Le
Mois de l'Enfant Jésus
Elévations
à Dieu sur les Mystères de la Sainte Enfance de Notre Seigneur
Jésus Christ
Approbation
de Mgr l'Evêque de Soissons et de Laon
La
dévotion aux mystères de la sainte enfance de notre Sauveur ne peut
être qu'une source abondante de grâces, et produire que des fruits
salutaires. Ces méditations, destinées à en faire connaître
l'objet et la fin, sont remplies des considérations les plus
touchantes. La clarté et l'agrément du style s'y unissent à la
solidité des pensées t et les maximes de la morale la plus sublime
et la plus pure y sont justifiées et rendues aimables par les
exemples d'un Dieu enfant, en qui tout est grâce et tout est bonté.
Nous approuvons donc ces méditations, et nous souhaitons qu'elles
rencontrent un grand nombre d'âmes capables de les goûter, et de
s'en rendre propres les pratiques.
Donné
à Soissons, le 10 octobre 1830
+
Jul.-Fr. Ev. de Soiss. et Laon.
Préface
« La
dévotion à la divine Enfance de notre Seigneur Jésus-Christ, n'est
pas une dévotion nouvelle, mais la plus ancienne de toutes celles de
notre sainte religion. Elle est fondée dans les saints Evangiles;
les Saints Pères l'ont insinuée dans leurs écrits et dans leurs
sermons; l'Eglise en a publiquement autorisé la pratique, et les
fidèles, qui l'ont embrassée solidement, en ont tiré de
merveilleux fruits. » Ainsi parle le P. Avrillon, religieux Minime,
dans un petit recueil de sentiments et de pratiques, divisé en douze
réflexions, selon les douze mystères de la Sainte Enfance, et dont
le but est de la faire honorer le vingt-cinquième jour de chaque
mois. Plus d'un siècle avant lui, le pieux cardinal de Bérulle,
premier général de l'Oratoire en France, non content d'avoir voué
sa congrégation à la sainte Enfance de Jésus-Christ, avait composé
sur cette dévotion un traité plein d'onction, et le R. P. Amelotte
son digne successeur, des pratiques, des réflexions et des prières
bien propres à attirer les fidèles à l'imitation et à l'amour de
l'enfant Jésus. Cette dévotion, si féconde en consolations et en
lumières, n'a jamais cessé d'être chère à la piété. Les plus
grands docteurs de l'Eglise en ont été les zélés défenseurs, et
se sont efforcés de l'inspirer aux chrétiens: S. Jean Chrvsostome
voulut qu'on célébrât dans l'Eglise de Constantinople la fête de
la Nativité du Verbe Enfant. Il rencontra des contradictions: on
taxait de nouveauté l'établissement de cette solennité. « Je
sais bien, dit-il dans l'un de ses sermons, que les sages du siècle
s'élèvent contre cette dévotion; mais n'a-t-elle donc pas été
enfantée par les Patriarches, annoncée par les Prophètes, désirée
par les Justes, observée depuis longtemps par l'Eglise romaine?
N'est-ce pas par elle que la connaissance nous en a été transmise?
Les infidèles, ajoute-t-il, font des railleries sur un Dieu Enfant,
et troublent les simples par leur impiété; mais les choses dont ils
se moquent n'en sont pas moins dignes d'une religieuse frayeur et
d'une sainte admiration ». Saint Léon, pape appelle la sainte
Enfance « une déclaration authentique de la divinité du
Sauveur ». Saint Augustin dans le transport de sa joie et de sa
reconnaissance s'écrie: « O bienheureuse enfance par laquelle
a été réparée la vie de tous les hommes! » C'était afin
que ce mystère se renouvelât sans cesse pour elle et fût comme
vivant à ses yeux que sainte Paule s'était retirée auprès des
lieux sacrés où il s'est opéré, et que Saint Jérôme invitait en
son nom Marcelle à venir la rejoindre. Quels discours, lui
écrivait-il quelles paroles pourraient vous représenter dignement
la grotte du Sauveur du monde? De siècle en siècle cette touchante
dévotion a fait la consolation et le ravissement des saints. Quelles
larmes d'attendrissement, quels brûlants soupirs n'a-t-elle pas
arrachés à Saint François, à Saint Bernard, à Saint Thomas!
Saint Antoine de Padoue et sainte Thérèse y trouvaient une source
abondante de grâces et de dons spirituels: enfin le zèle de M. le
cardinal de Bérulle lui donna plus d'éclat et la répandit dans
toutes les parties de la France, et jusqu'à l'époque des malheurs
de la religion elle était suivie avec une grande édification non
seulement dans les communautés, mais encore par les personnes du
monde. Il en est encore, nous n'en doutons pas, un grand nombre qui
se feraient un bonheur dé s'y attacher si on leur en faisait
connaître l'importance et les avantages, et surtout si on leur en
facilitait la pratique. C'est le désir d'atteindre un but si louable
qui a donné l'idée d'un Mois de la sainte Enfance du Sauveur sur le
modèle du Mois de Marie, c'est à dire d'une suite de réflexions,
de sentiments et de prières pour chaque jour du mois dans lequel on
vénère spécialement les premiers mystères de la vie du Verbe fait
chair. On possède déjà il est vrai un petit ouvrage bien digne de
l'accueil que lui ont fait les amis de la religion , et qui a pour
titre le Mois de Jésus. Mais quoique l'on s'y propose de consacrer
au Sauveur les prémices de l'année en l'honorant particulièrement
pendant le mois de janvier, ce ne sont pas uniquement les mystères
de sa divine Enfance qu'on y révère, mais tous les mystères de sa
vie depuis son Incarnation jusqu'à son Ascension triomphante. Le
Mois de la sainte Enfance que nous présentons aux Fidèles n'est
destiné qu'à leur retracer les premières années de la vie de
Jésus-Christ et à ranimer, en leur rappelant le prodigieux
abaissement auquel le Dieu de majesté a daigné se réduire pour
eux, leur reconnaissance et leur foi. La dévotion à la sainte
Enfance doit être celle de tous les chrétiens, puisque c'est pour
eux qu'en ont été accomplis tous les mystères, et qu'ils semblent
avoir été représentés par les personnages de tout âge, de tout
sexe et de toute condition qui s'y sont rencontrés. Mais ne
doit-elle pas être par excellence la dévotion des pères et des
mères? quel intérêt n'ont-ils pas à placer leurs enfants sous la
protection de la divine Enfance du Sauveur, et pour ainsi dire à
l'ombre de sa crèche, pour les garantir des dangers d'une
persécution bien plus funeste que celle d'Hérode? Et les enfants,
quel charme ne doit-elle pas avoir pour eux ! Ne semble-t-il pas que
ce soit pour les sanctifier et les instruire que le Fils unique de
Dieu ait voulu passer par toutes les douleurs et les
assujettissements du premier âge? Naturellement les enfants aiment
les enfants: comment donc n'aimeraient-ils pas l'enfant Jésus?
Naturellement ils sont portés à imiter: comment ne seraient-ils pas
attirés à l'imitation de ses exemples par son aimable douceur et sa
ravissante miséricorde? Quelle dévotion plus attrayante que celle
qui présente à la piété le plus digne objet de ses hommages, et
pour la pratique, ses modèles les plus accomplis. Marie et Joseph ,
Saint Jean, sainte Elisabeth et Saint Zacharie, Saint Syméon et
sainte Anne la prophétesse, les Bergers et les Mages ont été les
premiers adorateurs de la sainte Enfance. C'est sur ces glorieuses
traces qu'on invite les âmes fidèles à s'avancer vers Jésus
enfant pour adorer l'incompréhensible abaissement de la majesté
divine, comme s'exprime Saint Augustin. Est-il de plus saintes
pratiques que celles qui nous portent à aimer et à imiter les
vertus dont un Dieu Enfant nous offre le modèle, qui nous conduisent
à retracer en nous cette bienheureuse Enfance qu'il a toujours
aimée, et qu'il nous fait envisager comme la marque la plus assurée
de la prédestination quand il dit: « Si vous ne devenez comme
de petits en
ans,
vous n'entrerez point dans le royaume des cieux ».
Avertissement
Pratiques
pour le Mois de la sainte Enfance
Comme
c'est la première fois qu'on présente aux fidèles la dévotion à
la sainte Enfance sous la forme qu'elle a dans ce petit ouvrage, il
est peut-être nécessaire d'indiquer la manière d'employer
utilement ce Mois, et les pratiques les plus propres à en assurer
les fruits. On doit donc, 1° Dès la veille de Noël s'offrir à
l'Enfant Jésus pour honorer profondément l'état d'enfance par
lequel il a daigné passer, et tous les mystères qu'il y a accomplis
pour notre amour; unir ses hommages à ceux qu'il a reçus dans cet
état de sa bienheureuse mère, de Saint Joseph, des Anges, des
Pasteurs, des Rois Mages et de tous les Justes qui ont eu les
premiers le bonheur de l'adorer. 2° Se proposer d'obtenir quelque
grâce particulière pour soi-même ou pour le prochain dans l'ordre
du temps ou de l'éternité; mais surtout une abondante participation
à l'esprit, aux dons et aux vertus que la sainte Enfance a apportés
aux hommes. 3° Lire attentivement l'Elévation marquée pour chaque
jour, et terminer chaque exercice par quelque bonne résolution
relative à la vertu proposée à pratiquer. 4° Réciter soit les
Litanies de la sainte Enfance, soit celles des saints consacrés à
l'enfance du Fils de Dieu, ou qui ont souffert le martyre dans
l'enfance; s'il se peut, le petit chapelet ou la couronne de l'Enfant
Jésus, ou enfin quelques unes des prières qui se trouvent à la fin
du volume. 5° Comme il est d'usage dans les communautés d'exposer
pendant le mois de janvier quelque image de la crèche, c'est devant
elle qu'il convient de se réunir pour les exercices du Mois de la
sainte Enfance. Les personnes du monde pourront placer ou dans leur
chambre ou dans leur livre même quelque petit emblème propre à
réveiller leur piété. 6° En l'honneur des services que la sainte
Vierge a rendus à l'enfant Jésus, chacun devra s'appliquer à le
servir en ses membres, qui sont les pauvres, et à cette intention
faire quelque aumône, visiter les hôpitaux ou les prisons, les
malades ou les affligés pour les consoler et les secourir, et pour
honorer le Fils de Dieu en leur personne. 7° On assistera tous les
jours, si on en a la liberté, au saint sacrifice de la messe, ou
l'on viendra dans la journée adorer le très saint Sacrement,
considérant l'Eglise comme la véritable Bethléem, l'autel et le
tabernacle comme la crèche où le Dieu caché repose pour notre
amour. 8° Enfin quand même on aurait eu le bonheur de communier à
Noël, il faudrait se mettre en état d'obtenir la même faveur
encore une fois pendant le cours du mois en l'honneur de la sainte
Enfance, puisque c'est surtout par notre union avec Jésus Christ
dans son sacrement que nous pouvons entrer dans l'esprit de sa divine
Enfance, et, comme des enfants nouvellement nés, conserver la
simplicité, la pureté et l'innocence.
Veille
du Premier jour
Élévation
pour la veille de Noël
Arrivée
de la Sainte Famille à Bethléem
« Il
est venu chez lui, et les siens ne l'ont point reçu ». ( Jean
1) « Il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie ».
(Luc 2) Mettez-vous aujourd'hui et pour tout le mois à la suite de
la sainte famille; entrez avec elle dans Bethléem, vous efforçant
de vous bien pénétrer des sentiments dont elle est animée; et à
la vue des rebuts et des humiliations qu'elle essuie, de la douceur
et de la patience qu'elle y oppose, faites un retour sur vous-même.
Puisque vous voulez pendant ce mois attirer en vous le saint enfant
Jésus, examinez soigneusement s'il n'y a pas au fond de votre cœur
quelque disposition propre à affaiblir ou à rendre inutile ce désir
si légitime et si avantageux pour vous. Trois choses le repoussent
de l'hôtellerie où il demandait un asile: 1° la dissipation, 2°
l'avarice, 3° le plaisir. Voyez donc si ces trois obstacles ne se
rencontrent pas en votre âme.
La
dissipation
Quel
tumulte dans ces hôtelleries! Les repas, les amusements, les
affaires, ce mouvement continuel, cette agitation des esprits et des
cœurs laissent-ils à ceux qui les fréquentent la liberté de
rentrer en eux-mêmes, de s'entretenir avec Dieu, de s'occuper de la
grande affaire du salut? Oh! qu'il est vrai qu'il n'y a pas de place
pour Jésus dans ces bruyantes demeures! et que le Verbe fait chair
ne saurait y prendre naissance! O mon âme! n'est-ce pas là ton
image? N'es-tu pas habituellement comme ouverte à toutes les
illusions du monde, à tous les vains fantômes de la terre?
Qu'est-ce qui t'occupe pour l'ordinaire? les craintes, les désirs,
les regrets, les espérances, toujours de nouveaux projets, de
nouvelles chimères. Ne sont-ce pas là les hôtes que tu accueilles
et que tu nourris? Mais les vues de la foi, le regret de tes péchés,
le désir des biens immortels, le soin de ta perfection, ah! il n'y a
pas de place pour eux. La dissipation leur ferme la porte et les met
en fuite. O Sauveur près de naître, ce n'est ni dans le trouble
qu'on peut vous trouver, ni dans une âme agitée que vous voulez
établir votre demeure. Qu'à votre approche les images de la vanité
s'effacent, que le silence se fasse dans mon âme; donnez-moi la paix
dont vous êtes l'auteur, le médiateur et le gage, pour que je
puisse profiter du bienfait de votre naissance, recueillir vos
inspirations, et commencer enfin à me reposer en vous.
L'avarice
La
foule et les riches avaient rempli les hôtelleries. C'est surtout en
ces lieux que la richesse fait le mérite, et que la cupidité
assigne les égards et les préférences. Un brillant équipage, un
grand train assurent un accueil favorable; et il n'y a de rebuts et
d'exclusion que pour la pauvreté. Jésus n'y sera donc pas reçu: il
s'annonce trop obscurément; tout ce qui l'environne a trop peu
d'éclat. Qu'est-ce que ces cœurs durs et intéressés pourraient
estimer dans Marie et Joseph? Que gagneraient-ils avec de pareils
hôtes? O célestes époux! que ne leur dites-vous que vous êtes les
descendants des rois, que Marie porte dans son sein l'espérance et
le salut du monde? Non, non; l'humilité Tous fait une loi du
silence; vous vous unissez en souffrant de ses humiliations aux
dispositions du Verbe incarné. Il faut qu'à la lettre, dès le
premier moment de son entrée dans le monde, le Fils de l'homme n'ait
pas oh reposer sa tête, et que la sainte famille nous offre la plus
sublime leçon de patience, de douceur et d'humilité au milieu des
privations les plus pénibles. A quel point elle m'était nécessaire!
combien l'estime des richesses est profondément enracinée dans mon
cœur! Désirer ce que je n'ai pas, posséder avec attache, perdre
avec des regrets démesurés, n'est-ce pas là la source de toutes
mes inquiétudes, le principe de mon peu de progrès dans la vertu,
de ma froideur pour Dieu, de mon indifférence pour les biens
invisibles! O adorable Rédempteur! Comment pourrais-je espérer
d'avoir part aux dons célestes que vous apportez aux hommes, si mon
cœur est toujours aussi attaché aux biens de la terre? Et cependant
je ne puis le méconnaître, elles vivent en moi ces attaches
funestes; et quoi que je puisse dire loin de l'occasion, quand elle
se présente, mes murmures ou mes alarmes ne révèlent que trop
clairement la profonde misère de mon âme. Mais qui pourra donc la
guérir, ô mon Dieu! faire mourir en elle la racine de toutes les
cupidités?Ce seront vos divins exemples, ô Sauveur naissant, et les
grâces que nous ont méritées les rebuts que vous avez voulu
essuyer à Bethléem.
Rappelez-vous
ce qui se passe ordinairement dans les hôtelleries: A quoi les jours
y sont-ils employés? La bonne chère, le jeu, les conversations
oiseuses et quelquefois des passe-temps encore plus coupables n'y
sont-ils pas l'occupation habituelle de ceux qui les fréquentent?
Comment donc ceux-ci pourraient-ils s'accommoder du Dieu caché qui
vient condamner par ses exemples les ris insensés et les amusements
criminels des enfants du siècle, et marquer ses disciples du sceau
de la mortification et de la pénitence? Ah ! il n'y a vraiment pas
de place pour lui. Hélas! en trouvera-t-il une aujourd'hui dans mon
âme? Est-elle insensible aux attraits du plaisir? Mes yeux ne se
laissent-ils pas bien facilement éblouir par le trompeur éclat du
monde, par les pompes et les illusions de la vanité? Si je rejette
ce qui blesse ouvertement la conscience, ce qui serait évidemment
péché, suis-je attentif à me défendre de tout ce qui peut y
conduire et m'y a trop souvent entraîné ? La sensualité, le luxe,
la recherche de tout ce qui me flatte, l'éloignement de tout ce qui
me gêne ou me déplaît, une vie toute naturelle, toute mondaine,
toute terrestre peut-être et toute sensuelle ne forment-ils pas en
moi une habitude de conduite entièrement étrangère et même
opposée au crucifiement de la chair et de l'esprit prescrit par
l'Evangile. Cependant, ô Enfant-Dieu! ne vous éloignez pas de moi!
ne dédaignez pas de naître dans mon cœur. Il me tarde de vous en
établir le maître et l'unique maître; mais pour qu'il soit moins
indigne de votre sainteté purifiez-le, bannissez-en les affections
coupables et les désirs déréglés: mettez-y vos vertus; qu'il
n'aime que ce que vous avez aimé; qu'il ne recherche que ce qui peut
le rapprocher de vos adorables exemples! Que mon bonheur pendant tout
ce mois soit de vous contempler, de vous bénir et de vous invoquer,
afin que par votre infinie miséricorde, daignant vous reposer dans
mon âme, la purifier et,la nourrir, elle. puisse s'établir
solidement et croître dans votre amour; c'est la grâce que je vous
demande par l'entremise de Marie et de Joseph. Ainsi soit-il.
Litanies
de la Sainte Enfance de Notre Seigneur Jésus Christ
Seigneur,
ayez pitié de nous.
Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur,
ayez pitié de nous.
Christ, écoutez-nous.
Christ,
exaucez-nous.
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit
Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité
Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Jésus,
qui avez été enfant, ayez pitié de nous.
Enfant,
qui êtes fils du Dieu vivant,
Enfant
qui êtes fils de la vierge Marie,
Enfant
né avant l'aurore,
Enfant
qui êtes le Verbe fait chair,
Enfant
qui êtes la sagesse de votre Père,
Enfant
qui avez consacré la virginité de votre Mère,
Enfant
fils unique de votre Père,
Enfant
premier né de votre Mère,
Enfant
qui êtes l'image 3 de votre Père,
Enfant
qui êtes le principe de votre Mère,
Enfant
qui êtes la splendeur du père,
Enfant
qui êtes l'honneur de votre Mère,
Enfant
égal à votre Père,
Enfant
soumis à votre Mère,
Enfant
qui êtes les délices de votre Père,
Enfant
qui êtes les richesses de votre mère,
Enfant
qui êtes le don du Père,
Enfant
qui êtes le présent de votre Mère,
Enfant
le fruit d'une Vierge,
Enfant
créateur de l'homme,
Enfant
qui êtes la vertu de Dieu ,
Enfant
qui êtes notre Dieu,
Enfant
qui êtes notre frère,
Enfant
qui êtes voyageur dans la gloire,
Enfant
qui êtes glorieux dans la voie,
Enfant
qui avez la maturité d'un homme parfait dés le ventre de votre
Mère,
Enfant
qui avez la sagesse d'un vieillard dès votre enfance,
Enfant
qui êtes le père des siècles,
Enfant
né depuis peu de jours,
Enfant
qui étant la vie êtes nourri de lait,
Enfant
qui étant le Verbe demeurez dans le silence,
Enfant
qui jetez des cris enfantins dans le berceau,
Enfant
qui tonnez du haut du ciel,
Enfant
la terreur de l'enfer,
Enfant
la joie du Paradis,
Enfant
qui êtes terrible aux tyrans,
Enfant
qui êtes le désir des Mages,
Enfant
qui êtes exilé du milieu de votre peuple,
Enfant
qui êtes roi dans votre exil,
Enfant
destructeur des idoles,
Enfant
jaloux de la gloire de votre Père,
Enfant
qui êtes fort dans la faiblesse,
Enfant
qui êtes puissant dans la petitesse,
Enfant
qui êtes le trésor de la grâce,
Enfant
qui êtes la source du bon amour,
Enfant
qui rétablissez tout dans le ciel,
Enfant
qui réparez tout sur la terre,
Enfant
qui êtes le chef des anges,
Enfant
qui êtes la tige des patriarches,
Enfant
la parole des prophètes,
Enfant
le désir des nations,
Enfant
la joie des pasteurs,
Enfant
la lumière des mages,
Enfant
le salut des enfants,
Enfant
l'attente des justes,
Enfant
le maître des sages,
Enfant
qui êtes les prémices de tous les saints,
Soyez-nous
favorable, pardonnez-nous, Jésus enfant,
Soyez-nous
favorable, exaucez-nous, Jésus enfant.
Du
joug de la servitude des enfants d'Adam délivrez-nous, Jésus
enfant.
De
la captivité du démon,
De
la malignité du siècle,
De
la concupiscence de la chair,
De
l'orgueil de la vie,
Du
désir déréglé de savoir,
De
l'aveuglement de l'esprit,
De
la mauvaise volonté,
De
nos péchés,
Par
votre Conception très pure,
Par
votre naissance très humble,
Par
vos larmes,
Par
votre Circoncision très douloureuse,
Par
votre manifestation très glorieuse,
Par
votre Présentation où vous vous êtes consacré à Dieu,
Par
votre conversation très sainte,
Par
votre vie toute divine,
Par
votre pauvreté,
Par
vos souffrances,
Par
vos voyages
Par
vos travaux,
Agneau
de Dieu, qui effacez les péchés du monde, délivrez-nous, Jésus
enfant.
Agneau
de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Jésus
enfant.
Agneau
de Dieu, qui effacez les péchés du monde, délivrez-nous, Jésus
enfant.
Esprits
célestes, adorez-Le,
Sion
l'a entendu et a tressailli de joie.
Prions
Jésus
notre Seigneur, qui avez daigné anéantir pour l'amour de nous la
grandeur de votre divinité incarnée et votre humanité toute divine
jusqu'à l'état et à la condition très basse de la naissance et de
l'enfance, faites, s'il vous plaît, qu'en reconnaissant votre
sagesse divine dans l'enfance, votre puissance dans la faiblesse,
votre majesté dans la petitesse, nous vous adorions très petit sur
la terre, et que nous vous contemplions tout grand que vous êtes
dans le ciel, vous qui étant Dieu, Vivez et régnez avec Dieu le
père, en l'unité du Saint-Esprit , durant tous les siècles des
siècles. Ainsi soit-il.
Prières
à Jésus Naissant
Acte
d'adoration
Mon
Sauveur Jésus, vrai Dieu et vrai homme, je vous reconnais comme le
créateur du monde qui vous êtes voulu faire créature; comme le
maître souverain du ciel, qui avez pris la forme de serviteur en la
terre; comme engendré de Dieu le Père dans l'éternité, qui avez
voulu naître d'une mère vierge dans le temps. Quoique vous
paraissiez petit à mes yeux, la foi me découvre votre infinité, et
sous les voiles de votre faiblesse je contemple votre
toute-puissance; j'adore en vous tout ensemble la grandeur et la
petitesse, les richesses et la pauvreté, le silence et la parole
infinie, l'éternité et l'enfance; et parce qu'en vos deux natures
vous n'êtes que la seule personne du fils de Dieu, j'adore également
votre bassesse et votre majesté, vos souffrances et votre
impassibilité, votre béatitude et vos larmes. Soit que vous
commandiez aux anges, soit que vous dépendiez d'une vierge, je vous
reconnais toujours pour le souverain Seigneur, comme gouvernant
l'univers dans le ciel, vous êtes mon Dieu, mon créateur, mon
principe et ma fin; et comme tremblant dans la crèche, vous «tes
mon rédempteur, mon avocat, ma victime et mon libérateur. Je vous
rends en mon cœur le plus grand de tous les respects, autant dans la
captivité de vos langes que dans l'empire de votre gloire; et soit
petit ou grand je vous honore de toute l'étendue de mon âme,
pardessus tout honneur, je vous loue pardessus toute louange, je vous
aime pardessus tout amour, et c'est à votre enfance même, parce
qu'elle est l'enfance de mon Dieu, que je veux rendre toute ma vie un
culte, un hommage et un service parfait et accompli.
Acte
d'oblation
Mon
Dieu et mon Sauveur, vrai fils de Dieu et vrai fils de l'homme, c'est
à vous, comme à mon Créateur, que je dois tout mon être et tous
les fruits qui en peuvent provenir; et comme à mon Rédempteur, je
vous dois le nouvel être et toutes les richesses de la grâce que
j'ai déjà reçues et de la gloire dont vous me donnez l'espérance
; quoique vous soyez petit enfant, c'est vous néanmoins qui m'avez
formé l'âme et le corps, et qui me devez créer une seconde fois
par l'effusion de votre sang et par l'infusion de votre esprit. Je ne
puis jamais ni rien être, ni rien avoir, ni rien faire qui ne vous
soit parfaitement acquis, en quelque état que vous soyez; et que je
ne sois obligé de vous rendre comme à mon Dieu et à mon Sauveur.
J'offre mon être à votre être infini, qui en est le principe;
j'offre ma vie à votre vie éternelle, d'où elle est procédée, et
à votre vie temporelle, qui commence pour me la mériter, qui
cessera pour me la redonner et qui se rétablira elle même pour me
l'assurer à jamais. J'offre tout ce que j'ai et aurai de pouvoir aux
saintes et divines affections de votre esprit, par lesquelles vous
demandez pour moi à Dieu votre père ce même pouvoir, qu'il ne
m'accorde que pour l'amour de vous, et par lesquelles vous apaisez sa
colère contre moi et contre l'univers. Vous offrez à la souveraine
Majesté un sacrifice de parfaite louange, et lui rendez pour moi et
pour tous les hommes les devoirs de reconnaissance, d'amour et de
soumission que nous sommes obligés de lui rendre. Je m'offre tout
entier à cette incomparable humilité , par laquelle vous vous
anéantissez jusqu'à l'indigence de toutes choses, à l'extrême
faiblesse, au silence, aux langes, à la crèche ; et ce qui surpasse
tout abaissement, vous vous chargez de toutes mes offenses. Qu'il n'y
ait aucun jour ni aucun moment de ma vie, aucune intention, œuvre,
parole, ni aucun état qui ne soient consacrés en l'honneur de cette
infinie humilité. Qu'en tout temps je dépende de la vertu qui
découle de cette divine enfance» que j'en porte l'impression
partout, et que pour y être attaché par un lien de perpétuelle
servitude je n'agisse jamais que dans l'esprit de votre soumission,
simplicité et innocence.
Acte
d'union et d'amour
Divin
enfant, qui n'ouvrant votre bouche adorable que pour y former des
soupirs et des gémissements pour mes péchés, avez l'esprit
toujours occupé dans l'entretien avec Dieu votre père; qui sous
l'humble et profond silence mettez en usage tous les trésors de la
science et de la sagesse de Dieu, qui sont cachés en vous, et qui
plus vous êtes dans les liens et dans l'infirmité de l'enfance,
plus vous donnez de liberté et d'étendue à vos vertus, j'unis mon
cœur et mon esprit à tout ce que vous êtes et dans l'une et
l'autre de vos natures et dans l'infinité de votre personne qui, les
soutenant toutes deux également, fait qu'elles s'entre communiquent
leurs propriétés sans aucune confusion. J'ose vous dire que par
votre sainte humanité je me joins à tout ce que vous êtes dans
votre incompréhensible divinité, comme par la faveur de votre
divine nature j'espère avoir part à tout ce qui appartient à
l'humanité. Je me donne à votre sainteté, à votre pureté, à
votre vérité; je me conforme à toutes vos saintes volontés, à
votre sage providence, à tous vos ordres sur ma vie, sur ma mort et
sur mon éternité. J'adhère à votre amour, à votre miséricorde,
à votre justice, et en un mot à toutes vos divines perfections; et
je les adore et les aime de toute l'étendue de mon cœur. Je me
donne aussi à votre sainte humanité subsistante en votre divine
personne, et formée par le Saint Esprit de votre très chaste et
très pure Mère. Je m'unis à la pureté et à la sainteté de tous
vos sens, à la justice qui les conduit et à la soumission qu'ils
rendent à la divinité, qui habite en eux corporellement. Je me
joins d'esprit aux devoirs que dès votre entrée dans le monde votre
âme n'a cessé de rendre à Dieu votre père, à vos adorations, à
votre obéissance, à votre sacrifice, à vos actions de grâces, à
votre amour, à votre contrition pour nos péchés, à tous vos
désirs, à toutes vos prières, à votre joie, à vos souffrances et
à toutes les richesses de votre esprit, qui surpassent ma
connaissance. Je me donne à tout par la foi, j'aime et adore tous
ces trésors divins et humains, et c'est en vous qu'avec Dieu votre
père je mets tout mon plaisir et toute ma joie, et avec tous les
Saints mon espérance et ma félicité éternelle. Que toutes les
affections de la terre soient bannies de mon cœur, je n'en veux
avoir que pour vous, et s'il m'était possible de rappeler toutes mes
pensées inutiles, toutes mes passions déréglées, et tous mes
attachements aux créatures, je les voudrais toutes convertir en
votre seul amour. Que toute ma curiosité soit de vous connaître,
que tous mes désirs soient de vous plaire, que toute mon ambition
soit de vous posséder, que toute ma joie soit de vous aimer et de
vous obéir, et que toute ma vie ne tende qu'à imiter les exemples
de votre sainteté, simplicité et innocence.
Pour
recevoir chaque jour la Méditation
du Mois de l'Enfant Jésus,
recevoir
régulièrement des prières dans votre boite e-mail,
et pour être tenus au courant des mises du blog, abonnez-vous
à la Newsletter d'Images Saintes