Le
Mois de la Vierge des Douleurs
Vingt
et unième jour
Douleur
de la sainte Mère de Jésus quand elle le rencontra portant sa
croix, et en l'accompagnant au Calvaire
A peine le faible et
inique gouverneur eut-il abandonné le divin agneau à la fureur du
peuple déicide, que la croix fut préparée et que le funèbre
cortège se mit en marche. Tendre Mère! qui aura l'attention de vous
éloigner d'un pareil spectacle? O Madeleine! Salomé! Marie de
Cléophas! et vous, disciple bien-aimé, empêchez à la très Sainte
Vierge de voir son Fils chargé du bois infâme, hors d'haleine,
déchiré, tout sanglant, à demi mort, et de chute en chute se
rendant au Calvaire..., Hélas! cette vue ne lui sera pas épargnée;
rien ne l'arrête, ni sa timidité virginale, ni la multitude des
assistants, ni l'horreur du supplice. Marie, en proie elle-même à
des angoisses mortelles, accourt pour faire le dernier adieu à
Jésus, et le voir pour la dernière fois. Il va passer, le bruit des
armes, le son de la trompette funèbre se font entendre et annoncent
le prochain supplice du Sauveur du monde; déjà apparaît le drapeau
noir, suivi d'un peuple en délire et transporté d'une joie
infernale; on voit les ennemis de Jésus applaudissant dans les
groupes à leur barbare triomphe; et, au milieu de cette troupe
furieuse, Marie voit son doux Jésus, elle le distingue aux cordes et
aux chaînes tient il est inhumainement garrotté, à la lourde croix
dont il est chargé, et aux coups que ses bourreaux féroces ne
cessent de lui porter. Marie voit Jésus, mais quelle vue déchirante!
quelle rencontre mortelle! Elle le voit couvert de sang de la tête
aux pieds, inondé de sueur, de boue et de crachats: les yeux du Fils
et de la Mère se rencontrent; Marie, les yeux fixés sur Jésus,
s'élance vers lui, et lui tend les bras; mais elle ne peut ni
l'atteindre, ni lui parler. Les archers la repousse avec cruauté, et
la foule, la rapidité de la marche n'ont pas permis l'échange d'un
seul mot entre Jésus et Marie! mais quelle expression dans leur
rapide regard! quel langage ineffable entre leurs cœurs! Marie
reçoit dans le sien, comme dans un miroir fidèle, toutes les
douleurs et les amertumes de Jésus, qui est accablé de ses peines
et de celles de sa Mère; et du cœur de Marie viennent se refléter,
dans le cœur de Jésus, les douleurs de sa Mère et les siennes
propres. O mon Dieu! quel cruel moment pour Jésus et pour Marie! son
cœur maternel succombe à une si dure épreuve; elle pâlit et tombe
en défaillance. Ah! si les femmes juives furent touchées de
compassion jusqu'à ne pouvoir retenir leurs larmes, si la pieuse
Véronique, n'écoutant que son émotion, courut appliquer un Suaire
à Jésus, pour lui essuyer le visage, que dut éprouver le cœur de
la Mère du Sauveur? Revenue un peu de sa langueur mortelle, elle
lance un regard de douleur sur le chemin du Calvaire, et voit qu'un
nouvel achoppement précipite à terre le Sauveur mourant sous le
fardeau de la croix, et que le sang divin coule des blessures qui
sont rouvertes par le choc. A cette vue, ses pleurs redoublent; et
cependant, sans s'arrêter, elle porte plus loin ses pas chancelants.
Pâle, languissante, ne cessant de soupirer, à l'aide des saintes
femmes et du disciple chéri, elle suit son Fils, portant elle-même,
suivant l'expression d'un Père, une croix meurtrière dans son cœur;
et lorsqu'elle apercevait la voie douloureuse toute arrosée du sang
précieux du Sauveur, qui pourrait dire les impressions qu'elle en
recevait? qui pourrait imaginer ses soupirs et ses larmes?
Colloque
O
Marie! quel affreux supplice pour vos yeux très-purs, de voir votre
divin. Fils sur le chemin du Calvaire, meurtri, déchiré et tombant
sous le poids de la croix! Ah! jetez sur moi un regard de compassion,
brisez la dureté de mon cœur, afin qu'il compatisse à vos douleurs
et que je conçoive une vive contrition de mes péchés, qui furent
la véritable cause des souffrances de Jésus et des vôtres. Ah!
puissé-je, docile à la grâce, imiter votre patience sur le chemin
du Calvaire, votre fidélité inviolable à suivre Jésus souffrant,
et votre générosité à mépriser les insultes de ce peuple
insolent et barbare! De grâce, obtenez-moi la force de suivre
l'exemple de Jésus et le vôtre, en supportant mes peines avec
patience, et d'alléger à mon Sauveur le fardeau de sa croix, en
renonçant aux péchés qui la lui rendirent si pesante, et qui
mirent le comble à votre douleur quand vous le rencontrâtes.
Soupir
à Marie
O
Marie! vous regardez Jésus allant au Calvaire, mais vous ne sauriez
le reconnaître à ses traits, tant ses larmes, sa sueur et son sang
le défigurent sous le fardeau de la croix.
Exemple
Le
bienheureux François Patrizi, de Sienne, dont la naissance fut un
bienfait de Marie, se revêtit, à l'âge de douze ans, du scapulaire
de Notre Dame des Douleurs, et récita chaque jour, en son honneur,
cinq cents Ave; Maria; il en méditait sans cesse les mystères avec
une grande abondance de larmes. Il établit dans son pays le tiers
ordre de Notre Dame des Douleurs, et ne cessa d'en propager la
dévotion. La Reine des martyrs correspondit généreusement à
l'amour particulier de ce cher fils. D'abord , un jour qu'il était
tombé en défaillance, la très-Sainte Vierge le fit revenir à
lui-même par l'odeur d'un bouquet de roses fraîches; ensuite, elle
l'avertit du jour de sa mort. Et, enfin, pour le récompenser d'avoir
récité tant d'Ave Maria pour la consoler dans ses douleurs, elle
voulut faire sortir de sa bouche, quarante ans après sa mort, un lys
très beau et admirable, dont les feuilles portaient, imprimé en
lettres d'or, ces mots: « Ave Maria », et elle préserva
son corps de la corruption du tombeau. (Philip. Ferraris. In Cathal.
S.S. Itali.)
Pratique:
réciter le petit Chapelet des sept douleur.
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