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21 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-deuxième jour

Lecture


Au début des Apparitions de Fatima, l’autorité ecclésiastique se tint sur une grande réserve. Prudence fort louable. Au moment où se produisirent les événements de Lourdes, en 1858, le curé de la paroisse, l'abbé Peyramale, pendant plusieurs mois, refusa de croire à ce qu'on venait lui raconter sur les Apparitions de la grotte de Massabielle. Le curé d’Aljustrel ne fut pas plus crédule que celui de Lourdes et ne demanda pas même à voir Lucie. Bien plus, il défendit formellement aux pères des trois petits voyants de les accompagner à la Cova d’Iria. « Je ne crois pas un instant, disait-il, que vos enfants aient vu la Sainte Vierge. Ce sont là pures imaginations et nous ne voulons pas nous laisser tromper par ces fantaisies, ni laisser induire personne en erreur ».

L’Evêque de Leiria, mis au courant de cette question, recommanda au clergé une grande prudence et défendit aux curés de son diocèse de se mêler aux curieux allant à Fatima. Il ajoutait : « Si dans tout cela il n’y a aucun fondement sérieux, tout croulera de soi-même; attendons avec patience, nous serons toujours à temps, au moment voulu, d’examiner la chose d’un peu plus près ». La réserve la plus complète était le meilleur parti à prendre.

En attendant, les fervents de Fatima pouvaient aller et venir en toute liberté et jeter leur obole, au pied des petits chênes verts, où s’était montrée l’Apparition. Cet argent servait à payer les frais de construction du petit ermitage fait de planches et d’une toiture couverte de tuiles. C'était un abri pour les pèlerins, plutôt qu’une chapelle.

Tout ceci, le clergé l’observait de loin et ne prenait parti ni pour ni contre. Cependant, sous la haute vigilance du Cardinal Patriarche de Lisbonne, l’autorité diocésaine ne tenait pas les yeux obstinément fermés et faisait discrètement une enquête très serrée.

Les faits de Fatima étaient judicieusement observés et la conviction sur la véracité des Apparitions commençait à se faire jour dans les esprits. L'autorité ecclésiastique permit d’abord d’élever un autel provisoire, en avant de l’ermitage primitif, et, le 13 octobre 1921, de célébrer la première messe, à la Cova d’Iria, en plein air.

Peu à peu, l’autorisation fut accordée d’accomplir certains actes du culte, comme de donner la bénédiction avec la custode à l’occasion de certaines réunions de piété.

Le 3 mai 1922 s’ouvrait le procès canonique des Apparitions de Notre Dame aux trois enfants d’Aljustrel, devant l’Officialité diocésaine de Leiria. Il faudra cependant attendre cinq ans avant d’obtenir un acte officiel de l'Autorité ecclésiastique. Mais, pour la plus grande gloire de Notre Dame, les événements vont se précipiter.

Le 13 mai de cette même année, l'Autorité diocésaine autorise la première procession religieuse de réparation. L’année d’après, le pèlerinage ne peut avoir lieu parce que le Gouvernement l’interdit et envoie des troupes à Fatima pour refouler les pèlerins. En 1924, le 13 mai, l’Evêque de Leiria permit la célébration de la messe, dans l’intérieur de l’ermitage. Trois ans après, le même Evêque venait bénir la chapelle des Pénitents, élevée à Fatima, et présider le premier pèlerinage diocésain, le 13 mai 1927.

Un mois plus tard, le 26 juin, il érigeait le chemin de croix établi entre Leiria et Fatima. En 1928, le 13 mai, l’Archevêque d’Evora, assisté par son suffragant, l’Evêque de Leiria, posait solennellement la première pierre de la nouvelle basilique qui s'élève aujourd’hui sur l’Esplanade, en honneur de Notre Dame.

Le 13 octobre 1928, eut lieu le Grand Pèlerinage national où l’on a compté une assistance de trois mille fidèles. Deux ans après, le 13 octobre, l'Evêque de Leiria faisait paraître une Lettre pastorale sur « Le culte de Notre Dame de Fatima ».

Enfin, le 13 mai 1931, eut lieu le Grand Pèlerinage de l'Episcopat portugais, sous la haute présidence du Cardinal Patriarche et du Nonce Apostolique, La sage prudence de l’Église avait permis le magnifique triomphe de Notre Dame de Fatima. La piété des fidèles, un moment contenue, put se donner un libre cours et fut encore plus éclatante.

Depuis ce jour, la Reine du Ciel n’a pas cessé de répandre d’abondantes grâces, de plus en plus nombreuses, sur le clergé et les fidèles du Portugal, à cause de leur foi profonde et de leur filiale soumission à l’Église du Christ, phare d’éternelle Vérité.


Réflexions

 

En face des manifestations extraordinaires que le peuple d’instinct qualifie de miraculeuses, l’Église se montre toujours réservée. Cette attitude prudente est conditionnée par son infaillibilité même, L’Église ne peut s’exposer volontairement à l'erreur, devant être le flambeau de la vérité.

C’est la raison pour laquelle elle s’environne de toutes les garanties humaines. Elle établit des commissions d’enquête, instruit les procès canoniques, et, après un examen minutieux, tire les conclusions sans appel.

L'autorité religieuse de la province d’Estramadure et celle du patriarcat de Lisbonne furent très sages d’entourer les événements de Fatima de toute la prudence possible, L'Eglise doit, non seulement éviter l’erreur, mais même l’équivoque. Quand cette haute Autorité s’est prononcée, inclinons-nous devant sa décision, docilement et sans discussion, sur ce qu’elle propose à notre croyance. Ainsi pensait l’auteur du Génie du Christianisme quand il écrivait : « Je meurs le plus incrédule des hommes et le plus croyant des catholiques ». Ceux qui refusent à admettre la parole de l’Église, en l’accusant d’enchaîner l'esprit humain, devraient se rappeler la parole d’un autre écrivain : « Cette épouvantable juridiction de l’Église sur les intelligences ne sort pas des limites du Symbole des Apôtres ; le cercle, comme on le voit, n’est pas immense et l’esprit humain a de quoi s’exercer dans ce périmètre » (Du Pape, J. De Maistre). Il ne s’agit pas d’ailleurs, dans l’authentification du fait des Apparitions à la Cova d’Iria, d’une définition doctrinale, L’on peut demeurer catholique, sans croire à Fatima. Sans doute, celui qui voudrait discuter la réalité des Apparitions après la décision de l’autorité ecclésiastique, celui-là ne serait pas un catholique fervent, mais on ne pourrait le traiter d’hérétique. On jugerait tout différemment celui qui prétendrait qu’à Fatima, même par une permission spéciale de Dieu, Notre Dame n’a pu apparaître, Dans ce cas, l’on serait hérétique, puisque l’on se refuserait à admettre le premier article du Symbole : « Je crois en Dieu le Père Tout-Puissant ». L’Evêque de Leiria, ni d’ailleurs le curé d’Aljustrel, ne mettaient en doute la possibilité des Apparitions de Notre Dame, à la Cova d’Iria, ils se demandaient seulement si Lucie, François et Jacinthe avaient réellement vu la Sainte Vierge.

Chrétiens, aimons l’Église catholique, aimons sa hiérarchie toujours prudente et circonspecte. Nous n’avons qu’à gagner à être dociles à sa voix, puisque nous avons la divine assurance que le Christ l’assiste et qu’il est avec elle « jusqu’à la consommation des siècles » (Mc. 15, 15).

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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20 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingt-et-unième jour

Lecture


Trois dures épreuves vinrent s’abattre sur le cœur de Lucie et achevèrent de jeter le trouble, parmi les esprits, autour des événements de la Cova d’iria.

L’année qui suivit les Apparitions, le 5 avril 1918, mourait le jeune François Marto d’une broncho-pneumonie, Trois mois plus tard, c’était le tour du père de Lucie, Antonio dos Santos, et, le 20 février 1920, à l’hôpital de Dona Estephania de Lisbonne, la petite Jacinthe Marto mourait des suites d’une pneumonie. Pour certains esprits, ce fut une sorte de scandale.

Ainsi, dans l’espace de quelques mois, mouraient deux des trois voyants de l’Apparition de Notre Dame de Fatima et le père de la troisième, les uns après les autres ! Est-ce que Notre Dame n’aurait pas dû l’empêcher ?

Comment fallait-il interpréter ces catastrophes en série et si rapides ? Deux autres sœurs de François, Florinde et Thérèse, ne tardèrent pas à suivre leur frère dans la tombe, En vingt-sept mois, leur mère, Olympia, avait perdu quatre enfants, Qu'est-ce que tous ces événements pouvaient bien signifier ? Le père Marto, tout résigné à la volonté de Dieu, gardait un profond silence et, tandis que les autres faisaient des interprétations fâcheuses, son esprit de foi lui ouvrait de mystérieuses clartés sur ce qui était arrivé.

La mère Olympia, chaque fois qu’on rappelait quelques-unes de ces tristesses, faisait sur elle-même un signe de croix pour conjurer de nouveaux malheurs. « Voilà le beau travail de nos enfants, à la Cova d'Iria, soupirait-elle, de la malchance et de la ruine ». De son côté, Marie-Rose, voyant disparaître son mari et les deux petits compagnons de sa fille, croyait que viendrait bientôt le tour de Lucie, le sien et celui dOlympe.

Ceux qui ne croyaient pas à la réalité des Apparitions enregistraient avec satisfaction les événements, allant à l’encontre du désir des croyants, Les croyants cherchaient des motifs transcendants et surnaturels pour expliquer ces deuils. Dieu, disaient-ils, est le Maître de la vie et de la mort et ses desseins demeurent impénétrables à la pauvre et bien courte intelligence humaine. Mais les esprits sectaires continuaient à voir partout des manœuvres cléricales. Certains, avec une logique infernale, prétendaient qu'on faisait disparaître les enfants, de peur qu’à force d’être interrogés ils finissent par avouer qu’on leur avait fait représenter à la « Cova d’Iria » une comédie infâme.

Quand l’incroyance, jointe au sectarisme, cherche à donner des raisons pour justifier son attitude, elle interprète les faits naturellement explicables de telle façon qu’elle sombre dans le ridicule !

Lucie éprouvait un immense découragement, en voyant partir pour le ciel ses chers petits compagnons, François et Jacinthe. Avec eux, elle avait vécu des heures si consolantes, elle échangeait tant de douces confidences ! Parmi toutes, il y avait celles du grand secret que leur avait confié l’Apparition. Ensemble, ils avaient vu et entendu Notre Dame, ils en devisaient entre eux dans l'intimité, car personne au monde en dehors d’eux n’en pouvait rien connaître.

Et maintenant, François et Jacinthe étaient partis pour l’Eternité, tous les deux, et elle restait seule à porter le poids de cette confidence de Notre Dame. Elle était finie à tout jamais, cette bonne amitié ! Oh ! qu'elle a été de courte durée ! Quelle tristesse et quelle désolation, de se trouver maintenant toute seule dans cette vallée de larmes !

« Ô Notre Dame de Fatima, s’écriait-elle, alors, dans une ardente prière, prenez-moi tout de suite, et réalisez mon désir d’aller retrouver mes deux compagnons, dans le ciel, près de vous ! » Qui ne comprendrait de tels accents !…

François et Jacinthe avaient terminé leur mission sur la terre, Lucie devait la continuer toute seule. La divine Providence nous mène au but qu’Elle nous a tracé « suavement mais fortement ». (Sg. 8, 1).

À chacun de se laisser conduire docilement par Elle, comme le recommandait saint Vincent qui ne voulait pas « enjamber » sur la Divine Providence, mais toujours la « côtoyer ».

Au ciel, nous saurons tout, nous comprendrons tout ce qui nous paraissait incompréhensible sur la terre. Déjà, au soir de la vie, lorsqu'on embrasse le passé du regard, on se rend compte qu'il a mieux valu que tel événement soit allé, ce jour-là, à l'encontre de nos désirs. Au ciel, nous aurons l'explication de toutes les énigmes, de toutes les incompréhensions et de tous les étonnements d’ici-bas.


Réflexions


Toutes ces épreuves, qui s’abattent sur ces deux familles des petits voyants de Fatima, ne sont qu’une conséquence du péché originel. Le chrétien, loin de se révolter, doit faire bon usage des épreuves, pour la réparation des péchés. Même pardonnés au tribunal de la Pénitence, ils ont contracté une punition temporelle à expier dans cette vie ou dans l’autre. De là, découle la nécessité de la pénitence.

Dans la Bible, c’est le thème habituel des prophètes. « Jéhovah déteste les pécheurs, et il est miséricordieux à l'égard de ceux qui font pénitence » (Eccl., 12, 23). Le prophète Jonas parcourt la ville de Ninive en criant : « Si vous ne faites pénitence, dans quarante jours la ville sera détruite ». Le peuple et le roi revêtent des vêtements grossiers et se couvrent de cendres. Ils jeûnent et Dieu leur pardonne (Jonas, ch. 3). La pénitence les a sauvés.

Dans le Nouveau Testament, saint Jean-Baptiste prêche la pénitence par sa personne, ses vêtements, sa frugalité et ses discours : « Faites pénitence, voici que le royaume de Dieu est proche » (Matt. 3, 32 ; 4, 7). Saint Paul aux Corinthiens a peur d’avoir « à pleurer sur plusieurs pécheurs qui n’auront pas fait pénitence de leurs fautes ». (2 Cor. 12, 21).

Notre Seigneur prêche le renoncement. Jésus a surtout montré l’exemple, en portant la croix, en souffrant et mourant pour expier les péchés du monde. Ses disciples doivent aussi souffrir, et « compléter dans leur chair ce qui manque à la Passion du Christ » (Col. 1, 24).

Les Saints ont été des pénitents volontaires à un degré héroïque. Sainte Catherine Labouré n’a pas été canonisée parce qu’elle a vu la Très Sainte Vierge, mais parce qu’elle a héroïquement pratiqué toutes les vertus et cela suppose beaucoup de sacrifices.

La vie chrétienne réclame aussi la pratique de l'acceptation de la souffrance qui nous vient des épreuves. Cette pénitence nous aide à acquérir la sainteté. Pour aller au ciel, il faut avoir l’âme pure, dégagée de toutes les scories. Pour cela, il faut tuer la nature par la lutte contre soi-même, par la mortification, œuvre de pénitence. Le Maître divin nous conseille les grands moyens : « Si la main est une occasion de chute, ou ton pied, ou ton œil, coupe-le, arrache-le » (Matt. 18, 8). Notre-Seigneur ne dit pas ferme l'œil, garotte ta main... mais « arrache, coupe », car « il vaut mieux être mutilé que d’être jeté, avec tous ses membres, dans le feu éternel » (Ibid.)

La Raison, elle-même, nous montre l'efficacité de la pénitence. C’est un entraînement moral, comme la gymnastique est un fortifiant pour les muscles. Le sport fait réaliser des performances étonnantes. De même, dans l'ordre moral, le chrétien qui s’entraîne journellement à la mortification des yeux, des oreilles, de la sensualité, de l’imagination, en se privant de certaines satisfactions même permises, finit par acquérir une maîtrise incontestable sur la nature.

Notre Dame de Fatima, priez pour nous, pauvres pécheurs, et aidez-nous à supporter chrétiennement les épreuves de la vie.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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19 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Vingtième jour


Lecture

 

Notre Dame a recommandé aux enfants de demander pardon de leurs péchés, afin que Dieu puisse, un jour, les accueillir au Ciel, car pour faire partie de l’assemblée des élus, il faut n’avoir aucune souillure sur son âme. Mais, comme la nature est faible et qu’elle peut offenser le bon Dieu, parmi tous les Sacrements institués par Notre-Seigneur, il y a le Sacrement du Pardon.

Certains pourraient trouver excessive cette recommandation de Notre Dame à de jeunes enfants de huit à dix ans. Se confesser, à cet âge, ne leur semble pas d’une impérieuse nécessité. Pourquoi pas, après tout ? L’Église fixe l’âge de discernement à sept ans environ. Même à cet âge. la malice peut s'emparer d’un cœur d'enfant. Cependant nous inclinons à penser que Notre Dame de Fatima, lisant dans le cœur des enfants et les choisissant pour être ses confidents parce qu'ils étaient innocents, a voulu donner là un conseil d'ordre général pour tous les pécheurs. Si pourtant la mère de Lucie avait pu connaître la recommandation de Notre Dame, nul doute qu’elle n’eût applaudi des deux mains et ajouté :

« Tu entends, Lucie, Notre Dame est bien de mon avis. Quand on a forgé un gros mensonge, comme celui de la Cova d’Iria, il faut aller s’en confesser ».

Cependant, un jour, la mère de Lucie laissa éclater son indignation. C’était en revenant de Lisbonne, où sa fille l’avait accompagnée pour consulter .un médecin. Durant plusieurs jours d'absence les conversations sur les « contes » de Fatima, comme on disait, avaient un peu chômé, Maïs de nombreuses visites vinrent prendre des nouvelles de l’état de santé de Marie-Rose.

Naturellement la conversation roula peu à peu sur les événements de la Cova d’Iria, et après avoir entendu rapporter certaines grossièretés, insultes et mauvais propos proférés au sujet des apparitions, Marie-Rose exaspérée, quand elle fut seule avec Lucie lui jeta à la figure ses mots :

« Que ce soit entendu une fois pour toutes, tu vas en finir avec toutes ces histoires. Va trouver M. le Curé et confesse-toi que tu as menti, et demande-lui pardon de ton imposture. - Oh ! maman, s’écria Lucie en larmes, je te jure que je n’ai pas menti ».

Marie-Rose fut intraitable et repoussa violemment sa fille, « Va-t-en à l’église, lui cria-t-elle. Va confesser tes mensonges ! » Pour en finir avec cette scène douloureuse, Lucie s’en alla à l’église se jeter à genoux devant le tabernacle, chercher un peu de consolation pour son petit cœur endolori.

Elle n’avait pas à se confesser, ni à demander pardon, puisqu'il était bien vrai qu’elle avait vu l’Apparition. Pourquoi la rendre responsable de la malice des autres ? de leurs insultes ? de leurs grossièretés ? Pouvait-on lui reprocher les profanations envers Notre Dame ? Si quelqu'un avait à demander pardon c'était plutôt les insulteurs et les profanateurs. Oui, pour Lucie maintenant, c’était bien « l'heure des ténèbres ». (Lc. 22, 53).

Mais bientôt brillerait l’heure de la lumière et l’on verrait les incrédules et les profanateurs s’agenouiller, eux-mêmes, au tribunal du Pardon. On les verrait même à Fatima. Notre Dame les attirerait dans ce même lieu, pour les convertir et les donner à son Divin Fils, Jésus.

L’Evangile nous montre Jésus toujours disposé au pardon : « Je ne suis pas venu appeler les justes à la pénitence, mais les pécheurs » (Lc. 5, 32). « Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». (Lc. 19, 10). « Ainsi, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repend, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentir » (Lc. 15, 7). Jésus a dit encore : « Il ne faut pas éteindre la mèche qui fume » (Matt. 12, 20). Notre Dame, en enseignant à ses petits confidents de Fatima à recourir au sacrement de Pardon, continuait l’œuvre rédemptrice du Christ, N’a-t-il pas. donné à son Eglise le pouvoir de délier les consciences des liens du péché, à condition d’en avoir un sincère repentir ?

Notre Dame du Rosaire de Fatima, priez pour nous, pauvres pécheurs que nous sommes, et pour tous les pécheurs du monde maintenant et toujours.


Réflexions


On dit : « Ce sont les prêtres qui ont inventé la confession ». Quel intérêt les aurait guidés ? L’administration de ce sacrement est absolument gratuite. S'ils l'avaient inventé, ils s’en seraient dispensés. Or, prêtres, évêques, cardinaux, même le Pape, se confessent. On connaît le nom de beaucoup d’inventeurs célèbres et on ignorerait le nom de celui-ci ?

I. - Institution du Sacrement de Pénitence.

Disons tout de suite que nous savons que c’est Notre Seigneur lui-même, immédiatement après sa Résurrection, lorsque, apparaissant aux Apôtres réunis dans le Cénacle, il leur a dit : « Recevez le Saint Esprit. Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettez ; ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez ». (Jn, 20, 23). C’est pourquoi, depuis les temps apostoliques, les hommes se confessent à des prêtres délégués par l’Église.

II. - La Confession répond à un besoin du cœur.

Le cœur a des besoins impérieux qui demandent à être satisfaits.

a) Besoin d’ouverture. Quand nous portons le poids de quelque souffrance intérieure, d’une grande préoccupation, de soucis considérables, nous cherchons un cœur ami pour y déverser le trop plein du nôtre.

b) Besoin de conseil et d’appui dans certaines affaires où nous avons besoin d’être dirigés et fortifiés pour l'action : Nul n’est juge dans sa propre cause. Le confesseur devient alors un merveilleux conseiller, surtout si on lui a permis de lire profondément dans l’âme, tel un médecin à qui le malade a bien exposé son état de santé.

c) Besoin de certitude. Il y en a qui trouvent le prêtre, cet « intermédiaire » entre eux et Dieu, inutile et gênant. Or, nous trouvons des « intermédiaires » dans toutes les administrations, et ceux qui prétendent se passer d’« intermédiaires » font de vraies confessions au médecin, au pharmacien, à un avoué, à un avocat. Confessions souvent pénibles. Un protestant me confiait, un jour : « Vous autres, catholiques, vous vous servez d’un intermédiaire pour obtenir le pardon de vos fautes. Nous autres, protestants, nous nous confessons directement à Christ. Seulement, lorsque votre « intermédiaire » vous dit : « Tu es absous », vous avez la certitude que vous êtes pardonnés ; nous autres, nous ne le savons jamais ».

Cet homme, « intermédiaire » entre Dieu et nous, n’est pas un homme comme les autres. Il a été consacré, ordonné à cet effet par l’Evêque, détenteur authentique des pouvoirs du Christ pour « lier et délier sur la terre ce qui est lié et délié dans le ciel ». (Matt. 16, 19). C’est en même temps une créature humaine, pour mieux comprendre la misère humaine, afin d’être miséricordieux « comme le Père ». (Lc. 6, 36).

On entend dire parfois : « C’est bien facile pour vous, catholiques, vous pouvez plus facilement pécher, puisque vous n’avez qu’à vous confesser et c’est fini ! » Erreur profonde. Non, ce n’est pas fini, puisque c’est alors que la pénitence commence, pour l’expiation. La pénitence bien minime imposée par le confesseur est plutôt symbolique pour nous rappeler le devoir de faire pénitence. Il reste maintenant au pénitent le devoir de pratiquer désormais une lutte sévère, le combat spirituel contre le mal. Le confessionnal n’est pas un « distributeur automatique » de pardon. Il y faut le cœur et la volonté de s’amender si nous voulons obtenir le pardon de nos péchés.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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18 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Dix-neuvième jour


Lecture


Notre Dame de Fatima continue l’œuvre rédemptrice de son Divin, Fils. Elle enseigne aux petits voyants de la Cova d’Iria à demander pardon de leurs péchés, afin que Dieu, dans sa miséricorde, puisse sauver leur âme. Il veut que tous les hommes soient sauvés, sa divine Mère le veut aussi. Notre Dame insiste encore auprès des enfants en leur recommandant de réciter une prière spéciale pour éviter la perdition éternelle : Ô mon Jésus, Pardonnez-nous, délivrez-nous de l'enfer ».

Elle précise avec une évidente intention : « Délivrez-nous du feu de l'enfer ».

Le rationalisme s’est tellement infiltré dans les esprits, sous couleur de science critique et hypercritique, même chez les Personnes les plus orthodoxes, que l’on n'ose plus ni prononcer, ni écrire certains mots.

Notre Dame, fidèle à employer le langage de toute la tradition chrétienne, parle du feu de l’enfer, Preuve manifeste de l’existence de l'enfer où il y a du feu pour châtier les âmes damnées ! C’est Pourquoi Elle enseigne aux enfants le moyen à employer pour éviter l'éternel tourment. Il est facile au libertin de nier l'existence de l'enfer, puisque l’enfer l’embarrasse. On a dit : « Toute cause mauvaise est niable ». Cependant, il serait moins commode au libertin de prouver que l'enfer n’existe pas.

Un jour, l'impie Voltaire vit venir à lui un jeune bénêt de ses disciples, fringant et radieux, lui disant triomphalement : « Maître, je viens enfin de trouver, avec preuves à l'appui, que l’enfer n’est qu'une invention de prêtres pour nous faire peur ! - Combien de temps avez-vous mis à découvrir ces preuves ? - Quelques semaines à peine! répondit joyeusement l’étourdi. - Quelques semaines, mon garçon ? répartit le cynique, eh bien ! moi, j’y travaille depuis des années et je n’ai pas pu encore me prouver qu'il n’y en a pas ».

Une seule parole de Notre Dame à suffi pour fortifier notre croyance à l’enfer et à l’existence du feu dans ce même enfer.

Quelle est la nature de ce feu ?

Il est plus que probable que ce n’est pas un feu matériel, puisque il doit Pénétrer les esprits immatériels. C’est donc un feu immatériel et intelligent pour Torturer les âmes, suivant leur degré de culpabilité.

En affirmant cette vérité, Notre Dame de Fatima ne pouvait pas se tromper, ni ne voulait tromper ses petits confidents. Son ardent désir était de leur enseigner le moyen d'éviter cet immense malheur, surtout à ceux qui veulent se ressaisir sur le chemin de la perdition, pour revenir à Dieu.

Qu'on n’aille pas nous objecter que l'enfer et ses tortures sont des fables du Moyen Age, pour les simples et les crédules. Parlons-en de cette crédulité ?... Nous sommes au 21e siècle, le siècle de la science et de la lumière, et jamais la crédulité publique ne fut si grande !

Que de talismans, de « porte-bonheur », de chiffres 13, de mains de Fatima, arborés sur la poitrine de gens qui se targuent d’être libérés du joug de l’Église ! Que de tireuses de cartes! Que de voyantes translucides pour exploiter cette crédulité …

L’Église agit au grand jour et n’exploite personne. Elle déteste le mensonge, défendu d’ailleurs par le huitième commandement du Décalogue. Elle est la plus grande école de loyauté, et, si elle prêche l'enfer aux chrétiens, c’est surtout afin de leur éviter d’y tomber, au jour du Jugement.

Pie XI ce grand pape à l'intelligence lumineuse, recevant selon l'usage, au commencement du Carême, les prédicateurs des églises de Rome, pour la station quadragésimale, leur demandait quels sujets de prédication ils allaient traiter.

« Saint-Père, répondit l’un a eux, nous allons prêcher les grandes vérités du Salut. - Ne manquez pas surtout, reprit le pape, de prêcher sur l'Enfer. On ne parle pas assez aux fidèles de cette vérité si importante ».

Notre Dame de Fatima a rappelé trés opportunément aux chrétiens de notre siècle, par l’intermédiaire des petits enfants, cette croyance à l'enfer qui date de douze siècles avant le Moyen Age. Cette affirmation est tombée des lèvres mêmes du Sauveur dont les paroles sont éternellement vraies.

Goûtons la prière enseignée par Notre Dame aux enfants de Fatima, et récitons-là avec une vive une grande confiance : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous, délivrez-nous du feu de l'enfer cet conduisez toutes les âmes au ciel, principalement celles qui en ont le plus besoin ».


Réflexions


Notre Dame nous a très opportunément rappelé qu’il y a après la vie terrestre, une autre vie éternelle. Elle sera heureuse si nous avons été fidèles à accomplir la Loi Divine, dans notre vie d’épreuve. Elle sera malheureuse si nous avons été des prévaricateurs. L’éternité bienheureuse, c’est le Ciel. L’éternité malheureuse, c’est l'enfer. Or, Notre Dame veut nous faire éviter l’enfer.

Oui, il y a certainement un enfer et cet enfer est éternel.

Il y a un enfer. - C’est une vérité de notre foi chrétienne.

Dans l’Ecriture Sainte, il est question de l’enfer, dans de nombreux passages de l’Ancien Testament : « Les impies doivent aller en enfer ». (Ps. 9, 18 ; 31, 13). Dans le Nouveau, les textes sont clairs : « Le mauvais riche mourut et il fut jeté en enfer ». (Lc., 16, 22). « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, s’adressant à ceux qui seront à sa gauche, il dira : Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et ses anges » (Matt., 25, 41).

La tradition est unanime à admettre un lieu de souffrances, où sont expiées les fautes des criminels et injustes, dans un Au-delà, admis même par les mythologies païennes ct les sectes religieuses, ainsi que par les hérétiques et les schismatiques.

La raison nous montre que, puisque la justice humaine possède des moyens de coercition pour forcer l’obéissance des hommes aux lois civiles, il serait étrange de refuser ce même droit au Tout-Puissant.

Nature des peines de l'enfer. - D’après la Sainte Ecriture et l’enseignement constant de l’Église, les peines de l’enfer sont de deux sortes :

Puisque le péché est commis par une créature humaine composée de corps et d'esprit, la punition doit saisir l’un et l’autre.

Pour le corps, c’est la peine des sens ; pour l'âme, c’est la peine du dam.

La peine des sens consiste dans le « feu inextinguible, là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point ». (Mc., 9, 43). Feu intelligent, d’une constitution particulière, pénétrant le corps et l’esprit. Comme les sensations qui affectent les sens sont perçues par l’âme qui les localise dans les sens, les damnés, avant la résurrection du corps, souffriront dans les membres qu'ils n’ont pas encore recouvrés. Ainsi un amputé d’une jambe sent le froid au pied qu’il n’a plus.

La peine du dam est la privation de Dieu. Le damné comprendra alors mieux encore qu'il est un « séparé » de Dieu, et que Dieu est la source de tout bonheur, Le damné est l’exilé du bonheur, puisque le bonheur, c’est Dieu.

L’enfer est éternel. - Il ne serait pas l’enfer, s’il devait, un jour, finir, mais un Purgatoire où l’espérance allégerait toute souffrance.

Si l'enfer devait finir, on verrait réunis un jour, ensemble, le vice et la vertu, les martyrs et les persécuteurs, la pureté et la luxure, les insulteurs du Christ et les Saints du Paradis.

Dans la « Divine Comédie », Dante a vu écrit sur le portique d'entrée de l’enfer : « C’est la première justice et le premier amour qui m'ont créé ». Si ce n’était que la Justice, le damné pourrait se tourner vers l’Amour de Dieu, pour implorer son pardon, mais comme c’est aussi l’Amour et que rien n’est plus implacable que l’amour méconnu, le damné n’a plus de recours possible.

Notre Dame de Fatima, par votre maternelle intercession, délivrez-nous des peines éternelles de l’enfer.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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17 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Dix-huitième jour

 

Lecture

 

Il convient de souligner que la grande préoccupation de Marie, aussi bien à la grotte de Lourdes qu’à la Cova d’Iria, a été de toujours orienter ses confidents vers l’Eternité. La pensée du Christ-Jésus, à travers ses discours et ses comportements, durant sa vie mortelle, était d’ailleurs toujours fixée vers la vie future. Dès les premiers jours de sa mission publique, il précise que celle mission dépasse le cadre de la vie périssable d’ici-bas. « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jn. 18, 36).

Notre Dame, comme son Divin Fils, n’a cure du monde qui passe, mais du royaume céleste qu’Elle souhaite rempli d'élus. Elle voudrait voir sauvées toutes les âmes. C’est pourquoi, dans l’Apparition du 13 octobre 1917, Elle enseigne aux enfants le moyen de conduire toutes les âmes au Ciel.

Marie ne veut pas être - ou si peu - la puissante Mère de Dieu, mais surtout la Mère toute bonne des hommes, la Mère qui veut le bonheur de tous ses enfants quels qu'ils puissent être, fussent-ils coupables.

La préoccupation des mortels, c’est d’amasser des biens temporels, d'acquérir des situations honorables, de jouir des plaisirs mondains. Celle de Marie est tout autre et ne diffère pas de celle de Jésus lorsqu'il dit : « Faites-vous des bourses que le temps n’use pas, un trésor inépuisable dans les cieux, où les voleurs n’ont point d'accès, et où les mites ne rongent point » (Lc., 12, 33). « Que sert à un homme de gagner le monde entier, s’il vient à perdre son âme ? » (Matt., 16, 26).

Notre Dame de Fatima rappelle aux trois petits enfants cette affaire du salut de l’âme qui doit primer toutes les autres. Elle leur fait cette importante observation : « Vous réciterez cette prière : Ô mon Jésus, pardonnez-nous, délivrez-nous du feu de l’enfer et conduisez toutes les âmes au Ciel, surtout celles qui sont les plus abandonnées ».

À Lourdes, Notre Dame avait dit à Bernadette, pour la consoler de ses souffrances, qu'Elle la rendrait heureuse, « non pas dans ce monde, mais dans l’autre ».

Comme on la félicitait, elle se contenta de répondre : « Oui, Notre Dame m'a promis le ciel, mais à la condition que j'irai droit mon chemin, Le Ciel, je dois me le gagner ».

Lucie, la confidente de Notre Dame de Fatima, ne répondit pas autre chose à ceux qui la complimentaient des grâces que Marie lui accordait. Avec sa franchise un peu brusque, elle répliqua : « Je ne suis pas plus sûre d’aller au Ciel que vous, si je n’en prends pas le chemin ».

Le Créateur divin nous a donné une âme immortelle pour jouir éternellement du Ciel, mais Il a voulu que nous le gagnions nous-mêmes, et c’est pourquoi Il a fait cette âme libre, pour lui laisser l’entière responsabilité de ses actes et, partant, le mérite ou le démérite suivant son comportement ici-bas.

Notre Dame enseigne à Lucie et à ses deux compagnons le moyen de gagner le Ciel : « Demandez pardon de vos péchés et récitez la prière : Ô Jésus, pardonnez-nous, délivrez-nous du feu de l’enfer et conduisez les âmes au Ciel ».

Demander pardon à Dieu comporte deux sentiments : l’un de regret sincère de l’avoir offensé ; l’autre de résolution de ne pas retomber dans les mêmes fautes et d'éviter toutes occasions volontaires de chute. Du reste, n'est-ce pas ce que nous exigeons nous-mêmes, pour pardonner à quelqu'un qui nous a offensé : « Je regrette ce que j'ai fait et je vous promets que je ne recommencerai pas » ? Nous voulons être assurés de cette promesse pour l’avenir.

Dieu veut que nous fassions preuve de bonne volonté par un effort immédiat, et que nous nous aidions d’abord nous-mêmes : « Aide-toi, dit le proverbe, et le Ciel t'aidera ». Alors notre prière sera mieux écoutée. Comment d’ailleurs le Seigneur laisserait-il son oreille fermée à l’invocation enseignée par sa divine Mère ?


Réflexions


Les paroles de Notre Dame aux petits enfants de Fatima fortifient grandement notre croyance à la Vie future de l’Au-delà éternel.

Il est en effet une double question que se pose l’inquiétude humaine : D’où venons-nous ? Où allons-nous ?

Toutes les philosophies ont cherché des réponses, depuis celle du matérialisme qui ne voit dans la vie humaine qu’un frémissement entre deux néants, jusqu'à la thèse spiritualiste d’une transcendance à des destinées éternelles. Ces réponses sont tellement contradictoires que le philosophe Jouffroy a pu conclure son essai philosophique : « L'enfant qui sait son catéchisme en sait plus long sur ces questions que tous les philosophes ».

Notre Dame de Fatima, dans la prière enseignée à ses petits confidents de la Cova d’Iria, proclame, elle-même, l’existence du Ciel, et sa grande préoccupation est d’aider le plus grand nombre d’âmes à y entrer. Donc, il n’y a pas seulement le monde terrestre où nous vivons, finissant à la mort, mais il y en a un autre, celui de l’« Au-delà éternel ». Combien de fois n’avons-nous pas entendu cette affirmation impie : « Quand on est mort, tout est mort » ! Qui sont ceux qui la profèrent ? Les braves gens ? Pas le moins du monde. Cette affirmation se trouve uniquement sur les lèvres des jouisseurs, des gens à moralité douteuse, des cyniques et de tous les gens sans aveu. C’est donc une parole suspecte et trop intéressée pour être sincère. Ainsi l’on ravale la personne humaine au-dessous des bêtes, car si tout devait finir au trou noir de la tombe, nous vaudrions moins que les bêtes dont la mort est profitable à l’homme, soit qu’il se nourrisse de leur chair, soit qu'il utilise leur dépouille.

L'homme est un composé de corps et d'âme. À la mort, le corps, qui est « poussière, retourne à la poussière » (Gn., 3, 19) en attendant la résurrection des corps, « lorsque de nouveau nous verrons Dieu, avec les yeux de notre chair » (Jb., 19, 26). Mais l’âme, étant un élément spirituel, est impérissable. « Ceux qui meurent sont consolés par la promesse de l’immortalité future. Pour ceux qui sont fidèles, Seigneur, la vie n’est pas enlevée, mais changée ». (Préface des Défunts).

Nous, chrétiens, nous ne pleurons pas nos morts comme ceux qui n’ont pas d’espérance, car nous les savons « dans la région des vivants » (Liturgie des Obsèques) où ils nous attendent.

Notre-Seigneur, dans l'Evangile, parle sans cesse de la vie future. « Que donnera un homme en échange de son âme ? Car le fils de l’homme doit venir. et alors il rendra à chacun selon ses œuvres » (Matt., 17, 26). La raison humaine montre dans le cœur de tout homme le sentiment inné de la justice. Or, combien de fois l’on est le témoin attristé de l’injustice ! Les bons ne sont pas toujours récompensés, ni les méchants punis.

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir ». (Jean de la Fontaine).

Même cette Cour de justice, lorsqu'elle cherche à être vraiment juste, parce qu’elle est composée d’autres hommes, jugeant seulement de l'extérieur, cette justice est forcément bien courte. Il est donc nécessaire, puisque la justice est insatisfaite ici-bas, qu’il y ait une autre vie où elle sera réalisée.

Notre Dame de Fatima a proclamé la réalité de cet Au-delà et a manifesté aux trois petits voyants sa maternelle sollicitude, à l’égard des pauvres âmes en danger de se perdre, et leur a enseigné une prière tout spécialement pour aider celles qui sont le plus abandonnées.

 

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16 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Dix-septième jour

 

Lecture

 

« L’Apparition, nous dit Lucie, tenait ses mains jointes, à la hauteur de la poitrine, dans l’attitude d’une personne en prières. Suspendu aux deux mains jointes, glissait un rosaire monté avec de grosses perles de nacre ». C’était plutôt un attribut pour la Reine du Ciel qu’un instrument de prière, car, Marie n’a pas besoin de réciter le chapelet.

Pourquoi réciterait-Elle le Credo, Elle qui jouit de la Vision béatifique ? Dans le ciel, on n’a pas besoin d’affirmer la foi, ni l'espérance, seule « la charité ne passera jamais ». (1 Cor., 13, 8).

Pourquoi réciterait-Elle le « Notre Père », puisqu’Elle possède, avec son Divin Fils, la plénitude de tous les biens que l’on demande dans l'oraison dominicale ? Pourquoi se réciter à Elle-même l’« Ave Maria » ? On ne se salue pas soi-même.

La seule partie du chapelet à laquelle Elle pourrait s'associer est la doxologie qui termine chaque dizaine : « Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit ! » et joindre ainsi sa voix au concert angélique pour glorifier la Très Sainte Trinité.

Marie apparut avec un chapelet à la main, aux Roches de Massabielle, à Lourdes. Bernadette, l’heureuse voyante, a fort bien fait la remarque suivante : « L’Apparition égrenait son chapelet entre ses doigts sans mot dire, ses lèvres remuaient seulement au Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit ».

L’insistance de la Très Sainte Vierge de se montrer à ses confidents avec un chapelet à la main montre son estime pour cette forme de dévotion. À Fatima, comme à Lourdes, elle tient dans ses mains le chapelet, et remarquons que ce n’est pas avec un chapelet quelconque, mais, nous dit Lucie, un beau chapelet fait avec de grosses perles de nacre. Bernadette nous parle d’une chaîne d’or qui reliait les grains du chapelet de la « Dame ». Pourquoi tant de richesse dans le chapelet des Apparitions ?

Pour nous enseigner à « prier sur de la beauté ». Un des fidèles et auguste serviteur de Marie, le Pape Saint Pie X, dans son « Motu proprio » qui voulait remettre de l’ordre dans l’Art chrétien, nous rappelle d’un mot l’une de ses plus chères préoccupations : « Priez sur de la beauté ! » Le chapelet a toujours été la dévotion de tous les saints. Elle sera toujours la plus belle expression de la piété mariale.

Saint Vincent de Paul, au rapport d’Abelly, son premier historien, et son contemporain, portait toujours un chapelet à la ceinture pour l’avoir à la portée de la main. Il s’écriait un jour : « Oh ! la belle dévotion de dire le chapelet ! Notre Bienheureux Père François de Sales disait que, s’il n’eût pas eu obligation de réciter son office, il n’eût jamais dit d’autre prière. Il l’a dit, trente ans, pour obtenir de Dieu pureté et grâce de bien mourir, par l'entremise de la plus pure des Créatures, la Sainte Vierge ».

Il exhortait ses premières Filles de la Charité sur cette dévotion : « Vous devez être soigneuses à bien réciter votre chapelet, car c’est là votre bréviaire... Comme un prêtre est obligé de dire son bréviaire, ainsi vous devez avoir grand soin de dire votre chapelet. En disant leur bréviaire, les prêtres doivent avoir grande attention, dévotion et révérence : comme eux, vous devez en avoir autant pour votre chapelet, afin d'obtenir de Dieu, par l’intercession de la Sainte Vierge, les grâces dont vous avez besoin pour Lui être agréables ». (Conférence du 8 décembre 1658).

Saint Louis, roi de France, récitait chaque jour le chapelet et s’agenouillait pendant les « Ave Maria ». La récitation du chapelet est très ancienne dans l’Église. Elle existait avant saint Dominique, mais la tradition lui attribue l'introduction du Rosaire qui se compose de trois chapelets avec l'énoncé et une courte méditation sur les mystères joyeux, douloureux et glorieux.

Notre Dame a recommandé aux trois enfants de Fatima de réciter le chapelet, tous les jours. Elle ne leur a pas demandé le Rosaire, mais la troisième partie du Rosaire (que les Portugais appellent « o têrço », qui veut dire tiers du Rosaire). La Sainte Vierge ne voulait pas leur imposer une pratique de piété trop longue.

Certains ont trouvé qu’un chapelet, chaque jour, pour des enfants, c'était encore excessif, Nous avons vu que c'était un usage dans leur famille puisque, le matin, après leur déjeuner sur l’herbe, ils récitent le chapelet. Notons que la Sainte Vierge s’adressait à des enfants privilégiés et que ce n’était pas un ordre, maïs plutôt un conseil. Même auraient-ils fait la promesse de réciter le chapelet, tous les jours, il n’y aurait pas eu faute à le manquer, si un motif valable les avait empêchés de le dire. Retenons le désir très grand que Notre Dame manifeste aux enfants : la récitation quotidienne du chapelet avec la méditation intercalée des Mystères du Rosaire.

 

Réflexions


Le mot de chapelet vient d’un ancien mot français : « chapel », qui désignait une sorte de coiffure. L’on disait indifféremment chapel de roses ou chapeau de roses, parce que des guirlandes de roses ornaient la coiffure. La guirlande est devenue la chaîne et les roses, les grains. Les grains, égrenés entre les doigts, sont les roses effeuillées en l’honneur de Marie. C’est de là qu'est venu d’ailleurs le nom de « Rosaire ». Le chapelet est composé des plus belles prières du chrétien.

Le « Credo », qui est l’affirmation de notre foi ; le « Pater », qui est la prière enseignée par Notre Seigneur ; l’« Ave Maria », qui contient la Salutation de l’Ange ; enfin la doxologie : « Gloire au Père, au Fils, au Saint-Esprit », sorte de refrain, à la louange de la Très Sainte et Très Auguste Trinité.

Le Rosaire comporte quinze mystères : mystères de l’œuvre de la Rédemption où Jésus et Marie tour à tour s'offrent et offrent. Jésus s’offre à son Père et offre sa mère ; Marie s’offre en sacrifice à Dieu et Elle offre Jésus. Pour gagner les indulgences du Rosaire, il n’est pas nécessaire de réciter tout le chapelet et, a fortiori, les trois chapelets. On peut les gagner, même en ne disant qu’une dizaine, à condition d’énoncer un mystère avant la récitation de cette dizaine.

Pour gagner les indulgences, il n’est pas nécessaire de tenir le chapelet à la main, pourvu qu’on le porte dans sa poche. Les indulgences sont attachées aux grains seulement et non au crucifix. L’on peut donc changer le crucifix sans perdre les indulgences.

Avons-nous un chapelet que nous osons arborer comme le grand physicien Ampère ? Ozanam en fut grandement édifié, comme il l’a écrit : « Le chapelet d'Ampère a fait plus sur moi que tous les livres et même tous les sermons ».


Comment le récitons-nous ?


Est-ce avec dignité et révérence, pensant que nous nous adressons à la Souveraine Majesté de Dieu et à la Grandeur de la Reine du Ciel ?

Avec attention, nous efforçant de penser à ce que nous disons et de sentir ce que nous demandons ?

Avec dévotion, ayant le désir d’aimer généreusement le Bon Dieu et la Sainte Vierge, avec la disposition d’accomplir, en toutes choses, la volonté d’ En-Haut ?

Aimons notre chapelet. C’est lui qu’on enroulera autour de nos mains exsangues. Comme il sera bon alors de l'avoir bien récité !…. Cinquante fois par jour, nous aurons dit à Marie : « Priez pour nous... à l’heure de notre mort ». Cette heure venue, Notre Dame se souviendra de nos appels.

 

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(Pour conclure, on peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison)

 

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15 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Seizième jour


Lecture

 

L’Apparition se montra aux petits bergers, le 13 octobre, avec le même visage rayonnant d’idéale beauté mais empreint d’une douce mélancolie, Sa voix était toujours harmonieuse, mais elle avait un léger tremblement de tristesse, causé par la gravité des paroles contenues dans son message céleste. Message grave en effet puisqu il s'agissait d’éternité, de perdition ou de salut pour les âmes, Message de miséricorde par-dessus tout car Marie connaît mieux que quiconque la pénitence de son Divin Fils. « Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais Il prend plaisir à ce que le méchant se détourne de sa voix et qu’il vive ». » (Ezéch., 23, 11).

Notre Dame enseigne aux petits voyants le puissant de conversion : « Récitez tous les jours le chapelet ; demandez à Dieu pardon pour vos péchés, et ajoutez à la méditation des mystères du Rosaire l’oraison suivante : O mon Jésus, pardonnez-nous, délivrez-nous du feu de l'enfer et conduisez toutes les âmes au Ciel principalement celles qui sont les plus abandonnées ».

C’est l’apostolat vraiment irrésistible et fécond que recommande la Vierge : l’apostolat de la prière. La parole de Dieu par la prédication peut toucher le coeur du pécheur, parfois même l’émotionner profondément mais elle ne détermine pas la conversion.

Certes, il est nécessaire de prêcher et, par là, d’ensemencer le champ du père de famille, pour dissiper l'ignorance et instruire les âmes. Mais la semence ne germera pas si le terrain n’est pas pénétré de la rosée céleste de la grâce et réchauffé par le divin Soleil de Justice. Or, c’est la prière qui attire cette rosée divine et qui fait briller ce Soleil sur l’âme. Un grand convertisseur d’âmes écrivait à l’un de ses amis : « Si tu avais vu comme moi une âme non touchée de la grâce, tu verrais que rien ne peut pour elle; ni l’éloquence capable de faire pleurer le marbre, ni mille vies données en une heure » (Lettres à un jeune homme, Lacordaire). Saint Augustin a écrit dans ses Confessions : « Ce ne sont pas les sermons d’Ambroise, à Milan, qui m'ont converti, mais les prières mêlées de larmes de ma sainte mère Monique ». Notre-Seigneur, avant de commencer sa vie apostolique, s’est retiré sur la montagne de la « Quarantaine », près de Jéricho, pour y prier durant quarante jours. (Matt., 4, 2).

Notre Dame, connaissant la puissance de la prière, recommande cet apostolat qui est l’un des plus faciles et des plus féconds. L’apostolat par la parole publique, ou en réunion privée, parole parlée ou écrite, demande, pour être bien rempli, des conditions particulières, des connaissances nombreuses et variées, une capacité et un courage qui n’est pas à la portée de tous.

L’apostolat de la prière est, au contraire, à la portée de tout le monde, du savant comme du plus modeste, de l’intrépide comme du timide. Il suffit de savoir son « Pater » et son « Ave » et de dérouler son chapelet, en silence, à l'intention des pauvres pécheurs. La Vierge l’a enseigné aux enfants de Fatima : « Priez principalement pour les âmes qui sont les plus abandonnées ». N'y a-t-il pas des pécheurs qui ont un immense besoin de la miséricorde divine ?

Cette invitation de Notre Dame du Rosaire de Fatima, d'exercer cet apostolat de la prière, est un encouragement pour beaucoup d’âmes pieuses, dévorées par le zèle de la Gloire de Dieu, et qui se plaignent de ne rien faire.

« Nous voudrions bien être des apôtres, comme on nous le recommande, mais comment faire ? Je suis mère de famille, dira l’une, j'ai les soins du ménage, des enfants, de mon mari ». L’autre objectera : « J’ai un commerce, je suis prise du matin au soir, comment voulez-vous que je sois apôtre ? »

Mais n'est-il pas possible, en allant et en venant, en se rendant à son travail, même pendant le travail, d'élever son cœur vers Dieu, de Lui offrir son labeur avec ses fatigues, en sacrifice, pour les pauvres pécheurs ? D'ailleurs, pourquoi mettre une cloison étanche entre le travail et la prière ? Le travail offert, le matin, à Dieu est une prière qui se continue toute la journée. Ainsi, chaque jour, nous pouvons, et nous devons, exercer l’apostolat de la prière si utile pour les âmes, nous serons par la prière des Sauveurs d’âme, plus efficacement que certains beaux parleurs et ergoteurs à longueur de journée, qui négligent leur devoir d'état, pensant qu'il vaut mieux discourir pour être un bon apôtre. Témoin, cette épouse qui faisait de l'apologétique avec un client de son mari, au lieu de préparer le repas du conjoint qui, à deux heures de l’après-midi, attendait patiemment qu’il fût prêt.

Seule, la grâce convertit, et la grâce s’obtient par la prière et le sacrifice qui, lui aussi, est une prière. C’est cet apostolat que Notre Dame du Rosaire a recommandé aux trois petits enfants de Fatima, dans son message de la Cova d’Iria.


Réflexions


La Très Sainte Vierge Marie à voulu surtout mettre en évidence cette si consolante vérité, que la Religion chrétienne est une religion de miséricorde et que, si le péché est le plus grand de tous les maux, Marie est pitoyable aux pauvres malheureux qui le commettent. Ainsi le médecin a horreur de la maladie qui terrasse son malade, mais non du malade qu’il veut guérir. Marie, à l'exemple de son divin Fils, déteste le péché, mais son cœur s’émeut de compassion à la vue du pécheur, comme Jésus, si le pécheur veut s’amender. Marie, qui a tant souffert cependant à cause du péché, se devait, à l'exemple de Jésus, d’être miséricordieuse envers les pécheurs pour plusieurs raisons :

1° Parce qu’Elle est notre Mère, et qu’une mère se doit plus encore à son enfant le plus disgracié et le plus malheureux. Une mère, même de son enfant coupable, a toujours pitié !

2° Parce qu'Elle est notre Avocate. Nous sommes tous plus ou moins pécheurs, puisque l'Ecriture dit : « Le juste pèche sept fois par jour ». (Prov., 24, 16). Sept est un chiffre fatidique qui veut dire : de nombreuses fois. Même lorsqu'un homme est coupable d’un crime ou d’un délit, la loi lui permet de prendre un défenseur qui, plaidant brillamment, peut influencer favorablement ses juges et obtenir l’acquittement du coupable.

Devant le Tribunal du Juste Juge, à qui rien n'échappe de nos fautes, Pourrions-nous trouver meilleure Avocate que Celle qui est à la fois Mère du Juge et notre Mère. Elle est au courant de tout ce qui se passe au Conseil Suprême et Elle saura calmer la juste colère du Juge. Marie interpelle Dieu le Père : « J'avais un Fils, dont vous avez exigé la mort sur le Calvaire. J'étais au pied de la croix et je l’ai vu mourir. Maintenant, ce pécheur pour lequel je plaide est aussi mon fils. Quoique coupable, épargnez-le ». La maternelle Avocate emportera un verdict de pardon.

3° Parce qu'Elle est notre Reine. L'un des privilèges du pouvoir suprême est le droit de grâce. Mème un coupable justement condamné peut voir sa peine commuée en une autre plus légère, ou être amnistié. Certes, si le pécheur, après avoir obtenu cette faveur, s’en autorisait pour recommencer ses offenses envers la Majesté divine, la Reine du Ciel ne voudrait Pas assurer son patronage à de si noirs desseins. Mais, si Elle voit le repentir dans le cœur du pécheur, Elle sera pour lui une Médiatrice de grâce.

Ne soyons pas nous-mêmes trop sévères pour ceux qui sont tombés, Loin de les écraser de notre dédain, comme le monde qui est d'ordinaire si débonnaire pour le péché et sévère pour ceux qui le commettent, détestons le péché, mais aidons les pécheurs de nos prières, Notre Dame du Rosaire l’a demandé aux trois petits enfants de Fatima.

 

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14 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Quinzième jour


Lecture

 

Notre Dame de Fatima avait demandé aux trois petits bergers qu’ils vinssent pendant six mois de suite à la Cova d’Iria, leur promettant, s’ils y étaient fidèles, de leur dire son nom et ce qu’'Elle désirait. La promesse était accomplie.

Si, jusque-là, certains crurent prudent de réserver leur jugement, maintenant que l’Apparition a dit son nom, le doute n’est plus possible. C’est la Vierge Marie, Elle-même, qui s’est manifestée aux trois petits voyants de Fatima. Toutes les circonstances militent en faveur de la réalité des Apparitions.

Supposons même un instant une imposture, un mensonge de la part des petits enfants, ils n’auraient pas attendu six mois pour nous dire le nom de la prétendue Apparition. Il y a un fait frappant chez les menteurs et les dissimulateurs, c’est qu’ils sont très affirmatifs dans leurs inventions romanesques, et catégoriques, pour enlever toutes les hésitations possibles. D’ailleurs, à mesure que nous serrerons de près les termes du message que Notre Dame leur confia, nous verrons comment leur contenu théologique dépassait, et de beaucoup, la courte compréhension de ces minuscules intelligences de petits bergers.

Il n’est pas possible d’essayer de tromper quelqu'un avec des paroles dont on ne saisit pas le sens soi-même. C’est la réflexion que faisait M. Estrade, receveur de l'Enregistrement, à Lourdes, le jour où Bernadette, ayant reçu la réponse de l’Apparition : « Je suis l’Immaculée Conception », demandait ce que cela voulait dire « Conception » ! Elle prononçait : « Concheption ».

« Après une telle question, note-t-il dans son ouvrage, qui pourrait douter de la sincérité de Bernadette ? On ment avec des mots que l’on connaît, mais non avec des mots dont on ignore le sens ». (Op., p. 151).

Le message de Notre Dame de Fatima est, à la vérité, un monument de la miséricorde divine. Étant même très ferrés sur le catéchisme, les petits voyants n’auraient pu inventer une telle forme d’Apparition. Un théologien, lui-même, l’aurait-il imaginée ?…

Notre Dame avait terminé sa céleste mission. Après avoir dit aux enfants ses dernières paroles, Elle s’envola vers les profondeurs du ciel, sur le blanc nuage où posaient ses pieds nus.

À ce moment, il se produisit un phénomène étrange que virent des quantités de personnes et qu’elles qualifièrent de miraculeux. Le ciel qui, jusque-là, laissait tomber une pluie fine et pénétrante, s’éclaircit soudain pour faire place à un soleil radieux.

Au même instant, le disque solaire se mit à tourner sur lui-même sans arrêt, comme une boule de feu incandescente. Était-ce le soleil lui-même ? Ou bien plutôt une forme de manifestation lumineuse de la Vierge, qu’Elle voulait donner à la multitude de pèlerins ? D'après le discours prononcé au Congrès eucharistique de Nîmes, fin septembre 1951, par le cardinal Micara, légat du pape, ce même phénomène aurait été constaté à Rome par Sa Sainteté Pie XII, le matin du 1er novembre, jour de la proclamation de dogme de l’Assomption de la Très Sainte Vierge. Il pleuvait, le matin, l’on se demandait même si la cérémonie pourrait avoir lieu sur la place Saint-Pierre. La pluie s'arrêta soudain et le soleil brilla d’un éclat radieux toute la journée. Mais, seul, le pape aurait joui du phénomène extraordinaire de Fatima.

La liturgie chrétienne, aux fêtes de la Vierge, La salue du nom d’« Etoile de la mer », Mère de Dieu et toujours Vierge, bienheureuse « Porte du Ciel ». (Hymne de Venance Fortunat, Evêque de Poitiers VIIe siècle).

Notre Dame a-t-elle voulu se révéler comme l’« étoile de la mer » ? Peut-être Marie est tout cela : étoile de la mer qui brille au firmament pour nous montrer le chemin du Paradis. Notre-Dame demeure aussi la bienheureuse « porte du Ciel ».

Des milliers de gens furent témoin du prodige. Peut-on dire que plusieurs personnes se sont suggestionnées ? C’est peu probable. Il n’y a pas de suggestion collective. Une personne seule peut avoir des hallucinations ; des milliers de Personnes, dans le même temps, ne peuvent pas avoir une hallucination identique. Au moment où se produisait ce phénomène. extraordinaire, la foule tomba à genoux, sous le coup d’une émotion intense et leva ses mains suppliantes vers le ciel et se mit à prier avec ferveur.

Un des témoins, heureux pèlerin de cette journée mémorable, mû par un sentiment de piété, anonyme mêlé à la foule, lança à haute voix une idée qui reçut l'approbation unanime : « Il faut construire ici un ermitage ».

Ce fut la même exclamation qui jaillit de la bouche de l’apôtre Pierre pendant la scène de la Transfiguration : « Seigneur, il nous est bon d’être ici ; si vous le voulez, faisons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Elie ». (Matt., 17, 4). À l’appel qui venait d’être lancé, des mains généreuses jetèrent des pièces de monnaie sur l'herbe, devant le bouquet d’yeuses, lieu des Apparitions. Ce fut la première offrande des pèlerins.

D’autres vont suivre. Toutes ces sommes aideront à se procurer les matériaux pour élever l’ermitage : bois poutrelles, plancher, toiture. Des ouvriers bénévoles promirent leur concours et, à la fin de ce même mois d'octobre, une petite chapelle s'élevait à Fatima, sur les lieux où s'était manifestée Notre Dame du Rosaire.


Réflexions


1° D’abord nous avons dans la réalité des Apparitions de Notre Dame de Fatima une raison nouvelle de certitude pour notre foi.

De petits paysans illettrés n'auraient jamais pu inventer eux-mêmes de telles Apparitions. Ce vocable concordait merveilleusement avec le contenu du message de miséricordieuse signification qui échappait totalement à la compréhension des petits confidents de Marie.

2° Autre preuve de la réalité de l’Apparition : le phénomène extraordinaire de cette boule de feu que des milliers de personnes ont pu contempler. C'était probablement un signe céleste que la Providence divine a voulu donner comme preuve d'authenticité de l’Apparition. Cependant, un « signe » n’est pas nécessairement un « miracle ».

Depuis les temps les plus reculés, l'humanité anxieuse a cherché des signes qui lui feraient connaître les manifestations de la puissance divine. Les païens cherchaient des signes dans les astres, dans les entrailles des victimes, dans le vol, dans le chant, dans la manière de picorer des oiseaux. Aujourd’hui, on voit des personnes qui cherchent des signes dans la position des couteaux sur la table, dans le sel renversé sur la nappe, et d’autres rencontres fortuites. Ils ajoutent foi à ces mystifications grossières et ne croient pas l'Evangile.

Dans l’Ancien Testament, les Juifs demandaient souvent des signes à leurs prophètes. Il est donc plausible que le Ciel ait voulu donner un signe de la réalité de l’Apparition de Fatima.

3° Notre Dame est le signe d'alliance entre la terre et le ciel. Elle est la vraie « Arche d’alliance », toujours vivante et efficace.

Elle est Médiatrice de grâce à côté du Médiateur de justice qui nous a réconciliés avec le Ciel. « Marie est le sacrement de la grâce universelle et nous ne pouvons rien obtenir sans passer par elle ». (Vénérable P. Olier) « O femme, s’écrie le Dante, dans son immortel poème, tu es la plus grande parmi toutes les femmes, et celui qui voudrait obtenir quelque chose, sans passer par toi, ressemblerait à celui qui veut s'envoler et qui n’a pas d’ailes.pour voler ». (Divine Comédie) Nous obéissons à la loi de prier notre Père dans les Cieux, et nous Le prions, par l'entremise de son divin Fils, mais l’on ne prie pas le Fils sans passer par la Mère. « Le Père, le Fils et l’Esprit-Saint ne viennent à nous, sans être portés sur la petite barque sacrée qui assure le passage ». (Mois de Marie de Mgr Dadolle).

 

Notre Dame du Rosaire et Reine de la paix Pour toutes les nations, priez pour nous.

 

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(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

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13 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

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Quatorzième jour


Lecture


La sixième apparition, et la dernière, de Notre Dame, en ce jour du 13 octobre, fut la plus féconde en enseignements et laissa dans le cœur des enfants un souvenir profond.

« Venez ici, pendant six mois de suite, leur avait dit l’Apparition, et, à la fin, je vous dirai qui je suis et ce que je demande ».

Le jour est enfin venu, pour les bienheureux confidents de l’Etre mystérieux descendu des hauteurs du ciel, d'apprendre de la propre bouche de la Vision céleste quel est son nom. La petite voyante de Lourdes, durant les apparitions, ne connaissait pas Celle qui lui parlait. C’est sur les instances du curé de la paroisse, tout à fait incrédule, que Bernadette se décida, un jour, à surmonter sa timidité pour demander son nom à Celle qu’elle désignait par ce mot : la Dame, L'abbé Peyramale, à la requête de l’Apparition transmise par Bernadette de faire bâtir une chapelle, à la grotte, avait déclaré à l’enfant qu’il ne ferait rien, sans connaître le nom de la mystérieuse Dame.

« Madame, demanda Bernadette à l’Apparition, M. le Curé m’a chargée de vous demander votre nom ? » La réponse ne vient pas. Une seconde tentative est aussi infructueuse. Une troisième fois, l'enfant réitère sa demande. « Alors, dit Bernadette, la Dame prit un air grave et parut s’humilier, joignit les mains sur sa poitrine, regarda le ciel; puis, séparant lentement les mains et se penchant vers moi, Elle me dit, en laissant trembler la voix : « Je suis l’Immaculée Conception ».

Lucie n’eut pas à interroger l’Apparition, puisque Elle-même avait promis de dire son nom. « Venez ici, avait-elle demandé aux enfants, pendant six mois de suite et je vous dirai qui je suis et ce que je demande ». Ce qu’Elle voulait leur confier, c'était le message de la prière pour les pécheurs. Et puis, elle leur dit son nom : « Je suis la Vierge du Rosaire ».

Désormais, tout doute était levé. C'était Notre Dame du Rosaire qui apparaissait aux enfants de Fatima, ayant choisi le Portugal comme une nouvelle terre d’élection. Notre Dame du Rosaire de Fatima ! Nom à jamais béni, jailli de milliers et de milliers de bouches. Nom de bénédiction et de salut et qui a franchi les frontières du Portugal. L’univers catholique connaît maintenant ce sanctuaire, baptisé : « le Lourdes » du Portugal.

En l’honneur du nom béni de-Marie, nous pourrions transformer les belles strophes de l'hymne que l’Abbesse bénédictine du XIVe siècle avait composées, pour chanter le Nom de Jésus :

 

Doux est le souvenir de Marie ;

Il donne immense joie au cœur,

Bien plus que le miel, l’ambroisie,

Il renferme en lui la douceur.

Aucun nom n’est plus agréable ;

Ni plus grand ni plus délectable

Que le nom si plein de fraîcheur

De la Mère du doux Sauveur.

Espoir du pécheur qui la prie,

Elle est toujours bonne, Marie,

Pour celui qui va la cherchant,

Meilleure à celui la trouvant,

Aucune langue ne peut dire,

Aucune plume même écrire,

Combien il est doux de l’aimer,

Si l’on ne l’a pas éprouvé.


Notre Dame du Rosaire, c’est le nom qu’a choisi Marie, dans ce mois qui lui est consacré, où les chrétiens viennent effeuiller à ses pieds les roses de leurs prières, intercalées du rappel des mystères du Rosaire qui font revivre la vie, la mort et la résurrection de Notre Seigneur, afin d’ « imiter ce qu’ils contiennent et d’obtenir ce qu’ils promettent », pour réaliser notre bonheur sur la terre et la gloire dans l'éternité.

 

Réflexions


Dans ses diverses manifestations, la Très Sainte Vierge se montre à ses confidents, sous le vocable destiné à attirer l’attention du monde chrétien sur un point spécial, qui est comme la raison d’être de son intervention céleste. À la chapelle de la rue du Bac, en 1830, Elle veut préparer la proclamation du dogme de son Immaculée Conception, et Elle apparaît à Sœur Catherine Labouré sous la forme de la Médaille miraculeuse, ayant autour de sa tête l’invocation : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». Vingt-quatre ans après, le pape Pie IX, le 8 décembre, proclame solennellement que « la Très Sainte Vierge a été conçue sans le péché originel ». Quatre ans après, à la grotte Massabielle, à Lourdes, Marie se révèle sous le vocable de l’Immaculée Conception, comme pour confirmer la définition du Dogme de sa Conception immaculée. Elle semble dire à Bernadette Soubirous, sa confidente :

« Le pape a bien parlé, à mon sujet. C’est vrai que j'ai été préservée de la tache originelle. Je suis l’Immaculée Conception ».

Maintenant, la Vierge se nomme aux trois petits voyants de Fatima sous le vocable de « Notre Dame du Rosaire », parce qu’elle a des raisons particulières.

Nous sommes en l’année 1917, Au Portugal, les temps sont troublés. Le culte est menacé, les associations catholiques dissoutes. Le rationalisme règne sur les esprits avec le doute et l'indifférence religieuse. Les consciences sont. troublées. Que va devenir l’Église ?

C'était, comme au XIIIe siècle, l’hérésie des Albigeois, semant en plein Moyen Age ses doctrines subversives parmi les cités et les campagnes, mettant tout à feu et à sang et semant la ruine des corps et. des âmes parmi les populations malheureuses. Notre Dame apparaît alors à saint Dominique, avec un rosaire à la main, et lui suggère une croisade de prières.

Il était nécessaire de faire un rétablissement des valeurs surnaturelles de l'âme, en revivant les enseignements du Christ. Le Rosaire a triomphé de l’hérésie en redonnant le Christ au monde qui l'avait perdu.

Le Rosaire ayant été l’arme véritable et irrésistible qui sauva le Moyen Age de cette désastreuse hérésie, Notre Dame a voulu l’employer contre la même hérésie qui menaçait de faire sombrer le Portugal.

« Les mains levées vers le ciel, a dit Bossuet, enfoncent plus de bataillons que celles chargées d’armes ».

Notre Dame n’a pas dit seulement aux enfants de Fatima, comme au saint religieux : « Faites réciter le Rosaire ! » Elle leur a dit : « Je suis la Reine du Rosaire, du Rosaire tout puissant et vainqueur de toutes les hérésies, de toutes les persécutions, de toutes les négations. Aimez-moi. Priez avec moi mon Fils. Gardez-moi ! Gardez-Le ! Et nous vous garderons ».

 

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12 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Treizième jour


Lecture

 

Enfin arrivait l’automne, et la douce mélancolie de la lumière mourante, avec la chute des feuilles. Le 13 octobre allait venir, où, pour la dernière fois, l'Apparition se manifesterait aux trois petits voyants. Elle leur avait demandé s'ils consentaient à venir, dans ce lieu, durant six mois de suite. Ils avaient vaillamment tenu leur promesse. Était-il concevable que ce charme qui les avait pris tout entiers puisse être rompu ? que le petit bouquet d’yeuses ne frissonne plus au contact céleste des pieds nus de Notre Dame ?

Beaucoup de personnes se promettaient d’accompagner les enfants, à cette ultime manifestation de Notre Dame et souffraient, au fond de leur cœur, de voir finir ces visites qui les consolaient. Notre Dame était invisible sans doute à leurs yeux, mais quoique cachée sa céleste présence faisait palpiter leurs cœurs doucement émus. Les pèlerins de septembre avaient tellement répandu, aux quatre coins du Portugal, leurs impressions profondes, que la renommée de Fatima était irrésistible. Chacun avait emporté quelques souvenirs rustiques, des feuilles, de petites branches du bouquet d’yeuses. Objets bien simples mais tellement précieux pour ces croyants ! Heureusement, il y eut des gardiens bénévoles pour empêcher sévèrement de cueillir rameaux cet feuilles, sans quoi il ne serait rien resté debout du petit bouquet d’yeuses.

Le 13 octobre, à l’aube, commença à affluer la foule de pèlerins, à la Cova d’Iria. Une émulation compréhensive pour ceux qui voulaient avoir une bonne place, à côté du bouquet d’yeuses, avait précipité la marche du cortège qui s'était massé tellement dense à cet endroit, qu'il fallut ouvrir un passage pour les trois petits voyants. Enfin, ils purent passer. En tête, et un peu plus grande que ses deux compagnons, venait Lucie. On la reconnaissait bien à sa figure brune, à sa grande bouche, à ses yeux pleins de vivacité et à sa démarche campagnarde. Ensuite venait Jacinthe, plus petite et un peu intimidée par tout ce monde. François la suivait, pressant ses petits pas, mais un peu gêné par ses sabots. Petites âmes ingénues, remplies d’une douce confiance en Marie en venant à l'invite de la Reine du Ciel.

S’étant rapprochés du bouquet d’yeuses, les enfants s’agenouillèrent et commencèrent à réciter le chapelet. Lucie fit un beau signe de croix et dit à haute voix : « Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». Aussitôt, tous les assistants tombèrent à genoux et répondirent à la prière qu’elle faisait de sa petite voix bien claire. C'était comme un doux murmure s'étendant jusqu'à l’extrémité de la Cova d’Iria.

Au bout de quelques instants, tout d’un coup, la petite voix s'arrêta, l’Apparition était là. La foule l’avait compris et elle continuait à prier en silence. De nouveau, des milliers de mains s’élevèrent chargées de chapelets, comme pour aider leurs supplications à monter vers Marie, à côté d’eux, invisible au-dessus du petit bouquet d’yeuses.

Combien de larmes ruisselaient le long des joues ! Lucie semblait triste. Elle dira, plus tard, que le visage de Notre-Dame avait une expression de profonde tristesse et qu'Elle lui fit l’instante recommandation de demander pardon à Dieu de tous les péchés qui se commettent et de prier pour les âmes les plus nécessiteuses.

Ne s’agirait-il pas là de celles méritant l’enfer et qu’il faut arracher à cette perspective angoissante ?

Cette tristesse, empreinte sur le visage de Marie, indiquait le besoin de pénitence, pour le rachat des âmes pécheresses. La Mère du Christ n’était pas, hélas ! sans savoir ce que le péché a coûté de souffrances, à son Divin Fils, et à Elle-même, de larmes ! Elle voulait inculquer aux enfants l’horreur du péché, en leur dévoilant sa tristesse.

On pourrait établir un parallélisme étroit entre cette tristesse de Marie, manifestée aux trois petits voyants de Fatima, et celle manifestée à la voyante de Lourdes, le jour du miracle du Cierge, le 21 février 1858, jour de la sixième Apparition. « Le visage de Bernadette prit soudain une expression de profonde tristesse et des larmes glissèrent sur ses joues. Elle venait d'entendre l’Apparition proférer avec un soupir profond : Priez pour les pécheurs ! » (Histoire des apparitions de Lourdes par Henri Lasserre) Ce sera encore un message de tristesse miséricordieuse qu’elle donnera aux voyants de La Salette.

Cette tristesse profonde de Notre Dame manifestée aux trois petits bergers de Fatima montre éloquemment que, pour la Mère immaculée de Jésus, comme pour son Fils, le Divin Soleil de Justice, il n’est pas de plus profonde disgrâce pour l’homme que celle d’avoir offensé Dieu, son Créateur, son Souverain Seigneur et le meilleur des Pères.


Réflexions

 

Marie veut, dans toutes ces apparitions, frapper l’esprit et le cœur de ses confidents pour leur faire bien comprendre que, parmi tous les malheurs qui peuvent s’abattre sur l’homme, il n’y en a pas de plus grand que le péché.

 

I. Pourquoi le péché est-il le plus grand de tous les malheurs ?


Parce que, nous répond Saint Thomas, le péché est le mal de Dieu et le mal de l’homme.

a) Le mal de Dieu, car c’est le néant rebelle et armé qui s'attaque à la Toute-Puissance divine et voudrait l’anéantir. Le pécheur est un fils révolté contre son père ; c’est surtout un ingrat qui se sert de tous les biens reçus du Créateur pour l’outrager. Il profane son esprit, son imagination, son cœur, ses yeux, ses oreilles, sa langue, ses mains, tout son être créé par Dieu.

b) Le péché est aussi le mal de l'homme. - Le péché est l’œuvre de Satan qui « a été homicide dès le commencement » (Jean, 8, 44). Dieu a voulu le bonheur de l’homme, « même dans la vie présente », (1 Tim., 4, 8.) C’est pourquoi, dans sa sagesse infinie, « Il a tout disposé suavement quoique avec force ». (Sag., 8, 1.) Et, à cet effet, il a donné à l’homme des commandements, dont l’obéissance doit lui procurer ce bonheur, non seulement dans l’autre monde, mais même ici-bas. Or, l'erreur du pécheur est de croire qu'il réalisera ce bonheur en lâchant les rênes à la nature mauvaise et à toutes les passions, tandis que l’obéissance aux commandements l’en empêche, Alors, loin de réaliser le bonheur, il forge de ses propres mains la chaîne de son esclavage. Il souffre de son orgueil ; de son avarice ; du péché de la chair et de ses conséquences tragiques ; de l'envie ; de la gourmandise ; de la colère qui détermine, dans les glandes endocrines, des décharges d’adrénaline qui intoxiquent l'organisme ; de la paresse, enfin, génératrice de tous les vices. « Les peuples les plus heureux sont ceux qui observent le plus fidèlement le Décalogue ». (Le Play).

 

II. Comment conjurer le mal du péché ?


a) Moyen thrapeutique. - Le bon usage du sacrement de Pénitence. C’est le bain d’or de la grâce divine où l’âme se purifie de ses taches.

b) Moyen prophylactique. - Il faut éviter toute contagion morbide. Par là, comprenons la fuite de tout ce qui peut devenir une occasion volontaire de pécher. « Celui qui cherche le danger y périra ». Notre-Seigneur nous demande de veiller sur nous. (Marc 14, 38).

c) Le moyen tonique. - Notre-Seigneur nous l’indique : « Priez ! »

La prière est l’adjuvant puissant qui nous rend forts de la force même de Dieu. « Veillez et priez afin que vous n’entriez pas en tentation » (Matt., 26, 41). La vigilance dépend de nous, maïs la victoire dépend de Dieu. Or, par la prière, nous mettons Dieu avec nous, et « si Dieu est pour nous qui pourra quelque chose contre nous ? » (Rom., 8, 31).

 

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11 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Douzième jour

 

Lecture


La renommée de Fatima augmentait de jour en jour et s’étendait aux contrées les plus lointaines. Ainsi, la presse anti-cléricale contribua, à sa manière, à faire une réclame bien involontaire aux Apparitions. La prison des trois enfants eut un écho retentissant. Les catholiques trouvaient étrange l’usage de cette liberté à sens unique. D’un autre côté, les ignorants (et même - disait-on - les incrédules que le sectarisme n’aveuglait pas) trouvaient ces procédés, vis-à-vis des enfants, quelque peu excessifs et de nature à compromettre leur cause.

Tout ce bruit considérable, autour de Fatima, attira une foule énorme à la Cova d’Iria, le 13 septembre, composée de pèlerins et de curieux pacifiques. Les craintes, manifestées par la presse de l’opposition, d’un conflit possible étaient inconsistantes et sans fondement.

La multitude qui s’écrasait à la Cova d’Iria était bigarrée au possible. C’étaient des campagnards venus du fond de toutes les provinces, avec des costumes d’une étonnante variété et des physionomies pittoresques, mais une même âme vibrait sous tant d'appareils divers : l’âme chrétienne généreuse et loyale du Portugal. Toute cette multitude se tenait agenouillée auprès du bouquet d’yeuses où s'étaient agenouillés aussi les petits voyants. Elle venait communier, dans la prière, avec la Vision céleste dont les trois heureux enfants jouissaient. La Vierge se montrait à eux dans ce même lieu, au-dessus du bouquet d’arbustes. Lucie, François, Jacinthe l’entendaient et la voyaient.

Le peuple n’avait pas ce bonheur, mais il sentait la présence de Notre Dame. Elle était là... tout près, quoique invisible…

Lucie, de sa voix menue, mais claire, récitait à ce moment le Rosaire. Toute l’assemblée, d’une même voix, lui répondait. Que de bras se tendaient vers le ciel, tenant le chapelet que les doigts égrenaient ! Que de douces larmes coulaient le long des joues ! Que de supplications montaient ardentes vers Notre Dame ! Chacun lui confiait ses peines, ses préoccupations, ses besoins.

« Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous », disait Lucie avec assurance… Et tout le peuple répondait avec ferveur : « Sainte Marie…, priez pour nous... pour les parents, pour les enfants, pour les pécheurs. maintenant, mais surtout à l'heure de la mort, qui décide de toute l’éternité ».

À la fin de chaque dizaine, c'était la prière de glorification de la Trinité sainte : « Gloire au Père qui nous a créés, au Fils qui nous a rachetés, au Saint-Esprit qui nous a sanctifiés ».

Ensuite, après l’énoncé de chaque mystère du Rosaire, c'était le « Notre Père » que la petite bergère détaillait avec tout son cœur, l’incomparable prière que Jésus enseigna lui-même, mot par mot, aux Apôtres. Ils lui avaient dit, un jour : « Vous nous parlez toujours de prière, mais enseignez-nous à prier. - Quand vous prierez, vous direz : Notre Père qui êtes aux cieux... » (et le reste).

Lucie, après avoir commencé le « Notre Père », s’interrompit dans une sorte d’extase, saisie d'émotion par l'intensité de la Vision.

À ce moment, les fidèles qui avaient emporté des gerbes de fleurs, en un geste touchant de piété filiale, se mettent à les jeter vers le bouquet d’yeuses, à l'adresse de la Vierge dont ils devinent la présence. Cet envol de pétales était comme le symbole de milliers de cœurs qui se donnaient à Marie. La multitude n’avait pu contenir davantage son enthousiasme.

« Bénie soit la Mère de Dieu ! » lança une voix avec émotion. Toute la foule répéta le même cri. « Bénie soit la Vierge Marie ! » reprit la voix. De nouveau, la foule répéta la même acclamation. Et la litanie se continua, avec l'impulsion d’une vivante foi, s’amplifiant à mesure, tel le flot de l’océan, suivi d’un autre flot, qui le suit, le chevauche, le dépasse et vient déferler sur le rivage, couronné de blanche écume.

La manifestation, spontanée et puissante de la foule, se calma peu à peu, lorsque les enfants, après la fin de la vision, se levèrent pour rentrer à la maison. L’impulsion venait d’être donnée, puissante, irrésistible.

Notre Dame n’aura qu’à accentuer son désir pour que Fatima devienne un centre de prière intense, de méditation et de piété. Le terrain d’action est déjà préparé. Quatre mois à peine sont passés, depuis la première apparition. Déjà, le désir de Notre Dame est devenu une réalité. Elle ne fera que se développer d’année en année.

 

Réflexions

 

Le premier mouvement de la foule qui accompagna la venue des petits voyants à la Cova d’Iria fut de tomber à genoux auprès de l’endroit de l’Apparition et de prier. L'homme est naturellement religieux et, quand bien même il ne serait pas chrétien, il sent qu’il est petit et faible et qu'il doit s'appuyer sur le secours de la Divinité.

Il faut prier. - Adorer Dieu est une nécessité de l'âme, pour reconnaître son souverain domaine sur nous et notre entière dépendance à son égard.

L'homme doit rendre grâce à Dieu comme au suprême bienfaiteur, à qui l’humanité est redevable de tous les biens qu’elle a reçus. « Remercions le Tout-Puissant de ses dons inénarrables » (Cor, 9, 15).

Dans la prière, l’homme remplit le triple devoir de la réparation, en reconnaissant ses fautes, en gémissant sur ses faiblesses, et en acceptant généreusement les épreuves de la vie. La prière est en quelque sorte la respiration de l’âme. Par analogie avec le mécanisme de la respiration du corps, dans la prière, l’âme aspire l’air vivifiant de la grâce, et elle rejette tout ce qui serait de nature à l’asphyxier moralement : le péché et les défauts qui sont sources de péchés. Et comme nous avons besoin de Lui, allons Lui demander ce dont nous avons besoin. Prière intéressée sans doute, mais le Seigneur consent à l’accueillir si nous savons la Lui adresser avec humilité et confiance.

Il faut prier sans cesse, de la même façon que notre corps respire, constamment, sans arrêt, sinon ce serait la mort. Le Maître divin l’a dit : « Il faut toujours prier et ne jamais se lasser ». (Luc 18, 1).

a) D'abord, assurons l'essentiel de la piété, faisant cadrer nos devoirs religieux avec nos devoirs d'état. En regard de quelques minutes par jour accordées à l'âme, nous accordons des heures aux soins du corps périssable.

b) Offrons à Dieu, tous les matins, notre travail, nos souffrances avec tout notre cœur, et cette journée de travail et de souffrance sera une prière continuelle et un acte d'amour non interrompu, « avec les mêmes sentiments dont Jésus-Christ a été rempli ». (Phil., 2, 5).

Conditions d’une bonne prière. - Saint Augustin répond à l’objection de ceux qui se découragent et abandonnent la prière parce que, disent-ils, Dieu fait la sourde oreille à leurs demandes. Ce n’est pas la puissance de Dieu, ni sa bonté qu'il faut accuser, mais plutôt les mauvaises dispositions de l’homme. Nous ne sommes pas exaucés, dit Saint Augustin, pour les raisons suivantes :

1° Parce que nous demandons des choses mauvaises, non pas en elles-mêmes, mais par rapport à nous qui les demandons, ou à ceux pour qui nous les demandons. Demandons ces biens à Dieu, à condition de nous soumettre par avance « à sa sainte Volonté, qui doit être faite en toutes choses ». (Matt., 6, 10).

2° Nous demandons mal, sans attention, de façon routinière, sans humilité ni confiance.

3° Nous sommes mauvais par rapport à Dieu et au prochain ; par rapport à Dieu, quand nous l’invoquons et que nous avons perdu la grâce par le péché. Mauvais par rapport au prochain : n’avons-nous pas manqué bien souvent à la charité fraternelle ? « Si lorsque tu présente ton offrande à l’autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis viens présenter ton offrande » (Matt., 5, 23).

Demandons à Notre Dame de Fatima de nous aider à bien prier son Divin Fils, afin que nos supplications, partant d’un cœur sincère, soient bien agréées par le Seigneur, pour sa plus grande gloire et le bien du prochain.

 

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10 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Onzième jour

 

Lecture


Nous sommes au 13 juillet. Notre Dame est apparue deux fois aux voyants de Fatima. La nouvelle s’en est répandue au loin, à des lieues à la ronde, et il vient beaucoup de visiteurs à la Cova d'Iria, les uns par curiosité, les autres mus par un sentiment de piété, Plusieurs apportent des ex-votos, en témoignage de gratitude pour les grâces obtenues et les suspendent aux branches des arbustes du lieu des Apparitions, D’autres pèlerins ont construit un oratoire rustique avec des nattes de paille, afin de mettre à l'abri les objets apportés. La dévotion à Notre Dame se développait de jour en pour, mais ce jour-là, 13 juillet, la foule des pèlerins était énorme. Les gens venaient surtout du dehors, car ceux du pays étaient paralysés par le respect humain.

C'était pendant cette époque troublée de la Révolution portugaise qui bouleversa le régime politique du pays.

Les sociétés secrètes avaient travaillé les esprits et semé l’incrédulité. Dans cette atmosphère d’agnosticisme et de laïcisme, disparaissait le respect pour les personnes religieuses et pour toutes les choses saintes. Les pères des petits voyants étaient ridiculisés et déconsidérés. On attaquait l’Église, on la persécutait moralement par de diaboliques intrigues. Le martyre qu’on lui infligeait sans être sanglant n’en était pas moins réel. Les autorités du pays furent considérées comme responsables des prétendues « manœuvres cléricales ». C’était une absurdité, du moment que le curé de l’endroit n’ajoutait pas foi aux Apparitions, et était résolument opposé à toute manifestation à Fatima.

Cependant, sous couleur de rendre service à la bonne cause, les autorités locales firent arrêter par la police Lucie, François et Jacinthe, le matin du 13 août, qui était annoncé pour la quatrième entrevue de Notre Dame, et conduire au Palais de l'Administration du Conseil de Vila Nova de Ourem. Par d’habiles questions et d’alléchantes promesses, les chefs tentèrent d’arracher aux enfants quelques paroles, afin de les faire tomber en contradiction les uns avec les autres. Ce fut peine perdue. Alors, ils employèrent la menace pour terroriser les petits et les obliger à avouer qu'ils avaient inventé l’histoire des Apparitions. Finalement, ils déclarèrent qu’ils voulaient bien s’en tenir là, mais à la condition que les enfants leur disent au moins une parole du soi-disant « Secret ». Mais rien ne put ébranler la courageuse résolution de ces petits enfants de huit, neuf et dix ans. Ils demeurèrent hermétiquement silencieux.

Jugeant inutile de prolonger leur détention, au bout de deux jours, l’Administrateur relâcha les trois petits prisonniers, et fit venir leurs familles. Notre Dame ne put se manifester aux enfants le 13 août, puisqu'il leur était matériellement impossible d’être présents au rendez-vous.

L’Apparition eu lieu, six jours après, à Valinhos, autre bosquet d’yeuses, près d’Aljustrel, où les enfants gardaient, ce jour-là, les troupeaux de brebis.

Les autorités locales venaient de donner un fâcheux exemple, et l'exemple est contagieux, surtout quand il part de haut. C’est pourquoi quelques esprits forts de Santarem pensèrent que tout leur était désormais permis. Quelques jours après l'arrestation des petits voyants, conduits par un déséquilibré, ils s’emparèrent de tous les objets dont la piété populaire avait orné le modeste oratoire, et les portèrent, dans une parodie de procession, à travers les rues de la ville. La police ferma les yeux car elle savait que cette manifestation comblait d’aise les dirigeants politiques, pour qui les apparitions étaient des « mystifications perpétrées sous le manteau de la religion ». Dans le même temps, la presse anti-religieuse faisait campagne contre « l’affaire de Fatima, manœuvre de la réaction qu’il fallait étouffer dans l’œuf, pour ne pas voir ressusciter le gouvernement des cléricaux ». Le leitmotive de tous les journaux anti-religieux se terminait ainsi comme un « delenda » de Caton l'Ancien : « Il faut qu’on interdise toutes ces manifestations de Fatima, sans quoi nous ne répondons pas des désordres inévitables, et peut-être sanglants, qui en seront la conséquence. Les catholiques ont leurs églises. Point n’est besoin de la Cova d’Iria pour aller à la messe ». Ils terminaient ainsi : « Nous le rappelons, pour la sauvegarde de la paix publique ».

Aurait-on jamais pensé qu’un endroit, où des pacifiques chrétiens se réunissaient pour réciter le chapelet, qui n’était point un lieu public, mais un champ désert, pourrait tout d’un coup devenir un lieu tellement dangereux que la paix publique menaçait d’être compromise ?

C’est ce que prophétisaient ces augures à courte vue. Nous verrons comment la Reine du Ciel en décidera bien autrement.


Réflexions


Les persécutions sont dans l’ordre des choses de la Mystique chrétienne. Les grandes causes portent toujours l’empreinte douloureuse du sacrifice. C’est d’ailleurs leur marque la plus authentique. « Le disciple n'est pas au-dessus du Maître » (Luc 6, 40.) Le Maître a été persécuté, torturé et pendu au gibet d’infamie. Ses disciples ne seront pas épargnés.

Lorsque l'Enfant-Jésus fut porté au Temple, le vieillard Siméon le reçut entre ses bras et, après avoir chanté son « Nunc dimittis », le remettant à Marie, il lui dit : « Cet Enfant sera un signe de contradiction, et un glaive transpercera votre âme » (Luc 2, 34). C’est pourquoi Jésus et tout ce qui touche à Jésus ne cessera jamais d’être en butte à la contradiction.

Sans doute, il a eu des amis fidèles, à commencer par ses apôtres et ses disciples. Il a joui de l'amitié de ses intimes, à Béthanie. Il a vu accourir à Lui les âmes avides de l’entendre, les enfants au cœur pur. Mais il a eu des ennemis irréductibles. Leur haine fut cause de sa mort. Il ressuscite et monte au Ciel. Jésus, « signe de contradiction », aura-t-il cessé de l'être ? Pas encore. « Ce signe est placé si haut, dit le P. Rose, qu’il attire tous les regards. Les hommes qui le voient sont appelés à le juger et à se prononcer à ce sujet ».

Jusqu'à la fin des temps, autour de ce signe, l’humanité sera divisée en deux camps : celui des amis et celui des ennemis.

1° Les amis de Jésus, aujourd’hui, comme jadis, ce sont les petits enfants qu’Il appelle. Quelquefois, son regard se pose sur un jeune homme : « Viens, sois mon prêtre ! sois mon apôtre ! » Tantôt, il appelle une jeune fille : « Viens, sois mon épouse mystique ! » Il y a ces chrétiens et ces chrétiennes de nos paroisses qui, par amour pour Lui, sont fidèles à accomplir leur devoir d'état, soumis filialement à sa sainte volonté, se retrempant dans la prière, l’assistance à la Sainte Messe, la pratique de la confession et de la communion fréquente.

2° Les ennemis de Jésus, comme autrefois, se dressent toujours contre lui. Il y a les indifférents dont tous les prétextes sont plausibles, à leur gré, pour refuser l'invitation au festin eucharistique.

Il y a les trembleurs qui ont peur d’être mal jugés ou molestés s’ils se déclarent pour le Christ, en allant à la messe et à confesse, en choisissant, pour leurs enfants, des maîtres chrétiens, Comme Pilate, ils ont peur de n’être pas « les amis de César » (Jean 19, 12). Aussi, pour eux, hélas ! se réalisera la menace de Jésus : « Celui qui n'aura renié devant les hommes, je le renierai devant mon Père ». (Mat., 10, 33).

Il y a les jouisseurs sensuels qui, tel Hérode, se moquent de Jésus en jetant sur ses épaules le manteau blanc des fous, tournent en dérision la Religion et ses ministres, pour se venger des condamnations que leur inflige la Morale chrétienne.

Il y a enfin les haineux, qui, tel Caïphe, voudraient, s'ils le pouvaient, détruire l’Église. Comme les démons « qui croient et grincent des dents » (Jac., 2, 19), ils se les briseront contre le roc infrangible de l’Église.

Prions Notre Dame du Rosaire, qu’elle entende les supplications de millions d’âmes, afin que sa venue, sur ce coin béni de Fatima, devienne pour le plus grand nombre un signe de salut éternel.

 

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(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

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9 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Sts Francesco et Jacinta Marto

 

Dixième jour

Lecture


Parmi toutes les souffrances intimes de Lucie, la plus douloureuse était d’en arriver à douter elle-même de la réalité du caractère surnaturel des apparitions.

François et Jacinthe sont morts sans avoir pu nous communiquer ce qui se passait dans leur for intérieur. Il est possible qu’ils aient enduré des amertumes secrètes, mais nous n’avons pu le savoir. D'ailleurs, c’est avec la maturité de l’âge que la faculté d’introspection entre en jeu et nous permet d'analyser nos sentiments.

Lucie nous laisse deviner ses impressions durant cette période des apparitions. Elle souffre de toute manière : de l’incrédulité des siens, des critiques ouvertes ou sournoises des petites gens du village, de la souffrance de son père et de son oncle ; mais surtout de désolation intérieure. Ceux qui auraient dû la consoler l’abandonnaient les uns après les autres. Sa mère la traitait d’intrigante. Les personnes pieuses faisaient un détour pour ne pas passer devant sa maison, afin d’éviter un sujet de conversation si brûlant.

D'un autre côté, si quelqu'un acceptait de voir Lucie, c'était pour elle, une source de tentations. On se laissait aller, en sa présence, à un enthousiasme de mysticisme. On entourait sa petite personne de marques de vénération qui pouvaient lui donner des pensées de vaine gloire. Finalement, toutes ces démonstrations lui étaient visiblement à charge. Elle pensait, avec juste raison, qu’il est dangereux de voisiner avec le démon de la vanité. Pour comble, la pauvre petite se vit désavouer ouvertement par son propre curé.

Il manda au presbytère Antonio et Marto et les morigéna sur ce qu’il appelait « la louche aventure de leurs enfants », protestant de toutes ses forces contre cette « mystification » intempestive.

« Et cependant, monsieur le Curé, hasarda Antonio Santos, si c'était vrai ? - Mon pauvre Antonio, s’écrie le Curé, en levant les bras et en regardant son partenaire, les yeux dans les yeux, vous êtes-vous imaginé que le Ciel va se déranger pour venir rendre visite à notre pauvre village ? »

Et avec une pointe de malice, il ajouta : « Et jeter son dévolu sur une bicoque de « potiron » ? - Alors, qu'est-ce qu’il faut faire, monsieur le Curé ? Si nous empêchons les petits d’aller à la Cova d’Iria, ils tomberont malades. - Bah ! fit le Curé, tout ça se tassera. En tout cas, en tant que curé de cette paroisse, je vous interdis d'accompagner là-bas vos enfants ».

Lucie, se voyant désavouée par la plus haute autorité morale de l’endroit, qui représentait l’Evêque, commença à avoir quelque doute sur la réalité de l’Apparition. Elle avait peur d’avoir été induite en erreur. « Et si j'avais été victime d’une illusion ? », songeait-elle, pleine d’angoisse.

Alors, elle éclatait en sanglots. Ensuite, après avoir essuyé ses larmes, elle se mettait à genoux, elle priait de longs moments et puis elle se relevait plus calme, ayant retrouvé sa confiance. « Il n’est pas possible, se disait-elle, que nous nous trompions, tous les trois, puisque François et Jacinthe ont vu Notre-Dame comme je L’ai vue moi-même ».

« Oh ! cette lumière ! cette lumière ! Non, ce n’était pas l’œuvre d’un sorcier, ni d’un démon... O mienne Notre-Dame, venez à mon secours. Si c’est bien vous qui nous êtes apparue, comme je le crois, à la Cova d’Iria, daignez vous faire mieux connaître, afin de dissiper le doute qui envahit mon âme ». Elle repoussait ainsi les tentations d’incrédulité, et elle se donnait ensuite à son labeur. Notre-Dame la soutenait dans ces pénibles tentations qui se répétaient tous les jours, avec des alternatives d’abattement et d’élan. Mais, en fin de compte, Lucie finissait par triompher des attaques qui torturaient son cœur.

Cependant, cette lutte morale ne laissait pas d’influencer le physique. Par ces combats intérieurs, l’enfant s’entraînait à supporter les luttes extérieures qui se préparaient, L’ennemi s’agitait visiblement, pour empêcher que Fatima ne devienne un centre de prière et de missions, selon le désir certain de Notre-Dame. Mais Dieu est plus fort que le démon, serpent infernal, et la Femme bénie entre toutes les femmes saura, une fois de plus, lui écraser la tête.


Réflexions


Lucie fut un moment tentée de douter de la réalité des apparitions. Il ne faut pas s'étonner d’être tenté, puisque les saints l’ont été, Plus ils étaient saints, plus le démon s’acharnait sur eux. La cognée du bûcheron ne s’attaque pas à un arbre vermoulu. Deux pensées sont à retenir : 1° la tentation n’est pas le mal ; 2° elle peut devenir un bien, Nous verrons à quelles conditions.

1° La tentation n’est pas le mal. - Ce qui est mal, ce n’est pas de sentir la tentation, mais de consentir à faire le mal. Saint François de Sales l’exprime nettement dans « l’Introduction à la Vie dévote » : « Notre victoire ne consiste pas à ne pas sentir, mais à ne pas consentir ». Si sentir la tentation était un péché, Notre Seigneur n'aurait jamais voulu que le Démon vienne le tenter, dans le désert, Or, il supporte l’épreuve. Saint Grégoire, dans la seizième homélie sur l'Evangile, ne trouve pas qu'il y eut « inconvenance à ce que notre Rédempteur souffrit la tentation. Il était juste qu’il fut vainqueur de nos tentations par la sienne comme par sa mort, il devait vaincre notre mort ». Le démon le tente par la sensualité, puis par la gloriole, enfin par l'amour des biens et de la gloire. Jésus le repousse et Satan est vaincu. La tentation fut purement extérieure, et son âme n’en fut nullement troublée.

2° La tentation peut devenir un bien : a) par rapport à Dieu qui est glorifié par la résistance de celui qui ne veut pas consentir, montrant ainsi que son amour pour Dieu l’emporte sur tout le reste ; b) la tentation est un bien pour chacun de nous. « Quoique importunes et pénibles, les tentations ne laissent pas d’être souvent très utiles à l’homme parce qu’elles l’humilient, le purifient et l’instruisent ». (Imit., l. I, 13, XIII, 2).

3° À quelles conditions la tentation sera profitables ? Le Divin Maître nous l’a enseigné au Jardin de Gethsémani. « Veillez et priez, dit-il à ses apôtres, afin de ne pas tomber en tentation ». (Mat., 26, 41).

a) Avant la tentation : veiller et surtout prévenir. Le proverbe le dit : « Il vaut mieux prévenir le mal que le guérir ». Ne soyons pas présomptueux. La présomption a perdu le malheureux Pierre qui a renié son Maître. Souvenons-nous du conseil de l’Apôtre : « Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ». (1 Cor., 10, 12). L’Apôtre nous prêche la confiance : « Dieu qui est fidèle ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces ; mais, avec la tentation, il préparera le moyen d’en sortir afin que vous puissiez la supporter ». (1 Cor., 10, 13).

Prévenir, c’est éviter les occasions volontaires de pécher : personnes, choses, circonstances, compagnies douteuses, lectures troublantes, divertissements de théâtre ou cinéma, etc., que notre propre expérience ou celle d'autrui nous ont révélés dangereux. Se souvenir que « l’oisiveté, mère de tous les vices », engendre toutes les tentations et s’en fait la complice. (Eccl. 33, 29).

b) Pendant la tentation : il faut résister promptement, sans discuter avec elle, et la fuir comme « on fuit un serpent ». (Eccl., 21, 2). Surtout prier, Tant que l’on prie, on est fort de la force même de Dieu : « Je puis tout en Celui qui me fortifie ». (Philip., 4, 13). On succombe, si l’on cesse de prier.

c) Après la tentation : si l’on a triomphé, remercier le bon Dieu de cette grâce, qui nous en méritera d’autres pour les combats à venir. Si l’on a été vaincu, ne jamais se décourager, ce qui serait un grand dommage. Ne pas « jeter le manche après la cognée », mais, selon saint François de Sales, « utiliser ses fautes » pour s’humilier dans le sacrement de Pénitence et pour profiter de notre triste expérience afin d’être moins présomptueux et plus prudents à l’avenir. 


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8 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Neuvième jour

Lecture


Au bonheur inénarrable pour les enfants de Fatima, d’avoir joui de la lumineuse beauté de Notre Dame et de sa voix mélodieuse, faite de toutes les harmonies célestes, se mêlaient, dans leurs cœurs, de grandes souffrances. Celle qui sentait davantage était Lucie, la plus âgée des trois, parce qu’elle comprenait un peu mieux les choses. François et Jacinthe étaient fréquemment gourmandés par leur mère. Olympe était exaspérée de voir sa famille devenue l’objet des conversations de tout le village et des environs. Lucie souffrait, dans l'intime de son être, de constater que sa mère la croyait menteuse.

« Tu auras à rendre des comptes, un jour, à Dieu, lui disait-elle, et des comptes sévères, pour induire ainsi en erreur les pauvres gens ». La petite fille s’en allait alors dans un coin pleurer à son aise.

Un jour, Marie-Rose tomba gravement malade. Elle fut presque conduite aux portes du tombeau. Il était même question d'appeler le curé d’Aljustrel pour lui administrer les derniers sacrements. Lucie se tenait à son chevet, Sa mère lui murmura à l'oreille avec beaucoup d'efforts, comme dans un souffle : « Si ce que tu as dit de la Cova d’Iria est vrai... va demander à ton Apparition qu’elle me guérisse ! »

Lucie, tout heureuse de ce qu’elle vient d’entendre, se précipite pleine de confiance vers la porte et s’engage sur le chemin de Fatima. Écoutons-la nous raconter elle-même le fait : « Tout le long du trajet, nous dit-elle, je récitais mon chapelet, Puis je m’agenouillai près du bouquet d’yeuses et fis la promesse de partir de là, à genoux, et de donner à manger à neuf enfants, durant neuf jours, si ma mère guérissait ». Quand Lucie rentra chez elle, sa mère se sentait beaucoup mieux. Trois jours après, elle était guérie.

C'était quasi-miraculeux ! Néanmoins la mère s’obstinait à ne pas croire à la véracité des apparitions et continuait à suspecter sa fille. Cette persistance de Marie-Rose peinait beaucoup la pauvre enfant.

En fin de compte, il fut décidé que Lucie ne retournerait pas garder les moutons, mais qu’on l’enverrait à l’école pour apprendre. Adieux, jeux innocents avec les petits cailloux du chemin, les petits bouts de bois, les guirlandes de lierre !…

Mais la pauvre petite souffrait surtout de l’incrédulité de la famille et des voisins, sur les apparitions de Notre Dame. Elle constatait chez les uns l'indifférence complète ; chez les autres des murmures, même des blasphèmes, chez les plus exaltés.

Animées de bons sentiments, plusieurs personnes du dehors venaient demander des nouvelles des enfants à Olympia et à Marie-Rose, Elles étaient assez mal reçues, cela se comprend. Tous ces témoignages de sympathie achevaient de déchaîner la colère des mères contre leurs enfants. Souffrance des parents, souffrance des enfants tel était le résultat le plus tangible de cette histoire.

On appelait ironiquement Lucie « notre Bernadette », par allusion à la bergère de Lourdes, Bernadette Soubirous, qui avait eu, elle aussi, des apparitions. Tout cela était pénible pour Lucie.

Les petits voyants de Notre-Dame, que nous pouvons bien appeler « les petits souffrants » avaient la consolation de se rencontrer parfois pour se rappeler, ensemble, la promesse faite à l'apparition de se trouver coûte que coûte au rendez-vous. Ils se berçaient ainsi d’une douce espérance qui ranimait leur courage pour supporter la dureté maternelle. Heureusement le père de Lucie, comme celui de Jacinthe et de François, étaient plus compréhensifs, et leur complaisante et douce attention contrastait avec l’excessive sévérité des femmes. Ils s’employaient surtout à consoler les pauvres petits, souvent même à essuyer leurs larmes. N’était-ce pas là faire preuve de soumission à la volonté de Dieu, de respectueux acquiescement à son bon plaisir et de sage prudence, fait d’humilité chrétienne ?

À cause de cela peut-être aussi, Notre-Dame les a choisis, parmi tant d’autres, pour les associer aux souffrances qu’Elle-même a endurées, en union avec la Passion et la Mort de son Divin Fils, pour le salut du monde.


Réflexions


Les belles âmes, qui veulent suivre le Maître divin jusqu’au Tabor de la splendeur éternelle, doivent marcher à sa suite, sur le chemin du Calvaire. « Si quelqu'un veut venir avec moi, qu'il se renonce lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive » (Luc 9, 29). Jésus ne force personne, il appelle seulement les volontaires : « Si quelqu'un veut venir ». D'ailleurs, ces grandes âmes, choisies par Dieu, portent l’empreinte de la souffrance. Pourquoi l’amour maternel, qui est la plus haute expression de l’amour humain, nous paraît-il si grand ? C’est parce qu’il est pétri de sacrifices et de souffrances généreusement consenties. Quand le ciel suscite de grandes âmes pour la réalisation de ses desseins, il marque ces âmes du sceau de la souffrance.

1° Notre-Seigneur « fut le grand sacrifié volontaire pour le salut du genre humain » (Isaïe 53, 7). Le Christ-Jésus est notre exemplaire divin. Sur la Voie Douloureuse, il est chargé de sa croix. Il marche devant nous ; il est notre entraîneur ; nous n’avons qu’à mettre nos pas dans ses traces ensanglantées, en portant notre croix. Car la vie est douloureuse et chacun a son lot de misères ; mais nous souffrons beaucoup par l’imagination, en grossissant les souffrances. « Les poltrons meurent plusieurs fois avant leur mort ». (Shakespeare). Par nos souffrances, « nous achevons dans notre chair ce qui manque à la Passion du Christ ». (Col. 1, 24). Il ne manque rien à sa Passion, du côté du Christ, mais, à nous, il nous manque d’unir nos sacrifices à celui du Christ.

La bonne souffrance, c’est-à-dire la souffrance endurée par amour, nous sera d’un grand profit. Combien d’âmes ont été ramenées à Dieu par cette souffrance généreusement consentie qu’est la « Bonne Souffrance ». (Voir l’ouvrage de Fr. Coppée qui porte ce titre où il raconte son retour à Dieu). Cette souffrance, bonne par ses effets, nous aide à nous détacher de tout ce qui n’est pas Dieu. « Notre cœur est inquiet, dit saint Augustin, et il ne trouvera de repos qu’en vous, Seigneur ». La bonne souffrance est accompagnée de grâces intérieures, nous aide à mener une vie vertueuse et chargée de mérites. La souffrance nous aide à nous connaître ; elle nous rappelle à la discrétion et à de raisonnables exigences, vis-à-vis de nos infirmiers bénévoles.

3° La bonne souffrance aura une heureuse répercussion sur le prochain. Ayant souffert nous-mêmes, nous aurons plus de compassion pour la souffrance des autres. L'homme est un apprenti, la douleur est son maître, Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert. Lorsqu'on a éprouvé, soi-même, les amertumes de la misère humaine, dans son corps où dans son âme, l’on comprend qu’il y ait d’autres humains qui, comme nous, peuvent souffrir. Nous serons les bons Samaritains, qui versent l’huile et le baume de la consolation sur le cœur endolori du prochain.

4° Enfin, soyons charitables envers ceux qui nous font souffrir, soyons magnanimes, sachons leur pardonner, à l’exemple de la petite Lucie qui, souffrant, de la part de sa mère, d’une injuste accusation, va supplier Notre-Dame de la guérir.

 

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7 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Huitième jour

Lecture

 

Notre Dame avait fixé, au 13 de chaque mois, le rendez-vous des petits bergers à la Cova d’Iria. La date prochaine était le 13 juin. Marie-Rose fit remarquer à sa fille l’impossibilité de s’absenter, ce jour-là, de la paroisse, car C'était le jour de la grande fête de saint Antoine, si célèbre dans tout le Portugal, Lucie fit observer à sa mère qu’il était facile de tout concilier. On assisterait à la messe, le matin, ensuite, dans l’après-midi, à l'heure convenue, on irait à la Cova d’Iria. La proposition parut raisonnable et Marie-Rose céda. D’autant que la grande fête de saint Antoine, célébrée dans tout le pays avec tant de dévotion, retiendrait les fidèles dans leurs paroisses respectives et, de ce fait, passerait inaperçue la présence des enfants à la Cova d’Iria. C’est ce qui arriva effectivement. Quelques curieux du village s’en allèrent à Vila Nova de Ourem, pour entendre le panégyrique de saint Antoine prononcé par un prédicateur de talent. Une troupe de musiciens vint même exceptionnellement du dehors, pour rehausser l'éclat de la fête et donner les meilleurs morceaux de son répertoire.

Lucie et ses deux petits compagnons se rendirent à la Cova d'Iria, suivis d’une dizaine de personnes environ. Peu de monde en somme, mais gens de piété sincère.

Comme l’heure approchait, où Notre Dame était apparue, le mois précédent, les enfants se mirent à réciter le chapelet. On était à la seconde dizaine. Tout à coup les assistants virent les enfants entrer en extase. Sans rien voir ni entendre, on comprenait à leur attitude que les enfants étaient en présence de l’Apparition.

L’on pense communément que, ce jour-là, Notre Dame leur confia un secret, en leur demandant de le garder fidèlement jusqu’au tombeau. À cause de cela, l'Apparition du 13 juin a été appelée « l’Apparition du Secret ».

On demandait un jour à Lucie qui, à cette époque, était Religieuse au Couvent de Pontevedra : « Que répondriez-vous à quelqu'un qui vous interrogerait sur certains points de votre vie privée ? - Je lui répondrais, dit-elle, si cette personne avait qualité pour cela. - Vous lui répondriez sur tout ? - Oui, fit-elle, sur tout ce qui me paraîtrait raisonnable. - Et si l’on vous interrogeait sur votre secret ? »

Lucie, d’une voix assurée et avec beaucoup de calme répondit alors : « Personne de ce monde ne peut m’obliger à le dire. C’est un secret et un secret divin. Seulement au Ciel je le révélerai. - Et si Dieu vous y obligeait ? - J'ai dit : Personne de ce monde. Il est certain que nous devons tous obéir à Dieu, en tout, mais, hormis ce cas, je suis prête à garder mon secret toute l’éternité ».

Ce dialogue avait lieu entre Lucie et la Révérende Mère Provinciale, plusieurs années après les Apparitions, dans le parloir de l'Etablissement de Notre Dame des Douleurs, dirigé par les Sœurs Dorothées.

À l’époque qui nous occupe, Lucie et ses deux petits compagnons ne songeaient qu'à s'amuser follement, sous les arbres devant la maison et dans les champs, loin des importuns, dans l’exubérance et toute l’allégresse de leur jeune âge. Mais si d’aventure ils parlaient entre eux du secret divin, aussitôt leur visage, si riant au milieu de leurs jeux, prenait soudain une expression de gravité, Le secret de la Sainte Vierge était bien gardé par de jeunes enfants dont la plus âgée avait à peine dix ans. François et Jacinthe ont déjà emporté leur secret dans l’éternité, à quelques mois de distance, l’année d’après. Lucie, seule survivante, le garde jalousement, au fond d’un cloître, sous l’habit de Religieuse, portant un autre nom et ignorée de tous.


Réflexions


Il convient de remarquer que, dans plusieurs de ses manifestations, la sainte Vierge confie un secret à ses confidents. Ainsi a-t-elle confié un secret à sainte Catherine Labouré des Filles de la Charité. Elle en confia aussi aux enfants de la Salette, à Bernadette Soubirous. Puisque Notre Dame vient encore de confier un secret aux trois petits bergers de Fatima, demandons-nous pour quelles raisons, la sainte Vierge emploie ce moyen et, puisqu'elle a insisté sur la gravité du secret, examinons s’il n’y a pas de secrets, entre les humains, dont la gravité est tout aussi réelle.


1° Pourquoi ces secrets de la Vierge ?


La garde d’un secret extraordinaire est la source de grands avantages pour ceux qui le détiennent. C’est d’abord, un témoignage divin de l’authenticité de leur mission pour les heureux bénéficiaires. Il leur procure de très grands mérites, les obligeant à de nombreux actes de mortification, pour garder constamment le silence devant les questions insidieuses, pressantes cet difficiles souvent à éluder.

Le prochain lui-même est intéressé à cette garde du secret dont la diffusion pourrait troubler sa tranquillité, le bien de sa santé, la liberté de ses décisions et de ses démarches.

Plaignons en passant ceux qui cherchent à connaître l’avenir par l'intermédiaire de prétendus voyants extra-lucides. L’avenir appartient à Dieu seul, est connu de Lui seul, et livré par Lui seul. Le reste n’est qu’exploitation, par les malins, de la sottise de gens crédules.

 

2° Il y a encore d’autres secrets humains à garder.


Violer un secret est en soi une faute grave, au témoignage de saint Alphonse de Liguori, docteur de l’Église. Cependant il y en a qui, en raison de leur charge, ont le droit de découvrir certains secrets. C’est le cas de la Justice poursuivant l’auteur d’un crime, ou délit, ou bien de l'autorité militaire pour dépister l’espionnage.

Certaines personnes de profession libérale, médecins, avoués, notaires, etc., sont tenues au secret professionnel. La violation du secret professionnel est d’ailleurs punie par le Code civil. Le secret de la confession est observé avec une rigueur inviolable. On pourrait citer des martyrs de la confession. L’un des plus connus est saint Jean Népomucène.


3° Le secret de la confession doit être aussi gardé par le pénitent.


Ce serait une grave erreur de penser que, seul, le prêtre est tenu au secret sacramentel. Le pénitent est obligé de garder le silence et de ne communiquer à personne les directives données en confession, ou la solution des cas de conscience personnels, soumis au confesseur et solutionnés par lui. Si l’on n’est pas satisfait de la direction de tel ou tel prêtre, on est libre de s'adresser à un autre. Ainsi agit un malade qui n’est pas content de son médecin habituel. Il va s’adresser à un autre, sans se croire obligé pour cela de noircir la réputation de celui qu’il abandonne. Gardons ce même souci de discrétion sur ce qui doit demeurer secret, comme gardèrent leur secret les trois petits voyants de Fatima.

 

(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

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6 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Septième jour

Lecture


L'une des caractéristiques des visions célestes est leur incomparable beauté et le ravissement qu’elles procurent à l’âme. Le démon, qui veut singer Dieu dans ses visions diaboliques, n’a jamais pu produire un essai même lointain de cette idéale Beauté, Depuis sa chute lamentable Lucifer, jadis ange de Lumière, a beau s’évertuer à produire quelques pâles rayons de son ancienne splendeur, c’est en vain, parce que la source lumineuse en est tarie à jamais et au lieu du ravissement il produit seulement de l’effroi.

Si les petits voyants de la Cova d’Iria furent comblés d’un bonheur d’extase, ce fut en contemplant de leurs yeux l’incomparable Beauté de l’Apparition et en entendant les mélodieux accents qui s’exhalaient de ses lèvres. Allégresse des yeux éblouis par tant d'éclat ; allégresse des oreilles bercées par une voix suave dont le timbre renfermait toute l'harmonie des anges ; allégresse de contempler un visage plus ravissant que les visages les plus beaux qui se puissent rencontrer ici-bas, plus lumineux que tous les portraits sortis du pinceau des artistes, plus brillant que tous les émaux les plus fins, un visage irradié des propres rayons de la lumière même du Ciel.

« C'était une lumière ! une lumière !… une lumière !!! » répétaient à l’envi les enfants. Cette parole, pour eux, voulait tout dire, et la beauté, et la magnificence, et la grâce, et l’éclat, et la somptuosité, et la splendeur du Paradis.

Pauvres petits enfants d’une campagne déshéritée, logeant dans une maison décrépite dont l'éclairage était fourni par une misérable lampe à huile, Quelle révélation de lumière, pour la première fois, dans l’éblouissement de Apparition. Nos saint Livres essayent de nous donner une idée de la Beauté de la Femme incomparable : « revêtue de soleil, ayant la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête » (Ap., 12, 1.) Le Cantique des Cantiques annonce ainsi la venue de l’Immaculée : « Quelle est Celle qui monte du désert comme l’Aurore, belle comme la lune, brillante comme le soleil et puissante comme une armée rangée en bataille ». (Ct., 6, 10).

Tandis que Lucie conversait avec l’Apparition et que Jacinthe écoutait ses paroles, François n’entendant rien se contentait de jouir de l’éclat radieux de Notre-Dame, et joignant ses petites mains, fixait sur Elle ses yeux émerveillés et murmurait : « Comme Elle est belle ! »

Et lorsque l’Apparition eut disparu dans la profondeur des cieux, les enfants, pour se communiquer leurs impressions, n’eurent qu’une même exclamation jaillie de leur bouche : « Comme Notre Dame est belle ! »

Et François d’accentuer pour son compte : « Oui, C’est bien vrai, comme Elle était belle ! »

Il est facile de s’imaginer la tristesse des petits bergers, au moment où s’évanouit tant de beauté par le départ de la vision. C’est le soir. La nuit tombe. Le clocher sonne l’Angélus, L’on ramasse le troupeau et l’on rentre en silence. Quel contraste ! Tout autour d’eux l'obscurité semble encore plus opaque. La clarté de l’Apparition les a aveuglés.

Ils venaient de recevoir leur Pentecôte comme les Apôtres. Hier, timides ayant peur de subir le sort de leur Maître, ils vont affronter la souffrance et la croix. Ils seront les témoins du Christ jusqu’au don total de leur être. Ainsi les trois enfants seront aussi des apôtres, des témoins de Notre Dame. La souffrance et la croix les attend. C’est le sort de tous les apôtres. Notre Dame les gardera. Elle leur a transmis du ciel toutes les grâces pour être fermes dans leur apostolat et remplir leur mission jusqu’au bout, Ils prouveront à Marie leur amour et leur reconnaissance pour la vision de Beauté incomparable dont Elle a comblé leurs yeux ravis.


Réflexion


« Comme Notre Dame est belle ! s’exclamaient les trois petits bergers de Fatima, comme Elle est belle ! »

Oui, Marie est la Vierge toute belle, la plus belle entre toutes les créatures, à l’image de Jésus-Christ, son Divin Fils « le plus beau fils de l’homme dont la grâce inonde les lèvres » (Ps. 44, 3). La tradition chrétienne tout entière a exalté la beauté de Marie, comme elle a exalté la beauté de Jésus. Déjà les Livres Saints préfiguraient cette beauté sous les traits de la mystique épouse « brunie par le soleil d'Orient maïs belle entre toutes » (Cant., 1, 5). La beauté est un reflet de Dieu, c’est la splendeur de l’ordre, l'éclat de l’harmonie, Ce fut le péché, source de désordre, qui produisit la laideur morale et la décrépitude physique avant-coureur de la mort. L’Apôtre le rappelle : « Le salaire du péché, c’est la mort » (Rom., 6, 23). C’est dans la splendeur de cette beauté céleste que Notre-Dame apparut aux voyants de Fatima et qui les faisait s’écrier : « Comme Elle est belle, Notre Dame ! Quelle lumière !... »

En effet lumière et beauté vont de pair. La laideur est ténébreuse parce que le mal qui est laideur, aime les ténèbres. « Quiconque fait le mal haït la lumière » (Jn, 3, 30). Les ténèbres, c’est l’impiété. « La lumière du méchant s’éteindra. On le chasse de la lumière » (Jb, 18, 5). Les ténèbres, c’est la mort et l'éternelle séparation. « On jettera le méchant dans les ténèbres extérieures » (Mat., 8, 12). Tandis que la lumière, c’est la « vérité » (Ps., 42, 3), c’est la « sagesse » (Sg., 7, 29), c’est la « joie » (Prov., 13, 9), c’est la pureté. « Toute la beauté de la fille du Roi vient de l’intérieur » (Ps., 44, 4). La Reine du ciel est belle parce que la pureté habite dans son cœur. Trop souvent l’unique préoccupation des mondaines est de faire de leur corps une idole coûteuse, pendant que leur âme, seul trésor appréciable aux yeux de Dieu, est complètement délaissée. Sans doute on ne demande pas à la femme de négliger systématiquement sa grâce féminine. N'est-ce pas saint François de Sales qui, le premier, veut que sa Philothée « soit la mieux habillée de la troupe » (Introduction à la vie dévote). Mais de là à se faire l’esclave d’une mode souvent immorale il y a de la marge. Le devoir de la femme chrétienne est d’opposer une digue à cette invasion de paganisme qui se répand par tous les moyens. La Providence a doté la gent féminine de dons précieux pour mieux remplir son rôle de dévouement dans la société, Mais ce sont prérogatives redoutables dont Dieu leur demandera compte, un jour, car il ne « fait pas de dons inutiles ». Un moraliste a dit : « La femme sème toujours sur ses pas des bénédictions ou des ruines ». À la suite de Notre Dame, elle sèmera toujours sur ses pas des bénédictions, car « si les hommes font les lois, a dit un moraliste, les femmes font les mœurs ». Puissent-elles s’en souvenir pour le salut de l’Église et de la France !


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

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5 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Notre Dame de Fatima

 

Sixième jour


Lecture

 

Les apparitions de Fatima, en plein XXe siècle, firent le même effet que la foudre qui tombe sur une foule en délire au milieu d’une fête. Pour beaucoup, en effet, il n’y a pas d'autre réalité que cette vie, qu’il faut embellir du mieux possible et qu’il faut passer dans la joie. Cela s’écrit dans les livres, dans les journaux, dans les publications, dans les romans, dans les pièces de théâtre, dans les chansons, sur les écrans des salles de cinéma. Vive la richesse ! disent les puissants du jour, cherchant par tous les moyens à écraser les faibles pour s’enrichir à leurs dépens. Vivent les plaisirs ! disent les sensuels, la vie est courte, profitons du temps qui passe tant que nous sommes jeunes. Vivent les honneurs ! disent ceux qui espèrent par là acquérir et richesse et plaisirs à la fois. Ainsi les matérialistes qui ne voient seulement dans l’homme qu’un estomac à remplir, des muscles et un système nerveux à satisfaire, prétendent que l’âme s’éteint avec le corps, et que tout finit au trou noir de la tombe, Tout cet échafaudage édifié par la libre pensée, pour satisfaire sans remords les jouisseurs, s’effondre lamentablement à la Cova d’Iria, Notre Dame apparaît aux trois enfants, dans un rayonnement de splendeur céleste et, après avoir conversé avec eux et leur avoir donné rendez-vous, le mois suivant, dans le même lieu, au même jour et à la même heure, elle s’élance au ciel lentement et disparaît vers l’Orient, Les enfants l'ont suivie du regard ensemble, C'était donc une réalité et non pas le fait de l’imagination. On n’imagine pas, quand on est plusieurs, la même chose en même temps. Nous verrons d’ailleurs que, le mois suivant, par un concours de circonstances brutal et imprévu, les enfants n’ayant pu se rendre à l’endroit indiqué, l'apparition a eu lieu quand même dans un autre, Nouvelle preuve de l’objectivité de l'apparition, Tout cela démontre clairement que la réalité de la vie de ce monde n'est pas la seule réalité, que tout dans l’homme ne finit pas avec son Corps, et que l’âme immortelle ira dans un monde nouveau pour y être éternellement heureuse ou malheureuse, selon son comportement ici-bas. Notre Dame est venue, à Fatima, nous révéler l’existence du monde surnaturel, On s’explique dès lors comment, à la nouvelle des Apparitions de la Cova d’Iria, plusieurs personnes furent consternées, et non seulement dans le petit village d’Aljustrel mais dans tous les pays où la nouvelle se répandit. Il y avait surtout ceux qui ne croient qu’à ce qu'ils voient ou à ce qu’ils touchent. Cette philosophie est très commode pour masquer les débordements de la nature dans l’édification des fortunes scandaleuses : dans la déloyauté pour accéder aux places et aux honneurs ; dans la violation de la loi morale par la profanation du Cœur sur tous les chemins de l’aventure, Tous ces gens-là avaient intérêt à nier la réalité des apparitions et à proclamer que la vie présente n’a pas de lendemain.

« Ce n’est pas possible que nous petits compatriotes aient vu Notre-Dame, disaient certains gens d’Aljustrel qui n’avaient pas tout à fait l’âme en paix. Nous connaissons Lucie et ses Parents : les Santos ; Jacinthe, François et Olympia, leur mère. Ces bambins n’ont pas dix ans et ils voudraient nous en faire accroire ? Non, à d’autres ! »

Ainsi parlaient les Nazaréens de Jésus, le jour où il vint prendre la parole dans leur synagogue : « D’où viennent à celui-ci cette sagesse et ces miracles. N'est-ce pas le fils du charpentier? Sa mère ne s’appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ? Et ses sœurs ne sont-elles pas parmi nous ? D’où lui viennent donc toutes ces choses ? » (Mat., 14, 54, 55). Évidemment que pouvait-il sortir de bon du petit village d’Aljustrel et des petits bergers qui n'avaient rien d’extraordinaire, pour ces sceptiques ?

Nous avons vu les efforts d'Olympia pour empêcher François et Jacinthe de parler et la sévérité de Marie-Rose accusant Lucie d’imposture. Le père Antonio évitait de contredire sa femme pour avoir la paix, mais il avait grande confiance en Lucie et, pour couper court à la discussion, se contentait de traiter tout ça de « bavardages de bonnes femmes ». Le père de François et de Jacinthe, homme rude et simple, se contentait de travailler durement ses champs dans le plein soleil de mai qui lui bronzait les bras et le visage. Il prenait le parti de ses enfants et mettait en eux la plus entière confiance, Il était chrétien et pensait qu’un miracle, après tout, était possible.

« Si nous voulions toujours discuter, se disait-il, nous n’en finirions plus. Le bon Dieu peut illuminer l’âme qui lui plaît. On nous a appris cela au catéchisme ».

Et il croyait sans discussion. Les bien pensants ne mettaient pas en doute la possibilité du miracle, sans quoi ils auraient été hérétiques.

Mais il s'agissait de savoir si, en fait, les enfants avaient réellement vu Notre Dame à Fatima. Dans l'affirmative, il n’y avait qu’à s’incliner et à reconnaître la réalité d’un Au-delà éternel pour lequel nous avons été créés, car si nous avons été mis sur la terre, c’est pour connaître Dieu, l’aimer et le servir et, par ce moyen, obtenir la vie éternelle. Le bénéfice de cette vie éternelle a été perdu pour Adam et Eve, et la deuxième personne de la sainte Trinité est venue s’incarner pour pouvoir, par ses souffrances et par sa mort, rétablir le plan divin faussé par la désobéissance où premier couple humain, et nous rendre cette vie éternelle, à condition de la mériter par nos efforts quotidiens. C’est là toute l’économie du salut.


Réflexions


Notre Dame de Fatima se préoccupe par-dessus tout d'aider les âmes à se sauver. Considérons les motifs que nous avons à travailler au salut de notre âme et les moyens que nous devons mettre en œuvre pour gagner le ciel.

1° Motifs :

a) Le salut est une grave affaire dont les hommes oublient trop l'importance, pour donner leur attention et leurs efforts à d’autres affaires.

Sans doute, le responsable d’une famille doit se préoccuper de la faire vivre et d’assurer son avenir. « Ce sont des choses qu’il faut pratiquer sans omettre les autres ». (Mat., 22, 23). Les autres sont trop souvent celles du salut. Or « que sert de gagner l’univers » si l’on perd le ciel. Alors tout est perdu et la vie n’est plus qu’une spéculation manquée.

b) C’est une affaire personnelle qui nous intéresse, tous et chacun, au plus haut point. Trop souvent, dans la conduite de la vie, nous nous préoccupons de ce que pensent les autres.

Préoccupons-nous surtout du jugement de Dieu. L'œuvre du salut demande notre effort personnel. « Dieu, dit saint Augustin, qui nous a créés sans nous, ne nous sauvera pas sans nous ».

c) Une affaire à ne pas différer. On dit parfois : Ce qui est différé n’est pas perdu. Oui, mais exceptionnellement. Cependant, pour l'affaire du salut, ceux qui remettent à plus tard compromettent souvent leur salut. Plus on diffère, plus on « s’indiffère ». Un proverbe rappelle très opportunément de « ne jamais remettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même ». Qui peut répondre du lendemain, quand la mort frappe à toute heure, et au moment où l’on s’y attend le moins ?

2° Moyens :

a) Il faut y penser toujours, en orientant tout vers l’éternité, ses pensées, ses paroles, ses actes.

b) Il faut surtout vouloir. On a dit que l'enfer « était pavé de bonnes intentions ». Cela veut dire que l’intention ne suffit pas et qu’il faut l’action. Il y a la manière de ceux qui veulent « sans que cela coûte ». Manière désastreuse ! Il y a ceux qui veulent « quoique cela coûte », c’est la bonne manière. Le devoir exige toujours des sacrifices et, seul, ce qui coûte a de la valeur.

c) Avec persévérance. Il ne s’agit pas de bien commencer, mais de continuer et surtout de bien finir. « Celui qui persévère jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé ». (Mat., 10, 22). Combien de jeunes chrétiens ont fait une communion solennelle édifiante et ont ensuite déserté l’Église !

Prions Notre Dame de Fatima de nous aider à sauver notre âme.

 

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4 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

Cova da Iria

 

Cinquième jour

Lecture

 

La grande nouvelle avait transpiré. De bouche en bouche elle s’était répandue dans le village d’Aljustrel, aux alentours, dans la province, tel un nuage de poussière gonflé par le vent, et jusqu’à l’intérieur du Portugal. Le nom de Fatima jusqu'alors ignoré est maintenant connu partout. À l’envi, les journaux parlaient de l'apparition de Notre Dame aux trois pastoureaux. Sur le devant des portes, dans les voitures publiques, sur les chemins, il était question uniquement de l’événement merveilleux. Chacun l’interprétait à sa manière, selon son opinion personnelle, Les uns étaient dans le doute, les autres tressaillaient d’allégresse chrétienne, en voyant la Très Sainte Vierge jeter des regards maternels sur le pays. Plusieurs personnes désiraient voir l’autorité ecclésiastique se prononcer sans délai, en faveur d’un grand mouvement de piété envers Fatima. Cependant des censeurs sévères rendaient le gouvernement responsable de n’avoir pas empêché ce « mensonge » - disaient-ils - de se répandre. Ils prétendaient défendre l’honneur de la religion, en se refusant d'ajouter foi à ces racontars de bonnes femmes.

En cependant pourquoi ne pas admettre la possibilité d’une apparition et nier a priori, sans chercher à savoir. N'y a-t-il pas eu, en effet, des phénomènes semblables, dans d’autres pays ? En France, par exemple, en plein Paris, le cerveau du monde, de beaux esprits ont dû s’incliner devant la réalité de l’apparition de la Vierge en 1830, dans la chapelle de la rue du Bac. Une autre apparition, en 1846, à deux enfants, sur la montagne de la Salette, avait été confirmée par l’autorité ecclésiastique. Enfin Notre Dame apparaissait à Bernadette, à Lourdes, dans la grotte des Espélugues, sur les bords du gave pyrénéen, le 11 février 1858, et ce lieu est devenu, depuis, un centre mondial de pèlerinages où, chaque année, se pressent plus d’un million de pèlerins. « Il y a huit siècles, a écrit M. Antero de Figueiredo, membre de l’Académie de Lisbonne, que, sous mille noms divers qui sont à peine la gracieuse expression de mille désirs, on invoque, au Portugal, la Femme par excellence bénie entre toutes les femmes. L’énumération harmonieuse de ces noms, comme une longue litanie pleine de fraîcheur et de grâce, remplirait plusieurs pages. Il n’est pas étonnant que Notre Dame ait voulu faire un centre de pèlerinage sur cette terre, où la piété envers Marie a été toujours si vive ».

Du temps où les rois régnaient sur le Portugal, et jusqu’en 1910, où la Révolution proclama la République, Marie était proclamée « Reine de la Lusitanie » et la dernière reine Amélie, fille du comte de Paris, morte en exil, en France, et dont le corps a été transporté, en décembre 1951, à Lisbonne, n’a jamais voulu mettre sur son front la couronne royale, disant que « Marie était la seule Reine du Portugal ».

Qui dira, dans ces dernières années, où se chiffrent par centaines de mille les pèlerins qui vont à Fatima, combien de supplications montent vers la Reine du Ciel, ininterrompues depuis la veille, pendant toute la nuit et durant toute la journée du lendemain ?! Au témoignage de pèlerins de tous les pays qui ont assisté aux pèlerinages de l’année 1951, on a dénombré plus d'un million, Que nous importe, à nous, qui croyons à la toute-puissance divine et à la bonté de notre Mère du ciel, que nous importe, dis-je, l’opinion de ceux qui refusent à Marie le pouvoir et le droit de se manifester à ses trois confidents ? Ce qui importe, c’est d’aimer Notre Dame, de la prier tous les jours, d’imiter ses vertus et d'obtenir de sa miséricordieuse bonté les grâces dont nous avons tant besoin !

 

Réflexions


Il est à remarquer que les mères, vraiment dignes de ce nom, se montrent plus attentives auprès de leurs enfants, surtout aux heures de crises qu’ils traversent : crises morales, crises physiques, crises de croissance, pour leur apporter lumière et réconfort.

Ainsi la Très Sainte Vierge Marie, la meilleure de toutes les mères, se penche avec plus d’attention sur les enfants d’un pays aimé, surtout dans leurs moments de crise, pour les éclairer et leur venir en aide. Nous la voyons, en France, au moment de la crise politique qui renversa Charles X de son trône, venir apparaître à la jeune Sœur de la rue du Bac, Catherine Labouré, et lui annoncer les malheurs qui allaient fondre sur la France, et les victimes parmi le clergé de Paris, mais qu’il fallait « aller auprès de l'autel où des grâces seraient répandues sur tous ceux grands et petits qui en feraient la demande ». C’est alors que fut frappée la Médaille Miraculeuse à des millions d’exemplaires, qui réalisa et continue à réaliser des miracles.

On aime Marie, au Portugal, on l’invoque, et Marie est fidèle à ceux qui lui sont dévots. C’est pourquoi, en 1917, en pleine guerre mondiale, une crise profonde du sentiment religieux faite d’ignorance et d’incrédulité unies à la frivolité des mœurs, semblait vouer le Portugal au naufrage de la foi chrétienne, Ce fut l'heure précisément où brilla dans le ciel le signe magnifique du salut. « Un grand prodige apparut au firmament. C’était une femme revêtue de soleil ». (Ap., 12). L’ « Etoile de la mer » se levait radieuse pour guider le navire dans la tempête et l'empêcher de sombrer.

Notre Dame a voulu apporter la lumière aux esprits qu’obscurcissait la nuit de l'ignorance religieuse. Elle a voulu rénover les cœurs qui s’enlisaient dans la sensualité et le matérialisme, Elle a voulu, selon l’expression du doux évêque de Genève, saint François de Sales, « remonter en Dieu » les volontés qui s'étaient énervées dans le désordre général.

Réjouissons-nous que Notre Dame ait jeté les yeux sur la nation si chrétienne du Portugal pour lui apporter, dans la personne des trois petits bergers, un message de salut, accompagné de nombreuses faveurs, afin qu’à son tour, cette nation « la proclame Bienheureuse ». Peut-être avons-nous un peu oublié le message de prière et de pénitence apporté par Notre Dame à Bernadette de Lourdes ?

Le pèlerinage de Fatima n’est pas une excursion touristique, mais un lieu de prière ininterrompue, en plein soleil, sous la pluie, sans aucun souci du boire ni du repos. Il faut avoir vu ces priants et leur ardente foi pour comprendre que Marie ait voulu de tels hommages à la gloire de son Fils, Remercions Notre Dame de Fatima de nous l’avoir rappelé et contribuons, dans la mesure de nos possibilités, à faire revivre à Lourdes, par notre attitude, l’esprit des pèlerinages comme les a désirés l’Immaculée Conception : « Je veux qu’on vienne ici pour prier. et que l’on fasse pénitence ».

 

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3 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

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Quatrième jour

 

Lecture


Le père de Lucie s’occupait soigneusement de l’éducation chrétienne de sa fille. Marie-Rose lui faisait étudier chaque jour sa leçon de catéchisme et l’obligeait à la lui réciter fidèlement, sans omettre un mot. L'enfant était réellement appliquée à écouter les explications de M. le Curé. Elle avait six ans à peine, lorsque le Révérend Père Cruz vint prêcher un Triduum dans la paroisse d’Aljustrel. Lucie désirait ardemment faire la communion et, poussée par son curé, elle demanda au Père Cruz de vouloir bien l’interroger sur sa capacité religieuse, afin qu’il lui fût permis de recevoir cette grande faveur. À toutes les questions posées Lucie répondit parfaitement. Elle eut donc l'immense joie d'être admise à recevoir, quoique bien jeune, Jésus dans son petit cœur. Marie-Rose s’appliquait à inspirer à sa fille l'horreur du péché, surtout du mensonge, et à cultiver l’innocence et la simplicité dans son âme d’enfant.

Ce matin-là, la mère filait la laine de ses brebis, dans le jardinet près de la maison, à l’ombre d’un figuier. Lucie l’aidait, assise près d’elle. Après un temps de silence assez long, Marie-Rose d’un ton très calme et le plus naturellement du monde, lui demanda : « Est-ce vrai, Lucie, comme je l’ai entendu dire, que tu aurais vu Notre Dame à la Cova d’Iria ? - Qui vous l’a dit ? fit la petite avec un sursaut de tout son être. - C’est-la mère de Jacinthe à qui sa fille l’a raconté. Alors est-ce vrai ? »

Lucie reprit : « Je n’ai pas dit que c'était Notre Dame, mais une dame très belle. J'avais pourtant bien recommandé à François et à Jacinthe de garder le silence ».

Marie-Rose la fit bien préciser : « Tu dis que c'était une dame ? - Oui, maman, une dame très jeune. - Et qu’est-ce qu’elle t’a dit cette dame ? - Elle m’a dit qu’elle désirait nous voir, François, Jacinthe et moi, revenir à la Cova d’Iria, pendant six mois de suite, le 13 de chaque mois, et qu’elle nous dirait qui elle était et ce qu’elle attendait de nous. - Mais comment avez-vous lié conversation avec cette dame ? Voyons, ma petite, conte-moi ça ? »

Lucie se mit alors à raconter à sa mère comment les choses s'étaient passées, et avec de tels accents de sincérité, qu’il n’était pas possible d’avoir le moindre doute sur la réalité des faits. Lorsque Lucie eut achevé, Marie-Rose se contenta de lui faire remarquer que, le mois suivant, il ne serait pas possible d’aller à Fatima.

« Tu sais bien que le 13 du mois de juin, c’est la grande fête de saint Antoine de Lisbonne ? Et puis tiens, il vaut mieux en finir. Assez de mensonges ! »

Lucie eut un soubresaut d’indignation. Devant une accusation si injuste elle s’écria : « Ma mère, si je mentais j'aurais peur que le bon Dieu me punisse ».

Un chien se mit à aboyer. Des gens passaient dans la rue. La mère et la fille se turent.

Dans la maison de la mère Olympia, avait lieu une scène un peu plus bruyante. Le petit François, tout seul, comparaissait pour un interrogatoire en règle. Ensuite ce serait le tour de Jacinthe, seule aussi, et la mère se réservait de confronter les dires de chacun. On avait bien fait la promesse à Lucie de ne parler à personne de la vision de Fatima, mais devant l’insistance de leur mère qui les menaçait de les envoyer se confesser au curé, s'ils avaient le malheur de mentir, ils avouèrent tout, l’un et l’autre. Le récit de François concordait parfaitement avec celui de sa sœur Jacinthe.

Olympia incrédule acheva de s’ancrer dans son idée. Pour elle, ses enfants mentaient, et Lucie avait, pour se donner de l'importance, échafaudé un roman parfaitement retenu par ses petits compagnons.

Elle appela Jacinthe pour lui infliger, ainsi qu’à François, le juste châtiment d’un mensonge habilement monté. De sa lourde main elle appliqua deux vigoureux soufflets sur la figure des deux petits.

« Tenez, leur dit-elle, je vous apprendrai à mentir. Ah ! vous avez vu des lumières, des lumières resplendissantes ?!.... Cette fois-ci vous pourrez dire que vous avez vu trente-six étoiles, et ce ne sera pas un mensonge ».


Réflexions


a) Toute personne raisonnable conviendra que la correction est nécessaire dans l’œuvre d'éducation des enfants. « La crainte est le commencement de la sagesse », dit le psalmiste. Les parents qui sont les premiers éducateurs de l’enfance doivent user de discrétion et apporter un tempérament à ce qui pourrait si facilement dégénérer en tyrannie. L’Apôtre dans une épître écrit : « Enfants, obéissez en toutes choses à vos parents, car cela est agréable dans le Seigneur. Pères n'irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent. » (Col., 3, 20, 21). La correction ne doit pas exclure la mansuétude, et le châtiment corporel doit être employé, en dernier ressort et à bon escient. Ce n’est pas par les coups qu’on forme des caractères, et l’on s’expose à de pénibles incidents.

b) Les petits voyants de Notre Dame avaient l’horreur du mensonge. Aussi quand sa mère demande à Lucie si c’est bien vrai qu’elle a vu Notre Dame, elle précise : « Je ne dis pas que c’était Notre Dame, mais une belle dame ». Et Jacinthe proteste qu’elle ne ment pas. « Je vous jure, maman, que j'ai vu Notre Dame, et non pas moi seule, mais Lucie et François également. Oui, c’est vrai, je L’ai vue ». Ainsi les Apôtres affirmaient la vérité de leur témoignage : « Nous avons vu le Christ ressuscité et nous ne pouvons ne point parler des choses que nous avons vues et entendues ». (Actes 4, 20).

a) Notre Dame a aussi choisi ces enfants a cause de leur tendre piété, pour leur ménager ces entrevues célestes. Piété envers Elle par la récitation fidèle du chapelet ; piété envers son Divin Fils, par la prière du matin et du soir et celle avant et après chaque repas, en famille. « Dieu premier servi ! » avait coutume de dire Jeanne d’Arc. Quand il en est ainsi, du même coup, c’est l'équilibre dans l’ordre social, la stabilité du foyer, le principe de toute discipline, la raison d’être de la Morale, le fondement du Droit et du Devoir. Sans religion, c’est l’anarchie, le désordre, la ruine des sociétés, des familles et des individus. « La piété est utile à tout, dit l’Apôtre, elle a les promesses de la vie présente et de la vie future » (1 Tim., 4, 8).

Mais la Vierge Marie nous a donné le Christ-Jésus qui s’est fait Pain et qui réside dans nos tabernacles. C’est pourquoi Lucie qui, dans l’âge le plus tendre, a été, sur son grand désir, admise au festin eucharistique, devait être une privilégiée de Marie. À cause de cette piété pour la sainte communion, le Père Cruz avait bien prophétisé d’elle, en la bénissant : « Aies un grand amour envers l'Eucharistie, lui disait-il, ma chère enfant, et Marie te gardera d’une manière spéciale sous sa protection ».


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2 mai 2021

Le Mois de Marie de N.D. de Fatima

Le Mois de Marie

de Notre Dame du Rosaire de Fatima

 

99

 

Troisième jour

 

Lecture

 

De retour au village, Lucie rappelle, avant de se séparer, à ses petits compagnons la promesse de ne rien laisser transpirer de leur secret à n’importe qui, et chacun s’en va, ramenant son troupeau à la bergerie. À la maison d’Antonio Santos, on est déjà à table pour le souper. Lucie va s’asseoir à sa place, mais mange sans grand appétit. Le cœur lui bat fort dans sa poitrine et il lui semble que tout le monde devine sur son visage, le drame sacré de la Cova d’Iria. Elle évite même de parler, de peur que son émotion ne la trahisse dans le son de sa voix.

Ni Antonio, ni Marie-Rose sa femme, n’étaient de ces esprits curieux de nouvelles, maïs des gens de mœurs pures et simples, dont les aspirations ne vont pas au delà du cadre de leurs occupations journalières. De très rares fois, ils avaient fait le voyage de Leiria ou de Villa Nova de Ourem. Il n’y avait pas encore d’automobiles, et le pauvre peuple vivait, dans les villages, la vie patriarcale et chrétienne d’autrefois. Au soir de sa journée de travail, Antonio se rencontrait à l’auberge avec de pacifiques amis, pour s’entretenir de leurs affaires. Marie-Rose était une bonne personne n’aimant guère se déplacer, à cause de ses jambes impotentes, malgré son Âge relativement jeune. Après avoir fait la prière du soir en commun, Antonio sortit, et Marie-Rose alla s’asseoir sous la cheminée, Elle jeta sur le foyer une poignée de coques de maïs décortiqué et se mit à lire un chapitre de la Bible.

À la même heure, dans une autre maison, François, après avoir soupé et fait sa prière, monta se coucher tranquillement. Sa petite sœur Jacinthe, visiblement énervée, ne faisait qu’aller et venir dans la maison, ce qui attira l’attention d’Olympia, sa mère, qui lui intima l’ordre de monter dans sa chambre. La petite fille obéit, mais lorsqu'elle fut toute seulette, le souvenir de l’Apparition devint si intense, qu’elle ne put demeurer tranquille et elle courut vers sa maman, pour lui livrer le secret de son cœur, tant elle était bouleversée.

« Maman ! lui cria-t-elle, en jetant ses petits bras autour du cou d’Olympia, maman ! J'ai vu aujourd’hui Notre-Dame à la Cova d’Iria. - Que dis-tu là ? s’exclama sa mère avec étonnement, tu n’es pas assez sainte pour cela. - Je vous jure, maman, que c’est vrai ! François l’a vue aussi et Lucie également, reprend l'enfant. - Vous êtes fous tous ensemble ! » grogna Olympia, en fronçant les sourcils ».

Et comme Jacinthe insistait, sa mère leva la main sur elle prête à la frapper. « Mais, maman, puisque je l’ai vue, je ne peux pas dire le contraire ».

Une gifle bien appliquée sur la joue fut la seule réponse. Olympia ne souffrait pas la contradiction. Le père Marto était assis dans un coin, à moitié endormi, maïs le bruit le réveilla. Devant l’explosion de la colère de sa femme, il lui dit : « Pourquoi frappes-tu la petite ? Elle a besoin de sommeil, après la fatigue de la journée, il ne faut pas la malmener ».

Le lendemain, Olympia, obsédée par l’insistance de sa fille, résolut d’aller à la maison de Lucie, pour avoir des éclaircissements. Sans autre préambule elle demande à Marie-Rose, à brûle-pourpoint : « Lucie ne t’a pas parlé d’une prétendue apparition, à la Cova d’Iria, en compagnie de François et de Jacinthe ? »

Marie-Rose ouvrit de grands yeux étonnés et s’exclama, angoissée : « Lucie aurait vu une Apparition? Mais qu'est-ce que tu me dis là ? Non, elle n’en a soufflé mot ! - Interroge-la discrètement, insinua Olympia, nous saurons bien ce qui s’est passé, et nous chercherons le moyen d'empêcher nos deux familles de devenir la risée du village ».

Olympia se retira, Marie-Rose fort intriguée cherchait l’occasion d’éclaircir le mystère. Il se pourrait, pensait-elle, que quelque aventurier ait voulu chercher à mystifier de petits êtres innocents. Peut-être aussi, parfois, le démon, par d’occultes manœuvres, cherche à troubler de jeunes âmes ?…

Il lui tardait de savoir quelque chose de la bouche même de Lucie. Sa fille avait probablement la clef de l'énigme.

 

Réflexions

 

1° Notre Dame choisit pour confidents des enfants d’humble condition. Lorsque Marie veut confier à une créature un message céleste, elle s’adresse plutôt à des enfants de condition modeste. Celui qui devait béatifier l'esprit de pauvreté et maudire l'esprit de richesse, a voulu naître dans une étable et avoir pour premiers adorateurs des bergers. Il n’a voulu rien posséder en propre « pas même une pierre pour reposer sa tête » (Luc, 9, 58.) Quoi d'étonnant alors, que Notre Dame ait jeté ses regards sur les trois petits pastoureaux de la Cova d’Iria pour en faire les confidents de son message céleste ? Renversement des valeurs et étonnement pour les hommes. Les prétendues valeurs que le monde apprécie ne sont pas celles qu’estime le ciel, La Vierge s’est penchée sur les petits paysans d’Aljustrel parce qu’ils étaient pieux, humbles, simples et innocents.

2° Notre Dame aime les enfants dévoués à son culte. Nous avons vu comment les trois petits bergers, après avoir mangé sur l'herbe leur modeste et frugal repas du matin, d’un commun accord, récitent le chapelet. Ils avaient été formés à la piété par les parents qui commençaient par donner l’exemple, Ce sont les mères qui font passer leur piété dans le cœur de leurs enfants. « Les genoux de nos mères sont notre premier agenouilloir » (Joseph de Maistre). Là nous avons appris à bégayer les doux noms de Jésus et de Marie. Sublime mission de la mère qui ne voit pas, dans son enfant, seulement un corps à nourrir et à soigner, mais une âme à « élever », c’est-à-dire à prendre d’en bas et à faire monter vers Dieu. Cette ascension morale, c’est la mère qui la réalise par ses conseils, mais surtout par l'exemple d’une vie pleine de dignité et de sens chrétien.

3° Notre Dame aime les familles où sont en honneur les bonnes lectures. Nous avons constaté avec satisfaction qu'après avoir récité la prière en commun, Marie-Rose, la mère de Lucie, se met à lire un chapitre de l’Ancien Testament qu’écoute religieusement sa fille. Autrefois quand nos familles étaient bien chrétiennes, le premier livre de lecture qu’on lisait, souvent ensemble, c'était l'Histoire Sainte qui était un résumé de la Bible. Aujourd’hui tout cela est vieux jeu. La mode est aux romans policiers ou à des illustrés pour la jeunesse, dans lesquels les héros sont des gangsters, et la force des muscles remplace la vertu. Ajoutons la démoralisation qui vient encore de la fréquentation des cinémas par les enfants, sans discrimination aucune, facilitée par des parents trop insouciants. Aussi a-t-on vu s'établir en France des « tribunaux spéciaux pour enfants », jugeant des criminels de quatorze ans !…

Déplorons le manque de vigilance sur la lecture de ces romans mauvais qui font tant de mal à la jeunesse et sont trop souvent la cause de tant de catastrophes morales.


(On peut réciter les litanies de N.D. de Fatima ou simplement l’oraison et, ainsi, terminer chaque exercice)

 

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