Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Images Saintes
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Images Saintes
  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
sanctification des jours
11 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

892_001 (2)

 

Douzième jour

 

Lecture


La renommée de Fatima augmentait de jour en jour et s’étendait aux contrées les plus lointaines. Ainsi, la presse anti-cléricale contribua, à sa manière, à faire une réclame bien involontaire aux Apparitions. La prison des trois enfants eut un écho retentissant. Les catholiques trouvaient étrange l’usage de cette liberté à sens unique. D’un autre côté, les ignorants (et même - disait-on - les incrédules que le sectarisme n’aveuglait pas) trouvaient ces procédés, vis-à-vis des enfants, quelque peu excessifs et de nature à compromettre leur cause.

Tout ce bruit considérable, autour de Fatima, attira une foule énorme à la Cova d’Iria, le 13 septembre, composée de pèlerins et de curieux pacifiques. Les craintes, manifestées par la presse de l’opposition, d’un conflit possible étaient inconsistantes et sans fondement.

La multitude qui s’écrasait à la Cova d’Iria était bigarrée au possible. C’étaient des campagnards venus du fond de toutes les provinces, avec des costumes d’une étonnante variété et des physionomies pittoresques, mais une même âme vibrait sous tant d'appareils divers : l’âme chrétienne généreuse et loyale du Portugal. Toute cette multitude se tenait agenouillée auprès du bouquet d’yeuses où s'étaient agenouillés aussi les petits voyants. Elle venait communier, dans la prière, avec la Vision céleste dont les trois heureux enfants jouissaient. La Vierge se montrait à eux dans ce même lieu, au-dessus du bouquet d’arbustes. Lucie, François, Jacinthe l’entendaient et la voyaient.

Le peuple n’avait pas ce bonheur, mais il sentait la présence de Notre Dame. Elle était là... tout près, quoique invisible…

Lucie, de sa voix menue, mais claire, récitait à ce moment le Rosaire. Toute l’assemblée, d’une même voix, lui répondait. Que de bras se tendaient vers le ciel, tenant le chapelet que les doigts égrenaient ! Que de douces larmes coulaient le long des joues ! Que de supplications montaient ardentes vers Notre Dame ! Chacun lui confiait ses peines, ses préoccupations, ses besoins.

« Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous », disait Lucie avec assurance… Et tout le peuple répondait avec ferveur : « Sainte Marie…, priez pour nous... pour les parents, pour les enfants, pour les pécheurs. maintenant, mais surtout à l'heure de la mort, qui décide de toute l’éternité ».

À la fin de chaque dizaine, c'était la prière de glorification de la Trinité sainte : « Gloire au Père qui nous a créés, au Fils qui nous a rachetés, au Saint-Esprit qui nous a sanctifiés ».

Ensuite, après l’énoncé de chaque mystère du Rosaire, c'était le « Notre Père » que la petite bergère détaillait avec tout son cœur, l’incomparable prière que Jésus enseigna lui-même, mot par mot, aux Apôtres. Ils lui avaient dit, un jour : « Vous nous parlez toujours de prière, mais enseignez-nous à prier. - Quand vous prierez, vous direz : Notre Père qui êtes aux cieux... » (et le reste).

Lucie, après avoir commencé le « Notre Père », s’interrompit dans une sorte d’extase, saisie d'émotion par l'intensité de la Vision.

À ce moment, les fidèles qui avaient emporté des gerbes de fleurs, en un geste touchant de piété filiale, se mettent à les jeter vers le bouquet d’yeuses, à l'adresse de la Vierge dont ils devinent la présence. Cet envol de pétales était comme le symbole de milliers de cœurs qui se donnaient à Marie. La multitude n’avait pu contenir davantage son enthousiasme.

« Bénie soit la Mère de Dieu ! » lança une voix avec émotion. Toute la foule répéta le même cri. « Bénie soit la Vierge Marie ! » reprit la voix. De nouveau, la foule répéta la même acclamation. Et la litanie se continua, avec l'impulsion d’une vivante foi, s’amplifiant à mesure, tel le flot de l’océan, suivi d’un autre flot, qui le suit, le chevauche, le dépasse et vient déferler sur le rivage, couronné de blanche écume.

La manifestation, spontanée et puissante de la foule, se calma peu à peu, lorsque les enfants, après la fin de la vision, se levèrent pour rentrer à la maison. L’impulsion venait d’être donnée, puissante, irrésistible.

Notre Dame n’aura qu’à accentuer son désir pour que Fatima devienne un centre de prière intense, de méditation et de piété. Le terrain d’action est déjà préparé. Quatre mois à peine sont passés, depuis la première apparition. Déjà, le désir de Notre Dame est devenu une réalité. Elle ne fera que se développer d’année en année.

 

Réflexions

 

Le premier mouvement de la foule qui accompagna la venue des petits voyants à la Cova d’Iria fut de tomber à genoux auprès de l’endroit de l’Apparition et de prier. L'homme est naturellement religieux et, quand bien même il ne serait pas chrétien, il sent qu’il est petit et faible et qu'il doit s'appuyer sur le secours de la Divinité.

Il faut prier. - Adorer Dieu est une nécessité de l'âme, pour reconnaître son souverain domaine sur nous et notre entière dépendance à son égard.

L'homme doit rendre grâce à Dieu comme au suprême bienfaiteur, à qui l’humanité est redevable de tous les biens qu’elle a reçus. « Remercions le Tout-Puissant de ses dons inénarrables » (Cor, 9, 15).

Dans la prière, l’homme remplit le triple devoir de la réparation, en reconnaissant ses fautes, en gémissant sur ses faiblesses, et en acceptant généreusement les épreuves de la vie. La prière est en quelque sorte la respiration de l’âme. Par analogie avec le mécanisme de la respiration du corps, dans la prière, l’âme aspire l’air vivifiant de la grâce, et elle rejette tout ce qui serait de nature à l’asphyxier moralement : le péché et les défauts qui sont sources de péchés. Et comme nous avons besoin de Lui, allons Lui demander ce dont nous avons besoin. Prière intéressée sans doute, mais le Seigneur consent à l’accueillir si nous savons la Lui adresser avec humilité et confiance.

Il faut prier sans cesse, de la même façon que notre corps respire, constamment, sans arrêt, sinon ce serait la mort. Le Maître divin l’a dit : « Il faut toujours prier et ne jamais se lasser ». (Luc 18, 1).

a) D'abord, assurons l'essentiel de la piété, faisant cadrer nos devoirs religieux avec nos devoirs d'état. En regard de quelques minutes par jour accordées à l'âme, nous accordons des heures aux soins du corps périssable.

b) Offrons à Dieu, tous les matins, notre travail, nos souffrances avec tout notre cœur, et cette journée de travail et de souffrance sera une prière continuelle et un acte d'amour non interrompu, « avec les mêmes sentiments dont Jésus-Christ a été rempli ». (Phil., 2, 5).

Conditions d’une bonne prière. - Saint Augustin répond à l’objection de ceux qui se découragent et abandonnent la prière parce que, disent-ils, Dieu fait la sourde oreille à leurs demandes. Ce n’est pas la puissance de Dieu, ni sa bonté qu'il faut accuser, mais plutôt les mauvaises dispositions de l’homme. Nous ne sommes pas exaucés, dit Saint Augustin, pour les raisons suivantes :

1° Parce que nous demandons des choses mauvaises, non pas en elles-mêmes, mais par rapport à nous qui les demandons, ou à ceux pour qui nous les demandons. Demandons ces biens à Dieu, à condition de nous soumettre par avance « à sa sainte Volonté, qui doit être faite en toutes choses ». (Matt., 6, 10).

2° Nous demandons mal, sans attention, de façon routinière, sans humilité ni confiance.

3° Nous sommes mauvais par rapport à Dieu et au prochain ; par rapport à Dieu, quand nous l’invoquons et que nous avons perdu la grâce par le péché. Mauvais par rapport au prochain : n’avons-nous pas manqué bien souvent à la charité fraternelle ? « Si lorsque tu présente ton offrande à l’autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis viens présenter ton offrande » (Matt., 5, 23).

Demandons à Notre Dame de Fatima de nous aider à bien prier son Divin Fils, afin que nos supplications, partant d’un cœur sincère, soient bien agréées par le Seigneur, pour sa plus grande gloire et le bien du prochain.

 

img001


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer l'exercice)

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

Publicité
10 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Dessin-NDame-Fatima-3Bergers-010

 

Onzième jour

 

Lecture


Nous sommes au 13 juillet. Notre Dame est apparue deux fois aux voyants de Fatima. La nouvelle s’en est répandue au loin, à des lieues à la ronde, et il vient beaucoup de visiteurs à la Cova d'Iria, les uns par curiosité, les autres mus par un sentiment de piété, Plusieurs apportent des ex-votos, en témoignage de gratitude pour les grâces obtenues et les suspendent aux branches des arbustes du lieu des Apparitions, D’autres pèlerins ont construit un oratoire rustique avec des nattes de paille, afin de mettre à l'abri les objets apportés. La dévotion à Notre Dame se développait de jour en pour, mais ce jour-là, 13 juillet, la foule des pèlerins était énorme. Les gens venaient surtout du dehors, car ceux du pays étaient paralysés par le respect humain.

C'était pendant cette époque troublée de la Révolution portugaise qui bouleversa le régime politique du pays.

Les sociétés secrètes avaient travaillé les esprits et semé l’incrédulité. Dans cette atmosphère d’agnosticisme et de laïcisme, disparaissait le respect pour les personnes religieuses et pour toutes les choses saintes. Les pères des petits voyants étaient ridiculisés et déconsidérés. On attaquait l’Église, on la persécutait moralement par de diaboliques intrigues. Le martyre qu’on lui infligeait sans être sanglant n’en était pas moins réel. Les autorités du pays furent considérées comme responsables des prétendues « manœuvres cléricales ». C’était une absurdité, du moment que le curé de l’endroit n’ajoutait pas foi aux Apparitions, et était résolument opposé à toute manifestation à Fatima.

Cependant, sous couleur de rendre service à la bonne cause, les autorités locales firent arrêter par la police Lucie, François et Jacinthe, le matin du 13 août, qui était annoncé pour la quatrième entrevue de Notre Dame, et conduire au Palais de l'Administration du Conseil de Vila Nova de Ourem. Par d’habiles questions et d’alléchantes promesses, les chefs tentèrent d’arracher aux enfants quelques paroles, afin de les faire tomber en contradiction les uns avec les autres. Ce fut peine perdue. Alors, ils employèrent la menace pour terroriser les petits et les obliger à avouer qu'ils avaient inventé l’histoire des Apparitions. Finalement, ils déclarèrent qu’ils voulaient bien s’en tenir là, mais à la condition que les enfants leur disent au moins une parole du soi-disant « Secret ». Mais rien ne put ébranler la courageuse résolution de ces petits enfants de huit, neuf et dix ans. Ils demeurèrent hermétiquement silencieux.

Jugeant inutile de prolonger leur détention, au bout de deux jours, l’Administrateur relâcha les trois petits prisonniers, et fit venir leurs familles. Notre Dame ne put se manifester aux enfants le 13 août, puisqu'il leur était matériellement impossible d’être présents au rendez-vous.

L’Apparition eu lieu, six jours après, à Valinhos, autre bosquet d’yeuses, près d’Aljustrel, où les enfants gardaient, ce jour-là, les troupeaux de brebis.

Les autorités locales venaient de donner un fâcheux exemple, et l'exemple est contagieux, surtout quand il part de haut. C’est pourquoi quelques esprits forts de Santarem pensèrent que tout leur était désormais permis. Quelques jours après l'arrestation des petits voyants, conduits par un déséquilibré, ils s’emparèrent de tous les objets dont la piété populaire avait orné le modeste oratoire, et les portèrent, dans une parodie de procession, à travers les rues de la ville. La police ferma les yeux car elle savait que cette manifestation comblait d’aise les dirigeants politiques, pour qui les apparitions étaient des « mystifications perpétrées sous le manteau de la religion ». Dans le même temps, la presse anti-religieuse faisait campagne contre « l’affaire de Fatima, manœuvre de la réaction qu’il fallait étouffer dans l’œuf, pour ne pas voir ressusciter le gouvernement des cléricaux ». Le leitmotive de tous les journaux anti-religieux se terminait ainsi comme un « delenda » de Caton l'Ancien : « Il faut qu’on interdise toutes ces manifestations de Fatima, sans quoi nous ne répondons pas des désordres inévitables, et peut-être sanglants, qui en seront la conséquence. Les catholiques ont leurs églises. Point n’est besoin de la Cova d’Iria pour aller à la messe ». Ils terminaient ainsi : « Nous le rappelons, pour la sauvegarde de la paix publique ».

Aurait-on jamais pensé qu’un endroit, où des pacifiques chrétiens se réunissaient pour réciter le chapelet, qui n’était point un lieu public, mais un champ désert, pourrait tout d’un coup devenir un lieu tellement dangereux que la paix publique menaçait d’être compromise ?

C’est ce que prophétisaient ces augures à courte vue. Nous verrons comment la Reine du Ciel en décidera bien autrement.


Réflexions


Les persécutions sont dans l’ordre des choses de la Mystique chrétienne. Les grandes causes portent toujours l’empreinte douloureuse du sacrifice. C’est d’ailleurs leur marque la plus authentique. « Le disciple n'est pas au-dessus du Maître » (Luc 6, 40.) Le Maître a été persécuté, torturé et pendu au gibet d’infamie. Ses disciples ne seront pas épargnés.

Lorsque l'Enfant-Jésus fut porté au Temple, le vieillard Siméon le reçut entre ses bras et, après avoir chanté son « Nunc dimittis », le remettant à Marie, il lui dit : « Cet Enfant sera un signe de contradiction, et un glaive transpercera votre âme » (Luc 2, 34). C’est pourquoi Jésus et tout ce qui touche à Jésus ne cessera jamais d’être en butte à la contradiction.

Sans doute, il a eu des amis fidèles, à commencer par ses apôtres et ses disciples. Il a joui de l'amitié de ses intimes, à Béthanie. Il a vu accourir à Lui les âmes avides de l’entendre, les enfants au cœur pur. Mais il a eu des ennemis irréductibles. Leur haine fut cause de sa mort. Il ressuscite et monte au Ciel. Jésus, « signe de contradiction », aura-t-il cessé de l'être ? Pas encore. « Ce signe est placé si haut, dit le P. Rose, qu’il attire tous les regards. Les hommes qui le voient sont appelés à le juger et à se prononcer à ce sujet ».

Jusqu'à la fin des temps, autour de ce signe, l’humanité sera divisée en deux camps : celui des amis et celui des ennemis.

1° Les amis de Jésus, aujourd’hui, comme jadis, ce sont les petits enfants qu’Il appelle. Quelquefois, son regard se pose sur un jeune homme : « Viens, sois mon prêtre ! sois mon apôtre ! » Tantôt, il appelle une jeune fille : « Viens, sois mon épouse mystique ! » Il y a ces chrétiens et ces chrétiennes de nos paroisses qui, par amour pour Lui, sont fidèles à accomplir leur devoir d'état, soumis filialement à sa sainte volonté, se retrempant dans la prière, l’assistance à la Sainte Messe, la pratique de la confession et de la communion fréquente.

2° Les ennemis de Jésus, comme autrefois, se dressent toujours contre lui. Il y a les indifférents dont tous les prétextes sont plausibles, à leur gré, pour refuser l'invitation au festin eucharistique.

Il y a les trembleurs qui ont peur d’être mal jugés ou molestés s’ils se déclarent pour le Christ, en allant à la messe et à confesse, en choisissant, pour leurs enfants, des maîtres chrétiens, Comme Pilate, ils ont peur de n’être pas « les amis de César » (Jean 19, 12). Aussi, pour eux, hélas ! se réalisera la menace de Jésus : « Celui qui n'aura renié devant les hommes, je le renierai devant mon Père ». (Mat., 10, 33).

Il y a les jouisseurs sensuels qui, tel Hérode, se moquent de Jésus en jetant sur ses épaules le manteau blanc des fous, tournent en dérision la Religion et ses ministres, pour se venger des condamnations que leur inflige la Morale chrétienne.

Il y a enfin les haineux, qui, tel Caïphe, voudraient, s'ils le pouvaient, détruire l’Église. Comme les démons « qui croient et grincent des dents » (Jac., 2, 19), ils se les briseront contre le roc infrangible de l’Église.

Prions Notre Dame du Rosaire, qu’elle entende les supplications de millions d’âmes, afin que sa venue, sur ce coin béni de Fatima, devienne pour le plus grand nombre un signe de salut éternel.

 

img001


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

 

 

9 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Sts Francesco et Jacinta Marto

 

Dixième jour

Lecture


Parmi toutes les souffrances intimes de Lucie, la plus douloureuse était d’en arriver à douter elle-même de la réalité du caractère surnaturel des apparitions.

François et Jacinthe sont morts sans avoir pu nous communiquer ce qui se passait dans leur for intérieur. Il est possible qu’ils aient enduré des amertumes secrètes, mais nous n’avons pu le savoir. D'ailleurs, c’est avec la maturité de l’âge que la faculté d’introspection entre en jeu et nous permet d'analyser nos sentiments.

Lucie nous laisse deviner ses impressions durant cette période des apparitions. Elle souffre de toute manière : de l’incrédulité des siens, des critiques ouvertes ou sournoises des petites gens du village, de la souffrance de son père et de son oncle ; mais surtout de désolation intérieure. Ceux qui auraient dû la consoler l’abandonnaient les uns après les autres. Sa mère la traitait d’intrigante. Les personnes pieuses faisaient un détour pour ne pas passer devant sa maison, afin d’éviter un sujet de conversation si brûlant.

D'un autre côté, si quelqu'un acceptait de voir Lucie, c'était pour elle, une source de tentations. On se laissait aller, en sa présence, à un enthousiasme de mysticisme. On entourait sa petite personne de marques de vénération qui pouvaient lui donner des pensées de vaine gloire. Finalement, toutes ces démonstrations lui étaient visiblement à charge. Elle pensait, avec juste raison, qu’il est dangereux de voisiner avec le démon de la vanité. Pour comble, la pauvre petite se vit désavouer ouvertement par son propre curé.

Il manda au presbytère Antonio et Marto et les morigéna sur ce qu’il appelait « la louche aventure de leurs enfants », protestant de toutes ses forces contre cette « mystification » intempestive.

« Et cependant, monsieur le Curé, hasarda Antonio Santos, si c'était vrai ? - Mon pauvre Antonio, s’écrie le Curé, en levant les bras et en regardant son partenaire, les yeux dans les yeux, vous êtes-vous imaginé que le Ciel va se déranger pour venir rendre visite à notre pauvre village ? »

Et avec une pointe de malice, il ajouta : « Et jeter son dévolu sur une bicoque de « potiron » ? - Alors, qu'est-ce qu’il faut faire, monsieur le Curé ? Si nous empêchons les petits d’aller à la Cova d’Iria, ils tomberont malades. - Bah ! fit le Curé, tout ça se tassera. En tout cas, en tant que curé de cette paroisse, je vous interdis d'accompagner là-bas vos enfants ».

Lucie, se voyant désavouée par la plus haute autorité morale de l’endroit, qui représentait l’Evêque, commença à avoir quelque doute sur la réalité de l’Apparition. Elle avait peur d’avoir été induite en erreur. « Et si j'avais été victime d’une illusion ? », songeait-elle, pleine d’angoisse.

Alors, elle éclatait en sanglots. Ensuite, après avoir essuyé ses larmes, elle se mettait à genoux, elle priait de longs moments et puis elle se relevait plus calme, ayant retrouvé sa confiance. « Il n’est pas possible, se disait-elle, que nous nous trompions, tous les trois, puisque François et Jacinthe ont vu Notre-Dame comme je L’ai vue moi-même ».

« Oh ! cette lumière ! cette lumière ! Non, ce n’était pas l’œuvre d’un sorcier, ni d’un démon... O mienne Notre-Dame, venez à mon secours. Si c’est bien vous qui nous êtes apparue, comme je le crois, à la Cova d’Iria, daignez vous faire mieux connaître, afin de dissiper le doute qui envahit mon âme ». Elle repoussait ainsi les tentations d’incrédulité, et elle se donnait ensuite à son labeur. Notre-Dame la soutenait dans ces pénibles tentations qui se répétaient tous les jours, avec des alternatives d’abattement et d’élan. Mais, en fin de compte, Lucie finissait par triompher des attaques qui torturaient son cœur.

Cependant, cette lutte morale ne laissait pas d’influencer le physique. Par ces combats intérieurs, l’enfant s’entraînait à supporter les luttes extérieures qui se préparaient, L’ennemi s’agitait visiblement, pour empêcher que Fatima ne devienne un centre de prière et de missions, selon le désir certain de Notre-Dame. Mais Dieu est plus fort que le démon, serpent infernal, et la Femme bénie entre toutes les femmes saura, une fois de plus, lui écraser la tête.


Réflexions


Lucie fut un moment tentée de douter de la réalité des apparitions. Il ne faut pas s'étonner d’être tenté, puisque les saints l’ont été, Plus ils étaient saints, plus le démon s’acharnait sur eux. La cognée du bûcheron ne s’attaque pas à un arbre vermoulu. Deux pensées sont à retenir : 1° la tentation n’est pas le mal ; 2° elle peut devenir un bien, Nous verrons à quelles conditions.

1° La tentation n’est pas le mal. - Ce qui est mal, ce n’est pas de sentir la tentation, mais de consentir à faire le mal. Saint François de Sales l’exprime nettement dans « l’Introduction à la Vie dévote » : « Notre victoire ne consiste pas à ne pas sentir, mais à ne pas consentir ». Si sentir la tentation était un péché, Notre Seigneur n'aurait jamais voulu que le Démon vienne le tenter, dans le désert, Or, il supporte l’épreuve. Saint Grégoire, dans la seizième homélie sur l'Evangile, ne trouve pas qu'il y eut « inconvenance à ce que notre Rédempteur souffrit la tentation. Il était juste qu’il fut vainqueur de nos tentations par la sienne comme par sa mort, il devait vaincre notre mort ». Le démon le tente par la sensualité, puis par la gloriole, enfin par l'amour des biens et de la gloire. Jésus le repousse et Satan est vaincu. La tentation fut purement extérieure, et son âme n’en fut nullement troublée.

2° La tentation peut devenir un bien : a) par rapport à Dieu qui est glorifié par la résistance de celui qui ne veut pas consentir, montrant ainsi que son amour pour Dieu l’emporte sur tout le reste ; b) la tentation est un bien pour chacun de nous. « Quoique importunes et pénibles, les tentations ne laissent pas d’être souvent très utiles à l’homme parce qu’elles l’humilient, le purifient et l’instruisent ». (Imit., l. I, 13, XIII, 2).

3° À quelles conditions la tentation sera profitables ? Le Divin Maître nous l’a enseigné au Jardin de Gethsémani. « Veillez et priez, dit-il à ses apôtres, afin de ne pas tomber en tentation ». (Mat., 26, 41).

a) Avant la tentation : veiller et surtout prévenir. Le proverbe le dit : « Il vaut mieux prévenir le mal que le guérir ». Ne soyons pas présomptueux. La présomption a perdu le malheureux Pierre qui a renié son Maître. Souvenons-nous du conseil de l’Apôtre : « Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ». (1 Cor., 10, 12). L’Apôtre nous prêche la confiance : « Dieu qui est fidèle ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais, avec la tentation, il préparera le moyen d’en sortir afin que vous puissiez la supporter ». (1 Cor., 10, 13).

Prévenir, c’est éviter les occasions volontaires de pécher : personnes, choses, circonstances, compagnies douteuses, lectures troublantes, divertissements de théâtre ou cinéma, etc., que notre propre expérience ou celle d'autrui nous ont révélés dangereux. Se souvenir que « l’oisiveté, mère de tous les vices », engendre toutes les tentations et s’en fait la complice. (Eccl. 33, 29).

b) Pendant la tentation : il faut résister promptement, sans discuter avec elle, et la fuir comme « on fuit un serpent ». (Eccl., 21, 2). Surtout prier, Tant que l’on prie, on est fort de la force même de Dieu : « Je puis tout en Celui qui me fortifie ». (Philip., 4, 13). On succombe, si l’on cesse de prier.

c) Après la tentation : si l’on a triomphé, remercier le bon Dieu de cette grâce, qui nous en méritera d’autres pour les combats à venir. Si l’on a été vaincu, ne jamais se décourager, ce qui serait un grand dommage. Ne pas « jeter le manche après la cognée », mais, selon saint François de Sales, « utiliser ses fautes » pour s’humilier dans le sacrement de Pénitence et pour profiter de notre triste expérience afin d’être moins présomptueux et plus prudents à l’avenir. 


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

img001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

8 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Jacinta_marto_lucia_santos

 

Neuvième jour

Lecture


Au bonheur inénarrable pour les enfants de Fatima, d’avoir joui de la lumineuse beauté de Notre Dame et de sa voix mélodieuse, faite de toutes les harmonies célestes, se mêlaient, dans leurs cœurs, de grandes souffrances. Celle qui sentait davantage était Lucie, la plus âgée des trois, parce qu’elle comprenait un peu mieux les choses. François et Jacinthe étaient fréquemment gourmandés par leur mère. Olympe était exaspérée de voir sa famille devenue l’objet des conversations de tout le village et des environs. Lucie souffrait, dans l'intime de son être, de constater que sa mère la croyait menteuse.

« Tu auras à rendre des comptes, un jour, à Dieu, lui disait-elle, et des comptes sévères, pour induire ainsi en erreur les pauvres gens ». La petite fille s’en allait alors dans un coin pleurer à son aise.

Un jour, Marie-Rose tomba gravement malade. Elle fut presque conduite aux portes du tombeau. Il était même question d'appeler le curé d’Aljustrel pour lui administrer les derniers sacrements. Lucie se tenait à son chevet, Sa mère lui murmura à l'oreille avec beaucoup d'efforts, comme dans un souffle : « Si ce que tu as dit de la Cova d’Iria est vrai... va demander à ton Apparition qu’elle me guérisse ! »

Lucie, tout heureuse de ce qu’elle vient d’entendre, se précipite pleine de confiance vers la porte et s’engage sur le chemin de Fatima. Écoutons-la nous raconter elle-même le fait : « Tout le long du trajet, nous dit-elle, je récitais mon chapelet, Puis je m’agenouillai près du bouquet d’yeuses et fis la promesse de partir de là, à genoux, et de donner à manger à neuf enfants, durant neuf jours, si ma mère guérissait ». Quand Lucie rentra chez elle, sa mère se sentait beaucoup mieux. Trois jours après, elle était guérie.

C'était quasi-miraculeux ! Néanmoins la mère s’obstinait à ne pas croire à la véracité des apparitions et continuait à suspecter sa fille. Cette persistance de Marie-Rose peinait beaucoup la pauvre enfant.

En fin de compte, il fut décidé que Lucie ne retournerait pas garder les moutons, mais qu’on l’enverrait à l’école pour apprendre. Adieux, jeux innocents avec les petits cailloux du chemin, les petits bouts de bois, les guirlandes de lierre !…

Mais la pauvre petite souffrait surtout de l’incrédulité de la famille et des voisins, sur les apparitions de Notre Dame. Elle constatait chez les uns l'indifférence complète ; chez les autres des murmures, même des blasphèmes, chez les plus exaltés.

Animées de bons sentiments, plusieurs personnes du dehors venaient demander des nouvelles des enfants à Olympia et à Marie-Rose, Elles étaient assez mal reçues, cela se comprend. Tous ces témoignages de sympathie achevaient de déchaîner la colère des mères contre leurs enfants. Souffrance des parents, souffrance des enfants tel était le résultat le plus tangible de cette histoire.

On appelait ironiquement Lucie « notre Bernadette », par allusion à la bergère de Lourdes, Bernadette Soubirous, qui avait eu, elle aussi, des apparitions. Tout cela était pénible pour Lucie.

Les petits voyants de Notre-Dame, que nous pouvons bien appeler « les petits souffrants » avaient la consolation de se rencontrer parfois pour se rappeler, ensemble, la promesse faite à l'apparition de se trouver coûte que coûte au rendez-vous. Ils se berçaient ainsi d’une douce espérance qui ranimait leur courage pour supporter la dureté maternelle. Heureusement le père de Lucie, comme celui de Jacinthe et de François, étaient plus compréhensifs, et leur complaisante et douce attention contrastait avec l’excessive sévérité des femmes. Ils s’employaient surtout à consoler les pauvres petits, souvent même à essuyer leurs larmes. N’était-ce pas là faire preuve de soumission à la volonté de Dieu, de respectueux acquiescement à son bon plaisir et de sage prudence, fait d’humilité chrétienne ?

À cause de cela peut-être aussi, Notre-Dame les a choisis, parmi tant d’autres, pour les associer aux souffrances qu’Elle-même a endurées, en union avec la Passion et la Mort de son Divin Fils, pour le salut du monde.


Réflexions


Les belles âmes, qui veulent suivre le Maître divin jusqu’au Tabor de la splendeur éternelle, doivent marcher à sa suite, sur le chemin du Calvaire. « Si quelqu'un veut venir avec moi, qu'il se renonce lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Luc 9, 29). Jésus ne force personne, il appelle seulement les volontaires : « Si quelqu'un veut venir ». D'ailleurs, ces grandes âmes, choisies par Dieu, portent l’empreinte de la souffrance. Pourquoi l’amour maternel, qui est la plus haute expression de l’amour humain, nous paraît-il si grand ? C’est parce qu’il est pétri de sacrifices et de souffrances généreusement consenties. Quand le ciel suscite de grandes âmes pour la réalisation de ses desseins, il marque ces âmes du sceau de la souffrance.

1° Notre-Seigneur « fut le grand sacrifié volontaire pour le salut du genre humain » (Isaïe 53, 7). Le Christ-Jésus est notre exemplaire divin. Sur la Voie Douloureuse, il est chargé de sa croix. Il marche devant nous ; il est notre entraîneur ; nous n’avons qu’à mettre nos pas dans ses traces ensanglantées, en portant notre croix. Car la vie est douloureuse et chacun a son lot de misères ; mais nous souffrons beaucoup par l’imagination, en grossissant les souffrances. « Les poltrons meurent plusieurs fois avant leur mort ». (Shakespeare). Par nos souffrances, « nous achevons dans notre chair ce qui manque à la Passion du Christ ». (Col. 1, 24). Il ne manque rien à sa Passion, du côté du Christ, mais, à nous, il nous manque d’unir nos sacrifices à celui du Christ.

La bonne souffrance, c’est-à-dire la souffrance endurée par amour, nous sera d’un grand profit. Combien d’âmes ont été ramenées à Dieu par cette souffrance généreusement consentie qu’est la « Bonne Souffrance ». (Voir l’ouvrage de Fr. Coppée qui porte ce titre où il raconte son retour à Dieu). Cette souffrance, bonne par ses effets, nous aide à nous détacher de tout ce qui n’est pas Dieu. « Notre cœur est inquiet, dit saint Augustin, et il ne trouvera de repos qu’en vous, Seigneur ». La bonne souffrance est accompagnée de grâces intérieures, nous aide à mener une vie vertueuse et chargée de mérites. La souffrance nous aide à nous connaître ; elle nous rappelle à la discrétion et à de raisonnables exigences, vis-à-vis de nos infirmiers bénévoles.

3° La bonne souffrance aura une heureuse répercussion sur le prochain. Ayant souffert nous-mêmes, nous aurons plus de compassion pour la souffrance des autres. L'homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert. Lorsqu'on a éprouvé, soi-même, les amertumes de la misère humaine, dans son corps où dans son âme, l’on comprend qu’il y ait d’autres humains qui, comme nous, peuvent souffrir. Nous serons les bons Samaritains, qui versent l’huile et le baume de la consolation sur le cœur endolori du prochain.

4° Enfin, soyons charitables envers ceux qui nous font souffrir, soyons magnanimes, sachons leur pardonner, à l’exemple de la petite Lucie qui, souffrant, de la part de sa mère, d’une injuste accusation, va supplier Notre-Dame de la guérir.

 

(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

img001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

7 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

img001

Huitième jour

Lecture

 

Notre Dame avait fixé, au 13 de chaque mois, le rendez-vous des petits bergers à la Cova d’Iria. La date prochaine était le 13 juin. Marie-Rose fit remarquer à sa fille l’impossibilité de s’absenter, ce jour-là, de la paroisse, car C'était le jour de la grande fête de saint Antoine, si célèbre dans tout le Portugal, Lucie fit observer à sa mère qu’il était facile de tout concilier. On assisterait à la messe, le matin, ensuite, dans l’après-midi, à l'heure convenue, on irait à la Cova d’Iria. La proposition parut raisonnable et Marie-Rose céda. D’autant que la grande fête de saint Antoine, célébrée dans tout le pays avec tant de dévotion, retiendrait les fidèles dans leurs paroisses respectives et, de ce fait, passerait inaperçue la présence des enfants à la Cova d’Iria. C’est ce qui arriva effectivement. Quelques curieux du village s’en allèrent à Vila Nova de Ourem, pour entendre le panégyrique de saint Antoine prononcé par un prédicateur de talent. Une troupe de musiciens vint même exceptionnellement du dehors, pour rehausser l'éclat de la fête et donner les meilleurs morceaux de son répertoire.

Lucie et ses deux petits compagnons se rendirent à la Cova d'Iria, suivis d’une dizaine de personnes environ. Peu de monde en somme, mais gens de piété sincère.

Comme l’heure approchait, où Notre Dame était apparue, le mois précédent, les enfants se mirent à réciter le chapelet. On était à la seconde dizaine. Tout à coup les assistants virent les enfants entrer en extase. Sans rien voir ni entendre, on comprenait à leur attitude que les enfants étaient en présence de l’Apparition.

L’on pense communément que, ce jour-là, Notre Dame leur confia un secret, en leur demandant de le garder fidèlement jusqu’au tombeau. À cause de cela, l'Apparition du 13 juin a été appelée « l’Apparition du Secret ».

On demandait un jour à Lucie qui, à cette époque, était Religieuse au Couvent de Pontevedra : « Que répondriez-vous à quelqu'un qui vous interrogerait sur certains points de votre vie privée ? - Je lui répondrais, dit-elle, si cette personne avait qualité pour cela. - Vous lui répondriez sur tout ? - Oui, fit-elle, sur tout ce qui me paraîtrait raisonnable. - Et si l’on vous interrogeait sur votre secret ? »

Lucie, d’une voix assurée et avec beaucoup de calme répondit alors : « Personne de ce monde ne peut m’obliger à le dire. C’est un secret et un secret divin. Seulement au Ciel je le révélerai. - Et si Dieu vous y obligeait ? - J'ai dit : Personne de ce monde. Il est certain que nous devons tous obéir à Dieu, en tout, mais, hormis ce cas, je suis prête à garder mon secret toute l’éternité ».

Ce dialogue avait lieu entre Lucie et la Révérende Mère Provinciale, plusieurs années après les Apparitions, dans le parloir de l'Etablissement de Notre Dame des Douleurs, dirigé par les Sœurs Dorothées.

À l’époque qui nous occupe, Lucie et ses deux petits compagnons ne songeaient qu'à s'amuser follement, sous les arbres devant la maison et dans les champs, loin des importuns, dans l’exubérance et toute l’allégresse de leur jeune âge. Mais si d’aventure ils parlaient entre eux du secret divin, aussitôt leur visage, si riant au milieu de leurs jeux, prenait soudain une expression de gravité, Le secret de la Sainte Vierge était bien gardé par de jeunes enfants dont la plus âgée avait à peine dix ans. François et Jacinthe ont déjà emporté leur secret dans l’éternité, à quelques mois de distance, l’année d’après. Lucie, seule survivante, le garde jalousement, au fond d’un cloître, sous l’habit de Religieuse, portant un autre nom et ignorée de tous.


Réflexions


Il convient de remarquer que, dans plusieurs de ses manifestations, la sainte Vierge confie un secret à ses confidents. Ainsi a-t-elle confié un secret à sainte Catherine Labouré des Filles de la Charité. Elle en confia aussi aux enfants de la Salette, à Bernadette Soubirous. Puisque Notre Dame vient encore de confier un secret aux trois petits bergers de Fatima, demandons-nous pour quelles raisons, la sainte Vierge emploie ce moyen et, puisqu'elle a insisté sur la gravité du secret, examinons s’il n’y a pas de secrets, entre les humains, dont la gravité est tout aussi réelle.


1° Pourquoi ces secrets de la Vierge ?


La garde d’un secret extraordinaire est la source de grands avantages pour ceux qui le détiennent. C’est d’abord, un témoignage divin de l’authenticité de leur mission pour les heureux bénéficiaires. Il leur procure de très grands mérites, les obligeant à de nombreux actes de mortification, pour garder constamment le silence devant les questions insidieuses, pressantes cet difficiles souvent à éluder.

Le prochain lui-même est intéressé à cette garde du secret dont la diffusion pourrait troubler sa tranquillité, le bien de sa santé, la liberté de ses décisions et de ses démarches.

Plaignons en passant ceux qui cherchent à connaître l’avenir par l'intermédiaire de prétendus voyants extra-lucides. L’avenir appartient à Dieu seul, est connu de Lui seul, et livré par Lui seul. Le reste n’est qu’exploitation, par les malins, de la sottise de gens crédules.

 

2° Il y a encore d’autres secrets humains à garder.


Violer un secret est en soi une faute grave, au témoignage de saint Alphonse de Liguori, docteur de l’Église. Cependant il y en a qui, en raison de leur charge, ont le droit de découvrir certains secrets. C’est le cas de la Justice poursuivant l’auteur d’un crime, ou délit, ou bien de l'autorité militaire pour dépister l’espionnage.

Certaines personnes de profession libérale, médecins, avoués, notaires, etc., sont tenues au secret professionnel. La violation du secret professionnel est d’ailleurs punie par le Code civil. Le secret de la confession est observé avec une rigueur inviolable. On pourrait citer des martyrs de la confession. L’un des plus connus est saint Jean Népomucène.


3° Le secret de la confession doit être aussi gardé par le pénitent.


Ce serait une grave erreur de penser que, seul, le prêtre est tenu au secret sacramentel. Le pénitent est obligé de garder le silence et de ne communiquer à personne les directives données en confession, ou la solution des cas de conscience personnels, soumis au confesseur et solutionnés par lui. Si l’on n’est pas satisfait de la direction de tel ou tel prêtre, on est libre de s'adresser à un autre. Ainsi agit un malade qui n’est pas content de son médecin habituel. Il va s’adresser à un autre, sans se croire obligé pour cela de noircir la réputation de celui qu’il abandonne. Gardons ce même souci de discrétion sur ce qui doit demeurer secret, comme gardèrent leur secret les trois petits voyants de Fatima.

 

(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

u8e6ed1h0unyk305tj8bbnkv1k305tj8bbnky

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

Publicité
6 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

f54obyz70fisf7jvr7medrnpvf7jvr7medrns

 

Septième jour

Lecture


L'une des caractéristiques des visions célestes est leur incomparable beauté et le ravissement qu’elles procurent à l’âme. Le démon, qui veut singer Dieu dans ses visions diaboliques, n’a jamais pu produire un essai même lointain de cette idéale Beauté, Depuis sa chute lamentable Lucifer, jadis ange de Lumière, a beau s’évertuer à produire quelques pâles rayons de son ancienne splendeur, c’est en vain, parce que la source lumineuse en est tarie à jamais et au lieu du ravissement il produit seulement de l’effroi.

Si les petits voyants de la Cova d’Iria furent comblés d’un bonheur d’extase, ce fut en contemplant de leurs yeux l’incomparable Beauté de l’Apparition et en entendant les mélodieux accents qui s’exhalaient de ses lèvres. Allégresse des yeux éblouis par tant d'éclat ; allégresse des oreilles bercées par une voix suave dont le timbre renfermait toute l'harmonie des anges ; allégresse de contempler un visage plus ravissant que les visages les plus beaux qui se puissent rencontrer ici-bas, plus lumineux que tous les portraits sortis du pinceau des artistes, plus brillant que tous les émaux les plus fins, un visage irradié des propres rayons de la lumière même du Ciel.

« C'était une lumière ! une lumière !… une lumière !!! » répétaient à l’envi les enfants. Cette parole, pour eux, voulait tout dire, et la beauté, et la magnificence, et la grâce, et l’éclat, et la somptuosité, et la splendeur du Paradis.

Pauvres petits enfants d’une campagne déshéritée, logeant dans une maison décrépite dont l'éclairage était fourni par une misérable lampe à huile, Quelle révélation de lumière, pour la première fois, dans l’éblouissement de Apparition. Nos saint Livres essayent de nous donner une idée de la Beauté de la Femme incomparable : « revêtue de soleil, ayant la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête » (Ap., 12, 1.) Le Cantique des Cantiques annonce ainsi la venue de l’Immaculée : « Quelle est Celle qui monte du désert comme l’Aurore, belle comme la lune, brillante comme le soleil et puissante comme une armée rangée en bataille ». (Ct., 6, 10).

Tandis que Lucie conversait avec l’Apparition et que Jacinthe écoutait ses paroles, François n’entendant rien se contentait de jouir de l’éclat radieux de Notre-Dame, et joignant ses petites mains, fixait sur Elle ses yeux émerveillés et murmurait : « Comme Elle est belle ! »

Et lorsque l’Apparition eut disparu dans la profondeur des cieux, les enfants, pour se communiquer leurs impressions, n’eurent qu’une même exclamation jaillie de leur bouche : « Comme Notre Dame est belle ! »

Et François d’accentuer pour son compte : « Oui, C’est bien vrai, comme Elle était belle ! »

Il est facile de s’imaginer la tristesse des petits bergers, au moment où s’évanouit tant de beauté par le départ de la vision. C’est le soir. La nuit tombe. Le clocher sonne l’Angélus, L’on ramasse le troupeau et l’on rentre en silence. Quel contraste ! Tout autour d’eux l'obscurité semble encore plus opaque. La clarté de l’Apparition les a aveuglés.

Ils venaient de recevoir leur Pentecôte comme les Apôtres. Hier, timides ayant peur de subir le sort de leur Maître, ils vont affronter la souffrance et la croix. Ils seront les témoins du Christ jusqu’au don total de leur être. Ainsi les trois enfants seront aussi des apôtres, des témoins de Notre Dame. La souffrance et la croix les attend. C’est le sort de tous les apôtres. Notre Dame les gardera. Elle leur a transmis du ciel toutes les grâces pour être fermes dans leur apostolat et remplir leur mission jusqu’au bout, Ils prouveront à Marie leur amour et leur reconnaissance pour la vision de Beauté incomparable dont Elle a comblé leurs yeux ravis.


Réflexion


« Comme Notre Dame est belle ! s’exclamaient les trois petits bergers de Fatima, comme Elle est belle ! »

Oui, Marie est la Vierge toute belle, la plus belle entre toutes les créatures, à l’image de Jésus-Christ, son Divin Fils « le plus beau fils de l’homme dont la grâce inonde les lèvres » (Ps. 44, 3). La tradition chrétienne tout entière a exalté la beauté de Marie, comme elle a exalté la beauté de Jésus. Déjà les Livres Saints préfiguraient cette beauté sous les traits de la mystique épouse « brunie par le soleil d'Orient maïs belle entre toutes » (Cant., 1, 5). La beauté est un reflet de Dieu, c’est la splendeur de l’ordre, l'éclat de l’harmonie, Ce fut le péché, source de désordre, qui produisit la laideur morale et la décrépitude physique avant-coureur de la mort. L’Apôtre le rappelle : « Le salaire du péché, c’est la mort » (Rom., 6, 23). C’est dans la splendeur de cette beauté céleste que Notre-Dame apparut aux voyants de Fatima et qui les faisait s’écrier : « Comme Elle est belle, Notre Dame ! Quelle lumière !... »

En effet lumière et beauté vont de pair. La laideur est ténébreuse parce que le mal qui est laideur, aime les ténèbres. « Quiconque fait le mal haït la lumière » (Jn, 3, 30). Les ténèbres, c’est l’impiété. « La lumière du méchant s’éteindra. On le chasse de la lumière » (Jb, 18, 5). Les ténèbres, c’est la mort et l'éternelle séparation. « On jettera le méchant dans les ténèbres extérieures » (Mat., 8, 12). Tandis que la lumière, c’est la « vérité » (Ps., 42, 3), c’est la « sagesse » (Sg., 7, 29), c’est la « joie » (Prov., 13, 9), c’est la pureté. « Toute la beauté de la fille du Roi vient de l’intérieur » (Ps., 44, 4). La Reine du ciel est belle parce que la pureté habite dans son cœur. Trop souvent l’unique préoccupation des mondaines est de faire de leur corps une idole coûteuse, pendant que leur âme, seul trésor appréciable aux yeux de Dieu, est complètement délaissée. Sans doute on ne demande pas à la femme de négliger systématiquement sa grâce féminine. N'est-ce pas saint François de Sales qui, le premier, veut que sa Philothée « soit la mieux habillée de la troupe » (Introduction à la vie dévote). Mais de là à se faire l’esclave d’une mode souvent immorale il y a de la marge. Le devoir de la femme chrétienne est d’opposer une digue à cette invasion de paganisme qui se répand par tous les moyens. La Providence a doté la gent féminine de dons précieux pour mieux remplir son rôle de dévouement dans la société, Mais ce sont prérogatives redoutables dont Dieu leur demandera compte, un jour, car il ne « fait pas de dons inutiles ». Un moraliste a dit : « La femme sème toujours sur ses pas des bénédictions ou des ruines ». À la suite de Notre Dame, elle sèmera toujours sur ses pas des bénédictions, car « si les hommes font les lois, a dit un moraliste, les femmes font les mœurs ». Puissent-elles s’en souvenir pour le salut de l’Église et de la France !


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

img001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

5 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Notre Dame de Fatima

 

Sixième jour


Lecture

 

Les apparitions de Fatima, en plein XXe siècle, firent le même effet que la foudre qui tombe sur une foule en délire au milieu d’une fête. Pour beaucoup, en effet, il n’y a pas d'autre réalité que cette vie, qu’il faut embellir du mieux possible et qu’il faut passer dans la joie. Cela s’écrit dans les livres, dans les journaux, dans les publications, dans les romans, dans les pièces de théâtre, dans les chansons, sur les écrans des salles de cinéma. Vive la richesse ! disent les puissants du jour, cherchant par tous les moyens à écraser les faibles pour s’enrichir à leurs dépens. Vivent les plaisirs ! disent les sensuels, la vie est courte, profitons du temps qui passe tant que nous sommes jeunes. Vivent les honneurs ! disent ceux qui espèrent par là acquérir et richesse et plaisirs à la fois. Ainsi les matérialistes qui ne voient seulement dans l’homme qu’un estomac à remplir, des muscles et un système nerveux à satisfaire, prétendent que l’âme s’éteint avec le corps, et que tout finit au trou noir de la tombe, Tout cet échafaudage édifié par la libre pensée, pour satisfaire sans remords les jouisseurs, s’effondre lamentablement à la Cova d’Iria, Notre Dame apparaît aux trois enfants, dans un rayonnement de splendeur céleste et, après avoir conversé avec eux et leur avoir donné rendez-vous, le mois suivant, dans le même lieu, au même jour et à la même heure, elle s’élance au ciel lentement et disparaît vers l’Orient, Les enfants l'ont suivie du regard ensemble, C'était donc une réalité et non pas le fait de l’imagination. On n’imagine pas, quand on est plusieurs, la même chose en même temps. Nous verrons d’ailleurs que, le mois suivant, par un concours de circonstances brutal et imprévu, les enfants n’ayant pu se rendre à l’endroit indiqué, l'apparition a eu lieu quand même dans un autre, Nouvelle preuve de l’objectivité de l'apparition, Tout cela démontre clairement que la réalité de la vie de ce monde n'est pas la seule réalité, que tout dans l’homme ne finit pas avec son Corps, et que l’âme immortelle ira dans un monde nouveau pour y être éternellement heureuse ou malheureuse, selon son comportement ici-bas. Notre Dame est venue, à Fatima, nous révéler l’existence du monde surnaturel, On s’explique dès lors comment, à la nouvelle des Apparitions de la Cova d’Iria, plusieurs personnes furent consternées, et non seulement dans le petit village d’Aljustrel mais dans tous les pays où la nouvelle se répandit. Il y avait surtout ceux qui ne croient qu’à ce qu'ils voient ou à ce qu’ils touchent. Cette philosophie est très commode pour masquer les débordements de la nature dans l’édification des fortunes scandaleuses : dans la déloyauté pour accéder aux places et aux honneurs ; dans la violation de la loi morale par la profanation du Cœur sur tous les chemins de l’aventure, Tous ces gens-là avaient intérêt à nier la réalité des apparitions et à proclamer que la vie présente n’a pas de lendemain.

« Ce n’est pas possible que nous petits compatriotes aient vu Notre-Dame, disaient certains gens d’Aljustrel qui n’avaient pas tout à fait l’âme en paix. Nous connaissons Lucie et ses Parents : les Santos ; Jacinthe, François et Olympia, leur mère. Ces bambins n’ont pas dix ans et ils voudraient nous en faire accroire ? Non, à d’autres ! »

Ainsi parlaient les Nazaréens de Jésus, le jour où il vint prendre la parole dans leur synagogue : « D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles. N'est-ce pas le fils du charpentier? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas parmi nous ? D’où lui viennent donc toutes ces choses ? » (Mat., 14, 54, 55). Évidemment que pouvait-il sortir de bon du petit village d’Aljustrel et des petits bergers qui n'avaient rien d’extraordinaire, pour ces sceptiques ?

Nous avons vu les efforts d'Olympia pour empêcher François et Jacinthe de parler et la sévérité de Marie-Rose accusant Lucie d’imposture. Le père Antonio évitait de contredire sa femme pour avoir la paix, mais il avait grande confiance en Lucie et, pour couper court à la discussion, se contentait de traiter tout ça de « bavardages de bonnes femmes ». Le père de François et de Jacinthe, homme rude et simple, se contentait de travailler durement ses champs dans le plein soleil de mai qui lui bronzait les bras et le visage. Il prenait le parti de ses enfants et mettait en eux la plus entière confiance, Il était chrétien et pensait qu’un miracle, après tout, était possible.

« Si nous voulions toujours discuter, se disait-il, nous n’en finirions plus. Le bon Dieu peut illuminer l’âme qui lui plaît. On nous a appris cela au catéchisme ».

Et il croyait sans discussion. Les bien pensants ne mettaient pas en doute la possibilité du miracle, sans quoi ils auraient été hérétiques.

Mais il s'agissait de savoir si, en fait, les enfants avaient réellement vu Notre Dame à Fatima. Dans l'affirmative, il n’y avait qu’à s’incliner et à reconnaître la réalité d’un Au-delà éternel pour lequel nous avons été créés, car si nous avons été mis sur la terre, c’est pour connaître Dieu, l’aimer et le servir et, par ce moyen, obtenir la vie éternelle. Le bénéfice de cette vie éternelle a été perdu pour Adam et Eve, et la deuxième personne de la sainte Trinité est venue s’incarner pour pouvoir, par ses souffrances et par sa mort, rétablir le plan divin faussé par la désobéissance où premier couple humain, et nous rendre cette vie éternelle, à condition de la mériter par nos efforts quotidiens. C’est là toute l’économie du salut.


Réflexions


Notre Dame de Fatima se préoccupe par-dessus tout d'aider les âmes à se sauver. Considérons les motifs que nous avons à travailler au salut de notre âme et les moyens que nous devons mettre en œuvre pour gagner le ciel.

1° Motifs :

a) Le salut est une grave affaire dont les hommes oublient trop l'importance, pour donner leur attention et leurs efforts à d’autres affaires.

Sans doute, le responsable d’une famille doit se préoccuper de la faire vivre et d’assurer son avenir. « Ce sont des choses qu’il faut pratiquer sans omettre les autres ». (Mat., 22, 23). Les autres sont trop souvent celles du salut. Or « que sert de gagner l’univers » si l’on perd le ciel. Alors tout est perdu et la vie n’est plus qu’une spéculation manquée.

b) C’est une affaire personnelle qui nous intéresse, tous et chacun, au plus haut point. Trop souvent, dans la conduite de la vie, nous nous préoccupons de ce que pensent les autres.

Préoccupons-nous surtout du jugement de Dieu. L'œuvre du salut demande notre effort personnel. « Dieu, dit saint Augustin, qui nous a créés sans nous, ne nous sauvera pas sans nous ».

c) Une affaire à ne pas différer. On dit parfois : Ce qui est différé n’est pas perdu. Oui, mais exceptionnellement. Cependant, pour l'affaire du salut, ceux qui remettent à plus tard compromettent souvent leur salut. Plus on diffère, plus on « s’indiffère ». Un proverbe rappelle très opportunément de « ne jamais remettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même ». Qui peut répondre du lendemain, quand la mort frappe à toute heure, et au moment où l’on s’y attend le moins ?

2° Moyens :

a) Il faut y penser toujours, en orientant tout vers l’éternité, ses pensées, ses paroles, ses actes.

b) Il faut surtout vouloir. On a dit que l'enfer « était pavé de bonnes intentions ». Cela veut dire que l’intention ne suffit pas et qu’il faut l’action. Il y a la manière de ceux qui veulent « sans que cela coûte ». Manière désastreuse ! Il y a ceux qui veulent « quoique cela coûte », c’est la bonne manière. Le devoir exige toujours des sacrifices et, seul, ce qui coûte a de la valeur.

c) Avec persévérance. Il ne s’agit pas de bien commencer, mais de continuer et surtout de bien finir. « Celui qui persévère jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé ». (Mat., 10, 22). Combien de jeunes chrétiens ont fait une communion solennelle édifiante et ont ensuite déserté l’Église !

Prions Notre Dame de Fatima de nous aider à sauver notre âme.

 

img001


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

4 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Cova da Iria

 

Cinquième jour

Lecture

 

La grande nouvelle avait transpiré. De bouche en bouche elle s’était répandue dans le village d’Aljustrel, aux alentours, dans la province, tel un nuage de poussière gonflé par le vent, et jusqu’à l’intérieur du Portugal. Le nom de Fatima jusqu'alors ignoré est maintenant connu partout. À l’envi, les journaux parlaient de l'apparition de Notre Dame aux trois pastoureaux. Sur le devant des portes, dans les voitures publiques, sur les chemins, il était question uniquement de l’événement merveilleux. Chacun l’interprétait à sa manière, selon son opinion personnelle, Les uns étaient dans le doute, les autres tressaillaient d’allégresse chrétienne, en voyant la Très Sainte Vierge jeter des regards maternels sur le pays. Plusieurs personnes désiraient voir l’autorité ecclésiastique se prononcer sans délai, en faveur d’un grand mouvement de piété envers Fatima. Cependant des censeurs sévères rendaient le gouvernement responsable de n’avoir pas empêché ce « mensonge » - disaient-ils - de se répandre. Ils prétendaient défendre l’honneur de la religion, en se refusant d'ajouter foi à ces racontars de bonnes femmes.

En cependant pourquoi ne pas admettre la possibilité d’une apparition et nier a priori, sans chercher à savoir. N'y a-t-il pas eu, en effet, des phénomènes semblables, dans d’autres pays ? En France, par exemple, en plein Paris, le cerveau du monde, de beaux esprits ont dû s’incliner devant la réalité de l’apparition de la Vierge en 1830, dans la chapelle de la rue du Bac. Une autre apparition, en 1846, à deux enfants, sur la montagne de la Salette, avait été confirmée par l’autorité ecclésiastique. Enfin Notre Dame apparaissait à Bernadette, à Lourdes, dans la grotte des Espélugues, sur les bords du gave pyrénéen, le 11 février 1858, et ce lieu est devenu, depuis, un centre mondial de pèlerinages où, chaque année, se pressent plus d’un million de pèlerins. « Il y a huit siècles, a écrit M. Antero de Figueiredo, membre de l’Académie de Lisbonne, que, sous mille noms divers qui sont à peine la gracieuse expression de mille désirs, on invoque, au Portugal, la Femme par excellence bénie entre toutes les femmes. L’énumération harmonieuse de ces noms, comme une longue litanie pleine de fraîcheur et de grâce, remplirait plusieurs pages. Il n’est pas étonnant que Notre Dame ait voulu faire un centre de pèlerinage sur cette terre, où la piété envers Marie a été toujours si vive ».

Du temps où les rois régnaient sur le Portugal, et jusqu’en 1910, où la Révolution proclama la République, Marie était proclamée « Reine de la Lusitanie » et la dernière reine Amélie, fille du comte de Paris, morte en exil, en France, et dont le corps a été transporté, en décembre 1951, à Lisbonne, n’a jamais voulu mettre sur son front la couronne royale, disant que « Marie était la seule Reine du Portugal ».

Qui dira, dans ces dernières années, où se chiffrent par centaines de mille les pèlerins qui vont à Fatima, combien de supplications montent vers la Reine du Ciel, ininterrompues depuis la veille, pendant toute la nuit et durant toute la journée du lendemain ?! Au témoignage de pèlerins de tous les pays qui ont assisté aux pèlerinages de l’année 1951, on a dénombré plus d'un million, Que nous importe, à nous, qui croyons à la toute-puissance divine et à la bonté de notre Mère du ciel, que nous importe, dis-je, l’opinion de ceux qui refusent à Marie le pouvoir et le droit de se manifester à ses trois confidents ? Ce qui importe, c’est d’aimer Notre Dame, de la prier tous les jours, d’imiter ses vertus et d'obtenir de sa miséricordieuse bonté les grâces dont nous avons tant besoin !

 

Réflexions


Il est à remarquer que les mères, vraiment dignes de ce nom, se montrent plus attentives auprès de leurs enfants, surtout aux heures de crises qu’ils traversent : crises morales, crises physiques, crises de croissance, pour leur apporter lumière et réconfort.

Ainsi la Très Sainte Vierge Marie, la meilleure de toutes les mères, se penche avec plus d’attention sur les enfants d’un pays aimé, surtout dans leurs moments de crise, pour les éclairer et leur venir en aide. Nous la voyons, en France, au moment de la crise politique qui renversa Charles X de son trône, venir apparaître à la jeune Sœur de la rue du Bac, Catherine Labouré, et lui annoncer les malheurs qui allaient fondre sur la France, et les victimes parmi le clergé de Paris, mais qu’il fallait « aller auprès de l'autel où des grâces seraient répandues sur tous ceux grands et petits qui en feraient la demande ». C’est alors que fut frappée la Médaille Miraculeuse à des millions d’exemplaires, qui réalisa et continue à réaliser des miracles.

On aime Marie, au Portugal, on l’invoque, et Marie est fidèle à ceux qui lui sont dévots. C’est pourquoi, en 1917, en pleine guerre mondiale, une crise profonde du sentiment religieux faite d’ignorance et d’incrédulité unies à la frivolité des mœurs, semblait vouer le Portugal au naufrage de la foi chrétienne, Ce fut l'heure précisément où brilla dans le ciel le signe magnifique du salut. « Un grand prodige apparut au firmament. C’était une femme revêtue de soleil ». (Ap., 12). L’ « Etoile de la mer » se levait radieuse pour guider le navire dans la tempête et l'empêcher de sombrer.

Notre Dame a voulu apporter la lumière aux esprits qu’obscurcissait la nuit de l'ignorance religieuse. Elle a voulu rénover les cœurs qui s’enlisaient dans la sensualité et le matérialisme, Elle a voulu, selon l’expression du doux évêque de Genève, saint François de Sales, « remonter en Dieu » les volontés qui s'étaient énervées dans le désordre général.

Réjouissons-nous que Notre Dame ait jeté les yeux sur la nation si chrétienne du Portugal pour lui apporter, dans la personne des trois petits bergers, un message de salut, accompagné de nombreuses faveurs, afin qu’à son tour, cette nation « la proclame Bienheureuse ». Peut-être avons-nous un peu oublié le message de prière et de pénitence apporté par Notre Dame à Bernadette de Lourdes ?

Le pèlerinage de Fatima n’est pas une excursion touristique, mais un lieu de prière ininterrompue, en plein soleil, sous la pluie, sans aucun souci du boire ni du repos. Il faut avoir vu ces priants et leur ardente foi pour comprendre que Marie ait voulu de tels hommages à la gloire de son Fils, Remercions Notre Dame de Fatima de nous l’avoir rappelé et contribuons, dans la mesure de nos possibilités, à faire revivre à Lourdes, par notre attitude, l’esprit des pèlerinages comme les a désirés l’Immaculée Conception : « Je veux qu’on vienne ici pour prier. et que l’on fasse pénitence ».

 

img001


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

3 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

a83aaaeabae27a2c3c2023f9d72b7f9cb357a75ef4801690273e51b5452cf78b (1)

 

Quatrième jour

 

Lecture


Le père de Lucie s’occupait soigneusement de l’éducation chrétienne de sa fille. Marie-Rose lui faisait étudier chaque jour sa leçon de catéchisme et l’obligeait à la lui réciter fidèlement, sans omettre un mot. L'enfant était réellement appliquée à écouter les explications de M. le Curé. Elle avait six ans à peine, lorsque le Révérend Père Cruz vint prêcher un Triduum dans la paroisse d’Aljustrel. Lucie désirait ardemment faire la communion et, poussée par son curé, elle demanda au Père Cruz de vouloir bien l’interroger sur sa capacité religieuse, afin qu’il lui fût permis de recevoir cette grande faveur. À toutes les questions posées Lucie répondit parfaitement. Elle eut donc l'immense joie d'être admise à recevoir, quoique bien jeune, Jésus dans son petit cœur. Marie-Rose s’appliquait à inspirer à sa fille l'horreur du péché, surtout du mensonge, et à cultiver l’innocence et la simplicité dans son âme d’enfant.

Ce matin-là, la mère filait la laine de ses brebis, dans le jardinet près de la maison, à l’ombre d’un figuier. Lucie l’aidait, assise près d’elle. Après un temps de silence assez long, Marie-Rose d’un ton très calme et le plus naturellement du monde, lui demanda : « Est-ce vrai, Lucie, comme je l’ai entendu dire, que tu aurais vu Notre Dame à la Cova d’Iria ? - Qui vous l’a dit ? fit la petite avec un sursaut de tout son être. - C’est-la mère de Jacinthe à qui sa fille l’a raconté. Alors est-ce vrai ? »

Lucie reprit : « Je n’ai pas dit que c'était Notre Dame, mais une dame très belle. J'avais pourtant bien recommandé à François et à Jacinthe de garder le silence ».

Marie-Rose la fit bien préciser : « Tu dis que c'était une dame ? - Oui, maman, une dame très jeune. - Et qu’est-ce qu’elle t’a dit cette dame ? - Elle m’a dit qu’elle désirait nous voir, François, Jacinthe et moi, revenir à la Cova d’Iria, pendant six mois de suite, le 13 de chaque mois, et qu’elle nous dirait qui elle était et ce qu’elle attendait de nous. - Mais comment avez-vous lié conversation avec cette dame ? Voyons, ma petite, conte-moi ça ? »

Lucie se mit alors à raconter à sa mère comment les choses s'étaient passées, et avec de tels accents de sincérité, qu’il n’était pas possible d’avoir le moindre doute sur la réalité des faits. Lorsque Lucie eut achevé, Marie-Rose se contenta de lui faire remarquer que, le mois suivant, il ne serait pas possible d’aller à Fatima.

« Tu sais bien que le 13 du mois de juin, c’est la grande fête de saint Antoine de Lisbonne ? Et puis tiens, il vaut mieux en finir. Assez de mensonges ! »

Lucie eut un soubresaut d’indignation. Devant une accusation si injuste elle s’écria : « Ma mère, si je mentais j'aurais peur que le bon Dieu me punisse ».

Un chien se mit à aboyer. Des gens passaient dans la rue. La mère et la fille se turent.

Dans la maison de la mère Olympia, avait lieu une scène un peu plus bruyante. Le petit François, tout seul, comparaissait pour un interrogatoire en règle. Ensuite ce serait le tour de Jacinthe, seule aussi, et la mère se réservait de confronter les dires de chacun. On avait bien fait la promesse à Lucie de ne parler à personne de la vision de Fatima, mais devant l’insistance de leur mère qui les menaçait de les envoyer se confesser au curé, s'ils avaient le malheur de mentir, ils avouèrent tout, l’un et l’autre. Le récit de François concordait parfaitement avec celui de sa sœur Jacinthe.

Olympia incrédule acheva de s’ancrer dans son idée. Pour elle, ses enfants mentaient, et Lucie avait, pour se donner de l'importance, échafaudé un roman parfaitement retenu par ses petits compagnons.

Elle appela Jacinthe pour lui infliger, ainsi qu’à François, le juste châtiment d’un mensonge habilement monté. De sa lourde main elle appliqua deux vigoureux soufflets sur la figure des deux petits.

« Tenez, leur dit-elle, je vous apprendrai à mentir. Ah ! vous avez vu des lumières, des lumières resplendissantes ?!.... Cette fois-ci vous pourrez dire que vous avez vu trente-six étoiles, et ce ne sera pas un mensonge ».


Réflexions


a) Toute personne raisonnable conviendra que la correction est nécessaire dans l’œuvre d'éducation des enfants. « La crainte est le commencement de la sagesse », dit le psalmiste. Les parents qui sont les premiers éducateurs de l’enfance doivent user de discrétion et apporter un tempérament à ce qui pourrait si facilement dégénérer en tyrannie. L’Apôtre dans une épître écrit : « Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur. Pères n'irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent. » (Col., 3, 20, 21). La correction ne doit pas exclure la mansuétude, et le châtiment corporel doit être employé, en dernier ressort et à bon escient. Ce n’est pas par les coups qu’on forme des caractères, et l’on s’expose à de pénibles incidents.

b) Les petits voyants de Notre Dame avaient l’horreur du mensonge. Aussi quand sa mère demande à Lucie si c’est bien vrai qu’elle a vu Notre Dame, elle précise : « Je ne dis pas que c’était Notre Dame, mais une belle dame ». Et Jacinthe proteste qu’elle ne ment pas. « Je vous jure, maman, que j'ai vu Notre Dame, et non pas moi seule, mais Lucie et François également. Oui, c’est vrai, je L’ai vue ». Ainsi les Apôtres affirmaient la vérité de leur témoignage : « Nous avons vu le Christ ressuscité et nous ne pouvons ne point parler des choses que nous avons vues et entendues ». (Actes 4, 20).

a) Notre Dame a aussi choisi ces enfants a cause de leur tendre piété, pour leur ménager ces entrevues célestes. Piété envers Elle par la récitation fidèle du chapelet ; piété envers son Divin Fils, par la prière du matin et du soir et celle avant et après chaque repas, en famille. « Dieu premier servi ! » avait coutume de dire Jeanne d’Arc. Quand il en est ainsi, du même coup, c’est l'équilibre dans l’ordre social, la stabilité du foyer, le principe de toute discipline, la raison d’être de la Morale, le fondement du Droit et du Devoir. Sans religion, c’est l’anarchie, le désordre, la ruine des sociétés, des familles et des individus. « La piété est utile à tout, dit l’Apôtre, elle a les promesses de la vie présente et de la vie future » (1 Tim., 4, 8).

Mais la Vierge Marie nous a donné le Christ-Jésus qui s’est fait Pain et qui réside dans nos tabernacles. C’est pourquoi Lucie qui, dans l’âge le plus tendre, a été, sur son grand désir, admise au festin eucharistique, devait être une privilégiée de Marie. À cause de cette piété pour la sainte communion, le Père Cruz avait bien prophétisé d’elle, en la bénissant : « Aies un grand amour envers l'Eucharistie, lui disait-il, ma chère enfant, et Marie te gardera d’une manière spéciale sous sa protection ».


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

img001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

2 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

99

 

Troisième jour

 

Lecture

 

De retour au village, Lucie rappelle, avant de se séparer, à ses petits compagnons la promesse de ne rien laisser transpirer de leur secret à n’importe qui, et chacun s’en va, ramenant son troupeau à la bergerie. À la maison d’Antonio Santos, on est déjà à table pour le souper. Lucie va s’asseoir à sa place, mais mange sans grand appétit. Le cœur lui bat fort dans sa poitrine et il lui semble que tout le monde devine sur son visage, le drame sacré de la Cova d’Iria. Elle évite même de parler, de peur que son émotion ne la trahisse dans le son de sa voix.

Ni Antonio, ni Marie-Rose sa femme, n’étaient de ces esprits curieux de nouvelles, maïs des gens de mœurs pures et simples, dont les aspirations ne vont pas au delà du cadre de leurs occupations journalières. De très rares fois, ils avaient fait le voyage de Leiria ou de Villa Nova de Ourem. Il n’y avait pas encore d’automobiles, et le pauvre peuple vivait, dans les villages, la vie patriarcale et chrétienne d’autrefois. Au soir de sa journée de travail, Antonio se rencontrait à l’auberge avec de pacifiques amis, pour s’entretenir de leurs affaires. Marie-Rose était une bonne personne n’aimant guère se déplacer, à cause de ses jambes impotentes, malgré son Âge relativement jeune. Après avoir fait la prière du soir en commun, Antonio sortit, et Marie-Rose alla s’asseoir sous la cheminée, Elle jeta sur le foyer une poignée de coques de maïs décortiqué et se mit à lire un chapitre de la Bible.

À la même heure, dans une autre maison, François, après avoir soupé et fait sa prière, monta se coucher tranquillement. Sa petite sœur Jacinthe, visiblement énervée, ne faisait qu’aller et venir dans la maison, ce qui attira l’attention d’Olympia, sa mère, qui lui intima l’ordre de monter dans sa chambre. La petite fille obéit, mais lorsqu'elle fut toute seulette, le souvenir de l’Apparition devint si intense, qu’elle ne put demeurer tranquille et elle courut vers sa maman, pour lui livrer le secret de son cœur, tant elle était bouleversée.

« Maman ! lui cria-t-elle, en jetant ses petits bras autour du cou d’Olympia, maman ! J'ai vu aujourd’hui Notre-Dame à la Cova d’Iria. - Que dis-tu là ? s’exclama sa mère avec étonnement, tu n’es pas assez sainte pour cela. - Je vous jure, maman, que c’est vrai ! François l’a vue aussi et Lucie également, reprend l'enfant. - Vous êtes fous tous ensemble ! » grogna Olympia, en fronçant les sourcils ».

Et comme Jacinthe insistait, sa mère leva la main sur elle prête à la frapper. « Mais, maman, puisque je l’ai vue, je ne peux pas dire le contraire ».

Une gifle bien appliquée sur la joue fut la seule réponse. Olympia ne souffrait pas la contradiction. Le père Marto était assis dans un coin, à moitié endormi, maïs le bruit le réveilla. Devant l’explosion de la colère de sa femme, il lui dit : « Pourquoi frappes-tu la petite ? Elle a besoin de sommeil, après la fatigue de la journée, il ne faut pas la malmener ».

Le lendemain, Olympia, obsédée par l’insistance de sa fille, résolut d’aller à la maison de Lucie, pour avoir des éclaircissements. Sans autre préambule elle demande à Marie-Rose, à brûle-pourpoint : « Lucie ne t’a pas parlé d’une prétendue apparition, à la Cova d’Iria, en compagnie de François et de Jacinthe ? »

Marie-Rose ouvrit de grands yeux étonnés et s’exclama, angoissée : « Lucie aurait vu une Apparition? Mais qu'est-ce que tu me dis là ? Non, elle n’en a soufflé mot ! - Interroge-la discrètement, insinua Olympia, nous saurons bien ce qui s’est passé, et nous chercherons le moyen d'empêcher nos deux familles de devenir la risée du village ».

Olympia se retira, Marie-Rose fort intriguée cherchait l’occasion d’éclaircir le mystère. Il se pourrait, pensait-elle, que quelque aventurier ait voulu chercher à mystifier de petits êtres innocents. Peut-être aussi, parfois, le démon, par d’occultes manœuvres, cherche à troubler de jeunes âmes ?…

Il lui tardait de savoir quelque chose de la bouche même de Lucie. Sa fille avait probablement la clef de l'énigme.

 

Réflexions

 

1° Notre Dame choisit pour confidents des enfants d’humble condition. Lorsque Marie veut confier à une créature un message céleste, elle s’adresse plutôt à des enfants de condition modeste. Celui qui devait béatifier l'esprit de pauvreté et maudire l'esprit de richesse, a voulu naître dans une étable et avoir pour premiers adorateurs des bergers. Il n’a voulu rien posséder en propre « pas même une pierre pour reposer sa tête » (Luc, 9, 58.) Quoi d'étonnant alors, que Notre Dame ait jeté ses regards sur les trois petits pastoureaux de la Cova d’Iria pour en faire les confidents de son message céleste ? Renversement des valeurs et étonnement pour les hommes. Les prétendues valeurs que le monde apprécie ne sont pas celles qu’estime le ciel, La Vierge s’est penchée sur les petits paysans d’Aljustrel parce qu’ils étaient pieux, humbles, simples et innocents.

2° Notre Dame aime les enfants dévoués à son culte. Nous avons vu comment les trois petits bergers, après avoir mangé sur l'herbe leur modeste et frugal repas du matin, d’un commun accord, récitent le chapelet. Ils avaient été formés à la piété par les parents qui commençaient par donner l’exemple, Ce sont les mères qui font passer leur piété dans le cœur de leurs enfants. « Les genoux de nos mères sont notre premier agenouilloir » (Joseph de Maistre). Là nous avons appris à bégayer les doux noms de Jésus et de Marie. Sublime mission de la mère qui ne voit pas, dans son enfant, seulement un corps à nourrir et à soigner, mais une âme à « élever », c’est-à-dire à prendre d’en bas et à faire monter vers Dieu. Cette ascension morale, c’est la mère qui la réalise par ses conseils, mais surtout par l'exemple d’une vie pleine de dignité et de sens chrétien.

3° Notre Dame aime les familles où sont en honneur les bonnes lectures. Nous avons constaté avec satisfaction qu'après avoir récité la prière en commun, Marie-Rose, la mère de Lucie, se met à lire un chapitre de l’Ancien Testament qu’écoute religieusement sa fille. Autrefois quand nos familles étaient bien chrétiennes, le premier livre de lecture qu’on lisait, souvent ensemble, c'était l'Histoire Sainte qui était un résumé de la Bible. Aujourd’hui tout cela est vieux jeu. La mode est aux romans policiers ou à des illustrés pour la jeunesse, dans lesquels les héros sont des gangsters, et la force des muscles remplace la vertu. Ajoutons la démoralisation qui vient encore de la fréquentation des cinémas par les enfants, sans discrimination aucune, facilitée par des parents trop insouciants. Aussi a-t-on vu s'établir en France des « tribunaux spéciaux pour enfants », jugeant des criminels de quatorze ans !…

Déplorons le manque de vigilance sur la lecture de ces romans mauvais qui font tant de mal à la jeunesse et sont trop souvent la cause de tant de catastrophes morales.


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

img001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

1 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

François, Jacinthe et Lucie

 

Deuxième jour


Lecture


La première impression passée, Lucie retrouva tout son courage. La « jeune dame » (elle appelait ainsi l’Apparition) était trop resplendissante de céleste clarté pour pouvoir faire du mal à des enfants sans défense. Mais de là à croire que ce fut la Sainte Vierge, l’enfant s’y refusait. « Pour voir la Reine du Ciel, il faut être tellement saint, pensait-elle, cependant ce doit être un envoyé céleste parce qu’il est trop beau et trop lumineux. En tout cas, ce n’est certainement pas un esprit malfaisant ».

Et Lucie se rassurait et s’enhardissait à converser avec l’Apparition. Elle lui posait des questions et la « jeune dame «  lui répondait avec un visage souriant, provoquant ainsi de nouvelles demandes, Enfin, le colloque ayant assez duré, pour la première rencontre, l’Apparition dit aux enfants : « Me promettez-vous de venir ici, pendant six mois de suite, le 13 de chaque mois et à la même heure ? Je vous promets de vous dire qui je suis et ce que je demande ».

Lucie fait signe qu’elle accepte la proposition, d’une inclination affirmative de la tête, et ajoute les paroles suivantes, en son nom et au nom de ses petits compagnons : « Nous vous promettons de venir tous les trois ».

Pauvres petits enfants, vous ne pouviez savoir, dans votre ingénuité, combien la malice humaine vous ferait payer cher cette promesse !…

L’Apparition regarda Lucie avec un sourire de satisfaction, puis, s’élançant vers le ciel, dans la même attitude, sans bouger les pieds, elle disparut du côté de l'Orient. Les enfants la suivirent du regard et remarquèrent qu’elle devenait de plus en plus petite, jusqu’au moment où la voûte céleste parut s’entrouvrir pour la recevoir. C’est ainsi qu’elle s’évanouit à leurs petits yeux émerveillés.

Les trois enfants demeurèrent un moment silencieux, puis se regardèrent les uns les autres, cherchant visiblement à se consoler, dans leur tristesse de voir s’évanouir tant de Beauté, Un sentiment de profonde solitude les envahissait et, tandis que le soleil brillait si vivement, il leur semblait que la nuit pesait déjà, sombre, sur leurs yeux, privés maintenant de cette lumière céleste qui les irradiait tantôt de sa clarté.

Et pourtant rien n’était changé autour d’eux, dans la nature. Le soleil continuait à briller et à répandre ses rayons brûlants sur la campagne. Les oiseaux psalmodiaient leurs gazouillis au Créateur. Les brebis, que les pastoureaux et les chiens n’inquiétaient plus, s'étaient jetées sur les gazons fleuris et paissaient à l’envi, pressées les unes contre les autres, à l’ombre courte des haies verdoyantes.

Lucie décida ses petits Compagnons à demeurer là, dans cet endroit, où les bêtes pouvaient brouter tranquillement. L’on rentrerait à la nuit tombante, comme à l’accoutumée. Il n’y avait aucune inquiétude à avoir, puisque l’on savait que les éclairs ne provenaient pas du tonnerre. Donc, plus d'orage à craindre, Il restait, bien entendu, qu’on ne soufflerait mot au village de ce qui venait de se passer tout à l’heure. À ce sujet, Lucie fut catégorique :

« Écoutez-moi bien, vous autres, dit-elle impérieusement, personne ne doit rien savoir de ce que nous avons vu et entendu, absolument rien, C’est compris, Jacinthe ? Toi aussi, François ? » Elle accompagnait ces paroles d’un geste impératif, en même temps qu’elle fixait tour à tour, sur ses deux interlocuteurs, pour accentuer son geste irrésistible, un regard de ses yeux noirs si expressifs. « Oh ! moi, se crut obligée de répondre Jacinthe, je ne dirai rien à personne. - Moi, non plus, acquiesça François, à personne ».

Ensuite, les pastoureaux se mirent à parler de choses sérieuses avec une gravité qui contrastait avec les éclats de rire de la matinée, tandis qu’on construisait de petites maisons ou qu'on se lançait les uns aux autres des mottes de terre. C’est que le départ de la lumineuse apparition avait opéré un grand vide et laissé, dans ces petits cœurs, une profonde tristesse.

Comme la nuit s’approchait, il fallait abandonner ces lieux témoins de tant de merveilles. Encore une fois, Lucie répéta à ses petits compagnons la défense de ne rien dire, à âme qui vive, de l'apparition, et leur donna rendez-vous pour le 13 du mois prochain, dans ce même endroit. Puis le troupeau de brebis se mit en marche vers Aljustrel, suivi des trois petits bergers. Seul, le piétinement des brebis sur le chemin, faisant rouler les cailloux, troublait le silence de cette fin de dimanche. Ainsi s’achevait, dans la banalité d’un retour à la bergerie, une journée embellie de splendeurs célestes.


Réflexions


Notre-Seigneur est notre Maître et notre modèle, Dans les litanies, en l'honneur de la Très Sainte Vierge, nous invoquons Marie « Miroir de justice » priez pour nous. Dans les litanies du saint Nom de Jésus nous supplions ce divin « Soleil de justice » d’avoir pitié de nous. Puisque Marie est le miroir de la justice divine, elle reflète parfaitement cette justice plus éblouissante que l’astre du jour.

Première leçon : La délicatesse. Notre Seigneur s’est toujours montré d’une délicatesse infinie à travers tous les récits de l'Evangile. Notre Dame reflète bien cette même délicatesse. Elle aurait pu commander aux enfants de venir à la Cova d’iria, pendant six mois à pareil jour, à pareille heure, et c’eût été même un très grand honneur pour les enfants. Or elle n’impose rien. Elle interroge plutôt : « Me promettez-vous ? »

Comme cela nous change des procédés durs et souvent injustes dont on use envers les pauvres gens. La Vierge Marie nous rappelle cette délicatesse, à Fatima, Politesse, serviabilité, amabilité sont des vertus humaines et sociales que nous devons observer en premier lieu, car elles conditionnent la pratique des vertus surnaturelles. « Je veux, disait une Russe convertie (Mme Swetchine) que mon chrétien soit d’abord et superlativement une créature humaine ».

Deuxième leçon : Le respect de la liberté humaine. Marie, comme Jésus, ne veut forcer personne et ne désire à son service que le libre choix de l’amour. Le Créateur a donné à l’homme le privilège incomparable de la liberté, même avec ses risques inévitables. « Si quelqu'un veut marcher à ma suite, dit Jésus qu'il se renonce lui-même et qu’il me suive ». (Luc 9, 23). Notre Dame a voulu « essayer le cœur » de ceux qu'Elle prépare déjà à un douloureux chemin de croix. Ils ont accédé à sa demande de venir à la Cova d’Iria pendant six mois consécutifs, Ce service, pleinement consenti ne sera pas sans risques, Car « le disciple n’est pas au-dessus du maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur » (Matt., 10, 24). La malice des hommes va bientôt leur montrer que le service de la Très Sainte Vierge n’est pas de tout repos.

Troisième leçon : La joie profonde d'une âme unie à Jésus et à Marie. Cette joie n’est pas celle des plaisirs du monde, toujours trompeurs et laissant un arrière-goût d’amertume à ceux qui s’en repaissent. C’est la joie des célestes contemplations réservées dans l’Au-delà, et dont Lucie Jacinthe et François viennent d'avoir un avant-goût délicieux. L’Apôtre l’a écrit : « L’œil n’a pas vu, l’oreille n'a pas entendu, le cœur n’a pas senti, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Cor., 2, 9). L’on partage la tristesse de ces enfants d’avoir vu s’évanouir tant de splendeur ravissante, et s’éteindre tant de lumineuse beauté. La véritable joie, l’âme en état de grâce la possède. Elle est « gracieuse » et agréable à Dieu. La joie d’une bonne conscience est un bonheur incomparable.


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

img001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

30 avril 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Fatima_Apparition_version_2

 

Premier jour

Lecture


Dans le diocèse de Leiria, en Estramadure, entre cette capitale du district et Vila Nova de Ourem, se trouve le petit village d’Aljustrel, composé de terres modestes jadis bien ignoré jusqu’à ce que vint briller sur lui cette céleste lumière des Apparitions.

En ce matin du 13 mai 1917, trois petits enfants conduisaient au pâturage un troupeau de brebis qui appartenaient aux deux familles parentes. « Allons vers la Combe, dit l’aînée de la bande, nous ferons paître les brebis dans le champ de mon père ». Elle s’appelait Lucie Santos. Ses deux compagnon étaient frère et sœur : François et Jacinthe Marto. Lucie avait dix ans et distançait ses deux compagnons de quelques mois à peine, mais elle avait un ton d’autorité qui s’imposait.

Cependant, au lieu de prendre immédiatement la direction indiquée, enfants et brebis suivaient le sentier et faisaient monter dans l’atmosphère un nuage de poussière. C'était un dimanche. Le ciel était limpide. Le parfum des fleurs embaumait l'air. Les enfants s’assirent dans l'herbe et sortirent de leur panier quelques provisions pour déjeuner. C’était un déjeuner de pauvres avec du pain noir, du fromage et quelques olives. Ils se partagèrent le frugal menu, mais la joie ne faisait pas défaut.

Lucie, tout en mangeant, expliquait aux autres que son père allait planter des arbres pour fournir en été une ombre favorable dans ce coin dénudé. Quand ils eurent apaisé leur faim, les enfants répondirent selon leur coutume pieusement au chapelet qu'égrenait Lucie. Pour situer l'endroit où se trouvaient les enfants, précisons que c’est à la place même où s'élève le transept de la basilique nouvelle.

Le chapelet terminé, les enfants se détendirent en jouant. Leurs jouets, comme le déjeuner, étaient aussi modestes : quelques éclats de bois, de petites pierres, des mottes de terre pour bâtir une maisonnette. De temps en temps pourtant, un rapide coup d’œil sur le troupeau assurait la vigilance et, si quelque brebis s’égaillait, un cri les faisait rentrer dans l’ordre.

Les rires continuaient de fuser de plus belle, dans cette matinée ensoleillée de mai, lorsque, soudain, jaillit un éclair dans le ciel bleu. Les enfants cessent leurs jeux et se regardent tout interdits. Ils lèvent les yeux au ciel. Pas un nuage. Le firmament est d’une luminosité sereine. Que se passe-t-il ?.. Lucie scrute l'horizon. Quoique bien jeune, elle a déjà beaucoup d'expérience : « Partons, s’écrie-t-elle, il va faire orage ».

Et chacun rassemble son troupeau pour rentrer à Aljustrel par les voies les plus rapides. À peine ont-ils fait quelques pas, qu’ils sont éblouis par un second éclair, suivi presque aussitôt d’un troisième. Cette fois, ils se heurtent à une petite haie de jeunes chênes verts, appelés aussi yeuses, et là, à hauteur d'homme, au sommet de la frondaison, toute irradiée de lumière d’or, une Apparition brille à leurs yeux éblouis.

Elle a l'air d’une jeune fille de dix-huit ans. Les enfants cherchent à s’enfuir, mais l’Apparition les tranquillise : « N’ayez pas peur, mes enfants, je ne vous ferai aucun mal ». Le timbre de sa voix était d’une harmonieuse suavité, précisera plus tard Lucie, mais son visage était empreint d’une mélancolique beauté. Lucie avait déjà retrouvé tout son aplomb. Avec sa rudesse native, elle demanda brusquement à l’Apparition : « D'où venez-vous, madame ? » L’Apparition leva alors sa main droite vers le firmament azuré et répondit : « Du ciel ».

Lucie avoua plus tard qu'elle avait été pénétrée par le timbre mélodieux de cette voix céleste et elle comprit que cette mystérieuse présence ne pouvait être que celle d’une créature vraiment bonne, car, en même temps, au fond de son cœur, une mystérieuse attraction l’entraînait irrésistiblement vers Elle.

La jeune fille n’osait pas se l’avouer encore, mais d’après les images qu’elle connaissait de la Mère du Ciel, tout criait en elle : « Ne serait-ce pas la Vierge très sainte ? Oui, ce doit être Marie... Ce doit être Notre Dame ».

 

Réflexions


L'apparition de la très sainte Vierge, le 13 mai 1917, aux trois enfants de Fatima est aussi vraie que l’apparition de l’Immaculée Conception à Bernadette Soubirous, aux Roches Massabielle, le 11 février 1858. Et cela nous explique le pourquoi des violentes luttes dont Fatima, comme Lourdes, ont été le théâtre. Quel scandale dans le monde des philosophes ! Parler d’apparitions célestes, en plein XXe siècle, au moment même où la Science prétendait avoir fait table rase du surnaturel ! La consigne de l’impie est toujours la même : « Défense à Dieu de faire miracle en ce lieu ».

Les apparitions de Fatima furent une réalité et non un phénomène d’auto-suggestion, Nous le prouvons par l'examen attentif :

a) des enfants : leur tendre jeunesse est une garantie. François à huit ans ; Jacinthe, neuf ; Lucie, dix. Un enfant se suggestionne difficilement, À plus forte raison trois enfants ne peuvent se suggestionner à la fois pour voir la même chose simultanément. L'apparition n’a pas eu lieu, pendant la récitation du chapelet, mais pendant l’effervescence du jeu qui accapare l'attention de l’enfant. Comment se suggestionner en allant garder les brebis, chose qu'ils font journellement ? En quittant Aljustrel, ils vont à l'aventure. C’est Lucie qui décide sur-le-champ qu’on ira dans le champ de son père. De plus, c’est en plein jour. L’illusion est plus facile dans l’obscurité. En marchant dans un bois, la nuit, des enfants peuvent croire voir des fantômes. Mais ici, les éclairs se produisent, en plein soleil, Les enfants se précipitent pour rentrer chez eux. Tous les trois voient le même éclair, au même moment, par trois fois successives, et ils sont arrêtés devant le même bouquet d’yeuses et tous les trois entendent, en même temps, les mêmes paroles. Un seul pourrait s’illusionner peut-être, mais pas les trois à la fois, simultanément ;

b) de l’Apparition même : Lucie et Jacinthe ont pu la détailler parfaitement. Seul François n’entendait pas le son de sa voix mélodieuse. Elle était vêtue, nous disent les enfants, d’une tunique blanche recouverte d’un blanc manteau bordé d’or, et dont l’ourlet supérieur était rabattu sur la tête en forme de capuchon. Ses mains, à la hauteur de la poitrine, dans l'attitude de quelqu'un en prière, égrenaient un rosaire composé de perles. Ses pieds nus semblaient posés sur un nuage léger, au haut du bouquet d’yeuses. Quant au visage, à la couleur des yeux et de la chevelure, Lucie n’a pu s’en rendre compte ni donner aucune précision, à cause de l’éblouissement qui jaillissait de l'Apparition. « Oh! cette lumière ! », ne cesseront de répéter les enfants ;

c) des circonstances de l’Apparition : c’est à une époque où la religion chrétienne était persécutée. L’esprit du mal attisait la haine de tous les ennemis de l'Ordre. Révolution à l’intérieur, persécution de l’Église, matérialisme négateur du surnaturel, Et voici que la Vierge pose son pied virginal sur la terre du Portugal et, du même coup, c’est la foi qui ressuscite vivante et active. Fatima devient un centre de mission, de prière, de médiation, de piété et une terre de miracle. C'est la preuve évidente et manifeste que le Ciel est venu à la Cova d’Iria visiter le Portugal.


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

img001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

29 avril 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie
de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

img001

 

La veille au soir

Ouverture du Mois de Marie

 

Pour aider la piété chrétienne envers la Très Sainte Vierge, pendant les Exercices du Mois de Marie, nous ferons le récit des événements qui ont eu lieu, à Fatima, durant l’été de 1917, lors des Apparitions de Notre Dame aux trois petits bergers du village d’Aljustrel, dans le diocèse de Leiria, Lucie 4gée de 10 ans et ses deux petits cousins : Jacinthe âgée de 9 ans et son frère François âgé de 8 ans.

Le récit a été divisé en trente et un jours. Chaque jour comporte une lecture et, à la suite, quelques réflexions appropriées pour la pratique de la perfection chrétienne. Ce travail de perfection est intimement lié a l’oeuvre de notre salut. Ce n’est donc pas une sorte de luxe spirituel obligatoire seulement pour les membres de communautés religieuses et facultatif pour les gens du monde. Sans doute, dans « la maison du Père il y a plusieurs demeures » (Jean, 14, 2), mais chaque chrétien, dans le cadre où la divine Providence l’a placé, doit, pour bien remplir son rôle, travailler à devenir meilleur. C’est la loi du progrès. L’on cherche tous les jours à améliorer les conditions de la vie matérielle, pourquoi n’aurait-on pas la même préoccupation pour la vie morale ? Dans l’ordre spirituel, celui qui n’avance pas recule, comme le rameur qui cesse de ramer contre le courant est emporté par lui. Or, il faut sans cesse remonter le courant de la nature viciée par la faute originelle. Ce perfectionnement, ce dépassement de la nature n’est pas une affaire de libre choix, mais une nécessité vitale.

Certains ont pensé que les évènements de Fatima ont probablement hâté la proclamation du dogme de l’Assomption, comme l’Apparition de la Très Sainte Vierge Sœur Catherine Labouré, sous la forme de la Médaille Miraculeuse, dans la chapelle de la Maison-Mère des Filles de la Charité, rue du Bac, d’après le docte théologien jésuite P. Bainvel, aurait eu une influence sur la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception. Deux cardinaux légats du pape, S.E. le cardinal Micara, au Congrès eucharistique national de Nîmes, fin septembre 1951, et, le mois suivant, S.E. le cardinal Tedeschini, à la clôture officielle de l’Année Sainte, à Fatima, ont répété que le pape Pie XII a vu, dans les jardins du Vatican, se renouveler les prodiges du 13 octobre, à Fatima, où des milliers de fidèles avaient vu le soleil se déplacer dans le ciel et changer de forme.

 

I. - Raisons de suivre fidèlement les exercices du Mois de Marie


a) Notre titre de chrétien. - Le Christ nous a aimés, « c’est pour cela qu’il s’est livré pour nous ». (Gal., 2, 10.) « Il est bien juste que nous l’aimions puisqu’il nous a aimés le premier ». (1 Jean 4, 10). Sinon, nous mériterions l’anathème : « Si quelqu’un n’aime pas N.-S. J.-C. qu’il soit maudit ! » (1 Cor., 16, 22.) Puisque nous devons aimer Jésus-Christ, Fils unique, du Père, né de la Vierge Marie, nous devons aimer aussi la Mère par excellence qui nous l’a donné. Il est doux au cœur d’une mère de voir aimer son enfant, mais il est doux aussi au cœur d’un enfant de voir aimer sa mère. Et lorsque ce fils est Jésus, soyons assurés que les hommages rendus a sa divine Mère lui sont aussi agréables que ceux qu’on lui offre à Lui-même. Ne chantons-nous pas en l’honneur du Sacrement de nos autels : « Je vous salue, vrai corps, né de la Vierge Marie » ?

b) Notre titre de fils aimants de l’Église. - L’Église a établi de nombreuses fêtes en l’honneur de la Très Sainte Vierge et bénit les fidèles qui propagent son culte. Outre les nombreuses indulgences du pape Pie VII pour les chrétiens qui suivent les Exercices du mois de Marie, de nouvelles indulgences ont été accordées par la Sacrée Pénitencerie (28 mars 1933).

On gagne une indulgence de sept ans, chaque jour, et plénière, si l’on a suivi au moins dix exercices et reçu les sacrements de Pénitence et d’Eucharistie. Il faut autant que possible suivre les exercices de la paroisse. « Si plusieurs se rassemblent, quelque chose qu’ils demandent ils l’obtiennent de mon Père qui est dans les Cieux. Là où plusieurs sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux ». (Matt., 18, 19.) Cet hommage collectif plaît à la Sainte Vierge et est un sujet d’édification réciproque pour les assistants.

c) Enfin, parce que c’est le mois de mai. - Ce mois est le mois des fleurs et il est juste d’offrir des fleurs à Celle qui est « la fleur des champs et le lys de la vallée ». (Cant., 2, 1). Pour Elle, « les fleurs doivent fleurir et donner leur parfum ». (Eccl., 30, 19). Il faut « l’entourer d’un amoncellement de fleurs ». (Cant., 2, 5.) Mais l’Église, dans le souci préoccupant des âmes, a choisi le mois de Mai pour prier Marie, à cause de raisons profondes.

Le mois de mai, c’est le réveil de la nature après l’engourdissement de l’hiver ; c’est la montée de la sève dans les plantes, le frémissement mystérieux des êtres et des choses. Tout cela ne manque pas d’influencer profondément la sensibilité humaine et de la troubler. Aussi l’Église nous demande-t-elle de redoubler de vigilance et de prières et nous fait-elle tourner nos regards suppliants vers la Mère de toute pureté.

 

II. - Moyens de profiter des Exercices


a) D’abord, nous devons assister aux exercices de la paroisse et nous faire les apôtres de cette excellente manière d’honorer la Sainte Vierge, nous souvenant que, selon saint Alphonse de Liguori, « le vrai serviteur de Marie ne peut pas périr éternellement ». Si nous sommes dans l’impossibilité de les suivre avec la paroisse, faisons-les en notre particulier.

b) Pendant les Exercices, écoutons la lecture, nous pénétrant des pensées suggérées et formant les résolutions nécessaires pour notre avancement spirituel. Nous imiterons Marie qui « conservait avec soin les paroles d’En Haut, les méditant dans son Cœur ». (Luc, 2, 19). Ce sera une prédication intérieure à l’âme « qui sait l’écouter ». (Ps., 84, 9).

c) Enfin, nous nous unirons à la récitation du chapelet et des autres prières, non pas seulement avec les lèvres, mais avec tout notre cœur, pour éviter le reproche que Jésus adressait aux Pharisiens : « Ce peuple m’honore du bout des lèvres, mais son cœur est loin de moi ». (Marc, 7, 6). Sans la prière, « nous ne pouvons rien » (Jean 15, 5) ; avec la prière, nous pouvons tout (Philip., 4, 13).


Oraison du Très Saint Rosaire


Ô Dieu, dont le Fils unique nous a ménagé le bienfait du salut éternel par sa vie, sa mort et sa résurrection ; faites, nous vous en prions, qu’honorant ces mystères au moyen du Très Saint Rosaire de la Bienheureuse Vierge Marie, nous imitions ce qu’ils contiennent et obtenions ce qu’ils promettent. Par le même Notre-Seigneur. Amen.

525_001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de Marie de ND de Fatima,

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

17 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

7948

 

Trente-et-unième jour

Clôture du Mois de Saint Vincent de Paul

18 octobre

 

Culte et Reliques

 

Prélude. - Vénérons le saint sur les autels, où l’Église l'a placé.

 

Récit. - Sur les ordres du Pape, le cardinal de Noailles procéda à l'ouverture du tombeau de l'humble Vincent de Paul, le 19 février 1712. Après une visite minutieuse, les médecins attestèrent qu'ils avaient trouvé un corps tout entier et sans aucune mauvaise odeur.

Les prodiges opérés par l'inter cession du saint, furent examinés avec une sévérité rigoureuse par l’Église, et il fut mis au nombre des bienheureux le 13 août 1729. Les grands de la terre eurent dès lors la consolation de fléchir les genoux devant l'humble prêtre qui, tant de fois, les avait fléchis lui-même devant les petits et les pauvres. Le ciel, par de nouveaux miracles, confirma ces honneurs. Vincent de Paul fut canonisé le 16 juin 1737.

Son corps, renfermé dans une châsse d'argent, était conservé dans l'église de Saint-Lazare. Le 30 août 1792, cette église fut dépouillée de son argenterie et de tout ce qu'elle avait de plus précieux par un commissaire révolutionnaire, qui remit à MM. les Lazaristes les dépouilles mortelles de leur saint fondateur ; ils les recueillirent avec un grand respect, dressèrent un procès-verbal pour en constater l'authenticité et les cachèrent avec soin pendant l'affreux règne de la Terreur.

Les temps ensuite étant devenus plus tranquilles, ce précieux dépôt fut confié aux filles de la Charité, qui le gardèrent dans leur chapelle jusqu'au mois de mai 1830, époque à laquelle il fut porté à l'archevêque de Paris. Mgr. de Quelen, rempli de vénération pour le saint prêtre qui, par ses vertus, a tant honoré l’Église de France, et a laissé dans la capitale tant de monuments encore subsistants de sa charité, avait fait exécuter une châsse d'argent d'un beau travail, et voulut transférer solennellement le corps de saint Vincent dans la nouvelle chapelle construite par les messieurs de Saint-Lazare, sur un terrain dépendant de la maison qu'ils habitent, à la rue de Sèvres.

Cette translation, à jamais mémorable dans les fastes de l’Église de Paris, eut effectivement lieu, avec la plus grande pompe, le 25 avril 1830, qui était cette année, le deuxième dimanche après Pâques ; et maintenant, chaque année la mémoire à l’office et à la messe. Les événements de juillet 1830 ont obligé de cacher cette sainte relique ; mais elle a nouveau été exposée à la vénération des fidèles, dans la chapelle des Lazaristes. Le cœur, transporté à Turin pendant la Révolution Française, a été réclamé depuis par le cardinal Fesch. Après avoir été à Lyon, il est maintenant conservé dans la chapelle de la Médaille Miraculeuse, rue du Bac, à Paris.

 

Pratique. - Se proposer de célébrer, chaque année, avec dévotion et confiance, les fêtes et le Mois de Saint Vincent de Paul.

 

Invocation. - Saint Vincent, mon patron et mon père, protégez-moi !

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Que Dieu daigne conserver la charité et l'amour fraternel dans les cœurs de tous les chrétiens ! À l'aide des secours réciproques que les chrétiens remplis d'amour fraternel et de charité se donneront, les forts soutiendront les faibles, et l'œuvre de Dieu s'accomplira.

De tous les moyens de conserver l'union et la charité avec le prochain, le plus efficace et le meilleur, c'est la sainte humilité, c'est de se mettre au-dessous de tout le monde, et de se regarder comme le plus méchant et le plus vil de tous.

Habiter une maison où règne la charité fraternelle, c'est être dans un paradis, puisqu'il n'y a rien de plus désirable, ni de plus délicieux que de vivre avec ceux qu'on aime, et de qui l'on est aimé.

On doit préférer dans les sociétés catholiques l'union et la paix à tout autre bien.

Lorsque les âmes humbles sont contredites, elles se tiennent dans le calme, si on les calomnie, elles souffrent avec patience ; si on les estime peu, si on les néglige, si on les oublie, elles pensent qu'on les traite avec équité et selon leur mérite; si elles sont accablées d'occupations, elles s'en acquittent avec plaisir.

Chacun doit bien se dire à soi-même : Quand j'aurais toutes les vertus, si je n'ai pas l'humilité, je m'abuse ; et tandis que je me crois vertueux, je ne suis qu'un pharisien superbe.

Il n'y a qu'une profonde humilité qui puisse nous faire profiter parfaitement de certaines grâces très particulières que Dieu daigne quelquefois nous accorder ; mais il faut que cette humilité soit accompagnée d'une confiance sans bornes à la bonté divine, et il faut encore y joindre un détachement parfait de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous pouvons faire de nous même.

Le savoir sans humilité a toujours été pernicieux à l’Église ; et comme l'orgueil a précipité les anges rebelles, il cause souvent la perte des hommes savants : le plus ignorant des démons en sait plus que le plus subtil philosophe et le plus profond théologien.

Quand l'humilité est bannie d'un lieu, chacun s'occupe de son avantage personnel, et de là naissent les partialités, les schismes, les divisions.

 

st-vincent-de-paul

 

Fin du Mois de Saint Vincent de Paul

 

Pour télécharger l’intégralité des méditations du Mois de St Vincent de Paul, cliquer ici

 

Merci pour votre fidélité car vous êtes toujours plus nombreux à visiter ce site que j'ai ouvert il y a bien des années...

à très bientôt pour de prochaines prières…

 

 

Pour recevoir les prochaines méditations et prières dans votre boite mail :

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

16 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

5124

 

Trentième jour

3e jour du Triduum final du Mois de Saint Vincent de Paul

17 octobre

 

Sainte mort

 

Prélude. - Venons contempler et vénérer notre bienheureux au moment de son départ pour le ciel.

 

Récit. - Ce fut le lundi 27 septembre 1660, vers quatre heures et demie du matin, que Dieu l'attira à lui, lorsque ses disciples, assemblés à l'église, commençaient leur oraison mentale pour attirer Dieu en eux. Ce fut donc à la même heure et au même moment qu'il avait coutume, depuis quarante ans, d'invoquer le Saint-Esprit sur lui et les siens, que cet Es prit adorable enleva son âme de la terre au ciel, pour couronner la sainteté de sa vie, son zèle pour la gloire de Dieu, sa charité pour le prochain, son humilité, sa patience et toutes ses autres vertus, dans la pratique desquelles il a persévéré jusque dans la mort.

Ayant rendu le dernier soupir, son visage ne changea point ; il demeura dans sa douceur et sa sérénité ordinaires, étant dans son pauvre fauteuil, comme s'il eut sommeillé. Il expira assis et tout vêtu, sans fièvre et sans agonie, cessant de vivre par une pure défaillance de la nature, comme une lampe qui s'éteint insensiblement, quand l'huile vient à lui manquer. Son corps ne se raidit point, il demeura aussi souple et aussi maniable qu'avant.

Il demeura exposé le mardi 28 septembre jusqu'à midi. Pendant toute cette matinée, ses missionnaires firent de vains efforts pour en écarter la foule. On déchirait ses vêtements, quelques uns arrachaient ses cheveux et même sa barbe. Enfin, le corps, mis dans un cercueil de plomb, fut inhumé dans l'église de Saint-Lazare.

Mais, saint Vincent de Paul, plus encore que les autres saints, n'est point mort tout entier. « Défunt, il parle encore », comme dit l'Ecriture.

Oui, il revit dans les saints instituts qui font bénir son nom dans tout l'univers; il continue, dans la personne de ses prêtres de Saint-Lazare, à évangéliser les pauvres et à former de pieux lévites ; il soigne les malades et assiste les indigents par les mains de ses admirables Filles de la Charité, dont le cœur a véritable ment hérité de la charité de leur saint fondateur.

 

Pratique. - Se préparer souvent à bien mourir.

 

Invocation. - Saint Vincent, dont la mort fut si douce, obtenez-moi la grâce d'une sainte mort.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

L'orgueil est un vice très pernicieux, et d autant plus à redouter, que l'inclination naturelle nous y porte plus fortement. Nous devons donc user d'une vigilance continuelle pour faire toujours le contraire de ce que désirerait la nature corrompue.

L'humilité est la vertu de Notre Seigneur Jésus-Christ, de sa sainte Mère, et des plus grands saints ; elle réunit toutes les vertus, et quand elle est sincère, elle les introduit toutes dans un cœur.

Recourons souvent à l'amour de notre propre abjection, comme à un refuge assuré contre les mouvements continuels qu'excite en nous le penchant malheureux que nous avons tous à l'orgueil.

Nous devons laisser à Dieu toute la gloire, et ne garder pour nous que le mépris et la confusion : voilà uniquement ce qui nous est dû.

L'orgueil ne fait jamais de trêve ; il attaque en diverses manières les plus grands saints, tant qu'ils sont sur la terre : il tente l'un de se complaire vainement dans le bien qu'il a fait ; l'autre, de s'enorgueillir de son savoir ; celui-ci, de se regarder comme le plus parfait, celui-là, comme le plus ferme.

L'arme la plus puissante pour vaincre le démon, c'est l'humilité.

Si nous considérons tout ce qui se trouve en nous de terrestre et d'imparfait, nous aurons bien des motifs de nous abaisser devant Dieu et devant les hommes, devant ceux mêmes qui sont nos inférieurs.

Un juste qui abandonne l'humilité, est rejeté de Dieu et réprouvé malgré toutes ses bonnes œuvres ; et ce qui paraît vertu en lui, n'est que vice.

Lorsqu'on ne considère qu'en spéculation la vertu d'humilité, on la trouve belle, aimable, admirable ; mais quand il s'agit de la pratiquer, on la trouve très répugnante à la nature. Ce qu'elle exige nous déplaît, parce qu'elle veut que nous cherchions toujours la dernière place ; que nous nous mettions au-dessous de tous ceux avec qui nous vivons, quoiqu'ils soient nos inférieurs ; que nous supportions sans nous plaindre les calomnies ; que nous recherchions le mépris ; que nous aimions l'abjection ; et nous n'avons naturellement que de l'aversion pour toutes ces choses.

 

Icon, Italy, Galin Razhev-1

 

Pour recevoir les prochaines méditations et prières dans votre boite mail :

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

15 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

5137

 

Vingt-neuvième jour

2e jour du Triduum final du Mois de Saint Vincent de Paul

16 octobre

 

Saint usage de la maladie

 

Prélude. - Disposons-nous à assister aux dernières leçons que nous a laissées notre bienheureux père, avant de quitter l'exil pour la patrie.

 

Récit. - Le temps nous presse, et nous ne pouvons nous attarder davantage dans l'admiration des vertus du grand serviteur de Dieu : le moment est venu de le voir aller au ciel.

Depuis longtemps, les croix de toutes sortes, les maladies les plus aiguës, toutes ces épreuves par lesquelles Dieu purifie et débarrasse de la dernière rouille du corps les âmes qu'il veut appeler à ses célestes embrassements avertissaient notre saint que la plus belle heure de sa vie mortelle approchait.

Il y avait dix-huit ans qu'il s'y préparait tous les jours, comme s'il devait, dans la nuit, comparaître devant son Juge. Pour s'y préparer plus prochainement, dans sa dernière maladie, chaque jour, après la messe, il récitait les prières des agonisants.

Le 25 septembre, vers midi, il s'endormit d'une somnolence, qu'il considérait comme l'avant coureur d'une mort prochaine.

Le lendemain, qui était un dimanche, il se fit porter à la chapelle, où il entendit la sainte messe, et communia. De retour dans sa chambre, il tomba dans un assoupissement plus profond, d'où on le tira pour lui demander de bénir sa communauté et lui donner l'Extrême-Onction.

Vers neuf heures du soir, les anciens de la communauté vinrent lui faire leur dernière visite. Comme mot d'adieu, chacun lui adressait une parole des saintes Ecritures, et il sortait de son sommeil, pour en répéter quelques syllabes. Mais, ce qu'il aimait le plus à redire, ce qu'il répétait de lui-même, c'était l'invocation à laquelle ses enfants sont justement restés si dévots : Deus in adjutorium.

Ainsi, Dieu faisait à son fidèle serviteur cette grande grâce que, ayant toujours vécu dans une entière et parfaite dépendance de sa volonté, il mourait, non pas tant par l'effort de la fièvre ou de quel que autre maladie violente, mais par une sorte d'obéissance ou de soumission à cette divine volonté.

Saint Vincent s'est endormi dans la paix du Seigneur : il avait consumé sa vie dans les travaux et dans les fatigues pour son service ; il l'a terminée heureusement dans la paix et la tranquillité. Il s'était volontairement privé de tout repos et de toute propre satisfaction, pendant sa vie, pour procurer l'avancement du royaume de Jésus-Christ et l'accroissement de sa gloire; et, en mourant, il allait trouver le véritable repos et il commençait à entrer dans la paix de son Seigneur.

 

Pratique. - Demander souvent à Dieu la grâce d'une bonne mort.

 

Invocation. - Saint Vincent, exemple de patience, obtenez-moi le bon usage de mes maladies.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

La meilleure préparation à la mort consiste dans une parfaite résignation à la volonté de Dieu, à l'exemple de Jésus Christ qui, dans la prière qu'il fit au jardin des Oliviers, se prépara à la mort en répétant ces paroles : « Ô mon Père, que votre volonté se fasse, et non la mienne ! »

Dieu n'exige pas de nous des forces corporelles, mais une sincère disposition à saisir les occasions de le servir selon sa volonté et ses desseins sur nous.

Quand Dieu prive quelqu'un de ses forces corporelles, il veut lui apprendre qu'il a choisi d'autres instruments pour exécuter ses desseins.

On doit faire usage, dans les maladies, des remèdes qui ont coutume de les guérir, et honorer par là Dieu qui a créé les différentes plantes, et qui leur a donné la vertu salutaire qu'on trouve en elles ; mais, avoir pour soi-même une excessive sensibilité, et rechercher des soulagements pour le plus petit mal qui nous arrive, c'est ce que l'on doit éviter.

Nous connaissons bien mieux dans les maladies ce que nous sommes, que lorsque nous jouissons de la santé. Heureux, si nous pouvons découvrir le trésor qui est caché dans les maladies !

Les maladies ne sont pas des maux que l'on doit craindre, mais des moyens très efficaces pour nous sanctifier. Murmurer, quand Dieu nous les envoie, c'est se plaindre du bien qu'il nous fait.

L'état de maladie est un état très ennuyeux et presque insupportable à la nature : c'est cependant un des moyens les plus puissants que Dieu emploie pour nous faire rentrer dans le devoir, pour nous faire renoncer à nos mauvaises inclinations, et pour nous combler de ses grâces.

Les maladies purifient l'âme : elles sont un puissant moyen de rappeler à la vertu ceux qui la négligeaient : elles rouvrent aux malades un vaste champ pour pratiquer la foi, l'espérance, la soumission à la volonté de Dieu et toutes les autres vertus.

 

Icon, Italy, Galin Razhev-1

 

Pour recevoir les prochaines méditations et prières dans votre boite mail :

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

14 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

8001

 

Vingt-huitième jour

1er du Triduum final du Mois de Saint Vincent de Paul

15 octobre

 

Fin de la journée de Saint Vincent de Paul

 

Prélude. - Contemplons le sommeil du bienheureux patriarche.

 

Récit. - Le plus souvent mi nuit sonne, et le saint est encore au travail. Il pense à prendre un peu de repos. Mais ce ne sera pas sans s'être puni de tant de bonnes œuvres, où il ne découvre qu'imperfection et péché, par une rude discipline ; le matin, il s'y était déjà préparé par une semblable pénitence. Et ce n'est là que l'exercice réglé et quotidien de sa mortification.

Il s'impose des pénitences extraordinaires dans les malheurs publics, dans les besoins généraux et particuliers de sa compagnie, et notamment quand il apprend quelque faute commise dans une de ses maisons. « Mes péchés, dit-il, sont cause de tout le mal qui arrive, n'est-il pas juste que j'en fasse pénitence ? » En tout temps, à la discipline il joint le cilice, les bracelets, les ceintures de cuir à pointes, qu'il remplace quelquefois par une haire conservée encore, et dont la vue seule fait frémir.

Il tombe alors à genoux pour ses dernières prières et surtout pour faire sa préparation quotidienne à la mort. Il découvre son lit. Ce n'est qu'une rude paillasse sans matelas, sans rideaux, et même sans draps les dernières années de sa vie. Pour condescendre aux prières des siens, il a consenti qu'on lui mît un rideau, mais il continue à coucher sur la paille. Et encore, comme il se reproche ce « tour de lit », ce lit « bien encourtiné ! » Bien souvent, sur cette couche misérable, il ne trouve ni repos ni sommeil. La fièvre le dévore, ses ulcères le torturent, il est trempé de sueur ; pendant ces longues et cruelles insomnies, il bénit Dieu, il prie ou combine ses saintes entreprises.

Voilà une journée de saint Vincent de Paul, voilà le tissu uniforme de sa vie. Certes, après une si longue série de jours semblables, Il était prêt à paraître devant Dieu, et il n'avait plus qu'à en recevoir la récompense.

 

Pratique. - S'imposer un règlement de vie.

 

Invocation. - Saint Vincent, modèle de vie régulière, apprenez-moi la fidélité au règlement.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

L'homme trouve dans l'obéissance l'anéantissement de l'amour propre et la vraie liberté des enfants de Dieu.

Outre la grâce qu'on mérite en pratiquant l'obéissance, le Seigneur se plaît encore à faire la volonté de ceux qui, par amour pour Lui, soumettent leurs volontés à celle des supérieurs.

Celui qui souffre avec impatience d'être repris et corrigé, est dans un état déplorable et bien éloigné de celui des saints, qui se réjouissaient lorsqu'on découvrait les petits défauts qui se trouvaient en eux.

Les murmures qu'on se permet contre les ordres des supérieurs sont une espèce d'apostasie ; et comme on tombe dans l'apostasie extérieure, en quittant l'habit de la religion dans laquelle on s'était engagé, on se rend coupable de l'apostasie intérieure, en se séparant de la façon de penser, de la volonté, de l'esprit et du cœur des supérieurs, pour adhérer à ses sentiments propres.

Notre obéissance ne doit pas se borner à accomplir les ordres de ceux qui ont quelque autorité sur nous ; elle doit encore, ainsi que l'apôtre saint Pierre nous y in vite, nous soumettre, par amour pour Dieu, à toutes les créatures humaines.

L'humble soumission et l'obéissance aux décrets des souverains pontifes est un bon moyen de distinguer les véritables enfants de l’Église de ceux qui lui sont rebelles.

L'obéissance ne consiste pas seulement à faire ce qu'on nous a prescrit, mais elle consiste dans la disposition soutenue d'accomplir en toute occasion ce qui nous sera commandé.

Les murmures sont des loups ravissants qui ruinent et qui détruisent le troupeau au milieu duquel ils pénètrent.

La prudence nous fait agir avec attention, et pour la fin que nous devons nous proposer. L'homme prudent fait les choses de la manière, dans le temps, et pour la fin qui est convenable, c'est-à-dire il les fait pour Dieu. La prudence fait prendre les moyens les plus propres, ainsi que la voie la plus droite et la plus sûre pour parvenir à la fin qu'elle se propose.

 

Icon, Italy, Galin Razhev-1

 

Pour recevoir les méditations du Mois de St Vincent de Paul par mail

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

13 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

8225

 

Vingt-septième jour

9e et dernier jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

14 octobre

 

La journée de saint Vincent de Paul (suite)

 

Prélude. - Admirons le grand saint humblement appliqué à ses œuvres quotidiennes de charité.

 

Récit. - Après le repas, les siens ont une heure de récréation : lui n'en prend jamais. Enfin, tous se retirent et bientôt Saint-Lazare est plongé dans le sommeil ; lui seul veille.

Ses nuits sont presque aussi laborieuses que ses jours. Il a trouvé, en rentrant le soir, une multitude de lettres ; c'est la nuit qu'il y répond. Il lui en est venu de tous les points du royaume et de l'étranger.

C'est un évêque, un abbé, un directeur qui le consultent sur les affaires les plus importantes et les plus délicates ; ce sont de grands seigneurs, de grandes dames qui lui proposent des missions sur leurs terres ou quelque œuvre de charité ; c'est la congrégation de la Propagande, la compagnie des Indes qui lui demandent des prêtres pour l'Asie et pour l'Afrique ; c'est une pauvre mère qui le prie de s'intéresser à un fils captif à Alger, ou bien un renégat qui le conjure de lui ménager son retour à la foi ; ce sont les nonces de France qui veulent avoir son avis sur les affaires qui importent à l’Église Gallicane ou même à l’Église universelle ; ce sont des chefs de religion, des supérieurs de communautés qui réclament son concours pour la réformation de leur ordre ou de leur maison ; ou bien un religieux, un simple novice qui le consultent sur leur vocation ou un changement d'état ; c'est une foule de curés, de prêtres, qui lui soumettent les difficultés de leur ministère ou de leur conscience enfin et surtout, c'est sa double famille de Missionnaires et de Filles de la Charité qui exige ses soins de tous les jours.

Au moindre de ses enfants il répond avec une exactitude que sa bonté seule égale ; à toutes ses maisons, il écrit régulièrement une fois la semaine, et à chacune il transmet, outre des conseils et des décisions sur ses propres affaires, les nouvelles générales de la compagnie : ses lettres deviennent ainsi une sorte de gazette de la Mission et de ses Oeuvres.

 

Pratique. - Glisser toujours un mot de Dieu dans ses moindres correspondances.

 

Invocation. - Saint Vincent, animé du désir de sanctifier les âmes, inspirez-moi les moyens de concourir au salut de mes frères.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Le recueillement intérieur pré serve de la dissipation, qui est la source de la tiédeur et du relâchement dans ceux qui, par état, doivent sans cesse inspirer aux autres la ferveur et la crainte de Dieu.

Quand on se sent porté par un désir véhément à faire une œuvre importante et même sainte, on doit la remettre à un autre temps et attendre que notre cœur soit rentré dans la tranquillité et dans l'indifférence, afin que l'amour propre ne vienne pas souiller la pureté de notre intention.

Quand quelqu'un croit avoir fait tout ce qui dépendait de lui pour l'heureux succès d'une affaire spirituelle, qu'il se tienne dans la tranquillité et dans la paix, quel que puisse être l'événement.

Le moment le plus favorable pour connaître le progrès qu'une âme a fait dans la vertu, est celui de la tribulation et de la tentation.

Pour l'ordinaire, les œuvres de Dieu se font par degrés : elles ont leur commencement et leurs progrès. On ne doit donc pas prétendue faire toutes choses d'un coup, ni estimer que tout soit perdu parce qu'il faut des soins pour réussir. Il faut aller pied à pied, et adresser à Dieu de fréquentes prières.

Il n'y a rien de plus contraire au succès des affaires que la précipitation : les délais sont ordinairement plus avantageux que nuisibles.

Une inclination naturelle nous porte à exiger que les choses qui nous sont avantageuses se fassent promptement : nous devons la réprimer, pour nous mettre dans la pratique de la sainte indifférence, et laisser à Dieu le soin de manifester sa volonté ; tenant pour certain que lorsque Dieu veut qu'une affaire réussisse, les délais ne la gâtent point, et que moins il y a de notre industrie, plus il y a de la sagesse et de la puissance de Dieu.

Les lumières que la foi nous donne sont toujours accompagnées d'une onction céleste qui se répand secrètement dans le coeur.

Il n'y a pas d'hommes plus constants et plus fermes dans le bien qu'ils ont entrepris, que ceux qui sont doux et bénins : ceux au contraire qui se livrent aisément à la colère sont, pour l'ordinaire, inconstants ; ils agissent par caprice et par les mouvements de la nature.

 

239_001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de St Vincent de Paul par mail

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

12 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

7999

 Vingt-sixième jour

8e jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

13 octobre

 

La journée de Saint Vincent de Paul (suite)

 

Prélude. - Suivons notre admirable saint au réfectoire et considérons son esprit de renonce ment et de mortification, jusqu'au milieu d'une action si matérielle et si animale.

 

Récit. - Il rentre enfin. Il salue aussitôt la sainte Vierge et l'ange gardien, comme il a fait en sortant, comme il fait toujours et comme il prescrit de faire à l'entrée et au sortir d'une chambre, comme en sortant encore, il va adorer le Saint-Sacrement qu'il appelle le Maître de la maison.

Il est bien tard quelquefois, et néanmoins il s'oublie plusieurs heures. Il finit par se rendre au réfectoire.

Si la communauté s'y trouve, il s'assied où il se rencontre, le plus souvent à la dernière place, même après les frères. Pas plus de distinction entre lui et les siens pour la nourriture que pour la place, jusque dans les infirmités d'une extrême vieillesse. Si le repas commun est achevé, sa mortification s'en réjouit, car il n'aura plus que les restes. Si tout est desservi, il ne demande rien et se contente d'un peu de pain. Pour du vin, il n'en ré clame jamais et ne boit que de l'eau pure.

Ce repas si sobre, achevé en un instant, est pourtant son premier et sera souvent son unique repas de la journée, car il est rentré fort tard, et, suivant sa coutume, il n'a rien pris le matin.

Ce n'est pas assez pour sa mortification d'une nourriture mauvaise et prise en trop petite quantité ; il tient encore en réserve des poudres amères qu'il y mêle pour la rendre plus désagréable au goût.

La nature quelquefois succombe, et la nuit il lui faut porter dans une défaillance un morceau de pain sec, seul confort qu'il veuille accepter.

Voilà le repas destiné à réparer les forces perdues dans une longue journée de travail, et encore il se le reproche, et chaque soir, s'asseyant devant sa maigre pitance, il se dit : « Ah ! misérable, tu n'as pas gagné le pain que tu manges ! »

C'est un jeûne continuel. Néanmoins, il en fait un plus rigoureux deux fois par semaine et tous les jours ordonnés par l’Église. À plus de 80 ans, il se contenta des salines servies à la communauté. Le soir un peu de pain, une pomme et de l'eau rougie fait toute sa collation. Il s'en abstient même, quand il arrive un peu tard de la ville : alors, sans manger, il se retire dans sa chambre, ou se rend à l'église | pour présider une conférence spirituelle.

 

Pratique. - S'imposer toujours quelque mortification dans les repas.

 

Invocation. - Saint Vincent, qui avez été si mortifié, enseignez-moi à réduire mon corps en servitude.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Plusieurs se contentent des doux entretiens qu'ils ont avec Dieu dans l'oraison ; mais, est-il question de se mortifier, de supporter patiemment les maladies, les humiliations, ou autres disgrâces, le courage leur manque. Cependant, ne nous y trompons pas ; l'Apôtre nous déclare qu'il n'y a que nos œuvres qui nous accompagnent en l'autre vie.

Parmi les différents moyens que nous avons pour plaire à Dieu dans tout ce que nous faisons, un des plus efficaces, c'est de faire chacune de nos actions comme si ce devait être la dernière de notre vie. À chaque démarche que nous avons à faire, disons-nous à nous mêmes : « Si tu savais devoir mourir après cette action, la ferais tu ?... la ferais-tu de la manière que tu vas la faire ? »

La perfection consiste à se renoncer à soi-même, à porter sa croix, à suivre Jésus-Christ ; or, celui qui se renonce davantage, qui porte mieux sa croix, qui suit de plus près Jésus-Christ, c'est celui qui ne fait jamais sa propre volonté, mais toujours celle de Dieu.

Celui qui veut avancer à grands pas dans la vertu, doit réprimer fortement ses propres inclinations. On n'a qu'une vertu imaginaire, lorsque, dans les occasions, on ne fait pas les sacrifices qu'exige la vertu véritable.

La pauvreté volontaire et effective nous fait tourner vers Dieu et recourir à lui, tandis que l'abondance nous le fait souvent oublier.

Celui à qui Dieu confie le soin d'assister les pauvres, ne doit pas éprouver moins de plaisir en leur procurant des secours, que n'en éprouve un père tendre lors qu'il présente quelque soulagement à ses enfants.

Celui qui aura aimé les pauvres pendant sa vie, verra sans effroi approcher le moment de sa mort.

 

239_001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de St Vincent de Paul par mail

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

11 octobre 2020

Le Mois de Saint Vincent de Paul

Le Mois de Saint Vincent de Paul

 

2394

 

Vingt-cinquième jour

7e jour de la seconde neuvaine en l’honneur de Saint Vincent de Paul

12 octobre

 

La journée de Saint Vincent de Paul (suite)

 

Prélude. - Suivons notre saint dans les rues de la capitale, où sa démarche modeste édifie tous les passants.

 

Récit. - Ce n'est pas assez de ses occupations à domicile. Tous les jours, deux fois par jour souvent, le saint prêtre sort et parcourt tous les quartiers de Paris, où l'on réclame sa présence où il a à visiter quelqu'un de ses établissements charitables. Il va à la cour pour assister à une séance, du conseil, ou solliciter la charité de la reine, ou s'entremettre dans les querelles des partis ; trois fois la semaine, il préside l'assemblée des Dames de la Charité et des Seigneurs ; souvent, il est appelé en d'autres assemblées particulières, soit de prélats, soit de docteurs, soit de supérieurs de communautés ou enfin de personnes de condition. De là, il se rend dans un monastère ou dans une famille, pour y rétablir l'ordre et la paix ; il va encourager une Conférence de la Charité, consoler les prisonniers et les forçats, visiter les malades à domicile et dans les hôpitaux, réjouir les vieillards du nom de Jésus, bégayer avec les petits Enfants-Trouvés.

Dans le passage d'un lieu à l'autre, il emploie soigneusement son temps. Il prie, combine une œuvre, prépare une instruction, quelquefois même en voiture, il écrit une lettre.

Jusque dans le tumulte de la rue, de la cour et des assemblées, il ne perd pas de vue la présence de Dieu. Il y songe au moins quatre fois par heure. L'horloge sonne : il se découvre, fait le signe de la croix et lève ses yeux au ciel. Ordinairement, il les tient baissés, et même fermés, lorsqu'il est en carrosse, et ne les ouvre que sur le crucifix du chapelet qu'il porte toujours à sa ceinture. Pour ne rien voir, n'être vu de personne, et se pouvoir entretenir avec Dieu, il tire presque toujours le rideau de la voiture. Sans doute la vue des créatures, bien loin de le distraire, le porte à leur auteur, néanmoins, c'est en se privant de l'aspect des objets agréables et en mortifiant ses sens, qu'il honore Dieu, et se tient uni à lui. Malgré son impressionnabilité aux températures extrêmes, il ne se garantit ni contre le froid, ni contre le chaud ; pas même de gants en hiver, et ses mains sont enflées et gercées comme ses jambes.

S'il marche à pied dans les rues, il observe le même recueillement et les mêmes pratiques. En passant devant une église, il y entre et s'y prosterne, le visage contre terre. Quand l'Angélus sonne, au milieu de la foule comme à la cour, il se découvre, tombe à genoux et le récite. Il ne voit personne, bien que tous le regardent et l'admirent. Les enfants eux-mêmes se le montrent et se disent : « Voilà le saint qui passe ! »

 

Pratique. - Se rappeler souvent le souvenir de la présence de Dieu.

 

Invocation. - Saint Vincent, recueilli au milieu du monde, conservez moi l'esprit de solitude intérieure.

 

L'esprit de Saint Vincent de Paul

 

Les vérités éternelles sont capables de remplir le cœur et de nous conduire par une voie sûre. Il suffit donc de faire usage de ces moyens tout divins pour arriver en peu de temps à la perfection.

Celui qui ne se tient pas uni à Dieu par l'exercice de sa sainte présence, ne peut réussir dans ce qu'il entreprend pour sa gloire.

On doit s'appliquer dans l'oraison à combattre spécialement la passion ou la mauvaise inclination qui domine en nous. On doit la mortifier avec une attention continuelle, parce que, dès qu'elle sera détruite, on obtiendra aisément la victoire sur toutes les autres.

Quand on veille sur soi, l'attention à la présence de Dieu se change peu à peu en habitude. J'ai connu une personne qui se reprochait d'avoir été trois fois le jour distraite de la présence de Dieu. Ces gens-là seront nos juges, et nous condamneront devant la Majesté divine de l'oubli que nous avons pour Elle.

Pour s'établir solidement dans une vertu, il est nécessaire de prendre de bonnes résolutions, des résolutions pratiques sur les actes particuliers de cette vertu. Il faut de plus être fidèle à les exécuter ; sans cela, malgré la facilité et le goût qu'on trouve dans la méditation, on n'est pas vrai ment vertueux, on ne l'est qu'en imagination.

Celui qui sait bien pratiquer l'exercice de la présence de Dieu et qui est fidèle à suivre l'attrait de cette divine vertu, arrivera bientôt à un très-haut degré de sainteté.

Nous devons honorer Dieu en ses saints, et le supplier qu'il nous rende participants des grâces qu'il a si abondamment versées dans leurs âmes.

 

239_001

 

Pour recevoir les méditations du Mois de St Vincent de Paul par mail

abonnez-vous à la newsletter d’Images Saintes

 

Publicité
Publicité
Publicité