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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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9 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Dixième jour

Dixième rayonnement

La multiplication des pains

 

« Ego sum panis vitæ » (Jn. 6, 35)

 

Deux fois, nous raconte l'Evangile, Jésus fit un éclatant miracle en faveur de la foule nombreuse qui le suivait. La première fois c'était sur la montagne. Au-dessus du lac de Tibériade, non loin du mont des Béatitudes, il y a un plateau découvert au milieu des champs, c'est là que cinq mille hommes suivirent le Sauveur et écoutèrent sa parole pendant tout le jour. Le soir venu, les Apôtres prévinrent le Maître que cette multitude n'avait rien à manger et qu'il fallait peut-être la renvoyer avant la nuit.

Jésus, ému de compassion, regarda la foule ; il y avait environ cinq mille hommes sans compter les femmes et les enfants. Il se tourna vers ses Disciples et leur dit d'apporter les cinq pains d'orge et les deux poissons que possédait un jeune garçon, et après avoir béni cette nourriture, il leur ordonna de la distribuer à la foule. À mesure que les disciples puisaient dans la corbeille, les pains et les poissons se multipliaient dans leurs mains, tellement qu'à la fin, ils ramassèrent de tous les restes, douze corbeilles pleines.

De même le Pain eucharistique rassasie les âmes sans s'épuiser jamais, et quand Jésus, plus tard, aura à répondre aux Pharisiens incrédules au sujet de ses miracles, il entrera dans les profondeurs du mystère, et le leur expliquera par ces paroles : « Je suis le Pain de vie, celui qui vient à moi n'aura pas faim, celui qui croit en moi n'aura jamais soif ». Puis il les avertira de travailler, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui demeure éternellement, et que lui, le Fils de Dieu, leur donnera un jour.

Le second miracle de la multiplication des pains est peut-être plus touchant encore que le premier ; car ici, c'est Jésus-Christ lui même qui a pitié de la foule qui le suit.

C'était au bord du lac de Galilée, Jésus avait guéri les malades et enseigné toute la journée ; vers le soir, il se retira dans un désert au bord du lac et la foule l'y suivit. Il y avait là quatre mille hommes, sans compter les femmes et les enfants, venus de loin pour l'entendre. Aucun de ses Apôtres ne pensait que cette multitude souffrît de la faim, Jésus seul y pensa avec compassion. « J'ai pitié, dit-il à ses Disciples, j'ai pitié de ce peuple ; ils n'ont rien à manger, et si je les renvoie à jeun, les forces leur défailliront sur la route, car plusieurs sont venus de loin ». Il se fit apporter sept pains et quelques poissons, tout ce qu'on put recueillir dans cette foule, et après avoir rendu grâces, il les rompit et les fit distribuer par ses Apôtres. Tous mangèrent et furent rassasiés ; on ramassa sept corbeilles pleines et c'est alors qu'on pouvait répéter cette parole prophétique : « Il les a nourris du plus pur froment ». David avait chanté ce festin du Messie, et rien de plus symbolique ne pouvait mieux exprimer l'esprit de la Loi nouvelle, la grâce, l'amour et l'abondance du Christ, figurés par les pains et les quelques poissons. Admirez, ô Pèlerin, combien ces symboles sont touchants. « Le poisson passé par le feu, dit saint Augustin, c'est Jésus-Christ après sa Passion ». Et le froment, c'est lui-même qui se donnera en nourriture dans le Sacrement. Le premier miracle, disent les Pères, signifie l'ancienne Alliance, le caractère du sacerdoce juif, car les Apôtres proposent de renvoyer cette foule d'étrangers qui n'appartiennent pas à la Synagogue . Au second miracle, c'est Jésus-Christ lui-même qui se fait Médiateur et Sauveur venu pour le salut de tous, sans distinction de patrie.

Les cinq pains de la première multiplication représentent les cinq livres de Moïse, les sept pains du second miracle signifient la grâce septiforme du Saint-Esprit, les sept Sacrements institués par Jésus-Christ pour fortifier les chrétiens durant leur voyage vers l'éternité. (Bède le Vénérable).

Admirez donc, ô Pèlerin, le divin Maître en tout ce qu'il fait. Il ne crée point, afin de ne pas nous épouvanter et de rendre gloire à son Père, en se servant des choses créées qu'il sanctifie ; il se sert donc du pain et le multiplie pour nous montrer que c'est Lui qui se donne; en le faisant distribuer par ses Apôtres, il sanctionne le ministère de ses prêtres, chargés désormais de distribuer le pain de la doctrine et le pain du Sacrement.

Admirez aussi la bonté de son Cœur, qui pense à tous et s'émeut des besoins de sa créature ; doucement il prépare dans l'esprit des peuples les merveilles incomparables de l’Eucharistie, cette nourriture céleste qui devra plus tard rassasier le monde ! Il nous révèle donc en ces deux miracles, le grand amour qui déborde de son Cœur, en s'attendrissant sur cette foule, il s'attendrit sur nous, il s'émeut... et bientôt il se donnera lui-même dans le Pain mystique de l'autel…

« Et cela se passait le soir, à l'heure où le soleil décline, à l'heure de la Croix... » (Louis Veuillot).

 

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Invocation

 

Ainsi, ô divin Sauveur, vous vous donnez sans mesure à ceux qui ont faim, vous multipliez pour eux vos grâces et vos dons, et vous récompensez ainsi ceux qui quittent tout pour vous suivre, avides de vous écouter et de répondre à vos appels divins.

Vous vous multipliez vous-même par l'amour, ô Cœur adorable, en rayonnant vivant et entier dans le Tabernacle, jusqu'à la fin des siècles. Ceux qui ont faim peuvent se rassasier de votre substance, ceux qui pleurent et qui souffrent peuvent se consoler auprès de votre Cœur. Vous l'avez dit, ô Consolateur : « Je suis le Pain de vie, celui qui vient à moi n'aura pas faim, celui qui croit en moi n'aura pas soif ».

 

Mirebeau

 

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7 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Huitième jour

Huitième rayonnement

La vie apostolique à Capharnaüm et Tibériade

 

« Veni sequere me ». (Mc 2, 14)

 

Capharnaüm et Tibériade furent le théâtre principal où se déroula la vie apostolique du Sauveur, les lieux préférés ou éclatèrent les merveilles divines. Il semble que Jésus avait une prédilection spéciale pour ce lac admirable, appelé alors Mer de Galilée, car tout le long de ses rives il gravait son amour par des bienfaits.

Après le miracle des Noces, le Sauveur commença sa vie militante qui ne devait plus finir qu'au Calvaire. C'est à Tibériade surtout qu'il prêchera publiquement aux foules, à Capharnaüm qu'il guérira tant de malades, sur les bords du lac qu'il s'attirera, par le charme de sa parole et le charme de sa vue, ses premiers disciples.

Tibériade n'est plus aujourd'hui ce qu'elle était au temps de Jésus-Christ, une belle ville romaine, campée fièrement comme un rempart de marbre au bord de la Mer de Galilée. Au temps des Croisades, elle devint la capitale de la principauté de Tancrède, qui la fortifia comme les villes du moyen âge. Aujourd'hui, il ne reste plus de ces splendeurs que des ruines, des remparts à demi écroulés, et une misérable bourgade malpropre, peuplée de Juifs plus encore que d'Arabes.

Mais le lac a gardé une merveilleuse beauté, comme un miroir fidèle qui reflétait jadis l'image de Jésus. Le pèlerin qui le contemple un soir, à la fin d'une longue étape depuis Nazareth, est soudain plongé dans le ravissement. Le soleil envoie ses feux mourants qui tracent sur les eaux bleues un sillon de pourpre ; les montagnes qui bordent le lac baignent dans une atmosphère chaude et lumineuse, qui se colore comme un prisme, des reflets de l'astre éblouissant. La sérénité du soir s'unit aux émouvants souvenirs du passé… ; il semble toujours, sur la nappe limpide de la Mer de Galilée, voir osciller là-bas... la barque fragile qui portait le Maître du monde !

Que de fois, en effet, ô Pèlerin, Jésus, assis dans la barque des pêcheurs, conversait amicalement avec eux, les instruisait doucement, tirant des travaux de leur métier des comparaisons pleines de justesse. Et, peu à peu, il façonnait ces rudes travailleurs pour en faire ses Apôtres, et cette éducation demandait une inépuisable patience, une infinie tendresse. Ils ne pouvaient résister aux attraits du divin Cœur, ces pauvres et ces petits, parce que, sans qu'ils le comprissent, cette bonté doucement pénétrait au travers de leur rude écorce.

Que de fois aussi Jésus côtoyait ce lac à pied, prêchant et guérissant ; tout le peuple ému admirait le prestige de sa puissance. Mais hélas ! si les peuples sont facilement enthousiastes, on les voit rarement fidèles, et Jésus qui répandit tant de faveurs sur Capharnaüm eut à déplorer son ingratitude et son infidélité. Son Cœur saigna en pensant à cette ville qu'il avait comblée de bienfaits, comme on comble une enfant chérie, et qui devint infidèle comme le sont les enfants prodigues de tous les siècles ! Aussi laissa-t-il échapper de ses lèvres cette malédiction : « Et toi, Capharnaüm, est-ce que tu t'élèveras jusqu'au ciel ? Tu descendras jusqu'aux enfers, parce que si dans Sodome avaient été faits les miracles qui ont été faits au milieu de toi, elle subsisterait encore ». Les chardons et les ronces qui recouvrent aujourd'hui ses ruines, ont donné raison à la parole du Sauveur.

Mais Jésus ne se lassait pas, il laissait son Cœur rayonner sur ces ingrats, nous montrant par cet exemple qu'il ne faut pas travailler pour la reconnaissance humaine. Il allait toujours, malgré les contradictions, rempli de sa mission divine, semant ses paroles et ses prodiges avec un zèle dévorant qui lui amenait les âmes en foule ; puis il enseignait et formait ses apôtres et se faisait tout à tous.

Jésus était le grand Semeur ; il ne venait pas moissonner, il l'a dit lui-même, mais il venait préparer la récolte. Voyez-le, ô Pèlerin, dans le cours de cette vie apostolique ; il forme, choisit et élève les Apôtres qu'il chargera de moissonner plus tard. À côté de la vie extérieure de son apostolat, il y a la vie toute intime du Cœur, qui se fait dans le calme et l'intimité, au soir de ces journées laborieuses ; quand le Seigneur se retirait avec son troupeau choisi. Dans ces conversations familières et affectueuses, les Apôtres l'interrogeaient : « Maître, que signifie pour nous telle parabole ? » Et Jésus la leur expliquait avec clarté, écartant les nuages, car c'était la vérité pure et pleine qui coulait de sa source. « Ô Maître, s'écriaient-ils alors, nous voyons bien maintenant que vous êtes le Fils de Dieu ».

L'école intime du divin Maître est donc son Cœur sacré ; c'est dans cette mystérieuse retraite que sont conviées les âmes choisies qui cherchent à s'instruire des secrets divins, à recevoir l'éducation divine ; car, c'est là, dans l'intimité de son Cœur, que le Seigneur, taillant dans le vif de nos cœurs, en fait des chefs-d'œuvre qu'il forme à sa ressemblance, les modelant comme un grand Maître de l'art.

 

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Invocation

 

Ô Jésus, nous aussi, nous avons besoin de cette éducation spirituelle que vous donniez à vos apôtres. N'est-il pas nécessaire que vous pétrissiez à nouveau de vos mains divines nos âmes déformées par le péché. Ô Seigneur, ouvrez nos yeux, comme vous l'avez fait à tant d'aveugles, dé liez notre langue souvent muette sur vous louanges, mais trop déliée pour les discours mondains. Oh ! oui, éclairez-nous, déliez ce qui est trop attaché à la terre, liez ce qui est émancipé, mettez l'ordre dans le désordre, faites que notre cœur soit assez humble pour comprendre, assez pur pour vous voir un jour !

 

Jesu, mitis et humilis corde, fac cor nostrum secundum cor tuum.

 

Mirebeau

 

6 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Noces de Cana

 

Septième jour

Septième rayonnement

Le miracle de Cana

 

« Quodcumque dixerit vobis facite » (Jn, 2, 5)

 

Jésus, sorti de sa retraite solitaire, commença sa Vie publique par un mi racle éclatant : le changement de l'eau en vin aux noces de Cana.

Cana, qui n'est plus aujourd'hui qu’une misérable bourgade, peuplée d'Arabes déguenillés, et située sur une colline non loin de Nazareth, était en ce temps-là une florissante cité.

Le lieu du miracle est occupé aujourd'hui par une petite église, qui appartient aux Pères Franciscains. On croit que la maison ou Jésus et sa sainte Mère furent invités, était celle de Simon le Cananéen qui devint un des apôtres du Sauveur ; c'est le sentiment de Nicéphore et de saint Jérôme.

Jésus était connu de lui ; du reste, le prodige de son baptême au Jourdain et le témoignage de Jean l'avaient signalé comme l’Elu de Dieu ; c'est donc à titre d'ami et de Prophète qu'il fut invité aux noces du jeune homme. Il était alors d'usage que les amis des Epoux offrissent les divers services du festin, et saint Bonaventure pense que le Sauveur s'était chargé de celui des vins, ce qui expliquerait parfaitement la scène du miracle.

Considérez donc toute cette scène, ô Pèlerin, car elle est remplie de précieux enseignements. Et d'abord, il est à supposer que la Sainte Vierge aidait humblement au service pendant le repas avec les autres femmes, et pourvoyait aux besoins des convives, puisqu'elle s'aperçut que le vin allait manquer ; et comment l'eût-elle remarqué si elle n'avait été invitée qu'à titre de convive ? Comment expliquer sa démarche près de son Fils, et comment se fût-elle approchée, remarque le même docteur, cette Mère pleine de modestie, près du Sauveur assis à la table des hommes ?

Tandis qu'elle servait les convives, elle s'avança doucement vers Jésus : « Mon Fils, lui dit-elle tout bas, ils n'ont plus de vin ». « Femme, répondit Jésus à haute voix, qu'y a-t-il de commun entre vous et moi ? »

Cette réponse paraît dure ; en la méditant, on ne la considère plus comme telle. La suite nous prouve, du reste, que le Seigneur ne l'adressait pas directement à sa Mère ; Marie n'en fut point blessée ; peut-être le regard qui accompagnait cette parole en avait-il adouci l'âpreté, car elle se tourna vers les serviteurs et leur dit : « Allez près de Lui, et faites tout ce qu'il vous dira », et le Seigneur, exauçant son désir au delà même de ce qu'elle espérait, dit aux serviteurs : « Remplissez d'eau toutes ces urnes ». Quand ils eurent obéi, Jésus dit : « Puisez maintenant et faites goûter au chef du festin ». Mais l'eau se trouva changée en vin, et quand ce lui-ci l'eut goûtée, ne sachant d'où venait ce vin, il appela l'époux et lui dit : « Pourquoi donc, contre la coutume, avez-vous réservé le bon vin en dernier ? » Tous étaient dans un grand étonnement.

Remarquez, ô Pèlerin, combien ce miracle est beau et puissant. Jésus ne touche ni même ne regarde l'eau, il commande simplement : « Allez puiser de l'eau », et sur la volonté du Maître, l'élément se transforme soudain en un vin délicieux. La divinité éclate ici : Jésus s'est laissé implorer en Dieu, et c'est en Dieu qu'il répond à la créature : « Qu'il a-t-il de commun entre vous et moi ». Mais la bonté et l'amour accompagnent ses paroles, et touché de la prière de sa Mère, il donne plus qu'elle n'avait demandé. Trois ans plus tard, ne donnera-t-il pas plus encore ? Sa propre chair changée en pain, son sang changé en vin. Ce miracle des Noces est le symbole admirable, le prélude de la transsubstantiation de l'Eucharistie. Aujourd'hui, son Cœur a soudain un rayonnement enflammé qui annonce déjà le feu incandescent de son amour dans le Sacrement. Il se dilate dans l'attente du miracle eucharistique, où il doit se donner lui-même à tous.

Dans cette effusion de son amour tout puissant, il rassasiait par avance les âmes altérées du bien, du beau et du vrai, les âmes qui ont soif et ne peuvent s'abreuver dans le désert de la vie. Ô vous tous qui soupirez après l'eau vive, venez vous désaltérer, venez à cette source de vie qui est le Cœur du divin Maître !

Puis encore, par ce miracle, Jésus bénit le mariage chrétien : il nous apprend la force de cette union de deux êtres transformés en une seule chair, merveilleusement bénie. Il donne au mariage chrétien une prééminence manifeste sur le mariage antique, une vigueur nouvelle symbolisée par la supériorité du vin sur l'eau.

 

Elie

 

Invocation

 

Ô Sauveur, vous vous révélez aujourd'hui dans votre puissance de Dieu créateur de toutes choses, et de Père qui pourvoit toujours au bien de sa créature. Vous avez pris notre forme et notre nature, mais vous ne nous trompez point ; nous reconnaissons votre toute-puissance tempérée par l'amour, votre Cœur si plein de générosité et de tendresse, que jamais cœur semblable n'a battu dans une poitrine humaine. C'est bien vous, ô Seigneur, que nous retrouvons plus tard et toujours, jusqu'à la fin des siècles, dans le vin de l'autel, dans la manducation eucharistique, qui sont à la fois et votre corps mortel et votre Divinité tout entière.

 

Mirebeau

 

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5 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Tentation du Christ A

 

Sixième jour

Sixième rayonnement

La solitude au Mont de la Quarataine

 

« Non in solo pane vivit homo, sed in omni Verbo Dei » (Luc 4, 4)

 

Après ce grand acte qui ouvrait sa vie apostolique, le Sauveur, prêt à se donner aux hommes, et au moment d'entrer dans la carrière, sentit le besoin impérieux d'invoquer son Père au début de ses travaux ; de demeurer seul avec lui dans la solitude, pour bien nous apprendre que les grands actes de la vie doivent s'élaborer dans la prière, s'établir par le jeûne et la pénitence.

La retraite que choisit le Fils de Dieu, est une montagne presque inaccessible. Elle se dresse dans la plaine de Jéricho, avec ses arêtes aiguës et ses flancs escarpés, dernier rempart de la chaîne de Juda. Du côté oriental, elle est taillée à pic ; on n'aperçoit en y montant par l'étroit escalier coupé dans le roc, que des parois rocheuses, polies et droites au-dessus de l'abîme.

La grotte où Jésus jeûna, surplombe le précipice ; quelques ouvertures naturelles lui donnent jour et laissent apercevoir la plaine immense jusqu'au pied de la chaîne d'Arabie, avec le sillon du Jourdain, semblable à une lame d'argent, miroitant au soleil.

Représentez-vous maintenant, ô Pèlerin, le Seigneur Jésus dans cette grotte solitaire, n'ayant pour plancher que la terre nue, pour toit que le rocher, pour lit qu'un bloc de pierre que l'on contemple encore avec une indicible émotion.

Regardez-le bien priant et jeûnant, voyez comme son divin Cœur a des rayonnements d'amour pour son Père et pour nous. Affaibli par le jeûne, appuyé contre le rocher nu, Notre Seigneur aime nos âmes et souffre par avance les plus cruelles douleurs ; il voit se dérouler devant lui une longue série de travaux, de fatigues, un apostolat de dévouement couronné par une mort épouvantable. Mais son Cœur ne tremble pas ; il veut, au contraire, accomplir sa mission ; il ressent une joie austère, mais surabondante à la pensée de se donner tout entier, et de sauver tant d'âmes au prix de son sang. Qu'importent ses souffrances, s'il ramène les enfants à leur Père ; qu'importe, s'il lui achète chèrement des adorateurs sur la terre, des triomphateurs au ciel ? « Adveniat regnum tuum ». C'est lui qui vient l'établir, ce règne, et il ne comptera ni ses peines, ni ses douleurs. Est-ce que le vrai guerrier tremble au moment de l'attaque ? La vue de l'ennemi rangé en bataille le fera-t-elle reculer ? Au contraire, sa vaillance redouble plus les obstacles s'accumulent, et jamais il n'achètera trop cher la gloire du triomphe !

Et sur la montagne, le Seigneur se fortifiait dans la lutte , aux prises avec la misère humaine, les faiblesses de la nature et les tentations du démon, et pendant quarante jours de combat, il resta constamment vainqueur du Prince des ténèbres.

Dès que l'aube blanchissait l'horizon, le regard du Sauveur se reposait sur la lumière naissante qui, peu peu, dorait les montagnes d'Arabie. C'était bien le symbole de la Rédemption qui approchait pour le monde. Cette lumière, humble et douce à son lever, allait bientôt envelopper la terre de ses rayons ! Et le Sauveur, embrassant le monde d'un regard d'amour, s'élevait de la nature à Dieu et laissait son cœur se fondre, dans l'adoration, la reconnaissance et la tendresse.

Ce grand Maître de la vie intérieure nous apprenait ainsi le secret de la mortification et de la victoire sur la tentation. En luttant lui-même contre tant de causes extérieures : la faim, la solitude, le dénuement, et contre les pièges du démon, le Cœur de Jésus nous a acquis pour chaque action de notre vie, pour chaque lutte de notre âme, une force et une grâce particulières. Ce secours céleste, il l'a transmis au Sacrement de l'autel, où nous pouvons le puiser encore ; il y révèle les secrets de son Cœur à l'âme intérieure, il lui apprend la grande étude de l'oraison, la domination des sens, l’union avec Dieu, tandis que l'âme, comme le passereau solitaire, se cache dans la fente du rocher, à côté du divin Maître.

Que celui-là donc qui combat sur terre, qui supporte une épreuve, une tristesse, une tentation ; que celui qui implore une grâce, aille droit au Cœur de Jésus solitaire, pénitent, et il en recevra une force, une consolation ou la victoire.

 

Sacred Heart of Jesus

 

Invocation

 

Ô Jésus, à mesure que votre corps s'affaiblit par la rude pénitence, par le jeûne austère, votre amour augmente de force, votre Cœur s'enflamme d'une irrésistible ardeur, et vous aiguisez vos armes, ô très doux Vainqueur des âmes. Vous vous préparez à la grande lutte, comme l'athlète qui assouplit ses muscles et aguerrit son corps pour soutenir les rudes assauts de l'arène ; vous allez entrer en lutte ; mais vous vaincrez, et rien ne pourra résister à votre amour !

 

Mirebeau

 

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4 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Cinquième jour

Cinquième rayonnement

Le Baptême au Jourdain

 

« Ecce Agnus Dei ». (Jn. 1, 29)

 

L'obscurité qui couvrait la vie de Jésus ne commence à se dissiper qu'au jour glorieux de son baptême.

Il avait trente ans. Le rayonnement qui s'échappe de son Cœur arrive à son apogée, et puisque nous avons comparé ce divin Cœur au soleil, nous pouvons dire que les trois dernières années qui commencent en ce jour, sont le plein midi de ce soleil. De la Vie cachée, Jésus-Christ passe soudain à la Vie publique, et c'est tout d'un coup que cet éclat jaillit.

Un jour, Jean qui baptisait depuis un an au bord du Jourdain, eut un pressentiment direct de son approche. À l'instant, son cœur s'enflamma et, d'une voix vibrante comme l'éclat d'une trompette, il s'écria : « Voici, voici l'Agneau de Dieu ». Les multitudes comprirent-elles ce cri ? En tous cas, les eaux du fleuve qui coulaient comme un torrent, durent bondir de joie en voyant l'Agneau qui venait s'y baigner.

C'était à la dixième heure après le lever du soleil, correspondant environ à quatre ou cinq heures du soir, l'heure où les prêtres du Temple immolaient un agneau en offrant le sacrifice du soir ; c'est pourquoi le Précurseur disait : « Voici l'Agneau ». Véritable Agneau, en effet, par la pureté et la douceur.

L'Agneau, cette ravissante image de la douceur et de la sainteté du Cœur de Jésus, deviendra depuis l'appel de Jean, le nom de la Victime sainte : Agnus Dei. Le Cœur de Jésus est la douceur qui endure la souffrance sans plainte ni révolte, l'innocence qui se sacrifie, l'amour qui se donne, l'humilité qui s'abaisse.

Jésus s'avança vers Jean-Baptiste, mais celui-ci, confondu de tant d'humilité, lui dit ces paroles : « C'est moi qui devrais être baptisé par vous, et vous venez à moi ». Mais Jésus lui répondit : « Laisse faire maintenant, car c'est ainsi qu'il convient que nous accomplissions toute justice ». Alors Jean n'insista plus et Jésus descendit dans le Jourdain.

Ce beau fleuve qui roule ses eaux tumultueuses jusqu'à la mer Morte, et déjà célèbre par le passage des Israélites, allait devenir sacré par le contact divin. Formé des neiges immaculées du Liban, il se précipite en un cours impétueux au milieu d'une végétation luxuriante qui borde ses rives, dans cette plaine maintenant triste et désolée qu'il fécondait jadis comme le Nil féconde l’Egypte par ses inondations. C'est là un ravissant symbole du fleuve de grâce qui s'échappe du Cœur de Jésus-Christ pour arroser la terre aride et ingrate de nos âmes.

Après que Jésus fut baptisé, dit l’Evangile, tout-à-coup le ciel s'ouvrit, on vit l’Esprit de Dieu descendre sous la forme d'une colombe et une voix s'écria : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis mes complaisances ». Ne fallait-il pas en effet, ô Pèlerin, que le rayonnement divin éclatât aux yeux de tous, et que Jésus apparût dès lors au monde comme Verbe de Dieu, dans la gloire de son Père, qui proclamait ainsi sa céleste origine : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». Mais au lieu de cette éclatante manifestation de la Trinité, du Père qui parlait dans la nue, du Fils descendu dans le Jourdain, de l'Esprit Saint qui se reposait sur Lui, le Christ gardait le silence. Par ce silence, il confondait l'orgueil humain qui s'élève arrogant, si fier de quelque titre glorieux et terrestre. Sa bouche se taisait, mais son cœur semblait dire : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur ». En effet, le degré suprême de l'humilité est de se soumettre à son inférieur ; c'est ce degré qu'a occupé le Cœur de Jésus en s'abaissant devant saint Jean, qu'il exalte en s'humiliant lui-même. « Qui l'eût cru Fils de Dieu, s'écrie saint Bernard ; qui eût soupçonné en lui le Seigneur, et le Dieu de majesté ? Vous vous humiliez trop profondément, Seigneur, vous vous cachez avec trop de soin ; mais vous ne pourrez rester inconnu à Jean ». Puisque Jésus se tait, Dieu parle et l'Esprit-Saint se repose sur le Cœur humble et doux.

Jésus, descendu au milieu du fleuve, purifie les eaux ; il leur donne la force de la régénération, le « droit de baptême », selon le mot de saint Bernard ; puis il nous ouvre, par son baptême, la porte du ciel et les flots de la grâce, jusqu'alors retenue par le péché. En ce jour, le divin Cœur se donne comme source de vie et quels torrents descendent de lui ! Il fera ruisseler la grâce et la vie dans les âmes !

C'est un avant-goût de cet autre baptême qui terminera sa vie mortelle et dont il disait : « J'ai désiré d'un grand désir ce baptême, et pourquoi faut-il que je me voie empêché quelque temps encore de le recevoir ? »

Jésus, en instituant le baptême, épouse l'humanité, qui sera désormais lavée de ses péchés. Aussi l’Église chante-t-elle « qu'en ce jour elle a été unie à son céleste Epoux, parce que Jésus a lavé dans le Jourdain tous les crimes qu'elle avait commis ». En ce jour solennel, l'Agneau a pris sur lui toutes les souillures de sa créature et la faute originelle d'Adam, et les a purifiées dans ce bain régénérateur, devenu par le Christ le premier Sacrement.

 

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Invocation

 

Ô divin Maître, Agneau chargé de nos péchés, votre amour s'abaisse à suivre la prescription de la loi faite seulement pour les pécheurs, pour nous montrer qu'on ne va pas à Dieu sans l'obéissance. Vous accomplissez merveilleusement le symbole de ce beau fleuve qui porte avec lui la fertilité, parce que vous nous montrez le chemin d'un Sacrement nouveau qui arrosera nos âmes flétries par le péché originel ; vous nous ouvrez toutes grandes les écluses qui retenaient captives les eaux de la grâce et du salut. Ô Seigneur, lavez-nous, purifiez-nous. « Lavez-moi non seulement les pieds, dira saint Pierre plus tard, mais encore les mains et la tête » ; c'est-à dire nos pas, nos actions et toutes nos pensées.

 

Mirebeau

 

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3 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

folio 24 verso from Walther, Ingo F

 

Quatrième jour

Quatrième rayonnement

Le Temple

 

« Ibi me docebis » (Ct. 8, 2)

 

Jésus a douze ans. L'enfant est devenu adolescent, il a grandi en sagesse ; tandis que son corps s'est développé, une énergie nouvelle s'accentue dans son caractère, une gravité précoce se dévoile et une secrète inclination pour la prière et l'oraison prolongée la nuit. Ce cœur plein d'amour qui devra se donner en entier doit aussi attendre que la frêle enveloppe de son corps se soit fortifiée, de peur qu'elle ne se brise au contact de la méchanceté des hommes.

La fête de Pâques qui approchait, attirait une grande affluence de peuples à Jérusalem. Marie et Joseph se disposèrent aussi à faire avec Jésus ce voyage religieux. Des groupes nombreux de Nazareth partaient ensemble, les uns à pied, les autres montés sur des ânes, selon la coutume du pays. Le pèlerin, qui aujourd'hui traverse la Samarie sur un cheval arabe, au milieu des cactus et des oliviers, parcourt les mêmes défilés sauvages et les mêmes sentiers suivis par la Sainte Famille. Il n'y eut jamais d'autres routes dans ces montagnes, seulement depuis Naplouse, des voies romaines traversaient la vallée, reliant les principales cités à la Ville Sainte. Cette marche à travers la Samarie, à l'époque dont nous parlons, ressemblait à une fête champêtre, car les groupes joyeux d'amis se joignaient, causaient et marchaient ensemble, et Jésus se mêlait à eux. On arriva ainsi à Jérusalem, Jérusalem ! la Ville Sainte et plus tard maudite, la ville aimée de Dieu et qu'un jour il devait haïr à cause de son crime ! À ce moment la Fille de Sion s'élevait belle et somptueuse sur les six collines, avec son Temple nouvellement restauré par Hérode, avec ses palais grandioses ses murailles de forteresse.

Le Temple magnifique s'élevait sur le mont Moriah ; aujourd'hui il n'en reste plus pierre sur pierre ; on ne voit sur l'immense esplanade que deux mosquées, l'une nommée El-Aksa, et l'autre la splendide mosquée d'Omar, la plus célèbre après la Mecque et Médine, et qui conserve l'antique roche Sakrah, sur laquelle le Saint des Saints était placé. L'esplanade renfermait jadis les différents parvis qui servaient de vestibules au Temple proprement dit.

Après ce coup d'œil jeté sur ce monument superbe, venez, ô Pèlerin, quittons le parvis sacré et redescendons avec Marie et Joseph les collines de Jérusalem, car la fête est finie et les foules commencent à se disperser. Ils se mêlent aux groupes des Nazaréens qui se reforment et s'en vont de nouveau par la route de Naplouse. Tout-à-coup, à El-Bireh, Marie rencontre saint Joseph et ne voit point Jésus. « Où est Jésus ? » Tel est le premier cri de ces saints Parents, et ni l'un ni l'autre ne peut répondre. Les voilà tout angoissés, qui cherchent dans la foule et ne le retrouvent point. Personne ne peut les éclairer, personne ne la vu, et pourtant un fol espoir leur reste, il est peut-être encore à Jérusalem avec quelque groupe attardé. Ils retournent bien vite sur leurs pas, priant et pleurant, ils cherchent pendant trois jours de mortelles inquiétudes, et rien... Enfin, ils montent au Temple, les deux Époux affligés, étreints au cœur par cette cruelle douleur.

Il était là, le doux Enfant, debout au milieu des Docteurs de la Loi, qui les instruisait, leur révélait la vérité et les tenait, ces sages, sous le charme de sa sagesse d'Enfant-Dieu ! Il ne disputait point avec eux, mais les interrogeait et avec un tact infini semblait apprendre, tout en éclairant pour eux le sens des Écritures. Que la lumière soit ! pouvait dire à cette heure le monde étonné, car Jésus commençait, en effet, à le dégager des ténèbres, à lui révéler l'aurore de sa mission divine et l'aurore de la foi. Ah ! c'est que le Verbe est intelligence et lumière. « Il est cette vraie lumière, dit saint Jean, qui éclaire tout homme venant en ce monde ». La science qu'enseigne le divin Cœur ne s'apprend pas dans les livres : c'est la science d'aimer, qui vient de la grâce et de la méditation des choses d'En Haut. Le Cœur de Jésus se dévoile sur tout aux petits, aux humbles de cœur, et s'il s'ouvrit aux savants, c'est pour nous montrer qu'on va à Lui par toutes les voies, par la raison et la science, comme on y va par l'humilité et la simplicité. Toutes les routes qui conduisent à la vérité éternelle sont bonnes, car Jésus est lui-même la voie, la vérité, la vie ! Son intelligence possède une souveraineté qui dépasse toute limite, car elle procède de lui ; elle brille comme la lumière sortie de son foyer. « Je suis la lumière du monde ». Jésus ne discute pas, son Cœur est trop doux ; il ne pérore pas, son Cœur est trop humble ; mais il parle, et déjà il a vaincu !

Mais cette lumière qu'il apportait n'était pas comprise ; ces savants qui en ce jour l'admiraient, plus tard le condamneront à mort. Ils diront plus tard avec étonnement : Comment peut il parler de cette sorte, lui qui n'a pas étudié ? Orgueil humain ! l'homme n’admire volontiers que ce qui ne lui porte pas ombrage ; la sagesse d'un enfant étonne ces Docteurs, jusqu'au jour où ils révoqueront à leur propre tribunal la Sagesse même de Dieu.

En voyant Jésus, Marie s'écria : « Ô mon Fils, pourquoi avez-vous agi de la sorte, pourquoi avez-vous causé, à votre père et à moi, un si grand chagrin ? » Jésus répondit : « Pourquoi me cherchiez-vous, ne saviez vous pas que je dois m'occuper du service de mon père ? » Marie et Joseph, nous dit l’Évangile, ne comprirent pas le sens mystérieux de cette parole ; c'était afin de nous montrer sans doute que la conduite de Dieu est souvent incompréhensible à notre foi. Mais Jésus ayant entrevu le désir de ses Parents quitta le Temple et revint avec eux. Il avait obéi au souffle de l’Esprit-Saint en enseignant les Docteurs ; mais sa mission finie, il rentra dans l'abnégation et le silence de sa Vie cachée.

 

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Invocation

 

Ô Cœur de Jésus, apprenez-nous à suivre toujours l'inspiration de la grâce et non celle de nos désirs terrestres ; apprenez-nous à devenir humbles de cœur, car vous avez confondu l'orgueil humain en restant très humble. Ayez pitié de notre faiblesse, qui trébuche si vous ne la soutenez ; de la dureté de nos cœurs, si fermés au sens de vos paroles. Que la douce lumière qui s'échappe de votre Cœur nous éclaire par les chemins de la vie et nous conduise jusqu'à la vraie Patrie, où elle brille dans sa plénitude.

 

Mirebeau

 

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2 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Troisième jour

Troisième rayonnement

La vie cachée en Égypte et à Nazareth

 

« Erat subditus illis ». (Luc 2, 51)

 

Hérode ne laissa pas longtemps le Fils de Marie dans son humble demeure. Plein de rage, irrité et jaloux, il voua à la mort tous les petits enfants de Bethléem et des environs, âgés de deux ans et au-dessous, afin d'atteindre sûrement le rejeton royal de Juda. Le sang des petits Innocents arrosa la terre à flots, et l'on entendit les gémissements des mères inconsolables ; mais Jésus n'était plus là. Joseph, averti par un ange, avait fui vers la terre d'Égypte avec la Mère et l'Enfant. Ainsi, Jésus commençait déjà à être chassé par les hommes, à demeurer sans toit et sans abri.

L'Égypte conserva pendant sept ans ce dépôt précieux ; pendant sept ans, elle contempla cette divine beauté qui se développait ; mais l'Égypte a gardé ses secrets et nous ne savons rien de cette première enfance, sinon qu'à l'imitation de Jésus fugitif et errant, la vie érémitique fleurit merveilleusement plus tard en cette contrée. Pourtant le silence a beau se faire, le secret transpire ; nous devinons des trésors d'innocence et de bonté, des joies ineffables, une vie d'union entre Marie et Joseph, éclairée par les sourires de l'Enfant divin.

Un jour, ses parents ayant appris la mort d'Hérode, revinrent à petites journées de la terre d'Égypte en la Terre Promise, comme on voit au printemps les hirondelles revenir vers leur premier nid ; cependant, au lieu de se diriger du côté de Bethléem, qui n'avait été qu'un gîte d'emprunt, ils allèrent à Nazareth, où Joseph avait une maison.

L'Enfant a grandi, les temps mauvais sont apaisés, la vie intime commence ; c'est un rayonnement doux et continu, à la manière de cette douce chaleur qui pénètre sous les ombrages et fait seulement pressentir que le soleil est là.

Deux vertus rayonnent surtout du Cœur de Jésus dans la vie cachée : l'humilité et l'obéissance. L'humilité est si grande qu'elle semble même jeter un voile sur le merveilleux épanouissement de l'Enfant-Dieu. En effet, il reste inconnu à ses compatriotes de Nazareth ; il n'éblouit personne, il parle peu, il apprend simplement le métier de son père nourricier, et personne ne sait son origine divine. Fils de Dieu et Fils de David, il n'est aux yeux de tous que le fils du charpentier. Et pourtant cet Enfant possède et la science divine et le génie humain avec la toute puissance de Dieu. Il lui était facile de laisser éclater quelques unes de ces richesses ; mais il n'en laissa rien paraître jusqu'à ce que l'heure fût venue.

Que de fruits hâtifs et trop précoces s'empressent de briller, d'étonner ! Puis vient le vent de l'orgueil qui flétrit et qui fané avant l'heure. Croyez-en le Seigneur-Jésus, cachez le don de Dieu jusqu'à l'instant de le montrer pour sa gloire.

L'obéissance était son autre vertu. Marie et Joseph en savouraient la douceur ; car c'était une obéissance aimante, empressée, joyeuse, qui lui faisait saisir la moindre occasion de les servir. Sans doute, il aidait sa Mère aux divers travaux du ménage, et plus d'une fois il alla puiser de l'eau à cette source bénie qu'on appelle encore aujourd'hui : la Fontaine de la Sainte Vierge, et la petite ville de Nazareth, qui sourit au pèlerin ému, garde silencieusement ces divins souvenirs.

Dans l'Incarnation, Jésus formait le Cœur de sa Mère ; dans sa vie cachée, il nous apprend par son exemple à former le nôtre. En effet, quel exemple nous donne ce Cœur doux et humble, ô Pèlerin ! Il semble qu'il s'applique à acquérir les vertus dont il est la source, pour nous montrer qu'elles ne s'obtiennent que par l'effort, la grâce et la prière. « Il croissait, dit l'Évangile, en âge et en sagesse ». Tout est dans ce mot, car le Cœur de Jésus se révélait en ce silence de la vie cachée, comme il se révèle dans la Communion à l'âme qui lui parle seul à seul, dans le silence du cœur. Marie, qui recevait les grâces précieuses de cette présence adorée, ne dissipait pas au dehors ce bonheur intime, mais elle méditait toutes ces choses en son âme. Aussi toutes les grâces et toutes les joies de cette Enfance, nous les retrouvons dans le Cœur de Marie, miroir fidèle de celui de Jésus. « Mon Fils, dut-elle lui dire souvent, mon fils, qu'ai-je fait devant le Seigneur pour mériter le bonheur d'être votre Mère ? » Et Lui, s’approchant doucement d'elle et pliant le genou, devait lui répondre qu'Il l'avait choisie entre mille et qu'Il l'aimait avant même qu'elle fût née.

Ô mystère incomparable, doux colloques échangés entre la Mère et le Fils, laissez-nous deviner quelques-uns de vos accents, et nous pénétrer de vos suaves parfums !

 

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Invocation

 

Ô Jésus ! vous qui déjà aimiez tant ce pauvre monde, ignorant encore qu'il lui était né un Sauveur, et qui vous prépariez dans l'ombre et le silence à votre glorieuse mission, apprenez-nous à aimer l'humilité et l'obéissance ; à vivre ignoré, méconnu du monde, sans éclat, sans réputation, si tel est votre bon plaisir.

Votre exemple enseigne à l'âme intérieure qu'elle ne doit pas chercher à attirer l'attention sur elle. Si elle ne peut s'enfuir dans une solitude inaccessible, elle doit se cacher, comme le passereau solitaire, dans la fente de votre Cœur, et y vivre si cachée au monde, que le monde ne la connaisse plus et ne puisse la ramener dans le tourbillon de ses folies.

 

Mirebeau

 

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1 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Nativité

 

Deuxième jour

Deuxième rayonnement

La Nativité à Bethléem

 

« Natus est vobis hodie Salvator… in civitate David » (Luc 2, 2)

 

« C'est vraiment ici la maison de Dieu et la porte du Ciel ». Transportons-nous par la pensée, ô Pèlerin, dans cette petite ville de Bethléem, chérie de Dieu, où David fut sacré et qui reçut d’Abraham son nom. Bethléem veut dire : Maison du pain. N'est-ce point ici, en effet, que le froment céleste jeté en terre germa, grandit, pour être un jour broyé sous la meule des douleurs et devenir le Pain immortel du Sacrement ?

Abraham, l'ancêtre du Christ, eut-il cette vision lointaine ? Il savait bien, l'illustre Patriarche, que les générations sorties de lui produiraient cette fleur de Jessé ; mais s'il eut la vision prophétique de la vie du Sauveur, il dut trembler en voyant les souffrances qui l'accableraient dès l'instant de sa naissance.

Bethléem est aujourd'hui une charmante petite ville qui apparaît blanche et dentelée sur la colline, comme si elle avait surgi du sol lui-même ; de tout près elle a une physionomie très animée et très riante ; ses habitants sont presque tous catholiques et, en général, très laborieux, ce qui est rare parmi les Arabes. Les femmes portent le costume antique des femmes juives au temps de Notre-Seigneur.

Combien le pèlerin est ému délicieusement, en pénétrant dans le lieu de la Nativité, qui est une grotte taillée dans le calcaire et enclavée aujourd’hui sous l'église grecque ; quel ineffable transport quand il voit briller à ses yeux l'étoile d'argent qui marque le lieu sacré, comme le proclame l'inscription : Hic de Virgine Maria Jesus Christus natus est ! C'est là, en effet, qu'apparut le rayonnement visible et vivant de la Divinité, l'an 4000 de la création. Approchons-nous donc, ô Pèlerin, de ce lieu béni ; baisons avec amour cette petite étoile. Jadis les Israélites étaient frappés de mort s'ils portaient la main sur l’Arche d’Alliance, s'ils levaient le voile qui cachait le Saint des Saints ; mais aujourd'hui, loin de nous cette terreur, nous sommes prosternés près de la Crèche, arche nouvelle de la nouvelle alliance, et l'amour seul fait battre nos cœurs. Silencieux et ravis, nous sentons une atmosphère de calme, de joie et de paix envahir nos âmes.

C'était l'heure de minuit. Le monde endormi reposait, et le silence régnait sur toute la nature. Seuls dans la campagne, des bergers veillaient sur leurs troupeaux. Dans la petite grotte, en haut de la colline, une Vierge veillait aussi ; la lumière vacillante qui éclairait le rocher semblait au loin une étoile tombée du ciel. Soudain, l'heure étant venue, Marie fut entourée d'une lumière éblouissante, et comme un arbre donne son fruit, une fleur, son parfum, elle mit au monde son Fils unique, qui naquit sur la paille. Ah ! le monde est encore endormi, mais le grand jour est levé, car pour la première fois le Cour de Jésus, qui est un soleil radieux, rayonnait divinement sur la terre. C'est Marie qui reçut ses premières ardeurs avec ses premiers sourires d'enfant ; elle garda toutes ces joies dans son cœur, la divine Mère, si heureuse de veiller sur Lui, de l'endormir doucement, puis d'épier son réveil en l’écoutant ravie, balbutier ses premiers mots ! « Hé ! vrai Jésus, s'écrie saint François de Sales, que cette nuit est douce. Les cieux distillent de toutes parts le miel, et moi je pense que ces divins Anges qui résonnent en l'air leur admirable cantique, viennent pour recueillir ce miel céleste sur les lys où il se trouve, c'est-à-dire sur la poitrine de la très douce Vierge et de saint Joseph ».

L'Enfant divin qui venait de naître, avait un Cœur tout parfait, puisqu'il était Dieu, et déjà il aimait tant les hommes ! Jésus Enfant, qui commence à rayonner sur le monde, est aussi le Jésus de l’Eucharistie, enfermé plus tard dans le Tabernacle. Ici, la grotte est le temple, et les bras de Marie sont l'ostensoir ! Marie et Joseph l’adorent avec ravissement ; ils sont en communion constante avec Lui, et le silence qui règne dans la petite grotte est un silence d'adoration, d'amour, de plénitude de joie.

C'est l'image de la communion spirituelle des âmes qui appellent Jésus par l'ardeur de leurs prières et de leurs désirs, et qui vivent de la présence divine en elles : elles imprègnent de cette présence leur esprit, leurs facultés, leur intelligence, en sorte que leurs paroles et leurs actes en sont tout embaumés.

Le divin Cœur, qui toujours a soif de se donner en partage à l'humanité, dès l'instant de sa naissance priait déjà pour les hommes ; la jeune et sainte Victime s'offrait en expiation, comme un agneau pacifique. Il savait bien pourtant, le petit Jésus, toutes les souffrances qui l'attendaient, et l'ingratitude et la cruauté des hommes ; mais il acceptait tout dans son doux Cœur d'enfant.

 

Coeur de l'Enfant Jésus

 

Invocation

 

Ô Enfant divin, laissez rayonner sur nous ce grand amour qui attire nos cœurs comme l'aimant attire le fer ; laissez-nous puiser à cette source bénie des provisions de force pour les heures arides et désolées de la vie. Donnez-nous un cœur d'enfant pour comprendre le vôtre, qui est tout fait de pureté et d'humilité. Que vos petits bras, pleins de miséricorde, ne nous repoussent pas, mais laissent s'approcher humblement de vous les âmes éprises de votre divin Cœur.

 

Mirebeau

 

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31 mai 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Mirebeau

 

Introduction

 

« Trahe ine : post te currimus in odorem unguentorum tuorum ». (Ct. 1, 3).

 

Quand le pèlerin fatigué aborde au rivage de la Terre Sainte, son premier cri, élan de son cœur, se résume en un mot : « Jésus-Christ ! » Ce mot est son égide, sa force et son aiguillon : c'est pour lui qu'il a traversé les mers, avide de contempler de ses yeux la patrie terrestre du Fils de Dieu.

Si l'étranger qui pénètre au sein d'un pays illustré par quelque mortel fameux, se sent ému soudain, à la pensée de cet être, aux souvenirs héroïques et glorieux d'un peuple, que dire de l'émotion du pèlerin qui pose le pied sur le sol sacré, qui contemple pour la première fois la terre des Patriarches et des Prophètes, la terre toute baignée du sang de Jésus-Christ !

La langue humaine ne sait exprimer ce bonheur intense et recueilli où l'âme, en pleine raison, semble perdre le sens tant elle est ravie, transportée ! Le ciel et la terre de la Palestine sont d'éloquents témoins du passage de l'Homme-Dieu : l'une a gardé l'empreinte de ses pas, l'autre a vu son amour rayonner comme un soleil. Ah ! c'est que là surtout, sur cette terre privilégiée, l'amour du Christ a resplendi, émané de son foyer vivant, qui est le Sacré Cœur de Jésus.

Il semble, en effet, partout, sur les sen tiers de la Palestine, comme sur le chemin de notre vie, que Jésus-Christ ait placé son Cœur à tous les passages difficiles pour nous dire : « O vos omnes qui transitis per viam, attendite et videte si est Amor sicut Amor meus ! » Il nous sollicite à nous approcher de ce Cœur, à méditer ses douleurs, à écouter recueillis les enseignements divins, à nous pénétrer de sa chaleur vivifiante, de son amour brûlant.

Oui, ce Cœur adorable peut être comparé au lumineux soleil qui distribue à flots la lumière et la vie ; sous les effluves des rayonnements solaires tout palpite et vit, toute créature croît et s'anime, et, ce qui est vrai pour le soleil matériel, l'est infiniment plus pour le soleil de nos âmes, le Cœur sacré de Jésus-Christ.

Et en ce mot de Cœur, pris dans son sens le plus général, j'entends à la fois l'amour créé et l'amour incréé qui sont en Jésus-Christ, j'entends tout mouvement affectif parti de ce Cœur pendant sa vie mortelle, et dont le rayonnement s'en perpétue à travers les âges.

Quand le Verbe incarné prit la forme de l'homme, son Cœur devint, à la fois, le noble organe de la vie de son corps et le sanctuaire de son amour. Cet amour se répandit comme un torrent de flammes le jour où Longin perça de sa lance le côté du Sauveur crucifié ; c'est ce jour-là que cette parole s'accomplit : « Je suis venu apporter le feu sur la terre, que désiré-je, sinon qu'il s'allume ! » Le saint vase qui le renfermait fut brisé, afin que les flots du pur amour s'échappassent avec l'eau sacrée qui arrosait la terre. À nous de recueillir cette rosée, à nous d'allumer ce feu.

Oh ! qu'il est doux, fort et puissant, le Cœur de Jésus-Christ ! Appuyons-nous sur cette poitrine sacrée, et écoutons les battements de ce Cœur qui n'a battu que pour nous pendant trente-trois ans ! À travers les âges, ses rayonnements nous éclairent encore, et le divin souvenir du Christ est toujours resté immortel et vivant. Dans tous les mystères de sa vie humaine, nous voyons se dégager une influence directe, un sens profond qui s'appliquent soit aux hommes de son temps, soit aux hommes à venir et à son Église future, parce que ses paroles, ses actes et son amour s'adaptent à tous les temps, à tous les actes, à toutes les âmes. C'est ce que nous appellerons l'action permanente du divin Cœur à travers le monde, que nous chercherons à suivre comme un filon précieux, comme une source féconde qui distribue par mille canaux l'abondance et la vie !

Ô vous, Pèlerin de désir, qui suivez courageusement les sentiers rudes de la vie, sans avoir pu répondre à ce mystérieux attrait qui vous appelle vers le Tombeau de Jésus-Christ, suivez-moi par la pensée en cette contrée bénie que l'on a si juste ment nommée « l'Évangile ouvert », et laissez-moi vous montrer les rayonnements d'amour que le divin Cœur lança sur le monde, pendant son court passage sur la terre. Nous considérerons ensemble ces diverses manifestations de son amour et nous les méditerons chaque jour de ce mois de Juin, que les âmes pieuses n'appellent plus désormais que le mois du Sacré Cœur.

Ô Jésus, grand Vainqueur et grand Vaincu de l'amour ! Vainqueur, parce que vous avez fait triompher l'amour sur la colère divine et sur la douleur ! Vaincu, parce que c'est l'amour qui vous a en chaîné et qui vous a fait mourir ! Ô Jésus, ayez pitié de nous que votre Cœur à tant aimés, aimés jusqu'à la folie de la Croix !

 

Annonciation

 

Premier jour

Premier rayonnement (1)

L'Incarnation à Nazareth

 

« Et habitavit in nobis » (Jn., 1, 14)

 

Pèlerin de la vie, venez et suivez moi dans ce vrai et effectif pèlerinage que nous allons faire en Terre Sainte, à la suite du Divin Maître. Je vais vous conduire au lieu même où le premier rayon divin éclata, non pas dans une majesté éblouissante comme au Sinaï, mais voilé sous le mystère, caché sous l'enveloppe mortelle, semblable à une merveilleuse flèche d'amour tombée du Cœur de Dieu dans le sein d'une créature. Je veux parler de l'Incarnation et de Nazareth.

Nazareth, heureuse petite ville de Galilée, blanche et gracieuse, est échelonnée sur un coteau, au milieu d'un amphithéâtre de collines qui lui font une verdoyante ceinture. C'est ici le lieu choisi par Dieu pour accomplir le grand Mystère de l'Incarnation.

Si Nazareth ne fut point le berceau de la Vierge Marie (2), elle fut en tout cas l'abri de son enfance, car sainte Anne et saint Joachim y possédaient une maison, et souvent, disent les vieilles chroniques, Marie accompagnait sa vénérable Mère depuis Nazareth jusqu'aux pentes du Mont-Carmel, où sainte Anne avait des troupeaux et des champs. Mais Nazareth était appelée à des destinées encore plus hautes, c'était le point sacré du globe, selon la parole d'un grand poète, que Dieu avait choisi de toute éternité pour faire descendre sur la terre sa vérité, sa justice, son amour, incarnés dans un Enfant-Dieu !

La plénitude des temps était arrivée, l'heure divine allait sonner. Ici la scène s'entr'ouvre, un coin du voile est levé... Soyons attentifs, ô Pèlerin, concentrons notre religieuse attention sur ce lieu béni. Contemplons l’humble demeure de la Fille royale de Juda ; c'est une simple chaumière, adossée à une grotte taillée dans le roc. Vous pouvez voir encore cette grotte conservée précieusement dans sa nudité primitive, enclavée sous le maître autel de l'église. Quant à la petite maison, vous savez que les anges la transportèrent à Lorette, en Italie.

Marie a atteint sa quatorzième année, elle est remplie de grâce et de beauté : « Vous êtes toute belle, ma bien-aimée, il n'y a aucune tache en vous ». À l'heure solennelle dont nous parlons, Marie est seule dans la demeure paternelle, elle est à genoux et prie de toute l'ardeur de son cœur pur et doux. Soudain, une lumière céleste envahit la grotte ; l'Archange Gabriel, revêtu d'habits magnifiques, apparaît à ses yeux. Il se courbe et s'incline, le messager de Dieu, devant sa jeune souveraine et lui dit : « Je vous salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes ». À cette étrange salutation, Marie, troublée dans son humilité, ne répond rien ; mais Gabriel la rassure et lui révèle de la part de Dieu le mystère de l’Incarnation. Elle n'acquiesce point d'abord, la prudente Vierge ; jalouse du privilège de sa virginité, elle n'accepte point d'abord la redoutable mission. Mais, de nouveau, l'Ange écarte ses craintes : « Cela se fera, dit-il, par l'opération du Saint-Esprit ». À ces paroles, la Vierge s'incline : « Voici la servante du Seigneur, répond-elle, qu'il me soit fait selon votre parole ». Et aussitôt elle conçut. Le Fils de Dieu qui attendait cette parole de sa créature, entra dans le sein de la Vierge tout entier, bien qu'il restât aussi tout entier dans le sein du Père, dit saint Bonaventure.

C'est ainsi que la parole d'Isaïe fut accomplie : « Voilà que la Vierge concevra et mettra au monde un Fils qui sera appelé Emmanuel », c'est-à-dire : Dieu avec nous ». La bénédiction divine descend en ce jour sur la terre maudite ; l'œuvre de Satan se défait, celle de Dieu se restaure et le monde nouveau se substitue à l'ancien. Le Cœur de Jésus, vivant avec nous sur la terre, commence à rayonner son amour. Ah ! il fallait que ce Cœur qui allait battre sur le cœur de Marie, nous aimât d'un amour incomparable pour accepter cet abaissement de tout son être, pour rester enfermé dans le sein d'une Vierge quand l'univers entier ne peut contenir sa gloire.

Mais entrons, ô Pèlerin, plus avant dans le mystère. Que faisait le Cœur de Jésus pendant cette réclusion de neuf mois ? Il formait le Cœur de sa Mère. Sa présence était pour elle une communion permanente, dans laquelle Jésus infusait au cœur tout céleste de Marie une grande abondance de grâces, des révélations intimes et saintes, un amour inexprimable, en sorte que ces deux cœurs les plus parfaits de la création, le Cœur divin et le Cœur immaculé, unis dans la plus étroite union, n'en formaient plus qu'un : telle on voit la brillante étoile du matin s'approcher du soleil, s'embraser de ses feux et se confondre avec lui.

N'est-ce pas, du reste, l'action toute semblable que Jésus fait en l'âme qui s'approche de lui et entre par la méditation dans les profondeurs de son Cœur ? Peu à peu le divin Maître la forme comme une cire malléable, lui fait sentir sa présence par ses dons et se donne tout à elle en ce commerce d'amour.

Ce jour de l'Incarnation est donc bien, en vérité, le jour de la fête nuptiale du Fils de Dieu qui célébrait ses noces avec l'humanité ; la fête du divin Prisonnier de l'Eucharistie, captif aujourd'hui dans l'enclos du sein virginal, la fête de son amour, la fête de son Cœur !

 

Coeur de Jésus

 

Invocation

 

O Seigneur, tandis que nos lèvres sont appuyées sur la place bénie qui vous vit descendre du Ciel, et que notre âme tressaille d'allégresse, apprenez-nous à méditer cet adorable mystère, à nous pénétrer de ce grand amour, présent déjà, mais encore caché à nos yeux. « Contentez nos désirs, montrez-vous à nous. Ô Seigneur, inclinez les cieux et descendez. Ô cieux, distillez votre rosée, et que la terre enfante son Sauveur... » Mais tout est silence dans la grotte sacrée, nos paroles s'éteignent dans des larmes de bonheur ; seules les aspirations ardentes de nos cœurs vous parlent, ô Jésus Incarné !

 

(1) Par ce premier rayonnement, on entend l'éclatante manifestation de l'amour divin, plutôt qu'un rayonnement véritable du Sacré Cour de Jésus.

(2) Deux opinions sont en présence : l'une fixe le lieu de la naissance de la Sainte Vierge à Nazareth ; l'autre, l'opinion orientale et la plus accréditée, le fixe à Jérusalem, dans la maison de Joachim et d'Anne, près de la Piscine probatique.

 

Icône Sacré coeur

 

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30 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Couronnement

 

Trente-et-unième jour

Couronnement

 

Prélude : Dans le ciel sur un trône élevé au-dessus de tous les bienheureux, Marie est assise comme une reine. Une brillante couronne pare son front.

 

Méditation

 

L'auguste Marie ayant été placée sur le trône éminent que l'adorable Trinité lui destinait au-dessus de toutes les sphères célestes, le Très-Haut lui déclara les privilèges dont elle jouissait par cette participation à la majesté divine.

Comme premier principe de tout, la personne du Père éternel dit en s'adressant aux anges et aux saints : « Notre fille Marie est l'objet que notre volonté éternelle a choisi et possédé entre toutes les créatures ; elle fait nos principales délices ; elle n'a jamais déchu ni dégénéré du titre de fille que nous lui ayons donné dans notre pensée divine, et elle a droit sur notre royaume, dont elle doit être reconnue et couronnée pour légitime souveraine et pour reine unique ».

Le Verbe incarné dit : « Toutes les créatures qui ont été pour moi créées et rachetées appartiennent à ma mère véritable et naturelle, elle doit être la souveraine légitime de tout ce dont je suis Roi ».

Le Saint-Esprit ajouta : « Par le titre de mon épouse, de mon unique et de mon élève, auquel elle a correspondu avec tant de fidélité, la couronne de Reine lui est également due ».

Ensuite, les trois personnes mirent sur la tête de l'auguste Marie une couronne de gloire si magnifique et d'une splendeur si nouvelle qu'on n'en a vu et qu'on n'en verra jamais sur la tête d'aucune autre créature.

 

Résolution : Se renouveler dans la dévotion filiale et confiante en la sainte Vierge, signe de prédestination.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, Reine du ciel ! » (Saint Pierre Damien).

 

Ste Gertrude

 

Exemple

Notre Avocate

 

Il fut révélé à sainte Gertrude que, lorsqu'on prononce avec dévotion ces paroles : « Eia ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte : Ah ! daignez donc, ô notre avocate, tourner vers nous vos regards miséricordieux ! » Marie ne peut s'empêcher d'abaisser ses yeux sur celui qui la prie, et d'écouter favorablement sa demande. Un jour que la sainte les disait avec beaucoup de piété, la sainte Vierge lui apparut, et, lui montrant l'Enfant-Jésus qu'elle tenait dans ses bras : « Voilà, dit-elle, les yeux très miséricordieux que je puis tourner à mon gré vers ceux qui m'invoquent ». (Révélations de sainte Gertrude).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

Acte de consécration à la Sainte Vierge

pour le dernier jour du Mois de Marie

 

Très sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, Reine du ciel et de la terre, permettez qu'à la fin de ce mois de salut et de grâce, nous nous jetions à vos pieds pour vous offrir l'hommage de notre reconnaissance et de notre parfait dévouement.

Nous voudrions, ô Mère de bonté, avoir les cœurs de tous les fidèles pour vous les présenter. Nous voudrions, à chaque instant, vous rendre tous les honneurs que les anges et les saints vous rendront à jamais dans le ciel. Mais, dans l'impuissance de satisfaire nos désirs, nous voulons faire au moins tout ce qui est en notre pouvoir. Prosternés à vos pieds dans les sentiments de la vénération la plus profonde et de l'amour le plus ardent, en présence de nos saints anges gardiens et de toute la cour céleste, nous vous choisissons pour notre Reine, notre Souveraine Maîtresse, notre Protectrice et notre Mère ; et, en cette qualité, nous vous consacrons par un don entier et irrévocable, nos biens, nos corps, nos âmes et toute notre vie. Nous prenons la résolution de ne jamais rougir de votre culte, de défendre votre honneur contre tous ceux qui voudraient l'attaquer en notre présence, de nous faire toujours gloire d'être vos serviteurs et vos enfants, et de ne jamais laisser passer un seul jour sans vous rendre nos hommages et vous adresser nos prières.

Ô Mère de bonté. Mère de miséricorde et d'amour, ayez compassion de ces âmes qui se font gloire de vous aimer ; écartez les dangers auxquels nous sommes exposés. Dissipez nos cruels ennemis, soutenez notre faiblesse, assistez-nous à tous les moments de notre vie, dirigez-nous jusqu'à la fin de notre course sur la mer orageuse de ce monde, et conduisez-nous au port de la bienheureuse éternité, où nous espérons vous obéir, vous louer et vous aimer avec tous les élus, sans fin et sans partage. Ainsi soit-il.

 

Fin du Mois de Marie

 

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ND du Sacré Coeur 

 

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29 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Assomption

 

Trentième jour

L'Assomption

 

Prélude : Les anges soutiennent et élèvent dans les airs leur auguste Reine. Le ciel s'ouvre.

 

Méditation

 

« Sortez, filles de Sion, pour voir votre Reine que louent les étoiles du matin et que fêtent les enfants du Très-Haut. Quelle est celle-ci, qui s'élève du désert comme une colonne de vapeur, exhalant toute sorte de parfums ? Quelle est celle-ci qui s'avance comme l'aube du jour, plus belle que la lune, brillante comme le soleil, terrible comme une armée rangée en bataille ? Quelle est celle-ci, qui monte du désert, s'appuyant sur son bien-aimé et répandant des délices avec abondance ? Quelle est celle-ci en qui la Divinité même s'est complut bien autrement qu'en toutes les créatures et qu'il élève au-dessus de toutes jusqu'au trône de son inaccessible lumière et de sa majesté ? Ô merveilles dont les cieux n'ont jamais été témoins ! Ô prodige digne de la sagesse infinie ! Ô miracle de la toute puissance qui la glorifie et l'exalte de la sorte ! »

La bienheureuse Vierge arriva au milieu de ces acclamations en corps et en âme au pied du trône de la très sainte Trinité. Les trois Personnes divines l'accueillirent avec un embrassement éternel et indissoluble, et le Père éternel lui dit : « Montez plus haut que toutes les créatures, ma bien-aimée, ma fille et ma colombe ! » Le Verbe incarné lui dit : « Ma mère, de qui j'ai reçu l'être humain, recevez de ma main la récompense que vous avez méritée par la par faite imitation de mes exemples ! » Le Saint-Esprit à son tour lui dit  « Ma très chère épouse, entrez dans la joie éternelle qui correspond à votre très fidèle amour : aimez et jouissez sans inquiétude, car l'hiver des souffrances est passé, et vous êtes arrivée jusqu'à la possession éternelle de nos embrassements divins ! »

 

Résolution : Songer souvent au ciel pour nous animer dans les combats et les épreuves.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, élevée au-dessus de tous les chœurs des anges ». (Saint Grégoire).

 

Mt Carmel

 

Exemple

L’Indulgence sabbatine

 

Le pape Jean XXII occupait le siège de saint Pierre, quand l'empereur Louis V de Bavière désola l’Église par ses entreprises schismatiques. Le zélé Pontife suppliait instamment le Seigneur, par l'intercession de Marie, de détourner ce malheur. La Mère de Dieu, suivant le récit qu'en a fait le Pape lui-même dans sa célèbre bulle Sacratissimo uti culmine, lui apparut, environnée de lumière, portant l'habit du Carmel, et lui dit : « Jean, vicaire de mon Fils, de même que je te délivrerai de ton adversaire, de même tu dois accorder une ample confirmation à mon ordre du Carmel... Si, parmi les religieux ou les confrères du Carmel, il s'en trouve que leurs fautes conduisent en purgatoire, je descendrai au milieu d'eux, comme une tendre mère. Le samedi après leur mort, je délivrerai du purgatoire ceux que j'y trouverai, et je les conduirai sur la montagne sainte de la vie éternelle.

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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28 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Dormition

 

Vingt-neuvième jour

Sainte Mort

 

Prélude : Marie est étendue sur son lit de mort, les mains jointes sur sa poitrine et ses yeux levés vers le ciel où elle tend de tous ses vœux.

 

Méditation

 

Le jour que la divine volonté avait déterminé approchait, le jour où l'arche vivante et véritable du Testament devait être transférée dans le temple de la Jérusalem céleste, avec beaucoup plus de gloire et de joie que Salomon ne plaça dans le sanctuaire, sous les ailes des chérubins, celle qui en était la figure.

Des anges chantaient : « Hâtez-vous, ma bien-aimée, ma colombe, ma toute-belle, et venez ; car l'hiver est passé ». (Cant., 2, 10). Marie prononça alors les douces paroles de son divin Fils mourant sur la croix : « Père, je remets mon âme entre vos mains ! » Puis, elle ferma les yeux et elle expira.

La maladie qui lui ôta la vie, ce fut l'amour, sans aucun autre accident ou infirmité, et ce fui à cette heure que le pouvoir divin sus pendit l'intervention miraculeuse par laquelle il lui conservait les forces naturelles, afin qu'elle ne fussent point consumées par l'ardeur sensible que lui causait l'amour divin ; et, le miracle cessant, ce feu sacré produisit son effet.

Ô feu divin, qui avez consumé le cœur de ma mère, voici mon cœur ; il est froid et glacé, embrasez-le d'une des étincelles qui jaillissent en si grande abondance de cette fournaise ardente qu'on appelle le cœur très pur et immaculé de la bienheureuse vierge Marie !

Mère compatissante, je veux aimer, mais je suis faible et pauvre. Achetez-moi avec vos mérites un peu de cet or pur qui est la charité envers Dieu et enrichissez moi de votre superflu !

 

Résolution : Demander souvent la grâce d'une bonne mort, par l'intercession de Marie.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, holocauste du divin amour. (Commentaires d'Eustache).

 

Ste Marianne de Jésus

 

Exemple

Marianne de Jésus

 

Cette bienheureuse semblait ne pouvoir se détacher de l'autel de l'église qu'elle fréquentait, dédiée à Notre Dame de Lorette, et elle demanda qu'en quelque lieu qu'elle mourût, ses parents la fissent ensevelir près de cet autel. « Ma Reine, ma souveraine, ma mère, Vierge des vierges ! » tels étaient les titres dictés par son amour, avec lesquels elle parlait de la très sainte Vierge. Assistée miraculeusement de sa divine patronne, elle mourut dans les plus beaux sentiments de piété, et lorsque son cercueil fut entré dans l'église, on s'aperçut que la morte avait les yeux ouverts et fixés sur la statue de Notre Dame de Lorette, honorée en ce jour sur le grand autel, ce qui augmenta alors la vénération que le peuple avait envers la bienheureuse. (Le Lys de Quito).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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27 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

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Vingt-huitième jour

La Communion de Marie

 

Prélude : Marie est agenouillée. Saint Jean s'approche d'elle et dépose sur ses lèvres le pain Eucharistique.

 

Méditation

 

Lorsque, après l'Ascension du Sauveur, Marie se retira auprès du bien-aimé disciple, je m'imagine que, chaque matin, elle recevait des mains de l'apôtre son divin Fils dans l'Eucharistie. Ô mon Dieu, quelles communions ferventes ! « C'est bien lui, c'est mon Fils, disait elle, je le reconnais dans la fraction du pain ; c'est lui que j'ai porté neuf mois dans mon sein, lui que j'ai nourri de mon lait et réchauffé de si tendres caresses ». « Oui, c'est lui, répondait l'apôtre bien-aimé, et je le reconnais, moi aussi : c'est bien lui , sur le sein duquel j'ai tant aimé à me reposer ».

Heureux disciple ! il avait choisi sa demeure entre le lys et l'arbre chargé de fruits, entre Marie et l'Eucharistie (1). C'est le bonheur de Jean que je vous demande, ô ma Mère.

Ce que Marie estimait le plus, c'était de savoir combien son divin Fils se plaisait à demeurer sous les espèces sacramentelles dans son cœur très pur, et il y trouvait sans doute plus de délices qu'à être en la compagnie des bienheureux. Ô chef- d'œuvre singulier, unique et prodigieux de la puissance infinie ! Vierge sainte, vous avez été au ciel plus agréable à votre créateur que le ciel inanimé qu'il a fait pour sa demeure. Celui que les espaces incommensurables ne peuvent contenir s'est renfermé en vous seule et a trouvé un trône convenable, non-seulement dans votre sein virginal, mais aussi dans le domaine immense de votre capacité et de votre amour.

Qui d'entre les mortels et même d'entre les anges pourra dépeindre l'incendie d'amour qui consumait le cœur de cette grande Reine pleine de sagesse ? Qui pourra comprendre avec quelle impétuosité le fleuve de la Divinité inonde et réjouit cette cité de Dieu ?

(1) Monseigneur de la Bouillerie, Méditations sur l'Eucharistie (Marie et l'Eucharistie).

 

Résolution : S'unir d'intention à la sainte Vierge chaque fois qu'on a le bonheur de faire la sainte communion.

Bouquet spirituel : Je vous salue, Marie, qui vous êtes appuyée sur les fleurs et sur les fruits de l’Eucharistie. (Cantique des Cantiques 2, 5).

 

Hyacinth-O

 

Exemple

Marie et l'Eucharistie

 

Saint Hyacinthe, célèbre missionnaire de l'ordre de Saint Dominique, que les historiens ecclésiastiques appellent l'apôtre du Nord et le thaumaturge de son siècle, joignait à une profonde religion envers la divine Eucharistie le plus tendre amour pour Marie ; et Dieu voulut montrer dans sa personne, par un prodige éclatant, combien ces deux dévotions doivent être chères aux âmes. Comme il travaillait à la conversion des Russes, les Tartares vinrent assiéger la ville de Kiev, où il était, la prirent d'assaut et y mirent le feu. Tandis que la ville brûlait et que des ruisseaux de sang coulaient de toutes parts dans les rues, Hyacinthe, tenant un ciboire d'une main et une image de la sainte Vierge de l'autre, passa au milieu des flammes et traversa le Dniéper en marchant sur les eaux. Il termina une vie pleine de bonnes œuvres le jour de l'Assomption. (Mois de Marie à l'usage du clergé).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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26 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

ND des apôtres

 

Vingt-septième jour

Vie de la Sainte Vierge après l'Ascension

 

Prélude : Représentons-nous Marie en prières après l'Ascension de son divin Fils. Ses yeux et ses mains sont levés au ciel.

 

Méditation

 

Nous avons dit déjà avec quelle sollicitude maternelle Marie veillait auprès du berceau de l'Église naissante, instruisant les apôtres, les aidant et les consolant dans leur ministère difficile. Mais il nous reste à méditer les ardents désirs qui tendaient sans cesse à la réunir au divin Bien-Aimé, dont l'absence pesait si douloureusement à son tendre cœur : « Mon très doux amour, disait-elle, mon souverain bien, mon unique trésor, attirez-moi après l'odeur de vos parfums que vous avez fait savourer à votre servante et à votre mère exilée dans ce monde. Ma volonté vous a toujours été consacrée, à vous qui êtes la vérité suprême et mon véritable bien : elle n'a jamais su rien aimer hors de vous. Ô mon unique espérance et ma seule gloire ! ne prolongez point ma carrière, ne reculez pas le terme où je dois trouver une liberté si désirée. Déliez les chaînes qui me retiennent. Ma demeure s'est trop prolongée parmi les enfants de Cédar. Esprits célestes, ayez compassion de moi. Dites à votre Maître et au mien la cause de ma douleur. Dites-lui que, pour lui plaire, j'embrasse ses souffrances dans mon exil. Mais je ne puis vouloir vivre en moi et, si je vis en lui pour vivre, comment pourrais-je vivre en l'absence de ma vie ? L'amour me la donne, et ce même amour me l'ôte. Je ne saurais vivre sans aimer la vie : or, comment vivrai je sans la vie que j'aime uniquement ? Je languis dans cette douce violence ; entretenez-moi du moins des qualités de mon Bien-Aimé, car ces fleurs aromatiques me fortifieront dans les défaillances que mon amour impatient me cause ».

La Bienheureuse Mère exhalait par ces paroles et par d'autres élans encore plus tendres les feux de son esprit enflammé, au milieu de l'admiration et de la joie des saints anges qui l'environnaient et la consolaient.

 

Résolution : S'entretenir quelquefois dans de saints désirs de la mort.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, forme des croyants et modèle des âmes saintes. (Saint Grégoire de Néocésarée).

 

Saint Camille-001

 

Exemple

Un gage de prédestination

 

Saint Camille de Lellis disait sans cesse à ses disciples : « Rappelez souvent aux mourants d'invoquer les noms de Jésus et de Marie ». C'est ce qu'il pratiquait à l'égard des autres, et il en éprouva lui-même les plus heureux effets. À ses derniers moments, il prononçait si affectueusement les doux noms de Jésus et de Marie, que les assistants en avaient le cœur enflammé. Les yeux fixés sur leur image, les bras en croix, il expira avec un visage où se peignaient déjà les joies du paradis. (Vie de saint.Camille de Lellis).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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25 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Cénacle

 

Vingt-sixième jour

Le Cénacle

 

Prélude : Les apôtres sont réunis dans le Cénacle. Marie est placée au milieu d'eux profondément recueillie et abîmée dans la contemplation des choses célestes. Des langues de feu se sont reposées sur la tête de chacun de ces saints personnages, mais celle qui brille sur le tête de Marie est plus lumineuse que les autres.

 

Méditation

 

Les apôtres, avec les autres disciples et fidèles, demeuraient tout joyeux en la compagnie de la grande Reine du ciel, attendant dans le Cénacle l'accomplissement de la promesse du Sauveur qu'il leur enverrait d'en haut l'Esprit consolateur pour leur enseigner toutes choses et leur rappeler tout ce qu'il leur avait dit. Ils étaient tous si intimement unis par la charité, que, durant ces dix jours d'attente, nul n'eut une pensée, un sentiment, une impression, contraires à ceux des autres, Ils n'avaient en toutes choses qu'un cœur et qu'une âme. Unie par la prière et par le jeune, cette sainte assemblée attendait la visite du Saint-Esprit, qui n'habite point dans les cœurs divisés. Cette union de charité fut très-puissante pour les disposer tous à recevoir le Saint-Esprit et pour les aider à vaincre les démons.

Ainsi réunis, ils priaient avec notre auguste souveraine, lorsqu'on entendit venir du ciel un grand bruit pareil à un tonnerre éclatant et à un vent impétueux accompagné de brillants éclairs, et le feu divin se répandit sur toute cette sainte assemblée.

Les effets de la venue du Saint Esprit furent merveilleux sur la bienheureuse Vierge, et les anges en admirèrent la sublimité. Quant à nous, nous ne saurions les comprendre ni les expliquer : qu’il nous suffise de savoir que la glorieuse souveraine en fut toute transformée et ravie jusque dans le sein du Très-Haut. Elle seule lui rendit plus d'actions de grâces et de louanges sous cette influence divine que tous les saints ensemble, et il nous faut nous unir à elle pour reconnaître le bienfait que Dieu accorda le jour de la Pentecôte à son Église en lui envoyant son divin Esprit et en s'engageant à le lui envoyer plusieurs fois et à la gouverner par son assistance jusqu'à la fin des siècles.

 

Résolution : Écouter avec soin la voix du Saint-Esprit, qui se fait toujours entendre aux cœurs vraiment humbles, dociles et recueillis.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, sanctuaire de l'Esprit-Saint ». (Saint Bernard).

 

Victorien

 

Exemple

Un merveilleux prodige

 

Au cinquième siècle, des catholiques à qui Hunéric, roi des Vandales, fit couper la langue, parce qu'ils ne voulurent pas renoncer à la foi, parlèrent miraculeusement le reste de leur vie. Ce fait est attesté par cinq historiens contemporains, qui ne certifient que ce qu'ils ont vu eux-mêmes. L'un d'eux, Énée de Gaze, philosophe platonicien, s'exprime ainsi : « J'ai vu moi-même, de mes yeux, ces hommes, je les ai entendus parler ; et, leur ayant fait ouvrir la bouche, j'ai vu que leur langue avait été entièrement arrachée jusqu'à la racine ».

L'historien Procope s'exprime presque dans les mêmes termes : il ajoute que deux de ces hommes, ayant péché grièvement depuis, cessèrent de parler. Enfin ce miracle est attesté dans le texte même des lois de Justinien . « Nous avons vu, dit cet empereur, de ces hommes vénérables, qui, ayant souffert l'amputation de la langue jusqu'à la racine, faisaient le récit touchant des maux qu'ils avaient endurés ». (Cod. Jus., lib. I, tit. 27).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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24 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Ascension-001

 

Vingt-cinquième jour

L'Ascension

 

Prélude : Le ciel s'ouvre, les anges en sortent pour accourir au devant du Roi immortel des siècles qui monte lentement et avec une majesté souveraine dans les airs inondés de lumière. Sur la terre, au sommet d'une montagne, une foule a les yeux et les mains levés vers le Dieu qui triomphe et qui la bénit. Marie est là, debout, le cœur uni à son Bien-Aimé.

 

Méditation

 

Le moment heureux arriva bientôt où le Fils unique du Père éternel, qui était descendu du ciel pour se revêtir de notre humanité, devait y remonter par sa propre vertu pour s'asseoir à la droite de celui dont il était l'éternel héritier, engendré de sa substance en égalité et en unité de nature et de gloire infinie. Il ne monte si haut que parce qu'il était auparavant descendu dans les profondeurs de la terre, suivant l'expression de l'Apôtre.

Or, afin de célébrer une aussi grande solennité, Notre Seigneur voulut rendre témoin de sa glorieuse ascension sa très sainte Mère. Quand même cette grâce eût été refusée à tous les autres mortels, elle était en quelque sorte due à la bienheureuse Marie, parce qu'elle avait souffert avec Jésus Christ plus qu'aucune créature n'a pu et ne pourra jamais souffrir.

Il était juste qu'elle eût part au triomphe du Sauveur et à la joie avec laquelle il allait s'asseoir à la droite de son Père éternel, pour que sa propre Mère pût à son tour se placer à la sienne, elle qui lui avait fourni de sa propre substance cette nature humaine qu'il emportait triomphant dans le ciel.

Ô Marie, vous restez auprès de l'Église naissante, parce qu'auprès d'un berceau il faut une mère ! Par la douleur que vous éprouvâtes à vivre ainsi séparée de votre divin Fils et par les mérites de votre sacrifice à cette occasion, donnez nous l'amour de la sainte Église, à notre époque plus nécessaire que jamais.

 

Résolution : Nous renouveler dans la dévotion à l'Église et dans la piété filiale que nous devons au Pape, le père commun des fidèles.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, gloire, ornement et protectrice maternelle de l'Église ! »

 

Conversion

 

Exemple

Une douce mort

 

Un jeune gentilhomme écossais avait eu le bonheur d'abjurer l'hérésie au sein de laquelle il était né et d'entrer dans la Compagnie de Jésus. À peine eut-il été admis au nombre des religieux qu'il tomba très gravement malade. On lui administra les derniers sacrements, et aussitôt on le vit se répandre en tendres effusions avec Marie, sa bonne mère, qui l'avait arraché à l'hérésie, ramené dans le sein de la véritable Église et conduit dans la maison de Dieu. Et, comme on voulait qu'il tachât de se reposer : « Que me parlez-vous de repos ! répondit il, c'est dans le ciel que je me reposerai ». Reprenant ensuite ses doux entretiens avec Marie et répétant sans cesse son doux nom, il expira doucement, comme un enfant qui s'endort dans les bras de sa mère. Peu de jours après, un religieux sut par révélation qu'il était dans le ciel. (Pouvoir de Marie, par saint Alphonse de Liguori).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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23 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Résurrection

Vingt-quatrième jour

Résurrection

 

Prélude : Marie est à genoux, les yeux fixés sur son glorieux Fils debout devant elle. Les plaies du Sauveur laissent échapper des rayons de lumière. Tout son corps ressuscité est entouré d'une auréole brillante.

 

Méditation

 

La bienheureuse Vierge réfléchissait aux mystères de la Passion et de la Rédemption, quand Notre Seigneur Jésus Christ, ressuscité et glorieux, apparaît à ses yeux ravis. La très humble Reine se prosterna et adora son fils qui la releva avec un tendre empressement. Elle eut avec lui de doux entretiens sur les sublimes mystères de sa Passion et de sa gloire, et ces entretiens l'enivrèrent de nouveau du vin de la charité et de l'amour, qu'elle but sans mesure à sa propre source. On eût dit que la divine justice voulait réparer l'injure qu'avait reçue une créature si admirable ment pure et exempte de toute tache, en souffrant les douleurs et les tourments de la Passion La joie de la divine Mère répondit en ce moment aux peines qu'elle avait endurées.

Ô Marie, à cette heure de la Résurrection de votre glorieux Fils, le bras puissant du Très Haut opéra en vous de si grandes choses, que vous oubliâtes aussitôt les douleurs que vous aviez ressenties, sans perdre cependant jamais le souvenir de ce que votre Fils avait souffert pour le salut du genre humain. Pénétrez-moi de cette pensée, afin qu'elle m'en courage à souffrir avec patience et résignation, pour partager un jour quelques-unes des récompenses merveilleuses que Dieu réserve à ceux qui embrassent courageusement la croix de son divin Fils !

 

Résolution : S'exciter à l'amour de Dieu et à l'union avec Jésus crucifié pour avoir le droit de partager les gloires de sa résurrection dans le ciel.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, à qui le Seigneur a fait partager sa splendeur ! » (Judith 10, 4).

 

Fidèles Défunts

 

Exemple

Marie et les âmes du purgatoire

 

Saint Pierre Damien rapporte qu'une femme nommée Marovie apparut après sa mort à une de ses amies et lui dit que, le jour de l'Assomption de la sainte Vierge, elle avait été délivrée du purgatoire avec une infinité d'autres âmes. Saint Denis le Chartreux assure que la même chose a lieu aux fêtes de la naissance et de la résurrection de Jésus-Christ, et que, dans ces jours solennels, Marie, accompagnée de plusieurs légions d'anges, descend dans le purgatoire pour y opérer de nombreuses délivrances. (Paraphrase du Salve Regina, par saint Alphonse de Liguori).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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22 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

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Vingt-troisième jour

Le Calvaire

 

Prélude : Jésus est près de mourir. Le ciel est noir, la nature tout entière est bouleversée. Au milieu de cet ébranlement et de ce navrant spectacle, Marie se tient toujours debout, admirablement résignée à ce qu'il plaît à Dieu de lui faire endurer dans la personne de son doux Bien-Aimé.

 

Méditation

 

Il n'est pas possible au langage humain d'exprimer, ni à l'intelligence de concevoir les douleurs atroces que notre adorable Sauveur endura sur le Calvaire. Il ne les fera comprendre mieux qu'au jour du jugement pour justifier sa cause contre les réprouvés, et afin que les saints le louent et le glorifient dignement. Mais Marie en eut dès lors une connaissance très parfaite, et elle partageait dans son esprit et dans son corps les grandes douleurs qui affligeaient son divin Bien-Aimé.

Ô Reine et maîtresse des vertus ! Ô mère véritable du Roi des siècles, immortel et incarné pour mourir ! Il est vrai, mon auguste souveraine, que la dureté de nos cours ingrats nous rend indignes de ressentir vos douleurs et celles de notre Rédempteur votre très saint Fils. Mais procurez-nous, par votre clémence, ce bien que nous ne méritons point. Bannissez de nos cours une insensibilité si criminelle. Puisque nous sommes la cause de toutes ces peines, est-il raisonnable, est-il même juste qu'elles s'arrêtent à vous et à votre Bien-Aimé ? Il faut que le calice des innocents passe jusqu'aux coupables qui l'ont mérité. Comme mère et comme institutrice de nos âmes, priez le Seigneur de graver de sa main divine dans notre cœur les leçons que vous nous avez données sur le Calvaire, afin que, pendant tout le cours de notre vie, nous les ayons constamment pré sentes à notre esprit, que nous conservions continuellement le souvenir de Jésus-Christ crucifié, votre très saint Fils et notre époux, que nous n'oubliions jamais les douleurs qu'il a ressenties sur la croix, et la doctrine qu'il y a enseignée et pratiquée.

 

Résolution : Se considérer quelquefois comme attaché à la croix avec Jésus.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, plongée dans un océan de douleurs ». (Saint Jean Chrysostome).

 

Douloureuse

 

Exemple

Le huitième glaive

 

Le père Rovigliani, de la compagnie de Jésus, raconte qu'un jeune homme avait la dévotion de visiter chaque jour une image de la Mère de douleurs, percée de sept glaives. Une nuit il eut le malheur de commettre un péché mortel ; étant allé le lendemain matin visiter l'image, il aperçut huit glaives au lieu de sept dans le cœur de la Bienheureuse Vierge ; pendant qu'il considérait ce prodige, une voix lui suggéra que c'était son péché qui avait ajouté ce huitième glaive ; attendri et repentant, il alla aussitôt se confesser, et recouvra la grâce divine par l'intercession de son avocate. (Vertus de Varie, par saint Alphonse le Liguori).

 

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21 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Crocifissione

 

Vingt-deuxième jour

« Voici votre Mère ! »

 

Prélude : Jésus est étendu sur la croix, horriblement cloué sur ce bois d'ignominie. Saint Jean le regarde avec amour et compassion. Marie est debout au pied de la croix, les yeux baissés, dans l'attitude de la douleur et de la plus profonde affliction.

 

Méditation

 

Quand le bon larron eut été justifié, Jésus abaissa ses doux regards sur sa mère affligée, qui se tenait au pied de la croix avec saint Jean. Et, s'adressant d'abord à sa mère, il lui dit : « Femme, voilà votre fils ! » Puis, s'adressant à l'apôtre, il lui dit : « Voilà votre mère ! »

Le Seigneur appela la sainte Vierge du nom de femme, et nom de celui de mère, parce qu'il aurait été sensiblement consolé en prononçant ce dernier nom si plein de douceur, et il ne voulut pas se donner cette consolation au milieu de ses plus grandes souffrances, parce qu'il avait renoncé à tout ce qui pouvait adoucir ses peines. Mais, sans doute, en l'appelant femme, il lui dit intérieurement : « Femme bénie entre toutes les femmes, la plus prudente entre les enfants d'Adam femme forte et confiante, exempte de tout péché, toujours fidèle en mon amour, toujours assidue à mon service ; femme dont la charité n'a pu être éteinte par les eaux amères de la passion, je m'en vais à mon Père et je ne puis désormais être votre compagnie. Mon disciple bien aimé vous assistera, il vous servira comme sa mère et sera votre fils ».

Notre auguste Reine entendit tout cela, et à partir de ce moment, le saint Apôtre la reçut pour mère, recueillant ce précieux héritage des mains du Sauveur mourant. Il l'honora et la servit tout le reste de la vie de cette auguste Vierge. De son côté, Marie le prit aussi pour fils avec une humble obéissance et lui promit dès lors une sollicitude toute maternelle.

Tout cela, ô Marie, ne s'est pas accompli sans mystère, et c'est au pied de la croix que nous avons appris à vous appeler du doux nom que saint Jean fut chargé de vous donner au nom de l'humanité tout entière. C'est sur le Calvaire que la Mère de Dieu est devenue la Mère des hommes. Ô Marie, montrez que vous êtes notre mère !

 

Résolution : Dans tous nos besoins adressons-nous à Marie, comme à une mère toute-puissante et miséricordieuse.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, mère des chrétiens ». (Saint Augustin).

 

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Exemple

Un Enfant de Marie

 

La sainte Vierge récompensa la pureté et la ferveur de saint Louis de Gonzague en lui accordant le désir de la vie religieuse et la pensée d'entrer dans la compagnie de Jésus où il était attiré, disait le jeune saint, parce qu'on y fait profession spéciale d'honorer et d'aimer la très sainte Vierge. Il ne pouvait entendre prononcer le saint nom de Marie sans que son visage se colorât d'une aimable rougeur et que les larmes n'arrivassent à ses yeux. Quand on lui demandait s'il aimait beaucoup la sainte Vierge, il se contentait de répondre avec une aimable et touchante ingénuité : « Elle est ma mère ! » (Vie de saint Louis de Gonzague).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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20 mai 2023

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

Le Mois de Marie avec la Vénérable Maria d’Agreda

 

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Vingt-et-unième jour

Le chemin du Calvaire

 

Prélude : Au milieu d'une foule énorme animée des sentiments les plus barbares, Jésus s'avance péniblement, les épaules courbées sous le poids d'une croix, longue et lourde. Dans le lointain, Marie accourt au-devant de son divin Fils si indignement traité par les pécheurs.

 

Méditation

 

L'esprit humain ne saurait concevoir ni exprimer la douleur que la tendre Vierge Marie éprouva dans le trajet qu'elle fit à la suite de son fils jusqu'au mont du Calvaire, ayant devant les yeux son propre Fils, qu'elle seule pouvait dignement connaître et aimer. Son affliction était si grande, qu'elle n'aurait pu manquer d'en mourir, si la puissance divine ne l'eût soutenue.

La Mère de douleurs s'avançait à quelques pas du divin Maître et elle se conformait entièrement à la volonté de Dieu le Père dans toutes les peines de la passion de son adorable Fils, auxquelles elle participait de la manière la plus sensible, de sorte qu'elle n'eût pas un seul moment la pensée de rétracter le consentement que son admirable soumission à la volonté de Dieu lui avait fait donner aux souffrances et à la mort de son Jésus, tant sa charité pour les hommes, tant la grâce qui l'aidait à surmonter les répugnances de la nature était immense !

Ô Mère affligée, votre douleur et votre soumission sont une prédication bien éloquente qui nous enseigne le prix de la croix. Je comprends mieux à présent combien, dans le cours de cette vie passagère, je dois chercher ma gloire dans les persécutions, les mépris, les outrages, la pauvreté, les humiliations, dans tout ce qui coûte à la nature et contrarie les inclinations de la chair. Désormais, j'en prends la résolution sur cette route du Calvaire où je veux vous accompagner tous les jours de ma vie, je m'unirai à vous et à votre divin Fils, mon Sauveur, pour souffrir être crucifié avec Jésus et Marie.

 

Résolution : Unir ses souffrances à celles de Jésus et de Marie sur le chemin du Calvaire.

Bouquet spirituel : « Je vous salue, Marie, coadjutrice de Jésus Christ dans sa passion ». (Richard de Saint-Laurent).

 

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Exemple

Sainte Marie Égyptienne

 

Après seize années de désordres, cette célèbre pécheresse eut un jour la fantaisie d'entrer dans l'église de la Sainte-Croix à Jérusalem. Mais elle se sentit repoussée par une main invisible, et par trois fois elle tenta inutilement de franchir le seuil de la porte. Éclairée d'en haut, elle rentra en elle-même et, levant les yeux sur une image de la sainte Vierge, elle s'écria en fondant en larmes : « O mère de mon Dieu, ayez pitié d'une misérable créature ! Vous êtes le refuge des pécheurs ; ne me refusez pas la consolation de voir et d'adorer ce bois sacré sur lequel mon Sauveur votre Fils a répandu son sang pour me racheter ; après quoi, je vous promets d'aller pleurer mes crimes le reste de mes jours, dans l'endroit que vous m’indiquerez ». Elle rentra et adora la sainte Croix, puis, sur l'ordre de la très sainte Vierge, elle s'enfonça dans la solitude du désert où elle vécut pendant quarante-sept ans dans les plus beaux sentiments de pénitence. (Vie des Pères du désert).

 

Immaculée Franciscaine-002

 

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