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sanctification des jours
16 décembre 2022

L'Avent avec les Saints du Carmel

L'Avent avec les Saints du Carmel

 

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Quatrième Semaine

Enseignés par saint Joseph, accueillir le don inouï de Celui qui vient

 

Sous le patronage de saint Joseph

 

Tandis que nous approchons de la nuit de Noël, la liturgie nous fait entendre les récits des événements qui ont immédiatement précédé la naissance du Sauveur. Ce dimanche, l’évangéliste Matthieu nous rapporte l’annonce reçue par saint Joseph. Cette « annonce à Joseph » nous est peut-être moins familière que celle reçue par la Vierge Marie, racontée par saint Luc, et commémorée lors de la solennité de l’Annonciation, ainsi que chaque jour, par la prière de l’Angelus. C’est pour nous l’occasion de nous laisser rejoindre, sur notre chemin d’Avent, par saint Joseph, lui que la tradition spirituelle du Carmel affectionne particulièrement.

À son sujet, sainte Thérèse d’Avila affirmait notamment : Je ne vois pas comment on peut penser à la Reine des anges et à tout ce qu’elle eut à souffrir en compagnie de l’Enfant-Jésus, sans remercier saint Joseph de les avoir si bien assistés l’un et l’autre. Ceux qui ne trouvent pas de maître pour leur enseigner l’oraison n’ont qu’à prendre ce saint pour guide et ils ne feront pas fausse route (Livre de la Vie 6, 8). C’est donc au nom du réalisme de l’incarnation – et d’un bon sens élémentaire ! – que sainte Thérèse nous encourage à nous tourner vers saint Joseph. À la suite de sainte Thérèse, à la fin du XVIIe siècle, les Carmes déchaux instaurèrent une fête du « patronage de saint Joseph », pour célébrer leur Protecteur. Ne pourrions-nous pas nous aussi vivre cette dernière semaine de l’Avent sous le patronage de saint Joseph, en le choisissant comme guide ? Pour ce faire, commençons par nous mettre à l’écoute du récit évangélique de « l’annonce à Joseph » :

Voici comment fut engendré Jésus Christ :

Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret.

Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».

Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse (Mt 1, 18-24).

 

Face aux imprévus…

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette annonce est déroutante pour Joseph. Accueillir la venue du Fils de Dieu dans sa vie, cela va le conduire à renoncer à son projet personnel, ou plutôt à renoncer à la forme qu’il avait légitimement envisagée pour la réalisation de son projet personnel. Certainement, il sent dans son cœur l’appel à être époux et père. Cependant, après la visite de l’ange du Seigneur, il va recevoir de Dieu lui-même la façon dont se réaliseront ses désirs : il sera époux et père, mais d’une manière bien différente de ce qu’il avait imaginé, d’une manière encore plus belle et féconde que ce qu’il avait imaginé.

Pour ce qui nous concerne, tout au long de notre retraite, notre désir de la venue du Fils de Dieu a grandi, notre confiance en sa venue certaine s’est affermie. Mais aussi, soyons bien sûr qu’il viendra à nous de la manière qu’il voudra et non pas forcément de la manière que nous imaginons. Alors, en cette dernière semaine, il nous est bon de nous laisser enseigner par saint Joseph : pour cela, voyons comment Joseph lui-même parvient à consentir à l’inouï qui est en train de se produire dans sa vie.

D’abord, comme l’ange l’y encourage, il fait confiance à Dieu : « Ne crains pas ». Peut-être nous demandons-nous quelle pourrait bien être la peur qui menace Joseph, lui dont l’évangéliste saint Matthieu nous dit qu’il est « un homme juste » ? Sans doute celle d’un fiancé amené à renoncer à ses projets les plus chers, et même à son projet de vie. En effet, l’irruption inouïe du Fils de Dieu dans la vie de sa fiancée amène Joseph à consentir à renoncer non pas à un élément de sa vie, mais de renoncer à sa vocation profonde, ou tout au moins à l’image qu’il en avait jusque-là. C’est une plongée dans l’inconnu qui peut susciter un véritable effroi : il lui est demandé d’accepter une paternité si différente de ce qu’il avait légitimement prévu.

Nous aussi, nous pouvons connaître des remises en cause, petites et grandes, de nos projets personnels. Évidemment, il importe que nous soyons des acteurs responsables de notre vie, que nous ne nous laissions pas ballotter au gré des événements. Mais quand l’inattendu surgit dans notre vie, Joseph nous invite à ne pas craindre, à faire confiance, afin de pouvoir accueillir, même dans ce que nous n’avions pas prévu, le dessein d’amour de Dieu.

Ensuite, le messager divin demande à Joseph : « Prends chez toi Marie ton épouse ». Rendu capable d’accueillir la nouveauté du projet du Seigneur, Joseph est appelé à collaborer à l’œuvre de Dieu. En effet, « prendre chez lui » son épouse, ce n’est pas seulement accueillir celle-ci dans une maison, c’est prendre soin d’elle, veiller sur elle et sur l’Enfant qu’elle porte : Joseph sera le responsable, le gardien de la Sainte Famille, le garant de l’accomplissement de la vocation divine de Marie et de son Fils.

Nous aussi, à travers les circonstances parfois déroutantes de nos vies, nous sommes appelés à découvrir comment nous allons participer à la croissance du Royaume de Dieu en notre monde, comment nous allons soutenir nos frères et sœurs afin qu’ils grandissent dans l’accomplissement de leur propre vocation. Joseph nous montre le chemin du véritable amour du prochain : avec discrétion et discernement, prendre dans notre cœur, dans notre prière, dans la sollicitude de notre action, ce soin de la relation d’autrui avec Dieu.

Enfin, saint Matthieu nous rapporte que, une fois réveillé, « Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ». Tel est Joseph qui, sans bruit, agit selon la parole du Seigneur, dans l’humilité de celui qui ne cherche pas de bonnes raisons pour accomplir sa volonté propre à la place de celle du Seigneur mais trouve sa joie à agir, dans la silencieuse confiance, selon la Parole d’un autre. Très bien ! mais nous, comment ferons-nous ce que le Seigneur attend de nous ? dans quel songe entendrons-nous la voix d’un ange qui nous dira sur quels chemins marcher ? Allons, restons éveillés ! nous ne sommes pas moins bien lotis que saint Joseph : si nous ne portons pas dans nos bras l’Enfant-Jésus comme il l’a fait, nous recevons dans nos mains le Corps eucharistique du Christ ; si nous n’entendons pas en rêve la voix des anges, nous écoutons la Parole de Dieu dans le silence de notre prière. Et cela suffit – ô combien ! – pour que nous nous levions et que nous fassions ce que le Seigneur attend de nous.

 

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Saint Joseph dans l’iconographie carmélitaine

 

Pour vivre cette semaine sous le patronage de saint Joseph, nous pouvons aussi nous laisser instruire par l’iconographie carmélitaine du « patronage de saint Joseph ». Nous en voyons un exemple au centre de la façade du carmel de Saint-Joseph d’Avila, le premier carmel fondé par sainte Thérèse : la statue de saint Joseph et l’Enfant-Jésus, de Giraldo de Merlo (1574-1629). En fait, au Carmel, dès la fin du XVIe siècle, le patronage de saint Joseph a été l’occasion du développement d’une iconographie spécifique, marquée par deux nouveautés importantes dans la façon de représenter saint Joseph avec l’Enfant-Jésus.

La première nouveauté tient dans le fait que Joseph est peint ou sculpté avec les traits d’un homme jeune, et non plus ceux d’un vieillard comme dans l’iconographie inspirée par les évangiles apocryphes. Sainte Thérèse elle-même, déjà, a aimé et promu ces représentations, encore au nom du réalisme de l’Incarnation : puisque sa mission est de prendre soin d’une épouse et d’un enfant, d’affronter des circonstances difficiles, il est clair que saint Joseph devait être dans la force de l’âge pour pouvoir assumer au mieux cette responsabilité.

Ensuite, dans ces représentations iconographiques, saint Joseph ne porte pas l’Enfant dans ses bras, mais ils marchent côte à côte, la main dans la main. Joseph est ainsi celui qui apprend à marcher à cet enfant, celui qui veille sur ses premiers pas et est prêt à le relever s’il tombe, celui qui s’émerveille et se réjouit de la croissance et de l’apprentissage de l’autonomie de ce fils, celui qui sera capable de le laisser aller sur son propre chemin. Mais bien sûr, par cette image, Joseph ne nous montre pas seulement qu’il prend soin de l’enfant, il nous montre comment il vit dans la présence de Jésus : en se mettant lui-même sous la conduite de Jésus. Ainsi, il nous enseigne que, pour chacun de nous, la vie spirituelle, la communion avec Dieu, consiste essentiellement à tenir la main de Jésus et à nous laisser guider par lui, pas à pas, à travers un chemin que nous ne connaissons jamais d’avance.

Vivre dans la présence de Jésus, marcher main dans la main avec Jésus, comme saint Joseph et à son exemple, sous son patronage, faire confiance au chemin sur lequel Jésus lui-même nous conduit, ce n’est évidemment pas une jolie image bucolique. C’est le chemin de la foi, et de la foi qui témoigne de son amour par ses œuvres plus que par des grands sentiments. Comme le souligne le Pape François, en saint Joseph, nous voyons le reflet, le modèle et le patron, de « tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en "deuxième ligne" [mais qui] jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut » car il est « l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée » (Lettre apostolique Patris corde).

À ce titre, saint Joseph nous rappelle de manière lumineuse, dans l’ombre, que la sainteté à laquelle nous sommes appelés, c’est d’abord la sainteté que le Pape François a appelée « la sainteté de la porte d’à-côté » (cf. Gaudete et exsultate n. 7), c’est-à-dire la sainteté de l’humble accomplissement de notre devoir d’état, de nos engagements petits et grands ; la sainteté de l’attention aux autres, spécialement les plus petits et les plus fragiles, dans le quotidien de la vie, là où nous sommes et pas là où nous rêverions d’être ; la sainteté du courage et de la persévérance, de la créativité en temps de crise. Telle est la sainteté de la vie dans la présence de Dieu, au moyen de l’écoute patiente, croyante, de la Parole de Dieu, et de la mise en œuvre humble et déterminée des appels reçus de Dieu, comme Joseph qui, quand il se réveilla, « fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ».

 

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Marcher main dans la main avec Jésus

 

Maintenant, c’est à notre tour ! Pendant cette semaine, nous pouvons notamment suivre les pistes suivantes :

- je me rends attentif aux « petits services » que je peux rendre aux personnes que je rencontre –celles qui me sont les plus proches, ou bien celles que je croise « par hasard » : en faisant pour elles ces « petits riens », je sème et récolte déjà quelque chose de la joie de Noël.

- je cherche à reconnaître les attentions dont je suis le bénéficiaire : rien de banal, chacun de ces petits gestes est l’écho de la main de Dieu, qui vient prendre soin de moi.

- face à une situation déroutante ou inattendue, je demande la grâce de reconnaître à quelle ouverture cela m’appelle peut-être. Il ne s’agit pas d’accepter des choses inacceptables, mais d’être disponible pour modifier librement le regard que je porte sur les choses, les événements, les personnes, afin de voir plus large.

Ne le sentons-nous pas ? Déjà l’Enfant de la Crèche s’approche de nous et nous tend la main : « C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse » (Préface n°2 des messes du temps de l’Avent).

 

Bonne préparation à Noël !

 

fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)

 

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Prier chaque jour de la semaine avec saint Joseph

 

Lundi 19 décembre

Prier les mains vides

 

« Je voudrais persuader toutes les âmes qu’elles doivent porter de la dévotion à ce glorieux saint Joseph. Une longue expérience, en effet, m’a montré les grâces qu’il nous obtient de Dieu. » Sainte Thérèse d’Avila, Vie 6, 7

« Mets dans le Seigneur ta réjouissance : il t’accordera plus que les désirs de ton cœur. Remets ton sort au Seigneur, compte sur lui, il agira… » (Ps 37,4-5)

Comme un pauvre, je mendie aujourd’hui la grâce de la joie spirituelle.

 

Mardi 20 décembre

Devenir serviteur

 

« Saint Joseph va devenir un grand contemplatif du Verbe de Dieu, un contemplatif aussi de la Vierge Marie, son épouse. » Bienheureux Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, La Vierge Marie toute Mère.

« Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ! » (Lc 1,38)

Je cherche aujourd’hui à rendre service à mon prochain et en remerciant le Seigneur.

 

Mercredi 21 décembre

Choisir l’action de grâces

 

« Ma consolation fut grande. Aussi, je ne me lassais pas de rendre grâces à Dieu et à mon glorieux père saint Joseph. » Sainte Thérèse d’Ávila, Vie 30, 7

« Le juste aura sa joie dans le Seigneur et son refuge en lui ; ils s'en loueront, tous les cœurs droits. (Ps 64, 11)

Que saint Joseph m’aide à devenir plus juste devant Dieu en apprenant à rendre grâces chaque jour pour tous les dons reçus.

 

Jeudi 22 décembre

Développer notre intimité avec Jésus

 

« Marie et Joseph avaient fait l’expérience d’une vie seul à seul avec Dieu, et avaient été préparés pour leur mission particulière… Dans les chants de louange qui nous ont été transmis, s’exprime leur adoration émerveillée devant les merveilles divines. » Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, Source cachée n° 244

« Moi, je prends appui sur ton amour ; que mon cœur ait la joie de ton salut ! Je chanterai le Seigneur pour le bien qu’il m’a fait. » (Ps 13,6)

Quels moyens ai-je pris en cet Avent pour être plus proche du Seigneur ?

 

Vendredi 23 décembre

Se confier à la Sainte Famille

 

« Quand l’épreuve sera finie / Nous en avons le doux espoir : / Près de la divine Marie, / Saint Joseph, nous irons vous voir. » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, Poésie 54

« Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère. » (Mt 2, 13)

Je confie ma propre famille à la sainte famille de Nazareth.

 

Samedi 24 décembre

Au creux de Ses bras


« Ne vous traînez plus à ses pieds, suivez ce ‘premier élan qui vous entraîne dans ses bras. C’est là votre place.’ » Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, LT 261

« Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux. » Is 66, 11-12

Le Seigneur nous invite à nous laisser aimer en cette veille de Noël : goûtons cette joie !

 

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Téléchargez les textes de cette semaine (pdf) en cliquant ici

 

 

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29 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Trentième jour

Intentions particulières

 

Prélude : Figurons-nous la joie des âmes que notre fidélité à suivre les exercices du mois des défunts a soulagées.

 

Méditation

 

C'est encore une excellente pratique de demander plus souvent à Dieu la délivrance de certaines âmes pour lesquelles il est raisonnable de s'intéresser davantage, quoiqu'on n'en ait qu'une connaissance un peu générale et confuse. Je m'explique.

Il y a des âmes qu'il importe, pour la gloire de Notre Seigneur, de délivrer au plus tôt ou de soulager, parce qu'elles sont plus capables que les autres de le glorifier dans le ciel. Et ce sont là les premières qu'il faut secourir.

Il y en a d'autres qui ont eu en cette vie une dévotion singulière pour la Sainte Vierge, pour saint Joseph, etc., qui par conséquent leur sont fort chères et dont la délivrance ne peut que leur être très agréable ; il faut aussi avoir pour elles des égards tout particuliers.

Il est encore de la charité chrétienne d'avoir compassion des pauvres, dont les âmes sont le plus souvent abandonnées et dénuées de tout secours.

Enfin, c'est une sainte invention de quelques personnes charitables, de s'employer principalement pour celles qui ont payé presque tout ce qu'elles devaient à la justice divine et qui sont près de sortir de leur prison, en sorte que, pour peu qu'on les secoure, toutes leurs chaînes seront brisées, leur captivité finira et elles s'envoleront au ciel où elles n'oublieront jamais leurs libérateurs. De cette manière, il est aisé d'acquérir en peu de temps de grands amis et de puissants intercesseurs auprès de Dieu.

 

Résolution : Se promettre d'être fidèle chaque année de sa vie à consacrer le mois de novembre aux âmes du purgatoire.

Bouquet spirituel : « C'est une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin que leurs péchés leur soient remis ». (2e livre des Macchabées 12, 36).

 

Exemple

Touchante prière

 

Le Père Yves, de l'ordre de Saint Dominique, provincial de la Terre sainte, tenant en main la sainte hostie, priait Dieu en cette sorte : « Mon Seigneur et mon Dieu, si le Turc avait un prisonnier, et que l'un de ses serviteurs le lui demandât, offrant un présent de telle valeur que celui que je tiens en mes mains, assurément il le délivrerait. Ah ! mon Dieu, vous n'êtes pas moins libéral. Donnez-moi donc telle ou telle âme que je vous demande, et la délivrez du purgatoire ». Belle et dévote pratique, qu'on peut faire tous les jours à la messe, lorsque le prêtre élève la sainte hostie.

 

Fin du Mois des Âmes du Purgatoire

 

Téléchargez toutes les méditations (pdf) en cliquant ici

 

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à suivre : L’Avent avec les saints du Carmel

 

28 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-neuvième jour

Il faut prier pour certaines âmes en particulier

 

Prélude : Pénétrant par la pensée dans le purgatoire, considérons les âmes pour lesquelles la justice nous oblige particulièrement de prier.

 

Méditation

 

Il est certaines âmes pour lesquelles vous avez des raisons particulières de prier. Ainsi vous pouvez avoir promis des prières à l'une d'elles, vous pouvez y être obligés par l'ordre de vos supérieurs, par vos règles ou par une convention spéciale. La raison veut qu'on prie nommément pour ses parents, pour ses amis, pour ses supérieurs, pour ses directeurs, etc. C'est un devoir de reconnaissance de recommander plus souvent et avec plus de ferveur à Dieu ceux de qui l'on a reçu de plus grands biens.

La justice enfin demande qu'on se souvienne tout particulièrement de ceux à qui l'on a pu donner occasion d'offenser Dieu, afin que, si l'on est cause qu'ils brûlent dans le purgatoire, on fasse tout son possible pour les en tirer.

On ne doit donc pas blâmer, comme l'ont fait certains hérétiques, on doit au contraire louer la charité de ceux qui offrent à Dieu leurs prières et leurs bonnes œuvres pour quelques âmes du purgatoire en particulier, car il est certain, comme nous venons de le prouver, qu'on ne doit pas également prier pour tous les défunts, puisqu'on n'a pas les mêmes raisons de le faire indifféremment pour chacun d'eux.

 

Résolution : Prier spécialement pour les âmes de ceux à qui nous devons une assistance particulière.

Bouquet spirituel : « Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins qui êtes mes amis ». (Job).

 

Exemple

Vision de saint Michel des Saints

 

On lit, dans la vie de saint Michel des Saints, le trait suivant : Ses prières et ses mortifications avaient pour objet la délivrance de l'âme de son père, qui pouvait être en purgatoire. Michel n'avait point oublié ce père tendrement aimé ; et, s'il avait été capable de l'oublier, les mauvais traitements, les traverses qu'il avait éprouvés depuis sa mort, n'auraient pas tardé à le faire revivre dans sa mémoire. Il pensait donc souvent à lui. Peut-être, hélas ! ce bon père, malgré ses vertus et ses mérites, était-il encore retenu dans les prisons de la divine justice pour achever de payer sa dette. Michel offrait donc pour cette âme bien-aimée, ses prières, ses larmes et les rigueurs qu'il exerçait contre lui-même. Un jour qu'il était en oraison devant une image de Notre Dame, qu'on vénérait et qu'on vénère encore près de la porte de Garb, pendant qu'il demandait à Marie de tendre une main secourable à l'âme de son père, cette âme lui apparut sous la forme et avec l'air bienveillant et doux qu'avait son père en son vivant. Michel n'osa lui parler, mais il entendit la voix de son père qui lui recommandait de persévérer dans ses pratiques pieuses et dans la résolution de se faire religieux, et qui lui demandait en outre très instamment le secours de ses prières et l'application de ses œuvres expiatoires pour sa délivrance.

 

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27 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-huitième jour

Nous devons assister tous les défunts

 

Prélude : Considérons la multitude des âmes qui souffrent dans le purgatoire.

 

Méditation

 

Il n'y a aucune âme du purgatoire qui n'ait des droits très-particuliers à être assistée par nous.

En effet : 1° la loi naturelle veut que « nous fassions pour les autres ce que nous voudrions qu'ils fissent pour nous ». (Matthieu 7, 12). Eh ! quel est celui qui, brûlant dans le purgatoire, ne souhaiterait qu'on l'en retirât ? quel est celui qui serait content d'un ami, lequel ayant assez d'eau pour éteindre toutes les flammes prêtes à le consumer, n'en voudrait donner que quelques gouttes pour le soulager un peu ?

2° La loi évangélique ordonne les mêmes choses : « Vous aimerez votre prochain comme vous mêmes ». (Matthieu 21, 39). Est-ce aimer notre prochain comme nous-mêmes que de le voir dans le feu et de ne pas daigner lui tendre la main pour l'en retire ?

3° Le Sauveur donne à ce précepte de la charité une force toute nouvelle, quand il lui dit : « Le commandement que je vous fais est de vous aimer comme je vous ai aimés ». (Jean 15, 12). Comment nous a-t-il aimés ? Jusqu'à l'excès. Aimons-nous nos frères, lorsque nous les délaissons dans l'extrême besoin ?

4° Le même Sauveur nous assure que « tous les services qu'on rend au moindre des siens, il les considère comme rendus à sa personne ». Et cependant, nous abandonnons tant d'âmes qu'il chérit comme ses épouses !

5° Enfin, il est de la charité chrétienne de secourir ceux que nous voyons dans la dernière nécessité. Or, peut-on être dans une plus grande nécessité que ces âmes et particulièrement celles auxquelles on ne pense point et qui se trouvent privées de toute assistance ?

 

solution : Prier souvent en union avec les intentions de l’Église pour les âmes du purgatoire.

Bouquet spirituel : « Faisons pour les autres ce que nous souhaiterions qu'on fit pour nous-mêmes ». (Matthieu 7, 12).

 

Exemple

Marie et les âmes du purgatoire

 

Un religieux dominicain étant sur le point de mourir, l'un de ses frères, qui connaissait l'intimité sainte dans laquelle il avait vécu vis-à-vis de la Mère de Dieu, lui demanda s'il espérait échapper aux tourments du purgatoire et aller directement au ciel. Il lui répondit qu'il ne doutait pas qu'au moment de sa mort Marie ne vînt pour conduire elle-même son âme au séjour de l'Eternel. Il ajouta qu'il était également convaincu qu'au même moment, plus de trois cents âmes sortiraient du purgatoire et l'accompagneraient au ciel ; et qu'enfin, si quelques-uns de ses frères devaient у demeurer encore pour achever l'œuvre de leur purification, l'auguste Vierge n'oublierait point ses obligations de mère, et qu'elle irait les visiter plus souvent, les consoler et adoucir chaque jour leurs peines par les effusions de sa miséricorde.

 

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27 novembre 2022

Grande Neuvaine de l’Immaculée Conception 2022

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Grande Neuvaine de l’Immaculée Conception

bénie et encouragée par S.S. le Pape

du 30 novembre au 8 décembre

 

Une dizaine de chapelet chaque jour, suivie de trois fois l’invocation : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous (et pour ceux qui n’ont pas recours à Vous, spécialement les ennemis de la Sainte Église et pour toutes les personnes qui Vous sont recommandées) ».

Une communion le jour du 8 décembre ou un autre jour de l’octave. Confession recommandée.

 

Prière

 

Sainte Vierge Marie, le monde est entre vos mains, sauvé par le Sacrifice de Votre Divin Fils sur la Croix. Par votre « OUI », Vous nous montrez le vrai chemin de vie, de paix et de joie.

Dans les épreuves et les incertitudes du temps présent, délivrez-nous de la peur, de l’inquiétude et du désespoir, qui ne viennent jamais de Dieu notre Père.

Intercédez pour nous auprès de Jésus, toujours présent à nos côtés. Gardez nos cœurs abandonnés et confiants, dociles aux Dons de l’Esprit Saint.

Ô Mère du Sauveur, réfugiés en Votre Cœur Immaculé, faites de nous des apôtres de vérité, de paix et d’amour, pour ne vivre que de Jésus, Pain de vie éternelle. Amen.

 

Imprimatur du Vicaire Épiscopal de Paris,

24 juin 2022

 

Chapelet des Enfants

5, rue de l’Université

75007 Paris

www.chapeletdesenfants.com

 

Visuel : La Vierge au Globe, chapelle de la Médaille Miraculeuse, Paris 7e

 

Téléchargez le texte de cette Neuvaine (pdf) en cliquant ici

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26 novembre 2022

L'Avent avec les Saints du Carmel

Accueillir la présence de Dieu dans nos vies

à l’école des Saints du Carmel

 

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Première semaine

Guidés par sainte Thérèse d’Avila, veiller dans l’attente de Celui qui vient

 

La menace d’un nouveau déluge ?

 

Tandis que nous nous préparons à la venue du Fils de Dieu dans notre humanité, dans la Crèche de Bethléem, la liturgie du premier dimanche de l’Avent oriente notre cœur vers sa venue à la fin des temps : telle est d’abord « la venue du Fils de l’homme » dont Jésus parle à ses disciples dans l’Évangile de ce jour. Prenons le temps de prêter attention aux sentiments qui habitent notre cœur lorsque nous recevons cette annonce :

« En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme il en fut aux jours de Noé, ainsi en sera-t-il lors de la venue du Fils de l’homme. En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme. Alors deux hommes seront aux champs : l’un sera pris, l’autre laissé. Deux femmes seront au moulin en train de moudre : l’une sera prise, l’autre laissée. » (Mt 24,37-44)

Peut-être sommes-nous d’abord un peu déroutés : le temps de l’Avent ne doit-il pas nous préparer à accueillir le mystère de l’enfance du Fils de Dieu qui naît en notre humanité ? Or, c’est comme si ce passage de l’Évangile nous arrachait au début de l’histoire – la naissance de Jésus en notre monde – pour nous expédier brutalement vers la fin de l’Histoire – la venue du Seigneur à la fin des temps !

De plus, ce déplacement vers l’avenir ultime de l’humanité n’a-t-il pas quelque chose d’inquiétant, puisqu’il est mis en relation avec le Déluge ? Il est en effet question de cet épisode relaté par le livre de la Genèse, qui vit la disparition de la quasi-totalité de l’humanité et des animaux, moyen radical pour faire advenir une création renouvelée : « La terre s’était corrompue devant la face de Dieu, la terre était remplie de violence. Dieu regarda la terre, et voici qu’elle était corrompue car, sur la terre, tout être de chair avait une conduite corrompue. Dieu dit à Noé : "Et voici que moi je fais venir le déluge". » (Gn 6, 11-12. 17).

Enfin, notre perplexité et notre trouble risquent d’atteindre leur comble en raison du caractère soudain de cette « venue du Fils de l’homme », face à laquelle on est pris au dépourvu : « Jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le déluge qui les a tous engloutis ».

Déroutés, inquiétés, perplexes… n’ayons ni peur ni honte d’éprouver ces sentiments, mais ne nous laissons pas paralyser par eux, n’en restons pas là ! En effet, soyons attentifs au fait que, dans ce discours adressé à ses disciples, Jésus emploie un genre littéraire bien connu de la Bible : celui des apocalypses. Cette manière « apocalyptique » de parler emploie souvent des images déroutantes, mais ce n’est pas dans le but d’écrire un scénario-catastrophe qui nous terroriserait. « Apocalypse » veut dire « révélation » : le style « apocalyptique » nous « révèle » ce qui va venir, afin de nourrir notre espérance. Et ce que nous espérons, c’est le salut offert par Dieu, lui qui « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité ; en effet, il n’y a qu’un seul Dieu ; il n’y a aussi qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus » (1 Tm 2, 4-5).

 

Le choix de veiller

 

Mais tout de même, est-ce que le Déluge ne nous menace pas ? Définitivement : non ! Non, car le Déluge est déjà venu dans notre vie, il nous a déjà submergés et a déjà fait de nous une création nouvelle : le déluge qui nous a engloutis, c’est notre baptême, par lequel nous avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ Jésus ! Ce jour-là, comme à Noé, Dieu nous a dit : « Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous. Oui, j’établis mon alliance avec vous : aucun être de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge, il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre » (Gn 9, 9. 11). Et même, lors de notre baptême, Dieu a fait alliance avec nous d’une manière infiniment plus grande, car il a fait alliance avec nous en son Fils, mort et ressuscité pour le salut de tous.

Alors, si nous sommes déjà passés par le déluge, c’est dans la paix que nous pouvons attendre la venue du Fils de l’homme : ce dimanche, pour nous préparer à sa venue, Jésus ne nous dit pas : « Craignez ! » Il nous dit plutôt : « Veillez ! » « Veillez, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra ». Mais ne veillons pas avec crainte, veillons dans la joie de la venue d’un Ami. « Tenez-vous donc prêts, c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra ». Et cette surprise ne doit pas nous angoisser : c’est la délicatesse de l’amour et non pas la peur qui doit nous tenir en éveil. Dieu ne vient pas dans nos vies pour nous piéger, mais pour nous aimer : avec lui, les surprises sont toujours des bonnes surprises !

Puisqu’il en est ainsi, comment ne pas désirer que la venue du Fils de l’homme dans notre vie ne soit pas que pour la fin des temps, mais qu’elle advienne dès maintenant ? Justement, dans la deuxième lecture de la Messe de ce dimanche, saint Paul nous interpelle avec vigueur, il nous encourage à nous réveiller de notre torpeur, car la venue de Dieu dans nos vies se produit « maintenant » ! Dieu est là en ce moment :

Frères, vous le savez : c’est le moment, l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants. La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. (Rm 13, 11-12)

 

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Découvrir la Présence avec sainte Thérèse d’Avila

 

Dans l’un des ouvrages où sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) nous livre sa pédagogie de la prière, le Chemin de perfection (écrit vers 1566), elle oriente notre cœur vers cette attention à la venue de Dieu, à la présence de Dieu en nous, ici et maintenant :

« Si on parle, tâcher de se rappeler qu’il y a en nous-même quelqu’un à qui parler ; si on écoute, se rappeler qu’on doit écouter Celui qui nous parle de plus près. Enfin, songer que nous pouvons, si nous le voulons, ne jamais nous éloigner d’une si bonne compagnie et regretter de laisser parfois longtemps seul notre Père, qui a besoin de nous ; si possible, souvent dans la journée ; sinon, quelquefois. Quand cette habitude sera prise, vous y gagnerez tôt ou tard. Lorsque le Seigneur vous l’aura accordée, vous ne voudrez l’échanger contre aucun trésor. Puisqu’on n’apprend rien sans un peu de peine, pour l’amour de Dieu, estimez que le soin que vous consacrerez à cela est bien employé ; je sais que si vous vous y appliquez, en une année, peut-être même en une demi-année, vous obtiendrez un résultat, avec la grâce de Dieu. C’est obtenir en bien peu de temps de bonnes bases au cas où le Seigneur voudrait vous élever à de grandes choses ; qu’il vous trouve prête alors, et près de lui. Plaise à Sa Majesté de ne pas nous permettre de nous éloigner de sa présence. Amen » (Chemin de perfection 29, 7-8).

Ainsi, au moment où nous nous mettons en route pour accueillir la venue de Celui qui vient, nous découvrons qu’il est mystérieusement déjà là, au plus profond de notre cœur. Sainte Thérèse nous enseigne que, veiller dans l’attente de Celui qui vient, c’est nous rendre attentifs à la présence de Celui qui est déjà là ! Nous pouvons passer le plus clair de notre temps, parfois même de longues années, dans l’oubli ou l’ignorance de cette vérité. Thérèse nous confie que ce fut son cas :

« Faisons attention : il y a en nous un palais d’une immense richesse, construit tout en or et en pierres précieuses, enfin, digne d’un tel Seigneur, et la beauté de cet édifice dépend de vous ; c’est vrai, car il n’est plus bel édifice qu’une âme pure et pleine de vertus ; plus elles sont grandes, plus les pierreries resplendissent ; dans ce palais habite ce grand Roi qui consent à être notre père ; il se tient sur un trône de très haut prix, qui est votre cœur (…) Cela fut obscur pour moi pendant un certain temps. Je comprenais bien que j’avais une âme, mais ce que méritait cette âme, qui l’habitait, je ne le comprenais point ; mes yeux, pour ne pas voir, étaient sans doute bouchés par les vanités de la vie. Il m’est avis que si j’avais compris, comme je le fais aujourd’hui, qu’en ce tout petit palais qu’est mon âme habite un si grand Roi, je ne l’aurais pas laissé seul si souvent, je me serais tenue de temps en temps auprès de Lui, et j’aurais fait le nécessaire pour que le palais soit moins sale » (Chemin de perfection 28, 9-11).

Alors, telle est la grâce que nous pouvons demander à Dieu au début de cette retraite : qu’il nous rende davantage attentifs à sa présence en nous. Pour désirer et accueillir cette grâce d’une attention plus grande à la présence de Dieu en nous, nous pouvons mettre en œuvre le conseil de sainte Thérèse :

Si on parle, tâcher de se rappeler qu’il y a en nous-même quelqu’un à qui parler ; si on écoute, se rappeler qu’on doit écouter Celui qui nous parle de plus près. Enfin, songer que nous pouvons, si nous le voulons, ne jamais nous éloigner d’une si bonne compagnie et regretter de laisser parfois longtemps seul notre Père, qui a besoin de nous ; si possible, souvent dans la journée ; sinon, quelquefois.

 

Des moyens concrets au quotidien

 

Au milieu de nos activités quotidiennes, tout au long de notre journée, bien des moyens sont à notre disposition pour nous tourner régulièrement vers cette présence intérieure de Dieu en nous, pour lui parler dans le silence de notre cœur, pour écouter sa voix au plus profond de nous. Par exemple :

- choisir un verset de l’Écriture, de préférence un verset en « tu », que nous dirons à Dieu régulièrement au long de notre journée. Ce peut être, par exemple, un verset de psaume : « Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 118, 105) ; « Écoute, Seigneur, je t’appelle ! Pitié ! Réponds-moi ! » (Ps 26, 7) ; « Tu es mon Dieu ! je n’ai pas d’autre bonheur que toi » (Ps 15, 2). Ce peut être encore toute autre prière adressée à Dieu ou à Jésus par un personnage de la Bible : « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » (1 S 3, 9) ; « Augmente en nous la foi ! » (Lc 17, 5) ; « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime » (Jn 21, 17) ; « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ! » (Lc 18, 13).

- faire sonner à intervalles de temps réguliers mon smartphone, ou mon ordinateur, ou une horloge, etc. pour me rappeler la présence de Dieu en moi : quand j’entends ce rappel sonore (trois fois par jour, toutes les heures, etc.), je peux en un instant « plonger dans mon cœur » à la rencontre de Dieu qui est là, et lui adresser, brièvement, dans le silence de mon cœur, une parole spontanée pour lui dire mon amour, ma joie, ma reconnaissance…

- avant une rencontre professionnelle ou amicale, prendre quelques instants de recueillement pour demander à Dieu la grâce d’être attentif à sa présence en moi et en la personne que je vais rencontrer. Bien sûr, il ne s’agit pas de « penser » à Dieu pendant tout l’entretien, mais plutôt de vivre ce rendez-vous en étant connecté à la présence de Celui qui ne nous quitte jamais.

Et n’hésitons pas à inventer aussi nous-mêmes les petits moyens qui raviveront et entretiendront la flamme de notre amour pour Dieu présent en nous ! Dans tous les cas, il ne s’agit pas de nous concentrer sur la présence de Dieu, mais d’ouvrir notre cœur à cette présence de Dieu, d’orienter notre être vers Dieu qui est présent, d’aimer Celui qui est déjà là. « Il ne s’agit pas de beaucoup penser, mais de beaucoup aimer ; donc, tout ce qui vous incitera à aimer davantage, faites-le », écrit sainte Thérèse (Château intérieur IV, 1, 7).

 

Veillons dans l’attente de Celui qui vient ! Soyons vigilants : Il est présent, ici et maintenant !

 

Bonne entrée en retraite ! bonne entrée en Avent !

 

fr. Anthony-Joseph Pinelli, ocd (Paris)

 

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Prier chaque jour de la semaine avec sainte Thérèse d’Avila

 

Lundi 28 novembre

Seul face à Dieu

 

« Il me resta le désir de la solitude, le goût des entretiens où l’on parlait de Dieu ; lorsque quelqu’un s’y prêtait, j’y trouvais une plus grande joie qu’à toute la politesse des conversations mondaines. Mes communions et confessions étaient beaucoup plus fréquentes, je les désirais. » Livre de la Vie 6,4

 

« Je vais la séduire, je la conduirai au désert, et je parlerai à son cœur. » Osée 2,16

Comment vais-je entrer dans l’essentiel pendant cet Avent ? Quels moyens vais-je prendre pour cela ?

 

Mardi 29 novembre

Agir par amour

 

« Ne cherchez pas à être utiles au monde entier, mais à celles qui vivent en votre compagnie… Le Seigneur regarde moins la grandeur de nos œuvres que l’amour avec lequel on les fait. » 7èmes Demeures 4,14-15

 

« Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle : ‘Le Royaume de Dieu est tout proche, convertissez-vous’. » Marc 1,15

Je réfléchis aujourd’hui à ce que je pourrais vivre par amour pendant l’Avent afin que ma vie soit plus évangélique.

 

Mercredi 30 novembre

A l’école de saint Joseph

 

« Je pris pour avocat et maître le glorieux saint Joseph et je me recommandai beaucoup à lui… Ce saint nous secourt en toutes circonstances ; le Seigneur veut ainsi nous faire comprendre que, de même qu’Il fut soumis sur terre à Joseph qu’on appelait son père, et qui à ce titre pouvait lui commander, le Seigneur fait encore au ciel tout ce que Joseph lui demande. » Vie 6,6

 

« Lui, de condition divine, s’anéantit lui-même, prenant la condition d’esclave et devenant semblable aux hommes, il se rendit obéissant. » Philippiens 2,6-7

Je demande à saint Joseph qu’il nous apprenne à vivre l’obéissance à la volonté de Dieu.

 

Jeudi 1er décembre

Traverser les eaux troubles

 

« Je sais bien que sans le secours de Dieu il m’eût été impossible d’en finir si spontanément avec de si mauvaises habitudes et de renoncer à de si mauvaises actions. Que le Seigneur soit béni de m’avoir délivrée de moi-même ! » Vie 23,1

 

« Ainsi parle le Seigneur : Ne crains pas, je t’ai appelé par ton nom, tu es à Moi. Si tu traverses les eaux, je serai avec toi. » Isaïe 43,1-2

Je fais mémoire des grâces de libération vécues et je confie au Seigneur le salut de mes proches.

 

 

Vendredi 2 décembre

Servir le cœur libre

 

« Nous devons rendre grâce au Seigneur qui nous permet de désirer Le contenter, même si nos œuvres sont minces. Cette manière de vivre en compagnie du Christ est profitable dans tous les états, c’est un moyen extrêmement sûr de progresser. » Vie 12,3

 

« Lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été prescrit, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire. » Luc 17,10

La bonté de nos actions dépend-t-elle de la bonté de l’autre envers nous ? Jusqu’où suis-je libre de pardonner à mon prochain ?

 

Samedi 3 décembre

Chercher Dieu même quand Il semble lointain

 

« Oh! Que de fois je me rappelle l’eau vive que le Seigneur donna à la Samaritaine ! … Je suppliais très souvent le Seigneur de me donner de cette eau. » Vie 30, 19

 

« Celui qui boira l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissant en vie éternelle. » Jean 4,14

Dans notre prière, ne nous lassons jamais de Le chercher ardemment, même s’Il semble se faire absent.

 

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Téléchargez les méditations de cette semaine (pdf) en cliquant ici

 

26 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-septième jour

Les indulgences

 

Prélude : Représentons-nous le purgatoire ouvert au moyen d'une clef d'or que la miséricorde de Jésus Christ et la tendresse compatissante de l’Église ont déposée entre nos mains.

 

Méditation

 

Un des moyens les plus efficaces pour soulager et délivrer les âmes du purgatoire est le bon usage des indulgences accordées aux vivants avec la faculté de les appliquer aux morts.

Un pieux auteur, considérant le peu d'estime que la plupart des chrétiens font des indulgences, s'écrie : « Pour concevoir l'estime que méritent les indulgences, il suffit de savoir, ô mon aimable Jésus ! qu'elles sont les fruits de votre précieux sang.

Une goutte de ce sang adorable aurait suffi pour ouvrir le ciel et fermer l'enfer, parce que la moindre de vos souffrances est d'une valeur infinie. Cependant, vous avez voulu passer trente-trois années dans les travaux, les peines, les humiliations et mourir sur la croix au milieu des plus cruels tourments. Telle est la source où sont puisées les indulgences.

C'est parce que vous avez enduré pour nous une surabondance de douleurs que vous voulez nous accorder une  surabondance de grâces. Vous avez mis entre les mains de votre Église les mérites infinis de vos souffrances, et même les mérites que Marie et tous les saints unis à vous ont acquis : c'est dans ce trésor qu'elle puise pour acquitter nos dettes, lorsqu'il nous accorde par l'indulgence la rémission des peines temporelles qui nous étaient dues.

 

solution : Nous renouveler dans la dévotion aux indulgences.

Bouquet spirituel : « Je vous donnerai les clefs du royaume des cieux ». (Matthieu 16, 18).

 

Exemple

La valeur des indulgences

 

Le bienheureux Berthold, de l'ordre de Saint François, après un sermon qu'il fit sur le prix et le mérite de l'aumône, avait accordé dix jours d'indulgence à tous les assistants, selon qu'il en avait reçu le pouvoir du Souverain Pontife. Une dame chrétienne, réduite à une extrême pauvreté, vint lui exposer sa misère. Le bon Père, qui n'avait rien à lui, ne put que lui renouveler le don qu'il lui avait fait de dix jours d'indulgence. Puis il lui dit d'aller chez un banquier qu'il lui indiqua et qui, jusqu'alors, n'avait eu nul souci des biens spirituels. « Offrez-lui, lui dit Berthold, de lui céder le mérite de vos dix jours d'indulgences en échange de l'aumône qu'il vous fera ».

La pauvre femme s'y rendit en toute confiance et simplicité. Le banquier l'accueillit avec assez de bonté et lui demanda combien elle prétendait avoir en échange de ses dix jours. « Autant, dit-elle, qu'ils pèseront dans la balance ». En disant cela, elle se sentait animée d'une force intérieure qui lui donnait confiance. « Eh bien, reprit le banquier, écrivez-les sur ce papier, posez- les sur un des plateaux de cette balance, je mets un réal (1) sur l'autre ». Mais, ô prodige ! le premier plateau ne bouge pas. Étonné, l'homme ajoute un réal, puis cinq, dix, vingt, autant enfin qu'il en fallait à la pauvre femme pour la tirer de l'état précaire dans lequel elle se trouvait.

Le banquier comprit enfin la valeur des intérêts célestes, et ce miracle fut pour lui une précieuse leçon. Mais ce sont surtout les pauvres âmes du purgatoire qui connaissent la valeur des indulgences ! Si nous savions quelle reconnaissance elles ont pour nous quand nous leur appliquons le mérite de quelques œuvres, même simples, courtes, ordinaires, un chapelet, une prière, une aumône, un mot de consolation dit à leur intention, une communion surtout ! Et pourtant nous négligeons tous ces moyens si faciles ! nous ne supportons pas la vue de la souffrance, le spectacle nous en émeut, et nous ne sentons rien à la pensée des tourments du purgatoire !

 

(1) Petite monnaie espagnole valant 24 centimes.

 

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25 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-sixième jour

L'aumône

 

Prélude : Nous représenter l'aumône comme un torrent d'eau froide qui tombe dans le feu.

 

Méditation

 

Faire l'aumône, c'est verser un torrent d'eau rafraîchissante dans les flammes qui dévorent les âmes, car l'aumône a une vertu singulière pour expier non-seulement nos péchés, mais encore les péchés d'autrui.

Un savant et pieux auteur nous suggère à ce sujet un excellent conseil que nous ferons bien de suivre : « Il faudrait, dit-il, toutes les fois qu'un pauvre, mourant de faim, frappe à votre porte ou vous tend la main dans les rues, vous représenter que c'est une âme du purgatoire qui s'adresse à vous pour vous supplier humblement d'avoir pitié d'elle dans l'affliction où elle est ».

Donnez donc aux pauvres, volontaires ou non, donnez dans la vue de délivrer par cet acte de charité quelque âme du purgatoire. C'est une œuvre de miséricorde bien digne d'un chrétien, c'est un exercice de pénitence très salutaire qui vous servira beaucoup à expier les fautes commises pendant votre vie, à acquitter de grandes dettes sans qu'il vous en coûte beaucoup, « à vous faire avec votre argent des amis qui, après la mort, selon la promesse du fils de Dieu, vous recevront dans les tabernacles éternels ». (Luc 16, 9).

Si donc vous aimez vos frères, si vous aimez Jésus-Christ, si vous vous aimez vous-mêmes, imposez-vous l'aumône comme une loi, et que ce soit au profit des âmes du purgatoire.

 

Résolution : Voir une âme du purgatoire dans la personne du nécessiteux que nous assistons par nos aumônes.

Bouquet spirituel : « Comme l'eau éteint le feu le plus ardent, ainsi l'aumône détruit les péchés ». (Ecclésiaste, 3, 33).

 

Exemple

Une négligence

 

L'abbé Trithème, écrivain distingué de l'ordre de saint-Benoît, raconte que Raban Maur, premier abbé de Fulde au IXe siècle, ensuite archevêque de Mayence, avait donné l'ordre au procureur de l'abbaye, nomme Édelard, de faire en tout temps les plus abondantes aumônes ; et, lorsqu'il mourrait un religieux, de donner pauvres, pendant trente jours, la nourriture qui lui était destinée. Édelard, dominé par la passion de l'avarice, ne s'acquittait point de ce qui lui était commandé par le prieur. Mais un soir, en traversant le chœur, aux il y vit tous les religieux morts depuis qu'il avait la charge de procureur ; ils venaient lui reprocher sa négligence et son avarice qui les retenaient dans le purgatoire faute de l'aumône dont la divine justice réclamait le mérite. Puis ils lui prédirent que dans trois jours, il viendrait subir les châtiments qu'il méritait.

Édelard, saisi de remords et de frayeur, tombe sans connaissance : on l'emporte dans sa cellule, et là, refusant tous les secours humains, il demande le prieur pour lui confesser ses fautes avant de mourir. L'abbé, après lui avoir parlé de la miséricorde de Dieu. lui donne les sacrements des mourants et lui voit rendre le dernier soupir. À quelque temps de là, l’âme du frère Édelard lui apparaît et lui dit : « Je vous remercie, mon Père, de l'aumône que vous avez versée dans le sein des pauvres à mon intention ; mais selon la divine justice, le mérite en a été appliqué à ceux qui, à cause de moi, étaient retenus dans le purgatoire, faute de l'expiation dont mon avarice les privait. Ne vous lassez pas, ô mon Père, d'apaiser le juste Juge, car je dois rester dans la prison expiatrice jusqu'à ce que tous mes frères en soient délivrés ».

 

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24 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-cinquième jour

La résignation

 

Prélude : Rappelons-nous l'impression que nous a déjà causée tant de fois, pendant ces saints exercices, la considération des peines du purgatoire.

 

Méditation

 

Nous pouvons encore aider beaucoup au soulagement des âmes du purgatoire en souffrant avec patience les maux que Dieu nous envoie; car il ne nous arrive rien de fâcheux en cette vie qui ne serve à la satisfaction de nos péchés et de ceux de nos frères, si nous le recevons de la main de Dieu avec joie ou du moins sans plainte et sans chagrin.

Si Dieu veut donc que nous soyons affligés par quelque longue maladie, par une perte imprévue, dans nos biens, dans notre honneur du côté de nos parents ; s'il permet que nos ennemis nous persécutent ou que nos amis nous abandonnent, embrassons croix de tout notre cœur et gardons-nous bien d'en murmurer. Nous en retirerons de grands trésors de mérites pour assister dans le besoin ces âmes souffrantes qui nous conjurent d'avoir pitié d'elles.

La résignation est aussi grandement méritoire, lorsque nous endurons les peines de cette vie, ces non pas avec joie, mais du moins sans impatience. Ce n'est pas peu de chose, remarque saint Bernard, de ne point se laisser abattre, quand on tombe dans l'adversité. En effet, l'expérience de chaque jour ne nous fait que trop sentir qu'il est difficile de recevoir une injure et de ne pas se venger, de souffrir beaucoup et de souffrir patiemment.

 

Résolution : Souffrir joyeusement ou du moins avec patience les peines de cette vie, en vue du purgatoire.

 

Bouquet spirituel : « Par la résignation, nous expions si bien nos péchés en cette vie que le feu du purgatoire ne trouve plus ou presque plus de matière en l'autre ». (Saint Augustin, 42e sermon sur la Sainteté).

 

Exemple

Vision de sainte Gertrude

 

Une jeune religieuse du monastère de sainte Gertrude qui, par sa ferveur et sa piété, en faisait l'édification, venait de mourir. Gertrude, très sensible à cette perte, priait un jour pour le repos de son âme, lorsque Jésus lui permit de l'apercevoir devant son trône, couronnée de la plus éclatante lumière, couverte de vêtements magnifiques et de joyaux précieux. Mais quelle ne fut pas sa surprise en remarquant en elle une sorte de préoccupation, lui voyant les yeux baissés, comme si la honte l'eût empêchée de les lever vers l'adorable Majesté.

Émue de voir sa fille spirituelle trembler ainsi devant le céleste Époux, elle se tourna vers lui et lui dit : « Très doux Jésus ! pourquoi votre bonté n'invite-t-elle pas cette âme, qui s'est donnée tout à vous, à jouir sans crainte de la joie de votre présence ? »

Aussitôt le Seigneur, avec un sourire d'ineffable tendresse, fit signe à la bonne religieuse de s'avancer vers lui. Mais, plus troublée encore, elle hésita, trembla, et enfin, après une profonde inclination, se retira.

L'étonnement de Gertrude était à son comble. « Comment, ma fille, lui dit-elle, vous vous éloignez de votre Époux qui vous appelle ? » La bonne religieuse répondit : « Ah ! ma mère, je ne suis pas encore digne de lever les yeux sur l’Agneau immaculé ; il me reste encore quelques taches que vous n'apercevez point. Il faut être si pur pour s'unir au divin Soleil de justice ! »

 

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24 novembre 2022

L'Avent avec les Saints du Carmel

Accueillir la présence de Dieu dans nos vies

à l’école des Saints du Carmel

 

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Introduction

 

« Marcher sur cette route magnifique de la présence de Dieu où l’âme chemine "seule avec le Seul" » (Dernière retraite1 n. 23). Ces mots lumineux de sainte Élisabeth de la Trinité (1880-1906) constituent le porche d’entrée de notre retraite d’Avent. En effet, pendant ce temps préparatoire à la solennité de Noël, nous marchons vers Bethléem : c’est le lieu de la naissance du Sauveur dans notre chair, c’est le lieu où le Fils de Dieu s’est rendu présent à notre terre, dans notre humanité, afin que nous puissions l’y rencontrer. Mais cette présence de Dieu en notre monde n’a pas été effective seulement à une époque, il y a deux millénaires, ni seulement en un lieu, celui de la vie terrestre du Christ Jésus. Désormais, c’est en tout lieu et en tout temps, ici et maintenant, que Dieu nous appelle à le rencontrer, à découvrir qu’il est présent en nous et au milieu de nous. En marchant vers Bethléem, lieu de la présence du Fils de Dieu, Enfant nouveau-né dans la Crèche, nous découvrons que Dieu nous appelle à accueillir sa présence à chaque instant de notre vie.

 

Vivre dans la présence de Dieu, c’est le cœur ardent de la spiritualité du Carmel, c’est la grâce que ses membres s’efforcent d’accueillir de jour en jour, c’est l’appel dont ils désirent transmettre la flamme à tous. Lorsque saint Albert de Jérusalem (v. 1150-1214) donna une formule de vie à nos premiers frères, qui étaient des ermites vivant sur le Mont Carmel, en Terre sainte, il exprima ainsi ce qu’était leur vocation dans l’Église : « Méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière ». Ces paroles constituent aujourd’hui encore le précepte central de la Règle du Carmel 2.

 

Déjà le patriarche du Carmel, le saint Prophète Élie, s’exclamait, dans l’Ancien Testament : « Il est vivant, le Seigneur, le Dieu d’Israël en présence de qui je me tiens » (1R 17, 1). Là est sa première parole, qu’il proclame comme une devise. La Bible ne nous dit pas grand-chose des origines d’Élie, mais sa conscience de vivre dans la présence de Dieu est en quelque sorte sa carte d’identité. Longtemps après Élie, à l’aube de la Nouvelle Alliance, c’est Zacharie, le père de saint Jean-Baptiste, qui exulte de joie à l’approche de la venue du Messie en chantant : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple (…) afin que nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence tout au long de nos jours » (Lc 1, 68. 75). Ainsi, toute la révélation biblique constitue un grand appel à accueillir la présence de Dieu en notre humanité. Et, nous qui nous préparons à fêter Noël, à quoi nous servirait de faire mémoire de la venue du Fils de Dieu en notre chair il y a 2000 ans, si nous n’accueillions pas de façon renouvelée sa présence dans nos vies, aujourd’hui ? Comme l’a dit un mystique du XVIIe siècle, Angelus Silesius : « Le Christ serait-il né mille fois à Bethléem, s’il ne naît pas en toi, c’est en vain qu’il est né ».

 

Eh bien, pendant cette retraite de l’Avent, nous vous proposons de nous mettre ensemble à l’école de la spiritualité du Carmel pour accueillir la présence de Dieu dans nos vies. Chaque vendredi, nous recevrons une méditation basée sur les textes bibliques de la liturgie de la messe du dimanche de l’Avent qui suivra. Chacune de ces méditations sera éclairée par l’enseignement d’un saint du Carmel, et comportera des pistes de mise en pratique de cet enseignement pour la semaine qui suit. Voici l’itinéraire que nous allons parcourir :

 

Vendredi 25 novembre : pour le 1er dimanche de l’Avent : guidés par sainte Thérèse d’Avila, VEILLER dans l’attente de Celui qui vient.

Vendredi 2 décembre : pour le 2ème dimanche de l’Avent : stimulés par saint Jean de la Croix, nous laisser CONVERTIR pour accueillir Celui qui vient.

Vendredi 9 décembre : pour le 3ème dimanche de l’Avent : éclairés par sainte Thérèse de Lisieux, DISCERNER dans nos vies l’action de Celui qui vient.

Vendredi 16 décembre : pour le 4ème dimanche de l’Avent : enseignés par saint Joseph, ACCUEILLIR le don inouï de Celui qui vient.

Enfin, le jour de Noël : auprès de la Vierge Marie, VIVRE en la PRÉSENCE de Dieu, aujourd’hui et chaque jour de nos vies.

 

Dès maintenant, demandons à l’Esprit Saint de préparer notre cœur pour cette retraite : Viens Esprit Saint, souffle en nos cœurs pour nous disposer à rencontrer de façon renouvelée le Seigneur Jésus présent dans nos vies ! Laissons-nous aussi toucher par les paroles de sainte Élisabeth de la Trinité qui ouvraient cette méditation introductive : « Dieu nous a élus en Lui avant la création, afin que nous soyons immaculés et saints en sa présence dans l’amour (…) afin de marcher, sans jamais connaître les détours, sur cette route magnifique de la présence de Dieu où l’âme chemine "seule avec le Seul" » (Dernière retraite, n. 23).

 

Que cette « route magnifique » soit le chemin de notre retraite : bonne retraite de l’Avent !

 

 

1 ÉLISABETH de la TRINITÉ, Œuvres complètes, Cerf, Paris, 1996.

2 Martin BATTMAN (édit.), La Règle de l’Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel, DDB, Paris, 1982.

 

23 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-quatrième jour

L'oubli des injures

 

Prélude : Écoutons encore les supplications lamentables des âmes du purgatoire qui nous conjurent de venir à leur aide.

 

Méditation

 

Voici maintenant un acte de vertu si facile à pratiquer, que le plus faible des hommes peut le faire sans peine, et si. héroïque que le plus fort ne peut rien faire de plus glorieux. Vous avez reçu un affront ? oubliez l'injure qu'on vous a faite et offrez à Jésus crucifié le sacrifice de vos ressentiments. Si vous le faites de bon cœur, ce sera pour vous un puissant moyen de satisfaire à la justice de Dieu, tant pour vos péchés que pour ceux d'autrui.

Saint Augustin l'enseigne expressément : « Il faut, dit ce Père, travailler incessamment à expier nos péchés par des prières continuelles, par des jeunes fréquents et par de grandes aumônes, mais surtout par une grande facilité à pardonner les injures, car il faut que tous les péchés que nous n'avons pas achevé d'expier soient consumés par le feu du purgatoire ». Il ajoute que « ceux qui veulent effacer entièrement leurs péchés et se garantir des peines du purgatoire feront l'un et l'autre en donnant beaucoup d'aumônes, et surtout en pardonnant à leurs ennemis ».

Mais il y a un témoignage plus explicite et plus consolant encore, c'est celui de Jésus-Christ lui-même qui donne une indulgence plénière et un acte de pardon universel à ceux qui pardonnent à leurs ennemis. « Pardonnez, dit- il, et on vous pardonnera ». (Luc 6, 32.) Si vous pardonnez aux hommes les fautes qu'ils commettent contre vous, votre Père qui est dans le ciel vous pardonnera celles que vous commettez contre lui. » (Matthieu 5, 14).

Cet acte d'indulgence peut s'appliquer aux âmes du purgatoire d'une manière très utile pour elles et pour nous.

 

Résolution : Pardonner les injures en vue de la délivrance des âmes du purgatoire.

Bouquet spirituel : « Pardonnez et l'on vous pardonnera ». (Evangile selon Saint Luc 6, 32).

 

Exemple

Généreux pardon

 

Une noble veuve n'avait qu'un fils qui fut méchamment assassiné par son ennemi. Le meurtrier, craignant d'être pris, se cacha. Mais bien qu'il se crût en sûreté, on sut néanmoins où il était, et non-seulement la mère, mais encore le juge en fut averti. Déjà on était en campagne pour le prendre lorsque cette femme généreuse, étouffant tout sentiment de vengeance, lui envoya dire de se sauver au plus tôt. Et, pour lui en faciliter le moyen, elle lui fit donner de l'argent et le cheval même de son fils qu'il avait si cruellement assassiné. Après quoi, elle se mit à pleurer pour l'âme de ce cher fils dont le salut était alors tout ce qui lui tenait à cœur. À peine avait-elle commencé son oraison, qu'il lui apparut tout resplendissant de gloire et l'assura qu'en récompense de la charité qu'elle venait d'exercer, Dieu l'avait sur le champ délivré des flammes du purgatoire auxquelles il avait été condamné pour plusieurs années. (Osorius, Sermon pour le vendredi après les Cendres).

 

Purgatoire 2

 

22 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-troisième jour

Mortifications

 

Prélude : Entendons les supplications des âmes du purgatoire nous suppliant de venir à leur aide.

 

Méditation

 

La plupart des hommes sont si lâches, que le seul nom de pénitence les effraye, et ils ont toujours mille prétextes pour s'en dispenser : les uns s'excusant sur leur âge déjà avancé, les autres sur la faiblesse de leur complexion et sur leur peu de santé.

Mais voici certaines mortifications que, tous, hommes et femmes, peuvent pratiquer aisément, sans rien perdre de leurs forces et sans altérer leur santé. Qu'ils s'abstiennent, par exemple, de quelques divertissements peu nécessaires : de telle conversation, de tel jeu, de tel spectacle ; qu'ils s'en abstiennent, non pas toujours, ni même très souvent, mais de temps en temps, car il faut savoir accorder quelque chose à leur faiblesse et ne pas leur demander de rompre d'abord toute l'attache qu'ils ont au plaisir.

S'ils ne renoncent pas tout à fait au plaisir, qu'ils en modèrent l'excès. Que dans leurs repas, ils se retranchent quelque chose qui est plus à leur goût, mais qui n'est peut-être pas le meilleur pour leur santé et dans tous les cas n'est bon qu'à entretenir leur délicatesse. Qu'ils donnent moins de liberté à leur langue et qu'ils sachent que se taire à propos et réprimer pour un temps la trop grande envie de parler, c'est faire au Seigneur, selon le langage de l'Ecriture, un sacrifice de ses lèvres.

Job avait fait un pacte avec ses yeux pour qu'ils ne s'arrêtassent jamais sur un objet capable de souiller son âme; qu'ils conviennent avec les leurs que, dans les occasions, ils se fermeront pour ne pas voir beaucoup de choses ou vaines ou dangereuses. Qu'ils ne prêtent pas non plus indiscrètement l'oreille à toutes sortes de discours : il y en qu'on ne peut écouter sans crime.

 

solution : Être fidèle aux a pratiques qui viennent d'être suggérées.

Bouquet spirituel : « Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins qui êtes mes amis ». (Livre de Jérémie)

 

Exemple

Un oubli

 

Archangèle Panigarola, prieure du monastère de Sainte Marthe à Milan, avait un zèle extraordinaire pour le soulagement des âmes du purgatoire ; elle priait, faisait prier pour elles, et pourtant ne songeait que rarement et sensiblement à l'âme de son père Gothard, bien qu'elle l'eût tendrement aimé pendant sa vie. La pensée lui en venait quelquefois, et alors, elle prenait la résolution de prier plus ardemment, puis l'oubli continuait. Un événement inattendu la tira de cette insensibilité.

Le jour de la fête des morts, étant enfermée dans sa cellule et priant pour eux, son ange gardien lui apparut. La prenant par la main, il la conduit en esprit au milieu du purgatoire, et, parmi toutes les âmes, lui fait voir celle de son malheureux père, plongée dans des souffrances atroces. À peine l'a-t-il reconnue qu'il se soulève vers elle en criant. « Ma fille, ma fille ! comment as-tu pu si longtemps oublier ton père dans les tortures qu'il endure ici ? Tu es animée d'une grande charité pour des âmes qui te sont étrangères : j'en ai vu quitter ce pénible séjour, grâce à tes supplications, et moi, ton père, à qui tu dois tant, tu m'oublies, et tu n'as pour moi aucun sentiment de compassion ! »

Archangèle, interdite en entendant ces reproches qu'elle reconnaissait mériter, se mit à sangloter et promit à son malheureux père de conjurer le Seigneur jusqu'à ce qu'elle eût obtenu sa délivrance. Puis, se tournant vers l'ange, comme pour lui demander l'explication de cet oubli dont elle se reconnaissait coupable, il lui répondit :

« Votre oubli a été puni par Dieu en punition du peu de zèle de votre père à le servir et à travailler à son salut. C'est ainsi que le Seigneur agit envers ceux qui se conduisent de la sorte. Que les âmes qui négligent la seule chose importante qu'elles aient à faire sur la terre, et qui semblent n'avoir d'activité que pour les choses de ce monde, voient donc enfin leur aveuglement, et qu'elles se souviennent que, bien que leurs péchés soient pardonnés, il n'en reste pas moins une peine expiatrice qu'il faudra subir en monde et en l'autre ».

La pieuse religieuse versant des torrents de larmes, redoubla de ferveur et de zèle jusqu'à ce qu'elle eût apaisé la divine justice, et elle eut la joie de voir l'âme de son père lui apparaître toute radieuse de beauté et de reconnaissance. (Vie de sainte Archangèle Panigarola, par le R. P. Octave Juniciati, de la compagnie de Jésus, 1ere partie).

 

Purgatoire 2

 

21 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-deuxième jour

Le jeûne

 

Prélude : Représentons-nous les austérités effrayantes auxquelles se livrent tant d'ordres religieux d'hommes et de femmes dans toute l'étendue de l'église. Il en résulte un trésor de mérites auquel la miséricordieuse justice de Dieu se plaît à faire participer les âmes du purgatoire. Ne voulons-nous pas augmenter ce trésor par notre générosité ?

 

Méditation

 

Nous lisons, au premier livre des Rois, « que les habitants de Jabès et Galaad ayant appris la mort de Saül et de ses trois fils, quelques uns d'entre eux partirent incontinent, marchèrent toute la nuit, prirent les corps, et, les ayant enterrés dans le bois de Jabès, jeûnèrent pendant sept jours ».

Cet exemple montre qu'il y a longtemps que les fidèles jeûnent pour les morts, et nous voyons avec une vive admiration que cette pratique a été de tout temps approuvée et suivie dans l’Église catholique.

Au reste, sous le nom de jeûne, on comprend toutes sortes de pénitences extérieures, comme les cilices, les disciplines, les veilles, etc.

Ô mon Jésus, qui avez dit que « tout le bien que nous faisons au moindre de nos frères, c'est à vous-même que nous le faisons », quel prétexte pourrait avoir ma lâcheté pour me dispenser de secourir les âmes qui sont dans le purgatoire, sachant que le bien que je leur ferai ne sera pas moins agréable que si je le faisais à vous-même ? Je vous offre donc pour elles toutes les mortifications que je prends la résolution de pratiquer à leur intention.

 

Résolution : Secouer sa lâcheté pour embrasser courageusement les pratiques de la pénitence volontaire à l'intention des pauvres âmes du purgatoire.

Bouquet spirituel : « Et, les ayant enterrés, ils jeûnèrent pendant sept jours ». (1 Rois, 22).

 

Exemple

Présence continuelle

 

On lit, dans les annales de la Visitation de Dijon, le trait suivant :

La sœur Marie-Bernarde Chicolier, qui s'est élevée à une si haute sainteté, fut prévenue, dès ses jeunes années, de grâces particulières ; elle conçut de bonne heure le dessein de se consacrer à Dieu. Elle fut admise au saint habit et à la sainte profession sous le gouvernement de notre mère Anne-Lidwine Boulier. La Mère Chahu, qui lui succéda, soutint cette chère sœur au milieu des grandes épreuves par lesquelles il plut au Seigneur de la faire passer. En effet, Dieu imprima dans son cœur l'horreur la plus vive pour les moindres imperfections, en permettant qu'une âme du purgatoire lui apparût et lui fût en quelque sorte toujours présente. Notre mère, à qui notre chère sœur découvrit tout ce qu'elle souffrait, la fit examiner par M. Chaudot, notre supérieur, et par le R. P. Jacquinot, provincial de la Compagnie de Jésus, lesquels jugèrent, après un sérieux examen, qu'il n'y avait en cela ni illusion ni imagination. Il fut donc décidé que la communauté ferait célébrer des messes et réciterait tous les jours un De profundis pour le repos de cette âme, et que la sœur Chicolier aurait la liberté de faire des pénitences particulières à cette intention. Cette chère sœur pratiqua de grandes austérités, offrant d'ailleurs pour cette âme toutes ses bonnes œuvres, qui étaient en grand nombre et ne se permettant pas un seul mouvement naturel ni la plus légère satisfaction. Le prêtre chargé de célébrer les messes était un religieux Capucin d'une grande sainteté qui ignorait complètement ce qui s'était passé. Il vint un jour trouver notre mère Chahu et l'assura que l'âme pour laquelle elle faisait prier depuis longtemps était entrée en possession de la gloire de Dieu.

 

Purgatoire 2

 

20 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingt-et-unième jour

Le saint sacrifice

 

Prélude : Un prêtre est à l'autel ; pendant qu'il élève l'hostie sainte, le purgatoire s'ouvre et laisse sortir les âmes que sacrifice adorable a délivrées de leur captivité.

 

Méditation

 

C'est avec infiniment de raison que, de toutes les prières que saint Augustin souhaite qu'on fasse pour sa mère : il demande particulièrement celles qu'on fait à l'autel. Il n'y rien, en effet, de plus puissant, pour apaiser la colère de Dieu que le saint sacrifice de la messe où Jésus-Christ, qui s'est une fois immolé sur l'autel sanglant de la croix, s'immole encore tous les jours, mais sans effusion de sang, pour le salut de tous les pécheurs.

Trois siècles à peine après le temps des apôtres, saint Cyrille de Jérusalem s'écriait que « les âmes des défunts sont extrêmement soulagées par cet auguste sacrifice qu'on offre pour elles sur l'autel ».

Saint Augustin loue avec raison sainte Monique, sa mère, de ce que, « sentant la mort approcher, il ne lui vint point en pensée d'ordonner qu'on lui fit de magnifiques funérailles, ni qu'on embaumât son corps, ni qu'on le mit dans un tombeau particulier, ni même qu'on l'enterrât dans son pays. La seule chose qu'elle demanda fut qu'on se souvint d'elle à l'autel du sacrifice, où tous les jours de la vie, elle n'avait point manqué d'assister et d'où elle savait qu'on distribue aux fidèles l'hostie sainte dont le sang a effacé nos péchés ».

Nous avons déjà eu l'occasion de remarquer que, par les soins de son fils, ce qu'elle avait uniquement désiré fut accompli, lorsqu'à l'autel on offrit pour elle le sacrifice de notre rédemption.

 

Résolution : Faire célébrer des messes pour le repos des âmes du purgatoire.

Bouquet spirituel : « La seule chose que je demande, c'est qu'on se souvienne de moi à l'autel ! » (Testament de sainte Monique).

 

Exemple

 

Il est rapporté dans la vie de Marguerite d'Autriche, reine d'Espagne, qu'en un seul jour, qui fut celui de ses obsèques, dans la seule ville de Madrid, on dit près de onze cents messes pour le repos de son âme. Cette princesse n'en avait demandé que mille par son testament ; mais le roi Philippe III en fit ajouter vingt mille. L'archiduc Albert, gouverneur des Pays-Bas, étant mort, la princesse Isabelle, son épouse, fit dire pour lui quarante mille messes, et en entendit elle même un mois durant, jusqu'à dix par jour, avec une dévotion incroyable. (Munford, Le purgatoire).

 

Purgatoire 2

 

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19 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Vingtième jour

La prière

 

Prélude : Unissons-nous aujourd'hui à l’Église entière qui ne cesse d'offrir à Dieu les plus ardentes supplications pour le soulagement et la délivrance des âmes du purgatoire.

 

Méditation

 

Jusqu'ici, nous avons médité les motifs nombreux et puissants qui nous font un devoir rigoureux de la dévotion aux âmes du purgatoire. Mais la fin de ce mois, que notre piété envers les défunts nous a portés à consacrer à leur délivrance, approche, et nos cœurs sont sans doute pleinement résolus à redoubler de zèle pour le soulagement de ces pauvres âmes captives. Hâtons-nous donc d'étudier les moyens par lesquels nous pourrons le mieux les soulager.

Les moyens les plus ordinaires sont la prière, le jeûne et l'aumône. Nous méditerons chacun de ces trois moyens en particulier avec les autres moyens secondaires qui sont compris sous ces trois titres généraux.

Pour aujourd'hui, contentons-nous de remarquer l'importance que l’Église attache à la prière pour les morts. Elle l'a employée depuis le temps des apôtres jusqu'à aujourd'hui, dans toutes les parties du monde.

C'est en vertu d'une coutume très ancienne et très touchante qu'à la fin de chaque heure canoniale ceux qui les récitent chaque jour font cette courte prière : « Que les âmes des fidèles reposent en paix par la miséricorde de Dieu ».

C'est une fête très ancienne et très importante dans l’Église que celle du 2 novembre, dans laquelle cette bonne Mère veut que tous ses enfants qui vivent encore se souviennent de tous ceux qui sont morts et souffrent dans les flammes du purgatoire.

 

Résolution : Renouveler notre attention quand, dans nos prières, nous arrivons à faire mention des âmes du purgatoire.

Bouquet spirituel : « Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles défunts reposent en paix ! » (Office de l’Église).

 

Exemple

La prière pour les morts recommandée par un grand Docteur

 

Saint Augustin, cet incomparable Docteur, prie avec une ferveur très touchante pour l'âme de sainte Monique, sa mère. Non content de ses prières, quoique si ferventes, il demande à Dieu que chaque fidèle y joigne les siennes. « Seigneur, dit-il, inspirez à vos serviteurs, qui sont mes frères, inspirez à ceux qui liront ce que j'écris, de se souvenir à l'autel de Monique, votre servante, afin qu'elle obtienne plus aisément, par les prières de plusieurs, les dernières choses qu'elle m'a enjoint de vous demander pour elle ». (Confessions, IX, 12 et 15).

 

Purgatoire 2

 

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18 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Dix-neuvième jour

Notre propre délivrance

 

Prélude : Pénétrons par la pensée dans ces abîmes où les âmes des justes achèvent de payer leurs dettes à la justice de Dieu dans des tourments dont la seule pensée fait frémir. Contemplons surtout avec un douloureux intérêt ces âmes abandonnées et délaissées pour lesquelles personne ne semble intercéder.

 

Méditation

 

Il y a un grand principe bien des fois mis en avant dans les saintes Ecritures : « Par où chacun pèche, c'est par là qu'il est tourmenté ». (Sagesse 9, 12). « On le traitera de la manière dont il aura traité les autres ». (Lévitique 24, 18). « Vie pour vie, œil pour œil ». (Exode 21, 23).

Appuyés sur ce principe de la justice de Dieu à l'égard des âmes, quelques théologiens ont mis en avant une doctrine qui doit achever de nous déterminer à avoir une très-grande dévotion pour les âmes du purgatoire.

Le cardinal Cajetan, célèbre et docte théologien, croit que les âmes de ceux qui, durant leur vie, n'ont point eu de charité pour les morts ne profitent pas des prières que les vivants font pour elles en particulier.

Denis le Chartreux est du même sentiment : « que ceux qui ont été lents et paresseux à secourir les défunts et qui n'ont eu de compassion pour leurs frères, sachent qu'on les traitera de la même manière qu'ils auront traité les autres ».

Cette opinion des bons théologiens est de nature à effrayer beaucoup de chrétiens qui prient rarement pour les morts. Elle est bien faite pour nous décider à une dévotion persévérante et ardente pour les âmes du purgatoire.

 

Résolution : Nous exciter souvent à la dévotion envers les défunts par la crainte d'être délaissés un jour nous-mêmes dans le purgatoire.

Bouquet spirituel : « On vous traitera de la même manière que vous aurez traité les autres ». (Lévitique 24, 18).

 

Exemple

Sainte Lidwine

 

On lit dans la vie de sainte Lidwine les traits suivants :

Un homme étant venu un jour lui faire part de la mort de son père et le recommander à ses prières, elle les lui promit. Lorsque la nuit fut arrivée, s'étant mise en devoir d'acquitter sa promesse, elle fut conduite dans la partie du purgatoire où cet homme était tourmenté, et son ange lui dit en le lui montrant : « Voilà l'homme à qui vous avez promis le secours de vos prières ». Aussitôt que cet homme la vit, de son côté, il dit à ses compagnons : « Voici quelque chose d'extraordinaire, car, depuis que je suis entré dans cette prison, je n'ai pas vu d'âme vivante dans son corps. Béni soit Dieu qui envoie aujourd'hui l'âme de cette vierge pour opérer ma délivrance ». Elle le délivra en effet le jour suivant, en priant et souffrant pour lui.

Dans un autre ravissement, Dieu voulut qu'elle fût témoin des peines spéciales d'une de ces âmes. Elle la vit donc transpercée de part en part par des glaives aigus, ce qui la toucha d'une extrême pitié. Désirant savoir quelle était cette pauvre âme sans oser le demander à son ange, il la prévint en disant : « C'est le frère de cette femme qui est venue implorer pour lui le secours de vos Si vous voulez demander quelque grâce en sa faveur, elle ne vous sera pas refusée. « Je demande donc, répondit-elle, qu'il soit délivré de ces horribles fers qui le transpercent ».

Aussitôt elle vit qu'on les arrachait et qu'on le conduisait de cette prison spéciale dans la prison commune aux âmes qui n'ont encouru aucun supplice particulier. La sœur de cet homme étant venue le lendemain tourmenter la servante de Dieu pour savoir quel était le sort de son frère, elle lui dit en soupirant : « Si je vous ſais connaître ce que je sais, vous allez vous troubler et me faire une scène ? » « Non, répondit cette femme, je vous promets de ne point me troubler ». Lidwine, rassurée par cette promesse, lui dit ce qu'elle désirait savoir et l'engagea à travailler à sa délivrance par des aumônes dont elle désigna la qualité et la quantité. Cette charitable sœur fit tout ce que la sainte lui avait prescrit, mais elle n'en fut pas quitte pour ses aumônes. Dieu lui envoya des souffrances si violentes, que la patience commençait à lui manquer ; la sainte, l'ayant su, pria pour elle, se chargea de subir à sa place le reste de la peine : ce qu'elle fit en effet, et l'âme de cet homme fut délivrée.

 

Purgatoire 2

 

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17 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Dix-huitième jour

L'exemption du Purgatoire

 

Prélude : Représentons-nous les tourments du purgatoire et tâchons d'en concevoir une grande terreur pour nous exciter à la dévotion envers les âmes qui y souffrent.

 

Méditation

 

En offrant nos bonnes œuvres et nos satisfactions pour les défunts, nous devons avoir une espérance certaine que nous serons exempts des peines du purgatoire, ou que, si nous y sommes condamnés, nous en seons bientôt délivrés.

Cette espérance se fonde : 1° sur les textes de l'Ancien et du Nouveau Testament, par lesquels il est affirmé que « la charité cache les péchés, qu'elle en cache une grande multitude, qu'elle les cache même tous » ; que « l'aumône délivre de tout péché et de la mort, et ne permet pas que l'âme descende dans les ténèbres » ; que celui « qui considère attentivement les nécessités du pauvre est bien heureux, car le Seigneur le délivrera au mauvais jour » ; qu'on « nous traitera nous aurons traité les autres » ; les miséricordieux sont heureux, parce qu'il leur sera fait miséricorde » ; que, si nous donnons aux autres, « on nous donnera à nous-mêmes une mesure bonne, pressée et surabondante », etc.

D'ailleurs, comme nous l'avons déjà vu plusieurs fois dans le cours de ces exercices, les âmes que nous aurons délivrées sont auprès de Dieu des patrons et des défenseurs qui, nous voyant dans la nécessité d'où nous les avons tirées, viendront nous assister à la mort et ne manqueront pas de faire valoir les bons offices que nous avons à cette heure le pouvoir de leur rendre.

 

solution : Nous entretenir dans une grande crainte des peines du purgatoire.

Bouquet spirituel : « Donnez et on vous donnera une mesure bonne, pressée et surabondante ». (Evangile selon saint Luc, 6, 38).

 

Exemple

Bel exemple de générosité

 

Dans ces derniers temps, l'archiduchesse Sophie, mère de l'empereur d'Autriche, a donné un bel et bon exemple de charité chrétienne. Lorsqu'on annonça à cette princesse l'exécution à mort de Lebenyi qui, comme on le suit, avait attenté à la vie du jeune et chevaleresque empereur François-Joseph et l'avait grièvement blessé, elle dit : « Dans ce vaste empire quelqu'un pensera-t-il à prier pour l'âme de ce malheureux ? Eh bien ! je veux prendre sur moi ce devoir que prescrit notre sainte religion ; j'oublie qu'il m'a causé la plus grande douleur qui puisse atteindre le cœur d'une mère inquiète pour la vie de son fils, et, comme chrétienne, j'ai résolu de faire célébrer, à dater d'aujourd'hui, des messes anniversaires pour l'âme de ce malheureux ». (Journal du Peuple).

 

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16 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

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Dix-septième jour

Les prières des âmes du Purgatoire

 

Prélude : Transportons-nous dans le purgatoire : au milieu de leurs tourments, les âmes ne cessent d'y remplir le devoir de la prière.

 

Méditation

 

Le cardinal Bellarmin fait observer qu'il est croyable que les âmes du purgatoire prient et obtiennent des grâces pour nous, puisque dans l'enfer le mauvais riche priait pour ses frères, quoiqu'il souffrit beaucoup plus qu'on ne souffre dans le purgatoire.

Et Suarez, qui loue cette opinion comme pieuse et probable, la confirme par ces paroles : « Les âmes peuvent prier pour ceux qui demandent instamment à Dieu leur délivrance et qui tâchent de l'obtenir par des saintes. Car leurs prières ne peuvent qu'être utiles à ces personnes qu'elles ne connaissent pas, mais que Dieu connaît. Rien n'empêche donc qu'elles ne prient Dieu de les assister dans le besoin, de leur pardonner leurs offenses, de les préserver des tentations, etc ».

C'est encore là une nouvelle raison pour croire que nos bonnes œuvres, appliquées aux morts, ont plus de force pour nous attirer de grands dons du Ciel. Car, bien que les morts ne sachent pas en particulier qui nous sommes, ni de quoi nous avons besoin, ils peuvent toujours recommander à Dieu leurs bienfaiteurs et le supplier de leur donner ce qu'ils souhaitent pour sa gloire et pour leur salut.

« C'est, en effet, dit Suarez, un devoir de charité et de gratitude. Pourquoi donc refuseraient-ils de s'en acquitter ?

Nous avons donc là, conclut le même Docteur, un sujet pieux et solide de faire du bien aux âmes du purgatoire, afin que nous ayons plus de part à leurs prières ».

 

Résolution : Avoir confiance dans l'intercession des âmes du purgatoire.

Bouquet spirituel : « Faites-vous des trésors dans le ciel ». (Evangile selon saint Matthieu, 6, 20).

 

Exemple

 

Un auteur, recommandable par sa piété et par son savoir, raconte que, toutes les fois qu'il voulait obtenir du Ciel quelques grâces particulières, il avait coutume de recommander à Dieu les âmes des morts ; et il assure que par ce moyen il obtenait pour lui et pour d'autres tout ce qu'il voulait. (Le P. Alexis de Salo. 2e part., 1).

 

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15 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

Ronde des élus

 

Seizième jour

Joie de l’Église

 

Prélude : Représentons-nous l'accueil joyeux que la cour céleste toute entière fait à une âme qui vient d'être délivrée des flammes du purgatoire.

 

Méditation

 

Par notre généreuse dévotion aux âmes des défunts, nous réjouissons et l’Église militante et l’Église triomphante. Grande est la fête dans le ciel, quand un élu vient grossir le nombre des habitants de la Jérusalem céleste ; car, si les saints voient avec un transport de joie la pénitence d'un pécheur qui peut néanmoins retomber dans son crime, quel doit être ce bonheur quand ils reçoivent parmi eux un nouveau compagnon qui ne peut plus offenser Dieu !

Son ange gardien se réjouit aussi et reçoit mille félicitations des esprits bienheureux pour le succès avec lequel il a rempli ses fonctions tutélaires. Enfin, la joie se répand parmi les saints pour lesquels l'âme du nouvel élu avait une dévotion spéciale, parmi ses parents et ses amis dont il va rejoindre les chœurs bienheureux.

Marie se réjouit aussi du succès de ses prières multipliées, tandis que Jésus recueille avec amour et bonheur la moisson qu'il a arrosée de son précieux sang. L'Esprit-Saint daigne se réjouir du triomphe de ses dons et de ses inspirations, et le Père éternel se complaît dans la perfection où est parvenue la créature de son choix qu'il a supportée si longtemps avec tant de complaisance.

L’Église militante a aussi sa part de joie : elle a trouvé un nouvel avocat. Les parents, les amis, la famille de cette âme à jamais bienheureuse, la communauté, la nation à laquelle elle appartient, tous ont lieu de se réjouir de son triomphe. Oui, tous les prédestinés ont trouvé une source de joie ineffable quand une autre créature entre dans la joie de son Créateur.

 

solution :Réjouissons-nous intérieurement en union avec l’Église, de la délivrance des âmes qui entreront aujourd'hui dans le ciel.

Bouquet spirituel : « Je vous le dis en vérité, il y aura une grande joie au Ciel ». (Evangile selon saint Luc 15, 7).

 

Exemple

Sainte Françoise Romaine

 

Sainte Françoise, dame romaine, eut plusieurs visions dans les- quelles Dieu lui montra la joie des anges et des saints, et les souffrances des âmes du purgatoire. Elle raconte qu'elle fut témoin du passage des âmes à la gloire éternelle et de ce qui arrive quand elles sont conduites à la place qu'elles ont méritée dans le ciel. Dans les chœurs où elles passent, tous les anges qui les composent manifestent leur joie et chantent leur triomphe ; mais la joie la plus grande est celle du chœur où cette âme doit être placée. Là, on rend de ferventes actions de grâces et on exalte les louanges du Dieu tout-puissant. Cette fête s'y prolonge aussi plus longtemps que dans les autres chœurs. Quand cette sainte voulait exprimer à son père spirituel toute la joie des anges pour l'arrivée d'une âme dans la patrie, elle croyait entendre le céleste concert des esprits et des âmes bienheureuses chantant avec une suavité, une mélodie, un transport qu'aucune langue humaine ne saurait exprimer, les louanges du Créateur et les magnifiques transformations de son amour ; et alors son visage s'enflammait ou plutôt semblait fondre comme la cire devant un feu ardent. Un jour son père spirituel lui demanda, au nom de la sainte obéissance quels étaient les plus parfaits des anges et des âmes qu'elle voyait dans ses visions. Elle répondit que les plus parfaits dans la gloire étaient les esprits humains, parce qu'ils sont plus susceptibles d'acquérir des mérites. Cependant, ajouta-t-elle, les esprits angéliques sont plus purs et plus beaux, et ils ont une intelligence plus grande des choses divines ; leurs chants sont plus sonores ; ils louent et bénissent Dieu avec une mélodie plus harmonieuse ; mais les chants de la Reine du ciel dépassent de beaucoup toutes les mélodies des esprits humains et angéliques. À la vue de la gloire qui environnait l'âme des saints, la bienheureuse se méprisait d'habiter une chair mortelle et d'avoir une intelligence si peu pénétrante. Car, quand elle se considérait dans le miroir divin, elle s'étonnait de ne pouvoir comprendre la profondeur de la divinité, tandis qu'elle était frappée d'admiration en considérant l'activité et la pénétration des esprits séraphiques pour sonder les profondeurs de l'abîme divin. Quelle admirable puissance que celle qui a su créer et qui gouverne ces intelligences sublimes !

 

Purgatoire 2

 

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14 novembre 2022

Le Mois des âmes du Purgatoire

Le Mois des âmes du Purgatoire

 

Agneau-Mystique

 

Quinzième jour

Un représentant auprès de Dieu

 

Prélude : Représentons-nous les bienheureux louant Dieu dans le ciel.

 

Méditation

 

Voici encore un autre fruit de la dévotion aux âmes du Purgatoire. Écoutons le Père Faber nous le développer.

C'est un grand bonheur, dit-il, de posséder dans les cieux quelqu'un qui, grâce à nous et par nous, aime, loue et glorifie Dieu. Quiconque a pour Dieu un amour tendre et fervent ne cesse point de faire tous ses efforts pour que la majesté divine soit exaltée et glorifiée. Toutefois, au milieu des misères et des péchés de cette vie, il ne nous est point permis de rendre à cette adorable majesté les honneurs et le culte que les bienheureux lui rendent dans le ciel.

Oh ! alors, quelle joie et quelle consolation pour nous de penser que d'autres, arrachés par nos prières aux flammes du purgatoire, remplissent pour nous ce sublime devoir, et que, tandis que nous languissons sur cette terre, ils ont déjà entonné dans le ciel le cantique des louanges éternelles !

Certes, il ne peut y avoir d'âme assez heureuse pour parvenir au purgatoire, qui ne soit plus sainte que la nôtre et plus propre à glorifier Dieu. Et, s'il en est ainsi, nous avons donc placé dans les cieux une âme qui procurera à Dieu une gloire plus grande que nous ne saurions le faire, si nous y étions nous-mêmes.

Ô délicieuse pensée ! Ô précieuse consolation ! tandis que nous nous occupons à manger, à boire, à dormir, à travailler sur la terre, il y a dans le ciel une âme, ou plutôt, j'aime à le croire, des âmes dont nous avons hâté le bonheur, et qui, sans interrompre un moment leur ineffable cantique d'amour, adorent, glorifient sans cesse la majesté et la bonté du Très-Haut.

 

Résolution : Nous renouveler dans notre dévotion aux âmes du purgatoire, afin de témoigner à Dieu notre amour.

Bouquet spirituel : Il y en a qui donnent ce qui est à eux et deviennent plus riches » (Proverbes 15, 24).

 

Exemple

Sainte Marguerite-Marie

 

On lit dans la vie de la Sainte Marguerite-Marie Alacoque, placée sur les autels par Pie IX, le trait suivant : La mère Greffier a rapporté un fait qui mérite d'avoir place ici, puisqu'il regarde une personne à laquelle l'ordre entier de la Visitation s'intéresse particulièrement ; c'est la mère Philiberte Emmanuel de Montovi, supérieure d'Annecy, dont la mémoire est en vénération, et dont la sainte vie a été un sujet d'édification pour tout l'institut. Elle mourut dans le temps de la supériorité de la mère Greffier, le 5 février de l'an 1583, et fut recommandée particulièrement par elle aux prières de sœur Marguerite. Au bout de quelque temps, elle dit à sa supérieure que Notre Seigneur lui avait fait connaître que cette âme lui était fort chère à cause de son amour et de sa fidélité à son service ; qu'il lui gardait une ample récompense dans le ciel, après qu'elle aurait achevé de se purifier dans le purgatoire. Il la lui montra en effet dans ce lieu, y recevant dans ses peines de grands soulagements par l'application des suffrages et des bonnes œuvres qui étaient offerts tous les jours pour elle dans tout l'ordre de la Visitation. La nuit du jeudi saint au vendredi, sœur Marguerite priant encore pour cette sainte supérieure, Notre-Seigneur la lui fit voir comme étant placée sous le calice qui contenait l'hostie sacrée, y recevant part aux mérites de son agonie au jardin des Oliviers. Le jour de Pâques, qui cette année tombait au 18 avril, elle la vit comme dans un commencement de félicité, désirant et espérant bientôt la vue et la possession de Dieu. Enfin, le dimanche du Bon Pasteur, elle la vit comme se perdant et s'abîmant doucement dans la gloire, et chantant mélodieusement le cantique favori de la servante de Dieu: L'amour triomphe, l'amour jouit, l'amour en Dieu se réjouit. Ainsi, cette sainte et fervente supérieure, animée du plus pur esprit de l'institut, étant morte en réputation de sainteté le cinquième du mois de février, n'en- tra dans la jouissance de la gloire que le premier mai, selon qu'il fut révélé à sainte Marguerite, et Dieu, pour la purifier, différa son bonheur de quatre-vingt-six jours.

 

Purgatoire 2

 

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