avait rien en ce moment dont il pût disposer. Il donnait du moins une médaille, un livre, un mouchoir ou tout autre objet. Quelquefois il empruntait à ses compagnons de quoi faire l'aumône, ou bien il conduisait les pauvres chez lui. « Ce nom, disait-il, m'est en si grande vénération que tout en moi est forcé de lui céder ».

 

II. Pour imiter tous nos saints, et ne pas porter en vain le nom d'enfants de saint Dominique, aimons Marie, aimons-la comme tout ce que nous avons de plus cher après Jésus, et, chaque jour, en récitant les prières qui lui sont consacrées, goûtons au fond de nos cœurs les fruits délicieux que produit l'invocation de ce nom béni : efforçons-nous de le faire connaître et aimer ; enfin vivons de l'amour de cette divine Vierge, et désirons de mourir dans ses bras en prononçant son doux nom uni à celui de Jésus. (Méditations de la mère Saint-Dominique, qui fut la fondatrice d’un couvent sous le vocable du Très-Saint Nom de Marie près de Lyon).

La parole ne peut exprimer, l'écriture ne saurait rendre. l'expérience seule fait connaître ce qu'on gagne à aimer Marie ! Glorieux père saint Dominique, bienheureux Jourdain de Saxe, qui avez fait cette heureuse expérience, obtenez-nous d'invoquer toujours le Saint Nom de Marie avec cette foi et cet amour qui furent pour vous la source de tant de grâces !… Quand je pense,Vierge sainte, que par la miséricorde de Dieu j'ai reçu au saint baptême votre nom béni, je me sens pénétrée de reconnaissance ; mais en même temps ma faiblesse s'effraye des devoirs que m'impose ce beau nom, et je crains, avec trop de raisons, de le porter indignement. Ô Marie, ô ma Mère ! venez donc à mon aide ; protégez-moi dans tous les dangers, et faites que je marche si fidèlement sur vos traces que je mérite de voir mon nom inscrit sur le livre de la vie éternelle, avec celui de tous ceux qui pendant leur vie auront invoqué avec amour et confiance votre saint nom. Amen.

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30 avril 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

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Premier jour

Dévotion de notre glorieux Père saint Dominique envers la très Sainte Vierge Marie

 

« Mon fils a été pour Dominique le Maître le plus cher, et moi, sa Mère, il m'a aimée plus que son coeur » Révélation de sainte Brigitte (Livre 5, chap. 17).

 

I. En se dispersant dans le monde, les apôtres et les disciples de Jésus portèrent dans tout l'univers, avec son nom et son culte, celui de sa divine Mère ; partout où ils élevaient un autel en l'honneur du Fils, ils en dressaient un autre en l'honneur de la Mère. Depuis lors, chaque siècle offrit à Marie des serviteurs dévoués ; mais aucun ne surpassa et peut-être n'égala notre bienheureux Père saint Dominique dans sa tendre dévotion pour la Reine du ciel.

Sa mère, qui était elle-même une sainte, avait la plus ardente dévotion pour la sainte Vierge ; ses instructions et ses exemples portèrent leurs fruits, et Dominique de Guzman, dés l'aurore de ses jours, prit Marie pour sa protectrice spéciale et lui voua un culte tout particulier. Son amour et sa confiance en elle n'avaient point de bornes ; à chaque instant il l’invoquait avec la ferveur d'un séraphin ; il déployait le plus grand zèle pour la faire connaître et honorer, et s'attachait surtout à lui plaire et à mériter sa protection par l'imitation de ses vertus. Aussi la Vierge écoutait toutes ses prières et s'empressait de répondre au premier appel de sa piété; elle l'encourageait, le consolait et lui indiquait les moyens les plus propres à réussir dans la conquête des âmes.

Ce fut sous les auspices de Marie qu'il entreprit la conversion des Albigeois ; et ce fut en prêchant la dévotion du Rosaire qu'elle lui avait enseignée, qu'il produisit en tout lieu les fruits les plus abondants de salut et de pénitence.

On a gardé longtemps à Bologne,comme une relique d'un grand prix, une image de Marie que notre saint Patriarche avait lui-même placée dans l'église de Saint-Nicolas, et exposée à la vénération des fidèles sous le titre de Notre-Dame du Rosaire.

Saint Dominique ne commençait jamais ses controverses et ses sermons qu'après avoir prié longtemps devant l'image de sa divine protectrice et lui avoir adressé cette prière : « Dignare me, laudare te, Virgo sacrata ; da mihi virtutem contra hostes tuos. Daignez me permettre de vous louer, ô Vierge sacrée, et fortifiez-moi contre vos ennemis ».

C'est à lui qu'est dû le pieux usage, adopté depuis par les prédicateurs, de saluer et de prier la Vierge pleine de grâces en commençant le sermon.

La tendre piété de saint Dominique pour Marie lui rendait particulièrement chers tous les lieux qui lui étaient consacrés. Il y avait à Prouilhe, dans le diocèse de Toulouse, une ancienne chapelle dédiée à Notre Dame, et depuis longtemps en grande vénération parmi les fidèles. Saint Dominique l'affectionnait beaucoup ; c'était pour lui un lieu d'espérance et de consolation où il s'arrêtait souvent pour répandre son âme devant Dieu. Il fonda là, sous la protection maternelle de Marie, un monastère où les jeunes filles nobles, mais pauvres et exposées par là même à devenir la proie des hérétiques, étaient élevées dans les doctrines du plus pur catholicisme ; il offrit ainsi à Notre Dame de Prouilhe les premices de ses conquêtes sur l'hérésie. C'est là aussi qu'il fit la première réunion de ses religieux, au jour de l'Assomption, et ils rédigèrent ensemble, sous le regard de Marie, les principales constitutions de l'Ordre. L'année suivante, réunis dans le même lieu. ils se consacrèrent solennellement à travailler de toutes leurs forces au salut des âmes. C'est donc de Marie que les Frères Prêcheurs devaient en quelque sorte recevoir leur mission ; c'est de son sanctuaire qu'ils devaient partir pour aller la faire connaître et honorer par toute la terre ; car après la gloire de Dieu, l'honneur de sa Mère était ce que notre bienheureux Père avait principalement en vue en fondant son Ordre ; c'est sous ses auspices qu'il envoyait ses frères porter au loin avec la lumière de l'Évangile la dévotion du Rosaire ; ils furent si fidèles à remplir ses intentions, ils étaient si dévoués à la sainte Vierge, si appliqués à restaurer ou à faire connaître son culte, à porter à l'imitation de ses vertus qu'on les appelait dans quelques villes les Religieux de la Vierge.

Sur son lit de mort, notre bien-aimé Père bénit ses enfants au nom de Marie, les mit une dernière fois sous sa protection, et leur fit comprendre que la dévotion à la très Sainte Vierge était le plus précieux héritage qu'il pût leur laisser, afin que destinés à prêcher le Christ en tous lieux, ils fissent connaître en même temps la sainteté, la grandeur et les admirables vertus de Celle qui a été choisie pour être sa Mère. (Vie de Saint Dominique, par le Père Touron).

Marie reconnut par les plus nombreuses et les plus signalées faveurs l'amour que lui portait saint Dominique et il semblait qu'elle ne pût rien refuser à ses prières. Notre bienheureux Père reconnaissait et ne cessait de proclamer que, si son Ordre avait été approuvé et confirmé par le Saint-Siège, il en était redevable à Marie. Non contente de l'avoir comblé des témoignages de sa tendresse pendant sa vie mortelle, la très-sainte Vierge voulut encore en donner après sa mort une preuve bien touchante en donnant aux religieux de Soriano une belle peinture représentant les traits de leur Père bien-aimé ; et comme ils avaient peine à croire à cet excès de bonté ; sainte Catherine de Sienne apparut à un Frère Prêcheur de Soriano et lui dit : « Cessez de douter, c'est la très-sainte Vierge Marie qui a voulu donner à votre Ordre cette précieuse marque de sa prédilection » (Méditations sur la vie des Saints et des Bienheureux de l'Ordre, p. 262).

Fidèles héritiers du legs d'amour que leur avait laissé le Père, les enfants de saint Dominique ne se contentèrent pas de parler de Marie, mais un grand nombre d'entre eux laissèrent de nombreux témoignages écrits de leur vénération pour la très Sainte Vierge. Je citerai seulement saint Thomas d'Aquin, saint Antonin, le bienheureux Alain de la Roche surnommé le Mignon de la très sainte Vierge, le bienheureux Albert le Grand que Prussia appelle le Secrétaire de Marie, surpassant tous ceux qui ont écrit sur elle : « Car, dit-il, si les Jérôme, les Ambroise, les Augustin, les Bernard, les Anselme et les Jean Damascène l'ont aussi exaltée dans un magnifique langage et avec tous les charmes de la plus suave dévotion ; s'ils ont fait voir dans un style tout resplendissant de beauté combien elle est aimable, puissante, pleine de mérites, riche en vertus, combien enfin elle est bonne et compatissante ; néanmoins, malgré leurs raisonnements poussés jusqu'à l'évidence, ils ne sauraient porter la conviction dans l'âme du lecteur ou de l'auditeur comme notre vénérable maître quand il parle de Marie dans ses sermons » (Prussia, p. 190). Les monuments impérissables et les plus importants de l'amour du bienheureux Albert pour Marie sont : De laudibus beatae Mariæ, et son travail intitulé Mariale, sur la Salutation Angélique.

Le Père Vincent Contenson qui laissa sur la divine Vierge un traité complet auquel il donna le nom de Mariologie.

Le pieux Père Polonais qui composa au XVIIe siècle, sous le nom de Litaniæ Lauretanæ, un ouvrage où il expose et développe, avec une onction qui rappelle souvent les plus suaves passages de saint Bernard, la suite des invocations des Litanies de la très Sainte Vierge.

Le Père Jehan de Sainte-Marie qui composa cinq volumes sur le Rosaire, et y associa plusieurs milliers d'âmes.

Le bienheureux Jacques de Voragine qui écrivit son délicieux Mariale, à la gloire de Marie.

Le Père de Montfort, du Tiers-Ordre de saint Dominique, connu par son beau livre : De la vraie et solide dévotion de la très-Sainte Vierge, et par d'autres. écrits répandus…

Et de nos jours le Père Marie-Augustin, ravi par le ciel à la terre au milieu de ses jours, après nous avoir laissé des pages empreintes de l'amour le plus tendre et le plus zélé pour la gloire de la Reine du très saint Rosaire...

 

II. Vierge Marie, vous qui êtes plus brillante que l'aurore, plus douce que la lune argentée, plus pure que la source limpide, plus blanche que la neige, plus gracieuse que la rose printanière, plus suave que le miel, plus parfumée que le lys, plus chaste que les Anges, plus élevée que les cieux ; je veux, ainsi que saint Dominique, mon bien-aimé Père, me consacrer entièrement à votre service, je veux penser sans cesse à Vous, vous aimer, vous servir, vous honorer, et comme la Mère de Dieu et comme ma Mère chérie. Je vous invoquerai a toute heure pour obtenir par votre toute-puissante intercession les lumières et les grâces dont j'ai besoin pour accomplir mon salut. Vous n'avez jamais refusé de secourir les âmes qui se sont adressées à vous avec confiance dans leurs besoins, vous ne repousserez donc pas mes supplications. Mais pour mieux vous témoigner mon amour, Vierge sainte, et pour mériter votre protection, je veux m'efforcer, à l'exemple de notre glorieux Père, d'imiter, autant que ma faiblesse en sera capable, vos admirables vertus ; et pendant ce beau mois, « je veux vous offrir au lieu des roses nouvelles, un amour sincère et ardent pour votre Jésus ; au lieu de toutes les violettes, une humble obéissance ; au lieu de tous les lys, les chastes embrassements d'une inviolable pureté ; au lieu de toutes les fleurs printanières qui naissent dans les champs, les bois et les prairies, les baisers spirituels de mon cœur ; au lieu du chant des oiseaux qui voltigent de branche en branche, les louanges les plus affectueuses de mon âme ; enfin, au lieu des beautés et des ornements dont s'embellit le printemps, un cœur plein de joie et d'amour pour vous aimer chaque jour davantage ». (B. Henri Suso). Amen.

 

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29 avril 2019

Le Mois de Marie Dominicain

Le Mois de Marie Dominicain

Marie honorée par les Saints et les Saintes de l’Ordre de Saint Dominique

 

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Veille du premier jour

Ouverture du Mois de Marie

 

« Enfin l'hiver est passé ; la nature endormie se réveille de toutes parts pour se revêtir de sa gracieuse parure, sous le souffle embaumé du printemps... La grande fête de trente jours consacrée à la Reine des cieux vient de s'ouvrir avec ses douces émotions et ses fleurs.

Salut, ô mois de mai ! salut ô mois de la plus tendre des mères ! à chacun tu apportes l'espérance et la joie ; car en ces jours bénis, nous le savons, Marie est prodigue de grâces et de bienfaits.

La nature pour vous fêter, ô douce Mère ! voudrait rivaliser avec vos enfants. Voyez quelle fraîcheur dans tout ce qu'elle offre à vos yeux, c'est pour vous rendre hommage que ces mille fleurs aux couleurs variées sont semées çà et là comme des diamants dans nos vertes prairies. Écoutez quel harmonieux concert, depuis l'heure première jusqu'au déclin du jour, s'élève constamment aux pieds de votre trône ; l'hôte de nos bois et de nos champs ne termine ses joyeux refrains que lorsque le soleil a disparu derrière l'horizon, et la brise du soir qui rafraîchit la terre et qui devant vous fait courber chaque fleur, se mêle alors au doux murmure de nos ‘limpides ruisseaux pour vous offrir, elle aussi, un humble chant d'amour.

Oh! nous sommes heureux, ô Marie de voir la terre entière s'incliner devant vous et vous reconnaître pour souveraine ; mais notre chant de fête à nous, enfants du Rosaire et de saint Dominique, serait-il au-dessous du chant de la nature ? À nous donc, enfants du Rosaire, d'entourer les autels de Marie pendant ce mois de mai ; à nous de le charger de guirlandes et de fleurs. À nous de faire monter jusqu'aux pieds du trône de notre Reine l'encens de nos prières et de nos vœux. À nous d'entonner jour et nuit sur la lyre harmonieuse du Rosaire l'hymne ravissante de l'Ave Maria. À nous de tresser autour du cœur brisé de notre Mère une couronne de consolation ; nos âmes en seront les roses ; ne sont-elles pas plus belles et plus suaves que les roses du printemps ?

Petites roses de la terre, roses mystiques bien chères à la Reine des anges, laissez votre cœur se réveiller et s'épanouir sous le souffle embaumé de son maternel amour. Pour vous, nous l'avons dit, les premiers baisers de ses lèvres immaculées ; pour vous les faveurs les plus signalées de ses mains divines. Pour vous aussi son sourire qui s'échappe des cieux comme un flot d'harmonie. Oui, oui, à vous de chanter Marie, de l'aimer et de la faire aimer… Enfants du Rosaire, pendant ce mois de mai qui s'ouvre devant vous avec tant de poésie et de charmes, vous tresserez à Marie une couronne mystique que vous déposerez à ses pieds.

Chaque jour vous cultiverez en votre âme une fleur, en pratiquant la vertu dont elle est l'emblème : Le Lundi vous cultiverez la marguerite de la modestie ; le Mardi, la giroflée de la douceur ; le Mercredi, les jacinthes de l'obéissance ; le Jeudi, les violettes de l'humilité ; le Vendredi, la rose de la charité ; le Samedi, le lys de la pureté ; le Dimanche, la primevère de la simplicité.

Si vous préférez, ne prenez que deux fleurs que vous cultiverez avec un grand soin pendant tout le mois ; choisissez celle qui vous manque le plus ; vous l'unirez au lys qui doit, dans tous les cœurs consacrés à Marie, ouvrir sa blanche corolle à l'ombre de la prudence. N'oubliez pas de mêler à ces fleurs parfumées quelques branches de myrrhe d'une sérieuse mortification, et vous unirez le tout par les liens d'un Rosaire pieusement récité.

Vous prierez pour les pêcheurs, pour les âmes du purgatoire, pour tout ce qui a besoin de prières, sans oublier celui qui vous convoque tous dans la cité des cieux où règne avec Jésus Celle que nous appelons du doux nom de Marie ». (Couronne de Marie, troisième année).

 

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Nos cum prole pia benedicat Virgo Maria.

Bénissez-nous, ô Vierge Marie, vous et votre divin Fils.

 

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31 mai 2018

Le mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Trente-et-unième jour

Notre Dame du Bon Conseil, triomphante dans les Cieux

 

Le corps virginal qui avait fourni au Verbe fait chair sa substance humaine, qui par un prodige inouï l'avait conçu et l'avait enfanté sans douleur et sans rien perdre de son intégrité, dont l'âme, par une merveille, plus insigne encore, avait été préservée de la tache originelle et de toute espèce de péché, dont la mort enfin n'avait été qu'un pur effet d'amour, devait-il, pouvait-il subir la corruption du tombeau ? Non certes, « le corps sacré de notre Mère, dit Bossuet, le trône de la chasteté, le temple de la sagesse incarnée, l'organe du Saint-Esprit et le siège de la vertu du Très-Haut n'a pas dû demeurer dans le tombeau ; et le triomphe de Marie serait imparfait, s'il s'accomplissait sans sa sainte chair qui a été comme la source de sa gloire ».

Non, non, la croyance des siècles, les glorieuses solennités de l'Eglise, les enseignements de tous les saints Pères, les traditions antiques de toute la catholicité, attestent, sous le nom d'Assomption de la glorieuse Vierge Marie, le double triomphe de son corps virginal et de son âme immaculée, et toutes les voix catholiques, tous les âges, répètent avec transport les hymnes prophétiques de l’ancienne loi. « Levez-vous, Seigneur, et entrez dans Votre repos, Vous et l'arche que Vous avez sanctifiée. Quelle est celle qui monte à travers le désert, belle de toutes les vertus, semblable à une vapeur transparente composée des arômes de la myrrhe, de l'encens, et de toute espèce de parfums ». - « Venez du Liban, ô épouse chérie, venez et vous serez couronnée. Les hauteurs d'Amana, de Sanir et d'Hermon, toutes les vertus les plus élevées des hiérarchies célestes seront votre couronne : venez, venez. C'est elle, elle vient, elle monte du désert, comblée de délices, appuyée sur son bien-aimé ».

Lui-même l'a conduite par la main ; avec Lui elle a franchi toutes les hauteurs célestes. Son trône est près du trône de son Fils. Elle est reine, reine de toutes les hiérarchies angéliques, reine de tous les saints. Seule, elle forme, dit Gerson, la première hiérarchie du ciel, n'ayant au-dessus d'elle que Dieu, l'unique, l'infini, le maître souverain du ciel et de la terre ; et le Salomon des cieux lui a répété ce que celui de la terre avait dit à Bethsabée sa mère : « Demandez, ô ma mère, et rien ne vous sera refusé ! » Quelle gloire ! Quel triomphe ! Réjouissons-nous dans toute l'allégresse de nos coeurs, Enfants de la Mère du Bon Conseil. Celle que nous aimons est l'objet de ce triomphe incomparable, triomphe que nous partagerons un jour, nous en avons pour garantie l'image du Bon Conseil, portraits de la Reine du ciel et de son divin Fils, qu’Elle-même nous a envoyée des cieux !

 

Exemple

 

On lit le fait suivant dans le livre intitulé la Vierge Mère du Bon Conseil par Mgr Dillon : « Le 4 septembre 1796, il arriva que le maître de la boulangerie de Compatri, appartenant au prince de Borghèse, eut l'occasion de blanchir sa demeure. Tandis qu'il s'y préparait une image de Notre Dame du Bon Conseil, gravée sur du papier commun, se détacha du mur et tomba dans le bois destiné au feu. On la jeta par inadvertance dans le four avec le bois. Toute la masse s'enflamma ; au bout de quelque temps, quand on supposa que le bois était suffisamment consumé pour avoir chauffé le four, le boulanger regarda à l'intérieur, et à son grand étonnement vit un morceau de papier intact parmi les cendres enflammées. Son premier mouvement fut de le mêler de nouveau avec les matières embrasées. Cependant il fut encore plus surpris de voir tous ses efforts inutiles. Il le retira donc du four et reconnut l'image de la Madone du Bon Conseil, mêlée involontairement au bois. Sa surprise et celle de toutes les personnes qui entendirent parler du miracle, est plus aisée à imaginer qu'à décrire. L'image fut immédiatement placée avec vénération dans la chapelle du cimetière du Vatican où on la voit encore. Il y a pourtant un léger indice de brûlure aux extrémités, et quelques étincelles semblent avoir été projetées sur les figures de Jésus et de Marie. Les pieux Romains continuent à visiter cette image qui repose maintenant sous un tabernacle, et à y prier pour les morts. En mémoire du miracle, ils l'appellent : « La Libératrice des âmes du Purgatoire ». En effet, les pauvres âmes ont bien à remercier N.-D. qui opéra ce prodige en leur faveur ».

 

Prière

 

Ô Vierge du Bon Conseil, qui par un miracle touchant, avez procuré tant de prières à vos enfants retenus en Purgatoire, vous nous montrez par là qu'aucun de nos besoins n'échappe à votre vigilance maternelle. Votre sollicitude, qui nous accompagne pendant notre exil, nous suit au tribunal de notre Juge suprême et ne nous quitte pas dans les flammes expiatrices. Vous inspirez à vos enfants de la terre de prier pour ces pauvres âmes prisonnières de la divine justice, d'offrir pour elles leurs expiations et leurs bonnes oeuvres, et hâter ainsi le moment de leur délivrance. Ô Mère du Bon Conseil, du sein de votre gloire incomparable, prenez pitié de tous nos Frères défunts et en particulier des membres de la Pieuse Union. Ayez aussi pitié de nous, quand notre heure sera venue et faites qu’ayant été miséricordieux à l’égard de nos frères souffrants, nous soyons à notre tour, traités avec miséricorde. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

Fin du Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

 

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29 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Trentième jour

Notre Dame du Bon Conseil, consolatrice des pauvres

 

Pour supporter avec patience les privations inhérentes à son état, le pauvre a besoin d'un soutien ; pour triompher des préjugés vulgaires et se glorifier de sa pauvreté comme d'un titre de noblesse, il a besoin d'exemples. Eh bien ! ce soutien et ces exemples, la Mère du Bon Conseil les offre. Marie naît d'une famille illustre par le nombre et la gloire des ancêtres, mais privée des biens de la fortune. Épouse d’un simple artisan, ouvrière elle-même, elle doit, au moment de la Nativité de son Fils, se retirer dans une grotte affreuse ; l'héritier de David et de Salomon a une crèche pour berceau. Au jour de la Présentation, la fille des Rois offre le sacrifice des pauvres. Qui dira les privations endurées en Égypte ? Rentrée à Nazareth, la Sainte Famille retrouve la pauvreté, l’obscurité, le travail : les voisins ne voient en Marie que la femme d'un charpentier. Quand Jésus sort du silence et de la solitude pour faire entendre aux foules l’Évangile du salut, Marie se tient à l'écart ; elle ne veut pas, semble-t-il, opposer à la doctrine du Fils la simplicité de la Mère : ce Jésus, n'est-Il pas le Fils du charpentier Joseph et de cette femme qui s'appelle Marie ?….

Marie ne paraît ni chez Simon le Lépreux, ni au banquet de Lazare ressuscité, ni à l'entrée triomphante, ni dans aucune manifestation de la vie publique de Jésus, la Passion exceptée. Nous la voyons cependant aux Noces de Cana. Savez-vous pourquoi ? Parce que les invités et les époux sont pauvres.

La pauvreté de Marie ! Quelle source de consolation pour les déshérités d’ici bas ! Quelle pure et suave clarté elle répand sur le délaissement et sur l'oubli auxquels ils sont voués ! Puisque tout homme sent le besoin de se rapprocher de son pareil, Marie doit entourer les pauvres d'une prédilection manifeste. Qu'ils sachent donc puiser dans la détresse de leur Mère un nouveau motif de l'aimer et de la supplier !

Ô vous qui gémissez sous les dures étreintes de la pauvreté, jetez des profondeurs de votre misère, un regard confiant sur la Reine du Ciel. Vous êtes les sujets de Notre Dame du Bon Conseil, ses clients aimés, ses fils de prédilection. Notre Dame du Bon Conseil vous soutiendra, vous guidera, vous consolera. Elle fera comprendre aux riches vos droits et leurs devoirs, leur inspirant de nourrir votre faim des restes de leur superflu. Vous recevrez, par elle, avec patience dans les tribulations, l'intelligence, peut-être même l'amour de votre éminente dignité, et vous tiendrez à rester ce que vous êtes, les confidents du Sauveur, les premiers ministres de Son royaume spirituel.

 

Exemple

 

On écrit de Paris, le 5 février 1892 : « J'étais en butte, depuis deux ans, aux tracasseries de plusieurs membres de ma famille. Ils me réclamaient, à la suite d'un héritage, tout, ce que la loi et la volonté du défunt m'avaient donné. Pendant un demi-siècle, j'avais sué sang et eau pour m'assurer une vieillesse, sinon opulente, du moins paisible et sûre ; et voilà qu’on essayait de m'enlever mes petites économies et de m'envoyer à l’hôpital. J'avais beau exposer ma situation, raisonner mon droit, aller d'avocat à notaire, de maire à avoué, aucune réponse ne me contentait, il me semblait entendre toujours sur le seuil de ma porte, les huissiers et les gendarmes. Si mon état avait duré quelques jours de plus, assurément je perdais la tête. Par bonheur la Providence me fit rencontrer un ecclésiastique fort dévot à Notre Dame du Bon Conseil. Ce digne prêtre me donna une Image de cette Madone et me dit de ne m’inspirer désormais que de ses réponses. Je me mis résolument à I'oeuvre. J’interrogeai chaque matin la divine Conseillère, et ses réponses furent si promptes, si sages, si fidèles que le calme me revint. Ma tactique apprise à l'école de Celle qui est terrible comme une armée rangée en bataille, déconcerte mes ennemis, eux autrefois si insupportables, si accablants, si avides ; eux qui me harcelaient de leurs attaques et de leurs menaces finissent par me laisser tranquille et je puis jouir en paix des derniers restes de ma vie.

 

Prière

 

Ô Marie, Mère du Bon Conseil, nous vous choisissons comme notre protectrice spéciale dans le difficile pèlerinage de cette vie. Nous vous prenons pour arbitre et souveraine dans nos maisons, nos familles et nos intérêts. Rappelez-vous, ô Mère, que pour vous honorer de plus en plus, nous nous sommes unis dans votre Pieuse Union. Délivrez-nous de tous les dangers, consolez-nous dans nos malheurs, défendez-nous contre les embûches de nos ennemis, préservez-nous du péché et assistez-nous à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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28 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Vingt-neuvième jour

Notre Dame du Bon Conseil, modèle de sacrifice

 

Chez nous les impressions nouvelles affaiblissent ou chassent les anciennes ; les chagrins mêmes, s'ils arrivent en foule, se neutralisent les uns les autres jusqu'à un certain point, les grandes affections envahissent ou absorbent les affections légères. Chez Marie, pas de confusion possible. Son esprit transmettait clairement à son exquise sensibilité les nuances des douleurs les plus délicates et les plus multiples. Le glaive de la prophétie de Siméon faisait briller à ses yeux toutes les circonstances les plus douloureuses du supplice de Jésus ; Elle les voyait, les sentait, les souffrait. Et Marie acceptait la douleur avec une générosité d'autant plus gracieuse que cette générosité naissait spontanément, sans effort, de l'abondance du coeur. En Elle, pas de rébellion ; la grandeur de son union avec Dieu écartait tout délai, tout calcul, tout combat. Jésus lui présentait une coupe d’amertume, pouvait-elle lutter avec son Fils. Même un instant ? L'admettre, serait admettre que Marie eût pu déchoir passagèrement de sa perfection et perdre de son intégrité. Marie n'a plus de volonté, ou plutôt sa volonté est pour jamais dans les profondeurs de la volonté divine.

Quelle magnifique leçon, et quels salutaires conseils pour nous ! – Le monde étant plein de Dieu, il semble qu'il ne devrait pas y avoir de douleur ici-bas, car près de Dieu, le bonheur seul peut exister. Et pourtant, sur cette terre, le malheur est réel ; chaque âme est un sanctuaire de secrète affliction. Pour quelques-uns le chagrin est récent, chez d'autres il est ancien ; chez un grand nombre, il ne finira qu’avec la mort. Comment agirons-nous sous les coups de la souffrance ? Nous tiendrons-nous, comme Marie, dans le silence et dans la paix ? Oui, si nous le pouvons.

Mais si cette héroïque résignation dépasse nos forces, nous imiterons l'image du Bon conseil, nous prendrons Jésus dans nos bras le demandant à sa tendre Mère et nous reposerons notre tête fatiguée sur la sienne, tandis que notre coeur déchiré et sanglant, pressera le sien du reste de ses forces. Alors cette ineffable étreinte nous transformera. Nous regarderons notre douleur en face, loin de la maudire, nous l'aimerons, nous lui dirons d'être pour nous un second Ange gardien qui nous défende contre le découragement, une ombre de Dieu qui empêche les rayons du monde de dessécher en nous les sources de la prière, afin que le soir de la vie arrivé, nous trouvions l'éternelle félicité, dans l'éternel repos.

 

Exemple

 

« Gloire et reconnaissance à Notre Dame du Bon Conseil, écrit une Associée de la Pieuse Union. Mon amie, Louise Dallin, souffrait le martyre. Une dysenterie implacable l'avait tellement épuisée que le médecin croyait à une mort prochaine. Que faire ? Implorer Celle que les générations appellent le Salut des infirmes. J'avais maintes fois constaté l'efficacité des images de Notre Dame du Bon Conseil ; c'était donc à elle qu'il fallait remettre le soin de soulager ou de guérir notre malade. Pleine de confiance, j'aborde le mari désolé : « Monsieur, lui dis-je, j'apporte le salut de votre femme ; vous l'aurez ce salut, mais à une condition : il faut réciter trois Ave Maria et trois invocations à N.-D. du Bon Conseil, ensuite faire avaler cette image à votre malade ». Le mari, indifférent en matière de religion, mais honnête et raisonnable, se met à genoux et fait les prières indiquées. Sa femme invoque, elle aussi, la Mère du Bon Conseil ; puis, avec un accent de piété et de foi qui m'ébranle : « Sainte Vierge, s'écrie-t-elle, ce que vous voulez, vous le pouvez ; veuillez donc me guérir ; mon intérieur est totalement délabré, mais quand même vous pouvez encore me sauver ». Ce que ni le docteur, ni les remèdes n'avaient obtenu, Marie l’accorda. Le lendemain, la malade se levait ; elle était complètement guérie ».

 

Prière

 

Ô Vierge Marie, Mère du Bon Conseil, qui doucement attirée par votre gracieux Enfant, inclinez modestement la tête vers Lui pour répondre aux désirs de Son amour ; apprenez-nous à correspondre aux attraits de la grâce de Dieu et aux inspirations de vos bons conseils. Colombe très pure, votre coeur lut toujours en Dieu, vos pensées turent toujours de Dieu, vos yeux et vos oreilles n'eurent qu'un seul but : voir et entendre Dieu. Pour Lui plaire vous avez accepté avec joie les sacrifices les plus difficiles ; pour Lui obéir vous avez enduré avec une admirable patience les souffrances les plus cruelles, pour Lui être fidèle vous avez voulu vous soumettre aux plus dures humiliations. Ô Mère, aidez-nous à vous imiter ! Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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27 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Vingt-huitième jour

Notre Dame du Bon Conseil, modèle de sacrifice

 

De même que dès le premier instant de sa vie humaine Jésus fut Victime, de même à partir de ce moment Marie fut Sacrificateur. Cette fonction de sacrificateur, et cet esprit de sacrifice nous sont dévoilés clairement chez Marie à partir du jour de la présentation de Jésus au temple. A cette heure solennelle, Marie présente au Père céleste son Fils divin en holocauste. Dès alors elle offre son corps, son sang, ses prières, ses mérites, ses vertus, ses travaux, ses souffrances, ses abaissements ; en un mot, elle offre le même sacrifice qui s'achèvera, trente trois ans plus tard, sur le Golgotha.

Marie prend dans le temple une attitude de prêtresse. Sur l'autel de son coeur, plus encore que dans ses bras, elle offre à la justice divine l'adorable Victime et consent à perdre un jour son Enfant pour le rachat du monde. Marie s'abîme dans l'immense holocauste du Christ et s’y unit intimement. Elle joint son coeur à celui du Sauveur et s’immole avec son Fils pour le salut de l'humanité ! N'est-il pas touchant que Jésus ne consente à Se laisser immoler que par les mains de Sa Mère ? Mais dans cette offrande, Dieu le Père posa Sa main sur la tête de l'Enfant Rédempteur, et la Mère eut la consolation pleine d'amertume de voir son Fils grandir pour l'immolation sanglante du Calvaire.

Siméon ne se contenta pas d'exalter la grandeur et l'excellence du Sauveur, d'attester Son humanité, Sa divinité, Sa mort en Sauveur et la place d’honneur qu'il occupe dans la famille humaine comme centre de l'histoire du monde ; il adresse aussi à Marie ces paroles expressives : « Votre âme à vous sera transpercée d'un glaive de douleur ».

Marie aura donc à accompagner de ses souffrances et de son sacrifice la carrière douloureuse, toute d'immolation de son Fils, avant de reprendre sous la croix son rôle de prêtresse... Toute sa vie est une vie de sacrifices continuels ; un martyre ininterrompu. Un glaive doit transpercer son coeur. Cette parole terrible lui met sur les yeux le lugubre tableau du soir de la Vie de son Fils. Qu'elle se trouve, selon le corps, à Bethléem, en Égypte, à Nazareth, son esprit contemple sans cesse la scène sanglante du Calvaire, et ne se détache pas du Golgotha. Dès cet instant, elle ne perd plus le souvenir de la passion du Messie. Mais de même que Jésus a mérité par Ses abaissements et Ses souffrances une exaltation magnifique, ainsi Marie a conquis au prix de ses douleurs et de son sacrifice l’honneur de devenir la Mère de l'Église et de tous les élus. Qu’elles sont belles les deux Victimes, la Mère et le Fils, dans l'image du Bon Conseil ! Marie devait tenir ainsi Jésus en l'offrant dans son coeur au Père éternel.

 

Exemples

 

Une maladie foudroyante surprend un saint prêtre au milieu de son apostolat en faveur de la dévotion du Bon Conseil, et le met sur les bords de la tombe. Le pieux serviteur de Marie ne craint pas la mort ; au contraire, il l'appelle de ses voeux, il parle de l'éternité avec une allégresse rayonnante comme s’il goûtait déjà le bonheur du paradis : « Je suis tout entier à la joie de mourir dit-il en souriant». La bonne Mère du Bon Conseil fortement sollicitée par les amis du malade, impose un sacrifice à son dévoué serviteur qui ne sera supportable pour lui qu'à la condition de servir encore sa tendre Mère... Elle le guérit !

Une famille chrétienne de Béziers se réunit chaque soir, devant l'Image de Notre Dame du Bon Conseil. C’est là que se fait la prière, c'est là que le coeur se dilate et que l’âme s’élève. Sous le regard maternel de la Vierge, tout s'achève, se purifie, se transforme ; comme la joie, la tristesse apporte sa lumière et son parfum, l'épreuve, chrétiennement acceptée, trouve en elle des éléments féconds de consolation et d'espérance. Il semble à cette famille que les Anges ravis par le Ciel à son amour vivent encore, agitant leurs ailes pour avertir de leur présence et faire souvenir de leur bonheur. Que de familles trouveraient la même consolation dans leur résignation, devant la Sainte Image de Notre Dame du Bon Conseil !

 

Prière

 

Brillante étoile du paradis, Mère du Bon Conseil, quel est celui, qui parmi les dangers et les larmes de cet exil, ne vous offre le tribut de ses hommages, de son amour et de sa fidélité ? Le culte de votre Image n'a d'autres bornes que celles du monde. Comme le petit enfant tend les mains vers sa mère, comme l'exilé soupire vers la patrie et le matelot vers le port, ainsi le coeur de l'homme se porte vers vous avec tout l'élan du plus vif amour. Oui, ô Mère du Bon Conseil, aimable et tendre Mère, nous vous aimons ! Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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26 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Vingt-septième jour

Notre Dame du Bon Conseil, Consolatrice du peuple chrétien

 

Le doux et universel rayonnement qu’exerce la présence de Marie au milieu des chrétiens ne doit pas nous étonner, puisque l'ombre de ses traits, aperçue dans le lointain des siècles à venir, faisait tressaillir d'aise et palpiter d'espérance les malheureux des anciens jours.

Rappelons-nous l'histoire de Jacob. Jacob, poursuivi par la colère d'Esaü, cherche un refuge près de Laban, dans la ville de Charres. Son âme ne s'abîme ni dans la haine, ni dans le désespoir ; elle ne fléchit ni ne rompt sous le poids de l'infortune. Qui donc le soutient ?... Un soir, dans la solitude il a vu une échelle immense, dressée entre le ciel et la terre, avec Dieu au sommet, et des anges qui en montent et descendent les degrés. Cette échelle est la figure de Marie.

Le même Patriarche était seul sur la rive du Jourdain, brisé de fatigue, tremblant de peur. Une vision mystérieuse et prophétique vint alors réveiller son courage. Il luttait contre un inconnu qui ne pouvait le terrasser, lui touche le nerf de la jambe, et aussitôt ce nerf se dessécha. Vaincu par et procédé extraordinaire, Jacob s'écria : « Laissez-moi maintenant, car voici l'aurore ». - « Comment t'appelle-t-on ? répartit le lutteur ». - « Je me nomme Jacob ». - « Désormais tu te nommeras Israël, Fort contre Dieu ». Cette aurore naissante, dont les premiers feux apportent au lutteur la force et la consolation, c'est encore l'image de Marie.

Enfin, sur le point d'aller où sont allés ses pères, Jacob s'attriste. N'a-t-il point laissé ses enfants en Égypte ? Mais il regarde la tête de sa couche et le sommet de la verge qui se trouve dans la main de Joseph, et voilà qu'aussitôt un rayon de joie vient éclairer son front ; cette verge, c'est Marie au sommet de laquelle Jésus s'épanouit comme une fleur. Si l'ombre de la figure de Marie soulageait les patriarches de l’Ancien Testament, si sa présence relevait l'abattement des premiers chrétiens, imaginez la puissance de consolation que la Reine du ciel doit avoir maintenant. « Salut ! S'écrie saint Jean Damascène, ô vous qui dissipez toutes les inquiétudes. Salut ! Ô vous qui guérissez tous les maux du coeur ».

Marie, d'après saint Epiphane, est la Vierge à plusieurs yeux. Dès qu’elle nous voit dans le besoin, elle se hâte de nous secourir. « Vos deux mamelles, lui dit l’Époux du Cantique des Cantiques… » Que signifient ces deux mamelles ? La miséricorde et la clémence de la Mère du Bon Conseil. N'est-ce pas là, en effet que ses enfants vont sucer le lait qui adoucit leurs peines ? Souffrances de l'âme, souffrances du corps trouvent leur soulagement et leur guérison devant la salutaire Image du Bon Conseil.

 

Exemples

 

Un père de famille avait perdu la raison. Les siens l'entouraient d'abord des soins les plus délicats, mais voyant que leur dévouement n'améliorait en rien le sort de ce malheureux, ils le prirent en dégoût. Sa femme cependant eut recours à la Mère du Bon Conseil ; elle lui promit un tableau magnifique si le pauvre fou recouvrait la santé. Quelques heures après, la grâce était obtenue.

« J'étais, depuis trois ans, affligé d'une terrible infirmité, écrit un associé, le mal caduc, quand un de mes amis me prêta l'histoire de la translation de l'Image de la Sainte Vierge de Scutarie à Genazzano. J'y lus avec bonheur que Marie se plaisait en quelque sorte à guérir les malheureux épileptiques. Aussitôt l'espérance réjouit mon âme. Je me mis à invoquer la Madone et à lui promettre, en reconnaissance de ma guérison, un pèlerinage à son pieux sanctuaire. Cette promesse m'établit dans la joie, dans la confiance et dans la paix. Toutes les fois que je sentais venir le danger, je priais Marie et sa main écartait le mal. Trente-sept ans se sont écoulés depuis, et les crises ne sont plus revenues. La guérison fut donc complète ! Aussi, mon coeur n'est pas ingrat, il chante Marie, il la prie, il l'aime, il pousse tout le monde à l'invoquer ».

 

Prière

 

Ô Mère très douce du Bon Conseil, nous espérons toujours en vous, et dans nos peines et nos inquiétudes nous resterons attachés à votre dévotion comme à l'ancre de notre salut. Hâtez votre miséricorde, ô Marie, faites-nous savourer les fruits de la confiance que nous avons placée en vous. Nous bénirons en cette vie et en l'autre cette admirable dévotion qui vous fait appeler notre douce espérance et le plus cher asile de tous les malheureux. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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25 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

 

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Vingt-sixième jour

 

Notre Dame du Bon Conseil, Consolatrice du peuple chrétien

 

 

 

Non seulement Marie assiste de ses conseils l'Eglise naissante, qu'elle ne doit jamais abandonner, mais aussi elle la fortifie, la console et lui assure une glorieuse immortalité. La Passion de son divin Fils ne doit pas finir au Calvaire. Là elle ne fait que commencer, pour se perpétuer dans les frères du Verbe incarné, sur tous les points du globe, jusqu’à la fin des siècles.

 

Le ferme et courageux diacre Étienne est arrêté jugé, condamné à mort. Marie ne l'abandonne pas plus qu'elle n'avait abandonné son fils montant au Calvaire. Descendue au fond de la vallée de Josaphat, non loin du torrent du Cédron, où le jeune diacre doit être lapidé, la douce Vierge, accompagnée de saint Jean, se met à genoux et les prières de la Reine des martyrs obtiennent la palme de la victoire au premier des martyrs.

 

Le feu de la persécution s'allume de plus en plus : les apôtres ont besoin de conseils, les fidèles de consolations. Marie se fait toute à tous ; l'Eglise de Jérusalem est une famille dont elle est la mère. Autour d'elle se réunissent ses enfants ; chacun lui expose ses douleurs et ses craintes. Nul ne la quitte sans être éclairé et consolé. Heureux entretiens ! Dont une heure s'achèterait au prix d'une vie de quatre-vingts ans.

 

Ce que saint Augustin dit de sa bonne mère, doit à plus forte raison se dire de Marie : « Elle était, ô mon Dieu ! La servante de vos serviteurs, elle prenait soin d'eux, comme si tous avaient été ses fils, et elle se prêtait à leurs désirs comme si de tous elle avait été la fille ». La mission de consoler l'Eglise, de l'encourager, de la protéger, ne finit pas avec la vie mortelle de la sainte Vierge. Impérissable comme la parole qui en est le titre, elle durera autant que les siècles.

 

Voilà votre enfant, lui dit le Sauveur mourant. Tant que cet enfant voyagera dans la terre d'exil, exposé aux attaques du prince de la cité du mal, il aura besoin de vous ; vous lui tiendrez lieu de Mère. Notre Dame du Bon Conseil n'a jamais failli à ce divin mandat et sa fidélité à le remplir est écrite dans toutes les pages de l'histoire. Saluons donc notre divine Mère, devant sa douce Image du Bon Conseil, saluons-la avec tout l’amour de nos coeurs comme la suprême consolatrice du peuple chrétien.

 

 

 

Exemple

 

 

 

Au commencement du siècle dernier, Don Étienne Rodota, prêtre du rite grec et albanais de nation, alla visiter Notre Dame de Genazzano. Ses dévotions terminées il se rendit à Rome enflammé d'un tel amour pour la Mère du Bon Conseil qu'il résolut de propager son culte en tous lieux et principalement en Calabre. San Benedetto Ullana, qui fut le premier théâtre de son apostolat, en constata bientôt les résultats glorieux et féconds. Le pays changea complètement. On y vit fleurir la paix, croître la charité, régner les vertus sociales et chrétiennes. Des temples magnifiques s'élevèrent en l'honneur de Notre Dame du Bon Conseil et ces temples furent le centre des manifestations de la miséricorde puissante de Marie. Mais Don Étienne rêvait une grande entreprise ; il voulait ériger à San Benedetto un collège pontifical avec un évêque du rite grec comme président. Il partit donc pour Rome et se remit en pèlerin sur le chemin de Genazzano. Il célébra la messe devant la Sainte Image dévoilée à ses yeux. C’est alors qu'il la vit changeant gracieusement de couleur, devenir vermeille et fleurie comme une rose ; c'est alors aussi qu'il entendit une voix lui dire intérieurement : « Prenez courage, comme votre demande tend à la gloire et à l'honneur de mon Fils, elle sera exaucée ». Don Étienne mourut chargé de mérites, riche de vertus. Peu après un collège pontifical s'élevait à San Benedetto, et Don Samuel, frère de Don Étienne, était nommé premier évêque président grec, avec le titre d'archevêque de Borea. De ce collège partirent, comme d'une ruche parfumée, des essaims de jeunes apôtres qui répandirent à travers les colonies albanaises la dévotion envers la Très Sainte Mère du Bon Conseil.

 

 

 

Prière

 

 

 

Ô très aimable Mère du Bon Conseil, souvenez-vous de votre peuple, de vos serviteurs fidèles qui tendent humblement vers vous leurs mains suppliantes : voyez nos dangers et nos besoins et secourez-nous ! Avec le puissant secours de votre protection, nous recouvrons nous-mêmes, nos familles, nos biens, notre patrie. Ne dédaignez pas, ô Mère très Miséricordieuse, les prières que nous vous adressons dans nos besoins, mais délivrez-nous de tous les dangers ; préservez-nous des châtiments que nous méritons et gardez-nous toujours sous votre patronage, ô Vierge glorieuse et bénie en tous les siècles. Ainsi soit-il.

 

 

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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24 mai 2018

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

Le Mois de Marie de Notre Dame du Bon Conseil

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Vingt-cinquième jour

Notre Dame du Bon Conseil, Refuge des Pécheurs

 

Quel que soit notre état, quelle que soit notre situation, tous, qui que nous soyons, nous avons besoin de la grâce du Bon Conseil. Aurions-nous roulé jusqu'au dernier abîme de la dégradation morale, le Bon Conseil nous en retirera et nous transportera sur les sommets de la perfection. Voulez-vous, au sortir de cette vie de périls et de luttes, entrer dans le temple de la gloire céleste, vous devez marcher à la lumière et à la suite du Bon Conseil, vous laisser aller à son souffle suave et fort, enfin vivre et persévérer dans la vertu, conformément à ses divines inspirations. C'est à lui que les chrétiens attribuent tout ce qu’ils font de bien ici-bas, à lui que les habitants du ciel rapportent leur félicité.

Contemplons ces bienheureux, qui plongés dans les célestes délices goûtent maintenant et goûteront toujours les joies du Paradis ; qui les a guidés ? Qui les a soutenus ? le Bon Conseil. Et puisque Dieu a voulu que Marie fût la Mère, et la dispensatrice du Bon Conseil, c'est donc Elle qui dépeuple l'enfer et peuple le ciel, c’est Elle qui fait les saints !

Faisons donc monter nos prières vers la Mère du Bon Conseil ; supplions-la d'illuminer notre esprit et de fortifier notre coeur. Et que ne fera-t-elle point pour nous, pauvres pécheurs, quand nous irons à Elle avec piété et lui demanderons de nous conduire, par la grâce du Bon Conseil à la gloire du Paradis ? Que peut-elle refuser à ses fidèles serviteurs dont l'amour persévérant se tourne chaque jour vers elle et réclame son appui ?

Allons nous jeter devant son aimable Image. Porte du ciel, elle s'ouvrira gracieuse et belle pour nous laisser entrer dans les splendeurs du temple éternel. Bannissons toute crainte. Marie, nous repousser !... Marie, fermer l'oreille à nos supplications… mais vous n'y pensez pas ! Invoquons-la sans cesse, sous son beau titre de Mère du Bon Conseil, et nous obtiendrons certainement le double bienfait d'une vie chrétienne et d'une sainte mort. Sa bonté ouvrira devant notre indigence et notre misère le trésor et la source inépuisables de ses maternelles inspirations.

 

Exemple

 

Nous continuons le récit dont nous avons lu hier la première partie : « Le surlendemain de cette triste mort, je suis appelé près de l'autre malade. Mêmes blasphèmes, mais moins affreux à l'endroit de la Sainte Vierge. Je combats pendant trois heures et suis à bout de forces et de raisonnements, quand je songe à une médaille de Notre Dame du Bon Conseil que je porte sur moi. Je la saisis et l'offre au malade... Il regarde, la prend, la tourne et retourne : « elle est tout de même belle votre bonne Vierge, me dit-il, mettez-la sur la cheminée ». J'insiste, pour qu'il se la laisse mettre au cou. « S'il n’y a que cela pour vous faire plaisir, je veux bien, prenez un cordon qui se trouve au fond du deuxième tiroir de la commode ». Je m'empresse d'ouvrir le tiroir, je trouve effectivement le cordon et je lui passe la médaille. « Vous n'allez pas me confesser..., j'en ai assez, dit-il ». Il était une heure de l’après-midi, je le quitte pour aller prendre un peu de nourriture. En route, je rencontre un groupe d'enfants en train de jouer : la pensée me vint de les emmener avec moi à l'église faire une neuvaine pour la conversion du malade. Ils m'accompagnent volontiers et nous prions ensemble la bonne Mère… Une heure après j'étais à la porte de la maison du malade ; je rencontre là une douzaine de personnes me regardant d'un air qui voulait dire : « Vous n'allez rien obtenir ». J'approche du malade : « Eh bien ! Lui dis-je, que devenez-vous ? » « Ce n'est pas tout cela, me répondit-il avec énergie, je veux me confesser, êtes-vous prêt ? Je ne puis résister à votre bonne Vierge ! » Je le confesse, lui donne l’Extrême-Onction, et un quart d'heure après, il meurt doucement, en embrassant sa médaille après m'avoir prié de recommander à sa belle-mère de mettre la médaille miraculeuse avec lui dans son cercueil.

 

Prière

 

Ô Mère du Bon Conseil ! Un pécheur si horrible et si affreux soit-il, ne saurait vous effrayer. Quiconque vous frappe de ses soupirs et de ses gémissements, quiconque, le coeur contrit, implore votre assistance n'est jamais abandonné. Montrez votre miséricorde, prouvez qu'on a raison de vous proclamer la Mère de tous les malheureux. Vous nous voyez à vos pieds, là, devant votre Image. Ayez pitié de notre détresse ; accordez-nous les remèdes qui doivent nous guérir et nous sauver. Constituez-vous notre gardienne durant toute notre vie, afin qu'après vous avoir aimée et servie sur la terre, nous puissions vous aimer dans l'éternelle joie du ciel. Ainsi soit-il.

 

Texte extrait du livre « Le Mois de Marie devant l'Image miraculeuse de Notre Dame du Bon Conseil de Genazzano », disponible aux Editions Rassemblement à son image

 

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