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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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sanctification des jours
25 décembre 2010

Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Deuxième jour

Joie de la sainte Vierge à la naissance de Jésus


« Heureuses les entrailles qui ont porté le fils de Dieu! heureuses les mamelles qui l'ont allaité! » (Luc 2: 27) Le moment heureux annoncé pendant quatre mille ans par tant d'oracles, appelé par tant de vœux et de soupirs étant arrivé, Jésus sort du sein virginal de Marie comme le rayon du soleil sort d'une nuée éclatante; brûlante d'amour, saintement impatiente de contempler le désiré des nations, sa mère l'a enfanté sans douleur comme sans souillure: qui pourrait dire avec quels sentiments de respect et de tendresse elle l'adore comme son Dieu, l'embrasse comme son fils, l'enveloppe de langes, le pose dans la crèche, ne pouvant rassasier ni ses yeux ni son cœur de la vue de ce cher et adorable objet. O mon âme! demande à cette bienheureuse mère d'avoir part à la consolation, au respect et à la ferveur dont la remplit la naissance de son fils bien-aimé. 1° Elle le contemple, 2° elle l'adore, 3° elle le sert.


Marie contemple l'enfant Jésus


C'était sans doute un bonheur ineffable de posséder pour ainsi dire à elle seule le trésor du ciel et de la terre, le Verbe divin incarné dans ses chastes entrailles, de sentir à tout moment son cœur tout embrasé de ses ardeurs, de son incomparable charité, son esprit éclairé des lumières même de la sagesse incréée; le Dieu caché remplissant de l'abondance de sa grâce toute la capacité de son âme, et en échange de l'être naturel qu'elle lui avait donné, lui rendant avec usure la participation de son être surnaturel et divin. Mais enfin la gloire du Père, le salut des hommes, les bienheureux effets qui devaient résulter de l'incarnation du Verbe l'avaient fait soupirer plus vivement que les Patriarches après l'heure fortunée qui le montrerait à la terre. Elle le voit enfin, pensez avec quelle joie: rassasiée de bonheur parce quelle a vu sa gloire, elle le contemple, elle le présente aux adorations des anges et des hommes avec des transports qui ne pouvaient naître que dans le cœur de la mère d'un Dieu. O mon âme! sont-ce là tes désirs et tes sujets de joie? Tu ne devrais aspirer ici bas qu'à deux choses, à posséder habituellement Jésus-Christ par la grâce et fréquemment par l'eucharistie, et à le voir un jour dans sa gloire. La première est l'unique consolation et le vrai bonheur de la terre; la seconde toute la joie, toute la félicité du ciel. Que te revient-il de tous ces désirs qui t'agitent et font ton tourment? Qu'as-tu trouvé jusqu'à présent dans les créatures qui t'ait pleinement contentée; rentre enfin en toi-même, laisse aux hommes vains les choses vaines ; ferme sur toi la porte et appelle à toi Jésus, ton bien-aimé. O Dieu naissant! je ne veux plus demander, je ne désirerai plus qu'une seule chose, c'est d'habiter en vous, de vivre avec vous tous les jours de ma vie; montrez-moi votre visage, et que je ne cesse plus de le contempler.


Elle l'adore


Heureuse de contempler l'enfant Jésus et de l'embrasser avec un« tendresse toute maternelle, avec quels sentiments de respect, dans quel anéantissement profond de tout son être ne l'adore-t-elle pas! Elle voit le fils du Très-Haut abaissé jusqu'à devenir son fils, celui qui donne la vie à tout ce qui respire lui demandant du lait, le Roi de gloire relégué dans cette masure abandonnée, faisant entendre des gémissement plaintifs, celui dont le tonnerre n'est pas une digne vois, et dès le premier moment de son apparition sur la terre accomplissant par ses douleurs et ses humiliations prodigieuses son office de Sauveur et de Rédempteur; et comparant sa génération éternelle avec sa naissance temporelle, elle le voit dans la première nécessairement infini, tout puissant, indépendant, possédant toute sagesse et toute grandeur, et dans la seconde volontairement faible, indigent, soumis à ses créatures, sujet à toutes sortes de souffrances et même à la mort. Elle l'adore avec toutes ses dignités divines et humaines, comme le vrai Dieu et la vie éternelle et en même temps comme le Rédempteur, le prêtre et la victime du genre Humain, et elle s'offre, se consacre et s'immole avec lui, pour lui et en lui. Loin, loin de toi ô mon âme! les pensées des enfants du siècle. Plus ton Dieu s'est abaissé, plus il doit t'être cher; il ne pouvait appartenir qu'au Tout-Puissant de descendre par miséricorde à cet excès, et par cet excessif abaissement de te relever et de guérir l'orgueil de l'esprit et du cœur humain. Vous êtes vraiment le Dieu caché, Dieu Sauveur d'Israël. Mais votre charité vous révèle à ma foi; cette étable est à mes yeux un palais, c'est un temple, c'est la digne demeure d'un Dieu, qui n'a pas eu horreur du sein d'une Vierge. Je veux m'y cacher avec vous, y vivre et y mourir; cachez-moi, ô mon Sauveur! dans le secret de votre face, afin que je ne me laisse plus séduire par la vanité.


Elle le sert


Ce n'est pas une parole sans effet que Marie a proférée quand elle a dit à l'Ange: « Voici la servante du Seigneur », c'est un sentiment vrai et profond qu'elle exprimait; elle veut être réellement l'humble fidèle servante de son Dieu, non seulement quand il lui demande l'obéissance du haut du trône de sa gloire, mais plus encore, s'il est possible, lorsqu'ayant pris lui-même la forme d'esclave il lui demande ses services. Elle est heureuse de servir Jésus comme son fils et comme son Dieu: comme son fils elle lui prodigue tous les soins d'une bonne et tendre mère, comme son Dieu tous les respects, toutes les soumissions de la plus humble servante; elle lui consacre tous les moments de sa vie, tous les mouvements de son cœur sans partage et sans réserve; elle s'offre à lui avec une sainte ferveur pour lui rendre tous les devoirs de mère, de nourrice, d'esclave, pour accomplir toutes ses volontés, s'assujettir à tout son pouvoir. Avec quel inexprimable ravissement elle le garde, elle l'allaite, épiant ses mouvement les plus imperceptibles,  prévenant ses moindres désirs, écartant tout ce qui pourrait lui nuire ou lui déplaire! ah! le sommeil même n'interrompt pas cette bienheureuse occupation; c'est bien elle qui peut dire: « Je dors, mais mon cœur veille ». Est-ce ainsi que je vous sers, ô mon Dieu? Non non, quelques jours de soins, d'exactitude et de fidélité suffisent pour épuiser mes forces et pousser à bout ma constance. Comme si vous n'étiez pas le plus grand, le plus indulgent et le plus généreux des maîtres, je languis à votre service, je compte avec vous, qui m'avez donné sans mesurer, et qui me réservez une récompense infinie, qu'on est trop heureux de servir, puisque vous servir, Seigneur, c'est régner. Je veux commencer enfin par l'accomplissement de votre volonté à pouvoir dire avec vérité: « Je suis votre serviteur et le fils de votre servante ». O Marie! offrez ce désir à votre divin fils pour qu'il le rende efficace, et qu'à l'avenir je le serve fidèlement.


Vertu à obtenir: La joie spirituelle au service de Dieu.

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Résolutions et aspirations


Honorez aujourd'hui la bienheureuse Vierge. Réjouissez-vous avec moi, vous dit-elle, parce que toute petite que je suis j'ai été agréable au Très Haut, et que l'Homme-Dieu est sorti de mes entrailles; répondez-lui: Oui, vous êtes bienheureuse, ô vierge Marie! parce que vous avez porté dans votre sein le Seigneur et le créateur du monde; vous avez engendré celui qui vous a créée, et vous demeurez éternellement vierge. O Marie! vierge sacrée, vous êtes bienheureuse et digne de toute louange, parce que le soleil de justice, Jésus-Christ, notre Dieu, est sorti de vous.


Prière


O très sainte et très heureuse Mère de Dieu! souffrez que je prenne part à votre joie, puisque vous êtes ma souveraine et que je vous appartiens à tant de titres; permettez que j'adore votre divin fils avec vous, que je lui rende mes hommages, que je me donne à lui pour accomplir toutes ses volontés, que je m'humilie devant lui et que je m'engage irrévocablement à son service; offrez-lui vous-même tous mes vœux, offrez-lui tout ce que je suis, tout ce que je puis; priez-le qu'il soit mon Sauveur, et que je trouve accès auprès de lui pour jouir des fruits de sa naissance, le servir sur la terre, le contempler, l'adorer et l'aimer à jamais dans le ciel. Ainsi soit-il.

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24 décembre 2010

Le Mois de l'Enfant Jésus

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Premier jour

Jour de Noël

Naissance de Jésus Christ


« Aujourd'hui il vous est né dans la ville de David un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ». (Luc 2) A la pensée du Fils unique du Très Haut, de son Verbe éternel, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, conversant avec les hommes, revêtu de leur nature, se montrant sous la forme d'un enfant, ô mon âme! abîme-toi, livre-toi aux transports de l'admiration, de l'attendrissement et de la reconnaissance; adore, loue, bénis, chante avec les esprits célestes, et répète comme eux: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté! » c 'est aujourd'hui qu'est né le Sauveur du monde, qui est le Christ, le Seigneur, et après l'avoir quelques moments contemplé en silence, élève-toi aux considérations que ce prodige d'amour te présente. 1° Quel est celui qui vient au monde? 2° Comment y vient-il? 3° Pourquoi y vient-il ?


Quel est ce petit enfant qui vient au monde?


Celui que vous voyez couché dans une crèche, qui pleure, qui tremble de froid, qui demande du lait, qui ne paraît en rien différent des autres enfants, est néanmoins le fils du Dieu vivant, l'héritier de toutes choses, l'admirable, le fort, le tout-puissant, le réparateur du monde et le sauveur de tous les hommes. Qui a donc pu opérer un tel prodige, et réduire la souveraine grandeur à cet incompréhensible abaissement? Ah! c'est l'amour que vous avez pour moi, ô mon Jésus! oui, c'est pour moi que vous êtes descendu du ciel, pour moi que vous vous êtes fait homme, pour moi que vous vous êtes fait enfant et que vous avez voulu naître dans une étable. Et moi, qu'ai-je fait, qu'ai-je souffert pour vous? quel mépris, quelle incommodité, quelle peine ai-je endurés pour vous et pour mon salut? Hélas! le luxe, la vanité, l'amour de mes aises, peut-être les délices et la sensualité, voilà l'objet constant de mes désirs, de mes recherches et de mes soins. Est-il donc vrai que je vous reconnaisse pour mon maître, ô enfant de douleur ! oserai-je me dire votre disciple?


Comment Jésus vient-il au monde?


Il y vient pauvre, il y vient petit, il y vient humble, il y vient comme un étranger qui n'est ni connu ni appuyé de personne; c'est volontairement qu'il choisit ce que le monde dédaigne, ce qui révolte la sensualité, ce que l'orgueil abhorre; il manque de tout, il souffre de tout, il est dans un dénuement et un abandon absolus, et pourtant il ne se plaint pas; il pleure, il est vrai, mais ce sont nos infidélités qui font couler ses larmes; c'est l'offense de Dieu qui cause sa douleur: le dénuement, l'oubli, l'abjection, il s'y est dévoué pour réparer le crime de l'orgueil et l'injustice des affections du cœur humain. Par cette raison, il s'y plaît, il les aime, il s'en réjouit, il en fait ses délices. Après cela pourrai-je encore rechercher la gloire, l'estime des hommes, leurs fausses louanges; serai je encore aussi délicat sur les préférences, l'oubli, l'abandon? Ah! si je n'ai pas le courage d'embrasser l'excessive pauvreté de votre naissance, ô divin enfant! donnez-moi du moins de supporter les privations, de me soumettre aux épreuves que m'a ménagées votre miséricordieuse providence; que je commence à sentir enfin la nécessité de la mortification et de la pénitence!


Pourquoi Jésus-Christ vient-il au monde?


Cette étable où il s'est réfugié pour naître, cette crèche dans laquelle il est étendu ne vous le disent-elles pas? comment en le voyant couché sur cette paille, couvert de ces pauvres langes, versant des pleurs, comment ne. pas reconnaître le nouvel Adam portant les caractères et subissant la peine du péché? c'est la victime qui vient et qui prélude à son grand sacrifice; elle s'étend sur cette crèche comme sur un autel, s'offre déjà en esprit d'immolation. Et que n'immole-t-il pas en effet dans cet état d'enfance? Grandeur, sagesse, prudence, tout est éclipsé, tout disparaît sous les dehors insignifiants du premier âge; car il fallait qu'il fut en tout semblable à ses frères. Il est engendré dans les splendeurs des saints avant l'aurore, et il naît dans un réduit obscur,- la lumière est comme son vêtement, et il est couvert de pauvres langes; il est le Verbe de Dieu, qui soutient tout, et il faut que sa mère le porte entre ses bras. O grandeur ainsi abaissée! que vous êtes aimable, ô éternel! devenu un enfant d'un jour, que vous êtes adorable! ô toute-puissante faiblesse, soyez ma force! ravissante obscurité, soyez ma lumière! pauvreté de Jésus, soyez mon trésor et toute ma richesse! Humblement prosterné au pied de votre crèche, je vous adore, ô divin enfant! j'adore ce cœur si tendre, qui s'efforce de me donner des marques de son amour infini; j'adore cet esprit en qui sont renfermés tous les trésors de la science et de la sagesse, et qui se couvre si miséricordieusement des voiles de l'enfance; j'adore ces larmes précieuses qui coulent de vos yeux pour purifier mon âme et apaiser la colère de votre Père céleste allumée par mes péchés; j'adore ces mains puissantes, captives aujourd'hui dans les langes, comme elles le seront un jour si douloureusement, lorsque les Juifs les auront chargées de chaînes et clouées à la croix. « Doux amour, ô mon adorable Jésus! vous dirai-je avec Saint Bernard, faites sentir à mon cœur combien vous m'avez aimé, combien vous m'aimez encore. Ah  je voudrais bien vous aimer, mais je ne le puis sans vous. Jésus, mon amour et ma vie,  faites-moi la grâce de mourir pour votre amour ».


Vertu à obtenir: L'amour de Jésus.

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Aspirations et résolutions


Honorez, bénissez le Père éternel, qui a tellement aimé le monde qu'il lui a donné son fils unique.  Nous vous louons, nous vous bénissons, nous vous adorons, nous vous rendons grâces à cause de votre grande gloire. Glorifiez le Fils, qui ne veut naître dans le temps que pour vous donner la naissance spirituelle. Gloire à vous, ô Jésus! qui êtes né d'une vierge, que tous les anges de Dieu vous adorent. Je me prosterne, je m'abîme devant vous avec Marie et Joseph, et vous adore comme Dieu au-dessus de tous les siècles des siècles. Proposez-vous de souffrir aujourd'hui quelque chose pour commencer à l'imiter; pratiquez quelque acte d'humilité dont Jésus seul, s'il est possible, soit le confident et le témoin, et dites-lui avec Saint Augustin: « Eloignez de moi l'esprit d'orgueil, ô mon Sauveur, et donnez-moi le trésor de votre humilité! »


Prière


O Dieu! qui dans votre naissance portez l'ignominie de notre origine criminelle, et qui, l'unique Fils de Dieu, cher et précieux à votre Père, souffrez les rebuts et les peines qui sont dus aux enfants de colère; qui, sans dire un seul mot, nous instruisez par la virginité de votre très sainte mère, de la régénération pure que vous nous méritez en naissant, de notre rédemption, par le bois de la crèche, image de celui de la croix, de la céleste nourriture que vous nous destinez par la crèche même où vous reposez, faites-nous comprendre les secrets de votre admirable silence, et rendez-nous de telle sorte enfants en vous que nous puissions avec vous être les héritiers du Père éternel avec lequel vous vivez et régnez aux siècles des siècles. Ainsi soit il.

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23 décembre 2010

Le Mois de l'Enfant Jésus

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Le Mois de l'Enfant Jésus

Elévations à Dieu sur les Mystères de la Sainte Enfance de Notre Seigneur Jésus Christ


Approbation de Mgr l'Evêque de Soissons et de Laon


La dévotion aux mystères de la sainte enfance de notre Sauveur ne peut être qu'une source abondante de grâces, et produire que des fruits salutaires. Ces méditations, destinées à en faire connaître l'objet et la fin, sont remplies des considérations les plus touchantes. La clarté et l'agrément du style s'y unissent à la solidité des pensées t et les maximes de la morale la plus sublime et la plus pure y sont justifiées et rendues aimables par les exemples d'un Dieu enfant, en qui tout est grâce et tout est bonté. Nous approuvons donc ces méditations, et nous souhaitons qu'elles rencontrent un grand nombre d'âmes capables de les goûter, et de s'en rendre propres les pratiques.


Donné à Soissons, le 10 octobre 1830

+ Jul.-Fr. Ev. de Soiss. et Laon.


Préface


« La dévotion à la divine Enfance de notre Seigneur Jésus-Christ, n'est pas une dévotion nouvelle, mais la plus ancienne de toutes celles de notre sainte religion. Elle est fondée dans les saints Evangiles; les Saints Pères l'ont insinuée dans leurs écrits et dans leurs sermons; l'Eglise en a publiquement autorisé la pratique, et les fidèles, qui l'ont embrassée solidement, en ont tiré de merveilleux fruits. » Ainsi parle le P. Avrillon, religieux Minime, dans un petit recueil de sentiments et de pratiques, divisé en douze réflexions, selon les douze mystères de la Sainte Enfance, et dont le but est de la faire honorer le vingt-cinquième jour de chaque mois. Plus d'un siècle avant lui, le pieux cardinal de Bérulle, premier général de l'Oratoire en France, non content d'avoir voué sa congrégation à la sainte Enfance de Jésus-Christ, avait composé sur cette dévotion un traité plein d'onction, et le R. P. Amelotte son digne successeur, des pratiques, des réflexions et des prières bien propres à attirer les fidèles à l'imitation et à l'amour de l'enfant Jésus. Cette dévotion, si féconde en consolations et en lumières, n'a jamais cessé d'être chère à la piété. Les plus grands docteurs de l'Eglise en ont été les zélés défenseurs, et se sont efforcés de l'inspirer aux chrétiens: S. Jean Chrvsostome voulut qu'on célébrât dans l'Eglise de Constantinople la fête de la Nativité du Verbe Enfant. Il rencontra des contradictions: on taxait de nouveauté l'établissement de cette solennité. « Je sais bien, dit-il dans l'un de ses sermons, que les sages du siècle s'élèvent contre cette dévotion; mais n'a-t-elle donc pas été enfantée par les Patriarches, annoncée par les Prophètes, désirée par les Justes, observée depuis longtemps par l'Eglise romaine? N'est-ce pas par elle que la connaissance nous en a été transmise? Les infidèles, ajoute-t-il, font des railleries sur un Dieu Enfant, et troublent les simples par leur impiété; mais les choses dont ils se moquent n'en sont pas moins dignes d'une  religieuse frayeur et d'une sainte admiration ». Saint Léon, pape appelle la sainte Enfance « une déclaration authentique de la divinité du Sauveur ». Saint Augustin dans le transport de sa joie et de sa reconnaissance s'écrie: « O bienheureuse enfance par laquelle a été réparée la vie de tous les hommes! » C'était afin que ce mystère se renouvelât sans cesse pour elle et fût comme vivant à ses yeux que sainte Paule s'était retirée auprès des lieux sacrés où il s'est opéré, et que Saint Jérôme invitait en son nom Marcelle à venir la rejoindre. Quels discours, lui écrivait-il quelles paroles pourraient vous représenter dignement la grotte du Sauveur du monde? De siècle en siècle cette touchante dévotion a fait la consolation et le ravissement des saints. Quelles larmes d'attendrissement, quels brûlants soupirs n'a-t-elle pas arrachés à Saint François, à Saint Bernard, à Saint Thomas! Saint Antoine de Padoue et sainte Thérèse y trouvaient une source abondante de grâces et de dons spirituels: enfin le zèle de M. le cardinal de Bérulle lui donna plus d'éclat et la répandit dans toutes les parties de la France, et jusqu'à l'époque des malheurs de la religion elle était suivie avec une grande édification non seulement dans les communautés, mais encore par les personnes du monde. Il en est encore, nous n'en doutons pas, un grand nombre qui se feraient un bonheur dé s'y attacher si on leur en faisait connaître l'importance et les avantages, et surtout si on leur en facilitait la pratique. C'est le désir d'atteindre un but si louable qui a donné l'idée d'un Mois de la sainte Enfance du Sauveur sur le modèle du Mois de Marie, c'est à dire d'une suite de réflexions, de sentiments et de prières pour chaque jour du mois dans lequel on vénère spécialement les premiers mystères de la vie du Verbe fait chair. On possède déjà il est vrai un petit ouvrage bien digne de l'accueil que lui ont fait les amis de la religion , et qui a pour titre le Mois de Jésus. Mais quoique l'on s'y propose de consacrer au Sauveur les prémices de l'année en l'honorant particulièrement pendant le mois de janvier, ce ne sont pas uniquement les mystères de sa divine Enfance qu'on y révère, mais tous les mystères de sa vie depuis son Incarnation jusqu'à son Ascension triomphante. Le Mois de la sainte Enfance que nous présentons aux Fidèles n'est destiné qu'à leur retracer les premières années de la vie de Jésus-Christ et à ranimer, en leur rappelant le prodigieux abaissement auquel le Dieu de majesté a daigné se réduire pour eux, leur reconnaissance et leur foi. La dévotion à la sainte Enfance doit être celle de tous les chrétiens, puisque c'est pour eux qu'en ont été accomplis tous les mystères, et qu'ils semblent avoir été représentés par les personnages de tout âge, de tout sexe et de toute condition qui s'y sont rencontrés. Mais ne doit-elle pas être par excellence la dévotion des pères et des mères? quel intérêt n'ont-ils pas à placer leurs enfants sous la protection de la divine Enfance du Sauveur, et pour ainsi dire à l'ombre de sa crèche, pour les garantir des dangers d'une persécution bien plus funeste que celle d'Hérode? Et les enfants, quel charme ne doit-elle pas avoir pour eux ! Ne semble-t-il pas que ce soit pour les sanctifier et les instruire que le Fils unique de Dieu ait voulu passer par toutes les douleurs et les assujettissements du premier âge? Naturellement les enfants aiment les enfants: comment donc n'aimeraient-ils pas l'enfant Jésus? Naturellement ils sont portés à imiter: comment ne seraient-ils pas attirés à l'imitation de ses exemples par son aimable douceur et sa ravissante miséricorde? Quelle dévotion plus attrayante que celle qui présente à la piété le plus digne objet de ses hommages, et pour la pratique, ses modèles les plus accomplis. Marie et Joseph , Saint Jean, sainte Elisabeth et Saint Zacharie, Saint Syméon et sainte Anne la prophétesse, les Bergers et les Mages ont été les premiers adorateurs de la sainte Enfance. C'est sur ces glorieuses traces qu'on invite les âmes fidèles à s'avancer vers Jésus enfant pour adorer l'incompréhensible abaissement de la majesté divine, comme s'exprime Saint Augustin. Est-il de plus saintes pratiques que celles qui nous portent à aimer et à imiter les vertus dont un Dieu Enfant nous offre le modèle, qui nous conduisent à retracer en nous cette bienheureuse Enfance qu'il a toujours aimée, et qu'il nous fait envisager comme la marque la plus assurée de la prédestination quand il dit: « Si vous ne devenez comme de petits en

ans, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux ».


Avertissement


Pratiques pour le Mois de la sainte Enfance


Comme c'est la première fois qu'on présente aux fidèles la dévotion à la sainte Enfance sous la forme qu'elle a dans ce petit ouvrage, il est peut-être nécessaire d'indiquer la manière d'employer utilement ce Mois, et les pratiques les plus propres à en assurer les fruits. On doit donc, 1° Dès la veille de Noël s'offrir à l'Enfant Jésus pour honorer profondément l'état d'enfance par lequel il a daigné passer, et tous les mystères qu'il y a accomplis pour notre amour; unir ses hommages à ceux qu'il a reçus dans cet état de sa bienheureuse mère, de Saint Joseph, des Anges, des Pasteurs, des Rois Mages et de tous les Justes qui ont eu les premiers le bonheur de l'adorer. 2° Se proposer d'obtenir quelque grâce particulière pour soi-même ou pour le prochain dans l'ordre du temps ou de l'éternité; mais surtout une abondante participation à l'esprit, aux dons et aux vertus que la sainte Enfance a apportés aux hommes. 3° Lire attentivement l'Elévation marquée pour chaque jour, et terminer chaque exercice par quelque bonne résolution relative à la vertu proposée à pratiquer. 4° Réciter soit les Litanies de la sainte Enfance, soit celles des saints consacrés à l'enfance du Fils de Dieu, ou qui ont souffert le martyre dans l'enfance; s'il se peut, le petit chapelet ou la couronne de l'Enfant Jésus, ou enfin quelques unes des prières qui se trouvent à la fin du volume. 5° Comme il est d'usage dans les communautés d'exposer pendant le mois de janvier quelque image de la crèche, c'est devant elle qu'il convient de se réunir pour les exercices du Mois de la sainte Enfance. Les personnes du monde pourront placer ou dans leur chambre ou dans leur livre même quelque petit emblème propre à réveiller leur piété. 6° En l'honneur des services que la sainte Vierge a rendus à l'enfant Jésus, chacun devra s'appliquer à le servir en ses membres, qui sont les pauvres, et à cette intention faire quelque aumône, visiter les hôpitaux ou les prisons, les malades ou les affligés pour les consoler et les secourir, et pour honorer le Fils de Dieu en leur personne. 7° On assistera tous les jours, si on en a la liberté, au saint sacrifice de la messe, ou l'on viendra dans la journée adorer le très saint Sacrement, considérant l'Eglise comme la véritable Bethléem, l'autel et le tabernacle comme la crèche où le Dieu caché repose pour notre amour. 8° Enfin quand même on aurait eu le bonheur de communier à Noël, il faudrait se mettre en état d'obtenir la même faveur encore une fois pendant le cours du mois en l'honneur de la sainte Enfance, puisque c'est surtout par notre union avec Jésus Christ dans son sacrement que nous pouvons entrer dans l'esprit de sa divine Enfance, et, comme des enfants nouvellement nés, conserver la simplicité, la pureté et l'innocence.

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Veille du Premier jour


Élévation pour la veille de Noël

Arrivée de la Sainte Famille à Bethléem


« Il est venu chez lui, et les siens ne l'ont point reçu ». ( Jean 1) « Il n'y avait pas de place pour eux dans l'hôtellerie ». (Luc 2) Mettez-vous aujourd'hui et pour tout le mois à la suite de la sainte famille; entrez avec elle dans Bethléem, vous efforçant de vous bien pénétrer des sentiments dont elle est animée; et à la vue des rebuts et des humiliations qu'elle essuie, de la douceur et de la patience qu'elle y oppose, faites un retour sur vous-même. Puisque vous voulez pendant ce mois attirer en vous le saint enfant Jésus, examinez soigneusement s'il n'y a pas au fond de votre cœur quelque disposition propre à affaiblir ou à rendre inutile ce désir si légitime et si avantageux pour vous. Trois choses le repoussent de l'hôtellerie où il demandait un asile: 1° la dissipation, 2° l'avarice, 3° le plaisir. Voyez donc si ces trois obstacles ne se rencontrent pas en votre âme.


La dissipation


Quel tumulte dans ces hôtelleries! Les repas, les amusements, les affaires, ce mouvement continuel, cette agitation des esprits et des cœurs laissent-ils à ceux qui les fréquentent la liberté de rentrer en eux-mêmes, de s'entretenir avec Dieu, de s'occuper de la grande affaire du salut? Oh! qu'il est vrai qu'il n'y a pas de place pour Jésus dans ces bruyantes demeures! et que le Verbe fait chair ne saurait y prendre naissance! O mon âme! n'est-ce pas là ton image? N'es-tu pas habituellement comme ouverte à toutes les illusions du monde, à tous les vains fantômes de la terre? Qu'est-ce qui t'occupe pour l'ordinaire? les craintes, les désirs, les regrets, les espérances, toujours de nouveaux projets, de nouvelles chimères. Ne sont-ce pas là les hôtes que tu accueilles et que tu nourris? Mais les vues de la foi, le regret de tes péchés, le désir des biens immortels, le soin de ta perfection, ah! il n'y a pas de place pour eux. La dissipation leur ferme la porte et les met en fuite. O Sauveur près de naître, ce n'est ni dans le trouble qu'on peut vous trouver, ni dans une âme agitée que vous voulez établir votre demeure. Qu'à votre approche les images de la vanité s'effacent, que le silence se fasse dans mon âme; donnez-moi la paix dont vous êtes l'auteur, le médiateur et le gage, pour que je puisse profiter du bienfait de votre naissance, recueillir vos inspirations, et commencer enfin à me reposer en vous.


L'avarice


La foule et les riches avaient rempli les hôtelleries. C'est surtout en ces lieux que la richesse fait le mérite, et que la cupidité assigne les égards et les préférences. Un brillant équipage, un grand train assurent un accueil favorable; et il n'y a de rebuts et d'exclusion que pour la pauvreté. Jésus n'y sera donc pas reçu: il s'annonce trop obscurément; tout ce qui l'environne a trop peu d'éclat. Qu'est-ce que ces cœurs durs et intéressés pourraient estimer dans Marie et Joseph? Que gagneraient-ils avec de pareils hôtes? O célestes époux! que ne leur dites-vous que vous êtes les descendants des rois, que Marie porte dans son sein l'espérance et le salut du monde? Non, non; l'humilité Tous fait une loi du silence; vous vous unissez en souffrant de ses humiliations aux dispositions du Verbe incarné. Il faut qu'à la lettre, dès le premier moment de son entrée dans le monde, le Fils de l'homme n'ait pas oh reposer sa tête, et que la sainte famille nous offre la plus sublime leçon de patience, de douceur et d'humilité au milieu des privations les plus pénibles. A quel point elle m'était nécessaire! combien l'estime des richesses est profondément enracinée dans mon cœur! Désirer ce que je n'ai pas, posséder avec attache, perdre avec des regrets démesurés, n'est-ce pas là la source de toutes mes inquiétudes, le principe de mon peu de progrès dans la vertu, de ma froideur pour Dieu, de mon indifférence pour les biens invisibles! O adorable Rédempteur! Comment pourrais-je espérer d'avoir part aux dons célestes que vous apportez aux hommes, si mon cœur est toujours aussi attaché aux biens de la terre? Et cependant je ne puis le méconnaître, elles vivent en moi ces attaches funestes; et quoi que je puisse dire loin de l'occasion, quand elle se présente, mes murmures ou mes alarmes ne révèlent que trop clairement la profonde misère de mon âme. Mais qui pourra donc la guérir, ô mon Dieu! faire mourir en elle la racine de toutes les cupidités?Ce seront vos divins exemples, ô Sauveur naissant, et les grâces que nous ont méritées les rebuts que vous avez voulu essuyer à Bethléem.


Rappelez-vous ce qui se passe ordinairement dans les hôtelleries: A quoi les jours y sont-ils employés? La bonne chère, le jeu, les conversations oiseuses et quelquefois des passe-temps encore plus coupables n'y sont-ils pas l'occupation habituelle de ceux qui les fréquentent? Comment donc ceux-ci pourraient-ils s'accommoder du Dieu caché qui vient condamner par ses exemples les ris insensés et les amusements criminels des enfants du siècle, et marquer ses disciples du sceau de la mortification et de la pénitence? Ah ! il n'y a vraiment pas de place pour lui. Hélas! en trouvera-t-il une aujourd'hui dans mon âme? Est-elle insensible aux attraits du plaisir? Mes yeux ne se laissent-ils pas bien facilement éblouir par le trompeur éclat du monde, par les pompes et les illusions de la vanité? Si je rejette ce qui blesse ouvertement la conscience, ce qui serait évidemment péché, suis-je attentif à me défendre de tout ce qui peut y conduire et m'y a trop souvent entraîné ? La sensualité, le luxe, la recherche de tout ce qui me flatte, l'éloignement de tout ce qui me gêne ou me déplaît, une vie toute naturelle, toute mondaine, toute terrestre peut-être et toute sensuelle ne forment-ils pas en moi une habitude de conduite entièrement étrangère et même opposée au crucifiement de la chair et de l'esprit prescrit par l'Evangile. Cependant, ô Enfant-Dieu! ne vous éloignez pas de moi! ne dédaignez pas de naître dans mon cœur. Il me tarde de vous en établir le maître et l'unique maître; mais pour qu'il soit moins indigne de votre sainteté purifiez-le, bannissez-en les affections coupables et les désirs déréglés: mettez-y vos vertus; qu'il n'aime que ce que vous avez aimé; qu'il ne recherche que ce qui peut le rapprocher de vos adorables exemples! Que mon bonheur pendant tout ce mois soit de vous contempler, de vous bénir et de vous invoquer, afin que par votre infinie miséricorde, daignant vous reposer dans mon âme, la purifier et,la nourrir, elle. puisse s'établir solidement et croître dans votre amour; c'est la grâce que je vous demande par l'entremise de Marie et de Joseph. Ainsi soit-il.


Litanies de la Sainte Enfance de Notre Seigneur Jésus Christ


Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Christ, écoutez-nous.

Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

 

Jésus, qui avez été enfant, ayez pitié de nous.

Enfant, qui êtes fils du Dieu vivant,

Enfant qui êtes fils de la vierge Marie,

Enfant né avant l'aurore,

Enfant qui êtes le Verbe fait chair,

Enfant qui êtes la sagesse de votre Père,

Enfant qui avez consacré la virginité de votre Mère,

Enfant fils unique de votre Père,

Enfant premier né de votre Mère,

Enfant qui êtes l'image 3 de votre Père,

Enfant qui êtes le principe de votre Mère,

Enfant qui êtes la splendeur du père,

Enfant qui êtes l'honneur de votre Mère,

Enfant égal à votre Père,

Enfant soumis à votre Mère,

Enfant qui êtes les délices de votre Père,

Enfant qui êtes les richesses de votre mère,

Enfant qui êtes le don du Père,

Enfant qui êtes le présent de votre Mère,

Enfant le fruit d'une Vierge,

Enfant créateur de l'homme,

Enfant qui êtes la vertu de Dieu ,

Enfant qui êtes notre Dieu,

Enfant qui êtes notre frère,

Enfant qui êtes voyageur dans la gloire,

Enfant qui êtes glorieux dans la voie,

Enfant qui avez la maturité d'un homme parfait dés le ventre de votre Mère,

Enfant qui avez la sagesse d'un vieillard dès votre enfance,

Enfant qui êtes le père des siècles,

Enfant né depuis peu de jours,

Enfant qui étant la vie êtes nourri de lait,

Enfant qui étant le Verbe demeurez dans le silence,

Enfant qui jetez des cris enfantins dans le berceau,

Enfant qui tonnez du haut du ciel,

Enfant la terreur de l'enfer,

Enfant la joie du Paradis,

Enfant qui êtes terrible aux tyrans,

Enfant qui êtes le désir des Mages,

Enfant qui êtes exilé du milieu de votre peuple,

Enfant qui êtes roi dans votre exil,

Enfant destructeur des idoles,

Enfant jaloux de la gloire de votre Père,

Enfant qui êtes fort dans la faiblesse,

Enfant qui êtes puissant dans la petitesse,

Enfant qui êtes le trésor de la grâce,

Enfant qui êtes la source du bon amour,

Enfant qui rétablissez tout dans le ciel,

Enfant qui réparez tout sur la terre,

Enfant qui êtes le chef des anges,

Enfant qui êtes la tige des patriarches,

Enfant la parole des prophètes,

Enfant le désir des nations,

Enfant la joie des pasteurs,

Enfant la lumière des mages,

Enfant le salut des enfants,

Enfant l'attente des justes,

Enfant le maître des sages,

Enfant qui êtes les prémices de tous les saints,


Soyez-nous favorable, pardonnez-nous, Jésus enfant,

Soyez-nous favorable, exaucez-nous, Jésus enfant.

Du joug de la servitude des enfants d'Adam délivrez-nous, Jésus enfant.

De la captivité du démon,

De la malignité du siècle,

De la concupiscence de la chair,

De l'orgueil de la vie,

Du désir déréglé de savoir,

De l'aveuglement de l'esprit,

De la mauvaise volonté,

De nos péchés,

Par votre Conception très pure,

Par votre naissance très humble,

Par vos larmes,

Par votre Circoncision très douloureuse,

Par votre manifestation très glorieuse,

Par votre Présentation où vous vous êtes consacré à Dieu,

Par votre conversation très sainte,

Par votre vie toute divine,

Par votre pauvreté,

Par vos souffrances,

Par vos voyages

Par vos travaux,


Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, délivrez-nous, Jésus enfant.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Jésus enfant.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, délivrez-nous, Jésus enfant.


Esprits célestes, adorez-Le,

Sion l'a entendu et a tressailli de joie.


Prions


Jésus notre Seigneur, qui avez daigné anéantir pour l'amour de nous la grandeur de votre divinité incarnée et votre humanité toute divine jusqu'à l'état et à la condition très basse de la naissance et de l'enfance, faites, s'il vous plaît, qu'en reconnaissant votre sagesse divine dans l'enfance, votre puissance dans la faiblesse, votre majesté dans la petitesse, nous vous adorions très petit sur la terre, et que nous vous contemplions tout grand que vous êtes dans le ciel, vous qui étant Dieu, Vivez et régnez avec Dieu le père, en l'unité du Saint-Esprit , durant tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 

Prières à Jésus Naissant


Acte d'adoration


Mon Sauveur Jésus, vrai Dieu et vrai homme, je vous reconnais comme le créateur du monde qui vous êtes voulu faire créature; comme le maître souverain du ciel, qui avez pris la forme de serviteur en la terre; comme engendré de Dieu le Père dans l'éternité, qui avez voulu naître d'une mère vierge dans le temps. Quoique vous paraissiez petit à mes yeux, la foi me découvre votre infinité, et sous les voiles de votre faiblesse je contemple votre toute-puissance; j'adore en vous tout ensemble la grandeur et la petitesse, les richesses et la pauvreté, le silence et la parole infinie, l'éternité et l'enfance; et parce qu'en vos deux natures vous n'êtes que la seule personne du fils de Dieu, j'adore également votre bassesse et votre majesté, vos souffrances et votre impassibilité, votre béatitude et vos larmes. Soit que vous commandiez aux anges, soit que vous dépendiez d'une vierge, je vous reconnais toujours pour le souverain Seigneur, comme gouvernant l'univers dans le ciel, vous êtes mon Dieu, mon créateur, mon principe et ma fin; et comme tremblant dans la crèche, vous «tes mon rédempteur, mon avocat, ma victime et mon libérateur. Je vous rends en mon cœur le plus grand de tous les respects, autant dans la captivité de vos langes que dans l'empire de votre gloire; et soit petit ou grand je vous honore de toute l'étendue de mon âme, pardessus tout honneur, je vous loue pardessus toute louange, je vous aime pardessus tout amour, et c'est à votre enfance même, parce qu'elle est l'enfance de mon Dieu, que je veux rendre toute ma vie un culte, un hommage et un service parfait et accompli.


Acte d'oblation


Mon Dieu et mon Sauveur, vrai fils de Dieu et vrai fils de l'homme, c'est à vous, comme à mon Créateur, que je dois tout mon être et tous les fruits qui en peuvent provenir; et comme à mon Rédempteur, je vous dois le nouvel être et toutes les richesses de la grâce que j'ai déjà reçues et de la gloire dont vous me donnez l'espérance ; quoique vous soyez petit enfant, c'est vous néanmoins qui m'avez formé l'âme et le corps, et qui me devez créer une seconde fois par l'effusion de votre sang et par l'infusion de votre esprit. Je ne puis jamais ni rien être, ni rien avoir, ni rien faire qui ne vous soit parfaitement acquis, en quelque état que vous soyez; et que je ne sois obligé de vous rendre comme à mon Dieu et à mon Sauveur. J'offre mon être à votre être infini, qui en est le principe; j'offre ma vie à votre vie éternelle, d'où elle est procédée, et à votre vie temporelle, qui commence pour me la mériter, qui cessera pour me la redonner et qui se rétablira elle même pour me l'assurer à jamais. J'offre tout ce que j'ai et aurai de pouvoir aux saintes et divines affections de votre esprit, par lesquelles vous demandez pour moi à Dieu votre père ce même pouvoir, qu'il ne m'accorde que pour l'amour de vous, et par lesquelles vous apaisez sa colère contre moi et contre l'univers. Vous offrez à la souveraine Majesté un sacrifice de parfaite louange, et lui rendez pour moi et pour tous les hommes les devoirs de reconnaissance, d'amour et de soumission que nous sommes obligés de lui rendre. Je m'offre tout entier à cette incomparable humilité , par laquelle vous vous anéantissez jusqu'à l'indigence de toutes choses, à l'extrême faiblesse, au silence, aux langes, à la crèche ; et ce qui surpasse tout abaissement, vous vous chargez de toutes mes offenses. Qu'il n'y ait aucun jour ni aucun moment de ma vie, aucune intention, œuvre, parole, ni aucun état qui ne soient consacrés en l'honneur de cette infinie humilité. Qu'en tout temps je dépende de la vertu qui découle de cette divine enfance» que j'en porte l'impression partout, et que pour y être attaché par un lien de perpétuelle servitude je n'agisse jamais que dans l'esprit de votre soumission, simplicité et innocence.


Acte d'union et d'amour


Divin enfant, qui n'ouvrant votre bouche adorable que pour y former des soupirs et des gémissements pour mes péchés, avez l'esprit toujours occupé dans l'entretien avec Dieu votre père; qui sous l'humble et profond silence mettez en usage tous les trésors de la science et de la sagesse de Dieu, qui sont cachés en vous, et qui plus vous êtes dans les liens et dans l'infirmité de l'enfance, plus vous donnez de liberté et d'étendue à vos vertus, j'unis mon cœur et mon esprit à tout ce que vous êtes et dans l'une et l'autre de vos natures et dans l'infinité de votre personne qui, les soutenant toutes deux également, fait qu'elles s'entre communiquent leurs propriétés sans aucune confusion. J'ose vous dire que par votre sainte humanité je me joins à tout ce que vous êtes dans votre incompréhensible divinité, comme par la faveur de votre divine nature j'espère avoir part à tout ce qui appartient à l'humanité. Je me donne à votre sainteté, à votre pureté, à votre vérité; je me conforme à toutes vos saintes volontés, à votre sage providence, à tous vos ordres sur ma vie, sur ma mort et sur mon éternité. J'adhère à votre amour, à votre miséricorde, à votre justice, et en un mot à toutes vos divines perfections; et je les adore et les aime de toute l'étendue de mon cœur. Je me donne aussi à votre sainte humanité subsistante en votre divine personne, et formée par le Saint Esprit de votre très chaste et très pure Mère. Je m'unis à la pureté et à la sainteté de tous vos sens, à la justice qui les conduit et à la soumission qu'ils rendent à la divinité, qui habite en eux corporellement. Je me joins d'esprit aux devoirs que dès votre entrée dans le monde votre âme n'a cessé de rendre à Dieu votre père, à vos adorations, à votre obéissance, à votre sacrifice, à vos actions de grâces, à votre amour, à votre contrition pour nos péchés, à tous vos désirs, à toutes vos prières, à votre joie, à vos souffrances et à toutes les richesses de votre esprit, qui surpassent ma connaissance. Je me donne à tout par la foi, j'aime et adore tous ces trésors divins et humains, et c'est en vous qu'avec Dieu votre père je mets tout mon plaisir et toute ma joie, et avec tous les Saints mon espérance et ma félicité éternelle. Que toutes les affections de la terre soient bannies de mon cœur, je n'en veux avoir que pour vous, et s'il m'était possible de rappeler toutes mes pensées inutiles, toutes mes passions déréglées, et tous mes attachements aux créatures, je les voudrais toutes convertir en votre seul amour. Que toute ma curiosité soit de vous connaître, que tous mes désirs soient de vous plaire, que toute mon ambition soit de vous posséder, que toute ma joie soit de vous aimer et de vous obéir, et que toute ma vie ne tende qu'à imiter les exemples de votre sainteté, simplicité et innocence.

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3 novembre 2010

Les 7 Mercredis de Saint Joseph 7/7

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Les sept Mercredis de Saint Joseph


Septième et dernier Mercredi


La gloire de Saint Joseph

« Courage, bon et fidèle serviteur; puisque vous avez été fidèle en peu de choses, entrez dans la joie de votre maître. »


Méditation


La gloire que Dieu accorde à ses saints dans le ciel correspond à la sainteté de leur vie sur la terre: pour avoir une idée de la sainteté de Saint Joseph, il suffit de faire attention seulement à ce qu’en dit l’Évangile: « Joseph son époux étant un homme juste », homme juste veut dire un homme qui possède toutes les vertus, car celui à qui manquerait une seule vertu ne pourrait plus être appelé juste. Or, si l’Esprit-Saint appela Joseph homme juste, lorsqu’il fut choisi pour époux de Marie, considérez quelle abondance d’amour divin et de toutes les vertus, notre saint dut retirer des entretiens et du commerce habituel qu’il eut avec sa sainte épouse, ce parfait modèle de toutes les vertus. Si un seul mot de Marie suffit pour sanctifier Jean-Baptiste, et remplir Élisabeth de la vertu du Saint-Esprit, à quelle haute sainteté devons-nous penser que parvint la belle âme de Joseph par le commerce habituel et les entretiens familiers que, durant l’espace de vingt-cinq ans, d’après les traditions, il eut avec Marie? En outre, quel accroissement de vertus et de mérites ne devons-nous pas supposer que dut acquérir Joseph dans les rapports journaliers qu’il eut pendant plus de trente années avec la sainteté même, c’est-à-dire Jésus-Christ, chargé qu’il était de le servir, de le nourrir et de l’assister dans tous les besoins de la vie. Si Dieu promet une récompense à celui qui donne un simple verre d’eau froide à un pauvre pour l’amour de lui, songez quelle gloire il aura préparée dans le ciel à Saint Joseph qui le sauva des mains d’Hérode, le pourvut de vêtements et de nourriture, le porta tant de fois entre ses bras, et l’éleva avec une si tendre sollicitude? Certainement nous devons croire que la vie de Saint Joseph, passée ainsi en la présence et sous les yeux de Jésus, et de Marie, ne fut qu’une prière continuelle enrichie d’actes de foi, de confiance, d’amour, de résignation et d’offrande. Or, si la récompense répond aux mérites de la vie, pensez quelle sera la gloire de Joseph dans le paradis. Saint Augustin compare les autres saints aux étoiles, mais S. Joseph au soleil. Le P. Suarez regarde comme bien raisonnable le sentiment selon lequel S. Joseph, après Marie, a surpassé en mérite et en gloire tous les autres saints. D’où le vénérable Bernardin de Bustis conclut que S. Joseph dans le ciel commande en quelque sorte à Jésus et à Marie, lorsqu’il veut obtenir quelque grâce à ceux qui ont confiance en lui.


Prières


Mon saint patriarche, maintenant que dans le ciel vous êtes au comble du bonheur, assis sur un trône élevé ; auprès de votre bien-aimé Jésus, qui vous fut soumis sur la terre, ayez pitié de moi. Vous voyez que je vis au milieu d’innombrables ennemis, de démons, de passions mauvaises, qui viennent m’assaillir continuellement pour me faire perdre la grâce de Dieu. Ah! je vous en supplie, au nom de la faveur qui vous fut accordée de pouvoir sur la terre jouir continuellement de la compagnie de Jésus et de Marie, obtenez-moi la grâce de vivre le reste de mes jours toujours uni à Dieu, de résister à tous les assauts de l’enfer, et de mourir ensuite en aimant Jésus et Marie; afin que je puisse un jour être admis à jouir avec vous de leur compagnie dans le royaume des bienheureux.


Vierge très-sainte, ô Marie, ma mère, quand sera-ce que délivré de la crainte de pécher davantage, il me sera permis de me jeter à vos pieds, pour ne plus me séparer de vous? C’est vous-même qui devez m’aidera obtenir cette félicité.


Et vous, mon bien-aimé Jésus, mon cher Rédempteur? quand sera-ce que je serai admis à vous posséder dans le ciel et à vous aimer face à face, assuré alors de ne pouvoir plus vous perdre? Tant que je suis sur la terre, je suis toujours en péril. Ah! mon divin maître, et mon unique bien, par les mérites de S. Joseph, que vous aimez tant, et que vous honorez tant dans le ciel; par ceux de votre mère, mais plus encore par les mérites de votre vie et de votre mort, par lesquels vous m’avez assuré toute sorte de biens et d’espérances; ne permettez pas qu’il m’arrive jamais de me séparer de votre amour ici-bas. Mais faites que je vienne dans cette patrie d’amour vous posséder et vous aimer de toutes mes forces, pour ne plus me séparer de votre présence et de votre amour pendant toute l’éternité. Amen! ainsi je l’espère, ainsi soit-il.


Résolution: Que notre dévotion  envers les Saints ne se borne pas à les invoquer dans nos nécessités temporelles; intéressons-les surtout au Salut de nos âmes.

Bouquet Spirituel: Dieu rendra à chacun suivant ses œuvres. (Romains 2: 6)


Exemple

La dévotion de saint Joseph conseillée par ce bienheureux Patriarche


Deux religieux carmes déchaussés de Grenade sortaient du monastère des Carmélites de la même ville, lorsqu'ils virent venir à leur rencontre un homme assez avancé en âge et d'un aspect vénérable, qui se plaça entre eux et leur demanda d'où ils venaient. Le plus ancien des deux répondit qu'ils venaient du couvent des Carmélites déchaussées. « Mes pères, reprit l'inconnu, pourquoi donc ont-elles tant de dévotion à saint Joseph? » « C'est, répondit le même religieux, parce que notre sainte mère Thérèse de Jésus en avait elle-même beaucoup pour ce grand saint ». « Je le savais déjà, répliqua l'inconnu Regardez-moi en face et ayez pour saint Joseph une dévotion pareille à celle de votre mère; tout ce que vous demanderez, vous l'obtiendrez ». En disant ces mots, il disparut, les laissant dans la stupéfaction. De retour à leur couvent, ils rendirent compte à leur supérieur de ce qui venait d'arriver. « C'était saint Joseph, leur dit-il. Ce n'est pas pour vous, c'est pour moi qu'a eu lieu l'apparition; car je n'étais pas assez dévot a saint Joseph. Mais, dorénavant, je le serai ». Cet événement remonte à 1584, deux ans après la mort de sainte Thérèse. (Père Patrignani, Dévotion de Saint Joseph)


Acte de consécration au Glorieux Saint Joseph


O glorieux saint Joseph, très-digne Époux de la Mère de Dieu, Père nourricier du Verbe incarné, fidèle Protecteur des âmes qui aspirent à la vie chrétienne et intérieure et qui se confient en vous, à qui le Père éternel a daigné confier son Fils bien-aimé et la Vierge Immaculée! moi, N., indigne d'être votre serviteur, mais encouragé par votre extrême bonté, me prosternant à vos pieds dans le plus profond respect, en présence de la très sainte Trinité, de Jésus et de Marie, de mon Ange Gardien, et de toute la Cour céleste, je vous choisis pour mon Maître, pour Protecteur et Guide de mon âme, que je remets pour toujours entre vos mains; je vous consacre aussi mon corps, tous mes travaux et occupations, tous les moments de ma vie, et surtout celui duquel dépend mon éternité. Recevez-moi donc pour votre serviteur, ô saint Patriarche! soyez mon Maitre et mon Patron, et, en cette qualité, exercez sur moi une autorité entière; soyez ma force dans mes faiblesses, mon espérance dans mes misères, mon refuge dans mes besoins, mon appui pendant toute ma vie, et mon secours à l'heure de ma mort. Ainsi soit-il.

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Téléchargez l'intégralité des 7 Mercredis de St Joseph (pdf) en cliquant ici

3 novembre 2010

Les 7 Mercredis de Saint Joseph 6/7

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Les sept Mercredis de Saint Joseph


Sixième Mercredi


La mort de Saint Joseph

« La mort des saints est précieuse devant le Seigneur. »


Méditation

 

Considérez comme S. Joseph, après avoir fidèlement servi Jésus et Marie, arriva au terme de sa vie dans la maison de Nazareth. Là, environné des anges, et assisté du roi des anges, Jésus-Christ, ainsi que de Marie son épouse, qui se placèrent de chaque côté de sa chétive couche, consolé par une si douce et noble compagnie, et conservant jusqu’à la fin un calme tout céleste, il sortit de cette vie misérable. Combien la présence d’une telle épouse et d’un tel fils, d’un fils à qui était dû le titre de Rédempteur, dut rendre douce et précieuse la mort de S. Joseph! Comment la mort aurait-elle pu lui devenir amère, quand il mourait entre les bras de la vie? Qui pourra jamais exprimer, ou même comprendre les pures délices, les consolations, les bienheureuses espérances, les actes de résignation, les flammes de charité qu’excitaient dans le cœur de Joseph les paroles de vie éternelle que lui faisaient entendre tour à tour Jésus et Marie à ce dernier instant de sa vie ? Elle est donc bien raisonnable l’opinion proposée par S. François de Sales, que S. Joseph mourut de pur amour envers Dieu. Telle fut la mort de notre saint toute paisible, toute suave sans angoisses et sans terreurs, parce que sa vie fut toujours sainte. Mais on ne peut aspirer à une semblable mort quand on a autrefois offensé Dieu, et qu’on a mérité l’enfer. Oui, sans doute; mais néanmoins ce sera certainement une grande consolation en ce dernier moment que de se voir protégé par S. Joseph. Lui qui jadis se vit obéi de Dieu même, le sera certainement par les démons. Il les chassera et les empêchera au moment de la mort de tenter ceux qui l’invoquent. Bienheureuse l’âme qui en cette extrémité a pour elle ce grand avocat, qui pour être mort avec l’assistance de Jésus et de Marie, et pour avoir sauvé Jésus enfant d’une mort imminente en fuyant en Égypte, jouit du privilège d’être le patron de la bonne mort, et de délivrer ses serviteurs moribonds du péril de la mort éternelle.


Prières


Mon saint protecteur, vous aviez bien droit à une si sainte mort, puisque toute votre vie fut sainte. Pour moi j’aurais bien raison de ne m’attendre qu’à une mort malheureuse, puisque je l’ai méritée par une mauvaise vie. Mais si vous me défendez je ne saurai me perdre. Non-seulement vous avez été un grand ami de mon juge, mais vous fûtes encore son gardien et son père nourricier. Si vous me recommandez à Jésus il ne saurait me condamner. Mon saint patriarche, je vous choisis après Marie pour mon principal avocat et protecteur. Je vous promets pour le reste de ma vie de vous honorer chaque jour par quelque hommage spécial, et de me mettre sous votre patronage. Je n’en suis pas digne, mais néanmoins, au nom de l’amour que vous portez à Jésus et à Marie, agréez-moi pour votre serviteur à perpétuité. Au nom de cette douce société que formèrent auprès de vous Jésus et Marie pendant tout le temps de votre vie, protégez-moi tant que je vivrai, afin que je ne me sépare jamais de Dieu, en perdant sa sainte grâce. Au nom de l’assistance que vous trouvâtes en Jésus et en Marie à l’heure de votre mort, protégez-moi spécialement à l’heure de la mienne, afin que mourant accompagné de vous, de Jésus et de Marie, je vienne un jour vous remercier en paradis, et que je puisse en votre compagnie louer et aimer éternellement votre Dieu.


Vierge très-sainte, vous mon espérance, vous savez bien que par les mérites de Jésus-Christ d’abord, et ensuite par votre intercession, j’espère faire une bonne mort et me sauver? ma mère, ne m’abandonnez pas, mais assistez-moi particulièrement au moment décisif de la mort; obtenez-moi la grâce d’expirer en vous invoquant et en vous aimant, vous, ainsi que Jésus. Et vous, mon bien-aimé Rédempteur, qui devez être un jour mon juge, je vous en supplie, pardonnez-moi toutes les offenses dont je suis coupable envers vous. Je m’en repens de toute mon âme, mais pardonnez-moi sans retard, avant que ne vienne l’heure de ma mort, où vous devez me juger. Que je suis malheureux d’avoir perdu tant d’années sans vous aimer! Ah! faites-moi la grâce de vous aimer et de vous aimer beaucoup pendant ce peu de jours qui me restent. Et quand sera venue l’heure de mon passage de celle vie à l’éternité, faites-moi mourir tout embrasé d’amour pour vous. Je vous aime, mon Rédempteur, mon Dieu, mon amour, mon tout; et je ne vous demande pas d’autre grâce que celle de vous aimer. Je désire et je demande le paradis pour vous aimer de toutes mes forces, et pendant toute l’éternité. Amen, ainsi je l’espère, ainsi-soit-il.


Jésus, Joseph, et Marie, je vous donne mon cœur et mon âme. Jésus, Joseph et Marie, dans cette agonie suprême faites-moi mourir en votre compagnie.


Bouquet Spirituel: « Le Seigneur l'avait établi maître de sa maison ». (Psaume 104: 21.)

Résolution: Penser souvent à la mort et aux fins dernières afin de nous rendre plus forts dans les tentations.


Exemple

La lettre d'une pauvre fille


Le R. Père Huguet cite la lettre suivante, comme ayant été écrite par une pauvre petite fille, enfant si misérable qu'elle n'avait que des haillons pour se couvrir. « Aimable saint Joseph, qui avez toujours été si pauvre, qui avez gardé l'enfant Jésus qui a voulu être pauvre pour nous, obtenez-moi la grâce d'aimer toujours ma pauvreté; que mes parents l'aiment aussi, qu'ils ne murmurent point contre le Roi-Dieu, qui nous veut pauvres et, par conséquent, plus semblables à son divin Fils. Oh! que nous sommes heureux! » (La dévotion à saint Joseph inspirée à la jeunesse.)

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3 novembre 2010

Les 7 Mercredis de Saint Joseph 5/7

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Les sept Mercredis de Saint Joseph


Cinquième Mercredi


L’amour que Joseph eut pour Marie et pour Jésus

« Jésus partit avec eux, et vint à Nazareth et il leur était soumis. »


Méditation


Considérez d’abord l’amour que Joseph eut pour sa sainte épouse. Elle était la plus belle femme qu’il y eût jamais eue ; elle était en même temps la plus humble, la plus douce, la plus pure, la plus obéissante, et la plus avancée dans l’amour de Dieu qu’il y ait jamais eu entre tous les hommes et entre tous les anges : ainsi elle méritait tout l’amour de Joseph qui aimait tant la vertu. Ajoutez encore à cela que Joseph voyait combien il était aimé de Marie, qui bien certainement préférait dans son Cœur son époux à toutes les créatures. Il la considérait d’ailleurs comme la bien-aimée de Dieu, choisie pour être la mère de son fils unique. Or à tous ces égards, considérez quelle devait être l’affection qu’entretenait dans son cœur le juste et reconnaissant Joseph pour une épouse si aimable. Considérez en second lieu l’amour que Joseph avait pour Jésus. Lorsque Dieu choisit ce saint pour tenir lieu de père à Jésus, il dut certainement graver dans son Cœur l’amour qui convenait à un père, au père d’un fils si aimable, au père d’un enfant Dieu. Ainsi l’amour de Joseph ne fut pas un amour purement humain, comme est l’amour des autres pères, mais un amour sur-humain, qui lui faisait trouver dans la même personne et un fils et un Dieu. Joseph savait bien par la révélation certaine et divine qu’il en avait eue de l’ange, que cet enfant dont il se voyait toujours accompagné était le Verbe divin qui, pour l’amour des hommes, et en particulier de lui s’était incarné. Il savait que lui-même l’avait choisi entre tous pour être le gardien de sa vie, et voulait être appelé son fils; Or considérez quel incendie de saint amour devait s’allumer dans le cœur de Joseph quand il songeait à tout cela, et quand il voyait son divin maître le servir comme un apprenti : tantôt ouvrir, tantôt fermer la boutique, tantôt l’aider à couper le bois, ou manier le rabot et la hache ; tantôt ramasser les copeaux et balayer la maison ; en un mot, lui obéir en tout ce qu’il ordonnait, et même ne faire aucune chose que sous la dépendance de l’autorité qu’il exerçait comme père. Quels sentimens affectueux devaient se réveiller dans son coeur, tandis qu’il le portait dans ses bras, le caressait et recevait les caresses que lui rendait cet aimable enfant ! Tandis qu’il recueillait de sa bouche les paroles de vie éternelle qui devenaient autant de flèches amoureuses dont son coeur était transpercé ; et particulièrement ensuite, lorsqu’il observait les saints exemples de toutes les vertus que lui donnait ce divin enfant ! La longue familiarité des personnes qui s’aiment refroidit quelquefois l’amour, parce que plus les hommes conversent longuement entre eux, plus ils connaissent les défauts les uns des autres. Il n’en était pas ainsi pour Joseph : plus il conversait avec Jésus, plus il connaissait sa sainteté. Jugez de là combien il aimait Jésus, ayant au rapport de plusieurs auteurs, joui de la compagnie de Jésus l’espace de vingt-cinq ans.


Prières


Mon saint patriarche, je me réjouis de votre bonheur et de votre élévation, vous qui avez été rendu digne de pouvoir commander comme père à celui auquel obéissent les cieux et la terre. Vous que j’invoque, puisque vous avez été servi par un Dieu, je veux moi aussi me mettre à votre service. Je veux vous servir dorénavant, vous honorer, et vous aimer comme mon Seigneur. Prenez-moi sous votre patronage, et ordonnez-moi ce qu’il vous plaira. Je sais que tout ce que vous me direz sera pour mon bien et pour la gloire de notre commun Rédempteur. Saint Joseph, priez Jésus pour moi. Certainement il ne vous refusera jamais rien après que sur la terre il a obéi à tous vos ordres. Dites-lui qu’il me pardonne les offenses qu’il a reçues de moi. Dites-lui qu’il me détache des créatures et de moi-même, qu’il m’enflamme de son saint amour, et puis qu’il fasse de moi tout ce qu’il lui plaira.


Et vous, ô Marie toute sainte, au nom de l’amour que vous porta Joseph, accueillez-moi sous votre manteau, et priez votre saint époux de m’agréer pour son serviteur. Et vous mon cher Jésus, qui pour expier mes désobéissances, voulûtes vous humilier et obéir à un homme, je vous en supplie par les mérites de l’obéissance que sur la terre vous critiquâtes à l’égard de Joseph, faites-moi la grâce d’obéir dorénavant à toutes vos divines volontés; et au nom de l’amour que vous eûtes pour Joseph, et qu’il eut pour vous, accordez-moi un grand amour envers votre bonté infinie, vous qui méritez qu’on vous aime de tout son cœur. Oubliez les outrages que je vous ai faits, et prenez pitié de moi.


Je vous aime, Jésus, mon amour; je vous aime, ô mon Dieu, et veux toujours vous aimer.


Résolution: Fuyons l'oisiveté et honorons notre vie par le travail; mais travaillons pour Dieu.

Bouquets Spirituels: « Marie chérissait son Époux plus que toutes les autres créatures ». (Saint Alphonse de Liguori) « A Joseph par Marie! »


Exemple

Le Bienheureux Hermann


Marie aima toujours particulièrement les amis de saint Joseph. Le bienheureux Hermann, de l'Ordre des prêcheurs, fut un des plus zélés pour notre saint Patriarche. Il s'appliqua à imiter sa vie cachée à Nazareth et ne passa aucun jour, en particulier le mercredi, sans faire quelque prière ou quelque œuvre de piété en son honneur. Aussi Marie le combla-t-elle de faveurs extraordinaires et de grâces de prédilection. Elle lui changea jusqu'à son nom et lui donna celui de Joseph en récompense de sa vive affection pour son chaste Époux. (L'abbé Deidier, Mois de saint Joseph à l'usage du clergé.)

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3 novembre 2010

Les 7 Mercredis de Saint Joseph 4/7

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Les sept Mercredis de Saint Joseph


Quatrième mercredi


Le bonheur qu’eut le saint patriarche d’être continuellement en la compagnie de Jésus

« Il partit avec eux, et vint à Nazareth, et il leur était soumis. »


Méditation

 

Jésus, après avoir été retrouvé dans le temple par Marie et Joseph, retourna avec eux à Nazareth, et vécut avec Joseph jusqu’à sa mort, lui obéissant comme à son père. Considérez ici la sainte vie que mena depuis Joseph en la compagnie de Jésus et de Marie. Dans cette famille il n’y avait point d’autre affaire que la plus grande gloire de Dieu; point d’autre pensée ni d’autre désir que de plaire à Dieu, point d’autres discours si ce n’est de l’amour que les hommes doivent à Dieu, et de celui que Dieu porte aux hommes, surtout de celui qu’il leur a témoigné en envoyant dans ce monde son fils unique pour souffrir et terminer sa vie dans une mer de douleurs et d’ignominies, et par-là sauver le genre humain. Oh! avec quels torrents de larmes Marie et Joseph, parfaitement instruits dans les divines Écritures, devaient-ils parler de la cruelle passion et de la mort de Jésus-Christ en sa propre présence! Avec quel attendrissement devaient-ils se dire l’un à l’autre, suivant la prédiction d’Isaïe, que leur bien-aimé devait être l’homme des douleurs et des opprobres; que ses ennemis devaient tellement défigurer, que ce beau visage ne serait plus reconnaissable, qu’on devait tellement le déchirer à coups de fouets et lui meurtrir les chairs qu’il paraîtrait comme un lépreux couvert de plaies et de blessures; que leur fils chéri souffrirait tout avec patience, sans même ouvrir la bouche pour se plaindre de tant d’outrages, et comme un agneau se laisser conduire à la mort ; qu’enfin attaché à un bois infâme au milieu de deux larrons, il devait terminer sa vie dans l’excès des tourments. Or, considérez les sentiments de douleur et d’amour que de tels entretiens devaient éveiller dans le cœur de Joseph.


Prières


Mon saint patriarche, au nom de ces larmes que vous versiez en contemplant les souffrances futures de votre Jésus, obtenez-moi un tendre et continuel souvenir des tourments de mon Rédempteur. Mais aussi au nom de cette sainte flamme d’amour, que ces entretiens et ces pensées allumaient dans votre cœur, obtenez-en une étincelle à mon âme, qui par ses péchés a eu une si grande part dans la cause des tourments de Jésus.


Et vous, ô Marie, au nom de tout ce que vous souffrîtes dans Jérusalem à la vue des tourments et de la mort de votre cher fils, obtenez-moi un grande douleur de mes péchés. Et vous mon doux Jésus, qui pour l’amour de moi avez tant souffert et êtes mort, faites que je n’oublie jamais un si grand amour.


Mon Sauveur, votre mort est mon espérance. Je crois que vous êtes mort pour moi. J’espère mon salut par vos mérites. Je vous aime de tout mon cœur, je vous aime plus que toute autre chose, je vous aime plus que moi-même. Il n’est aucun mal qui me cause autant de déplaisir que de vous avoir contristé, ô mon souverain bien. je ne désire rien autre chose que de vous aimer et de vous être agréable. Assistez-moi, Seigneur, ne permettez pas que jamais je puisse me séparer de vous.


Bouquet Spirituel: « Joseph l'époux de Marie ». (Saint Matthieu 1 : 11)

Résolution: Dans nos doutes et nos difficultés, aimons à prendre conseil de personnes prudentes, et surtout de Dieu.


Exemple

La première église dédiée à saint Joseph


Le vénérable Père Pierre Cotton, célèbre orateur et fervent religieux, eut, dès le jour de son ordination, une grande dévotion pour saint Joseph. Il ne laissa jamais passer le plus court entretien sans parler de lui, ni la moindre occasion sans chercher à répandra son culte. C'est lui qui a eu l'honneur de faire ériger, près de la place Bellecour, à Lyon, la première église que la France ait consacrée au chaste l'époux de Marie. On y voyait de nombreux et riches ex-voto qui rappelaient les grâces signalées et les miracles obtenus par l'intercession de ce grand saint. Il eut le bonheur de mourir le jour de sa fête. Dans sa dernière maladie, Marie lui apparut et lui dit qu'elle venait l'aider à bien mourir, en reconnaissance de sa sincère dévotion pour son chaste époux. (L'abbé Deidier, Mois de Saint Joseph à l'usage du clergé.)

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3 novembre 2010

Les 7 Mercredis de Saint Joseph 3/7

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Les sept Mercredis de Saint Joseph


Troisième mercredi


Sur la disparition de Jésus dans le Temple

« L’enfant Jésus demeura dans Jérusalem, et ses parents ne s’en aperçurent pas. »


Méditation


Le temps de partir d’Égypte étant arrivé, l’ange avertit de nouveau Joseph de s’en retourner en Judée avec l’enfant et sa mère. Saint Bonaventure considère que, dans ce retour, la peine de Joseph et de Marie fut plus grande que pour aller, parce que Jésus étant alors âgé de sept ans environ, il était trop grand pour le porter sur les bras, et il était d’ailleurs trop petit pour faire à pied un long voyage : ainsi bien souvent cet aimable enfant était obligé de s’arrêter et de se coucher à terre par l’excès de la fatigue. En outre, considérons la peine que ressentirent Joseph et Marie, après leur retour, lorsqu’ils perdirent de vue Jésus dans la visite qu’ils firent au temple. Joseph était accoutumé à la douce jouissance que lui procurait la vue et la compagnie de son bien-aimé Sauveur; or, quelle dut être ensuite sa douleur quand il s’en vit privé pendant ces trois jours, sans savoir s’il devait jamais le retrouver, et sans savoir le motif de cette disparition? ce qui fut sa peine la plus cruelle; car le saint patriarche dans sa grande humilité, craignait que peut-être pour quelque manquement de sa part, Jésus n’eût résolu de ne plus habiter dans sa maison, et ne l’estimait plus digne de sa compagnie et de l’honneur de l’assister, en ayant soin d’un si grand trésor. Pour une âme qui a mis en Dieu tout son amour, il n’y a pas de plus grande peine que de douter si on lui a déplu. Aussi, pendant ces trois jours, Marie et Joseph ne purent prendre un instant de repos ; ne cessant de pleurer, ils allaient de toute part cherchant leur bien-aimé, comme la Vierge elle-même le lui dit ensuite quand elle le retrouva dans le temple: « Mon fils, oh! quelle peine cruelle vous nous avez fait éprouver pendant ces trois jours que nous sommes allés pleurant sans cesse et vous cherchant sans que nous pussions avoir de vos nouvelles. » Considérons d’autre part la joie de Joseph, quand ensuite il eut retrouvé Jésus, et qu’il sut que la cause de sa disparition n’avait pas été quelque manquement de sa part, mais le zèle de la gloire de son Père céleste.


Prières


Mon saint patriarche, vous pleurez pour avoir perdu de vue Jésus; mais vous l’avez toujours aimé, il vous a tant aimé qu’il vous a choisi pour son père nourricier et pour le gardien de ses jours. Laissez-moi pleurer, moi qui, pour les créatures et pour suivre mes caprices, ai tant de fois abandonné et perdu de vue mon Dieu, au mépris de sa divine grâce. Ah! vous que j’invoque, par les mérites de la peine que vous éprouvâtes pour avoir perdu de vue Jésus, obtenez-moi des larmes pour pleurer sans cesse les outrages que j’ai faits à mon divin maître. Et au nom de la joie que vous ressentîtes quand vous le retrouvâtes dans le temple, obtenez-moi le bonheur de le retrouver moi aussi, lorsque par sa grâce je rentre en moi-même et de ne plus, le perdre jamais.


Et vous, ô Marie, ma mère, vous qui êtes le refuge des pécheurs, ne m’abandonnez pas, ayez pitié de moi. Si j’ai offensé votre fils, je m’en repens aujourd’hui de tout mon cœur, et je suis prêt à perdre mille fois la vie, avant que de perdre sa divine grâce. Priez-le qu’il me pardonne, et qu’il me donne la sainte persévérance.


Et vous, mon bien-aimé Jésus, si vous ne m’avez pas encore pardonné, pardonnez-moi dans ce jour. Je déteste et je hais tout ce que j’ai pu faire d’injurieux contre vous; j’en suis marri, je voudrais en mourir de douleur. Je vous aime, et parce que je vous aime, j’estime votre amour et votre grâce plus que tous les royaumes du monde. Seigneur, assistez-moi, afin que toujours je vous aime et ne vous offense plus jamais.


Bouquet Spirituel: « Notre cœur n'était-il pas tout en feu, pendant qu'il nous parlait? » (Saint Luc 24 32).

Résolution: Gardons-nous de perdre Jésus par le péché mortel; et, si ce malheur nous arrivait, ne nous donnons aucun repos avant de l'avoir retrouvé.


Exemple

Une douce conversation


On lit dans les légendes de l'Ordre de Saint-François que la vénérable Pudentienne Zagnoni, qui fut très dévote à saint Joseph,eut le bonheur devoir, au moment de sa mort, le saint s'approcher de son lit avec Jésus au bras. Elle se mit alors à parler tantôt avec saint Joseph, tantôt avec Jésus, les remerciant de cette grande faveur. Ce fut dans cette douce compagnie qu'elle rendit doucement son âme à Dieu. (Saint Alphonse De Liguori).

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3 novembre 2010

Les 7 Mercredis de Saint Joseph 2/7

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Les sept Mercredis de Saint Joseph


Deuxième mercredi


Sur le voyage en Égypte

« L’ange du Seigneur apparut en songe à Joseph et lui dit : Levez-vous ; prenez l’enfant et sa mère, et fuyez en Égypte. »


Méditation


Les saints mages ayant informé Hérode que le roi des Juifs venait de naître, ce prince barbare ordonna de mettre à mort tous les enfants qui se trouvaient alors dans les environs de Bethléem. Ainsi, comme Dieu voulait pour le moment préserver son fils de la mort, il envoya un ange avertir Joseph qu’il eût à prendre l’enfant et la mère et à s’enfuir en Égypte. Considérez ici la prompte obéissance de Joseph, qui, quoique l’ange ne lui eût pas prescrit le temps du départ, n’éleva aucune difficulté, ni quant au temps, ni quant au mode d’un pareil voyage, ni quant au lieu où il pourrait s’établir en Égypte, mais se disposa sur-le-champ à partir. Ainsi, à l’instant même il en fit part à Marie, et la nuit même, comme le veut Gerson, recueillant les pauvres outils de sa profession qu’il pouvait porter, et qui devaient lui servir en Égypte pour alimenter sa pauvre famille, il se mit en chemin avec son épouse Marie. Les voilà seuls, sans guide, faisant route vers l’Égypte, c’est-à-dire entreprenant un voyage d’une longueur de quatre cent milles, à travers les montagnes, des chemins âpres et de vastes déserts. Or, quelle dut être la peine de Joseph dans ce voyage, quand il voyait souffrir ainsi sa chère épouse, peu faite à la marche, portant entre ses bras ce cher enfant que Marie et Joseph, tout en fuyant, se passaient l’un à l’autre, dans la continuelle appréhension de rencontrer à chaque pas les soldats d’Hérode, et cela par le temps le plus rigoureux de l’hiver, avec l’incommodité du vent et de la neige. De quoi pouvaient-ils se nourrir dans ce voyage, si ce n’est d’un morceau de pain qu’ils avaient emporté de la maison ou qu’ils avaient reçu en aumône? La nuit où pouvaient-ils reposer, si ce n’est dans quelque mauvaise halte, ou en rase campagne à découvert, ou tout au plus sous quelque arbre? Joseph était bien tout résigné à la volonté du Père Éternel, qui voulait que son fils commençât dès son enfance à souffrir pour expier les péchés des hommes; mais le cœur tendre et aimant de Joseph ne pouvait pas ne pas ressentir une peine bien vive en entendant Jésus pleurer à cause du froid et des autres incommodités qu’il éprouvait. Considérez enfin combien Joseph dut souffrir pendant un séjour de sept années en Égypte, au milieu d’une nation idolâtre, barbare et inconnue; puisqu’il n’avait là ni parents ni amis qui pussent l’assister. Aussi S. Bernard disait-il que pour nourrir son épouse et ce divin enfant qui pourvoit à la nourriture de tous les hommes et de tous les animaux de la terre, le saint patriarche était contraint de travailler jour et nuit.


Prière


Mon saint protecteur, au nom de celle prompte soumission que vous montrâtes toujours à la volonté de Dieu obtenez-moi de votre Jésus la grâce d’une soumission parfaite aux divins commandements. Obtenez-moi dans le voyage que fait mon âme vers l’éternité, au milieu de tant d’ennemis, la grâce de ne jamais perdre la compagnie de Jésus et de Marie, jusqu’à mon dernier soupir. Ainsi accompagné, toutes les peines de cette vie et la mort même me seront douces et agréables. ? Marie, mère de Dieu, au nom des souffrances qu’étant si jeune et si délicate, vous dûtes éprouver dans votre voyage en Égypte, obtenez-moi la force de supporter avec patience et résignation toutes les incommodités et toutes les choses fâcheuses qui m’arrivent. Et vous, mon bien-aimé Jésus, ayez pitié de moi.


O Dieu, vous l’innocence même, vous qui êtes mon Seigneur et mon Dieu, vous avez voulu dès votre enfance tant souffrir pour moi, et moi pécheur, qui tant de fois ai mérité l’enfer, comment ai-je pu être si peu résigné et si impatient quand il s’est agi de souffrir quelque chose pour vous? Seigneur, pardonnez-moi. Je veux à l’avenir supporter tout ce que vous voudrez, et dès ce moment je m’offre à porter toutes les croix que vous m’enverrez. Soutenez-moi donc par votre grâce, autrement je ne vous serai pas fidèle. Je vous aime, mon Jésus, mon trésor, mon tout, et je veux vous aimer toujours; je veux, pour vous être agréable, souffrir tout ce qu’il vous plaira.


Bouquet Spirituel: « Je fais toujours ce qui lui plaît ». (Saint Jean 8: 29)

Résolution: Regardons-nous comme des voyageurs et des étrangers sur cette terre d'exil; que chacun de nos oeuvres soit un pas nouveau vers le Ciel, notre Patrie.


Exemple

Les médailles de saint Joseph


M. l'abbé Plumier, saint prêtre du diocèse de Marseille, mort il y a peu d'années en odeur de sainteté, avait beaucoup désiré la construction d'un édifice destiné à abriter les orphelines. Enfin, le jour arriva et monseigneur Cruice vint répandre sur la première pierre de cette maison comme les prémices de ses bénédictions, en récitant les prières liturgiques. Tandis que, avec la truelle d'argent, le prélat allait sceller cette pierre objet de tant de désirs, on vit M. Plumier s'approcher de la pierre avec une émotion profonde et y verser ce que contenait sa main et qui produisit en tombant un bruit de monnaie... « Que mettez-vous donc là, monsieur l'aumônier? », lui demanda-t-on avec surprise... « Ce sont, dit-il, des médailles de Saint Joseph »; puis, avec bonhomie, il répéta: « Quand les rois font bâtir des palais, ils placent dans la pierre des monnaies frappées à leur effigie: or, faut-il bien mettre ici les médailles du Saint Patriarche, car c'est lui seul qui peut construire cette maison ! » Chacun sourit de cette naïve confiance, et, peu de jours après, les rieuses recevaient de lui, et en diverses fois, des sommes qui se sont élevées à plus de cinq mille francs, et qui ont prouvé, une fois de plus, combien il fait bon de s'abandonner au glorieux Joseph pour la réussite des affaires temporelles. (L'abbé Payn D'Augeray, Vie de M. l'abbé Plumier.)

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3 novembre 2010

Les 7 Mercredis de Saint Joseph 1/7

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Les sept Mercredis de Saint Joseph


Introduction


Qui est Saint Joseph?

Homélie de Monseigneur Théas,  ancien évêque de Lourdes, le 1er mai 1968


Saint Joseph est l’époux de Marie, le père de Jésus, le charpentier de Nazareth. Ces trois titres se trouvant textuellement dans l’Evangile, ils sont dès lors objet de foi.


Joseph, époux de Marie


A deux reprises au moins, l’Evangile appelle ainsi Saint Joseph. En saint Matthieu, la généalogie de Jésus se termine par ce verset: « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle naquit Jésus qu’on appelle le Christ » (Mt 1: 6). A l’heure de sa plus grande angoisse, saint Joseph est éclairer et apaisé par l’Ange qui lui dit: « Joseph, ne crains pas de prendre avec toi ton épouse; car ce qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » (Mt 1: 20) Marie et Joseph sont donc unis par les liens d’un mariage authentique. Mariage singulier aussi, que Bossuet décrit ainsi: « deux virginités s’unissent pour se conserver éternellement l’une et l’autre ». La pureté étant essentiellement capacité d’amour, jamais deux époux ne s’aimèrent aussi profondément que Marie et Joseph. Ce virginal époux et cette virginale épouse s’appartiennent mutuellement avec une perfection d’amour jamais atteinte et dans laquelle s’harmonisent le respect et la tendresse, la réserve et la délicatesse. Nous sommes en face d’un mystère. Il ne s’agit pas de comprendre: contentons-nous d’adorer le plan de Dieu et d’admirer la façon dont Marie et Joseph l’ont réalisé dans une totale fidélité à leur vocation. Cette union mystérieuse entre Marie et Joseph ne réclame-t-elle pas que le culte de la virginale épouse soit complété par le culte de son virginal époux?


Joseph, père de Jésus


Quatre fois, dans l’Evangile, Jésus est appelé le « fils de Joseph ». Ici aussi, nous sommes en plein mystère: le fils de Dieu donne le nom de père à cet homme qui est seulement l’époux de sa mère. En éduquant Jésus, Marie lui apprend à traiter Joseph comme un père, à lui donner ce titre. Rappelons-nous le maternel reproche de Marie à son fils, lorsque, après trois jours de recherches, elle le trouva dans le temple de Jérusalem: « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Vois, ton père et moi nous te cherchions angoissés » (Luc 2: 48). De fait, Dieu a donné à Joseph le cœur, l’autorité, les responsabilités d’un vrai père vis-à-vis de Jésus: à certaines heures, cette charge paternelle fut particulièrement lourde. Mais jamais enfant n’a aimé son père comme Jésus aima Joseph! Quand on l’appelle « le fils du charpentier », Jésus n’est pas humilié. Il connaît la noblesse du travail manuel et d’un métier qu’il pratique lui-même. Il sait que ce charpentier est juste, c’est à dire qu’il est saint, et à un degré qu’aucune sainteté, celle de Notre-Dame mise à part, n’égale et n’égalera jamais.


Joseph, le charpentier de Nazareth


L’Evangile désigne encore saint Joseph par sa profession. L’époux de Marie, le père de Jésus, est un artisan du bois. Menuisier, charron, il fabrique des jougs et des charrues; il a pour clientèle les habitants de Nazareth et les petits paysans des environs. Dans son atelier, il manie les pièces de bois, il respire l’odeur des copeaux. Il gagne modestement sa vie, ce qui lui permet de vivre et de faire vivre pauvrement la Sainte Famille. Entrons dans la maison de Nazareth: « Il n’y a ici que trois pauvres gens qui s’aiment e c’est eux qui vont changer la face du monde! » écrira Paul Claudel. Enfin, sachons que saint Joseph est le plus parfait modèle de dévotion mariale. Plus que tout autre, il se donna et il appartint à Notre Dame. C’est pourquoi plus que tout autre après Marie, il fut rempli de la sainteté du Père, de Fils et du Saint-Esprit.

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Avant-propos


Au cours des sept mercredis précédant les deux solennités du Bienheureux époux de la Vierge Marie et père nourricier de Jésus, nous sommes invités à faire spécialement mémoire de Saint Joseph. Ces deux fêtes sont, le 19 mars, Fête liturgique de Saint Joseph et le 1er mai, fête de Saint Joseph Travailleur, mais cette dévotion peut également être pratiquée à tout moment de l'année. Pour donner une âme à cette dévotion, qui n'est pas une formule magique, il est conseillé d'accéder au Sacrement de la Réconciliation et de recevoir la Sainte Eucharistie, sommet de la vie chrétienne, plus spécialement les jours de Fête de Saint Joseph. La dévotion qui vous est ici proposée à été complètement revisitée, car, traditionnellement, l'on ne récite que les oraison, suivies des 7 Notre Père, je Vous salue Marie et Gloire au Père. Afin de la rendre plus profonde, nous y avons ajouté une méditation de Saint Alphonse de Liguori extraite du Mois de Saint Joseph du Chanoine Ricard, une prière commune aux sept mercredis, ainsi qu'un exercice à pratiquer durant la semaine, un bouquet spirituel, qui pourra être une base pour accompagner notre méditation et notre réflexion, un récit de grâce accordées par Saint Joseph, afin de faire grandir notre vénération pour le glorieux Patriarche, et enfin une consécration à Saint Joseph, que l'on récitera soit le dernier mercredi, soit le jour de la Fête de Saint Joseph, soit lorsque l'on a reçu la grâce que l'on a demandé. Nous espérons que cette pratique vous fera aimer Saint Joseph et vous aidera à vous rapprocher de celui qui est le glorieux père Nourricier de Jésus est l'époux chaste et virginal de la Mère de Dieu, la Vierge Marie.


F. Monvoisin


Prière à réciter au début de chaque Mercredi


Prière à Saint Joseph


Glorieux Saint Joseph, époux de Marie, accordez-nous votre votre protection paternelle, nous vous en supplions par le Cœur de Jésus et le Cœur Immaculé de Marie. O vous dont la puissance s’étend à toutes nos nécessités et qui savez rendre possibles les choses les plus impossibles, ouvrez vos yeux de père sur les intérêts de vos enfants. Dans l’embarras et la peine qui nous pressent, nous recourons à vous avec confiance. Daignez prendre sous votre charitable conduite cet intérêt important et difficile, cause de notre inquiétude. (...) Faites que son heureuse issue tourne à la Gloire de Dieu et au bien de ses dévoués serviteurs. O vous que l’on n’a jamais invoqué en vain, aimable Saint Joseph,  vous dont le crédit est si puissant auprès de Dieu, que l’on a pu dire « au Ciel Saint Joseph commande plutôt qu’il ne supplie », tendre père, priez pour nous Jésus, priez pour nous Marie. Soyez notre avocat auprès de ce Divin Fils dont vous avez été ici-bas le père nourricier si attentif, si aimant, et le protecteur fidèle. Soyez notre avocat auprès de Marie, dont vous avez été l’époux si aimant et si tendrement aimé. Ajoutez à toutes vos gloires celle de gagner la cause difficile que nous vous confions. Nous croyons, oui, nous croyons que vous pouvez exaucer nos vœux en nous délivrant des peines qui nous accablent et des amertumes dont notre âme est abreuvée. Nous avons de plus la ferme confiance que vous ne négligerez rien en faveur des affligés qui vous implorent. Humblement prosternés à vos pieds, bon Saint Joseph, nous vous en conjurons, ayez pitié de nos gémissements et de nos larmes. Couvrez-nous du manteau de vos miséricordes et bénissez-nous. Amen.


(Saint François de Sales)


7 Notre Père, 7 je Vous salue Marie et 7 Gloire au Père


Premier mercredi


Sur le voyage à Bethléem où naquit Jésus

« Joseph monta aussi de Galilée eu Judée, savoir, de la ville de Nazareth, en la cité de David,

appelée Bethléem. »


Méditation


Considérez les doux entretiens que durent avoir ensemble, durant ce voyage, Marie et Joseph, touchant la miséricorde de Dieu, qui envoyait ainsi son fils au monde pour racheter le genre humain ; et touchant l’amour de ce fils qui venait dans cette vallée de larmes pour expier, par ses souffrances et par sa mort, les péchés des hommes. Considérez ensuite la peine de Joseph quand il se vit, en cette nuit où naquit le Verbe divin, repoussé partout avec Marie dans Bethléem, en sorte qu’ils furent contraints de chercher asile dans une étable. Quelle fut la peine de Joseph en voyant sa sainte épouse, jeune personne de quinze ans, sur le point d’accoucher, tremblant de froid dans cette grotte humide et ouverte de plusieurs côtés! Mais quelle dut être ensuite sa consolation quand il entendit Marie l’appeler et lui dire: Venez, Joseph, venez adorer notre Dieu enfant, qui vient de naître dans celle étable. Admirez sa beauté; contemplez dans cette crèche, sur ce foin le roi de l’univers. Voyez comme il tremble de froid, lui qui embrase d’amour les Séraphins! Voyez comme il pleure, lui qui est la joie des cieux! Or, considérez ici quel fut l’amour, et l’attendrissement de Joseph, alors qu’il vit de ses propres yeux le fils de Dieu fait enfant; qu’il entendit en même temps les anges chanter autour du Seigneur nouveau-né, et qu’il vit la grotte remplie de lumière! Alors, Joseph à genoux et pleurant d’attendrissement: Je vous adore, dit-il; oui, je vous adore, mon Seigneur et mon Dieu. Quel n’est pas mon bonheur d’être après Marie le premier à vous voir nouveau-né! et de savoir que vous voulez dans le monde être appelé mon fils et estimé tel! Permettez donc que moi aussi je vous donne ce nom, et que, dès maintenant, je vous dise: Mon Dieu et mon fils, je me consacre tout à vous. Ma vie ne sera plus à moi, elle sera toute à vous; elle sera uniquement employée à vous servir, ô mon Seigneur. Combien plus encore s’accrut la joie de Joseph quand il vit arriver cette nuit même les bergers, invités par l’ange à venir voir leur Sauveur nouveau-né; et plus tard les saints mages venus de l’Orient pour rendre leurs devoirs au roi du ciel, au Dieu fait homme pour sauver ses créatures.


Prières


Mon saint patriarche, je vous prie, au nom des peines que vous éprouvâtes lorsque vous vîtes le Verbe divin né dans une étable, en un tel état de pauvreté, Sans feu, sans linge, et lorsque vous l’entendîtes pleurer par la souffrance que lui causait la rigueur du froid; je vous prie, dis-je, de m’obtenir une vraie douleur de mes péchés, par lesquels j’ai été cause des larmes qu’a versées Jésus. Mais, au nom de la consolation que vous éprouvâtes lorsque, pour la première fois vous vîtes Jésus enfant, né dans une crèche, si beau, si gracieux, en sorte que dès cet instant votre coeur commença de brûler d’un plus ardent amour envers cet aimable et bien-aimé enfant, obtenez-moi la grâce de l’aimer moi aussi d’un grand amour sur la terre, pour être admis un jour à le posséder dans le ciel.


Et vous, ô Marie, mère de. Dieu et ma mère, recommandez-moi à votre fils, et obtenez-moi le pardon de toutes les offenses que j’ai commises envers lui, et la grâce de ne plus l’offenser. Et vous, mon bien-aimé Jésus, pardonnez-moi pour l’amour de Marie et de Joseph, et accordez-moi la grâce de pouvoir un jour vous voir en paradis pour vous y louer, et aimer votre beauté divine, et votre bonté qui vous a fait enfant pour l’amour de moi. Je vous aime, beauté infinie.


Je vous aime, mon Jésus. Je vous aime, mon Dieu, mon amour, mon tout.


Bouquet Spirituel: « Il descendit avec Joseph à Nazareth ». (Saint Luc 2: 51)

Résolution: Acceptons avec humilité les rebuts et les mépris, et pratiquons, selon notre pouvoir, les saintes traditions de l'hospitalité Chrétienne.


Exemple

Secours dans l'oraison


Pendant longtemps, raconte une jeune religieuse, je ne pouvais méditer sans être accablée des distractions les plus extravagantes, ce qui m'affligeait beaucoup. Or, un jour qu'accablée de tristesse, je me plaignais à Dieu de cette grande misère, je me sentis poussée à implorer le secours de saint Joseph. Fidèle à cette inspiration de la grâce, je le fis avec une grande confiance, et non seulement je fus délivrée de mes distractions, mais encore j'arrivai en fort peu de temps à l'oraison de quiétude. J'ai fait une expérience qui m'étonne, c'est que je ne puis méditer sur les vertus et les perfections de saint Joseph qu'à la manière des plus sublimes mystères, c'est-à-dire, par voie d'admiration et d'anéantissement. Je ne saurais énumérer toutes les grâces signalées dont je lui suis redevable. Si je veux me lever avant l'heure ordinaire, je lui fais une prière avant de m'endormir, et je m'éveille toujours à l'heure dite. Un simple désir que je lui manifeste me délivre de mauvais songes, et j'obtiens aussi facilement de ce grand saint de n'avoir pendant le jour que de bonnes pensées. (P. De Barry, Dévotion à saint Joseph.)

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30 septembre 2010

Les Quinze Vendredis du Cœur de Jésus 15/15

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Les Quinze Vendredis du Cœur de Jésus

Don Tomaselli, Salésien de Don Bosco


Quinzième vendredi

Réparation pour les mourants


Lecture


Le temps est un des plus grands dons que Dieu ait pu nous faire. En utilisant le temps, nous pouvons nous enrichir de mérites pour toute l'éternité: la seule affaire intéressante de la vie est le Salut de l'âme. Mais tout le monde pense-t-il qu'une autre vie nous attend? Tous ont-ils soin de l'âme? Hélas, nous vivons comme si nous devions rester éternellement sur cette terre et pourtant, il faut mourir. Personne ne peut fuir cette loi universelle. Rien n'est plus sûr que la mort et rien n'est plus incertain que l'heure ou elle arrivera. « Soyez prêts, à dit Jésus, car au moment où vous ne vous y attendrez pas, le Fils de l'Homme viendra comme un volent, dans la nuit. Alors veillez ». Tout le monde n'est pas prêt à comparaître devant Dieu; beaucoup vivent en état de péché. Malheur si nous nous trouvons en disgrâce devant Dieu. Chaque jour, il meurt des centaines et des milliers de personnes! Il est un devoir de Charité d'assister les agonisants par la prière et les bonnes oeuvres. Le Sacré Cœur de Jésus, qui est mort sur la Croix pour tous, désire que toutes Ses créatures meurent en Sainte Grâce et, puisque parmi les mourants il y a des pécheurs obstinés, il convient de supplier la Divine Miséricorde pour leur conversion; au moins aux derniers moments. Jésus ne refuse à personne la grâce: Il l'a accordée au Bon Larron. Que ce dernier Vendredi soit consacré à consoler le Cœur de Jésus par la conversion des pécheurs agonisants. Prier pour les mourants devrait être la préoccupation de toute âme pieuse, puisque, chaque jour, beaucoup d'âmes partent pour l'éternité. Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, étant malade, appela une consoeur et lui posa la question suivante: « Si vous, chère soeur, étiez sur le lit de mort, combien je prierais pour vous! Et c'est moi qui suis mourante, priez pour moi, j'ai tant besoin de l'Assistance Divine ». Si une Sainte peut avoir besoin des prières au moment de mourir, que fait-il penser des pécheurs? Prions donc dans ce but et quand il vient à notre connaissance que quelqu'un est en danger de mort, intéressons-nous pour lui faciliter la réception des Sacrements. Si l'on néglige ce grave devoir, on en sera responsable devant Dieu. Si nous apprenons que quelque mourant refuse le réconfort de la religion, offrons à Dieu avec Foi prières et sacrifices, et s'il nous est possible, faisons célébrer le plus grand et le plus puissant des sacrifices, la Sainte Messe, pour lui obtenir de la Miséricorde Divine une bonne mort; nul doute que Dieu accordera, au dernier moment, une grande lumière, afin que le pauvre mourant reconnaisse son triste état et retourne à Dieu. Ce qu'il nous sera possible de faire pour un pécheur qui va mourir sera très cher au Divin Cœur de Jésus, var il rend toute sa valeur au Sacrifice de la Croix. Combien d'âmes nous pouvons sauver dans une journée par notre offrande à leur avantage. La Charité dont nous usons envers les autres, Dieu nous la rendra à notre mort en nous faisant bénéficier des mérites et des sacrifices des âmes vouées à la réparation à Son Cœur Adorable et Miséricordieux. Vierge Sainte, ô ma Mère chérie, assistez-moi, avec Saint Joseph, votre aimable époux, à mon heure dernière, afin que je puisse un jour contempler dans la céleste demeure la vision première de mon enfance: la vivante Crèche, Jésus, Marie, Joseph. Ainsi soit-il.


Bouquet spirituel: Chaque soir, avant de vous endormir, demandez-vous: « suis-je prêt à paraître devant Dieu? »


Prière: Chaque jour de la semaine, réciter 5 Notre Père, je Vous salue Marie et Gloire au Père en réparation des intentions du Vendredi.

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Acte de réparation à la fin des Quinze Vendredis


Mon Dieu, je voudrais pouvoir Vous aimer et Vous honorer comme Vous le méritez. Je voudrais pouvoir Vous rendre le culte qui est dû à Votre Souveraine Grandeur et réparer tous les outrages commis envers Votre Souveraine Majesté. Mais, puisque je n'ai rien a Vous offrir qui soit digne de Vous, car tout ce que je puis faire pour expier mes péchés est disproportionné à leur nombre et à leur gravité, pour suppléer à la pauvreté de mes hommages et à l'insuffisance de mes pénitences, je Vous offre Votre Divin Fils, avec la gloire qu'Il nous a procurée depuis le premier moment de Sa Conception, jusqu'à Son Ascension. Je Vous offre toutes les actions de Sa Vie, de Sa Passion, de Sa Mort. Je Vous offre toutes les Messes qui ont été célébrées sur la terre et qui seront célébrées jusqu'à la fin du monde. Je Vous offre la Sainteté, la Pureté de la Sainte Vierge Marie, je Vous offre toutes les louanges des Chérubins et des Séraphins, je Vous offre le zèle et les fatigues des Apôtres, toutes les souffrances des Martyrs, la piété des Confesseurs, la chasteté des Vierges, les prières, les jeûnes, les mortifications et les bons sentiments de tous les Saints. Je Vous offre toutes les bonnes oeuvres qui ont été faites depuis le commencement du monde avec celles qui s'accompliront jusqu'à la fin des siècles et je Vous supplie de m'en accorder le mérite. Je déteste et abhorre tous les délits qui ont été commis et se commettent dans le monde entier. J'unis mon intention a celle de Jésus-Christ et des Saints, je veux Vous louer, Vous aimer, Vous glorifier, Vous servir comme eux Vous ont loué, aimé, servi et glorifié. Ainsi soit-il.

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Prière pour chaque jour de la semaine


Dimanche

Le Mystère de la Sainte Trinité


Gloire au Père, au Fils, au Saint Esprit. Gloire au Père qui a engendré le Fils par voie de connaissance. Gloire au Fils qui a été conçu par le Père. Gloire à l'Esprit Saint qui procède du Père et du Fils par voie d'Amour. Gloire au Père, qui est principe du Fils; au Fils qui est la splendeur et l'image vivante du Père; à l'Esprit Saint qui les l'Amour du Père et du Fils. Gloire, bénédiction, salut, hommage, adoration à la Très Auguste et Ineffable Trinité; Père, Fils et Saint Esorit, seul Dieu en trois personnes. Nous croyons et adorons le Mystère de la Très Sainte Trinité. Nous offrons toutes les actions de cette journée en l'honneur de ce Très Saint Mystère.


Lundi

Les perfections Divine


Dieu Grand, Puissant, Eternel, Saint et Juste, nous Vous adorons, nous Vous louons, nous Vous bénissons et toutes Vos perfections. Mon Dieu, nous adorons Votre Infinie Bonté, nous nous abandonnons à Votre Providence et respectons Votre Justice; nous nous confions à Votre Miséricorde. Mon Dieu, je Vous offre la Gloire que Jésus-Christ Vous a procurée après Sa Conception jusqu'à Sa Glorieuse Ascension. Je Vous offre tout ce que la Très Sainte Vierge et les Saints ont déjà souffert en Votre honneur. Je Vous offre, en terminant, toutes les louanges, les adorations que les Anges et les Saints Vous ont rendues et Vous rendront pour toute l'éternité. Tout ce que nous ferons aujourd'hui sera réservé à cette Divine Perfection.


Mardi

Au Mystère de l'Incarnation


Béni soit l'instant où le Fils de Dieu sortit du Sein de Son Père pour se faire homme dans le Sein très Pur de la Vierge Marie, et bénies soient les entrailles qui ont porté le Fils de Dieu. Bénie soit l'heure où Jésus est né, celle où Marie fut conçue sans péché. Jésus, mon Sauveur, vrai Dieu et vrai Homme, moi, j'adore Vos deux natures; c'est-à-ire, la nature Divine et la nature humaine qui subissent en Votre Personne. Le Verbe s'est fait chair, Il a habité parmi nous. Tout ce que nous ferons aujourd'hui sera à l'attention et en l'honneur des Mystères de l'Incarnation.


Mercredi

La Vie de Jésus-Christ


Sacré Cœur de Jésus, nous Vous adorons, nous Vous aimons, nous Vous consacrons nos coeurs pour toujours. Divin Jésus, nous Vous bénissons et Vous remercions de tout ce que Vous avez fait pour notre Salut. Donnez-nous Votre Pur Amour. Nous adorons la Vie de Jésus-Christ, nous Lui consacrons notre corps et notre âme. Nous honorons la vie cachée qu'Il a menée avec la Vierge et Saint Joseph, jusqu'à l'âge de trente ans; les trois ans de Sa Vie Publique qu'Il a passés avec Ses Apôtres. Seigneur Jésus, faites qu'à Votre imitation, nous aimions vivre une vie cachée, fuir les périls du monde et les tentations de l'infernal ennemi. Toutes les actions de cette journée, nous désirons qu'elles soient en l'honneur de ce que Jésus-Christ fit pendant le cours de Sa Vie mortelle, unissant nos travaux aux Siens.


Jeudi

Au Très Saint Sacrement


Loué et adoré éternellement soit le Très Saint Sacrement de l'autel. Jésus, mon Sauveur, vrai Dieu et vrai Homme, nous croyons fermement que Vous êtes réellement présent dans le Saint Sacrement. Nous Vous adorons, nous Vous louons, nous Vous aimons de tout notre cœur et unissons nos adorations à celles que les Anges Vous rendent au Ciel. Très Sainte et Très Auguste Trinité, nous Vous offrons toutes les louanges et les adorations que Jésus-Christ rend continuellement dans le Saint Sacrement de l'Autel, par Son état de Victime d'humiliation, d'abaissement et d'anéantissement dans lequel Il s'est mis pour adorer Votre Majesté suprême. Jésus-Christ, mon Sauveur, nous Vous remercions de l'Amour ineffable que Vous nous avez montré dans le Saint Sacrement. Faites-nous la grâce de Vous aimer en cet état d'humiliation, comme le mérite un si grand avantage. Nous Vous faisons amende honorable de toutes les irrévérences, les immodesties, les sacrilèges qui se commettent et qui ont étés commis contre Vous dans le Saint Sacrement de l'Eucharistie et pour réparer, en quelque manière, un si grand mal, nous Vous offrons tous les hommages, toutes les adorations que les Anges et les Saints vous rendent et Vous rendront jusqu'à la fin des siècles. Ne permettez pas que nous soyons assez malheureux pour commettre un sacrilège par une Communion indigne, mais accordez-nous la grâce de toujours communier dignement, fréquemment et surtout au dernier moment de notre vie. Nous Vous offrons toutes les actions de la journée en l'honneur du Très Saint Sacrement de l'Autel.


Vendredi

La Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ


Jésus, mon Sauveur et Rédempteur, nous Vous remercions de tout ce que Vous avez souffert jusqu'à mourir pour notre amour. Jésus, mon Sauveur et Rédempteur, nous mettons toute notre confiance dans les mérites de Votre mort et Vous prions de nous les appliquer. Jésus, mon Sauveur et Rédempteur, accordez-nous la grâce et la gloire que Vous nous avez méritée avec Votre Passion et Votre Mort. Je Vous offre tous les sentiments de compassion qu'a ressentis le Cœur Sacré de la Très Sainte Vierge, de Saint Jean l'Evangéliste, de Sainte Marie-Madeleine au pied de la Croix, et de tous les sentiments des Saints aimants de la Croix. Je déteste mes péchés qui sont la cause de toutes Vos Souffrances; effacez-les avec Votre Précieux Sang. Nous adorons Vos Cinq Plaies, et Vous prions par leur mérite, de guérir toutes les plaies que le péché a fait à nos âmes. Tout ce que nous ferons et souffrirons aujourd'hui, nous voulons le faire en l'honneur de la Passion et de la mort de notre Sauveur Jésus-Christ.


Samedi

La Sainte Famille


O Enfant Jésus, rendez-nous dignes d'honorer Votre Enfance; faites qu'à Votre Exemple et à Votre imitation, nous avancions en grâce et en vertu. O Dieu! Nous Vous offrons le suave Cœur de Marie avec tout l'amour qu'Elle a eu pour nous. Nous Vous offrons toutes les pensées de Son esprit et toutes les actions de Sa vie. O Vierge Marie, Mère de Dieu, nous Vous saluons, nos Vous bénissons, nous Vous honorons et nous Vous aimons comme la plus Sainte, la plus Pure, la plus parfaite de toutes les créatures. O Mère de Jésus et notre Mère, regardez-nous comme Vos vrais fils; nous mettons en Vous, après Dieu, toute notre confiance. O Grand Patriarche Saint Joseph, époux très vertueux de Marie, de Laquelle est né Jésus-Christ, nous vous honorons et vous félicitons que le Sauveur du monde vous ait choisi pour lui tenir lieu de Père sur la terre. Priez pour nous le Cher Enfant Jésus que vous avez porté dans vos brans et qui vous a été soumis sur cette terre. Obtenez-nous, nous vous prions, la grâce de bien vivre et de bien mourir, afin que nous puissions un jour aller Le louer avec vous au Paradis, pour toute l'éternité. Toutes nos actions de la journée, nous les offrons en l'honneur de la Sainte Famille.

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Messe Réparatrice


Il y a obligation d'assister à la Messe les jours de fête. Qui néglige ce devoir, sans un grave empêchement, commet un péché mortel. Que de péchés se commettent pour cette omission. Pour réparer cet outrage à Dieu l'on conseille ce qui suit: Que l'âme fidèle entende la Messe le jours d'obligation, et en plus, une autre Messe avec l'intention de remédier à cette lacune pour les personnes qui, par négligence, n'auraient pas assisté au Saint Sacrifice. Ne pouvait faire ceci le jour de fête, on conseille de le faire dans un jour quelconque de la semaine, au choix et commodité... Si chacun réparait ainsi, que de lacunes spirituelles on pourrait ainsi remédier, tout pour la Gloire de Dieu. Propagez cette initiative qui fait tant plaisir au Cœur de Jésus. La Messe réparatrice a pour but de rendre au Seigneur la gloire que les mauvais Chrétiens Lui ravissent et la réparation qu'omettent de faire tous ceux qui pèchent gravement et ne réparent jamais; ainsi on répare les péchés de ceux qui, par impiété, par intérêt ou par négligence, refusent d'assister à la Sainte Messe, et réparent tous les autres péchés qui se commettent sur la terre. Une chose est d'assister à la Messe réparatrice, et une autre que de faire célébrer la Messe réparatrice. Quand on a la possibilité de le faire, même avec le concours d'autres personnes pieuses, qu'on fasse célébrer la Messe réparatrice pour sa famille ou sa ville, pour son pays ou le monde entier. La Messe réparatrice est le « paratonnerre » de la Justice Divine.


Texte intégralement extrait du livre « La Dévotion des Quinze Vendredis », aux Ed. Pierre Téqui

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Téléchargez l'intégralité des 15 Vendredis du Sacré Cœur de Jésus (pdf) en cliquant ici

17 juin 2010

Les Six Dimanches de Saint Louis de Gonzague 3/3

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Les Six Dimanches de Saint Louis de Gonzague

Cinquième Dimanche

Saint Louis de Gonzague, modèle de l'amour du prochain

Charité patiente

On n'aime pas son prochain, quand on ne sait pas souffrir patiemment ses défauts et ses imperfections; et c'est par cette raison, que la première qualité de la charité, selon la doctrine de l'apôtre saint Paul, est d'être patiente; la charité, dit-il, est patiente. On peut dire que saint Louis de Gonzague porta cette charité jusqu'à l'héroïsme. Il souffrait non seulement avec patience, mais avec joie, les mépris, les insultes et les outrages. Un des plus sûrs moyens de s'attirer des marques de sa bienveillance, était de lui témoigner peu d'estime et peu d'affection. Ce n'est pas qu'il fût insensible: au contraire, il était naturellement vif et impatient. On s'en était aperçu dans sa première enfance; mais il s'était tellement appliqué à dompter son humeur que, lorsqu'il fut parvenu à l'âge de raison, on n'aperçut jamais en lui aucun mouvement de colère ni d'impatience. Voulez-vous savoir si vous aimez votre prochain? voyez si vous supportez patiemment ses défauts, si vous ne lui témoignez, aucun mécontentement, et si vous ne cessez pas de l'aimer, quoiqu'il vous offense. La vraie charité n'envisage pas, dans son prochain, les qualités naturelles qui peu vent le rendre aimable; elle l'aime parce que Dieu le veut, parce qu'il le commande;elle ne voit que Dieu en lui, et elle couvre d'un voile toutes ses imperfections, parce qu'elle craint de les apercevoir. « La charité, dit l'apôtre Saint Pierre, couvre la multitude des péchés ». Mesurez la vôtre par cette règle, et vous n'y serez jamais trompé.

Une charité industrieuse

La charité est ardente et habile à trouver les moyens de se rendre utile au prochain. Le feu, qui est le plus actif de tous les éléments, est le symbole de cette vertu. Saint Louis de Gonzague ne cessa jamais de travailler au salut, au bonheur et à la consolation de ses frères. Il eut toujours une tendre compassion pour les malheureux, et rien ne le touchait plus sensiblement que le malheur de ceux qui s'égarent et qui se perdent dans les voies de l'iniquité. Etant encore dans le monde, ce jeune prince ne dédaignait pas d'enseigner la doctrine chrétienne au peuple le plus vil et le plus grossier; il l'exhortait à quitter ses mauvaises habitudes. Il employait une partie de son temps à terminer les procès et les querelles. Devenu religieux, il allait dans les rues de Rome instruire les plus pauvres, et les conduisait lui-même à leur confesseur. Ne pouvant encore prêcher dans les chaires, il tâchait du moins d'inspirer l'amour de la piété, par des conversations familières; et il expliquait les vérités éternelles d'une manière si touchante, qu'il convertit dans la ville de Sienne un grand nombre de jeunes gens qui embrassèrent l'état religieux. Songez à tout le bien que vous pouvez faire dans l'état où la Providence vous a placé, en instruisant le prochain au moins par de bons exemples, et par des sentiments de piété que vous tâcherez de leur inspirer à propos, selon les occasions; par là, vous pouvez vous approprier en quelque sorte les vertus et les mérites des autres, puisque vous en recueillerez les fruits et la récompense. Vous ferez valoir le Sang de Jésus Christ, puisque ce sera par vos soins qu'on le verra fructifier. Est-il une vertu plus belle et plus propre à orner une âme, que la charité? Est-il un travail plus noble et plus utile que celui qui a pour objet des biens éternels? Quel malheur si vous veniez à y renoncer par négligence ou par respect humain! Sachez que chacun de vous est chargé par le Seigneur de veiller et de travailler au salut de son prochain.


Une charité généreuse

L'acte le plus généreux et le plus héroïque de la charité chrétienne, est de sacrifier sa propre vie pour le saint de ses frères. La charité de saint Louis de Gonzague s'éleva jusqu'à ce degré sublime de la plu» haute perfection. Il en donna des preuves dans le temps que la ville de Rome fut affligée de la peste. Il demanda et il obtint la permission de se dévouer au service des pestiférés. Il y courut avec une telle ardeur que les autres rougissaient de prendre tant de précautions pour conserver leur vie, tandis que le jeune Louis exposait la sienne avec tant de courage; il s'attachait par préférence à rendre aux malades infectés de la contagion, les services les plus bas et les plus dégoûtants, et ce fut dans ce saint exercice qu'il contracta une maladie de langueur qui le consuma lentement, et qui le conduisit enfin au tombeau : peut-on se figurer une mort plus heureuse? Dès qu'il se vit près de sa fin, il chanta un cantique d'actions de grâces, et répéta plusieurs fois ces paroles du Prophète: « Nous irons avec joie dans la maison du Seigneur ». Il sut l'heure de sa mort par une révélation divine, et pendant une nuit, qui ne lui parut qu'un moment, il fut ravi en extase, et goûta d'avance les délices du paradis. Il rendit ensuite son âme à Dieu, en baisant le crucifix. Fut-il jamais une mort plus belle et plus désirable? Puisse-je, ô mon Dieu! mourir ainsi de la mort des justes! Avez-vous songé jusqu'à présent à vous procurer une mort sainte et précieuse devant Dieu? Pensez-vous que la vie que vous menez et les actions que vous faites soient propres à rendre votre fin heureuse? Nous ne faisons que semer pendant le cours de cette vie mortelle, dont la dernière heure est le temps de la moisson qui se fait par la faux tranchante de la mort. Préparez-vous donc une heureuse récolte par des semences de vertus, puisque vous êtes sûr, selon la parole de l'Apôtre, que l'homme ne recueillera que ce qu'il aura semé.

Prière

Grand saint! qui avez aimé le prochain comme vous-même, et plus que vous-même; s'il est vrai que la chanté qui naît sur la terre s'augmente et se perfectionne dans le ciel, ne puis-je pas espérer qu'étant aujourd'hui élevé dans ce séjour de la gloire, vous me ferez éprouver les effets de cette charité généreuse et compatissante que vous avez toujours exercée pendant votre vie, et que vous ne me refuserez pas une place dans votre cœur? J'ai recours à vous avec une humble confiance, daignez répandre sur moi quelques étincelles de ce feu divin dont vous fûtes embrasé. Je suis chrétien, et je n'aime pas mon prochain comme je le dois; je ne l'aime pas comme Dieu veut que je l'aime; je ne l'aime pas autant qu'il m'ordonne de l'aimer; je ne l'aime pas uniquement pour plaire à Dieu; je me conduis en aveugle,et ne prends point d'autre guide que mes passions. Aidez-moi à réformer le désordre habituel qui règne dans mes affections; et afin que je meure comme vous, de la mort des justes, apprenez-moi à sanctifier toutes les actions de ma vie , et obtenez moi des grâces qui me procureront une heureuse tranquillité à ce moment terrible qui doit décider de mon sort pour une éternité heureuse ou malheureuse. Ainsi soit-il.

Maximes de saint Louis de Gonzague, et pratiques de vertus

« Prenez en bonne par tout ce que vous voyez faire aux autres et gardez-vous de trouver en eux plus de défauts que dans vous. Rejetez les pensées de vanité et d'orgueil qui vous portent à vous croire meilleur et plus estimable que les autres. Appliquez vous sans cesse à connaître vos défauts et à ignorer ceux de vos frères. La charité, dit saint Paul, ne pense mal de personne ».

« Celui qui néglige d'aider l'âme de son prochain ne sait pas aimer Dieu, puisqu'il ne cherche pas à augmenter sa gloire. Ne manquez jamais, dans la conversation, de saisir quelque occasion naturelle de blâmer le vice et de louer la vertu; si votre état ne vous met pas a portée de contribuer autrement au salut et à l'instruction du prochain, vous êtes obligé de l'instruire selon votre pouvoir; et si chacun doit parler avantageusement de sa profession, à plus forte raison un chrétien doit-il prendre hautement le parti de la vertu contre le vice ».

« Les entretiens qui ne roulent que sur des choses indifférentes n'ayant rien de contraire à la loi de Dieu, peuvent être permis; mais, dans la dernière maladie, une âme prête à paraître devant son Juge doit oublier toutes les. choses de la terre. Ne perdez jamais de vue cette maxime, quand une maladie dangereuse vous conduira aux portes de l'éternité; et lorsque vous visiterez les malades, tenez-leur des discours convenables à leur état. Que votre conversation soit' édifiante dans le temps de l'infirmité, dit le Sage; tâchez de vous sanctifier de plus en plus jusques au dernier soupir ».

Exemples

On raconte divers miracles opérés par l'intercession de saint Louis de Gonzague, que l'on peut regarder comme des preuves sensibles de sa charité bienfaisante et de sa tendre compassion pour les malheureux. Les religieuses d'un couvent de la ville de Fano, qui se trouvaient réduites à une extrême pauvreté, ayant eu recours à li i par de ferventes prières, une très petite quantité de farine qui leur restait, multipliée sans aucun secours humain, les fit subsister pendant plusieurs mois, et beaucoup de malades furent guéris par cette nourriture miraculeuse. Un pauvre artisan de la ville de Naples éprouva pareillement la charité du Saint dans une pressante nécessité. Il devait une somme de quarante ducats qu'il n'était pas en état de payer, et le terme du paiement étant expire, il sortit de sa maison, accablé de tristesse et réduit au désespoir. En passant devant l'église des Jésuites, il aperçut le portrait du bienheureux Louis de Gonzague qu'il ne connaissait pas, et dont il n'avait jamais entendu parler. C'était le jour où l'on célébrait sa fête; il considéra ce portrait avec beaucoup d'attention, et, dans le trouble où il était: « O saint jeune homme! s'écria-t-il, que cous en coûterait-il de payer mes dettes ». Le lendemain, en allant à la banque des pauvres, il rencontra tous ses créanciers, l'un après l'autre, qui lui apprirent qu'ils avaient reçu tout l'argent qu'il leur devait; qu'une personne inconnue le leur avait apporté de sa part, et qu'il était entièrement quitte envers eux. Il comprit alors que le Saint auquel il s'était adressé avait exaucé sa prière; et après lui avoir rendu grâces d'un si grand bienfait, il résolut de l'invoquer avec confiance et de se mettre sous sa protection.

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Sixième Dimanche

Saint Louis de Gonzague, modèle de l'amour que nous devons à Dieu

En elle-même

Si saint Louis de Gonzague fut un grand Saint par les autres vertus, il fut un ange et un séraphin par l'amour rie Dieu. Son cœur était embrasé d'un feu céleste, dont les ardeurs produisaient sur son corps des effets prodigieux. Il ne pouvait penser à la bonté divine ni en entendre parler, sans tomber dans un état de langueur et de défaillance. Son cœur était tellement ému qu'il en perdait la parole et la respiration. Son supérieur se crut obligé plus d'une fois de modérer les transports de son zèle, et il consentit, par obéissance, à se priver de la douceur ineffable de ses extases, en disant à Dieu:  « Retirez-vous de moi, Seigneur ». Que dois je penser de moi-même, à la vue d'an si grand prodige de ferveur et d'amour? Quoi! Seigneur, je ne puis me résoudre à vous aimer, vous ne trouvez en moi que froideur et qu'indifférence; cet amour que je vous dois est, de tous les sentiments, celui que mon cœur a le plus de peine à former? Fous ne lui offrez cependant que des objets capable de l'enflammer: une bonté immense et inaltérable, une intelligence sublime, une puissance sans bornes, une beauté parfaite, des perfections infinies; que faut-il donc de plus pour attirer mon amour? N'est-ce pas de vous que nous recevons tous les dons de la nature et de la grâce que vous nous accordez pour nous conduire à la gloire? Hélas! toutes ces vérités sont dans mon cœur: il les croit; mais il ne les sent pas; il n'en est pas enflammé. O insensibilité prodigieuse et incompréhensible! « Un homme, disait le Sage, peut-il donc tenir du feu dans son sein, sans qu'il prenne à ses vêtements? » Jusque à quand des vérités si capables d'allumer toutes les flammes de l'amour divin demeureront-elles ensevelies au fond de mon âme comme un feu caché sous la cendre? N'est-il pas temps qu'il éclate, et que, sans cesse excité par une méditation profonde et continuelle de ces grandes vérités, il produise dans mon cœur un embrasement qui ne finisse jamais?

En Jésus crucifié

La bonté divine ne parut jamais avec plus d'éclat que dans un Dieu crucifié, et c'était par la vue de ce Dieu mourant que saint Louis de Gonzague nourrissait son amour. Rien ne pouvait le détacher d'un objet si touchant: il considérait sans cesse les plaies et les souffrances de son Sauveur, qui lui inspirait un désir ardent de souffrir les opprobres et les douleurs, pour ressembler davantage à un Dieu souffrant et méprisé. Tourmenté cruellement par un violent mal de tête que lui causaient ses longues et fréquentes méditations, loin de vouloir en être soulagé, il cherchait plutôt à l'augmenter, parce qu'il le regardait comme une participation des douleurs de Jésus-Christ couronné d'épines. Il trouvait le secret d'adoucir chaque espèce de souffrance, par la considération de celles de Jésus-Christ, qui lui faisaient verser des torrents de pleurs. Vous n'êtes pas encore parvenu à ce degré d'amour qui nous rapproche si parfaitement d'un Dieu crucifié; vous n'êtes ni touché, ni attendri à la vue de ses souffrances, et vous ne sentez pas toute la reconnaissance que vous lui devez. Quoi donc! n'est-il pas juste que vous souffriez pour lui autant qu'il a souffert pour vous, et ne seriez-vous pas un monstre d'ingratitude, si vous ne l'aimiez pas autant qu'il vous a aimé? Prenez donc la résolution de méditer sans cesse les douleurs de sa passion. Si vous fixez sur lui toutes vos pensées, vous ne pourrez vous défendre de lui donner toutes vos affections, et de dire avec l'apôtre: « Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur Jésus, qu'il soit anathème ».

En Jésus caché dans le Très Saint Sacrement de l'autel

C'est dans le Sacrement de l'Eucharistie que nous découvrons toute l'étendue de la bonté divine; c'est dans ce sacrement que l'amour de Jésus Christ pour les hommes se manifeste par des effets prodigieux. « Ayant aimé les siens qui étaient sur ta terre, dit l'apôtre Saint Jean, les aima jusqu'à la fin ». Dès la première fois que Saint louis de Gonzague reçut la communion des mains de Saint Charles Borromée, il fit de cet auguste mystère l'objet éternel de son amour et de sa reconnaissance. A la vue de Jésus Christ caché sous les voiles eucharistiques, il parut animé d'une dévotion tendre, qui fit une vive impression sur tous les assistants. Il employait les trois jours qui précédaient sa communion à s'y préparer; et les trois suivants, à remercier le Seigneur d'un si grand bienfait. Toutes les fois qu'il participait a ce divin mystère, il fondait on larmes; en recevant le Corps adorable de son Sauveur, il s'abîmait, il s'anéantissait en sa présence. Si vous aviez seulement une étincelle d'amour pour Dieu, avec quelle ferveur ne le recevriez-vous pas dans la communion! Ne vous flattez pas de l'aimer, si vous négligez de vous unir à lui par la participation de son Corps et de son Sang. Quand on l'aime véritablement, loin de le fuir et de s'éloigner de lui, on le recherche avec empressement. « Venez, vous dit il, mes fidèles serviteurs, mangez ma chair et buvez mon sang ». Vous ne l'aimez pas, si Vous ne le recevez dans un cœur brûlant de chanté et d'amour, si vous ne lui rendez pas le plus parfait hommage par des actes de foi, d'espérance et de componction. Peut-être diriez-vous que vous ignorez la manière de former ces actes? cependant vous avez un grand maître qui s'offre à vous en instruire; adressez-vous à Jésus-Christ même, et il vous l'enseignera selon cette parole: « Approchez-vous de lui, et vous serez éclairés ».

Prière

Que n'ai-je, grand Saint, un cœur aussi pur, aussi touché, aussi enflammé que le votre de l'amour de son Dieu! et à qui pourrai-je mieux m'adresser pour changer mon cœur, qu'à vous qui avez imité sur la terre cette charité vive et ardente qui anime le» esprits bienheureux dans le ciel? J'ose donc vous le présenter ce cœur froid et insensible, daignez lui communiquer quelques étincelles de ce feu divin, dont vous avez reçu toutes les ardeurs; apprenez-lui à aimer son souverain bien. Oui, je le dis à ma honte, je manque à la plus essentielle de mes obligations, en refusant à mon Dieu l'amour que je lui dois. Je m'attache à de viles créatures, et je n'aime pas mon Créateur, mon Rédempteur et mon Père. Je vous conjure donc, grand Saint, par tout l'amour que vous portâtes à ce divin Maître, et que vous auriez voulu pouvoir allumer dans tous les cœurs, de m'inspirer d'autres sentiments. Obtenez moi la grâce de vivre et de mourir dans l'amour de mon Dieu; c'est la plus grande faveur que je puisse jamais attendre de votre puissante protection. Ainsi soit-il.

Maximes de Saint Louis de Gonzague, et pratique de vertus

« Celui qui a commencé à goûter combien il est doux d'être uni avec Dieu, de le servir et de l'aimer, se rend coupable d'un grand frime, s'il vient à renoncer à un si grand bonheur. Il est temps de vous unir à lui par les liens de l'amour. Accoutumez-vous donc à faire dans la journée des actes d'amour de Dieu, soit à la Messe, soit en visitant le Très Saint Sacrement. Hélas! un seul de ces actes suffit pour vous mettre en état de grâce, selon cette parole: « Celui qui m'aime sera aimé de mon Père ».

« On commence à ressentir les sentiment de l'amour divin, quand on désire sincèrement de l'aimer, et quand on est affligé de ne L'aimer pas. Ainsi, lorsque vous ne sentirez que de la froideur et du dégoût pour l'amour de Dieu, désirez du moins de l'aimer, et soyez affligé de votre indifférence. Ce désir et cette douleur vous obtiendront la grâce d'un véritable amour, selon cette parole: « Vous avez satisfait le désir de son cœur ».

« Celui qui veut aimer Dieu ne l'aime pas véritablement, s'il n'a un désir ardent et continuel de souffrir pour l'amour de lui. Quelque affliction que Dieu vous envoie, quelque peine, quelque dégoût que vous trouviez dans son service, soyez sûr que c'est par-là qu'il veut éprouver votre amour. Le Seigneur vous éprouve, afin que l'on connaisse si vous l'aimez ».

Exemple

L'an 1634, un jeune religieux de la Compagnie de Jésus , nommé Joseph Spinelli, étudiant en philosophie au collège de Palerme, fut attaqué d'une paralysie universelle, qui lui ôta jusque à l'usage de la parole. Il eût recours à saint Louis de Gonzague, pour lequel il avait depuis longtemps une dévotion particulière, et il fit vœu, si Dieu lui rendait la santé, de jeûner tous les ans, la veille de sa fête. Aussitôt il sentit un désir ardent de servir Dieu parfaitement, et il connut que cette grâce lui était accordée à la prière du Saint qui voulait guérir en même temps son corps et son âme. Quelques jours après, dans le temps qu'il redoublait ses prières avec une nouvelle ferveur, le Saint lui apparut, et lui dit ces paroles: « Joseph, le Seigneur vous rendra l'usage de la parole, quoique  par un juste jugement, vous eussiez dû en être privé pour le reste de votre vie; mais il veut que vous ne vous en serviez que pour travailler à sa gloire. N'en abusez donc jamais pour l'offenser; il faut que cette grâce soit le principe de votre salut, et qu'elle vous conduise au plus haut degré de la perfection religieuse: vous serez obligé de renouveler chaque jour la résolution que vous avez déjà prise de vivre avec plus de ferveur; ne vous laissez pas effrayer par les difficultés, je serai toujours votre guide et votre protecteur ». Le même Saint lui prédit, dans une autre apparition, qu'il serait bientôt en état d'entreprendre un long voyage. Il le guérit ensuite miraculeusement de toutes ses infirmités, et le mit en état de se consacrer aux missions des îles Philippines, où il travailla long-temps et avec fruit à la conversion des idolâtres.

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Pour le jour de la fête de saint Louis de Gonzague

Le 21 juin

Son Innocence

Le premier et le plus noble titre pour parvenir au bonheur du ciel, c'est l'innocence. Cette vertu peut se vanter d'être la plus fidèle au Dieu sanctificateur, la plus docile au Dieu rédempteur , et la plus chère au Dieu rémunérateur, puisqu'elle s'attache constamment et sans interruption à son service, avec une exactitude qui ne se dément jamais. « Qui sera digne de monter sur la montagne du Seigneur, et d'entrer dans son sanctuaire, demande le Prophète, et il répond que ce sera celui qui aura vécu dans l'innocence, ayant les mains nettes et le cœur pur ». Or, qui a jamais possédé cette belle et inestimable vertu dans un plus haut degré que saint Louis de Gonzague? Pénétrez jusque dans son cœur; examinez avec attention toutes les actions de sa vie; à peine y apercevez vous la plus petite tache et la plus légère imperfection: jugez de là quelle récompense il doit avoir reçue de ce Dieu libéral et magnifique, qui chérit si particulièrement les âmes pures. Saint Louis de Gonzague, admis à la participation de sa gloire, n'est-il pas en droit de lui dire: « C'est à cause de mon innocence que vous m'avez reçu dans votre saint tabernacle, pour y goûter à jamais la douceur ineffable de votre présence »? Heureux celui qui conserve son innocence, qui jouit d'une conscience pure et sans tache, et qui n'a point à se reprocher d'avoir violé la loi de Dieu par aucune infidélité. Si vous possédez encore ce rare trésor, remerciez-en le Seigneur, et craignez de le perdre; et si vous avez eu le malheur de souiller votre âme par la tache du péché, songez du moins à la purifier par les larmes de la componction.

Sa Pénitence

Il joignit au mérite de son innocence celui d'une pénitence rigoureuse; et s'il est vrai que le Seigneur nous tiendra compte dans l'autre vie d'un seul cheveu de notre tête que nous aurons sacrifié pour lui, selon cette parole: « Il ne se perdra pas un seul cheveu de votre tête », que sera-ce de tant de sang que ce Saint a versé en déchirant impitoyablement sa chair pour se mortifier? Que sera-ce de tant de veilles, de jeûnes, de macérations et d'austérités qu'il a pratiqués dès sa plus tendre enfance? Ne vous semble-t-il pas qu'il a mérité d'avoir place, dans le ciel, parmi les plus rigides anachorètes, dont la pénitence n'a peut-être pas égalé la sienne? Animez-vous donc sans cesse de la pratique de la mortification par la vue de la récompense qui vous est promise. Quoi de plus avantageux que d'acheter une éternelle félicité au prix de quelques souffrances passagères! « Nos afflictions présentes, dit l'apôtre saint Paul, qui ne durent qu'un instant et qui sont si légères, produisent en nous le poids éternel d'une souveraine et incomparable gloire ».


Sa Charité

Cette vertu sera proprement la mesure de notre récompense dans l'autre vie, puisqu'elle est comme l'âme et le fondement de notre mérite. C'est elle principalement qui lui donne ce prix, cette valeur, cette dignité qui nous attire la bienveillance du souverain Maître. Il nous apprend lui-même dans ses Ecritures, qu'il réserve ses trésors pour ceux qui l'aiment. Mon dessein, nous dit-il, est d'enrichir ceux qui m'aiment. Quel Saint l'a jamais plus aimé que saint Louis de Gonzague? Si vous me demandez quelle fut la durée de son amour, je vous répondrai qu'il l'aima depuis le premier instant qu'il eut l'usage de la raison, jusques au moment de sa mort. Si vous me demandez quelle en fut la mesure, je vous répondrai qu'il l'aima sans mesure; qu'il l'aima plus que tous les plaisirs , toutes les richesses, toutes les grandeurs de la terre, et plus que soi-même. Si vous me demandez quelle en fut la force et la véhémence, je vous répondrai qu'il fut si fort et si véhément qu'enfin il le consuma et le conduisit au tombeau, puisqu'il mourut victime de sa charité. Fut-il jamais un plus beau sacrifice, un holocauste plus agréable à Dieu et plus digne de lui? Faut-il s'étonner si sainte Madeleine de Pazzi, à qui le Seigneur découvrit un jour tout le bonheur dont saint Louis de Gonzague jouissait dans le ciel, s'écria que si elle ne l'avait pas vu, elle n'aurait jamais pu croire que la félicité des bienheureux fût si grande, si parfaite et si digne d'envie; ajoutant avec un transport d'admiration: Oh! qui pourrait dire combien il a aimé son Dieu sur la terre? N'est-il pas Juste que sa récompense soit proportionnée à la plénitude et à la perfection de son amour? Contemplez avec attention une gloire si sublime, si éclatante et si désirable, et prenez une ferme résolution d'aimer votre Dieu, non d'un amour passager, mais d'un amour constant et durable; d'un amour supérieur à tout autre sentiment; d'un amour, enfin, qui ne demeure pas renfermé dans votre cœur, mais qui se manifeste dans vos œuvres. « Aimez de toutes vos forces, dit le Sage, le Dieu qui vous a créé ».

Prière

Permettez-moi, grand Saint, de me prosterner aux pieds de ce trône de gloire, où le Seigneur vous a élevé dans le ciel. Permettez-moi de me réjouir avec vous de ce bonheur ineffable dont vous jouissez pour toujours. Je bénis mille fois la Très Sainte Trinité de la magnifique récompense dont elle a couronné vos vertus: vous êtes devenu l'objet de ses complaisances éternelles par votre innocence, par votre pénitence et par votre charité ; daignez jeter les yeux sur votre serviteur qui attend de votre protection tous les biens qui lui manquent. Etendez votre main sur le pauvre qui implore votre secours, afin d'exercer votre miséricorde et de répandre sur lui votre bénédiction; et que le premier fruit de votre protection soit de m'obtenir la grâce de mener uni: vie véritablement chrétienne, sans être arrêté par les difficulté qui s'y rencontrent. Oh! si je pouvais me résoudre à marcher sur vos traces, à ne rien désirer, à votre exemple, que Dieu et sa grâce! de tels sentiments me procureraient infailliblement le bonheur de régner un jour avec vous dans le ciel. Et alors quelle tendre reconnaissance n'aurais-je pas pour mon saint protecteur qui m'aurait aidé à mériter cette suprême félicité! C'est la grâce que j'espère de votre intercession. Ainsi soit-il.

Maximes de saint Louis de Gonzague, et pratiques de vertus

« Les Saints se plaisent à nous voir imiter leurs vertus. Ainsi quand nous voudrons obtenir de Dieu quelque vertu, il est à propos d'implorer la protection d'un Saint qui aura singulièrement excellé pendant sa vie dans la pratique de celte vertu. Les saints ont présentement un plus grand désir de la voir pratiquée, que tous les dévots qui sont sur la terre. C'est pourquoi; lorsque vous voulez imiter telle ou telle vertu de saint Louis de Gonzague, qui a excellé dans toutes, ayez recours à lui, et priez-le de vous obtenir de Dieu les forces nécessaires pour la bien pratiquer. Soyez sûr qu'il n'a point de plus grand désir que de vous exaucer toutes les fois que vous lui ferez une semblable prière. Les Saints sont comme le soleil, à qui l'on ne rend jamais un plus grand hommage que lorsqu'on s'empresse de se réchauffer à ses rayons. Salomon compare la vertu des Saints à la lumière du soleil ».

« Quand vous faites de bonnes œuvres,ne cherchez point à plaire aux hommes. Songez uniquement à plaire à Dieu; les yeux des hommes sont autant de voleurs qui ne cherchent qu'à vous dérober le trésor de vos mérites ». N'ayez donc que Dieu en vue dans toutes vos actions , sans aucun égard aux discours des hommes et à leurs vains jugements. L'approbation du Seigneur doit vous suffire ; celle des hommes ne serait qu'une récompense frivole, incertaine et passagère, qui ne mérite aucune attention. « Je mets mon bonheur, disait le Prophète, à m'attacher à Dieu, et à n'espérer qu'en lui seul »

« Les titres, les honneurs, les dignités, les biens de ce monde, donnent plus de satisfaction à celui qui les quitte pour Dieu qu'à celui qui vient à bout de les acquérir. Le Sage cherche plutôt à se décharger de ceux qu'il a qu'à se charger de ceux qu'il n'a pas. Heureux si vous parvenez à cette science sublime, qui fait regarder les plus grands biens de ce monde comme de pesants fardeaux qui nous abaissent vers la terre, et nous empêchent de nous élever vers le ciel! Pour arriver à ce haut degré de sa sagesse, n'appréciez jamais les objets que sur ce qu'ils sont eux-mêmes. Gardez-vous d'en juger sur les apparences. Ceux qui disaient : Heureux le peuple qui possède tant de richesses, étaient dans l'erreur. « Heureux, au contraire, disait le Prophète, le peuple qui aime son Seigneur et son Dieu ».

 

Exemple

La vie d'un gentilhomme allemand,nommé Wolfang de Asch, fut remplie de merveilles opérées en sa faveur par l'intercession de saint Louis de Gonzague. Ayant eu le malheur de perdre la vue dans le temps qu'il étudiait à Munich, il eut recours au Saint qui lui procura une guérison miraculeuse. Une si grande faveur lui inspira une dévotion tendre pour un protecteur si puissant auprès de Dieu.  Il résolut dès-lors de l'honorer particulièrement et de l'invoquer avec une foi vive et une ferme confiance, et il continua d'éprouver dans toute la suite de sa vie les effets les plus salutaires de son pouvoir. Il fit trois voyages à Rome pour aller visiter son tombeau, et le Saint lui apparut en plusieurs occasions pour l'avertir des dangers dont il était menacé, ou pour le délivrer de ceux auxquels il se trouvait exposé.

Acte de consécration à Saint Louis de Gonzague

Grand saint Louis de Gonzague, vous qu'une pureté angélique a rendu si agréable aux yeux de Dieu et si cher à la Reine des vierges, je me mets spécialement sous votre protection, et je vous choisis aujourd'hui, à la face du ciel, en présence de la bienheureuse Vierge Marie et de toute la cour céleste, pour mon patron et mon intercesseur auprès de Dieu; soyez, je vous en conjure, le défenseur et le gardien de mon innocence, mon guide et mon conseil dans le choix d'un état de vie. O vous qui êtes un modèle accompli de toutes les vertus , obtenez-moi la grâce d'imiter votre ferveur, votre pureté, votre modestie et toutes les vertus que je dois pratiquer dans mon état. Daignez, grand Saint, être l'ange tutélaire de mes jours et mon guide dans les voies du salut. Faites, ô mon aimable protecteur! que, vous étant particulièrement dévoué par cette consécration que je vous fais de moi-même, j'éprouve les effets de votre protection spéciale pendant tout le cours de ma vie, et surtout à ce terrible moment qui décidera de mon éternité. Ainsi soit-il.

Autre acte de consécration

Très Saint Louis de Gonzague, mon aimable patron, je me confie et me remets entièrement sous votre protection, comptant particulièrement sur votre bienveillance. Daignez me mettre au nombre de vos plus chers clients; et que le premier effet de votre singulière protection soit de m'obtenir du Seigneur la grâce d'être toute ma vie le parfait imitateur de vos vertus, et surtout de votre persévérance. Répandez dans mon cœur quelques gouttes de cette tendre dévotion dont le vôtre était inondé, afin que je ne cesse jamais d'aimer mon Dieu et de chanter ses louanges. Obtenez-moi surtout de mon Sauveur et de la Très Sainte Vierge sa mère, ange de mœurs sur la terre , cette pureté angélique qui a fait votre caractère, et qu'elle fasse le mien. Assistez-moi surtout à l'heure de la mort, par une protection particulière, en me préservant de tout danger de mon salut, afin que sous la protection spéciale de la très-sainte Vierge, de mon bon ange et de tous les Saints, je puisse me présenter pur et sans tache, au souverain Juge, avec confiance en sa divine miséricorde, et avoir le bonheur de louer Dieu mon Créateur et mon Sauveur avec vous durant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

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Téléchargez l'intégralité des 6 Dimanches de St Louis de Gonzague (pdf) en cliquant ici

 

17 juin 2010

Les Six Dimanches de Saint Louis de Gonzague 2/3

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Les Six Dimanches de Saint Louis de Gonzague

Troisième Dimanche

Saint Louis de Gonzague, modèle de la pureté du corps

Pureté sans tache

On peut dire que saint Louis de Gonzague posséda cette vertu dans le degré le plus éminent. Dès sa jeunesse, ses domestiques et les étrangers ne pouvaient s'empêcher d'admirer l'innocence de ses mœurs. lis ne l'appelaient point autrement que le petit Prince exempt des faiblesses de la chair. D'autres le nommaient un Ange, et ce titre lui a été confirmé par le Saint Siège. On n'eût osé prononcer une parole 'in peu libre en sa présence; on savait que rien n'était plus capable de lui déplaire, et même de l'offenser. Enfin, le sage et savant cardinal Bellarmin, son confesseur, a déclaré que ce jeune homme n'avait jamais commis aucune faute qui donnât l'atteinte la plus légère à cette sublime vertu. Tournez présentement les yeux sur vous-même: quelle précaution prenez vous pour conserver ou pour acquérir une vertu si précieuse et si nécessaire? N'êtes vous point de ceux qui ne se reprochent à cet égard que les fautes les plus graves et les plus grossières? Ah! vous ignorez donc que la pureté est comme un miroir que le moindre souffle ternit, et que la tache la plus légère suffit pour la détruire? Examinez ici avec une attention scrupuleuse vos pensées, vos sentiments, vos paroles et vos actions, et qu'il n'y en ait pas une seule qui ne devienne pour vous un sujet d'alarmes et d'inquiétudes. « Je craignais pour toutes vos œuvres », dit le saint homme Job. Et pourquoi, pour toutes? Parce qu'il est dangereux de se flatter soi-même, surtout dans une matière si délicate; et qu'il ne nous sert de rien d'ignorer nos fautes, si le Seigneur les connaît, s'il les déteste et s'il les punit. « Je craignais, ajoute le saint homme Job, parce que je sais que les moindres fautes que je commets ne sauraient échapper à votre justice ».


Pureté privilégiée

Considérez que Saint Louis de Gonzague, étant encore jeune, fit vœu de chasteté perpétuelle dans la ville de Florence, sous la protection de la Mère de Dieu; et que dès-lors il fut en quelque sorte confirmé dans cette vertu, par une grâce singulière que le Ciel n'accorde qu'à des âmes choisies et privilégiées. C'est ce que la sacrée congrégation a déclaré par un témoignage authentique, en disant qu'il ne ressentit aucune atteinte des aiguillons de la chair, et que son esprit ne fut jamais troublé par aucune pensée contraire à la pureté; ce qu'on ne lit point dans l'histoire des autres Saints. Grâce extraordinaire et vraiment angélique, puisqu'elle semble élever un homme jusqu'à l'état des Anges.  Mettez-vous comme lui sous la protection de la Mère de Dieu; priez-la chaque jour de vous défendre contre les suggestions impures de l'esprit de ténèbres: Vitam prœsta puram. Elle aime, elle écoute toujours favorablement des âmes chastes. Concevez donc aujourd'hui la plus haute estime de cette vertu, chérissez-la particulièrement; elle est d'un si grand prix que nous n'en connaîtrons parfaitement le mérite que dans le ciel, parce qu'il n'y a aucun bien sur la terre auquel nous puissions la comparer. Rien n'est comparable, dit le Sage, à une âme pure. Elle est si belle qu'elle va presque de pair avec les Anges. Heureux celui qui possède le précieux trésor de la pureté, et malheureux, au contraire, celui qui le perd! C'est la pureté qui fait les Anges, dit saint Jérôme.   Celui qui la conserve est un Ange, et celui qui la perd devient un démon.


Pureté conservée par une extrême vigilance

Considérez encore avec quel soin saint Louis de Gonzague conserva cette perle précieuse qui lui était si chère; il voulait que toutes les portes de ses sens fussent toujours fermées et impénétrables à l'ennemi de son salut. Attaché pendant plusieurs années au service de l'impératrice Marie d'Autriche, en qualité de Page d'honneur, il la voyait tous les jours sans jamais la regarder au visage. Il usait de la même retenue à l'égard de sa propre mère, tenant toujours les yeux baissés quand il était auprès d'elle ; il les ouvrait si rarement, que la plupart de ceux qui vivaient avec lui n'auraient pas pu dire de quelle couleur ils étaient. Un jour, étant invité à un bal, il prit la fuite, et se déroba secrètement, pour aller se mettre en prières. Il était toujours en garde et en défiance, comme celui qui marcherait dans un chemin glissant et difficile, tenant à sa main un vase fragile où l'on aurait mis une liqueur précieuse. Est-ce ainsi, Chrétiens, que vous veillez sur vous-mêmes? Sont-ce là les précautions que vous prenez pour vous maintenir dans la pureté que Dieu exige de vous? Hélas! votre vertu faible, chancelante et mal assurée, a encore plus besoin de précautions et de vigilance, puisqu'elle est plus attaquée. N'êtes-vous pas le premier à l'exposer tous les jours aux plus grands périls? Quelle liberté dans vos pensées, dans vos regards et dans vos discours! Ah! songez que tous les objets capables de vous tenter ne sont que des appâts trompeurs, des pièges et des filets tendus par le démon pour vous séduire, semblables à ceux que le chasseur prépare pour surprendre sa proie: n'en approchez pas; le seul moyen de les éviter, c'est de les fuir. Mes ennemis, disait le prophète Jérémie, m'ont attaqué sans aucun sujet ; ils m'ont pris, ils m'ont enlevé comme un oiseau surpris par les chasseurs. Quelle douleur, grand Dieu! sans aucun sujet! à pure perte! pour un plaisir frivole, pour une satisfaction si vile et si passagère, devenir la proie des démons dans l'éternité!

Prière

Grand Saint, dont la pureté angélique ne fut jamais altérée par aucune tache, et qui, par une grâce particulière, avez été exempt, pendant tout le cours de votre vie, des plus légères atteintes de l'esprit impur, j'admire avec respect cette innocence parfaite dont l'éclat, inaccessible au souffle empoisonné du démon, surpasse la blancheur des lis. Mais combien ne dois-je pas m'humilier et me confondre devant une âme si pure et si sainte, moi qui ne puis offrir à vos chastes regards qu'une âme souillée par tant de péchés! Vous pouvez les guérir, j'en ai de la douleur. Soyez mon protecteur auprès du souverain Juge; présentez vous-même à Jésus Christ et à sa sainte Mère mon repentir et mes larmes: obtenez-moi de Dieu une pureté véritable, qui ne laisse pas l'ombre même du crime dans mes pensées, dans mes sentiments et dans mes désirs; imprimez dans mon cœur une haine ardente et capitale pour toute espèce de désordre, en sorte que non-seulement je l'abhorre, mais que je ferme toutes les voies par lesquelles il pourrait se glisser dans mon cœur. C'est ce que je suis résolu de faire, à l'aide de votre protection et de celle de la Vierge Marie. Ainsi soit-il.

Maximes de saint Louis de Gonzague, et pratiques de vertus

« Toute la force d'un chrétien consiste dans la crainte du Seigneur, parce que celui qui craint Dieu n'est susceptible d'aucune autre crainte. Soyez toujours attentif à la présence de Dieu, dans quelque situation que vous soyez, seul ou en compagnie; c'est le moyen de triompher de toutes les  tentations. Comment pourrais-je commettre ce crime et pécher contre mon Dieu? »

« Rien n'est plus dangereux que de. se laisser conduire par quelque affection particulière pour les créatures et pour les biens créés. Ne vous exposez pas à un si grand péril: vous l'éviterez en mettant un frein à toutes vos affections purement naturelles, et en faisant tons les jours un examen exact et scrupuleux de vos sentiments, pour découvrir s'il n'y a pas dans votre cœur quelque attachement tant soit peu déréglé, qui se fait sentir et qui renaît de lui-même lorsque vous croyez en être délivré: faites-en le sacrifice à Bien qui vent être aimé sans partage, selon cette parole: Vous craindrez, le Seigneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul ».

« Le malheur de ceux qui vivent sans piété, et qui se livrent sans frein à foutes leurs passions, vient uniquement de leur éloignement de l'oraison mentale. Prenez donc un temps chaque jour pour méditer quelques-unes des grandes vérités de la religion: vous accoutumerez par là votre cœur à mépriser tous les biens de ce monde. Qui jamais, ayant l'éternité devant les yeux, pourra se résoudre a lui préférer, de sang-froid, les plaisirs passagers de la vie présente? « Quelle condition plus misérable, s'écrie Saint Augustin, que celle où le plaisir passe en un moment pour faire place à un supplice éternel? »

Exemple

On ne finirait pas si l'on entreprenait de raconter toutes les merveilles par lesquelles saint Louis de Gonzague s'est déclaré le protecteur spécial de la chasteté: et ce ne fut pas sans raison qu'un cavalier, délivré par son intercession d'une tentation violente, suspendit à son autel un tableau où le Saint était représenté faisant pleuvoir des lis du ciel, comme autant de symboles de cette excellente vertu, sur tous ceux qui imploraient le secours de son intercession', on lisait cette inscription au bas du tableau: « II a ceint mes reins de vertus, et il a donné de la force et de la vigueur à mon bras ». On peut encore en juger par cet autre exemple. Il y avait en Pologne un saint religieux, dont le Seigneur voulut éprouver la vertu en permettant qu'il fût livré, pendant un an et demi, aux plus violentes attaques de la tentation. Il n'omit rien pour en triompher. Il affligea son corps par le cilice et par le jeûne. Il se prosterna mille fois devant le Seigneur, en arrosant la terre de ses larmes, sans pouvoir obtenir d'être délivré d'une si rude épreuve, jusqu'à ce qu'enfin son confesseur jugea que le plus sûr moyen de terminer un combat si pénible et si périlleux, était de le mettre sous la protection de Saint Louis de Gonzague; il lui pendit au cou une relique de ce Saint, et lui conseilla de l'appliquer sur son cœur aussitôt qu'il sentirait les premières attaques de l'ennemi. Il usa de ce remède avec une foi vive et une humble confiance dans la bonté divine, et il ne tarda pas d'en éprouver les heureux effets. Le Seigneur, qui voulait manifester la gloire du Saint, imposa silence au démon, et fit succéder aux troubles et aux orages une douce tranquillité.

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Quatrième Dimanche

Saint Louis de Gonzague, modèle de la pureté de l'âme

Par son détachement du monde

Il en connut la vanité dès sa plus tendre jeunesse; il méprisa ses pompes et ses honneurs; il eut compassion de l'aveuglement des riches et des grands de la terre, qui se perdent pour acquérir des biens caducs et périssables, lorsqu'ils peuvent mériter et obtenir des biens éternels. Il saisissait toutes les occasions de témoigner le plus parfait mépris pour tous les objets que les hommes charnels ne regardent qu'avec des yeux d'envie. Il paraissait, dans les plus éclatantes cérémonies, avec des habits simples et négligés, pour faire voir qu'il foulait aux pieds les pompes du siècle. Il ne daignait pas seulement les regarder; et qu'aurait-il pu regarder sur la terre, lui dont toutes les pensées et tous les désirs étaient tournés vers le ciel? Dites-vous ici à vous-même, à l'exemple du Prophète: Jusque à quand mon cœur sera-t il appesanti vers la terre? Jusque à quand demeurera-t-il attaché à la vanité et au mensonge? Suis-je donc résolu de persévérer jusque à la mort dans cette illusion? Des biens qui ne sont que vanité et mensonge, sont-ils dignes de mon attachement? Toutes leurs qualités se trouvent renfermées dans ces deux paroles: Vanité et mensonge. « Ils ne sont que vanité, puisque ce sont de faux biens, des biens chimériques et frivoles, sans réalité et sans consistance ». « Ils ne sont que mensonge, puisque n'étant rien eux-mêmes, ils nous éblouissent par un éclat trompeur qui nous persuade qu'ils sont quelque chose: Vanitas et mencdacium ».


Par son renoncement au monde

Son détachement du monde lui fit bientôt prendre la résolution d'y renoncer pour toujours. Il s'adressa d'abord à la Sainte Vierge, le jour que l'on célèbre la fête de son Assomption, et la pria de l'éclairer sur le choix d'un état de vie. Il entendit alors une voix sensible, par laquelle la Mère de Dieu l'invitait à se rendre religieux dans la compagnie de son Fils. Pour lui obéir, il fut obligé de soutenir, pendant trois ans, un rude combat contre les oppositions de son père, et il ne vint à bout de les vaincre que par ses prières, ses larmes, et par le sang que ses austérités lui faisaient répandre. On vit enfin ce jeune prince, quoique l'aîné de sa maison, renoncer publiquement en faveur de son cadet, au milieu des pleurs de tous les assistants, à la principauté dont il avait déjà reçu l'investiture de l'empereur, et passer ensuite de la cour en religion, où il ne fut pas plus tôt entré qu'on l'entendit s'écrier avec une sainte allégresse: « Voici le séjour de mon repos; j'y demeurerai, puisque je l'ai choisi ». Est-ce ainsi que vous obéissez à la voix du Seigneur qui vous appelle à une vie plus fervente? est-ce ainsi que vous surmontez les difficultés que la chair et le monde opposent à votre sanctification? N'êtes-vous pas de ceux qui veulent accommoder les desseins de Dieu à leurs commodités et à leurs intérêts? Ce n'est pas là le moyen de réussir dans l'affaire du salut : à la fin, Dieu est le maître. C'est à lui à nous faire connaître ses volontés. C'est à nous à les exécuter avec fidélité, pour ne pas rompre le fil de notre prédestination: « Que chacun de vous, disait l'apôtre Saint Paul, marche dans la voie où Dieu l'appelle ».

Par son union intime avec Dieu

Cette pureté de l'âme, qui fut si parfaite dans saint Louis de Gonzague, avait sa source dans son union intime avec Dieu. Ce Dieu, selon l'expression de l'Ecriture, est un feu qui purifie comme l'or dans la fournaise; il efface, il détruit en un moment toutes les souillures des âmes qui s'en approchent. Saint Louis de Gonzague lui fut toujours étroitement uni. Etant encore enfant, il passait quelquefois des heures entières dans la contemplation de ses divines perfections, en versant des larmes de tendresse. Il pensait continuellement à Dieu. Son cœur brûlait d'un feu divin, dont l'éclat paraissait sur son visage enflammé; son esprit était tellement fixé sur l'objet de son amour, qu'aucune distraction n'était capable de l'en séparer. C'est de quoi le sacré tribunal de la Rote a rendu un témoignage authentique, en disant qu'il fut exempt des distractions et des égarements de l'imagination dans la prière. Il avoua un jour au directeur de sa conscience, que toutes les distractions qu'il avait eues pendant six mois, réunies ensemble , ne rempliraient pas l'espace d'une minute. Il n'était parvenu à ce parfait recueillement que par un grand effort, puisque, étant à la cour de Madrid, il prenait la résolution de méditer une heure de suite sans aucune distraction; et lorsqu'il lui arrivait de se distraire, ne fût-ce qu'un instant, il recommençait sa méditation, qui durait quelquefois cinq ou six heures, jusqu'à ce qu'il eût réussi à en passer une tout entière à méditer, sans être distrait. Apprenez de là de quelle importance il est pour vous de méditer tous les jours quelques unes des grandes maximes de la religion. La science du salut doit être la règle de votre conduite: vous ne pouvez acquérir une science si nécessaire qu'en la méditant au moins tous les matins avec une attention suivie et constante. « Seigneur, disait le Prophète, je me présenterai à vous tous les matins, et je connaîtrai que vous êtes un Dieu qui ne pouvez souffrir de l'iniquité ». N'imitez pas ces impies dont il est parlé au livre de Job, qui disaient à Dieu: « Nous ne voulons point apprendre la science de vos voies ».

Prière

Fidèle serviteur de Dieu, qui avez bien voulu me prendre sous votre, protection, combien ne devez-vous pas être frappe de l'énorme différence que vous apercevez entre vous et moi: vous dont l'âme fut toujours si pure et si détachée de la terre, et moi qui n'ai que des sentiments terrestres et qui ne désire que les faux biens de ce monde; vous qui fûtes toujours si étroitement uni à Dieu, et moi qui ne cherche qu'à m'en éloigner! Hélas! combien ne dois-je pas rougir rie ma misère et de ma faiblesse, à la vue des frivoles objets dont je suis sans cesse occupé! Vous me direz, sans doute, que ce qui me rend si faible et si misérable, c'est que je ne pense jamais a Dieu. Vous me direz, comme le prophète Isaïe à l'infidèle Jérusalem: « Vous avez oublié votre Sauveur, et vous ne vous êtes pas souvenu du Dieu qui est votre force et votre appui ». Obtenez-moi donc, grand Saint, quelques touches de cette grâce divine qui vous unit si intimement avec Dieu; faites que les vérités éternelles s'attachent en quelque sorte à mon esprit, et que mon esprit demeure toujours fixe et constant dans la contemplation de ces grandes vérités. Faites, enfin, qu'au lieu de suivre, comme j'ai fait jusqu'ici, les fausses lueurs de l'esprit du monde, je ne me conduise que par la vive lumière de l'esprit de Dieu, selon cette parole: « Les justes marcheront à la lumière de votre visage ». Ainsi soit il.

Maximes de Saint Louis de Gonzague, et pratiques de vertus

« La perfection évangélique ne s'acquiert que par l'étude de l'oraison, et l'on ne peut devenir un parfait chrétien que l'on ne soit homme d'oraison. Tel a été le sentiment unanime de tous les Saints.  Ayez donc chaque jour un temps marqué pour l'oraison, qui est la nourriture de l'âme, comme vous en avez un pour la nourriture du corps. C'est une chose horrible, disait Gassiodore, de passer un seul jour sans faire oraison ».

 

« De même que l'eau trouble ou agitée par le vent ne peut représenter l'image des objets présents; ainsi l'âme souillée par le vice, ou agitée par les passions, ne reçoit point dans l'oraison l'image des choses célestes. Commencez donc par vous recueillir avant l'oraison, et appliquez-vous tout entier à ce que vous devez faire: en user autrement, c'est tenter Dieu. Ayez soin, dit le Sage, de préparer votre âme à l'oraison , et ne soyez point semblable à un homme qui tente Dieu ».

« Méprisez les couronnes de ce monde, dont l'éclat vous détourne de penser au royaume du ciel, et songez que les sceptres et les ornements des rois ne sont que des habits de théâtre que les uns quittent plus tôt, les autres plus tard. Quand vous voyez quelque bien de ce monde, qui vous paraît digne de votre attachement, accoutumez-vous à le comparer aux biens éternels, et demandez-vous ensuite à vous-même lequel des deux mérite la préférence: Tout ce qui n'est pas éternel n'est rien ».

Exemple

L'admirable pureté de saint Louis de Gonzague a souvent produit des effets merveilleux dans ceux qui en entendaient parler ou qui lisaient sa vie. On a vu plusieurs jeunes gens, touchés de son exemple, quitter tout-à-fait le monde et renoncer à des vains plaisirs, pour vivre dans une grande pureté de cœur; mais parmi toutes les conversions opérées par l'intercession de ce grand Saint, aucune ne paraît plus singulière et plus étonnante que celle d'une dame de Parme qui s'était malheureusement engagée dans un commerce criminel. Elle entendit un jour une prédication dont elle fut si touchée,qu'elle voulut se confesser an prédicateur. Mais lorsqu'il lui déclara qu'elle ne pouvait rentrer en grâce avec Dieu sans rompre ses engagements et sans renoncer à ses anciennes habitudes, elle répondit qu'elle ne se sentait pas assez de force pour faire un si grand sacrifice, et qu'elle ne pouvait s'y résoudre. Il employa les plus puissants motifs de la religion pour l'y déterminer; et la voyant toujours insensible, il lui dit d'aller prier Dieu à l'autel de Saint Louis de Gonzague, et de supplier ce grand Saint, qui avait toujours eu le cœur si pur et si exempt de faiblesse, de lui aider à purifier le sien. Elle se fit une extrême violence pour suivre ce conseil, et à peine eut-elle achevé sa prière, qu'elle sentit un changement total et miraculeux dans toutes les affections de son âme: tout ce qu'elle avait le plus aimé lui devint odieux et insipide. Elle renonça tout à coup au jeu, aux plaisirs et à la vanité des parures. Elle se livra sans ménagement aux saintes austérités de la pénitence, vivant dans la retraite, dans le jeûne et dans la prière, et tâchant d'expier ses fautes passées par de rudes mortifications. Elle passa six mois entiers dans l'exercice de la piété la plus sévère, pendant lesquels, à l'occasion d'un jubilé, elle fit une confession générale de tous les péchés de sa vie, avec tant de douleur et de sincérité, qu'elle dit à son confesseur qu'elle souhaitait de mourir dans la disposition où elle était. Le confesseur l'exhorta à demander cette grâce à Dieu par l'intercession du Saint dont elle avait déjà éprouvé la puissante protection. Elle le lit, et peu de jours après, étant tombée malade, elle ne songea plus qu'à se préparer à la mort; elle dit adieu à sa mère et à toute sa famille, leur demanda pardon du scandale qu'elle leur avait donné dans le temps de ses désordres; et après avoir reçu avec beaucoup de ferveur les derniers sacrements de l'Eglise, en présence de ses parents qui fondaient en larmes, pleine d'une sainte joie et d'une douce espérance, elle expira heureusement dans la paix du Seigneur.

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17 juin 2010

Les Six Dimanches de Saint Louis de Gonzague 1/3

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Saint Louis de Gonzague

« Patron céleste de toute la jeunesse chrétienne »

1568-1591

Fête le 21 juin

Louis de Gonzague était le fils de Ferrante de Gonzague et de Marta de Tana Santena, issus de familles illustres où l’on compte nombre d’évêques et de cardinaux. Ferrante, en catholique fidèle, avait refusé une haute dignité offerte par Henri VIII d'Angleterre ; Marta s'adonnait aux œuvres de charité et aux lectures spirituelles. Louis, le premier de leur huit enfants, naquit au château de Castiglione, près de Mantoue, le 9 mars 1568 ; la naissance s'était présentée dans des conditions si difficiles qu’il fut ondoyé immédiatement ; le baptême solennel eut lieu le 20 avril 1568.

Louis fut, dès le berceau, le modèle du calme le plus aimable. Il lui arriva plus tard de disparaître : on le retrouvait dans quelque coin, à genoux et les mains jointes. Sa mère avait le désir qu’il se consacrât à Dieu, mais son père le destinait à la carrière militaire ; il lui avait fait faire un costume de soldat et des armes adaptées à ses quatre ans. Un jour, il l'emmena à la forteresse de Casale où Louis, fort réjoui, chargea lui-même, à l'insu de tous, une petite pièce de campagne ; quand le coup partit, on crut à une révolte, et Louis faillit être tué par le recul de la pièce. Bien mieux, il se mit à employer le langage des soldats.

Quand son père embarqua ses troupes pour Tunis. Louis retourna dans sa famille ; c'était la fin de ce qu'il appela plus tard sa vie de péché, dont il eut toujours une honte extrême. Ferrante, revenu de son expédition en 1577, envoya Louis et son frère Rodolphe à Florence, à la cour du grand-duc ; Louis étudiait le latin et le toscan, cet attique de l'italien, et on le citait en exemple aux princesses Eléonore et Marie de Médicis. Il entreprenait une lutte acharnée contre les défauts qu'il s'était découverts : la colère, l'impatience, le mécontentement intérieur ; il ne connaissait pas encore la prière mentale, mais la lecture d'un petit livre sur les mystères du Rosaire, développait sa dévotion envers la mère de Dieu. C'est à l'église des Servites, devant la Vierge de l'Annonciation, qu'il fit, à cette époque, son vœu de chasteté perpétuelle, et bien qu'il ne subît jamais la moindre tentation, il se livra, dès lors, à une vigilance et à une mortification sévères.

A l'automne 1579, son père l'appela à Mantoue où il fut atteint des premiers symptômes de la pierre ; mis au régime, on obtint une guérison parfaite, mais sa santé générale en fut ébranlée. Quelques mois plus tard, à Castiglione il décidait de continuer les jeûnes où il avait trouvé le bien de son âme. Il passait en contemplation des heures entières pendant lesquelles il fondait en larmes ; un opuscule de méditations quotidiennes, par saint Pierre Casinius, et des lettres de l'Inde, qui tombèrent entre ses mains, lui firent connaître la Compagnie de Jésus. Pendant une absence de son père, il reçut le saint cardinal Charles Borromée qui lui donna, pour la première fois, la communion, le 22 juillet.

Revenu à Casale, il fit de grands progrès dans les langues anciennes, lisant surtout Sénèque, Plutarque et les auteurs spirituels ; il fréquentait le couvent des Capucins et celui des Barnabites, dont il admirait la concorde, la douce gaieté, l'ordre de vie et le mépris des choses d'ici-bas. En 1581, de retour à Castiglione, il ne prenait par jour qu'une once de nourriture ; ses instruments de pénitence étaient des chaînes à chien et des molettes d'éperon ; il passait une partie des nuits en oraison et commençait à souffrir de douleurs de tête qui ne le quittèrent plus. Sans guide spirituel, il aurait pu aboutir à un faux mysticisme, si sa prière continuelle n'avait été : Dirigez-moi, mon Dieu !

Quand, en 1581, Ferrante étant grand-chambellan du roi d'Espagne, Louis fut, à la cour de Madrid, page du prince héritier ; il s’adonnat aux études scientifiques, mais le discours latin dont il salua Philippe II après la soumission du Portugal, montre que sa formation littéraire était solide. Aux heures des leçons de danse et d'escrime, il s'esquivait malgré les remontrances de son père ; il ne semble pas que l'obéissance ait alors été sa vertu dominante. Il lisait Louis de Grenade et réussissait à méditer une heure sans distraction, après avoir lutté parfois pendant trois ou quatre heures. La mort de l’Infant le fortifia dans son mépris du monde qu’il songeait d'ailleurs à quitter depuis Mantoue.

Après avoir pensé aux capucins et à un ordre ancien à réformer, il se décida pour la Compagnie de Jésus qui était dans l'élan de sa première ferveur ; il y était attiré par son goût pour l'éducation de la jeunesse et la conversion des païens ; de plus, il était sûr que, dans cet ordre seul, il ne serait chargé plus tard d'aucun honneur ecclésiastique.

Son père, pour gagner du temps, lui fit visiter les cours de Mantoue, Ferrare, Parme et Turin. Plusieurs évêques essayèrent de le persuader qu'il travaillerait plus à la gloire de Dieu en gouvernant sa principauté, mais en vain. Son père finit par donner son consentement, après l'avoir aperçu, par une fente de la porte, se donner la discipline jusqu'au sang et avoir assisté à un interrogatoire sur sa vocation poursuivit pendant une heure.

Avant de partir, Louis séjourna pendant quelques mois à Milan pour les affaires de son père, tout en poursuivant ses études philosophiques. En juillet 1585, il fit à Mantoue les Exercices de saint Ignace, signa le 2 novembre, en faveur de Rodolphe, son acte d'abdication relativement à sa principauté, et prit, le 4, le chemin de Rome ; il passa par Lorette pour accomplir un vœu de sa mère au moment de sa naissance. Le 25, il arrivait au noviciat Saint-André sur le Quirinal, où son postulat fut abrégé : il avait donné auparavant assez de preuves de la solidité de sa vocation.

Trois mois après, son père mourait dans des sentiments de piété remarquables, regrettant de s'être opposé si longtemps à la volonté de Dieu sur son fils. Louis, bien qu’il éprouvât une grande peine, se réjouissait de cette fin ; depuis qu'il avait quitté Castiglione, il ne pensait à sa famille qu’en priant pour elle. Il ne voulait plus entendre parler de son origine et fréquentait de préférence les frères coadjuteurs ; il sortait avec des vêtements râpés, un sac sur le dos pour recueillir les aumônes. Il écrivit alors la méditation connue sous le nom de Traité des Anges.

Le 27 octobre 1586, il partit pour Naples avec le maître des novices, mais un érysipèle et de la fièvre étant survenus, on le renvoya à Rome, dès le mois de mai, au collège romain où il prononça ses premiers vœux (25 novembre 1587). Il soutint publiquement des thèses de philosophie, puis passa à la théologie. Il discutait toujours avec vigueur, mais avec modération, n'interrompant jamais personne. En février et mars 1588, il recevait les ordres mineurs et s'appliquait de plus en plus à l'obéissance : il avait toujours une tendance marquée à résister lorsqu'on contrariait son zèle pour les pénitences extérieures.

En septembre 1589, le Père général lui ordonna d’aller à Castiglione, pour régler une querelle entre son frère Rodolphe et le duc de Mantoue au sujet du château de Solférino. Louis fit appel à la générosité du duc et le pria pour l'amour de Jésus de se réconcilier avec Rodolphe. Il réussit aussi à faire accepter le mariage secret de son frère qui avait fait scandale. Reçu à la maison des jésuites de Milan, il y eut la révélation de sa mort prochaine ; il aurait voulu revoir Rome où avait débuté sa vie religieuse ; le Père général l'y rappela précisément. A Sienne, invité à adresser une allocution aux élèves du collège, il parla sur le texte : Extote factores verbi et non auditores tantum.

De retour à Rome, il fit encore un discours sur les obligations de l'épiscopat, en présence de plusieurs évêques et sur leur demande. Pour fortifier son amour de Dieu, il lisait les soliloques de saint Augustin, l'explication du Cantique des cantiques par saint Bernard, la Vie de sainte Catherine de Gênes. Quant à son amour pour le prochain, il le manifesta surtout pendant la famine et la peste des années 1590-1591 ; il se dévoua à l'hôpital Saint-Sixte, puis à Santa Maria della Consolazione ; en chemin il rencontra un pestiféré, le porta sur ses épaules, et rentra malade (3 mars). Il resta languissant pendant plusieurs mois. Dans une sorte de ravissement qui dura toute une nuit, il apprit qu'il mourrait le jour de l'Octave du Saint-Sacrement, le 20 juin : ce jour-là il parut justement mieux et dut insister à plusieurs reprises pour obtenir la viatique ; on le trouvait si bien que le Père Bellarmin lui-même, son confesseur, ne fut pas admis à rester auprès de lui le soir ; il n'y avait que deux autres Pères et l'infirmier quand il rendit le dernier soupir entre dix et onze heures.

Son corps fut enseveli dans la crypte de l'Annonciade ; sept ans plus tard, à cause d'une inondation du Tibre, on enleva le cercueil et on fit une distribution de reliques ; les autres furent mises dans une chapelle de la même église, déplacées plusieurs fois, puis déposées dans la nouvelle église de Saint-Ignace, construite à la place de l'Annonciade. La béatification eut lieu sous le Pontificat de Paul V, verbalement le 21 mai 1605, avec confirmation écrite le 19 octobre de la même année. La canonisation fut décrétée par Benoît XIII, le 26 avril 1726, et proclamée solennellement le 31 décembre suivant. Le 21 juin 1925, saint Louis de Gonzague a été déclaré par Pie XI « Patron céleste de toute la Jeunesse chrétienne. »

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Les Six Dimanches de Saint Louis de Gonzague

Avertissement

Louis de Gonzague fut canonisé par le Pape Benoît XIII, dans la vue de donner, principalement à la jeunesse, un modèle d'innocence et de sainteté; c'est ce que porte le décret de sa canonisation, daté du 22 novembre 1729. Mais si les exemples de ce jeune homme si recommandable par la pureté de sa vie n'ont pas fait les mêmes impressions sur tous les cœurs , plusieurs en ont été touchés; l'on a vu des écoles et des universités célèbres le choisir pour leur patron, et ce choix a été confirmé par le Saint Siège apostolique, qui leur a permis de célébrer un Office et une Messe propre du Saint. Clément XII, par un décret du 21 novembre 1767, accorde une indulgence plénière à celui qui visitera son autel le jour de sa fête, ou tel autre autel où cette même fête serait célébrée: et pour exciter de plus en plus les Fidèles à recourir à l'intercession de ce grand Saint, le même Pontife a cru devoir autoriser, par des privilèges particuliers, la pieuse coutume d'employer six Dimanches de suite à implorer le crédit de saint Louis de Gonzague auprès de Dieu, en mémoire des six années qu'il a passées dans l'état religieux, où, se voyant éloigné des dangers du siècle, il regardait sa solitude comme un paradis terrestre. C'est dans cette vue que ce Pontife, d'heureuse mémoire, a accordé une indulgence plénière, pendant les six Dimanches qui précèdent la fête de saint Louis de Gonzague, que l'on célèbre le 21 juin, ou pendant les six Dimanches qui précèdent tel autre jour que Ton voudra choisir dans l'année, chacun selon sa dévotion, à ceux qui, étant vraiment pénitents et après avoir communié, sanctifieront ces jours de salut par de pieuses méditations, par des prières ferventes, et par d'autres exercices de la piété chrétienne, en l'honneur de ce Saint et pour la gloire dit Seigneur. Et comme le Saint Père n'a point spécifié dans son décret les méditations,les prières et les œuvres de piété que l'on peut mettre en usage pendant les six Dimanches qui doivent être consacrés sans interruption au culte et à la gloire de saint Louis de Gonzague, plusieurs personnes ont souhaité d'avoir là-dessus une instruction plus ample et plus détaillée, propre à les conduire dans la pratique. Parmi ces exercices, il y en a cinq auxquels on a cru qu'il serait plus avantageux de se fixer:

1° En recevant les sacrements de Pénitence et de l'Eucharistie avec toutes les dispositions qu'ils exigent, on se mettra spécialement sous la protection de S. Louis de Gonzague.

2° On assistera a quelques prédications ou à quelques Messes de plus, en l'honneur de ce Saint.

3° On récitera, dans l'église qui-lui est dédiée, ou devant son image, six Notre Père, six je Vous salue Marie et six Gloire au Père, avec l'antienne , l'oraison propre, et la prière adressée au même Saint.

4° On emploiera un certain temps à méditer ou à lire posément et avec attention une des considérations suivantes, que l'on terminera par une oraison particulière adressée à S. Louis de Gonzague.

5° On pratiquera dans la journée quelque œuvre de charité, comme aumône, visite d'hôpitaux, ou autre, selon la dévotion de chacun. On a choisi pour sujet des six considérations, les six vertus que Saint Bonaventure appelle les six ailes des Séraphins que le prophète Isaïe aperçut devant le trône de Dieu. Saint Louis de Gonzague les a possédées dans un degré si éminent que l'on peut justement le comparer à un Séraphin ; il en était l'image par la pureté de son cœur et par l'ardeur et la vivacité de ses sentiments. Ces six vertus, que l'on doit regarder comme le précis et l'abrégé de toute la perfection chrétienne sont:

premièrement, la componction du cœur;

deuxièmement, la mortification des sens;

troisièmement, la pureté du corps;

quatrièmement, la pureté de l'âme;

cinquièmement, l'amour du prochain;

et sixièmement, l'amour de Dieu.

Dans toutes ces considérations, Saint Louis de Gonzague sera proposé pour modèle, puisque nous devons employer les mêmes moyens, et nous servir des mêmes ailes qui l'ont élevé jusqu'à Dieu. On joindra à chaque considération quelques pratiques, qui seront d'autant plus agréables au Saint qu'elles sont fondées sur les maximes qui faisaient la règle de ses sentiments et de sa conduite; mais comme nous sommes trop faibles pour arriver sans secours à une si haute perfection, on ajoutera une oraison pour implorer l'intercession du Saint, afin qu'il soit non-seulement notre modèle, mais encore notre protecteur et notre appui dans les efforts que nous sommes obligés de faire pour acquérir ses vertus. On tâchera ensuite d'animer la confiance, en rapportant l'exemple de ceux qui ont ressenti, dans l'exercice de chaque vertu, les effets salutaires de son pouvoir. Heureux si vous pouvez obtenir la protection d'un Saint si charitable et si zélé pour le salut de ceux qui ont recours à lui! c'est le moyen d'engager le Seigneur à répandre sur vous une abondance de grâces, et principalement celle de la prière, qui fait la force et la nourriture de l'âme. Puissiez-vous éprouver, tous les jours de votre vie, qu'il est l'appui de votre faiblesse et le soutien de votre vertu!

Prière commune à dire chaque dimanche

Prière à saint Louis de Gonzague

Que l'on récite après avoir récité les six Notre Père, je Vous salue Marie et Gloire au Père

Je reconnais, grand Saint, votre crédit auprès de Dieu: et, plein de confiance en votre bonté, je me prosterne humblement devant le trône de votre gloire; je vous honore, je vous admire, et je rends grâces à la bonté divine qui vous a comblé de ses dons, et qui vous a donné dans le ciel une de ces places sublimes que le Seigneur destine à ses plus chers favoris; vous l'avez méritée par ces vertus héroïques qui reçoivent un nouveau lustre des différents prodiges que le Dieu tout puissant accorde à vos prières , pour rendre de jour en jour votre nom plus illustre et plus révéré sur la terre. Je bénis mille fois l'auguste et adorable Trinité qui a orné votre âme d'une innocence si parfaite, et qui l'a enrichie de l'assemblage de toutes les vertus. Je rends grâces au Père céleste qui vous a mis au rang de ses enfants bien-aimés. Je remercie le Fils de Dieu qui a reconnu en vous les fruits les plus exquis de son sang précieux. Je rends grâces au Saint-Esprit, qui a embrasé votre cœur des flammes de l'amour divin; je vous conjure par tous les dons de la grâce que le Seigneur a répandus sur vous avec profusion; par cette innocence, cette pénitence, cette charité ardente, qui vous a rendu si agréable à ses yeux; par cette joie céleste et ineffable que vous goûtez présentement dans le temple de sa gloire, de m'obtenir la grâce d'une contrition vive et profonde de mes péchés passés, et une pureté de cœur qui redoute les moindres fautes, et qui m'éloigne de tout ce qui peut déplaire à mon Dieu. Daignez me conduire et me diriger vous-même dans toutes mes actions, pendant ma vie et à l'heure de ma mort, qui est le temps où je compterai le plus sur votre secours. Je vous demande en particulier telle et telle grâce, que j'espère obtenir par votre intercession et par vos mérites (On exposera ici la grâce que l'on veut demander). Et vous, Reine du ciel, glorieuse Mère de Jésus-Christ, qui avez tant aimé et favorisé saint Louis de Gonzague lorsqu'il vivait sur la terre, interposez aussi le pouvoir spécial que vous avez auprès du Seigneur, pour donner du poids et de l'efficacité à mon humble prière, non en vue de mes mérites, mais par égard pour ceux de ce Saint qui vous fut si cher, et pour lequel vous eûtes toujours une tendresse de Mère. Faites connaître à tout l'univers que vous voulez le glorifier, et que vous protégez singulièrement ceux qui ont recours à lui, afin qu'ils croissent de plus en plus en grâce et en sagesse, en chantant ses louanges et les vôtres, pour le temps présent sur la terre, et dans le ciel pour une éternité. Ainsi soit-il.

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Premier Dimanche

Saint Louis de Gonzague, modèle de la componction du cœur

 

Considérez quel fut l'objet de sa douleur. C'étaient des fautes légères que les mondains regardent à peine comme des fautes. A l'âge de quatre ou cinq ans, lorsqu'il était dans la maison de son père, il prit à des soldats un peu de poudre à canon, et en leur parlant il prononça des paroles grossières qu'il leur avait entendu dire, et qu'il ne comprenait pas. Cependant il pleura ces deux fautes pendant le reste de sa vie. Il se croyait le plus grand des pécheurs; il appelait ces années les années de ses désordres et de sa méchanceté. Que n'a donc pas à craindre de la colère de Dieu celui qui ne sait pas se repentir de tant de fautes graves! Nos péchés nous paraissent légers, et nous ne nous en repentons que faiblement, parce que nous ne faisons aucune attention à la grandeur du Dieu que nous avons offensé , des récompenses du ciel que nous avons perdues, des peines de l'enfer que nous avons méritées. Regardons le péché comme ces poisons mortels, comme ces mets amers et dégoûtants que nous rejetons avec horreur. Il n'y a que la louche des impies qui dévore l'iniquité. Rentrez dans vous-même; pesez avec une attention sérieuse la gravité de vos péchés, et il ne vous sera pas difficile de ressentir toute l'amertume de la componction.


La vivacité de sa douleur

Quoique saint Louis de Gonzague n'eût commis que des fautes légères, il en eut un extrême repentir. Sa douleur fut si vive que, la première fois qu'il s'en accusa dans une confession générale qu'il lit à Florence, la tristesse et les larmes , précédées d'une sueur froide, le firent tomber aux pieds de son confesseur dans une espèce d'évanouissement qui ne lui permit pas de continuer sa confession ce jour-là; et dans la suite de sa vie il ne pouvait se rappeler le souvenir de ses péchés sans verser des torrents de larmes. Et vous, Chrétien, chargé de tant de crimes, vous êtes si peu touché des sentiments de la componction, qu'à peine pouvez-vous former un acte de contrition quand vous vous présentez au tribunal de la pénitence. Ah! malgré toute la dureté de votre cœur, la seule vue de vos péchés ne devrait-elle pas suffire pour vous arracher des larmes? Comptez-vous pour rien le malheur d'avoir offensé Dieu? regardez-vous le péché comme une bagatelle? Celui qui ne pleure pas amèrement sur un si grand mal, en a bien peu de connaissance; il ignore que c'est proprement le souverain mal et le seul qui soit véritablement à craindre. Tâchez donc de vous exciter à la componction, et d'en être pénétré le plus vivement qu'il vous sera possible. Humiliez votre esprit profondément, c'est le seul moyen d'éviter la peine que méritent vos péchés.

La continuité et la persévérance de sa douleur

Saint Louis de Gonzague ne cessa jamais de pleurer ses péchés. Souvent il s'écriait, les larmes aux yeux et le cœur pénétré de la plus vive douleur: « Mon Dieu! vos jugement sont un abîme impénétrable. Qui sait si le Seigneur m'aura pardonné les fautes que j'ai commises dans le siècle? » Il craignait sans cesse d'être du nombre de ceux que Dieu abandonne en punition de leurs péchés. Réfléchissez sur les avantages de cette crainte qui est d'autant mieux fondée, que nul ne sait s'il est digne d'amour ou de haine. Moins on pleure ses péchés, moins on est assuré de sa réconciliation avec Dieu. Il n'y a qu'une componction amère et continuelle qui puisse vous en donner quelque assurance; le Seigneur ne manque jamais de guérir ceux qui ont le cœur contrit. Cette componction est également avantageuse pour le présent et pour l'avenir: dans le présent, elle donne des forces et de la vigueur à notre âme, elle l'anime, elle la soutient, elle lui sert en quelque sorte de nourriture, selon cette parole : Nous serons nourris du, pain de nos larmes, et nous boirons l'eau de nos pleurs. Dans l'avenir elle nous attire l'assistance la plus favorable de la grâce divine: Sur qui jetterais-je des regards propices, dit le Seigneur, si ce n'est sur le pauvre qui a le cœur contrit? Accoutumez-vous donc à remplir votre cœur de cette douleur salutaire. Si la douceur du péché corrompt le goût et détruit les forces de l'âme, elle ne peut être guérie que par l'amertume des larmes, qui lui rend la vie et la santé.

Prière

 

Grand Saint, mon puissant protecteur auprès de Dieu, qui avez pleuré si longtemps et si amèrement des fautes très légères , vous voyez devant vous une âme criminelle qui a mille péchés griefs à se reprocher, et qui a de la peine à en ressentir la moindre douleur; obtenez-moi, je vous en conjure, quelques degrés de cette contrition vive et profonde dont vous fûtes pénétré, et qui peut seule amollir mon cœur insensible; si je ne mérite pas cette grâce, un Dieu Sauveur l'a méritée pour moi, puisqu'il exige de moi cette componction pour la satisfaction de mes péchés: faites que l'énormité de mes crimes soit toujours présente à mon esprit, et que j'en conserve au fond de mon cœur un repentir sincère et véritable, afin que je puisse vivre dans une douce espérance de ce pardon favorable qui ne s'accorde qu'à la pénitence et à la componction. Vous ne mépriserez pas, Seigneur, disait le Prophète, un cœur contrit et humilié. Ainsi soit-il.

Maximes de saint Louis de Gonzague et pratiques de vertus

Plus la vie est longue, et plus on a lieu de craindre pour son salut. C'est pourquoi ne vous persuadez jamais que vous êtes assuré de votre salut, mais travaillez-y avec crainte et tremblement. N'imitez pas ceux à qui le Saint-Esprit fait un reproche de ce qu'ils vivent dans une fausse sécurité, comme s'ils avaient acquis les mérites et pratiqué les vertus des justes.

Il est a craindre que les Anges, qui sont présentement nos guides, ne deviennent nos accusateurs au jour du jugement. Vivez donc dans la crainte; faites tous les soirs, à l'exemple du Saint, un examen sérieux de votre conscience; et pour rendre cet examen plus exact, adressez-vous à votre Ange gardien, qui a été témoin de toutes les fautes que vous avez commises, en œuvres, en paroles ou en pensées, et concevez une nouvelle douleur de vos péchés; demandez-en pardon à Dieu, en lui disant, comme le Roi-Prophète: « Purifiez-moi de plus en plus, Seigneur, de mon iniquité ».

« Celui qui tombe dans une faute, quoique légère, doit aussitôt se relever, s'adressera Dieu, lui en demander pardon, et la grâce de ne plus la commettre ».

Commencez donc par mettre cette maxime en pratique. Imitez celui qui, ayant eu le malheur de tomber dans la boue, se relève promptement pour se nettoyer, et marche ensuite avec plus de précaution. Car si le juste tombe sept fois, il se relève, mais les impies se précipitent dans l'abîme du mal, et ils ne font aucun effort pour en sortir.

Exemple

Il y avait dans le siècle passé une personne nommée Arsilia, qui eut toujours une dévotion particulière à saint Louis de Gonzague et qui obtint du Ciel plusieurs grâces singulières par son intercession. Ce Saint opéra tant de merveilles en sa faveur qu'il faudrait un volume pour les rapporter toutes. Un jour, étant à Tivoli, où elle demeurait, elle crut l'apercevoir, dans le ciel, tout éclatant de lumière, qui offrait au Dieu tout-puissant les prières de ceux qui avaient eu recours à lui, et il lui sembla que le Seigneur agréa plus d'une fois ses prières en prononçant ces paroles: « Vos demandes sont accordées ». Une des principales faveurs qu'elle obtint pour elle-même, fut la vraie componction du cœur. Etant un jour au pied de l'autel du Saint, prête à recevoir la communion, elle se ressouvint des larmes qu'il versait en abondance toutes les fois qu'il participait à ce divin mystère, et elle fit sa prière pour obtenir la même contrition qu'il avait eue lorsqu'il communia pour la première fois. A peine eut-elle commencé cette prière, qu'elle se sentit saisie d'une telle horreur de ses péchés que, succombant sous le poids de sa douleur qui lui faisait répandre un torrent de larmes, elle s'écria: « C'est assez, grand Saint, c'est assez ». Mais elle entendit aussitôt une voix intérieure qui lui répondit que cette douleur n'était pas encore suffisante pour expier ses péchés. Un autre jour, Arsilia étant attaquée d'une fièvre violente, implora le secours de de saint Louis de Gonzague, qui lui fit voir une image sensible des souffrances auxquelles les âmes du purgatoire sont condamnées, et des horribles châtiments que souffrent les damnés dans l'enfer. « Vois, lui dit-il, combien ces âmes souffrent pour l'expiation de leurs péchés; et toi, que souffres-tu? Quelles sont tes peines en comparaison de celles-ci? » Arsilia, fortifiée par ces paroles, cessa de désirer la fin de ses maux; elle pria même le Seigneur de les augmenter, afin qu'ils servissent, en quelque sorte, de contre-poids aux péchés qu'elle avait commis.

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Deuxième Dimanche

Saint Louis de Gonzague modèle de mortification et d'austérité

Mortification de Saint Louis de Gonzague lorsqu'il vivait dans le monde

Tout Chrétien doit marcher dans la voie étroite qui conduit à la vie éternelle. Et par conséquent l'esprit du christianisme est un esprit de mortification et d'austérité. Saint Louis de Gonzague comprit cette vérité dès sa plus tendre enfance. Le Saint-Esprit la lui fit connaître au milieu de la Cour. Quoique enfant, quoique séculier, quoique prince, il se mortifiait par des jeûnes assidus; il retranchait tous les jours de sa nourriture jusqu'à la réduire au poids d'une once; il déchirait sa chair par de dures disciplines; il inventait tous les jours de nouvelles mortifications pour la tourmenter; il mettait sous ses habits des pointes de fer pour suppléer au cilice. Que dites-vous, Chrétien, d'une pénitence si rigide? Comment pourrez-vous excuser votre délicatesse? Etes-vous plus jeune, plus faible, et plus délicat que lui? Oserez-vous dire qu'il vous est impossible de l'imiter? Mais que ne souffrez-vous pas tous les jours pour votre intérêt, pour satisfaire votre caprice, ou pour vous procurer du plaisir! Ne renouvelez-vous pas pour ainsi dire les prodiges de la manne, qui résistait au feu le plus violent, et qui se fondait au premier rayon du soleil? Cependant il sera toujours vrai de dire que la mortification des sens est la marque d'une âme choisie et agréable à Dieu. Ceux qui sont à Jésus-Christ, dit l'Apôtre, ont crucifié leur chair avec tous ses vices et tous ses désirs.

Sa mortification dans l'état religieux

Il pratiqua les mêmes austérités dans l'état religieux, autant que ses Supérieurs voulurent le lui permettre. Aucune action ne lui plaisait, si elle n'était accompagnée de quelque mortification: outre les jeûnes, les chaînes de fer et les disciplines, soit qu'il marchât, soit qu'il fût assis ou qu'il se tint debout, il était toujours dans un état de souffrance. Il disait à ceux qui s'étonnaient de ses austérités, que l'affaire du salut ne réussit que par la pénitence; que le vrai moyen de la rendre douce et facile est de la mettre continuellement en pratique, et qu'elle ne paraît difficile que par le-peu d'usage qu'on en fait. Le corps est destiné, par sa nature, à être l'esclave de l'âme; si on lui laisse trop de liberté, il en abuse. Or, la vraie manière de l'assujettir est d'imiter les Saints qui le traitaient durement, et travaillaient sans cesse à le dompter. Je châtie mon corps, disait Saint Paul, et je le réduis en servitude. Il ne suffit donc pas de l'avoir châtié quelquefois, comme quelques-uns le disent, castigabo; il ne suffit pas non plus d'avoir la pensée de le châtier à l'avenir, comme d'autres s'en flattent, en disant castigabo, je le châtierai: il faut le châtier continuellement comme un esclave toujours rebelle, et ne pas être un moment sans pouvoir dire comme Saint Paul: Je châtie mon corps, et, le réduis en servitude.

Sa mortification au lit de la mort

 

A la vue des étonnantes austérités de saint Louis de Gonzague, plusieurs disaient qu'il aurait du scrupule à l'heure de la mort, d'avoir abrégé ses jours par les excès de sa pénitence : mais qu'arriva-t-il? Ce Saint, après avoir reçu les derniers sacrements de l'Eglise, protesta que non-seulement il n'avait aucun scrupule des pénitences qu'il avait faites, mais plutôt d'avoir omis beaucoup d'autres mortifications qu'il aurait eu peut-être la force de supporter. Il pria ensuite son supérieur de lui permettre de se faire déchirer de coups depuis les. pieds jusqu'à la tête; et n'ayant pu l'obtenir, il demanda au moins d'être jeté sur la terre nue, afin d'expirer en vrai pénitent. Vous vous récriez peut-être contre cette rigueur; et vous demandez si c'est là le véritable esprit du christianisme? mais réfléchissez sur tous les remords que votre excessive délicatesse vous causera infailliblement à l'heure de la mort. Songez combien voua vous croiriez heureux, à ce dernier moment, d'avoir mortifié par la pénitence une chair qui sera sur le point d'être abandonnée aux vers et à la pourriture. « Malheur à vous qui riez présentement, dit le Seigneur; malheur à vous qui avez votre consolation en ce monde! »

Prière

O vous qui avez eu le courage de joindre pendant votre vie une si grande austérité a une si parfaite innocence, combien ne dois-je pas être confus, et humilié, quand je considère les extrêmes rigueurs que vous avez exercées sur vous-même! Qu'il s'en faut, grand Saint! que j'imite votre pénitence, moi qui ai bien plus de raison que vous de la pratiquer! Quoi! vous étiez continuellement occupé à mortifier votre chair, et moi, coupable de tant de péchés, je ne cherche qu'à flatter la mienne et à satisfaire ses goûts par une molle et indigne complaisance! Ah! inspirez-moi plutôt une sainte haine de moi même, afin que je marche dans cette voie étroite qui conduit au ciel. Ne permettez pas qu'en me livrant aux délicatesses de la chair, je m'engage malheureusement dans ce chemin plus large qui est la voie de perdition. Faites-moi comprendre que je n'ai point d'ennemis plus dangereux que moi-même , et que je dois me regarder et me traiter comme tel, en domptant continuellement mes inclinations naturelles et ma volonté propre, aidé de votre protection, animé par vos exemples. Ainsi soit-il.

Maximes de Saint Louis de Gonzague, et pratiques de vertus

 

« On n'a jamais vu personne s'élèvera une haute perfection, sans avoir traité son corps comme un animal indocile que l'on dompte à force de coups. Ayez donc soin de pratiquer toujours quelque pénitence corporelle , comme de porter le cilice, la haire, la chaîne de fer ou autre semblable, et persuadez-vous, à l'exemple des Saints, que la grâce de Dieu ne se conserve pas longtemps au milieu des satisfactions de la mollesse; elle ne se trouve point dans le séjour de ceux qui coulent les délices de la vie ».

« La pénitence volontaire du corps ne doit point se différer jusqu'à la vieillesse, temps où il ne reste plus assez de force pour la soutenir. Il est surtout nécessaire de la pratiquer dans l'âge où la chair ne peut être ménagée que l'esprit n'en souffre. Ne cherchez donc jamais de prétexte pour omettre ou pour adoucir cette pénitence; songez plutôt à la rendre plus pénible et plus rigoureuse dans le temps de la tentation. Résistez au démon avec force, disait l'apôtre saint Jacques, et il s'éloignera de vous ».

« Quand quelqu'un vous exhorte à traiter plus doucement votre corps, il faut répondre que Dieu vous l'a donné en garde, comme un esclave rebelle qui ne cesse de se révolter contre son maître. Animez-vous de plus en plus à la pénitence par le désir de plaire à Dieu: Un esprit abattu et humilié est pour lui un sacrifice agréable ».

Exemple

Le seul récit des pénitences et des mortifications de saint Louis de Gonzague a souvent fait, sur les âmes, les plus vives impressions, et leur a inspiré le courage de les imiter. Un jeune homme, entre autres, ayant lu la vie du Saint le jour qu'on célèbre sa fête, en fut tellement frappé qu'il conçut d'abord un extrême désir de quitter le monde et de s'ensevelir pour toujours dans un cloître; mais de justes motifs l'ayant empêché d'exécuter ce dessein, il prit une ferme résolution de mener dans le monde une vie austère et pénitente: dès lors, il ne mit plus de bornes à ses mortifications. Retiré dans sa maison, il priait sans cesse avec une extrême ferveur, et il traitait son corps avec tant de rigueur que son Confesseur fut souvent obligé d'arrêter les transports de son zèle, et de modérer, par une sage discrétion, le désir qu'il avait d'égaler, et peut-être de surpasser son modèle.

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10 juin 2010

Les 12 Lundis de l'Enfant Jésus 12/12

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Les Douze Lundis de l'Enfant Jésus

Douzième lundi

Le Saint Enfant Jésus résidant pendant neuf mois dans le sein chaste de Marie

« Voici qu'une Vierge concevra et portera dans son sein un homme parfait ».

Prière d'ouverture

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit

I. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire. Pour mon salut et pour celui de tout le monde, le mystère de la naissance de notre Divin Rédempteur.

Gloire au Père

II. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, les souffrances de la très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph, dans le long et pénible voyage de Nazareth à Bethléem, et l’angoisse de leur Cœur de ne pas trouver où se mettre à couvert, alors qu’était sur le point de naître le Sauveur du monde.

Gloire au Père

III. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la crèche où naquit Jésus, le foin qui lui servit de lit, le froid qu’il souffrit, les langes qui l’enveloppèrent, les larmes qu’Il versa et ses tendres vagissements.

Gloire au Père

IV. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la douleur que ressentit le Divin Enfant dans son tendre Corps, quand Il le soumit au cruel couteau de la circoncision: je Vous offre le Sang Précieux qu’Il répandit alors une première fois pour le salut de tout le genre humain.

Gloire au Père

V. — Père Eternel, je vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, l’humilité, la mortification, la patience, la charité, toutes les vertus de l’Enfant Jésus, et je Vous remercie, je Vous aime et je Vous bénis infiniment pour cet ineffable Mystère de l’Incarnation du Verbe.

Gloire au Père

V. Le Verbe s’est fait chair.

R. Et Il a habité parmi nous.

Prions

Ô Dieu, dont le Fils unique a paru en ce monde dans la substance de notre chair, faites, nous Vous en supplions, que L’ayant reconnu extérieurement semblable à nous, nous méritions d'être intérieurement réformés par Lui, qui vit et règne avec Vous dans les siècles des Siècles. Ainsi Soit Il.

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Considérations

Adorons le Fils de Dieu remplissant de bénédictions ineffables la Très Sainte Vierge par le séjour qu'Il consent à faire dans son sein. Mais en s'abaissant jusqu'à se soumettre à cet ordre établi pour tous les autres enfants, non-seulement Il rend un grand honneur a Son Père par Son obéissance et son amour; mais Il veut nous donner une grande leçon à nous-mêmes, qui est de nous maintenir patiemment, malgré la révolte de l'orgueil et des sens, dans la voie où Sa Providence nous place. Donnons avec joie notre cœur a ce Verbe Divin, usant de Son être et rendant tous les devoirs possibles à Dieu dans un temps où nous n'avons pu le connaître; remercions-Le de Ses hommages et de Ses satisfactions, qui ont si abondamment suppléé à notre indigence; et ne nous lassons pas de considérer que plus Sa Personne demandait qu'il fût grand d'abord, plus Il a fait paraître d'humilité, durant ce long état d'anéantissement et d'obscurité où Il s'est réduit pour nous.

Adorons ce très doux Sauveur tellement uni à Sa sainte Mère pendant ces neuf mois, qu'Il n'est plus qu'une seule et même chose avec Elle, comme le fruit avec l'arbre où Il est attaché. Et cette comparaison ne saurait qu'exprimer faiblement nos pensées; car qui pourrait imaginer l'union de Jésus et de Marie pour le corps et pour l'âme. Jamais Dieu ne s'était donné de cette sorte. Pour l'être naturel que Jésus recevait de sa Mère, Il lui inférait l'être surnaturel; et Sa Vie étant celle d'un Dieu, Il la versait sur elle avec une profusion divine. La Sainte Vierge de son côté donnait d'autant plus d'amour à Son Fils qu'Elle recevait plus de grâces; et ce Fils multipliait encore pour cet amour un si grand accroissement de Ses faveurs célestes, que c'était un épanchement, un flux et reflux de dons que nous ne pouvons qu'admirer dans l'humilité de nos cœurs. Prions la sainte Vierge de produire les effets de cette union en nous. Bénissons-la d'avoir été si ennoblie et si enrichie par Jésus; et bénissons Jésus d'avoir été si excellemment honoré, loué et aimé par Marie.

Adorons le divin Enfant dans ce Temple auguste du sein de sa Mère, où Il s'est offert en sacrifice, où Il a passé neuf mois en continuelle oraison, où Il a reçu les commandements de Dieu, où Il a traité avec Lui du mystère de Sa Croix et de la rédemption des hommes, de la conduite de Son Eglise et de la distribution de toutes Ses grâces sur elle et sur ses saints. Adorons toutes les occupations inconnues de Son âme durant cette longue retraite: entrons de cœur dans ses désirs ardents pour la Gloire de Dieu et le salut de nos âmes. Mais considérons aussi que en participant à toutes les faiblesses de l'homme, Il avait devant les yeux la formation de Son Corps mystique, qui devait naître et s'accroître lentement jusqu'à sa divine perfection. En même temps, Il pensait à nous, qui faisons de si faibles progrès dans la grâce. Quelle reconnaissance ne Lui devons-nous point enfin pour le remède qu'Il a apporté aux souillures de notre conception par la Sainteté de la sienne. Offrons cette Conception très sainte au Père Eternel, et prions-Le de corriger et de réparer en Jésus les désordres que nous tenons de notre origine en Adam.

Prière

Sauveur du monde, qui avez commencé Votre vie par la prière et par la solitude, en restant caché durant neuf mois comme les autres enfants, dans le Sein de Votre Mère; qui, dans la captivité de Vos sens, n'avez pas cessé de jouir de la vue de Dieu et de vous occuper avec Lui des grands intérêts de Sa Gloire et de notre Salut: apprenez-nous à nous élever vers le Ciel par de fervents désirs et de vives aspirations, pendant que nous voyageons sur la terre, à faire-nos délices de l'oraison, et comme un moyen de ne pas nous séparer de Vous, a imiter et à aimer cette Sainte Enfance, où Vous vous teniez d'autant plus appliqué à Votre Père, que Vous conversiez moins avec les hommes, ô Dieu, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Chapelet de l'Enfant Jésus

On baise la médaille en disant: "Saint Enfant Jésus, bénissez-nous!" (50 jour d'indulgence, Pie X, 1909). On récite ensuite le Pater sur chacun des trois gros grains et l'Ave Maria sur chacun des douze petits grains en faisant précéder chaque Pater et chaque Ave de ces paroles: "Et le Verbe s'est fait chair, et Il a habité parmi nous."

On peut énoncer les mystères avant chaque Ave Maria.

1. L'Annonciation

2. La Visitation.

3. La Naissance.

4. L'Adoration des Bergers.

5. La Circoncision.

6. L'Adoration des Mages.

7. La Présentation au Temple.

8. La Fuite en Égypte.

9. Le Séjour en Égypte.

10. Le Retour de l'Égypte.

11. La Vie cachée à Nazareth.

12. Jésus au milieu des Docteurs.

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Téléchargez l'intégralité des 12 Lundis de l'Enfant-Jésus (pdf) en cliquant ici

10 juin 2010

Les 12 Lundis de l'Enfant Jésus 11/12

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Les Douze Lundis de l'Enfant Jésus

Onzième lundi

Le Saint Enfant Jésus conversant avec Marie et Joseph dans la maison de Nazareth

« Jésus-Christ le Fils de Dieu s'est tenu caché dans la maison d'un pauvre artisan, passant pour son Fils et l'aidant dans son travail ». (Luc 2:51; Jean 6:42)

Prière d'ouverture

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit

I. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire. Pour mon salut et pour celui de tout le monde, le mystère de la naissance de notre Divin Rédempteur.

Gloire au Père

II. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, les souffrances de la très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph, dans le long et pénible voyage de Nazareth à Bethléem, et l’angoisse de leur Cœur de ne pas trouver où se mettre à couvert, alors qu’était sur le point de naître le Sauveur du monde.

Gloire au Père

III. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la crèche où naquit Jésus, le foin qui lui servit de lit, le froid qu’il souffrit, les langes qui l’enveloppèrent, les larmes qu’Il versa et ses tendres vagissements.

Gloire au Père

IV. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la douleur que ressentit le Divin Enfant dans son tendre Corps, quand Il le soumit au cruel couteau de la circoncision: je Vous offre le Sang Précieux qu’Il répandit alors une première fois pour le salut de tout le genre humain.

Gloire au Père

V. — Père Eternel, je vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, l’humilité, la mortification, la patience, la charité, toutes les vertus de l’Enfant Jésus, et je Vous remercie, je Vous aime et je Vous bénis infiniment pour cet ineffable Mystère de l’Incarnation du Verbe.

Gloire au Père

V. Le Verbe s’est fait chair.

R. Et Il a habité parmi nous.

Prions

Ô Dieu, dont le Fils unique a paru en ce monde dans la substance de notre chair, faites, nous Vous en supplions, que L’ayant reconnu extérieurement semblable à nous, nous méritions d'être intérieurement réformés par Lui, qui vit et règne avec Vous dans les siècles des Siècles. Ainsi Soit Il.

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Considérations

Adorons le Saint Enfant-Jésus de qui l'Evangile a dit qu'Il était soumis à la sainte Vierge et à saint Joseph. Il n'y a jamais eu un respect si parfait ni une obéissance si accomplie, que l'obéissance et le respect de cet aimable Sauveur pour ses parents. Il honorait en Marie l'image du Père éternel même, qui l'avait comme associée à sa toute-puissance dans la génération de son Verbe sur la terre: et Il voyait aussi en saint Joseph le représentant de l'autorité divine, élevé avec Dieu à la plus étroite union qui ait jamais été communiquée à aucune créature après Marie. Il leur témoignait a tous deux une vénération proportionnée à leur dignité dont lui seul, en tant que Dieu, pouvait justement apprécier la grandeur.

Mais disons aussi, que, premièrement, le divin Enfant à Nazareth a aimé et honoré la très-sainte Vierge, selon l'étendue des vertus et des perfections qui étaient en Elle, selon l'amour que Dieu le Père lui portait, selon la plénitude du Saint-Esprit, qui résidait en Son Ame et en Son Corps: ce qui a beaucoup ajouté aux sentiments de reconnaissance et d'Amour qu'Il lui devait déjà, pour avoir pris naissance d'Elle. Il l'a aimée encore par l'effet de l'inclination la plus véhémente et la plus pure qui ait jamais existé: car plus les êtres sont nobles et parfaits, plus leurs inclinations sont puissantes. Or, cette inclination dans le Verbe fait chair était Divine. Il l'a aimée encore de toute la force et la vertu de sa grâce infuse, qui était immense. Il l'a aimée enfin, — il ne faut pas oublier ce détail, — de toute la plénitude d'un Amour qui devait être l'exemplaire et le modèle de celui qu'il voulait que ses disciples eussent pour leur père et mère, dont ils tiennent l'être, et pour tous leurs supérieurs. Deuxièmement, Jésus à Nazareth s'est soumis a saint Joseph parce qu'Il révérait en lui, comme en Sa Sainte Mère, tous les droits de l'autorité divine. Mais il l'a honoré encore et l'a aimé, comme ayant conservé l'honneur de la sainte Vierge par son très Saint et très Chaste mariage, et comme l'ayant lui-même sauvé en Egypte, et nourri si longtemps du travail de ses mains. Entrons dans tous ces devoirs de Jésus envers Joseph et Marie, et réjouissons-nous de ce qu'ils en ont été si parfaitement honorés et aimés. Qu'ils étaient heureux, ô mon Sauveur! non-seulement de vivre en Votre Sainte Société, mais d'avoir été rendus dignes des grâces que Vous leur apportiez en Vous soumettant à leur obéissance et a leur amour!

Honorons en même, temps le propre Amour que la Très Sainte Vierge et Saint Joseph rendaient au Divin Enfant, quand Il était si respectueux et si Doux pour eux, quand Il se montrait empressé à les servir avec tant de modestie, d'humilité, de diligence et de simplicité. Ne nous lassons point d'admirer cet échange mutuel de piété et de Charité dans la Sainte Famille; car ce spectacle nous est donné pour notre édification. Désirons d'aimer et de servir la Sainte Vierge et Saint Joseph avec le Divin Enfant, de servir et d'aimer le Divin Enfant avec la Sainte Vierge et son Saint Epoux.

Adorons enfin Jésus qui, bien qu'Il sût toutes choses, étant la lumière du Ciel et de la terre, a voulu néanmoins prendre Joseph pour Son maître à Nazareth dans l'humble métier qu'exerçait le Saint Patriarche. Ne pouvant rien apprendre, parce qu'Il n'ignorait rien, Il acceptait pour modèle les ouvrages de son père adoptif, et se conformait avec exactitude à tout ce qu'Il lui voyait faire. Adorable Enfant, qui avez obscurci Votre gloire, qui avez fait abnégation de Votre Science Divine pour obéir à un pauvre artisan, qui faisait des jougs et des charrues (S. Justin. Dialog. cum Tryph. 88); éloignez de nous tout orgueil de cœur et d'esprit. Nous ne saurions trop le répéter: donnez-nous part à Votre Humilité et à Vos abaissements.

Prière

Sauveur Jésus qui, Maître Souverain des Anges dans le Ciel, Vous êtes assujetti à Vos créatures dans ce monde; qui, tenant la place d'Adam pécheur, n'avez voulu Vous procurer le pain de chaque jour qu'à la sueur de Votre Visage en exerçant aux yeux des hommes l'humble profession de père nourricier; enseignez-nous à devenir humbles, laborieux, pénitents et obéissants à Votre exemple; ô Vous, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Chapelet de l'Enfant Jésus

On baise la médaille en disant: "Saint Enfant Jésus, bénissez-nous!" (50 jour d'indulgence, Pie X, 1909). On récite ensuite le Pater sur chacun des trois gros grains et l'Ave Maria sur chacun des douze petits grains en faisant précéder chaque Pater et chaque Ave de ces paroles: "Et le Verbe s'est fait chair, et Il a habité parmi nous."

On peut énoncer les mystères avant chaque Ave Maria.

1. L'Annonciation

2. La Visitation.

3. La Naissance.

4. L'Adoration des Bergers.

5. La Circoncision.

6. L'Adoration des Mages.

7. La Présentation au Temple.

8. La Fuite en Égypte.

9. Le Séjour en Égypte.

10. Le Retour de l'Égypte.

11. La Vie cachée à Nazareth.

12. Jésus au milieu des Docteurs.

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10 juin 2010

Les 12 Lundis de l'Enfant Jésus 10/12

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Les Douze Lundis de l'Enfant Jésus

Dixième lundi

Le Saint Enfant trouvé à l'âge de douze ans parmi les Docteurs dans le Temple

« Ils le trouvèrent dans le Temple parmi les Docteurs, les écoutant et les interrogeant ». (Luc. 2, 46.)

Prière d'ouverture

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit

I. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire. Pour mon salut et pour celui de tout le monde, le mystère de la naissance de notre Divin Rédempteur.

Gloire au Père

II. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, les souffrances de la très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph, dans le long et pénible voyage de Nazareth à Bethléem, et l’angoisse de leur Cœur de ne pas trouver où se mettre à couvert, alors qu’était sur le point de naître le Sauveur du monde.

Gloire au Père

III. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la crèche où naquit Jésus, le foin qui lui servit de lit, le froid qu’il souffrit, les langes qui l’enveloppèrent, les larmes qu’Il versa et ses tendres vagissements.

Gloire au Père

IV. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la douleur que ressentit le Divin Enfant dans son tendre Corps, quand Il le soumit au cruel couteau de la circoncision: je Vous offre le Sang Précieux qu’Il répandit alors une première fois pour le salut de tout le genre humain.

Gloire au Père

V. — Père Eternel, je vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, l’humilité, la mortification, la patience, la charité, toutes les vertus de l’Enfant Jésus, et je Vous remercie, je Vous aime et je Vous bénis infiniment pour cet ineffable Mystère de l’Incarnation du Verbe.

Gloire au Père

V. Le Verbe s’est fait chair.

R. Et Il a habité parmi nous.

Prions

Ô Dieu, dont le Fils unique a paru en ce monde dans la substance de notre chair, faites, nous Vous en supplions, que L’ayant reconnu extérieurement semblable à nous, nous méritions d'être intérieurement réformés par Lui, qui vit et règne avec Vous dans les siècles des Siècles. Ainsi Soit Il.

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Considérations

Adorons le Saint Enfant-Jésus, qui, dès que l'âge Lui permet de montrer au dehors la divine Lumière de Sa Raison, ne tarde pas de la consacrer à la gloire de Dieu Son Père. Il le témoigne par ces parles: « Ne saviez-vous pas que Je devais vaquer aux choses qui regardent Mon Père? » (Luc, 2, 49). Je le devais, dès que je pouvais faire entendre Ma voix au milieu des hommes, et en être écouté. Apprenons de ces exemples à ne négliger aucune occasion de rendre gloire à Dieu en manifestant son saint Nom.

Adorons le Divin Enfant, qui n'a pas voulu que Son jeune âge fût privé de cette fonction importante de glorifier Dieu. Source de toute Lumière, Il n'est pas moins admirable quand Il se réduit à l'obscurité et au silence, que quand Il se produit, comme le Maître qui sait tout, au milieu des hommes. Et Il avait résolu, par une infinie justice que l'un et l'autre de ces états se rencontrasssent dans Sa Divine Enfance; mais avec une telle conduite, que son silence serait observé durant douze années, comme plus conforme à sa petitesse, et plus convenable à Sa Douceur, à Son Humilité; et que la manifestation de Sa Sagesse ineffable n'aurait lieu qu'une fois, et au terme seulement de cette Enfance qu'il subissait pour notre amour. Ainsi nous a-t-Il appris à accomplir tous nos devoirs, en faisant toutes choses sans précipitation, avec nombre, poids et mesure.

Adorons le Divin Enfant qui, pour commencer son grand ministère de prédicateur, et devenir toujours notre exemplaire et notre Modèle, se soustrait à la présence de Ses Parents, par une grande force de vertu et le dégagement complet de la chair et du sang... Mais qu'a-t-Il fait, durant ces trois jours, avant de paraître au milieu des Docteurs? Il est probable qu'Il les passa en prières et en jeûnes, pour se préparer à annoncer la divine parole. Humilions-nous en admirant la sublimité de Son oraison; unissons-nous à ses mortifications saintes... Quelques-uns disent même qu'Il ne dédaigna pas de demander l'aumône... Mettons en pratique ses leçons et son zèle pour notre salut.

Adorons le Saint Enfant Jésus parmi les Docteurs. Quoiqu'Il soit le trésor de la Science du Père, Il écoute plutôt qu'il ne parle; et agissant selon la mesure de Son âge, Il se rend le disciple de ceux dont Il anime les lèvres, et qui ne peuvent rien dire de vrai que par Sa Lumière et par Sa Raison. Après les avoir écoutés dans le rang et avec la docilité qui conviennent aux enfants, Il propose avec candeur Ses questions, comme s'Il avait besoin d'être instruit, se tenant toujours par ce moyen aussi bas que l'enfance; mais Son langage révèle de célestes inspirations, qui ravissent son auditoire. Il évoque sans doute les grandeurs de Dieu, Ses Justices, Ses Miséricordes, Son Amour, la nécessité du Messie promis, l'impuissance de la Loi sans la Grâce, l'accomplissement des prophéties qui est proche. Divin Enfant, faites-nous entendre à nous-mêmes votre voix mystérieuse et sacrée. Touchez nos cœurs; dissipez tous nos aveuglements. Que nous ne soyons pas comme les Juifs, qui fermaient les yeux aux rayons de vos saintes inspirations.

Considérons la conduite du Fils de Dieu sur la très-sainte Vierge et sur saint Joseph: Il ne leur épargne pas les épreuves et l'affliction. Il connait leur douleur pleine d'anxiété: et toutefois Il les laisse en cet état. Apprenons a ne pas nous plaindre dans nos propres délaissements, et a nous abaisser sous la main du Seigneur, s'Il lui plait de nous frapper. La joie suit bientôt la peine, quand on souffre avec résignation pour Jésus-Christ. Honorons celle que ressentirent ces saints Epoux, en retrouvant parmi les Docteurs leur Enfant bien aimé qui faisait l'admiration de tous. Animons-nous d'une parfaite confiance en ce Verbe Divin. Il ne Se cache que pour la Gloire de Son Père, et pour nous combler par Son retour de consolations plus vives et de grâces plus abondantes.

Prière

Seigneur, qui n'avez, jamais perdu l'occasion de procurer la gloire de Dieu, Votre Père, et qui, pour Ses intérêts, nous avez fait paraître, dès Cotre Enfance, que Vous vous sépariez de Vos plus chères satisfactions ici-bas; qui, parmi les Docteurs, n'avez voulu parler que comme disciple; qui ne les avez enseignés que par l'humilité de Vos interrogations et la Sagesse de Vos réponses: accordez-nous la grâce de nous livrer avec zèle toujours à votre service et de ne nous confier jamais présomptueusement en nous-mêmes; ô Vous, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Chapelet de l'Enfant Jésus

On baise la médaille en disant: "Saint Enfant Jésus, bénissez-nous!" (50 jour d'indulgence, Pie X, 1909). On récite ensuite le Pater sur chacun des trois gros grains et l'Ave Maria sur chacun des douze petits grains en faisant précéder chaque Pater et chaque Ave de ces paroles: "Et le Verbe s'est fait chair, et Il a habité parmi nous."

On peut énoncer les mystères avant chaque Ave Maria.

1. L'Annonciation

2. La Visitation.

3. La Naissance.

4. L'Adoration des Bergers.

5. La Circoncision.

6. L'Adoration des Mages.

7. La Présentation au Temple.

8. La Fuite en Égypte.

9. Le Séjour en Égypte.

10. Le Retour de l'Égypte.

11. La Vie cachée à Nazareth.

12. Jésus au milieu des Docteurs.

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10 juin 2010

Les 12 Lundis de l'Enfant Jésus 9/12

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Les Douze Lundis de l'Enfant Jésus

Neuvième lundi

Le Saint Enfant Jésus revenant d'Egypte

« L'ange dit à Joseph: Prenez l'Enfant et sa Mère, et retournez en Israël; car ceux qui voulaient perdre l'Enfant sont morts ». (Math. 2. 20)

Prière d'ouverture

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit

I. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire. Pour mon salut et pour celui de tout le monde, le mystère de la naissance de notre Divin Rédempteur.

Gloire au Père

II. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, les souffrances de la très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph, dans le long et pénible voyage de Nazareth à Bethléem, et l’angoisse de leur Cœur de ne pas trouver où se mettre à couvert, alors qu’était sur le point de naître le Sauveur du monde.

Gloire au Père

III. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la crèche où naquit Jésus, le foin qui lui servit de lit, le froid qu’il souffrit, les langes qui l’enveloppèrent, les larmes qu’Il versa et ses tendres vagissements.

Gloire au Père

IV. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la douleur que ressentit le Divin Enfant dans son tendre Corps, quand Il le soumit au cruel couteau de la circoncision: je Vous offre le Sang Précieux qu’Il répandit alors une première fois pour le salut de tout le genre humain.

Gloire au Père

V. — Père Eternel, je vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, l’humilité, la mortification, la patience, la charité, toutes les vertus de l’Enfant Jésus, et je Vous remercie, je Vous aime et je Vous bénis infiniment pour cet ineffable Mystère de l’Incarnation du Verbe.

Gloire au Père

V. Le Verbe s’est fait chair.

R. Et Il a habité parmi nous.

Prions

Ô Dieu, dont le Fils unique a paru en ce monde dans la substance de notre chair, faites, nous Vous en supplions, que L’ayant reconnu extérieurement semblable à nous, nous méritions d'être intérieurement réformés par Lui, qui vit et règne avec Vous dans les siècles des Siècles. Ainsi Soit Il.

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Considérations

Adorons avec une continuelle ferveur d'amour le saint Enfant Jésus. Il s'était enfui de la Judée aussitôt après sa Naissance, pour montrer que son règne ne serait pas de longue durée chez les Juifs. Il est resté dans le pays d'Egypte sept années qui figurent, disent les commentateurs, toute la durée des siècles pendant lesquels il régnera sur les gentils; et au bout de ces sept ans, Il revient en Judée pour représenter ainsi que la fin des temps doit être marquée, d'après la tradition la plus commune, par la conversion des Juifs. Adorons les pensées secrètes de ce Divin Sauveur dans toutes les actions de sa vie parmi les hommes. O Jésus! qui ne vous éloignez jamais du céleste Israël et qui ne voyez et ne cherchez que lui, soit en Egypte, soit en Judée, venez à nous incessamment et ne nous privez pas de votre divine présence.

Adorons la conduite toujours humble de ce Maître adorable. Quoiqu'Il soit âgé déjà de sept ans, qu'Il soit rempli de sagesse et de grâce, que sa divinité soit parfaitement connue de Joseph et de Marie, néanmoins ce n'est pas lui qui leur déclare qu'il faut retourner en Judée. Il attend le commandement du Ciel que l'Ange doit apporter à Joseph, comme chef de la famille. De sorte qu'Il ne veut pas seulement obéira l'ordre de Dieu son père, mais se. soumettre même à celui de Joseph. O saint Enfant! donnez-nous votre esprit d'exacte obéissance; que jamais nous ne nous écartions des règles que vous nous avez tracées par votre humilité si parfaite et si admirable.

Adorons le Divin Enfant qui fait ce long voyage a pied, qui se fatigue et qui souffre pour la Gloire de Son Père, pour le salut et le bien de nos âmes. Adorons les autres intentions qui l'animaient et qui nous sont inconnues. Honorons aussi celles de la sainte Vierge et de saint Joseph, pendant qu'ils cheminaient dans cette pénible route à côté du Sauveur. Mais, ô Jésus! j'aime a me figurer ce voyage d'Egypte à Jérusalem comme l'image de celui du monde au ciel, du temps à l'éternité, que nous avons tous à faire a votre suite; et encore comme le passage des vains plaisirs du monde aux consolations si pures et si délectables de la religion et de la piété. Inspirez-nous l'horreur que Vous aviez dans votre cœur des abominations de l'Egypte, des scandales du monde et de sa corruption; donnez-nous l'amour de votre sainte Eglise, qdi est vraiment la porte du ciel et la maison de Dieu.

Adorons la douce gravité, la modestie et tout l'extérieur du saint Enfant dans le chemin. Il est Lui-même la voie dans laquelle nous devons marcher, et où Joseph et Marie nous ont précédés si saintement. Promettons-nous de vivre en Jésus par Marie et Joseph, pour aller à Dieu. Honorons aussi la lassitude des trois Saints Voyageurs, le repos qu'ils prenaient de temps en temps; et admirons comme ils cheminaient en recueillement et en silence, tout occupés des plus saintes pensées. Mais le Saint Enfant vient avec une grande joie en Judée, comme au lieu de sa vocation: Il doit y faire connaître Son Père, Il doit y opérer la Rédemption des hommes, après avoir accompli tous ses mystères, et c'est de la qu'il doit envoyer ses apôtres par toute la terre, pour baptiser toutes les nations et prêcher l'Evangile de Dieu. Divin Enfant, enseignez-nous à révérer vos mystères. Rendez-nous fidèles a notre vocation, en conformant notre conduite et notre vie à tous les desseins que vous avez sur nous.

Prière

Seigneur, qui avez dit que Vous n'éteignez pas la mèche qui fume encore, que vous n'achevez pas le roseau déjà brisé; qui, par votre retour d'Egypte en Judée, après la mort d'Hérode, nous faites connaître que, après avoir puni de Votre disgrâce la nation Juive pendant le cours des siècles, vous ne l'abandonnez pas pour jamais, et que Vous êtes prêt à revenir au pécheur repentant: faites nous la grâce de découvrir, sous la sainte obscurité de Votre Enfance, les rayons de Votre Infinie Sagesse, et d'apprendre, par une, consolante expérience, que, si Vous vous éloignez de vos ennemis obstinés, Vous recevez toujours à Miséricorde ceux qui espèrent en vos promesses; ô Dieu, qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Chapelet de l'Enfant Jésus

On baise la médaille en disant: "Saint Enfant Jésus, bénissez-nous!" (50 jour d'indulgence, Pie X, 1909). On récite ensuite le Pater sur chacun des trois gros grains et l'Ave Maria sur chacun des douze petits grains en faisant précéder chaque Pater et chaque Ave de ces paroles: "Et le Verbe s'est fait chair, et Il a habité parmi nous."

On peut énoncer les mystères avant chaque Ave Maria.

1. L'Annonciation

2. La Visitation.

3. La Naissance.

4. L'Adoration des Bergers.

5. La Circoncision.

6. L'Adoration des Mages.

7. La Présentation au Temple.

8. La Fuite en Égypte.

9. Le Séjour en Égypte.

10. Le Retour de l'Égypte.

11. La Vie cachée à Nazareth.

12. Jésus au milieu des Docteurs.

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6 juin 2010

Les 12 Lundis de l'Enfant Jésus 8/12

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Les Douze Lundis de l'Enfant Jésus

Huitième lundi

La visite que la Sainte Vierge rendis à sa cousine Elisabeth

« La sainte Vierge portant Jésus dans son sein, s'en alla en toute hâte visiter sainte Elisabeth, laquelle avait conçu un fils dans sa vieillesse ». (Luc. 1. 38.)

Prière d'ouverture

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit

I. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire. Pour mon salut et pour celui de tout le monde, le mystère de la naissance de notre Divin Rédempteur.

Gloire au Père

II. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, les souffrances de la très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph, dans le long et pénible voyage de Nazareth à Bethléem, et l’angoisse de leur Cœur de ne pas trouver où se mettre à couvert, alors qu’était sur le point de naître le Sauveur du monde.

Gloire au Père

III. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la crèche où naquit Jésus, le foin qui lui servit de lit, le froid qu’il souffrit, les langes qui l’enveloppèrent, les larmes qu’Il versa et ses tendres vagissements.

Gloire au Père

IV. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la douleur que ressentit le Divin Enfant dans son tendre Corps, quand Il le soumit au cruel couteau de la circoncision: je Vous offre le Sang Précieux qu’Il répandit alors une première fois pour le salut de tout le genre humain.

Gloire au Père

V. — Père Eternel, je vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, l’humilité, la mortification, la patience, la charité, toutes les vertus de l’Enfant Jésus, et je Vous remercie, je Vous aime et je Vous bénis infiniment pour cet ineffable Mystère de l’Incarnation du Verbe.

Gloire au Père

V. Le Verbe s’est fait chair.

R. Et Il a habité parmi nous.

Prions

Ô Dieu, dont le Fils unique a paru en ce monde dans la substance de notre chair, faites, nous Vous en supplions, que L’ayant reconnu extérieurement semblable à nous, nous méritions d'être intérieurement réformés par Lui, qui vit et règne avec Vous dans les siècles des Siècles. Ainsi Soit Il.

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Considérations

Adorons le Fils unique de Dieu qui, comme le plus puissant principe de vie qui soit dans sa sainte Mère, la possède plus qu'elle n'est possédée par son âme même. Aussitôt qu'il est conçu dans son sein, Il veut faire paraître le pouvoir dont Il vient la revêtir. Il la presse d'aller vers saint Jean, qu'Il a choisi pour Son précurseur, afin que ce soit Elle qui le sanctifie. Oh! que nous devons honorer cette aimable Vierge animée par l'esprit de son Fils, sainte en toutes ses démarches et en toutes ses pensées, attirant partout où elle porte ses pas sur la terre la bénédiction des cieux. Elle ne fut pas accompagnée de Saint Joseph pendant ce pèlerinage à la maison d'Elisabeth et de Zacharie, car Joseph ne devait point apprendre encore que sa sainte Epouse était la Mère de Dieu; et il ne l'eut plus ignoré, en entendant les paroles divinement inspirées d'Elisabeth, et la céleste mélodie du Magnificat qui s'échappa tout aussitôt des lèvres de Marie. Le Ciel aussi voulait perfectionner la vertu du glorieux Patriarche, qui venait à peine de contracter alliance avec la Vierge des vierges, et par elle avec le Fils de Dieu, qu'elle renfermait dans son chaste sein. Sa patiente résignation pendant les trois mois que dura l'absence de Marie, et où il fut privé non seulement des consolations de sa présence, mais de celles que lui apportait également la secrète présence de Jésus, nous apprend à nous abandonner nous-mêmes toujours à l'action de Dieu et de sa grâce dans nos cœurs. Il faut que nous sachions, à l'imitation de Joseph, nous oublier même dans les occasions qui paraissent utiles à la piété, et De voir en toutes choses que le bon plaisir divin, pour que ses desseins les plus parfaits s'accomplissent sur nous.

Mais pour revenir spécialement à la sainte Vierge dans ce mystère, considérons-la cheminant avec modestie à travers les montagnes, pour se rendre au but que Dieu lui a marqué. Comme Elle n'a de vie et d'action que par Jésus, Jésus n'a d'expression et de mouvement que par Elle. Elle le voile, en quelque sorte, à la manière des saintes espèces dans son auguste sacrement; bien plus, elle est comme une espèce vivante, qui ne contient pas seulement son Fils mais Le forme aussi et Le fait croître en elle; et réciproquement Elle est animée et remplie de sa puissance. Dans ce voyage, c'est le Fils de Dieu sans doute qui veut agir sur son Précurseur: mais Il ne veut agir que par Marie. Il veut qu'Elle coopère à cette action, qu'Elle Lui soit même attribuée; et que nous sachions par là ce que fera la Mère de Dieu dans les œuvres de la grâce, et la place qu'elle tiendra, et la société que son Fils lui donnera dans ses divines opérations. Elle salue sainte Elisabeth, et, sans doute, c'est en disant, selon l'usage des Hébreux: le Seigneur soit avec vous! Le salut vous soit donné! Ou bien avec quelque autre souhait digne de sa Charité et de la grâce qui était en elle. Mais il y eut cette différence entre les paroles de cette salutation et les nôtres, que nous ne faisons que désirer quelque bonheur à ceux que nous saluons, au lieu que la Sainte Vierge produit ici l'effet qu'elle exprime par ses paroles. Comme elle était une -image du plus grand de tous les sacrements, contenant la vérité invisible de Jésus-Christ sous l'apparence visible de son corps, Dieu voulut que ses paroles fussent alors efficaces comme celles des sacrements. Elles pénétrèrent jusque dans le sein d'Elisabeth, et portant la joie dans l'âme de saint Jean, effacèrent son péché originel, le remplirent dé grâce, lui avancèrent la raison, lui donnèrent le Saint-Esprit et la connaissance des Mystères de Dieu. Ainsi les merveilles de trois ou quatre sacrements se rencontrèrent en Marie dans cette circonstance; la réalité du Fils de Dieu, comme dans l'Eucharistie; la régénération d'un enfant d'Adam, comme au Baptême; la plénitude du Saint-Esprit, comme dans la Confirmation et dans les Ordres sacrés. Bénissons le Saint Enfant Jésus de ce qu'il lui plaît de faire de si grandes œuvres dès le commencement de sa vie, et de ce qu'il les fait par sa sainte Mère. Soumettons-nous à la douce puissance de cette Mère de Dieu, qui détruit le péché, qui engendre Jésus-Christ et le multiplie dans ses membres, qui répand dans les cœurs le Saint-Esprit, principe de toute grâce. Prions-la de produire en nous des effets semblables à ceux qu'elle produisit en saint Jean, autant que nous pouvons en être capables; et unissons-nous a la reconnaissance du saint Précurseur envers Marie, à l'amour, à la soumission et a la dépendance qu'il lui a témoignés durant sa vie, et qu'il se plaît encore à lui témoigner au ciel.

Adorons le Fils de Dieu agissant durant trois mois sur Saint Jean et sur sa famille, et toujours par l'organe et le ministère de la très-sainte Vierge. Honorons le silence et la paix de toutes ces saintes personnes, qui sont dans la maison de Zacharie; leurs oraisons, leurs contemplations. Entrons avec eux dans une profonde admiration de ces paroles: Dieu a tellement aimé le monde, qu'il lui a donné son Fils unique. (Jean, 3, 16).

Prière

Seigneur Jésus, qui, dès que Vous vous fûtes incarné dans les chastes entrailles de Marie, avez voulu faire paraître le pouvoir que sa dignité de Mère de Dieu lui avait acquis; et qui, par sa parole, avez régénéré un enfant d'Adam, lui avez avancé la raison, lui avez donné le Saint-Esprit, et l'avez sanctifié en faisant de lui le plus grand des prophètes: faites que nous soyons tellement unis avec Vous par cette très aimable Vierge que, en révérant les merveilleuses grâces de votre Sainte Enfance, nous éprouvions en même temps que cette même Sainte Enfance est la vertu de la Mère du Tout-Puissant, ô Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Chapelet de l'Enfant Jésus

On baise la médaille en disant: "Saint Enfant Jésus, bénissez-nous!" (50 jour d'indulgence, Pie X, 1909). On récite ensuite le Pater sur chacun des trois gros grains et l'Ave Maria sur chacun des douze petits grains en faisant précéder chaque Pater et chaque Ave de ces paroles: "Et le Verbe s'est fait chair, et Il a habité parmi nous."

On peut énoncer les mystères avant chaque Ave Maria.

1. L'Annonciation

2. La Visitation.

3. La Naissance.

4. L'Adoration des Bergers.

5. La Circoncision.

6. L'Adoration des Mages.

7. La Présentation au Temple.

8. La Fuite en Égypte.

9. Le Séjour en Égypte.

10. Le Retour de l'Égypte.

11. La Vie cachée à Nazareth.

12. Jésus au milieu des Docteurs.

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6 juin 2010

Les 12 Lundis de l'Enfant Jésus 7/12

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Les Douze Lundis de l'Enfant Jésus

Septième lundi

Le séjour du Saint Enfant Jésus en Egypte

« Ils trouvèrent Dagon par terre sur sa face devant l'Arche du Seigneur, et la tête de Dagon et ses deux mains gisaient coupées sur le seuil de la porte ». (1 Reg. 5. 4.)

Prière d'ouverture

Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit

I. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire. Pour mon salut et pour celui de tout le monde, le mystère de la naissance de notre Divin Rédempteur.

Gloire au Père

II. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, les souffrances de la très Sainte Vierge Marie et de saint Joseph, dans le long et pénible voyage de Nazareth à Bethléem, et l’angoisse de leur Cœur de ne pas trouver où se mettre à couvert, alors qu’était sur le point de naître le Sauveur du monde.

Gloire au Père

III. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la crèche où naquit Jésus, le foin qui lui servit de lit, le froid qu’il souffrit, les langes qui l’enveloppèrent, les larmes qu’Il versa et ses tendres vagissements.

Gloire au Père

IV. — Père Eternel, je Vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, la douleur que ressentit le Divin Enfant dans son tendre Corps, quand Il le soumit au cruel couteau de la circoncision: je Vous offre le Sang Précieux qu’Il répandit alors une première fois pour le salut de tout le genre humain.

Gloire au Père

V. — Père Eternel, je vous offre pour Votre honneur, pour Votre gloire et pour mon salut éternel, l’humilité, la mortification, la patience, la charité, toutes les vertus de l’Enfant Jésus, et je Vous remercie, je Vous aime et je Vous bénis infiniment pour cet ineffable Mystère de l’Incarnation du Verbe.

Gloire au Père

V. Le Verbe s’est fait chair.

R. Et Il a habité parmi nous.

Prions

Ô Dieu, dont le Fils unique a paru en ce monde dans la substance de notre chair, faites, nous Vous en supplions, que L’ayant reconnu extérieurement semblable à nous, nous méritions d'être intérieurement réformés par Lui, qui vit et règne avec Vous dans les siècles des Siècles. Ainsi Soit Il.

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Considérations

Adorons le saint Enfant-Jésus réduisant au silence, quand Il arrive en Egypte, les oracles de Satan qui avaient coutume de parler par la bouche des idoles, et qui, redoutant Sa souveraine Vertu, ne pouvaient plus donner de réponse à ceux qui les consultaient. Bénissons-Le également de ce que les idoles mêmes furent ébranlées et renversées sur la terre, pour annoncer qu'Il était le seul vrai Dieu, qui doit recevoir nos adorations et notre amour. Adorons aussi la Providence Divine qui veille sur le saint Enfant en ce pays d'Egypte, car Elle y a préparé toutes choses pour le logement, la vie et la tranquillité de la Sainte Famille. Joseph et Marie soutiennent l'existence du Fils du Très-Haut de leur travail parmi ces idolâtres. Jésus, de son côté, agit d'une manière très-puissante sur l'esprit des Egyptiens, sans se faire connaître à eux. Il les tient dans un admirable respect, dans la douceur et la vénération pour Sa Personne et celle de ses Parents. Humilions-nous devant les secrets jugements qu'Il a sur les âmes qui ne sont point converties, tandis qu'Il dépose, sur cette terre infidèle, une semence abondante de grâce pour la consolation d'une infinité de solitaires et d'autres justes, qui, plus tard, y pratiqueront les plus héroïques vertus. Divin Enfant, faites luire sur nous les rayons de Votre Miséricorde, et ne nous traitez pas selon la rigueur de Votre Divine Justice. Donnez-nous l'esprit de solitude et de séparation du monde.

Adorons ce très-doux Sauveur, qui passe en ce pays les sept premières années de sa vie. Adorons-Le nourri du lait virginal de Marie et comme aussi des sueurs de saint Joseph. Adorons-le comblant la sainte Vierge et son père adoptif de grâces, en retour de leurs pieuses sollicitudes. Adorons-le proférant ses premières paroles, par lesquelles il nomme Dieu son Père, sa très-sainte Mère et saint Joseph. Adorons-le faisant ses premiers pas. Adorons-le prononçant ses premières prières, que les anges venaient recueillir en les adorant, faisant ses premières actions et rendant ses premiers services et ses premières tendresses à ses parents. O Jésus! faites que nous aimions Marie et Joseph comme vous les avez aimés. Donnez-nous part aux sentiments de votre cœur: rendez-nous purs religieux et fervents.

Prière

Seigneur qui, par l'humilité de Votre Sainte-Enfance, détruisez l'empire du Superbe, qui chassez de la terre, par l'invincible vertu de Vos abaissements, celui que Vous aviez banni des cieux par la toute puissance de Votre Gloire, qui, véritable héritier de tous les biens de Dieu, dépossédez le prince du monde, et liez dans votre infirmité celui qui ne trouvait parmi les hommes presque aucune résistance: brisez dans nos cœurs, nous Vous en conjurons, les idoles du mensonge et de l'orgueil; et armez-nous de la faiblesse de Votre Sainte Enfance, qui est plus forte que tous les démons; ô Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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Chapelet de l'Enfant Jésus

On baise la médaille en disant: "Saint Enfant Jésus, bénissez-nous!" (50 jour d'indulgence, Pie X, 1909). On récite ensuite le Pater sur chacun des trois gros grains et l'Ave Maria sur chacun des douze petits grains en faisant précéder chaque Pater et chaque Ave de ces paroles: "Et le Verbe s'est fait chair, et Il a habité parmi nous."

On peut énoncer les mystères avant chaque Ave Maria.

1. L'Annonciation

2. La Visitation.

3. La Naissance.

4. L'Adoration des Bergers.

5. La Circoncision.

6. L'Adoration des Mages.

7. La Présentation au Temple.

8. La Fuite en Égypte.

9. Le Séjour en Égypte.

10. Le Retour de l'Égypte.

11. La Vie cachée à Nazareth.

12. Jésus au milieu des Docteurs.

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